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LAMBO Jobontsoa Justin

HABITUDES ALIMENTAIRES ET ETAT NUTRITIONNEL


DES FEMMES ENCEINTES DANS LA COMMUNE RURALE
D’ANDOHARANOFOTSY

Mémoire
pour l’obtention de Diplôme Licence en Nutrition
INT REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
-----------------

MINISTERE DE LA SANTE MINISTERE DE L'EDUCATION


DU PLANNING FAMILIAL, NATIONALE ET DE LA
ET DE LA PROTECTION SOCIALE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

Année 2007

N°……….

HABITUDES ALIMENTAIRES ET ETAT NUTRITIONNEL DES


FEMMES ENCEINTES DANS LA COMMUNE RURALE
D’ANDOHARANOFOTSY

Présenté le 27 septembre 2007


par LAMBO Jobontsoa Justin

Président : Professeur RANAIVOHARISOA Lala


Juges :- Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
-Docteur RAKOTONIRINA Simon
Encadreur : Madame RANDRIAMAMPIANINA Mamiharisoa
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana

MINISTERE DE LA SANTE ,
DU PLANNING FAMILIAL
ET DE LA PROTECTION SOCIALE
SECRETARIAT GENERAL
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

- LISTE DES PRINCIPAUX RESPONSABLES

I – DIRECTION GENERALE
Directeur Général :
Pr RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin

o II – DIRECTION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE


Directeur :
Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Chef du Service Pédagogique et Scientifique :
Docteur RATSIMBAZAFY Marie Rolland
Chef du Service et Expertise :
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Responsable du Secrétariat Permanent de l’Enseignement à Distance :
Docteur RARIVOARILALA Esther

o III – DIRECTION DES AFFAIRES ADMINISTRATIVES ET


FINANCIERES
Directeur :
Monsieur RASOANAIVO ANDRIANASOLO Simon
Chef du Service Administratif :
Madame RABODOHARY Ranorohelimiadana Eléonore
PROGRAMME DE FORMATION LICENCE EN NUTRITION :

o LICENCE EN NUTRTION

- NUTRITION ET ALIMENTATION HUMAINES 10


UE
1
Module 1 : Méthodologie
Module 2 : Initiation à la science de nutrition 1

Module 3 : Principes fondamentaux de la nutrition /alimentation 1


Module 4 : Aspects socioculturels et écologiques de la nutrition 2
Module 5 : Biochimie de la nutrition 2
Module 6 : Métabolisme et Physiologie de la nutrition 2
Module 7 : Besoins nutritionnels à travers le cycle de la vie 2
UE2 -
MALADIES DE CARENCE ET URGENCES - 4
NUTRITIONNELLES EN CAS DE CATASTROPHE
Module 1 : Principaux troubles nutritionnels dans le pays en développement 2
Module 2 : Prévention et prise en charge des maladies carentielles 1
Module 3 : Urgences nutritionnelles en cas de catastrophe 1
UE3 -
ACTIVITES DE LABORATOIRE EN NUTRITION ET DE - 4
TERRAIN
Module 1 : Analyse biologique pour le dépistage de carences en micronutriments au 1
niveau d’une population
Module 2 : Analyse physico-chimique des aliments 1
Module Hygiène alimentaire et salubrité environnementale 1

3:
Module 4 : Législation des denrées alimentaires 1
UE4 - APPROCHE COMMUNAUTAIRE - 1
2
Module 1 : Diagnostic communautaire sur le plan alimentaire et nutritionnel 1
Module Planification des programmes communautaires de nutrition 1

2:
Module 3 : Suivi et évaluation des programmes de nutrition 1
Module 4 : IEC en matière de nutrition 2
Module 5 : Notions de sécurité alimentaire des ménages (SAM) 1
Module 6 : Politiques nationales en matière de nutrition 1
Module 7 : Anthropologie 1
Module 8 : Recherche opérationnelle sur la situation nutritionnelle d’une localité 4
- -
-
UE 5
- ETUDES NUTRITIONNELLES QUANTITATIVES - 4

Module Statistiques sanitaires et démographiques 1

1:
Module Epidémiologie de la nutrition et statistiques 2

2:
Module Informatique appliquée 1

3:
UE6 - PREPARATION SOUTENANCE DE MEMOIRE - 1
6
Préparation de mémoire
Encadrement et Soutenance de mémoire
LISTE DES ENSEIGNANTS :

Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin


Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Professeur RANDRIANARIMANANA VAHINIARISON Dieudonné
Professeur ANDRIANASOLO Roger
Professeur RAMAKAVELO Maurice Philippe
Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Professeur RANAIVOHARISOA Lala
Docteur RAKOTONIRINA Simon
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Docteur RALAIARISON Raharizelina
Docteur RAVELOSON Hantaniaina
Docteur RASOARIVAO Vololomiarana
Docteur RAVAOARISOA Lantonirina
Docteur RAVOAJA Pauline
Monsieur RAKOTOZANAKA Julien
Madame RAMINO Vololona
DEDICACE

Je dédié ce mémoire:

Au Bon Dieu
Qui est à côté de moi.
A Maman

Qui m’a éduqué à faire mieux Veuillez recevoir mes sentiments


très sincères

A ma fiancée
Ma réussite c’est la tienne

A toute la famille
Qui m’a aidé à accomplir cette étude.

A la place de reconnaissance, trouvez ici mes vifs remerciements

A Tous mes collègues de la même promotion


En souvenir de joie, de bonheur et de dure épreuves que nous avons partagé ensemble
pendant une année détude

Trouvez ici toute ma sympathie

A NOTRE PRESIDENT DU MEMOIRE


Professeur RANAIVOHARISOA Lala
Nous tenons à vous remercier très sincèrement en président ce mémoire, malgré vos multiple
responsabilités
Trouvez ici l’expression de ma gratitude.

A NOS JUGES
Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Et Docteur RAKOTONIRINA Simon
Nous vous remercions sincèrement en acceptant de siéger parmi les membres du jury de ce
mémoire
Veuillez recevoir l’expression de notre haute considération.

A NOTRE RAPORTEUR
Madame RANDRIAMAMPIANINA Mamiharisoa
Vous m’avez aidé, conseillé durant la préparation de ce travail
Veuillez recevoir l’expression de nos remerciements et notre entier reconnaissance

A NOTRE DIRECTEUR GENERAL DE L’INSTITUT NATIONAL DE SANTE


PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE
Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
En témoignage de notre profond respect

A NOTRE CHEF DE FILIERE


Monsieur TARA Célestin
Nous vous remerciements sincèrement pour les coordinations et organisations de la formation
Toute notre gratitude.

A NOS ENSEIGNANTS DE LA FILIERE LICENCE EN NUTRITION


Nous vous sommes très reconnaissants pour les cours que nous vous avez dispensé
Toutes nous reconnaissances

AU MEDECIN CHEF DU CSBII ANDOHARANOFOTSY


Qui m’a laissé de faire une enquête dans ce centre de santé.
Toute notre gratitude

TABLE DES MATIERES

-Liste des figures


-Liste des tableaux
-Liste des sigles et Abréviations
INTRODUCTION………………………………………………………………
……………..1
I- GENERALITE ……………………………………………………………………………..2
I-1-L’ALIMENTATION ET LES ALIMENTS ……………………………………………....2
I-2-LA NUTRITION ET LES NUTRIMENTS …………………………………………….…2
I-2-1-Les glucides………………………………………………………………………….2
I-2-2-Les lipides……………………………………………………………………………2
I-2-3-Les protéines ………………………………………………………………………...3
I-2-4-L’eau…………………………………………………………………………………3
I-2-5-Les sels minéraux …………………………………………………………………...3
I-2-6-Levitamines.………………………………………………………………………...3
I-3-BESOINS NUTRITIONNELS ET ENERGETIQUES …………………………………...3
I-4-BESOINS EN EAU ……………………………………………………………………….4
I-5-LA MALNUTRITION …………………………………………………………………....5
I-6-L’ETAT NUTRITIONNEL ……………………………………………………………….5
I-6-1-Gains de poids selon l’IMC …………………………………………………….6
II- MATERIELS ET METHODES …………………………………………………………7
II-1-CADRE D’ETUDE…………... …………………………………………………………7
II-2-TYPE D’ETUDE ………………………………………………………………………...7
II-3-DUREE D’ETUDE ………………………………………………………………………7
II-4-POPULATION D’ETUDE ………………………………………………………………7
II-4-1-Critère d’inclusion …………………………………………………………….8
II-4-2-Critère d’exclusion. ……………………………………………………………8
II-5-MODE D’ECHANTIONNAGE…..……………………………………………………....8
II-6-TAILLE D’ECHANTILLONNAGE………..…………………………...………………..8
II-7-MODE DE COLLECTE DES DONNEES ………………………………………………8
II-8-MODE D’ANALYSE DES DONNEES….………………………………………………8
II-9-CONSIDERATION ETHIQUES………………………………………………………...8
II-10-LIMTES D’ETUDES …………………………………………………………………...9
II-11-VARIABLES ETUDIEES ……………………………………………………………...9
III RESULTTATS……………………………………………………………………………11
III-1-CARACTERISTIQUES GENERALES DES FEMMES ENCEINTES ...……………..11
III-2-HABITUDES ALIMENTAIRES DES FEMMES ENCEINTES ……………………...14
III-3-CONNAISSANCES SUR L’ALIMENTATION ET LEUR PRATIQUE ……………..20
III-4-EVALUATION DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES ENCEINTES.……21
IV- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS …………………………………………….…26
V- SUGGESTIONS ………………………………………………………………………....32

CONCLUSION ……………………………………………………………………………...36

BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartition des femmes enceintes selon la prise de repas


Figure 2 : Répartition des goûters selon les groupes d’aliments
Figure 3 : Répartition des femmes enceintes selon la prise des goûters
Figure 4 : Répartition des femmes enceintes selon la supplémentation en fer
Figure 5 : Répartition des femmes enceintes selon la principale source d’eau
Figure 6 : Répartition des femmes enceintes selon la prise des produits toxiques
Figure 7 : Repartions des femmes enceintes selon l’IMC.
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Besoins journaliers en énergies et protéines


Tableau 2 : Gain de poids recommandé selon l’IMC pré-gravidique
Tableau 3 : Répartition des femmes enceintes par caractéristique socio- démographique
Tableau 4 : Répartition des femmes enceintes selon les groupes d’aliments consommés à la veille de
l’examen
Tableau 5 : Répartition de la fréquence alimentaire par groupe d’aliments
Tableau 6 : Caractéristiques des femmes enceintes selon la connaissance et pratique
Tableau 7: Etat nutritionnel des femmes enceintes par caractéristiques socio - démographique
Tableau 8: Répartition de l’état nutritionnel selon la connaissance sur l’alimentation saine et
équilibrée
Tableau 9 : Répartition des femmes enceintes selon l’interdits alimentaires
TAbleau 10: Répartition des femmes enceintes selon l’effort en alimentation durant la grossesse
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

= Egale
g Grammes

< Inférieur
<= Inférieur ou égale
Kg Kilogrammes
kcal kilocalorie
2
m Mètre ou carré
p Probabilité
% Pourcentage
> Supérieur
>= Supérieur ou égale
CPN Consultation Pré-Natale
CSBII Centre de Santé de Base niveau II
CCC Communication pour Changement de Comportement
EBSRSE Enquête de Base sur la Santé de la Reproduction et de Suivi de
l'Enfant
EDSMD Enquête Démographique et de Santé de Madagascar
FAO Food and Agriculture Organisation
IMC Indice de M asse Corporel
INSTAT Institut National de Statistique
IEC Information Education Communication
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONN Office Nationale de Nutrition
PAM Programme Alimentaire Mondial
RR Risque Relatif
SECALINE Sécurité Alimentaire et nutritionnelle Elargie
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
USAID Unitudes Sates Agency for International Développement
INTRODUCTION
Manger reste un des plaisirs de la vie. Personne prend habituellement des repas sans
tenir compte de l’équilibre. Ce dernier pourrait être changé l’état nutritionnel d’un individu et
aboutir à la « malnutrition ». C’est un problème important pour la santé des populations dans
le monde [1]. « Dans les pays en voie de développement, plus de 2 milliards de personnes,
essentiellement des femmes et des enfants souffrent de carence alimentaire provoquée par
l’absence d’un ou plusieurs micronutriments importants ». En Afghanistan, environ 71% des
femmes enceintes souffrent d’anémie [2]. Chaque année, plus de 800 millions d’être humain,
femme et enfant principalement savent ce que signifie se coucher la ventre vide [3].
La malnutrition en terme de protéines et de calories se manifeste nettement en de
nombreuses parties du continent africain [4]. En Afrique subsaharienne, plus de 20% de
mortalité maternelles post – natales sont dues à la carence en fer [5]. Et dans le district de
SAMBURU, au Kenya, 60% des populations souffrent de la malnutrition [6].
A Madagascar, la malnutrition demeure un problème majeur à la fois de santé
publique et socio-économique .Elle touche une grande partie de la population,
particulièrement, les enfants, les femmes enceintes et allaitantes [7] : « 19% des femmes ont
un IMC < 18,5 en 2003. La dénutrition touche sur toutes les femmes du monde rurale et
particulièrement à Fianarantsoa et Toliara [8].
Notre étude a pour objectif d’étudier les comportements alimentaires des femmes
enceintes en période prénatale ; d’évaluer leur état nutritionnel ; de déterminer leur profil
socio-économique et leur pratique d’interdits alimentaires.
Le problème est de savoir :Quels sont les facteurs qui déterminent la malnutrition
chronique de femmes enceintes ?
Cette étude comprend cinq grandes parties : la première partie traite les généralités sur
l’alimentation, la nutrition et les besoins nutritionnels de l’homme et de la femme enceinte en
particulier ; la deuxième partie expose la méthodologie choisie afin de conduire l’étude
effectuée dans la commune rurale d’Andoharanofotsy ; la troisième partie fait ressortir les
résultats de l’analyse des données suivis des commentaires et enfin nos suggestions et
recommandations.

1
I. GENERALITES
I.1. L’ALIMENTATION ET LES ALIMENTS

L’alimentation est l’ensemble des produits consommés par un individu dans le but de
se procurer des satisfactions sensorielles et de couvrir les dépenses de son organisme [9].
Le terme « aliment » qualifie toute substance, non toxique, solide ou liquide, d’origine
végétale ou d’origine animale, consommés par un être vivant pour répondre aux besoins
nutritionnels de son organisme [10].

I.2. LA NUTRITION ET LES NUTRIMENTS


- La nutrition est un ensemble de processus par lesquels les organismes vivants absorbent,
transforment et utilisent les aliments pour assurer le maintien de la vie, la croissance et le
fonctionnement normal des organes [10].
- Les nutriments sont des substances nutritives résultant de la digestion des aliments.
Ces nutriments sont essentiellement composés de glucides, de lipides et de protéines, aux
quels s’ajoutent l’eau, les vitamines et les minéraux [10].

I.2.1. Les glucides


Les glucides constituent la principale source d’énergie nécessaire pour maintenir la
température de l’organisme et pour travailler [11].
Les glucides et en particulier le glucose, jouent un rôle métabolique capital, en
apportant aux cellules de l’énergie rapidement utilisable [12]. Pour un régime équilibré 50 à
60% des calories sont apportés par les glucides.

I.2.2. Les lipides


Les lipides constituent le nutriment le plus énergétique. Ils représentent les réserves
énergétiques de l’organisme et sont stockés sous forme de tissus adipeux.
L’unité de base des lipides est représentée par l’acide gras, certains d’entre eux ne sont
pas synthétisés par l’organisme, mais sont apportés par les aliments.
Un régime équilibré contient de 20 à 30% de calories apportés par les lipides [12].

2
I.2.3. Les protéines
Les protéines sont nécessaires à l’élaboration du tissu vivant[12].
Les protéines jouent aussi le rôle de matériaux de construction de l’organisme. Elles
sont particulièrement importantes pour la croissance et l’entretien de l’organisme car elles
sont des constituants de base de toute cellule vivante [11].

I.2.4. L’eau
L’eau est le constituant le plus important de la matière vivante. Elle est nécessaire à
des nombreuses fonctions de l’organisme, jouant un rôle plastique et participe à la régulation
thermique [12].

I.2.5. Les sels minéraux


Les sels minéraux sont les facteurs indispensables de l’équilibre physico-chimique,
humoral et tissulaire. Une vingtaine d’entre eux participent à la constitution de l’organisme.
On les classe en deux catégories :
- les macro- éléments ou les électrolytes, ont un rôle plastique, ce sont : le calcium, le
phosphore, le sodium ,le magnésium, le potassium, le chlore. …
-Les micro-éléments ou oligo éléments, sont nécessaires en très faible quantité en vue de
l’élaboration de certains protéines, hormones et enzymes, ce sont : le zinc,le fer, le soufre, le
chrome, le cuivre, le fluor, l’iode. [12].

I.2.6. Les vitamines


Les vitamines sont des substances organiques indispensables à l’équilibre vital, sans
valeur énergétique, non synthétisées par l’organisme, apportées par les aliments, et agissant à
faible doses. Leur déficit entraîne des maladies spécifiques [12].

I.3. BESOINS NUTRITIONNELS ET ENERGETIQUES


Les besoins énergétiques ont été défini en 1985 par l’OMS : « la valeur de l’apport
énergétique alimentaire qui équilibre la dépense d’énergie chez un individu dont la
corpulence, la composition de masse corporelle et le degré d’activité physique sont
compatibles avec le maintien durable d’une bonne santé, nécessaire pour satisfaire les besoins
énergétiques associés à la croissance tissulaire, et mettre l’exercice d’une activité économique
nécessaire et socialement souhaitable » [13]. Les besoins énergétiques varient selon l’âge, le
poids, le sexe, la taille, l’activité physique.

3
Les femmes ont besoins d’au moins deux repas variés par jour. Si elles sont enceintes
ou si elles allaitent leur enfant, elles ont besoins d’aliment supplémentaire notamment plus de
fer et de folate qu’habituellement [14].
La femme a besoin d’un supplément d’énergie et de protéines pendant la grossesse
afin d’accumuler des réserves en prévision de l’allaitement et pour faire face aux besoins
croissant du fœtus.
Ses besoins additionnels dépendent de ses niveaux d’activités et de son état
nutritionnel initial. Une femme bien nourrie et modérément active devrait viser à augmenter
sa consommation alimentaire de 100Kcal et de 6 à 7g de protéines par jour.
Une femme bien nourrie, engagée dans de lourds travaux comme l’agriculture de
subsistance, peut avoir besoin d’un supplément de 200 Kcal par jour. Les femmes sous
alimentés devraient augmenter leurs apports de 200 à 285 Kcal par jour pour réduire le risque
d’accoucher d’un bébé de poids insuffisant et pour avoir une bonne lactation [14].

Tableau 1 : Besoins journaliers en énergie et protéines


Protéines (g)
Groupe Energie Kcal
Régime Aa Ration Bb
Femme actives en
2140 41 48
âge de procréer
Enceinte 2240 47 55
Allaitante 2640 59 68

a
Régime équilibre avec peu de fibre et beaucoup de protéine complète
b
Régime très riche en fibre avec beaucoup de céréale de produit amylacés et de légumineuses
et très peu de protéine complets (animale)
Source : OMS, 1985 [14].
Au cour de la grossesse, le besoin total en fer est de 1035mg avec une perte nette après
l’accouchement de 565mg. Les apports recommandés en acide folique sont de 400µg par jour
durant la seconde moitié de la grossesse et 1,0 à 1,2g de calcium [15].

I.4. BESOIN EN EAU

4
Le besoin en eau(70% du poids du corps) est plus important dans tous les besoins
nutritionnels. Il est proportionnellement beaucoup plus élevé chez le nourrisson que chez le
grand enfant et l’adulte. L’apport insuffisant en eau entraîne des perturbations graves qui
peuvent provoquer la mort [12].

I.5. LA MALNUTRITION
La malnutrition se définit comme « un état pathologique résultant de la carence ou de
l’excès, relatifs ou absolu, d’un ou plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste
cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses biologiques anthropologiques ou
physiologique » [16]. Elle résulte d’un ensemble de facteurs d’ordre économique, écologique,
social et culturel. Les causes immédiates relèvent essentiellement d’une insuffisance d’apport
alimentaire et des maladies infectieuses.
Les causes sous-jacentes comportent l’insuffisance de la sécurité alimentaire des
ménages, les comportements alimentaires des enfants et des mères et l’insuffisance des
réponses institutionnelles [17].

I.6. L’ETAT NUTRITIONNEL


C’est l’état de santé de l’organisme, résultant de l’ingestion, l’absorption et
d’utilisation des aliments ainsi que des facteurs de nature pathologique [18].
L’IMC ou indice de Quételet permet d’apprécier le degré de malnutrition chez les adultes des
deux sexes.
Il mesure le poids en relation avec la taille en divisant le poids en kg par carré de la
taille en mètre [19].
Si :
IMC C 16,0 : maigreur sévère
IMC 16,0 – 16,9 : maigreur modérée
IMC 17,0- 18,4 : maigreur légère
IMC 18,5 – 24,9 : normal
IMC 25 et plus : surnutrie et obèse
Source : OMS, 1994

5
I.6.1. Gain de poids selon l’IMC
Lors des CPN, un gain de poids de 1kg par mois est recommandé soit au total de 9 à
10kg, sans dépasser 12kg en fin de grossesse [20].
De nouvelles recommandations sont émis par « Institute of Médecine » (IOM)[21].
Tableau 2 : Gains de poids recommandé selon l’IMC pré gravide
IMC pré gravide Gain de poids recommandé
< 20 kg /m² 12 – 18kg
20 – 27kg /m² 11,5 – 16kg
> 27 kg /m² 7 – 11,5kg
Source :Institute of Medecine

6
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. CADRE D’ETUDE
Nous avons réalisé notre étude au niveau du centre de santé de base niveau deux
(CSBII), dans la commune rurale, deuxième catégorie d’Andoharanofotsy. Cette commune est
circonscrite dans le district d’Atsimondrano, région Analamanga et province d’Antananarivo.
Elle se situe à 9km d’Antananarivo- ville et elle se repartît en 8 Fokontany (voir annexe). Sa
superficie est de 12km² dont 3,5km² de superficie urbanisée. Son altitude vari entre 1252m à
1373m,. Elle est limitée :
- Au Nord, par la commune de Tanjombato et commune d’Ankaraobato ;
- Au Sud, par la commune de Bongatsara
- A l’Ouest, par la commune d’Ampanefy et commune d’Ankadivoribe
- A l’Est, par la commune d’Ambohijanaka
Dans cette commune, la population est de 39184 habitants, soit, 3265hab /km² de
densité avec 6764 soit 4 personnes en moyenne par ménage.
Les infrastructures sanitaires comprennent :
• Le centre de santé de reproduction des jeunes
• Le centre de santé de base niveau deux
C’est dans ce dernier que nous avons effectué notre enquête.
En général, l’activité dans le CSB est de faire une consultation prénatale, de pratiquer
l’accouchement et d’assurer la vaccination des bébés suivant le protocole.

II.2. TYPE D’ETUDE


C’est une étude rétrospective transversale. Elle est basée sur l’enquête au niveau du
CSB II.

II.3. DUREE D’ETUDE


L’enquête se déroulée du 16 Avril 2007 jusqu’au 20 Avril 2007.L’étude couvre la
période allant de mois d’Octobre 2006 à Mai 2007

II.4. POPULATION D’ETUDE


Toutes les femmes enceintes de la commune rurale d’Andoharanofotsy et qui
fréquentent le service de CPN au CSB II.

II.4.1. Critère d’inclusion

7
Toutes les femmes enceintes pendant la période d’enquête et venues au CSB II pour
consultation.
II.4.2. Critère d’exclusion
Toutes les femmes enceintes malades, et les femmes enceintes qui habitent en dehors
de la commune d’Andoharanofotsy sont exclues(visiteuses,passagères).

II.5. MODE D’ECHANTILLONNAGE


L’échantillonnage (des femmes enceintes) est exhaustif. Nous avons recruté toutes les
femmes enceintes, qui ont une consultation au CSB II.

II.6. TAILLE D’ECHANTILLONNAGE


La taille d’échantillonnage dépend le nombre des femmes enceintes qui arrivent au
CSB pour CPN. Nous avons eu70 femmes enquêtées.

II.7. MODE DE COLLECTE DE DONNEES


Nous avons formulé des questionnaires à base d’enquête. Et ces questions sont posées
pour chaque femme qui a déjà effectué la consultation. Son poids et sa taille sont pris dans le
carnet de consultation.

II.8. MODE D’ANALYSE DE DONNEES ET TEST STATISTIQUE


Les données collectées ont été saisiées et analysées à l’aide du logiciel EPI-INFO
2000.
Les tests statistiques (moyenne, test – chi – carré, P-value) ont été calculés sous EPI-
INFO 6.04 du CDC (Center of Disease contrôle and Prevention) USA.
Les proportions ont été comparées par le test d’homogénéité :
- de Pearson, les moyennes comparées par le test « t »
- de student (deux moyennes) ou par ANOVA (plus de deux moyennes).
Le seuil de signification choisi est de 0,05 (p = 0,05)

II.9. CONSIDERATION ETHIQUE


Avant de commencer l’enquête, nous avons demandé pour chaque femme leur avis, si
elle est libre ou occupée. Et nous avons expliqué des le début le but de cette enquête.
Elle est effectuée dans un endroit isolé en raison de respecter son secret. Tous les
renseignements ne sont pas enregistrés dans la fiche d’enquête.

8
II.10. LIMITE D’ETUDE
Au terme de cette étude, nous évoquons toutes difficultés et contraintes que nous
avons rencontrés et qui ont influencé notre travail.
A titre de conduite de ce mémoire, les enquêtes se sont déroulées du 16 avril 2007 et
au 20 avril 2007, ce qui ont posé des problèmes pour le complément des donnés car le temps
pour mener nos enquêtes est très limité.
La réalisation de l’enquête concernant les femmes enceintes au niveau de la
communauté ou au niveau des ménages et très difficiles, c’est pour cela que nous avons choisi
le CSB. Seulement nous avons eu 70 femmes enceintes ayant effectué de CPN. Et elles ont
toutes été enquêtées
Normalement, l’étude prospective transversale est souhaitable pour la femme
enceinte ; c'est-à-dire, il faut suivre son état depuis le début jusqu’à la fin de sa grossesse afin
de déceler son gains de poids et le poids à la naissance du nouveau né, mais le coût est très
important, ceci limite notre étude.
L’indicateur IMC pour évaluer l’état nutritionnel de l’adulte n’est pas valable au delà
ème
4 de mois de grossesse. Nous avons pris le poids de la première consultation prénatale car
le gain de poids de fœtus est presque faible au premier trimestre de grossesse.

II.11. VARIABLES ETUDIEES


Nous avons étudiée deux variables : la variable dépendante et variables indépendantes.
- Les variables indépendantes :
⇒ Variables indépendantes quantitatives :
• Age
• Poids
• Taille
• Nombre d’enfant vivant
• Taille de la famille
• Intervalle inter génésique
• Nombre de repas
⇒ Variables indépendants qualitatives
• Situation matrimoniale
• Niveau d’instruction

9
• Profession de la mère et de son conjoint
• Interdits alimentaires (ou habitudes toxique)
• Connaissance
• Parité

- La variable dépendante est :


• L’état nutritionnel

III. RESULTAT

10
Dans le cinq jours de notre enquête, nous avons eu 70 femmes ayant effectué la
Consultation Prénatale. Et toutes les femmes enceintes ont été interviewées.

III.1. CARACTERISTIQUES GENERALES DES FEMMES ENCEINTES ENQUETEES

Tableau 3 :Répartition des femmes enceintes par caractéristique socio- démographique


Caractéristiques Effectif Pourcentage
Age
[15-19[ 14 20
[19-23[ 20 28.6
[23-27[ 18 25.7
[27-31[ 10 14.3
[31-35[ 03 4.3
[35-39[ 03 4.3
[39-43[ 02 2.9
Situation matrimoniale
Mariée 58 83
Non mariée 12 17
Niveau d’instruction
Illettrée 07 10
Primaire 20 29
Secondaire et supérieur 43 61
Parité de la mère
Primipare 27 39
Multipare 36 52
Grande multipare 06 09
Profession de la mère
Ménagère 38 54
Secteur I 18 25.7
Secteur II 07 10
Secteur III 07 10

11
Caractéristiques Effectif Pourcentage

Profession de son conjoint


Aucun 04 5.7
Secteur I 37 52.9
Secteur II 15 21.4
Secteur III 14 20
Taille de la famille
>=4 41 58.6
<4 29 41.4
Intervalle inter génésique
>=24 mois 37 86
< 24 mois 06 14

-Age
L’âge de la mère varie de 15 ans à 42 ans. Leur âge moyen est de 24,67 ans.

- Situation matrimoniale
Dans le 70 femmes enquêtées, 58 soit 82,9% sont mariées, contre 12 soit 17,1% des
femmes ne sont pas mariées.
On a considéré comme mariées toutes les femmes qui sont actuellement vivent en
couple (mariée légitime, mariée selon les coutumes, concubinage).
Et on a considéré comme non mariées les femmes qui vivent seules dont les
célibataires, les veuves et les divorcées.

- Niveau d’instruction
On constate que la majorité des femmes enceintes dans cette étude ont un niveau
d’étude secondaire (60%) et primaire (29%).

- Parité de la mère

12
Dans l’effectif total on constate que les femmes multipares(femmes ayant 2 au 3 enfants
à naître) sont plus nombreuses (36 soit 52%) par rapport aux autres qui sont nulles ou
primipares (femmes ayant 22ème semaine de grossesse et 1 enfant à naître),(27 soit 39,1%) et
grandes multipares(ayant de 3 enfants et plus) ,(9%).

- Profession de la mère
Dans l’effectif total, nous constatons que 38 soit 54% des femmes occupent des
activités à la maison (ménagère). 18 soit 25.6% des femmes ont une profession dans le secteur
primaire. Et 10% entre elles ont une activité dans le secteur secondaire, ainsi que dans le
secteur tertiaire.

- Profession de son conjoint


Dans l’effectif total, 53% de son conjoint sont dans le secteur primaire (cultivateur,
tireur de pousse-pousse…), 6% sans activité. 20% de conjoint qui travaillent dans le secteur
tertiaire (activité libérale : commerçant, artisan…) et 21% dans le secteur secondaire (salarié
privé, fonctionnaire).

- Taille de la famille
Nous constatons que 58,6% des femmes ont une taille de ménages inférieurs à 4. Par
contre, 41,4% des femmes ont une taille de ménages supérieur ou égal à 4.
La taille de la famille varie entre 2 à 7 personnes.

- Intervalle inter génésique


Apres avoir enlevé les primipares , les femmes qui ne connaissent pas l’age de son
dernier enfant : 14,0% ont une intervalle inter génésique inférieur à 2 ans (<24mois). Par
contre, 86,0% entre elles ont un enfant dont son âge est supérieur ou égale à 2 ans (≥ 24mois).

III.2. HABITUDES ALIMENTAIRES DES FEMMES ENCEINTES

13
Structure de la ration journalière

- La prise de repas

7,10%

<3
>= 3

92,90%

Figure 1 : Répartition des femmes enceintes selon la prise de repas

Parmi les 70 femmes enceintes enquêtées, 92,90% ont une habitude de prendre des 3
repas principaux : le petit déjeuner le matin, le déjeuner à midi et le dîner le soir. Par contre,
7,10% ne prennent que 2 repas par jour.

- Type d’aliments
Les types d’aliments se repartissent en 3 groupes d’aliments : le groupe I est le groupe
des aliments énergétiques riche en glucide (riz, sucre) et en lipides (huile, beurre…). La
deuxième groupe englobe les aliments bâtisseurs, riches en constructeurs cellulaires, la nature
protidique dont principalement les viandes, les poissons et crustacées, les laits et dérivés et les
légumineuses. Les aliments protecteurs (groupe III) sont constitués par les fruits et les
légumes dont les brèdes.

Tableau 4 : Répartition des femmes enceintes selon les groupes d’aliments consommés à la
veille de l’enquête.

14
Groupe Groupe I Groupe II Groupe III
d’aliments n % n % n %
Oui 69 98,6 45 64,3 47 67,1
Non 1 1,4 25 35,7 23 32,9
TOTAL 70 100 70 100 70 100

Ce tableau nous présente que parmi l’effectif total, 98,6% des femmes enceintes ont
une habitude de prendre des repas de groupe I. Par contre, 1,4% des femmes n’ont pas pris ce
groupe d’aliment. 67,1% des femmes, contre 32,9% ont pris des aliments de groupe III. Et
64,3% entre elles utilisent les aliments de groupe II.

-Les goûters
Les goûters ou petits repas que l’on prend pour soulager la faim (soit en milieu de
matinée, soit au cours de l’après midi) entre les 3 repas principaux.

41,10%
Groupe I
49,01% Groupe II
Groupe III

9,80%

Figure 2 : Répartition des goûters selon le groupe d’aliment

27,10% 15
Figure 3 : Répartition des femmes enceintes selon la prise des goûters.

Ces figures nous montrent que 51 femmes enceintes sur l’effectif total soit 72,9% ont
pris au moins un goûter entre les repas et 27,1% des femmes ne prennent aucuns goûters.
49,01% de ces goûters appartiennent au groupe I ; 9,8% de ces goûters appartiennent au
groupe II et 41,1% de ces goûters sont dans le groupe III.

- Fréquence de consommation des aliments


Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant :

16
Tableau 5 : Répartition de la fréquence alimentaire par groupe d’aliment
Moins d’une fois Une fois par Plus d’une fois par
Aliments par semaine semaine semaine Total
n % n % n % n %
Groupe I
Riz - - - - 70 100 70 100
Tubercules 30 42,9 27 38,6 13 18,6 70 100
Sucre 11 15,7 7 10 52 74,3 70 100
Huile - - - - 70 100 70 100
Beurre 20 28,6 30 42,9 20 28,6 70 100
Pain 20 28,6 13 18,6 37 52,6 70 100
Groupe II
Viandes 18 25,7 20 28,6 32 45,7 70 100
Œufs 38 54,3 11 15,7 21 30 70 100
Poissons 16 22,9 26 37,1 28 40 70 100
Laits et dérivés 17 24,3 19 27,1 34 48,6 70 100
Légumineuse 29 41,4 21 30 20 28,6 70 100
Groupe III
Fruits 05 7,1 07 10 58 82,9 70 100
Légumes - - 03 4,3 67 95,1 70 100

Ce tableau a mis en évidence que parmi les trois groupes d’aliments, les aliments du
groupe énergétique sont les plus consommés par les femmes. Après le groupe I, les aliments
du groupe protecteur (GIII) ne tiennent que de deuxième place. Et les aliments du groupe
constructeur (GII) sont les moins consommés par les femmes et ne tiennent encore que la
troisième place du groupe d’aliments consommé.
Le riz, l’huile végétal sont des aliments les plus fréquemment consommés ou aliments de
base. La totalité des femmes enceintes (100%) ont pris ces aliments, plus d’une fois par
semaine. Après le riz et l’huile ; les légumes sont les aliments les plus consommés par les
ménages (95,1%) qui en mangent plus d’une fois par semaine. Les fruits ne tiennent que de
troisième place avec un pourcentage 82,9% qui en ont pris plus une fois par semaine.
Les viandes, les poissons, et les œufs ne tiennent encore que la sixième, la septième et
cinquième place avec respectivement un pourcentage de 45,7%, 40% et 48,6%.

17
Les aliments les moins consommés sont les tubercules et les légumineuses. 28,6% de femmes
ont pris de légumineuses plus d’une fois par semaine et 18,6% des femmes ont pris des
légumineuses plus d’une fois par semaine.

-Supplémentation en fer

34%

OUI
NON

66,00%

Figure 4 :Répartition des femmes enceintes selon la supplémentation en fer

Sur cette figure, 66.0% des femmes enceints n’ont pris aucun comprimé de fer pendant
sa grossesse.

- Approvisionnement en eau potable.

18

16%
Figure 5 : Répartition des femmes enceintes selon la principale source d’eau
Dans l’effectif total, on constate que 45,7% des femmes enceintes utilisent de l’eau
courante externe (robinet). 38,6% des femmes n’utilisent que de puits.

III.3. CONNAISSANCE SUR L’ALIMENTATION ET LEUR PRATIQUE

19
Tableau 6 : Caractéristiques des femmes enceintes selon la connaissance et pratique

OUI NON TOTAL


Caractéristiques n % n % n %

Effort en alimentation 37 52.9 33 47.1 70 100

Connaissance sur alimentation 18 25.7 52 74.3 70 100


saine et équilibrée

Interdits alimentaires 34 48.6 36 51.4 70 100

- Effort pour améliorer les habitudes alimentaires

Les femmes ayant effectué des efforts pour améliorer leurs habitudes alimentaires
durant la grossesse sont plus importants (52,9%) par rapport aux femmes qui n’ont pas
effectué des efforts (47,1%).

- Connaissance sur l’alimentation saine et équilibrée


Dans l’effectif total, nous constatons que 74,3% des femmes enceintes n’ont pas de
connaissance sur l’alimentation saine et équilibrée. Par contre, 25,7% des femmes les
connaissent.

- Interdits alimentaires
On constate que 48,6% des femmes enceintes pratiquent l’interdit alimentaire. A
l’opposé, 51,4% des femmes n’en ont pratiqué.

20 20%
Figure 6 : Répartition des femmes enceintes selon la prise des produits toxiques ( café, tabac
et thé).

La prise du café est très importante, soit 59% des femmes enceintes. 20% des
femmes n’utilisent que du thé.

III.4. EVALUATION DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES ENCEINTES


L’évaluation de l’état nutritionnel des femmes enceintes est effectuée en utilisant
l’Indice de Masse Corporelle (IMC). L’IMC inférieur à 18,5 est malnutri, tandis que l’IMC
supérieur ou égale a 18,5 (18,4 à 24,9) est normal.

21
Figure 7 : Répartition des femmes enceintes selon l’IMC

L’IMC moyenne des femmes malnutries est plus élevée (44%) dont l’IMC est
strictement inférieur à 18,5% et 55,7% des femmes ont un indice de masse corporelle entre
18,5 – 24,9 et présentent donc un état nutritionnel normal. Parmi les 44% des femmes
malnutries(IMC<18.5) :
-25.7% présentent une malnutrition légère (IMC[17.0-18.4])
-10% présentent une malnutrition modérée(IMC[16.0-17.9])
-8.5% présentent une malnutrition sévère(IMC<16.0)

22
Tableau 7 : Etat nutritionnel des femmes enceintes par caractéristique socio- démographique
IM ≥ 18,5 IMC < 18,5 Total
Caractéristiques P
Effectif % Effectif % Effectif %
Ages (ans) 0.0259
[15 –19[ 8 57.1 6 42.9 14 100
[19 –23[ 12 60 8 40 20 100
[23– 27[ 11 61.1 7 38.9 18 100
[27– 31[ 8 80 2 20 10 100
[31– 35[ - - 3 100 3 100
[25– 39[ - - 3 100 3 100
[39 –43[ - - 2 100 2 100
Situation matrimoniale 0,285
• Mariée 34 58,6 24 41,4 58 100
• Non mariée 5 41,7 7 58,3 12 100
Niveau d’instruction 0,520
• Illettrée 5 71,4 2 28,6 7 100
• Primaire 10 50,0 10 50,0 20 100
• Secondaire et supérieur 24 55.82 19 44.18 43 100
Taille de famille 0,680
• <4 17 58,6 12 41,4 29 100
• >=4 22 53,7 19 46,3 41 100
Profession 0,157
• Ménagère 24 62,2 14 36,8 38 100
• Secteur 6 33,3 12 66,7 18 100
• Secteur primaire 5 71,4 2 28,6 7 100
• Secteur tertiaire 4 57,1 3 42,9 7 100

- Etat nutritionnel et âge.


Parmi les femmes malnutries,on constate que le taux de la malnutrition est plus élevé
dans le classe d’age [31-43[ ( 100% ).Il y a une association entre l’âge de la femme et l’état
nutritionnel avec (P = 0,025) et cette association est statistiquement significative.

-Etat nutritionnel et situation matrimoniale

23
La proportion des femmes enceintes malnutries est plus élevée (58,3%) chez les
femmes non mariée. Tandis qu’il n’y a que 41,4% chez les femmes mariées.
Il y a une association négative (RR = 0,70) entre l’état nutritionnel des femmes
enceintes et la situation matrimoniale. Mais cette association n’est pas significative avec
(P = 0,285).

- Etat nutritionnel et niveau d’instruction.


Parmi les 7 femmes enceintes malnutries,28.6% sont malnutries. 50% des femmes
ayant un niveau d’instruction primaire présentent de la malnutrition. Contre, 42.9% des
femmes ayant un niveau d’instruction secondaire et supérieur. L’association entre l’état
nutritionnel de la femme et le niveau d’instruction n’est pas significative (P = 0,520).

-Etat nutritionnel et taille de la famille.


Parmi les 41 femmes enceintes ayant une taille de famille >= 4 ,46.1% sont
malnutries. Il y a une association positive (R = 1,1) entre l’état nutritionnel des femmes
enceintes et la taille de famille. Cette association n’est pas significative (P = 0,680).

-Etat nutritionnel et profession.


Les femmes enceintes malnutries ayant une profession dans le secteur primaire
tiennent la première place avec un pourcentage 66,7%. Les trois secteurs( ménagère,
secondaire et tertiaire) ne tiennent respectivement la deuxième, troisième et quatrième avec
les pourcentages 42.9%, 36.8% et 28.6%.
L’association entre l’état nutritionnel des femmes avec leur profession reste non
significative (P = 0,157).

Tableau 8 : Répartition de l’état nutritionnel selon la connaissance sur l’alimentation saine et


équilibrée
< 18,5 ≥ 18,5 TOTAL
Connaissances P
n % n % n %
OUI 9 50 9 50 18 100 0,29
NON 30 57.7 30 22 42.3 100
TOTAL 31 44,3 39 55,7 70 100

24
Sur ce tableau, on constate que la proportion des femmes enceintes malnutries est plus
élevée (57.7%) chez les femmes qui ne connaissent pas un régime équilibré. Contre 50% chez
les mères qui connaissent ce régime. Il existe une association entre la connaissance sur
l’alimentation saine et équilibrée et l’état nutritionnel. Mais cette association n’est pas
significative avec (P = 0,29).

Tableau 9 : Répartition de l’état nutritionnel selon l’interdit alimentaire


Interdits < 18,5 ≥ 18,5 TOTAL
alimentaires n % n % n % P
OUI 16 47 18 53 34 100
0,65
NON 15 41,6 21 58,4 36 100
TOTAL 31 44,3 39 55,7 70 100

On constate que les femmes enceintes malnutries sont plus élevées (47%) chez les
femmes qui pratiquent l’interdits alimentaire. Tandis qu’il n’y a que 41,6% chez les femmes
qui ne pratique pas l’interdit.
Il existe une association entre l’état nutritionnel selon l’interdit alimentaire. Mais cette
différence de proportion est statistiquement non significative avec (P = 0,65).

Tableau 10 : Répartition de l’état nutritionnel selon l’effort en alimentation durant la


grossesse
Efforts < 18,5 ≥ 18,5 TOTAL
n % n % n % P
OUI 15 40,5 22 59,5 37 100
0,25
NON 16 48,5 17 51,5 33 100
TOTAL 31 44,3 39 55,7 70 100

La proportion des femmes enceintes malnutries est élevée (48,5%) chez les femmes
qui n’ont pas effectué des efforts pour améliorer leurs habitudes alimentaires. Par contre,
40,5% chez les mères ayant effectué des efforts en alimentation.
Il y a une association entre l’état nutritionnel selon l’effort en alimentation. Mais cette
association n’est pas significative avec (P = 0,25).

25
IV. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
L’étude que nous avons réalisée montre l’habitude alimentaire et la situation
nutritionnelle des femmes enceintes dans la commune rurale d’Andoharanofotsy.
Les habitudes alimentaires des femmes enceintes dans cette commune sont très peu
diversifiées. Presque la totalité (98,6%) des femmes suivent un régime alimentaire limité au
minimum qui est le riz.
Le riz est l’aliment de base. Cette situation résulte du fait que le riz est l’aliment
ancestral des malgaches et possède une valeur culturelle sans conteste. Dans le mentalité des
malgaches, le verbe « manger » signifie « manger du riz » ou pour « nourriture »[22]. Le riz
est un aliment énergétique et appartient plus précisément le groupe I des aliments.
Après le riz, les légumes à feuilles vertes ou brèdes sont des aliments les plus
consommés par les femmes, avec 95,1% qui en ont pris plus d’une fois par semaine. La
viande, les poissons et les œufs ne tiennent que la sixième, septième et neuvième place avec
respectivement un pourcentage 45,7%, 40% et 30% (consommation plus d’une fois par
semaine). Le régime alimentaire des femmes enceintes dans cette commune est très
monotone, avec les glucides (riz, , sucre) et les légumes à feuilles vertes (anana brèdes)
prédominants. Les causes pourraient être multiples : soit par un faible revenu pour accéder
aux aliments des produits animaux, soit par l’ignorance des valeurs nutritionnelles et soit par
les habitudes elles mêmes.
Ces habitudes alimentaires s’apparentent à celle trouvées lors de l’évaluation de la
situation nutritionnelles et alimentation effectuée à Fianarantsoa en 1996 [26]. Toutes ces
études marquent que l’alimentation de la population dans le Faritany de Fianarantsoa est très
déséquilibrées, puis qu’elles demeure essentiellement constituée des produits végétaux : riche
en glucides mais pauvre en protéines, en lipides et en minéraux.
Ce résultat reflète aussi la situation existant à Madagascar que la ration alimentaire
reste riche en glucide, déficitaire en protéine et pauvre en lipides, avec carence en vitamines et
minéraux [7].

Le goûter ou petits repas qui permet de soulager la faim entre les trois repas
principaux. Il permet de compléter l’apport des repas et de couvrir les besoins spécifiques de
la grossesse. Pour cette étude, 27,1% des femmes enceintes n’ont pris aucun goûter durant sa
période de grossesse. Mais la plupart de ces goûters (49,01%) appartiennent aux aliments de
groupes I (énergétique). Ils sont composés de : riz, mofo gasy, Ramanonaka, menakely, pain,
beurre. Et 41,1% de ces goûters appartiennent aussi aux aliments de groupe III,

26
ce sont :
les fruits (Banane, orange, goyave). Il existe une association entre l’état nutritionnel
des femmes enceintes et la prise de goûter. Donc la manque de goûte favorise la survenue de
la malnutrition[24].

La principale cause d’anémie dans le monde est une carence nutritionnelle,


particulièrement en fer et aussi en folates. Du fait de leurs pertes menstruelles, les femmes en
âge de procréer constituent le principal groupe de population touché par la carence en fer [15].
Le besoin total en fer au cours de la grossesse et de 1035mg, avec une perte nette après
l’accouchement de 565mg [15].
Pour notre étude, la supplémentation en fer est très faible, soit 66% des femmes
enceintes dans cette commune n’ont pris aucun comprimé de fer. Selon l’interrogation que
nous avons fait, la douleur gastrique est la source de la mauvaise utilisation de ce comprimé.
Et d’autres facteurs sont dus à la méconnaissance des valeurs de la supplémentation en fer et
acide folique. Mais concernant les aliments riches en fer (viande, volaille, poissons…), les
femmes ne consomment pas ces aliments pour compléter les carences en supplémentation car
ces aliments sont très coûteux.
Le résultat de cette étude ressemble au résultat de l’EDSMD que les deux tiers des
femmes (66%) n’ont pris aucun comprimé de fer durant la grossesse[25].
L’alimentation de ces femmes reste monotone et déséquilibrée pendant la période de la
grossesse et ne peut pas couvrir aux exigences nutritionnelles liées à leur état. Les causes sont
surtout dues à l’ignorance des besoins supplémentaires. Ce manque d’apport ne peut conduire
qu’à une déficience chronique et à la malnutrition.

L’Indice de Masse Corporel (IMC) ou indice de Quételet est utilisé pour évaluer l’état
nutritionnel des adultes de deux sexes [19]. L’IMC moyen des femmes enceintes de la
commune rurale d’Andoharanofotsy est 19,4kg /m², valeur au dessous de la normale
(21,4kg/m²). Dans cette étude, les résultats ont montré que 25,7% sont atteints de déficience
énergétique chronique dont l’IMC compris entre 17,0 – 18,4. 10% des femmes ont un IMC
compris entre 16,0 – 16,9 et présentent donc un état de maigreur modérée. Et dans 8,7% de
cas, les femmes accusent un état de maigreur sévère (IMC < 16,0). A l’opposé, 1,4% des
femmes ont un indice de masse corporel très élevé (25 ou plus) et présentent de surpoids.
En comparant aux résultats de l’EBSRSE en 2003, l’IMC moyen est de 20,5kg /m².
Cette étude est menée dans les 5 zones d’intervention de l’USAID de la province de

27
Fianarantsoa [26]. La valeur moyenne de notre étude est au-dessous celle l’EBSRSE. Le taux
de la malnutrition dans cette commune est nettement plus élevé par rapport aux taux de la
malnutrition observé par EBSRSE (17,9%).
Comparés aux résultats de l’EDSMD III, la valeur moyenne de notre étude est
nettement au-dessous de la moyenne pour le Faritany d’Antananarivo qui est de l’ordre de
21,2 et un peu au–dessus de la moyenne nationale (20,8). Le taux de la malnutrition dans cette
commune est nettement plus élevé par rapport aux taux nationaux de l’ordre de 19%. Par
rapport à l’ensemble du Faritany d’Antananarivo, le taux de la malnutrition dans la commune
d’Andoharanofotsy est nettement au dessus de la moyenne régionale qui est de 14,5%. Pour la
maigreur modérée avec 10% de notre échantillon, contre 4% au niveau national et 3% au
niveau régional. Pour la malnutrition sévère, 8,7% pour l’échantillon contre 2% au niveau
national et 1,2% pour l’ensemble du pays et la capital [25].
Ce pendant une étude menée en Indonésie trouve un pourcentage nettement plus faible
de 16,7% avec P < 0,05. Winkvist et Hakinai pensent que les femmes indonésiennes rurales
ont un profil alimentaire suboptimal [26].
Par contre, un pourcentage très bas de 6,25% a été constaté chez les femmes
Sénégalaises (P=0,0002) malgré un régime alimentaire mal définis [28].
Les femmes enceintes dans la commune rurale d’Andoharanofotsy sont donc mal
nourries par rapport à l’ensemble des pays. Les causes sont dues à la consommation
d’aliments inadéquats, la diminution d’apport en qualité qu’en quantité et l’inaccessibilité
économique aux aliments.
Selon UNICEF, du fait de la pauvreté du régime alimentaire notamment la faiblesse de
la consommation de viande et la non adoption de régime alimentaire appropriée pendant la
grossesse et au cour de l’allaitement entraînent une carence nutritionnelle [29].
Les habitudes alimentaires observées dans cette étude confirment la révélation de
Lihonou, EA [20], Selon la quelle, les causes de la malnutrition maternelle en Afrique
Subsaharienne relèvent de l’insécurité alimentaire des ménages due aux fluctuations
saisonnières des produits alimentaires.

Dans cette étude, 20% des femmes enceintes, dans la commune rurale
d’Andoharanofotsy sont adolescentes (15 à 19 ans). Cette valeur est nettement au dessous par
rapport aux résultats de l’UNICEF, (35,7%) des adolescents en 1997 ont déjà eu au moins une
grossesse et 30,7% des adolescents de 15 à 19 ans étaient déjà mère contre 24,6% en 1992
[29]. La précocité de la fécondité des adolescentes est due à l’arrêt de la scolarisation, à la non

28
préparation à une vie sexuelle responsable des enfants par les parents, l manque d’information
[29].
Sur son état nutritionnel, 42.9% des femmes enceintes adolescentes présentent un IMC
inférieur à 18,5% ou malnutries.
Comparés aux résultats de l’enquête démographique et Santé de Madagascar,
troisième édition 2003-2004 (EDSMD III), le taux de la malnutrition chez les femmes
enceintes pour l’échantillon est au-dessus par rapport au niveau national (20,8%) [25].les
femmes âgées de moins de 23ans et plus de 31ans sont plus à risque de la malnutrition. Les
causes sont dues par la non préparation de la grossesse et l’ augmentation des nombres
d’enfant à naître. Il existe une association significative entre état nutritionnel et l’âge. Donc
l’âge de la mère influence de façon importante sur son état nutritionnel.

Concernant la situation matrimoniale de la mère , on a constaté au cours de cette étude


que les femmes non mariées sont statistiquement non significatives à la survenue de la
malnutrition. Les plus, souvent le fait de vivre seul pour la mère au sein du foyer a une
influence favorable sur l’apport nutritionnel. En effet, les mères ont des différentes
responsabilités : la gestion et la survie de la famille.

Concernant le niveau d’instruction, la proportion des femmes enceintes malnutries est


plus élevée chez les femmes ayant un niveau d’instruction primaire mais cette différence de
proportion est statistiquement non significative. Ainsi, les femmes instruites prennent soins
mieux de leur grossesse que celles qui sont dans le niveau d’instruction bas.
L’insuffisance de connaissance des mères est une des causes de sa malnutrition[29].
Pourtant les résultats de l’EDSMD III, ont mis en évidence que la dénutrition est deux fois
plus élevée, chez les femmes à faible niveau d’instruction [31]. Les femmes enceintes
malnutries de niveau d’instruction faible touchent 28,6% de cette étude. EDSMD III trouve
une valeur (27,7%) un peu au dessous de l’échantillon.

Concernant la taille de famille, il a été constaté que la taille de famille plus de


quatre(4) personnes a une relation avec la survenue de la malnutrition mais ce résultat n’est
statistiquement significative ; Une famille nombreuse a une influence sur la nutrition de la

29
femme enceinte, le nombre de bouche à nourrir augmente ; la ration est insuffisante pour
couvrir ces besoins nutritionnels.

Concernant la profession de la mère, la proportion de la femme enceinte malnutrie est


plus élevée chez les femmes ayant une profession dans le secteur primaire, mais cette
différence est statistiquement non significative. Ces professions sont peu rentables en effet
mais fatigantes et ne peuvent pas satisfaire les besoins nutritionnels. Ce résultat reflète la
situation existante que malgré le régime alimentaire limité, les femmes continuent
d’entreprendre de lourde tâche durant la grossesse. Or ces charges de travail ont des
répercussions sur l’issue de la grossesse et de l’état nutritionnel telle que l’insuffisance
pondérale et la malnutrition énergétique chronique [29]. Le manque de temps pris par les
travaux domestiques et / ou par leur petit commerce ou les travaux champêtre, les femmes ne
s’accordent même pas le temps nécessaire à la prise d’un ou de deux repas [15].

Concernant la connaissance des mère sur l’alimentation saine et équilibrée, la


proportion des femmes enceintes malnutries est élevée chez les femmes qui ne connaissent
pas un régime équilibré, mais cette différence est statistiquement non significative à la
survenue de la malnutrition. La cause est due par le manque de sensibilisation des mères sur
les régimes alimentaires des femmes enceintes.

Concernant les interdits alimentaires ; 48,6% des femmes pratiquent ces interdits et
tabous. Ils sont en générales basés d’une part des aliments (viande de chèvre, omby boriloha,
trandraka,…) et d’autre part, la farine, le pomme de terre, l’anatsinahy et les œufs.
Ces derniers ne sont pas pratiqués pendant la période de grossesse. Selon
l’explication,ce sont des aliments qui permettent d’augmenter le plus rapidement le poids du
foetus. C'est-à-dire, ils provoquent un gain de poids in- utérin trop important. Sauf
l’Anatsinahy qui met le fœtus à un poids plus petit (risque de faible poids à la naissance). En
effet, certaines femmes ayant peur d’avoir un enfant trop gros avec un accouchement difficile
diminuent leur consommation alimentaire.
Les interdits alimentaires et les tabous profondément ancrés dans certaines familles et
qui privent ces femmes des éléments nutritifs nécessaires à leur organisme surtout après
l’accouchement [15]. L’alimentation malgache est caractérisée par une large gamme
d’interdits alimentaires et tabous. Il est important que 87,7% des ces interdits alimentaires
concernent des aliments d’origine animale et souvent, la viande, le porc, le poisson, les œufs

30
et les crustacées [34]. La pratique interdits alimentaires des femmes enceintes dans la
commune rurale d’Andoharanofotsy est liée à l’ignorance des valeurs nutritionnelles des
aliments. Selon l’explications données par ces femmes ,est de protéger leur santé et de n’est
pas avoir un gros bébé. Il existe une association forte entre état nutritionnel et interdit
alimentaire ; donc la pratique de ces interdits pourrait entraîner la malnutrition.

Il ressort de cette étude effectuée dans la commune rurale d’Andoharanofotsy que


52,9% des femmes enceintes déclarent avoir changé leurs habitudes de consommation
alimentaire, mais ce changement est donc dans la limite de leurs moyens. On fait remarquer
que leur changement est de prendre des aliments à grande quantité, mais n’est pas en qualité.
La période de grossesse constitue une période précaire car la femme enceinte doit faire
face à des besoins supplémentaires nécessaires au développement du fœtus, mais aussi par la
formation, l’entretien et le fonctionnement des annexes tels que l’utérus, le placenta et le
liquide amniotique [30]. Vis-à-vis de l’état nutritionnel, la proportion des femmes malnutries
est trop élevée (48,5%), chez les femmes qui n’ont pas effectué des efforts pour changer leur
consommation alimentaire , mas ce résultat est statistiquement non significatif à la survenue
de la malnutrition. la rigidité des habitudes alimentaires fait que l’alimentation est très peu
diversifiée et la supplémentation en micronutriment est très faible [31]. La quantité du
supplément ne répond pas certainement aux besoins caloriques demandés pour une femme
enceinte qui est de 100 à 150kcal par jour au premier trimestre de grossesse et de 250 à 350
kcal par jour pendant les deux derniers trimestre et de 20g de protéines par jour pendant les
deuxième moitiés de la grossesse[15]. En effet, ce problème pourrait augmenter le taux de la
malnutrition dans la commune rurale d’andoharanofotsy.

31
V- SUGGESTIONS
Les principaux problèmes relevés aux résultats se présentent d’une part l’augmentation
du taux de la malnutrition et d’autre part une déficience protéique de la ration alimentaire.
Grâce à la connaissance de ces problèmes, nous avons pu donner des suggestions pour
améliorer l’état nutritionnel des femmes enceintes et des femmes en âge de procréer dans la
commune rurale d’Andoharanofotsy.
Il faudrait accorder une attention particulière à l’alimentation de la femme depuis sa
naissance, durant l’enfance et l’adolescence.
L’éducation nutritionnelle est l’intervention la plus fondamentale. Elle vise à faire
comprendre à la population que des bonnes habitudes, simple et à la portée de tous,
permettent d’éviter des malnutritions sévères.
Améliorer les habitudes alimentaires de toutes les familles pourrait avoir une grande
influence sur la taille et le poids de futures générations.
Arrêter les lourdes tâches durant la grossesse pour diminuer les dépenses énergétiques.
Suite de nos suggestions :

STRATEGIE I : AMELIORATION DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES


ENCEINTES
L’amélioration de l’état nutritionnel des femmes doit impérativement passer par la
correction des déséquilibres constatés dans ce régime alimentaire.

Programme 1 : Prise en charge des femmes enceintes malnutries


Elle permet d’identifier précocement les femmes malnutries
• Surveillance de l’état nutritionnel au moins une fois par mois.
• Créer un centre de récupération nutritionnelle intensive (CRENI) et ambulatoire
(CRENA) pour femmes.
• Distribution d’une aide alimentaire (Alimentation complémentaire)
• Renforcement des programmes d’alimentation complémentaire (PAC) concernant les
femmes modérément malnutries.

32
Programme 2 : Lutte contre les carences en micro – nutriments
Elle favorise la diminution du taux de fréquence des carences en micro – nutriments.
• Distribuer gratuitement de supplémentaire en micro – nutriments dans le cas de fer te
acide folique.
• Encouragement à la production et production d’aliment riche en micro – nutriment :
aliments riche en fer (viande rouge, foie, œuf, cresson, épinard amarante…..)
• Déparasitage des femmes enceintes.
• Faire une sensibilisation et information sur la valeur des micro - nutriments.

Programme 3 : Amélioration de la consommation alimentaire


Une bonne nutrition nécessite un régime alimentaire à la fois suffisant et équilibré.

Sous – programme 1 : Renforcement des activités de communication pour le


changement de comportement (CCC) en matière de nutrition et alimentation

Son but est d’aider les individus à faire connaître des valeurs nutritionnelles
• Former des animateurs sur chaque Fokontany
• Procéder des IEC/CCC en matière de nutrition et alimentation
• Encouragement à la prise d’aliments à base de produits disponible localement.
• Promouvoir l’amélioration des pratiques alimentaires
• Promouvoir la pratique d’alimentation saine et équilibrée
• Promotion de la production de légumes et fruits.
• Encouragement à la consommation des aliments de trois groupes par jours à base des
produits disponible, locale.
• Promouvoir une bonne hygiène et bons sanitaires
• Créer un programme d’émission aux masses medias sur l’alimentation et nutrition des
femmes enceintes.
• Encourager l’augmentation d’apport en qualité et ne quantité de régime alimentaire
(repas supplémentaire)
• Conseils individuels lors des consultations prénatales et postnatales sur l’alimentation
de la mère et que son enfant.

33
Programme 4 : développement de capacité des personnels en matière de nutrition et
alimentation
Son but est d’assurer la prévention de la malnutrition à Madagascar.
• Renforcer les compétences nationales dans le domaine de l’alimentation et la nutrition.
• Une formation de perfectionnement et de recyclage pour des agents déjà en place.
• Intensifier la formation en matière de nutrition
• Multiplication des bourses de stage et de formation intérieur et / ou extérieur
• Faire des recherches sur les aliments de haute valeur nutritive et riches en protéines
mais de prix apporté pour tous.

Programme 5 : Elaboration d’une politique nationale de la lutte contre la


malnutrition maternelle.

L’objectif est de contribuer à la réduction de prévalence de la malnutrition


• Analyser la situation nutritionnelle des femmes enceintes et en âge de procréer.
• Pour assurer la pérennité des interventions, incorporer dans les programmes scolaires
les connaissances – Attitude – Pratique sur la diversification et équilibre alimentaire

STRATEGIE II : AMELIORATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DES


MENAGES
Accès de tous, à tout moment aux aliments nécessaires.

Programme 1 : Assurer une croissance de revenu


L’objectif est d’accroître le pouvoir d’achat pour la nourriture des ménages :
• Promotion d’activités génératrices de revenus (développement de micro entreprises)
• Alphabétisation fonctionnelle ou relever le niveau d’instruction de la population par
une politique de scolarisation appropriée.
• Développement des projets à haute intensité de main d’œuvre pour créer des emplois.
• Hausse des salaires (fonctionnaires et travailleurs privés) : le salaire minimum devrait
correspondre aux besoins minimum de subsistance des familles.

34
Programme 2 : Assurer une disponibilité et stabilité alimentaire
Des produits alimentaires de première nécessité devraient être disponibles à tout moment :
• Inciter à la développement agricole (ex : promotion des cultures des légumes, de
légumineuses et des fruits)
• Promouvoir les élevages d’animaux domestiques destinés à la consommation du
ménage (volaille, vache laitière)
• Encouragement de technique de conservation et de transformation (des aliments)
adaptées (exemple : confiture,)
• Politique de stockage
• Réduction des pertes après récoltes.

35
CONCLUSION

La malnutrition constitue l’un des plus importants problèmes de santé et de bien être des
femmes enceintes dans le pays en développement ainsi qu’à Madagascar. Notre étude consiste
à examiner les habitudes alimentaires chez les femmes enceintes dans la commune rurale
d’Andoharanofotsy.
Ces habitudes sont de prendre un régime alimentaire très peu diversifié avec les glucides
et les légumes à feuilles vertes prédominants, mais pauvre en protéine d’origine animale. De
ce fait, le taux de la malnutrition s’élève dans cette commune. Grâce à la connaissance de ces
problèmes, nous avons pu donner des suggestions pour attirer l’attention des décideurs sur :
• La mise en place d’un centre de récupération nutritionnelle des femmes enceinte et en
âge de procréer
• La surveillance de l’état nutritionnel pré et post natal
• L’intégration dans le programme scolaire l’initiation en alimentation et nutrition
• L’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages
Cette étude s’est limitée à un nombre d’aspect insuffisant des femmes enceintes
enquêtées. Elle s’est aussi limitée à une étude rétrospective et enfin, l’aspect des habitudes
alimentaires étudié est qualitatif. L’aspect quantitative mérite d’étudier ultérieurement.

36
ANNEXE II

o
QUESTIONNAIRE CONCERNANT LES HABITUDES ALIMENTAIRES DES FEMMES
ENCEINTES

IDENTIFICATION :
Commune :
Fokontany :
Questionnaire N° :

RENSEIGNEMENT SUR LE MENAGE


• Etat civil
Q1-Age de la mère /____/ ans
Q2-Situation matrimoniale
-Mariée /_____/
-Non mariée/____/

Q3-Niveau d’instruction
-Illettrée /____/
-Primaire /____/
-Secondaire /____/
-Supérieur /____/

Q4-Parité de la mère
-Primipare /___/
-Multipare /____/
-Grande multipare /____/

Q5-Profession de la mère
-Ménagère /____/
-Secteur I /_____/
-Secteur II /____/
-Secteur III /____/
Q6-Profession du conjoint
-Aucune /___/
-Secteur I /_____/
-Secteur II /____/
-Secteur III /____/
Q7-Taille de la famille /___/

Q8-Nombre d’enfant /____/

CARCTERISTIQUES DE LA GROSSESSE
Q9-mois de grossesse/___/mois

Q10-Intervalle inter génésique


<24mois/___/
>=24mois/____/
Q11-Mesure :-Poids de la mère(1er trimestre)/___/____/____/____/kg
-Taille de la mère/___/___/___/___/cm

RENSEIGNEMENT SUR LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE


Q12-Nombre du repas par jour:/____/
Q13-Ques aliments avez-vous consommé hier ?
Types d’aliments Quantité
Matin
Midi
Soir

Q14 –Quels aliments avez-vous pris entre chaque repas (goûter) ?


Types d’aliments Quantité

Q15- Parmi les aliments suivants, les quels vous avez pris souvent ?
Types d’aliments Quantité Fréquence
Riz
Sucre
Huile végétale,beurre…
Racines ou Tubercule
Pain
Haricots et pois
Viandes
Œufs
Poissons
Lait et produits laitiers
Légumes
Fruits

Q16-Source d’eau :Borne fontaine/___/,Eau courante/___/,Puits/___/

CONNAISSANCE SUR L’ALIMENTATION DE LA FEMME ENCEINTE

Q17-Est-ceque vous faites des efforts pour améliorer vos habitudes alimentaires lors de votre
grossesse ?-OUI/____/ -NON /____/.Si oui les quelles ?

Q18-Quels sont les aliments : saine et équilibré que vous-connaissez ?

Q19-Avez-vous pris : café/___/, tabac/___/,cigarette/___/ ;lors de votre grossesse ?

Q20-Quel est votre interdit alimentaire ?

Q21-Qules sont les aliments interdits pour les femmes enceintes


Nom et Prénoms : LAMBO Jobontsoa Justin

Titre de la mémoire : HABITUDES ALIMENTAIRES ET ETAT NUTRITIONNEL


DES FEMMES ENCEINTES DANS LA COMMUNE
RURALE D’ANDOHARANOFOTSY
Rubrique : Santé publique
Nombre de pages : 36 Nombre de tableaux : 10
Nombre de figures : 07 Nombre d’annexes : 02
Nombre de référence bibliographiques : 34

RESUME
La malnutrition demeure l’un des problèmes majeurs à Madagascar.
Elle concerne 19% des femmes présentent une malnutrition chronique, due à la pauvreté de la
population.
Nous avons étudié la circonstance de survenue de la malnutrition à partir d’une
étude rétrospective, exhaustive.70 femmes enceintes ayant effectué de consultation pré-natale
ont été enquêtées.
Les critères pour évaluer l’état nutritionnel des femmes enceintes étaient ceux de
l’OMS (IMC=Poids (kg) /Taille 2(m))
Dans la commune rurale d’Andoharanofotsy, 25.7% des femmes enceintes ont un
IMC compris entre 17.0-18.4 et présentent donc une malnutrition chronique, due à
l’insuffisance d’apport en protéines et la mauvaise habitude alimentaire.
Presque la totalité (98.6%) des femmes suivent un régime alimentaire énergétique
( Riz, ...) qui est un aliment de base. 47.1% des femmes enceintes n’ont pas d’ambition de
changer leurs habitudes alimentaires. 48.6% entre elles pratiquent d’interdis alimentaires au
cours ou en dehors de la grossesse; dues au faible niveau d’instruction et la peur d’avoir un
gros bébé à la naissance.
L’importance de la malnutrition dans la commune rurale d’Andoharanofotsy impose
des mesures préventives qui passent par l’éducation nutritionnelle et l’amélioration des
conditions socio-économiques de la population par renforcement de la communication pour
changement de comportement (CCC).
Mots-clé : Habitudes alimentaires, Malnutrition, état nutritionnel, Femmes enceintes
Directeur de la mémoire : Professeur RANAIVOHARISOA Lala
Encadreur de la mémoire :Madame RANDRIAMAMPIANINA Mamiharisoa
Adresse de l’auteur : Lot III x 7B Anosibe ouest II Antananarivo 101

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