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Citations en droit constitutionnel

Semestre 1

Thème sur la séparation des pouvoirs

« Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance
législative et de l’exécutrice». (Esprit des Lois (1748), Montesquieu (1689-1755)).

« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses le pouvoir
arrête le pouvoir» (Esprit des Lois, Montesquieu).

« Le partage des trois pouvoirs constitue proprement ce qu’on nomme république, comme
la réunion des trois pouvoirs constitue ce qu’on nomme monarchie» (Etienne Bonnot de
Condillac, Histoire ancienne (chapitre 2).

« Le corps qui avait concentré dans ses mains tous les pouvoirs, manqua aux engagements
qu’il avait pris avec ses sujets, ou, si l’on veut, avec ses esclaves» (Guillaume Thomas, abbé
Raynal, Histoire philosophique et politique des deux Indes).

« Le corps social et politique exige que les pouvoirs qui le gouvernent aient une concordance
et une conspirance entre eux pour arriver au but qu’ils se proposent, c’est-à-dire la
perfection du gouvernement» (Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, dans Laveaux).

« Il y a dans chaque Etat trois sortes de pouvoirs: la puissance législative, la puissance


exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles
qui dépendent du droit civil». (Esprit des Lois, Montesquieu).

« Comme ces trois puissances exécutive, législative, et judiciaire, par le mouvement


nécessaire des choses, sont contraintes d’aller, elles seront forcées d’aller de concert»
(Esprit des Lois, Montesquieu).

« C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser»
(Esprit des Lois, Montesquieu).

« Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou
du peuple, exerçait ces trois pouvoirs: celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions
publiques, et celui de juger les crimes ou les différends de particuliers » (Esprit des Lois,
Montesquieu).

« L’Axiome politique n’exige pas une séparation absolue des départements législatifs,
exécutif et judiciaire. Si, entre ces départements, il n’existe pas une liaison et une union
qui donne à chacun d’eux un contrôle constitutionnel sur les autres, le degré de séparation
des pouvoirs que requiert le principe, comme essentiel à un gouvernement libre, ne sera
jamais en pratique efficacement maintenu » (James Madison, The Federalist Papers).

« Quoique, comme j’ai dit, le pouvoir exécutif et le pouvoir fédératif de chaque société
soient réellement distincts en eux-mêmes, ils se séparent néanmoins mal aisément, et on
ne les voit guère résider, en un même temps, dans des personnes différentes. Car l’un et
l’autre requérant, pour être exercés, les forces de la société» (John Locke, Traité du
gouvernement civil).

« Pour modérer le pouvoir, il est bon de créer plusieurs pouvoirs, de les séparer et de les
équilibrer les uns par rapport aux autres » (Maurice Hauriou, Précis de droit administratif
et de droit public général).

« Le principe de séparation des pouvoirs offrait une solution idéale en ce qu’il conduisait
en fait à la paralysie de l’Etat en temps normal et ne le rendait efficace qu’en tant de crise
lorsqu’il fallait absolument agir et que tous les organes étaient d’accord sur cette
nécessité » (Bernard Chantebout, Droit constitutionnel).

« Au niveau de l’analyse constitutionnelle, rien ne serait plus illusoire que de distinguer


des pouvoirs et de leur reconnaitre une autonomie juridique, alors que, manifestement,
les différents organes des sociétés relèvent tous du seul et même pouvoir, celui que
détiennent les titulaires de contrôle » (Claude Berr, La place de la notion de contrôle en
droit des sociétés).

« Le dogme de la séparation des pouvoirs reposait, en effet, sur un postulat plus lointain,
celui de la plénitude du pouvoir. A condition de respecter les limites de l’ordre public, les
organes de la société étaient collectivement souverains et se partageaient cette
souveraineté conformément à l’organisation institutionnelle de la société » (Claude Berr,
La place de la notion de contrôle en droit des sociétés).

« La séparation des pouvoirs, comprise comme la distinction de trois organes


indépendants, chacun détenteur d’une parcelle de souveraineté, est contraire au principe
de l’unité de la personnalité juridique de l’Etat » (Raymond Carré de Malberg, Contribution
à la théorie générale de l’Etat).

« Rien n’autorise une telle interprétation « séparatiste » qui aboutit à concevoir les
fonctions législative, exécutive et judiciaire comme étant étanches les unes par rapport
aux autres et étroitement spécialisées. La séparation des pouvoirs implique, quoi qu’en
disent les termes-ici trompeurs-, une collaboration des pouvoirs » (Olivier Beaud, La
séparation des pouvoirs une nouvelle fois dénaturée).

« Méfions-nous des belles vues a priori sur la séparation des pouvoirs. Montesquieu,
réaliste s’il en fut et observateur aigu de la vie politique concrète, doit se retourner dans
sa tombe s’il a connaissance des dogmes que de prétendus disciplines veulent couvrir de
son nom. La séparation des pouvoirs, à la lettre, n’existe pas » (Georges Vedel, La
Constitution de 1958, Le Monde, 19 juillet 1958 au Comité national chargé de la
publication des travaux préparatoires des institutions de la Cinquième République).

« Plus que sur l’indépendance fonctionnelle, les régimes politiques démocratiques


fonctionnent sur une interdépendance fonctionnelle, contrebalancée par une
indépendance organique » (Olivier Beaud, La séparation des pouvoirs une nouvelle fois
dénaturée).

« Depuis trois siècles, la séparation des pouvoirs joue un rôle important dans notre
imaginaire politique et juridique. A vrai dire, personne ne s’est jamais fait trop d’illusions
sur sa réalité: il s’agit bien d’une doctrine, non d’un fait ou d’une théorie scientifique »
(Mauro Barberis, Le futur passé de la séparation des pouvoirs).

« Vous avez beau diviser les pouvoirs: si la somme totale du pouvoir est illimitée, les
pouvoirs divisés n’ont qu’à former une coalition et le despotisme est sans remède. Ce qui
nous importe, ce n’est pas que nos droits ne puissent être violés par tel pouvoir, sans
l’approbation de tel autre, mais que cette violation soit interdite à tous les pouvoirs »
(Benjamin Constant, Cours de politique constitutionnelle).

« Tout gouvernement a pour unique but le bien commun. Cet intérêt exige que les
pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire soient distincts et définis, et que leur organisation
assure la représentation libre des citoyens, la responsabilité des agents et l’impartialité
des juges » (Gilbert du Motier marquis de la Fayette, Discours Motier La Fayette).

Problématique: Comment la séparation des pouvoirs a-t-elle permis d’éviter une dérive vers
le despotisme?

I. L’instauration d’une diversité des fonctions

A. L’organisation tripartite des pouvoirs au sein de l’Etat

B. Un cumul des pouvoirs: source néfaste pour la liberté des citoyens

II. Un équilibre des pouvoirs nécessaire

A. Une certaine collaboration entre les pouvoirs

B. Le pouvoir judiciaire en tant que puissance nulle

Doctrine:
Exemple de la séparation des pouvoirs en France: En France, la loi constitutionnelle du 3
juin 1958 confiait au gouvernement le soin d’établir une Constitution « qui respectât la
séparation des pouvoirs ». Le 27 août, Michel Debré expliquait au Conseil d’Etat combien:
« A la confusion des pouvoirs dans une seule assemblée, à la stricte séparation des pouvoirs
avec priorité au chef de l’Etat, il convient de préférer la collaboration des pouvoirs. Un chef
d’Etat et un Parlement séparés encadrant un gouvernement issu du premier et responsable
devant le second, entre eux un partage d’attribution donnant à chacun une semblable
importance dans la marche de l’Etat et assurant les moyens de résoudre les conflits qui sont,
dans tout système démocratique, la rançon de la liberté.

Exemple de la Suisse sur la séparation des pouvoirs: En Suisse, le Tribunal estime, depuis
les premières années d’application de la Constitution de 1874, que ce principe, bien que non
expressément inscrit dans le texte, a une valeur constitutionnelle « qui résulte de la
répartition des tâches étatique entre divers organes », dont la violation par les autorités
cantonales peut être invoquée devant lui par les citoyens.

Exemple de la Roumanie sur la séparation des pouvoirs: En Roumanie, l’opposition a


déposé en vain, le 30 juin 1994, une motion de censure contre le chef de l’Etat, Ion Iliescu,
« pour viol des principes constitutionnels de séparation des pouvoirs à l’occasion d’une
intervention télévisée hostile à certaines décisions de justice.

Affaire Alexandre Benalla

L’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron mis en examen notamment pour « violences en


réunion » en marge des défilés du 1 er mai 2018 à Paris, doit être entendu le 19 septembre
par la commission d’enquête sénatoriale. Le mis en cause avait refusé de se rendre à la
convocation de la commission, avant d’accepter se disant « contraint ». Dans son texte
publié ce samedi 15 septembre, la garde des Sceaux Nicole Beloubet réitère sa mise en
garde. « Le principe de séparation des pouvoirs interdit au Parlement d’empiéter sur le
domaine judiciaire » Selon la ministre de la Justice « une immixtion du pouvoir exécutif dans
une procédure judiciaire serait choquante ».

Il est important de rappeler que toute personne mise en examen, comme c’est le cas
d’Alexandre Benalla, peut choisir devant ses juges « de se taire », un droit « garanti
notamment par la Convention européenne des droits de l’homme ». Or, « les contraindre à
comparaitre sous serment devant une commission parlementaire pourrait être regardé
comme constituant une atteinte à leur droit de garder le silence et de ne pas contribuer à
leur propre incrimination garanti par l’article 6 de la Convention ».

Thème sur la Constitution


Problématique: A quoi sert une Constitution? ; Quelles sont les fonctions d’une
Constitution?

I. La Constitution comme fondement du caractère démocratique de l’Etat

A. L’organisation du pouvoir dans l’Etat à travers la séparation des pouvoirs

B. La garantie des droits et libertés fondamentaux des individus

II. La Constitution comme fondement l’ordre normatif de l’Etat

A. La suprématie de la Constitution dans l’ordre juridique de l’Etat

B. La justice constitutionnelle: garantie de la suprématie de la Constitution

« Une constitution est la garantie de la liberté d’un peuple » (Benjamin Constant, Des
réactions politiques).

« Derrière une constitution se trouvent les règles de droit fondamentales concernant la


nature de l’Etat, le régime politique, la désignation des gouvernants et la définition de
leurs compétences, les libertés et les droits garantis aux individus et aux groupes sociaux.
La caractéristique juridique essentielle attachée aux règles constitutionnelles est leur
suprématie par rapport à toutes les autres règles de droit, et notamment aux lois
ordinaires » (Georges Vedel, Qu’est-ce qu’une Constitution?)

« La Constitution peut être envisagée comme un ensemble de normes, considérées


indépendamment de leur place dans la hiérarchie, ayant pour objet l’organisation des
pouvoirs publics, leur fonctionnement, leurs rapports mutuels et dans certains systèmes
juridique, la détermination et la garantie des droits fondamentaux » (Michel Troper,
Constitution).

« Juridiquement et politiquement, la constitution est créatrice d’ordre et d’unité.


Juridiquement, elle introduit dans la multiplicité des règles le principe d’une hiérarchie en
se présentant comme la norme initiale dont toutes les autres découlent. Politiquement,
expansion d’une idée de droit, elle légitime le Pouvoir appelé à en être l’instrument et
unifie les sources d’inspiration politique en instituant les organes de l’autorité » (Georges
Burdeau, Une survivance: la notion de constitution).

« La Constitution est le statut de l’Etat corporatif et de ses membres, établi au nom de la


nation souveraine par un pouvoir constituant et par une opération législative de fondation
selon une procédure spéciale » (Maurice Hauriou, Précis de droit constitutionnel)

« D’un côté, la constitution dans la pensée des Modernes est une notion juridique car elle
opère la discrimination entre le légal et l’illégal. Mais elle est également une notion
politique en tant qu’elle organise le pouvoir et le limite conformément à l’idéal
constitutionnaliste qui lui a donné sa marque idéologique » (Olivier Beaud, L’histoire du
concept de constitution en France).

«La naissance de l’Etat se place au moment même où il se trouve pourvu de sa première


Constitution» (Carré de Malberg).

Thème sur l’Etat de droit

« Comme format normatif et institutionnel, l’Etat de Droit n’a qu’un mérite = celui de nous
prémunir, toujours imparfaitement mais mieux que n’importe quelle alternative, des
empiètements arbitraires de l’Etat » , Drieu Godefridi

« L’Etat de Droit n’a qu’une seule mission et prérogative, et elle est fondamentale = assurer
justice et sécurité. » , Jean – Louis Caccomo

« Par Etat de droit j’entends un Etat qui, dans ses rapports avec ses sujets et pour la
garantie de leur statut individuel, se soumet lui-même à un régime de droit, et cela en tant
qu’il enchaîne son action sur eux par des règles, dont les unes déterminent les droits
réservés aux citoyens, dont les autres fixent par avance les voies et moyens qui pourront
être employés en vue de réaliser les buts étatiques » ( Raymond Carré de Malberg,
Contribution à la théorie générale de l’Etat).

« Au nombre des idéologies contemporaines relatives aux rapports de l’Etat et du droit


figure en premier lieu la doctrine dite de l’Etat de droit. Un Etat qui agit exclusivement
dans la forme juridique » (Francis Hamon, Droit constitutionnel).

« Un Etat de droit est avant tout un Etat qui se trouve coulé entièrement dans le moule du
droit » (Jacques Chevallier, L’Etat de droit).

« Le terme Etat de droit, les principes est utilisée pour exprimer l’exigence politique que
l’Etat lui-même, conçu comme pouvoir, est soumis au droit, que l’arbitraire est exclu »
(Patrick Gaia, Droit constitutionnel).

« Dans un Etat de droit, les principes qui garantissent la primauté des droits de l’homme
doivent être fermement respectés » (Cour suprême du Brésil, Tribunal Pleno).

« L’Etat de droit se traduit par la primauté de la Constitution sur les pouvoirs publics, de
sorte que le contrôle de constitutionnalité est généralement considéré comme l’étape
ultime parachevant sa construction » (Jacques Chevallier, L’Etat de droit).

« L’Etat de droit s’est construit sur la base du libéralisme politique qui est avant tout une
doctrine de limitation du pouvoir qui, tout en admettant la nécessité d’une organisation
gouvernementale, considère néanmoins, que la préservation de la liberté suppose avant
tout que l’Etat soit cantonné dans une sphère déterminée » (Philippe Reynand,
Libéralisme).

Comment la Constitution est-elle devenue la norme fondamentale au sein de l’ordre


juridique?

L’Etat est-il soumis au droit?

En quoi le droit garantit-il la primauté du droit ?

En quoi l’Etat garantit-il la primauté du droit ?

« La Constitution est le socle des valeurs fondamentales, celles d’hier, celles d’aujourd’hui et
celles de demain. Le Conseil en est le gardien» (Français Hollande)

I. La Constitution: le socle de l’Etat de droit

A. La suprématie des valeurs fondamentales

B. La théorie de la hiérarchie des normes: un élément majeur de l’Etat de droit

II. Le Conseil: le garant de la primauté du droit

A. Une juridiction unique et spécialisée

B. L’exercice du contrôle de constitutionnalité par le Conseil

Introduction sur l’Etat de droit

1. L’accroche

2. Définition des termes du sujet

3. Problématique

4. Annonce de plan

Selon le secrétaire général des Nations Unies, un Etat de droit est un « principe de
gouvernance en vertu duquel l’ensemble des individus, des institutions et des entités
publiques et privées, y compris l’Etat lui-même, ont à répondre de l’observation de lois
promulguées publiquement, appliquées de façon identique pour tous et administrées de
manière indépendante, et compatibles avec les règles et normes internationales en matière
de droit de l’homme». En conséquence, l’Etat de droit implique donc que l’Etat en question
est défini et limité par le droit. Ce concept est d’ailleurs la principale caractéristique d’un
régime démocratique.
La World justice project est une organisation, fondée en 2006 par Bill Neukom, destinée à
faire progresser la suprématie du droit dans le monde. En 2016, cette organisation a publiée
un rapport sur les résultats de son indice mesurant les expériences de l’Etat de Droit dans
113 pays. Cette étude reprend notamment 8 critères qui ont été repris afin de faire naitre un
classement. Du point de vue de ce rapport, les 8 caractéristiques sont les contraintes aux
pouvoirs du gouvernement, absence de corruption, gouvernement ouvert, droits
fondamentaux, ordre et sécurité, application des règlements, justice civile et criminelle. Les
résultats indiquent que le Danemark, la Norvège, la Finlande, la Suède et les Pays-Bas se
classent comme les pays les plus performants concernant cette notion d’Etat de droit.
Contrairement au Cameroun, l’Egypte, l’Afghanistan, le Cambodge ainsi que le Venezuela se
classent comme les pays les moins performants. Quant à la France, elle se place à la 21 ème
place sur les 113 pays évoqués par l’étude.

Un Etat de droit est un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise
au droit. Il est fondé sur le principe essentiel du respect de ses normes juridiques (ou
primauté du droit), chacun étant soumis au même droit, que ce soit l’individu ou bien la
puissance publique. Il est donc possible pour un particulier de contester les actions de l’Etat
ou d’un dirigeant politique s’il les considère comme illégales.

Au début du XX ème siècle, le juriste autrichien Hans Kelsen (1881-1973) a défini l’Etat de
droit comme un « Etat dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte
que sa puissance s’en trouve limitée ».

L’Etat de droit est caractérisé par une hiérarchie des normes, où chaque règle tire sa
légitimité de sa conformité aux règles supérieures, une séparation des pouvoirs, organisée
par une Constitution, notamment l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport aux
pouvoirs exécutif et législatif, légalité de tous, personnes physiques ou morales devant les
règles de droit. L’Etat de droit fait naitre d’autres caractéristiques comme la soumission de
l’Etat, considéré comme une personne morale, au respect des règles de droit ainsi que la
responsabilité des gouvernants, face à leurs actes ou décisions.

L’Etat de droit est d’abord un modèle théorique d’organisation des systèmes politiques,
considéré comme la principale caractéristique des régimes démocratiques. Il s’oppose au
despotisme ou au régime de police où règne un arbitraire sans possibilité de recours. A
l’inverse un Etat de droit n’est pas nécessairement un régime démocratique. La notion d’Etat
de droit est souvent opposé à celle de raison d’Etat.

En quoi l’Etat garantit-il la primauté du droit?

L’Etat de droit se fonde sur la Constitution en tant que socle de ce dernier (I) qui se justifie
par un contrôle encadré par le Conseil constitutionnel (II).

I. La Constitution: le socle de l’Etat de droit


A. La suprématie des valeurs fondamentales

B. La théorie de la hiérarchie des normes: un élément majeur de l’Etat de droit

II. Le Conseil: le garant de la primauté du droit

A. Une juridiction unique et spécialisée

B. L’exercice du contrôle de constitutionnalité par le Conseil

Thème de l’Etat

« Ce qui donne naissance à la société, c’est l’impuissance où chaque homme se trouve de se


suffire à lui-même, et le besoin qu’il éprouve de beaucoup de choses. La multiplicité de ses
besoins a réuni dans une même habitation plusieurs hommes en vue de s’entrainer: et nous
avons donné à cette société le nom d’Etat» (Platon, La République).

« La naissance de l’Etat se place au moment même où il se trouve pourvu de sa première


Constitution» (Raymond Carré de Malberg).

Thème sur la démocratie

« On reconnaitra l’authenticité d’une démocratie à la multiplicité des moyens légaux


d’expression et à l’organisation de ces moyens d’expression de manière à leur permettre
de remplir leur rôle » (Georges Burdeau, L’évolution des techniques d’expression de
l’opinion publique dans la démocratie).

« La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » (Abraham


Lincoln, Le pouvoir des mots (Lettres et discours).

« Le propre de la démocratie est d’admettre comme fondement du pouvoir politique ces


désirs, ces goûts, ou ces volontés qui existent dans le groupe social. Le gouvernement du
peuple par le peuple suppose que le peuple est invité à exprimer ses vues sur la conduite
des affaires publiques » (Georges Burdeau, L’évolution des techniques d’expression de
l’opinion publique dans la démocratie).

« Le principe de base de la constitution démocratique, c’est la liberté. C’est, en effet, ce


qu’on a coutume de dire, parce que c’est seulement dans une telle constitution que les
citoyens ont la liberté en partage; c’est à cela, en effet, que tend, dit-on, toute démocratie »
(Aristote, Les Politiques livre VI chapitre 2).

« Le régime démocratique est la forme de vie politique qui donne la plus grande liberté au
plus grand nombre, qui protège et reconnait la plus grande diversité possible » (Alain
Touraine, Qu’est ce que la démocratie).
« La démocratie repose sur la reconnaissance de la liberté individuelle et collective par les
institutions sociales, et la liberté individuelle et collective ne peut pas exister sans le libre
choix des gouvernants par les gouvernés et sans la capacité du plus grand nombre de
participer à la création et à la transformation des institutions sociales » (Alain Touraine,
Qu’est-ce que la démocratie ?).

« La démocratie est avant tout un système de libertés car les lois sont faites par tous ceux
qui leurs sont soumis » (Georges Burdeau, Francis Hamon, Michel Troper, Droit
constitutionnel).

« La démocratie correspond au régime politique où, ni un individu, ni un groupe, ne


s’approprie le pouvoir, ses titulaires sont désignés par le peuple, par voie d’élections
périodiques et sont contrôlés par lui » (Philippe Ardant, Institutions politiques et droit
constitutionnel).

« Situant la source du pouvoir dans le peuple, la démocratie s’efforce de faire prévaloir la


volonté des plus nombreux. Elle repose sur le suffrage universel et implique à la fois le
pluralisme des formations politiques et la liberté des citoyens et des groupes » (Pierre
Pactet, Institutions politiques).

« Un Etat peut être qualifié de démocratique lorsque le peuple dispose de la souveraineté,


que les gouvernés sont leurs propres gouvernants, en un mot, que le pouvoir est attribué à
l’universalité des citoyens, conformément aux principes de l’égalité juridique et des droits
fondamentaux » (Jean Gicquel, Droit constitutionnel et institutions politiques).

« La démocratie représente le régime du gouvernement de la multitude, la liberté absolue,


un régime sans loi, sans autorité reconnue et surtout, un régime dans lequel la vie sociale
n’est pas organisée, où chacun agit à sa guise, se croit bon à tout et fait tout ce qu’il veut »
(Georges Lescuyer, Marcel Prelot, Histoire des idées politiques).

Thème sur la souveraineté

Définition souveraineté de l’Etat

Sens initial: caractère suprême du pouvoir étatique.

Sens dérivé: le pouvoir étatique lui-même, pouvoir de droit (en raison de son
institutionnalisation) originaire (c’est-à-dire ne dérivant d’aucun autre pouvoir) et suprême
(en ce sens qu’il n’a pas d’égal dans l’ordre interne ni de supérieur dans l’ordre international,
où il n’est limité que par ses propres engagements et par le droit international). La doctrine
classique, aujourd’hui contestée, fait de la souveraineté le critère principal de l’Etat.

Sens du droit international: la souveraineté signifie l’indépendance; elle implique une égalité
de droit entre les Etats.

Définition souveraineté nationale


Souveraineté dont le titulaire est la nation, entité collective indivisible et donc distincte des
individus qui la composent à un moment donné. Conception consacrée par la Révolution
française de 1789 dans le but de restreindre le rôle des citoyens, mal préparés à la vie
politique: ne détenant comme tels aucune parcelle de la souveraineté, ils n’ont aucun droit
propre à participer à son exercice (possibilité d’établir le suffrage restreint, condamnation du
mandat impératif).

Définition souveraineté populaire

Souveraineté dont le titulaire est le peuple considéré comme la totalité concrète des
citoyens, qui en détiennent chacun une fraction. Conception formulée par Jean-Jacques
Rousseau dans le Contrat social, et dont les conséquences sont le suffrage-droit
(nécessairement universel) et la démocratie directe (l’élection de députés n’étant qu’un pis-
aller qui doit être corrigé par l’admission du mandat impératif et le recours aux procédés de
la démocratie semi-directe).

« La démocratie implique que le peuple participe à l’exercice du pouvoir » (Article 3 de la


Constitution du 4 octobre 1958).

« La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une République » (Les six livres
de la République, Jean Bodin).

« Il est de l’essence de la puissance souveraine de ne pouvoir être limitée: elle peut ou elle
n’est rien » (Lettres écrites de la montagne, Jean-Jacques Rousseau).

« La souveraineté est un principe abstrait désignant l’instance détentrice de l’autorité


légitime; d’origine divine ou humaine, elle exprime l’identité du corps politique, le foyer où
se nouent la capacité à édicter des normes et le devoir d’obéissance » (Pierre Bouretz,
Souveraineté).

« La souveraineté n’étant que l’exercice de la volonté générale, ne peut jamais s’aliéner, et


que le souverain, qui n’est qu’être collectif, ne peut être représenté que par lui-même; le
pouvoir peut bien se transmettre, mais non pas la volonté » (Jean-Jacques Rousseau, Du
contrat social).

« Dans la doctrine de la souveraineté nationale, c’est la personne collective qui possède la


souveraineté et les citoyens pris individuellement n’en ont pas la plus petite part » (Léon
Duguit, Traité de droit public).

« La souveraineté est le caractère suprême d’un pouvoir qui n’en admet aucun autre ni au-
dessus de lui, ni en concurrence avec lui » (Raymond Carré Malberg, Contribution à la
théorie générale de l’Etat).
« La souveraineté place celui qui en est investi au degré suprême de la domination » (George
Burdeau, Traité de science politique).

« La souveraineté est cette autorité qui naturellement ne reconnait point de puissance


supérieure ou concurrente quant aux rapports qu’elle régit » (Adhémar Esmein, Eléments
de droit constitutionnel comparé).

« La souveraineté est la qualité de l’Etat de n’être obligé ou déterminé que par sa propre
volonté » (Louis Le Fur, Etat fédéral et Confédération d’Etats).

« La souveraineté ne s’érode pas, ne se limite pas, ne se divise pas, ne se partage pas, ne


se délègue pas, ne se transfère pas. Elle est ou elle n’est pas. Ce sont les compétences dont
elle est la matrice qui peuvent être exercées en commun, partagées, ou transférées à une
organisation internationale » (Serge Sur, Une grande incomprise la souveraineté de l’Etat).

« S’il est vrai que la souveraineté et la liberté sont identiques, alors bien que certainement
aucun homme ne serait libre, car la souveraineté, idéal de domination et d’intransigeante
autonomie, contredit la condition même de pluralité » (Hannah Arendt, La condition de
l’homme moderne).

« Si la République, et plus globalement l’Etat est indivisible, c’est parce que la


souveraineté, qui fonde l’Etat, est-elle-même indivisible » (Michel Verpeaux, Les
collectivités territoriales en France).

« La souveraineté a deux faces: la souveraineté intérieure, ou le droit de commander à


tous les citoyens composant la nation, et même à ceux qui résident sur le territoire
national; la souveraineté extérieure, ou le droit de représenter la nation et de l’engager
dans ses rapports avec les autres nations » (Adhémar Esmein, Eléments de droit
constitutionnel français et comparé).

« Les associés détachent tout ce qui est nécessaire pour veiller et pourvoir aux soins
publics, et cette portion de volonté nationale, et par conséquent, de pourvoir, ils en
confient l’exercice à quelques-uns d’entre eux » (Emmanuel-Joseph Sieyès, Qu’est-ce que
le tiers Etat ?).

« Par la même raison que la souveraineté est inaliénable, elle est indivisible, ou elle ne
l’est pas; elle est celle du corps du peuple, ou seulement d’une partie. Dans le premier cas,
cette volonté déclarée est un acte de souveraineté et fait loi ; dans le second, ce n’est
qu’une volonté particulière, ou un acte de magistrature; c’est un décrit tout au plus »
(Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social).

« Le mot souveraineté désigne, non pas une puissance, mais bien une qualité, une certaine
façon d’être, un certain degré de puissance. La souveraineté, c’est le caractère suprême
d’un pouvoir suprême, en ce que ce pouvoir n’en admet aucun autre ni au-dessus de lui, ni
en concurrence avec lui » (Raymond Carré de Malberg, Contribution à la théorie générale
de l’Etat).

Thème sur les Etats-Unis

Doctrine sur les Etats-Unis

Opposition du Congrès face au Président des Etats-Unis d’Amérique

Le Congrès américain a rejeté un veto de Barack Obama sur la loi autorisant les proches de
victimes du 11 septembre à poursuivre l’Arabie Saoudite.

Mandat de Barack Obama face au Congrès

Pour bien gouverner, un président doit donc avoir un Congrès favorable. Mais cela peut dans
certains cas ne pas suffire. Les membres de la chambre des représentants n’ont pas de
discipline de vote. Des députés de la couleur de la majorité peuvent voter contre un projet,
s’ils estiment qu’il ne sert pas l’intérêt de leurs Etats. Cela a été le cas lors de la présidence
de Barack Obama. Il n’a pas réussi à convaincre certains députés démocrates des régions
charbonnières de voter sa réforme sur le climat. Il a cherché des modérés dans chaque camp
mais cela n’a pas marché.

Mandat de Donald Trump face au Congrès

La chambre des représentants adopte un projet d’abrogation de l’Obamacare. L’adoption de


ce texte démantelant la loi de santé emblématique de Barack Obama est un succès pour le
président républicain Donald Trump.

La chambre des représentants a adopté le jeudi 4 mai 2017, un texte prévoyant l’abrogation
de l’Obamacare, la loi de santé emblématique de Barack Obama.

Le texte a été adopté par une très courte majorité, 217 voix contre 213, et on compte 20
représentants républicains dans les rangs des opposants. Plusieurs sénateurs républicains
ont fait savoir qu’ils considéraient le texte, qui doit abroger mais aussi remplacer
l’Obamacare comme inacceptable en l’état.

Les sénateurs américains ont rejeté le texte prévoyant le retrait d’une partie de
l’Obamacare. La suppression de la loi sur l’assurance-maladie était l’une des principales
promesses de campagne de Donald Trump.

Le Sénat américain a rejeté, vendredi 28 juillet 2017, un texte prévoyant l’abrogation du


texte en question. Ce vote met fin aux efforts déployés depuis sept ans par le Parti
républicain pour supprimer cette réforme emblématique de la présidence de Barack Obama.
Trois sénateurs républicains, dont l’ancien candidat à la présidentielle John Mc Cain, ont
joint leur voix à ceux des démocrates pour voter contre le texte, rejeté par 51 voix contre 49.

Mandat de Bill Clinton face au Congrès

Bill Clinton marque un point face au Congrès sur le budget 1996. Le Congrès américain a
approuvé, jeudi 25 avril 1996, le budget fédéral 1996, mettant un terme à la bataille qui
opposait depuis six mois le président démocrate Bill Clinton et la majorité républicaine du
Congrès. Celle-ci refusait de voter le budget 1996 pour obliger la Maison-Blanche à équilibrer
le budget fédéral en sept ans. Bill Clinton ne voulait pas se plier aux exigences des
républicains quant à la réduction des dépenses sociales. Attitude qui a porté ses fruits dans
les sondages, Bill Clinton bénéficiant en effet d’une forte avance pour l’élection
présidentielle du 5 novembre. Les républicains ont donc interrompu la partie de bras de fer.

Mandat de George Bush face au Congrès

Les rapports entre le Congrès et le président sont déterminants: George Bush qui bénéficiait
d’une majorité confortable au sein des deux chambres s’est servi une seule fois de son droit
de véto au cours de son second mandat (2006) contre l’interdiction de l’utilisation de fonds
publics pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires tandis que son fils George
W Bush, républicain, durant les deux années de cohabitation avec un Congrès à dominante
démocrate l’a utilisé à maintes reprises.

Exemples de présidents face à la procédure de l’impeachment

Deux présidents américains ont jusqu’alors fait l’objet d’une procédure d’impeachment: Bill
Clinton et Andrew Johnson (1808-1875). Le Président Richard Nixon, techniquement parlant
n’a pas été l’objet d’une procédure de destitution dans l’affaire des écoutes du Watergate. Il
a en effet démissionné (1974) juste avant que ne commence la procédure de l’impeachment
qui avait été approuvé par le comité judiciaire de la Chambre des représentants, et alors
même que sa condamnation ne faisait plus de doutes.

Le Président Clinton, en revanche, a effectivement été la cible d’une procédure de


l’impeachment le 19 décembre 1998 pour parjure et abus de pouvoir après qu’il eut démenti
sous serment avoir eu des relations sexuelles avec une employée de la Maison-Blanche,
Monica Lewinsky. Clinton a cependant été acquitté en 1999 à l’issue d’un procès en
destitution devant le Sénat. Il eut fallu que les deux tiers des sénateurs votent pour sa
destitution, ce qui n’a pas été le cas.

Deux autres propositions de destitution, qui ont échoué, ont été lancées contre Clinton pour
abus de pouvoir et parjure dans l’affaire Paula Jones. Celle-ci avait accusé le Président, en
1994, de l’avoir harcelée sexuellement alors que celui-ci était gouverneur de l’Arkansas.

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