Réformes Économiques Et Agriculture en Algérie.
Réformes Économiques Et Agriculture en Algérie.
THESE
POUR L’OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR D’ETAT ES SCIENCES ECONOMIQUES
-1997-
1
REMERCIEMENTS
Il m’est difficile d’affirmer que ce travail de recherche est le fruit de mon seul effort .
Les spécialistes, chercheurs, collègues et amis envers lesquels je suis particulièrement
redevable sont nombreux.
♦ Mes remerciements vont aussi au Prof. Oukil Mohand Said, au Prof. Kharbachi
Hamid et au Dr. Boukella Mourad qui m’ont fait l’honneur d’évaluer ce travail et de
m’avoir ouvert, grâce à leurs critiques objectives, de nouvelles pistes de recherche.
Attentif à toutes les remarques qu’ils ont formulées à l’adresse de mon travail, j’ai
déjà entrepris de nouvelles recherches qui me permettront certainement
d’approfondir mes connaissances dans les domaines spécifiques de l’économie
théorique et de l’économie algérienne.
♦ Mes remerciements vont aussi à mes amis Foued Chehat de l’Ecole Nationale
Supérieure d’Agronomie d’El Harrach, Zoubir Sahli et Hamid Bencharif de l’INES
d’Agronomie de Blida et à Mme Anne-Marie Jouve du Ciheam-Iam qui, au sein du
réseau Sefca, m’ont stimulé et poussé à découvrir les vertus de l’approche empirique.
Grâce à leur franchise, à leur dévouement indéfectible à la recherche, à leur
endurance et à leurs encouragements chaleureux, j’ai pu sillonner les vastes plaines
sétifiennes à un moment où cela n’était pas toujours recommandé et apprendre ainsi
auprès des paysans du sétifois ce que ma formation académique ne m’a pas permis
d’acquérir. Ils m’ont entraîné dans leur sillage et cultiver en moi l’irrésistible désir de
toujours élargir mon champ d’investigation empirique.
2
♦ C’est faire preuve d’égoïsme que de ne pas mentionner l’évolution éminemment
positive que j’ai subie au sein du réseau Rafac. Grâce à la méthodologie -le
comparatisme- mise en place et développée par cette Equipe de distingués
enseignants-chercheurs méditerranéens auprès desquels je me suis toujours
ressourcé, grâce à la diversité des thèmes étudiés, à la richesse des débats et des
orientations de recherche qui s’en sont suivis, j’ai dû prendre conscience du rôle
éminemment positif que peut jouer le chercheur dans le développement de
l’agriculture de son pays. En pensant au Prof. Pierre Campagne et à Tahani Abdel-
Hakim du Ciheam-Iam, au Prof. Fernando Oliveira Baptista de l’Université
Agronomique de Lisbonne, au Prof. Félisa Cena-Delgado et à Fernando Ramos-
Real de l’Université Agronomique de Cordoue, à Paola Bertolini de l’Université de
Modène, à Adrian Civici de l’Université Agronomique de Tirana, à Napoléon
Maraveyas de l’Université Agronomique d’Athènes, au Prof. Branco Krstic de
l’Université de Belgrade, au Prof. Oguz Yurdakul et à Sinasi Akdemir de
l’Université Agronomique d’Adana, au Dr. Mahmoud Mansour et à Ahmed
Ghanima du Centre de recherche agronomique du Caire, à Mohamed Elloumi et à
Ali Abaab de l’INRA de Tunis, au Prof. Najib Akesbi, à Larbi Zagdouni, à Farouk
Alioua et à Driss Benatya de l’IAV de Rabat, je ne peux m’empêcher aussi de
penser que je dois toujours persévérer et redoubler d’effort dans mes recherches
quotidiennes, afin de parvenir, peut-être, un jour à expliquer pourquoi l’agriculture
de mon pays est la plus « écologique » de la Méditerranée. Qu’ils soient tous
amicalement remerciés pour avoir su s’imposer à moi comme modèle et chercheurs
de référence.
♦ Comment à ce dernier propos ne pas évoquer les noms de MM. Yahia Hamlaoui et
de Abdeslam Hedadj du Bneder qui ont cultivé et développé en moi le sens de
l’analyse méso et micro-économique. Grâce à eux, je ne peux ou ne dois plus ignorer
que le développement rural intégré est une notion amplement plus large que le
développement agricole et qu’il ne peut y avoir un modèle de développement rural
standard. Merci à eux de m’avoir toujours poussé au renouvellement de mes outils
d’analyse.
♦ Les cadres du secteur agricole de la Wilaya de Sétif m’ont chacun aidé à sa façon.
Messaoud Reggad et Benallègue m’ont fourni les données relatives aux
remembrements et démembrements successifs des exploitations du secteur agricole
public, Hacène Kharchi et Nait m’ont poussé à ne pas me contenter des analyses
stéréotypées, Belambri et El Mekki ont toujours stimulé mes recherches en mettant
à ma disposition leurs propres documents de travail, Messaoud Boucetta et son
équipe m’ont toujours permis de compléter mes séries statistiques et de m’éviter
ainsi des vides, etc... Qu’ils soient tous chaleureusement remerciés aussi bien pour
l’aide dont ils m’ont gratifiée que pour m’avoir fait bénéficier de leurs pertinentes
analyses formulées au terme de plusieurs années, sinon de plusieurs décennies de
gestion du secteur agricole.
3
♦ Plus proches de moi, mes collègues enseignants ainsi que tout le personnel
administratif et de soutien de l’Institut des Sciences Economiques et du Campus
Mohamed Seddik Benyahia et en particulier Melle Regad Salima, Aoumeur Akki-
Allouani, Ammar Ammari et Mokhtar Allem, m’ont beaucoup aidé à m’acquitter,
tant bien que mal, des charges attenantes à ma fonction et à continuer à faire mes
recherches.
Malgré les précieuses aides et les conseils dont j’ai bénéficié, ce modeste travail
présente encore des imperfections et insuffisances que j’assume entièrement. Sans désir
de les justifier, je dois toutefois mentionner qu’il m’a a été parfois difficile d’allier, si ce
n’étaient l’appel du devoir et mon amour pour la vie, gestion, enseignement et
recherche.
Sétif, le 15/07/1997.
A-M. DJENANE.
4
I - Introduction et problématique :
5
économique mondial, qui s'est faite en deux temps. Durant la première
phase (phase qui succède à l'amélioration globale des économies des pays
en voie de développement), la priorité était à la sortie de la crise des pays
du centre. Ceci s'est traduit pour les pays de la périphérie par la mise sous
ajustement structurel progressive de leurs économies respectives.
Durant la seconde phase, phase de relance pour les pays du centre et
démarrant approximativement au début des années quatre-vingt-dix, le ton
est donné à l'accélération des réformes par l'intégration des pays
périphériques et c'est ainsi que commencent à se dessiner de nouveaux
espaces de reproduction du capital à l'échelle mondiale.
L'Algérie, ayant mis, dans le cadre des réformes lancées en 1987-
1988, son économie sous ajustement structurel, sans réaliser toutefois des
résultats conséquents, s'apprête à s'intégrer dans l'un des plus grands
espaces économiques régionaux : l'Euro Méditerranée, espace qui met en
compétition des économies inégalement développées, c'est-à-dire les pays
de la rive nord, particulièrement ceux du Marché Commun et les pays tiers
méditerranéens dont ceux de la rive sud.
L'Euro Méditerranée, qui se présente en effet comme le cadre de
relance de l'économie de l'ensemble des pays de cette région et par surcroît,
de résolution du phénomène de sous-développement des économies des
pays du sud, se donne comme horizon la construction d'une "zone de libre
échange" et de "prospérité partagée".
Cet objectif signifie implicitement que l'ensemble des pays,
particulièrement ceux ayant adopté, dans un passé récent, des "modèles de
développement" reposant sur un secteur étatique important, doivent
désormais se soumettre au développement par le marché.
Dès lors, il apparaît que les Programmes d'Ajustement Structurel
(PAS), mis en application dans les pays du sud, sont la condition sine qua
non à leur future intégration à l'espace euro méditerranéen.
C'est ce qui nous amène alors à nous interroger dans le chapitre I
sur les causes qui sont à l'origine de cette évolution et sur les types de PAS
proposés aux pays sous-développés.
La première constatation est que l'Ajustement Structurel en tant que
"nouvelle" doctrine de développement, c'est-à-dire de solution apportée au
phénomène de sous-développement, a connu deux phases d'évolution. Il
existe des PAS lancés dans les années cinquante et soixante que l'on peut
qualifier de "première génération" car impulsés par la division du Monde
en deux blocs, le "bloc capitaliste" et le "bloc socialiste" : leurs résultats
sont jugés peu satisfaisants.
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Les PAS de "seconde génération", nés de la suprématie et de la
victoire du bloc capitaliste sur le camp socialiste, semblent s'inscrire dans
la logique d'une compétition entre les grands espaces économiques
mondiaux en formation, c'est-à-dire de la compétition que se livrent entre
elles les grandes puissances économiques .
C'est donc par rapport à cette nouvelle restructuration du système
économique mondial que sont lancés des plans d'intégration régionale
mettant côte à côte ou face à face pays développés et pays sous
développés2 : l'Europe occidentale intègre simultanément les anciens pays
socialistes de l'Est (les PECO : pays de l'Europe centrale et orientale) et les
pays en développement de la Méditerranée (les PTM : pays Tiers
méditerranéens).
A l’issue de cette première réflexion, il est logique de s'interroger
sur le degré de liberté et d'autonomie qu'ont les pays du Sud à concevoir et
à mettre en place un modèle de développement qui leur soit "spécifique".
Autrement dit, la thèse de la "contrainte extérieure" est-elle une simple vue
de l'esprit qu'on développe, ici, dans les pays périphériques ou doit-elle être
considérée comme une réalité à laquelle font face ces derniers3 depuis le
milieu des années quatre-vingts?
Cette question nous amène à présenter dans le chapitre II les
principales caractéristiques de l'économie algérienne de 1984 à nos jours.
C'est une économie en "crise" qui se caractérise par la récession. Celle-ci a
pour autre cause essentielle, la baisse des revenus extérieurs, elle-même,
provoquée par la détérioration des termes de l'échange (Chapitre III).
2
- Bien que le système économique mondial ait connu des changements notables durant les quinze à vingt dernières
années (émergence des NPI d'Asie et de l'Amérique latine, chute du bloc de l'Est et du mur de Berlin, etc.),
changements qui ont contribué à déplacer la "frontière Nord-Sud", le phénomène de la mondialisation et de la
libéralisation des échanges qui devraient s'accompagner par la libre circulation des facteurs et des marchandises n'est
qu'à ses débuts. La mondialisation comme élargissement de la sphère de reproduction du capital se fait pour l'instant
au profit des économies capitalistes avancées et ne permet nullement, du moins pour l'instant, de réduire le fossé
économique qui sépare les pays du centre de ceux de la périphérie du SME. L'éloignement des uns des autres est
confirmé dans le dernier rapport du PNUD (1996).
Ainsi, changer une terminologie par une autre résout-il réellement le problème des écarts de développement et
rapproche-t-il les uns des autres?
3
- En réalité les pays du Sud ou PVD ne sont pas les seuls à être soumis à un ajustement structurel : les politiques de
rigueur budgétaire mises en place en Europe et aux Etats-Unis en vue de la résorption des déficits publics témoignent
des changements structurels opérés par ces économies.
Mais les changements structurels et les politiques de restriction budgétaires ont-ils la même signification et la même
portée selon que l'on soit au Nord ou au Sud? Doit-on mettre sur le même pied d'égalité une économie expansionniste
et fortement intégrée et une économie désarticulée, entre une économie industrielle et une économie dépendant de
l'exportation des ressources naturelles, entre une économie qui protège certains de ses secteurs de la concurrence
internationale et une économie qui n'a même plus le droit de subventionner ses activités de base? En fait, n'y a-t-il
point de différence entre une économie qui conçoit un programme d'ajustement et une économie qui subit ce
programme d'ajustement? a titre d'exemple, les conclusions de l'Accord GATT en matière de libéralisation
économique et d'ouverture commerciale auront-elles les mêmes effets sur toutes les "parties contractantes", qu'elles
fassent partie du centre ou de la périphérie du système économique mondial?
7
Dans cette situation, des mesures de résolution de la crise sont
envisagées au plan institutionnel et organisationnel par les pouvoirs
publics. Elles se matérialisent, comme l'attestent les chapitres IV et V, par
une tentative d'interruption des réformes, lancées en 1987-1988, et de
redéfinition d'une "stratégie de développement appropriée". Cette tentative
est vite mise en échec à cause de l'absence de capitaux extérieurs
nécessaires aux approvisionnements vitaux de l'économie.
C'est pourquoi, à l'opposé de cette proposition, c'est la solution
d'une plus grande ouverture sur le marché extérieur, qui est prônée et mise
en application. L'économie nationale est mise sous ajustement structurel
dont nous exposons la méthodologie et le contenu dans les chapitres
successifs IV et V. Cette solution est complétée par la proposition d' une
"ouverture illimitée" de l'économie nationale aux capitaux étrangers
(chapitre VI).
Ce sont donc ici les éléments qui ont servi à l'élaboration de la
première partie de notre travail, intitulée : " L'économie algérienne sous
ajustement structurel : contenu et objectifs".
La seconde partie, quant à elle, se veut une analyse des principaux
effets induits par la réforme de l'économie sur un secteur spécifique
d'accumulation du capital, en l'occurrence le secteur agricole. Elle a pour
titre : "Effets des réformes sur le développement de l'agriculture : les
premiers résultats".
L'idée développée, tout au long de cette seconde partie, est que la
politique de désengagement mise en en oeuvre par l'Etat dans le secteur
agricole à la fin de l'année 1987, même si elle s’est soldée quelque peu par
la relance de l'activité agricole, ne laisse pas espérer la réalisation à moyen
terme de l'objectif qu'elle s'était fixée à son lancement, à savoir l'autonomie
alimentaire, du moins, l'autonomie en produits alimentaires stratégiques,
dont les céréales.
Pourquoi la réorganisation ? C'est la question implicite qui nous
conduit à présenter dans le chapitre VII les arguments qui ont motivé le
lancement de l'opération. La réforme du secteur agricole public se justifie
au moment de son lancement par sa faible performance technique et
économique. Mais comparés à ceux du secteur privé, les rendements
obtenus par le secteur public durant les quinze dernières années qui
précédent sa privatisation, paraissent nettement meilleurs, du moins en ce
qui concerne les cultures céréalières. La performance du secteur privé
s'explique alors par la liberté des choix culturaux dont il avait bénéficié et
qui était interdite au secteur public, soumis à un "plan de culture et de
production" rigoureux.
8
Ceci nous conduit à présenter dans le chapitre VIII, ce qui est
considéré comme étant les performances du secteur agricole réorganisé,
autrement dit la généralisation à toutes les exploitations agricoles,
indépendamment de leur statut juridique de type privatif, des choix
culturaux faits auparavant par les exploitations privées. Une brève lecture
des données récentes permet de constater que les performances du secteur
agricole réorganisé se résument dans le développement des cultures à "forte
valeur ajoutée". Les cultures dites stratégiques, celles-là même que les
pouvoirs publics ont toujours tenté de développer, y compris au prix de
déficits financiers importants, ne connaissent aucun changement notable :
les insuffisances et faiblesses traditionnelles du secteur agricole persistent.
Dans cet ordre d'idée, le chapitre IX a pour objet de recenser les
principales causes explicatives des insuffisances du secteur agricole
réorganisé. Celles-ci se subdivisent en deux groupes. La première série de
causes ou causes techniques est relative, non à l'insuffisante consommation
des crédits alloués comme c’était le cas avant la réforme, mais à
l'insuffisance de ces derniers, à une politique des prix désavantageuse pour
les cultures céréalières, à la faible technicité des agriculteurs, etc. La
seconde série de causes est liée à la spécificité même du secteur agricole,
spécificité se caractérisant par la "lourdeur" de ce dernier : les changements
sont lents et les résultats de longue période, quasiment stables. C'est du
moins ce que l'on constate, pour y revenir encore une fois, en matière de
céréaliculture.
La détérioration des conditions de production agricole n'épargne, à
la suite de la mise en application de la politique de désengagement de
l'Etat, aucun niveau d'organisation de l'activité agricole. C'est ce que nous
tentons de montrer dans le chapitre X, en axant l'analyse sur "les effets de
la politique de désengagement sur l'agriculture locale" que nous illustrons
par le cas particulier des Hautes plaines sétifiennes. Le choix de cette zone
agricole n'est, naturellement, pas neutre. En effet, le but recherché consiste
à témoigner, en l'absence d'un bilan officiel global de l'opération de
réorganisation, des effets néfastes subis par le secteur agricole
premièrement et ensuite à appliquer l'analyse sur une zone agricole,
considérée autrefois par les pouvoirs publics comme stratégique en matière
d'objectif d'indépendance alimentaire. Les effets négatifs induits par le
désengagement de l'Etat du secteur agricole sont multiples et touchent aussi
bien au foncier, au changement des systèmes de cultures qu’aux résultats
acquis dans le cadre des expériences d'intensification.
Et c'est ce qui nous conduit inévitablement à poser, dans le onzième
et dernier chapitre, la question de savoir s'il existe des agricultures
performantes sans le soutien de l'Etat.
9
L'utilité d'une réponse à cette question ne réside pas dans la
nécessité de démontrer que les agricultures les plus performantes sont
celles qui bénéficient, de façon quasi-inconditionnelle, du soutien de leurs
Etats respectifs (la nature du secteur même impose ce soutien). Elle réside
dans la nécessité de démontrer le peu de crédit qu'il faut accorder aux
tenants d'un désengagement total de l'Etat du secteur agricole,
désengagement sensé s'accompagner d'un développement du secteur agro
exportateur et autoriser la concurrence des agricultures qui sont à la base
des changements de la politique agricole mondiale...
II - Méthodologie :
10
La démarche entreprise est ensuite déductive en ce sens qu’elle
tente de recenser les effets impulsés par la restructuration du système
économique mondial sur l’économie nationale. En Algérie, cela s’est
traduit (l’idéologie libérale étant devenue la référence théorique de la
relance économique) par la libéralisation progressive puis par la mise sous
ajustement structurel de l’économie nationale.
C’est ce qui nous amène à exposer dans les chapitres IV et V, les
méthodes et moyens mis en oeuvre par les pouvoirs publics pour ajuster
l’économie nationale aux nouvelles lois de fonctionnement de l’économie
mondiale.
Ces moyens, bien que nécessaires pour la relance de l’économie,
sont considérés insuffisants, au vu des exigences de la « nouvelle économie
mondiale » qui tend de plus en plus vers la « globalisation ». C’est
pourquoi, nous présentons alors dans le chapitre VI les « moyens
généraux » de la relance.
En effet, la crise des économies nationales, que ce soit les
économies en développement ou les économies développées, est-elle aussi
générée par les dérégulations du marché mondial. L’effort de sortie de la
crise n’est plus alors individuel mais, comme il se dégage de la tendance
actuelle, collectif et associe des pays occupant des places et assumant des
rôles différents dans le système économique mondial. L’expérience de co-
développement est d’autant attrayante et différente des précédentes qu’elle
semble accorder d’une part, un intérêt particulier à la mise à niveau des
économies les moins développées et considérer d’autre part, le facteur
"proximité" comme une donnée importante dans les nouvelles relations
entre le Nord et le Sud.
Les effets induits par la réforme de l’économie nationale ne sont
pas seulement d’ordre macro-économique. Ils s’expriment aussi au niveau
des secteurs et au niveau des unités de production de base.
Dans ce sens, notre effort de recherche tente de rendre compte
également, quoique de façon implicite, des effets exercés aux deux autres
niveaux retenus habituellement par l’analyse économique. C’est ainsi que
succède à la présentation macro-économique des tendances globales de
l’économie nationale et faisant l’objet des chapitres II, IV et V, l’approche
sectorielle et micro-économique des effets de la réforme.
Cela est particulièrement entrepris dans la seconde partie du travail
dans laquelle sont simultanément présentés les effets induits au niveau
sectoriel (le secteur agricole) et au niveau régional (l’agriculture locale que
nous avons illustrée par le cas des HPS).
11
En plus de ces deux niveaux de l’analyse, notre souci est de rendre
compte également des transformations opérées au niveau de l’unité de
production que nous avons illustrée par le cas de l’exploitation agricole. La
démarche adoptée se veut alors empirique en ce sens qu’elle cherche à
rendre compte des principales transformations enregistrées au plus bas
étage de l’organisation de l’activité économique et sociale. Les moyens
utilisés pour la réalisation de cet objectif de recherche consistent dans la
réalisation de trois enquêtes auprès de trois échantillons d’exploitations
agricoles du sétifois.
La première enquête, réalisée en 1990-1991, auprès d’un
échantillon de 40 exploitations du Bassin versant de l’Ighil Emda, a pour
objet d’expliquer l’évolution des systèmes de cultures du sétifois. L’étude
des coûts de production des spéculations pratiquées par les agriculteurs du
sétifois, du moins ceux de la zone retenue par l’enquête, a pour but de
vérifier que les stratégies de production qui animent et agissent sur les
choix productifs des agriculteurs ne convergent pas vers le choix
d'autosuffisance alimentaire prôné par les pouvoirs publics.
C’est ce qui nous amène alors à participer, en 1992-93, à la
réalisation d’une autre enquête auprès d’un échantillon de 90 exploitations
de la zone céréalière du sétifois, c’est-à-dire de la zone dite des HPS.
L’enquête, supervisée par l’Entreprise nationale des industries
alimentaires et Agropolis a été réalisée par une équipe de trois chercheurs
dont la tâche était d’identifier et d’analyser les « stratégies de mise en
marché des céréales par les agriculteurs de la région de Sétif ». Cette
étude nous a permis de rendre compte, pour la région précitée, des
conditions de production des céréales, résultats consignés dans un
document auquel il sera fait référence dans le présent travail.
La troisième enquête enfin a été réalisée en 1994 et s’attache à la
question de savoir quels sont les effets induits par la « politique des prix,
des subventions et de la fiscalité » sur le développement des exploitations
agricoles, thème développé au sein d’un réseau de recherche méditerranéen
(RAFAC). L’enquête a été réalisée en même temps qu’une autre,
supervisée par le BNEDER et consacrée au développement intégré de la
partie orientale des HPS. L’échantillon des exploitations se compose de
180 unités statistiques.
Compte tenu de cet effort de recherche empirique, individuel et/ou
collectif, qui s’est soldé durant les cinq dernières années par la publication
de plusieurs articles et travaux de recherche (Cahiers du CREAD, Options
Méditerranéennes, Correspondances de l’IRMC, Etude SEFCA, etc.), nous
nous limiterons à donner, lorsque cela est nécessaire, les résumés de ces
travaux.
12
Nous ne pouvons clore enfin cette introduction sans évoquer nos
sources d’information. La fiabilité des données chiffrées relatives à
l’économie algérienne est, si l'on se réfère aux débats qu'animent les
décideurs à l’occasion de la présentation des bilans de leurs programmes,
préoccupante. La même source d’information peut, à des intervalles de
temps relativement courts, fournir des données contradictoires quoique
portant sur le même objet.
Ce travail de recherche n’échappe pas à ces insuffisances.
Néanmoins et pour parer au mieux à l’erreur véhiculée par les données,
nous avons tenté de diversifier les sources d’information, du moins de ne
retenir que celles qui sont considérées comme fiables par la Banque
Mondiale et le FMI. Ces données, quoique de source algérienne, ont été
recueillies dans différents documents de la première institution citée,
documents que nous avons consultés dans différents centres de recherche
nationaux et étrangers.
La seconde série d’informations, celles relatives au secteur agricole
au plan local, provient également de sources officielles (DSA, DRA,
Coopératives, etc.). Mais il faut relever que nous avons eu là aussi le
privilège d’accéder à des informations de première main que nous avons
synthétisées et présentées sous forme de tableaux. Nous faisons ici allusion
à plusieurs enquêtes réalisées par les autorités agricoles de la wilaya de
Sétif mais n’ayant pas été suffisamment exploitées. Ceci est le cas du
dossier « remembrement des DAS de la Wilaya de Sétif », du dossier « Prix
et approvisionnements » ou encore du dossier « Litiges nés de la
réorganisation » auxquels nous avons consacré des temps de travail
considérables.
La troisième source d’information porte sur les données recueillies
auprès des exploitations agricoles. On peut se demander dans quelle mesure
une unité de production agricole ne disposant pas de la comptabilité écrite
et ne se distinguant pas du ménage auquel elle appartient est capable de
produire une information fiable ?
La question reste entière et les influences négatives qu’elle peut
générer sur la compréhension du fonctionnement de l’exploitation agricole
sont nombreuses. Pour réduire l’effet de cette influence négative, nous
avons été amenés à concevoir une méthode de travail appropriée à chacun
des nombreux agriculteurs que nous avions rencontrés depuis le lancement
de notre recherche. Ces enquêtes ayant bénéficié d’un appui des
organismes ci dessus évoqués, ont pu être réalisées grâce à :
- la conception de fiches techniques par exploitation et par culture dans
le cas du calcul des coûts de production : les informations recueillies ont
été, dans le cas des EAC, soumises à des critiques de groupe ;
13
- la réalisation lors de la seconde enquête, de trois questionnaires par
exploitation : chaque nouveau questionnaire, réalisé à un intervalle de
quatre mois du précédent, est une reprise partielle de ce dernier. Les écarts
constatés sont soumis à la correction et à l’ajustement (la donnée prise en
considération est la moyenne arithmétique des deux) ;
- l’aide, dans le cas de la troisième enquête, que nous ont apportée les
ingénieurs subdivisionnaires qui avaient auparavant réalisé l’enquête
BNEDER : leur connaissance du terrain et surtout des agriculteurs a
probablement agi en faveur de l’obtention d’une information tout de même
fiable.
14
15
PREMIERE PARTIE
16
Chapitre I - L'Ajustement Structurel : quelques aspects
empiriques et théoriques.
4
Le terme doctrine est mis ici entre guillemets à cause du fait que "en matière
d'ajustement structurel, bien qu'elle n'ait jamais été officielle, repose sur un certain
nombre de mesures qui se retrouvent toutes, à quelques nuances prés, dans les
recommandations faites par cette institution aux pays qui ont sollicité son aide", S.
BEDRANI : L'Algérie, un cas d'ajustement volontaire? In Ajustement et développement,
Etudes coordonnées par Driss GUERRAOUI, Editions Toukbal-L'harmattan,
Casablanca-Paris, 1993.
17
Le second champ d'analyse est d'ordre théorique et porte sur
les mesures économiques préconisées par les différents partenaires et
institutions financières internationales en vue du développement des
pays qui sollicitent leur aide.
18
plusieurs associations ou Conférences. Mais la véritable coopération
entre les différents partenaires européens ne va s'exprimer réellement
qu'à partir du 16 avril 1951, date de création de la Communauté
européenne du charbon et de l'acier (CECA), qui engageait alors six
pays à savoir : la France, l'Italie, l'Allemagne fédérale, la Belgique, le
Luxembourg et les Pays Bas. La CECA entre en vigueur le 25 juillet
1952.
5
P. CLAVAL : Géopolitique et géostratégie. La pensée politique, l'espace et le territoire
au XXe siècle, p 145, Editions Nathan, Paris, 1994.
19
Dans ce sens, les pays socialistes de l'Est, ayant à leur avant-
garde l'URSS, mettent en place dès 1949, soit deux années seulement
après la naissance de la CECA, une organisation économique
commune appelée le Conseil d'assistance économique mutuelle
(CAEM). L'objectif affiché du CAEM est d'intégrer les pays de l'Est.
6
Idem que note 2.
20
alternative à la division du monde entre les deux blocs, les pays du
Tiers-Monde, dont les économies sont généralement, sinon toujours
fragiles car dépendantes des anciens pays métropolitains, n'avaient
d'autre choix que de rallier le bloc occidental lorsque leur accession à
l'indépendance politique n’avait pas été jugée subversive ou de tenter
de profiter des divergences opposant les deux blocs pour pouvoir
lancer un processus d'industrialisation.
Ces pays, c'est-à-dire les pays ACP, ont été, de 1958 à 1975,
associés par le Traité de LOME et par des conventions particulières :
les conventions de YAOUNDE I en 1963 et YAOUNDE II en 1969.
7
P. CLAVAL, op cité, pp. 123-124.
21
Depuis 1975, date de la tenue de la première Conférence entre
les pays de la Communauté Economique et les pays ACP, plusieurs
autres conférences ont réuni les deux parties. Aujourd'hui, leur
nombre s'élève à quatre soit LOME I (1975), LOME II (1980), LOME
III (1985) et LOME IV (1990) et la sphère des pays concernés par les
politiques d'ajustement structurel conformément aux premières
relations historiques, économiques et culturelles les liant aux pays de la
CEE n'a pas cessé de s'élargir. En effet, le nombre de signataires de la
première Convention de Lomé était de 46, celle de la seconde de 57,
celle de la troisième de 64 et celle de la quatrième de 69. Aujourd’hui,
les pays ACP sont au nombre de soixante-dix8
En dépit de son accroissement, l'effectif des pays signataires
des PAS dans l'esprit de LOME a peu ou pas évolué étant donné que
l'objectif fondamental qui semble être recherché par ces accords n'est
pas seulement le développement économique de ces pays mais aussi et
surtout le maintien de l'influence culturelle et politique qu'exercent les
pays de la CEE sur les pays bénéficiant de l'aide bilatérale et
multilatérale.
8
Ce sont, dans l'ordre alphabétique, les suivants : Angola, Antigua et Barbuda,
Bahamas, Barbade, Belize, Bénin, Bostwana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-
Vert, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Dominique, Erythrée,
Ethiopie, Fidji, Gabon, Gambie, Ghana, Grenade, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée
Equatoriale, Guyane, Haïti, Jamaïque, Kenya, Kiribati, Lesotho, Liberia, Madagascar,
Malawi, Mali, Maurice, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda,
Papouasie-Nelle-Guinée, République Dominicaine, Rwanda, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte
Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, Salomon, Samoa Occidentales, Sao Tomé et
Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Suriname, Swaziland,
Tanzanie, Tchad, Togo, Tonga, Trinité et Tobago, Tuvala, Vanuata, Zaïre, Zambie et
Zimbabwe.
22
ayant marqué la décennie 80-90, sont à l'origine de la redéfinition de
nouveaux programmes d'ajustement structurel. La nouveauté réside
dans le fait que ces programmes, quoique mettant en compétition
directe des pays ayant des places différentes dans le système
économique mondial, sont de plus en plus mis en oeuvre par les
institutions financières et monétaires internationales.
23
désignant par là l'ensemble des pays du Tiers Monde, essentiellement
latino-américains et africains, auxquels ont été appliquées les mesures
du Sommet des Chefs d'Etat en 1981 à Cancun. Plus tard, l'Ajustement
Structurel tel que préconisé par le FMI et la BM a été appliqué aux
anciennes économies planifiées à la suite de l’effondrement du bloc de
l'Est ainsi qu'à plusieurs pays du mouvement de Non Alignement. Puis
l'effectif des pays éligibles au nouvel Ajustement Structurel tend à se
développer...
24
Toutefois, on doit retenir que l'objectif de ces accords, qu'ils
concernent les pays ACP ou les pays dits à ajustement "autonome" ou
encore ceux de la zone de libre échange liant les USA à d'autres pays
américains depuis 1994 (Mexique,...), demeure le même à savoir la
création de zones de libre échange c'est-à-dire l'élargissement de
l'espace de reproduction du capital. Mais l'élargissement de l'espace de
reproduction du capital, la zone de libre échange, profitent-ils
réellement aux pays du Tiers-monde?
9
Philippe HUGON : La problèmatique de l'ajustement, l'expérience de l'Afrique sub-
saharienne, ouvrage collectif "Ajustement et développement", réalisé sous la
coordination de Driss GUERRAOUI, op cité.
25
- la dette à long terme n'a pas cessé d'augmenter en passant de
11 milliards de $ en 1970 à près de 200 milliards à la fin des années 80,
etc...
11
- Abderrahman BEN ZAKOUR et Farouk KRIA : Le secteur informel en Tunisie :
cadre réglementaire et pratique courante, p15, C.D.- OCDE, Paris, Nov. 1992, 95
pages.
26
soumis à l'ajustement structurel, les niveaux de vie des populations
sont faibles à cause précisément de la faible productivité du travail,
elle-même conditionnée par le niveau de l'investissement qui est faible.
Autrement dit, la politique de l'Ajustement structurel telle qu'elle a été
conçue durant les vingt dernières années n'est pas parvenu à casser "la
chaîne des cercles vicieux du sous développement". Enfin, on
conviendra avec les deux auteurs précités que : "Plus le niveau du
produit par tête est faible, plus il est difficile de faire baisser la
rémunération réelle du travail pour accroître la compétitivité, sans risque
de réduire simultanément la productivité des travailleurs : en effet la
baisse de leurs revenus est susceptible d’entraîner une dégradation de
l'alimentation et de la santé, si bien qu'au total la réduction des coûts
sera compromise et l'accroissement de compétitivité attendu de la baisse
des salaires ne sera pas obtenu"12
27
21-Définitions de l'ajustement structurel :
13
P. HUGON en recense au moins trois qu'il attribue à :
GUILLAUMONT(1985) : "L’A.S. peut être défini stricto sensu comme l'ajustement
durable de la balance des paiements obtenu au moyen d'une adaptation des structures
économiques (principalement des structures de production), c'est-à-dire autrement que
par une réduction de la croissance économique ou par un recours accru ou excessif aux
capitaux extérieurs"
28
22 - Objectifs des Programmes d'Ajustement Structurel.
-au FMI : "il vise à rétablir la balance extérieure courante et un niveau de dépenses
viables de façon à réduire les baisses de production à court terme et à préserver la
capacité de l'économie à poursuivre sa croissance",
-SEVERINI, SERVANT (1990) :L'A.S est "un processus institutionnel qui se traduit par
l'adoption d'accords économiques et financiers par des pays en développement avec les
Institutions de Bretton Woods dans lesquels ces derniers cautionnent un programme de
réformes en échange de concours financiers accordés pour l'essentiel par les bailleurs
bilatéraux".
Se conférer à P. HUGON, op cité.
14
G.GRELLET : "Les politiques d'ajustement orthodoxes : un point de vue critique" in
RTM, n°109, janv-mars 1987.
29
222 - L'encadrement des crédits :
30
liquidation ou la privatisation des entreprises du secteur public et sans
la recherche de la vérité des prix.
31
financières, il devient nécessaire de réduire le niveau de l'activité
économique par les moyens indiqués dans les programmes d'ajustement
structurel"15.
Pris dans cet engrenage, les pays du Tiers Monde ont bénéficié
dans les années soixante-dix, c'est-à-dire durant la phase de récession
des économies développées, de crédits leurs ayant permis de lancer,
pour certains d'entre eux, des processus d'industrialisation. Ils ont de
ce fait participé activement à la relance de l'activité économique des
pays dominants en leurs offrant des débouchés. Les processus
d'industrialisation mis en place dans les pays du Tiers monde n'ont pu
malheureusement, pour diverses raisons d'ailleurs, fonctionner; d'où
l'inévitable problème de l'endettement qui a donc conduit à la mise en
place de politiques d'ajustement structurel dans ces mêmes pays.
15
Moises IKONICOFF : Une politique économique alternative pour le Tiers Monde?
Les leçons du Plan "Austral" et du Plan "Cruzado" in RTM, n°109, janv-mars 1987, pp.
31-32.
32
Comité d'Aide au Développement de l'OCDE à ces mêmes pays de 1980 à
1991. ... cette somme se monte à 80 milliards de dollars environ.
"Il est intéressant de constater que sur les 144 milliards de
dollars, conclut-elle enfin, 64 (soit 44 %) sont attribuables aux seuls
accords de la Pologne et de l'Egypte. Les pays du programme spécial
d'assistance de la Banque mondiale ne représentent quant à eux que 10
% de ce montant"16.
Conclusion
16
- Ann VOURC'H : L'allégement de la dette au Club de Paris : les évolutions récentes
en perspective, p22, CD-OCDE, Paris, Juin 1992, 57 pages.
33
développement entre pays du centre et ceux de la périphérie
est mise en application.
34
Chapitre II - La "crise" de l'économie algérienne :
de la croissance à la récession.
17
- Se conférer en particulier aux travaux de:
-P.S THIERRY: La crise du système productif algérien, thèse de doctorat d'Etat, Paris
VIIIe, 1982.
35
I : La rupture des équilibres macro-économiques:
Ceci est également le cas de la PiB qui passe d'un taux de 8,6
% en 1985 à -17,2 % en 1986, -5,1 % en 1988, -1,6 % en 1992 et -5 %
en 1993.
36
Tab 1: Evolution des taux de croissance des principaux
agrégats de l'économie algérienne (1984-1993) .
37
quoique plusieurs secteurs continuent à bénéficier d'une subvention
substantielle.
38
II - La "crise" du système productif : cas du secteur industriel et
manufacturier .
39
Mais comme on peut le constater ci dessous, les deux types
d’industries précitées ne sont pas les moins dynamiques.
Année A B C D E F G H I
1984 69,5 66,6 70,0 62,2 58,2 80,9 67,4 83,3 43,5
1985 70,5 70,7 71,6 65,5 53,8 81,0 69,5 88,1 43,6
1986 69,7 79,2 72,3 65,3 51,1 83,2 66,2 75,4 37,2
1987 66,2 74,2 68,8 66,4 47,4 80,6 57,9 70,7 33,7
1988 65,9 70,8 67,0 67,4 45,4 81,9 56,8 58,6 33,6
1989 59,2 69,8 54,7 62,8 47,9 72,0 54,9 59,6 32,0
1990 59,1 71,5 53,5 61,8 46,2 72,6 54,9 64,5 42,0
1991 56,1 65,2 52,2 61,2 41,6 73,1 50,6 48,4 32,2
Sources : ONS, BM Extrait p 29.
Lexique:
A = Index général (toutes branches confondues).
B = Mines et carrières
C = Métaux, machines électriques et industrielles.
D = Matériaux de construction et verrerie
E = Chimie et plastiques
F = Agro-industrie
G = Textiles
H = Cuirs et chaussures
I = Bois et papier.
40
Tab 4 : Evolution indiciaire du taux d'utilisation des capacités de
production des principales industries algériennes. (1984 = 100)
Désignation 1984 1987 1989 1991
Index général 100 95 85 80
Mines et carrières 100 111 105 98
Métaux, mach. Ind. et 100 98 78 75
électrique
Matériaux de const. et verrerie 100 105 101 98
Chimie et plastiques 100 81 82 71
Agro-industrie 100 99 89 90
Textiles 100 86 81 75
Cuirs et chaussures 100 85 71 58
Bois et papier 100 77 87 74
Source : Tiré du tableau précédent.
41
L'effectif des camions, autocars et bus produits en 1991 ne
représente plus que 59 % de celui réalisé en 1987, celui des machines-
outils 74 %, des cycles 43 %, des cyclomoteurs 30 % et des wagons 26
%.
18
- Données tirées du "Mémorandum d'Information Economique", publié par la Banque
d'Algérie, Maison Lazard, Lehman Brothers, S.G. Warburg, Avril 1993.
42
Tab 6 : Evolution des taux de croissance industriels en Algérie de 1984
à 1993.
43
22 : L'endettement interne.
44
Entre 1992 et 1995, pour nous limiter à cette phase
d'assainissement des comptes des entreprises dans le cadre du passage
à l'autonomie, les subventions accordées par le Trésor aux seules
entreprises publiques, se seraient élevées à quelques 700 milliards de
DA soit 550 milliards de DA entre 1992 et 1994 et 150 milliards de DA
en 1995.
45
- dernière colonne, l'évolution (positive ou négative) de la
productivité moyenne du travail entre 1984 et 1991, comparativement
à l'année 1984 et,
46
Comparativement au Maroc, le secteur industriel algérien est
également peu performant. On relèvera que comme pour le cas
précédent, on est au Maroc 9 fois plus productif dans la branche
"Mines et carrières", 13 fois plus dans la branche "Métaux, industrie
électrique et mécanique", 6 fois plus dans la "Chimie et plastiques"
ainsi que dans "l'Agro-industrie", 2 fois plus dans "les textiles et
vêtements", 7 fois plus dans la branche "Bois et papier" et enfin 3 fois
plus dans les "Autres industries".
47
2.4: La faible performance du secteur public .
48
Inversement, aucune des branches industrielles d'activité des
entreprises privées n'avait réalisé aux mêmes dates des déficits; bien
au contraire toutes les branches ont dégagé des soldes financiers
positifs.
49
profit net de sept centimes en 1989 et de huit centimes en 1990 alors
que dans le secteur public, il a procuré une perte nette de 0,66 centimes
en 1988, de 4 centimes en 1989 et de 5 centimes en 1990.
50
Source : ONS - BM
Extrait p 33
19
- A. BENACHENHOU: Inflation et chômage en Algérie. Les aléas de la démocratie et
des réformes économiques in Revue Monde Arabe: Maghreb-Machnek, n° 139, janvier-
mars 1993, pp 28-41.
20
- Information empruntée, pour l'année 1995, au journal El Watan.
51
Par ailleurs, on remarque qu'avec un indice égal à 100 en
1985, la création de l'emploi devient de plus en plus difficile jusqu'en
1992, date à laquelle le niveau de création de l'emploi est inférieur de
moitié à celui atteint en 1985. Toutefois, la reprise de l'emploi semble
être engagée à partir de 1993 (111 000 nouveaux emplois) pour
atteindre les 685 000 emplois entre 1994 et 1995 21. Cependant en dépit
de cette création massive de l'emploi durant les deux dernières années,
le taux de chômage demeure relativement élevé puisqu'il touche 25 %
environ de la population active.
21
- Il s'agit du chiffre avancé par le chef du Gouvernement, SIFI, devant le CNT à
l'occasion du bilan présenté devant le CNT en déc 1995: voir le journal EL WATAN du
28/12/95.
52
32: Création d'emplois et chômage
53
dans l'emploi total de 3,7 % en 1993 (26,5 %) par rapport à 1984 (22,8
%). Mais le caractère général de l'information ne permet pas de savoir
pour l'instant quelle est la nature des emplois administratifs créés.
Cependant on peut penser que l'emploi administratif global a dû
augmenter à la suite du re-découpage administratif de 1991 (nouvelles
APC, nouvelles daïrates, etc.).
22
- Extrait du Rapport "Economie algérienne. Les enjeux et les choix à moyen terme
(1996-2000), 1996, pp 4-5.
54
Conclusion :
Quelles sont les causes qui ont engendré cette situation telle
est la question à laquelle ont tenté de répondre de nombreux auteurs et
que nous abordons à notre tour dans le chapitre suivant.
55
Chapitre III - Causes et explications de la récession
de l'économie algérienne .
56
Aujourd'hui, le courant institutionnaliste semble bien se
scinder en deux tendances : la tendance institutionnaliste orthodoxe
s'appuyant sur les théories monétaristes mises en application à travers
un grand nombre de pays par les institutions de Bretton Woods et la
tendance institutionnaliste populiste ou encore indépendantiste en ce
sens que les idées qui y sont développées s'apparentent beaucoup à
celles des ONG, particulièrement des pays du Nord. Pour les partisans
de cette tendance, la crise dans les pays du Sud serait due à un déficit
démocratique qu'il y a lieu de combler pour pouvoir renouer avec la
prospérité économique d'antan.
23
Les Cahiers de la Réforme, Collection dirigée par HADJ NACER Abderrahmane
Roustoumi :
57
111- Mise en place d'un arsenal juridique
( lois, décrets, arrêtés relatifs à l'autonomie des entreprises
publiques).
58
Autrement dit, ils pensaient sans doute, en faisant voter une
loi sur le crédit et la monnaie ou en révisant le code de commerce qui
s'inspire foncièrement de la législation française, que les investisseurs
notamment étrangers allaient être attirés et la crise résolue. C'est ce
qui justifie, en effet, la promulgation de ces deux lois qui s'inscrivent
dans l'optique de:
59
Les raisons avancées par les réformateurs pour la
privatisation du secteur agricole public sont au moins au nombre de
quatre et sont en relation avec les facilités accordées alors jusque-là à
ce secteur, à savoir:
26
- Se conférer aux chapitres relatifs au PAS dans l'économie algérienne.
60
Friedrich Hayek et Milton Fridman. Théorie dogmatique
qui s'oppose à toute intervention de l'Etat (et des autres
pouvoirs publics) dans l'économie, il débouche au cours
de décennie 1980 sur les politiques de Ronald Reagan et
de Margaret Thatcher, qui prennent prétexte des excès
étatistes de pays de l'Est et du Sud pour se rallier à l'Etat
minimum.
L'Etat devrait selon eux déserter les fonctions de
protection sociale pour se limiter à l'administration de
l'armée et de la justice, au prélèvement des impôts, à
l'animation du débat social >>27.
27
- Marcel Marloie: " un projet de pacte social mondial: les défits du Sommet de
Copenhague" in coopération internationale pour la démocratie, no4, Février 1995, p12.
Solagral.
28
- Banque Mondiale.
61
<<
A la fin des années soixante-dix, cependant, les
inconvénients du système de planification centralisé
commencent à apparaître, particulièrement dans le secteur
agricole public qui représente la plus grande part des
potentialités agricoles du pays. En dépit de gros
investissements publics dans le secteur d'Etat, la
production demeure faible et le pays fait de plus en plus
recours aux importations qui n'ont cessé d'augmenter. Les
effets des investissements publics dans le secteur agricole
sont lents, particulièrement dans le secteur domestique
dans lequel le capital mobilisé durant cette longue période
n'a donné aucun effet. En sus, les réalisations
industrielles tournent en deçà de leurs capacités >>29
29
- Le texte a été traduit par nous, AMD, et les mots également soulignés par nous.
30
- Idem que précédemment
62
3- l'encouragement du développement de la concurrence
entre les entreprises, et enfin
4- l'accélération du processus de privatisation par l'ouverture
notamment du capital des EPE aux investisseurs nationaux et
étrangers.
31
- H. BENISSAD: la PME privée en Algérie: environnement administratif et
contribution à une politique de promotion, PNUD, Alger, 16/06/1993. P III.
32
- Idem que note 10 précédente
63
ces derniers et les effets néfastes qu'ils exercent sur le développement
de l'entreprise privée depuis le lancement en 1988, de la réforme de
l'économie algérienne.
64
Centre National du Registre de commerce, l'Administration fiscale, le
Trésor, le Conseil de la Monnaie et du crédit, etc.)
33
- BENISSAD, opcité . p6 et suivante.
34
- BENISSAD, Idem p 6.
65
En guise de conclusion, nous devons faire remarquer, malgré
le précieux travail et la pertinence de l'approche développée par le Pr
BENISSAD, que:
35
- Se conférer A. BENACHENHOU: planification et développement en Algérie, op cité.
66
Il existe deux séries de conditions: " les conditions internes
qui sont les présupposés de la réussite de la désétatisation " et " les
conditions externes " .
Nous ne présenterons ici que les conditions en relation avec
l'objet de ce paragraphe, à savoir les causes institutionnelles de la crise.
36
- A. BENACHENHOU: l'aventure de la désétatisation en Algérie, Revue du Monde
musulman et de la Méditerranée, no65, Année 1992, pp 175-185.
37
- A. BENACHENHOU; op cité, p 179.
67
2) Toujours en matière de l'échec des
réformes et de la persistance de la crise économique,
"la seconde condition de réussite de la désétatisation,
note encore A. BENACHENHOU, est l'existence d'une
culture favorable. Or en Algérie, poursuit-il, la culture
étatiste et islamiste s'opposent à ceci. La première est
synonyme d'assistance et la seconde est plus favorable
au mercantilisme qu'à l'effort productif>>39.
38
- A. BENACHENHOU: Inflation et chômage en Algérie. Les aléas de la démocratie et
des réformes économiques, Revue Monde arabe Maghreb-Machrek, no139, Janvier-
Mars 1993, p 34.
39
- A. BENACHENHOU, 1992, op cité..
68
La crise de récession, la crise qu'on dit multidimensionnelle,
parce que touchant à l'Economique, au Politique, au Social et à toutes
les sphères d'activité, ne résulte-t-elle pas de la faiblesse de l'Etat et de
ses institutions?
40
" Des actes de sabotage multiples constituent, parallèlement à la liste des victimes de
ce conflit, souligne Luis Martinez, l'actualité tragique de l'Algérie:destructions de
ponts, incendies de wagons, d'hotels, de véhicules, d'entreprises publiques, d'écoles, de
mairies etc. Le compte rendu, décontextualisé, de ces événements par les médias, laisse
une impression d'anarchie, de chaos où la finalité des actions des principaux
protagonistes, tant l'armée que les deux principales factions islamistes, le GIA et l'AIS,
se perd dans une violence nihiliste... Depuis avril 1994, poursuit le même auteur, les
accords passés avec le FMI, en libérant les ressources financières issues de la rente et
en permettant de contracter de nouveaux crédits, ont alimenté ces circuits
commerciaux, sur lesquels se greffe "l'économie de guerre" des islamistes et qui ne sont
pas sans effet sur la structuration de la guérilla... Enfin, il faut relever toujours avec le
même auteur, qu' "Entre 1993 et 1995, 2700 actes de sabotage ont été enregistrés,
causant des pertes évaluées à 12 milliards de francs". Luis Martinez : Les groupes
islamistes entre guérilla et négoce. Vers une consolidation du régime algérien? Les
études du CERI, n° 3, Août 1995.
69
II - Causes économiques de la "crise" :
la contrainte extérieure.
41
La "Lettre Afrique Expansion" du 07 au 20/11/1994, éditée par le CFCE, recense au
moins "sept causes (plaies) de l'économie algérienne". Ce sont : 1) le déficit de
crédibilité, 2) l'héritage industriel étatique, 3) la malédiction pétrolière, 4) la
corruption généralisée, 5) le handicap de la polarisation vers la France, 6) le climat
d'anarchie et 7) l'économie de bazar.
42
S. GOUMEZIANE : " La contrainte extérieure, pp77-85 de l'ouvrage collectif intitulé
: Demain l'Algérie, Editions du Sud, Paris, 1994.
70
21 - La baisse des revenus pétroliers :
43
M. MARLOIE, op cité, pp 15-16.
71
du second pays cité : sa part dans les exportations de l'OPEP ne
s'élèvent qu'à 3% seulement contre 50 % pour l'Arabie Saoudite.
44
Se conférer à N. KORICHI :L'OPEP et le marché mondial du pétrole, Mémoire de
Magister, ISE-Alger, 1990.
72
Consécutivement à cette situation, le pouvoir d'achat de
l'Algérie dont les revenus extérieurs sont essentiellement et depuis
toujours d'origine pétrolière, s'est détérioré et amenuisé au fil du
temps.
45
Même la guerre du Golf qui s'est soldée par l'élimination de l'Irak du marché
pétrolier, n'a pas influé sur les prix . Le pétrole qui fût brandi dans les années soixante
dix comme une arme stratégique et qui fût à l'origine de la guerre du Golf en 1991
échappe de plus en plus au contrôle de ceux qui le produisent dans le Tiers Monde .
L'Irak, par exemple, se voit réduit, en ce début de l'année 1996, à la formule "pétrole
contre nourriture". L'Algérie est, à quelques nuances prés, dans la même situation : son
secteur pétrolier profite plus à ses créanciers qu'à elle-même.
46
J-P. SERINI : "L'Algérie, le FMI et le FIS" in les Cahiers de l'Orient, n° 25-26, année
1992, p 225.
73
Tab 17 : Evolution du pouvoir d'achat de l'Algérie de 1984 à
1993.
74
Tab 18 : Evolution de la parité du dinar par rapport au FF
depuis le 10/04/64 (date de création du dinar ).
75
large gamme de produits de consommation (céréales, lait, café, sucre,
produits agricoles, etc.)
76
moins importante que celle des deux pays voisins du Maghreb, le
Maroc et la Tunisie.
77
A titre d'exemple, on doit retenir que le service de la dette à
long terme (principal et intérêts) passe de 5 371 millions de $ en 1987 à
8 842 millions de dollars en 1992.
48
- A. BENACHENHOU: L'aventure de la désétatisation, op cité, p 181.
78
Conclusion :
79
Chapitre IV - L'ajustement structurel comme solution à
la "crise" : étapes et principes .
80
l'économie en produits alimentaires et en biens intermédiaires que
pour le paiement des emprunts extérieurs parvenus à maturité.
Cette seconde définition, approche officielle de l'ajustement
structurel, est restrictive et semble vouloir atténuer l'échec des
réformes successives ou du moins faire endosser cet échec au seul
fonctionnement interne de l'économie algérienne.
49
- B. PETIT : "L'Ajustement structurel et la position de la Communauté européenne",
Revue Tiers Monde, n° 136, Oct-déc 1993, pp833-834.
50
H. BENISSAD, Etude PNUD, op cité.
81
1 - La phase des réformes économiques ou phase de
l'Ajustement structurel autonome (1988-1992);
2 - La phase d'interruption des réformes ou phase de
redynamisation du secteur public (1992-1993), et
11 - Les objectifs
82
2 - la recherche d'une plus grande autonomie des entreprises
publiques devant être régies par des règles de commercialité;
3 - une plus grande participation du secteur privé à l'oeuvre
de développement; secteur garant des performances économiques;
51
H. BENISSAD, Etude PNUD, op citée.
52
En effet, aprés les événements d'octobre 1988, qui avaient duré du 05 au 10, le
Président de la République, réélu pour un troisième mandat consécutif de cinq ans, fait
voter par voie de référendum, le 23/02/1989, une nouvelle Constitution dans laquelle la
référence au socialisme est abandonnée et la voie ouverte au multipartisme.
Moins d'une année aprés, le 12/06/1990, le gouvernement des réformateurs, dirigé par
Mouloud HAMROUCHE, organise les éléctions communales et locales (Conseil de
Wilaya) : le FIS, le parti islamiste le plus virulent, s'accapare de plus de la moitié (853)
des communes sur les 1541 et 32 assemblées de wilaya sur les 48. En juin 1991,
revendiquant les éléctions présidentielles anticipées, cette formation politique ordonne
une grève générale qui conduit successivement à l'intervention de l'Armée et au
limogeage, le 05/06/1991, du gouvernement des réformateurs : Sid Ahmed GHOZALI
succéde à HAMROUCHE.
A la fin de la même année 1991, le 26/12, les éléctions législatives initialement prévues
pour le 26/06/1991 sont finalement organisées. Ces éléctions sont à leur tour annulées,
l'Assemblée Nationale est dissoute et le Président de la République est démissionné : la
direction de la Présidence de l'Etat est confiée à une structure collégiale, le Haut
Comité d'Etat (HCE), lui-même présidé par Mohamed BOUDIAF qui sera assassiné le
29/06/1992.
Le HCE est alors présidé par l'un de ses membres (Ali KAFI) alors que Sid Ahmed
GHOZALI est remplacé par Belaid ABDESLAM, l'ancien ministre de l'Industrie du
83
La phase dite des réformes se distingue particulièrement par
l'élaboration de plusieurs lois devenues essentielles en matière de
fonctionnement de l'économie algérienne. Les plus importantes sont
celles relatives aux Entreprises Publiques Economiques (EPE), aux
Fonds de Participation (FP), à la monnaie et au crédit (LMC) et à
l'abolition du monopole sur le commerce extérieur.
Mokdad SIFI qui a le mérite d'avoir accélérer le processus des réformes a également
organisé les éléctions présidentielles du 16/11/1995 qui consacreront Liamine
ZEROUAL, Président de la République. Au début du mois de janvier 1996, un
"gouvernement de transition" est mis en place et est dirigé par Ahmed OUYAHIA. Il a à
charge de mener à leur terme les réformes économiques engagées en 1988 et appuyées
depuis mars 1995 par le FMI et la Banque Mondiale.
84
Cette solution trouve vite ses limites par la décision de
création, le 15/06/1991, d'une société de capital-risque, filiale de la BEI
(Banque Européenne d'Investissement) et qui se présente comme la
garante du risque couru par les bailleurs de fonds européens.
53
- Europolitique, n° 1708 du 02/10/91.
54
- 1 écu équivaut à 6 FF environ.
85
1991-92, à cette interpellation consiste, souligne H. BENISSAD, à rejeter
le rééchelonnement et à cibler (mais en vain) l'accroissement à moyen
terme, des recettes d'exportation d'hydrocarbures...>>55.
C'est dans ce cadre que l'Algérie met donc en place une
nouvelle politique énergétique en permettant, à compter de décembre
1991 (loi n° 91-21 56 sur les hydrocarbures) aux investisseurs étrangers
de s'installer en Algérie sur la base d'un partenariat avec
SONATRACH.
55
- H. BENISSAD: " Algérie: restructurations et réformes économiques (1979-1993),
OPU, Alger, 1994, 225 p. P 164.
56
- Loi n° 91-21 du 4/12/91 (JORA n° 63, année 1991).
57
- Il a été rendu public le 20/09/1992.
86
intermédiaires pour l'industrie, l'agriculture et le bâtiment) seront
importés.
58
- La politique énergétique a fait l'objet d'un débat houleux au début des années quatre
vingts entre les partisans du développement accru de ce secteur (B. Abdeslam : le
pétrole algérien) et ceux s'attachant à l'idée de préservation de cette ressource non
renouvelable et qui ont mis au point un programme appelé le plan VALHYD (
valorisation des hydrocarbures). Ils avaient comme chef de file, NABI, ministre de
l'énergie durant la phase de restructuration de l'économie en 1981-82.
87
Tab 22 : Etat des réserves pétrolières et gazières de l'Algérie
en 1992.
Réserves
Désignation en place récupérables
restantes
prouvées probables possibles initiales développé non Total
es dévelop.
Huile 106 t 8 240 163 123 2 038 844 25 869
Condensat106 861 43 28 606 353 48 401
t
Gaz 109 m3 4 496 892 565 3 401 2 357 423 2 780
G.P.L. 106 t 432 29 14 222 148 37 185
Tot 106 TEP 14 029 1 127 730 6 267 3 702 533 4 235
Source : Sonatrach, Extrait MIE p13
Nous avons noté plus haut que les contrats ont été signés de
1987 à 1992, car avant cette première date, la recherche, la prospection
et le transport terrestre étaient confiés à la SONATRACH qui, la
contrainte financière pesant de plus en plus sur l'économie du pays, se
voit désormais obligée d'associer les partenaires étrangers dans chacun
des domaines évoqués plus haut.
88
Tab 23 : Etendue des périmètres pétroliers concédés aux
sociétés étrangères de 1987 à 1992 (répartition par pays)..
89
24 - La lutte contre l'inflation :
90
déclenchée en 1986, a, quand même, contribué, comme nous le verrons
plus loin, à la définition dans une situation de confusion générale du
rôle et de la place du secteur public dans l'économie nationale.
Comme pour les deux accords "Stand by61 " précédents (30-
5-89 et 3-6-91), l'accord stand by du 14/4/94, avait pour objectif "de
procurer des ressources financières à l'Algérie et de remédier à la
position, inconfortable, du pays sur le marché international des capitaux
" 62. Il est considéré comme "le rééchelonnement de la dernière chance"
63
.
Les accords " Stand by" sont, pour les caractériser, un appui
du FMI et de la Banque Mondiale aux réformes structurelles et au
programme de la stabilisation de l'économie algérienne. D'une façon
générale, ces accords consistent dans l'apport de "capitaux de
sauvetage", de liquidités, au profit des économies en situation
d'extrêmes difficultés de financement et de rupture de paiement
international. C'est, pour les caractériser encore, une opération de
sauvetage financier international parrainée par la Banque Mondiale et
le FMI qui tentent de regrouper quelques fonds mais aussi les bailleurs
de fonds eux-mêmes qui doivent décider d'un plan de financement à
61
- Le groupe de mots stand by voudrait dire "attendre", "observer"
62
- H. BENISSAD: Restructurations et réformes, op cité, p 140.
63
- C'est le titre même de la "Lettre Afrique Expansion", n° 414-415 du 31/7 au 7/8/95.
91
moyen terme négocié mais aussi des grands axes de la politique
économique du pays en faillite.
64
- Les informations contenues dans ce paragraphe ont été recueillies, en grande partie,
dans le dossier 1.2.4 " Situation monétaire et financière de l'Algérie, CFCE ( Centre
Français du Commerce Extérieur).
92
D'un autre côté et en matière de soutien aux réformes,
l'EXIMBANK avait mis à la disposition de l'économie algérienne un
prêt de 300 millions de $ dénommé "Prêt pour l'Appui à la Réforme
Economique", approuvé en août 1989 et clos en septembre 1992.
93
C'est, pour le qualifier, le premier accord de
rééchelonnement de la dette publique algérienne.
94
322- Maturité de la dette :
95
Le Club de Paris, ayant siégé pour la première fois en 1956
pour l'Argentine, est une "structure mouvante" dont la présidence a
toujours été cependant assurée par le Directeur du Trésor français et
le Secrétariat par le Services des Affaires internationales du Trésor
français depuis plus de vingt ans (1974).
65
- Ann VOURC'H, op citée, p29.
96
Ainsi, il ressort clairement de cette longue citation que le
rééchelonnement ne peut être assimilé, comme tendent à le faire croire
les autorités algériennes, à une simple opération de reprofilage de la
dette auprès des créanciers pris individuellement mais comme un
constat de faillite financière que font les bailleurs de fonds publics et
privés à un moment donné en rapport à un pays débiteur donné qui
perd nécessairement son autonomie et qui se soumet à des
changements de politique économique "négociés" avec le FMI et la
Banque Mondiale.
97
Dans le même sens l'Algérie avait obtenu en juin 1994, c'est-
à-dire deux mois après l'entrée en vigueur du troisième accord Stand
by, un réaménagement de sa dette d'un montant de 5 milliards de
dollars : les remboursements sont étalés jusqu'en l'an 2009.
98
commerciale de plus en plus importante et le refus des autorités ne
peut conduire qu'à une plus grande paralysie de l'économie, c'est-à-
dire à l'accentuation de la récession économique.
99
34- Le rééchelonnement : avantages et conditions.
66
- Revue Marchés Tropicaux, n° 1159 du 10/06/1994.
67
- Les négociateurs algériens en agissant ainsi cherchaient à déplacer l'objet des
débats qu'ils ne voulaient circonscrire au seul domaine financier. Pour eux, l'aspect
financier n'est qu'une infime partie des avantages que peut offrir une coopération
économique algéro-européenne. Les Européens, quoique partiellement sensibles à cette
proposition qui consolide leur projet d'intégration euro-méditerranéenne, ne sont pas
les seuls partenaires, c'est-à-dire les seuls créanciers de l'Algérie. Cette proposition
pouvait être analysée comme une stratégie de recul et de fuite en avant.
68
- Cette proposition de l'Algérie, venant à contre courant de sa politique antérieure de
désintéressement total de la ZLE mise en place par la CEE, rend compte d'une certaine
façon de la nouvelle volonté politique de ce pays à rompre définitivement avec le
système de planification c'est-à-dire avec le développement socialiste. Il s'agit d'un
constat d'échec qui a été compris comme tel par les interlocuteurs européens qui
semblent attacher peu de crédit à cette proposition : "L'Algérie, faisaient remarquer
alors les députés européens, est un animal difficle à prendre" (tiré de Europolitique du
03/10/1995).
69
- Au printemps 1991, la Pologne puis l'Egypte ont obtenu un allégement de leur
charge actualisée de la dette d'environ 50 %. L'objectif affiché était de leur fournir un
100
avantage. L'Algérie qui avait, malgré les deux accords Stand by qui la
liait depuis 1989 au FMI, accords par lesquels elle avait obtenu des
facilités de paiement, pouvait figurer, selon le classement établi alors
par le Club de Paris, sur la liste des "mauvais débiteurs"70.
101
- le second avantage tiré du rééchelonnement de la dette
extérieure est le renflouement de l'économie de nouveaux capitaux qui
lui permettront des financements à court terme.
71
- Revue Marchés Tropicaux, n° 1159 du 10/06/1994.
102
* En matière de libéralisation du commerce extérieur, il est
prévu de revenir aux décisions prises auparavant par l' "équipe des
réformateurs" soit l'instauration du marché interbancaire, la
convertibilité du dinar qui doit être progressivement introduite pour
les transactions courantes.
103
Comme il ressort de ce tableau, la résorption de la contrainte
financière (extérieure) qui a été en partie à l'origine de la récession de
l'économie algérienne, permettrait dans les années à venir une reprise
de la croissance économique. Celle-ci s'élèverait à 5,3% en 1995-96, à
6,7% en 1996-97 et à 4,2% en 1997-98. L'inflation, quant à elle, serait
de moins en moins importante puisque l'indice général des prix
n'augmenterait que de 10,3% en 1995-96, de 7,8% en 1996-97 et de
5,7% en 1997-98. Que dire du solde du budget qui deviendrait, lui
aussi, positif à compter de 1996-97 (+1,1%) et 2,6% en 1997-98?
104
Conclusion :
105
Chapitre V - Contenu du Programme de Stabilisation
Macroéconomique et des réformes structurelles.
106
- la réforme des entreprises ou encore du secteur industriel,
- la réforme du secteur agricole,
- la réforme du secteur financier et bancaire,
la réforme du secteur commercial considéré dans ses deux
branches, le commerce intérieur et le commerce extérieur, et enfin
- la réforme du secteur social (marché du travail, assurances et
sécurité sociale, etc.)
72
- Banque Mondiale, Rapport sur l'Algérie, 1994.
107
d'organisation officielle, économique et sociale de ce pays 73 et c'est à
cette condition que les institutions de Bretton Woods appuient les
réformes de l'économie algérienne.
73
- A vrai dire, le régime algérien, régime populiste, n'a jamais été de nature socialiste
comme cela fut le cas dans les pays de l'Est: l'existence d'un secteur privé important
depuis la promulgation, en 1966-67, du code des investissements, la présence du culte,
de la culture et de l'idéologie musulmanes, voire islamistes dans la société et dans les
sphères du pouvoir sont la preuve incontestée de la volonté politique du pouvoir à ne
pas abolir la propiété privée, qui est l'anti-thèse de la pensée socialiste. Dans ce cadre,
le pouvoir s'est toujours affirmé d'un "socialisme spécifique".
Quant au mode d'organisation économique, bien des confusions ont été faites entre les
concepts d'économie étatique et d'économie socialiste. Mais cette confusion théorique a
été levée à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts, par
plusieurs universitaires dont notamment:
108
La correction des prix porte sur la réduction des écarts entre les
prix administrés et les prix de marché. Dans le même sens, le PSEG de
long terme prévoit la suppression totale des subventions accordées à
l'alimentation et aux intrants agricoles et industriels.
109
Le phénomène du désinvestissement extérieur n'a pas
cependant touché que l'Algérie. En effet, des pays comme
l'Afghanistan, l'Iran ou le Soudan ont connu la même tendance.
75
- CFCE: Dossier 1.2.6 Situation financière, Algérie, septembre 1995.
110
chapitre précédent, en la gestion de la relance de la croissance
économique et du contrôle de l'inflation.
111
réels. A ce dernier effet, il faut souligner que l'indice général des prix à
la production du secteur industriel est passé de la valeur 100 en 1988 à
la valeur 873,5 durant le troisième trimestre de l'année 1992 soit une
augmentation de près de 800% en l'espace de quatre années seulement.
112
1993. Les dépenses budgétaires devraient, quant à elles, ne représenter
que 29% du PIB en 1995 contre 36% en 1993.
( en milliards de DA)
Désignation 1984 1986 1988 1990 1992 1993
Assurances sociales 10,7 15,7 21,6 26,8 49,5 57,5
Transferts directs 7,0 8,2 8,2 9,0 36,5 44,7
Santé préventive 2,4 3,0 3,8 4,8 10,6 11,0
Subventions alimentaires 3,0 2,2 1,6 18,6 26,6 23,2
Total transferts sociaux 23,1 29,1 35,2 59,2 123,2 136,4
en % des dép budgétaires 8,6 9,6 10,1 11,0 12,7 12,5
Dépenses de capital 44,6 41,6 43,4 47,7 73,0 102
En % des dép budgétaires 46 39,5 36,3 34,9 21,9 25,7
Sources : CNP- BM
Extrait pp 107-109.
Mais on doit ajouter que depuis 1993, bien des subventions aux
produits alimentaires ont été supprimées et au début de l'année 1996,
seul le lait continue à bénéficier de la subvention.
113
une dépréciation de 50% du même dinar par rapport au mois de mars
de la même année.
114
budgétaires, l'emploi, etc., on constate l'existence de corrélations qui
nous paraissent impliquer une évolution contradictoire sur l'économie
algérienne dans les années à venir.
115
II- Contenu et bilan partiel des réformes économiques: cas du
secteur industriel et des entreprises publiques
116
travaux, 4 entreprises de distribution, 5 instituts de formation
supérieure, 2 établissements publics à caractère administratif, l'Office
National de la Métrologie Légale (ONML) et l'Office National de la
Recherche Géologique et Minière (ONRGM) et un établissement
public industriel et commercial, l'institut de la Normalisation
Industrielle;
- un secteur public regroupant 750 entreprises locales, et
- un secteur privé qui se serait composé de plus de 22 000
entreprises en 1990.
76
- L'effectif total des entreprises du secteur privé s'élève, selon les déclarations du
ministre de la PME en décembre 1995, à 26 000.
117
(plus de 20 ouvriers) était réservée, du moins jusqu'à la promulgation
de la loi 88-25 relative à l'orientation du secteur privé, aux seules
entreprises publiques qui se répartissaient comme suit en 1987 et 1990.
118
En plus des EPL, les entreprises de sous-traitance, de
maintenance et de fabrication de pièces en série seraient également
dans une situation proche des premières. Quoique participant à
hauteur de 30 % environ à la production industrielle du pays, elles
manquent de liquidités pour accéder aux approvisionnements et
produire pour le marché : leurs activités partielles sont remplacées par
des importations. "Des opérateurs économiques, constate H.
BENISSAD, se sont convertis dans le commerce des produits importés,
plus rentable que la production locale, inondant ainsi le marché national
et menaçant d'extinction la production nationale peu compétitive. Même
les entreprises publiques autonomes, poursuit-il, se sont lancé dans
l'importation (en utilisant leur quota de devises destiné au
fonctionnement) et la commercialisation de produits concurrençant leur
propre production de moindre qualité"77. Ce second groupe
d'entreprises "peut faire l'objet, relève-t-on dans un dossier du CFCE,
d'une liquidation hâtive et d'une reprise par les preneurs algériens"78
77
H- BENISSAD, Etude PNUD, op cité, p12.
78
CFCE : Dossier 1.2.4 Algérie, juillet 1995.
79
- Idem que 7 précédent.
119
"Ils peuvent être soit directs, soit conjoints sous forme de "joint-
ventures avec des entreprises algériennes du secteur privé ou public. Il
peut s'agir d'une création nouvelle ou du rachat de participations
existantes. L'investissement étranger n'est pas plafonné sauf dans les
filiales des entreprises du secteur stratégique où la participation
étrangère sera limitée à 49,0 %"80
80
- Mémorandum d'Information Economique, p77.
81
- Nord-Sud Export: "Algérie: accord triennal: de la théorie à l'irréalisme", CFCE,
Dossier 1.2.3 Algérie.
120
- les organismes et entreprises relevant de secteurs considérés
comme stratégiques ou d'intérêt national (hydrocarbures, électricité,
approvisionnement en eau, transport ferroviaire et aérien,
infrastructure de base, PTT) doivent demeurer sous contrôle de l'Etat
ou des collectivités locales;
- Les autres entreprises, exerçant leur activité dans les
domaines concurrentiels tels que l'agro-alimentaire, les textiles, le
BTP, le tourisme et l'hôtellerie, le transport routier de personnes et de
marchandises, du commerce et de la distribution, des services
notamment dans les domaines portuaires et aéroportuaires, les
assurances et enfin les PME et PMI locales;
121
liquidation des entreprises non viables. Celles-ci sont nombreuses et
improductives82.
82
- Quotidien EL Watan du 07/02/1996.
122
- Fonds des industries diverses (textiles, cuirs, chaussures et
ameublement) et enfin,
- Fonds des Services.
123
Les holdings de filière ou de branche regroupent les EPE dont
les activités et objectifs sont de développer les potentialités existantes et
de mieux organiser les marchés sur lesquels ils interviennent. Les
holdings de type conglomérat regroupent, quant à eux, toutes les EPE
intervenant dans les secteurs concurrentiels. Holdings de branche ou
de filière ou encore holdings de type conglomérat, on peut espérer
enfin assister à un redéploiement du secteur public industriel c'est-à-
dire à une re-centralisation des décisions et une re-concentration du
capital des entreprises publiques, à même de provoquer des synergies
entre les entreprises de la même branche. Le redéploiement du secteur
public est d'autant nécessaire que le partenariat avec les investisseurs
étrangers semble se limiter pour l'instant au seul secteur des
hydrocarbures
83
- Chiffre donné par le chef du gouvernement, Mokdad SIFI, le 06/02/1996. Selon une
autre information donnée au mois de septembre 1996, les seules entreprises publiques
124
Cependant malgré cette somme importante et les rigueurs de
gestion macro-économique imposées par le FMI, les entreprises du
secteur public continueront, quand même, à bénéficier des subventions
durant les deux années à venir, c'est-à-dire jusqu'à la fin de la période
dite des Facilités de Financement Elargies : le montant global toléré
par le FMI est de 200 milliards de DA. Ainsi, les subventions accordées
aux entreprises publiques s'élèveraient à fin 97 à quelques 800
milliards de dinars représentant l'équivalent du PIB en 1991 (799,7
milliards de DA) ou encore 3,3 fois la production pétrolière aux prix de
1993.
du BTP, au nombre de 66, auraient bénéficié à la même date d'une subvention s'élevant
à 67,1 milliards de DA dont 49 en 1995 et 17,4 durant les neuf premiers mois de l'année
1996. Ensemblent ces 66 entreprises emploient 127 000 travailleurs.
125
S'agissant donc de ces 23 entreprises encore rattachées à leurs
ministères de tutelle, plan mis en place durant la phase d'interruption
des réformes en 1992-93, leur passage à l'autonomie se fera en deux
phases.
84
- Se conférer à M. HENNI: Essai sur le secteur informel en Algérie.
126
La seconde réforme à entreprendre dans le domaine de la
compétition est probablement l'institution de la concurrence entre les
entreprises publiques et celles du secteur privé. Ces dernières sont,
comme nous l'avons souligné dans le chapitre II, plus performantes
que les premières. A structures identiques, les entreprises publiques
(EPL) sont génératrices, lorsqu'elles réalisent des investissements, de
pertes alors que le contraire se produit dans le secteur privé. Les
raisons de cette situation trouvent leur explication dans la structure du
coût lui-même.
85
- La fraude et l'exemption fiscales seraient devenues une règle de conduite dans le
secteur privé. Le montant de la fraude fiscale s'élèverait, selon diverses sources, entre
40 et 400 milliards de DA et seules les entreprises du secteur public continueraient à
s'acquitter des sommes dues. Aussi pour mettre fin, du moins pour réduire ce
phénomène, les responsables du ministère des finances ont-ils décidé de percevoir le
montant des impôts à la source même. Le paiement des factures est désormais soumis à
l'inscription obligatoire du n° fiscal sur chaque facture. Cela résoud-il le problème ou
crée-t-il un nouveau fossé entre le secteur privé et l'administration?
127
Ainsi en 1989, les salaires versés par le secteur public
représentent, en valeur relative du coût total, plus du double de ceux
du secteur privé 86.
Conclusion :
86
- La différence de salaire entre secteur public et secteur privé est très importante. En
1992, le salaire moyen dans le secteur industriel public s'élevaità 7460 DA
mensuellement contre 4 000 DA seulement dans le secteur privé.
128
naturels? Le partenariat est dès lors envisagé, non pas comme un
moyen de solution acquise (rente pétrolière) mais comme le biais par
lequel les réformes doivent être approfondies et l'économie rentière
laisser place à l'économie productive. De ce point de vue, les efforts de
réorganisation du secteur public industriel, c'est-à-dire la stratégie de
redéploiement du secteur industriel qui est illustré par la mise en place
de holdings, ont-ils la chance de se voir concrétiser? Dit autrement, n'y
aurait-il pas une contradiction entre la volonté de relancer l'activité
économique en général et l'activité industrielle en particulier et le
principe d'une ouverture illimitée de l'économie nationale aux capitaux
marchands étrangers?
129
Chapitre VI : Le partenariat comme solution à la
contrainte extérieure...
130
devrait régir toutes les relations commerciales et économiques entre
l'Union Européenne et l'Algérie"87.
Le second indice qui témoigne de la volonté des autorités
algériennes à insérer l'économie nationale dans une zone de libre
échange est leur adhésion au projet européen de création, à l'horizon
2010, d'une ZLE euro méditerranéenne. La présence de l'Algérie à la
Conférence de Barcelone les 27 et 28 novembre 1995 et la mission de
coordination des pays arabes qui lui a été confiée durant cette session
témoignent du désir d'une ouverture illimitée sur l'extérieur.
87
- Tiré de Agro-Presse n° 2569 du lundi 17/06/1996 : "L'Algérie dans la dynamique du
libre échange".
131
Loin de prétendre de répondre à toutes ces questions, l'objectif
assigné à ce chapitre est de montrer que l'économie algérienne est,
contrairement à ce que postulent les experts financiers internationaux,
une économie ouverte et que sa trop grande ouverture sur l'extérieur
est à l'origine de l'atrophie de plusieurs de ses secteurs d'activité
économique. Ainsi, au moment où les institutions financières
internationales recommandent une ouverture illimitée de l'économie,
ne faudrait-il pas penser à protéger les secteurs d'activité où le pays ne
dispose d'aucun avantage comparatif et soumettre à la concurrence
internationale ceux dont la compétitivité est déjà établie? Faudrait-il
en effet persévérer dans la politique d'ouverture du secteur agricole et
du secteur industriel à peine mis en place à la concurrence
internationale, notamment à la concurrence des pays développés? Le
duel est nécessairement inégal car mettant face à face deux forces
inégales.
132
est, quant à lui, lié aux enjeux que véhicule le développement régional
et qui exclurait une économie dont l'imbrication économique et
culturelle dans l'espace qui se met en place est très forte : le
développement à la marge d'une grande région économique est
quasiment impossible.
133
Tab 37: Exportations des différentes branches industrielles en
1991
(en millions de DA)
134
nouvelles finalités économiques, un nouveau rôle de l'Etat dans la sphère
économique et de nouvelles stratégies sectorielles"88
88
- MPAT : Demain l'Algérie. L'état du territoire. La reconquête du territoire. OPU,
Alger, non daté, 432 p, p115.
135
l'Algérie 60,2 % de ses importations et absorbé 69,2 % de ses
exportations.
136
Tab 39: Evolution des importations de l'Algérie et des
exportations
de la France vers l'Algérie (1985-1994).
Unité : millions de $
Année Importations Exportations de Part de la
totales de la France vers France dans les
l'Algérie l'Algérie importations
algériennes en
%
1985 7 789 2 245 28,8
1986 7 256 2 293 31,6
1987 6 296 1 965 31,2
1988 6 840 1 591 23,3
1989 7 626 2 005 26,3
1990 9 058 2 718 30,0
1991 7 320 2 181 29,8
1994 8 010 2 398 29,9
Source : CFCE-DREE
137
maghrébines de la CEE ne représente que 2 % environ des
exportations totales de cette dernière.
89
- MEF : Lettre mensuelle d'Algérie, n°4 du 01/02/1995, CFCE-DREE, Paris, :
Dossier Algérie.
138
augmentation. Les importations en provenance de la France, de
l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce ont connu une
augmentation de 13 % en 1984 et 1992 : la part de ces cinq pays dans
les importations en provenance de la CEE est passée de 64,5 % en 1984
à 77,5 % en 1992;
139
également en matière de développement du secteur des hydrocarbures
qui se trouve lui aussi entièrement tourné vers la Méditerranée.
140
Tab 42 : Contrats d'exportation de GNL et de gaz naturel par la
SONATRACH jusqu'à l'horizon 2020.
Désignation Date du Date de date Volume
contrat début de d'expiratio annuel
livraison n (milliards
de m3)
Européenne méditerranéenne
Gaz de France (France)............... 1962 1965 2002 0.5
.............. 1971 1973 2013 3.5
............. 1976 1982 2013 5.2
.............. 1991 1992 2002 1.0
Distrigaz (Belgique)................... 1975 1978 2004 4.5
Enagas (Espagne) ...................... 1975 1978 2004 3.8
..................... 1992 1995 6,0
Natgas (Portugal)....................... 1992 1997 2015 2.1
SNAM (Italie)............................. 1977 1983 2019 19.2
ENEL (Italie) ............................. 1992 1995 2015 4.0
Depa (Grèce)............................... 1988 1996 2013 0.7
Pétrol Ljubljana (Slovénie)........ 1985 1992 2007 0.6
Botas (Turquie)........................... 1988 1993 2012 2.0
Total Europe - - 53.1
Maghreb
ETAP (Tunisie)........................... 1977 1983 2019 0.5
Maroc.......................................... 1.0
Total Méditerranée 54.6
Reste du Monde (Etats Unis) 5.2 à 5.8
Total général 59.8 à
60.4
Source : SONATRACH, Extrait MIE
141
Le développement du secteur des hydrocarbures en Algérie
s'inscrit dans le projet de développement futur du secteur énergétique
de l'Euro Méditerranée. La Conférence de Barcelone du mois de
novembre 1995 prévoit en effet que la coopération entre les différents
partenaires dans le domaine de l'énergie est sujette à la création de
"conditions cadres adéquates pour les investissements et les activités des
compagnies d'énergie, en coopérant pour créer les conditions permettant
à ces compagnies d'étendre les réseaux énergétiques et de promouvoir les
interconnexions"90.
90
- Déclaration de Barcelone ou encore Déclaration des ministres des affaires
étrangères des pays de l'Union européenne et des PTM.
91
- MPAT : Demain l'Algérie, op cité, p191.
142
symptômes révélateurs de ce que sera l'Algérie, demain, si nous ne
réagissons pas.
"Face au défi le plus singulier de son histoire,... l'Algérie doit
également muer et être présente dans le Monde qui inscrit radicalement
sa marche dans une rupture par rapport à la période antérieure.
"Face à cette nouvelle donne internationale caractérisée par une
économie globale, dominée par un consommateur mondial et arbitrée par
les marchés financiers, l'Algérie doit saisir cette opportunité pour
s'intégrer à la grande marche du 21ème siècle. Dans ce nouveau Monde
où l'avantage technologique occidental est grignoté par les pays
émergents du Pacifique, l'Algérie doit non seulement articuler son
nouveau dessein, mais doit également s'interroger sur ses véritables
atouts et l'attractivité de son territoire".92
92
- MEAT : "Prologue au débat national sur l'aménagement du territoire" in Demain
l'Algérie, pV.
93
- Se reférer en particulier à Arghiri Emmanuel (Technologie appropriée ou
technologie sous-développée, 1981) qui démontre que la résorption du phénomène du
sous-développement passe, quoiqu'en pensent les marxistes tiers-mondistes, par
l'adoption par les pays sous développés de technologies "capital intensive". Cet auteur
montre que si l'objectif recherché par les dirigeants des PVD est l'accroissement du
revenu des habitants et l'amélioration de leur niveau de vie, alors seules les sociétés
multinationales sont en mesure de parvenir à la réalisation de cet objectif. Sa
démonstration est illustrée par le cas particulier des pays du sud de l'Asie qui, s'étant
ouvertes sur l'extérieur, ont pu rompre avec le cercle vicieux du sous-développement.
94
- SID AHMED Abdelkader : "Un projet pour l'Algérie : éléments pour un réel
partenariat euro-méditerranéen", Editions Publisud, 1995, 95 p.
143
négligeable et d'un secteur exportateur des hydrocarbures permettent
à eux seuls d'assurer la relance, voire de servir, à en croire Sid Ahmed
Abdelkader, de "locomotive" au développement des pays de la rive sud
de la Méditerranée occidentale.
144
de l'Algérie, nombreuses. Vue de la rive sud de la Méditerranée, la
mise en place d'un partenariat euro méditerranéen a pour objectif
premier d'atténuer les écarts de développement économique entre les
deux rives, autrement dit d'apporter une solution au problème du
sous-développement.
145
21 - L'Euro Méditerranée : intégration ou absorption des PTM?
95
- Se reférer au travail de synthèse de Catherine BOEMARE :
* "Les frontières de l'Europe des douze : Maghreb, Europe Centrale et Orientale.
Politiques d'échanges et de Coopération en agriculture", communication au Séminaire
SOLAGRAL-IAM, Montpellier, Sept. 1993.
** "La coopération entre l'Union Européenne et les pays du Maghreb. Implications
pour le développement au Sud", mémoire de DEA, EHESS, Paris VI, 1993-1994, 113
pages.
96
- La négociation des accords du GATT, lit-on dans CdP, a duré huit ans, au cours
desquelles les pays négociateurs se sont aussi engagés, à un rythme sans précédent,
dans la création ou le renforcement d'accords régionaux, marchés communs, unions
douanières, etc. Encore aujourd'hui, alors que l'accord de Marrakech est signé depuis
un an, la négociation des zones de libre-échange se poursuit comme si le cadre
multilatéral ne pouvait répondre aux problèmes posés par la mondialisation. Ainsi
l'Union européenne a ouvert des négociations avec les pays du Maghreb et du Moyen
Orient, avec les pays du Marché commun du Cône Sud (Mercosur), avec les signataires
de l'Association de libre échange nord-américain (Aléna). Les Etats-Unis proposent une
zone de libre échange à l'ensemble des pays latino américains et à l'Europe.
L'Association des Nations de l'Asie du sud-est s'adjoint un volet économique avec la
création de l'Asian Free Trade Area... Ce mouvement de régionalisation témoigne des
tensions produites par la réorganisation de l'économie mondiale. Depuis la fin de
l'hégémonie américaine, elle est le théâtre de l'affrontement de diverses versions du
capitalisme", tiré de Courrier de la Planète, n° 28, mai-juin 1995, SOLAGRAL, Paris.
146
l'ALENA, le dernier sur le Japon avec les diverses zones d'intégration et
de coopération qui se mettent en place en Asie/pacifique.
" Les pays méditerranéens, poursuit l'auteur précité, qui ne
pourront pas accéder au statut de membre de l'Europe communautaire,
devront se positionner dans le nouvel ordre économique mondial en
gestation. Ils risquent de devenir des laissés-pour-compte de la
mondialisation si n'est pas mise sur pied une forme d'association qui leur
soit naturel : l'Europe97"
97
- Gérard KEBABDJIAN : "Eléments d'une prospective euro-méditerranéenne",
Séminaire Méditerranée-Monde Arabe-Europe, Paris, Juillet 1996.
98
- Pierre COULOMB et Florence JACQUET : Les relations CEE-Maghreb, deux
années cruciales : 1986-1996", Options Méditerranéennes, Série B, n°8, IAM, 1994.
99
- Laure de CENIVAL : Vers un espace agricole euro-méditerranéen? Séminaire
SFER, Paris, 16-17/10/1995.
147
Enfin, on doit retenir que les liens étroits qui existent entre les
pays de l'Union Européenne et les PTM (du moins en ce qui concerne
les pays de la rive sud) laissent peu, sinon aucun choix quant à leur
inclusion de fait à l'Euro Méditerranée : toute résistance au processus
d'élargissement des frontières économiques de l'Union Européenne
semble avoir peu d'influence sur le fonctionnement global de cette
région économique. Doit-on rappeler que malgré la tendance à
l'augmentation des quantités échangées entre l'UE et les PTM (les
exportations totales de l'UE vers les PTM se sont élevées en 1993 à 45,6
Mécus contre 32,6 en 1990 alors que les importations de la première
des seconds furent aux dates respectives de 33,2 et 34,5 Mécus), celles-
ci demeurent négligeables dans le commerce extérieur de l'Union
Européenne. En pourcentages, les exportations de l'UE vers les PTM
représentent 4 % seulement des exportations totales de l'Union et les
importations en provenance des PTM ne s'élèvent qu'à 2 % à peine des
importations de l'UE !..
100
- G. KEBABDJIAN, op cité.
148
bannissent la restriction des quantités et exemptent les produits des
droits de douane. Les produits agricoles méditerranéens bénéficient
eux aussi de réductions tarifaires variant, selon les produits, de 20 à 80
% . Les pays du Maghreb ayant le plus bénéficié de ces concessions
commerciales sont le Maroc et la Tunisie qui ont mis en application
leur contrat de coopération au milieu des années soixante-dix.
101
- Agnès CHEVALLIER et Isabelle BENSIDOUN : "Euro-Méditerranée : le pari de
l'ouverture", Séminaire Méditerranée-Monde arabe-Europe, Paris, Juillet 1996.
102
- Extrait de la Déclaration de Barcelone, 27 et 28/11/1995.
149
fois par l'épargne interne, base de l'investissement et par des
investissements étrangers directs"16 ?
103
- G. KEBABDJIAN, op cité, pp. 67-68.
104
- C'est ce que constate l'auteur cité ci-dessus en soulignant le quasi-partage des
PECO et des PTM entre les pays du nord (l'Allemagne qui "a rapidement saisi la
chance d'expansion régionale que représente la transition à l'économie de marché dans
les ex-pays communistes...") et les pays du sud de l'Europe. "Une sorte de consensus a
donc été trouvée. La convergence est à construire à l'égard de la Méditerranée, une
région qui présente une zone d'intérêts directs pour les pays du Sud de l'Europe en
raison des pressions migratoires".
105
- A. Chevallier et I. Bensidoun, op citées, p2.
150
Deuxièmement, il est utile de relever que la question de
l'industrialisation des PTM, qui demeure préoccupante pour ceux qui
l'ont initiée, ne bénéficie d'aucun traitement particulier dans le cadre
de l'Euro-Méditerranée. Le secteur industriel des PTM est souvent
assimilé au secteur manufacturier, voire tout simplement au secteur
des textiles. L'abstraction est due probablement au fait que le secteur
industriel des PTM est peu performant alors que " les pays du
Maghreb... sont bien placés et disposent même d'avantages comparatifs
par rapport aux PECO dans le secteur de l'habillement en raison de leur
plus grande capacité à réagir sur des productions à flux tendu"106.
106
- G. KEBABDJIAN, op cité, p 71.
107
- En 1992, le PIB/hab s'est élevé à 1589 $ dans les PTM contre 19242 $ dans l'UE
soit un rapport de 1 à 12.
151
"Les contradictions des politiques européennes à l'égard des pays en
développement"108.
108
- Etude réalisée par SOLAGRAL et sous la coordination de Yannick JADOT et de
Jean Pierre ROLLAND, SOLAGRAL Collection, Montpellier, 1996. - 118 p
109
- L'aide alimentaire s'élèvera, selon certaines estimations, entre 27 et 30 millions de
tonnes en 2005. A l'horizon 2020, les PED auraient à importer entre 160 et 210
millions de tonnes de céréales par an. Tiré de "Politiques de sécurité alimentaire.
Prospectives alimentaires", Séminaire Communauté Economique-SOLAGRAL,
Bruxelles, Avril 1996.
110
- SOLAGRAL : Les contradictions des politiques européennes à l'égard des PED, op
cité, p15.
152
Quoique chacun des cas mérite d'être longuement cité,
l'attention doit être particulièrement retenue par la politique céréalière
de l' UE. "Les prix garantis aux producteurs (à un niveau très supérieur
aux cours mondiaux) et la protection vis à vis des importations
constituent les principaux instruments qui ont permis le succès de la
politique européenne d'appui au secteur céréalier. Ce succès a également
généré des surplus croissants que les exportations vers les pays tiers (par
l'octroi des subventions aux exportations) ne sont plus parvenues à
résorber... La pénétration des céréales européennes sur les marchés des
pays en développement, grâce à ces mécanismes de subvention, a eu des
effets dépressifs sur la production locale en exerçant une concurrence
sur les prix et en modifiant les habitudes alimentaires des
consommateurs..."111.
111
- SOLAGRAL, idem que 24, p65.
153
biais du secteur agricole. Cette intégration s'avère d'autant impossible
que des pays comme l'Espagne et le Portugal, qui viennent d'être
intégrés à l'Union Européenne, développent des spécialisations
identiques (maraîchage, fruits) à celles de plusieurs PTM. Mais en
supposant que cette concurrence est à la portée de plusieurs pays de la
rive sud, alors doit-on lier l'avenir de toute une sous région à des écarts
de calendrier de six à sept jours seulement?
Conclusion :
154
d'attrait des capitaux étrangers. L'Euro Méditerranée serait- elle alors
une zone de prospérité partagée , un marché pour les pays développés
ou encore une "région économique" dans laquelle "... aucun projet
économique régional ne se fera sans l'accord et la contribution de
Washington" et notamment d'autres puissances économiques
extérieures à la région?
155
DEUXIEME PARTIE
156
Chapitre VIII : Performances récentes et insuffisances
du secteur agricole
157
agricole et industrielle dans le PIB et d'autre part les indices
d'évolution de cette VA depuis 1987.
158
En dinars courants, la VAA a été multipliée par 3,6 en 1993 par
rapport à 1987: elle passe de 41,1 milliards de DA en 1987 à 147
milliards de DA en 1993. En outre, la VAA évolue à un rythme plus
rapide que la VAI. De l'indice 100 en 1987, cette première passe à
l'indice 358 en 1993 et la VAI à l'indice 275 soit un écart de 83 points.
Ceci est à souligner, d'autant que l'écart indiciaire était en faveur de
l'Industrie en 1984 (+32 points).
159
celui qui a enregistré le plus fort taux d'élasticité en matière de
création d'emploi durant les deux phases de référence.
Tab 50: Nbre moyen annuel d'emplois crées par les différents
secteurs
entre 1984-1987 et 1988-1993.
Désignation Offre d'emploi (moyenne Elasticité
annuelle)
1984-1987 1988-1993 en %
Agriculture 14 300 15 400 + 7,7
Industrie 10 000 3 000 - 70
Construction 2 000 8 600 + 330
Commerce et 15 300 16 200 + 5,9
Sces
Administration 45 300 30 400 - 32,9
Total 86 900 73 600 - 15,4
Source: Construit à l'aide des données du CNP.
112
- S. BEDRANI: l'intervention de l'Etat dans l'agriculture en Algérie: constat et
propositions pour un débat, options Méditerranéennes, Série B, n°14, CLHEAM, 1995,
p 87.
160
secteur le plus performant en matière de création d'emploi depuis le
lancement des réformes de 1987-1988.
161
(153), des viandes rouges (136), des agrumes (126), du maraîchage
(116) et de l'oléiculture (108).
162
II- Les insuffisances : persistance des tendances
traditionnelles.
163
A ce dernier propos, il est utile de relever que parmi les
importations incompressibles, les céréales et les produits laitiers
continuent à voir, comme on le constate ci-dessous, leurs volumes
augmenter à l'importation.
113
- BM: Review of agricultural policies and agricultural services: 1987-1993, Déc
1994.
164
le nord, est considéré par plusieurs agronomes comme une "serre à ciel
ouvert". Mais en dépit de cette richesse naturelle, l'agriculture
nationale ne couvre que 24% 114environ des besoins alimentaires
nationaux.
114
- Estimation de la FAO; citée par:
O. BESSAOUD et M. TOUNSI: "Les stratégies agricoles et agro-alimentaires de
l'Algérie et les défis de l'an 2000", O.M, n°14, 1995.
165
pour 65,5% de la consommation de protéines d'origine animale,
devançant largement la viande (24,4%) et les oeufs (12,1%)"115.
115
- Rachid AMELLAL: "La filière lait en Algérie: entre l'objectif de la sécurité
alimentaire et la réalité de la dépendance" in OM, Série B, n°14, CIHEAM, 1995, p
230.
116
- A.M JOUVE, S. BENGHAZI et Y. KHEFFACHE: "La filière des céréales dans les
pays du Maghreb. Constante des enjeux, évolution des politiques" in OM, Série B, n°14,
CIHEAM, 1995, p 170.
166
- l'évolution des superficies consacrées annuellement aux
céréales,
- l'évolution des résultats de la production et enfin,
- la structure des superficies céréalières et ce, afin de tenter de
cerner les grandes phases d'évolution de la culture des différentes
espèces.
117
Pierre Laumont : La céréaliculture algérienne, Document ronéoté, 1937, INA El
Harrach.
118
- GGA : Renseignements statistiques agricoles, Série B, (1940-1960),
- Ministère de l'Agriculture : Statistiques agricoles, Série B, (1964-1993).
167
Considérée par rapport aux superficies, la culture des céréales
a atteint son summum en 1950-59 : l'indice décennal qui atteint la
valeur 100 (phase de base) à cette époque n'est réalisé ni avant, ni
après cette date. Durant la période d'indépendance nationale et
particulièrement durant la décade 1970-1979, considérée comme la
phase des choix stratégiques, l'indice des superficies atteint la valeur de
96,7 contre 82,7 en 1980-1989 et 87,9 en 1990-93.
119
Se conférer à Ghislaine MOLLARD : L'évolution de la culture et de la production de
blé en Algérie de 1830 à 1939, Editions Larose, Alger, 1950.
168
Tab 57 : Evolution de la production totale des céréales (moins
l'avoine) en Algérie de 1851-1860 à 1989-1993 (moyennes décennales).
Phase Prod Indice Phase Prod Indice
(103 qx) (103 qx)
1851-1860 6239 31,4 1940-1949 12603 63,4
1861-1870 9687 48,7 1950-1959 19872 100
1871-1880 13328 67,0 1960-1969 16911 85,1
1881-1890 14624 73,6 1970-1979 17864 89,9
1891-1900 16274 81,9 1980-1989 16024 80,6
1901-1910 18511 93,2 1990-1993 18949 95,4
1911-1914 16742 84,2 moy 1851-93 15271 -
1915-1924 14952 75,2 max 1851-93 19872 -
1925-1934 16493 83,0 min 1981-93 6239 -
Source : idem que tab précédent.
169
Durant la seconde phase, c'est-à-dire de 1925/34 à 1990/93, les
rendements enregistrent une chute brutale en début de période (4,98
qx/ha en 1940-49) et entament ensuite une nouvelle ère de croissance
lente : en 1990/93, on parvient enfin à arracher quelques 700 kg à l'ha
cultivé.
170
La première phase, correspondant à la fin de l'ère coloniale
(1940-1960), se caractérise par un quasi-équilibre entre les superficies
des céréales destinées à la consommation humaine (56 %) et celles
réservées à l'alimentation animale (44 %).
Les superficies réservées aux blés de 1960 à 1979 ont connu une
hausse brutale de 15 %. Le même changement brutal caractérise la
troisième phase qui s'ouvre avec la réduction des superficies des deux
spéculations précédemment citées.
Conclusion :
171
évoquant les changements technico-économiques de l'agriculture
algérienne, écrit : "Ces tendances contradictoires ne peuvent que se
renforcer avec la nouvelle politique mise en oeuvre à partir des années 80
: la liquidation du secteur étatique, l'attribution de terres à des
particuliers et les diverses mesures en faveur des producteurs
"dynamiques" favorisent l'émergence de nouvelles catégories
d'agriculteurs, parfois étrangers au milieu rural, et dont la coexistence
avec la petite paysannerie ne va pas sans soulever des problèmes
complexes..."120.
120
Yves GUILLERMOU : Changements technico-économiques et formes de
différenciation de la paysannerie : cas de l'Algérie, Université de Toulouse,
communication au séminaire "Agriculture paysanne et question alimentaire", Paris, 20-
23 février 1996.
172
effet, si au Maroc, par exemple, ou encore en Tunisie des résultats
substantiels ont été réalisés, c'est parce que des moyens adaptés ont été
clairement définis (grande hydraulique au Maroc) en conformité à la
stratégie d'insertion dans les marchés agricoles et alimentaires
extérieurs.
173
Chapitre IX - Tentative d'explication des insuffisances du
secteur agricole réorganisé : le désengagement de l'Etat.
121
- Se reférer à S. BEDRANI: les produits alimentaires stratégiques en Algérie:
situation et politiques, CREAD, Alger, Août 1989, 42p.
122
- Idem que ci-dessus.
174
fortement importés (céréales, lait, huiles,...) ont vu leur production
stagner, faiblement augmenter ou même stagner"123
Il y a ensuite, pour revenir aux causes explicatives, celles que
l'on impute, comme nous l'avons fait dans le chapitre précédent, aux
lourds héritages structurels et organisationnels du secteur agricole;
héritages ne pouvant être facilement effacés en un laps de temps
relativement court.
123
- S. BEDRANI : Agriculture et alimentation en Algérie : faiblesses du passé et
politiques actuelles, CREAD-INA, Alger, Avril 1993.- 70 pages. Pour de plus amples
informations se conférer au chapitre 6 dans lequel est montré l'effet exercé par les
exportations agro-alimentaires européennes sur le secteur agricole des PED.
124
- Se conférer à l'article de H. AIT AMARA : La productivité des sols et le paradigme
du blé, Communication au séminaire Agriculture paysanne et question alimentaire,
Paris, 20-23 février 1996.
175
semble être à la base de la décision de changer le système des prix
agricoles en 1989, changement se caractérisant par la suppression de la
subvention aux produits agricoles et aux intrants.
125
- Le présent paragraphe traitant des prix et subventions s'appuie essentiellement sur
notre texte intitulé:"Prix, subventions et fiscalité agricoles en Algérie: illustration par le
cas de la wilaya de Sétif", Séminaire RAFAC, Adana , Sept 1993.
176
C'est ce que nous avons tenté de synthétiser dans le tableau
suivant, en faisant des regroupements par familles de produits, les
augmentations des différents prix agricoles à partir de 1984.
Tab 60 : Résumé de l'évolution synthétique des prix des produits agricoles (inputs et outputs)
de 1984 à 1993.
Ainsi, le tableau ci-contre fait ressortir que l'évolution des prix
des produits agricoles s'est caractérisée de 1984 à 1993 par :
- une progression de type arithmétique de 1984 à 1989 et de
type géométrique de 1989 à 1993;
- une augmentation plus importante des prix des intrants des
produits stratégiques comparativement à ceux des autres produits;
- une augmentation simultanée des prix à la production des
produits stratégiques et ceux de leurs inputs.
Ceci n'est pas le cas des prix des autres produits dont
l'augmentation précède d'une année ou deux celle des prix des inputs
entrant dans leur production.
177
Ces quelques exemples confirment bien l'idée selon laquelle le
système des prix adopté depuis 1989 est défavorable aux cultures
céréalières.
178
alimentaire céréalière consommée par le citoyen algérien en 1988126 et
en termes de production, cette culture continue à être dominante dans
plusieurs régions du pays.
126
- Chiffre emprunté à C. CHAULET, Y. BAZIZI et H. BENCHARIF : "Consommation
des produits céréaliers : dynamique et comportements des consommateurs", Etude
SEFCA, tome VI, ENIAL-AGROPOLIS, Alger-Montpellier, Juin 1993, 258 pages.
127
F. CHEHAT, A. DJENANE et A-M JOUVE : "Production et mise en marché des
céréales dans la région de Sétif", Etude SEFCA, tome III, ENIAL-AGROPOLIS, Alger-
Montpellier, Juin 1993, 350 pages.
179
Si on prend comme cas d'illustration les céréales achetées par la
CCLS (coopérative des céréales et légumes secs) de Sétif en 1994 et en
1995, on s'apercevra que l'écart, qui représentait 50 % du prix interne
moyen (le prix interne étant supérieur au prix sur le marché mondial)
représente moins d'un quart de ce même prix en 1995.
C'est ce que montre en effet le tableau suivant dans lequel sont
indiqués les prix d'un quintal des différentes espèces céréalières
provenant de la collecte locale ou de l'importation (l'importation
signifie ici que la source d'approvisionnement se situe à l'extérieur des
frontières administratives de la wilaya : cette source peut être
représentée soit par une autre CCLS soit, et c'est souvent le cas, par
l'UCCA (union des coopératives céréalières d'Algérie qui ont leur siège
dans les principaux ports du pays soit à Skikda, Bejaia, Alger,...)
Tab 61 : Evolution du prix d'achat moyen des céréales (rendu à la
CCLS de Sétif).
Unité : Dinar/quintal.
Désignatio 1994-1995 1995-1996
n
Collecte Importatio Ecart Collecte Importation Ecart
locale n locale
Blé dur 995,80 446,50 549,30 1 862,00 1 323,80 538,20
Blé tendre 884,70 352,80 531,90 1 657,10 823,00 834,10
Orge 567,70 982,80 -415,10 966,90 1 641,00 -
674,10
Avoine 629,90 - - 1 070,10 - -
Moyennes 946,70 477,60 469,10 1 727,90 1 320 407,90
Source : CCLS de Sétif : tiré des Bilans d'activité.
180
13 - Un système de subvention dégressif et un système
fiscal fictif.
181
respectivement 765 et 800 qx de blé dur, le reste étant financé au titre
de la subvention par l'Etat.
128
- Se conférer à A-. M. DJENANE: "Quelques résultats du programme
d'intensification céréalière dans la région des HPS", OM, Série.
129
- Se conférer à A.M DJENANE: "Prix, subvention et fiscalité agricoles en Algérie, op
cité".
182
dinar, a réduit les taux de TVA et de droits de douane et a bonifié les taux
d'intérêt sur les emprunts des agriculteurs"130, le système fiscal agricole
revêt un caractère fictif.
130
- S. BEDRANI: Agriculture et alimentation en Algérie, op cité, p44. Ces
revendications portent notamment comme le mentionne l'auteur précité sur "Le recueil
d'exonération de l'impôt sur l'IRG qui doit passer de 60 000 à 150 000 DA.
- porter à 10 ans les exonérations de l'IRG dans les zones de mise en valeur, les zones
de montagne et les zones à promouvoir (au lieu de 3 à 5 ans actuellement)
- exonérer de tout impôt les nouveaux agriculteurs
- exonérer de tout impôt les productions stratégiques (céréales, légumes secs)
- exonérer de droits de douane les facteurs de production destinés à l'agriculture.
131
- Il s'agit des chiffres relatifs à la circonscription fiscale de Ain- Arnat dans la wilaya
de Sétif (se conférer à A.M DJENANE: Prix, subventions et fiscalités agricoles, op cité).
183
L'investissement agricole total a connu depuis 1980 deux
principales phases d'évolution.La première est antérieure à la
restructuration du secteur agricole, phase durant laquelle et
l'investissement agricole représente moins de 10 % de l'investissement
total. La seconde démarre en 1986 et voit le taux précédent dépasser
les 10 % : 12,1 % de 1986 à 1988, 10,3 % entre 1989 et 1991.
Tab 63 : Evolution du montant global de l'investissement agricole
et de l'investissement total (en valeur et en indice).
Désignation 1980-82 1983-85 1986-88 1989-91 1992-93
Invest agricole (A) 4290 7156 8659 10 236 21 183
Invest total (T) 64 125 76 480 71 602 98 969 -
A/ T (en %) 6,7 9,4 12,1 10,3 -
Indice A 50 83 100 118 245
Indice T 90 107 100 138 -
Source: CNP, cité par BEDRANI tab 14 (1993) ONS.
184
Tab 64 : Evolution du montant de l'aide extérieure octroyée par
les pays de l'OCDE à l'Algérie de 1989 à 1993.
185
Tab 66 : Evolution et structure des investissements agricoles.
( en milliards de DA).
Désignation 1990 1991 1992 1993 total
Invest. Total Public 41,21 51,52 72,27 109,00 274,00
Invest. Total Privé 54,27 81,61 106,23 136,06 378,17
Agricult et Pêche 3,41 5,18 5,45 7,74 21,78
dont Secteur Privé 2,67 4,19 4,44 6,10 17,40
Hydraulique et Forêt 5,44 7,20 9,27 16,6 38,51
dont Secteur Public 5,39 7,20 9,27 16,6 38,46
Source: Données ONS, Extrait.
132
- "La production agricole, écrit S. BEDRANI, continue de dépendre encore très
fortement des conditions climatiques, particulièrement de la pluviométrie. Ces
conditions semblent avoir été très défavorables depuis le début des années soixante dix.
Un indice des mauvaises conditions climatiques est donné par le rapport des superficies
récoltées aux superficies emblavées. Ce rapport peut descendre jusqu' à 50%"
S. BEDRANI: Agriculture et alimentation en Algérie, op cité, p 16.
186
l'extension des superficies irriguées et le développement de la
technicité. Qu’en est-il concrètement de ces trois variables?
* pour donner un ordre de grandeur sur les quantités consommées, ces dernières sont
indiquées en valeur absolue pour la phase de base.
187
En termes de consommation des PPS solides par ha cultivé, le
rapport qui s'élevait à 5,7 kg/ha en 1980-82 n'est plus que de 1,9 kg/ha
en 1992-94.
* les quantités sont, pour les solides en tonnes et pour les liquides en hl.
188
bassin méditerranéen. Ce rapport est, à nous fier aux données
collectées dans le document MEDAGRI133de 8 pour l'Algérie et l'Italie,
de 13 pour la France, de 27 pour l'Espagne, de 177 pour la Tunisie et
de 238 pour le Maroc.
133
- Données empruntées à MEDAGRI (Méditerranée Agriculture); statistiques
agricoles réunies sous la direction de M. ALLAYA, CIHEAM-IAM, Montpellier, 1995.
189
programmes d'auto construction de logements, même les centres
urbains.
En milliers d'ha.
Désignation 1990 1993 1994 Tx d'accrois.
1994/1990 en %
Céréales 26 32,7 43,39 + 67
Arbo fruit 151 140,1 144,41 - 4,5
Vignoble 6 2,45 4,08 - 32
Maraîchage 173 184,09 172,72 0
Cult. industrielle 10 21,39 17,13 + 71
Autres 20 34,42 25,88 + 29
Total 386 415,15 407,61 +6
Source: MA, Séries statistiques
Mais il faut souligner aussi que quels que soient les efforts
réalisés en matière d'irrigation, ceux-ci demeurent modestes quant à
l'étendue des superficies.
190
Tab 71 : Importance des superficies irriguées par rapport aux
superficies cultivées (1994).
Désignation Superficie Superficie I / C en % en % du
cultivée ( C) irriguée I total irrigué
Céréales 1 286,33 43,39 3,4 10,6
Légumes secs 111,23 - - -
Arbo fruitière 450,00 144,41 32,1 35,4
Vignoble 69 4,08 6,0 1,0
Maraîchage 279,15 172,72 62 42,4
Cult. industrielles 36,08 17,13 47,5 4,2
Fourrages 389,98 - - -
Autres - 25,88 - 6,4
Total 2 621,77 407,61 15,5 100
Source: MA, stat. Agricoles.
191
promouvoir le libéralisme économique et social en Algérie, reconnaît
aux producteurs directs du secteur agricole de s'organiser dans les
nouvelles exploitations selon leurs affinités personnelles.
134
- C'est du moins ce que nous avons pu constater dans la région de Sétif. Se conférer à
A.M DJENANE "L'exploitation agricole familiale comme modèle de réorganisation des
exploitations publiques en Algérie: cas de la wilaya de Sétif", Séminaire RAFAC,
Montpellier, 1991.
192
la faiblesse des résultats de la recherche et de la modicité des crédits qui
lui sont consacrés. L'absence d'un corps de vulgarisateurs chevronnés,
motivés et socialement acceptés par les agriculteurs, l'absence
d'associations professionnelles capables d'orienter les programmes de
vulgarisation en fonction des besoins réels de leurs adhérents, l'absence
de priorité accordée à la vulgarisation de la part de l'administration
agricole, tout ceci a fait que le progrès technique et agronomique s'est
faiblement diffusé *dans le secteur agricole privé et mal diffusé dans le
secteur agricole public"135.
135
- S. BEDRANI: Agriculture et alimentation en Algérie, op cité, p20.
* souligné par nous, A-M.D.
136
F. CHAUME : Agriculture et réforme agraire en Algérie in BIE du 03/04/91.
193
- aider au fonctionnement des organismes professionnels et des
chambres d'agriculture137.
137
- Il s'agit des orientations données par le Président feu Mohamed BOUDIAF à
l'occasion de la visite du ministre français de l'agriculture en Algérie en 1992. Le
lecteur trouvera de menus détails de ce programme dans "Afrique Agriculture, n° 194,
Juin 1992".
194
31 - La BADR: une banque de moins en moins impliquée dans le
crédit agricole.
195
C'est le même Etat qui refuse en effet au secteur agricole
l'annulation de la dette octroyée depuis le lancement des réformes mais
c'est lui aussi qui continue à subventionner après ces réformes le
secteur industriel!...
196
Tab 73 : Structure du financement des investissements réalisés
par un échantillon de 180 exploitations durant les dix dernières années
précédant l'enquête (cas du matériel agricole et du cheptel)
Désignation Autofinan. % BADR % Tiers % Mt total 103 DA
Petites 80 10 10 6 400
Moyennes 78,2 15,2 6,6 10 784
Grandes 73,2 36,8 - 11 476
Ensemble 76,6 18,7 4,7 28 660
Source : Enquête138
Conclusion :
138
- S. BEDRANI et A-M DJENANE : Efftets de la politique des prix, des subventions et
de la fiscalité sur le développement des exploitations agricoles : cas du périmètre de
mise en valeur de Mila, article à paraitre dans Options méditerranéennes, courant
1996.
139
S. BEDRANI : Agriculture et alimentation en Algérie, op cité, p45.
197
réformes en 1987-88 sont à imputer, en grande partie, à la politique de
désengagement de l'Etat. Bien des précipitations sont faites dans le
secteur agricole qui semble être, par ailleurs, le champ expérimental de
toutes les réformes. En effet, alors que la réforme du secteur industriel
et du reste de l'économie n'a commencé qu'en 1991, de même qu'elle a
été soutenue par l'Etat qui a octroyé et qui octroie encore des
subventions importantes aux entreprises, le secteur agricole est soumis
aux lois du marché depuis une dizaine d'années déjà et ne bénéficie pas
des mêmes avantages que le reste de l'économie.
198
Chapitre X - Effets de la politique du désengagement de
l'Etat sur l'agriculture locale : le cas des hautes plaines
sétifiennes.
Les effets induits par la politique du désengagement de l'Etat
du secteur agricole sont multiples. Nous les avons répartis, pour la
clarté de l'exposé, en deux séries. Ceux qui rendent compte de
l'évolution globale de l'activité agricole, c'est-à-dire des résultats de la
production (chap 8) et ceux qui ont pour finalité de transformer les
structures productives du secteur agricole.
Aussi, pour parvenir à ces résultats l'analyse sera axée sur les
trois points suivants :
1- le problème foncier,
2- les systèmes de culture et choix des agriculteurs et,
3- les conditions de production de la céréaliculture.
199
I - Le problème foncier
La terre constitue un enjeu. Elle est convoitée, comme l'ont
révélé les médias au début de la décennie quatre-vingt-dix, même par
de hauts fonctionnaires de l'Etat, qui, se remémorant probablement le
statut des hauts dignitaires de l'Etat turc ou de l'Etat colonial, se sont
octroyé le droit de s'approprier les terres des DAS dissous140. Le
démantèlement du secteur agricole public a donné lieu à des situations
confuses et difficilement contrôlables.
200
- l'évolution de la structure de l'exploitation agricole, et
- l'irruption de différends fonciers.
142
- Dans la wilaya de Sétif, seules les terres se situant dans la zone cartographique de
Kherrata, de Sétif (1/3 des exploitations) de Mezloug (partie nord) et d'El Eulma (2/3
des exploitations) sont couvertes par photo aérienne. Le reste des terres du secteur
public (Ain Roua, Djemila, Bousselam, Bir El Arch, Ain Azal, Ain Lahdjar échappent à
une délimitation précise et leur planimétrage résulte des déclarations d'emblavement.
Se conférer à DAW Sétif: la restructuration des domaines autogérés de la commune de
Ain Abassa, Oct 1983, 60p.
201
En 1988, c'est-à-dire après la clôture de "l'Opération de
réorganisation" des DAS, la superficie du secteur public de la wilaya
de Sétif n'est plus que de 132 126 ha (on peut penser que cette
diminution importante est due au transfert des terres agricoles de la
commune de Ain Taghrout à la wilaya de BBA, créée en 1985).
202
opéré sur les terres publiques (330 ha entre 1980 et 1986, 23 980 ha
entre 1986 et 1988 et 1 650 ha entre 1988 et 1992)143.
143
- Les ponctions sur les terres agricoles ont été faites au profit:
des plans d'urbanisation, de l'habitat rural, de la construction de nouvelles routes, de la
construction du barrage de Ain Zada et des retenues collinaires (une quinzaine), du
CALPI, du champ de courses hippiques, etc...
203
cooptation et interdit d'autre part, aux institutions de l'Etat de
s'immiscer dans le remembrement des unités de production.
144
- Voir notre communication au séminaire RAFAC: DJENANE A-M: "L'exploitation
agricole familiale comme modèle de restructuration des exploitations du secteur public
: cas du sétifois", Montpellier, Oct 1991, article à paraitre dans O.M, 1996.
204
sous les vocables de "réorganisation interne", semble n'épargner
aucune exploitation agricole et ce, quelles que soient la taille et la
vocation de cette dernière.
145
- Benoît VERGRIETTE: La réorganisation de l'agriculture dans la wilaya de Sétif
(Algérie). Evolution des exploitations issues de quatre DAS, Mémoire de DESS,
Université de Paris I - Panthéon -Sorbonne, Sept 1992, 100p + annexes.
146
- Se conférer à A-M. DJENANE: l'exploitation agricole familiale comme modèle de
restructuration des exploitations du secteur public, op cité.
147
- Se conférer également à A-M. DJENANE: la restructuration foncière des
exploitations du Secteur d'Etat de la wilaya de Sétif, cahiers du CREAD, 1990.
205
à accorder aux statistiques agricoles officielles qui font apparaître,
pour l'année 1995, et pour la wilaya de Sétif l'existence de 520 EAC et
de 462 EAI. Ces chiffres, même s'ils s'avèrent vérifiés, n'ont d'autre
valeur que juridique. Les exploitations issues de l'opération de
réorganisation, ne s'étant pas encore acquittées des patrimoines dont
elles ont hérités, sont collectivement et solidairement responsables
devant la loi.
206
viables et humainement gérables". On se rappelle en effet148que l'une
des causes ayant conduit, selon l'analyse officielle, à la sous utilisation
du potentiel de production agricole, est la trop grande taille des
exploitations. Aussi pour résoudre ce problème, le législateur a-t-il
introduit en 1987, des instruments de correction en permettant, d'une
part, aux producteurs de créer des EAC d'au moins trois membres et
d'autre part, des EAI, là où ne peuvent pas être mises en place des
EAC.
148
- Voir notamment A-M. DJENANE: la restructuration du secteur agricole d'Etat :
discours et pratiques, mémoire de Magister, ISE, Alger, 1985.
207
- alors que l'effectif des attributaires possédant moins de 20 ha
ne s'élevait qu'à 7,9% de l'effectif total des attributaires en 1988, il
s'élève à 21,1% en 1992 pour une superficie moyenne par attributaire
restée quasiment identique (successivement 15,2 et 16,6 ha);
208
Tab 78 : Répartition des litiges et contentieux induits par
l'opération de remembrement des DAS de la wilaya de Sétif ( situation
07/88).
Nature du Nombre %
contentieux de requêtes
Bornage 13
Foncier Superficie 95 30
Plantations 12
Matériel 69
Bâtiments 46
Logements 29
Autres Cheptel 40 70
Cultures en 52
rapport
Stocks 29
Finances 18
Effectif total des 403 100
requêtes
Effectif exploitations 201 50
plaignantes
Source : données DSA Sétif.
209
Dans la wilaya de Sétif, ce phénomène est très répandu.
L'enquête menée à l'effet de recenser les biens immeubles indûment
occupés149 montrent que prés de 3 000 logements appartenant aux
exploitations sont dans cette situation : les dairate de Ain El Kebira et
de Ain Arnat totalisent, à elles seules, plus de la moitié des logements
déclarés indûment occupés à travers cette wilaya.
149
- Instruction ministérielle n° 244/SM du 01/03/1986.
150
- Voir Instruction interministériel (Intérieur, Agriculture, Finances et Planification)
n°11/I/SPM/4 du 16/02/87.
210
En conclusion, on fera constater que le désengagement de l'Etat
du secteur agricole a non seulement conduit à la réduction du
patrimoine foncier mais aussi à l'émergence de plusieurs autres
problèmes fonciers qui limitent à terme les potentialités productives
des exploitations. Il en est ainsi du phénomène de l'émiettement des
exploitations qui tendent à adopter le modèle existant dans le secteur
privé, de l'irruption de litiges au sein des collectifs et qui par
conséquent conduisent à une utilisation non optimale des facteurs de
production, etc. L'option pour la petite exploitation familiale permet
certes de résorber pour l'instant les problèmes d'organisation du
secteur agricole mais une solution non favorable au développement des
cultures stratégiques qui enregistrent déjà un recul palpable dans les
HPS.
211
En effet, alors que les superficies réservées à la culture des
céréales151représentaient 96 % des superficies cultivées en 1971 et 87
% en 1980, elles ne représentent plus que 80 % seulement de ces
mêmes superficies cultivées en 1990. Les Hautes Plaines Sétifiennes
sont donc sujettes à une diversification, de plus en plus affirmée, de
leur système de culture.
151
- Les données citées à ce niveau sont tirées de la revue "statistique agricole" éditée
par le Ministère de l'Agriculture. Cette revue a connu une interruption de publication
au début des années 90 et des publications partielles ont eu lieu en 1994 et concerne les
campagnes 1991-92 et 93. Mais comme cette nouvelle publication ne porte que sur la
"campagne agricole de printemps", nous nous contenterons donc des données
antérieures à 1991.
212
montrer en analysant l'évolution des superficies céréalières par type de
spéculation.
213
jachère et qui représentaient l'équivalent de la superficie des cultures
herbacées en 1970 (340 000 ha environ), s'élèvent au double de celles-ci
en 1980 (627 000 ha de jachère pour 350 000 ha de cultures herbacées)
et une fois et demie en 1988 (respectivement 352 000 et 530 000 ha).
En conclusion, l'analyse des systèmes de cultures pratiqués
durant les vingt dernières années dans le sétifois permet de faire au
moins deux remarques.
214
superficies qui lui sont réservées. Dit autrement, quel que soit le niveau
des prix fixés à la production, les rendements demeureront inchangés.
215
S'agissant enfin des mutations constatées au sein du système
céréalier, mutations favorables à la culture de l'orge et de l'avoine, il
faut retenir avec J- P. BOUTONNET que: "la spéculation ovine en
Algérie [est] un produit - clé de la céréaliculture"153.
152
- NOUIRI. M, FARRAH. A et KACI. A: Essai d'approche des performances
zootechniques des ateliers de poulet de chair en Algérie (1987 - 1992), ITPE, Alger,
1993.
153
- Jean- Pierre BOUTONNET: la spéculation ovine en Algérie: un produit - clé de la
céréaliculture, ENSA, Montpellier, 1989.
154
- Etude réalisée par F. CHEHAT, A. DJENANE et A-M. JOUVE: la mise en marché
des céréales dans la région de Sétif, op. cité.
216
III- Une réforme qui annihile la vulgarisation agricole:
Le recul de la culture des céréales dans la région de Sétif ne
signifie pas seulement baisse relative des superficies mais aussi
détérioration des conditions de production de cette spéculation.
155
- C'est de façon à peine voilée que AIT AMARA Hamid semble répondre à nos
résultats collectifs de recherche présentés dans l'étude intitulée " la mise en marché des
céréales dans la région de Sétif". Il rappelle, à juste titre d'ailleurs, que la dépendance
des rendements de la pluviométrie n'est ni récente, ni spécifique à l'Algérie en tant que
pays méditerranéen. L'invasion romaine, la colonisation française ensuite ont imposé
dans un premier temps, souligne-t-il, le modèle céréalier "blé-jachère travaillée" pour
réduire l'influence de l'aléa climatique sur les rendements.
Ceci est effectivement une vérité que d'aucun ne conteste et que la méthode statistique
est venue quantifier et confirmer. Ce que l'on doit par contre contester et que ne fait pas
l'auteur, c'est que cette culture continue à dépandre de la pluviométrie. Aussi commet-il
la grave erreur de proposer à la place du modèle céréalier actuel (blé - jachère), le
modèle (céréale - élevage). Mais en quoi ce modèle peut -il accroître l'indépendance
céréalière du pays? L'Algérie a-t-elle réellement avantage à délaisser la culture des
céréales (blés) au profit de l'élevage (orge, avoine), comme le souligne cet auteur,
"pourtant, les importations en blé ne représentent que 40% de la valeur totale des
importations agro-alimentaires (500 millions de $) se plaçant, les dernières années, en
deuxième position derrière les produits laitiers (600 millions de $)? Se conférer à
H.AIT. AMARA "La productivité des sols et le paradigme du blé", op. cité.
217
Nous avons pu montrer en effet dans le chapitre VIII que les
meilleurs rendements céréaliers ont été enregistrés au début de ce
siècle (9,82 qx/ ha en moyenne de 1915 à 1924).
156
- Se conférer à A-M. DJENANE: Quelques résultats du programme de la
vulgarisation de l'intensification céréalière dans la région des Hautes Plaines
Sétifiennes, Cahiers du CREAD n° du et Options Méditerrnéennes n° du
218
Pluviométrie Rendement
annuell printaniè (2) / (1) BD BT Orge Avoine moyen
e (1) re (2) en %
1982 533,9 231,6 43 8,3 10,9 12,0 10,0 9,8
1983 286,0 60,8 21 4,7 5,3 5,6 4,2 5,0
1984 365,2 95,5 26 3,9 3,4 4,5 3,9 4,0
1985 480,9 185,3 39 9,6 9,5 11,2 14,0 10,3
1986 377,5 127,2 34 6,9 8,2 6,7 6,6 7,0
1987 408,1 72,7 18 7,3 8,4 7,9 6,4 7,6
1988 326,6 136,3 42 6,7 7,3 5,9 3,5 6,5
1989 509,4 137,8 27 8,6 9,5 10,0 7,2 9,1
1990 329,1 138,8 58 4,5 5,9 5,2 4,7 5,0
1991 403,7 165,3 41 9,5 14,7 11,0 8,0 10,6
1992 465,3 172,1 37 8,0 8,5 7,6 8,0 7,9
1993 336,6 103,2 31 6,5 5,6 5,3 4,4 5,9
1994 246,9 47,6 19 4,0 2,3 3,0 3,0 3,6
1995 447,4 108,6 24 6,0 5,4 4,0 4,4 5,3,
moyenn 396,2 127,3 32 6,7 7,5 7,1 6,3 7,0
e
Source: DSA de Sétif (Bilans de campagne).
219
travers la wilaya de Sétif par l'ITGC donnaient des résultats
encourageants. En effet, "les rendements du blé dur pouvaient
augmenter de 2,5 à 5 qx/ha, ceux du blé tendre de 3 à 3,5 qx/ha et ceux
de l'orge de 0,5 à 3 qx/ha"157 à la condition cependant de se conformer
aux normes de fertilisation spécifiques à cette région céréalière.
157
- ITGC: les engrais azotés, Sétif, Mars 1992.
158
- Les moyens matériels et humains mis en oeuvre pour la reussite de cette opération
sont:
- les structures d'encadrement ayant fonction de vulgarisation: une ferme expérimentale
de l'ITGC, un ITMA, un CFVA et 5 fermes expérimentales spécialisées dans la
production de semences.
- les moyens humains englobaient quelques 500 cadres se répartissant en 70 ingénieurs
et 200 techniciens agricoles, 130 comptables et agents comptables, 25 chefs de culture
(grandes cultures), 50 chefs de chantiers et 3 spécialistes de la protection des végétaux.
159
- Se conférer à F-CHEHAT, A-M. DJENANE et A-M. JOUVE: la mise en marché des
céréales dans la région de Sétif, op. cité.
220
de réorganisation du secteur public, est remis en application en 1995-
96. L'Etat a-t-il alors aujourd'hui les moyens de la réalisation et de la
réussite de ce nouveau programme, lorsqu'on sait qu'il a perdu d'une
part son assise foncière et que d'autre part, le système coopératif ne
parvient pas encore à émerger?
Conclusion :
221
Chapitre XI - Existe-t-il des agricultures performantes sans le
soutien de l'Etat? Cas des agricultures de la Méditerranée
occidentale.
222
suppression du déficit budgétaire, un objectif draconien imposée à
l'économie nationale. Mais on doit comprendre que l'aide qu'apporte
tout Etat à son agriculture nationale a au moins deux causes objectives.
161
- Le nationalisme économique n'est pas, comme on a souvent tendance à le croire, le
propre des pays en développement dont la plupart ont adopté des modèles
d'industrialisation "autocentrés", donc tournés vers les besoins d'une croissance
interne. C'est un outil de gestion macro-économique qui permet de protéger de la
concurrence internationale une activité ou un secteur économique national donné. Les
pays de la CCE n'auraient probablement jamais développé leurs agricultures
respectives s'ils les avaient soumises à la concurrence agricole américaine.
Aujourd'hui, alors que la libre circulation des facteurs et des marchandises est érigée
en régle de conduite commerciale internationale, les pays de l'Union Européenne qui
parrainent le projet de mise en place d'une "économie euro-méditerranéenne" affichent,
de façon à peine voilée, leur crainte à ouvrir leur marché aux PTM (les échanges
agricoles seront progressivement libéralisés). Cette crainte semble se justifier par le
besoin de consolidation des agricultures espagnole et portugaise qui sont, à leur tour,
concurrentes de plusieurs produits et spéculations de l'agriculture française
notamment.
162
- La formule de "pétrole contre nourriture" appliquée par la communauté
internationale à l'Irak illustre parfaitement les nouveaux enjeux et chantages
internationaux.
223
La seconde préoccupation est en relation avec les perspectives
de développement et d'orientation de l'agriculture algérienne. Notre
souci est de savoir si les transformations opérées dans le secteur
agricole visent au développement de l'agriculture vivrière ou des
cultures d'exportation? Cette question peut paraître et est même
prématurée au vu de la jeunesse de l'expérience algérienne dans ce
domaine. Elle aura cependant le mérite de recenser les tentatives faites
en matière de compétition internationale et d'essayer également de
nous renseigner sur les avantages et les limites qu'a l'Algérie à
développer son secteur d'exportation agricole. Développer le secteur
agro exportateur permet de réduire, selon la vision officielle dominante,
la dépendance extérieure du pays des seuls hydrocarbures mais aussi
de permettre à l'économie nationale de s'insérer autrement à
l'économie euro méditerranéenne...
224
I- L'agriculture algérienne ou l'agriculture la moins
performante de la Méditerranée occidentale.
225
Tab 84 : PIBA et PIBA / actif agricole des pays de la
Méditerranée Occidentale.
PIBA (millions $ courants) PIBA /actif agricole (milliers
$)
1965 1990 accrois. 1965 1990 accrois.
Italie 7 337 32 576 4,4 1 517 19 600 12,9
France 7 944 33 582 4,2 2 207 25 043 11,3
Espagne 3 563 19 868 5,6 854 12 728 14,9
Portugal 860 2 184 2,5 610 2 859 4,7
Maroc 679 4 035 5,9 333 1 429 4,3
Algérie 476 5 480 11,5 176 3 940 10
Tunisie 194 1 773 9,1 184 2 707 14,7
Source: MEDAGRI 1995 (Extrait).
226
Source: MEDAGRI 1995 (Extrait)
227
dire des pays ayant participé en tant que co-fondateurs du marché
commun agricole en 1961.
1.2- L'intensification
228
méthodes de travail du sol. Mais, il faut ajouter pour le cas de l'Algérie
que cette dernière a enregistré durant ce laps de temps une
augmentation sensible de ses superficies laissées en jachère.
Les pays de la rive nord totalisent, à eux seuls, 8 271 000 ha sur
les 10 157 000 ha de superficie irriguée en 1990 dans la région.
Ensemble, l'Espagne et l'Italie concentrent 64% des superficies
irriguées de la Méditerranée occidentale et 78% de la rive nord de
cette région. En Italie, les superficies irriguées représentaient 26% des
superficies cultivées en 1990 : ce rapport est de 1/5 au Portugal et de
17/100 en Espagne. En Algérie, 4 % seulement des superficies cultivées
229
sont irriguées contre 6 % en Tunisie et 14 % au Maroc. L'Algérie se
classe là aussi en fin de liste.
Ce qui est vrai pour les blés, l'est également pour les cultures
maraîchères et industrielles. Le rendement de la tomate passe de 27
tonnes par ha en 1970 - 1975 à 56 t / ha en 1985 - 1990 en France, de 27
à 43 en Espagne et en Italie, de 15 à 23 en Tunisie et de 9 à 12
seulement en Algérie. Ce sont ici quelques indications qui caractérisent
les performances, à la veille de leur entrée en compétition, des
agricultures de la Méditerranée occidentale. Comment être tenté par
ce duel, lorsqu'on sait que peu de chance de réussite de la compétition
se présente à l'Algérie? Quel(s) produit(s) lui permettrai (en) t- elle de
s'insérer bénéfiquement à cet espace? L'adhésion de l'Algérie au projet
euro méditerranéen de création d'une ZLE signifie-t-elle réellement
pour elle compétition ou affiche-t-elle simplement sa volonté de faire
ensemble, auquel cas il s'agira de définir clairement les objectifs de la
nouvelle politique agricole et de considérer que la priorité est à la
recherche de la sécurité alimentaire?
230
synonyme de fortes subventions au secteur agricole alors que dans les
pays de la rive sud, elle est accompagnée par la suppression du
concours de l'Etat au développement agricole. Les résultats sont
nécessairement différents et les chances d'insertion au futur espace
économique inégales, voire inverses.
163
- SOLAGRAL : Du GATT à l'Organisation mondiale du commerce, Op cité, Fiche
C2.
231
Que l'on s'intéresse en effet de près à l'évolution de la politique
commerciale de cette organisation durant ses cinquante années
d'existence (1947 - 1994) et malgré l'effectif toujours croissant de ses
adhérents (23 en 1947 et 123 en 1994), on ne s'étonnera pas de
constater sa constance en matière agricole. Bien que tous les produits
faisant l'objet du commerce mondial soient soumis, durant les
différentes phases de l'évolution du GATT, à la concurrence
internationale, les produits agricoles en font exception et sont même au
coeur des conflits commerciaux des principaux partenaires à ce
commerce, c'est-à-dire les pays développés dont en particulier les
Etats-Unis et la CEE.
232
Tab 89 : Transferts totaux au titre des politiques agricoles dans
les pays de l'OCDE, 1992 (en $ US)
Par Par ha de Part des
Pays Montant Par agriculteur terre transferts
(milliards) habitant (à temps agricole dans le PIB
plein) (en %)
Australie 1,6 89 4 200 3 0,5
Canada 9,1 330 20 400 123 1,6
Union Europe. 155,9 450 17 700 1 120 2,0
Japon 74 600 31 300 14 120 2,0
Etats-Unis 91,1 360 36 100 210 1,5
Source: ODCE (1993), cité par SOLAGRAL: Du GATT à l'OMC.
164
- Se conférer à Luis Portugal: Le rôle des paiements directs dans la réforme des
politiques agricoles, SFER, INAPG, Novembre 1995.
165
- E. PISANI: "La sécurité alimentaire à l'échelle mondiale", in Options
Méditerranéennes, n°26, CIHEAM - IAM, 1995.
233
Toujours aux Etats-Unis, l'aide directe au maintien de la
jachère représente 12,5% des aides versées à l'agriculture et les débats
actuels des centres de décision officiels (Sénat et Chambre des
Représentants) portent sur la question de savoir si l'aide directe doit
concerner 85 ou 70% seulement des superficies agricoles. C'est à ce
dernier prix là que l'Etat reconnaîtrait alors le droit aux agriculteurs
de faire un libre choix de culture sur les 30% des terres qui ne
toucheraient pas d'aide...
166
- Se conférer notamment à Michel BOURDON qui écrit: "les grandes masses
budgétaires qui représentent l'ampleur des transferts réalisés au profit de la sphère
économique des entreprises et ménages, avoisine de nos jours les 200 millions de francs
soit les 2/3 environ de l'effort de la puissance publique consacré au financement des
régimes de protection sociale. La montée en puissance des aides de nature économique
s'est effectuée lors du déclenchement de la crise pétrolière et s'est fortement accentuée
après l'arrivée au pouvoir de F. Mittérand...", extrait de l'article: Evaluation des
concours budgétaires au système productif : aides directes à l'agriculture et à
l'économie non - agricole", colloque SFER du 20 XI 95, INA PG.
234
stratégie économique d'ensemble notamment agricole, un pays agro -
exportateur après avoir été dans les années soixante déficitaire au plan
agro-alimentaire. Ainsi, on peut dire que les controverses qui opposent
les Etats-Unis à la CEE en matière agricole sont, en grande partie, des
controverses américano - françaises. Ne faudrait-il pas alors chercher
à poser la question de savoir comment un pays qui mène le conflit
commercial mondial pour l'écoulement de ses produits éviterait de
rentrer dans le même conflit commercial avec d’autres pays, même
moins puissant?
167
- Se conférer à Bernard ROUX qui mentionne: "Après le premier choc pétrolier, la
convergence a cessé; les écarts régionaux sont restés stationnaires en termes de
revenus et se sont même aggravés pour ce qui est du chômage.
La CEE a pris acte de cette situation après les deux élargissements méditerranéens et a
réformé sa politique régionale, à la fin des années 1980, donnant la priorité aux
régions méditerranéennes (et à l'Irlande) dans l'affectation des fonds structurels. Des
régions dites "en retard de développement" ont été désignées: la majorité d'entre elles
recouvre la zone MEDEF et, au sein de celles-ci, seules la catalogues, le sud est de la
France et le centre de l'Italie ne sont pas concernés.
Ainsi, l'histoire économique de l'Europe qui a provoqué de considérables inégalités de
développement entre les territoires des régions est à l'origine de la politique actuelle de
l'U.E; qui s'efforce de rétablir les équilibres interrégionaux" (souligné par nous, AM-
D). Extrait de l'article: Le développement rural dans les zones marginales du sud de
l'Europe: existe-t-il un paradigme méditerranéen? Colloque IRMC, Tunisie, 27 - 29
avril 1995.
235
réforme de la PAC (politique agricole communautaire)168. Cet
engagement de la CEE dans la refonte de la PAC va permettre
d'influencer, deux années plus tard et comme nous l'avons souligné
plus haut, les négociations en matière agricole au sein de l'Uruguay
round. La partie américaine et le groupe de CAIRNS, ne parvenant
pas à faire valoir leur point de vue auprès de la CEE, semblent se
rabattre sur les pays sous-développés (P.A.S et P.A.S.A).
168
- Voir en particulier A. BLOGOWSKI et M. DEHAUDT: L'évolution des dépenses
agricoles de l'Union Européenne, SFER, Novembre 1995, INAPG.
236
D'autre part, ceci rend compte de l'intérêt qu'accorde une
nation à ses agriculteurs en leur distribuant, non pas de façon
anonyme des aides, mais en ciblant chacun d'eux, c'est-à-dire en
agissant directement sur leur système de production et en accordant la
priorité à telle ou à telle autre spéculation. Ainsi, il y a lieu de retenir
que promouvoir l'initiative privée et le développement du capitalisme
dans l'agriculture ne doit surtout pas signifier, ici, absence de
régulation, voire même absence de dirigisme. Il ne peut y avoir
d'agriculture performante, d'agriculture cherchant à se faire une place dans
le commerce mondial, sans le soutien de l'Etat170.
169
- M. BOURDON: Op. cité.
170
- "Les pays du Maghreb, écrit Catherine BOEMARE, ne peuvent plus se plaindre de
l'élargissement de l'U.E.
Ils doivent répondre à de graves défis qui les obligent à réexaminer en profondeur leurs
stratégies de développement, sans la fuite en avant dans une illusoire ou utopique
transformation de l'ordre économique international...
"Il n' y a plus, poursuit-elle, qu'un marché mondial, celui qui obéit aux dures lois du
libéralisme, même si les accords de coopération permettent d'amortir certains chocs et
de faire face momentanément à certaines difficultés".
Catherine BOEMARE: La coopération entre l'Union Européenne et les pays du
Maghreb, op. cité.
171
- En effet, les réflexions sur la question agricole menées au sein de l'ancien Parti
unique, le F.L.N., débouche au milieu des années quatre-vingt sur l'idée selon laquelle
l'avenir de l'Algérie au sein du marché mondial ne doit pas être seulement pétrolier.
L'insertion par l'agriculture est aussi nécessaire. Se conférer à P. F.L.N.: "Agro -
dollars et dépendance alimentaire", Constantine, Mars 1984.
237
Dès lors, il se pose la question de savoir s'il y a lieu de
développer en Algérie une agriculture vivrière et autosuffisante ou s'il
faut, au contraire, développer les cultures d'exportation?
238
Produit Valeur en
106 DA %
Fruits comestibles (frais et secs) 1000 37,6
Engrais 570 21,5
Boissons, liquides alcooliques et vinaigres 105 4,0
Liège 112 4,3
Préparation ou conserves de légumes et de 458 17,2
fruits
Peaux et cuirs 64 2,4
Sous total 2 309 87
Autres produits 353 13
Total général 2 662 100
Source: MA, DSAEE, Commerce extérieur agricole, 1995.
Ce sont donc ici les premiers éléments qui tentent de fonder une
politique du commerce extérieur agricole et la mise en place d'un
"secteur agricole exportateur". C'est comme s'il fallait un
commencement à tout.
239
des régions du nord les plus peuplées vers les régions du sud du pays
(Chap VI). Le second vise l'augmentation de la production agricole par
le développement de l'irrigation et surtout une meilleure disponibilité
des produits agricoles durant les périodes fastes (gains qui seraient
procurés par les décalages de calendrier entre les zones du sud et du
nord du pays et entre ces premières et les marchés extérieurs, d'autre
part).
240
Les périmètres agricoles, créés par l'ensemble de ces
entreprises, ont la caractéristique commune d'être à vocation
céréalière. Mais on peut penser que les céréales n'occupant pas toutes
les superficies, une partie de ces dernières sera consacrée au
développement des cultures d'exportation.
241
seconde série d'actions mises en place en vue du développement du
secteur exportateur.
242
amorti pour la partie maraîchage (120 ha) alors que la partie élevage
doit rentrer en production au mois de juin 1996.
Conclusion :
243
La première est relative au souci de savoir s'il existe des
agricultures performantes sans le soutien de l'Etat. La réponse est
négative puisque les agricultures les plus performantes, dans la
Méditerranée occidentale notamment, sont celles qui ont bénéficié
depuis une longue date du soutien de leurs Etats respectifs. Comment
peut-on alors rendre performantes les agricultures du Sud en leur
retirant les soutiens prodigués par l'Etat? C'est une situation
paradoxale.
244
Conclusion générale :
Ces résultats, toujours les mêmes depuis dix ans déjà, tendent à
s’aggraver malgré :
245
restreindre au fil du temps, à cause des engagements pris auprès des
institutions financières internationales, des mauvais résultats obtenus
durant cette décennie et des difficultés de la relance et à cause enfin de
la concurrence internationale qui affecte le système productif, sont
appelés à ouvrir davantage l’économie nationale sur l’extérieur.
246
orienté, inévitablement et une fois de plus, vers le secteur des
hydrocarbures? L’objectif assigné à cette politique est de parvenir à
accroître à moyen terme les revenus extérieurs du pays et d’amortir
ainsi les contraintes liées à la mise sous ajustement structurel de
l’économie nationale.
Concrètement, la politique mise en place affiche la volonté
d’une grande ouverture de l’économie aux investisseurs étrangers.
Dans ce sens, des investissements sont réalisés dans le secteur des
hydrocarbures au moyen du système de concessions faites à plusieurs
sociétés multinationales : des investissements d’exploration,
d’exploitation et de transport de gaz sont réalisés et ce, au détriment
des autres secteurs de l’économie.
247
structurel signifie aussi la suppression du monopole du commerce
extérieur, l’ajustement de la monnaie nationale, l’acquittement aux
échéances indiquées de la dette extérieure, l’adoption des nouvelles
règles commerciales internationales, l’abolition des particularismes
économiques. Il signifie aussi et surtout : ouverture de l’économie sur
son environnement international et la recherche d’une intégration
active et permanente au système économique mondial, dynamique ne
pouvant être construite sur l’exportation d’un seul produit ou
s’accommoder de l’avancée à petits pas des réformes.
248
blocs », constitués de pays développés, c’est-à-dire des pays de l’Union
Européenne, des Etats-Unis d’Amérique et du Japon et autour
desquels gravitent, dans l’espoir d’une future insertion ou
absorption(?) les pays périphériques. Ces derniers sont, comme ceux
de la rive sud de la Méditerranée, en situation d’attente et se voient par
conséquent obligés de se soumettre aux règles du jeux initiées par ces
groupes de pays.
249
qu’apporte alors l’ouverture illimitée de l’économie nationale au
marché extérieur?
250
économique et politique du pays? La mise à niveau de l’économie
nationale dans la perspective de la construction d’une économie
régionale ne sera-t-elle pas synonyme de la réalisation
d’infrastructures économiques qui ne profiteraient pas dans tous les
cas aux populations locales?
251
La notion de désengagement de l’Etat est confuse et donne lieu à
des interprétations différentes, voire contradictoires selon les acteurs
économiques qui la mettent en application.
252
Cette idée qui ne fait pas encore l’unanimité dans les pays
avancés doit être soumise à la critique et montrer que la privatisation
du secteur public des pays en développement est effectivement en
mesure de promouvoir le développement économique et social. Que
dire des nouveaux entrepreneurs dont la soif d’accumuler dans des
délais relativement courts détermine leurs préférences aux opérations
de spéculation commerciale? Que dire de leur compétitivité
internationale lorsque leur champ d’action se limite bien souvent aux
activités d’import-export? La mondialisation de l’économie repose-t-
elle sur des opérations de spéculation commerciale ou est-elle
synonyme de délocalisation des industries et des activités? Comment
peut-on donc faire une délocalisation industrielle donc promouvoir un
développement économique local avec les seules opérations de
spéculation commerciale sur les marchés internes?
253
En Algérie, doit-on alors persévérer dans la logique actuelle de
démantèlement systématique du secteur public ou doit-on, au
contraire, chercher à le protéger de la concurrence internationale?
Dans un cas comme dans l’autre, la réponse ne peut être que la
résultante des rapports de force qui opposent entre eux les acteurs
économiques.
254
L’ajustement structurel doit signifier la recherche de la relance
économique par la promotion de la production qui ne peut se faire sans
une protection même partielle du marché national. Il y a des secteurs
d’intérêt stratégique qui ne peuvent se développer qu’en bénéficiant du
soutien de l’Etat.
255
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