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Bacteriologie Systématique PDF
Bacteriologie Systématique PDF
BACTERIOLOGIE SYSTEMATIQUE
2002/2003 D.C.E.M. 1
1
Table des auteurs
• Le diagnostic bactériologique d'une infection
P. Berche
• Les staphylocoques
P. Berche
• Les streptocoques
P. Berche
• Les bactéries des diarrhées aiguës
P. Berche
• Les bactéries des infections respiratoires communautaires
P. Berche
• Les bactéries des maladies sexuellement transmissibles
S. Kayal
• Les bactéries des infections bactériennes du système nerveux central
X. Nassif
• Les bactéries des infections nosocomiales
C. Poyart
• Les mycobactéries
P. Berche
• Vaccins bactériens
X. Nassif
2
3
Le diagnostic évidence une réponse immune spéci-
fique du germe suspecté.
bactériologique d'une
infection
Le diagnostic direct :
Le diagnostic bactériologique d'une On cherche d’abord à détecter la
infection bactérie ou ses constituants (protéines,
polyosides, acides nucléiques). Il faut
Définitions ensuite isoler en culture et identifier le
genre et l’espèce auxquels appartiennent
Les bactéries sont classées à partir des la bactérie. La souche isolée pourra être
données du génome (GC%, séquençage caractérisée par des marqueurs épidé-
partiel ou total) en grandes familles, en miologiques pour éventuellement la
genres et espèces. Un genre peut comparer à des souches de même
comporter plusieurs espèces généti- espèce isolées chez d’autres patients,
quement proches. Exemples : la famille dans le but de reconnaître une épidémie.
des Vibrionacae, le genre Vibrio, l’espèce Le diagnostic indirect :
Vibrio cholerae ; la famille des Le diagnostic direct peut être complété en
Enterobacteriacae, le genre Klebsiella , détectant la réponse immunitaire
les espèces Klebsiella pneumoniae, spécifique de la bactérie suspectée
Klebsiella ozenae, Klebsiella oxytoca, et (anticorps), ce qui donne un argument en
Klebsiella rhinoscleromatis. On utilise en faveur du rôle étiologique d’une bactérie,
pratique pour désigner les bactéries sans toutefois preuve absolue.
uniquement les noms de genre et
d’espèce. Les noms de bactéries Prélèvements
s’écrivent en italiques. En l’absence
d’identification précise d’une espèce (ce Les prélèvements des produits
qui peut arriver sans affecter les pathologiques sont guidés par la
décisions thérapeutiques), on utilise la symptomatologie et l’examen clinique et
nomenclature sp (espèce non précisée): doivent être effectués :
exemple Klebsiella sp. Chaque espèce (1) le plus tôt possible, avant
est constituée d’une population d’indivi- l'antibiothérapie
dus appelés souches ou isolats bacté- (2) à la porte d'entrée cutanéo-muqueuse
riens. Ces souches présentent des toujours recherchée, dans le sang au
variations phénotypiques (sensibilité aux cours de la dissémination (bactériémie)
antibiotiques, tests biochimiques…) et et éventuellement dans les organes
sont définies par un profil génétique de cibles (LCR, abcès profonds par
restriction qui leur est propre. Certaines ponction, épanchements...).
espèces bactériennes sont oligoclonales, (3) de façon stérile et rapidement
c’est-à-dire qu’elles ne comprennent que acheminés au laboratoire
très peu de souches, d’autres sont très Il existe des prélèvements mono-
hétérogènes comprenant beaucoup de microbiens, provenant de sites
souches (hétéroclonales). L’isolement normalement stériles (sang, urine, LCR,
d’une même souche chez plusieurs tissus...) , et pour cela d’interprétation
patients définit une épidémie. assez facile. A l’opposé, il existe des
prélèvements polymicrobiens provenant
Diagnostic bactériologique du revêtement cutanéo-muqueux associé
à une flore commensale (gorge, selles,
La stratégie diagnostic est d’isoler et vagin, peau). Le diagnostic est plus
d’identifier le germe responsable d’une difficile, car il faut repérer une bactérie
infection à partir des produits patho- pathogène au milieu de bactéries com-
logiques, et éventuellement de mettre en mensales souvent très abondantes.
3
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milieux de culture
4
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(contenant des antiseptiques ou incubés On note l’aspect des colonies, leur taille
à une température non permissive pour la (1-3 mm), leur éventuelle pigmentation
flore commensale mais laissant croître (vert, jaune, rouge…), la présence d’une
certaines bactéries pathogènes). hémolyse sur gélose au sang. La suite
du processus d’identification part de
aérobiose et température colonies isolées pour définir les
caractères biochimiques d’identification.
Les bactéries sont incubées en aérobie
ou anaérobie, ou en présence de C02 (
5-10%), définissant des bactéries
aérobies, anaérobies ou microaérophiles
(10% O2 ). La température d’incubation
est habituellement de 35-37°C.
vitesse de croissance
Pour la plupart des bactéries médicales On identifie la bactérie suspecte dans des
courantes(staphylocoques,streptocoques, produits pathologiques sur des caractères
entérobactéries…), des colonies visible à morphologiques, nutrition-nelles,
l’œil nu apparaissent sur la gélose respiratoires et biochimiques.
habituellement en 24-48 h. Chaque Les caractères morphologiques des
colonie correspond à environ 1-2 x 109 bactéries et de leurs colonies :
bactéries et résulte de la multiplication (1) coque, bacille, bactérie spiralée
rapide d’une seule bactérie (‘’clonage").
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(2) bactérie à Gram positif ou négatif, ou pus
pus d’abcès
d’abcès
cocci Gram+ en amas
non colorable par la coloration de Gram examen
examen microscopique
microscopique
Coloration
Coloration de
de Gram
Gram
( Ziehl-Neelsen : mycobactéries…).
- Les exigences nutritionnelles Isolement
Isolement en
culture
culture 24
en
24 hh 37°C
37°C
lécithinases,...)
coloration
coloration de
de Gram
Gram
identification
identification
Galeries API biochimique
biochimique
Mannitol +
antibiogramme 24h
Vibrio cholerae
Galerie API fermentation des sucres /tests biochimiques
Identification de la souche
6
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D
D éé ttee rrm
m in
in aa ttio
io nn dd uu ss éé rroo ttyy pp ee (( ss éé rroo gg rro
o uu pp ee oo uu ss éé rroo vv aa rr)) L’ensemble de ces techniques
classiques permet la plupart du temps de
résoudre le problèmes courants et de
classer les bactéries sur des critères
D é t e r m in a t io n d u p r o f il g é n é t iq u e d e r e s t r ic t io n d ’u n e
objectifs et reproductibles, et de définir le
s o u c h e b a c t é r ie n n e
genre et l’espèce de chaque bactérie
pathogène , ce qui guide
l’antibiothérapie.
- la sensibilité à une batterie de phages
permet aussi de définir des lysotypes
(lysotypie). Apport des méthodes moléculaires au
- Les techniques de biologie moléculaire diagnostic
donnent de nouveaux outils
épidémiologiques permettant de définir
avec la précision des ‘’empreintes Les méthodes de biologie moléculaire
digitales’’ la singularité d’une souche peuvent, dans des situations cliniques
bactérienne. Les techniques les plus limitées, améliorer le diagnostic
utilisées sont électrophorèse en champ bactériologique direct. Ces méthodes
pulsé (PFGE), ribotypage et random sont basées sur la polymerase chain
PCR. Ces techniques sont très utilisées reaction (PCR) qui est utilisée pour
pour détecter des épidémies ( voir Figure détecter des séquences bactériennes
en fin de chapitre). spécifiques de certaines bactéries
pathogènes. Les avantages principaux de
Antibiogramme la PCR sont d’augmenter
considérablement la sensibilité de
L’antibiogramme définit in vitro la détection des microorganismes et de
sensibilité des bactéries pathogènes. On pouvoir déceler des microorganismes
utilise largement la méthode des disques, éventuellement non viables.
qui permet de voir le diamètre d’inhibition
de croissance autour des disques
imprégnés d’antibiotiques.Cette méthode
standardisée donne de bons résultats en
pratique. Elle peut être complétée par des
méthodes plus sophistiquées telles que la
détermination des concentrations
minimales inhibitrices (CMI) et des
concentrations minimales bactéricides.
On définit ainsi un phénotype de
résistance naturel ou acquis.
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infections dues à des bactéries à
croissance lente, difficile ou impossible :
- Bordetella pertussis, agent de la
coqueluche, baille Gram négatif à
croissance difficile
- les bactéries à croissance intracellulaire
stricts : Chlamydia trachomatis et C
pneumoniae responsable d’infections
pulmonaires, oculaires et génitales ,
Rickettsia spp ( agent des typhus),
Tropheryma whippeli, agent de la maladie
de Whipple
- les mycobactéries de la tuberculose
(Mycobacterium tuberculosis, M bovis) et
de la lèpre (Mycobacterium leprae)
- les mycoplasmes : Mycoplasma
pneumoniae, Ureaplasma urealyticum,
(responsables d’infections pulmonaires et
génitales)
- Treponema pallidum, agent de la PCR pour détecter des microorganismes
inconnus dans les tissus
syphilis La PCR pourrait aussi être utile
pour les infections où le diagnostic doit
être rapidement établi (méningites), ou
Le diagnostic indirect : détection des
pour détecter une résistance aux
anticorps spécifiques
antibiotiques d’une bactérie à croissance
lente, telle que M. tuberculosis .
(2 ) La PCR pour identifier une bactérie
Le sérodiagnostic est un appoint au
inconnue dans les tissus infectés et en
diagnostic direct. Il est très utile dans
culture
certains cas.
L’amplification de séquences de rDNA
utilisant des primers universels ou de
Les meilleures indications sont :
certains gènes bactériens (gènes sod de
la superoxyde-dismutase, rpoB de la
(1) le diagnostic d’une infection due à
RNA polymérase …) avec des primers
une bactérie à croissance difficile ou
spécifiques, peut être utile dans certains
impossible (Treponema pallidum,
contextes cliniques difficiles, tels que les
Chlamydia, Rickettsia, Leptospira,
infections torpides des immunodéprimés.
Borrelia...),
Grâce aux banques de données, on peut
(2) le diagnostic d’infections décapitées
identifier une bactérie difficile à classer
par les antibiotiques (antibiothérapie
dans l’arbre phylogénétique.
précoce)
(3) le diagnostic rétrospectif d’une
infection récente
(4) les études épidémiologiques cher-
chant à déterminer l’impact d’un micro-
organisme sur une population
Titres
Titres des
des Ab
Ab
Exposition
Exposition Réexposition
Réexposition
àà l’agent
l’agent infectieux
infectieux àà l’agent
l’agent infectieux
infectieux
ascension
Réponse Immédiate
différée 8-10 j
Taux résiduel
élevé
Ab
Ab spécifiques
spécifiques
IgG
IgG
Ab
Ab spécifiques
spécifiques
IgM
IgM // IgG
IgG Taux résiduel bas
Titres
Titres des
des Ab
Ab
Réexposition
Réexposition
Exposition
Exposition
àà l’agent àà l’agent
l’agent infectieux
infectieux
l’agent infectieux
infectieux
Prélèvements de sérums
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Ab
Ab spécifiques
spécifiques
IgG
IgG
Ab
Ab spécifiques
spécifiques
IgM
IgM // IgG
IgG Taux résiduel bas
Temps
semaines mois années
Interprétation du sérodiagnostic
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Le principe des principales méthodes d’épidémiologie moléculaire utilisées en
bactériologie
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Infections à staphylocoques et
épidémiologie Les infections à S. aureus
Les infections à staphylocoque doré (S. Ces infections sont très fréquentes et très
aureus) ont une symptomatologie très répandues dans le monde entier, la
polymorphe et sont très fréquentes en plupart du temps d'origine endogène.
12
13
Elles peuvent être manuportées d'homme
à homme, ou transmises par
l'intermédiaire de matériels ou d'environ-
nements contaminés. Les antibiotiques
sélectionnent des germes multirésistants.
Infections cutanéo-muqueuses à S.
aureus
13
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céphalées. Durée 24 à 48 h et S aureus, ainsi que d'autres espèces
d'évolution rapidement favorable. (S.intermedius, S.hyicus), sont des
pathogènes majeurs des animaux :
Entérocolites aiguës furonculoses du chien (S. intermedius),
pseudomembraneu-ses mammites des vaches, brebis et chèvres
(S. aureus le plus souvent), la maladie
Ces entérocolites aiguës d'évolution des abcès du mouton (S. aureus sous-
sévère font partie de la pathologie espèce anaerobius) ou encore la dermite
nosocomiales avec diarrhée intense et exsudative du porcelet (S. hyicus)…
déshydratation rapide d'évolution fatale.
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inflammatoires d’endotoxines, de même présentatrices aux cellules T. Cette
que la protéine A qui fixe le fragment Fc insertion se fait aux domaines Vβ du
des immunoglobulines, ainsi que les TCR et aux molécules MHC II,
polyosides capsulaires de certaines déclencvhant une forte production de
souches qui auraient un rôle anti- cytokines.
phagocytaire.
Lymphocytes Th1
Enzymes et toxines sécrétées par les
staphylocoques
Enzymes
- enzymes capables de dégrader le tissu
conjonctif (hyaluronidase lipase, Cellules APC
estérase) jouant un rôle dans la diffusion
tissulaire
- enzymes dégradant les membranes et
leurs composants (phospholipases et
lipases), les protéines (protéases) Les syndromes cliniques liés aux exotoxines de S
- une staphylo-coagulase responsable de aureus
la formation d'un caillot endoveineux au
site de la thrombophlébite
- une protéine capable de lyser le caillot: Les entérotoxines (SE)
les staphylocoques sécrètent aussi La
fibrinolysine ou staphylokinase, qui On en connaît 6 ou 7 sérotypes différents
contribue à la dislocation du caillot et à la les entérotoxines SE : A, B, C1, C2, D et
dissémination de d'embols septiques. E, SEA et SED étant les plus souvent en
Exotoxines cause. Ces toxines sont codées par le
- les staphylolysines (α, β, γ, δ) capables chromosome. L'action des entérotoxines
d'attaquer les membranes : ces toxines porte sur le tube digestif en intervenant
cytolytiques sont des leucocidines sur le système nerveux central :
dermonécrotiques et antiphagocytaires vomissements et diarrhée. Elles exercent
- la leucocidine de Panton et Valentine aussi un effet mitogène sur les
(LPV) lymphocytes et stimulent la production
- les exfoliatines A et B d'interféron.
- les entérotoxines A, B, C1, C2, D et E
- la toxine du choc toxique staphylo- Toxi-infections alimentaires
coccique TSST-1.
Certaines toxines agissent localement Les toxi-infections alimentaires sont
(staphylolysines, LPV) , d'autres toxines provoquées par l'ingestion d'aliments
diffusent à distance du foyer initial et contenant de la toxine. L'incubation est
expliquent la symptomatologie (exfolia- généralement de 3 heures puis
tines, TSST1…). apparaissent des vomissements, de la
S. aureus produit un nombre important de diarrhée et rarement un collapsus. Les
toxines à activité superantigène ( produits laitiers, les viandes sont les plus
exfoliatines A et B, TSST-1, entérotoxines souvent en cause, souillés par un
A, B, C1, C2, D et E…). Ces personnel porteur de staphylocoque.
superantigènes se lient au complexe L'évolution est généralement favorable en
TCR- MHC II qui est associé aux quelques heures, les formes graves avec
peptides de présentation par les cellules choc étant l'apanage des terrains
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particuliers. L'antibiothérapie ne semble superficielle de l'épiderme au niveau de la
pas influencer l'évolution. couche granuleuse alors que, pour le
syndrome de Lyell toxique, le clivage est
Scarlatine staphylococcique plus profondément au niveau du corps
muqueux. Cliniquement, le syndrome de
Elle se rencontre chez le jeune enfant et la peau ébouillantée se rencontre chez
fait suite a une suppuration volontiers l'enfant, parfois chez l'adulte immuno-
chirurgicale: ostéomyélite, arthrite, abcès. déprimé ou insuffisant rénal. Le foyer
L'hémoculture est souvent positive. Le staphylococcique peut être ORL,
tableau clinique est semblable à la conjonctival ou cutané. Le staphylocoque
scarlatine streptoco-ccique, sinon par la n'est pas présent dans les bulles. La
présence d'un foyer suppuré. Les toxines maladie débute par de la fièvre et un
produites par les souches sont les exanthème scarlatiniforme dominant au
entérotoxines (SEA, SEB, SEC, SED) et visage, aux régions péri-orificielles - en
la TSST-1. Ces toxines sont également particulier la région péri-narinaire- et aux
impliquées dans le syndrome de choc plis. L'exfoliation se fait en quelques
toxique staphylococcique qui comporte heures et provoque un décollement des
une éruption scarlatiniforme et dont on zones érythémateuses soit spontané, soit
connaît l'existence de formes à la suite de traumatisme. Les
incomplètes. Le traitement et le pronostic muqueuses ne sont habituellement pas
sont ceux de l'infection causale, c'est-à- atteintes. La guérison survient en 6 à 12
dire d'une infection staphylococcique jours. Les complications sont rares et la
sévère. mortalité très faible. Le syndrome de
Ritter représente la même affection chez
Les exfoliatines le nouveau-né. Le foyer primitif est
souvent une omphalite, une circoncision
II existe en fait 2 toxines épidermo- infectée, une conjonctivite, une rhinite.
lytiques ou exfoliatines : l'exfoliatine A Les complications sont plus fréquentes,
chromosomique et l'exfoliatine B notamment choc septique ou staphyloco-
plasmidique. Les souches de S. aureus ccie pleuro-pulmonaire. Ces 2 affections
productrices d'exfoliatine représentent 2 à relèvent d'une antibiothérapie par voie
25 % des souches isolées en Europe et générale non ciblée sur les
aux Etats-Unis. Leur mode d'action sur staphylocoques methicilline-résistants
l'épiderme est mal connu. Il existerait (SAMR) ainsi que d'une réanimation
dans l'épiderme du nouveau-né un hydro-éléctrolytique dans les formes
récepteur spécifique de l'exfoliatine sévères.
masqué chez l'adulte. L'exfoliatine atteint
la zone granuleuse de l'épiderme en Impétigo bulleux
diffusant à travers les capillaires du
derme et est à l'origine du décollement L'impétigo bulleux est constitué d'un
intradermique. Ce sont des superanti- nombre variable de bulles à contenu
gènes expliquant la survenue de trouble, contenant le staphylocoque
manifestations systémiques. (producteur d'exfoliatine) qui siègent
surtout aux extrémités. Elles évoluent
Syndrome d'exfoliation généralisée vers l'ouverture et la formation
d'ulcérations, puis de croûtes. La
Le syndrome d'exfoliation généralisée, ou cicatrisation se fait en une semaine
syndrome de la peau ébouillantée environ. Il s'agit d'une affection bénigne
et le syndrome de Lyell sont 2 entités qui justifie simplement une antibio-
cliniques différentes: pour le syndrome de thérapie orale. On pense que la présence
la peau ébouillantée, le décollement d’anticorps ou non contre l’exfoliatine
cutané se fait par clivage de la partie expliquerait la différence de gravité des
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syndromes cliniques. En présence cellulaire, résultant une dermonécrose
d'anticorps, la toxine reste localisée in inflammatoire. Son mode d'action fait
situ provoquant un impétigo bulleux. En intervenir une stimulation exagérée et
l'absence d'anticorps, la toxine diffuse et une lyse des granulocytes. La leucocidine
entraîne un syndrome de Ritter ou un de Panton et Valentine est produites par
syndrome d'exfoliation généralisée. des souches responsables d’ infections
cutanéo-muqueuses : furon-culoses ( >
La toxine TSST-1 90 % des souches produisent LPV) et
pneumopathies nécrotico-hémorragiques
La toxine TSST-1 du syndrome de choc à S aureus, touchant le grand enfant ou
toxique staphylococcique est d'origine le jeune adulte, très grave avec
chromosomique, pyrogène et létale. C’est leucopénie et dont l’ évolution est souvent
un superantigène à forte activité fulgurante et mortelle dans un tableau
mitogène pour les lymphocytes T avec associant insuffisance respiratoire aiguë
production d'interleukines, ce qui joue un et choc ( 85 % des souches produisent
rôle dans la pathogénie du syndrome de LPV).
choc toxique . La TSST-1 entraîne la
formation d'anticorps dont la fréquence Génétique des gènes de virulence de S
augmente avec l'âge (85 % à 30 ans). Le aureus.
syndrome de choc toxique
staphylococcique est affection aiguë Le génome de S. aureus (2,8 Mb) est
associant de la fièvre, un rash composé d’un mélange complexe de
scarlatiniforme évoluant vers la gènes dont un grand nombre semble
desquamation, un choc et des signes avoir été acquis par transfert latéral de
d'atteinte multiviscérale. D’abord décrit gènes. La plupart des gènes de
chez des femmes utilisant des tampons résistance aux antibiotiques sont
vaginaux, iI peut en fait survenir à tout transportés par des éléments génétiques
âge, notamment chez l’enfant. La mobiles ou des plasmides. Trois classes
definition du syndrome est clinique, de nouveaux îlots de pathogénicité ont
associant fièvre, éruption scarlatiniforme, été identifiées : (1) un îlot de toxines de la
desquamation, et choc toxique avec famille du toxic shock syndrome, (2) des
insuffisance rénale aiguë. La TSST-1 îlots d’exotoxines ; (3) des îlots
n'est retrouvée que chez 50 à 60 % des d’entérotoxines.
souches, les entérotoxines peuvent
également être impliquées dans ce Immunité anti- staphylocoque
syndrome. La guérison est généralement
rapide. La mort est possible par fibrillation Les staphylocoques sont des bactéries à
ventriculaire ou hypoxémie réfractaire. Le multiplication extracellulaire qui sont
traitement du choc associé à habituellement détruits par des
l’antibiothérapie repose sur le polynucléaires et des macrophages
remplissage vasculaire, les vasopres- recrutés au foyer initial d’infections.
seurs et sur le traitement symptomatique L'immunité anti-staphylococcique est liée
des atteintes viscérales. à la présence d'anticorps opsonisants qui
favorisent la phagocytose par les
La leucocidine de Panton et Valentine polynucléaires et les macrophages, et est
(LPV) associée à la production d'anticorps
neutralisant anti-toxines et anti-enzymes.
Cette toxine est produite par moins de 5 Il existe une forte immunité naturelle
% des staphylocoques, comportant 2 contre le staphylocoque, qui est stimulé
composants F et S. Elle se fixe sur les sans arrêt au cours de la vie.
granulocytes et les érythrocytes humains
et crée des pores dans la membrane
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Diagnostic bactériologique diamètre souvent associées à un pigment
jaune, et hémolytiques sur gélose au
Le diagnostic repose sur la mise en sang. Ils sont catalase positifs.
évidence du germe dans les produits
pathologiques par l'examen
microscopique direct et la mise en
culture.
Prélèvements
Résistante à la méthicilline et à la
vancomycine de Staphylococcus
aureus
19
20
S. epidermidis
S. saprophyticus
20
Les streptocoques bactérie est transmissible par aérosols et
par l'envi-ronnement (lait, aliments,
Les streptocoques eau). Elle induit des infections fréquentes
et graves, répandues dans des infections
Les streptocoques sont des coques dans le monde, et très polymorphes,
Gram+ en chaînettes, habituellement suppuratives (phase où le germe est
isolées de la peau et des muqueuses de facilement des produits pathologiques) et
l’homme et des animaux. Leur pouvoir post-infectieuses ou non-suppuratives
pathogène est très polymorphe selon les (rhumatisme articulaire aiguë ou RAA,
espèces. glomérulonéphrites ou GNA, chorée de
Sydenham). En dépit de plus de 50 ans
d’antibiothérapie, Cette bactérie reste très
sensible aux antibiotiques (pénicilline G ).
Virulence de S pyogenes
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Isolement et identification
30
Les bactéries des diarrhées
(4) l’état de réceptivité individuelle liée, en
aiguës plus des capacité de réponse du
système immunitaire, à l’abondance des
Les diarrhées aiguës bactériennes récepteurs spécifiques sur les cellules
intestinales aux ligands bactériens
Les diarrhées aiguës bactériennes sont (adhésines, toxines, invasines…). Ceci
des entérites Inflammatoires d'origine est attesté par la notion de spectre
infectieuse, atteignant une partie ou de la d'hôte parfois très étroit limité à une
totalité du tube digestif (intestin, côlon), espèce ( l’homme pour S. typhi, Shigella,
due à de très nombreuses causes V. cholerae), parfois plus large
bactériennes, parasitaires ou virales. (Salmonella, Campylobacter), et par des
C'est la cause la plus fréquente de observations chez l’animal : par exemple,
mortalité chez l'enfant < 5 ans. La pour les souches de E. coli K88
transmission se fait par l’ eau, les responsables de diarrhées mortelles chez
aliments, plus rarement de façon inter- les veaux nouveau-nés, il existe des
humaine. Leur fréquence est le reflet de lignées de bovins très sensibles et
la contamination de l'environnement d’autres totalement résistants. Ces
(hygiène collective) et de l'hygiène récepteurs encore mal connu chez
individuelle. Ce sont des maladie du péril l’homme seraient plus ou moins abondant
fécal. chez les individus et leur cinétique
Les diarrhées aiguës sont la plus grande d’expression pourrait varier en fonction
cause de mortalité et morbidité infantile de l’âge.
dans le monde. Les enfants < 5 ans sont
les plus exposés et les principales Le diagnostic microbiologique des
victimes : par exemple, 7 épisodes par an diarrhées aiguës est parfois difficile du
enfants < 2 ans (Bangladesh, Guatemala, fait de l'existence d'une flore commensale
Brésil). L’OMS estime que, parmi les 13 très abondante : la salive contient 105-6
% des enfants < 5 ans, 50 % meurent streptocoques/mL, l’estomac < 10 / mL, le
d'une diarrhée infectieuse, en dépit des duodéno-jéjunum 102-4 / mL, l’intestin
progrès de la réhydratation. Les taux de grêle 107-8 / mL (anaérobie 1011 ), le
mortalité par diarrhée aiguë sont de 5- 36 côlon 1011 /g (entérobactérie 109 ).
% des enfants au 2ème semestre de vie.
Physiopathologie et épidémiologie des
Les facteurs de risque sont : entérites infectieuses.
(1) l’état physiologique des populations
(la malnutrition) ; Les bactéries ingérées avec l’eau ou les
(2) la maturation du système immunitaire aliments rencontrent de nombreux
(sensibilité des nouveau-nés) ; obstacles à leur implantation intestinale :
(3) le degré d'exposition au (1) la barrière gastrique très acide ( pH
microorganisme , la virulence des 2-4) qui détruit 99 % des bactéries
microorganismes et l’ inoculum. ingérés en 30 min (106 /mL E coli après
Les doses infectantes orales sont : ingestion dans le liquide gastrique passe
Shigella spp 101-2 en 1 h à 104 /mL 1 h) ; la gastrectomie,
Campylobacter jejuni 102-6 l’achlorhydrie gastrique (malnutrition…) ,
Salmonella typhi <105 les antiacides rendent plus sensibles aux
Salmonella sp 108 infections intestinales ;
Campylobacter. Jejuni 104 (2) le mucus et les sécrétions
Escherichia . coli 108 intestinales : l’épaisse couche de mucus
Vibrio. cholerae 108 ( > 400 µm) constitués de molécules-
Giardia lamblia 101-2 leurre telles que la fibronectine,
Entamoeba histolitica 101-2
32
entrainant le hyperstaltisme et la
diarrhée :
2. Les bactéries toxinogènes non
invasives avec implantation et réplication
intraluminale au contact des entérocytes :
E. coli non invasif ( ETEC, EPEC, EHEC),
V. cholerae, V. parahaemolyticus ,
Aeromonas spp, Campylobacter jejuni
T T
Salmonella Yersin V cholerae C. jejuni
T T
33
Résumé
Escherichia coli
entéro-hémorragique avec selles
C'est une des espèces bactériennes les hémorragiques après 48 heures dues à
plus souvent rencontrées en pathologie une colite ischémique aiguë. C’est une
humaine. Dans la flore digestive, il existe complication grave chez l'enfant. On
souvent au moins une dizaine de rencontre parfois, au décours de
souches différentes de Escherichia coli. l'épisode diarrhéique, apparition d'un
La plupart sont commensales, mais syndrome hémolytique urémique
certaines souches possèdent des (insuffisance rénale aiguë, thrombopénie,
facteurs de virulence qui leur permettent anémie hémolytique). L’évolution est
de déclencher des diarrhées. habituellement favorable.
35
36
Les salmonelles
Les salmonelloses.
39
40
début est brutal avec fièvre, douleurs codant pour des protéines d'enveloppe
abdominales, diarrhée après 2 jours. le externe permettent aux bactéries de
syndrome dysentérique associe cram- pénétrer dans les entérocytes par la face
pes, ténesme, et diarrhée muco- baso-latérale des entérocytes. Les
sanglante afécale, fièvre à 39°-40°C, bactéries échappent de la vacuole de
déshydratation. A la sigmoïdoscopie, la phagocytose et se multiplient dans le
muqueuse est œdémateuse, avec une cytoplasme. Elles peuvent produire une
inflammation intense et des ulcérations toxine proche de la toxine cholérique
par décollement de l'épithélium colique. (vérotoxine).
41
42
La physiopathologie du choléra
Transmission
Traitement
Biovars de V. cholerae.
47
Les bactéries des infections
Dans ce cas, les principales étiologies
respiratoires bactériennes sont Mycoplasma
communautaires pneumoniae, Chlamydiae pneumoniae et
L. pneumophila. Cette distinction
Les bactéries des infections pratique, qui est toujours rattachée à
respiratoires communautaires l'histoire de la maladie et au tableau
clinique, oriente la recherche étiologique
Les infections respiratoires ORL et vers une bactérie ou une famille de
pulmonaires sont responsables d'un quart bactéries permettant d'instau-rer un
des consultations de médecine et de un traitement antibiotique probabiliste.
tiers des journées de travail perdues.
Elles représentent trois quarts des Streptococcus pneumoniae
problèmes de pathologie infectieuse des
généralistes. Les virus sont les agents S. pneumoniae (pneumocoque) est un
étiologiques les plus fréquents, mais la pathogène majeur pour l'homme,
distinction entre infection bactérienne et responsable de nombreuses infections
virale est difficile (infection virale graves. Il est responsable d’environ 50
compliquée de surinfection bactérienne). %des pneumopathies, 20 % des
La majorité des infections respiratoires méningites bactériennes , et 30-40 %
aiguës sont communau-taires. des otites moyennes aiguës. Il pose un
Les infections respiratoires communau- problème de santé publique majeur du
taires seront envisagées, à l’exclusion de fait de l'apparition de souches
la tuberculose ni des infections respi- résistantes à la pénicilline G. Les
ratoires abcédées, opportunistes ou patients à risque peuvent bénéficier d’une
noscomiales. En pratique clinique, il est vaccination.
possible de distinguer schématiquement : S. pneumoniae est un diplocoque à Gram
(1) les pneumopathies dites à « foyer positif, à multiplication extracel-lulaire. Il
systématisé » (opacité parenchymateuse donne en 24h sur milieu enrichi (sang)
limitée par une scissure) pour lesquelles des colonies de 1-2 mm, α-hémolytiques
les principales étiologies bactériennes (halo verdâtre autour de la colonie) sans
sont Streptococcus pneumoniae, catalase.
Legionella pneumophila et rarement
Haemophilus influenzae ;(2) les pneumo-
pathies dites « atypiques » où l'opacité
radiologique ne correspond pas à un
foyer systématisé mais à des opacités
diffuses associés habituellement à un
syndrome interstitiel.
50
51
52
53
capsule.
La culture possible des mycoplasmes est Les bactéries de genre Chlamydia sont
possible sur milieux acellulaires (gélose- bactéries à Gram négatif en raison de la
bouillons) à partir de prélèvement de structure de la membrane externe (OM)
gorge ou prélèvement bronchique avec du lipopolysaccharide (LPS), à
protégé sous fibroscopie . Cependant du croissance intra-cellulaires stricte. Le
fait de la difficulté d’isoler M. pneumoniae genre comprend 3 espèces Chlamydia
dans les prélèvements respiratoires, la trachomatis , Chlamydia psittaci et
détection de M pneumoniae par PCR Chlamydia pneumoniae.
dans les prélèvements pulmonaires peut
être une aide précieuse au diagnostic :
c’est une méthode simple, rapide et très
sensible (sensibilité et spécificité 90 -95
%). En fait, le diagnostic est en pratique
bien souvent basé sur les tests
immunologiques (sérodiagnostic et ag-
glutinines froides).
Le sérodiagnostic de M. pneumoniae
permet de mettre en évidence l’apparition
d’anticorps spécifiques une ascension
des anticorps anti-M. pneumoniae
(ELISA) entre 2 sérums prélevés à 15 Chlamydiae dans une cellule épithéliale
jours d’intervalle (séroconversion) ou une
ascension du titre de ces anticorps. La
détection des anticorps de type IgM et Chlamydioses
IgG permet de distinguer une primo-
infection d’ une ré-infection. C. psittaci, C. trachomatis et C.
La recherche d'agglutinines froides pneumoniae sont responsables d'infec-
détectant un titre égal ou supérieur à 1 / tions pulmonaires. Certaines souches de
32 est très en faveur d'une infection à M. C. trachomatis sont responsables du
pneumoniae. Cependant, la présence trachome ou d’infections sexuellement
d'agglutinines froides peut également être transmissibles. On distingue 15 séroptes
retrouvée dans d'autres pneumo-pathies de C trachomatis avec différentes
atypiques, notamment virales (EBV, expressions cliniques.
CMV...).
C.trachoma C.psittaci C.pneumon
Espèces tis iae
Traitement des infections à M pneu- 15 sérotypes
moniae. homme oiseaux homme
hôtes mammifè-res
Du fait de l'absence de paroi, les β-lacta- homme
Trachome ornithose infections
mines sont inefficaces. Les antibiotiques A B Ba C psittacose broncho-
de référence sont les tétracyclines infections pulmonaire
(doxycycline) et les macrolides (éry- génitourinai s
Pathogéni
thromycine). Les fluoroquinolones (oflo- cité
res D- K
xacine et cipofloxacine) sont également lymphogra
nu-
efficaces. lomatose
L1 L2 L3
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57
pulmonaire. Les autres espèces pouvant Cette infection est souvent de découverte
être potentiellement pathogène pour fortuite par étude sérologique
l'homme sont L. micdaei, L. bozemanii, et rétrospective et constitue la forme a
L. dumoffii minima de l’infection à Legionella du sujet
immunocompétent.
Légionelloses
Epidémiologie de la légionellose
Il existe 2 formes cliniques d’infection à
Legionella pneumophila : la maladie des Il s'agit de bactéries saprophytes de
légionnaires et la fièvre de Pontiac. La l’environnement, ubiquiste, ayant une
maladie des légionnaires survient sur des prédilection pour les milieux aquatiques
patients fragilisés : souvent âgés >à 50 (rivières, lacs, eaux thermales, eaux
ans avec affection sous-jacente (tabac, polluées...) qui constituent son réservoir
alcool ,immunodépression, corticothé- naturel. Elle peut survivre à des
rapie). Après une incubation de 2-10 conditions très variables de température
jours, la maladie débute par une fièvre (0-63°C) et de pH (5.5 - 8.5). Elle peut
40°C, myalgies, céphalées, toux sèche aussi parasiter les amibes de l’envi-
parfois hémoptoïque. Certains signes ronnement dans lesquelles les bactéries
extra-pulmonaires (digestifs, hépatiques, survivent et se multiplient. Ces amibes
neurologiques) sont évocateurs de qui peuvent s’enkyster sont une niche
légionellose, notamment une confusion , écologique pouvant protégeant les
des hallucinations, des douleurs bactéries des environnements hostiles.
abdominales, des vomissements, une
diarrhée. L’ examen clinique est pauvre, Les principales sources de contamination
contrastant avec la radio du thorax très pour l’homme sont les systèmes d’air
altérée : infiltrats mal limités, hétéro- conditionné, les circuits de distribution
gènes, s’étendant aux deux champs d’eau chaude (canalisations d'eau
pulmonaires. La mortalité est de 10-20% potable et notamment les douches) , les
(> 25% après 60 ans) avec détresse bains bouillons, les eaux thermales. Cette
respiratoire aiguë. colonisation des canalisations d'eau et
des circuits de refroidissement des
systèmes de climatisation dépend de
nombreux facteurs, notamment: la tem-
pérature élevée de l'eau (eau thermale,
circuit de refroidissement..), l'accu-
mulation de sédiments qui stimulent la
croissance d'une flore commensale,
l'existence d'une microflore commensale
jouant un rôle symbiotique en fournissant
les éléments nécessaires à la croissance
de L. pneumophila.
La transmission à l'homme se fait par
l'inhalation d’aérosols contaminées et mis
Légionellose pulmonaire en suspension dans l'environnement. Il
n'existe pas de transmission inter-
La fièvre de Pontiac est une infection humaine et le portage sain est
pseudo-grippale à début brutal, sans exceptionnel. La maladie évolue le plus
pneumonie, d’évolution bénigne. La souvent sous forme épidémique ( à
guérison spontanée survient en 2-5 jours. l’hôpital), mais on rencontre de plus en
59
60
Traitement de la coqueluche
62
Les bactéries des maladies
sexuellement transmissibles
La syphilis
Infections bactériennes sexuellement
transmises La syphilis primaire survient 10 jours - 3
mois après une contamination sexuelle.
Il existe 2 types de maladies La lésion primaire est un chancre
sexuellement transmissibles (MST) : (1) habituellement prépucial avec adénopa-
les maladies responsables d'ulcérations thie satellite. Les bactéries disséminent
cutanéo-muqueuses : la syphilis due à par voie sanguine et donne la syphilis
Treponema pallidum, le chancre mou à secondaire avec des localisations
Haemophilus ducrei, le lymphogranulome cutanées , muqueuses et méningées.
vénérien ou maladie de Nicolas Favre, et Puis la syphilis devient latente. Cette
le granulome inguinal (donovanose). ; (2) période est de durée variable, de
les maladies responsables d' urétrites et plusieurs années à plusieurs décennies.
de cervicites, associées à un Puis peut survenir une syphilis tertiaire
écoulement, dues à Chlamydia avec complications neurologiques
trachomatis, Neisseria gonorrhoeae (tabès…), cardiovasculaires ( aortite…),
(gonocoque) , Ureaplasma urealyticum. ou cutanées ( syphilides…).
Treponema pallidum
Treponema pallidum est responsable de
la syphilis. C’est une bactérie non
cultivable in vitro appartenant à la famille
des Spirochaetaceae (comme Borrelia
et Leptospira ). Cette bactérie strictement
humaine est transmise par contact sexuel
et éventuellement par passage
transplacentaire.
Diagnostic bactériologique de la
syphilis
Le diagnostic bactériologique de la
syphilis est basé à la phase primaire de la
maladie sur la mise en évidence de
l'agent pathogène dans le chancre
Examen au fond noir d’un exsudat de chancre. d’inoculation. Ceci est réalisé par
l’examen au microscope à fond noir ou en
immunofluorescence directe de l'exsudat
d'un chancre, d'une lésion cutanée, d'une
ponction ganglionnaire. Cette examen est
délicat et nécessite un prélèvement de
très bonne qualité.
Le sérodiagnostic de la syphilis est un
examen très précieux, souvent le seul
indice d’une contamination plus ou moins
récente par T pallidum. Il existe 2 types
T pallidum au microscope electronique
64
Le chancre mou
FTA
64
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Calymnatobacterium
granulomatis de la donovanose
La donovanose ou granulome inguinal est
une maladie rare en France, due à
Calymnatobacterium granulomatis, bac-
térie à culture très difficile, nécessitant
l’inoculation sur oeuf embryonnaire de
poulet. Le diagnostic est affirmé sur la
biopsie mettant en évidence des corps de
Donovan. La maladie pet donner des
Inclusions de Chlamydiae dans une vacuole
lésions chroniques mutilantes. Le cytoplasmique
traitement est le cotrimoxazole.
Les espèces de Chlamydia sont des Le trachome est la 1ère cause de cécité
bactéries intracellulaires strictes dans le monde (500 millions de sujets
responsables de MST et de pneumo- infectés dans le monde). C’est une
pathies. Il existe 3 espèces dans le maladie des pays du Tiers-Monde,
genre Chlamydia : associant une conjonctivite inflammatoire
(1) C. trachomatis, dont il existe 15 qui évolue vers la fibrose. Elle n'est pas
sérotypes : les sérotypes A, B, Ba et C transmissible sexuellement.
sont retrouvés dans le trachome ; les
sérotypes L1, L2, L3 sont responsables Le lymphogranulome vénérien (LGV) est
du lymphogranulome vénérien (maladie une maladie sexuellement transmissible ,
de Nicolas Favre) ; les sérotypes D à K rare dans les pays développés, avec
sont responsables d’ urétrites et cervi- ulcérations et adénopathie.
cites ( parfois de conjonctivites).
(2) C. psittaci , bactérie responsable de
pneumopathies graves( psittacose).
(3) C. pneumoniae, qui donne des
infections respiratoires très fréquentes le
plus souvent bénignes.
Chlamydia trachomatis
Isolement et identification
La culture est réalisée sur culture de
cellules permissives (cellules McCoy ou
Diagnostic des chlamydioses.
HeLa 229). La présence de Chlamydia
est mise en évidence en 48 à 72 heures
Prélèvements
par coloration par MGG et immuno-
Il s’agit de bactéries intracellulaires qui
fluorescence. Une culture positive signe
nécessite des prélèvements de qualité,
l'infection. Une culture négative n'exclut
avec grattage pour récolter des cellules
pas le diagnostic : il peut s’agir d’un
épithéliales contenant de nombreuses
prélèvement tardif, incorrect ou réalisé
bactéries
après prise d'antibiotiques. Récemment,
Chez l'homme, on réalise des prélève-
la détection directe de séquences de
ments endo-urétraux. Chez la femme , on
Chlamydia par PCR a été proposer. Ce
pratique des prélèvements endo-
test donne des résultats intéressant pour
cervicaux, parfois de liquide péritonéal,
cette bactérie à croissance difficile.
ou encore les produits de grattage des
trompes. On peut aussi selon la
Sérodiagostic des chlamydioses.
symptomatologie pratiquer des prélève-
La réaction de fixation du complément
ments des conjonctives ou de pus
met en évidence des anticorps dirigés
ganglionnaire (LGV). Pour le transport,
contre l'antigène thermostable lipopoly-
les prélèvements par grattage sont
saccharidique commun à toutes les
déchargés dans un milieu de transport
bactéries du genre Chlamydia. Des titres
adéquate.
< 1/64 permettent d'affirmer une infection
ancienne ou récente, une augmentation
Examen microscopique direct
du titre sur 2 sérums prélevés à 15 jours
C’est une technique sensible en cas
d'intervalle signe une infection récente.
d’infection récente. On recherche des
Les réactions d'immunofluorescence et
inclusions cytoplasmiques caractéristi-
immunoenzymatique permettent de
ques par coloration de May-Grünwald-
détecter des anticorps spécifiques du
Giemsa (MGG) et par immuno-
genre Chlamydia ou spécifiques de
fluorescence directe avec anticorps
l'espèce, selon les antigènes utilisés. Il
monoclonaux anti-Chlamydia.
faut rappeler la nécessité de prélever 2
sérums à 15 jours d’intervalle. Le
diagnostic n’a aucun intérêt dans les
infections génitale basses.
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Diplocoques de N gonorrhoeae
méningites, des péritonites, des arthrites, aminosides sont inactifs sur les
des endocardites. pneumocoques, comme tous les autres
streptocoques, mais une synergie est
Diagnostic des méningites à conservée en association avec les β-
pneumocoques. lactamines. La vancomycine est cons-
tamment active. C’est l’ antibiotique de
Le diagnostic des méningites à choix en cas de résistance complète à
pneumocoques repose sur l'isolement et toutes les β-lactamines et constamment
l’identification des germes en culture. indiqué en association avec les
Une recherche d'antigènes solubles est céphalosporines de 3ème génération lors
possible dans le LCR , le sang et les des méningites. La rifampicine est un
urines. Il n’existe pas de sérodiagnostic. antibiotique de choix car encore il n’y a
Près de 50% des souches de S que peu de souches résistantes. Le
pneumoniae sont trouvées de CMI chloramphénïcol est inconstamment actif.
intermédiaires (0,1-1mg/L) ou résistantes
( >1 mg / L, habituellement 2 mg/ L ) à la La vaccination est indiquée chez les
pénicilline. Cette résistance à la sujets âgés (> 65 ans), les malades avec
pénicilline s’accompagne souvent d’une des affections chroniques
résistance à d’autres antibiotiques ( (cardiovasculaires, respiratoires, diabète,
érythromycine, tétracyclines…). cirrhose...), les drépanocytaires, splénec-
tomisés (dans ce cas, la vaccination doit
intervenir15 jours avant la splénectomie).
Listeria monocytogenes
Escherichia coli
74
Les bactéries des infections Enterobacter cloacae, Serratia marces-
cens), Proteus spp…
nosocomiales - des Pseudomonas : surtout Pseudo-
monas aeruginosa
Les infections nosocomiales - des staphylocoques (Staphylococcus
aureus, Staphylococcus epidermidis)
Définition - des entérocoques (Enterococcus fae-
calis, Enterococcus faecium)
Une infection est dite nosocomiale - des bacilles gram négatif : Acine-
lorsqu'elle est présumée avoir été tobacter spp, Stenotrophomonas malto-
acquise à l'hôpital, sans préjuger son philla
origine exogène ou endogène, iatrogène Ces bactéries entraînent des infections
ou non. Les infections nosocomiales sont urinaires, pulmonaires , des septicémies,
causées essentiellement par des des infections sur catheter et de plaies
bactéries , mais aussi par des virus et opératoires…Ces bactéries peuvent
des champignons. devenir multirésistantes.
En France, on estime qu’il y a 530 000
patients hospitalisés à l'AP et que les
infections hospitalières atteignent 3 à 5 Le groupe Klebsiella, Enterobacter,
% des patients hospitalisés, soit 15000 à Serratia (KES)
25 000 patients par an dans la région de
Paris , avec 500 à 2000 décès annuels. Le groupe Klebsiella, Enterobacter,
La répartition est en chirurgie de 9000 Serratia (KES) sont des bacilles à Gram
patients, en médecine de 8000, en négatif de la famille des entérobactéries,
obstétrique de 3000 , et en gynécologie très souvent responsables d'infections
de 1600 et en pédiatrie de 1600. Le nosocomiales.
nombre de jours supplémentaires Le genre Klebsiella réunit K. pneumoniae,
d'hospitalisation serait de 100 000 et 180 K. oxytoca, K. ozenae, et K.
000, soit une charge financière de 30 à rhinoscleromatis. Ce sont des bacilles
42 millions d’ €. Gram négatif, immobiles, souvent
encapsulés, absente dans 25 % des
souches de K. pneumoniae. En 24 h sur
gélose ordinaire à 37°C, les colonies de
K. pneumoniae sont de 3 à 4 hum,
rondes, translucides, muqueuses,
bombées. Les bactéries de cette espèce
fermentent le glucose et le lactose en
produisant du gaz, sont indole +, uréase
+, et fermentent l'acétoïne (réaction de
Voges-Proskauer +).
A B
Les staphylocoques
Pseudomonas aeruginosa
Les staphylocoques réunissent Staphylo-
coccus aureus et de nombreu-ses autres Pseudomonas aeruginosa est un bacille
espèces dites à coagulase négative Gram négatif, mobile. Il donne en 24 h
(Staphylococcus epidermidis…). Ce sont sur gélose ordinaire à 37°C des colonies
des coques Gram positif, sphériques de de 3 à 4 mm, plates, translucides,
0,8 à 1 µ, en diplocoques ou en petits irisées, vertes à l’odeur de la pomme
amas regroupés (grappe de raisin), verte ( par production de 2 pigments, la
immobiles , asporulés, non capsulés . pyoverdine et la pyocyanine). C’est une
Ce sont des bactéries aéro-anaérobie, à espèce aérobie stricte, oxydase +,
métabolisme respiratoire et fermentaire, capable de croître à 42°C et
catalase positive cultivant rapidement sur naturellement très résistante aux
milieu usuel en 24 h à 37°C, ou antibiotiques.
hypersalé. Les colonies de S. aureus
produisent un pigment jaune doré ou Les infections nosocomiales à P ae-
citrin et sont hémolytiques sur gélose au ruginosa
sang. S. aureus produit une DNAse et
une coagulase et possède une protéine P.aeruginosa est un pathogène
de paroi spécifique la protéine A. Les opportuniste responsable d’infections
staphylocoques à coagulase négative survenant chez des patients fragilisés. On
sont différenciés en fonction de leurs relève des infections broncho-
caractères métaboliques. pulmonaires par colonisation des
Les infections nosocomiales à staphylo- muqueuses bronchiques. C’est le 1er
coques sont très fréquentes. Il s’agit germe responsable de pneumopathie
d’infections cutanéo-muqueuses à S. nosocomiale (environ 20%) avec un
aureus et à staphylocoques à coagulase important taux de mortalité. Les germes
négative (infections sur cathéter, infec- colonisent inéluctablement l’arbre bron-
tions digestives, pulmonaires.. ) et de chique au cours de la mucoviscidose : en
septicémies. fonction de l'age, < 20% chez les enfants
de moins de 1 an, > 80% chez les plus
patients de 20 ans. P aeruginosa
participe directement à la progression et
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Physiopathologie de la tuberculose
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Diagnostic de la tuberculose
Prélèvements
Dans la tuberculose pulmonaire, on Colonies en chou-fleur
de M tuberculosis sur milieu
pratique des prélèvements des sécrétions
de Löwenstein.
bronchiques (crachats, tubage gastrique,
aspiration bronchique). Dans la
tuberculose extra-(pulmonaire, les
prélèvements proviennent de foyers
ouverts (urines), ou de foyers fermés (
pus de ponctions et biopsies de plèvre,
méninges, ganglions...).
Pour les biopsies, l’examen anatomo-
pathologique est de grande valeur,
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Traitement de la tuberculose
Antibiotiques
Activité sur les bacilles à
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Epidémiologie de la lèpre
amas de bacilles (globi ) dans un écoulement
On compte environ 11 millions en 1975 ( nasal de lépreux.
en Asie, Afrique, Amérique du Sud,
Indes). Cette maladie est contagieuse par Traitement de la lèpre
les malades lépromateux (multibacillaires
) en particulier par les écoulements de On utilise les sulfones (dapsone), la
mucus nasal ( pouvant contenir jusqu’à clofazimine, et la rifampicine, antibiotique
108 bactéries / mL). La transmission se majeur contre cette maladie.
ferait par contact direct (cutanée et Habituellement, 3 antibiotiques sont
muqueuse). L’incubation est de 3 - 5 ans. administrés par voie orale pendant 2 ans.
Le tatou serait la seule espèce animale On a vu apparaître des bactéries
naturellement contaminée. résistantes sous antibiothérapie. La
maladie n’est plus contagieuse après 3-4
semaines de traitement.
Mycobactéries opportunistes
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Traitement
Ces mycobactéries sont souvent résis-
tantes aux anti-tuberculeux, et seulement
sensibles à certains antibiotiques, tels
que pour M. avium la clarithromycine et
à la sparfloxacine.
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Déficit immunitaire
Vaccins bactériens particulaires
Les déficits immunitaires sont respon-
sables d ’une inefficacité des vaccins. A Vaccins comportant des bactéries tuées
souligner la contre-indication chez les
patients porteurs de déficit immunitaire Il s’agit essentiellement des vaccins anti-
des vaccins vivants. coquelucheux, administrés par voie
IM/SC dès la 6ème semaine de vie, 3
Les principaux vaccins vivants doses sont nécessaires avec 1 rappel à 1
Vaccins vivants bactériens an.
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Poliomyélite 100 5 - 10 88 0 0
1
Vallin et Mesle, 1988 ; 2 RNSP, 1997 ; 3 données 1990 ; 4 sous-déclaration importante ;
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estimation d'après le nombre d'enfants hospitalisés pour coqueluche.
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