Bulle 202
Bulle 202
tunisien
FEUILLES
RAPIDES
DE
DROIT
N 202
DES
AFFAIRES
Juin 2012
SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE
Baux commerciaux :
La rsiliation du bail commercial pour dfaut
de payement du loyer
Fiscalit de lentreprise
Bnfices industriels et commerciaux :
Produits d'exploitation : Cas des arrhes et
acomptes
Dlais de reprise :
Cas d'inopposabilit de la prescription
l'administration
Fiscalit du leasing :
Rgles fiscales applicables au preneur
FEUILLES RAPIDES de Mise jour du Manuel du Droit des Affaires ralises par le Cabinet Salah AMAMOU
14, Avenue Salah Ben Youssef 1013 Menzah 9 Tunis, Tl. 71 872.738, 71 874.523, 71 871 602. Fax. 71 874.945.
Le dpt de garantie :
Fiscalit du dpt de garantie
Portage d'actions :
Cession des actions de portage : Rgime
fiscal des plus-values ralises
Retenues la source :
Assouplissement des modalits de paiement
de l'impt d par les non rsidents non
tablis en Tunisie au titre de la plus value sur
titres
Licenciement conomique :
I/ Licenciement conomique et mesures
pralables au licenciement pour motif
Le Manuel Permanent du Droit des Affaires Tunisien
Transports maritimes :
Responsabilit - Action ... contre
l'entrepreneur de manutention - Fondement
Vidosurveillance :
Cadre juridique de la vidosurveillance en
Tunisie
DEUXIEME PARTIE
Associs
Contribution aux pertes et obligation aux
dettes
Grant de SARL :
Juin 2012
PREMIERE PARTIE
Baux commerciaux :
La rsiliation du bail commercial pour dfaut de payement du loyer
Selon l'article 767 du code des obligations et des
contrats, "Le preneur est tenu de deux
obligations principales :
La
jurisprudence
tunisienne
affirme
gnralement que le juge ne peut prononcer la
rsiliation du contrat de bail qu'en application de
l'article 23 de la loi du 25 mai 1977.
Rcemment, la cour de cassation tunisienne a
jug que le bailleur ne peut demander la
rsiliation du contrat de bail commercial qu'en
application de l'article 23 de la loi du 25 mai
1977 et doit justifier de l'accomplissement de la
mise en demeure selon les prescriptions de
l'article 23 de la loi prcite. La cour de
cassation ajoute que la juridiction du jugement
critiqu a viol la loi lorsqu'elle s'est base sur
les rgles du droit commun et spcialement
l'article 796 du code des obligations et des
contrats pour dcider la rsiliation (Cass. civ.,
arrt n 64114-2011 du 11 aot 2011).
Par ailleurs, l'avis de paiement doit
obligatoirement rappeler au locataire ce dlai de
trois mois de manire attirer son attention sur
les consquences qu'aurait sa carence si elle se
prolongeait plus de trois mois. Un avis de
paiement qui ne contiendrait pas ce rappel serait
nul et ne produirait donc aucun effet.
Fiscalit de lentreprise
Bnfices industriels et commerciaux :
Produits d'exploitation : Cas des arrhes et acomptes
Le rattachement des ventes un exercice donn
engagement. Les arrhes reprsentent une
repose sur le principe des crances acquises,
facult de ddit en ce sens que l'acheteur peut
qui permet de tenir compte aussi bien des
librement renoncer ultrieurement son achat,
ventes au comptant que celles crdit.
en abandonnant la somme verse. En revanche,
si le vendeur renonce livrer la marchandise, il
Pour les ventes ou oprations assimiles, la
doit verser l'acheteur une somme
naissance de la crance au profit de l'entreprise
pralablement stipule au contrat.
concide normalement avec la date de
l'tablissement de la facture .Cependant, si la
Sur le plan fiscal, les arrhes ne constituent pas
livraison d'un bien intervient au cours d'exercice
des produits d'exploitation ds lors qu'ils
alors que la facture est tablie au cours de
correspondent de simples avances sur
l'exercice suivant, la crance est considre
commande en cours. Toutefois, ils deviennent
comme ne au cours de l'exercice de la livraison
des produits non courants lorsque l'acheteur se
et fait partie du produit du dit exercice.
ddit.
Trs souvent, lorsque la marchandise doit tre
livre ultrieurement, un versement est effectu
la commande, le solde tant d la livraison. Il
est alors important que les parties s'entendent
sur la dfinition de ce premier versement :
"arrhes ou acomptes".
1. Arrhes : Les arrhes sont rgis par les
dispositions de l'article 303 du code des
obligations et des contrats. Ils constituent une
somme d'argent imputable sur le prix total,
verse par le dbiteur au moment de la
conclusion du contrat et constituant un moyen
de ddit sauf stipulation contraire. Les arrhes
sont perdues si le dbiteur revient sur son
Dlais de reprise :
Cas d'inopposabilit de la prescription l'administration
La prescription du droit de reprise,tant le dlai
l'expiration duquel l'administration perd le droit
de rclamer un contribuable une dette fiscale,
constitue une garantie accorde au contribuable
contre des remises en cause illimites,
inopportunes ou encore malvenues de ses
situations fiscales. De ce fait, le lgislateur est
intervenu pour limiter cette action dans le temps,
de telle sorte que l'administration ne puisse
exercer son droit de reprise que dans les dlais
fixs par la lgislation. A l'expiration de ces
dlais, il est interdit l'administration d'tablir
des impositions ; la prescription est " acquise au
contribuable ", elle quivaut au paiement de
Le Manuel Permanent du Droit des Affaires Tunisien
l'impt.
Les dlais de prescription ne concernent que le
droit de reprise. Ils sont inopposables
l'exercice du droit de vrification dont dispose
l'Administration. En effet, la prescription ne
confre son titulaire qu'une immunit relative
puisqu'elle " n'a d'autre effet que de figer les
rsultats des exercices qu'elle atteint ; elle ne
confre, en revanche, aucune immunit pour
l'avenir aux mentions comptables non fondes
trouvant leur origine dans ces exercice prescrits
mais reconduites depuis lors (Tribunal de
premire instance, Tunis, affaire n219 du 4-7Juin 2012
2002).
Vu la ncessit de dterminer l'impt sur des
bases relles, l'article 26 du code des droits et
procdures fiscaux considre que l'expiration
des dlais de prescription, prvus par les articles
19 et 20 du mme code, n'empche pas
l'Administration de vrifier les priodes prescrites
lorsqu'elles ont une incidence sur les rsultats
d'une opration ultrieure non couverte par la
prescription.
Il en est ainsi de la vrification du report des
dficits (art. 8, al. 3 du code de l'impt sur le
revenu des personnes physiques et de l'impt
sur les socits) ou des amortissements rputs
diffrs en priodes dficitaires sur le rsultat
d'un exercice non prescrit (art 12-2 et 48-I du
code de l'impt sur le revenu des personnes
physiques et de l'impt sur les socits). C'est,
Juin 2012
Fiscalit du leasing :
Rgles fiscales applicables au preneur
En vue d'harmoniser les nouveaux modes
d'enregistrement comptables et de rapprocher
davantage les prconisations du systme
comptable des rgles fiscales, le rgime fiscal
des oprations de leasing a t remani
travers une srie de mesures introduites tout
d'abord par la loi de finances 2006-85 du25
dcembre 2006 et ensuite la loi de finances
2007-70 du 27 dcembre 2007. Ces nouvelles
dispositions ont institu les mcanismes
permettant de faire cadrer le rgime fiscal du
leasing avec l'approche conomique retenue par
la nouvelle norme comptable, notamment en
matire de dductibilit des charges au niveau
du preneur.
Le rgime de dduction des charges de leasing
chez le preneur diffre selon que les contrats
soient conclus avant le premier janvier 2008 ou
ceux conclus compter du premier janvier 2008.
1. Les contrats conclus avant le 01/01/20083 :
Les nouvelles dispositions fiscales restent sans
effet sur les contrats conclus avant le premier
janvier 2008. Pour ces contrats le preneur
continue constater l'intgralit des redevances
payes, en charges pour le montant hors taxe
lorsque celle-ci est rcuprable, comme pour les
annes passes, et jusqu la fin du contrat et
ceux-ci quelque soit la nature des biens objet de
Nature des biens
ces contrats
quipement).
(terrain,
construction
Taux
7 ans
14,28%
Matriels et quipements
4 ans
25%
Matriels de transport
3 ans
33,33%
ou
comptabilit.
enregistr en comptabilit.
Le dpt de garantie :
Fiscalit du dpt de garantie
Le dpt de garantie est une somme verse par
le locataire lors de la conclusion du contrat de
location et restitue par le bailleur aprs le
dpart du locataire. Sa fonction est de garantir le
bailleur contre tout dfaut de paiement des
dettes du locataire envers lui ; sa restitution
intgrale en fin du bail n'aura donc lieu que si le
locataire a respect ses obligations de payer le
loyer et de maintenir les lieux en bon tat et qu'il
ne doit rien au bailleur.
Portage d'actions :
Cession des actions de portage : Rgime fiscal des plus-values ralises
Le paragraphe VII sexies de l'article 48 du code
de l'impt sur le revenu des personnes
physiques et de l'impt sur les socits permet
aux tablissements de crdit ayant la qualit de
banque la dduction des plus-values des actions
de leur bnfice imposable.
Juin 2012
Rgime fiscal des intrts de dpt dans les comptes courants des associs :
Cas du compte courant associ non rmunr
Sur le plan juridique, un compte courant
d'associ peut tre rmunr par des intrts.
Mais cette rmunration n'est pas obligatoire.
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Retenues la source :
Assouplissement des modalits de paiement de l'impt d par les non rsidents non tablis en
Tunisie au titre de la plus value sur titres
Conformment aux dispositions de l'article 41 de
la loi de finances pour l'anne 2011, le champ
d'application de l'impt sur le revenu et de
l'impt sur les socits a t tendu la plus
value ralise en Tunisie, par les personnes non
rsidentes non tablies, des oprations de
cession d'actions ou de parts sociales ou de
parts des fonds prvus par la lgislation les
rgissant et des droits y relatifs qui ont lieu
partir du 1er janvier 2011.
L'impt est d sur la plus value en question par
voie de retenue la source libratoire calcule
sur la base du prix de cession au taux de 2.5%
pour les personnes physiques et au taux de 5%
pour les personnes morales.
Par ailleurs, les intresss peuvent opter pour le
dpt de la dclaration de l'impt sur le revenu
ou de l'impt sur les socits au titre de la plus
value en question. Dans ce cas, la retenue la
source effectue sur la base du prix de cession
est dductible de l'impt liquid sur la plus value
au taux de 10% pour les personnes physiques et
au taux de 30% pour les personnes morales.
L'excdent d'impt provenant de la retenue la
source, peut faire l'objet de restitution.
La plus value n'est pas imposable si elle est :
- exonre de l'impt conformment aux
dispositions du droit commun,
- ralise par des rsidents de pays ayant
conclu avec la Tunisie une convention de non
double imposition attribuant son imposition au
pays de la rsidence.
L'article 15 de la loi de finances pour l'anne
2012 et l'article 12 de la loi de finances
complmentaire pour la mme anne ont prvu
des dispositions visant l'assouplissement des
modalits du paiement de l'impt d sur la plus
value ralise, par les personnes non rsidentes
non tablies en Tunisie, de la cession des titres
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Licenciement conomique :
Licenciement conomique et mesures pralables au licenciement pour motif conomique
Aux termes de l'article 21-9 du code du travail,
"La commission rgionale ou la commission
centrale de contrle du licenciement examine le
dossier du licenciement ou de la mise en
chmage, au vu de l'tat gnral de l'activit
dont relve l'entreprise et de la situation
Le Manuel Permanent du Droit des Affaires Tunisien
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II/ La faute cause de licenciement : La nature de la faute cause du licenciement dans le code du
travail
La rupture du contrat de travail l'initiative de
l'employeur, ncessite que l'employ ait commis
une faute grave justifiant son licenciement. En
droit franais il y a une distinction entre la faute
lourde et la faute grave. Cette dernire est
justificative de licenciement, mais non privative
des indemnits de licenciements. Cependant la
faute lourde peut tre privative des indemnits
de licenciement.
Dans notre code de travail, l'article 14 du code
du travail dispose que le contrat de travail
dure dtermine ou dure indtermine
prend fin, entre autres, par la volont de l'une
des parties suite une faute grave commise par
l'autre partie.
L'article 14 quater dispose quant lui que "La
faute grave est considre comme l'une des
causes relles et srieuses justifiant le
licenciement". Enfin l'article 22 dispose que
"Tout travailleur li par un contrat dure
indtermine, licenci aprs l'expiration de la
priode d'essai, bnficie, sauf le cas de faute
grave, d'une gratification de fin de service.."
Le Manuel Permanent du Droit des Affaires Tunisien
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Transports maritimes :
Responsabilit - Action contre l'entrepreneur de manutention - Fondement
La responsabilit en droit maritime est
lgalement limite un plafond de rparation
alors que le droit commun, tel qu'il rsulte du
code des obligations et des contrats, n'en
prvoir rien.
La question qui se pose est de savoir si
l'entrepreneur de manutention dont la
responsabilit dlictuelle vis--vis du chargeur
est retenue est soumis aux dispositions du code
de commerce maritime ou celles du droit
commun.
Conformment aux dispositions de l'article 170,
alina 2 du code de commerce, "Le
consignataire de navires ainsi que le
consignataire de la cargaison et l'entrepreneur
de manutention lorsqu'ils agissent pour le
compte du transporteur, sont rgis, en ce qui
concerne les actions drivant de leurs activits
respectives, par les rgles de limitation et
d'exonration de responsabilit ainsi que de
prescription et de comptence, tablies en
faveur du transporteur ou son encontre par le
prsent code".
Ainsi, la responsabilit de l'entrepreneur de
manutention peut tre limite dans la mesure o
l'article 170 du code de commerce maritime
assimile sa responsabilit celle d'un
transporteur maritime, bnficiant de ce fait des
dispositions du code de commerce maritime.
Cependant, le transporteur maritime ne peut
bnficier de ce rgime de faveur que s'il est li
au chargeur par les liens contractuels,
l'entrepreneur de manutention qui entend
bnficier son tour de ce rgime de faveur doit
prouver cette condition.
Lorsque l'entrepreneur de manutention n'est pas
li au chargeur par les liens du contrat, et il est
actionn sur la base de la responsabilit
dlictuelle, il ne peut donc se prvaloir de
l'application du rgime de faveur du code de
commerce maritime et reste soumis aux rgles
de droit commun du code des obligations et des
contrats.
Vidosurveillance :
Cadre juridique de la vidosurveillance en Tunisie
La vidosurveillance est un systme de camras
disposes dans un espace public ou priv pour
le surveiller. Les images obtenues avec ce
systme, sont ensuite visionnes et/ou
archives. Selon ses partisans, un tel systme
permet de prvenir la criminalit (vols,
agressions, etc.) et d'oprer un contrle social
(mouvements de foule, etc.). Ses dtracteurs lui
reprochent son inefficacit, son cot et de nuire
la vie prive.
L'installation d'un systme de vidosurveillance
relve de la loi n 2004-63 du 27 juillet 2004
portant sur la protection des donnes
caractre.
Selon l'article 69 de la loi prcite, l'utilisation
des moyens de vidosurveillance est soumise
une autorisation pralable de l'Instance
Nationale de Protection des Donnes
Le Manuel Permanent du Droit des Affaires Tunisien
Caractre Personnel.
L'instance doit statuer sur la demande
d'autorisation dans un dlai maximum d'un mois
partir de la date de la prsentation de ladite
demande.
L'article 90 de la loi prcite punit d'un an
d'emprisonnement et d'une amende de cinq mille
dinars, quiconque effectue intentionnellement un
traitement des donnes caractre personnel
sans l'obtention de l'autorisation.
L'article 70 de la loi prcite dispose que les
moyens de surveillance ne peuvent tre utiliss
que dans les lieux suivants :
- les lieux ouverts au public et leurs entres ;
- les parkings, les moyens de transport public,
les stations, les ports maritimes et les aroports ;
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DEUXIEME PARTIE
Assembles gnrales des associs et des actionnaires :
Les conditions de quorum des assembles gnrales
Pour la plupart des runions d'assemble, la loi
prvoit des conditions minimums pour que les
associs ou les actionnaires prsents puissent
valablement dlibrer. Lorsque, sur une
premire consultation, les conditions prvues ne
sont pas runies, la loi envisage la possibilit
d'en mettre une seconde dans lesquelles les
rgles de calcul du quorum sont assouplies.
Les rgles applicables au nombre minimal de
participants l'assemble gnrale varient en
fonction de la nature de cette dernire. Il
convient donc de distinguer les conditions de
quorum de l'AGE (assemble gnrale
extraordinaire) et celles de l'AGO (assemble
gnrale ordinaire).
1. Les conditions de quorum
l'assemble gnrale extraordinaire
pour
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Associs
Contribution aux pertes et obligation aux dettes
Les obligations de l'associ d'une socit
commerciale sont au nombre de deux : la
contribution aux pertes et l'obligation aux dettes.
Si la distinction entre pertes et dettes sociales
peut paratre claire, elle s'avre souvent confuse
au moment de la liquidation judiciaire de l'tre
social.
1. La contribution aux pertes sociales
concourt la dfinition mme du contrat de
socit. Les pertes constituent le risque que les
associs ont par avance accept d'assumer et
en l'absence duquel leur vocation aux bnfices
serait dpourvue de cause. Les pertes sociales
n'apparaissent essentiellement qu'au moment de
la liquidation de la socit si le capital social a
t entam. La contribution de chaque associ
ces pertes consiste alors ne pas rcuprer la
totalit des apports qu'il faits la socit.
Comme en matire de rpartition des bnfices,
la contribution aux pertes sociales de chaque
associ se fait d'ailleurs en principe proportion
de sa part dans le capital social.
Les pertes sociales ne doivent pas tre
confondues avec les pertes comptables pouvant
apparatre chaque exercice. La contribution
aux pertes sociales qui a trait aux relations entre
les associs d'une mme socit et entre ces
Grant de SARL :
La rvocation judiciaire du grant de SARL : Les consquences dune rvocation sans causes
lgitimes
Selon l'article 122 du code des socits
commerciales, "Le ou les associs reprsentant
Le Manuel Permanent du Droit des Affaires Tunisien
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