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Brigham Young Universi+y

)M the.Merçer Collection..

à«-
No
21529?
— -
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Brigiiam Young University

littp://www.archive.org/details/annalesduservice1314egyp
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITÉS
DE L'EGYPTE
v»/. 13-/4

SERVICE DES ANTIQUITÉS DE L'EGYPTE

ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITÉS
DE L'EGYPTE

TOME XIIF

LE CAIRK

IMPRIMERIE DE LINSTITUT FRANÇAIS


D'ARCHÉOLOGIE ORIENTALE

M DGGGG XIV
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITÉS
DE L'EGYPTE.

A TRAVERS LES KOMS DU DELTA


PAR

M. GEORGES DARESSY.

II

EL BENDARIEH.

Au moment de ma première exploration du Kom de Bendarieh "', en


juin 1912, j'avais dû interrompre le travail pour me transporter à Tell

0mm Harb. Je repris l'examen de ce site en novembre et le terminai sans

avoir pu trouver de documents intéressants pour l'histoire de cette localité


qui m'avait paru mériter une attention toute spéciale.

Mon retour dans ce pays provoqua quelque étonnement, car le bruit


y
avait couru, venant de je ne sais où, que j'étais mort en punition de ce
que j'avais emporté le bloc au cartouche de Chechanq III qui était déposé

devant la porte du tombeau de Sidi Aly el Komi; néanmoins mes anciens


ouvriers se réunirent de suite et je n'eus pas les mêmes dilficullés qu'à

mon premier séjour pour recruter des travailleurs. La crainte superstitieuse


du saint subsiste néanmoins ; encore cette année personne n'a osé prendre
du sébakh dans le kom et aucun habitant n'a voulu se rendre acquéreur

des pierres et dalles trouvées au cours des travaux.

'' Annales, t. XII, p. 169.

Annales du Service , igii. 1


[2] -2-
Pas plus que iors des premiers sondages il n'a été possible de dégager

un édifice; les murs en briques crues s'enchevêtrent dans tous les sens

mais ne fournissent pas les éléments d'un plan; partout ils cessent à moins
de deux mètres de profondeur, ne laissant en dessous que de l'argile com-
pacte ne contenant aucun objet.

Dans une des fosses on découvrit une certaine quantité de grains de blé
carbonisés et, tout à côté : i" une vingtaine de disques ou de masses ovoïdes
en terre cuite, de 8 à lo centimètres de longueur, percés d'un trou vers
le bord et qui peuvent avoir été des poids pour mettre au bas soit de

sennes ou filets de pèche, soit des fils de trame d'un métier à tisser;
2° une sorte de fourche en bronze à deux dents mousses, réunies, près de
la base, par une traverse plate. La monture est à douille, la longueur totale
est de m. 2 2 cent., celle des dents o m. i 2 cent., et leur écartement

m. o4 cent.; 3" les débris d'une plaque de bronze munie sur un bord
de petites dents; 4" un racloir-scie en silex brun, de m. o55 mill. de

long., larg. m. 016 mill. à un bout, l'autre extrémité tendant vers la

pointe.

Une demi-douzaine d'autres éclats de silex, taillés plus ou moins bien


en scie sur l'un des bords, ont été trouvés au cours des fouilles dans la

couche supérieure, seule productive, dont tous les objets en provenant

portent les marques de l'époque ptolémaïque. Nous avons donc là une

preuve de l'emploi de la pierre taillée jusqu'aux environs de l'ère chré-

tienne.

Parmi les grands vases s'en trouvait un d'une forme analogue à ^, mais
avec petit rebord supérieur et, très près en dessous, quatre anses de

m. 10 cent, de hauteur; la hauteur était m. 70 cent., le diamètre

maximum m. 4 7 cent, et en haut m. 87 cent.; un autre vase, de


m. 53 cent, de hauteur et m. /i5 cent, de diamètre, se rapproche de

^, mais avec col moins étranglé et deux anses à la partie supérieure de

la panse. Parmi les petits vases, il y a à citer une ampoule lenticulaire en

terre rose lustrée, de m. 07 cent, de diamètre surmontée d'un col étroit

accompagné de deux anses, de m. ok cent, de hauteur, dont la fabri-

cation n'est probablement pas égyptienne. Une petite fiole en terre lustrée

rouge mais peinte en noir à la réserve d'une palmette est purement grecque.

Sont aussi d'importation étrangère trois vases en terre noire lustrée dont
-3- [3]

le haut est brisé, mais qui apparliennent au type piriforme avec un rudi-
ment de pied et un col assez long accompagné d'une seule anse verticale.

La surface en est couverte de lignes en pointillé évidemment faites avec

une roulette, tantôt verticales, tantôt disposées en zigzag, et dont les

creux sont remplis de plâtre ou de peinture blanche. Les pots à onguent en

albâtre sont entièrement rongés. Une coupe de o m. lo cent, de diamètre,

en terre noire, très sommairement façonnée à la main, a probablement

servi de lampe. Un scarabée de o m. 027 mill. de longueur a sur le plat

le dessin ci- contre. Sur le dos il n'y a pas d'élytres

marquées et on voit seulement une partie du prothorax


indiqué. L'émail est entièrement décoloré.

Les fusaïoles en calcaire sont coniques et sans autre

ornement que deux ou quatre lignes verticales.

Le métal est représenté par trois couteaux ou pointes de lances brisés, en

bronze, une flèche en bronze à deux arêtes alternées, et les débris d'un

couteau en fer. Un modèle de petit chevet en terre cuite (haut. m. 0^ cent.)

montre que les anciens rites funéraires égyptiens étaient encore pratiqués

à l'époque ptolémaïque, date à laquelle semblent appartenir tous les

objets découverts pendant les travaux.

Aucune inscription n'est venue nous aider à retrouver le nom antique de

la ville; une seule indication bien faible sur le culte de la cité ressort du
fait qu'on y a trouvé :
1° un fragment d'une tête de bélier en granit noir
avec trou sur le front pour fixer un disque ou autre coiffure; 2" une
figurine en bronze, de m. o5 cent, de hauteur, du dieu iVlin sous sa

forme ordinaire; 3° un débris de statuette en terre émaillée de la déesse

Maut. Comme ce sont les seuls objets religieux qui ont été trouvés, on

peut supposer que la ville rendait hommage aux mômes divinités que Thè-
bes. Ceci irait à l'encontre de l'hypothèse que j'avais émise précédemment
que Bendarieh devait être Taouah , dont l'emblème sur les monnaies romai-
nes est Horus sur le lotus; toutefois c'est peut-être à tort que l'on nomme
toujours Horus le dieu sortant de la fleur, car les figurines lui donnent

pour coiffure le disque lunaire qui appartient plutôt à khonsou, le troi-

sième membre de la triade diospohtaine '".

(''
Cf. Daressy, Catalogue des statues de dmnités, n°' 3822 3 et suivants.
[li] -h-
La question géographique n'est donc pas résolue d'une façon certaine
et semble ne pas devoir l'être de sitôt, les monuments qui peuvent encore
exister dans le kom étant protégés par les tombes inviolables qui les recou-

vrent. Mais c'est déjà un progrès que d'avoir pu réduire les recherches sur
l'emplacement de la vieille Taouah à une hésitation entre deux sites dis-

tants de moins de dix kilomètres : ïanta ou Bendarieh.

CHOUNI.

A cinq kilomètres au nord-ouest de Bendarieh la carte de la Commis-


sion d'Egypte indique à côté du Chouni un grand tell et un k santons. La
butte figurait encore sur la carte de Mahmoud el Falaqi. Le nom pouvait
être ancien (cf. X •-•^©, marqué sur l'autel de Turin comme situé à

l'ouest d'Athribis); j'ai donc voulu vérifier ce qui restait de ce site. Actuel-
lement le kom a entièrement été rasé et au milieu des cultures ii n'en

subsiste qu'un terrain plat réservé au cimetière.

G. Dabessy.
A TRAVERS LA MOYENNE-EGYPTE
DOCUMENTS ET NOTES'"
PAR

M. GUSTAVE LEFEBVRE
INSPECTEUR EN CHEF DU SERVICE DES ANTIQUITES.

§§ IX-X.

§ IX. — LA DÉDICACE DU TEMPLE D'Àfievriêii. —


LES NOMS DE VILLE Mis ET Tx^oye>up{s.

Le temple de Qasr-Zavân (Oasis di' Kliargéh) est à cjuatre bonnes heures

de chameau du grand temple de Hibis'-K Le monument, construit en bel


appareil de grès, mais très endommagé à l'ouest et au nord, se compose
seulement de deux chambres'^' : la plus reculée, très petite, a pour tout

ornement deux lignes de textes hiéroglyphiques, assez mal conservées,

gravées sur les montants d'une niche qu'on a pratiquée dans la paroi du
fond et qui est censée représenter, je pense, le sanctuaire de ce modeste

édifice; la première chambre, plus vaste, est également nue et vide, mais
le portail qui y donne accès est décoré à l'extérieur : c'est sur le linteau que

se lit la dédicace à Aménébis, connue depuis 1821 '*', et dont la dernière

édition , fondée principalement sur une copie de Schweinfurth , a été donnée

'''
Voir les paragraphes I-\ III de cette est certainement mal fondée.
série, dans les Annales, t. XII, p. 81-96. '^
Voir un plan sommaire de ce tem-
'"'
L'estimation de Brugsch (Retse nach ple dans J. Bail, Kharga Oasis, Cairo,
der gnssen Oase El-Khargeh, Berlin, 1900, p. 68.

1878, p. 58) : r . . . Tempe! von Qasr-e'- "' DlTTEXBEKGER,0. G. /.S. , II, n°702,
Zajan etwa eineStunde sûdlich von Hil>r. donne la bibliographie de l'inscription.
par DITTE^BEB(jEl\, 0. G. I. S., 703 '". La comparaison de l'édition de Dil-
tenberger avec l'inscription originale, que j'ai vue en mars igia, m'a
amené à faire sur le texte et le commentaire quelques observations.
Le texte devrait être ainsi transcrit :

àya[6fi t1u;(.>î (**£') '


ÀyLSvtfët 6tôii (leyia-Tatt T)(^ovS(ivpsu5 Koi toÎs |
truv-

vâots 6boÎs'^' VTrèp Tfjs sis a'iiSva. Stayiovris Avtcovsi'vov I K.aîaapos tov K.vpîov

Koi TOV CTuWafTOS ' avToû oÏhov ô aiims tov lepov Koà to 11 itpovaov sk Katvtjs

KaTS(TKev(xa-6rj stt) AoviSîov HXtoScôpov è-Ktlp-^ov klyv-mov 1 '^snTii^iov Ma-


xpcovos èinarpoLT-nyou'^ aTpa.Tt)yowTOi Hlaiviov (^sic^^ Yia.mîcûvos'^ |
êroi/s

TpÎTOv ''
AvTOxpaTOpos K.at(7apos Ti'tqu AîXi'ov ASpiavov AvTcoveîvov 1 2e-
€(xa-Tov EiVtTsëovs (isaopfi àxTMKaiSsKixTti («ic) *.

1. Schweinfurlh n'a plus trouvé les restes de cette ligne, pense Ditten-
berger. C'est qu'il a oublié ou de les copier ou de les retranscrire, car ils

existent encore. (Hoskins les avait également omis^^'). On notera qu'une


partie de Y est encore visible. D'autre part, il ne semble pas qu'il y ait jamais
eu de I adscritàl'H deTYXH,ni,à enjuger par l'étendue de la lacune, à l'H de

ATAGH. — 2. eeOIC' (le mot est suivi d'un point en haut). — ^3. CYN,
non pas CYM. — /i. eniCTPATlirOY; comme l'a bien vu Dittenljerger, la
lecture de Schweinfurth TITO Y est à rejeter. Il faut supposer, étant donné
la cassure de la pierre, que H et F étaient liés, H". — 5. Il y a eu, comme
l'indique Dittenberger, quelques hésitations sur la lecture de ce mot. En
fait, le graveur avait tracé d'abord TAINIOY, puis il a transformé plus ou
moins adroitement le T en Ff. On lit donc sur la pierre TTAINIOY, mot
qu'il faut évidemment corriger en îlll^viov. — 6. KAIfllWNOC est le der-

nier mot de la ligne 6. Supprimer dans Dittenberger le trait vertical qui


sépare ce mot du précédent. — 7. Lire TPITOY sans hésitation. — 8. Pas
de I adscrit à l'H de AEKATH.

'''
Dittenberger donne le texte de trois temple, et qui s'appelle El-Khargeh,
autres inscriptions grecques de la Grande comme l'Oasis même : il est probable que
Oasis, dont deux du grand temple de Dittenberger a confondu GiVg-eA, Ghirgé
llibls, 0. G. I. S., II, n°' 665, 669. Je a\ec Khargeh , que les Allemands ont l'ha-

ne sais pour quelle raison il appelle rfop- bitude d'orlhograpbier Chargeh.


pidum Girgeh-n — ou Ghirgé — la ville '"'
Hoskins, Visil to the greal Oasis,
moderne au nord de laquelle est édifié ce London, 1887, p. Sao.
7- [3]

Le nom du dieu ÀyLsvfj€ts a déjà été expliqué par Brugsch "' : il signifie

Amoii de Hib. Toute autre explication est fantaisiste. Quelle était exactement

la forme grecque de ce nom de ville? On peut l'inférer du nom du dieu

précédent, et aussi de la transcription latine, qu'on trouve, par exemple,

dans la Notilia Dignitatum, où mention est faite de la garnison formée par

trala prima Abasgorum Hibeos Oaseos Majorisj) : Hibeos est évidemment

un génitif grec transcrit en caractères latins. Nous arrivons donc par


conjecture à une forme Hê«s, gén. îlësus.

Or, cette forme qui, à ma connaissance, ne s'était jamais rencontrée

jusqu'à présent, je l'ai récemment découverte griffonnée au mur d'une des


chapelles de la célèbre nécropole chrétienne d'El-Bagaouât '-'.

Je ne connaissais pas ce grallile en 1907, au moment où j'ai publié

mon Recueil, ni un peu plus tard, quand j'ai donné mon premier supplé-
ment, renfermant une édition corrigée, avec fac-similés, des inscriptions
grecques chrétiennes d'El-Bagaouât '''. La chapelle où se trouve ce graffitc

est la dernière de la rangée gauche de la voie qui, traversant le quartier

nord-ouest de la nécropole, conduit à la maisonnette du Service des Anti-

quités (^'. Voici donc ce texte, tracé à la pointe sur l'enduit de lait de chaux

qui recouvre la paroi faisant face à la porte :

JXJffiJr'^^-
èyw Kvpos v(io)v (sîc) toS fiaxap(j'ou) A6[ — ] ivo Hêew?.
Moi Cyrus,fils de feu Alh^ — ], originaire de Hihis.

Le nom grec de la ville est donc bien HBIZ. La préposition àizo , dont

''
Brogsch, Beise, p. 19. '''
Egypte chrétienne, I, dans Annales
'')
Sur celte nécropole, cf. W. DE Bock, S. des A., 1908, p. 179-188. Cf. G. Ma-
Matértaux pour servir à l'archéologie de let, Annales S. des A., 1909, p. ai.

l'Egypte chrétienne, Saint -Pélersbourg, '"'


Il est diflicUe d'indiquer de façon

1901, texte, p. 7-33, et planches III-XVL plus précise celte chapelle, les monuments
la voyelle finale n'est pas élidée, est-elle ponr â-n' ou pour à(p'? Autrement
dit, H initial de HBIE doit-il être marqué de l'esprit doux ou de l'esprit

rude? La transcription latine du mot Hibis me porte à croire qu'il faut

écrire Hê<s, avec esprit rude, car si le nom grec de la ville n'avait pas eu
d'aspirée initiale, sa transcription latine aurait été Ibis, sans /*, — tout de

même que la transcription latine du nom d'oiseau lêis est ibis. Notons
cependant qu'à s'en tenir à la forme hiéroglyphique du nom de cette ville

ra
J Q "', on aurait pu être légitimement enclin à supposer l'absence d'aspirée
initiale dans les transcriptions grecque et latine. En effet, les mots grecs,
dont l'origine est un mot égyptien commençant par ra, — la plus faible des

aspirées — , ont leur voyelle initiale, qu'elle soit longue ou brève, marquée
de l'esprit doux : en voici deux exemples caractéristiques : ra
J ^ a donné
naissance à s€evos; raj?^ est transcrit lëts. 11 est donc remarquable que
ra
J^ soit devenu Hêis, Hibis, — et non pas Ûëis (ou I&s), Ibis.

Le nom de ville 'Y-)(pvé(xvpis^-\ dont il est question à la ligne 2 de la

dédicace, est évidemment d'origine égyptienne. On en a proposé'^' une


explication : «the (who) is in the south^i, qui est peu satisfaisante : en
effet, elle ne rend compte que de la fin du mot grec, qu'elle rapproche,
scmble-t-il, de l'égyptien -j-
^ k l'ouest îi ,
— non pas le sud — ; elle laisse

inexpliquées à tout le moins trois lettres XON. En outre, elle se com-

prendrait à la rigueur s'il s'agissait de l'Oasis entière, située à l'ouest de


l'Egypte : elle s'applique mal à l'humble ville de Tchonemyris , considérée
isolément.

de la nécropole n'étant pas encore numé- ''


Voyez Ball, Kharga Oasis, p. 69,
rotés et ne devant l'être que lorsque ie note : fAn unkuown early wriler, in a

plan promis par la Mission Archéolojji- copy of Edmondstone's work [il s'agit

que Américaine aura été publié. de : A Joiimey to iivo ofthe Oases ofUpper
'"'
Variante : ^i*". Ce mot signifie Egypt, 18a a] belonging to the Khedivial
rrla ville de la charruen. Cf. Brdgscb, Library, bas added a note that Ammon
Uelse, p. 19. Neb nieans in Goptic tr Ammon the mas-
'*'
Seulement signalé, non expliqué, lem, and that Tchonemeris [sic] means
par BRDGscn, Reise, p. 19. trlhe (who) is in Ihe south».
-9- [5]

Je proposerai riiiterprétation suivante, qui rend compte, ce me semble,


de la forme entière et du sens de ce mot :

T XONGM YPir

t (') Itiimt ivr-t

L'article féminin; le mol féminin hnml -la source- (copte zourg); et

l'adjectif ivr «grand-, au féminin. Le passage de la forme hiéroglyphique


à la forme grecque est normal. La chute de — final féminin, dans le substan-
tif et l'adjectif , est régulière, ainsi que l'adjonction de la finale grecque IZ
(comparer l'exemple précité de f^
J©, Itb-t, ^€-is).

L'expression signifie donc «la source abondante», et fait allusion au

site, riche en eau, qu'occupait la ville. Aujourd'hui encore les sources sont

nombreuses dans cette partie de l'Oasis'", et Tchonemyris, à l'époque

romaine, était entourée, de toutes parts, de terres cultivées et irriguées.


Placée sur la route des caravanes, tant de celles qui allaient au sud, que de

celles qui, venant d'Esnéh, par Beris, montaient vers Hibis, ses puits
étaient probablement vantés, comme les vSpev(ia.Ta fameux de telle ou telle

autre route ancienne du désert Arabique.


iSpevfid, tel est le mot qui me paraît rendre le plus exactement l'égyp-

tien '
j( ^ , et les mots th CSpeupLOL tg. (isya traduire t(',)-fpimt-ivrL

8 X. — UN SARCOPHAGE DU MOYEN EMPIRE (ASSIOUT)*')

ET LE NOM PROPRE FÉMININ ~^.


Sarcophage rectangulaire, en bois; provient de fouilles illicites prati-

quées en juillet 1912 dans un tombeau de la nécropole d'Assiout, incomplè-


tement fouillé Ihiver dernier par M. Schiaparelli, au bas du cheikh Ahou-
Tog : le sarcophage, transporté par les voleurs dans une tombe voisine,

y fut retrouvé par nos agents, mais incomplet : le fond et l'un des petits
côtés manquent, ce qui est d'autant plus regrettable que cette caisse n'est

'"'
Ball, Kharga Oasis, carte IV. — '-''
Entré a\i Musée du Caire on septem-
bre 191Q : n° 44019.
a

[6]
- 10 -
pas sans intérêt et qut- son état de conservation est fort bon. Les mal-
faiteurs ont en outre désarticulé toutes les pièces du sarcophage, côté par

côté, et scié le couvercle, dont il est facile d'ailleurs de raccorder les deux

parties; il ne serait pas moins aisé de remonter l'ensemble, si l'on venait

à retrouver un jour le petit côté manquant.


Les grands côtés mesurent a m. o/i cent, sur o m. 61 cent.; leur
épaisseur, faite de deux séries de planches étroitement jointes, est de

m. o55 mill. Les petits côtés ont m. 62 cent, sur m. 61 cent., et

m. o55 mill. d'épaisseur. Les dimensions du couvercle sont de 2 m.


oti cent, sur m. 62 cent., en correspondance parfaite avec les mesures
des autres pièces; l'épaisseur n'en est pas moins de m. io5 mill. : le

couvercle est en effet constitué de deu\ forts madriers, recouverts du côté

de l'extérieur et sur les faces latérales et longitudinales de planches d'un

bois plus mince et d'une essence plus fine, fixées aux madriers vers les

extrémités par quatre cordes tressées dont il reste des vestiges : par-dessous,

quatre tasseaux grossiers, fixés par des chevilles, longs de m. 5 cent.,

larges de m. 06 cent., hauts de m. 02 cent.

La menuiserie est fort soignée. Les côtés, composés sur une double
épaisseur, comme je l'ai dit, de plusieurs pièces de bois, s'assemblent
entre eux par une face taillée en biseau le long de l'arête et terminée à

l'angle supérieur par un tenon spécial. Le fixage semble avoir été obtenu

exclusivement par des chevilles rondes.


Le sarcophage a été usurpé. Il était primitivement au nom de la k royale

habilleuse j5, prêtresse d'Hathor, Snt-wsr •4=''fl^lSlî'?1' P"'^ '


*^^*^^

inscription fut effacée et remplacée par les noms et titres d'un certain ipi

\*\, partout qualifié de rt chef de la ville i',


^0, et en outre, sur le cou-

vercle, d'w homme du sceau du roir, l|^^, et sur le côté nord interne, de
«commandant militaires, ^•==-^-
Le nom de la première propriétaire de ce sarcophage, la dame Snt-wsr, est

important. M. Sethe ayant montré'" que le nom "JP"^^ devait se lire,

en transposant les éléments, ^^P"^ dP"^ "°™ *^'""^ déesse), on.

objecté'-' qu'on ne trouvait jamais l'écriture L'exemple de notre


^"fP*^-

'''
Setbe, Sesostris, Leipzig, 1900. — '"'
Sethiî, Der Name Sesostris, A. Z., ht,

Kjo/i, p. lih.
- 11 - [7]

sarcophage, où le nom, il esl vrai, est au féminin, est donc intéressant'".

On remarquera que dans notre '™^"|, le - du nom de la déesse "|


(P*^)
manque; mais ce fait n'a rien qui soit insolite, et M. Sethe en a cité des

exemples pour le Moyen aussi bien que pour le Nouvel Empire '^'.

Le sarcophage est décoré à l'extérieur et à l'intérieur. Nous en décrirons


les deux faces successivement.

EXTÉRIEUR.

Fond brun-rougeâtre. Hiéroglyphes gravés et peints en bleu foncé, —


sauf les corrections de seconde main, simplement peintes, et d'un bleu

clair.

Cùlé nord (côté des yeux). —A droite, les yeux : le globe, la ligne qui

en détermine le contour et la prunelle sont rapportés : le globe paraît

être en albâtre, la prunelle et la ligne sinueuse en une sorte de faïence


noire. Le reste, c'est-à-dire le «^ et les sourcils, esl peint en bleu foncé.

A la partie supérieure court une ligne d'inscription (—^) : la rédaction

primitive, très visible encore, était :

Les passages soulignés furent couverts d'une couche de plâtre, sur


laquelle on peignit, en bleu clair, la titulature et le nom du nouveau pro-

priétaire du sarcophage. A partir de y l'inscription devint (passages

nouveaux soulignés deux fois) :

(^ très effacé remplace à lui seul les deux groupes primitivement gravés

'' Les noms fëminins dans lesquels Moyen Empire, A. Z., c,


(-f. l. p. /17.

entre la forme "--^ sonl nombreux au '''


îbid., p. hh, puis p. /ig.
[8] - 12 _
Côté sud. —A la partie supérieure courl une ligne d'inscription (— );

rédaction primitive :

corrigée, à partir do ,, en :
^ i [-,

Côté est. —A
^ la partie supérieure court une ligne d'inscription ( — );

rédaction primitive :

corrigée en :

Couvercle. — Une inscription d'une ligne gravée soigneusement au milieu

du rectangle (—'); rédaction primitive :

corrigée, à partir de y , en :

INTÉRIEUR.

Fond blanchâtre, sur lequel se détachent les hiéroglyphes peints (non

gravés) en bleu foncé et la décoration polychrome des façade, fausse porte

et objets d'offrande.

Calé nord. — En frise, une ligne d'hiéroglyphes. Comme sur la face

externe, la rédaction primitive a été corrigée postérieurement (^— ) :

Tr+-f::siî!>^-^l-
13 — [9]

Le nouveau texte, peint en bieu clair, depuis y :

La partie inférieure du panneau est occupée, à gauche, par la fausse

porte monumentale, polychrome, devant laquelle se développe, de gauche

à droite (^— ), la liste des offrandes, peinte en bleu foncé. Celte liste, qui

est une des plus complètes, ne comprend pas moins de cent huit cases,
disposées en trois registres superposés, chacun de trente -six cases :

LISTE DES OFFRANDES.

4 5 6

11^ 15*.
o 1 o I
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ni II M II
I
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(p ^, p ^ w).
[10] — 14 —
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I II II II M
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— 15 [11

!l3 24 27

a8 29 3o 3i
[12] — 16 —
Si l'on compare cette pancarte aux listes analysées par M. Maspero dans

son étude sur wia Table d'offrandes des tombeaux égyptiens « '", on voit

qu'elle est à la fois très complète et très ordonnée.

Après la purification initiale par l'eau et par l'encens (1, 1-2), vient la com-
mémoration des rites accomplis au moment de YOuverture de la bouche, et

comprenant : des libations et purifications par l'eau , le natron et l'encens

(1 , 3-6), les opérations de ÏOuvciiure même (I, 7- 1 9), et un repas sommaire


où figurent gâteaux, oignons, viandes, vins et bières (I, i3-95). C'est ce

que l'auteur de fia Table d'offrandes 51 appelle le premier chapitre de la

préface du menu.

Celle-ci se continue par la liste intégrale des parfums et fards (I, 26-8/1)

et la mention de la parure du mort (I, 35). Une purification nouvelle ter-


mine ce second chapitre (I, 36).

Le troisième et dernier chapitre est consacré à l'installation de la table

khaouit (II, 1), et à l'établissement des hotpou (II, 2-/1). La table dressée, on
la garnit de quelques aUments et breuvages (II ,
5- 1 3). On fait de nouvelles
purifications (II, 1^-1 5), on pose à terre une cruche et une miche (II,

16); et ainsi se termine la préface du menu.


Le menu lui-même se compose de mets et boissons rangés par catégories :

les pains et gâteaux (II, 17-30), les oignons (II, 3i), les pièces de viande
(II, 32-III, 5), la volaille (III, 6-10) viennent d'abord.
Nouvelle série de quatre gâteaux (III, 11-1 à). Et l'on passe aux boissons :

laitages (III, i5-i6), bières (III, 17-22), vins (III, 23-27). Encore des
gâteaux (III, 28-29), et, pour finir, sept espèces de fruits (III, 3o-36).

La mention si fréquente, dans une ou plusieurs dénominations générales,

des portions de l'offrande dont le détail n'est point spécifié, ne figure pas ici.

Côté .sud. En frise, une ligne d'hiéroglyphes présentant les mêmes par-

ticularités cpie celle du côté nord. Rédaction primitive (—•) :

'''
Dans Revue de Vhisloire des Religions, 1 897, t. XXXV, p. 275-33o, et t. XXXVI,
p. 1-19.
.

— 17 — [13]

Le pronom suffixe féminin P


dans f ^ ,-,
, ^ \ sl éié effacé radicalement,

mais on a oublié de le remplacer par « — Le groupe 4=*! ne se voit plus,

il a complètement disparu sous les mots de la seconde rédaction , 1*0 . Je ne

vois pas davantage le — du féminin | y -^^ W. Tout le reste des passages


soulignés a été effacé, non toutefois sans laisser de traces, mais sans que

rien vînt le remplacer. La rédaction de seconde main, à partir de ^^^i


se présente donc ainsi :

On notera, dans la rédaction primitive, les mots |


j''
J^t'*] ^[^ O
au lieu de ^
y'
"J^ ["]<£, l"^ ou f
/^"y^f"^ i&j\, qu'on trouve dans la

formule des autres proscynèmes de ce sarcophage.

Au-dessous de la ligne d'inscription sont représentées des offrandes dans

l'ordre que voici, de droite à gauche :

1° Une table basse, blanche, les pieds noirs, supportant d'abord un


collier (de vermeil) à cinq rangs, polychrome, surmonté de la légende

V n ' 'Tv (^^ ^^'^^'^ porte bien ^ non pas ®); puis, à gauche du col-

(•^) :
J' I
® *-'» lier, un pendant, dont l'attache est blanche, les bandes
e e n n tant horizontales que verticales ainsi que les pendelo-

ques, multicolores : légende (—') :


W^'-'û©'
e n .

9° Une table semblable à la précédente et portant les mêmes objets.

Au-dessus du collier la légende (—^) :


VP©^^^"*^
e e nn n n

Au-dessus du pendant (•-^) *"'^^"^®


:
^
e
n
n
3° Une table semblable, supportant quatre coffrets à bijoux, polychro-

mes, superposés par deux. Légendes (•—') : ".


*Bi«'^ rjr h. nT^
1*"»^ n n n ^k
^ n n n Jr
nnn
nnn
XnnaUi du Service, 191 3.
[l/i] — 18 —
4" Une soito, avec ceinture et pendeloques de perles polychromes.

Légende (H :J^IM-llr::n.
5° Un lit, bois noir, pieds blancs et sept matelas blancs, avec la lé-

gende —)
(• :
I
' *
I I wl^

e e e .
I

Au-dessus du lit, un chevet (d'ébène), noir, posé droit. Légende (— ) :

"^'^ , et un autre chevet (de lapis- ^-^

J
^lo lazuh), renversé; légende (—^) : n^
I 1 e e
^ ^

Sous le lit, deux vases : celui de dessus, muni d'un bec, est noir; celui
de dessous, », marron.

G" Une palette, le bas peint en noir veiné de jaune, la moitié supérieure
''^^
en jaune; un trou à couleurs rouge, l'autre vert. Légende (—*) : f^
- n.

y" Quinze pastilles d'encens, disposées sur trois rangs de cinq; couleur
marron. Légende (—^) :
PI^TT
8° Seize paquets d'étoffes, sur quatre rangs de quatre; en blanc; sans

légende.

(j" Deux paires de sandales superposées, en blanc; la première a les

attaches du milieu de couleur marron, la seconde de couleur noire.

Calé est. En frise, l'inscription de première main effacée. On devine


plus qu'on ne lit (— ) :

Pas de seconde rédaction; on s'est contenté d'effacer la première litula-

ture sans la remplacer.

Au-dessous, une façade de maison, polychrome.

G. Lefebvre.

Assiout, 9.5 novembre ioiq.


COMPTE RENDU
DES

TRAVAUX EXÉCUTÉS À DÉÏR-EL-MÉDINÉH


PAR M. EMILE BARAIZE
directeur de travaux.

Monsieur le Directeur général,

L'état de délabrement de la porte monumentale donnant accès à la cour

du temple ne laissait pas que d'inspirer une certaine appréhension (pi. II).

11 en était de même dans le temple pour les dalles formant plafond qui,
déjà fendues, reposaient sur des architraves brisées (pi. V). C'est ce ([ui

vous décida à me confier la réfection de ces deux monuments, et je vous

prie d'agréer à ce sujet toute ma gratitude.

PORTE MONUMENTALE.
Tout d'abord je fis dresser sous la porte un échafaudage consolidé par des

croix de «Saint-Andrew, et dont les chapeaux moisés et boulonnés suppor-


taient un plancher résistant tenu à o m. 80 cent, en contre-bas des pierres

du linteau. Cet intervalle de m. 80 cent, permettait la manœuvre de sou-


lèvement par des vérins à chariot, et, par suite, le transfert des pierres au

bord de l'échafaudage pour, delà, les descendre sur les wagonnets Decauville
dont les voies longeaient les deux façades du mur d'enceinte. La descente
s'effectuait à l'aide de deux palans différenliels de 5 tonnes, accrochés
respectivement à deux chèvres distantes de part et d'autre de 1 m. 3 cent,

des parements du mur, ménageant ainsi, en avant de chacun de ces


parements, la largeur requise pour la circulation des wagonnets. Les chè-
vres, comme de juste, étaient consohdées par des haubans.

Orientation-Repères-Croqvis-Nvmérotage. — Suivant vos recom-

mandations, j'ai soigneusement repéré avant démontage la position de


[2] 20

chaque élémenl, m'astreignant surtout à i'assembiage des inscriptions

hiéroglypliic|ues et à la préservation des arêtes vives. Un cordeau axial , fixé

à des piquets en fer assez éloignés pour rester hors d'atteinte , servit de
base à l'ultérieure reconstitution en plan, taudis qu'un nivellement au
niveau d'Egauld fixait de même les cotes d'altitude. Sur un attachement
précis étaient enregistrés les numéros dont fut marquée chaque pierre en
peinture rouge délayée dans l'eau alunée. Des chiffres romains indiquaient

le rang des assises, et des chiffres arabes les emplacements des pierres

dans leur assise. La protection des hiéroglyphes fut assurée par une mate-

lassure de o m. 06 cent, en toile rembourrée de coton. Sur les faces sans

inscriptions, on se contenta de sacs à plâtre bourrés de paille contre le

frottement des cordages.

Descellement des piehhes. — Le soulèvement de chacune des pierres,

pour permettre d'abord l'introduction dans le joint d'un rouleau puis du

cordage, s'effectua progressivement à l'aide de pinces


à pied de biche, et en opérant exclusivement sur les

faces dépourvues d'hiéroglyphes, celles opposées à

l'inscription d'abord, puis les deux autres latérales.

Au fur et à mesure de ces très petits soulèvements suc-

cessifs, étaient introduites des cales formées de petits

coins en sapin mou. D'autres cales plus épaisses ve-

naient se substituer au fur et à mesure aux précédentes

plus minces. On s'efforçait par les cales latérales d'at-


ténuer la charge de l'arête inférieure des hiéroglyphes

pour en éviter l'écrasement, précaution indispensable


pour une pierre ne supportant pas une charge supé-
rieure à 3 k. 5o par c. m. q. (voir croquis n° 1).

Pour les pierres de trois tonnes du linteau qui ne com-


portaient pas cette manœuvre, on fil usage des vérins
disposés sur le plancher de l'échafaudage , après avoir
Croquis ).

étançonné par des chandelles en bois celles du linteau


postérieur brisé (pi. I et II). Il est extrêmement intéressant de remarquer
que, dès l'époque pharaonique, on avait déjà pris soin de ménager aux
extrémités de ces grosses pierres des entailles spécialement destinées à
,

- 21 - [3]

faciliter un ripage latéral et que nous avons pu utiliser à cet effet à notre

tour, ainsi que le fait ressortir clairement un coup dVril jeté sur le cro-

quis n" 2.

L'échafaudage, devenu inutile

et même gênant, fui démonté


aussitôt le linteau enlevé, et

alors fut gratté au ciseau puis


on nettoya au balai ce qui restait
de mortier adhérant sur l'assise

supérieure des jambages. A ce

moment apparurent nettement,


dans des entailles appropriées,
des queues d'aronde en bois,

qui au toucher tombèrent en


poussière (croquis n*" 3 et /i).

Ces mêmes particularités réap-


'
.
* Croquis a.
parurent à toutes les assises.

Les pierres, successivement descendues à terre, furent recouvertes de nattes

-T I

ELEVATION l'ASS/5£
a;
rjnn
|<.
3.9/ >j [-
. 3,9/ *j-
' '
"1
71

Croquis 3.

et le mur attenant en briques crues fut solidement étayé. Le nombre total

des pierres est : pour la corniche, ig; pour les jambages nord, àù, e[

sud, ào\ total, loi ; pesant en tout 85 tonnes.

Procédé PBAiiAOfiiqvE de BAnoiGE et scelle}ie\t des PiEnnEx. — Ici encore


[i] 22

on peut saisir sur ie vif une intéressante particularité du mode d'exécution des
anciens, et se rendre compte de leur façon de réaliser d'aussi minimes épais-
seurs apparentes de joints. Ainsi que le

^•"'''+ 1 fait ressortir le croquis n" 5, le pour-

^ ',

tour de chaque face de joint formait un

encadrement en taille fine, et en relief

% ^ F. _ sur le fond à taille grossièrement ébau-

ché. Vers le milieu de chacune de ces

faces, des rainures y furent creusées

formant r( cheminées; une fois les pier-

res accolées, elles servirent à l'intro-

duction du coulis de mortier dans les

joints horizontaux et verticaux.

Fondations. — Les trois assises de


pierre (n"' 6, 7, 8), composant les fou-

dations, furent numérotées et retirées

comme il avait été fait pour celles des

jambages. Le crofjaisn" 9 montre claire-


Croquis /i. ment la base sur laquelle elles reposaient.

Cavse de la ruine de la porte monumentale. — Le parachèvement du dé- i


montage du jambage droit (face

postérieure) mit pleinement en évi-

dence la cause initiale de la ruine

du monument. Une excavation de


2 m. X 9 m. avait été pratiquée sous
la fondation, probablement par des
chercheurs de trésors. Cette expli-
cation suffit,même si l'affaissement

n'a pas été immédiat, sans qu'il

soit nécessaire de recourir à l'hy-


Croquis 5.
pothèse d'un tremblement de terre.

Remarques sur la position de la porte. — Le motif pour lequel la porte


se trouve désaxée par rapport au temple apparaît au premier examen du
— 23 — [5]

pian général. Occupant le milieu d'une travée du mur de clôture, cette


porte doit être postérieure à la construction de ce mur. Et ce ipii confirme

Croquis 6.

cette déduction c'est que, d'une part, sa fondation ne descend pas jusqu'au
roc comme celle du mur, et que, d'autre ,

part, il apparaît clairement que ledit mur


a été entaillé verticalement au droit de -h
la porte. Enfin, comme dernière confir-

mation, absence des murs en ailes que


possède au contraire
que nous avons débouchée
la petite

et
porte sud,

qui devait
O
constituer l'entrée primitive.
i^Tn
Couvent copte. —A la hauteur de la

cinquième assise sont entaillés les cous- ^ \


sinets d'un arceau, vraisemblablement des- I

tiné par les moines, suivant leur habi-


Croquis 8.
tude, à diminuer la hauteur de la porte

(pi. I). Le parement intérieur du jambage gauche est orné, à la pointe

sèche, d'un portrait imposant et bien proportionné, d'un personnage armé


d'une canne à pommeau de forme Hathoriquc (?), dirigée de la main gauche
— 24

vers le pied droil el posant à lerre. Un vase paraît suspendu à l'aide d'une
cordelette au poignet du bras gauche. Le visage est martelé et conserve

des traces légères de peinture (voir croquis n" i o). Au bas, en A , à l'ocre
rouge, est tracée une inscription que je dois à l'obligeance de M. Jean
Maspero de pouvoir faire paraître dans ce rapport :

[ejrcD [ejiMi nA.YAo[c. .


.]

6X6[e]l[NOT)] np6CBY[T)]
y[i]oç eeo<|>ixo[Y. .]

npeçB^ THÇ Arix[cl


[6]kk[xiici[ac \n\ i[ci|

A.U)pOC MApT^i'pOlC .
.

i Dans la cour et
25 —
du déblaiement des fondations, bien qu'à une
lors

certaine distance de ceiles-ci, fut mis au jour un cadavre assez mal conservé
[7]

Croquis i o

reposant sur le côté droit, face à l'ouest. Il était vêtu d'une gaiabiéh sem-
blable à celles que portent encore les indigènes les jours de fête. Les gens de

Gournet-Mourrai prétendent que ce devait être un chamelier convoyeur de


sel du siècle dernier. Le corps fut réinhumé avec précaution dans le flanc de
la colline de Gournet-Mourrai, faisant face au Temple de Déir-el-Médinéh.
[8] — 26 —
InST.ULATWN l)V IIADIER ET DES F0IfOATI0^S DE LÀ PORTE. •
LcS niatél'iaUX
approvisionnés pour la reconstruction étaient de premier choix : chaux
éteinte bien blanche, sable fin bien en grains, pouzzolane fine d'un rouge
brun, plâtre blanc, ciment à prise lente. L'essai du ciment consista à
remplir un verre de cette poudre bien sèche, à y ajouter de l'eau jusqu'à
affleurement. Le tout, mis à l'ombre, devait, après durcissement, remplir

toute la capacité du verre et s'en détacher difficilement. La couche de


sable fin (voir croquis n° 9) sur laquelle reposait l'ancienne fondation fut

remplacée par un béton de chakf, poterie ramassée dans les ruines de Mé-
dinél-Habou, soigneusement délavé, et surtout dénitrifié dans un cofTre de
wagonnet plein d'eau, puis malaxé au mortier de chaux, sable et pouzzolane
artificielle. C'est sur ce radier ainsi préparé et fortement pilonné que fut
implantée, suivant le tracé préalablement repéré, la fondation proprement
dite. Les pierres de pourtour de cette fondation, d'abord posées à sec,

furent ensuite entourées, à m. 20 cent, de distance, d'un petit batardeau

provisoire en plâtre de m. 1 cent, à m. 1 5 cent, de hauteur. Cela permit

l'introduction d'un coulis de ciment sous le joint inférieur. Ce même coulis

fut ensuite versé dans les joints verticaux préalablement rendus étanches
par un jointoiement au plâtre. Une fois le parement de pourtour ainsi

confectionné, on compléta le massif par un remplissage central en moellons

et mortier à un de ciment pour trois de sable tamisé. Le pourtour extérieur


de la partie enterrée de cette fondation fut bourré de même en remplissant
In fouille d'un blocage de moellons au mortier de chaux.

Montage des jambages. — Les pierres furent ramenées dans l'ordre


voulu par les wagonnets, hissées par les chèvres restées en place, et posées
avec la rigoureuse exactitude nécessitée par l'indispensable raccordement

des hiéroglyphes. Le mode d'introduction du mortier fut le même que pour


les fondations, mais en évitant de plus de tacher les pierres. Aux précédentes
queues d'aronde en bois, on en substitua d'autres en fer passées au minium
et scellées au soufre, taillées sur le même gabarit mais d'épaisseur réduite à

m. 1 5 mill. Aux pierres manquantes ou trop abîmées, dont antérieurement


et notamment dans la cinquième assise quelques-unes avaient été remplacées
par un blocage en moellons, furent substituées de nouvelles recueillies dans
les collines voisines. L'échafaudage fut remonté comme avant et surmonté
.

— 27 — [9]

des vérins précités pour la remise en place des linteaux. Le linteau brisé
fut reconstitué et consolidé par l'encastrement, dans son parement inférieur

(croquis n" i i, appareil a), de poutrelles en fer en I de o m. i4 cent, de

hauteur d'âme. Tous les fragments de corniche retrouvés dans les déblais des

Croquis i i

fondations furent remis en couronnement, mais sans remplacer les parties

manquantes, de façon à respecter le caractère de ruine du monument. Par-des-


sus le jointoiement final au plâtre ainsi que des crépis, fut passé un badigeon
de colle saupoudré d'un sable fin du ton de la pierre. Par endroits aussi on fit

usage d'une peinture à la colle et à base de blanc de zinc, jaune de chrome,


rouge brun, noir et vert bouteille.

11

RESTAURATION DU TEMPLE.
Pierres de taille extraites des carrières dv Djebel Silsiléh. — Les
travaux de la restauration de la porte monumentale furent exécutés pendant
l'exercice 1 909-191 0. Pendant celui de 1910-1911 je me rendis, selon
[10] — 28 —
vos ordres, aux carrières antifjues du Djebel Silsiléh, pour en extraire ia

pierre de taille nécessaire à la réfection des architraves brisées du Pronaos


et du petit escalier donnant accès à la terrasse du Temple de Déîr-el-
Médinéh. Des sondages, faits dans l'intérieur du temple afin de connaître
le nombre de pierres nécessaire, nous permirent de trouver dans le sol, et

immédiatement au-dessous de l'emplacement de l'escalier précité, en trois

fragments, la deuxième volée de l'escalier sur laquelle figure la barque


Hathorienne précédée d'Horus (pi. IV). Je constatai alors que trois pierres

de m. 80 cent, d'équarrissage sur A m. de longueur étaient indispensables

pour les architraves, ainsi qu'une pierre de 1 m. 90 cent, de large sur


m. 70 cent, d'épaisseur et 2 m. 5 cent, de longueur pour la première
volée de l'escalier, et une de 1 m. 20 cent, x m. 70 cent, x 1 m.
3o cent, pour le deuxième palier.

Densité dv grèh. — Afin d'avoir une base pour le calcul de la résis-

tance à la flexion de fous les portails en fer, je fis tailler un cube de m,


1 cent, de grès qui m'accusa par la balance une densité de 1 kg. 880, soit

1880 kg. par mèlre cube. Cela me permit également de fixer le tonnage de
la quantité de pierres à extraire de la carrière, soit 20 tonnes iS^ kg.
Ayant donné les dimensions de la pierre à extraire , et la face horizontale

et verticale du banc de la carrière étant déjà dégagées par les travaux pré-

cédents, les carriers procédèrent en premier lieu au tracé des dimensions

sur la face horizontale; puis, suivant ce tracé, ils creusèrent une rainure

de m. 3o cent, au ciseau à froid et qui fut approfondie au pic à m.


70 cent. Parvenus à cette cote, les blocs furent détachés au moyen de coins
en acier longs de m. 26 cent, et de m. 06 cent, d'épaisseur en queue,
chassés dans la face verticale suivant le lit de la carrière, ce qui permit

finalement l'arrachement du bloc au levier. Les carrières du défilé du Djebel

Silsiléh, à l'est du Nil, se trouvant à 6 et 7 mètres au-dessus du niveau


des eaux, les blocs furent transportés vers la berge au moyen de wagonnets
plats, roulant sur une voie volante en pente douce aménagée sur une lon-
gueur de 1200 mètres, et finalement chargés, au moyen d'un palan diffé-

rentiel accroché à une chèvre dressée le long de la berge, sur une barque
d'un tonnage de /loo ardehs. A Louxor, les pierres furent déchargées sur la

rive ouest et transportées à Déîr-el-Médinéh par les mêmes procédés. Les


— 29 — [11]

travaux de la restauration du temple n'eurent lieu que pendant ce dernier


exercice 1911-1912.

Début des travaux. — Ces travaux commencèrent, le 1 5 novembre 1912,


par une visite minutieuse des fondations de la façade principale et de la

façade latérale nord du temple. Ces fondations sont composées de quatre


assises de pierre, reposant sur un lit de sable de o m. i5 cent, étendu
sur le rocher, tandis que celles de la façade latérale nord se composent, à

l'angle formé avec la façade principale, de quatre assises de pierres, puis,

suivant la ligne ascendante du rocher, de trois assises pour finir en une seule
et toutes reposant, comme les précédentes, sur un lit de sable. La photogra-
phie (pi. III) montre la courbe des assises produite après l'affaissement de

l'angle nord-est, tandis que celles de l'angle sud-est restaient en place. La

cause de cet affaissement est sans doute la même que celle de la porte mo-
numentale. Les fondations fu-
rent donc reprises en sous-œuvre

avec une maçonnerie de moellons

hourdés au mortier de ciment


pour activer la prise.

Déblaiement du Pronaos. —
Le Pronaos étant encombré de
fragments de toutes sortes , tam-
bours de colonnes, dalles de pla-
fonds, architraves, etc., le tout

fut enlevé et emporté dans la cour

le long du mur nord.

Au fur et à mesure qu'il se pré-

sentait, chaque fragment rejoi-

gnait celui auquel il était atte-


Croquis 12.

nant; de la sorte quatre dalles


seulement du plafond de la galerie nord purent être reconstituées (voir cro-

quis n" 1 9), et les fragments des architraves correspondantes furent reconnus
inutilisables. Ceux du mur d'entre-colonnement furent enveloppés de toile

et entreposés provisoirement dans une des chambres du temple. Dans le


,

121 — 30 —
vestibule et faisant face à la porte de la chapelle centrale, fut trouvée,

enfouie en terre et en assez bon état, une dalle du plafond de la galerie

centrale du Pronaos. Elle fut retirée, cataloguée et emportée dans la cour;


elle était, d'ailleurs, la seule faisant partie de cette galerie (voir croquis

n" 1 a).

Etat nu plafond du Pronaos. — La photographie (pi. V) montre l'état

dans lequel so trouvaient les architraves supportant les dalles du plafond


de la galerie sud du Pronaos. Nous les voyons brisées en deux morceaux
coincées l'une contre l'autre. Les dalles paraissent avoir suivi le mouvement
de chute : deux d'entre elles se sont même brisées en leur milieu.

EcHAFAVDAGE DRESSÉ DANS LA GALERIE SOD DV PrONAOS. La photographie


(pi. V) montre également la manœuvre qui devait être exécutée pour retirer

les architraves de leur position

dangereuse. On y discerne, pre-


mièrement, un échafaudage dressé
avec plancher supérieur sous toute

l'étendue du plafond de la galerie,

puis le soulèvement des dalles,


une à une, à l'aide de vérins à
chariots établis sur le plancher,

leur étançonnement dans cette

position par des chandelles et, en-


lin, le retrait des architraves cas-
sées. L'architrave gauche, quoi-

que brisée, fut, après examen,

simplement redressée et renforcée

par une poutrelle en fer de o m.


Croquis
1 6 cent, de hauteur d'âme, encas-

trée dans la paroi faisant face à la galerie sud et immédiatement au-dessous

du poids à supporter.

Echafaudage dressé dans le vestibule. — Le même procédé que dans


la galerie précitée fut employé pour le soulèvement des dalles et le redres-

sement des architraves ABC (voir croquis n" 1 3) du vestibule du Pronaos.


— 31 — [13]

L'architrave B, brisée en son milieu, fut soulevée et fixée à l'aide de l'ap-

pareil b (voir croquis n° 1 1).

Pose des ARCHiTB.iVES nevves. — L'architrave D, de la galerie sud (cro-

quis n" 19), d'un poids de 2200 kg., fut la première à placer. Afin d'évi-

ler d'en ébrécher les arêtes, celles-ci furent soigneusement préservées à


l'aide de voliges tout en réservant au\ deux extrémités l'espace nécessaire
pour asseoir l'architrave sur l'abaque des colonnes adjacentes. Elle fut donc
amenée à pied d'œuvre, tout d'abord le côté taillé à joints obliques venant

s'ajuster à ceux des architraves existantes. On la hissa ensuite à l'aide d'un

palan différentiel crocheté à la chèvre dressée dans la galerie centrale qui

était à ciel ouvert. Enfin on la posa sur le plancher supérieur de l'écha-

faudage surélevé en cet endroit au niveau supérieur des abaques. Pour


faciliter le ripage de la pointe inférieure de l'architrave sur l'abaque, on

interposa une feuille de fer blanc. Après la mise en place de cette archi-

trave, on consolida de même les dalles du plafond de la galerie sud du

Pronaos, et on les disposa également en leur emplacement final; les dalles

brisées furent soutenues à l'aide de l'appareil b (croquis n° 11). Los fers à

T ont été calculés sous la forme usuelle et les boulons par la formule :

RS = T ou —T =S.
R

Chevauchant sur les joints des dalles, des queues d'aronde en fer furent

encastrées et noyées dans du soufre fondu. Les joints furent remplis de

ciment : les dalles, ainsi réunies entre elles, formèrent un plafond homo-

gène. Celles du vestibule furent réparées par le même procédé.

Après l'achèvement des travaux de la galerie sud du Pronaos, nous nous


sommes occupés de la reconstruction de la colonne écroulée et des dalles du

plafond nord du Pronaos. Le déblaiement du Pronaos mit au jour les trois


premiers tambours ou assises de la colonne encore en place. Ces pierres,
quoique fortement ébréchées, étaient saines; les brèches furent bouchées par

de la pierre neuve, les tambours disparus furent remplacés; mais, n'ayant


pas eu sous la main des pierres d'une seule pièce donnant en épaisseur
leur hauteur originale, je fus obligé d'employer deux pierres juxtaposées

à joint dissimulé, pour former la hauteur exacte des tambours originaux


qu'il s'agissait de reconstruire.
[lli] — 32 —
Confection de la colonne de la galedie nord du Pbonaos : sCELLEi\iENT

DBS tambours. — La colonne correspondanle du Pronaos servit de modèle


pour la hauteur totale et pour celle de chacun des tambours. Ces derniers
furent confectionnés d'un diamètre plus fort que l'original. Sur leurs sec-

tions horizontales, bien dressées à la règle et parallèlement entre elles,


un espace en taille fine de o m. lo cent, à o m. i5 cent, de largeur fut
réservé sur tout le parcours de la circonférence, et légèrement en relief sur

la partie centrale. A travers l'axe et à l'aide d'une tarière de o m. o5 cent.

de diamètre fut percée une cheminée. Ainsi préparées, les parties accolées

du même tambour étaient placées, les sections horizontales bien de niveau,

assujetties à sec, l'une contre l'autre, les joints jointoyés au plâtre. Par
la cheminée fut versé du coulis de ciment qui s'étendit sur toute la surface

du joint inférieur. Avant que la cheminée fût pleine du liquide, un mor-


ceau de barre de fer rond de o m. o/i cent, de diamètre y était introduit,

pour assurer la liaison des deux tambours et solidariser les éléments de la


colonne. Le chapiteau formé de trois assises une fois réparé , fut mis en place
,

à son niveau d'origine. Les fragments des moulures furent posés et main-
tenus en leur place relative à l'aide de chevilles en fer de o m. o i cent,

de diamètre. L'abaque fut consolidé à l'aide d'un cadre en fer méplat,


serré à bloc par des écrous disposés en leurs deux angles opposés. Les

tambours neufs, dégrossis suivant un diamètre plus fort, furent ravalés

après la pose. A cet effet, des rainures repères, dressées à la règle et diri-

gées suivant les génératrices du cylindre, furent d'abord entaillées au ciseau

à froid bien affûté. Par leur élargissement progressif on modela la surface

cylindrique ensuite parachevée au racloir. Les joints furent lissés au fer.

Le temple ayant subi une dépression lors de l'écroulement du plafond nord


du Pronaos, les deux colonnes dudit Pronaos se trouvent surélevées de
o m. o3 cent. Cette colonne que nous venons de reconstruire s'est-elle

écroulée sous la charge qu'elle supportait? Les données oi-dessous prou-

veraient que non : en effet, le diamètre moyen étant de o m. 71 cent., son

rayon sera de ^= m. 355 mill. 5a section sera donc tt '^ = (35,5)'^ =


1960,35 TT, soit m. 3968 cent, carrés. Cette section se trouvant char-

gée d'un poids total de 137^3 kg., poids de la moitié des architraves et

des dalles du plafond supportées par la colonne, il en résulte, par centi-


mètre carré, une charge de "^^ = 3 kg. àS. Ainsi la charge par centimètre
— 33 — [15]

carré que supportait la colonne était de 3 kg. h8. Cette charge est-elle

excessive? Il est dit au commencement de ce rapport que la densité du


grès qui nous occupe est de i88o kilos le mètre cube : or, en consultant,

par exemple, V Agenda Oppermann, nous constatons que la pierre la plus

tendre à Paris et qui ne pèse que i8oo kilos le mètre cube peut supporter
avec sécurité 6 kg. par centimètre carré. D'où il résullo que la charge di^ la

colonne (18773 kg.) restait au-dessous de celte limite.

Echafaudage dressé daxs la calehif. dv Vrosaos. — L'échafaudage

dressé dans la galerie sud du Pronaos fut démonté et remonté dans la

galerie nord. L'architrave E (croquis n" 1 9) fut posée comme lavait été D.

L'architrave G fut complétée par une pierre neuve; sous toute sa longueur
furent encastrées deux poutrelles de cm. 16 cent, de hauteur dame
suivant appareil a (croquis n" 11). Puis, un à un, les fragments des dalles

du plafond furent posés à leur place respective sur des poutrelles en fer
de cm. 19 cent, et m. 1/1 cent. Quatre dalles furent ainsi posées et

jointoyées au ciment (voir croquis n" 19). Celles de la galerie centrale

mises en place, on procéda au démontage de l'échafaudage.

Construction de l'escilier. — Dans les décombres de la chambre voû-


tée située le long de la façade sud du temple (voir plan général, pi. A),

fut trouvé le hnteau de la petite porte donnant accès dans la niche sous la

première volée de l'escaher. Sur ce linteau furent posés les étais en fer
soutenant la deuxième volée trouvée dans le sol (pi. IV). Pour la confection

de la première volée fut employé le procédé égyptien, c'est-à-dire que la

pierre fut mise en place seulement dégrossie et que les marches furent
taillées ensuite suivant l'ancien tracé indiqué sur la paroi.

Déblaiement de la covr et dv podrtovr dv temple. — Le déblaiement


de la cour et du pourtour du temple fut poursuivi méthodiquement jusqu'à
son niveau primitif.

Façade latérale svd dv temple. — Le long de la façade sud du temple


et parallèlement (voir plan général, pi. A) deux chambres furent déblayées.
La première voûtée correspondait au vestibule et au Pronaos auquel la relie

une porte. L'un des coussinets de la voûte est entaillé dans la paroi du

AnnaUi du Service, iQiS. 3


[16] — 3i —
temple, l'autre prend appui sur un mur en briques crues. Une petite partie

de cette voûte subsiste encore. Pour en garantir la conservation elle fut

soutenue par un cintre en fer méplat (pi. VI). La paroi du temple fut dres-
sée par les anciens jusqu'à hauteur de la naissance de la voûte. Au-dessus la

pierre ne fut qu'ébauchée. Cette première chambre donne dans une seconde
plus exiguë, latérale aux petites chapelles du temple. Sur la paroi du tem-
ple sont gravés deux tableaux. Ils datent de Cléopâtre III et Ptolémée

Philométor II et ont été publiés en if)o8 par M. Daressy dans le Bulletin

lie l'Institut français d'Archéologie orientale du Caire, t. VI, p. ji-'jli.

Façade ovest ou postérieure du temple. — Sur la façade ouest ou posté-

rieure du temple fut mise au jour également une chambre (voir plan général,
pi. A et pi. VII), construite en briques crues. Au mur latéral sud et sur

les parois intérieure et extérieure l'architecte avait simulé des colonnes tail-

lées dans la brique même; à l'extérieur il avait aussi appliqué des frises

repoussées et composées de gerbes de blé tressées et recouvertes d'un

enduit de terre. Sur toute la largeur de cette chambre et sur la paroi du

temple sont gravés deux tableaux : le premier, à gauche, montre le roi

Evergète, revêtu de la shenti, élevant la main droite en signe d'adoration et

présentant avec la gauche la k Vérité i' à la déesse Hathor. Celle-ci est

debout, le sceptre dans la main droite tandis que la gauche tient le signe

de la vie. La déesse porte une robe étroite ornée d'un collier, elle est coiffée

du vautour surmonté du disque solaire resserré entre les deux cornes, sur
lequel passe l'Horus. Celle déesse est suivie de Mât, fille de Râ, dans la

même attitude qu'elle-même. Le deuxième tabl(>au montre le roi Evergète,

revêtu du même costume qu'au premier et dans la même attitude, offrant

sur une corbeille une sorte de sphinx aux deux déesses, toutes deux debout,

tenant le sceptre de la main gauche et le signe de «Vie?; de la droite.


Tandis que la première est coiffée de la double couronne posée sur le

vautour, la deuxième porte la même coiffure que la déesse Hathor du

premier tableau.

Préservation et consolidatiox du mur d'exceixte à l'est et à l'Ouest

du temple. — Le déblaiement mit au jour, du même côté ouest du tem-


ple (pi. VI), la partie inférieure d'un perré en pierre de silex hourdée

au mortier de terre. Le but de ce perré était d'empêcher le rocher, sur


— 35 — [17]

lequel était construit io mur d'enceinte en Lriques crues, de s'effriter

sous l'action directe du soleil, ce qui aurait entraîné la chute du mur (voir

croquis n° là). Cette supposition semble confirmée par le fait que la partie

du rocher mise à découvert à la suite de l'écroulement du perré se désa-


grégea, entraînant les premières

assises en briques du mur d'en-

ceinte. Ce mur fut donc repris


en sous-œuvre, puis le perré re-

construit jusqu'au niveau de la

première assise de briques, avec


la même pierre que précédem-
ment, mais hourdée au mortier
de chaux et sable. L'intervalle

compris entre le perré et le roc

fut rempli d'un blocage de pierres


et terre (voir plan général, pi. A,

et croquis n° i /i ). Avant de pro-


céder à ce blocage, des sondages

y furent pratiqués. Près du pied L^


du perré fut mise au jour une sta-
tuette de bronze revêtue d'une
Croquis li.
légère dorure, ainsi qu'un casque

de mameluk garni de clinrjuant. Dans l'angle nord-ouest, deux petites cha-


pelles furent déblayées et la porte nord du mur d'enceinte fut consolidée et

rouverte, puis clôturée par un simple grillage en bois (pi. Vlll).

Façade latérale ov nord dv temple. — Le déblaiement de la façade

nord du temple (pi. Vlll) mit au jour au pied du monument une série de
momies coptes : au-dessus de quelques-unes, des noms accompagnés d'une
croix sont gravés dans la pierre de la paroi du temple. Ces momies ne
furent pas développées. Comme le montre la photographie, la tête et les

pieds paraissent avoir été protégés par une grande quantité de hnge tandis
que le corps est couvert simplement d'un linceul et assujetti par une tresse
bicolore. Deux de ces momies ont la poitrine recouverte d'un tablier en
cuir, telle celle de gauche (pi. IX).

3.
181 36

Déblaiement de l'angle svd-ovest de la cour. — Toutes ies chambres


d'Iiabitalion, les chapelles, les magasins (voir plan général, pi. A), furent

complètement vidés des décombres qui les remplissaient et qui renfer-

maient quantité de fragments peints provenant du vestibule et des chapelles.

On les remit à leurs places respectives. De plus, divers ex-voto prirent place

dans les vitrines du Musée du Caire. La liste des principaux avec leur

numéro d'entrée fait suite à ce rapport.

Déblaiement génébal de la covb. — Le déblaiement général de la cour


mit au jour également la base du mur d'enceinte en briques crues : chaque
travée en retrait ou en saillie ainsi que l'épaisseur à la base est indiquée

sur le plan général ; les croquis n°' 1 6 et i 5 donnent la coupe du mur.

Mun D'ENCEINTE DV COTÉ


|»-r/î/?i/f£r CD.
SUD. — Les deux baies ou
portes du mur d'enceinte,

côté sud, furent réouvertes :

la première, avec mur en

ailes (voir plan général,

pi. A) et seuil en calcaire,


donnait sans doute accès au
temple avant la construction
A.L de la porte monumentale
mentionnée dans la premiè-
re partie de ce rapport.

Quant à la deuxième porte,


Croquis 1 5.
j'ignore sa destination.

MuB D'ENCEINTE DU COTÉ EST DU TEMPLE. — La travée C D précédant


celle formant l'angle sud-est du mur d'enceinte s'étant fendue vers le milieu
et suivant son profd, la partie sud de cette travée surplombe vers la cour
de m. 3o cent, le pied du mur. Par précaution un contrefort y fut accolé,
construit en briques cuites hourdées au mortier de chaux et sable; les

fondations sont en pierres de silex hourdées au même mortier (voir plan


général, pi. A, et croquis n° i5).
,

— 37 — [19]

Débuieuest de im.ygie sud-est de Là coin - PviTS À EAU. — Près de

l'angle sud-est de la cour, les déblais mirent au jour un grand puits dont les

parois de roc ont été taillées grossièrement, en prévision sans doute d'un

parement. L'orifice de ce puits a un diamètre moyen de 3 m. 5o cent, tan-


dis que le diamètre du fond est réduit à a mètres. La profondeur atteint

55 mètres. Nous crûmes d'abord à un puits funéraire, mais nous fûmes


bientôt désillusionnés par l'humidité trouvée au fond iH qui prouvait sufli-

samment que le forage n'avait été poussé à cette profondeur que pour

atteindre la nappe d'eau. Avec le temps et jusqu'à une profondeur de 3o m.


ce puits fut remblayé de décombres de toute nature : ossements d'animaux
tètes, torses, etc., provenant des momies; au delà de cette cote et vers le

fond du puits, le remblai n'était composé que de pierres de silex et de


terre.

Déblaiement a l'extérieur do mvr d'enceiste - Mor sdd et angle svd-


ovEST. — La face extérieure de l'angle sud-ouest du mur d'enceinte dis-

paraissait sous les décombres provenant des foudles de la vallée sud du


temple. Pour décharger le mur de la poussée de ce remblai unilatéral,
on évacua ces terres,

Mvr ovest. — La montagne, effritée petit à petit, avait comblé l'inter-

valle qui la séparait du mur d'enceinte, à l'ouest du temple, à tel point

qu'il ne restait qu'un mètre pour atteindre la crête du mur; celui-ci,

outre qu'il se trouvait intérieurement sans appui, avait sa base fortement

endommagée; il fut donc décidé de déblayer ces éboulis, ce qui nous permit
fort heureusement d'y trouver la jolie statuette agenouillée de Thotmès 111,
ayant sur le dos l'inscription de ses noms et prénom. Elle est en très beau
calcaire que l'on confondrait avec de l'albâtre. Elle a été exposée dans la

salle I du Musée, vitrine A, sous le n° ASBoy (pi. X). Cette statuette

avait dû être très probablement enfouie à cet endroit par un ouvrier qui
l'avait détournée du chantier où il était employé. Pour mémoire, j'ajouterai
qu'intérieurement et dans l'angle sud-est de la cour ont été enfouis, dans
un trou creusé à cet effet, des fragments de toute sorte et, dans l'angle
nord-est, ceux provenant de monuments disparus.

Je crois avoir exposé en détail les travaux que j'ai exécutés et pense
— —

[20] — 38 —
ra'être arrêté à temps dans ces restaurations, tout en suivant strictement les

ordres et les instructions que vous avez bien voulu me donner. Je vous
prie de vouloir bien agréer mes remerciements pour l'aide et les conseils que
vous avez bien voulu me prêter, en m'indiquant la valeur de divers fragments

et la position qu'ils devaient occuper dans la restauration, ce qui a facilité

ma tâche.

Déblai, puits compris m' aZigS.

hors de l'enceinte i 56o, — m' 3o53,

Maçonnerie :

Mur (l'eQceiDte, côté nord -^


20,
Mur d enceinte, côte' ouest - 36,

Murs pris en sous-œuvre 1 Sa,


l'erré - 46. —
Contre-fort -^
4,5oo m' i56,5oo

Relevé des dépenses :

l'orle monumentale I>. E. i-j7,3io


Temple LE. 635, 4o3
1 achats divers - 7.098
1 nolis " 2,235 1 64/1,786

L. E. 772,0/16

Daignez agréer, Monsieur le Directeur général, l'assurance de mon res-

pectueux dévouement.

E. Baraize.

Oasis de Khargab, le /i décembre igi-J.


— 39 1211

LISTE DES PRINCIPAUX OBJETS

TROUVÉS DANS LE DÉBLAIEMENT.

r
[22] — iO —

DÉSIGNATION DES OBJETS.

Petite stèle peinte. Le dtSfunt devant Thol cynocé-


phale, assis sur un autel 4.357 i Calcaij

Petite stèle représentant le roi Aménophis 1" devant


un autel 43572
Fragment d'uue stèle peinte : on voit encore la par-

tie supérieure d'une femme tenant des fleurs. . .


4.3573
Fragment d'une stèle : le dieu Min debout 43574
Phallus peint en rouge , ayant appartenu à une sla-

43575
Un homme agenouillé, portant la grande robe à
plis, tient devant lui un petit autel sur lequel

est posée une tête de faucon. Sur le devant, deux

lignes verticales. Sur le pourtour du socle une


courte inscription, et sur le haut deux lignes hori-

zontales. Sur le dos de la statuette le nom :


^^
^

^_| ; 43576
Petite stèle d'offrande portant les noms et prénom
du roi Aménophis l" 43577
Oie accroupie sur un socle 43578
Lion couché 43579
Table d'offrande rectangulaire. Inscription sur le

43585
roliord au nom de: ^ i^'IjMJ
Taille d'offrande rectangulaire au nom de
-J^f^- 'i358G

Table d'offrande rectangulaire. Sur le rebord ins-

cription avec les noms d'Aménophis I" et Nofer-

taii. Le défunt est Amenemant 43587


Table d'offrande rectangulaire. Inscription mal gra-
nom 43588
vée au de
^ ^ | |

Fi'agment d'une cuve d'autel de la forme #. Un


tiers manque 43589
Stèle fragmentée, en deux registres. Au i" deux per-

sonnes assises devant ; elles un personnage debout :

les pieds seuls existent. Au 2'"' registre Nefer-

lari assise : devant elle on voit cinq enfants . . . . 43590


41 [231

DESIG!»AT10N DES OBJETS.

En
Bas-reJief peint, IVagmeulé, eu deux morceaux qui se ceatimètres.

rajustent. Barque sacrée portée par des prèlres;de-


vant eux le roi debout avec brùle-pau-fums , et der-

rière, une chapelle avec prêtre portant flabellum.


En bas : partie d'une deuxième barque, sept li-;

gnes verticales et le défunt Amenemhat agenouillé. iSSgi Calcaire. 75


Modèle de colonne brisée (XX!"" dynastie) 63655
Stèle votive

Peigne de tisserand
du ^ 2) ^ I
''^656

43657
Fuseau en bois ;
'i3658
Esquisses sur éclats de calcaire à l'encre rouge et
noire 43609 Calcaire.

Le dieu Set assis recevant l'hommage d'un person-


nage disparu 436Go
Une femme en adoration devant un tas d'offrandes. 4366i
Adoration à Marit Sakro par le ^__ ^__ («O "_
J

4M
Barque sacrée portée par deux prêtres
;
1
''366-^

43663
Vache Hathor dans un naos j
43664
Bas-relief représentant un homme naviguant dansi
un marais (XXl" dynastie) i 43665
Peloton de lil rouge (copte) '

43666 Coton.
Pinceau portant des traces de couleur rouge (XXI" dy-
nastie) 43667 Bois.

Raclette en bronze Bronze.


Table d'oflrande avec cartouche d'Amenhotep I" et
Ahmès N'efertari 43677 Calcaire.

Vase : col avec tète avec deux chais en relief 43678


Fragment de stèle en bas-relief : tètes de Phtah, Isis.

Aménophis 1" et Nefertari |


43679
Grande coupe (copte) en terre cuite 43682 T"' cuite.

Bas-relief. Personnage agenouillé adorant une bar-


que solaire 'iSôgo Calcaire.
1241 Zi2

DÉSlGMATIOJî DES OBJETS.


GRAFFITI
DE LA MONTAGNE ROUGE
PAU

M. GEORGES DARESSY.

La montagne Rouge (Gebel Ahniar) à l'Abbassieh, au nord ilu Caire,

est un massif isolé de grùs siliceux ou quartzite coloré en jaune ou en

rouge, dont la formation est attribuée par les géologues à l'action de puis-
sants geisers à l'époque tertiaire. Ce grès, excessivement dur et compact'",
est, en Egypte, la meilleure pierre existante pour résister à l'humidité et

aux intempéries; aussi fut-il largement utilisé par les anciens'-', malgré

la difficulté de le tailler, pour les parties d'édifices qui devaient offrir une
grande résistance. Héliopolis spécialement profita du voisinage de cette
carrière pour y prendre les entourages de portes de ses temples; les
statuaires employèrent aussi fréquemment cette matière, mais les blocs

homogènes de grande dimension étaient assez rares '^'. Le nom de cette

roche était
J
'^ ^ ^^.
Ainsi que dans toutes les carrières antiques, des inscriptions officielles

Sa densité y a trois gisements de basalte à


'''
est 2,780. désert. Il

'''
Il existe en Egypte d'autres gise- proxiaiilé d'HéliopoIis : le premier à Abou
mentsde quarlzite, notamment au-dessus Zabal, au nord de Kbanqah; le second à
de Gebclein, qui fournirent la matière el-I)aher, au poste n° 3, sur l'ancienne
première aux sculpteurs thébains. C'est route du Caire à Suez; le troisième, plus

donc par erreur qu'on dit quelquefois que étendu, au sud du précédent, à moitié
les Colosses de iMeninon, par exemple, chemin du Bir el-Fabm qui est sur le

ont été amenés de la montagne Rouge. Moqattani. Les détails lopograpliiqucs sur
'''
L'insciiplion publiée par Ahmed beï le lieu de la découverte "en amont de la

Kamal, Stèle de l'an VIII de Ramsès II, Demeure du Soleil (Héliopolis-Matarieh),

dans Recueil, t. XXX, ne se rapporte pas au nord de la Demeiu'e de l'Ennéade divine


à la découverte de carrières de grès rouge; (Rabylone-Vieux-Caire) et au droit d'Ha-
c'est du isb , du basalte, que trouva le thor, maîtresse de la Montagne Rouge,
roi au cours de son excursion dans le montrent qu'il ne peut être question que
[2] — 44 —
et des gralliti dus aux ouvriers devaient avoir été tracés sur les rochers ''',

mais l'exploitation intense des matériaux du Gebel Ahmar les a sans doute

fait disparaître presipie lous'^'. L'année dernière, un entrepreneur prévint

néanmoins le Service des Antiquités que des inscriptions étaient tracées

sur des rochers compris dans sa concession; voici ce qu'il m'a été possible

de tirer de plusieurs visites en cet endroit, à des moments différents de la


journée pour varier l'éclairage, car ces graffiti, tracés à l'encre noire,

mais très effacés, sur des roches rouges ou jaunes qui sont continuelle-

ment dans l'ombre, ne se laissent guère photographier et la copie en est

malaisée.

Parlant de la route de l'Abbassieh, en face de la qoubbeh el-Ghouri,


la rue Sikket el-beyda conduit au pied de la montagne, à deux kilomètres
et demi de là. Le point intéressant est derrière la butte où est établi

riiôpilal du sérum, à quarante mètres au sud-est du repère en fer marqué I,

installé par le Service des Mines. Un chemin d'exploitation passe là entre

un groupe isolé de rochers élevés d'environ cinq mètres qui est au nord
tandis qu'au sud un gros bloc de grès, noyé dans le sable, appartient à

la base du sommet méridional de la montagne : de part et d'autre se

trouvent des graffiti.

Au nord du chemin le massif comprend notamment deux rocs séparés

de luii de ces deux derniers gisements, le I ^™ récemment reconnu par


qui sont à 1 kilomètres à Test de la mon- MM. Montet et Couyat (Inscriptions du
tagne Rouge. A la ligne 8 riiiéroglyphe Oiiâdi Hammàmàl, p. sa) comme étant
liguialif ne repre'sente pas un roi pous- le schiste dur, trop souvent confondu avec

siinl un urœus, mais un vase canope doiil le basalte dans les descriptions de mo-
le couvercle à tète de bélier est surmonté numents.
du disque solaire. A la ligne 1 8 de la stèle ''' t'-l'. Borciurdt, Inschriftfragmenle

il est question d'un voyage du roi h Élé- coin Gebcl Ahmar, dans Zeitschrift fur
pliantiue '4'
J fi , non à Abydos; c'est âgypl. Sprache,\o\. ti'],\>. i6i.

donc dans la région de la première enta- '''


Actuellement les blocs sont éclatés

racte que Ramsès fit tailler des colosses à la poudre; les gros morceaux servent
en granit noir ^_ sur lesquels on posa surtout de moellons pour les murs en
des couronnes en basalte. i'ondation, les petits fragments, concassés.

Pour les noms des pierres, voir lie- sont noyés dans du ciment pour former
marques el Noies, S VIII, dans le Recueil, des radiers. On y taille aussi des meules

l. X, p. i/i3, en ajoutant à cette liste de moulins.


— Zi5 — [3]

par une fissure qui va en s'évasant vers l'extérieur : c'est sur les deux faces
de ce dièdre qu'est tracée la majeure partie des dessins antiques.
Sur la pierre de droite et assez haut, au-dessus de la crevasse, on voit

le croquis n° i , le plus intéressant de la série. Un petit obélisque est érigé

sur une plate-forme à laquelle on accède par deux plans inclinés précédés

d'une borne; appuyés à l'obélisque, deux singes cynocéphales sont en

adoration. Nous avons là un groupement analogue à celui de l'autel

d'Abou-Simbel"'. L'auteur de cette œuvre s'est fait connaître : à gauche


de l'obélisque on lit en hiératique : ^^^.—'IP! J!L f
" M*'*[^]'
«exécuté par la main du chef de travaux Pen-ameni'^'w. Le nom est répété

au-dessous du dessin :
- — '[^] J!!!^!"^ !*'*[j^]' '^^ ^^^^ f<^'^ '^ finale

du nom est peu visible. Le style du dessin et la paléographie sont d'accord


pour faire attribuer ce grafTito à répoi|ue des Ramessides.
Un peu au-dessous voisinent deux tètes d'animaux tournées à gauche :

le n" 2 est une tête de lion, le n" 3 une tête de taureau qui pourrait être
un Mnévis si l'on prend pour un disque déformé l'espèce de lentille placée

entre ses cornes. Plus bas, à l'entrée de la crevasse, on voit une barque
(n° /i
) de m. og cent, de longueur, dont les extrémités se recourbent
vers le bas; au milieu est une cabane rectangulaire, à l'arrière un grand
aviron-gouvernail, à l'avant une sorte de crochet dont on trouve l'ana-
f^

logue parmi les ornements des bateaux figurés sur les poteries archaïques.
Enfin, au plus profond de la partie accessible, un lion marchant (n" .5),

dont la tête est maintenant effacée, a été dessiné dans une position ver-
ticale sur m. o85 mill. de longueur.
Sur la pierre de gauche sont groupés un certain nombre de dessins

plus difficiles à distinguer que les précédents. Le plus grand (n" 6), haut

de m. Sa cent., montre un personnage debout, de face, ayant une abon-


dante chevelure tombant sur les épaules. Le tracé est si naïf qu'on ne peut

reconnaître aucun détail; le costume était peut-être un tablier enveloppant


le bas du corps de la ceinture à la cheville. La main gauche tient horizon-
talement une tige rigide dont on ignore la nature, bâton de commandement

'"'
La nouvelle chapelle de Ramsès II , <^'
Pen-ameni ne figure pas au de-
dans les Rapports sur les Temples itii- lionnatre des noms de Lieblein , qui a seu-
*""
mergés de la Nubie, p. i46, pi. GLX. lemeal uu " I (n° \ 716).
M Zt6 —

O'I Ml -Q
-hl- [5]

ou outil (le caniiT, levier ou ciseau pour creuser dans la pierre les trous

oii l'on mettra les coins de bois qui, mouillés, feront éclater la pierre en se
gonflant. Une autre figure (n° 7), celle-ci de profil à droite et haute seule-

ment de m. 076 mill., représente un personnage ayant également une


forte chevelure et qui, le bras droit étendu, parle ou présente une offrande.
Une tête de profil (n" 8) a, de même, une épaisse calotte de cheveux; une
barbe postiche semble indiquer qu'on a voulu faire le portrait d'un pharaon.
Les deux esquisses g et 10 se rapportent à des étrangers que leur
profil anguleux et leur petite barbe désignent comme des Libyens. Il existe

encore sur cette paroi d'autres dessins, mais si effacés que jo n'ai pu les

calquer ni en reconnaître le sujet.

Plus à gauche on remarque une lête de lion (n" 11), et plus bas une
inscription hiérali([ue dont la fin est peu visible :
P*j
"""^
^^ f £^ J^
.\ y' ^. Plus loin est un texte qui devait comprendre trois ou quatre
lignes, mais dont les signes ne sont plus reconnaissables. Enfin un bras
muni de deux bracelets (n" 1 9) est le dernier dessin (juc j'aie remarqué
sur ce rocher.

Sur le bloc de grès situé au sud du chemin il n'y a que des inscriptions :

deux individus y ont écrit leur nom à deux reprises. L'un d'eux était le

chef des archers Al-mcr ou At-a, "^i"^, ^^. U '^st à penser que les

travaux d'exploitation les plus pénibles étaient effectués par des prisonniers,

tout comme à Tourah l'extraction de la pierre est encore une servitude


pénale; cet ofllcier a pu être un chef des soldats chargés de surveiller les

détenus et aussi les Libyens prisonniers de guerre qui formaient une partie
du contingent de travailleurs, en sorte que les croquis des rochers d'en
face auraient pu être pris sur le vif. Le second personnage mentionné,
qui a mis une fois son nom juste à la suite de Al-mcr, n'a pas de titre; il

s'appelait P^^tji^v^U).
G. Daressy.

On q ^t
*''
trouve seulenienl 1 i^L BRVosai, Diclioimaire , Siqjplémenl,
dans le Dictionnaire de Lieblein, n° 65o. p. 2/12 , où il cite justement des inscrip-
M. Maspero me fait observer que, malgré lions de chefs de travaux dans la mon-
l'absence de déterminatif, I r signifie lagne Rouge occupes à tailler à Assouau
probablement ici rrie sculpteur^. des statues de Khu-n-aten.
CORRIGENDUM A L'ARTICLE

PARTHÉNIOS FILS DE PAMINIS


PAR

M. A. REINACH.

Dans l'inscription /i ,
je n'ai pu proposer de lecture certaine pour le

groupe qui suit le nom de Pétésis; en revoyant ma copie il me semble pos-


sible d'interpréter autrement les caractères très serrés et assez effacés.

Au lieu de : lOY ACICIM.NOY


il faudrait transcrire : TOY AerOM(s)NOYni»ieiaJM6

Pétésis serait fils «du nommé Pimmeiômei;.


La lecture ÏIijUf/E/îiJf/e n'est pas tout à fait certaine; en tout cas, il s'agit

d'un nom égyptien, indéclinable en grec; c'est pourquoi on aura fait pré-

céder son nom de tov Xsyoyiévov.


Je rappellerai aussi, pour l'antiquité du culte d'Isis à Koptos, que c'est

dans son temple, f au ministre de la déesse )i, qu'aurait été révélé au temps

de Cbéops le livre de médecine du Britisb Muséum dit de Ghéops (Birch,


ZeÀtschrift fur àgyptische Sprache , 1871, p. 61).

A. Reinach.
ANALYSES
DES PARFUMS ÉGYPTIENS
PAR

M. LE D" L. REUTTER
PROFESSEUR AGRÉGÉ A L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE.

Ces parfums nous furent remis par le célèbre égyplologue M. Maspero,

à qui nous nous permettons de présenter ici nos sincères remerciements

pour la confiance qu'il a bien voulu nous témoigner. 11 ne nous est mal-
heureusement pas possible, avec d'aussi petites quantités, d'en entreprendre
les analyses quantitatives, si utiles pour déceler quels sont les acides rési-

neux ou résinoliques contenus dans ces masses, ni quelles en sont les ré-

sènes, de sorte que nous devons nous contenter de l'analyse qualitative,

parfois très positive quant au styrax, au galbanum, à l'ase fétide, etc.,

mais négative quant à la détermination des diflférentes variétés de térében-


thine. Nous espérons, toutefois, que ces quelques résultats d'analyses élémen-
taires pourront être de quelque utilité pour les recherches égyptologiques.
Ces parfums, contenus dans de petits sacs en papier, différemment nu-
mérotés, provenaient d'amphores ou de vases découverts dans les labora-
toires d'un temple où, comme nous l'avons énoncé lors d'une conférence t'',

les prêtres avaient l'habitude de les préparer, en tenant secret leur mode
de fabrication non seulement aux laïques, mais même à leurs aides.

Nous les classerons donc selon le numéro d'ordre qu'ils portaient, en

faisant toutefois remarquer que l'autoxydation a pu leur faire subir des

désagrégations, des oxydations ou des modifications, soit en les oxydant par-

tiellement, soit en décomposant en partie leurs principes chimiques.

'''
D' L. Redtter, Bulletin de la Société française d'Histoire de la Médecine, rrDes

jiaifums égyptiens», Paris, 19 13.


Annales du Service, 19 1.3. 4
[2] — 50 —

ANALYSE I, PARFUM N" 43521.

Ce parfum formait une masse brune noirâtre, presque inodore, luisante,


laissant apercevoir par place quelques fissures de couleur moins foncée et

brunâtre. Elle pesait i.SgG grammes et donnait, une fois triturée et pul-

vérisée, une poudre jaune brunâtre dégageant une forte odeur aromatique
spéciale, voire mémo agréable, mais non définissable à l'odorat.

Elle fondait entre go" et g i° et laissait apercevoir, examinée au micros-

cope, des débris végétaux et quelques impuretés, mais aucun cristal de

nature organique. Chauffée dans un tube à réactif, elle émettait première-


ment en se boursouflant des vapeurs blanches, un peu irritantes, qui se

déposaient sur les parois du verre sous forme de petits cristaux solubles

dans l'eau , donnant la réaction caractéristique de l'acide cinnamique :

ceux-ci chauffés en solution acjueuse avec de l'acide sulfurique et du per-


manganate de potasse émettaient l'odeur caractéristique de l'aldéhyde ben-

zylique.

Cette masse, chauffée plus longtemps, émettait des vapeurs d'odeur téré-

benlhinée et bitumineuse, pour ne laisser ensuite qu'un résidu inorganique


très minime.
La poudre traitée par de l'acide sulfurique se colorait en brun foncé,
mais non en rouge sang comme celle de la Sandaraque.
Elle se dissolvait en partie avec une coloration jaune pâle dans l'acide

chlorhydrique et dans l'acide nitrique , avec une coloration rouge foncé

puis rouge violacé et rouge brunâtre dans l'acide sulfurique; avec une colo-

ration jaune orange dans l'ammoniaque et dans la potasse caustique.

Cette masse, extraite par de l'eau chaude, s'y dissolvait en partie, don-
nant une solution jaune pâle, à réaction neutre.

1. — Partie soluble dans l'eau.

Une partie de cette solution aqueuse, additionnée d'acide, ne dégageait

pas de gaz d'acide carbonique mais déposait, par addition d'alcool, un petit

précipité blanc, preuve qu'elle ne renfermait pas de carbonates, mais un


corps à mucilage (myrrhe, encens, gomme arabique).

i
- 51 - [3]

Cette solution aqueuse, additionnée d'une goutte de perchlorure de fer,

se colorait en brun rougeâtre et déposait, après avoir été chauffée, un fort


précipité jaune brunâtre, soluble dans l'acide nitrique.

EUe se décolorait sous l'inlluence des vapeurs de chlore en donnant une


solution incolore qui redevenait jaunâtre sous l'inlluence d'une goutte de

potasse caustique, sans perdre toutefois son arôme particulier.

Monsieur Ëhrmann"', analysant le henné (Lawsonia tinctoria, Lawsonia


inermis), fait aussi remarcper cette particularité en décrivant ses résultats
analytiques. Il décela dans celle feuille du tannin, du sucre, de la chloro-

phylle, de la gomme, de la pectine, des corps albuminoides, etc. Voir


en outre la Thèse de Docloral sur les Lylhracées^'^' qui fut publiée à Lons-le-
Saunier sous la haute direction de mon vénéré Maître M. le Prof. Perrot, de

l'Lcole supérieure de Pliarmacie de Paris.

Afin de nous rendre compte quel était le végétal pouvant donner une

telle réaction, nous préparâmes des décoctions étendues de caroube, de


casse, de tamarin et de henné. Ces trois premières solutions némettaient

pas l'odeur caractéristique de celle dissolution et se précipitaient différem-


ment, tandis que celle du henné donnait à chaud, par addition de perchlo-
rure de fer, et non au froid, le même précipité jaune rougeâtre.

Cela prouve que nous nous trouvons en présence de l'extrait des feuilles

de ce végétal si souvent décrit par les Anciens, qui l'utilisaient, comme nous
l'avons vu, soit pour teindre leurs cheveux et leurs mains en jaune, soit

pour parfumer leurs momies qu'ils oignaient aussi de celle matière, soit

pour préparer leurs aromates.


La dissolution aqueuse de notre parfum, additionnée de borax, ne
prenait pas une fluorescence verdâtre, et, agitée avec du benzol et de l'am-

moniaque, ne colorait pas celui-là en rose,- preuve que l'aloès ne rentrait


pas dans la préparation de celle masse. Nous y décelâmes par contre des

tarlrates, provenant probablement d'un vin. Celle dissolution aqueuse rédui-


sait à chaud la liqueur de Fehling et celle de Bial, preuve que les anciens
avaient additionné celle masse, soit d'un extrait de pulpe provenant de la

casse, du tamarin, du caroube, ou d'un vin de palmier, comme le prouvent

'''
Journal de pharmacie et de chimie, '-'
Recherches sur les Lythracées , par
189 û, t. XXIX, fol. 591. Aymar Gia,Lons-ie-Saunier, 1909.
/i.
\M —sa-
la présence des Hexoses et des Peiiloses, décelés. Ils n'utilisèrent pas le ca-

roube, vu que son extrait étendu prend, par addition d'une goutte de per-
chlorure de fer, une coloration vert noirâtre.

Cette dissolution aqueuse, additionnée d'une solution aqueuse de nitrate

d'argent, de chlorure debarium, d'acétate de plomb, ne déposait aucun


précipité, tandis qu'il se formait par celle d'acide picrique, un petit dépôt
jaunâtre très minime.

La partie de ce parfum insoluble dans l'eau se dissolvait en partie dans


l'éther, en partie dans l'alcool et dans le chloroforme, abandonnant un
petit résidu formé de matières végétales et d'impuretés.

Il ne nous a malheureusement pas été possible d'identifier ces différentes

parties végétales qui nous prouvent, toutefois, que les Anciens aromati-
saient leurs résines avec des plantes odoriférantes, comme nous le déce-
lâmes d'ailleurs lors des analyses de masses résineuses provenant tant des
sarcophages égyptiens que des tombeaux carthaginois'''. Ces résidus végé-
taux renfermaient quelques fragments de vaisseaux spirales et alvéolés ainsi

que quelques cellules sécrétrices non déterminables.


Nous entreprendrons ici l'analyse qualitative des différentes dissolutions

obtenues successivement à l'aide d'éther, d'alcool et de chloroforme.

II. — Partie soluble ihns l'Éther,

Celte solution éthérée de couleur jaune doré, agitée avec une solution

aqueuse de potasse caustique, abandonnait à cette dernière ses acides libres,


ses acides résineux et résinoliques. Une partie de celle-ci, chauffée avec une
solution de permanganate de potasse et quelques gouttes d'acide sulfurique,

dégageait l'odeur d'aldéhyde benzylique, preuve de la présence de l'acide


cinnamique provenant du Styrax. Ce dernier fut aussi décelé en agitant
l'éther surnageant au-dessus de cette couche aqueuse avec une dissolution
aqueuse de sulfite de soude qui, décantée, acidifiée, évaporée, abandonnait
un résidu d'odeur vanillée.

Une autre partie de cette solution éthérée, additionnée d'acide sulfu-

rique, provoquait à la ligne de contact des deux liquides la formation d'un

'"'
D' L. Réciter, De rembaumemenl noant et après Jésus-Christ, Paris, 1912, Vigol

frères, éditeurs.
— 53 — [5]

anneau rouge brunâtre, la solution éthérée devenant vert bleuté. Celte

réaction était aussi positive quant à la présence du styrax.

Cette solution éthérée ne pouvait contenir ni baume de Gurjun ni baume


d'Illyrie qui l'eussent rendue fluorescente, ni gomme ammoniaque, car,

additionnée d'une solution aqueuse d'bypochlorite de sodium, elle eût pris

une coloration rouge et non jaune doré. Cette solution éthérée, addition-
née d'une solution de perchlorure de fer, se colorait en jaune brunâtre, et

non en rouge violacé , ce qui eût permis de déceler la présence de la gomme


ammonia([ue.
L'ase fétide, le galbanum, chauffés avec de l'acide chlorhydrique, que Ton
additionne ensuite d'ammoniaque, donnent des solutions fluorescentes en

vert, tandis que notre résine ne donnait pas ces réactions caractéristiques,
preuve négative quant à leur présence.

Quelques gouttes d'un mélange d'acide nitrique et d'acide sulfurique, ver-

sées sur une partie de cette solution éthérée, ne la coloraient pas en violet,

preuve également négative quant à la présence du baume de Gurjun.


Ur>e autre partie de cette solution éthérée, soumise à l'action des va-

peurs de brome, se colorait par contre en rouge violacé. Cette réaction,

ainsi que les deux suivantes, sont positives quant à la présence de la myrrhe,

quoique nous n'obtinmes pas une émulsion laiteuse lorsque nous triturâmes
cette résine avec de l'eau.

Quelques gouttes d'acide chlorhydrique versées sur un peu de celte ré-

sine additionnée de quelques cristaux de vanilUne se coloraient en rouge,

tandis que quelques grains de ce parfum , dissous dans du sulfure de car-

bone que l'on évaporait, abandonnaient un résidu se colorant en rouge,

par addition d'une goutte d'acide chlorhydrique, preuve positive quant à

la présence de la myrrhe.

Nous évaporâmes encore quelques gouttes de cette dissolution éthérée

dans une capsule en porcelaine; celles-ci abandonnaient un résidu se colo-

rant en brun par addition d'acide sulfurique, et non en rouge comme la

sandaraque, preuve négative quant à la présence de celle résine; le résidu

ainsi obtenu émeltait au chaud une odeur térébenthinée agréable.


Cette dissolution éthérée, additionnée d'alcool, ne se précipitait pas en un
dépôt blanc (de dracoalbane), preuve que le sang-de-dragon n'avait pu
être utilisé par les Anciens pour la préparation de cette masse.
[6]
- 54 —

in. — Dissolution dans l'Alcool.

Une partie de cette solution alcoolique de couleur jaune orange se colo-


rait, sous l'influence des vapeurs de brome, en rouge violacé, nous donnant
ainsi une preuve positive cpiant à la présence de la myrrhe, tandis qu'ad-
ditionnée des solutions de perchlorure de fer, d'acétate de plomb et de bi-
cbromate de potasse, elle se précipitait sous forme d'un petit dépôt noirâtre,

grisâtre ou jaune orange, preuve qu'elle contenait des corps à tannol, dé-

nommés par Tschirch corps à résinotannol.

IV. — Partie soluble dans le ciilorokorme.

Cette solution chloroformique, évaporée, abandonnait un résidu rouge


brunâtre, d'odeur bitumineuse. Celle-ci devenait plus forte et plus carac-
téristique à la chaleur, preuve que Vasphalle ou bitume de Judée avait dû
servir à préparer cette masse odoriférante. Ce résidu contient en outre du
soufre qui caractérise toujours l'asphalte.

En ce qui concerne le degré de solubilité de ce parfum égyptien dans


ces divers dissolvants, nous pouvons émettre approximativement ce qui suit :

i/io de cette masse se dissolvait dans l'eau,

3/10 n dans i'éther,


3/10 1 dans l'aicool,

2/10 1 dans le chloroforme,


et 1/10 était forme d'impuretés (loUes que poussière) et de
débris végétaux.
lo/io

CONCLUSIONS.

Ce parfum est donc formé de styrax, de myrrhe, de bitume de Judée,


d'une résine à gomme [myrrhe ou encens), d'une ou plusieurs résines de téré-

benthine (baume d'Alep, résine de Pislacia Térébintbus, de Pinus Pinea,

etc.) [voir l'odeur térébenthinée que celte masse émettait à la chaleur], puis

d'un vin reconnaissable aux tartrates , et de vin de palmier, peut-être de l'extrait


- 55 - [7]

de la pulpe d'un fruit (casse ou tamarin). On l'avait aromatisé à l'aide


d'un extrait de fleurs ou de feuilles de henné et de bois appartenant aux
conifères , cyprès ,
puis à l'aide de débris végétaux aromatiques appartenant

aux dicotylédones.
li se peut qu'ils l'aient additionné de mastic, d'opoponax, de Bdel-
lium, mais non de baume de Judée. La Gomme Ammoniaque, l'Ase fétide,

le Galbanum, le Sagapène, le Baume de Gurjun, la Sandaraque, ne ren-


trèrent pas en tout cas dans la composition de ce parfum, car toutes leurs
réactions caractéristiques sont négatives; voir en outre, à cet effet, notre

livre : Des résines et des baumes ojficinau.r , de leurs caractères spécifiques, de

leurs réactions caractéristiques et de leurs fahif cations.

Paris, le 2 septembre 1912.


D'^ L. Redtter.

ANALYSE II, PARFUM N° 4 3 510.

Dans le compte rendu de cette analyse nous n'indiquerons que succinc-


tement nos résultats positifs, pour ne pas nous répéter. Ce parfum, dé-
nommé par M. Maspero masse odoriférante n° àSôio, était formé d'un
petit morceau résineux inodore, de couleur brune noirâtre. Elle était lui-

sante sur une de ses faces, malte sur l'autre, et entourée de quelques débris

pulvérulents de couleur brunâtre. Cette masse, soi-disant odoriférante,

pesait 0,658 grammes et donnait, une fois pulvérisée, une poudre d'odeur
aromatique agréable, de couleur jaune brunâtre, plus claire que la précé-
dente. Celte poudre fondait entre 88° et 89".

Cbauffée dans un tube à réactif, elle n'émettait pas de vapeurs blanches,


irritantes, mais une odeur térébenthinée et bitumineuse. Elle se dissolvait
avec une coloration jaune pâle dans l'acide chlorbydrique et dans l'acide
nitrique; avec une coloration brune rougeâtre dans l'acide sulfurique et

avec une coloration jaune doré dans la potasse caustique.

Elle se dissolvait en partie dans l'eau, dans l'éther, dans l'alcool, dans

le chloroforme, et abandonnait un résidu insoluble très minime, formé


d'impuretés et de matières végétales non déterminables.
— 56 —
I. — Solution aqueuse.

Sa solution aqueuse neutre, de couleur jaune pâle, ne se précipitait pas


par addition d'une solution de nitrate d'argent, de chlorure de chaux, de
bichromate de potasse. Elle ne dégageait pas, additionnée d'acide chlorhy-
dritjue, des gaz d'acide carbonique, mais se précipitait à chaud par addition
d'une goutte de perchlorure de fer en un dépôt jaune rougeâtre. Cette eau
aromatique perdait, sous l'action des vapeurs de chlore, sa coloration pri-
mitive et devenait incolore. Cette coloration jaune pâle réapparaissait par

addition de potasse caustique, preuve certaine quant à la présence du


lienné. Cette solution aqueuse réduisait à chaud les liqueurs de Fehling et

de Bial, vu qu'elle contenait des Ilcxoses et de Pentoses provenant soit

d'un vin de palmier, soit de l'extrait de ia pulpe d'un/mil (casse, tamarin).


Elle déposait, additionnée d'alcool, un petit précipité blanc, donc muci-
lage, encens ou myrrhe.

Cette solution aqueuse ne prenait pas par addition de borax une fluores-

cence verte, et, agitée avec du benzol ammoniacal, ne se colorait pas en


rose, preuve négative quant à la présence de l'aloès, voire même de la
casse qui contient aussi de l'émodine, celle-ci pouvant éventuellement s'être

transformée sous l'action de l'oxygène de lair.

II. — Solution ÉTHéRÉE.

Celte solution éthérée jaune pâle, additionnée dacide sulfurique, ne se

colorait pas en vert bleuté et ne provoquait pas la formation d'un anneau


rouge bnmâtre à la ligne de contact des deux liquides, mais celle d'un

anneau verdâtre. Cette réaction, ainsi que toutes celles ayant Irait au sty-
rax, est donc négative. La coloration de cette solution étant jaune pâle, non
fluorescente, nous permet de conclure à la présence négative du Baume
de la Mecque, du Baume dlUyrie, voire même à celle de la myrrhe, dont
toutes les réactions caractéristiques sont négatives. Celle solution éthérée

prenait, sous l'action des vapeurs de brome, une coloration jaune bru-
nâtre, mais non rouge violacé. Additionnée d'une solution d'hvpochlorite de

soude, elle restait incolore et devenait jaune doré sous l'action dune goutte

de perchlorure de fer, preuves également négatives quant à la présence de


,

- 57 - [9]

la gomme ammoniaque. Il en est de même de celles du Galbanum, de


l'Ase fétide, de la Sandaraque, du Sagapène; toutes les réactions furent

négatives.

III. — Solution alcoolique.

Cette solution alcoolique, de couleur jaune doré, ne prenait pas sous

l'influence des vapeurs de brome une coloration rouge violacé (preuve


négative quant à la présence de la myrrhe), mais se précipitait par addi-

tion d'une goutte de perchlorure de fer en un petit dépôt noirâtre; par celle
de bichromate de potasse en un dépôt floconneux jaune orange et par celle
d'acétate de plomb en un dépôt grisâtre, preuve que ce parfum contenait
des résines à lannol. Celles-ci pourraient provenir de l'Opoponax ou du
Sagapène, mais ce dernier ne peut avoir été utilisé, les réactions carac-

téristiques de l'ombelliférone étant négatives.

IV. — Solution ciiloroformique.

Cette solution chloroformique, de couleur rouge brunâtre, abandonnait,

une fois évaporée, un résidu rouge brunâtre d'odeur bitumineuse qui de-

venait beaucoup plus caractéristique une fols ce résidu chauffé. Une par-

tie de cette masse rouge brunâtre, chauffée puis fondue avec de la potasse

caustique , donne un résidu en grande partie soluble dans l'eau. Cette solu-

tion, additionnée d'acide chlorhydrique, dégage des gaz d'hydrogène sulfuré,


preuve qu'elle renferme du soufre.

CO^CLUSIONS.

Cette masse odoriférante était donc formée de corps se dissolvant dans


les divers véhicules dans les proportions suivantes :

i/io de cette masse se dissolvait dans l'eau,

•j/io = j/5 1 dans l'éther,

i/io 1 dans l'alcool,

2/10=1/5 -n dans le chlorofonne


1/1 o était formé d'impuretés et de parties végétales non analysables.

Total. . . 10/10

Les anciens préparèrent donc ce parfum à l'aide d'tme ou de plusieurs

[
, ,

[10] — 58 —
résines de téréhcnthinp (baume d'Alep, Pinus térébinthus, Pinus pinea,
Pinus Brulia?) et sûrement d'oliban , vu ia présence de la gomme décelée,

d'asphalte ou bitume de Judée auxquels ils mélangèrent un corps à résinotan-


nol (opoponax ?) qu'ils aromatisèrent à l'aide de henné et de vin de palmier

ou d'extrait de la pulpe de casse ou de tamarin. Ils y ajoutèrent peut-être


du Bdellium, mais non du mastic, qui eîit donné une solution éthérée
abandonnant un petit dépôt blanchâtre solublc dans l'alcool.

Ils n'utilisèrent pas de Sang-de-Dragon d'Aloès, de Styrax, de Myrrhe,


,

de Sandaraque, de Gomme Ammoniaque, de Galbanum, deSagapène, d'Ase


fétide, de baume de Gurjun, de baume de Judée, de baume de la Mecque,
les réactions de ces différentes résines étant négatives. Elles eussent en

outre coloré les solutions éthérées ou alcooliques en brun foncé pour la plu-

part, ou provoqué une certaine opalescence ou fluorescence caractéristique.

Paris, le 2/1 septembre '(lis-


D' L. Reutter.

ANALYSE III, PARFUM N" /i3513.

Ce parfum, formé de débris et de petits morceaux poussiéreux, pesant


0,498 grammes, est inodore et donne, une fois pulvérisé, une poudre
rouge brunâtre, d'odeur très peu aromatique, mais colorant, comme
les précédents, le papier et les mains en jaune.
Cette poudre, chauffée dans un verre à réactif, émettait des vapeurs

l)lanches irritantes, se déposant sur les parois du verre sous forme de pe-
tits cristaux solubles dans l'eau. Cette solution dégageait, chauffée avec du
permanganate de potasse et de l'acide sulfurique, l'odeur d'aldéhyde ben-
zylique (réaction positive quant au styrax). Vu le peu de substance pre-
mière, nous n'avons pu entreprendre toutes les réactions caractéristiques à
chacune des différentes résines utilisables.

Cette poudre se dissolvait dans les proportions suivantes dans les divers

véhicules :

1/1 6 dans l'eau.


(1/1 6 dans l'éther,

6/1 6 dans l'alcool

a/i 6 dans le chloroforme


1/16 restait insoluble.
,

— 59 — [11]

La partie insoluble était formée d'impuretés et de quelques débris vé-

gétaux non analysables.

I. — Partie soluble d\ns f/eau.

Cette solution aqueuse, de couleur jaune pâle, ne se précipitait pas par

addition de nitrate d'argent, de cblorure de cbaux, mais se décolorait sous

l'induence de leau de chlore. Elle se précipitait à chaud, par addition d'une

goutte de perchlorure de fer, en un petit dépôt jaunâtre, ainsi que par


celle d'alcool en très petit dépôt blanc, preuve de la présence du licniié et

d'un coiys ù mucilage.


Cette solution, à réaction neutre, réduisait à chaud la liqueur de Fehling,

preuve qu'elle contenait des Hexoses provenant soit d'un vin de palmier,
soit de l'extrait de la pulpe de tamarin ou de casse. Les réactions caracté-
ristiques concernant l'aloès sont négatives. Elle se précipitait par addition

de potasse caustique en un dépôt cristaUin provenant des tartrates d'un


vin.

II. — Partie soluble dans l'éther.

Cette solution, de couleur jaune brunâtre, prudemment additionnée


d'acide sulfurique, devenait vert bleuté, et formait à la ligne de contact

des deux liquides un anneau rouge brunâtre. Agitée avec de la potasse

caustique aqueuse, elle abandonnait à cette dernière son acide cinnamique,

qui, chauffé avec du permanganate de potasse et de l'acide sulfurique, dé-


gageait l'odeur d'aldéhyde benzylique.

Ces deux réactions sont donc positives quant à la présence du sUjra.v,


tandis que celles de la myrrhe, du galbanum, de l'ase fétide, de la sanda-
raque et du sang-de-dragon sont négatives.
Les réactions se rapportant à la gomme ammoniaque sont très dubitatives

quoiqu'une partie de cette solution éthérée, évaporée, ait abandonné un


petit résidu se colorant en rouge brunâtre par addition d'une goutte de

perchlorure de fer et ijue sa solution éthérée se soit colorée en rouge à la


ligne de contact des deux liquides par addition d'une solution d'hypochlorite

de soude.
[12] — 60 —
I[[. — Partie soludle dans i/alcool.

Celte solution alcoolique, additionnée d'une goutte de perchlorure de

fer, se colorait en brun noirâtre, tandis cjue par addition d'une goutte

d'une solution de bichromate de potasse ou d'extrait de Saturne il se for-

mait un précipité jaune orange, respectivement gris jaunâtre, preuve de la

présence des résinotannols (Sagapène ou Opoponax?).


Une partie de cette solution alcoolique, de couleur rouge brunâtre, ne

se colorait pas en rouge violacé sous l'iniluence des vapeurs de brome,


preuve négative quant à la présence de la myrrhe.

IV. — - Partie soluble dans le chloroforme.

Cette solution chloroformique, de couleur rouge brunâtre, abandonnait,

une fois évaporée, un résidu de même couleur et de consistance plastique.


Chauffé, il émettait l'odeur caractéristique du biluwe de Judée ou asphalte, et

fondu avec de la potasse caustique il dégageait, additionné d'acides minéraux,

de l'hydrogène sulfuré, preuve positive quant à la présence du soufre.

CONCLUSIONS.

Les prêtres égyptiens préparèrent donc ce parfum à laide de bitume de


|

Judée, d'encens (voir le mucilage décelé dans la solution aqueuse), de


styrax, de pulpe de casse ou de tamarin additionnée peut-être de vin de
palmier (pi'ils aromatisèrent à l'aide d'extrait de lleurs et de feuilles de
lieHiié.
^

Ils y mélangèrent en outre une ou plusieurs résines de térébenthine pou- |


vaut provenir de Pistacia térébinthus, de Pinus Pinea, de Pinus Bru-

tia, de Pinus llalepensis, comme le prouve l'odeur térébenthinée que cette


masse émet à la chaleur. Nous ne pouvons certifier s'ils l'additionnèrent

de Gomme ammoniaque, dont les réactions caractéristiques sont très du-

bitatives. D'après la coloration et la limpidité des solutions éthérées et

alcooliques ni l'opoponax, ni le bdellium, ni le baume de Judée ne peuvent


avoir été utilisés.
,

— 61 — [13]

En tout cas les réactions caractéristiques de la myrrhe , de l'ase fétide

du galbanum, du sagapène, de la sandaraque et du baume de Gurjun sont


toutes négatives. Le mastic rentrait peut-être dans la préparation de cette

masse dont la solution éthérée abandonnait un petit dépôt blanc.

ANALYSE IV, PARFUM N" r(3515.

Ce parfum formait une masse semi-poussiéreuse, renfermant de petits

débris végétaux. Sa couleur primitive rouge brunâtre devenait, une fois

pulvérisé, jaune brunâtre. Il émettait alors une odeur spéciale aromatique

prononcée. Cette poudre, colorant en jaune le papier sur lequel on la dépo-

sait, fondait entre 78° et 79°.

Son poids total était de 0,6 1 3 grammes.


Elle se dissolvait en grande partie dans l'ammoniaque, la potasse caus-

tique avec une coloration jaune; sa coloration était identique dans l'acide

chlorhydrique.
Chauffée entre deux verres de montre , elle dégageait premièrement des

vapeurs blanches se déposant sous forme de petits cristaux, qui furent re-
connus comme étant des cristaux d'acide cinnamique, puis des vapeurs

d'odeur térébenthinée et bitumineuse.


Chauffée avec de l'acide muriatique, elle donnait une solution qui ne

prenait pas, par addition d'ammoniaque, une lluorescence verdâtre ou


bleutée, donc absence des résines à ombelliférone , Ase fétide, Galbanum,
Sagapène.
Elle se dissolvait à raison de :

1/10 dans l'eau,


3/1 dans l'éther,

4/10 dans l'alcool,

1/10 dans le chloroforme:

1/1 o de cette masse était formé de matières ve'ge'tales.

Ces parties végétales étaient formées , selon les recherches de M. Morel,


préparateur de M. le Professeur Perrot, de grains d'amidon très petits, dont

l'aspect rappelle ceux du riz, et de nombreux grains d'aleurone à cristal-


loïdes très visibles.
[14] — 62 —

ï. — Partie soi.uble dans l'eau.

Cette solution de couleur jaune pâle , à ri^aclion neutre , d'odeur très aro-
matif|ue, se décolorait par addition d'eau de chlore et redevenait jaunâtre

par addition de potasse caustique aqueuse. Elle se précipitait à chaud par


addition d'une goutte de perchlorure de fer, preuve que le henué entrait

dans la composition de celte masse.


Elle ne se précipitait pas par addition des solutions suivantes : nitrate

d'argent, chlorure de chaux, bichromate de potasse, acétate de plomb,


mais donnait un dépôt cristallin par addition d'acétate de potasse, preuve
de la présence des larlrales -provenant d'un vin. Elle se précipitait en un très
petit dépôt blanc par addition d'alcool, mais ne prenait pas une fluorescence
verdàtre par celle de borax. Les autres réactions caractéristiques à l'aloès
étaient toutes négatives.

Chauffée avec une solution de Fehling, elle la réduisait, preuve qu'elle


renfermait du sucre, mais nous ne pouvons certifier la présence de pentoses,
vu le peu de substance première obtenue.

II. ^ARTIE SOLUBLE DANS l/ETBER.

Cette solution, de couleur jaune pâle, donnait les réactions caracté-

ristiques du styrax , de la myrrhe, mais non celles se rapportant à la pré-

sence de gommes à ombelliférone, à la sandara(jue, au baume de Gurjun.


La coloration de sa solution laisse supposer (ju'on avait mélangé à cette

masse du baume de .Judée.

Cette solution, agitée avec de la potasse caustique aqueuse que l'on

décante, abandonnait à cette dernière son acide cinnamique, comme le

prouve la réaction caractéristique de ce corps à l'aide de permanganate de


potasse et d'acide sulfurique, c'est-à-dire le dégagement d'aldéhyde benzy-
lique. L'éther surnageant au-dessus de celle-ci, agité avec du bisulfite de
soude, abandonnait à ce dernier un corps qui, purifié, émettait l'arôme de
la vanilline, preuve positive quant à la présence du styrax.
Nous ne parvînmes pas à déceler quelle était la composition des autres
résines à térébenthine entrant dans ce mélange; en tout cas cette solution
— 03 — [15 I

éth(5rée, évaporée, abandonnait un résidu émoUant, une fois chauffé, l'odeur

de la térébenthine.

Le mastic, l'opoponax, le bdellium peuvent aussi avoir été utilisés dans


la préparation de ce parfum, quoique la coloration et le trouble de cetli;

solution élhérée puissent permettre de préconiser la présence de la pre-

mière de ces substances.

III. — Solution alcoolique.

Cette solution, de couleur jaune brunâtre, donnait les réactions caracté-

ristiques à la myrrhe et aux résinotannols provenant soit de la myrrhe, soit

de l'opoponax, dont elle donnait certaines réactions caractéristiques.

IV. — Solution ciiloroformique.

Cette solution, de couleur jaune brunâtre, évaporée, abandonnait un très

petit résidu d'odeur bitumineuse.

V. — Matières vécétales.

Il ne nous fut pas possible de les analyser, vu le peu de substances in-


solubles.

CONCLUSIONS.

Ce parfum est donc formé d'un mélange de styrax, de hhume de Judée,


de myrrhe, d'une on plusieurs résines de térébenthine , puis probablement d'eu-
cens, et peut-être de mastic, d'opoponax, que l'on avait fait macérer dans
du vin et aromatisé à l'aide d'extrait de henné, de vin de palmier, et peut-être

de la pulpe d'un fruit et de parties végétales aromatiques non détermi-


nables.

ANALYSE V, PARFUM N° /i3517.

Cette analyse est tout à fait différente des autres, comme la masse rési-

neuse l'est aussi. Elle est formée de débris poussiéreux et d'éclats brun-
grisâtres pesant 0,7/12 gr. , qui, pulvérisés, donnaient une poudre d'odeur

aromatique particulière, voire même désagréable. Chauffée entre deux verres


[16] —Ci-
lle montre ou dans un tube à réactif, cette poudre n'émettait pas des vapeurs
blanchâtres d'odeur particulière se déposant sous forme de petits cristaux
solubles dans l^au bouillante , mais des vapeurs d'odeur légèrement téré-
benthinée et fortement bitumineuse. Cette masse était soluble dans l'eau,

dans l'éther, dans l'alcool et dans le chloroforme.

I. — Solution aqueuse.

Sa solution aqueuse neutre se précipitait en minime partie par le nitrate

d'argent et donnait les réactions caractéristiques au sodium.

Elle réduisait la solution de Fehling et de Bial, preuve qu'elle contenait

des Hexoses et des Penloses. Elle donnait par addition d'une goutte de per-
chlorure de fer un petit précipité noirâtre, mais non un dépôt jaune bru-

nâtre, preuve négative quant au henné et positive quant au tannin. Cette

masse tannoïde peut provenir du caroube ainsi que les différents sucres

décelés. Ce tannin fut en outre décelé à l'aide de l'extrait de Saturne et

du bichromate de potasse, qui le précipitaient aussi.

Cette solution aqueuse se précipitait par addition d'alcool en un dépôt


mucilagineux, preuve que ce parfum renfermait une gomme ou une résine à
gomme, encens, myrrhe, mais elle ne prenait pas une fluorescence verdâtre
par addition de borax, et ne colorait pas en rose le benzol ammoniacal;

preuve négative quant à la présence de l'aloès.

Cette solution aqueuse ne se décolorait pas par addition de chlore,


preuve que le honié ne peut avoir été utilisé pour l'aromatiser; elle se préci-

pitait, par contre, par addition d'une solution d'acétate de potasse, preuve
positive de la présence des lartrates provenant d'un vin.

II. —S OLUTION ETHEREE.

Sa solution éthérée jaune dorée ne donnait pas les réactions caracté-

ristiques au styrax provenant du fJquidambar orienlalis, ni celles de la

myrrhe, des résines à ombelliférone, de la gomme ammoniaque, de la san-

daraque; additionnée d'acide sulfurique, elle formait à la ligne de contact

des deux liquides un anneau rouge brunâtre, l'éther ne devenant pas vert
bleuté. Celte solution éthérée, évaporée, abandonnait un petit résidu qui,

chauffé, ne dégageait pas l'odeur de térébenthine. Cette solution éthérée


— 65 — [17]

n'étant pas lluorescente ne pouvait contenir du baume de Gurjun, ni du


baume de Judée, vu que ce dernier, additionné en solution étbérée d'acide

sulfurique, provoque la formation, à la ligne de contact des deux liquides,

d'un anneau rouge brunâtre et d'une opalescence de la coucbe étbérée. Cette

solution étbérée, agitée avec de la potasse caustique aqueuse que l'on décan-

tait, abandonnait à cette dernière des traces d'acide cinnamique et d'acide

benzoïque, dont toutes les réactions spécifiques étaient positives. Nous


pouvons d'ores et déjà, en comparant ces résultats, conclure à la présence

du Storax, car les solutions étbérées de ce parfum donnent à peu de cbose


près les mêmes réactions que celles de cette résine.

m. — Solution alcoolique.

La solution alcoolique de ce parfum, additionnée d'une solution de bi-


cbromale de potasse, donnait un petit précipité jaunAtre, grisâtre par ad-
dition d'extrait de Saturne; elle se colorait en vert brunâtre par addition de

percblorure de fer.

Cette solution formait avec l'acide nitrique à la ligne de contact des


deux liquides un anneau brunâtre au-dessous duquel se formait un second
anneau vert : donc slorax; par addition d'acide sulfurique, il se formait à la

ligne de contact des deux liquides un anneau rouge brunâtre.

IV. — Partie soluble dans le chloroforme.

Cette solution évaporée abandonnait un résidu aromatique jaune brunâtre


d'odeur particulière et bitumineuse, qui, fondu avec de la potasse caus-
tique, donnait une masse blancbe contenant du soufre. Ce résidu provient
donc du bitume de Judée et probablement de parties de Storax insolubles
dans les autres dissolvants.

CONCLUSIONS.

Ce parfum se dissolvait approximativement à raison de :

2/10 dans l'eau.


9/10 dans l'élher,

hjio dans l'alcool,

a/to dans le chloroforme.

Annales du Service, igiS. 5


[18] — 66 —
Nous pouvons donc conclure que la myrrhe, la sandaraque, les dif-

férentes térébenthines, les gommes à omhelhférone , la gomme ammoniaque,


le styrax, le bdelHum, le baume de la Mecque, le baume de Gurjun, l'aloès,

ne rentraient pas dans la composition de cette masse. Il en est de même


du mastic qui eût donné dans l'éther un petit précipité blanc, de l'opopo-
nax dont les réactions sont négatives. Ce parfum était donc formé par un
mélange de Bitume de Judée, de Slorax, d'encens (décelé par la présence
du mucilage), additionné de la pulpe d'un fruit que l'on avait fait macérer
dans du vin (preuve des larlrales) et aromatisé à l'aide de parties végétales,
mais non de Henné.

DIVERSES RÉACTIONS SPÉCIFIQUES


CONCERNANT LE STORAX, L'OPOPONAX,
LE BDELLIUM'').

La solution éthérée de storax provoque, par addition d'acide nitrique, la

formation d'un anneau rouge brunâtre, la couche acide se colorant en


jaune verdàtre, la couche éthérée en jaune orange, puis en jaune brunâtre.
L'acide sulfurique
y
provoque la formation d'un anneau rouge sang, la

couche acide se colorant en jaune verdàtre, tandis que la couche éthérée se


colore en jaune et en jaune verdàtre. La potasse caustique aqueuse y pro-

voque la formation d'un anneau rouge brunâtre, tandis que la couche


éthérée devient verdàtre.

Cette solution éthérée, additionnée de percblorure de fer en solution, se

colore en vert sale et se précipite en un petit dépôt grisâtre par addition

d'extrait de Saturne. Cette solution éthérée, agitée avec de la potasse causti-

que aqueuse, abandonne à cette dernière de l'acide cinnamique et de l'acide


benzoïque, tandis que la solution éthérée renferme des traces de vanilline.

Sa solution alcoolique, de couleur jaune brunâtre, se précipite en un


dépôt blanc grisâtre par addition d'extrait de Saturne, en un fort dépôt

'''
Voir D' L. Rectter, Dm réactions à la Sandaraque, dans le Journal Suisse de
caractéristiques au Mastic, à l'Encens et Pharmacie el de C/ii'wiie de juin 19 13.
.

— 67 — [19]

jaune orange par addition d'une solution de bichromate de potasse, et se


colore en vert herbe par addition de perchlorure de fer.

Additionnée d'acide sulfurique, cette solution alcoolique forme, à la ligne

de contact des deux liquides, un anneau lilas devenant rouge lilas, tandis

que la couche alcoolique se colore en jaune et la couche acide en rouge lilas.

Une partie de cette solution alcoolique, additionnée d'acide chlorhy-


drique, se décolorant en partie, forme à la ligne de contact des deux liqui-

des un bel anneau vert.


Par adjonction d'acide nitrique, il se forme à la ligne de contact des

deux liquides un anneau jaune orange devenant rouge orange, tandis que
la couche alcoolique reste incolore et que la couche acide se colore en vert,
coloration partant d'un second anneau vert.

Nous examinons de même le Bclellium quant à ses réactions spécifiques.


Sa solution éthérée, de couleur jaune pâle, se colore en jaune orange par
les vapeurs de brome et forme à la ligne de contact, une fois additionnée
d'une couche d'acide sulfurique, un anneau brunâtre, l'éther devenant ver-

dâtre et l'acide restant incolore.

Additionnée d'acide nitrique, il se forme un très petit anneau de couleur


verdâtre très caractéristique.

Sa solution alcoolique, de couleur jaune doré, ne change pas de colo-


ration par adjonction de potasse caustique et se colore en jaune par addition

de perchlorure de fer; en jaune plus foncé par addition de vapeurs de


brome et ne se précipite pas par addition de bichromate de potasse.
Cette solution alcoolique, additionnée d'acide sulfurique, forme à la

ligne de contact des deux liquides un anneau jaune brunâtre, la couche


alcoolique se colorant en vert bleuté puis en jaune, tandis que la couche

acide ne change pas de couleur.

L'acide nitrique n'y provoque pour commencer aucun changement, mais


il se forme petit à petit à la ligne de contact des deux liquides un petit

anneau verdâtre qui devient toujours plus grand, la couche alcoolique


se décolorant. Ces deux couches se mélangent ensuite en dégageant des
vapeurs d'alcool nitreux.
Nous entreprîmes aussi l'analyse qualitative de l'Opoponax Chironium
qui se dissout avec une coloration jaune pâle dans l'éther et avec une colo-
ration jaune brunâtre dans l'alcool.

5.

I
,

[20] — 68 —
Une solution éthérée d'opoponax se colore en jaune orange sous l'in-

iluence des vapeurs de brome et en vert par addition do perchlorure de fer.

Elle forme, additionnée de potasse caustique, un anneau jaune orange à

la ligne de contact des deux liquides, mais ne provoque aucun changement


des deux couches éthérée et alcaline, tandis que, par adjonction d'acide
sulfurique, l'anneau devient brunâtre, la couche éthérée restant incolore

et la couche acide devenant vcrdâtre puis jaunâtre. L'anneau limitant les

deux couches d'acide nitrique et de solution éthérée est jaune orange.


Sa solution alcoolique de couleur rouge brunâtre
, , se précipite en un petit

dépôt verdâtre par le perchlorure de fer, jaunâtre par le bichromate de


potasse ,
jaune grisâtre par l'extrait de Saturne , et se colore en jaune orange
par les vapeurs de brome.
Cette solution alcoolique, additionnée d'acide sulfurique, se colore en

jaune orange, la couche acide restant incolore et un bol anneau vert bleuté

se formant à la ligne de contact des deux liquides. Par addition d'acide

nitrique, cet anneau devient rouge brunâtre, les deux couches ne changeant
pas leur habilus.
Celte dissolution alcoolique , additionnée des solutions de nitrate d'argent

de chlorure de barium, d'acétate de plomb, ne déposait aucun précipité,


tandis qu'avec une solution d'acide picrique il se formait un petit dépôt
jaunâtre très minime'".
D' L. Reutter.

ANALYSE VI, PARFUM N° 43514.


La plus grande partie de ce parfum était formée d'une poussière bru-
nâtre, entourant quelques débris végétaux et de petits morceaux résineux

de couleur gris brunâtre. Il pesait o,63i gr. et donnait, une fois pulvérisé,

une poudre brimâtre d'odeur légèrenK^nt aromatique mais spéciale, voire

même un peu désagréable.


Chauffé dans un tube en verre, il émettait une odeur bitumineuse et

térébenthinée mais ne déposait pas de petits cristaux blancs d'acide cinna-


miquo.
Chauffée avec de l'acide chlorhydriquc, cette poudre ne donnait pas les

'"'
Voir D' L. Reutter, Journal de Pharmacie et de Chimie, Zurich, 19 i3, p. 7.
,

— G9 — [21 1

réactions caracléristiijues aux résines à ombelliférone, sa solution jaune ijru-

nàlre ne prenant pas une lluorescence verdàtre par addition d'ammoniatjue.

Elle se dissolvait à raison de :

i/io dans l'eau,


a/io dans l'ether,

3/10 dans l'alcool,

3/10 dans le chloroforme.

et abandonnait 1/10 de parties insolubles formées de débris végétaux,


parmi lesquels M. Morel, préparateur de M. le Professeur Perrot de l'Ecole

supérieure de Pharmacie de Paris, décela un poil lecteur fascicule à deux

branches , trois ailes d'insectes à peu près entières et de nombreux débris


végétaux non déterminables.

i. — Solution aqueuse.

Sa solution aqueuse réduisait à chaud la solution de Fehling, mais ne

réagissait pas avec le réactif de Bial, preuve ([u'elle contenait du sucre,


hexoses, mais non des penloses. Ces hexoses proviennent probablement d'un
vin de palmier ou de l'extrait de la pulpe d'un fruit.

Ce dernier ne pouvait être celui du caroubier, car sa solution aqueuse


ne réagissait pas comme les corps à tannin, mais donnait, additionnée
de perchlorure de fer et à chaud, un beau précipité gris orange, solublc
dans l'acide nitrique.

Cette solution aqueuse, aromatique neutre, de couleur jaune doré, se

laissait décolorer par l'eau du chlore; cette coloration redevenait intense

par addition de potasse causti([ue : donc Henné.


Cette solution, additionnée d'alcool, se précipitait en un petit dépôt blanc,
preuve de la présence d'un mucilage provenant d'une gomme ou d'une
résine à gomme; mais elle ne donnait aucun précipité par addition des solu-
tions d'extrait de Saturne, de nitrate d'argent, de chlorure de barium,
de bichromate de potasse. Elle contenait des traces de corps albuminoules

vu qu'elle se précipitait en un très petit dépôt par addition du réactif

d'Essbach. Les réactions caractéristiques de laloès étaient toutes négatives.

Elle se précipitait par addition d'acétate de potasse et donnait aussi les

réactions caractéristiques aux tartrates qui doivent provenir d'un vin.


[22] — 70 —
II. — Solution étuérée.

Cette solution éthérée, de couleur jaune doré, donnait des réactions

négatives quant à la présence du bdellium, de la sandaraque, du baume


de Gurjun, de la gomme ammoniaque, des résines à ombelliférone, telles

que Sagapène, Asc fétide, Galbanum; il en est de même de celles du


Storax, du Sang-de-dragon et du Styrav. Nos résultats analytiques étaient

dubitatifs quant à la présence de la myrrhe, car cette solution, additionnée

de vapeurs de brome, se colorait en rouge violacé, et évaporée, elle aban-


donnait un résidu ne se colorant pas en rouge, mais en brun rougeâtre
par addition d'acide chlorhydrique vanillé.
Les réactions caractéristiques de Yopoponax étaient positives.

m. — Solution alcoolique.

Cette solution alcoolique, de couleur jaune brunâtre, prenait, sous

l'influence de vapeurs de brome, une coloration rouge violacé et donnait un


petit précipité jaune orange par addition d'une solution de bichromate de
potasse; jaune brunâtre par celle d'extrait de Saturne. Le perchlorure de

fer la colorait en rouge verdâtre.


Les réactions caractéristiques à Vopoponax étaient positives; on obte-
nait en outre par addition d'acide nitrique un petit anneau vert qui est

spécifique de cette résine.

IV. — Solution chloroformique.

Celte solution rouge brunâtre abandonnait un petit résidu d'odeur bitu-


mineuse, devenant plus forte lorsqu'on le chauffait.

CONCLUSIONS.

Nous pouvons donc conclure que celte masse résineuse était formée d'un
mélange d'encens, d'asphalle, d'npopona.t, et probablement de myrrhe el de
résines provenant de différents Pins, mélange que l'on avait aromatisé à l'aide

de Henné, de plantes aromatiques non déterminables, additionnées ou


,

— 71 — [231

macérées clans du vin doux, dans du vin de palmier et probablement dans


un extrait de la pulpe d'un fruit.

Le mastic ne peut avoir été utilisé pour cette préparation , ses solutions

éthérées ne déposant pas un petit précipité blanc soluble dans l'alcool.

ANALYSE VII, PARFUM N" 43512.

Ce parfum était formé de petits morceaux gris brunâtres, mélangés à


beaucoup de débris poussiéreux, pesant en tout i,io5 gr., et donnant,
une fois pulvérisés, une poudre gris brunâtre, d'odeur aromatique spéciale,
peu agréable.
Chauffée à sec, cette poudre émettait une odeur térébenthinée et bitu-
mineuse, toutefois odoriférante, et donnait, chauffée avec de l'acide chlo-

rhydrique, une solution brune jaunâtre ne prenant pas une fluorescence


verdàtre par addition d'ammoniaque, preuve négative quant à la présence

des résines à ombelliférone.

Elle se dissolvait à raison de :

i/io dans l'eau,


a/io dans l'éther,

a/io dans l'alcool,

3/i o dans le chloroforme

et 2/10 étaient formés par des débris végétaux et par de la poussière.

Ces débris végétaux furent analysés par M. Morel, préparateur de cours


de M. le Prof. Perrot, et par moi et reconnus comme impossibles à identifier.

I. — Solution aqueuse.

Celte solution aqueuse à réaction neutre ne se précipitait pas par addi-

tion des solutions de nitrate d'argent, de sulfate de barium, de bichro-


mate de potasse, d'extrait de Saturne, mais se colorait en jaune brunâtre
par celle de percblorure de fer. Celle-ci, chauffée, se déposait sous forme

d'un petit précipité jaune orange soluble dans l'acide nilri([ue.

L'arôme de cette eau était odoriférant et agréable. Sa coloration jaune

brunâtre devenait incolore sous rinfluence des vapeurs de chlore, mais elle
[2fi] — 72 —
reprenail sa coloration par addilion de potasse caustique aqueuse, preuve

de ia présence du Henné.
Celte solution, réduisant le Fehling, contenait des Hexoses provenanl

d'un vin de palmier mêlé à un extrait de pulpe de casse ou de tamarin,

mais non de caroube, vu qu'elle ne se précipitait pas en un dépôt noir pai


addition de perchlorure de fer.

Elle ne contenait pas d'aloès, dont toutes les réactions étaient négatives

mais des traces de mucilage qui se précipitait par addition d'alcool. Ce mue
lage doit probablement provenir d'une gomme à résine, Encens ou Myrrh
Elle se précipitait par adjonction d'acétate de potasse, preuve qu'elle ren

fermait des tartrates provenant d'un vin.

H. — Solution étiiérl'e.

Cette solution élhérée, de couleur jaune doré, ne contenait pas de baumi


d'IUyrie, de Baume de Gurjun (n'étant pas lluorescente), pas de mastic
(ne donnant pas lors de sa dissolution un petit précipité blanc soiuble
dans l'alcool), ni de sang-de-dragon vu qu'additionnée d'alcool elle ne for-

mait pas un dépôt blanc de Dracoalbane.


Elle ne donnait pas les réactions caractéristiques du storax, du styrax,

de la myrrlie, des gommes à ombelliférone (Sagapène, Ase fétide, Gal-

banum. Gomme ammoniaque), ni celles de l'Opoponax. Agitée avec de la

potasse caustique aqueuse que l'on décantait, elle n'abandonnait pas à


cette dernière de l'acide cinnamique; cette solution, chauffée avec du per-
manganate de potasse et de l'acide sulfurique, ne dégageait pas l'odeur
d'aldéhyde benzylique.
Cette solution éthérée , additionnée d'acide nitrique , ne provoquait pas à

la limite des deux couches éthérée et acidée la formation d'un anneau


vert, la couche acide devenant jaunâtre, puis brunâtre, l'éther devenant

trouble. Il se colorait en jaune rougeâtre par addilion de potasse caus-


tique.

Nous ne pouvons conclure affirmativement à la présence du baume de


Judée, mais bien à celle de la térébenthine; car cette solution, évaporée,

abandonnait un résidu d'odeur térébenthinée, qui devenait plus forte au

chaud.
— 73 — [25]

III. — Solution alcoolique.

Celle solution alcoolique, de couleur jaune doré, se précipilail en un


petit dépôt jaune orange par addition de bichromate de potasse, jaune gri-
sâtre par celle d'extrait de Saturne. Elle se colorait en vert brunâtre par celle

de perchlorure de fer et en jaune orange par celle de vapeurs de brome.


Cette solution alcoolique, versée avec prudence sur une couche d'acide

nitrique,
y
provoquait la formation d'un bel anneau verdâtre disparaissant
ensuite après cinq minutes. Celte réaction est positive quant à la présence

du baume de Judée.
Versée sur une couche d'acide sulfurique, elle
y
provoquait la forma-
tion d'un anneau jaune brunâtre, et sur de la potasse caustique celle d'un

anneau jaune orange. Ses réactions sont négatives quant à la myrrhe, à


l'opoponax, au bdellium et au storax, ainsi qu'aux résines à résinotannol.

iV. — Solution chlorofobmique.

Cette solution chloroformiquc, évaporée, abandonnait un beau résidu


rouge brunâtre, d'odeur bitumineuse plus caractéristique au chaud.

CONCLUSIONS.

Nous pouvons donc conclure à la présence du liitumc de Judée, do

l'Encens, qui furent additionnés probablement de térébenthine ou de baume


de Judée et que l'on aromatisa à l'aide de Henné e\. de parties végétales. Ce
mélange fut en outre additionné d'un vin de palmier et de l'extrait de la

pulpe de tamarin ou de casse et d'un vin renfermant des Tartrates.

ANALYSE VIII, PARFUM N' /i3503.

Ce parfum était formé d'un gros morceau résineux pesant 2,


6
g.5 gr. et

n'avait pas l'apparence d'une masse homogène, car il contenait des parties

rouges brunâtres luisantes et des parties grisâtres malles. Son odeur,


très faible, devenait plus accentuée, voire même aromatique spéciale

et agréable, lorsqu'on le pulvérisait en une poudre brunâtre. Cette der-


nière, chauffée dans un tube à réactif ou enlre deux verres de montre.
[26] — 7/1 —
émettait premièrement des vapeurs blanclies odoriférantes, irritantes, puis

des vapeurs jaunâtres d'odeur térébenthinée et bitumineuse.

Elle se dissolvait en partie dans l'acide chlorhydrique, en donnant une

solution jaune brunâtre et ne prenant pas une fluorescence verdâtre par

addition d'ammoniaque, preuve négative quant à la présence des résines

à ombeliiférone.

Celte poudre se dissolvait à raison de :

2/10 dans i'eau,


0/1 5 dans i'élber,

i/i5 dans l'alcool,


A/i5 dans le chloroforme,

el abandonnait 2/10 de substances insolubles formées de parties végétales,


que M. Morel et moi reconnûmes pour être formées de parties ligneuses
et lierbacées, probablement aromatiques mais non délinissables, ainsi que
de débris d'insectes.

I. — Solution aqueuse.

Cette solution aromatique à réaction neutre, de couleur brun jaunâtre,


ne se précipitait pas par addition de bichromate de potasse, de nitrate d'ar-
gent, de chlorure de barium, mais donnait par addition d'extrait de Saturne

un dépôt jaune brunâtre, et par addition d'acétate de potasse un dépôt


blanc, preuve de la présence de larlrales et de corps amers.

Par le percblorure de fer en solution elle se colorait en brun noirâtre,


voire en brun sale, et se précipitait au chaud sous forme d'un dépôt jaune
orange, soluble dans l'acide nitrique.
Cette eau se décolorait sous l'influence du chlore et cette coloration re-

devenait normale, voire même plus intense, par addition de potasse caus-

tique aqueuse : preuve du Henné.


Par addition d'alcool, elle se précipitait en un petit dépôt blanchâtre,
preuve de la présence de corps mucilagineux, provenant soit d'une gomme
soit d'une résine à gomme. Chaufl'ée avec une solution de Febling elle la rédui-
sait, preuve de la présence de sucre pouvant provenir d'un vin de palmier
ou d'un extrait de la pulpe d'un fruit, tel que tamarin, casse ou caroube.
Une fois acidifiée, elle ne dégageait pas de gaz d'acide carbonique et ne
donnait aucune des réactions caractéristiques de laloès.
75 — [271

Solution éthébée.

Cette solution éthérée, de couleur jaune doré, n'étant pas lluorescenle,

nous pouvons en déduire qu'elle ne contenait pas de baume de Gurjun, ni


de baume africain ou d'Illyrie; comme il ne se formait pas, lors de la dis-

solution de celte résine dans l'étber. un petit précipité blanc soluble dans

l'alcool, nous pouvons certifier que le mastic ne rentrait pas dans ia pré-

paration de ce parfum.

Les réactions caractéristiques au styrax, à la gomme ammoniaque, au


galbanum, au sagapène, à l'ase fétide, au bdellium, furent négatives; nous
décelâmes par contre la présence de la myrrhe. Car cette solution éthérée, ad-

ditionnée de vapeurs de brome, prenait une coloration rouge violacé. Elle

ne se précipitait pas par addition d'alcool sous forme d'un dépôt blanc pro-
venant du dracoalbane, preuve que le sang-de-dragon ne fut pas utilisé.

Par adjonction d'acide sulfurique cette solution provoquait à la ligne de


contact des deux liquides la formation d'un anneau rouge brunâtre sans

que la coloration de ia couche éthérée passât au bleu verdâtre. Agitée, par


contre, avec delà potasse caustique aqueuse, elle abandonnait à cette der-

nière son acide cinnamique. Ce dernier fut décelé par l'arôme d'aldéhyde

benzylique, que cette solution aqueuse dégageait lorsqu'on la chauffait une


fois décantée avec du permanganate de potasse et de l'acide sulfurique.
Ces réactions sont caractéristiques du Stora.r.
Une partie de celte solution éthérée. évaporée, puis chauffée, dégageait

des vapeurs d'odeur térébentbinée. Additionnée d'acide sulfurique, elle pre-


nait une coloration brunâtre et non rougeâtre comme le résidu obtenu en

évaporant une solution éthérée de sandaracjue.


Avec l'hypochlorite de soude ou le percblorure de fer, elle ne donnait
pas les réactions caractéristiques do la gomme ammoniaque.

III. — Solution alcoolique.

Cette solution, de couleur jaune brunâtre, se colorait en rouge violacé

sous l'influence des vapeurs de brome, preuve positive quant à la présence

de la mtjrrh<'.
[28] — 7G —
Par adrlilion d'une solution de bichromate de potasse, elle se précipi-

tait en un petit dépôt jaune orange, et par addition d'extrait de Saturne

en un petit dépôt jaunâtre.


Sa solution se colorait en vert sale par le perchlorure de fer et donnait

les réactions caractéristiques du slomx, particulièrement celle de l'anneau


vert obtenu par addition d'acide nitrique et celle de l'anneau rouge violacé
obtenu par addition d'acide sulfurique.

IV. — Solution ouloroformique.

Cette solution, de couleur rouge brunâtre, abandonnait, une fois évapo-

rée, un résidu qui, chauffé, émettait des vapeurs d'odeur aromatique et

bitumineuse.

CONCLUSIONS.

Nous devons conclure à la présence certaine du Slorax , de la Myrrhe,


d'une résine de Térébenthine, de ï Asphalte, dont le mélange peut avoir été

additionné d'Encens, de Bdelbum, et que l'on avait aromatisé à l'aide de


Henné et de parties végétales odoriférantes; celles-ci furent préalablement
macérées dans du vin de palmier et de la pulpe d'un fruit, tel que tamarin,
casse ou caroube.

CONCLUSIONS GENERALES.

Si nous résumons dans un petit tableau ces divers résultats (voir le

tableau ci-contre) nous parvenons aux conclusions suivantes, tout en faisant

remarquer que les résultats obtenus sont qualitatifs et non quantitatifs et

peuvent donc être sujets à quelques variations.


Les parfums égyptiens analysés furent généralement obtenus en mélan-
geant du Styrax ou du Storax, de l'Encens, de la Myn'he, des résines dr

Térébenthine , du Bitume de Judée que l'on parfumait à l'aide du Henné, des


débris végétaux aromatiques préalablement additionnés de vin de palmier ou
d'extrait provenant de la pulpe de certains fruits i^casse, tamarin), et macérés
dans du vin.

On n'utilisa jamais pour ces préparations les résines à ombelliférone.


[30] — 78 —
le baume de Garjun, le baume d'Illyrie, l'aloès, la sandaraque, le sang-

de-dragon, mais parfois, autant que nos résultais sont probants, de VOpo-
ponax, du Bdellium, du Baume de Judée, voire même du Mastic, et peut-être

de la gomme ammoniaque.
Ces parfums devaient donc être préparés à l'usage des rites religieux

pour être brûlés, tandis que d'autres servaient de médicaments ou à oindre


la momie.
Les vandales c[ui violèrent les mastabas et caveaux funéraires pour en

tirer les dépouilles mortelles des anciens possesseurs du sol égyptien afin
I
de les vendre comme médicaments'" durent forcément briser plusieurs
récipients à parfums dont l'analyse eût été intéressante.

D' L. Reotteb.

'"'
D' L. Rehtter, Bulletin des Sciences pharmacologiques , "De la momie ou d'un
médicament démodé'», Paris, 1912 eligiS.
,

LE

TEMPLE DE ZEUS GASSIOS


À PÉLUSE
PAR M. JEAN CLÉDAT.

Les ruines de Péluse s'étendent de l'est à i'ouest sur une longueur de près

de trois kilomètres (fig. i), auxquelles il faut encore ajouter une vaste nécro-
pole d'époque grecque, qui occupe la région nord-est et s'étend jusqu'à la

ligne des premières dunes de sable qui barrent la plaine de ce côté. Sa lar-

geur, même approximativement, ne peut être évaluée, car une grande partie
de l'antique cité est enfouie dans le marais et se confond avec lui ;
pour le

moment il ne m'a été permis que de limiter les parties hautes, celles sélc-

vant au-dessus du niveau du marais. Naturellement, dans ces limites je ne

comprends pas les ruines arabes de Tineh avec son très curieux château fort

situé à trois kilomètres au nord -ouest de Péluse, Tineh représentant très

vraisemblablement l'emplacement de l'ancienne ville arabe. Deux points


principaux attirent l'œil et se détachent des nombreux monticules qui mar-

quent l'emplacement de la vieille Péluse dont les vestiges apparents remon-

tent à répo(jue romaine. L'une de ces élévations, comme un ilôt détaché

du massif des ruines, forme une petite colline rectangulaire de plus do dix
mètres de hauteur; c'est une enceinte carrée, construite en briques cuites,

d'une centaine de mètres de côté, que les Arabes désignent sous le nom de

Tell Makhzan ou rç colline du Magasin )>. Ces vestiges, qui paraissent assez
bien conservés, sont probablement ceux d'une forteresse romaine. Bien qu'en-

seveUe en partie par les sables et les démohtions des parties hautes dos
murailles, le plan se lit fort nettement et presque en entier à la surface du
sol; des travaux relativement peu considérables à faire indiqueraient à la

fois et la nature et le plan de cet édifice auquel sont adossées quelques


constructions surtout sur la face ouest; la fouille serait facile et je crois

intéressante, sinon productive. Le second point, le plus important, est,

je le suppose du moins, un camp retranché entouré de fortes murailles


[2]
A,

- 81 - [3]

de hoo mètres de longueur, 300 de large, avec une tour ronde à chaque

angle; le mur en briques cuites a 5 mètres d'épaisseur au sommet. Une


seule porte se distingue nettement sur la face nord; les autres, s'il y en

avait, ne sont pas visibles. Cette enceinte, qui fut occupée sans doute par
{'Equiles Stablesiani qui avait son camp permanent à Péluse, est située vers

l'extrémité ouest du site que les Arabes nomment tout particulièrement


Tell el- Far amah , transcription exacte du copte nepeMOYN'"- De la ville

antérieure aux Romains aucune trace n'est visible actuellement, et c'est en

vain que l'on chercherait dans toutes ces ruines et débris qui jonchent le

sol le moindre objet se rapportant à la période pharaonique. Pourtant il

me semble que des fouilles menées sérieusement apporteraient de nom-


breux éléments de cette période avec des monuments épigraphiques, car
quelques coups de pioches donnés à l'ouest du temple de Zeus Cassios
près de la rive ouest de l'ancienne branche du Nil, m'ont donné un fort

beau poids en granit , gris , du nom de Neclanéhef, et un masque de couvercle


de sarcophage en calcaire blanc, dont le style appartient à cette même
époque.
A 5 00 mètres à l'est de l'enceinte ou Kasr, ainsi qu'elle est désignée
par les Arabes, des colonnes ou fragments de colonnes gisent à terre. Des
sondages pratiqués au point c du plan (fig. 1) ont amené la découverte

de l'angle d'un gros mur construit en grand appareil; je pense qu'il y

avait là un important édifice dont la destination est encore inconnue. Un


peu au sud, je reconnus également les vestiges d'un hémicycle de 5
mètres de diamètre avec une muraille en briques cuites épaisse de 1 m.
()0 cent, et haute de o m. 5o cent, environ, le tout complètement enfoui

'''
C'est à tort que Le Père {Mémoires caractère particulier. Je crois que c'est un
sur le Canal des Deux -Mers, 181 5, des nombreux fortins ou postes qui pro-
p. i5i) donne aux ruines de Péluse le tégeaient du côté de la terre la ville de

nom de Tell el-Fadda. Ce tell est situé à Péluse à l'époque romaine. H y a certai-
a5oo mètres au sud-est de Faramah, nement erreur dans la nouvelle carte an-
derrière la première ligne de dunes et glaise qui donne à des ruines situées à

repre'senle les ruines d'une consti'uction Q kilomètres est de Tineh le nom de Tell
romaine. H afiecle la forme d'un cône el-Faddah. Elles semblent correspondre
tronqué et ne présente à sa surface aucun au Tell Zemourt des cartes.

Annnin du Service, igi-i.


[4] - 82 _
dans ia Loue. Sauf au point c les sondages autour des autres colonnes
ne me donnèrent aucun résultat. J'ai lieu de supposer que toutes ces co-
lonnes ont été déplacées et que celles du nord, en route vers la mer,
étaient destinées à être transportées dans un autre lieu lorsque, à la

suite d'un incident, elles ont été abandonnées là où elles sont encore au-
jourd'hui. Dans tous les cas il est vraisemblable que l'édifice auquel eiles

appartenaient était peu éloigné. Ces colonnes mesurent 8 mètres de Ion-

CZ)


/"" 80

Clg. 2.
^
gueur avec un diamètre de i mètre. Elles ont les mêmes dimensions que
celles que nous allons voir et qui avaient servi dans la construction du

temple de Zeus.
Des travaux plus considérables furent menés sur ce dernier point situé à

l'ouest du Kasr. Là, également, dans une région peu élevée, presque maré-
cageuse, on peut voir un groupe de colonnes renversées et divers débris
d'architecture dont la disposition m'avait parlicuhèrement frappé (fig. i).

Les derniers éléments d'une grande et importante construction, deux colon-


nes centrales avec la partie correspondante de l'architrave, s'étaient écroulés
face en avant, cachant dans la chute une belle inscription grecque gravée
sur la face antérieure de l'architrave. Avec le temps l'architrave s'enfouit peu
à peu dans le sol et les intempéries aidant à l'érosion des parties restées à
, l'air.
83 [5]

détruisirent les angles, adoucirent les contours en donnant superficiellement


à ce fragment d'architecture la forme grossière d'une colonne. C'est proba-
blement pour ce motif que l'inscription est demeurée inaperçue par les nom-
breux voyageurs qui ont visité les ruines de Péluso. La pholograpliic (|ue

j'en donne montre cette architrave retournée avec son inscription (pi. M).
Les colonnes en granit rose ont 8 mètres de
longueur avec i mètre de diamètre. L'archi-
trave a m. g G cent, de hauteur et une largeur
de m. 8o cent.; elle est également en granit
rose (fig. 3). La partie existante forme deux

blocs d'égale longueur de i m. 8o cent, cha-

cun. L'un des blocs en tombant s'est brisé en

deux morceaux à peu près semblables. La sur-


face de la pierre devenue rugueuse et fruste par
suite de son long séjour dans un sol humide
et salin — terrain peu propice à la conser-
Fig. 3.

vation des matériaux et particulièrement des granits rouges — en se délitant


a fait disparaître une partie des caractères gravés sur sa face principale el

la cassure du second en a fait perdre une autre. Quoi qu'il en soit, les

parties subsistantes sont très lisibles grâce à la profondeur de la gravure.

L'inscription comprend trois lignes et peut-être une quatrième en caractères


d'un module plus petit; cette dernière, dont il ne reste que la fin d'un

mot, n'aurait eu comme longueur que la moitié environ de l'étendue des


autres lignes. Les caractères de cette inscription mesurent o m. aZi cent,

à m. 26 cent, de hauteur. Les sont d'un module plus petit que


les autres lettres. L'inscription est une longue dédicace en l'honneur des

grands dieux de Gassios gravée au nom de l'empereur Hadrien. Elle est

ainsi conçue :

1 \X7rèpAvTO>tpolTopo>K{ztaaposThovA.l}.{cvASptâvovÂvrcovlvou'EsJBACTO\

KAI TOY CY[(/7rar]T0C AYTOY 0[i'«o]Y Ail KACICJ tj^eyoïkù)

2 POYANeeHKeNKAI . [Ai']OCKACIOCAl[o5À7ro]AA(iJNIOY"

3 AYTOICnANTAKOC CYNOPOCHE mCJMATI»/^


U TOY
,

[6]
— 84 —
Enfin pendant le déblaiement j'ai trouvé dans le sol à gauche du premier

bloc un fragment d'inscription détaché du bloc qui porte :

f
\NC^< Les lettres

de la ligne supérieure pourraient appartenir au nom - '^"i^ d'Hadrien.

En pratiquant des sondages sur divers points de l'emplacement qu'occu-

pait le temple, j'ai retrouvé à des profondeurs variables un grand nombre


de débris architecluraux en granit rose. L'un d'eux, le plus important

puisqu'il porte une inscription (J, du plan), a été trouvé à plus d'un

mètre de profondeur. C'est un bloc rectangulaire dont les dimensions sont :

2 m. 5o cent, en longueur, o m. /iq cent, en hauteur et o m. go cent, en


épaisseur. L'inscription est gravée sur l'une des faces, polie et probable-

ment la seule visible dans le monument. Le bloc est entier, et l'inscription,

dont nous n'avons qu'une partie, se développait à droite et à gauche sur


d'autres blocs. Ln pierre était retournée dans le sol et l'inscription posée à

l'envers. En outre, ce bloc était déjà préparé pour être coupé en deux parties

dans le sens de la longueur; il est heureux que le travail ait été abandonné
car la coupure portait sur la deuxième ligne qui nous donne justement le

nom du préfet d'Hadrien, Titus Flavius Tilianus. C'est grâce à cette nouvelle

inscription que j'ai pu, avec sûreté, reconstituer le début de la première.

Sur le bloc on ne voit que deux lignes, mais il est possible qu'il y en ait

eu d'autres au-dessus de la première. Les lettres ont o m. lA cent, de


hauteur; l'intervalle des lignes est de o m. o5 cent.; la distance du bas des
lettres de la deuxième ligne au bord inférieur de la pierre est de o m. 1 3 cent.

tandis qu'elle n'est que de o m. oi cent, de la ligne supérieure au bord


supérieur:
TJOYnporerpAMMeNOw
eniTITOY<t)AAVIOYTIT[(ai;oy

Sur la pierre existe encore la partie gauche du trait horizontal d'un T


au début de la première ligne. La seconde, quoi(|ue mutilée, n'offre aucune
difficulté dans la lecture.

C'est probablement à la suite de son premier voyage en Egypte (122 ap.


J.-C.) ou peut-être pendant son séjour à Péluse qu'Hadrien , venant de Syrie,

tout en ordonnant la construction d'un monument funéraire à Pompée,


consacrait un temple à Zeus Cassios dont je viens de retrouver l'emplace-
ment et les derniers vestiges. Maintenant que nous sommes assurés de
l'existence d'un temple à Zeus Cassios à Péluse, l'on peut se demander si
- 85 - [7J

Hadrien a édifié de toute pièce cette construction ou si, existant auparavant,

ce temple n'a pas été tout simplement restauré et embelli par lui. On se

demande encore ia raison d'un temple à ce dieu dans la ville de Péluse,


tout près de celui, plus célèbre et mieux connu, qui avait donné son nom
à une colline de sable qui s'élève au bord de la mer à i5 kilomètres à l'est

de Péluse, désigné actuellement par les Arabes sous le nom de Mahemdiab,


et dont j'ai exploré les ruines il y a quelques années. C'est vraisemblable-
ment de la proximité de ces deux localités et aussi des deux temples,

dédiés à la même divinité, que naquit la confusion que l'on rencontre

parfois chez les auteurs anciens et qui porte principalement sur la loca-

lisation du tombeau de Pompée. Mais, malgré les affirmations contraires,

il semble bien que le cas n'est pas douteux et qu'il faille rechercher ce mo-
nument sur l'emplacement ou aux alentours du mont Cassius, c'est-à-dire

à Mahemdiab ou dans ses environs; jnsip'à ce jour mes travaux sur ce

point ne m'ont donné aucun résultat. Le mausolée était-il édifié dans l'in-

térieur de la ville ou bien à proximité, par exemple dans lune des nécro-
poles romaines qui avoisinent la ville? Dans celles-ci quelques grandes

constructions funéraires ont été déblayées, mais toutes avaient été violées

dès l'antiquité et les revêtements de marbre ainsi que les plaques qui pou-
vaient porter les inscriptions avaient été arrachées et transportées ailleurs,

sinon détruites '''. Dans ce cas il est douteux que jamais l'on puisse mettre
la main sur cette tombe célèbre, dont la renommée et aussi le luxe qui

l'entourait devaient attirer en premier lieu l'attention des pillards et des

chercheurs de trésors.
J. Clédat.

''*
U en a été de même pour les édifices qui ne peuvent malheureusement nous
publics, thermes, temples déblayés; tous fournir aucune indication, les plus grands
les revêtements de marbre ou autres ma- morceaux n'ayant pas plus de trois ou
lières précieuses ont été enlevés. Je n'aire- quatre lettres. Les rares épitaphes fuuérai-
trouvé que de rares débris d'inscriptions res trouvées n'ont également rien donné.
LE NOM D'HORUS

DU ROI CHÉGHANQ III

M. GEORGES DARESSY.

J'ai publié autrefois dans un rapport sur Kom ei-Hisn'" la copie d'une

inscription -^
^ ^ J = P:^ 1^ "^^|. trouvée en même temps que des

pierres de f ® 'f f ^ ^M^J^IiIilIilil-« Jj,


donnant iieu de croire

que nous avions ià le nom d'Horus de (lliéchanq III. Depuis, des blocs
trouvés à Mendès'-' et devant provenir d'une cbapelle nous ont montré

d'une part les cartoutbes de ce même roi t ^^ ( ®H il


"^^^
^ ""^
»»
MS J '
TiTiT TiTiT
^ , et sur un autre morceau cette inscription

Le même nom de bannière Ka-nekht-rà-meri se retrouvant dans les

deux cas, il est probable que l'on peut définitivement l'inscrire dans le

protocole de Cbéchanq III; la pbrase ["^J QD^Sliâ^l '^^" ^'°*^ ^ ^^


Kom el-Hisn fait aussi sans doute partie de la légende, à l'imitation de la

titulature des Ramessides, et se trouva justifiée puisque ce roi régna


Sa ans en Basse-Egypte.
G. Daressv.

c An t. IV, p. a85, B. — '')


N' d'entrée SSay?
EGYPTE GRECO-ROMAINE '

M. GUSTAVE LEFEBVRE
INSPECTEUR EN CHEF DU SERVICE DES ANTIQUITES.

ni

Des documents épigraphiques ,


provenanl du Fayoum, que j'ai publiés

dans mon dernier bulletin t^gyple gréco- romaine, II i^Annalcn, X, 1910,

p. i55), plusieurs n'ont fait que passer au Musée du Caire, et sont main-
tenant conservés au Musée d'Alexandrie, où ils sont inscrits sous les

numéros suivants : VI {JlroXeyLcùs Et/epysVis), n° 1 881 2 ; IX (Interdiction),

n° 1 SgSf) ; X (Ex-voto) , n° 1 88 1 3 (cf. IÎreccia , hcriziom gr. c lai. , n"' l\ 0",

hlx\ i38").

Depuis igio, les petits moiiumenls de ce genre ont continué à sortir

du sebakh et à entrer dans nos magasins de l'Inspectorat du Fayoum. Au


moment de les expédier au Caire f^', je voudrais, pour faire suite à mes
deux précédents articles, signaler, sans tarder, ces inscriptions à ceux ([ui

s'intéressent à l'Egypte gréco-romaine.

Sans en exagérer la valeur, je crois pouvoir dire cependant que, par les

renseignements historiques qu'ils nous fournissent (par exemple sur quel-


ques préfets d'Egypte), et, avant tout, par les lumières qu'ils projettent
sur l'histoire, encore si peu connue, des dévotions et des cultes locaux, les

documents de la présente série se révèlent, dans leur ensemble, exception-

nellement intéressants.
A ces textes provenant du nome Arsinoïte, j'ai joint quelques inscriptions

ou gralhtes recueillis en Haute-Egypte, à Dendéruh et à Karnak.

'''
Voyez le paragraphe I de cette série, t. X, 1910, p. i55.

clans ies Annales, t. IX. 1908, p. q.3i, ''''


Ils sont arrivés au Musée et ont di'i

et le paragraphe 11, dans les Annales. être enregistrés le •2-2 avril I9i3.
,

XV-XVII. THEADELPHIE (suite)

XV-XVI. l<7is 2a;^î'4"s ( Sao-Cvf/is).

Slèle rectangulaire, en calcaire, trouvée dans le sebakh à Batn-Hérit (Théadelphie).

Très belle gravure; haut, o m. Ito cent., larg. o m. a5 cent. — Musée du Caire

(22 avril 1913).

VTrèp aÙTOxpd-
Topos Kat'aapos
[ligne martelée]

^sêatnov
XOPOCK><^^C^POC 5 TspflOtVlKOÙ,

ceSacto
TEPMANIK o V
r
ApOvTOv
TOnocnoAiTEY f/aT05

MATOCAP0COTOY {xsyixkov (iaxapt-


ME rA/\ OYMAKAf I
10V 6sàs ixsyîa-
To Y eEA CM er>c
THCCyAX V^ECOC 10 r)ii ^a^v'^Sù.ii
ANOIKOAOMHeH àvoixoSo(ir{6tj
EniHET ,'60NI0Y
ce te oYM£iOyE-n sn] îleTpMviov
APX OYAJrYHTOY
A A A S A Ca3n» OC nPoc
I
"SiSXOVvSoU STT-
TATO YnPCO TAPXOC dpyov Aiyvmov,
«^rpAYC EHArAeco/
;fl «pA/'MOYeiiB i5 êtà AëSwvos TTpoa-
Tolrov. HpcÔTap)(oe

lypa\}/£i', stt' àyaôwt.


Il] iS' (papyLOÛdi tê'.

Il est aisé de reconnaître, par le contexte, quel nom d'empereur a été

martelé ligne 3. Le préfet d'Egypte [T.] Peironius Secundus (1. 12-1 3) a


en effet gravé une inscription bilingue sur la fameuse statue vocale de
Memnon, d'oii nous savons qu'il était en charge à la date du i/i mars gô,
vers la fin du règne de Domitien'". Nous restituerons donc : ùnèp aînoxpd-
Topos KoLi'ijapos [Ao|!/<T«aiioû] SsSxgroû Tepfiavtxov. On notera que le nonij

''*
Gantarelli, La série dei prefetli , I, p. 38.
— .

— 89 — [3]

de Domitien a été martelé en Egypte, sur prescjue toutes les pierres où il

se trouvait gravé '^'.

Le 19 Pharmouthi, année 12 (1. 18), correspond au 7 avril g3'-'.


(ie cjui suit n'est pas sans présenter quelques difficultés d'interprétation.

L'absence d'article devant tous les substantifs, sans qu'aucune raison gram-
maticale en puisse rendre compte, ne contribue pas d'ailleurs à éclaircir

ce passage. Voici comment je le comprends.


Le mot T&TTos (1. 6), tout d'abord, a ici un sens religieux, ou plutôt
cultuel : Wilcken ('' a montré qu'il est employé souvent pour désigner les

biens-fonds des associations et collèges religieux ( Vereînsgrundstûckey, mais

comment accorder ce sens de tôttos avec le verbe àvoiKoSo\j.riOr) '^', qui

indique la remise en état d'un monument ruiné '^'? Je préférerais donc

interpréter ce mot dans une signification analogue, mais beaucoup plus


restreinte, indiquée également par Wilcken : Tempelhezivk^^\ et com-
prendre : le temple et ses dépendances immédiates, tout ce que renferme
le 7rep/&Xo?'". Par conséquent, il s'agirait de la réfection d'un lieu de

culte délabré, d'un sanctuaire Osis (isy/rrtjs Sap^^v'xf/giys (1. q-io). Nous
verrons plus loin (p. ()o) ce f[u"est cette déesse Sachypsis.

Tànos n'a pas sous sa dépendance le seul génitif Oeàs (isyicrriis 'Ex)(6^£ù)s,

mais encore les mots itokneûp.a-vos ApdcÔTOv iJ-sycCkov ixtxxx^hcu (I. 6-9).
On voit « prion que iTolh£\jy.a ne saurait avoir dans ce passage son sens
propre de groupement ethnique, car il n'est pas suivi d'un nom de peuple '*',

'"'
Voyez par exemple tes textes réunis (Qasr-et-Banat), iuédile, que le Prol.

par S. DE Ricci , Archlv fur Papi/nisf. , II . \rvanitakis doit . ou a dû tout réeemmeni


1908 , p. 436. communiquer h finslitut égyptien, on
''
T. Petronius Secuadus a doue été — lit : xavTÔ -0 ispàv TreTri/aKÙcr^ai ....
ce que nous ignorions jusqu'à présent irpoatpoùast'Oi ivotxohoii.ij<7xi toOto. Cet

préfet d'Egypte au moins deuK années exemple est caractéristique du sens de


entières. àvoixoSof/sn'.
'''
WiicKEN, Chreslomalhie , p. 5a i. '"'
WiLCKBN, Theb. Baitk, p. 43.
'*'
Sur l'absence de l'augment aux '''
Comparer l'expression to ispàv xsi

temps secondaires de ce verbe, cf. Meis- ri (Twxvpovra. TriiTi.


TgRHAMS, Gramm. i. altischen Iiisclirifieii '*'
Par exemple, un Tro/.iTsufia râv
eJ. 3, S 1433. <tpvyûi', en Egypte : Dittenberger 0. G. ,

'''
Dans une inscription lïEvhéméria I. S., 658, 3.
[It] — 90 —
mais d'un nom propre d'homme, Ap^wToy'^'. Si l'on remarque que no\t-
TsuyLct peut, dans de rares cas, et par extension de sens, désigner une

association n'ayant en aucune manière un caractère politique — par exemple

le nokhsu^oL xSiv yvvaixvv de Stratonicée '^'


— , on sera autorisé peut-être
à l'interpréter ici au sens de corporation religieuse : ce serait un syno-
nyme (dont je ne connais pas d'autre exemple) de (twoSos ou de tel autre

terme '^' désignant une association de ce genre. Ceci admis, nous voyons

que l'association a un chef npocnocTvs (1. i5-i6), nommé AêJcjv'*'; et il

est vraisemblable que le rédacteur de l'inscription — HpÛTap/^os sypa-^ev

(1. 16-17) — est lui aussi un membre actif de cette société. Quant à

ApOdhrie, alors décédé, (uaxapjTijs (1. 8-9)*^', il serait le fondateur de la

confrérie : son nom est ici commémoré, soit à titre d'honneur, soit peut-

être parce que l'association avait un caractère plus spécialement funéraire.


L'ensemble de l'inscription peut donc se traduire :

Au nom (le l'empereur César Domitien Augiisie Gerinaincus , le sanctuaire de

la déesse très grande Saclu/psis, appartenant à la confrérie fondée par le très

regretté Harthàtês, a été réédijié, sous Petronius Secundus, préfet d'Egypte, par

les soins d'Abdôn, le président de l'association. Rédigé par Prôtarclios. Pour le

salut (rfe tous). An 1 a, 1 a Pharmoulhi (7 avril g3).

Qu'est-ce, maintenant, que la déesse Sachypsis? Par un heureux hasard,

en même temps que cette stèle, a été trouvée dans ce même kôm de Baln-

llérit, une petite pièco de bois, pouvant avoir servi de linteau à un naos
ou à un petit monument votif en bois. Elle porte une courte dédicace à lais
Sao-î^js. Il n'est pas douteux qiie 2ao-îK{/<s ne soit une variante de Sap^vvf/»:;.

Sachypsis (Sasypsis) est donc une épithèle d'Isis, analogue à tel ou tel

surnom égyptien de la déesse, Escnchébis, Nephremmis, etc.. Resterait

''
Ce nom propre, plutôt rare (cl'.
'''
CL Otto, PrteslerundTempel,\,f.
Tebt. Pap., II, 296-397), ne figure pas laS, le cliapitre consacré aux k'ulleereine.

dans la nomenclature de Spiegelberg. '*'


Je ne connais pas ce nom.
Aeg.und Gr. Eigennamen. C'est im com- ^' MejàAou fiaxapiVou; ixaxiiphov a

posé des noms d'Horus (Âp-) el de Thot son sens habituel de défunt; quant à (is-

(-6d)T->js). 7 aAou, me paraît renforcer simplement


'"'
B.C.H.,\, 1891, p. 182, n. ia3, le second adjectif et jouer le rôle d'un

et p. 2o5, n. i/i5. adverbe : le 1res regretté Harlhùtès.


-91- [5]

à rendre compte de celle dénomination, ce qui ne paraît pas facile. Je

me suis adressé à M. ie Professeur Spiegelberg, qui a jadis expliqué, de

façon si satisfaisante, l'épilhèle précitée àiatsÈasy)(^iiêis'^^\ M. Spiegel-


berg a bien voulu me proposer, .soi<s lotîtes réserves, une interprétation qu'il

considère comme possible, mais nullement comme certaine : n2a;^t;xl>(s

(2a(r!/vf/js) serait une transcription de l'égyptien P *^ _^''— Px^^' > '""^-/s/-

illa glorifie par des chants funèbres. Celte élymologie expliquerait également
bien les deux formes Sap^^Cxf/;? et Sao-t/xf/js, le © h étant en effet transcrit

en copte à la fois par z : h) {


= x) ^l pai" tij (=")• Toutefois, si cette

explication rend compte de la forme extérieure du mot, elle est peu satis-

faisante pour le sens, car que peut bien signifier : il [le 'prêtre, le roifj la

(Isis'j glorifie par des chants funèbres? D'autre pari, il faut reconnaître

qu'une phrase servant d'épithète à un nom de divinité est quelque chose


de tout à fait insohte«.

Telle est l'hypothèse de M. Spiegelberg, que je communique, comme il

me l'a donnée, sous bénéfice d'inventaire, et avec ses propres réserves.


Voici maintenant le texte de la petite inscription sur bois où se lit le

mot ^aav-ifiis.

'xvn.

Pièce de bois carrée; loujj. o m. 5o cent.; côté du cairé o m. oh cent. Elle a été

Irouvée à Batii-llérit (Théadelphie), dans ie sehalch. Elle peut avoir servi de linteau

à uu naos ou à un petit monument votif en bois. — Musée du Caire (a-j avril 191 3).

\ KAi^£lOCAfSe9HKAHenArA6CAj 1

\(7tSi ^ao-Jxf/^e); OeS. fxsyt'aT]} XKOvatXaos


Haï \eîos dvs9t]>{a.v, stt' àyaBw.

Texte: 1, CACYVI eSA MeriCTH; — 2. ATAeCO.

'''
SpiEGEi.BERn, dans Recueil de travaux, 190G, p. iS-j.
[6]
- 92 -
J'ai hésité quelque temps sur la lecture de V dans CACYVI. La gravure
sur bois est naturellement moins nette que la gravure sur pierre. Selon
que ce petit monument est éclairé de telle ou telle façon, on est tenté de

lire <t> ou V, CACY<DI ou CACYVI. Cependant, je crois V, en définitive,


plus sûr que *, et l'exemple de l'inscription précédente nous incite à laisser

de côté toute hésitation et à lire V, CACYVI. Le mot a été expHqué plus


haut, p. 90.
k [sis Sasypsis, déesse très grande, Akousilaos et Bios ont dédié i^ce monu-
ment), pour leur salut.

XVII. Dédicace aux Dioscures.

Linteau (ou base) en calcaire, scie' en deux parties, dans le sens de la longueur,
dès l'antiquité. Les deux fragments ont été trouvés dans le sebahh, à Baln-Héril
(Théadelphie). Premier fragment m. 5o cent, x m. 2o5 niill.; deuxième fragment
m. 17 cent, x m. aoS mill. L'épaisseur de chaque bloc n'est plus que de
m. 2 1 cent. , mais la pierre a été également sciée en ce sens. Chose curieuse , la

partie supérieiu-e du bloc présentant des inégalités, on y avait coulé un mortier dans
la composition duquel entrait du fer : il a presque entièrement disparu, déterminant
de grosses lacunes dans le texte : il n'en reste qu'un petit fragment , à gauche de la

pierre : les lettres se détachent à peine sur le fond noirâtre, ou devenu tel, de ce
mortier, et la lecture en serait difficile s'il ne s'agissait d'une formule épigraphique. —
Musée du Caire (i2 2 avril igiS).

:-v^ .xcoiAirv nTOY


MOC K __t cccoTHPm:ni4'AN
NlkANAP_OCn ETECOYXO :ï^N
VnËl^A YT O YKAIT H C TYM A Jl I

TCKt^f
-^,-l^^^f A r A « 01 R.'^A API AN
Af^Â^'CSrLTBr l I

VTtsp aù\TO)ip3rcop\oi K-aîaapos TpaiOLvov

[A.]Spiixvo[v ^SsÇaJo-Toù, stt) TtTùj[t\ OXaow'fWi

TfilTiaKrw: £7ra]p^iW( AiyvirTOV,

A(03-;<[oi;po]<s crcorijpat èi:i(pavécTt Oeols

^IKOLvSpOi n£T££TOU;;(,OU «'[^j^ïj^ï''

ùitkp avTOv noil Tyjs yvvatxos xaï rSiv

TS>cvrj)[v, £77*] dyaôiSt. L /ê' ASpiavo\v Tojy xvp/ov.


— 93 — [7]

L'inscription est datée de l'année 12 de l'empereur Hadrien (127-128


ap. J.-C), le préfet d'Egypte étant alors T. Flavius Titianus'".
Le culte des Dioscures est attesté au Fayoum par divers documents, à
Soknopaiou Nêsos (Diméh)'^', à Crocodilopoiis (Fayoum)'", à Bacchias
(Oum-el-Atl) '"', — peut-être aussi à Thèbes (Karnak)'^'. Nous ignorions

jusqu'à présent qu'il eût trouvé place à Théadelpbie, parmi tant d'autres

divinités dont la liste n'est pas, il faut s'y attendre, encore close.

Au nom de l'empereur César Trajan Hadrien Auguste, T. Flavius Titianus

étant préfet d'Egypte, Nikandros Jils de Petesouchos a fait cette dédicace aux
Dioscures Sauveurs dieux secourables '^'^ pour lui-même, sa femme et ses enfants,

pour leur salut. Année 1 2 d'Hadrien, notre seigneur (1 27-1 a8 ap. J.-C).

XVIII-XXI. PHILADELPHIE.
XVIIL Stèle gréco- égyptienne.

Stèle ea calcaire, achetée à Médiuet-el-Fayoum . au mois d'avril igiS. Le vendeur


prétend qu'elle provient de Roubbayât (qui est la uécropole de Philadelphie) : mais,
comme c'est une slèle votive, je croirais plutôt qu'elle a été trouvée dans le sebakh, à
Philadelphie même (Girzéh). Haut. m. Sa cent.; larg. m. i5 cent. — Musée du
Caire (aa avril 19 13).

'''
En charge de ia6 à i3i, Ganta- de Weil : Aiotrxotipois èiii<^ixvém Ôeots

BELLi, La série dei Prefetti, I, p. /16. — est précisément la formule employée à la

Notre texte ne nous apprend rien de nou- ligne 4 de notre inscription de Théadel-

veau sur ce préfet. pbie. Au lieu de sirt<7Tàc7i ,1.5, proposé


'*'
MiLNE, Greek Inscr., p. ho, n"9Q87. par Weil, je restituerais pour ma pari
'''
Tebt. Pap., 1,1/1, i8{\w(7Kopetov). crunrjpcri; on aurait ainsi dans les deux
'*'
Fny. Towns, p. agS, n" i38. textes de Thèbes et de Théadelpbie, les

'''
.le songe à une inscription de Thè- mûmes épithèles èmÇ'ctvéfjt dsots et erw-

bes publiée d'abord par H. Weii, puis Tijpcri accolées au nom des Dioscures.
reprise par de Ricci dans Archiuf. Pap., '*'
Cf. DioD. Sic, 17, a, où l'épithète

11, 1908, p. 56i, n° 97, 1. h-5 : àvédiinsv èirt(pave(7TàTovs est donnée à Osiris et

/3a)f/ô[v Tofî èv ôve/Jllpois ST:i<pavé(Ti Bs- Isis considérés comme bienfaiteurs de l'hu-

[ots é7r((TTâ(Ti] : les restitutions sont de manité. Cependant, sTTt(poi.vécrt ne fait-il

H. Weil. Or, 1. 6, de Ricci propose de pas allusion ici au caractère spécial des
lire [rofs Aio<7«ov]poiî. J'avoue que celte Dioscures fratres Helenœ lucida sidéra
restitution me parait meilleure que celle (Horace, Odes, 1, m)?
,

— 94 —
Ce pelil monument, très linemenl sculpté, est un exemple de ce que
pouvait produire, dans l'Arslnoïte, la fusion des idées religieuses et de

l'art de l'Egypte et de la Grèce. Extérieurement

il a l'aspect de ces stèles attiques rectangulaires,

terminées par un fronton à acrotères : on s'atten-

drait presque à y trouver, sculptée dans le champ,


l'image du défunt, la tête inclinée, le corps appuyé

sur un long bâton. Eu fait, c'est le dieu égyptien

Anubis, vêtu de la seiilo, la croix ansée dans une


main, le sceptre ] dans l'autre, qu'on aperçoit,

tourné vers la droite, au-dessous du signe allongé


du ciel — •; le dieu est très élégamment dessiné,
sculpté avec précision et soin; son corps était peint,

et il reste encore quelques traces de couleur rouge


sur son vêtemeut. Devant lui, une courte inscrip-

l(.AJIHNU>/>ioc
tion hiéroglyphique : |'^^*[l
Anubis maitrc des deux terres .... ; les deux der-
l'hiéroglyphe
*
niers signes sont inintelligibles;

est inconnu : a-t-on voulu graver |? ou T? Le


groupe en tout cas, avec s, p, du féminin, ne
présenterait aucun sens. Peut-être l'inscription
est- elle inachevée.
Lépithète ^^ accolée au nom d'Anubis (toujours honoré non comme
mailre des deux terres, mais maUre de la nécropole __ W) est à noter. Les

Grecs de i'Arsinoïte se seraient- ils mépris sur le caractère et le rôie de

cette divinité, dont c'est d'ailleurs la première fois, pour autant que je

sache, qu'on rencontre le culte au Fayoum ?

Non moins intéressant est le texte grec qui est gravé au bas de la stèle :

vnèp At^oXXivviov I xa] Tjyjvuvoi, Ilao-àiî xvvoêoaHos |


AvotjêUjt e\j)(jiiv.

Texte : h, ANOYBI.

Les noms propres sont connus {Jlaaws, nom d'origine égyptienne) :

on notera qu'ils ne sont accompagnés ni du patronymique ni du démotique;


,,.

- 95 - [9]

on noiera aussi l'absence de l'articie devant xwo&ocrxôi. Qu'est-ce cjue ce

dernier mol? Le monument étant dédié au dieu-chien Anubis'", on sérail

tenté de le traduire par -éleveur de chiens m; il s'agirait de chiens sacrés.


nourris et gardés pour le culte de ce dieu. Mais ni le mot xmo^oaKÔs n'esl

donné par les le.\i([ues, ni la fonction d'éleveur de chiens sacrés n'esl

connue par les textes. Il me paraît donc plus simple de voir dans xuvo-

€ocTx6s une déformation du mot ^r]vo€o(TK.6s : la transcription de >? par v

n'a rien ([ue d'ordinaire, mais la transformation de ^ ^n x est beaucoup

plus remarquable : c'est un phénomène très rare ,


que je n'ai eu l'occasion

de signaler qu'une seule fois dans mon Recueil des inscriptions chrétiennes

d'Egypte'-', et que je n'ai pas rencontré dans les graifiles de Ouàdi-Kerdasse


publiés par F. Zucker ^', qui sont d'un si grand intérêt pour l'histoire

de la langue grecque à l'époque tardive. Quoi qu'il en soit, il semble que


la prononciation de x et de ;<;,
était assez voisine, à l'époque gréco-romaine.
pour qu'on pût, dans l'usage courant, confondre ces deux gutturales : ce

qui n'a rien d'élonnant, car l'on sait que, à l'origine, dans ce qu'on appelle

le grec k commune, antérieur aux dialectes, et probablement pendant


toute la période classique, la lettre ;^;,
était une occlusive aspirée r.sans

doute pareille au k des Allemands du Sud^i, donc analogue h x, et non une


spirante, telle que le cli allemand, comme elle l'est aujourd'hui en grec'*'.

Je pense donc que notre Pasôs était un yjnvo^o'sxôi , c'est-à-dire un


éleveur d'oies. Nous savons par Hérodote II, 87, que les oies étaient fort

goûtées des prêtres égyptiens : ceux-ci, dit l'historien, -jouissent d'avan-


tages non médiocres, c'est ainsi qu'il leur arrive à chacun, chaque jour,

abondance de chair de bœufs et d'oies, xçevv ^oéwv xai •^nvéw TrXrjdos ti

sxaoTîi) yîverta.1 iroWhv vfJ-éptjs éxiarns-. Elles ne l'étaient pas moins des

'"'
On sait que le soi-disant -rchacal- grecques-chrétiennes d'Egypte , Le Caire,
debout (Upuaul) serait eu réalité un loup, 1907, n° 63G, i. i3 et p. xsiis.

et que le trchacaiji couché ( Anubis) serait '*


F. ZixKER, Les Temples immergés de

un chien. Cf. l'étude de Ed. Meyer, Die la Nubie, Von Debod bis Bab Kalabsche
Enhrkkelung lier Kulte von Abydos tind Le Caire, 1912, p. i5-ii8, et surtout
die sogenannlen Schakalsgôtter, dans Aeg. p. 92 et suiv.

Zeil., 1904, p. 97. '''


A. Meillet, Aperçu d'une histoire
'*'
G. Lefebvre . Recueil des Inscriplions de la langue grecque , Paiis , 1 9 1 3 , p. a .'1
"101 — 96 —
fonclionnaires du pays, si nous en croyons certains documents sur papy-
rus'^'. De son côté, Diodore, I, yi, raconte que les nourrisseurs d'oies ne

faisaient pas couver les œufs de ces oiseaux, mais pratiquaient — ce qui se

fait aujourd'hui en Egypte sur une grande échelle — 1 incubation artificielle.

La stèle me parait être de la fin de l'époque ptoiémaïque, probablement


du i" siècle avant notre ère.

Ex-voto dédié à Anubts par Pasâs l'éleveur d'oies, pour (/e sahtt d') Apollâ-

nios et de Zénôn.

XIX. Un Nemeseio?!;.

Stèle provenant de Pliiladelphie (Girzéh). (Jaleaire, o m. 70 cent, x o m. ia cent.


l-a pai'tie supérieure de la pierre est usée, ce qui rend la lecture du début (1. \-h\
parliculièremeul malaisée. Traces de rouge dans la gravure des lettres. — Musée du
Caire do. avril 191 3).

y n'- P rslE fJUA' O CKAAVA loYkA'CAPod


C cB/ACtoVtEPMANIKoY/iYtokpatoPoc
non/\/ocnETPuJA//ûC' i/iKWOJN^ o\à
^ '/ccA/ro Gcaj IA<0NK A/TacYnkYPoa)

TA n AnTA e K TcJNIAI CJN4 /VAAujm aTcjh


/N/EM ECikWAMf ncrHiynEPArToy
KAiTHCrYMAIkOCKAlTCJNT^K/N^cJM
EniTlÔfPloYKAAYMoY&AAeiAAoY
ToVHrE/MoNoCUcSN/EPOKioc^
KAAYMûYKAlcAPOC ceS ^ao\^lfMM^
AYTÛK f ATOpO C 4>A CJ<^l /r fTTAlA^

o Cf. Pap. Grenfell, \\,ihh.: — Pap. Petr., Il, 10, 1; III, Sa a.


Annales ihi Service des Aniiqnilès , T. XIII

Constructions ^i/pr/e/v/i/£s.
GRES.
BRIQUES CRUES.

Plan général
PL A
CCI'
•^^•t-1l>^^1j^j^
Annales du Service des Anli(jnilés. T. XIII. PI. m
Temple de Déir-el-.\!édinéh.
Vu du Xord-Est.

•Vvjiit U resiauration.

Aprus la restauration.
Annales du Scri'icc des Aniiqailcs. T. XIII. l'I. V
Temple de Déir-el-Médinéh.

La terrasse avant la restauration.

Le couloir copte avant la restauration.


Annales ilii Scri'ice ilcs Anliqiiltés. T. XIII. PI. VI

Temple de Déir-el-.Médinéh.

--il

^/^^

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--=î"r

/!!

i^

^tï „. . A:----^ ;^ ^.A^. /,—^,•^.-^•'

:târ^

Le couloir copte après la restauration.


Aniiak's da Scruicc des Antiquités. T. Xlll. PI. VII

Temple de Déir-el-.\Iédinéh.

La face postérieure du temple avant le déblaiement.

La façade postérieure du temple après le déblaiement.


Annales du Serrice des Aniiqiiitrs. T. XIII. PI. VIII

Temple de Déir-el-.Médinéh.

fc^

l^>-'^
Annales du Scri'ice des Anliiiuités T. XIII. PI. IX

Temple de Déir-el-Médinéh.

Deux des momies coptes.


Annales iln Seri'ice des Antiquilés. T. XIII. PI. X

Temple de Déir-el-Médinéh.

La statuette de Thoutmosis III.


Annales du Service des Antiquités. T. XIII. PI. XI

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Annales du Scriuce des Aiiliqiiitcs, T. XIH. PI. XII

ÇEiTT^

-'^M'-^ 1


.«iiife; |y|

^^
>1
; s
.

— 97 — [11]

vvèp Népuiwos KXtxuSi'ou Kaia-apos

'SisëaaTOv Tepixavtxov Avroxpctropos,

IIoTrXiOS ïlsTpcovioi [Eù^Srj^wv à\v\oi>co-

S[6çi]ijiTSv T&[r] l3ù)i(ibv {sic) Haï Tcè awxvpov-


T) Ta TraVra ex tSv iStuv dvakojfÀiXTuv
N£(/£(t(£)* xup/a (ieyt(rrrii vnèp olvtov

xa) Tris yvvaixbs xa) twv réxvcov,

stt) TtSepîov KXa.v§t'ov TàaXët'XXov

Tov i^ysfjLovoî. L Ç Nepoi;os(sif)

10 KXavSîov K.a.i'aapos "SsSacTTOv Tsp^avixo(ù)

\.vToxpdTopos , (pavÇii ty', en' àyaôf^,

en àyaôwt

Texte : 3, [EOjSvfx'ji' d'une lecture difScile et incertaine. — h, BCJIMON {^omhv).


— 6, NEMECI KYPIA MEriCTHI. —
g, le signe qui suit L n'est pas net : ce n'est,

je crois, ni E ni T; Ç me semble le moins improbable; — NEPONOC (N^poiros); —


10, rEPMANIK; — 11, ATAe.

Le chiffre de l'année (1. (j) n'est pas net, comme je l'ai dit; et ma
lecture ç, année 6 de Néron, n'est pas absolument certaine, mais elle est

probable et, en tout cas, possible. Ti. Claudius Balbiilus fut préfet'"
d'Egypte à partir de l'année 55'-'. Jusqu'à quand resta-t-il en charge?

Nous l'ignorons. Nous savons toutefois que son successeur L. Julius Vestinus
était au pouvoir l'an 6 de Néron : aucun document n'indique qu'il l'ait été

plus tôt, ni ne donne, d'autre part, la date exacte de son entrée en fonc-

tions. L'an 6 de Néron va du 29 août 69 au 28 août 60. Or, notre


inscription est bien datée de cette année 6 (à supposer ma lecture exacte),

mais du i3 Phaôphi, c'est-à-dire du 10 octobre Sg. De ce jour à la fin

de l'année 6 du règne de Néron restaient donc encore dix mois environ à


courir, et l'on est par conséquent en droit de supposer que Ti. Claudius

Balbiilus ne résigna que dans les dix derniers mois de l'année 69-60 sa

charge, qu'il aurait ainsi occupée au moins quatre ans.

C ftye^jccii», comme souvent dans les '''


Gantarelli, La série dei prefelti,

papyrus. p. 3o.

Annales du Service, igiS. 7


,

[121 98

L'existence d'un Nemeseion dans cette bourgade du Fayoum est un fait

intéressant. Les monuments dédiés en Egypte à Némésis ne sont pas très

nombreux. Nous savons par Appien '" que ies Alexandrins désignaient
du nom de Téfievos Nsf/eVectJS la concession où César avait fait enterrer la

tète de Pompée. Nous connaissons à Alexandrie encore un autre NeyLecrtjov

[sic^ édifié par une femme l"^', — car les femmes, plus encore que les

hommes, avaient recours à la déesse de la rancune et de la jalousie. L'ins-

cription CI. G., A 683 rf est également une dédicace à Némésis. Enfin une
pierre tombale d'Alexandrie nous a conservé une étrange invocation au dieu

des Juifs Qeoe T^taros et aux Nef/^o-ejs '".

Notre inscription nous montre que ce culte — «dévotion extrêmement


répandue dans le populaire?)'*' — non seulement avait pénétré jusqu'au
Fayoum, ce qui n'a rien d'étonnant, mais y
possédait des fidèles assez

convaincus pour édifier, de leurs deniers, êx t6jv îSîoûv àvaXeoynxruv , à la

Déesse redoutée un autel et ses dépendances, c'est-à-dire tout un sanc-


tuaire. On aime à se représenter dans cette chapelle une de ces statues

de la Déesse debout ailée, la main gauche tenant une roue, écrasant du


pied Viëpte, dont nous connaissons quelques exemplaires, et que M. Per-
drizet a récemment étudiées, ainsi que tout ce qui a trait au cuite de

Némésis, dans son bel article du Bulletin de Correspondance Hellénique.

Au nom de l'empereur Néron Claude César Auguste Germamcus , Puhlius

Petronius Eudémân a réédijié^^^ à ses propres frais l'autel avec ses dépendances de

Némésis, la très grande souveraine ^^\ pour lui-même, sa femme et ses enfants,

Ti. Claudius Balhillus étant préfet, année G de Néron, i3 de PItaâphi, pour

leur salut (à tous) [bis].

'"'
Hist. rom., II, go (Viereck). — Ce '''
Bull, de l'Inst. égypl., n° 12 (1873-
Néraéseion dura jusqu'en i iC/i i- et tul 1878), p. 116.
détruit lors de la révolte des Juifs. On igno- ''
Perdhizet, Némésis, B.C.ff. . 1912,
re quel en était l'emplacement. Perdrizet XXXVI, p. 248.
(article cité ci -dessous) suppose qu'il se '''
Sur le sens el la forme de ce verbe
trouvait près du quatrième quartier, le voyez plus haut, p. 89.
ghetto d'Alexandrie. '*'
Kvpia fxe^'/oT»;, cf. tiéfieats héa-
'' Archwfiir Pap., 11, igoS, 566, Tioiva dans Alciphron IV, 6 (cité par
p.

n° 126. Perdrizet).
— 99 — [131

XX. Ukdicai'.e.

Petit iint«aii, en calcaire : long, i m., haut, o m. 3o cent. Il est fort endommage à

l'extrémité droite, mais Tinscription même parait être complète. Trouvé dans le sebakh,

à Philadelphie (Girzéh). — Musée du Caire (22 avril u)i3).

rTOY^ ENATOy //7/////////////-^

hovs èvitov [Nep&)ros]

ILXaLvStov Kaiaapos '^sêaTToS


rspiiaviKOV avToxpaTOpoî, ÇiaiSÇit.

Texte : 1, le mot NEPQNOZ a été martelé (cf. n" XXI, I. 1).

Septembre -octobre 6 a ap. J.-C.

XXI. Dkmkter et Kork.

Stèle en calcaire, polie à la surface. Long. 1 m. o35 mill., haut, o m. o35 mill.
Trouvée dans le sebakh à Philadelphie (Girzéh). — Musée du Caire (22 avril 1918).

VTrèp [Népuvos KX<tv§ioii Kai'trapos]

"EsëoL^Toù Tep^iaviKov AtJTOx[paT]o[pos],

Arj'uvtpi xai Kép^t 6ea7s nsytaïais [ ?

Yâios TijpsvTtos ^TpaTt'mrov vihs Kvp .

xa) TjjpefTia YlTiXefia. xa] tcl Ts'xi'a . L


[l/i] — 100 —
Texte : 1, le mot N^peoro» a été martelé; les mots suivants KAauS/ou KaiVapo» ont

disparu. —3 •
, je ne sais si celte ligne est complète. — 4 , après KYP, une lettre large

comme M, ou deux lettres dont la première serait I


;
je ne vois pas ce qu'il faut lire;

après OY, NH est des plus douteux. Je ne crois pas qu'il faille songer àKup. .ou
lJLjj[rpùs. Bref, je ne comprends pas la fin de cette ligne. — i, la date, après L, est

restée eu blanc.

Cette dédicace est approximativement de la même date que les deux


précédents textes.
Nous connaissions déjà l'existence d'un sanctuaire de Déméter et Koré
au Fayoum, à Arsinoë même'".

XXII-XXIV. LOCALITÉS DIVERSES DE L'ARSINOÏTE.


XXII. Dédicace.

Linteau en calcaire, trouvé dans le sebakh à Evhéméria (Qasr-el-Bauat). Dans l'anti-


quité, il a été scié aux deux bouts. Tel quel, il mesure i m. 3i cent, de long

et m. a6 cent, de large. Belle gravure. — Musée du Caire (sa avril igiS).

(eTbaFi/XE^I- n"i~"ÔAEMAr
\\EAZ\A\TZHZ KAEOnATPj
,

GEHN Eni c|)ANi7 N ,

VTrjèp ^acTiAsus nToX£|Ua/o[u

xali ^(xtTtXiereTrjs KXsoTTciT pals

6eà)v iTTi<pavô}v.

Il s'agit de Ptolémée V Epipbane et de sa femme Ciéopâlre I. Notre

inscription est donc des années 198-180, postérieure au mariage du roi

avec la fdle d'Antiochos (193-192).

Paf. Pelr., III, 97.


— 101 — _\b]

XXIII. Un Isieion.

Fragment de calcaire, trouvé dans le sebakh, à Tebtynis (Oum-el-Baragal). Long,

o m. 70 cent., haut, o m. 42 cent. — Musée du Caire (aa avril 1918).

lEPBAZlAEi- "nTOAETMAK^
/\/»^AeXHZ TO iriHOMKAITHNAlGE:/\NKAlTAEN/\Yi
\QN iriAIOEAlMEnZTHl I

T p\\j<^a.(vt]5 ôeôJv ÇtXoTrarôpcov xa) (pù.aSsKpw, [dvé6rjK£v b Sslva. ]

<]XapY»7S tÔ lo-j^or xai rriv \t9e{i)a.v xaù Ta èv ain\o75 waWa, en tvv ISmv]

àraXwf/aTJwi', ItrtSt deâi ixEyîa-Trit.

Texte: 3, AIOEAN.

Les compléments des lignes a-3 sont approximatifs, ils indicpient en

tout cas le sens de l'inscription. C'est la dédicace d'un temple d'isis par un

ilarque, dont le nom ne nous est point parvenu'". Le temple est appelé

ienijov (iaisTovy, le mot qui suit, Xi9eav [=Xt6siav), désigne, je pense,

toutes les constructions en pierres, autres que le sanctuaire, telles que

péribole, propylône, etc...'"-".

L'inscription est datée du règne de PtoléméeXIII Aulète et de Cléopâtre V


Tryphaena, postérieure par conséquent à mai 78, date du mariage, mais
antérieure à la mort de Cléopâtre (année Ô7?).

'"'
La liste d'ilarques donnée par Les- ''
Xidela a , comme on sait, deux sens :

QVIER, Institutions militaires, App. III, le mot peut signifier soit pierre précieu-

p. 343, ne comprend que des oQieiers se, soit matériaux de conslructious, donc
de ce grade du m' siècle avant notre ère. constructions en pierres. C'est évidem-
Le nôtre est du 1" siècle. ment ce dernier sens qui convient ici.
161 10:2

\.\IV. 2apa7r(s TrarpoTraVaip.

Fragment d'une plaque eu calcaire, o m. 43 cent, x o m. 4o cent, provenant, je


pense, des Kinian-Farès (GrocodilopoHs); il m'a été offert par un marcliand de Médinel-
el-Fayoum, mais je ne l'ai pas acheté.

Afo
TornAN-
fOCTOMOYArAQ'
jlATpOnATOpiCAPA'
(nAAA coNTA= euuNo'

aytokPI

KaJiVapos [

«ja< Tov TTainlos otKov

]iO(rTO(iov aya9oû[

]7raTp07raTOp« "StapoiTt^iSi

5 Jtt' âXXcov TCL^eiuv o\

s]ti' àyaBwi. \_ s TrÇep/o[u

ai/Toxp[aTopoï.

Texte : Les lacunes, à droite et à gauche de chaque ligne, sont considérables,


je n'ai pas essayé de les combler. Des lignes i et 6, il appert que l'empereur est ici

soit Tibère, soit Claude : v-itèp Tiëeplov Kaji'o-apos [S£§a<TToù ou bien : itrèp liëepiov

KXavllov Ka]/(Tapos [ etc. . . La formule de la 1. a x]at tow •7ravT[àî otxov ou toO Trai»-

t[ôî awToO oixoti est bien connue. L. 3 , aya8ei)[ me parait être le début d'un nom
— 103 — [17]

propre {k-)idoL>[ — ) : je ne comprends pas ce qui précède. Je ne vois pas non plus la

significalion précise des restes de la 1. 5 ]7r'<'' i/.Xw ri^eav o[.

L'intérêt de cette inscription si incomplète réside exclusivement dans les

mots (1. /i) TTonpoTToÎTopt '^apd7r[iSi. J'ai déjà eu l'occasion de signaler

celle expression Trarpo-rroLTcop accolée à un nom de dieu ['Eov)(^os), sur une

stèle de Crocodilopolis '-'


: il est curieux de la retrouver ici, et, par ce
nouvel exemple, de voir que les Gréco- Egyptiens de cette ville, par une
large application de la doctrine qui faisait de Pharaon le tils de Râ, con-
sidéraient les Ptolémées et, après eux, les Empereurs comme les descen-
dants des dieux 'Eovy^os, '2a.pa.-nts, d'autres encore probablement, qui étaient
adorés au Fayoum.

XXV. KARNAK (Graffite).

Graffite, de l'époque d'Auguste, tracé sur un nuir de la salle hypostyle de Karnak.


Il a été découvert en 19 ta, et m"a été signalé par M. Legrain, qui a bien voulu
en outre en prendre et me donner un estampage. Long. max. du graffite m. 2i2 cent.,

haut. m. 09 cent.

TivNlnAHANI CtujT^Y

'''
àJTr", si l'on tient compte du Irait p. iho. Cf. Roeder et Zdcker, qui citent
oblique précédant H. et utilisent ce texte dans Roschers Lextkon,
'''
Lefebvbe. Annales, IX, 1908, article SoM-, col. 1 1 o 1.
,

[18] — lOi —
Le lac-similé ci -dessus se transcrit :

70 7ipO>CVV11f/.Ct

Tcov •narjaviaTw tov

fJLsyaXov aspants xtxt

6eou aeSacnu Tzapa. Tote

Oeois rot eis StOTTioXsts

Ce qui signifie, je pense :

TO TTpo/ajKVvtjfia

Tà'w TTaltjavtaTiSlv) tov


y.eyakov ^epd7rt{So)s xa.)

Qeov "Eeëaarlo^ù napà to7s

Oeots roï{s) ^(v) Aiovn6Xst\s\

Tràaltvj.

rt: Proscynèine des péanislcs du grand Sérapis et du Dieu Auguste (^l'Empereur


Auguste^, à tous les dieux de Diospolisv.

L'expression to Trpoax.wtifia napi loXs ôsoïs est connue : elle se rencontre,

par exemple, à Dakkéli"', à Pliilœ''-', à Abydos'^', dans des grafiTitcs de


sens et de forme analogues.

Sérapis avait de nombreux temples en Egypte : le rhéteur Aristide'*'

n'en cite pas moins de quarante- deux; les plus célèbres étaient ceux d'A-

lexandrie et de Memphis '^' : il est vraisemblable que nos péanistes appar-

tenaient au Sérapéum di' l'une ou de l'autre de ces villes. Comme l'a montré
Otto ''^',
ces temples étaient desservis par des prêtres organisés à l'égyptienne

<) CI. G., 5o82, 5o88 (Dittenber- '*'


Ei's TÔv SapàTTii', Orat. I, p. 96,
uER, 0. G. I s., 9o3, 207). wl. Diudorf, cité par Otto, Priester und
i'>
C./. G., 4897, 4898, 6899, igo/i. Tempel, l, p. ii5.
'''
DlTTENBERGER, 0. G. I.S., 789 (et "' Otto, ibicL, p. 1 13 et suiv.
'''
nombreux exemples encore inédits). Otto, ibiiL, p. ii5.
I _ 105 — [19]

non à la grecque, et formant des classes sacerdotales hiérarchisées, com-


prenant prophètes, stolistes, péanistes et pastophores.

Le fait le plus intéressant — si j'ai bien compris les mots xa) Qsov
SeêaoToû • — • est que, au début de l'époque impériale, les péanisles de

Sérapis joignaient au culte gréco-égj'ptien de ce dieu le culte romain de

l'Empereur (0eès SeÉaoros — Divus Augustus). Et nous rapprocherons de

ce texte une inscription grecque"' trouvée à Rome, dédicace d'une statue


élevée à leur supérieur (appelé leur Père, Trari/p) par les Péanistes de

Sérapis et de la dormis augusla, établis dans cette ville '^'.

Je ne pense pas qu'il y ait de doute sur le sens de Tois sis AtoaTioAsis

itâtreis = Toîs êv Aioa-TrôXst nâa-tv. Cependant, si l'on préférait comprendre


To7s SIS Ato<77ré\£ts -ndcroLS, c'est-à-dire en moins mauvais grec , lo'ts èv {tous)

àiO(r7r6Xe(7t Ttâtrats, les dieux de toutes les Diospolis, l'expression se com-


prendrait encore. Non pas qu'elle pût signifier, bien entendu, b^s dieux

de Aiôa-TToXts >7 fjLtKpâ et de AjÔjttoàjs ii fjLsyâXri, de Hoû et de Tbèbes;

mais elle signilierait les dieux des temples renfermés dans l'enceinte

de ce qu'on appelait Diospolis à l'époque impériale : cette dénomination


n'était plus donnée, on le sait, à ce que représentait la
^,^ ^ des temps
pharaoniques '^', mais simplement t^ à la partie de l'ancienne ville qui com-

prend Karnak et Louqsor, et à tout l'espace qui existe entre ces deux

endroits sur la rive orientale du fleuve?:'^'. Toutes les Diospolis, ce serait

donc , soit la Diospolis de l'Est et la Diospolis de l'Ouest Karnak , et Louqsor


d'une part, Gournah d'autre part, — soit la Diospolis du \ord, Karnak et

les Temples septentrionaux de la rive occidentale, et la Diospolis du Sud,


Louqsor et les Temples méridionaux de cette même rive. Celte interprétation

est possible, mais je la tiens pour peu vraisemblable : l'explication ro7s èv

liocnréXei iràcriv, tous les dieux de Diospolis, me paraît beaucoup plus sûre.

'"'
C. I. G-, 5898 (I. Gr. S. It. loSi I. Ces prêtres n'outque le nom de commun
'*'
Une inscription altique. probable- avec nos péanistes égyptiens.

ment du ni' siècle de notre ère, publiée '''


Lzgkài^ Recueil de
, Iravatia; , \XMI,
par V. Bérard dans 6. G.//., XIV, 1890. i9o5,p. i85.
p.669 (= DiTTENBERGER, Stjlloge Inscr. '''
JoLLOis et Devilliers, Dissertation

Grœc, II, p. 597), nousfaitconnaîtredes sur... Thèbes, dans la Description de

^raiariorai toO Movrip^/ou ÀaxXtjTciorj. l'Egypte, III, p. a48.


[20] 106 —
XXVI-XXVIl. DENDERAH (Inscriptions).

XXVI.

Statue (le lion couché, en calcaire, assez mal conservée, qui fut trouvée dans le

sebakh, derrière le grand temple de Dendérah, en 1910. Haut, du monument o m.


5o cent., long. 1 m. Sur la base, une inscription peut-être complète. [Ma copie est

de l'été 1910; le lion était alors à l'entrée du temple].

mrx^coHozcT^i^wm

?] £77* Tpu(pCiii}>os (TTpaTttyo[v\.

L'intérêt de ce petit texte est que Tryphon, stratège du nome Tentyrite,


était déjà connu par l'inscription dédicatoire''' de la porte monumentale

percée, du côté Est, dans le mur d'enceinte de Dendérah. Ce magistrat

était en charge l'an 1 de notre ère '^'. A quelques années près , la statue

qui nous occupe est donc de la même époque, c'est-à-dire du début du


i" siècle.

XXVII.

Fragment d'un bloc, en grès, trouvé en 1910 dans le sebakh, derrière le grand
temple de Dendérah. — cm. 46 cent, x o m. 18 cent. [Ma copie est de l'été 1910;
le monument était alors à l'entrée du temple].

11 n'est pas douteux que ce médiocre fragment ne soit un bloc détaché

'"'
DiTTENBERGER, 0. G. I.S., U" 659- les assises de cette porte, comme sur une
[L'inscription n'est plus visible. Elle est grande partie des murs du temple].
complètement recouverte d'une couche '''
ÈTOVS Aa' Kaicrapoî, ffoovd 0'

d'argile que les frelons ont déposée sur septembre an i après J.-C.
, ,

— 107 — [21]

(lu mur d'un édifice. Il représente à peine le quaii de l'inscription complète

dont voici quelle pouvait être la teneur :

ITOYr
KANOPOCERIL
acoNLTPA:
[vnèp Ttëspîov KXavSiov Kata-apos 2eê]aaT0ÎÎ Tepuavi^Kov aÙTOKpchopos^
[gTTJ . rîyeyiôvoi xoà JNjxaropos èTticr\yp(tTtiyov 1

(TTpaTtjyoïjvTos , ol alitb t<Sv a-rpaTUwrvv H) 1

(^dédicace et date)

Au lieu de oî àjno tvv oTp<n[ict)T65v, on pourrait restituer oi ijnh ivv


(rTpa.T[t]yûiv; il s'agirait d'une délégation des stratèges des nomes de la

Thébaïde, mais cette seconde restitution me parait moins probable.


Je ne connais pas d'épistralège dont le père se soit nommé NwaWp :

si ce personnage était connu, l'inscription pourrait être aisément datée.


J'ai complété, par hypothèse, la tilulature (1. i) par les noms de l'empe-
reur Claude [lii-hli), simplement parce que les trois grandes inscriptions
grecques de Dendérali sont toutes de la première moitié du i" siècle, et

([u'il y en a une en particulier, la plus récemment connue, qui date juste-

ment du règne de Claude.

Je dirai un mot de cette importante inscription (voyez pi. XII). Elle a été

pubhée par Jouguet, en 1896 , d'après une copie de Legrain'^'. Or, depuis

<•)
B. C. H., XIX, i8r|5, p. 5i3 = DiTTESBERGER, 0. G. I. S., n° 663.
[22] — 108 —
quinze ans, ce texte a beaucoup souffert, et il est à craindre cju'il ne s'abîme
davantage : les frelons commencent à le couvrir d'argile et le calcaire

s'ébrèche. C'est pour([uoi je crois utile de publier la pholograpbie que j'en

ai prise en 1910. Si on la compare avec la copie publiée par Jouguet, on

verra que (1. â) les mots EIPHNHZ KAI ont disparu, et on remarquera
(1. 3-/i) d'autres lacunes de date récente.

Jouguet a donné ce texte comme inédit, et Dittenberger ne semble pas


connaître d'éditeur antérieur à Jouguet. Cependant l'inscription était, en

réalité, pidjliée depuis vingt ans, mais dans un recueil peu feuilleté par les
hellénistes, dans YAeffyplische Zeitschrift. Elle avait été remarquée par
Dùmichen pendant le séjour de deux mois qu'il fit à Dendérab en iSyô.
Il la signala, sans aucun commentaire, dans Aegi/plixclte Zeitsclnnft , 1876,
p. Sa, et en donna une excellente reproduction à la planche III de ce
volume.
La lecture du début de l'inscription par Dùmichen est intéressante :

vnèp Tfjs [Ttëspîov etc. . . Si l'on examine de près la photographie que


je donne de ce texte, on verra que la lecture tvs devant Ttëspt'ov paraît

être parfaitement justifiée : ce mot a été omis dans les éditions de Jouguet
et de Dittenberger.

G. Lefebyre.

Assiout, avril 1910.


FRAGMENTS
DE DÉCRETS DE L'ANCIEN EMPIRE
PAR

M. GEORGES DARESSY.

Les décrets royaux de l'Ancien Empire forment une classe de monuments


qui intéressent à juste titre les égyptologues. Dahchour, Abydos, Coptes

nous ont livré un certain nombre d'inscriptions de cette espèce; outre celles

déjà publiées, on en a signalé d'autres qui n'ont pas encore été reproduites'".

M. Maspero ayant rapporté cet hiver de la Haute-Egypte plusieurs frag-


ments n'appartenant pas à des textes déjà connus, je crois bon de les

signaler, pour le cas où ils se rajusteraient à d'autres débris encore inédits

qui auraient passé en Europe.

1. Fragments d'une stèle à sommet arrondi, en calcaire dur, parsemé


de petits trous; la pierre devait être épaisse au moins de o m. 20 cenl.,

ce qui reste du cintre démontre que le monument pouvait avoir plus d'un

mètre de largeur. Les hiéroglyphes sont soigneusement gravés et la majeure


partie du texte était en colonnes verticales de m. 07 cent, de largeur.

V^oici ce qui est au Musée du Gaire'^' :

1° Partie supérieure du cintre : débris d'un cartouche horizontal

Mm) -

2° Deux fragments se raccordant, touchant à la bor- i


dure droite. C'est le commencement du texte, qui est même
J^
encore en partie dans le cintre. Au-dessus de -=»>- existe un
espace vide de m. 1 5 cent, et à gauche le haut de la

colonne est également blanc.

'''
Rapport du Service des Antiquités à gauche; ils sont ici retournés en seus

pour l'année igii, p. 18. opposé pour les besoins de l'impression


<''
Tous les textes sont Iracés de droite typographique.
110

3" Deux fragments touchant la bordure droite, mais ne rejoignant pas


les précédents :

m,.. ,* . .. w w .

^ -n
t
F i

C4-JJ;

'

V'-
/i" Morceau touchant la bordure gauche de la stèle :

'S
5

Il est regrettable que le cartouche du haut de la stèle soit incomplet du


commencement et du bas, car cette lacune nous laisse dans l'indécision sur

le roi auquel on doit attribuer le monument, et dont le nom d'Horus ^ \

apparaît ici pour la première fois.

Ma première pensée a été d'y voir ®jrî P PLI ^^^^


^° dynastie, ce sou-

verain dont on n'a guère le nom <|ue sur la table de Saqqarah et auquel
— 111 — [3]

Sethe vient d'assigner |


—^ ^ comme second cartouche'". li me semblait
effet que la place au-dessous de
|J aurait été bien petite pour loger un
litre signe; mais d'autres raisons militent en faveur d'une mention de

^ de la IV' dynastie.

La première est qu'on parle dans le texte do la pyramide "1 => À^ du

roi ( o HH U 1-^
y 1 : or. s'il paraît naturel que Chepseskaf mentionne la

tombe de son prédécesseur, il serait moins vraisemblable que Chepseskarê la

rappelât après quatre règnes intermédiaires. La seconde est que le nom de


Ka n'est pas composé d'après le type de ceux de la V' dynastie qui com-

prend presque toujours «^ parmi ses éléments. L'attribution à


jj^PP^
a donc pour elle quelques probabilités de plus.

La stèle avait été faite au commencement du règne du roi, après le

premier recensement des animaux.

II. Deux morceaux (l'un en dix débris, l'autre en deux débris rassemblés)
d'une grande stèle. Hiéroglyphes peu soignés. La marge, de o m. oq.5 mill.
de large est peinte en noir: l'espace vide au bas de
. la stèle est de o m. oA c. :

^û \s
i

Espace vide.

t
m •

A-
'"'
K. Sethe, Ein ûbersehener kônig des alten Heiciis , daus la Zeitschrtfl, vol. \j (191 9).
[4] 112 —
2

Pî I

%
>^- ^

VW'/
PT

Là encore une cassure malheureuse nous prive du nom du roi. Mais les

fouilles de l'Institut français à Abou-Roach ayant démontré que JL A


est le nom de la pyramide de ( © —
|« '", il est probable que nous avons

les débris du plus ancien des décrets royaux connus à ce jour. hI

'"'
II. Gauthier, Le nom de la pyramide d'Aboii-Roascli , dans ie Bulletin de Vlnslilut

français, t. IV. p. aSC-aSg.


— 113 —
III. Débris d'un décret gravé assez soigneusement :

1 2

o %
III

Mxà

T j^
uyûyN
C0U U'LJ
J

bas.

/4nnn/ps du Service, igiS.


[6] 114 —

±1 Pf^D
^ V(
bas.
^
IM
bas.

Le nom du roi Mycérinus et celui de sa pyramide sont donnés ici sans

erreur possible. La présence simultanée de fragments de ce roi et de

Didoufrê est une probabilité de plus pour que les morceaux I soient de

Chepseskaf; il y aurait donc eu, à Coplos probablement, un amas de stèles

de la IV° dynastie distinct de celui des stèles de la V° et Vl" trouvé par

MM. Weiil et Reinach, et dont les fragments sont aujourd'hui dispersés.


Puissent-ils ne pas être perdus pour la science!

G. Daressy.
LES VASES DE EL-BEDA
PAR

M. JEAN CLÉDAT.

Au mois d'avril 1910, un Bédouin me présentait au campement de


El-iMahemdiah, pendant ma campagne de l'ouilies, un vase en terre cuite

complet, avec des débris d'autres; chacun d'eux avait sur la panse des
signes gravés dont la nature et les caractères étaient identiques à ceux

trouvés en grand nombre en Haute-Egypte, à Abydos par exemple, et que'


l'on fait remonter aux périodes les plus lointaines de l'iiistoire égyptienne.

On comprendra aisément ma surprise. Tout d'abord je lus pris d'un

soupçon, non sur l'authenticité des documents, qui n'était pas douteuse,
mais sur leur provenance. Toutefois, mon bédouin, en m'indiquant le lieu

d'origine et la cause qui détermina la découverte de ces vases, s'engageait

à me conduire sur les lieux de la trouvaille. La découverte est due, comme


on va le voir, à un simple hasard, hasard heureux s'il en fut, puisqu'elle

nous permet d'espérer de celte région sinon de nouveaux monuments


remontant à ces périodes reculées, du moins d'autres qui appartien-
draient à ce long espace de temps, et dont nous n'avons encore aucun

exemple, qui va de ces débuts de la civilisation jusqu'à l'époque de

Ramsès 11^"; elle aidera à trancher, je le crois, la question géologique de


l'isthme qui touche à tant de points historiques et géographiques, au
moins pour la partie nord, en affirmant que la carte a peu varié depuis
les débuts historiques et qu'elle était à ces époques reculées ce que nous la

trouvons aujourd'hui, probablement un peu moins marécageuse, puisque


nous savons, par le témoignage des anciens, que toute celte vaste étendue

'"'
Deux stèles de ce roi et les ruines faire, permet de supposer que le fameux
(l'un petit temple oii l'on adorait un Baal passage de la mer Rouge aurait eu heu
ont ëlé découvertes en 1912, au nord- danslarëgioudupetit lac Amer. Du moins
ouest de Suez. Celle découverte, avec quel- c'est la thèse que je présenterai prochai-

ques rapprochements géographiques à nement avec l'élude de ces monuments.


,

[2] — 116 —
était autrefois très riche en cultures et couverte de villes, dont j'ai retrouvé,

signalé et souvent étudié les nombreux vestiges.

La trouvaille des vases fut faite en plantant des palmiers en un lieu

désigné sous le nom de Et-Béda. Ce nom de El-Béda, qui veut dire «nou-
veau , chose nouvelle 'i , est nouveau lui-même , car il n'a été appliqué qu'à la

suite de la plantation de la palmeraie. Ce territoire faisait partie de celui de

El-Lagieh, situé un peu au nord- ouest de Bir En-Nous, dont la palmeraie

importante est coupée par la grande route des caravanes qui conduit en
Syrie. Le Gehel El-Lagieh forme un important massif sablonneux, com-
plètement dénudé, dominé vers son centre par un fort mamelon qui, vu
du sud-ouest, afTecte sensiblement la forme pyramidale et dont le versant
'
septentrional dévale presque à pic dans un petit vallon oiî se développent
une centaine de palmiers. Entre ce point et Bir En-Nous du , côté de l'Orient

est une toute petite palmeraie abritée par une dune escarpée qui porte le

nom de El-Réhémi. C'est à mi-chomin , entre cette dernière palmeraie et

celle de El-Lagieh, que les Bédouins, dans un bas-fond entre deux petites
collines, dont l'une très escarpée, trouvèrent de l'eau douce et essayèrent

de créer une nouvelle palmeraie (fig. i). En creusant les trous nécessaires

à la plantation, presque au pied de la colline occidentale, les Bédouins

trouvèrent, à un mètre environ de profondeur dans le sol, cinq ou six vases


— ils n'étaient pas d'accord sur le nombre exact — alignés côte à côte et

intacts. Ce n'est qu'après les avoir retirés qu'ils les brisèrent et que lun
d'eux eut l'idée — en voyant des images gravées à la surface de quelques-

uns d'entre eux — de m'apporter ce qu'il avait pu sauver ou mieux ce qu'il

croyait pouvoir m'intéresser. Ainsi que je l'ai déjà dit, dans le lot se trouvait

un vase entier, admirable de conservation, avec les fragments gravés de


trois autres.

Mahemdiah n'étant éloigné de EI-Béda que de six heures de marche à


chameau, je me transportai immédiatement sur les lieux'". Non seulement

'''
Voici l'itinéraire suivi en partant de franchit le Menqa-Elmnii ,
grandes dunes
Mahemdiah : on longe tout d'abord le de sables parallèles à la mer, qui s'élen-
rivage de la mer en allant vers l'ouest dent jusqu'à la plaine de Péluse; ensuite

jusqu'à El-Khirbeh, ruines que l'on c'est le Gebel Ouabiah , sur lequel on
traverse à l'extrémité ouest. De là ou trouve un grand dépôt de poteries
,

117 —
je m'assurai de la réalité du rapport qui m'avait été fait par le Bédouin, mais

tout en vérifiant les débris qui jonchaient le sol, je recueillis quelques

> n-LoV^V

Fig. ,.

fragments de vases portant des marques de gravures, qui complétaient très


bien ceux que le Bédouin m'avait précédemment apportés. L'année suivante
je crus devoir exécuter quelques sondages sur ce terrain : le résultat fut

romaines h la surface du sol; les hautes maines et l'on arrive à Khcit-Saich où

dunes de Abou-Galadah où campe une est une palmeraie avec de l'eau douce.

partie de la tribu des Kharsah et où le De ce point nous passons entre les petites

sol est recouvert de tessons de poteries palmeraies de El-Chohai elEl-Ouach pour


romaines. Jusqu'à ce point notre marche atteindre peu après celles de El-khaçanch ,

est légèrement à l'ouest; de là nous El-Lagkh el enfin Ei-Béda. Pour aller

prenons la direction sud, et longeons le jusqu'à Bir En-Nous on est obligé de

pied du Gebel Alareis, puis le Gehel passer par la palmeraie de El-Klieit Nagar

Ahou-Ganid. A Alareis il y a de l'eau dont les dunes, situées au sud-esl de El-


douce et une palmeraie imporlante ha- Béda, sont plus douces et moins pénibles
bitée par des bédouins Kharsah. Un peu à franchir que celle de El-Réhémi, qui

au sud, nouveau dépôt de poteries ro- serait le chemin le plus court.


[4] 118

absolument négatif. Sur le sol caillouteux je ne ramassai que quelques silex

taillés, dont une hache superbe de o m. 076 mill. de longueur et un nucléus


de m. 002 mill. (fig. 2).

Fig. 2.

La trouvaille des vases en ce lieu n'étant pas douteuse, l'on peut se


demander si les vases de El-Béda n'ont pas été transportés et par suite

ne proviennent pas d'un autre point sinon d'une autre région, comme la

vallée du Nil, qui paraît, au moins jusqu'à ce jour, être le pays d'origine
de ces vases. Le l'ait est très possible; mais, dans tous les cas, cela n'empê-
cherait pas, selon moi, d'admettre la haute antiquité du dépôt, car si ces

vases n'avaient pas été cachés et mis à l'abri des accidents extérieurs, des

chocs par exemple, il est douteux que ces fragiles monuments, qui n'avaient
certainement qu'une valeur relative, fussent arrivés jusqu'à nous, la

matière dont ils sont fabriqués ne pouvant leur assurer une longue exis-

tence. Je dois ajouter encore ([ue mes sondages ne portèrent que sur une
faible étendue de terrain, la seule qui m'était permise, c'est-à-dire sur

le versant du petit plateau où les vases fiu-ent trouvés. Ce plateau est formé
d'un sol assez consistant, légèrement argileux, recouvert de cailloux à la

surface. Au pied de ce plateau, du côté occidental, est une forte dune


abrupte et comme taillée au couteau, aux sables mouvants qui enserrent
et menacent d'envahir peu à peu le plateau au pied duquel est la nouvelle
palmeraie. Certainement celte dune est de formation relativement récente
,

119

et c'est peut-être sous elle que l'on trouverait la solution du problème.


Aussi je pense qu'il y aurait une certaine témérité et beaucoup d'exagé-
ration à se prononcer et même à parler avec quelque assurance sur une
découverte aussi fortuite et dont nous n'avons que ce seul exemple; toutefois

l'on voudra bien reconnaître son importance pour l'bistoire de l'isthme


de Suez, importance dont la valeur et l'intérêt seraient singulièrement

augmentés si cette première découverte était appuyée par d'autres, ce qui


n'est pas improbable.
Le type des vases de El-Béda est le même que ceux trouvés en Haute-Egypte
(fig. 3). C'est la jarre au galbe pur, à forte panse,
au col court et trapu aux anses ondulées et modelées
,

à la partie la plus renflée. La matière employée est

l'argile sédimentaire qui, sous l'action du feu, prend

à la surface une couleur d'un rouge très vif tandis

que l'intérieur conserve sa couleur brune naturelle;


à la cuisson cette terre devient très dure et cassante

comme du verre. Le vase a été modelé à la main


puis passé sur le tour et, à l'aide d'un outil en bois,

l'ouvrier, pour la partie supérieure du vase seule-


ment, a remanié et régularisé ce qu'il y avait de

trop imparfait dans le façonnage à la main; il a su

lui donner ainsi un aspect plus achevé et plus ferme,


une silhouette plus pure et plus élégante que ne Fig. 3.

l'ont en général les vases analogues. Il résulterait

d'après ces dernières constatations que les

vases de El-Béda indiqueraient une caté-

gorie moins ancienne que la plupart des

vases de même nature provenant de Haute-


Egypte et dont le modèle, en général, n'a
pas été conduit jusqu'à cet état de perfection.

Le vase complet mesure o m. 58 cent, de

hauteur et son plus grand diamètre à la


Fie. 6.
panse est de o m. •?.(> cent. Entre les anses

tri-arquées on remarque, gravé assez profondément dans la terre et avant

la cuisson, à l'aide d'une pointe sèche, le serekii royal surmonté de deux


,,

[6] _ 120 —
faucons, ies deux Horus affrontés; à droite deux traits obliques, repré-

sentation graphique et probable du nom royal écrit à l'extérieur du


cartouche (fig. 3). La reproduction photographique
\ / (pi. XllI) de la partie supérieure du vase montre

<V.4\ / nettement les procédés employés pour sa fabrication.


Y-* Les autres fragments gravés que j'ai réunis appar-

5
tiennent à trois vases différents. La technique en est

la même et dans un seul cas (fig. 5) le serekh n'est

pas surmonté des deux faucons; enlin un signe comme précédemment,


mais différent, accompagne à droite chacun des serekh (fig. h à 6).

Les deux faucons affrontés sur le cartouche apparaissent très rarement


sur le serekh, contrairement à l'usage qui est d'op-
poser le faucon, image du dieu Horus, à l'animal de
Sit, frère du dieu Horus'". On ne doit pas, toutefois,
<â.
être très étonné

deux faucons puisque nous


du rapprochement sur
les
le serekh

trouvons non seule-


des
r.
ment en composition avec les noms royaux mais encore , yj„ s.

dans le protocole et même dans la titulature, et cela

depuis les plus lointaines époques pharaoniques jusqu'aux plus récentes '2'.
On observe même l'animal lyphonien représenté seul sur le serekh l^'.

'''
M. Sayee a Irouvé à EI-Kab une Book of Kings, II, 77, XX\ *
dynastie);

sur laquelle on dans la titulature -y*-


iaseriplioii lirait J^V^ "X 1 1 lITh C"!
"««II*
(Mariette, il/««<nias, p. io4); groupe
= ^ ^ ^ c^ le
,

[Proc. Soc. B. Ar. apparaît encore comme nom du V" nome


vol. XXI, p. III, IV* dynastie).
de la Haute-Egypte, le nome Goptite, avec
'"'
Je ne citerai que quelques exemples :
pour chef- lieu Coptos où Ton adorait le

r en composition avec ie nom du roi, dieu Horus sous la forme ithyphallique.

celui de kliaseklimoui , •yy^ ^ —»— /^ '''


Les représentations de l'oiseau cl

de l'animal lyphonien, ensemble, sur le


(Gautiuer, Livre des Rois , I, p. .35); dans
serekh sont fréquentes, mais il n'en esl
le protocole de Mcriiip, J^Jk.'r'^V
pas de même de l'animal lyphouien seul,
[ibid. , p. 1 0, 1"dynaslio) ; du roi Saboura
que l'on trouve par exemple accompa-
gnant nom de Perabsen et qui remplace
i'^ tI^ (®^^1| (Newberry, Sca- le

l'oiseau (cf. R. AVeill, Des vionwnents et


rahs, pi. VIII, n" 8, V' dynastie); du roi
de l'histoire des II' et III' dynasties égyp-

Tahraqa, j>% (
'1.
(Bcdge, Tlie tiennes , p. 112 etsuiv.).
f
— 121 — [7]

Je ne puis rien dire des signes ou marques gravés à droite du cartouche;

pourtant ils me semblent èlre le produit d'une sorte de graphie particulière

à cette époque ([ue nous ne connaissons pas encore; probablement le nom


royal indiqué par la présence du cartouche (?).

Quoi qu'il en soit de la valeur de l'hypothèse, historique ou non, ces

signes ou marques ne peuvent nous aider, dans l'état actuel de nos connais-

sances, à établir un repère chronologique de ces documents qui nous

apparaissent généralement sous la forme isolée et rarement groupée, deux


ou trois signes seulement. Le nombre et la variété de ces signes devenant,
avec les nouvelles recherches, de plus en plus grands, il est permis
d'espérer que ce problème aura reçu, avant qu'il ne soit longtemps, sa

solution définitive.

J. Cl
REPORT ON THE DEMOLITION
OF TELL SHEIKH NASREDDIÎV

M. G. G. EDGAR
INSPECTEUR EN CHEF DE LA BASSE-e'gYPTE.

The village of Dondil lies lo ibe south-east of Mit Ghamr, a fevv kilo-

mètres wesl of Tel! Moqdam. Close beside it there stood till lately a small

niound called Tell slieikli Nasreddin, which in former times was used by
Ihe villagers as a cemetery. On the olher side of tbo village stands a larger

and liigber mound, called Tell el Shehid, whicb is ibe present-day ceme-
tery and is completely covered with tombs.
Tell Nasreddin bas been levellod tliis year by ibe Provincial Coancil of

Daqahlieh in order to fdl up some birkas in the village. A small pièce in

thc middle containing a sheikh's iomb is ail that is now left of it. The part
demolished was less than tbree feddans in extent and varied in height
from one to six mètres. In somo places the soil was loose and sandy, in

otber places it consisled of stilf niud wbich had to be broken up with


pickaxes. Thc earlh was carried by Decauville railways to four birkas

wilhin a radius of lioo mètres from the mound. Two hundred prisoners
were omployed and are said to bave worked hard , ihougb I confcss they

did nol seem to me lo be over-faliguing themselves. They were paid two


and a half piastres a day; and as the work bas lasled five months, thc
(louncil bas paid about L. E. 700 in workmen's wages, over and above
the overseers' salaries and thc cost of material.

If the site had been levellod with a view to recording everything of

arcbaeological intcresl, thc expense «ould bave been far grealer than

this. The \vork would bave had to be coiiducted more carefully, and the
workmen's wages would bave been about five piastres a day instead of

two and a half.


.

— 123 — [2]

Among the slones found in the course of the work were a number
of granité blocks, of which the foUowing are worth recording.

1 Fragment of the right leg of a grey granité colossus of

Ramses II : on the back is the inscription

2. Fragment of the combined crown of Upper and Lower


Egypt, belonging to the same or a similar statue.

3. Large block of grey granité inscribed Si


sJ||lP4= J
!i. Torso of a red granité colossus. There are remains of red and yellow

stripes on the end of the head-dress.

'}. Red granité block inscribed 1^ i'Jw^ i-

It is more probable that thèse blocks were brought long ago from

Tell Moqdam than that the statues were actually erected al Dondit.

6. A large red granité sarcophagus withoul a lid, unins- —A


I

cribed. This too may hâve been brought from Moqdam.


There was also found a fragment of a limestone relief show-

ing a falcon-headed Horus holding out a sword, Ml .


IMIII
icx to right; in front of him is the inscription :
m
Another block of limestone, «hich had been

o.
removed before
lowing inscription.
I visited the site,

My copy is
bore the
from a squeeze.
fol-
n
In an open space in the village I saw a large quartzitic
n millstone with fragments of inscription on several of its

faces, containing the cartouches of Nekbthorheb :

Indistinct : might also be Auhour.


[3]
— 124 —
This has probably been brought from Teli Basta, which is not very far

away. From the same sile may also corne a fragment of a black granité

naos(?), vvbich I saw in Zifteb, across ihe river, about two years ago :

tbe inscription on il was

Ij

t;

P5
Of other anliquities which came into our hands the only interesting
object was a iarge bronze stand of Graeco-Roman style : it consisted of

three ornamental legs, attached to three horizontal spokes which radiated

from a central hingc, so ihat it could be folded up when necessary. I may


also mention that the prisonors found a hoard of modem coins, which

they contrived to steal but which was afterwards recovered by the police.

G. G. Edgar.
I
NOTE
SUR

LES POIDS ÉGYPTIENS


(détermination théorique et ordre successif D'emploi)

1V\R

M. J. A. DECOURDEMANCHE.

L'élude des bases sur lesquelles ont été établis les poids égyptiens est

d'un grand intérêt, au point de vue de l'histoire des mathématiques, car

elle se lie à la recherche de la détermination des premiers éléments arith-


métiques appliqués à la numération.
Un document important est fourni, pour cette étude, par un volume

du Catalogue du Musée du Caire, paru en 1908, rédigé par M. Arthur


E. P. Weigall et intitulé Weights and Balances. Ce travail contient, outre

le relevé complet des spécimens pondéraux égyptiens anciens conservés au


Musée en question, toute une série d'indications précieuses sur la succes-

sion d'emploi des divers types de poids.

Dans le travail qui va suivre, nous allons essayer, en nous basant sur

les éléments ainsi fournis, de déterminer les bases et les modalités des

systèmes pondéraux qui se sont succédé, en Egypte, depuis les origines


jusques et y compris la conquête romaine.

CHAPITRE PREMIER.
ANCIEN EMPIRE d"'^ À \^ DYNASTIE).

A la page 11 de son Introduction, M. Weigall indique que le deben (sicle)

de l'Ancien Empire est d'un poids unitaire de i3 gr. à 16 gr. 20.

Le relevé des spécimens pondéraux compris entre ces deux limites (avec
i3 gr. g 5 comme maximum, au lieu des \ li gr. ao indiqués, et 19 gr.

88 comme minimum, au lieu des i3 gr. indiqués) est donné dans la

liste I, p. 1 à 3, avec le n° 3i46i comme le dernier compris, étant ob-

servé que celui-ci donne un poids unitaire de i3 gr. 80, au lieu de celui
de iQ gr. 80, indiqué par erreur.
[2]
— 126 —
Notre auteur désigne l'unité susdite, de i3 gr. à i/i gr. ao, sous le

nom de Egyptian Gold Dcben or Slaler Standard, dans la pensée, à notre

avis erronée, que tous et chacun des spécimens pondéraux conservés au


Musée du Caire ont été destinés principalement à peser l'or et ont été

constitués par un statère, c'est-à-dire par quatre drachmes.

Certes, les étalons pondéraux égyptiens ont pu être appliqués au pesage

de l'or, mais aucune raison ne milite à l'encontre de leur utilisation à

toute autre denrée ou marchandise, de leur création en vue de cet emploi

général. 11 serait, ce nous semble, illogique de penser que l'Egypte an-


cienne n'a laissé trace que de types pondéraux applicables à l'or et que ceux
applicables à tous autres métaux ou marchandises quelconques ont, sans

exception, disparu. D'autre part, rien n'indique que chaque poids-type ou

debeii ait été, nécessairement et sans exception aucune, divisé en quatre

parties ou drachmes.
Si nous revenons, cette digression faite, aux poids indiqués de 12 gr.

88 à i3 gr. 95, comme limites extrêmes de poids du deben (sicle) de

l'Ancien Empire, nous remarquons, immédiatement, que ces poids appa-

raissent comme en relation directe avec le plus ancien de tous les talents

connus, celui désigné sous le nom de talent Antique (par abréviation


talent t^Ai').

Indiquons, sans plus tarder, que tout talent (ou grande unité complexe
de poids) revêt d'ordinaire trois formes : celle faible; celle normale, des
2 5/2 4 de celle faible; enfin, celle forte, des 26/94 de celle normale.

Or, le talent «A» pèse i3 k. o56 gr. dans sa forme faible; i3 k.

600 gr. dans sa forme normale, et 1/1 k. 1G6 gr. 2/3 dans sa forme forte.

Les poids indiqués de 1 2 gr. 88 à 1 3 gr. c)5, poids d'usage, correspondent

à un millième de talent kA«. Ce millième, d'un poids théorique de i3 gr.

o56 forme faible, do i3 gr. Go forme normale; de i4 gr. 1/6 forme forte.

Examinons maintenant quelles étaient les fractions ou les multiples du


deben (sicle) dont nous venons d'indiquer les poids théoriques.

Au préalable, notons que l'un des plus anciens systèmes de numération

connus est celui qui est basé sur les nombres 20, io et 60.

Ce système se détaille comme suit :

L'unité complexe de 20 (Ihomme?) est constituée par le nombre des


doigts, tant des mains que des pieds, de l'individuahté humaine; l'unité
— 127 — [3]

complexe de io (l'homme et la femme?) est constituée par le doublement


de l'unité de 20.
L'unité de 20 et celle de Ao se divisent chacune par le nombre à, les

quatre membres de l'individualité humaine. Ainsi le nombre 20 comprend


4 unités complexes (membres) à 5 unités (doigts) l'une, et le nombre ho
comprend 8 unités complexes (membres) à 5 unités (doigts) l'une. La mul-
tiplication de l'unité complexe de li engendre les nombres 8, 12, 16, 20,
2/1, 98, 82 et lio. Parallèlement, l'unité complexe de 5, les cinq doigts
de la main ou du pied, a engendré les nombres 5, 10, i5, 20, 25, 3o,

35 et, encore une fois, ko.


L'unité complexe de 60 s'est, ce nous semble, constituée (Assyro-Babylo-

nie) par 3 individualités humaines (l'homme, la femme et l'enfant?) ensem-


ble 1 2 membres à 5 doigts l'un et G paires de membres à 1 o doigts l'une.
Parallèlement s'est constitué le système centésimal. Il semble que, en
Elam, l'unité complexe de 100 ait été directement engendrée au moyen
de la multiplication par lui-même du nombre 1 des doigts des deux
mains. En Médie et en Perse, au contraire, la multiplication du nombre
des doigts d'une main, soit 5, par le nombre des doigts des deux mains,

soit 10, a engendré, tout d'abord, le nombre complexe 5o. C'est seule-

ment ensuite et au moyen de la division par 2 , soit par le dédoublement


des 5o parties du nombre complexe 5o, que le nombre 100 parait avoir

été obtenu pour la première fois dans les unités pondérales.


Ces indications données, revenons à l'examen des fractions et multiples

du deben de l'Ancien Empire.


Commençons par les fractions :

Le spécimen n" 3 1601, de li gr. 65, est de i/3 de deben, ce qui donne
au deben i3 gr. ()5, poids d'usage, pour ili gr. 1/6, poids théorique. Le
fait de la division par tiers est confirmé par le spécimen mentionné par
M. Weigall, p. IV de son Inlroducùon, d'un poids de i34 gr. 80 (V' dy-
nastie) marqué 3o, soif 3 tiers de deben ou 10 deben, de i3 gr. 48
l'un, pour un poids théorique de 10 gr. Go.
Le spécimen n" 3iAG/i, du poids de 3 gr. /i5, est de i;4 de deben.
ce qui prouve que le deben se divisait en quarts. Multiplié par 4 le poids

de ce spécimen donne, au deben, i3 gr. 08, poids d'usage, pour un poids


théorique de i3 gr. o5G, celui de la forme faible.
[Il] — 128 —
Le n" oiiyD, de i gr. 3/i, est i/io de deben, ce qui donne, au

f/eie« i3 gr. ^o poids d'usage à rapprocher des i3 gr. fio de la forme


normale. Le deben se divisait donc en dixièmes.
Si donc nous résumons en un tableau ces divisions par 3 ,
par h et par
10, nous obtenons les résultats suivants, comme poids théoriques :

Forme faible Fonne iioiinale Forme forte

Dixième lie (/eie». . . . i gr. 3o5.() i gr. 36 i gr. 4i a/S

Quart de (/eien 3 i 264 3 ^ /lo 3 " 54 i/6

Tiers de deben 4 i 359 4 i 53 i/3 4 ^ 72 2/9

Passons aux multiples du debeti :

Le n° ûi3o6 est de 2 clebe»: le n" $iôhh de 3 deben; le n° 3i332


est de 16 deben; le n" 3iG3i est de 5 deben; le n" 3 1820 est de Ao
deben.

Si nous appliquons à ces divers multiples les bases de la numération

par Ao , nous avons :

1
"
Numération par quatre (les membres de l'homme) :

•2 deben soit 1/20 de 4o


4 n 1 1/10 n 4o (par hypothèse)
16 -n 1 4/10 " 4o
4o 1 ou l'entier.

2° Numération par cinq (les doigts de la main ou du pied) :

5 deben soit 1/8 de 4o


10 1 1 1/4 n 4o (par hypothèse)
3o -n 1 3/4 1 4o 1 71

4o n ou l'entier.

Ainsi, la pièce de 3 deben apparaît comme du dixième d'un spécimen


de 3o deben, soit des Sjli de l'entier, lequel est constitué par l'unité
complexe de /lo.

Les multiples constatés du deben , notamment la présence d'un spécimen


de ho deben (le spécimen n° 3i320, p. a, du poids de 626 gr. 96)
prouvent donc que, sous l'Ancien Empire, l'unité complexe employée était

celle constituée par ho parties, laquelle constituait la mine par ho deben.


Forme faible
[6] — 130 —
du doublement, ie talent Antique ait été accru, sans transition, dans la

proportion de i à 2 ijh.

D'autre part, au moment de sa transformation sous le Moyen Empire,


le talent Antique doublé, c'est-à-dire le talent médo-perse ou des mille
onces, ne se trouvait pas divisé en 5o mines, comme cela eût résulté de

l'élévation pure et simple de 26 à 5o du nombre de mines du talent


Antique, mais bien en ho mines.
Le talent médo-perse, le talent Antique doublé, a donc pris, sous
l'Ancien Empire, deux aspects successifs. Sous le premier aspect il a été

divisé en ko mines, chacune de 00 deben el, sous le second aspect, en 5o


mines, chacune de /lo deben.

Si nous avons, jusqu'ici, conservé le nom de deben (o!//en) donné par


M. Weigall à l'unité pondérale de l'Ancien Empire, unité de i3 gr. o56,
poids faible, de i3 gr. 60, poids normal el de ih gr. 1/6, poids fort, il

nous semble utile, dans un but de clarté, de lui rendre, pour les démons-
trations ultérieures, le nom de rtsicle)) qui lui a été donné jusqu'ici en

métrologie.

Sous le bénéfice de celle observation, le détail de l'un et l'autre aspect

du talent médo-perse de l'Ancien Empire se détaille comme suit :

Talent jiédo-perse de l'Ancien Empire.

Premier aspect, division en ho mines :

Forme faible Forme normale Forme forte

Sicle 1 1 .3 gr. o56 1 3 gr. 60 1 4 gr. 1/6

Outen 1 5 65 1 q8 68 '^
70 ». 5/6
Mine 1 10 5o 662 - 80 680 1 708 " i/3

Talent... lio /loo 2000 26k. 112 - 27 k. 200 -> 28k. 333 " i/3

Second aspect, division en 5o mines :

Sicle I 1 3 gr. 006 1 3 gr. 60 1 4 gr. 1/6


Mine 1 4o 522 - 26 544 1 566 1 2/3
Talent.... 1 5o 2000 26 k. 112 ^ 27 k. 200 y 28 k. 333 -^
i/3

Il est e.\lrémement probable que les deux aspects détaillés ci-dessus ont
été simultanément employés sous l'Ancien Empire, mais le second aspect
— 131 — [7]

était celui du talent monétaire, appliqué au pesage des métaux monétaires^',


et le premier celui appliqué au pesage des denrées mercantiles, avec le

(leben (oi//p«) comme unité pondérale mercantile, unité divisible en lo


kedet [kili).

Au point de vue chronologique 11 est vraisemblable que, à une cer-


taine époque, les deux aspects ont été simultanément employés. Comme
nous venons de le dire, le premier aspect, celui de la division en lio mines,
a été, tout d'abord, employé seul. En effet, la forme monétaire du talent,
celle de la division en 5o mines, n'a pu naître qu'à une époque où les

métaux (le cuivre notamment) ont commencé à servir d'étalons d'échange


dans le règlement des transactions, par substitution au système primitif
de l'échange d'une denrée contre, une autre ou d'un animal, tel que le

bœuf, contre des marchandises ou denrées quelconques.

CHAPITRE II.

MOYEN EMPIRE (XF À XVIT DYNASTIE).

M. Weigall, page ii de son Inlrocludion, indique qu'il a été fait em-


ploi, sous le Moyen Empire, de deux unités : l'une qu'il dénomme Gold
Dehen or Stater Standard, de i a gr. à i 4 gr. yo, l'autre qu'il désigne sous

le nom de Phœiiician Gold Dehen or Staler Standard, de li gr. à i 5 gr. C)0.

Le relevé des spécimens de ces poids, lequel se confond, en partie,


avec celui applicable à l'Ancien Empire, est donné, par M. Weigall,
liste I, p. 1 à 6, pour le Gold Dehen or Staler Standard, avec un maximum
de i3 gr. gS (au Heu des i 4 gr. 20 énoncés) et un minimum de 11 gr.
5o (au lieu des 13 gr. énoncés). La liste II, p. 6 à C), donne le relevé

des spécimens appartenant au Phœnician Gold Dehen or Stater Standard,

avec un maximum de 1 5 gr. 90, égal à celui indiqué dans Xlntroduclion


et un minimum de i4 gr. 0/1, au lieu des ik gr. indiqués.

'''
H u'y avait certes pas de nionaaies et l'or (principalement sous la forme
proprement dites dans l'Ejjypte ancienne, d'anneaux pris au poids) constituaient,
c'esl-à-dire de moieeaux de métal pourvus semble-t-il , des étalons d'échange à l'e'gard
d'une empreinte. Mais le cuivre, l'argent des marchandises ou denrées quelconques.

9-
,

[8] — 132 —
Si, d'autre part, p. ii de son [iilroduclion, M. Weigall range les kedet

(A'iVi) parmi les poids employés à partir du Nouvel Empire seulement, il

modifie cette assertion, p. i\ de la même Introduction, et indique là que,

si nulle trace des hedcl n'a été relevée avant la Xll" dynastie, ils ont
apparu en Egypte pendant les invasions étrangères qui se sont produites

sous les XI1I° et XVll" dynasties et qu'ils ont été en plein usage sous la
XVI IP dynastie.

Il y a donc lieu de considérer les kedet cités comme connus et employés


sous le Moyen Empire, tout au moins à partir de la XIIP dynastie. Mais
M. Weigall limite de 8 gr. à 8 gr. lo le poids des hcdel employés jusqu'à
la fin du Nouvel Empire et n'accroît leur poids de 8 gr. lo à 9 gr. 5o
qu'à partir de l'époque Plolémaïque (Laie Empire).

En résumé, d'après M. Weigall, les poids employés sous le Moyen


Empire comprennent :

1" UEgi/pltan Gold Dehen or Stater Stnndnrd, de 12 gr. à 1 /i gr. ao,

indication de V Introduction, rectifiée par 1 i gr. 5o à 1 3 gr. 96 dans la liste 1 ;

2" Le Phœnician Gold Dehen or Stater Standard, de 1 gr. 90 à 1 A gr.

indication de l'Introduction, rectifiée par i5 gr. 90 à 16 gr. 0/1 dans la

liste II;

3° Le système des kedet, dans la limite de 8 gr. 10 à 8 gr.


Il y a lieu d'observer que les limites extrêmes de 11 gr. 5o à 1 3 gr. 96,

de la liste de YEgyptian Gold Dehen, comprennent les sicles de l'Ancien


Empire, d'un poids théorique de i3 gr. o56 poids faible, de i3 gr. 60
poids normal et de 1/1 gr. 1/6 poids fort, mentionnés plus haut.
Gela dit, essayons, d'après les données résumées ci-dessus, de dégager
la théorie des poids usités sous le Moyen Empire.
11 y a lieu, dans ce but, de tenir compte tout d'abord d'un double

fait, absolument démontré :

r Du talent dit médo-perse a été constitué un nouveau talent, dit

talent achéménide pour avoir servi de base au monnayage achéménide bien


qu'il date d'une époque très antérieure à l'apparition des Acliéménides. Ce
talent excède d'un quart le poids du talent médo-perse. Par suite, aux
trois formes du talent médo-perse : 26 k. 112 gr. forme faible, 27 k.

200 gr. forme normale, enfin 28 k. i/3 forme forte, correspondent,

avec accroissement de 1//1 en plus dans le talent acbéménide, les poids


G

— 133 — [9]

de Sa k. 6io gr. forme faible, de 34 k. forme normale et de 35 k.

/il 6 gr. q;3 forme forte;


q" Du talent achéménide a été tiré un nouveau (aient, dit talent assy-

rien bien nue, jusqu'ici, il n'ait pas été trouvé trace de son emploi en

Assyro-Babylonie. Ce talent est inférieur d'un dixième au poids du talent


achéménide. Par suite, le talent assyrien est de aQ k. 376 gr. dans sa

forme faible, de 3 k. 600 gr. dans sa forme normale et de 3 1 k. 876 gr.

dans sa forme forte. C'est celui auquel M. Weigall fait allusion dans son

Pliœnician Gold Staler Slaiidard.

L'accroissement d'un quart, au poids du talent médo-perse, pour cons-

tituer le talent achéménide, se rattache au fait que les Anciens ont attribué

au blé une densité de 80 0/0, soit des ti/h, par rapport à l'eau. En consé-
quence, un poids quelconque, en blé, présente un volume d'un quart en
plus de celui que ce même poids représente en eau. C'est en considérant le

poids qu'aurait, en eau, un volume de blé, soit en augmentant d'un quart

le poids en blé, que les Anciens transformaient un talent du blé en un

talent de l'eau. C'est ainsi qu'il a été procédé en Egypte pour constituer,
du talent médo-perse, considéré comme un talent de bié, le talent aché-

ménide, considéré comme un talent de l'eau, autrement dit comme d'un

poids de ij'i en plus.

De même, il était attribué à l'huili^ une densité des g'io par rapport
à l'eau. Un talent de l'huile pesait donc les g^io du poids d'un talent de
l'eau. C'est en considérant le talent achéménide comme un talent de l'eau

et en le transformant en un talent de l'huile, du poids de 1/10 en moins,


que les Anciens ont constitué le talent dit assyrien.

Si donc, comme il est logique de le penser, nous considérons que le

talent achéménide est celui qui, sous le Moyen Empire, aux environs de la

-Mil' dynastie, a succédé au talent dit médo-perse, ce talent se détaillerait

comme suit :

Talent iCHÉMÉsioE mercantile du Moyen E^ipire.

Forme faible Forme normale Forme forle

Kedet 1 8 gr. 1 8 gr. 5o 8 gr. 85 5/i a

Deben 1 10 8t - 60 8.ï -. 88 ^ 54 1/6

Miue 1 10 100 816 1 85o t 885 1 5/ia

Talent... 1 4o ioo -1000 3 a k. G/io -r 34 k. 35 k. 4i6 1 3/3


,

[10] — 134 —
Gomme on le voit, le poids théorique des kedet dépendant de ce talent

s'échelonne de 8 gr. 85 B/i 2, poids fort, à 8 gr. 5o, poids normal, et à

8 gr. 16, poids faible. M. Weigall, dans son Introduction, limite de 8 gr.

à 8 gr. 10 les hcdet du Moven Empire; dans sa liste III, ces chiffres

sont remplacés par ceux de 7 gr. 9 a (n" 3 1 agS de la p. 56) et de 8 gr.

096 (n" 3i65i de la p. 55). D'après cet énoncé de M. Weigall il

n'aurait donc élé fait usage, sous le Moyen Empire, que du kedet faible du
talent achéménide mercantile, d'un poids théorique de 8 gr. 16, d'un poids

d'usage échelonné de 7 gr. 92 à 8 gr. 095.


Mais, dans la même liste III, M. Weigall cite des kedet échelonnés

de 8 gr. 16 1/2 (n" 3i/i5/i de la p. 55) à 8 gr. 78 (n° 31667 de la

p. /i/i), poids d'usage, qui correspondraient aux poids théoriques de 8 gr.

16, variété faible, de 8 gr. 5o, variété normale, et de 8 gr. 85 5/i2,


variété forte. Ainsi, d'après M. Weigall, la variété normale et la variété

forte n'auraient point laissé de spécimens dont l'époque de fabrication


correspondrait au Moyen Empire, mais ces variétés seraient représentées

par des spécimens d'une date de fabrication postérieure au Moyen Empire;


c'est pourquoi il n'attribue à cette dernière époque que l'emploi de la

variété faible de ce kedet.

D'après nous du , fait que l'échelle théorique comprend les trois variétés

de kedet et que des spécimens d'usage , à rapprocher de ces trois variétés

se rencontrent dans la liste III, il est permis de conclure que les trois

variétés théoriques, et non la variété faible seulement, ont été usitées sous
le Moyen Empire. La circonstance que les spécimens des variétés normale

et forte rencontrés ne sont que d'une fabrication postérieure ne contredit


pas l'utilisation de ces variétés sous le Moyen Empire, bien au contraire.

La substitution du talent achéménide au talent médo-perse, sous le

Moyen Empire, à partir de la Mil" dynastie, n'a pas fait cesser, en Egypte,

contrée essentiellement attachée aux traditions, l'emploi du sicle de l'An-


cien Empire, de i3 gr. o56, forme faible, de i3 gr. 60, forme normale,
et de 1/1 gr. 1^6, forme forte. En effet, ces poids théoriques sont compris

entre les limites de 11 gr. 5o à i3 gr, 96, poids d'usage, de la liste I

des sicles égyptiens, le sicle égyptien dénommé Eipjptiaii Gold Deben or

Stater Standard par M. Weigall.


Le maintien du sicle de l'Ancien Empire, sous le Moyen Empire, était
— 135 — [11]

d'autant plus facile que le nouveau talent, le talent achéménide, avait un


poids exactement supérieur d'un quart à celui du talent médo-perse, divisé

en io mines. La transformation consistait donc, uniquement, à donner


au nouveau talent monétaire oo des lio mines de l'ancien talent.

Par suite, ce nouveau talent se détaille comme suit :

Talent siosétaire achéjiémde du Moyen Empire.

Forme faible Forme normale Forme forte

Sicle I i3 gr. o56 i3 gr. 60 i4 gr. 1/6


Deben 1 ï) 65 « 28 68 •>
70-1/6
Mine 1 10 5o 652 1 80 680 - yo8 - i/3

Talent.... 1 5o 5oo 0000 Sak. fi4o 1 .Hk. 35 k. 616 1 2/3

H y a heu de noter que le dehcn (^outen) monétaire, ainsi constitué,

pèse les Itjô du deben du talent mercantile. Le deben du talent monétaire


correspond donc au poids, en blé, du deben du talent mercantile, qui est
un talent de l'eau.

Il est donc extrêmement vraisemblable que, sous le Moyen Empire, le

deben de blé a conservé le même poids que sous l'Ancien Empire et que
la seule différence apportée sous le Moyen Empire au pesage du blé a

été de porter le talent de ko à 5o mines, chacune de 10 deben (^onten^,

et ce à partir de la \1I1° dynastie, à partir do la substitution du talent aché-


ménide au talent médo-perse comme poids-type.
Ces indications étant données à propos du talent achéménide, dans son
aspect mercantile et dans son aspect monétaire, sous le Moyen Empire,
passons à l'examen des utilisations du talent assyrien (dénommé phénicien
par M. ^^ eigall) pendant la même période.

Ce talent a fait, alors, l'objet d'une double division : celle en qooo


sicles et celle en 2.5 00 sicles. En tableaux, ce double mode de division se

détaille comme suit :

Talent assyrien du Moyen Empire. Division en 2000 sicles.

Poids faible Poids normal Poids fort

Sicle du marché 1 1 û gr. 688 1 5 gr. 3o • 5 gr. 98 3/4


Deben 1 5 70 " i4 77 -> 5o 79 1 68 3/û
Mine j 10 5o 734 - '10 775 " 796 1 871/0
Talent.. 1 4o 5oo 2000 29 k. 376 " 3o k. 600 n 3ik. 875 "
[12] — 136 —
Talent assyrien du Moyen Empire. Division en aSoo sicles.

Sicle 1 1 1 gr. 75o/i i a gr. ai i a gr. 78


Deben 1 5 58 " ySa Ci n 20 63 ^ 7.5

Mine... 1 10 ."îo 687 " Sa 61a n 6.37 1 5o


Talent.. 1 5o 5oo a5oo iÇfk.ZjiJ " 3o k. 600 -n 3ik. 876 -^

Comme nous l'avons vu plus haut, les listes des debcii (sicles) n" I et

n" II, données par M. Wcigall pour le sicle égyptien et pour le sicle

assyrien, qu'il dénomme Phénicien, énoncent, dans leur ensemhle, une

série de spécimens pondéraux qui s'échelonnent entre un minimum de

1 1 gr. .'jo et un maximum de i5 gr. 90, poids d'usage.

POIDS THÉORIQUES DES DEBEN DU MOYEN EMPIRE.

Au moyen des indications qui viennent d'être données sur le talent

mercantile, le talent monétaire et les talents assyriens du Moyen Empire,


il nous est possible d'énoncer les poids théoriques qui, d'après nous, cor-

respondent aux poids d'usage relevés par M. Weigall.

Sicle de i/a5oo° de lalenl assyrien faible ' ' g""- 75o.4


n n 1 -ni Ti normal 1 a 1 a6

T> -n n -1 ^ T, fort la n 75
n n r, r. n achéménide faible i3 1 o56
n n n 1 n fl normal 1/1 1 1/6
" 1 i/aooo" 1 1 assyrien faible i4 ^ 688
71 v t B Ti ) normal i5 1 5o
. V r y, -, „ fort i5 -.
933/i

Ainsi les deben (sicles) du Moyen Empire, époque postérieure à la

XII° dynastie, indiqués par M. Weigall comme d'un poids d'usage de 1 1 gr.

5o à i5 gr. 90 dans ses listes n" I et II, s'échelonnent, comme poids

théoriques, de 11 gr. 7.") à i5 gr. f)3 Sjh.

Observation. A la page 11 de son Introduction M. Weigall mentionne,


comme monnaie étrangère dont l'emploi serait constaté en Egypte, un sicle
assyrien dont le poids serait de 7 gr. 60 à 8 gr. Ito.

Le poids de 7 gr. 60 apparaît comme constitué par la moitié d'un


2

— 137 — [13]

entier de id gr. ao. Il s'agirait donc de léchanliUon, faible de poids,


d'un sicle assyrien de 1/2000', poids normal, soit de i5 gr. 5o.
L'éclianlillon de 8 gr. io correspondrait à un kcdet de i/iooo' de
talent achéménide normal, écliantdlon faible de poids auquel correspon-
drait le poids théorique de 8 gr. 00.

EMPLOI DU TALENT ASSYRIEN EN DEHORS DE L'EGYPTE.

Au point de vue historique, il nous semble utile de compléter ce que


nous venons d'indi([uer à propos du talent assyrien par l'énoncé des
modifications apportées à ce talent lors de son emploi eu dehors de l'Egypte.

Ces modifications sont les suivantes :

Système (jarthagixois ou Bosphorique.

Paiils laMi-, Poids normal

Drachme 1 .3 gr. 672 3 gr. 8-2.5

Sicle (létradrachme). .. . 1 '1


i4 •' 688 iô -i ."îo

Petite mine 1 -jô 100 867 1 20 882 - 5o


Grande mine, t a .to 200 jok 1 '10 770 1

-
Talent... 1 io 80 2000 8000 29)1.376 3o k. 600 "

A cela près de la division du sicle en '1 drachmes et de la division de

la mine en deux petites mines, le système Carlhaginois-bosphorique de la

division du talent assyrien en a 000 sides est donc identique à l'aspect

égvptien de la division de ce talent en pareil nombre de sicles.

Système Commercial d'Athènes.

Drachme 1 5 gr. 8752 6 gr. 1

Sicle I 21/2 li ^ 688 i.5 ^ 3o


Mine 1 !>o 100 .187 "02 612 ^

Talent 1 5o 2000 5oooo 09 k. 076 1 3o k. 600 •>

Le système commercial d'Athènes est celui qui a précédé, dans cette

ville, l'emploi du talent altique, lequel a été prescrit par Solon (ôga-ôSg
avant J.-C).

Le système commercial tient de la division égyptienne du talent assyrien

en 2000 sicles, mais il en dillère par la division du talent en 5o mines


[14] — 138 —
au lieu de /lo. Le talent assyrien, dans sa forme commerciale athénienne,
a donc été constitué à une époque oii la division en 5o mines avait suc-

cédé, dans l'usage, comme dominante, à la division en ^o mines, la plus

ancienne des deux.

SvsTÈjiE Assyro-Carthagiinois.

Drachme (6 oboles) i i gr. 896 5 gr. 10

Petite mine 1 5o aii -^ 80 955 «

Grande mine. ... 1 a 100 489 1 60 5io -

Talent 1 tic 120 fiooo 39 k. ."57(1 - .So k. 600 "

Ici l'on se trouve en présence de la division en 60 mines qui est celle

qui a été adoptée en Assyro-Babylonie pendant la période qui a précédé

immédiatement l'invasion médo-perse, mais dont le point de départ n'a pu

jusqu'à présent être précisé, bien qu'il paraisse se rapprocher des plus

lointaines origines assyro-babyloniennes.

Mais si l'on admet, ce qui semble extrêmement probable, que le talent

assyrien a pris naissance en Egypte à une date très peu différente de


celle oii le talent achéménide a succédé, dans ce dernier pays, au talent
médo-perse, il n'aurait pu être employé en Assyro-Babylonie, avec son
accommodation à la division Assyro-Babylonienne en 60 mines, qu'à une
date postérieure à l'avènement de la XIII" dynastie égyptienne. C'est en

effet sous cette dynastie, d'après les indications fournies par M. Weigall,

que le talent achéménide a fait son apparition en Egypte, talent dont la

réduction aux ()/i a constitué le talent assyrien.

CHAPITRE III.

NOUVEL EMPIRE (XVIir À XXX-^ DYNASTIE).

S 1 . Pébiode antérieure a la conquête Perse.

11 est extrêmement probable que, aux débuts du Nouvel Empire, les

unités pondérales employées ont été celles dont nous avons donné le détail

à propos du Moyen Empire. En effet, le mode de classification des dynasties

en Moyen et Nouvel Empire n'implique aucunement que la tradition a été


— 139 - [15]

subitement rompue du Moyen Empire au Nouvel Empire et que toute


modification, constatée comme opérée sous le Nouvel Empire, a nécessai-

rement commencé à être appliquée à partir de la date de début arbitraire-


ment donnée à la période désignée sous le nom de Nouvel Empire.
D'après les indications fournies par M. Weigall p. ii et i.\ de son
Introduction, il n'y aurait eu, sous le Nouvel Empire, qu'une simple

continuation de l'usage des unités pondérales déjà employées sous le

Moyen Empire.
Telle n'est pas, à notre avis, la réalité.

Sous le Nouvel Empire (les auteurs grecs en témoignent de façon indu-


bitable), une modification importante s'est produite en matière de poids.

Le talent mercantile du Moyen Empire, basé sur le talent achéménide,.a

été porté, dès avant la conquête Perse, de /io à 5o mines (sans cbanger
le poids de la mine) dans sa forme faible et dans sa forme normale, et

ainsi s'est trouvé constitué le talent égyptien proprement dit, dénommé


talent syrien dans sa forme faible et talent royal pharaonique dans sa

forme normale.
Ce talent se détaille comme suit :

Talent égyptien proprement dit.

Tairnt syrien
Talr-nt syrici

Sicie (-2 géiah ou oboles") . . i i .3 gr. 6o i h gr. i/6

Deben {de io hedel). . . i (i

Petite mine (litra) i 5 ?>o

Mine i 2 10 60
Talent.. 1 5o 100 5oo 3ooo

Comme on le voit, le sicle, le (Jeben et la mine sont les mêmes dans


ce talent et dans le talent achéménide mercantile du Moyen Empire. La
seule différence, entre l'un cl l'autre, consiste en ce que le talent dit

égyptien comprend 5o mines, au lieu de Ao.


11 est possible, nous dirons même probable, que cet accroissement de ho
à 5o mines s'est opéré sous l'influence exercée par le fait que, chez les

Médo-Perses, le mode dominant de la division du talent était la division

en 5o mines.
Le talent égyptien de 5o mines se trouvait en usage, sous les Pharaons,
8

[16] — 140 —
dès l'époque de Solon, puisque sous Selon (qui avait visité l'Egypte, au

témoignage des auteurs grecs) le talent attique, institué par lui en rem-
placement au système commercial d'Athènes, a été fixé à 5o des litras ou

petites mines du talent égyptien. En effet, le talent attique se détaille

comme suit :

Forme l,,Mf Formp normale

Diachnie (() oboles) i i gr. 08 4gr. aS


Mine I 100 4o8 r< i-25 1

Talent ancien 1 5o 5ooo 20 k. 4oo 1 21k. aSo "

Talent nouveau. 1 60 6000 2/1 r 480 1 26 ^ 5oo n

Le talent attique, fixé à 5o mines sous Solon, ne fut porté à (îo mines
qu'après la conquête de l'Egypte par les Perses, chez lesquels le talent,

dans sa forme assyro-babylonienne, se divisait en 60 mines.

§ 2. PkRIOUE rOSTÉRIEUBE À LA CONQUETE PeBSE.

A. Poids perses. — Comme les poids perses ont été employés en Egypte

après la conquête, il nous semble indispensable de donner le détail de

ceux-ci.

De même que les Egyptiens de l'Ancien Empire, les Médo-Perses ont


fait usage du talent médo-perse, sans qu'on puisse dire s'ils l'ont emprunté
aux Egyptiens ou s'ils l'ont constitué chez eux, de leur propre initiative,

par voie de doublement du talent f A'', du talent Antique.

(Juoi qu'il en soit, le talent dont il s'agit se détaillait chez les Perses

comme suit :

Forme perse du talent médo-perse.

PoiHs faible Poi.ls normal Poids fort

Sicle I 5gr. /l'j 5 gr. 2/0 5 gr. 906/1


Mine.... 1 100 544 1 56(j -n a/.'î 690 " 5/i8
Talent 1 5o 5ooo 27 k. 200 •^ 28 k. .333 ^ i/3 agk. 5i3 1 8/9

On remarquera que la forme perse du talent médo-perse diffère de


la forme adoptée sous l'Ancien Empire égyptien en ce que le talent est

divisé non pas en ^0 mines, mais en 5o mines.


Quand les Perses se furent emparés de l'Assyro-Babylonie, où la divi-

sion du talent en 60 mines était d'usage dominant, ils ajoutèrent, sans


— Ul — [17]

changer le poids de la mine, lo mines au talent médo-perse et constituè-

rent ainsi lo talent acliéménide monétaire, de Sa k. Gio gr. poids normal,


de 3/j k. poids fort, enfin de o3 k. A 16 gr. a^S poids renforcé. Ce dernier
prend le nom de talent de Cosroës, bien qu'il ait été formé bien avant le

règne du Sassanide Cosroës Anoucbirvan. Mais ce souverain, très connu


des écrivains arabes, est volontiers indiqué par eux comme le constructeur

de monuments perses ou comme l'auteur d'une initiative perse.

On voit ainsi que, si les trois formes du talent dit acbéménide du Moyen
Empire et les trois formes du talent acbéménide monétaire perse sont
égales chacune à chacune, leur origine est différente. En effet, le talent

du Moyen Empire est né d'un accroissement du talent dit médo-perse, à

concurrence d'un quart, en prenant pour point de départ la forme faible


de ce dernier talent dans l'Ancien Empire (du poids de 26 k. 112 gr.) tan-

dis que le talent acbéménide perse est issu d'un accroissement d'un cin-

quième (60 mines au lieu de 5o) en prenant pour point de départ la

forme faible perse du talent Médo-Perse, du poids de 27 k. 200 gr.

En tableau, le talent acbéménide monétaire se détaille comme suit,

dans son aspect assyro-babylonien de la division en 60 mines :

Talem achésiémue monétaire. .Aspect assvro-babïlonien.

Poids normal Poids fort Poids de Cosroës

Sicle 1 5 gr. W 5 gr. 3/3 5 gr. 90 5/i8

Mine 1 100 5ii ' 566 » 2/8 Sgo " 5/i8


Talent 1 60 6000 Sak.ôio - 36 k. 35 k. 4i6 ^ a/3

Mais, chez les Perses, le talent monétaire acbéménide. à côté de sa

division assvro-babvlonienne en Go mines, se divisait simultanément,

dans son aspect proprement perse, en toc mines, comme suit :

Talent monétaire acbéménide. .\spect perse.

Poids normal Poids fort Poids de Cosroës

Draclime 1 3 gr. 266 3 gr. 3o 3 gr. 54 1/6

Télradraclime. . . . 1 h i3 " o56 i3 1 60 16 » 1/6

Mine t 25 100 326 " 4o 34o " 354 " 1/6

Talent 1 100 25oo loooo 32k.64o " 34 k. 35 k. 4t6 ^ 2/3

On voit ainsi que le tétradrachme perse, dans ses trois valeurs de


[18] — l't2 —
1 3 gr. o5G, de i3 gr. Go et de i/i gr. i/G, égalait les trois formes du sicle,

tant de l'Ancien que du Moyen Empire, et que les valeurs de i3 gr. Go

et de i/i gr. i/6 du létradrachme perse sont égales à celle de i3 gr. Go


du sicle syrien du Nouvel Empire, à celle de i/i gr. i/6 du sicle pharao-
nique du Nouvel Empire également.
Sous leur forme perse proprement dite les poids monétaires achémé-
nides concordaient donc parfaitement avec les poids égyptiens. On peut

même dire qu'ils se confondaient avec eux.

B. Poids égyptiens postérieuhs à la conqvête pebse. — ^a) Formalinn

du latent thébain. Le litre monétaire égyptien, tout au moins en ce qui


concerne le métal argent (et il devait en être de même pour l'or) était

supérieur de g./io o/o au titre perse. Par suite, il fallait un poids de


loa./io en argent au titre perse pour équivaloir à un poids de loo en
argent au titre égyptien.

En vue de remédier à cette différence de litre, ie talent thébain fut créé

par addition de 2./10 0/0 au poids de /la k. 5 00 gr. du talent pharaonique.

Son poids fut ainsi fixé à /i3 k. 5 20 gr. en argent au titre perse. Il est

difficile de déterminer si le talent thébain est le résultat d'une initiative

perse (ce qui apparaît comme probable) ou si, au contraire, le talent

thébain n'aurait pas été constitué par les Pharaons, quelque temps avant
la conquête perse de l'Egypte, en vue de faciliter les transactions entre

leurs sujets et l'Empire perse.

Quoi (ju'ii en soit de celte question de dale, le talent thébain se détaille

comme suit :

Ta LENT THEBAIN.

Sicie 1 1 i gr. 5o 9/3


Deben (10 keclel) ] 6 87 t! o4
Petite miue 1 5 3o 435 1 20
Mine 1 a 10 60 870 1 io
Talent 1 5o 100 5oo 3ooo 43 k. 52o 1

La formation du talent thébain a eu sa répercussion à Athènes. D'après


ce talent a été formé, en effet, le talent attique fort, sur la base de 60 des
— U3 — [19]

petites mines du talent thébain. Par suite le talent attique fort se détaille

comme suit :

Talent attiqde fort.

Drachme (6 oboles) i ^ S^- 35-2

Mine i loo 435 " ao


Talent i 6o 6ooo qG k. 1 12 r.

En raison de la ditl'érence de titre de a.lio 0/0, le sicle thébain, de


1/1 gr. 5o 9/3, au même valeur que le sicle pharaonique
titre perse, a la

de 1 i gr. 1^6, au titre égyptien. De même la drachme attique forte, de


Ilgr. 359, au litre perse, a la même valeur que la drachme attique nor-

male, de II gr. 95, établie au titre égyptien.

h) Kedet du Nouvel Empire. Sous le Nouvel Empire, il a continué d'être

fait usage, avant comme après la conquête perse, des kedet et des deben
dont nous avons indiqué plus haut les poids : 8 gr. 16, 8 gr. 5o et 8 gr.
85 5|i9 pour les kedet; pour les deben 81 gr. Go (talent achéménide
monétaire du Moyen Empire et talent Syrien du Nouvel Empire); 85 gr.
(talent achéménide monétaire du Moyen Empire et talent pharaonique du
Nouvel Empire); enfin 88 gr. 54 1/6 (talent monétaire du Moyen Empire
et ijkoo de talent de Cosroés).

Toutefois, il semble que, sous l'inlîuence du fait que la drachme attique,

tirée du talent égyptien proprement dit, laquelle était de moitié du kedet


de ce même talent (soit de /i gr. 08 pour la drachme issue de la variété

syrienne, avec un kedet de 8 gr. 16, et de h gr. 9 5 pour la drachme issue

de la variété pharaonique, avec un kedet de 8 gr. 5o), une modification


s'est produite dans la division du deben, soit syrien, soit pharaonique.
Comme la drachme attique se divisait en 6 oboles, le kedet, du double
de la drachme, équivalait à 1 9 oboles. En Egypte, cette division en douze
parties aurait été appliquée au deben, sans doute sous l'influence de la

division en 19 oboles, appliquée par les Grecs au kedet syrien comme au


kedet pharaonique, cela sans préjudice du maintien parallèle de la division

du deben en 10 kedet. En effet, page xi de son Introduction, M. \^'eigall

mentionne que, sous le Nouvel Empire, le deben {^oulen) s'est divisé, tout

à la fois, en 1 kedet et en 12 k pièces ".

Cela dit sur les hedet dont l'emploi s'est étendu, semble-t-il, du Moyen
[20] — l^i'i —
Empire jusque pendant le Nouvel Empire, voyons quels sont ceux qui

doivent être considérés comme spéciaux à celte dernière période et comme


instaurés postérieurement à la conquête perse.

M. Weigall comprend l'ensemble des hedet dans sa liste III. Les poids des

spécimens de kedet s'échelonnent à partir d'un minimum do 7 gr. 92 (p. 56,

n" 81998) pour atteindre (p. 9, n" 3]39/i), un maximum de 10 gr.

Comme nous l'avons indiqué plus haut, ceux des kedet qui s'échelonnent
de 8 gr. 16 à 8 gr. 5o et à 8 gr. 85 5/i2, poids théorique, doivent être

considérés comme dépendant, soit du talent achéménide du Moyen Em-


pire, soit du talent égyptien du Nouvel Empire. Le poids d'usage de 7 gr.

92, mentionné à la liste, apparaît comme affecté de faiblage, par compa-

raison au poids théorique de 8 gr. 16.

A la page 11 de son Iiilroductlon M. Weigall attribue à la période

Ptolémaïque (Late Empire) les hedet de 8 gr. 80 (pour 8 gr. 85 5/i 2


poids théorique) à 10 gr. A notre avis ces kedet ont du être employés

sous le Nouvel Empire et dès la conquête perse, avec un maximum de

gr. 83 43/5i , au lieu des 1 gr. poids d'usage, énoncé par M. Weigall.
9
En effet, ces kedet dépendent de la division en 60 mines, qui est d'essence

assyro- babylonienne et par conséquent d'importation perse, du talent


achéménide.
Ce talent se détaille comme suit :

Talent achéménide divisé en 60 mines de 60 débbw.

Forme faible Forme normale Forme forte

Kedet t
9 gr. o(i ^/S 9 gr. 4/9 9 S'"-
83 19/97
Deben 1 10 90 'i 2/3 <jh r
4/9 98 « 87 }.6/-îj

Miue.... 1 (i 60 5/i'4 ^ 560 -^ a/S r)9o r,


5/i8
Talent 1 60 860 36oo .3a k. G/10 » .Vil;. 35 1». /ii(5 1 a/3

Les poids d'usage indiqués par M. Weigall de 8 gr. 80 à 10 gr. sont


donc ceux de 9 gr. o() de c) gr. ^1^9, et de 9 gr. 83 19/27, qui vien-
2J3,
nent d'être indiqués comme poids théoriques.
On ne s'expliquerait pas logiquement comment des licdel et des deben
constitués selon le procédé assyro-babylonien, c'est-à-dire par les Perses,

n'auraient été employés en Egypte qu'à partir de la domination ptolé-

maïque, soit seulement après l'expulsion des Perses.


— l'iD — [21]

c) Statère Alexandrin. Dans sa liste IV (p. 56 à Gi) M. Weigall


indique, comme dépendant d'un poids-type qu'il désigne sous le nom de
Alexandrian Staler Standard, une série de spécimens pondéraux échelonnés
entre une valeur unitaire de i o gr. o53 ,
qui est le minimum, et celle de
10 gr. g6, maximum indiqué.

11 y a lieu dobserver, tout d'abord, que le poids unitaire adopté par

.M. Weigall doit être doublé. En effet, si l'on se reporte au spécimen


n" 3i6o3, p. 56, l'on trouve qu'il est marqué du signe i/lt. L'unité serait

donc, comme poids d'usage, d'après ce spécimen, de quatre fois 5 gr. 36,

soit de 2 1 gr. Itli. En conséquence, les poids unitaires indiqués par


M. Weigall doivent être doublés et portés de lo gr. o53 minimum et

10 maximum à ao gr. loG et i gr. ()2.


gr. g 6 ?.

Si, comme l'indique M. Ueigall, il s'agit d'un statère, soit de i

drachmes, la drachme ressortirait, comme poids d'usage, à un maximum


de 5 gr. 48, pour le statère de 21 gr. 92. et à un minimum de 5 gr.
02 5/8, pour le statère de 20 gr. 106.
Or, ces poids ne se rapprochent aucunement de ceux de monnaies com-
prises soit dans le système ptolémaïque, soit dans le système alexandrin.
En effet, si l'on veut bien se reporter, ci-après, aux indications données

sur l'époque ptolémaïque, l'on trouvera que le statère, soit ptolémaïque,

soit alexandrin, est du poids de 28 gr. i/3, c'est-à-dire très supérieur à


celui de 21 gr. 92 du maximum relevé dans la liste IV de M. Weigall. Il

ne peut s'agir non plus d'un statère hypothétique imaginaire constitué par
quatre fois le poids du clirysus ptolémaïque de 8 2/3 oboles, soit de 5 gr.

9 i/36, dont les quatre correspondraient à 23 gr. 61 1/9, poids également


trop fort pour être rapproché des 2 1 gr. 92 du maximum de M. Weignll.
A notre avis, les poids relevés dtins la liste précitée dépendent du talent
monétaire achéménide et du talent assyrien. En effet :

r Quatre sicles de 5 gr. 2/3 (dont les Gooo constituent le talent

achéménide fort de 3'i kilos) pèsent 22 gr. 2/3;

2° Quatre sicles de 5 gr. li!i (dont les 6000 constituent le talent

achéménide faible de 32 k. 6 '10 gr. pèsent 21 gr. 76;


)

3° Quatre sicles de 5 gr. 10 (dont les 6000 constituent le talent

assyrien fort de 3o k. 600 gr.) pèsent 20 gr. ko;


Annales du Service, 191 3. 10

[
,

[52] — l^i6 —
II" Enfin, quatre sicles de /i gr. 896 (dont les 6000 constituent le

talent assyrien normal de 29 k. 87 G gr.


)
pèsent 19 gr. 5 8/1.

Le spécimen de 91 gr. 92, poids maximum, de la liste de M. Weigall,

est un statère de 23 gr. 2/8, poids théorique, léger de poids; le spécimen


de 20 gr. 1 06, le moins pesant de la liste, est un quadruple sicle assyrien

de 20 gr. ho, poids théorique, un peu léger.


A noter que le spécimen de 1 k. 121 gr. mentionné à la liste V, p. 6 1

rentre dans le cadre du talent achéménide fort de Si kilos. En effet, ce spé-

cimen représente une double mine de 56o gr. 1/2 l'une, ce qui constitue

un échantillon, un peu léger de poids, de la mine forte de 566 gr. 2/0,

poids théorique.

En résumé, nous considérons les spécimens relevés dans les listes IV et

V de M. Weigall comme correspondant à des éléments théoriques appar-

tenant au talent achéménide et au talent assyrien.


En raison et comme conséquence des relevés et rapprochements opérés

jusqu'ici, tous les spécimens inscrits dans les listes I à V dressées par

M. Weigall se sont trouvés comparés aux poids théoriques dont ils repré-

sentent, d'après nous, les poids d'usage.

CHAPITRE IV.

PÉRIODE PTOLÉMAÏQUE.

A. Constitution do talent lagide et du talent alexandrin. — Comme


nous l'avons mentionné plus haut, les poids que M. Weigall, à la page 11

de son Inlrodiictioii , indique comme en usage à l'époque ptolémaïque


(Late Empire) comprennent tous ceux en usage à la fin du Nouvel Empire,
ce à quoi l'on devait logiquement s'attendre.
Mais une réforme fut opérée (sous Ptolémée Philopator, dit-on) et le

talent dit lagide fut constitué comme suit :

Obole 1 gr. 708 i/3

Drachme lagide 1 5 3 n 54 1/6

Tétradrachme (aucien sicle). .. . 1 li ao ih -n i/G

Slalère (or) 1 a 8 io 28 1 i/3

Mine 1 12 1/2 a5 100 Goo 354 " 1/6

Talent lagide 1 Go 760 i5oo 6000 Soooo 21 k. 260 r,


— ihl — [23]

En outre, il fut créé une pièce d'or, dite chrysos, de 8 a/3 oboles,
soit de i/iQ de loo oboles, du poids de 5 gr. g i/36.
Parallèlement. le talent alexandrin, double du talent lagide, fut consti-

tué comme suit :

Obole 1 o gr. 708 i/3


Drachme alexandrine i 10 7 " 08 i/3

Statère (or) 1 6 /lo 28-1/3


Mine 1 -io 100 1000 708 - i/3

Talent 1 60 i5oo 6000 36ooo '4-3 k. 5oo -^

Ainsi, le talent alexandrin pèse exactement le même poids que le talent

égyptien pharaonique; le talent lagide est la moitié de ce dernier; le

statère lagide est égal au sicle égyptien pharaonique de li gr. 1/6.

Des tableaux ci-dessus il résulte, en outre, que la drachme lagide, de

3 gr. 54 1/6, est égale à la drachme de Cosroës du système achéménide,


et que la mine est égale à celle de Cosroés.
Il y a lieu de noter que le statère d'or, du poids de 28 gr. i/3, est

égal en poids, à quatre drachmes alexandrines. conformément à la parité

constamment exprimée par les auteurs. Mais il faut bien se garder, comme
il n'a été fait que trop souvent, de confondre le statère et le chrysos et de
donner à ce dernier l'équivalence de quatre drachmes.

En poids, il faut 60 chrysos et 100 drachmes ptolémaïques pour équi-


valoir à une mine ptolémaïque de 354 gr. 1/6. De même, 72 chrysos

égalent, en poids, une mine atlique normale de 425 grammes.


Au point de vue grec, le talent alexandrin est considéré comme constitué

par 100 mines attiques normales et le talent lagide par 5o des mêmes
mines.

B. Rapports de rALBOs e^tre les métaux à l'bpoqve ptolémaïove. —


Le statère d'or, du poids de 8 drachmes lagides, vaut, en argent, i5 fois

son poids, soit 120 drachmes lagides ou Go drachmes alexandrines. Cela

correspond à une mine lagide et un cinquième, soit à /laô gr. autrement


dit à une mine attique normale et au centième d'un talent égvptien pha-
raonique de 4 a k. 5 00 gr.

De son côté l'argent vaut, en cuivre, 120 fois son poids. Autrement

i
;

[2/i] — l'iS —
(lit, il faut 120 fois, en cuivre, le poids d'une pièce d'argent pour équi-

valoir à la valeur de celle-ci.

En conséquence :

1° Le slatère d'or qui vaut, en argent, 120 drachmes lagides (soit une
mine attique ou ^26 gr.), vaut, en cuivre, lao fois plus, ou 120 mines
atliques, soit deux talents atliques normaux de 60 mines l'un ou 25 k.

5oo gr. , soit ensemble 5i kilos de cuivre;

2" Le tétradrachme d"or lagide, de 1/1 gr. 1/6, moitié du statère, vaut,

en cuivre, 60 mines attic|ues normales de à^b gr. l'une, soit un talent

attique normal de 2 5 k. 5oo gr.

3° Le talent alexandrin de cuivre, de /12 k. 5oo gr. et 60.000 oboles,

vaut, en argent, 120 fois moins, soit 5oo oboles et, en or, i5 fois moins,
soit 33 1/3 oboles. Comme le clirysos pèse, en or, 8 ij3 oboles, soit le

quart de 33 oboles i/3, le talent alexandrin de cuivre vaut donc quatre


clin/sos, et le chrysos vaut le quart d'un talent alexandrin de cuivre, soit

1 5.000 oboles, soit la moitié d'un talent lagide de cuivre.

Régulièrement, le talent alexandrin aurait dû être représenté, en cuivre,

par i5oo cbalques de ho oboles de cuivre, chaque chalque du poids de

ko oboles, du poids d'un statère, de 28 gr. i/3.

Mais le Trésor lagide prélevait comme bénéfice, sur la fabrication des

chalques, 2/17. Par suite, le chalque, au lieu de peser 28 gr. i/3, pesait
seulement 2 5 grammes et on en taillait i -00 de ce dernier poids, au lieu

de i5oo du poids d'un slatère, dans un talent de 4 2 k. 5oo gr. Mais


ce chalque allégé, du poids de 2 5 gr. , était considéré légalement comme
d'une valeur égale à celle qu'il aurait eue s'il eût égalé, en poids, au statère.

Le chalque ptolémaïque était donc, en fait, une monnaie fiduciaire, car il

ne contenait, en cuivre, que les i5/i7 de sa valeur légale.

Telles sont les modalités des rapports de valeur, en ce qui concerne

les poids monétaires du talent lagide et du talent alexandrin.


Mais le peuple égyptien, toujours fort attaché à ses traditions, conti-
nuait, dans ses transactions courantes, en dépit de la réforme de Ptolémée

Philopator, à prendre pour unité d'échange, le dehm l^oulm) d'argent de

85 gr., dont /looo égalent au talent de 3/i k. et dont 5ooo égalent au


talent royal pharaonique de A2 k. 5oo gr.
— 149 — [25]

En cuivre, le deben d'argent valait 120 fois son poids, comme valeur
légale, soit 120 debcii de cuivre. Comme le debeii, de 85 gr. , égale à 3
chalcjues de 28 gr. i/3, poids régulier, les 120 debeii de cuivre avaient
donc, comme écjuivalencc légale, o fois 120, soit oGo dialfiues.

Mais la valeur d'usage du cuivre n'était pas celle légale de 120; elle

était de 120 de cuivre pour l'unité d'argent. Sur ce pied, il fallait donc
trois fois i2ii chalques, soit 070 chalques, pour équivaloir à un oulen
ou deben d'argent de 85 gr.

A noter que, dans les contrats de basse époque, lu proportion de i25


poids de cuivre pour un poids d'argent est exprimée par la formule :

r.
3^5 des pièces, à l'équivalence de 2/1 pour 2 kitli d'argent".
En effet, 2 lalli, de 8 gr. 1/2 l'un, pèsent 17 gr. et, si l'on multiplie

ce poids par 120, on obtient 2 k. 0/10 gr. , ce qui est le poids légal de

2i debeii de cuivre à 85 gr. l'un. Mais, en pratique, le cuivre était pris

sur le pied d'une valeur de 1 à laS, comme l'indique la seconde équiva-

lence, celle de 375 pièces.

En dépit de la proportion légale de 1 à 120, établie entre le cuivre et

l'argent, les transactions s'opéraient et se réglaient donc sur la base du


rapport d'usage de 1 à 1 95 légèrement
, différent du rapport pharaonique
antérieur, lequel était de 1 à 128.
A noter que, sous les Achéménides, la valeur de l'or était de 1 3 fois celle
de l'argent. Pour que le rapport de 1 à i5 ail pu être substitué, sous

les Lagides, à celui de 1 à 1 3, il a donc fallu que, du début de la dynastie


achéménide à l'époque lagide, le cours de l'or, sur le marché, se soit

rapproché, de très près, du rapport de 1 à i5.

Observons que le nombre rompu de 128, pour le rapport pharaonique


de valeur entre l'argent et le cuivre, provenait de la division par moitié,

sept fois répétée, du poids en cuivre. Ainsi s'obtenait, de façon aisée, l'in-

dication de l'équivalence, en argent, d'un poids cjuelconque de cuivre. Cela

donne à penser qu'en Egypte le cuivre a précédé l'argent comme étalon


d'échange, comme emploi monétaire.

C. Emploi des mesubes gbecqves. —A Athènes, pendant la période


anté-solonienne, le système des poids et mesures a été basé sur le talent

assyrien.
[26] — 150 —
Dans son emploi monétaire ce talent a servi à constituer le système

commercial dAlhèncs, dont nous avons donné le détail plus haut.

Dans son emploi mercantile le même talent, dans sa forme faible, a été

la base des mesures grecques, maintenues même après Solon, lesquelles

se détaillent comme suit :

Cotyle 1 o lit. ao/i

Sexte 1 2 o 1 4o8
Ghéniee i 2 k 01816
Maris 1 2 h 8 1 « 682
Ghoûs 1 2 h 8 16 3i 26i
Hecte ou modius i a h 816 82 61528
Métrètès 1 i 1/2 918367214'! 291876
Médimne 1 1 i/3 6 12 ih ItS 96 192 89 1 168

Le métrètès est d'un volume égal à celui, en eau, du talent. La chénice

égale, en eau, aux 816 gr. de la mine du talent achéménide mercantile


du Moyen Empire, ce qui est également le poids de la mine du talent

syrien du Nouvel Empire.


Grâce à cette égalité, les mesures grecques ont pu être utilisées en
Egypte, sous les Ptolémées, sans troubler les habitudes métriques des
Egyptiens. Au lieu de 5o hénu de 816 gr. au talent, ce qui formait le

talent syrien de Ao k. 800 gr. ou de ho hénu de 816 gr. au talent, ce


qui formait le talent achéménide faible de Sa k. 64 gr. , le talent n'a

plus été composé que de 36 hénu ou chénices, pour a9 lit. 376.


Les mesures gréco-égyptiennes se détaillent comme suit :

Gliénice ou hénu 1 o lit. 816


Sàa ou woebe 1 12 91 792
Talent ou ape 1 .'! 36 29 " 876
Khar 1 h 12 ilili 117 1 5o4
Bêcha 1 2 8 26 288 2347.008
Hek I 10 20 80 2/10 2880 28/10 1 08

En vertu de la densité de 80 0/0 attribuée conventionnellement au blé

par rapport à l'eau, le talent de blé ne pèse, en eau, que 80 0/0 de 36


chénices, soit 28 chénices /i/f). C'est ce que les contrats de l'époque ptolé-
maïque indiquent par le nombre arrondi de 99 chénices (au lieu de 28
chénices àjb) pour un talent.
— 151 — [27]

CHAPITRE V.

ÉPOOUK ROMAINE.
Sous la domination romaine deux types pondéraux furent institués en
Egypte : le cenlupondium pour les matières précieuses et le ccntupondium
monétaire et mercantile.

Le cenlupondium pour les matières précieuses se détaille comme suit :

Drachme (i/ioo de livre) i 3 gr. 54 1/6


Once (i/ia de livre) 1 8 i/3 29 1 5i3 8/9
Livre (mine lagide) 1 12 100 354 1 1/6

Cenlupondium 1 100 1200 10000 obk.hiQ r,


2/3

L'once se divise en ilih karats ou kérations du poids de gr. 20/1

1 o5r)/i98(), ce qui donne 17 karats 2/6 à la drachme.

Ce cenlupondium a été constitué de façon à concorder absolument avec


les habitudes égyptiennes.
En effet, la drachme est égale, tout à la fois, à la drachme lagide et

à la drachme du talent de Cosroës; quatre de ces drachmes égalent au


sicle égyptien de 1/1 gr. 1^6, lequel a été en usage dès l'Ancien Empire et

s'est maintenu depuis sans interruption.


D'autre part, le cenlupondium monétaire et mercantile se détaille comme
suit :

Drachme (égale à celle lagide) 1 3 gr. 54 1/6

Milliarésion (i/5 d'once) t 1 3/5 .S n 2/3


Once I 5 8 28 'i i/3

Livre 1 12 60 96 34o ^

Mine 1 1 i/4 i5 75 120 625 n

Cenlupondium. 1 80 100 120 6000 9600 34k.


Talent.... 1 1 100 i25 i5oo 7600 laooo 42k. 5oo s

La livre se divise également en 100 deniers, de 3 gr. ho chacun.

Encore ici il est tenu grand compte des coutumes égyptiennes, car :

1" La drachme est égale à celle de Cosroës;

2" Le milliarésion est égal au sicle perse fort;


[28] — 152 —
3" L'once est égale à deux sicles de li gr. i/6, comme à un stalère

lagide ou à un demi-stalère alexandrin;

li" Le denier est égal à la drachme achéménide forte;

5' La mine est égale à la moitié do la mine royale pharaonique de

85o gr.;

6" Le cciilupondiiim est égal au talent monétaire achéménide fort, comme


au talent, forme normale, du Moyen Empire, lequel égale le poids, en

blé(3/i kilos), du volume de /i a litres i/q du talent royal pharaonique;

y" Enfin, le talent égypto-romain , de /i 2 k. 5oo gr. , est égal au talent


royal pharaonique, comme au talent alexandrin.

Ajoutons (pie le ccnliipondium romain proprement dit, des 2 A/a 5 du


cpiilupondiuni égypto-romain, soit du poids de 82 k. 6/10 gr. , égalait au

talent faible monétaire achéménide, ce qui fournissait un nouveau paral-


lélisme avec les poids perses issus de ce dernier talent, en usage en Egypte.

OBSERVATION.

Dans sa liste VI, p. 62, M. Weigall mentionne deux poids, sous le

titre de Arabie Dirhem SUimIard, l'un de 28 gr. '70, l'autre de i3 gr. A(),

(|u'il considère comme en rapport avec le (hrliem arabe, ce qui domierait

3 gr. 59 à ce dirhem, si l'on admet que le premier spécimen correspond


à 8 dirhems, et 3 gr. 3 7 au dirhem, si l'on admet (jue le second spécimen
représente li dirhems.

Ces deux spécimens ne nous paraissent pas correspondre à des mul-

tiples du dirhem arabe. Cette monnaie pès(>, en effet, poids légal, les

7/13 du nicsqàl légal, lequel, égal au sicle fort achéménide, est de 5 gr.

2^3, ce qui fait ressortir le dirhem. légal à 3 gr. 96 2^3, et dépasse de


beaucoup les poids de 3 gr. 5g et 3 gr. 3^ des évaluations ci-dessus.

A notre avis, le spécimen de 28 gr. 70 correspond, comme poids théo-

rique, aux 38 gr. 1^3 et d'un quadruple sicle de Cosroës perse (composé

de huit 'drachmes de 3 gr. 5A iji] l'une) et d'un statère ptolémaïque, et

enfin d'une pièce de h drachmes égypto-romaines.


De même, le spécimen du poids de i3 gr. /ig correspond à /i drachmes
fortes perses de 3 gr. /io, ensemble i3 gr. 60, poids théorique, ce qui
est aussi le poids de h deniers égypto-romains.
— 153 — [29]

Les deux spécimens cités appartiennent donc soit au système monétaire

adiéménide , soit au système égypto-romain , avec une probabilité plus

grande en faveur de ce dernier car, si M. Weigail leur a donné une origine


arabe, c'est vraisemblablement parce tjue leur fabrication lui a paru être
de très récente époque.

CONCLUSION.
Dans le truvail d'examen et de classification qui précède ont été com-

pris tous les spécimens, conservés au Musée du (Jaire, et répartis, par

M. Weigail, entre les six listes de son relevé générai.

L'utilisation des indications chronologiques fournies par M. Weigail


nous a permis d'esquisser une classification sommaire de la succession de

l'emploi des divers tvpes pondéraux qui ont été utilisés en Egypte depuis

les débuts de l'Ancien Empire jus(ju'à l'époque romaine, en complétant,


pour les dernières périodes, les données de M. Weigail par les données

des auteurs grecs, latins et arabes.

Ainsi un premier aperçu général de l'histoire des modifications succes-

sives de la métrologie égyptienne a pu être donné.


Nous aurions désiré pouvoir fixer, avec plus de précision que nous ne

l'avons fait, les stades de la succession d'emploi des divers types pondé-
raux. Mais nous en avons été empêché par le fait que jamais, pour ainsi

dire, n'est indiqué, dans une liste, soit le souverain, soit la dvnasiie dont

date le spécimen pondéral mentionné. 11 est cependant probable qu'un


certain nombre des poids conservés au Musée du Caire porte des noms
de rois.

Nous fallait-il ne rien faire, faute de ne pouvoir mieux faire? Nous ne


l'avons pas pensé.

APPENDICE.
ÉVALUATIONS DES TALENTS ÉGYPTIENS
PAR LES AUTEURS ANCIENS.

11 nous semble utile de justifier, par les évaluations rencontrées chez


les auteurs anciens, celles que nous avons exprimées, dans la Note qui
précède, pour chacun des talents dont il a été fait emploi en Egvpte.
[30] — 15i —
Ainsi, une concordance se trouvera élabiie entre ces évaluations et les

nôtres. Dans cette vue, nous donnons, ci-après, sous la rubrique de

chaque talent, le relevé de celles de ces estimations que nous avons pu


recueillir.

Observons que les mots : tident, artabe, kikkar, kendinar, kankar et

ape, sont synonymes et indiquent tous l'unité complexe désignée, par les

écrivains latins, sous le nom de lalenlum.

Talent médo- perse.

Tite-Live (Bq av. J.-G. à i/i ap. J.-C.) donne à un talent romain, qu'il

qualifie de talent ancien, la valeur de 83 livres romaines i/3. Comme la

livre romaine pèse 836 gr. Ao, le talent dit ancien par Tite-Live ressort

à 07 k. 200 gr. C'est le poids indiqué par nous pour le talent médo-perse.

Chez les Romains, comme chez les Perses, le talent achéménidc a donc
été précédé par le talent médo-perse. H y a lieu de rappeler, à ce propos,

que le talent achéménide faible pèse Sa k. 6/10 gr. , exactement comme le

ceîiiupondiuni romain, composé de 100 livres de 826 gr. ho l'une.

Talent achéménide faible, ue .32 k. G/10 gr.

Hérodote (vers 68/1 avant J.-C.) [voir Queipo, Essai sur les sj/stèmes

métriques, Paris in-/i°, i86f), t. I, p. 2C)i] donne l'équivalence de g. 880


talents attiques pour 7.7/10 talents babyloniens, ce qui correspond à 76.59
mines attiques normales pour un talent babylonien. Or 76.80 de ces
mines, à Zi2 5 gr. l'une, font les 82 k. 64 gr. du talent faible babylo-

nien, du talent faible achéménide. L'équivalence de 76.69 mines, obtenue


par raccroc, au moyen du rapprochement de deux nombres arrondis de
talents, est aussi rapprochée que possible du nombre exact de 76 mines
80. L'écart entre les deux nombres est, en effet, de moins de Zi pour mille.
Xénophon (A3o-35o avant J.-C.) donne à la monnaie perse la valeur

de 7 1/9 oboles attiques. Or 7 1/2 oboles attiques fortes (de 1/6 de /i gr.

859, soit 726 i/3) pèsent 5 gr.


de gr. /ii, soit le poids du sicle faible

achéménide, dont les 6000 constituent le talent de 82 k. 64o gr.

Le même résultat est obtenu par l'évaluation d'Hésychius (vers /loo


.

— 155 — [31]

ap. J.-C.) qui fait le sicle de 8 oboles atlicjues. Or 8 oboles altiques faibles

de gr. 68 l'une (i/6 de /i gr. o8) font également 5 gr. Iilt.

La pseudo-Clt'opatra, auteur désigné d'un traité des poids et mesures


annexé, vers le v' siècle ap. J.-C, aux œuvres de Gallien, fait le métrèlès

svrien de 6o sexlaires et de 120 sextaires cbez les Romains. Or 60 sex-


laires romains à oli'i gr. font 83 k. 5io gr., et 120 sextaires font le

double, ce qui donne à penser que les Romains usaient parfois d'un

métrètès double de leur centupondium.


Héron (vers /i3o ap. J.-C.) établit le rapport de 5 à 2 entre le métrèlès

svrien et l'amphore romaine. Comme cette amphore est de 26 k. 112 gr.

sa moitié est de i3 k. o56 gr. , et 5 fois celte quantité donnent 65 k.

280 gr. , soit le double cenlupondium de la pseiido-Cléopatra.

Saint-Epiphane ("mort en /i63 ap. J.-C.) indique, comme en usage de


son temps, un médimne de 5 modius romains. Ces 5 modius, à raison de
i3 k. 006 gr. l'un, égalent aux 65 k. 280 gr. d'Héron et de la pseudo-
Cléopatra.

Le métrologue arabe Mohammed .Séphad donne l'arlabe égyptienne

comme égale à 6 wœbes, de 16 cadas l'une et de 32 à 3 '4 rotls d'.^lexan-

drii' do 1 'li drachmes au rotl. Or ih^ draclimes, de 3 gr. bh 1/6, don-

nent au rotl d'Alexandrie 5to gr. , et 82 rotls font 16 k. 820 pour la

wœbc. Les 6 «œbes font donc cj-j k. ()20 gr. , ce qui écjuivaut à 3 talents

de 82 k. 6 '10 gr. Il a donc été fait usage d'une arta!)e dun talent triplé.

Talent achl'ménide normal he oh kilos.

Ezéchiel (vf siècle avant J.-C.) dit (XLV, n" 1 2) : 20 sicles et 25 sicles

et 1 5 sicles font une mine. Or 90 sicles, c'est-à-dire 20 drachmes atliques

normales de ti gr. 25, font 85 gr. De même aB sicles, c'est-à-dire 25


drachmes fortes achéménides de 3 gr. /lo (dont les 10.000 font le talent

achéménide fort de 3 '1 k.), font également 85 gr. Enfin i5 sicles,

c'est-à-dire i5 sicles forts achéménides de 5 gr. 2/8 (dont les 6000 font

le talent de 34 k.), font encore 85 gr.

Ainsi l'existence du (aient de 34 k. est indiquée par deux fois dans ce


passage d'Ezéchiel : une première fois par l'indication de la drachme de
3 gr. ùo; une seconde fois par la mention du sicle de 5 gr. 3/8.
[32]
— 156 —
Quant au poids-type de S 5 gr. pris comme base de comparaison, c'est

ïoiilen égyptien dont les lo constituent ia mine de 85o gr. , c'est-à-dire

de i/5o de talent pharaonique de hù k. 5oo gr.

Notons que les métrologues grecs sont unanimes à donner à l'ancien


talent grec la valeur de 83 i/3 mines altiques. Or 83 i/3 mines altiques
faibles de /io8 gr. font 3/i k., soit le talent égyptien (|ui a précédé le

talent égyptien pharaonique, lequel l'excède d'un quart.

Talent achéménide fort (talent i>e Cusroës), de 35 k. Ai6 gb. îî/3.

La version des Septante fait le cor hébraïque égal à G artabes égyp-

tiennes. Dans les Septante il s'agit du cor du Second temple, égal à lo

talents ptolémaïques de n i k. q 5o gr. , soit d'un poids de 212 k. 5oo gr.

Or le sixième de ce poids donne, pour l'arlabe égyptienne, les 35 k. /i 16

gr. 9/3 du talent Cosroës.

Talent égyptien proprement dit et talent égypto-romain.

Dans sa forme faible, où il prend le nom de talent syrien, ce talent

pèse ho k. 800 gr. Dans sa forme normale, où il est désigné sous le nom
de talent pharaonique, ce talent pèse lui k. 5 00 gr. C'est aussi le poids

du talent alexandrin et du talent égypto-romain.

Par la citation d'Ezéchiel, donnée à propos du talent achéménide fort


de 3i k., on a vu que cet auteur prend comme poids-type, dans sa qua-

druple comparaison, celui de 85 gr. Ce poids est celui de Youteii ou deben

du talent pharaonique, dont les 10 constituent la mine de 85o gr.

Cinquante des mêmes mines forment, à leur tour, le talent pharaonique

de /i9 k. 5oo gr. , usité sous le Nouvel Empire, époque à latpielle Ezéchiel

écrivait. La citation empruntée à Ezéchiel justifie donc le poids indiqué

pour ce même talent.

Hérodote fait l'arlabe perse plus grande de 3 chénices que le médimne


attique. Dans cette évaluation Hérodote (qui ne procède jamais que par
approximations exprimées en chilfres arrondis) a pris la moyenne entre le

talent syrien de 4o k. 800 gr. et h' talent pharaonique de /i9 k. 5oo gr.

Cette moyenne ressort à /i 1 k. 65o gr. , et un médimne attique, de 3 9 k.


— 157 — [33]

i68 gr. ,
plus 3 chénices, de 8iG gr. Tune, ensemble a k. /iZi8 gr. , font

lii k. 6i6 gr. L'écart est insignifiant.

En fait, un inédimne, de 3(| k. i68 gr., augmenté de a chénices,

ensemble i k. 682 gr.. égale exactement au talent syrien de ho k. 800 gr.

ou 5o chénices.
Pour avoir le poids du talent pharaonique, des aS/n'i du talent syrien,

il eût fallu ajouter à ce dernier 1/2/1, soit a chénices 1/19. Hérodote a

négligé la fraction et a ajouté simplement > chénices au poids du talent

syrien pour obtenir celui du talent pharaonique et il a pris, comme mo-


yenne entre 5o et 02 chénices, le chiiïre de 5i chénices. 11 est donc
permis de conclure de ces rapprochements qu'Hérodote a considéré

comme un talent perse le talent égyptien et qu'il a connu les deux variétés
de ce talent : la variété syrienne et la variété pharaonique. H les a

qualifiés de talents perses parce qu'il les a trouvés utilisés sous la domi-
nation perse en Egypte.

Xénophon (^3o-35o avant J.-C.) indique, comme mesure perse, le

capithe, qu'il fait de 2 chénices attiques, soit de 1 k. 682 gr. Le capithe


est donc une mine de 816 gr. du talent syrien, doublée. Cela veut dire,
simplement, que le talent dont il sagil se divisait, à la fois, en 5o petites

mines et en grandes mines, en 2» capithes.


Saint-Epiphane déclare que le cab (qui est la 1 20' partie du cor hébreu

sacré et pèse 1 k. (132 gr.) égale au cinquième d'un modius. Cela donne
au modius visé un poids de 8 k. Uio gr. , et à l'artabe, toujours composée
de 5 modius, Zio k. 800 gr. , c'est-à-dire le poids du talent syrien.

Denys d'Halicarnasse "(vers 3o avant J.-C), parlant de l'amende de


9 000 as ou livres de cuivre imposée à Ménénius Agrippa, dit que cette

amende représentait 16 talents de cuivre. Comme 2000 livres égypto-


romaines, de 3/io gr. l'une, font G80 k., et que celle quantité, divisée par
lO, représente h-?, k. ;îoo gr., l'évaluation, à ce poids, de ce talent, se

trouve donc justifiée. Notons que 2000 livres, pour 16 talents, font le

talent de i25 hvres, de 3/io gr.


Saint-Epiphane indique le même poids de 126 litras ^soit /12 k. ôoo gr.)

pour le talent.

\arron (i 16-27 ^vant J.-C), cité par Pline, estime le talent égyptien
à 80 livres. Or 80 livres, à 34o gr. l'une, font 27 k. 200 gr. C'est le

1
[3/j] — 158 —
poids en blé, à la densité conventionnelle de 80 0/0, de 100 litras ou un
(mtuponcUum égypto-romain de Si kilos.

PoUux donne i.5oo drachmes (lisez sicles) à lartabe égyptienne. Or


1.5 00 sicles ptolémaïques ou létradrachmes, à 16 gr. 1/6 l'un, font ai k.

2 5o gr. C'est le poids donné au talent lagide, dit aussi ptolémaïque.

Talent thébain, de /i3 k. 620 gr.

Selon Fannius(morl en /lo ap. J.-C), Saint-Jérôme (3 A o-i 90 ap. J.-C),


et Didyme d'Alexandrie (v' siècle ap. J.-C), l'artabe égyptienne est de 3 i/3
modius romains. Comme le modius romain (ancien) pèse i3 k. o56 gr.,

les 3 1/3 modius font A 3 k. Sao gr. , soit le poids donné au talent thébain.

A noter, comme parité, que ce même talent égale à 80 des mines de


5/16 gr. , soit du talent médo-perse normal , soit du talent achéménide faible.

Talent assyrien normal, de ag k. 3^6 gr.

Hérodote évalue un talent, qu'il qualifie de babylonien, à 70 mines


altiques. Or 70 mines attiques faibles, de /108 gr. , font 98 k. 56o gr.

En y ajoutant a.io 0/0, pour la différence de titre entre l'argent perse

et l'argent grec, soit G85 gr. hh, l'on obtient un total de 9g k. 945 gr.

hh, soit inférieur de i3o gr. 51] seulement aux 99 k. Syô gr. du talent

assyrien. La différence est insignifiante. Elle provient de ce que, selon son


habitude constante, Hérodote a employé un nombre arrondi de mines, au
lieu de la quantité mathématiquement exacte.

Sainf-Epiphane dit que le métrètès, l'artabe égyptienne et l'épha étaient

des mesures égales. En effet, le métrètès grec pèse 99 k. 3^6 gr. et

l'épha, du dixième du cor hébreu sacré, pèse le même poids. Le talent


assyrien normal, désigné ici sous le nom d'artabe égyptienne, a donc éga-

lement ce poids.
La pseudo-Ciéopatra donne 108 sextes romaines au médimne. Comme
108 sextes romaines de 5/i/i gr. font 58 k. 7G9 gr. , le médimne visé

était donc du poids doublé du talent assyrien de 99 k. 376 gr.


D'après Didyme le médimne ptolémaïque vaut 1 1/9 médimne attique.

Comme le médimne attique pèse 39 k. 1 68 gr. , il s'agit là encore une fois,

des 58 k. 769 gr. du talent assyrien doublé.

Saint- Épiphane, qui était évêque de Salamine, cite un médimne de


— 159 — [35]

h j/a modius romains. Comme le modius romain pèse i3 k. oâG gr., les

/i i/n modius donnent encore une fois les 58 k. 75'.! gr. que nous venons
de rencontrer.

Talent assyrien fobt, de 3 g k. 6oo gr.

La pseudo-Cléopalra mentionne un métrèlès de yo sextaires romains.

Comme le se.\taire romain pèse blik gr. , les yo se,vlaires font 48 k. cjGo gr.

en poids de blé et, en volume, ^jà en plus, soit 6i lit. no. 11 s'agit donc
là, en volume, d'un talent fort assyrien de 3o lit. 6o, doublé.
Eupolème, cité par Eusèbe (mort en 338 ap. J.-C.) lib. lA, ch. /i , et

Saint-Jérôme (Sio-iao ap. J.-C.) font l'artabe égyptienne égale au sixième


du cor hébreu sacré. Le cor hébreu sacré pèse 3C)3 k. 760 gr. , soit 10 fois

le talent assyrien normal de -'.ç) k. 376 gr., mais il mesure en blé i/'i en
plus, soit 367 lit. '.îo. Si l'on divise celle contenance par 6, l'on obtient

61 lit. ;!0, soit la capacité doublée du talent fort assyrien de 3o lit. lie.

Ilésychius et Pollux, en s'appuyant sur Aristote (38/i-3a2 avant J.-C),

donnent au capithe une capacité de 3 sextes grecques ou G colyles, soit

de 1 lil. 29/1. Comme le capillie est une grande mine, double de la mine
ordinaire, les a 5 capithes, soit 5o mines, font 3o k. 600 gr. , soit le

talent assyrien fort.

Héron dit (ce passage serait de Saint-Epiphane et non d'Héron d'après


¥A. Bernard) que le cube de la coudée est égal à 3 artabes. Or 3 arlabes,

ou talents forts assyriens de 3o k. G 00, font 91 k. 800. Ce cube est

précisément celui de la coudée issue du talent médo-perse de 97 k. 900 gr.

En effet, à ce talent correspond un pied dont la coudée moyenne est d'une


fois et demie le pied. Comme le cube d'une coudée ainsi conslituée est de
3 fois 3^8 celui du pied, le cube en question pèse donc les i) 1 k. 800 gr.

de trois arlabes ou talents forts assyriens de 3o k. 600 gr. A noter que

les 97 k. 900 gr. du cube du pied représentent, à la densité convention-

nelle de 80 0/0, les 34 litres du cenUipondium égypto-romaln. L'évaluation


en question correspond donc à celle de Varron, citée plus haut.
Les talmudistes supposent le cor hébreu sacré égal à à artabes. Ce cor

mesure, en blé, 367 lit. 90, ce qui donne au quart du cor, soit à l'artabe,
gi lit. 80. Ici encore il s'agit donc du talent assyrien fort, triplé.

Saint-Epiphane donne le cab du cor hébreu sacré comme égal à i^G de


,

[36] — 160 —
modius. Comme le cab donl il s'agit pèse i k. 682, les 6 cab font 9 k. 692
et l'artabe, traditionnellement constitu(5e par 5 modius, ressort à 48 k.
960 gr. Ce poids en blé, à la densité conventionnelle de 80 0/0, corres-

pond à un volume de 61 lit. 90, soit à un talent fort assyrien, doublé.

PoUux (vers 180 ap. J.-C.) donne au talent égyptien 7.600 drachmes.
Or 7.600 drachmes attiques faibles, à k gr. 08, font les 3o k. 600 gr.

du talent assyrien fort.

Le même auteur fait le talent (de cuivre) égal à 2 chrysos ou tétra-

drachmes attiques. Cela donne, à raison de 1


7 gr. d'or pour les /i drachmes
attlques normales de /i gr. 26, un poids dor de 34 gr. Eusiate (vers 887
ap. J.-C.) donne au même talent la valeur de 3 chrysos macédoniens.

Le chrysos macédonien , constitué par deux sicles perses forts de 5 gr. 2/8

en or, pèse 1 1 gr. i/3, et les 8 chrysos font, une fois encore, 34 gr. Si

l'on multiplie 34 gr. d'or par le rapport de 1 à i5 entre l'or et l'argent,

les 34 gr. d'or équivalent à 5jo gr. d'argent. Comme l'argent vaut lao
fois le cuivre, 5io gr. d'argent correspondent à 61 k. 200 gr. pour le

talent de cuivre, soit au double du talent fort assyrien de 3o k. 600 gr.

Une observation se présente, à propos de celte formation du talent de


cuivre. Sous le régime achéménide, où le rapport de valeur entre l'or et

l'argent était celui de 1 à i3, il était taillé i3 dariques d'or dans le poids

de 20 sicles d'argent, ce qui donnait à la darique un poids de 20/1 3 de


sicle. Par suite 90 sicles d'argent égalaient, en valeur, à une darique
d'or. Sous le régime macédonien, le sicle fort perse de 6 gr. 9^3 en or

valait, sur la base du rapport de 1 à i5 entre l'or et l'argent, 16 fois

son poids, soit 86 gr. d'argent, ou 20 drachmes attiques normales de

4 gr. 26 l'une. y\insi, malgré la modification apportée à la valeur relative

de l'or et de l'argent, 20 pièces d'argent (drachmes attiques) continuaient


à valoir une pièce d'or (le sicle perse fort). Les habitudes anciennes
étaient donc maintenues sous une forme nouvelle.
En résumé, les évaluations des auteurs anciens, relevées ci-dessus,

confirment de tous points les valeurs que nous avons indiquées pour les

divers talents dont il a été fait usage en Egypte.


RAPPORT
SUR LES

FOUILLES DE SAÏD BEY KHACHABA


AU DÉÎR-EL-GABRAOUÎ
PAR

M. AHMED BEY KAMAL.

Les fouilles ont commencé à Déir-el-Gabraouî le samedi 2 janvier 1 9 1 5 ;

elles ont donné les résultats suivants :

1° Un dé en calcaire marqué de ses points noirs, de la manière indiquée


dans le dessin ci-joint (fig. 1) :

Fig. 1.

2" Un pion rond O de m. 02 cent, de diamètre. 11 est en calcaire et

il ressemble aux pions du jeu de dames de nos jours.

3" Un fragment en calcaire d'une stèle en forme de fausse porte, sur-


montée de la corniche ordinaire, et long de o m. a 8 cent. On y lit le

proscvnème suivant :

I li° Dans une fosse rectangulaire de i m. 5o cent, de longueur sur


Annales du Service, H)i3. ii
[2] _ 162 —
1 m.. 2 5 cent, de iargeur, jai recueilli un cercueil en jonc (^5\^), tressé

en forme de nacelle et muni d'un couvercle; il est en bon état.

Les tombes situées à l'ouest de l'bypogée qui porte le nom de \\\,


parent de ( o
||J 1-Pepi 11'", sont creusées dans le rocber, l'une à côté de

l'autre, et séparées simplement par une cloison de


m. 3o cent, à o m. /to cent. Elles consistent en
petits puits, desservant cbacun un caveau oii le mort
gil dans une caisse en jonc (^!^). J'y ai recueilli :

i" Un plat en terre cuite, d'une bonne cuisson,


rouge. 11 est d'une forme ronde et il mesure o m.
1 3 cent, de diamètre.

2" Un cbevet (fig. 2) en bois dur et compact, de travail simple, couleur

naturelle; bauteur m. 16 cent., largeur o m. 2o5 mill. à la base.

3° Un autre cbevet (fig. 3) en bois, de travail commun; bauteur m.


10 cent., largeur à la base m. 18 cent.

h" Un joli cbevet (fig. /i) en bois compact, dont le pied cannelé est posé
sur une bague et fixé dans un socle rectangulaire.

Fig. 3. Fig. !,.

5" Un autre cbevet, pareil au précédent, mesure m. 20 cent, sur

m. 07 cent, au socle, o m. 20 cent, do diamètre dans sa courbure, et

m. 18 cent, comme bauteur du pied.

6° Cœur en terre émaillée (fig. 5), qui servait de pendeloque, baut de

m. 02 cent.

'"'
Voir N. DE G. Davies, The Rock Tonibs of Deir-el-Gehrâwi , pian I, tombeau n° 8
d'Aba.
— 163 — [3]

Deux fragments en calcaire recueillis dans les débris portent le reste

d'une inscription copte :

I. ...OYNA II. ...ELHNY. . .

...EVIXH
...NWT
Les travaux de recherches n'ont duré dans cet endroit (ju'une huitaine
de jours. Le résultat n'eu ayant pas paru satisfaisant, le champ des fouilles

a été reporté à l'endroit oij il était l'année dernière, c'est-à-dire entre Méh' et

El-Akhsas, dans la montagne ouest. Ces fouilles ont commencé, le /i février

1 g 1 2 , dans une tombe au pied de la montagne , et elles


^^^
ont donné, comme premier résultat, quelques petits bis- ^T^ ^7
cuits delà forme ci-contre (fig. 6), un grand nudja, un ^<tj_ij>*^
''''
petit oadjn, une tête de Bès et une rosace, ces quatre
derniers objets formant un collier qui ornait le cou d'une momie de femme.
Dans une autre tombe, on a recueilli : une petite boucle

n
d'oreille en argent; la lame d'une hache en bronze (fig.
7),
épaisse, haute de m. 08 cent., munie de deux trous pour
la tenir fixée dans le manche; un signe \ en bronze, lon-

Fig. 7.
tmcur
''
,
m. 10 cent.;' un oudia
^
en
,
terre cuite, ^.
. , . .

J'ai, de plus, ramassé çà et là les objets suivants :

Partie supérieure d'une statuette en terre cuite représentant la déesse

Sakht, hauteur m. o5 cent. ; un signe en albâtre \, longueur m. 1 5 cent.;

uu pion en ivoire de cette forme J; un chevet en albâtre formé de trois


pièces, la partie courbe, la colonnetleet la base qui a été trouvée brisée en

deux fragments; un poids m en granit, mesurant m. 07 cent, sur m.


ok cent.; deux disques de miroir en bronze, sans manche, l'un mesurant
m. 1 9 cent. , et l'autre m. 19 cent, de diamètre.

Un paquet de cannes en bois compact fut trouvé dans un hypogée, au


pied de la montagne de Méîr, le 1 '1 février 1912, soit : une canne droite,
grosse d'en haut et eiTilée d'en bas, en deux fragments, et mesurant 1 m.
735 mill.; une seconde canne également droite mais mince, mesurant 1 m.
69 cent, de longueur; une canne droite, rongée par le milieu, longueur

1 m. 585 mill.; une canne torse et mince, longueur 1 m. /i65 mill.

J'ai recueilli çà et là, au voisinage de ce même hypogée, deux chevets en


bois compact (fig. 8 et 9), de forme ordinaire, mais d'une bonne exécution;

L
^

w — 161

un chevet en bois (fig. lo); le devant d'un pied en bois provenant d'une

grande statue et dont les cinq doigts sont intacts, longueur o m. 126 miil.;
enfin plusieurs planches de cercueil en très mauvais état, portant sur la

"^
planche latérale :
(-^) 4= "^ Â !
' • " '''^ '^
P ^
1^^ ^
^f:^^|-^f^>i^1 I;-fPî^;Hf "^ -r'la_ planche du

pied :
(— ) \
—i' *^^ ^Pî^Cf"?"^^! ""^ ^^^^^ ^" lanières de cuir
entrelacées, diamètre m. 10 cent. ; un disque de miroir en bronze; un vase
l'n albâtre de la forme f , hauteur m. og cent.; trois fruits de perséa de
forme oblongue conservés au Musée du Caire; une planche de cercueil sur
aquelle on Ht la mention suivante, tracée en bleu :

*~*) *^ M <^ f^ i lî^ '


^^^^ petites pointes de flèche
I^'g- "• (fig. 1 1), en bronze, de même forme, longueur va-
riant entre m. 11 c. et m. 1 9 c. ; un disque de miroir en bronze avec , soie

pour le fixer dans le manche, diamètre m. 1 15 mill. sur m. i/i cent.;

une roulette en bois ressemblant à une poulie avec contour entaillé, dia-

mètre m. 6 cent. ; un œil artificiel, dont le blanc est en quartz et la pupille

en obsidienne brillante; une lampe en calcaire d'un travail grossier; un œil


artificiel, dont les paupières sont en bronze, le blanc en quartz et la pupille

en obsidienne; enfin, un cercueil en bois de forme rectangulaire, et en très


mauvais état, longueur 1 m. go cent., largeur m. 56 cent. Sur le côté de
la tète, on voit le signe • dessiné à l'encre noire et sur le côté des pieds on

voit les deux jambes a. Sur l'un des deux côtés latéraux, on litleproscy-
nème suivant tracé en creux et rehaussé de blanc : {—^) ^^ — 4"

mîT!>f) + s1Itl>^>^1îiT!Eîn!- "n'y»


aucune inscription sur les aulres côtés.
— 165 — [5]

Une épitaphe copte, en calcaire (haut, o m. 35 cent., larg. o m. 23 cent.),

à laquelle manque un fragment d'en bas du côté

gauche, est ainsi conçue :


gm\ q
^ tiOYnx
....
Sur un autre
calcaire, on lit :
petit

Anx
fragment, également en
6iu)2a.mna.
I

I
^IIOGMIXAHX
^NoerAspiHA
Une fiche funéraire , en HMII
1" ^ Ni,
^ forme de queue d'aronde
I

enbois(fig. 19) (longueur


Fig. >a.
m. 35 cent.; largeur, à l'extrémité, m. 07 cent,

et, au milieu, m. o35 mil!.), est brisée au milieu et porte, gravée en

creux, l'écriture suivante : exizXBeTKOY'-


Tel fut le résultat des quarante et un premiers jours depuis le li février

jusqu'au 1 5 mars 1912. Le samedi 1 6 mars 1 9 1 2 , le chantier des fouilles

a été transféré dans la montagne d'Aboufôda. Le premier endroit qui y fut

attaqué fut la vallée de Hamid '". Elle contient un petit cimetière copte, où
l'on a recueilli quelques pièces d'étoffes travaillées en tapisserie, en bro-
derie et en passementerie. Les momies y sont inhumées à même la terre,

l'une à côté de l'autre, et séparées seulement par une ou deux pierres que
les parents du mort mettaient lors de l'enterrement. Elles sont enveloppées

chacune de trois ou de quatre chemises maintenues par des bandelettes. La


dernière chemise, souvent appliquée directement sur le corps, porte des

dessins d'art qui mériteraient d'être reproduits. J'en ai ramassé plusieurs pièces

que j'ai disposées sur trente et une planches, dont quelques-unes seront des-

sinées et publiées ailleurs. Ce cimetière a été attaqué par des voleurs venant
d'Akhmîm. Ils avaient violé les momies sans respecter aucun endroit. Nos

travaux pourtant ont donné, outre les pièces énoncées, les objets suivants :

1° Fragment copte gravé sur un calcaire, on y lit : \n\ eicD


2ANMHC

'''
L'Ouady Hamid donne accès y un gées appaiteaaut aux notables de la ville

cliemin frayé à travers la montagne Arabi- deCusa;, capitale du nome; l'autre, au


que, et qui conduit au nord à Suez, vers sud, renferme quelques lombes sans im-
ie sud au Soudan. 11 est placé entre deux portance du Moyen Empire. On y trouve
cimetières antiques : l'un , situé à vingt (-gaiement une grande caiTièrc .nnliqiie.

minutes au nord, renferme quelques hypo- actuellement abandonnée.


166 —
2" Sur un aulre fragment en calcaire se trouve écrit :

3° Un chevet en bois, en très mauvais état.

4° Un joli vase en terre cuite

(lig. i3), de forme ronde et d'une

bonne cuisson, diamètre o m.


2o5 mil!.

Le 9- mars de la même année,


les fouilles ont été transférées de

nouveau à Méîr. Elles ont donné


pour résultat un seul objet, re-
Fig. .3.
"
cueilli dans un puits isolé. C'est

un fragment d'une statuette en bois (fig. i/i); la tête est brisée en

deux et les jambes sont pourries,


^ mais la cbevelure reste intacte,
-''
de même que le phallus qui était

circoncis. Le puits où a été trouvé

ce fragment a été violé dans l'an-


iKjuité. Il est précédé d'une petite
slèle (lig. i5) gravée sur le ro-

cher, qui montre (|ue la tombe ap-


partenait à un personnage appelé
'^^
^ et revêtu de ces titres :
P ^

Fig. i5.
)

\
— 167 — [7]

y Efli î p 1 1 1 -y I r ::h (h ! > f^ > -y

Non loin du puits précédent, sur la pente de ia montagne, se trouve

un autre puits funéraire où on ne lit plus que ce fragment de légende :

H /^ ! I î ^ ^1- ^' ^ quatre mètres de profondeur et il ne possédait


qu'une seule fosse pour recevoir la momie. Celle-ci a été trouvée tout Èi fait

pourrie, mais on a pu sauver quelques planches de son cercueil qui ont

perdu leur valeur à cause de leur mauvais état.

Dans un autre puits funéraire, de trois mètres de profondeur, j'ai

recueilli un cercueil en bois, long, i m. 89 cent., larg. m. /iy cent. Il

est en mauvais état et sans couvercle. Sur la paroi de devant ligure une tête

barbue • , sur celle de derrière, deux jambes ^ j[


, i^l, sur le côté latéral ,
qui
commence par les deux yeux ^^, on lit le proscynème suivant :
(^—

— >®<l^ffil-'^i'^TJ'^>®^^^!!*J-J'"i""0"v'^"^ecce
cercueil une palette (fig. 16) en
bois, formée de deux morceaux,

l'un appliqué sur l'autre; le pre-

mier sert de base, et le second,


'^'
qui s'applique dessus, est muni
de deux trous ronds pour servir de godets destinés aux couleurs. Il a, en

outre, une entaille (jui servait comme étui pour recevoir les pinceaux.
A cent mètres de distance, au sud de ce puits funéraire, se trouve
également un puits de quatre mètres de profondeur, desservant un petit

caveau dans lequel était déposé un cercueil en bois, en mauvais étal,

longueur 1 m. 865 mill., largeur m. 56 cent. Sur le couvercle est écrite

en creux et rehaussée de bleu la prière suivante : (*—


•) 4= T^ A ^ "^

f^>l.1I+ZTP--rM•
Cuve. — Sur le côté latéral, où figurent les deux yeux ^ ^, est tracée

une ligne horizontale, également en creux et rehaussée de bleu :


(—
[8]
— 168 -

l^riî/n>^>^1tPî1l + ZTPSM-Surlecôtéop-
posé est gravée, égaiemenl on creux et rehaussée de bleu, une prière ainsi

conçue: H)+JlA!V!^f>;^^i.PHwî^U:^
-l/^î^^>f^><l1IPî1! + ZPTP^M•Surlecôtéde
la tèle, on lit :
(^) Pî 1^ + ZT P ^ > f^ > 1. wS ! ^ Sur le

côté des pieds :


(^) P î 1 1 + ^TP \ > f^^ZZl-^Z ! !•
A
l'intérieur, à droite, on ne voit qu'une seule légende tracée en bleu :
Pj"]!
!>f^>i,1t + ZTP
Nous avons recueilli avec ce

cercueil: l'une canne en bois,

lisse et à tête ronde, qui a subi


une cassure près de la poignée,
et qui mesure i m. 1 4 cent.
"
" ' de longueur; 9 un chevet en
hois (lig. 17), hauteur cm. i6ô mill., largeur de la base m. 08 cent.

Dans une tombe violée dès l'antiquité, nous avons recueilli un chevet en
bois (fig. 18), ainsi que deux cornes ^.

F'g- '9-

Les fouilles ont amené un peu plus loin la découverte d'une chambre
funéraire creusée dans le roc et ouvrant à l'est (fig. ig). L'intérieur n'est
.

— 169 — [9]

pas bien dégrossi. La porte a i m. 58 cenl. de hauteur sur o m. 5i cent,


(le largeur. La chambre elle-même mesure 3 m. 5 2 cent, sur 1 m. go cent. ;

elle renferme quatre puits funéraires dont deux sont creusés à l'intérieur,

le troisième à l'entrée et le quatrième à droite de la porte. A gauche, à

l'intérieur, on lit sur la paroi :

['
Wm.
11
I m '^sz

11
'A
T \>
if
Au-dessous de ces prières, le défunt et sa femme sont dessinés debout.

L'homme est barbu, coiffé de la perruque courte, vêtu de la shenti, tenant le

sceptre -•- à la main droite, la main gauche ballante; le cou est orné d'un

collier. Derrière lui, sa femme le tient embrassé de sa main droite, laissant

la main gauche ballante; elle porte de

longs cheveux, elle est parée d'un "1


Il )(!
(Il
collier et vêtue d'une robe étroite. A
la suite de celte scène, on voit, tra- n ^
cée à l'encre noire, une femme debout,
suivie d'un homme, également debout. n 1
"n

tenant un Ions bâton, l't d'un enfant .,.


° rrg. ao.
dos à dos avec Ihomme. Au-dessus de
cette représentation est tracée à l'encre noire celte légende : (—1 ^ y^T "?
"
V"
*
• Devant l'enfant est écrit : 1—
\
)
*— 1
Il

Viennent ensuite les chiffres ci-dessus, écrits ;'i l'encre noire (fig. no).
[10] - 170 —
Sur la façade de ia porto on voit des légendes ainsi disposées

VM>^ 'M

11

Sur le montant de la porte, à gauche, du côté de l'intérieur, ligurent

deux hommes debout, coiffés chacun d'une per-


ruque évasée et vêtus d'une shcnli, mais le pre- (*~ Pî
de sa main droite un long hàlon
mier tient

de sa main gauche un sceptre -*- , tandis que


et
1! A
le second a les deux mains ballantes. Au-dessus IP
de chacun est tracée sa légende, dont voici

copie :

1^
k-^

H
>•
— 171 — [l\\

Sur le côté opposé de la porte se trouvent des restes d'inscriptions que


nous reproduisons ci-contre :
^
\ -\ -)
m i m k l
Vient ensuite, sur la paroi inté- ^ 'i i m 1/
rieure, une scène de deux registres. ^ * 1 l'<^'
I "k M
Dans le premier, on voitdeu.xperson- ul T i »

en
. 1

-^^^ I T
nés occupées,
, i.
l une
V

a
I
plumer une oie, • 1 nû 1 <

l'autre à griller

brasier et à activer le feu au


une autre oie sur un
moyen ^ I Pî
de l'éventail qu'elle tient de la main |^5 H f

Dans second, figure une .^""^


droite. le

scène de boucherie et de boulangerie.


Tout près de cette chambre nous avons déterré un cercueil en planches

minces, clouées et cimentées; il est en mauvais élat. Le côté gauche manque.


Longueur 1 m. 78 cent., largeur m. ^9 cent. On lit sur le côté où
figurent les deux yeux ^ ^, la prière suivante : (*— ) 4^ 7 A "T""*^

îTTL:T+;4'^p;^IlJ1!!>f^-^r:^p•S"rlec^
de la télé :
( — ) ^
^^ "f^^^j » ^^P- Sur le couvercle : (<— ) ^ 7- A ! V
-~^

u-fz^in^p-
Ce cercueil, dontles
légendes sont simple-
ment tracées en bleu,

était emboîté dans un


autre cercueil égale-

ment en bois, mais en

très mauvais état. 11

ne porte pas d'écriture,


mais on voit sur le côté

de la tête le dessin en

couleurs d'une façade

de maison.
Objets ramassés dans différentes tombes pillées antérieurement un chevel :
[12] — 17i2 —
en bois de la forme reproduite à la figure i o ; deux chevets en bois de la

forme reproduite à la figure 18; deux chemises en toile (fig. 21); un joli

chevet en bois (fig. 2 a) ,


portant sur la base une inscription en creux rehaussée

debleu:5ZPîT!>^>i,l!ffT;l«
colonnette est cannelée.

On a ramassé avec ce monument une pièce

complète en toile, frangée d'un seul côté, et deux


chemises également en toile, pUées comme le

Icoresha de nos jours.

I
'
'
'

] Un cercueil en bois, au nom de "^ '©^'^('"^)-

pj 22 longueur 1 m. 966 mill., largeur m. /igô mil!.;

il appartient au propriétaire du chevet précédent.

Sur le côté latéral, où figurent les deux yeux ^ ^, on lit le proscynèmc

suivant:
H) +ji;ivrwf>;ii^i-::::^j.pi^^i^^
Zl¥:£fr/^flî^53PîT!>^>^1îE^Vf-'•Sur
l'autre côté latéral :
(^) 4^ ^[1 ; A I V w + > Ô 1 #r ^ ^
A I

1IEîf Vf^->- Sur le côté delà tête :


i^) > | ^> f,| !(-) H
Tf'^f^.c).Surlecôlédespieds:(H|»J^>^>i,1I^^|M
l'intérieur on lit, tracée en couleurs sur le côté de la tête, cette inscription :

^_L;A!TÏÏ^!>f^*T^
a
m f 1^
• f
Sur le côté des pieds il n'\ a que la façade d'une maison faite en couleurs.
— 173 — 131

2 .3 fi :> G g 10 11

1P I K
sur deux
colliers
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1

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[U] — 17/. —
24 î>5 aG 27 28 2() 3o 3i 02 33 34 35

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1_V fJ P
n ^
TT
î

M II II II Il II II II

36
)

— 175 [151

Au sud du tombeau précédent j'ai ramassé un fragment de couvercle de


cercueil en bois, sur lequel on lit : (^— ) ',/j ZI î^^ P^MÎ^l!/
jj. V î|'
^^ \ _J. Cette inscription est en creux et rehaussée de blou.

Petit hypogée non décoré. Il renfermait un cercueil en bois, en très

mauvais état, au nom de ' | jr^PP; longueur i m. 196 mill., largeur

m. 70 cent. Celui-ci est couvert d'une couche de plâtre; il ne porte qu'une


seule bande d'inscriptions, gravée en creux et rehaussée de bleu : («—

^iJQ-î-pfr:rji^:iîiiv>^iî!MPPEîi^
\\('') j-ij- A côté, était un vase en terre cuite de la forme |, hauteur
m. 96 cent. Pas d'ornement ni d'inscription.

Sur le rocher, et au-dessus des deux puits funéraires, est gravée une

légende ainsi conçue :

f \Bi-\rj^zi'

Derrière celte légende se trouve, creusé dans le rocher, le puits funéraire

du personnage nommé ci-dessus; il semble que les deux puits creusés con-
tre son puits appartenaient à sa famille.
Dans cet endroit on a recueilli des

ossements d'animaux sacrés, tels que


le crocodile et le bouc à longues cor-

nes. Ces animaux ont -ils été adorés


dans le XIV"'° nome de la Haute-Egypte?
Fig. .3.
Je n'en ai pas de prouves décisives, mais

j'ai trouvé sur le rocher, non loin du tombeau de ^ \, grossièrement tracé

au-dessus de l'entrée d'un tombeau, le dessin ci-dessus (fig. 9 3). C'est, à

ce qu'il me semble, un ibex attaché à un autel. Ktait-ce aussi un des ani-


maux sacrés qu'on amenait au sacrifice?
[16] — 176 —
A 1 m. 3o cent, de distance de ce dessin, sont creusés dans le rocher
deux tombeaux qui ont été violés dès l'antiquité, mais, dans celui du nord,
on a recueilli quelques planches pourries provenant d'un cercueil et sur

l'une desquelles on lit : (-«) ^^ + Jl_Â!T!L!^t^©^rilllZv


1pJ.Pi:lî^!>S:I;!^i.1îk^IiPî1l|-|; puis, une

pièce complète de toile mesurant g m. g o cent, de longueur sur i m. a 7 cent,

de largeur, pliée et frangée d'un seul côté; elle est en bonne conservation.

C'est une espèce de châle qui couvrait la momie, laquelle tomba en pous-
sière peu de temps après la découverte. Sous la tête de cette momie on a

ramassé deux chemises pliées comme le koreslia de nos jours; les plis sont

bien conservés; longueur 1 m. 3o cent, y compris les manches, largeur


1 m. 3o cent. Les manches sont pliées et faufilées.

Un très joli chevet en bois a été recueilli dans le même tombeau. La courbe
qui reçoit la tête est portée sur deux mains pliées en arrière, et les poignets
servent de colonnette ou de support. Facture élégante. Ancien Empire.
Dans le tombeau du sud j'ai trouvé un cercueil en bois, sans couvercle

et en très mauvais état; longueur 9 m. oh cent., largeur m. 67 cent.,

hauteur m. /i3 cent. Le côté de la tête est marqué par • et celui des

pieds par ^^ peints en bleu. Sur les deux côtés latéraux courent deux

proscynèmes, dont j voici copie :


( — ^ ^^
) _2. Â 1 '^^ T Sitîîîl

T1û:=:^l>f^>S + :Pn!>®t>EÎ^M-suriecôté
opposé :+:la!v-^^p^^Y(->:is-^w!îsî^!c

Non loin des deux tombeaux précédents j'ai découvert un cercueil en

bois, enduit d'une couche de plâtre très friable; longueur t m. 78 cent.,

largeur m. 55 cent., hauteur m. 57 cent., y compris le couvercle. Ce


dernier est orné d'une bande longitudinale, gravée en creux et rehaussée

de bleu. Voici la copie de l'inscription :

Cuve. — Sur le côté de la tête est tracée en bleu cette légende : (—•)
\y^^l.Tr2'^M- S"r le côté des pieds :
(^) ^ > -*^-\ ^
— 177 — [17]

"1
1 ï^^^" ^"'' '^® ^'^^^ ^^^^^ latéraux : ^ ^(*— ) 4" JLA 1
""*~à

Sur l'autre cûté opposé on lit : (—*) 4= _i_ A ' '- T \ ©^ ^ <=.[

^^\\ l^;;^-!! >^-> 1.1 î +-rP^->- LintcW porte

également l'une des formules ordinaires.


Sur quelques planches d'un cercueil trouvé au-dessus du tombeau de

(
'
1 J ??" ^^ ^^^ "" proscy nème au nom de ^ ^Q ^ | 1 1
'^ '
^ P

!^K- Sur la paroi de la têle :


(^) + ^Q XI M > ^
f
¥" ! 1^
\r. J'y ai recueilli de jolis yeux artificiels en basalte, qui sont actuellement

exposés au nouveau Musée d'Assiout.

Les fouilles ont amené près de cet endroit la découverte : i°d'un cercueil

en bois, long, i m. yAS mill., larg. o m. 5i5 mill., haul. o m. 5o cent.

Sur le côté latéral on lit:^^(-^)4^_2.f^ArfTh'T1ûf^«®


:;:^*^J.Pi?î^l^;^-ÎT!>iKyi.1îrj-J, tracé

en bleu sur une couche de plâtre;

2" d'une table d'olTrandes (fig. 2/1), sans ins-

criptions et à peine dégrossie. Elle est en calcaire

ut ornée de deux bassins rectangulaires : long. m.


36 cent., larg. m. 1 8 cent. Fid. 24.

Dans un tombeau appartenant à un personnage


nommé |/i| on n'a trouvé que le couvercle du cercueil en bois, qui
mesure 2 m. 08 cent, de lon-
gueur sur m. 58 cent, de
largeur. Ce couvercle est orné
d'une bande de gros hiérogly-
phes que nous donnons ici :

Kig. 05.

>^><l1c:i^:ï!l^:ï-UTPTr;+;"+l:^lé;!•o..
y a trouvé également une petite cuiller en bois, probablement pour le

parfum, longue de m. 1 65 mill. Voir ci-dessus la reproduction (fig. 3 5).

Annales du Service, igiï. la


^181 — 178 —
On me permettra enfin de mentionner ici quelques objets ramassés çà
et là sur le sol :

1° Un cachet en calcaire de forme circulaire, diamètre o m. o65 mil!.,

pour sceller la terre sigillaire (fig. 96) qu'on mettait au-dessus du loquet
en bois des portes des magasins, comme on le fait encore de nos jours.

Fig. 20. Fig. 27.

11 a été trouvé avec un cercueil de la basse époque , enduit de plâtre qui

tomba en poussière lors de la découverte.

2" Un autre cachet (fig. 27), également en calcaire, d'une forme circu-

laire, diamètre m. 08 cent.

3' Une boîte en bois de forme carrée, hauteur m. 22 cent., largeur

m. 2o5 mill. Le couvercle entre dans une entaille faite à l'intérieur

comme une coulisse et se fixe par un clou en bois.

li" Un petit vase en bronze à bord recourbé en forme de lèvre. Aucune


inscription.

A. Kauai..

Caire, le 1 6 juin 1912.


A TRAVERS LES KOMS DU DELTA
PAR

M. GEORGES DARESSY.

III.

Mon intention en adoptant ce lilre d'articles avait été de le consacrer

à la description des travaux de sondage des koms destinés à être livrés à

l'agriculture. Cette année la campagne d'exploration des sites antiques

n'a pu être reprise; je vais donner sous la même dénomination quelques


notes prises au cours d'une tournée dans la province de Daqahlieh en vue

de déterminer les endroits où il serait possible de prendre de la terre dans


les koms pour combler certains birkets ou mares d'eau stagnante entourant
des villages. Il a été publié si peu de documents sur les ruines de la Basse-

Egypte que je crois utile de donner tout ce qu'on peut recueillir avant
la disparition complète de tous les vestiges anciens.

Tell el Sakhirux, (jojia-JI Jj. — Il est placé à l'est de Ezbet el-


Haggah, markaz de Fareskour, à cinq minutes des limites du lac Menzaleh.

C'est un tell absolument insignifiant, dépassant à peine le niveau des terres


du voisinage et ne laissant voir aucun débris ancien.

Tell el Baqlieb, aJJLJ! Jj. — Ce tell, qui semble marquer l'empla-


cement d'Hermopolis de Basse-Egypte, capitale du XV° nome, et dans
lequel .M. Aavillea pratiqué jadis quelques sondages >'', ne présente pas grand
intérêt malgré son étendue qui couvre quarante feddans. Il est naturellement
divisé en deux parties. Au nord s'étend le Tell el-Naqous, |^_j5UJi Jô, qui

comprenait la ville et le temple; après un étranglement correspondant à


une partie basse, dans laquelle passait peut-être anciennement un canal,
se dresse une butte moins étendue que la première, appelée Tell el-Zereiqi,
^^y^l Jj, à cause dun village voisin de ce nom.

'' Naville, Ahiias el Medineh, ailh Lconiopolis , \l' mémoire de l'Egi/pt Ex-
chapters on Mendes, the nome of Tlwt and ploration Fund , 189^.
[2]
— 180 —
Le Tell el-Naqous esl compris en majeure partie dans une enceinte en
briques crues, rectangulaire, orientée de l'est à l'ouest. Vers le milieu de

l'extrémité occidentale on voit encore le groupe de blocs de granit photo-


graphié par M. Naville, blocs qui ne sont pas à leur place antique mais ont
dû être réunis là en vue du transport dans une autre localité ou de la taille

en matériaux de construction. Dans le reste du tell on ne trouve pas d'autres


pierres pesantes, mais seulement de menus fragments de granit, de basalte

et surtout de grès siliceux épars à la surface.

Le niveau général est assez bas; les buttes marquant l'emplacement du


mur d'enceinte ne dépassent guère quatre mètres de hauteur; tout le sol est

fortement imprégné de matières salines, si bien que ce tell est inutilisable

pour l'agriculture, soit pour des plantations directes, soit pour l'enlève-
ment du sébakh; c'est ce qui explique qu'il soit resté tel que je l'avais vu
en 1887, avec seulement en plus les tranchées de M. Naville.

Le nom de Tell el-Naqous provient de ce qu'en outre des blocs encore


visibles il y avait jadis là un naos sculpté, en grès siliceux, qui est parvenu
au musée de Boulaq en i884"*.
Le Tell el-Zereiqi est constitué au principal par une butte de deux cents mè-
tres de diamètre, haute au maximum de trois mètres, qui est essentiellement
une nécropole où momies d'hommes et d'ibis sont entremêlées. La grande

exploitation de ce cimetière par les fouilleurs eut lieu il y a une trentaine


d'années; les tentatives faites depuis lors n'ont guère produit de résultats.

Ce qui avait attiré là les chercheurs c'étaient surtout les statuettes d'ibis

en bronze qu'on y trouvait en assez grand nombre, bien que leur état de
conservation fût en général assez mauvais. Fréquemment la tête et le cou,
les ailes et les paltes étaient seuls en bronze, et appliqués sur un corps en
bois ou en pierre. Les momies dibis étaient réduites en poussière; elles

avaient parfois été emprisonnées dans un bloc rectangulaire de plâtre, de

m. 26 cent, de côté et de m. ào cent, de hauteur, mais ces blocs ne


sont plus que des moules vides, sur lesquels on voit l'empreinte de la toile

qui enveloppait les oiseaux. Il reste encore deux grands sarcophages en


calcaire, sans inscription, d'époque ptolémaïque. Les statuettes funéraires

''1
Maspero, Notes sur quelques points schn/t, t884, p. 90. Par erreur la prove-

f/e Grammaire et d'Histoire, dans la Zeit- nauce du naos est indiquée Teil el-Rob.
— 181 — [3]

et amuieltes en terre émaillée qu'on recueille dans les tombes sont toutes
dégradées par suite de l'humidité et de la nitrification du sol.

Un peu au sud du village de Baqlieh , à l'ouest de la ligne du chemin


de fer, il y avait jadis un terrain antique, parsemé de briques cuites et de
tessons de poterie d'époque romaine ou copte, d'où il avait tiré son nom
de Tell el Ahmar. Ce lell n'existe plus.

Teli EL RoBÎ, *j^l Jj. — Tell el Robâ est l'antique ville de Mcndès

^^^IJq; son nom actuel est emprunté à celui du village sur le

territoire duquel il est placé. Il est au nord du canal el-Shuan ,


y^-iJ! , faible

reste de la branche mendésienne, tandis qu'au sud de ce canal on trouve


des buttes dépendant de la ville de Thmuis, qui détrôna la première comme
capitale de la région à l'époque romaine et byzantine. Ce tell est immense
(avec le TellTmaïil couvre neuf cents feddans)el s'aperçoit de fort loin. Dans

l'ensemble il affecte la forme de la lettre grecque P dont l'ouverture serait


tournée vers le canal. La grande branche représente la ville : le milieu en

est moins élevé que les bords, martpiés par une série de buttes dont
quelques-unes, comme le Gozzet el-Hag Soliniiui, une des plus proches

du canal, gardent la trace de violents incendies. Des inhumations avaient


lieu au milieu de la ville, car dans le Gozzet el-Kamal Jli^l, du nom du
village voisin (ou el Tourba )
qui est à l'ouest, on a découvert récemment
plusieurs sépultures ptolémaïques.

La traverse supérieure correspond à deux vastes enceintes contiguës,


ayant bien un kilomètre de long, qui renfermaient le temple et autres édi-

fices sacrés : c'est le Tell el-Qasr, ^*aii\ Jj. Au milieu de l'enceinte occiden-
tale se dresse le grand naos d'Amasis, monolithe de granit de 7 m. 5o cent.

de hauteur et 3 m. y 5 cent, de largeur, posé sur un socle en granit rose

surélevé lui-même sur trois assises de gros blocs de calcaire'", si bien que
ce naos domine de haut toute la contrée. Les légendes hiéroglvpliiques
qui entourent l'ouverture ont été martelées sauf quelques signes, le ^
notamment; cependant le matin, à la lumière Irisante, les inscriptions

'' L'assise inférieure faisait partie d'un dallage qui s'étendait autour du monument
et a maintenant dispaiii.
, ,

[ti] — 182 —
se lisent encore en partie, particulièrement la bande supérieure a les

cartouches royaux, tels ([u'ils ont été donnés par lîurton'".

A l'angle nord-ouest de l'enceinte gisent une douzaine de sarcophages


de béhers; ils sont en granit sans inscriptions ni ornements et en plus ou

moins bon état. D'autres, en même quantité, sont dispersés, isolés ou par

groupes, le long de la muraille nord.

En avant du naos un plateau parsemé de menus débris de pierres, sur-

tout de grès siliceux, marque l'emplacement de ce qui a dû être le temple.

Un des blocs a cette inscription : |il^|j^


Ramsès
^
**~^
^J -'. Une
une autre ceux de Méneph-
architrave en

granit rose porte les cartouches de II,

lah. Un peu au nord une tombe est construite en grandes dalles de calcaire
au-dessus d'un sarcophage en granit; des lignes ont été tracées à l'encre,
mais les hiéroglyphes ne furent pas dessinés. A quelque distance, au pied

du mur nord, se trouvai! le chapiteau en granit rose à double face d'Hathor,


signalé par M. Naville'-', de bon travail saïte ou ptolémaïque, voisin d'un
grand chapiteau papyriforme, en granit noir, dont tous les détails sont

finement gravés.
L'enceinte dans la partie orientale est plus large que du côté ouest;

on n'y voit pas de traces de monuments, mais seulement, dans le voisinage

du mur d'enceinte, des restes de maisons, toutes en briques crues, et que


l'enlèvement du sébakli fera peu à peu disparaître. La branche de droite
du n correspond à ce qu'on appelle le Kom el-Adm, en raison de la

grande quantité d'os qu'on y trouve. C'était en effet l'emplacement de la

nécropole, et les restes humains y sont moins nombreux que les débris de
béliers; il est à croire qu'on a enterré là des milliers de ces animaux,
comme des bœufs à Saqqarah, des chiens à Assiout, etc. Des incendies ont

aussi ravagé cette partie de la ville, si bien que les os sont souvent pris
dans une gangue formée de matières vitrifiées.

Entre les deux branches il existe un espace libre, une dépression qui
n'a dû être occupée que par des constructions insignifiantes, des faubourgs

'''
BuRTON, Excerfla hieroglyphica p. 8, et Naville, Aimas cl Medineh
])1. XLL p. 18-19; cf. Guide du Musée du Caire
'''
I^gypl Exploration Fund, Archœolo- (1912 et 191 A), n" SSy.
gical report for lSf)2-iSf)-J: p. .*?, ti;;.
— 183 — [5]

tli' la ville. Dans celte région, assez près de la grande enceinte et du koni
el-Adm, e\istait un lac carré, connu maintenant sous la désignation d'el-

Mellaha «la saline '•. 11 n'existe pas de vestiges de constructions monumen-


tales ou de grandes lombes en dehors des enceintes septentrionales.

Tel^ Tmu , ^ Jj'.


—-Le ïell Tmaï, composé des restes de la ville de

Tlimuis, est presque aussi étendu que le Tell el-Robà; la branche mendé-
sienne séparait seule les deux villes, mais alors qu'à partir des Ptolémées

iMendès alla en déclinant, Thmuis prenait de l'importance, si bien que le

contraste est frappant dans l'aspect des deux tells : celui du nord rappelle
une cité pharaonique, celui du sud ne montre que des vestiges gréco-
romains et copies. Ce dernier est placé entre deux villages : à l'est Tmaï
el-Emdid, c'est-à-dire le Thmuis de Mendès, à l'ouest le Kafr el-Emir

Abdallah ibn Salàm, qui empiète sur le terrain antique.

Une seule partie du tell oITre un aspect particulier : vers le nord-est une

enceinte rectangulaire bien distincte, connue des Arabes sous le nom d'el-

Khoronfich, jiJôjÂ. Quand je vis le site en i 887, il y avait là quantité de

constructions en briques cuites, encore enterrées, notamment une série

de magasins voûtés. Cinq ans après l'aspect des lieux était déjà entièrement

modifié : tout ce qui avait pu être facilement atteint avait été exploité,

les briques avaient été enlevées et la place des murs n'était plus indiquée

que par des fossés. C'est vers celte époque que M. iXaville opéra quelques
travaux à Thmuis; mais il faut croire ([ue la destruction des édifices con-

tinua après son séjour, car - the great quantily of Roman ruins, aqueducts.

remains of barracks and of what 1 consider to be thc palace of the gover-

nor'"n a disparu; il subsiste seulement dans le khoronfich une partie


d'une salle terminée en hémicycle et qui semble avoir été un bain. Les
bulles qui marquent encore le pourtour de ce quartier et s'appuyaient à

l'extérieur du mur d'enceinte sont couvertes de scories, de matières vitrifiées,


'-'.
traces d'incendies violents

'
Naville. Aimas el Medineh, etc.. également un quartier du Caire) comme
p. 21. coiTuptionde ^kliorfecli- ^ij ,^i^,appel-
'"*
Peut-être fant-il clierrlicr là l'ori- lation du ni;"icliefer, fies résidus de liriqne-

[fine du nom klioronlicii (qui de'signe lerie et de verrerie.


,

[6]
— 184 —
En plusieurs eiidroils du lell des colonnes en granit rose gisenl sur le

sol, débris d'églises ou aulres édifices d'époque copte. C'est vers l'extré-

mité sud-ouest du tell que furent découverts , il y a vingt et quelques années


dans une construction en briques crues, les restes de ce qui fut une biblio-

thèque ou un dépôt d'archives. Malheureusement un incendie avait brûlé


tout ce qui était dans cette maison et les rayons en bois, calcinés, s'étaient

effondrés faisant alterner des couches de charbon avec les résidus de pa-

pyrus noircis, brisés, mis dans un tel état qu'il a été jusqu'à présent

impossible de tirer aucun parti de ce qui fut recueilli.

.\on loin de là on a récemment mis au jour dans une maison plusieurs


mosaïcjues, dont une incomplète mais d'un assez bon travail, qui repré-

sentait Alphée et Arélhuse, a été envoyée au Musée d'Alexandrie.


En résumé, le Tell Tmaï, malgré son étendue, ne semble pas promettre
beaucoup de découvertes importantes au fouilleur qui y entreprendrait

des travaux réguliers.

Tell el Sébakoà, [^y^\ Jj. — Le village d'el-Sébakha à , six kilomètres

à l'ouest de Baqlieh, a donné son nom à un petit tell d'une dizaine de

feddans, mais actuellement rasé en majeure partie et envahi par les cul-
tures. C'est ainsi que la toml)e ptolémaïque qui a été décrite par Chaban
effendi'" est maintenant en plein champs. Il parait que la vogue du r Ham-
mam w a beaucoup baissé et que l'on cesse de venir de Mansourahse bai-
gner dans l'eau qui remplit la cuve.

Tell el Bahou _j^! Jo ,


. —A deux kilomètres au sud du Tell el-Sébakha
existe un autre kom, absolument insignifiant. Dans une maçonnerie en
briques rouges, d'âge incertain, j'ai vu un fragment de bas-relief d'époque
pharaonique; mais il ne subsistait que des bustes de personnage, proba-
blement un roi faisant offrande à des divinités, et aucune inscription.
Ce tell est voisin de trois villages; el-Bahou Ferik, Qarmout el-Bahou
et Choubra el-Bahou, dans la composition du nom desquels entre le mot
_>^l. N'y aurait-il pas un rapport à chercher entre ce mot el ^©i sanc-
tuaire d'une déesse dont M. Naville a trouvé mention sur un bloc de pierre

<"'
Annales, t. VII, p. 17-
.

— 185 — [7]

à Baqlieh'''? Le Musée du Caire possède un montant de porte en caicaire

dont la provenance m'est inconnue et qui a cette inscription : ^i


J

^(P^^ ^J—'^©^^-^V^. Ne viendrait-ii pas encore de

Baliou ou environs?

É Tell Tanbodl, J>vJ^ Jo. — Le Teil Tanboul, connu aussi sous le nom
de Tell el-Asouad , ij*«i)! Jj était un des plus importants de la Basse-Egypte
,
;

il est malheureusement destiné à disparaître promptement, sa moitié occi-

dentale étant passée, après procès, entre les mains d'un gros propriétaire

foncier, qui se propose de le raser entièrement pour agrandir ses cultures.


Il y a une vingtaine d'années, l'enceinte rectangulaire était encore debout

sur les quatre côtés et son pourtour atteignait quatre kilomètres. M. Foucart

la vit encore en cet état i-'.


Depuis, toute la partie orientale a été à peu près
détruite pour le sébakh, sauf un petit kom au nord-est qui est occupé par

un cimetière; l'autre partie, dans laquelle les murailles sont encore en

place, est menacée d'avoir le même sort d'ici à quelques années, comme
je l'ai dit plus haut.

L'enceinte était marquée par des buttes presque continues, d'une ving-
taine de mètres à la base. Mais il s'en faut que ce soit là l'aspect primitif.

D'après ce que j'ai pu voir dans des tranchées, le noyau de ces buttes était

une muraille épaisse en grandes briques crues, évidemment pharaoniques.


Plus tard (époque ptolémaïque ou romaine?), pour élargir ce mur, on cons-
truisit un peu en avant un parement en briques crues de petit format et

on remplit l'espace vide par de l'argile assez fine, probablement tirée du


lit d'un canal; on le suréleva également par le même procédé de remblai
entre deux murs. Enfin, à une époque plus récente, copte ou arabe, on

procéda à une nouvelle surélévation , mais cette fois en amoncelant au


sommet de la boue grossière, en gros morceaux, qui s'est effritée et a roulé

le long des buttes, en formant le talus naturel.

Aucune trace de temple n'est visible dans l'enceinte. Les matériaux ont

dû en être emportés dès longtemps ou ce qui reste est maintenant enfoui

''
' Navili.e , Minas el-Medineh , etc. , p. a i . — '"'
G. Fofcart , Extraits des Rapports
«laus les Annales, t. H, p. 5o et 71.
,,

[81 — 186 —
ù qucl([ues mètres do profondeur. Dans la partie ouest du tell, (]ui devait

renfermer la ville et le cimetière, on remarque deux cuves en pierre, taillées

sommairement dans des blocs de calcaire mal ccjuarris. La preuve que


Tanboul est une ville ancienne est faite par la découverte récente dans le

sébakh de plusieurs pierres avec inscriptions. Deux blocs portent les car-

touches de l'inévitable Ramsès II, disposés verticalement et surmontés sur

l'un de ^, sur l'autre de M. Une dalle ayant dû appartenir à la paroi

d'une tond)e porte horizontalement en gros hiéroglyphes :


J ,^ ^ "]

TJ "^ ; au-dessous en petits caractères, en une colonne, à gauche :


^ J^

f*T8 i_i^,
-^
et à droite en deux lignes superposées :
] P i^P^^
'~7^ '"'fM, î
'"^ Uj \ y 4^ \ \
"ï"^- Le nom du prince a malheureuse-

ment disparu. La tombe était probablement d'époque saïte, avec scènes

rappelant les bas-reliefs de l'Ancien Empire.


Le nom ancien de la ville que représente Tell Tanboul est encore inconnu

car l'hypothèse que ce nom est une corruption de Léontopolis ne repose


([ue sur l'assonance et n'est appuyée sur aucun document"'.

Teil EL Akudmi, yài^^] Jo .


— Une des nombreuses «butte vertes de

l'Egypte se trouve à doux kilomètres et demi à l'ouest du village d'Ekouah


»j5l, entre Zagazig et Diarb Nigm, à la limite des provinces de Charqich

et Daqahlieh. C'est un kom sans intérêt dont la partie nord est occupée par
les cimetières musulman et copie. Une rigole creusée en tranchée à travers

le tell laisse voir des murs en petites briques crues, probablement ptolé-
maïques, mais à la surface on n'aperçoit ni pierres ni débris de poteries

permettant de se rendre compte jusqu'à quelle époque le village a été habité.

G. Daressv.

'''
JoMARD. Descnption des Aiiiiquitcs , dans la Description de l'Egypte, t. XI , p. 284.
SLR

DEUX PASSAGES DE LA GENÈSE


EN COPTE SAHÎDIQUE

M. HENRI MUNIER.

Parmi los manuscrils copies proven;iiit du Monaslère blanc d'Amba SIic-

iiouda, près Sobag, qui sont entrés dans les collections de notre Musée,

liffurent deux feuillets en parchemin contenant la Genèse, chapitre xi , versets

8-19 , et chapitre \li, versets /i5-55. Ils ont comme dimensions, en hauteur

cm. 9 7 cent., en largeur m. 2 1 cent., et en largeur de colonne m. oG cent.

Tous deux sont malheureusement incomplets : il manque, à chaque page,


les premières et les dernières lignes, ainsi qu'une partie des marges. Des

trous, quelques mouillures et plusieurs taches de peu d'étendue, ont abîmé


le t(\\te. Le premier feuillet est en deux fragments récemment recollés.

La pagination a disparu. L'écriture est semblable au spécimen publié

par Balestri, 5S. Bihliorum fragtnenta, pi. 3. Des majuscules, en petit

nombre, s'étalent dans la marge, sans aucune ornementation, tracées


sobrement, presque de la grandeur des autres lettres. Quand a, m et ri

sont placés au commencement des lignes, ils ont généralement leur trait

horizontal prolongé dans la marge. Le tirel qui remplace l'e auxiliaire n'a

pas été mis régulièrement; il est tracé parfois d'un trait si Un qu'il n'ap-

parail pas toujours bien nettement. Quelques mots terminés par o ou u)

portent, sur ces deux lettres, une sorte d'accent circonflexe.

Chaque page renferme deux colonnes de trente lignes chacune; cepen-

dant, dans le premier feuillet, au verso, la seconde colonne n'a que vingt-

neuf lignes. Une partie de ce texte a été éditée précédemment comme il suit :

Chapitre xl, versets 8-9 : par le P. Ciasca, 55. Biblioriim fragmenta , p. 39,

et par M. Amélineal , Fragments de la version thébaine de l'Ecriture, dans


le Recueil de travaux, t. VII, p. 317.

Chapitre vi.i, versets /i.'i et r)3-.")5 : par M. C. Maspero, FragmenLs de la


188

version ihéhainc de l' Ancien Testament, dans les Mémoires de la Mission

française du Caire, t. VI, p. 92-90.

Le reste, comprenant chap. xl, versets 10-19, et chap. \u, versets

/i6-52 , est inédit.

Premier feuillet.

RKCTO.

XL S fiei n6[Tn]\BO OA6 AÏOHOY 6


\c • nexx'i A.6 zpAÏ enAPiOT
MAY î^^' ÏU}CH<|> 3o aV-I- M[nA]noT
x.e M H epe ney eapAÏ GNei'x:
5 bcd[x o)]oon AU MC|)APA(JL)-

GBOA 21TOO 12 ne.XAq iiA'i M


T<i HnilOYTG 61 ÏCDCHCJ) XG
:)CooY se epoï 35 HAÏ ne necBtux
9 AqxtD Û6i n|'6[q] nC90M""T flTAp
10 OYu>T^2 fiTeq cjpoNri- i"i200Y
pACOY eïcucH<}> 13 Ne • 6TI K6
neXAM II Al. cpOMT ri200\*
.xe zpAi 2T1TA 4o Ne <|>ApACb NA
PACOY n60>' piiMeeYG "
i5 fi oYBtL) fiexo T6KApxH i7m
OA6 MnAMTÔ TA20K epA Fk
10 eBOA 60Y<J^o ezpAÏexriTeK
hPr fiTAp 2ii 45 MTripeMOY
TBCU M 6X00 CUT2 iïr-|- hi

20 A6 • AYU> TaV HAPOT i^<j)A

IIGCPOOYT pAÛ) ezpAi e


eACTAYÔ 6BOA NGMOIX. KATA
N26NCMA2 11 5o TGKApXN fl

exooAe fi-j- u^opïi Noe e


11 25 OYÔJ eYnH2 xyu) ueKOYCD-Fz
HAnOT Mc[)ApACl) II6«I l 'l M M oc • AA
aïlTAGI.X AÏ[.X.l]lieAO AA ApillAMe
2

189

55 GY6 2Mn[6Kj u)a)n6[ makJ


trr6ip[6 M ht]
neTNA,[NOY'l] 6o flOY^A -^vi*^ '^^]

6ip6 Moyp n[oy'^ ejTMTne


IIM66Y6 6TBH MMOOY H6Y
HT NIIXapN! cyoon aixcoq
<)>APACT) IÏÏN~I' GBOX 27irGNo[c]
5 6 BOX zTineï 35 iiiM h2[cdb] m
C1)T6KÔ • MÏÏTXMpe 6
15 .X6 zTlOYHIT cyxpe rîppo
NTA.Y'^''Ï" 6BOX <j>xpxti) OYOMOY
2IMnKX2 Htî XY^U N2XXXT6
10 26BPA.IOC 4o fiTne HGY
XY^^ MrTpxx OYtUM MMO
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i5 X6 M MOI 6 18 45 AHOYtUÛyB J^G
zpxï ennï m 1161 ïcucHc}) ne

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CH<|> .X6 XNOK KGCyOMT M
ZCDCDÏ HXY G 200Y c|>xpx

a5 [oyIp.^'COY 6U) 55 (h NXHI NTeK[x]


[xn6 HJeïqi u xnG 2IXCUK tÎH

[u)OhrF-] flKX 61(^6 MMOK


[noy'^] MHOeÏK eapxï exri
[zixFiTxxnje • OY<J)[e] HT G
n 3o [Czpxï A-el aTiHKx
w 190 —

Second feuillet.

KECTO.

XLI /i5 A <|)ApAd) A.e aoyii H26M


MOY^c enpxii apHye THpoy
rna)CHc|) .XG fiTCAu^qe fi

•^OOOMCJJA POMHG 6N6


5 III IX- AM-]- 35 pe n26iJOY
A.6 MAH HAC6II MG cpoon ri2n
iiggW Tcyeepe TOY apAÏ aTi
MneTe<|)pH nKA2 NKHM6 •

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M<|)ApACU rip /l<) A ÏCDeH<|> A.6 CCD

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AM6Ï M.G 6BOA HneeoYO n
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MnGMTÔ 6BOA eA[A]Ace 6<i

M<|)ApAd) A«l OU) 6MAT6 •

GÎ GBOAZrîTl ajANnoyAÔ
KIIMG Tll|'<l 6Y6C9<yM<yOM
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[npoMiiG iizeii] X.nô A.e n[ci;ii]

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- 191 [5;

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HAÏ 611 TA-*!*

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n6\ AC6NII60*'"'' KHM6 • AY
TCl)66p6 H Apxei fiei II

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nOYHHB M fipOMne II

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CH<|> A,6 MOY TA ÏCUCH(]> -X.O
T6 en PAN H oc • A n26
neHuJpfiM BCDtDN ClJtU

Ml ce x.e MA 116 2MnKA2


iiACCii • x.e Tiii'H lie

A nnoYTe Tpeï OY'l oeiK A.6


pnCDBO) NNA riTO<H 2TinKA2
2IC6 TUpO^* THP'I IIKII

miNAnAGICDT •
55 5o M6 AM

52 M
npAri A,6 2 KO A.e flffl

nM62CMAY n KA2 T H F<


AMMOYTe e ÛKIIMC •

pOM .X6 e<j>pAIM- A^)•a^ A IIAAOC


x.e A nNO\"T6 .xi[u;kai< 6boa]

AY^.Î^N6 M MOI 6[cl)ApACU e]

[eJzpAÏ 2MnKA2 t[b6 06Ik]


[nTAMIIT]eOB [nexAq A.6 fi]

6neiA.n[A yciii]6 61 c|)[apacu fnij

53 3o [n6I TCAU^HG] Go 1^1 [m KH Me]


[6] — 192 —
Premier feuillet.

KECTO.

Ligne — odyl
II. {Replante, édit. Tischendorf-Nestle, 1887, 1. 1, p. /18), rendu par mh.
Ligne — 2iTMniiOYT6
6. (Giasca).

Lignes —
8-(). hirjyrja-aa-ds [Seplanle), traduit par .xio, xooy-
Lignes g-10. — ipyjoivoypos [Seplanle), traduit par npeqoytDT^.
Ligne 10. — eTMF'^coY (Ciasca).

Ligne 13. — pas


xai, n'est traduit.

Ligne — également.
17. hé,

Lignes 26-27. — ^^^ deux lignes sui' du grattage, Iracées avec une encre plus uoire.

Lignes 5 0-60. —-La version bohaïrique diffère (voir Lagarde, Der Pentale^ich kop-

lisch, p. 96, 1. .j-5).

VERSO.

Lignes 3i el ào. — èirivw (I. 3i) et ovpixvàs, rendus par ne (ciel).

Ligne à3. — roti èitivui [Septante), omis.

Second feuillel.

liKCTO.

Lignes h-H. — S^ovQofj.fpa.vi)-)^ premier o sur du


[Septante); ie grattage.

Lignes 6--J.
— Par erreur xceiinee pour xcetiiiee (Ciasca).

Ligne 10. — HhovTTohs, par thomc Mn^H.


traduit

Ligne 11. — con d'une S, main. autre Cette expression : deu.v fois, se rapporte

vraisemblablement à Putiphar qui avait été cité déjà une première fois, ligne 8.

Ligne i3. — znbwb pour 2riM\A.8.


Lignes sS-So. — rempli J'ai en m'inspirant dlreclement
les lacunes des Seplanle.

Ligne ai. — nTcuxe pour nKOJTe.faute

Ligne ij. — deux I^es i5-i6 de lignes bohaïrique (Lagarde,


la version p. 100)
ne se rencontrent pas dans notre manuscrit, qui suit de plus près les Septante.

Ligne G. — xcetiiieo pour .\cGiiMeo.


Ligne sa. — iM de e<j>rxiM en seconde main.
Ligne aCi. — rji^ijtré [Septante).

— M. Maspero,
IJgnes 3s>.-33. G. op. cit., p. aS, zeNoyMe gnxï.
Ligne 36. — M. Maspero, G. op. cit., p. a3, zTinKxz thpm nkhmc.
Lignes 55-6o. — M.Rétaldi d'api-ès G. Maspero, op. cit., p. a 3.

Henri Munier.
Annales du Service des Antiquités, T. XIII. PL XIII

Serekh gravé sur l'un des vases archaïques de Béda.

Phototypie Benhaud, Parti


, —

FOUILLES A ABYDOS

M. GUSTAVE LEFEBVRE
INSPECTEUR EN CHEF DU SERVICE DES ANTIQUITES.

DÉBLAIEMENT DE LA PREMIÈRE COUR


DU TEMPLE DE SÉTI.

Lorsque Marielle entreprit, en i858, le déblaiement du temple de


Séti I", à Abydos, la première cour, marquée A sur son plan, était, comme
le reste de l'édifice, noyée sous les sables et les déblais; bien plus, toute

l'aile droite en avait été envahie par des huttes de fellahs '". Mariette se

contenta de déchausser grosso modo les murs encore visibles'-'; quant à


l'aile droite, il la laissa telle (juelle, ensevelie sous les constructions

modernes. Aussitôt après son départ, les sables s'amoncelèrent à nouveau


sur les parties déblayées de la cour, et l'aile gauche fut à son tour recou-
verte par des maisons.

Les choses restèrent en cet état jusqu'en 1908, époque où M. Maspero,


voulant compléter l'œuvre de son prédécesseur, résolut d'exproprier ces
encombrants immeubles et de découvrir la cour enfouie. Conformément à
lu Loi sur l'expropriation ^^\ un décret fut promulgué le i5 chawal 1896

(() novembre i()o8), déclarant d'utilité publique le terrain à déblayer,


soit 3i2G mq. /ig, divisés en neuf parcelles. Les propriétaires intéressés

'''
A. Marif.ttk, Fouilles exécutées en el vol. Planches, ni. i5.
Egypte, en Nubie et nu Soudan, d'après les '''
Id., ihid., vol. Te.rte, p. 11.

ordres de Son Altesse le Vice-Roi d'Egypte '''


Loi sur l'expropriation pour cause
tome II, 18G7; vol. Texte, p. 10-11. d'utilité publique, Le Caire, 1907.

Annales du Service, igiS. i3

I
[2]
_ 194 —
furenl mandés au siège de la moudiriéh de Girgéli, le i3 décembre, pour
traiter à l'amiable avec les expropriants sur le montant du prix, mais ils

se refusèrent à tout arrangement raisonnable. En conséquence, le décret

et le dossier furent transmis au Tribunal d'Assioul, qui, selon la Loi

(arl. 10), ordonna une expertise. Les conclusions de l'expert désigné par
le Tribunal ne nous ayant pas paru acceptables, M. Maspero se résigna,
au moins provisoirement, à laisser tomber l'alfaire.

Elle fut reprise, sur la lin de 1910, grâce à l'assistance que nous prêta
S. E. Aly Aboul F^utouii pacba , alors moudir de Girgéh '", le gouverneur
le plus éclairé et le plus sincère ami des antiquités que nous ayons ren-

contré en Haute-Egypte jus([u'à ce jour. Sur ses instances pressantes, les

propriétaires de cinq des neuf parcelles acceptèrent, en échange de l'olfre

supplémentaire d'une portion de terrain égale à celle que nous expro-


priions, nos propositions premières, et nous cédèrent leurs immeubles, le

10 février 1911, pour un prix relativement modéré. Les propriétaires des


quatre autres parcelles se montrèrent irréductibles, s'entêtanl à exiger les
indemnités fixées par l'expert et que nous avions rejetées.

Cependant, décidés à en finir, nous déposâmes, le 5 octobre 1911, à

la Trésorerie du Tribunal, le montant de ces indemnités, conformément

à l'art, l'y de la Loi; un Arrêté ministériel, le 2.3 du même mois, ordonna


l'occupation des immeubles expropriés; le q3 novembre, les habitants en

étaient expulsés inanu mililan, et, au début de décembre, au terme du

délai légal (art. âo de la Loi), le Contentieux du Ministère des Finances


attaquait l'expertise dans les formes ordinaires, par devant le Tribunal de
première instance d'Assiout. Il fallut attendre encore sept mois la sen-

tence : elle fut prononcée, le 3o juin 19 12, mais contre nous : le Gou-
vernement était déboulé, et les conclusions de l'expertise approuvées par le

Tribunal. Le Contentieux interjeta appel de ce jugement par devant la

Cour du Caire. Nouveaux délais, nouvelles lenteurs. Le 6 janvier 191 3,


tout en renvoyant le prononcé du jugement à une date ultérieure, le

Président nous conseilla amicalement de tenter auprès des défendeurs


une dernière démarche de conciliation. Nous y réussîmes : le 27 février.

'' Aly Aboul Foutouh pacha fut par lion publique. Il est mort prématurémeut
la suite Sous-Secrétaire d'État à rinstriic- ie 28 di^cembre 1 9 1 .3.
— 195 — [3]

nos adversaires, aussi las que nous-mêmes, nous consentirent une réduc-
tion de 7 o/o sur les prix fixés par l'expert, et prirent à leur charge tous

les frais et dépens du procès; comme compensation, nous leur accordâmes,


dans le désert, un terram égal en superficie à celui qu'ils nous vendaient.

Le 2 mai 19 i3, quatre ans et demi après la promulgation du décret


d'expropriation , l'argent fut versé aux derniers avants droit. Lacquisition des

immeubles et du sol, pour une superficie, comme je l'ai dit, de 3 1 96 mq.


Ag , nous coûta exactement L. E. 92/1,9/11, c'est-à-dire près de 3o piastres
le mètre carré, ou L. E. 19/12 iefeddaii.
Enfin, après ces longues et souvent faslidii'uses négociations, le jour
vint où le déblaiement de la cour n'apparut plus comme un de ces rêves
irréalisables d'Orient. Sans perdre de temps, nous installâmes nos chan-
tiers à Abydos, le
7 juin 19 13, mais nous fîmes d'abord porter notre
principal effort sur les derrières du temple, que nous nous étions chargés

de déblayer pour le compte de ^Egijpt Exploration Fiind. Quand nous


quittâmes, le 3 août, premier jour du mois de Ramadan, nous n'avions
en fait travaillé que cinq semaines au déblaiement de la cour elle-même.
Cependant les premiers résultats obtenus ne sont pas négligeables. Après
avoir abattu les maisons et rejeté les matériaux que les anciens proprié-

taires n'avaient pas emportés, nous dégageâmes complètement le mur,

séparant les cours A et B, appelé par Mariette «deuxième pylône n'",


puis, à l'autre extrémité, l'aile gauche du premier et véritable pylône,

dont il reste plus, au moins du côté de la cour, que ne le laissait supposer


Mariette'^'; enfin, nous creusâmes, au milieu des déblais, dans Taxe du
monument, une profonde tranchée destinée à faciliter provisoirement
l'accès au temple.

Le mur qui sépare les cours A et B (fig. 1) est en fin calcaire et ne


mesure pas moins de 5 m. 5o cent, d'épaisseur. Très ruiné du côté sud, il

est mieux conservé au nord : sa hauteur actuelle varie entre m. 80 cent,

(près de la porte a) et 9 m. 3o cent, (près de la porte /S). Il est interrompu


en son milieu par la porte centrale (a), large de 9 m. 62 cent., et, plus

loin, par une porte accessoire (^), large de 1 m. G'i cent., ([ui a conservé

'•'
Mariette, ibid., p. 10 (S XIII) et noie A. — -^ lu., ibid., p. 10 (S XII).

i3.
w — 196 —
encore l'un des blocs en grès de son linteau. Il était orné de niches, creusées
dans son épaisseur, analogues à celles du mur ouest de la seconde salle
hypostyle : la largeur de ces niches est de o m. 88 cent., la profondeur de

1 m. 02 cent.; on en compte quatre, plus ou moins intactes, du côté

nord; il n'en reste plus qu'une du côté sud.

Le mur est précédé d'une plate-forme, large de i o m. 3o cent., sur

COUR. B

rJ^

nnnDDn nnnnnn
COUR. A
10. Sn,

[y

laquelle se dressait une rangée de douze piliers carrés, aujourd'hui en fort

mauvais état. L'aspect de ce portique (sauf bien entendu le mur du fond)


devait être identique à celui du portique, mieux conservé, de la cour B
(cf. pLI, i).

Entre la porte (a) et la porte du pylône (7), la distance est de h-] m.


5o cent. Ladite porte est large de 12 m. 78 cent., et le mur du pylône a
une épaisseur de y m. 8.'i cent. La face interne, du côté sud, était ornée de

sept statues osiriaques, disposées en retrait, entre des pilastres : statues

et pilastres sont médiocrement conservés (cf. pi. I, 2).

Je donne, au cours de cet article, deux croquis, l'un du portique,


l'autre de l'aile gauche du pylône : un plan détaillé de l'ensemble de la

cour ne sera possible (pi'après l'achèvement des travaux de déblaiement.


De même, en attendant une étude plus complète, je décrirai ici les murs
que j'ai mis à découvert pendant ces premières semaines de fouilles.
197 — [5]

A. LE PORTIQUK.

Deux processions, dont le point de départ est aux parois nord et sud,

juste en face de la rangée de piliers, se déroulent en grande partie sur le

mur du fond du portique et viennent aboutir l'une et l'autre à la porte

centrale (a) qui fait communiquer les cours A et B. La procession de gauche


est composée de princes, fils royaux 4^^' '^^^^"^ '^''^ droite de princesses,

également filles du roi, ^^- Les princes paraissent mesurer'" i m.


s II cent.; les princesses ont exactement, du sommet de la tête aux pieds,

1 m. i3 cent. 11 ne semble pas exact de dire, comme Mariette, que ces

personnages ont été sculptés de grandeur nalurclle'-'-\ à moins de supposer


que c'étaient tous des garçons de quatorze ans et des fillettes d'une douzaine

d'années, ce qui est peu vraisemblable.

Mariette fait aussi erreur lorsqu'il compte Irenle-trois prmces et trente-

deux princesses; en réalité, il y a exactement vingt-neuf ^vlncesses , et il

est à supposer que, par raison de symétrie, il y avait également vingt-neuf


princes.

Les princesses portent une longue robe, évasée à la partie inférieure,

transparente, analogue à la robe de gaze du costume d'apparat des rois;


de la ceinture tombent, sur le devant de la robe, deux pans, l'un rouge,

l'autre vert. Une chevelure iinemenl ondulée couvre leurs épaules; un

bandeau enserre leur tête, et de ce bandeau sortent deux longues plumes


jaunes rejelées en arrière et une Heur à la large corolle qui leur cache en

partie le front'^'. Des ijracelets et des colliers ornent leur cou et leurs bras.

Les chairs sont roses. D'une main elles tiennent un sistre et une fleur

qu'elles paraissent respirer, de l'autre un collier ™ ^


" "^ , dont le pen-
dant I se termine tantôt par une tête de déesse portant soit le disque et

'' Aucune des figures de princes n'est de Ramsès II, sculptées aux murs du
absolument complète; aux mieux conser- temple de Ouadi es-Sebouà, poilent une
vées il manque une partie de la tête. coifl'ure analogue (II. Gauthier, Le Tciiiplr

'"' Maiuette, l'AiV/. , p. 11 (S XIII). de Ouadi en-Seboml, t. II (planches),


''' Autant que je puis voir, les filles pi. XXVII).
[6] — 198 —
les cornes, soil une coitïurc plaie ornée de l'ui'ïeus, lanlùt par une tête

de faucon coiffée de la couronne blanche llanquée de la double plume,


tanlôl enfin par une lêle de lionne (?) rehaussée du disque solaire, — sym-
boles d'Isis ou d'Halhor, d'Horus et de Sekhmet (pi. 11, /i).

Quant aux princes, ils portent également, par-dessus le tablier trian-

gulaire, la robe de gaze. Une courte perruque couvre leur tête. Leurs
chairs sont rouges. Ils ont une main levée, à hauteur du visage, en signe
d'adoration. L'autre main tient un faisceau composé du jlahellum et du
pedum, quelquefois aussi d'un épi(?), et se terminant, semble-l-il, par

deux étroites bandelettes retombantes (pi. Il, 3).

Le nom el le titre de ces princes et princesses , fils et fdles de Rarasès II '",

ont été gravés en une ligne verticale devant chacun d'eux. On comparera
ces listes à celles, par exemple, des temples de Ouadi es-Sebouâ et de
Derr ('-'.
Le titre est uniformément le même :
^ 7^ i—^ —^»
'
^ ,
^
«—
«le fils du roi, de son ventre, qu'il aime «, pour les princes, et 4=^'—*^i
=
— ^1 — ,
y* "la fiH^ du roi, de son ventre, qu'il aime^i, pour les prin-

cesses. Le titre est suivi du nom.


On lit sans difficulté les noms de neuf de ces princes [Sna]kht-cn- :

Amon (XX), Ramessou(?)-sa-Atoumou (XXI), Monlou-en-Hiqou (XXII),


.montou (XXllI), Har-hir-ounami-f (XXV), Amon-em-Apit (XXVI),
. . .

Monlou-em-Ouast (XXVll), Sa-amon (XXVIII), Sa-ptah (XXIX). Les


noms d'une vingtaine de princesses se lisent ou se devinent : Our-hekaou-
nebel-taoui (III),... kedet-merit (lV),[Halbor]-nebet-ant (V), Our-
nou-ro (VI), Nefrit-ari (Vil), Isil-nefrit (VllI), . . . ani-nouhit (X), . . .

khesehdji (XVI), Shepcsi-her-alcf-es (XVII), Henoul[-taoui] (XVlll),


Merit-ma-hapi (XIX), Meiil-atef-es (XX), Noub-em-ant (XXI), He-
nout-sekhemou (XXII), Henout-pa-houi-ro . . . (XXIII), Pipoui (XXV),

'''
A. Mariette, Fouilles exécutées en pylône a conservé la lisle".

Egypte, p. 1.3 (8 XV) : fCes diverses '"'


Lepsics, Denkm., III, 17g b-d;
parties de l'édifice remontent sinon i'i la i83, b; i84, a; et H. Gauthier, Le
première année, du moins au commence- Temple de Ouadi es-Sebouâ, t. 1, p. 79,
ment du règne de Ramsès. Tout près de 89, 97; Blackman, The Temple of Derr,
son avènement, Ramsès aurait donc déjà p. A, 16. Cf. Wiedemann, Aeff. Geschichte,
1

eu les nombreux enfants dont le deuxième II, p. hèh-li&-j.


— 199 — [7J

Bak-maout (XXVI), Roiipet-ncfrit (XXVII), Ncfcrou-rè (XXVHl), Meril-


nouler(\\l.\)l".
Disons, bien que ce soil un peu en dehors de notre sujet, que deux
processions analogues ornent le mur est de la cour B. La procession des

princesses part du tore, qui fait saillie à l'extrémité septentrionale du mur, et

se termine au montant nord de la porte centrale (a), n'ayant été interrompue

dans son développement, semble-l-ii, que par ia baie de la petite porte (/3).

Elle comprenait vingt- fjuatrr princesses, et non pas vingt-sept, comme le

dit Mariette'^', soit donc cinq de moins que la procession de la cour A : ce

sont d'ailleurs les mêmes princesses, s'avançant dans le même ordre, et

nous aurons l'occasion de rapprocher les légendes qui précèdent leurs noms.

Les princesses I, XIV, XV ont disparu, détruites avec le mur. Il est vrai-

semblable que, de ce côté aussi, le nombre des princes était le même que
celui des princesses. Malheureusement, le mur est aux trois quarts ruiné

au-dessus des assises de fondations; seuls les noms des huit derniers princes

subsistent, et l'on ne peut pas se rendre compte exactement en combien


d'endroits et comment — probablement par des niches — la procession

des princes était interrompue, depuis son point de départ, le tore de l'ex-

trémité méridionale du mur est, jusqu'à son arrivée, le linteau sud de la

porte centrale.

1. Les Princesses.

A. — Entre le montant nord de la porte centrale ( a ) et la niche b, Iroin

princesses :

1. Toute la légende a disparu, moins un fragment de la dernière

'''
Les noms des neuf p)-iiices sont tous noms des deux premières Our-hekaou-ne-
counus : 11. Gauthier, Le Lu te des Rois bet-taoui et . . . kedet-raerit (cf. ci-après,

iVEgifpte, I. \\\ , p. f)'i, a" liî: p. 97, p. 300 et note 8). Les autres y figurent
n" 30 et 2 1; p. 100, n"' 38. 89, ho, toutes : p. Jo3, n" a; p. io4, n" .*>;

h\, ia , 43. — P.nom1 00, n" 89 , le p. 106, 11° 6 : p. 107, u" 7 et 8 ; p. 108,
exact est Montou-e/i-hiqou, comme le n°' 10, 1 f , 1 2 ; p. 109, n°' 20, 28, ik;
montre noire texte (cf. ci-dessous, p. 207 p. 110, u°' 25, 26, 27, 29, 3o, 3i;
et note 1). — Quant aux princesses, je ne p. 111, n" 3G.
trouve pas, dans les listes de Gauthier, les '''
Mariette, ibuL, p. 12 (.S XIV).
.

[8] — 200 ~
ligne :
(^) ]
« [^f (')](>'. De la prin-

cesse restent seulement les pieds.

IK Tout texte a disparu. De la princesse reste seulement la partie

inférieure du corps.

III C-^'.
{^) J ^ f K I T rr J Ht • ^e la princesse

reste la moitié du corps.

B. — Entre la niche b et la niche c, cinq princesses :

iv<3). (_) JIT^Jt-


vw. (^) JTIT^Jf--
vi'='- {-) l^r.TJt-
viiK (^) i]^!=>*-"'>Jt-
viiK^). (_) ll^;^î^at-
La partie inférieure du corps des princesses subsiste seule.

C. — Entre la niche c et la niche cl, qui a presque complètement disparu,

il y avait cinrj princesses :

I\'*'. Restes d'une princesse; la légende a disparu.

'"'
Douteux. Le dernier signe semble lableau, n° !x) lisait encore : {< — •) ]^£
être quelque chose comme 1 plutôt que y '^
^. Il est possible que celte dernière lé-
'*'
^°^ ^' ™^™^ '^"'^ (""«'"^
T' «'

gende n'ait pas été rédigée comme celles


'^ disparus). Cf. Mariette, ibid., p. 12

qui suivent. Au surplus déterminalif ^^ ^'^')' '^""''^ ''''^^««"> °° ^^


le
J ''' ^'^^'" «I"-' '*'''•' même
paraît manquer. ^ ''° 6),

'^'
Les noms des princesses de la cour B
"^'"^
'"'
("°'°'
^""^ ^'
^ disparus),

*'^^'''' ''^ plus court (Id.,


correspondant à nos n"' 1, H, III, ont
disparu. '*''^-
.
n° ?)'
] |
(—*)
'^^ ! etc.
,
'

p)
'' r„„..R la!„!„' j 1 .
''' Cour B, même texte (Id., l'ii'rf., n° 8).
(-.ourK, légende correspondante a ''
'
^vZL
complètement disparu, mais depuis peu,
'" CourB^In.,ii!V/., n-g): (—.)]«
$"•
cai- Mariette (i/iid. , p. 1 3 ( .^ XIV) second
,
J
).

— 201 — [9]

X"'. i^-) [ ^ ^ 1 1^ U "^. l>a princesse a disparu.

X[-\II--\1II'-'. Princesses et légendes ont disparu.

D. — l*]ntre la niche d et le montant sud de la petite porte (/S), il y avait

encore cinq princesses :

xiv('). (^) ]S^<"i©<"Jt-


XV''. Toute la légende est détruite.

Les pieds de la princesse mancjuent.

Les (jualre princesses XIV-XVIl ont plus ou moins conservé la partie

inférieure du corps; l'une même est intacte jusipiaux épaules.

'*'
Cour B, m("me texte (In., ihld. '''
C'est ici seulement que commence
n" lo). la série des It^gendes que Mariette a lues
'''
Cour B, les légendes correspon- aux murs nord-ouest et nord de la cour A.
danles (Id. , ibid., n" ii, 12, i3) sont : Notre légende XVII porte dans Mariette,
ibid., p. 11 (S XIII), second tableau , le

(—*) ] l^'-> \\Û' (^^) ] 8 CD J- n° 19. Devant Mariette a vu la lin


J^P,,,
du mot [^] ^^. Le 19 de
(^-^)]| U®J. I , I
n"

i3\
' '
I'
Cour B
« T
"^D n^
ibuL, n
(Id.,
-1 i o
l'i)
i\
:
^ — \ Mariette
,
est précédé
'

légende (n" 18) probablement mal copiée.


des restes d'une

'Mv//////'

Jl ©'(')
'*'
Si W
Cour B, la légende de

la princesse
Ce que Marietle
Je notre n° XVI.
lit ^ doit cire le
]^_

XV manque. m Cour B, voici ce qui reste de la lé-

''

existait
Cour B,
encore du
la légende a disparu. (Elle
temps de Mariette,
gende correspondante :
(— ) ] ^A [

xhid.,
J -^ (lo.^ {m_^ p. ,3^ lableau siTpé-
p. 1.3, tableau supérieur, n° iG). ,.ieur n° 18).
<°' Cour B (In., ih\d., n" 17) :
(— ;)
(')
Mariette. iUd.. p. 11 (S XIII),

II'* "
J ^- second tableau, 11° ao.
. — , .

[10] _ 202 —
E. — Entre le moulant de droite (nord) de la porte (/3) et la niche c,

cinq princesses bien conservées :

xx'.3). M+^'--r,-^i!--r!i!^-j[t]'^'-

F. — Entre la niche c et l'angle de la paroi, une princesse :

'"'
Même texte, cour l] (conservé de- p. 1.3, n° i5), par une curieuse anomalie,
puis Q I). (lu., ibiiL, p. i3, tableau su- correspond au texte XXIII de la cour A

périeur, n° 19). (texte conservé depuis


— ^^
"^
jusqu'à
''
Id. ibid., 11 (-S XIII), second
, j).
^). De même, XXIII B (Id., ibid.,
tableau, 11" 22; le texte était alors iulael.
= XXIV A,etXXlVB = XXV A:
n"9G)
Dans la transcription de Marietle, corri-
la légende de la cour A au nom de ^^^ •^

ger
'''
j^ en
Cour B,
^ la
^
.
|

légende correspondante
n'a pas été repioduite cour B.
|

•''
Id., ibid., p. 11 (.S XIII), second
a disparu. tableau, n° 2 5. Même erreur de copie
<''
h)., ibid., p. 11 ii XllI), second
I I y
sans <=•
tableau, n° a 3. Tout le passage \ 1
(' l'i
Cf. note 7.
^E est inexactement copié. <'°>
Id., ibid., p. 11 (iîXIll), second
''*'
Cour B, même texte (conservé de- tableau, n°26 <=> au: lieu de -^ 1.

puis jusqu'à i- -
j. lu., ibid., p. i3. '"' C'est, comme je l'ai dit, le texte de la

tableau supérieur, n° ih. légende XXIII de la cour B (Id. , ihid.,


<'>
Id., ibid., p. 1 1 (s XIII). second p. i3. tableau supérieur, n° 2G) : (•— >)

tableau, n° -ii. Copie inexacte: |


'
^ ^

rssn
o . '"' Id., ihid., p. 11 (S XIII), second
f: Cour B , la légende XXII Id. ibid. tableau, n" 27 [loul en lacunes).
,
(
203 — 111

(I. — \Mi!ii Nnnii\. A partir de l'angle de la paroi, sur le mur nord,


encore ciikj pruicesses :

XXVC).
'121 204 —
princesse I à la princesse X\IV; a" la suite va de l'anjjle de la paroi jusqu'à

la fin do la procession, de la princesse XXV à la princesse XXIX (mur


nord) :

(\{i \^'
—'^f r^PZr v^f [^] '"^ [lacune de deux mètres]'" i^ J

[porte] [lacune de un mètre] ^ J^ ^(3) ^ |^ lacune de y m. c)0 cent.]

!!g^:n-^n^^"(suite)^i,yi^^ (i::^ ^r:

QOJifZiZ^
La procession est interrompue par quatre niches b, c, d, e, et une
porte (/3), qu'il reste à décrire :

Niche b. Presque entièrement détruite. On ne dislingue pas quels sont,


au fond et à gauche, le dieu, et à droite, la déesse, à qui le roi (Ramsès II,

cf. niche c] offre une libation.

Niche c Au fond , le roi , vêtu de la robe de gaze, offre le parfum »îcje/(?)

'''
Les signes mesurent dans cette ins- arrondi à la partie supérieiu'e et muni
cription (et de même p. 208) : signes d'oreilles.

larges ^^ o m. ig cent.; signes hauts


j
''•
L^^^i I 1 I aJ ^g -^^ 111'
om. 21 cent. ainsi que porte le texte parallèle, cité
'' Le signe n'est pas tout à lait celui plus loin, p. 208.
que nous avons reproduit : sur l'original, '''
Les mois *» (pour son père) ont
le ^ (=¥) que porte le traîneau est été ici oubliés.
)

— 205 — [13]

à Osiris tenant la massue blanche et la croix ansée; entre eux, ce texte,

en une colonne verticale : (—*) ]51*°'. .'ÎEl'^-

A droite, scène analogue, en partie détruite, et ce texte, en une colonne

verticale :
( — J^jrG^iÉiÉiJ ~('). A gauche rien ne subsiste.

Niche d. Seule une faible partie de la paroi de droite subsiste. On n'y

voit plus qu'un vase à libation, entre le roi et un dieu momiforme.

NiCBE e. Au fond, le roi, coifié du casque bleu orné de l'urasus, offre

deux vases de vin à Osiris momi-


forme, portant la fausse barbe et /. ^^
la couronne blanche, ayant en iû
mains le pedum, le fouet et un
1^
sceptre muni d'un | et d'une ^.
Au-dessus d'eux , le disque solaire O
avec l'uraeus tenant la ^, puis :

Entre eux. ce texte, en une colonne verticale M

A gauche, le roi, coiffé de la coiifiéh ornée de l'urœus et vêtu de la grande


robe de gaze, offre la statuette de Maât à Onouris : le dieu tient le sceptre

d'une main, la ^ de l'autre; il a sur la tète la couronne Ul •

Au-dessus d'eux :

=
f^:
'

] tl 1
) )

[U] — 206 —
A droite, le roi, velu comme en face, offre i'encens et une libation ù

une déesse à tête de lionne (?) coiffée du disque, ayant le sceptre dans

une main, le ^ dans l'autre.

Au-dessus d'eux, fragments des cartouches de Ramsùs II et du nom de

Enirc eux, ce texte, en une colonne verticale : (^— ) '^*|[-

De la porte (/3) il n'existe plus qu'un des trois blocs (en grès) superposés

qui formaient le linteau (le dernier bloc devant rejoindre la partie supérieure

du mur). La décoration comportait, somble-t-il, un grand JO flanqué à

droite et à gauche d'un dieu, dont il ne reste plus qu'une jambe.

Derrière le dieu de guuclii', ce fragment de texte, en une colonne verli-

Il ne reste pour ainsi dire rien de la décoration interne de la porte. On


voit encore, à gauche, ce fragment d'une bande horizontale (protocole de

Ménephlah) :( — J^j^^fli^L

II. Li;s l'iuNCEs.

A. — Après le montant de gauche de la porte (a), on voit les pieds de

deux princes et la fin d'une légende (^).


Ensuite, lacune énorme (probablemeni .scicc princes).

B. — Puis au nord de l'unique niche subsistante a, restes de cinq princes


, :

XIX. Légende disparue; reste une jambe du prince.

XX. (^)
XXIC-'. (—

'' Mariette, ibhl., il (S XllI), princes ao-aG de la cour B n'existent pas


p.

premier taljleau, n" ai. cour A.


'"'
C'est ia seule légende ([ui se relrouvo '^'
II)., ibiil., p. 1 1 (S XIII), premier
au mur de la cour B, et encore moins tableau, n" 2 5 (Mariette lisait au début :

complète qu'ici (1d., ibid., p. 12 (S XIV), ® |f]; le signe o aurait donc disparu de-

premier laljleau, n° 19). Les noms des puis Mariette.


)

— 207 — [15]

Les princes XX, X\I et XXIl sont conservés à mi-corps. Restent les deux

pieds du prince XXIH.

G. — Au sud de la niche a, un seul prince (visible jusqu'au-dessous des

épaules) :

XXIV. (^) .l-c^'^t'"-

D. — [il/tTi sud], a partir de l'angle île la paroi, sur le mur sud, cin/j

derniers princes :

XXVI. (H ]r,-^!,^-!r!-!!^Ji^'^'-
xxvii. M J'r^-^l,!-!ï!^f;7i^'^'-
xxvm. (^) ]^r.^-^!J-V!- J^'='-
XXIX. (>-.) ]r,-^!,KV!lJ^t<^'-
Les princes sont complets, moins le sommet de la tète.

DerriAre le dernier prince, pour clore la procession, une ligne verticale

en grands hiéroglyphes :
(— ]^ ^Çojmà ~'^f\^-
Comme de lautre côté, au-dessous de la procession courait une hgne

d'hiéroglyphes, datant également de Ménephtah, identique à celle d'en

face (voir page ao/i) et disposée exactement comme elle : i" le début du

texte va du montant de gauche de la porte centrale (a) à l'angle de la paroi

'' Id., ibid., n" aG. Mariette a omis <''


Id., l'iiVZ. , n" -iS.
'''
---, devant ^'[^. Id., /A/,/. , n" a.j.
''' I"-- '*'''•. n"' 3o, 3i, 3a, 33 par-
''>
I0., ibid., u" 27. A cause des restes :

on ne peut pas restituer le nom de '«"t Marielle a omis le •=> dans le mol
] ||.
Sa-moiilou (Gauthier, op. cit., p. 98, u" «4). .__, ' 1
'

I
.

[16] — 208 —
sud-ouest, c'est-à-dire du prince I au prince XXW ;
2" la suite va de l'angle

de la paroi à la fin de la procession, c'est-à-dire du prince .\XV au


prince XXIX (mur sud) :

[^) 1"
\^W "^^^] ^ ^ ^ ^ fi i "^ l'acune d'une dizaine

de mètres] ^ J p^P^J^^^*"' [lacune de m. 70 cent.] ~^(„»'"

(Vyg]^!: |la'^"-'e deom. (Jo cent.]


(\y^^^]Mft

La procession était interrompue par plusieurs niches : une seule n'a pas

complètement disparu, celle du sud, a. ,


_

Au fond, le roi était en adoration devant Min (paroi A «


en partie détruite). '^

A gauche, il offrait des tleurs("') à une déesse vêtue I £


d'une rohe rouere : m ,,,,.,
De la scène de droite il ne suhsiste plus rien.

III. Li Porte Centrale (a).

Toute la partie supérieure a disparu. La décoration du souhassement


date en partie des règnes de Ménephlah, de Ramsès III et de Ramsès IV;
elle consiste en rpiatre handes horizontales d'inscriptions (1 et ;>, Ba-ni-Rè-
miri-Amon Ménephtah; 3, Ousir-IMaât-Rè-miri-Amon Ramsès III: h,

'"'
.^O, iiri; 0^. '''
Le mot est (5cril incorrectement, et
'"'
Cf. plus haut. p. ao/i. note a. doit signifier soit (fruits), soit
J^ { , , ,

'''
11 n'y a pas -^ aprùs ^ plutôt ^ || ^ ,'f ,
(Heurs).
"

209 17

Ousir-iMàat-Rè solep-n-Amon Ramsès IV), qui se poursuivent jusque sur


les montants nord -ouest et sud -ouest {^no?n d'Horus [et une fois nom de

nebii] de chacun de ces rois, suivi de la formule aimé de tel ou kl dieu).

CÔTÉ NonD (et montant nord-ouest) : {^—) i" î'\i^^"f^'jÇ^[ j ^ ^]

Qy^ (YÏTg^ ; ^
;^ i
- ^11 [M y [espace vide sans

lacune] [ + ]
^ Ck^Û^T ^ "^ "
I
(<="'é nord-ouest) '^ f V ^^

Tf ©* UM] [espace vide sans lacune] 1^ (Hâ^t" ^^ (côté

nord-ouest)
^ (Hâ^ tl] H M UMJî

^ (MMD mm !]
[espace vide sans lacune] ^:r
(JmÛJi
(côté nord-ouest)
i ^ (ej^lg] t QMW) V ^- :

V [un demi-mèlre de lacune]


^ j i^ = Ç^ t1 j-^J ^ JTi
(MPlîi— 1 [SM!]"' [espace vide sans lacune] = (~~^i^

JTT Ii
(côté nord-ouest) ii (o^lj.^j t (WÏMÏjI —
CÔTÉ SUD (^et montant sud-ouost) : (•— ) i" |
lacune de o m. qo cent.]

^T^ C^y l) Pvè^^ET"''r^yC:;E-' [espace vide sans

lacune \
(
J

1 îTj ^ (côliî sud-ouest) ^ ^ [lacune de un mètre] ;

''*
Mariette, ibul., p. i a f -S XIVj, cite de celles qui précèdent et qui suivent,

ce passage et lit, sans lacune: Î^Mr Lire peut-èlre :p«-V'"^'^' "^ ^


'"'
La formule est ici un peu dilTérenle '^~h ',— \^ ^ •

Annales du Service, 19 1 3. i&


1 )

181 — 210

m^55± na* CSUDI ^ GH i i

r^M!Â['î'] [espace vide sans lacune] ^r^tfT J-™^ ;Ji%'^('^"té

sud-ouest) ^ "^ \'^^ lacune de o m. y5 cent.];


( I

(dfîlP4''i'i ]L£ [espace vide sans lacune | [=]( ® i^j ^" 1 (côté sud-

ouest) i ^ ( ®i il I
" [lacune de o m. 76 cent.] ;

/.° [lacune de m. 35 cent.]


J^<'> ^ ^ j [^\ % = (oj^jj
^T. ÇifUPiîJl— n\[\\] [espace vide sans lacune]
=j(7|j

JZ) (côté sud-ouest) l^( o.UJ^4l ^( XfMT0 | LE-

IV. Les parois nord kt sud du portique.

A. — Lu paroi nord, sur toute la largeur du portique, est décorée :

1° de la fin de la procession des princesses, ainsi qu'il a élé dit; 9" d'une

scène que d'énormes blocs non encore dégagés empêchent de distinguer

nettement et de décrire avec précision. Autant que je puis voir, un groupe


de deux personnages se dirigent vers la droite, allant vers un autre groupe
de deux autres personnages, dont il ne reste que les jambes : d'un côté,

probablement, deux divinités; de l'autre, le roi accompagné d'un dieu.

Entre les deux groupes, des blocs éboulés.

Devant le premier groupe, ce texte, en colonne verticale : (—— ]

Entre les deux personnages de l'autre groupe, ce texte, en colonne ver-

<-le:H) 11PCUT1I--
Tout le tableau est encadré de deux textes disposés verticalement : à
- ^11 — [19]

jjaache :
(^) ] [:^]1 -^"3:^? îï)"' " droile : (^) ]

^i^(^¥5j [

Le mur nord est ensuite décoré de scènes de batailles commémorant


les victoires de Ramsès il. II laiil attendre, pour les publier, le complet

déblaiement de la cour.

B. — [m paroi sud, sur toute la largeur du porlicjue, est également


décorée : i° de la fin de la procession des princes; ù° d'une scène dont le

sujet se rattache au motif général de l'ornementation de ce mur. qui

semble avoir consisté dans le dénombrement, lo cortège et le supplice de

prisonniers de guerre. Ici Ion voit Ramsès II, vêtu de la longue robe de
gaze, se diriger, suivi de cinq prisonniers, vers deux divinités portant un
sceptre. Entre le roi et les dieux, des coupes superposées, extrêmement

originales, représentant une ville assiégée : les coupes sont soutenues par
des prisonniers encbaînés, et des créneaux du donjon émergent les assiégés

aux abois, implorant Yaman. Plus loin, un grand vase à libations et ce

fragment d'un texte disposé verticalement : (—-) *]3je^-^Tt-


JNous reviendrons sur cette scène , en décrivant le reste du mur sud
encore enfoui, après l'achèvement des travaux.
J'ai relevé et déjà fait connaître, dans une note un peu hâtive'", une
série de gralFites grecs, d'époque romaine, tracés sur cette paroi.

B. LA FACE INTERNE DU PREMIER PYLÔNE.

La cour était bordée à l'est de statues osiriaques en calcaire appuyées


au mur interne du p\lône et placées dans des sortes de niches, que sépa-

rent des pilastres portant, comme les statues, des inscriptions. \ous
n'avons, jusqu'à présent . dégagé que la partie sud de ce mur. Elle est en

'"'
Comptes Rendus de l'Académie des I. et étudiés à nouveau daus l'ouvrage,
elB.-L., 1918, p. !tC)ô-li&8 (note lue acluellenient sous presse, que M. Perdrizet
par M. Maurice Croisai à la se'anee du et moi avons consacié aux graflites grecs

3 octobre 19 1 3). Ces textes sont publiés du Temple de Séti, à Abydos.

i4.
. )

[20] 212

assez mauvais étal, mais je crains que la partie nord ne soit encore plus

ruinée.

Les statues sont au nombre de sept et les pilastres au nombre de huit.

Aussitôt après le montant sud de la porte d'entrée du pylône [y],

sur lequel on voit Ramsès II offrant un vase ^ à Osiris momiforme, qualifié

.N

COUi^ A

de
^i^, et que suit Isis coiffée du disque et des cornes, commence la

série alternée des pilastres et des statues osiriaques (fig. 2). Sur ies pilas-

tres il y avait deux lignes verticales parallèles d'inscriptions, et une seule


sur les statues.

A. — Premier pilastre : il ne reste plus des inscriptions que les deux


noms de divinités, terminant ce genre de légendes, suivis du mot =—= : à

gauche :
(.—) ] |
SS=-c; à droite :
( — ]
:^— =•

Première statue : complètement détruite.

B. — Deuxième pilastre : encore plus abîmé : gauc he

\^^, à droite :
(
— ) ]

) ) )) ) "

213 [211

Deuxième statue :
( — ] ^^^ î^^
^ ^
"|| = ^©^ j'

Q
(Ce texte paraît en avoir remplacé un autre précédemment gravé et ipii

renfermait probablement les cartouches de Séli 1").

C. — Troisième pilastre : à gauche :


(
— ) ]îi!4""'J( ® il
'

|n;iJ-. à droite :(^) ]»4--'j CrhïïÏÏnl S^

Troisième statue {-)


:

JM!^t=CïSI ^ J(TÏIê
nn^:::^!!-

1). — Quatrième pilastre : à gauche :


(
— J I*'* J'''
4" "
'^ ( ® il

Pî:j-, à droite :(^) ] ff! 4-


^ 'J (! I T J^ J 17 ! !

l
Quatrième statue : (^) Jj; | J] M ! ^mÇ^W^ ^

E. — Cinquième pilastre : à gauche : (^— ] w4"''v ( ®^'''''''''


J

^«, à droite :(^) ] + -


J
''
(T|ÏÏÎIS ^ ^ ^
Cinquième statue :
(^) J f - J
_i_ l(
|| f| J = Ç^IJCf)

F. — Sixième pilastre : à gauche :(•— Jj^^J'IJ^^'^


droite:
H) ]ÏM^fÎ3 —
Sixième statue : (— ] im j "^ ;T| (" f -J è ! ! Z
V-i^-i] — 214 —
G. — Seplième pilastre : à gauclie :
(-^) 1
jiÉÉÉÉiJ 2||' =—=, à

Septième statue : (^) \


1^ jT;
(^S®f|i^^ ^ ^.

H. — Huitième pilastre : à gauche :


{^ J
itâri ^ HS =— , à

(angle du mur.)

Les fouilles reprendront, je l'espère, au début de l'été nji/i.

G. Lefebvre.
Assioul, août i q i 3.
EGYPTE GRÉCO-ROMAINE

M. GUSTAVE LEFEBVRE
rNSPEOTEUK EN CIlEl' DU SERVICE DES ANTIQUITES.

IV

Les stèles que j'ai publii'es dans mon précédent bulletin (voir plus

haut, p. 87) ne sont pas toutes demeurées au Musée du Caire, où elles

étaient parvenues le 522 avril dernier : plusieurs sont aujourd'hui conser-

vées au Musée d'Alexandrie. Elles sont ainsi réparties et classées :

au Musée d'Alexandrie : XY [Icris'Eax'J-^is), n" 19692; XVII (Dioscures),


n" 19598; -\IX (Néméseion), n" igBg/i; XX (Dédicace), n" 19695;
XXI (Déméter et Koré)'-', n" 1959G; X\II (Dédicace), n" 19097;
XXIII (Isieion), n" 19698;
au Musée du Caire : XVI [lats ^a/i/xf/fs), n" lilioàcj; XVIII (stèle gréco-

égyptienne), n" 6/10/18'^'.

Je publie de suite, sans attendre une plus abondante moisson, quelques

monuments assez importants recueillis au cours de l'été 1913.

XXVIII. MENCHAH (Ptolémaïs).

Dédicace d'un synode de militaikes.

C'est le 6 août 1910 que fut découverte, dans les ruines qui s'étendent

au nord-ouest de la ville de Menchah (l'ancienne Ptolémaïs), la grande


stèle dont on trouvera à la planche I la reproduction photographique. Expé-
diée au Musée du Caire le 20 du même mois, elle y est entrée et y est

conservée sous le n° /i4638.


Le monument est en granit noir; il mesure m. 80 cent, en largeur

'''
Voyez les paragraphes I, 11,111 de (elnonpas 1 ni.o35mill.etom.o.35miH.).
cette série dans les Annales, t. IX, 1908. '^^
Les deux monumenls de Dendérali.
)). 2.3i; t. X, 1910, p. i55, el t. XIII, le lion (mon n° XXVI) et le fragment en
1918, p. 87. grès (mon n° XXVII), sont encore, à la
''*
Les dimensions de la stèle XXI sont : date où j'écris, à la place où je les vis en

long. 1 m. 35o mill., haut. om. 35omill. 1910, à l'entrée du temple.


216

et 1 ni. 65 cent, en hauteur, non compris l'élroil lenon, haut de o m.

o(j&niill., (|ui termine la stèle et qui servait à la fixer dans le pavé du


sanctuaire. A la partie supérieure se détache, sculpté en relief, un fronton

muni d'acrotères. Dans le tympan on remarque deux trous de mortaise,


d'une superficie d'environ o mq. o5 cent, et profonds de o m. 02 cent. :

(juel peut en avoir été l'usage? M. Perdrizot me suggère qu'ils servaient

sans doute à recueiUir dtux oreilles votives en métal, probablement en

bronze (sur la coutume de vouer des oreilles aux divinités égyptiennes


qu'on voulait ou se rendre favorables ou remercier pour une grâce reçue,
cf. Bronzes grecs d'Egypte de la eollecdon Foiiquel, p. 5o-5i).
Au-dessous du fronton est gravée l'inscription, dont le texte comprend
vingt-trois lignes et occupe environ le tiers du champ de la stèle (exacte-

ment m. /i85 mill.) : l'autre partie est complètement nue. Pour aider
à la lecture de la planche 1, il n'est pas inutile de reproduire ici le texte

de l'inscription, en caractères épigrapbiques :

L AT (sic)
YnEPBASIAEDZnTOAEMAlOYKAIBAZIAIEZHZ
KAEOnATPAZTHSAAEA<DH£KAIBAZIAISSHS
KAEOnATPAZTHZrVNAIKOZeEnNEYEPrETQN
.-, KAITÎ^NTOYTQNTEKN.QNnANIZKOZAYKO^PONOZ
BEPENIKEYZTDNAPXIZQMATO<t)YAAKnNKAIinAPXHZt.s/c)
EnANAPQNKAIEniMEAHTHZKI(.s/ciO!ZYNOAITAION(s("c)TAONOMATA
YnOKElTAIGPiniAIKOAANeAnANIGEOIZZYNNAOlZTOIEPON
) AZKAHniAAHZnrOAEMAjOY znziBIOZZQZIBIOY 4)
10 IHNOAQPOZmnONIKOY ZTPATQNAIONYZIOY
AMMQNIOznEAAIOY AYKOZnAOYTOZ
AYZIMAXOZnAnOYTOZ
EPMIAZEPMAIZKOY
EPMQNnTOAEMAIOY
AnOAAQNIOZ(t>IAQNOZ EPMOcDIAOZAXIAAEnZ
MiePOBANAAKHZZPOYZOY nrOAEMAIOZAZKAHniAAOY
i5 eEDNAEnNIAOY APEIOZ
AlAYMOZAnOAAQNIOY EYPYTIAAZNIKQNOZ
EPMIAZAYKOY NIKANAPOZnTOAEMAIOY
EPMIAZEPMIOY ABPAMAAQZMAeOYTOZ
EYBIOZBOHGOY H<t>AIZTIQNZAPAniQNOZ
AMMQNIOZAMQNIOY (s/c)
20 ZAPAniDNAIONYZIOY
«ATPHZnATAIOZ
AMBAAIZKOZIEPQNYMOY AMnNIOZ(.siV)AYKO<l>PONOZ
— 217 — [3]

Comme on en peut juger, la stèle est, dans l'ensemble, gravée avec


soin. Cependant, il y a eu confusion, semble-l-il, entre A et A d'um^ part
(I. i), A et A d'autre part (1. 7; 10 (?)). Il est parfois diincile également
de distinguer Q. de (^1. 7; io(?)). Le graveur a en outre sauté une lettre
double aux lignes 6, 9i(i), 23(A). Enfin, la ligne 7 comporte bien des

négligences, avec ses lettres oubliées, ajoutées après coup, mal gravées.

Ajoutons que la liste des membres de la confrérie se composant de vingt-


huit noms, il aurait été possible et plus élégant de disposer ces noms en
deux colonnes égales, au lieu d'en graver treize d'un côté et quinze de
l'autre.

Cette inscription se transcrit et se traduit :

L(%'.
^

ÙTièp jSûtai'kscos YlroXsiiixiov xaï /sacriX/o-o-);;

KXÊOTraVpas t>Ts dSsA(pijs Kai (iauiAtiratjs

KXEOTraVpas t^s yvvaiHos deâov svepyeTiSv

5 ««( Tùw TOVTW rsKi'wv, ïlavt'axos A.vx6(ppovos

Hspsvixsùs TiSv àp)(^tcrv;jia.To(pi''kiXKOJV xa) iitinjâpyjii?

en' àvSpiSv xa] STrifjLsXtjTiîs «(a)! o't avroShai, fvji' rà ovifiaTot.

îmoxenai , Qpi'mSt KoXdv6(x(tj îlav) Oeoîs crwvdots to tspov

it) \'Tx'ktT7ri(xSi]s IlToXsfiatov ^do^n'ëios Siij/ê'iou (/»

'L-nvoSwpos Ittttovi'xov ^TpâToov Atowatou


Af/[/cJl'(Ob llsAOLlOV Xvxoï UaovTOi

Epf//as Ji^puaicTXov
Kpfjicov nToX£(/a<ou

Kp^oipùos X^tXksiiis
Mi6poëavSolx)js "^ipovuov YlT0Xs(J.aÏ0i AcTxXtJTTlolSoV

Qs'coV \.£ù)vîSov Apsios


AtSvfJLQS AtToXaCOv/oV FivpuTt'Sas Ni'xoiros

Epfi/as Avxov NîxavSpos ÏIjoXsiàixiov

Epf/iaî Kpyitov AËpayL AXvay.ci.OovTo?


Eî/'É(05 Bov'ôou l{(pa.iaTt'cov "EapaTTt'iMvoî

Aimoivtos An{y!^wiov
^apaTitw Xtovviîov
OaTpj)? YioLTOitOS

\(j.€aSi(7xos IspuivviJLOv Aii{ix^vinoî AvKoippovoî.


[Il] — 218 —
L'an 33. Pour le -salul du roi Plolcméo, dr In rcinc Cléopàtre sa sœur, de

In reine CU'opâlrc sa femme, dieux évergèles, et de leurs enfants, Paniscos

Li/copliràn , du dèmc de Bérénice, archisomalopliylaque , hipparquc en activité,

président de la confrérie, et les membres de ladite confrérie, dont les noms


suivent, [ont dédié] ce sanctuaire (^lepov) à Triplas Knlanlha, à Pan, et aux
divinités parèdres.

(Suivent les noms des vingt-huil confrères).

Cette dédicace est datée du règne de Ptolémée Vil'" Evergète II, le

'tPhysconj', et de ses deux reines, sa reine-sœur et sa reine-épouse, les

Cléopàtre II et III, tous «dieux évergètes?;. Evergète II ayant été proclamé


roi en 170, et comptant de cette date ses années de règne, la trente-

troisième année correspond donc à i38/ioy.

Le principal dédicant est un certain Paniscos, fils de Lycophrôn, iSeps-

vixsvs : ce dernier mot n'est pas, à mon sens, un ethnique, mais un


démotique : il n'indique pas que Paniscos était originaire de Bérénice

(Bérénice de Cyrénaïque ou d'ailleurs), mais qu'il appartenait à l'un des

dèmes de Ptolémaïs, le dème Bspsvmevs (tribu IlToXeç/a/s)'^'. C'est un


important personnage, décoré du titre ^^^ d'archisomatopliylaque, ayant le

grade de colonel, 'nnrdp-)(r]i^'^\ et exerçant un commandement effectif,

comme l'indiquent les mots e'tt' àvSpw '^'.

Cel officier supérieur est encore ([ualifié d'épimélèle. C'est qu'à sa fonction

militaire il a volontairement ajouté celle de président, OTifxeXjjTJj's'''', d'un

avvoSos, c'est-à-dire d'une confrérie constituée par les officiers de la

garnison de Ptolémaïs. Ces associations religieuses étaient nombreuses


dans l'armée, surtout parmi les garnisaires qui, se donnant les litres de

'''
H semble bien que dans la liste des '''
Le terme ne correspond déjÈi plus,

Ptolémées il faille allribuerle numéro Vil au 11' siècle, à une fonction réelle. Cf.

il Evergète H : cf. Bouché-Leclercq, Hisl. Strack, Gricch. Tttel im Ptolemâerretch,


des Lagides , II, p. 56, n. 2. dans Hh. Mus., LV, 1900, p. 161-190.
'"'
Ce dème existait dès le m° siècle :
'*'
Lesquieb, Les Institutions mililaires
cf.JooGUET, B. C.H., XXI, 1897, P- 1^7' de l'Egypte sous les Lagides, p. 83.

n. I, 1. i5, etin Vie Municipale, p. laS, '*'


Lesqlier, Inslit. milit., p. 87.
tableau III. On voit, par notre dédicace, '"'
irpoèraTïjs est plus fréquent en ce

qu'd persistait encore au n'. sens qu'ÈTrifieAi^TVî.


— 219 — [5]

^etaiXimai " on <pù.o^aaikKnaî''--\ troiivjiieiil uiiist un moyen d'allidicr

leur zèle et leur dévouement à ia dynastie régnaulo. Plusieurs inscriptions

nous ont conservé le souvenir de ces synodes militaires. Mais il en est par-

ticulièrement une qu'on ne peut pas ne pas rapprocher de celle que nous

étudions, car non seulement elle est datée, elle aussi, du règne d'EvergèteU,
mais le président de ia confrérie militaire dont il y est question est, comme
noire Paniscos, démote de Ptolémaïs ''', et deux des vingl-huit membres de

celte confrérie, Aixfxvvios \(Jniwtou et AaKXtiTTtâSijs TlToXefjLatov , se retrou-

vent inscrits sur la liste des vingt-hutt awoSïrai de notre dédicace'**' :

c'est l'inscription provenant de l'île de Sehel, au sud de Syène, dont

Lctronne a donné jadis le commentaire sous ce titre : «stèle de l'île de

Dionysos «f^'.
Au point de vue ethnique, les synodlles de Plolémaïs se répartissent eu

Grecs, Egyptiens, Sémites et Perses.

n) Les noms des garnisaires d'origine helléni(jue, formant la grosse

majorité, ne présentent rien de particulièrement intéressant. Remarquons


seulement que, 1. i6 (è), Apeios n'est pas suivi de son patronymique :

l'omission peut en être due à la négligence ou à l'ignorance du graveur;


elle peut aussi signifier que cet individu était un affranchi. D'autre part,
1. :! I (h), la lecture certaine des noms AyLuvvtos Afxl^^ijvvîov constitue une

présomption très forte que Lelronne avait raison de lire dans l'inscription

de nie de Sehel, 1. i8 (è), A/zf/wios Af/f.toiii'i'o!; '''', au lieu de Af/f/^ÛKOs

AitoWwvîov (Rûppel, Gau, Ditlenberger) ou de Af/fiainos A^ieiviou (C /. G.,

Slrack)'-'.

'''
Strack, Dynastie, n° io8. = C. I. G., iSg-S = Strack. Di/nastie,
''1
Pap. Par., n° i5; Pap. Amh., II. n° io8 = Dittenbergeh , 0. G. I. S.,

11° Sg. n" i3().


'"'
Hpi)Sj;s AvfxoipôJi'Tos l!£per(«£Û>. ''*
Voyez, la unie pre'cédeule.

Cf., à son propos. la remarque (le Bouché- '''


L. ii (n), lisÀat'aî, llsAiiov, uoni

Leclercq, Hist. Lajy'ides , 111. p. a i a, n. i. assez rare : c'a. t celui ,


par exemple, d'uu
'*'
Div-ueuvième et vingtième noms de stratège du nome d'Ombos (au i" siècle

ia dédicace de Sehel, premier et vingt- av. J. -(!.), connu par de récents docnmeuls
sixième de la iiAlrc. (I'rkisigke et Spif.gei.berg, Die Pniiz-.loa-
'''
Lktrokne, Recueil, \, p. 38<j-ioG cliim Oslralca, i<)i4, p. ^-j-lto).

I
[6] — 220 —
/>) La liste ne comprend (|iie quatre noms égyptiens : Uaoùs, 1. i i
(6);
riotTTOLÎs'", I. 15! (i); 'Eapcnri'cov, I. 20 (/;); OaTpijV'-', 1. 99 (i).

(•) Un seul individu d'origine sémitique s'y trouve inscrit, I.


19 (i),
et je ne sais s'il faut lire son nom et son patronymique Aëpafj. AXcoa-fiaOov-

70S ou bien AëpayLaXvs MaOovTos : en dehors d'Aêpatjn, tous ces noms me


sont d'ailleurs inconnus.

r?) Un des garnisaires est certainement d'origine perse : Mtdpo^avSaKtjs


^pova-ov, 1. i/i (r/). Mt^poëavS(XK)^s doit signifier -serviteur de Mithra?;'";

il est inconnu, mais de formation très régulière. 2j9ouo-oii, également


inconnu, est à rapprocher des noms perses formés avec la racine stos'"'.

D'autre part, le père de OaTpi/s se nomme HaTajos'^', 1. 32 (i). Je ne con-


nais pas ce nom : faut-il le rapprocher de UoItsis, nom d'origine perse, que
portait le père d"0;^oarzanes, mentio)iné dans une inscription de Tanais'^'?
Reste un nom propre que je ne m'explique pas, et dont je ne vois pas

quelle est l'origine, AyiêaSt^xos, 1. 21 (a).


Les militaires de l'île de Sehel, auteurs de la dédicace à laquelle j'ai

fait allusion ci-dessus, adressaient leurs v(ru\ pour le salut des Evergètes

aux divinités de la cataracte r.To7î snl tov xarapaxTou Sat^ioaiv-, ce qui

est tout naturel. A Ptolémaïs, c'est également aux divinités locales qu'ils

s'adressent, à Triphis et à Pan, ainsi qu'aux dieux parèdres.

La lecture des mots 9PiniAI et DANI, 1. 8, est certaine, .le crois aussi

([u'il n'y a pas de doute possible sur le déchiffrement des caractères qui

séparent ces deux mots K0AAN6A . Mais qu'est-ce que ce vocable? Le


texte est-il corrompu? C'est possible'"'. Cependant, l'hypothèse la plus

'''
riaTTOÛs, cf. Spiegelberg, Aeg. u. textes grecs (Xén., Uell., 6, 8; Diod. , 1 i,

Gr. Eigennamen , p. ig*, 3i/i. 99), nom perse (Justi, ibid., col. 3ia),;
'' <l>aTpj;s, cf. Spiegelberg, ibid. 02 proliablement hellénise' sous rinduence;
, p.

et 43'. du mot purement grec arporjdos.


'^*
F. JusTi, Irantsches Numenbiich '-^'
Mcnaios : le nom est reste' indécliné

(Marburg, 1895), coL 62, s. v. bandai.-. (je ne vois pas quelle serait la forme no-
'*'
JusTi , ibid. , col. 31 1 , ies noms de- minative d'un génitif naraios).
'''
puis sTos jusqu'à «rufos 'padk. Il se pour- Jdsti, ibid., col. a 45.

l'ait que notre "î-^oi^csom fût i'orijriue du '''


On notera, dans cette même ligne,

nom propre STpoùôiî, connu pai' les l'omission insolite de «li devant ITai'i ei
_ 221 - [7]

vraisemblable est que nous avons là une épithèle inusitée de la déesse

Tripliis, — épithète d'origine égyptienne, (juc l'on ne peut s'empêcber de

rapprocher du nom d'homme KoXâvdos, qui se lit, avec sa transcription

(lémolique, sur des étiquettes de momies provenant justement de la région

(rAkhmim"'.
Le culte associé de Tripliis et de Pan, l'une déesse de la végétation'-',

l'autre dieu de l'agriculture, est attesté depuis longtemps'^' : en ce qui

concerne plus particulièrement la déesse gréco-égyptienne Triphis, M. H.

Gauthier a réuni, il y a quelques années, tous les renseignements''"' que


nous fournissent sur elle les textes et les monuments'^'. C'est dans la

région d'Akhmim-Panopolis que Triphis et Pan étaient conjointement

adorés : on ne sera donc pas surpris de rencontrer à Ptolémaïs un iepov


qui leur ait été consacré et dont la dédicace de Paniscos et de ses cama-

rades nous a conservé le souvenir.

XXIX. QASR-EL-BANAT (Evhéméria).

Un Ispov â'jifkov.

Il y a treize ans, MM. Grenfell et Hunt publiaient un fragment d'in-

scription grecque ''''


découvert par eux à Qasr-el-Banal : c'était la fm d'une
pétition tendant à obtenir pour un sanctuaire d'Evhéméria l'octroi du droit

d'asile. La partie supérieure de la stèle avait disparu. Le monument, tel

(levant Osols, et on se rappellera les /la , a); cf. le sanctuaiie appelé Bpnrisi'oi'

erreurs matérielles (le la ligne précédente (Krebs, dan? .4e^. Zeitschrift, XXXIl.
(x(a)i oi (TvvohîTOLt (<5)>'). iSg'i, p. ^ly, n°36). Quanta Torlliogra-
'''
Spiegelberg, Aeg. v. Gr. Eigeii- \)\\e <ripî^ts que WiWmson {Maïuiei s aiul

namen, p. 18*, n" ikj et 119 a. CmsIovis , IV, p. aC5) prétend avoir reu-
'''
Tpii^is ^ l-'TJl- *'!• Spiegelberg, contrée, elle serait tout à fait anormale :

ibid., p. So'-oi'. on ne s'expliquerait pas la succession de


'''
Letronne, Recueil, t. I. p. i 12. d et <p; la disslmilalion des deu.x aspirées
'*'
H. Gauthier, dans D. I. F.. 111, aurait dû se produire. Toute vérification

1908, p. i65-t8). est d'ailleurs impossible, le texte auquel


'*'
Le nom grec est Tpfipis, écrit par- Wilkinsou se réfère ayant disparu,
fois, comme ici, Qpnris (Pap. Casali, '*'
Fayûm Towiis, f. ft--So. \i\.\\\l a.
[8] — 222 —
quel, mesurait o m. Sgo miU. sur o m. 5i5 iiiill. Il fut envoyé au Musée
du Caire, oiî il est encore conservé sous le n" 33 087 '".

Habent siiafata ... Le haut de la stèle a été retrouvé par nos collabo-

rateurs involontaires, les sebakhin, en septembre 1918. M. Edgar, qui


alors me remplaçait, fut le premier à le voir et à l'identifier, et il eut la

complaisance de me remettre, à mon retour de congé, l'estampage qu'il

avait pris de l'inscription. F^es deux parties de la stèle ont été rapprochées

et l'ensemble mesui'e 1 m. 26 cent, de haut. Voici le texte du nouveau


fragment, que je crois bon de reproduire d'abord en caractères épigra-
phiqnos (cf. la planche II) :

AZYAONKATATAnPOSTETArMENA
BAZIAEinTOAEMAlQieEQKDIAOnATOPIKAI
AlONYZOAQPOi:
<t)|AAAEA<l)QIXAIPEIN .

AeHNOAQPOYAeHNAIOSYnAPXElNENEY
.5 HMEPIAITOYAPZINOITOYIEPONAMMQNOZ
KAITQNZYNNAQNeEQNZYMnEnTQKOZ
KAITOIZOAOIZESHPHMQMENONBOYAQMAI
EnAYgHZEITQNTOlZGEOlZANHKONTDN
ANOIKOAOMHZAITOYTOTOlZIAIOjZANHAQ
,0 MAZIKAIEnirPAyAlYnEPZOYAEZnOTA
BAZIAEYOnnzAITE YZIAlKAlAliiONAAi

Transcription et traduction :

àavkov xoLTa là npoTTSTayixévot .

^oLTikst riToXef/af'ctX Oevi (piXoTioaopt xaà

(piXaSéXÇicdi ^a.lpstv . Aioma-âSojpos

Aôm'oSùjpov Adtjva7os . vTrdpx^si'i^v^i^ sv Eù-


5 t]fi£ptat Tov Apaivo'hov iephv A^^uvos
Koù TM> avvvdwv 6s6ûv av^nTSTircoKÔi

xai Toïs oXots êç^piSJ-Ufiétiov, jSov'kofiixt

en avQjast tiSv toTî ÔsoTs àvtjxovTuv

àvotxoSoniïaat tovto toTs tStoi; àv^i'k'i}-

'''
MiLNE. GrecL Iiiscriplioiis [Catalogue général des Antiquités égyptiennes du Musée
dti Caire), p. 10, n° .ISoSy.
— 223 — [9]

^aaikeïi, cnid'S a'î ts ^O^ujtat xa! ai [a7r]oi'(îat[('|


'

fÀeu d'asile, d'ordre du Roi '-'.

Au Roi Ptolémée, dieu pitilopâlor el pliiladelplie , snlut. Moi, Dionysodôre

Athénodâre, Athénien, — comme il eœiste^-^^ à Evhémérw , bourg du nome Arsi-

noïte, un sancluaire consacré à Ammon el aux divinités parèdres , qui n'est plus

nue ruines et que tous ont délaissé, — je veux, pour glorifier les dieux, relever

ce sancluaire à mes frais, el y inscrire ton iioin^''\ seigneur roi, pour que s'ac-

complissent (smTs'XcjvTat , Lia) les sacrifices et les libations.

MM. Grenfell et Hunt avaient déjà remarqué'^' que le grec de cette

inscription n'était pas des meilleurs. L. S, la construction riSv toïs $eo7s

àvijxôvTcov est insolite : il aurait fallu écrire Trpbs tovs Oeovs ou bien e/s

^o^^s Oeoûs. L. à , vntxpy^stv pour ûitipyzi est une erreur purement matérielle.
Il est permis maintenant de répondre à plusieurs des points d'interro-

gation posés par les premiers éditeurs. Nous savons le nom de l'auteur do
la pétition et son ethnique, Dionysodôre, fils d'Alliénodôre, .Athénien;

mais l'inscription reste muette sur sa profession ou sa qualité. Nous savons


aussi que le sancluaire pour lequel est demandé le droit d'asile s'élevait à

'"'
Suivait, pour compléter cette pro- p.779), la formule de début élail nu
posilion subordonnée , le mot sTriTsAtùrTii peu dilTéiente i(TvXov xarà Trpcio'Tayfjta
:

(1. 2 (lu texte de Grenfell-Hunt) .... Sicr- w [ly) TTpiyfX'X.

iroTa jSatTiAsû , Ôtto)» ai' ts d^rjiat xoti '"' i)7rip;^eiii = 6Trâp;^ei.Mèrae formule
ai enrov^cti [1. 12] STriTeAcDi'Tai , yniadév- dans i'inscn'plion d'Arvanilakis, i. 6.

Tos ToC arjiioiivoixévoi) ispoîi etc. . . Notre ''


iinypiypat me semble être ici em-
onzième ligne est la première (mulilée) ployé au sens neiiti'e : rtgracer une insciip-

du fragment de Fayûm Toivns. L'inscrip- lion en ton honneur, tnrèp itoOti. Ainsi,

tion totale, y compris la ligne commune par exemple, dans ce texte de Ditten-
mutilée, comprend donc 11+98 — 1
= RERCER, 0. G. I. S., n° nig, I. 36 :

38 lignes. .... STri (3r)ftaT0j toû XlOov Kai siriypâ-


'''
Même formule dans rinscription \pai tro hJiios etc. ..1. (Il est vrai que,

analogue, de même provenance, récem- dans notre inscription d'Evbéméria , le

ment publiée par Arvanitakis, Bull. Insi. verbe èiriypi^pai n'est pas suivi par une
tigijpt., 5" série, tome VI, p. 176. Dans dédicace au mode personnel comme dans
l'inscription de Théadelphie que j'ai moi- rinscription précitée).

même publiée (C. /?. Ac. Iiiscr., 1908, '''


Faijùm Toiriis, p. iy.
[10] — 224 —
Evhéméria même, là où furent trouvés successivement les deux fragments
de la stèle, et que c'était Ammon qu'on y adorait. Enfin, ii n'y a plus de
doute possible sur la date de l'inscription, qui est bien, comme l'avaient

conjecturé MM. Grenfell et Hunt"', du règne de Ptolémée XIII Neos Dio-

nysos (riToXef/aTos 6eoe (ptloTiixTvp xaî (pt'kolSs'kÇios], par conséquent des


années 69/68 (^stovs Ty).

XXX. KIMAN-FARÈS (Crocodilopolis).

Décret uoNonn'iQUE.

J'ai récemment acquis, à Médinet-el-Fayoum, deux fragments d'une


stèle en calcaire, trouvés, me dit-on, parmi les ruines de Crocodilopolis :

à eux deux ils ne constituent qu'une faible partie de ce qu'était le monu-


ment intact, mais ils suffisent à en révéler l'importance. Il est possible que
le reste de la stèle sorte du sebakh quelque jour et s'en aille dans quelque
collection ou Musée d'Europe. C'est pourquoi il me parait bon de faire

connaître ici ces fragments et d'en donner une reproduction pbotograpbi-


que (pi. un. Ils sont conservés au Musée du Caire, n° hk'jbi, et mesu-
rent rapprochés environ o m. ly cent, sur o m. l'y cent.

La planche étant très claire, il est inutile de transcrire ce texte en capi-


tales; le voici en caractères courants :

[e^oÇje To7s ap)(^ova-t

I . . . jye Tov Tàiv iy[

1
]
ÇvXvs (I>(x€îa\€t\[e

5 [''*]' éTTtcnrovSatTiÀÔJ^

e'ç 'oTOu yéyovzv èv a[


trèv iot'w vd'Àiv xalî

>jfxeTe[p]ai' tîoKiv ()\

oùj-iv ««[ùJtoîs xojj'o[

10 £i;ft£»'â)[s] xxl (pt^av^ôpÛTiros

p. 5o.
'''
Foyùin Toirns ,
— 395 — .11]

IQ £|7r(£j(xes «ai sut

Trpa-

De la ligne i, gravée sur une sorte de corniche, il ne reste que les frag-

ments de deux lettres, dont la première est ronde et la seconde paraît

être un II : on est admis, je crois, à restituer [àyajiî/i/fi T:;;(^)7i] : d'où Ion

peut inférer qu'il manque, en largeur, une bonne moitié de la stèle.

Les lettres de la ligne a, comme celles de la ligne t, semble-t-il, ont

m. 011 mill. de haut, tandis que la hauteur des lettres du reste de

l'inscription est seulement de o m. oo8 mill.

11 n'est pas douteux que ce texte ne soit d'époque romaine : on peut


préciser davantage, et dire que la mention d'une (pvXif (l. û) indique, pour
une métropole égyptienne, une date postérieure à 2 i q '". Chose remar-
quable : les tribus, à Arsinoë, auraient porté un nom, au lieu d'un numéi'o

d'ordre, comme à Oxyrhynchos; ici, le nom de la tribu paraît être Oaê/a'-'.

D'autre part, notre texte étant postérieur à 9.0b, date où une /SouX)?' fut,

à Arsinoë, juxtaposée au xoivôv des archontes'", on pourrait, par une

hypothèse légitime, compléter encore la ligne -i , et restituer : \sSo^\£ to7s

ap)(^[ovat xtn t);j (SovXtjij.

Quoi qu'il en soit, nous sommes en présence d'un décret émis pro-

bablement au m' siècle, par l'administration municipale d'Arsinoë, — que


cette administration ait été alors aux mains des seuls archontes, ou de

'''
Oxi/v. Pap., io.'jo; cf. Wilcken, que ces deux lettres sont dues à l'inadver-

Clirestomathie , [>. 5.5, 11° oG ( Attestes tance du graveur, et qu"il faut les suppri-

Reispiel lier Phylenonlnung tu eiiier Mé- mer, d'où ma lecture <l>a&/a i f ; |


[». Toute
tropole). liypotlièse est, d'aiiienrs, permise.
<''
Letexteest<J>ABIAB! : Best presque '''
Gomme le rappelle .louijuet, dans

certain; celte lettre est suivie de la parlie La Vie Municipale, p. 3i5, la plus an-

inférieure d'une basle verticale : I est cienne mention d'une jSouA); pour Arsinoë
doue tout à fait proljlématique. Si l'on et pour Ilérakltiupolis remonte à l'année

admet la lecture Bj, on peut supposer 2o5 (P. Lond., .V(8, 1. A, II, p. at5).

Annales du Service, 1913. i5

L
.

[12] — 226 —
ceux-ci et des bouleules — en
- l'honneur de quelque personnage important

de la (pvXtj OaS/a (peut-être ïà(x(poSoypiiLyL(iaTevs de la tribu). On voit,

étant donné surtout la rareté des documents épigraphiques de ce genre,

quelle pouvait être l'importance de ce monument : le peu qu'il en reste


sert plus à exciter notre curiosité c[u'à la satisfaire, et l'on ne peut qu'im-
plorer \'àya9>) iv)(r] de nous restituer un jour les fragments disparus d'un
texte si intéressant.

G. L EFEBVRE.

Assiout, -?. décembre igiS.

NOTE ADDITIONNELLE.
L'inscription XVIII de ma précédente série (voir plus haut, p. 98-96)
est une dédicace au dieu-chien Anubis. Le dédicant, Pasôs, y est qualifié

de xvvoëoanSs. J'ai hésité à traduire ce mot (qui est un oIttoi^^ par «éleveur
de chiens sacrés», et je l'ai transformé en y^yjvoêoirxôs.

J'ai eu tort. Déjà, M. Perdrizet m'avait, dans une lettre, signalé mon
erreur. Plus récemment, Wilcken dans YArchiv f. Pap., VI, 1918,
a,

p. 2 9f2 , rappelé que, si en effet le mot xwoSotrxés est nouveau, cependant


nous savions par Strabon, XVII, p. Si 2, qu'à Gynopolis to7î xvœ) -rifij)

xai aÎTKTis TéTOMTOLÎ Tis lepd : ce passage justifie pleinement l'existence et

du mot et de la fonction de xm'oëoaxSs.


Je ne fais pas dilficulté, cela va de soi, pour reconnaître mon erreur et

adopter l'interprétation de MM. Wilcken et Perdrizet. — G. L.

Février 1 n 1 /i

I
PRELIMINARY RP]PORT ON THE WORK
OF THE

IIAIWAUD — BOSTON EXPEDITION


IN 10 1 1-13

uv

G. A. REISNER AND C. S. FISHER.

I. PROGRESS OF THE WORK.


After (lie excavation of tlie Valley Temple of Mycerinus, ihe work on
the cemelery west of tlie Clieop's Pyramid was resumed. Al the emi of

December 1911, the clearing of tlie mastabas eastward of Lepsius 2/1 (the

iMer-ib mastaba) was coiilinued. For our purposes, in order to include the
intervening mastabas ail were reniinii)cred as in the western part. Lepsius
28 was numbcred G. 2000 and ail the mastabas between that and the
Mer-ib tomb were numbered froni 2001 up. The .Mer-ib mastaba was
numbered 2100, and the olher mastabas norlh and east of it which be-
longed to the original plan of the cemetery were numbered even tens.
2110, 21 20, 2 1 3o, etc. (see pi. 1, 111. n° 1). The later mastabas occupying
secondary sites were numbered wilh the intervening numbers. Thus later
mastabas in front and on the sides of 2180 became 2181, 2182, etc.

The burial pits were lettered A, B, C, etc., wliile the inlrusive burial pils

were lettered Z, Y, X, W, V, U, T, S, etc., and called .\-pils.

The work of clearing proceeded easlwards during January to April

i(ji2, Oclober to December 1912 and January 1918. Early in January,

ihe edge of the cemetery was reached nearly in a line with the western face

of the Cheop's Pyramid (see pi. Vlll, 111. n" 1 2). Work was also begun in

April 1912 on ihe soutbern part of the field among the rows of mastabas
towards the Second Pyramid; and five lombs hâve been excavated.
The greater part of the strip originally assigned lo our expédition bas
now been cleared. Along ihe northcrn edge lies a séries of extremely

i5.
.

[2] — 2:28

poor, very small rubble mastabas. The extrême north-vvestern part still

contains a number of unexcavated mastabas, badly plundered and in some


cases nearly destroyed. The part of the royal cemctery which lies in the
norlhern strip is however entirely clear, and our chief duly is to clear that

part which lies in our southern strip, near the Second Pyramid'". Until
this is clear, ail conclusions as lo the history of the whole royal cemelery
must be tentative and subject to revision. But it may not be out of place
lo oulHne the présent results.

IL EVIDENCES OF UNIFIEI) PLAN.


The mastabas of the royal cemetery are remarkably long in relation to

their widlh, the proportion Jjeing about loo : 335+ lo. The foUowing
list gives a review of the approximate proportions of the Old Empire mas-
tabas known to me :

Giza, R. Cem
Naga-ed-Dèr
Ballàs (N. and B).
Bet-Khaliàf.

Medum
Deiiderali

Giza, 0. Cem . . . .

Abusir
Saqqarali
xM.M. C. 5
QaiLeH's Maslaba.
Saqqarali
— 229 — [3]

The only raaslabas known lo me wlikli equal or exceed llie proporlions

of tlie Giza royal mastabas are as follows :

Bet-Kliallàf, K. 3, nuid-brick, III dyiiasly loo : ayi


Naga-ed-Dér, N. 5i 8, " - " loo : 280
Saqciarali, G. 5, 1 IV ^ 100 : a6()

Tlie variations in tlie size and llie proportions ol' llie mastabas excludc
at once any ideu of a normal form of tbc mastaba. The form of each lonii)

is dépendant on the functions it serves and ihe means (technical and mate-
rial) al the disposai of the builder. Tlie gênerai similarity arises from
identily of function; the variations in size and in ihe proportions are de-

termined in part by the ground available, in part by llie weallh and impor-

tance of ihe builder; ihe developmenl in the form and the structure follows

the grovvlh of technical skill.

The uniforniily in size and proportions in ihc royal cemelery al (jiza

is due therefore solely lo the facl that ihey were laid out according lo

a unified plan drawn up by the royal architects, and assigned lo the

owners by royal command. This Giza cemetery and ihat at Abu-Roash are
the only Iwo known lo me in which this procédure bas heen followed.

m. DIFFERENT DIVISIONS OF THE ROYAL CEMETERY.

Tlie Giza cemetery, west of ihc Kirsl l'yramid, does nol however appear
to be a unit (see pi. 11-111, III. n°' 2 and 3). The greal mastaba (Lepsius 30)
with ihose west and east of it are orienlated i°3o' VV. of N. while Prof. Jun-

ker's Ilcmiwn mastaba and the rows near the Second Pyramid (called by
me the Southern Cemelery) are orienlated due nortli. Nor do the lines of the

southern section correspond wilh ibosc of the northern. For example the
line of the face of the sixlh line (counting from llcmiivn) of the Southern
Cemetery slrikcs the southern face of G. 12120 (Northern Cemetery) al
aboul one third of the width from the south-eastern corner. Il is clearthal

thèse two sections rejtresent luo dilferent plans. The northern section of

the cemelery is divided by the greal mastaba n" G. 3000 (Lepsius a3)

into two parts, called by me for convenience, the ^Vestern Cemetery and
the North-Eastern Cemetery. The Western Cemelery is a unit, judging by
spacing and structure. The North-Eastern Cemelery, howcvcr, is nol a unit.
[U] — 230 —
l)ut fails iiito llirec parts. Tlic westernmost line, G. aïoo (Mer-ib) and
G. 9110, lie norlhwards of ihe following iines. The foUowing Unes are in

parallal rows, but G. -219.0 is longer than those east of it (G. 9i3o,
•!i/io, aiBo, '!i6o, and 91 70). The easternmost iine, G. 2160 and
continued across the mect ihe 8"' line of ihe Sou-
9170, is field to laler

thern Cemetery (see below); but is not exactly in line with it. AU this

part of ihe North-eastern Cemetery, I call the Northern Cemetery. In front

of the Northern Cemetery, lie ihree more Iines of mastabas (G. 2180;
G. 2190 and 2200; G. 2800 and 93io),eacli ofwbich shifts northwards
so thaï the east-west Iines are broken. The norihward shift of eaeh of thèse

Iines in turn exposes the soulhern end of each mastaba to an opening in

the line on the east. Thus a field of mastabas placed en échelon is formed,
called by me the Eastern Cemetery. The Eastern Cemetery appears to

be continued across the field to the soulh; for the mastabas east of our

Southern Cemetery are dearly placed en échelon :hnt \ve bave not yet exca-

vated this part of our concession. Eastward of the cemetery en échelon,

there are several Unes of later mastabas of distinctly différent construction,

spaced with a cumulative irregularily.


Thus there are three and perhaps four gênerai plans followed in the

cemetery. Using the word line to mean the north and south rows of mas-

tabas and the word row to mark the east and west rows, the cemetery may
be divided as foUows. The désignations of the plans is however without
préjudice to the ultimate conclusions as to relative date.

Plan A. — Western Cemetery. five Unes of three rows (G. 1201-G.


1 23.3). To this plan, Lepsius 23 (G. 2000), and one line of two mastabas
(G. 2 100, 2 1 1 o) of the Northern Cemetery to soem to be laler additions.
Plan B. — Southern Cemetery, eight Iines of five rows each, and the
IJemhvn mastaba.
Pi.\N C. — Northern Cemetery, threi' Iines.

PuN D. — Eastern Cemetery, three Unes of mastabas placed en échelon


running across the front of the field.

In this survey, l bave been obliged, owing to insuOTicienl excavation, to

ignore the mastabas soulh of the First Pyramid and those east of it. Ne-
vertheless it is manifest ihat they also were laid out according to a formai
plan.
'
\ - m- [5]

IV. TYPES OF FORMS AND STRUCTURE.

Before proceeding to discuss the relative dates of thèse various groups

of mastabas, it is necessarv to clear the ground by a review of the diiïerent

types of mastabas.

In regard to the forms of the slone mastabas, ihere is clearly a transi-

tion from an exterior chapel of mud-brick or stone in the earher part of


the Fourth Dynasty lo an interior cbapi4 of stone, in the later part of
the same dvnastv. Theso chapeis are normally on the soulhern end of tlie

side facing the valiey, approximately opposite the burial chamber. The ear-
iier tombs contain only one shaft, the later two or three.

During the Fifth and Sixth Dynasties, the interior chapel becomes a

long corridor wilh a niche (or false door) for each burial chamber, and,
in the larger mastabas, developes into a séries of interior rooms which

occupy the greater part of the mastaba. AU thèse mastabas contain a num-
ber of burial pits.

The statues were placed in the olTering room in the exterior mud-brick
chapeis. The serdab, which originated as a walled up offering niche (sec

Medum, pi. VII), does not occur in the stone mastabas with exterior cham-
bers; but it occurs fretpiently in the mastabas with interior chamber, of the

later part of the Fourth Dynasty, and becomes usual in the Fifth and Sixth
Dynasty mastabas. Even in the latter mastabas, statues were occasionally
placed in the ofTering room (see pi. Ml, 111. n" i i).

The tombs with exterior mud-brick chapeis bave only a single slab-

slela with beauliful low relief, placed in the ofïering niche. The exterior

stone chapeis begin to show wall reliefs, usually low fine reliefs, like the

siab-stela. The extent of the wall reliefs grows with time and the reliefs

become higher and more sharply marked.


The foUowing explanations of the material should be noted :

1. Soft, vellow limestone, comes at présent froni the quarry south of

the Sphinx. Apparently this stone was found ail over the southeastern part
of the Pyramid Area. Disintegrates on exposure to the woather. Called

Yelloiv Limestone.

•2. Hard grey nummelitic limestone. The platform of the pyramids, the
[6] — 232 —
(luarry Li'side the Third Pviiimid, tlie quarries of tlie weslorn part of Ihc

area. Weathers purplisli. Called Greij Limcstonc.

3. A médium fine whilc Hmeslone, probably from tlie easlern bank.

^\ ealhers grey. Called WJnlc Limeslonc.

h. A very fine hard white limeslone, probably from Turah. Wcatlicrs

yellow. Called Fine Whilc Limrstonr.

The dressingof the exterior surfaces of the walls présent two prédominant
types, (i) vertical faced, stepped dressing (see pi. IV, 111. n''/j)and (ajslopinj;

faced dressing (see pi. V-VI, 111. n°' 6, g). The sloping faces are either joint

dressed leaving the body of the stone rough and slighlly bulging, or liât

dressed. The yellow limeslone occurs only wilh vertical-faced stepped sur-

faces but none of it was well preserved. The grey limeslone occurs with both
vertical-faced stepped dressing and sloping-faced dressing.The whilc limestone
occurs only wilh liât sloping-faced dressing but some of ihc examples are

unfinished ((i. A g'i o, pi. VI, 111. n" ()). The fine white limeslonc occurs only

with fiât sloping-faced dressing and the finish is of an excellence seldom


allained in ihe masonry of any period. AU thèse arc of the Fourth Dynasty.

The vertical-faced stepped dressing of grey limestone and the sloping faced
dressing of grey limestone persisl ihroughout the Fifth and Sixth Dynasties;

but in ihe former ihe stepping becomes less pronounced and in ihe latter

ihe tendencv is towards lowcr courses of smaller stones.


Therc are two cliief slruclural types : (i) ihc fillcd mastaba and [>.) ihe

cased core mastaba. The latter is subdlvided into : [a) massive core mas-
tabas, and (6) rubble core maslabas.

1. THE FILLED MASTABA.

The list of Fourth Dynasty filled maslabas is as follows :

Western Cemetery, G. i aoi , i -JoS, i :2o5, ni 07, 1 2 0(), iyj3, i2-j.^,

l'iî!-, laSS, 1235.


Norlhern Cemetery, (>. 2100, 2110, 2120, 21/10, 2i5o, 2160,
2170.
Easlern Cemetery, G. 3180, 21 go and the rest of ihe mastabas en
échelon.

In gênerai the Iwo groups are, in spile of ihe gênerai similarity, widely
— 233 — [7]

separaled in détails. Tlio dislinclive fealures of llio JVorlliorn ami Easlorn


groups, are tbe bad slone, tbe relative positions, ibe absence of slab sleiac
and tbe small size of tbe burial pits. I will first describe tbe filled masta-
bas of tbe Western Cemetery.
Tbe fiUed mastaba bas a rctaining wall of low stepped courses biiilt of

small blocks of yellow or grcy stone (see pi. iV, III. n" h and fig. n" i). Tbe,

courses bave vertical faces and eacb is set back ô-y cenlimelers bebind
tbe face of tbe course below. Tbe courses are 3o lo .5o centimeters bigb.
Tbe interior is flUed witb boulders, gravel and rubbisb. In some cases,
rubi)le compartment walls divide ibe inlerior inlo fdlud compartmenls.

Occasional borizontal surfaces in tbe filling malerial sbow tbat fbe filling

look p\acc pavi passa wilb tbe building of ibe relaining wall.

Tlic cbapel was an exlerior structure of mud-brick built against tbe

relaining wall, on tbe soulbern end of ibe valley side of tbe mastaba'".

It was approximately opposite tbe burial cbambcr. Tbe cbapel is of mud-


brick and sbows usually tbree types of rooms nol arranged according to a

normal plan. Tbe tbree types are :


( i) court witli a slone basin, (a) ma-
gazine, and (3) offering room. Tbe enlrance is on tbe east, norlb or soulii

as may be convenient to tbe approacb. Tbe rooms «ère roofed wilb i)arrel-

vaults vvith leaning courses and bad slil windows in one end (see pi. IV,

m. n" A). Tbe only inscription was on a slab-stela sel in tbe relaining wall

wbcre il was exposed lo view in tbe mud-brick nicbe of ibe oiïering room
(see pi. IV, m. n" 5). In front of tbe nicbe was a low oITering platform
on wbicb in several cases we found olTering pots in place. In one room,
tbere was a low basis, as if for a statue, against ihe soulbern end of tbe
offering room (cf. Mabiette, lilastahas, C 5 and 08).

Tbere was only one burial pit, a big sbaft aboul 2 10 centimeters square
lined above wilb masonry, eut in tbe rock belort'. Tbe total deptb varied
from 13 lo 1 G meters. At tbe bottom , a sbort passage led soutbwards lo

a large rock-cut cbamber varying from 3 x A to 5 X G meters in size. Tbe


chamber was lined uitli Une wliile limestone beautifuUy dressed. A limc-

slone or wooden coflin stood on tbe west; and tbere was a covered cubical

'"'
On the casl bank, the cliajiels are usually on llie western face: wliile on Ihe wcst
baiik, ihey are on llie easlern lace.

I
[8] — 23i —
hole in llie soutli-easlern corner (lie purposc of wliicli was not clear. Tlie

hole mav hâve conlained the enlrails. It was not too small to hold the
et reserve headw of while limestone of wliich we found several examples;

but in two cases lieads wei'o found in chambers in which ihe cubicle was
wanling.
In gênerai, the lilled structure, the small course masonry, the exterior

chapel and the single burial place are ail strongly remeniscent of the
earlier mud- brick mastabas.
AU of thèse mastabas had been completed in the form described above
and seven of them had been used for burial and offering cérémonies. The
later (Fifth Dynastv) mastabas built among them always lefl the chapels

accessible. Nonc of the mastabas had been cased ivitli a casing over the retaiii-

ing tvall; but ihree of ihem had been enlarged. N"' G. i30i, laaS, i-jfîB

bad been increased in width by a cased structure. This structure is the

^ip. n I. G. 122.) and i225, E-W seclion. Scale i

same massive core structure as in the Southern Cemelery (see below), in


G. 1223 and 1220 cased as there with white limestone. N" G. 1901 is

extended 56o cenlimeters on the east (core otdy); n" G. 1228, Qlio cen-

timeters(including casing); n° G. 1220,360 centimeters (including casing).

The massive core and the casing were carried arouad the older lilled structure

but with a much less width owing to the lack of space (see pi. VII , III. n" 1

and fig. n" 1). The additions to n"' G. 1228 and 1220 had interior chapels

built of fine white stone but uninscribed. The remains of the mud-brlck
cliapel were found underneatb and the slab-stelae were still in place behind
— 2;^.') —
llie «est wall of tlie ncw cliapcl. Il was intonded lo linish n" G. i9oi in

ihe same manner but the addition was never completed. After the west wall

of the new inlerior chapel was in place, the stone work was abandoned
and a mud-brick chapel was built before the new west wall. The slela and
traces of the old mud-brick chapel were found behind the laler chapel wall.
Thèse reconstructions were not foreseen at the time the Western Cemc-
tery was laid oui for the l'ollowing rcasons :

1 . They are reconstructions and not mère casings.

3. They are of varying vvidths and break the lines of the streets irre-

gularly.

3. The spaces belween the mastabas are loo small for the reconstruc-

tions. The reconstruction of n" 1201 closed the old easlern doorway of

the chapel of G. 1 2o3 and necessitaled the opening of a door to the north.

The reconstruction of G. 1228 clashed on the rear with that of G. 122.^

soihat neither could be finished (see pi. VU, 111. n" 10). One can imagine
the furious dispute.

fi. The additions aller ihe proportions of the mastabas from 100 : 23.5

+ 1 the gênerai proportion of the royal cemetery to

G. 1201 — 100 :
197
tJ. 12 2.T 100 : i!01

G. 1225 — 100
¥ : 1 Vi.

Thus the symmetry of ihe plan was entirely deslroyed.


Now in the Southern Cemetery where the casing ^^as foreseen from the
beginning, the lines of both the core structures and the casings ruii

straight through. The addition of the casing broke no lines. Moreover the

casings in the Southern Cemetery are very uniform ca. 80 to go centi-

meters ihick and do not aller materially the proportions of the core struc-
tures.

Krom the ten mastabas in the Western cemetery, seven stelae were found

bv me and one by M. Ballard (in 1 ()02, l think). Thèse givc the following
names and tilles :

G. 1201 : A long listofearly titles, then 4^^^ X V^î*^"


G. i^o3:^viO-*'-^^î-
[10] — 2:56 —

G. 1207 :
^'"M*!^ J (woman).

G. i20() : (l\o slela was ever set in place)

G. l'^^^^Z^-\l
(i. i2-j5 : (a princesse, M. IJallard's slela).

G. 1227 :
4='M'P^I^ (woman).

G. I 2.3.3 : (not foiind).

G. 1
23.") :
^ ^ *fc 4^ "^ "^^
!
(varlanl on lirneslone basin \ ^ '^
Ihc name Kliufu-neklil on G. 1200 shows ihat ihesc mastabas cannot

be carlier iban Cbeops. In ibe filling of llie pil of.G. 1207, a lining slone
was foiincl ullli ^ »* in red painl. I
In addition lo thèse ten mastabas of the Western Cemelery, olher filled

mastabas of similar Ivpe occur in ihe Northern and Eastern Cemeteries.


In the Norihi'i-n Cemetery, G. 2100 and G. 2110 are exaclly likc the

=^^/
YWM^^^y^^; -^^

lilled mastabas of ihe Western Cemelery. Botii bave Iteen reconslrucled.

G. a 1 00 is the Mer-ib mastaba (see pi. V, 111. n" G and iijj. n" 2). The place
for the slab-stela was emply and a large addition of massive grcy masonry
lias been buill on and around the southern end. This addition contalned
the interior chapel novv in Berlin. There are two pils. G. 9 1 10 bas been
reconslrucled with beaulifully dressed, fine white casing of the best type
— 237 — [11]

with an exlerior cliapel (see pi. V, IH. n° 7 ). The chapel was decorated inler-

nally vvilh reliefs but ihe walls were not finished. There was no slab-stela.
The oniy mastaba in ihe North-Eastern Cemetery which had had a slab
stela was tbe Mer-ib mastaba. The niche however was empty. The resl of

the mastabas in tbe group appear to take their alignement from ihe Mer-ib
reconslruction and to be slighlly later in date than that reconstruction.
The mastabas of the Eastern Cemetery, the Cemetery en échelon, are

filled mastabas of a similar type, but apparently of much poorer construc-

tion. The stone is the poorest of local yellow limeslonc disintegraling

cjuickly when exposed to tlie weather, and had already suffered from the
weather before the later mastabas were built in the streels between them.
In some cases, especially in the soulh-caslern cjuartcr (Af)io,Zig20,5oio.
etc.), the courses are low and the stepping is narrow. In no case in the
North-Eastern Cemetery (except 2100), did we find any trace of a slab-stela.
In almost ail cases where the mastaba had notbeen reconstructed, the space
in front was built up with laie mastabas containing rows of burial pits,

which left no room for any chapel. Nor were there in thèse cases any re-
mains of chapels. It seemed as if manv of them had never boen used; but
nevertheless G. 2800 B had conlained a burial dated by a mud seal im-
pression to the reign of Mycerinus. Two of thèse mastabas hâve interior
chapels (C. ^c)20 and G. 2160). The pils in the western part, G. 2100,
2 1 20, 2110, are largo pils «ilb well lined chambers. But further east the
pits are usually two in number and grow smaller; and the chambers are

also small and unlined. Thus it seems to me clear that in our northern

strip, the earliest mastabas are on the west and the latest on the east.

That is, the échelon cemetery is later than the Northern Cemetery uhile
the later is in turn latter than the Western Cemetery.

2. THE CASED-CORE MASTABAS.

a. The Massive Coke Mastabas.

The mosl distinctive of the cased-core mastabas is the massive core mastaba

(see pi. VI, 111. n" 8 and (ig. n° 3). The core consisls of a relaining wall

of massive stones loosely set together, filled in with ruhble irregularly

packed in gravel. In some few cases, the core may possibly be solid, but
[121 238 —
ail lliose examinecl appear lo hâve been filled. As a resuit of ihe strength

of ihe relaining wall, thèse cores are preservcd almosl lo their original

height. Each of the liigh vertical courses of ihe relaining wali is set back
jo-19 centimeters from the course below so ihat ihe cores présent a

rough slepped appearance.


The foUowing mastabas bave massive cores :

Southern Cemetery ( see pi. II-III , 111. n"' o and 3 N.-S. ; iines are counted

from the West and E.-W. rows are counted from tlie south)(" :

Ij'ue I , mastalias in row h , G. h i ho '"'.

1 a , masfaliaa in rows •! and h , G. iaao and isio '''

.1, 1 1 1 1 lo G, G. /i3io-436o
r, h, T, -r r, .2 [0 (j,G. /,i20-446oW
1 5, - - 1 1 lo 6, G. 45io-456o
1 6, " " " 1 lo G, G. 46io-i6Go
7, 1 1 1 1 lo G, G. iyio-iyGo '''

,^8. ^ ^ ^ a lo i, G. li8-20-li8lto

(Line 8, IniilL of bad slone and separaled by a wider space from iine 7 ihan ihal

Lelween Ibe olher iines).

Lepsius 2 3 = G. aooo, iying between Western and Norlhern Cemeteries.


Lepsius 44 iying near tlie S.-W. corner of llie First Pyramid.

The Great Wall north of the Second Pyramid, which, whatever ils ori-

ginal purpose, was ulilized as part of the enclosing wall of the Second

Pyramid, is of the same gênerai type of structure as thèse massive cores

but seems lo be solid not filled ''''.


The great bank of rubbish on the south

of il appears lo bave been thrown down from the top of the wall. The ends
of five dumps can be plainly seen projecling al nearly regularinfervalsfrom

the mass (see pi. II, 111. n" 3). On account of the similarity of structure, the
great wall and ihe massive cores oughl not lo be far separaled in lime. The
great wall is, of course, of the Chephren Period.

'''
The numbers ending in 5o and 60 sloping grey maslaba, joint dressed.
are in ihe Austrian concession. '''
G. 4710 bas a sloping grey casing
'''
G. 4iio-4t3o are not visible, and an interior chamber wbile G. 4760
perhaps never bniit. is buiit of bad slone.
'''
G. iaio-ilaSo are nol visible, pcr- '"'
I am unabie lo lind aiiy trace of a
liaps never buiit. narrow wall ou top of this massi\e wall.
'*'
G. 44 10 missiiig, site occupied by
— 239 — [13]

The massive cores are cased (i) willi mud-brick (433o and perhaps
Zi63o), (2) wilh sloping white masonry (/la/io, iSio), and (3) wilh joint
dressed sloping grey masonry (4 7 10). The sile of n° G. Zi^ 10 is now oc-

cupied by a fillcd mastaba wilh a retaining wall of joint dressed sloping

grey masonry «hich is built around ihe soulhern end of G. litiao.

The mud-brick casing (G. /i33o and perhaps G. 463 0) may be merelv
an exception due to poverty or lack of piety on ihe part of the descendants.

Curiously, tiie east wall of G. A 3 '10, the only one of ihose excavated by us
in which the core wall behind the stone casing is exposed, had had at one

lime a slab-stela set in the core wall and traces of mud-brick are noticeable
behind the casing. It may well be that some of thèse cores were completed
as they stand with mud-])rick chapels on the front. According to Prof.

Junker's Bericht, p. 5 , other cores in lines '1 and 5 bad slab-stelae still

in place in the core wall.

Examples of massive cores cased xvith small stepped courses G. iiio,

G. 2000 (Lepsius 23), are rare. The exterior of thèse examples resembles
that of the fdled mastabas of ihe Western Cemelcry. Xo. G. h 1 '10 had an
exterior stone chape! wilh a mud-brick addition. Thore were apparently

two slab-stelae in the wall. in niches of the stone chapel. Lepsius 2 3 bas
however two big niches in the

small stepped casing. The cas-

ing walls of ihe niches are con-


tinuous with the small stepped

casing oulside. The niches are


fiUed with massive core work
cased with fine white stone.
The soutbern one contained an
interior chapel, entered from
the mud-brick exterior chapel ;

and the nortbern one, an offer-


Fjg. n° 3. G. 42ÛO, section ef western wall.
ing niche possibly with a ser-
Scale 1 : loo.
dab behind.
The most of the massive core mastabas appear ho«everto be cased wilh
white limeslone blocks, irregularly but well bonded, in médium sized courses

(seepl.VT, 111. n^g andfig. n" 3). The surfaces w hère finisbed are well- dressed
[Ml] — 2'i0 —
to a sloping face. The chapels in tlie three maslabas wliich 1 hâve heen
able lo examine (G. h^ho, /i3/io, khho), are exterior chapels bonded wilh
the casing. In front of G. /i3/io, a later mastaba bas been built in the

angle between ihe exterior cbapel and ibe easlern face of the mastaba (see
pi. VI, m. n° 8).

The joint-dressed grey casing on /i^io bas an interior cbapel. A hole


was broken in the massive core and the filiing walled back with a rougli

riibble wall to permit the construction of the cbapel. The intrusive grey

mastaba /4/1 lo bas an interior cbapel on the norlh. Otber examples of bolb
thèse types are dated to the Fifth Uynasty,

AU thèse massive cores bave only one pit and even the pits arc in bne.

The pit moutb, situated just norlb of the center of ibe core is usually about

9 00 ccnlimetors (or h ells) sijuare. \\e bave cleared five of the pits

(G. h'ihok). Tbe sbafl is lined above with massive grey masonry Ladly
joined, but wilb flat vertical faces. The cbamber is entered by a passage

blocked outside by a hugc fiai stone and inside by masonry. The cbamber
(except in G. /la/io) is lined with well dressed limestone walls. The
contents, stone vessels, pottery, ilinl chips, reserve head of limestone, did

net differ from tbose of the Western mastabas. There were only two points
of différence between thi^ burial pits of tlie two cemeteries. 1 . Tbe masonry,
lining tbe chambers in the Western mastabas, is betler laid and bas a far

finer finish than ihat of the Southern mastabas. 2. The lining of the upper
part of the shaft, above the rock, corresponds in each case lo ihe exterior

wall of the mastaba. That is, the pits of the Western maslabas hâve a flat-

faced lining of small course masonry (good yellou or gi'ey) wbile those

of ibe Southern mastabas are lined with llal-dressed massive grey masonry.
Apparcntly two persons were buried in each of the massive rore mas-
tabas, G. hiho and G. /l'iAo, — man and wife.

h. Smai.l Stone Cohe.

A few mastabas bave the interior packed with laycrs of small stones
I
laid in a red (mud) mortar. Tbe relaining wall is of small stepped courses

and it is dilbcull to say wbetber the type ougbt to be regarded as a bélier


kind of lilled mastaba or as a core (including the relaining wall). G. 2 1 3o
— 2 VI [151

(see pi. V, III. n" 7 and fig. n" /i


) lias a beautifuily dressod fino while casinj;

oiilside llie relaining wall and an intcrior chapel «itli a serdab.


According lo Prof. Jiinker's Berichl, Tafel II, tlie fifth and sixlh mastabas
of tbe flrst and second Imes (G. Zii5o,
/it6o, habo, /laGo) appear to be of tbis
type of small slone core masiaba. Two of

them bad been cascd In «liito limestone and


a third bad an unfinisbed vvliite limestone
casing. G. /i2 5o bas an addition of massive

core cased witb wbite limestone like tbe

fiUed mastabas of ihe Western Cemetery.


Thèse four mastabas are only appro.\imately
"° '' ~ '••^°' °''

11-11
'^- '"'='''"'
lined up with ihe faces of tbe massive cores •"'«•

, weslern wall. Scale i : loo.


and appear lo me, to be earlier than tbe
rest of tbe Soutbern Cemetery. For example, tbe massive core of tbe mas-
taba G. /ii/io (wbicb lias a stepped casing) is in a line with tbe slepped
fronts of G. /ii5o, /1160; and tbe massive core of tbe mastaba G. /laio
(which bas a sloping white casing) is in a line with tbe stepped fronts
of G. /laBo, 4 260. The chapels were of mud-brick except possibly in tbe

case of /ii5o. Eacb bad a slab-stela in tbe stepped face.

V. RELATIVE DATES.

It is quile clear that the Cemetery en érJtdon is later ihan tbe rest of tbe

Hoyal Cemetery. Many of tbe mastabas in il were apparently not utllized

unlil after tbe Fourth Dynasty and were then praclically rebuilt. Tbe
Northern Cemetery (excepting 2100 and 9110) is not much earlier,

G. 2 1 5o being of tbe iMycerinus period. Thèse are lined up approximately


with tbe addition to tbe Mer-ib mastaba. The greal question concerns the

relative dates of ihe Western Cemelery and tbe Soutiiern Cemetery.


Now in ibe Soulhern (lemetery while tbe sites are for the grealer part
laid out according to a unified plan, the mastabas are not of uniforra struc-
ture. The norlbwestern part consists of small stone cores, the central part

consists of massive cores and the eastern line (8"' line) of massive core

Annales du Service, igiS. 16


ri61 — 242 —
mastabas of bad yellow slone. In gênerai ibe slriiclure détériorâtes lowards
tbe soutb. Tbe name of tbe owner oi G. linko , a 1^
" ^_ ,^ , is

f
Pl'v' p'~-^
J,
an indication of iillle value for exact détermination. In

tbe pit of G. h'ilio, bowever, we ^k found a mud seal-impression with


tbe Horus name of Chephren |
1; and it is qu
quite clear that this

burinl took place in tbe reign of Cbepbren.


It is, I think, reasonably certain tbat tbe Western mastabas
are of tbe Cbeons neriod. Tbe oarb'esl part (tbe N.-W. corner)

of tbe Soutbern Cemetery may be practicaily conlemporaneous. It seems


to me, probable, so far as tbe présent évidence goes, that tbe two cemeteries
were laid ont by Cbeops or at bis direction, ibal tbe two groups belonged
to two différent lines of tbe royal family and were used simultaneously
during tbe reign of Cbeops. It is probable that tbe massive core mastabas
in the Southern Cemetery were laid out and built by Chephren as a con-
tinuation of the north-western part of that cemetery, whicb belonged to the

Cheops plan. Tbe Northern Cemetery was continued eastward during tbe
Cbepbren reign, in continuation of the family division. Finally, tbe Eastern

Cemetery was laid out probably by Mycerinus, and tbe mastabas erecled
as cores. Few of tbem were bowever finisbed or utilized; and many of tbe
rest were reconstructed by officiais of tbe Fiftb Dynasty.

VI. THE LATER CEMETERY OF OFFICIALS.

1. TYPES OF MASTABAS.

Tbe tombs of the funerary priests and of the officiais of the Fiftb and

Sixth Dynasties were built in the open spaces of the royal cemetery. Some
of ihem stand free of the older mastabas, on independent sites. Thèse are,
in gênerai, earlier in date, built while the spaces were still open. Olhers
bave beon made by tho reconstruction of older mastabas, especially in the
Eastern Cemetery (ch échelon). Still others bave been built against or atta-

ched to tbe older mastabas or to those on independent sites. Tbe latest

bave been built over earber mastabas of tbe cemetery of officiais.

Tbe cemetery of officiais covers our whole northern strip extending!


— 243 — [17]

iiorlh , easi , and wesl boyond llie iimils of tlic royal ccmelery. The Soulhern
Cemelery aiso conlains a few laler mastabas, but appears not lo be filled

with ihem as on ihe norlb.


Thèse later mastabas show a great range in size and proportions. Many
of thera are small faniily mastabas consisling of a rubble core containing
four to ten square burial pits. Such mastabas are cased in mud-brick or
small stepped masonry. Along the eastern side of each is a séries of offer-

ing niches; and a narrow spare along the front is enclosed with a mud-
brick wall often not roofed over. Thèse can only be compared with ihe
earlier family groups of small single burial mastabas, and hâve litlle

bearing on the cjuestions under discussion. The chief points of interesl are :

(i) the change they show, from the deep niche of mud-brick origin to the

shallow niching of the stone stela , and ( a ) the change from ihe single burial
form to the multiple or family burial form. Whcn they contain a serdab,

it is almost always a very small cubicle constructed in the wall of the of-
fering niche (G. loai, G. 1A02, G. iioA) wilhout any opening. Cases
occur, however, in which the serbab is constructed like ihat of the larger

Fifth Dynasty mastabas but on a smaller scale.

The larger mastabas give, as everywhere else, the best material for the

study of the course of development. None of thèse, in our excavation, hâve

an e.vlerior stone chapel. The earliest mastabas, those on independent sites,

invariably show the type with the single inlerior stone chapel in the sou-

lhern end of the valley face (eastern at Giza). Thèse bave two or more
burial pits, a serdab usually behind the ollering niche of the chapel, and
often an exterior mud-brick chapel containing store-room and court with
basin. Thus the interior chapel is tho offering room propcr and bears
reliefs on the walls.
The séries of mastabas, next in date, bave ihe offering room enlarged
to an interior corridor running ihe lenglh of the mastaba and showing
in gênerai a niche for evory burial pit (not always strictly carried out).

Mud-brick rooms outside do not occur in any of our mastabas of this type.

There are seldom less than four burial pits. The serdab is a usual featuro,
being more often at one end of the corridor, apparenlly to leave room for

the maximum number of burial pits.

In every case where corridor mastabas are contiguous to mastabas with


16.
[18] — 244 —
a single intorior chambei', llie corridor mastaba lias been built againsl ihe

other and is tberefore later in date. For example :

G. 1026, corridor type was buill against G. 1008 wilh single interior chamber
G. ID16, 1 ' 1 ' 1 G. 10201 n 1 7>

G. 1011, 1 n f) 1 n G. 1026 71 j> 71 V

G. 2336, 1 1, ,1 1, 71 G. 9337 11 r, 71

G. i)5i, 1 " 1 1 " Steindorff's -n v n n

Mastaba

In gênerai, as mentioned above, the mastabas with single interior cbam-


ber are on independent sites, ibat is, tbey are not built against olber masta-

bas. Or if ihey are against olber mastabas, ibe latter are of tbe IV"" Dynasty

types, as, for example, G. 1906 witb interior cbamber is built against

G. 1 207, a IV"' Dynasty filled mastaba «ith exterior mud-brick cbapel. The
mastabas which bave been most seriously denuded for tbeir stone in

antiquity are tbose witb interior cbambers(G. 1027, aSSy, 1024,2186]


The antiquity of tbe tlioft is shown by the construction of later mastabas

over tbe broken walls. The stone was nodoubt utilized in the later mastabas"';
and tbe fact tbat tbe corridor mastabas are mainly intact indicated that their
builders utilized the stone of tbe older mastabas.

The mastabas with multiple chambers are rare, but the few examples

found were built over or against olber types (mainly V Dynasty types).

G. 1 o48 with two chambers is built againsl G. 1 029 a corridor mastaba.


G. 1070 with four chambers is buill over G. 2872 a corridor mastaba.
Both of ibese are dated, G. 10/18 is tbat of a priest of Men-kaw-Hor
and G. 2870 is that of Senezem-ib-^ enty who hved under Isesy.

The relative chronological orderis clear :


(1) mastabas with single interior
chamber; (2) mastabas with corridor chamber; (3) mastabas with more than
one interior chamber. G. 1008, with interior chamber, is the tomb of a

certain fjj^POJJ^ ^^- G. 2i5o, an older mastaba reconstructed in

the same type, bas names of estâtes compounded with the name of Myce-

'"'
Olber tliefisof stone are comparai!- holes bad been excavated and liaed will

vely modem , as for example 2 1 3o, 2200 rubble lo keep back tbe sand.
where, in order lo remove tbe stone,
— 2/i5 — [19]

rinus. G. 1 1 5 i a corridor mastaba, beiongs to a


| j_^ who bears among
other litles ihatof ® ^ ^ ^ X. 1 !
(^''"'- '

®-^l "k^A)' I
^"^ '^ ''^"^

certainiy not earlier thati ibe niiddle of the Fiftli Dynasty. The corridor
lomb G. 1011 conlained in one pit ihe broken scribe's palette wilb the list

of five kings, the iast of vvhom was Nefer-ir-ka-ra. The two mastabas wilh
multiple chamjjers mentioned above are not earlier than tiie end of the

Fifth. Thus it may be concluded that at Giza the mastabas vvith interior

chambers are generally laie Fourth or early Fiflh Dynasty; those wilh
corridors, of the Fifth Dynasty; and those wilh a number of chambers, of
ihe Late Fifth and ihe Si\tli Dynasties. Of course, the periods of ihe types

overlap.

The later mastabas show two main structural types, no doubt descended
from ihe two great types of ihe Fourth Dynasty :

1. Mastabas with faced rubble-core, plastered wilh mud :

n. With stepped grey casing (see fig. n" 5).

b. Ti sloping grey casing, joint dressed (see fig. n" 6).

c. -n mud-brick casing (see fig. n" y);

Fig. n° 5. — G. aSao, Fig. ii" 6. — G. 333o, Fig. 11° 7. — G. i35o,


section of easlern wall. scrlion of eastern wall. section of eastern wall.

Scale 1 : loo. Scale i : loo. Scale 1 : 100.

2. Filled mastaba uilh sloping grey casing, eithcr joint dressed or liât

dressed (see fig. n" 8).

n. In one case (aSGo), the upper hulf of ihe relaining wall is lined on

I
[20] — 2i6 —
the inside with a faced rubble walI (mud plastered), made before the

upper pari was filled (see fig. n' ()).

The filled mastabas with sloping grey casing, especially those with joint

Fig. n° 8. — G. i3io, Fig. n" g. — G. 2860,


section of easlern wall. section of eastern wall.

Scalp ) : 100. Scale 1 : 100.

dressed niasonry, very seldoin hâve wall reliefs except where laler, addi-

tional, rooins bave heen biiilt on. They usually bave two offering niches,

stone stelae built in (he wall, and a serdab in ihe filling in the soutb-east-

ern corner (somelimes a second serdab wilh female statuettes in the north-
easlern corner). That is, ihey were complète as they stand, utiUzing
the long space belween ibem and the mastabas east of them as a corridor

(usually roofed in). The same function is sometimes served by a mud-


brick corridor. A number of them however bave bad an elaborate System
of offering rooms built on, see especially Lepsius n" 16 and 17. It seems
as if the most necessary part of the tomb was built and linished, leaving
the addition of the offering chambers wilh reliefs to the future. In the case

of Lepsius n™ 16, 17, and 18, the whole group is of the Fiflb Dynasty,

and in ail proliability the fine offering chambers were added by the owner
of n" i5, '
f ^1^- The mastabas constructed in tbis manncr appear
to be ail of the Fifth Dynasty.

2. RELATED GROUPS OF MASTABAS.

An interesting point in the Inler cemetery is the existence of related

groups. The group Lepsius n"' i5, 16 and 1


7 just mentioned is a case in

point. Another group is that of Seshem-nofer (G. qooo). Part of tbis group
I

247 — 121

lies in the German concession, Iiaving heen excavated partly by Prof. Stein-

dorff and partly by Prof. Junker; but in our work, tiie owner of G. aSao
bears ihe name ' |
' ? , ibe name of a son of Seshem-nofer while tbe stela of

n-r=\i\ a name borne by anotbcr son was found neariy. To this is

probably to be added tbe mastaba of Pen-merinv (n" 2197) on tbe side of


whose offering chamber occurs the foUowing inscription (see pi. .\I, IH. n" 1
7).

I ^'/^ Râl i!i.(ri::^^T


\ ^
r\J.I^(îlî:^-^î

!>ji^iii:^-T^!-^ïiTiCrvl^i^i
jipr:i-r^n/^n3^KsTisîj:ig
k-i : r: nm^'^^i^^'
^•\'^^^-\\
\^i
^y^w-wx^z^-n
l^iT'.','^, ; . ^ +#^wPJ
The Mervt-itf-s of tbe codicii in line g is tbe wife of Pen-meruw. Penme-
ruw is a priest of Mycerinus and bere transfers (or beqeatbes) bis funerary
prieslbood in tbe cemelery "Kbery-netnr-Yakbt-Kbufuwii to Nefer-Hotep

and his heirs, witb ceitain obbgations to tbe funerary worsbip of Seshem-

nofer and according to tbe codicii a liftb(?) to Meryt-itf-s. Pen-meruw


is not named among tbe funerary pricsts on tbe reHefs of Seshem-nofer,

but be may hâve inberited or acquired the ofliceafter the funerary priesls
named in the reliefs.

Again, the reliefs in the mastaba G. 3i5o, show twice the figure of a

^fj] '!>-.. Adjoining tbis mastaba on the north is a small, stone-cased

mastaba with a niud- brick ofTering room belonging to a ^Ijl'l'^-


So also tlie reliefs in G. 9 1 1 show a scribe Sennu\v-ka , and a small laler
[22] — 2i8 —
mastaba jiisl beliind belongs lo a ( 0^\' 1
^©^^^ of l'ie same
name.
The lalest datcd group of mastabas consists of a famiiy group af thc

norih-western corner of ihe First Pyramid and conlained ihe well-known


tombs ofSenezem-ib = Ypnty and Senezem-ib = Meby (see pi. VHIjULn" a). i

The founder of ihe famiiy was Senezem-ib = Yenty. His sons were Mehy
and Kbnum-enty, see the plan. Thc lomb of ihe laltcr «as not excavated
by Lepsius or Mariette. The tombs of thèse three opened on a common
court paved witb limestone slabs. Tvvo other large mastabas also opened

ou ihis court but bolh had been deslroyed to their foundations. One of ihese

was the tomb of i\echel)u« ; the olher «as not idenlified. Tbere were also
al least five smaller ofTering rooms connected witb the group, bearing thc

names of ihe foilowing persons, Impy (son of Necliebu«), Iku«', Tiien-

neny and kha-kaw. Ail thèse are built over older mastabas of the types of
tbose of tlie priestly or ollicial cemelery as distinguisbed from those of the
royal cemetery. The sélection of ihis site for ibese fine large mastabas is pro-
bably duc to the fact ibat ihis was the Iraditional burial place of the famiiy.

3. DURATION OF THE OFFICIAL CEMETERY.

Senezem-ib -= Yenty, as we know from Ihe published inscriptions, lived

in the reign of Isesy. We hâve found some additions to the inscriptions

outside the door of the tomb, «hich give several dates as foHows :

1. A stone fitting on the top of Ibe wall, Lepsius II, ^G"" (=Sethe,
i'rkuiuJcn, I, 5f) A). There are three Unes giving titles of Senezem-ib, then a

fourlbllne reads :
T^ ^^'©^r ^III|) «vear 5 month '4 day 3 loday
| Y,'

under lsesy7\ The first vertical line then begins :


P""^ ^ ji^Pf ""^ ^
(
^ _^ \ 1 «when I was honored before Isesy t etc.

2. An additional vertical line on ihe lefl of Lepsius II, 76 f. ] \\\ =


°" © = =• Tbis is ihe end of ihe second letter from the king to Sene-
^
^

zem-ib = Yenty.
Khnum-enty is dated approximalely by the list of estâtes bringing oflferings.

Most of the names of the estâtes are compounded «ith the name of Uiias. A
— 249 — [23]

loose stone foiind in ihe inner room and apparently belonging to khnum-entv

bore llie inscription ( © ^2! f iil^' ^''^ Ijurial shafl G. 9.385 A,

wliich belonged to ihe complex and seemed to belong to ibe Kbnum-enty lonilt

conlained a small diorile bowl wilh ibe inscription ^^ f ® ^Z ! 1 "? ]Z\'

An autobiography of Nechebuw was pieced togelbcr (now in ibe Cairo

Muséum) which recorded aniong otber tbings llie fact lliat be worked for

six years on ibe monuments of Pepy 1 (Mery-Ra) in Hebopolis. INecbe-

biivv's other name was Ptah-mery-ankh-Meryra and he had a son of ihe same

name. As bis litles are identical wilb tbose of tbe Plab-mery-ankb-Meryra


(witb a son of tbe same name) wbo ieft ibe inscription Lepsius H, i i 5 g-

at Wady iMagbara, tbe two are no doubt identical. That is, Necbebuw
condiicled an expédition to Sinai in tbe i g"' year of Pepy I. His son, Impy,

was found in sbaft G. aSSi A. On a mud-stopper in tbe intact chamber


of Impy. «as a seal impression of Pepy H.
Ail tbe cbief men of tbe family bear important titles. Tiie most noliceable

fact is that tbe titles ^|;î^'^'^4'/^4'»Z.iD^^^'-^ ^'"^ claimed

by Yenty, Meby, Kbnum-enty, Necbebuw and Impy. Tbus \ve seem to bave

four générations of royal master builders, extending from tbe reign of Isesy

to tbat of Pepy II.

Tbe main burial cbambers of ibis groups of mastabas are approacbed

by sloping passages, slopped up witb long rectangular blocks of slone.


The only olber mastaba excavated by us in ibe cemelery wbicb sbows tbis

type of approach to tbe burial cbamber was G. i 0/17, tbe lomb of a priest

of tbe pyramid of Men-kaw-Hor. Il was sliown by its position and struc-

tural relations to be tbe lasl large mastaba buill in ibe ficld excavated west

of (!. 2000 (Lepsius 28). Tbe scribes palolle found in G. 1011 bas tbe

name of Ncfer-ir-ka-ra as tbe last name in ils sborl list of kings, and
G. 10 11 again is ibe latest of ibe mastabas in tbat neigbbourbood. In tbe

débris of an inlrusive pit (G. 2880) not far from tbe Senezem-ib group,

part of a brokrii slone was found wilb tbe line ^^^M ^ ^^'a-IvPt-. i

4" »~. 1 1]^ *'*


^ ra ( M • • • "'l'cb corresponds in litles lo ihe

inscriptions of Necbebuw and Impy. No référence bas becn found lo any


king later iban Pepy II.

I
[24] — 250 —
I am inclincd to think ihen tliat ihe Senezem-ib group conlains ihe last

important mastabas in the part ol ibe cemetery excavated by us, that the
smaller mastabas in tbat group logether Avitb tbose of the funerary priesls
beside it may well be nearly the lasl in the cemetery préviens to the inlru-

sive burials. In other words, the royal cemetery came to an end. with the
end of the Fourth Dynasty and the priestly or officiai cemetery gradually
fell into disuse during the lime of Pepy II, througli the dissipation of the

endowments of the Fourth Dynasty or iheir diversion to other uses.

4. THE ROCK-CUT TOMB OF YASEN AND OTHER FINDS.

Aside from the Senezem-ib and Seshem-nofer groups of mastabas, the


most interesting tomb cleared was G. 2 i C)6, that of
^ ^ ^
^. This mastaba
was buiit against the back of the Pen-meruw mastaba (n" G. 2197) and
was therefore later, but of nearly the same period. The ofTering chamber
was approached by a corridor running norlh aiong the back of G. 2197
and opening to the west through a door buiit against the northern side of

(i. 21 07. Under the soulhern part of the mastaba the rock rises abruptly

forming a lou ciiff about 3 meters high which runs in a S.E.-N. W. di-

rection. Where the corridor reaches this low dilT, a eut has been made
into its face and the offering chamber hoUowed ont of the solid iimestone

with reliefs on ail four sides. In an offering niche on the west was a

life-size statue of
^ ^^ eut in the rock. In the S. E. corner was a serdab

(empty) also eut in tho rock, and apparenlly originally walled up with
masonry. In the N. VV. corner was the main burial pit but the northern
part of the body of the mastaba contained seven other pits. The reliefs

are well done, but not of the best work. The colors are frcsh on the eastern

and southern walls.

In iç)i9, a statue of 4""^^^ ^^'"^^ found in the off'ering room ce-

menled into the floor in the offering niche (see pi. VII , 111. n" 1 1). During the
past season as usual a few statues were found, the largest of which was
the hmeslone statue of ' (son of Seshem-nofer, see pi. X, 111. n° i5). In
|]J_^
the Senezem-ib group, parts of iive or six small seated Iimestone statuettes
— 251 — [25]

were found, from which Iho nearly complète figures were filted togelher

(see pi. X, 111. n" i6).

The greatest interest however, was in the copper tools and vessels found

in ihe burial chambers wilh sloping passages which belonged lo the

Senezem-ib group. The tools indude knife blades, adzes, broad-edged


chisels, naiTow-edged chisels, large and sniall drills (see pi. XI, 111. n' i 8).

The same blades are reprcsented in light models togelher wilh a square a\e

or adze blade of which no practical example was found. The dishes and
models of oiTering tables were unusual (see pi. I\, 111. n"' i3, iZi). From one
of ihem found nearly intact, thev appear to bave been set out with small
model dishes. Four of ihera also had tops in the form of the _i_ sign (see
BoBCHARDT, Ncwser-Re , p. i3o, similar tables of wood from ihe tomb of
the princesses).

I 5. THE CEMETERY I> THE MYCERl^US QUARRY.

On January S"", igi-S, the gangs were transferred to the Mvcerinus


cemetery lying in the quarry south of the Temple of ihe Third Pyramid.
In 1906, while making a clearing hère with a vicw to using the quarry as

a dumping ground, we had found thaï the terraces of the quarry were oc-

cupied by mastabas of priests of the Third Pyramid, and had been obliged

lo abandon the idea of running our débris inlo the quarrv. The sand lay

deep, especially in the \. \\ . corner which appeared the most important


pari. The labor of clearing was great but the view of the terraces when
once clear was perhaps the most striking sight I bave ever seen in our
excavations (see pi. XII, 111. n" 19). The tombs had ail been desperately
plundered. Every chamber was emptv. Onlv one large tomb was found, that
of a Prmce K.hu-en-Ra. The offering chamber, of great size, was eut in the

solid rock. The rock face was dressed to a flat sloping surface and crowned
above by a low sloping faced mastaba of fair masonry. The burial pits

were in the offering chamber as is the rule in rockcut tombs. The serdab
was empty; but one small squatting statuette was found in the sand in the
offering chamber. The reliefs on the east wall show scènes of bout building
and statue making. The rest of the season of 191 2- 13 was occupied with
[26] — 252 —
an effort to finish ihe Middle Empire Cemetery at Naga-ed-Dêr and vvith

an expédition le Kerma in tlie Dongola Province of ihe Sudan.

ERRATA.

Pi. VIII, au lieu de : Neckebinv, lire : Nechebuw, et nu lieu de : Im-


ihepy, lire : Impy.
Pi. IX, a el /), au lieu de : Im-lliepy, lire : Impy, et au lieu de : Scale I, i

lire : Scalc i : 5.

PI. X, a, au lieu de : Peh en Ptah, lire : Peh-en-Ptah.


PI. X, b, au lieu de : Nekiiebuw, lire : Nechebuw.
PI. AI, b, au lieu de : Cooper, lire : Copper.
REPORT
ON A

SAMPLE OF LIQUID FROM A SMALL JAR


TRAIVSMITTED BY THE ANTIQLITIES DEPARTMENT

W. B. POLLAP.D
OF THE SIRVEY DEPARTMENT.

The sainple «as a liquid of a dark brown colour and contained sonie
dark brown solid matter in suspension. Tbe smell was reminiscent ol

wood tar, but there was an underiving suggestion of sonie essential oii of

ihe nature of thvnie.

The réaction towards iitmus was faintly acid. As onlv aboul i 2 ces. of

the liquid was available for examination, it was decided to dévote a portion
of à CCS. to fraclional distillation, leaving the remainder of the sample for

anv further investigation if necessar\ . A distilling flask with ^oungs still-

head was used, of sufHciently sniall dimensions to be suitable for such a

quantit\ of liquid as 5 ces. On beginning the distillation a liquid began


lo conie over at the boiling point of water, and the température remained

constant throughout the distillation. Tbe liquid, therefore, is essentiallv

water, but in addition sonie minute oilv drops came over in thi^ lirst

portion of the dislillate, and imparted to it the charaeteristie smell of the

original sample.

The residue in the distilling flask was next examined h\ treating with
caustic soda, wherebv a brown solution and a dark insoluble residue

were obtained. The solution, on acidifxing, precipitated a brown flocculenl


malter but was free froni anvthing of a tarrv nature. As the residue
insoluble in caustic soda solution was soniewhat suggestive of vegetable

malter, a niicroscopic examination was then niade of tbe suspended matter

in the original sample. Tbis was iound to consist of vegetable tissue


[2] — 254 —
logether willi ;i large nuuiber of plant liairs. No idoiitification of llie plant

lias, however, been attoiiipted, thoiigh it appears fairly certain that the
sample consists of an infusion of some plant eontaining a volatile aro-

matic oil.

As the plant from which the material was made lias not been identified

it is idle to speculate concerning its uses, but it seems possible that it

niiglit hâve been employed as a perlunie or toilet préparation.

Survey Department Laboratories, Cairo.

VV. B. POLLARD.
I

UN MONUMENT DU CULTE DE TETI

M. ALEXANDRE BARSANTI.

Une stèle rectangulaire en calcaire, peinte, avec corniche, haute de


1 m. a 5 cent, et large de o m. 70 cent., a été trouvée dans la chapelle de
la pyramide deTeti. Au-dessous de la corniche, gravés et peints en hleu et
noir, on voit au milieu ^^^ et sur les côtés des chacals couchés ^
accompagnés des légendes :
|

V^innetlVUîlî-
La stèle est divisée en deux
registres, dont le premier offre

la disposition ci-contre :

Le deuxième registre re-

présente deux personnages de-

bout. Le premier est le défunt

en acte d'adoration devant une


table richement chargée d'of-

frandes, pains, vases, cruches,

fleurs, cuisses de veau, etc.; même au-dessous de la table sont disposés

des vases et des plantes. Voici le texte qui est devant lui :

\^ :\
lil ^iP
u
.

[2] — 2.-)6 —
Dov;int l'autre persoiinagi' es! gravée une bande verticale d'inscription.

,<:»>^ disant (jue la stèle a été consacrée par un certain Thotmès


dévoué au dieu grand, Seigneur de TAnienti. "^^
VI Derrière lui est placée une dernière légende : ^—
n n (le personnage apporte des olîrandes à son père, un H t

I 1 colTre et des oies. -^^


'-""^ L'ensemble de ce monument très curieux
est et en JL
"^^
J'\ même temps très instructif. Malheureusement il a été
^^--^ trouvé sous de grosses pierres qui ont brisé un des angles du bas.

^^ De même que les quatre autres stèles, trouvées dans le même en-
droit, celle-ci nous montre que le roi Teti était adoré comme
mf]
' une divinité même sous la XI\' dynastie. Sa chapelle funéraire
a servi de temple oli l'on venait le vénérer comme un dieu.

Saqqarah, le !>() avril lyo/i.


FRAGMENT D'UN RITUEL
DE L'OUVERTURE DE LA ROUCHE
PAR

M. GEORGES DARESSY.

Bien que faisant partie îles ouvrages remontant à la plus liauti' antiquité

et dont l'usage a dû être des plus répandus, les textes du Rituel de l'Ou-

verture (le la bouche sont assez rares. M. Scliiaparelli, i|uand il a donné


une édition critique de cette composition, s'est servi de trois documents :

1° les inscriptions du cercueil de


J ^ ^ ^ ^ _^ ^ îl!!!!!!î j^ >
fiu Musée de
Turin, qui est de ia XX' dynastie: y° le papyrus de la dame \ | ^ P J'

au Musée du Louvre, datant de ia fin des Ptolémées ou du commen-


cement de l'époque romaine; 3" le texte abrégé, mais avec dessins, gravé
"
dans le corridor de l'entrée de l'hypogée de Séti I" à Biban el Molouk.
M. Wallis Budge s'est servi des mêmes documents pour son Book oj

opening ihe Mouth, en y ajoutant le texte de la tombe du {^ Î^^Li !


"^
d'époque saïte. Ce rituel figure aussi parmi les inscriptions de la chapelle

d'Améniritis que j'ai publiées dans le Recueil; enfin certains chapitres lont

partie également du Rituel du Culte divin journalier étudié par M. Moret


d'après des manuscrits du Musée de Berlin et les tableaux du temple

d'Abydos.
Le texte de ce guide à l'usage des prêtres n'est pas partout semblable :

il a dû subir des modifications selon les lieux et les temps. Le Musée du


Caire possède un papyrus (n" 3(j8o3) qui nous donne le début du livre

et comble la lacune causée par la perte de la première partie du manuscrit


de Sais : ces deux exemplaires sont en ellet contemporains et dans la

partie commune (1. 112 à 177) les leçons (ju'ils fournissent sont iden-

tiques entre elles, tout en difleraut parfois de celles des autres documents,

ce qui montre que nous avons là le texte reçu aux dernières époques de
la religion égyptienne. Le papyrus est haut de m. 300 mill.; il n'a

plus que 1 m. 3G cent, de longueur : le bout est cassant, fragmenté, et

Annales du Service, igiS. 17


[2] — 258 —
le reste n'existe plus. La couleur est jaune clair au début, plus foncée
à l'autre extrémité; l'encre n'est pas très noire, mais les inscriptions
sont cependant bien lisibles. Au commencement est un espace vide de
m. i6 cent, de largeur, puis viennent des colonnes de o m. i3 cent,
à m. i5 cent, de largeur séparées par un blanc de o m. oi5 mill.,
comprenant chacune vingt-deux à vingt-trois lignes d'une écriture hiéra-

tique assez nette. Le propriétaire du livre est appelé i ô J ^ J ^ J i^


i;jL:^T^i:^(v-k^M)iîi_pr;]!k>i^:j(var.]f^
"^
Le titre de "fils qui l'aime-' appartient au deuxième prêtre d'Héra-
J).
cléopolis; celui de «prophète d'Horus ;; se rapporte probablement au
sacerdoce du XXP nome, le Nilopolite, le papyrus provenant d'Abousir

el Malaq cpi dépendait de cette province.

Le texte se poursuit sans interruptions; pour faciliter l'étude je le

coupe en paragraphes suivant l'édition de Schiaparelli. Quelques passages


écrits en rouge sont soulignés.

Col. I. ;
L ::î?l

^ 1 (2)

'' La leçon w" ik eorresponil à lui et des plumes d'autruches sur sa tête,
et le sotem avec le hennu sur ses bras-i.
"^ ''^ I I
*]T de Biban el Molouk et de
la chapelle d'Ainéniritis. La statue devait
La traduction (rsao du mot , ^A
adoptée par Brugsch dans son Diction-
être posée à même la terre, iittéralomenl
naire, p. 1253, n'est peut-être pas exacte.
.'i nu ; la version de Bu-teha-amen W" jk
L'espèce de haire à laquelle il applique
, V ,
"^ " la nuque à terre n, n'est pas cor-
ce terme n'est pas portée par les prêtres
recte, et les images montrent en effet la pendant toute la cérémonie. Au contraire,
statue droite sur son tas de sable. personnages
dès le début on voit les le
'* Cette description du costume des corps barré par une bande de toile ou
prêtres n'existe pas dans les autres textes : écharpe : je pense que hennou est le nom
tfpuis le kher-heb en clief avec le l;ennu de cet insigne, analogue aux phylac-
siu- ses bras, la peau de panthère sur tères des Israélites.
I
— 259 — [3]

nE^i<:>jki:éfîiPz:]!V>f^:j riiiraH^-i^s

'"'
Les (jiiatre Jieux avec lesquels le et Améniritis (jui déjà sont plus longs (jue

ilétiint est confondu sont ici Horus. l'exemplaire de Bu-telia-amen : rJe te

lance leau, le produit rouge. [Thot] a


%J V Kebu remplaçant Set. |
tria Pa-
purifié l'eau, le produit pour purifier;
role' Vemplaçant Tiiot, et JjT Sep.
je te donne un produit purifié. Je te
'''
La formule est un [)eu plus déve- donne ta tète purifiée, je te donne tes
loppée que dans les auties textes : trTu membres près de Kebu en état de pui-eté.
reçois ta tète, je te purifie tes niendiies: 11 donne la desliuclion de son sort. Tliol
est fixée pour loi la tète, tes memiires lui avant remis le produit." Le juoduit
étant près de Kebu , Tliot l'a purifiée et rouge est jjiobablemenl de l'eau du Nil
a détruit son (mauvais) sorti. prise au moment de la ci'ue, ce qu'on
'''
Cette fin de paragraphe est plus appelle encore l'eau }oiige, tant elle est
développée que dans les textes de Séti I" limoneuse.

»7-
[4] — 260 —

.;M::c:^^'-^'?N:sN:siiiiiJ[p>,?.]U[i]ns

iiii'k.v.^k:.:.î:i''r:r:r.^:::::!>Z!>^:cr:

N.Y.'^iiiiii.v.^:,:.:v*:.:.^.c?^5?:;::i>:.::.

'' Les détails qui précèdent ne sont la purification suivante,

pas mentionnés dans les autres textes; '^'


Cette phrase diffère de celle donnée
ils sont identiques à ceux indiijués pour par les autres textes.
- 261 - [5]

YiUp:A}jAi.s-^ijj»^!!sCYP:p^.;.p:r

r:r^p]<')^z:'''p^"^Qc=;.r::B?pi.!>si.p-^^
j.:Aî=:j.pi.!>?ep<->^^:é^inT^:é:PVP-'k

m- § - f !lk!^P^f^tlk V:^'^' (espace blanc) ilH^^ jj

'''
La dernière phrase rtOn te lance le figure pas dans les textes connus,

produit, le parfum en vient à toi» est '''


Le signe hiératicpie ressemble plutôt
une addition peut-être erronée, car la à un i.
phrase se retrouve au début de la for- '*'
La mise en scène du sommeil et du
mule suivante. réveil du solem est placée ici un peu
'''
La leçon du papyrus est voisine de plus tôt que dans les autres éditions
celle du texte de Bu-tcha-amen ; l'invo- oîi elle n'est détaillée qu'au paragraphe
cation aux parfums qui vient après ne suivant.

L
[6]
— 262 —

'''
Il y a dans tout ce passage des sud du Birket Habou (cf. Champollion,
variantes intéressantes. On y mentionne Notices descriptives , I, p. 879) et sur les

1'"
^Wf "" 1^^''" ''"fs laqueUe s"en- rochers de l'Ouady Hammamat; ils sont
P
\i|ci]i|iail II' xdin ponr la cérémonie de l'eproduils dans le volume de MM. Couvât

la lésiirrection, étudiée en dernier pai' et Montet sous les n" 58-i4° et 106.

MoRET, MijsCeres égi/piiens. Contrairement Min y est mis en rapport avec •«»-
J H
à l'avis de cet anteur (p. 8o), je crois I I , l'Osiris étendu à terre, enve-
V;

nue ce ® fl,
® 4=> est bien le «A loppé et ressuscitant ; cette forme d'Amon
fpii est anssi remlilème île Klionson , ipii serait donc celle d'un Amon mort, mais
en tire son nom : la gaine qui enveloppe
enveloppé dans la peau * M dont il

le dien et lui donne l'aspect d'une mo-


sortira vivant à nouveau sous le nom de
mie n'est pas un linceul, mais la peau en

question. J'ai décrit dans les Annales, \.\\,

p. 6'i-6(), sous le litre ttUne nouvelle for-


'''
Partout le mol ai ^ est écrit dans

me d'Amon '. des monuments dont la par- ce iiapyrus avec J comme déterminatif.

tie principale est un sac dont émergeait 11 semble donc qu'il ne s'agisse pas de

une tète d'Amon. Outre le bas-relief de sculpteurs ou artisans mais de statues du

Médinet Habou on peut voir des repré- mort, et c'est h elles que s'adresse le

sentations de ce groupe dans le temple au solem.


— 263 — [7]

-^j:n^i':v,^,^^,^,^i^Tiprn!::j^jiijp-^

';i-:v.^.:::^v.#.'^'j.^L:jpi^z^îri'r^:^!

u;j^^:L:Ji.pr:^pi.[()]z: iMJLi-rii'iA^
--^^P-^:él^-.^:::![::jH-
iv..^..'rr:\i-.a+i.j^<-'"^p-^^p^:^::[:«
i'î]'r^a!r:ii^^:itJ!!tr\iMi.^--^p-^^]

::!^iP-
') Il y a ici une surcharge *^ sur PTJ/j^l^ *'<'n"*^ ''"'
P'*"^^ ^^ i'|
^
^;les autres textesonlj-^P ^*^ peut-être
_^^ * il' I vIj "" '^' "''''^ '^'®^'^

'"'
Les personnages indiqués dans le une erreur, car le smer ne joue un rôle

papyrus comme figurant dans cette scène qu'au chapitre suivant.


ne sont pas les mêmes que ceux cités '''
Le cartouche est vide, devant être

dans les antres versions. Il semble que le rempli par le nom du roi régnant.
[8] — 264 —

IV. § 3. p-i,^^[C]L:r:!kr^*['!] T v-:-:^^


•ji[;j]>-Tr^[iiii]r\i'![^k]M:itE['j]-coi.vii. -N.

rj!-['ï]^p^:(')^^^^u[j]T^r\n
'3 . . . .
'"'
.... '''i=i^=" ^ r<=>ll,"";ii; . . . .
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N. '"
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iv.s/..p-^v^^cj!k:!i^[im]?^r^v^;:[':
;..]s'j[ic;j^-]'r!^[ir^]'îMiiir\i'irnkMâ)^ji

T^^r::-!V[>j]rfîiP!r-JM:iY:.iii[ji]
r ^r^ w Tz,^' Jii j N- <-'• VIII. ? N. r
!

Y .... Y 5^ ... .
y .... 'i''
.... 5Pj^ ... .
T ^[iik.fl n
— 265 — [9]

^^[zuêziiuw^ r+>v^j[^p]::
111'jiT- • •
r :rp,:,^r:::[^^j]i^.^[|>p];
T ^^ v[^]t\[:j. '''
>• '''
zk[^]-'r\%
Il nv a que des débris insignifiants de la neuvième colonne.

G. Daresst.
RENSEIGNEMENTS
SUR LA PROVENANCE DES STÈLES COPTES
DU MUSÉE DU CAIRE
PAR

M. G. DARESSY.

Les publications antérieures des stèles coptes du Musée du Caire, aussi


bien celle de M. Gayel '" que celle de M. Cruni '^', présentent beaucoup
de lacunes et des inexactitudes dans la provenance indiquée pour ces
monuments. Des documents retrouvés dans les archives du Service appu-
yant mes souvenirs permettent en un certain nombre de cas de faire cesser

l'incertitude actuelle et ces quelques notes peuvent avoir leur intérêt au


point de vue de l'archéologie copte en général.

En 1886 et 1887 Mohammed Abd el-Rassoul étant reïs dErment au


moment oii la nécropole chrétienne de cette ville venait d'être découverte,

envoya au Musée le croquis d'une partie des stèles qui y avaient été
recueillies. Ces croquis d'un tracé enfantin sont cependant suffisants pour
qu'on puisse reconnaître les objets qu'ils représentent; ils correspondent
en partie à l'envoi d'antiquités figurant au Journal du Musée sous les nu-
méros d'entrée a-Tni à sySaS mais sans indication d'origine. On pourra
donc annoter au Catalogue général des Monuments coptes les stèles suivantes

comme provenant certainement d'Hermonthis.


N" 8419. Dans la bibliographie, corriger le numéro d'entrée 2 7628
en 2752,3.
j
N° S/lSiî. Le monument est bien entier. iN" S^^."). I
N° 8129. Le croquis montre la stèle entière, le fronton triangulaire

'"'
Mémoires de la Mission française du ''
Catalogue général du Miiscc du Caire,
Caire, t. III, fasc. III. Coplic Monuments, 190a.
— 267 — [2]

chargé de deux feuilles semblables à celles du n" 8466, et une ligne de


texte mutilé en plus de ce qui existe sur la partie exposée.

N" 8/r30. Il avait été trouvé la moitié droite de la partie supérieure

de la stèle, et sur le croquis on peut reconnaître ces débris du texte :

[npejcBYTe
[pOc]^ NIC
'^^OCTHC

Le fronton était triangulaire.

N" 8/(32. N» 8/i/i0.


N° 8A/l6. Même genre de dessin que le n" 8445.
N" 8447. N° 8452. N" 8455. N" 8458.
N" 8460. N" 8465. Ajouter la bibliographie : Journal, n" aySiS.
N° 8475.
N" 8482. En plus du fronton et du le\(e ii" crocjuis montre le bas de

la stèle : une croix dans une couronne de feuillages, avec petits ronds

dans les angles extérieurs et entre les branches de la croix.

N" 8484. La stèle est entière en deux morceaux. La partie inférieure

montrant la croix dans une couronne au-dessus d'une colombe ayant la

tète tournée à droite est semblable à la pierre qui a été cataloguée sous

le n" 8638.
N° 8489. Le bas est brisé, emportant la partie inférieure de la croix

et de la couronne.
N" 8493. N° 8495.
N° 8513. La pierre était brisée en deux et la partie du bas a été cata-

loguée séparément sous le n° 8643.


N° 8527. Dans le catalogue le dessin de la stèle a été mis sens dessus
dessous; sur la pierre aux côtés du trou on voit les initiales du Christ
ÎC XL.

N» 8554. N° 8561. N" 8562. N" 8580. W 8602. N" 8627. N" 8652.

N" 8653. N" 8673.


Au Musée d'Alexandrie, la stèle de lapa Psaie, qui porte le n° 9718
au catalogue de 18 g 3 et 261 au catalogue de 1900, provient aussi

d'Ermenl.
[3] — 268 -
La même localité a donné la plaque de grès portant répilaphe de
Makhaon, fils de Sabbataios, qui, inscrite au Musée du Caire sous ie

numéro d'entrée 27519, est maintenant déposée au Musée d'Alexandrie


et porte le n" 828 au Catalogtie général des Inscriplions grecques et latines,
par M. Breccia.
Une stèle de même origine a reçu au Journal du Musée du Caire le

numéro d'entrée 3701/1 mais n"a pas été décrite dans le Catalogue général;

cette pierre nVst pas celle décrite par M. Crum sous le n" 8/j68, car le

texte est tout différent et parait se lire :

>I« erexGYTeceN
I O Y>k IT T A6'#'^CD^^N

5 0Y^6iCAeÂriA.T0ceM
TCUKOCMSTOyTO «i»

Au-dessous, une croix dans une couronne, fleurons dans les angles.

Enfin, une autre stèle analogue, dont je n'ai retrouvé de trace ni dans
le Livre d'Entrée ni dans les publications, avait un texte de six lignes et

demie où l'on reconnaît sur l'esquisse :

> 1
V
^NHNCONnètJtlOcb
1 ?

IOCJ!^lAKONOY6TCAOY
? 1
^A-6NÀKYp6rHCIO'^.
TH
niA.IK-6TCUNC???MHXYn
5 HCOY^eiCAeANA.TOC
y
OeNCDTOYTtUII Hh
?
KCDIN6

Au-dessous, une croix dans un cercle.


Pour les monuments coptes du Fayoum j'ai retrouvé moins de docu-

ments; ce sont :

1° Croquis sommaire de la stèle n" 8695 parvenue au Musée en


,
1
897 ;

2° Estampages de trois autres épitaphes chrétiennes. La première est

le n" 8098 du Catalogue général; la seconde n'a qu'un texte de onze lignes
— 269 — [4]

commençant par etiHpHUHAriABpaAM ; la dernière a une inscription de

quatre lignes sur une tablette semblable à celle de la stèle n° 86 gG :

einpHMHTO
YANAnAYcA
M6NOY6N K^
cj)ixa)ï,6noYM6xir z.

Au-dessous, une grande croix.


En somme, les indications de provenances des stèles coptes seraient à
revoir. M. Gayet, pour les monuments qui n'avaient pas d'étiquette, a

attribué des origines diverses ne reposant sur aucun fondement et que


M. Crum a cru devoir reproduire, bien que constatant quelles étaient
parfois en contradiction avec d'autres sources d'informations. Quelques
erreurs proviennent aussi de ce que des stèles d Erment avant été emma-
gasinées dans les maisons du Service à Karnak et à Louxor ont été ensuite

cataloguées comme trouvées dans ces deux localités. Les caractéristiques


des épitaphes coptes des principaux cimetières qui ont alimenté ie Musée
serviront à corriger une partie des attributions manifestement erronées.

AssouAN. — Cimetière du Deir el-Gharhi ou couvent de Saliil-Siinéon "'. Pla-

ques de grès, carrées ou rectangulaires, sans aucun ornement; au plus une


moulure forme encadrement autour de l'inscription qui, rédigée en copte,
commence généralement par ne zoGy MnprÎM66Y6. La majeure partie

de ces stèles se trouve maintenant au Musée d'Alexandrie.

Edfou. — Stèle rectangulaire en calcaire. La caractéristique est une


bordure à rinceaux, souvent double et accompagnée d'une autre bordure
à entrelacs qui peut aussi n'encadrer que l'inscription. Celle-ci, tracée

dans un rectangle vers le haut de la stèle, commence fréquemment par


M H xynH. On voit parfois au-dessous des emblèmes religieux, comme
la croix ansée chrétienne, mais la décoration est surtout ornementale :

rosaces, méandres, feuilles dans des carrés ou des losanges, etc.

'''
Fouillé en partie par M. Maspero des monuments coptes de Boulaq , par
en i88a-i883; les inscriptions trouvées M. U. Bouriant, dans le Recueil de iva-

alors ont été reproduites dans la Notice vaux, t. V, p. 6i.


[5]
— 270 —
EsNEH. — En 1888 M. Grébaut enleva une vingtaine de stèles que les

habitants du couvent sis au sud-est d'Esneh avaient trouvées dans la né-


cropole antique et encastrées dans des tombes modernes. Ces stèles sont

en calcaire, à sommet arrondi comme les stèles pharaoniques et ont,

comme décoration, une croix dans une couronne, une ou deux colombes

sous un porche, etc. Le texte débute par eic eeoc On peut voir comme
exemples les n"' 8508, 8510, 8512, 85/i'2, 85/i/i, 8610, 860-2, 8665,
8670, 8671.

ERME^T. — C'est la nécropole d'Ernient, sise à deux heures du pays,


en bordure de la vaste plaine de sable qui précède la montagne, cjui a

fourni la majeure partie de la collection du Musée. Presque toutes les

stèles sont en grès, ayant dû être taillées dans les ruines de Tancien

temple; il en existe cependant (|iielques-unes en calcaire. Les planches du


Catalogue général montrent les multiples combinaisons des éléments déco-

ratifs en usage dans cette localité : croix de diverses formes et mono-


grammes du Christ souvent entourés d'une couronne de feuillages,
fréquemment supportées par une colombe aux ailes éployées, palmes, etc.

Généralement l'inscription est en haut, au-dessous d'un fronton triangu-


laire orné d'une croix, de cercles, ou de feuilles. La formule est variable :

6IC eeoc, MHHM610U, 6Tex6YTHCHM etc.

Karnak et Louxor. — Les stèles véritablement de karnak ou Louxor ne


sont pas très nombreuses. Elles sont ordinairement en calcaire et les

exemplaires 8619, 8620, 8621, 8674, 8681, etc., montrent la tendance


à orner la pierre d'un porche surmonté d'une coquille; la stèle est ornée,
mais anépigraphe.

Akhmim. — La nécropole chrétienne est dans la montagne, à une heure


au sud-est de la ville, au milieu du cinKiière ptolémaïi|ue. Les stèles ont
une forme irrégulière, (piadrilalère à côtés non parallèles, ou très souvent

semblent nètre (|ue le haut, le fronton d'un monument, etc. Elles sont

taillées dans un calcaire granuleux ou caverneux qui, n'étaient la couleur


blanche et la dureté, pourrait passer pour du grès. M. Crum s'y est sou-
vent trompé et dans sa série des n"' 8330 à 8380, composée en presque
totalité des stèles d'Akhmim, il a marqué comme en grès nombre de
f
271 —
monuments en calcaire. Le texte, gravé et peint en rouge, commence
presque régulièrement par cthah; pas (Kantres ornements que de petites

croix : généralement une en haut et parfois deux autres en bas.

Antinoé. — Les inscriptions chrétiennes de (Iheikli Abadeh, gravées


sur dalles de calcaire grossier ou sur marbre, ne sont pas ordinairement
accompagnées d'ornements. La langue est tantôt le copte, tantôt le grec:

dans ce dernier cas la formule initiale préférée est + 6K0IMHGH


MAKAPIOC.

AcHMOUNEiN. — Les épitaphes provenant d'Achmounein et de la région :

Deir el-Bircheh, Deir Abou Hennés, etc., ne comportent guère de partie


décorée. Elles sont sculptées ou sur calcaire grossier, ou sur plaques de

marbre prises probablement dans les ruines d'Antinoé.

Fayoum. — Les stèles originaires du Fayoum sont en calcaire fin. Elles

sont plus fortement imprégnées d'hellénisme soit dans le dessin , soit dans
le texte qui, rédigé en grec, débute par Kë \Nèkn^YCON THN VYXHN ou
6N IPHNH. La décoration la plus courante est un porche sous lequel
on voit soit une croix (n"' 8584, 8589, 8590, 8598) soit un orant
(n"' 8684 à 8688, 8692, 8693, 8695 h 8703).

Saqqarah. — Les inscriptions funéraires de Saqqarah sont bien connues


maintenant grâce aux publications de M. Quibell des fouilles du couvent
de Jérémie. Gravées sur des dalles de calcaire, elles sont sobres de déco-

ration : des croix en font à peu près tous les frais. Des formules comme
nicuT na)Hfe ne nïTA 6toya.ab ou hhoytg eHN6nNA.Yti> pré-
cèdent souvent une énumération d'apas et de saints (pion prie d'intercéder
en faveur du défunt.

Je ne puis donner d'indications sur les stèles provenant d'autres loca-


lités et trouvées en nombre insullisant pour qu'on puisse en tirer des

ilril actions archéologiques ou épigraphiques. J'espère ([ue ces quelques

notes pourront néanmoins être utiles aux curieux de l'art chrétien d'Egypte

et éclaireront les étudiants déroutés par les données contradictoires qu'ils

avaient pu remarquer dans les anciennes publications.


G. Daressv.
DAS TIER DES SETH

G. SGHWEINFURTH '''.

Schon lange iliskutieren die Agyptologen darûber, welchem Tier der Kopf des
Golles Seth zuznscbreiben sei. Als im Jahre 1902 das Okapi in dem Wàldern
von Uganda entdeckt wurde, giaubte Wiederaann (vgl. Umschau, V, S. 1002, u. ff.)

endlich das Vorbild fiii' den Gntt Setb gefunden zu bal)en , docb kam aucb daniit der
Streit nicht ziir Riibe. Piof. Schweinfurlh ergieift nun das Wort und legt seine
Ansicht im l'nlgenden dai-, die bei dei- Bedeutimg des Forscbers vniie Beachtung
verdient.

Die Redaktion.

Es liegt auf der Hand, dass in einem Lande wie Agypten, das infolge
von Bevôikerungszunahme und Kultui
..... /• -, schon frùhzeitig grosse Veranderungen
'•
;>
'
( in seineni wilden Tierbestande zu er-

(\.
/''
.... 1 leiden hatte, die Einvvohner von man-
/ '' chen Arten, die sic nicht mehr zu selien

) { ,
'.
bekanien, deren Nanien ihnen aher in
* * '
" Sagen und Oherlieferungen erhaiten
Fig. I. — Das Tier des Seih auf der gebheben waren, nur sehr unklare
Grabslele einer Kônigin, ndie den Ho-
, „ „ ,, ,°. ,
.
,

\'
V
. n
oisteiluncen
"
11
haben mussten. Immer-
,1
rus und betli (den Konig) scnauln.

Gefunden zu Gaab, I. Dynastie. 1''" mogeo elnlgc Bevorzugte ZU einem


richtigen A erstiindnis gelangt sein.

Die Tiergestalten, an die sicli bei den allen Ag\ptern der nach Aus-
druck ringende religiiise Gedankeninhalf kniipt'le, und die nian als die

'''
Extrait de VUmschau, sept. 1918, laquelle elle nous a permis de repro-
p. 788-784. Nous remercions la rédac- duire les trois clichés qui accompagnent
tion de VUmschau de l'amabilité avec cet article.
273 [2]

heiligoii odiM' die tleii verscliiedeneii Goltlieilen gelieiliglei» Tiere bezci-

clinet, sind, gerado mit


dieser einzigen Aus-
nahme des Seth, des
in den altesteii Urkiin-

den bereits erwàhnten


Schutzherrn von 0-
berâgypten, iind vied-
leicht noch mit der des
Gottes Bes (desscii
Kopl indess nicht sel-

ten sich als dem Ge- Fig. 2. — Orycteropus aelliiopicus, ttdas Erdferkel des Sudann.
pardentleltiiterweist),

deutiich geiiiig und ineist sogar in voiler Naturwalirlieil zur Darstellung

gebracht worden. Von katze, Lôwe, Wolf, Hund, Widder, Kub, Pavian,
Nilpferd, Krokodil, von Falke, Geier und
Ibis sind in jedem Falle die den Gôtter-
bildern aufgeselzten Kopfsjmbole deutlicli

zu erkennen. Wenn das Bild des Setli in

den verschiedenen Epoilien eine grosse


Mannigfaltigkeit einander, widersprechen-

der ^'alianten aufweist, so diirfte gerade


dieser Umstand dàfur Zeugnis ablegen,
dass es sicb bei seinem Protolyp uni eine
Fig 3 - Kopfstack eines Bildes
ausgestorbene, im Lande wabrènd der ge-
des Selli. — Aufgedecicl 1903. . •,,•,• •

schichtliolien
Zeit niclit mclir vorhanden
gewesene Tierart handie. Zur Erkiiirung sind von den Ag'jplologen sclioii

die verschiedenartigslen Geschôpfe in Vergleich gebracht worden, man


bat an Esel und Hase, an Giraffe und an den Rùsselfisch des Nils (den
Oxyrrbynchus) gedacht,ja sogar aus den fernen Waldgebieten des Kongo
ist das Okapi herangezogen worden, gegen das all(Mn srlion die man-
gelnde geograpliische Ursachlichkeil seines \'orkonmiens spriiche. Zulelzl
bal man sicb mit der Annabme eines kombinierleii Fabellieres zu bellen

versucbt; denn im Nebel der A'orgescliicbte wird der Geier zum Greil',

gestallet sicli das krokodil zum Drachen. Uer Cbinese sagt : Eine Scblange
Annales du Service, 1913. 18
,

[3] — 27i —
nialeii und Fiisse hinzufùgen (Obertreibung). Die Hypothèse, als wâre
(las Tier des Seth ein Fabeltier gewesen, ist aber schon aus dem ein-

fachen Grunde nicht stichballig, dass die beiligen Gôttertiere , die die

Inkarnation von Gottern darstellen, wie G. Steindorff hervorhebt, Avirklich


existierende Wesen und nicbt Phantasiegebilde sein miissen.

Nun finden wir bei alien Bildern des Seth , dass immer zwei Merkmale
in die Augen fallen : die hmge, oft einem \ ogelschnabel (aber alsdann
mit Nasenlôchern an der Spitze, wie in Karnak) vergleichbare Schnauze
und die aufgerichteten langen und ani Ende breiten Ohren, die an die

zwei Bandschleifen gewisser Formen moderner Danienhûte erinnern. Ein


drittes Merkmai, der an der Wurzel dicke und pfriemfôrmig ausiaufende
Schwanz konimt nur bei den in ganzer Tierfigur dargestellten Bildern
in Betracht, wie z. B. in der der I. Dynastie angehôrigen Grahstele von
Gaab, die sich im Berliner Muséum befindet. Aber aile drei Merkniaie

finden sich vereint nur bei einer einzigen Tierart der nilotischen Fauna
wieder, Solange die Auswahl auf den wahrscheinlichen ïierbestand der

Urzeit von Agypien und auf den heutigen der benacbbarten Sûdlànder
beschriinkt bleibt — und das ist der Orycteropus der afrikanische Anieisen-
,

bâr, das, Eràïerkel (A bu-dil(hv der Sudaner, d. i. ^ Urbild der Schôpfeinier w

so wegen der langen Ohren benannlj.


In nur wenig voneinander abweichenden Abarten ùber das ganze
tropische Afrika verbreitet, ist der Orycteropus noch heutigen Tages im
siidlichen Nubien einheiinisch und , es lâsst sich annehmen dass , seine \'er-

breitung nach Norden so weit reicht wie die grosse Tonbauten auffûh-
renden Termiten (20. Grad nordlicher Breife), von denen das nàchtiiche
Tier sich mit Vorliebe nàhrt, und in deren Gewôlben es sich nie-
derzulassen pHegl. Da nun aber erwiesen ist, dass noch im alten und
im mittleren Beiche die Agypter aus eigener Auschauung Kenntnis hatlen
von Giraffen, Elefanten, verschiedenen Anlilopen und anderen Tierarten,
die heute auf den Sudan beschrànkt sind, so dûrfte wohl anzunehmen
sein, dass damais auch der Ameisenbâr noch innerhalb der Grenzen des
eigentlichen Agyptens anzulrellen gewesen sei, dass aber seine Bezieh-

ungen zum Gotte Seth allmahlich inimer unklarer und verworrener wur-
den. Wie ja auch heute noch in der freien Natur seiner Heimat das
immerhin selten sichtbare, weil nàchtiiche, Tier sich den Blicken der
275 —
Bewohner zu entziehen weiss, so niag es aucli damais schon nur wenigeii

Jàgern bekannl gewesen sein.


Dass das Erdferkel den alten Agyptern zum Teil bekannl gewesen ist,

dafûr liegen unumstossliehc Beweise vor, denn wiederliolt fanden sicli

unler den in Gràbern gefundenen Beigaben sogenannte beilige Nippes,


kleine Figùrcben aus Email, die mit Anbïmgsel verseben als Amulet oder
Zaubergebenk gelragen wiirden, die man aber faiscbiicii meist als Dai-
stellungen vom VMldscbwein aufgefasst batte. Die eben angefùbrten Merk-
niale kennzeichnen indes, wie Lorlet und Gaillard in ibrer Fauue mo-
mifée scbon nacbgewiesen baben, dièse Figiircben als Ameisenbaren.
Die Fayenceanbangsel gebôren nun allerdings der Spiitzeit an , sie kônnen
daber fur die vorliegende Frage nicht entscbeidend sein. Bei einem Hiindler
in Luksor aber fand sicb eine besonders aiisfùbrlicbe Darstellung des

Tieres auf einer elliptiseh geformten grossen Platte von scbwarzlicbem,

gelbgebanderlem Serpentin die mit einem Fuss verseben, eine Art Nacken-
, ,

stiitze gewesen zu sein scbeint und gewiss den iilteslen Epocben angebort
bat. Auf dieser war das Bild eines Orycteropus in tief und scbarf aus-
geprâgten Umrisslinien eingescbnitten. Leider kennt man weder die Her-

kunfi nocb das genauere Alter des merkwùrdigen Stiii'ks. Es belindet sicb
im stâdtischen xMuseum von Lyon, und Lorlet und Gaillard baben in

ibrem Werk davon Abbildungen gegeben. Es war ihnen nicbt gelungen,


ein einbalsamiertes Exemplar des Tieres in den Gnibern zu enidecken

oder in den Sammlungen ausfindig zu machen.

Bereits Isambert und Cbauvet macbten in ibrem Itinéraire d'Egypte


die, wie es den Anschein bat, von allen Agyptologen ûbersebene Angabe,
ibi^s aucb der afrikaniscbe Ameisenbar zu den beiligen Tieren der alten
\;j}pter zu recbnen wiire. Sie fûhren ibn in der Liste auf und fiigen
t'iiji'ns hinzu, dass er dem Setb geheiligt gewesen sei. Wabrscbcinlicli
isl dièse Identifizierung auf die Mitwirkung von Alfred Brebm oder
von Tbeodor Ueuglin '" zurùckzufùbren, die mit Emile Isambert bekannt
\\ari;n.

Der afrikaniscbe Ameisenbar ist \oni amerikaniscben, der zu einer

'
Heuglin scheint der einzige Reisende gewesen zu sein, der das iehende Tier in

dei- Wildnis beobachtet bat.


[5] — 276 —
anderen Gattung (Myrmieophaga] gehôrt, durch erhebliche Merkmale ver-

schieden. Sonderbarerweise entspricht die beim amerikanischen Ameisen-


bâr weit langer gestaltete Schnauze gerade deui Bilde, mit dem die alten

Agypter in ùbertreibender Gestaitung nicht selten den Kopf des Seth zur
Darstellung brachten , so namentlicb auf einem der mit àusserster Scharfe
ausgefûhrten Basreliefs, die, ans der Zeit des zweiten Sesostris (Sen-
wosret II) stammend, sich an weissen Kalksteinblôcken vorfinden, die im
Tempel von Karnak von dem in alter Zeit schon abgetragenen Tempel
Amenophis I. ùbriggeblieben sind.
G. ScHWEINFURTH.
NOTES FROM MY INSPECTORATE

M. G. G. EDGAR
INSPECTECR EN CHEF DE LA BASSE-e'gYPTE.

I have hère collecled a number of fragmentary inscriptions which I hâve


come across in ihe koms and villages of niy Inspeclorale during ihe last

few years and which , though of no great importance, may perhaps be worth
recording.

Matarieb. —A block of stone biiilt inlo a doorway in the modem


viilage of Matarieh on Lake Menzaleh conlains the cartouche of king Zeher
of the XXX"* dynasty, — one of the feu memoriais of his brief reign.

Il reads
|g^^.
Tell Tebilleu. — This well-known site, which lies a little soulh of

Dekernes, conlains a large cemetery and some granité ruins. The limestone
block on which is the follovving inscription was found among the tombs,
and no doubt cornes from some demolished temple in the neighbourhood.
The king may be either Shashanq I or Takerat II.

f
[2]
— 'lia

.rî < ©<^ ! i j w ^ _J o +^Z:K-J-


* 1
^-f The second

sien after ^' in our fragment lias been a vertical stroke, so in ail proba-

bility the place-name was ^^|^- The fact that the monuments naming
""'ÎÔ '''""^^
H©' ^° '^^'' ^^ ^^^^^^ p^'ovenance is known, corne from Man-
sourah and Tell Tebilleb, and the fact that the supplementary nome of

*
=-^ is placed in the list between the district of Horbeit and that of

Behbeit el Hagar might lempt one to look for the site of @q in Daqah-
lieh. But the reasons given by Brugsch (^Dicl. géogr., p. 1012) for Con-

necting @©or^|© ^^'ib the Vil"" nome of Lower Egypt in the north-west

of (he Delta are too strong to be set aside.

Tell Timai. —A block of limestone found recently at Tell Timai


(= Thmouis) bears a représentation of a head of Thoth \\\{\\ the alef cvown,

followed by the legend :


( — ) i iVl ^R2 I
^"^1^®- Tholh and
Nehemawi were the chief gods of ihe neighbouring nome, of which the

capital, ^Q, lay at Tell Baqlieh (= ^ |J^©<'))-


Two limestone blocks from the same site bearing the name of Neferites I

show that the founder of tlie MIX"" dynasty did not neglecf bis native

town. The carving is remarkably délicate. It is to be noled that the


Horus-name differs from that which is given in the Livre des Rois of

Brugsch and Bouriant.

P'ragment of king
offering (• — •)

'''
Traces of ^ ^ . — '''
Traces of
j^ ^ -^ ^.
— 279 [3]

I

et
H
m
rrr

H
281

wilh him [op. cit., p. 65). Il appears too tliat ihe ppitliet of kheiili-khaii

was applied to Osiris iikewise '".

koM Abou Billou. The foUowing inscription

is, I ihink, ihe earliest tliat has as yet been l::!


found on this important site. It is carved ver-

tically on a block of limeslone :


( Q "|
J ^ ]

Kom Abou Billou, of whicb ibe Egyptiaii


name was
D

[6] — 282 —
lelters, but it is also very possible ihat sonie of the above groups belong

to ihe same monument.

^
I
ë
® •

îï
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+

A
S^v.i,
[tr
I—t (?)

C—
mf(?)

ZV
283 [7]

8a

qTïi

86
il

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ffi

I I I

7|^~J^ \yi ^1
il®-
Upper part of maie ligure, Upper part of maie ligm'e,

bare-headed, offering clotlis (• —•). bare-headed, offeriog (• —•)

Ml
[8] 284

%
.#^

+ '

>-
.

SÏELE COPTE-ARABE
PAR

M. HENRI MUNIER.

La stèle qui fait l'objet île cette note est une dalle rectangulaire en

calcaire. Elle mesure en hauteur o m. 2/1 cent., en largeur m. ig5 mil!,

et en épaisseur m. oA5 mill. Elle provient d'Ed-Deîr l'I se trouve actuel-

lement au Musée égyptien. Quatre rosaces grossièrement gravées ornent


chaque coin; celles du sommet portent encore quelques traces de rouge et

de vert. La pierre est en très bon état et semble neuve; pourtant, des trous
ont enlevé plusieurs lettres. L'écriture des deux langues est assez négligée;

l'arabe est le mieux écrit. J'ai reproduit intégralement la vocalisation irré-

gulière de l'inscription arabe. Les k coptes sont tracés comme des x


Au sommet :

V ri '"ic]>M6Yi
T T'
r nôc n6K
BCDK n[ jh[ J

Souviens-toi, Seigneur, de ton serviteur.

Lfn texte arabe vient ensuite :

es* rfVt*^' ij"i^y^ Cs* V.) s vJ il II

Ci^j^ (/} '*^^' *;^ os* 'r'>**^J ^

'"'
La base de ces deux lettres majuscules a c^té reliée ensemble de manière à

former un cd. — '"'


Petite lacune.
l] — 286 —

(jyo! (»^j>^ iLij aM! uïjj jl^lai)! iiX^-iJI 8

1. Sûuvieus-toi, mon Seigneur, de ton serviteur criminel et misérable,


2. plongé dans ia mer des fautes et du pécheur, ton serviteur,

3. Sa'd, lils de feu [ ]


Mikhaïl Basta (?)
II. Souviens-toi (Je moi), Seigneur, au Paradis de délices,

5. auprès des compagnons de nos anciens pères, Abraham, Isaac


6. et Jacob, dans le monde des \ivants et dans le Paradis

7. de délices. Amen. Fait dans la localité d'el-Dakrour en Tan 6a5 '''

8. des saints Maityrs. Que Dieu nous obtienne leur intercession. Amen.

Dans ie bas, pour terminer, cette inscription :

TU)
6BI liu^Hpi M
OT M1XA.IHX

Tsebiot, fils de Mikhad.

H. MUNIBR.

9.'i8 après J.-C.


TABLE DES MATIERES.

G. Daressy. a travers les koms du Delta i- l,

G. Lefebvre. a travers la Moyenne-Egypte. Dociiiiienls et notes, S IX-X. . . 5- 18


E. Baraize. Compte rendu des travaux exécutifs à Déîr-el-Méclinéh (pi. a et 1-X) 19- ia
G. Daressv. Graffiti de la montagne Rouge 43- /17

A. Reinach. Corrigendum à l'article Parthénios Jils de Pdiiiinis /18

D' L. Reutter. Analyses des parfums égyptiens 78


liij-

J. Clédat. Le temple de Zeus Cassios à Pt^luse (pi. XI) 79- 85


G. Daressy. Le nom d'Horus du roi Checlianq III 86
G. Lefebvre. Egypte gréco-romaine, S III (pi. XII) 87-108
G. Daressy. Fragments de décrets de l'Ancien Empire 109-' 1 ^

J. Clédat. Les vases de EI-Béda (pi. Xlll) 1 i5-iî2 1

C. G. Edgar. Report on the démolition of Tell Sheikli Nasreddin 122-12/1


J. A. Decourdemanche. Note sur les poids égyptiens (détermination théo-
rique et ordre successif d'emploi) 12 5- 160
Ahmed bey Kamal. Rapport sur les fouilles de Saïd bey Khachaha au Déir-
el-Gabraouî 1 G 1-1 78
G. Daressy. A travers les koms du Delta 179-186
H. MuNiER. Sur deux passages de la Genèse en copte sahîdique 187-192
G. Lefebvre. Fouilles à Abydos (avec 2 planches) 193-2 1/1

— Egypte gréco-romaine, S IV (avec 3 planches) 2 16-226


G. A. Reisner and G. S. Fisher. Prelimiuary Report ou the work of the
Harvard — Roston Expédition in 191 i-i3 (avec 12 planches).. 227-262
VV. B. PoLLARD. Report on a Saraple of liquid from a small jar transmitted
by the Antiquities Department 263-254
A. Rarsanti. Un monument du culte de Teti 2 55-256
G. Daressy. Fragment d'un rituel de l'Ouverture de la bouche 267-266
— Renseignements sur la provenance des stèles coptes du Musée
du Caire 266-271
G. ScHWEiMFURTH. Das Ticr des Seth 272-276
G. C. Edgar. Notes from my Inspectorate 277-286
II. MuNiER. Stèle copte-arabe 286-286
Annales iln Sennce des Anliqnilés. T. XIII. PI. I

1. Etat des travaux (Mur Ouest et Portique).

^i>r

2. Face interne du premier pylône (Aile gauche).


Annales du Serrice îles Anti<]nilcs. T. Xlll. PL II

vS-'A-r-

^fe^^l^^g^^Si^ "^ -

i^-^-^^^c^^i^ •'^'uMmàs^^'

3. Les Princes (paroi Sud).

•1. Les Princesses (paroi Nord).

I
PI. I
Annales du Service des Anliquités. T. XIII.

Dédicace de Menchah.
Annales du Service des Antiquités. T. XIII. PI. II

r<r-0^y''^^^..^

i&pmm

La stèle 33037 du Caire.


Annales du Service des Antiquités. T. XIII.
PI. III

Fragment d'un Décret.

Ptio'.oljpif Ilerthauit, Paris


^:^:'
Annales dit Service des Antiquités. T. XIII.
PL IV

lu., no 4. Mud-brick chapel of G. 1203, looking S. + niche %\ ith sUb stela. | slit xvindows.

^s^*^?^.^^

III no 5. Niche of chapel, G. 1207 with slab stela in place, lookino \V.
ft
Annales du Service des Antiquités. T. XIII. PI. V

a
III. n° 6. G. 2100 (Mer-ib), looking SSW. y place of slab stela.

III. no 7. G. 2150, rubble core, looking NXE. Note fine white casing.
Annales du Service des Antiquités. T. XIII.
PI. VI

III. no 8. G. 4340, massive core, looking XXA\'.

III. no 9. G. 4240, massive core, uiih unfinished white casing, exterior chapel, looking SS^^.
Annales du Service des Anliquilcs T XllI. PI VU

III. no !o. Space between G 1223 and 1225. showing reconstructions.

III. n» 1 1. Statue in offering niclie of G. 2184 looking SSW.


I

I
"
IS ^r^'"'
Annales du Service des Anliquités T. XIII. PL IX

III. no 15. Interior, hurial chamber of Im-thepy, looking SW.

III. no 14. Copper niodels of offering tables Irom tomb of Im-thepy. Scale I.
Annales du Service des Anliquilés T. XHI. PL Y

III. no i6. Limestone statue of Nekhebuw


from G. 2370.

III. n° 15. Limestone statue of Peh en Ptah


from G. 2520.
Annales du Service des Antiquités. T. XIII. PI. XI

III. no 17. Inscription soutliern side of door of ofFering clmmher of G. 2197.

111. no iS. Cooper implements from Senezem-ib group.


i
1
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITÉS
DE L'EGYPTE

i
SERVICE DES ANTIQUITES DE L'EGYPTE

ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITÉS
DE L'EGYPTE

TOME XIV

LE CAIRE

IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANÇAIS


D'ARCHÉOLOGIE ORIENTALE

M DCGGG XIV
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITÉS
DE L'EGYPTE.

L'ARBRE ASH
DES ANCIENS ÉGYPTIENS
l>AIi

M. HIPPOLYTË A. DICROS.

Ainsi que l'a fait remarquer M. le Professeur G. Beauvisago, dans son

élude Recherches sur quelques bois pharaoniques parue en iSqA, les objets

en bois trouvés dans les sépultures égyptiennes n'ont été jusqu'à présent

(|ue peu ou pas étudiés par les botanistes.

Cette étude hislologique des bois, qui n'est pas sans présenler di-s dilli-

cultés assez grandes, vu le peu de renseignements qu'elle offre encore de


nos jours dans cette détermination, a peu souri aux chercheurs, personne
n'osant s'aventurer sur un terrain aussi périlleux.

Sauf quelques rares travaux à ce sujet, qui n'ont pas été sans porter

leurs fruits pour les études égyptologiques, les seules notions que l'on

possède sur les bois utilisés dans l'antique Egypte sont celles qui ont été

tirées dos textes hiéroglyphiques et sont dues aux travaux des philologues.

A part quelques archéologues qui ont pu pubher des vocabulaires ou des


dictionnaires botaniques, M. V. Loret est peut-être le premier et le seul

qui ait eu l'heureuse idée d'étudier la question, de l'approfondir, de réunir

en un volume tous les spécimens découverts dans les tombes égyptiennes


jusqu'à ces dernières années, et de vouloir reconstituer la flore pharaonique.

Cet auteur a essayé, en effet, d'identifier le nom des plantes, soit par des
recherches philologiques, soil par des écrits d'auleurs anciens, soit par

Annales du Service, igi'j. i


[2] .
-2-
comparaison de leurs propriétés tirées des traités égyptiens de médecine ou
de ceux indiqués pour les mêmes plantes par les médecins grecs ou latins.

Un grand pas était ainsi fait vers la détermination et la reconnaissance

de la flore égyptienne anli(jne, incomplet peut-être, mais du moins réel,

car, après cette identification purement approximative, une autre s'imposait,


celle-là rigoureusement exacte et scientifique : la détermination histologique
de ces mêmes spécimens. Cette entreprise, quelque ardue et peut-être un

peu iiasardéc qu'elle puisse paraître pour un pliarmacien, je me suis déci-

dé, non sans avoir longtemjis liésité à le faire, à la tenter aujourd'hui.

Et tout d'abord, les textes liiéroglyphi([ues qui traitent des végétaux

sont-ils, comme on pourrait 1(; croire, rigoureusement précis dans leur


détermination, et n'y a-t-il pas lieu de supposer que, peut-être, parfois mal

renseigués, les anciens historiens ont pu transmettre pour certaines plantes

un nom qui leur était impropre? Point n'est besoin, en efTet, de remonter

bien haut dans l'antiquité pour reconnaître qu'une telle transmission de

noms a amené à maintes reprises plus d'une erreur, et pour ne citer que

celles le plus communément employées par le vulgaire, encore de nos


jours, dans celte Egypte qui nous occupe, je ne rappellerai que le Snnl,

Acacia arabica var. nilotica (Mimosée), qui désigne en même temps le

Pinus Australis ou Pitchpin (Conifèi'e) — le Fil/il essuid, fruit du Piper


nigrum (Pipéracée), qui désigne encore celui du Schinus terebenthifolius
(Térébinlhacée) — le Cholivan , Conium maculatum (Ombellifère), que l'on

emploie encore à tort pour indiquer l'Hyoscyamus niger (Solanacée), etc.

Et un exemple encore plus frappant parmi tous est celui fourni par ies

Hahb el Moulouk et graines des rois", ainsi appelées peut-être à cause de

leurs propriétés fortement purgatives (|ui les mettaient au premier rang

des drastiques, et qui ne sont autres que les Habb el Molouk k graines des

Molu([ues" ou baies du Croton Tiglium originaire des îles Moluques. Évi-


demment entre Moulouk (J>Ut s-ei.) et Molouk (d^! «-.^a.') la différence

de prononciation était si minime que ces deux mots furent confondus et le

premier seul fut conservé et transmis de génération en génération jusqu'à


nos jours.

Nous voyons par là ([ue, quelque insignilianlc que paraisse celle confu-
sion, il est très dillicile de vouloir baser l'établissement d'une flore sur de
simples recherches philologiques ou sur des écrits.
- - 3 [3]

Les seuls Conifères dont le nom ail été mentionné dans les le.xtes ou qui
aient été découverts dans les tombes sont, d'après M. Loret^'' : le Junipmis
Phœnicea — le Pinus Cedriis — le Pintts Pinea et le Pinus Halepenm.
Certainemont, bien d'autres végétaux de cette famille étaient connus par
les anciens Egyptiens et employés par eux dont le nom ne nous est pas
parvenu ou dont le nom, transmis d'une façon erronée, a été attribué à

d'autres végétaux , car il n'est pas possible de croire que cette famille des
Conifères, qui s'est fait remarquer et recbercber pour ses bois imputresci-
bles, ses résines et oléo-résines, n'ait pas été plus connue qu'elle ne l'esl

à l'heure actuelle. On est donc amené à croire que les noms donnés en
général aux végétaux ne s'appliquaient pas strictement à un seul individu
mais à plusieurs en nn-nn' temps du même genre.

Connaissant le Pinus Pinea et le Pinus Halepensis ou le Juniperus


Phœnicea, il semble impossible que les Anciens n'aient pas connu le Pinus
marilima ou les Juniperus Oxycedrus et Sabina que l'on rencontre dans les

mêmes régions, ainsi ([ue les Cupressus et les Taxus. Sil n'en était pas

ainsi comment pourrait-on en effet expliquer l'existence de ces cercueils


en bois d'If [Taxas baccala^ qui ont été déterminés d'une façon si rigou-
reuse par M. Beauvisage, non pas une, mais plusieurs fois et sur tout un

loi de bois différents? Le nom du Taxus baccala n'a été relevé ni men-
tionné nulle part jusipi'ici dans les textes, et pourtant on ne peut pas nier

à l'heure actuelle qu'il ait été connu puisqu'il a été emplové.

Je reprendrai d'ailleurs sous peu ce sujet intéressant lorsque jaurai

achevé de réunir tous les résultats que j'ai obtenus dans les diverses analvses

microscopiques auxquelles je me suis livré ces dernières années. Ou il me suf-

fise de dire aujourd'hui que l'If n'a pas pu être méconnu des anciens Egvp-
tiens puisqu'il a été employé par eux, témoin les cercueils analvses, l't (lue

son nom seul nous est inconnu, attribué qu'il a pu l'être à un autre arbre.
M. V. Loret a vu dans l'arbre mentionné dans les textes anciens sous le

nom deAsh, non pas un Conifère, mais une Légumineuse, l'Acacia Seval,
que l'on rencontre beaucoup en Thébaïde, et le seul argument important
pour lui qu'il oppose à tous ceux qui ont voulu voir dans cet arbre un
Conifère ou une espèce de Conifère, est que le nom Ash est déterminé par

'"'
\. Loret, La Jlove pliaraonique , 1899, p. ki.
[4] -4-
une gousse \, et que la gousse détermine une Légumineuse et non un
Conifère. D'autre part, paraît-il, cet «Acacia Seyal fournissait une essence
souvent citée dans les inscriptions et qui n'était autre probablement qu'une
dilution de gomme dans l'eau 'i.

J'aurais été de l'avis du savant philologue s'il n'y avait pas une objection.
L'Acacia Seyal, qui appartient aux Légumineuses-Mimosées, ne fournit pas

d'essence, et les seuls produits qu'il donne sont : une gomme rouge de
qualité inférieure, peu estimée, et du tannin. Or, une essence, représen-

tant chimiquement des mélanges en propoition variable de Garbures d'hy-


drogène qui répondent le plus souvent à la formule 0° H"^ et de produits
ternaires oxygénés qui diffèrent avec les essences, ne peut nullement être,

comme le pense M. Lorel, une dilution de gomme dans l'eau, la formule


générale des gommes étant (C^^H'^O^)" et la gomme de l'acacia étant
surtout composée d'arabine ou acide arabique combiné à la chaux et à la

magnésie, de sucre, de tannin, de matières colorantes, d'une enzyme


amyolitique et d'une oxydase. D'autre part, si les essences se forment dans
certaines cellules, dans des poches, ou sont sécrétées par certains canaux,

la gomme, elle, est produite par la modification des membranes cellulaires

qui est attribuée à une bactérie, le Baclerium Acacia; c'est un produit


résultant d'un état morbide de la plante, d'où encore une différence assez

sensible entre ces deux produits.

Cette question traitée, M. Loret nous dit que le nom Asli se trouve dès

les premières dynasties sur les monuments, (ju'il est mentionné dans les

le.xtes les plus anciens qui datent d'une époque oij les Egyptiens ignoraient
même l'existence de la Syrie, et qu'enfin tous ceux qui ont voulu parler et

discuter sur son nom n'ont négligé qu'un seul point très important, c'est

que le nom Asli est déterminé par une gousse, ^etant pas, je l'ai dit,

archéologue, mais modeste pharmacien, je ne discuterai pas sur l'an-


cienneté des textes auxquels fait allusion M. Loret, mais simplement sur

la figuration du nom Ash dans les textes, et, comme la preuve la meil-
leure et la plus irréfutable de ce que l'on avance est de s'en rapporter
aux exemples fournis par les monimients, les textes, et par les auteurs ou

les savants dont la compétence ne peut être mise en doute, j'ai recueilli et

réuni en un tableau aussi précis et aussi succinct que possible les diverses

façons dont le mot Asli a été déterminé.


- - 5 [5]

Ces déleruiiiuitirs, iiumérolés de i à 8, sont :

Fif. 1. DcDGE, Egyplian Read'mg Bool:. — The Taie ol' llie t«o hi'olhers. — Tlio

Annals of Ramses 111.

Fig. a. W. Spiegelbero , Recueil de travaiia- , t. XX. lUe Baninschnfl Aineiwplds III aiif

der Flinders Peine Stelc.


Karnak. — Temple de Ranisès 111. — Inscription gravée sur le mur extérieur

ouest, discours de Maout.

Caire. — Musée : Stèle n" 56o. Grande stèle de Toutankhamanou.

Fig. 3. S. Lev) , Vocaholario geroglifco coplo ebrnico.

Fig. 6. U. BoiRiANT, Recueil de truc aux , I. XII. Une xièle du tombeau d'Anna.

Fig. 5. S. Levi, Vocubolano geroglifico coplo ebraicn, Ril. liô.-'à.

Fig. G. II. Brdgscu, Zeilschnft, 1875. Eine neue Bauurlunde des Tcmpels con Edfu.
Fig. 7. G. Hagemans, Lexique français Itiéroglyphique.
S. Levi, Vocabolario geroglifico copin ebraico.

Fig. 8. Bodge, Egyplian Reading Bock. — Tlie Anaals of Ramses III.

Ces quelques exemples que je viens de citer me semblent, je crois, sulli-

sants pour démontrer que la gousse, comme semble vouloir le dire M. Loret.
n'a pas été le seul déterminatif (jui ait été appliqué à l'arbre .l.v/( et qu'ellr

n'est ([u'une dégénérescence graphique du déterminatif primitif.


Ileste à savoir si les textes ([ui étaient fournis en écriture cursive ou liié-

rati(jue et transcrits ensuite en hiéroglyphes, comme de nos jours les textes

sont imprimés en caractères différents des caractères manuscrits, ne com-

prenaient pas pour la gousse et le bois en grume des signes ([ui pouvaient
prêter à confusion.

Partout dans le Papyrus dOrbinev, qui m'a servi de guide dans mou
identification et de base dans ma discussion '', le tevle hiératique porte

nettement tracé comme déterminatif de l'arbre Ash le signe '^., arbre ,


qu'il

me semble bien dilficile de confondre avec la gousse ^ .

Il paraît donc, par cela même, que l'on pourrait aUirmer sans crainte
(|ue la représentation de la gousse qui accompagne le mot Ash est une
erreur de transcription du copiste et nullement le déterminatif supposé.

<"' D' l'iEixiscii. Aegijplische Clireslomnlhie . Wien. 187.").


[G] -6_
N'est-il pas plus ralionnel et plus exact de vouloir, avant toute chose,
considérer le déterminatif hiératique primordial du texte original que de

baser la discussion sur le signe hiéroglyphi<[ue qu'un scribe inattentif a

pu mal traduire et transcrire à sa place?

Si l'on accepte l'impeccabilité dos traducteurs ou copistes égyptiens,

que pourrait -on penser du texte de la stèle n° 5(Jo du Musée du Caire


que M. G. Legrain a trouvée à Karnak et publiée dans le Recueil de Ira-

waH.c"'? Dans ce texte le mot Ash est accompagné du déterminatif ^,


c'est-à-dire un os entouré de chair, immédiatement suivi du déterminatif
J^, c[ui indique le bois. Faudrait-il voir dans ce cas, dans i'Ash une

partie du corps humain ou d'un animal, en même temps qu'une plante


ou un végétal? Cela est évidemment impossible, et pourtant le signe ^
est certain.

Nous trouvons donc ici une preuve ilagrante de faute due non pas au
graveur, qui n'avait qu'à suivre le texte donné, mais au copiste qui a écrit

ou transcrit ce texte et ([ui l'a fourni au graveur.

Peut-on donc accepter comme argument définitif sérieux la gousse \


que M. Loret a cru devoir imposer comme base de l'identification bota-
nique de Y Ash? Je ne le crois pas, d'autant plus que le texte hiératique du

Papyrus d'Orbiney est catégorique à ce sujet, et cela à chaque fois que le

mot Ash se présente.

Moins absolu que M. Loret je pencherais à croire que la gousse \ (jui

nous occupe aujourd'hui ne dériverait que de l'altération du signe •-»«, le(juel,

mal copié, aurait donné successivement les formes 5, 6 et 7.

(iCtte altération dans la transcription de ce signe "— • est d'autant plus

plausible (|ue, à part ce signe lui-même, les trois autres : 5, G et 7, se

retrouvent, dans les textes rapportés par les auteuj-s cités et dans les ins-

criptions, tracés et inclinés dans le même sens et composés de trois ren-


llements ou anneaux (|ui, dabord inégaux, finissent par devenir égaux en
s'agrémenlant au signe 7, de part et d'autre de ce signe, d'un petit appen-
dice (jui lui donne l'aspect et la forme de la gousse.

Il est donc plus i[ue probable que, dans sa hâte d'écrire, le copiste a,

'''
G. Licr.RAiN. f.n grande stèle de Toulanhhamniwii à hniiinh . djins le Recueil de Ira-

omix, I. X\IX, j). lOa.


-7- [7]

pour ligiirer le signe •—•, arrondi les di-ux parties extrêmes, ce qui a donné

lieu au signe 5; plus lard un nouveau scribe ayant voulu, pour aller plus
vite dans sa tâche, tracer le signe d'un seul coup de plume, on a eu le

signe 6, et, enfin, en égalisant les anneaux et en y ajoutant les petits

appendices, on a eu le signe y, d'où la gousse.

Dans ce cas, le signe où l'on a voulu voir la gousse ne serait autre ([ue

l'altération du signe.— qui indi([ue le bois en grume, celui que l'on voit

a Ueir ei nahari détermine par 1 inscription ^-iî^^^^ qui accompagne


une figure représentant un monceau de troncs d'arbres couchés et empilés

les uns sur les autres'".

A soutenir encore l'existence de la gousse, il me semble qu'on devrait alors

voir en elle, non pas le déterminatif /eV^mi/iPi/se mais le qualificatif f/o«ccHr,

et cela non pas à cause de la savi'ur de son bois'-', qui est amère comme
c'est le cas dans l'If, mais à cause de la ([ualité que peut présenter ce bois
de se laisser bien travailler et façonner, qualité qui, de nos jours encore,

fait rechercher et utiliser cet arbre par les tourneurs, sculpteurs et luthiers.

Si maintenant, parmi les familles botaniques, nous cherchons quelle est

celle qui a, de tout temps, été la plus utile à l'Iinmme, la plus recherchée par

lui pour ses grands et beaux arbres, son bois incorruptible et en même
temps pour sa résine ou son huile essentielle, nous n'en trouvons qu'une
qui mérite d'attirer notre attention, celle des Conifères. D'autre part, parmi

les diverses espèces qui constituent celte famille, les Taxoïnées semblent

pouvoir répondre assez exactement à la description de YAsh faite dans le

texte hiéroglyphique du Papyrus d'Orbiney.


Le texte que j'ai suivi pas à pas est celui du Conte des deux frères, qui

est traduit dans les Contes populaires de l'Egypte ancienne.

M. G. Maspero, que je cite textuellement, écrit : -J'arracherai mon cœur


par magie afin de le placer sur le sommet de la ileur de l'Acacia; et lors-

(ju'on coupera l'Acacia et que mon cœur sera lombé à terre, tu viendras le

''
Tlic Temple of Deir el Buhari, — deuiorviaux, rouges et visqueux, reafei-

l^gypt exploration Fand, — by E. Naviile, ment une amande qui, iorsqu'elle est fiaî-

Part m. Middle Colonnade, Southern che, a le goût agréable du pignon et de la

Wall, Plate LXXVilI. noisette, i-es louilles et les jeunes rameaux


'*'
Les fruits de l'ir (jui [(orlenl le nom passent pour de dangereux narcotiques.
.

[8] - 8 -
cliorclier. Quand lu passerais sept années à le chercher, ne le rebute pas,

mais, une fois que lu l'auras trouvé, mets-le dans un vase d'eau fraîche;
certes je vivrai de nouveau, je rendrai le mal qu'on m'aura fait^)

Et plus loin, lorsque sur l'ordre de Pharaon, lacacia fut coupé et que

Anoupou alla chercher le cœur de son frère cadet sous l'acacia ir tandis

qu'il revenait le soir, et qu'il regardait autour de lui pour chercher de


nouveau, il trouva une graine, il revint avec elle, et voici, c'était le cœur
de son frère cadet-.
D'après la note qui accompagne le mol acacia, le savant auteur a traduit

A.sh par acacia, qui pendant longtemps a été traduit par cèdre, ainsi qu'on
le trouve dans la traduction de Budge'". Plus récemment Spiegelberg a

proposé le sens de Cyprès'-'.

Si nous rapprochons maintenant de cette description, qui me parait ca-

ractéristique, celle des tleurs (femelles) et du fruit de l'Acacia, du Pin, du

Cyprès et de l'If, il me semble qu'il ne peut y avoir de doule; ce dernier


arbre est bien celui dont il est question dans le Conle des deux frères.
Acacia Seijal. — Suivant Pi. Muschler ''', les (leurs sont réunies en capitules
globuleux; le calice est à sépales dentés, courts, obtus; la corolle est régu-

lière, à pétales deux fois plus longs que le calice, égaux et soudés aux trois

quarts de leur longueur au plus: les étamines sont libres mais toujours très

nombreuses. Le fruit est une gousse falsiforme rétrécie entre les graines.

Pinus Piitea. — Suivant L. Courchet''*', les fleurs femelles qu'on appelle


cùnes sont solitaires ou associées deux ou plusieurs à l'extrémité des
rameaux. Ces cônes sont placés à l'aisselle d'une écaille; ils sont formés

d'un axe allongé portant, disposées en spii-e, de nombreuses bractées, à


l'aisselle de chacune desquelles s'insère une écaille cunéiforme, élargie ou
épaissie vers son extrémilé, portant sur sa face supérieure deux ovules

orlhotropes mais renversés. Ce cône se transforme en un fruit nommé


pomme de pin.
Cupressus Senipervirens. — D'après le même auteur, les cônes sont

'"'
BuDGE. Egiipùaii Readiiig Uook.'We dans le Recueil de Iraoau.r, t. XX.
Taie of the two brolhers. '''
R. Mdschi.er. A manual Flora oj
>'
Spierei.berg, Die Baninschrifl Ame- ^fupf-
ii')iiliis /// iiuf (1er Ftimkrs Pétrie Stèle '*'
L. ('.oircuet, Traité de Biiliiiiiijiic.
formés par un axe sur leijuel s'insL'rent en disposition clécusséc trois à

quatre séries d'écailles membraneuses d'abord, devenant plus tard lignou-


ses et peltées. Ce cône se transforme en une sorte de fruit nommé souvent
jjalbule ou improprement noix de Cyprès.
Taxus haccala. — Les fleurs femelles sont isolées au lieu d'être réunies

en inflorescences coniques comme chez les autres conifères; elles sont

portées à l'extrémité d'un petit rameau axillaire qui porte un certain


nombre de bractées décussées et se termine par un ovule orthotrope et

dressé. Après la fécondation il se forme autour de la jeune graine un

bourrelet basilaire charnu qui l'enveloppe on s'accroissant peu à peu. Vert

tout d'abord, cet arillc forme délinitivoment autour de la graine mûre, ovoïde

et osseuse, une cupule profonde d'un rouge cerise vif. C'est la réunion de

cette cupule et de la graine que l'on appelle improprement le fruit de l'If.

De toutes ces Heurs aux teintes peu voyantes, l'arille de l'If, dont la

forme de coupe gracieuse aux brillantes couleurs frappe l'œil de loin, a pu

seul attirer l'attention des anciens.

Jusqu'aujourd'hui les égyptologues s'étaient, pour la plupart, ralliés à

l'opinion d'une seule personne, M. Loret, dont les travaux en matière bolu-

nique font foi chez les archéologues et philologues qui s'occupent de l'an-

tique Egypte. Quelques critiques ont bien essayé, il est vrai, de faire valoir

leurs objections et de corriger l'erreur probablement commise, mais leurs


études n'ont pas été, paraît-il, prises en sérieuse considération puisqu'on

n'en a pas moins continué à traduire Ash par Acacia.

L'étude (jue le hasard ma permis d'entreprendre me permet de dire que


je ne suis pas de l'avis de M. Loret, qui identifie l'arbre Asii avec l'Acacia

Seyal; celle raison est la seule, d'ailleurs, (jui m'a porté à écrire ces lignes
dans lesquelles l'éminent philologue voudra bien ne trouver qu'un exposé
des raisons qui me poussent à n'être pas de son opinion et rien de plus.
Uepreuons, au point de vue botanique, l'examen de la forme des Heurs de
l'Acacia Seyal sur lesquelles Balaou dépose son cœur. La traduction ([ui me
guide, donnée par M. Maspero, est impeccable, t; J'arracherai mon cœur par

magie afin de le placer sur le sommet de la Heur de l'acacia, et lorsqu'on cou-

pera l'acacia et ([ue mon cn-ur S(>ra tombé à terre, tu viendras le chercher. ')

L'Acacia Seyal se rencontre aux Oasis ainsi que dans les régions des

déserts lihyque et arabique méridional. II S(> dislingue par ses longues et


[101 — 10 —
nombreuses épines qui soûl les unes edllées en aiguilles dans loute leur jj

longueur, les autres eflilées aussi mais renflées à leur base où elles s'acco- I
lent deux par deuv. Les fleurs, on l'a vu, sont groupées en nombre consi- 1
dérable, en formant un capitule globuleux cylindrique et pédoncule, et

ses fruits, des gousses linéaires un peu comprimées, falsiformes, longues


de sept à buit centimètres, renferment six à dix semences.

Où, en quel endroit (du sommet), et sur quoi Bataou pouvait-il poser

son cœur, ((ui, d'après la formule biéroglypbique, était de celte forme -f-"'

Rien dans la fleur de l'acacia, épanouie ou modifiée par la fécondation pour m


constituer le fruit, ne se rapproche de celle description. i

La Heur se fane, la graine tombe et Bataou dit à son frère : ^ Quand


tu passerais sept années à le cbercber ne le rebute pas^i.

Suivant pas à pas la transformation de la fleur de l'Acacia en fruil qui

porte les graines, nous voyons que lorsque la fleur se fane et tombe, il

n'e\iste pas encore de fruit et, partant, pas de graines; le gynécée resté
seul donne par son évolution, après fécondation, une gousse qui, à son
tour, se développe, produit les graines et, une fois la maturité atteinte,

s'ouvre en deux valves pour permettre à ces dernières, au nombre de six

à dix, de tomber sur le sol.

Gomment reconnaître parmi toutes ces graines le cœur de Bataou qui a

été placé sur le sommet de la fleur?

Et pour qu'il soit si diflicile de trouver ce cœur, faut-il encore ([ue cette

graine soit une et seule, et ([ue, de plus, elle soit si bien cachée à la vue
qu'il soit malaisé de l'apercevoir tout d'abord. En est-il ainsi pour la graine
de l'acacia? Non, certes, puisque ce n'est pas une, mais six à dix graines

que renferme le fruit, (|ue ces graines sont enfermées dans la gousse

pendant tout le temps que met celle-ci à se développer, et qu'elles ne

tombent à terre que lorsque, mûri, le fruit s'ouvre de lui-même.


Pourquoi vouloir rencontrer dans une plante quelconque une adaptation
([ui ne s'y trouve point? Pour(|uoi vouloir loger un cœur dans une gousse

brune au miheu d'autres graines pareilles, brunes aussi, qui ne ressem-


blent en rien au cœur rouge que les Égyptiens taillaient le plus souvent
dans la cornaline? Il nous faut donc chercher une autre fleur, trouver une
graine protégée en partie par une cupule c|ui puisse ressembler do plus
près au cœur Ici (pie le représentaient les Egvpliens, -f-.
-11- [11]

Si l'on se reporte aux études niicrographiques du D' Beauvisage, on


voit que parmi les bois de sarcophages qui ont été étudiés et analysés par

le savant professeur. l'If, tout comme le Gvprès et le Cèdre qui ne pous-


saient pourtant pas en Egypte, a été employé par les Egyptiens à faire les

grands et beaux cercueils tels que celui de ^P|^. Our-snefer, du Musée

du Caire et, probablement encore, tous cou\ de l'Ancien et du Moyen Empire


dont le grain, l'aspect et la couleur sont en tout semblables.

Les particularités de la lleur et de la graine de cet arbre présenti'nt

avec la description donnée dans le texte du ConU- des deux frères une
ressemblance tellement saisissante ([u'il m'a paru impossible qu'il s'agisse

ici d'un autre arbre que l'If. De quelque façon que l'on regarde sa fleur

(chaton femelle), on retrouve toujours la forme du cœur; dressée, l'ovule,

(jui est de forme olivaire et qu'enveloppent un certain nombre de bractées


décussées, termine la fleur au sommet; renversée et dépouillée de ses brac-

tées qui disparaissent d'ailleurs plus tard, sauf les deux dernières, nous

trouvons encore une autre forme du cœur égyptien /a. Avant que la fleur

ne se fane, les écailles tombent et, autour de l'ovule devenue graine qui
demeure, l'arille se forme, s'accroît et produit une cupule profonde, char-

nue, d'abord verte puis rouge vif, dans laquelle apparaît la graine de

couleur brun violacé. Ici encore la cupule a la forme d'un cœur tronqué.
Et r, lorsqu'on coupera l'arbre i ou lorsque le fruit sera arrivé à maturité

complète, tandis que larille se plissera pour ensuite se dessécher sur sa


tige, la graine se détachera pour tomber à terre et germer de nouveau,

grâce à l'humidité.

A mon avis, cette description se rapproche bien plus du texte hiérogly-

phi(jue que celle de l'acacia, et le cœur de Bataou qui était placé au sommet
de la fleur de l'Ash se retrouve bien à cette place dans la fleur de l'If; il se

dérobe aux veux, caché qu'il est par la cupule au\ couleurs voyantes, mais
qu'on se donne un peu de peine et on l'aperroit aussitùl. Enfin, ce n'est que
lorsque l'arille perd sa couleur, se ride, se racornit, se dessèche et tombe
que ce cœur se détache, lui aussi, pour tomber à terre et fructifier de

nouveau s'il trouve suilisamment d'humidité pour lui redonner la vie.

Si donc on s'en rapporte strictement à ces descriptions, ÏAsIi ne serait

plus VAcacia Seyal mais bien le Ta.vus barcata, l'If, dont la fleur et la

graine au point de vue botanique coïncident d'une façon si frappante.


[12] — 12 —
D'ailleurs VAsIi u servi non seulement à faire des cercueils mais encore

des barques sacrées qui mesuraient parfois plus de cinquante mètres de


long. L'acacia était un arbre assez commun en Haute-Egypte; il me semble
donc que les Egyptiens qui tenaient tant à honneur de n'employer que des
bois ou des matériaux très rares pour tout ce qui devait servir à leur culte,

orner le temple d'Amon, ou (|ui devait être présenté en offrande au Grand


dieu, ne pouvaient employer à la confection de leurs barques sacrées de

l'Acacia mais bien un arbre rare comme l'If et le Cèdre, qu'ils faisaient

venir du Liban ou du moins du Levant, ainsi que nous l'apprend la déesse

Maoul dans son discours gravé sur le mur extérieur ouest du Temple de
Ramsèslllà karnak :
^f V^^J"=^?! "
^^I^'^Z!? J
kTu m'as charpenté une grande barque sur le lleuve en asli vrai du pays
des Échelles".
Enfin par Ash ne voulait-on indiquer qu'une seule espèce d'arbre? Je ne

le crois pas, et le texte même de Karnak que je viens de citer semble en


être la preuve. Ce seul mot, vrai, indique clairement qu'il y avait un bois
Ash connu, bien déterminé, et un ou plusieurs autres d'origine ou de pro-
venance inconnue à qui l'on avait aussi donné le nom de Asli, de même
que de nos jours on trouve encore pour certains végétaux le nom de ce
végétal accompagné du terme faux, comme par exemple :

UÀcorv, Acorus Calamus (Aroïdées) et le faux Acore ou glaïeul des


Marais, Iris lulea (Iridées) — le Buis, Buxus sempervirens (Euphorbia-
cées) et le faux Buis ou Fragon épineux, Ruscus Aculeatus (Asparaginées)
— - le Dlclame, Dictamus Albus (Rutacées) et le faux Dictame ou Marruba
blanc, Marrubium vulgare (Labiées) — le Safran, Crocus sativus (Irida-
cées) et le faux Safran ou Carlhame, (Jartbamus tinclorius (Composées), etc.

Dans ce cas l'Ash vrai serait déterminé par |i • |î • | "'^i '^^ ^> et

YAsh faux aurait pour délerminatif \, ce que je ne puis arriver à croire.

Contrairement donc à ce qui a été avancé jusqu'ici, je pense qu'avec les


documents (pie j'apporte à la discussion (jue je reprends à mon lour sur

l'origine de l'arbre /l.s7i!, on verra dans cet arbre non plus une légumineuse,
VAcacta Sryal , mais un conifère, le Taxtis harcata.

11. A. DircBos.
AU

PYLÔNE D'HARMHABI À KARNAK


(X-^^ PYLÔNE)

M. (iEORGKS I.EGRAIN.

LiiP phologniphie de Bealo, prise en i(S(S'i et piil)li(''(' p;ir M. \[aspcro


dans son Histoire ancienne des peuples de l' Orient classique (t. H. p. 3/i5i.

montre dans quel état de ruine et d'abandon se trouvait le X" pylône

(II' karnak, ou grand pvlône d'Harniliabi, à cette époque.


Depuis dix-neuf ans (|ue je suis à karnak je nai jamais pu travailler

iduguement en cet endi'oit. Je n \ ai l'ail (iiie (nielques consolidations et

dégagé le colosse sitiH' (le\aiil le iiHinlaiil diiesl de la l'ace nord de celle

porte.

Fia direction nouvelle inqirimé'e aii\ lra\aii\ de Karnak par M. Maspero


lil entreprendre, en mars if)i3. le dégagement de la voie triomphale

(|ui mène du temple de Afaout à celui d'Amon et le dégagement el la

consolidation du pylône sud d'Harmliabi.


Les môles d(^ ce pvlône sont bâtis de blocs de grès pro\enant pour la

plupart du temple d Atonou érigé à karnak par kbouniatonou Ahkmi-


opbis I\ . Leur construction appartient donc ii un des successeurs du
roi béréli(|iie, soit ïoutankbamon, soit Ai, soit Harmbabi (lui, on le sait,

usurpa la plupart des monuments de ses prédécesseurs immédiats.

La porte centrale du V p\lône, située entre les deux môles latéraux,


est composée de beaux el grands blocs de granit rose, ajustés et superposés
avec autant de science que de hardiesse.

Les magnifiques bas-reliefs qui couvrent ses parois sont assurément


d'Harmliabi, car ses cartouches sont nets et ne surchargent pas ceux
diin prédécesseur quelconque.

I
14

Il l'ésiillc (le ces faits certains (jue peu de monuments sont aussi bien
datés ciiie celui-ci. Il peut être justement attribué aux successeurs de
kliouniatonou quant à la construction et à Harni-

babi pour la décoration.


4-* Les statues et colosses qui sont placés devani
les faces sud et nord du \' pvlone ne sont pas
O
Ions de luéme épociue.

l)e\aiil le montant est de la face sud du


,J\
pjlùne se dressait sur deux énormes socles su-
perposés la statue d'Amenoplus 111, baule di'

di\-buit mètres, taillée dans un bloc de grès


silic(Mix rouge : œuvre colossale à bupielle seules

les statues de Memnon, du Hamesseum et de


Alitraïneb peuvent être comparées.

Une statue semblable et de mêmes dimensions


que celle d'Amenophis III se dressait jadis devant
le montant ouest. Il n'en reste (ju'un fragment

de pied et un socle de grès siliceux rouge por-

,. , tant les cartouches d'Harmhabi.

J^ 1 1 1
ïiiii
A^ '"'' déblaiement de la porte mil au jour, devant

l(>s montants de granit de la face sud, deux


î:
massifs construits en blocs de gi'ès de petit ap-

H 'o1
l\
pareil destinés
\° |)\lùne, les montants
à former, devant
dune
la baie

porte de plus
du

petites dimensions.

Le texte ci-coutre, en trois colonnes, date cette

construction du règne de Padoubasiit dont j'ai


f-lll
signalé déjà tant de luonumenis à karnak.

.1(^ reviendrai sur ce texte, plus loin, dans

une note annexe.


Dans riulériem- de la porle de granit , sur les soubassements, Ramsès 111

gravé son protocol(> ro\al. On lit en dessous :


J^ jjj3^^( f'î^-^,

On ne Miil ludle trace de cette restauration de Psamélik dont, d'ailleurs,


.

— 15 [3]

le nom l'st j^ravi'' (l;iiis un ((H'Iouchi' où le iioiu ilc I aiilciii- (In lc\le pri-

iinlif a été soignt'uscmont enlevô.

La porto francliio, on Irouvo (lo\anl les nionlanis onosi et est do la

laie nord do la porlo doux colossos mnlilôs, on caloan-o dur ol conipail

roprôsentanl un Pharaon debout, niariliant. Sa femme, dont la tète nal-


loint qu'à la hauteur du genou du souverain, marche à sa gauche, coiil'ée des
hautes plumes et gracieusomenl drapi'e dans la grandi^ robe de cérémonie.

Li's textes la nommeni /« grande vpouxc royale du mallre (1rs deux mondes,
NofrUini-miril-eii-MaoHl, vivante. C'est le nom dr la Icnmic de Piamsès II

et nous pouvons penser ainsi cjue le colosse repi-i'senle ce souverain.

E. de Uougé n'était pas de cette opinion'" :

" Les colosses en calcaire hianc (|ui sont encore debout devant ce pylône

portent le nom de Ramsès 11; mais, en les examinani di' près, nous oserons

allirmer ciu il v a encore là une nouvelh' usurjjalion de ce prince, car le

cartouche n'est pas de la même main ((ue le reste des ornements (|ni

l'entourent. La conjecture la pins probable les atlrd)uerait au roi Horus:

mais il ne reste absolument rien de sa légende. " '-'

J'ai dit plus haut C|ue le colosse de louest avait été dégagé voici une
dizaine d'années. Celui de l'est ne le fut qu'en octobre i <) 1 3. Il était enfoui

jus((u'auv hanches dans les éboulis, et de gros blocs du pylône écrouli'


l'cMilouraienl. L'image de la reine était absolumenl invisil)le. Peu à peu.

les hautes plumes de sa coili'ure appanireiil . pins son doux \isagc niulih''.

puis ses formes gracieuses et parfaites.

On arriva enfin au socle, tout entouré de noms de peuples vaincus.

Le 2 5 octobre, on reconnut dans la terre le haut d'une tète de grande


statue en granit noir, située tout près du montant est de la porte de granit

rose et tout contre le socle du colosse. Cette statue fut dégagée rapi-

dement; c'était la belle imaj'r d un scribe accroupi, sur lépaiilc ri Ir

'''
Etude (les Monuments du Massif de p. iG, n. 3, écrit : tfLes notes prises

Kdviial,-, dans les MMnugcs d'nrclu'ologte, en présence des quatre pylônes ont été
égarées, et je ne puis fournir que des
'"'
Marietle ( An/«a/.', j>l. •! ) leur ilonne renseignements incomplets sur code inté-

la cnuleiir conventionnelli' des monu- ressante partie de Karnak. J'espère avoir

menls de Rams(''s II, ol dans le texte, l'occasion d'v revcnii' liicntôt.-


[4]
- 16 -
pectoral droit diufuel étaient gravés les cartouches d'Amenophis III. Les
textes gravés sur le papyrus cjue le scribe tient déroulé devant lui et ceux

du socle m'apprirent qu'il s'agissait du célèbre Aménothès fils de Hapi.


La suite de la fouille amena, quelques instants après, la découverte

d'une autre statue du même personnage, exactement semblable à la pre-

mière. Elle avait été décapitée par la chute d'un bloc du pylône. La tèle

fut retrouvée à (juelques mètres à l'ouest. Le sommet du crâne a été

endommagé (juelque peu par le choc La statue elle-même s'était inclinée

vers le nord.

Tout contre la seconde statue on en découvrit une troisième, puis une


quatrième contre la troisième. Ces deux statues étaient semblables l'une

à l'autre. Elles représentaient un homme accroupi en tailleur, tenant son

écritoire de la main gauche et éci'i\ ant de la droite sur un papyrus déroulé

(levant lui. L'homme porte le costume des comtes-gouverneurs de Thèbes.


grande robe feutrée sans plis, gonflée eu avant, ornée d'une fine dentelle

à sa partie supérieure, et souteiiur par les bretelles de l'insigne shenpou.

L'extrémité de ces bretelles passe dans l'anneau du sceau royal que le

comte-gouverneur porte derrière le cou , sous la perru(|ue, comme les cham-


bellans portent une clef d Or allaché'c nu haut des basques de leur habit.

(^es deux statues, un peu plus petites que les premières, étaient situées
;i un niveau légèrement inférieur à celui de la première statue d'Aménothès
iils de llapi.
.Il' croîs (|ue toutes (luali'e fiirrul j)hicéi's au même ru\eau, et que la

situation acluellr des deux dernières provient, connue la décapitation de

la secon(h', de la chute des lourds blocs du p\lône.


Dans ce cas. cri le chute se serait produite à r(''po(|ue oii le sol d(^

karnak est einahi par les inlihrations. c'est-à-dire en octobre. Lu choc


seul peut produire un semblable enfoncement dans le sol. Un poids consi-

dérable ne conduit pas à un enfoncement lent : dans ce cas, ce phénomène


serait général pour le massif de karnak.
La décapitation de la seconde statue et le fait que la tête a été retrouvée

presque au niveau du sol antique montrent que la chute des blocs et

l'écroulement du X' pylône ne sont pas de date récente.

Ces statues ont été évidemment retrouvées à leur place antique oîi elles

avaient été déposées de longs siècles avant l'écroulement du pylône.


.

- 17 - [5]

lliio observation mérite d'être faite : ies quatre statues portent toutes à
la même place, au milieu du papyrus déroulé, des traces de frottement

(|ui ont fait disparaître une partie du texte liiéroglyphique gravé assez

profondément.
Le même fait s'observe sur le pbit du socle du colosse entre la seconde

et la troisième statue et en bien des endroits de Karnak et des monuments


pharaoniques.
.l'attribue ces usures à la coutume qu'ont encore les Orientaux de
passer leur main sur les objets qu'ils vénèrent, icône, statue, mur, babils

portés par un prêtre ou cbeikh. L'objet est frotté ou lissé par le fidèle.

Quand celui-ci est cbrétien, il fait ensuite le signe de la croix. Aujourd'hui

les musulmans de Louqsor lissent l'étoffe qui couvre la tombe d'Abou'l


Haggag puis se baisent les doigts qui ont touché cette étoffe.

Pour le Mégasgiche, le cbeikh guérisseur de Louqsor, après avoir

touché l'étoffe qui recouvre son tombeau, on se passe la main sur les

\eux, la bouche, les seins et le bas-ventre, et cet acte précède la gué-


rison du malade.
Les formules (jui couvrent les statues jadis déposées dans le temple

d'Amon et, retrouvées dans la cachette de Karnak rappellent sans cesse

aux visiteurs qu'ils doivent prononcer le proscynème, tendre les mains,


donner des fleurs et faire des libations devant ces images. On verra, par

l'étude des quatre nouvelles statues, que celles-ci étaient placées au meilleur
endroit, à la principale porte du lenq)le, celli' par laquelle passaient les

grandes processions et les nombreux fidèles, pour recevoir les prières

des passants.
Ces statues seront étudiées lune après l'autre.

II

Statue de I^S, fils de Hapi. — Granit noir. — Haut, i m. 3o cent.

— Trouvée le a 5 octobre 1 9 1 3 , à gauche du socle du colosse de Ramsès 1 1

situé devant le montant est, face sud, de la porte du X° pylône de Karnak.

Auilude. Un homme accroupi, les jambes croisées en tailleur, tient de

sa main gauche un rouleau de papyrus dont la partie initiale est déroulée


Annales ilit Service, iiji'i. a
[6] - 18 -
sur son genou droit. I,a main droilc posée sur \o papArus tenail un
calame.

Costume. Une fine perrutjue couvre la tèle et la partie supérieure des


oreilles. Un attirail de scribe |i est jeté sur l'épaule gauche. Une coquille

avec deux pains de couleur est posée sur le genou gauche.

Couleurs. Aucune trace.

Inscriptions. A. .Sur le pectoral droit. M'rlicalemenl , se lit le cartouche

(7JZ
H. .Siii' l'épaule droite. \ erticalenient . se lit le même cartouche.

(1. Sur le papvrus di'rouh''. une pai'tie du texte a été usée par le

frottement.

Le texte est en colonnes


\ tSWWZ ^ Z^XdL^ ] ^2^

Autour du socle
I).
:[7;_xd! + i:lll:!"'Jr^iniii:i

Technique. Parfaite.

Style. Une des meilleures statues de scribe accroupi de la XMII° dy-


nastie. La tète, pensive et rêveuse, est celle dun houuue tout à son idée

l'I à son travail.

Les traits du visage, le dessin de la bouche rappellent ceux des autres


— 19 — [7]

staliu's d'Aménolhès fils de Hapi. (ri'sl un vérilahlr porliail l'I ikhi |)ninl

une œuvre de convention.

Datp. Règne d'Aménotliès 111.

Conservation. Ecliil au bout tlu nez. Le pouce de la main fjaucjie.

lextrémité des doigts de la main droite sont brisés.

Eclats à l'extrémité antérieure de la shenti et au gros orteil du pied


gauche.
Entre les deux mains du scribe, le texte a i''|{' usé' par des IVolleuKMils
répétés.

Le nom d'Amon l'ut martelé puis restauré.

Bibl. : Inédite.

Seconde statue d'AmÉnothès. fils de Hapi.

Cette statue est absolument semblable à la précédente, à côté de


laquelle elle fut trouvée. Les cartouches gravés sur le pector/il et l'épaule

droite sont ceux d'Aménothès III.

C. Sur le papyrus déroulé, une partie du texte a été usée par le

frottement :

i^œ îik: îH- '°^v+z^ :?,^'?\TtL^fi\\.

JR 'K*.^ !
I I I /«*«\ ,ML »^ - -^ J m. "^^

\uiourdusocie::û;xi^+îrt^ii:!S;>^n!i«?^^r!
I
[8] - 20 -
Conservation. La statue fut décapitée par la chute d'un des blocs du
\° pylône lors de son écroulement. La tète roula à cinq mètres de là, au

milieu de la porte du pylône. La statue avait oscillé sous le choc et penchait

vers le nord. L'œuvre a peu souil'ert. La tête a été rajustée sur le cou.

Le bout du nez est un peu cassé. Le pouce de la main gauche, l'extrémité

des doigts de la main droite et le bord extérieur de la shenli sont brisés.

Bibl. : Inédite.

REMARQUES
SUR LES DEUX NOUVELLES STATUES D'AMÉNOTHÈS,
FILS DE HAPI.

Les documents sur le fameux Aménothès ills de Hapi sont nombreux.


Notr(> dessein n'est pas de rappeler ceux connus déjà; nous signalerons
comme inédits :

i" Le grand bas-relief gravé derrière le temple de Ptah, où derrière


Ptali, IlalJior, Samtooul et Imholep est représenté le
^'flfllLÎ \ T"'

Tl^'Jril^b'— ^ \Hu d'une longue


*"''''*
» I (leboui, tuni(jue. pieds

nus, lenani une palette de scrihe dans la jnain droite el , dans la gauche,
un rouleau de papyrus et le signe de la vie.

•?." Au nord du sanctuaire de granit, sur la face sud du mur d'enceinte

nord du temple d'Amon, trois grands bas-reliefs représentent Ptolémée XI,


\énérant Amon Kamaoutef, puis Amon, Maoul et Khonsou et dans le

dernier tableau : Ptah, Imhotep et Aménothès fils de Hapi, vêtu de même


qu'au temple de Ptah, portant cette tunique qu'on lui voit déjà sur la

statue n° /laïay du Musée du Caire. C'est son costume de vieillard dans


lequel il réchauffe ses quatre-vingts ans.

II

Les deux nouvelles statues le montrent beaucoup plus jeune, dans


tout l'éclat de sa force, accroupi, pensif, méditant longuement. Les textes

qui les couvrent viennent ajouter quelques nouvelles lignes à la singulière


histoire de ce candidat à la divinité.
— 21 — [9]

On lit, sur le papyrus de la première stalue :

t< Donnée par faveurs spéciales de par le roi au prince héréditaire,


riiomme au collier du roi, ami unicpie, scribe roval, scribe des recrues,
Aménothès, juste de Aoix. Il dit : le roi m'a préposé comme chef des

travaux dans les carrières pour diriger le monument à son père Amon,
dans Karnak. Je lui ai apporté des monuments très grands en tant que
slatues de Sa IMajesté en sculptures, plus (|ue chose dirigée en Héliopolis,

plus que (en) Hermonthis. Elles reposent en leurs places à l'ouest |


. •

... Je les ai faites]. Mon maître Mon maître m'a glorifié : il m'a

donné ma statue dans la demeure d'Amon. 11 me connaît, je suis à lui

à jamais, v

Cette inscription ne nous apprend presque rien que nous ne sachions

déjà par ailleurs. Celle qui court autour du socle est de foute autre sorte :

rO méridionaux et septentrionaux, aous tous, agissants qui voyez le

disque solaire et allez en descendant et remontant le Nil vers Thèbes


pour implorer le Maître des dieux, venez à moi; je transmettrai vos

paroles à Amon de karnak si vous ine faites le proscynème. Faites-moi


une libation de ce qui est sur vos bras. Moi, je suis l'intercesseur préposé

par le roi pour écouter vos paroles d'imploration, pour transmettre en


haut les besoins des deux terres, ^i

La statue est dédiée «Au double du prince héréditaire, scribe royal,

scribe des recrues, Aménothès, juste de voix. 'i

Les textes de la seconde statue ne sont pas moins curieux. Sur le

papyrus :

«Donnée par faveurs, de par le roi, poui- le temple d'Amon de Karnak


pour le noble, bouche d'argent (?) de Geb, scribe royal, scribe des re-
crues, Aménothès, juste de voix, fils de Hapi, du nome Athribite.

<? Il dit : J'ai fait le messager du roi pour lui amener les gens de Thèbes
existant à l'état de vassaux dans le palais du roi pour
à jamais à Amon, maître des trônes des deux mondes, en la première fête

panégyrique de Sa Majesté.
«Le roi m'a placé comme instructeur de la maison d'Amon. J'ai mis
des prêtres en la place

"Le roi m'a placé pour diriger la fiUe d'Amon en toutes ses fêtes. J'ai

accompli Ions ses sacrifices dans la suil(^ de chacnic jour. "


[10] — 22 —
\iiloiii' (lu sucir. ;i|)r(''s l.i (l(''(licaci' iiii (l(iLil)l(' (I AimimioIIk's. ou lll :

••() gens (II' kaniak désireux de voir Ainon, xcncz à iiuii : je fcM'ui connaiHre

\os priùrcs. Moi, je suis lintercesseur de ce dieu : Nibinourria m'a placé

pour répélei- les paroles des deux terres. Faites-moi le proscvnème.


invoquez mon nom sans cesse comme vous faites à un élu. •'

m
Le texte du papvi'us de la première statue est relatif aux travaux exé-
cutés par Aménothès, fils de Hapi. La statue trouvée par Mariette à Karnak
{Kai'iialc, pi. 36 et 3y ) nous avait déjà renseignés à ce sujet. Le nouveau
texte, en parlant des statues de Sa Majesté, indique qu'elles se trouvent
à l'ouest. 11 s agit donc, M-aisemblahlemeiit, des statues de Memnon.
Le texte du papvrus de la seconde statue est plus curieux, car il se

l'apporte à la célébration de la première fête panégyrique d'Amenophis IIL


Aménothès est envoyé comme messager royal pour amener des individus
tbébains qui se trouvent dans le palais roval. Il y a là mission d'Aménothès
et déplacement de gens stationnés à Tbèbes et menés par lui là où le roi les

mande. Or, il semble que cette fête fut célébrée à Soleb en Nubie, et Lepsius

{ Denkmàler, III, pi. 83 à (S8) fournit la suite de bas-reliefs qui repré-

sentent la consécration du monument, le iSI jJLj • ^ ^ Ha-mcnnou-

hlta-em-ma , le temple dédi(' au nom de double d'Amenophis III dans lequel.


Amon, maître des trônes des deux mondes, et le roi lui-même recevront
un culte. Amon est appeii'
^'''''''''^^^•^f [j^-
et le roi. la tête surmontée du

disque lunaire, es! :

(^J^ ^E^TT S»^*^^] "" ^îi^^H'


Les bas-reliefs représentent la consécration du monument faite par Amé-
nothès m et Aménothès fils de Hapi. Les assistants sont la reine Tii, les

princesses Isis et Hontemheb, le nomarque Rames, l'olliciant Meri, les

smerou et d'autres notables qui prennent part à la cérémonie, frappent


a\ec des niasses, portent des emblèmes, et marchent processionnellement.
J'avais pensé un moment (|ue ces personnages étaient les
^^ f' q
quAménothès tils de Hajii amena au roi. car si l'on traduit
'^^^J |
pi"'

-hommes'? ou -^gens". des idées de vaillance, de bivnoure, de respect dû


à la valeur, s'altarbenl à ce mol.
,.

~ 23 - [llj

Briigsdi, dans son Dtclioiiiiaiir ( |). ycSIi). cilc ce passage du Livre dex

Morts •VJ"1^!^'^*111^' '^"'^* lLH[iifl


^ I ^ '^
"°~'
rf'iuplacp ^.
\u temple de Sedeiiiga, ia reine Tii poile les tilres T* •"^T == iTT 4^

rS (Lepsius, Dcnkmàler, III, 83,j.o-).

La suite de la phrase de la seconde slaliie montre qu il sagil là de

gens de condition servile qui vi^ent dans le palais royal à Tétai de 2;;;^.

M. Baillet"' a recueilli sur les ''""


.1.
57\!^Ji 'i" '^^l!^! ^'''^

cimients qui nous les montrent comme des colons attachés à la terre et

donnés avec elle; Evergète II donne à Isis de Philé tous les liahitants de
la Dodécaschène en cette cjualité de '^ | ^J. Les Nedjilou sont astreints
au service militaire, recensés, administrés, etc.

Dans le texte de sa grande statue, Aménolhès fils de Hapi iudi([ue que

ce sont des captifs. Ils servent aussi bien dans les temples (pie dans les

palais, et sur la stèle de Pianklii nous vovous que ^Les pa\s du centre
sont sur leurs ventres par crainte de lui. Ils offrent leurs biens au lieu où

est Sa Majesté Q
"^^t*^ B '^ «comme sujets de la porte" ou du palais?'.

Les Nedjitoii son! des «êtres soumis, assujettis, sous la domination de,
des t'jK^tiles gens, sujets, vassaux, serfs v.

Ceci étant, le mot neraou ne peut se rapporter ([u"à un<' (juanliti'

(riiommes et de femmes qui se trouvaient à Tlièhes et occupaient dans le

jialais royal une condition servile.

La grande stèle de Toutankliamou loiiniil à ce sup'l une ludicaliou


|)récieuse :

,—M V \ 1 1 1 I I m T A—A 11
I j? jx JT i\ I I i TT MmWmMm. ^H J /—

Ici le mot :
^j^u| ou "^ I | "^ j
se présente sous la rormcT'-j sï^

cl la traduction ({ue j'ai proposée jadis {^La gi-ande slèlc dr Touiankhamanoii


Recueil, t. XXIX) serait aujourd'hui : ^^ Furent purifiés par Sa .Majesté (Vie,
Santé, Force) les esclaves mâles, les esclaves femelles , les joueurs d'instru-
ments, les baladines qui (existaient dans le palais du roi comme des petites

'''
Les iioni.t (le l'esclave en éffijptieii, dans le Recueil de traoauœ , I. \X\'II[, (>. i-j8.
[12] — 2i -
gens, des sujets, des vassaux, des serfs-;. La stèle de Toulankliamon donne

^VT^ J """^^i
^ . et la seconde statue d'Aïuénothès fils de IIa|)i.

les 'Ts^
'f"ô^^^^4° ^ "''^^ \eraou tliébains qui existaient à létal

de ÏNedjiou dans le palais du roi-.

D'où je conclus que les ,'^,


f" q ne pouvaient être en ce cas des gens

de condition libre.

Amenopliis 111 étant à -Soleb. où il prépare une fête panégyrique et

linauguration du temple, cliargi- Aniénothès fils de Hapi de les lui amener


afin quils deviennent les colons du temple.
Aménolhès fils de Hapi était chargé parfois de missions semblables,
car en l'an \1 d' Anienopbis 111 il réorganise le temple de Ka-k et le munit
^= f \ |jt|
J j j ^ I
® I
'

même
d'esclaves mâles et femelles à tout jamais ".

On voit qu'il agit do à Sob'b.

Toutankhamon
équivaut dans le te\te
fournit la

d'Aménolliès
formuli'

à
^^ ÎV! \^ ^ 5l^^ ^
^i ''''"*
j

premier
j- fjui

texte
^^
.
^ i
j • '<"

le sens est : f.l ai donni' (|u ils soient placés sous la protection de tous les

dieux mes pères-, c est-à-dire qu'ils deviennent les vassaux, les serfs de

leurs temples, dans le second texte, celui d'Aménolhès, la formule est si

brève quelle parait fautive, alors que le texte est cependant parfaitement
gravé.
A Soleb (Lepsus. Vcnkmiiler, 111. SG. b) on voit le roi :
^^^^ j^/'IZ^
protection, a^, des a Anion.
*--<»T'»«--i'r~-!' 'F' P'"ce sous
la
J;;^' '-'J=^[

Ici il semble que le mot ou li-s mots ^ fj


°" ^ '''
fi S"PP''^1"^
^

désigner le nouvel état des Neniou ihébains (jui sont placés sous la pro-

tection •=*|q|' — '


^
" "^ ^ ''l"''""""l''' d'Anion, maître des trônes des
(IcuY mondes.
Dans ce cas, ce mot ^j )• que je ne connais pas, quant à moi, ne
peut-ilpas être rapproché de "''sclave, donies-
P^^'^ J- P'*'!^j^i'^i
ticpic" (Maspeho, Carrière de deux Egyptiens Le signe fj détermini'rait le
)''.

sens d'esclave d'un territoire appartenant au dieu, comme celui de Soleb.


Je ne saurais dire si c'est à Soleb ou à Thèbes qu'Aménothès (ils de
Hapi exerce ensuite les fonctions d'instructeur, crée des prêtres et dirige
les fêtes d'Amon.
Mon but est simplement d'attirer I atii^nliou des savanis plus couqjé-

tents que moi sur ce texte nouveau.


1

25 —

IV

L(3s lexles gra\ôs luiloiii' dos socles des statues d'Améiiolliès lils do
Ilapi présentent te personnage remplissant la fonction de / V\^
dAmon et désigné par Amenophis III pour cette fonction.

/A 5^3) ^"^ ti'îiduit par «personnage de rang élevé approchant du


roi'", liéraut'-', rapporteur, inlerprolo, répétiteurs)'^' et provient du verbe

^^^ «répéter, redire?'.

Les deu.v statues d'Aménotliès lils de Hapi montrent ce personnage


exerçant ses fondions. Il est accroupi à la porto du X' pylône et cjuiconque

passe et entre dans le temple a afl'aire à lui, car c'est le roi lui-même qui
l'a placé là pour écouter les paroles dimploration, pour porter plus
haut les désirs des deux terres ''''.
11 est celui qui répétera à Amon les

prières des vivants, celui qui sera leur intercesseur s'ils rendent à ses
statues les honneurs que Ion rend à celles des hosiou, dos êtres |l^^i
I ! P â)' 1 P l^'on loue ,
qu'on récompense. On trouve encore :
| J P f | ^
«le loué, le mort 'j, et |["^> j[P*2l!' IfP J âl "'êcomponso, faveur,
grâce sî.

Lue (|uestion cpii mérilc dèlro ('ludioe se pose : Am(^)iolliès (ils de


I Hapi i'onq)lissait-il ces fonctions de son vivant, et, plus même, ses statues

l'ocevaient-ollos, déjà, de son vivant, les honneurs dus aux liosiou, o(

étaient-elles déjà dans le temple pour jouer le voU' d'auditrices et trans-

mettre à Amon les prières des fidèles?


Je serais, (|uant à moi, pres(|Uo tenté do le croire. Lue slaluo pouvait

être octroyée par faveur royale du vivant même du personnage : ou Aorra


plus loin (|uc Ramsès I" en obtint deux alors qu'il n'était encore que

ministre d'IIarmliahi.

'''
EKUk's, Aegi/pliscltes Glossar, \i. $}.. '*'
Grande slcle d'Anlrf {',. >.('> dn
''' Maspero. Carrière de deiiv Egyptiens. , -
. , .
f]
'^"^ ***
I ^T"
— v^
'
*
î i (1

<'•••'•
v,i.. lO/,. lâi-^ii.
[U] — 26 —
]*uiir \iii(''iio|1r's fils de IIa|)i. on consliilr (iul' ses sImIucs présunlfiil ic

même type de plipiononiie, el \,\ sImIuc ii° lx-2i-2-j du Caire (jui le repré-

seiile à l'âge de quatre-vingts ans inonlri' que le sculpteur a reçu l'ordre

de r faire ressemblante et s'en est lire à son honneur. Les deux qui

\iennent d'èlre retrouvées à Karnak représentent un Aménothès fils de

llapi beaucoup plus jeune, âgé d'environ cinquante ans. Le corps esl

robuste, les (rails du visage ne sont pas aussi tirés que ceux de la figure
ridée du Musée du Caire, mais la ressemblance est évidente.

La statue (jui relate la première fête panégvri(|ue du sou\erain est

assurément postérieure à cette cérémonie. Le temple de Soleb ne nous en


fournit pas la date el je ne crois jias (|ue l'an 3o du tombeau de kbaembal
s'applique à la première |(aiirj;\ iic. mais à une panégvrie. Lepsius

{
DenLiiiâlcv, 111, 7(1, i) donne jl^j^ijl •-''
P'- 77- '> ')^Xe^'^ 41^
et non le © f IJf [Jl classique ou le
|]]
• de Soleb (pi. 86. b). ou le

[JjTJI* cb' la statue d'Aménotbès. Une inscription du i(i Athyr an M


''^^
fournil aussi cette indication *'^''- {'^igypt'sche Zeil-
:

\ J__\^'^^,„\
schrift, t. WXIX, p. 63). Est-elle relative à la fête mentionnée par Amé-
notbès lils de Hapi? Ceci indiquerait environ cinquante-cinq ans comme
âge d'Aménotbès quand il reçut ses statues.

Ainsi, de son vivant même, Aménothès lils de llapi avait des statues
qui recevaient des fidèles d'Amon des proscynèmes et des libations, tandis
(ju'on invoquait le nom d'Aménotbès et (|u"on chargeait le double habitant
les statues de transmettre à Amon les prières (pjon lui adressait par son
canal.

Ceci nous rapproche beaucoup du ciille des saints qu'on charge d'être
les intercesseurs auprès de la (li\inil('' el du rôle du prêtre qui célèbre le

sacrifice au nom du suppliant. CY'Iail aussi le rôle du Pharaon présentani

la table d'offrandes et sacrifiant aux dieux.

VI

Il resle encore à examiner si les deux statues ont l'-té retrouvées à la

place rju'elles occupèrent dès le premier jour. On a \u cpie le X" pylône

a été assurément bâti a|)rès khoiuiialonou. l)e plus, le nom d Amon de


- 27 -^ [15]

kiirnaL df l;i preniièri' sluliu'. i[ul i'-ImIi ;iii dos de cclli'-ci et aiii^i caelii'.

a l'té martelé puis restaun'-.

[,a préseiue du colosse d'Anii'iuipliis 111 devant la face sud du X'pxlône


peut faire penser que les fondations de ce monument a\ aient été jetées

sous le règne de ce souverain. I.a riMfdulion dAmenophis I\ Khounialonou


aurait interrompu les lra\auv d tr n r-l (|u"après la restauration du lulh'

dAmon {[u ils auraient été repris et Irmiinés sous Harmhabi.

En suivant l'opinion de ^^arietfe. en attribuant les colosses à Ranisès II.

on pouvait se demander pourciuoi. sur les nuirs du pvlône aujourdhui

déblayé, on ne trouve aucune inscription relatant les travaux de ce sou-

\erain en cet endroit.

Le dégagement des deux colosses avait amené, tout autour de leurs

socles, la découverte de nombreux ovales surmontés du haut du corps de


nègres et d'asiaticjues vaincus par le roi dont Timage colossale ornait la

face nord du X' pvlône. Les liiéroglvplies gravés dans les ovales et tout

autour du socle sont du plus beau stvie de la lin de la \MII° dynastie,


les têtes des captifs sont traitées de main de maître et rien ne rappelle le

stvle décadent de Ramsès II.

Par contre, les textes oîi se Ii'oum'uI li's lilulaUires di' Ramsès II au
dossier de la statue et ceux de sa fenune, Maoutnofritarimerien (je transcris

le cartouche tel C[u'il se présente), sont lourds, maladroits, et si l'on regarde

avec attention, on constate que les hiéroglyphes du tour du socle et les

captifs sont, au contraire, gravés légèrement, ne présentant qu'un creux


de trois à quatre millimètres. Il était facile, par un simple ravalement, de
faire disparaître les signes primitifs et de les remplacer par d'autres, lu
travail de ce genre pouvait facilement passer inaperçu : on y avait déjà

réussi dans la restauration de la base du colosse d'Amenophis III devant


la face sud du \' pylône, où il faut être prévenu pour constater les muti-
lations aloniennes et le travail de ceux qui s'ingénièrent à les fane dispa-

raître autant (pie possible.

La besogne fut donc facile aux graveurs de Ramsès H sur les colosses

du nord. Elle fut si bien faite que j'hésitais encore. J'étudiais le costume
de la petite reine (riii marche à côté du pharaon, et son costume et ses

parures étaient si semblables à ceux que porte Xofritarimerienmaoul dans


son lombeau de Bab el-Harim i-l près des colosses de granit noir devant
116] - 28 —
le second pylône du temple de Louqsor (|u"il me send)I;iit diflicile de ne
pas reconnaître cette reine dans les deux femmes marchant à la gauche

des colosses du X° pylône.


En examinant de plus près les textes formant frise autour des socles,

je constatai que le nom d'Amon n'avait suhi aucune mutilation, mais que.
là encore, comme sur la houde de ceinture, les noms de Ramsès II

paraissaient en surcharge ou remplacer d'autres plus anciens. 11 s'agissait

donc de trouver un souverain d'Egypte ayant régné après Khouniatonou


et avant Ramsès H.
En poursuivant l'étude des textes gravés autour du socle du colosse de

lOuest , sur la face ouest, oii ils sont en fort mauvais état, je remaniuai

(|u"il y est (|ucstion d'iuie ^^ ^^ ( '^ -. ill J" (Voir plus loin,
p. Ao, Noti's (tniu'.res, $ Ilj. Auprès du premier - on devine un ''^. mais

les proportions du cartouche rendent difficile d"v loger le nom (ȕj||| ^J-
d'autant plus que le second — . for! net dans le cartouche en question, n"v
aurait aucune raison d'être.

Le seul cartouche, dans le([U('l sr rrlrouvenl à leur place ^ -i- — -(- h'

has dun personnage accroupi, ipii dans l'occurrence ne peut être que 1^,

est celui de (
*J|f'^'^ : Nodjmitmaoul , la reine qui est assise à côté

d'Harmhabi dans le célèbre groupe du Musée de Turin (n° 1379).

,1e n'ai pas à fain> ici 1 histoire de cette princesse, qu'on peut relrou\er

peut-être à Tell el-Amarna près de sa sœur (?) Nofrititi et de son frère (? I

khouniatonou, puis plus lard à Memphis recevant une donation de son


mari (?) le roi Aï, à Turin à côlé de son lils (?) Hariuhahi, et au Caire
sous le nom de Taïa.
Je ne veux (|ue chercher à idciititier les deux colosses de la face nord

du X° pylône. Us sont , si l'on admet la lecture


( ^ I ^^J • ^1^'" je ci'ois

certaine, l'image de Ai ou d'Harmhabi.


On pourrait croire que, comme mère d'Harmhabi, elle pourrait ou
devrait être représentée ici, connue à Turin, de même grandeur que son
fils; mais Maoutemouat, la mère d'Ainenophis III. est aussi petite que Tii

aux colosses de Memnon. (iet indice n'est donc pus valable ou. tout au

inoins, il n'est pas siilfisamment \,ilalil('.


— -29 — [17]

H uie semble, quant à moi. que 1 identification des deux colosses de


calcaire dur érigés devant la face nord du X' pylône de Karnak est main-
tenant établie. Ils sont bien dHarmhabi comme le pensait de Rougé.
et non de Ramsès II comme semble lavoir pensé Mariette. La reine si

gracieusement drapée dans sa souple étotî'e plissée nest pas Xofritarime-

ritenmaout mais Nodjmitmaout.


C'est un point d'bistoire qu'il était intéressant délucider. Je crois avoir

fourni les documents nécessaires à cette besogne.

Son résultat semble indiquer que les deux statues dAménothès 111s de
Hapi ne furent peut-être pas, dès l'origine, placées à l'endroit où je les ai

retrouvées, mais leur position par rappor,t à celles de Paramessou, qui

seront étudiées dans le chapitre suivant, indique, à mon avis, quelles v

furent placées dès que le X' pvlône fut achevé par Harmhabi, et que, l;i.

pendant de longs siècles, elles furent l'objet de la vénération des fidèles


qui allaient, processionnellement. porter à Amon loiirs oftVandes ot pré-
senter leurs prières.

III

LES STATUES DE X^TlîlP^^!i4 Ï'^^'^^'ESSOU,


FILS DE
j^l^l SÉTL
Deux statues de Paramessou, tils de .Séti. ont été trouvées tout à côté

de celles dAménothès fils de Hapi.


La plus méridionale, cest-à-dirc ht plus rapprochée de ces dernières,
étant en moins bon état que la septentrionale, on donnera tout d'abord

la description de celle-ci, puis celle de la méridionale (jui lui est tout à

fait semblable.

Phemière statce de Paramessou. — Granit gris. — Haut, i m. a 5 cent.

— Trouvée le 2 5 octobre i 9 1 3 , à gauche du socle du colosse situé devant

le montant est, face sud, de la porte du X° pylône de Karnak. C'est la

quatrième et dernière de la série de statues trouvées en cet endroit.

Altitude. Ln homme accroupi, les jambes croisées en tailleur, tient dans


sa main gauche une boîte rectangulaire dans laquelle se rangeaient les
— ,

181 30

calâmes du scribe, comme les crayons, plumes el poiMe-plumes dans les

plumiers ou écritoires de nos écoliers. Un papyrus est étendu sur son


genou droit. Il écrit dessus avec un calame que tenait la main droite.

Costume. L'homme est coiffi' d'une belle pernK|ue dont les iines boucles
couvrent les clavicules et cachent le haut des oreilles.

Il porte l'uniforme de comte prud'homme ou grand vizir. Cet uniforme

se compose d'une longue tunicjue feutrée, sans pli, ornée seulement d'une

petite frange à sa partie supérieure, dette tunique couvre les pectoraux et

descend jusqu'aux pieds.


Paramessou en est entièrement enveloppé. Seuls les orteils de ses pieds
ses bras, le haut des épaules et la tète sont nus.

Cette tunique était soutenue sur le cou par le slienpou. Cet insigne du
rang était composé de deux liens fixés à la partie supérieure et antérieure

de la luni(|ue. et allant passer tous deu\. derrière le cou, sur la colonne


vertébrale et sous la perruque, dans un sceau q oblong sur lequel le car-

touche du roi régnant était graA'é. Ce n'est pas le cas ici.

Le lobe des oreilles est percé.

Couleurs. Aucune trace.

Inscriplions. \. Sur le pectoral droit, cartouche vertical (


^®/^{^^ 1

surmonté du /K.

15. Sur I épaule drolle. cartouche vertical


(MS surmonté

C. Sur le pap\rus déroulé, une parlie du le\te entre les deux mains a
été usée par froticment. Li^ texte est en colonnes verticales :

^s.j « ^^_K_.^ o ÉlliÉlè;^'^


I A ^ a=!!S III 1 <=> S I ttt « n I •
V.
— 31 — [19J

I). Ti'xte autour ilii ^ncli'. Il (li'huli' ^iir l;i Iriiiii-lir' ii jjaiiiln' du per-
sonnage :

Technique. Kxccllente. mais inférieure ii celle des statues (rAménothès


tils (le Hapi.
Li- poli du granit nest pas bon.

Style. La tète est jolie, souriante et fine. Les veux sont grands, fendus
en amande, un peu bridés. On peut déjà v reconnaître le j)rolol\ni' des
premiers Rami-ssides.

Date. Règne d Harnibahl.

Conservation. I-e nez |ue les


est brisc' ainsi iiue pouces des mains.
pc 1 >ure par

l'rottement au papyrus.

Bibl. : Inédite.

.Seconde statue de PAr.AMEssoi. — Granit gris. — Haut, i m. -î.ô cent.

— Trouvée le -lô octobre igi3 entre la seconde statue d'Aménothès


lils de Hapi et la statue de Paraniessou c[ui vient d être décrite. Elle était

la troisième de la série.

Sa description est entièrement semblable à celle nui pré-cède. Les textes


('.
et D seuls présentent c|uelques variantes, mais ils oui ('le- ou effacés par
frottement ou rongés par le salpèti-e.

Te\le C II nen reste tpie ^ ^= H "7


:
^ î LU 4^ J^

Texte D :
^E^,!!! !)4PnBSI111B^H£?^^^lî I
,

[20] — 32 —
Technique et sUjle. Senil)lables à ceux tle la statue précédente.

Conservation. Le bout du uez, la main droite et le pouce de la main


j^auche sont brisés. Les ti'\tes sont en partie usés par frottement ou i'on[J[és

par le salpêtre.

REMARQUES
SFR LRS STATU RS DE PARAMESSOU FILS DE SÉTI.

L'importance des textes cpii couvrent les deux statues de Paramessoii


n'écbappera pas à ceux cprintéresse i'bistoire de l'Egypte ancienne.
Juscju'aujourd'hui les origines de la famille d'où sortirent les Pharaons

de la XIX° dynastie sont demeurées obscures. De Rougé, Mariette, Ghabas


proposèrent jadis de les retrouver chez les Sémites. D'autre part . Brugscb
et Eduard Meyer inclinaient à reconnaître dans Ramsès I" un frère puîné

de Harmbabi '". Dans son Histoire ancienne des peuples de l'Orient, M. Maspero
en i8()7, écrivait : "Ramsès qui lui succéda'-', ou n'appartenait pas à la

famille royale ou n'y toucbait qu'à peine. Il était \ieux déjà lorsqu'il monta
sur le trône, et peut-être devons-nous lidentilier avec lun ou l'autre des

Ramsès qui llorissaient auprès des derniers Pbaraons de la XVIII' dynastie,


celui qui gouverna Thèbes sous Khouniatonou ou même celui qui ébaucha
et ne finit point son tombeau dans la colline d'El-Amarna, parmi les

serviteurs du disque. Il avait été investi de fonctions éminentes auprès


d'Harmbabi. et il avait obtenu pour son tils Séti la main de Toula, à qui

l'on accordait le plus de titres à la couronne. Il régna six ou sept années


seulement, encore se donna-t-il Séti pour associé dès la deuxième 75 '''.

M. Maspero estime que «tout prouve que la famille des Ramsès était

et se considérait comme étant d'origine égyptienne;?'"'.

' '
' Le résumé est emprunté à Maspero, M. H . Gauthier [Le Livre des Rois d'Egypte,
Histoire ancienne des peuples de l'Orient III, p. a. n. k) n'est pas de cet avis et

classique, l. II, p. 368, n. h. accorde deux années seulement de rt-gnc


'"'
II s'agit d'Harmliabi. à Ramsès I".
'^'
Maspero , Histoire ancienne des peu- '*'
Maspero , Histoire ancienne des peu-

ples de l'Orient clussiipie. I. II, p. 3(j8. /)/es(^e /'On'oi/c/assiVyMc, I. II. p. 308, n. '1.
— 33 — [21]

liCS documenls découverts depuis cette épo([ue n'ont pus encore apporté

la solution du problème et, en if)0!!, M. Widiis liudjjc '" pensait que

Ramsès I" était vraiseniblablenient apparenté à IFarudiabi, mais que !<

degré de ces rebitions n'était pas encore bien défini et que même certains

auteurs en doutaient. Hien ne prouvait sa royab; origine et il pensait que

Ramsès, après a\oir rempli sous Harndiabi d'inq)ortantes fonctions, suc-


céda à ce Pbaraon à un âge assez avancé. Ramsès aurait exercé dans la

Haute-Egypte une autorité semblable à celle dont Harmbabi était investi

dans la Rasse-Egyple.
M. Flinders Pétrie, en iQoô '^', écrit : fOuoifiue cette dynastie marque
une profonde différence dans la civilisation de l'Egypte, ses débuts son!
encore très obscurs».
Le savant anglais, comme M. Maspero en 1897, rappelle le vizir

Ramos qui vécut sous yVmenopbis IV, le suit à Tell el-Amarna dans sa

tombe inacbevée et, de plus, observe que le nom de Souti appartient à

l'un de ceux qui se firent creuser un londjeaii dans la capitale de Kliou-

niatonou'^'.

M. Flinders Pétrie signale aussi que Lieblein, dans son Diclionnaire Je


noms liiéroglypliiques, n" G'io, a publié une généalogie relevée sur la stèle

n° 30 (III, 1, 6) de rAnliquarmm de Municli, ofi


T«j^
4^ repré- ''^'^

sente avec
V-?fIiP:é> ¥:-!â) M J^ ¥:-?^flJ' ¥:--

^^ J. et se rallie à l'idée de l'origine puremeni égyptienne de la famille

des Ramsès.
Il faut aussi rappeler que les listes pbaraonicpies greccpies assignent à

<' E. A. Wallis Budgr. Histoii/ d'Ëui/pte, \olumn page > note 4)


,4 of II!, .

Egypt, V, p. 1. écrit : «Une autre liypollicso de M. Mas-


'*'
FhifiDBJisVB'tRir.. A History o/Ejrijpl, pero (identification de Ramosc avec

vol. III. Ramsès I") parait tout au moins fort pro-

'"'
M. H. Gauthier (Le Lkre des lîois iilématiquc.

Annales du Service, lyi/i. 3


[22] — 34 —
Harniliabi li^ rôle do fondateur de la \\\' dynastie. M. Maspero s'est rangé
à cette doctrine ainsi cjue quelques autres savants "'.

Harmhabi aurait hérité du pouvoir royal grâce à sa mère Maoutnotinit,


leninie de Ai el probablement sœur d'Aménotbès IV et de la reine Nolir-

nofrioueiti. Quant à lui, ce fut un haut fonctionnaire dont les statues

retrouvées à karnak nous ont transmis b^s titres qu'il porta avant de
recevoir la puissance royale '^'.

Ramsès P' aurait suivi une carrière semblable à celle d'Harmhabi, l'I

si Ton admet que noire Paramessou J^jl ^ ? ff| P 4= ^ jâ • '''^ *''' ^^']!!-

est devenu (ôl|TY] Q '% ^ il en résultera nue Hamsès ï"

(et non point Harmhabi) fui le fondateur (h' la XW" dynastie.

D'autre pari. Harmhabi n'appartient pas directement à la lignée des

Aniénolhès et des Thotniès de la .WllI" (lynasti(>. On pourrait presque

faire de lui le seul souverain d'une dynastie XV 111 bis. C'est ce qui explique
l'hésitation des historiens anciens et modernes à lui assigner une place

exacte dans les listes rovales.

II

(Jes faits étant rappelées, il reste à (Hudier les te\tes gravés sni- les deux
statues de Paramessou au X' pylône de karnak.
Les textes des statues de Paramessou semblent prouver que, si ce per-

sonnage important devint plus tard, en succédant à Harmhabi, le Pharaon


Hamsès I'^ il n'était pas, an moins par son père, d'origine rovale. La
première statue est dédiée 5I;Z^3i.'-!*7^7><ffîiP + >^

"Au double du prince béréditau'e pour la terre dans tonte son étendue,

le nomarque comte, Paramessou, juste de voix, fait par le maître chef


archer, Séti, juste de voix.'i

<"'
Voir Maspero, Sur la XVI II' et la ''' Legraim. Catalogue général du Mii-
XIX' dynastie de Manélhon, dans le Recueil sve du Caire, Statues de rois et de parti-

(le travaux, t. XXVII, p. 19 et suiv. . où culiers, 1. 1, n" /13 1 39, p. 81. DeiLX autres,
relte f|uestion est reprisf. brisées, ont Mé retrouvées depuis.
— 35 — [23]

Jaiiniis mioiu jiiiiii' *j^'~' i|ii('


^ en roccurrencé; car, après avoir
l'iudié de longues anm-es les statues de la cachette de karnak, j hésite

souvent à reconnaître si la formule ^__^ indique la filiation ou bien annonce


le nom de celui ([ui dédia, qui lit les Irais de la statue. Mais, ici. le doute
est moins grand, puiscjue nous nous trouvons en présence de statues
accordées par faveur royale d'Harmliabi à son ministre Paramessou. Il est

douteux que ce soit le fils de Paramessou qui en ait fait la dédicace et

les frais. Le titre de Sabou \%. ? Maître??, s'accorde généralement, au

nioms à cette époque, à des personnes âgées ayant déjà longtemps fait

leurs preuves dans l'administration égyptienne et non à des jeunes gens.


Et. plutôt que de reconnaître dans le ^Maître, chef archer Séti, juste de
voix- le fils de Paramessou ou tout autre dédicant, je vois, quant à moi.
dans le Maître, chef archer. Séti juste de voix, le propre père de Para-
messou. un soldat heureux qui. lorsque 1 épopée de la WIIP dvnaslie

commençait à prendre fin, eut un iils qui devait commencer la gloire de

sa race, obscure jusqu'alors. Le titri> _^ indique aussi qu'il s'agit, très

probablement, d'un personnage défunt.


Dès son début, Paramessou possède déjà le titre de son père ^, , Chef
d'archers, sans celui de ^, puis il devient '
\^^^\, préposé à la

cavalerie, puis '


\^^£[r3. préposé à la citadelle, aux fortifications,

puis '~^ ,
—' j ÎHÎ I ^ I
^
préposé aux embouchures des canaux, c'est-à-

dire à la défense des cinq estuaires du Ail depuis Péluse jusqu'à Rosette"'.

11 a ainsi été employé dans l'infanterie, la cavalerie, le génie et la marine.


Il poursuit rapidement sa carrière; le voici
^ _]^ ( ^ \^' écuyer. —
cocher du char de guerre de Sa Majesté, puis, comme bien des généraux,

d devient ambassadeur. ^^ ii j «<^^' '^"^^'^ ^ois il est envoyé avec


ce titre en pays étranger, ce qui lui vaut le litre de scribe roval. On lui

donne comme titres de retraite militaire ceux de capitaine d'archers et de


préposé aux fantassins du maître des deux mondes, général en somme.
Il entre alors dans la cai'rière religieuse et ci\de. Il fait partie de l'admi-

'"'
Ce mot parait provenir de la racine ivglyphiipie et dénwliquc, j). 8'io). et A
T" ~"
8;s=3 ir remplir deau les canaux '; on le —J '^ * Jfc 1 i
Maspero, Ma-
retrouve dans —« a-~^ r embouchure nuel de hiérarchie égj/plieiine, dans le Jnur-

d'un fleuve- (Brcgsch. Dictionnaire hir- nnl Asiatique, i888.|). -1.58).

3.
[24] — 36 —
nislration rentralp. H est chef des propliètes de tous les dieux, c'est-à-dire

adjoint au premier prophète d'Amon qui a sous son allégeance la direction,

la surveillance, l'administration, la comptabilité de tous les temples


(les dieuv mineurs (à Thèhes) qui, prépondérants dans leurs localités
d'origine, forment la cour, la Paout d'Amon thébain. Puis il devient lieu-

lenant de S. M. pour le Nord el le Midi, ou ministre de l'intérieur, puis

maréchal du palais, préfet d'Edfou. 11 cnlre ensuite dans la magistrature

en recevant le titre de Prophète de la ^\'rité. 11 est alors anobli, en

élant déclaré "^, devieni comte-vizir ri Unit par devenir président du


conseil des ministres. ^Q^'^M nj^l "• ^'^^ *''^'''^ ultime est celui
de 'T'/=ï^ fî ».—_. M. Maspero '^' a montre ffue le titre de ^^
désigne un chef de clan, un gardien d'hommes, et à l'époque historique,
le prince héréditaire d'un nome.
Dans mon Répertoire généalogique el onommliquc dti Musée du Caire et

dans mes notes, je ne lrou\e aucun personnage de la XVllP dynastie


ayant ce titre de t prince héréditaire de la terre entière» que porte Para-
messou du vivant d'Harmhabi. Ce tilre semble indiquer qu'Harmhabi.
encore régnant, lui avait dévolu à l'avance la couronne et, en donnant sa

lille Touîa à son fils Séti, assuré sa succession, aléatoire pour Paramessou
déjà vieux, mais certaine pour Séti, son gendre.

On remarquera que le fils de Ramsès l^"'. Séti 1". porte le nom du père

de Paramessou.
Séti I", mari de Touîa, était, par ce fait, apte à avoir des enfants de

lignée solaire. Il en résulta Ramsès H.


Deux statues accordées par faveur ro\ aie consacrèrent ces faits et quand
Ramsès I" et ses successeurs devinrent Pharaons, ils n'eurent garde de

faire disparaître ces monuments (jui attestaient leurs droits royaux,

reconnus par Harmhabi lui-même.

'"'
Le texte de la statue est ineonccl.
^i7i-
B'"i'&sch [Die Aegyplologie,\i. 207)
Il faut compai-er avec =
"~^
! I I ^© liaduit ce titre : «der Vorstelier der (5

(slaliic (lu Lnuvi-c); Rekliniara


ÎU i ^ grossen Gerichtshôfe".
cl (Jusir sonn ^"^ ^y: \\\: Plalimos (,,
^ hiérarchie
^^sp^^o ^ jj/„„„e/ ,'ffup-

est :
'
^y f^, ^ I ,7i
n
' '

I'
^^ Psarou tienne, p. 2o5 du Journal Asiatique, l'é-

n? H V
à r.oliol Silsileli r "V- vner-mai's ic
IV
- 37 - [25J

La transmission iln souvorani pouvoir avait 6U' réguliôrc. prévue et

consentie du vivant dHarmliabi, et les deux statues étaient là pour en


témoigner à tout jamais.

Telles sont, à mon avis, les conséquences historiques qui peuvent être
déduites des titres (|u'énumèrent les textes des statues de Paramessou au

V pylône de Karnak.
J'ai cru devoir reclu'rclier si Paramessou l'Iail le même que le Ramsès
du tombeau de (iournali, ou celui de Tell el-\niarna, ou celui qui, à
Sehel, porte les titres de ^.—'^4= ^ ''= ~'^^^ «f^^C. et adore les

cartouches d'Aménothès III en même temps que la déesse de la cataracte,

ou celui du cône runi'rairc.

D'après une noh; qu(! ma .umcaicment fournie M. (iartei', le Ramos de


Gournah serait iils de -^ J \ \
et de ^ ^ ' ^ ^-!
f' " } " ''oi'f aucune
confusion possible entre ce Ramos ® [1]
d'Aménothès IV et le
^^®fti
[1^1^ fds de Séti qui vécut sous Harmhabi.
Il reste à étudier les textes dans lesquels Paramessou s'adresse à ceux
(|ui, en entrant par la porte de granit du X' pylône, passent devant ses

deux statues.

Le texte gravé sur le pap\rus d(''roulé devant lui a été frotté par lanl

de milliers et de milliers de mains pieuses (|ue, s'il reste bien les

titres du futur souverain, nous ne pouvons savoir (|uels hauts faits lui

valurent l'octroi royal de ces deux statues. On devine qu'il accompagna


Harmhabi et qu'il fut chargé d'ériger le monument qu'il dédia ;i son père
Amon.
Est-ce à Paramessou (Uie nous devons la colonnade et les has-rehels de

Louqsor? Est-ce lui qui dirigea les travaux du X" pylône de karnak, l'un

des plus beaux et plus grandioses monuments pharaoniques, et érigea le

colosse d'Harmhabi? Ces luuifs faits dingénieur pharaonique devraient lui

assurer toute notre admiration.

J'avais déjà remarqué combien il était dillicile d'assigner tel ou tel

bas-relief de Karnak à Harmhabi ou à Ramsès 1". Harndiabi mort,


Ramsès I" devenu roi, le chantier continua sa besogne journalière et

machinalement, comme aujourdhui encore, on employa les mêmes


poncifs, les mêmes procédés en usage (Uiand le nouveau souverain n'était

encore que gouverneur de Thèbes.

\
[26J —SS-
II resle Irop jjêu du second pviône de kiiruiik jiour juger de sou œuvre
probablement postérieure à son accession au trùne'".

L(! texte gravé autour du socle de la première statue mérite, lui aussi,

d'être commenté.
On a déjà cité la dédicace : -Au tlouble du prince héréditaire de la

lerre entière, Paramessou. juste de voix, l'ail par le maître chef archer

Séti, juste de voix-\


Ment ensuite cette allocution : -H dit : o prophètes du temple dAmon.
grands du palais du roi, vous tous qui venez en procession du Maître de
Thèbes, pour fair(; votre salut à son double, voyons : dites-moi le pros-

cynème, abaissez \os mains vers moi. versez-moi de l'eau sur les dalles,

et certes, on fera de même pour vous après mie verte vieillesse •\

Ainsi, de son vivant même, Paramessou demandait aux fidèles entrant

dans le temple, des prières et des libations pour le double habitant sa

statue.

Je crois cpie la formule ^ |


'^-^
^Tî ^^ ^71 indique le geste de

passer la main sur la statue en signe de dévotion comme on le fait sur le

Tapis sacré. C'est à cette vieille coutume {|ue serait due l'usure de la statue

entre les deux mains, usure produite par ces frottements réitérés pendant

de longs siècles.

La seconde statue de Paramessou est en moins bon état; elle nous


fournit quelques titres nouveaux de ce personnage :
T'P'"^!^'^'
_J^_- — , que portent souvent les grands vizirs et que M. Pierret traduit :

r bouche eharmeresse pour la terre entière". Le mot P^j signifiant

"Contenter, satisfaire, apaiser ",]( proposerai plutôt la traduction d'" arbitre

pour la terre entière''.

Paramessou était, de plus. Ilabellifère à la gauche du roi.

Tels sont les renseignements que fournissent les textes des deux statues

de Paramessou. Je crois qu'ils apporteront un utile appoint à lliistoire

des origines de la \LV dynastie.

'' On reniarquei'a que si llainsès i"' (|ui <:i'[iendant est bien de lui. Hanniialii

ne régna que deux ans, il lui l'ut dilliciie l'auiait-il commencée déjà? Cela n'a rien

(le terminer celte importante cnnstructii 111. il'invraisemblalîle.


.
,

39 — [271

IV

NOTES ANNEXES.

NOTE
SIJR L'INSCRIPTION DE PADOUBASTIT I'".

L'inscription gravée sur le luassit construil devant le montant ouesl


laie sud du X" pylône, vient sajouler à (out(>s celles de Padoubastit 1"

Irouvées déjà à Karnak et que j'ai publiées. Le haut et le bas des lignes
manquent, et ce fait nous cache la date du règne de Padoubastit ainsi que
les titres complets de ce prince, Pashodou Bastit, fils d'un Sheshanq
|)rince qui m'est totalement hicomui.
On peut cependant le classer assez exactement.
Le tableau de la famille Nibnoutirou-Neseramon montre que Padou-
bastit régna deux générations après Osorkon II.

La stèle 1898 du Sérapéum, datée de fan XXVIII de Sbesluiii(| 111.

indique un Sheshanq, fils d'Osorkon II avec le titre ^^* ^ '

j
qui
devient plus tard Sheshanq II. Le prince Pashodou Bastit serait le fils de
ce Sheshan([ 11 el le frère de Takelot 11.

On aurait tori d'en faire un fils de Sheshanij 111 ou I\ . Je crois a\oir

montré depuis longtemps que le règne de Padoubastit \" est collatéral à

celui des souverains de la XXIP dvnasiie.

Pashodou Bastit parait avoir gouvei'n('' la Thébaïde sous la suzerainet(''

de Padoubastit, et c'est à c(^ titre (pTil a fait fune grande porte en pierre
de grès après qu'il l'avait trouvée menaçant ruine »;. La porte qui menaçait
ruine semble, dans l'occurrence, avoir été celle du X° pylône. Cette indi-

cation mérite d'être retenue, car elle semble indi(|uer pour cette porti'

une dégradation, une ruine plus ancienne (pion aurait pu le croire juscpi'à

présent.
[28] — 40 —
Serait-elle advenue à la suite de la révolle qui éclata sous Shcsliaiuj II

ou bien faut-il y trouver une trace de cette invasion, de ce raid de Car-

thaginois qu'Ammien Marcellin (XVII, 4) reporte aux débuts du règne de


Padoubastit?
Ce ne sont là qu'lnpotlièses que dautres découvertes vérifieront peut-

être un jour.

II

DESCRIPTION DES DEUX COLOSSES


ÉRIGÉS DEVANT LA FACE NORD DU X^ PYLÔNE DE KARNAK.

Colosse di! X° pylône. Face nord, montant est.

Calcaire dur.

Roi, marchant, les bras pendants le long du corps. H est velu dune
.sliditi plissée dans la ceinture de laquelle est passé un poignard dont le

ponnneau est une tète d'épervier. Une femme, beaucoup plus petite que
lui (sa tète n'arrive qu'à la hanlenr du genou du pharaon), marche,
appuyant sa main droite sur le mollet du colosse tandis que dans sa main

gauche, ramenée sous les seins, elle lient un sceptre flexible.

La tête est surmontée d'une couronne cylindrique munie de deux


longues plumes droites. La grosse perruque sorne des ailes du vautour.
La gorge est parée d'un large collier et tout le ct)rps se drape dans une
souple étoffe plissée. Un long ruban plissé en travers se noue à la taille,

en dessous des seins et au-dessus du nombril.

A. On lit dovani celte femme :


+ I "^ ^ CSîTJ^DI "^ ^ '
*''^"''

inscription est gravée profondément dans la pierre. Les hiéroglyphes sont

rehaussés de vermillon.

B. ITn cartouche était gravé sur la boucle de la ceinture de la slivnli. On


en a martelé les signes et l'on y a substitué le nom de Ramsès {L'\\^ -^^jl \ !•
— 41 — 291

Deux lignes verliciiles de lexte sont jjra\ées sur li.' pilier iliippiii du
colosse :

Les inscriptions et bas-reliefs gravés autour du socle sont d Un si vie

tout dift'érent de celui de Uanisès If. Les prisonniers enchaînés sont dun
très beau dessin. Leur relief dans le creux est très fin et les hiéroglvplies

sont profonds seulement de trois niilliniètres.

Deux lignes de texte forniiMit frise auiour du socle.

Ligne (le la droite du roi • !>-- )


= If ^ V ^ '.
'
,'

.7, « ^^^ La* t^ S

Les cartouches de llanisès il surchargent un autre nom.


Fie nom d'Amon na pas été martelé.

1 2 3^5678
Les peuples vaincus ligures sous cette ligne de texte sont :

LilV W I v^

(| 1 11 11 11! i'\ ] .'1


1 5

->C± 'î KH '^

'\\
\ "'
[30] — li-2 —
Ligue (lu coté gaurkc ••
(
— ="X^ )
PT^ ! 1 1 1 E — *
(lltl T ^ 1 î

Le nom dAmon n'a pas été martelé.

Les peuples vaincus figurés sous cette ligne de texte son! :

]^
^^
-j
r 51^ V3^ L^
E ^ ?,?
u
^
I w I w 1

g )o 11 12 i3 1^ i5

^/

*f \
-^v ^/<^ j\. X

(ioi.OSSli 1)1 MO.MAM' OIRST.

Ce colosse est seuiljiaijje ii celui du moulant est

On lit sur la boucle de ceinture, en surcharge :

( î '

] (1^ t sî '^

Deux ligues verticales de texte sont gravées sur le pilier d'appui du


colosse :

Le texte de la reine est le inèiiie (Uie celui de lautre colosse.

Il ne reste tpie ipielcpies signes épars de In ligne de droite du le\te

lonuant Irise autour du socle.


— 43 — .31J

jOS peuples \iiiiiciis ligui'és de ce cùlé soiil

3 G s

m
'i r.
7

o-
m rr ^âi

ï4k -i a «4
l'p r lik r° '^1 iï ^^

= I iii\ Jr ^^
Ligue tie gauche du le\le foruiaul Irise :

Les peuples Aaiucus ligures de ce côté soûl :

1
••
:t i f) G 7
X

V V
— ^2) '^ ^^ ^^ \
^
^11
-^ — I !
"j u- u^^
^ -' '

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f( 10 11 ] a l 'l I.) I()

*^ J^
-5^ âA4 k
-JL 6

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6

,\K
.

W^
/

9^
*
[32] — ii —

POST-SCRIPTCM.

Je n'ai eu comme biil dans cet articie que de publier le plus tôt pos-

sible, selon le désir de M. Maspero, les documents nouveaux fournis par


la dernière décou\<'i'lc iaite à Karnak. J'y ai joint (|uek|ues notes et des

commentaires bàtifs. 11 va de soi cju'ils ne sont pas définitifs et nmn


intention est de les compléter et corriger tpiand j'en aurai le loisir.

G. Legrain.

Karnak. (i no\eml)r(' if)i3.


RAPPORT
SUR LES FOUILLES EXÉCUTÉES DANS LA ZONE COMPRISE
EiNTRE

DÉÎROIIT AU NORD ET DÉÎR-ELGAN A DLAH , W SUn


PAH

AHMED BEY KAMAL.

Cercueil en bois peint en jaune, avec traits bleu clair sur les bordures:

les légendes hiéroglyphiques de l'intérieur sont en gros caractères bleus.


pris entre deux lignes , l'une bleu clair ci l'autre blanche. Le nom de ^ ||^ jj
(|u'il porlo n'est pas celui du premier propriétaire, mais d'un individu (|iii

l'usurpa ou l'acheta de seconde main.

COUVERCLE.

On y voit une bande longitudinale d'hiéroglyphes :


^ J[_ ^ ^"^^

CUVE.

Elle porte sur chacune de ses parois une bande longitudinale de gros
hiéroglyphes avec figures : à droite, les deux yeux sur une façade de maison,

avec le proscynème h Osiris, maître de Mendès et grand maître d'Abydos;


à gauche, un autre proscynème adressé à Anubis sur sa montagne, maître
de la nécropole, pour que ces deux divinités accordent au mort, chacune en
ce qui la concerne, les dons funéraires dont le dieu se nourrit, et le bon

'''
Voir Annales du Service, t. XI, p. 3, et t. XII, p. 97.
[2] — 66 —
enterreinenl dans le désert ouest où se trouve le bon tombeau de l'autre

monde. Au-dessous de ces prières , on lit des légendes verticales aux quatre

génies funéraires; puis, à la tête, on lit une prière à Nephthys, au grand


dieu du ciel et à la grande Ennéade, et aux pieds une autre prière à Isis,

au dieu de la ville et à la petite Ennéade. C'est la disposition ordinaire sur

les cercueils, dans la nécropole de Méir.

côtédroit:(^) + j;iy^î->-l-fJVtr.T.?ù^t::

\f.
M— [3]
[^]
— 48 —
Au côté gauche, après l'inscription en une bande horizontale (

"1^l-*-\^^^, on trouve de nouveau les bandes verticales :

!f^
)

— i9 [5]

CUVE.
Sur le côté droit en bleu très foncé, la légende horizontale :
(—

1 ÎQ?^^ J' P*^'^


^^^ ''"°'^ lignes verticales :

^
1 1 )

[6] — 50 —
Le côté des pieds a disparu. L'intérieur du cercueil est revêtu de longs

textes en hiéroglyphes cursifs que j'ai rendus en hiéroglyphes ordinaires.


Voici ceux qui couvrent la face intérieure du couvercle :
(—
9 10

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[10] — 54 —
il ti2 i.'!

fc5.

iu
È PI
m

blanc

. I

Les textes de l'intérieur de la cuve sont si endomniiijjés i[ue j'ai renoncé


à les copier.
— 55 111

Cercueil en bois sans couvercle. — Long, n m. 35 cent., lary. o m.


(J35 mill., haut, o ni. 6().5 mill., épaisseur du bois o m. oqy mill. —
Il appartenait à | ^, scribe royal, et il fut usurpé par | 4i
' '

|
, intendant
du palais. Celui-ci fit racler l'extérieur, mais il respecta l'intérieur, si bien
que le cercueil a repris à l'extérieur la couleur naturelle du bois. Les bandes

sont gravées en creux et les biéroglyplies sont rehaussés de bleu foncé.

Côté droit: (H^^HaBTjVw.T.^^i^^srt^n

H© HO H
o

m .^

Côtégauck-:(^)^JlA^:V^f>;^W: l^î^

!^
121

Càlc de la tête. Côté des pieds.

\>f^\\r^hc\\ lll"'i-k^lf'*<f
*-l .fl
O

o I

h'
I n en

L'intérieur est richement décoré au nom du scribe royal ^^j. Je me


borne à donner ici les légendes principales; la description du décor et les

textes qui l'accompagnent seront publiés par M. Lacau, de même que les

autres cercueils provenant des fouilles de Méir.

Côté droit: M^is^uiïi !^î^n=f ;:i!\Tr-

Côté de la tête :
-f^
^ '^ I ^.
Côté des pieds :
-^^ ^ * j f ^l •

Cercueil recueilli dans un tombeau violé anciennement. — Long, a m.


1 1 cent., larg. o m. Sa cent., haut, o m. 62 cent, y compris le couvercle.

— 11 est au nom d' I


*"'*'
i i

COUVERCLE.
Il est peint en jaune avec traits gris à l'entour. 11 est orné d'une seule
bande de gros hiéroglyphes bleus sur fond jaune clair :

\\\\i^^^
57 — 131

<;uvE.

Le côlé droit est orné des quatre façades, dont la première renferme en

plus les deux yeux mystiques au-dessus de la porte. Le côté gauche et celui

des pieds sont décorés tous deux de la même manière, et chaque façade est

séparée de la suivante par deux gros traits jaunes. U ne reste à la tête qu'un

seul fragment à côté du couvercle. 11 n'y a point d'autres inscriptions ni à

l'extérieur ni à l'intérieur. La momie manque.

Nous avons recueilli dans divers tomheaux de Méîr les banpies funéraires
et autres objets suivants :

Barque en bois (fig. i), peinte en jaune; long, o m. g3 cent., larg. o m.


1 5 cent. Le pont se divise en quatorze compartiments, sept à droite et sept

FilT. iMg.

à gauche (lig. 2). A la proue le pilote se lient debout, avec derrière lui

deux matelots également debout; viennent ensuite le mât, puis six matelots
debout et prêts à la manœuvre de la voile qui man([ue. Le cercueil est posé
sur le pont entre les deux groupes de matelots. La poupe est munie d'une
sorte de beaupré.

Barque (fig. 3); longueur m. Gy cent., largeur m. li cent. A la

proue, un matelot d'une taille élancée se


lient debout pour sonder le Nil. Derrière
lui, dix matelots sont debout sur cinq

rangs de deux, et on voit à la suite

un polit pilote qui manœuvre la rame-


l'i.T- 3.
gouvernail. La coque est peinte en
rouge; le pont est jaune et il se divise en dix compartiments assemblés
deux à deux. Au milieu se dresse une petite cabine llanquée de deux
prêtres accroupis : le premier ^ est devant la cabine et tourne la figure

vers la proue, l'autre est derrière la cabine.

Barque en bois; longueur 1 m. 01 cent. La coque est peinte en bleu cl


[[!i] — 58 —
arrêtée par une hordiire do gros traits rou<jes, blancs relevés de noir, et

"ris foncé, le tout bordé de rouge. Le pont est peint en jaune et divisé en
vingt-quatre compartiments, deux à deux. L'équipage compte douze hommes
vêtus de blanc et assis face à face. Le timonier, de petite taille, manœuvrait

seul les deux rames-gouvernails : celles-ci ont disparu, mais leurs deux

mâtereaux subsistent.
Petite barque funéraire; longueur o m. 53 cent., largeur o m. 16 cent.
La poupe est arrondie et entaillée pour recevoir la rame -gouvernail; la

coque est peinte en jaune sur une couche de plâtre, les bordages et la

partie postérieure du pont sont en rouge. Le pont est divisé en dix compar-

timents par des lignes rouges sur fond blanc. L'équipage se compose :

1° d'un pilote d'avant ([ui sonde l'eau; q" d'un prêtre assis à l'abri d'un

petit châssis; 3° de trois matelots qui manœuvrent la voile; h° du cercueil

peint en jaune avec trois bandes noires; 5° du timonier; 6° de cinq


rameurs assis, trois à droite et deux à gauche.
Un grenier en bois, peint en gris foncé, sauf les créneaux des quatre

coins qui sont rouges. Longueur m. 23 cent., largeur m. 20 cent.

La porte est peinte en rouge. Elle s'ouvre à l'intérieur sur une cour qui
contient un boisseleur, deux porteurs de sacs et trois greniers sur un seul

rang, à la terrasse desquels on arrive par un escaher dressé contre la paroi

du grenier. Un scribe avec sa palette est accroupi sur la terrasse; il enre-

gistre la quantité de grains qu'on emmagasine.


Petite poupée de bois en forme de momie; longueur m. i5 cent.

Elle est enveloppée de bandelettes, et les yeux sont dessinés en noir sur

la couleur naturelle du bois.


Un faucon posé sur une Heur de lotus : la poitrine est blanche, poinlilléc

de noir, le haut du corps est gris foncé.

Une canne lisse de 1 m. 33 cent, de longueur, en bois.

Petit cercueil de momie , en bois long de


, m. 9 cent, sur m. 2 5 mill.

de largeur et m. 022 mill. de hauteur. Le couvercle est divisé en trois

registres par des bandes conservant la couleur naturelle du bois; les carrés

compris entre les bandes sont alternativement en damiers à cases noires et

en couleur de bois. La cuve est décorée également d'un motif en damier.


L'oreillette du couvercle et les bords sont peints en noir. Les quatre pieds
sur les(juels le cercueil repose sont peints en noir dans leurs parties visibles.
W — 59 — [15]

Un l)ras en ûbèiic (loiijjucur o m. 2/1 cenl.), ((ui leiiail prolj;\I)k'nicnl

la croix anséc. (J'esl un amulctle indt'pL'ndanl ol non pas une portion de


slalue : il suppléait au besoin le bras de la momie dans l'autre monde. Le
même amulette est encore en usage cbez nos fellahs : ils suspendent des
bras ou des mains en bois au-dessus des portes des maisons neuves pour

en écarter le mauvais œil. Les deux tenons en métal qui tenaient le symbole
disparu sont encore fixés à leur place anlicpie.

Une corde et une pelote de fd de lin, dans un petit panier en feuilles

de palmier.
Barque en bois de la forme ordinaire; longueur m. 83 cent., largeur

m. 17 cenl. La coque est peinte en jaune; le pont est partagé en neuf


compartiments. On y voit pour équipage un pilote d'avant, huit rameurs et

un timonier.
Barque en bois de la forme ordinaire avec dix rameurs assis sur des

bancs, un pilote d'avant et un timonier.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur m. (iy cent., largeur

m. 12 cent. On y voit huit rameurs, un pilote d'avant et un timonier :

elle porte une caisse de momie en travers sur le pont , entre le timonier et

les rameurs.
Barque funéraire de la forme ordinaire; longueur m. 68 cent., largeur

m. 1 9 cent. Elle porte huit rameurs, ([uatre de chaque côté de la boîte

de momie, devant laquelle un prêtre est accroupi ^. Derrière le prêtre,

un timonier.
Barque en bois de la forme ordinaire; longueur m. 67 cent., largeur

m. 1 cenl. Huit rameurs et un timonier, et, devant celui-ci, la caisse de


momie escortée d'un prêtre accroupi. Le pilote d'avant est peint en jaune.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur m. ()8 cent., largeur

m. 1 7 cent. Dix-sept rameurs, un limonier, un pilote d'avant; elle est

peinte en jaune et les bordages sont peints en rouge.

Barque en bois de la forme ordinaire; longueur m. 85 cent., largeur

m. 1
Q cent. Elle porte div-buil bancs creux sur lesquels dix-huit rameurs
sont assis : timonier et pilote d'avant.

Bar(|ue en bois de la forme ordinaire; longueur m. 70 cent., largeur

m. 18 cenl. Elle esl peinte en jaune avec les bordages en rouge; elle a

douze rameurs, un pilote d'avant, un timonier.

l
[16J
— 60 —
IJarquc en l)ois île la l'orme ordinaire; longueur o m. 70 cent., largeur

o ni. i5 cent. Elle a cinq rameurs, un pilote d'avant, un timonier, plus


deux pleureuses en avant de la caisse de momie.
Barque en bois de la forme ordinaire; on y voit à l'avant, sur le pont,

six compartiments creux occupés par des rameurs. Auprès du mât un


homme debout derrière lequel un prêtre est assis, à la poupe un timonier.
Grenier en bois; longueur m. 9/1 cent., largeur m. 26 cent.,

hauteur m. 10 cent. A l'intérieur une cour et trois dépôts, à la terrasse

desquels on arrive par un escalier.


Grenier en bois, peint en jaune, de forme rectangulaire; longueur

m. 27 cent., largeur o m. 26 cent., hauteur m. 10 cent. A l'intérieur,

une cour et trois dépôts avec escalier. Dans la cour, un boisseleur, deux
porteurs de sacs, et sur le toit, un scribe assis qui enregistre les quanlités

de grains mesurées.
Scène en bois représentant la fabrication de la bière : un brasseur avec
la pâte sur un plateau, cinq cruches et une jarre en forme de tonneau,
sur laquelle un cruchon est pos('.

Grande bar(|ue de la forme ordinaire; longueur 1 m. 38 cent., largeur

o m. j8 cent. Elle porte vingt rameurs assis sur des bancs creux, plus
le timonier et le pilote.

Lame de bêche avec deux entailles pour fixer le manche; longueur


m. 3o cent., largeur o m. li cent. Elle a dû servir, car un peu de

terre y adhère encore. La bêche rT?» a conservé son nom dans la langue
arabe, j-«; la première charrue en dérive par l'addition des deux manches
et par l'allongement du timon. Ces deux outils existent encore aujourd'hui
chez nous, avec cette différence que la lame et le soc y sont faits en fer au
lieu d'être en bois.

Une autre bêche; longueur m. 27 cent., largeur m. 12 cent.

Elle diffère de la précédente par sa forme qui est légèrement affilée et par

l'absence de trous d'attache. Elle n'a point servi : c'était probablement un


simulacre d'outil à l'usage du mort.
Socle dune statuette de Phtah-Sokar-Osiris en bois. Le plat du devant
se creuse en une boite, sur le couvercle de laquelle est perché un faucon.
Longueur m. 2(55 mill., largeur m. 08 cent.

Une coupe à encens en terre cuite de m. 1 10 mill. de hauteur.


— 61 [171

Coupe en lerre cuite, coupe ronde sans pied ^^^ , avec l)ec proéminent.
Dianoètre o m. 07 cent.

Statuette en bois debout sur un socle: hauteur m. Zi 1 cent, y compris


le socle, qui a o m. '4 cent, d'épaisseur. C'est la statuette ordinaire dOsiris-

momie barbu
, , coiffé de la perruque ; le corps est peint en blanc la perruque ,

et le socle en bleu, la figure en jaune. Pas d'iiiscriplion. Une cassure entre

lœil gauche et l'oreille.

Cercueil en bois, au nom de


^^;^'X' J- — Long, a m. -jc) cent.,

larg. n m. .^T) cent., haut, o m. .ôc) cent.

GOLVERCLK.

Il n'en reste plus qu'un fragment portant la légende : , TH I ^!

CUVE.

Côté droit :(^)+jiÂ^vii^ffirfJvii?Ttr!^;

\f.
[18] — Gi2 —
Côtégauche:(^)4.j;iA!V^I=:^'!t>ÎÎ^V;

\f^
,

— 63 — [19J

nez. Ce maiilot est consolidé intérieurement par des morceaux de bois, qui

donnent à l'ensemble le volume exigé par la mode funéraire de l'époque.

Il est décoré de deux rubans dorés, qui prennent naissance aux épaules et

descendent jusqu'aux pieds. Entre les deux, on voit six lignes d'ornement.

Sur cbacun des côtés, trois divinités funéraires sont représentées. Au côlé

droit, la triade osi,rienne est debout, composée d'Osiris couronné de Xalef,

les bras croisés, tenant à la main gaucbe le sceptre 'j' et à la main droite le

fouet r\, vêtu d'une large robe (|ui lui descend jusqu'aux pieds, et la face

tournée vers la tète de la momie; devant lui, on voit Nephlhys vêtue d'une
robe collante, coiiïée de son biéroglypbe Q , levant la main droite en signe

d'adoration devant Osiris, et laissant retomber la main gauche; derrière

lui , Isis est debout dans la même attitude que Nephlhys. Sur la partie

saillante des pieds, au cou-de-pied, les deux déesses sont agenouillées, la

main gauche posée sur le genou et la main droite allongée sur le disque

solaire {[ui orne leurs tètes; elles pleurent le mort, et au-dessus d'elles

plane le disque ailé. Sur la plante des pieds on voit une figure d'Anubis,

et au-dessus, un cadre qui renferme le nom et la durée de la vie du défuni


soit vingt-sept années :

APTEMIAGOPA AP
nOKPA AOJPOCLKZ
EYVYXEI

Devant l'âge, on voit une feuille de lierre ou de vigne, avec une tige

courte, recourbée sur elle-même. L'Anubis a le corps humain; il est vêtu

d'une peau de panthère, et il lève les mains vers un grand disque doré.
Sur chaque côté de la momie court une légende eu gros caractères
liiéroglyphiques :

Flanc gnucl. :
[-^)l^-i-^iq (SW) "llZlZ^^^^l lU
'"' Sur l'original, le pyiiofeiihale est ilehoiil.
[20] — 64 —

lîien conservée, sauf la lêle f[iii a subi des dégradations.

Momie dâge grec, de même forme el de même style que la précédente;

longueur i m. 76 cent., hauteur du côté des pieds cm. c)0 cent. Le décor

se divise en trois motifs : i" un plastron fait d'un seul morceau d'étoffe,

représentant le scarabée aib; suivi de quatre génies funéraires debout,

coiffés chacun du dis([ue solaire et tenant la bandelette au\ mains. Celte

scène est flanquée de deux légendes hiéroglyphiques, à droite :


( — ) ra
jy

^- VJ V^^^HS^'^Ml^;
2" sur la plante des pieds, l'étiquette

qui donne le nom et la durée de vie du défunt :

ICIACùPOC
MECTOY
LIA EYVYXEI;

3° Sous l'étiquette, un Anubis à corps humain, vêtu de la peau de

panthère, lève ses deux mains vers un grand disque solaire. L'étiquette et

la figure d'Anubis sont tracées et peintes sur des pièces d'étoffes collées sur

l'enveloppe de la momie.
Momie de l'époque grecque au nom de | ('^'J; long. 1 m. 7 a cent.

Même décor que pour les momies précédentes mais , avec le faucon tenant

le sceau entre ses deux ailes en plus des divinités ordinaires. A droite, un
Horus à corps humain el à tête de faucon est assis, la face tournée vers les

pieds de la momie, et de chaque côté de lui, les deux pleureuses, coiffées

du disque solaire, sont assises chacune sur leur estrade. A gauche, mêmes
figures, sauf Horus qui a la tête humaine, qui tient le [ et le /l, et qui est

coiffé de j^. Sur les deux côtés du corps sont tracées des inscriptions, à

droite :m-^frîi;^>Mvr^:*:r:r:!TJ!rrfi]i:is
— 65 — [21]

^j^B^'^flB^-^^^^VJVSuï),; «gauche :ra~^

Sur le cou-de-pied Osiris est debout, velu d'un sarrau en damier sur
lequel est jeté un large manteau; il tient les deux sceptres r\ |
et il est

coiffé d'un diadème ali^ J^. Sous les pieds, un Anubis est debout comme
sur les deux momies précédentes, et sous lui l'étiquette liabiluelle :

(OPIAINA ANOYBIAAOC
ilN EYVYXEI.

Sur la parlie du linceul qui correspond au sommet du crâne, Osiris est

debout, vêtu d'un large manteau et flanqué d'Isis et deNephlhys, également


debout, coiffées du disque solaire, levant chacune la main droite et laissant

retomber le bras gauche; au-dessus de celte représentation plane le disque


ailé. Sur chacun des côtés de la tète on voit un cynocéphale accroupi et

coiffé d'un disque solaire.

Momie de l'époque grecque en très mauvais état; longueur a mètres.

Quelques portions du décor subsistent encore, surtout les divinités qui

ornaient les deux flancs : il était identique à celui des momies précédem-
ment décrites. Sur le sommet du crâne Osiris est assis sur une coupe(?);
il est coiffé de jj^, paré d'un collier, et il lient le 'j'
et le /i . Il est accompagné
des deux pleureuses debout, qui lèvent les bras en signe de protection.
Sous les pieds, un Anubis à corps d'homme lève à deux mains un grand
disque solaire. Au-dessus du dieu l'étiquette ordinaire :

ANOYBIGON APnOKPATICJNOC
ETCJN MÎT EYVYXEI

Momie d'époque grecque, en très mauvais état; long, i m. 89 cent. On


y voit encore sur les côtés les quatre figures de découpures, Osiris entre
Annahi du Service, igii. 6

I
— 66

Isis ctNephlliys, elle faucon ailé. Sur la lète, on voit la représentation

suivante d'Osiris (fig. /i), comme l'indique la

légende tracée au-dessus; sous elle est une


lleur entre deux boutons. Aux pieds est un
grand disque ailé suivi de la figure d'Amon
à tête humaine , coiffée des deux longues plu-
mes et de l'urœus, à corps de scarabée ailé,
levant un bras droit d'homme qui tient ie

fouet r\. Sous ce bras, un second bras bu-


Fiir. II.

main soutient à droite l'aile droite de l'in-

secte; le bras gauche s'étend pour soutenir l'iiile gauche.

On voit, sous les pieds, la figure d'Anubis surmontée de l'étiquette :

CKYAAl lEPAKOC MHTPOC


ANOYBIAAOC LlB
EYVYXEI

Momie d'époque grec([ue, au nom de ^[J^- fils de '^=1^j^î


et de ,V^, fils de ^ f ^^^^ ^^is le signe ^ est remplacé partout par
son sigle démotique : longueur i m. go cent. Elle est emmaillotée de la

même manière que les précédentes. On voit sur la poitrine deux faucons
ailés, coiffés du disque et de l'urœus, et au-dessus d'eux, deux bandes
longitudinales en gros caractères hiéroglyphiques. C'est : i" au côté droit :

X^^liî:9!,^f J^S°J; 2° au côté gauche :ra"|)pj V^^J

tîncn

J: ^n->zi\iï^Ur:^°'
Sur le sommet de la tète, un disque ailé plane au-dessus de la triade

Osiris, Isis et Nephthys, debout et pourvus chacun de son signe caracté-

ristique.
67 — [231

Sur le devant des pieds, un disque ailé surmonte les deux pleureuses

assises, coiffées du disque et adorant le défunt représenté

par un signe (fig. 5), lequel est suivi de deux pieds. Sous les
pieds, un disque ailé et l'étiquette ordinaire :

IEPA5 CAPAniOJNOC
UTH
EYVYXEI

Au-dessous, on voit un Anubis debout, peint en noir, por-


FiiT.
tant la peau de pantbère dorée, des bracelets en or, une robe
rouge rayée de bleu, le tout très finement exécuté. Au-dessous, les deux

colonnes affrontées ci-contre, qui se rapportent évidemment


j'r^ ? — N aux deux pleureuses mentionnées plus baul.

,,
'
Jî Autre momie grecque, longueur i m. ()o cent., très

^^ l -^ endommagée. On n'y voit plus, sous les pieds, qu'un


31-^ ^^^' Anubis qui lève le vase w.
I I I
X* ]^^ Toutes ces momies étaient enfermées, l'une à côté de

a A * * l'autre, dans un simple caveau de deux mèlres et demi de


f^4 ^" profondeur. J'y ai ramassé, à côté d'elles, un faisceau de

^ J branches de myrte qui conservait encore une odeur. J'ai

constaté un autre exemple de cette particularité dans


une tombe de l'époque grecque, située à une grande distance vers l'ouest

de Gamlioud. Encore aujourd'hui, dans l'Egypte moderne, le myrte est

la plante qu'on place de préférence sur les tombes pendant les fêtes civiles

et funéraires : des marchands spéciaux en mettent en vente des paquets

ces jours -là, à l'entrée de chaque cimetière.

FOUILLES À DÉÎR-RIFA.
I Les chantiers furent transportés à Déîr-Rifa le aS décembre 1910,
mais les fouilles ne durèrent que quelques jours. Elles commencèrent, à la

fols, autour des tranchées de M. Pétrie, et siu* les pentes de la montagne ol'i

j'espérais trouver des tombeaux intacts. Malheureusement, cette région, qui

fut la nécropole des princes féodaux de la principauté de Shashotep , a été


presque entièrement épuisée : je n'y ai recueilli qu'un très petit nombre
d'objets.

5.
[24] _ 68 —
1° Double table d'offrandes en calcaire (fig. 6), à deux becs; long, o m.
3o5 mill. , largeur o m. 266 miil. y compris les becs. Elle est au nom
i"de|T, fillede^^^^
né de ^T J; 9°de|fy];fils
''e J!iQi:i^n'5do |-7j.
Chacune des tables dont elle

se compose est munie de son


bassin en creux, qui commu-
nique avec l'extérieur par des
rigoles conduites à travers les

becs. On y lit les légendes sui-


vantes : {^) Af^\\'\T

;^A '^"rîî- L'angle de


gauche est brisé cl a été recollé; les deux becs sont légèrement ébréchés.
Moyen empire.
•>" Six scarabées en terre émailléo (fiof. 7) :

Fis- 7-

Un scarabée en cristal de roche est à peine dégrossi; sur le recto on

voit des hachures.


."!"
Une perle oblongue.

i° Cinq anneaux brisés entre grands et

petits, quatre d'entre eux rouge foncé, le


cinquième
1
noir. ,-. „
iMg. 8.
_ _

5° (iinq perles en cornaline.

6° Une petite cuiller en ivoire, représentant un serpent dont la tête

forme le bol de la cuiller et la ([noue le manche, mais l'extrémité du


manche est brisée (fig. 8).
^

— 69 — '2b]

l"
Un morceau d'ivoire mince (long, o m. i a cent.) semblabie à un
coupe-papier moderne.
8° Quatre petits panneaux en ébène incrustés de
, filets d'ivoire en zigzag :

ils proviennent d'une boîte qui contenait du parfum ou des pâtes. Les
deuï panneaux latéraux mesurent chacun o m. oO cent.; les deux panneaux
courts n'ont que o m. o'i5 mill.

g° Statuette en calcaire; haut, o m. i8 cent, y compris le socle. Elle


représente un personnage agenouillée^ ""^î^ dans
l^» inlilulé le

temple de Ramsès II
'1i-^

ù

h
[26] — 70 —
i5" Deux ciinopcs en albâtre, sans couvercle ni légende; hauteur

m. -l'd cent, et o m. -jg cent.

1 (i° Pot à kohol en albâtre •; hauteur o m. o5 cent. Le goulot est

légèrement ébréché.
17° Quatre parties d'yeux pour cercueil de momie, en albâtre. Les deux

premiers sont longs de m. o85 mill.; les deux derniers sont plus petits.

18° Deux cerceaux, l'un en cuir cousu d'un seul côté, diamètre
m. i3 cent., l'autre en jonc, diamètre m. 08 cent.

1 g" Une paire de sandales en cuir, peintes en rouge; l'une d'elles a encore

le reste de ses courroies.


20° Cône en terre cuite, creux et sans inscription; baut. m. 07 cent.

21° Six petits vases en terre cuite § de différentes grandeurs.


9 9° Un petit vase en terre cuite avec large goulot ^.
28" Un petit vase en terre cuite (. Hauteur m. 1 cent.

ak" Statuette funéraire en calcaire; baut. m. 2 1 cent. On y dislingue


encore à l'encre noire, mais reste de l'inscription est effacé. Elle
| g^ le

porte au cou un collier ousex,, dessiné à l'encre noire sur fond jaune.

a 5° Couvercle de vase de forme circulaire en granit noir, légèrement


ébréché. Diamètre m. 19 cent.

96° Dix morceaux de bronze rectangulaires, percés chacun de deux

trous; quelques clous y sont encore fixés.

97° Grand battoir en bois, dont la tête en a été endommagée par l'usage.
28° Pot à kohol posé sur un cadre en calcaire. Le bord du récipient
est ébréché et le cadre est fendu; hauteur m. 1 7 cent.
29° Petit vase en terre cuite, en forme de tonneau rond, orné de traits

noirs. Longueur m, 1 7 cent.

3o° Quatre statuettes funéraires en terre cuite d'un travail grossier, au

nomde|^-X>!23l'^
.3i° Scarabée en calcaire fêlé sur le dos. Le roi 'j
J
©> accroupi ( — ),

y fait offrande au dieu Thot, cynocéphale accroupi (—^) et coiffé du


disque lunaire, posé sur le signe =—=. — Xl\° ou

.W" dynastie.
82" Scarabée en pierre peint en bleu dune couleur II

ténue;
ci-contre
il est en

:
bonne conservation et porte l'inscription
d
— 71 — [27]

33° Deux éluis à kohol en argent, mesurant chacun o m. o6 cent, de


longueur. Chacun d'eux a son aiguille en bois, mais un seul carde encore
un couvercle. Nouvel empire.
34" Deux scarabées en calcaire: i" et •!" la trinité ihébaine :

Amon coiffé de ses deux longues plumes, Moût à tête de vautour


et Khonsou à tête et à corps humains.
35° Cuve d'un cercueil en bois peint en vert et encadré; longueur
1 m. 85 cent., largeur o m. /i5 cent. On y lit cinquante lignes verticales
en hiéroglyphes cursifs, qui seront publiées par la suite.

36° Scarabée en calcaire émaillé en bleu avec la légende 4= -—

Çm^: ^1, le tout posé sur ^.


37° Petit cynocéphale accroupi
I"' représente le dieuThot;
et coiffé Q-j

calcaire grossier. On trouva avec lui une statuette d'Isis en terre émaillée,

assise sur une chaise, coiffée de X/ et allaitant son fds Horus; hauteur
m. ci 5 mill.

38° Seize fruits de palmier-doum et une grenade desséchés.


39° Deux paires de sandales. La première était neuve au moment où
elle fut mise dans le tombeau et elle est d'une conservation parfaite. Elle
mesure m. 28 cent, de longueur
sur m. io5 mill. de largeur. Les
courroies d'attache sont de cuir blanc

et mou. La seconde avait dû servir;

elle est d'un travail très fin. On y


voit (fig. 9), à la partie supérieure,
F'g- 9-
une feuille de lotus épanouie, dont la

tige descend jusque sous le talon. Le tout est encadré d'une large bordure

formée de plusieurs hgnes parallèles. L'une des sandales conserve ses la-

nières, qui sont longues chacune de m. 97.5 mill. sur m. 010 mill. de

largeur.
'10° Palette de scribe d'un bon travail, en bois, brisée en plusieurs

morceaux.
') 1° Deux chevets en bois, l'un de m. 1 1 cent, de hauteur, l'autre de
m. i3 cent. Ils sont formés de deux pièces, la hase et la partie ronde
destinée à emboîter la tète. L'un d'eux a été ébréché légèrement.
[281 — 72 —
hi" Trois pelits vases on terre cuite renfermant de i'orge moisie et

réduite en pâte par i'humidilé. Le plus petit d'entre eux est bouché par un
morceau de toile.

43° Un pliant en bois de hêtre; le siège en est en cuir de couleur

naturelle et bien conservé. L'un des pieds et la traverse qui repose sur la

terre manquent. Hauteur o m. kh cent., largeur o m. Sg cent.

hk" Un escabeau à quatre pieds rejoints par des traverses. Le fond du

siège, qui était en lanières de cuir, est tombé en morceaux. Hauteur


cm. 109 mill., longueur o m. ko cent, x o m. /lo cent.

/i5° Partie inférieure d'une stèle funéraire, en mauvais état; hauteur

om. ih cent., largeur o m. i8 cent. On


rs/ y voit représenté Osiris-momie à gauche,
et devant lui une femme entre deux hom-
%k JJir ''
mes qui lui présentent des offrandes sur

une table dressée en avant du groupe.

4 J- o Des restes de légendes sont visibles en-

core au-dessus des personnages.


46° Tête de femme en terre cuite, qui servit probablement de couvercle
de vase canope; hauteur o m. 07 cent.
47° Disque de miroir en bronze; diamètre m. i55 mill.

48° Lame d'une pioche en bois; longueur m. 26 cent.


g" Une cinquantaine d'onsahti en terre cuite sans inscriptions et d'un
4

très mauvais travail.

5 0° Trois pièces de lin de l'époque copte, avec fran-


r~> ges et cinq
peloles de laine enveloppées dans un morceau de grosse toile,

51° Quatre chevets en bois, en très mauvais étal.

5 9° Scarabée en terre émaillée au cartouche de


Un tombeau copte ouvert au dernier moment a donné :
1" un peigne
en bois, en bon état, long de m. 08 cent., haut de m. 07 cent.;
3° une petite boîte en bois, |)einte et munie de son couvercle, haute de
m. 1 cent.; 3" une seconde boîte en bois de bonne conservation,
haute de m. 11 cent.; 4° un miroir formé d'une feuille de verre avec
tain, appliquée au fond d'une boîte en bois, haute de m. o55 mill.;

5° une paire de souliers en cuir; 6" deux baguettes, l'une en éhène (longueur
o m. û5 cent.), l'autre en Jironze (longueur m. 16 cent.).
.

[29]

FOUILLES A MEIR.

Les fouilles cessèrent à Déir-Rifa le mercredi 1 1 janvier 1911, cl elle


recommencèrent à Méîr, devant la chapelle funéraire

de^jlî^l^g, le 2 3 janvier; elles durèrent jus-


qu'au i!i février igii- \ oici l'indication des décou-
vertes faites pendant cet espace de temps.
1° Pied en bois d'une grande statue; longueur
m. 9 cent.

a" Disque en terre émaillée de m. 11 cent, de


diamètre. La partie supérieure en est ornée du dessin Fig. 10.

ci-contre (fig. 1 o).

.3° Statuette en bois s;ins pieds ni bras. Elle est peinte en rouge, la

slieiiti en blanc, la barbe el la coiffure en noir. On remarque deux petits

trous dans la poitrine. Longueur m. 35 cent.

û° Statuette de femme en bois, vêtue d'une longue robe collante qui

descend jusqu'au bas des genoux; les bras manquent. Long. m. a.j cent.,

non compris ie socle.

5° Couvercle d'un cercueil de très petite


taille, en bois, déforme humaine. Le dessous
(Gg. 1 1) en est creusé en forme rectangulaire
Fig. 1 .

(jui constituait, avec la cuve aujourd'hui per-

due, un réceptacle destiné à tenir lieu de canope. Un collier ousekii est


dessiné sur la poitrine et, sous ce collier, on lit le nom du génie funéraire
|p- peint en vert. On voit au re\ers quatre trous, deux à la tète et deux
aux pieds, destinés à recevoir les chevilles qui formaient le réceptacle.

fi" Petit œuf d'oiseau, colombe ou tourterelle, en parfait état. —


XIP dynastie.

j" Buste d'une statue en calcaire, barbue, avec une coiffure évasée
peinte en noir, un collier \ert, le corps jaune; le nez et l'œil droit sont

mutilés. La partie inférieure manque. Hauteur m. Sa cent.

8" Horus momifié en nkiteiii ^, provenant d'une boîte ou d'un socle


de statuette osirienne; longueur n m. of).") mill., hauteur à la tèle

m. 07 cent.
[30] — 74 —
()" Deuxième Horiis de même style, posé sur une planchelle qui servait

de couvercle à une boite; la tète est brisée. Long, o m. a/i cent,

lo" Un petit sac oblong fait de cordelettes en fil de lin, et dont les

anses sont endommagées; les cordelettes qui forment le corps sont au

nombre de vingt-sept dans le sens longitudinal et de sept dans le sens

horizontal. Longueur o m. 17 cent., largeur m. 1 3 cent.

1 r Vase en terre cuite avec bord plié vers l'intérieur, et avec pied.

12° Vase à parfum en albâtre ^. Hauteur m. o65 mill.

1
3" Une boule en terre dure, creusée et percée de trois trous ronds; le

baut est modelé en tête d'oiseau.

1/1° Petit disque de miroir en bronze; diamètre m. 08 cent.

iS" Deux bracelets en ivoire, à dos bossue et légèrement mutilé;


diamètre m. 07 cent.

16° Manche lotiforme d'un petit miroir J; il est en bois et il mesure


m. 06 cent, de hauteur.

Au sud-ouest de Méîr s'élèvent quatre monticules situés en file sur la

même ligne et séparés par des dépressions assez fortes. Les princes féodaux

de Gusœ y avaient, vers la XIP dynastie, creusé les hypogées qui portent
encore leurs noms. Le premier monticule au nord est connu par la chapelle

funéraire de Pepi-n-ùnkh-kam'", le second par celles de [Ij ('-'et de f ^^


1, II, 111; le troisième par celle do f I^ (tl
f "'î
| T- '^' JY ^' ^^om'é le tombeau
de ^ lîïî^'i' ^ P'IT *r''
^'-'^^ décrit ci-dessous (fig. j 12); le quatrième
600 mètres
monticule, le plus au sud de tous, est percé de syringes, à

environ vers le sud à partir de sa naissance. On enterra dans celte nécropole

depuis le Moyen Empire jusqu'à la fin de l'époque romaine. Le cimetière

antérieur à l'époque thébaine est situé au pied des monticules, et j'y ai

ramassé des monuments de l'Ancien Empire, entre autres la canne en ébène

l-l/.i f:ï(::^mVf:ï)^-'5'
(Jim 9M
est ainsi iatiliilc :
^ '^ *1)
P f ^ j
£D
inj^ PTl^f^VPj l" ''"l^

I J .^1 1 ! <
1- <=. " I S CjJiJ f ;V V f ^- ^^^ ^"^^'"^ hypogées

^^- sont creusés l'un à côté de l'autre sur une


''''

-^ j~( au Qord; a° sou |)ère mtoe ligne.
P
:

— 75 — [31]

(|ui nous donne le protocole royal de Khéloui I" Je la l\' dvnaslie. A la

naissance du chrislianisme, les habilanls de Méîr et des environs adoptèrent


pour leurs morts un endroit situé vers l'est, à un quart d'heure de distance
de la nécropole ancienne, et ([ui leur sert encore de nos jours.

Le prince *^' ^P^, qui était chef des prophètes et dont le petit nom
était \\\, avait trois cercueils en bois, emboîtés l'un dans l'autre, mais le

premier, de forme rectangulaire , a été mis en pièces par les voleurs et il n'en

subsiste qu'une planche; long. 2 m. 16 cent., larg. m. 90 cent. Du côté

gauche elle porte le proscynème suivant :


(— ) 4=_^ A ! "ÎT^ ^Ll ! Tj

%— ,r-?^zf:^u;;^-jsi'îr iiiir

I ^ I
© I
. Au contraire, le second cercueil est bien conservé. Il a la forme
rectangulaire et mesure 2 m. 02 cent, de longueur sur m. 5i cent, de
largeur, mais le fond en a disparu. Le bois n'a pas été peint et garde sa
couleur naturelle.

COUVERCLE.

Le dos du couvercle est arrondi légèrement et repose sur une plmlhe


droite basse. Lne ligne en gros caractères est tracée en longueur sur le

milieu du couvercle :
{^) î^^^'j-^-rîin^JLlîfPTIi^^i^
[32] — 76 —
Ou voit au côlé droit la façade de maison avec les deux yeux mystiques,

et une série de légendes consistant en une ligne horizontale courant le

long de l'arête supérieure, puis en quatre lignes verticales, tracées au-

dessous de la première ligne, à distances à peu près égales de droite à


gauche : (—>) f")^^ Mil
'1!II
• ^'

\i: I J\

Ml
— 77 [33]

ITI
[34] — 78 —
Le troisième cercueil a la forme humaine; il est long de i m. 85 cent.

Il fut complètement raclé par les voleurs dans l'antiquité, et il ne reste de


son décor que quelques parties de grènetis autour de la têle. La momie
manque. On a trouvé à côté des cercueils les objets suivants :

1° Trois vases en terre cuite de la forme ^; diamètre o m. 5o cent.,


m. 5o cent., o m. hh cent. On voit dans le premier quelques feuillages
sur lesquels il y avait des provisions disparues. Le second contient encore
un pain très friable. Le troisième est vide.

2° Dix cruches qui contenaient les unes des viscères, les autres des

provisions mêlées à de la glaise pour les conserver.

3° Quelques ceps de vigne.

h" Couvercle d'un vase canope, en bois, recouvert d'une couche de chaux.

Le deuxième monticule de Méir nous a fourni des cercueils d'époque


grecque dont quelques-uns sont intéressants :

1° Cuve en bois, long, i m. c)4 cent. Deux prières à Osiris, affrontées

et commençant par un signe commun ra, la couvrent entièrement. C'est


d'abord, à droite :
(^ "H ^1 l^Jl^ .< t = LLM ? ^NIS

^i:^; puis à gauche :


(^) iniii" ^iz:ii:^:^;.^-
— 79 — [351

9." Cartonnage de momie en 1res mauvais état, ayant appartenu à une


femme. Sous les seins on lit le reste de ces deux légendes :

^ à^
m
if H

o ~ "^ —
p
W I

II
(7)Y Y

Fig. i3.

Plus bas, autour d'une ligure humaine à tète de faucon, représentant


le dieu Sokar, coiffé de
J[
et tenant à la main ^ K, on lit à droite le texte

que je reproduis en fac-similé à cause du passage démotique qu'il contient

et que j'ai copié de mon mieax (fig. i3).


[36] — 80 —
Sous la figure du dieu à côté du reste de légende ff\ J
,
^®]P| ^ ' '
1 '

on lit l'inscription démotique ci-contre (fig. i/i).


3" Trois cercueils en bois, de forme humaine, emboîtés l'un dans l'autre.

Le premier, qui mesure i m. 8^ cent, de longueur, est peint en jaune avec


une coiffure bleue et un grand oukc-^. Une bande verticale en vert sur fond

jaune court dans le sens de la longueur sur le milieu du couvercle. On y


voit en tête une figure d'Anubis :i^ au-dessus du proscynème :
^ ^ ^
de ce cercueil et sa cuve ne portent pas d'inscription. Le second cercueil
est de tout point semblable au premier; longueur
légende de la bande verticale : ^^^ Â =i ^ ^"''' i
i

^
O ^ "^
m. 76
*"
cent. Voici la

il î \^
Le troisième cercueil, ipii mesure i m. 6 A cent, de longueur, est d'un

bon travail et bien conservé. La figure est peinte en jaune, la chevelure

en bleu, et un grand ousey^ ailé à tète de bélier coiffée du disque solaire :

à droite et à gauche de cette figure on lit la légende ^^']©. La bande


d'hiéroglyphes est ciM'née de trois gros traits en couleurs et flanquée des

quatre génies funéraires : 4= ^ ^!T^(,,.) TilLOif^VriH^IIÎ^

h" Trois cercueils en bois, de forme humaine, dont le premier mesure

1 m. 85 cent, de longueur et ne porte qu'une bande d'hiéroglyphes sur

lecouvercle:^;=A^rrTÏS^— YnU??î/^='^^
^^J^ J w Le second cercueil a m. 7/1 cent, de longueur
!

-7 Ij
A~-^
^ . 1

et une seule bande verticale sur le couvercle : ^^ 4^ A —("')-»- J il h,c\

'^ sl>!^' ^^ troisième, qui ai m. 68 cent, de longueur, porte, au-


dessous du collier, un scarabée à tête de bélier, serrant entre ses pattes

de devant le disque solaire et entre celles de derrière le signe Q. Viennent


ensuite deux grands serpents coiffés du disque solaire, sur lesquels on voit

les quatre génies funéraires et le proscynème : 4= ^ I^ ^ '"''''


j il îUllli'^
— 81
[37]

i\<^
^

4<-
-e-o

^1
•ij. l!|.

Annales du Semice, 191 i.


[38] - 82 -
Toutes ces légendes sont remplies de fautes. Les scribes de cette basse
époque ne savaient plus les hiéroglyphes, et ils ne faisaient plus que copier

tant bien que mal des modèles anciens, sans toujours les reproduire exac-

tement. Ils y intercalaient des traits abusifs, dans le but de remplir les

espaces vides.

5" Socle de statuette en calcaire, assise, recueillie dans les débris;

hauteur o m. a i cent. Elle appartenait à ^©f^. Sur le côté gauche

et sur le dos on lit les légendes en creux, au côté gauche :


[
4= S Pf | J }\/
^>^:^of::i,.tdansledos:;f.J[l^lM>^>i>•f:ï•
Un hypogée découvert non loin de là, et dont voici le plan (fig. i5),

Fig. i5.

contenait plusieurs caveaux appartenant, sembie-t-il, à une famille noble

de la XII" dynastie. J'y ai recueilli un grand cercueil en bois (n" 8 du plan), au


nom de A I
. Il avait été violé et le couvercle gisait à terre à côté de lui.

COUVERCLE.

Le couvercle a 2 m. 58 cent, de longueur sur m. 96 cent, de largeur


et G m. 21 cent, d'épaisseur. Quatre trous y ont été obliquement ménagés
)

— 83 — [39]

pour y
passer les cordes qui servirent à le soulever : ils remplacent les

oreillettes qu'on voit souvent sur les couvercles lourds. A l'intérieur, trois

inscriptions sont tracées en gros caractères de couleurs sur fond bleu,

(ihacune est encadrée de deux traits blanc et vert : i"


|) | 7^ J
a— i cT[

" s ^ -^ ^ ^ g^
p
[T^
^^ a™-i "]
^ P ^ • Le bas du couvercle est

couvert d'un texte funéraire écrit à l'encre en liiéroglyphes curslfs, mais si

endommagé que je n'en ai rien pu tirer.

CUVE.

La cuve mesure 9 m. 55 cent, de longueur sur i m. i/i cent, de hauteur


et m. g 5 cent, de largeur. Les parois sont ornées de façades de maison

séparées par des colonnes d'hiéroglyphes. On voit sur la paroi droite les

deux yeux ^^, et les légendes suivantes en une ligne horizontale et

quatre lignes verticales : (•


\f.
[401

La paroi gauche porte les légendes suivantes :


(— )
4^ _^ A HI ÎL

o
HO
H J'

Calé de la têle.

!f^!ii¥:;^,î!H

— 85 — [41]

lète : {—*) \'f^^i^^^\- Sous ces iignes les éléments du mobilier


funéraire sont entassés en registres. Au côté droit, on voit un miroir ^^
^;^^; un premier collier simple ^po() avec pendeloque ^^; un
second collier orné d'une uranis
^ P
O () |
s! ^ et d'une pendeloque
^""~'®; un troisième collier orné d'un vautour
^ q (]' —^"^ Bl*^^
d'une pendeloque; un quatrième collier orné du vautoiu- et de l'uraeus

\ "©"(}'—'-^-^ pendeloque; un cinquième collier orné du


'^' *l'u'iG

faucon ^ "o^ — J
'"^ et d'une pendeloque
^ J^; un sixième collier
^
\

en électrum ^ ()
— ^ "=^ orné d'une pendeloque
^ ^ — Suit
'
^
]
.

la série des bracelets :


1" trois fils de grosses per-
les :
^; 9° trois bracelets (fig. 16) avec le nom
(le
^^ -=". go
yjj gg„j Jji.;icelet avec le nom |
<==- (/^ ^=^ l ^^^^l^=" rN^
P^;
9° un bâton
après quoi viennent
fourcbii au bas |
:
1" une «/"'«''

accompagné de son
"^ ^; p-

nom i \- On lit sous ces parures un texte funéraire en cinquante-quatre

colonnes d'hiéroglyphes cursifs.

Au côté de la tête sont rangés les parfums :


P^Q Y' l^f ^~^f ^T'
— ^ — i|, ^'^^•î —^ ^ )!*' ^'^^ ^^^^ derniers accompagnés du
vase y. Sous les parfums, nouveau texte funéraire en dix-sept colonnes

d'écriture cursive.

Le côté gauche est réservé aux coilfures et aux armes : la dépouille

de vautour \ j^, la coufiélt


< — j^P »
^ , h' bandeau de tête p™ °v '^^W,
après quoi un bounierang » 1 1
Pc) , deux arcs ^ , deux paquets de flèches
^" ^, | (|

le crochet le sceptre à tige droite le sceptre à lige


^"^l*, "j,

tordue ^^ ], le bâton fourchu J^J[, le jupon de cuir J^, la queue


© JP — , la massue f "^f, le casse-tèle ^ |; les six bâtons de forme ^ :

^- pj-
ipj
le gros sceptre avec son nom de ^"^p, le fouet
"o"^®^^; le

sabre de bois ^, un poignard "^4= ^ 1 ' ""'^ sorte de râpe nommée ^ ^Ha,
un autre objet de cette forme ^ ~\
,
dont le nom est douteux , un objet

I J
- un , bâton pointu |
'

\ , une éloiïe ^ nommée 1


1~\ '— ^ iv ^ ®
' '
[421 — 86 —
trois autres pareilles de même provenance, 1 1
1^'—^^^^ ®- Le texte

funéraire compte cinijuante-quatre colonnes en écriture cursive.

Aux pieds, on voit successivement un grand signe ^, deux sandales


s= J V-^ll, un vase de celte forme ^ avec le nom ^ ^^ et un autre
pareil accompagné de ce nom 4"^ îî' '^^ servaient à l'origine à laver les

pieds du roi. Le texte cursif compte dix-sepl colonnes à l'encre noire. Tous
ces testes seront publiés ultérieurement.

A ces objets il convient de joindre : i" un disque de miroir en bronze


trouvé dans la plaine avec quel([ues perles de cornaline; diamètre o m.
1 70 mill.

2" Une stèle funéraire cintrée, en calcaire; longueur m. 78 cent.,

largeur m. Sa cent. Elle est brisée en deux morceaux et fortement dé-


gradée. V^oici C(^ qui reste du texte qui la couvrait (*^) :

'1^

^
Jl

c
— 87 — [43]

seul le nom de^p] J est conservé : o m. /i8 cent., o m. h^ cent.,

m. .53 cent., o m. /ig cent. — XII" dynastie.

Je termine ce rapport par des renseignements, que le savant M. G. Schwein-

furtlî a bien voulu me donner, sur les plantes que j'ai trouvées l'an dernier

à Méîr et qui sont actuellement conservées au Musée du Caire.

I. Graines trouvées dans un grenier-modèle recueilli dans un tombeau


de la XII" dynastie.

1° Triticum dkoccum, un peu moins de trois quarts de la masse.

a" Triticum durum, quelques graines isolées.


3° Hordeum tetrastichum , un peu moins de trois quarts de la masse.

i" Noyaux des baies de Zizijphus Spinn Clirisli, j^, 6.

5° Quelcjues graines de lin.

()" Débris d'une capsule à déterminer.


'j" Medicago d'une variété à déterminer, deux gousses.
8° Cyperus esculentiis ,
jjyJt t-*^, quelques débris.

9° Quelques graines à déterminer, peut-être des graines de hcllxi.

lo" Vesse, quinze graines de variétés à déterminer, s^xmS'.

11° Quelques graines d'une légumineuse à déterminer.

II. Graines trouvées dans un grenier-modèle recueilli dans la tombe


de
^ — \
. XII" dynastie.

i" Hordeum tetrastichum, forme presque la totalité de la masse.


•3" Cyperus escnlentus , yi-y*}] sa^., quelques fragments.
3° Graines de helba? identiques à celles du n" g de l'article précédent.

Il" Triticum duru7n, quelques graines isolées.


5" Vesse, graines identiques à celles du n" i o de l'article précédent.

Le 3 7 février 1911.
A. Kamai..

I
REPORT
OF THE

EXCAVATIONS AND OTHER WORK


CAIililED OUT IN THE NECROPOLIS OF THEBES FOU THE DEPARTMENT OF
ANTIQUITIES BY ROBERT MONO, ESQ. , OF COMBE BANK, SEVENOAKS,
KENT, ENGLAND, DURING THE YEAR BEGINNING ON MARCH g"", IQlB

BY M. EHNEST MACKAY.

\ll llic lonibs iii flip ^t'^^opoiis. willi ihe exception of tlie tombs of the

Kiiifjs aiul of the Oiieens, liave been regularly iiispected once a niontli.

Tlie steps and palh\va\s in ibe Upper Enclosiiie bave l)een repaired

and \\idened, and eiscwliei'e sbori culs and slairwaxs bave l)een inade

leailing lo varions londjs.

\ bu'ge nnndjer of iion doocs of a new pallern ba\e bei'n proM(b'd,

as tlie niajoniy of tbe doors in tbe IVecropobs are niucb ioo bgbt to elli-

ciently prolecl tlie tonibs.

New lirass unperforaled iinndier-labels ba\e ])eeii allacbed lo ail tbe

kcys, as it was found ibaf inain of tbe gballirs bad diilicultv in reading
tbe perforaled labels supplied bv tbe Department of Anliquities. In addi-

tion, tbe labels of main oï tbe keys bad been iost. Tbe duplicale keys

bave also been idenlified and numbered. As none of tbem were labelled,
it «as iiecessar\ lo Iakc ibeni ail lo eacli tond) in tiirn m order to fnul

oui wbicb locks tlie\ litled. A spécial box \\itb forty conipartinenls, eacli

large enough for ten keys, bas been niadc to bold the duplicate keys, so
ihat the ghaffir in charge of tlieui bas onl\ to look tbrougb ten keys in

order lo find tbe one Im^ \Aanls.

Tombs 9^15, •î'iti, -ih-j and '('iS, «liicli were oiil\ accessible Iroiii llie

bouse of Hassan Ahmed el (Inrni in the El Miokbab district, bave been


— 89 — [2]

cvpi'upnalcd and aie iKiw liciiijj cxc^nalrd. Tuo inlcrcsling (onil)s Ix-low

llic lioiisf ul MolianiiiKMl Hassan in llic samo dislriit Iiavc jiisl l)i't'n paid
l'or, and will be excavalod and itroloclcd diroctly Moliammcd Hassan lias

inovL'd inio liiis new ([uarliTs.

Maiiv ol' IIk' lonihs havo bctMi |)io\id('d willi new luimher jjoards in-

scrihcd \\illi Itulli Kiiropcan and Aral)ii- nunicrals.

Bolow is givt'ii a suniniary of llic work donc m indi\idual toiuhs :

Tomb 11° 22 (
Wall ), Lowcr Knclosuro.

This is a very fine tomb, but owing lo llio powdorv stal<' of llic colours
ils frescoes were rapidiv disappcaring. Tbc walls bave now been spraycd
tbree tinies, firsl wilb a wcak, and llicn wilb slronger solutions of albu-
men, wbicb bas efl'eclualK lixcd llir lolours. \o stain or darkening
wbaleMT bas been caused b\ llie process; and, owing to tbe nature of

Ibe pauituigs, i. e. , colours direct on slone, tbere is no danger tluit wbite


ants wdl attack tbe fixing solution and tbus desti'ov tbe colours.

Tomh 11° Ih) ( Dlioiil I, Kast of ihi' l pprr l']ii(losiire.

\s tbe linlel of tbe door was l)adl\ crarked. and ibere was, iberefore,

soine danger ibat tbe tomb niigbt be enlered b\ tbieves, tlie doorwav
bas been tborougbh repaired.

Tnmh n" â(j ( Neferbotpe ), Kl Kbokliab.

Tbe old wooden door bas been reidaced b\ an U'oii one. As liie (omii

is entered Ibrougli tbe courhard of a naine bouse, wooden panels ba\e


been lilted to tbe new door, so Ibal pièces of siraw, etc.. sball not be.

blo«n nilo tbe tomb.

Tomb 11°
5j (kbaendiel), KasI of llie Ipper lùiclosure (pi. I).

riie Berlin Miisi'uiii bas sent casls lo replacr llic missuig fragments m
tbis tomb. Tliat of tbe bead and sbonlders of Kbaembet bas been lilted

into its place and tinted to resemble tbe surrounding stone.

Tomb n° 6(j (Menna). Ipper Enclosure.

Tbe pièces of painled plasier «liidi bad fallm l'rom tbe walls bave
[3] — 90 —
been rcpiaccd iii position, and the intervening spacos fillcfl up llusli witli

Ihe surfaco. The plaslcr oC the roof was formerly licld up l)v thrce beanis

of wood, wliose supporls partiallv liid ono of thc painicd walis. Thèse
beams hâve been replaced by light iron girders, wliich are niuch slronger
and bave been coloured in such a wav as lo be liardiy noliceable.

Tomh n° 8'J (Anienernhel), Upper Enclosure.

The excavation of tlie clianibers and shafts of Ibis tomb bas been
conipleted, and the lourlNard with its shaft bas also been cleared of
rubl)ish.

Tombs n°' 8j, 88 and 8q (Minnakht, Pehsukber and Amenmose),


Upper Enclosure.

Tiie doors of ihese lond)s lia\c ail l)een replaced by new and much
slronger ones, for they were in sucb a bad condition as lo be cjuite

useless for protecling the tombs.

Towb n° Qo (\ebarnun), Ipper Enclosure.

Tlie broken portions of the walls bave been filled up with niud-plaster
Husli with the surface so as to givc a iess dilapidated appearance to thc

lomb.

Tomb 11°
g3 (kcnaniunj, Upper Enclosure.

The two large stone door-jandjs outside the tomb bave been transferred
each to the opposite side, as tbe\ were wrongly set up by the native
Inspector.

To))ib n" q5 (iVIery), Upper Enclosure.

The soulhern end of ihis tomb bas been cleared oui in order to make
it possible to properly proteci il. A native, who li\es ne\t door, bas

bitberto been able to enter by means of a small holc which lias now been
blocked up. During the process of excavation, a large bole was found in
the roof, which lias bren covered in bv substantial wooden beams and a

grating made froui ihe old door taken froni Tomb n° 88. A flighl of sleps
-91- [4]

luul Jiiso lo l)(' nuidc li',i(linfr dowii IVoin llic ddor. ;is llic IcncI oT IIk' lloor

iiisidi- tlii' toinl) is considcrjibh Ijolow llinl ot llic door-sill.

^ Toiiih 11°
g6 (^Senniifcr], Lppcr Enclosurc
• The wall of llio l'ourlyard lias had to bo ri'paircd, as sevoral lai'fjc

sloiies reccntly fidl iilinosl oii sonic loiirisls as Ihev werc enteriiig fhi-

Tomb of the Vines.

Toiiib n° q8 (kanihrclison ). Lppor Eiiolosiirc

The doorway lias bucn scalcd up wllh iiuid-phislcr uiitil ihc loiid) caii

bc properly prolectcd.

Tomb n" 101 (Naine erascd), l ppci- Kticlosiire.

Tins loiid) Avas foiiiid opeii and m daiigei' of desirnclion \n tliieAes. Il

bas been thoron^jbly cleared ont, includnig ils bnrial-chambers, pits, etr..

and tidied up. \o Icss than four lioles leading inio tbe tomb had to be

blocked up willi masonr\ , and a strong iron door of a iww paltern bas
been provided to protect if.

Tomb )i° 1 Où (Indiotpe), East of Ipper Enelosure.

Tbe door\va\ bas been Icniporarily blocked up with stone co\ered ^ilb
iiiud-plaster'.

E^ Tomb II" io5 (


kbaeniopel j, Lower Enelosure.

Tbe doorway of Ibis lonib was found blocked up with stones, and the
cbanibers inside fiUed with rubbisb. Tbe wbole tomb bas been excavated,
with the exception of its courtyard, and an iron door provided.

Tomb 111 (Anienwabsn). East of Upper Enelosure.


I n° llie

This tomb bas been tborougblx repaired and its burial-chambers and
shafis excavated. Ail the painted fragments wliirh bad fallen from its

walls hâve been replaced, with the exception of teii, and the intervening
gaps between tliem lilled up with plaster. The ten pièces of painted
plaster, whose original positions could not be determined, liave been put

up on a blank wall for inspection. The fragments of plaster fallen from


[5] .
- 92 -
the roof havc bocn placcd in a niud-brick receptaclo in Ihe innor cliamber
and bave ])eon soalcd np. A fcw pioces of ceiling-plasler, bowever, of a

différent design froni Ibat m siln and «bicb came froin just abo^e tbe

doorway, bave been filted togetber in a frame. Tbe doorwav bas also been
repaired and tbe wooden ])eams above it rephiced bv iron girders.

Towb 11° ii3 (Kynebu), Ijower Endosure.


Tliis is a sniall lond) «liosc cntranre was blocked witb stones. It bas
been cleared ont and , noi benig of great value, bas been provided witb tbe
ligbt iron door from Tomb n° 87, wbicb, being an imporlant tonib, lias

been supplied wilb a ni'w and strongi'r iron door.

Tomb n° 1 1 6 (Nanie erased ), Upper Endosure.


Tbe entrani-e bas been li'inporardv sealed up uulil au iron door can
be pro\i(led for il.

Tomb 11° i3o ( Ma\ ), East of tbe Lpper Endosure.

Tbis tomb bas been tborougblv cleared out. Its court\ard bas also
been excavated and a relaiuiug-wall of brick built round il lo prevent
rubbisb from falliug in. The mud-i)i'lck door-jambs, wliicli were built

about tbree years ago, wci-e in a verv dilapldated state and ba\e been
repbired by subslanlial red brick jainbs.

Tomb II" i3ij (l'i're). EasI iif llic [ p|)cr Endosure.

Tbe burial-cbaud)ers and passages lia\(^ been complelelv e\ca\ated; tbe


courtyard bas also Ikmmi cleared out and a relaining-wall built round it

to keep it dean. Many pièces of painted mud-plaster were fouud in tbe

débris in tbe tondj and liave been replaced in position on tbe walls. As
tbe uninscribed walls of tbis toml) were in a verv bad state and tbreatened

to fall, llie\ bave been supporled h\ nuid-bi'ick «ails neallv plasterercd

over. The door-jaudis ha\c hccn s(|uari'd up and rejilaslered.

Tomb n° i55 (
Aulef), Dra Abu"! \aga.

As tbe roof of tbis tomb bad fallen and il bas ])i'en biug opeu for

niany years, its upper registers an> badiv weatbered. Il bas now be(>n

lboi'ougbl\ cleared oui. and a ncw roof is being built over il. IJundi'eds
— 93 — [6]

of IVagrneiils of j^iintiMl phislcr IVoin ils \v;ills \\n\o hncii ruimd in llio

débris and await n'sloration to thoir proper positions.

Tomb 11° ija ( Mentivwe\ j, El kliokliah.

TliP excavalion of the courtyard, passages and ]jnrlal-pils lias been


ronipleted. The tomb was already supplied wiih an iron door, but a largo

opiMiing in tiie roof allowi'd anvbod\ wlio liki'd lo onler. Tliis defcct bas

been renicdied In providing an artlicd l'oof of hurnt brick and a \\indo«.

A larg*' Jiolc in tlic side of one of llir bmial-cbaniliers bas also been

blorkêd iip, as if aHo\M'(l of easv access to lln' loiidi.

Tomb II' i8t I


\ebamun and Ipukv), El kliokliali (pi. II).

Tbis loinb was found lo be in a ver\ dirl\ stale and bas, tbercfore. been
tboroughiy cieared ont. The courlxard lias also been excavaled and a
retaining-wall built to keep back the rubbish around it. A new iron door

bas been provided as the old one did not close properlv. The fragments of
painted plaster found among the rubbish in the chambers and courtyard
of the tond) ba\e ail been replaced upon ils walls. and the blank spaces
between llieni lilleil up \\ilh plaster-of-Paris flush witli the surface. Tbis

is a small tomb, but one of the mosi iiileresling in ihe ^e(•ropolis.

Tomb u° i8à ( Nefermenn ). El khokbali.

On excavating ibe courtyard of tbis tomb, inscriptions were found upon

ils walls, which bave now been protected by an arcbed roof of brick. The
soutb-western end of the courtvard was entirelv broken awav and bas been
replaced by a masonrv wall. in which a strong iron door bas been placed.
The door set up by the original e.xcavator of tbis tomb bas been removed
and utilised as a window-graling ahove the new doorwa\.

Tomb w° i8(f ( Nekhldlioul ). Asasif.

The enirance has been leniporarilv sealed up in order lo prolect the

tomb until a proper door can be pro\i(led.

Tomb n° igS (Riyaj, El kbokhah.

The doorway has been blocked up wilh masonrv covered wilh niud-
plaster until ihe tomb can be properly protected.

I
[7] - 94 -
Tomb )i° aoo (Dodi), El klnikliali.

This tonib was lying open and portions of it havp bcen roniovod by
thieves. It bas been completely cxcuvated and providixl with an iron door.
Tbe courtvard, wbirh is unnsually large, bas had a rolaining-wall of
brick built i-niiiid il to kcep ont IIk^ l'nbbish, bigb niounds of wliicb
snrround it on ail sides. Two large liolcs in onc of llio walls of liic iinii'r

cbamber bave bcon cIos(mI up willi niasonr\. Manv pièces of painled

plaster bave been fonnil in llie rnhbisli wlnVli was rleared ont of tlie

toml), and llie\ are lielng re|)laced on llie walls. Tlie scènes in tins lond).

tbougli nincli knocke<l aboni, are \erv Intei'esling and tlie coloni's wc'll

preserved.

Tomb II" o,oj (Ke). Kl kliokliali.

As tbe tomb was lying open, ils upper registers are considerabiy

weatbered and knocked about. Botb tomb and courtyard bave been cleared
ont and a strong iron door provided. During tbe course of excavation,
two large Jioles were fonnd in (lie roof, tbe remains of wbich aiso ibreat-
ened to fall. Tbe following repairs bad, tberefore, to be done; —A large

masonry pillar bas been built to support tbe loof, and one of tbe holes
bas been arcbed over witb red brick. Tbe remaining gap is covered witli

strong woodeii beams, in wbicb tbe old iron door Iaken from Tomb n° 8()

is set to serve as a window-grating. Tbe burial-cbandjer, wbicb is at tbe

end of a long descending passage and is inscribed in an unusual style,

bas been cleared ont and is now easv of access.

Tnmb 11° 3o3 (Unnofru), El kbokbab.

Tbis tomb bas been entirely cleared ont, but, as only its roof was

found to be inscribed, its doorwav bas been blocked up with masonry


inslead of being snpplied willi an iron dooi-.

Tomb 11° aaô (\ame lost), Upper Enclosure.

This was excavated some years ago and tben left open with tbe resuit

that most of ihe painled plaster bas fallen from its walls, wbicb are now'

in a very ruinous stale. The tomb and tbe surrounding ground bave been
re-e\cavated and searcbed, and tbe fragments of painted plaster collecled
— 95 — [8]

and pieriMl fogi'tln'r roadv to bc n'placiHl on tln' walls. Tlio tonih. il is

hoped, will soon l)i> tlioroughlv rostorod and supplii'd willi a ucw roof and

an iron door.

Tomb n" a38 ( Xr-r..ml).'n ). ¥A khokliah.

As tlio tond) «as insulliiicnth ])i'i)tr'ili'd. tlic doorwav lias boon toni-
porarilv hlocki^l np \vitli a plaslcrcd inasonr\ wall.

Tomb n" -lài ( Alinioscj. Kl kliukliali.

This lomb was lound lo Itc onl\ aci'cssi])le llirougli a slialt «liidi roni-

municaled with an opcn toinb ( n" k%) immediatelv below it. B\ (bis

nioans it bas been entprod repealedly bv natives and it is, tberefore, badlv

danuiged. Tbe firsl tbing doni» was lo find \\\c real doorwav of tbp tomb
wbieb is now protecled bv a subslaiilial iron gale. Tbo tonil) was thi'ii

cieared, and tbe sliaft, bv wbicb it was formerly entered, covcred bv a

stout iron grating. A stone bridge had to be constructed leading to tbe


door of tbe tomb, as a cbamber belonging to anotbcr tomb bad been
eut imnie(Hat('lv in front of il. tlnis (b,'stn)\iiig lln' Iligbt of slone steps

that fornierlv lead down to it.

Tomb n° a 45 (Pemau), Asasif.

The doorwav, wbicb was found open, bas Ijeen sealcd iip uitb nia5onr\

and piasIiM' pi-iiding tbe provision of a proper door.

P Tomb n° aâg (Neferronpetj, East of tbe Lpper Emlosure (


pi. III ).

Tbis tomb was found Iving open and bas been tborougbiv excavated
and provided wilb an iron door. Tbe courtvard bas been cieared oui and
a retaining-wall built round it to keep rubbisb from falling in.

Tomb )t° Qoo ( Neferbolpej, Der el Medineli.

Tbis tond) bas hccn excavated and pro\ide<l witb a sirong wooden roof
and an iron door al tbe expense of D' Moeller of Berlin.

Tomb n° ù5t (.\menmose). Xortb-Easl of tbe Lpper Enclosure.


Once a very fine tomb, it bas been badly damaged both an(ii^nt!\ and
in modem limes. Ils remains are now safeguarded, for tbe inner cbam-
ber is closed with an iron door, wbile ibe outer cbamber, wbicb is ver\
[9]

— 96 —
large and roolless and lias litlle Icft of its original dfcoration, lias been
protpcted witli a masonry wall in whicli is set a strong wooden door with a

stout lock. Tliousands of pièces ofpainted plaster were found in the débris

of the tonil), and liave been sorled out with a view to replacing them on
the walls. The roof of the inner rhaniber is an exceptionally fuie penl-
roof, a forni whieh is rare in ihe foiiihs of ihis Xecropolis.

Tomb 11° sSa (Sennien), Aorlh of ihr Lpper Enclosure.

This tomb was jusl outside the Enclosure wall to the Norlh, and it

was thougbt advisabie to extend the wall to indude the tomb in the

Enclosure.
Ebivest Mackav.
Annales du Service des Antiquités. T. XIV. PI. I

Stiilucs d'AmeiiothOs, fils de Hapi, et de Paramcssou


au pied du colosse d'Haniihabi.
(Xe Pylône).
Annales ihi Service des Antiquités T XIV. PI. II

Statues d'Amenothcs, fils de Hapi, et de Paramessou


au pied du colosse d'Harmhabi.
(X« Pylône).
Annales du Seruice des Anliquilés. T. XIV. PI. III

Première statue d'Amenothès, fils de Hapi.

Pliolutypie B«rthauil Paris


Annales du Service des Antiquités. T. XIV. PI. I
Annales du Service des Antiquités. T. XIV.
PI. II

H J
Annales du Service des Antiquités. T. XIV. PI. 111

Torab 249.
Its found and after Conservation.

Phot«tTpic IJ«n)iaad, Paris.


^ CHANSONS POPULAIRES
RECUEILLIES DANS LA HAUTE-EGYPTE
DE 1900 A 1914
PENDANT LES INSPECTIONS DU SERVICE DES ANTIQUITÉS

PAR

M. GASTON MASPERO.

Le peuple chante beaucoup en Egypte, à ia maison et dans les fêtes

privées comme aux champs, sur le fleuve, et pendant les cérémonies de la

\ le courante. J'avais essayé de recueillir (|uelques-unes des chansons que

j avais entendues lors de mon premier séjour, de 1881 à 1886, et j'y

avais mal réussi : rien n'est plus difficile pour un étranger comme de
saisir les paroles lancées à toute volée par le tireur de chadouf et par le

conducteur de sakiéh, ou psalmodiées en roulades avec force nasillements


et coups de gosier par les musiciens et par les musiciennes de métier. Dès
le premier voyage d'inspection que jentrepris après mon retour, en janvier

1900, je repris mon idée dautrefois, et je \oulus utiliser les services du


Secrétaire égyptien que j'ayais emmené avec moi , mais j'y rencontrai des

difficultés que je n'avais pas prévues. Mon homme comprenait bien ce

qu'il entendait et il consentait même à me le répéter en partie il : se

refusait h le noter et à l'écrire, ou, s'il l'écrivait sur un ordre formel, il

le défigurait. Il alléguait pour motifs de ses répugnances à me livrer le

texte exact, la vulgarité du langage, son insuffisance grammaticale, la

grossièreté de certaines pensées, l'incorrection des mètres et des rythmes.

Je renonçai à l'employer après deux ou trois essais, et d'autre part,


séjournant quelques jours à peine dans chaque localité, il m'était impos-
sible de décider les paysans eux-mêmes ou les artistes professionnels à me
dicter, ou simplement à me répéter posément ies paroles qu'ils venaient

Annales du Service, igii, 7


[2]
— 98 —
de chanter, les uns par stupidité et par fausse lionte, parce qu'ils croyaient

que je voulais me moquer d'eux, les autres par crainte que je ne cher-

cliasse à me dispenser de leur concours, et ([u'une fois en possession de


leur répertoire je ne cessasse de les payer. Les inspecteurs du Service,

auxquels j'exposai mon désir, ne se montrèrent pas non plus tout d'abord
disposés à y satisfaire, et quatre ans s'écoulèrent sans que je parvinsse à

obtenir des résultats sérieux.

En igoS pourtant, un secrétaire nouveau, M. Nasri Nasr, Syrien d'ori-


gine et qui, ayant reçu cbez les Jésuites une éducation européenne, était

mieux préparé (lue son devancier à comprendre l'intérêt de mes études,


voulut bien se mettre à ma disposition pour m'aider à les poursuivre.

L'usage est, sur les daliabiébs bien montées, d'engager un matelot qui,

sans être absolument un chansonnier par métier, sache vocaliser convena-

blement et possède un répertoire de pièces assez étendu pour divertir


l'équipage et pour l'encourager, pendant les longues heures de nage qu'il

lui faut fournir chaque jour. Je priai M. Nasr de noter au fur et à mesure
toutes celles que dirait le chanteur de i 90.8- 1 (joh , un certain Mohammed
Sanaoui, et lui aussi, dans les premiers moments, il éprouva quehjues scru-
pules littéraires et grammaticaux : il aurait volontiers négligé les passages

par trop incorrects ou rectili('' les erreurs de langage et de versification,

mais quand je lui eus expli(|iié mes intentions précises, il se fit un devoir et

un plaisir de les remplir minutieusement. Cha(|ue année depuis lors, et cet

hiver-ci encore, il a saisi au vol ce qu'ont récité nos chanteurs divers, et

il la traduit en caractères ai-abes, puis en transci'iption figurée, de manière

à conserver les p.rononcialions provinciales. Il m'a procuré ainsi le texte

exact d'environ deux cents couplets qui ont fait les délices, non seulement
de notre équipage, mais de tous les gens (|ui se trouvaient sur les rives

au moment où nous passions : c'esl, autant (|ue j'en puis juger, les deux
tiers environ du répertoire en AOgne parmi l(>s bateliers du Nil actuel-

liMiient. Tandis que cette partie de mon en(|uète continuait sur l'eau, deux

de nos inspecteurs locaux m'apportaient aussi leur concours. Le premier


eu date, cl celui à (|iii je dois le plus, Mahmoud Ell'endi Rouchdi, appar-
tient à une famille (|ui sert la Direction des Anti(|uités depuis plus d'un
demi-siècle : son grand-père, Mohammed ElVendi Marzouk, vieil oflicier

dartillei'ie ipii a\ait fait la guerre de (Irimée, avait été donné à Mariette
— 99 — [3]

p;ir S;iid l'atha en iS.'xS coiniup suncillani pour le district d'Edfou, t'I

son oncli', Malimoiid EiTi^iidi Mohainined, fils di> Mohammed Marzouk,


administre la province aujourd Inii encore. Malimoud EllYendi Roucluli se

mit à l'œuvre avec ardeur, et. en deux années de temps, il recueillit

(luantité de chants en usage chez les Musulmans, non seulement dans la

plaine de Thèhes, mais dans les cantons principaux du Saîd, de Gébéléîn


à Belianéh. Tandis (juil s"v emplovait. notre inspecteur de Miniéh el

dAssiout. Tewfik Ellendi IJoulos. en faisait autant pour la ville d'Assiout

il. comme il est copte, il ajoutait (juelques pièces chrétiennes à lensemble


<\r< musulmanes : sa récolte ne comprend qu'une vingtaine de morceaux,
(|iii n'ont pas épuisé pour moi. tant s'en faut, tout ce que nous sommes en
droit d attendre de ces parages, les plus peuplés et les plus riches de la

Haute-Egvpte. En lui adressant par mtervalles quelques rappels de mé-


moire, et en réclamant progressivement la collaboration de nos autres

inspecteurs, mes successeurs parviendront, je l'espère, à compléter l'œuvre

que j'ai commencée et à sauver une part au moins de cette littérature


populaire si négligée jusqu à présent. Il n'était que temps de le tenter :

l'Egvpte se transforme avec rapidité et bien des coutumes qui étaient


encore en vigueur pendant mon premier séjour, ou bien ont disparu, ou
bien tendent à disparaître avec les chants qui les accompagnaient. J'ajoute

([U un Français, directeur de travaux dans notre Service, M. Baraize, a eu


l'obligeance de faire écrire récemment pour moi les refrains par les(|uels ses
ouvriers s'entraînent à la besogne pendant les fouilles ou la consolidation

(li's temples. Ils ne sont point parmi les moins curieux de ma collection.

De ceux que je publie, beaucoup ont été composés par des poètes de
ville et ils n'étaient pas populaires à l'origine, mais ils le sont devenus par

l'action des chanteurs de profession : c'est le cas pour la plupart de ceux


que M. Xasr a récoltés pour moi, comme de ceux que Schâfer nous a

fait connaître dans son charmant recueil. lies autres, ceux des iiinérailles.

des noces, des pèlerinages, des jeux l't des corvées aux champs ou dans
les chantiers, sont pres(|ue tous sortis du peuple même, et Ion s'en

aperçoit, par contraste a^('c les précédents, à la rudesse du langage et du


rUhme. Oesl par eux (pie je débuterai, donnant pour chacun le texte

arabe, la transcription el la traduction française aussi littérale (pie pos-


sible. Le texte est celui des gens cpii les ont écrits jtour moi. l'I je lui ai

I
[à] — 100 —
conservé ses abréviations, telles ûa n-nagaf ^onv ots^! J^a, âalan-nagaj,
puis ses fautes d'orthographe, ses i pour des i ou des li, ses t;^ pour des
ej ou des L, ses^ pour des ^, ses ^ pour des ou pour des J, et ainsi ^]j

de suite, partout où elles résultent d'une prononciation locale et peuvent


servir à constater les particularités du dialecte; saïdicn. La transcription a

été établie par mes collaborateurs cux-ménies , de manière à suivre cette


prononciation aussi fidèlement cju'il se pouvait, avec ses âa pour c. émis
fortement, ses t, ses z, ses s où se confondent toutes les nuances de la

prononciation classique pour cij, o, L?, pourj, i, et li, pour u* et (^.


Dans ma traduction, j'ai essayé de calquer exactement la phrase française

sur la phrase arabe partout où il semblait y avoir utilité à le faire : peut-

être en est-il résulté quelcpu! incorrection et ipielque bizarrerie, mais du


moins j'aurai évité par là d'altérer le sens. A vouloir trop adoucir les aspé-

rités d'un texte populaire on risque, non seulement de lui enlever sa saveur
de terroir, mais d'en fausser l'intention. Le temps est passé d'ailleurs en
matière de traduction des belles infidèles, qui trop souvent n'arrivent qu'à
être infidèles sans être belles. Texte, transci'iption, traduction, je prie donc
les arabisants et les simples curieux de ne pas se scandaliser par trop de

ce qu'ils trouveront ici : je me suis efforcé de n'être qu'un simple truche-


uKMit entre les provinciaux du Saîd et le lecteur européen.

CHAPITRE PREMIER.
CHANTS DE MARIAGE ET DE CIRCONCISION.
L'association des chants de circoncision aux chants de mariage est plus

naturelle qu'il ne paraît au premier abord : encore aujourd'hui par toute


l'Kgypte, surtout chez les pauvres et dans la classe moyenne, on profite

de l'occasion d'un mariage chez les voisins ou dans la familh^ pour cir-

concire les garçons. Les airs et les paroles sont la propriété des chanteurs

et des chanteuses de profession (juon loue pour donner de l'éclat à la

fête. Les chanteuses appartiennent à Ihonorable corporation des ghaouazli.


,

— 101 — [5]

SI.

CHANSONS DE MARIAGE À ASSIOUT.

'^
-j^ f

ij^y^ svjLJ! ij^! À; c^' f»*-' iV*^} ''^•is? k^->; 1

Sjl^Xgj j.;îV531j «m,«i_^! s_jA^ JjyuJi Js' Jkfi JjU^^

j_ji^ viU UiX'i» »vJt!l^ »iX»*ii iil_jA^ >^1>^ c;*^"-*^ ^i

I. LIL-ÀAROUSA.

/. OmiV/i béida oulilbis tagm abi/mi — Ouliimaijil ânla Loi is-sifouji — Oiiala àaiuli alti-

mtt min magamik — Ouala àamii gaouahlr ijàagiboiil.i — Ouata liaijin àah'ija liiiii

afouùk— Otiala gadir aiadi Llintir aboiif.i — Ya'm in-iiihoiid il-baiiza bilialaona

— Hiloua 'l-àarousa oiiil-Lalam bihadaoua — gihaz moda


Gibiia oiigiiia min àa l-bi-

rour— Il-mish oiii'l-âaiibiir talagna-Jik bilchour — Igàal sininik àal-âaris bilia-

iiaoua.

I. POUR LA MARIÉE.

1. El elle e?l blanche el elle est velue d'au costume blanc. — et elle va se dandiaanl
entre tous les rangs. — Je n'ai pas de diamants qui conviennent à ton élal; — je

n'ai pas de joyanx qui puissent le plaire. — et pourtant il ne m'est pas facile de
renoncer à toi, — et je ne puis contenter la volonté de ton père. — toi dont
les seins excellent par la douceur, — douce mariée, el dont le parler est plaisant
— nous avons apporté un trousseau à la mode et nous sommes venus par les terres:

— l'ambre et le musc nous avons brûlé pour loi comme encens. — Passent
les années avec le marié en liesse!
[6] - 102 —

'2. ) a siffliaiji'ra oiinla ùnii(liiitish mahial.i — /// hahhil, ijàamil àala nuiidali — ht liabbik

ijffib-lik gilia:ik lammn — Oiiioiigtil isli-shain cl-moiiinrft gnIaU.

'•>. Dakhal ll-âaiis fi jrasrahn b'ujdaotnr — ) Iga 'l-ànroiisa âaii-iia<fnf biliiaotiir.

2. pelilc, el personne chez nous no f égale, — Ion ami fait tout pour te conlenler !

— Ton ami l'apporte ton trousseau eoniplel — et il allume les bougies etiiice-

lantes de tes noces.

3. Le marie est entré au cliàleau de la mariée, il cherche — et il trouve la mariée


près du lustre qui brille I

II. LIL-AARIS.

7. lilbit gnovnhir Hl-àaris hadi/n — Gibiia 'l-gabaz li-àaroiisak ya iiiiaija — Neiiil il-âaris

iddamtgi tilfairagi — Tilgi l-àarousaji 'l-mcdinc gnya.

II, POUR LE MARIK.

Un écrin de bijoux eu cadeau pour le marié — nous avons apporté le trousseau


à la mariée, ô mon œill — Mère du marié, viens et furette, — lu trouveras la

mariée qui vient dans la ville.


-

103 — [7]

pU-! .U^

(jLa-v-e Xîwtj a1>X<J! .«.KjLi. .XoiJl

/AaS^ XV.A.W-0 /yO Lj 'j jjy\_£<j^x*J 5ftA^. Xl^Ui^ (JU«5 vx!) (^-V

l^ cOlj «_«5LS^ yU_j i>^ »>^ *^La. au,3,jJI ^^

^ AiJ t_j^ L (^^.«vo ijpWl ,j-»J-*^l ,;^^^ •»

:?. Aarisna min dalàouh dahhal illiammam — ll-àahd shaijlouh 'l-badlah ouismoiih Mtigaii
— Ifnshou lou 'l-ôda da 'l-àaris moda — l/^'-rt 'l-âarousa liaga hiloua bi-èeyouii

ffhoutlaii — yiga 'l-àaroiisa haga hiloua biiiliniid rommaii.

S. Oiii'abalni il-âaris il-àaijig — Labbas il-farouz ir-raylg. — Oiiihhalabiia 'l-àaroiisa il-

hilotia — Afavrihou oii'niia gaibi ia>jig — Ya rab iihfaz shababoith — Ouilfarngha


àn'l-tiiitdai/ig.

'l. la iii'iiiashytoidi làugibiii — Ouikalamouh ylidd ùnlêya — Oiiigfiliaz àaroiisoiih gaboiih

loiili — Milaimnnn ya rab tiliin — Da


àalèya kolouh shirayit malouli — Oualla gabà
ouihadya.

2. Notre marié, minaudant, est entré au bain; — l'esclave lui apporte le costume, et

son nom est Mirgànel — Qu'on lui étala le tapis dans li chambre, car ce marié
est à la mode : — il y trouve h mariée douce aux yeux de gazelle. — il y trouve
la mariée douce aux seins de grenade.

3. Et il m'a rencontré le marié, le gandin, — il portait une turquoise claire; — et

nous avons demandé la mariée la douce. — Je le réjouirai, et moi mon cœur est

serein. — Seigneur, conserve sa jeunesse, — et soulage -la à qui est mal-


heureux I

k. Toi dont la démarche me — dontplail et la parole m'est agréable, — et à qui

Ion a apporté le —
trousseau de la mariée d'un prix élevé, Seigneur, fais que
tout finisse bien pour moi! — Tout cela a-t-il été acheté de son argent, —
ou est-ce présent et cadeau ?
,

[8] — lO/i —
§ II.

CHANSONS DE MARIAGE
À THÈBES ET DANS LE HAUT-SAÎD.

t_jji> i-:^ii *"5 _^Lj '**-^ (j>-vy° **-*^ CJ?***

I. GHANNA EL-BANAT ESSOGHAIÉRA.


7. IVt ;|')«n/ nhoKij — min —
ijag'mnl almin/ Tnllcl cl-âali Oiiisli ffaddarok ijn' l-AInnadi

— —
Taliot hiloiiaiii — goddami —
Mitéln ghiéh miti'îii giiicli Tctnad }a'l-Ah-
madi ya 'l-Ahmadi — \dbo Lom — cl-gamal — Oui-
medrasi Bice bice el-gamal

liat li diliaii— àarahouk ommah


rnsi Oiiin— Hob — ouahonl; el-banat gasi Ya'l-

Akmadi — Ydho lom


ija'l-Ahmndi — — daijeb doab Bice el-gamal ija'l-Alimadi Oiiiliat

li linrir li't-toab — Oiiiii âavaloiih ommah ouahouh — Gollohoiim galaliii esb-slioag.

I. CHANTS DES JEUNES FILLES.


1 . rrO diamclier de mon pci'e ! ù chamelier de mon père I
-^ — Elle regarda d'en liant :

— rr El comment jiourras-ln , ô Almiadi ! — melire là ma dol ? — Denx cenls gni-

nées , deux cents guinécs — — Almiadi


seront comptées devant moi. ! ô Almiadi
— toi dont la manche — vends chameau, vends diameau,
est de madras, le le

— appoite-moi du parfum pour ma


cl — gourmandent mère tète: et si te ta et

Ion père, — l'amour dur — Ahmadi!


des filles est — dont ! ô Alimadi, loi

la manche — vends
est élimée, usée, Ahmadi! — apporte-moi
le cliameau, ô et

de la pour mes
soie — gourmandent
liahils: mère et si te — ta et ton père,

dis-leur : "Le désir m'a lue !


-.
— 105 — [9]

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J^
2. Omliyal abouy mtidrâa abouij — MandlMak ija Aali — Hagffosh legîb el-maiitaga

I — Oiii'l-higl min baliari.

3. Hall el-gasab — Mn-golt


oitegah el-gasab — ôoiid tari Ouilit/at nboinj oiiidiiia nboiuj

— Manaklidal; — Rah ija'Jimad — Ma-goll ûoud abmar


el-gnsab oiiegah el-gasab
— abouy — Mana'khdnk
Ouilujal abouij ouidrâa — Haggash tja klialil legîb el-maii-

taga— abou
Oiii'l-higl — Ouihyal shal,halil— Maïuîhhod aboiii/ niildràu abinnj

cs-sagga— Gaibi — Min


âali'ih —
gaibi âalèik slicilel cl-giibnli Oiiilnjal aboinj

uuiliijat — Mnna'Lliod
abouij — ez-znbbal

2. El par ia vie de mon père et pai' le bras de mon |ii're, — je no te prendrai pas.

ô Ali. — si lu ne m'apportes la ceinture — et l'anneau de pied tic la Basse-

Egypte.

3. La eanne à sucre est pailie et la caune à sucre est \enue, — tu n'as pas dit : -rEn

Noici une —
fraiclie !-. El par la \ie de mon père et par le bras de mon père, —
je ne te prendi-ai j)as, A Ahniad! — La canne à sucre est partie et la canne

à sucre est venue. — lu n'.is pas dit : tr En voici une inugr!-. — lit paj- la vie

de mon père et pai' le bras de mon père, — je ne le prendiai pas, ô Klialil.


— si tu ne m'apportes — la ceinture et l'anneau de pied à gi'clots 1 —
-
El par
la vie de mon pèi'e el par le bras de mon père , — je ne prendrai pas le por-

teur d'eau! — Mon cœur est (triste) pour lui, mon cœui- est (triste) pour lui
— de ce qu'il porte l'ontrc. — Et par la vie de mon père, et par ia vie de mon
père, — je ne prendrai pas l'Iionmie aux ordiu-es! —
[lOJ — lOG —
iS)'^ {j"^^-^ is^ Jyij ^"-«^ Jjjy ^*aj

ts>j' fb^-5 i^^?' '''^^J U^^ ^ p^-^' cWj

(jLxj_>i-" >Xâ.UJ tS^' fb^-5 t^^' *W=^J

Jyb j^Aaoj J_yb ^ASJ >L^vJi »X-i.uU

IjUftiNj >.Alai ^i *^^ C^V^ ^*^ (^i^^

Oy^ ^XJUi ï^y^ O^'-A* t^r-^^-'' >^^^u ^


uoiX-!î if*"^ i^* J^-j^? <?~*^ JjJij -^*=^


îesbnk yegoiil yesbalt yegoiil — abouy Zibl el-liamam ija dliaii Ouiliyal ouidrâa
— Mannhhod en-naggar —
abouy — Mm el-men-Galbl âalêih gaibi âalêili shétlet


shar abouy
Oiiihyal abouy — ouihyal— Ma'ita'Uicd cl-fagri Yesbah yegoul

yesbah yegoul — Ouihyal abouy
Fitd àadas badii abouy — ouidrâa La'iia'khod

cshshabâaii —
le-ibah yegoul yesbali yegoul Fillifatir bedhaii.

'l. Ouabour ouabour


gidid — Mnshi —
gidid — ji iiiordiliin Nelbis harir iieglàa harîr

Aala lies — ùomdetiia

Il se lève le nuilin il tlil, il malin


se lève le — nLa il ilil : fienle des j)igeons

où est-elle, ô Graisse?''. — Et par de mon père


la vie de mon et par le bras
père, — je ne prendrai pas menuisier! — Mon cœur
le pour est (triste) lui,

mon cœur est (triste) poiu" lui — de — Et


ce qu'il porte la scie! par la vie
de mon père, et par la vie de mon — ne père, pauvre! —
je prendrai pas le
Il se lève le matin il dit, il matin
se lève le — de il dit : rrPile la lentille de

bonne heure l-^. — Et par la \ie de mon pèi-e et par le bras de mon père, —
je prendrai le riclie — ! 11 se lève le matin il dit, il se lève le matin il dit :

rrPile le gâteau avec de la graisse!-.

II. Un vapeur nouxeaii, un vapeur nouveau — clieniine dans notre aiguade'''! —


Nous revtMirons la soie nous dépouillerons la soie — de par notre Omdéb !

"' Le mot dt'signe l'endroit de la berge où les femmes vont puiser l'eau et on les baie

aliordenl.
-;

oi i-laJ Ij
j > >i II JLii. ij«il> caaj J.£

Oiiaboiir (ridtd ouabour g'tdùl — Ft 'l-iiiurda mnshi — A ell/is harlr iiegida harir
— Aala lies Tanaslii.

5. 1 (t liamam garid ya hamnm giirid — Anla bèh lias àammi — Kol el-baiial etgaoïiazo

— Ouaiia hazilin ommi — lu liamam garni ija hamam garid — Aala bcit uns Lliali

— kol el-baiiat eignouazo — Oiiaiia ouegef hall.

G. liiissnll-lo rassnil-lij — Salaiin'iii goiia es-si'if — llassal oiicgal lassal oiicgal —


El-gîza bàad es-séif — Itassalt-lo rassnll-lo — Salninéiii fi iioss leghlf — Massai
ouegal lassal ouegal — Es-sabr ya lalif —

Un vapeur nouveau, un vapeur nouveau — dans laiguade clieniiiie; — nous


revêtirons la soie nous ilépouilierons la soie — de par Tanaclii !

5. pig^eons familiers, ô pigeons familiers. — maison gens de mon


à la des oncle
— toutes les lilles se sont mariées. — moi ma mère me gante — U pigeons
et 1

familiers, ô pigeons familiers, — maison gens de mon


à la maternel
des oncle
— toutes les lilles se sont mariées. — moi dans mon
et je reste étal!

6. Je lui ai envoyé, je lui ai envoyé — deuv dans lépée — envoyé


saints I Il a

(dire), il a envoyé (dire) : — Le mariage


r ^ envoyé,
après l'été !•". Je lui ai je

lui ai envoyé — dent saints dans une demi-midio ! — Il a envoyé fdiie). il a

envoyé (direi —
: rPalienee, ô mignonne I-. —
[12]

— 109 — [13]

>^^

iUUI

Ouala âaijez el-gollah — Oiiala Jabaii el-gamous — Ma-àayez ella anli — la (lay cl-

fanoiis — Oumalék-lo l-gollah — Min laban el-gemal — Ouala ûnije: el-gollah —


Ouala laban el-gemal — Ma-ânye~ ella anli — )a daij el-lielal.

'2. Ouilnjaiak ija'ba — Ma'alJtod — Da ella (la gailda sliamlnul — Kaijijad el-ceda —
Tatlet-li bi-êeinha — akhdar Tiag' — f'idnîtia Tibsibni àabd —
li'ilia Tibîié ouilisli-

liriféyyah — min
Tallel-li — Bêida et-tagah ouilishbch en-nagah — Darabilni bi-

zorragah — Darbah ouitmakkanal Jéyyah —

ft Je ne veux la garg-oulef le — ni le lait de la bufïlesse ;


— je ne veux que toi, —
ô clarté de la lanterne Ii — Je lui ai rempli la gargoulette — de lait de cha-
melle. — crJe ne veux la gargoulette — ni le lait de la chamelle : — je ne

veux que toi , — ù clarté du croissant !


^

2. (f Par ta vie, ô mon père , — je ne prendrai que celui-ci ;


— celui-ci est un gars \ if

— capable de ruser les ennemis in — Elle me regarda de son œil, — elle ipii a

un tatouage vert sur ses mains; — eUe me compte comme un esclave d'elle —
qu'il dépend d'elle de vendre et d'acheter. — me regarda de Elle la lucarne, —
elle qui est blanche et qui ressemble chamelle —
à la me ; elle l'rappa d'un dard
— un coup sûr. —
[14] — 110 —

Tnllct-li min cl-gadous — Bèida ovileslilieh d-funous — la si'/// ou\iiia l-maliLoiis

— ToUi oiiishfàaii fcyiiali — Tallet-li min cl-gadous — Ouirasma — âal-jrehin feloim

} a sitli ou'cina 'l-mnltùoiis — Tolli oiii.ilifàaii féi/ijnh — min


Tallet-li — csli-sliebbal:

Urtjija meiiiia ou'nna mennah — } « siui nii'aiia 1-hnhbak — Ouahboh- esh-shàaréijijiih


— Tallet-li min el-tovâa — Oiiïzmaiiiha dai)gav ijcrân — }n àandi garàa —
silli

Oiiasafoiil.i daotia Uijtjafi.

Mavhaba bnh lunima gaiii — Oiii'l-gî'ijija ma leghlnuii — Oiiirragaba bon: cl-faddah


— Oiii'l-ccin sliibh el-fmgani —

Elle me regarda du seau (de la sakiélO, — elle qui est blanche et qui ressemlile à la

lanterne: — rr Madame, je suis le prisonnier; — regarde et intercède pour moil'n.

— tille me regarda du seau (de la sakiéli), — elle dont l'image est sur le front de
la monnaie: — tr Madame, je suis le prisonnier: — regarde et intercède pour
moi!". — Elle me i-egarda de la fenêtre, — moi de
elle d'ici et là : — r Mada-
me, je suis le tisserand — et je tisse le vermicelle" . — Elle me regaiila du canal,
— elle dont l'anneau de nez se balançait : — "Madame. j"ai la teigne, — et 1

t"a prescrite à moi comme remède!-.

() liieuM'iiii Idi'squ'il \ienl cliez moi. — lui dont la \enue ne m'est pas indill'érente

— et donl le cou csl un liroc d'arf/ent — et dont l'd'il semble la tasse! —


— 111 —

»j-s- ^^>-^ è->-^ '^^


^ r' y—^}

Marhalia rahhahl-loh — — Om Mohamed —


Khcil el-halad reU,ebl-loh Oïd'l-gazia
Aala sagfiiha tagharalil-hh —
— Ouibul Ilaba boh — lamma gani shasho fi 'n-nada
Yu — Ya ânmmelo
khallo zaghrali-lo l-ghada — la ma'hsano zanha — Goukha
saoui
— el-gamnr
havîr îcili Golt— — Ya ma'hsano zanha
fi
's-sama Oiiish nazzalo béili

— hnmrah —
Goulcha haiir cl-gamar — OuishGolt — fi 's-sama daldalo ijemlah

ma'hsano zanha —
) a — el-gamav s-sama — Ouish
Goulcha har'iv ft harir Golt fi
daldalo fi l-bir.

h. Ma'lla tigifii darbina ija gludi — Afiilsh-lak el-fiarsha harir sollaui —


Bienvenu, lui en l'iionneurcle qui — ^ j'ai enfourché les chevaux de la ville, —
et la Gazia Om Moliafned — sur son toit elle a poussé pour lui des cris de joie.
— Qu'il soit bienvenu lorscpi'il vient chez moi, — lui qui a trempé son turhan
dans la rosée! — toi, sa tante maternelle. ])ousse des ci'is de joie pour lui! —
toi, sa tante paternelle, préjiare-lui le dîner! — Oh! fpi'il est heau et ([n'il paie
— le diap de soie olive! — J'ai dit : cLa lune du ciel. — qui l'a fait descendre
dans ma maison "'i'. — Oh ! qu'il est heau et qu'il parc — le drap de soie rouge !

J'ai dit : trLa lune du ciel, — qui l'a secouée pour la remplir?-. — Oh! (pi'il est

heau et (pi'il pare — le (h'ap de soie sin- sdie! J'ai dit: r-La huie (hi ciel. —
qui l'a secouée dans le piiils?-.

4. Que ne\iens-tii dans noire rue, ù [)récieu\? — Je te léi-ai le lit en soie de sultan. —

I
[16] — 11:2 —
Afil^ yj» oo J! L jxiLL >iLw«*/) f) <j'-*-=?-
u>^ !>X-«J! ^ J-*-"

nuàmnel-lah el-ghaJa tikotin gâuni — Oiiiiigib-lalc el-goUah likoiin âatshani — A7-


frish-lali el-farsJia iikoini nâasani — Neivâa-lak es-seinsem màa l-dukliani — Tisltiali

omiilaiijijcf màa 'l-gedàaiii.

.'). Massik bil-l.lu'ir ia'Ilifot min saâah — Oiiismak Mohamed oniji tdak khalem et-taàah

Oiiiliyat iiegoum es-sama Ji. kol Jammaâah — Ma'gdav àahi forgelak daraga oiiala

saâah.

Nous te ferons le dîner si tu as faim — et nous t'apporterons la gargoulette si tu


as soif. — Nous te ferons le lit si tu as sommeil. — Nous te planterons le sésame
avec le tabac— pour cpie tu fumes et que tu fasses earrousse avec les gars.

.1. Bien le bonsoir, toi qui passas il ya une heure, — et dont le nom est Mohamed et

({iii as à la main la bague de l'obéissance! — Et par la vie des étoiles du ciel

dans toute sa splendeui-, — puissé-je ne pas être éloignée de toi ni d'un cran
ni d'une lieuie!

.xJJi

Lèl_j_A*jl_; Lû^X..^ ^.j}^ cijU:».!^ Lilvii 'X.:i. oo! L» >Xa£ L ^j^

III. GHANNA L-KHATIB.


/. lldoiiah ija âahd mania gad sheraha — (JuUiyal aioinjn gaddaha oti'anouahii — Ou'a-

driih Li-séifi oualaott amoiil hedaha.

III. CHANSON DE L'ENTREMETTEUR.


1. ft Va-t'en, ô esclave, tu ne peux pas l'achelerlîi — rtEt par la vie de mon père
je suis son égal et je la vaux , — et je frapperai de mon épée quand même j(
devrais mourir près d'elle. -
K .

— 113 — [17]

(JV ,
— - jl
J * •^
T*^' f>^"-=>- f^*^ (^liôlj

(jV> IjU-^»^' >^»^-^ Jj^ jL»-" OvJaJIj

2. Salam àaUikovi ya nayemln en-nahar ya sahertn el-léil — Fatshi àaJéilom ffaclihi

asmar kahil el-éeiii — Tarf slialou yeghanni fi 'l-hnoiia ya lèil — Oui l-taïf et-Uiiti

yegoul balad es-sabéyn féin.

2. Salut à vous, ô vous qui doi'niez le jour, ù \ùus qui veillez la nuiti — Est-il passé

près de vous un gars brun, aux yeux bordés de noir? — Ln bout de son chàie
chante dans l'air : rrO nuitI-, — et l'autre liout dit : rrOù est le pays des jeunes

lilles?-.

JJ ^Ja cl_5 Sj g__ï *_?j i_3 U (jl à.i 1

^^j SIJ! jJ £ .N &\i 2 tiL«l>Xà. ji-fcXis? ^J-« J.c

IV. GHANNA MIN AHADI GOREIB IL-ÀARIS LOH.


i. Doklian ma-teslirahoh — Gahouah asaououî-lal: — Aala mîn yeUmlliiii hhadamak —
Ahal aliaououi-lalc — Gtihoua ouaàati-lal: — Oua' mla fanagUah
2. Gaùaid t'uila 'l-Lorsi — Ouihuouahih el-Lorsi sltéri/iyali—
IV. UNE DES PARENTES DU FIANCÉ LUI CHANTE.
1. Du labar, tu ne le fumes pas; — du café je te préparerai. — Qui nie laissera être

ton domesti(pie — que je passe la nuit à l'éventer? — Du café je te donnerais

— et je remplirais tes tasses.

i. Tandis qu'il est assis siu' la chaise. — et les pommes ilc la chaise sont couleur

deschérifsO,—

'•' Peintes en vert, le vert étant la couleur des chérifs, descendants du Prophète.
'
Annales du Service, igii. 8
[18] — 114 —

Goll-lo méila ya 'kliouy farahak — Gai âala 'l-gomâa 'l-méatiyyah — Golt-lo ya

'Idiouy otiitidèéîni — Gai âala rasi oui-céinéyyah — Golt-lo ya 'khouy ouiûksint —


Gai bidal el-bafta gotniyyah.

je lui dis : rrA quand, ù mon frère, ton bonheur?'". — Il dit : rrA la semaine
prochaine!)!. — - Je lui dis : rrO mon frère, et tu m'inviteras î?-. —H dit : t-Sur

ma tête et sur mes yeuxir. — Je lui dis : rrO mon frère, et tu m'habilleras ?>i.

— 11 dit : frAu lieu d'étoffe grossière, du coton !>i.

V. GHANNA ÂAND DOKHOUL IL-ÀARIS ILHAMMAM.


Ya zaraam el-bamiali oui'l-batiii — \a mrashshagin el-follfi 'l-litdaiii — la mîn yerouh
l'om el-âaris yegol-laha — Oualadil; dakhal hammamna ceryan — Baât-lo àasharet

bedéilat min gasab — Yelbes ouiyelabbas kliéyyer el-gedâani.

V. ON CHANTE À L'ENTRÉE DU FIANCÉ AU BAIN.

semeurs de la bamia et du g-orabo ''', — vous ijui avez jeté de la cassie (foll)
dans les piscines, — ohl qui ira chez la mère du fiancé et lui dira : — irTon

fils est entré dans noti'e bain tout nu; — envoie-lui dix costumes de Itrocard

— |)onrijiril s'en re\i'tt' et ([u'il en revrie l'élite des gars!-".

''1
Les exigences du mètre et de la rime «"^yi El-bâmiak et cs'W d-hàmi ne déà
ont obHgé le chanteur à employer ici une gnent ici qu'une même plante, la bdmiah,

licence fréquente dans la poésie populaire, notre gombo — Hibiscus csculentus — doni
celle qui consiste à répéter deux fois le même les Egyptiens sont 1res friands et que l'on

mot sous des formes légèrement différentes. cultive un peu dans notre Midi.

I
— 115 — [19]

«JîLiJ» ,_jM.jj_Ê b bl iJ oJ-ïj iX-^l ^\} [.1 4"'


(^ (»_JL1»

«—A_)_j JJi b!j f.L^! (j^ xJLL? <x_;oLJLJi _j_jlj >—5*' U^^)^^!

VI. GHANNA TLÔOIJ L-ÀARIS MIN IL-HAMMAM.


Talée min el-hammum oui'l-havtmamah — Oiii'l-ouaitlitêin el-liomr zatKAt 'l-'àmali —
Talée min el-hammam oua'na 'lli sitoftolt — Ouilnléil àala hhad el-âaris ouibostoli —
Ouirahal-lo mltéin àala mahvamloh — Oiiigoll-lo aiia ya àaiis j>nslilaiwh — Talée

miii el-hammam oua'iia 'Ht réitoli — Ouilaléit àala khad el-àaiis hahhéiloh — OiiiLa-

bashl-lo min ed-dahab ouiddéitoh — Oiiiffolt-lo aiia ija àavis gashlanah,

VI. ON CHANTE QUAND SORT LE FIANCÉ DU BAIN.


Il sortait du l)ain et fie la baignade''' — • et les deux roses roug-es ont paré sa taille.

— Il sortait de l'étuve et c'est moi qui l'ai apeiru — et je me suis penchée vers
la joue du marié et je l'ai baisé! — Et je lui en ai noué deux cents (piastres) sur
sonniouclioir — et je lui ai dit : fAIoi, ô marié, je suis sans le sou N. — Il sor-

tait du bain et c'est moi qui l'ai vu — et je me suis pencliée vers la joue du marié
et je l'ai embrassé! — et j'ai empoigné de l'or poru' lui et je le lui ai donné —
et je lui ai dit : rrMoi, ô marié. j(^ sins saus le sou i".

o«; u^;
*jb wfi o<-iiaJt X (jM^ytl! b [^HÀi, iJ

VII. GHANNA L-AAROUSA AAND IL-HA1V1]\1AM.

i. Raifyaii rayyan {jolaib el-khasa rayijanah — La sltoflaha ya 'l-àariafi 'l-lislitreria liait —


VII. ON CHANTE LA FIANCÉE AU BAIN.
1. Ruisselant, ruisselant, petit cœur de laitue, ruisselant! — Si tu l'avais vue, ô
liancé, dans la cuve, toute nue! —
'') C'est le même artifice que je viens d'indiquer à propos de la tiûmiali cl de la bùini.
[20] — 116 —

xj^! b! J J->^ OsAJi iA« «iJ>^'^

Bernait âaUiha 'l-hiiam sitti ellau nanah — Ouallahi ma'tlâa ouala-li Ji't-tlôou
neijyah — Ahouk yesayis el-hosiin ou'okhtak mighamiéyijah — Oii'ahliouk sheikh el-

lieled yeghsil-li ana îdayyah.

5. Ya'khayyi hèidah oui'l-baynd roimnani — Labiée séi/l ouarhan el-goftani — Ouagoul di

bcidah oui'l-bayad rommani — Ya'khayyi bcidah oui'l-bayad lou ghéyyah — Labiée


séiji ouarhan el-gotnéyynh — Oua'goul di bèidah yâaououad alla âaléyyah.

J'ai jeté sur elle le peignoir : rr Madame, monte doucement Iti. — k Par Dieu, je ne
monterai pas et je , n'ai [)as l'intention de monter ! — Ton père soigne le cheval
et ta sœur est chanteuse — et Ion frère, le cheikh-el-beled , me lave les mains In

2. mon petit frère, elle est blanche et sa blancheur est teintée de grenade! — Je
vendrai mon épée et j'engagerai mon cafetan , — etje dirai : rrCelle-là est blanche,
et sa blancheur est teintée de grenade!». — U mon ])etit frère, elle est blanche,
et la blancheur est une séduction. — Je vendrai mon épée et j'engagei-ai ma
robe de colon, — etje dirai : ttElle est blanche : que Dieu me le rende !r.

X j^â XA-iJ j I iLc A

VIII. GHANNÂ FI LÉILET ELHENNA.


la léilet el-henna lashrUta bimal — Ouaiiassasak ya àaris oua'khzik y» shilan —
VIII. ON CHANTE LA NUIT DU HENNÉH '".
nuit du liennéh, que je l'achèterais de la fortune! — et nous te fortifions, ô

fiancé , et je t'humilie, ô Démon !



''' C'est la nuit qui précède celle du ma- core aujourd'hui, avant d'employer la pâle de
liage ; au retour du bain où l'on teint au lien- hennéli , la fiancée la présente aux invités qui

néh les pieds et les mains de la fiancée. En- y appb'quent des petites pièces de monnaie.

I

— 117 — [21]

(j«-» .y L^j_ilj XJ^ S)^ b »,— i, l—g-J _il^ A-J.JL aX^ b

)rt léilel el-henna oua'shnJia shirn — Ouanassasak ya àarls oua'kîd el-èeda — Ya


Uilet el-henna oua'shnlia hi-hls — (Juanassasak ija àaris oun'kh:^if; ya'hlts.

nuit ilii liennc'li, que je Tachèlerais d'un Immi [irix ! — cl nniis le foitiûons, ô
lianeé, et je circonviendrai les ennemis ! — nuit du hennéh. que je l'achèterais

d'une boui-se ! — et nous te fortifions , ô fiancé , et je t'humilie , 6 Eblis 1

«-^-a-^viS-' Ji-Ji- i>iJ_>J! Ja5T l^

IX. GHANNA LIL-ÀARIS FI ÉYAM EL-FARAH.

Aai/eg oiiiijegni 'l-ouard Ji nuiiidiloh — ouahha ya El-ôontr kér'iia — Aayeg


ùddi-loh

ouiyegni 'l-ouard f — El-ôomr ouahha ya


mahramloh kêrîm liddih-loh — Gaâaid
âala 'l-lcorst — Ouala kolminshereb
garnir esh-shorbagi el-gahaoui gahouagi — Ouala
hol min laff el-êemaima zanha — Ouala min kol rekeb el-faras Lhéyyalha — Aala
gabîn el-megallàa shoft tagéyyah — Fiha garnît el-ouclad hatla 'l-khamorgéyyah —

IX. ON CHANTE AU FIANCÉ LES JOURS DU MARIAGE.

Elégant, lui (|ui cueille la l'osc dans son mouchoir, — la vie longue, ô Généreux,
donne-la-lui.' — Élégant, lui qui cueille la rose dans son foulard. — la vie

longue ô Généreux, donne-la-lui


, ! — Garnir le limonadier est assis sur la duiise.
mais quiconque boit le café n'est pas cafetier, — et quiconque coiffe le turban ne
l'orne pas — et quiconque monte le cheval n'est pas son cavalier. — Au front du
coipiet j'ai vu une calotte — où sont tous les gai-s jusqu'à ceux des cabarets.

I
[22] — 118 —
X^jo '^\.3 j-x.Àj 1_>-^3I (ïl^-w l^Ai XjJiils ooLi j-L=cl (jvs?- ij-s

ajjjLLj oJLi («-Lail (jv^ (J-* *-*'^>-^' (S~^ ^Laji a*!?^ I^(*»

iULjJ^i iX /yo cuLoJ! xaç: Igxi «wJk-îLis ooLi, f-i-s?' (jvs=- ij-*

X-*.SlIa OiJLi. j^J-=*l (JrS?- (X ''^**


(J^ ^-iyj'-*-* (J* rb"*^' (î*^

«_A-i-s.=. JS'
j^ ^\_fJl ^j^. l^ iLA-sUa L>-i-i j-Lsi! ^Jv^=> ij-a

yln/rt ^flèm el-magallâa sJiofl tagèyyah — Fiha gamli el-khodar hatla 'l-molou-
hhèijya — Aala gabhi el-megallàa shoft tagéijyali — Fiha gamîi el-ferakh min hol

rcigi'ijjjah — Anla gabîn el-megallàa shoft tagéyynh — Fiha saouagi el-haoua lenàar

bêla )iiéyrjah — Aala gabin el-megallàa shoft tagéyyah — Fiha garnit el-banat min
hol shalabéijyah — Aaln gabin eltnegallân shoft tagéyyah — Fiha gamii el-goiiar
min hol habashéyya.

Au front du coquet j'ai \u une calolle — uù sont tous les lég-unies jus(iu";i hi

Mi(Uoukliieli ''M — Au front du eo(|uct j ai vu une calolle — où sont tous les

poulets jusqu'aux tout vieux! — Au fi'ont du coquet j'ai vu une calolle — où


sont des moidins à vent qui ronllent sans eau! — Au front du coquet j'ai vu luw
calotte — où sont toutes les lilles de toute l'élégance! — Au front du coquet
j'ai \u une calolle — où sont toutes les servantes de toutes les négresses!

X. GHAINNA LIL-ÂAROUSA.
Vu hit ya'lli heglik rann àa's-sag — llamieto fi 'l-médiné semrclo Boalag — La'dii àala

saycgho bigillel cl-arzag — Da'lli àamallo shélashcl hayyeg cl-ooshshag —


X. ON CHANTE À LA MARIÉE.
fdle, ô loi dont l'anneau tintait sur la jandje — si bien que son tintement dans
la ville ISoulak l'entendait . — je piie que l'orfèvre qui le lit ait peu de quoi
\ivre. — celui-là tpii lui fit des grelots excitant les amoui'eux! —
"' La corcliore potagère, corchorus olitorius.
— 119 — [23]

*—'; *-ï-J; JJ ^ JJI b o-j L

^g>»j —o —L-iLc
S. U *jL>..(.^lj oo U

ïabitya'lli lieglik raniieto ranimli — Raimeloji 'l-mèdiné semèelo Girgeli — Ln'dii

àala sayégho bigellel er-rozgnh — Da'lli àiimallo shélashel haijtjam el-ouelliah — In


bit i/a'm-bannela ya âashga llalloul — Talil min liardil /josselel: tnrah el-èenab halloiil
— \a bit ya'ni-btiiiitela —
ya àashga 'l-gadi min Talil gossetelc golal ouibanadi
— Va bit ya'm-bannela ya Moursi — Tahl min
àasiiga gossetek golal àala 'l-korsi
— Ya bit ya'm-banneta ya àashga hmàail — Taht min gossetek larah el-èenab

ouit-tîn.

lille, ô toi ilont l'antu'aii linl:iit un tintciin'iil — si bien que son tinlenii'nt
dans la ville Gii'g-éh l'entendait, — je prie que l'orfèvre qui le fit ait peu de quoi
vivre, — celui-là qui lui fit des grelots excitant les épris! — fille, ô vierge,
ô amoureuse de Halloul. — - sous le coin fie ta frange le raisin a poussé des
grappes! — fille, ô vierge, ô amoureuse du cadi, — sous la frange se
trouvent des gargoulettes et des alcai'azas ! — fille, ô viei'ge. ô amoureuse de
Morsi, — sous ta frange il y a des gargoulettes sur le support! — fille,

ô vierge, ô amoureuse d'isma'il, — sous ta frange ont poussé le raisin et la

figue!
[24] — 120 —

XI. GHANNÂ LIL-ÀAROUSA FI LÉILET ED-DOKHLAH.

1. Ya Icilet cd-dolkla ya sîcU — - kliod cs-salain min iduk l'idi — Ya léilct ed-doklila oui'l-

galia — OuUigi 'l-banat cl-lcol maâaha — Ouiffal sammaàaouni lies loghaha — Oui-
massekounl galbi bîdi — Ya léilet cd-dohida ya sidt — Kalna àasal ji salin gadidi
— Ya léilct cd-dolîliln Ji 'l-lmsil — Gallilaiii èeryana ouasil — Ya lahm dani ma-
Jîlisk iiKifas'd — Oiialila min akl ct-icbibi.

2. Shclbéyel cl-bahr ya Icilet cd-dohiiln âagablini — Middt dalalilc àala 'l-abhar àaddiiii

XI. ON CHANTE À LA FIANCÉE, LA NUIT DES NOCES.

1. niiil fk'S noces, 6 nionseigneui', — accepte ie saint Je ta main à la mienne! —


nuit des noces où on la trouve — et où l'on trouve toutes les fiUes avec

elle, — où et ilQu'on me
dit : » fasse entendre seulement sa parole, — et qu'on
me fasse prendre mon cœur en ma main !". — G nuit des noces, ô monsei-

gneur, — nous mang-eàmes du miel dans une assiette neuve ! — nuit des

noces dans — me
le grenier, il mit nue de haut en bas ! — chair de monter
où il n'y a point de joints, — pins douce à manger que du l'aisin sec!

2. rrChclbiéli du fleuve, » nuil des noces, que tu m'as plu! — Allonge ta moustache
sur les llenves et passe-moi!'- —
— 121 — [25]

'»;^ jL^^ yfe'.jJ

Maddétt dalali àala l-abliar àaddékak — Laou kan khoshéimi goléilali koni zagéitak

— Laou kan khodéidi regkayyef kont ghaddéitak — Laou kan sobaii sigara konl

kayijéfilak.

3. B-éetni arail en es-samak biysalli — Farrougna ijokhrot basli ouiylgalli — (Juiha-

mamna yermi maharem lalli.

i. Ya rayyes el-ouabour ya ôosmalli — Hell el-gelou khalli el-khaouaga yedalli — Ouibèeini

rétt àarisna nazil min ghorftoh — Aummal yehaddil fi 'l-amira àamméloh — Sadr
elt'uirousa kam âageb yalalalli.

rrJ'ai allongé ma moustaclie sur les llouves et je t'ai passée. — Si ma liniiclie

était une petite gargoulette je t'aïu-ais abreuvée . — si ma joue était un petit

pain je t'aurais donné à dîner, — si mon doigt était une cigarette je t'aïu-ais

donné le plaisir îi

3. De mes yeux j';ii vu ipie le poisson prie. — que nos jioulets éplurlienl l'uignim

et le fricassenl. — et tpie nos pigeons jetiiient des mouchoirs de tulle.

ti. réis du vapeur, ô Osmanli. — carguc les voiles et laisse le monsieur débai--

quer ! — De mes veux j'ai vu notre mai-ié descendre de sa chambre — qui te-

nait des propos avec la princesse, sa lante. — Poitrine de la mariée, combien


elle a plu ! yalalalli.

[26] — 122 —
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.'). Massil.i hi'l-kliéir ya iiiisliniisli lail iiiabloul — Tenislii liliizù el-falak lisbi banal cl-

lioiir — Ouihijat min ~éi/yaii el-ragaba ouisliarrâalia — Ana khalriji ouisalak mis-

Ichia ma'goul— Massiki bi'l-khéiv ya nadagh — la mishmish


fi
lebanek el-ouah

liUakil beîidnnak — Outsbor âah'yya lamina cl-gamara —


tillda Oititnam ahli ouit-

iiam giranak — Ou'ana agàod àala 'l-bab ou'asmâa — lak Ou'astnàa hadilnk ouatounl-
làa biiàranak — Goumi etlali khalli eii-nas teshoufek — ouhabéyya Béidn oiiiàntrîn

(luesoiifek — Goumi cdali oui' r-iigal saffcin — ghazaln


Ou'cnli ouigoazik yehcb e>
:éiu.

Cl. Eoiin min el-bôod i/n 'l-aklidar tirâaî-lnk — )« zarée cl-ouard ilila dikket sara-

ouîlttk — (Juin géitliii marhaba — Ouin ghibl ana 'gilak — Malrah tirouh —
Et-galb daîi-lak.

5. Bien ie bonsoir ;i loi, altricot friiis, humide, — lu marches, tu ébranles le fu-

mamcnl et tu ca|)tivcslos filles des houris; — et par la vie de qui t"a embelli le

cou et Ta allon{j;é. — moi mon désir est de l'avoir, mais j'ai honte de le dii'e !

Bien le bonsoii' à toi. ô màcheuse de mastic: —ô abricot de l'Oasis, qui te man-
fj-es sur ta branche, — allends-moi, jusqu'à ce que se lève la lune, — et quand
dormiront mes parenis el que doimironl les voisins, — je m'assiérai à la porte

cl je l' écoulerai, — el j'enlcndi-ii ta parole et je brûlerai de tes feux. — Lève-


loi, sors, laisse que les gens le voient — blanche et fdle, el parfumée de les

qualités! — Lève-loi, sors, tandis que les hommes sont sur deux rangs.

car tu es une gazelle el ton mari aime le beau !

0. Mon œil de loin , ô vert, te suit. — loi qui cultives la rose sur la ceinture de ton

pantalon, — si lu viens clic/, moi, bienvenu, — el, si tu restes éloigné, je

t'irai joindre ! — Partout ou lu vas, — mon cœur t'appelle !


— 123 — [27]

jÏ^Jl^I (_s*àJj l^iAaiJ *-o^

-Ujl ,.s*^J
l^iAaiJ «-us yUj !! ;Ali!

XII. LIL-ÀARIS FI'S-SEBAH LÉILÉT ED-DOKHLAH.

i. Ailla farsh el-mveiribani — Eddiiliff d-lamomi — Oiii'sh-sliniiis lis.ta mu telrcl — Ya 7-e-

fendi noum — la'lti àala hoisi l.liaddal. — 1 cslcli cl-muglthoun — \<ila farsh cl-nu'e-

gibaiii — Eddalig ev-romman — Oui'sh-shams lissa ma kiècl — \a 'l-efcndi nain —


ia'lli data korsi khaddak — Ycshh e:-:âalaii.

2. El-liaijt)
fi
goliroh béijijalma ragad — Eemoh ligossellia om'l-dayy el-halag — Ei-

haijij
fi
gohroh béyyat ma yenam — Ecinoh ligossellia ouïl-dayy ei-zimam.

\\\. ON CHANTE Al MARIÉ LE LENDEMAIN DU MARIAGE.

1. Sur le lit ilu cluunianl — ;i l'Ii' manie le cilion. — el le soleil ne s'esl pas encore
leM' : — ô efTenrli. dors. — ô loi sur la joue de qui — ralllig-é se remet !

Sur le lit du eliai-niaiil — a élé maniée la gi'enatle. — et le soleil ne s'est pas
encore levé: — ô ell'endi. dors. — ô loi sur la joue de qui — le triste se

remet !

2. Le vivant dans sa cliambrelte a |)assé la niiil sans sonnueiller — son œil lixésiir sa
frange et sur l'éclat de la houcle d'oreille. — Le vivant dans sa clianiltretle a passé'

une nuit sans dormir — son o^il fixé sur sa frange et sur l'éclat de l'anneau du
nez.
[28] — 124 —

*_A_i ^,- jj,.*,..-!., yi^

30..Î

XIII. GHANNA TEGOULO 'L-ÀAROUSA ÀALA 'L-ÂARIS

OUI HOUA jM'SAFER.

ïa H-gauf de mn'llàaoh — kaii Imbibifih — la 'l-farsh dé mafrishoh — Nayem


halii/ii fih — Va 'l-housh dé ma'nzeloh — Saijes liosanohfîh — ïa 'l-hohl dé ma'k-
htihliloli — Saoïind ôoyounoh fih — Ya 't-foll dé ma'glofoh — Baijad gebînoh fih —
Ya — llamar hhodoudoh fih — Ya
'l-onard dé ma'glâaoh 'l-bahr dé ma'shraboh —
Safer hnbibifih — Oui'l-gamh ma'naffadoh — dé Oua't-tin ma'naggih — Ya 'mmi
éemili-li soloukdahnb — Agharbil lihabibi fih.

XIII. CHANSON QUE LA MARIÉE CHANTE AU MARIÉ


QUAND IL LA QUITTE.

ce palais, je n'y monterai plus, — où mon ami était! — ce lit, je ne le ferai


plus, — où mon ami dormait! — celte cour, je n'y descendrai plus, — où le

palefrenier de son cheval était ! — ce kohol , je ne le mettrai plus — avec


lequel il noircissait ses yeux ! — celle fleur de cassie, je ne la cueillerai

plus, — où la hlancheur de son front était! — celte rose, je ne la couperai


plus, — où le rouge de ses joues était ! — ce fleuve, je n'y boirai plus,

sur lequel mon ami est parti!— Et ce lilé-là je ne le remuerai plus, — et je ne


l'épurerai plus de sa teri'e; — ma mère,
ô fais-moi des fds d'or — afin que j'y

criiile (ce lilé) pour mon ami !


— 125 — [29]

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XIV. AFRAH.
Abouki ya zéiniih ya ma sarakii ouidakh — Oiii'stagal el-i'ethla ouigul hunalï melakii —
] a'mmi ikhlobi-'i dilli morudl fiha — khatihtak ya 'Uiayyi kol el-liala JUta — Aaiii-

ma asabhah-ha fi housh el-gamous —


Gildaha biyedoui dayy el-faiwus — Aamma
asabbah-liafi housh el-bagat Gildaha yelmâa zèy dayy el-gamar Àaléiha libas —
harir mhi âala 'l-faddah — Ltbsit shalagi el-àarousa ouililiit el-labagah — Anla min
bas el-hanr zahi mla 'l-lémoun — Libsit shalali el-àarnusa nuilUîit es-salloum —
XIV. CHANT DE NOCES.
Ton [jère, ù belle, que île lois n'a-t-il pas orié et huilé. — et n'a-t-il pas abaissé
le chifli-e de la dot et dit : n-Mes filles sont bellesl-, — rMa mèie, demande pnui-

moi celle en (jui est mon désir!-! — Ta prétendue, ô mon petit frère, toute

la beauté est en elle : — si je la fais nager dans la piscine des buffles, — sa

peau devient éclatante comme l'éclat de ia lanterne; — si je la fais nager dans

la piscine des vaches, — sa chair luit comme l'éclat de la pleine lune. — Elle

a un caleçon en soie étinceiant tel que l'argent : — elle a mis les boucles d'o-
reilles de la mariée et elle est montée à l'étage: — pour qui a lui la soie étinceiant

sur le citron ? — elle a rev<?tu les châles de la mariée et elle a monté l'escalier. —
[30]

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ftuincl ùiiléijija —
'l-iniilianm yii hahilii goiim Esh-slinii'..'! lillil nui'l-haiiiam
biyioum— —
Raiiiét àalét/i/a 'l-mitliaiem i/a hah'tbi 'xlia Esh-sliams tillit oui'd-dolia

dahha — GibnaH-bafah owgéina — Masr — Ya sahnfadda Miii hahari 'l-médina


min
oui'l-ghala — li-ommoh
sîiii marah meshina — ladd el-gha-
Khallili di

Jir li khéimah — Gai


banal — li 'dJsholijiha Ihodi iiomah Yeslahil er-rab rai/eh
— dabayeh —
b'egléin oui-arbàa — Ftoiihi àala 'l-farsh rotihi Out'l-kom sabàa ôo-

roiidi

Elle m'ii jeté sur moi les serviettes : frO mon ami. lève-toi! — Le soleil

s'est levé et le pigeon roucoule". — Elle jeta sur moi les serviettes : trO mon
ami, éveille-toi! — Le soleil s'est levé et il fait grand jour!". — Nous avons
apporté les élolFes et nous sommes venus — du Caire, du nord de la ville. —
plat d'ai'gent dont le couvercle est de porcelaine, — laisse-le à sa mère, car
elle est une pau\re femme. — La main du gbafir m'a bâti une tente; — il

me dit : rrEntres-y et prends la sieste!". — 11 mérite, et le Seigneurie lui


procure! — deux veaux et quatre moutons égorgés. — n-Va au lit, va, — toi

i[ui as la manclie de sept lés d'étoffe !•» —


. —

— 127 :3i]

Libsel shalald bimddah — • Uuilmaijakt àalu 'l-mikhaddtih — !^/(btdél ûoyoiin

el-mahabbah — Ma-gdtrl asalli foroudi

Eile revêtit un corsage brodé — et elle se renversa sur l'oreilier: — elle

liaissa îles yeux tramour — et je ne pus l'aire ma prière.

S III.

CHANSONS DE CIRCONCISION A ASSIOUT.

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î. F« men babouh mli ouirouagouh hnoui — Oiii'l-ântabah guirounfol oiiibklimirouh

gnoui — Rouht lil-Uigir ouilairaiii Lhijfali — Gab-li nhaouuhï min sabii InffuJi

Haniblali bi'llnh ou'mdi 'l-imuin — llbia ya mliihir ouin:il iz-:fijf(ih.

1 . Toi dont la |)oile est haute et dont la chanil)re est aérée, — et dont le seuil est de
girolle et dont l'encens est de benjoin , — je suis allé chez le mareliand et j"ai

rencontré un quidam — qui m'a pi'ocuré des pièces d'étoffe du septième pli. —
.le te conjure par Dieu et par monseigneur l'Imam, — habille-toi, ciiconciseur,

et descends au cortège (nuptial) !

I

[32]
- 128 -
^jL-iÈ>XJj biXJ^s ij-?.y-Vi S-^i' 2

2. Drt/</(«? il-mizaijin îindmah ouinadahli — Galbi raoïif ma'jjmirsh<^'^ agi lak ya'hni

— Ouimin giiM — Ouimlnh


ma'lUiIiir àarisna samnii yn Gotb ya Milomlh. oiiigoul

2. Le chez nous
barl)ier est cnli-é m"a appelé — rfMon cœur
et il
miséricordieux : est

ne puis
et je ô mon — Avant que
venir cliez toi, fils! je circoncise notre fiancé
<'',

prononce nom de Dieu, —


le «0 Koltb! MetouaUi!
et appelle et dit : ô ('^.

8 IV.

CHANTS DE CIRCONCISION À THÈBES


ET DANS LE HÀUT-SAÎD.

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»_,..--hJ c5^-*-?y^' l»-''-^ ^>-*-^ "-^'^

GHANNA LIL-METAHIR.
/. Y(, nnmiyenoh mizil min el-Boghdadl — Moounsoh dalmb ou'el-mesiin higazi— Ou'u-

boiih ijogoul kilo 'l-trabish hibbessouh


— Ou'ommoh togoul Uiououi bologli l monidi

ON CHANTE AU CIRCONCIS.
I. son liarl.ier «pii desceml iln ciiéikh i-l-P.oglidadi, — dont le rasoir est en or et la

pierre à aiguiser du lledjaz, — son père dit : crA|iporlez les tarbourjies cprii les

n^elte!,. — et sa mère dit : itJe viens d'obtenir mon désir 1«. —

Cl C'est bien la prononciation locale mag- « Sur le personnage myUilqin- appelé

narsh pour ma-aqdarshi, maqdarsh. Kotlb el MetouaW cf.LASE, ^n Account


,
ojlhe

(^)
Le petit garçon qui va sul>lr l'opération Mamm ami Cusioms oflhe Modem Egyptians,
édil. 1871. 1. I, p. ago-isgS.
s'appelle le fiancé, uan's.
— 129 — [33]

* *- U ^ô;i jj-« Jj'j « »-JV-*

Sj—A>j^^ ioSUiX-aJI |_j-3l-(6 J>-*-J *>-?\5

Lû»>J! -yè y-o J ^jl^'-'i M\\j JjXi X«l_j

^yi y* *j;U. JoJ_^ ti:>^'j S'>-^ :^>^ [•' bj-ALl^il fl Ij 2

air*-*; U-'^;'^ (j^>^' a-'j^ '^^ v^;'^ >;^*-^ '^^-^jj ^j^j^! juçsç U 3

t5>)l>^ Lg^;ij yjj^i ij«|^ vXi.il (^.x-LA >x-;—^^ (j>vl' >»^ U


Mezmjyenoh naiU min ar-d el-Miiii/eh — Emouasoh dahuh ouegah el-mesan êenyéh
— Ou'abouh yogoul hiilou 'l-bednilal lahbisouh — Ou'ommoh logoul ya'lla elifa-

zou-li min homoum ed-dinié.

2. }a'm el-metahir ya'm toag shnouahy — Ouishri houahdik mfl-miahi — gariéh 7e-

kbnddem àalèih ïemma ictlh — a'm


'l-agrahi ya'm } nuthroumi —
el-melahir toag

Ouishri leounladih gariéli mi'r-Roumi — Tekhaddem lemma yedour âalèth otieyegotwii.

3. Lemma yegiiii el-mczayyen — La'khod mouas


ouiyesseiied Inhtdnri el-mezaijyen oii'a-

roshalia zàafrani — Lemma elmezayyen


yegini ànndi — La'khod mouas
ouiyessened

el-mezayyen ou'aroshaha ma ouardi.

[0] son barbier qui descend de i;i tei-re de Miniéh. — dont les rasoirs sont en or
et qui a apporté la ])ierrc à aiguiser au moment lavoi'abie. — son père dit:
fAppoilez les habits ([uii les révèle !-. — et sa mèie dit : -O Dieu, préserve-
le-moi des ennuis du monde-.

2. mère du circoncis, ô lialiillée de tuile. — achète à ton lils une esclave de l'Oa-

sis — pour qu'elle le seive jusqu'à ce que se cicatrise sa plaie. — O mère du


circoncis, ô habillée d'un tricot, — achète à ton lils une esclave des Roumis —
pour qu'elle le serve jusqu'à ce qu'il aille et qu'il se lève.

3. (}uand le barbier viendra chez moi et qu'il siégera dans ma maison , — je prendrai

le rasoir du barbier et je l'arroserai de safran. — Quand le barbier viendi-a


chez moi et (pi'il siégera chez moi. — je piembai le rasoir du liarbier et je

l'arroserai d'eau de rose.

Annales du Service , içji'i.


9
[34] — 130 —

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|0_J1 t-JjiJ! r-y^ (Jj_«\Ji JlC liUi. !i.^

4. Ya fiirhili dakhal el-meiayyen àandena — Ma tefrishi-lo forashat el-hana — l-osta

galàa — Ma tliiiddari-lo l-mahrama.

i'). Diikhal el-mezai/yen he-iiddilo onimouasoh — Uelef el-me:ai/>jen ma ijalhod ella nha-

sholi — Sliashéin lalula fi hilagét rasoh — Dalhnl cl-mezaijijeii be-iiddito ed-daha-


hiijéh — Uelef el-mezayijen ma yakliod ella mitjyéh — Mtléin talatah fi liilagét esh-

shoushiyéh.

6. Sumin ya bouri samin — Ouilli ûan Mohamed min — Ouimhammad gaùaid fi


ouukbah
— Guida 'kliayoh ànla 'l-yemtii — Snmhi ya bouri mesharruli — 1 « daoua l-g
el-megarrah — Ouimliammad sareh ouiiiiraouali — ïeshralt el-galb el-hazin —
h. ma joie! le barbier est entré chez nous, — mets-lui les matelas du bonlieui'
— Le maîti'e a coupé, — présente-lui la serviette.

5. Il est entré le barbier avec ses instruments et son rasoir. — il a juré le barbier

de ne prendre que son turban, — deux turbans, trois, pour lui raser la tète.

— 11 est entré le barbiei' avec ses instruments dorés, — il a juré le barbier de


ne prendre que cent'"', — deux cents, trois cents, pour lui raser la m^clie!

G. Tu es gras, ù baibeau, lu os gras ! — Et celui (pii a aidé Mohamed ([ui est-ce? —


Mohamed est assis —
dans une foule. son et celui-là c'est frère sur la droite!

Tu es gras, ô barbeau dépecé, — remède du cœur ô blessé! — Et Moha-
med s'en allant, (liant, — il cœur
égaie — le triste!

I'' Sous-enlentlez piastres.


— 131 — [35]

Sumiit ija ùowi samîn — Va daoua lil-ounlimanîn — Samîii ya bouri ouishilbah —


) a atalis min gououa êelhiih — El-melahir mr.U fi' i-tnjfah — Oulmhojjhd hi's-snlililii.

Tu es gras, ù liarbeau, lu es gras, — ô reniMe aux femmes qui onl des en-
\iesl — Tu es gras, û barheau et clielbi'''! — ô satin dans une boite! — Le
circoncis descend dans la pmcession (niipliale) — ((ue les Bienheureux intercè-
dent [)our lui!

CHAPITRE II.

CHANSONS DE LA MORT ET DES FUNÉRAILLES.


Ellos sont chantées pendant les diverses opérations que sul)it le mort
et pendant les cérémonies qui accompagnent ou qui suivent la mise au
tombeau, partie par le personnel spécial des enlerrenifiils, partii' par des
chanleui's et par des (lianiens(>s de profession.

§ I.

CHANSONS DK FUNÉRAILLES À ASSIOUT.

'

LIL-SHAB.

/. Aùlii àiiléik bitiilidiih — OiKi'lil.i àiild hu.siiiak ouiiiKil.hddiiitdh —


I. POUR LE JEUNE HOMME.
1. Je jileure sur loi seul. — et je pleure sur les façons et sur (a ser\ial)iiilé :

"' Le chelbi est un poisson du Nil, bon à manger.


[36] — 132 —

J^ il i, J._fi Jl-?1

^^^V3 ^kk^JL» ^'j jalXe iJUlx^

Jl/a hadish kaouani fi 'l-mayitin zéijdh — Ahki àaléilc ouahdîk — Ouiàala kasmak
ouiânglin fik — Ma hadish kaouani fi 'l-mayilin zéi/ik — Abki ùala shanak —
Ouiàala kasmak oiiihindamak — Oui'l-ôoinr kollouh ya hanoun kormalak — Tibki

àaléih il-éein — Ouitnadn.ouh il-hhat/ah yigoul nàaméin — Zayid àan ig-giddaii


kasmouh ziin — Laoula shababak ma baklsh êein — Shababouh tidim oua'lga ma-
liloiih féin — Tibki àaléih in-nns — Oiiitnadmouh il-khayah yigoul âa'l-ras —
nul ne m"a causé regret si cuisant parmi les morts que toi. — Je pleure suc toi

seul — et suc tes façons et sur Tintelligence que tu avais — nui ne m'a causé
:

regcet si cuisant parmi les morts que toi. — Je pleure à cause de — sur
toi, et

tes façons et sur ton élégance, — et (pendant) ia vie entière, ù tendre ami, par

égard pour toi, — il pleure sur lui. l'œil. — et quand l'appelle sa petite sœur, il

dit : rOui, oui!". — car il était mieux doué que les jeunes gens, et ses façons

étaient belles. — Si tu n'avais été jeune, aucun œil ne te pleurerait: — mais sa

jeunesse a péri : où trouverai-je son pareil? — Ils pleurent sur lui les gens,
— et (piand sa petite sœur l'appelle ils disent : trSur la tète ''Mi. —
''' En d'autres termes : rnous jurons de le pleurer toujours !•
— 133 — [37]

HmoUI ti^A-^ ^>Uù kiJoU^ CdIai^^

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Agibak min-cin ya sliab ya milâat — Ouiliyal ahababak sharbah âtilèik il-kas —


Ya zéin mâaroufouli — } zéyiii ir-rifagah lamaslial liolouh — Ya housn kasmouh yn
halaouat zolouh — Ya irtu makhdamtoiih — Izéym ir-rifagah laiiiashal gamhouh
— Ya houxn ka-sinouli ya halaoual ouishoult — Ya zéin lanih gafah — } zci/iii

ir-rifagah lamaslial ouiyah — - Ya housn kasmouh ya halaouat molgah — (Juin tali't

il-gheibah gatâat ragah.

2. Min fog ouish il-bab — Ghandour gliayib min hayikom ya'hhab —


D"où t'amônerai-je ô jeune homme, ô logrotté
, ? — Par ta jeunesse, (juVm lioive
le verre en ton lionnour ! — beauté de son amabilité, — lui qui ornait ses
camarades s'ils marchaient autour de lui ! — gràre de ses façons, ô douceur
de sa personne, — ô beauté de sa serviabilité, — lui qui ornait ses camarades
s'ils marchaient près de lui ! — grâce de ses façons, ô douceur de son visage ,

— ô joliesse de sa nu(pie , — lui qui ornait ses camarades s'ils marchaient


avec lui! — grâce de ses façons, ô douceur de son abord, — si l'absence

s'allonge, l'espoir est tranché!

2. Du haut de la façade de la porte — un galant est absent d'auprès de vous, ù


amis! —

[38] — 134

I ooL

j?» dsj y >j) a

jb ij.)tj iLfi i)j .*vX« lii^Lsi

Minjog sitlhitiia — Glidiidoiir fflu/ijib min liabaijebiia — Miiifog ânliiut — Glian-

dour glxujib hhass ahalinn.

o. Giindil iiiliuiouir ininfa dnijoult — Soug il-Bilieiriili iiKi'lliiga.sh zéi/ouli — (Janilil ini-

imoiiir nuinlitfa tiouvouh — Soug il-Bilieirnh ma'ltagéil gliéirotili.

'l. Zéin oinhilnli — Zéiji 'l-giiiéina illi ân'I-hini — Loma xlinbabah ma^udana linli — Slin-

biibak inalili ouahi àud i/ooud Unù — Ouizéin ouiaiglinijér — Zc'^i 'l-giiicina illi âa't-

uoual —
Du haut (le notie leirasse — un {valant est alisenl d'entre nos amis! — Du haut
(le notre maison élevée — un g-alant est absent des pi-oclies de nos parents!

3. Lue lampe éclalanle dont la rlarlé s'est iHeinle. — dans le marclié de Béliéia on
n'en a pas trouvé la pareille ! — Ine lampe éelatanle dont la lumièic s'est éteinte,

— dans le marché de Béliéra je n'en ai pas lrou\é d'autre!

ti. Beau et pareil à la lune naissante — comme le jardin qui est sur laulie (rive),
— sans ta jeunesse, mon étal ne se serait pas empiré! — Ta jeunesse, ô joli,

elle ne reviendra plus une autre fois, — ô beau, ô petit, — comme ce jardin

(pii était en premier: —


— 135 — [39]

j :.-..<-. i\, jUj

i_« *— —O— >j. S jUj

jjioiSjo Lv v:>Xij ^a£ caXû b'^

Low« sliabubak ma hulna itgliaijér — Sliahubiik malili ouulu à'id yitQliayér —


Zcin oiiil.ol {>:éin — Zéi/i 'l-giiiéina illi ânlcilm il-èeiii — Lown slifibnbnh nia ba-

kat-li rein — Sliabobnh- lidim oua'Igii maidoh fcin ~- Eeiiiib il-ginéimi mnl ân'l-horbid
— Otiistaàagal il-khoH ouiganah gaouam — Oiii'l-mot saltilt bass il-frag saâabidi —
Ouimal ovilkassar — Ouistnângal il-lclioli ouiganah alchdar — Ouviiiil âa'l-Ltiniif

— Ouistaâagal il-khoU ouiganah àtissif — Ouuna shill êeini ouigoull mu biya-

disli.

sans ta jeunesse notre état n'aurait pas changé ! — Ta belle jeunesse elle ne changera
phis, — ô gracieux et tout gracieux — tel le jardin sur lequel l'œil est fixé; —
sans ta jeunesse mon œil n'aurait pas pleuré. — Ta jeunesse a péri et où trou-
vei'ai-je sa pareille? — l>e laisin du jardin se plia sur 1rs luleuis'"', — et le

jaidinier se pressa et il le cueillit à la hâte; — et la mort est réelle, mais la

séparation est dillicilel — Il se plia et il se cassa — el le jardinier se pressa et

il le cueillit vert. — Il se plia sur les branches de palmier — et le jardinier

se pressa et il le cueillit aigrelet, — et moi j'ai levé l'œil et j'ai dit : trQu'y

puis-je \t.

C Les branches de palmier dont on fait les treilles pour la vigne dans les jardins du Said.
[!iO] — 136 —

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*IjLo ^ J*-J'j ^_jl3JLl! i^Osj». *JLaJ3^ ootUa^ ^_jlaiJi loXik.

II. LIL-RAGOUL IL-AAGOUZ.

7. Nfiyiin huda .shiggoiih — Kliudl il-ftour ouilillit gaouamtoh — Min nazlilouh min fog
ma slioiiftotih — la liasriti âamul Ig-gabal milkouh — Ouiharram isli-shlggah nala

oualndouh — Naijim liada béitouh — Kliadl il-Jilour ouidllit âatéiiouli — Min naz-
lilouh min fog ma réilouh — Ya hasrili âamal ig-gabal milkouh — Ouiharram ish-

shiggah âala ouelcldoidi — Khadt il-flour oui'n-novgl fi kommi — Ousahhi àazizi il-

li'l-ghahan minni — khadl il-flour otii'n-nouglf kmanii — Ousahhi àazizi ilUH-gha-

ban lani — Khndl il-flour oui'n-novgl f siniijé — Ousahhi ànzizi Loi sobhiijé.

II. POUR LE VIEILLARD.


1. Comme il dort près (le son Irou . — j';ii |)iis le rléjeiincr et je suis montée pour le

réveiller; — mais depuis qu'il est descendu d'en haut je ne l'ai plus vu ! — re-

grets ! 11 a fuit son domaine de la montagne — et il lui a été défendu de voir son
enfant! — (.omme il do[-t près de sa maison, — j'ai pris le déjeuner et je suis

montée le lui donner; — mais depuis qu'il est descendu d'en haut je ne l'ai plus
vu ! — regrets ! Il a fait son domaine de la montagne — et il lui a été défendu
de \oir son petit entant ! — J'ai pris le déjeuner et les fruits secs '"'
dans ma
manche — pour réveiller ce mien ami qui m'en veut; — j'ai pris le déjeuner

cl les fruits secs dans mes manches — pour réveiller ce mien ami qui m'en
veut de nouveau; — j'ai pris le déjeuner et les fruits secs sur un plateau —
pour réveiller mon chéri chaque matinée !

"' Le nougl est l'équivalent de nos quatre de famille chez les Musulmans les jours de
mendiants, un plat de noix, de noisettes, fdle, et surtout le soir pendant le mois de
d'amandes et de dattes qu'on sert au repas Hamadan.
— 137 — [lil]

2. (Jiiilàaltalt ija amir — Shourb il-ijahaoui fùg ftirsh havir — Oui'lina vagadna oui'.tli-

shourb lil-liayin — Ouilànllak ija'shgar — Shourb tt-galiaoui


fôg farsh ahmar

Ouilahousli âaounijedhotyi — Shourb il-gahaouifôg maraûbkom — Har'imah ya'houya
gaàadil bi-hasritkom.

3. Tighli ounhaoïiiha — Taiàa in-nahtir oual/i gn.sh shariblm — Oonwiah hanouna Lan il-

âashamfha — Rahnlit ouala oiuigafitsh aouassiha — 7'î^/i/j ouabarridha — Talâa in-

naliar ouala gash sahibha — Ooinmah hanouna Lan il-âashain filia — Tiahalit ouala

ouagafilsh ahadil-ha.

'l. Moudir shéyâa-lik — Sldd ir-rihouha ouirhab ânla mahlik —


i. Et c'est Ion nsaue, ô Emir, — do Ijoirc le calé sur un divan en soie, — mais nous
nous sommes étendus et le Itoire est pour les vivants! — Et c'est ton usage, ô
— de
lilondin, boire le café sur un divan- louge, — et il n'est pas dans vos
coutumes — de boire ie café sur vos seuls matelas! — Ta femme, ô mon père,
demeure accablée de rejjrcls jinur loi!

3. il bout''' et je le refi'oidis, — mais le jour s'est levé et il n'est pas venu celui

qui le boira! — Un turban gracieux en ([ui était mon espoir, — il est parti et

mes recommandations ne l'ont pas arrêté. — Il bout cl je le fais refroidir, —


mais le jour s'est levé et son maître n'est pas venu! — Un turban gi'acieux en

qui était mon espoir, — il est paili et ma parole ne l'a pas arrêté.

-'i. Le moudir t'a envoyé dii'e: — tfMetslc harnais à la monture et enfourche à ton
loisir, —
''>
Le café qu'on présentait au maitre de la maison quand il rentrait du dehors.
[/i2] — 138 —

j^L» «.A.^ L) *JLL$ t» (ji-j'j lillX-Ii.^ l-^-*-^ *-*-*3Js liJuwj

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Ouimnânl; gadiéli liillnha omihdik — Moudir .ihéi/àa-liil: — Shid ii-rikouha ouirknb


ànla mahidk — Ouiiiiaànk gadiéh liillnha oiiahdah — Sliéi/âa-lah i.i-soultan —
Onirkab ouilngui ya sabâa ya shaounl — • Ouimnmk gadiéli hillalm gaonnm —
Shéyâa-liik ig-gindi — Oulrkab ouilngui ya sabàa yn misammi — Ouimamk gadiéli

hillalm uui'tnxhi — Sliéyàa-lak il-mamour — Ouirknb ouilagtii ya sabâa yn sliamloul


— Ouirtali ànla firashi — Ouesli ma àumalloli ya shngîi mn.slii — Oui'l-iiiot snhih

bass il-Jirng gasi — Oulrlalt ân'l-bisatéin — Mn dilln xlingli tua sabloh illa èein -

Zayidàan il-khaouagal knsmouli zéiii — Raliil rigal il-iiz:ah ngiblia min éin.

tiii- lu ;is tin picx-ps, li;inclic-le seul !-. — Le Moudir t"a envoyé diiT : — fMels
le harnais à la monture el enfourche à ton loisir; — lu as un procès, tranche-le
seuil". — 11 t'a envoyé dire le sultan —
: frEt monte et va à sa rencontre, 6
lion, ô mon hra\e : — lu as un procès, tranche-le vile!'-. — Il t'a envoyé cher-
cher le soldai : — -Kl monte el va à la rencontre, ô lion, ô renommé: — lu as

un procès, tranche-le puis va-l'en I'. — Il t'a envoyé chercher le maniour


ff Monte el \a. à la rencontre, ô lion, ô lin compère, — et repose-toi sur mon
matelas, — et tout ce que tu feras, ô mon brave, maj'chera!". — La mort est

réelle, mais la séparation est dui'e : — repose-toi sur les deux tapis.— Il n'y a

brave que le mauvais œil n'ait atteint. — II était mieux doué que les Eiu-opéens,
et ses façons étaient belles ! — Ils s'en sont allés les hommes puissants : d'où les

ramènerai-je ?
— 139 — [ZtS]

III. LIL-SHABAH SAGHIRA.


Min il-hanr liarir — Ouima'lmallèeitsh min il-ôoinr jjliéir galil — Gi ijitmalliuiou ligou 'I-

ôomr frasir — Oiii'l-libs ijii sillat lil-liiidiln — Min il-goumusli j^oumash — Gi ijil-

inaltàaou ligou 'l-6omr ounlash — (Jui'l-libs ya silliil li-n>in ànsh — Ilurirlion libsouh

— Oui'nli lianriLfi'l-tourab hattouh — Ifnrirlion znlii — Oui'nti haririk ghtihbii-

roli is-snji — Iftiriilion i/i:lia — Oui'nti liaririk glitibbiiroli il-lnhdi — liziilik gii-

diâ ma tirfàni ùlimniili — Ji^ng il-Wioud ghnbhar elli flh — Ouimousli ôuzouma da 7-

lahd nazlah fili — lizalil; giidid ma lirfàni ihmaviih — Muhusli ôozoutiia da 'l-lalid

nazloii loli —
III. POUR UNE JEUNE FILLE.

Me la soii'. soie. — cl elle n'a pii piofiler de son âge <]u"iin petit.' — (ielles (jiii

ont voulu profiter elles ont trouvé que l'âge est court — et la toilette, mes-
dames, est pour ceux qui sont icil — De rétolTe. étoffe, — celles qui ont voulu
profiter elles ont trouvé que l'âge avait passé — et la toilette, mesdames, est

pour qui est en vie. — Celles-ci ont levètu leur soie. — et toi, ta soie, on l'a

mise en terre! — Leur soie est luisante. — et loi, ta soie, la teirc l'a rendue
|ioudi'cuse! — Leiu- soie reluit, — et toi, ta soie, la tombe l'a rendue pou-
dreuse ! — Ton habit est neuf, tu ne le relèves ni ne le ramasses. — La poussière
des tombeaux a rendu poudreuse celle qui y est. — car ce n'est plus une invita-

tion à la fête, c'est ici le tombeau où l'on descend — Ton I liabit est neuf, lu ne
relèves [las tes manches. — car ce n'est plus une invitation à la fête, c'est ici le

tombeau où l'on descend I


I
[lili] — 140 —
yl -^l'j ^ ^} dj Wi ^ ^i

o ^«_5l ^, o.__:.l; J «^Ij .,. il,

Oui'l-hah oiii'l-Ioult — liialik halir hhabgil il-Roumi — Oui'l-hab oui'l-galiali —


lizalik kalir buabgit il-badaovi — Oui'l-hab om'l-mirgan — lizalik halir bilabgil

il-khayal — Rnhit ouala 'thannit — Hatta kasaoui il-farh ma'lbaUil.

Et ies grains et les perles, — Ion habit est beaucoup encore dans les plis du
Roumi'"' ! — El les grains et les bijoux, — ton habit est beaucoup encore dans
les plis du Bédouin! — Et les grains et le corail, — ton habit est beaucoup
encore dans les plis du tailleur! — Elle est partie, et elle n'a pas joui,

juscpi'à ce point que les habits de noce n'ont pas été trempés dans l'eau!

Jt-»05 Xil àJ5 t^

*_-l_)JI .t^^MJi «^l, OwiJ^ il, * ; * i i. il, -I ^ il

iVyOUI icS^j*ji Lit, aS liX,:^ (JJmIs

IV. LIL-SHÀBAH OUADAET.

l. (Judld sabbâacl firliil ouala nassarcl firhil — Tiàaoued ouitakliod koli .\lii in Inlabcl — La
hammam ouala giiicina — Ouala lishl ouasii tisabbih iz-zéina — 7'î.v/i/i hadakom
oua'na maskani il-guéla —
IV. POUR UNE FEIMIME MORTE EN COUCHES.
1. Elle n'a pas (lassé la semaine en joie et elle n'a pas baptisé (son enfant) en joie!
— Elle reviendra et elle prendra tout si elle demande. — f.M chaud, bain ni

jardin, — ni une cuve large où baigner la charmante :— ma cuve chez est

vous et moi j'habite la solitude! —


"' En d'autres termes, rétoCTe est neuve, du bakat grec : la même explication vaut

et quand on la déploie elle garde les plis de pour les plis du Bédouin et pour ceux du tail-

la pièce d'où elle a été prise dans la boutique leur, dont il est question plus loin.
— l/il — [45]

j_;iL>_xJ! .<J^-i«J) ,*.*w!j ouila i)j y% jl km > i)j j.1 tg- i)

cd^iX-aJ! y-jÔL^j 5_ytjiJi oLLj

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jXjL_x_S'! i;^ »^_i_i_AàJl 5^lj tii »ui; di—L-jLJIj

La hammam ouala Icliilouali — 0««/a (/«/(< oirasiV tisabliih il-lielouali — Tinliti liada-

kom oua'ita maskani ir-ramlah — La hammam ouala basalîn — Ouala tlsht ouasti

tisubbih il-ghanadir — Tishli Itadahom oua'na maskani el-ganaziv.

2. Min yiklidem is-sittat — } iliffinh-slivmir ouiijihaddir il-budlat — Min yiklideni tl-ghana-

dir — Yilijf ish-iJiiôour ouiyihaddtr it-tananir — Min yikhdcni il-bêida — YiUlfish-


shiùour ouiyiliaddir il-nioda — Sakanna il-lihoud ouala âadlina.sh ùodah — Ou'alijf-lik

sJuiarik — Ounrkhi id-dafira ounra dahrik — Eeini tigoul ya bakhi min nadarik —
oui'l-êein bakkaya àala ândamik — Ou'alijj'-Uk rasik — Ouarkhi id-dafira ouara iklajik

— Eeini tigoul ya bakht min shajik — Oui'l-èein bakkaya àala ghyabik —


Ni bain chaud, ni chambre privée, — ni cuve large où baigner la douce :

ma cuve est chez vous et moi j'habite le sable! — Ni bain chaud, ni parteire,
— ni cuve lai'ge où baigner les élégantes : — ma cuve est chez vous et moi
j'habite les chaînes !ti

2. Qui ser't les dames, — il tresse les cheveux et il prépare les robes — Qui
! sert

les élégantes, — il tresse les cheveux et il prépare les jupons ! — Qui sert la

blanche, — il tresse les cheveux et il prépare (l'habit à) la mode! — Nous


nous sonunes logées aux tombeaux et nous ne reviendrons plus. — Je te tres-

serai les cheveux — et je ferai couler la tresse derrière ton dos. — Mon oeil dit :

kO heureux (pii t'a vue!" — et l'œil pleure sur la perte! — Et je tresserai la


léte — et je feiai couler la tresse dei-rière tes é[)aules. — Mon o'il dit : "(J

heureux qui t'a contemplée !" — et l'œil pleure sur ton absence !

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[46] — 142 —

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8>xJ^ L^l^ ^ viloL^iiJ j^_^ ^JLA-^*= ij-^^^ viljU*iJ i^yi

Oua'liiililifc ihibhons — Oiiiirhhi id-diifini tuilii hiirir iiiangoush — Roiilili lii-.sliog

il-fiir/ili iiKi slioiiftousli — Altolilil,- dabiibis — Outirlhi id-dafira àala luirîr ma-
noonish — Rouliti hi-shog tl-farah mu sliouftisli — Ou'iiliff-lil,- àandi — Ounrkhi
id-dajirit àiila linrlr ouardi — Roulili In-filiog il-furiili ma shbtijli — Aliff-lik b-béiti

— (hiiiihhi id-diifirii âalii liiii-îr zcili — lioiilili hi-shog il-Jnrah via réiti.

]. Il-hfiDimdiii ija'iii ghouhim — Routliillia l-hniiiiinim bi'r-riliau — Gouiiii lialiiibiibik

ma hiigash sibijan — Il-liammam ya nnfiisali — Roiisliillin l-hammaiii bi'l-zabadah


— Gouitii lislmbiibili ma hagasli ounliida —
Et je te mettrai une épingle — et je ferai couler la tresse sur la soie à ramages;
-
— tu es partie avec le désir de la joie , tu ne l'as pas vue ! — Je te mettrai des
épingles — et je ferai couler la tresse sur de la soie vermeille : — lu es partie
avec le désir du bonheur, tu ne l'a pas vu ! — Je le tresserai chez moi — et jr

ferai coider la tresse sur de la soie rose: — tu es partie avec le désir de la joie,

lu n'as rien vu ! — Je te tressei'ai dans ma maison — et je ferai couler la tresse

sur de la soie olive: — tu es paitie avec le désir de la joie, tu n'as rien aperçu.

li. Le bain chaud, ô mère du petit page, — jette pour elle au bain chaud du basilic 1

— Lève-toi , pour ta jeunesse il n'y a plus besoin de garçons. — Le bain chaud


ô accouchée, jette pour elle au bain chaud du jasmin! — Lève-toi. pour ta

jeunesse il n'y a^ plus besoin d'enfants. —


— I'i3 —

-.li I «_L^^^L_,; 4

ji\ La_J! I lty\y Jji li—^—^'^

A—i.'i I *j_ja_3 jj ç.>X_a. JiU

f^\f ptj — il Oi, \s A — ..^ ^Jt_II ^i,

fi^ I g_J_^_i_j|

Hammam ghandmirtih — llanafiyét il-liammam mahsourah — Oui'l-mislil rah ouala

Jisli sabounah — Hammam àairbana — Hiiiiiijii/él il-haiiiinam khurhunali — Oui'l-

iiiislil rail outihi Jisli ballaiiah — Oiiimliassarah âa'l-ôoinr iiadmaiiah.

II. Abnillia dayir — Oua'biillig àida nououarha 'l-layir — Ma di'lla (jadda



[jasnlia

aaijim — Zéyi 'l-àarousa larf il-hizam bai/iit — Abiiillin douar — Oan'liallifr àtda

nououarha 'lli tar — Ma di'lla gadàa Ji gasriha naâasnn — Zéi/i 'l-àarousa tarf

il-hizam aliou ban —


Bain de l'élégante. — le roliinet du bain est i)risé — et le peigne n'est plus là

et il n'v a pas de savon! — Bain de la charmante. — le robinet du bain est

faussé. — le peigne n'est pins là et il n'y a pas de masseuse! — (^.oninie sa

vie est brisée elle la regi-elle!

II. Je bàtiiai un clos pour elle, — et je m'irriterai parce que sa fleur (de beauté) s'en-
vole : — qu'il est heureuv le gars qui repose dans son château à elle. — ainsi

qu'à la nouvelle mariée, le bout de la ceinture parait. — Je bâtirai des luMels

pour elle, — et je m'irriterai parce que sa (lem- (de beauté) s'est envolée :

(pi'il est heureiLX le gai'S endormi dans son château à elle . — ainsi qu'à la nou-
velle mariée, le bout de la ceintuie voici qu'il a paru. —
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l'a — Ya gasv ma
ouard fiH-ihrig —
ârili àaUih hmiimaloiish luzouig Ilizni ya'lli in-

Uiradt heêeïd— Yu ouard — Ya gasr âaltma


Jigollah — kan Icaminaloush il-banna

hhairi yàinsh omijkhanna — Ya ouard fl-fiigan — Ya gasr ma kammaloush âali

hiiiyan— saâabau — Ya ouard


Oui'l-mol sahih bass il-firag — Haga ouiiishiimnak

maliha f'ommoh — Ya
omsinlhsaroli — ouardina tz-zéina Htiga miiliha ouistakhsa-

rohfina — Ya —
ouardina 'l-inahiouf Inli 'l-malili ovi'sh-shabab iiiaàarouf

dans
rose —
i'aiguièie , dont on ô château élevé n'a point parfait le décor.

— ma douleur pour est au


loi, ô— loi en gargou
qui fus chassée loin! rose

lette, — château

ô que maçonélevé — le mon n'a point parfait, c'était désii

qu'il vécût et qu'il jouît!— dans — rosedont la tasse, ô château élevé oi

n'a pas achevé maçonnerie, —


la mort un mais la est fait, la séparation es

cruelle! — nous rose — le que nous


flairions. helle chose enviions à Si

mère! — de rose — qu'on nous


beauté, nous! —
belle chose a enviée à (

notre rose qui — beauté


a été cueillie, jeunesse même! —
tu étais la et la
[49]

Ya ouard ouinshimmod; — Huga inaliha ouistakhsaroh ji nbouk.

rose nous te llaiiions. — Ijelle chose que nous en\ lions à ton j)èie !

J ï i_J^.

V. LIL-MARA IL-KÉBIRA.
Fi 'l-bék ouiliguitki - Sallam ùaléiki ya habiba iptl - Baàad is-sniam ouaydd oua'hha-
Id-. - Hanouna àalhja ouMalriJiki - Fi H-bék ouisadiflik - Sallam âaUilci ,ja
habiba ouahashl, - Baàad is-salam lagôod oua'hadadiik - Hanouna âaléya ouikha-
In maàah — Lamma ùlaguim — Tisallim salam il-ouid yourdini — Baàad i,-
salam togôod ouilkhalini ~ Ya hiloual il-molga ouihashtiui - Lamma ~ tisadifni
Tisallim àaléya salam ijifrilnii —
V. POUR LA VIEILLE FEMME.
A la maison je te trouvai : — .Salut à toi, ,5 mon amie tu es venue! - Après
le salut je m'assiérai et je
te parlerai, - ^car tu es) tendi-e poui- moi, et ma
pensée est de toiN _A la maison je fai rencontrée pai- hasard : — .Salut
à toi, ô mon amie, U me tarde de te voir! — Après le salut, puissé-je m'as-
seoir et causer avec toi. — (car tu es) tendre pour moi et ma pensée est avec
loi !. — Quand eUe me trouve, — elle me salue dun sdut do lalTection qui me
plaît; — après le salut, elle s'assied et elle me parle : — .0 douce d'accued.
il me tai-de de te voir!- — Quand eUe me rencontre par hasard. — me elle
salue d'un salut qui me —
réjouit:

Annales du Service. ioi.'i.


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[50] — 146 —

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Baâad is-salam togôod dhadatni — Mahla liga uhbaU — Mahla is-salam barra
àala bahi — Baâad Is-salam tinshid àala aouladt — Mahla liga 'l-hobaba — Mahla
is-salam barra âala 'l-âalaba — Baâad is-salam tinshid àala 'l-oualada — Ouihilou
mahlah — Ou'ahla min raouagnah —
is-sohlar laou liiya tihadatni ou'ana asta-

rouah — Hilou ouaridoh — Ou'ahla min is-sokkar ouitarouigoh — Hiya tihadatni

oua 'na aiidok.

après le salut elle s'assied et elle cause avec moi : — tt Qu'il est doux de trou-
ver mes amies 1 — Qu'il est doux le salut au deliors , sur ma porte 1

Après le salut elle s'informe de mes enfants : — ir Qu'il est doux de trouver les

amies! — Qu'il est doux le salut au deliors, sur le seuil N — Après le salut,

elle s'infoiTie des enfants, — et qu'elle est douce en douceui'! — Elle est plus

douce c[ue le sucre raffiné , — elle cause avec moi et moi je le savoure ;
— c'est

doux et je le veux , — et c'est plus doux que le sucre raffiné ! — Elle cause avec

moi et moi je lui réponds.

§ II.

CHANSONS DE DEUIL À DENDÉRAH.


La jDremière de ces deux lamentations est récitée par les pleureuse!

coptes , la seconde par les musulmanes. Les mots portés en marge de h


première forment une sorte de refrain qui est repris en chœur par les as

sislants.
— s

— Ul — [51]

Le hateb qui a noté ces deux chants ne m'a pas donné en même temps
leur transcription en caractères européens. H m'aurait été facile de la ré-
tablir, la prononciation locale étant sensiblement la même à Dendérah et

à Louxor : j'ai préféré ne pas le faire, pour qu'on ne puisse me reprocher


plus tard d'avoir manqué à la règle que je m'étais imposée, de donner tel

quel le manuscrit de nos collaborateurs égyptiens.

(5~b
^0 e »\j —
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T. LAMENTATION DES PLEUREUSES DU SAÎD


SUR LA PERTE D'UN HOMME.

11 est entré à l'église et il a laissé ses chaussures, — i'àraki fin était sa iioisson I

— Il est entré à l'église et il a laissé son pantalon, — I'àraki fin était son lia-

hitude I — Leur absence (des morts) est dure, — ils ont secoué deux éclairs
(le ma tête (?). — toi dont l'œil est rouge comme l'œil du liihou ,
— si tu le

portes sur l'adversaire il le terrasse! — toi tjui te liens à la |iorle, é\ente-


moi, -
— le sang me lait sourd et aveugle; —
[52] — 148 —

j».^_;^-i «J^Lé ij^S «4 Jk£

li.»-*-'^ J-*-W' *-*-^ j^


assemble tes hommes et descends pleurer, — car la multitude d'hommes, ô
misérable , fortifie 1 — cultivateur, ô loi qui fais trois cultures , — deux cul-

tures d'été et la troisième de fruits, — les fils de son oncle paternel ont rempli de
larmes leur kohol — à cause du grand turljan absent d'entre eux 1 — Le père des
enfants est allé au marché faire le marché , — la nuit a nuité sur lui et il s'attarde !

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* i-oj'^ ;l =5^ ^^;'

II. LAMENTATION SUR LES FEMMES.


jeune femme qui t'agites, qu'as-tu? — Et le lit et le divan ne te sont plus rien'
— J'irai au fossoyeur, je lui dirai : — crLa chevelure de la jeune femme, de lî

poussière ramasse-la! i. — J'irai au fossoyeur et je lui enjoindrai : — trLe vi-

sage de la jeune femme, de la poussière garantis-le \n. — Le nom de Dieu soi

sur toi , 6 tige élancée du hêtre, — 6 chamelle avec le conducteur qui es mdade
— 149 — [53]

L^A.filtXj« ^Xs sXti\ »»j!i

— La mère de l'enfant, personne ne la trouve; — faisant le tour du \illage,

elle invite ses invités (aux funérailles). — N'imagine pas (jue le fossoyeur

est le fils de ton oncle paternel, — remets ton voile lorsqu'il s'approchera de

loi I — La maison était ta maison et l'enfant ton enfant : — ù dame entre les

femmes, il t'a donc renvoyée ?

§ III.

CHANSONS DE MORT ET DE FUNÉRAILLES


À THÈBES ET DANS LE HAUT-SAÎD.

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(SL « —g—iji y—« —*— lil jl; 1—1

yl A fi l> liLtJwC Jlj a. u b

I. BAKA ÂALA MARID.


1. Ya ma ffara-li àalêik ija 'shaki — Larnma raiétak min douiiliom buki — la ma <jara-li

ànlcik ya âayyan — Larnma raiétnk âa'l-forash frhumran —


I. LAMENTATION POUR UN MALADE.
1. Oli! que m'est-il arrivé pour toi, ô dolent, — quand je t'ai vu seul d'enlic eux
qui pleurais!— Oh! que m'esl-il arrivé pour toi, ô malade, — quand je t'ai vu

nageant dans — le lit !

I

[54] — 150 —
<^k \— s l> >ii_A-J £ (jk a> U U

Jcj aK^s-L* J^Xc (jv« cajs? u

(jLi-vi x_a.jjjlj SiXj^! e;>^j

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Ya ma giim-li ânlêik ija galbi — Lamiiia raikuk âa'l-forash mariiii — Yu bnkht

min âallal àaliloh ouègnm — Oiiélaoua 'l-iiickhadia ouelrngâa farlwn.

2. (Juin gai ija rasi — Labiiklikluiro uuargîlt — (Juin gnl ya galbi — EliUir dalilijïh

— Ouin gai ija rasi — Labakhkhavoh ouaraaJi — Ouiu gai ya galbi — Ehlarl
ana ouayyah.

i. llakîm es-salamah khoush-lini âandoh — Ilill cx-svdciry ouikshif àala ganboti —


Oli! que m'est-il ariivé pour loi, ù mon coçiii'. — (jiiànd je l'ai vu jelé sur le lill

— bienheureux qui soigna son patient et celui-ci se releva , — il plia alors

le coussin et il s'en revint joyeux.

i2. Et s'il flit rrO ma tête!',


:
— je l'encenserai et je la conjurerai; — mais s'il dit:

crO mon cœurN, mon — guide s'embrouillera en lui. — Et s'il dit : rrO ma
tête \n, — je l'encenserai et je la conjurerai ;
— s'il dit : rt mon cœur 1 -, — je

m'embrouillerai moi avec lui !

•3. Médecin de salut, entre chez lui, — dénoue le gilet et examine-lui le côté! —

I
— •

— 151 — [55]

waJJl_j LijJI yo *! ^^ ,^ iji! ^


(S:
"^ — *5 u' 1 * >j

. Ul u «J (J^

jij-i.! L) c>jr yi JJ^ jjisçj

llnkvn es-salamah k'iomh-lou goiiah — — I/ill el-lebas ouikshif âala 's-séouah


lliilim es-salamah —
ogbor ouiiaijijebhom ouima âamal viêehom — Ouisliouf el-à'tya

llahlm es-salamah ogbor ouidaouihom — Ouishouf ouima âamal el-ânija fihoiii.

i. ïa sandah — Kan gara-loh


'l-âtiyyan tenouli khèîr — Ya esh béin el-êesha oui'l-lêil

sandah — Kan gara-loh


'l-àaytjan tenouli agi- esh béin el-êesha oui'l-fagr.

5. Aayyan ouimsabbi — Ouiyigoul gomlija Rabbi — Aayyan


galil in — Ouiyigoul oucmlati

gain gomt ya 'khouaù —


in

Médecin de salut entre chez , lui dedans , — dénoue le caleçon et examine le nom-
bril I — Médecin de salut, fortifie-les et les guéris. — et vois la maladie ce
qu'elle a fait d'eux I — Médecin de salut, fortifie-les et drogue-les, — et vois la

maladie ce qu'elle a fait en cilx !

4. vous réconfort du malade qui obtenez le bien .


— que lui est-il arrivé entre le

soir et la nuit? — vous réconfort du malade qui obtenez une récompense,


— que lui est-il arrivé entre le soir et l'aube?

5. Malade et jeune, —U dit : sPeu de chances que je me relève, ô mon Seigneurli.


Malade et la tète basse, — il dit : f^Peu de chances que je me relève, ô mes sœurs !n
— —

;56] — 152 —

^_^l SX-i g\-^ )i)i

Nelinr cs-siilatnah ouazamiem el-tnrhnh — Ouazour el-mnsh(t ijckh tcliiial l'I-fiirliah

— Nehar es-snlarnah ouazamzcm — Ouazour


el-inaitdil cl-tnashntjekh ounouaJlâa

el-gandîl.

— Au jour de la santi', eiïlcui'e le voile — et visite les cheikhs et entretiens-toi


en — An jour de
joie! la santé, effleure le mouchoir, — va visiter les cheikhs
et allume la lampe !

(j_jjk/e -fjwo tiJ} <JsC \S^ Y

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II. BAKA ÂALA OUALAD SAGHIR METOUAFI.


MàiiUemah ànla 'l-bab hilnadi — Tifassal âala 'l-éersan ouitgani — MânUcmah ânla

'l-bnb bkàayel — Tifassnl àala 'l-cersan ouillchaijet — Ynnas mn-raiéloush el-oualaà

'l-nbyiid — Dalchtl âala ommou biijegri oiiibijelàab — Màallcmah âala 'l-bnb bit-

nadîk — Hat el-hera ouLlind taonag'ik — }a ouaJad — Ouish


i/a'bou-klierai/ez erial

haouinak ouiramak fi 'l-kiman —


II. LAMENTATION SUR LA MORT D'UN ENFANT.

La maîtresse d'école à la porte elle appelle, — elle taille un habit pour les deux
mariés et elle chante. — La maîtresse à la porte elle pleure , — elle taille un
ha])it pour les deux mariés et elle coud. — Bonnes gens , n'avez-vous pas vu Te
fant blanc — (qu'i) rentrant chez sa mère, il court et il joue ? — La maîtresse
à la poite t'appelle : — tf Apporte tes balles et prends tes coUiersi. — enfant
aux boucles d'oreilles d'un réal, — cjui t'a rendu facile à jeter aux koms? —
— 153 —

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Ya ounlad ya'hou-hheraijczfaddah — Oulxh haouinalc ouivamal: fi'l-mahiffah — Oua-


lad shérif mesrour fi sorrah — Ouish hnouinoh lil-àitrrlf ijermîh harrah — Oualad
shérif mesrour fi slinloh — Ouish haouiiioh lil-àarrlffi shnmih — l'a 'l-omoiim

er-riîijan ijn —
gharbi Iloua maâahom otiala nezel ijezgi — Mahia agdemou htou

dagdagou goui — Eeyoun el-ghazal mil-henyan talloli — la 'l-amma la réiti 7-

oualad yelâab — Ou'irmi liouaibahfartigi 'l-nielàiib — la H-mnma la réiti nadnrati

— Oiuibici âalcih ùala loul el-ghiyabaù — Ya 'l-amma la réiti el-oualad laoaâab —


Ouarmi tiouaibah otiafnrtag el-meloâab — la 'l-amma el-oualad
la réiti yelàab biga-

rîd — Labis hafati oiiihalig gcdid — Naouamt êeiny li'n-uoam ma namat — Filcril

Habib el-hasha oulgamal —

enfant aiL\ boudes d'oreiiies en argent, — qui t'a rendu fiieiie à jeter aux
champs? — Un garçon excellent enveloppé dans une enveloppe, — qui a rendu
facile au maître de le jeter dehors ? — Un garçon excellent enveloppé dans
son châle, — qui a rendu facile au maître de s'occuper de lui? — • vous tous
bergers, ô toi qui es sur la droite, — est-il avec vous ou est-il descendu pour
abreuver (le bétail)? — Que douce est son approche quand il marche me voir;
— les yeux de la gazelle m'ont regardée de l'édifice ! — mère , si tu vois

l'enfant jouer, — jette une briquette pour disperser le jeu ! — mère, si lu

vois mes lunettes, — pleure sur lui tout le long de son absence ! — mère, si

tu vois le garçon jouant, — jette une bricpiefte pour disperser les joueurs, —
ô mère, si tu vois le garçon jouer au djérid, — habillé de colonnade et la tète

rasée de frais! — J'ai invité mon œil au sommeil, et il n'a pas dormi; — il

s'est rappelé l'ami du cœur et il est resté éveillé. —


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CA—j^l ^_A. .X. > blj AÎl^i Ij —U_i. Ci» — —— A > il ojj — à. L) (_)>_ij L)

Naouamt èeunj U'n-noum ma rigdil — Fikrlt habib el-lia.iha ouikhidbit — Oui'l-êeîn

libhi oiii'I-Inban sareh — Oui'sh-sliatr lalib âaclit embnreh — Oui'l-êeîn tibkioui'I-

labaii yegri — Oui'sh-sliatr lalib âadtou badri — l'a doret es-saliou ya silti — Sammi
âaJcili lamina yegoum yebhi — Ya doret es-sahou ou'ija 'm Daouîl — Sanniii âalêih

lamma yegoum fi'l-Uil — Ya'mma khatafni habile shamaratoh — Kliadni dabtliali

âazim rafagatnh — Ya'iiuiia khatafni liabilc manadiloh — Khadni dabiliah ântim


rafagiiioh — Ya mrabrab ya kharouf ed-dan — GhnVi àala oiiimak ouirahhis âalii'g-

girmi — Ya mrnbrab ya Icharouf gari — ommah


Qhnli âala ouirakhts âala'.sh-

sltai-i — Ya'mma khatafni ct-téir biryasboh — Ou'abouyah âala'd-diouan ma haxhoh


— Ya mrabrab ya kharouf el-béit — Hallou shikaloh oua'na bi-êeîni réit.

y ni invité mon œil au sommeil, il ne s'est pas couché; — il s'est rappelé l'ami
<lu cœur et il est resté ouvert ! — Et l'œil pleiu'e, et le lait coule, — et le sein

réclame la coutume d'hier. — L'œil pleure, le lait court, — et le sein réclame


la coutume d'antan! — C'est le temps du réveil, Madame, — dis le nom sur
lui, quand il se réveille en pleurant! — C'est le temps de son réveil avec Om
Daouîl, — dis le nom sur lui, quand il se lève la nuit! — vO mère, il m'a
enlevé celui qui noue sa corde sous ses épaules; — il m'a pris à égorger et il

a invité ses camai'ades! — mère, il m'a enlevé celui qui noue ses mouchoirs
sous SCS épaides; — il m'a pris à égorger et da invité ses compagnons !» — "0
gras, ô mouton de brebis, — tu es cher aux yeux de ta mère, et sans v;deur poul-

ies voisins ! — gras, ô mouton de mon voisin, — tu es cher aux yeux de ta mère,
et sans valeur pour l'acheteur lu — rrO mère, l'oiseau m'a enlevé dans ses serres

— et mon père qui était assis sur le divan ne l'a pas empêché !ii — gras, l

mouton di' la maison. — on a délié ses entraves, et moi de mes yeux, j'aivuli

— 155 — [59]

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III. BAkA ÀALA RAGEL iMAlÉT.

Mal el-mesnlli el-yoam ma snlla — - Abngo inkasar oualla inUikhar Allait — Mal
el-me.mlli el-yonm ma fnini — Mallt-lo 'l-abrîg cii-iuiliar-da Oe'l-tumi — Tariff

cl-jraouamii ùbhi âalcili ouitiiouh— TiU.i àala min kan i/fgi ouitjrouh — Gouiu
xallé ija'hou salé liilouali — Ou'ahrig es-salé masiioud
fi
'l-Lliilouah — Ma-tgoum
salle ijn'bou salé ouidian — Ahrltr es-salé masnoudfi 'd-diounii — Artd al/oiiya viin-

shalfi goffa — Oui'r-i-ny miiinou oui'l-masitouara ùhfii — Arîd ahouya fi


buurdilou

imyem — (Jui'r-ray miiinou oui'l-mashowira dayem — Arîd abowja fi


boiirdilou

iiàasan — Oui'r-raij minnou oui'l-mashouara li'z^zaman —


III. LAMENTATION SLR UN HOMME MORT.
l'oiirquoi le prieur aujourd'hui n"a-t-ii pas prié? — Son aiguière s'esl-elle cassée

ou s'en est-il remis à Dieu? — Pourquoi le prieur aujourd'hui n'est -il pas
venu, — quand je lui ai rempli l'aiguièi'e aujoui'd'hui expressément"? — Le
chemin des mosquées pleure sur lui et se lamente. — il pleure sur celui qui
\enail et qui allait.' — Lève-toi, prie, père de la prière douce. — l'ai-

g-uière de la prière est |)osée dans le recès : — lève-toi donc. prie, père de la

prière et des rites. — l'aiguière de la prière est placée sur le di\an I — Je m-ux
mon père, même étiré (qu'il est) dans une couffe. —
et son axis et son conseil me

suffisent! — Je veux mon père, même endormi dans son manteau, et son —
avis et son conseil à toujours! — Je veux mon père, même sommeillant dans
son manteau, — et son avis et son conseil, poin- le temps !

I
[60] — 156 —

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l'rt slbhitou
f 'l-béil iitlnouah — Rnbit-ha âala tdaili lamma raouah — Ya stbhitou

Ji. 'l-bcit marmvjch — Rnbil-ha âala idfâh cl-mtsaïïiych — Ya sibliilou fiha hababi
bid — Gatou Mdiyah min — Ou'agoul ya falg min nnkhlnh
bilad béeid âaléik

Ovalla en-nakhouah — Ou'agoul àaUik yafalg min gommezah —


rngîl ouisahib

Ounlla ragîl — Abou hamrah


ouisahib el-haibah el-boum — In gai zéy êeîn
khasimoh ylgoum — Abou hamrah zcy
êcinoh fi nar — In gai êeîn hatab ceinoh fi
— el-êemamahfi cd-diouani —
'l-khasîm lihadab Ilot lagit Tishfci el-oualiyah koll

ma — Abouy
tinhani nayem — Aaddi
el-âazîz iouâa tikouu cl-bahr ouitàalé lihom

âayem — Ya ya — Tinaggimou
rignl el-âaziz rigaloh
ouittamminou el-oualiyah

êeyaloh—
son chapelet qui pendait à la maison, — il l'a attaché à ses mains quand il

est parti ! — son chapelet qui était jeté h la maison, — il Ta attaché à ses

mains priantes. — son chapelet aux grains ])lancs — qu'il reçut en cadeau des
pays éloignés ! — Et je dis sur toi : trO hille (de hois) de palmier, — par Dieu,
tu es un homme et un maître de magnanimité !», — et je dis sur toi : ftO bille de
sycomore, — par Dieu, tu es un homme et un maître de belle mineii. — Il

a du rouge comme à l'œil du hibou ;


— s'il fixe l'œil sur son ennemi , celui-ci se

lève ! — Il a du rouge comme à l'œil du feu de bois ;


— s'il fixe l'œil sur
son ennemi, c'est un malheur! — Ha rais le turban à la lucarne du divan; —
la femme se plaint chaque fois qu'elle est battue. — Mon père chéri, garde- toi

de dormir; — traverse le fleuve et viens vers eux à nage! —


la gens du chéri,
ô ses gens, — réconfortez sa femme et calmez ses enfants! —
,

— 157 — [61]

In rigal el-âaiiz ya rigali — Tiiiaggimou el-ouaUtjah ouilittallâou li-haU — Khodiia


niiâalc àala tarfnabbouUik — Oui'hna soghtir ma nigdar infoulak — Kliodna mlâak
âalu t(irf mizragak — Oui'hna soghar ma n'ihmilou frngiih — Khodouna maàulcom
ft makhalikom — Oui'r-ray miâay bass el-ouafa IViom.

gens (lu chéri , ô mes gens , — réconfortez sa femme et considérez mon état !

— Prends-uous avec toi siu" le bout de ton bâton, — car nous sommes petits, et

nous ne pouvons pas te quitter ! — Prends-nous avec toi sur le bout de ta javeline
— cai- nous sommes jeunes, nous ne pouvons pas supporter ta séparation! —
Prenez-nous avec vous dans vos serres ! — Et c'est là mon avis , mais il vous
appartient de l'accomplir.

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IV. BAKA ÀALA RAGIL MÉTOUAFA,

l. Yu mghasseloh gabl in Icbel ed-dalir — ]fnijijcl mlt'ili oiii'gol-loli el-gliéyiib kiim slialir

— Ya mghasseloh gabl in tebcl Ide'ih — Mitijijcl ânléih ouegol-loh el-ghi'ijab gtid-

déih —
IV. LAMENTATION SUR UN HOMME DÉCÉDÉ.

1. toi qui le laves, avant de lui mouiller le dos, — pencbe-toi sur lui et lui dis :

crL'absence, combien de mois?-. — Toi qui le laves, avant de lui mouiller les
mains, — penche-toi sur lui et lui dis : fr L'absence, comljien de temps?-. —
[,62] _ 158 —

« y^ l_j Li-S" ^1 otJ! J—Ji


^^_^HO^^ i^l ^ J-fi OoU
«-A-L-a-ij i^-A-LS" Ajl—olJi Joi

Yii m/rluissetok ghassi'loh hemn ol-otinrd — Oiiehàml el-gluisîl gol-hh naumn ya


slidlib — Ya mglias.ielnli ghnxxcloh l/cina cl-ûb — Ouelând el-ghasîl gol-loh
nmima ya sîd — Fayel ânla 'l-Utnyyiit Itiygol-loh — Déil el-âahnynh hnjfefo

Icolloh — Fayel âala 'l-kJiayynl lilyouassih — Déil el-àabaynh Imjfefo —


ouiliHli

Fayet âala 'l-galsa ramalha 'l-kis — Gharoura ya ma-oodnadonia 'l-lîsh — kha-


rig beâagalah ya hndroh lioushoh — Kanet es-saàndah fi zirr larboushoh — kharig
beâognlah ya hndroh rod âalêih — Kanet es-snâadah gadam Ji i-igicih.

Toi qui le laves, lave-le à l'eau de — après lavage


rose, et le dis-lui : trSen

leur, jeune liomme N. — loi qui le laves, lave-le à l'eau parfumée, — et après

le lavage dis-lui : trServiteur, Monsieur !i. — Passant chez le tailleur, il lui

avait dit: — crLe bord de l'abaye, ouile-le tout entier!». — Passant chez le

tailleur, il lui avait recommandé : — rrLe liord de l'ahaye, ourle-le et orne-le I».

— Passant à la séance, il lui avait jeté la bourse! — ifTu es trompeur, ô

monde, et nous ne voulons plus de loi !i — Lui qui sort en hâte, ô toi qui
es présent, retiens-le: — le bonheur se trouvait dans la Hoche de son tarbou-

che ! — Lui qui sort en hâte, ô toi qui es présent, réponds-lui; — le bonlieur

se trouvait dans la plante de ses pieds.


— 159 — [63]

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3. I rt v/ié/M el-daral/ sluiytjàa-liil,- el-lmsha — Aalashan gadiyi/éhfi Maf,r minhttsha — la


shéikh el-âarab shayijàa-lak el-mamour — Anlashan gadiyijéh lifohhiha ouilgouiii.

3. Bab el-ganna etfiiUth ouilrndd — Ou\ibri<f cl-inesallé àtdii 'l-mnslaba ouilhalt — Bab
el-gnniiu elfatah rtiddouh — Ou'abrlff el-mesallé àala 'l-miistaba hnllouh.

II. Oueladiik oueliidak — llli enUifayel-hom — Haououid àtilêihom — kiimmel rebiiyi't-hoiii.

5. Aala 'l-îid ou'ana'gîhom — Ou'ashouf intn âamal el-gemîlfiliom — Aala 'l-tid

ou'an'agi asal — Ou'ashouf min àumal el-gemîl ouesar.

2. chéildi des Arabes, le Pacha fa mandé — pour un procès au Caire retenu !

— cheikh des Arabes, le Mamoui' t'a mandé — pour un procès, (pie tu termi-
neras puis tu te lèveras !

3. La porte du paradis s'ouvrit et se referma, — et l'aiguière du prieur fut placée sur

le mastaba! — La porte du paradis s'unvrit et se referma. — et l'aigirièic ilii

prieur on l'a placée sur le mastaba!

'i. Tes enfants, tes enfants, — ceux (pie tu laisses en ai-rière. — garde-les avec
soin et termine leur éducation,

n. A la fête moi aussi je viencb-ai vers eux — et je verrai (|ui leur a fait la politesse!

—A la fête luoi aussi je viendrai et j'inlerrogei'ai — et je \ errai (jiii leiu' a fait

la poUtesse et s'en est allé !


[64] — 160 —

.X !t 4 ^ V-*—" s'j~" i:>—i-i»

7. Nesma r/ifiàa teléet min el-gaâah — l'a fat serag el-îiz Jî's-saâah — Nesma rafâa
leUel min el-ghorfah — Tafat serag el-îiz fi lahdah.

7. Une Ijiise li'g-ère s'est levée du s;Jon. — elle a éteint le flamljeau Je la puissance
sur riieurel — Une brise légère s'est levée de la chambre, — elle a éteint

le flambeau de la puissance sur l'instant !

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jX_a Ml U Jbj x-JJj Li

V. BAKA ÂALA GHARIG.


Balir ed-damira grouffoag groiif — Ouala galh hasana yelnllàa 'l-malhouf — Bahr
ed-damira ermalfoag ermal — Ouala galh hasana i/etallàa 'l-ghargan — Luiiima

oiiegée ouegfit ija sai/yed — Nadralc àalôtjtja 'n-telêcil ana tnijtjeh —


V. LAMENTATION SUR UîV NOYÉ.

Le fleuve de la crue digues par-dessus digues, — et aucun cœur bienfaisant ne


retire le submergé ! — Le fleuve en son plein sables par-dessus sables, — et au-|

cun cœur bienfaisant ne retire le noyé! — Quand il tomba il dit : trO Saied,

— je te fais un vœu si je remonte sain et sauf !r —


— 161 — [65]

Lamma oiiegèe ouegal tja Gnaoui — Nadrak àaUyija 'n-telêeit ana lani.

Quanil il tonilia il dit ; «0 Guénaoui, — jo te fais un vœu si je remonte ''M»,

<)oli Jl a.^ ilij JJLa.^ i!j b

F.-
VI. BAKA ÂALA MAIÉT GHARÎB.

1. Yn min dura ouisli laUiadik ya ras — Ya ou'ad regalale oualla régal en-nas — Ya
mm dara oulsh lalihudik ya êe'in — Ya ou'ad regnlnk oualla régal el-ghéir — Ya
mm dara ouish laliliad er-ragahah — Ya ou'ad regalak oualla régal ghorabah —

VI. SUR LA MORT D'UN ÉTRANGER.

1 . Oh! qui a étendu et qui l'as enterrée, ô tête? — gars, tes gens à toi ou des gens

<juelconques? — Oii! qui a étendu et qui t'as enterré, ô œil? — gars, tes gens

^ à toi ou les gens d'autrui? — Ohl qui a étendu et (jui a enterré le cou? — gars,

^- tes gens à toi ou les gens de l'étranger ? —

''' I^e saint invoqué est Sidi ou Sayedna Abderraliim el-Qenaoui, ou, conimo on prononce
dans tout le Said , el-Guénaoui.

Annales du Service, 191 4. 11

l
[66] _ 162 —

Ifl «AeVÂ/i el-hulad ya saheh el-Lhéimah — Tallârt harunak yeddo 'l-gliartb léilah

— Ya shêihh el-halad ya saheh ed-diouan — Tiillâa harhnnk yeddo 'l-ghiirtb


enhar.

2. Gîdom àaJa gabr el-ghanb shamânh — Teiioulo 's-.taouabfi léilél el-gotnaâh — Gt-
dom àala gabr el-gharîb srag — Tenoulo 's-souabfi léilét el-éfrag — Da gabr viin

un 'l-bagar haddoh — Da gabr el-gliarib tlli fatouh ahloli — Gabr min illi 'l-ba-

gar dasoh — Da gabr cl-gliarîb illi fatouh nasoh.

cheikh du village, ô maître de la tente, — envoie ta femme et donne à l'étran-

ger une nuit ! — cheikh du village , 6 maître du divan , — envoie ta femme et

donne à l'étranger un jour I

2. Allumez sur la torahe de l'étranger de la bougie :— vous en récompensésserez la

nuit du vendredi. — Allumez sui' la tombe de un flambeau — vous


l'étranger :

en serez récompensés la nuit de la délivrance. — De tombeau que


qui est ce les

vaches ont détruit "? — C'est le tombeau de cet étranger qu'ont abandonné ses

parents. — De qui est ce tombeau que les vaches ont fouillé? — C'est le tom-
beau de cet étranger qu'ont abandonné ses gens.
l —

Lg-xJ UJ (jl^ ^ji,!^ OyotAoJl i!*V3 5

l_ft.^l;l y. I O^.SCil U

I gJol_j_J ^jX> I i_«^.i_Xjl I


3. B('//i /léi/r ouilorbiù feddiin — Léih iloiiacuidnn licd/ifiiét el-ahsnu — Bêiti hébtr oui-

torhiti malfigah — Léih ilouaâadiia hcdafm'l es-sadagiih.

fl. ]a Ital) outiddnui — Netlàa liiglma miii âiind aluilinii.

!). Behid es-Sttiid oiiixh Lan leua fiha — Lmnma 'iilcalalmii min arndihii — Beliid es-Snîid

ouixh kiin lena mâalin — Liimmii 'nkiiUilmn min liioual/éelKi.

Cl. DiiLlml el-Jiakhn ijerhet âalii 'n-ntibhoul — Riiouotiiili liehuhili yit jrjuirili Iti-lmout —
3. Ma maison est grande et mon tombeau est d'un feddan : — pourquoi sommes-nous
pi'édestini^s à un enlenenient |)ai' jjienfaisance? — Ma maison est grande et

mon tombeau est d'une malagali^'^ : — pourquoi sommes-nous prédestinés à un


enterrement de cliarité?

'i. Seigneur, accorde-nous — de sortir eonvenabiement de cliez nos parents.

."). F^es pays du Said, qu'y avions-nous à faire, — poui' (pie nous fussions prédestinés
à ses terres? — Les pays du Said, qu'avions-nous de comnuin avec eux,
pour que nous fussions prédestinés à ses limites ?

('). Le médecin est entré, il s'appuie sur la canne: — fr Va-l'en ilans ton pays. 6
éti-anger. <pie tu ne meuies!". —
(" La malagah mesure environ looo mèlres carrés de superficie.
[68] — 164 —
»v.V?^^ J^ ySj^, ^rXJl ^^

Diiklinl cl-hikîm ijorLoz. âala grîdah — Gnl cl-liiihhn ma-lesh fchalas fi da — Ga-
lon 'l-hakim fi 'z-zaouat/a gilmah — Ouimshéit âala gadami ouirakkibnah — Ga-
lou 'l-hakhn fi 'z-zaouya gilitoh — Ouimshéit âala gadami ouirakkebtoh.

Le médecin est entré, il s'appuie sur un djérid, — le médecin a dit : (rTant

pis, c'en est fait de celui-ci N. — Ils dirent : ttLe médecin qui est dans la com-
munauté, nous l'amenâmes, — et j'ai marché à pied et nous l'avons mis à
cheval 1". — Ils dirent : trLe médecin qui est dans la communauté, je l'ai amené,
— et j'ai marché à pied et je l'ai mis à cheval !i.

XÀX^ (J-Î*^ eioU s!w«i J\S- \SLi V

j^u I j-i^»-»-» *—*-4>-" J^

J ^_«o 1
fr-i-Jui .îuJjJl JU

\II. BAKA ÀALA 'MRA MATÉT BEDOUN KHALFAH.


Mal el-oiiiilii/(i nadastinhii iiiaijel— Ma lliasli oualad nuasl er-regal shayel — Mal el-

oualitfa ntiàasiiiiha liiyiinl — Ma Iknsli oualad ouast er-regal yeshîl —


VII. POUR UNE FEMME MORTE SANS PROGÉNITURE.
Pourquoi la jeune femme, son biancard penche-t-il ? — Parce qu'elle n'a pas de
fils parmi les hommes portant 1 — Pourquoi la jeune femme, son brancard est-il

penché? — Parce qu'elle n'a pas de fils parmi les hommes qui porte !

— 165 — [69]

»;^ (« a-yl^ t5>—«-i' <^j*

J s-f i
— =?'y'j c5jr*i' t^jT*

I ^yjOO b I
8-fr-^ <_A.A«L^

Aazza 'l-inémzzi ouilragâa liounrah — Ma llia.sh ouahid raijhhi néàazzi marah —


Anzza 'l-méâaizi ouilragâa ijemtl — Ma Ihnsh oualad riujhtn iicâazzi harîtn —
Hasib âalêîha ija m'dalliha — Ma lliash oualad couàah teâarriha — llasib âalciha

ya m'nazzelha — Ma Ihaah oualad éouâak tebahdelha.

Le monde fit ses condoléances et il s'en revint en arrière :— ctElle n'a pas
un fils, allons-nous faii'e nos condoléances sur une épouse Iv. — Le monde fit ses

condoléances et il s'en revint tête basse: — trElle n'a pas de fils, allons-nous

faire nos condoléances sur une femme?". — Attention sur elle, ô toi qui la se-

coues; — elle n'a pas de fils, prends jjai-de de la montrer toute nue. — Atten-

tion sur elle, ô toi qui la descends (dans la fosse); — elle n'a pas d'enfant,
prends garde de la Ijriitaliser.

Vin. BAKÂ ÂALA 'MRA METOUAFLVH.


1. Féijla (Ma H-lahhnd htnt 'l-amîri — Labsa 'l-gelada oui'l-cesaba hiirîri —
VIII. LAMENTATION SUR LA MORT D'UNE JEUNE FEMME.
1. Elle est passée au fossoyeur la fille de l'émir, — vêtue du collier et do la guimpe
en soie !

— ,

[70J
— 16G —

(^ij^ liLiLJ-* U > ixJL* U -S' (•' Ij

I
g-f l_j—à. ^^>>s £ AK^A<*ji^ u

la 'iiiiii el-jralifi( gallflek liaiimilt — Tclili 'l-giitîfa fi tiih'et el-ff(nn(ii((lt — lu 'mm


el-ffalîfa gnlîftek zéiti — Khalli'l-gatlfiili laimnit tigi bèili — Ya'min cl-galifn gniiftek

ouardi — khalli 'l-gtitlfali lamma tigi âandi — Yn 'mm el-giitifn giitiflek Uionhhi
— khalli 'l-galtf(ih li-cers ahhouli — la mghassella èeddi Ihaounlemha — Ahs/iii

liLoun dahsanah ouegooii iiiinha — La 'fout âala 'l-hihlind ou'agol-loli — Shânr el-lia-

liiba min el-tovah llmiiioli — Lii'fout âala 'l-lahhad ou'ahM-loh — Shàar cs-sahiijah

min et-torab sliîloh —


rtïoi la fille au \eloiiis, dont le velours est rouge, — renonce au velours
au lever de la lune! — Toi la fille au velours, dont le velours est olive, —
laisse le velours quand tu viens dans ma maison ! — Toi la fille au velours
dont le velours est rose, — laisse le velours quand tu viens chez moi! — Toi
la fille au velours, dont le velours est pèche, — laisse le velours pour les noces
de ton frère!" — laveuse, compte ses bagues; — comme elle est distraite,

elles sont tombées d'elle ! — Je passerai au fossoyeur et je lui dirai : ^Les che-
veux de l'aimée, ramasse-les de la poussière^. — Je passerai au fossoyeur et

je lui dirai : cLes cheveux de la jeune fille, tire-les de la poussière !r.



-

— 167 — [71

^^^ ^-^ b ^ 0^_i_«;

J3—» (^c — «-?i o 'kS is~i^ U

jl/(//(i ibaâatou-li 'l-tntshl om'l-mandîl — Sliârirl elghubbar min ragditi fi'l-ttn —


Mtlla ihaâatou-li 'l-misht oui'l-farhhnK — Sliânri elghabbiir min ragdit es-sahakhnh
— Rassalte-kk ya ceini — Reshiesh hnrlr li-xhoourek el-khèili — Rassalle-lek iju

— Rcshresh
galbi harîr li-shôourek el-himli — Lamma nnouvili Lonti ebamli gouli
— Ou'ana agîb harîr nun'ldom-Iek el-lnuli — Lamma mioucili lonti cbaàati mersal
— Ou'ana ngib harîr oua'Idoiti-lek el-mergan —
tr-Ulons, qu'on m'envoie le peigne et le riiouchoir! — Mes cheveux sont pou-
dreux de m'étre couchée dans la terre. — Allons, qu'on m'envoie le peigne
et le démêloir ! — Aies cheveux sont poudi'eux de m'étre couchée dans le sé-

bakh^'^fi. — (rJe t'ai envoyé, ô mon œil, — une frange de soie pour tes

cheveux châtains !i — rrJe t'ai envoyé, ô mon cœur, — une frange de soie

pour tes cheveux blonds I1 — Quand tu t'es décidée à partir, si tu m'avais


envoyé dii'e, — moi j'aurais apporté la soie et j'aurais enlilé pour toi la perle;
— quand tu t'es décidée à partir, si tu m'avais envoyé un messager, — j'aurais

apporté de la soie et j'aurais enfilé pour toi le corail. —

f) Le sébakh est la terre nilreusc qu'on recueille dans les ruines et qui sert d'engrais.
.

[72] — 168 —

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^i =^ V ^i)wLi ^ u 5j K-x—»a l)

M(i jolt-lelc i/a sghayijéra 'Mari — Dnrah barra \jcdrab ouala yibali — Ma goll-

lelc ija .iffhaiji/éra 'ddassi — Darab barra yedrab ouala-ijikhabbi.

Oui'l-ghasla falahil âiilcya babi — Sammou âalêija kollolcom ya'hbabi — Eeini âalêiha

béin ghaouasilha — Libsit el-bahr oni'l-môt galibha — Eeini âaléhi héin ghaouasliki
— Libisli el-bahr oui'l-môt gnlbihi — Oui'l-ghasia falahil âalêya 'l-bab — Sammou
âaJèya kollolcom ya 'hhab — Oui'l-ghasia gaâadit âala 'l-loha — Ya zghayyéra tna-

khajfi-lik roha —
Ne t'ai-je pas dit : «0 petite, cache-toi, — celui qui frappe au dehors frappe
et il n'a cureN. — Ne t'ai-je pas dit: «0 petite, dissimule-toi, — celui qui frappe

au dehors frappe et il ne dissimule point ! '^

tf Puisque la laveuse a ouvert pour moi ma porte, — dites le nom (de Dieu) pour
moi vous toutes, ô mes amies !" — nQue mon œU soit sur elle entre ses laveu-

ses ! — cai- elle a vêtu le fleuve et la mort l'a roidée 1 — Que mon œil soit sur

toi parmi tes laveuses ! — car tu as vêtu le fleuve et la mort te roule ! " —
«Puisque la laveuse a ouvert pour moi la porte, — dites le nom pour moi vous
toutes, ô amies !ti — tt Puisque la laveuse s'est assise sur la planche, — ô pe-

tite ,
que ton départ est prématuré ! n —
— 169 — [73]

«_3^ ,s_i,l

Oui'l-ghasla gaâadit âala'kttiji — Hutlit shôouri ouibalbalil rasi — Oui'l-ghasla


gaâadil ouara dahri — Hallit shôouri ouihnlbalit halagi — Aamalti-lik fostaii harîr

tobéit — Lihs esh-shahab


• ijetlchnllarou fi 'l-héil — Aamalli-lilc fosian harîr ouitrdi —
Libs esh-shahab ijelkhallarou nmli — Fosian harir shammiri ouilotiih — khalli el-

nsaouir ht'i/ina nitnnth — Fostaii harîr irfaîi Icommoh — Khalli el-asaouir béi/ina min-

noh — Khadouha 'r-rignl ou'ana ouarahn 'gri — Galit âaouidi ma titâab illa 'nii —
(f Quand la laveuse s'est assise à mon épaule , — elle m'a dénoué les cheveux et elle

m'a rincé la tête. — Quand la laveuse s'est assise derrière mon dos , — elle m'a
dénoué les cheveux et elle m'a rincé les boucles d'oreilles! 1 — «Tu t'étais fait une
l'obe de soie mêlée de coton, — vêtement de jeunesse dont on pavane se à la

maison ;
— tu t'étais une robe en
fait — vêtement de
soie rose dont
, la jeunesse
on se pavane chez moi. — La rohe en soie , — que
retrousse-la et plisse-la ; laisse

les bracelets soient visibles hors d'elle. — La robe en soie, relèves-en la manche;
— laisse que les bracelets soient visibles hors d'elle Ii — Les hommes l'ont prise

et derrière elle j'ai couru; — elle a dil : «Retourne, ne te fatigue pas, toi!" —
[lU] — 170 —

A._«Ulj o ^_^J! 5L_4 o*_jl

Khddouhd 'r-rirral ou'niia ouiinilia nlir — Gulit mouidi da 'l-ffliiijnh tiioull — Va


ma oudgaàmù sling el-Iohoud bîlm — Iliiiiil el-gcbcl ffli"i/ij<'r shalaUhii.

3. Ya àamra hiilik rahalli léish — Gouli lina snhab er-rahkl àalèish — La lirlidli ija

shèilhel el-Ôor/ifin — Ya'IH lanalci héyijnd cl-shishan — Ya oualadlia tja labis es-

siioual — Ihlifmda ommak oiii'l-hndirin hamnii — Ouidndik ànUiki shnrrat d-hohla


— Inli ùamad el-bêil oui'd-dalMa — Owdiidih âaln/.i xlmrmt iLmamoh — Inli âamad
el-bêil oumamoh —
Les hommes l'ont piise et moi, derrière elle, je vole: — elle dit : rrHetourne,

cette absence sera longue !'. — combien m"a foit fie peine qu'on creusât la

tombe pour elle, — car le salde de la montagne a gâté ses étofies.

3. () loi (|ui rendais la maison llorissante. pourtpioi es-tu partie? — Dis-nous (juelle est

la cause du dépari ? — Ne pars pas, ô clii'iklia des Arabes, — dont ô toi la bonne
renommée blanchissait les turbans ! — mon fils , ô toi qui vêts le pantalon ,

conjure ta mère et les assist<ints aussi! — Ton fils a, pour foi, déchiré ses habits,
— car lu étais le pilier de la maison et son intérieur: — ton fils a, pour toi,

déchiré ses manches, — car tu étais le pilier de la maison et son imàm! —


751

i_«_jLfi I (ûCs *-«,j *JI^ «jK

1
fl
* 1 L> ^_^i!j j-^^ c:*-M-^

//rf/)i/ ouihiulllal l/citita hharbnn — llaWi hnmiiiiihn i/o/iroif àtila 'l-liltun — ft'iliit

ouil.hnllnt ItèiÙia snijcb — Kiinnoh oual.nliili oulsùlka glitiijelj — Dikhiil oudlmllia


ouigal ija'mmah — Talili fflindn min idih el-liilounli — IldlAhû oinmi bltrid l;hcirij

— Ouish sahhanil; ija'ii,nii heôcidi àan veini — Ouii'na ommi ligoUi marhnbn béih —
Oualla gemnà'nh âiindinn Ji'l-bcit — Gltnddil ànlci/ti l.afijcl mnouagiiik — khiiriib

béiùh min dotai gnowirinil; — Eeini âalèiha béin habnijebhn — Libsil el-bahr oui'l-

moag galibha.

Elle s'en est allée et eUe a laissé sa maison en ruines, — si bien que ses pigeons
sautent sur les murs. — Eilie s'en est allée et elle a laissé sa maison déserte,
— comme si c'était une okelle flont le patron est absent. — Son fils est entré

et il a (lit : «0 mère, — je demande le dîner de ta main douce — Mon amie,!

ma mère, toi qui veux mon bien, — qui est celui qui t'a établie, ô ma mère,
mon œil ?
loin de — Et moi, ma nièi-e, lu me disais : irSois le bienvenu, loi —
et toute ta société, chez nous, dans la maison!". — Il m'est dur qu'on ail len-

versé tes cuveaux — et que ta maison soit ruinée, sans qu'il en soit autant de
tes voisines! — Mon oeil s'afllige d'elle entre ses amies. — car elle a velu le

fleuve , et les vagues l'ont roulée ! "


[76] — 172 —

J A b (JCJi^ <>* \j *w

i. Saf/( el-ghazal min fèin ija sai/ijnd — Sidtaha min fèin ouisragha oiwggnd — Goaz
el-sahii/eh f'I-mordii shnouinli — } id/iouar mislahafi'l-hnrim ma higisli — Ism Alla

mièil.i j'haouasHh gouki — Rashou âalcilii cl-méijija gaUàaouli — El-ghnsln dnhhlit


— Sfimmou
âalSyn badri hoUohom àalhja ija 'Mi — Rahil ligoul ouassnitkom oitaladi

— Oualadik hidana ma gknyeb illa anti.

II. D'où as-lu chassé la gazelle, ô chasseur; •


— d"où l'as-tu chassée, quand sa lampe
brûlait encore? — L'époux de la jeune femme, qui est gardien à l'aiguade,
il en cherche une pareille parmi les femmes et il ne trouve pas !
— Que le nom
de Dieu soit sur toi ! tes laveuses sont venues pour toi , — elles ont versé l'eau

siu" toi et elles t'ont déshabillée. — tr La laveuse est entrée pour moi bien tôt!

— Nommez Dieu sur moi, vous tous mes parents ! ' — Elle s'en est allée disant :

tr Prenez soin de mon fds !-. — Ton fils est chez nous, il n'y a d'absent que toi !

CHAPITRE III.

CHANSONS DE PLEIN VENT.


Elles sont de deux espèces que Ion distinguera aisément dans le

petit recueil qui suit : les unes présentent un thème unique, thème
damour, thème de religion, thème de satire, qui se développe d'une façon
à peu près suivie; les autres ne sont qu'un amas de phrases rythmées.
— 173 — [77]

empruntées plus ou moins correctemeni à des chansons courantes dans


le pays, et qui sont juxtaposées sans liaison autre que celle qui résulte
parfois de l'assonance des mots. Celles de cette seconde espèce ne sont

jamais bien fixes. Une partie des éléments qui entrent dans chacune
d'elles revient à peu près constamment, mais dans un ordre qui varie
d'individu à individu , et il arrive souvent que l'ouvrier, se sentant en veine
d'inspiration, improvise un distique sur un petit fait ou sur une sensation
du moment : si l'impromptu plaît à ses camarades, il le répète, il le dé-
veloppe en un ou deux couplets, et c'est une matière nouvelle qui s'ajoute

aux matières en circulation. Les manœuvres, les tireurs de cbadouf et les

tourneurs de sakiéh, les laboureurs, les chameliers, les àniers, tous les
gens qui travaillent en plein air ont leur répertoire ainsi composé qui se
transmet par routine débouche en bouche, s'enrichissant parfois et parfois

s'appauvrissant. Voici les quelques pièces que j'en possède.

CHANSONS DE MANOEUVRES A DENDERAH.


I
Les travaux de notre Service, qui exigent beaucoup de mouvements de
terre et de transports de matériaux, ont produit dans la Haute-Egypte
une assez grande quantité de refrains (|ui meurent rapidement pour la

plupart. C'est le cas pour ceux des enfants qui portent les couiïes : ils ont

deux ou trois formules à peu près fixes, telles que le cjr>-*^ ^' Li^io

bashétna abou gahéin t^ Notre pacha a deux po'cbes » et le «*-**sJi o*.*" Ui.io

hashélna tahl esh-sliamsiéh « Notre pacha est sous l'ombrelle » qu'ils entonnent

régulièrement depuis trente-quatre ans, chaque fois que je parais sur les

chantiers, et dont la première est une invite délicate à leur donner un


bakchiche, tandis (jue la seconde est la notation pure et simple d'une de
mes habitudes en cauqjagne. Les adultes, portefaix, terrassiers ou maçons,
ne se contentent pas à si peu de frais. Chacune de leurs escouades forme un
dliikr, dont le chef joint presque toujours à ses prérogatives de directeur
spirituel dans les exercices religieux celle de chanteur attitré dans les opé-
rations professionnelles. Il rythme tous les mouvements du travail par des
éjaculations pieuses ou par des chants profanes (jue l'on reprend après lui,
,

•781 — 17/i —
vers à vers, phrase à phrase : sa voix isolée ouvre et clôt toujours les mou-
vements, mais entre deux elle dialogue avec celle de ses hommes. Les
chansons que voici ont été notées à Dendérah, sans transcription euro-
péenne, par les soins de M. Baraize, mais j'en ai entendu la plupart à

Louxor et à Gournah.

I. DOUZE PERLES. Ajjjj jjiéS. ^£J\ r

Le Coryphée. — toi ([ui as douze perles

Le Chckdr. — toi qui as douze per- xJjJ yi,^ ^\ _jj1 U — i»— l!

les !

Le Coryphée. — ô toi qui as un anneau,


joue une clianson!
Le Chœur. — toi qui as douze perles! xjp yi^s. Jol _>j1 b — ^j-^

Le Coryphée. — J'ai semé du froment et

(le la gesse a levé :

Le —
CiiûEiR. toi qui as douze perles! Aj^jI yi.A ^\ _>il L)
i>J-\,^

Lf. Coryphée. — ô regrets |)our ma (se-

mence) perdue!

II. LA FILLE

AUX LONGUES TRESSES.

Le Coryphée. — tille aux longues tres-

ses, ô lilandie.

Le Cnœi r. — fdle aux longues tres-


ses !

Le Coryphée. — dont croupe la

Le Chmiur. — une pastèque des


est ^y- iAa>
Iles.

Le Coryphée. — dont les seins

Le Choeur. — grenade des


sont la jar- ij^.
dins,
Le Coryphée. — dont cheveux les

Le Chcsur. — descendent en ondulant!


175 [791

III. LE CONFISEUR.

f jE — Le
Coryphke. confiseur, le conliseiii-,

Le Choeur. — Le confiseur!

Le Coryphée. — Le ptre
confiseur et le
aux douceurs.
Le Choeur. — Le confiseur !

Le Coryphée. — une
il a pris pnign/'e (île
m'a donné;
Ijonljons) et il

Le Choeur. — Le confiseur!

Le Coryphée. — uneil a me fille et il la ij[a)j_^. «AÀj six» — ^*il


marie ;

Le Choeur. — Le confiseur!

Le Coryphée. — une
il a Lufflesse et il

pour moi!
l'engraisse
Le Chckur. — Le confiseur!

Le Coryphée. — Que Dieu donne leur la

santé,

Le — Le
Cn(«;uR. confiseur!

Le Coryphée. — sauve mes hommes


(pi'il

dans mon intérêt!


Le Choeur. — Leconfiseiu'!

IV. LE SAUT DE BLAIVCHETTE.

Le Coryphée. — Trémousse-toi, ù Llan-


cliette, dans la vigne et

choisis des dattes !

Le Choeur. — Trémousse-loi, ô hlan-

clielle, dans la vigne et

choisis des dalles !

Le Coryphée. — Trémousse-loi dans la

co(piellerie; s'il plaît à


Dieu, le monde devien- ^iXs ^^aïVj Lo*>JI
dra verre.
[80] — 176 —
Le Chckur. — Trémousse-toi, ô blan- f»T-^' i * "^
; .' L> /_a.»^0o — i>j-\,\

cliette, dans la vigne et


choisis des dattes !
^ «^
Le Coryphée. — La blanchette s'est tre- ^^Jj» oAi^ ^^^aJI o>^va.iXj — ,Ju«ii
moiissée, elle a fait mon
cœur bien aise! ZJ^^
Le CiiœuR. — •
Trémousse-toi, ô bian- f*5-^' i *-*^-iS^ ^^
cs^_j-^>^
— î>>-il

cliette, dans la vigne et

choisis des dattes 1


C^ «^
Le Coryphée. — Trémousse -toi, ô blan- r*r^' "^ *-'>^HV-? L> ^^j-s^iNJ" — i^tjiil

chelte, dans la vigne el


choisis des citrons! U>*r <^

Le Choeur. — Trémousse-toi, 6 blan- fr-^' i "•-'•^^-^ ^ cs^J^*^ — ^;— iî

chette, dans la vigne et

choisis des citi'ons 1 U>^ (î'

Le Coryphée. — Trémousse-toi dans tes co- aM! Liol iiJJili>o ^^va.i>o — ^/Jili

quetteries; s'il plaît à Dieu,


'*''^'
le monde sera million 1 U>4^ ^?^^

Le Choeur. — Trémousse-toi, ô blan- rV^' '^ ^ *^ * .> l? ^ya.»jk.i>o — ^j— It.

chette, dans ia vigne et


choisis des citrons 1 U^fr cà'

Le Coryphée. — Blanchette s'est trémons- ^^yXs oAi. AasuuJ! o.ai^^<X3 — ^/J^I


sée et elle a fait mon cœur
joyeux! tW^

V. CEREIWONIE
jjV) ("j-XiL» jLàÂ^I *
POUR L'ARRIVÉE D'UN VISITEUR.

Le Coryphée. — Bienvenu, bienvenu, A x*,^ ,^1; ^*^y> Lk^y^ — ,.^J»iJ

toi ([uil (mon cœur) a


aime !

Le Chœur. — Il l'a aimé, il l'a aimé, **j». ^l; *-(-^ *-!-=^ — s^— Il

ô toi qu'il a aimé !

Le Coryphée. — C'est un grand pacha x«k. ^! li v*-»5^ L-Ij — S^^


qu'il a aimé !

Le Choeur. — Il l'a aimé, il l'a aimé, Xxr». -JAit «îua. »jf^


— ;^^l
ô loi (pi'il a aimé.
U

— 177 [81

Le Coryphée. — Il (ie mis main


Paclia) a la

poche de son
à la gilet.

Le Chcelr. — aimé,
Il l'a aimé, il l'a *xa. ^L X«.a. «j.^ — i»— l'

aimél
ô toi qu'il a
Le Coryphée. — Et il Prenez, ô
a dit : tr

travailleurs,

Le Choeur. — aimé,
Il l'a aimé, il l'a &A^ ^L. «-sa. Axa. — i>j-i,\
ô aimél
toi (ju'il a

Le Coryphée. — vous qui avez


ô lini re
travail!".

Le Choeur. — Il aimé,
l'a aimé, il l'a Xi^ ^L *j^ Axa. — i—
ô toi aimé!
([u'il a

Le Coryphée. — un grand
C'est est direc-
teur celui aimé (|u"il a ;

Le CncEiJR. — Il aimé,
l'a aimé, il l'a «xa. i^L Axa. Axa. — :>j-],\
ô aimé!
toi qu'il a

Le Coryphée. — pacha des Anti-


C'est le Axa. ^1 ii ^liili AiL. — Jjd,\
quités qu'il aaimé.
Le CnœuR. — aimé,
Il l'a aimé, il l'a Axa. jjMl, Axa. Axa. — iy-i\
ù aimé!
toi qu'il a

Le Coryphée. — Et lui content de


il a été 8^ Jjtijlj la^juix* 5"^5 — t**l'
ce travail !

Le CnoEiR. — aimé,
Il l'a aimé, il l'a Axa. ^L Axa. Axa. ij_i!
f) toi qu'il a aimé !

VI. CONTE DE KHADR.\.

Le Coryphée. — 11 de dieu
n'y a (pie
Dieu !

Le Choeur. — Il de dieu
n'v a (pie
Dieu!
Le Coryphée. — Dieu
insouciant, est
unique!
Le Choeur. — Il de dieu que
n'y a AMI i)l *1! i) — ij_J.i

Dieu!
Le Coryphée. — Le de madéliut parole
de mon
et discours (c'est) :

Le Choeur. — irll de dieu


n'y a ([iie

Dieulr."
Le Coryphée. — Avant que temps ne le

niechange,
Le Chœur. — Il de dieu
n'v a (pie M\ i)! *1! il — i>j-X\

Dieu!
Le Gorvphée. — il de dieu
n'y a (pie

Dieu et il est le seul Sei-

gneur,
Annales du Service, igi*^.

I
[82] 178

Le Choeur. — Il n'y a de dieu que

Le Coryphée

Le Chœur.

Ia: Coryphée,

Le Chœur.

Le Coryphée

\jE Chœur.

Le Coryphée,

Le Chœur.

Le Coryphée,

Le Chœur.

Le Coryphée.

Le Chœur.

Le (^iORYPHÉE.

Le Chœur.

\jE Coryphée.

Le Chœur.

Le Coryphée.

Le Chœur. -
.

179 — [83]

Le Coryphke. — Sur elle entre la malé- ^y^ Xijôi\ \^Aa — ^^-«i'


diction 1

Le Choeur. - — Il n'v
"
a (le flieu (|ne M\ i)i *3! i) — i^l
Dieiil
Le Coryphée. — Lors elle dit : k Par
ma vie ù moi et par ma
harlie, demain matin vien-
di'a KliadraN.
Le Choeur. — de Il n'y a dieu ([ue M\ il! *!1 y — :>jJ,\
Dieu!
Le Coryphée. — Le matin matina et l'astre ^il oi-Sj-XJIj ^L^^iaJ! 4A.>a — i^iJïl'

se leva, et le chemin la

conduisit vers Kliadca.

Le Choeur. — Il n'y a de dieu (|ue M\ il! a]I i) — i^!


Dieu!
Le Coryphée. — Elle crie et elle dit : tt L'a-

mour m'a tuée ! Mon désir

est le clair de lune ! n

liE Choeur. — Il n'y a de dieu que M] il! *J! il — i,jj,\


Dieu!
liR Coryphée. — La fille lui dit : n-Bien-

venue, ô vieille! Veux-tu


de l'aumône des nobles?'.

Le Choeur. — Il n'y a de dieu que M\ ill a1! il — i^!


Dieu!
Le Coryphée. — Elle dit n-Moi, je ne :

veux rien Je viens vers !

toi pour une bonne nou-


velle !

Le Choeur. — li n'y a de dieu que ^! il! *!! il — ij_i!


Dieu!
Le Coryphée. — trMoi, je suis venue t'an- çAj^! oo!j tiLiol o.*.^ b! — ^^*ll
noncer que j'ai vu la mer-
veille sur le (leuve de aM!j.^ J^
Dieu.
liE Choeur. — Il n'v a de dieu que M\ il! *JI il — i^!
Dieu!
ïif. Coryphée. — ffLc niât est trè'S liaiil

et les voiles sont d'ar-

gent.

Le Choeur. — 11 n'v a de dieu que M\ il! *]! il - :>j-i\


Dieu!
Le Coryphée. — Quant rt au capitaine,
c'est un beau gars et le

I
[8/.] — 180 -
matelot est un pauvre ijXi J^îj
homme 1 r,

Le Chœur. — li n'y a de dieu que M\ i)! iJI i) — :>j—l}


Dieu !

Le Coryphée. — La fiile dit : irO vieille, i ^_^-*^ 3->^ ^ *i^' '^^ — t^*t'
laisse-moi en de ma ])aix,

peur qu'ils ne soient des s JL5^ i_jjj5o ^juJ, Jla.


infidèles !i.

Le Choeur. — Il n'y a de dieu que •<»^' i)! — ^j-Vi


aJ! iJ

Dieu!
Le Coryphée. — Elle (la vieille) dit : ^Ne Jj^ tjy-? k crl^^^ ^ <^b — jul!
me biànie pas, ma (lUe;
ceux-là sont des fidèles aMI J>>«J I
^ jm*-»-;

du Prophète de Dieu i !

Le Chcedr. — Il n'y a de dieu ijue »*Ml i)! *!! i) — i>-JLl


Dieu!
Le Coryphée. — Lorscpie la (iile descen- e^uj ^^^ ^ **^l oJyi li — ^^JtW
dit, eUe et sept (illes

d'émirs, b^^

Le Choeor. — Il n'y a de dieu que — ^^—


M] i)i *]! i) il

Dieu!
Le CoRVPiuîE. — les filles rivalisaient avec ^j^'j c^^' L^ cuUJ! — ^J^^
;S
les étoiles et la demoiselle
noble rivalisait avec la S^ *j.jUï
lune.

Le Chœur. — Il n'y a de dieu que — >y—


'^^l i)! *!) il
i'

Dieu!
LeCorvphée. — Les filles visitèrent et sor- .^j^ i^lui] — ,J^^
^j-'^^J .yf-j-'^i
tirent (du bateau) et Kha-
dra resta pour ce que Dieu M\ SajI t^i^-M
lui réservait.

Le Chœur. — Il n'v a de dieu que M\ i)l *!! i) — V-i'


Dieu!
Le Coryphée. — Sur l'instant ils arra- _^_*.ji^ *;"^' l_jjiJ-s Jli j, — (J-*^^
chèrent les amarres et ils

partirent avec Khadra au «^ViJ'? »v>àjsî


loin.

Le Chœur. — H de n'y a dieu que M\ i)l— *!! iJ :>j-X\


Dieu!
Le Coryphée. — Ilsmirent lui des me- Oo-X^. iNjjJi I^as— jS~jii (_^aL'

de
noltes fer :

Le CiHŒUR. — 11 de n'y a dieu que M^ il!— a!! il


'^T"^'
Dieu!
Le Coryphée. — ils la prirent et ils la LftjAi».^ (jU^wJ ^y^a u6j«Xà. — >^^'
conduisirent à Samâan et

ils la laissèrent.
,
.

— 181 — [85]

Le Choeir. — IIa de dieu que


n'v aMI i)i *1I iJ — i»_il
Dieu!
Le Coryphée. — ô Samàan. dnn-
'-Hélas, m^^' UjJLasI mI**v< Ij a' — ^c-«i'
ne-nous l'aman !

Le Choeur. — Il de dieu que


n'v a A,VSi il! *ll iJ — i>— l'

Dieu! '

Le Coryphée. — Nous avons notre quitté Swà^ l*^^; ^y*^ rj*" — ,<^'
pays et nous avons em-
mené Khadra !
-

Le Choeir. — Il n'v a de dieu que M\ i)! ^J! i) — i»—Il


Dieu!

VII. CHANSON DE BAMBA. M-ff. Sj^y^^ V

Le Coryphée. — OBamlja.ô aux toi yeu.\ ^yu (j_ja* r*'


— S^^h ***. ^.

noirs
Le Choeir. — Bamba, aux veux ô toi ^ytsy>i* b — i»—
r»' L> Xjjjc, l'

noirs !

Le Coryphée. — met du kohl


elle se et Zi^'i S^^^ — s^^
0.^**J'
va au marché;
elle

Le Choecr. — Bamba aax yeux , ô toi ^>-'y>t* **^ ^ — ^;—


t*' ^. Il

noirs :

Le Coryphée. — Ceci est le lit et ceci est i^/^ïi! A-i^l


^^il^ — ^^:>\ JJti,^
le dessein!
Le Choeir. — Bamba. aux yeux ô toi ^j^ y>** *+^ ^ — ^.T^'
[*' '^

nou-s !

Le Coryphée. — avons voyagé un


,\ous j^^ ^Xm — S^^ 'j^sIm
voyag-e
sur mer; la

Le Choeir. — Bamba aux yeux , ù toi ^j*»y>** ^ *+^ ^ —


p' '^J~^'
noirs !

Le Coryphée. — nous n'avons pas reu- Ujoyc ^>X:^ ^— 1>-*À- j^-«i'

contré un gai's c[ui nous


ait invités.

Le Choeir. — Bamba, ô toi aux yeux ^.y^ U>^* [•' ^ *^ ^ — ^j-i^


noii's !

Le Coryphée. — Et marche de l'avant et p' k {g^jj p«XxJI J-a (^^j — ^^^1


marche, loi qui as un voile
I en soie ; ^jr-
<)u5U

Le Choeir. — Bamba . ô toi aux veux ^_y^ y>^* f'


^ *^ '^ — :>j-Vi
nou-s
Le Coryphée. — Oh! qui me fera lézard (J^ O^' *^^-^ ,J^^. (iJV Ls — Ji-«i'

pour que j'effleure de mes


pattes la pâte!
, ,

[86] — 182

liE —U
(JiioEir,. Banilia, Il loi aux yeu\
noirs !

Le Corvphée. — Il se l'éjouit le mari de


la goulue, la nuit où il

cuisine des tripes !

VIII. IlENCONTRE
XiOA^ Xbliu A
DE L'AMI ET DE L'AMIE.

Le Coryphée. — U mon ami. salul, sa-


lut et salut!

Le Choeur. — mon ami, salut!

Le Coryphée. — Dieu le punisse, ô en-


nemie, toi qui dis «pie Ion
ami est mort I

Le Choeur. — mon ami, salut!

Le Coryphée. — Viens, mon ami, nous ô

enivrer au jardin . où Ton


prend et l'on donne !

Le Choeur. — mon ami, salut!

Le Coryphée. — Le repas est servi au lo- S^gJ"-"^ V^^* '^^^^^ î (X^' — cS^^
gis , et le café est sucré au
sucre candi !

Le Choeir. — mon ami, salut!

IX. LA CHEMISE
DE LA JEUNE FILLE.

Le CoRYi'HÉE.— chemise ffMa est usée,


maman
Le Chceur. — mes et seins paraissent
hors d'elle. ^

Le Coryphée. — Demain f marché, c'est le


lumière de mes yeux
(j

Le Choeur. — moi et une j'apporterai *j^ tir""^' o^^ ^ Wi^' "lî


— ^H— l'

chemise meilleui'e que


celle-ci. -^
~ 183 — [87]

X. L.V PRIERE AU PROPHETE. (^jJi ï^Lo r*

LeCorvphék. — Prie le Pro[)lièle, [nie I

Le —
CiHOEun. Prie le Pro[plièle, prie!

F/ECoRVPHËE. — ô musulman
Prie , . prie I

Le Ghoelr. — Prophète,
Prie le priel

Le — Heureux
Coryi'hëe. (pii est allé, et

l'a visité et a été témoin


lie ses lumières !

Le —
(iiiOEiR. Prie ie Prophète, prie!

Le Coryphée. — Il nous a honoré (par son LUaJ J-.-SÎ Oj.i — ^^*i'


arrivée) le mahmal de no-
tre Prophète !

Le Choeur. — Prophète
Prie le , prie !

Le Coryphée. — commeCaire, loi tu


es loin ;

Le Choeir. — Prophète,
Prie le prie!

Le Coryphée. — Déploie les voiles neu-

XI. RENCONTRE A L'AIGLADE.

Le Coryphée. —A l'aiguade elles m'ont


rencontré !

Le Choeur. — A l'aiguade elles m'ont


rencontré !

Le Coryphée. — m'ont rencontré


Elles les
blanches, ô mes yeu\ !

Le Chiielr. —A m'ont
l'aiguade elles
j'enconiré!
Le Coryphée. — mes ou-
Liles ont piis

tils et elles m'ont aban-


donné!
Le Choeur. — A l'aiguade elles m'ont
l'encontré !
184

Le Coryphée. — Tel, ô nuit, tel est mon S-^^/-* J^ h ^ J-s^ L>


^— ,.^J«i'

sort : je suis étranger et je

m en vais
is!! ziy:
Le Choecr. —A l'aiguade elles m'ont ùj^^ ^)^J^^ (J^ — ^j-X^
rencontré !

Le Coryphée. — Je pleure et je gémis, lj'+<' ^. S-s?^ ^^'.î <^V — ,.^*l'


je suis étranger, ô jeunes
filles!

Le Choedr. —A l'aiguade elles m'ont àj^^ —


^^l>i' lM •:>;—l'

rencontré !

Le Coryphée. — ma
J'ai dit à mère :
^jj_^ ^H oJji — ^^iJtii

Marie-moi,
rr

Le Choeir.—A l'aiguade elles m'ont ùj^^ (J^ —


^)^jX^ ^J^-i^
rencontré !

Le Coryphée. — une rr (avec) fille blan- |_^jyoiXxj ÎUJ iUiAj caàj — (^Jw
che, sinon tu me perdras!-.

XII. LE PIGEON ROUCOULE! |»Uifc


^jj fH

Le Coryphée. — 11 a roucoulé le pigeon! («Lç-I —(«'j ^^J«il

Le Chcelr. — 11 a roucoulé le pigeon! (•'^' cb


— ^r— l'

Le Coryphée. — Oh! comme il a mur- -Ij U L; (»^y? U U — ,_^J«il

muré , olicomme il a rou-


!
'

coulé !

Le Choeur. — ^ Il a roucoulé le pigeon ! r»L4"' r»'j


— ^v-ll
Le Coryphée. — comme répon- Oli! il a y!»X/aa v'^ ^ ^. — ^^^1
du des chansons !

Le Choeur. — roucoulé 11pigeon a le !


f*'^' f!)
— ^j—l'
Le Coryphée. — murmu-
Uli! coninie il a SiiJji
J^ (O^*? U L> — ,^Jtl'
surré ses petits.
Le Choeur. — lia roucoulé pigeon le ! f»Lç-i ^.1)
— ij—li

Le Coryphée. — quand il est entré vers *11j^ (J^ J^^ '^ — i^l'
ses petits !

CE N'EST PAS
XIII. I«01,
3^
^j^ ^
^ aU
ci^
fl^
OH! CE N'EST PAS MOI!

r>E Coryphée. — Ce n'est pas moi, oh! ce jU L; jU b jU — ,^-«i'

n'est pas moi, oh! ce n'est

pas moi.
— 185 — [89]

Le CaœiB. — Ce pas moi, n'est oli! ce jU b jU s. ^1

pas moi
n'est !

Le Coryphée. — Gournab? «iJj! -oit!

Le Choecr. — pays d'Ei-Has-


C'est le jU-Ji cOo — v [}
sani.

LeGoryphke. — Rôilali? *Aè}JI /o.*li

Le Ch(k;dr.— C'estde mes ia ville


jU^ «^J^ — i^i
amis.
Le Coryphée. — Miniéh? et Ijyiil. ,J-*X^

Le Choeir. — C'estô ta ville, Fouli !


^}y> \j —
J>xlb s ^1

Le Coryphée. — Je jeune, suis v*jto — ,_«-«i'

Le CnoEiR. — mes et m'ont pai-ents re- j>«^ J^'j — v U


jeté,

Le Coryphée. — de mon pays! (^oJo ^^ — /OJ«i'

Le Chœur. — Pourquoi ne m'avez-vous dy^ ^ *^ — >, \\

pas dit.

Le Coryphée. — puisque moi. je suis wyio b! ii — -viil


^
jeune,
Le Choeir. — que l'amour m'a
et jiiis. Al^. (ï<AjiJI. — iv— Il

Le Coryphée. — Cournali.
et c'est AiJiJl. — /Àxi'
Le Choeir. — pays le d'El-llassani. jL-^ vXX? — i»— l'

S II.

CHANSONS RECUEILLIES À DENDÉRAH


POUR LA CHADOUF ET LA SAKIÉH.
Les fellahs emploient deux macliines surtout pour arroser les terres,

la chadouf et la sakiéh.

La chadouf comporte deux supports verticaux de i m. -jo cent, de

hauteur à i m. 3o cent., plantés en terre à la distance d'un mètre luu de


l'autre. Ils portent à leur partie supérieure une traverse en hois, sur le

milieu de lacjuelle joue en guise de levier ime autre pièce de bois longue

d'environ trois mètres plus ou moins. Ln panier tressé en feuille de pal-

mier ou un seau en métal, prestjuc toujours une \ieille boite à pétrole,


[90J
— 186 —
pend à rexlivmité siipi'riouro du ievier, au moyen de cordes en fibres de

palmier et d'une tige rigide en bois de napéca ou d'acacia, longue de


m. 5o cent.: à lextrémité opposée, une pierre ou le plus souvent une

grosse boule en terre compacte sert de contrepoids. La machine complète

s'appelle cjj»x.i chndouf, la tige de traction i^ àoud, ôoiid, et le seau_jJi>

délou. L'ouvrier pèse de son poids sur la tige , dont le nom s'étend à la

machine entière et est employé de préférence à celui de chadouf, au moins

dans les cantons de la Haute-Egypte que je connais : le seau descend

ainsi dans l'eau qui le remplit, le contrepoids l'enlève et son contenu est

déversé dans une rigole qui l'emmène à distance. Chaque cliadouf exige deuv
hommes pour marcher régulièrement pendant une journée entière, du
lever au coucher du soleil; ils se relèvent de deux en deux heures, et

tandis que l'un d'eux manie la machine, l'autre dirige le courant dans

les rigoles, et mesure à chacjue portion arrosée la quantité qui lui est

due. Ils sont payés soit en argent à la journée, soit en nature, recevant
à la récolte une quantité déterminée du produit de la culture, soit plus

rarement à la fois on argent et en nature. Leur travail est dur. Debout


sur une banquette de t(>rre ou sur une planchette, le maouass de nos

chansons, ils se plient et se redressent régulièrement avec effort à la

descente du seau, presque sans effort à la remontée, mais ils sont nus sauf

parfois un pagne, exposés sans abri au vent et au soleil, et ils reçoivent

sur le corps une bonne part de l'eau qui devrait tomber dans la rigole :

ils sortent de chacune de leurs périodes de travail transis malgré leur


mouvement perpétuel. Leurs chansons leur servent à se distraire autant

qu'à rvthmer leurs allures, mais l'on comprend qu'ils s'y plaignent de la i

misère de leur sort. I

La sakiéh ne fatigue guère ceux qui la dirigent : elle consiste d'abord

en une roue horizontale garnie d'alluchons, dont l'arbre vertical repose au-
dessus du sol sur des pièces de bois juxtaposées qui forment une sorte

de crapaudine grossière. Elle est commandée par un levier horizontal qui,

mû par un animal, île préférence un bœuf, une paire de bœufs ou de

buffles, plus rarement un àne ou un chameau, tourne autour de l'arbre et

entraîne la roue horizontale dans sa rotation. Celle-ci engrène avec une

autre roue, verticale cette fois, dont l'axe passe au-dessous du niveau du
sol et porte à son extrémité libre une dernière roue plus grande, autour
— 187 — [91]

de laqueilr roiilo une ('clirllc di' rordc dans les degrés di- la(|uclle sont,

engagés des pots do terre cuit(^ espacés d'environ cinquante centimètres : à

chaque tour les pots plongent dans l'eau qu'ils lèvent et qu'ils déversent
dans un auget latéral d'où elle se répand dans les champs. Les bœufs et les

buffles sont relayés toutes les trois heures et ils peinent, mais leur guide,

un jeune homme ou un enfant, ne se fatigue guère. Assis à l'extrémité

tournante du levier, il excite ses bètes de la badine ou du fouet, et il chante


pour les amuser et pour s'amuser : aussi ses chansons ne sont-elles pas

tristes comme celles des gens (jui tirent la chadouf.


La plupart des chansons de la chadouf et de la sakiéh sont en forme

de pots pourris. Les distiques ont chacun leur sens complet qui les rend
indépendants de ceux qui les précèdent ou qui les suivent. Parfois pour-
tant il arrive que trois ou quatre d'entre eux ont été empruntés d'allilée

à une chanson connue et qu'ils constituent un ensemble compact.

' tjyÛ y <_>y6 '"'tj^l y>.y^ CJji S"-}"^

I. CHANSON DE L'INSTRUMENT CHADOUF.

Elle m'a usé d'usure, la soie de la pièce J'étofle. — H6b ya hôb!


Ils pleurent mes yeux sur ceux qiii m'ont abandonné. — Hôb ya hôb!
Le lit du sommeil m'a abandonné aujourd'hui. — Hôb ya hôb!
Un quémandeur est à la porte au dehors, ô mes — Hôb ya hôb!
amis.

"' Le scribe qui a recueilli cette prière m'a houb ou hob ya hob ,
qui correspond à notre

donné en marge quelques gloses explicatives. houp! houp là : il est parfois au duel yn hd-
Je les reproduis en notes. héin «ô deux fois hôb.'-. Chaque versiculel a
'*' Glose : poJI tJ jjLJI rl'ouvrier verse ordinairement deux rimes, l'une à la césure,

le seau» à la fin de chaque vers. l'autre à la finale; il y a çà et là quelques


'') Le refrain est une onomatopée, houb ijn exceptions.
[92] 188

ijjol^ <-*^^ <x^) lUj

ij*} ^UAl ^^^ ij* b Jlô

(_)^ L; cj^A

(_>_^ b (_>yâ

cji^A b (_>^

cjjiÈ b yo_^

(_;_^â b <-'_^

c^^^ b c^kjû

Le galion t'a eniporlé, ô élégant ! — la hùliéhi ya hâb!


Les visiteurs d'Alimad, un vieux et un imberbe! — Ya hàbcin ya hôb!

Il t'est venu des visiteurs à pied et à monture. — Ya hâbéin ya hôb!

Le bois du menuisier nous est injuste'''. — Hôb ya hôb!


Tu t'uses, ô cliadouf, et tu n'es plus cpi'un aliment pour le feu. — Hôb ya hôb!
La frange (du vêtement) de Fatoum est de — Hôb ya hôb!
la soie tressée.

Qui a peu de religion, il vivra son existence malheureux. — Hôb ya hôb!


Qui a peu d'opinion, je l'ai fréquenté par contrainte — Hôb ya hôb!
'*'.

Younès le charmant — Hôb ya hôb!


est chez la coquette;

Younès est captif chez dame aux longs cheveux! — Hôbéîn ya hôb!
la

Pharaon fa construit chadouf),


(ù abandonnée. — Hôb ya hôb!
il a fui et il t'a

Pharaon a fui sur une mer immense''*! — Hôb ya hôb!

''1 Le bots du menuisier est ici la perche à-dire, qu'il l'a arraché de moi-', qu'il ma
sur laquelle l'ouvrier lire pour manier la contraint à le fréquenter.

cliadouf; ce bois lui est injuste, en d'autres ''' C'est bien du Pharaon de l'Exode qu'il

termes, le maltraite en lui fatiguant les mains s'agit ici : l'ouvrier attribue à ce personnage,

et les reins. qui est devenu le type du tjran , la conslruc-


'^) Glose :
(£^ i_..uic (J^\ (S^ji- 'is^ri c'est- lion de la chadouf qui le torture.
— 189 — [93]

cjyft L> t_)y6 <_oLiJ! (^ s-s?^ ^^"^'^

tjyô b cjyà (j"'*' (j>** ^' b 0*,UIi oyJo

t_)yû b t->yû «j|i3o ,jMi_)J Wld Jiii b

çjjii b t_)y4 i^l y^i /o5'*5' 3j^

tjyû b <_.yÈ ^£ yl^ ^1 ^^ ,5^


t->yû b c->yâ «-''>=> i 4j*^r*
i_jlx:i.il! ^'Am

tjjriS b t^yû
^ ^3y J^ tjb^AS

o^ b <-jyi (jLs? Jt (j^^ b y?bi liUU

La terce d'Occident est (jrasse, un pâturage de gazelles. — llôb ya hûb!

La chadouf nous a rendu os et cuir! — Hôb ija liôh!

Et la chadouf a tort, elle fit pleurer le vieux! — Hôb ija hôb!


La poitrine du beau gars est comme des gi'enades mûres. — Hob ya hôb!
La poitrine du charmant produit la grenade ! — Ilôbéln ya hôb!

Par Dieu ! j'ai peur de toi, ô temps! — Hôbêtii ya hôb!


Tu as perdu les gens, ô gais aux yeux langoureux. — Hôb ya hôb!
crieur public, amène-le, Younès lui-même! — Hôb ya hôb!
Ma blessure s'est gangrenée, elle a rejeté l'onguent. — Hôb ya hôb!
IWa blessure par l'eau durcit sur moi. — Hôb ya hôb!
Le salut des amis s'envoie dans une — Hôb ya hôb!
lettre.

C'est une affliction pour moi que de me séparer des gens de mon quartier ! — ffôb

y a hôb!
Girgéh et Abnoub, pays du bien-aimé. — Hôb ya hôb!
Pourquoi fanée, ô feuille de basilic? — Hôb ya hôb!
[94] — 190 —

(_)yû L> (_'_>iû iXJj aLjIj (Jk* ij^


(j^'r"

La cause de mon malheur c'est mon seau, celui-ià que j'ai. — HôJ) ija hôh!
Le Iteau est aiTiv(!' un enfant sous l'aisselle. — Hôh ija hôb!
toi, femme au manteau de lamentalinn''', de devant moi va-t'en. — Uôhéhi
ya hôb!
Il est allé vers l'Occident Soliman cherclier le dizième du — Hôb yn hôb!
fisc.

Il est allé vers l'Occident Hassan liaiiiter un palais. — Hôb ya hôb!

(Jj_^ L) l^J^ b Jo_jJ b yU^JIj


ty^i v^' J*-'^ JUwj C:jvf c5;3^ «*sL L>

II. CHANSON DU CONDUCTEUR DE SAKIEH.

sakiéli, touine à droite et à gaudie — et arrose les raisins, les pèches et les gre-

nades 1 — Ya louêli, ya loulha ya louèli!

Sauve la (vache) rouge du couteau. — elle (jui fait vivre le pauvre et le besogneuxi
— Ya loulha ya louèli!

feuille de basilic, pourcpioi fanée! — Les veux sont noirs et les cils sont iiaissés I
— Ya louèli ya louèli!

"' Glose : Si^Aj. i^\ s>^ "sy c'est-à-dire, '*' Comme au chant de la chadouf, chaque
noim; le vêtement de deuil , le manteau que verset a deux rimes, l'une à la césure. Tau-
les femmes portent pendant les lamentations Ire à la finale,

funèbres.
— 191 — [95]

joy L> Jo_^ Jlrr 5V viU^L t> v^l JUj JJU ;yJ*! Jlï (j-UI

J^y L> Jjji s-ls. SCS? i^ (jàjo! ^ja^i' ^^il tS^Ui! J^ yjyi

Jo_jJ U Jo^ yj>>J' J.Jtiyl<JI i^ J^i ijLu ^^ sUo

Mon maiti-e est cruel, il n'a pas eu pitié de moi : — il m'a chargé de cliarges qu'on
ne peut supporter. — Loui'li y a louêli!
La couveiture dit au bœuf' : n Qu'est-ce que cela te fait et qu'est-ce que cela me fait !

— tire sur Ion épaule sans charge !'. — Louêli tja louêli!

Le beau est au gué, — vêtu d'une chemise blanche et h la main un bracelet d'ivoire.
— Louêli ya louêli!

porteuse de la cruche, descends-la et fais-moi boire, — ô toi qui descenils la

frange (de cheveux) sur ton front! — Louêli!

Ohl combien de fois t'ai-je pleuré, ô mon amant. — comme a pleuré l'aveugle sur
le chemin 1 — Louêli ya louêli !

toi qui as brodé le manteau jusqu'au bout de la queue .


— ù loi qui voles aux amou-
reux le sommeil de la nuit !
— Louêli ya louêli!

Mes amis, du jour qu'ils m'ont quitté, — m'ont laissé la maison vide et je soupire

après eux ! — Louêli ya louêli!

Elle a roucoulé la tourterelle et ils ont plané les oiseaux — au-dessus des chrétiens
qui habitent dans le couvent. — Louêli ya louêli I

Sauve la (vache) rouge de la vente; — sauve la rouge aux longues enjambées! —


Louêli ya louêli !

La prière à Alohammad chasse le démon: — elle chasse l'inCdèle qui a peu de reli-

gion 1
— Louêli ya louêli !

''' La couverture qu'on met sous le bâl pour empêcher celui-ci de blesser la bêle.
,

[96] — 192 —

Jo_jJ L) (Jj_jJ tJ_jL*i!^ ij4aJl l>i^ L^S' (-r*;?W! 'r*-*^ (JV^!' ^^ (J^^^

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(Jj_jJ b Jo_yJ Cr^'j; *^ O^^' ci>UJ! jfiaA cy^fls til^laft ^Ikft b (O* b

riOnimufe l'eau, ô commutateur, — i'eau de la rouge est un fleuve rapide'''. —


Louèli ija loiiêli! 1
Si les — nous
larmes des yeux ramenaient l'absent, rempli aurions les rigoles et les

conduites (de — ya
nos pleurs) ! Loucii louêli !

Seigneui', maline-nous matin heureux, — matin heureux


notre du monsieur
(européen) de —
qui n'a pas ya dettes. Louêli louêli !

Seigneur, matine-nous un matin nouveau — semhlahle lune à la naissante de ia

fêle.— ya Louêli louêli 1

Seigneur, patiente-nous de Job. — Job la patience et patienta jusqu'à ce que fût

accompli ce (jui lui était destiné et écrit. — Louêli ya louêli !

N'imagine pas que la lieauté est dans la blancheur; — elle est dans le caractère

doux en sa force I — Louêli ya louêli !

fille, ô blanche, lève-toi, jouons; — la rue est vide et les gens sont partis vers
l'Occident. — Louêli ya louêli!

Et par la vie de mon père ! je ne monte sur le lit — que tu ne m'aies apporté le

mouchoir en soie ! — Louêli yu louêli !

oncle, ô pai'fumeur, ton parfum s'exhale; — le parfum des filles blanches il réjouit

le cœur. — Louêli ija louêli!

''' Le commutateur, — j'emploie celte ex- tire la chadouf lui ordonne d'opérer le chan-
pression faute de mieux — esl l'ouvrier qui, gement avant le temps voulu, car la vache
au moment voulu change , la marche de l'eau rouge qui tourne la sakiéh est plus agile que
et, fermant et ouvrant les rigoles, la dirige sur les autres et, tournant vile, elle envoie dans
telle ou telle pièce de terre. Ici, l'ouvrier qui les rigoles une quantité d'eau plus abondante.
— 193 — [97]

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Jo_P U J.j_^ J-wiL» -«uolfi yjl.x^ J^ J+ML. 1^^^ «j|^ j>x-w

La fille du monsieur a une ceinture de cuir; — elle est triste à cause de son père bon

et aimé. — Louêli ya louêli !

Soleil couche-toi, — û hateaux partez. — mon pays est loin, et je demande


ma place (mon pays) ! — Loucli ija louêli !

La fille est blanche et sa joue biilie; — après le cré[)uscuie, elle se lappelle les dou-
leurs ! — Louêli ya louêli !

Apporte l'encrier, ù Masaouih. — apporte Icncrier et le calanie taillé I — f.ouèli ya


louêli !

Aiiéh dit : rrLa patience est bonne, ô filles, — la patience est (bire et pleurei' est un
mal ! 1 — Louêli ya louêli !

Ton fils courra aux champs rappoiter, — rapporter ties biens des ennemis ! —
Louêli ya louêli !

Qui dit (pie mon oncle paternel est comme mon père, il ment! — Mon père est

tendre et sa tendresse est compatissante. — Louêli ya louêli I

El par la vie de mon père! le failde ne sera pas séparé de moi. — quand même on
me corromprait avec de l'or! — Louêli ya louêli !

Us ont tiré le faix (du chameau) et ils ont chargé la nuit, — jiour palier vers) des
villes inabordables par la force! — Louêli ya louêli!
Des malheurs ils m'ont laissé ma pail; — ils ont choisi les moindics et ils nrciiil

laissé les plus lourds ! — Louêli ya louêli!


U n'est d'Arabes ([ue les Arabes de Baki; — ils ne mangent ni les bètes poui-rics ni

les mourantes ! — Louêli ya louêli!

Annales du Service, igii. i3


[98] — 194 —

S III.

CHANSONS RECUEILLIES À LOUXOR


POUR LA CHADOUF ET LA SAKIÉH.

I. CHANSONS POUR LA CHADOUF.

Les deux premières se chanlenl le matin, le reste à toute heure du jour


la plupart sont en forme de pot pourri.

1. Gavhl min el-muiya — Malcran — Maklouh ya — Min el-gadam


âalêiya nas li'r-ras

— Katahou — Ou'nna
Sidi — min — Makran
éish bîcii —
Gttrlii el-inaiya âalêiya

Raouahya mizayyen — Ba garhi miâayyen — Mogrouh ya — — hîd Bislalt liadid

Garhi min — Mahran


el-maiya — Kaovani — Badal
âalêiya el-hêin el-haï itnêin

— Garh — Aayan ya
el-giad — Garhi min'oulad— Makran el-maiya âalêiya.

1. Ma plaie de par — me
l'eau mal! — fait gens, — du
bien C'est écrit, ô pied
jusqu'à — mon seigneur
la tête; — qu'y — Ma de
l'a écrit, et puis-je? plaie par
l'eau— me faitmail — Va-t'en,
bien — ma ô barbier, car c'est plaie qui

pue —; je suis blesséblanche — par une arme de


, ô ,— Ma de par fer. plaie

l'eau— me faitmail —
bien m'a — deux
L'adversité en cautérisé cautères

placed'un — (de
: la) honnêtes gens —
blessure des malade, je suis ô enfantsl
— Ma de par
plaie — me bien mal
l'eau fait I
— —

— 195 — [99]

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2. Sabbnhni el-ôoud — Khashab ouigloud — Aayan


— Gaih el-giad — Aaijan jja 'oiilad

ya 'oulad — Anyan ya — Ana ànshman ya — Abm


'ouhid — tahib oualib Tabib
'l-ngnih — UmnnmJiù — Aayan ya — Aayan ya
ouvah — Zaman 'oulad 'oulad

esh-shomn — liomoum — Ghorour ya znman — Lnm


Shayaini aman — Aayan laïc

ya 'oulad— Aayan ya — Zaman haddab — Farrag


'oulad — 'l-ahbab Oui's-snbr

gasi — sliamaù — Aayan ya


Oui'l-boka — Aayan ya 'oulad 'oulad.

2. H a faitde moi matin, dès le de chadouf, —


le levier — (de
la bois et cuiis : la)

blessure des bonnêtes gens — malade — malade


je suis — , ô enfants , , enfants ,

malade, — Moi
enfants! médecin, —
a danger
j'espère, ô guérir!» éviter le et

— Le médecin — m'a
des blessures — malade,
laissé et s'en est allé : je suis

ô enfants, — malade, — Ce temps de peine — m'a chargé


enfants! d'ennuis!
— Tu trompeur, temps, —
es ô — malade,
tu n'as point loyauté; - je suis ô
enfants — malade
, — Le temps menteur, —
, enfants ! amis — est sépare les ;

et la patience estdure — de — ma-


et les pleurs sont la joie l'ennemi! Je suis

lade, ô enfants, — malade, enfiuitsl

3. Tabayeb ya Imoun — Tahl cl-margoum — Titbaycb ya cenab — Taht Abou-zavad —


3. Guéris, ô citron, — sous le brevet magique! — Guéris, ô raisin, — sous Abou-za-
rad! —
i3.

l
1001 — 196

ShaânreL' mahloul — Sayel — àn't-toul — Garh


Slinânrek Llicili/ — Loiioh hihairi el-

glad — Aaijaniija 'oulad — Yahalhih magrouh yal


esh-shôoour àala 'l-ikiaji — Outillait
j

bîii — In ya bnyadik — âagbnni


ouimialii bint hidn — Garh\
safi Inti bas léih el-lagafi

el-giad— Aaynni — Ya ya mlahi — Shababkom —


ija 'oulad bid ya rahi Bitilah

Diab — Sabal — ghàb — Oumatt ex-smiab — Zurad


'l-ahbab Khnlija — ouilibab

Malbous Diab — — Aayani ya


Gaili el-giad — Ommi 'oulad tioiiassini oua'bouiya
yigoul H— min Foddal; — Ya mavhaba ya min
el-geUali ouhioni ed-dilli gliéyba

zamani— Ya — Garh — Aayaniya


ghi-yha esh-sholiour oui'l-ayami il-giad 'oulad.

— chevelure blonde
——
Ta chevelure pendant long de ton
se déploie le corps; ta est

(coideur de dont
cheval) de Basse-Egypte — La
la teinte estdes hon- I blessure
nêtesgens m'a rendu malade, — de qui cheveux ô enfants ! sur toi les sont déliés
lesépaules — par Dieu, ,
— jeune
je suis blessé ô
, ô blanclies et belles ! fille ,

blanche, blancheur
ta limpide; — mon émerveillement, seulement
est tu es

pourquoi l'éloignement? — La des honnêtes gens — m'a rendu malade,


blessiu'e

ô enfants!— — jeunesse
blanches, ô belles, — Ta ô votre s'en est allée! fille,

Diab — , amis —
a injuiié les absent — ; Khalifa est — et il a sauté l'oubliette ;

la cotte de mailles et le harnois — sont l'habit de Diab. — La blessure des honnêtes


gens — m'a rendu malade, ù enfants! — Ma mère me recommande et mon père
me dit : — tr Garde-toi de l'asseoir et du sommeil à l'ombre !t>. — Soyez bienvenus,
vous qui étiez absents depuis longtemps, — vous qui étiez absents depuis des mois
et des jours : — la blessure des honnêtes gens — m'a rendu malade , ô enfants 1
197


Younis ya 'libab (Juishaiii el-haoua dab — ) — ounis ya 'miiiii
gabou Oiiiimn III

— mahgour — Aand om
Younis slioôour — — Ouishabih
la honan Shabib ed-dib
— Gasiak ya ga: — Bishabibih gazai — Salamah — Goddam —
yidil il-bil

Hagar —
es-saouan Taitt el-liadili lan — Ouimin :Mr — Sammouh ez-zéin isméin
— Aala —
'l-mnouarid Ouikhilli ouarid — GadamaJ: ya 'hmed — Ouilahiou
'l-ramli gmed -— Younis ya bid — Fi — lamina ihad —
'l-gharb bceid Aaiiir

Lam yethaouir had — Sagar el-hinnah — Aala gidouainah —


Younès, ô amis, — et respirer l'aii- — Vounès.
a fondu (dissipé nos peines)! ô
ma mère, — et qui me — Younès retenu — chez dame aux
l'a amené? est la

(longs) cheveux! — de Chabib, —


cheval ressembles au — Ton toi tu loup!
palais, ôGaz, — en — Salama guide — par-devant
a les fenêtres verre! les

dromadaires: — de sdex — sous


la pierre Guide Prophète)
• le — (le elle mollit,

et qui visiteBeau
le Prophète) — on
(le de deux noms! — Aux l'appelle

aiguades — mon ami — Devant


arrive! Ahmed. — au-dessous toi. ô et le sable

durcit.— Younès, ô — dans


blanchettes, au — Amr, l'Occident il est loin.

— ne
lorsqu'il hai-naclia (ses bêtes), pereonne. — Les
il consultade buissons

hennéh — sur nos


sont — rigoles.
[102] — 198 —

Grt/«s ahou-àag — Aalafarou nlnàag — Gildak ghazal — ija Oiiiji'l-mai/é shal —


Oiiilisliki (Iràaii — Min — Ladid ya —
shail el-iimiyi gliab Ouijî ijad shabab —
Yislilà ed-daonas — madas.
Oitixnouotih

Abon-Aag s'assit — sur une peau de — Ta peau, Liebis. ô gazelle '"',


— clans

l'eau elle a pris ;


— et semes deux — de prendre
plaignent bras, l'eau! — Tu
es délicieuse, ô — aux mains déjeunes gens! — La
flûte, banquette'"' se plaint
— d'être égale au soulier.

vill iJ y_j_£wi »XA**aJ! i SjIaS'

5. (janaijeii — Kliairabha
el-gharb — Sabra — el-âabd tja 'bou-Zéid Kalalouhji 's-Sàaià
— — Khavvabha cz-:arboun — Ya garn
Ganaijen ouikroum — el-fil Fi'l-g

— la
tilchil — la bahr
' — Farâaouu
bou-sni/ai/îl — Ouimishi en-Nil banal; oui-
— Farâaoun
khallak — Ouihamallou i/a lâaîii limîn.

5. Les de
jardins — l'Ouest ,— Sabra ô Abou-Zéid, — on
l'esclave les a ruinés ! , l'a tué
au —
Said! —
Jardins et vignobles, — le rebelle les a ruinés! ivoire de
— comme
l'éléphant, au — père des
tu sieds —ôchai'mant! courants, fleuve

du Nil— Pharaon
''', — t'a —
bâti puis il est paj'li et il t'a laissé; Phai'aon, ô
maudit, — qui abandonné?
à l'as-fu

'''
Le seau est supposé ici fabriqué en laquelle l'homrae qui tire la chadouf se tient
peau de gazelle. debout.
'' Le daouass ,j-\)^ , la banquelle, sur "' C'est la chadouf qui est ainsi appelée.

I
199

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-4ici—^j — —]%tX
I À -s /A_

6. — Binav el-ouogonà —
Tamalli ya ôouà — Kobar ouisghar — OuallahBaléit en-nas

clé — Min
ouiléid havban — Ouallah min
soghar shagian — Min
el-àoud el-âoud el-

ôoud harhan — Ouallah minnah ya ooud — adoub — Ya haoual — Aamiiial cl-inayi

Gairedha shouayi — Zaraàana — Àala gcdoualna — Balona mceak —


'l-hciina

ft Ya àardak — Sabab maradi — Delou


'biad — Sabaib — Ferag el-gaïadi àalèiyi cl-

B — Ya ghorab
haiyî — Ouaddail-hom — Magroun tomr — Fi
el-béin ouéin blad

V somr — Babour en-nar — Raouah — Kaouani — Ouiâala Scnnai' el-béiu 'l-gan-

héîn —
Toujours ô chadouf,
,
— au fcu de Texislence — tu as tourmenté les gens,

et petits. — Pai- Dieu , eelui-ià est petit enfant — cpii s'enfuit de la chadouf :

— par Dieu, je souffre de la chadouf — et de la chadouf je m'enfuis 1



Par Dieu , de par toi, ô chadouf, — sans cesse je fonds en eau! — toi qui tires

l'eau, — coupe-la un peu 1 — Nous avons planté le hennéh — le long de notre


rigole. — Ils nous ont tourmenté par toi, — ô blanc, miséricorde! — La
cause de mon mal — est le seau collecteur. — Il est triste pour moi — de
nie séparer des vivants : — corbeau de
ô la —
séparation, oîi les as-tu envoyés?

— Maeroun, tu t'en vas — au pays de Soniar. — bateau l'e à vapeur — est

pai'ti pour Sennar. — La mort m'a cautérisé — aux deux flancs ;


I
1

[104] — 200 —

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Shonfou — Gari onikhùb — AaUinafat —


H tabib - Magrouh ya Ral;b el-baihal -

zéiii — Min — —
r'nnsh el-èeiii — Gidaàak ya sager
Mmjijet ilaloui Telik tidoui

— Shabbaâani — Harag — Fi
gacler — ashouf — Mi-
Àftiiier hilad Iianim Klialii


hal el-lofouf Shammah — Aala 'l-!mnmak —
Tibki Lahyah — Aala TihI.i

gabr — Harbit Abou-Zéid —


ïehia — — Lakhrib Tou-
Tiklil alfêin Hilif Yoimis

nis— — Lam yegbal


lliltf ed-dallal — Garh — rismal el-âallain Ral> ed-diouan
— Gâaîed el-goam — Lam — yehiia loti iioain

voyez pour moi un médecin. — qui —


sache lire et intoner (les incantations)!
Devers nous — peloton
est passé —
le ô beau, —
fies beys. Je suis blessé,

par paupière de
la — L'eau de mon seau — montée en
l'œil. — est bruissant.

Ton tronc, ô arbre,— m'a dégoûté gi-andement! — .\mer discouru, — a au.x

pays de Hanem. — Mon de — des


désir est — pleure,
voir l'endroit gants! Elle

Chamma, — sur compagnie; —


la pleure, Lahia, — au tombeau de
elle Vabia!
— La Abou-Zéid —
lance d' deux — juré Younès —
lue mille. Il a d'assaillir

Tunis. — juré
Il a — le coui-tier pas — La
qu'il n'accepterait le capital. l)les-

sure d'El-AUam — — Le chef de


a agité le Conseil. — sommeil ne la tribu le


lui plaît pas.
— >

p — 201 — [105]

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èj— —« f
Jl >i ij

Irt'éoM ôoyouu neàa.i — Bnléit en-iiax — — Khaddar


Sha-<:lia 'l-liaounli — ija rgali
Talàa ex-Sàaîed — l'egib lott àabied — Garhi al-Lam — Ma àad ijekm — Sab-
bouni sab — Min gheir sabab.

Toi donl les yeux sdiil ensoinmeillés, — lu :is loiii-nienfé le monde. — La ché-
chia tlu (heur d'eau — a veidi, ô gens! — Il est monte au Said — pour se
procurei- des eschnes. — La hlessurc gangrenée — jamais elle ne se cica-
trise. — lis m'ont insulté d'insulte, — sans cause!

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Faràaouii baiiah — Sliaiad oitil.liallah — el-ooud — Ouigalou


RassoiL li gond — li

Aaléih bamil — BIdraîi 'l-tjemiii — Bézràaa — Gusab giméihi — Bahibb


lèi/.i

cg-goaz — Aa'shan aroui 'l-iiioaz — Aamir ya — Mishi Zéid— Ouallah sanaléin

Lhashabou mihhaUaf — Aalèitja ouallaf —


l'haraon l'a iiàtie, — il a fui et il l'a — m'ont
laissée. fermeIls planté la clia-

douf — et ils m'ont dit : it Travaille !-. — Sur penche. — avec mon
elle je nie

liras droit. — ,Ie plante pour toi — canne de (îammik. — J'aime cha-
la la

(louf double, — pour arroser les bananes. — Amir, 6 Zéid, — mai'ché deux a

années.' — Par Dieu, son bois '''


il par serment — avec moi comme ami
est lié

intime. —
<>) Le bois de la cbadouf.
^106] — 202

r^^J-
3 ^. Sj-

(J^

k 3j

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— ^' J—'j'-^ cr'*^" ° '^^•^


—*— *-^5

Ài\ jjil a. U M\j J-^3; ^j * — " '^

}'rt /o/rt mi'l-loam — Lam Loiil agdar agorrah yoam — Ya ginaiiil el-ôoud —
Tamhit béyyoud — Taouah taouah ouilial — Foag esh-shammal — l'a èeiiab

el-àaunab — Ya 'khdar zcrâa


êeniiab — Ya
— Ya el-mayyeh — rifayijeh talib

YeshI.i ed-daouas — — Da ra:U — Lam


Otiibagcil 7)iadas — 'l-ootid iedari ha:il

Ya gar-h kamlam — cl-baiham — Gaihi ya


iVa/rtc — Aayyan — 'f,haiyi àaléiyi

Garhi ya — Lamtlb — Haiîr —


ladi yeltb doab — Tirhamet-toab Daoïtouabiii

ya noam — — Alchdar
Aalciiia 'l-yoam — Faououalni — Ouallah ma
àasali alili

gadir anam — àatshan —


Zarèei

Ah! reproches, —
n'élaient les ne pourrais pas un
je — le tirer jour.

jardin de chadouf, —
la poussé du maïs pour
lu as — seau), récolle! Jette (le

jette apporte
et — au-dessus des remous! —
(l'eau) du — raisin raisin,

ô vert jujube, — ô — qui demandes


culture aisée, — ô loi l'eau! Elle se

plaint la banquelle : — rJe deviens soidier! — La chadouf méchante, —


». est

elle ne traite pas bien l'exténué. — La blessm-e gangrenée, —


s'est elle a rejeté

l'onguent; — ma blessure, ô mon petit frère, — me elle mal; — ma


fait bien

blessui-e, ô médecin, — ne veut pas guérir. — La de soie dame)


l'habit (de la

— m'a fondu en fusion. — Aie pitié, ô sommeil, — de nous — aujourd'hui!

Un regard tendre et mielleux — m'a fait quittermes — Par


parents. Dieu, je

ne puis dormir, — ma culture a soif. —


— 203 — [107]

^b il, U

'i ^;;

Ya ou'ad ya âagban — ma — la
Àa'l-ôoud — la àayeg
dal léir el-ballas bi'l-

ikhras— Daji'l-gharb — Maraàa 'l-ghodan —


léyaii àagabak — 'l-abijad touloh

Mashi liai —
shôoouroh ya — Tayyar fhi — Haououin ya Rab —
k'ohiil; 'khèyli i

Aala yeshrab —
'l-ôoud Diab — Zarad
Melboiis ouilbab.

gars, ô contenl de toi-même, — ne pas du de t'égare— côté la chadoiif.

oiseau de Ballasse, — ô gandia aux boucles — à y d'oreilles, là, l'ouest, il a

un lieu gras, — où pâturent — La blanche,


les gazelles. sa taille svelte t'a

plu, — elle qui, en marchant, déploie sa chevelure. — Ton kohol, ô ma sœur,


— a fait s'envoler mon esprit. — Donne la grâce , Seigneur, — qu'il boive à

la chadouf. — Il est revt'tu Diab — de cotte de mailles et de harnois.

II. CHA!NSO!VS POUR L\ SAKIEH.

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1. la sagya douri ouiionhshi min hceid — Ouizgi hid<in rlmolouhhyêli ouihod el-gaii-

zabîl Islàagibit nax ol-behaira oiiis-Sàaîd — Aala 'l-oualad da'lli baiia loh beil

gadid — la xagya douri oulroshslii min ouara — Ouisgi hidan el-moloukhyéh

ouihod el-kosbara —
1. sakiéh, tourne et arrose au loin, — et irrigue les parterres de niéloukhiéh et

les cai'rés de gingemjjre : — ils s'étonnent les gens du Delta et du Said , — au


sujet de ce garçon-là qui s'est bâti une maison neuve. — sakiéh, tourne et

arrose par derrière , — et irrigue les parterres de méloukhiéh et les carrés de


coriandi'e, —

— 204 —

Ouixlmigihil lias cl-beliaira oiikhuidavah — AaJa 'l-oualad <la'lli bana loli mandaïah
— \a sagya ya'm darah — Oiiamdom âalcilà 'l-âadamh — Oui'l-èegl gai daoui-


iviini —
Li'z-zèin lahil el-èeyouni Ouin gai ceffesh ma tedoiiarouni — OmîV-
khou àaUyi 'l-selam.

car ils s'étonnent les gens du Delta et de Dandara — au


, de sujet ce garçon-là

qui s'est bâti un salon. — sakiéli, ô toi qui tournes, — ont passé sur elles

loi les vierges, — et le veau a dit : tt Faites -moi tourner — pour beau qui le

a le kohol aux yeux, — et s'il dit : if bagatelle !« ne me pas tourner —


faites et

rabattez sur moi le rideau !-.

JU-a_ML !_>-A-^ *_SC_» ^I S-

jl fw \ii^>—}^} (^'—^ y-^ *^ ^1

Higgag Mahica hnmmaloii biV-léili — Doal haiiimaloii JiIftI ouigainabiti — la ma


bahat Aiilia àala 'bou-Zéidi — Sebâa es-sibaâa hai fasouh ji'l-géidi — Aulia ligoul

ex-sabr ija banali — Es-.sahi- gasi oiii'l-bol.a shamali — Aala saouagiLoiii ligaâalouiii

àabdi — Da ma saouad illa xaouad cl-ànrdi —


Les [jMerins do la Mih'cjmc (nil cliargi' peiidaiil la nuil: — ceux-là ils ont chargé
du poivre et du gingembre. — Oh! combien elle a pleuré Âlia sur Abou-Zéid!
— Le lion des lions, comme ils l'ont entravé de chaînes 1 — Âlia dit : tf Patience,

mes filles! — La patience est dure et les pleurs sont joie pour l'ennemi iii. —
A vos sakiés me prenez-vous pour un esclave noir? — Il n'y a de noir que le

noir de l'honneiu'. —
— 205 — [109]

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5!, si)! «jJLL^ *.i-j-_a. ooU

Mahlak àaUiya el-yom ya saouagi — Ihna gauiialiir oui'l-bnial àayabî — Laou Lan
damàa el-tevi yegîb el-ghéybi — Konna maU'na et-torg oui'l-masarbi — Himl el-

haziléli gassainouh irbàaiyi — Gaha el-meounllail hainil el-innùani — Biiitah àamalel

tabbala ya inadahi — Chtililclab biséir el-haoun fadnhi — Alidt ouarah ya bagar el-

Ladldi — El-tirsfadda oui'l-Laïab hadidi — Ya mon ara ùagab el-àagéybi — Oui-

mlkahkal el-êeînéin ouimashi déybi — Idrab Jalia bi'l-tar ya madah'i — Malet liazina

ouitalba al-afrahi —
Doucement poui- moi aujourd'hui, ù homme de la sakiéh ! — Nous sommes des
joyaux et la fausseté est vice. — Si les larmes des yeux ramenaient les absents,

— nous aui-ions rempli les chemins et les défilés. — Le faix de la chamelle


maigre, divisez-le en quatre: — elle a eu un cliamelon parfait de cousiitution.
— Ta fille s'est fait tambour. 6 chanteur, — elle joue sur la corde de l'amour hon-
teusement. — Je chante derrière loi, ô bœuf de Ladidi. — Le bouclier est d'ar-

gent et son attache de fer. — Oh! qui a \u la merveille des merveilles'? — Elle

aie kohol naturel aux yeux, et elle marche en se dandinant. — Bats poui- elle

le tambour, ô chanteur ! — Elle est morte triste, elle qui demandait la joie. —
[110] — 206 —

(^^»-,À.« L^.x_Lsi^ XÀjy-a. ovJl«

JU *K —Ï_J J^l—«5 «_)i J._£

Jl =.; 5(^^ ^^LJ^ Jl Il ii

Ttdiyi âala 'l-âagiz ma i/igih — Malet


nouJadi liazina ouigalbaha minkadi — Aala
éih iiàaijenii biheir el-mali — Er-Rab yeghnini outyesWi hait — Aala éiti tiâa-

tjeriii bigillet malt — Da'l-mal —


ijofiia biJa rigali Habéijhi cl-ôo:ai dol yom far-
— Ghalagou
gouni âuléya el-bab ouehashouni — Raféijgi el-godam min yom sabalount
— Faddou àaléya ed-dar outouhashmmi.

Elle priait pour le faible qu'il (Dieu) ne lui donnât pas d'enfants ! — Elle est morte
triste et le cœur plein d'ennuis. — Pourquoi m'insullez-vous par votre richesse?
— Le Seigneur peut m'enricliir et améliorer ma condition ! — Pourquoi m'in-
sidtez-vous pour la petitesse de mon bien ? — Ce bien-là il s'évanouit sans les

hommes. — Mes amis ces puissants, le jour qu'ils m'ont déserté, — ont ils

fermé sur moi la porte, et ils m'ont retenu ! — Mes camarades anciens du jour ,

qu'ils m'ont oublié, — ils ont vidé pour moi la maison el il me tarde de les voir!

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J--»-^ ^ > c (*—"-'

3. Ya ouarag 'l-nlian ma Ink dabli — Oui'l-êein soda oiii'l-haouagib sabli — Damàa êe'tn't

balbal il-mandili — Aalafata yeahbeh eg-gandil! —


3. feuille de basilic, pourquoi es-tu llétrie?^ — Parce que l'oeil est noir et que les

sourcils sont longs, — les larmes de mon œil ont trempé mon mouchoir, — pour
un jeune homme qui semble le chandelier (par son éclat). —
— 207 — [111]

^^i iol L^ i j_Jj. —^y^ yl,

(^j_iyi««JL> *^ysiC« iLai.i_j^ OvÀ^

c^ — Jj-" -4-^—1' 'i 1 — iû^! J._c

Fa milairaïah 'l-gibba liluid 'd-dèili — Ya mharrama 'l-ôozzab nom el-Uili — Me-


hannet ommi ma làjiha mehannati — La ânma kifiha ouala Utalati — - Ma âariib

illa âarab el-Bagîitji — La ijaldou 'r-vimma ouala 'l-ouigîiijî — Nakhl Makla ya


taouil — Nakhl Muhkn
ya âali min bèeîd yibani — Ouin khayyaiouni fi.
banal el-

àamml — La'khod 's-saghira liniiaha ahsan li — Ouin khayyarouni fi


banal cd-

âammi — La'khod 'l-kibira illi ùshil li hammi — Binl el-hhaouaga milhnzzima bi's-

— Àala ahouha
séiri da'l-i>,nlih e:-zêinî —
toi qui as brodé le manteau jusqu'au bout de la queue, —ô loi tjui interdis au
célibataire le sommeil de la nuit! — La tendresse de ma mère il n'y a pas de ten-
dresse qui l'éffale, — il n'y a ni tante paternelle qui l'ég-ale ni tante maternelle.
— Il n'y a d'Arabes que les Arabes de Bagiai, — qui ne mangent ni les pourii-

tures ni les bêtes malades. — Palmiers de la Mecque, ù sveltes, ô élevés, —


les palmiers de laAIeccjiie, ils apparaissent de loin! — S'ils me donnent à clioi-

sir parmi les filles de mon oncle paternel, — je prendi'ai la petite parce qu'elle

vaut mieux pour moi ! — S'ils me donnent à choisir parmi les filles de mon
oncle paternel, — je prendiai la grande parce qu'elle m'enlève ma peine! —
La fille du monsieur qui a une ceinture de cuir, — (elle est triste) pour son
père, celui qui est gracieux. —
112] — 208 —

^^l>Xx> (i t-r**^' (JV^^ <^i^ c-ÎJ^

ïafarhili latnma yigmi 'l-ghètjhi — Ahhh'ia lotiab el-hizn ya habéybi — Va far-


hiti laiiima aiouh U ahli — Ausoh H raijn foag âaU'r-rahli — Ya min hatlini

téirah ouafir lifogi — Laiizil luda 'l-hibbaiii ounbil sliogi — la sagiah douri yeiiiin

ouishmali — Ya sagiah isgi 'l-hhoahh ouirrommani — \n sagiah gencynek Leifel-

haiagi — Roiiuiiatwk hadig ouii'eiiabelc ma yeiidagi — Ranuah biladak ya ghavib

ed-davi — Uanuah hilaiJah ouiiizim el-hhoUavi — Baiml Aalia yeJàahou 'l-gillaoïii —


Magruuh gaibi ouimiiii'ln agihii midanui —
Oli! quelle joie pour moi quand me reviendra l'absent; — j'ôterai alors les

babils de deuil, ô mes amis! — Oli! ([uelle joie pour moi quand j'irai cliez

mes parents; — je m'élèverai un étendard au-dessus de ma selle baute! — Ob!


qui me fera oiseau pour que je lile baut? — je descendrai cbez mes amis et je

me réjouirai mon désir. — sakiéb, tourne à droite et à gaucbe, —ô sakiéb,

arrose les pécbers et les grenadiers! — sakiéb, tes jardins sont comme les

balliers; — tes grenades sont sures et les raisins on ne peut les goûter! —
A'a-fen dans Ion pays , ô étranger, — va-l'en dans ton pays et invite les bôles !

— Les filles d'Alia jouent la gillaoui (sorte de jeu): — il est blessé mon cœur,
et d'où m'amènerai-je qui v lemédie? —
— 209 — [113]

Ouasséit àaléiya mîn tja'bn ouahli — Otiasséit âaléik el-Utal âaouad 'l-oualdi.

Qui m'as-tu donné pour tuteur, 6 fils de mon frère? — Je t'ai donné pour
tuteur ton oncle maternel , à défaut de ton père.

(j^—LJ\ il! o^i^U o^JL^ cxjJl^ 4

JU i)lj 5 Sj ?i c> ? l^

jUj ^ v— jl £ Sj .'1 o ? L>

Oui'l-bit galet ma'IJiod ella eliiéini — Oiialied linoam ed-daha ouiouahed liitoam el-

léili — la bit aboulà haij ouilla mali — ïa bit abouhi gliaijeb loli zamaiii —

Sallem àala'l-hibbaii ya'lli meâadili salam Siillem nala'l-hibban el-ouiddi —
— Oui'd-dng
Oui'l-knlf 'l-alîhdar baksibou gilbaiii 'l-ahlidar fi 's-sabèija yibani —
Kliayef ya ya
àaléih — Klinyef
zcin 'bou 'l-féyhi âaléik mi'l-loam oui'i-fadéylii —
Béiiel-gamal ha ya âam ya — el-gamal khalaoïii Béii ouitlallab el-gahaoui —
Et la iille n'en prendrai que deux, —
a dit : trie pour sommeil de l'un le la

grasse matinée, pour sommeil de


l'autre nuitN. — le ton père la fdie, esl-11

vivantou mort? — père absent


fille. Lien longtemps. — Salue
Ion est il y a
lesamis, qui à toi — amis du
traverses le (leuve, de l'approche — salue les s;dut I

Et mauvaise herbe
la prenais pour de
verte je la— tatouage la gesse; et le vert
sur jeunes
les — Je
filles il pour
parait! beau, 6 père aux
crains toi, ô le par-
fums, — pour
je crains blâme scandale — Vends
toi le chameau, et le I le ô
oncle,6 doux — Vends chameau
sucie! aux le— et va-l'en cafés!

Àutiales du Service, lyii. lû

l
\nii] — 210

(Sr?}— g-j ''^*^ —*-" J'^ t-r*._ *_<? ^j^

.^U^^ 1!
j— wj S\ ^ JJb
^i!_^! (^-^\^ \^i.\j-l,\ U_fr-4

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U,c^->_i b

Ma dnharousli el-àahd ouisidou ghétjhi — Raoualt ijegîb mal el-èeda nahcibt — Ish iia>

zil il-Masvi bilad cr-rifi — Doal nazzalouh ommal Imouaija lif — Va Masr ya béida

ouimin banalci — Dè'lli banakl ouassâa el-midmaki — Rohiia niggaoutz ma lagéina


gaouazi — Lagéinn'l-maouashh maU'ujin el-ouadi — la bil ya AaUyah ma ligibish
'nsali — Ya zaraàa
balht mîii el-gamil ouilali — Yafarhiù lamma yegiiii goazi —
Ou'afrah ouiaflah lok zarayer tobt — Ya bit àamtni (îazdm'mi omrgàatji — Ouibk
âaléya bidmôouik 'l-arbâayi — J

Ne grondez pas l'esclave quand son maître est absent, — et qu'il est allé con-

quérir le liien des ennemis pour butin! — Qui fit descendre le Cairote aux

villages de la campagne? — Celles qui l'ont fait descendre, ce sont les petites

mères au\ tignasses en fibre de palmiers. — Caire, ô blanche, et qui t'a

bâtie? — Celui qui l'a bâtie a étendu les assises. — Nous sommes allés nous

marier et nous n'avons pas trouvé d'épouses; — nous avons trouvé les coiffeu-

ses qui remplissaient la vallée ! — fille , ô Alla ne, viens-tu pas t'enquérir? —
heureux qui sème le bien, car il le récoltera. — ma joie quand il viendri

vers moi mon mari! — et je me réjouirai et je lui ouvrirai les boutons de mî

robe! — fille de mon oncle, accompagne-moi et reviens, — et pleure sui

moi de tes quatre larmes! ^


— 211 — [115]

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^ * — =?^'-* ^

^>> :!*X_il iM-It, bljO^i <oL_d)


r<i âayega ya'iinn garas beyrenn — Ouiladik ouarakiji 'l-galr beyheii — Sabort ya
Rabbi lam geyini sabr — Fi outst es-sabéya ouikhaiouli miter — Mat ed-daouéiya
ya àabd ya snaidi — Hat ed-daoïiéiya oui'l-galam eg-gédidi.

coquette, 6 toi qui as une clochette qui tinte, — ton enfant est derrière toi

dans le train. — J'ai patienté, 6 Seigneur, mais la patience ne m'est pas venue;
— au milieu des jeunes filles , creusez-moi une fosse d'un mètre. — Apporte
l'encrier, ô esclave, ô homme du Saîd, — apporte l'encrier et la plume neuve.

CHANSONS DE CHAMELIERS
RECUEILLIES À DENDÉRAH.

La première est une chanson de feliah, où le refrain est composé des


mots par lesquels le chamelier pousse, dirige, excite, arrête sa hète; la

seconde est une chanson de Bédouin, et elle n'a point de refrain. Elles

sont l'une et l'autre eu forme de pot pourri.

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iSJSji fjtiA (jLa. U liai j^*» -.


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(jltAJ'rli (vjo ^^a^juJI o«AL>

I. CHANSON DE CHAMELIER.
Par la vie de mon père, je ne prendrai pas le chamelier; — il aime les Hlles

blanches et moi il m'oublie. — Ttouh liai Hetl (Va, oh, courage!).

Elle a regardé, la blanche, par la Incarne, — et elle dit : rrAIon ami a tardé: il n'est

pas venu vers moi !b. — Eess yadak (Attention à tes pattes!).

C La glose J^, ajoutée ici par le scribe, au chameau. Les mêmes termes sont em-
indique qu'en prononçant cette exclamation ployés par les àniers pour leurs baudets,
et celles qui suiveul, le chamelier s'adresse
[116] _ 212 —
0.:^. ^Uail |«Vsl_5 liliSb ^jy y>xJ! t_Oj^ Ij ii)i5b ^j>

Jai. (oLyJ! oiXi. (JJi ,_^S (ioi ci>U J^3! (_^S tJ*»*V^ ^ (i3>*
Ij

Va dans ton pays, 6 étranger, — va dans ton pays et invite les hôtes. — Hetl (Cou-

rage I).
Allonge ton pas , ô (chamelle) à la clochette sonore ;
— allonge ton pas , tu te rap-

procheras du hut. — Bouh haï (Va, ohl).

Dès le lever de l'étoile, il m"a dit : rr Lève-toi. — prends la couverture et la soie

roumieln. — Eess (Attention!).

Tu m'as quitté, ù heau, el la séparation s'est prolongée; — tu m'as volé le sommeil

du soir et de l'aurore. — Hett (Courage!).

mon œil ! ne pleure pas sur celui rpii est mort : — pleure sur celui qui n'a laissé

que des fdles. — Khalli (Marche!).

L'amoureux et l'amoureuse sont dans un réduit: — ils jouent et leur lampe est vide.

— Eess tjadak (Attention à tes pattes!).


Elle a serré sa ceinture, Alia, au marché des chameaux, — et les anneaux de pied
d'Alia se sont enfoncés dans le sable. — Hell (Courage!).

Je les ai conduits (les chameaux) aux puits et aux ruisseaux, — je les ai conduits, ô

mon oncle paternel, quand moi j'étais jeune. — Eess (Attention!).


Allonge ton pas, ô (chamelle ou femme) faible, et va-t'en; — le soleil s'est couché
et le jour est terminé. — Khalli (Marche!).
Or moi j'ai vu que celle qui t'accuse, ô très cher, — sera malheureuse qui ne saura
plus ce que c'est que les hommes. — Yadal; (Tes pattes!).

''' Le scribe ajoute ici ,l.^i)| -les rlvièresn en glose de -.^Va trruisseau;'.
— 213 — [117]

j»c j^\ i>jS i)!^ j"^ ^t> t5>^ ^bi c;*^' '*^ Q-*

j»a JU (^^^ Jl^y'j c^ JU' JUi Os>v? 4,>jIju *^^

^j; ^i^ yLçSCî! Jft j^ oiUI I^Jt^l ^LX^ !^! U i^ (> oO^i b!

jwfi yLw^î fM^i ':î^^*^l


C^ '^
o'-!^ aKji;^ i>^ L? »^i^i)l ^ùJ\j

Qui est celiii-là qui derrière nous court? — L'édmr qui éelaii'e ou la clarté de raurore?
— Eess (Attention!).

Le fils de la vieille, celui-là qui est monté (sur le chameau) et n'est plus descendu;
— il a bu de l'outre et il a mangé à la hâte. — Khalli (Maiche!).

Appelle-les, ô Salama. appelle, — appelle-les pour habiter Touadi. — Eess yadak


(Attention à tes pattes!).
La patience , ô Seigneiu', il ne m'est pas venu de patience : — au milieu des jeunes
filles creusez-moi une tombe! — Hetl (Courage!).

Alla me dédaigne à cause de sa richesse : — là richesse s'évanouit et les hommes sont

des trésors de richesse. — Eess (Attention!).

toi qui mènes les vierges, sois pur et détourne-toi: — permets aiu filles des braves
gens de vendre et d'acheter. — Helt ( Courage ! ).

Moi, je jure des braves gens qu'ils n'ont pas mangé de la gesse; — ils ont mangé de
la mauvaise herbe sur les koms. — khalti rouh (Marche, val).

L'époux de la jeune femme dit : rHonnètcment gagné, ô mon argent!-. — Elle a

placé sur sa frange (de cheveux) de l'or solide. — Yudol; (Tes pattes!).

Le tatouage vert, ô bonnes gens, nous le prenions pour de la gesse; — c'est le

tatouage des jeunes femmes et des gars charmants. — Eess (Attention!).

Oh! que de choses la poussière a réunies! — réuni Elle a les jeunes femmes et le

gars droit comme le hêtre'''! — Helt (Courage!).

'''
Litt. : rrcolonne, tige de hèlrei'.
[118] 214 —

(_y«l5.:b. L> JtU»! (oUi ly^ IA i::jLe\^ i)!^ Liai i_>-3>. L> (<v-j!^

''lîuiA (^Isj yl_j Aa)x t;jL6 auift ejU

Pleure sur lui et écris avec la plume; — pleure sur le temps paili qui ne revient
plus! — KhaUi (Marclie!).

Et vous, ô bonnes (jens, êtes-vous de Gatta ou de Hamimat'^'? — Nous autres nous

sommes des jeunes filles; file, ô voleur! — Yndalc (Tes pattes!).

Mets sur lui (le chameau), mets sur lui, — et s'il grogne moque-loi de lui!

Mettez sur lui, ô amis, — mettez sur celui qui a de fortes dents!

J\

i\j <_j-_«-JI ioLo jH-iJU

II. CHANSON BÉDOUINE.


Qu'as-lu à voir de l'amour, ù loi dont la forme est usée?- — Tu aimes les filles ai-a-

bes et toi, tu es âgé, chenu! — Comme le vent s'est levé, j'ai dit à mon bateau :

frVoguen; — et, moi, je patiente la patience du bois sous les scies. — J'ai ap-

pelé : (fO oiseau, ô oiseau, au nom du ciel élevé, — opère ma réunion et joins-

moi à l'aimé!'!. —
''' Le scribe a mis ici en glose J-^.^.x' oôj sert. Hamimat est une vocalisation du nom
J^4î lue ces deux distiques se disent rau de la vallée connue le plus souvent sous le

temps qu'on charge le cliaraeaui. nom de Ouady Hamamat dans le désert de


'-*
Galta ou el-Qallati est un village voisin Qoçéîr, non loin de la mer Rouge.
de Koufl, la première station sur la roule t'' Vocaliser ici ^^Im., exléiieur, forme na-

r[ui mène à la mer liouge, à travers le dé- turelle , telle que Dieu l'a créée.

— 215 — [119]

—^
'i^^ li C:J>—" J ti-'^j r'^' ^*' _;
—=^

gardien du vignoble, c'est pour loi assez dormir à l'ombre; — lu y as mangé


le juteux, et tu as laissé le mauvais tout entier! — Si, ô mon doux, tu t'adonnais
à la bonté et que tu y fusses constant, — je planterais pour toi un drapeau et à

la suite de ce drapeau un tas de pierres! ^ Si, ô mon doux, tu me faisais ser-

ment sur le Livre , — j'égorgerais les chameaux de mon seigneur et deux de ma


troupe! — Ils disent : «Le salut est avec mes mainsn; — j'ai dit," moi : trAvec

mon œil !i. — Du jour que je te vis, je sus q'ue tu étais étranger au pays; —
car lu marches léte basse et lu n'as pas d'amis pai'mi la masse! — Transmettez le

salut à mon seigneur, ô vous qui connaissez son hôtel; — salucz-lc par le souffle

de peur que ne t'entende son voisin! — S'il est ipie tu souhaites que les filles

des bédouins t'aiment, — approche-toi secrètement et apporte du café dans ta

manche. —

"' Ici une glose du scribe: cijsji — *jIjj «Jyu ^^I «il veut dire sou lialiilaliou, sa
et 1^£ (£~a] *j!j, (tpar »jI^^ il veut dire un maison d'Iiabilation)).

signen et bxjIv — une éniineucen, tout ce (') Glose explicative : J^iSou) (/rltrllveut
qui s'élève au-dessus du sol. dire, elles l'aimenlln.
'-' Le scribe a expliqué S)l.> en glose par
i

120] — 216 —

X-A_:i. _^! iN.jL-o />^ ^^y-jU! jj cul j. w ,-<j

*_À_3l_âl J_^JL> «_Î_I <-*—jfe^ /«—^;'

xj-fcj J»N.^o!^ i».XJL!I oi-A-Li. (j>e 1=^

^^i_» (6) (JJI c:» >\} y —>— li cjl —

Quatre gazelles, le —
chasseur les a forcées; que qu n'a quitté la chasse celui

s'en est dégoûté. — Quatre du bersim — qu


gazelles qui paissaient sec, et

comptaient Prophète pour


sur le garder de (l'homme) qu
(les de) la chasse
porte le manteau, — de quatre troupes en cavaliers les ont entourées hâte et il

les ont taillées en — ceuxpièces; qui ont le pied et i'arrière-train légers son
venus et ils les — Comment
ont culhutées! mon saluerais-je maître, si la vieiU(

est dans maison? —


la entamée maladie
Puisse-t-elie être d'une violente et i(

remède mauvais — Nous, nous nous sommes


être ! adressés à toi, ô Seigneui
généreux, pour que nous —
tu nous nous sommes
exauces; nous, adressés i

toi, nous sommes)


(car — comme
sans outre d'eau et sans provisions! Libre li

mer qui vagues, —


a des tourbillons et qui a des Arabes expulse les fils des
des Turcs et —des beys.du matin, commencé, —
étoile celle qui a elle!

disparu la lune et c'est toi qui brilles I

'' La glose dit : Jj^l — .>|J| oie viatique, les provisions de bouche jIJI = le manger»
217 121

CHANSON DE CHAMELIER RECUEILLIE A LOUXOR.

JL

sL-fr-" !^-s"^;'^ (»V-' cM'^

(?) Cs_xjJI J^ UJL:?; ^:>;)j

iîb^ i 'vXa^lt
^b;

EL-GEMAL.
Oui'lli sajirloiii oui'rkabou el-hagi — Da 'l-gaiiial el-maouallad el-âaijegi — Oui'lH
safirlou irkabou el-èeshari — Da 'l-âayegi 'l-nliviar el-haddari — Oui'lli sajirlou

irkabou el-tmunldi — Aalashan àala 's-safnr ijegladi — Ya giiiiul abouija ouihsag-ha


liadidi — - Ou'ahdi ouarahoiti ji bilad bècidi — Halif ana lam ivlcab el-garbani —
Aricab elli yekoun litidi ouiliadilari — Safar bccîd àala 'l-àagbani — Oui'l-khabir

ypgoiil alio 'l-balad bani — Ounradit gimaliia âala 'l-âabd — Ouigiiial katira la

liiiâad — El-Àababda otiilad gasyiii — Ma yedbahoush illa 'l-gàaoud cs-saiinn —


LES GHAMJÎAUX.
Vous qui êtes partis en voyage et qui montez le dromadaire, — c'est celui-ci le

cliameau métissé, Téléganl ! — Vous qui êtes partis en voyage et qui avez monté
la chamelle [deine, — c'est elle l'élégante, la l'ouge, la niugisseuse! — Vous qui
êtes partis en voyage, montez le métiss('', — parce que pendant le voyage il est

endurant! — chameaux de mon père qui ont les garnitures du licol en fer, —
je les pousserai en chantant derrière eux dans des pays lointains. — J'ai juré,

moi, de ne pas monter le galeux: — monterai


je celui qui marche en têle et

qui mugit! — Voyage lointain pour charmant, —


le et le vieux routier dit :

ctl,e voilà le village, qui paraît in. — Et nos cliameaux sont arrivés auprès de

l'esclave f?), —ainsi que beaucoup de chameaux sans nombre! — Les Ababdéh
sont des gens durs , — ils n'égorgent que le chameau gras !

[122] — 218 —

^5;!:>^gJ!j ylf OsJj>-i! 2:->-* cjî-^'j L.^ ti* ^-«^ yLiJ.fi

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hi gimal ahouija ya mrabbàa liaisim — Aidashaii bilmorri ùal-gasa oui'l-lin — Ya


glmal ahouija ya mrabbàa gilbaii — E>zélii out'r-radi fi't-larig yiban — Sheddou
el-béhayem oiiignrratoti zéiny — Aalaxhan nadiii âala 'l-Goséiry — Soiigo 'l-béha~

yem ya gnmiiialah — El-Go'clr bèc'ula oml-Aavab àatshanah — Sheddou 'l-béha-

yem ya gammali — Sheddou âala 'l-abhar oui'g-gêedâiii — llottou es-sroug el-yoam

ya gammali — Fong el-maouallad kaman out'l-haddari — Telèe el-khaouaga foag

cl-egbali — Biydaoïitr âala 'l-to>'g oui'l-khtouyani — Hott el-haouaya âala

'l-igmali — Ila'ngib 'l-tajl min eg-gibali — La gmal abouya ouala hia gmali —
Mahvi âaUihom âala mâayesh èeyali — Shaddéit gimali âala osouani — toag el-

shâari harim ouirgali —


cliameaiix de mon pèie , ô engraissés au bersim , — parce que vous courrez
vile aux endroits dui-s et aux nioux; — ô chameaux de mon père, ô engrais-

sés à la gesse, — la bonne bêle et la mauvaise c'est en route qu'elles se mani-

festent ! — Harnachez fortement les bêtes et serrez bien le licol ,


— parce que

nous descendons à Ei-Kosséir; — tirez sur les bêtes, ô chameliers, — El-Kosséir

est loin et les Arabes ont soif. — Harnachez fortement les bêtes, ô chameliers,
— liarnachez les jeunes chamelles et les jeunes chameaux; — mettez aujour-
d'hui les selles, ô chameliers, — sur le métissé, aussi sur le mugisseur; — (car)

il est monté le monsieur sur les montagnes , — il cherche les roules et les ra-

vins. — Mets le bât sur le chameau, — que nous apportions le 'fl/Z''' des mon-
tagnes. — Ce ne sont pas les chameaux de mon père et ce ne sont pas les miens —
qui se louent pour la sui)sistance de ma — famille. J'ai harnaché mes chameaux
pour Assouan, — (et il y a) sur la housse femmes et hommes. —
<' Le tnjl est la pierre argileuse avec laquelle on fabrique les goiilléhs.
[123]

Js. y^ jL-x.^ xisj-SÎ ^j_c!^ i^Ci

^!_5^ 1' «—s-ILIs L>


5_5; yl ^--£;-J! b;l^î 1—;-Jij

kiJvX-)! i ii'>w-?; dll-)^ (5>>>-« o*^"^-^»" ^- J>-^j J-^' ;/^-^

Ilotlou 'sh-sliaouagkir âalu 'l-iginali — Di shaouaghri migarrata bihbali — Gànoud


Aalia ahsan min gâaoudi — Gàaoud Aalia abou el-âoijoun es-soudi — Ouaddéina
abkania er-rôoyani — El-oualda fihom oui'l-cesliari — YeslJci el-gamal ouiygoul

— Fi
ija sidi talêet el-agbal zid li àaléigi — Ya gimal abouya ouiâaléiha bi 'l-ceini

— Ounrâa ouarahom Ji 'l-bilad iz^zéini — Sahibi 'l-gabbar lou shayyali — Ham-


vial âaléyya himoul lam linshali — Oomr el-ouahid laiii islilaha miii ânyeb — Min
masffhroh Icmma alah esh-shaijeb — Baounhi ya tnlaba 'l-mirounh — Va helouit el-

nioluga vtâa 's-sabah — Middi khalaki oiiibaddili fi'dcîLi — Aalashan iiidalli et-togl

miiuilii — • Makka hèeîda 'ilah ya àayyan — Mahha bèeida fi basa ouinnal —


Ils ont mis les bals siu' les chameaux , — miensces bâts sont bien liés pai' des

cordes. — Les chameaux dWlia sont que mes chameaux, —


meilleui-scha- les

meaux d'Alia ontilsyeux — Nous avons envoyé nos jeunes chamelles


les noirs.

au\ pàluraçes, — celles d'entre elles qui sont mères et celles qui sont pleines.
— 11 g-rogne, le chameau, il se plaint et il dit : .«0 mon maître, — quand on
monte les montagnes, augmente-moi ma ration î^!. — chameaux de mon
pi"'re, et qu'ils n'aient pas le mauvais œil sur eux! — je les ferai paître dans les

bons pays. — trMon maître, le cruel'"', il a des portefaix; — il a chargé sur

moi des ciiargcs qu'on ne peut porter!" — (Pendant toute) la vie du gairon
(in ne lui a rien reproché, — dès sa jeunesse jusqu'à ce que les cheveux blancs
bii sont venus! — Ya-t'en, ô toi qui demandes à t'en aller; — oh! qii'clle est

douce la rencontre au matin! — Presse ta marche et remue tes pattes, — pour


que je décharge le fardeau de toi. — La Mecque est lointaine, repose - toi ô
malade ;
— la Mecque est lointaine dans les cailloux et le sable. —
I" C'est ici le chameau qui parle et qui se plaint de son maître.

I
[124] — 220 —

JU iol^ii
j^ is^*? (J-* i^^'j ^-^ t^**^' J^ j^^*^' ta'^j

] rt âa»i ija ahatjeb oïdsiujhik ouahuli — Ouiléidi 's-soghaijijev àa'sh-shnga ijegdi

Ya àam ma Ismignifi soug el-ténéiiii — Abouya gayijeh el-faoïiayedféini — Abki



âala hali ouima gara-U Oii'ahki àala bâoudi min nhirayet ntali — la bakrit el-

higgag ya'm gàaoud — ïaiît shababek fi 'l-btlad yeôoud.

oncle, ô chenu , je t"ai recommandé mon fils; — mon fils le petit il est jeune
à la ftitigue. — onde, mène-moi au marché du lundi, — où est mon père,

lui qui porte bonheur! — Je pleure sur ma condition et sur ce qui m'est

ai-rivé, — et je pleure d'être éloigné de ce que j'ai acheté de mon bieni —


chamelle des pèlerins, ô toi qui portes une selle, — puisse ta jeunesse au

pays revenir!

CHANSONS SUR LES TRAVAUX DES CHAMPS


RECUEILLIES À ASSIOUT.

Le noi-ûg ^^y ost iino macliiiic à flcpiquer le grain. Elle consiste en

un châssis rectangulaire en bois à rintérieur duquel sont passés trois es-

sieux garnis de petites roues lenticulaires de fer : l'essieu d'avant et l'essieu

d'arrière ont (juatre de ces petites roues, et celui du milieu n'en a que

trois. Deux bœufs sont attelés à la partie antérieure. Un bâti fixé sur les

deux bords longitudinaux du châssis soutient un siège pour le conducteui

dont le poids contribue à la puissance d'écrasement de l'engin : celui-ci.

passant sur les épis, en fait sortir le grain et il hache même la paille qui.

sous le nom de tibn , est emmagasinée et donnée comme nourriture auj


bestiaux.
221 — [125]

I ^jjjJ\j> Cj\j^\j ^_^\ki\ ^U! r

tSj-t-=^ ^Lx^o A-g-^v^o t_)_j U cs^W J « ^ (jl—*-Jilj d ...

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J-5^lj «-«>-'j J-?-' t5>^*^-s* à>*J«^ v5^!r- u'-^^

I. AGHANI IL-TAHOIN OUI'L-MIHRAT OUrL-NORAG.


Nahn saréna oiii'l-khaouaga naijemi — Sahar il-layili khahhaï H-âamayemi — iVa/in

saréna nigâaJoh sabalii — Tari houmar il-fngr shag ouilahi — Il-bagarah tigoul

li'l-tor ma UL- méijli — Mili àala ziiullk bala-sh gaméijli — Daklial il-misa oui-khnJi

U-léijli — Dakhal il-inisa àala galil il-liéyli — Aala-shan saouadi yigàilouni àabdt
— Ma saouadi illa saouadi il-àardi — la Rab sabbihhom sabah il-khéiri — Sabali

imarafog dihour il-khéili — -^cgg'l bi-khoffik ija kahil 'l-êeyani — Ou'ihzim bi-goua

ou'inzil il-midani — i^oggil bi-khojfik ijn —


kahil 'l-èeyani ^'"ggil bi-khojik lallâa il-

layani — \adriii àaléyn in gani ghéyhi — Laâamil oualima oua'gmâa il-habéybi —


I. CHANSON DE LA MEULE, DE LA CHARRUE ET DE LA HERSE.
Nous, nous tournons tandis que monsieur — le engourditdort:' la veillée des nuits
les turbans.— Nous, nous tournons, nous nous y appliquons malin, — le tan-

dis que rouge de


le — La vache au
l'aurore paiait et brille! dit taui'eau : trQu'as-

tu à te dandiner? — de devant,
penclie sur de la patte — foin la gentillesse!-.

Le —
soir est entré et la nuit a pénétré: venu qui de peu le soir est sur est

de — Pour ma couleur
force! de moi un noire — (mais)
ils font escla\e: il

n'y a de quenoir de — Seigneur, matine-leur matin


le noir l'honneur! le

prospère, — un (bon) matin haut montés d'émirs — Cours de à che\al. vite tes

sabots, ô toiaux veux — résonnernoircis: fais (la terre) avec force et des-

cends au champ de — Cours decourse! ô aux yeux


vite tes sabots, toi noircis,

— de
cours vite (de —
tes sabots, fais partir le froid vœu, ton corps)! Je fais

si — de
l'absent vient. un banquet de réunir
faire amis! — et les
[126] — 222 —

It-lor ishliila iiiiinii nuirai ija dirâin — Firgilitoli tigi âala 'l-aovgdai — Il-baga
rah mo lilta migdari — Da 'l-héil oui'l-goua li't-tirani — Aalbik âala H-âal

lafi ou'atia ma H — Aalbik âala'l-Uàadiftkiil-maU — In shuréit ishri nahar 'l-ilnéii

— Ishri il-monallad mâa kahil il-èeini — Ya Rab ijafaltah ya àalemi — Iftah léna 'l

abouab ya Jcarhni — Min taht gadam il-lorkhalaya nahli — Ya shéyil 'l-àayanfâf^

ir-raJdi — Ya àam ma lila in-nôin âala H-âalali — Mâa binl béida khaddaha hiylal

— Ya shéylah il-ballas glialli ydéiki — Ou'ana ma gatalni illa saouad êeinéiki —

Le taureau s'est plaint tle moi et il a dit : crO ma patte de devant, — son foue

m'atteint sur le point douloureuxin. — La vache, elle n'a pas de valeur, —


mais la force el la puissance sont aux taureaux. — Va te plaindre à celu

(pii distriliue la provende, moi cela m'est égal; — va te plaindre à celui (pii i

])ayé le prix pour toi! — Si lu aclièles, achète le lundi ;


— achMe le (chameau
métis avec celui cpii a les yeux hordes de noir! — Seigneur, ô loi qui ouvres
ô loi qui sais, — ouvre-nous les portes, ô généreux! — De dessous la patte di

taureau , des ruches d'abeilles, — ô toi (jui portes le malade sur la selle (du cha
meau) ! — oncle, (ju'il est doux le sommeil aux salies du banquet , — avec uni
fille blanche dont la joue luit! — loi qui portes la cruche, couvre-toi les deu;
mains , — car moi je n'ai été tué (pie par le noir de tes deux yeux !

— 223 — [127]

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Jngafdlou 'l-abouah lagi min fâgi — Oua'nzil àal'ahhnh shôgui — Mîn gai oiia'tiil

âamtni léij ahoui el-ghali — Anmmi kasa ou'nna mnjuni — MinoualaiJoh it-ligani

touloU iz-zéinéh min il-tigani — Ouiligoul el-hegr minnak léih ya soud 'l-ècyani
— Gara illi Icani laoula il-migaddar ma gara illi kani — Ouala yilgahram il-hhali

âala 'l-ghalbani.

S'ils ferment les portes je vienth-ai d'en haut — et je descendrai chez les

amis et je me réjouirai avec eux! — Qui dit que mon oncle est comme mon
père chéri? — Mon oncle a liahilié son enfant et moi je suis nu. — Des lu-

carnes, la belle se montre des lucarnes — et elle dit : (rPourtpioi t'enfuis-tu,

toi aux yeux noircis?''. — Ce qui était est arrivé, et sans le destin ce qui était

ne serait pas arrivé, — et l'arrogant ne mettrait pas hors la loi le malheureux.

Jj à M ^-i-^-

Jjii\ tjLLyft! Jy L> (.sic) Jj^jl

H. GALÎI EL-FOUL.

Irhal ya foui irlial yafniil — Irlial ya fmd alio lab el-foul —


II. LA CUEILLETTE DES FÈVES.
Décampe ô fi've, décampe ô fève, — décampe ô fève, car voici que la fève est

mûre! —
128] — 224 —

L/m/ ya foui dar el-galii — h'hal \ja foui oui'z-zarâa ghazir — Irhal ya foui otbol

bi'l-bat — Irhal yafoul oui'z-zaiâa ahou lab — Irhnl yafoul vital rahil — Irhal

yafoul oui't-zarûa (la zéiii — Irlial ya dib irhal ya dib — Irhnl ya dlb min ouisl

el-foul — Irhal ya dib di 'l-âtiisha nasîb — Irhal ya dib àan reynlak lalighib —
Irhal ya dib ya'bo 'l-hadadib — Irhal ya dib elfoul yeglàaouh gnrib — Irhal ya

dib trouh min féiii — Irhal ya dib ouiyôoulak bi'l-cein —


Décampe ô lève, à la maison (où l'on place) la cueillette, — décampe 6 fève,

car la récolte est abondante. — Décampe ô fève, recueille en masse, — décam-


j)e ô fève, car la récolte est mûre. — Décampe ô fève, décampe en décampant,
— décampe bonne. — Décampe ô loup, décampe
ô fève, car cette récolte est

ô loup, — décampe loup, du milieu des


ô — Décampe loup, fèves. ô cette

vie est pénible,— décampe loup, que retrouves


ô — Décampe
tu tes petits.

ô loup, père de — décampe loup,


tes petits, on ô la fève la recueillera bien-
— Décampe ô loup, d'où
tôt. — décampe loup,
t'en vas-tu? ô car ils te voient et

ils —
viendront.
— 5

— 225 — [129]

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Irhal ya dîh àala gehalak — Ma ihhaleîsh el-foul àala balak — Irhal ya dib litn

êeyalalc — Irhnl ya dib ouiraouah lagalak — Ivhal ya foui irhal ya foui — Irhal
ya foui khallina iiilallèc doal — Khalles ya foui khalles ya fouina — Khalles ya
foui otti'hna zièelna — Khalles ya foui min el-galii fadnriia — Khalles ya foui
ha-neraouah lihalna — Khnlo.st ya foui ahain,a latnmainak — Gibna 'l-gimal oui
âa'ha ouaddainak.

Décampe ô loup vers ta montagne, — ne laisse pas la fève dans ta mémoire. —


Décampe ô loup, rassemble ta portée, — décampe ô loup à tes affaires. —
Décampe ô fève, décampe ô fève, — décampe (\ fève, laisse-nous recueillir

celles-ci. — C'est fini ô fève, c'est fini ô notre fève, — c'est fini ô fève et
nous sommes fâchés. — C'est fini ô fève, de ta récolte, — c'est fini ô fève,

laisse-nous aller à nos travaux. — C'est fini, ô fève, voici que nous nous t'a-

vons récoltée, — nous avons amené les chameaux, et sur eux nous t'avons
expédiée!

Annales du Service ,1916. 1


[130J — 226 —

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(^il>X_a.i (;^-5Cw_« i)j i^CsAi g i)

III. EL-MIHRAT.

l. Aououil kalami agoulft madli 'l-habibi — Illi tafal âala garh el-âalilt yelihî — Min
t/oam hadii 'l-kadi gnrat madamôei — Abouya yeouassini ou'ana masamiii — Bi'l-

hak ya lias —
diyah mislt bclcdi Oiiala beled el-oiinlidcîn ouala gaddi — La hiyah

mashan agdadi — Di
beledi oiiala bilad min ghaz el-gana ya hadi — Ouish âal-

lemak ei-zoag ya — Rouh


khalaoui béii el-gamal ouilàallemo Ji 'l-gahaoui - —

III. LA CHARRUE.

1. Pour le premier de ma parole, je dirai à l'éloge de l'Ami — ''', lui qui, s'il crache

sur la blessui-e du malade, il guérira! — Du jour que chanta le chanteur mes


larmiers furent humides ;
— mon père me fait ses recommandations et moi je

n'écoute pas! — De vrai, ô bonnes gens, ceci n'est pas mon pays, — ni le pays

de mes pai-ents ni de mon aïeul; — non, ce n'est pas mon pays, ni l'habitation

de mes aïeux, — c'est le pays acquis par la conquête, ô chanteur! — Et qui

t'enseigna le goût, ô paysan? — va, vends le chameau et apprends-le aux cafés !



''' C'est un des titres du Prophète.
— 227 — [131]

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0«(x/t âallemal dag el-hadidya haddadi — Di snnlili ouhonlil abou>j oit'agdndi —


El-hayef ouiJiijal abmiî ma yegniui — Laou gaitiianouni bi'd-dahah tagnini — Ifnttou

en-nouai/eh ouilinttou li néibi — Otii't-tor 'l-abind g/itlaâa cd-daliélbi — In Bab ya


maovgoud haououiiilw li — Oui' nia 'l-gaoviou'una délifel-hnli — Ya Riibya maoulaï
âaddilha —li Oui'nin el-ghani ou'ana fagir — Min gaddi
el-liali koiv ztilou niinul

gtrani — Oui'g-garh ânyan oui'l-tabib — Mm bànd ma hanon yigon


ma gani yisal-

louni — Fi shiddel el-harb hliallmini ouisaboimi —


Et qui t'enseigna à battre le i'er, ùlorgeron? — mon métier métier
c'est et le

de mon père et de mes aïeux. — Je jure sur la vie de mon père que je n'épou-
serai pas le soiflard, — (juand même on me paierait mon poids en orl — Us
firent les parts, et ils firent ma part, —
et le taureau blanc sillonna les pai-
terres. — Seigneur, ô présent, rends-la-moi facile, — car loi tu es le fort et

moi je suis faible de ma condition I


— Seigneur, ô mon maître, rends-la-moi
équitable, — car loi lu es le riche et moi je suis pauvre de ma condition I

A force que je travaillais, mes voisins se sont fiichés contre moi; — et la plaie

empira et le médecin ne vint pas à moi! — Après être venus et m'avoir égayé,
— dans le fort du malheur, ils m'ont laissé et abandonné 1

i5.
"132] — 228 —

(jUa. b kiLi;» «abuiJI^ LLiJi i_>j b

Ashicij liinhi balouiti illa elalk ya Habbi — Ya'lUfarragt el-hasa oui'r-rlmal oui'l-hahi
— Shakéll eliiik oui'nta el-ouahrd el-mannuni — Ya Rnb esh-shafa oui'sh-shafaàa

minnak ya haimaiii.

A qui me plaindrai-je de mon malheur sinon à toi, ô Seigneur, —ô toi qui as


répandu les cailloux, le sable et les graines? — Je me suis plaint à toi , car toi

tu es l'unique , le bienfaiteur, — ô Seigneiu-, la guérison et l'intercession sont

de toi, 6 miséricordieux I

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(!
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Ya Loab âalleg el-mihrad — Ya Loab gabl el-IchoU layaali — Ya Loab gattâa ed-dahèy-

int^'^ — Itiâa ouiâallem el-maragîi — Ma trosh el-yoam ya rashashi — Rosh ed-

ddhayeb s'ul el-gamh aho rnashi — el-béhayem


Sotig el-yoam ya harrati — Soug el-

héhayem ouiàaddel el-mihrali —


Loube, attelle la cliarrue, — Loube, avant que
ô l'intendant n'arrive; — ô

Loube, coupe les guérets , — monte désigne et les parcelles I — Arrose aujour-
d'hui, ô arroseur, — arrose les guérets, car le maître du blé le voici qui vient!
— Pousse les bétes aujourd'hui, ô laboureur, — pousse les bétes et dirige droit

la charrue! —
f'I C'est le même mol qui est écrit plus haut 282, 1. 8) ^^I-jS^ : l'échange de o et
i*
n'est

(cf. p. 1 3 1 = 227, 1. 6) et plus bas (p. 1 36 = pas rare dans les dialectes de la Haute-Egypte.
— 229 — [133]

t^;LL U les U! U ^.^ b^_«

cj'; =- l:?
p>-i-" 'ii-'!; sî 5;'

t^Os j.X_I Ij ^\^ ai! ^^_c

Sima npAn'/ ya'ti-nada ma tari — Oui'l-khaouaga natjem li'd-doha ma garni —


Mihral abouija mitaggal hihadidi — Tiliiim nelirilji bilad el-tiiii — Irkhi mihralak

el-ijoam ya harrali — khalli iifglb min el-ard lamàali — Anllng el-mihral ya Ladidi
— Diféynoh kliasliab ouiiildito hadidi — Ya'm el-gharib âaddidi da ounouhi —
Ouiladik ya bit ànnd el-maharil matroulii — Ifl malila hiratik el-yonm ya S7nini —
Ya mahla hiratik Ji bilad et-liiii —

Nous sommes allés labourer, oh! comme la rosée tombe en pluie! — mon- et le

sieur dort la grasse matinée et il ne s'est pas levé ! — La charrue de mon père
est alourdie de fer, — nous nous sommes mis à laboiu'er aux pays de l'humus 1

— Enfonce ta chaiTue aujourd'hui , ô laboui'eui", — fais que nous enlevions du


sol les plantes sèches! — Attelle la cbai-rue, ô Ladidi, — elle dont l'âge est de
bois et le soc de fer! — mère de Tétranger, tiens compte de cela et lamente-

toi : — ton fils, ô femme, est jeté aux cliarrucs. — Oh! combien ton labour
est beau aujoiu-d'hui, ô grasse''', — oh! combien Ion labour est beau aux pays

de l'humus! —

'•' L'épillièle s'adresse à la génisse qui lire la charrue.


1341

S^\ cj i^\j =. U JJ U

Shoiif el-i/oam ya hirnl el-yoami — Biyehrili àala lori 'l-ahmar ed-domi — Mnlak ya
harral zâalani — Ziêelt min tori aJio batinni — Ya mîn el-yoam yesallem H àala
riftgi — Alla mnshbouk Jî hirat er-riji — Min kolr gaddi nagnagou girani — Mih-
rati ouaêeir ouaggaf el-tirani.

Vois aujourd'hui, ô labourage d'aujourd'luii, — lu es laboui-é par mon bœuf


rouge couleur de doum! — Pourquoi, ô labourem-, es-lu fâché? — trJe suis

fâché à cause de mon bœuf; le voilà bien fatigué. Oh! qui aujourd'hui >i —
saluera pour moi mon camarade? —
moi je suis occupé au labour de la campa-
gne! —Pour la quanlité de mon travail mes voisins furent troublés, et ma —
charrue est dure, elle arrête les bœufs!

^1^1 x_^LL .^^1; — Il


,s-^

3. Banal hahavi yalàabou — Ya mahia cd-dag


bi'l-garidi —'l-aUidar Ji 'l-banal el-hidi

Ouala tinharouhom ft'l-ooiisour cl-masi el-marakib H-marasi —
llntta Uiliba

3. Les du Nord jouent avec


filles branches de palmier — oh!
les beau : qu'il est le

tatouage sur
vert blanches! — Et ne
les filles grondez pas dans temps
les les

du soir,— que
tandis barques même réclament de s'amaiTer! —
les
H

— 231 — [135]

t^j Vit .4_A_jo L> ji_JL_is? <_)j ol

j_^i> Il ^^-Awlsj viL-L-sr çjj-oi

*_)j I
j * —Cj (jàjoill (X-s-o
(Jj!

JLa_J_*3 L^ X_a.li iwxJLl O-À-i

Salamei el-hamra taouilel el-bcîi — La tmzcl d-galaba ouala Icnbcti — Idrab bi-

Ichoujfak ija malîh el-louni — ïdrab bikhoujfak ouilnllâa el-uiadfouin — Ya ga'ila gouli
âala 'l-igouadi — Ouialil el-karam la yebkhaloii bi'z-zédi — Yestahil cs-sabbaijh

hagr —
donounilii Illi sabagh — Ahlef mUihom ma'halou
'l-abitid oiiighaijar lonilii

gilbnni — Ma'halou — Ounltah bngavali


illa'l-half àala 'l-kiinani labii oiia'shliri

toii— Da't-tor cg-gasa


i/ekmil — Binl el-meâallem dagga
oui'g-gori lalia solbnni
— Dagga ouhhmali —
âala 's-aorra ijeinin

Dieu rouge
gai'de la longue de devant — de descendre au marclié
à la patte et

vendue — Frappe de
d'être ! ô ta — frappe de
patte , bète à la belle couleur, la

(de
patte et fais lever qui — parleuse,
terre) ce est enterré!
des parle

généreux — et des gens bienfaisants qui ne tardent pas à nourrir! — Le tein-

turier est digne de quitter ses cuves, — lui qui a teint le blanc et c[ui a

cliangé sa couleui! — Je leur ferai jurer de ne pas manger de gesse, — et ils

ne mangeront que de la mauvaise berbe des konis! — Et par Dieu, je vendrai

mes vacbes et je m'achèterai un taureau, — car le taureau supporte la dureté


et l'oppression! — La fdle du maître elle a des tatouages en croix, — elle a

des tatouages au nombril de droite et de gauche. —


136] — 232 —

Ana nl-gliaril> oui'l-gkartb dalili — la shéyla 'l-goullah taâali isgini — la xliéijln

'l-ballns latiali isgini — la harda el-gossa âala 'l-gibtni — Ma Icadni shéil onala

mashali — Ma kadni illa sahar el-liali — Khallou en-nouayeb ouikhnllou H néybi


— Ma khallou li min el-ouaha dahéybi.

Je suis l'étranger et l'étianger est liunible, — û poi'Ieusc de la gargoiilelle,

viens et me donne à boire ! — porteuse de la cruche , viens et me donne à

boire, — ô toi qui laisses tomber la frange sur le front! — Ce n'est pas corvée

(pie de prendre et de transporter, — i-ien ne m'est corvée si ce n'est de veiller

les nuits. — Ils ont partagé les malheurs, et ils m'ont laissé ma part, — et ils

ne m'ont pas laissé de l'Oasis un sillon.

^JJ^^ Cr J^^ ^^7^'j &^-J^^ '^'^ '^^ ti^ ^


—8—" o^' (J-* dj—^

IV. MOGHANNA TÉGAIL ÀAND ILÂAZÎG OUI'KHRÂG ILHASHÎSH


MIN EZ-ZARÀA.

SoUéy âala 'l-liadi — Solléy dn ghaycl moradi —

IV. CHANT QU'ON DIT LORSQU'ON BECHE ET QU'ON TIRE


LES MAUVAISES HERBES DES CHAMPS.

Prie le Guide, — prie, c'est l'extrême de mon désir 1



o

233 [137]

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ciL_L_*_« V— :S:i Jji j-i i^LasJI jLc J-s <i.>-*3

JJ _^_a. Sv-i-X!l J^ _,j « <.!_j (^! J>_fi <jj —


Solléij ànla iinbîna — Solléij àa'lli ijeshfàafina — Solléi/ àaJa 't-tohami — Solléi/

âala âali 'l-magami — SoUéij ouin salléilo - — SoUéij da khéir réilo — Solléij âala

ibn Rama — Solléy data H-mozallnl bi'l-gliamama — Yo Aali ija'bon TaUib — Yo


Aali slrrak ghaléib — Yo Aali ishab séifak — ] o Aali oiii'drob data héifak — \o
Aali oui'rlcab Mamounak — )o Aali 'l-kafara gou lai;.

Prie notre l'iophète, — juie Celui (|ui intercède pour nous. — IVie le Alec-

(juin '', — prie Celui flont la dignité est haute; — prie, cai' si -lu le pries, —
prie, c'est ie meilleiu' de tout ce qu'on voit! — Prie le (ils de Rama, — prie

Celui qui est embrumé par le brouillard! — Çà Ali Abou-Taleb, — çà Ali, toi

dont le mystère est vainqueur, — çà Ali tii-e ton épée, — çà Ali et frappe à ta

guise! — Çà Ali, monte ton Mamoun'*', — çà Ali, les infidèles sont venus à toi!

CHANSONS DES ANIERS.

Sans compter les touristes qui ne soûl ([u'iine charge de passage, les

baudets égyptiens ont à porter quantité de fardeaux fort lourds et fort


désagréables, bersim, fèves, fourrages variés, cannes à sucre, et surtout
le sebakii au moment où on prend l'engrais. Ces trois chansons ont été re-
cueillies à Louxor. Les deux premières concernent le transport dusebakit,

le reste se rapporte aux autres travaux des cbamps.

W Le Prophète qui est né à la Mecque. — '-' C'est le nom du cheval d'.AIi.


[138] — 234 —

<^ I À > (^ « iX^-i f.


y L> wAS-« L>

«I?» ftj Si L^^-A_J! i"! L_j

/. Ya ga'ila goi,U ùala 'ii-naggari — Illi oiiallnf —


el-hliashab àala 'l-mosmiiri Garréyti

ya ceint mnhnni gnniji — Gabl 'l-èeslia — Va Rab


lamina alani 'l-fngri sabbarni

bisahr Èyijouhi — Ou'Eyyoub sabar lannna 'l-makloM — Ma


ilouafa lanima traounhi

liadahi 'l-liadi — kwia Iiatla Moti.sa àala 'l-Ubadi — Hilif cl-miâaycn léyakbodih

fi 'd-déini — Oiiala yegbal el-fadda ouala 'r-rehéini — gayya min


Eeini âaléilia

fogi — Oui'r-rili yeglibjî harir et-tobi — la Masr ya min banaki — Banaki


béida

l-bona dvit ouiânllaki —


1 . parleuse, parle du menuisier, — celui qui a réuni le bois et les clous (du bât)!
— Tu as coidé , ô mon œil , el mon temps a coulé, — d'avant le soir jusqu'à ce que

l'aube fût venue à moi. — Seigneur, patiente-moi la —


patience de Job, et

Job patienta jusqu'à ce que fût accompli ce qui était écrit! — Va, puisque le

Tiuide (Dieu) t'a guidée, — comme il a guidé Moïse à la piété. — Le créancier

a juré qu'il le saisirait pour sa créance, — et il n'accepte l'argent ni le gage. —


Mon oeil la suit de baut, — et le vent traîne sur la soie de son babit. — Caire,

ô blanclie, qui t'a bâtie? — Qui t'a bâtie cette maçonnerie et t'a élevée? —
— 235 — [139]

(3j L_a> u&wjt^^ jLx_f.«? uïLa.^^

Shashat hidlia ouigalnt gaiii — Gatlaâa girid en-nakhl ija Itcbani — Biltak màa
'l-hammar ija baklouU — Biltak sabéijah ouishàaruhn muhlouU.

Elle fit signe de la main et elle dit : «11 m'csl venu — un morceau de branche
de palmier, ô mes amisl". — Ta fille est avec l'ânier, ô imbécile; — ta fille est

jeune et sa chevelure est dénouée.

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^^Is SOsjyJj C^i*^' 1>=^S^ 0*^^

2. j1/«n laU'U en-nlgma ouigal H gotimi — Iglêei 'l-gibba oiii'lbcsi 'l-margouiiii — l'a bit

ya bv'ula bnijadik safi — Ya radda esh-slu'iar âala 'l-iklafi — Ya shéijla 'l-golla

taàali isgini — Yii barda 'l-gossa âala 'l-gibini — Lagaiil ez-:èin âala 'l-maàndi
— Labis garnis abyad ottifi'do âassi —
2. Du lever de réloile il m'a dil : rrLi''ve-loi, — ôlc le manteau et revêts le vêlement
brodé!". — fille, ô blanclie, la Idanclieur est limpide, — ô toi (|ui laisses rou-

ler les cheveux sur tes épaules! — toi qui poitcs la gargoulette, viens à moi,

donne-moi à boire. — ù toi i[ui disposes la frange (de cheveux) sur le front! —
Il me rencontra, le chai-mant, au gué, — vêtu d'une chemise blanche et à la

main une canne. —


[1/tO] — 236 —

Jl i^ y^ iU-a^ -_jJ JwLiL-a. i)

tMî i CP-^' — éj L_»_jj — É bl

Ya àam ija âallnr ccirah faijhi — Ectiak gainil ana rayed raouaylii — la ouakhda
'l-gazzaz <ja masiigahi — La gablik tjoin hinna ouala hannaki — Va ouakhda '/-

p-azzaz ya masJigaki — Yahsih âaléiki beidit illi likaki — la shems ghibi ya iiia-

rakib hilll — Ana gharib ouighéytifi mihalli — Hagarlinî ya zéin otiilal tl-hagri

— Oïdliaïamliiii nom 'l-ccslia oui'l-fagii.

oncle, ô parfumeur, Ion parfum se répand, — ton parfum est excellent, je

dierclie ton odeur! — toi qui as pris le tisserand, ô malheureuse, — il ne t'a

donné jamais un jour de henné ni ton lienné! — toi qui as pris le tisserand,

ô niaiheiu-euse , — il te rend responsable de l'œuf qui éclôt ! — soleil cou-


che-toi, ô barques voguez, — je suis étranger et je cherche mon endroit! —
Tu m'as délaissé, ô beau, et l'abandon s'est prolongé, — et tu m'as volé le
sommeil du soir et de l'aube.

3. Ouishdadi ouislidiidi — Oul'hna 'l-lalala mlhazémin ouishdadi — Lim el-hamîr et-

talalU katîri — Rayhîn nelem fi


ghallet d-barsîmi —
3. Et forts, et forts, — et nous trois nous sommes ceints et forts. — Rassemble les

ânes, les sacs sont nombreux, — nous allons ramasser à la récolte du bersîm. —
— 237 — [Ul

simili xjJLLtj " y ~ liL^I^

Outshdadi ouishdadi — Ouinlim el-ghelal min gainîi — Oui'drob


el-beladi !nha bi'l-

tar ya maddahi — Ouommak hmina oiiitalba — Ma


'l-afrahi mfarsafar ella el-

hamîn — Ya safar el-gindi bala kliabiri — ]a Jiammar yu — }a msarrah


bardissi

el-gibba àala 't-tallisi — Oui'hna nayemi — Noam ed-daha


saréina oiii'l-hliaoïinga

li'l-hilf oui'i-ramayemi — ia hammar ya hnmmar hat lina 'l-hamiri — Ua-ngib


el-ghelal mi'l-grounl — ya iamau gharrari —
Gharréitiia Ouizagéilna bàad el-liala

marari —
Et — nous ramasserons
forts, et forts, et de les récolles la totalité Jes vil-

— Et frappe pour
lages I tambourin,
elle musicien, —
ton mère ô car ta est

demande
triste et elle — de voyage que
la joie! Il voyage
n'y a le des ânes,
— voyage du
ô guide expérimenté! —
soldai sans homme de Bar- ânier, ô

dis,— qui
ô toi étenduas manteau ton — nous, nous avons voyagé
sur le sac,
de que
nuit, tandis monsieur sommeille —
le sommeil de matinée
le la grasse

comme les —
porcs et les cadavres! amène-nous —
ànier, ô anier, les ânes,

carnous apporter
allons — Tu nous trompés, temps
les récoltes des aires! as ô

trompeur, — nous
et tu douceurs, d'amertumes! —
as gavés, après les
;i/i2] — 238 —
(^^ij £ L) j (ûi [i I ; iL_>j._c

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Ghamtliia ya ilahr ya ghurrati — LUibistena inah exh-shagn meghdari — Ya min


ycbmhsherni àala oiialiji — Telce el-gahal ounlla iiezal er-rifi — Sallem âala 'l-

kliaouaga salam ouidadi — Sallem âaléihoiii layyehhi ouishdadi — Gnddcil minnak


ya zaman gadidi — Rima gadd ânsheg fi blad héiidi — la lallio ya Inllio oii'ana

'l-haiiimari — —
Bégili ghalla li'l-loggari ] a Inllio ya lidho âala liamîri — Bitgib

Ul-bonyan giri — Ou'ainsbi oii'akarkar lltalagi ouaraki — khayef âaléiki min êein

el-hasoiid tilgaki.

Tu nous as trompés, ô siècle, ô trompeur, — nous tu as revêtus de l'habit du


malheur traîtreusement! — Oh! qui me donnera bonnes nouvelles de mon com-
pagnon? — Est-il monté à la montagne ou est-il descendu à la plaine? — Salue
les messieurs, salue alTectueusemenl, — salue-les : crBien portants et forts! y. —
J'ai souffert de toi, ô temps qui fais soulfrir, — comme souffre l'amant aux pays

lointains. — Va lalho, ya Iniho, moi je suis l'ànier


,
— qui apporte la récolte aux
marchands! — l'a lalho, ya Inllio, sur mes baudets, — j'apporte aux maçons

la chaux! — Et je mai'clie et je traîne ma personne derrière foi, — craignant


pour loi (pii> l'œil du jaloux ne te rencontre!
?

239 — [l/i31

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V. MOGHANNA 'L-NORAG.
Mahlalc âaléiliom ija saouagi — El-modda taouila oui'l-fashal àayijabi — Ouin haouin
Allah nilouîk ija hnidi — Kima Uioua 'l-khaijijnt siijab 'l-îidi — Mafalinh àaUik
'r-rakb ya naouami — Falou mléija fi
liillat en-nomi — Gnddéil minnnk zamnn
ija

gadidi — Âi gad âagii oui'l-ïiinda ùciidi — SItànr es-sahéijiah soi fi



'l-àagini

Miii talîitoufi 't'iasrih oui'd-dnhiiii — Bourg mlifi tiirîg 'l-ounhi — Lamina ouigii

farr 'l-hamam ouirahi.

V. CHANSON POUR LE NORAG.


Doucement pour eux'*', ô conducteur, — la distance est longue et l'indolent est

l)lâmt^. — Si Dieu le rend facile, nous le plierons, ô lointain, — comme le tail-

leur plie les habits de fête. — N'a-t-elle pas passé devant toi la caravane, ù
dormeur? — Elle est passée devant moi (qnand j'étais) dans l'état de sommeil!
— J'ai souffert de loi, ô temps, bien fort, — mais je n'y puis rien, car ia dis-

tance est long-ne. — Les cheveux de la jeune femme sont dans la pâle, — depuis
que vous partîtes quand elle se peigna et se pommada. — La lour haulo sur

le chemin de i'oasis, — quand elle tomba, la colombe s'envola et elle s'enfuit.

''' Eux représente ici les bœufs qui traînent le norug.


.

[144] — 240 —

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AjtX y>£_>ji) yl^JI J.Jp\}

ài-^i ày-^i '*-^^' *^L_^j l>

VI. FI R-RAHAYÉH.

/. Abijad lounli ouiloh êemméh laouandiyéh — Ez-zéin kobtiri ouegalis héin 'l-afandiyéh
— Tinhaz loh Masr oui'l-galâa 'l-fogantyéli.

2. Ya rahai/él ei-:émi'h ouil-oiinï mlàléh — Oui'thaui et-zàafaran la'bo éein kaliUéh — Ya


riihaijélei-zéinéh ouikouni oiii'houni — Oui'lliani ez-zàafaran l'isoiwud el-ôoyouni —
Ouiralikaboiini er-rahayéh oiiigaloii sitndtdéli — lorznghom bi'l-hana ou'aki cl-ma-

didéh <' —
VI. POUR LE MOULIN À BRAS.

1 Blanc, grand de taille et avec un turban de Laouinde . — le beau a de la jirestance,

et il siège parmi les ellendis ;


— ils remuent pour lui le Caire et la citadelle

d'en liaul.

2. meule ])elle, sois facile, — et mouds le safran pour celui qui a l'oeil cerclé de

kohol; — ô meule belle, sois aisée, — et mouds le safran pour celui qui a les

yeux noirs! — Et ils m'ont attelée à la meule et ils ont dit : trEUe est fortes;
— que Dieu leur accorde la grâce et de manger la fromentée '"'! —

f'I »0oj4I el-madida : c'est une bouillie de blé mondé et concassé qu'on cuil aiec du lail.
145

^li c>>^ _jji) yl^i_c yJ! ^^i-=^ij

(g«ili cjl :& /w« 8jj ^ [i\j

Ya raliayét el-ltagnr àagabni dagigelc — Yeslam illi sufer ijegîheh — Oui'l-fatir bi'l-

leben li — Di
kliatlar sîdek 'r-ralinijéh nnhiléh — Naggarlia min el-itiédinéh —
Nagfrarha naggarha —
illi Shai/eb ouidagno ghazîrali — la ralmi/él el-hagar oue-

kadni sahayer — Oui'lluini ez-zàafaran l'nbou khadd nayer.

3. Rakkabouni er-raha ouigalou shadidéh — Yaklom bi'l-hana oui'l-laynli es-salidéh —


Tahîn er-raha âa'sh-shnbali gasi — Ou'tinn nagoina min âagab nasi —
meule de ])ieiTe, elle me plaît fa l'aiine : — (Dieu) garde celui qui est parti

pour t'appoiler; — et la galette au lait qu'elle soit à Khattar, ton maître! —


C'est ici une meule (pii — son menuisier
rend largement; était de la ville, —
son menuisier, celui qui menuisée, —
l'a chenu il est et sa barbe est touffue!
— meule de pierre, Sahayer m'a trompé; — mouds le safran î'i celui (jui a la

joue éclatante.

3. Ils m'ont attelée à la meule et ils ont dit : «Elle est forte •"
;
— qu'ils mangent en
paix et dans des nuits lieureusesl — Moudre à la meule est dur jioin' la jeu-
nesse, — et moi je suis vieille à étonner les gens; —
Annales du Service, 191 4. 16
« J •

t_>i\_J. [.il—i-j »J,_j_aîJ! «_*_!

5^, as! Ci^^' ^} vill— iJ iJ^j—

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Tahant er-rahnyèh ma lagéil-li héil — Léh el-nagouza 'lli ma tenam —


el-léil Tahîii

er-rahai/éh àn'sh-shahnb âazuh — Léh el-ân/rouza ouehhadem el-gallab — Nazza-


louni soiig el-âabîd redit — Ouiâayijaloxmi h'ism el-karîm ma rdîi — Nadou ouigalou

yn bakhila redit — Lola loghafc ouihagbi 'l-magrour — Khadim ouedallani kabîr


barour — Lola loghah ouihagbi 'l-mengarr — khadim ouedallani kebir el-barr
— Ya nas la géitou ouislioftouiii — Lola Inghat el-hess teghbouni.

j'ai moulu à ia meule, et je n'ai pas Irouvé de force. — Pourquoi est-ce la

vieille (qui moud), elle qui ne dort pas la nuit? — Moudre meule pour à la est

la jeunesse une souffrance; — pourquoi est-ce la vieille et servante du mar-


chand d'esclaves? — Ils m'ont fait descendre au marché des esclaves : j'ai bien
voulu, — et ils m'ont interpellée au nom du Généreux : je n'ai pas voulu. —
Ils m'ont appelée et ils ont dit : n-O heureuse.'^, et j'ai bien voulu! — rf N'était

mon langage et mon sourcil qui s'allonge, — moi un serviteur qu'a vendu aux
enchères le chef des terres étrangères, — n'était mon langage et mon sourcil

allongé, — moi serviteur qu'a vendu aux enchères le grand de la terre étran-

gère, — ô gens, si vous veniez et que vous me vissiez, — n'était mon langage,
certes, vous ne me reconnaîtriez pasU
— 243 — [l/i7]

.> A--j>a-.4I V

(^vma£ t^x>w«^0 Sjt^XJI XOj

VII. EL-HASÎD.

Tih ija gamh IchaUhm nolisodi — Tib ija gnmli lia-nilim cl-knrrnouah — Tth ya gamh
Ichalli'l-Larraouah léjri — llalla cl-lcarraotiah biffiou galàaniiii — Ouifth el-harvaouah

biyeshbilaou èetsht — Sliouf d-kavraouah ijetgalou héifi — Shouf el-karraoïia'i yelcm-


niouha lainm — Ouifi 'l-hiisld ijehemmou hamm — Shoiif eJ-karraouah ma kiùr'mi —
Aund el-hasîd héylini — Liiiiiii el-jjnmh ouibsod zéini — Yen el-gamh yesed cd-déini —
VII. LA RÉCOLTE.
Mûris, ô blé, afin que nous récoltions! — Mûris, ô blé, pour que nous rassem-
blions la moisson! — Mûris, ô blé, fais que la moisson vienne, — tant qu'en-

fin les moissonneurs viennent tout nus, — et pendant la moisson ils se ras-

sasieront de pain! — Vois la moisson comme on y vient à l'aise, ^ vois la

moisson comme on la rassemble, — et comme en récoltant on se dépêcbel —


Regarde les moissonneurs comme ils sont nombreux, — au temps de la mois-
son versant le grain sans mesurer. — Rassemble le blé et récolte bien, — car

le blé payera la dette. —


iC.
[148] — 244 —

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Gé/na e/(na nelemm el-gamh — Ehna oui'l-karraouah ninnahou ramh — Ya rahhat


hat-li hibal — 'lahsan et-tayeb aho jjam — Iz-zarâa Ulifnùtou — Tii^a
eshabou
'l-managil bas oui'rgabou — Ya ma dahdab ya ma hash — Ya ma kallaf el-aouhash
— Limmou el-gamh ya —
khallou mesdaed — Limm
Lttmn el-gamh oui'nta gaâaed
el-gamh eg-goniaoui — Khalli yegîb et-tagaotii — Anagamhi zarôou Armanti —
Di-ma tilga 'l-ghalla àandi—
Nous sommes venus, nous, pour rassembler le blé, — nous, ainsi que les

moissonneurs, nous l'abattons à grands coups'"'. — toi qui attaches (les


gerbes), apporte-moi de la corde, — car le meilleur du beau temps, le voilà

qui s'est levé. — Cette cidture qu'ont abandonnée ses propriétaires, — les

faux sont là et veillent sur elle; — oh! comme elle se balance, comme elle

se mêle, — oh! comme elle refient (en elle) les bêtes sauvages! — Rassem-
blez le blé, ô vous qui êtes là pour aider; — assemble le blé, car toi tu

(nous) tiens compagnie! — Rassemblez le blé de Gournah, — et faites qu'il

donne les secours en grains pour les semailles! — .Moi, mon blé il a été

semé d'Ermant ;
— c'est lui que tu ne trouveras pas cher chez moi. —
"' Lisez : *a;-j mous le lançons de la lance! t.
[I!t9]

SIlid héilak ija hnssndi — Di 'l-ghallah ghallat béyadi.

Courage, ô moissonneur, — ce blé cher est le blé cher de Bayadiéh.

S IV.

CHANSONS DE LA VIE COURANTE.

J'ai réuni sous ces titres communs des chansons se rapportant aux di-

vers incidents de la vie courante : amourettes, querelles de ménage,


invitations à des banquets, recrutement militaire, pèlerinages. Ouelquos-
unes sont des œuvres de circonstance, ainsi le n" VIII et le n" Ml qui a
été composé pour une fête populaire, m"a-t-on dit, à Assouan, en icjoa,
au moment de l'inauguration du Barrage. Les autres sont de date plus an-
cienne et font partie du répertoire traditionnel des chanteurs populaires.

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Akj?: jXJ^ «-.«-La. b (•SCjJlc -iLw 1

I. AFRAH.
i. Salam àaléikom ya galsa kollokom giinlah — Mafatsh ànlèikom el-gamîl mebahdal

el-baflak — Bvjaddo esh-shemal makramah ouibijaddo el-yemin diblah.

I. RÉJOUISSANCES.

1. Salut à vous, la compagnie, à vous tous tant que vous êtes! — Le cliarmant
n'a-t-il point passé près devons, la chemise de toile liouiïant sur la poitrine,

— avec à la main gauche un foulard et avec à la main droite un anneau?


[150] — 246 —

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JoiLo (jv.^rJi »>>>•*?_; «je^ JLfwJi »>>sa3

2. Salam dalêikom ya giilsa kollokom ya rgnl — Ma falsh ihlêikom el-gamil mehahdnl

cl-goftan — Biyaddo esk-shemal mahrama ouibyaddo el-yemîit gezlan.

3. Salam dalêihon ya galsa kollokon ya harhn — Mafatsh nalèikoii el-gamil mcbahdal el-

gafal'm — Biyaddo esk-shemal maltramah ouibyaddo el-yemin manadil.

2. Salut à vous, la compagnie, vous tous ô hommes 1 — Le charmant n'a-t-il point

passé près de vous, le caftan boullant sur la poitrine, — main


avec à la gauclie

un foulard et à la main droite un poile-monnaie?

3. Salut à vous, la compagnie, vous toutes ô femmes! — Le charmant n'a-t-il point


passé près de vous, les caftans liouiïant sur la poitrine, — avec main gauche
à la

un foulard et à la main droite des niouchoii's?

S~!)^ ^;j —=^ J—^^ y'j J—ij 5" J~^j î"

U. GHANNA MAHEBB L'OUAHDA METGÔ7A OUIREDDHA ÂALÉH. j

khammirini khammiriiii — Oiiiii dakhal goazik ligini — TallagVi ya'khti oukhoditii — -1

II. CHANT DE L'AMANT À UNE MARIÉE


ET LA RÉPONSE DE CELLE-CL

rr Enivre-moi, enivre-moi, — et si ton mari entre et qu'il me trouve , — divorce-le,

ô ma sœur, et prends-moi Îj! —


— 2Ù7 — 151

J-^^ul
U'J

Hatt yaddo Ji khlrasi — Shîl fcedé bala — rakhasi — Lé-tjshofouk ahli ouinasi

Ycdrahouk darb er-rousasi — Va — Hatt


gaviîl lesâab lîaléyiji ccgoudi îdoh béin
— Shil kedé ya'bn el-yelioudi — Lé-yshofouk ougodoudi — Yedrabouk
ahli tesâab

ànléyyl — Va gamtl lesâab ilaléyyi — Khammtr'mi min àam — aouali Oui'l-balah

saffar ouilaouani — Oiiin daklial goa:ik — ouitaouali — Tallagîh ya'khti oiikhodini

Tallagîli ya'khti oukhodm.

Il mit la main sur mes boucles d'oreilles : — (rOte(-la) donc, sans plus de gri-
maces. — Si ma famille et mes gens te voyaient, — ils te tireraient un coup à
balle; — ô cbai-mant, ce me serait durli. — Il mit la main entre mes colliers :

— (rOte(-la) donc, ô fils de Juifl — Si ma famille et mes grands-parents te

voyaient, — ils te frapperaient; ce me serait dur, — ô chaimant, ce me serait

dur!i. — «Enivre-moi! depuis l'an passé — et les dattes ont jauni et elles se

sont colorées! — Et si ton mari entre et qu'il reste longtemps, — divorce-le,

ô ma sœur, et prends-moi; — divorce-le, ô ma sœur, et prends-moi!»

III. GHANNA L'OUAHED ÂASHEG.


1. Fayet âala darbeiia ija 'khdar laâala dif — Ou'aiia ' lullàak gasr àali kol sellcm kis —
III. CHANSON POUR UN AIMOUREUX.
1. Toi qui passes par notre rue, ô vert galant, viens en hôte, — et je te ferai

monter dans un palais élevé, dont chaque marche est une bourse! —
152] — 2^8 —

u;;>-? J-.P* ,^ix«j |«So^i Ja ojU

<jax_^.

^— « u! (j'à-ij
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—^ «ï-i-C y^ l-^'

Ounfaira[rak âa'a'l-ginéiiiéh 'lli enlashalfi 'r-rif — Fayet âala darbena miémaàak

limlil Icminoh — A/iouit shounijiji't laban oui'l-èegl redèc oiiimoh — Oui/nsamha fi

èegkkom ouimsamha f'ommoh — Ouimsaniha fi tlnibchom oui'lli yefout ynmmoh.


2. Fayet âala darhokom ouemaâny samalc bouri — Oui' Inahlmshouni 'l-banal ouegànt min
louli — Ouijjlalihom barda bokliom oucroshsiiouiii — Outglalina haiiiiah oui'z-zîr
mahgouri — Oui's-sagia incballalah oui'l-ècgl ma-yidouri.

3. Massîk bi'l-khéir ya giiini âala ginni — Ya âaz 'l-ahhab ouish kan gara mtiini —
ha kan ghéîrna liili ouefadd ana miiini — yehannVc
Allah bohoin ou'ana yeânouinni.

E( je le proniènei'ai au jardin qui pousse à la c;impagne! — Toi qui passes pai'

noire rue, si tu as quelque chose à dire rengainc-lc! — irJe veux un peu de


lait et le veau a tété sa mèreN — Et je te pardonne votre veau, et je te par-

donne sa mère, — et jeté pardonne votre rue et celui qui passe pai- elle!

2. (}uand je passais par votre rue, comme j'avais avec moi du poisson barbeau les , —
filles me poursuivirent et je m'ét;Jai tout de mon long; —
comme vos gai'goulettes
sont froides , aspergez et ai'rosez-moi ! — r Nos gargoulettes sont chaudes et noti'c

zîr est abandonné, — et la saliiéh a cessé (le travail) et le veau ne tourne plus!"

3. Bonsoir, ô djinn plus que djinn, — ô le plus cher des amis, qu'en est-il advenu
de moi? — Si d'autres que nous vous ont plu, débarrassez-vous de moi: —
que Dieu vous rende heureux avec eux, et moi qu'il me secoure!
, •

— 249 — [153]

^\j à! t-

(X-xjv-c cx.^ (JLxJ •*-?;'? (j^j4*" loiXitsi.

IV. AFRAH.

l. ïemassîk bi'l-Lhéir ya ImUÎIeh Mallissi'-''' — Va gainh ahiiiar ouimkai/ijal Ji tninlisi —


Lola 'l-malama ouiliadil el-7nau;alisi — konl akhod hahihi ouiarouh ma gîshi —
Gàadl shahréin ouarbâa leijnli taht ghorjithom — La 'Icol miala ashrah ou'ana as-

saniiat likelmilkom — Yemassik bi'l-khéir ya mislwiish tari deblan — Àai/ei àarousa

oui'l-mislilii khagUin — Yemassik bi'l-khéir ya mishmish tari mabloid — Aayez


àarousa ya 'khcyti ouirnistihi ma goul.

IV. RÉJOUISSANCES.

i. Bonsoir à loi. ô pasli!'que do Mallissc '"', — ù blé louge e( jaugé en sacs! —


M'étaient la critique et les potins des coteries, — j'aurais pris mon ami et je

serais partie sans retour ;


— j'ai siégé deiLX mois et rpiatre nuits sous votre

chambre, — sans manger et sans boii'c, et moi j'écoutais votre parole. — Bonsoir
à toi, ô abricot frais qui te fanes, — je veux une épousée et ma pudeur a lionlc

de le dire! — Ronsoir à toi, ô abricot frais et encore humide, — je veux une


épousée, ô ma petite sœur, et j'ai honte de le dire!

"' Maltisse esl un village voisin de Man- entendu parler d'une pastèque de Mallisse,
falout. renommé pour la culture des grena- -v».jû ijjaj, avant de connaître celle rlian-
diers : ta grenade de Mallisse. ^j;w.U-« yL«, son.

est célèbre dans tout le Said. Je n'avais jamais


154] — 250 —

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Jl^Ji ^j-^: eU_it J^


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— 251 — [155]

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V. GHAINNA TIGOULOH IL-ÂAROUSA LIL-ÀARIS


OUIHOUA GHAYEB OUIREDDO AalÉIHA,
Raxxalt-loti vassal t-lou iiiiiak legtb liabarah — Itnssal oucgnl rassnl oucgal ma-cemcij

ounla àasharah — Rnssnli-lmi rassalt-lou iniiak legîli markouh — Ras.tal oiwfal ras-

sal oucgal ma'hhber tarîg cs-soug — Rassalt-lou rassalt-lou innalc tegibfoulah —


Rassnl ouegal vassal ouegal cl-torg marboutah — Rassalt-lou rassall-lou innak tegîb

inandll — Rassal ouegal vassal ouegal ma-êcinéij ouala mellîm — Rassalt-lou ras-

sull-lou innak tegîb fayéh — Rassal ouegal vassal ouegal ouala gay ouala rayéh —
V. CHANSON QUE DIT LA MARIÉE AU MARI
QUAND IL S'KLOIGNE ET LA RÉPONSE QU'IL LUI FAIT.

Je lui ai mandé, je lui ai mandé : rrllé toi, apporte un domino! n. — 11 a mandé


dire, il a mandé dire : fie n'ai pas m6me dix (piastres)!". — Je liu ai mandé, je
lui ai mandé : (tHé toi, apporte des souliers !i. — Il a mandé dire, il a mandé
dire : eJe ne sais pas le chemin du marché!^. — Je lui ai mandé, je lui ai

mandé : ctHé toi, apporte une serviette Ii. — Il a mandé dire, il a mandé dire :

(tLes chemins sont barrés (parles voleurs)!". — Je lui ai mandé, je lui ai

mandé : (tllé toi, apporte un mouchoir!". — Il a mandé dire, il a mandé dire :

(tJe n'ai ni même un niilhènie!". — Je lui ai mandé, je lui ai mandé : ffllé toi,

apporte de l'odeur! ". — Il a mandé dire, il a mandé dire : wJe ne viens pas ni
ne m'en vais!". —
,

156] — 252 —

Jlj^ ^,_*a-« J-A JUj J«; JU.J J«^

^ iLJ_i3_j kiJ — )! a1 oJ^^ a! cAi*.^

Rassall-lou rassall-lou innak tegîb shali — Rassnl ouegal oucjal rassal âala Masj-
taououali — Rnssall-loii rassalt-lou innnk lelaUegni — Rassal ouegal rassal ouegal
iiegrnek meouufigni.

Je lui ai mandé, je lui ai mandé : trHé toi, apporte un châle!". — 11 a mandé


dire, il a mandé dire : trAu Caire en droiture!". — Je lui ai mandé, je lui ai
mandé : ffHé toi, répudie -moi!". — Il a mandé dire, il a mandé dire : n-Ton
étoile me convient!".

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VI. AFRAH.
l. Raijijani rayijaui ya galb el-khass rayyani — Oua'na rait-hafi 't-lesht ouaslani —
Labsa shalaki gadida ouilalâa lilali — Talâa àalafoag ouittaouahit U bi'l-halag

oui't-toagi — Oui'sbor shouniji/c ija àadtm ez-zoagi — Talalin reyyal innaha tihcl

sirouaJi.

VI. RÉJOUISSANCES.
1 . Lavé , lavé , ô cœur de laitue , tu es lavé , — car je l'ai vue au milieu du cuveau
— parée de bracelets neufs et qui se lève brillante, — et elle se lève haut, et elle

s'incline vers moi, avec la boucle d'oreille et les colliers. — rr Attends un peu,
ô ganache, — trente réaux pour que je délie mon caleçon!"

— 253 — [157]

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2. Ya maliramé khabbirini el-lioh âando ham — Aando talata eshaboh el-kol àala 'd-cli-

ouan — Ou'alchod mélayet habibi ou'arouh beha âu'a'l-gilban — Ou'ahotl bali àala

bal el-ganiil ou'anam — Ou'adti àala 'sh-shams tillàa bàad sell eyyniii.

3. Hallouk bein el-ouasayed ija harlr kashmiri — Labis sidéiri gnlifa oui'l-liiznm linitit

— 1 a gâadilo âand àammo aJmbo 'Ha midirî.

U. Ya zarîin el-êenab oui'rmou hanabishi — Zaràat lak el-èenab zèij et-tarabishi.

5. Shahréin oularbàa Jeijali lam èereft esmaki — Esmi khouailem dahab fi êelbet es-

sayaghi — Mabsout ya moshtnri nadman ya bèîy't.

2. mouchoir, apprends-moi l'amour combien a-t-ii? — li a trois amis, tous sur


ie divan; — je prendrai la couverture de mon ami et j'irai avec elle dans la

gesse, — et je mettrai ma poitrine sur la poitrine du charmant et je dormirai,


— et je prierai le soleil de se lever dans six jours!

3. Ils t'ont mise entre les coussins, ô soie de Cachemire, — vêtu d'un gilet en velours
et d'une ceinture de soie; — ô toi qui restes chez Ion oncle paternel, je te

prends pour un moudiri

h. toi qui plantes le raisin et qui jettes les grappes, — j'ai j)lanté pour toi le raisin

qui est couleur des tarbouches.

5. ttDeux mois et quatre nuits durant je n'ai pas su ton nom. i — trMon nom est petite

bague d'or dans un écrin d'orfèvre : — content ô acheteur, repentant ô vendeur li


[158] — 254 —

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VII. GHANNA IL-ÔOZOUMA LILDIYOUF.

Gallâal ana 'l-aourag U'ili yehebbena — Ouiii han liahih leim tjehdar — Gat-
ànndena

làat ana 'l-aourag li-ouadi 'Souan — Ouin kan hahib lena yehdarna gaouam —
Gatlàal ana 'l-aourag li-ouadi Gêna — Ouin kan hahih lena yehdar âandena — Ya
marliaha hidijoufna 'lli gouna — Ilasalet lena 'l-baraka ouisharrafouna — Nehhhiz
lohom gamh el-malhazin mounah — Ncdbali lohom kgl kèbirmin hagar — Oui-

nefrisli lohom farsh harîr min gasab.

VII. CHANSON POUU LE BANQUET AUX HÔTES.

J'ai pris moi les biliels pour ceux qui nous aiment, — et celui qui sera notre ami,

il sera présent chez nous! — • J'ai pris moi les billets pour le val d'Assouan, —
et celui qui sera notre ami, il sera présent chez nous tout de suite! — J'ai

pris moi les billets pour le val de Kénéh, — et celui qui sera notre ami, il sera

présent chez nous! — bienvenus nos hôtes, ceux qui sont venus, — la

bénédiction nous est parvenue et ils nous ont honorés. — Nous leur cuirons le

froment des greniers comme aliment, — nous leur tueions un grand veau de
vache, — et nous leur mettrons un matelas de soie brochée d'oi'.
,,

— 255 — [159]

gl * ^ l-frJ«>0 Jl_«l ;oLi. y!j 3]j «-J! (O-^w? ->> «—*—'J

VIII. GHANNA TIGOUL IL-GÔZAH LEMMA ZÊEL


MIN OMM GÔZHA (.MOKHATIBET GÔZHAK

El-fom l'ommak oui'r-roungnt — Ma Igoum lena nogâooud


lii/i/i àala 'l-forashi — Oui-
nelghaddom belahtn el-kobashi — Ouiiignt onimalc iieddiha 'l-inaàashi — Ouin nag-
nnget yaddal: oui'l-ôosayijah — l'ommak
El-foni oui'r-rouagat lii/iji — Ma tgoum
bena nogâooud àala 'l-forashi — Ouineighaddom belahm el-forahld — Ouin gat om-
niak neddilia 'l-genahi — Ouin nagnaget ijaddak oui'l-âo-inyijah — Gab-li toab talli

yalalalli — Ouommoh bildalli ,


yalalalli — Gab-li shahiiéita . yalalalli — Ouom-
moh âa'a't-hèila ,
yalalalli —

VIII. CHANSON QUE DIT LA FEMME LORSQU'ELLE EST EN COLÈRE


CONTRE LA MERE DE SON MARI (ADRESSANT LA PAROLE À SON MARI).

Le four est à ta mère, mais ce qui y passe est à moi! — Lève-toi donc que

nous nous mettions sur le divan — et que nous dinions à la viande de bélier: —
et si ta mère vient nous lui donnerons les tripes. — et si elle grogne, ta main
à la canne! — Le four est à ta mère, mais ce qui y passe est à moi! —
Lève-loi donc que nous nous mettions sur le divan —
et que nous dinions à la

volaille ; — et si ta mère vient nous lui donnerons Tailei^on , — et si elle grogne


ta main à la canne! — Il ni"a apporté une pièce de tulle, yalahdli. — et sa

mère est en loques, valalalli! — 11 m"a apporté une jaquette, yalalalli, — et sa

mère est contre le mui-, yalalalli! —

l
fl601
— 257 — [IGIJ


kil «! fjuU (Jx i. —w— !l y.»« \ <j tlLjf rj^j-Jj liiJLi. XJ^ ^ji) la.

Ha-aih lebii kJialak ouitirhnn âammak — Ouiikassar es-selleiii âala ras otmiiak —
Ou'ana clhis el-hashmtr ou'agaf goddamak.

— que tu n'aies vendu ton onde maternel et que tu n'aies mis en gage Ion
onde paternel, — et que tu n'aies cassé l'escalier sur la tête de ta mère; —
alors moi je vêtirai le cachemire et je me tiendrai debout devant toiU

cxjjJ! ^^3 Ah,4. exils' cx_j tsi Ij l'cs LL 1

^s cx-i-jJl (j-S; iX^il «->!-^ ^^ 'j-!b Li

* — A_o /yfw-JI J!iX_ij SyiJb (jàAjJi (i !>jI^^

X. FI 'L-GHANNA LIL-MAOULOUD EL-GEDÎD.

/. Lemma galou di bit — kniicl lahda zéy ci-zifl — Oui'l-ânsida hagnl fivl — Qui'l-

halah b'igi ângnreb — Aninmal ijeladdâa fi 'sli-.ihaouareb — Lomina galou di

bnéijyah — Inhndd rokii el-béit âaléyijah — Ouigabou li 'l-béid bigishrok — Oui-


bdal es-samn méyyak.

X. BERCEUSES POUR LES NOUVEAU-NÉS.

1. Quand ils dirent : fr C'est une fille!", — ce fut un moment dégoûtant ''M — La
miellée '' devint nausée — et les dalles se changèrent en scorjiions — qui
piquaient dans les mouslaches! — Quand ils dirent : «C'est une petite filleli',

— la pierre d'angle de la maison s'écroula sur moi! — Et ils m'apportèrent


les œufs avec Icui' coquille, — et au lieu du lieurre de l'eau!

'''
Lin. : nce fut un moment comme la "' Vasida est une bouillie de farine, de
poix», avec lidiolisme populaire <pii mar- lieurre ol de miel, que, dans le Saîd , on
que l'excès de la peine et du dégoùl. donne plus paiticulièrenienl aux accouclie'es.

Annales du Service, igii. 17


— —

[162] — 258 —

pUj *_î.x_j ^Os lj ^5LiJ! AjU^ JiûLwj

^'jj viW —^ ^gSj — sij jl L-i b * —A_i— j L> 3

2. Tistahit gabltl el-ounhid — Bondogi todoggo halag — Tistahil gablit el-gholam —


Bondogi todoggo zimam — Tistahli ya gablah — Talalhi garlda dahlali — Ya
mbashshera bi'l-bnéyyah — Oui'l-âaouazil ouagfah.

3. Ya bnéyyak ya banani — Oiii'frishi himiek ouinaiiii — Ouin gai lik kani mani —
Limmi hamamik oiiilnâali.

h. Lemma galou di bnéyijah — el-mebashshir gotnéyyah —


Iddéil Oui'ddéitoh lialla be-

ghataha — Ouarbàa dabéyeh gouaha.

2. La sage-femme qui reçoit le fils mérite — un sequin pour fabriquer des boucles
d'oreilles ;
— la sage-femme qui reçoit l'enfant mâle mérite — un sequin pour
fabriquer un anneau de nez. — Tu mérites, ô sage-femme, — coups
trente

de djérid, — à toi qui annonces une petite fille, — tandis que les censeui-s

sont là présents.

3. petite fille, ô fillette, — étends ta natte et dors, — et si quelqu'un te dit

couci-couça, — ramasse tes pigeons et viens I

/(. Quand ils dirent : n C'est une petite fille", — je donnai à qui l'annonça une
cotonnade, — et je lui donnai une marmite avec son couvercle, — et quatre vic-

times dedans'''.

<'' Les viclimes sont des pigeons, dans le cas présent.


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— 259 1631

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5. Ouisabéijya ouilgib cl-hirr — Min béitoli lakan emgel — Ouisabéi/yn oitilgîb el-gltrii/eb

— Min béit el-âars esh-shaijeb — Sabéyija ouiigîh 'l-abrar — Min béitoh lakan

hazzar — El-bnéyynh min sebaha — Bayyat es-sayegh hedaha — Yedog Iclia

lialag ed-duhab — Ouikol ma rudalia.

6. Min uadarha bitirtîloli — Eéyha l'nbouha teshkî-Ioh — Ya'botiy ragil ha:zfir — Oui-
liyat rasak ma 'rlîloh — la oua'd âammeh
bit zéin — Gaddimi 'ia/la.shslii oiiirouhi-loli

7. Mîu nadarha sliéylali — Fi 's-somoum oiii'l-géylah — Skéyla gojfa mtnbbag — Oiii-

'l-lngali féyvak — Réyha ouéin ya bitli — Aand ommi zéyrah.

5. Une jeune fiile elle apporte le bieii-ôtre, — Je la'maison (ninnie du mari) (jui n'avait

pas grand' chose! — Une jeune fille elle amène rétranger (elle donne le jour
à un enfant), — (même) de maison du maquereau chenu! — Une jeune
la fille

elle tii'e l'honnêtehomme — de maison même sa — La s'il est méfiant! petite

fille, dt's —
sa jeunesse, héberge de
elle — (pour nuit l'orièvre piés d'elle,

(pi')il lui —
fabrique des boucles d'oreilles d'or, et tout ce qu'elle désire!

G. Qui l'a vue bien —


attifée, père
s'en — «0 mon
allant chez son se plaindre?

père, c'est un liomme — par de


méfiant; ne pas!i —
la vie ta tête je le plains

fille, le fils de beau; — sers-moi


ton oncle est souper chez à et va-t'en lui!

7. Qui l'a vue portant, — pendant vent le — une


brûlant et la chaleur, portant
coulTe de pâte — — Où ma
et les fiilures toutes bouillantes? — rf vas-lu , ô fille?

Chez ma mère en visite !i


— 260 —

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s. ]'a ieVrfa i/a loualéi/i/ah ya gamh el-àal — Naouarli béil el-migdiin hala mishàal.

9. Ya oualad ya oualad — Hissak talée fi 'l-balad — Oui'l-behaira âabidak — Oui'l-

ghoz gamet tia'l-Àarab — Ou'ana réiloh fi soug 'l-clnéîn — Labis el-badlah ouarah
àabdéin — Ya Rab teouhib-lo 'l-khéir — Oueyraououah salîm l-ommoh — Ou'ana
réiloh
fi
soug el-hadd — Labis el-badlah ouiouarah el-âabd — Ya Rab teouhib-lo es-

sàad — Oueyraououah salitn l-ommoh — Ya mîn nadaroh ya mtii araho — Gesa-


riyah oui'l-âabd ouaraho — Oui'l-âasicar soouariyyéh — Yeshîlou-lo el-gasriyyéh —
.17»! daraboh ouimin liaiioh — Ouiimn âamal 'l-asmar khaloh — Oui's-somr âabîd
aboh — Oui'l-gayyedin ekhoualoh —
8. blanche, ô haute de taille, à froment surfin. — tu as éclairé la maison du
chef, sans fanal!

9. garçon ô garçon
, , — ton petit bruit est monté au village , — et ceux de la Basse-
Egypte sont tes esclaves, — et les barbares se sont soulevés contre les Arabes.

— Et moi je l'ai vu au marché du lundi, — vêtu du costume et der-

rière lui deux esclaves : — ô Seigneur, accorde-lui le bonheur — et qu'il aille

sain et sauf chez sa mère! — Et moi je l'ai vu au marché du dimanche, — vêtu


du costume et derrière lui l'esclave : — ô Seigneur, accorde-lui la félicité — et

qu'il aille sain et sauf chez sa mère!— Oh! qui l'a vu, oh! qui l'a aperçu — au
bazar avec l'esclave derrière lui, — et les soldats à cheval — qui lui portaient

le panier? — Qui l'a frappé? qui l'a dédaigné? — qui a prétendu que le
brun était son oncle maternel? — Les bruns sont les esclaves de son père, —
et les honnêtes gens ses oncles maternels !

— 261 — [165j

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Min daraboh gal-loh — Ouimîn âamal 'l-asmar âammoh — Oui's-somr


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âabîd aboh — Oui'l-gayyedîn éemamoh.


10. Aououel 'l-ghandour — Yeshrab min
goali âala — Goul raijeg el-bannour harîr

farshiloh— — Rabbcna
Oui'l-karasi gâaditoh — ycârilli ounkbiloh Ouiyelcbar

outyebga mamour — Aououel H-nagban — Yeshrab min rayeg


goali âala el-fengan
— —
Oui'l-karasi gâaditoh — Rabbena —
Oui'l-harîr farshitoh yeâalli ouakbitoh

Yekbar outyebga sultan.

11. Ouiléidi 'lli ouelidloh — Fi tarîg es-soug gebloh — Ya dohéiri ma-ouagaàani —


ya 'goléibi ma-shnkêit hih —
Qui l'a frappé? qui lui a dit? — qui a prétendu que le brun était son onde
paternel? — Les bruns sont les esclaves de son père, — et les honnêtes gens
sont ses oncles paternels!

10. Le premier de mon discours est du coquet, — qui boit du cristal le plus lim-

pide. — Dis : te C'est de la soie son matelas, — et les cbaises sont ses sièges!

— Que notre Seigneur élève son grade, — et qu'il grandisse et qu'il devienne
mamour!» — Le premier de mon discours est de l'élégant, — qui boit de la

tasse la plus limpide, — dont et les chaises sont les sièges, — et dont le matelas

est en soie; — «Que notre Seigneur élève son grade, — qn'il grandisse et qu'il

devienne sultan Ii.

H. Mon enfantelet que j'ai enfanté — et que j'ai eu sur le chemin du marché, —
ô mon petit dos, combien j'ai souffert, — et mon petit cœur, combien je me
suis plainte! —
"1661

Oualadik ija oiwUndah — Ouisiouarilc tahl el-àagnli — Oui's-siouar yekkassar''''' —


Ouioutléidik l-ommoh seiiadeli — Ouilétdili oiiilétd en-nas — Oiiimnlîlek marakbo
nehas — Ouommoh — yogol
togoul loh taâalé Ou'nboiih loh blàa en-nas — Ouiléidik

ouiléid el-îiz — OuimaUlck viarakboh — Ouommoh roz togoul loh InmU — Ou'a-
bouh yogoul loh Hz.

12. Ya bnéijyah ya bannoun — Bal cd-disl âa'k-kauoun — Ouommek ma sherbet mo-

gliU — Ou'ahouki beyynt maghbouH — Yoam ma-géili ya fashkhah — Bat nashaki


fi
'l-gasàah — Ou'abouki bcyyat mnghboun — Ma salla ouala rcicàah.

(Soigne bien) ton g;u'çon, mère — qui


g-igogne, as bracelet (d'or) sous l'ivoire,

— car le bracelet se casse, — mais ton garçonnet est un soutien poui' sa mère.
— Ton garçonnet est le garçonnet des gens — et ses barques sont pleines de

cuivre; mère et sa elle lui dit : rt Viens!" — el son père il lui dit : ctC'est

aux — Et
gens!". ton garçonnet est le garçonnet de la puissance — et ses

barques sont pleines de riz; — et sa mère elle lui dit : » Viens!" — et son

père il lui dit : k Pousse!".

12. petite fiUe, ô enfants, — la niainiite est demeurée sur le —


fourneau, et ta

mère n'a pas bu le moghli^-\ — el ton père a passé la nuit triste! — Le jour
que lu es ai-rivée , ô fille , — le souper est demeuré dans la gamelle — , el ton

père a passé la nuil triste, — il n"a pas prié même une rékka!

''' C'est bien yekkassar que l'on prononce aux femmes qui lui rendent visite : les gens

par assimilation populaire du t lo avec /,• J. ricbes y mêlent des amandes grillées et des

(-'
Le moghli est une sorte de gruau très pislaclies , dont une partie reste flottante sur
épicé qu'on donne à boire à l'accoucbée el le liquide.
— —

— 263 — [167]

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1, ii Ij !li U 15

i3. Baâad harr ouibaâad marr — Ouibaâad 'sh-skahar — Baâad ma-shimtom sella
fi
'l-aâadi— Ouigalo halnnhafiha hngar — El-hagar rous-hom — fi Oui'l-âamal
yokous-hom — mbashshir bous-hom — Ouigol lohom
Haoïiounh ija gabil dalcar.

li. Om om
el-biiéyyn — lloUouha
el-bnéyya hnoucyyah — fi
lehéimé Oueouakfcilouha
daimah —
's-seiiiH Ouesabbiihou— Om sobliom ouc/lashéyyah el-gholam cl-gholam
— HoUouliafi, dalam — Oueounkhilouha
lia.sil daimah — el-mish Oui'gtâaoïi àanlia

's-salam.

15. Lemma gnlou dn oualad - — Inshad duhri ouinsanad — Ouigahou U H-béid bigishroh
— Golt àayemfi 'z-:abad —
13. Après chaleur et après amerUime — et après le six du mois, — après que les

ennemis se furent réjouis de son mal — et qu'ils eurent dit : et Son \entre, il y a
dedans une pierre, — la pierre est dans leurs têtes, — et le fait les renverse!

— Va, ô porteur de nouvelle, embrasse-le.s , — et dis -leur : rrEUe est accou-

chée d'un garçon!".

l^. La mère de la petite fille, la mère de la petite fille, — placez-la dans une tente

aérée, — et nourrissez-la de beurre toujours, — et saluez-la matin et soir! —


La mère de l'enfant mâle, la mère de l'enfant mâle, — placez-la dans un réduit
sombre, — et nouri'issez-la de mish '"'
toujours, —

et refusez-lui le salut!

15. Quand ils dirent : nCest un garçon!", — je redressai mon dos et je me récon-
fortai, — et quand ils m'apportèrent les œufs avec leur coquille, — je dis:

fT Qu'on les plonge dans le beurre frais! -. —


'') Le mith est une sorte de bouillie faite de lait et de fromage mou méle's.

^1681

Lemma galon da gholaiii — hinhudd daliri ouisUigam — Ouigabou H 'l-béid bi-

gishroh — Golt naijern fi 'd-dihan.

Quand ils dirent: (tC'est un gaiTon", — mon dos se fortifia et fut soutenu, —
et quand ils m'apportèrent les œufs avec leur coquille, — je dis : trQu'on les

plonge dans la graisse!".

I—— j ^ K-i j, jii-jut^j i^.'rrt L>>nJ^ t->J _>jl^ Jli^ Ajyi ;^^ii<JI

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XI. GHANNA ÀAND IL-HELÂGÂH (IL-ZIANA).

Esh-sJicikh slunjijàa niiegal lialou H-bédayah — Icizayyen oueijcesh fi hémniiah —


Esli-sheihh shayijâa nurgal hatou lena ouriladiia —Yezznyijen oueijèesh fi gnbahia
— Rayha raylin tczayyeii. oualadlia — Teflnh el-baounbah bi-sinnet halag-ha —
Rtiylta rayha Iczayyen 'l-amarah — Teflah el-baouabah bi-sinii es-souarah —
Rnyha rayha tezayyen geraliwh — Teflah cl-haouabah bt-sinnct higéiloh —
XI. CE QU'ON CHANTE QUAND ON RASE LA TÈTE DES ENFANTS
POUR LA PREMIÈRE FOIS.

Le Cheikh envoya dire : rc Acconqilisscz le vœu ! — 11 se fera i-aser et il vivra sous


mes auspices !t) — Le Cheikh envoya dire : « Amenez-nous notre enfant! — Il

se fera raser et il devant nous!" —


vivra Klle va, elle va, pour faire raser (la

tête) de son enfant; — ouvre grande elle la porte avec le fermoir de sa boucle
d'oreille! — Elle va, elle va, pour faire raser les princes; — elle ouvre la

grande porte avec le fermoir de son bracelet! — Elle va, elle va, pour faire

laser son égal; — elle ouvre la grande porte avec le fermoir de son anneau
de pied! —
— ,

— 265 — [169]

j<;j_A-( 4^ (j-^-^ *?!^-+^i -«^ t^j-M^' (j'y-' *—^b *


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Rmjha vaijhn leznijijen 'l-amîri — Tcflah cl-bnouabah In-sinn el-gahiri — Zaïjijeno

ya mzaijijcn âala 'l-halfl-nLIidar — Aammcnioh mâammcm ccmamel âashar


ija —
Zayijcno ya mtayycn âala 'l-lialfyabis — Anmiiiemoh ya màammem ccmamel kashcf.

KUe va, elle va, pour faire raser Je prince; — elle ouvre la grande porte
avec le fermoli' de son collier! — Hase-lo, ô coiffeur, sur l'herbe verte; — loi

qui mets le turban, mets-lui le turban de soldati — Rase-le, ô coiffeur, sur

riierbe sèche ;
— toi qui mets le turban , mets-lui le turban de kaclief !

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XII. GHANNA LIL-OUALAD LEMMA YIUOUH ELKOTTAB.


Hahilou teiiimn ijiroiih yegra onyi^ii — Ou'nijoiih yogoiil-lo ya oualad Ickhbcr tefassir

fi 'l-ouariig — La'lalog miiuidi fi


'l-beled — Àaslicr dabayeh lil-faki — El-

Icottah fciii cl-kollab fciii — Da'tli biyegra fèk ez-zéin — El-holtab ouéiiioli bakari

el-beled — Daouâyto fadda ouigalamo daliab — Ya skeikii Hussein ouiiimel lo hi-

gab — Min ouiouagâa


el-hasad el-cciii.

XII. CE QU'ON CHANTE AU GARÇON QUAND IL VA À L'ÉCOLE.


Qu'il est beau lorsqu'il va lire et qu'il relmirno, — et que son père lui dit : nO
garçon, — sais-tu expliquer ce qu'il y a sur le papier?». — Je ferai aller le

ci'ieur au village : — rrDix victimes pour le — «Le kottab où


maître!". est-il,

le kottab où est-il, — celui-là où lit le beau?" — wLe kottab au nord il est sis

du village v 1 — Son encrier est d'argent et sa plume — d'or. Hussein Chéikli

fais-lui un amulette — contre la jalousie et le mal du mauvais œil!


1701 — 266

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Xm. FI L-GVHADIYEH.
Yaréil ijaréil hnggeina — Uail eiigatln shniir el-farz da ougcina — Yaréit yarétt

haggeina ourrohna 'l-ouah — Unit ciigada shahr el-lozain da oiirah — Angab el-

farraz ouenaoïiloh séifoh — Uatia oiiclad cr-Roum ma-kclfolt — Aagah el-farraz

ouelabhaso shikloh — ffatla ounhi ouelad cr-Roum ma-mitloh — Va basha labbisoh

hhalagoh — Di 'l-èemma libs abouli ou'ahloh — Anla 'l-balir nadéil ija âayeg —
Gai àaoïidi ma àait-lik fai/eg —
XIII. AU SUJET DU RECRUTEMENT.
Plnl à Dieu ([ue nous nous fussinns ('cliapjiés — jusqu'à ce que fùl passé le mois
(le la conscription et que nous fussions ensuite revenus; — plût à Dieu que
nous nous fussions échappés à l'oasis — jusqu'à ce que fût passé le mois de
la conirainte (au service) et qu'il fût partit — • Le recruteur fut content et il

lui donna (sa propre) épée, — si bien (|ue (même) les enfants des Roumis ne
sont pas comme lui. — Le i-ccruteur fut content et il le vêtit de son propre cos-
tume, — si bien que (même) les Roumis ne sont pas comme lui. — Pacha,
vêts-le de ses habits, — ce turban que portaient son père et ses parents! — Sur
le Nil j'ai crié : «0 élégant! -. — Il dit : «Retourne, je n'ai plus la tète à toi! -. —
— 267 — [171]

-y J

Ya ouléidy couda togafft 'l-liarb viiii goddam — Léijaklidah Inliîb en-nar ya àagban
— Khayfa âalcik mi'l-harb ija galhi — Léijaklidah lahib en-nar ya xhalabi — Lihs
el-àasakir igUiaoh oui'rmth — Oui'lbis èezulak nècrafiik miimlh — Aala 'l-miihalta

banit àamayemliom — Aala féiii ija basha mcnazzelkom — Aala 'l-mahalla baiiit

shaounshiliom — Aalaféin ya basha iiieoimddiliom — Aayyab cl-meiiaffgi ou'issanad

garoh — Oui'l-bondogiya e:-:éiiia liifnha loli — Auyab el-meiwggi ou'issanad gam-


bVi — Oui'l-bondogiyii ez-télna lafaha lili —
mon petit enfant, ne va |)as à la guerre, en avant. — ou elles te pren-
dj-aient les flammes du feu, ô corpiet! — Je crains pour toi de la guerre,
ô mon cœur, — et qu'elles ne te prennent les flammes du feu, ù élégant! —
L'uniforme des soldats, dévèts-le et jette-le, — et vêts-toi de tes baJbits pour
que nous te reconnaissions! —A la gai'C sont appaïus leurs turbans : — trOù
donc, ô Pacha, les feras-tu descendre?-. —A la gare apparurent leurs toupets :

— rOiJ donc, ô Pacha, les envoies-tu?-. — Il insidta le consent et il se plaça

dans son voisinage , — et ii lui remit le bon fusil ! — Il insulta le conscrit et il

se plaça près de lui, — et il lui remit le bon fusil! —


;i72] — 268 —
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yla/a JKîK yogoul-Ii darb el-loiiiin saddouh — knjfoii 'l-bnnnitg oui'l-baroud kab-
bouh — Aala min ijogoul-li dnrb el-lozmn ensadd — Knffou 'l-bnnudis oui'l-baroud
enkabb — Ibmt giiouab min Uirf mnndildk — Gotil ânla beliidnk féin oua'na 'gî-

Ittk— gnouab Ibàal à'iln l(trf mnbramtiik — Goul ânln bakmuik oiin'gi âandak —
Ya oualad dnri hamar khnddiik — Slieikh el-belcd hait es-sndad àandak — Ya
oualad dnri baijad idéik — Sbeikii el-belcd bnlt es-sndad âa'éik — Anla 'l-mahatta
shnshéil hidéijynh — Gai ânoudi el-ghnh/oiin sarakh bci/ijnh —
Qui me dira que la voie du service militaire on l'a jjarréc, — et qu'on a
repoussé les fusils cl que la poudre a été vidée! — Qui me dira que la voie
du service militaire est barrée — et qu'on a repoussé les fusils et que la pou-
dre est vidée ! — Envoie une lettre sur le bout de ton mouchoir, — dis où
est ton pays et moi je viendrai à toi ! — Envoie une lettre sur le bout de
ton foulard, — dis où tu te trouves et je viendrai chez toi. — garçon,
cache le rouge de ta joue; — le Cheikh el-Béléd a mis sui' toi : Bon pour le

service ! — garçon, cache la blancheur de tes mains ;


— le Cheikh el-Béléd a

mis siu- toi le : Bon au service! —A la gare je fis signe de ma main; — il

dit : ffBetourne, le galion a crié!''. —


— 269 — [173]

,_5S1j aJ cxjk^l i,j «-la il J^^

^t L> J^_LI — js?j t5^>l-* Jl — =-

j4a/a 'l-mahatta shashéil bikmami — Gai âaoudi el-hahîr naggani — Aala 'l-mahatta

ouagaft bi'l-inaglwud — Gai âaoudi oui'l-hay fîna tjeôoud — Aala 'l-mahatta

oueshashéit-lo bohommi — Gai âaoudi ouibkhatrik ya 'mmi — Aala 'l-mahalta

oueshashéit-lo betdi — Gai âaoudi la béîdik ouala beîdi.

A la gare je fissigoe de mes manches: — il me dit : tr Retourne, le chef m'a

choisi!-. •
— A la gare je me suis tenue debout à grand'peine; — il me
dit : ft Retourne, et qui vi\Ta de nous il retournera!''. —A la gare je lui fis

signe de ma manche; — ilme dit : t Retourne, au revoir, ô ma mère!-. —


A la gare je lui fis signe de ma main: — il me dit : rRetourne; tu n'y peux
rien et je n'y puis rien!'!.

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XIV. GHANNA FI ZIARET ILMESHEIKH.

/. Ya 'hou 'l-Haggag ya helou es-saméyyéh — Ouebanouk el-yoam gedàan khayyériyéh —


Ouegab el-misht biysarrah fi dngiioh — (Mugêet sliâara fe alf ouetoltomyyéti —
XIV. CE QU'ON CHANTE À LA VISITE DES SAINTS.

1. Abou'l-Haggag , ô doux de figure. — tes enfants sont aujourd'hui des gars

excellents! — Il apporta le peigne poiu- peigner sa barbe, — un cheveu tomba


en mille trois cents !

[174] — 270 —

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Es-sfii/yed illi min esh-shehhah mndd îdoh — Ouegnb el-mesahel min belad e!-kofr

ùehadîdoh — Oiti's-saijyed illi min esh-shebbnk sliereb shiirbnh — Ouegab el-me-

salsel min belad el-knfr oui'l-ghorabah — Snllo âala Sidi Alimnd el-Badnnui —
Sitti Nafisa saknii linhiiri — Es-sni/i/ed goun klialnountoh — Aumma ijegiirriji

beihnjdtoh — Lammn an semée zouiir iilii galok — Gai nedbalio oiiennioualio bndri
— Y(i mn fi xoouah — Gandin
'l-gabal fi Ichnlaouîhom — Beynklo el-morr oui'l-loh-
hih — Oui'l-Iiandal liili lîliom — Barra ija barra —
khali Lalsîbnk biihiouîhom
— }(i mkaddeb tàulê shoiif — Bând el-fagr bishouayyah — Tilgahom sofouf sofouf
— Ouerakliyîn àa'l-liedab tayi/nh —

Essaied lui qui tendit la main de la fenêtre, — et qui emmena renchamé du


pays de rinfidélité avec ses l'eis. — Essaied qui de la fenêtre but une boisson
— emmena rencliaîné du pays de l'infidélité et de l'étranger. — Priez monsei-
gneur Alimad ol-Badaoui, — madame Nafissa qui demeure au NordI — Essaied
dans son cloître — et il lit et il fait ses prières; — quand il apprit que des

visiteurs venaient chez lui, rNous tuerons nous il dit : (la bête) et revien-
— Ohl dans montagne que
drons aussitôt!". — qui dans
la d'ermites, restent
leurs — mangent l'amer
solitudes! Ils — et le salé et le cliicotin leur est

doux. — Hors de céans ô Lors, — ou ^ indidérent. lu seras atteint pai- leiu-


malheur. — imposteur, — après un peu — Tu
viens , vois , l'aube , jietit !

les rangs par rangs, —


trouveras sur une couverture; — et jetant les cils
— 271 — [175]

»Os>L> (i^yJl (J^ |t».«*J JaM! và-'^

J, ,U«-Ii l^-ï-:) JhsJ!I J,I, ;LJi ^ JLyiJl ^^^ JJ! Oy^-Ji 2

;U^! ^! Jfi |U^ J-MI ^1^

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LitXXj J>AÀ. cLmJ iXXAMj aUi^^Loj

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&-aïyj.XJI J>XjJ X*ju«; JGÎCo^

Oui's-sai/i/ed itii min eali-slieùbcili maddîdoh — Ouiiououel el-léil bii/egra 'l-i'clm

ouii/îidoh — Ouiilcliir el-Iéil i/es(dle>n âa'n-Nabi hkloh.

Es-sayijed min illi — Ouaououel yegra


esh-shebbiik slinlda en-nar il-léil 'l-èeliit ouiijii-

doh — Ouakhir il-léil — Gobbet Abou ân-


resallem lîn'ii-Nribi 'l-molchlar 'l-ff"gg<ig

Uiha labnnga — Ouemalaatoh — Gobbet Abou'l-Hng-


ouasîàah tesâa hhéil beledna

gng gézazeh — Ouemnlaatoh


âaléika hngaieh — Gobbet oudsîàiib tesâa hhéil

Abou 'l-Hnggag — Ouemahntoh


âalciha liog ftiyeh ed-dabayeh — ouasîàah letelk

Gobbet Abou hog — Ouemalaatoh


'I-H(igg(ig àaléiha rlhah ouasîàah letelk ed-dabiha.

Essaied qui
et main de
tendit la — dès commencement de ia fenêtre, ie la nuit,

— lit la —
doctrine et de la relit, Prophète de
et à la fin la nuit, il salue le la

main.

Essaied, lui qui de la fenêtre, fit jaillir le feu, — dès le commencement de la

nuit, il lit la doctrine et la relit, — et à la fin de la nuit, il salue le Propliète

l'inspiré. — La coupole d'AbouH-Haggag il y a sur elle un pistolet, — et sa

corn- est vaste, elle contiendrait les clievaux de notre ville. — La coupole
d'Aboul-Haggag il y a sur elle une —
bouteille, cour et sa est vaste, elle

contiendrait les chevaux du Hedjaz. — La coupole d'Abou'l-Haggag il y a sur elle

un pot à parfum , — et sa cour est vaste pour — La coupole


ces sacrifices.

d'Abou'l-Haggag il y a sur elle un coffre — cour


à essence, et sa est vaste

pour ce sacrifice!
[176] — 272 —

jUa =.i)! X_«_;>;i)l Os—JoJIJj

j;l_^_laJI .X_;~l ^^ 0^>-^ i tj^"


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3. Deslour ya medmrehîn el-oiwdi— Ou'Abou 'l-Haggag du gaddena ouegudîdna —


Oue'l- Megashgisli — Deslour ya medatreldn
da mongid el-meddngi — cl-oundi

Gibrhi da gaddena ouegadldna — Oue's-Sabouni da mongid


Oue'sh-sheikh el-med-

dagi — Destour ya — Ou'Abou 'l-Abbass da gaddena


medarrekiii el-oundt oue-
gadidna — Oue'sh-sheikh Tayêe mongid el-meddagi — Shaggo el-balad 'l-arbâa

'l-aglabi — Sakin el-mahgar Aali gaddinn 'l-Boghdadi — Sakin Louœor Yousef


Abou 'l-Haggagi— Sakin ft Gouss Slieikh Alimad el-Taouabi — Snkin Gêna Abder-
Rahim ya Gnaoui —

3. Garde à vous, vous qui arrivez à l'ouadi, — Abou'l-Haggag est notre grand-père
et notre bon petit-aïeul, — et el-Megashgisli secoure les malades 1 — Garde à

vous, vous qui arrivez à l'ouadi, — le Cheikh Gibrine est notre grand-père et
notre bon petit-aïeul, — et Es-Sabouni secoure les malades! — Garde à vous, ô

vous qui arrivez à fouadi, — Abou'l-Abbas est notre grand-père et notre bon
petit-aïeul, — et le Cheikh Tayeh secoure les malades! — - Ils se sont partagé le

pays les quatre saints : — il habite la carrière Ali, notre grand-père, l'homme
de Bagdad; — il haliite Louxor Voussef Abou'l-Haggag; — il habite à Kous le

Cheikh Ahmail et-Taouabi (le briquetier); — il habite Kénéh Abd-er-Rahim , 6


homme de Kénéh! —

— 273 — [177]

viLjoiiN a. «_*JLJLJ1 (J—*' •îir!'—-< h

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Va Sheikii Amîii eJ-fulilia gocldamah — Ouin ouafjfag Allah foag tetabak nedbiiliou —
Ouenz^yijen el-gluiU à'ila dîouannh.

U. Mâa 'l-àntur balah bi'l-karah — }« 'bou 'l-Huggiig ya 'Ui lebargim


fi
'l-mogam —
El faliha btegim en-nazar oueijyaneh — karel balah goua 't-tarîg mnntournh —
Ya 'bou 'l-Hnggag ya 'lit tebargim fi 'd-darUh — Ouin ouojfag A llahfoag èetuhak
nedbahou — Ouetikhosh ed-dariéh ouenzéyyen el-ghnndouri — Karet goua balah

'l-tarig marmiyéh — Ouin ouoffag Allah foag èelabak nedbahou — Ouinkhosh ed-

dariéh ouenzéyyen el-goltiyiéh —


Cheikh Aminé, (nous récitons) ce fatiha, — et si Dieu l'accorde, sur tes seuils

nous la tuerons (la victime), — et nous décorerons le précieux sur ton divan.

l). Chez répicier il y a des dattes en tas i^de quatre). — Abou'l-Haggag, ù


toi qui marmottes dans ton mausolée, — (je te dirai) le fatiha, pour que tu
jettes ton regard sur nous. — Une cruche de dattes est en détresse sur le

chemin. — ô Abou'l-Haggag, ô toi qui bredouilles au tombeau. — Si Dieu


l'accorde, sur ton seuil nous la tuerons (la victime), — et nous entrerons au
tombeau et nous parerons le coquet! — Lne cruche de dattes est jetée sur le

chemin , — si Dieu l'accorde sur ton. seuil nous la tuerons (la victime), — et nous
entrerons au mausolée et nous pai-erons la mèche de cheveux !

Annalet du Service, 1911. iS
»

[178] — 274 —

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Sidi Alxl ev-RaJnm eoiiàa lej^oul nesi/ouni — Oiiin ouaffag Allah foag èeiabah ned-
bdhou — Ouatrnd fto'hana ou/ifît endoiiri.

5. Ragabtdh âad i/a 'khoiiij mehaggahn hegiibéin — Nus esh-shoroug oui'l-ghoroub el-kol

gnlou menôin — Ghascl ouennshir ouarayeh gnsr Abou Setjëin — Oua'dii âaléik

bis-saâadah foag dnhr el-lhéU — Gobbet Abou-Seiféin beiida gnsatni — Ouin


oufijfdg Allah bi'l-hhéir oucncdii 'z-zamnrd — Gobbet Abou Seiféin beîida melnjfah

— Ouin ounjfag Allah bi'l-hhéir nerouh-loh bizfijfah — Gobbet Abou Seiféin beîida

ouagayyel — Ouin ouajfag Allah bi'l-khéir nedâou — 'l-meznijyen

Sidi Abd ei-Rahirn attention, ne dis pas : rrOn m'a oublié", — et si Dieu l'ac-

corde, sur ton seuil nous la tuerons (la victime), — et je retournerai contente

ayant exécuté mes vœux.

5. Ton cou, ô mon frère, est entouré de deux amulettes: — les hommes du levant et

du couchant tous dirent : tfD'où viennent-elles ?ii — il a lavé, il a séché le linge

et il s'en est allé vers Abou Seiféin. — J'implore pour toi le bonheur à dos de che-
val, — (car) la coupole d'Abou Seiféin est éloignée d'une lieue, — et si Dieu
nous accorde le bien, nous appellerons le Auteur. — La coupole d'Abou Seiféin

est lointaine et d'accès détourné, — et si Dieu nous accorde sa grâce, nous ii-ons

à elle en procession. — La coupole d'Abou Seiféin est lointaine et brûlée du


soleil, — et si Dicn nous accorde la grâce, nous appellerons le barbier. —
-

275 — [1791

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Gobbet Abou Seifêin laouaoïii laouaoui — Da snMn fi' l-gebel iahîh el-mafmli —
Gobbel Abou Seiféin âaouamîd khmlrah — hi dukhalha el-âaUlmin esh-shnrr yebni.

La coupole d'Abou Seif'ein va se couihant se courl)ant, — demeure


et lui il

dans la montagne comme médecin des malades. — La coupole d'Abou SeiCein

(a) des colonnes vertes, — si le malade y pénètre, il guérit de son mal.

«_;oiJ iN a. u (<v (ûlv—j! _^i ^Is- *!!•—£ tiJy-iwO (.^1a-> f»_>>Ji /y» J»:?'^

XV. FI GHANNA EL-HAGGAG OUIHOM RAIHIN.


1. Ouabour es-snfar lahnnni golouàak — Saijyed el-morsaUn j/e/clib regouâak.

2. Gtiyem min en-Hoam yebki domouôoh balilah — Anshcg cl-Moslapha ouciniành ed-
dalilnh — Gayem min en-noam yebki mesharriik hndotimoh — Ansheg el-MostnpIui

ma — Gayem min
lifiddcsh yetotimoh en-noiim yebki mesharrak êezaloh — Ansheg
Abou 'bruhim ma hadd lâmoh — Gayem min cn-noam yebki mesharrak khalagoh
— Ansheg el-Moslapha hatta el-èeish harabnh.

XV. CHANSON DES PÈLERINS EN SE RENDANT AU HEDJAZ.


1. bateau du voyage, je teindrai de henné tes voiles, — le maître des apôtres
écrira ton retour !

2. Se levant du sommeil il pleure et ses larmes coulent; — il aime l'Elu (le Prophète)

et c'est lui qui le guide I — Se levant du sommeil il pleure et il décliire ses

vêtements; — il aime l'Elu, que personne ne le lui reproche! — Se levant du


sommed il pleure et il déchire ses vêtements; — il aime Abou Ibrahim (le Pro-
phète) et personne ne l'a blâmé! — Se levant dn sommeil il pleure et il déchire

ses habits; — il aime l'Elu jusqu'à refuser le pain!


180] — 276 —

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t_^_^_Sj
r LjlJ! !, l>X_j ii^j-*»i«-> L»
W^^ l—CUA-'l

5. Hfigg min àonâciui sngliayer beshoiishiih — Es-arina heggetah ouimin àash âaroiisah

— Ilagg min âaiidena soghnijer lieshamlah — Es-snim heggelah nuimin àash me-

gamJah.

//. Tarîg el-Hega: ginéinn nashouha — Zéijyanouhn 'l-molouk le-Fiitiiia oua'ùouhn —


Tm-îg el-IIegiiz ginéina oucganna — Zéyyanoulia 'l-molou/i letnîn sam ouesnllii —
Ya negomn es-sama ouekouno luinayen — Ma tebohhonsh nmhi libella 'l-àamayem —
Ta negoum es-snma oitehomio daraoïnsh — Ma lebnkhonsh nada libella 't-tarabîsh.

5. Gam min en-noam ji ouald cz-zalnhi — Oiiitinggato Falnta marhaba ya znyer habibt
— Gayetn min en-noam riihib cl-hagînnh — Ouitlaggato Fatma marhaba ya zayer
Nabîna.

3. li est parti de chez nous en pèlerinage, jeune (encore) avec sa mèche! — Cette

année tu pars en pèlerinage, l'an prochain ce sera le mariage! — Il est parti

de chez nous en pèlerinage, jeune avec le turban rouge I — Cette année tu pars

en pèlerinage, Tan prochain ce sera une autre réception de joie!

!i. Le chemin du Hedjaz est un jardin qu'ont créé, — qu'ont embelli les rois pour
Fatma et pour son père: — le chemin du Hedjaz est un jardin et un paradis
— qu'ont embelli les rois poui' qui a jeûné et prié! — étoiles du Ciel, soyez

— ne
favorables, versez pas de rosée pour mouiller les turbans! — étoiles

du Ciel, soyez des Derviches, — ne versez pas de rosée pour mouiller les tai'-

bouches !

5. Il s'est levé du sommeil en mangeant du raisin sec, — et Fatma le reçut : rr Bien-


venu, ô visiteur, mon ami! " ;
— se levant du sommeil, il monta le dromadaire,
— et Fatma le reçut : rr Bienvenu, ô visiteur de notre Prophète!".
— 277 — [181]

(Sy-*^ ^L^l bl 0^_4î- b *X.-*j»i^ ^^^

(7. yrt gatnal ya gamal iz,a gibl-li 'h bain — .inalifak \jn gamal beslmsim ouesokkar gal-
labl— Ya gamal ya gamal oue'za gibt-kom U — Aàalifak ya gamal belarfi oue-
kommi — Ya gamal ya gamal oue'za gibt sîdak — L'âalifak ya gamal ou'ataoued
àaligak.

7. Ya bashir ya basiitr owgolli àulêihnm — Tayyebin ya shoagi tayyebîn àaléi'tom.

8. Gamalek ya hagga àala 'l-g'isr mashi — Oui'msikoh ya Mohammad ana 'hill rasi —
Gamalek ya hagga mla 'l-gisr yegri — Oui'msikoh ya Mohammad ana 'hill shdari.

9. Oui'rkabi ya hagga ouirinno hogoulek — .]//( yeréebiksln 'l-maleh


da oualadek fi toulek
— Oui'rkabi ya hagga ouiraddi ghataki — Ma el-gammal da
yerêebikshi oualadek
ouaraki.

6. chameau, ô chameau, si tu m'apportes mes amis, — je te donnerai ta pro-

vende, ô chameau, en sésame et en sucre de caravane! — chameau, ô cha-


meau, et si tu me les apportes. — je te donnerai ta provende, ô chameau, dans
mon habit et dans ma manche I — chameau, ô chameau, et si tu apportes ton
maître, — je te donnerai ta provende, ô chameau, et j'augmenterai ta ration!

7. porteur de la bonne nouvelle, ô porteur de la bonne nouvelle, dis-moi d'eux :

— rlls sont en bonne santé, en bonne santé; ali! combien je désire les voirii.

8. Ton chameau, ô pèlerine, il marche sur la digue; — tiens-le, ô Mohamed, pour


que je dénoue ma tète ! — Ton chameau , ô pèlerine , il court sur la digue :

tiens-le, ô Mohamed, pour que je dénoue mes cheveiLx!

9. Et enfourche ô pèlerine
, , et fais sonner tes anneaux de pied — , et que la mer salée

ne t'efiraie pas . toi qui as ton fils de ta taille !


— Et enfourche , ù pèlerine , et ra-

mène ta couverture, — et que le chamelier ne t'effraie pas, toi qui as ton fils

derrière toi !
[182]
— 278 —
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iO. Ànln 'I-mahaUn simnaio ez-:tilini/eli — A/ila 'l-ccynl el-galb dni/eb — Aaln 'l-irnihatla

sfiiiiKido ez.-znhthah — Aahi- 'l-éci/al bnhnl el-habibah.

11. Siifrom snfrom baJa matmntvjéh — Teouhnshnuna 'l-êeîd oue'sh-shiihr ed-dahii/i/éh.

12. Ounsselouna ya'l-ibbab lihndd el-miihatla — Oueânoudou yn'l-ihbab bnga 'd-dimièe

shatia — Ouasselmma ija 'l-ilifinh lihiuld — Anoudou


d-besUliih ijd 'l-ihbiib jremU-

Icom ouesselna.

IS. hoggo f
M'i'lisKiu'k ijii — Yali/is cl-geindiili 'llnh couîidek ya hiigga bibéil cs-siiândah

— Ya hagig ya hngig Ihnd okhuik — AitdUiili Tcnlitib la!,- heggektk ovelcbga gcmîlah
— Ya hagig ya hagig okhtak — Ichod gubaliik Tenkilib Iak hcggelak ouetesinm

gemalak.

A la gare qu'on assiste celui qui s'en va, ar le cœur se fond sur la famille; —
à la gare qu'on assiste celle qui s'en va car l'amie a pleure sur la famille!

Partez, parlez sans agitation! Vous nous manquerez à la fête e( pendant le

mois des sacrifices.

Conduisez-nous, ô les amis, jus(pr;i la gare, — puis relouinez, ô les amis: les

larmes sont devenues du poivre; — conduisez-nous, ô les amis, jusqu'au


cliani[) de pois, — retournez, ô les amis, c'est courtois à vous de nous avoir
conduits I

Oli! que tu es belle, ô pèlerine, quand tu te pares du collier; — que Dieu te

destine, ô pèlerine, à la maison du iionlieur! — pèlerin, ô pèlerin, prends ta

sœur Adila, — ton pèlerinage te sera compté et ta complaisance te restera ac-


quise; — ô pèlerin, ô pèlerin, prends ta sœur devant toi, — ton pèlerinage te
sera compté et tes chameaux seront sains et saufs !
,

— 279 — [183]

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i^. Ghannal lak el-gamha ouihyaji sabalha — Titêemel bogsomat M'hammad nada Iha
— Ya Nabi ija Nabi ya'lli nadahtoh— — Naoueloh heggetoh oueroddoh leahloh
Ya Nabi ya Nabi — Naoueloh heggetoh oueroddoh
ya'lli nadéiloh libéiloh.

15. Rnyhtn nezour en-Nabi ya ma 'Ma zehebna — La ginal hi'l-kera ouala flous shahatna.

16. el-mandarak khodouni khodoimi — Lafarsh


Galet dyouf yogouni — yetferesh ouala

el-tnan(hrah
Galet — Min èereftoh cereftoh — beêeid réitoh ouesallem âala 'khtoh

el-mandarah
Galet — Rakib ouisargaha
èereftoh àarîfah el-liamrah gatifnh.

1 7.Shid dahrak gedidah — àazmak


beséir ouisablah Mekka — Ouckhalli shedid di baêcidah

li. Le grain de blé a chanté pour toi, encore dans son épi, — il se fait du biscuit,

Mohamed l'a appelé ! — Prophète , ô Prophète , ô toi que j'ai appelé , — fais

qu'il accomplisse son pèlerinage et qu'il revienne à ses parents ;


— ô Prophète
'
ô Prophète, ô toi que j'ai appelé, — fais qu'il accomplisse son pèlerinage et

qu'il retourne à sa maison !

15. Nous allons visiter le Prophète, oh! qu'il est beau noire voyage, — sans chameau
en location et sans avoir mendié de l'argent !

16. La salle a dit : rr Prenez-moi, prenez-moi! — Je n'ai pas de matelas à mettre et

il n'y a pas d'hôtes qui viennent à moi!" — La saEe a dit : «Je l'ai reconnu, je
l'ai reconnu! — De loin je l'ai vu qui saluait sa sœur!i — La salle a dit : <tJe

l'ai reconnu, je l'ai reconnu! — Il chevauchait la rouge dont la selle est de


velours ! "

17. (T Fortifie-toi le dos par une courroie neuve, — et que soit foite ta constance car

La Mecque est éloignée!" —


-\U] — 280 —

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(O-fr-*-^— * aK-j>X_£ !^^_iL« *...g_A_*_4-

18. Tur min rnnrgndoli mcshnrrntk — Da helcm 'l-mannm ma-


cezaloli fi duhlinl
fi
gamoli — Tarmin el-mmmm sharrak hodoumoh — Da helem 'l-mnnnm fi
ottekhatroh

yozouvoh — Tnr min mnrgadoli domouôoh — Da helem 'l-manam dakhal balîlah


fi

fi 'i-Zâaeimn.

19. Ilngfrcna jjonm. tuioua taàa ncbnrkou-loh — Nemdahou 'n-Nnbi fi


nrhiikki ôni/ounoh.

iO. Roht hoasli el-genwl nniinddi cl-dnlîiri — Lagéil-hom snfarnu âidéik ija habibi —
Rohl Itoasli el-jrrmnl n.snhhnh AnUihoin — Lngéll-hom safarou âadila âaléihom.

1 8. H se leva de son lit en déchirant ses vêtements — , car il a rêvé dans le som-
meil qu'il entrait dans le mausolée! — 11 du sommeil
se leva et il déchira ses
habits, — • car il a rêvé dans le sommeil et son désir est de le visilei! — 11 se

leva de son lit en larmes ruisselantes, — car il a rêvé dans le sommeil qu'il

entrait à Zaeima (endroit au Hedjaz)!

19. Notre pèlerin, le jour où il s'est décidé, félicitons-le: — nous le louerons, et


nous ferons pleurei' ses yeux.

20. Je suis allé an parc des cliameaux pour leur donner la provende, — et j'ai trouvé
qu'ils étaient partis pour toi, ô mon ami: — je suis allé au parc des chameaux
pour leur souhaiter le bonjour, — et j'ai trouvé qu'ils étaient partis , bon voyage
donc pour eux!
,

[185]

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3/. Ounsidlnu Linbéc ouegéi(o 'l-mnhatta ahou faddah — Oua-
SiiUnmn-li ânla ahrig
sfillou Lliihèe —
ouadik el-baknni ahou — Khnshvi hab
Snllamo-li àaléih abrig âali
cn-Nnhi ouard nroshshoh — Farhct
meàni/ ya oungt — el-âiishpgin eu ijnkhoshshou

Khashm bah cn-Nnhi ouard —


mcânij oungt
adouroli Failiet el-âa.ihegîn tja en j/ozouro.

22. Galet om el-haggah Heséina — Ma


ija oualndi hngina ijeréebahsh el-melih àala ':yzéiii

— el-hnggah
Galet oui — Maija el-mdih
ounladi teêebiia 'z-zém ijerèebaksh àaln

gereba.

21. Vous l'avez accompagné jusqu'à Linbéh et vous êtes venus à la gare, — saluez

pour moi le maître de l'aiguière en argent; — vous l'avez accompagné à Lin-


béh et à l'autre endroit, — saluez-le pour moi, le maître de la haute aiguière.
— Kntrez flans la porte du Pro[)hète, j'ai des fleurs à répandre — ; quelle joie
pour les amoureux (du Prophèle) au moment qu'ds entrent! — Entrez dans la

porte du Prophète , j'ai des fleurs à jeter ;


— quelle joie pour les amoureux au
moment qu'ils sont en visite !

22. La mèi'c du pèlerin a dit : ftO mon fds Hussein, — ne t'elTraie pas de la mer
salée , car nous voici près du beau » ;
— la mère du pèlerin a dit : et mon fils

nous sommes fatigués, — mais ne t'effraie pas de la mer salée, car nous voici

proche le beau!".
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;186] — 282 —

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23. Gai azour en-Nabi oue'hna mchaddibînoh — Beêeinij shnft cl-gcmal tcshndded âaoui-

noh — G(d en-Nabi


azour nua'na golt Icaddab — Beêeimj -ihofl el-gemal lehaînincl

âala 'l-bab — Rayeh yezour en-Nabi ounla baâa )tagah — Higgitoh min béitoh il-

genéihatfi tagah — Gai azour en-Nabi zogkni/ijer ija— Rabbi 'l-Harnm Zângitnf.

tehnrdim ouitibni —
-
Gai azour cn-Nnbi ouala baâa bakrah — Higgitoh min béitoh

genéihat hamrah.

2/t. Aazzemouh àazzemoidi i/a 'vulad âamnnih — Oui'kibou loli cs-salamah àala larfkom-

moh —
23. Il a dit : crJe visiterai le Prophèlei et nous ne l'avons pas cru; — de mes yeux
j'ai vu les chameaux prendre ses bagages. — Il a dit : tr Je visiterai le Prophète
et moi j'ai dit : n-MenleurN ;
— de mes yeux j'ai vu les chameaux charger à la

porte! — II va visiter le Prophète et il n'a pas vendu un dromadaire; — son


jiMerinage était (aux frais) de sa maison, les guinées (étaient) dans une lucarne.
— Il a dit : rrJe visiterai le Prophète tout jeune, ô Seigneur?) ;
— ses cris au

Haram détruisent et conslruisenl! — Il a dit : fJe visiterai le Prophète!» et il

n'a pas vendu une chamelle; — son pèlei'inage est (aux frais) de sa maison (à
savoir) des guinées rouges!

24. Enoouragez-le , encouragez-le, ô enfants de son oncle paternel, — et écrivez-

lui : tr (Reviens) sain et sauf!" sur le bord de sa manche. —


— 283 — [187;

*i5L^I A_i-l'^ (9-«-^^ i^.X_xJl J-c

g!; O L^^lj I L_S- I ;_*•

g-|j>xJ! ^Laj^ JoLLi (jJJs; (i ^^


iS}^ o i-S'tjlj

Aazzemuuh ànztemnuh >/<i 'oulad khnioli — Oui'klbou loli es-mlrnnnh àahi Inrf
shnloh — Dillohoiii àidn '1-èedoud ya Amn Snlamah — Aiila 'l-êcdoud dillohoin

oui'l-mnijija 'l-iivlfinal: — Dillolioin âaln 'l-èedoud ija Amn-Aaùijijnh — Anln 'l-êednml

dillohom oiii'l-iiini/i/a 's-siil>éi/ijiili — Hnjrglna hngjrina outn Icoiil — Hiil-U


raijeh

ratléin Jiljil hiijng ed-d/ibnijch — Haggina lifigginn outn kont naoui — Hat lena

ratlévi Jilfl hiijng el-fadiioui.

25. Rayeh yezour cn-Nnbi kébîr cl-èeouéinali — Mn nehmilshi forgllob ouala hatla

léilah.

Eiicom-ag-ez-le , encourag'ez-le , ù i-nfanls de son nnde —


nialeinel, et écrivez-

lai : rr( Reviens) sain el sauf!" sur le bord de son cluîle.— Monlre-leur les

puits, ô Om-Salama, — mon(re-leur les puits el l'eau pleine! — Montre-leur


les [)uits. ô Om-Aliya, — montre-leur les puits et l'eau vierge — Notre
I pèlerin,

notre pèlerin, tu
si — apporte-nous
t'en vas, deux rotolis de poivre pour les

Ix'tes à égorger; — notre pèlerin, notre pèlerin, si tu es prêt, — apporte-


nous deux rotolis de poivre pour les victimes!

25. Il va visiter le Prophète, le chef de la famille! — Nous ne pouvons supporter


son absence, pas même une nuit!
284

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XVI. FI GHANNA IL-HAGGAG FI LOOUDAH.


1. Ilaggna h(igi>ina ija'bou shal hririri — Bnshsharoiini ànlèilc tisliil el-haztli — Hag-
giiia linggina i/n 'hou àalhnkiijnlt — Zâ/ifaran el-Hegaz àn'sh-shnsh ouagiyah.

2. Ya hashîr el-hana ija raijch helednii — (joui l'aboui/ cl-àazh ijezaououeg ànlabna —
Ya bnshîr el-hana i/a rai/eli beledi — Goul l'/iboui/ el-âazl: yezaouowg êetabi —
XVI. CE QUE CHANTENT LES PÈLERINS AL RETOUR.

1. Notre pèlerin, notre pèlerin, ù toi qui as le chàle en soie, — on nous a annoncé
• que tu aides le faible! — Notre pèlerin, notre pèlerin, ô toi qui as le tnihan
jaune'"', — le safran du Hedjaz est sur le turban par oque!

2. messager du bonheur, ô loi qui viens à notre pays, — dis à mon cher père
cpi'il orne notre seuil'"'! — messager du bonheur, ô toi qui viens à mon pays,
— dis à mon cher père qu'il orne mes seuils! —
''' Les pèlerins teignent ordinairement le dents et les moyens du voyage des bateaux, à

bout de leur turban en jaune. vapeur ou à voile, des trains de chemin de


''' On a l'habitude de faire, de chaque roté fer, des locomotives, des chameaux, des che-
de la porte des maisons où habilent les pèle- vaux, des ânes, des malsons, des mosquées,
rins revenus de la Mecque, des dessins à la des pigeons, tous et toutes supposés de Mé-
couleur bleue ou rouge , représentant les inci- dine ou de la Mecque.

— 285 — [189]

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Znououigou 'l-baououabah oucluitla àiiUihlui — Ou'àameloufi 'z-zougnh ghfizala ou'-

oiiiiladka — Zaououigou 'l-hriouoimbah ouehalla 'l-êeinbi — Zaouovigouha melîh

lamma 'l-hagg ypgi — Zaououigou 'l-bnouounbah ouehalla gafaha — Ou'ânmelou


fi 'z-zougah ghazala oudannha.

S. Yn gamal ya gnmal ya 'bon UtoJ'layyen — Barrakhak sahtbak fi Mekha megayyel —


Ya gamal ya gamal ya 'bou — hhojf' iiashef Barralcliak sahibalcfi soug el-mahabes —
Khalri ya hagag jï mahbas lamouni — Roht ugtb-lek ya 'khti shalou ouahamma-
lounl —
Ornez la grande porte et même ses seuils , — et faites dans l'ornement une ga-
zelle et son petit. — Ornez la grande porte et même ses seuils, — ^ ornez-la

bien quand le pèlerin vient; — ornez la grande porte et même son revers, —
et faites dans l'ornement une gazelle et sa progéniture.

3. chameau 6 chameau ô
, , toi dont le pied est mou , — ton maître t'a fait agenouiller

à la Mecque pour faire la sieste ! — chameau, ô chameau, ô toi dont le pied

est sec, — ton maître t'a fait agenouiller au marché des Gchus! — rtMon désir,

ô pèlerin, est d'avoir un foulard citron I« — trJe suis allé pour te l'apporter, ô

ma sœur, mais ils (le) prirent et ils me laissèrent làn —


i

"1901

Khalri jjn hagnij- ft mahhas Hegaii — Rohl iigîb Icfc tja 'khti shnl er-rnhh mashi.

!l. liitssal el-hagg gui thigtg ija sabé/ji/a — L'agi farsli el-homoul oiwchibh el-ianéija —
Bassitl cl-h(igg ouegnl chgîg hadderou-li — L'iigtfnrsli el-homoul oucdahh el-ôogouli.

5. Adzzamalni Léila oucdaggal fi shasln — Àaoudi i/a Léila mermmah lenasi — Aazza-
matni Léila Icgliaijet cl-mahliâdnti — Àaoudi ija Léila liigéit-li rafagnh — Aazza-
maini Léila leglitiijet el-benellah — Aaoudi ija Léila gniiikh oueselna —
rrMon désir, ô |)Merin, est il'a\oir un fichu du HedjazN — "Se suis allé pour te

rapjiorler, ô ma sœui', mais la caravane (le) prit et partit!

h. Le pèlerin envoya dire : «De la Hn-ine, 6 jeunes filles, — pour étaler les charges

et immoler les sacrifices!". — Le pèlerin envoya dire : trDe la farine donnez-

moi, — pour étaler les charges et tuer les veaux!".

5. Léila m'a accompagné et elle m'a saisi par le turban : — tfRetourne, ô Léila, car

je vais vers mes gens!-'. — Léila m'a accompagné jusqu'à la limite du gué :

ttRetourne, ô Léila, j'ai trouvé de la compagnie!'^. — Léila m'a accompagné
jusqu'à la limite du champ des pois: — crRetouine, ô Léila, ta complaisance
nous a touchés 11. —

— 287 — [191]

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Aazzamatni Léila leliad om gadcus — Aaoudi ya Léila gemîlek âala 'r-rous —


Aazzamalni Léila ouemishit Ji hommi — Aaoudi ija Léila meraoualt leommi.

0. Ya liamam el-Hema daijer foair konniioli — ]a lialiiii ija Iccr'tm teroddoli leoiiimnli —
Ya hamum el-Hema dayerfoag — Ya rasoli halim ya Eahhi teroddoh lenasoh.

7. SiLliitak ya liagff fiha mergani


'l-tilt — Salle dolir el-gemâaah
fi
Mekha om-êem-
dani — Sibhilak ya hagg fiha — 'l-tilt louli Snllé dniir el-gemàaahfi Haram er-
Hasouli —
Léila m'a accompagné jusqu'à la mère aux pots : — ir Retourne, ô Léila, ta com-
plaisance est sur les tètes!». — Léila m'a accompagné et elle m'a saisi par la

manche: — nRetourne, ô LéUa, je vais cliez ma mèreN.

6. pigeons du Hima qui tournez au-dessus de sa manche, — ô Clément, ô Géné-


reux , rends-ie à sa mère ! — pigeons du Hima qui tournez au-dessus de sa
tète, — ô Clément, ô mon Seigneur, rends-le à ses gens!

7. Ton chapelet, ù pèierin, il a un tiers en corail; — prie le midi du \endi-edi à la

Mecque , la ville aux colonnes ! — Ton chapelet , ù pèlerin , il a un tiers en perle ;

— prie le midi du ^ endredi au Hai'am du Prophète !



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Foutaldk- i/a liâgij^ liihliaiii.sa 'sliUrniha — Foag gabal Aarafal ragad fi


haouaha
— FouUiUik ij(i liâipij- LiLlifimsii ouisitla — Fofiggnbiil Anrnfai nnsahha oitelgliaddii

— Foulakik i/fi hâgig bilcliamsa reijali — Foag gnb/il Aiirtifat iinsiil/lia Uici/nmi —
Foutatek ija li'iggn giizziiiha 'l-i/ahoiuli — Giisstifil-liii 'l-liager ouemashij ed-do-
rouhi — Mahlidsek Imggn (ja ouiliimni loroufoli — Oiàshtarah-lek oualadek i/ossidh'in

dtyouf}h — Muhhiisek yn lingg'i omlimmi liiiiîruh — Ouishtarah-hk otiiiliidek yes-

sallem yemîiwli — Mdhhnsek ya lifiggn shabnk fi 'l-hiiouiyéli — Ouislitaïah-lek ouii-

liidek deràdoh hbmyyéli.

Ta serviette, ô pèlerin, tu l'as aclietée ;\ cinq; — sur le mont Arafat il dormit


sous son vent! — Ta serviette, ô pèleiin, est à cinq et à six; — sur le mont
Arafat il la déplia et il dîna! — Ta serviette, ô pèlerin, est à cinq réaux; —
sur le mont Arafat il la déploya en guise de tentel — Ta serviette, ô pèlerine,

que le Juif a tissée, — la pierre l'a déchirée et la marche sur les chemins! —
Ton foulard, ô pèlerine, raraasses-en les bords, — que t'a acheté tpn fils. Dieu
sauvegarde ses hôtes! — Ton voile, 6 pèlerine, rassembles-en la soie, — que
ton fils t'a acheté. Dieu sauvegarde sa main droite! — Ton voile, ô pèlerine,

s'est accroché dans le bât (du chameau), — que ton fils t'a acheté la coudée au
prix de cent!
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S. Mnghrabi maghrahi ma ihnshshiin lunUlak — Lola hoh en-Nabi ouala Lan gîtak —
Maghrahi maghrahi ma llmshshim knlamnk — Lola hoh en-Nabi ouala kan da saa-

lak.

9. 1« taouaslii 'n-Niibi ouikhod-lak reijali — (Jui'ftah lena 'l-baouoiuibah nekhosh el-

magami — • Ya taouashi 'n-Nabi ouikhod-lak meouallad — Oui'ftah el-baououabah


nezouro Mohammad.
10. Ouish àatéili H-mebashshir — ija 'khti 'l-kebirah Autéitoh reijal inagur ouefarouah

kebîrak — Ouish âatèiti'l-mebashskirhmma ga ijekhabbir — Aaléitoh reijalmagar

ouebaftah i/efa-ssil.

8. Maugrébin. maugrébin, n'irrite pas ton langage; — n'était l'amour du Prophète,


je ne serais pas venu à toi! — Maugrébin, maugrébin, n'irrite pas ta parole;
— n'était l'amour du Prophète, on ne t'aurait pas questionné!

9. eunuque du Prophète, prends pour toiun — ouvre-nous porte


réal et la

pour que nous entrions au tombeau: — ô eunuque du Prophète, prends poiu-

toi un mulet — et omTe la porte pour que nous visitions Mohamed.


10. Qu'as-tu donné au messager, ô ma sœur grande? — rJe
la donné un lui ai réal

hongrois et une grande fourrure ! " — Qu'as-tu donné au messager quand il est

venu donner des nouvelles? — irJe lui ai donné un réal hongrois et de la coton-

nade pour qu'il la taille " !

AnnaUê du Service, igii. ig


riM] .
— 290 —

jO-^aJ—C 5;^-w L) (J^+aL? (J>AaL

//. /l/a 'lisanelc ija li(ii>ir{ih ouigai/ijfih — Shinliijunek gasah dnla 'l-kâah lèifijah — Ma
'hsanelc i/a hnggdh oiiigéili — Shindijanek gasnb itnla 'l-kâab zéiti — Ma 'hsanek

i/n Jiaggah ouerakba 'l-hagîiifili — Sh'mlitjanek gasnb dnla 'l-kâab zînali.

l^. Blr Zamzam snlnbhn salnsil — Oui'sii-sherba minha rnouat el-niesnjir — Bir Zam-
:mn salabhn harhi — Oiii'sh-sherba minha raouat el-dnlVi.

13. la basklr ija basinr ija me'ombosh — Govl houaladi el-doiîz ijebnijijad ouei/niigosk —
Va bashîr yn bnshir t/a megiibbil — Goul leoualadi 'l-dnzîz min el-gnmh j/egharbil

— Ya bashîr i/a basliir ouegolli —


dnléihom Tniij/ebîn lai/i/rbîn i/a xhogi naléihom.

li. Zaghratil-lo 'l-gnlla oiiihiiii/a melanah — Ncshrnhck ijn gnlln nehar es-.ialamnh —
Zaghraût-lo 'l-golln oiiihiijija gadida — Ncshrnbek yn gnlla fi Masr es-sdaîdah.

11. Que tu es liellc, ô pèlerine, quand — avec


tu arrives, ton caleçon broché d'or,
descendant sur le (alon! — Que lu es belle, ô pèlerine, quand tu es arrivée, —
avec ton caleçon broché d'oi-, couleur d'huile, sur ton talon! — Que tu es belle,

ô pèlerine, quand tu montes le (h'oniadaire , — avec ton caleçon broché d'or,


(pii est un ornement sur le talon!

l "i. Le puits de Zemzem sa corde est une chaîne ,


— et en boire a désaltéré le voyageur ;

— le puits de Zemzem sa coi-dc est de soie, — e( en boire a désaltéré le malade!

13. messager, ô messager, ô l'homme aux nouvelles, — dis à mon fils le chéri qu'il

blanchisse et qu'il badigeonne! — messager, ô messager, ô toi qui vas au Sud,


— dis à mon fils le chéri qu'il fasse moudre du blé! — messager, ô messager,
dis-moi d'eux : frils sont bien, ils sont bien; ah! combien je désire les voir!-n.

\li. La gargoulette a crié de joie pour lui, elle qui est pleine; — nous te boirons, d

gargoulette, le jour du salut! — La gargoulette a crié de joie pour lui, elle qui
est neuve; — nous te boirons, ô gargoulette, au Caire, la ville heiu-euse!
TABLE DES MATIERES.

H. A. DucRos. L'arbre Ash des auciens Égyptiens i- la

G. Legrain. Au pylône d'Harmhabi à Karnak (avec 3 planches) ]3- W


Ahmed beï Kajtal. Rapport sur les fouilles exécute'es dans la zone comprise
entre Délrout au nord et Déir-cl-Gaaadlah, au sud (suite).. . 45- 87

E. Mackay. Report of the excavations and other work carried ont in tlie

necropolis of Thebes for the Department of Antiquities by

Robert Mond, Esq. , of Combe Bank, Sevenoaks, Kent, En-


gland, duriug the year beginning on March 9'\ 1918 (avec
3 planches) 88- 96

G. Maspero. Chansons populaires recueillies dans la Haute-Egypte, de 1900


à 1916, pendant les inspections du Service des Antiquités. . 97-290

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