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Les conquérants de l’Everest: L'histoire d'une ascension
Les conquérants de l’Everest: L'histoire d'une ascension
Les conquérants de l’Everest: L'histoire d'une ascension
Livre électronique193 pages2 heures

Les conquérants de l’Everest: L'histoire d'une ascension

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À propos de ce livre électronique

L'Everest fascine. Découvrez l'histoire de ceux qui l'ont vaincu !

Le 29 mai 1953, l’Everest, majestueux, terrifiant et glacé, est vaincu.
Ce pic inviolé que tant d’expéditions ont affronté en vain était un défi que l’Homme se devait de relever. Enfin, après tant d’efforts infructueux, l’Anglais Edmund Hillary et le Sherpa Tensing Norgay en atteignaient le sommet.
S’ils en étaient les vainqueurs, leur exploit n’a été possible que grâce aux voies tracées par d’autres alpinistes avant eux. Chaque expédition qui les a précédés a contribué à la victoire finale et tous ceux qui ont participé à cette lutte contre la montagne méritent le titre de « Conquérants de l’Everest ».
C’est à tous ceux-là, depuis la découverte, en 1852, du premier sommet du monde, qu’Henri Vernes a consacré son récit.
De 1852 à 1953, découvrez l’odyssée pleine de ténacité et d’héroïsme des hommes acharnés à vaincre le premier sommet du monde.

Plongez-vous dès à présent dans la fabuleuse histoire d'une montagne mythique et de ceux qui ont tenté de rejoindre son sommet ! Par l'auteur du célèbre Bob Maurane.

EXTRAIT

Malgré son échec retentissant, la seconde expédition anglaise à l’Everest devait cependant porter des fruits, ceux de l’expérience.
Tout d’abord, on avait remarqué que l’homme, en bonne condition physique, réussissait à s’adapter aux effets des hautes altitudes. Avec de l’entraînement, une certaine adaptation respiratoire se produisant et la teneur du sang en hémoglobine s’accroissant, il pouvait ainsi s’habituer à respirer un air de plus en plus pauvre en oxygène. À propos de l’escalade du Col Nord qui le mena, pour la première fois, à 7 000 mètres, le docteur Somervell avait écrit : « Je n’oublierai jamais notre première ascension de cette maudite pente de neige et de glace. Chaque pas était une épreuve, chaque mètre un combat, jusqu’à ce que nous tombions à moitié morts de fatigue au sommet ». Pourtant, il décrivit sa seconde montée du Col Nord de façon toute différente : « Après un jour ou deux passés au Camp III (6 400 mètres), nous remontâmes au Col Nord. L’ascension du col, cette fois-ci, fut dure, mais sans plus. Et, après l’avoir atteint, Morshead et moi gardions assez d’entrain pour aller reconnaître l’itinéraire de l’Everest ».

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Très vivant et très bien écrit (pouvait-il en être autrement de la plume d'un auteur aussi prolifique et aussi passionnant qu'Henri Vernes ?), cet ouvrage historique retrace en détail toutes les péripéties de cette aventure, raconte la plupart des tentatives, même les plus farfelues. - Bviallet, Et pourquoi donc ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Henri Vernes est l’auteur de plus de 200 romans policiers, d’aventures et de science-fiction et le père du célèbre Bob Morane qui s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires. Il est décoré de la médaille d’Officier des Arts et des Lettres.
LangueFrançais
ÉditeurJourdan
Date de sortie17 déc. 2018
ISBN9782390093213
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    Aperçu du livre

    Les conquérants de l’Everest - Henri Vernes

    couvconqeverest.jpg

    © Éditions Jourdan

    Paris

    http://www.editionsjourdan.fr

    Les Éditions Jourdan sont sur Facebook. Venez dialoguer avec nos auteurs, visionner leurs vidéos et partager vos impressions de lecture.

    ISBN : 978-2-39009-321-3 – EAN : 9782390093213

    Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.

    Henri Vernes

    Les conquérants

    de l’Everest

    Pourquoi diable t’acharnes-tu à vaincre cette montagne ?

    Parce qu’elle est là !

    (Réponse de Mallory à un ami)

    I : Guerre secrète

    autour d’une montagne

    Gouvernement de l’Inde. Été 1852.

    Il fait étouffant dans les bâtiments de l’Indian Survey – le Service Topographique de l’Inde – et les « punkas » réussissent avec peine à remuer l’air lourd, épais comme un sirop, de l’été tropical. Cependant, dans un bureau, un homme est penché, solitaire, sur sa table de travail et, avec obstination, aligne des chiffres. Cet homme est le Chef du Service Géodésique. Étranger à tout ce qui se passe autour de lui, il paraît ne rien voir, ne rien entendre. Ses calculs le fascinent. Il semble transporté hors du temps et de l’espace. Puis, soudain, il bondit sur ses pieds et, en deux enjambées, gagne le bureau de son chef, Sir Andrew Waugh. Sans prendre le temps de frapper, il ouvre la porte d’une poussée et, brandissant sa feuille couverte de chiffres, s’écrie :

    —Monsieur, j’ai découvert la plus haute montagne du globe !

    On s’imagine aisément la réaction de Waugh. Il dut dire quelque chose comme :

    —Vous êtes fou, mon vieux !

    Il n’en était rien pourtant. Après vérification, on se rendit compte que le Pic 15, un des nombreux sommets de l’Himalaya, mesuré au théodolite depuis les postes avancés de la jungle, était bien la montagne la plus haute du monde. Le Gaurisankar, coté 7 145 mètres à l’époque, était détrôné. Le Pic 15, avec ses 8 840 mètres, puis, plus tard, après de nouveaux calculs, ses 8 888 mètres, battait tous les records.

    Pourtant, depuis toujours, les indigènes du Haut Népal et du Tibet reconnaissaient la supériorité de la cime anonyme. Pour eux, elle apparaissait telle une divinité inaccessible et remplie de courroux envers les audacieux qui tenteraient de violer ses hauteurs gla­cées. Ils l’appelaient Chomo-Lungma, la Déesse Mère des Montagnes ou parfois Déesse Mère des Neiges ou Déesse Mère des Vents. De loin, ils regardaient son som­met pyramidal, avec admiration et terreur, mais jamais aucun d’entre eux ne s’était avisé d’en tenter l’escalade, car, pour ces bouddhistes fervents, les dieux doivent être laissés en paix dans leur solitude éternelle.

    Les Européens et, en particulier les Britanniques, voyaient la chose d’un tout autre œil. Pour eux, le Chomo-Lungma n’était qu’une montagne, plus haute que toutes les autres peut-être, mais une montagne quand même et qui, par conséquent, devait être escaladée. On commença par lui donner le nom du colonel anglais Sir John Everest, qui, en 1849, avait dirigé les opérations de triangulation. Le Mont Everest entrait dans la légende. Pendant plus d’un siècle, il allait narguer les hommes acharnés à conquérir sa cime. Découvert dans un bureau, l’Everest, sommet du globe, devait vite symboliser dans l’esprit des pays civilisés le grand combat opposant à la fois l’homme à lui-même et au monde qui l’entoure.

    Car l’esprit de conquête nous habite. Si une caverne s’ou­vre sous nos pieds, nous voulons en sonder les ténèbres. Si un fleuve baigne notre terre, il nous faut remonter à sa source. Si une montagne se dresse au-dessus de nos têtes, il nous devient indispensable d’en atteindre le sommet. Et ce n’est pas uniquement la curiosité ou le besoin de savoir qui nous pousse, car nous savons par expérience ce que nous trouverons au fond de cette caverne, en amont de ce fleuve ou en haut de cette montagne. Ce n’est pas seulement la caverne, le fleuve ou la montagne que l’homme veut vaincre, mais lui-même. Il veut nier sa faiblesse, prouver qu’il est capable de se dépasser.

    « ... L’homme et la montagne, écrit Sir Francis Younghusband, l’historiographe de l’Everest, sont tous deux sortis de la même terre originelle. Il y a donc entre eux quelque chose de commun. Mais la montagne est en bas de l’échelle des êtres, quelque imposante et massive qu’elle soit dans son aspect. Et l’homme, le plus chétif en apparence, mais le plus grand en réalité, est ainsi fait que le repos lui est interdit tant qu’il n’a pas posé son pied sur le sommet ultime, suprême incarnation de l’inférieur. L’homme ne veut pas être dominé par la masse. La mon­tagne est haute, sans doute, mais il veut montrer que son âme à lui est plus haute encore, et il ne sera satisfait que lorsqu’il l’aura à sa merci, sous ses pieds. »

    Pourtant, une fois bien établie la nécessité de gravir l’Everest, on se rendit compte que ce n’était pas là une montagne comme les autres. Non seulement elle était la plus haute du monde, mais, en outre, elle était sévère­ment gardée. Le Népal et le Tibet, par où il fallait passer pour en atteindre les abords, voyaient, en effet, les étran­gers d’un mauvais œil et le gouvernement britannique, soucieux de ménager les susceptibilités, ne semblait pas décidé à autoriser les membres d’une importante expé­dition à gagner les territoires interdits contre la volonté de leurs dirigeants.

    Une sorte de guerre secrète commença alors. Là où une troupe lourdement équipée ne pouvait passer inaperçue, un homme seul, au contraire, parviendrait à se faufiler. En 1860, l’Indian Survey créa donc, sous l’égide du capi­taine Montgomery, le corps des « Pundit Explorers », sorte d’agents secrets du Service Topographique, sinon agents secrets tout court.

    Ces « Pundit Explorers » étaient, pour la plupart, des hindous auxquels on avait appris à se servir d’instru­ments scientifiques. Déguisés en pèlerins bouddhistes ou en marchands, ils partaient seuls vers les territoires inconnus situés au nord de l’Inde. Se faufilant à travers le Népal, le Sikkim et le Tibet, ils glanaient des observations, les notaient et les dissimulaient à l’intérieur de leurs moulins à prières. Beaucoup d’entre eux ne reve­naient pas de leur dangereuse équipée. Certains, captu­rés par les Tibétains et vendus comme esclaves, ne réus­sissaient à s’échapper qu’après de nombreuses années de servitude, pour regagner l’Inde. En 1879, deux de ces « Pundit Explorers » furent envoyés dans la région de l’Everest, mais, devant les difficultés dressées sur leur route, ils durent rebrousser chemin, rapportant peu de renseignements utiles.

    Pendant ce temps cependant, de multiples tentatives étaient faites afin d’organiser une expédition vers l’Everest. L’une de ces tentatives, entreprise en 1893 sous l’égide du vice-roi des Indes, Lord Curzon, fut bien près d’aboutir. Mais l’autorisation, demandée par voie offi­cielle au gouvernement népalais, fut attendue en vain, et l’expédition, qui devait être commandée par le célèbre alpiniste Douglas Freshfield, ne partit pas.

    En 1904, le colonel Francis Younghusband entrait à Lhassa, la ville sainte du Tibet interdit, créant ainsi un précédent. L’espoir revint dans les cœurs de tous ceux qui rêvaient de se couvrir de gloire en conquérant l’Everest. Mais, en 1909, le duc des Abruzzes se voyait refuser les visas tibétains et népalais et, de dépit, se lançait à l’assaut du deuxième sommet du monde, le Pic K2, ou Mont Godwin-Austen, dont il ne parvint d’ailleurs pas à gravir les 8 614 mètres.

    Impatientés, des Européens solitaires se lancent alors dans la grande aventure. Déguisés en marchands ou en pèlerins, ils risquent chaque jour leur vie à la recherche des voies d’accès à l’Everest. C’est le docteur Kellas, le général Rawling, le capitaine J.-B. Noël... Pourtant, nul d’entre eux ne peut contempler Chomo-Lungma à moins de soixante-cinq kilomètres de distance.

    En 1919 cependant, le capitaine J.-B. Noël, au cours d’une allocution prononcée devant la Société Royale de Géographie, insista sur la nécessité de conquérir l’Everest. « Maintenant qu’on a atteint les pôles, dit-il, le sen­timent général est que la tâche suivante et importante est l’exploration du Mont Everest et l’établissement de sa carte. On ne peut tarder à visiter le point culminant du monde, à en fixer et photographier les plis, les vallées et les glaciers. » Le Dr Kellas et Douglas Freshfield joig­nirent leurs souhaits aux siens et, finalement, Sir Francis Younghusband, prenant à son tour la parole, conclut : « Il faut le faire ! » Une demande régulière, visant à obte­nir l’autorisation de pénétrer au Tibet, fut alors adressée au gouvernement de l’Inde. Celui-ci, sans opposer un refus formel à cette requête, répondit n’être pas en me­sure pour l’instant de prendre contact avec les autorités tibétaines.

    L’année suivante, une délégation, composée de membres de la Royal Geographical Society et de l’Alpine Club, se présenta chez Lord Sinha, alors sous-secrétaire d’État. Celui-ci ne formula aucune objection à ce qu’une expédition importante partît pour l’Himalaya. Évidemment, il fallait obtenir l’autorisation du gou­vernement de l’Inde et celle du Dalaï-Lama.

    Le colonel Howard Bury, qui avait beaucoup chassé à la frontière du Népal et du Tibet, fut envoyé aux Indes, afin d’obtenir l’accord du vice-roi, Lord Chelmsford. Bury, excellent ambassadeur, sut lui rendre le projet attrayant, et l’autorisation fut accordée. Restait à obtenir celle du Dalaï-Lama. Pour cela, il fallait contacter un certain Mr Bell, agent britannique résidant au Sikkim et dont l’influence au Tibet était très grande. Howard Bury partit pour le Sikkim, rencontra Mr Bell et réussit à le convaincre à son tour. Comme Mr Bell entretenait avec le Dalaï-Lama des relations fort amicales, les frontières du Tibet furent ouvertes aux hommes désireux de se lancer à l’assaut de Chomo-Lungma, la déesse inviolée. Le message du Dalaï-Lama commençait par cette phrase pratique : « À l’ouest des cinq trésors de la Grande Neige, dans le ressort du fort de Cristal Blanc, près du monastère de la Vallée Rocheuse Intérieure, se trouve le pays des Oiseaux du Sud, le pays de la plus haute montagne du monde... »

    À Londres, la Royal Geographical Society et l’Alpine Club fondèrent aussitôt, sous la présidence de Sir Francis Younghusband, le « Comité de l’Everest ». Le premier but de ce comité était de réunir l’argent nécessaire à l’équipement de l’expédition, et il en fallait beaucoup. On l’obtint par souscription privée. En l’occurrence, le capitaine J. P. Farrar fit merveille en obligeant les membres de l’Alpine Club à débourser jusqu’à leur dernier penny d’économies.

    L’argent trouvé, il fallut ensuite sélectionner les membres destinés à former l’équipe de reconnaissance.

    Howard Bury fut nommé chef d’expédition, poste auquel sa grande connaissance de l’Inde et de ses habi­tants le désignait tout naturellement. Harold Raeburn serait chef des grimpeurs. Ensuite, un troisième nom fut prononcé à l’unanimité : George Leigh Mallory.

    Mallory avait alors 33 ans et était professeur au Collège de Charterhouse. Grand, mince et souple, avec un visage ouvert d’adolescent, il ne répondait en rien à l’image qu’on se fait du héros. Pourtant, jamais les conquérants du Graal ou les Croisés n’avaient brûlé d’un tel feu. Alpiniste de grand mérite, une foi inébranlable l’habitait.

    Georges Finch, athlète vigoureux et merveilleux grimpeur, fut choisi ensuite, mais, étant tombé malade, il dut être remplacé par C.H. Bullock, ami de Mallory. A.F.R. Wollaston, naturaliste ayant exploré la Nouvelle-Guinée et le Mont Ruwenzori, fut choisi comme méde­cin de l’expédition. Le docteur Kellas, chimiste passion­né par le problème de l’oxygène aux hautes altitudes, H.-T. Morshead, officier du Service Géographique de l’Inde, le capitaine Wheeler et le docteur Héron devaient les rejoindre aux Indes mêmes.

    Pendant ce temps, les commentaires allaient bon train. Des gens ne comprenaient pas l’intérêt qu’il y avait à gra­vir une montagne au sommet de laquelle on ne trouverait rien. D’autres haussaient les épaules en disant : « À quoi bon toutes ces histoires ? Si vous voulez aller à la cime de l’Everest, pourquoi ne pas prendre un avion qui vous y déposera ? » À cette dernière question, le bouillant Sir Francis Younghusband répondit : « Pourquoi les équi­pes d’Oxford et de Cambridge, pour aller de Puntey à Mortlake, ne prendraient-elles pas un canot à moteur ? Elles y arriveraient bien plus vite et plus confortablement qu’en tirant elles-mêmes sur les avirons. Ou bien, deman­dez à un coureur de quinze cents mètres pourquoi il n’a pas pris un taxi. Le but de l’homme est de gravir l’Everest et de le gravir avec ses propres pieds. C’est là l’important. C’est à ce seul prix qu’il éprouvera cette fierté de l’exploit qui remplit son âme de satisfaction ».

    Par la France, la Méditerranée, la mer Rouge et l’océan Indien, l’expédition gagna l’Inde et, après avoir traversé Bombay et Calcutta, atteignit Darjeeling, magnifique station d’été située au pied même de l’Himalaya. Là, un passeport, signé de la main du Premier ministre du Tibet, attendait les Européens. Il disait :

    « Aux Chefs de Pharijong Tink-ke, Khamba et Kharta.

    Vous saurez qu’une compagnie de Sahibs vient pour voir la montagne de Chomo-Lungma et qu’ils témoignent d’une grande amitié pour les Tibétains. À la demande du Grand ministre Bell, un passeport leur est délivré, demandant à tous les fonctionnaires et sujets du gouvernement tibétain de leur fournir des moyens de transport, c’est-à-dire des chevaux de selle, des bêtes de somme et les coolies dont ils auraient besoin, aux conditions qui seront fixées de part et d’autre. Toute assistance réclamée par les Sahibs, de nuit ou de jour, en marche ou lors des haltes, devra leur être fidèlement fournie et leurs besoins et leurs exigences devront rapide­ment retenir votre bienveillante attention. Partout où iront les Sahibs, les gens du pays devront les aider aussi efficace­ment que possible dans le but de maintenir les bonnes relations entre les gouvernements anglais et tibétain,

    Expédié l’année de l’Oiseau de Fer. »

    (Sceau du Premier ministre)

    Muni d’un pareil sauf-conduit, Howard Bury pouvait maintenant passer à la dernière phase des préparatifs : le recrutement des coolies. Il choisit quarante Sherpas, porteurs himalayens de haute altitude. De race mon­gole, petits, trapus et extrêmement résistants à la fatigue, ces montagnards ne deviennent Sherpas qu’à partir de la deuxième génération. Seuls ceux d’entre eux qui ont dépassé une certaine altitude ont droit au titre envié de « Tigre ». Dévoués jusqu’au sacrifice, ils sont indispensables à toute expédition à travers la chaîne de l’Himalaya. Sans eux, aucune ascension ne serait possible. Les Européens l’ont vite compris et, autour des feux de bivouac, de solides amitiés se sont nouées entre les hommes blancs et les petits hommes jaunes au grand sourire et aux rudes épaules.

    Les femmes sherpas, ou Sherpanis, sont aussi résis­tantes que leurs époux. Comme eux, elles peuvent hisser de lourdes charges le long des pentes escarpées des montagnes. Au milieu du front, elles portent un grain de beauté artificiel. Mais ces « mouches » ne sont pas pour elles de vaines parures, puisqu’elles sont seulement desti­nées, pensent-elles, à les immuniser contre la migraine.

    Les quarante Sherpas furent réunis en équipe et on leur insuffla l’esprit de corps. On flatta leur goût de l’aventure, de la gloire et de

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