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Flowers of Scotland: Roman autobiographique
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Flowers of Scotland: Roman autobiographique
Livre électronique147 pages2 heures

Flowers of Scotland: Roman autobiographique

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À propos de ce livre électronique

Plongez dans la fin des années 70 aux côté de Jacques à la recherche de son idéal amoureux

Roman sur fond de rugby, entre Paris et Edimbourg, où le jeu à 15 et les amours difficiles se croisent, Flowers of Scotland nous entraîne dans l’intimité du narrateur à la poursuite de l’idéal amoureux. De Mary l’écossaise à Angéla la danseuse du Moulin Rouge, le destin sera cruel pour ces jeunes femmes…

Écrites à la première personne, ces chroniques douces-amères sont l’occasion pour l’auteur d’un retour sur sa jeunesse. Tel le rebond imprévisible du ballon ovale, elles nous mènent à la rencontre de ceux et celles qui ont croisé son chemin à la fin des années 70. Personnalités du Paris de l’époque, femmes séduites, aimées et perdues, copains… peuplent un univers où langues et cultures se mêlent et s’emmêlent au nom d’une passion partagée.

« Flowers of Scotland », hymne écossais entonné par le public avant les matchs de rugby de l’Equipe d’Ecosse, est d’abord un hymne à la vie, une exhortation à ne jamais renoncer. Comme les Scots, le narrateur poursuit sa quête avec détermination, quoi qu’il lui arrive. Avec un humour distancié, Jacques Gabillon sait nous faire sourire et nous émouvoir jusqu’aux larmes. Une écriture sans fard, sereine et bouleversante.

Un nouveau talent, une œuvre à découvrir et à partager.

EXTRAIT

J’avais décidé de passer l’hiver avec Jules. Pas n’importe quel Jules, du genre César ou ceux de la république des Jules, non, le plus spirituel, le plus admirable, le plus naturel : Jules Renard ! Vingt ans passés j’avais lu son journal et ses mille deux cents pages, j’étais même allé, à Chitry les Mines dans la Nièvre. Je revoyais avec précision la dame roulant les ‘’R’’ comme un torrent de montagne, me montrant sa tombe simple et au loin la Gloriette où, disait-elle : « il avait écrit ses plus grrrrrands chefs-d’ œuvre ! »

Il faut bien un bon hiver pour lire son journal et prendre des notes, avec ses citations toutes plus justes, drôles, pleines de bon sens sur aussi bien : les hommes que les bêtes, la nature, Dieu, les sentiments, le théâtre, la littérature et une vie n’y suffirait pas à mémoriser le tiers du quart d’une sélection toute relative.

Malheureusement pour moi, ayant à peine commencé la lecture, une nouvelle sur le Web, me bouleversa. Jacky Bouquet venait de mourir.

L’ange blond du quinze de France, du début des années soixante, l’emblématique joueur du Club Sportif de Vienne avait quitté à jamais son Dauphiné natal.
LangueFrançais
ÉditeurUPblisher
Date de sortie27 mai 2016
ISBN9782759901128
Flowers of Scotland: Roman autobiographique

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    Flowers of Scotland - Jacques Gabillon

    Flowers of Scotland

    Jacques Gabillon

    UPblisher.com

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    « J’ai connu le bonheur mais cela ne m’a pas rendu heureux »

    Jules Renard

    J’avais décidé de passer l’hiver avec Jules. Pas n’importe quel Jules, du genre César ou ceux de la république des Jules, non, le plus spirituel, le plus admirable, le plus naturel : Jules Renard ! Vingt ans passés j’avais lu son journal et ses mille deux cents pages, j’étais même allé, à Chitry les Mines dans la Nièvre. Je revoyais avec précision la dame roulant les ‘’R’’ comme un torrent de montagne, me montrant sa tombe simple et au loin la Gloriette où, disait-elle : « il avait écrit ses plus grrrrrands chefs-d’ œuvre ! »

    Il faut bien un bon hiver pour lire son journal et prendre des notes, avec ses citations toutes plus justes, drôles, pleines de bon sens sur aussi bien : les hommes que les bêtes, la nature, Dieu, les sentiments, le théâtre, la littérature et une vie n’y suffirait pas à mémoriser le tiers du quart d’une sélection toute relative.

    Malheureusement pour moi, ayant à peine commencé la lecture, une nouvelle sur le Web, me bouleversa. Jacky Bouquet venait de mourir.

    L’ange blond du quinze de France, du début des années soixante, l’emblématique joueur du Club Sportif de Vienne avait quitté à jamais son Dauphiné natal.

    Qu’il était loin et si proche ce passé. J’abandonnais Jules pour un passé, composé de ballons ovales et de jeunesse.

    Qu’il portait bien son nom : Jacky Bouquet. Une composition unique. Il était la beauté, la grâce, le talent. Vif comme l’éclair, tranchant comme une lame. Ses irrésistibles crochets, les cheveux blonds ondulés, flottant au vent d’Écosse ou d’Irlande nous emportaient avec les brumes de Murrayfield, vers une admiration émue de ce jeune homme au cadrage débordement parfaitement esthétique. Les yeux de Françoise Sagan comme ceux de beaucoup d’autres femmes brillaient d’amour pour ce magnifique joueur. Il tenait des dieux grecs, le mystère et la distance des hommes supérieurs. L’internat du vieux lycée Ponsard de Vienne, à cette époque, bruissait des conquêtes que nous lui prêtions.   

    Bien des années après, à Édimbourg, au bar de l’hôtel Balmoral, avec le vieux Mac Logan, aussi rigide qu’un lord anglais et portant dignement le saint flacon de whisky, nous poussions alternativement la jambe droite puis la gauche pour éviter des adversaires imaginaires que lui, Jacky Bouquet, avait su si bien effacer. « Biouquet », « The Angel of Colombes », disait-il. Nous évoquions successivement ces illustres français de l’ovalie, Boniface, Dupuis, Gachassin, l’élégant Maso. Puis c’était le tour des grands et forts du pack : de  Lucien Mias à Jean Prat que les britanniques appelaient mister rugby. Au milieu de ces évocations, quelques grands joueurs écossais surgissaient, Mac Leod, Peter Stagg géant de 2,08, puis les français revenaient, Walter Spanghero colosse rural au fair-play tout britannique que Mc Logan admirait particulièrement. Il y avait un joueur, français, dont la photo jaunie dans un cadre argenté, oublié, entre deux vieilles revues du Scottish Daily Mail, le troublait encore ; c’était  Michel Pomathios, décoré de la Légion d’Honneur et  de la Croix de guerre, représentant toujours pour nos amis britanniques, l’excellence. Mac Logan avait quinze ans quand il découvrit ce trois-quart aile hors norme, le 24 janvier 1948 à Murrayfield pour ce mémorable Écosse France. Et lorsque les yeux dans le vague j’évoquais un autre Dieu des stades, écossais, Andy Irvine qui illumina à son tour la brume de Murrayfield, et restera à jamais, un des princes du Parc à Paris. Là, le vieux Mac Logan transformé et transporté de joie ouvrait enfin ce flacon de whisky de l’île d’Islay, le fameux Darkest de Bowmore si surprenant pour nous autres french, avec ses arômes de caoutchouc brûlé, de sherry et d’écorce d’orange.

    Ah! Ce bouquet à jamais gravé dans ma mémoire !

    Le chemin de l’oubli transforme, et parfois embellit les souvenirs. Ce souvenir-là n’avait nul besoin d’être embelli. Il était ma jeunesse.

    C’était les débuts des matchs de rugby du tournoi des cinq nations à la télévision. Une chaîne unique en noir et blanc. Des samedis après-midi où fébrilement tous en bloc, voisins, copains, nous attendions sans respirer la musique de l’eurovision qui enfin allait nous libérer. Le samedi matin en rentrant de l’internat du lycée, entassés dans la Domaine (frégate commerciale Renault) de mon père, pendant le court trajet, les commentaires allaient bon train sur le  match de l’équipe de France qui avait lieu l’après-midi.

    Quand enfin à quinze heures, la voix si particulière et passionnée de Roger Couderc, chantre de ce rugby que découvrait la France, jusqu’alors réservé à quelques provinces du sud, entonnait : Ici Colombes, stade Yves-du-Manoir, ou : l’Arms Park de Cardiff, ou : Lansdowne Road à Dublin, ou bien : ici Twickenham. Nous frissonnions et la terre s’arrêtait de tourner.

    Il y eut des matchs acharnés, et des envolées de trois quarts éblouissantes avec un ballon aussi lourd qu’une pastèque espagnole que les frères Boniface, Bouquet, Dupuis ou Rancoule se passaient sur une jambe, le torse droit, l’épaule opposée à la jambe d’appui s’effaçant dans un mouvement léger et pur que tout danseur de l’opéra de Paris n’aurait pas renié.

    Chaque match gagné transformait l’ambiance, le vin rouge était meilleur, l’amitié plus joyeuse. Chaque match perdu contre l’Angleterre nous exaspérait, mon père citait en vrac, la guerre de cent ans, Mers el-Kébir, Jeanne d’Arc, Joffre le 25 août 14, implorant le Maréchal French commandant le B.E.F (British Expeditionary Force) de rester au combat.

    En ce début de janvier mille neuf cent soixante-seize, je me retrouvais à embarquer seul à Roissy, pour Édimbourg, mon compagnon d’un prometteur week-end ayant déclaré forfait pour cause de mauvaise grippe. Il m’avait dit, au bord de l’apoplexie que son ami écossais, grand gaillard blond et très sympathique, m’attendrait à l’aéroport, que je passerais en sa compagnie un beautiful Saturday à Murrayfield et vraisemblablement une soirée joyeuse et bien arrosée à Édimbourg. Il se prénommait Édouard.

    La Caravelle était bondée, bruyante. Pendant les deux heures de vol, les chants basques et béarnais, volèrent comme des bérets par grand vent au-dessus des Pyrénées.

    Je dus goûter à plusieurs fiasques de vins rouges, tous âpres et durs, des vins de Navarre et du fameux Irouleguy qui aux dires de mon voisin de siège : « descend dans le gosier comme la Nive dans l’Adourrrrr…… » Les chants étaient harmonieux à plusieurs voix et les deux hôtesses attendaient avec anxiété la fin du vol.

    Le tohu-bohu à l’arrivée à Édimbourg fut mémorable, je ne pouvais penser que cent supporters pouvaient faire autant de bruit. Les chants reprirent de plus belle et au milieu de drapeaux rouge et blanc, de bérets, d’immenses parapluies de berger fabriqués uniquement à Pau, au dire des béarnais, le cortège de l’ovalie pénétra dans le Hall.

    Je cherchais mon grand gaillard blond.

    Après dix minutes à rester pique planté à observer la foule de mes amis français qui  évacuaient l’aéroport, nous étions plus que quelques-uns, un peu sonnés par l’ambiance et le vol, à attendre.

    Une jeune femme, légèrement rousse, élancée, belle, un port de tête altier, avec un loden d’un bleu pétrole très british examinait les arrivants d’un air détaché avec une certaine roideur. Une étole verte et bleu foncé en laine cardée, recouvrait largement ses épaules sur lesquelles ses cheveux venaient flotter. Elle s’avança vers moi. Le regard sévère et interrogatif elle me demanda avec un accent volontairement incompréhensible, si j’étais bien « Djack ». Je crus comprendre que son frère avait été empêché. Sa voix avait un son particulier, doux et ferme, clair et rocailleux, elle me subjugua à l’instant.

    Malgré mon sourire de circonstance, et mon air ravi, son beau visage aux yeux clairs marquait l’agacement. Elle me dit que son frère absent d’Édimbourg s’excusait et qu’elle allait me conduire dans un hôtel. Je la questionnais en anglais et en français sur ce problème avec son frère. Avec un peu plus d’attention, elle m’expliqua dans un anglais, cette fois scolaire, que la société de courtage en grains, qui employait son frère, l’avait envoyé d’urgence à Anvers pour réceptionner un bateau d’Australie avec une cargaison de malt. Ce qui l’avait mis dans une rage folle, manquer un Écosse France était, pour lui, un grand malheur.

    Sa voiture, une mini Cooper vert foncé au toit noir, garée devant le hall, démarra en trombe. Je la regardais amusé et la questionnais sur l’hôtel, en français. Elle me répondit à ma grande surprise, dans un français parfait que c’était le Balmoral Hôtel. Que cela avait été difficile de trouver une chambre, son frère devant me laisser son appartement mais habitant la grande banlieue d’Édimbourg, cela me poserait des problèmes pour aller à Murrayfield.

    Elle tourna enfin son visage légèrement moucheté de taches rousses de pure écossaise et j’admirai ses yeux d’un bleu pervenche qui adoucissaient son visage volontaire et déterminé. Elle remarqua l’effet de son regard sur mon expression déjà attentionnée.

    Je lui répondis que je la remerciais de tant de sollicitude et qu’il me sera agréable d’être au cœur Édimbourg. La mini quitta brusquement la direction du centre-ville, elle me dit qu’elle devait absolument passer à l’université. Je lui demandai si elle était étudiante à cette célèbre université. Elle était chargée de cours, en histoire du 16ième au 19ième  siècle et préparait son doctorat. Mes « congratulations » admiratives semblèrent lui faire plaisir. Un semblant de sourire et un virage brusque, me rappelèrent que j’étais pour elle certainement, dans son planning, un imprévu mal venu.

    Je l’interrogeais sur son impeccable français. Elle me fit une réponse laconique sur plusieurs séjours en France. Elle se gara à la façon de la « rallye woman » Michèle Mouton, ma main crispée sur la poignée de porte, je sentis le support se déformer. Bondissante de la voiture, je compris qu’elle en avait pour dix minutes.

    Je sortis à mon tour de la mini Cooper. Les bâtiments gris, défiant le temps, d’une des plus illustres universités du monde, étaient impressionnants.

    Au loin on pouvait apercevoir le château et la vieille ville d’Édimbourg. L’Athènes du Nord pensais-je. Un pâle soleil d’hiver commençait à percer le ciel couleur ardoise. La température ne devait pas excéder deux degrés. Regardant le soleil, je ne sais pourquoi, la ritournelle de Georges Brassens : « j’ai rendez-vous avec vous » « l’astre solaire m’enlève son feu,… j’ai rendez-vous avec vous… La lumière que je préfère est celle de vos yeux… » tournait dans ma tête. Je fredonnais  en marchant devant la voiture tout en  imitant le son de la trompette qui ponctue cette joyeuse mélodie.

    Elle me surprit

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