CHAPITRE 2 Les Opérations Bancaires Estel
CHAPITRE 2 Les Opérations Bancaires Estel
COMPTE
I. LES OPERATIONS EN ESPECES
1. Les versements
Les versements peuvent être effectués par le titulaire du compte, mais aussi par toute personne
qui n'aura pas à justifier de son identité (il n’y a en effet aucun risque pour le titulaire du compte
ou la banque).
Sur le bordereau de versement espèces sera mentionnés le nom du titulaire du compte, le
numéro du compte et éventuellement le nom de la personne qui a effectué le versement si elle
n'est pas le titulaire du compte. Les versements peuvent être effectués dans n'importe quelle
agence de la banque.
Au crédit d'un compte, les apports en espèces, au-delà des vérifications courantes, imposent
l'examen de l'authenticité des billets, ainsi que la cohérence de l'opération avec la connaissance
que l'établissement peut avoir de son client.
Dans ce cas également, le banquier peut refuser l'exécution d'une opération considérée comme
suspecte. Les opérations en espèces entrent naturellement sous le coup des réglementations
visant à lutter contre le blanchiment de l'argent.
2. Les retraits
Si les versements peuvent être effectués par quiconque, seul le titulaire du compte ou son
mandataire peut effectuer des retraits.
Les retraits peuvent être opérés au moyen de chèques ordinaires, de chèques de caisse ou de
simples pièces comptables de caisse, si le client n'a pas son chéquier ou n'en possède pas.
Avant d'autoriser le paiement par le caissier, le guichetier doit s'assurer de l'identité de la
personne qui effectue le retrait (qu'il connaît d'ailleurs en général), contrôler la régularité des
pièces ( chèques, pièces de caisse) et vérifier que le compte est approvisionné.
Si le titulaire du compte est en déplacement, il peut effectuer des retraits dans une autre agence
de la même banque, soit auprès d'une banque correspondante de celle qui gère son compte.
Par ailleurs, si le client possède une carte de paiement bancaire, il peut retirer des espèces dans
les distributeurs automatiques de billets qui sont disposés en grand nombre sur tout le territoire
(dans la limite de 300.000 F CFA par semaine, pour une carte bancaire ordinaire et de 900.000
FCFA pour une carte premier; des retraits plus importants peuvent être effectués dans les
guichets automatiques de la banque auprès de laquelle a été ouvert le compte).
Par ailleurs, lorsqu'une opération de retrait paraît anormale et d'un montant significatif et ce,
indépendamment de l'existence d'une provision, l'établissement peut être amené à refuser
l'opération.
II. LE CHEQUE
Le chèque est régi par le Code Monétaire et Financier. Le chèque est un écrit par lequel une
personne dénommée le tireur donne l'ordre à une autre personne dénommée le tiré de payer une
certaine somme au titulaire ou à un tiers, appelé le bénéficiaire à concurrence des fonds déposés
chez le tiré.
Le chèque fait donc intervenir 3 personnes :
- le tireur: c'est lui qui établit et signe le chèque; il doit être capable ;
- le tiré: c'est lui qui détient les fonds et paye; ce peut être une banque, une société de
bourse, un trésorier payeur général, le caissier général de la Caisse des Dépôts et
Consignations, etc.
- le bénéficiaire: c'est lui qui reçoit le paiement. Le chèque peut être stipulé payable à une
personne dénommée, ou au porteur (si le chèque est non barré). Il peut également être
émis en blanc; en ce cas il vaut comme chèque au porteur.
Le chèque est un moyen de paiement à vue, c'est à dire qu'il est payable dès son émission.
Pour être valablement constitué, le chèque doit comporter un certain nombre de mentions
obligatoires: le mot chèque, l'ordre pur et simple de payer une somme déterminée, le nom du
tiré, le lieu et la date de création, la signature manuscrite du tireur. La désignation du
bénéficiaire est une mention facultative.
S'il est vrai qu'un chèque peut théoriquement être établi sur papier libre, à condition que toutes
les mentions obligatoires y figurent, les formules de chèques mises à la disposition de la
clientèle doivent être conformes à une norme technique dont la finalité est de permettre le
traitement de masse.
La loi impose au banquier de délivrer des formules de chèques pré barrées et non endossables
obligeant le bénéficiaire à encaisser le chèque par l'intermédiaire de son banquier. Le titulaire
du compte peut toutefois demander à la banque de lui délivrer des formules de chèques non
barrés.
Dans ce cas, une taxe est prélevée par le banquier pour le compte du Trésor Public.
1.1. L’opposition
Sous réserve de sa validité, l'opposition peut intervenir dans le cadre d’une perte, d'un vol, d'une
utilisation frauduleuse, d'un redressement ou d'une liquidation judiciaire du porteur. Attention,
la loi interdit d'accepter une opposition sur un chèque de la part d'un client pour un motif de
litige commercial.
1.2. La prescription
La prescription s'applique lorsque le chèque est présenté au-delà d'un an augmenté du délai de
présentation (1 an et 8 jours au Sénégal durée de validité du chèque).
1.3. L’irrégularité
L'irrégularité peut naître diversement: absence d'une mention obligatoire, signature non
conforme, faux, absence ou irrégularité de l'endos.
1.4. La provision
Émettre un chèque, c'est donner l'ordre au tiré de remettre au bénéficiaire une certaine somme
d'argent soit directement, soit par l'intermédiaire d'un autre établissement.
La provision doit être faite par le tireur. L'existence de fonds chez le banquier constitue la
provision du chèque. Celle-ci doit être préalable et disponible, c'est-à-dire exister au moment
de la création du chèque et être à la disposition immédiate de celui qui sera porteur légitime du
titre.
- Régularisation possible
La levée de l'interdiction bancaire est subordonnée au règlement effectif du ou des chèques
rejetés et au paiement d'éventuelles pénalités (timbres fiscaux). Cette régularisation peut
intervenir à tout moment; elle constitue le préalable à toute nouvelle délivrance de formules et
à toute émission de chèques. La régularisation peut être réalisée par le paiement du chèque
impayé lors d'une deuxième présentation, le blocage de la provision correspondante ou la remise
du chèque objet de l'impayé à la banque.
3.3. Déclaration des incidents de paiement à la BCEAO
Le tiré est tenu de déclarer à la BCEAO les incidents de paiement au plus tard le deuxième jour
ouvré suivant le refus de paiement. Lorsque le tireur a émis le chèque au mépris d'une
interdiction toujours en vigueur, ce délai expire au plus tard le cinquième jour ouvré suivant le
refus de paiement.
Le nouveau refus de paiement d'un chèque ayant déjà fait l'objet d'un enregistrement n'est pas
enregistré.
La BCEAO communique aux banques, sur leur demande, les renseignements relatifs aux
incidents de paiement enregistrés au Fichier Central des chèques impayés concernant toute
personne ou entreprise. Elle informe également les banques auprès desquelles le responsable
de l'impayé a ouvert un compte.
La BCEAO communique d'office chaque mois au Procureur de la République les
renseignements relatifs aux émissions de chèques qui constituent des infractions à une
interdiction bancaire ou judiciaire. ..
Différentes sanctions pénales sont prévues notamment en cas de contrefaçon ou falsification de
chèques ou de cartes que ce soit pour les auteurs. Les utilisateurs ou les bénéficiaires des
instruments falsifiés ou contrefaits.
b) Pour le commerçant
Pas de manipulations d'espèces ni de risque de chèques sans provision. Garantie du paiement
de la facture jusqu'à concurrence d'un montant fixé par sa banque et ce sans formalités (le
montant est très variable d'un commerçant à l'autre, certains ne bénéficiant même d'aucune
garantie) ou au-delà après accord du centre de traitement.
Crédit en compte immédiat moyennant le paiement d'une commission en partie fixe, en partie
proportionnelle au montant.
V. LE VIREMENT
Le virement consiste à transférer des avoirs d'un compte appartenant à un donneur d'ordre sur
un autre compte. Le compte destinataire du crédit peut appartenir au donneur d'ordre lui-même,
ou à une tierce personne. Il peut être détenu dans la même agence que le compte débité, dans
un autre guichet de la banque ou dans un établissement de crédit différent.
Du lieu de destination du virement dépendront la procédure utilisée, le circuit emprunté et le
coût de l'écriture: un virement de « compte à compte » (souvent d'un compte de dépôt à un
compte d'épargne ouvert au nom du même client) fonctionnera en circuit fermé, les fonds virés
restant dans la même agence. Un virement vers un autre guichet mettra en jeu des comptes
liaisons entre entités comptables différentes. Un virement vers l'extérieur transitera, dans la
plupart des cas, par le SIT (Système Interbancaire de Télétransmission).
Si le donneur d'ordre le souhaite, la banque pourra exécuter, quelle qu'en soit la destination, des
virements permanents selon une périodicité choisie.
Si le virement est un acte banal, le banquier n'en oubliera pas pour autant qu'il joue un rôle de
mandataire, qu'il soit le banquier de l'émetteur ou celui du destinataire, et qu'en tant que tel il
agit sur ordre.
Ainsi, le banquier de l'émetteur doit détenir des instructions décrites sans ambiguïté soit sur
papier libre, soit sur un formulaire qu'il peut mettre à la disposition de son mandant. Le banquier
de l'émetteur doit agir avec diligence et rendre compte, tout retard pouvant causer un préjudice.
Le banquier du destinataire détient, implicitement, un pouvoir pour encaisser ou recevoir des
sommes pour le compte de son client. Agissant lui-même avec diligence, il passera sans tarder
l'écriture au compte et en rendra compte, soit par l'envoi au bénéficiaire d'un avis de crédit
(formule lourde, coûteuse et tombant en désuétude), soit par l'expédition du relevé de compte
périodique.
En pratique, lorsque le banquier est confronté à une demande de virement, il doit vérifier
l’habilitation et la signature du signataire à procéder à ce type d’opérations. A cet égard, le
problème du contrôle des pouvoirs précis d’un éventuel mandataire est d’autant plus important
que le Code civil stipule qu’un pouvoir même général, rédigé en termes vagues, est censé se
limiter aux actes d’administration. Or un virement important peut être considéré comme un acte
de disposition.
Par ailleurs, une pratique assez courante veut que le banquier reçoive de certains clients des
ordres de virement par téléphone. La prudence élémentaire devrait dicter d’éliminer cette
procédure ou de la réserver à des cas exceptionnels sous réserve que l’on puisse identifier sans
hésitation la voix de l’interlocuteur et qu’une confirmation écrite suive dans les plus brefs
délais.
Enfin la pratique du virement ne doit pas échapper aux dispositions de lutte contre le
blanchiment.
2. Conséquences
La saisie attribution a pour effet d'attribuer immédiatement au créancier les sommes saisies à
concurrence de la somme pour laquelle elle est pratiquée; le compte est donc, en principe,
bloqué pendant quinze jours (trente jours pour les comptes d'entreprises) sauf s'il est débiteur
car, dans ce cas, la saisie est inopérante.
Dans les quinze jours ouvrables qui suivent la saisie, le solde peut être affecté (augmenté ou
diminué) par certaines opérations à condition qu'il soit prouvé que leur date est antérieure à la
saisie (voir plus loin) :
- au crédit: remises de chèques et d'effets à l'encaissement non encore portées en compte ;
- au débit: chèques tiré par le saisi et remis à l'encaissement par les bénéficiaires, impayés,
retraits dans les billetteries, paiements par cartes effectivement crédités en faveur des
bénéficiaires.
Si le compte est alimenté par des salaires ou des indemnités de chômage, une partie du solde
est insaisissable.
Quoique l'effet de la saisie soit limité au montant des sommes pour lesquelles elle est pratiquée,
c'est la totalité des sommes portées sur l'ensemble des comptes du débiteur représentant des
sommes d'argent qui est bloqué pendant 15 jours.
Les fonds saisis ne sont pas remis immédiatement au créancier, mais sont consignés entre les
mains du banquier pendant un délai de 1 mois. Ce délai permet de contester la saisie. Les fonds
peuvent être aussi consignés entre les mains d'un séquestre.
Une fois la saisie opérée, le saisissant prime tous les autres créanciers, même privilégiés, qui
opéreraient une saisie ultérieure.
3. Procédure
3.1. Signification au tiers saisi
Le créancier procède à la saisie par acte d'huissier signifié au banquier saisi. L'acte doit
comporter un certain nombre de mentions obligatoires dont l’heure de la saisie. Le banquier
doit indiquer immédiatement à l’huissier :
- la nature du ou des comptes du débiteur (une saisie signifiée au siège d'une banque vise
toutes les agences de celle-ci situées en France; une saisie signifiée à une agence ne
concerne que cette agence) ;
- le solde de ces comptes au jour de la saisie (même s'il s'agit de soldes débiteurs).
Le banquier n'a pas à faire état des titres en dépôt et des coffres loués par le débiteur.
L'acte de saisie rend indisponible l'ensemble des comptes du débiteur qui représentent des
sommes d'argent (compte de dépôt, compte courant, comptes épargne de toute nature).
1. Généralités
L'avis à tiers détenteur (ATD) est une procédure qui permet au Trésor public de récupérer des
sommes qui lui sont dues au titre d'impôts ou d'amendes impayés.
2. Procédure
L'ATD peut porter sur l'ensemble des comptes sauf les comptes titres et ne concerne pas les
coffres forts.
Le Trésor informe le banquier par pli recommandé avec accusé de réception.
Le contribuable est informé de l'ATD par les mêmes moyens.
À la réception de l'ATD, le banquier doit répondre immédiatement au Trésor en indiquant si le
solde du compte permet ou non le paiement, totalement ou partiellement, bloquer le compte et
informer le client.
Le solde à déclarer au Trésor lors de l'ATD est celui qui apparaît sur les comptes à la date et à
l'heure de la saisie.
Si le ou les comptes sont débiteurs, l’ATD est sans effet.
Si le ou les comptes sont créditeurs, ils sont bloqués pendant un délai de 15 jours (30 jours pour
un compte recevant des opérations d'escompte) et ce, afin de procéder au calcul du solde
effectivement disponible compte tenu des opérations en cours et non comprises dans le solde
apparaissant à la date de l'ATD (chèques émis, retraits. agios à comptabiliser, chèques remis,
etc.).
Viennent diminuer le solde saisissable, les opérations suivantes :
- chèques émis et remis en compensation avant la date de la saisie ; retraits effectués dans
les distributeurs ;
- agios dus à la banque;
- chèques et effets revenus impayés.
Viennent augmenter le solde saisissable, les remises effectuées et non encore créditées.
Si le ou les comptes sont alimentés par des rémunérations du travail, une partie de ces
rémunérations est insaisissable. Le client est éventuellement informé.
Passé le délai de 2 mois, et sauf mainlevée totale ou partielle du Trésor, les fonds saisis sont
remis au Trésor.
2. La procédure
2.1. Phase préalable
Requête au juge qui rend, à sa convenance, une ordonnance de saisie qui fixe la somme pour
laquelle la saisie est autorisée et un délai dans lequel le créancier devra assigner en validité de
la saisie.
X. LA CLOTURE DU COMPTE
Tout banquier doit veiller à garder ses meilleurs clients et à ne pas conserver des comptes sans
intérêt ou à risques. En pratique, la distinction n'est pas toujours aisée à faire et il convient d'être
prudent dans la sélectivité de son portefeuille: certains clients se connaissent soit à titre
professionnel soit à titre personnel. Avant d'arrêter une stratégie le banquier doit essayer de
rencontrer ses clients pour connaître leurs besoins et leurs motivations. Un banquier peut être
amené à clôturer le compte d'un client pour trois raisons: le client veut quitter la banque, le
client est décédé ou la banque souhaite interrompre les relations.
Un ensemble de règles communes s'appliquent à ces cas: demande de restitution des chéquiers
et moyens de paiement, vérification de la situation du compte (exemples: affectation. d'un prêt
sur le compte, rattachement d'un compte titre, ...), enregistrement des opérations en cours en
vue de déterminer le solde définitif, solde après arrêté comptable, clôture du compte en
informatique selon les procédures internes, déclaration de clôture au Fichier Informatisé des
Comptes Bancaires (FICOBA).