Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ethique Et Deontologie en Education
Ethique Et Deontologie en Education
: FORMATEUR :
CRFPE DE KAOLACK
2016 /2017
EXPOSANTS :
PLAN
Introduction
I-Clarification conceptuelle
3-1-La communication
Conclusion
Introduction
L’éducation représente un secteur stratégique pour le développement d’un pays de par les
missions qui lui sont assignées. La lourdeur des responsabilités de l’éducateur, la nature des questions
qu’il traite, les difficultés auxquelles il est confronté démontrent la spécificité de son champ d’action,
donc la pertinence de notre thème d’aujourd’hui que les arguments suivants permettent d’étayer
d’avantage :
La mission de l’éducation est la prise en charge de l’éternelle et inépuisable question du conflit entre
la nature et la culture, entre l’enfant et le monde
Constituant une brèche ouverte entre le passé et l’avenir, l’éducation pose aussi la .question
fondamentale, celle de l’enrichissement de la tradition et /ou la modification de nos valeurs actuelles à
travers des actions complexes et des étapes multiples.
Au niveau sociétal
L’éducateur est un guide morale et intellectuel pour une jeunesse et une adolescence malléable. Il doit
former mais pas conformer, armer mais pas enrôler, instruire sans détruire et enrichir sans endoctriner
La fonction d’éducateur exige nécessairement une relation partenariale et communicative avec tous les
membres de la société : parents, familles, autorités, gouvernement, O N G... dont les attentes multiples
et variées sont pressants.
Mais quelle définition avons-nous retenue de ces deux concepts ? Quels sont nos responsabilités
envers les élèves et nos devoirs à l’égard des familles ? Après ces deux interrogations, nous nous
intéresserons aux obligations déontologiques qui nous lient à l’institution avant d’aborder les droits
des enseignants.
I-Clarification conceptuelle
Donc pour mieux cerner ces deux concepts nous voudrions d’abord visiter celui de morale dont ils
dérivent dans une large mesure.
La morale= c’est l’ensemble des règles d’actions et des valeurs qui fonctionnent comme
norme dans une société.
L’éthique : est éthique ce qui a comme fondement la morale. (Éthique républicaine, éthique
de vie…) L’éthique vient du grec“ethicos” qui signifie la morale et “ethos», les mœurs
(pratiques, usages commun à un groupe, un peuple, une époque).
Le sens latin “éthos” se rapporte également à la morale.
Dans ses différentes acceptions l’éthique a pour but d’indiquer la manière dont les êtres
humains doivent se comporter, agir, être entre eux et vis-à-vis de leur environnement.
C’est dans cette interrelation que l’éthique constitue le cadre de règlementation de
moralisation de toute profession dans la dynamique de son déploiement.
Ainsi on parle de l’éthique chez les médecins (bioéthique), l’éthique en politique, l’éthique
chez l’enseignant.
C’est dans ce dernier cadre que nous resterons pour définir l’éthique chez l’éducateur
comme étant cette conscience qui délimite les attitudes et les actes qu’il pose
quotidiennement, à l’intérieur d’un cercle fermé où ne se manifestent que des valeurs
positives.
C’est dire que l’éthique chez l’éducateur déborde le seul cadre de vie du groupe ; elle intègre
le regard de toute la société en tant que sujet que l’on éduque et pour qui on éduque.
La déontologie : elle ne s’écarte pas non plus de la morale car relevant d’emblée des devoirs
à remplir. D’après l’étymologie grecque Déon-ontes, ce qu’il faut faire et logos, discours ; on
la définit comme l’ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite
de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.
C’est dans ce sens que l’on parle de déontologie médicale pour caractériser l’ensemble des
règles qui régissent la conduite du médecin vis-à-vis de ses malades, de ses confrères ou de la
société. Si la déontologie est dans son acception générale la codification des devoirs
s’imposant à une profession, la déontologie chez l’éducateur se rapproche davantage de celle
du médecin. L’éducateur assume des responsabilités dont la pleine conscience requiert un
engagement, des attitudes, des aptitudes et des règles de conduites codifiées en devoirs sans
lesquels sa mission n’est pas réalisable. La déontologie chez l’éducateur est de ce fait, vaste et
entière à la dimension de l’humanité, de l’homme entier à modeler. Nous pouvons définir la
déontologie chez l’éducateur comme l’ensemble des devoirs et obligations relevant de sa
mission, de ses responsabilités, vis-à-vis de l’enfant, de l’employeur, de la société et de
l’humanité entière.
II-Responsabilités envers les enfants
Les deux notions de besoin et de droit occupent une place centrale dans la vie de l’enfant.
Elles sont complémentaires mais distinctes l’une de l’autre.. Les besoins et droits des enfants
sont officiellement définis. Il appartient à la famille, à l’école, à la société de les satisfaire Les
assistants sociaux, les psychologues, les pédiatres, les conseillers pédagogiques ont un grand
rôle à jouer pour s’occuper des enfants. Sans se substituer à la famille, l’école apporte une
solution à la compréhension des enfants démunis.
II-1Au regard des besoins des enfants
Certains besoins de l’enfant relèvent du cadre familial pour leur satisfaction. Par contre, parmi
les besoins que l’école peut prendre en charge, on peut noter les suivants :
Les besoins physiologiques
Les besoins psychologiques (besoin d’éloge et d’estime, besoin de responsabilité)
Les besoins affectifs (besoin d’amour et de sécurité)
Les besoins intellectuels (besoins de connaissances, de nouvelles expériences)
Les professeurs d’écoles doivent ainsi s’assurer que les besoins fondamentaux de ses
élèves sont satisfaits car leur entrave peut affecter leur épanouissement, leur liberté, leurs
apprentissages.
L’enseignant évitera d’avoir avec les enfants un comportement qui risque de heurter leurs
sentiments ou d’agir négativement sur leur développement psychologique. En effet, il est
désastreux de se montrer ironique à leur égard. L’enseignant doit nommer tous ses élèves par
leur prénom et éviter donc les surnoms, agir aussi de la même manière avec tous. C’est
pourquoi des remarques du genre « c’est encore toi, il fallait si attendre »ou « bien sûr X n’a
pas fini » sont à éviter. C’est dire que les remarques personnelles ou désagréables doivent être
faites en privé.
En termes plus clairs, l’enseignant doit :
• Respecter l’élève en tant personne ayant son originalité, ses désirs, ses besoins, ses
difficultés, …
• Manifester de l’affection et de la considération à l’élève pour le mettre en confiance
afin qu’il exprime toutes ses potentialités.
• Valoriser l’enfant et son travail pour qu’il sente l’estime et la considération des
adultes.
• L’aider à se départir de son égocentrisme.
• Satisfaire sa curiosité et son envie de connaître
Cependant, pour favoriser le développement harmonieux de l’enfant, l’éducateur doit aussi
prendre en considération les droits des enfants.
II-2-Au regard de leurs droits
L’article 3 de la loi d’orientation 91-22 stipule que « L’éducation nationale est placée sous la
responsabilité de l’Etat qui garantit aux citoyens la réalité du droit à l’éducation par la mise en
place d’un système de formation. »
Par aileurs,le système éducatif se fixe entre autres objectifs, à travers le PDEF, la
scolarisation universelle et un enseignement de qualité. Pour atteindre ces objectifs,
l’institution, par le biais de l’enseignement, doit donc prendre en charge certains droits
fondamentaux de l’enfant Il s’agit essentiellement de :
Respecter les finalités, se conformer aux programmes tels qu’ils sont définis dans les
textes officiels ;
Utiliser des stratégies et des moyens pédagogiques adaptés aux apprentissages pour
atteindre les objectifs fixés ;
Respecter les principes éducatifs définis tels le caractère laïc, équitable, égalitaire et
démocratique de l’éducation ;
Accorder plus de temps aux élèves en difficultés (situation familiale défavorable, enfants à
besoins éducatifs spéciaux ….) ;
Favoriser la liberté de pensée et d’expression des élèves ;
Favoriser l’esprit critique des élèves au regard du caractère évolutif des connaissances
pour leur capacité d’adaptation et de réadaptation.
Il faut noter que les parents ont le droit de faire la connaissance des enseignants de leurs enfants. Ces derniers
doivent accepter de recevoir correctement ceux qui le souhaitent ; évidemment, à des heures en dehors du temps
scolaire.
Les familles doivent en contrepartie respecter certaines règles pour être reçues par les enseignants : demander un
rendez-vous par le canal de leurs enfants (sauf en cas d’urgence), ne pas abuser avec les rencontres.
Périodiquement, les enseignants doivent organiser des réunions d’information générale surtout en début d’année
pour se présenter aux parents, présenter le programme et exprimer leurs souhaits sur le travail à la maison. En
cas de situation particulière (cas d’indiscipline notée chez un élève, constat de régression de résultats des élèves,
etc.), il est aussi souhaitable que le maître convoque les parents pour trouver une solution.
Les enseignants sont aussi dans l’obligation de communiquer régulièrement aux parents les résultats des enfants.
Pour cela ils doivent soumettre toujours au visa des parents les livrets scolaires, les cahiers de devoirs, de
compositions des enfants, etc. Il est aussi souhaitable que ce soit le parent qui ramène le cahier pour avoir plus
d’informations sur les résultats des enfants. D’ailleurs, après chaque évaluation l’enseignant doit aménager un
temps pour recevoir les parents et commenter les résultats. Dans certains établissements, on prend une journée
entière, généralement un samedi, appelée journée de rencontre parents et professeurs A cette occasion
l’enseignant doit faire très attention avec les élèves qui présentent des parents « de la rue » à la place de leurs
propres parents surtout quand ils font de mauvais résultats.
Au-delà des résultats scolaires, les enseignants doivent informer les parents d’un quelconque problème noté
chez un élève (par exemple des problèmes de santé survenus à la suite d’une activité scolaire).
Avant toute sortie pédagogique, l’enseignant doit informer à temps les parents. Il ne doit jamais sortir avec ses
élèves sans une autorisation écrite et signée par les parents.
Les enseignants doivent respecter la dignité des enfants et celle des parents. Ils doivent respecter toutes les
valeurs que véhiculent les croyances familiales. Les seules valeurs acceptables sont celles qui ne sont pas à
l’encontre des droits de l’homme et de la laïcité à l’école. Le maître ne doit pas admettre qu’un élève rejette son
camarade à cause de son sexe, sa couleur de peau, sa religion, sa nationalité, etc.
L’enseignant ne doit non plus considérer différemment ses élèves en fonction de leur religion, leur couleur de
peau.
Il doit développer chez les élèves l’esprit de tolérance, de fraternité, de solidarité, de courage, de culte du travail
bien fait, de la sincérité, de la droiture, etc. Bref, il doit se conformer aux normes de la société afin d’assurer à
ses élèves un enseignement fondé sur les valeurs qui régissent leur société.
L’enseignant doit, pour une prise en charge correcte de l’enfant se soumettre à un certain nombre de tâches
établies par un ordre de service comprenant les obligations de services et les obligations déontologiques.
Elles se rapportent aux règles de fonctionnement interne de l’institution scolaire et avertissent l’enseignant des
négligences ou des imprudences à ne pas commettre. En outre, leur mise en application constitue quelques uns
des critères par lesquels cet agent sera apprécié par le supérieur hiérarchique (ou l’institution). Il s’agit :
De la prise en charge du projet éducatif défini par le législateur : cela consiste, pour
l’enseignant à s’inscrire dans le cadre des Instructions officielles, de l’organisation des activités
scolaires et de leur évaluation au travers de la mise en place d’un projet éducatif impliquant toute
l’équipe pédagogique.
De l’obligation faite à l’enseignant de servir ou d’exercer (article 7, Statut général des
fonctionnaires) c’est-à-dire, d’effectuer son service hebdomadaire et de respecter les horaires. Elle se
réalise aussi par sa participation aux différents réunions et conseils statutaires de l’établissement, aux
examens, concours et séances de formation continue, par la tenue d’un ensemble de registres et de
documents (cahier journal, registre d’appel). L’effectivité de toutes ces règles constituent le meilleur
baromètre du sérieux et de la conscience professionnelle de l’enseignant.
Du devoir d’obéissance hiérarchique qui astreint le fonctionnaire enseignant, dans le cadre des tâches
qui lui sont confiées, à exécuter les instructions venant de l’autorité hiérarchique. (Article 13). Mais il
peut se soustraire à ces instructions si elles sont manifestement illégales.
Du devoir de sécurité : cela concerne la sécurité morale et physique des élèves au sein de
l’espace scolaire et aux alentours immédiats de l’école. Pour l’effectivité de cette disposition, les
enseignants doivent surveiller les élèves(en classe, lors des récréations et des sorties) et filtrer l’accès à
l’établissement.
L’obligation de neutralité qui interdit à l’agent d’user de sa fonction pour mener une
quelconque propagande ou endoctrinement de nature politique, religieuse, syndicale, commerciale etc.
En somme, l’enseignant doit se faire sienne cette réflexion de Michel Debré : « Le fonctionnaire est un
homme de silence. Il sert, il travaille et il se tait ». Cette disposition s’adosse au principe
constitutionnel de laïcité. L’obligation de réserve : qui commande aux éducateurs d’être
modérés dans l’expression de leurs idées. Par exemple, étant un fonctionnaire-citoyen, l’éducateur
bénéficie de la liberté d’opinion. Cela se traduit par le fait que l’instituteur peut avoir un esprit critique
sur certaines décisions politiques (exemple : enseignement religieux optionnel) sans pour autant
remettre en cause le respect aux principes de la République et de l’école. En outre, il peut militer dans
un parti politique, un syndicat, pour changer des dispositions réglementaires, des lois tout en assumant
correctement ses missions.
Par une conception positive du rôle du collègue en acceptant ses conseils et en lui faisant
confiance.
Il appert que cet arsenal éthique et déontologique concerne en premier lieu le chef d’établissement qui doit être
apte à gérer son établissement dans le respect des règles et des valeurs de sa société et de l’institution pour la
réussite des élèves. Ainsi, un module en « éthique et déontologie » a été élaboré pour la formation des chefs
d’établissement ; ce qui n’est pas encore le cas pour le personnel enseignant des collèges et lycées.
Les enseignants effectuent une mission de service public. Ils ont en charge des responsabilité qu’ils
exercent auprès des parents, des élèves et l’école. En contrepartie l’institution scolaire leur reconnaît des droits
de plusieurs ordres dont les plus connus sont :
Le droit de grève Le droit de grève dans la fonction publique impose un préavis de 30 jours,
au moins, aval :t son déclenchement, adressé à l’autorité hiérarchique par les organisations
syndicales les plus représentatives.
Le droit à des congés
Les textes stipulent que l’enseignant en activité a droit plusieurs types de congés :
Droits à la formation
droit à la formation initiale
droit à la formation continue
Le droit à la protection juridique : un enseignant peut être victime de la violence des usagers
du service public d’enseignement. Le ministère de l’Éducation nationale a toujours manifesté
le souci de protéger ses fonctionnaires, que ceux soient poursuivis ou victimes. Ce système de
protection s’inscrit dans la logique du régime juridique de la protection fonctionnel
CONCLUSION
L’école constitue une communauté plurielle composée des élèves, des personnels (enseignants et non
enseignants) et des parents d’élèves. Sa mission repose sur des valeurs et des principes spécifiques adoptés par
les lois de la république. . Et ces valeurs ont pour noms éthique et déontologie. Le métier éducateur nécessite
des valeurs éthiques et déontologiques qui seront en complémentarité pour une pratique de ce travail.
Webographie