Jules Verne - Le Tour Du Monde en 80 Jours (B1) - 2005
Jules Verne - Le Tour Du Monde en 80 Jours (B1) - 2005
Jules Verne
rnzentrum
JDIO
Langenscheidt
Jules V erne
T o u r d u M o n d e
Crédits photographiques
Pages 4, 88 : © Bettmann / CORBIS ; page 34: Steffen Foerster;
page 43: Eogan McNally, Lakis Fourouklas; page 47: GavinD ;
page 48 : © Martin Jones / CORBIS ; page 87 : © Adam Woolfitt /
CORBIS.
www.cideb.it
œ tm r n )
TE X T B O O K S A N D
T E A C H IN G M A T E R IA L S
The quality of the publisher’s
design, production and sales processes has
been certified to the standard of
____________U N I EN IS O 9001___________ J
P R O JE T S I NT ERN ET 74, 89
T E S T F I N A L 110
4
Une rencontre décisive
En 1862, Jules Verne fait la connaissance de celui qui va devenir son
éditeur, Pierre-Jules Hetzel. Il signe avec lui un contrat pour les vingt
années suivantes. Dans les années 1863-1865, il devient célèbre avec
la publication de ses trois premiers grands romans : Cinq semaines en
ballon, Voyage au centre de la Terre et De la Terre à la Lune. Il sera
l'auteur de quelque quatre-vingts romans à raison de un à deux par
an.
Jules Verne, le précurseur de la science-fiction
L'une de ses grandes qualités est d'avoir réussi, grâce à son sens de
la documentation, à adapter au genre du roman les conquêtes et les
découvertes des savants de son époque. Il a su les mettre au service
d'une imagination incroyable qui a fait de lui, bien souvent, un
visionnaire. Il prévoit avec justesse les progrès scientifiques du XXe
siècle avant leur réalisation, comme par exemple les vols dans
l'espace, le sous-marin, l'hélicoptère, l'air conditionné, les missiles
guidés et le cinéma.
Le Tour du monde en 80 jours
En 1867, Jules Verne commence à entreprendre une série de voyages :
il s'achète même un bateau, le Saint-Michel. Puis, il s'installe à Amiens
où il écrit Le Tour du Monde en 80 jours, publié en 1873. L'inspiration de
cette œuvre vient de la volonté de l'auteur de décrire le monde entier
sous la forme d'un roman géographique et scientifique. Fidèle aux
aspirations de son époque, il traduit l'intérêt porté aux voyages, à la
géographie, aux découvertes. Ainsi, à travers son Tour du monde en 80
jours, il accomplit une véritable expédition géographique.
À partir de 1878, il reprend ses voyages pour finir en 1884 par faire
un grand tour de la Méditerranée.
La fin d’un grand écrivain
En 1888, Jules Verne est élu au
conseil m unicipal d'A m iens. Il y
siégera pendant 15 ans. Malade du
diabète, il meurt le 24 mars 1905.
Deux ans plus tard, une sculpture
com m ém orative est placée sur sa
tombe, au cimetière de La Madeleine
à Amiens. Elle montre Jules Verne
sortant de sa tombe, un bras tendu
vers les étoiles.
6
CHAPITRE 1
N
d’un personnage assez mystérieux. Phileas Fogg,
c’est ainsi qu’il se nomme, est m em bre du Reform
Club. On sait très peu de choses sur lui : c’est un
h o m m e g alant et l’un des plus bea u x g e n tle m e n de
société anglaise, voilà tout. Est-il riche ? Inco n testa
Mais on ne sait pas com m ent il a fait fortune.
A-t-il voyagé ? Il connaît bien la carte du monde et possède
des c o n n a i s s a n c e s i m p r e s s i o n n a n t e s s u r les p a y s les plus
lointains. Il a donc probablement voyagé, ou en tout cas, dans sa
tête, car certains affirment qu’il n a pas quitté Londres depuis de
longues années.
7
Le TOUR DU MONDE 80 jours
C’est un g e n tlem a n peu c o m m un ic atif qui aime le silence.
Pourtant on croit connaître sa vie, sim plem ent parce q u ’il fait
m ath ém atiqu em ent toujours la même chose.
Son passe-tem ps est de lire les journaux et de jouer au whist 11
jeu du silence qui convient bien à sa nature. Il gagne souvent,
mais ses gains sont destinés aux oeuvres de charité. Il joue pour
jo u e r , p a s p o u r g a g n e r : le jeu e s t p o u r lui une lu tte s a n s
mouvement, sans fatigue.
Phileas Fogg vit seul d a n s sa m a is o n de Saville Row, où
personne ne pénètre, sauf son domestique. Il n ’a ni fem m e ni
e n f a n t s ni p a r e n t s ni amis. Il déjeun e et dîne au Club à des
heures chronom étriquem ent déterminées, dans la mêm e salle, à
la mêm e table. Il rentre chez lui à minuit précis pour se coucher.
De son dom estique, il exige une ponctualité et une régularité
extraordinaires.
8
Le TOUR DU MONDE en
— Non, en réalité je m ’appelle Jean Passepartout h un surnom
q u ’on m ’a d o n n é p a r c e que je r é u s s is t o u j o u r s à m e t i r e r
d ’affaire 2. Je crois être un honnête garçon, Monsieur, mais je
dois avo uer que j ’ai fait plusieurs m étiers. J’ai été c han te u r,
écuyer dans un cirque, professeur de gymnastique et sergent de
pompiers à Paris. Puis, j’ai quitté la France et depuis cinq ans je
suis valet de chambre en Angleterre. Or, je viens d’apprendre que
Mr. Phileas Fogg, l’hom me le plus exact et le plus sédentaire du
R o yau m e-U n i, c h e r c h e un n o u v e a u d o m e s tiq u e . Je me suis
présenté à vous dans l’espoir d’y vivre une vie tranquille.
— Vous m ’êtes recommandé, Passepartout. Connaissez-vous
mes conditions ?
— Oui, Monsieur.
— Bien. Quelle heure avez-vous ?
— Onze heures vingt-deux, répond Passepartout en regardant
sa montre de g o u s s e t3.
— Vous reta rd e z de q u a tre m inutes, dit Mr. Fogg. Donc, à
partir de ce moment, onze heures vingt-six du matin, vous êtes à
mon service.
10
Où Phileas Fogg et Passepartout se rencontrent
flegmatique, l’œil pur, la paupière immobile, bref, c’est le type
d ’Anglais im passible. Phileas Fogg e s t e x t r ê m e m e n t précis,
jamais pressé et toujours prêt, il ne fait aucun geste superflu. Il
ne semble jamais ému ou troublé.
Quant à notre nouvel ami Passepartout, un vrai parisien de
P aris, il p o s s è d e u n e p h y s i o n o m i e a g r é a b l e e t u n e f o r c e
h e rc u lé e n n e . Il a l’air doux et serviable, les yeux bleus, les
c h e v e u x b r u n s e t re b e lle s . Son c a r a c t è r e e x p a n s i f v a - t- il
s’accorder avec celui de son maître ? C’est ce qu’on va voir. En
tout cas, les renseignements qu’on lui a donnés sur Phileas Fogg,
p e r s o n n a g e qui a une vie régulière et qui ne voyage pas, ne
peuvent que lui convenir.
Il est onze heures et demie et Passepartout, seul dans cette
nouvelle maison, décide d’en commencer l’inspection. Il découvre
finalement sa chambre. Sur la cheminée, une pendule électrique
correspond avec la pendule de la chambre à coucher de Phileas
Fogg et les deux appareils b a t t e n t au m ê m e in stan t la m êm e
s e c o n d e . A u - d e s s u s de la p e n d u l e , il y a u n e n o t i c e av e c
l’organisation précise de la journée de Mr. Fogg.
— Cela me va ! se dit Passepartout une fois l’inspection finie.
Un homme régulier comme une mécanique ! Eh bien, m a foi h ça
n ’est pas pour me déplaire !
1. Ma foi : en e ffe t.
11
A C T
C o m p ré h e n sio n orale
D eLk © Écoutez l'enregistrement du chapitre et dites si les affirmations sont
vraies (V) ou fausses (F).
V F
1. Nous sommes à Paris en 1872. □□
2. Phileas Fogg est membre du Reform Club. EE CE
3. Il a des connaissances impressionnantes sur les pays
les plus lointains.
EU [
4. Son passe-temps est de lire des revues et de jouer aux échecs.
5. Phileas Fogg n’a ni femme ni enfants ni parents ni amis.
6. À onze heures, il doit se rendre au Reform Club.
7. Son nouveau domestique est anglais.
8. Il s’appelle Passepartout et a fait plusieurs métiers.
9. La montre de Passepartout avance de quatre minutes.
10. Il n’a pas eu le temps de regarder son futur maître.
11. Passepartout a une physionomie agréable.
12. La vie irrégulière de Phileas Fogg ne lui convient pas.
13. Dans sa chambre, Passepartout trouve une notice avec
l’organisation de la journée. Eli EE
Écoutez l’enregistrement et replacez sur les horloges suivantes les
heures que vous entendez.
12
v I T É S
Grammaire
Q Trouvez dans le chapitre le pluriel ou le singulier des mots suivants.
mystérieux : ......................................................................................................
un ami : ...............................................................................................................
le journal : ...........................................................................................................
nouveau : ............................................................................................................
beaux : ................................................................................................................
réguliers : ............................................................................................................
le pays : ...............................................................................................................
français : .............................................................................................................
14
V
P roduction écrite
DELF^^ Les passe-temps de Phileas Fogg. Il aime lire les journaux et jouer au
whist. Que faites-vous lorsque vous avez du temps libre ?
Décrivez en 60-80 mots.
Q Pour faire partie d’un club, vous devez remplir la fiche de présentation
suivante.
Nom : ................................................................
Prénom : ..........................................................
Adresse : .......................................................... collez
Date de naissance : ..................................... votre photo
Lieu de naissance : ......................................
Quelles autres activités pratiquez-vous ?
15
CHAPITRE 2
16
Où Phileas Fogj lance un défi
Le fait d o n t il e s t q u e stio n a eu lieu le 29 s e p t e m b r e . La
s o m m e de cinqu ante-cin q mille livres a été volée au caissier
principal de la Banque d ’A n gleterre tan d is que celui-ci é ta it
occupé à e n registrer une r e ce tte 1 de quelques shillings... Des
détectives, choisis parmi les plus habiles, ont été envoyés dans
les principaux ports, à Liverpool, à Glasgow, au Havre, à Suez, à
Brindisi, à New York, etc., avec la promesse, en cas de succès,
d’une prime de deux mille livres et cinq pour cent de la som m e
retrouvée. Le début de l’enquête a permis de faire le signalement :
il n ’y a pas de doute, c’est un gentleman qui a commis le vol.
Tandis que les membres du Club s’installent autour de la table
pour jouer au whist, Andrew Stuart continue la discussion.
— Où peut se réfugier ce voleur ? La terre est si vaste !
— Elle ne l’est plus aujourd’hui, affirme Phileas Fogg.
— Mais la terre n ’a pas pu diminuer, mon cher, répond Andrew
sur le ton de la plaisanterie.
— La terre a diminué puisqu’on la parcourt m a in te n a n t dix
fois plus vite qu’il y a cent ans, dit Ralph. Savez-vous qu’on peut
faire le tour de la terre en trois mois... ?
— En quatre-vingts jours seulement, corrige Phileas Fogg.
— Q u a t r e - v i n g t s j o u r s p e u t - ê t r e , m a is s a n s p e n s e r au
mauvais temps, aux naufrages ... continue Andrew.
— En quatre-vingts jours tout compris, interrompt Phileas Fogg.
— Ah ! Ah ! Je parie quatre mille livres qu’un tel voyage est
impossible.
— Très possible, ajoute Phileas Fogg.
— Faites-le alors !
— D’accord.
1. U ne r e c e tte : t o ta l d e s s o m m e s d a r g e n t re ç u e s .
17
if TOUR DU MONDE eSOjours
— Quand ?
— Tout de suite. Je suis prêt à parier vingt mille livres que je
fais le tour du monde en quatre-vingts jours, soit mille neuf cent
vingt h eu re s ou ce n t quinze mille deux c en ts m in utes. Vous
acceptez ce pari ?
— Nous acceptons, répondent ses collègues.
— Bien. Je vais prendre le train pour Douvres de vingt heures
quarante-cinq. Je pars donc ce soir, 2 octobre, dit-il tandis qu’il
Où Phileas Fogg lance un défi
regarde son calendrier de poche, et je serai de retour à Londres
au salon du Reform Club le samedi 21 décembre à huit heures
quarante-cinq du soir. Faute de quoi \ ce chèque de vingt mille
livres vous appartiendra.
Phileas Fogg pose le chèque sur la table de jeu, prend son
chapeau et sort.
20
Ç T T
22
Ijpr 0 Écoutez l’enregistrement et écrivez l’emploi du temps de Phileas Fogg.
DELF o Parmi les trois lettres suivantes, choisissez celle qu’a pu écrire
Passepartout à un ami. Barrez les erreurs et corrigez-les.
1 VeuxA ? de 2 ocdobYe iê j 2
CAeY ŸouuJ,
l e VXenA de dYouUeY j/U\e pdouze, coon/me do/meAdx^uje cAeX uXY\
^endde/moun d e doL Aocuute Aocjddé françoiAAe. l e AmXA die A
condend cou c eAd mU\ Ao/m/me ol jChe VXe dYaXh^u/Xdde.
^LjoidAeuLfeM-Ae/mend^ /me Voxdà doXhA de dïoj/h en dXYecdxon de
DouUYeA pouce c/m-‘x d ol décxdé d e jaAYe de douU duL /monde en
cjMJidYe-vxnpdA jojUA...
OL bxendôd
ŸoLAAepoudoucd
24
IjpfT Q Écoutez l’enregistrement et complétez le tableau sur le nombre de
jours dont a besoin Phileas Fogg d’une étape à l’autre et sur les moyens
de locomotion utilisés.
P roduction écrite
DELF Q Décrivez votre journée sur la page de cet agenda. Écrivez les horaires
en toutes lettres.
25
CHAPITRE 3
F
ix f a i t p a r t i e d e s d é t e c t i v e s a n g l a i s
envoyés dans les différents ports après le vol
c o m m i s à la B a n q u e d ’A n g l e t e r r e . En
possession du sig nalem ent du voleur et motivé
p a r la p r im e p r o m is e en cas de s u c c è s, Fix e s t
persuadé que son hom me se trouve à bord du Mongolia, bateau
qui fait rég ulièrem en t les voyages de Brindisi à Bombay. Il a
compris depuis longtemps que les grands escrocs 1 ressemblent
to u j o u r s à d ’h o n n ê t e s gens. Il se m e t donc à d é v is a g e r les
g e n t l e m e n qui d é b a r q u e n t s u r le quai. Et c ’e s t ainsi que le
détective Fix reconnaît le voleur de la Banque d ’Angleterre le
m ercredi 9 octobre, à Suez. Cependant, pour pouvoir a r r ê te r
P hileas Fogg, n o t r e ami Fix a b e s o in d ’un m a n d a t d ’a r r ê t
d’Angleterre. Pour le m oment, il doit se contenter de suivre de
1. Un e sc r o c : un v o le u r.
26
Où les gentlemen sont des voleurs
près sa belle proie h Et pour approfondir son enquête, il décide de
s’approcher du domestique qui attend sur le quai.
— C’est un bien beau pays PÉgypte, vous ne trouvez pas ?
demande Fix.
— Oui, mais nous allons si vite que j’ai l’impression de voyager
en rêve, répond Passepartout.
— Vous êtes donc pressés ?
— Mon maître doit faire le tour du m onde en quatre-vingts
jours... mais c’est insensé.
27
If TOUR DU MONDE
— Votre maître est peut-être un peu original... Dites donc il
faut être riche pour faire un tel voyage !
— En effet, il a emporté beaucoup d'argent. Mais, je dois vous
laisser, je dois prendre le bateau. Au revoir, Monsieur... ?
— Fix, je m ’appelle Fix. Et votre prochaine destination est
peut-être la m êm e que la mienne, Bombay ?
— C’e s t e x a c t . Mon n o m e s t P a s s e p a r t o u t . N ous n o u s
reverrons donc sûrement.
C e t t e c o n v e r s a t i o n a v e c le d o m e s t i q u e a c o n v a i n c u
définitivem ent Fix que Phileas Fogg est coupable et q u ’il doit
l’arrêter. Il suffit juste d’attendre l’arrivée du m andat d’arrêt.
De son c ôté , P hileas Fogg, i m p e r t u r b a b l e , p o u r s u i t son
itinéraire d ’une façon très méthodique : il inscrit les dates, les
heures, les destinations sur son carnet de bord afin de constater
le retard ou le gain de temps.
Le 10 octobre, le bateau quitte Suez pour la prochaine étape,
Bombay. La traversée de la mer Rouge est houleuse 2, mais cela
ne p e rtu rb e pas du to u t les h ab itude s de Phileas Fogg, qui a
t r o u v é d e s p a r t e n a i r e s p o u r j o u e r au w h i s t . Q u a n t à
Passepartout, les conditions de ce voyage sont satisfaisantes : il
n ’a pas le mal de mer, mange bien, dort confortablement et fait
des rencontres sympathiques.
Ils arrivent finalement à Bombay le 20 octobre. Phileas Fogg
et son domestique quittent le paquebot pour se rendre à la gare
et p r e n d r e le tr a in en d ire c tio n de C a lcu tta . P a s s e p a r t o u t
commence à être préoccupé par le pari de son maître. Certes, ils
1. D ites d on c : (e x p re s s io n ) à p ro p o s .
2. H ou leu x : a g ité.
28
Où les gentlemen sont des voleurs
ont deux jours d ’avance, mais on ne sait jamais, un voyage peut
toujours réserver des surprises et un retard est si vite arrivé !
Partis à l’heure de Bombay pour Calcutta, voilà que le train
s’arrête tout à coup dans un petit village. Passepartout n ’en croit
pas ses yeux ni ses oreilles quand il entend le conducteur du train
annoncer : « Les voyageurs descendent ici. Il n ’y a plus de voie
ferrée ! » En effet, contrairement à ce qu’ont écrit les journaux, le
chemin de fer reliant Bombay à Calcutta n’est pas fini. C’est avec
précipitation que les voyageurs habitués à faire ce trajet se jettent
sur les moyens de locomotion qui sont à leur disposition : des
charrettes tirées par des zébus h des poneys, etc.
1. Un z é b u : sorte de b œ u f à bosses.
29
A C T V T
C o m p ré h e n sio n orale
32
6. Qu’est-ce qui préoccupe Passepartout ?
a. O Le pari de son maître.
b. Q Le détective.
c. Q Le voyage.
33
A C T T
Les synonymes. Retrouvez dans le chapitre les mots qui ont la même
signification que les mots suivants.
Un voleur : .............................................................................................
Agitée : ...................................................................................................
Un bateau : ...........................................................................................
La voie ferrée : ....................................................................................
34
T
Grammaire
Le passé com posé
Le passé composé des verbes en -er est régulier (sauf aller). Il se forme
avec l’auxiliaire avoir ou être au présent et le participe passé du verbe.
manger -►j’ai mangé
Le participe passé des autres verbes :
avoir -►eu (j’ai eu) être -►été (j’ai été)
faire -» fait découvrir découvert
Participes en -u Participes en -i
lire -►lu finir—^ fini
voir -►vu grandir -» grandi
attendre -* attendu
vouloir -►voulu prendre -►pris
devoir -►dû
pouvoir -> pu
connaître -►connu dire -> dit
La forme négative du passé composé :
Sujet + ne/n + auxiliaire + pas + participe passé
Il n a pas mangé.
35
CHAPITRE 4
0
n e n t e n d alors un vague c o n c e rt de voix
h u m a in e s et d 'in s t r u m e n ts de cuivre,1 qui
s’approche. Le guide saute à terre et s’enfonce
d a n s un b u is s o n ép ais. L o r s q u ’il r e v ie n t, il
annonce un peu ému :
— C’est un sutty !
— Qu’est-ce qu’un sutty ? demande Phileas Fogg.
— À la mort de leur mari, les épouses acceptent d’être brûlées
vives avec leur mari. La jeune fem m e que nous venons de voir
passer a tenté plusieurs fois de s’échapper. Elle refuse le sacrifice.
Son histoire est connue, elle s’appelle Aouda. C’est une Indienne
d ’une grande beauté. Elle a reçu une éducation à l’européenne.
1. Un in s tr u m e n t de cuivre : i n s t r u m e n t à v e n t e n c u iv re c o m m e la
tro m p e tte .
36
Où Passepartout devient un héros
Elle est devenue veuve trois mois après avoir été mariée à un
vieux prince. Elle sera sacrifiée demain au lever du jour.
— Cette coutume existe encore ! s ’étonne Phileas Fogg sans
trahir la moindre émotion.
— La malheureuse ! Brûlée vive ! m urmure Passepartout.
— On peut peut-être sauver cette femme. On a encore quelques
heures d’avance sur notre itinéraire, ajoute Phileas Fogg.
— Vous savez, ajoute le guide, que nous risquons notre vie si
nous som m es pris.
— En ce qui me concerne, je suis prêt, répond Phileas Fogg.
— Moi aussi, dit à son tour Passepartout avec enthousiasme.
P a s s e p a r t o u t e s t h e u r e u x de d é c o u v rir f i n a l e m e n t chez
Phileas Fogg u n e c e r t a i n e s e n s ib ilité , une â m e so u s c e t t e
enveloppe de glace.
C’est ainsi q u ’après avoir pris leur décision, ils se rendent,
a v e c l’a id e du gu id e , s u r les lieux où la j e u n e f e m m e e s t
emprisonnée. Une demi-heure de marche leur suffit pour arriver
à la pagode. Ils discutent alors, cachés dans la forêt qui l’entoure,
des moyens de sauver la jeune femme. Malheureusement, il y a
des gardes armés partout et ils arrivent à la conclusion que rien
ne p e u t ê t r e t e n t é . Ils s e m b l e n t p e r d r e e s p o i r l o r s q u e
P a s s e p a r t o u t a n n o n c e q u ’il a p e u t - ê t r e une idée. Sans rien
révéler, il suggère juste d’attendre le lendemain matin pour agir.
Au lever du soleil, lorsque la foule et les gardes se réveillent pour
accom plir le supplice, nos v o y a g e u rs se m ê le n t aux gens et
s ’a p p ro c h e n t du bûcher 1 qui doit être allumé d ’une m inute à
l’autre. Dans la demi-obscurité, ils voient la jeune fem m e qui
semble sans vie, éten d u e à côté de son mari défunt. Puis, un
37
le TOUR DU MONDE en 80 jours
hom m e, une torche à la main, s ’approche et le bois imprégné
d ’huile s’enflam m e aussitôt. Phileas Fogg s’apprête à s’élancer
vers le bûcher pour ten ter un dernier geste quand, tout à coup,
un cri de terreur s’élève de la foule. Le mari n ’est pas m ort ! À
tra vers les flammes, on le voit se lever du bûcher, prendre la
je u n e fe m m e dans ses bras et s ’enfuir... On p e u t fac ilem e n t
imaginer la surprise du guide et le con ten tem ent de Phileas Fogg
lo rs q u ’ils d é c o u v re n t que le mari re ss u s c ité n ’e st a u tre que
Passepartout ! Pour sauver la jeune femme, celui-ci s ’est glissé
au risque de sa vie jusqu’au bûcher.
Un i n s t a n t a p r è s , nos h é r o s et leur n o uv e lle c o m p a g n e
disparaissent dans la forêt poursuivis par les gardes en colère :
ils ont découvert la ruse de Passepartout.
Kiouni, h a b ilem en t guidé, c ou rt r a p id e m e n t dan s la fo rê t
encore obscure et p e rm e t ainsi à nos voyageurs d ’échapper à
leurs p o u r s u iv a n t s . Mrs. Aouda c o m m e n c e à re v e n ir à elle
lo rsq u’ils a rriv ent à la gare d ’Allahabad. P a s s e p a r to u t pense
qu’elle est tout simplement charm ante ; il voit les beaux yeux de
la jeune f e m m e r e tro u v e r to u te leur douceur : elle e st d ’une
b e a u té a d m irab le. Phileas Fogg r e m e r c ie le guide po u r son
dévouem ent en lui offrant Kiouni. Un éléphant, c’est la fortune
assurée pour ce jeune guide ! Après de touchants adieux, Phileas
Fogg, Passepartout et leur nouvelle compagne prennent donc le
train en direction de Calcutta. Il pénètre dans la vallée du Gange
lorsque la jeune fem m e reprend tout à fait ses esprits. Phileas
Fogg se p r é s e n te et lui ra c o n te to u t ce qui s ’est passé. Mrs.
Aouda est très émue : ils ont risqué leur vie pour elle !
Enfin, ils a r r iv e n t à s e p t h e u re s du m a tin à Calcutta. Le
paquebot pour Hong-Kong ne part qu’à midi : d’après l’itinéraire
de Phileas Fogg, ils ne sont ni en retard ni en avance. Les deux
38
Le TOUR DU MONDE en 80 jours
jours gagnés entre Londres et Bombay ont été perdus, mais on
imagine bien que personne ne le regrette puisqu’ils ont permis de
sauver une jeune femm e d’une m ort certaine.
40
A C T V T
0 Qu’est-ce qu’un sutty ? Choisissez parmi les trois textes suivants celui
qui correspond à la définition d’un sutty.
1. Q À la mort de leur épouse, les maris acceptent d’être brûlés vifs
avec leur femme. Le sacrifice s’effectue aux premières heures
du jour.
2. Q À la mort de leur mari, les épouses acceptent d’être brûlées
vives avec leur mari. Le sacrifice s’effectue au coucher du
soleil.
3. Q À la mort de leur mari, les épouses acceptent d’être brûlées
vives avec leur mari. Le sacrifice s’effectue aux premières
heures du jour.
Un peu de géographie. Quel est le nom des villes et des pays traversés
au cours du chapitre ? Indiquez la prochaine étape.
42
T
43
A C T T
P roduction écrite
DELF 0 Vous êtes à la place de Phileas Fogg. Vous envoyez une carte postale à
vos collègues du Reform Club. Vous racontez les péripéties du chapitre
4 en 60-80 mots. N’oubliez pas de préciser le(s) destinataire(s), le lieu,
la date et les formules de politesse.
44
L’Inde dans le rom an
et aujourd’hui
Présentation géographique
[Sans son roman Le tour du monde en 80 jours, Jules Verne définit ainsi
l'Inde : « Ce grand triangle renversé dont la base est au nord et la
pointe au sud. » L'Inde est, en effet, un grand pays triangulaire pris
entre la longue chaîne de l'Himalaya au nord et l'Océan indien au
sud. C'est le septième pays au monde par sa superficie.
La faune et l’environnement
ESujourd'hui, seulement environ 10% du pays est couvert de forêts et
seulem ent 4% est protégé. D urant les dernières décennies, le
gouvernement a pris des mesures sérieuses pour améliorer la gestion
de l'environnem ent et a établi plus de 350 parcs, sanctuaires et
réserves.
La faune de l'Inde est composée principalement de lions, tigres,
léopards, panthères, éléphants et rhinocéros. Le pays possède aussi
une riche variété de cerfs et d'antilopes, de buffles sauvages, de
massifs bisons indiens, d'ours, de hyènes rayées, de porcs sauvages,
de chacals et de chiens sauvages indiens. Il y a aussi une population
très im portante de singes comme les macaques. La famille des
reptiles comprend de magnifiques king cobras, des pythons, des
crocodiles, de grandes tortues d'eau douce et des lézards. Dans la
famille des oiseaux, on rencontre des aigles et des hiboux ainsi que
l'oiseau national de l'Inde, le paon.
La particularité de l'éléphant d'Asie : il est plus petit que l'éléphant
d'Afrique. Ses oreilles sont moins grandes et ses défenses 1 sont le
plus souvent courtes et légères. C'est une monture très recherchée :
rapide et docile, l'éléphant peut supporter des charges importantes.
Il a été utilisé pour la guerre. Il portaient alors des arm ures
métalliques. La puissance d'un souverain se mesurait au nombre
d'éléphants qu'il possédait.
1. Les d é f e n s e s :
47
Petite histoire de l’Inde britannique
Elu début du XVIe siècle, l'Inde est un champ de rivalités pour les pays
occidentaux qui y installent des comptoirs 1 : Portugais, Hollandais,
Français (Pondichéry, Chandernagor) et Britanniques (Bombay,
Calcutta, Madras). Les Français et les Anglais entrent en lutte pour
obtenir des concessions territoriales. La guerre franco-anglaise prend
fin avec le traité de Paris en 1763 et l'entreprise de colonisation
britannique devient systém atique. Pour développer l'économie
coloniale, les Britanniques augmentent la production de fer et de
48
charbon, développent les plantations de thé, de café et de coton, et
commencent la construction du vaste réseau ferroviaire de l'Inde.
En 1857, les Britanniques doivent faire face à la révolte des cipayes
(soldats indigènes) qui se rebellent contre la domination britannique :
la chute de l'Empire mogol (Empire indien au pouvoir depuis le
début du XVIe siècle) est proclamée en 1858.
Le nationalisme indien prend une véritable ampleur avec Mahatma
Gandhi. En 1915, Gandhi rentre d'Afrique du Sud, où il a exercé le
m étier d'avocat, et concentre son attention sur la question de
l'indépendance. Il adopte une politique de résistance non-violente
à la règle britannique. En 1942, il lance le mot d'ordre « Quittez
l'Inde ». En 1944, il obtient quelques concessions de la part des
Britanniques qui finissent par accepter l'indépendance.
Le 15 août 1947, l'indépendance de l'Union indienne est proclamée et
Nehru devient Premier ministre. L'ex-Empire britannique est divisé
en deux États : la République indienne et la République islamique du
Pakistan.
La pagode : on appelle pagode le temple bouddhiste et en général le
temple des régions asiatiques.
Le Gange : il prend sa source d'un glacier himalayen à 4 200 mètres
d'altitude. Après un parcours de 3 000 kilom ètres, il forme un
immense delta dans le golfe du Bengale. C'est le fleuve sacré de
l'Inde. Des milliers de pèlerins viennent s'y baigner pour se purifier
et des bûchers funéraires y brûlent en permanence.
Bombay : en 1872, au moment où Jules Verne écrit son roman,
Bombay est un grand centre économique, industriel et financier.
Au début du XXe siècle, c'est le deuxième port de l'Inde après
Calcutta.
Calcutta : en 1843, cette ville portuaire devient la capitale politique
de l'Inde anglaise.
Le sutty ou s a t î : cette coutume, qui oblige la veuve à se faire brûler
avec le cadavre de son mari, a été interdite par les Anglais en 1829.
Mais il est possible qu'au moment du roman de Jules Verne, en 1872,
elle ait été encore pratiquée dans des régions mal contrôlées.
50
CHAPITRE 5
Où Passepartout devient
équilibriste
6 novembre SEü'
o u r Fix, H o n g -K o n g e s t la d e r n i è r e t e r r e
a n g l a i s e 1 du p a r c o u r s , d o n c la d e r n i è r e
possibilité d’arrêter Phileas Fogg avec un mandat,
quelle est sa stupeur lorsqu’il apprend que le m andat
Lm n ’e s t pas e n c o r e a rriv é à H o ng -K on g. Que f a ire ? Sa
dernière chance est de retenir Phileas Fogg plusieurs jours dans
cette ville pour atte n d re que le m a n d a t arrive. Mais co m m e n t
fa ire ? Fix voit P a s s e p a r t o u t qui t r a v e r s e la p a s s e r e ll e du
Carnatic, le navire qui doit les porter à Yokohama. Ils se croisent
au m om ent où Passepartout, d ’un pas décidé, descend sur le quai.
51
le TOUR DU MONDE en 80 jours
— Je n ’ai pas le te m p s de vous parler, Fix, je dois courir à
l’hôtel pour prévenir mon maître que le Carnatic part ce soir et
non demain matin. Les réparations sont déjà finies...
— Permettez-moi au moins de vous accompagner.
C’est ainsi que nos deux hom mes discutent, échangent leurs
avis sur la ville et le voyage quand, d’un seul coup, Fix a une idée.
Il a trouvé la solution pour retenir Phileas Fogg à Hong-Kong :
e m p ê c h e r le d o m e s tiq u e de p r é v e n ir son m a îtr e du d é p a r t
a n t i c i p é du C a r n a t ic . Et P a s s e p a r t o u t , e m p o r t é d a n s la
discussion avec Fix, se laisse séduire lorsque celui-ci l’invite à
prendre un verre. En moins d ’une heure, l’objectif du détective
est atteint : Passepartout est com plètem ent ivre. Il s ’approche
de lui, vérifie qu’il est incapable de se lever : « Enfin, Fogg ne sera
jamais prévenu à tem ps du départ anticipé du bateau ». Et tandis
que Fix se dirige vers la sortie du bar, il se réjouit déjà à l’idée
d’arrêter Mr. Fogg.
52
le TOUR DU MONDE en 80 jours
port de Hong-Kong ! Fix suit de loin le couple, lorsqu’il voit le
c a p i t a i n e d ’un n a v ir e s ’a v a n c e r v e r s Fogg. À so n to u r , le
détective décide de s ’a p p ro c h er quand il e n te n d les derniers
m ots de la conversation : Fogg a conclu un accord pour que le
capitaine em m è ne le couple sur son bateau. Quel désespoir et
quelle colère pour Fix ! Ce Phileas Fogg réussit toujours à se tirer
d ’affaire ! Le d é te c tiv e sem ble a n é a n ti et son re g a rd tr is te
n ’échappe pas à notre gentleman.
— Vous cherchez un navire pour faire la traversée ? demande
Phileas Fogg à Fix.
— Euh., oui.
— Je vous invite à faire la traversée avec nous, si vous voulez.
« T a n t pis, p e n s e -t-il, s ’il le f a u t, je suivrai m o n vo le u r
jusqu’au bout du monde ! » Rassuré par cette décision, il accepte
la proposition de Phileas Fogg. Ce dernier ne se doute de rien, et
com m ent le pourrait-il ? Il semble ne s’intéresser à rien d’autre
qu’à poursuivre son voyage.
Une heure plus tard, le bateau quitte le port de Hong-Kong en
direction de Yokohama, où ils doivent embarquer sur le Carnatic
pour faire la traversée du Pacifique.
54
Où Passepartout devient équilibriste
I
55
le TOUR DU MONDE en 80 jours
num éro d’équilibriste. Voilà donc le dom estique de Phileas Fogg
qui p o rte su r ses ép a u le s v ig o u re u se s le poids de p lu sieu rs
h o m m e s ; il fo rm e avec d ’a u tre s é q u ilib ristes la b ase d ’une
p y ra m id e h u m a in e . Les a p p la u d is s e m e n ts r e d o u b le n t, les
instrum ents d’orchestre éclatent com m e des coups de tonnerre,
lorsque d’un seul coup la pyram ide s’écroule com m e un château
de cartes. Que s’est-il passé ?
56
n
A C T V T
C o m p ré h e n sio n orale
58
Q Retrouvez les mots qui correspondent au dessin.
a. les valises b. les épaules c. le ventre d. les poches
e. les vêtements f. l’affiche g. une grimace h. un acrobate
i. un clown j. les applaudissements k. un orchestre
59
E5f»r Q Écoutez l’enregistrement et complétez le texte.
spectacle troupe gymnastes grimaces
orchestre équilibristes acrobates applaudir
représentation clowns invite numéros
Au cirque ce soir, vous pourrez assister au plus beau 1
que vous n’ayez jamais vu ! La 2 ............... du cirque vous
3 à une 4 exceptionnelle : vous pourrez
rire avec les 5 retenir votre souffle avec nos fameux
6 , soutenir nos 7 dans leur numéro très
spécial. Ce soir, deux 8 particuliers : les 9
de notre parisien Passepartout et nos 10 qui formeront
pour vous la pyramide humaine ! Ne ratez pas ce spectacle ! Ce soir,
vous pourrez 11 nos artistes et rire plus fort que notre
12
Grammaire
La localisation dans l’espace : les villes et les pays
à, en, au(x) indiquent la ville, le pays, le continent où on est ou où on va.
à + ville ou pays sans article
Je suis à Nice. Il est à Lisbonne. Nous allons à Cuba,
en + pays féminin ou continent
Je suis en Italie. Tu habites en France. Vous vivez en Europe.
au + pays masculin, aux + pays pluriel
Ils vont aux États-Unis. Il va au Brésil puis au Japon.
60
CHAPITRE 6
61
Le TOUR DU MONDE en 80 jours
L’a tta c h e m e n t de Mrs. Aouda pour Mr. Fogg se fait chaque
jour un peu plus visible, tandis que le gentlem an, de son côté,
sem ble in d iffé re n t au c h a rm e de c e tte fe m m e. En to u t cas,
lorsqu’ils débarquent à San Francisco, Mr. Fogg constate qu’il n ’a
encore ni gagné ni perdu une journée.
Le so ir m ê m e , à d ix -h u it h e u re s e x a c te m e n t, no s am is
m o n t e n t d a n s le tr a in p o u r N ew Y ork où les a t t e n d le 11
d éce m b re la d e rn ière é ta p e de leur voyage : la tra v e rs é e de
l’Atlantique pour rejoindre l’Angleterre.
U ne h e u re à p e in e a p r è s le d é p a r t du tr a in , la n e ig e a
com m encé à tom ber. Pour le m om ent, cela ne peut avoir aucune
conséquence sur la m arche du train. Ils tra v e rs e n t donc sans
incident l’É tat de la Californie. Vers neuf heures du m atin, ils
p é n ètren t dans l’État du Nevada, suivant la direction du nord-
est. Le paysage se déroule sous leurs yeux et leur regard croise
parfois un trou peau de bisons. Quand ces anim aux ont adopté
une direction, rien ne peut les arrêter. S’ils décident de passer
sur les rails, le train n ’a plus q u ’à s ’a rrê te r et a tte n d re . C’est
d ’ailleurs ce qui arriv e au tra in de Phileas Fogg. Ils d o iv en t
atte n d re trois heures avan t de pouvoir repartir, un retard que
P assepartout a du mal à digérer !
D an s l’É ta t du W y o m in g , la t r a v e r s é e d e s m o n ta g n e s
Rocheuses et son relief accidenté ralen tissen t un peu le train.
C oncentré sur ses parties de whist, ce n ’est c e rtain em en t pas
P h ile a s Fogg q u e c e tt e le n te u r p e u t in q u ié te r . N o tre am i
P assepartout est le seul à être préoccupé, toujours poursuivi par
la peur de perdre le pari. Il regarde par la fenêtre pour passer le
62
le TOUR DU MONDE en 80 jours
tem ps lorsque to ut à coup, après de violents coups de sifflet, le
train s'arrête. Il descend du wagon pour voir ce qui se passe. Le
mécanicien et le conducteur discutent vivem ent avec un garde-
voie que le chef de gare de Medicine Bow, la station suivante, a
envoyé. Passepartout s’approche pour en savoir un peu plus.
— Il n ’y a pas m oyen de passer ! Le pont de Medicine Bow est
ébranlé et ne peut supporter le poids du train, dit le garde-voie
au conducteur.
— Mais nous n ’allons pas rester ici à prendre racine dans la
neige, s’écrie un passager exaspéré.
— Il s u f f it j u s t e de t r a v e r s e r le p o n t à p ied j u s q u ’à la
prochaine gare où nous pourrons prendre un autre train, répond
le conducteur.
— À pied ! Dans la neige ! s’exclame P assepartout qui pense au
tem ps nécessaire pour rejoindre la prochaine gare.
— J’ai p e u t-ê tre trouvé le m oyen de passer, ajoute alors le
mécanicien du train.
— Sur le pont ? dem ande un voyageur.
— Sur le pont.
— Avec notre train ?
— Avec notre train.
P assepartout est très intéressé aux paroles du mécanicien.
— Com m ent ? lui dem ande-t-il.
— Si on lan ce le tr a in à so n m a x im u m de v ite s s e , on a
quelques chances de passer.
— Diable ! lance P assep arto u t, qui imagine déjà les risques
d ’échec, tan d is que les voyageurs sem b len t sédu its par c e tte
proposition.
. r
64
Où nos amis prennent de très gros risques
— Je pense q u ’il y a quelque chose d ’autre de plus simple à
faire... a jo u te P a s s e p a r to u t sa n s av o ir le te m p s de finir sa
phrase.
— I n u tile , c ’e s t la m e ille u r e s o l u ti o n , i n t e r r o m p t le
conducteur.
— Et de plus prudent... ten te encore Passepartout.
— De plus p ru d e n t ! Mais à grande vitesse, on a to u te s les
chances de passer. Allez ! On a assez perdu de tem p s. Tout le
m onde en voiture ! crie avec im patience un voyageur.
— Oui, en voiture, répète Passepartout. Ce n ’est pas la peine
d’insister, se dit-il. Il reste cependant convaincu que la meilleure
idée est de faire passer d’abord les voyageurs à pied sur le pont,
puis le train.
Tout le m onde est en voiture, lorsqu’après un coup de sifflet
vigoureux, le train fait m arche arrière sur deux kilomètres. Puis,
un second coup de sifflet re te n tit et la locom otive reprend sa
m a rc h e en a v a n t. Elle accélère ju s q u ’à a tte in d r e sa v ite ss e
maximale. Le train s’approche du pont à to ute vapeur, on dirait
une bom be p rête à exploser ! Et, en un éclair, le convoi sau te
d’une rive à l’autre. Mais le train est à peine passé que le pont en
un seul fracas est précipité dans le vide pour s’écraser dans le
rapide 1 de Medicine Bow !
1. Un rapide : c o u rs d ’e a u où le c o u r a n t e s t ra p id e .
65
C o m p ré h e n sio n orale
68
T
70
i
Les moyens de locomotion et les prépositions. Regardez
attentivement les dessins suivants et faites des phrases avec les
expressions correspondantes. |
|| à dos d'éléphant
à cheval
I l en bateau
en train
en voiture
en avion
Grammaire
Les questions
— avec Fintonation montante.
Ils traversent le pont à pied ?
— avec est-ce que en début de phrase.
Est-ce quils traversent le pont à pied ?
— avec l’inversion du pronom sujet.
Traversent-ils le pont à pied ?
—avec un adjectif ou un adverbe interrogatif.
Comment traversent-ils le pont ?
Attention ! Avec l’inversion du pronom, pour faciliter la prononciation, il
faut ajouter un t euphonique quand le verbe se termine par une voyelle
et qu’il est suivi par les pronoms il, elle, on.
Et Passepartout, traverse-t-il le pont à pied ?
2. Il neige.
72
T
P roduction orale
P roduction écrite
1. De quoi s’agit-il ?
73
V I T F S
►►► PROJET IN T E R N E T ai
B U F F A L O B IL L
Au moment où Jules
Verne écrit son roman,
Buffalo Bill, le chasseur
de bisons, est déjà entré
dans la légende.
Découvrez ce
personnage mythique en
lançant une recherche
sur Internet grâce à un
moteur de recherche et
les mots-clés « Buffalo
Bill et les hommes de
l’aventure » et « Buffalo
Bill et 19e siècle » puis
répondez aux questions.
74
CHAPITRE 7
1. R ip o ste r : ici, se d é f e n d r e .
75
le TOUR DU MONDE
alors transform és en cham p de bataille, on crie, on se bat avec
courage. Même Mrs. Aouda, un revolver à la m ain, se défend
quand un Sioux se présente à elle. De nouveau, P assepartout doit
jouer le héros et arrêter le train le plus vite possible. S’il réussit à
l’a rrê te r à tem ps, les soldats du fort Kearney, qui se trouve à
quelques kilomètres, pourront leur porter secours : après, il sera
trop tard. C’est ainsi que notre serviteur-acrobate se faufile sous
les wagons, tandis qu’il entend les balles siffler au-dessus de sa
tête. La seule solution est de décrocher la locomotive du reste du
train . En effet, quelques m in u te s plus ta rd , le tra in d é ta c h é
co m m e n c e à p e rd re de la v ite sse . Les frein s, m a n œ u v r é s à
l’intérieur des wagons, p e rm e tten t d’arrêter to ut à fait le train et
ce, à quelques pas du fort. Les soldats, attirés par les coups de
feu, arrivent en hâte L Les Sioux, qui ne les ont évidem m ent pas
atte n d u s, se so n t déjà enfuis. M alheureusem ent, ils ont eu le
tem ps d’em porter avec eux quelques souvenirs : deux voyageurs
et ce courageux français dont le dévouem ent vient de sauver les
passagers.
— Je le retrouverai, m ort ou vivant, dit alors Phileas Fogg à
Mrs. Aouda après quelques m inutes de réflexion.
Mais cette résolution m et définitivem ent fin à la possibilité de
gagner son pari : un seul jour de retard peut lui faire m anquer le
paquebot à New York. À l’aide d’une trentaine de soldats du fort,
Phileas Fogg se lance à la poursuite des Sioux pour sauver son
serviteur Passepartout. Mrs. Aouda reste dans la salle d’a tten te
de la g a re , e t là, se u le, elle so n g e à P h ile as Fogg, à c e tt e
générosité simple et grande, et à son courage. Mr. Fogg a sacrifié
sa fortune et m ain tenan t il joue aussi sa vie, sans hésitation, par
1. En h â t e : r a p id e m e n t.
76
Où Phileas Fogg montre son courage
devoir. Phileas Fogg est un héros à ses yeux. Fix, lui, ne pense pas
la m êm e chose : il se re p ro c h e déjà d ’avoir laissé p a rtir cet
hom m e qu’il vient de suivre autour du monde. « C’est évident, il a
compris qui je suis et il s’enfuit au prem ier prétexte ! »
Le tem ps est fort mauvais, le froid très vif. Mrs. Aouda quitte
la salle d’a tte n te à chaque instant car elle espère voir apparaître
son héros à tra v ers la tem p ê te de neige. La nuit s’écoule ainsi
sans signe de vie ni de Phileas Fogg, ni des autres. L’aube vient
juste de se lever, lorsqu’on entend au loin des coups de feu. Est-
ce un signal ? Fix, Mrs. A ouda et les so ld a ts qui so n t re sté s
aperçoiven t alors une p etite tro u p e qui revient en bon ordre.
Fogg m arche en tête avec à ses côtés P assepartou t et les deux
voyageurs, arrachés aux mains des Sioux. Sains et saufs, ils sont
accueillis par des cris de joie. Mais dès son arrivée, Passepartout,
conscient du tem ps qu’il a fait perdre à son m aître, s’informe sur
l’heure des trains pour New York.
— Quand est-ce que passe le prochain train ? dem ande-t-il au
chef de gare.
— Pas avant ce soir, Monsieur !
Ainsi, Phileas Fogg se trouve dorénavant en retard de vingt
h eu res et p ar sa fa u te ! P a s s e p a rto u t essaie de tro u v e r une
solution quand il voit Fix s’approcher de Phileas Fogg.
— Vous êtes vraim ent pressé ? lui dem ande-t-il.
— Oui, vraim ent, lui répond l’impassible Fogg.
— Un hom m e vient de me p ro p o ser de faire en tra în e a u à
voiles 1 le tra je t ju sq u ’à la gare d ’Om aha. Arrivés là-bas, nous
pouvons prendre un train pour New York.
1. Un tr a în e a u à v o ile s :
77
Le TOUR DU MONDE
Le d é te c tiv e p r é s e n te a lo rs l’h o m m e qui lui a fa it c e tte
proposition. Après quelques m inutes de discussion, il est décidé
que le traîneau les portera tous à Omaha. Pendant l’hiver sur la
plaine glacée, il arrive souvent d ’utiliser ce m oyen de tran sp o rt
très rapide d’une station à l’autre, lorsque les trains sont arrêtés
par la neige. Une heure plus tard, le traîneau est prêt à partir. Les
passagers sont serrés étroitem ent les uns contre les autres dans
leur cou vertu re de voyage. Sous l’im pulsion du vent, les voilà
partis, filant sur la neige durcie avec une rapidité de soixante-
cinq kilomètres heure. La prairie, que le traîneau coupe en ligne
droite, est plate com m e un lac. Si aucun incident ne se produit,
Où Phileas Fogg montre son courage
ils peuvent atteindre Om aha en cinq heures. Au lieu d’arriver le
m atin à New York, ils y arriveront le soir, mais avec un peu de
ch an ce, le b a te a u p o u r Liverpool ne s e ra p as e n c o re p a rti.
Q u e lq u e s h e u r e s p lu s t a r d , le p ilo te du t r a î n e a u in d iq u e
un am as de to its blancs de neige et s ’écrie : « Nous so m m es
arrivés ! ». Ils sau ten t alors tous à terre, rem ercient l’hom m e qui
les a conduits et se précipitent à la gare d’Omaha. Par chance, ils
trouvent un train direct prêt à partir pour New York. Deux jours
après, le 11 décem bre à onze heures du soir, ils arrivent à New
York. Mais le China, à destination de Liverpool, est parti depuis
quarante-cinq m inutes !
81
C o m p ré h e n sio n orale
82
T
C o m p ré h e n sio n écrite
Sentiments Qui?
1. Je le retrouverai, mort
ou vivant.
2. Le train a un retard de vingt
heures par sa faute.
3. Les nouveaux héros sont
accueillis par des cris de joie.
4. C’est un héros à ses yeux.
5. Elle quitte à chaque instant
la salle d’attente pour voir
si son héros apparaît.
6. Il se reproche d’avoir laissé
partir cet homme.
83
T
P roduction orale
85
Les transports au XIXe
siècle et dans le roman
0 travers son roman, Jules Verne fait découvrir à ses lecteurs la
nouvelle géographie du monde du XIXe siècle. Grâce à la révolution
des transports, les civilisations ne sont plus isolées comme avant. Tel
est l'exemple de l'Inde qui est le premier grand pays traversé dans le
roman. La révolution des transports y a fait ses premiers pas même
si parfois il faut avoir recours à des moyens plus simples, comme le
86
La locomotive de George Stephenson (1825).
Musée Darlington Railway, Durnham, Angleterre.
Le Clermont.
88
steamers en fer à hélice. Ils possèdent des voiles mais ils n'ont pas de
roues à aube. En revanche, le steamer Carnatic possède, en plus, des
roues à aube.
Q Relisez attentivement le texte et répondez aux questions.
Le chemin de fer
1. À quoi sert la construction de la première voie ferrée en Angleterre ?
►►► PROJET I N T E R N E T « 4
Pour en savoir plus sur les moyens de transport au XIXe siècle, faites
une recherche sur Internet pour savoir si, au cours de son voyage,
Phileas Fogg aurait pu utiliser les moyens de transport suivants.
Donnez les dates des inventions et les noms des inventeurs : la
montgolfière (cherchez par « Invention de la montgolfière » puis cliquez
sur « historique »); l’automobile (cherchez par « Invention de
l’automobile »); l’avion (cherchez par « l’histoire de l’avion » puis cliquez
sur « Clément Ader »); le sous-marin (cherchez par « L’invention du
sous-marin »); le vélo (cherchez par « l’invention du vélo »).
89
C H A P IT R E 8
a
il décembre
uand il est parti, le China a emporté avec lui le
dernier espoir pour Phileas Fogg de gagner son
pari. En effet, aucun des bateaux accostés au quai
du port de New York ne peut servir les projets de
notre gentleman : ils ne partent pas avant le 14 décembre. C’est trop
tard pour être à Londres le 21 décembre à huit heures quarante-cinq
au Reform Club. Passepartout est anéanti. Avoir manqué le paquebot
pour quarante-cinq minutes ! Et en plus par sa faute.
Fogg ne lui fait cependant aucun reproche et se contente de dire :
— Nous verrons demain.
Le lendemain, c’est le 12 décembre et du 12, sept heures du matin,
au 21, huit heures quarante-cinq du soir, il leur reste neuf jours treize
heures et quarante-cinq minutes. Il est sept heures du matin quand
Phileas Fogg sort de l’hôtel pour se rendre au port afin de trouver une
embarcation. Après avoir cherché longuement un bateau possible, il
rencontre le capitaine d’un paquebot nommé YHenrietta.
90
Le TOUR DU MONDE en 80 jours
— Vous partez dans combien de tem ps ? lui dem ande Phileas
Fogg-
— D ans un e h e u re en d ire c tio n de B o rd e au x , ré p o n d le
capitaine.
— V oulez-vous nous tr a n s p o r te r à Liverpool, moi et tro is
autres personnes ?
— À Liverpool, certainem ent pas, répond catégoriquem ent le
capitaine.
— Alors, je vous offre deux mille dollars pour nous em m ener à
Bordeaux, propose Fogg après quelques secondes de réflexion.
— Deux mille d o llars p a r p e rs o n n e ? r é p è te le c a p ita in e
étonné par une proposition aussi alléchante. Il se gratte le front
un peu perplexe puis, après quelques secondes de réflexion, il
ajoute :
— Je pars à neuf heures.
Deux heures plus tard, nos quatre voyageurs se trouvent sur
l'Henrietta en direction de Bordeaux. Le lendemain, 13 décembre,
un hom m e m o n te sur le po n t pour faire le point. Cet hom m e
n ’est pas le capitaine, mais Phileas Fogg. Ce qui s ’est passé est
trè s sim ple : Phileas Fogg a accep té de pren d re p assag e pour
Bordeaux et a a ch eté to u t l’équipage. Voilà co m m en t Phileas
Fogg est devenu capitaine et pourquoi ils se dirigent en revenche
v ers Liverpool. Et voilà aussi p o urqu oi le vrai c a p ita in e e st
enferm é dans sa cabine à pousser des hurlem ents de désespoir.
Durant la traversée, Phileas Fogg s’avère être un marin hardi qui
réussit malgré les élém ents à tenir tête à la mer. Le 16 décembre,
c’e s t le s o ix a n te -q u in z iè m e jo u r écoulé d ep uis le d é p a rt de
Londres : la moitié de la traversée de I’Atlantique est accomplie.
Ce jour-là, un mécanicien rejoint Phileas Fogg à la barre pour lui
92
Où tout semble être perdu
annoncer qu’il n ’y a plus de charbon pour aller à to ute vapeur à
Liverpool.
Fix de son côté ne sait plus quoi penser de son voleur : il est
convaincu que le b ateau ne se rend pas à Liverpool, m ais que
Fogg les em m ène dans un lieu inconnu où, devenu pirate, il se
m ettra en sûreté pour échapper à la police.
Le 18, com m e prévu, le com bustible vient à m anquer. Fogg
fait venir le capitaine toujours enragé dans sa cabine.
— Je vous a c h è te v o tre b a te a u , dit Fogg au c a p ita in e de
1’Henrietta.
— Pas question.
— Je vais devoir brûler votre navire ou en to ut cas to ut ce qui
peut me servir com m e combustible.
— Vous n ’y pensez pas ! Brûler un b ateau qui v au t 50 0 0 0
dollars !
— En voici 60 0 0 0 pour to u t ce qui peu t être utile com m e
combustible et je vous laisse la coque L
C ette proposition a un effet prodigieux sur le capitaine. Et
c ’e s t ain si q u ’en q u e lq u e s jo u r s ce b e a u b a te a u se tr o u v e
com plètem ent rasé. Il ne reste plus que les structures en métal,
dont la coque. Le 20 décembre, à l’approche de la côte irlandaise,
il n ’y a plus rien à b rû le r s u r le b a te a u . Fogg d é cid e a lo rs
d’accoster à Queenstown, le port le plus proche. On abandonne la
carcasse rasée du navire et le capitaine après une bonne poignée
de main 2. Les voyageurs se précipitent à la gare pour se rendre à
Dublin, la ville la plus im portante d ’Irlande, et de là, prendre un
1. La c o q u e : la c a r c a s s e d ’un n a v ire.
2. U ne p o ig n é e de m a in : g e s te a m ic a l d e se s e r r e r la m ain .
93
Ic TOUR DU MONDE 80 jours
autre bateau pour Liverpool. Ce voyage semble interminable ! À
midi moins vingt, le 21 décembre, ils débarquent enfin sur le quai
de Liverpool. Ils ne sont plus qu’à six heures de Londres, juste le
tem p s q u ’il faut pour être à I’- ffeure au Reform Club. Mais à ce
m om ent-Ià, Fix s ’approche de Phileas Fogg, lui m et la main sur
l’épaule.
— Vous êtes bien Phileas Fogg ? dit-il.
— Oui, Monsieur.
— Au nom de la reine, je vous arrête !
Et quelques instants plus tard, Phileas Fogg se retrouve dans
un poste de police à Liverpool. Les sentim ents de P assepartout
sont faciles à imaginer : son plus grand désir est d’étrangler Fix.
Cet hom m e qui a réussi à cacher son jeu pendant to ut le voyage,
qui a fait sem blant d’être ami, quel traître ! Quant à Mrs. Aouda,
inutile de préciser dans quel éta t elle se trouve : Fogg est ruiné
au m om ent d’atteindre son but. Notre gentlem an est assis sur un
b an c, calm e, im p e rtu rb a b le , p e u t- ê tr e d a n s l’a t t e n t e d ’un
miracle... lorsqu’un brouhaha 1 se fait entendre à l’extérieur. La
porte s’ouvre brutalem ent et il voit se précipiter vers lui Fix, Mrs.
Aouda et Passepartout. Fix est hors d’haleine 2, les cheveux en
désordre... il ne réussit pas à prononcer un mot.
— M o n s ie u r, b a l b u t i e - t - i l , M o n sie u r... p a rd o n ... u n e
re ssem b lan ce incroyable... Le voleur a été a rrê té , il y a trois
jours... vous... vous êtes libre !
1. Un b r o u h a h a : ru m e u r , b ru it de vo ix tu m u lt u e u x .
2. H ors d ’h a lein e : à b o u t de so u ffle .
94
C o m p ré h e n sio n orale
DELF Q Écoutez l’enregistrement du chapitre et cochez la case correspondant
à la fin de la phrase.
1. Quand le China est parti,
a. Q il a laissé à Phileas Fogg la possibilité de gagner son pari.
b. Q il a emporté avec lui tous ses amis.
c. O il a emporté avec lui le dernier espoir pour Mr. Fogg de
gagner son pari.
2. Face à la proposition de Mr. Fogg, le capitaine du bateau
a. O se gratte le front et accepte.
b. Q accepte puis se gratte le front.
c. Q se gratte le menton et accepte.
3. Un homme monte sur la passerelle pour faire le point,
a. Q c’est le capitaine de ÏHenrietta.
b. Q c’est Passepartout !
c. Q c’est Phileas Fogg !
4. Le 18 décembre, comme prévu,
a- □ il y a encore du charbon.
b. □ il n’y a presque plus de charbon.
c. Q il n’y a plus de charbon.
5. Le 20 décembre, Fogg décide
a. Q d’accoster à Queenstown.
b. Q d’accoster à Liverpool.
c. Q de continuer jusqu’à Dublin.
6. À cause de Fix, Phileas Fogg se retrouve
a. Q dans le train pour Londres.
b. Q dans un poste de police à Liverpool.
c. Q dans un poste de police à Londres.
0 Écoutez attentivement l’enregistrement du chapitre et écrivez tous
les chiffres que vous entendez dans le tableau ci-dessous.
Date Heure Dollars
96
A T
97
Q Relisez le chapitre et écrivez le mot qui correspond à chaque dessin,
la passerelle la barre du charbon un pirate la coque
V T
Grammaire
Situer un événement dans le temps
D'abord, ensuite, puis, alors, enfin
D'abord, il n'a pas trouvé de bateau. Ensuite, il en a trouvé un.
Puis, il l'a acheté. Alors, il l'a rasé.
Enfin, il a rendu la coque au capitaine
P roduction écrite
DELF Q Imaginez que vous êtes Phileas Fogg. Vous tenez un journal dans
lequel vous écrivez tous les événements qui se passent au cours de
votre voyage. Vous racontez au choix :
1. le voyage sur l'Henrietta ; 2. la trahison de Fix.
DELF 0 Racontez en 60-80 mots une aventure qui vous est arrivée au cours
d’un voyage.
99
C H A P IT R E 9
P
hileas Fogg est libre ! Il s ’approche alors du
détective qui vient de lui annoncer la nouvelle,
le regarde dans les yeux et en un seul m ouvem ent,
il frappe de ses deux poings 1 le m alheureux inspecteur.
— Bien fa it ! s ’ex clam e P a s s e p a r to u t h e u re u x de la
réaction de son m aître.
Fix à terre ne prononce pas un mot. Il n ’a que ce qu’il m érite !
Aussitôt, Phileas Fogg, Mrs. Aouda et P assep a rto u t q u itten t le
poste de police et rejoignent en voiture la gare de Liverpool. À
trois heures, ils prennent un train pour Londres. Norm alem ent, il
est très possible de parcourir la distance Liverpool-Londres en
cinq h eu res tre n te . M alheu reu se m en t, lors du tra je t, le train
1. Les p o in g s : les d e u x m a in s fe r m é e s .
100
Où il vaut mieux voyager vers l’est
prend du re ta rd et quand le gen tlem an arrive à la gare, neu f
h eu res m oins dix s o n n e n t à to u te s les ho rlog es de Londres.
Phileas Fogg, après avoir accompli ce voyage autour du m onde a
un retard de cinq m inutes !... Il a perdu.
Le g e n tl e m a n r e ç o it ce d e r n i e r c o u p du s o r t a v e c so n
h a b itu e lle im p a ssib ilité . La je u n e fe m m e , en re v a n c h e , e s t
désespérée et Passepartout, très inquiet, se préoccupe pour son
m aître. R en trés au dom icile du g en tlem an , une ch am b re e st
préparée pour Mrs. Aouda. Q uant à P assepartout, il reprend le
program m e suivi av an t le d é p art pour le to u r du m onde. Mais
une a tm o s p h è r e é tra n g e règ n e d an s la m aiso n , elle sem b le
com m e inhabitée. En effet, le lendemain, lorsque onze heures et
demie sonnent à la tour du Parlem ent, Phileas Fogg ne se rend
pas au Reform Club. Pourquoi irait-il puisqu’il a perdu son pari ?
Vers sept heures et demie du soir, Fogg fait dem ander à Mrs.
Aouda si elle peut le recevoir. Quelques in stants après, Phileas
Fogg se trouve assis en face d’elle.
— Madame, lorsque j’ai pris la décision de vous em m ener en
Angleterre pour vous m ettre à l’abri du danger, j’étais riche et je
pensais m ettre une partie de m a fortune à votre disposition. Cela
pouvait vous suffire pour vous rendre heu reu se et libre. Mais
m aintenant, je suis ruiné.
— Je le sais, Mr. Fogg, et pardonnez-m oi d ’avoir contribué à
votre ruine : vous m ’avez sauvé la vie et ça vous a fait perdre du
tem ps.
— M a d a m e , u n e m o r t h o rr ib le v o u s a t t e n d a i t . Je v o u s
dem ande d’accepter les biens qui me restent.
— Mais vous ?
— Je n ’ai besoin de rien.
101
Le TOUR DU MONDE en 80 jours \
102
le TOUR DU MONDE en 80 jours \
Quelle est la raison de cette erreur ? Sans s’en douter, Phileas
Fogg, qui a voyagé toujours vers l’est, a gagné un jour sur son
itinéraire. Le globe te rrestre est divisé en vingt-quatre fuseaux
horaires et toute personne qui voyage vers l’est gagne une heure
par fuseau horaire. En faisant le to ur du globe, Phileas Fogg a
gagné vingt-quatre heures !
P assepartout saisit son m aître au collet et l’entraîne avec une
force irrésistible. Phileas Fogg saute dans un cabrio le t1 et, après
avoir failli écraser deux chiens et éviter cinq accidents, il arrive
au Reform Club. L’horloge m arq ue huit heu res q u aran te-cin q
lorsqu’il pénètre dans le grand salon où ses collègues l’atten d en t
avec impatience.
Phileas Fogg a accom pli son voyage a u to u r du m o n d e en
quatre-vingts jours ! Il a gagné son pari.
104
\
C o m p ré h e n sio n orale
C o m p ré h e n sio n écrite
DELF Q Répondez aux questions suivantes.
1. Pourquoi est-ce que Phileas Fogg est ruiné ?
2. Qu’est-ce que propose la jeune femme à Phileas Fogg ?
3. Pourquoi est-ce que Passepartout comprend ce qui se passe ?
4. Pourquoi est-ce qu’il est impossible de célébrer le mariage le
lendemain ?
5. Qu’est-ce qui s’est passé ?
6. Pourquoi est-ce que Fogg n’est pas intéressé à la possibilité de faire
le tour du monde en soixante-dix-huit jours ?
107
I
Grammaire
L ’im parfait
On utilise l’imparfait :
— pour décrire des actions habituelles dans le passé.
Tous les soirs, je rentrais à la maison à 18 heures, puis je dînais devant la
télé et j allais me coucher à 22 heures.
— pour décrire des personnes, des animaux ou des choses dans le passé.
Il était beau et grand, il semblait libre et serein.
108
T
P roduction écrite
109
T E S T F I N A L
b. Fix s’est bien mérité le coup de poing ! Enfin tout est bien qui
finit bien ! On croyait avoir perdu le pari et on l’a gagné. Et c’est
grâce au mariage de Phileas Fogg avec Mrs. Aouda qu’on s’est
rendu compte qu’on avait un jour d’avance. Je lance le pari que
la prochaine fois on fait le tour du monde en soixante-dix-huit
jours !
110
T E S T F I N A L
g. Des Sioux ont attaqué notre train et ils m’ont pris en otage.
Heureusement que Phileas Fogg m ’a sauvé ! Quel gentleman,
quel courage ! Mais je l’ai encore retardé dans son voyage et
nous avons manqué le bateau pour Liverpool.
111
T E S T F I N A L
Passepartout
Fix
Mrs. Aouda
112
Stadtb ib lio the k
N11 <02709750700
Neukôlln / 1
onde en 80 jours
En 1872, un riche gen tlem an londonien, Phileas Fogg, parie sa
fortune qu’il peut faire le tour du monde en 80 jours. Accompagné de
son domestique, le dévoué Passepartout, il quitte Londres pour une
form idable course contre la m ontre. Phileas Fogg a 80 jours pour
prouver que, par la terre et par la mer, l’audace abolit les frontières.
Les événem ents qui se succèdent au cours du voyage ne leur laissent
aucun répit. De plus, l’inspecteur Fix, convaincu que Fogg est l’auteur
d’un cam briolage, les poursuit sans relâche. Malgré le sort qui
s’acharne, nos deux amis vont-ils réussir dans leur entreprise ?
Tout au long de l’histoire, vous trouverez :
des exercices de grammaire, de com préhension et d’expression
écrite et orale ;
des activités type DELF ;
des dossiers sur l’Inde dans le rom an et aujourd’hui et sur les
transports au XIXe siècle et dans le roman ;
un test final ;
un CD àudio avec l’enregistrem ent intégral du texte.
Niveau Un CECR A1
Niveau Deux CECR A2
Niveau Trois CECR B1
Niveau Quatre CECR B2