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PARASITOLOGIE VETERINAIRE COMBINAISON S5 + S6 +S9 + S10.-DZVET360-Cours-veterinaires
PARASITOLOGIE VETERINAIRE COMBINAISON S5 + S6 +S9 + S10.-DZVET360-Cours-veterinaires
Unité
d'Enseignement
BIOLOGIE
PARASITAIRE,
ENTOMOLOGIE,
MYCOLOGIE
1ère Année S5
DZVET 360
القرآن
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT
SOMMAIRE
1. Le
système
proie/prédateur
Sur
Terre,
il
y
a
des
milliards
d’êtres
vivants
mangés
par
des
milliards
d’autres
êtres
vivants.
Le
prédateur
tire
de
l’énergie
de
ses
proies.
Remarque
1
:
rien
n’est
caché,
les
deux
acteurs
sont
bien
visibles.
Remarque
2
:
système
instantané
au
cours
de
l’évolution,
limité
dans
le
temps.
Remarque
3
:
le
prédateur
n’utilise
qu’une
seule
richesse
:
la
matière.
2. Le
système
parasite/hôte
Le
parasite
tire
de
l’énergie
de
son
hôte.
Remarque
1
:
en
général
le
parasite
est
difficile
à
voir
(et
certains
parasites
sont
encore
peu
connus
car
les
études
scientifiques
ont
commencé
dans
les
années
70-‐80).
Ce
système
a
longtemps
été
ignoré,
2
mais
on
sait
aujourd’hui
qu’il
joue
un
rôle
essentiel
sur
l’acquisition
des
formes
de
vies
actuelles
(si
l’homme
existe
aujourd’hui,
le
parasitisme
a
joué
un
rôle
très
important).
Remarque
2
:
échange
qui
dure
plus
longtemps
que
l’échange
proie/prédateur,
en
général
la
durée
de
l’échange
correspond
à
la
vie
de
l’individu
(jusqu’à
ce
que
le
parasite
ou
l’hôte
meure).
Remarque
3
:
le
parasite
utilise
les
4
richesses
de
sont
hôte.
A
l’échelle
de
la
biosphère,
en
termes
de
conséquence
d’interactions
entre
les
espèces,
la
pression
de
sélection
est
très
importante
dans
le
système
parasite/hôte
:
Le
passage
global
d'énergie
entre
l'hôte
et
le
parasite
est
plus
faible
qu'entre
la
proie
et
le
prédateur,
car
le
but
n'est
pas
de
le
tuer.
Mais
du
fait
de
l'interaction
durable
entre
l'hôte
et
le
parasite,
les
conséquences
sont
beaucoup
plus
lourdes
:
en
effet,
les
pressions
de
sélection
sont
faibles
mais
constantes.
Le
levier
évolutif
est
fort.
Les
parasites
étant
peu
visibles,
ils
ont
longtemps
été
ignorés
par
les
écologues,
alors
qu'ils
jouent
un
rôle
essentiel
dans
l'évolution
des
espèces
(notamment
dans
la
structuration
d'écosystèmes
ou
l'acquisition
de
nouvelles
formes
de
vie)
et
la
régulation
des
populations.
3. Tableau récapitulatif
1. L’épibiontisme
Un
épibionte
est
un
être
vivant
qui
sert
de
support
à
un
autre
être
vivant.
Si
le
support
est
végétal,
on
parle
alors
d'épiphyte
(relation
animal-‐végétal
ou
végétal-‐végétal),
s'il
est
animal
on
parle
d'épizoaire
(relation
animal-‐végétal).
2. La
phorésie
Les
phorétiques
sont
des
épibiontes
temporaires,
mais
avec
des
rapports
hôte-‐
phorétique
plus
complexes.
le
phorétique
peut
quitter
son
support,
qui
lui
même
est
mobile
(en
général).
Il
se
fait
donc
simplement
transporter.
Exemple
1:
la
bouse
de
vache
est
un
milieu
écologique
qui
comprend
beaucoup
d‘acariens
du
genre
Gamasoïdea,
mais
qui
meurt
(action
de
soleil).
Les
individus
vont
mourir
ou
trouver
une
autre
bouse
de
vache.
Quand
on
est
un
scarabée
bousier,
on
peut
se
déplacer,
mais
lorsqu’on
est
un
acarien,
c’est
plus
compliqué.
Solution
:
ils
s’accrochent
aux
pattes
des
bousiers
à
Transport,
pas
de
compétition
entre
les
deux.
Ils
peuvent
se
déplacer
ainsi
sur
des
centaines
de
mètres.
Le
coléoptère
et
l'acarien
entretiennent
donc
des
rapports
écologiques
de
nourriture
sans
compétition.
Cependant
ils
ont
la
même
niche
écologique.
Il
s'agit
d'une
phorésie
par
rapport
au
Coléoptère.
Exemple
2
:
les
poissons
Remora
se
fixent
sur
des
poissons
pélagiques
tels
que
les
requins
et
les
raies
à
ils
sont
transportés.
Les
Remora
récupèrent
les
restes
de
l’alimentation
des
requins.
Les
rapports
sont
complexes
car
le
transport
et
la
nourriture
sont
ici
fournis
par
l’hôte.
N’y
a-‐t-‐il
pas
plus
d’avantage
que
le
simple
transport
?
Nous
sommes
à
la
limite
entre
la
phorésie
et
le
commensalisme.
Ces
poissons
sont
très
spécifiques
de
leur
hôte,
les rémoras
des
requins
et
ceux
des
baleines
ne
sont
pas
de
la
même
espèce.
En effet les
Remora
Australis
se
font
transporter
par
des
baleines
qui
ne
laissent
pas
de
restes
de
nourriture,
donc
pas
de
rapports
trophiques.
3. L’inquilinisme
Un
inquilin
utilise
comme
abri
une
cavité
naturelle
du
corps
de
son
hôte.
Le
but
est
de
se
protéger,
il
n’y
a
pas
d’interactions
trophiques
entre
les
individus
donc
pas
de
compétitions.
Il
peut
y
avoir
un
transport
lorsque
l’hôte
est
mobile.
On
a
des
rapports
simples
et
plus
étroits
que
la
phorésie.
Les
limites
sont
floues
:
est-‐ce
qu’un
oiseau
dans
un
tronc
d’arbre
est
un
inquilin
?
Animaux
qui
vivent
dans
les
récifs
de
corail
à
Inquilins
?
Poissons
qui
vivent
dans
le
corail
et
qui
le
mangent
à
prédation,
inquilinisme,
parasitisme
?
Exemple
:
Les
poissons
du
genre
Fierasfer
vivent
dans
le
cloaque
des
holothuries
(appelés
aussi
concombres
de
Mer).
Ils
y
pénètrent
par
le
cloaque.
Le
poisson
Fierasfer
chasse
à
l'extérieur et
se
cache
dans
le
cloaque
en
cas
de
danger.
Cependant,
il
arrive
que
le
poisson
Fierasfer mange
le
cloaque
de
son
hôte.
Dans
ce
cas,
est-‐ce
de
l'inquilinisme,
du
parasitisme
ou
de
la prédation
?
Ce
n'est
pas
évident
à
déterminer.
Il
n'y
a
pas
de
compétition
car
le
poisson
est détritivore
et
l'holothurie
carnivore.
5
4. Le
commensalisme
Association
hétérospécifique
bénéfique
au
commensal,
et
parfois
aux
deux
animaux.
Mais
cette
association
N’EST
PAS
OBLIGATOIRE,
les
deux
individus
pouvant
vivre
séparément.
On
a
deux
espèces
animales
en
contact
permanent,
l’une
d’entre
elle
peut
détourner
la
nourriture
de
l’autre
à
son
profit
:
on
a
donc
des
rapports
trophiques
et
spatiaux.
Exemple
1
:
le
Nereilepas
fucata
(annélide
polychète)
&
le
Pagurus
bernhardus.
L’annélide
est
dans
la
coquille
occupée
par
le
bernard
l’hermite.
Il
est
à
l’abri,
mais
surtout
il
récupère
les
restes
de
nourriture
du
bernard
l’hermite
(qui
mange
comme
un
cochon
!).
On
trouve
les
deux
espèces
libres.
Exemple
2
:
Acholoe
astericola
(annélide)
et
l’étoile
de
mer.
Dans
une
étoile
de
mer,
il
y’a
des
sillons,
dans
lesquels
vit
l’annélide
qui
profite
de
ce
que
mange
l’étoile
de
mer
(bouche
au
centre).
On
a
jamais
trouvé
ces
deux
espèces
séparées
mais
cela
ne
signifie
pas
que
leur
association
est
obligatoire.
Sommes-‐nous
encore
dans
du
commensalisme
?
On
ne
le
met
pas
dans
le
parasitisme
car
l’annélide
possède
aparemment
toutes
les
fonctions
pour
être
indépendante.
On
est
peut
être
sur
une
association
qui
donnera
plus
tard
un
nouveau
parasite
(processus
évolutif)
.
5. La symbiose
6
La
symbiose
est
une
association
entre
deux
symbiontes,
obligatoire
et
à
bénéfice
réciproque
pour
les
deux
individus.
Les
deux
symbiontes
ne
peuvent
pas
vivre
séparément.
C’est
une
relation
interspécifique
obligatoire
avec
réciprocité
de
l’avantage.
Exemple
1
:
l’anémone
de
mer
(Adamsia
palliata)
se
fixe
sur
le
bernard
l’hermite
(Pagurus
prideauxi).
L’avantage
:
l’anémone
peut
se
déplacer
plus
facilement
quand
elle
est
sur
une
coquille
portée
par
le
bernard
que
seule
(et
trouver
plus
facilement
de
la
nourriture),
elle
peut
aussi
récupérer
les
restes
de
nourriture
laissée
par
le
pagure.
L’avantage
pour
le
pagure
est
que
l’anémone
de
mer
possède
des
poils
urticants,
ce
qui
lui
offre
une
protection.
Il
existe
des
pagures
qui,
lorsqu’ils
changent
de
coquille,
décrochent
l’anémone
pour
la
mettre
sur
la
nouvelle.
Lorsqu’un
petit
pagure
reste
dans
une
petite
coquille
:
l’anémone
grossit
pour
former
la
«
coquille
»
du
pagure,
et
ils
finissent
leurs
vie
ensemble.
Les
deux
sont
intéressés
et
sont
toujours
ensembles,
c’est
bien
une
symbiose.
Exemple
2
:
Les
lichens
=
Symbiose
entre
une
algue
et
un
champignon.
Exemple
3
:
les
protozoaires
ciliés
dans
le
rumen
de
la
vache
l’aident
à
digérer
la
cellulose.
Toutes
ces
frontières
sont
floues
car
on
observe
à
un
instant
précis
des
relations
qui
sont évolutives.
Il
existe
des
pressions
de
sélection.
Il
n’existe
pas
de
critère
unique
et
irréfutable
pour
définir
le
parasitisme.
Les
définitions
sont
toutes
soit
trop
précises
(exclut
des
parasites),
soit
trop
vagues
(inclut
d’autres
relations).
è La
définition
classique
est
:
une
association
obligatoire
pour
le
parasite
mais
à
son
seul
bénéfice.
Dans
cette
définition
on
part
du
principe
que
c’est
au
seul
bénéfice
du
parasite,
mais
dans
l’évolution
le
parasite
peut
donner
des
avantages
sélectifs
à
son
hôte.
Donc
la
définition
n’est
pas
tout
à
fait
correcte.
è Etymologiquement
:
parasite
signifie
«
qui
vit
à
côté
»
Cela
donne
un
aspect
spatial
au
parasitisme
et
pas
seulement
une
vision
de
dépendance
trophique.
7
HISTORIQUE
DES
DEFINITIONS
• Définition
1
«
Association
entre
deux
espèces
dont
l'une
vit
sur
ou
dans
l'autre
pour
en
retirer
sa
subsistance
»
(1872,
LEVINE).
Etre
un
parasite
c’est
«
vivre
au
dépend
de
».
c’est
la
notion
de
départ
car
les
premiers
médecins
de
la
Renaissance
s’en
sont
servis,
avec
la
définition
de
Lévine.
Contre-‐exemple
:
les
moustiques
(Anopheles)
et
les
puces
posent
problème
le
contact
est
court
et
l’individu
ne
vit
pas
dans
son
hôte.
Même
chose
pour
les
tiques
(passent
3
jours
par
an
sur
l’hôte).
• Définition
2
:
«
Les
parasites
sont
des
créatures
qui
tirent
leur
nourriture
à
partir
d'autres
organismes
vivants
mais
sans
les
tuer,
ce
qui
les
distingue
des
prédateurs
».
Contre
–exemple
:
Plasmodium
est
un
parasite
qui
tue.
«
D'autre
part,
les
parasites
présentent
tous
une
spécialisation
trophique,
alors qu'un
prédateur
mange
rarement
un
seul
type
de
proie.
»
(1879,
LEUCKART).
Contre-‐exemple
:
la
chenille
du
papillon
Sphinx
de
l'euphorbe
ne
mange
que
de l'euphorbe
et
n'est
pas
un
parasite.
Pourtant,
selon
la
définition,
c'est un
parasite
de
l'euphorbe.
Il
faut
donc
nécessairement
préciser
cette
définition.
• Définition
3
:
Les
parasites
créatures
qui
tirent
leur
nourriture
à
partir
d’autres
organismes
vivants,
mais
sans
les
tuer
de
manière
rapide,
ce
qui
les
distingue
des
prédateurs.
Contre
exemple
:
une
chauve-‐souris
(Desmodus
sp.)
attaque
des
vertébrés
pour
sucer
le
sang.
Le
perroquet
de
Nouvelle
Zélande
arrache
des
morceaux
de
chair
aux
moutons.
Ce
ne
sont
pas
des
parasites
mais
ils
correspondent
à
la
définition
:
«
ne
les
tue
pas
ou
très
lentement
».
Limites
à
cette
définition.
D’autre
part
les
parasites
présentent
tous
une
spécialisation
• Définition
4
:
En
1993
Kholodloski
propose
une
définition
qui
introduit
la
notion
d'habitat
et
insiste
sur
l'effet
nuisible
du
parasite.
«
Le
parasite
obtient
sa
nourriture
et
son
habitat
aux
dépens
du
corps
ou
des
liquides
de
son
hôte,
en
lui
causant
un
tort
corporel
direct
»
(définition
assez
médicale).
Exemple
1
:
L'amibe
Entamoeba
histolytica
vit
dans
l'intestin
grêle
de
l'Homme
sous
deux
formes.
Sous
sa
forme
mineure
c'est
un
parasite
qui
ne
cause
aucun
tort,
on
parlerait
de
symbiote.
Mais sous
sa
forme
majeure,
il
provoque
des
diarrhées
vivement
pathogènes.
Exemple
2
:
Le
tænia
(Taenia
Saginata),
un
cestode,
peut
vivre
dans
le
tube
digestif
pendant plusieurs
années
sans
poser
aucun
problème.
Il
n'est
pas
réellement
pathogène
et
ne
cause
pas de
torts
corporels
directs.
8
9
III. POURQUOI
LE
PARASITISME
?
Pourquoi
le
parasitisme
existe-‐t-‐il
?
Pourquoi
est-‐il
apparu
?
Quelles
en
sont
les
contraintes et
les
avantages
?
Pourquoi
des
individus
différents
dans
une
population
ont
été
favorisés
par rapport
à
d'autres
?
Si
on
prend
deux
espèces
au
même
endroit
et
au
même
moment
de
l’évolution.
Si
A
parasite
B,
alors
les
A
ont
un
avantage
à
ils
vont
se
multiplier
plus
vite
que
B
et
vont
l’emporter.
Pourquoi
les
gènes
de
A
permettent-‐ils
de
choisir
B
comme
milieu
de
vie
?
il
faut
que
l’individu
A
possédant
les
gènes
de
parasitisme
de
B
ait
un
avantage
sélectif
à
être
parasite
par
rapport
aux
autres
individus
A
qui
n’ont
pas
ces
gènes…
1. L’habitat
Si
les
individus
de
l’espèce
A
habitent
B,
quels
sont
les
avantages
?
Le
milieu
est
plus
stable,
souvent
homéostatique
et
les
parasite
est
à
l’abri
de
ses
prédateurs.
De
plus,
on
limite
les
variations
de
température
et
le
parasite
peut ainsi
se
protéger
contre
les
UV
etc...
Problème
:
l’hôte
peut
mourir
à
Quand
on
parle
d’interaction
durable,
on
parle
d’interaction
finie.
La
descendance
doit
trouver
un
nouvel
hôte.
Les
descendants
du
parasite
doivent
contaminer
les
descendants
de
l’hôte
à
on
parle
de
Cycle
parasitaire.
Le
parasite
adapte
son
cycle
de
reproduction
(vu
dans
les
cours
suivants)
pour
que
ses
descendants
puissent
infester
les
descendants
de
l'hôte,
et
alors
assurer
la
pérennité
de
l'espèce.
En
général
il
n’y
a
pas
de
prédation
entre
les
parasites,
donc
pas
de
compétition
entre
eux.
Dans
l’hôte,
ils
sont
à
l’abri
de
leurs
propres
prédateurs,
mais
pas
des
prédateurs
de
leur
hôte.
Ainsi
le
parasite
a
souvent
exploité
les
prédateurs
de
l’hôte
pour
faire
son
cycle
parasitaire.
La
mise
en
place
de
systèmes
profitant
de
la
proie
et
du
prédateur
leur
permet
de
remonter
la
chaîne
de
prédation
et
de
se
retrouver
à
la
tête
de
celle-‐ci.
La
sécurité
peut
être
un
véritable
critère
de
sélection.
Cependant
aucune
démonstration
expérimentale
ne
peut
le
prouver.
2. La
mobilité
La
dispersion
des
propagules
(œufs,
larves…)
est
un
gage
de
réussite
pour
les
êtres
vivants.
Cela
accroît
les
chances
de
survies,
car
si
l’on
disperse
beaucoup
et
à
plusieurs
endroits,
il
y
a
plus
de
chances
que
les
propagules
trouvent
un
milieu
favorable.
Cela
permet
également
de
trouver
de
nouvelle
niche
écologique.
De
plus
s’il
y
a
trop
d’individus
de
la
même
espèce
au
même
endroit,
il
y’a
compétition
intraspécifique.
Plus
l’hôte
est
mobile,
meilleure
sera
la
dispersion.
Le
producteur
de
propagule
est
généralement
mobile
lui
aussi.
Les
propagules
ne
sont
pas
mobiles
(sauf
exceptions).
Exemple
:
les
parasites
intestinaux
qui
dispersent
leurs
œufs
grâce
aux
crottes
de
chiens.
10
3. L’énergie
Deux
sources
d’énergie
pour
les
êtres
vivants
dans
la
biosphère
:
la
lumière
(photosynthèse)
et
la
matière
minérale
(chimiosynthèse).
Ceux
qui
sont
capables
d’utiliser
directement
ces
sources
d’énergie
sont
des
autotrophes.
La
majorité
des
organismes
sont
hétérotrophes.
Les
parasites
sont
des
organismes
petits
et
hétérotrophes.
Par
définition,
ils
obtiennent
leur
énergie
au
dépend
de
leur
hôte,
soit
en
détournant
leurs
nourritures
soit
en
consommant
les
tissus
et
les
fluides.
Il
suffit
au
parasite
de
savoir
digérer
et
émettre
des
propagules
et
le
coût
pour
se
nourrir
devient
négligeable
car
il
n’a
pas
besoin
de
chasser.
Le
parasite
peut
également
simplifier
certaines
de
ses
fonctions
(physiologiques,
anatomiques...)
ou
perdre
certains
gènes.
Par
exemple,
certains
parasites
du
tube
digestif
se
nourrissent
par
simple
pinocytose
sans
aucun
mécanisme
digestion.
Le
parasite
est
un
être
simple
occupant
un
être compliqué
Exemple
:
le
taenia
n’a
pas
besoin
de
système
digestif,
l’intestin
de
l’hôte
digère
pour
lui.
4. Le
cumul
des
3
Au
départ,
il
n’y
a
qu’un
seul
avantage
déterminant,
mais
par
la
suite
les
parasites
cumulent
généralement
les
autres
avantages.
Parasitisme
=
cumul
d’avantages
adaptatifs.
1. Le
parasitisme
facultatif
Organismes
qui
vivent
dans
d’autres
organismes
mais
qui
peuvent
aussi
vivre
dans
le
milieu
extérieur.
Ex
:
Aspergillus
(champignon),
qui
vit
dans
le
sol
et
dans
le
fourrage
mais
peut
aussi
infester
les
Vertébrés
(Oiseaux,
Hommes,
Mammifères),
ce
qui
occasionne
des
maladies.
La
majorité
des
champignons
parasites
le
sont
facultativement.
2. Le parasitisme obligatoire
a) Le
parasitisme
temporaire
L’animal
est
parasite
pendant
une
période
plus
ou
moins
longue
de
sa
vie
et
mène
une
vie
libre
dans
un
autre
biotope
le
reste
du
temps.
Au
moins
une
phase
de
sa
vie
est
sous
forme
d'un
parasite
(ex
:
la
période
larvaire
,
juvénile
ou
adulte).
Ce
stade
parasitaire
peut
être
très
bref.
Il
est
très
répandu
chez
les
ectoparasites,
hématophages
en
particulier.
Exemples
:
Silex
lectarius
(punaise
de
lit)
se
nourrit
de
sang
pendant
15
min
pour
survivre
pendant
un
an.
Pour
les
tiques,
2
à
3h
de
repas
sanguin
assurent
14
ans
de
vie
:
la
vie
parasitaire
peut
donc
être
très
courte.
Il
existe
des
mouches
qui
piquent
en
période
larvaire
à
ce
sont
des
parasites.
On
peut
aussi
avoir
des
asticots
parasites.
b) Le
parasitisme
stationnaire
Les
parasites
stationnaires
restent
en
liaison/relation
constante
avec
l'hôte
toute
leur
vie
ou
au
moins
pendant
une période
de
leur
vie
(larvaire,
adulte).
11
-‐
Parasitisme
périodique
lorsque
la
phase
parasitaire
a
lieu
pendant
toute
une
période
de leur
vie
(le
stade
larvaire
par
exemple
:
les
asticots
de
certaines
mouches,
passent
l'hiver
dans les
sinus
des
moutons,
ou
bien
le
stade
adulte).
-‐
Parasitisme
stationnaire
permanent
lorsque
la
phase
parasitaire
dure
toute
leur
vie
avec
un
changement
d'hôte
possible
(soit
des
hôtes
différents
selon
le
stade,
soit
le
même
hôte
toute
sa
vie).
3. Le
parasitisme
accidentel
Animaux
non
parasites
qui
peuvent
se
retrouver
accidentellement
chez
un
hôte
et
y
survivre
un
certain
temps.
Exemple
:
des
nématodes
libres
ou
des
asticots,
pondus
accidentellement
par
des
mouches,
se
développent
dans
les
plaies.
On
peut
distinguer
trois
types
de
parasites
selon
leur
localisation
au
sein
de
leur
hôte.
Ø Les
ectoparasites
vivent
sur
le
corps
de
l'hôte,
en
contact
avec
le
milieu
extérieur,
avec
un
cycle
généralement
direct
(oeufs
-‐
larves
-‐
adulte).
Ø Les
mésoparasites
vivent
dans
une
cavité
en
relation
avec
le
milieu
extérieur
:
le
tube
digestif
ou
ses
annexes,
l'infestation
se
fait
majoritairement
par
voie
buccale
(généralement
l'hôte
ingère
la
larve
du
parasite
et
rejette
plus
tard
les
oeufs
par
l'anus).
Ø Les
endoparasites
vivent
strictement
à
l'intérieur
du
corps
dans
une
cavité
close
ou
dans
des
tissus
(ex.
dans
le
système
circulatoire),
il
y
a
donc
nécessairement
effraction
pour
parasiter
et
pour
faire
sortir
les
propagules
(cycle
de
reproduction).
12
Chaque
parasite
a
donc
besoin
d'adaptations
particulières
en
relation
avec
son
lieu
de
résidence
(morphologiques,
anatomiques
et
au
niveau
des
cycles).
1. Les
microparasites
Dans
les
microparasites
sont
inclut
les
bactéries,
les
virus,
les
champignons
et
les
protozoaires.
Leurs
caractéristiques
:
-‐ Unicellulaires
ou
acellulaires,
-‐ Se
multiplient
au
sein
même
l’hôte,
c’est-‐à-‐dire
de
manière
infectieuse,
-‐ Générations
très
rapides
(de
l’ordre
de
l’heure
à
la
journée
maximum),
-‐ Souvent
à
l’origine
de
maladies
aiguës,
immunité
protectrice.
On
parle
d’infection
et
de
cycle
infectieux.
2. Les
macroparasites
Dans
les
macroparasites
sont
inclut
les
arthropodes
et
les
helminthes.
Leurs
caractéristiques
:
-‐ Pluricellulaires,
-‐ Se
multiplient
rarement
dans
l’hôte,
-‐ Générations
longues
(semaines,
mois,
années),
-‐ Souvent
à
l’origine
de
maladies
chroniques
chez
les
adultes,
souvent
par
manque
d’immunité
protectrice.
Les
maladies
sont
souvent
aigues
chez
les
jeunes.
On
ne
parle
plus
d’infection
mais
d’infestation.
Remarque
:
pour
les
anglo-‐saxons,
les
champignons
sont
classés
dans
la
bactériologie.
Les
parasites
ont
donc
développé
une
multitude
de
mécanismes
leur
permettant
de
vivre
et
de
se
disperser
de
manière
efficace.
Les
hôtes
se
sont
aussi
adaptés.
D'où
la
notion
de
co-‐
évolution.
14
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Relations
hôte-‐parasite
Introduction
I.
Les
actions
du
parasite
sur
son
hôte
............................................................................................................................
3
1.
Facteurs
liés
à
l’hôte,
facteurs
liés
au
parasite
............................................................................................
3
2.
Les
effets
nocifs
.........................................................................................................................................................
3
3.
L’action
spoliatrice
...................................................................................................................................................
3
4.
Actions
mécaniques
.................................................................................................................................................
4
5.
Action
toxique
............................................................................................................................................................
5
6.
Action
éthologique
:
changement
de
comportement.
...............................................................................
6
7.
Rôle
vecteur
................................................................................................................................................................
6
8.
Action
favorisant
les
infections
(RHX)
............................................................................................................
6
II.
Les
réactions
de
l’hôte
contre
le
parasite
...................................................................................................................
6
1.
Les
réactions
comportementales
.......................................................................................................................
6
2.
Les
réactions
inflammatoires
..............................................................................................................................
7
3.
La
réaction
immunitaire
........................................................................................................................................
8
III.
Défenses
du
parasite
contre
les
réactions
de
l’hôte
........................................................................................
10
1.
Les
mécanismes
d’échappement
à
la
réaction
immune.
......................................................................
10
2.
Conséquences
des
mécanismes
d’échappement
......................................................................................
11
IV.
Co-‐évolution
du
parasite
et
de
l’hôte
.....................................................................................................................
11
V.
La
spécificité
parasitaire
.................................................................................................................................................
13
VI.
Le
parasitisme
en
tant
que
facteur
d’evolution
.................................................................................................
14
VII.
Les
grands
symptômes
consécutifs
aux
processus
pathologiques
...........................................................
15
1.
La
diarrhée
...............................................................................................................................................................
15
2.
L’anémie
....................................................................................................................................................................
15
3.
L’amaigrissement
et
la
cachexie.
....................................................................................................................
16
4.
Autres
syndrômes
.................................................................................................................................................
16
Page
1
sur
16
INTRODUCTION
Les
effets
de
l’hôte
sur
le
parasite
sont
indissociables
des
effets
du
parasite
sur
l’hôte.
L’hôte
cherche
à
se
débarrasser
du
parasite.
La
cohabitation
doit
rester
stable,
le
système
est
en
équilibre.
Si
cette
cohabitation
est
instable,
on
assiste
à
une
éradication
du
parasite
ou
à
la
mort
de
l’hôte.
L’interaction
dynamique
et
durable
dépend
des
points
suivants
:
-‐ L’action
du
parasite
sur
l’hôte
-‐ Les
défenses
de
l’hôte
-‐ Les
défenses
du
parasite
contre
les
réactions
de
l’hôte.
Ces
trois
points
conduisent
à
la
co-‐évolution
de
l’hôte
et
du
parasite.
En
effet,
il
a
été
démontré
en
phylogénie
qu’il
existe
une
concordance
entre
l’hôte
et
le
parasite
(si
une
sous-‐espèce
apparaît
chez
l’hôte,
une
sous-‐espèce
apparaît
chez
le
parasite
quasi
simultanément).
Les
effets
du
parasite
dépendent
de
multiples
facteurs
qui
peuvent
être
:
-‐ Liés
à
l’hôte
:
l’âge,
le
sexe,
le
régime
alimentaire,
les
facteurs
génétiques
(par
exemple
certaines
populations
d’Afrique
ont
développé
une
résistance
au
paludisme).
-‐ Liés
au
parasite
:
la
taille,
mais
aussi
sa
virulence
(ó
une
souche
virulente
rend
une
souris
malade
quand
on
l’injecte),
la
mobilité
(plus
la
migration
du
parasite
dans
l’organisme
est
importante,
plus
les
dégâts
le
sont
:
la
pathogénicité
est
élevée),
l’alimentation
du
parasite
et
les
organes
cibles.
Les
effets
nocifs
du
parasitisme
(malnutrition,
avitaminose,
troubles
nerveux,
etc…)
résultent
d’actions
directes
ou
indirectes
(sécrétion
de
toxines
par
exemple).
Deux
individus
parasités
n’auront
pas
forcément
les
mêmes
réactions.
Parfois,
la
défense
de
l’hôte
contre
le
parasite
est
exagérée
et
peut
rendre
l’hôte
malade.
Cela
amène
à
observer
l’importance
d’une
longue
co-‐évolution,
d’un
continuum
de
temps.
En
effet,
on
constate
souvent
une
adaptation
mutuelle
hôte-‐parasite,
et
cela
constitue
le
dogme
de
la
parasitologie
(même
s’il
n’est
pas
absolu).
Cette
co-‐évolution
conduit
à
une
diminution
de
la
pathogénicité
du
parasite.
Exemple
:
protozoaire
de
la
tortue
à
pas
d’effet
pathogène.
Cependant
si
un
serpent
carnivore
avale
ce
parasite,
il
meurt.
En
effet,
le
parasite
a
besoin
d’amidon
pour
survivre
s’enkister
:
en
dépit
d’amidon
chez
le
serpent,
le
parasite
utilise
la
paroi
intestinale.
En
théorie,
plus
l’hôte
et
le
parasite
vivent
ensemble
depuis
longtemps
et
moins
le
parasite
est
pathogène
pour
l’hôte
(mais
dogme
non
absolu).
Page
2
sur
16
3. L’action
spoliatrice
L’action
spoliatrice
consiste
en
un
prélèvement
par
le
parasite
de
quelque
chose
appartenant
à
l’hôte.
Si
le
parasite
«
prend
trop
à
manger
»,
cela
devient
pathogène.
On
peut
envisager
plusieurs
types
d’actions
spoliatrices
en
fonction
du
type
de
prélèvement.
Page
3
sur
16
-‐ Migration
parasitaire
:
certains
parasites
creusent
des
«
tranchées
»
dans
les
tissus
tout
en
se
nourrissant.
Par
exemple,
la
Douve
du
foie
atteint
les
canaux
hépatiques
depuis
le
tube
digestif
et
détériore
les
tissus
sur
son
trajet.
-‐ Digestion
externe
:
Les
tissus
de
l’hôte
sont
digérés
alors
qu’ils
sont
toujours
en
place,
il
y
a
liquéfaction.
Par
exemple,
chez
les
aoûtats,
les
larves
sont
hématophages,
et
la
digestion
des
tissus
se
fait
par
libération
de
substances
qui
le
digèrent.
Les
parasites
digèrent
ou
absorbent
les
tissus
grâce
à
des
enzymes.
4. Actions
mécaniques
-‐ Un
nombre
important
de
parasites
au
même
endroit
peut
provoquer
l’obstruction
de
la
lumière
d’un
tube
(système
circulatoire,
intestin).
Par
exemple,
une
pelote
d’ascaris
peut
boucher
l’intestin
grêle.
-‐ L’hôte
peut
aussi
réagir
:
on
a
une
inflammation
et
la
formation
d’un
nodule
autour
du
parasite
qui
peut
obstruer
les
conduits
(nodule
œsophagien,
agglutination
des
globules
rouges.)
Il
crée
ainsi
lui-‐même
une
pathogénie
responsable
de
sa
maladie.
Exemple
(RHX)
:
les
nodules
œsophagiens
formés
lors
de
spirosarcose
ou
la
formation
de
thrombus
en
présence
d’une
trop
grande
quantité
de
Bavésies
ou
de
Piroplasmes
(le
problème
étant
que
les
hématies
s’agglutinent
pour
former
un
thrombus,
qu’ils
soient
parasités
ou
non).
-‐ Un
parasite
peut
grossir
à
si
le
tissu
ne
peut
pas
bouger,
cela
écrase
et
fait
pression
sur
les
tissus.
Exemples
:
Le
cestode
fait
initialement
2-‐3mm.
Au
bout
de
quelques
années,
il
peut
faire
la
taille
d’un
ballon
de
foot
dans
le
foie.
Les
cénures
font
environ
20cm
de
diamètre
mais
sont
localisées
sur
le
cerveau.
Exemple
(RHX)
:
l’Echinocoque
dont
le
kyste
hydatique
peut
se
loger
dans
les
poumons,
le
foie,
ou
le
cerveau.
Il
peut
grossir
jusqu’à
la
taille
d’un
ballon
de
foot
!
Il
comprime
alors
le
cerveau
dans
la
boîte
crânienne
qui
n’est
pas
souple.
-‐ Les
mouvements
:
Exemples
:
le
vers
solitaire
(Tænia)
peut
faire
la
taille
de
l’intestin
grêle.
Le
mouvement
du
péristaltisme
autour
du
vers
peut
créer
des
irritations.
La
douve
dans
le
foie
possède
des
denticules
à
cela
induit
une
réaction
inflammatoire
de
la
paroi
hépatique.
Exemple
RHX
:
l’Ankylostome
se
fixe
sur
les
capillaires
sanguins
de
la
muqueuse
intestinale
et
suce
voracement
du
sang.
Il
peut
alors
provoquer
des
hémorragies.
De
même,
les
larves
de
Douve
traversent
le
parenchyme
hépatique
pour
migrer
dans
la
bile.
Page
4
sur
16
Pour
les
ectoparasites
:
Leur
installation
en
surface
provoque
une
lésion
traumatique
(tiques,
moustiques).
Pour
les
mésoparasites
et
les
endoparasites.
Les
ankylostomes
pénètrent
par
la
peau,
ce
qui
crée
une
lésion.
5. Action
toxique
Les
parasites
sécrètent
des
substances
à
cause
de
leur
métabolisme.
On
a
des
actions
toxiques
locales
:
les
tique,
en
se
fixant,
excrètent
par
leur
glande
salivaire
des
substances
toxiques
(anesthésie
de
l’endroit,
hémolyse
locale…).
L’action
toxique
systémique,
peut
s’illustrer
à
nouveau
par
l’exemple
des
tiques
qui
produisent
une
toxine
qui
diffuse.
On
parle
de
toxicose
:
Les
tiques
tropicales
produisent
une
toxine
anticoagulante
puissante,
parfois
aussi
forte
que
le
venin
de
cobra,
provoquant
une
réaction
proche
d’une
réaction
antigénique
;
si
elles
piquent
près
de
la
tête
d’un
petit
animal,
cela
peut
le
tuer.
L’action
toxique
est
difficile
à
dissocier
de
l’action
antigénique.
a) Actions
antigéniques
Cela
consiste
en
une
réaction
immunologique
plus
ou
moins
néfaste
pour
l’hôte
(risque
d’emballement
du
système
immunitaire).
On
distingue
deux
types
d’antigènes
:
-‐ Les
antigènes
somatiques
:
toutes
les
protéines
qui
constituent
le
corps
du
parasite.
On
s’intéresse
surtout
aux
antigènes
de
surface
des
cellules,
visibles
par
l’hôte.
Il
existe
des
maladies
liées
au
fait
que
le
parasite
meurt
et
que
ses
antigènes
sont
tous
libérés
dans
des
territoires
sensibles,
et
pas
seulement
les
antigènes
de
surface.
Par
exemple,
un
parasite
qui
entre
par
la
bouche,
et
qui
migre
dans
le
canal
rachidien
:
si
on
tue
le
parasite
pendant
la
migration,
les
larves
meurent
dans
le
canal
rachidien
et
libèrent
des
substances
toxiques.
Les
antigènes
de
surface
ne
déclenchent
pas
une
immunité
très
efficace,
mais
ils
ont
un
réel
intérêt
de
diagnostic
car
ils
déclenchent
une
réponse
immunitaire
en
général.
-‐ Les
antigènes
métaboliques
:
protéine
qui
est
excrétée
par
un
parasite
à
un
moment
de
sa
vie.
Par
exemple,
un
toxoplasme
qui
entre
dans
une
cellule
des
protéines
permettant
de
fusionner
avec
les
membranes
des
cellules
de
l’hôte.
Ces
protéines
ont
une
action
précise
et
très
importante
pour
le
parasite,
et
ne
sont
pas
repérable
pour
le
système
immunitaire
car
l’action
est
trop
rapide.
Ces
antigènes
ont
un
rôle
très
important
pour
le
diagnostic
et
la
vaccination.
Remarque
(RHX)
:
Dans
l’évolution
du
parasite
et
de
son
hôte,
la
sélection
ne
se
fait
pas
au
niveau
de
ces
protéines/Ag
métaboliques
puisqu’elles
sont
très
fugaces
(ordre
de
la
s
ou
de
la
min).
Néanmoins,
elles
sont
vitales
pour
le
parasite.
Comme
elles
sont
peu
disponibles,
elles
ne
déclenchent
généralement
pas
de
réaction
immunitaire.
C’est
pourquoi
on
peut
s’en
servir
pour
créer
des
vaccins
efficaces
contre
ce
parasite.
Page
5
sur
16
6. Action
éthologique
:
changement
de
comportement.
Il
a
été
démontré
que
la
présence
d’un
parasite
peut
influer
sur
le
comportement
de
l’hôte.
Ces
changements
de
comportements
favorisent
la
transmission
du
parasite.
-‐ Dicrocoelium
lanceolatum,
ou
Petite
douve
du
foie.
Chez
la
fourmi,
le
fait
d’être
parasité
par
la
petite
douve
va
modifier
son
comportement
:
la
fourmi
va
rester
en
haut
des
brins
d’herbes
en
s’accrochant
au
lieu
de
se
cacher
près
du
sol.
Cela
favorise
la
transmission
du
parasite
au
mouton,
qui
a
alors
plus
de
chances
de
manger
la
fourmi
en
même
temps
que
le
brin
d’herbe.
-‐ Toxoplasma
gandii
(protozoaire)
ou
toxoplasmes
:
Il
existe
des
modèles
de
toxoplasmose
congénitale
(transmission
lors
de
la
grossesse)
chez
la
souris.
On
observe
alors
des
modifications
de
comportement.
Exemple
:
Test
de
l’openfield
(les
souris
sont
placées
dans
des
boîtes
carrées
de
1mx1m)
:
Normalement,
les
animaux
vont
se
cacher
près
des
bords.
Ce
n’est
pas
le
cas
des
souris
atteintes
de
toxoplasmose
congénitale
:
ces
souris
ne
se
cachent
pas.
Ainsi
dans
la
nature,
elles
peuvent
être
facilement
mangées
(en
particulier
par
les
chats
qui
transmettent
la
toxoplasmose).
Remarque
(pour
info,
RHX)
:
quelques
expériences
ont
été
réalisées
chez
l’Homme.
Dans
les
pays
où
la
conscription
militaire
est
encore
obligatoire,
on
a
réalisé
pendant
1
ou
2
ans
des
tests
de
mesures
du
QI
(au
début,
on
regarde
comment
ouvrir
une
porte
et
après
c’est
plus
compliqué
!)
et
de
sérologie
toxoplasmique
sur
les
appelés.
Les
résultats
montrent
une
corrélation
entre
la
séropositivité
au
toxoplasme
et
les
tests
du
QI
(ni
mieux
ni
moins
bien)
mais
on
ne
sait
pas
ce
qui
se
passe
dans
le
cerveau.
Il
faut
noter
que
40
%
de
la
population
humaine
porte
des
kystes
dans
son
cerveau
!
7. Rôle
vecteur
Le
parasite
peut
être
un
agent
de
transport
et
inoculer
les
agents
pathogènes.
Le
parasite
peut
favoriser
l’installation
d’autres
affections
pathogènes
virales.
C’est
le
cas
des
tiques,
des
moustiques
(paludisme),
des
moucherons
(paludisme,
FCO,…).
Page
6
sur
16
• Combe
a
introduit
la
notion
de
filtre
:
pour
qu’un
parasite
s’installe
et
trouve
son
hôte,
il
estime
qu’il
existe
deux
filtres.
-‐ Le
filtre
de
rencontre
-‐ Le
filtre
de
compatibilité
en
cas
de
rencontre
à
Est-‐ce
le
bon
hôte
?
Par
des
réactions
comportementales,
on
peut
jouer
sur
ces
deux
filtres
:
pour
l’hôte,
le
but
est
d’éviter
de
se
faire
parasiter.
Exemple
:
les
antilopes
et
les
tiques.
Les
tiques
montent
sur
les
brins
d’herbes
et
s’accrochent
sur
le
premier
passant.
A
la
fin
de
la
journée,
une
antilope
peut
avoir
une
centaine
de
tiques
sur
le
flanc.
Des
spécialistes
des
antilopes
avaient
remarqué
une
particularité
anatomique
des
antilopes
au
niveau
de
leurs
mandibules
:
elles
avaient
des
dents
écartées
comme
un
peigne.
Il
a
été
démontré
que
cette
configuration
permettait
un
toilettage.
Pour
le
démontrer,
ces
chercheurs
ont
bouché
le
trou
entre
les
dents
de
l’antilope
d’un
côté
de
la
mâchoire
et
pas
de
l’autre.
A
la
fin
de
la
journée,
le
flanc
non
toiletté
présentait
10
fois
plus
de
tiques
que
le
flanc
toiletté.
• L’hypothèse
de
Hamilton
et
Zuk.
:
Le
choix
du
partenaire
sexuel
chez
les
oiseaux.
On
laisse
le
choix
à
une
femelle
devant
3
mâles.
-‐ Le
mâle
n°1
n’a
pas
de
parasite
et
a
un
joli
plumage.
-‐ Le
mâle
n°2
n’a
pas
de
parasite
mais
présente
un
plumage
rabougri
(facteurs
génétiques
défavorables).
-‐ Le
mâle
n°3
a
des
parasites
et
donc
un
plumage
terni.
La
femelle
va
choisir
le
mâle
n°1.
Ce
choix
se
fait
donc
en
fonction
du
plumage
et
de
la
présence
ou
non
de
parasites.
Elle
sélectionne
ainsi
un
individu
qui
en
terme
d’évolution
a
la
meilleure
chance
de
donner
à
ses
descendants
des
gènes
de
résistance
au
parasite,
ce
qui
correspond
en
quelque
sorte
à
un
standard
à
atteindre.
Page
7
sur
16
3. La
réaction
immunitaire
Cette
réaction
agit
directement
ou
indirectement
en
amplifiant
la
réaction
inflammatoire,
et
c’est
une
réaction
spécifique.
Elle
a
une
action
souvent
bénéfique
mais
parfois
exacerbée
pouvant
conduire
à
une
pathologie
de
l’hôte.
On
peut
distinguer
différents
types
de
réactions
immunitaires.
b) L’immunité
humorale
On
s’intéresse
davantage
à
l’immunité
humorale
car
il
est
plus
simple
de
détecter
les
anticorps.
L’immunité
humorale
est
la
production
d’anticorps
par
les
Lymphocytes
B
(immunoglobulines).
Exemple:
la
production
d’IgE
(on
parle
d’éosinophilie)
est
une
constante
en
parasitologie,
leur
détection
est
un
élément
allant
en
faveur
d’une
parasitose
(particulièrement
vrai
chez
les
Helminthes).
Il
existe
des
spécificités
parasitaires
:
Notez
la
notion
d’isotype
:
Cette
notion
a
été
développée
lors
de
l'étude
des
spécificités
antigéniques
des
immunoglobulines.
Il
s'agit
alors
d'une
caractéristique
de
classe
d'immunoglobulines,
IgG,
IgM,
IgA,
IgD,
IgE,
(ou
de
sous
classe,
IgG1,
IgG2,
IgG3,
IgG4,
IgA1
et
IgA2).
Les
caractéristiques
de
l’immunité
humorale
sont
:
-‐
La
réponse
humorale
est
variable
dans
le
temps
-‐
La
réponse
est
variable
selon
les
tissus.
De
fait,
le
globe
oculaire
ainsi
que
le
cerveau
peuvent
être
plus
facilement
infestés
car
la
réponse
immunitaire
y
est
plus
faible.
-‐
Intervention
possible
du
complément
(cf
cours
immunité).
c) L’immunité
cellulaire
L’immunité
cellulaire
est
plus
difficile
à
étudier
car
certains
parasites
sont
intra-‐cellulaires,
d’autres
extra-‐cellulaires,
il
n’y
a
donc
pas
de
critères
généraux
pour
l’ensemble
des
parasites.
Cette
immunité
met
en
jeu
des
mécanismes
complexes,
nécessitant
l’intervention
de
lymphocytes
T,
de
cellules
de
l’inflammation
(macrophages,
éosinophiles,
neutrophiles)
et
de
cytokines.
Les
mécanismes
sont
adaptés
à
la
taille
du
parasite
:
-‐ sur
des
parasites
de
petite
taille
(protozoaire),
on
aura
des
phénomènes
de
phagocytose/des
mécanismes
de
lyse
cellulaire.
-‐ Pour
des
parasites
de
grande
taille
on
aura
la
cytotoxicité
avec
les
anticorps.
(RHX
:
dégranulation
du
parasite
pour
lui
envoyer
des
salves
de
produits
toxiques)
Page
8
sur
16
d) Conséquences
de
l’immunité
Du
fait
de
la
diversité
biologique
des
parasites,
on
a
une
grande
variabilité
de
la
réponse
immunitaire.
L’immunité
peut
avoir
à
la
fois
des
effets
bénéfiques
et
des
effets
néfastes
pour
l’hôte.
-‐ Les
effets
favorables
:
• Immunité
acquise
:
l’organisme
est
vacciné
naturellement,
ce
qui
évite
des
ré-‐
infestations
ou
sur-‐infestations.
• Vaccination
possible,
même
si
l’immunité
est
très
fugace.
• Possibilité
de
diagnostic
immunologique
(on
réalise
une
sérologie
et
l’on
voit
si
l’on
repère
des
Ac
anti-‐Ag
d’un
parasite).
-‐ Les
effets
défavorables
:
le
système
immunitaire
peut
attaquer
les
parasites
mais
peut
aussi
aller
trop
loin
et
attaquer
l’organisme
lui-‐même.
Dans
ce
cas,
ce
n’est
pas
le
parasite
qui
entraine
la
pathologie
mais
le
système
immunitaire.
On
parle
d’immuno-‐pathologie
pour
caractériser
ces
hypersensibilités,
qui
peuvent
être
de
quatre
types,
de
la
réaction
immédiate
(ex
:
allergie
à
une
piqûre
d’abeille
avec
libération
immédiate
d’histamine)
à
la
réaction
à
long
terme.
Exemple
:
hypersensibilité
type
I,
II,
III
et
IV
Pas
vu
en
cours
(RHX)
:
-‐ Hypersensibilité
de
type
I
:
choc
anaphylactique
si
rupture
de
nombreux
kystes
hydatique
(elle
est
dite
immédiate
contrairement
au
3
suivantes
qui
sont
dites
retardées).
-‐ Type
II
:
dans
des
cas
de
paludisme.
-‐ Type
III
:
dépôt
de
complexes
immuns.
-‐ Type
IV
:
HS
retardée.
Exemple
:
oesophagostome
chez
les
bovins.
Lors
de
la
1ère
infestation
on
n’a
que
quelques
larves
dans
la
paroi
de
l’œsophage.
Lors
de
la
2ème
infestation,
on
a
le
développement
de
gros
nodules
alors
qu’on
a
toujours
des
petits
vers
dans
la
paroi
:
c’est
l’hypersensibilité
de
l’hôte
qui
crée
les
nodules.
ü Lympho
B
et
T
ü Phagocytes
(monocyte,
leucocytes…)
ü Cellules
accessoires
ü Autres
Médiateurs
solubles
:
ü Anticorps
cytokine
ü Compléments
et
médiateur
de
l’inflammation
Page
9
sur
16
III. DEFENSES
DU
PARASITE
CONTRE
LES
REACTIONS
DE
L’HOTE
Page
10
sur
16
-‐ Localisation
dans
la
lumière
d’organes
moins
exposés
aux
réactions
immunes
comme
l’œil
-‐ Enkystement
(Toxoplasma,
Trichinella).
RHX
:
L’enkystement,
intra
ou
extra
cellulaire,
avec
souvent
une
paroi
mixte,
composée
dans
sa
partie
interne
par
celle
du
parasite
et
dans
sa
partie
externe
par
la
membrane
de
la
cellule-‐hôte.
Il
reste
souvent
une
partie
de
l’hôte
dans
le
kyste,
le
SI
ne
va
donc
pas
détecter
le
parasite.
Celui-‐ci
peut
rester
ainsi
plusieurs
années
sans
conséquences,
il
va
attendre
la
mort
de
l’hôte
pour
pouvoir
sortir
(Toxoplasma,
Trichinella).
Par
ailleurs,
si
le
kyste
est
situé
dans
les
muscles
de
l’hôte,
il
a
plus
de
chance
d’être
ingéré
par
un
de
ces
prédateurs,
ce
qui
permet
au
parasite
d’augmenter
sa
dispersion,
de
gagner
un
nouvel
hôte.
Remarque
:
dans
le
kyste,
le
parasite
est
en
état
de
vie
ralentie,
donc
l’enkystement
n’est
pas
toujours
une
mauvaise
chose
pour
l’hôte.
De
plus,
s’il
y
a
calcification
du
kyste,
l’hôte
gagne.
Exemple
:
Le
toxoplasme
se
multiplie
fortement
dans
l’organisme.
Le
système
immunitaire
devient
efficace
au
bout
de
15
jours,
mais
le
parasite
s’est
enkysté
dans
une
cellule
:
la
membrane
plasmique
de
protège.
Le
système
immunitaire
n’attaque
pas
le
kyste.
La
réaction
immunitaire
peut
aussi
provoquer
un
nodule
qui
deviendra
un
kyste
à
le
parasite
y
reste
et
se
protège.
-‐ Hypobiose
:
entrée
en
vie
ralentie,
les
parasites
se
cachent
et
ne
bougent
plus
en
attendant
des
conditions
plus
favorables
(Nématodes
chez
les
animaux
d’élevage).
Ainsi
chaque
parasite
trouve
ses
propres
mécanismes
d’échappement,
fruits
d’une
longue
co-‐
évolution.
En
général,
plusieurs
mécanismes
d’échappement
s’associent
(jusqu’à
trois
à
quatre
pour
un
même
parasite).
Une
défense
de
l’hôte
contre
le
parasite
persiste
:
la
génétique.
Celle-‐ci
impose
au
parasite
de
sélectionner
son
hôte.
En
effet
il
existe
toujours
des
hôtes
génétiquement
résistants
à
certains
parasites,
à
l’échelle
de
l’espèce.
V. LA
SPECIFICITE
PARASITAIRE
La
spécificité
d’un
parasite
correspond
au
spectre
d’hôtes
que
peut
contaminer
le
parasite.
Elle
mesure
son
aptitude
à
se
développer
au
sein
d’un
nombre
plus
ou
moins
grand
d’espèces
hôtes
différentes.
Souvent,
les
spectres
d’hôtes
sont
très
étroits
(un
seul
hôte)
mais
certains
parasites
en
ont
un
large
(Toxoplasmes).
La
spécificité
peut
être
d’espèce
par
exemple.
è 2
particularités
de
la
spécificité
:
-‐ Souvent
très
étroites.
Du
fait
qu’il
y
ait
une
longue
évolution
hôte/parasite,
il
va
y
avoir
des
spéciations
des
parasites.
Deux
populations
de
parasites
sur
deux
hôtes
différents,
sans
échanges
latéraux,
ont
de
fortes
chances
de
former
2
espèces.
-‐ La
spécificité
peut
différer
fortement
même
pour
des
espèces
voisines.
On
peut
donc
se
questionner
:
-‐ Qu’est
ce
qui
limite
le
spectre
d’hôte
d’un
parasite
?
Est-‐ce
le
milieu
qui
ne
convient
pas,
où
est-‐ce
que
l’hôte
se
défend
très
bien
?
-‐ Un
parasite
a-‐t-‐il
avantage
à
être
spécialiste
ou
généraliste
concernant
l’hôte
?
Un
généraliste
se
disperse
et
se
multiplie
plus
rapidement.
Sa
dispersion
géographique
est
mondiale,
mais
il
doit
s’adapter
à
toutes
les
espèces,
ce
qui
engendre
des
coûts
importants
en
matière
de
mécanismes
d’échappement.
En
revanche,
le
parasite
spécialiste
pourra
s’adapter
plus
finement
au
système
immunitaire
de
l’hôte,
les
mécanismes
d’échappement
sont
alors
moins
coûteux.
Mais,
dans
certains
cas,
la
spécificité
peut
être
une
contrainte
obligatoire,
du
fait
de
la
spéciation
:
En
termes
d’évolution,
lorsque
le
parasite
a
des
espèces
hôtes
différentes
(parasite
généraliste),
il
peut
se
spécialiser
pour
chaque
espèce
hôte
et
cela
peut
entraîner
un
isolement
génétique
de
souches
parasitaires
dans
des
hôtes
différentes
:
il
n’y
a
plus
de
brassage
génétique
entre
les
parasites
occupants
des
hôtes
différents,
ce
qui
aboutit
à
la
formation
de
sous-‐espèces.
Ceci
est
d’ailleurs
Page
13
sur
16
renforcé
par
l’isolement
géographique
des
différentes
espèces
hôtes,
des
comportements
différents
des
hôtes
(milieu
de
vie…).
Les
arbres
génétiques
des
hôtes
et
des
parasites
sont
superposables.
Exemple
:
Un
parasite
A
est
isolé
dans
la
même
espèce
hôte
qu’un
parasite
B,
mais
B
subit
une
spéciation
:
il
ne
pourra
pas
ré-‐infester
d’autres
espèces
contrairement
au
parasite
A.
Les
spectres
actuels
sur
chacun
des
parasites
résultent
de
l’évolution
de
la
dynamique
de
processus
qui
tendent
à
agrandir
(généralisme)
et
de
processus
qui
tendent
à
les
réduire
(spéciation).
En
règle
générale,
plus
un
parasite
est
«
ancien
»
plus
il
est
spécialisé
(dogme
de
l’introduction).
Attention,
ceci
n’est
pas
une
loi
car
il
existe
de
nombreuses
exceptions.
Page
14
sur
16
VII. LES
GRANDS
SYMPTOMES
CONSECUTIFS
AU
PROCESSUS
PATHOLOGIQUES
1. La diarrhée
b) Mécanismes
-‐ Troubles
de
la
motricité
du
tube
digestif
(trouble
au
niveau
des
fibres
lisses)
-‐ Troubles
sécrétoires.
-‐ Troubles
de
la
perméabilité
de
la
paroi
digestive,
d’où
une
fuite
d’eau
et
l’absorption
de
toxines.
Si
la
barrière
intestinale
laisse
passer
de
l’eau
ou
des
protéines,
cela
modifie
l’osmolarité.
c) Conséquences
-‐ Baisse
de
la
digestibilité
des
aliments
-‐ Perte
en
eau
et
en
nutriments,
ce
qui
peut
entrainer
la
mort
par
déshydratation
surtout
chez
les
nourrissons.
-‐ Résorption
de
toxines
et
germes.
2. L’anémie
a) Causes
-‐ Pertes
sanguines
:
hémorragie
(souvent
petite)
ou
spoliation
dans
le
tube
digestif
ou
à
la
surface
de
la
peau
(ectoparasites
et
parasites
internes)
par
des
parasites
hématophages.
-‐ Hémolyse
:
destruction
des
globules
rouges.
L’éclatement
des
globules
rouges
peut
se
produire
directement
(à
la
sortie
des
parasites
de
la
cellule)
ou
indirectement
(par
action
de
l’hôte
lui-‐
même
contre
des
globules
rouges
infectés
ou
non).
-‐ Perturbation
de
l’hématopoïèse
:
le
sang
ne
se
régénère
plus.
b) Manifestations
On
observe
des
problèmes
cutanéo-‐muqueux
(la
peau
et
les
muqueuses
apparaissent
sèches,
les
muqueuses
sont
décolorées),
des
problèmes
d’essoufflement
pendant
l’effort,
une
certaine
tachycardie,
un
état
général
diminué.
Les
prélèvements
sanguins
révèlent
une
baisse
du
taux
d’hémoglobine.
Page
15
sur
16
3. L’amaigrissement
et
la
cachexie
(ó
état
de
fatigue
généralisé,
amaigrissement
important).
a) Causes
-‐ Spoliation
directe,
globale
ou
spécifique
de
certains
nutriments
(une
vitamine,
un
sel
minéral,
ce
qui
induit
un
déséquilibre),
peut
être
très
grave
(le
parasite
peut
prendre
jusqu'à
20%
de
l’alimentation
de
l’animal,
ce
qui
peut
être
énorme
surtout
si
l’animal
est
déjà
affaibli)
-‐ Diminution
de
l’absorption
intestinale
-‐ Diminution
de
la
digestibilité
des
aliments
(par
lésions
des
muqueuses)
-‐ Perte
de
protéines
sanguines
-‐ Perte
de
nutriments
(d’où
l’association
entre
les
diarrhées
et
l’amaigrissement)
-‐ Diminution
de
l’appétit
car
l’animal
est
malade
-‐ Obstruction
mécanique
(par
exemple,
due
à
une
pelote
d’Ascaris)
-‐ Egalement
des
troubles
endocriniens,
neurologiques,
osseux…
b) Mécanismes
Il
y
a
dégradation
de
l’état
général
entraînant
souvent
une
diarrhée
secondaire
puis
une
anémie
par
déficit
de
l’hématopoïèse.
On
peut
trouver
ces
trois
grands
symptômes
à
la
fois.
4. Autres
syndrômes
Dystrophie
osseuse,
syndromes
neurologique,
troubles
endocriniens…
Page
16
sur
16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
1
Introduction
Ce
chapitre
va
permettre
de
se
familiariser
avec
la
classification
du
monde
parasitaire
et
de
savoir
retrouver
chaque
parasite
dans
la
classification
des
grands
groupes.
Cette
année
on
va
apprendre
les
«
grosses
»
branches
de
l'arbre
de
la
classification
(l'année
prochaine,
on
y
ajoutera
les
«
petites
»
branches,
à
savoir
les
espèces
!).
Cet
apprentissage
est
nécessaire
et
permettra
de
gagner
du
temps
plus
tard
en
mettant
dans
le
bon
tiroir
les
parasites
étudiés.
Cela
nous
renseignera
très
rapidement
sur
les
particularités
des
parasites
considérés
et
les
modes
de
traitement
adéquats.
Nous
verrons
également
dans
ce
cours
l'importance
des
parasites
en
médecine
humaine,
notamment
au
niveau
mondial
(même
si
dans
nos
pays
ils
ne
sont
pas
la
première
cause
de
mortalité).
I. Importance
zoologique
Les
parasites
sont
retrouvés
dans
des
groupes
extrêmement
variés.
Pour
la
définition
des
parasites,
on
s’en
tient
à
la
définition
traditionnelle
médicale
qui
ne
s’intéresse
qu’aux
parasites
eucaryotes.
Pour
ce
qui
est
de
la
classification,
nous
allons
volontairement
travailler
avec
la
classification
classique
de
1969,
même
si
elle
est
zoologiquement
fausse
:
le
groupe
des
protistes
ne
signifie
plus
rien
car
il
(unicellulaires
eucaryotes)
a
complètement
explosé
depuis
20
ans.
Cependant,
apprendre
les
nouveaux
groupes
n’avance
à
rien
d’un
point
de
vue
médical
(les
médecins
ont
d'ailleurs
également
conservé
cette
ancienne
classification).
2
Les
parasites
eucaryotes
sont
principalement
au
sein
des
trois
règnes
suivants:
• le
règne
des
fungi
• le
règne
des
protistes
• le
règne
animal
Il
existe
5
embranchements
(=phylums)
basés
sur
le
mode
de
reproduction
sexuée
des
champignons
:
•
Phylum
Ascomycota
:
groupe
le
plus
important
en
terme
médical.
Exemples
:
Teigne
=
mycose
cutanée
infectieuse.
Aspergillus
=
champignon
au
parasite
facultatif
(opportuniste)
dont
le
site
préférentiel
est
l’appareil
respiratoire.
3
pathogènes
;
malassezia.
• Phylum Mastigomycota
• Phylum Zygomycota
Seuls
les
trois
premiers
phylums
sont
importants
pour
nous
et
seront
détaillés
dans
la
suite
de
ce
cours.
a) Les teignes
¤
Trycophyton
¤
¤
Microsporum
¤
b) Les Aspergillus
4
sont
aussi
responsables
de
certains
cas
d'avortement
chez
la
vache.
• Les
espèces
les
plus
sensibles
sont
les
oiseaux.
¤
Aspergillus
sp.
¤
2. Phylum
Basidiomycota
• On
ne
retiendra
pour
l'instant
que
les
cryptocoques
dont
Cryptococcus
neoformans,
qui
est
une
levure
avec
une
coque
très
épaisse
(bien
visible
au
microscope),
provoquant
des
mycoses
dans
divers
tissus
et
organes
et
des
méningoencéphalites.
• On
le
trouve
chez
l'animal
(pas
très
fréquent)
et
chez
l'homme.
On
les
retrouve
surtout
en
cas
d'immunodépression
(maladies
opportunistes
notamment
avec
le
SIDA).
¤
Cryptococcus
neoformans
(coloration
à
l'encre
de
Chine)¤
5
gras
notamment
dans
les
oreilles
des
animaux
(très
rarement
pathologique,
portage
sain),
et
plus
particulièrement
chez
le
chien
(Sharpeï
avec
nombreux
plis
de
peau).
La
mycose
devient
pathologique
quand
elle
s'étend
à
la
peau.
¤
Candida
sp.
¤
¤
Malassezia
pachydermatis
¤
On
distingue
7
phylums
dont
5
qui
nous
intéressent.
Remarque
:
La
classification
des
Protistes
est
basée
sur
les
organites
locomoteurs.
6
b) Classe
Sarcodina
(anciennement
Amiboïdes
ou
Rhizopodes)
2. Phylum
Apicomplexa
(anciennement
Sporozoaires)
• groupe
le
plus
important
en
médecine
vétérinaire.
• Tous
parasites.
• Classe
importante
:
Coccidea.
• Dépourvus
d’organes
locomoteurs
mais
caractérisés
par
un
complexe
apical
formé
de
plusieurs
organites
caractéristiques
(microtubules,
micronèmes...)
que
l’on
trouve
dans
au
moins
une
forme
de
développement
du
parasite,
ou
dans
toutes
pour
certaines
(en
particulier
les
coccidies).
Ils
sont
totalement
dépourvus
d'organites
locomoteurs
et
de
flagelles.
• Ils
sont
tous
des
parasites
obligatoires.
• Cycle
caractéristique
avec
plusieurs
phases
:
·
Phase
de
mérogonie
·
Phase
de
gamétogonie
·
Phase
de
sporogonie
• Tous
des
parasites
très
souvent
localisés
dans
les
cellules
épithéliales
du
tube
digestif
ou
de
l'intestin
pendant
au
moins
une
partie
de
leur
vie.
RHX
:
Ils
sont
parfois
sous
formes
infectieuses
qu'on
appelle
tachyzoïdes,
mérozoïdes
(mérogonie)
ou
schyzozoïdes.
Ils
se
multiplient
très
vite
dans
une
cellule,
la
font
éclater
et
chaque
individu
fille
va
dans
une
nouvelle
cellule
(d'où
d'importants
désordres
digestifs).
Au
bout
d'un
certain
nombre
de
multiplications
(4
à
6),
ils
forment
des
gamontes
(macro-‐
ou
7
microgamontes)
qui
sont
à
l'origine
de
gamètes
qui
vont
donner
des
œufs
émis
dans
le
milieu
extérieur.
Puis,
on
a
un
phénomène
de
sporulation
où
l'œuf
devient
un
ookyste
infestant
(forme
de
résistance
car
pourvu
d'une
paroi
épaisse)
avec
plusieurs
formes
infestantes
appelées
sporozoïtes
(haploïdes
car
il
y
a
eu
méiose).
Tout
cela
sera
revu
plus
tard.
• Les
2
grands
types
de
coccidies
au
sens
strict,
c'est-‐à-‐dire
purement
intestinales
sont
Isospora
et
Eimeria.
• On
a
d'autres
coccidies
dites
extra-‐intestinales
:
elles
ont
toujours
ce
cycle
intestinal
chez
un
hôte,
mais
elles
font
appel
à
un
hôte
intermédiaire
(dans
lequel
les
schyzozoïtes
se
multiplient)
où
elles
infestent
le
corps
entier.
Elles
sortent
pour
aller
s'enkyster
lorsque
le
système
immunitaire
les
a
repérées.
L'exemple
le
plus
connu
est
le
Toxoplasme.
b) Classe
Haematozoea
(ou
Hématozoaires)
8
humaine
car
elle
cause
des
babésioses
chez
les
bovins,
les
chiens
et
l'homme
entre
autres.
les
trois
phylums
suivants
sont
très
peu
importants
(culture
générale)
3. Phylum
Microspora
• Parasites
obligatoires
caractérisés
par
la
production
de
spores
complexes.
• appelés
communément
les
microsporidies.
• Une
seule
espèce
intéressante
pour
nous
:
l'encéphalitozoone
cuniculi,
spécfique
du
lapin.
4. Phylum
Myxozoa
• Parasites
formant
des
spores
multicellulaires.
• Parasitent
des
Vertébrés
à
sang
froid
principalement.
5. Phylum
Ciliophora
• Appelés
également
les
Ciliés,
ils
comportent
des
cils
vibratiles
à
leur
surface
et
deux
noyaux
(un
macronucléus
et
un
micronucléus).
• Exemple
:
la
paramécie.
• La
plupart
de
ces
ciliés
sont
libres
dans
les
eaux
douces,
on
en
trouve
également
en
symbiose
dans
le
rumen
des
vaches,
très
peu
sont
des
parasites
et
ils
ne
sont
pas
pathogènes.
D. Le
règne
animal
Les
êtres
qui
font
partie
du
règne
animal
ont
des
caractéristiques
particulières
:
o Eucaryotes
o Pluricellulaires
o Hétérotrophes
o Possèdent
des
cellules
à
paroi
«
souple
»,
non
cellulosique
ü Les Arthropodes (Insectes et Acariens). Remarque : en entomologie médicale on
9
parle
d’arthropodes
alors
qu’en
entomologie
on
parle
d’insectes.
ü Les
Némathelminthes
(Nématodes
principalement).
ü Les
Plathelminthes
(Cestodes
et
Trématodes).
Remarque
On
ne
s'intéresse
pas
aux
Aranéides
(autre
classe
des
Chélicérates),
c'est-‐à-‐
dire
les
araignées
(ce
ne
sont
pas
des
parasites
!).
Il
faut
connaître
quatre
sous-‐ordres
dont
la
classification
repose
sur
la
respiration
et
la
position
des
stigmates
:
10
v Le
sous-‐ordre
des
Thrombidoïdea
:
prostigmates
c'est-‐à-‐dire
que
les
stigmates
sont
«
en
avant
»
du
corps.
v Le
sous-‐ordre
des
Gamasoïdea
:
mésostigmates
c'est-‐à-‐dire
que
les
stigmates
sont
«
au
milieu
»
du
corps.
v Le
sous-‐ordre
des
Ixodoïdea
(tiques)
:
métastigmates,
c'est-‐à-‐dire
que
les
stigmates
sont
«
en
arrière
»
du
corps.
Gales
=
infections
cutanées
contagieuses.
Elles
sont
graves
puisqu'elles
peuvent
tuer
(gales
des
poils,
gales
des
plumes).
On
distingue
les
gales
profondes
et
les
gales
superficielles.
Remarque
:
On
parle
de
sarcoptoïdea
pilicole
pour
ceux
qui
vivent
dans
les
poils,
plumicole
pour
les
plumes.
Certains
vivent
dans
le
milieu
exterieur.
ii. Le
sous-‐ordre
des
Thrombidoïdea
• Certains
vivent
à
la
surface
de
la
peau
et
entraînent
une
maladie
proche
de
la
gale,
on
les
appelle
donc
agents
de
pseudo-‐gales
:
cheyletiella,
psorergates,
thrombicula
(connu
sous
le
nom
de
aoûtat,
l'adulte
a
4
paires
de
pattes
alors
que
la
larve
et
la
nymphe
n'en
ont
que
trois.).
Ce
ne
sont
pas
des
gales.
• D'autres
agents
appelés
agents
de
la
démodécie.
La
démodécie,
malade
cutanée,
est
due
à
Demodex
sp.
Présentant
un
corps
très
allongé
vers
l'arrière
et
qui
vit
dans
les
follicules
pileux.
11
iii. Le
sous-‐ordre
des
Gamasoïdea
• Comporte
des
parasites,
des
non
parasite
et
des
pseudo
parasites.
Dépend
des
pièces
buccales.
• Une
famille
importante
dans
ce
sous
ordre
:
les
Dermanyssidés
:
ectoparasite
le
plus
important.
Ce
sont
des
parasites
hématophage
des
espèces
aviaires
et
des
abeilles.
On
prendra
en
exemple
Dermanyssus
gallinae
de
l'ordre
de
1
mm
(ressemble
à
une
tique
en
petit
!)
qui
est
hématophage.
Il
pique
à
l'origine
les
oiseaux
(poules)
mais
s'adapte
et
peut
piquer
les
Mammifères
(et
donc
l'homme
!).
• Ce
sous-‐ordre
renferme
les
tiques.
Il
y
a
les
tiques
dures
et
les
tiques
molles.
On
y
retrouve
notamment
des
tiques
dures
du
genre
Ixodes
et
Dermacentor
(ectoparasites
hématophages
des
Mammifères)
mais
aussi
des
tiques
molles
du
genre
Argas
(chez
les
Oiseaux
ou
certains
Mammifères).
Les
tiques
molles
n'ont
pas
de
bouclier
contrairement
aux
tiques
dures
et
son
plutôt
des
parasites
d'oiseaux.
• Toutes
les
tiques
sont
des
ectoparasites
hématophages,
• Vecteurs
de
pathogènes
(virus,
bactéries
ou
protozoaires)
très
graves
(comme
la
piroplasmose,
la
maladie
de
Lyme).
C'est
le
deuxième
vecteur
de
maladie
au
monde
et
le
premier
en
France
(devant
les
moustiques
!).
En
outre
les
populations
de
tiques
changent
actuellement
de
biotope
à
cause
du
réchauffement
climatique.
12
b) Sous
embranchement
des
Mandibulates,
Classe
des
Insectes
Il y a trois ordres qui nous intéressent dans la classe des Insectes :
Insectes
avec
une
seule
paire
d'ailes
membraneuses,
la
deuxième
paire
est
modifiée
et
forme
le
balancier.
Il
y
a
plusieurs
sous
ordres
:
-‐
La
famille
des
Psychodidés.
C'est
par
exemple
le
phlébotome
(Phlebotomus
sp.),
vecteur
des
protozoaires
responsables
de
la
Leishmaniose
(Leishmania
infantum,
protozoaire
pathogène
chez
le
chien
et
chez
l'homme),
il
a
la
particularité
de
moins
bien
voler
que
les
moustiques
de
base
dont
il
est
proche
de
par
sa
forme.
Il
y
a
également
les
Culicoïdes,
petits
moucherons
de
taille
microscopique
dont
la
piqûre
est
très
douloureuse
et
sont
des
vecteurs
de
virus
(Fièvre
Catarrhale
Ovine,
Dermatite
Estivale
Récidivante
ou
DERE).
13
v Le
sous-‐ordre
des
Brachycères
(mouches)
:
caractérisé
par
un
corps
trapu,
des
antennes
courtes
constituées
de
trois
articles.
Les
principaux
parasites
sont
les
mouches
(pas
forcément
la
mouche
domestique).
En
médecine
vétérinaire,
les
mouches
nous
intéressent
car
certaines
sont
responsables
de
maladies
par
leur
forme
larvaire
(=asticot)
qui
ont
des
cycles
de
développement
dans
les
Mammifères.
Il
y
a
également
les
mouches
qui
piquent
(Stomox)
et
celles
qui
ne
piquent
pas
posent
un
problème
de
nuisance
(vaches
en
été
avec
50
mouches
sur
la
tête
!).
En
plus,
toutes
les
mouches,
mêmes
les
lécheuses,
interviennent
dans
des
cycles
parasitaires
ou
la
transmission
de
pathogènes,
d'où
un
réel
problème
hygiénique
(par
exemple,
la
mouche
qui
passe
de
la
fosse
à
purin
au
tank
à
lait,
où
des
WC
à
notre
assiette
!).
Il
existe
différents
types
de
maladies
dues
aux
mouches
:
-‐
Les
myiases
sont
des
maladies
dues
à
des
larves
de
mouches,
il
y
en
a
surtout
chez
les
animaux
mais
aussi
chez
l'homme.
Ce
sont
pour
la
plupart
des
myiases
obligatoires
(mais
il
en
existe
des
accidentelles,
par
exemple
des
asticots
qui
se
développent
sous
un
plâtre
à
l'hôpital
!).
Il
existe
2
types
d'asticots
:
les
nécrophiles
qui
mangent
la
chair
morte
et
d'autres
qui
mangent
la
chair
vivante
(ils
creusent
dans
les
tissus
!).
Les
adultes
(1-‐2cm)
vivent
leur
vie
en
espèce
libre
avec
une
durée
de
vie
limitée
leur
seul
but
est
de
s'accoupler
car
elles
n’ont
pas
d’appareil
pour
la
nutrition,
mais
les
larves
(=asticots)
sont
obligatoirement
parasites.
Remarque
:
il
existe
une
«
asticot-‐thérapie
»
en
médecine
humaine
pour
nettoyer
des
tissus
qui
sont
lésés
avec
de
la
nécrose
grâce
à
des
larves
de
certaines
mouches
(sous
contrôle
médical
!).
Exemples :
-‐
Oestrus
ovis
a
une
vie
adulte
de
15
jours,
elle
pond
des
œufs
dans
les
sinus
et
les
cavités
nasales
des
moutons,
la
larve
possède
des
crochets
qui
grattent
et
mesure
1
à
2
cm
de
long.
Cela
permet
à
la
mouche
de
survivre
à
l'hiver,
mais
pose
des
problèmes
aux
moutons,
on
parle
d'oestrose
ovine.
-‐
Gastrophilus
sp
dont
la
larve
est
parasite
de
l'estomac
du
cheval
:
elle
est
pondue
dans
les
poils
du
cheval
et
lorsque
celui-‐ci
se
lèche,
il
se
retrouve
dans
l'estomac.
Elle
possède
de
nombreux
piquants
et
si
les
larves
sont
nombreuses
dans
l'estomac
cela
peut
avoir
des
conséquences
graves
pour
le
cheval.
14
Certains
diptères
sont
devenus
des
parasites
permanents,
ce
sont
des
mouches
incapables
de
voler.
Exemples
:
-‐
Le
mélophage
(Mélophagus
sp.)
est
incapable
de
voler
et
vit
dans
la
cloison
du
mouton.
L'ordre
des
Phtiraptères
est
caractérisé
par
une
absence
d'ailes,
un
corps
aplati
dorso-‐ventralement
(adaptation
parasitaire
pour
passer
entre
les
poils)
et
des
pièces
buccales
de
type
piqueur
(hématophage)
ou
broyeur.
Le
type
piqueur
est
plus
pathogène
que
le
type
broyeur
car
il
peut
transmettre
des
maladies
via
le
sang.
Le
type
broyeur
dispose
de
grosses
mâchoires
et
mange
les
squames
de
la
peau.
Les
traitements
par
voie
sanguine
ne
fonctionnent
donc
qu'avec
le
type
piqueur.
Ce
sont
deux
groupes
zoologiques
différents.
En
revanche,
tous
les
poux
sont
des
parasites
permanents
et
très
spécifiques.
Remarques
:
-‐
La
présence
de
poux,
que
les
hommes
peuvent
avoir
dans
leurs
cheveux,
n'a
aucun
rapport
avec
l'hygiène.
-‐
A
l'origine,
les
poux
ne
sont
pas
aptérygotes
(sans
ailes),
ils
les
ont
perdu
au
cours
de
leur
évolution.
Ils
n'ont
pas
d'ailes,
leur
corps
est
aplati
latéralement,
la
troisième
paire
de
pattes
est
adaptée
au
saut
et
leurs
pièces
buccales
sont
de
type
piqueur
(les
puces
sont
toutes
de
type
piqueur).
15
l'animal
ET
l'environnement
(moquettes,
tapis,
canapés...).
On
peut
citer
en
exemple
Ctenocephalides
felis
qui
est
un
parasite
à
répartition
mondiale
que
l'on
retrouve
fréquemment
chez
le
chat,
le
chien
et
le
lapin.
Ce
ne
sont
pas
des
parasites
permanents
sauf
pour
les
rongeurs,
les
lapins
et
les
carnivores
(c'est
donc
le
cas
de
Ctenocephalides
felis).
Ils
ont
un
corps
non
segmenté,
leur
tube
digestif
est
complet
et
il
ne
possède
pas
de
trompe
épineuse.
On
distingue
2
sous-‐classes.
Ils
sont
de
dimension
moyenne
à
grande,
et
leur
extrémité
antérieure
est
formée
de
3
lèvres.
Ce
sont
des
parasites
des
mammifères
(Ascaris,
oxyures)
et
des
oiseaux
(hétérakidés
dits
«
ascaris
des
oiseaux
»).
Par
exemple,
Ascaris
suum
est
parasite
du
porc.
Toxocora
canis
est
parasite
de
l'intestin
grêle
du
chien.
Ces
parasites
vont
former
des
pelotes
dans
le
tube
digestif,
d'où
un
risque
d'obstruction
:
si
les
pelotes
poussent
sur
la
paroi
du
tube,
cela
peut
boucher
des
vaisseaux
sanguins
et
provoquer
une
nécrose
du
tissu
intestinal.
C'est
un
groupe
très
important.
Les
mâles
possèdent
des
bourses
copulatrices
et
des
spicules
(ce
sont
des
organites
durs
et
allongés
à
la
partie
postérieure).
Ils
sont
parasites
d'équidés,
de
carnivores
et
de
ruminants
et
se
localisent
souvent
dans
le
tube
digestif
(mais
pas
que
!).
Il
y
a
quatre
super
familles
dans
cet
ordre
:
16
Ø Les
Metastrongyloïdea
(strongles
pulmonaires)
Ø Super
famille
Spiruroïdea.
Ce
sont
des
agents
de
spiruroses
qui
sont
parasites
dans
les
portions
antérieures
du
tube
digestif.
Les
cas
sont
moyennement
fréquents,
mais
le
groupe
représente
un
grand
nombre
d'espèces.
Ø Super
famille
Filarioïdea.
Ce
sont
des
agents
de
filarioses.
Leur
localisation
dans
l'hôte
est
diverse.
Il
existe,
par
exemple,
Dirofilaria
sp.
qui
est
responsable
de
la
dirofilariose
cardiaque
(l'adulte
se
développe
dans
le
coeur
de
l'hôte).
Ils
nécessitent
un
vecteur
pour
se
propager
(Arthropode).
Ils
sont
importants
en
médecine
vétérinaire
car
ils
entraînent
une
pathologie
importante
(vers
du
cœur
dans
le
Sud
de
la
France,
en
Corse
et
aux
USA),
mais
également
en
humaine
(filaires).
b) Classe
des
Nématodes,
Sous-‐classe
Adénophorea
Ø Les
trichures
(famille
des
Trichurida)
Ce
sont
des
parasites
de
la
partie
postérieure
du
tube
digestif
des
mammifères.
Ø Les
trichines
(famille
des
Trichinella)
Les
larves
des
trichines
sont
parasites
17
du
tissu
musculaire
alors
que
les
adultes
sont
parasites
de
l'intestin
grêle.
On
a
par
exemple
Trichinella
spiralis
et
Trichuris
vulpis
chez
le
chien.
On
peut
avoir
contamination
chez
l'homme
en
mangeant
de
la
viande
de
cheval.
Cette
maladie
est
très
recherchée
en
abattoir
(du
fait
qu'il
y
a
contamination
animal-‐
homme).
La
principale
famille
de
parasites
est
celle
des
Strongyloïdidés.
Les
femelles
existent
sous
forme
parthénogénétique
et
sont
des
parasites.
Les
mâles
et
les
femelles
libres
ne
sont
pas
parasites.
Les
autres
membres
de
cet
ordre
ne
sont
que
des
parasites
accidentels.
Il
existe
une
forme
parasite
obligatoire
et
libre,
mais
aussi
intermédiaire
libre
parasite.
Le
dioctophyme
rénal
appartient
à
cet
ordre.
Il
est
important
par
sa
taille
:
la
femelle
peut
mesurer
20
à
100
cm
de
long
et
5
à
12
mm
de
diamètre.
C’est
le
plus
gros
des
nématodes.
C'est
un
parasite
du
rein
du
chien
et
de
l'homme.
Lorsqu'un
rein
est
parasité
par
une
femelle
le
développement
du
parasite
est
tel
que
la
fonction
rénale
est
quasi
nulle.
Il
est
rarissime,
c'est
le
plus
long
Nématode
connu
(20
à
100
cm
de
long).
• Les
Cestodes
:
vers
plats
segmentés
à
l'âge
adulte
(ex
:
ténia).
de
tube
digestif,
ténias
au
sens
large
• Les
Trématodes
:
vers
plats
non
segmentés
à
l'âge
adulte
qui
ont
en
général
des
ventouses
(ex
:
Douve).
18
a) Classe
des
Cestodes
Ce
sont
des
vers
plats,
hermaphrodites,
segmentés
à
l'état
adulte,
que
l’on
rencontre
dans
l’intestin
grêle.
Ils
n'ont
pas
de
tube
digestif
(l'hôte
'digère
pour
eux').
En
général
l'adulte
est
parasite
de
l'hôte
vertébré,
les
larves
sont
parasites
à
localité
variable.
Le
plus
souvent,
la
larve
vit
dans
la
proie
du
futur
hôte
définitif
de
l'adulte.
Ce
sont
les
«
ténias
au
sens
large
».
Le
cycle
est
à
un
ou
deux
stades
larvaires
et
celui-‐ci
est
au
moins
dixène
voire
trixène.
On
distingue
deux
ordres
:
Ils
possèdent
un
scolex
(extrémité
antérieure,
«
tête
»)
avec
deux
fentes
longitudinales
et
n'ont
pas
de
ventouses.
On
considère
que
la
partie
antérieure
ou
«
tête
»
est
la
partie
renflée.
Peu
de
ces
parasites
nous
intéressent.
Remarque
importante
:
Les
ténias
au
sens
strict
font
partie
de
la
famille
des
Tanéiidés.
Ils
sont
responsables
chez
l'adulte
de
téniasis,
chez
l'Homme
on
parlera
de
Ver
solitaire
et
parfois
les
larves
sont
pathogènes
et
provoquent
des
maladies
comme
l'échinococcose
transmise
par
le
chien
ou
la
cysticercose.
Les
larves
de
ces
tænias
vivent
chez
les
herbivores,
les
rongeurs
ou
bien
l'homme.
Ce
sont
des
vers
plats,
non
segmentés
et
hermaphrodites
(sauf
exceptions
dont
le
schistosome).
Un
tube
digestif
est
présent
mais
incomplet.
Cette
classe
est
très
19
complexe.
Elle
est
simplifiée
dans
le
cadre
de
l'enseignement
vétérinaire.
Un
seul
ordre
est
étudié
car
lui
seul
nous
intéresse:
l'ordre
des
Distomes.
Peu
d’individus
qui
nous
intéresse
mais
il
y
a
la
grand
douve
du
foi.
L'ordre
des
Distomes
est
caractérisé
par
la
présence
de
2
ventouses
(une
antérieure
et
une
ventrale).
Le
stade
larvaire
se
passe
toujours
chez
un
Mollusque
gastéropode,
les
adultes
ont
une
localisation
variée.
Fasciola
hepatica
(Grande
Douve
du
foie)
fait
partie
de
cet
ordre
des
Distomes,
de
même
que
Dicrocoelium
lanceolatum
(Petite
Douve
du
foie).
Remarques
:
-‐
La
petite
douve
est
hébergée
dans
un
mollusque
terrestre,
la
grande
douve
dans
un
mollusque
aquatique.
20
Quelques
définitions
avant
de
commencer
:
(RHX)
A. Le
paludisme
Le
paludisme
est
la
première
maladie
au
monde
causant
le
plus
de
mortalité
chez
les
humains,
toutes
catégories
de
pathogènes
confondues.
90
pays
sont
touchés,
soit
50%
de
la
population
mondiale
exposée,
particulièrement
dans
les
régions
subsaharienne.
La
zone
d'extension
concerne
les
pays
en
voie
de
développement
(Brésil,
grande
partie
de
l'Afrique,
et
tous
les
pays
asiatiques).
Ceci
à
un
impact
sur
l'industrie
pharmaceutique
dans
les
pays
du
Sud
car
ont
peu
d'argent
(donc
pas
de
recherche).
• Coût
:
2
milliards
$/an
rien
que
pour
l'Afrique
(3
lits
sur
10
occupés
par
un
malade
du
paludisme).
Peut
entrainer
une
baisse
d'1,3%
du
PIB
par
pays
touché.
30%
des
ressources
du
pays
sont
consacré
au
paludisme.
EN
1997
2
milliards
de
dollars
pour
l’Afrique.
C’est
un
frein
au
développement
d’un
pays
qui
a
besoin
de
toutes
ses
ressources
pour
se
développer.
B. Schistosomiase
(Bilharziose)
2ème
maladies
parasitaires
mondiales
en
terme
de
décès
:
21
asymptomatique.
-‐ 200
000
morts/an.
• De
nouveau
localisée
dans
les
régions
intertropicales
et
spécialement
en
Afrique
(mais
moins
répandu
que
le
paludisme).
• Causées
par
des
vers
plats
:
schistosoma
sp.
(Shistosome)(Trématode
ressemblant
à
une
douve,
pas
hermaphrodite,
le
mâle
et
la
femelle
sont
en
accouplement
permanent).
7
espèces
parasitent
l’homme
dont
3
très
importants
:
§ S
mansoni
(Afrique,
Amérique
du
Sud,
Europe
méditerranéenne).
§ S.
haematobium
(Afrique,
Europe
méditerranéenne)
qui
touche
surtout
l'homme.
§ S.
japonicum
(Asie,
Extrême
Orient)
qui
touche
surtout
animaux
d'élevage
Les
métacercaires
entrent
dans
la
peau.
• C'est
une
maladie
liée
à
l'eau.
Les
œufs
sont
éliminés
par
les
selles
ou
les
urines
et
l'homme
s'infeste
au
contact
de
l'eau
l’homme
s’infecte
au
contact
de
l’eau.
Remarque
:
au
Sénégal,
construction
d'un
barrage
qui
a
provoqué
une
montée
en
flèche
du
nombre
de
cas
de
Schistosomiase.
Remarque
:
En
afrique
lutter
contre
les
moustiques
est
primordial
car
ils
transmettent
de
très
graves
maladies.
22
repas
de
sang)
ou
par
transfusion
sanguine.
-‐ 45
000
morts
par
an
du
fait
de
complications
cardiaques
-‐ 16
à
18
millions
d'infectés
-‐ 100
millions
de
personnes
exposées
(soit
25%
de
la
population
des
zones
à
risques)
-‐ Estimation de 300 à 500 000 infectées (45 000 déclarés)
F. Leishmaniose
On
la
trouve
dans
la
zone
tropicale
de
88
pays.
Elle
présente
3
formes
cliniques
:
·
Leishmaniose
cutanée,
ou
de
l'Ancien
monde
(=africaine)
qui
peut
guérir.
Evolution
vers
la
guérison
mais
cicatrice,
complications
possibles.
·
Leishmaniose
viscérale
ou
Kala-‐Azar
:
sans
traitement,
100%
de
morts
par
fièvre
et
anémie.
·
Leishmaniose
cutanéo-‐muqueuse
ou
du
Nouveau
monde
(=en
Amérique
du
Sud)
:
mortalité
de
10%
chez
les
jeunes
adultes.
• Le
parasite
est
Leishmania
infantum
dont
le
principal
réservoir
est
le
chien.
• Il
y
a
eu
des
cas
récemment
au
Sud
de
Lyon,
le
vecteur
du
parasite
étant
les
Phlébotomes.
• Ce
parasite
est
très
important
du
point
de
vue
du
traitement,
il
ne
faut
pas
donner
de
médicaments
humains
afin
d'éviter
le
développement
de
résistance.
-‐
360
millions
de
personnes
exposées,
et
l'incidence
des
cas
est
en
hausse
(phénomène
expliqué
par
une
co-‐infection
avec
le
HIV).
23
en
s'attaquant
aux
lymphocytes
T4,
la
Leishmania,
étant
intracellulaire,
a
le
champ
libre
pour
parasiter.
G. Parasites
intestinaux.
Ceux-‐ci
sont
beaucoup
plus
anodins,
on
peut
en
citer
quelques
uns.
• Des
Nématodes
:
-‐ Ascaris
lumbricoïdes
(60
000
morts/an
quand
même),
-‐ Trichuris
trichuria
-‐ Ankylostomes
(Hématophages)
(65
000
morts/an)
• Des
Protozoaires
:
-‐ Entomoeba
histolitica,
est
une
amibe
responsable
(entre
autres)
de
la
tourista
(48
millions
de
malades
graves
et
70
000
morts/an).
-‐ Giardia
Intestinalis,
responsable
de
la
gardiose
transmis
par
les
fèces.
Commun
aux
USA
et
Royaume-‐Uni.
On
a
souvent
des
infections
multiples
favorisées
par
de
mauvaises
conditions
d'hygiène
(on
parle
du
«
péril
fécal
»
:
en
France
on
a
un
aspect
sanitaire
développé
qui
défavorise
l’apparition
de
cette
maladie).
Maladie
du
chien,
des
bovins
et
de
l'homme.
I. Zoonoses
parasitaires
Des
parasitoses
sont
communes
à
l'homme
et
aux
animaux,
le
rôle
du
vétérinaire
est
de
dépister
ces
maladies
:
Zoonoses
:
maladie
transmissible
de
l'animal
à
l'homme
dans
la
plupart
des
cas,
mais
aussi
de
l'homme
à
l'animal
:
Exemples :
Toxoplasmose
(ne
tue
pas
beaucoup,
seulement
4%
aux
USA
par
exemple,
mais
20
à
50
%
de
la
population
mondiale).
Son
origine
est
la
viande
porcine,
bovine,
ovine
24
crue.
Taenia
pas
gravissime
mais
touche
bcp
de
monde.
Teniasis
à
tenia
siginata
(100
000
à
500
000
cas
par
an
en
France
dû
à
la
viande
bovine).
Hydatidose
=
larve
d'Echinoccocus
granulosus
(300
cas
par
an
en
France
avec
une
augmentation
récente
dans
la
région
de
Besançon).
Bilan
:
-‐
on
retrouve
surtout
des
endémies
dans
les
pays
en
voie
de
développement
-‐
favorisées
par
de
mauvaises
conditions
d'hygiène
(et
surtout
par
transmission
orale).
Ex
:
dans
élevage
fermier,
les
cochons
vivaient
à
proximité
des
maisons.
A. Importance
médicale
Le
vétérinaire
soigne
pour
que
les
animaux
soient
en
bonne
santé
mais
également
pour
que
ce
soit
bénéfique
à
l’éleveur
et
que
ces
animaux
lui
rapportent
des
sous.
• Les
animaux
de
rente
sont
particulièrement
concernés
du
fait
de
leur
importance
économique
ainsi
que
de
la
fréquence
et
de
la
gravité
de
leurs
parasitoses
(babésiose,
ostertagiose,
fasciolose
bovine,
Trichostrongylose
(nématode)
de
l'agneau...)
• Chez
les
animaux
de
loisir
on
peut
citer
3
exemples
de
parasitoses
importantes
:
o les
babésioses
(canine
ou
équine)
=
pyroplasmose,
o La
leishmaniose
canine,
o La
dirofilariose
canine
Dans
tous
les
cas
c'est
aussi
la
santé
du
propriétaire
qui
est
en
jeu.
B. Importance économique
25
• La
douve
chez
les
bovins
:
les
bovins
ne
semblent
pas
malades
mais
font
chuter
les
productions
=>
on
ne
guérit
pas
pour
la
santé
mais
pour
la
production.
• Un
cheval
atteint
de
piroplasmose
peut
être
interdit
de
faire
des
concours
à
certains
endroits,
ce
qui
peut
être
lourd
pour
le
propriétaire.
Le
parasitisme
peut
avoir
des
conséquences
majeures
sur
le
bétail
(décimation
des
troupeaux,...).
Exemples :
·
Hypodermose
(asticots
d'une
mouche
qui
font
des
nodules
sous
la
peau,
éradiquée
en
France),
·
Fasciolose
(si
chronique,
on
a
une
diminution
de
la
production
de
lait
et
de
la
qualité
du
lait
=>
parasite
peu
visible,
mais
qui
joue
sur
la
production
des
animaux
de
rente),
· Ostertagiose.
Le
parasitisme
est
également
important
en
élevage
d'animaux
de
compagnies
(chiens
et
chevaux),
ces
derniers
étant
en
plus
susceptibles
de
voyager
et
de
répandre
la
maladie
(gerbiose
dans
les
élevages
de
chien
par
exemple).
Cela
pose
des
problèmes
aux
frontières.
Cependant,
la
notion
économique
est
nettement
moins
prise
en
compte
par
rapport
aux
animaux
de
rente.
26
RECAPITULATIF
Règne
des
Fungi
Règne animal
27
Famille
des
Dermanyssidés
v Espèce
Dermanyssus
gallinae
§ Sous-‐ordre
des
Ixodoïdea
(=
tiques)
• Genre
Ixodes
• Genre
Dermacentor
• Genre
Argas
ü Sous-‐embranchement
des
Mandibulates
• Classe
des
Insectes
Ø Ordre
des
Diptères
§ Sous-‐ordre
des
Nématocères
Famille
des
Culicidés
(=
moustiques)
v Espèce
Aedes
v Espèce
Anofel
v Espèce
Culex
Famille
des
Psychodidés
v Espèce
Phlébotomus
v Espèce
Culicoïdes
§ Sous-‐ordre
des
Brachycères
v Espèce
Oestrus
v Espèce
Gastrophilus
Ø Ordre
des
Phtiraptères
(=
poux)
Ø Ordre
des
Siphonaptères
(=
puces)
o Embranchement
des
Plathelminthes
• Classe
des
Céstodes
Ø Ordre
des
Pseudophyllidea
Ø Ordre
des
Cyclophyllidea
• Classe
des
Trématodes
Ø Ordre
des
Distomes
v Espèce
Fasciola
o Embranchement
des
Némathelminthes
• Classe
des
Nématodes
o Sous-‐classe
des
Secernentea
Ø Ordre
des
Ascaridida
Ø Ordre
des
Rhabditida
Famille
des
Strongyloïdidés
Ø Ordre
des
Strongylida
Ø Super-‐famille
des
Ankylostomatoïdea
Ø Super-‐famille
des
Strongyloïdea
S
Ø Super-‐famille
des
Trichostrongyloïdea
Ø Super-‐famille
des
Metastrongyloïdea
Ø Ordre
des
Spirurida
*
Ø Super-‐famille
des
Spiruroïdea
*
Ø Super-‐famille
des
Filarioïdea
o Sous-‐classe
des
Adenophorea
Ø Ordre
des
Trichinellida
Famille
des
Trichurida
(=
trichures)
Famille
des
Trichinella
(=
trichines)
Ø Ordre
des
Dioctophymatida
v Espèce
Dioctophyme
rénal
28
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
CM
8
Adaptations
parasitaires
I.
ADAPTATIONS
MORPHOLOGIQUES.
..................................................................................................................................
3
A.
LA
TAILLE.
.........................................................................................................................................................................................................
3
1.
Par
rapport
à
l'hôte.
....................................................................................................................................................................................
3
2.
Par
rapport
aux
espèces
libres.
..............................................................................................................................................................
3
3.
En
fonction
du
sexe.
.....................................................................................................................................................................................
3
B.
LA
FORME
..........................................................................................................................................................................................................
3
a)
Forme
des
ectoparasites
................................................................................................................................................................................................................
4
b)
Forme
des
mésoparasites
.............................................................................................................................................................................................................
4
c)
Forme
des
endoparasites
:
............................................................................................................................................................................................................
4
C.
ORGANES
D'ATTACHEMENT.
..........................................................................................................................................................................
5
1.
Les
rhizoïdes.
..................................................................................................................................................................................................
5
2.
Les
flagelles
modifiés.
.................................................................................................................................................................................
5
3.
Les
ventouses.
.................................................................................................................................................................................................
5
4.
Le
mucus
et
les
sécrétions
adhésives.
...................................................................................................................................................
6
5.
Les
appendices
modifiés.
...........................................................................................................................................................................
6
6.
Les
crochets
et
les
épines.
..........................................................................................................................................................................
6
7.
L'enfoncement.
...............................................................................................................................................................................................
7
1
1.
Pour
les
ectoparasites.
.............................................................................................................................................................................
14
2.
Pour
les
mésoparasites.
...........................................................................................................................................................................
15
a)
Cas
des
protozoaires
....................................................................................................................................................................................................................
15
b)
Cas
des
métazoaires
(helminthes,
taenias,
ascaris)
.......................................................................................................................................................
16
3.
Pour
les
endoparasites.
............................................................................................................................................................................
18
4.
Récapitulatif
.................................................................................................................................................................................................
19
E.
DISTRIBUTION
DES
PARASITES
DANS
LES
HOTES.
...................................................................................................................................
19
1.
Niveau
«
espèce
»
........................................................................................................................................................................................
19
2.
Niveau
«
population
».
..............................................................................................................................................................................
20
3.
Niveau
«
individu
».
....................................................................................................................................................................................
21
4.
Origine
des
distributions
agrégées
.....................................................................................................................................................
21
5.
Conséquences
des
distributions
agrégées
:
......................................................................................................................................
21
« Le parasite n'est pas un être anormal, ni exceptionnel, c'est un spécialiste. » Baer
Quelles
sont
les
adaptations
des
parasites
à
la
vie
parasitaire
?
Quelles
sont
les
conséquences
de
la
vie
parasitaire
?
2
I.
ADAPTATIONS
MORPHOLOGIQUES.
A. LA
TAILLE.
1.
Par
rapport
à
l'hôte.
De
façon
générale,
les
parasites
sont
beaucoup
plus
petits
que
leur
hôte.
On
peut
dire
que
proportionnellement,
les
plus
gros
hôtes
ont
les
plus
gros
parasites.
Exemple
:
la
grande
douve
du
foie
et
la
vache.
Exemples
:
-‐
Les
tiques
(1cm
lorsqu'elles
sont
gorgées
de
sang)
sont
beaucoup
plus
grosses
que
les
acariens
de
poussière
(quelques
centaines
de
microns)
alors
qu'ils
font
partie
du
même
groupe
taxinomique.
-‐
Les
nématodes
libres
vivant
dans
le
sol
ou
l'herbe
sont
des
vers
ronds
beaucoup
plus
petits
que
leurs
«
cousins
»
parasites,
comme
l'ascaris
qui
peut
atteindre
30cm.
B. LA
FORME
Le
parasite
aura
une
forme
différente
en
fonction
de
sa
localisation
chez
l'hôte.
On
distingue
trois
classes
de
parasites
:
-‐
Les
ectoparasites
comme
la
tique
qui
vivent
sur
l'hôte
-‐
Les
mésoparasites
comme
le
Taenia
qui
vivent
dans
des
cavités
ou
des
organes
ayant
une
ouverture
vers
le
milieu
extérieur
(comme
la
vessie,
les
poumons,
le
tube
digestif...)
-‐
Les
endoparasites
comme
les
toxoplasmes
qui
vivent
dans
les
tissus
:
leur
entrée
nécessite
une
effraction
de
la
barrière
cutanée
3
Ces
trois
classes
ne
sont
pas
clairement
définies
car
certains
parasites
peuvent
être
des
endoparasites,
puis
des
mésoparasites
au
cours
de
leur
cycle
de
développement.
De
façon
générale,
la
forme
des
parasites
sera
adaptée
à
leur
localisation
:
Exemples
:
Il
existe
3
formes
larvaires
de
cestodes
selon
leur
localisation
dans
l'hôte
intermédiaire
-‐
Globuleux
dans
le
cerveau
ou
entre
les
fibres
musculaires
-‐
Sous
forme
de
kystes
hydatiques
dans
le
foie
-‐
les
larves
de
trichine
sont
entortillées,
on
les
rencontre
dans
les
muscles
du
Porc
-‐
des
vers
(Dirofilaria
immitis)
peuvent
se
loger
dans
les
cavités
cardiaques
des
chiens
et
mesurer
jusqu'à
une
vingtaine
de
cm.
4
C. ORGANES
D'ATTACHEMENT.
Ils
sont
utiles
aux
parasites
pour
éviter
de
se
détacher
de
l’hôte
lorsqu’il
se
gratte
ou
lors
du
transit
intestinal.
1. Les
rhizoïdes.
Anecdotique,
ils
permettent
par
exemple
à
Amyloodinium
ocellatum
de
se
fixer
sur
les
branchies
des
poissons.
Cas
des
protozoaires.
C'est
un
organe
qui
s'insémine
dans
les
tissus
de
l'hôte.
3.
Les
ventouses.
Ce
système
de
fixation
est
beaucoup
plus
répandu
que
les
deux
précédents.
Exemples
:
La
sangsue
n'est
pas
très
importante
pour
notre
cours
de
parasitologie,
on
ne
la
rencontrera
pratiquement
jamais.
La
grande
douve
du
foie,
fasciola
hepatica,
possède
deux
ventouses
:
une
ventouse
à
l'extrémité
buccale
et
une
ventouse
ventrale.
Elles
lui
servent
à
se
fixer
et
à
se
nourrir.
Giardia
Lamblia
(responsable
de
giardiose)
utilise
sa
ventouse
(disque)
pour
se
plaquer
contre
la
paroi
de
l'intestin
grêle.
Elle
mesure
12
mm.
5
4. Le
mucus
et
les
sécrétions
adhésives.
Ichthyophtirius
multifillis
sécrète
du
mucus
pour
se
fixer
contre
les
écailles
des
poissons.
Le
pou
(spécifique
à
une
espèce)
utilise
une
sécrétion
adhésive
pour
coller
les
lentes
aux
cheveux
et
éviter
qu'elles
ne
soient
éliminées
par
le
chien
lorsqu'il
se
gratte.
Psoroptes
sp.,
agent
de
gale,
mesure
de
500
à
700
mm.
A
l'extrémité
de
ses
pattes
on
trouve
des
crochets
et
des
ventouses.
Le
pou
de
l'homme
possède
des
pinces
qui
lui
permettent
d'attraper
les
poils
:
elles
sont
composées
de
deux
«
doigts
»
qui
s'adaptent
exactement
à
la
forme
du
poil.
Le
«
faux
pou
»
du
mouton
a
lui
un
appendice
modifié
(2
crochets
par
pattes)
:
il
est
le
seul
de
son
groupe
taxinomique
à
ne
pas
avoir
d'ailes,
car
il
n'en
a
plus
besoin
étant
un
parasite
permanent.
Il
mesure
de
0,5
à
1cm
et
se
fixe
sur
la
toison
du
mouton.
Le cestode du chien et du chat possède lui un « pompon » de crochets (évitant de partir avec le transit).
Sarcoptes
scabiei,
l'agent
de
la
gale,
possède
des
épines
et
des
crochets
sur
son
dos
:
ils
participent
à
l'action
pathogène
du
parasite.
En
effet,
il
creuse
des
tunnels
dans
la
couche
cornée
de
l'épiderme
(2
mm
par
jour)
:
les
signes
cliniques
de
sa
présence
sont
une
très
grande
réaction
inflammatoire
et
une
très
forte
envie
de
se
gratter.
6
7. L'enfoncement.
La
«puce
chique»
se
retrouve
dans
les
pays
tropicaux
et
s’enfouit
dans
l’épiderme
des
pattes
des
chiens
(ou
des
pieds
de
l’homme)
et
pond
ses
œufs
par
l’orifice
d’entrée.
7
1.
Augmentation
du
volume
intestinal
et
de
la
surface
d'échange.
Le
parasite
ne
se
déplace
pas
seul,
il
doit
être
capable
de
capter
beaucoup
de
nourriture
rapidement
d'où
une
augmentation
de
la
taille
et
de
la
surface
d'échange
de
l'intestin.
Cette
adaptation
a
pour
but
de
faciliter
l'absorption
des
nutriments
et
se
retrouve
surtout
chez
les
parasites
hématophages
(qui
se
nourrissent
du
sang
de
leur
hôte).
Le
tube
digestif
est
beaucoup
plus
développé
que
chez
les
insectes
non
hématophages.
On
retrouve
ce
type
d'adaptations
chez
les
Tiques
ou
les
Moustiques.
Le
tube
digestif
peut
alors
se
dilater
lors
d'un
repas
de
sang
et
l'abdomen
se
dilate
en
même
temps.
Chez
la
grande
Douve
du
foie,
le
caecum
est
très
ramifié
ce
qui
augmente
la
surface
d'échanges.
Par
transparence,
en
observant
le
parasite
au
microscope,
on
peut
apercevoir
des
zones
sombres
au
niveau
de
ce
caecum,
correspondant
au
sang
digéré.
La
grande
Douve
ne
possède
pas
d'anus.
2. Multiplication
asexuée.
Elle
est
associée
ou
non
à
une
multiplication
sexuée.
On
peut
citer
la
fabrication
des
schizogonies
par
les
coccidies
s.l
(des
protozoaires
vivant
dans
l'intestin.)
Les
Echinocoques
forment
un
kyste
hydatique
dans
le
foie.
A
partir
d'un
seul
œuf,
il
y
a
fabrication
et
multiplication
d'une
multitude
de
protoscolex
qui
donneront
plusieurs
milliers
de
futurs
parasites.
3. Polyembryonie.
(anecdotique)
On
peut
prendre
l'exemple
de
l'Hyménoptère
Ageniaspsis
fuscicollis
qui
produit
plusieurs
larves
à
partir
d'un
seul
œuf.
Remarque
:
souvent
l'appareil
reproducteur
des
parasites
sera
beaucoup
plus
développé
que
l'appareil
reproducteur
des
non
parasites
de
la
même
famille.
9
III. ADAPTATIONS
BIOLOGIQUES
:
CYCLES
EVOLUTIFS.
A.
INTRODUCTION,
DEFINITIONS.
(A)
Cycle
biologique
ou
cycle
de
développement
ou
cycle
évolutif
d'un
parasite
:
déroulement
des
étapes
nécessaires
au
développement
d'un
individu
d'une
génération
à
une
autre.
On
définit
les
étapes
en
fonction
de
la
succession
des
différentes
formes
du
parasite
(selon
la
morphologie).
Œuf
àlarve
àadulte
à
reproduction
sexuée
àœuf
de
la
génération suivante
Etape
1
:
sortie
de
l'hôte
1
Etape
2
:
vie
dans
un
autre
environnement
ou
un
autre
hôte
(intermédiaire)
Etape
3
:
sortie
de
l'hôte
intermédiaire
et
entrée
dans
l'hôte
2
Le
cycle
du
parasite
se
caractérise
par
une
alternance
de
milieux
de
vie,
une
difficulté
de
transmission
d'un
milieu
à
un
autre.
Nous allons nous intéresser à un espace hôte à quatre dimensions importantes pour le vétérinaire.
11
Il
faut
considérer
la
notion
d'étape
critique.
Certaines
étapes
du
cycle
peuvent
être
plus
difficiles
que
d'autres
pour
les
parasites.
• Les
ectoparasites
vivent
à
l'air
libre
:
ils
sont
adaptés
aux
contraintes
du
milieu
extérieur.
Pour
eux,
les
deux
premières
étapes
seront
simples
(sortie
de
l'hôte
et
vie
dans
le
milieu
extérieur).
Ce
qui
s'avérera
plus
compliqué
sera
de
trouver
un
nouvel
hôte.
è Pour
les
ectoparasites,
l'étape
critique
est
l'étape
3.
• Les
mésoparasites
vivent
dans
le
tube
digestif
de
leur
hôte.
L'étape
1
est
simple
:
ils
sortent
de
l'hôte
par
les
fèces.
Mais,
étant
habitués
à
un
milieu
intérieur
qui
ne
varie
pas,
ils
auront
des
difficultés
pour
s'habituer
à
la
vie
dans
le
milieu
extérieur
(différences
de
T°,
d'hygrométrie,
précipitations,...).
Ils
vont
alors
développer
des
formes
de
résistance
au
milieu
extérieur,
par
exemple
la
formation
de
coques
autour
des
œufs,
le
passage
par
un
hôte
intermédiaire,...
L'étape
3
est
simple,
il
leur
suffit
de
se
faire
avaler
par
l'hôte
2
:
si
c'est
un
Herbivore,
en
se
plaçant
sur
des
brins
d'herbe
;
si
c'est
un
Carnivore,
en
se
plaçant
dans
une
de
ses
proies.
è Pour
les
mésoparasites,
l'étape
critique
est
l'étape
2.
• Pour
les
endoparasites
nichés
dans
les
muscles
ou
d'autres
organes,
toutes
les
étapes
sont
critiques.
Pour
sortir
du
1er
hôte,
il
y
a
nécessité
d'une
effraction
(souvent
par
piqure
d'insecte),
pour
entrer
dans
le
2ème
hôte
également.
Enfin,
de
même
que
pour
les
mésoparasites,
la
vie
dans
le
milieu
extérieur
peut
s'avérer
difficile.
On
peut
prendre
l'exemple
des
piroplasmes
(dans
le
sang)
qui
sortent
de
l'hôte
par
piqûre
de
moustique
ou
de
tique
(avec
absorption
du
sang)
et
entrent
dans
l'hôte
suivant
de
la
même
façon.
Certains
parasites
peuvent
vivre
dans
des
arthropodes
en
guise
d'étape
2
afin
d'échapper
aux
contraintes
du
milieu
extérieur.
è Pour
les
endoparasites,
toutes
les
étapes
sont
critiques.
12
C. NOTION
DE
SEQUENCE
D'HOTE
:
DIFFERENTS
TYPES
DE
CYCLES.
(B)
Séquence
d'hôte
:
c'est
le
nombre
d'hôtes
exploités
successivement
au
cours
du
cycle
du
parasite.
On
peut
considérer
la
séquence
d'hôte
comme
la
composante
longitudinale
du
cycle
évolutif
d'un
parasite.
C'est
un
nombre
fixe
pour
un
parasite
donné
:
1,
2,
3
voire
4
exceptionnellement.
Pour
certains
parasites,
la
séquence
d’hôtes
est
variable.
Exemple
:
la
grande
douve
du
foie
(Fasciola
Hepatica)
a
besoin
de
2
hôtes
pour
réaliser
l'ensemble
de
son
cycle.
Sa
séquence
d'hôte
est
égale
à
2.
Selon la valeur de la séquence d'hôte, on définit différents types de cycles :
Exemples
:
la
puce
n'a
besoin
que
d'un
seul
hôte,
un
chien,
pour
faire
son
cycle
Toxocara
canis,
un
parasite
du
chien,
est
dans
le
même
cas
Remarque : Les cycles à 4 hôtes sont tellement rares qu'on ne leur donne pas de nom.
Tous les hôtes d'un cycle parasitaire n'auront pas le même rôle :
(A)
Hôte
définitif
(=
HD)
=
hôte
qui
héberge
la
forme
adulte
du
parasite
et
dans
lequel
a
lieu
la
reproduction
sexuée
Exemples
:
le
chien
est
l'hôte
définitif
de
Dipylidium
caninum
(taenia
du
chien)
La
tique
est
l'hôte
définitif
de
Babesia
divergens
(piroplasmose
des
bovins)
Le
chat
est
l'hôte
définitif
de
Taenia
taeniaeformis
Les
ruminants
sont
les
hôtes
définitifs
de
la
grande
douve
du
foie.
Remarque
:
Il
n'y
a
toujours
qu'un
seul
hôte
définitif
dans
le
cycle,
même
si
plusieurs
espèces
peuvent
jouer
ce
rôle.
(A)
Hôte
intermédiaire
(=HI)
=
hôte
obligatoire
où
le
parasite
vit
à
l'état
larvaire
ou
immature
et
accomplit
une
partie
ou
la
totalité
de
son
Remarque
:
pour
avoir
un
hôte
intermédiaire,
on
doit
être
au
moins
dans
le
cas
d'un
cycle
dixène.
Dans
un
cycle
trixène
il
peut
y
avoir
deux
hôtes
intermédiaires,
mais
toujours
un
seul
hôte
définitif.
(A)
Hôte
paraténique
(=HP)
=
hôte
facultatif
dans
lequel
le
parasite
ne
subit
aucune
transformation
mais
qui
favorise
la
dispersion
et
permet
l'accumulation
des
parasites.
Exemples
:
le
lombric
est
l'hôte
paraténique
d'Ostertagia
ostertagi,
le
strongle
digestif
des
Bovins.
Il
se
déplace,
assure
une
protection
au
parasite
et
permet
son
accumulation
:
il
permet
au
parasite
une
contamination
massive.
(A)
Vecteur
=
hôte
définitif,
hôte
intermédiaire
ou
hôte
paraténique
qui
joue
un
rôle
biologique
et
mécanique
dans
la
transmission
d'endoparasites
d'un
hôte
vertébré
à
un
autre
hôte
vertébré.
Exemples
:
Ixodes
sp.
(tique)
est
un
hôte
définitif
vecteur
biologique
de
Babesia
sp.
Culex
sp.
(moustique)
est
un
hôte
intermédiaire
vecteur
biologique
de
Dirofilaria
sp.
(ver
cardiaque
du
chien).
Dans
ces
deux
premiers
cas,
il
y
a
modification
du
parasite
dans
l'hôte.
Tabanus
sp.(taon)
=
vecteur
mécanique
de
Besnoitia
besnoiti
(parasite
de
vache)
Dans
ce
cas,
il
n'y
a
aucune
modification
du
parasite,
l'hôte
agit
juste
comme
une
«
aiguille
»
pour
inoculer
le
parasite.
Cette
notion
d'étape
critique
va
influencer
les
cycles
des
parasites
:
on
pourra
alors
dégager
des
tendances
générales
en
fonction
du
type
de
parasite.
Le
plus
souvent,
cycle
monoxène.
Pas
de
forme
particulière
dans
le
milieu
extérieur
(œufs,
larves,
nymphes).
L’infestation
est
active.
14
La
puce
adulte
pré-‐émergée
attend
dans
l'environnement
que
son
hôte
arrive,
puis
saute
dessus,
pond
ses
œufs
qui
tomberont
au
sol
lorsque
le
chien
se
secoue.
Il
est
donc
important
de
traiter
l'animal
ET
son
environnement
pour
lutter
contre
les
puces.
- Cycle
monoxène
ou
hétéroxène
- Formes
de
résistance
dans
le
milieu
extérieur
(œufs,
ookystes,
larves
enkystées)
- Infestation
par
ingestion
15
Autre
exemple
:
Toxoplasma
gondii,
avec
un
cycle
dixène
(A)
Période
prépatente
=
(Ppp)
=
intervalle
de
temps
entre
la
contamination
de
l'hôte
définitif
par
une
forme
infestante
et
l'émission
des
œufs,
larves
ou
segments
ovigères
du
parasite
adulte.
Il
est
très
important
de
connaître
la
période
prépatente
afin
de
prévoir
à
partir
de
combien
de
temps
après
l'infestation
l'animal
présentera
des
symptômes
et
pour
savoir
au
bout
de
combien
de
temps
l'environnement
sera
réinfesté.
Exemples
:
Eimeria
tenella
:
Ppp=
7
jours
Fasciola
hepatica
:
Ppp=
3
mois
16
Exemple
3
:
Cycle
de
Fasciola
hepatica,
la
grande
douve
(Ppp
=
3
mois)
L'animal
ingère
le
parasite
qui
se
retrouve
dans
le
parenchyme
hépatique
(provoquant
des
lésions),
puis
dans
les
canaux
biliaires
d'où
des
symptômes
allant
de
l'anémie
à
des
problèmes
hépatiques.
Les
œufs
sont
ensuite
éliminés
dans
les
fèces
et
vont
alors
contaminer
un
gastéropode
par
pénétration
active
dans
lequel
ils
vont
se
développer
et
former
de
nouveaux
métacernaires
retrouvés
dans
milieu
extérieur
après
élimination
par
l'escargot.
La
période
prépatente
varie
selon
la
saison
:
en
hiver
elle
est
beaucoup
plus
longue
car
il
y
a
un
phénomène
d'hypobiose
(arrêt
du
développement
larvaire)
à
cause
du
froid.
17
3. Pour
les
endoparasites.
- Protozoaires
et
des
métazoaires
- Cycle
hétéroxène
Exemples
:
-‐
Leishmania
infantum,
endoparasite
du
chien
et
de
l'homme
(responsable
de
la
leishmaniose),
dont
le
vecteur
est
phlebotomus
Cycle de Dirofilaria immitis, le ver du cœur du chien, dont le vecteur est Culex (Ppp = 6 mois)
Les
microfilaires
sont
de
petites
larves
retrouvées
dans
le
sang
du
chien.
On
ne
trouve
cette
maladie
que
dans
les
régions
avec
des
moustiques.
Il
faut
donc
parfois
faire
une
véritable
enquête
pour
réussir
à
associer
des
signes
cliniques
d'insuffisance
cardiaque
avec
la
présence
d'un
ver.
(
exemple
du
vétérinaire
Lillois
qui
voit
arriver
dans
son
cabinet,
en
hiver,
un
chien
insuffisant
cardiaque
:
il
doit
interroger
le
propriétaire
pour
savoir
s'il
a
été
en
vacances
en
été
dans
une
région
chaude
avec
des
moustiques
auquel
cas
le
chien
pourrait
avoir
été
contaminé
par
un
moustique)
18
4. Récapitulatif
L'épidémiologie est l'étude des maladies et des facteurs de santé à l'échelle d'une population.
1. Niveau
«
espèce
»
C'est
la
distribution
des
espèces
parasites
parmi
les
espèces
hôtes.
(B)
Spécificité
d'hôte
=
capacité
d'un
parasite
à
exploiter
une
ou
plusieurs
espèces
hôtes
en
«
parallèle
»
à
un
stade
donné
du
développement.
Une
espèce
très
spécifique
ne
peut
exploiter
qu'une
seule
espèce
hôte,
alors
qu'une
espèce
peu
spécifique
peut
exploiter
beaucoup
d'espèces
hôtes
différentes.
19
(A)
Zoonose
parasitaire
=
Maladie
parasitaire
susceptible
d'être
transmise
de
l'animal
vertébré
à
l'homme
et
vice
versa.
Exemples
:
le
taenia,
la
toxoplasmose,
la
gale,
la
grande
douve
Cysticercus
bovis
=>
parasite
des
bovins,
transmis
à
l'homme
par
ingestion
de
viande
contaminée
(A)
Cul
de
sac
épidémiologique
=
hôte
dont
la
présence
dans
le
spectre
(=environnement)
d'hôte
est
anormale
mais
qui
permet
le
développement
normal
du
parasite.
Exemple
:
homme
=
cul-‐de-‐sac
épidémiologique
pour
le
développement
d'Echinococcus
multilocularis
(qui
se
développe
normalement
dans
les
rongeurs)
(A)
Impasse
épidémiologique
=
hôte
dont
la
présence
dans
le
spectre
d'hôte
est
anormale
et
qui
ne
permet
pas
le
développement
normal
du
parasite.
Exemple : Toxocara canis normalement parasite du chien, qui se retrouve parasite de l'homme.
Dans
la
population
d'hôtes,
on
distingue
à
la
fois
des
hôtes
indemnes
(qui
avaient
peut-‐
être
un
meilleur
système
immunitaire
que
les
autres
ou
qui
ne
se
sont
pas
trouvés
dans
des
zones
infectées)
et
des
hôtes
parasités.
Dans la population d'hôtes parasités, tous les hôtes ne contiennent pas le même nombre de parasites.
(B)
Infrapopulation
=
ensemble
des
individus
d'une
espèce
parasite
donnée
hébergés
dans
un
individu
hôte
identifié.
20
Exemple
d'infrapopulation
:
le
nombre
de
Toxocara
cati
dans
l'intestin
grêle
d'un
chat.
On cherche à voir si la répartition des parasites par individu obéit à une loi de répartition quelconque :
· Distribution normale : les parasites sont distribués de façon aléatoire (ce n'est pas le cas)
· Sous dispersion : tous les hôtes ont le même nombre de parasites (ce n'est pas le cas)
·
Sur
dispersion
=
agrégation
:
la
majorité
des
hôtes
portent
peu
de
parasites
alors
que
quelques
hôtes
en
portent
beaucoup
(c'est
cette
distribution
qui
est
observée).
La répartition des parasites par individu se fait selon une surdispersion (ou agrégation).
On
prend
l'exemple
d'une
portée
de
4
chatons,
dont
un
est
littéralement
infesté
d'Ascaris
(25
ou
plus)
alors
que
les
trois
autres
sont
en
assez
bon
état
avec
seulement
3
ou
4
Ascaris.
Cette
différence
de
répartition
peut
être
due
à
:
-‐
Une
différence
de
comportement
:
si
le
chaton
très
infesté
est
curieux
et
va
renifler
et
lécher
tout
ce
qui
traîne,
il
a
beaucoup
plus
de
chance
d'être
contaminé
que
les
autres.
-‐
Une
différence
de
l'immunité
au
niveau
individuel
-‐
Une
hétérogénéité
spatiale
de
distribution
des
stades
infestants
:
le
chaton
très
malade
était
peut-‐être
couché
sur
un
«
nid
»
de
parasites
alors
que
les
autres
chatons
étaient
sur
une
zone
très
peu
contaminée.
• Action pathogène plus ou moins importante chez les autres à impact zootechnique ou économique.
De
plus,
ils
ne
seront
pas
vus
par
le
vétérinaire
car
peu
de
signes
cliniques
et
pourront
infester
d'autres
animaux.
Exemple
:
la
grande
douve
du
foie.
Si
on
est
dans
le
cas
d'une
vache
qui
a
trois
ou
quatre
douves,
l'action
pathogène
ne
sera
pas
très
importante
mais
il
y
aura
un
impact
zootechnique
et
économique
fort
:
-‐
diminution
de
la
production
de
lait
21
-‐
si
la
vache
est
en
croissance,
elle
grossira
moins
qu'une
vache
non
infestée
-‐
diminution
des
défenses
immunitaires,
d'où
une
plus
grande
sensibilité
aux
maladies
ce
qui
implique
pour
l'éleveur
l'achat
de
médicaments,...
22
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Objectifs
pédagogiques
:
-‐ Connaître
la
définition
d’une
zoonose
(parasitaire)
-‐ Retenir
l’importance
de
la
santé
publique
vétérinaire
-‐ Comprendre
le
rôle
du
vétérinaire
sanitaire
dans
le
dépistage
et
la
prévention
des
contaminations
humaines.
-‐ Appréhender
l’importance
de
certaines
maladies
parasitaires
(enseignées
en
S9-‐
S10).
D. Définitions
à
retenir
2
• Holozoonose
:
(holos = complet,
total)
=
zoonose
«
parfaite»
caractérisée
par
sa
réciprocité
de
transmission
homme-‐
animal
et
vice-‐versa
(double
flèche).
• Hémizoonose
(hemi = à
moitié)
=
zoonose
«
incomplète
»
car
dépourvue
de
réciprocité,
à
savoir
:
-‐ Zooanthroponose
:
de
l’homme
à
l’animal
-‐ Anthropozoonose
:
de
l’animal
(zoo) à
l’homme
(anthropo)
:
catégorie
plus
importante
et
relevant
typiquement
des
responsabilités
du
vétérinaire
(flèche
à
sens
unique
et
épaisse)
Certaines
zoonoses
peuvent
présenter
un
aspect
particulier
et
important
dans
certains
contextes.
Par
exemple,
dans
le
contexte
professionnel
:
le
vétérinaire,
de
par
ses
missions,
est
particulièrement
exposé.
Les
zoonoses
parasitaires,
quel
que
soit
leur
mode
de
transmission,
sont
dues
à
des
agents
pathogènes
très
différents:
champignons,
protozoaires,
helminthes,
acariens
et
insectes.
La
classification
retenue
ne
tient
pas
compte
de
la
nature
de
l’agent
(inconnue
au
moment
de
l’enregistrement
des
cas
cliniques)
mais
des
modalités
de
sa
transmission
entre
sujets
(homme
et
animal).
Exemples
d’agents
différents
:
En
haut:
taenia
:
cysticercose
animale
(helminthose
larvaire)
–
teniasis
humain(helminthose
imaginale).
L’infestation
est
réalisée
par
la
viande
bovine
crue
ingérée
par
l’homme.
Plusieurs
milliers
de
cas
par
ans
en
France.
La
prévention
dépend
du
vétérinaire
(contrôle
à
l’abattoir).
En
bas
:
teigne
féline
(souvent
asymptomatique
car
aucunes
lésions
visibles)
–
teigne
humaine
(souvent
très
exprimée
cliniquement)
:
champignon
qui
se
développe
chez
l’homme
et
en
particulier
chez
ceux
qui
manipulent
le
chat
comme
le
vétérinaire.
3
Commentaires
sur
les
modes
de
transmissions
ci-‐dessus
4
modes
de
transmission
sont
à
retenir
:
1.
Par
consommation
de
viandes
ou
d’abats
parasités
:
Application:
prévention
par
inspection
des
carcasses
à
l’abattoir,
interdiction
des
abattages
clandestins,
traitement
ou
saisie
totale
des
carcasses
parasitées,
…
2.
Par
ingestion
d’aliments
souillés
de
formes
parasites
infestantes
:
L’animal
parasité
émet
dans
la
nature
des
formes
infestantes,
l’ingestion
de
végétaux
souillés
(fruits
sauvages,
légumes,…)
peuvent
contaminer
l’homme.
Application:
dépistage
et
traitement
des
animaux
(malades
ou
non)
sources
de
parasite,
stérilisation
du
milieu
extérieur,
hygiène
3.
Par
contact:
l’animal
parasité
(pathogène
en
surface
de
la
peau
par
ex)
contamine
l’homme
:
Application:
dépistage
et
traitement
des
animaux
(malades
ou
non)
sources
de
parasite,
stérilisation
du
milieu
extérieur,
hygiène
générale
(des
mains
en
particulier)
4.
Par
des
vecteurs
(pour
l’OMS,
vecteur
=
arthropode
hématophage
susceptible,
le
plus
souvent
par
sa
piqûre,
de
transmettre
un
pathogène)
:
Application:
dépistage
et
traitement
des
animaux parasités,
lutte
insecticide,
protection
insecticide
de
l’homme
et
de l’animal.
Ce
mode
de
transmission
définit
les
maladies
4
A. Zoonoses
transmises
par
consommation
de
viande
parasitée.
a) Exemple
1
:
La
Cysticercose
•
La
cysticercose
(=
ladrerie)
est
une
helminthose
larvaire
due
à
la
migration
et
au
développement
dans
le
tissu
musculaire
strié
des
bovins
d’une
larve
de
type
cysticerque
d’un
tenia:
Tænia
saginata.
•
La
larve
est
globuleuse,
<1
cm
de
diamètre,
en
surface
ou
en
profondeur
de
certains
muscles
(coeur,
diaphragme…),
de
couleur
rose
(ou
blanc
si
dégénérée),
souvent
en
quelques
exemplaires
dans
la
carcasse.
•
Il
existe
une
cysticercose
comparable
chez
le
porc
(pas
en
France):
Tænia solium.
•
L’ingestion
de
viande
bovine
(ou
porcine)
parasitée
et
consommée
crue
ou
saignante
assure
l’infestation
humaine
:
développement
d’un
tenia
adulte
(plusieurs
m
de
longueur
dans
l’intestin
grêle)
;
cette
infestation
s’appelle
teniasis.
•
Environ
500
000
cas
humains
en
France
par
an
(60
millions
dans
le
monde)
Représentation
schématique
du
cycle
évolutif
du
parasite
(revu
plus
en
détail
dans
le
module
futur
Helminthologie
–
cestodes).
A
noter
que,
contrairement
aux
règles
de
la
nomenclature
zoologique,
la
larve
et
l’adulte
portent
des
noms
latins
différents
alors
qu’il
s’agit
de
la
même
espèce:
respectivement
Cysticercus bovis et
5
Tænia saginata,
Cysticercus cellulosæ et
Tænia
solium.
Ceci
est
dû
au
fait
que
les
premières
descriptions
ont
été
publiées
sans
que
le
cycle
évolutif
soit
connu,
et
donc
concernant
apparemment
des
parasites
totalement
différents;
l’usage
est
resté.
Missions
du
vétérinaire
pour
prévenir
l’infestation
humaine
:
•
Chez
l’animal
vivant:
le
dépistage
de
la
cysticercose
y
est
pratiquement
impossible,
l’infestation
étant
asymptomatique
et
la
détection
d’anticorps
non
spécifique
et
non
commercialisée
•
Chez
l’animal
mort
:
-‐ Inspection
à
l’abattoir
des
carcasses
En
cas
de
parasites
observables,
saisie
et
traitement
par
le
froid
pour
assainir
(10j
à
-‐10°C);
Mais
:
è Les
larves
sont
de
petite
taille,
parfois
dans
les
masses
musculaires,
souvent
peu
nombreuses.
è
Les
larves
ne
sont
pas
d’évolution
synchrone
:
l’observation
de
larves
dégénérées
dans
un
muscle
ne
signifie
pas
l’absence
de
larves
vivantes
infestantes
ailleurs.
è L’assainissement
de
la
carcasse
entraîne
un
coût
économique
et
une
dépréciation
de
la
viande.
Toxoplasma
gondii
:
parasite
de
toutes
les
espèces
animales
et
de
l’Homme.
•
La
toxoplasmose
est
une
protozoose
infectieuse
due
à
la
multiplication
dans
toutes
les
cellules
de
l’organisme
à
propriétés
macrophagiques
de
Toxoplasma
gondii
•
Elle
concerne
toutes
les
espèces
animales
et
l’Homme.
•
Elle
est
cosmopolite
•
C’est
une
zoonose
mondialement
fréquente
et
grave
médicalement
(avortement,
mortinatalité,
malformations
fœtales,
cécité,
déficit
psychomoteurs,
potentiellement
mortelle...):
ces
2
caractères
définissent
selon
l’OMS
une
zoonose
majeure.
Très
dangereux
pour
une
femme
enceinte,
ou
pour
un
individu
immunodépressif
(à
l’origine
de
très
nombreux
morts
lors
du
sida).
•
Cette
maladie
est
due
à
un
protozoaire
qui
a
un
cycle
évolutif
complexe.
•
Due
à
une
coccidie
:
6
Cycle
évolutif
Le
parasite
présente
un
cycle
évolutif
extrêmement
compliqué
:
•
Reproduction
sexuée
de
type
coccidie
dans
l’épithélium
intestinal
du
chat
(uniquement
du
chat).
Peu
de
symptômes
chez
le
chat.
Puis
élimination
dans
ses
fèces
d’ookystes
très
résistants
dits
simples
(car
renfermant
une
seule
cellule)
et
non-‐infestants
pour
un
autre
sujet.
Chez
le
chat,
il
s’agit
d’une
coccidiose
toxoplasmique.
•
L’ookyste
(etymologiquement:
«
œuf
entouré
d’une
paroi
épaisse
»)
évolue
dans
le
milieu
extérieur
en
ookyste
infestant
(plusieurs
cellules);
•
L’ingestion
de
cet
ookyste
par
un
animal
(toutes
espèces)
assure
la
contamination
avec
multiplication
du
parasite
dans
tous
les
macrophages
de
l’organisme
:
c’est
la
toxoplasmose.
Le
plus
souvent
il
y
a
une
ingestion
de
végétaux
souillés
par
le
mouton
ce
qui
entraine
la
formation
la
de
kystes
dans
la
viande.
La
consommation
de
viande
va
alors
infecter
l’homme.
•
Selon
le
mode
de
contamination,
la
toxoplasmose
humaine
est
acquise,
récurrente
ou
congénitale
:
Contamination
de
l’Homme
Toxoplasmose
acquise
:
le
plus
fréquemment,
par
consommation
de
viande
de
mouton
(source
majeure
de
contamination
en
Europe)
accessoirement
par
consommation
de
viande
bovine
;
accessoirement
par
ingestion
de
végétaux
souillés
d’ookystes
infestants
ou
par
les
mains
sales.
Si
cette
contamination
se
produit
chez
une
femme
enceinte
non
immune
à
l’encontre
du
parasite,
celle-‐ci
peut
faire
une
toxoplasmose:
avortement,
mortinatalité,
malformations,...:
toxoplasmose
congénitale.
L’homme
immunocompétent
contrôle
le
parasite,
donc
dans
la
très
grande
majorité
des
cas,
la
contamination
humaine
n’est
pas
dangereuse,
sauf
chez
le
sujet
immunodéprimé
qui,
préalablement
contaminé,
ne
peut
contrôler
cette
multiplication
parasitaire,
parfois
fatale:
toxoplasmose
récurrente.
7
Missions
du
vétérinaire
•
Dépistage
du
chat
source
de
parasites
:
il
est
pratiquement
impossible
malgré
tous
les
examens
que
l’on
peut
faire
de
confirmer
qu’un
chat
est
porteur
de
la
toxoplasmose.
•
Dépistage
des
carcasses
parasitées
:
kystes
microscopiques,
dépistage
impossible
;
•
Mesure
d’hygiène:
conseiller
aux
sujets
exposés
(femme
enceinte
par
exemple)
et
propriétaires
d’un
chat
:
Le
chat
peut
être
source
de
parasites
mais
les
règles
d’hygiène
«élémentaire
suffisent:
bac
à
déjections
nettoyé
régulièrement,
légumes
lavés
fréquemment;
•
En
revanche,
nécessité
de
consommer
de
la
viande
(ovine
surtout)
très
cuite
car
c’est
une
source
majeure
de
contamination.
Le
vétérinaire
doit
connaître
le
cycle
évolutif,
et
il
faut
expliquer
au
propriétaire
comment
se
déroule
la
transmission
:
le
mouton
est
le
mode
de
transmission
principal
(rarement
consommation
de
légumes
souillés).
La
trichinose
est
une
helminthose
due
au
développement
d’un
helminthe
Trichinella
spiralis.
L’adulte
dans
l’intestin
grêle,
la
larve
dans
les
cellules
musculaires
(dont
cardiaques).
Le
cycle
évolutif
est
complexe
;
la
contamination
humaine
en
France
repose
sur
la
consommation
de
viande
de
sanglier
ou
de
cheval
insuffisamment
cuite.
Missions
du
vétérinaire
:
•
Inspection
des
animaux,
prélèvements
et
analyses.
•
Conseils
alimentaires
pour
éviter
la
consommation
de
viande
peu
cuite.
8
aussi
d’une
contamination
par
les
«mains
sales»
souillées,
à
la
faveur
de
manipulations,
d’examens
cliniques,
d’autopsies,...
Les
échinococcoses
sont
des
helminthoses
larvaires
de
diverses
espèces
animales
et
de
l’homme,
dues
à
la
migration
et
au
développement,
principalement
dans
le
foie
et/ou
les
poumons,
d’une
larve
vésiculaire
(=
globuleuse
et
de
contenu
liquidien)
de
2
espèces
de
cestodes
:
-‐
Echinococcus
granulosus
dont
la
larve
est
responsable
de
la
maladie
du
kyste
hydatique
ou
hydatidose
;
-‐
Echinococcus
multilocularis
dont
la
larve
est
responsable
de
l’échinococcose
multiloculaire
chez
l’animal,
échinococcose
alvéolaire
chez
l’homme.
Les
formes
adultes
de
ces
cestodes
sont
responsables
d’un
taeniasis
(=
cestodose
imaginale
intestinale)
échinococcique
chez
les
carnivores
domestiques
et/ou
sauvages.
9
Le
cycle
évolutif
est
assez
simple
:
-‐
Le
chien
(+
renard
+
chat)
élimine
dans
ses
fèces
des
œufs
et
segments
de
tænia
échinocoque
:
élimination
asymptomatique,
massive,
régulière
d’œufs
très
résistants
dans
le
milieu
extérieur
;
-‐
Ces
œufs
sont
ingérés
par
un
mouton
(+
bovin,
...)
chez
qui
évolue
une
larve
de
grandes
dimensions
(plusieurs
cm
de
diamètre
:
kyste
hydatique)
dans
le
foie
et
les
poumons
;
la
consommation
de
ces
viscères
parasités
par
le
chien
assure
son
infestation.
Cycle
évolutif
de
Teniasis
échinococcique
avec
l’homme
10
L’homme
s’insère
dans
ce
cycle
précédemment
décrit
s’il
est
amené
à
ingérer
des
œufs
de
cestode;
chez
lui,
se
développe
alors
une
larve
fertile
identique
à
celle
observée
chez
l’animal.
La
contamination
se
fait
via
des
aliments
souillés
d’œufs
immédiatement
infestants
ou
par
les
mains
sales
après
manipulation
ou
examen
d’un
chien
parasité.
C’est
le
chien
qui
est
source
de
parasites
pour
l’homme
d’autant
qu’il
est
une
source
asymptomatique
et
source
de
nombreux
éléments
immédiatement
infestants
(segments
ovigères
et
œufs).
Exemples
de
lésions
observées
chez
les
HI
(essentiellement
le
mouton)
:
Haut
G:
kyste
hydatique
ouvert;
à
remarquer
la
paroi
très
épaisse,
le
kyste
après
ouverture
ne
s’affaisse
pas;
le
contenu
est
liquidien
«
eau
de
roche
»
(d’où
la
racine
étymologique
«
hyda-‐
»)
Bas
D:
aspect
macroscopique
d’un
appareil
pulmonaire
de
mouton
parasité;
nombreux
kystes
disséminés
dans
le
parenchyme.
Prophylaxie
et
Missions
du
vétérinaire
:
C’est
à
la
fois
le
cycle
évolutif
du
parasite
et
le
cycle
épidémiologique
de
l’infestation
qui
définissent
les
bases
de
la
prophylaxie
:
-‐ Pour
le
chien
HD
:
contrôle
des
animaux
errants
susceptibles
de
contaminer
l’homme,
examen
clinique
et
parasitologique
(par
coproscopie),
vermifugation
de
l’animal.
-‐ Pour
le
mouton
HI
:
il
ne
faut
pas
que
l’animal
soit
abattu
n’importe
où.
Un
abattage
clandestin
de
permet
pas
d’inspection.
Un
viscère
contaminé
peut
contaminer
un
chien.
è Règles
d’abattage
(uniquement
dans
des
lieux
affectés
et
contrôlés)
:
saisie
et
destruction
des
organes
parasités,
interdiction
d’accès
à
tout
chien;
-‐ Pour
l’homme
:
règles
d’hygiène,
lavage
des
mains.
11
On
diminue
donc
la
pression
parasitaire.
Malgré
tout
cette
maladie
existe
encore
en
France,
en
particulier
dans
l’élevage
ovin.
En
effet,
une
carcasse
d’animal
mort
en
alpage
ne
peut
pas
être
détruite
et
peut
être
consommée
par
des
carnivores.
-‐
La
forme
adulte,
très
proche
morphologiquement
de
E.
granulosus,
est
agent
d’un
teniasis
échinococcique
essentiellement
du
renard,
accessoirement
du
chien
et
du
chat
(HD);
-‐
La
forme
larvaire,
est
agent
de
l’échinococcose
multiloculaire
chez
des
petits
rongeurs
HI
(type
campagnol)
et
chez
l’homme
atteint
d’échinococcose
alvéolaire.
La
répartition
de
l’infestation
suit
celle
des
populations
de
renards
infestés
venant
d’Europe
centrale
et
Orientale,
envahissant
progressivement
l’Europe
occidentale
(en
France:
grand
quart
nord-‐est,
des
Ardennes
à
la
Lorraine,
Franche-‐
Comté
et
Bourgogne).
Cycle
évolutif
de
Téniasis
échinococcique
Le
cycle
évolutif
est
comparable
à
celui
de
E.
granulosus
:
-‐HD
atteints
d’un
teniasis
échinococcique
:
renard,
accessoirement
chien
et
chat.
L’état
est
totalement
asymptomatique,
dépistage
très
difficile;
élimination
fécale
de
segments
ovigères
et
d’œufs
immédiatement
infestants
pour
HI,
morphologiquement
identiques
à
ceux
de
E.
granulosus;
-‐
HI:
campagnols
porteurs
d’échinococcose
hépatique
contaminés
par
ingestion
d’œufs;
L’ingestion
du
campagnol
assure
la
contamination
de
l’HD.
-‐
L’homme
par
ingestion
des
œufs
(manipulation
de
cadavres
de
renards,
mains
sales)
peut
être
contaminé
et
souffrir
d’une
échinococcose
alvéolaire:
invasion
du
parenchyme
hépatique
par
une
larve
à
multiples
ramifications.
12
C. Les
zoonoses
transmises
par
contact
Cette
modalité
de
contamination
est
simple
dans
son
mécanisme
et
n’est
pas
épidémiologiquement
très
importante,
sauf
lors
de
manipulation
d’animaux
(vivants
ou
morts)
souillés
d’éléments
infestants
d’échinocoques
(cf.
points
précédents).
Exemples
:
-‐
Haut
G:
babine
de
chien
présentant
une
lésion
circulaire
très
inflammatoire
(«
kérion
»)
due
à
un
champignon
agent
de
teigne
transmissible
à
l’Homme;
-‐
Bas
G
:
membre
antérieur
présentant
des
lésions
d’alopécie,
peu
inflammatoires,
non
prurigineuses,
très
discrètes,
dues
également
à
un
agent
de
teigne
transmissible
à
l’Homme
;
-‐
Bas
D
:
lésions
alopéciques,
croûteuses,
inflammatoires
et
très
prurigineuses
de
la
face
externe
du
pavillon
auriculaire
d’un
chien
atteint
de
gale
sarcoptique
transmissible
à
l’Homme.
Il
existe
des
affections
dues
à
des
acariens
voisines
cliniquement
de
la
gale
et
appelées
«
pseudogales».
Exemple
:
La
teigne
La
teigne
se
manifeste
par
des
squames,
des
érythèmes
(irritation
de
la
peau),
des
alopécies
(il
perd
ses
poils
mais
ce
n’est
pas
le
terme
que
l’on
doit
employer
quand
on
est
vétérinaire).
Cette
zoonose
est
bénigne
et
l’animal
peut
être
asymptomatique.
3
images
de
gauche
ó
Aspect
des
champignons
responsables
de
teignes
-‐
En
haut
:
poil
teigneux,
aspect
difficile
à
observer
car
morphologie
du
champignon
très
réduite
à
des
spores
microscopiques
et
quelques
filaments
;
poil
G
sain,
poil
D
parasité,
d’aspect
flou
;
-‐
En
bas
:
à
gauche,
aspect
morphologique
et
macroscopique
de
la
culture
du
champignon
au
laboratoire;
à
droite,
aspect
microscopique
de
la
culture:
morphologie
riche
et
très
variée
typique.
2
images
de
droite
ó
Aspect
des
lésions
observées
chez
l’Homme
13
-‐
En
haut
:
lésions
alopéciques,
très
inflammatoires,
circulaires
typiques
sur
le
visage
d’une
propriétaire
contaminée
par
son
chat
;
-‐
Même
lésions
de
plus
près
:
très
inflammatoire
et
souvent
assez
prurigineuse
chez
l’Homme,
ce
qui
n’est
pas
le
cas
chez
l’animal.
a) Arthropode
vecteur
mécanique
:
immédiat,
bref,
lutte
imaginale.
Ces
arthropodes
jouent
le
rôle
d’une
aiguille
souillée,
dont
les
pièces
buccales
représentent
l’aiguille.
Les
pièces
buccales
sont
souillées
en
surface
lors
de
la
prise
de
sang
chez
un
hôte
infecté
et
infectant.
Une
deuxième
piqûre
rapprochée
de
la
première
chez
un
hôte
sain
assure
la
transmission.
La
transmission
peut
être
immédiate
mais
elle
est
brève
car
les
pathogènes
sont
en
surface
des
pièces
buccales,
donc
exposées
aux
conditions
extérieures.
Le
parasite
généralement
n’a
pas
assez
de
résistance
(nécessité
de
piquer
rapidement).
Il
n’y
a
généralement
pas
de
multiplication
du
pathogène
chez
l’arthropode
(manque
de
temps)
donc
pas
d’amplification.
Il
n’y
a
pas
de
transmission
verticale
possible
chez
le
vecteur,
la
lutte
imaginale
étant
suffisante.
14
b) Arthropodes
vecteurs
biologiques
Vecteur
biologique
=
«
aiguille
et
seringue
souillées
»; le
pathogène
est
dans
l’organisme
de
l’arthropode,
il
échappe
aux
conditions
extérieures,
il
y
a
donc
multiplication
et
transformation
du
pathogène
:
amplification du
pouvoir
pathogène.
Le
pouvoir
de
transmission
est
considérablement
plus
important
que
précédemment.
La
transmission
est
non
immédiate
(temps
de
latence
obligé)
mais
elle
est
possible
durant
toute
la
vie
du
vecteur,
et
elle
est
parfois
verticale
(de
générations
en
générations
chez
le
vecteur)
:
à
partir
d’un
vecteur
femelle
infectée,
n
individus
vecteurs
infectants (création
d’un
foyer).
à Il
y’a
nécessité
d’une
lutte
imaginale
sur
plusieurs
générations
de
vecteurs.
Ces
vecteurs
biologiques
capables
d’amplifier
le
pathogène
et
d’assurer
sa
transmission
sur
plusieurs
générations
sont
à
l’origine
de
foyers
endémiques,
c’est
à
dire
de
populations
vectorielles
infectantes
vivantes
et
actives,
susceptibles
d’infecter
l’animal
et
l’homme.
Sur
le
schéma
ci-‐dessus,
de
gauche
à
droite
:
-‐
Une
tique
femelle
infectée
à
partir
d’un
chien
infectant
:
-‐
La
femelle
tombe
sur
le
sol,
pond
des
milliers
d’oeufs
et
meurt
;
-‐
Ces
œufs
sont
porteurs
du
pathogène
et
donnent
naissance
à
des
centaines
de
larves
infectées
et
infectantes,
-‐
Qui
se
transforment
en
dizaines
de
nymphes
puis
d’adultes
infectés
et
infectants
capables
de
contaminer
l’homme
et
l’animal.
C’est
une
transmission
transtadiale
(de
stade
en
stade
:
de
l’oeuf
à
la
lavre,
à
la
nymphe,…)
et
transovariale
(de
la
femelle
à
l’oeuf).Tous
les
vecteurs
ne
sont
pas
capables
d’assurer
ces
types
de
transmission.
15
On
part
d’un
adulte
contaminant
et
on
obtient
10
individus
contaminants
à
augmentation
de
la
probabilité
de
contaminer
les
animaux
/
l’homme.
On
crée
alors
un
foyer
de
contamination.
Dans
le
cas
d’un
vecteur
mécanique,
il
faut
tuer
les
vecteurs.
Dans
le
cas
d’un
vecteur
biologique,
il
faut
tuer
les
stades
pré-‐imagino
donc
les
larves
et
les
nymphes.
Cycle
contamination
animale
/
contamination
humaine
Il
faut
bien
retenir
la
notion
de
cycle
:
le
pathogène
peut
circuler
entre
animaux
domestiques
(et
parfois
sauvages)
et
peut
arriver
jusqu’à
l’homme.
A
chacune
des
étapes
du
cycle,
il
faut
répondre
à
certaines
questions
(surtout
pour
les
parasites
qualifiés
de
majeurs)
:
Il
faut
connaître
précisément
la
forme
adulte
du
parasite,
la
localisation
du
parasite,
la
forme
de
dissémination,
les
signes
cliniques,
les
bases
diagnostiques
et
les
traitements.
Il
est
nécessaire
de
connaître
le
mode
de
contamination.
Il
faut
toujours
renseigner
le
propriétaire
sur
la
gravité,
le
mode
de
transmission
etc…
16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
ENTOMOLOGIE
Médicale
et
vétérinaire
Caractères
généraux
Importance
Taxinomie
1
I.
DEFINITION
ZOOLOGIQUE
ET
TAXONOMIQUE
DES
INSECTES
.................................................
3
II.
IMPORTANCE
DE
L’ENTOMOLOGIE
...................................................................................................
4
III.
ORGANISATION
MORPHOLOGIQUE
GENERALE
.............................................................................
5
A.
1ER
SEGMENT
:
LA
TETE
............................................................................................................................................
6
B.
2EME
SEGMENT
:
LE
THORAX
....................................................................................................................................
9
C.
3EME
SEGMENT
:
L’ABDOMEN
................................................................................................................................
10
IV.
BIOLOGIE
GENERALE
..........................................................................................................................
10
A.
HABITAT,
SPECIFICITE
...........................................................................................................................................
11
1.
Durée
........................................................................................................................................................................
11
2.
Localisation
chez
l’hôte
...................................................................................................................................
11
3.
Variations
..............................................................................................................................................................
12
4.
Spécificité
...............................................................................................................................................................
12
B.
NUTRITION
...............................................................................................................................................................
13
C.
REPRODUCTION
.......................................................................................................................................................
14
1.
Les
types
de
métamorphoses
.........................................................................................................................
14
2.
Les
cycles
................................................................................................................................................................
15
D.
LONGEVITE
–
RESISTANCE
...................................................................................................................................
15
E.
POURVOIR
PATHOGENE
.........................................................................................................................................
16
1.
Rôle
pathogène
direct
.......................................................................................................................................
16
2.
Rôle
pathogène
indirect
...................................................................................................................................
18
V.
APPLICATIONS
......................................................................................................................................
19
A.
NOSOLOGIQUES
ET
CLINIQUES
.............................................................................................................................
19
B.
THERAPEUTIQUES
..................................................................................................................................................
21
VI.
TAXINOMIE
:
ORDRE
DES
DIPTERES
..............................................................................................
22
A.
SOUS-‐ORDRE
DES
NEMATOCERES
.......................................................................................................................
24
1.
Famille
des
culicidés
(B)
..................................................................................................................................
25
2.
Famille
Cératopogonidés
(A)
.........................................................................................................................
29
3.
Famille
Psychodidés
(A)
...................................................................................................................................
30
4.
Famille
des
Simuliidés
......................................................................................................................................
32
B.
SOUS-‐ORDRE
DES
BRACHYCERES
.........................................................................................................................
34
1.
Famille
des
Tabanidés,
Orthoraphes
..........................................................................................................
36
2.
Famille
des
Braulidés,
Cycloraphes
(C)
.....................................................................................................
38
3.
Famille
des
Hippoboscidés,
cycloraphes
...................................................................................................
39
4.
Famille
des
Gastérophilidés,
cycloraphes
(A)
.........................................................................................
42
5.
Famille
des
Oestridés,
cycloraphes
(A)
......................................................................................................
45
6.
Famille
des
Muscidés,
cycloraphes
(B)
......................................................................................................
49
7.
Famille
des
Calliphoridés,
cycloraphes
(B)
.............................................................................................
52
2
I. Définition
zoologique
et
taxonomique
des
insectes
Dans
ce
cours
nous
nous
intéressons
aux
insectes
:
Embranchement
des
Arthropodes
(arthro
=
articulation,
pode
=
pattes
=>
pattes
articulées)
:
métazoaires
invertébrés
et
métamérisés,
à
symétrie
bilatérale,
munis
d’appendices
locomoteurs
articulés
et
d’un
exosquelette
chitinisé
(croissance
par
mue).
Sous-‐embranchement
des
Antennates
:
arthropodes
munis
d’antennes,
de
mandibules
et
maxillaires
(opposés
aux
chélicérates
=
acariens)
Classe
des
Insectes
:
mandibulates
à
respiration
trachéenne
(trachée
et
stigmates
=
orifices
respiratoires),
munis
d’une
paire
d’antennes,
de
3
paires
de
pattes
(adulte
hexapode)
et
le
plus
souvent
d’ailes.
Corps
divisé
en
3
segments
(tête,
thorax,
abdomen).
Remarques
(RHX)
:
§ Les
antennes
des
insectes
ne
sont
pas
toujours
très
visibles,
elles
peuvent
être
cachées.
(Si
l'animal
a
2
paires
d'antennes,
il
s'agit
d'un
crustacé.)
§ Il
faut
retenir
le
caractère
hexapode
des
insectes,
qui
les
différencie
des
Acariens.
§ Parfois
l'individu
est
aptère
(les
ailes
ont
disparu)
:
c'est
une
adaptation
à
la
vie
parasitaire.
3
• Entomologie
:
discipline
zoologique.
Étymologiquement
=
«
discipline
consacrée
aux
insectes
».
• Entomologie
médicale
et
vétérinaire
:
partie
de
l’entomologie
limitée
aux
insectes
parasites
de
l’homme
et
de
l’animal,
et
par
extension
aux
entomoses
correspondantes.
• Entomose
:
maladie
ou
affection
déterminée
par
des
insectes
parasites
(quel
que
soit
le
stade).
4
III. Organisation
morphologique
générale
Le
corps
des
insectes
et
divisé
en
3
segments
(«
insectus
»
=
divisé)
ce
qui
l’oppose
aux
acariens
:
Tête,
Thorax,
Abdomen.
5
A. 1er
segment
:
la
tête
Elle
porte
les
organes
sensoriels
:
• Yeux
simples
ou
à
facettes
• Antennes
(qui
peuvent
être
cachées
dans
un
sillon,
allongées
vers
le
haut…)
Et
les
pièces
buccales
(PB)
:
• Lèvre
supérieure
=
labrum
• 2
mandibules
• 1
hypopharynx
+
canal
salivaire
• 2
maxilles
=
maxillaires
=
mâchoires
• 2
palpes
maxillaires
• Lèvre
inférieure
=
labium
Les
pièces
buccales
sont
caractéristiques
du
type
d’alimentation
de
l’insecte.
Il
en
existe
donc
différents
types
mais
primitivement
on
a
:
lèvre
supérieure,
lèvre
inférieure
et
7
pièces
buccales.
⇒
Piqueur
:
PB
longues
et
plutôt
fines,
elles
permettent
le
prélèvement
du
sang
:
Adaptation
à
l'hématophagie.
⇒
Lécheur
ou
broyeur
:
les
premières
permettent
de
lécher
des
exsudats,
les
secondes
sont
beaucoup
plus
trapues
et
grossières
et
permettent
de
prélever
de
la
matière
organique.
La
présence
d'yeux
n'est
pas
systématique.
6
-‐
Cas
des
diptères
brachycères
tabanidés
:
(Tabanidés
=
taon).
Appareil
buccal
qui
ressemble
fortement
a
celui
des
moustiques
sauf
que
pièces
plus
trapues,
grossières
et
plus
courtes
=>
piqure
7
plus
douloureuses.
Labelle
sur
le
labium
avec
pleins
d’orifices
qui
permet
l’absorption
de
sucs.
Ces
insectes
créent
une
mare
de
sang
sous
la
peau,
qui
peut
se
mélanger
à
de
la
lymphe
=>
les
adultes
ne
sont
pas
parasites,
mais
ce
sont
des
vecteurs
d'agents
pathogènes
sanguins
et
lymphatiques.
Seule
la
larve
est
parasite
et
responsable
de
myiases
(infection
provoquée
par
une
larve
de
diptères).
!!!
Remarque
:
Solénophagie
=
qui
se
nourrit
seulement
de
sang
Telmophagie
=
se
nourrit
dans
un
lac
sanguin
qui
est
un
mélange
de
sang
et
de
lymphe.
v Insectes
lécheurs
:
-‐
Cas
des
Diptères
brachycères
muscidés
:
(Mouche
domestiques).
Réduction
et
remaniement
de
l’appareil
buccal.
Le
labium
prédomine
avec
un
labelle
bien
développé
et
des
canalicules
perforés.
Mouches
ne
sont
pas
parasites
mais
importantes
en
tant
que
vecteurs
mécaniques
indirects
de
pathogènes
car
elles
se
posent
n’importe
où
:
bouses,
crottins
et
dans
la
literie.
v Certains
insectes
n’ont
pas
de
pièces
buccales
:
ils
ne
sont
plus
parasites
au
stade
adulte,
c’est
le
stade
larvaire
qui
nous
intéresse.
8
Le
thorax
porte
les
ailes.
Les
ailes
peuvent
être
:
• Réduites
à
une
seule
paire
(membraneuse,
écailleuse,
poilues…).
La
deuxième
paire
atrophiée
sert
alors
de
balancier.
C’est
le
cas
des
diptères.
• Absentes
:
Aphaniptères
et
Phtiraptères.
Ce
sont
des
parasites
permanents
qui
restent
en
permanence
sur
leur
hôte.
Ces
parasites
sont
aptères.
• Réduites
à
des
écailles
:
exemple
de
Mélophagus
ovinus.
Remarque
:
la
présence,
la
forme
et
la
constitution
(poils,
écailles…)
des
ailes
sont
des
éléments
utiles
a
la
diagnose.
9
Les
pattes
• Toujours
3
paires
aux
stades
adulte
et
nymphal.
• Divisées
en
5
parties.
• Les
larves
sont
parfois
apodes.
• Tarse
:
souvent
5
articles
et
terminé
par
des
organes
de
fixation
selon
le
mode
de
vie
(1
ou
2
griffes,
ventouses…).
Chez
les
poux
il
y
a
une
excroissance
pointue
qui
permet
de
s’accrocher
aux
cheveux.
Critères
qui
interviennent
pour
la
diagnose.
Attention
:
il
faut
absolument
connaître
le
cycle
des
parasites
dans
le
détail
(différents
stades,
stades
parasites
ou
non,
quelle
espèce,
quelle
localisation
...)
10
A. Habitat,
spécificité
Question
:
la
vie
parasitaire
des
parasites
correspond
elle
a
l’ensemble
du
cycle
de
l’insecte
ou
seulement
à
une
partie
de
ce
cycle
?
1. Durée
Intermittent
:
tous
les
stades
ne
sont
pas
présents
chez
l’hôte.
exemple
du
moustique
qui
se
pose
sur
l’hôte
uniquement
pour
se
nourrir.
Temporaire
:
tous
les
stades
ne
sont
pas
présents
chez
l’hôte.
Exemple
de
l’Oestrus.
Chez
la
puce
:
seul
le
stade
adulte
est
parasite.
On
les
considère
comme
temporaires
car
elles
restent
sur
l’hôte
tant
qu’elles
ne
sont
pas
dérangées
mais
l’ensemble
du
cycle
n’est
pas
sur
l’hôte.
Permanent
:
tous
les
stades
du
parasite
sont
présents
chez
l’hôte
(œuf-‐larve-‐
nymphe-‐adulte).
Exemple
du
pou.
Remarque
:
si
un
seul
des
stades
n'est
pas
chez
l'animal,
alors
le
parasite
n'est
pas
permanent.
Selon
l'habitat
la
lutte
est
différente,
elle
est
plus
facile
chez
les
parasites
permanents.
11
3. Variations
On
peut
avoir
des
habitats
différents
:
• Entre
adultes
et
larves.
• Pour
les
parasites
intermittents,
ou
les
stades
non
parasites
(ils
ont
besoin
de
certaines
conditions
environnementales
pour
se
développer
et
pour
se
déplacer)
:
ü Un
parasite
exophile
ne
rentre
pas
dans
les
locaux,
(habitation,
étable
ou
chenil),
il
est
toujours
exposé
aux
conditions
extérieures
(température,
humidité,
vent…).
On
voit
alors
apparaître
un
caractère
saisonnier
de
l'entomose.
Exemple
:
le
moustique
est
rare
en
hiver,
mais
très
fréquent
en
été
sous
nos
latitudes.
ü Un
parasite
endophile
entre
dans
les
locaux,
il
n'est
plus
soumis
aux
rigueurs
des
conditions
climatiques.
Il
faut
tenir
compte
des
conditions
intérieures.
Les
mesures
de
prophylaxie
dans
les
locaux
sont
alors
très
importantes.
• Les
parasites
permanents
survivent
mieux
car
ils
ne
sont
pas
soumis
aux
conditions
extérieures,
leur
milieu
de
vie
est
constant.
Exemple
:
en
hiver,
les
vaches
sont
rentrées
en
étable,
au
chaud,
donc
le
parasite
est
d'autant
plus
«au
chaud».
On
doit
également
tenir
compte
des
transports
passifs
(engins
[avion,
train...],
vent...)
et
actifs
(vol)
pour
explique
la
répartition
des
parasites.
Remarque
:
Les
maladies
vectorielles
(souvent
dues
aux
insectes)
s'étendent
à
l'heure
actuelle
et
des
foyers
endémiques
apparaissent.
Exemples
:
-‐
La
FCO
(fièvre
catarrhale
ovine)
est
une
maladie
du
pourtour
Méditerranée
(Sicile,
Afrique
du
Nord
...),
qui
aujourd'hui
se
retrouve
jusqu'en
Europe
du
Nord
(Belgique)
à
cause
du
transport
passif
des
insectes
vecteurs.
-‐
Le
paludisme
d'aéroport
autour
de
Roissy
(et
le
Chigungunya)
:
les
insectes
ont
été
transportés
via
l'avion
depuis
des
pays
où
on
trouve
la
maladie.
Le
paludisme
reste
très
localisé
autour
de
l'aéroport
car
les
insectes
responsables
de
la
transmission
disparaissent
très
rapidement.
4. Spécificité
Important
pour
la
diagnose
:
Est-‐ce
une
espèce
qui
est
spécifique
?
Exemple
:
Si
on
traite
le
chien
contre
les
puces
mais
qu’il
vit
avec
un
chat,
faut-‐il
également
traiter
le
chat
?
12
Cténocéphalides
Félis
est
peu
spécifique
malgré
son
nom
donc
il
faudra
aussi
gérer
le
problème
chez
le
chien.
Au
contraire,
le
poux
est
une
espèce
très
spécifique
il
n’y
aura
qu’à
traiter
le
chat.
Pas
transmissible
à
l’humain
non
plus.
Espèces
polyvalentes
:
parasites
pouvant
parasiter
de
nombreuses
espèces
différentes
:
on
parle
d’espèces
euryxènes.
mouches,
moustiques.
Ces
parasites
euryxènes
sont
très
importants
au
niveau
de
la
transmission
d'agents
pathogènes
et
sont
à
prendre
en
compte
lors
de
l'établissement
de
mesures
de
prophylaxie.
B. Nutrition
La
nutrition
est
à
relier
à
l’anatomie
des
pièces
buccales
et
conditionne
la
capacité
vectorielle
de
l’insecte
correspondant
:
c’est
LE
caractère
biologique
fondamental.
Remarque
:
Les
parasites
non
hématophages
se
nourrissent
de
squames
et
de
sébum.
Type
broyeur
èphtiraptères
mallophages
(poux
mallophages).
Type
suceur-‐lécheur
èdiptères
muscinés,
caliphoridés
adultes.
13
(déchirement
de
vaisseaux,
dilacération).
Exemple
:
tabanidés,
aphaniptères.
o Dans
les
deux
cas
on
peut
avoir
ces
types
chez
les
deux
sexes
(puce)
ou
seulement
chez
un
seul
sexe
(les
femelles
chez
les
moustiques).
Pièces
buccales
absentes
èdiptères
oestridés.
Remarque
(RHX)
:
il
y
a
une
relation
entre
hématophagie
et
spécificité
C. Reproduction
La
reproduction
est
également
un
caractère
biologique
important
car
elle
permet
de
connaître
les
conditions
nécessaires
à
la
multiplication
du
parasite
(conditions
écologiques,
de
repas,
d’O2,
de
température,
le
milieu
de
vie),
l’identification
du
parasite
et
la
lutte
contre
ceux-‐ci
est
alors
plus
aisée.
14
2. Les
cycles
!!!
Pour
chaque
espèce
parasite,
il
faut
être
capable
de
:
-‐ quel est ou quels sont le ou les stade(s) parasite(s),
-‐ quel est le mode de nutrition de chaque stade ? (Hématophage/non hématophage)
-‐
quelle
est
la
durée
approximative
du
cycle
évolutif,
quelles
sont
les
conditions
requises
minimales
et
maximales
?
D. Longévité
–
Résistance
§ Longévité
=
durée
maximale
d’un
stade
dans
des
conditions
données.
§ Résistance
=
capacité
pour
un
stade
donné
de
rester
vivant,
capable
d’évoluer
en
un
stade
ultérieur
et
de
rester
infestant.
-‐ Poux
adulte
:
6
à
8
semaines
-‐ Puce
peut
résister
1
an
au
jeûne
15
E. Pourvoir
pathogène
Deux
types
de
rôles
pathogènes
:
§ Rôle
pathogène
direct
=
effets
observés
chez
l’animal
en
relation
avec
la
présence,
la
multiplication
et
la
nutrition
de
l’insecte.
§ Rôle
pathogène
indirect
o Vecteurs
biologiques
=
rôle
d’HI
d’agents
pathogènes
divers
(protozoaires,
helminthes,
bactéries,
virus).
o Vecteurs
mécaniques
(équivalent
d’une
aiguille
souillée).
16
lésions
localisées
au
niveau
de
la
peau
(DAPP),
lésions
générales
(asphyxie,
hypotension…)
o A
l’origine
de
:
papule
prurigineuse,
œdème,
Dermatite
estivale
récidivante
chez
équidés
due
à
des
piqures
de
moucherons,
dermatite
allergique
chez
le
chien
(DAPP
canin).
Suite
à
une
piqure
de
puce,
les
Ag
de
la
puce
passent
dans
le
sang
et
entrainent
différentes
réactions
(synthèse
d'Ac
par
l'organisme,
puis,
lors
d'une
seconde
piqure,
il
se
forme
une
réaction
inflammatoire
=>
Hypersensibilité
avec
sécrétion
d'histamine
=>
prurit
importante.
Pne
=
polynucléaires
Ma
=
mastocytes
-‐ Les
myiases
digestives
du
cheval
:
les
crochets
fixés
dans
la
muqueuse
gastrique
entraînent
des
ulcères
(gastérophilus)
-‐ L'hypodermose
due
au
varron
cause
des
nodules
dans
le
tissu
sous
cutané
17
18
RHX
:
Dans
le
cas
du
rôle
pathogène
indirect
il
y
a
multiplication
de
l'agent
pathogène,
ce
qui
induit
une
amplification
de
son
pouvoir
pathogène.
La
modification
morphologique
et/ou
antigénique
du
parasite
lui
permet
d'acquérir
une
forme
infectante.
Une
fois
que
l'insecte
est
contaminé,
il
conserve
ce
pouvoir
toute
sa
vie.
V. Applications
A. Nosologiques
et
cliniques
La
nosologie
est
l'étude,
la
description
des
maladies.
• Le Nom de la maladie (ou infestation/infection) peut être issu ...
19
v Des
signes
cliniques
majeurs
Ex
:
dermatite
estivale
récidivante
(chez
le
cheval,
causé
par
culicoïdes)
v Ne
nous
renseigne
pas
sur
la
nature
du
stade
parasite
ex
:
gastérophilose,
œstrose,
hypodermose
=
MY(I)ASES
(entomoses
dues
à
des
larves
de
diptères.
Chez
ces
espèces
ce
sont
les
larves
qui
sont
parasites
et
non
les
adultes).
`
Etymologie
utile
pour
retenir
un
caractère
morphologique
de
l’agent
pathogène
ou
un
signe
clinique
de
la
maladie
20
absence
de
traitement.
ü Si
forte
spécificité
:
1
seule
espèce
touchée
/
non
zoonotique
o Pouvoir
pathogène
ü Action
traumatique
è
plaies
ü Irritative
è
inflammations
ü allergisant
è
prurit
ü spoliatrice
è
anémie
ü inoculatrice
è
complications
o Habitat
ü Choix
des
méthodes
diagnostiques
les
plus
appropriées
Exemples
RHX
:
-‐
On
ne
traitera
pas
de
la
même
façon
un
insecte
permanent,
présent
sur
l'animal
à
tous
les
stades,
et
un
insecte
temporaire
qui
ne
reste
parfois
sur
l'animal
que
le
temps
de
la
piqûre.
-‐
Dans
le
cas
d'une
dermatose
induite
par
un
mécanisme
d'hypersensibilité,
on
cherche
à
supprimer
la
piqûre,
on
utilisera
donc
des
traitements
très
rapides
(ex
:
insecticides
pour
DAPP).
-‐
Exemple
d'un
traitement
mis
au
point
grâce
à
la
connaissance
du
cycle
évolutif
de
la
puce
(Remarque
:
il
existe
des
médicaments
juvéniles
entrainant
des
stades
larvaires
surnuméraires)
B. Thérapeutiques
• Eléments
biologiques
fondamentaux
sont
des
points
cruciaux
dans
la
détermination
de
la
thérapie
:
o En
fonction
de
l’habitat
et
du
mode
de
vie
libre,
on
peut
avoir
recours
à
:
ü Une
modification
de
biotopes
(puces,
moustiques)
ü Une
utilisation
de
produits
chimiques
:
insecticides,
inhibiteurs
de
croissance.
ü Une
lutte
biologique
(prédateurs,
toxine
biologique)
ü Une
lutte
mécanique
(moustiquaire,
aspirateur…)
o Selon
la
nutrition
et
l’action
pathogène
:
ü Choix
des
thérapeutiques
les
plus
efficaces
(insecticides
pour
DAPP
:
«
effet
knock
down
»
=
effet
négatif
avant
que
l’insecte
ai
eu
le
temps
de
piquer
l’animal)
21
VI. Taxinomie
:
Ordre
des
diptères
Les
Diptères,
les
Aphaniptères
(puces)
et
les
Phtiraptères
(poux)
sont
de
rang
A.
Les
Hémiptères
(punaises)
sont
de
rang
C.
Les
diptères
(dis=
«
2
fois
»
et
pteron=
«
aile
»)
ont
la
caractéristique
de
posséder
2
paires
d'ailes
(en
apparence
une
paire
d'aile
membraneuse,
et
la
seconde
paire
est
22
atrophiée
[haltères=balanciers]).
Ils
sont
des
ptérygotes
(=ailés)
holométaboles.
Leurs
pièces
buccales
sont
de
types
lécheurs,
piqueurs
et
voire
absents.
Les
larves
sont
apodes
et
segmentées.
Les
nymphes
sont
mobiles,
ou
immobiles
(tégument
dur)
;
on
parle
alors
de
pupes.
Les
deux
sous-‐ordres
sont
faciles
à
différencier
(la
comparaison
se
fait
surtout
au
niveau
des
antennes)
:
-‐
Chez
les
Nématocères
(nema=
«
fil
»
et
keras=
«
corne
»),
les
antennes
(à
n
articles)
sont
longues
et
fines,
le
corps
est
grêle
et
allongé
avec
des
pattes
fines
(Moustiques
et
apparentés)
-‐
Chez
les
Brachycères
(brachus=
«
court
»
et
keras=
«
corne
»),
les
antennes
(à
3
articles)
sont
courtes,
le
corps
est
court,
trapu
et
ramassé
avec
des
pattes
courtes,
(allure
de
Mouche).
23
A. Sous-‐ordre
des
Nématocères
Les
Nématocères
sont
des
agents
de
dermatites
et
vecteurs
de
nombreux
agents
pathogènes.
On
distingue
deux
grands
groupes
au
sein
même
des
nématocères
:
-‐
Les
Eunématocères
sont
les
vrais
nématocères
(vrais
moustiques)
:
antennes
longues
et
poilues.
-‐
Les
Paranématocères
sont
un
groupe
de
transition
entre
les
brachycères
et
les
nématocères
:
antennes
plus
courtes
et
glabres.
(Intermédiaires
entre
moustiques
et
mouches)
Les
Nématocères
sont
importants
car
ils
sont
abondants,
ils
ont
un
pouvoir
pathogène
direct
(piqûre,
lésion
cutanée)
mais
aussi
un
pouvoir
pathogène
indirect
en
inoculant
des
agents
pathogènes
divers
(virus,
helminthes,
bactéries...)
24
3
genres
:
Culex,
Aedes
et
Anopheles
mais
pas
la
peine
de
savoir
reconnaître
les
différences
entre
ces
3
genres.
Ø Morphologie
générale
(Culex,
Aedes,
Anopheles)
-‐ Bord
des
ailes
pas
net
car
écailles
qui
dépassent
-‐ Antennes
longues
avec
nombreux
articles
-‐ Palpes
maxillaires
assez
courtes.
-‐ Trompe
longue
-‐ Longueur
corps
:
4-‐10mm.
25
Ø Biologie
• Habitat
(Culex,
Aedes,
Anopheles)
-‐ Cosmopolite,
parasites
sur
l'ensemble
du
globe,
très
abondants
en
pays
chaud
(zone
équatoriale)
:
la
température
joue
sur
leur
répartition
géographique
et
leur
activité.
-‐ Besoin
d’humidité
notamment
pour
leur
cycle
(stade
immature
aquatique)
-‐ Activité
nocturne
et
crépusculaire.
Lorsque
les
températures
diminuent,
que
l’atmosphère
devient
plus
humide,
et
que
le
vent
s’arrête,
ils
prennent
leur
repas
de
sang…
-‐ Certaines
espèces
sont
domestiques
et
endophile
(peuvent
aller
dans
habitation,
milieu
fermé)
et
d’autres
sont
sauvages
et
exophiles,
elles
n’iront
jamais
dans
les
habitations.
-‐ Dispersion
due
à
la
capacité
de
vol
(transport
actif)
des
individus
:
peuvent
voler
sur
1-‐30
km.
Certains
plus
sédentaires
que
d’autres.
Il
faut
aussi
tenir
compte
des
transports
passifs
(vent).
• Nutrition
(Culex,
Aedes,
Anopheles)
-‐ Seules
les
femelles
sont
hématophages.
Elles
se
nourrissent
pour
la
reproduction
(repas
indispensable
à
la
ponte
et
la
maturation
des
œufs)
o Choix
de
l’hôte
:
Espèces
anthropophiles
(préfèrent
l’homme
comme
Anopheles)
et
d’autres
zoophiles.
o Repérage
de
la
Température,
de
la
teneur
en
CO2…
Il
y
a
vraiment
des
peaux
à
moustiques
(odeurs).
o Repas
par
stylets
perforant
directement
un
capillaire
:
solénophagie.
Pénétration
des
pièces
buccales
dans
le
tégument
sauf
le
labium.
• Cycle
évolutif
(Culex,
Aedes)
-‐ Accouplement
en
vol
dans
les
jours
suivant
l’émergence
des
adultes.
Femelles
ont
besoin
d’un
seul
accouplement
pour
être
fertiliser
et
fertilisent
tous
ses
œufs.
Les
mâles
peuvent
s’accoupler
plusieurs
fois.
Espèces
Eurygames
(s’accouplent
en
essaim,
c’est
à
dire
mâles
et
femelles
se
retrouvent
dans
un
grand
espace,
nécessité
de
volume
pour
assurer
leur
reproduction)
ou
Sténogames
(nécessite
peu
de
volume
pour
assurer
la
reproduction).
-‐ Repas
de
sang
nécessaire
à
la
maturation
des
œufs
:
espèces
anautogènes
(≠
autogènes)
:
-‐ Autogènes
facultatif
:
première
ponte
sans
repas
de
sang
mais
il
faudra
du
sang
pour
ponte
suivant.
-‐ Autogènes
obligatoire
:
pas
besoin
de
sang
-‐ Ponte
quelques
jours
après
repas
de
sang.
26
Souvent
dans
l’eau
mais
gite
varié
:
eau
stagnante/eau
courant,
eau
chaud/
froide,
eau
pure/souillée.
Pour
lutter
contre
une
espèces
il
faut
connaitre
ces
gîtes
larvaires
!!
-‐ 4
stades
larvaires.
Larve
métapneustiques
(possèdent
un
orifice
respiratoire
sur
le
dernier
segment,
d'où
la
disposition
«
à
l'envers
»
de
la
larve
dans
l'eau)
s’accolent
à
la
surface
de
l’eau
et
a
une
respiration
aérienne.
Larves
carnassières
et
apodes.
Nymphe
(propneustique)
aquatique
ne
se
nourrit
pas.
Puis
adulte
sort
par
une
ouverture
de
cette
nymphe.
-‐ Cycle
:
2-‐3
semaines
dans
conditions
favorables.
-‐ Survie
hivernale
:
par
les
larves,
par
les
œufs
ou
parfois
les
femelles
Ø Rôle
pathogène
On
peut
avoir
des
réactions
importantes.
• Dermatite
allergisante
(Culex,
Aedes):
les
Culicidés
ont
un
rôle
pathogène
direct
avec
des
actions
traumatiques
et
allergisantes
(dermatite
allergique
éosinophile)
qui
sont
à
l'origine
de
papules
prurigineuses
et
œdémateuses
chez
l'homme.
27
o Encéphalites
(A)
(MEMHEA
=
humaine
equine
et
aviaire)
dont
le
virus
de
West
Nile.
o Myxomatose
qui
touche
les
lapins
o Fièvre
de
la
vallée
du
Rift
en
Afrique
avec
passage
possible
à
l’homme
o Variole
aviaire,
peste
equine.
o Chikungunya
avec
vecteur
=
aedes
albopictus
Remarque
:
aedes
a
souvent
des
taches
sur
le
corps.
• Transmission
d’helminthoses
(Culex,
Aedes)
o Filarioses
humaines
(lymphatiques)
plutôt
en
Afrique
et
Asie
:
Wüchereria
bancrofti,
Brugia
o Filarioses
animales
:
-‐
dirofilaria
immitis
est
la
plus
importante,c’est
une
filaire
cardiaque,
signe
clinique
:
insuffisance
cardiaque.
Les
animaux
qui
voyagent
sont
les
plus
touchés.
-‐
Diarofilaria
repens
localisé
en
région
sous
cutanée.
-‐
Setaria
sp.
Bovins
et
equins.
Se
localisent
dans
cavité
péritonéale
et
parfois
dans
la
chambre
de
l’œil.
• Transmission
de
:
(Anopheles)
o Paludisme
dû
a
plasmodium
o Dirofilariose
cardiaque
Ø Méthodes
de
lutte
• Il
faut
bien
connaître
la
biologie
du
parasite
pour
agir
à
différent
niveau
du
cycle
(enquête
entomologique).
• Antiparasitaire
que
l’on
se
met
sur
soi.
• Maitrise
de
l’eau
:
assèchement,
suppression
des
collections
d’eau
car
la
présence
d’eau
est
indispensable
pour
les
larves.
• Utilisation
d’insecticides
-‐ Chez
l’animal
:
spray,
collier,
spot
on,
pipette
chez
le
chien
qui
limite
le
risque
d’être
piqué è
Répulsifs
-‐ Dans
le
milieu
extérieur
:
anti-‐larves
dans
les
élevages
-‐ molécules
:
organoCl,
organoP,
pyéthroïdes
(tendent
à
disparaître
car
toxiques)
-‐ Lutte
biologique
par
prédateurs,
toxine
bactérienne
de
Bacillus
thuringiensis
-‐ Lutte
«
mécanique
»
=
moustiquaire
-‐ A
noter
que
l’on
observe
des
phénomènes
de
chimiorésistance
28
2. Famille
Cératopogonidés
(A)
Elle
est
représentée
par
le
genre
Culicoïdes.
Coides
signifie
«
qui
ressemble
»,
ici
«
qui
ressemble
à
un
moustique
».
Ce
sont
plutôt
les
types
«
moucheron
».
Ø Morphologie
générale
-‐ Taille
:
1,5-‐4mm
-‐ Antennes
longues
et
monoliforme,
avec
nombreux
articles,
articles
de
plus
en
plus
allongés
-‐ Ailes
légèrement
velues,
avec
petites
taches
(taches
sombres
sur
bord
antérieur
assez
caractéristiques),
repliées
sur
l’abdomen.
Apex
arrondi
-‐ Trompe
courte.
-‐ Pattes
longues.
-‐ Thorax
assez
bombé,
bossu.
Ø Biologie
• Habitat
et
mode
de
vie
-‐ On
supposait
exophiles
mais
au
final
ils
sont
exophiles
et
endophiles.
-‐ Répartition
des
espèces
:
pas
la
même
composition
pour
stabulation
et
prairie.
Espèces
plus
endophiles
et
d’autres
plus
exophiles.
-‐ Rayon
d’action
assez
faible,
volent
peu
mais
le
vent
peut
intervenir
(en
général
ils
se
cachent
quand
il
y
a
du
vent
car
très
petits).
29
-‐ La
plupart
sont
crépusculaires
mais
certaines
peuvent
être
actifs
le
jour.
Besoin
d’humidité,
de
T
adaptée.
Temps
lourd
et
orageux
favorise
leur
activité.
• Nutrition
-‐ Seules
les
Femelles
sont
hématophage
par
telmophagie
èpiqure
douloureuse
chez
l’homme
et
l’animal.
• Cycle
évolutif
-‐ Nécessite
de
l’eau
ou
des
espaces
humides.
Les
larves
fréquentent
les
couches
superficielles
de
ces
milieux,
se
développent
puis
donnent
des
nymphes
qui
restent
aussi
dans
les
couches
superficielles.
-‐ Cycle
de
2-‐6
semaines
ou
plus
-‐ Survie
hivernale
sous
forme
de
larves.
Ø Rôle
pathogène
-‐ Dermatite
papuleuse
par
piqure,
douloureuse,
prurigineuse
-‐ Rôle
pathogène
direct
:
spoliation,
action
traumatique..
-‐ Réaction
allergique
a
la
salive
:
crins
ébouriffés,
croutes…
-‐ Dermatite
estivale
récidivante
équine
(gale
d’été)
:
mécanisme
d'hypersensibilité.
L'animal
est
sensibilisé
et
présente
des
mécanismes
d'allergie.
Le
terme
de
«
gale
»
est
impropre
car
ce
n'est
pas
une
infection
causée
par
des
acariens.
On
l'observe
surtout
chez
les
poneys,
avec
apparition
de
lésions
croûteuses
sur
la
ligne
du
dos,
dans
la
région
scapulaire
et
éventuellement
la
tête.
-‐ Transmission
de
:
o «
blue
tongue
»
ovine
=
fièvre
catarrhale
ovine
(FCO).
FCO
provoque
entre
autre
une
cyanose
de
la
langue
chez
moutons
et
bovins
o Virus
de
Schmallenberg
o Onchocercoses
bovines,
équines
(vers
rond,
nématodes)
o Dipétalonémoses
humaines
(péritoine)
Ø Méthodes
de
luttes
:
cf
culicidés
30
-‐ Ailes
très
poilus,
lancéolées,
redressées
au
repos.
Ailes
restent
en
V
quand
il
est
posé.
Apex
ovale
-‐ Corps
très
poilu
et
grêle
-‐ Trompe
courte
-‐ Thorax
bossu,
velu
-‐ Couleur
jaunâtre
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Cosmopolite
mais
extension
à
toute
la
France.
-‐ Activité
plutôt
nocturne
et
crépusculaire,
ou
en
journée
dans
les
crevasses
abritées
du
vent
et
à
T
fraiche.
-‐ Exophiles
mais
uniquement
dans
endroit
abrité
car
craint
beaucoup
le
vent.
-‐ Vol
silencieux,
saccadé.
-‐ Rayon
d’action
faible
(200m)
:
faible
capacité
de
vol
donc
vraiment
localisés
dans
petites
zones
• Nutrition
-‐ Que
les
femelles
qui
mangent
(par
telmophagie).
• Cycle
évolutif
-‐ Ponte
en
milieu
terrestre,
humide
et
sombre.
Mais
pas
de
phase
aquatique.
-‐ Femelles
ont
besoin
d’un
repas
de
sang
puis
pondent
dans
des
zones
qui
gardent
bien
l’humidité.
-‐ Développement
larvaire
à
4
stades.
Se
nourrissent
de
débris
organique
pendant
5
semaines
puis
formation
d’une
nymphe
qui
se
tient
droite
et
porte
la
dépouille
de
la
larve
à
son
extrémité
postérieure.
-‐ La
nymphe
est
caractéristique
!
-‐ L4
assure
la
survie
hivernale
31
• P.
perniciosus
en
provence
qui
préfère
homme
• P.
ariasi
dans
les
Cévennes
qui
préfère
animaux
Ø Rôle
pathogène
-‐ Piqure
douloureuse,
dermatite
prurigineuse
-‐ Rôle
majeur
:
vecteur
biologie
des
leishmaniose
humaines
et
animales
(protozoaire
(flagellé),
Leishmania
infantum
présent
dans
les
macrophages).
La
leishmaniose
est
une
zoonose
pour
laquelle
le
chien
est
le
réservoir.
On
la
retrouve
dans
le
pourtour
méditerranéen
et
le
sud
de
l'Europe.
Chez
l’homme
forme
cutanée
et
viscérale
avec
des
lésions
peu
graves
Chez
les
animaux,
leishmaniose
généralisée
potentiellement
mortelle
chez
le
chien.
-‐ Vecteur
de
la
«
fièvre
des
3j
»
:
maladie
humaine
du
sud
de
l’Europe
avec
diagnostique
et
traitement
difficiles.
Ø Méthodes
de
lutte
-‐ Difficulté
:
Il
faut
trouver
les
gites
de
ponte
(difficilement
identifiables).
-‐ Mesures
de
protection
:
Insecticides
(collier,
spot
on…)
Mesures
mécaniques
:
difficile
car
passe
au
travers
des
mailles
de
la
moustiquaire
(petit)
Eventuellement
mettre
des
ventilateurs
car
craignent
le
vent
et
rentrer
les
animaux
dans
les
habitations
la
nuit
Nous
étudions
uniquement
Similium*
32
Ø Morphologie
générale
-‐ 1-‐6mm
-‐ Corps
plus
trapu
-‐ Couleur
noire
(«
black
fly
»)
-‐ Thorax
gibbeux
-‐ Ailes
rabattues
sur
le
corps
-‐ Antennes
a
nombreux
articles
(11
articles
empilés)
mais
courtes
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Vit
uniquement
en
zones
d’eaux
courantes
(contrairement
aux
culicidés)
car
bien
oxygénée
:
torrent,
rivière.
Larve
et
nymphe
dans
l’eau.
-‐ Activité
diurne
-‐ Peu
voler
en
altitude,
rayon
>100km
-‐ Exophile,
ubiquiste
(peu
sélectif)
• Nutrition
-‐ Femelles
fécondées
qui
mangent
par
telmophagie
-‐ Mâles
et
femelles
non
fécondés
:
sucs
végétaux
• Cycle
évolutif
-‐ Ponte
en
eau
courante,
œufs
sur
feuilles
de
végétaux
aquatiques
en
amas.
-‐ En
sortent
des
larves
qui
se
développent
en
7
stades
(elles
ont
des
branchies).
-‐ Elles
se
fixent
au
végétal
pendant
1
mois
et
demi,
puis
formation
d’une
nymphe
avec
filaments
respiratoires
et
enfin
éclosion
de
l’adulte
ans
une
bulle
d’air.
-‐ Larves
parfois
qui
assurent
survie
hivernale
de
l’espèce.
Ø Rôle
pathogène
-‐ Pas
rôle
important.
-‐ Rôle
direct
:
dermatite
papuleuse,
prurigineuse
avec
composante
toxique
(due
à
la
salive)
qui
peut
mener
à
une
intoxication
si
l'animal
est
piqué
par
un
«
nuage
»
de
Simulium.
Elle
peut
causer
des
troubles
de
la
fréquence
cardiaque.
-‐ Rôle
indirect
:
Transmission
d’onchocerques
(helminthe)
humains
(«
cécité
des
rivières
»)
et
bovins
:
cercle
sous-‐cutanée
ou
dans
le
lobe
oculaire
a
l’origine
de
la
33
cécité
de
l’individu.
Chez
l’homme
cette
maladie
est
controlée
mais
sévit
toujours
notamment
en
Afrique.
Transmission
myxomatose
Ø Méthodes
de
lutte
-‐ Lutte
anti-‐larvaire
:
Au
niveau
des
gites
:
eaux
courante
donc
il
suffit
de
ralentir
le
cours
d’eau
Larves
et
nymphe
sur
végétaux
:
désherber
-‐ Utilisation
Insecticides,
toxines.
-‐ Utilisation
de
prédateurs
:
poissons,
bassilus.
Insectes
qui
piquent
sur
face
inférieur
du
corps
et
difficile
à
injecter
insecticides
dans
cette
zone
car
ils
ne
persistent
pas
Les
brachycères
ont
une
allure
de
mouche,
ils
ont
un
corps
trapu,
massif,
des
pattes
et
des
antennes
courtes
à
3
articles
(«
brachy
»
=
court,
«
cères
»
=
antennes).
34
(RHX)
On
distingue
deux
grands
groupes
:
Ø les
Cycloraphes
:
ouverture
circulaire
au
moment
de
la
sortie
de
la
nymphe
-‐
antennes
à
3
articles
sans
arista
(soie
sensorielle
sur
le
dernier
article)
Ø
les
Orthoraphes
:
ouverture
en
T
au
moment
de
la
sortie
de
la
nymphe
(pas
à
connaître)
-‐
antennes
à
3
articles
avec
arista
-‐
larve
céphalée
-‐
nymphe
vraie
(Le
premier
critère
est
critiquable
car
on
ne
peut
pas
l'observer
sur
l'insecte
lui-‐même
au
moment
de
l'examen.)
o Soit
la
larve
est
céphalée,
on
a
alors
une
nymphe
vraie
on
est
alors
dans
la
section
des
Orthorhaphes
o Soit
la
larve
est
acéphale,
on
a
alors
une
pupe
et
on
est
alors
dans
la
section
des
Cyclorhaphes.
Une
pupe
possède
une
enveloppe
chitinisée,
rigide,
sombre,
et
prodigue
une
résistance
importante
dans
le
milieu
extérieur.
Seules
les
femelles
sont
hématophages.
35
On
s’intéresse
aux
Tabanidés
(les
taons,
en
anglais
«
horse
flies
»)
qui
sont
piqueurs.
36
Les
principaux
genres
français
sont
:
-‐ Tabanus,
qui
pique
tous
les
grands
animaux
(Tabanus
bovis,
Tabanus
autumnalis,
Tabanus
bromius...)
-‐ Haematopota
qui
pique
les
grands
animaux
et
l'homme.
-‐ Chrysops
qui
pique
surtout
les
grands
animaux.
Ø Biologie
(Tabanus
sp.)
• Habitat
-‐ Parasite
diurne
(heures
chaude)
+
en
été
en
pays
tempéré.
-‐ Exophile
:
pendant
les
heures
chaudes
et
près
de
l’eau.
Régions
riches
en
gros
bétail
et
en
régions
boisées
riches
en
eau.
-‐ Capable
de
parcourir
de
nombreux
km
en
vol
:
vol
rapide
et
puissant
• Nutrition
-‐ Mâle
et
femelle
absorbe
des
sucs
végétaux.
-‐ Seules
les
femelles
sont
hématophages
par
telmophagie.
Plusieurs
piqures
nécessaires
pour
faire
un
repas
car
souvent
dérangés
(piqûre
douloureuse)
=>
favorise
la
dispersion
du
parasite
et
le
rôle
pathogène
indirect
:
aiguille
souillée
• Cycle
évolutif
-‐ Ponte
dans
l’eau
en
amas
dans
eaux
courantes,
ou
stagnantes,
sur
végétaux
et
pierres.
37
-‐ Développement
de
stades
larvaires
céphalés
(7-‐9
stades)
qui
vivent
dans
l’eau
ou
sur
terre
humide,
se
nourrissent
d’autre
individus,
pendant
3
mois
environ.
-‐ La
nymphe
vit
hors
de
l’eau
dans
zone
boueuse
enfoncée
verticalement.
-‐ Durée
3-‐4
mois
(ralentissement
en
hiver
et
vitesse
optimale
en
été)
Ø Rôle
pathogène
(Tabanus
sp.,
Chrysops
sp.,
Haematopota
sp.)
-‐ Direct
:
Piqure
douloureuse
+
anémie
par
spoliation
sanguine
(jusqu’à
700mg
!!!)
+
sang
peut
attirer
d’autres
mouches.
è
Entraine
une
énervement
des
animaux
et
des
retards
de
croissance
-‐ Indirect
:
Transmission
de
protozoaires
(Protozooses)
:
Trypanosoma,
Besnoitia
Bactéries
:
Pasteurella,
Brucella
Virus
anémie
infectieuse
Cheval
(grave
mais
peu
présente
en
France)
Filaire
:
Loa
loa
transmise
par
Chrysops,
filariose
du
tissu
conjonctif
chez
l’homme
Ø Méthodes
de
lutte
(Tabanus
sp.,
Chrysops
sp.,
Haematopotasp.)
-‐ Peu
efficace.
-‐ Il
faut
trouver
les
gîtes
larvaires
qui
ont
des
localisations
variées.
-‐ Utilisation
Insecticides.
RHX
:
section
des
cycloraphes
:
Leurs
larves
sont
acéphales,
de
type
«
asticot
».
Elles
sont
au
nombre
de
trois.
L1
possède
une
armature
buccale
(sclérites
ou
crochets
buccaux)
et
est
métapneustique,
c'est-‐à-‐dire
que
les
stigmates
sont
à
l'extrémité
de
la
larve.
L2
et
L3
sont
au
38
contraire
amphipneustique
(qui
possède
des
stigmates
respiratoires
sur
le
prothorax
et
le
dernier
segment
abdominal).
La
nymphe
est
une
pupe.
Pour
les
adultes,
on
peut
retenir
que
si
les
pièces
buccales
sont
atrophiées,
alors
les
larves
sont
parasites,
et
si
elles
sont
développées
(piqueur
ou
lécheur),
l'adulte
est
pathogène.
Ils
portent
une
soie
sur
le
3ème
article,
qui
peut
être
divisée
en
soies
secondaires
-‐ Corps
assez
aplatis
et
tégument
dures
et
élastiques
=>
difficile
à
écraser.
-‐ Deux
griffes
au
bout
de
chaque
patte.
39
a) Hippobosca
equina
(mouche
plate
du
cheval)
Ø Morphologie
générale
-‐ 7-‐8mm
-‐ ailé,
ailes
plus
longues
que
le
corps
-‐ brun-‐rougeâtre
-‐ Tégument
épais
caractéristique
-‐ Pattes
divergentes,
bien
aplaties,
sur
le
côté,
écartées,
plus
longues
que
le
corps
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Piquent
bovins,
équins,
animaux
domestiques
et
parfois
l’homme.
-‐ Se
fixe
sur
les
poils
avec
griffes
-‐ Déplacement
en
crabe
sur
le
coté.
-‐ Volent
peu.
-‐ En
région
postérieur
du
corps
sur
animal,
région
péri-‐anale
surtout.
-‐ Caractère
saisonnier
:
surtout
été.
• Cycle
évolutif
-‐ Femelles
quittent
hôte
pour
aller
pondre
dans
humus
ou
sur
sol
sec
-‐ Individus
larvipares,
femelle
produisent
larves.
-‐ Passage
de
la
larve
a
l’adulte
assez
rapide.
Ø Rôle
pathogène
-‐ Deux
sexes
hématophages.
-‐ Direct
:
hématophagie
essentiellement
:
piqure
douloureuse
+
énervement
animaux
-‐ Indirect
:
transmission
trypanosome
aux
bovins.
b) Mélophagus
ovinus
(A)
(faux
pou
du
mouton)
Ø Morphologie
générale
-‐ 4-‐7mm
-‐ Aptère
:
Perdu
capacité
de
vol,
il
ne
reste
que
deux
taches
sombre.
-‐ Couleur
brun-‐rougeâtre
-‐ Abdomen
en
«
forme
de
cœur
»
-‐ Revêtement
chitinisé
très
élastiques
=>
résiste
à
l’écrasement
40
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Parasite
permanent
et
spécifique
de
la
toison
du
mouton
èEnsemble
du
cycle
sur
l’hôte
(œuf,
stade
immature
et
adulte)
-‐ Spécifique
:
pas
de
transmission
aux
bovins
qui
sont
à
coté
• Nutrition
-‐ Deux
sexes
hématophages.
• Cycle
évolutif
-‐ Cycle
en
totalité
sur
le
mouton
-‐ Larvipares
:
œufs
se
développe
dans
corps
femelle
pendant
plusieurs
semaines,
puis
larves
pareil
et
enfin
femelles
libèrent
larves
sur
hôte.
-‐ La
pupe
est
fixée
au
mouton
(pupe
=
taille
pépin
de
pomme)
-‐ 3
à
5
semaines
selon
la
saison
Ø Rôle
pathogène
-‐ Du
à
l’activité
insecte
sur
le
tégument
animal
car
il
pique,
se
nourrit,
et
ça
gratte
-‐ Entraine
des
«
noisillures
»
sur
le
cuir
:
du
fait
des
piqûres
répétées,
réaction
inflammatoire
et
développement
de
réactions
fibreuses,
cutanées
:
quand
on
récupère
les
peaux
en
tannerie
il
y
a
des
cicatrices
ponctiformes,
alignées,
qui
prennent
différemment
le
colorant,
d’où
une
perte
de
valeur.
-‐ La
prolifération
du
parasite
sur
l’hôte
responsable
d’une
dermatite
appelée
mélophagose
:
dermatose
spécifique
contagieuse,
saisonnière,
prurigineuse,
des
animaux
enlainés
(cf.
dermato-‐ruminants)
=>
liaison
de
la
toison
+
énervement
donc
baisse
de
production.
Dans
certains
cas
il
peut
y
avoir
anémie
et
perte
de
production.
41
4. Famille
des
Gastérophilidés,
cycloraphes
(A)
Parasite
du
tube
digestif
du
cheval.
Les
espèces
appartenant
à
cette
famille
sont
appelée
Gastérophiles
(attention
à
ne
pas
oublier
le
«
é
»
dans
Gastérophiles).
On
étudie
Gasterophilus
intestinalis
(ou
Gasterophilus
equi)
a) Gasterophilus
Ø Morphologie
générale
(cf
TP)
-‐ Pas
de
pièces
buccales
chez
les
adultes
≈bourdons
è ne
se
nourrissent
pas,
vivent
sur
leur
réserves,
se
reproduisent,
pondent
puis
meurent.
-‐ Adulte
de
1-‐1,5
cm
!!
-‐ Œufs
=
1mm,
fixés
aux
poils
(≠lentes),
striés
transversalement
-‐ 3
Stades
larvaires
de
1-‐4mm
à
2cm.
-‐ L3
a
des
rangées
d’épines
sur
chaque
segment,
une
paire
de
crochet
(s’accrocher
aux
poils)
et
orifices
respiratoires
à
extrémité
terminale.
Stigmates
regroupés
sur
des
sortes
de
lignes.
5
espèces
:
o G.intestinalis
o G.
nasalis
o G.
haemorrhoidalis
o G.
inermis
o G.
pecorum
42
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Adultes
non
parasites,
libres
au
cours
de
l’été
-‐ Œufs
fixés
aux
poils
-‐ Larves
parasites
obligatoires
du
tube
digestif
du
Cheval,
histophages
-‐ Durée
de
vie
de
quelques
jours
pour
adultes
-‐ Heures
chaudes
de
la
journée
-‐ La
respiration
se
fait
avec
des
stigmates
sur
la
partie
postérieure
(plaques
stigmatiques
réniformes,
avec
3
paires
de
fentes
stigmatiques)
• Nutrition
-‐ Adultes
dépourvus
de
pièces
buccales
-‐ Larves
=
parasites
obligatoire
(il
s’agit
donc
d’un
parasite
temporaire
dont
la
larve
est
le
stade
parasite).
Parasite
seulement
les
chevaux.
-‐ Larves
histophages
(estomac).
• Cycle
évolutif
exemple
de
G.
intestinalis
-‐ Un
cycle
par
an
-‐ Les
œufs
(1mm,
jaunâtre,
striés,
operculés)
sont
pondus
sur
les
poils
-‐ Région
préférentielle
sur
le
corps
pour
la
ponte
:
poitrail,
membre
antérieur.
-‐ Sous
effet
stimuli
(chaleur,
humidité
par
léchage)
:
éclosion
de
l’œuf
èLe
cheval
ingère
les
larves
qui
s’enfoncent
dans
la
sous-‐muqueuse
buccale,
linguale
et
gingivale
èElles
sortent
de
la
muqueuse,
muent
en
L2,
se
mettent
a
la
base
de
la
langue
puis
sont
déglutis
et
se
retrouvent
dans
estomac
è
Se
transforme
en
L3
qui
reste
10
mois
dans
estomac
au
chaud
è
Vers
juin,
juillet,
emmenés
pas
transit
digestif
et
évacué
dans
le
crottin
è
larves
restent
dans
le
sol
5
jours,
se
transforme
en
pupe
puis
en
adulte
(en
5-‐6
jours).
-‐ Majorité
du
cycle
dans
le
cheval
:
phase
parasite
>>
libre
-‐ Seule
fonction
de
l’adulte
est
de
se
reproduire.
43
-‐
Ø Biologie
:
autres
espèces
Zones
spécifiques
ou
sont
pondus
les
œufs
et
ou
se
trouvent
les
stades
larvaires
:
Infestation
par
un
stade
larvaire
:
myiases.
Ø Rôle
pathogène
Gastérophiloses
=
myiases
a
l’origine
de
troubles
digestifs
variés.
Lésion
au
niveau
du
TD.
44
5. Famille
des
Oestridés,
cycloraphes
(A)
On
s'intéresse
à
la
sous-‐famille
des
Oestrinés.
Elle
est
composée
de
deux
genres
principaux
:
Oestrus
(A)
et
Hypoderma
45
• Nutrition
-‐ Larves
histophages
(mucus
des
cavités
nasales)
-‐ Adultes
dépourvus
de
pièces
buccales
• Cycle
évolutif
-‐ Cycle
très
long.
-‐ La
femelle
produit
directement
des
larves
1
(larvipare)
qu’elle
projette
en
vol
a
proximité
des
moutonsè Ces
L1
pénètrent
dans
cavités
nasales
et
avancent
quand
animal
inspire,
se
retiennent
par
crochets
quand
expiration
èmuent
en
L2
dans
les
sinus
frontaux èMuent
en
L3
(2
cm,
avec
forme
caractéristique)
è
L3
expulsées
dans
milieu
extérieur
par
éternuement
èen
1
à
5
jours
:
devient
pupe
(au
sol)
puis
adulte
(aérien).
-‐ Adultes
actifs
toute
l’année,
donc
plusieurs
générations
pas
an
possibles.
-‐ Vie
larvaire
au
moins
2
mois,
pupe
au
moins
1
mois.
-‐ Survie
hivernale
:
L1.
Hypobiose
=
arrêt
du
développement,
vie
ralenti
du
parasite
dans
cette
période
pour
les
L1.
-‐ Différents
stades
:
L3
avec
bandes
brunes
sur
chaque
segment
-‐ La
chronologie
d’un
cycle
par
an
:
Adulte
2-‐3semaine
en
étéèL1
à
L3
de
fin
été
année
N
au
printemps
année
N+1èExpulsion
L3
printemps
N+1èAdultes
été
N+1.
-‐ vie
parasite
>>
vie
libre
-‐ en
France,
on
dénombre
1
à
3
générations
par
an
selon
la
température.
La
vie
larvaire
peut
durer
jusqu'à
9
mois
alors
qu'elle
est
raccourcie
dans
les
pays
tropicaux
jusqu'à
1
mois.
46
Ø Rôle
pathogène
Oestrose.
Eternuement,
saignement,
énervement,
troubles
nerveux
(animaux
qui
tournent
en
rond=faux
tournis),
dérangement
avec
les
insectes
qui
tournent
autour
d’eux
=>
moutons
en
groupe
tête
baissée.
b) Hypoderma
sp.
(B)
Ø Morphologie
générale
-‐ Adulte
1,2-‐1,5cm
-‐ Corps
noir
et
jaune,
velu
-‐ Larves
0,1-‐3cm,
brune
ou
sombre,
de
forme
caractéristique
:
en
demi-‐cercle
-‐ L1
avec
sclérites
labiaux
permettant
de
perforer
la
peau
-‐ L3
appelé
«
Varron
»
ou
hypoderme
-‐ 2
espèces
:
o Hypoderma
bovis
o H.
lineatum
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Adultes
non
parasite,
libres
pendant
été
-‐ Œufs
fixés
aux
poils
-‐ Larves
parasites
obligatoires
du
tissu
conjonctif
profond
et
sous
cutané
des
Bovins
• Nutrition
-‐ Larves
histophages
-‐ Adultes
dépourvus
de
pièces
buccales
• Cycle
évolutif
exemple
de
H.
bovis
-‐ Œufs
fixés
aux
poilsè
les
L1
(1,5cm)
sortent
puis
pénètrent
par
follicule
pileux
pour
rejoindre
tissu
conjonctif
sous
cutanéè
Migration
par
trajets
nerveux,
Elles
rejoignent
le
canal
rachidien
en
pénétrant
par
trous
de
conjuguaison
èRestent
dans
le
canal
pendant
l’hiver
èFin
de
l’hiver,
reprend
la
migration,
47
traversée
de
la
masse
commune
pour
aller
vers
le
tissu
conjonctif
sous
cutané
en
région
dorso-‐lombaire
de
l’animal
et
mues
en
L3
(jusqu’à
20-‐30mm,
3
rangées
de
tubercules
latéraux,
pas
de
sclérites
buccaux,
plaques
stigmatiques
réniformes)=varron
blanc,
marron
puis
noirè
L3
mature
et
forme
des
nodules
de
2-‐3cm
(bien
visibles
:
pseudo-‐furoncles)
èL3
y
reste
environ
11
semaines
dans
nodules
puis
font
un
orifice
pour
respirer
:
communication
stigmates
avec
milieu
extérieur
èpuis
percent
tégument
et
se
laissent
tomber
sur
le
sol
è
formation
pupe
(en
24-‐48
heures)
puis
adulte.
Chronologie
:
Adulte
2-‐3semaine
en
étéèL1
à
L3
de
fin
été
année
N
au
printemps
année
N+1èExpulsion
L3
printemps
N+1èAdultes
été
N+1.
-‐ Phase
parasite
>>libre
-‐ H.
lineatum,
même
cycle
mais
passe
par
œsophage
pendant
sa
migration
au
lieu
de
passer
par
le
canal
rachidien
Ø Rôle
pathogène
On
parle
d’hypodermose
Lésion
:
dépréciation
du
cuivre,
de
la
carcasse,
adulte
dérange
les
animaux
et
entraine
de
la
baisse
de
production.
Lésions
nerveuses
48
(RHX)
On
dénombre
une
unique
génération
par
an.
Le
traitement
est
réalisé
à
l'automne
sur
les
bovins.
Aujourd'hui,
ces
parasites
sont
éradiqués
en
France
(ce
qui
ne
signifie
pas
qu'ils
ne
peuvent
pas
revenir),
grâce
à
une
campagne
insecticide,
systématique
et
systémique.
Il
ne
faut
pas
traiter
alors
que
la
larve
est
présente
au
niveau
du
canal
rachidien
(libération
d'antigènes
au
niveau
de
la
moelle
épinière).
Lors
d'importations
d'animaux,
il
faut
contrôler
et
traiter
les
animaux
systématiquement.
Ce
sont
les
mouches
au
sens
classique,
non
colorées
et
peuvent
posséder
deux
types
de
pièces
buccales.
On
s’intéresse
à
:
o Musca
sp.
avec
musca
domestiqua
=
Mouche
domestique
(«
house
fly
»)
:
type
lécheur
o Stomoxys
sp.
o Glossina
sp.
Deux
dernières
=
mouches
piqueuses
49
a) Musca
sp.
Ø Morphologie
générale
-‐ 0,5-‐1cm
-‐ corps
terne
-‐ Pièces
buccales
type
lécheuses
:
trompe
molle
terminée
par
2
labelles
-‐ Larves
=
2
à
12
mm,
L3
avec
2
plaques
stigmatiques
réniformes
postérieures
avec
bouton
marginal
+
3
fentes
stigmatiques
très
sinueuses
-‐ Œuf=
1mm.
Pondus
isolés
ou
en
paquets,
en
plusieurs
pontes,
allongés
(orme
de
banane),
blancs
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Adultes
endophiles
et
exophiles,
non
parasites
-‐ Activité
en
été
(activité
maximale
en
avril
et
en
septembre
selon
les
espèces)
-‐ Durée
de
vie
adultes
:
2-‐5
semaines/
2
mois
en
hiver
• Nutrition
-‐ Mâles
et
femelles
omnivores,
absorption
de
tout
liquide
(labelles)
-‐ Larves
libres
coprophages
et
parfois
parasite
:
myiases.
Deux
types
d'asticots,
selon
leur
comportement
lorsqu'ils
sont
sur
un
tissu
vivant.
Soit
ils
mangent
uniquement
le
tissu
mort
(pas
parasite),
soit
ils
mangent
le
tissu
mort
et
vivant
sans
distinction,
dans
ce
cas
ils
sont
parasites.
• Cycle
évolutif
exemple
de
Musca
domestiqua
-‐ Cycle
selon
les
conditions
dure
de
6
jours
à
1
mois.
10-‐12
générations
en
pays
tempéré
-‐ Contrôle
difficile
car
prolifération
rapide.
Ø Rôle
pathogène
-‐ Ne
pique
pas
donc
pas
de
vecteur
biologie
-‐ Vecteur
mécanique
:
transmission
par
transport
passif
50
-‐ Transmission
de
germes
pathogènes
:
bactéries,
virus,
vers
(spirure,
cestodes…)
acquis
au
contact
du
fumier/lisier
ou
toilettes
-‐ Perturbation
des
animaux,
nuisances,
pertes
économiques
-‐ Quand
il
y
a
une
plaie,
transmission
d'agents
de
kératite,
de
mammites,
complication
des
plaies,
myiases.
-‐ Les
conséquences
économiques
ne
sont
pas
négligeables.
b) Stomoxys
sp.
Ø Morphologie
générale
-‐ 0,3-‐0,8
cm
-‐ Trompe
piqueuse
portée
horizontalement
au
repos.
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Adultes
Endophiles
et
exophiles
-‐ Plutôt
actif
en
été
-‐ Ponte
préférentiellement
dans
les
crottins
• Nutrition
-‐ Mâles
et
femelles
hématophages
-‐ Larves
libres
coprophages,
matières
organiques
-‐ Piquent
plus
souvent
animaux
que
homme
Ø Rôle
pathogène
-‐ Direct
:
piqure
douloureuse,
spoliation,
énervement…
-‐ Indirect
:
transmission
fièvre
aphteuse
et
germes
pathogènes
(protozoaires,
vers
(spirure)).
51
-‐ Larves
libres
• Reproduction
-‐ Femelle
larvipare
-‐ Développement
dans
le
liquide
céphalo-‐rachidien
Ø Rôle
pathogène
-‐ Piqûre
-‐ Transmet
maladie
trypanosome
-‐ Trypanosoma
brucei
gambiense
+
T.
brucei
rhodesiense
=
agents
de
la
maladie
du
sommeil
chez
l’homme
-‐ T.
brucei
brucei
+
T.
congolense
+
T.
vivax
=
agents
de
la
nagana
chez
les
animaux
domestiques
-‐ Ressemble
au
précédent
car
type
piqueur
3
genres
:
Calliphora,
Lucilia,
Wohlfartia.
Ces
mouches
ressemblent
un
peu
aux
mouches
domestiques.
Métalliques,
elles
présentent
des
reflets
argent/bleu/verts.
Elles
sont
particulièrement
attirées
par
les
matières
en
décomposition.
Leurs
larves
sont
parasites
obligatoires
ou
facultatifs
et
sont
agents
de
myiases
ovines.
Les
femelles
pondent
généralement
sur
des
cadavres.
52
Ø Morphologie
générale
-‐ 0,7-‐1,4
cm
-‐ Mouches
à
reflet
métallique
-‐ Larves
=
1,5
à
15
mm;
L3
avec
2
plaques
stigmatiques
postérieures
avec
3
fentes
rectilignes
ou
sinueuses
suivant
les
espèces
convergeant
vers
le
bouton
Ø Biologie
• Habitat
-‐ Adultes
dans
le
milieu
extérieur,
jamais
parasites
-‐ Actifs
en
été
-‐ Larves
libres
parfois
parasites
(myiases).
Espèces
avec
larves
parasites
obligatoires
et
d’autres
avec
larves
parasites
facultatifs
• Nutrition
-‐ Larves
type
carnassières
-‐ Mâles
et
femelles
«
omnivores
»,
absorption
de
tout
liquide
(labelles)
• Cycle
évolutif
-‐ Durée
du
cycle
:
2-‐3
semaines
-‐ 3
stades
larvaires
Ø Rôle
pathogène
-‐ Myiases
ovines
(primaires
ou
secondaires)
fréquentes
chez
les
moutons.
Myiase
cutanée
primaire
se
développe
sur
peau
saine
alors
que
secondaire
se
développe
sur
peau
lésée.
-‐ Animaux
affaiblis,
souillés
sont
plus
susceptibles
d’être
parasités
par
des
myiases.
-‐ Ce
n’est
pas
toujours
très
visible
:
un
petit
trou
à
la
surface
de
la
peau
mais
les
larves
creusent
en
sous
cutanée
-‐ La
lutte
est
très
difficile,
ces
mouches
peuvent
habiter
dans
des
biotopes
très
variés.
Chez
l'animal,
on
peut
utiliser
un
insecticide,
mais
il
n'est
pas
toujours
assez
rémanent
(il
faut
réitérer
le
traitement)
et
peut
posséder
une
certaine
toxicité
ou
entraîner
des
phénomènes
de
résistance.
On
peut
chercher
à
contrôler
les
populations
de
mouches
par
des
notions
d'hygiène
:
dans
les
bâtiments,
contrôle
de
la
matière
organique,
couvrir
le
fumier
;
chez
les
animaux
contrôler
les
plaies,
s'assurer
que
la
peau
est
propre,
mettre
l'animal
à
l'abri
en
cas
de
mise
bas...
L'exemple
typique
est
celui
d'un
chien
de
grand
format,
aux
poils
longs,
qui
reste
dans
le
jardin.
S'il
possède
des
problèmes
locomoteurs
(animal
couché
sur
le
sol
ayant
des
difficultés
à
se
lever)
associés
à
une
diarrhée
ou
à
une
incontinence,
en
quelques
heures
on
voit
apparaître
des
asticots.
Si
on
n'utilise
pas
d'endectocides,
il
y
a
risque
d'intoxication.
53
54
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
TD n°1 Entomologie
- Exercices introductifs
- Aphaniptères
Définition, taxinomie, morphologie (TP), biologie (habitat, spécificité, nutrition,
cycle évolutif, pouvoir pathogène direct et indirect)
- Phtiraptères idem
- Hémiptères idem
Objectifs pédagogiques
- Donner la définition des Aphaniptères ( siphonaptères), Phtiraptères, et des
Hémiptères.
- Citer et définir les principaux genres de puces et de poux
- Connaître les caractères biologiques des genres majeurs et en déduire les
applications
- Connaître le rôle pathogène indirect des genres importants en médecine humaine
et vétérinaire.
I. EXERCICES INTRODUCTIFS
Quelles sont les différences morphologiques entre les diptères, aphaniptères, phtiraptères,
hémiptères ?
Diptères Aphaniptères Phtiraptères ou Hémiptères
Siphonaptères Exemple : poux Exemple : punaise
Exemple :
puce
Taille 2 mm à 3 cm 1-8 mm 1-6 mm 4 mm à 2.5 cm
Allure générale Type mouche Aplatissement Aplatissement Corps plus ou
Type Latéro-latéral dorso-ventral moins aplati
moustique Puce entre lame et
lamelle, vue
souvent de profil.
3ième paire de
patte
beaucoup plus
grande que les
autres
Ailes 1 paire d’ailes Absence Absence d’ailes 2 paires d’ailes :
seulement, la d’ailes membraneuse +
deuxième est élytre
réduite à un De temps en
balancier. Les temps vestigiales
diptères ont (presque
presque tous disparues)
des ailes.
Pièces buccales Piqueuses, Piqueuses Piqueuses ou Piqueuses
Correspond aux lécheuses ou (siphon broyeuses
modalités de atrophiées : siphonadées)
nutrition quelques diptères
n’ont pas de
pièces buccales,
ne se nourrissent
pas.
Développement Holométaboles Holométaboles Hétérométaboles Hétérométaboles
avec plusieurs Avec plusieurs (paurométaboles) (hémimétaboles)
stades stades Les jeunes poux
larvaires et 1 larvaires et un ressemblent
stade stade fortement aux
nymphal. nymphal. adultes.
Diptères Aphaniptères Phtiraptères Hémiptères
Nutrition Femelles : Sang (femelle, Sang (femelle, Sang (femelle,
Hématophage mâle) mâle et tous mâle + tous
et surtout Telmophage en stades) ou stades).
solénophages général débris
(sang épidermiques.
strictement) ou
sérosités,
tissus, sucs…
ou +/- nulle.
Rôle pathogène Oui, surtout Oui = pulicoces Oui = phtirioses Oui chez les
direct brachycères hommes
(dont myiases)
Rôle pathogène Oui surtout Oui chez les Oui chez les Oui chez les
indirect nématocères hommes et les Hommes Hommes
(vecteurs) animaux
II. ORDRE DES APHINIPTERES OU SIPHONAPTERES
a) Biologie
Habitat
Les stades adultes sont obligatoirement parasites, ce sont des parasites temporaires. Les
nymphes sont dans l’environnement.
Nutrition
Le parasite est temporaire mais sédentaire sur leur hôte. Elles sautent pour descendre
par terre ou pour sauter sur un hôte. Mais elles ne sautent pas d’un animal à un autre
animal.
Ce parasite n’est pas très spécifique, il est surtout sédentaire. Les pièces buccales sont
très fines, en forme de siphon qui forme comme une aiguille, de type télmophage, et
permettent de piquer directement dans le capillaire.
Le repas de sang se fait très vite à l’arrivée sur l’hôte.
Les larves ne sont pas piqueuses, elles sont détritivores. La nymphe ne se nourrit pas.
Cycle évolutif
Il y’a 3 stades larvaires libres dans l’environnement. Les larves sont lucifuges ( elles
fuient la lumière). Les œufs tombent au sol dans le panier du chien par exemple,
éclosent et les larves se cachent dans les petites fissures qu’elles trouvent, puis se
transforment en nymphe dans un cocon.
Le cycle dure 15 jours à 1 an.
La transformation en nymphe se fait depuis le stade 3.
Adulte pré-émergé : prêt à l’intérieur du cocon et attend dans les zones cachées de la
maison (sous les tapis, dans le parquet), émerge quand un animal passe.
Dans les maisons de campagnes par exemple, peuvent attendre de 6 mois à 1 an et
sortent quand il y a une température adéquate (20 -25 °C), certaines vibrations &
dégagement de CO2 (ils détectent un chien qui passe).
Rôle pathogène
- Indirect : agent de la peste Yersinia pestis. La puce du rat est le premier relais
de la peste qui le transmet à l’homme et l’entretien se fait par la puce de l’homme.
Rockettsia mooseri typhus murin (seulement chez les rongeurs).
III. ORDRE DES PHIRAPTERES = LES POUX
Morphologie : 1 à 3 mm (TP)
La tête est plus étroite que le thorax. Tous les stades sont sur l’hôte. Les lentes sont bien
collées aux poils.
Forme de parasitisme
Ce sont des parasites obligatoires, il ne peut pas y avoir de cycle de poux dans
l’environnement. Ce sont des parasites très spécifiques, chez les mammifères dont
l’Homme.
Hématophages, capables de faire plusieurs repas par jours.
Cycle Biologique
La chaleur tue les poux.
Rôle pathogène
Les poux sont beaucoup plus fréquents chez animaux de rentes (ruminants) que
domestiques).
Poux broyeurs, se retrouvent chez les mammifères mais pas chez les hommes. Ils sont
non hématophages mais mangent des débris cutanés et peuvent créer des lésions
cutanées.
Habitat
Ce sont des parasites permanents spécifiques, que l’on retrouve chez les animaux et les
oiseaux. Ils sont très actifs et se déplacent facilement et fréquemment.
Cycle évolutif
Identique aux Anoploures.
Rôle Pathogène
Ce sont des agents de phitrioses.
C’est une espèce de poux appelée endophyte, c’est-à-dire qui vit dans les habitations.
Les repas ont lieu la nuit, durent 5 à 10 min puis les punaises vont se recacher à
l’intérieur des matelas/ les murs.
Cycle biologique
Action pathogène
Il est très difficile de s’en débarasser.
Morphologie et Habitat
Cycle évolutif
Le cycle évolutif a lieu dans les habitations et dure 1 ou 2 ans.
Rôle pathogène
Ce sont des punaises d’Amérique du Sud responsable de la transmission de la maladie de
Chagas. (T. cruzi)
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Culicidés
Trompe longue
Apex arrondi
Aile Culicidé
Adulte présent en été et en automne, soit la nuit, soit le jour dans les milieux
humides
Seule la femelle est hématophage solénophage. Action mécanique et antigénique
de la salive à l’origine de papules prurigineuses.
Vecteur de paludisme, encéphalomyélites humano-équino-aviaires, peste équine,
myxomatose, filariose…
Entomologie 1
Œuf de Culicidés
Culex sp.
Ailes écailleuses à
apex arrondi
Antennes avec
peu de soies
Culex sp.
Palpes
maxillaires courts
Anopheles sp.
Palpes maxillaires et
trompe longs
Apex arrondi
Culicoïdes sp.
Apex arrondi
Thorax
bossu
Antennes à articles
moniliformes
Culicoïdes sp.
Trompe
courte
Phlebotomus sp.
Apex ogival
Thorax
bossu
Gros yeux
noirs
Nombreux poils
Phlébotome
Simulium sp.
Thorax gibbeux
Antennes courtes
et glabres
Tabanus sp.
Gros yeux
séparés
Antennes à 4
subdivisions
superficielles
Hippobosca equina
Mouche araignée
Ailes assez
développées
Pattes plus ou
moins étalées
Griffes
Commune sur chevaux et bovins, fixée par ses griffes. Ne vole que sur quelques
mètres
Piqûre assez douloureuse
9
Entomo
Melophagus ovinus
Faux pou du mouton
Nombreux poils
roux
Griffes bi-dentées
10
Entomo
Braula caeca
Faux pou des abeilles
2° article
antennaire dilaté P
Abdomen poilu
11
Entomo
Gasterophilus sp.
Extrémités
antérieures
Stigmates en
3 rangées
parallèles
12
Entomo
Emplacement de
l'opercule
Striations de la coque
13
Entomo
Lésion de Gastérophilose
Myiase intestinale
Fixation des larves III dans l’estomac, à l’origine d’ulcérations bordées par un
épaississement de la muqueuse = lésions en nid d’abeilles.
14
Entomo
Oestrus ovis
Bandes brunes
Boutons
stigmatiques
Adulte actif aux heures chaudes le jour ; vie courte sans alimentation
Larve parasite obligatoire des cavités nasales et des sinus frontaux des Petits
Ruminants : agent de myiase cavitaire du Mouton = oestrose ovine.
15
Entomo
Hypoderma sp.
Hiles
Boutons
stigmatiques
Adulte présent d’avril à septembre, actif aux heures chaudes. Vol bourdonnant cause de
frayeur
Larve parasite obligatoire du tissu conjonctif des Bovins, agent de
l’hypodermose bovine = varron
16
Entomo
Lésion d’hypodermose
"Varron"
Nodules
varroneux
17
Entomo
Musca domestica
Ordre des Diptères : 1 paire d’ailes, pièces buccales de type piqueur
Sous-ordre des Brachycères: type mouche, corps trapu, pattes courtes et
antennes à trois articles
Section des Cycloraphes : tégument nymphal à ouverture circulaire
Super-famille des Muscoïdea = adulte pourvu de pièces buccales bien
développées
Pièces buccales
de type lécheur
Asticots
18
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Larves de puces
ü Vermiformes, apodes.
ü Tête suivie de 12 segments
ü Tête portant une paire d'antennes et une corne frontale (caduque)
ü Dernier segment portant 2 appendices locomoteurs
2 appendices
locomoteurs
1
Entomologie 2
Ctenocephalides canis
Cténidies
perpendiculaires
Tête
globuleuse
2
Entomologie 2
Ctenocephalides felis
Cténidies
perpendiculaires
Tête
allongée
Tibia de P3
portant 6
encoches
3
Entomologie 2
Spilopsyllus cuniculi
Tête
anguleuse
Cténidies à
peu près
parallèles
4
Entomologie 2
Xenopsylla cheopis
Absence de
peignes
5
Entomologie 2
opercule
6
Entomologie 2
Pediculus humanus
Yeux visibles
Cou marqué
3 paires de
pattes d'égale
longueur
7
Entomologie 2
Première paire de
pattes atrophiées
8
Entomologie 2
Haematopinus suis
Cornes
temporales
3 paires de
pattes d'égale
longueur
Plaques
pleurales
9
Entomologie 2
Linognathus spp.
Première paire de
pattes atrophiées
10
Entomologie 2
Solenopotes capillatus
Première paire de
pattes atrophiées
Protubérances
tubuleuses
11
Entomologie 2
Trichodectes canis
Antennes à
3 articles
Tarse à
1 griffe
Tête
rectangulaire
aussi large
que le corps
12
Entomologie 2
Felicola subrostratus
Tête
trapézoïdale
aussi large
que le corps
Antennes à
3 articles
13
Entomologie 2
Damalinia spp.
Antenne à
Tête semi - 3 articles
circulaire
aussi large
que le corps
Bandes
brunes
14
Entomologie 2
Menacanthus stramineus
Tête en chapeau
de gendarme
15
Entomologie 2
Tête enfoncée
dans le thorax
Antennes à
4 articles
16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
PARASITOLOGIE
EXTERNE
Acarologie
Entomologie
Mycologie
I.
ACAROLOGIE
GENERALE
.......................................................................................................................
3
A.
DEFINITIONS
ET
GENERALITES
...............................................................................................................................
3
B.
MORPHOLOGIE
ET
ANATOMIE
.................................................................................................................................
3
C.
BIOLOGIE
DES
ACARIENS
..........................................................................................................................................
5
1.
Milieu
de
vie
.............................................................................................................................................................
5
2.
Cycle
de
développement
......................................................................................................................................
5
D.
IMPORTANCE
MEDICALE
..........................................................................................................................................
5
1.
Action
pathogène
direct
.....................................................................................................................................
5
2.
Rôle
pathogène
indirect
......................................................................................................................................
6
II.
SOUS-‐ORDRE
DES
SARCOPTOÏDEA
..................................................................................................
7
A.
SUPER-‐FAMILLE
DES
ORIBATIDÉS
......................................................................................................................
8
B.
SUPER-‐FAMILLE
DES
ACARIDIÉS
.........................................................................................................................
8
1.
Acaridiés
PSORIQUES
ou
agents
de
gales
................................................................................................
10
i.
Famille
des
SARCOPTIDÉS
............................................................................................................................................................
10
ii.
Famille
des
PSOROPTIDÉS
..........................................................................................................................................................
12
iii.
Famille
des
ÉPIDERMOPTIDÉS*
..............................................................................................................................................
13
2.
Acaridiés
PILICOLES
.........................................................................................................................................
15
3.
Acaridiés
PLUMICOLES
....................................................................................................................................
16
4.
Acaridiés
INTERNES
.........................................................................................................................................
16
5.
Acaridiés
DÉTRITICOLES
................................................................................................................................
16
III.
SOUS-‐ORDRE
DES
THROMBIDOÏDEA
..........................................................................................
17
A.
GROUPE
DES
TARSONÉMIENS
.........................................................................................................................
18
1.
Famille
des
SCUTACARIDÉS
...........................................................................................................................
18
B.
GROUPE
DES
PROSTIGMATES
..........................................................................................................................
19
1.
Famille
DÉMODÉCIDES
...................................................................................................................................
19
2.
Famille
des
MYOBIIDÉS
...................................................................................................................................
21
3.
Famille
des
CHEYLETIDÉS
.............................................................................................................................
21
4.
Famille
des
THROMBICULIDÉS
....................................................................................................................
22
IV.
SOUS-‐ORDRE
DES
GAMASOIDEA
...................................................................................................
24
1.
Famille
des
DERMANYSSIDÉS
.......................................................................................................................
25
2.
Famille
des
LAELAPTIDÉS
..............................................................................................................................
26
3.
Famille
des
RHINONYSSIDÉS
........................................................................................................................
27
4.
Famille
des
HALARACHNIDÉS
......................................................................................................................
27
5.
Famille
des
RAILLIETIDÉS
.............................................................................................................................
28
V.
SOUS-‐ORDRE
DES
IXODOIDEA
........................................................................................................
28
Remarque
:
Rang
A
rouge
***,
B
vert
**,
C
bleu
*
1
INTRODUCTION
L’acarologie
et
l’entomologie
nécessitent
l’études
des
arthropodes.
Un
peu
de
Taxinomie…
Embr.
ARTHROPODES
=
métazoaire,
exosquelette
chitineux
+
appendices
articulés
sEmbr.
ANTENNATES
sEmbr.
CHÉLICÉRATES
=
corps
divisé,
4
paires
de
=
avec
antennes
+
mandibules
pattes
marcheuses
avec
chélicères
+
pédipalpes
Cl.
Malacostracés
Cl.
Myriapodes
2
paires
d’ant.,
respi.
1
paire
d’ant.,
Npaires
de
branchiale
pattes,
respi.
trachéale
Cl.
mérostomes
Cl.
Arachnides
Respi.
trachéale
Respi.
branchiale
Cl.
Hexapodes
(=
équivalent
1
paire
d’ant.,
3
apires
de
aux
insectes)
pattes,
respi.
trachéale
O.
Aranéides
O.
Acariens
Céphalothorax/abdomen
Corps
non
divisé
Objectifs
(pas
tous
atteints
cette
année
!!)
:
-‐
Être
capable
d’énoncer
la
définition
de
l’Ordre
des
acariens,
décrire
l’organisation
morphologique
générale,
la
nutrition,
la
reproduction
et
le
pouvoir
pathogène
des
acariens
parasites
des
animaux
domestiques.
-‐
Être
capable
d’énoncer
les
bases
de
la
thérapeutique
acaricide
:
principaux
produits,
spectres,
mode
d’utilisation
(voie
d’administration,
dose,
durée),
effets
secondaires
éventuels
(cf
Ixodidés).
2
I. ACAROLOGIE
GÉNÉRALE
o en
avant
de
la
dernière
patte
:
le
prosome
o en
arrière
de
la
dernière
patte
:
l’opisthosome
• /
!/
Le
gnathosome
ou
rostre
:
partie
très
importante
qui
porte
les
chélicère,
les
pédipalpes
et
les
pièces
buccales.
Position
terminale,
sub-‐infère
(à
moitié
sous
le
corps)
ou
infère
(sous
le
corps)
3
•
Les
pièces
buccales
o Hypostome
=
pièce
ventrale,
sorte
de
ramasse
poussière.
o 2
chélicères.
Différentes
formes
:
forme
de
pinces
(dernier
segment
qui
s’articule
avec
l’avant
dernier)
=>
permet
d’attraper
;
forme
de
râteau
;
forme
de
barbelés…
La
plupart
du
temps,
elles
sont
à
l’extrémité
du
corps
mais
chez
certaines
tiques
(molles)
elles
se
retrouvent
sur
le
corps.
o 2
pédipalpes
(ou
palpes
maxillaires)
• Les
pattes
o 4
paires
de
pattes
o Divisées
en
1
ou
2
groupes.
o Toujours
6
ou
7
segments
environ
:
hanche
(coxa),
trochanter,
fémur
(parfois
subdivisé),
genou,
tibia,
tarse.
o Au
bout
des
pattes
quelques
fois
:
griffes
et/ou
ventouses
et/ou
soies.
Permet,
selon
leur
mode
de
vie,
de
s’accrocher
ou
de
se
coller.
• Tube
digestif
présent.
• Appareil
respiratoire
o stigmates
=
sortie
de
l’air.
o Si
pas
de
stigmates
:
astigmates
ou
cryptostigmates
/
Stigmates
en
avant
des
pattes
:
prostigmates
/
entre
les
pattes
:
mésostigmates
/
en
arrière
des
pattes
:
métastigmates.
4
C. Biologie
des
Acariens
1. Milieu
de
vie
Tous
types
de
milieu
:
eau,
air,
sous
terre,
froid,
chaud,
dans
un
individu,
dans
le
milieu
extérieur…
• En
général,
il
y
a
une
différenciation
des
sexes
mâle
et
femelle,
sauf
exceptions
:
certaines
espèces
sont
parthogénétiques
(ou
parthénogénétiques)
et
d’autres
espèces
sont
sans
sexe.
• La
plupart
du
temps
le
mâle
dépose
le
spermatophore
sur
une
tige,
puis
la
femelle
se
féconde
seule.
Chez
certains
il
existe
une
danse
nuptiale.
Les
œufs
éclosent
et
donnent
une
larve
avec
3
paires
de
pattes,
il
y
a
ensuite
3
stades
nymphaux
:
stades
protonymphal,
deutonymphal,
tritonymphal,
puis
transformation
en
adulte.
• La
reproduction
a
lieu
sur
l’hôte
ou
dans
milieu
extérieur.
Exemples
:
-‐
sarcoptes
scabiei
=
parasite
permanent
avec
tout
son
développement
qui
se
fait
sur
la
peau
de
son
hôte.
-‐
Chez
les
Tiques,
chaque
stade
est
parasite
mais
sur
trois
hôtes
différents
(il
peut
s’agir
de
mêmes
espèces
ou
d’espèces
différentes)
D. Importance
médicale
1. Action
pathogène
direct
• Action
irritative
et
traumatique
:
due
au
Acariens
vivant
dans
les
follicules
pileux.
Piqures.
• Action
spoliatrice
:
acariens
hématophages
:
une
tique
sur
un
bovin
n’entraine
pas
de
graves
conséquences,
mais
si
des
veaux
sont
assaillis,
tous
les
jours,
par
des
centaines
de
tiques,
cela
peut
conduire
à
des
anémies.
5
• Action
toxique
et
antigénique
:
les
acariens
hématophages,
par
piqures
massives,
peuvent
entrainer
une
paralysie.
Les
acariens
histophages
peuvent
également
être
la
cause
de
lésions.
• Action
sensibilisante
:
certaines
personnes
sont
allergiques
aux
acariens,
notamment
à
ceux
des
poussières.
6
II. SOUS-‐ORDRE
DES
SARCOPTOÏDEA
Cryptostigmates
s.O.
Sarcoptoidea
S.F.
Oribatidiés
F.
Sarcoptidés
Acaridiés
pilicoles
F.
Listrophoridés
F.
Analgésidés
Acaridiés
plumicoles
F.
Dermoglyphidés
F.
Cytoditidés
f
Acaridiés
internes
F.
Laminosioptidés
F.
Hypodectidés
F.
Tyroglyphidés
Acaridiés
détriticoles
F.
Pyroglyphidés
7
A. Super-‐famille
des
ORIBATIDÉS
• Certains
sont
prédateurs
et
attaquent
des
acariens,
des
bactéries,
des
nématodes.
• Acariens
de
sol,
non
parasites.
De
couleur
brun
foncé-‐noir,
ils
sont
souvent
visibles
sur
des
bouts
de
bois
moisis
en
forêt.
• Hôte
intermédiaire
(HI)
de
cestodes
Anoplocéphalidés.
• Certains
sont
coprophages
(se
nourrissent
des
excréments
des
autres
animaux).
Ces
acariens
sont
intéressants
car
ils
se
mettent
dans
les
selles
de
cheval
te
donc
facilement
repérables.
Le
cheval
ingère
l’acarien
en
broutant
de
l’herbe.
8
9
1. Acaridiés
PSORIQUES
ou
agents
de
gales
• 300-‐600microns.
A
la
limite
de
la
vision
humaine,
on
peut
les
voir
si
on
se
concentre
bien.
Il
y
en
existe
des
plus
gros.
Femelles
toujours
plus
grosses
que
les
mâles.
• 4
paires
de
pattes
:
2
antérieurs
et
2
postérieures.
• Vivent
soit
en
surface
soit
profondément
dans
la
couche
cornée
(vie
de
parasite
permanent
car
ils
ne
sortent
jamais
dans
le
milieu
extérieur).
• Se
nourrissent
de
débris
cutanées
:
sébum,
épiderme,
mais
parfois
aussi
de
globules
rouges.
• Œuf,
larve,
plusieurs
stades
nymphaux.
• 3
familles
:
Sarcoptidés,
Psoroptidés,
Épidermoptidés.
10
son
rostre,
sa
salive,
et
ses
pattes
:
digestion
externe
des
tissus
(elle
se
nourrit
en
même
temps).
Puis
elle
pond.
Cela
peut
durer
des
jours,
des
semaines,
jusqu’à
2
mois.
Une
femelle
pond
environ
50
œufs
en
2
mois.
Que
deux
stades
nymphaux
qui
durent
environ
15
jours.
Un
cycle
complet
(obtenir
un
adulte
à
partir
d’un
autre
adulte)
dure
également
15
jours.
On
a
clairement
une
croissance
exponentielle.
• Adulte
marche
très
vite
:
2-‐3cm/minutes.
La
gale
s’étend
vite
et
l’acarien
saute
sur
un
autre
chien
si
possible.
• En
3
mois
on
a
6
générations
et
1
million
de
femelles.
• Hors
de
l’hôte
:
survie
de
2-‐3
semaines.
• Lésion
primaire
=
tunnel
• Contagieux
par
contact
Ø Genre
Notoedres
**
• Pour
le
reconnaître
:
stries
concentriques
• 20
espèces
environs.
• Notoedres
cati
chez
le
chat,
N.
muris
(=
N.
alepis)
chez
la
souris.
Egalement
parasite
du
rat,
du
hamster
et
on
le
trouve
fréquemment
chez
les
chauves
souris.
Peut
parfois
toucher
le
lapin
et
le
chien,
mais
ce
sont
des
cas
rares.
• 220
microns
chez
la
femelle,
150
microns
chez
le
mâle
• Cycle
évolutif
très
proche
de
celui
du
Sarcope
mais
il
se
situe
principalement
sur
la
tête
de
son
hôte
et
parfois
aux
extrémités.
Ø Genre
Cnemidocoptes*
• Pour
le
reconnaitre
:
épimères
avec
de
la
chitine.
• Seul
astigmate
qui
est
parasite
d’oiseaux.
• Environ
300
microns.
• 3
espèces
nous
intéresse
:
-‐ C.
Mutans
est
Ovovivipare
(forme
directement
larves
vivantes).
Responsable
de
gales
des
pattes
chez
les
poulets.
-‐ C.
Pilae
possède
un
cycle
similaire
mais
avec
une
femelle
vivipare.
Parasite
de
perruche,
perroquet
:
responsable
de
gales
du
bec.
-‐ C.
Laevis
est
plus
rare.
Responsable
de
gales
généralisées.
Ø Genre
Trixacarus
• 200-‐250
microns
pour
la
femelle.
• Agent
de
gale
des
rongeurs.
• Ecailles
triangulaires
comme
le
Sarcope
mais
pas
d’épines.
• Plus
petite
que
le
Sarcope.
• T.
caviae,
T.
diversus
chez
rat
et
hamster.
11
ii. Famille
des
PSOROPTIDÉS
o Pattes
longues,
griffes
o Rostre
conique
et
pointu,
long
ou
court
selon
les
espèces.
o Lobes
abdominaux
avec
des
ventouses
copulatrices
chez
le
mâle.
o Parasites
de
mammifères.
o Ne
creusent
pas
dans
la
peau.
Il
restent
à
la
surface
du
corps
:
gales
superficielles.
Se
nourrissent
de
débris
cutanés.
Parasite
de
la
surface
du
corps
ou
du
conduit
auditif
externe.
o Plus
grands
(logique
car
ils
ne
creusent
pas
de
galeries).
o Deux
sous
familles
différenciées
par
les
ventouses
:
-‐ Psoroptinés
:
rostre
long,
ventouses
au
bout
de
pédicules
longs
et
articulés.
Genre
psoroptes.
-‐ Chorioptinés
:
rostre
cours,
ventouses
subsessiles.
Ø Genre
psoroptes
***
• Acaridés
psoriques
:
agent
de
gale.
• Il
semble
exister
différentes
formes
en
fonction
de
l’hôte
mais
en
fait
on
a
que
deux
espèces
différentes.
Espèce
à
retenir
:
Psoroptes
ovis.
• femelle
de
700
microns
• Dimorphisme
sexuel.
Différenciation
des
sexes
se
fait
par
les
soies.
• Parasites
de
moutons,
de
bovins,
chevaux.
• Cycle
évolutif
:
Œuf
de
250
microns
qui
donnent
:
larve
-‐
nymphe
1
-‐
nymphe
2
-‐
adulte.
Les
mâles
sont
attachés
aux
femelles
au
stade
nymphe
2
puis
il
y
a
fécondation.
La
femelle
pond
1
a
3
œufs
par
jour
pendant
2
mois
et
le
cycle
dure
15
jours
=>
au
total
:
40-‐100
œufs
en
deux
mois.
L’infestation
devient
donc
rapidement
exponentielle.
• Action
pathogène
directe
:
présence
du
parasite
sur
la
peau
a
une
action
pathogène
directe
mais
il
s’agit
surtout
d’hypersensibilité.
Le
parasite
est
plus
actif
en
hiver
qu’en
été
:
les
gales
bovine
et
ovine
sont
des
maladies
d’hiver.
La
symptomatologie
se
fait
en
box
ou
en
stabulation.
• Parasite
capable
de
survivre
en
milieu
extérieur
pendant
15
jours,
il
est
donc
difficile
de
s’en
débarrasser,
nécessité
d’un
gros
nettoyage.
• Exemple
de
gales
:
Gale
toison
du
mouton,
gale
des
crins
du
cheval
• Autres
espèces
:
P.
cuniculi
parasite
de
chevaux,
ovins,
bovins
et
lapins.
Cycle
équivalent
à
P.
ovis.
Essentiellement
responsable
de
gales
d’oreilles
car
c’est
un
parasite
du
conduit
auditif.
Ø Genre
Chorioptes
***
• Chorioptes
bovis
est
la
seule
espèce
qui
nous
intéresse.
12
• 500
microns
pour
la
femelle.
• Soies
foliacées
chez
le
mâle.
• Perte
de
pattes
chez
la
femelle
(4ème
paire
de
pattes
plus
petite).
Ce
sera
vu
en
TP.
• Espèces
hôtes
:
chevaux,
bovins,
ovins.
• Cycle
évolutif
:
Equivalent
au
cycle
du
Psoroptes
mais
un
peu
plus
long
:
3
semaines.
Responsable
de
gales
d’hiver
mais
avec
une
localisation
plus
spécifique
:
paturon
du
cheval,
région
postérieure
du
corps
du
bovin.
Gale
sensée
être
moins
grave
que
la
gale
psoroptique.
Ø Genre
Otodectes
***
• Responsable
de
gales
superficielles
dont
les
gales
d’oreilles.
• Otodectes
cynotis
:
même
taille
que
le
Chorioptes
(500
microns
femelle)
• que
3
paires
de
pattes,
la
4ème
s’est
atrophiée.
• Reconnaissable
par
ses
ventouses
et
ses
paires
de
pattes.
• Espèces
hôtes
:
chien,
chat,
furet.
• Cycle
évolutif
:
Equivalent
à
celui
du
Psoroptes.
Durée
de
3
semaines,
dans
le
conduit
auditif
externe.
Tout
le
cycle
se
déroule
dans
le
conduit
auditif
avec
les
stades
larvaires,
nymphaux
et
l’adulte.
• L’infestation
entraine
un
prurit.
Sécrétion
de
cérumen
noirâtre
qui
contient
le
parasite.
Le
plus
souvent,
la
gale
reste
localisée
dans
l’oreille.
Démangeaisons
violentes
pour
les
animaux
car
il
ne
peuvent
que
difficilement
se
gratter
l’oreille.
iii. Famille
des
ÉPIDERMOPTIDÉS*
o Parasites
des
oiseaux
essentiellement.
o Responsables
de
gales
dites
non
déplumantes.
o Pattes
longues.
o Mâles
avec
ventouses
copulatrices.
o Petite
taille
:
le
plus
gros
fait
environ
400
microns.
o Genres
:
Epidermoptes
sp.,
Rivoltasia
sp.
PETIT
RÉCAPITULATIF
:
classification
des
agents
de
gales
les
plus
importants
en
fonction
de
leurs
espèces
hôtes.
13
Bovin
Cheval
Mouton
Chèvre
Porc
Vollaile
Chien
Chat
Gales
Sarcopti Généralisées
Généralisées
Gales
de
la
Généralisées
Généralisé
Générali
ques
tête
=
noir
es
sées
S.
scabiei
S.
scabiei
equi
S.
scabiei
museau
bovis
caprae
S.
scabiei
S.
scabiei
S.
scabiei
suis
canis
ovis
14
Otocarioses
Gales
Gales
des
otodectiques
des
oreilles
oreilles
otodectes
(fréquen
cynotis
tes)
otodecte
s
cynotis
Maintenant,
nous
allons
voir
les
autres
acaridiés
qui
sont
responsables
de
pseudo-‐
gales
(provoquent
des
dermatites
mais
pas
des
gales)
2. Acaridiés
PILICOLES
Comporte
la
famille
des
Listrophoridés
:
o Chélicères
avec
des
crochets.
o Plaques
chitineuses
dorsales.
o Chez
les
rongeurs
et
les
lagomorphes.
o Cycle
évolutif
:
œufs-‐larve-‐protonymphe-‐tritonymphe-‐adulte
o 3
genres
les
plus
importants
:
Ø genre
Myocoptes
musculinus
*
• Parasites
de
rongeurs,
souris,
rat,
cobaye.
• 350-‐500
microns
chez
la
femelle.
• Dimorphisme
sexuel.
• Localisation
superficielle
:
au
niveau
des
poils
de
l’hôte.
Ils
s’accrochent
à
la
base
du
poil
grâce
à
une
structure
ventrale
spécifique,
la
tête
en
bas.
Ils
vivent
à
la
surface
et
pondent
leurs
œufs
sur
les
poils.
Ø genre
Chirodiscoïdes
caviae
*
• Parasite
de
cobaye.
• Morphologie
facile
a
reconnaître
car
il
a
une
forme
allongée.
• 500
microns
pour
la
femelle
en
longueur.
• Vit
a
la
surface
de
la
peau,
accroché
aux
poils
et
se
nourrit
de
débris
sur
la
peau.
Ø Genre
Leporacarus
gibbus
*
• Parasite
du
lapin.
• Structure
globuleuse
sur
le
ventre.
• Considéré
comme
peu
pathogène.
• 400
microns
pour
la
femelle.
• Cycle
identique
à
tous
ceux
vus
précédemment.
15
3. Acaridiés
PLUMICOLES
o Parasites
des
oiseaux.
o Il
existe
deux
familles,
qui
vivent
dans
le
plumage
et/ou
dans
les
plumes
(à
la
racine
de
la
plume)
:
-‐ Famille
Analgésidés
-‐ Famille
Dermoglyphidés
4. Acaridiés
INTERNES
o Ils
vivent
à
l’intérieur
de
l’organisme
hôte.
o Essentiellement
chez
les
oiseaux.
o On
ne
connaît
pas
tous
les
cycles.
o Il
faut
garder
à
l’esprit
que,
pour
un
acarien,
ce
n’est
pas
simple
de
se
retrouver
dans
un
tissu
conjonctif.
On
les
retrouve
aussi
dans
les
appareils
respiratoires
des
oiseaux,
des
rongeurs
et
des
chauves
souris.
o Familles
:
Cytoditidés,
Laminosioptidés,
Hypodectidés.
-‐ Laminosioptidés
:
dans
le
tissu
conjonctif
de
volaille.
Leur
cycle
évolutif
est
inconnu.
-‐ Hypodectidés
:
les
adultes
sont
dans
le
nid
des
oiseaux
et
les
nymphes
dans
le
tissu
conjonctif
sous
cutanée.
5. Acaridiés
DÉTRITICOLES
o Certains
sont
très
importants
car
responsables
d’allergies,
d’autres
sont
des
parasites
accidentels.
o Famille
Tyroglyphidés
:
-‐ 800
microns.
-‐ Exemple
:
genre
acarus
retrouvé
sur
le
fromage,
le
pain,
la
farine.
Il
est
responsable
de
parasitisme
facultatif
et
surtout
de
crise
d’asthme
ou
de
gale
chez
les
boulangers.
o Famille
Pyroglyphidés
où
on
retrouve
les
acariens
des
poussières
très
important
car
responsables
de
nombreuses
allergies
respiratoire
chez
l’homme
mais
aussi
de
troubles
d’hypersensibilité
cutanée.
Ils
se
mettent
également
dans
les
matelas.
16
PHOTOS
DE
QUELQUES
ESPÈCES
SARCOPTOIDEA
17
Tarsonémiens
:
S.o.
Thrombidoidea
F.
Scutacaridés
F.
Démodécidés
Genre
Demodex
Genre
Myobia
F.
Myobiidés
Prostigmates
Genre
Cheyletiella
F.
Cheylétidés
Genre
Psoregates
F.
Thrombiculidés
Genre
Thrombicula
A. Groupe
des
TARSONÉMIENS
Tarsonémiens
:
petits
acariens
avec
un
rostre
réduit
et
de
petits
chélicères.
18
trachées
pour
changer
d’hôte.
Leur
présence
bouchent
les
trachées
mais
pas
que
:
ils
prélèvent
également
de
l’hémolymphe
en
perçant
dans
la
trachée
avec
des
stylets.
• Cycle
évolutif
:
Se
passe
totalement
dans
l’abeille
(contrairement
à
la
varoise).
Les
Œufs
sont
gros
:
60
microns,
mais
peu
nombreux,
ils
sont
pondus
sur
la
paroi
trachéale.
Larve-‐nymphe-‐
adulte.
Durée
de
15
jours.
Les
Jeunes
femelles
ou
mâles
quittent
la
trachée
pour
passer
sur
d’autres
abeilles.
Ils
ne
peuvent
entrer
dans
l’abeille
que
lorsque
celle-‐ci
est
jeune
(<9jours)
car
ensuite,
le
poil
devient
trop
dur
et
il
se
forme
une
sorte
de
grille.
• Acarapiose
(=M.R.L.C)
:
maladie
contagieuse
et
infectieuse.
Essentiellement
en
Europe
de
l’Ouest.
Endémique.
Mode
transmission
:
par
contact.
Réceptivité
de
la
maladie
que
chez
les
jeunes
abeilles.
Il
faut
plusieurs
semaines
pour
que
quelques
générations
d’acariens
se
développent.
Les
abeilles
contaminées
n’arrivent
plus
à
voler
car
elles
sont
trop
faibles
:
elles
font
du
crowling.
• Pour
diagnostiquer
on
ramasse
environ
100
abeilles
et
on
les
analyse.
• Les
scientifiques
recherchent
actuellement
d’autres
espèces
de
cette
famille.
19
-‐ Localisation
:
dans
follicule
pileux
des
chiens
et
plus
précisément
dans
le
tiers
supérieur
du
follicule
pileux
(au
dessus
de
la
glande
sébacée).
Rostre
dirigé
vers
le
fond
:
il
a
la
tête
en
bas.
Retrouvés
également
dans
le
conduit
auditif
externe,
les
paupières,
le
derme,
les
ganglions
lymphatiques
et
certains
ont
été
retrouvés
dans
le
lait.
-‐ Rôle
pathogène
direct
:
L’infestation
est
possiblement
ou
totalement
asymptomatique.
Parfois
:
démodécie
due
a
la
multiplication
intense
de
ce
parasite
et
l’invasion
par
le
demodex
de
tout
le
follicule
pileux.
Cela
entraine
du
prurit,
une
dépilation
et
une
surinfection
car
le
chien
se
gratte.
-‐ Nutrition
:
Ils
se
nourrissent
de
sébum,
de
débris
de
cellules
du
follicule
pileux.
-‐ Cycle
évolutif
:
Cycle
à
caractère
infectieux
qui
se
déroule
à
la
surface
de
la
peau.
Les
mâles
fécondent
les
femelles
dans
le
follicule
puis
meurent.
Les
femelles
fécondées
entrent
dans
le
follicule
où
elles
pondent
des
œufs
en
forme
de
citron
allongé.
Les
œufs
donnent
des
larves
hexapodes.
Particularité
:
deux
stades
larvaires
:
pro-‐larve
hexapodes
et
deuto-‐
larve
hexapodes.
Stade
nymphal
hexapode
(un
seul
de
stade
nymphal)
qui
rejoint
la
surface
de
la
peau
(pour
retrouver
d’autres
follicules
par
exemple).
Ce
cycle
dure
environ
9
jours.
On
peut
donc
avoir
une
infestation
rapide
de
démodécie.
Les
adultes
ne
vivent
que
quelques
jours
et
ne
survivent
pas
dans
le
milieu
extérieur
(quelques
heures).
-‐ La
transmission
se
fait
de
chien
à
chien
mais
se
fait
également
de
la
mère
au
chiot
non
sevré.
Demodex
canis
est
très
fréquent
en
clientèle.
20
2. Famille
des
MYOBIIDÉS
Ø Genre
Myobia*
• Facilement
reconnaissable
:
bosse
entre
les
pattes.
• pas
de
pédipalpes
!
ce
que
l’on
pourrait
confondre
avec
des
pédipalpes
est
en
fait
la
première
paire
de
pattes.
• Femelle
de
500
microns.
• Parasite
principalement
de
la
souris.
• Raphorbia
lui
ressemble
mais
on
les
distingue
par
le
nombre
de
griffes.
• Rostre
s’enfonce
dans
le
tégument
de
l’hôte.
• Nourriture
:
sécrétion
folliculaire
pour
les
larves
et
sécrétion
de
sang
pour
les
adultes
mais
ils
ne
sont
pas
hématophages.
21
• Cheyletiella
Agent
de
pseudo-‐gales
:
la
cheyleutiellose
se
caractérise
par
la
présence
de
squames.
Gratte
moyennement.
Fréquent.
Ø Genre
Psoregates
• Parasite
moins
important
que
le
précédent
• Corps
sphérique,
crochets
a
sa
base.
• 100-‐200
microns
en
fonction
des
espèces.
• P.
simplex
(dans
follicules
pileux
et
glandes
sébacés
des
souris,
forment
des
nodules),
P.
ovis
(chez
le
mouton,
surtout
races
à
laine
fine
comme
le
mérinos),
P.
bos
(bovins)
• Parasites
responsables
de
pseudos-‐gales
mais
pas
en
France.
• Œuf-‐larve-‐3
stades
nymphaux.
22
terminés
en
pinces.
Besoin
de
sang
pour
passer
le
stade
larvaire,
les
larves
vont
donc
sur
des
mammifères
ou
des
oiseaux
(pas
de
spécificité)
pour
évoluer.
Elles
se
placent
plus
particulièrement
où
il
y
a
de
la
peau
fine
comme
au
niveau
des
oreilles
et
entre
les
doigts.
• Prurit
intense
!
• Cycle
évolutif
:
Se
déroule
pendant
l’été.
Œufs,
puis
larves
attendent
leur
hôte
dans
l’herbe,
lorsqu’un
hôte
passe,
les
larves
se
fixent
dessus
et
se
nourrissent.
Les
larves
sont
gorgées
de
sang
en
quelques
jours.
Puis
elles
descendent
de
l’hôte
:
stades
nymphaux
1-‐2-‐3,
adulte,
puis
accouplement.
Il
y
a
3-‐
4
jours
entre
chaque
stade.
• Localisation
:
souvent
au
mêmes
endroits
:
les
patchs.
Ces
parasites
peuvent
jouer
un
rôle
de
vecteur
et
transmettre
quelques
maladies.
23
IV. SOUS-‐ORDRE
DES
GAMASOIDEA
Objectifs
:
Être
capable
de
décrire
les
principaux
caractères
morphologiques
et
biologiques
des
principaux
genre
tel
que
le
genre
dermanyssus***,
et
des
principales
espèces
telle
que
l’espèce
varroa
jacobsonu*
(afin
diagnostiquer
et
traiter
varroase*)
Genre
Dermanyssus
F.
Dermanyssidés
Genre
Ornithonyssus
Genre
Liponyssoides
Genre
Ophionyssus
S.o.
Gamasoidea
F.
Laelaptidés
Genre
Varroa
=
Mésostigmates
F.
Rhinonyssidés
Genre
Sternostoma
Genre
Pneumonyssoides
F.
Halarachnidés
Genre
Railletia
F.
Railliétidés
Mésostigmates
:
-‐
Plusieurs
plaques
ventrales,
-‐ Des
pattes
en
groupes
avec
des
ventouses,
-‐ Un
rostre
pointu,
-‐ De
nombreuses
espèces
parasites
ou
entre
le
parasitisme
et
la
vie
libre.
24
1. Famille
des
DERMANYSSIDÉS
Ø Genre
Dermanyssus***
• 0,7mm
environ.
• Plaque
anale
et
plaque
dorsale.
• D.
gallinae
parasite
des
oiseaux,
des
volailles
et
des
mammifères
s’il
n’y
a
pas
d’oiseaux.
• Parasites
hématophages.
• Hôtes
importants
pour
le
vétérinaire
:
poulet,
pigeon,
chien
voire
humains.
• Parasite
intermittent
:
monte
sur
l’hôte
juste
pour
manger.
Le
repas
dure
quelques
minutes
ou
quelques
heures,
puis
il
repart
se
cacher.
N’aime
pas
la
lumière
donc
se
cache
dans
l’ombre.
Il
peut
survivre
longtemps
au
jeûne
:
plusieurs
mois
!
Il
attend
sans
manger
mais
quand
le
froid
arrive
il
a
très
faim
et
il
pique
l’éleveur.
On
l’appelle
le
pou
rouge
(très
connu
chez
éleveur
de
volaille.
Existe
aussi
le
pou
gris
=
insectes).
• Cycle
évolutif
:
Se
déroule
presque
totalement
à
l’extérieur
sauf
pour
le
repas.
Chaque
stade
se
nourrit
ponctuellement.
La
femelle
pond,
2
jours
après
:
larves.
Les
larves
ne
mangent
pas,
elles
passent
directement
au
stade
nymphal
1.
La
nymphe
1
pique
et
mange
sur
hôte
pendant
la
nuit.
2
jours
après
:
nymphe
2
qui
mange
sur
hôte
puis
redescend.
Enfin,
on
a
transformation
en
adulte
qui
mange
plusieurs
fois
sur
hôte
et
s’accouple.
• Meilleures
conditions
de
développement
du
parasite
:
bonne
température,
bonne
hydrométrie…
Pullulent
très
rapidement
dans
poulailler
surtout
chez
poules
pondeuses,
car
le
poulailler
est
moins
fréquemment
nettoyé
que
chez
les
poules
de
chaires.
• Responsable
d’une
dermatose.
Poules
piquées
toutes
les
nuits
par
des
centaines
d’acariens,
dorment
mal
et
en
cas
d’infestation
massive
:
anémie.
25
D’un
point
de
vue
économique
:
diminution
de
la
production
et
diminution
au
niveau
du
prix
de
vente
(si
un
œuf
roule
sur
un
acarien
gorgé
de
sang,
cela
fait
une
tache
rouge
et
l’œuf
doit
être
vendu
moins
cher).
• Peuvent
également
transmettre
certaines
maladies
:
vecteurs
de
salmonella.
• Parasite
mondial
:
cosmopolite
avec
quelques
variation
(aux
USA
on
trouve
Ornithonyssus).
Ø Genre
Ornithonyssus
• Acariens
des
volailles
d’Amérique
du
nord.
• Plus
simple
que
le
précédent
car
on
le
considère
comme
parasite
presque
permanent
:
reste
sur
l’animal.
Plus
facile
de
s’en
débarrasser.
• Rôle
pathogène
direct
similaire
au
Dermanis
.
• O.
Bursa
chez
les
volailles,
O.
Bacoti
chez
le
rat.
Ø Genre
Liponyssoïdes
Parasite
de
rongeurs
et
parfois
de
l’homme
avec
transmission
des
rickettsies
(groupe
de
bactéries
pathogènes)
Ø Genre
Ophionyssus
Très
courant
chez
les
reptiles,
ils
se
trouvent
sous
les
écailles.
26
Cycle
particulier
car
totalement
lié
au
cycle
de
l’abeille.
L’accouplement
a
lieu
dans
les
alvéoles
a
couvains.
Le
mâle
varroa
meurt,
les
femelles
survivent
et
vont
se
nourrir
chez
une
abeille
adulte.
Les
femelles
abeilles
reviennent
nourrir
les
larves
et
la
femelle
varroa
dépose
ses
œufs.
• Résistance
des
femelles
:
plusieurs
jours
hors
de
l’hôte,
et
longévité
d’1
mois
pendant
la
vie
parasitaire.
• Transmission
lors
de
transactions
commerciales
de
ruches
avec
varroa.
• Varroase
:
-‐
maladie
infectieuse
et
contagieuse.
-‐ Au
départ,
il
n’y
avait
qu’une
seule
espèce
responsable
mais
maintenant
il
y
en
a
deux.
Cependant
il
est
quasi
impossible
de
distinguer
ces
deux
espèces.
-‐ Répartition
géographique
:
les
varroa
en
Europe
et
en
Asie
sont
différentes.
-‐ 10%
abeilles
sont
parasitées,
petits
signes
:
affaiblissement
de
la
colonie,
naissance
d’abeilles
anormales,
activité
de
la
ruche
en
baisse,
baisse
de
la
ponte
de
la
reine
et
augmentation
de
la
mortalité
des
adultes,
couvain
operculé
(=
couvain
en
mosaïque
avec
larves
et
nymphes
mortes),
les
adultes
ont
du
mal
a
voler,
parfois
il
y
a
même
une
atrophie
des
ailes.
-‐ Diagnostic
en
prenant
les
abeilles
une
à
une
pour
les
analyser.
Si
plus
de
50
abeilles
atteintes
de
varroa
sur
100
abeilles
il
faut
détruire
la
ruche.
C’est
une
MSC.
27
• Peu
important.
• Quelques
descriptions
en
France
mais
normalement
en
Afrique.
• Localisation
:
dans
les
cavités
nasales
et
les
sinus
des
chiens.
• Rôle
pathogène
direct
:
Prurit
intense.
Donne
une
rhinite
exsudative
(produit
du
mucus).
28
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
1. Morphologie ......................................................................................................................................................2
2. Taxinomie ..........................................................................................................................................................3
D. Résumé.....................................................................................................................................................................6
1. Habitat .................................................................................................................................................................7
2. Nutrition .............................................................................................................................................................8
3. Reproduction ................................................................................................................................................. 10
1. Habitat .............................................................................................................................................................. 17
2. Nutrition .......................................................................................................................................................... 17
3. Reproduction ................................................................................................................................................. 17
Page 1 sur 20
Introduction
Le sous ordre des Ixodoïdea correspond aux tiques, qui parasitent essentiellement les
mammifères : groupe d’acariens qui vit principalement dans le milieu extérieur, fait un
repas sanguin et est de grande taille.
C’est un parasite temporaire, qui passe beaucoup de temps dans le milieu extérieur et
peu de temps sur l’hôte.
On a deux grands groupes de tiques :
- Tiques dures : tique avec un bouclier, pièces buccales en position terminale.
- Tiques molles : tique sans bouclier, pièces buccales sous le corps.
Objectifs pédagogiques
1. Donner la définition des ixodoïdea
2. Citer et définir les principaux genres de tiques (ixodidés et argasidés): TP.
3. Connaître les caractères biologiques des genres majeurs et en déduire les applications
4. Connaître le rôle pathogène indirect des genres importants en médecine humaine et
vétérinaire.
5. Savoir les règles de base de la lutte ixodicide
A. CARACTERISTIQUES GENERALE
1. Morphologie
Le corps segmenté, et les structures que l’on retrouve chez les acariens ont presque
disparu.
Page 2 sur 20
Il y a 4 paires de pattes chez les adultes, chez les nymphes, 3 paires de pattes chez les
larves.
La croissance se fait par mues (caractéristique des arthropodes).
On retrouve le rostre, idiosoma qui est non divisé (contrairement aux insectes), un
stigmate (forme d’ovale en arrière de la IVième paire de patte).
2. Taxinomie
Page 3 sur 20
On voit bien le scutum/bouclier en position dorsale, caractéristique de la tique dure.
Quand la tique va se gorger, la tique va doubler, voire tripler de volume, alors que le
bouclier lui ne change pas de taille ( il recouvre alors moins le corps).
Il est beaucoup moins développé chez les femelles que chez les mâles, car elles prennent
des repas sanguins plus importants.
Il existe deux types de tiques dures, en fonction de la taille du rostre : les brévirostres
(rostres courts, le rostre semble être inscrit dans un carré, sillon anal en arrière de
l’anus) ≠ longirostres (rostres longs, sillon anal en avant de l’anus).
Une tique longirostre peut s’attacher de façon plus solide puisque le rostre s’enfonce
profondément dans la peau.
Chez le mâle
Page 4 sur 20
Sur la première paire de patte, on trouve l’organe de Haller, qui a un rôle de
chémoréception (détection des proies).
Chez le mâle uniquement : les plaques ventrales sont plus ou moins développées.
Chez la femelle
Se nourrit beaucoup, peut atteindre 2 à 3 cm. Une fois qu’elle a terminé son repas
sanguin, elle se laisse tomber et pond des milliers d’œufs pendant plusieurs jours. Elle
finit par mourir.
On observe un dimorphisme sexuel marqué.
Page 5 sur 20
D. RESUME
Page 6 sur 20
II. BIOLOGIE GENERALE
1. Habitat
Page 7 sur 20
c) Habitat durant la vie parasitaire : recherche de repas de sang
- Selon l’espèce animale hôte, on considère différents types de tiques :
Ubiquistes : tous types d’hôtes. Souvent dans le cas des formes immatures,
n’empêche pas une préférence.
Exemple : Ixodes
Sélectives : plutôt un groupe d’hôtes
Exemple : Dermacentor
Spécifiques : un seul type d’hôte.
Exemple : Rhipicephalus
On considère que les adultes sont plutôt des parasites de grands animaux, mais cela se
discute.
- En fonction des stades, on a différentes modalités :
Tiques monotropes : quel que soit le stade de la tique, se nourrit sur la même
espèce (Exemple : R sanguineus)
Ditropes : 2 types d’espèces d’hôtes pour l’adulte et les stades pré-imaginaux.
(Exemple : D reticulatus)
Télotropes : très nombreuses d’espèces d’hôtes différentes à chaque stade.
(Exemple : Ixodes)
d) Applications
Tiques télotropes
Possibilité de transmission d’agents pathogènes entre faune sauvage,
animaux domestiques et Homme.
Exemple : Ixodes ricinus / Borrelia burgdorferi/ cervidés, bovidés, cheval,
chien, Homme
Lutte très difficile surtout contre tiques à longues périodes libres.
Tiques monotropes
Transmissions d’agents pathogènes inféodés à un type d’espèce animale
Exemple : Rhipicephalus sanguineus, Babesia canis /chien
Lutte moins difficile surtout si la tique est endophile.
2. Nutrition
Il y’a 1 seul repas sanguin par stade. Les larves, nymphes, mâles et femelles non
fécondées sont peu hématophages (gorgement réduit). La femelle fécondée est très
Page 8 sur 20
hématophage (repas important nécessaire à la ponte), parfois elle est fécondée sur
l’hôte. La ponte a lieu dans la peau fine.
Différents stades de la nutrition
- Recherche d’un hôte (organe de Haller = rôle d’antennes »)
- Fixation simple aux poils, recherche d’une zone de fixation
- Application des pédipalpes sur la peau
- Utilisation des chélicères comme des ciseaux.
- Sécrétion de salive pour la digestion des tissus.
- Ecartement des pédipalpes.
- Enfoncement des chélicères puis de l’hypostome.
- Sécrétion de cément pour consolider la fixation.
- Salive anticoagulante, antalgique, anti-inflammatoire.
- Phase d’ingestion lente puis phase rapide, gorgement progressif sur plusieurs jours.
- Ramollissement du cément, chutte.
La configuration des deux pièces qui s’enfoncent dans la peau, rendent difficile son
décrochement. Le cément est fondamental, il constitue une sorte de ciment permettant
d’assurer la fixation, il protège la tique de la réaction de l’hôte puisque la salive de la
tique n’entre pas en contact avec le tégument (son rôle est alors focalisé sur l’accès au
lac sanguin). Il faut éviter de trop tirer sur la tique car le rostre casse et cela engendre
une plaie qui peut former un abcès.
C’est pendant la phase de gorgement lente que la femelle est fécondée. On a ensuite une
phase de gorgement rapide où la femelle se gorge très vite, et complètement dans le cas
des femelles fécondée. Lors de cette phase de gorgement rapide, il y’a une sécrétion de
salive plus importante la femelle va vider une plus grande partie de ses glandes
salivaires, ce qui favorise la transmission de pathogènes. Pour un certain nombre de
pathogène vectorisés par les tiques la transmission se fait à la fin de la période de
gorgement lente.
Page 9 sur 20
3. Reproduction
L’accouplement se fait sur l’hôte ou au sol, suivit de l’intensification du repas pour la
femelle.
La ponte se fait sur le sol, pour les tiques dures les œufs sont agglutinés par la sécrétion
de l’organe de Géné, puis la femelle meurt.
La ponte dure plusieurs jours, voire plusieurs semaines chez certaines espèces.
4. Cycles évolutifs
Sachant que :
- Les tiques prennent un repas par stade
- Qu’on distingue les tiques monotropes, ditropes, et télotropes
Déterminez les différents types de cycles possibles
Page 10 sur 20
- Le cycle triphasique : 3 individus différents, 3 stades différents. Type de cycle le
plus fréquent.
Parasite de la même espèce : tiques triphasique monotrope (Riphicephalus)
2 types d’espèces différentes : tiques ditropes (Dermacentor)
Plusieurs espèces différentes : tiques triphasiques télotropes. (Ixodes)
- Le cycle diphasique tiques en général ditropes (R. bursa) : 2 repas sur le même
hôte.
- Le cycle monophasique ( tiques monotropes): tous les stades ont lieu sur le
même hôte. Tiques du genre Boophilus.
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Peut-on envisager un vaccin anti-tiques ? Oui mais seulement contre les pièces buccales,
mais il y’a le problème du cément qui protège. Pourrait être dans le sang.
a) Ixodes ricinus
Vecteur de plusieurs maladies. Biotope : forêts.
b) Dermacentor reticulatus
Très rependue en France, sauf altitude et dans le sud-méditerranéen. On la trouve en
lisière de forêt. Type exophile, triphasique, ditrope.
Page 12 sur 20
c) Rhipicephalus sanguineus
Sud, là où il fait chaud, Type triphasique , monotrope, brévirostre.
Biotope : les habitations, les chenils
Responsable aussi de la piroplasmose.
6. Pouvoir pathogène
Page 13 sur 20
Quels agents pathogènes ?
VIRUS :
- Encéphalites à tiques (Europe centrale, Scandinavie, Russie, Afrique,…)
- Fièvres hémorragiques (Crimée-Congo, Kyasanur, du Colorado…)
- « Loupin ill du mouton »
BACTERIES
- Cowdriose bovine, theilésriose bovines et équine.
- Borréliose de lyme
- Fièvres boutonneuse méditerranéenne, pourprée des Montagnes Rocheuses.
- Ehrlichioses canines, bovines, ovines,
PROTOZOAIRES
- Babesiose canine, équine, bovine
- Hépatozoonose canine.
HELMINTHOSE
Dipétalonémose
Page 14 sur 20
1ière condition : infection d’un stade selon deux modalités
Page 15 sur 20
- Infection d’une tique adulte : transmission transovariale i.e. transmise à la
descendance absolument, ce n’est pas le cas de toutes les tiques.
- Infection d’une larve ou d’une nymphe : transmission transtadiale
- Infection transtadiale et transovariale.
Page 16 sur 20
!!
1. Habitat
Cosmopolites, tiques endophiles (locaux, nids d’oiseaux, terriers), mœurs nocturnes
2. Nutrition
- Hématophage
- Possibilité de plusieurs repas par stade sauf la larve (1 repas),
- Repas courts (quelques minutes à 1-2h) sauf les larves dont le repas est long
(quelques jours).
- Plutôt parasite des oiseaux mais aussi des mammifères et des Hommes.
- Résistance au jeun très longue (plusieurs années pour les adultes).
3. Reproduction
Durée du cycle : n mois
Plusieurs stades nymphaux.
Adulte : plusieurs repas sur l’hôte. La femelle pond plusieurs fois.
Page 17 sur 20
4. Rôle pathogène direct
Trouble locaux : ecchymoses, prurit, douleur,…
Troubles généraux : anémie, paralysie.
Page 18 sur 20
a) Genre Argas
C’est un genre que l’on retrouve très souvent en France, car il y a beaucoup de pigeons
(en particulier dans la banlieue de Paris, l’exemple type étant Maison Alfort).
b) Genre Ornithodoros
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c) Genre Otobius
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Sarcoptes scabiei
Taille: 200 à 250 µm pour le mâle, 350 à 500 µm pour la femelle ovigère
Corps globuleux
Face dorsale portant des écailles triangulaires
Deux groupes d’épines (3 paires antérieures et 7 paires postérieures)
Pattes courtes
Rostre court et
carré
Ecailles
triangulaires
Epines
1
Acaro
Notoedres cati
Agents de Gales profondes : Gale de la tête et des pattes chez le chat, assez rare.
Ventouse, à
pédicule long
Stries
concentriques
Pattes courtes
2
Acaro
Cnemidocoptes sp.
Epimères en
Pattes courtes bretelles
Ventouses, pédicules
non articulés
Pattes courtes
3
Acaro
Chorioptes bovis
Ventouses
subsessiles
Lobes
abdominaux
Mâle
Pattes longues
Pattes IV normales
Femelle
4
Acaro
Otodectes cynotis
Rostre court
Pattes longues
Lobes
abdominaux
Ventouses
subsessiles
Pattes IV atrophiées
5
Acaro
Psoroptes ovis
Rostre pointu
Femelle
Ventouse
6
Acaro
Myocoptes sp.
Pattes IV
hypertrophiées
7
Acaro
Demodex canis
4 paires de pattes
antérieures
Epimères en
Brandebourg
8
Acaro
Cheyletiella sp.
Palpes maxillaires
puissants
Pattes longues
Solenidion
9
Acaro
Taille: 160 à 200 µm pour la larve à jeun, 600µm pour la larve gorgée
Larve hexapode, à corps ovoïde, plus ou moins orangé et velu
Rostre portant des crochets
Larve hexapode
10
Acaro
Myobia musculi
Pattes I accolées
au rostre
Bords latéraux
ondulés
Aspect hexapode
11
Acaro
Dermanyssus gallinae
Taille: 800 µm à 1 mm
Face dorsale portant une seule plaque, écusson anal triangulaire
Pattes en 1 groupe
antérieur
Ecusson anal
triangulaire
12
Acaro
Varroa jacobsoni
Deux ventouses et
deux griffes
Ecusson dorsal
13
Acaro
Ixodes ricinus
Pattes en un
groupeantérieur
14
Acaro
Rhipicephalus sanguineus
Ecussons
Base du rostre adanaux
héxagonale
15
Acaro
Dermacentor reticulatus
Base du rostre
rectangulaire Coxa IV
développée
Sillon anal
postérieur
16
Acaro
Argas reflexus
Absence d’yeux
Présence d’une ligne de suture très nette entre les faces dorsale et ventrale
17
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
MYCOLOGIE
GÉNÉRALE
I.
DEFINITIONS
................................................................................................................................................................
2
A.
L’appareil
végétatif
..............................................................................................................................................
5
B.
L’appareil
reproducteur
.....................................................................................................................................
7
III.
BIOLOGIE
DES
CHAMPIGNONS
PARASITES
........................................................................................................
12
A.
Cycle
biologique
et
reproduction
................................................................................................................
12
B.
Nutrition
................................................................................................................................................................
13
C.
Habitat
....................................................................................................................................................................
13
D.
Biochimie
...............................................................................................................................................................
13
IV.
NOTIONS
DE
THERAPEUTIQUE
............................................................................................................................
14
A.
Diagnostic
des
mycoses
au
laboratoire
....................................................................................................
14
B.
Les
notions
de
thérapeutique
antifongique
............................................................................................
15
V.
CLASSIFICATION
DES
CHAMPIGNONS
PARASITES.
............................................................................................
17
A.
Basidiomycota
(Malassezia
pachydermatis
–
Cryptococcus
neoformans)
...............................
19
B.
Ascomycota
...........................................................................................................................................................
24
C.
Chytridiomycota
(Bathrachochytrium
dendrobatidis)
.....................................................................
46
D.
Zygomycota
(ou
Mucormycota)
..................................................................................................................
48
E.
Microsporidia
.......................................................................................................................................................
51
1
I. Définitions
La
mycologie
est
l'étude
des
Champignons
(aussi
appelés
Fungi
ou
Mycètes)
macro
et
microscopiques.
La
mycologie
médicale
et
vétérinaire
est
l'étude
des
champignons
pathogènes.
Parmi
les
champignons
pathogènes,
on
distingue
deux
types
:
-‐ Les
champignons
à
pouvoir
toxique
à
la
suite
de
leur
ingestion,
c'est-‐à-‐dire
à
l'origine
de
mycotoxines
(responsables
de
mycotoxicoses).
Ils
ne
seront
pas
traités
dans
ce
cours
mais
en
bromatologie
et/ou
en
pharmacologie.
-‐ Les
champignons
ayant
une
aptitude
au
parasitisme.
Ces
derniers
ont
un
rôle
infectieux,
et
sont
intrinsèquement
pathogènes.
Les
mycoses
animales
sont
les
maladies
dues
à
des
champignons,
elles
peuvent
être
spécifiques,
zoonosiques,
ou
bien
communes
à
l'homme
et
à
l'animal
(attention,
mycoses
communes
ne
veut
pas
dire
zoonose
!).
Leur
importance
est
croissante
du
fait
de
l'existence
d'espèces
opportunistes
et
d'espèces
zoonosiques.
De
plus,
on
est
actuellement
encore
totalement
dépourvu
face
à
des
mycoses
graves,
dont
le
diagnostic
est
très
difficile
et
le
traitement
impossible
(ex
:
blastomycètes
d'Amérique
du
Sud).
Les
Champignons
sont
des
êtres
vivants
nucléés,
groupe
indépendant
parmi
les
Eucaryotes,
qui
se
développent
le
plus
souvent
grâce
à
un
thalle
(filamenteux
et
/
ou
levuriforme).
Si
le
thalle
est
unicellulaire,
on
parle
alors
de
levure.
On
dénombre
aujourd'hui
70
000
espèces
environ.
2
Ils
présentent
:
Ils
n'ont
pas
de
chloroplastes
ni
de
chlorophylle
:
ils
sont
donc
hétérotrophes
vis-‐à-‐
vis
du
carbone.
Ils
ont
besoin
d'un
substrat
pour
trouver
leur
source
de
carbone.
C'est
pourquoi
on
les
qualifie
de
saprophytes.
Le
plus
souvent,
le
substrat
est
le
sol.
Mais
lorsque
le
saprophyte
prend
pour
substrat
un
animal
(souvent
immunodéprimé),
il
devient
alors
un
parasite
accidentel
ou
facultatif.
La
reproduction
sexuée
des
champignons
peut
servir
de
critère
dans
la
classification..
Cependant,
elle
n'est
pas
connue
pour
toutes
les
espèces
de
champignons,
on
se
base
alors
sur
les
aspects
morphologiques.
Il
faut
noter
qu'il
existe
systématiquement
une
multiplication
asexuée
chez
les
champignons,
sur
laquelle
se
base
la
classification.
3
est
complexe
et
change
régulièrement.
Nous
allons
voir
une
classification
simplifiée.
Dans
les
mycètes
on
a
le
champignon
de
paris,
la
levure,
mais
ce
ne
sont
pas
ceux
qui
nous
intéressent.
Remarque : 50000 espèces connues de moisissures autres que les champignons.
Nous allons voir les champignons parasites comme la teigne, la mycose des pieds.
4
d'éléments
de
diagnose.
On
a
alors
des
espèces
qui
se
ressemblent.
-‐ La
morphologie
en
lésion
est
différente,
le
plus
souvent,
de
la
morphologie
en
culture,
(toujours
plus
réduite
et
pauvre
en
lésion),
ce
qui
pose
encore
des
problèmes
de
diagnostic.
Souvent,
il
faut
cultiver
des
champignons
prélevés
sur
l'animal
pour
les
identifier.
-‐ La
reproduction
sexuée
n'existe
pas
en
lésion
(sauf
quelques
exceptions).
Les
prélèvements
ne
permettent
pas
une
observation
des
organes
associés
à
la
reproduction
:
on
ne
trouvera
pas
de
spores
sur
les
animaux.
A. L’appareil
végétatif
L'appareil
végétatif
peut
présenter
deux
aspects
;
soit
un
aspect
filamenteux,
on
parle
alors
de
mycélium
;
soit
un
aspect
unicellulaire
(ovoïde),
on
parle
alors
de
levure.
Le
mycélium
est
constitué
de
«
filaments
vrais
»
(appelés
hyphes)
à
bords
parallèles
de
1
à
10
μm
de
diamètre.
Les
hyphes
caractérisent
les
champignons
filamenteux
que
l'on
appelle
souvent
moisissures.
Ils
peuvent
être
sectes,
cloisonnées
ou
non
cloisonnés
(appelés
coenocytiques
ou
siphonés).
Le
développement
de
l'hyphe
se
fait
à
partir
d'une
spore
qui
émet
un
ou
plusieurs
tubes
germinatifs
qui
se
ramifient
et/ou
se
cloisonnent
ou
non,
donnant
des
massifs
qui
forment
des
structures
plus
ou
moins
compactes
:
des
filaments
simples,
ramifiés,
anastomosés
ou
enchevêtrés.
5
ex
:
aspergillus
responsable
aspergillose
dans
appareil
respiratoire
microsporum
canis
responsable
de
la
teigne
Quand
le
nombre
d'hyphes
devient
important
(la
densité
augmente),
il
y
a
constitution
de
formations
particulières,
qui
ont
différents
aspects
:
Dans
le
cas
des
levures,
le
thalle
est
dissocié,
et
les
levures
sont
isolées
ou
organisées
en
pseudo
mycélium
(faux
filament,
sorte
de
collier
de
perles
dont
chaque
perle
est
une
levure),
se
reproduisant
par
bourgeonnement.
Candida
albicans
responsable
du
muguet
6
B. L’appareil
reproducteur
(On
n’envisagera
pas
la
reproduction
séxuée.)
èAnamorphe : Aspect morphologique du parasite issu de la multiplication asexuée.
èTéléomorphe
:
Aspect
morphologique
du
parasite
issu
de
la
multiplication
sexuée.
(il
faut
que
le
stade
asexué
soit
connu)
(Jamais
présent
sur
l’hôte).
7
1) Spores
directes
ou
imparfaites
Les
spores
directes
sont
issues
d'une
multiplication
asexuée
haploïde
ou
diploïde.
A
partir
de
ces
spores
on
refait
un
nouvel
appareil
végétatif.
On
retrouve
ce
mode
dans
conditions
favorables.
Petit
bourgeonnement
a
partir
de
cellule
puis
ca
se
sépare.
Il
s'agit
de
la
multiplication
«
classique
»
des
levures
et
de
certains
champignons.
Elles
peuvent
se
former
à
l'unité,
en
chaînette
ou
en
grappe.
On
observe
une
continuité
entre
les
cellules
filles
et
les
cellules
mères.
8
Cette
croissance
se
poursuit
après
formation
de
la
conidie.
La
cellule
codiniogène
s’allonge
en
déviant
sa
direction
de
croissance,
afin
d'éviter
la
conidie.
Il
s'agit
d'une
forme
caractéristique
en
diagnose.
Il
existe
deux
modalités
:
soit
elle
se
forme
à
partir
du
thalle
directement,
soit
à
partir
d'un
filament
conidiophore
souvent
renflé
à
son
extrémité
(formant
une
vésicule).
Parfois,
on
a
entre
la
vésicule
et
la
phialide
une
pièce
intermédiaire
:
la
métule.
C'est
un
élément
caractéristique
très
important
pour
le
diagnostic.
Découpage
qui
forment
les
phialides
qui
elles
mêmes
vont
devenir
des
phialoconidies.
Remarque
:
les
métules
sont
les
éléments
chez
Aspergillus
qui
font
la
jonction
entre
la
conidie
et
les
phialides.
La
phialide
s'allonge
à
ce
niveau
au
fur
et
à
mesure
de
la
production
de
spores
(c'est
une
variante
des
phialospores).
Cette
hernie
laisse
un
pore
dans
la
paroi,
d'où
le
nom
de
poroconidie.
Cela
forme
une
grosse
spore
de
manière
isolée,
à
paroi
épaisse,
ou
en
chaînettes.
9
Il
en
existe
deux
types
:
• les
micro-‐aleuries
(ou
micro
conidies)
qui
ne
se
cloisonnent
pas
(une
seule
cellule
se
forme)
• les
macro-‐aleuries
(ou
macro
conidies)
qui
grossissent
puis
se
cloisonnent
(chaque
élément
va
se
fractionner
pour
donner
une
spore
isolée).
Remarque
:
Dans
une
même
espèce,
il
existe
parfois
plusieurs
types
de
multiplication
asexuée,
c'est-‐à-‐dire
plusieurs
modalités
de
formation
des
spores
(par
exemple,
les
teignes
présentent
à
la
fois
des
Aleurioconidies
et
des
Arthroconidies).
Il
existe
4
types
principaux
de
spores
(haploïdes).
(Ce
n'est
pas
très
important
pour
les
vétérinaires
car
on
ne
s'en
sert
pas
en
pratique
pour
le
diagnostic,
mais
c'est
utile
pour
la
classification)
:
Exemple
:
certains
Siphomycètes
10
Il
y
a
souvent
hypertrophie
et
épaississement
du
zygote,
et
un
stroma
protecteur
se
forme
autour.
Remarque
:
Mucors
sp.
ne
sont
pas
des
parasites
très
fréquents,
ils
posent
problèmes
en
humaine
mais
pas
trop
en
véto.
Exemple
:
Aspergillus
et
Ascomycota
(asques).
Entouré
d’une
pelote
protectrice.
Remarque
:
on
utilise
les
symboles
+
et
-‐
pour
désigner
les
champignons
de
sexes
différents,
sauf
pour
les
gamétocystes
où
on
peut
utiliser
«
mâle
»
et
«
femelle
».
11
III. Biologie
des
champignons
parasites
Il
y
a
3
phases
successives
:
Conséquences
:
èLa
reproduction
sexuée
est
importante
pour
la
classification.
Celle
ci
est
complexe,
toujours
modifiée
par
les
progrès
de
la
biologie
moléculaire.
De
plus,
certaines
espèces
occupent
une
place
incertaine,
alors
que
d’autres
sont
carrément
inclassables...
12
B. Nutrition
Il
y
a
2
notions
importantes
en
nutrition
à
partir
de
la
définition
des
champignons
:
Ø Les
champignons
se
nourrissent
d'éléments
nutritifs
prélevés
dans
le
substrat
:
absorption.
Ces
éléments
leur
permettent
de
synthétiser
les
molécules
complexes
nécessaires
à
leur
développement
et
leur
reproduction.
Ø Les
champignons
ne
possèdent
pas
de
chlorophylle.
Ils
sont
donc
toujours
hétérotrophes
pour
le
carbone,
soit
saprophytes
(développement
à
partir
de
Mat
Org
non
vivante),
parasites
(se
nourrissent
aux
dépens
d’un
hôte)
ou
symbiotes
(ex
:
lichen
=symbiose
entre
une
algue
et
un
champignon).
Des
Test
basés
sur
les
propriétés
de
leur
mode
de
nutrition
permettent
de
déterminer
précisément
l’espèce.
Il
faut
cependant
faire
attention
au
fait
que
l'on
peut
isoler
un
champignon
sur
un
animal
sans
pour
autant
que
ce
champignon
soit
responsable
de
la
maladie
touchant
l'animal.
C. Habitat
Les
champignons
sont
partout.
Certains
sont
des
parasites
transitoires
alors
que
d’autres
sont
des
parasites
permanents.
Les
champignons
peuvent
être
des
saprophytes
et
en
même
temps
être
potentiellement
parasites.
Ce
sont
alors
des
parasites
facultatifs
que
l'on
trouve
surtout
chez
les
individus
immunodéprimés.
Ou
bien
ce
sont
des
parasites
obligatoires.
Ils
peuvent
être
isolés
par
prélèvements
sanguins.
Attention
!!!
:
Ce
n'est
pas
parce
que
l'on
a
isolé
un
champignon
au
laboratoire,
que
celui-‐ci
est
à
l'origine
d'une
pathologie.
De
plus
ils
peuvent
être
isolés
sur
des
prélèvements
sains,
certains
sont
prélevées
dans
le
poil
et
ne
sont
pas
responsables
de
lésions.
Il
faut
faire
également
attention
au
passage
possible
de
certains
champignons
de
la
vie
saprophyte
à
la
vie
parasitaire
(immunodépression,
diabète...).
D. Biochimie
La
paroi
cellulosique
des
champignons
peut
être
colorée
grâce
à
des
colorations.
En
outre,
cette
paroi
renferme
des
stérols,
cibles
de
certains
antifongiques
qui
vont
13
modifier
leur
structure.
Le vétérinaire peut avoir des petits tubes pour analyser directement dans sa clinique.
L'analyse
immédiate
ne
permet
pas
d'identifier
précisément
l'espèce,
mais
suffit
parfois
au
diagnostic.
Il
faut
toutefois
garder
à
l'esprit
qu'un
champignon
peut
mettre
des
semaines
à
se
développer.
Parfois le traitement ne peut être effectué que plusieurs jour après l’analyse.
14
rapidement.
Une
température
optimale
est
nécessaire
:
25-‐30
°C
pour
les
teignes,
37°C
pour
les
endoparasites.
On
réalise
ensuite
un
examen
macroscopique
(couleur,
aspect,
forme
du
recto
ET
du
verso,
velouté
du
champignon...)
et
microscopique
(éléments
caractéristiques
de
la
structure).
On
se
sert
beaucoup
de
l’examen
macro
pour
les
Dermatophytes
car
un
coté
clair
et
l’autre
foncé.
3) L'examen
histologique
On
peut
aussi
réaliser
un
examen
histologique
afin
de
mettre
en
évidence
un
champignon
au
sein
d'un
tissu
:
l'isolement
dans
le
tissu
de
ce
champignon
est
alors
la
preuve
de
son
pouvoir
pathogène
et
traduit
l'envahissement
fongique
!
On
utilise
des
colorations
HES
(Hémalun-‐Eosine-‐Safran),
acide
périodique
de
Schiff
(PAS,
colorant
les
mucopolysaccharides
des
champignons
en
rouge)
ou
Gomori-‐Groccot
(imprégnation
argentique)
qui
colore
la
paroi
des
champignons
en
noir.
Pour
les
mycoses
profondes
(champignons
dans
tissus
comme
le
tissu
pulmonaire),
il
faut
faire
une
biopsie.
4) Le
diagnostic
immunologique
Ces
analyses
peuvent
être
complétées
par
des
examens
immunologiques.
Plutôt
pour
les
champignons
systémiques.
On
cherche
les
AC
dans
le
sang
ou
les
Ag
circulants
dans
le
sang
(particules
de
champignons
reconnaissables).
On
peut
également
utiliser
l’immuno-‐histochimie.
Les
tests
les
plus
développés
sont
pour
les
hommes
et
se
font
essentiellement
sur
les
levures.
15
Les
Antibiotiques
sont
des
produits
de
fermentation
de
champignons
et
n'ont
pas
un
spectre
d'action
absolu.
èLes
Imidazoles
comme
le
Kétoconazole
sont
administrés
par
voie
orale,
ils
sont
très
lipophiles
et
pénètrent
donc
bien
dans
les
tissus.
Ils
perturbent
la
synthèse
de
l'ergostérol
de
la
paroi
des
champignons.
Les
effets
secondaires
sont
digestifs,
problèmes
d'interactions
avec
les
hormones
stéroïdiennes,
interdits
pendant
la
gestation.
èLes dérivés iodés sont administrés en intraveineuse aux grandes espèces.
16
èLa
Natamycine
est
utilisée
contre
les
teignes
sur
les
animaux
ou
pour
la
désinfection
du
matériel.
èLes
imidazolés
ont
des
spectres
d'action
différents.
Ils
inhibent
la
synthèse
d'ergostérol.
èL'Enilconazole
est
utilisé
par
voie
cutanée
et
pour
désinfecter
le
matériel,
il
n'a
aucun
délai
d'attente.
èLe Parconazole est très utilisé en industrie et en élevage.
èNatamycine
(Mycophyt)
:
suspension
pour
une
désinfection
cutanée
et
du
matériel.
èAvide
Péracétique
(Sorgène
5)
:
solution
à
diluer
dans
l’eau
pour
pulvérisation,
aspersion
ou
trempage.
Remarque
:
moisissure
avec
thalle
filamenteux/
levure
avec
thalle
unicellulaire
De
nombreux
champignons
ne
nous
intéresse
pas
car
ils
ne
sont
pas
parasites.
Fungi
=
Eumycota
ou
eumycètes
(=champignons
vrais)
17
microsporidia
et
mycoromycotina
=
champignons
inférieurs
=
siphomycètes
avec
spore
directes
mobiles
ou
sans
spores
mobiles
et
avec
zygospores
18
A. Basidiomycota
(Malassezia
pachydermatis
–
Cryptococcus
neoformans)
1) Définitions
Ce
sont
des
levures
caractérisées
par
une
reproduction
sexuée
au
moyen
de
basidiospores
formées
par
4,
à
l'extrémité
d'éléments
allongés
(basidiosporidies),
portés
eux-‐
mêmes
par
des
basidiocarpes.
On
peut
également
rencontrer
une
reproduction
asexuée
par
conidies.
Agaricus
bisporus
Amanita muscaria
19
2) Cycle
évolutif
Fusion
de
deux
noyaux
dans
le
chapeau
=>
cellule
à
2n
–
carygamie
–
méiose
puis
le
noyau
remonte
dans
les
basidiospores.
Autre
schéma
dans
le
poly…
20
Remarques
:
La
forme
téléomorphe
n’est
pas
à
retenir
car
on
ne
la
rencontre
jamais.
On
le
retrouve
souvent
sur
les
pigeons.
Schéma
du
cycle
dans
le
poly…
Passage
à
la
forme
végétative
par
reproduction
sexuée
avec
basidiospores.
Forme
anamorphe
chez
animaux
ou
homme,
forme
basidiospore
dans
environnement.
21
10-‐50
microns,
ronde
NB
:
les
levures
libres
sont
faciles
à
reconnaître
car
la
capsule
est
énorme,
on
peut
réaliser
une
contre
coloration
à
l'encre
de
Chine
pour
le
souligner.
Lorsqu'on
les
met
en
culture,
on
peut
les
mettre
sur
un
fond
noir
afin
d'apprécier
la
capsule
(phénomène
de
contre
coloration).
Chez
les
chats,
chiens...
La
contamination
se
traduit
par
des
pneumonies,
rhinosinusites,
encéphalite
et
autres
formes
disséminées.
Pour
les
ruminants,
cela
provoque
principalement
des
mammites.
Chez
l'homme
immunodéprimé,
on
observe
des
encéphalites
des
formes
cutanée,
méningée,
pulmonaire,
ou
encore
des
formes
disséminée.
Contamination
par
fiente
de
pigeon
qui
contiennent
de
nombreux
cryptococcus,
contamination
par
voie
aérienne
:
inhalation
des
spores.
Cryptococcus
neoformans
coloré
à
l’encre
d’Inde
22
5-‐7microns
Genre
pityrosporum
chez
humain
Levures
lipophiles,
donc
se
logent
dans
les
plis
du
chien,
au
niveau
du
visage
chez
23
Multiplication
levure
de
façon
asexué
chez
animal.
Forme
de
bouteille
de
perrier
ou
bonhomme
de
neige.
Les
levures
isolés
ont
le
même
aspect
qu’en
lésion
sur
l’animal.
Visibles
avec
fort
grossissement
au
microscope,
avec
une
coloration.
M.
furfur
responsable
pitériasis
pluricolore
chez
l’Homme
Transmission
par
contact
de
chien
à
chien.
Les
chiens
peuvent
être
porteur
sain,
mais
pour
une
raison
X
a
un
instant
T
le
parasite
prolifère.
Le
sharpeï
et
le
boxer
avec
leurs
plis
de
peaux,
ainsi
que
les
chiens
aux
oreilles
tombantes,
sont
plus
sujets
à
dermatite
à
Malassezia
car
dans
ces
plis
se
trouve
du
sébum
et
de
la
chaleur,
ce
qui
constitue
un
milieu
idéal
pour
ces
parasites.
Pour
éviter
un
traitement
à
vie,
on
peut
pratiquer
une
chirurgie
avec
ablation
des
plis
de
peau,
mais
inesthétique.
L’autite
à
la
malassezia
se
repère
bien
a
l’odeur
car
sent
le
chien
mouillé
et
la
peau
qui
brille
(car
grasse).
B. Ascomycota
1) Définitions
Les
Ascomycota
sont
des
champignons
à
mycélium
cloisonné.
La
reproduction
asexuée
est
à
spores
directes
très
variées
(anamorphes).
La
reproduction
sexuée
se
fait
par
des
spores
indirectes
:
les
ascospores,
contenues
dans
des
ascocarpes
(téléomorphes).
Il
existe
différents
types
d’ascocarpes
:
24
Apothécie,
périthèce,
cléistothèce
avec
ascoscarpes
dans
structure
globuleuse
et
close
avec
filaments,
gymnothèce
retrouvés
chez
les
dermatophiles
(agents
de
teigne).
Retenir
surtout
les
deux
derniers.
Cycle
évolutif
:
étape
multiplication
sexué
–
caryogamie
–
méiose
–
mitose
–
sporulation
–
dispersion
–
germination
=>
filament
mycéliums…
2) Classification
et
espèces
importantes
25
3) Candida
De
nombreuses
espèces
mais
Albicans
responsable
de
80%
des
mycoses.
26
• Cycle
Dans
environnement
on
a
les
spores
:
ascospores.
Sur
l’animal
ou
sur
l’homme,
des
levures
et
filaments
:
soit
filaments
vrais
soit
pseudos
myceliums.
• Morphologie
Ø Chez
l’animal
et
l’homme
-‐ Levures
libres
ou
incluses
dans
les
macrophages
(2-‐3
x
8
μm)
sans
capsuleè
blastospores
-‐ ovoïde
-‐ Parfois
Mycélium
(vrai
et
faux)
-‐ Absence
de
chlamidospores
Ø Dans
le
milieu
extérieur
-‐
Levures
Ø En
culture
-‐ Milieu
de
Sabouraud
+
actidone
:
colonies
lisses
brillantes,
arrondies,
couleur
blanc
crème
qui
apparaissent
rapidement
(24-‐48
h,
aussi
rapide
que
des
bactéries).
Ces
colonies
renferment
uniquement
des
levures
isolées,
sans
capsules,
ovalaires
et
capables
de
bourgeonner
(bourgeon
relié
à
la
levure
par
un
col
étroit).
-‐ Sérum
de
cheval
à
37°C:
filamentation
:
on
voit
un
tube
germinatif
car
le
milieu
est
riche
ètest
de
germination
ou
blastèse.
27
Milieu
de
Sabouraud
+
actidone
Sérum
de
cheval
• Action
pathogène
:
C'est
un
agent
responsable
de
candidoses
chez
de
nombreuses
espèces
animales
ou
chez
l'homme
immunodéprimé,
dont
la
contamination
se
fait
par
le
milieu
extérieur
ou
par
le
tube
digestif.
C'est
une
mycose
opportuniste,
iatrogénique
(arrive
après
traitement
prolongé
aux
antibiotiques
:
le
muguet),
nosocomiale
qui
se
développe
niveau
de
la
bouche,
et
des
muqueuses
digestives,
cutanées
et
génitales.
Il
s'agit
rarement
d'un
problème
primaire,
sauf
si
des
facteurs
favorisants
interviennent.
Facteurs
favorisant
ces
containations
:
physiologiques
(prématuré
ou
tr
!s
vieux),
macération,
humidité,
médicaments,
radiothérapie.
• Source
:
milieu
extérieur,
tube
digestif.
• Diagnostic
:
clinique
(examen
direct,
mise
en
culture,
biopsie,
sérologieóóisolement
dans
les
fèces
ou
en
surface
de
muqueuse
digestive)
+
tests
biochimiques
è
galerie
API
28
4) Aspergillus
Champignon
filamenteux
a
mycéliums
cloisonnée
et
des
têtes
aspergillaires,
èdonne
une
croissance
de
type
moisissure,
duveteuse
et
souvent
colorée
(vert,
marron-‐gris
foncé)
Présents
dans
environnement
humain,
plante,
fruits,
poussière,
air.
Humain
inhale
10
à
30
spores
par
jours.
Taille
depend
des
espèces
mais
en
moyenne
10
microns
29
A
partir
phialide
partent
des
phialoconidies
qui
bourgeonne
et
forment
des
petites
spores.
b. Aspergillus
fumigatus
(A)
• Parasite
d’oiseaux,
de
mammifères
(dont
l’homme)
• Non
cosmopolite
/
non-‐zoonosique
(humains
et
animaux
se
contaminent
dans
environnement)
• Biologie
Ø Habitat
-‐ Saprophyte
partout
:
fourrages,
farine,
paille
moisie...
-‐ Parasite
facultatif
Ø Reproduction
-‐ Multiplication
Asexuée
dans
le
milieu
extérieur
et
chez
l’animal
(connue
depuis
145
ans)
-‐ Reproduction
Sexuée
très
rare,
dans
le
milieu
extérieur
ou
milieu
de
culture
avec
conditions
spéciales
(connue
depuis
2008)
30
Multiplication
sexuée
possible
dans
le
milieu
avec
ascospores
èon
les
inhale,
èmultiplication
asexuée
chez
animaux
avec
fabrication
tètes
aspergillaires
et
phialospores
ètêtes
aspergillaires
et
phialospores
peuvent
contaminer
humains
et
animal
a
partir
environnement.
• Morphologie
Ø En
lésion
-‐ Dans
les
tissus
profonds
(ex
:
parenchyme
pulmonaire)
:
filaments
septés
de
calibre
régulier
et
à
ramification
régulière,
dichotomique
(en
forme
de
Y).
-‐ En
lésion
aérée
uniquement
(ex
:
cavité
sinusale,
cavité
nasale)
:
formation
tête
aspergillaire
avec
phialonidies,
on
appelle
ca
du
gazon
mycélien
car
petite
tache
verte
Ø Dans
le
milieu
extérieur
-‐ Anamorphe
avec
mycélium
cloisonné
+
filaments
conidiophores
et
phialospores
-‐ Télémorphe
Neosartorya
fumigata
èfilaments
ascogènes
avec
asques
et
ascospores,
protégées
par
ascoscarpes.
31
• Action
pathogène
èaspergilloses
Ø Oiseaux
:
sac
aériens,
poumons
Ø Chien
:
rhinosinusite
(dans
cavité
nasale
ou
sinus
ou
les
deux)
Ø Cheval
:
poche
gutturale
Ø Bovin
:
poumons,
appareil
génital,
tube
digestif,
peau,
tout
l’organisme
Ø Homme
:
aspergillose
broncho-‐pulmonaire,
asthme
...
peut
être
très
grave
• Source
:
milieu
extérieur,
les
fourrages
et
les
aliments
moisis,
et
ce
n'est
jamais
un
autre
individu.
• Diagnostic
:
mise
en
culture,
biopsie,
sérologie.
• Espèces
voisines
èA.
flavus,
A.
niger,
A.
nidulans
5) Penicillium
(RHX)
32
6) Dermatophytes
• Champignons
kératinophiles
et
kératinolytiques
Ø Parasite
des
poils
ou
d’autres
structures
kératinisées
chez
l’homme
ou
les
animaux
Ø Saprophyte
sur
le
sol
/
Tous
cultivables
in
vitro
mais
croissance
lente
èproblème
quand
on
a
un
animal
en
consultation
:
on
suspecte
une
teigne,
on
fait
un
prélèvement
que
l’on
met
en
culture
mais
on
peut
donner
une
réponse
qu’au
bout
de
deux
semaines.
Ø 40
espèces
connues.
Espèces
anthropophiles
(que
homme),
zoophiles
(surtout
animaux)
ou
géophiles
(souvent
dans
la
Terre
ais
peut
contaminer
homme
et
animal)
• Biologie
Ø Habitat
tout
support
renfermant
de
la
kératine
(poil,
griffe,
corne,
squame,
cheveux...).
Essentiellement
à
la
surface
du
corps
mais
de
temps
en
temps,
a
la
faveur
d’une
blessure,
on
peut
avoir
la
pénétration
du
champignon
dans
le
tissu
sous-‐cutanée.
Ø Reproduction
-‐ asexuée
et
sexuée
dans
le
milieu
extérieur
-‐ asexuée
chez
l’animal
-‐ Téléomorphe
connu
grâce
reproduction
AS
:
arthroderma-‐
avec
le
nom
de
l’espèce.
33
Ascospores,
thalle,
conidies
surtout
dans
milieux
extérieur
et
en
culture
(servent
pour
la
diagnose=
identification).
• Morphologie
ècf
TP
Ø En
lésion
:
structure
très
simplifiée,
donc
diagnostique
difficile
-‐ Filaments
mycéliens
cloisonnés,
simples
ou
ramifiés
-‐ Arthrospores
(5microns)
proviennent
de
la
fragmentation
de
ces
filaments
-‐ Implantation
à
la
base
des
poils
èdifférents
types,
décrits
par
Sabouraud
en
1910
:
§ Endothrix
(variétés
filamenteuses
ou
sporulées)
:
filaments
et
arthrospores
à
l’intérieur
des
poils
(ex
:
Trichophyton
tonsurans
de
l’homme)
Ces
lésions
ne
sont
pas
sur
toute
la
longueur
du
poil
mais
seulement
à
la
base
(par
contre
elles
ne
sont
pas
dans
l'épiderme),
donc
seule
l'observation
du
tiers
inférieur
du
poil
est
intéressant
à
l'examen.
34
§ Favique
:
variante
du
type
endothrix.
L'intérieur
du
cheveu
est
de
type
endothrix
pur
mais
l'invasion
est
moins
massive.
Autour
de
l'orifice
folliculaire,
sous
l'épiderme,
il
y
a
accumulation
de
filaments
mycéliens
et
d'arthrospores
qui
forment
ce
que
l'on
appelle
le
godet
favique.
Aspect
inflammatoire
autour
du
poil.
En
apparence
ce
type
ressemble
à
un
amas
croûteux
autour
du
poil
en
forme
de
cône
renversé
(magma
pseudo-‐
croûteux
de
couleur
jaune
miel).
(ex
:
Trichophyton
schoenleinii).
Souvent
sur
la
tête,
que
chez
l’homme.
§ Endo-‐ectothrix
:
Filaments
et
arthrospores
principalement
à
l'extérieur
du
cheveu
sous
forme
de
filaments
ou
de
spores.
Il
y
a
quelques
fragments
d'hyphes
souvent
fragmentés
à
l'intérieur.
C'est
le
type
que
l'on
retrouve
le
plus
souvent.
On
distingue
trois
variantes
:
Exemples
:
Microsporum
sp.
,
Trichophyton
mentagrophytes
35
verso
-‐ Aspects
microscopiques
:
Structures
non
spécifiques
données
par
les
filaments
:
§ Hyphes
en
raquette,
pectiné,
en
«
bois
de
cerf
».
Il
faut
savoir
que
le
verso
de
la
culture
est
souvent
d'une
couleur
différente
(jaune
orangé)
et
tend
à
foncer
avec
l'âge.
§ Organes
nodulaires
-‐ Aspects
microscopiques
:
Structures
spécifiques
§ Hyphes
à
morphologie
caractéristique:
vrille,
chandelier,
clou
favique.
§ Formes
de
reproduction
asexuée:
microconidies
et
macroconidies.
microconidies
macroconidies
Ø En
lésion:
spores
en
paquet
de
petite
taille
Remarque
:
téléomorphe
connu
:
Arthroderma
otae,
A.
gypsea
7) Microsporum
• Caractéristiques
du
genre
Ø En
lésion
:
type
endo-‐ectothrix
microsporique
Ø En
culture
:
macroconidies
généralement
abondantes
avec
1
à
14
cloisons
transversales
selon
l'espèce
et
des
microconidies
peu
nombreuses.
36
a. Microsporum
Canis
(A)
• Espèce
zoophile
:
chien,
chat
• Zoonosique
• Responsable
de
teigne
• En
lésion
:
amat
autour
du
poil.
Endo-‐ectothrix
microsporique
• En
culture
:
beaucoup
de
macroconidies
• Action
pathogène
Ø Chien,
chat
:
alopécie
circulaire,
squamosis
(+
petites
que
les
pellicules)
ou
asymptomatique
Ø Homme
:
herpès
circiné
:
lésion
avec
bord
rouge,
granuleux,
épaissi
Ø Envahissement
du
poils
:
conidies
sur
la
peau
qui
développe
un
filament
qui
pénètre
dans
le
poils,
lyse
l’intérieur
du
poil,
se
multiplie
puis
fait
tomber
le
poil
37
b. Microsporum
gypseum
• Espèce
géophile
(=
dans
le
sol)
• Non
zoonosique
• En
lésion
:
endo-‐ectothrix
microsporique
• En
culture
:
beaucoup
de
macroconidies
• Action
pathogène
:
Alopécie
du
chien
• Sources
:
environnement
(terre,
sol)
• Diagnostic
:
clinique,
examen
direct
mais
on
ne
fait
pas
la
différence
avec
le
genre
précédent,
mise
en
culture
c. Autres
Microsporum
• M.canis
var.
equinum
:
spécifique
du
cheval.
8) Trichophyton
38
a. Trichophyton
verrucosum
• Synonyme
:
T.ochraceum
• Espèce
zoophile
=>
responsable
de
la
teigne
des
bovins
• Zoonosique
:
très
contagieux
• En
lésion
:
endo-‐ectothrix
mégasporé
(environ
10microns)
• En
culture
:
microconidies
en
buisson
mais
très
peu
de
macroconidies.
• Action
pathogène
Ø Bovins
:
dartres,
alopécie
et
squamosis
très
important
Ø Homme
:
teigne
suppurée
è
kérion
(=infection
suppurée
du
cuir
chevelu),
verrues
• Source
:
milieu
extérieur
riche
en
kératine.
Mycose
contagieuse,
hivernale
car
les
vaches
sont
collées
en
stabulation,
mycose
de
collectivité.
• Diagnostic
:
clinique
très
évocatrice
+
examen
direct,
mise
en
culture,
biopsie
39
• Source
:
milieu
extérieur,
animaux
porteurs.
Teigne
zoophile
jamais
sur
les
cheveux
mais
plutôt
sur
les
mains.
• Diagnostic
:
clinique
(pas
facile),
examen
direct,
mise
en
culture
c. Autres
Trichophyton
• T.equinum
:
spécifique
du
cheval
40
41
• Action
pathogène
èphaeomycose
et
mycétomes
• Source:
milieu
extérieur
• Diagnostic:
clinique
+
examen
direct,
biopsie
• Espèces
:
Alternaria
alternata,
Curvularia
sp.,
Phialophor
sp.,
Exophalia
sp.,...
42
Ø Dans
milieu
extérieur
:
mycélium
+
microconidies
+
ascocarpe
=
gymnothèce
Ø En
culture
:
<
30°C:
abondantes
conidies
globuleuses
• Action
pathogène
è
blastomycose
Ø Canada,
est
des
États-‐Unis
Ø Mycose
d’«
importation
»
=
contractée
à
l’étranger
Ø Forme
cutanée
ou
généralisée
43
44
• Action
pathogène
:
pneumocystose
chez
les
nouveaux
nés
et
les
individus
immunodéprimés
(HIV)
• Cosmopolite,
transmission
par
voie
aérienne
• Non
zoonosique
:
même
source
de
contamination
pour
homme
et
animaux
mais
pas
de
transfert
entre
eux.
45
C. Chytridiomycota
(Bathrachochytrium
dendrobatidis)
1) Définitions
• Phylum
des
Chytridiomycetes
Ø «
Chytrides
»
,
Champignons
«
primitifs
»,
unicellulaires,
à
spore
mobile
Ø Cosmopolites,
saprophytes
ou
parasites;
inféodés
à
l’eau
douce
Ø Multiplication
asexuée
par
zoospores
Ø Reproduction
sexuée
rarement
connue
• Cycle
évolutif
46
Chytridiomycota
=
Champignons
dits
«
inférieurs
»
Phylum
des
chytridiomycetes
:
chytrides,
unicellulaire,
spores
mobiles,
cosmopolite,
saprophytes
ou
parasites.
Inféodés
à
l’eau
douce,
c’est
pourquoi
on
les
retrouve
chez
les
grenouilles.
Reproduction
asexué
par
zoospores,
reproduction
sexuée
rarement
connue,
dégradation
cellulose,
chitine
et
kératine,
action
pathogène
sur
le
tégument
responsable
des
maladies.
1000
espèces
connues
dans
le
monde.
Cycle
évolutif
:
zoospores
avec
flagelle
ce
qui
leur
permet
d’être
mobile.
Filament
mycéliens
dans
les
cellules.
2) Batrachochytrium
dendrobatidis
• Champignon
filamenteux,
invasif,
parasite
des
amphibiens
• Agent
de
chytridiomycose
découvert
en
1997
• 400
espèces
de
batraciens
qui
peuvent
être
contaminés
dans
45
pays
/
non
zoonosique
• Biologie
:
Habitat
Ø Kératine
èpièces
buccales
des
têtards,
épiderme
des
juvéniles
et
des
adultes
Ø Eaux
douces
• Morphologie
Ø Zoospore
mobile
avec
flagelle
(20microns),
tête
sphérique,
se
déplace
dans
l’eau
jusqu’à
un
autre
tégument.
Ø Sporange
47
• Cycle
S’enkiste
sur
la
peau,
et
donne
des
sporanges
(30microns)
sans
flagelles
mais
développement
de
rhizoïdes,
remplis
de
spores.
• Action
pathogène
et
répartition
Ø Espèces
réservoirs:
grenouille
taureau,
salamandre
tigrée
...
Ø Espèces
atteintes
en
France:
rainette
verte,
triton
alpestre,
grenouille
rousse
...
Ø Variation
selon
le
stade
de
développement
Ø Signes
cliniques
:
léthargique,
lésion
cutanée,
signes
neurologiques
(perte
de
réflexes)
et
mortalité
en
quelques
semaines.
Ø Transmission
rapide
avec
éleveurs
de
grenouilles
qui
font
des
echanges
de
grenouilles
48
• Cycle
évolutif
49
2) Mucor
sp.,
Rhizomucor
sp.,
Rhizopus
sp.,
Absidia
sp.,
Mortierella
sp...
• Saprophytes
+++
moisissures
blanches,
pas
parasite
• Source
:
Sol,
eau,
végétaux
en
décomposition
• Thalle
siphonné
avec
filaments
rampants
(=stolons).
Sporanges
au
bout
des
stolons.
Nombre
de
sporanges
dépend
des
espèces.
• Cosmopolite
/
non
zoonosique
• Mucormycoses
ou
zygomycoses
chez
les
animaux
domestiques
ou
l’homme.
Ce
sont
des
mycoses
profondes
rares
mais
à
développement
important
et
souvent
grave
(mortalité
de
70%).
50
E. Microsporidia
1) Définitions
Spores
infectieuses
:
contiennent
un
sporoblaste
au
bout
d’un
filament
polaire
enroulé
dans
la
spore
et
sort
quand
la
spore
entre
en
contact
avec
les
cellule
adéquates
le
sporoplaste
entre
la
cellule.
Effet
ressort
• Cycle
évolutif
24-‐48 heures
phase
infectieuse
avec
la
spore
qui
rencontre
cellule
adéquate
et
fait
entrer
rapidement
le
sporoplaste
dans
la
cellule,
dans
la
cellule
:
phase
proliférative,
puis
phase
de
différenciation
et
formation
de
sporons
qui
viennent
du
sporoblaste.
51
52
Parasite
connu
depuis
longtemps.
Parasite
qui
contamine
les
abeilles
adultes
(bourdon,
reine,
ouvrières),
contamination
par
voie
orale,
source
de
contamination
:
fleur,
abreuvoir
souillé
par
déjection
d’abeilles.
Dans
les
ruches
on
a
une
inter-‐contamination
(«
contagieux
»).
La
phase
de
prolifération
se
passe
dans
le
TD.
Sur
l’abeille
on
n’observe
pas
de
signe
clinique,
mais
on
observe
un
dépérissement
de
la
ruche,
une
plus
forte
mortalité,
une
moindre
production
de
miel.
On
parle
de
«
tueur
silencieux
»
car
il
y
a
un
syndrome
de
dépérissement
de
la
ruche.
3) Encephalitozoon
cuniculi
• Champignon
unicellulaire,
intracellulaire
obligatoire
• Génome
nucléaire
très
petit
=
2,9.106
PDB
• Spores
dans
divers
organes
:
cellules
nerveuses,
rénale,…
se
dissémine
au
travers
de
tout
l’organisme
du
lapin.
• Cycle
évolutif
:
deux
jours
:
phase
infectieuse,
exclusion
tubule
polaire,
prolifération
dans
cellule
• Signes
cliniques
;
signe
neuro
(torticolis,
trouble
de
l’équilibre
sont
des
signes
importants).
Quand
les
spores
sont
fabriquées,
la
cellule
éclate
et
les
spores
vont
contaminer
d’autres
cellules.
Réaction
inflammatoire
importante,
lésion
granulomateuse.
Parasite
des
reins
:
on
peut
retrouver
les
microspores
dans
les
urines
(on
les
retrouve
un
mois
après
l’infestation)
• Aspect
pathogène
=>
encephalitozoonose
du
lapin
Ø Contamination
par
voie
nasale,
buccale,
trans-‐
placentaire,
vaginale
Ø Souvent
asymptomatique
Ø Signes
nerveux,
rénaux,
ophtalmologiques
• Parasite
fréquent
dans
les
élevages
notamment
dans
les
élevages
de
lapins
de
laboratoire.
Dans
les
éleveurs
de
lapin
de
ferme
il
est
plus
difficile
de
se
rendre
compte
du
au
lapin
asymptomatique
et
non
testés
(6
a
97%
d’élevage
contaminé).
53
• Diagnostic
:
sérologique,
direct,
PCR
• Zoonose
potentielle
mais
très
rare
• Contamination
humaine
possible
via
l’environnement
• Chez
l’homme
contamination
Cellules
oculaires,
entérocyte
;
signes
cliniques
plus
marqués
que
chez
les
lapin
:
digestif,
rénaux,
oculaire,
neuraux
(signes
d’infection
cérébral
:
fièvre
maux
de
tête..)
• Le
problème
de
la
présence
potentielle
de
cette
microsporidies
chez
les
lapins
doit
être
signalé
aux
propriétaires,
si
il
est
en
contact
avec
des
personnes
immunodéprimées.
54
CONCLUSION
• Parasites
de
rang
A
:
Dermatophyte,
streptoccoccus…
• morphologies
différentes
de
parasites
en
lésion
et
en
culture
• les
champignons
les
plus
anciens
sont
adaptés
au
milieu
aquatique.
Osmotrophie
né
par
perte
de
phagotrophie.
Puis
se
sont
developpés
des
filaments
non
septés
puis
septums
sont
apparus.
Les
cloisons
se
perfectionnent
et
il
y
a
invention
de
l’état
dycariotique
(noyaux
dans
même
cellule)
et
des
fructifications
pluricellulaires
et
apparition
des
ascomycètes
et
basidiomycètes
(champignons
«
les
plus
récents
»
les
plus
adaptés
au
milieux
terrestre).
Certains
ont
perdu
la
multiplication
S
et
certains
ont
régressé
pour
donner
des
levures.
55
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Aspergillus fumigatus
Filament
conidiophore
Phialides
1
Mycologie
Aspergillus flavus
Filament
conidiophore Vésicule
(= tête aspergillaire)
Phialides
2
Mycologie
Poil
modifié
manchon de
spores
entourant le poil
3
Mycologie
Poil modifié
mégaspores
4
Mycologie
spores de
petite taille
disposées en
chaînettes
autour du poil
5
Mycologie
Microsporum canis
fuseaux
pointus
7 à 14 logettes
6
Mycologie
Microsporum gypseum
fuseaux
peu pointus
7
Mycologie
Trichophyton mentagrophytes
vrille
fuseaux à
pôles arrondis
8
Mycologie
Trichophyton verrucosum
mycélium fin
et irrégulier
9
Mycologie
3 2 1
10
Mycologie
Candida albicans
Filamentation en sérum :
Ce test de germination, ou test de blastèse
en sérum, permet une identification rapide de
l'espèce Candida albicans : après une
incubation de 2 heures à 37°C en sérum, on
observe le développement d'un fin tube de
germination (futur mycélium). Pour les autres
espèces de Candida, on obtient seulement
une ébauche de filamentation.
11
Mycologie
Définition :
Méthode indirecte d'identification des levures (g. Candida par exemple) par
étude de l'assimilation des sucres.
Principe :
12
Mycologie
Malassezia pachydermatis
levure en
bourgeonnement
13
Mycologie
Cryptococcus neoformans
14
Mycologie
Aspect macroscopique :
"champignons noirs"
Colonies noirâtres
Aspect microscopique
Champignons filamenteux, à pigmentation brun foncé. Conidies brunes.
Cloisons transversales
ET
longitudinales
15
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
Unité
d'Enseignement
Helminthologie -
Protozoologie
1ère Année - S6
DZVET 360
القرآن
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT
SOMMAIRE
1. Fasciola hepatica
2. Dicrocoelium lanceolatum
3. Opistorchis felineus
4. Paramphistomum sp.
5. Schistosoma sp.
Pour chacun des parasites de la liste précédente, il vous est demandé d’être capable :
D’identifier le parasite,
D’énumérer les principaux caractères morphologiques les caractérisant et les
différenciant des autres taxons,
D’énumérer les principaux taxons auxquels appartient le parasite,
De citer les principaux caractères biologiques du parasite :
Etre capable de :
o Citer le(s) hôte(s) du parasite (définitif, intermédiaire, paraténique)
o Décrire son/ses habitat(s) et sa localisation précise dans l’organisme
o Citer le(s) mode(s) de nutrition
o Dessiner et de décrire son cycle évolutif complet et de donner sa durée
approximative : essentiellement la durée de la période pré-patente ; dans
certains cas, la durée de la phase exogène
o D’énumérer et de hiérarchiser le(s) mode(s) de contamination du/des hôtes
D’expliquer si l’espèce présente un risque zoonosique
De citer les différents aspects du pouvoir pathogène du parasite
A partir de l’ensemble de ces connaissances, être capable d’en déduire des
méthodes de lutte adaptée, en traitement et prophylaxie
Les Trématodes - Présentation générale
1 Définition
Les Trématodes appartiennent à l’embranchement des Plathelminthes (“vers
plats”, acœlomates) et sont caractérisés par:
- Un corps non segmenté, de forme foliacée ou lancéolée,
- La présence d’une ou plusieurs ventouses
- Un tube digestif le plus souvent incomplet
- Des individus généralement hermaphrodites (sauf schistosomes)
- Un parasitisme obligatoire (endoparasites)
- Des cycles hétéroxènes faisant intervenir 1 ou plusieurs hôtes intermédiaires
(HI)
1
2 Caractères généraux
2.1 Morphologie - anatomie
2.1.1 Morphologie
Les parasites au stade adulte sont visibles macroscopiquement avec des tailles
variant entre 0,1 à 10 cm, selon les espèces. Ils sont le plus souvent aplatis,
avec une forme foliacée ou lancéolée. Parfois, ils peuvent avoir une forme
conique (ex: paramphistomes) ou filiforme (ex: schistosome femelle).
2.1.2 Anatomie
Les Trématodes sont des acoelomates; ils sont donc dépourvus de cavité
générale. Leur corps est délimité par un tégument, ou paroi, qui entoure le
parenchyme dans lequel se situent les différents organes.
2
Le tégument Il est constitué de 2 zones:
- une zone externe ou cuticule avec des microvillosités, des cryptes, parfois
des épines (cf. action pathogène), et un syncytium
- une zone interne composées de cellules nuclées (=cytons) reliées au synci-
tium par des par des expansions cytoplasmiques
Entre ces 2 zones, on retrouve une membrane basale et des couches mus-
culaires longitudinales et circulaires.
3
- le type “dicrocoelium”: caecums longs et non ramifiés (type généralement
rencontré chez les parasites non hématophages)
- le type “fasciola”: 2 caecums très ramifiés (type généralement ren-
contré chez les parasites hématophages)
- le type “schistosoma”: 2 caecums réunis postérieurement en un
caecum unique anatomie en relation avec le type de nutrition
4
- 2 glandes vitellogènes situées le long des caecums digestifs débouchent
dans l’ootype par un vitelloducte
- 1 utérus allongé, remplis d’oeufs, donnant sur le sinus génital.
On a donc un orifice génital unique à la surface du corps.
2.2 Habitat
Ce sont toujours des parasites internes. On les retrouve dans des organes
variés: tube digestif et ses annexes (lumière et paroi intestinale, estomacs
des ruminants, parenchyme hépatique, voies biliaires, pancréas,. . . ), appareil
respiratoire, appareil urinaire, vaisseaux sanguins,. . .
Souvent l’habitat des stades pré-imaginaux diffère de celui des adultes.
Les Trématodes sont peu spécifiques pour l’hôte définitif.
2.3 Nutrition
Les modes de nutrition sont variés (hématophage, chymivore, histophage),
et peuvent différer entre les stades.
3 Classification
Nous distinguerons 5 grands groupes, en tenant compte de la morphologie des
adultes. Parmi les critères de diagnose utilisés, on retrouve: hermaphrodites
ou sexes séparés, nombre et disposition de(s) ventouses, et forme du corps.
- Ordre des Monostomes: 1 seule ventouse, pas de ventouse ventrale
5
- Ordre des Distomes: corps aplati, ventouse ventrale sur la antérieure du
corps, face ventrale
- Ordre des Amphistomes: corps conique, ventouse ventrale à l’extrémité
postérieure du corps
- Ordre des Holostomes: 2 ventouses + 1 organe tribocytique (organe
supplémentaire assure à la fois la digestion externe et la fixation); corps
divisé en 2 parties par une constriction nette
- Ordre des Schistosomes: sexes séparés, 2 ventouses, corps allongé, mâle
à corps aplati, incurvé en canal gynécophore contenant la femelle à corps
cylindrique
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Sommaire
Introduction à la parasitologie interne…………………………………………………………………………………….2
I/ Généralités ..................................................................................................................................................................... 3
La classification utilisée dans ce cours n’est pas la plus récente, mais elle est classique,
pas trop complexe et basée sur la biologie des espèces.
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Introduction à la parasitologie interne
Cela se déroulera comme au premier semestre avec des cours magistraux, des
séances de TP ainsi que des séances de TD non plus basées sur la classification mais
plutôt sur la localisation des parasites et les espèces hôtes.
- Helminthologie :
Plathelminthes (Cestodes et Trématodes) et Némathelminthes (Nématodes et
Acanthocéphales)
- Protozoologie :
Mastigophora, Apicomplexa,…
Programme de ce semestre :
- 3h CM trématodes / cestodes
- 6h CM nématodes
- 4h CM protozoaires
- 2 TD / espèces hôtes
- 1 TP cestodes
- 1 TP trématodes/protozoaires
- 2 TP nématodes
- 1 TP coproscopie
A chaque fois, une fiche objectifs pédagogiques est disponible sur vétoTICE et sera
imprimée. Des rangs seront associés à chaque parasite avec A>B>C.
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I. Généralités
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II. Morphologie
Elle sera détaillée en TP.
1) Morphologie externe
En général, il y a 2 ventouses (le gonotyl = ventouse génitale est souvent absent) :
Principaux éléments de morphologie externe
Pour les téguments, se conférer au poly de présentation générale des Trématodes.
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La présence et la position des ventouses sont des critères pour la classification des
parasites au sein des Trématodes. Ces ventouses sont musculeuses. On distingue une
ventouse buccale antérieure, une ventouse ventrale de fixation appelée acétabulum et
parfois un orifice génital appelé gonotyl.
En fonction des ventouses, on distingue :
Les Distomes qui possèdent 2 ventouses rapprochées sur leur face ventrale, une
ventouse buccale antérieure et une ventouse de fixation. Ce sont les douves au
sens strict : petite et grande douves du foie font partie de ce groupe.
Les Amphistomes qui ont une ventouse à chaque extrémité de leur corps épais et
ont une forme un peu conique. La douve de l’estomac en fait partie.
2) Morphologie interne
Les Trématodes sont acœlomates. Leur corps est recouvert d’un tégument qui peut
présenter des épines. Chez la Grande Douve du foie, ces épines entraînent une hyper-
plasie de l’épithélium (augmentation de l’épaisseur) des conduits biliaires. Ces épines
ont un effet traumatisant. Le tégument est aussi composé de microvillosités et d’un
syncytium qui recouvre la membrane basale. Ce tégument procure une grande résis-
tance aux sucs digestifs et il participe à la mobilité du parasite. Le renouvellement de la
cuticule provoque la libération d’Ag, ceux-ci pouvant être reconnus par les anticorps de
l’hôte ou entraîner une déviation du système immunitaire (possibilité de rechercher ces
anticorps dans le diagnostic du parasite).
Tégument type d’un Trématode
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L’appareil digestif est en relation avec le type de nutrition. Il peut être :
de type dicrocoelium : on observe deux éléments allongés, non ramifiés appelés
cæca. Il n’y a pas d’anus et le parasite n’est pas hématophage. C’est le cas de la
Petite Douve du foie. Le pharynx est musculeux et il y a deux caeca ; de plus
comme la petite Douve du foie se nourrit de bile, il n’y a pas nécessité d’avoir des
canaux ramifiés.
de type fasciola : ici, les cæca sont ramifiés donc adaptés à l’hématophagie (la
ramification permet de mieux digérer le sang).
Exemple : Grande douve du foie = fasciola hepatica qu’on retrouve dans les
canaux biliaires au stade adulte.
de type schistosoma : un unique cæcum formé par la jonction entre 2 cæca se
rejoignant postérieurement à l’acétabulum.
Appareils digestifs des différents types de nutrition
L’appareil génital est très compliqué. Les Trématodes, excepté les Schistosomes,
sont toujours hermaphrodites, c’est-à-dire qu’ils possèdent à la fois des organes géni-
taux mâles et femelles. Il y a ponte d’œufs au terme de la fécondation et accumulation
de ceux-ci dans l’utérus.
Les Trématodes possèdent en général deux testicules, mais ils peuvent parfois
en avoir un seul, et les Schistosomes en possèdent plus de deux. Selon le groupe, ce sont
les ovaires ou les testicules qui sont en avant (critère d’identification taxinomique).
La morphologie des œufs est à connaître car elle sert de base au diagnostic (copros-
copie). La morphologie des œufs sera vue en détail en TP.
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Appareil génital (hermaphrodite) d’un Trématode
antérieure
caeca
glandes vitellogènes
Sur cette photographie d’une observation microscopique de la petite douve du foie,
on peut repérer les cæca, petits et fins, et des ponctuations : les glandes vitellogènes. On
distingue deux testicules plus ou moins ramifiés, en avant de l’ovaire.
Attention à ne pas confondre les cæca (non ramifiés ici) et l’utérus (ramifié) : les
œufs sont brunâtres et sombres, ce qui permet de bien voir l’utérus.
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III. Biologie
1) Habitat
L’habitat est varié en fonction de l’espèce et du stade, mais ce sont toujours des para-
sites internes ! On peut les retrouver dans :
Le tube digestif : lumière et paroi intestinale (Paramphistome immature), esto-
macs des ruminants (Paramphistome adulte), parenchyme hépatique (grande
douve immature), canaux biliaires (grande douve adulte), pancréas… La présence
de parasites dans le tube digestif permet de retrouver des œufs dans les fécès et
ainsi de réaliser une coproscopie microscopique diagnostique pour mettre en
évidence le parasite
l’appareil respiratoire (douve pulmonaire - parasite tropical)
l’appareil circulatoire (Schistosome)
l’appareil urinaire
Les conséquences du parasitisme seront plus ou moins graves en fonction de la loca-
lisation.
Généralement les formes adultes sont peu spécifiques (les douves parasitent les
ruminants, les chevaux, l’homme, les lagomorphes, les ragondins, etc.) et peuvent avoir
un habitat différent de celui des stades pré-imaginaux (ex : la grande douve). Cette diffé-
rence d’habitat entraîne une thérapeutique différente selon les stades de développe-
ment du parasite, un médicament ciblé contre la forme adulte ne touche en général pas
les formes immatures.
2) Nutrition
Remarque : Les parasites hématophages sont souvent très pathogènes mais sont les plus
faciles à éliminer car ils absorbent directement les molécules véhiculées par le sang.
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3) Reproduction
Cycle évolutif type des Trématodes
Le stade de résistance du parasite est le plus souvent le stade Cercaires, qui sont
souvent nombreuses, entraînant une infestation massive du milieu ou de l’hôte définitif.
L’hôte définitif (HD) abrite le stade adulte, il y a reproduction sexuée (fécondation et
ponte).
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Cycle :
Libération et éclosion des œufs dans le milieu extérieur (l’eau) et formation
d’un miracidium, souvent une forme ciliée et mobile, capable de nager.
Pénétration active dans l’hôte intermédiaire, un mollusque systématiquement,
en traversant le tégument. La résistance dans le milieu extérieur du miracidium
est de quelques heures, mais elle peut varier de façon importante en fonction des
conditions environnementales, notamment de la température.
Formation soit directement d’une 1ère génération de rédies, soit de sporo-
cystes, simples sacs dédifférenciés qui donnent ensuite des rédies. Puis forma-
tion d’autres générations (second stade larvaire), et importante multiplication
dans l’hôte intermédiaire 1 (souvent, à partir d’un élément infestant l’HI, on
retrouve plusieurs centaines voire milliers de stades infestants en sortie).
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IV – Étude des principales espèces parasites des Vertébrés
Nous commencerons par nous intéresser à l’ordre des Distomes, caractérisés par la
présence de deux ventouses : une buccale et une ventrale. Cet ordre comprend 3 princi-
pales familles : les Fasciolidés (avec Fasciola hepatica), les Dicrocoeliidés (avec
Dicrocoelium lanceolatum) et les Opistorchiidés (avec Opistorchis felineus).
L’ordre des Distomes
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1) Fasciola hepatica (Grande douve) – RANG A
► Morphologie de l’œuf :
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La présence d’un opercule à un des pôles de l’œuf.
La présence d’éléments granuleux à l’intérieur.
Un zygote subéquatorial.
Une couleur jaunâtre.
Les œufs de Fasciola hepatica peuvent être confondus avec ceux des Paramphis-
tomes, néanmoins un seul élément permet de les distinguer : les œufs de la grande
Douve sont jaunes alors que ceux des Paramphistomes sont verts. La distinction est
importante car ces deux espèces sont traitées par des médicaments différents.
Remarque : L’isolation des œufs se fait dans des milieux liquides denses. Cela provoque
une déformation des parois, car les œufs de F. hepatica (même constat avec les œufs de
Paramphistomum sp.) ont une paroi mince.
Cf. TP coproscopie
F. hepatica en aspect macroscopique
Il présente un aspect foliacé très net, avec des éléments caractéristiques :
Forme de « feuille »
Cône céphalique avec une ventouse buccale
Ventouse ventrale située entre les deux épaules
Cæca ramifiés remplis de sang en digestion (si le parasite est frais)
Des glandes vitellogènes (visibles grâce à la coloration) produisent une subs-
tance protégeant les œufs.
Épines présentes sur le tégument externe qui provoquent un épaississement des
canaux biliaires suite à l’irritation due au passage du parasite (donne un aspect
blanchâtre visible à l’œil nu) : cela provoque une cholangite. En appuyant sur les
canaux biliaires, il est possible de faire sortir les grandes douves.
Des gonades très ramifiées
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F. hepatica
Les ventouses permettent la fixation à la paroi et piquent les parois des canaux
biliaires pour l’absorption du sang. Ce phénomène est surtout très marqué chez les
bovins.
Détails des épines de F.hepatica en MEB
► Localisation et nutrition :
Fasciola hepatica a pour hôte définitif des Mammifères, dont les ruminants (surtout
les ovins), les chevaux, les léporidés (lapin, lièvre), le porc, le ragondin, et l’homme. La
grande douve est peu spécifique, mais le mouton constitue un hôte de choix, car c’est
dans celui-ci que le parasite est le plus prolifique.
Son HI est une limnée vivant sur des sols humides, Galba truncatula (=limnée tron-
quée).
Son habitat chez l’hôte définitif est :
- Le parenchyme hépatique pour les adolescaria (= stades immatures)
- Les voies biliaires intra-hépatiques pour les adultes
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- Parfois la localisation des adultes peut être erratique (par exemple poumon ou
rate)
Les stades immatures vivant dans le parenchyme hépatique de l’hôte définitif ont
un régime histophage, tandis que les adultes occupant les canaux biliaires sont héma-
tophages.
► Cycle évolutif dixène :
Le cycle se déroule en eau stagnante (ou un sol saturé en humidité), peu profonde,
bien oxygénée, avec des températures supérieures à 10°C (sinon les œufs ne se
développent pas, la température optimum est de 20-22°C).
Au bout de 2-3 semaines à 22°C, les œufs qui ont été libérés donnent un
miracidium : l’opercule s’ouvre, le miracidium cilié sort et est capable de nager dans le
milieu mais ne peut survivre plus de 48h. L’hôte intermédiaire est repéré par chimio-
tactisme positif, et le miracidium traverse alors le tégument de la limnée de manière
active, grâce à des enzymes de perforation.
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parfois la limnée « usine à cercaires ». Ceci participe à une contamination importante de
l’environnement. La survie de ce stade dépend de celle de l’hôte intermédiaire, la limnée
vivant entre 2 et 3 ans.
Les cercaires ressortent dans le milieu extérieur aquatique par effraction du
tégument, ils nagent et perdent leur queue, ils deviennent alors des métacercaires
(après enkystement), forme de résistance. Certains sont entrainés dans l’eau, environ 10
% sont ainsi sous forme libre : il y a possibilité de contamination dans l’eau. Les autres
s’enkystent sur un végétal hors de l’eau, ils peuvent y survivre 6 à 8 mois (moins de 2
mois dans le foin, 1 mois seulement dans l’ensilage). L’été, ils résistent moins de 8 jours
car c’est trop sec !
L’hôte définitif (bovin, ovin, etc.) se contamine soit par ingestion des végétaux
portant la métacercaire, soit par l’eau. Les jeunes douves (= adolescaria) sont alors
libérées par ouverture de la métacercaire, elles percent la paroi du tube digestif, migrent
jusqu’au foie en passant par voie péritonéale et parfois par les vaisseaux sanguins. Puis
elles pénètrent dans le parenchyme hépatique dont elles se nourrissent.
La migration dure 7 à 8 semaines. Elles rejoignent ensuite les canaux biliaires où
elles deviennent matures, et hématophages. Puis il y a ponte des œufs dans la bile : ils
passent dans le tube digestif puis sont éliminés dans l’environnement par les bouses. La
durée de la phase exogène du cycle est de 3 mois minimum (conditions optimales).
La période prépatente est de 3 mois. La survie des adultes dans l’hôte définitif est
variable suivant l’hôte : si c’est un ovin, le parasite interne peut persister pendant
plusieurs années.
Il est important de connaître l’hôte intermédiaire afin de localiser les zones à
risques. Galba truncatula est un mollusque aquatique, un Gastéropode pulmoné qui
présente une coquille à enroulement dextre (ouverture vers la droite vue si la pointe est
en-haut, cf. photo) d’environ 1-1,5cm.
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Aspect de la coquille de la limnée tronquée
Il est surtout actif au printemps et à l’automne, pour des températures entre 10
et 30°C, et il hiberne en hiver. On retrouve 2 à 3 générations par an suivant les condi-
tions. Il vit sur le sol, au bord de l’eau ou sous une faible épaisseur d’eau très oxygénée.
Ainsi, on le retrouve beaucoup aux extrémités distales du réseau hydrographique, dans
des milieux très saturés en eau, plutôt en eaux stagnantes.
On distingue des gîtes à limnées primaires, ce sont des habitats permanents
comme les mares, les fossés, les berges, les bas de pente ; et des habitats temporaires
(gîtes qui ne persistent pas toute l’année), ce sont des sols gorgés d’eau comme les zones
de piétinement, des zones d’accumulation d’eau dans les pâtures, des zones
d’empreintes de tracteur,…
Remarque : quand c’est autour d’une mare c’est facile, il suffit d’interdire l’accès aux bovins
en clôturant mais parfois c’est plus difficile de limiter l’accès à un « gîte à limnées ».
► Action pathogène :
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calcification de la paroi des canaux biliaires chez les bovins (caractéristique car
quand on coupe, il y a crissement du couteau).
Action inoculatrice : « hépatite nécrosante » chez les ovins uniquement.
Action inflammatoire : chez les bovins, cholangite et fibrose péricanaliculaire =
« tuyaux de pipe ».
Action antigénique et immunité : peu d’applications, la recherche d’Ac indique
juste si l’hôte a déjà rencontré le parasite. L’HD n’arrive pas à éliminer le parasite,
il n’y a pas d’immunité de prémunition vraiment efficace. Les ovins peuvent
garder longtemps la Grande Douve alors que chez les bovins, lorsque les parois
des canaux biliaires deviennent trop épaisses, les parasites finissent par mourir
et sont éliminés au bout de plusieurs mois.
Lésions hépatiques causés par Fasciola hepatica
Fasciola hepatica est l’agent d’une distomatose hépato-biliaire, la fasciolose. La
fasciolose hépatique aigüe chez le mouton est due aux stades immatures alors que la
fasciolose chronique est causée par les adultes. La présence de grandes douves se carac-
térise soit par des signes cliniques (ex : anémie), soit par une baisse de la production.
L’infestation est saisonnière c’est donc une helminthose saisonnière. La fasciolose
aigüe apparait en été, tandis que la fasciolose chronique est hivernale. L’automne est la
période la plus importante en ce qui concerne l’infestation, et les signes cliniques appa-
raissent en hiver.
Récapitulatif :
Certaines pâtures sont prédisposées (humides !) : possibilité d’assécher les
pâtures pour lutter contre la limnée (problème de terrain).
Fasciolose à caractère saisonnier (dû à la biologie de la Limnée).
La pérennisation de l’espèce est due à la biologie de la limnée, et aussi à la
résistance des Métacercaires dans le milieu extérieur (quand la température est
trop faible par exemple, il n’y en a pas).
Zoonotique : l’homme peut ingérer des métacercaires en se baignant ou en
consommant des végétaux crus (dans ce cas l’homme est l’HD).
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2) Dicrocoelium lanceolatum (petite douve) – Rang B
L’œuf est sombre (l’utérus qui en est rempli est donc bien visible), operculé, et
mesure 35-45 x 25-30 µm. Les deux masses que l’on voit sont les masses germinatives
de l’embryon, qui sont caractéristiques et qui correspondent à la première division de
l’œuf.
Les œufs sont très résistants et peuvent survivre jusqu’à 5ans dans le milieu
extérieur, mais n’évoluent pas.
Œuf de D. lanceolatum
► Morphologie du parasite adulte :
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D. lanceolatum
► Localisation et nutrition :
Les adultes occupent les canaux biliaires et se nourrissent de bile (donc sont
biliphages, jamais hématophages !).
Conséquence : c’est un parasite pathogène pour l’hôte mais beaucoup moins que la
grande douve (pas d’anémie) donc on ne traite pas systématiquement dès que l’on
trouve 1 ou 2 œufs. Il peut y avoir infestation sans signes cliniques.
Pathogène si les parasites sont nombreux ou associés à d’autres parasites.
Difficulté d’action des médicaments véhiculés par le sang.
► Cycle évolutif trixène :
Il dure de 4 à 6 mois.
Les adultes présents dans les canaux biliaires pondent des œufs dans la bile qui
rejoignent le tube digestif et sont émis avec les selles. Ces œufs sont ingérés par un
gastéropode terrestre (cérophile), un escargot, puis ils évoluent en miracidium (qui
n’est donc pas libre dans l’environnement !), puis en sporocystes, (en sporocystes
filles) et enfin en cercaires.
On retrouve les cercaires dans la chambre pulmonée du mollusque. La durée
d’évolution chez l’escargot est de 3 à 4 mois (il n’y a PAS de rédies dans ce cycle ≠ grande
douve).
Lors d’un épisode de pluie, il y a sortie des cercaires, agglomérées par les sécrétions
(« boules de bave » ou mucus qui peut contenir des milliers de cercaires), qui peuvent
alors survivre de 4 à 6 jours.
Ces « boules de bave » attirent les fourmis, qui les récupèrent, les ramènent à leur
nid et s’en nourrissent. Les cercaires évoluent alors en métacercaires dans la cavité
générale de la fourmi, et l’une des cercaires est logée au niveau du ganglion cérébral :
cela entraîne une crispation des mandibules quand la température s’abaisse sous 15°C
(température typique de la fin de journée et de la nuit). Une fois fixée en-haut d’un
végétal (brin d’herbe), la fourmi y reste et reprend son activité normale lorsque la
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température remonte. Cela signifie que la fourmi va rester « coincée » en haut de son
brin d’herbe du crépuscule à l’aube, ce qui coïncide avec les pics de nutrition des herbi-
vores. Le parasite modifie donc le comportement de la fourmi, afin de faciliter son inges-
tion par un ruminant.
La métacercaire peut survivre longtemps, jusqu’à ce que la fourmi se fasse manger.
Une fois mangée par le mouton, il y a libération de la forme immature, qui gagne le foie
en remontant le canal cholédoque et les canaux biliaires. La forme adulte (qui se
trouve dans les voies biliaires) peut alors survivre entre 2 et 5 ans.
La période prépatente dure 2 mois.
Phase endogène
Phase exogène
Cycle évololutif de D.lanceolatum
Dans la phase exogène, le premier hôte intermédiaire appartient aux genres Cochli-
cella, Helicella, ou Zebrina qui sont des escargots terrestres vivant sur terrains chauds et
secs, de préférence des sols calcaires et alcalins. Le deuxième hôte intermédiaire est une
fourmi Fornica fusca (fourmi noire) ou Fornica rufa (fourmi rouge), espèces à activité
saisonnière impliquées dans la contamination de pâturage.
Ce sont les HI qui maintiennent l’infestation d’un pâturage d’une année à l’autre.
► Action pathogène :
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Effet cumulatif : expression clinique croissante car il n’y a pas d’immunité
protectrice : les parasites s’accumulent au cours du temps.
Action perturbatrice du métabolisme hépatique due à une substance toxique
libérée par le parasite et qui modifie le métabolisme hépatique, à l’origine d’une
hypo albuminémie.
Action antigénique : synthèse d’Ac par l’hôte, non protecteurs. Cela permet de
savoir si le parasite est présent ou non ; cela fait juste office de témoin !
Action inoculatrice : germes anaérobies (Clostridium, agents de clostridies).
Récapitulatif :
Cycle long, d’environ 6mois (2 générations par an) et trixène.
Grande résistante des œufs qui garantit la pérennité de l’infestation avec les HI
(participant eux-mêmes à la pérennité de l’infestation). Lutte très complexe.
Adaptation au milieu sec.
Ce qu’il faut bien retenir, c’est que la plus grande résistance est attribuée aux œufs
dans l’environnement (stade infestant) plutôt en période chaude !
3) Opistorchis felineus – Rang C
Rougeâtre
De 1 à 1,8 cm x 1-2 mm
Corps lancéolé, pas d’épaules
Deux testicules lobés et un ovaire,
tous en partie postérieure du corps
Cæca non ramifiés
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Œufs : 25-30 x 10-15 μm, operculés,
clairs, jaune-brun, à petites ornementa-
tions différentes selon les espèces.
► Localisation et nutrition :
Les adultes vivent dans les canaux biliaires, ils se nourrissent de bile (biliphages) et
de desquamations des canaux biliaires.
► Cycle évolutif trixène :
Une fois les œufs émis dans les fécès (équivalent au milieu extérieur), ils se retrou-
vent dans l’eau, puis sont ingérés par un mollusque aquatique. Ils donnent des sporo-
cystes, puis des rédies et des cercaires qui sont émis dans l’eau (il n’y a PAS de miraci-
dium dans ce cycle).
Les cercaires sont mobiles et recherchent le 2ème hôte intermédiaire, dans lequel
ils pénètrent activement en passant par le tégument. Ils se transforment alors en
métacercaires dans les muscles superficiels ou sous la peau.
Les hôtes définitifs se contaminent par ingestion des poissons infectés crus ou
peu cuits, puis ils sont dans le tube digestif et remontent les voies biliaires via le canal
cholédoque jusqu’aux canaux biliaires.
La Ppp est de 1 mois.
Cycle évolutif d’O. felineus
► Action pathogène :
Opistorchis felineus provoque chez l’homme une accumulation d’eau dans la cavité
abdominale (liquide d’ascite), des diarrhées et des ictères (troubles digestifs).
La pathogénie reste peu connue chez les animaux, mais en général c’est asymptoma-
tique.
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4) Paramphistomum sp. (douve de l’estomac) – RANG A
C’est un endoparasite à cycle dixène, aussi appelé « douve de l’estomac ». Il a pour
hôte intermédiaire un gastéropode amphibie ou aquatique (surtout la limnée tron-
quée), et pour hôte définitif un ruminant. Son cycle dixène est quasi identique à celui de
la Grande Douve. Il est responsable de paramphistomose (=distomatose du tube
digestif).
Sa répartition nationale est en constante augmentation depuis 20-30ans.
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L’identification de l’espèce peut se faire par une coupe histologique, voire par la
génétique (la coproscopie ne suffit pas). Trois espèces peuvent être trouvées. Avant
c’était surtout par une coupe histologique mais maintenant il y a les techniques molécu-
laires qui permettent d’aller plus loin…
► Morphologie de l’œuf :
Incolore ou verdâtre (cf se trouve dans l’estomac ≠ bile, jaune, pour la petite
douve), à ne pas confondre avec un œuf de Fasciola hepatica (même morpholo-
gie !) car l’infestation est souvent plus importante (coproscopie fortement
positive, espèce prolifique) et il est légèrement plus grand.
Environ 150-160 μm x 70-80 μm (rappel : env 120 μm pour F. hepatica)
Œuf de Paramphistomum sp.
► Morphologie de l’adulte :
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Paramphistomum sp.
► Habitat et nutrition :
► Cycle évolutif dixène :
Les œufs sont assez nombreux dans les fécès. Une fois dans le milieu extérieur, l’eau
(stagnante et peu profonde) est indispensable pour la phase exogène. Les œufs donnent
des miracidiums, rédies, cercaires, puis des métacercaires enkystées, qui seront ingé-
rées via la nourriture ou l’eau de boisson.
La libération des jeunes paramphistomes se fait pour un pH supérieur à 7, les imma-
tures se fixent alors à la muqueuse et y restent pendant 3 à 8 semaines, puis réalisent
une migration rétrograde, se fixent et deviennent adultes.
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Cycle évolutif du genre Paramphistomum
Les différences par rapport à la Grande Douve :
Pour la Grande Douve, le cycle se déroule surtout au printemps et à l’automne quand
les températures sont supérieures à 10°C. Or ici, l’environnement est favorable plus tôt
au printemps et se continue plus tardivement à l’automne car le parasite présente une
meilleure résistance aux températures inférieures à 10°C. La période de contamination
est donc plus importante dans le cas du paramphistome.
► Action pathogène :
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5) Schistosoma sp. – rang C
Aussi appelés bilharzies, ce sont des endoparasites à cycle dixène, ayant pour hôte
intermédiaire un gastéropode aquatique, et pour hôte définitif un mammifère. Ils
sont responsables de schistosomose ou bilharziose. C’est une zoonose !!!
Plusieurs espèces peuvent être distinguées :
- Schistosoma bovis (Afrique + UE, veineux car au niveau des veines portes
même si œufs disséminés dans fécès)
- S. haematobium (en Afrique, HD : homme seul, localisé dans les veines vési-
cales et pelviennes, œufs éliminés dans les urines)
- S. mansoni (Afrique tropicale + Amérique, HD : homme, passe par la veine
mésentérique)
- S. japonicum (HD : homme et autres mammifères (porcs, ruminants,…), en
Asie du Sud Est, passe dans les veines porte et mésentérique).
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► Morphologie :
Taille : 10-12x1-2 mm
Femelle filiforme (aspect nématode), mâle ver plat qui s’enroule, formant un
canal gynécophore dans lequel vient s’insérer la femelle.
Mâle plusieurs testicules (au moins 3), femelle avec un seul ovaire.
Le mâle est plat et forme une sorte de gouttière (canal gynécophore) dans
laquelle s’insère la femelle → accouplement permanent.
Morphologie des adultes de Schistosoma bovis
Œufs très grands caractéristiques avec un éperon terminal dont la taille est
variable selon les espèces.
Œufs de Schistosoma bovis
► Localisation et nutrition (S. bovis) :
Cycle évolutif de Schistosoma bovis
L’eau est indispensable pour le cycle. La Ppp est de 2 mois.
L’accouplement des adultes se fait dans les vaisseaux sanguins, la femelle rejoint
les veinules de la paroi mésentérique intestinale, et pond des œufs embryonnés qui
traversent la paroi des vaisseaux grâce à leur éperon. Une partie des œufs peut
s’enkyster dans certains organes dont le foie, les autres vont dans la lumière du tube
digestif et sont éliminés dans les fécès.
Si les œufs tombent dans l’eau, il y a éclosion et naissance d’un miracidium, qui doit
trouver rapidement un mollusque aquatique. Il y a alors formation des sporocystes I
et II, qui évoluent en furcocercaires de 400 à 600 μm de long. Ceux-ci possèdent des
glandes de pénétration très développées et importantes, qu’ils libèrent dans l’eau. Leur
survie est limitée à quelques jours mais ils sont très actifs.
L’infestation de l’hôte définitif se fait par pénétration active cutanée des furco-
cercaires à travers la peau (lors d’une baignade), ou par ingestion d’eau de boisson.
Ils pénètrent dans la muqueuse buccale, rejoignent la circulation lymphatique ou
sanguine, passent par le cœur droit, le cœur gauche puis la veine porte.
Hormis en Corse et en Italie, l’importance de Schistosoma est très limitée pour le
médecin vétérinaire européen, mais très grande en médecine humaine (environ 200
millions de personnes atteintes en Asie, Afrique et Amérique du Sud) et cinq espèces
sont pathogènes chez l’Homme.
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Conclusion
Il faut avant tout mémoriser les cycles des 3 rangs A et savoir en déduire un certain
nombre de choses :
les caractéristiques du parasite
les moyens de lutte possibles (ex : assèchement des prairies humides)
l’importance en fonction des saisons et des milieux (pour la prophylaxie)
le caractère zoonotique ou non
la « dangerosité » de la parasitose associée
En gros : connaître le cycle, le mode de contamination et les milieux (ou envi-
ronnements) favorables.
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Les Cestodes
Les informations contenues dans ce polycopié concernent uniquement les Cestodes d’intérêt
vétérinaire et de santé publique (zoonoses). Elles n’ont donc pas vocation à être exhaustives.
I- Définitions
Le nom usuel pour les désigner est « Ténia » (à distinguer de « Taenia », qui est un Genre de
Cestodes appartenant à la Famille des Taeniidés)
2- Définitions médicales
- Cestodoses imaginales : affections parasitaires dues à des Cestodes adultes, quelque soit
leur localisation chez l’HD
- Téniasis : affection parasitaire due à la présence de Cestodes adultes dans l’intestin grêle de
leur hôte
- Cestodoses larvaires : affections parasitaires dues à des larves de Cestodes, présentes chez
des HI d’importance vétérinaire ou sanitaire
1- Morphologie - anatomie
a- Morphologie
Un cestode adulte a une taille allant de moins de 1 mm jusqu’à plusieurs mètres de
longueur, selon les espèces.
Son corps est aplati, à l’aspect de ruban et est segmenté. Il s’élargit progressivement de
l’avant vers l’arrière du corps et est constitué de 3 parties morphologiquement et anatomiquement
distinctes : le scolex, le cou et le strobile.
- Le scolex (parfois nommé « tête » bien que ne portant pas d’organes sensoriels): extrémité
antérieure du corps portant des organes de fixation :
o Les ventouses : disques riches en fibres musculaires, souvent circulaires, et au
nombre de quatre. Caractéristiques des Cestodes de l’Ordre des Cyclophyllidea (=
tétracestodes).
2
o Les bothries [n.f.]: dépressions longitudinales et linéaires, dépourvues de fibres
musculaires (« fausses ventouses »). Au nombre de deux (une dorsale, une ventrale),
et caractéristiques des Cestodes de l’Ordre des Pseudophyllidea (= dicestodes).
o Les crochets : lorsqu’ils sont présents, ils sont disposés en couronne sur un rostre.
On parle alors de rostre/scolex/Cestode « armé ». Les crochets ont des formes
variées, souvent caractéristiques d’un groupe de Cestodes.
Les Cestodes ne possédant pas de crochets et de rostre (ex : tous les
Pseudophyllidea) sont dits « inermes ».
- Le cou : zone plus étroite et non segmentée, en arrière du scolex. Il produit les segments (=
proglottis [n.m.] ou anneaux) successifs du strobile [n.m.].
o En région médiale du strobile : des segments mûrs, avec des organes génitaux mâles
et femelles développés au sein de chacun des segments.
3
b- Anatomie
Les Cestodes possèdent un tégument entourant un parenchyme dans lequel on retrouve
notamment les organes de l’appareil reproducteur et excréteur.
- Appareil génital : Tous les Cestodes sont hermaphrodites. Au sein d’un même segment mûr,
on trouve donc les organes génitaux mâle et femelle.
Les appareils génitaux mâle et femelle s’abouchent dans un sinus génital communiquant avec
l’extérieur par le pore génital.
o Appareil génital mâle : testicules de petite taille, souvent très nombreux. Ils sont
reliés à des canaux déférents qui se réunissent en un seul canal se terminant par un
cirre (= organe copulateur mâle évaginable, situé dans la poche du cirre au repos).
Cette poche du cirre s’ouvre dans le sinus génital.
4
Anatomie d’un segment mûr de Cestode
Généralement, l’appareil génital est simple (1 pore génital, 1 ovaire, 1 utérus,…), parfois il est
double (2 pores génitaux, 2 ovaires, 2 utérus,…).
2- Biologie
a- Habitat
Parasites obligatoires à tous les stades de leur développement.
- Les adultes sont parasites de l’intestin grêle des Vertébrés (plus rarement, certaines espèces
exotiques se développent dans les canaux biliaires des Ruminants).
Ils sont localisés dans la lumière de l’intestin, fixés à la muqueuse par leur scolex. Certaines
espèces s’enfoncent dans la muqueuse.
5
o Invertébrés (Arthropodes, Mollusques), dans leur cavité générale ;
o ou, Vertébrés (Poissons, Mammifères), dans divers tissus.
Les adultes ont généralement une spécificité d’hôte beaucoup plus étroite que leurs larves.
b- Nutrition
Absence de tube digestif. La nutrition des adultes se fait par absorption d’éléments nutritifs
par pinocytose (= capture d’éléments nutritifs à travers le tégument dans de petites vacuoles).
c- Reproduction
Tous les Cestodes sont hermaphrodites.
o Chez les Cyclophyllidea : absence d’orifice de ponte. Les segments ovigères entiers
se détachent du strobile et sont éliminés dans les selles de l’HD. Les œufs
(embryonnés avec une coque non operculée, constituée généralement de 3 couches)
ne sont libérés que par destruction du segment dans le milieu extérieur.
3- Cycles évolutifs
Les Cestodes sont des parasites obligatoires, à cycle dixène ou trixène.
6
Espèces hôtes Stade
III- Pathogénie
Elle diffère selon le stade considéré.
o irritative: due aux mouvements des vers à la surface des muqueuses. Fonction de la
taille des vers.
7
o traumatique: pouvoir traumatisant lié à la profondeur de pénétration du scolex dans
la paroi intestinale. Action indépendante de la taille des vers. Certains vers très
courts et minces comme Davainea proglottina chez la poule s’enfoncent dans la
muqueuse de l’intestin de l’HD.
o mécanique : des anneaux isolés peuvent obstruer les glandes anales des carnivores
domestiques, à l’origine de leur engorgement.
Les cestodes adultes sont généralement peu pathogènes et de ce fait, leur présence
entraîne peu ou pas de symptômes.
o irritative: due au fait que la larve se comporte dans les tissus comme un corps
étranger, elle entraine une réaction inflammatoire subaiguë ou chronique et la
formation d’un granulome autour du parasite
o spoliatrice: parfois très importante. Exemple : les larves de Ligula intestinalis (très
grande taille par rapport à leur hôte = un poisson)
Bibliographie
Euzéby J., Bourdoiseau G., Chauve C.-M. (2005) Dictionnaire de parasitologie médicale et
vétérinaire
Taylor M.A., Coop R.L., Wall R.L. (2007) Veterinary parasitology (3rd edition)
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Les cestodes
Sommaire
I/ Introduction .........................................................................................................................................2
1) Place dans la taxinomie..................................................................................................................2
2) Caractéristiques générales.............................................................................................................2
II/ Etudes des principaux Cestodes parasites de vertébrés ...................................................................4
1) Ordre des Pseudophyllidea ............................................................................................................4
a. Diphyllobothrium latum, le « Ténia des lacs » - RANG A ...........................................................5
b. Ligula intestinalis, la « Ligule » - rang C .................................................................................... 7
2) Ordre des Cyclophyllidea ............................................................................................................. 9
a. Mesocestoïdes lineatus - Rang B ............................................................................................. 10
b. Anoplocephala sp. - RANG A .................................................................................................... 12
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I/ Introduction
1) Place dans la taxinomie :
Classification des Helminthes
2) Les caractéristiques générales :
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Les adultes sont parasites des Vertébrés et sont majoritairement localisés dans le
tube digestif de leur hôte, les larves sont retrouvées chez des Vertébrés ou des
Invertébrés.
Leur nom usuel est « Ténia » (à distinguer de « Tænia » qui est un Genre de
Cestodes appartenant à la Famille des Tæniidés).
Morphologie générale :
Il y a de grandes différences de taille chez les Cestodes adultes : environ 5 mm
pour Echinococcus granulosus et jusqu’à 18 m pour Diphyllobothrium latum.
La morphologie des larves est beaucoup plus variée en taille et en forme. La
morphologie des larves et des adultes est très différente d’où, chez certaines
espèces, des noms différents pour l’adulte et la larve.
Les œufs contiennent une larve hexacanthe = possédant 6 crochets (regroupés en
3 paires).
Les Cestodes sont responsables de Cestodoses. Les principales cestodoses imagi-
nales sont des téniasis.
Nombre et disposition des pores génitaux
Remarque :
- La disposition et le nombre des pores génitaux est un des critères de diagnose. On
peut en avoir un ou deux par segment et ils peuvent être symétriques ou alternes.
Les derniers segments, qui sont ovigères, contiennent l’utérus qui peut avoir diffé-
rentes formes : en rosette, sacciforme, ramifié, segmenté en capsules ovigères…
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1) Ordre des Pseudophyllidea
Les espèces de cet ordre sont de type « dicestode » avec un scolex constitué de 2
bothries et ne possédant pas de crochets ni de rostre, mais présentant un tocostome
(orifice de ponte). Les œufs sont operculés non embryonnés. Le cycle comprend 2 HI.
Chez les Pseudophyllidea, on retrouve entre autres la famille des Diphyllobothriidés
qui se divise en deux sous-familles : la sous famille des Diphyllobothriinés et la sous
famille des Ligulinés.
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Classification des espèces de l’ordre des Pseudophyllidea
a. Diphyllobothrium latum, le « Ténia des lacs » - RANG A
Diphyllobothrium latum
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Remarque : Il s’agit d’une espèce très prolifique et on peut retrouver jusqu’à 7 millions
d’œufs par gramme de fèces!
► Biologie
Hôte définitif = Chien, Homme, Chat et Porc
Localisation : l’adulte est dans le jéjunum et l’iléon de l’HD et la larve est dans la
cavité abdominale et les muscles de l’HI2, le poisson d’eau douce (perche,
brochet,…).
La larve est grande de quelques cm et est donc visible, mais difficile à voir dans
la chair blanche du poisson car elle est elle-même blanche. Comme on trouve ce
parasite dans les grands lacs, cela explique le fait que des mesures d’hygiène
(notamment en ce qui concerne la consommation alimentaire de poissons crus
miam, des sushis =P) permettent de freiner sa progression.
Nutrition : les adultes se nourrissent de vitamine B12 chez l’HD (action spolia-
trice assez importante), ce qui peut entraîner une anémie et parfois une atrophie
de la muqueuse gastrique. L’infestation est cependant souvent sub-clinique.
Nous pouvons en tirer quelques conséquences :
La répartition géographique : Diphyllobothrium latum se retrouve à proximité des
grands lacs (Léman, Annecy…) car les HI (petit crustacé et poisson) sont aqua-
tiques (l’eau est indispensable).
La contamination de l’HD peut s’effectuer par ingestion de poisson cru.
C’est un agent de zoonose.
Ce parasite entraîne parfois une anémie chez l’HD.
Le cycle est entretenu par l’homme (hygiène et contamination de l’eau), d’où la
plus forte présence de ce parasite dans les pays peu développés.
► Cycle évolutif
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Rappel : Hôte paraténique = c’est un hôte qui n’est pas obligatoire et sur lequel le
parasite n’évolue pas (reste au même stade). Par exemple ici, l’ingestion du poisson par un
autre poisson plus gros.
Cycle évolutif de Diphyllobothrium latum
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Ligules dans le corps d’un poisson
► Biologie
La larve est dans la cavité abdominale de l’HI2, le poisson (truite, perche, brochet…).
La nutrition de ces larves et des adultes ne diffère pas de celle des Cestodes
(cf. cours « Les Cestodes » du prof).
La pathogénie de ces larves est liée à leur taille et leur nombre. Elles peuvent avoir :
Une action mécanique et irritative : douleurs abdominales, avec formation
d’une petite saillie vésiculaire en avant de l’anus : le « bouton des pécheurs », puis
il y a perforation abdominale à travers laquelle les larves peuvent sortir ;
atrophie des gonades par compression ou encore péritonite chronique.
Une action spoliatrice, pouvant entraîner une anémie et un amaigrissement. Elle
peut être importante puisque les parasites peuvent représenter 10 à 30% du
poids de leur hôte.
Une action toxique : inhibition hypophysaire.
La conséquence inéluctable est la mort du poisson parasité.
► Cycle évolutif
Cycle évolutif de Ligula intestinalis
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Ce cycle est très proche du précédent (celui du Bothriocéphale). L’eau est également
essentielle. Par rapport à ce cycle : l’évolution chez le Poisson (HI2) est très lente (de 12
à 24 mois entre l’infestation par la procercoïde et le passage à la plérocercoïde infes-
tante pour l’HD). La larve, une fois de grande taille, peut perforer la paroi abdominale du
poisson pour se libérer et passer dans le milieu aquatique.
L’HD se contamine en mangeant le poisson parasité ou une larve libre. L’évolution
chez l’HD est très rapide avec une Ppp (période pré-patente) de 2 à 5 jours ; la forme
adulte est très proche de la dernière forme larvaire.
Les espèces de cet ordre sont de type « tétracestode » caractérisées par 4 ventouses,
un rostre avec ou sans crochets, une absence de tocostome, un œuf non operculé, un
embryon hexacanthe (3 paires de crochets). Les pores génitaux sont sur les côtés des
segments.
Leur classification utilise principalement la localisation des pores génitaux et la
morphologie de l’utérus et des crochets. Les principales familles de cet ordre sont
présentées ci-dessous.
Remarque : A l’examen, la classification n’est pas à connaître en soi, il faut être capable
de replacer chacun des parasites étudiés au sein de cette classification mais surtout
connaître les principales caractéristiques qui permettent de les différencier les uns des
autres.
Classification des espèces de l’ordre des Cyclophyllidea
La famille des Mésocestoïdidés est à part, elle est intermédiaire aux ordres Cyclo-
phyllidea et Pseudophyllidea.
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Ce parasite est peu fréquent chez les carnivores domestiques (intervient comme HI2
ou HD) et peu pathogène. Il appartient à la famille des Mésocestoïdidés, caractérisée par
la présence de pores génitaux médio-ventraux et un cycle trixène.
► Morphologie
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► Biologie
Le stade larvaire peut parfois se retrouver dans l’intestin. L’adulte est dans
l’intestin grêle de l’HD (Carnivores : chien, chat, renard), fixé à la paroi par son scolex.
Il est chymivore. Son impact pathogène est faible (action irritative modérée, spoliatrice
négligeable et traumatique quasi nulle car scolex inerme) mais il est souvent associé à
d’autres parasites. Ce parasite participe ainsi au téniasis des carnivores.
L’HI1 doit être un arthropode coprophage, mais on ne sait pas de quelle espèce.
L’HI2 peut être un petit vertébré (mammifère : rongeur, chien… ; reptile, oiseau… insec-
tivore).
► Cycle évolutif
Cycle évolutif de Mesocestoïdes lineatus
Ces parasites appartenant à l’ordre des Cyclophyllidea, ce sont les segments
ovigères qui sont émis dans le milieu extérieur avec les fèces de l’hôte définitif. Puis, il y
a libération des œufs par la lyse des segments dans le milieu extérieur.
L’HI1 ingère les œufs : il se développe alors une larve cysticercoïde qui est respon-
sable de métacestodose chez l’HI1. Celui-ci est ingéré par un HI2 chez lequel se forme
une larve tétrathyridium dans sa cavité abdominale, à l’origine d’une tétrathyridiose. Il y
a ensuite infestation de l’HD par ingestion de l’HI2, développement direct du parasite
adulte dans l’intestin grêle de l’HD. Le cycle est donc trixène.
La Ppp est de 3 semaines.
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Classification des espèces de la Famille des Anoplocéphalidés
Appareil génital double signifie qu’il y a deux pores génitaux par segment, un à chaque
bord.
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Scolex inerme d’Anoplocephala sp. Embryon hexacanthe dans
l’œuf d’Anoplocephala sp.
Les œufs mesurent entre 50 et 80 μm, et possèdent une coque externe épaisse de
forme géométrique. L’embryon est hexacanthe (les crochets disparaissent par la suite,
l’adulte est inerme), avec 2 sortes de pointes en forme de molaire : l’appareil piriforme
(ou 2 petits lobules en forme de feuille). L’appareil piriforme est là pour la perforation.
► Biologie
L’adulte est en général dans la lumière de l’intestin grêle de l’HD. Il existe une
variabilité entre les espèces. En effet, on retrouve Anoplocephala perfoliata dans l’iléon
et le cæcum (agglutination dans la jonction iléo-cæcale) de l’HD, ou encore, chez d’autres
espèces, dans l’estomac (par exemple A. magna). Par conséquent, il peut y avoir des
amas de parasites au niveau de la jonction iléo-cæcale, et donc une obstruction.
Ce parasite responsable du téniasis des équidés n’est pas vraiment pathogène, sauf
s’il y a une forte obstruction : il peut alors y avoir intussusception. Le pouvoir pathogène
de ces parasites se traduit ainsi par une érosion locale des muqueuses, des obstruc-
tions partielles, voire une perforation ou une intussusception, c’est-à-dire une inva-
gination de la paroi du tube digestif (comme lorsque l’on retourne une chaussette…).
► Cycle évolutif
Les segments ovigères sont émis dans le milieu extérieur (fèces) lorsqu’ils sont
mûrs, puis sont lysés. L’HI est un acarien oribate (acarien de pâturage) qui va ingérer ces
œufs, et chez qui se développe une larve cysticercoïde (éclosion des œufs dans la
cavité générale de l’acarien) à l’origine d’une métacestodose. On peut trouver une à deux
larves dans la cavité générale d’un acarien.
L’HD se contamine par ingestion d’herbe et d’acariens. Chez lui, l’immature donne
ensuite un adulte, mais il n’y aura pas de migration complexe. La contamination peut
être assez forte, notamment à l’automne.
La Ppp est de 6 à 10 semaines.
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Cycle évolutif d’Anoplocephala sp.
c. Moniezia sp. - RANG A
L’adulte mesure 1-6 m x 1-3 cm. Son appareil génital est double, à pores génitaux
bilatéraux. Le corps de l’adulte n’est pas charnu et la segmentation est moins fine que
précédemment. Le scolex inerme est volumineux.
Les œufs à coque épaisse mesurent 60 à 80 μm, sont de forme géométrique quadri-
latère (M. benedeni) ou triangulaire (M. expansa) et ont un embryon hexacanthe (à 3
paires de crochets) ainsi qu’un appareil piriforme (embryophore à 2 pointes).
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Scolex inerme et proglottis mûrs de Monieza
sp. Œuf de Monieza sp.
► Biologie
L’adulte se situe dans l’intestin grêle de l’HD. Son pouvoir pathogène est faible, il
se traduit tout de même par un amaigrissement progressif et une entérite inflammatoire
si l’infestation est massive (action irritative et toxique). Les jeunes y sont plus sensibles.
► Cycle évolutif
Cycle évolutif de Monezia sp.
On pourra juste retenir pour la Ppp qu’elle est d’environ 6 semaines !
Ce parasite participe au Téniasis des Ruminants mais son impact est peu
important sauf chez les jeunes animaux ou en cas d’infestation massive. Les petits rumi-
nants sont plus souvent infectés que les bovins. Sa longévité est de 3 mois.
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Dans le cas de ces deux derniers parasites, l’HI est un acarien oribate qui survit
toute l’année, d’où une contamination possible toute l’année (maintien de la pérennité
de l’infestation). De plus, la contamination se réalise en pâture. Ces parasites n’ont pas
L’adulte mesure 20-80 cm x 3-4 mm. Il a un aspect de ténia classique, avec une
massue au bout du rostre : son scolex possède un rostre évaginable et des crochets en
« épine de rosier » (points noirs sur la photo).
Les segments ovigères sont visibles (taille 200-120 μm) sous forme de « grain de
riz » dans les excréments et autour de l’anus du carnivore parasité.
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► Biologie
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► Cycle évolutif
Cycle évolutif de Dipylidium caninum
Le cycle est dixène. Les segments ovigères gravides sont émis dans les fèces, puis
sont lysés et libèrent des capsules ovifères, qui se rompent pour libérer les œufs dans le
milieu extérieur.
La larve de puce (Ctenocephalides canis, C.felis ou éventuellement de poux broyeur
[mallophage] comme celui du chien) se contamine en ingérant ces œufs (rappel : ces
larves sont détritivores et coprophages, contrairement aux adultes qui, eux, sont héma-
tophages et donc n’ingèrent pas les œufs). L’embryon hexacanthe gagne alors la cavité
générale de la larve, et il y a évolution parallèle de la puce et du parasite : la puce
passe du stade larvaire au stade adulte tandis que les œufs évoluent vers la forme
larvaire.
Il y a transformation en larve cysticercoïde chez la puce adulte, et cette larve perd
son appendice caudal et se retrouve enkystée par les réactions fibreuses de l’hôte. Une
puce peut héberger jusqu’à 50 larves cysticercoïdes.
La puce devient infestante lorsqu’elle est sur le corps de l’HD (donc lorsque sa
température augmente) : le chien ou le chat se contamine en ingérant la puce adulte
sur son pelage.
La transmission à l’homme peut survenir à ce stade du cycle par ingestion acciden-
telle de puce, s’il y a une mauvaise hygiène ou un contact étroit avec des animaux (par
exemple les enfants qui portent leur main à la bouche après avoir caressé leur chien ou
leur chat) → risque de zoonose !!! Puis, le développement du parasite se poursuit
jusqu’à la forme adulte dans l’intestin grêle de l’HD.
Remarque : L’HD peut aussi être un Renard, voire une Civette (carnivores de la faune
sauvage).
La lutte passe donc par des traitements contre les Cestodes (vermifugation), et
contre les puces (les deux sont nécessaires !).
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Ténia sp. (à gauche) et scolex de T.saginata (au milieu) et T. solium (à droite)
On retrouve plusieurs espèces de morphologies proches au stade adulte, mais en ce
qui concerne les larves, les morphologies, localisations et espèces hôtes diffèrent selon
les espèces.
Au départ, on considérait que la forme adulte chez l’HD et la forme larvaire chez l’HI
étaient différentes. On a donc donné un nom latin pour la larve et un autre nom pour
l’adulte. Ces deux noms ont été conservés. Il faut donc retenir ces deux noms (Eh oui
sinon c’est trop facile !), la localisation et l’espèce hôte de la larve.
Classification des larves de Tæniidés
Les invaginations céphaliques sont les futurs scolex ou protoscolex, éversés pour le
moment. Elles sont visibles macroscopiquement sous forme de points blancs dans les
vésicules.
La larve cysticerque est vésiculeuse et possède une unique invagination au fond
de laquelle se trouve un seul protoscolex.
La larve strobilocerque est plus évoluée : elle présente un protoscolex qui, une
fois la larve ingérée, va s’évaginer pour former un strobile.
La larve cœnure peut contenir plusieurs centaines d’invaginations céphaliques
contenant chacune un protoscolex, soit plusieurs centaines d’adultes qui
proviennent d’une seule larve.
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Classification des espèces du genre Taenia
Les caractéristiques des principales espèces de Taenia
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Remarque : Rt= ruminant, Pc= porc, Rg= rongeurs et Lp= léporidés (lièvres, lapins,…).
Les œufs mesurent 30 à 40 μm et ils sont très caractéristiques du groupe donc
différenciables des autres œufs de Cestodes : l’embryon est hexacanthe et, surtout,
l’embryophore (=enveloppe interne) présente un aspect strié au microscope.
L’embryophore est très épaisse contrairement à l’enveloppe externe, qui est souvent
absente car très fragile.
Il n’est par contre pas possible de différencier des œufs de Tænia de ceux
d’Echinococcus en coproscopie, ce qui pose problème car ils n’ont pas la même pathogé-
nicité !
Œufs de Tæniidés
► Biologie
Nous allons présenter quelques cycles en exemple, il faut en déduire les autres
cycles.
- Larves cysticerques hépato-péritonéales
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Les segments ovigères sont rejetés avec les fèces, puis les œufs sont ingérés par l’HI.
L’HI est peu spécifique et les œufs sont présents dans la nourriture et l’eau de boisson.
Chez l’HI, l’embryon perfore la paroi intestinale puis passe dans la circulation sanguine
puis par la veine porte. Il migre alors dans le parenchyme hépatique et en sort au bout
d’un mois environ.
Ensuite, il y a fixation de cet embryon sur le péritoine pariétal et viscéral. Il évolue
(plusieurs semaines d’évolution) alors en larve cysticerque d’aspect gélatineux, vésicu-
leuse (>1cm de diamètre), incolore et à paroi fine, appelée « boule d’eau ». Chaque
boule d’eau contient un protoscolex. Il y a ensuite formation du strobile par évagination
du scolex, puis la vésicule régresse jusqu’à disparaître.
L’HD (chien) se contamine par ingestion de viscères contaminés : la larve peut
donc se fixer à la muqueuse intestinale. La Ppp est de 2 mois.
Cysticercus tenuicollis (« boules d’eau »)
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C. fasciolaris
C. tenuicollis
C. pisiformis
Larves cysticerques et strobilocerques
- Larves cysticerques musculaires
T. saginata est aussi appelé « ver solitaire » et possède un cycle dixène classique.
L’HI est un Bovin (ou un petit Ruminant, mais c’est beaucoup plus rare) qui se conta-
mine en ingérant les œufs présents sur l’herbe de la prairie ou en buvant de l’eau
contaminée par des matières fécales (ou encore dans le cas des boues d’épuration épan-
dues sur les prairies, des débordements de stations d’épuration et contamination de
prairies, homme qui fait ses besoins dans la nature, défaut d’hygiène de l’éleveur lorsqu’il
stimule la tétée des veaux avec ses doigts, …).
Les larves perforent la paroi de l’intestin, passent dans les veines jusqu’au cœur
droit, puis dans la petite circulation, le cœur gauche et se retrouvent dans la grande
circulation. où elles vont se disséminer dans tout l’organisme (en général les muscles,
mais aussi les viscères). Elles se transforment alors en larves cysticerques, qui
entament une maturation de plusieurs mois qui consiste en une augmentation de taille.
La larve est infestante (=peut se transformer en adulte) à partir du troisième mois
(Ppp=3mois). L’adulte se forme par évagination du scolex.
L’homme est le seul HD potentiel !
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Cycle évolutif de Tænia saginata/Cysticercus bovis
On parle de « viande ladre » (= viande contaminée) ou de « ladrerie bovine ».
L’Homme se contamine en mangeant une telle viande (surtout crue ou peu cuite). Le
cycle se termine dans l’HD par la formation de l’adulte qui contient la larve cysticerque
vivante. On parle de ver solitaire car souvent il n’y a qu’un ver (l’infestation de la viande
est souvent assez faible), mais si on mange un steak, il peut y en avoir plusieurs !
A gauche, Cysticercose musculaire et à droite, larves cysticerques
Ce cycle est proche du précédent, sauf que l’HD se contamine par ingestion de
viande de porc crue ou peu cuite (HI), et que Tænia solium peut perdurer 25 ans dans
le tube digestif de l’homme (HD). C’est pas un « copain pour la vie » mais presque !
T. solium est de petite taille et une forme de haricot. Il possède une invagination cé-
phalique environ sub-équatoriale. L’infestation est généralement sub-clinique, mais il
peut y avoir des douleurs au niveau du tube digestif, une perte de poids, voire parfois
des problèmes au niveau de l’encéphale, de l’œil ou encore du cœur.
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Ce parasite a une répartition cosmopolite, mais il est plus fréquent que T. saginata. Il
est plutôt présent dans les pays en voie de développement du fait du manque d’hygiène.
Néanmoins, on le retrouve parfois en France et dans d’autres pays européens dans
lesquels la viande de porc se consomme habituellement bien cuite, ainsi que dans
d’autres pays où, parait-il, on ne consomme pas cette viande.
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C. bovis
C. cellulosae
- Les larves cœnures
Observation en abattoir
Nous prendrons comme exemple Tænia multiceps (adulte)/ Cœnurus cerebralis
(larve) qui a un cycle dixène classique.
Cycle évolutif de Tænia multiceps/ Cœnurus cerebralis
Le chien (HD) fait ses besoins dans la nature et ses fèces vont « s’ancrer » dans le sol.
Ensuite, les moutons (HI) mangent l’herbe contaminée tout en ingérant les œufs. Il y a
donc ingestion accidentelle des œufs. La larve hexacanthe migre par voie sanguine et se
loge dans le système nerveux, notamment l’encéphale où les larves se développent
(jusqu’à plusieurs cm !), provoquant le « tournis » du mouton car il y a compression de
l’encéphale.
Le « tournis » du mouton se caractérise par des troubles nerveux du type trouble de
la motricité, de la locomotion, de la vision et du comportement (le mouton a tendance à
tomber et tourner en rond). À l’autopsie, la cœnurose du mouton est visible par la
présence de liquide à l’intérieur de l’encéphale et de ponctuations blanchâtres, qui sont
des plaques de protoscolex.
L’HD est souvent un chien sauvage ou de berger qui mange une carcasse de mouton
(y compris l’encéphale). Il y a contamination massive du chien, car une larve peut
contenir plusieurs centaines de protoscolex. La Ppp est de 6 semaines chez le chien.
C. cerebralis
Cœnurus cerebralis
Les Echinococcoses sont des zoonoses majeures, mais pas forcément fréquentes.
Le problème est qu’il n’y a pas de traitement efficace. Elles peuvent être dues à Echino-
coccus granulosus, Cestode de la famille des Tæniidés (caractérisés par un utérus
ramifié, des pores génitaux alternés, 2 couronnes concentriques de crochets en
poignard, un cycle dixène à HI Mammifère herbivore ou omnivore et HD Mammifère
carnivores ou omnivore). L’homme intervient en tant qu’hôte intermédiaire.
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Remarque : en tant que vétérinaire, il est possible de se contaminer avec des œufs lors
d’une simple consultation (œufs sur le pelage d’un chien) ou lors d’une autopsie. Dans les
zones à risque il est donc fortement conseillé de congeler les carcasses avant de les
autopsier, d’autant plus que ce parasite est difficilement détectable.
► Morphologie
E. granulosus (longueur du segment ovigère > moitié de la longueur totale)
► Biologie
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Foie de mouton atteint d’hydatidose hépatique (la paroi des kystes est assez rigide)
Il existe différentes souches (cf. tableau ci-dessous), la souche G1 est la plus
fréquente, et la G8 est la plus primitive qui serait à l’origine de toutes les autres.
Principales souches d’E. granulosus
L’HI le plus favorable est le mouton.
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Remarque : Ces vésicules sont dites fertiles car elles produisent des capsules avec des
protoscolex. A l’inverse, on parle de vésicule stérile (ou acéphalocyste) quand il n’y a pas de
production de protoscolex (si l’hôte est mal adapté au parasite) : on les retrouve chez les HI
(80% des vésicules chez le Bœuf, 8% seulement chez le mouton). Ainsi, chez le bœuf 80%
des vésicules sont stériles mais il faut bien penser qu’il en reste 20% qui peuvent
contaminer !
♠ Morphologie du kyste hydatique hyper-fertile chez l’HI (multiplication du nombre de
kystes) :
Parfois, on rencontre ce genre de vésicules (surtout chez le mouton), au niveau
hépatique ou pulmonaire (selon l’hôte). Il existe 3 types de vésicules filles en fonction de
leurs conditions de formation.
- Le 1er type contient les vésicules filles endogènes (formées à l’intérieur de
la vésicule mère) d’origine céphalique (formation à partir de protoscolex,
libérés à l’intérieur de la vésicule mère) qu’on retrouve surtout chez l’hôte
âgé ou chez l’homme.
- Le 2nd type correspond à des vésicules filles exogènes d’origine cépha-
lique, formées par libération des protoscolex hors de la vésicule mère,
notamment par des lésions ou une rupture de la membrane germinative.
- Enfin, le 3ème type correspond à des vésicules filles exogènes d’origine
germinative, formées par évagination de la membrane germinative à travers
des pores ou lésions de la cuticule : cette évagination va former une nouvelle
vésicule qui va, en quelque sorte, « bourgeonner » de la vésicule mère. Un
seul embryon contaminant donnera donc un grand nombre de kystes.
Ainsi, selon le type de kyste, l’infestation est plus ou moins forte. Les kystes uni- ou
multi-vésiculaires contiennent du liquide sous pression, donc attention à ne pas les per-
cer lors d’une autopsie.
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Morphologie du kyste hydatique hyper-fertile
Remarque 1 : Les kystes hydatiques se retirent chirurgicalement car ils sont bien définis
(évolution vers un abcès parasitaire) et ont une paroi épaisse et rigide, mais attention aux
propriétés du liquide hydatique (antigéniques et toxiques).
Remarque 2 : Ce sont les larves qui donnent les vésicules ou kystes hydatiques !
► Cycle évolutif
Cycle évolutif d’Echinococcus granulosus
Comme les segments ovigères sont dans les fèces, la contamination de l’HI se fait par
ingestion d’eau ou de nourriture souillées par des matières fécales ou par contact avec
le pelage d’un animal contaminé (œufs sur le pelage). Une larve correspondant à
plusieurs milliers d’adultes, il s’agit souvent d’infestations massives.
L’oncosphère migre ensuite de la paroi intestinale du mouton (HI) à la circulation
sanguine puis la larve va se loger dans le foie ou les poumons majoritairement, mais
elle peut se retrouver ailleurs comme dans les muscles par exemple. L’HD se contamine
par ingestion de muscles ou de viscères de l’HI contenant des kystes. La formation de
vésicule hydatique prend 8 à 12 mois. Ce parasite est donc agent d’hydatidose ou
d’echinococcose hydatique.
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Cestode de la famille des Tæniidés (caractérisés par un utérus ramifié, des pores
génitaux alternés, des crochets en poignard, un cycle dixène à HI Mammifère herbivore
ou omnivore et HD Mammifère carnivore ou omnivore) à pouvoir zoonotique. Il est
responsable d’échinococcose comme le précédent. Les adultes sont très similaires à ceux
d’E. granulosus. La principale souche est E. multilocularis multilocularis (souche M2).
► Morphologie
E. multilocularis (longueur du segment ovigère < moitié de la longueur totale)
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Les deux principales souches d’E. multilocularis
La souche M2 se retrouve chez nous et peut toucher le chat et le chien notamment.
Chaque vésicule mère est formée à partir d’un seul œuf. La larve échinocoque d’E. multi-
locularis est dite racémeuse (aspect de grappe) ou multiloculaire. Elle n’est pas
délimitée par une coque épaisse, mais par une cuticule mince et discontinue, ce qui
permet l’insertion de la membrane germinative dans ces lacunes et l’émission de
bourgeons ou de stolons de germination. Ces stolons s’étendent rapidement et forment
des vésicules filles exogènes, d’où l’aspect pseudo-cancéreux du foie.
Par ailleurs, la capsule proligère (autour de la membrane) est fine et incomplète,
donc le liquide hydatique peut s’écouler de la larve. Celui-ci a une action nécrotique sur
le foie : il va y avoir un véritable « pourrissement du foie ». L’exérèse chirurgicale est
souvent impossible : on peut au mieux enlever un lobe du foie si la détection est assez
précoce.
Morphologie des vésicules racémeuses d’E. multilocularis
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► Biologie
► Cycle évolutif
Cycle évolutif « sylvestre » d’E. multilocularis
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Cycle évolutif « rural » d’E. multilocularis
Cycle évolutif « urbain » d’E. multilocularis
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des zones à risques, de vermifuger tous les mois les chiens et les chats (attention
le pelage des animaux peut être porteur d’œufs !).
Il n’existe PAS de traitement efficace, on ne peut que stopper le développement des
larves grâce à une molécule mais celle-ci est tératogène… De plus, ces parasites ne sont
pas détectables avec une simple coproscopie, car leurs œufs sont similaires aux œufs de
ténias.
h. Hymenolepis diminuta - rang C
Les deux espèces sont zoonotiques !
Ce Cestode appartient à la famille des Hyménolépididés, caractérisée par un scolex à
rostre rétractile, des crochets en forme de faux ou de fourche, des pores génitaux
simples unilatéraux, un utérus sacciforme, et un cycle dixène (HI Arthropodes, HD Oi-
seaux et Mammifères). L’utérus ne ressemble pas à grand-chose. Chez cette espèce, le
rostre est non armé.
Il y a deux grands groupes : ceux concernant les oiseaux et ceux concernant les
mammifères dont l’homme. Il est responsable de zoonose.
A gauche, scolex inerme d’Hymenolepis diminuta et à droite, œuf d’H. diminuta
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► Morphologie
► Cycle évolutif
Il s’agit d’un cycle évolutif dixène classique. En règle générale, l’infestation est
réalisée par l’adulte chez les espèces d’Insectes à appareil buccal de type broyeur, et par
les larves chez celles dont l’appareil buccal est de type piqueur. L’HI peut en effet être un
ver de farine, une puce, un coléoptère…
La contamination de l’HD, et notamment de l’Homme, a lieu lors de l’ingestion
d’Insectes (d’où le fait que cela concerne surtout les enfants…) ou d’aliments mal
conservés en cas de défaut d’hygiène.
Cycle évolutif d’Hymenoleis diminuta
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Adulte : taille de 2,5 à 4 cm, rostre armé rétractile et crochets en forme de faux.
Scolex d’Hymenolepis nana à crochets en forme de faux
► Biologie
► Cycle évolutif
Le cycle dixène dure environ 3 semaines, mais est plutôt rare : on trouve surtout le
cycle direct infectieux sans passer par l’HI. L’HD peut être un rat, une souris, un
hamster… ou l’homme (enfant). La Ppp est de 2 semaines.
Il y a pénétration directe dans les villosités intestinales puis formation de larves
cysticercoïdes et enfin d’adultes. Les segments ovigères sont alors libérés dans le tube
digestif et vont soit être rejetés dans le milieu extérieur, soit éclore sur place et se déve-
lopper sans passer par le milieu extérieur. Dans le second cas, on est face à un cycle
infectieux, qui provoque une infestation massive très rapidement.
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Cycle évolutif classique dixène (moins fréquent) d’Hymenolepis nana
Cycle évolutif infectieux ( le plus souvent) d’Hymenolepis nana
Les infestations sont cosmopolites et fréquentes dans les régions tempérées et
chaudes. L’Homme (essentiellement les enfants) se contamine par ingestion des HI
ou directement par ingestion des œufs présents sur des aliments souillés par un
congénère contaminé (les jouets que se prêtent les enfants en bas âge et qu’ils portent
ensuite à la bouche par exemple) ou encore un Rongeur contaminé. Chez l’adulte, on ne
retrouve que rarement ce parasite, et il est essentiellement dû à des défauts d’hygiène.
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CE QUI SUIT SONT DES PARASITES D’OISEAUX, CF « COMPLEMENT DE COURS
SUR LES CESTODES »
Cf schéma ci-dessus
Conclusion
Les Cestodes sont des parasites dont l’identification repose sur la logique et la curio-
sité. La connaissance des cycles et de l’épidémiologie permet des interventions ration-
nelles pour éviter ou réduire les infestations. Ces infestations parasitaires aux Cestodes
sont importantes pour le praticien car elles correspondant à 50% des cas d’infections
parasitaires rencontrés par celui-ci. Elles sont également importantes du point de vue
sanitaire, étant donné qu’un certain nombre de zoonoses majeures impliquent des Ces-
todes : le vétérinaire a ainsi un rôle dans la lutte contre ces zoonoses, notamment en
prodiguant des conseils aux personnes à risques.
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Les Cestodes
Complément de cours
a. Présentation
Intérêt vétérinaire : affecte les poissons d’élevage en eau douce, avec une incidence économique
importante et une prévalence élevée suivant les régions
La larve plérocercoïde :
c. Biologie
i. Habitat
Larve présente dans la cavité abdominale des poissons.
ii. Nutrition
Cf. autres Cestodes
d. Pathogénie
Elle est liée à la taille des larves, à leur nombre et à leur pouvoir pathogène:
Action:
- Mécanique et irritative:
* Distension abdominale, avec formation d’une petite saillie vésiculaire en avant de l’anus =
« le bouton des pêcheurs » => ensuite il y a perforation abdominale, à travers laquelle les larves
peuvent sortir
* Atrophie des gonades (par compression)
* Péritonite chronique
- Spoliatrice: pouvant entraîner une anémie et un amaigrissement. L’action spoliatrice peut être
importante puisque les parasites peuvent représenter 10 à 30 % du poids de leur hôte.
e. Cycle évolutif
Cycle trixène
Le cycle évolutif de Ligula intestinalis est très proche de celui du Bothriocéphale ( Cf. le cycle de
Diphyllobothrium latum).
- Évolution du parasite chez le poisson: elle est très lente 12-14 mois entre l’infestation par la
procercoïde et le passage à la plérocercoïde infestante pour l’HD (larve parvenue à un stade très
avancé, proche du stade adulte)
- La larve, une fois de grande taille, peut perforer la paroi abdominale du poisson pour se libérer et
passer dans le milieu aquatique
- Évolution chez l’HD: elle est au contraire, très rapide avec une Ppp = 2-5 jours.
II. Mesocestoïdes sp.
Les Mesocestoïdidés sont souvent considérés comme un groupe intermédiaire entre les
Pseudophyllidés et les Cyclophyllidés.
Cestode (Mesocestoididés) spécifique, parasite à l’état adulte de l’intestin grêle du chien et du chat,
et responsable de taeniasis.
Taeniasis à Mesocestoides peu fréquent (plus en milieu rural, chez les animaux qui chassent).
Parasite souvent rencontré avec d'autres espèces de cestodes des carnivores.
a. Morphologie
Cf TP
- Œufs
o 40 - 60 x 35 - 45 µm (M. lineatus) ; 25 - 35 µm (M. litteratus)
o Sub-sphérique
o Enveloppe à paroi mince et lisse
o Un embryon hexacanthe (oncosphère)
b. Biologie
i. Habitat
Lumière de l’intestin grêle, fixé à la paroi par son scolex
ii. Nutrition
Chymivore
c. Pathogénie
Impact pathogène faible chez l’HD, car :
La larve tétrathyridium peut être retrouvée de façon sporadique chez l’HD, lors de défaut dans le
cycle (ex: le chien, le chat): ces larves se localisent aux cavités splanchniques, peuvent être très
nombreuses («grains de semoule ») et à l’origine d’une ascite parasitaire, mais leur présence est le
plus souvent asymptomatique
III. Famille des Davainéidés
a. Davainea proglottina
Cestode (Davainéidés) pathogène, parasite à l’état adulte de l’intestin grêle des oiseaux (surtout
Galliformes), et responsable de taeniasis.
i. Morphologie
Cf TP
-Strobile :
o Peu de segments : 4 - 9 segments
o 1 pore génital par segment, en position antérieure et marginale. Pores régulièrement
alternes d’un segment à l’autre.
- Œufs
o 30 - 40 µm
o Sub-sphérique
o Un embryon hexacanthe (oncosphère)
o Dans des capsules ovifères. Un œuf par capsule.
ii. Biologie
1. Habitat
Intestin grêle (duodénum surtout), enfoncé profondément entre les villosités duodénales
2. Nutrition
Chymivore
iii. Pathogénie
Cestode pathogène car il s’enfonce dans la muqueuse duodénale, pouvant entraîner une entérite
hémorragique.
( Clinique : en cas d’infestation modérée, peut être à l’origine d’une faiblesse, retard de croissance, baisse de ponte et
d’appétit. Si l’infestation est forte : émaciation, dyspnée, voire mort.)
- Les œufs libérés dans le milieu extérieur après la lyse des segments ovigères sont ingérés par le
mollusque gastéropode HI (généralement, la limace)
- Ppp ~ 2 semaines
b. Rallietina sp.
Cestode (Davainéidés) parasite à l’état adulte de l’intestin grêle des oiseaux (surtout Galliformes), et
responsable de taeniasis.
Pour la suite, nous ne verrons que les différences par rapport à Davainea proglottina :
i. Morphologie
Cf TP
- Taille : 10 – 25 cm
- Parfois épines des ventouses caduques ou absentes (selon espèce)
-Strobile :
o Nombreux segments
o Pores génitaux unilatéraux ou irrégulièrement alternes d’un segment à l’autre.
- Œufs
o 65 – 75 x 95 µm
o Un à plusieurs œufs par capsule ovifère (selon espèce).
ii. Biologie
1. Habitat
Intestin grêle, généralement enfoncé moins profondément que D. Proglottina
iii. Pathogénie
Cestode généralement moins pathogène que D. proglottina car souvent moins térébrant.
Ppp ~ 2 – 3 semaines
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Dicrocelium lanceolatum
"petite douve du foie"
Aspect microscopique :
testicules
ovaire
utérus
ventouse
buccale
ventouse
ventrale
caecums
1
helminthologie 1
Fasciola hepatica
"grande douve du foie"
9 taille : 20-30 mm x 10 mm
9 corps foliacé, avec en avant un cône céphalique et un élargissement scapulaire au
niveau duquel est située la ventouse ventrale
9 coloration gris brunâtre
9 cuticule épineuse
9 caecums ramifiés (en rapport avec l’hématophagie)
Aspect macroscopique
caecums visibles
à l’état frais
(hématophagie)
Aspect
microscopique glandes
vitellogènes
ventouse
buccale
ventouse
ventrale
2
helminthologie 1
Grande douve
épines
tégumentaires
Hypertrophie des
canaux biliaires
3
helminthologie 1
Paramphistomum sp.
Aspect microscopique
ventouse ventrale
ventouse (acétabulum)
buccale
4
helminthologie 1
Schistosoma sp.
"schistosomes" ou "bilharzies"
Aspect microscopique :
Femelle
Mâle
7
helminthologie 1
Diphyllobothrium latum
"Ténia des lacs" ou "bothriocéphale large"
utérus
utérus
« en rosette »
8
helminthologie 1
Ligula intestinalis
« ligules »
9
helminthologie 1
Mesocestoïdes lineatus
9 taille : 0,3-2,5 m x 3 mm
organe
parutérin
10
helminthologie 1
Anoplocephala sp.
Aspect macroscopique
Lobes post-céphaliques
4 ventouses
11
helminthologie 1
Moniezia sp.
9 scolex inerme
9 segments beaucoup plus larges que longs
9 pores génitaux marginaux, bilatéraux (appareil génital double).
glandes
interproglottidiennes
Aspect microscopique :
segment mûr de Moniezia sp.
ovaires
pores génitaux
12
helminthologie 1
Dipylidium caninum
Aspect macroscopique
Segments en « grains de riz »
Aspect microscopique
Scolex de Dilépididé
Rostre
Avec rostre rétractile en forme
de massue portant 4 à 7 Ventouses
rangées de crochets en
« épines de rosier »
13
helminthologie 1
Dipylidium caninum
ovaires
Capsules ovifères de
Dipylidium caninum
∅ 200-300 µm
Chacune contient 3 à 30 œufs
14
helminthologie 1
Hymenolepis sp.
9 scolex avec rostre rétractile portant une seule couronne de crochets en forme de
faux ou de fourche
9 pores génitaux unilatéraux
9 utérus sacciforme
Aspect microscopique
ventouses
15
helminthologie 1
Davainea proglottina
Aspect microscopique :
Aspect général de
Davainea proglottina
9 très petite taille :
0.5-3 mm x 0.2-0.6 mm
9 4 à 9 segments
9 segments ovigères
contenant des capsules
ovifères avec chacune un
œuf.
Détail de scolex de
Davainéidé
9 ventouses épineuses
9 rostre avec très nombreux
petits crochets en forme de
marteau
ventouses
épineuses
Localisation : tube digestif
d'Oiseaux galliformes (Poulet)
16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Aspect microscopique
ventouses
double couronne
de crochets
« lame »
Crochet de Tæniidés :
(en forme de poignard)
garde
manche
1
helminthologie 2
pore génital
Utérus ramifié
2
helminthologie 2
Taenia saginata
"tænia inerme"
Aspect macroscopique
3
helminthologie 2
Ladrerie bovine
Vésicule ladrique
(= larve cysticerque)
Vésicule ladrique
dans le muscle long
du cou d’un bovin
4
helminthologie 2
Tænia solium
"tænia armé"
Aspect macroscopique
5
helminthologie 2
Ladrerie porcine
6
helminthologie 2
scolex
allumette
7
helminthologie 2
Tænia pisiformis
9 taille : 0.8-1 m x 8 mm
9 rostre avec grands et petits crochets
9 segments à bord postérieur rectiligne et à angles
postérieurs saillants (forme en dents de scie).
9 pores génitaux irrégulièrement alternés,
proéminents.
Tænia hydatigena
9 taille : 0.75-5 m x 8 mm
9 rostre avec grands crochets
9 segments à bord postérieur sinueux et à angles postérieurs peu saillants.
9 pores génitaux irrégulièrement alternés, proéminents.
Tænia tæniæformis
9 taille : 0.15-0.6 m
9 rostre volumineux
9 cou très court et large (quasi-absent).
9 segments à angles postérieurs très
saillants.
8
helminthologie 2
Cysticercus pisiformis
Nombreuses vésicules au
niveau du foie
et du péritoine
9
helminthologie 2
Aspect macroscopique :
paroi costale
vésicules
lobe de foie
10
helminthologie 2
Cysticercus fasciolaris
Strobilocerques
encapsulés
dans la cavité
abdominale
vésicule
11
helminthologie 2
Cœnurus cerebralis
Lésion de cœnurose
cérébrale Larve vésiculaire
(= Cœnurus cerebralis)
Présence d’une larve vésiculaire de
grande taille avec des ponctuations
blanchâtres disposées en plages
(= invaginations céphaliques).
Empreinte d’un coenure dans un
hémisphère cérébral. Noter la forte
compression de la substance nerveuse.
Expliquant le "tournis", synonyme de la
cœnurose cérébrale.
Aspect macroscopique :
12
helminthologie 2
Cœnurus serialis
Aspect macroscopique :
13
helminthologie 2
Echinococcus granulosus
"tænia échinocoque"
segment ovigère
plus long que la
moitié du corps
rostre
utérus
4 ventouses
14
helminthologie 2
Echinococcose hydatique
Poumons Foie
Sable hydatique
Formations évoquant des grains de
sable baignant dans le liquide
hydatique des larves fertiles de
Echinococcus granulosus.
Ces formations sont des capsules
proligères et des protoscolex libérés
par éclatement de ces capsules
Sable et liquide hydatiques sont
contenus à l’intérieur du kyste
hydatique que l’on trouve surtout
dans le foie et les poumons de l’hôte protoscolex avec
intermédiaire (Ruminants, Cheval, couronne de crochets
Porc et Homme).
15
helminthologie 2
Echinococcus multilocularis
utérus
sacciforme
segment ovigère
plus court que la
moitié du corps
16
helminthologie 2
Echinococcose multiloculaire
17
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
I - Ss-Cl. Secernentea
1. O. Strongylida
SF. Ankylostomatoidea SF. Metastrongyloidea
o G. Ankylostoma o G. Metastrongylus
o G. Uncinaria o Metastrongyloidea des
o G. Globocephalus petits ruminants
o G. Bunostomum o G. Crenosoma
SF. Strongyloidea o G. Angiostrongylus
o G. Strongylus o G. Aelurostrongylus
o G. Cyathostomum o G. Oslerus
o G. Chabertia 2. O. Ascaridida
o G. Oesophagostomum
F. Ascarididés
o G. Syngamus
o G. Ascaris
SF. Trichostrongyloidea o G. Parascaris
o G. Cooperia o G. Toxascaris
o G. Haemonchus
F. Toxocaridés
o G. Trichostrongylus
o G. Toxocara
o G. Ostertagia
F. Anisakidés
o G. Hyostrongylus
o G. Anisakis
o G. Dictyocaulus
F. Oxyuridés
o G. Nematodirus
o G. Oxyuris
o G. Ollulanus
o G. Passalurus
F. Hétérakidés
o G. Ascaridia
o G. Heterakis
3. O. Spirurida
SF. Spiruroidea II - Ss-Cl. Adenophorea
o G. Gnathostoma
O. Trichinellida
o G. Spirura
o G. Trichuris
o G. Spirocerca
o G. Capillaria
o G. Draschia - G.
o G. Trichinella
Habronema
O. Dioctophymatida
o G. Acuaria
o G. Dioctophyme
o G. Tetrameres
o G. Thelazia
SF. Filarioidea III - Cl. Acanthocéphales
o G. Parafilaria F. Oligacanthorhynchidés
o G. Onchocerca o G. Macracanthorhynchus
o Dirofilaria immitis
o Dirofilaria repens
o G. Setaria
4. O. Rhabditida
o G. Strongyloïdes
Pour chacun des parasites de la liste précédente, il vous est demandé d’être capable :
D’identifier le parasite,
D’énumérer les principaux caractères morphologiques les caractérisant et les
différenciant des autres taxons,
D’énumérer les principaux taxons auxquels appartient le parasite,
De citer les principaux caractères biologiques du parasite :
Etre capable de :
o Citer le(s) hôte(s) du parasite (définitif, intermédiaire, paraténique)
o Décrire son/ses habitat(s) et sa localisation précise dans l’organisme
o Citer le(s) mode(s) de nutrition
o Dessiner et de décrire son cycle évolutif complet et de donner sa durée
approximative : essentiellement la durée de la période pré-patente ; dans
certains cas, la durée de la phase exogène
o D’énumérer et de hiérarchiser le(s) mode(s) de contamination du/des hôtes
D’expliquer si l’espèce présente un risque zoonosique
De citer les différents aspects du pouvoir pathogène du parasite
A partir de l’ensemble de ces connaissances, être capable d’en déduire des
méthodes de lutte adaptée, en traitement et prophylaxie
Les Nématodes : Généralités
Sommaire
I/ Caractères généraux des Nématodes ...............................................................................................3
1) Définition .......................................................................................................................................3
2) Morphologie externe .....................................................................................................................3
a. Morphologie externe (cf TP) ................................................................................................3
b. Structure interne ...................................................................................................................4
3) Biologie ....................................................................................................................................... 11
a. Habitat ................................................................................................................................. 11
b. Nutrition .............................................................................................................................. 13
c. Reproduction et cycle évolutif............................................................................................. 13
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Introduction
Position de la classe des Nématodes au sein des Helminthes (parasites à sexes séparés)
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I. Caractères généraux des Nématodes
1) Définition
Les Nématodes sont des “vers” à corps allongé, cylindrique, non segmenté
(attention à ne pas prendre les ornementations de la cuticule pour une segmentation), et
pseudocœlomates. Leur tube digestif est complet (présence d’une bouche et d’un anus).
Ils sont à sexes séparés (espèces dioïques c.à.d mâles et femelles) : il y a donc
reproduction sexuée avec accouplement. De nombreuses espèces sont à vie libre,
d'autres, plus rares, sont parasites d’animaux ou de végétaux. Le cycle des Nématodes
parasites d’animaux est le plus souvent monoxène, mais peut aussi être hétéroxène.
Application : Les coproscopies doivent se faire sur des excréments n’ayant pas touché le sol,
car sinon il y a un risque de contamination par des espèces libres, ce qui complexifie
l’analyse.
2) Morphologie et anatomie
Les Nématodes ont une forme cylindrique : « Vers ronds ». La taille varie de
quelques millimètres à un mètre. Ex : Chez Dioctophyme renale, vivant dans le bassinet
rénal du chien, la femelle peut atteindre 1m.
Le calibre peut être régulier (environ toujours le même diamètre = filiforme) ou
parfois variable, avec une extrémité plus fine que l’autre (=fusiforme). Ex : Toxocara
canis a une section régulière ; Trichuris sp. est effilé au niveau de la partie antérieure ;
Oxyuris equi est effilé au niveau de la partie postérieure.
Aspect rectiligne, incurvé en crosse (Oxyuris equi) ou spiralé (Trichuris sp.), plus
ou moins rigide… Ce sont d’importants critères d’identification.
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Chez le mâle, à l’extrémité caudale, on trouve l’ouverture commune aux appareils
génital et digestif : le cloaque. Un appareil copulateur peut également être présent.
L'appareil génital possède une partie extérieure pouvant être bien visible : bourse
caudale chez le mâle, et se terminant par une queue. La queue, dont la longueur est
variable, est la partie entre le cloaque et l’extrémité postérieure.
b. Structure interne
α. Enveloppe tégumento-musculaire
Bourrelet
longitudinal
ou corde
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β. Cavité générale et organes
Il s’agit d’un pseudocœlome (et non pas d'un cœlome vrai). La cavité contient un
liquide cavitaire qui donne sa rigidité au corps du nématode (squelette hydrostatique).
Ce liquide contient différentes substances à rôle antigénique et même parfois toxique
pour l’hôte. En conséquence, si on traite un animal très infecté, la libération de beaucoup
de liquide lors de la mort des nématodes peut entraîner un choc toxique. Attention
donc aux vermifuges qui peuvent provoquer une toxicité !
Appareil digestif :
Il s’agit d’un tube digestif complet. C’est un tube rectiligne allant de la bouche à
l’anus.
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Bouche à trois lèvres
La bouche aboutit soit directement dans l’œsophage, soit dans une cavité ou
antichambre qui abouche dans l’œsophage. L’antichambre peut être à paroi sclérifiée : la
capsule buccale, ou non sclérifiée : le vestibule buccal.
La forme de ces capsules est très variable : globuleuse, en entonnoir, en
couronne… critère de diagnose. La cavité peut présenter des crochets sur son bord
antérieur (ex : Ankylostoma sp.) ou une couronne de denticules appelée coronule (ex :
Strongylus vulgaris, parasite du cheval).
Une des bases de la classification est le type d’œsophage que possède le ver,
ainsi que la présence ou non de valves. L’œsophage peut être de plusieurs types
selon les espèces et le stade de développement :
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rhabditiforme notamment chez les Nématodes libres et les stades
larvaires.
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Œsophage
Intestin
Bouche
Cloaque
Anus
L’appareil génital :
Les nématodes sont dioïques. Leur appareil génital est formé d’un ou deux
cordons génitaux (tubes sexuels) qui forment de nombreuses circonvolutions dans la
cavité générale. La première partie forme la gonade. Les parties moyennes et terminales
sont qualifiées de voies d’excrétion.
L’appareil génital mâle est constitué généralement d’un seul cordon. Ce cordon
est divisé en testicule, canal déférent et canal éjaculateur. Il se termine par le
cloaque. La partie externe de l’appareil génital est l’appareil copulateur
externe. Il comporte :
Une bourse caudale formée de deux spicules (pas chez toutes les
espèces) : mobiles, sclérifiés donc foncés en microscopie, de
morphologie très variable, au nombre de 1 ou 2 quand ils sont présents.
Ils interviennent dans l’accouplement et sont rétractiles dans une poche
communiquant avec le cloaque, la poche spiculaire. Ils permettent de
maintenir le vagin ouvert et facilitent la pénétration des spermatozoïdes.
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Testicule
Canal éjaculateur
Spicule
Canal éjaculateur
Canal déférent
Utérus
Vulve
e
Vagin
Ovaire
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Il y a trois dispositions possibles de l’appareil génital chez la femelle (diagnose) :
Type Amphidelphe : un des cordons se dirige vers l’avant et l’autre vers
l’arrière ; la vulve est au milieu du corps
Type Prodelphe : vulve antérieure
Type Opisthodelphe : vulve postérieure
Appareil excréteur :
Il est constitué de deux canaux (formés à partir de quatre cordes), chacun situé
dans une corde latérale. Ces deux canaux se regroupent en un canal impair s’ouvrant sur
l’extérieur au niveau du pore excréteur (en région œsophagienne), c’est-à-dire qu’ils
rejoignent la partie antérieure du corps.
D’un anneau péri-œsophagien d’où partent des filets nerveux dirigés vers
l’avant et l’arrière du corps.
Des papilles tactiles cervicale, buccale (et caudale chez le mâle) et des
chimiorécepteurs (les 2 amphides à l’extrémité antérieure et les 2 phasmides
à l’extrémité postérieure) mais ils sont difficiles à voir.
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Anneaux
nerveux
Système nerveux
3) Biologie
a. Habitat
Rappel S5 :
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Tableaux présentant des exemples d’habitat en fonction du stade
b. Nutrition
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c. Reproduction et cycle évolutif
α. Fécondation et ponte
Les Nématodes sont des animaux dioïques, c'est-à-dire que la fécondation est
obligatoire dans leur reproduction (rares cas de parthénogénèse). Elle a lieu chez l’HD
par définition. Le mâle et la femelle sont réunis par enroulement du mâle autour de la
femelle ou par la bourse copulatrice, une extension caudale du mâle qui agit comme une
« ventouse ». Il y a intervention des spicules pour écarter les parois du vagin.
Chez les espèces libres, les œufs sont en général de grande taille mais en petit
nombre : ce sont des espèces peu prolifiques. Au contraire, les espèces parasites
pondent de petits œufs en grande quantité : elles sont prolifiques. Les œufs sont libérés
dans le milieu extérieur avec les selles.
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β. Cycle évolutif des Nématodes
Il peut avoir lieu selon 2 modalités : soit entièrement dans le milieu extérieur, soit
avec intervention d’un HI. L’infestation se fait par ingestion plutôt que par voie
transcutanée.
Phase exogène :
Les œufs sont émis dans le milieu extérieur dans les fèces ou par expectoration
(toux, crachats) de l’hôte définitif (HD). Il y a éclosion puis, par mues successives,
transformations en L1, L2, puis L3, qui est la forme infestante (plus rarement L2 ou L1),
de résistance et de dissémination dans le milieu extérieur.
Dans le cas d’une espèce monoxène (pas d’HI normalement), les œufs et les
L1 peuvent quand même se développer jusqu’à L3 lorsqu’ils sont ingérés par
certains invertébrés. On parle d’hôte intermédiaire facultatif (HIF) : il y a
évolution du parasite chez l’hôte.
Si une L3 libre est ingérée par un animal, on parle aussi d’hôte
intermédiaire facultatif.
Dans le cas d’une espèce hétéroxène, l’HI peut être ingéré par un autre animal
qui n’est pas un HD et qui devient alors un hôte paraténique (HP), chez qui
il n’y a aucune évolution du parasite. Les L3 peuvent alors s’encapsuler et
survivre pendant longtemps.
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Phase endogène
L’HD se contamine :
en ingérant les L3 (espèces monoxènes) ou l’HI (espèces dixènes)
ou par pénétration active des L3 (ex : Ankylostome chez le chien)
Dans l’HD, la L3 évolue en L4 puis en L5, qui est un préadulte subissant encore
une maturation avant de passer au stade adulte.
4) Importance médicale
Ainsi c’est la reproduction de l’hôte mais aussi son état général qui peuvent être
altérés.
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b. Actions pathogènes « complexes »
II. Taxinomie
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Attention : Les classes et ordres ont été passés très rapidement par le prof
mais ne vous inquiétez pas, tous ceci sera bien sûr revu plus en détails dans le
cours sur « Les principales espèces Nématodes » !
Dans cette classification, il faut retenir les ordres plutôt que les sous-classes qui sont
déterminées par des critères non visibles.
La sous-classe des Secernentea est celle qui présente le plus grand intérêt. Elle
contient quatre ordres :
Ce sont eux qu’on appelle les Ascaris. Il est caractérisé principalement par :
Une bouche le plus souvent trilabiée
Des adultes parasites du tube digestif des mammifères (chevaux surtout) ou des
oiseaux
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c. Ordre des Strongylida
Ce sont eux qu’on appelle les Strongles. Il est caractérisé principalement par :
Un œsophage simple
Une bourse copulatrice très développée chez le mâle et en forme de « cloche »
Parasites principalement du tube digestif surtout chez les ruminants et les
équidés !
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
pour le rang A
pour le rang B
pour le rang C
Nous rappelons également que tout au long des chapitres, certaines abréviations
sont utilisées :
- HD: hôte définitif
- HI: hôte intermédiaire
- HIF: hôte intermédiaire facultatif
- HP: hôte paraténique
- TD : tube digestif
- IG : intestin grêle
- GI : gros intestin
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Nous avons choisi de ne mettre dans le sommaire que les espèces de rangs A et B.
Sommaire
Petite remarque sur la différence entre maladie aiguë et chronique : la différence porte non
seulement sur la durée des symptômes, mais aussi sur leur intensité. Ainsi, une affection de type
chronique présente des symptômes progressifs et sur une période longue ; inversement pour une
affection de type aiguë qui survient de manière intense et rapide.
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I. L’ordre des Ascaridida
Cet ordre est subdivisé en trois super-familles (SF) et six familles (F) :
SF Ascaridoidea
F. Ascaridides
F. Toxocarides
F. Anisakides
SF Oxyuroidea
F. Oxyurides
SF Subuluroidea
F. Heterakides
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1) Famille des Ascarididés
► Morphologie de l’adulte
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► Morphologie des œufs
L’espèce hôte est le Porc, le parasite se localise dans son intestin grêle et a un
régime chymivore (avec une préférence pour le glucose, le phosphore et la vitamine C).
Il réalise souvent des infestations massives, s’agglutinant en pelotes. On retrouve ce
parasite essentiellement chez les jeunes individus, chez qui il est responsable
d’ascaridiose porcine.
.
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Phase exogène : elle dure environ 10 à 15 jours dans des conditions optimales
(30-32°C et présence d’O2). Des œufs simples, jusqu’à un million, sont émis dans le
milieu extérieur par un hôte parasite, ils se développent en œufs larvés (à l’intérieur de
l’œuf, la cellule initiale se divise jusqu’à former une larve L1 puis L2 puis L3).
L’œuf larvé est très résistant dans le milieu extérieur (jusqu’à plusieurs
années) : c’est le stade infestant. Puis l’œuf larvé contenant L3 est soit directement
ingéré par un autre porc (infestation directe par ingestion), soit ingéré par un HP (vers
de terre, souris...). Il n’y a pas d’évolution de la larve dans l’HP.
Phase endogène : La larve L3 perfore l’œuf une fois dans l’IG. Elle traverse ensuite
la paroi intestinale jusqu’à la circulation sanguine et migre vers le foie, d’où elle migre
vers le cœur via le système porte et la veine cave.
Une fois dans le cœur droit, la L3 emprunte l’artère pulmonaire pour rejoindre les
poumons, où elle passe dans les alvéoles pulmonaires puis remonte dans les
bronchioles, les bronches, la trachée et enfin le pharynx. À ce niveau-là, elle est déglutie
et retourne dans le tube digestif où elle finit sa transformation : L4 puis pré-adulte (St5)
et adulte, qui se reproduit et libère des œufs (à leur tour émis dans le milieu extérieur).
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L3
L3
Remarque : Si l’œuf a été ingéré par un HP, la larve L3 sort de l’œuf et réalise sa
migration jusqu’aux poumons de cet HP, voire jusqu’à la trachée. La larve est alors soit
expulsée dans le milieu extérieur, soit elle s’enkyste. Dans ce cas, lorsque l’HP est ingéré par
le porc, le cycle reprend mais sans migration trachéale, c’est-a-dire que la larve L3 se
transforme en L4, stade 5 puis adulte, directement dans le TD du jeune porc.
b. Ascaris lumbricoides
Juste pour information, A. lumbricoides est un parasite de l’homme dont le cycle est
semblable a celui d’A. suum. Il y a possibilité de croisement entre les Ascaris du porc et de
l’homme, d’où l’hypothèse que ce soit une seule et même espèce...
Il existe de nombreuses espèces d’Ascaris que l’on retrouve chez des HD tels que
l’homme, le cheval, le chien, le chat, les bovins le porc…
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c. Parascaris equorum - Rang B
► Morphologie de l’adulte
Taille : 90-100 μm
Globuleux (une seule procellule à l’intérieur de l’ovule)
Coque épaisse à surface irrégulière mais non mamelonnée
Contiennent une seule grosse cellule à l’intérieur
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Parascaris equorum adulte
L’espèce hôte est le cheval, le parasite se localise dans son intestin grêle et a un
régime chymivore.
► Cycle évolutif
Attention : notez bien que dans le cas de Parascaris equorum, le stade infestant
est l’œuf larvé contenant la L2. Il y a formation dans le milieu extérieur de cet œuf
larvé, et chez le jeune cheval on aura après ingestion un cycle splanchnique long
comme décrit précédemment. La mue en L3 a lieu dans le foie, avant la migration
trachéale.
La Ppp dure de 10 à 16 semaines ce qui correspond à entre 2 mois et demi et 4
mois.
(L2)
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Pathogénicité : formation de pelotes aboutissant à des obstructions voire des perforations
intestinales chez les chevaux de 1.5 à 2 ans.
► Morphologie de l’adulte
Taille : 2 à 10 cm
Ailes cervicales effilées vers l’avant et l’arrière (en forme de flèche) avec une fine
striation transversale.
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Contiennent une seule grosse cellule claire qui n’occupe pas tout l’espace (utile en
diagnose). On voit « du jour » de chaque côté, ce qui est une différence par
rapport à Toxocara canis.
Les espèces hôtes sont les carnivores (ils sont communs aux chiens et aux chats),
le parasite se localise dans leur intestin grêle et ont un régime chymivore.
Phase exogène : elle dure environ 3 à 9 jours (rapide) dans des conditions
optimales, et est similaire aux cycles précédents. Des œufs simples sont émis
dans le milieu extérieur par un hôte parasite, ils se développent en œufs larvés
(présence d’une larve L1 puis L2 a l’intérieur d’une coque). Puis l’œuf larvé
contenant L2 (qui est le stade infestant) est directement ingéré par un autre
carnivore (infestation directe par ingestion).
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Phase endogène : Une fois dans l’IG, la L2 perfore l’œuf, migre dans la paroi du
duodénum où elle mue en L3 avant de retourner dans la lumière intestinale. Là
elle achève son cycle en se transformant en L4, pré-adulte puis adulte. Il y a
ensuite reproduction et émission d’œufs dans le milieu extérieur.
La Ppp est de 70 jours soit 8 à 10 semaine. La contamination se fait donc par voie
orale et provoque une ascaridose.
On parle alors d’une migration intestinale (limitée à l’intestin grêle) ou encore de
« Cycle splanchnique court ».
L2
L2
L3
L3
L4
St5
5 Ad
Cycle évolutif
Il peut également y avoir intervention d’HI facultatifs (HIF). Cet HIF est un
rongeur ou un oiseau qui ingère l’œuf larvé contenant L2. Après perforation de l’œuf
par la L2, celle-ci se transforme en L3 dans la paroi du duodénum. Puis, lorsque l’HD
ingère l’HIF, le cycle reprend mais sans migration intestinale, c’est-à-dire que la larve
se transforme en L4 puis en adulte directement dans le TD de l’HD.
La Ppp est donc plus courte d’environ 11 à 15 jours par rapport au cycle
précédent.
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e. Baylisascaris procyonis
(pour info, c’est anecdotique et cela ne nous concerne pas trop)
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2) Famille des Toxocaridés
On trouve une espèce différente pour chaque type d’HD (chien T. canis ; chat
T. cati ; bovins T. vitulorum).
► Morphologie de l’adulte
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De grande taille : 8 à 15 cm
Ailes cervicales effilées vers l’avant et l’arrière
La femelle est souvent plus grande que le mâle
Lèvres proéminentes
Localisation : toujours dans l’intestin grêle.
Taille : 90x75 μm
Globuleux et relativement grands
Coque épaisse et ponctuée (sa surface est comme un « dé à coudre », ponctuée
avec de nombreuses petites dépressions)
Contient une grosse cellule foncée occupant quasiment la totalité de l’intérieur de
l’œuf.
Les espèces hôtes (HD) sont les canidés (loup, renard, chien). Le parasite se
localise dans la lumière de l’intestin grêle et a un régime chymivore.
► Cycle évolutif
Phase exogène : elle dure 2 à 4 semaines dans des conditions optimales. Des œufs
simples, très résistants, sont émis dans le milieu extérieur par les fèces d’un hôte
parasite. Ils se développent en œufs larvés L1, L2 puis L3 par divisions de la
cellule qui s’y trouve. La larve L3 est le stade infestant et a une grande
résistance (plus d’1 an dans le ME). L’HD ingère l’œuf larvé contenant la L3.
HP possibles : Oiseaux, Rongeurs. Chez l’HP, la L3 s’enkyste dans le SNC (système
nerveux central) ou les yeux. Si le chien ingère un HP, le parasite réalise un cycle
splanchnique court ou long dans ce chien (HD).
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→ Infestation d’un jeune chien pré-pubère (femelle de moins de 6 mois, mâle de moins
de 8 mois)
L’œuf larvé contenant la L3 arrive dans le tube digestif : une fois dans l’IG
(intestin grêle), elle suit un cycle splanchnique long (migration trachéale). Ce cycle
est comparable à celui d’A. suum : une fois la L3 libérée dans le TD, elle traverse la paroi
jusqu’aux vaisseaux sanguins d’où elle circule jusqu’au cœur droit, passe dans les
poumons puis le pharynx, est déglutie puis termine sa maturation dans le TD.
La Ppp est d’environ 4-5 semaines. La contamination se fait par ingestion soit
d’un œuf larve, soit d’un HP.
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Il y a ensuite une migration somatique, c’est-à-dire que L3 va s’enkyster dans
divers organes (par ordre de préférence : muscles squelettiques, reins, foie, cœur,
poumons ; plus rarement SNC). Sous cette forme, la larve L3 peut survivre plusieurs
mois. Attention, les larves ne s’enkystent pas forcément et peuvent se retrouver
dans le TD.
Encéphale
Muscle
Rein
Cæcum
Pour une femelle gestante : Les larves (L3) se réactivent au bout du dernier
tiers de la gestation et rejoignent le fœtus et les glandes mammaires. Une fois
qu’elles ont atteint le foie du fœtus, elles y restent jusqu’à sa naissance. Après la
naissance, les L3 reprennent leur cycle classique : elles remontent la trachée
avant d’être dégluties (migration hépato-pneumo-trachéale). Le cycle se
termine dans le TD du fœtus et ainsi le chiot excrète des œufs dès la troisième
semaine d’âge (donc période pré-patente de 3 semaines).
C’est une infestation transplacentaire. La réactivation des larves peut aussi se
faire lors de la tétée. En effet, si des larves sont enkystées dans la mamelle, elles
passent dans le colostrum et dans le lait et contaminent les chiots (migration
trachéale avec cycle splanchnique court) par voie orale. C’est alors une
transmission trans-mammaire.
Enfin, les larves de la mère ayant été réactivées pendant la gestation, le cycle se
poursuit : certaines L3 retournent dans le cycle et donc dans le tube digestif,
redonnent des adultes et la mère émet des œufs à l’extérieur juste après la
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naissance de ses petits. Ceci est possible car pendant la gestation, il y a une baisse
de l’immunité. Il y a alors un grand risque de contamination par ingestion pour
les chiots : en effet, le chiot qui vit dans un environnement contaminé a de fortes
chances de se contaminer lui-même. La femelle est capable de contaminer jusqu’à
trois portées successives du fait des larves qui sont enkystées.
Les chiots peuvent excréter la L4 ou des œufs dans leurs fèces. Or la mère, qui
toilette ses petits, peut ingérer des fèces et se recontaminer. Il peut donc y avoir
rapidement une infestation massive !
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b. Toxocara cati – RANG A
► Morphologie de l’adulte
Taille : 4-5 cm
Ailes cervicales larges bien développées, arrondies vers l’arrière.
Taille : 75x65 μm
Coque épaisse ponctuée
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Contiennent une grosse cellule foncée qui occupe tout l’espace
L’espèce hôte (HD) est le chat, le parasite se localise dans son intestin grêle et a
un régime chymivore.
► Cycle évolutif
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Adulte dans l’IG
Œufs dans
les fèces
Larves transmises au
jeune chat par le lait
Œufs larvés
Il peut y avoir présence des deux types de cycles chez le chat adulte. De plus, il
peut y avoir persistance de l’état adulte dans le TD du chat (adulte lui aussi).
Son rôle zoonosique est moins important que celui de T. canis, mais non
négligeable car il peut entrainer les mêmes effets, c’est-à-dire larves vivantes oculaires
et viscérales.
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c. Toxocara vitulorum – RANG A
► Morphologie de l’adulte
Taille : 20 à 30 cm
Absence d’ailes cervicales
Paroi translucide
► Morphologie des œufs
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► Cycle évolutif
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Au final, la vache est un peu comme un HI pour le veau. Il n’y a pas de
transmission par voie transplacentaire. De plus, chez le veau il n’y a pas de
développement par voie splanchnique courte.
Remarque pour tous les Toxocaridés : la femelle peut contaminer ses petits sur
plusieurs gestations sans s’être réinfestée entre les différentes gestations. En effet, lors de la
gestation, toutes les larves ne se réactivent pas, donc suite à une seule contamination la
mère peut contaminer plusieurs générations. Il faut savoir que les vermifuges sont souvent
sans action sur les formes enkystées.
Les parasites de ces deux familles réalisent des cycles plus ou moins complexes
dans l’organisme de l’hôte. Ce sont des parasites extrêmement importants (parasites
majeurs du chiot) par leur caractère zoonotique et leurs pouvoirs pathogènes
variés, du fait d’une infestation souvent massive chez des animaux en croissance :
Action spoliatrice : par exemple, chaque femelle A. suum prélève 100 g de chyme
par an (peu de conséquences s’il y a peu de parasites). Dans le cas d’un
parasitisme massif (fréquent) chez des animaux en croissance ou de production
(qui ont donc de gros besoins énergétiques), des problèmes de carence peuvent
apparaitre, avec de possibles retards de croissance, ventres ballonnés,…
L’infestation est assez massive sur les jeunes animaux en croissance.
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pelotes) de l’intestin. L’érosion de la muqueuse peut mener à la déchirure, la
nécrose en cas de défaut d’irrigation, la perforation intestinale de celle-ci, la
formation de micros-abcès, des ulcères, etc.
Action favorisant des infections : le tube digestif n’étant pas stérile, le parasite
traverse la paroi intestinale en emmenant avec lui des germes dans tout
l’organisme. Les larves en migration peuvent transporter des germes !
Action toxique : ces parasites produisent des substances protéiques dans leur
cavité générale. La mort simultanée d’un grand nombre de parasites (traitement
ascaricide) provoque la libération de ces toxines en grande quantité dans
l’intestin grêle, ce qui peut avoir des actions toxiques locales sur la muqueuse,
voire causer un choc toxique et la mort du jeune animal. Dans le cas d’une
infestation massive, on préfèrera donc un ascarifuge (action paralysante pour
les Ascaris) à un ascaricide. Attention pour la vermifugation, il faut favoriser la
paralysation plutôt que tuer les vers.
Attention à toujours demander si le chiot est en contact avec des jeunes enfants à
risque !
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3) Famille des Anisakidés – Rang B
La famille des Anisakidés regroupe des parasites dont l’adulte est un parasite du
tube digestif d’HD qui sont des Mammifères marins, des Poissons carnassiers et des
Oiseaux. Ils sont de petite taille (1 cm généralement, mais cela peut varier, de 0,5 à 15
cm) et présentent des dépressions longitudinales dorsale et ventrale.
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L’œsophage peut être prolongé en arrière par des appendices. Il peut également y
avoir un cæcum intestinal à direction antérieure. Il peut y avoir intervention de
plusieurs hôtes intermédiaires aquatiques dans le cycle. Ce sont des agents de zoonose.
Eclosion et
ingestion
des larves
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L’adulte se trouve dans l’intestin de l’HD, où il se reproduit avant de pondre des
œufs. Ces derniers sont émis dans l’environnement (eau) via les fèces de l’hôte. Ils
éclosent dans l’eau et libèrent ainsi une larve L2. Cette larve L2 peut alors être ingérée
par l’HI1, qui est un crustacé, et chez qui il y aura évolution en L3.
Lorsque le crustacé est mangé par l’HI2 (poisson, mollusque ou céphalopode), L3
devient infestante et se loge au niveau de la cavité générale (péritoine) ou dans le
muscle (enkystement des larves dans la cavité générale ou dans les muscles).
Intervention possible d’HP par ingestion des HI2 : l’Homme peut être HP. L’HI2 est à son
tour mangé par un HD et la L3 finit alors sa transformation jusqu’à un stade adulte
pouvant se reproduire et pondre des œufs.
Les larves peuvent rester vivantes durant un très long laps de temps dans un
poisson, même si celui-ci est décédé. Apres sa mort, le parasite migre de la cavité
générale vers les muscles où il peut rester très longtemps.
Poisson parasité
Zoonose : L’homme peut ingérer un poisson parasite par L3 (HI2) si celui-ci a été
mal éviscéré et/ou peu cuit (sushis) (l’homme est donc un hôte accidentel). On parle
d’une anisakidose humaine (ou larva migrans anisakidienne). Ce cas zoonotique n’est
pas très fréquent mais lorsque cela arrive, le parasite au stade L4 se déplace dans la
paroi gastrique et duodénale et la perfore, provoquant des troubles digestifs. On trouve
ces parasites plutôt dans les poissons gras comme les harengs , les anchois ou encore les
maquereaux.
Si vous trouvez un filament marron dans une viande ou un poisson cuit, c’est peut-
être un Ascaris grillé… Bon appétit ! ;-)
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4) Famille des Oxyuridés
► Morphologie de l’adulte
Taille : 90x40 μm (à peu près pareil que Toxocara, mais plus allongé)
Coque mince, transparente, lisse et operculée à une extrémité, légèrement
asymétrique (un bord plus bombé que l’autre) mais c’est difficile à voir !
Contiennent une morula à l’intérieur de l’opercule
► Hôtes et localisation
Les espèces hôtes sont les équidés, chez qui le parasite se localise dans le gros
intestin (cæcum et colon).
► Cycle évolutif
Phase exogène : elle dure 3 à 5 jours. Les femelles fécondées pondent des œufs
(plusieurs milliers dans un enduit jaunâtre) dans la zone péri-anale de l’équidé
(marge de l’anus) en sortant la dernière partie de leur corps à l’extérieur de l’HD,
ce qui déclenche un prurit chez l’hôte. L’enduit jaunâtre sèche puis tombe au sol ;
de plus, le cheval en dépose partout lorsqu’il se gratte. Les œufs se développent
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dans les replis de l’anus ou sur le sol (une fois tombés). Ils donnent des œufs
larvés L1, L2, puis L3. Le cheval présente des crins cassés, abîmés mais le mieux
c’est de regarder le bord de l’anus plutôt que le crottin ! On peut observer les œufs
au microscope après avoir appliqué un bout de scotch sur les marges de l’anus du
cheval.
Phase endogène : Le cheval ingère des œufs larvés contenant des L3 qui éclosent
dans son intestin grêle sous l’action du suc pancréatique, puis se déplacent vers le
cæcum et le colon. À cet endroit, elles migrent dans la sous-muqueuse où elles se
transforment en L4 puis reviennent dans la lumière du tube digestif (gros
intestin). Là elles se fixent sur la muqueuse du gros intestin (on pense que la L4
est hématophage).
Elles se transforment ensuite en pré-adultes et enfin en adultes chymivores qui
se nourrissent du contenu intestinal, avant de se reproduire. La femelle fécondée
migre ensuite de la partie postérieure du tube digestif jusqu’à l’orifice anal, où
elle passe la tête pour pondre (seule l’extrémité antérieure sort). La Ppp est de 5
mois.
► Actions pathogènes
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la ponte par les femelles fécondées déclenche un prurit en région anale chez le
cheval = oxyurose anale (l’animal se frotte contre les parois, a les poils de crin
abimés et si on lève la queue, on peut voir une espèce d’enduit jaunâtre).
b. Passalarus ambiguus
► Morphologie de l’adulte
Taille : 100 x 43 μm
Coque mince et operculée.
► Hôtes et localisation
Les espèces hôtes sont les léporidés (lapins, lièvres…), le parasite se localise
dans leur cæcum et leur colon.
► Cycle évolutif
Le cycle monoxène est le même que celui de O. equi (mais la Ppp est différente,
ici Ppp=2-3 mois et la phase exogène est courte : 1 à 2 jours) avec les femelles qui
pondent sur les marges de l’anus de l’HD, sauf qu’en plus de cela se rajoute un cycle
auto-infectieux.
Ce type de cycle est caractérisé par le fait que les femelles fécondées présentes
dans le tube digestif peuvent insinuer leur extrémité antérieure dans la muqueuse du
gros intestin et pondre directement dans cette muqueuse. Les œufs libèrent ainsi des
larves, qui retournent dans la lumière intestinale (pas de passage dans le milieu
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extérieur), puis continuent leur développement jusqu’à former des adultes. Ce cas de
cycle auto-infectieux est une exception chez les Nématodes.
La Ppp est de 2-3 mois.
c. Autres Oxyuridés
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a. Ascaridia galli
► Morphologie de l’adulte
Taille : 80-90 x 50 µm
Ovoïdes, non segmentés, avec une coque épaisse et lisse
Une seule grosse cellule à forme ovoïde.
► Hôtes et localisation
Les espèces hôtes sont les Galliformes et les Ansériformes (canards, oies,
cygnes...), le parasite se localise dans la lumière de l’intestin grêle.
► Cycle évolutif
Phase exogène : elle dure 20 jours. Les femelles fécondées pondent des œufs qui
sont émis dans le milieu extérieur. Ils donnent des œufs larvés L1, L2, puis L3.
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Phase endogène : soit l’œuf larvé L3 est ingéré par un HP (ver de terre) qui sera
lui-même mangé par l’HD, soit l’œuf est directement ingéré par l’HD. Une fois
dans l’HD, l’œuf éclot 10 jours après l’ingestion et la larve enfonce son extrémité
antérieure dans la muqueuse des cryptes duodénales et s’y nourrit de muqueuse.
C’est le stade le plus pathogène, il est responsable d’entérites dues à des
hémorragies minimes, surtout chez les jeunes volailles âgées de 1 à 2 mois. La L3
se transforme ensuite en L4, St5 et adulte (sans qu’il y ait migration), qui peut se
reproduire et pondre.
La Ppp est de 5 à 8 semaines.
► Morphologie de l’adulte
Taille : 65-80 x 40 µm
Ovoïdes, avec une seule cellule et une coque épaisse et lisse.
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► Hôtes et localisation
Les espèces hôtes sont les Galliformes (dindes, poules, pintades…) et les
Ansériformes (canards, oies, cygnes…) et c’est un parasite du cæcum.
► Cycle évolutif
C’est un cycle monoxène, identique à celui de A. galli mais avec une Ppp de 24-
30 jours. La phase exogène dure environ 2 semaines et est exactement la même que A.
galli, tandis que la phase endogène se déroule dans le cæcum (développement larvaire).
Ce parasite est moins pathogène (agent d’hétérakiose) que A. galli mais il peut
être vecteur d’Histomonas (protozoaires), surtout chez les dindes : les femelles
Heterakis ingèrent Histomonas, qui est transmis aux œufs du parasite, et ainsi à d’autres
volailles.
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II. L’ordre des Spirurida
Speira=« spirale », oura=« queue » : en effet, les mâles ont souvent la queue enroulée ou en
vrille.
Caractéristiques :
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1) La super-famille des Spiruroidea
a. Caractéristiques générales
Ce sont des parasites de taille moyenne, à corps trapu avec un vestibule buccal.
Ils ont souvent une paire d’ailes caudales. Les mâles ont leur extrémité postérieure
spiralée dans un plan. Ils sont parasites de la partie antérieure du tube digestif
(œsophage et estomac) des mammifères et des oiseaux. Ils ont souvent pour HI des
insectes coprophages, et il y a possibilité d’HP.
Les adultes forment des nodules plus ou moins volumineux dans la paroi du TD.
Les œufs ont une coque épaisse et lisse et mesurent 75 µm x 40 µm. Ils possèdent
des bouchons polaires et une morula. Ils ont tendance à être réfringents lorsque l’on fait
varier le contraste au microscope. Ils possèdent également un bulbe assez proéminent à
l’une des extrémités.
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► Cycle évolutif
L’adulte est fixé dans la paroi de l’estomac, dans des nodules. La femelle pond
des œufs qui sont libérés dans la lumière du TD de l’hôte et éliminés avec les fèces dans
le milieu extérieur. Les œufs se développent alors en milieu aquatique, puis la L1 perce
l’œuf et est ingéré par le premier HI (HI1 est un crustacé aquatique : le cyclops) chez
qui il y a formation de la L2 puis L3.
Ce crustacé peut ensuite être mangé par un petit vertébré HI2 (poisson,
amphibien, rongeur) où les L3 s’accumulent. Cet HI2 est lui-même mangé par le chat, le
porc et exceptionnellement l’homme (zoonose). L’HD s’infecte en buvant de l’eau
contaminée ou en mangeant l’HI2. Une fois dans l’estomac, il y a passage direct de la L3
au stade adulte.
ATTENTION !!! Le schéma n’est pas tout à fait juste ; il manque le passage
par l’hôte intermédiaire 2 ! C’est une nouveauté de cette année et la schéma n’a
pas été corrigé par le prof !
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On trouve des cas où il y a passage par un HP.
Ce sont des parasites que l’on retrouve dans le Sud de l’Europe et en région
tropicale.
Ce parasite vit dans l’estomac ou l’œsophage du chat, plus rarement du chien et
du renard, et est souvent enfoncé dans la muqueuse stomacale. Il mesure 20-30 mm
sur 0,6-0,8 mm et possède un repli cuticulaire ventral en région antérieure. Il est
dépourvu de bulbe épineux.
Les œufs embryonnés mesurent 55-60 x 36-38 µm (les adultes produisent des
œufs larvés).
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► Cycle évolutif
Les œufs larvés sont libérés dans le milieu extérieur avec les fèces de l’HD, et
sont ingérés par l’HI, un coléoptère coprophage. Il peut exister des HP (rongeurs,
lézards...). Dans cet HI, la L1 sort de l’œuf et évolue en L2 puis L3. Le chat ingère ensuite
l’insecte et donc la L3. Il semblerait que celle-ci donne directement des adultes dans
l’estomac de l’HD.
La Ppp est de 3 mois environ.
Ce parasite est généralement non pathogène, sauf en cas d’infection massive qui
cause alors des vomissements, et des douleurs abdominales (dyspepsie) mais c’est
généralement sous diagnostiqué.
Ce parasite vit chez les HD qui sont des canidés dans les pays chauds
(notamment les DOM TOM et le pourtour méditerranéen surtout en Italie), et des chiens
du sud de la France (ou les canidés sauvages, rarement les chats).
Le stade adulte se loge généralement dans des nodules de la paroi de
l’œsophage thoracique, parfois dans la paroi gastrique et la paroi de l’aorte. Il est
hématophage.
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► Cycle évolutif
L’HI est un coléoptère coprophage qui avale les œufs et dans lequel la L1 sort
de l’œuf avant d’évoluer en L2 puis L3. L’HD se contamine en ingérant soit l’HI, soit un
HP (rongeurs, oiseaux, lézards).
La larve L3 migre de l’estomac de l’HD à son artère gastro-épiploïque et remonte
la circulation sanguine à contre-courant dans la paroi des artères jusqu’à atteindre
l’aorte abdominale puis thoracique. Enfin, elle passe dans la paroi de l’œsophage où il y
aura formation de volumineux nodules (plusieurs centimètres de diamètre (2 à 3cm))
renfermant les adultes.
On les retrouve parfois dans des endroits erratiques (viscères thoraciques et
abdominaux) (c’est des larves qui ont pas bien appris leur cours, comme dirait le prof ;-) ).
La Ppp est de 4 à 5 mois.
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Genre Draschia, Espèce D raschia megastoma (ou Habronema
megastoma – RANG A
L’HI est une mouche non piqueuse (Musca sp.) à appareil buccal de type
suceur-lécheur. Les larves de D. megastoma évoluent en fonction des stades de la
mouche (développement en parallèle).
Les œufs éclosent dans le TD du cheval : la L1 se trouve alors dans le tube digestif
puis les crottins. La mouche pond des œufs sur les crottins, et l’asticot qui en résulte
s’infeste en ingérant les L1. La L1 mue en L2 dans la pupe de la mouche, puis la L2
devient L3 dans le labium de la mouche adulte.
La L3 traverse le labium de la mouche lorsque celle-ci se trouve près des lèvres
du cheval. Ce dernier s’infeste alors en ingérant L3 (ou la mouche directement), qui se
retrouve dans l’estomac, pénètre sa paroi et mue en adulte (2 mues) dans les nodules.
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Il existe des localisations erratiques des L3 : en effet, les mouches sont attirées
par toutes sortes de sérosités. Ainsi, au lieu d’être ingérées par le cheval, elles sont
déposées au niveau d’une plaie ou sur la muqueuse oculaire de l’HD, ce qui est à l’origine
d’un prurit granulomateux, l’entretien d’une inflammation qui donne des plaies ne
cicatrisant pas... La L3 n’évolue pas. Il est donc très pathogène !
On parle alors d’habronémose larvaire (= plaie d’été).
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d. La famille des Acuariidés
Ce sont des parasites des Oiseaux. Ils ont un très fort dimorphisme sexuel.
Macroscopiquement, les femelles fécondées sont très dilatées, elles ressemblent à des
lentilles (même taille même forme seule leur extrémité dépasse !) et sont
hématophages.
Les femelles sont enfoncées dans les cryptes glandulaires du ventricule
succenturié (partie antérieure de l’estomac des oiseaux : c’est leur estomac chimique)
alors que les mâles se trouvent dans le haut des cryptes, à la surface des muqueuses.
Après accouplement, les mâles quittent les cryptes et meurent.
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Genre Tetrameres , Espèce Tetrameres fissispina
L’HI est un muscidé lécheur, attiré par les sécrétions lacrymales, qui s’infeste en
se posant près de l’œil et en ingérant L1. La larve évolue en L2 puis L3 chez la mouche en
15 à 30 jours. Quand la mouche se repose près de l’œil d’un bovin, les L3 ressortent par
le labium et ré-infestent le bovin. Les larves se développent au niveau de l’œil, il n’y a
pas de migration.
Remarque : quand on suspecte une infestation par ce parasite, il faut bien penser à
regarder la 3ème paupière !
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Genre Thelazia, Espèce Thelazia lacrymalis
Il infeste le cheval.
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3) La super famille des Filarioidea
Ce sont les filaires : des vers filiformes endoparasites très allongés et très fins,
endoparasites des tissus sanguin et lymphatique, des séreuses et des ligaments
(parasite des structures sans communication directe avec l’extérieur, des tissus
conjonctifs). Ils mesurent souvent plusieurs dizaines de centimètres.
Les femelles sont généralement vivipares et vont donner des microfilaires. Le
mâle a une queue vrillée dans l’espace en forme de « tire-bouchon ». Ils n’ont pas de
vestibule buccal mais portent des papilles céphaliques.
Les larves sont appelées microfilaires (souvent notées µfilaires). Elles sont soit
dermotropes (dans la lymphe dermique), soit sanguicoles (dans les capillaires cutanés).
Elles peuvent être nues ou engainées. La quantité de microfilaires dans le sang
périphérique varie avec le temps.
Le cycle est hétéroxène. L’HI est un arthropode piqueur (type Culicidé) qui
aspire le parasite au cours de son repas sanguin. Ce sont généralement des
Nématocères.
Il y a évolution de trois stades larvaires dans l’HI (L2 en « saucisse », L3 grêle et
allongée). La L3 quitte le labium et pénètre activement dans l’organisme par le point de
piqûre.
Ils sont agents de filarioses.
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Nous étudierons :
La famille des Filariidés avec le genre Parafilaria
La famille des Onchocercidés avec :
Le genre Onchocerca
Le genre Wuchereria
Le genre Dirofilaria
Le genre Setaria
Ce parasite des bovins est quasi similaire à celui des équidés. La Ppp est de 8-9
mois (un cycle par an). On voit bien les écoulements de sang sur la photo de la vache.
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b. La famille des Onchocercidés
Genre Onchocerca
Ce sont des parasites des tissus conjonctifs (notamment les ligaments et les
tendons) des ruminants, des équidés et de l’homme. Les femelles mesurent 200-800
mm sur 150-400 µm, elles produisent des microfilaires qui sont nues et dermotropes.
Remarque : les microfilaires enveloppées (à la différence des microfilaires nues) sont
encore dans la coque très allongée de l’œuf.
Ce sont des agents d’onchocercose.
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Espèce Onchocerca gutturosa
Les adultes se trouvent dans les ligaments. Les femelles produisent des
microfilaires qui migrent par voie lymphatique jusqu’au niveau du derme dans la région
antérieure (cou et oreille) et dans la région postérieure du corps. L’HI (Culicidé) ingère
les microfilaires lors de son repas sanguin. Il mue jusqu’à L3.
L’HD s’infeste par piqûre de l’HI, puis L3 migre vers sa localisation préférentielle
(par exemple le ligament cervical pour O. cervicalis) où elle évolue jusqu’à la forme
adulte.
Il existe 2 cycles différents, qui sont tous deux hors programme. La pathogénie se
traduit par une hypersensibilité au niveau du globe oculaire et par une gale filariée au
niveau de la peau. Ils sont responsables d’onchocercoses (nodules sous cutanée).
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Genre Dirofilaria
Ce sont des parasites des carnivores, des primates et des rongeurs. En France,
ce parasite est très fréquent dans les DOM TOM mais sa localisation est très limitée en
métropole : on le trouve surtout autour de Marseille et en Corse. Ils sont très fréquents
aux USA, où ils ont développé une résistance aux traitements antiparasitaires.
Ce sont des agents de dirofilariose.
► Morphologie
Ils mesurent 120-180 sur 0,6-0,9 mm pour les mâles et 250-300 mm sur 1-1,3
mm pour les femelles. Les microfilaires font environ 220-330 sur 5-6 µm et sont nues.
► Hôtes et localisation
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► Nutrition
Ils se nourrissent de plasma (et non de sang) et peuvent vivre jusqu’à plusieurs
années (jusqu’à deux ans chez le chat, 5 à 7 chez le chien) : il peut donc y avoir
accumulation de parasites au fil du temps.
► Cycle évolutif
Phase endogène : lors du repas sanguin de l’HI femelle, les L3 sont déposées à la
surface de la peau et pénètrent activement (par les follicules pilo-sébacés ou la plaie de
piqûre). La larve reste environ 2 à 3 mois dans le tissu conjonctif sous-cutané et réalise 2
mues (en L4 et L5). La L5 se dirige ensuite vers le cœur droit par la voie veineuse puis
passe dans l’artère pulmonaire (3-6 sem.).
De retour dans le ventricule droit (migration rétrograde), elle devient mature
sexuellement en environ 15 jours. Les femelles émettent ensuite des microfilaires dans
la circulation sanguine.
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L’homme peut aussi être infesté mais le cycle est incomplet : il n’y a pas
formation de microfilaire ni de filaires adultes chez l’homme. Signes cliniques : nodules
pulmonaires. C’est donc un agent de zoonose.
► Pathogénie
Les filaires sont responsables d’embolies. Si l’on traite pour tuer les adultes, ceux-
ci vont se retrouver en masse dans la circulation sanguine, ce qui augmente le risque
d’embolie !
Le traitement est donc à discuter. Si le chien ne supporte pas bien les vers, on
peut pratiquer une opération chirurgicale afin de les enlever.
Les symptômes passent souvent inaperçus sauf quand le chien est à l’effort : on
remarquera une insuffisance cardiaque, une intolérance à l’effort, une toux,… jusqu’à la
syncope dans les cas extrêmes (notamment quand le parasite passe à travers les valves).
Si on ne traite pas le chien, il ne doit pas faire d’effort.
Prophylaxie : répulsif anti-moustique ou traitement contre les microfilaires
circulantes.
Les animaux en accumulent au cours du temps notamment dans les régions du
Sud. En effet, on trouve des signes de parasitose à Marseille, en Corse et autour du bassin
méditerranéen plus généralement. On les trouve aussi dans les DOM TOM assez
fréquemment et aux USA.
Remarque : si on trouve des microfilaires sur un frottis sanguin chez un chien où l’on
suspecte un D. immitis, il faut toujours faire un diagnostic différentiel à l’aide d’une
coloration (voir TP). On peut faire une échographie cardiaque pour repérer ces vers.
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Le cycle ressemble à celui de D. immitis sauf qu’il n’y a pas de migration de L3
chez l’HD : elle se développe sur place (transformation en L4 et L5) et ne passe pas dans
la circulation sanguine.
La Ppp est de 190 à 260 jours.
Ce parasite est peu pathogène, mais c’est un agent de zoonose plus fréquent
que D. immitis : le parasite se développe au niveau de la paupière, de l’orbite ou du
conjonctif. Lors d’une infection chronique, le traitement peut être très lourd et
nécessiter une opération. Le chien peut vivre avec s’il ne fait pas trop d’efforts et n’est
pas trop infesté.
Ce parasite à une répartition géographique plus large que D. immitis.
On trouve encore d’autres espèces de filaires, pouvant être transmises par les
puces et/ou les tiques. Certaines ont une localisation péritonéale et ne sont donc
détectées que lors d’une autopsie ou éventuellement lors d’une chirurgie car ils sont
juste asymptomatiques.
Genre Setaria
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Espèce Setaria labiato-papillosa
Parasite de la cavité péritonéale des bovins. Il peut avoir des localisations
erratiques comme la chambre antérieure de l’œil de la chèvre ou du cheval, parfois les
reins, le foie ou la vessie des bovins.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Sommaire
Page 1 sur 64
2) La super-famille des Strongyloidea ...................................................................................................16
a. Caractères généraux .............................................................................................................................16
b. Strongylus sp. – Rang A ........................................................................................................................17
c. Cyathostomum sp. – Rang A ..............................................................................................................25
d. Chabertia ovina – Rang B ....................................................................................................................28
e. Oesophagostomum sp. – Rang B .....................................................................................................30
f. Syngamus sp. – Rang B...........................................................................................................................33
3) La super-famille des Trichostrongyloidea .....................................................................................36
a. Caractères généraux .............................................................................................................................36
b. Cooperia sp. – Rang B ............................................................................................................................38
c. Haemonchus sp. – Rang A ....................................................................................................................40
d. Trichostrongylus sp. – Rang A ...........................................................................................................42
e. Ostertagia sp. et Teladorsagia sp. – Rang A ................................................................................43
f. Hyostrongylus rubidus – Rang C ........................................................................................................46
g. Dictyocaulus sp. – Rang A ....................................................................................................................47
h. Nematodirus sp. – Rang A ...................................................................................................................50
i. Ollulanus tricuspis – Rang C ................................................................................................................52
4) La super-famille des Metastrongyloidea ........................................................................................53
a. Caractères généraux .............................................................................................................................53
b. Metastrongylus sp. – Rang B ..............................................................................................................54
c. Metastrongyloidea des petits ruminants – Rang B.................................................................55
d. Crenosoma vulpis – Rang C .................................................................................................................57
e. Angiostrongylus vasorum – Rang A ................................................................................................58
f. Aelurostrongylus abstrusus – Rang B ..............................................................................................60
g. Oslerus osleri – Rang B ..........................................................................................................................62
h. Filaroides hirthi – Rang C ....................................................................................................................63
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L’ordre des Strongylida
Page 3 sur 64
Les œufs sont ovoïdes, non operculés, avec une mince paroi lisse et foncée
contenant une larve ou une morula. Ils mesurent entre 60 et 80 µm et sont faciles à
repérer. Cependant, tous les œufs de strongles se ressemblent : ainsi, lors d’une
coproscopie, on pourra seulement dire « c’est un œuf de strongle », mais on ne pourra
pas préciser l’espèce (sauf dans le cas particulier de S. nematodirus). En effet, la taille
des œufs et le nombre de blastomères ne sont pas fiables !
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1) La super-famille des Ankylostomatoidea
a. Caractères généraux
► Morphologie
Les Ankylostomatoidea ont une ouverture buccale qui présente souvent des
crochets ou des lames tranchantes (qui leur permettent de se fixer à la muqueuse du
TD). La capsule buccale, bien développée et bien visible, est globuleuse et plus ou moins
sclérifiée. Le corps est court, trapu, et incurvé vers la face dorsale : l’ouverture buccale
est située côté dorsal.
Le mâle possède une bourse copulatrice bien développée, avec des ailes latérales
et deux spicules fins de même longueur. Les femelles sont plus ou moins prolifiques
selon les espèces : chez les espèces ayant pour HD les carnivores et l’homme, une
femelle peut pondre 5000 à 10000 œufs/jour, alors que celles ayant pour HD les
herbivores, elles pondent plutôt 1000 à 2000 œufs/jour.
Les œufs sont typiques des strongles, pondus au stade 4 à 8 cellules (morula).
► Hôtes et localisation
► Cycle évolutif
Remarque : Il s’agit d’un parasite peu spécifique, mais si l’hôte n’est pas l’HD habituel, le
développement n’est pas complet.
Page 5 sur 64
Phase exogène :
Cette phase est caractéristique des strongles. La femelle, présente dans l’intestin
grêle de l’HD, pond des œufs qui sont rejetés dans le milieu extérieur avec les selles. Si
l’œuf est dans de bonnes conditions (température et humidité), il évolue en L1. Ces
larves sont rhabditoïdes (rappel : elles possèdent un œsophage en trois parties). Puis la
L1 évolue en L2 et L3, qui sont strongiloïdes (œsophage simple, sans bulbe).
La larve L3 reste dans l’exuvie (=enveloppe) de la L2 lors de la mue : on parle
de larve engainée. Elle se trouve dans les couches superficielles du sol, où elle ne se
nourrit pas mais peut se déplacer. Elle présente un géotropisme négatif, un
phototropisme négatif (elle fuit la lumière) et un thermotropisme positif (elle cherche la
chaleur). Sa température optimale est de 30°C.
L3 est le stade de résistance dans le milieu extérieur (ou stade infestant).
Phase endogène :
L’HD se contamine soit par voie trans-cutanée (le plus fréquent), soit par voie
per os (= voie orale).
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Lors d’une infestation per os (voie orale), L3 migre dans les cryptes glandulaires
de la muqueuse de l’intestin grêle. Elle y mue en L4 avant de retourner dans la
lumière intestinale, où ont lieu les dernières mues jusqu’au stade adulte. Dans ce
cas, il n’y a donc pas de migration complexe.
Remarque : une autre hypothèse pour l’infestation per os est celle d’une migration dans la
muqueuse buccale avant de rejoindre la circulation sanguine, mais à ce jour elle n’est pas
prouvée.
► Taxinomie
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b. Ankylostoma sp.
► Morphologie
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Le mâle possède une bourse copulatrice bien développée à deux spicules très fins
et filiformes d’égale longueur.
Les œufs (50-60 x 40 µm) sont typiques des strongles : ils possèdent des
blastomères, peu nombreux et volumineux. Les femelles sont très prolifiques.
► Hôtes et localisation
► Nutrition
Les L4 et les adultes sont très hématophages (0,1 à 0,2 mL/j/ver) : ils se
nourrissent en déchirant des bouts de muqueuse, mais beaucoup de sang est gaspillé.
Seule une petite partie du sang prélevé est digérée par le parasite, tandis qu’une grande
partie du sang est rejetée dans les fèces de l’hôte. Ils sécrètent aussi des substances
anticoagulantes, à l’origine de petites hémorragies.
► Cycle évolutif
Le chien (HD) s’infeste par voie percutanée (majoritaire) ou par voie per os
(=orale) (minoritaire : ingestion de L3 libres, d’un HP (surtout rongeurs) contaminé ou
encore le jeune peut se contaminer par le lait de sa mère). Il n’y a pas de contamination
transplacentaire.
Cycle trachéal : ce type de cycle est prédominant chez les chiots ou lors d’une
primo-infection. Les L3 empruntent les voies lymphatiques ou sanguines pour
rejoindre le cœur droit puis les alvéoles pulmonaires, où elles muent en L4. Une
fois dans les poumons, elles remontent l’arbre aérifère, sont dégluties et gagnent
l’intestin grêle où les dernières mues sont effectuées pour passer à l’adulte.
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Cycle somatique : ce type de cycle est prédominant chez les adultes ayant un
bon système immunitaire ou lors d’une ré-infestation (après mise en place d’une
immunité). Les L3 empruntent la circulation sanguine (rôle de dissémination)
pour rejoindre le cœur puis le poumon, où elles restent dans la circulation
sanguine (elles ne migrent pas dans les alvéoles). Elles continuent ensuite leur
migration par voie sanguine puis vont s’enkyster dans les tissus musculaires.
Elles peuvent aussi, après pénétration dans l’HD (voie percutanée ou per os),
migrer directement dans les tissus de l’organisme (sans passer par le sang) pour
aller s’enkyster dans les muscles et entrer en hypobiose. Si l’hôte est une femelle
non stérilisée, le réveil des L3 enkystées est provoqué lors de l’œstrus ou en fin
de gestation (il y a alors passage possible dans le lait et la mamelle et infestation
du chiot chez les chiots, il n’y a pas de migration, les larves vont directement
dans le TD et se transforment en adultes). Une femelle avec des larves enkystées
peut contaminer jusqu’à trois générations de chiots !
Remarque : Dans le cas d’une contamination per os, le cycle est plus simple : les L3
s’enfoncent dans les cryptes glandulaires du TD, où elles muent en L4 avant de rejoindre la
lumière intestinale où elles se transforment en adultes.
Ppp = 2-4 semaines pour le cas général : on peut donc avoir un cycle complet en
3 semaines dans de bonnes conditions (d’où la possibilité d’une contamination massive
et rapide des animaux dans un chenil, par exemple, après l’introduction d’un animal
contaminé). Pour les chiots, le cycle est de 12 à 14 jours.
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► Action pathogène
Ankylostoma caninum est agent d’ankylostomose : très grave dans le cas des
chiots, qui sont touchés en priorité lorsque les animaux vivent en collectivité.
La forte pathogénicité est due au caractère hématophage des parasites, pouvant
provoquer une anémie spoliatrice (animal essoufflé, abattu), et aux lésions provoquées
lors de la pénétration des parasites (troubles cutanés sur le ventre et les pattes) et de
leur fixation à la muqueuse digestive (la sécrétion de substance anticoagulante
provoque l’apparition de sang en partie digéré de couleur noirâtre dans les selles).
Symptôme principal chez le jeune chien : alternance de diarrhée-constipation (troubles
digestifs).
Ce parasite est peu hématophage. Son cycle est similaire à A. caninum mais il est
moins pathogène :
prédominance égale de l’infestation percutanée et per-os (développement
direct dans l’intestin dans le cas d’infestation per os)
il n’y a pas eu de mise en évidence d’un passage dans le lait
la Ppp est de 21 jours
la souris peut être un HP (et les autres rongeurs aussi !)
c. Uncinaria sp.
► Morphologie
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12mm. La capsule buccale présente une paire de lames tranchantes et deux dents
subventrales.
La capsule buccale est plus étroite que le corps, il n’y a pas de cône dorsal mais un
tunnel dorsal est présent : ce tunnel est un canal creusé dans la paroi dorsale de la
capsule buccale des nématodes de l’ordre des Strongylida. Lorsque le tunnel est court,
pointu et de forme conique, on parle de cône buccal.
Les œufs mesurent environ 70-80 x 40-50 µm.
► Hôtes et localisation
C’est un parasite cosmopolite de l’intestin grêle distal des carnivores (chien, chat,
renard, loup). Il n’est pas fixé à la muqueuse de l’IG.
► Nutrition
► Cycle évolutif
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Ce parasite est moins pathogène qu’Ankylostoma car il ne se fixe pas à la
muqueuse digestive. C’est un agent d’uncinariose.
Il y a cependant un problème : les œufs d’Uncinaria et ceux d’Ankylostoma sont
indifférenciables à la coproscopie ! La seule possibilité est alors de les faire évoluer
jusqu’au stade L3…
d. Globocephalus sp.
Ce parasite mesure 4 à 8mm. Il vit dans l’intestin grêle des porcins, en Europe,
Afrique et sur le continent américain. En France, il est surtout décrit chez le sanglier.
Au fond de la capsule buccale, il y a deux lancettes (sorte de dent un peu
allongée ou de pointe) et l’orifice buccal présente un tunnel dorsal. Il est hématophage
et son cycle est similaire à celui d’A. caninum.
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e. Bunostomum sp.
► Morphologie
► Hôtes et localisation
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► Nutrition
► Cycle évolutif
C’est un agent de bunostomose. C’est un parasite peu fréquent, mais même une
faible infestation (100-500 vers) suffit pour déclencher des symptômes : une anémie
(gaspillage du sang) accompagnée de perte de poids et de syndrômes hémorragiques,
mais aussi des diarrhées (selles noirâtres car présence de sang) ainsi que de possibles
lésions cutanées.
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2) La super-famille des Strongyloidea
a. Caractères généraux
► Morphologie
► Hôtes et localisation
Ce sont surtout des parasites de l’intestin (L3), chez les oiseaux ou les
mammifères, mais aussi parfois des appareils respiratoire et urinaire (anecdotique).
► Cycle évolutif
Leur cycle est monoxène. La L2 peut servir d’exuvie pour la L3 (la larve 3 est
alors nommée « larve engainée »). La L3 engaînée est la source de contamination. La
contamination se fait essentiellement par l’environnement.
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b. Strongylus sp.
► Morphologie
Ce sont des vers rigides brunâtres, parfois rouges à l’état frais. Ils ressemblent à
des « échardes de bois » (ils sont assez rigides) de par leur aspect rectiligne. La bouche
est entourée d’une couronne de denticules. Ils ont un tunnel dorsal le long de la
capsule buccale. Ils mesurent entre 2,5 et 5 cm, donc sont plutôt bien visibles à l’œil nu.
► Hôtes et localisation
Ce sont des parasites du colon et du cæcum (et pas de l’intestin grêle !) chez le
cheval et l’âne. Ils sont fixés à la muqueuse par leur capsule buccale.
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► Nutrition
► Cycle évolutif
Il s’agit d’un cycle évolutif monoxène. Ci-après figure le schéma général du cycle
de ce genre. Les larves se développent mieux en temps frais et sec.
Phase exogène :
Les œufs sont rejetés dans le milieu extérieur. Ils éclosent 1 ou 2 jours après et
donnent des L1 puis des L2, qui sont libres et rhabditoïdes.
Après 5 à 6 jours, la L2 mue en L3, mobile, qui est strongyloïde et engainée dans
l’enveloppe de la L2. Elle présente un tropisme positif pour l’humidité et la lumière de
faible intensité, et un tropisme négatif pour la lumière de forte intensité. Elle se trouve
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donc en haut des brins d’herbe le soir et le matin (rosée à l’aube et au crépuscule) et
c’est à ces moments-là qu’elle est ingérée par le cheval.
Les conditions idéales pour cette phase sont de l’humidité et une température
clémente (pas moins de 3°C et pas plus de 40°C). Si les conditions sont défavorables (par
exemple en hiver), les L3 peuvent s’enfoncer dans le sol, ce qui permet de maintenir la
contamination des prairies d’une année sur l’autre : il est donc long et difficile de
décontaminer une pâture.
Phase endogène :
Les L3 sont ingérées par le cheval (contamination per os) en même temps que
l’eau de boisson ou que l’herbe. Elles perdent leur gaine dans l’intestin grêle, effectuent
une migration complexe et différente pour chaque espèce (voir le détail ci-après), puis
donnent des adultes dans le gros intestin (GI).
La présence d’un hôte paraténique est possible dans le cycle : le ver de terre.
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L4 de S. vulgaris
Une fois que les L4 ont mué en pré-adultes, ceux-ci reprennent leur migration
dans le sang et regagnent la paroi du GI via les artères (dans le sens de la circulation
cette fois), où ils forment des nodules (lorsqu'ils sont bloqués dans les petites
artérioles). Les nodules finissent par se rompre et les adultes se retrouvent dans la
lumière de l'intestin grêle.
À noter que ce développement prend plusieurs mois : Ppp=6-7 mois. Ce parasite
réalise donc environ 1 cycle par an.
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Remarque : Les larves peuvent avoir des localisations erratiques dans l’artère testiculaire
par exemple, ou l’artère iliaque externe (boiterie). (eh oui, parfois les larves apprennent
mal leur cours !)
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En fonction de la localisation des larves, différents symptômes peuvent
apparaître :
des coliques pour un parasitisme de l’artère mésentérique
un œdème des enveloppes du fourreau dans le cas de l’artère testiculaire
une boiterie postérieure intermittente (à chaud) pour l’artère iliaque externe.
Les L3 forment des nodules dans la sous séreuse du GI où elles muent en L4.
Puis les L4 migrent dans la cavité péritonéale puis dans le foie, où elles restent dans le
parenchyme pour 6 à 7 semaines. On suppose qu’elles passent ensuite par le pancréas,
où elles muent en L5, puis traversent la paroi cæcale et colique pour arriver dans la
lumière du GI, où elles muent en adultes.
La Ppp est longue : 9mois.
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Cette espèce est assez invasive mais moins pathogène que la précédente : on
parle d'infestation discrète (lésions du foie ou du pancréas mais souvent très peu de
signes visibles).
Comme son nom l’indique, il ne présente pas de dents. Le mâle mesure 25mm et
la femelle 35-45mm.
A=corona radiata
B=capsule buccale
C=tunnel dorsal
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Le cycle est qualifié de « cycle hépato-péritonéal », d’où le surnom de
« strongle hépato-péritonéal » pour S. edentatus.
Remarque : il est possible de sentir les nodules lors d’une palpation transrectale (flanc
droit).
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c. Cyathostomum sp.
La prévalence de ces parasites pathogènes est de plus de 80% chez les chevaux
(=plus de 80% des chevaux sont contaminés) et des résistances sont apparues contre
ces strongles (gestion de ce parasite plus difficile).
► Morphologie
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Extrémité antérieure de C. tetracanthum
► Hôtes et localisation
► Nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Phase semblable à celle des grands strongles, mais est plus rapide : 2 à 3 jours
dans les conditions optimales. Les L3 sont également contenues dans la gaine de L2.
Phase endogène :
L’infestation se fait par voie orale (le cheval ingère les L3 avec l’herbe). Les L3
perdent ensuite leur gaine dans la muqueuse de l’IG. Elles s’enfoncent dans la muqueuse
du gros intestin pour s’enkyster dans la muqueuse ou la sous-muqueuse en s’enroulant
sur elles-mêmes (formant de petits points gris sur la muqueuse rosée).
Les L3 ont alors deux évolutions possibles :
soit elles entrent en hypobiose (= vie ralentie, souvent de l’automne au
printemps) et restent dans la muqueuse. Ce phénomène est déclenché par
les conditions de froid ou du fait de la sécrétion de substances par les
adultes, qui inhibent le développement des larves.
soit elles grossissent et muent en L4 (rouge vif, 3 à 6mm). Les L4
retournent ensuite dans la lumière et muent en adultes immatures puis
adultes. Les adultes représentent environ 10% de la population totale.
Ppp = 6–14 semaines (environ 100jours) pour un cycle direct sans hypobiose.
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► Action pathogène
Ces parasites sont agents de cyathostomose. La pathogénie est due aux larves en
hypobiose : lors de leur sortie d’hypobiose, elles migrent en grand nombre vers la
lumière intestinale en traversant la paroi, provoquant une cyathostomose larvaire
aigüe (diarrhée profuse plus ou moins marquée). Ceci a lieu principalement à la fin de
l’hiver voire au début du printemps chez les jeunes animaux ou lors d’un stress (mise-
bas, transport..).
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Lésions de trichonémose larvaire
d. Chabertia ovina
► Morphologie
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Extrémité antérieure de C. ovina
► Hôtes et localisation
► Nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
C’est la même que le genre Strongylus. Les œufs sont éliminés dans le milieu
extérieur avec les selles. Les L1 et L2 sont rhabditoïdes. L3 est de type strongyloïde et
engainée dans l’exuvie de L2.
Phase endogène :
L’HD s’infeste par ingestion de la L3 qui perd alors sa gaine. Les larves
s’enfoncent dans la muqueuse de l’intestin grêle et y muent en L4. Les L4 rejoignent la
lumière et convergent vers le cæcum où elles muent en L5. Ces pré-adultes gagnent le
colon et s’y transforment en adultes. Les adultes se reproduisent et les œufs sont
pondus dans le colon.
La Ppp est de 6 à 7 semaines.
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► Action pathogène
e. Oesophagostomum sp.
► Morphologie
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Les œufs sont de type strongles et mesurent 70-90 µm sur 35-45 µm.
► Hôtes et localisation
► Nutrition
► Morphologie
► Cycle évolutif
Phase exogène :
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Phase endogène :
► Action pathogène
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Lésions d’oesophagostomose larvaire
f. Syngamus sp.
Elle se caractérise par une capsule buccale avec un bord antérieur épaissi
(bourrelet proéminent découpé en 6 festons) et une ouverture buccale hexagonale. Ils
n’ont pas de coronules.
Ce sont des parasites de l’appareil respiratoire des oiseaux et des
mammifères. Il y a une espèce qui est parasite de l’appareil urinaire des porcins.
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► Morphologie
Les œufs présentent une morula et un bouchon polaire à chaque extrémité. Ils
mesurent 70-100 x 45µm.
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Les œufs ovoïdes sont pondus dans la trachée, entrainés par le mucus trachéal
puis déglutis et excrétés dans les fèces. La larve se développe dans l’œuf jusqu’au stade
3. La L3 sort de l’œuf environ 10 jours après l’excrétion.
Phase endogène :
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► Action pathogène
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3) La super-famille des Trichostrongyloidea
a. Caractères généraux
► Morphologie
Ce sont des Nématodes plutôt courts et minces (< 3cm de long), présentant
souvent une vésicule céphalique. Leur capsule buccale est absente ou vestigiale. Leur
cuticule épaisse est parcourue de sillons longitudinaux.
Les mâles ont une bourse caudale bien développée, avec des lobes latéraux
(--> Diagnose !). Les spicules sont longs et filiformes ou courts et trapus (--> Diagnose !).
Les femelles sont ovipares.
Les œufs présentent un grand nombre de blastomères (> 8). La L1 est souvent
rhabditoïde et possède une extrémité postérieure en pointe.
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Source :
www.lookfordiagnosis.com
► Hôtes et localisation
Les hôtes définitifs sont des Mammifères (Ruminants surtout) et des oiseaux. Ce
sont principalement des parasites de l’estomac et de l’intestin, mais certains parasitent
l’appareil respiratoire (Dictyocaulus sp.).
► Cycle évolutif
Le cycle est monoxène et, le plus souvent, direct. C’est la L3, engainée, qui est
infestante. Elle perd sa gaine lorsqu’elle est ingérée.
La L3 envahit la muqueuse digestive (caillette IG) où elle subit deux mues
successives (L4-L5). Les pré-adultes ressortent dans la lumière et se transforment en
adultes. (Globalement le même cycle évolutif pour toutes les espèces).
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Huit genres nous intéressent dans 2 familles :
b. Cooperia sp.
Ce sont des parasites cosmopolites très fréquemment rencontrés dans l’IG des
ruminants. Dans les régions tempérées, ils jouent un rôle secondaire dans la
pathogénèse des entérites parasitaires (dans les régions tropicales et sub-tropicales, ils
sont responsables d’entérites sévères chez le veau). Ce type d’entérite a lieu très
précocement chez le veau, car l’immunité protectrice se met en place très rapidement
(un contrôle est possible).
On distingue 5 espèces.
► Morphologie
Ce sont des petits vers mesurant 7-9 x 0,1-0,2mm. Ils n’ont pas de capsule
buccale. Ils présentent une vésicule céphalique peu développée, à cuticule striée
transversalement. Les mâles ont des bourses copulatrices bien développées et des
spicules courts, trapus et avec des expansions alaires moyennes, planes (=zones plus
claires).
Les œufs sont de type strongle (60-80 x 35µm) : coque lisse, mince, ovale, avec
des cellules à l’intérieur.
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► Nutrition
► Cycle évolutif
Ces Nématodes possèdent un cycle direct classique, sans migration chez l’hôte.
Une fois ingérée, la L3 rejoint les cryptes intestinales où elle fait 2 mues jusqu’au stade
L5. L’adulte vit dans les cryptes glandulaires de l’intestin grêle.
La Ppp est de 2 à 3 semaines. Conséquence : des contaminations importantes
sont possibles.
A= caillette
B= intestin grêle
C= œuf
D= rumen
C. punctata et C. pectinata vivent dans des régions plus chaudes et sont plus
pathogènes. En effet, elles pénètrent dans la muqueuse de l’intestin grêle et provoquent
une atrophie des villosités, responsable de défauts d’absorption (gastro-entérite chez le
veau), d’où une perte de poids et de l’appétit. Leur Ppp est plus courte (2 à 3 semaines).
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c. Haemonchus sp.
► Morphologie
Ce sont des vers de grande taille : ils font jusqu’à 2-3cm sur 0,5mm. Leur partie
antérieure présente une ébauche de capsule buccale.
Le mâle, de couleur rosée, possède une bourse copulatrice bien développée,
formée de 2 grands lobes latéraux et d’un petit lobe dorsal asymétrique (dévié sur
le côté) soutenu par une côte en Y caractéristique. Il possède également 2 spicules
courts et trapus « en ciseaux » (cf TD !) avec un gubernaculum.
La femelle est « presque jolie » (dixit le prof…) avec les cordons génitaux enroulés
en spirale autour du TD (rouge). Elle est très prolifique.
► Nutrition
► Cycle évolutif
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Phase exogène :
Phase endogène :
L’infestation se fait par ingestion de L3 engainées. Elles migrent dans les culs-de-
sacs glandulaires de la caillette, où elles muent en L4 puis en adultes. Les adultes vivent
dans la lumière ou fixés à la paroi de la caillette. Les stades larvaires vivent dans les
glandes gastriques.
Ppp = 2-3 semaines chez les ovins, 4 semaines chez les bovins.
A= caillette
B= œuf
C= rumen
► Action pathogène
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coagulantes). On aura comme symptôme une pâleur des muqueuses, des œdèmes, voire
même des morts subites ! Un ver prélève 0,05 ml/jour. En cas d’infestation massive
(5000 vers dans l’estomac de l’HD par exemple), cela fait 250 ml sang prélevé/jour, ce
qui est beaucoup pour un agneau !
À noter également les troubles digestifs importants en cas d’infestation massive,
notamment du fait de la lésion des cellules glandulaires de la caillette par les larves.
d. Trichostrongylus sp.
On distingue 6 espèces.
T. axei est peu spécifique et
hématophage. Elle est également
parasite des hommes (attention
s’il vous vient un jour à l’idée de
brouter l’herbe… ;-))
► Morphologie
Ce sont des vers très petits et très fins (4-7 x 0,07mm !). Ils ne présentent pas de
renflement céphalique, et ne possèdent pas de capsule buccale.
Le mâle possède des spicules courts et trapus, assez tordus (« biscornus »), bien
visibles par transparence. Les œufs (60-80 x 35-45 µm) sont classiques.
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► Nutrition
► Cycle évolutif
C’est le même cycle que Cooperia sp… (Cf le schéma du cycle de Cooperia sp.)
► Action pathogène
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► Morphologie
Ce sont des vers brun-rouges (6-12 x 0,1-0,15 mm) possédant une ébauche de
capsule buccale cylindroïde. Le mâle possède des spicules divisés en 2 ou 3 branches (3
pour T. trifurcata).
Les œufs (80-100 x 40-50 µm) sont de type strongle classiques.
► Localisation et nutrition
Les adultes vivent accolés ou fixés à la paroi de la caillette, tandis que les stades
larvaires sont dans les culs-de-sacs glandulaires gastriques.
Les adultes sont chymivores et peuvent être un peu hématophages tandis que
les larves sont histophages.
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Phase endogène :
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► Action pathogène
L’ostertagiose secondaire (ou de type II) est liée à la levée d'hypobiose (fin
hiver-début printemps) et a lieu même chez des animaux à l’étable depuis plusieurs
mois (les symptômes cliniques apparaissent à retard, pas forcément pendant la saison
de pâture : on peut la comparer à une « bombe à retardement »...). Cette accumulation
puis sortie massive est à l'origine de troubles digestifs graves.
La sortie d’un grand nombre de L5 de la muqueuse gastrique entraine une perte
de fonction des glandes : le pH gastrique augmente, il y a arrêt de la transformation du
pepsinogène en pepsine, accumulation du pepsinogène, prolifération bactérienne, fuite
de protéines du plasma vers la lumière du TD...
À l’autopsie, on observe que la muqueuse de la caillette n’a plus un aspect lisse
mais légèrement granuleux : on parle d’aspect en « cuir marocain ».
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L’immunité est longue à se mettre en place (>8 mois) donc, même après une
saison de pâture, l’animal n’est pas forcément immunisé. Cependant, la majorité des
symptômes sont observés sur les jeunes bovins en 1ère saison de pâture. Le traitement
de l'animal doit donc prendre en compte l'estimation des larves en hypobiose.
f. Hyostrongylus rubidus
► Morphologie
► Cycle évolutif
L’adulte vit dans la lumière stomacale et la femelle pond des œufs qui sont
éliminés avec les selles. La L3 se développe en une semaine (avec des conditions
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favorables) et est ingérée par le porc. Elle migre dans les glandes gastriques et mue en
L4 puis en L5. La présence de ces 2 stades se traduit par la formation de nodules dans la
paroi de l’estomac. Une hypobiose est possible au stade L4 : les larves restent dans les
nodules.
La Ppp est de 3 semaines sans hypobiose.
► Action pathogène
g. Dictyocaulus sp.
On distingue 3 espèces :
Dictyocaulus viviparus : bovins, cervidés. C’est l’espèce qui nous intéresse ici.
D. filaria : ovins et caprins
D. arnfieldi : ânes et chevaux
► Morphologie
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Extrémité antérieur du mâle D. viviparus
► Nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Les femelles pondent des œufs embryonnés qui éclosent dans les voies aérifères
de l’hôte et donnent des L1 strongyloïdes. Celles-ci remontent dans le pharynx avec les
expectorations, puis sont dégluties. Elles passent ainsi dans le tube digestif et sont
rejetées dans les selles de l’animal (en coproscopie, on ne voit pas d’œufs mais des L1).
La L1 possède un œsophage musculeux droit mais n’a pas à se nourrir car elle possède
des réserves de glycogène (granulations noires visibles).
Une fois dans le milieu extérieur, les larves subissent 2 mues. Chaque stade reste
dans l’exuvie du stade précédent : le stade L3, infestant, est donc à l’intérieur des
enveloppes de L1 et L2, ce qui lui confére une certaine résistance à la dessiccation.
Phase endogène :
L’infestation se fait par voie orale (à j0). La L3 est ingérée puis se libère de ses
enveloppes dans le tube digestif. Elle traverse ensuite la paroi de l’intestin et passe par
la voie lymphatique pour gagner les ganglions mésentériques, où elle mue en L4 (j3-8).
La L4 passe dans le sang et migre jusqu’au cœur droit, puis dans l’artère pulmonaire.
Elle arrive aux poumons (j5-10) puis va dans les alvéoles, où elle mue en L5. Ce dernier
stade larvaire gagne les bronchioles et les bronches pour se transformer en adulte.
La Ppp est de 1 mois, s’il n’y a pas de phénomène d’hypobiose.
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Il peut y avoir hypobiose durant l’hiver : les L5 restent alors dans les voies
aérifères.
Pour résumer, la persistance du ver d’une année sur l’autre est permise par :
la survie de L3 dans le milieu extérieur en hiver
l’existence d’un phénomène d’hypobiose (hôte sans vermifugation efficace)
la survie dans le ver de terre, HP qui peut vivre jusqu’à 7 ans !
► Action pathogène
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Lors de l’autopsie, on observe de grandes zones rouges sur les poumons : il s’agit
des larves qui sont aspirées dans les alvéoles.
h. Nematodirus sp.
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N. spathiger : ovins et caprins, plus rarement bovins
N. helvetianus : bovins
► Morphologie
Ce sont des Nématodes fins : les mâles font 11-16mm et les femelles 17-24mm. Ils
possèdent une vésicule céphalique dilatée bien visible.
Le mâle présente une bourse caudale bien développée avec des spicules longs et
fins à extrémités distales fusionnées, ayant souvent une petite expansion de forme
spécifique (tous ces critères servent à la diagnose).
Les œufs sont de très grande taille (150-230 x 80-110 µm), 2 fois plus gros que
les œufs classiques de strongles, pointus, à blastomères volumineux et peu nombreux.
Ce sont les seuls strongles que l’on peut reconnaître à partir des œufs.
► Nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
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Il n’y a pas de migration tissulaire. La L3 pénètre dans la muqueuse, 2 mues se
succèdent et l’adulte est libre dans la lumière.
La Ppp est de 2 semaines.
Pour les autres espèces de Nematodirus, le cycle est plus rapide car les conditions
d’éclosion sont moins drastiques : il y a donc plus d’une génération par an. Ainsi, 2
semaines seulement sont nécessaires après excrétion pour arriver au stade L3. On a un
pic de L3 moins élevé.
► Action pathogène
La pathologie est saisonnière (à cause du pic de L3 !), elle est due au stade
larvaire. Il y a érosion des villosités, ce qui se traduit par des troubles de l’absorption
ainsi que des pertes de fluides entrainant des diarrhées et des déshydratations.
i. Ollulanus tricuspis
Les femelles sont vivipares : les larves évoluent dans leur utérus. Elles pondent
directement des L3, susceptibles de se développer sur place (dans l’estomac du chat), et
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donc d’effectuer un cycle entièrement endogène (cycle infectieux), ce qui est assez rare
chez les nématodes. D’autres L3 sont rejetées lors de vomissements et peuvent ensuite
être transmises à d’autres chats par ingestion.
a. Caractères généraux
Leur corps est mince et allongé. La capsule buccale est absente, la bourse
copulatrice est souvent réduite. Ce sont surtout des parasites de l’appareil respiratoire
des Mammifères : des voies aériennes, mais aussi des vaisseaux pulmonaires.
Le lieu de la ponte dépend de la localisation des parasites adultes : les femelles
vivant dans les poumons pondent leurs œufs dans l’arbre aérifère, tandis que les
femelles vivant hors des poumons déposent leurs œufs dans la circulation sanguine. Ces
œufs-là vont ensuite se développer dans les poumons.
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Les L1 sont de type strongyloïde. Le cycle est dixène avec un HI de type
Mollusque (Gastéropode terrestre), sauf pour les parasites des Suidés chez lesquels l’HI
est un Ver de terre. On compte 180 espèces dans 7 familles.
b. Metastrongylus sp.
► Morphologie
Ce sont des vers blancs, fins et allongés. Le mâle possède des spicules filiformes,
et parfois un ou deux crochets terminaux (classification). Le mâle mesure 25mm et
la femelle 60mm : ils sont donc bien visibles macroscopiquement à l’autopsie.
Les œufs mesurent 45-57 x 38-41 µm. Ils sont très résistants et peuvent survivre
jusqu’à un an sur le sol.
► Hôtes et localisation
► Nutrition
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► Cycle évolutif
Attention, ici, le cycle n’est pas monoxène mais dixène : il y a un HI. La longévité
de la larve est ici celle de l’HI (un ver de terre infesté le sera toute sa vie).
Phase exogène :
La femelle pond des œufs dans les bronches. Ils remontent l’arbre aérifère avec le
mucus et sont déglutis, puis éliminés dans les fèces. Dans le milieu extérieur, les œufs
éclosent rapidement (sauf lorsqu’il fait froid). Ce sont les L1 qui sont ingérées par l’HI,
un ver de terre (lombric). Dans l’HI, les larves subissent 2 mues qui conduisent au
stade L3 (en 10 jours). Le passage par le lombric est obligatoire.
Le porc s’infeste par ingestion du ver de terre. Les L3 migrent vers les ganglions
mésentériques, où elles muent en L4. Celles-ci gagnent les poumons (plus précisément
les bronches) par la lymphe ou le sang, jusqu’aux alvéoles pulmonaires où le parasite
devient pré-adulte puis adulte.
La Ppp est d’environ 1mois.
Nous allons étudier ici des parasites cosmopolites des poumons des petits
ruminants, responsables de métastrongylidoses. Ce ne sont pas des pathogènes
majeurs car ils n’ont qu’un faible impact économique, mais il faut préciser sur la
coproscopie lorsqu’ils sont suspectés.
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On regroupe ici des espèces diverses, présentes plus ou moins profondément
dans les poumons :
Muellerius capillaris (alvéoles)
Protostrongylus rufescens (bronchioles)
Cystocaulus ocreatus (alvéoles, bronchioles, bronches)
Neostrongylus linearis (bronches)
► Morphologie et Nutrition
Ils mesurent entre 10 et 35mm au stade adulte. Les femelles sont ovovivipares
(les œufs sont déjà embryonnés dans l’utérus). On pense qu'ils se nourrissent de mucus.
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Les femelles sont ovovivipares, donc ce sont les L1 qui sont rejetées dans les fèces
(elles possèdent moins de granulations que les L1 de Dictyocaulus, donc on peut faire la
différence entre les deux). Les L1 peuvent contaminer des mollusques si elles sont
ingérées.
Phase endogène :
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On repère les zones d’infestation par des tâches blanchâtres sur les poumons.
d. Crenosoma vulpis
► Morphologie
Les adultes sont de petits vers fins, blancs, mesurant jusqu’à 1,5 cm de long. Ils
présentent des replis cuticulaires transversaux avec des épines sur la partie
antérieure, ce qui leur donne un aspect crénelé.
► Hôtes et localisation
► Nutrition
► Cycle évolutif
Le cycle est dixène, avec un escargot terrestre comme HI. Les femelles sont
ovovivipares (L1 principalement expectorées, mais aussi dans les fèces). Les L1
pénètrent activement dans le mollusque.
L’infestation du chien se fait par ingestion de l’HI contenant les L3. Elle peut aussi
se faire après ingestion de muscles contaminés (du renard par exemple). Après leur
libération, les L3 migrent vers les poumons par la circulation sanguine (par le cœur
droit). Dans les alvéoles pulmonaires, il y a mue en L4 puis en adultes.
La Ppp est d’environ 3 semaines.
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Si on suspecte la présence de C. vulpis, on ne fait pas de coproscopie classique
puisque seules les larves sont présentes dans les fèces. On utilise alors le fait que les
larves fuient la lumière, en laissant reposer les crottes humides pendant 24 heures : les
larves migrent alors dans le mucus.
e. Angiostrongylus vasorum
► Morphologie
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► Localisation
Parasite du jeune chien et du renard, dont l’adulte vit dans les ramifications de
l’artère pulmonaire (parfois dans l’artère pulmonaire elle-même, ou dans le cœur
droit). C’est un parasite de plus en plus important !
► Nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Les femelles ovovivipares pondent des œufs dans les capillaires pulmonaires.
Les œufs éclosent sur place et libèrent des L1, qui remontent l’arbre aérifère jusqu’au
pharynx. Elles sont ensuite dégluties, se retrouvent dans le TD et sont éliminées avec les
fèces.
Les L1 pénètrent ensuite de manière active dans un HI qui est un escargot ou
une limace. Elles s’y transforment en L3 en 16 à 18 jours.
Un HP peut intervenir, notamment un batracien ou un petit mammifère
(rongeur…): c’est par l’HP que le chien se contamine le plus souvent.
Phase endogène :
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► Action pathogène
Ils sont agents d’angyostrongylose, surtout chez les jeunes animaux. L’infection
chronique est due aux L1 et aux adultes.
Les adultes provoquent des thrombus par irritation des vaisseaux, aboutissant à
une pneumonie interstitielle chronique, une inflammation, de la toux, voire une
insuffisance cardiaque. Cela entraîne une polypnée au repos et une fatigabilité qui
augmente avec les stades.
Anecdote du prof : un chiot de trois mois avec une infestation massive en est mort !
f. Aelurostrongylus abstrusus
► Morphologie
L’adulte est très fragile et très difficile à récupérer car il est très fin : 5-10mm x
50-80µm (on passe donc facilement à côté). La L1 mesure 360 à 400µm.
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► Cycle évolutif
Le cycle est dixène, avec des petits mollusques (escargots, limaces) comme HI.
Phase exogène :
Phase endogène :
L’infestation de l’HD se fait par ingestion de l’HP (en majorité…) ou de l’HI. Une
fois ingérée, la L3 migre par voie lymphatique ou sanguine jusqu'aux poumons, où elle
mue en L4, L5 puis adulte.
La Ppp est de 4-6semaines.
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g. Oslerus osleri
► Morphologie
Ce sont des vers très fins. Le mâle mesure 5mm et la femelle entre 10 et 15mm.
► Hôtes et localisation
► Nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
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Phase endogène :
L’infestation se fait par ingestion de L1 : par léchage des chiens entre eux (chiens
vivant en promiscuité). Après leur passage dans l’IG, les L1 muent en L2 dans les
ganglions mésentériques. Les L2 migrent jusqu’aux poumons par voie lymphatique. Il
y a alors mue en L3 dans les alvéoles, puis mues en L4 puis L5 dans le parenchyme
pulmonaire, et enfin en adultes au carrefour trachéo-bronchique, formant des nodules.
La Ppp est d'environ 10 semaines.
Remarque : Le diagnostic est assez facile (nodules bien visibles en endoscopie) mais le
traitement est plus difficile !
h. Filaroides hirthi
Ce Nématodes rare vit dans les alvéoles pulmonaires du chien. Il est souvent
asymptomatique, et probablement sous-diagnostiqué.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
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I. L’ordre des Rhabditida (sous-classe Secernentea)
La plupart des Rhabditida sont libres, vivant dans le sol ou l’eau. Ils sont en majorité
des parasites de végétaux.
Un petit nombre est parasite de l’homme et des animaux domestiques. Ils peuvent
être :
Parasites accidentels (développement normal sur un substrat : eau croupie…) :
les individus peuvent persister dans l’hôte en créant des troubles variables selon
la localisation mais sans vrai développement.
Parasites véritables : il s’agit d’individus sexuellement matures qui sont dans le
tube digestif de l’hôte. Leur adaptation à l’hôte est incomplète : seules les
femelles parthénogénétiques sont parasites dans le TD. Il existe un cycle complet
avec reproduction sexuée dans le milieu extérieur (phase de vie libre) : le
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parasitisme est donc non obligatoire (ces formes ont une morphologie
différente de celle des femelles parthénogénétiques).
► Morphologie
Cet ordre de petits Nématodes (< 1cm) semble être à l’origine de tous les autres
Secernentea. Ces Nématodes à bouche non trilabiée possèdent un œsophage avec, dans
sa partie postérieure, un bulbe à appareil valvulaire rhabditiforme : les trois valvules
forment un Y en position « fermée ». Les espèces parasites possèdent un œsophage
capillaire, entouré de grosses cellules.
Leur appareil génital est simple. Le mâle a deux spicules, un gubernaculum et
parfois des ailes cuticulaires caudales. La femelle possède deux cordons génitaux
opposés (2 ovaires, 2 utérus de type amphidelphe).
Les œufs sont ovales, de petite taille (40-60 x 20-25µm), ce qui les distingue des
autres strongles. Ils renferment souvent une morula, voire parfois un embryon ou même
une larve (ovovivipares).
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1) La famille des Strongyloididés
Aussi appelés anguillules, ces parasites sont peu fréquents mais graves lorsqu’ils
sont présents (peuvent entraîner la mort).
► Morphologie
Les œufs mesurent 40-60 x 20-30 µm. Ils ressemblent à des œufs de strongles bien
évolués. Ils sont ellipsoïdes, à coque lisse, mince et transparente, et sont parfois larvés
(L1). Parfois les œufs éclosent dans l’hôte et la L1 est libre dans l’environnement.
Une fois éclos, la L1 reste libre dans l’environnement. Elle possède un œsophage
court de type rhabditoïde.
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Les femelles parthénogénétiques sont hématophages.
Phase exogène :
La femelle pond trois sortes d’œufs : triploïdes (3n), diploïdes (2n) et haploïdes (n).
Ces œufs embryonnés sont rejetés avec les selles dans l’environnement. En fonction des
conditions environnementales et du type d’œufs, deux cycles peuvent avoir lieu dans le
milieu extérieur :
Cycle homogonique ou direct lorsque les conditions sont défavorables : œufs
triploïdes. Les œufs éclosent et la L1 évolue en L2, L3 puis adulte. Dans ce cas, le
parasitisme est obligatoire pour que l’évolution en adulte ait lieu et elles sont
infestantes pour l’hôte !
Cycle hétérogonique lorsque les conditions sont favorables (ce cycle se produit
avant un cycle homogonique) : œufs haploïdes et diploïdes. Les adultes ne sont
pas obligatoirement parasites. L’accouplement du mâle (haploïde) et de la
femelle (diploïde) produit des œufs triploïdes, sensibles aux conditions
environnementales (température et humidité tout de même assez élevées).
Phase endogène :
Migration somatique : la L3 a une durée de vie plus longue car elle reste dans le
sang puis s’enkyste dans divers organes (un peu partout), où elle entre en
hypobiose. Lors d’une baisse d’immunité ou d’un stress, les L3 se réveillent et
celles qui se trouvent dans les mamelles (tissus adipeux périmammaire) passent
dans le lait (pas de transmission trans-placentaire). Ainsi, le jeune peut être
fortement infesté et excréter des larves dans l’environnement.
La multiplication du parasite chez son hôte peut être à l’origine d’un cycle
infectieux. Dans ce cas, les œufs éclosent et les L1 évoluent jusqu’en L3 sur place, dans
l’organisme, en pénétrant dans la muqueuse rectale ou la peau, puis repassent dans
l’intestin. L’infestation est alors rapidement très forte, notamment chez l’homme ou le
chien immunodéprimé, ou chez le très jeune chiot. Dans ce cas, il est donc possible de
retrouver à la coproscopie des larves en plus des œufs.
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► Action pathogène
Il est donc important de gérer les conditions environnementales sur le long terme
pour éviter ce parasitisme, en pratiquant de bonnes conditions d’hygiène : ne pas laisser
l’eau stagner après nettoyage mais l’évacuer et sécher rapidement. En nurserie, réguler
l’ambiance de façon à éviter les trop fortes chaleurs et l’humidité ! Faire attention au
passage par le lait ! Par exemple, on vermifuge les juments juste avant la mise bas !
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2) La famille des Rhabditidés
On peut mentionner :
le genre Halicephalobus avec l’espèce H. deletrix (= Micronema deletrix), qui est
parfois responsable d’infestations graves chez le cheval (si touche le SNC, les
reins...)
le genre Cephalobus sp., qui est décrit dans le cas d’une mammite clinique chez
la jument, avec plusieurs milliers de larves dans le lait.
Les Adenophorea font partie de la classe des Nématodes. Ils n’ont pas de plasmides
et leur appareil excréteur est réduit. Nous distinguerons deux ordres :
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1) L’ordre des Trichinellida
= « fins, cheveux » : ils ont une extrémité plus fine que l’autre. En médecine humaine, on les
appelle « tricocéphales ».
Les Trichinellida sont caractérisés par un œsophage formé d’un tube capillaire
qui lui donne une forme de brin de paille (= trichuroïde). Leur section n'est pas
constante et le mâle ne possède pas de ventouse postérieure.
Leur corps est divisé en deux parties, la partie postérieure étant plus courte et plus
large.
Les mâles ne possèdent qu’un seul spicule (voire aucun) et les femelles sont
ovipares. Toutes les espèces de cet ordre sont monoxènes.
Nous retiendrons trois familles :
la famille des Trichuridés
la famille des Trichinellidés
la famille des Capillariidés
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a. Trichuris sp.
► Morphologie
Les adultes mesurent 3 à 5cm de long. Les mâles ont leur extrémité postérieure
spiralée et un seul spicule situé dans une gaine rétractile.
Les œufs à coque épaisse ont une forme caractéristique en citron et mesurent 50-
80 x 20-40µm. On distingue à chaque extrémité une zone réfringente (= qui réfléchit la
lumière) appelée bouchon polaire. Ces œufs contiennent une seule cellule.
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► Hôtes, localisation et nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
La femelle émet des œufs dans les fèces de l’hôte, dans lesquels il y a formation du
stade L1. Les L1 sont contenues dans l’enveloppe de l’œuf (œuf larvé), ce qui en fait une
forme infestante et de résistance dans le milieu extérieur (jusqu’à 5 ans à -20°C). La
décontamination naturelle des sols est donc très longue !
La phase exogène dure de 1 à 2 mois.
Phase endogène :
La contamination de l’hôte se fait par ingestion des œufs larvés L1 qui éclosent
dans la partie distale de l’intestin grêle. La L1 pénètre ensuite dans les glandes de la
muqueuse du caecum et/ou du côlon, puis les stades L3 à L5 ont lieu. Les adultes, eux, se
pénètrent dans la muqueuse du gros intestin.
La Ppp est de 2 à 3 mois.
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► Action pathogène
Les infestations par Trichuris sp. entraînent des trichurioses, qui sont à l’origine de
différentes actions pathogènes :
hématophagie spoliatrice : anémie
mécanique, traumatique lors de la pénétration des larves dans la muqueuse :
coliques sanguines chroniques (inflammation du côlon)
allergisante.
b. Capillaria sp.
► Morphologie
Les adultes mesurent 1 à 8cm de long et ont un faible diamètre (50 à 100µm). Leur
corps est divisé en deux. Le mâle ne possède pas de spicule.
Les œufs mesurent 60-75µm sur 35-40µm et sont de forme variable (ceux de C.
hepatica sont reconnaissables grâce à leurs extrémités rectangulaires et aux deux bords
parallèles). Ils ressemblent aux œufs du genre précédent : ils possèdent également un
bouchon polaire à chaque extrémité (plus aplati et plus transparent).
Œuf de C. hepatica
► Hôtes et localisation
Les hôtes sont des Mammifères et des Oiseaux et les parasites ont une localisation
variable (vessie, appareil urinaire, intestin grêle, parenchyme hépatique, voies
respiratoires : lumière trachéale, grosses bronches...).
Notons que leur nutrition est peu connue et dépend de l’espèce et de sa localisation.
► Cycle évolutif
Prenons pour exemple Capillaria hepatica : le cycle est monoxène, mais avec un
hôte de dissémination ou intercalaire, ici le chien ou le renard. C’est un hôte chez qui il
n’y a pas d’évolution : le parasite ne fait que transiter.
L’adulte de cette espèce est localisé dans le parenchyme hépatique de l’HD
(rongeur sauvage ou lagomorphe ; parfois chien ou chat ou homme) où la femelle
pond ses œufs.
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La L3 se développe dans l’œuf (= œuf larvé), qui est ingéré par un rongeur (HD
préférentiel). La L3 se transforme en L4, puis en adulte migrant dans le foie par la veine
porte. Les œufs pondus s’enkystent dans le parenchyme hépatique, formant ainsi des
amas.
Il y a alors trois possibilités :
Soit le rongeur est mangé par un chien (foie inclus) : les œufs passent alors par
le tractus digestif du chien et sont éliminés par les fèces dans le milieu extérieur,
ce qui va permettre une nouvelle contamination. Le chien est seulement un hôte
de dissémination, c'est-à-dire qu’il va libérer, après digestion, les œufs (présents
dans le foie du rongeur) dans ses fèces.
Soit le rongeur est mangé par un autre rongeur (cas le plus fréquent). Il n’y a
alors pas d’accumulation, mais évolution en œufs larvés infestants.
Soit à sa mort le rongeur se décompose, ce qui libère les œufs dans le milieu
extérieur.
► Action pathogène
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c. Trichinella sp.
► Morphologie
Les adultes sont de petite taille : environ 1,5 mm pour les mâles, 3-4 mm pour les
femelles. Ils ont un aspect effilé vers l’avant et leur corps est séparé en 2 parties. Les
mâles ne présentent pas de spicule et les femelles sont vivipares.
Les larves mesurent entre 0,8 et 1mm et sont enroulées en spirale.
► Hôtes et localisation
Les adultes vivent dans l’intestin grêle des Mammifères (surtout porc, rongeurs,
sanglier, surtout carnivores et omnivores) tandis que les larves s’enkystent dans les
fibres musculaires striées, formant des « kystes trichiniens » (voir « cycle évolutif »).
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La répartition de cette zoonose est mondiale.
► Cycle évolutif
Les adultes s’accouplent dans l’intestin, le mâle meurt et la femelle s’enfonce dans la
muqueuse intestinale. Elle pond des L1 pendant 5 à 6 semaines et est très prolifique.
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Les muscles privilégiés sont ceux de la langue, les masséters, le cœur, le diaphragme
et les muscles respiratoire (muscles les plus souvent actifs, qui sont donc bien
vascularisés). Ce sont donc des zones de recherche à l’abattoir.
La fibre se transforme ensuite en cellule nourricière, avec enkystement et
vascularisation du kyste. La cellule nourrit la larve et la protège du système immunitaire
de l’hôte.
La formation du kyste dure environ trois mois. La larve est infestante et peut
survivre plusieurs années et jusqu’à trois semaine après la mort de l’hôte. Les adultes
s’accouplent ensuite dans l’intestin et forment de nouvelles L1. Attention, la larve est
infestante avant la formation du kyste !
La Ppp est de 5 jours.
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Attention : le cycle est à « 2 hôtes » donc
2 couleurs différentes, mais tout se
déroule chez le même individu !
► Action pathogène
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2) L’ordre des Dioctophymatida : genre Dioctophyme
► Morphologie
Les adultes sont de couleur rouge. Le mâle mesure 10 à 35cm et la femelle mesure
20cm à 1m (c’est le plus grand des Nématodes).
Les œufs mesurent 80 x 50 µm, ils sont en forme de tonnelet à coque épaisse et
ponctuée (irrégulière), sauf aux deux extrémités. Les œufs contiennent une seule cellule
et sont rejetés dans les urines (parasite du rein).
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► Hôtes, localisation et nutrition
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Elle a lieu dans l’eau douce et est très longue, avec un long développement de la
larve dans l’œuf (éliminé dans les urines) et une éclosion au bout de 1 à 7mois. L’HI est
une Annélide qui est ectoparasite d’écrevisses ou crustacés jusqu'au stade L3, et qui
peut se faire manger par un HP (poisson ou batracien, qui ingère l’œuf et accumule les
L3).
Phase endogène :
Elle se caractérise par l’ingestion du poisson (HI ou HP) par un carnivore (HD).
L’HD peut aussi se contaminer par les eaux souillées. Les larves migrent directement par
la cavité péritonéale jusqu’au rein.
La Ppp est d'environ 6 mois.
Attention, Dioctophyme renale peut être parasite de l’homme, c’est donc un agent de
zoonose !
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► Action pathogène
Cette pathologie se rencontre dans les régions humides avec étangs et mares (ouest
de la Normandie) et est peu fréquente. Elle peut passer inaperçue, notamment au début
tant que l’autre rein peut compenser.
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III. La classe des Acanthocéphales
Leur nom provient de « akantha » qui signifie « épine », en référence à leur trompe
épineuse caractéristique située à leur extrémité antérieure, appelée proboscis. Cette
trompe est garnie de crochets et peut se rétracter dans une gaine. Ce sont des vers non
segmentés et sans tube digestif (particularité par rapport aux Nématodes), à sexes sont
séparés (dioïque).
Leurs œufs sont éliminés à l’état embryonné et l’embryon qu’ils contiennent
possède déjà des crochets et des épines caduques. On nomme embryophore l’œuf
contenant l’acanthor (= embryon à crochets).
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1) Famille des Oligacanthorhynchidés : genre Macracanthorhynchus
► Morphologie
Le mâle mesure 5 à 10cm et la femelle 10 à 40cm. Ils sont blancs à rosés et leur
cuticule est striée transversalement (aspect pseudo-segmenté). Leur trompe est de
petite taille et leur corps bien circulaire se rétrécit à l’extrémité caudale.
Leurs œufs bruns foncés ont une coque épaisse et ponctuée ainsi qu’un orifice. Ils
mesurent 70-110 x 40-65µm et contiennent un acanthor à 4 crochets.
► Hôtes et localisation
Les espèces HD sont les porcins (et rarement le chien). Le parasite se localise dans
leur intestin grêle.
► Cycle évolutif
Phase exogène :
Phase endogène :
Ces parasites sont peu pathogènes, sauf si l’infestation est massive. Ils peuvent alors
entraîner un retard dans la croissance, et un amaigrissement.
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2) Famille des Polymorphidés rang d ^^
Le mâle mesure 3mm et la femelle 10mm. Ils sont rouges orangés à l’état frais et ont
un proboscis rétractable. Cette espèce est parasite de la partie postérieure de
l’intestin grêle d’oiseaux aquatiques (dont le canard). Leur cycle évolutif est dixène
et l’HI est un crustacé d’eau douce (gammares).
Fin des 10h de cours sur les Nématodes, et surtout… FIN DE LA PARA INTERNE !!!
Maintenant bon courage pour l’apprentissage…
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Ankylostoma caninum
2 groupes
de 3 crochets
1
helminthologie 3
Bunostomum sp.
9 Taille : 1-3 cm
9 Capsule buccale très développée, globuleuse, présentant :
- une paire de lames tranchantes sur son bord antérieur.
- un cône dorsal
2 lames
2
helminthologie 3
Strongylus vulgaris
« grand strongle équin »
3
helminthologie 3
9 Taille : 0,5-2 cm
9 Collerette de 6 festons à l'extrémité antérieure (« larve en rosette »)
9 Pas de capsule buccale
4
helminthologie 3
Cyathostomum tetracanthum
(syn. Trichonema)
« petit strongle équin »
9 Petite taille : 1 cm
9 Ver blanchâtre, rigide
9 Capsule buccale assez peu développée, annulaire, avec 2 couronnes de
denticules (interne et externe).
9 Six papilles céphaliques, dont quatre, très développées, traversent la cuticule
(d'où le terme « tetracanthum »).
denticules
capsule buccale
annulaire
5
helminthologie 3
Oesophagostomum sp.
9 Taille : 1,2-2,2 cm
9 Vésicule céphalique bien développée, délimitée par un sillon cervical, et pourvue
d'une paire d’ailes cervicales.
9 Capsule buccale annulaire, peu développée.
ailes cervicales
sillon
cervical
capsule buccale
6
helminthologie 3
Syngamus trachea
« syngame », « ver fourchu », « ver rouge »
Aspect
macroscopique
7
helminthologie 3
Haemonchus contortus
spicules
bourse
caudale
8
helminthologie 3
Ostertagia circumcincta
spicules divisés
en 2 branches
9
helminthologie 3
Cooperia sp.
spicules courts
10
helminthologie 3
Trichostrongylus sp.
11
helminthologie 3
Nematodirus filicollis
bourse caudale
12
helminthologie 3
Dictyocaulus viviparus
spicules
13
helminthologie 3
Protostrongylus rufescens
spicules
pectinés
14
helminthologie 3
Metastrongylus elongatus
9 Taille : 2,5-6 cm
9 Extrémité postérieure du mâle présentant :
- une bourse très peu développée dont les côtes possèdent une extrémité
dilatée
- des spicules très longs (4 mm), striés et filiformes, dépassant très
largement la bourse en arrière et terminés par un crochet simple.
côtes de la bourse
caudale à
extrémités dilatées
spicules
filiformes
15
helminthologie 3
16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Aspect macroscopique
Extrémités antérieures
1
helminthologie 4
Parascaris equorum
« ascaris du cheval »
Aspect macroscopique
2
helminthologie 4
Ascaris suum
« ascaris du porc »
Aspect macroscopique
3
helminthologie 4
Toxocara vitulorum
« ascaris du veau »
Aspect macroscopique
4
helminthologie 4
Oxyuris equi
« oxyure du cheval »
Aspect macroscopique
Mâle
Femelles
5
helminthologie 4
Passalurus ambiguus
« oxyure du lapin »
queue effilée
6
helminthologie 4
Heterakis sp.
ventouse pré-cloacale
spicules
7
helminthologie 4
Ascaridia sp.
Aspect macroscopique
8
helminthologie 4
Spirura rytipleurites
Repli cuticulaire
antérieur ventral
9
helminthologie 4
9 Taille : 7-13 mm
9 Deux lèvres médianes très saillantes ("megastoma")
9 Vestibule buccal infundibuliforme
9 Région labiale séparée du corps par un sillon
sillon séparant la
région labiale du
reste du corps
vestibule buccal en
forme d'entonnoir
lèvres
10
helminthologie 4
Physocephalus sexalatus
vestibule buccal
11
helminthologie 4
Tetrameres fissispina
9 Taille : 3-6 mm
9 Dimorphisme sexuel très marqué : femelle couleur rouge-sang, très dilatée en
région moyenne, ayant à peu près la taille et l’allure d'une "lentille" (forme
subsphérique).
9 Cuticule fortement striée transversalement (4 sillons longitudinaux).
Aspect macroscopique
2 femelles
globuleuses
Lésion de tétramérose
Les femelles, très foncées et dilatées, sont visibles dans les cryptes du ventricule
succenturié qui a été incisé longitudinalement.
12
helminthologie 4
Thelazia sp.
Striations en
« dents de scie »
13
helminthologie 4
2 taches
hématies
14
helminthologie 4
15
helminthologie 4
ventricule
droit
filaires adultes
16
helminthologie 4
1 tache
17
helminthologie 4
Trichuris vulpis
9 Taille : 3-5 cm
9 Partie postérieure du corps plus courte et beaucoup plus large que l'extrémité
antérieure
9 Mâle à extrémité postérieure spiralée, terminée par un seul spicule engainé
Aspect macroscopique
extrémité
antérieure fine
extrémité
postérieure large
et spiralée
Lésion de
trichuriose
(cæcum de Canidé)
18
helminthologie 4
Trichinella spiralis
Larves de trichines
enkystées entre les
fibres musculaires
19
helminthologie 4
Dioctophyme renale
Aspect macroscopique
20
helminthologie 4
Proboscis d’acanthocéphale
Aspect microscopique
proboscis
pourvu de
crochets
21
helminthologie 4
Macracanthorhynchus hirudinaceus
Aspect macroscopique
proboscis
22
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
I. Introduction ..........................................................................................................................................2
1) Caractéristiques des Protozoaires ....................................................................................................3
2) Dissémination des Protozoaires .......................................................................................................4
3) Cycle évolutif et contagion ...............................................................................................................5
4) Classification simplifiée ....................................................................................................................5
II. Phylum des Sarcodina (= Rhizopodes = Amibes) – Rang C .................................................................6
1) Les Amibes responsables des MEAP : Hartmanellidés, Acanthamoebidés, Naeglériidés ................6
2) Exemples d’Amibes parasites, agents d’amibiases dysentériques : les Entamoebidés ...................7
III. Phylum des Mastigophora (= Mastigophores = Flagellés) ............................................................. 10
1) Ordre des Kinetoplastida............................................................................................................... 11
a. Genre Trypanosoma – rang C .................................................................................................... 11
b. Genre Leishmania – RANG A ..................................................................................................... 15
2) Ordre des Retortamonadida – rang C ........................................................................................... 18
3) Ordre des Trichomonadida ........................................................................................................... 19
a. Famille des Trichomonadidés - Genre Trichomonas – Rang B .................................................. 19
b. Famille des Monocercomonadidés - Genre Histomonas – Rang B ........................................... 21
4) Ordre des Diplomonadida ............................................................................................................. 23
Genre Giardia – RANG A................................................................................................................ 24
III. Phylum des Ciliata (= Ciliophora = Ciliés)........................................................................................ 26
1) Genre Balantidium – rang C .......................................................................................................... 27
2) Genre Ichthyophtirius – rang C ...................................................................................................... 29
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I. Introduction
Objectif :
Rang B
→ Connaître la définition et la classification des protozoaires, l’organisation
morphologique générale, la nutrition, la multiplication ou la reproduction et le pouvoir
pathogène des protozoaires parasites des animaux domestiques.
Classification du vivant Eucaryote
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Pour info : les Flagellés font partie des Parabasilia et des Euglonobiontes (Excavabiontes) ; les Amibes sont
présents dans de nombreux groupes (dont les Excavabiontes – Percolozoaires) ; les Rhizopodes font partie
des Lobosoa (Amoebozoaires)… Bref, un beau bordel !!!
1) Caractéristiques des protozoaires
Les protistes forment un groupe polyphylétique qui reste obsolète en terme de
zoologie car il regroupe les eucaryotes qui ne font ni partie des Animaux, ni des Végétaux,
ni des Mycètes. Du coup, il s’agit du plus grand groupe des eucaryotes. De plus, il n’y a pas
vraiment de caractéristiques générales : entre les groupes de protistes, la diversité est
supérieure à celle des autres règnes, mais ils se ressemblent quand même car ils sont, pour
la majorité, unicellulaires !
Taille : de l’ordre de quelques μm jusqu’à parfois quelques mm (certains sont
visibles au microscope et d’autres à l’œil nu).
Structure : unicellulaires, ce qui laisserait supposer qu’ils sont les plus simples,
or il y a eu acquisition de la complexité à l’échelle cellulaire. Ils sont formés d’une
membrane, d’un cytoplasme contenant des organites (parfois spécifiques à un
certain type), et d’un ou plusieurs noyaux délimités par une membrane
(Eucaryotes).
Nutrition : ils ne possèdent pas d’appareil digestif car ce sont des unicellulaires.
Ils se nourrissent par :
osmotrophie = transport actif des substances dissoutes à travers la
membrane,
phagotrophie = phagocytose ou pinocytose. Les phagosomes formés
fusionnent avec les lysosomes cellulaires et il y a « digestion » de leur
contenu.
Puis des processus métaboliques ont lieu (cibles potentielles de certains
antiprotozoaires). Il existe une structure spéciale en rapport avec la nutrition,
appelée cytostome, chez les Flagellés : c’est une zone privilégiée d’échanges avec
l’extérieur, dans laquelle se fera la phagocytose, ou la pinocytose.
Habitat : Les protozoaires sont libres pour la plupart, souvent aquatiques (cf
unicellulaires, donc nécessitent de l’eau comme toute cellule…), certains pouvant
devenir potentiellement pathogènes. Mais d’autres sont des parasites
obligatoires, comme les Apicomplexa et certains Flagellés. Ils sont alors qualifiés
d’entéricoles (dans le tube digestif), cavicoles (dans les cavités), tissulaires…
Mobilité : la plupart des protozoaires est mobile, grâce à :
un ou plusieurs flagelles, chez les Flagellés
par des cils, chez les Ciliés. Il s’agit de tout petits flagelles, mais présents
sur toute la surface cellulaire
des pseudopodes pour les Amibes
des glissements pour les Apicomplexa
parfois des contractions de la cellule elle-même…
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La classification médicale des protozoaires est basée sur leurs structures
locomotrices : les organes locomoteurs seront donc revus dans chaque groupe.
2) Dissémination des protozoaires
Nb : Tous ces termes interviennent dans les cycles des protozoaires et sont à bien retenir !
Trophozoïte = forme se nourrissant, qu’elle soit évolutive ou végétative, active
et mobile.
Par multiplication asexuée, connue chez tous les protozoaires (on parle donc
souvent d’infection comme pour les bactéries). La multiplication asexuée peut
être :
simple = binaire = bipartition : 1 protozoaire donne 2 protozoaires,
division selon un plan longitudinal ou transversal (bipartition simple).
Remarque : On parle d’exogénie lorsque la cellule-mère, en se divisant,
donne naissance aux deux cellules-filles, et d’endogénie lorsque les deux
cellules-filles sont formées à l’intérieur de la cellule mère qui éclate pour
les libérer.
multiple = schizogonie = mérogonie : le noyau d’une cellule-mère se
fragmente et donne plusieurs cellules filles. L’élément plurinucléé qui en
résulte est appelé schizonte ou méronte. Chaque méronte ou schizonte
donnera plusieurs cellules appelées schizozoïtes ou mérozoïtes par
division du cytoplasme. Un protozoaire donne donc plusieurs
protozoaires. Il existe de nombreuses formes différentes mais qui ne
seront pas détaillées, ce n’est pas nécessaire de les savoir !
Par reproduction sexuée :
copulation : cas le plus fréquent, c’est la fécondation classique. Les deux
gamètes donnent un œuf (= zygote) par fusion.
Le zygote peut-être :
- mobile = ookinète,
- fixe = oocyste.
conjugaison : chez certains ciliés (rapprochement et échange d’un
fragment génétique)
Les formes de résistance sont des kystes : le « problème » des protozoaires,
surtout des parasites, consiste à passer d’un être vivant à un autre. Par exemple,
un protozoaire parasite du tube digestif émet un propagule dans les selles de
l’animal ; or, comme c’est une cellule, si elle sèche elle meurt, et donc la résistance
est très faible, et est possible uniquement en milieu humide.
Les kystes sont ainsi une forme de résistance dans le milieu extérieur, avec une
paroi épaisse qui assure la protection. Ils peuvent être végétatifs, à partir du
trophozoïte, ou de reproduction, ce sont alors des oocystes, capables de résister
plusieurs mois. Il existe aussi des pseudokystes, chez les flagellés, des « kystes
mais moins kystes ».
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3) Cycle évolutif et contagion
La contagion peut être :
Une contagion directe
Avec contact étroit (rare, on peut citer la dourine (Flagellé), maladie
vénérienne des équidés transmise lors de l’accouplement) ;
Par voie intra utérine (cf. toxoplasmose : une transmission mère-fœtus
est possible).
Un transport par des éléments inertes (le plus souvent) : les protozoaires sont
évacués dans le milieu extérieur et résistent sous forme de kystes ou pseudo-
kystes. Transport par l’eau, la terre, les végétaux… (amibiases, coccidioses…)
Un transport par des agents animés
Par des insectes coprophages (simples transporteurs)
Par des arthropodes hématophages, qui sont vecteurs (cf. paludisme,
babésioses).
4) Classification simplifiée
Après ces généralités sur les protozoaires, nous abordons la classification des
protozoaires proprement dite. La classification phylogénétique a été simplifiée en 8
phylums dont 5 sont à retenir (en gras), caractérisés par leur appareil locomoteur :
SARCODINA = Rhizopodes = Amibes (déplacement par pseudopodes ; ils
sont très hétérogènes, donc un produit anti-amibes ne fonctionne pas sur
toutes les amibes ! En effet, 2 groupes d’amibes sont plus éloignés entre eux
que ne le sont 2 groupes d’helminthes…)
MASTIGOPHORA = Flagellés (déplacement par flagelles)
ASCETOSPORA = parasites de poissons, mollusques, annélides
MICROSPORA (cf S5 car il est passé dans le groupe des Fungi)
APICOMPLEXA = Sporozoaires (TRÈS IMPORTANT !) (pas de déplacement)
CILIATA = CILIOPHORA = Ciliés (paramécie par exemple, déplacement dans
l’eau grâce à des cils tout autour de la cellule)
DINOFLAGELLATA = plancton, parasites de crustacés, poissons
PERKINSOZOA = parasites de mollusques aquatiques
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II. Phylum des Sarcodina (=Rhizopodes = Amibes) – rang C
Objectifs :
rang C
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques de l’espèce
Entamoeba histolytica et son rôle pathogène
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques des amibes
responsables de MEAP et leurs rôles pathogènes
Les Amibes sont caractérisées par la présence de pseudopodes assurant la
locomotion (parfois stades flagellés transitoires) et la nutrition (phagocytose). Elles ont
une reproduction asexuée par bipartition, quelques-unes ont une reproduction
sexuée avec des gamètes. Le phylum est constitué de nombreuses espèces qui peuvent
être :
Libres et non pathogènes (la majorité)
Pathogènes opportunistes (provoquant des méningo-encéphalites
amibiennes primitives (MEAP) chez l’homme)
Parasites provoquant des amibiases animales (poissons, abeilles,…) et
des amibiases humaines (cf dysenterie amibienne).
Chez les Amibes, on retrouve des Amibes « nues », appartenant à l’Ordre des
Amoebida qui comprend comme familles (en gras à retenir) :
Les Hartmanellidés
Les Acanthamoebidés : Acanthomoeba
Les Naeglériidés (=Vahlkampfiidés) : Naegleria (N. fowleri) (LE PLUS
IMPORTANT !)
Ce n’est pas un groupe très important en médecine vétérinaire.
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La dissémination s’effectue ensuite par voie nerveuse et sanguine, surtout chez les
immunodéprimés, entrainant des syndromes pulmonaires et méningo encéphalitiques
(granulomes). La maladie est brutale chez un jeune adulte ou un enfant, avec une
mortalité en quelques jours.
Ce parasite existe sous 3 formes :
Un stade vacuolaire = le trophozoïte
Un stade flagellé
Une forme kystique arrondie
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► Morphologie
Il est possible de retrouver Entamoeba histolytica sous 3 formes (même si c’est un
peu faux aujourd’hui) suivant les conditions :
La forme trophozoïte minuta :
Cette forme mesure entre 10 et 20μm. Elle est non hématophage, non pathogène et
localisée dans la lumière du tube digestif. Elle se multiplie et forme des kystes à 4
noyaux.
La forme trophozoïte histolytica :
Cette forme mesure entre 20 et 30μm. Elle est térébrante (enfoncée dans la
muqueuse intestinale), histophage et hématophage (phagocyte des hématies),
pathogène. Elle se reproduit dans la paroi du colon et du rectum, et peut contaminer
tout l’organisme (essaimage vers le foie et d’autres organes) par voie sanguine ou
lymphatique. Cette forme provoque des ulcères et des hémorragies.
Jusqu’à peu, on considérait que la forme minuta devenait histolytica, mais on s’est
rendus compte que minuta=histolytica !
La forme kystique : (forme relarguée dans les selles)
Cette forme mesure entre 12 et 16μm. On la retrouve dans la lumière de l’intestin.
Les kystes matures contiennent 4 noyaux et, après absorption, ils se divisent pour
donner 8 formes minuta non pathogènes. Cette forme se développe à partir de la forme
minuta (hors phase pathogène). C’est une forme de résistance dans le milieu
extérieur, non pathogène.
Forme trophozoïte d’amibe Forme kystique (plusieurs noyaux)
► Cycle d’Entamoeba histolytica
Les formes pathogènes se disséminent dans les différents organes du corps. Les
kystes sont ingérés et passent dans le tube digestif. Après division et éclatement des
kystes, on obtient la forme minuta (trophozoïte) avec la possibilité de passer à la forme
histolytica : c’est sous cette forme que l’amibe provoque une entérite et peut essaimer
au niveau du foie, des poumons et de l’encéphale.
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La forme minuta donne des kystes qui seront éliminés dans les fèces.
Si les conditions propices sont réunies chez l’HD et si la souche est davantage
pathogène, quelques Amibes pénètrent dans la paroi intestinale, où la multiplication
est beaucoup plus rapide. Une dissémination du parasite est aussi possible. Cette forme
du cycle est responsable de diarrhées et la dissémination est responsable de
l’apparition d’autres signes.
Cycle d’Entomoeba histolytica
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III. Phylum des Mastigophora (= Mastigophores = Flagellés)
Objectifs :
RANG A
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques des genres
Leishmania et Giardia et leurs rôles pathogènes
Rang B
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques du genre
Trichomonas et son rôle pathogène
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques de l’espèce
Histomonas meleagridis et son rôle pathogène
rang C
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques du genre
Trypanosoma et son rôle pathogène
Les Mastigophora sont caractérisés par la présence d’un ou plusieurs flagelles
assurant la locomotion (quelques espèces ont aussi des pseudopodes : elles sont
appelées « amiboïdes »). Les flagelles sont insérés sur le kinétosome. Ils peuvent être
intracellulaires et sont alors appelés rhizoplastes.
Tous les Flagellés ont une multiplication asexuée (bipartition longitudinale où une
cellule allongée donne deux cellules allongées), mais la multiplication sexuée n’est
connue que chez un petit nombre d’entre eux. Beaucoup de Flagellés sont libres en
milieu humide, mais certains sont des parasites de végétaux ou d’animaux (vertébrés,
invertébrés, ou les 2 dans le cas où un invertébré joue le rôle de vecteur pour un
vertébré). Ils peuvent aussi être des pathogènes humains !
Pour simplifier, ils peuvent être divisés en 4 ordres basés sur les caractères
morphologiques principaux :
Les Kinetoplastida : 1 kinétoplaste (petit organite avec de l’ADN et une sorte
de mitochondrie → respiration cellulaire) et 1 ou 2 flagelle(s).
Les Retortamonadida : pas de kinétoplaste, mais souvent 4 flagelles dont 1
récurrent dans un cytostome.
Les Trichomonadida : pas de kinétoplaste, mais 1 axostyle (= axe
cytosquelettique longitudinal et médian).
Les Diplomonadida : pas de kinétoplaste, mais un dédoublement des structures
(2 noyaux, 8 flagelles) avec une quasi symétrie.
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1) Ordre des Kinetoplastida
Cet ordre est caractérisé par un kinétoplaste (une mitochondrie unique et grosse,
une petite masse d’ADN : il assure donc la respiration) et un ou deux flagelles qui sont
soit libres, soit attachés à la surface cellulaire, ce qui lui donne l’aspect d’une membrane
ondulante.
Le kinétoplaste définit l’extrémité antérieure de la cellule. Il est généralement
proche du kinétosome (insertion du flagelle), parfois confondu. Le flagelle est donc situé
à l’avant, donc il « tire » la cellule !
Trois familles sont à retenir :
Les Trypanosomatidés (1 flagelle, généralement membrane ondulante)
Trypanosoma – Leishmania
Les Cryptobiidés = Trypanoplasmidés (2 flagelles)
Cryptobia - Trypanoplasma (parasites de poissons)
Les Bodonidés (2 flagelles)
Ichthyobodo = Costia (parasites de poissons)
Dans la suite, nous étudierons seulement les Trypanosomatidés. Dans la famille des
Trypanosomatidés, les genres Trypanosoma et Leishmania sont extrêmement
importants.
a. Le genre Trypanosoma – rang C
► Morphologie
Le Genre Trypanosoma est caractérisé par :
un corps allongé : 20μm de long x 8μm de large, parfois plus
un unique flagelle libre dirigé vers l’avant, avec une membrane
ondulante parfois réduite (adhérences avec la membrane)
Trypanosoma sur un frottis sanguin
On cultive les trypanosomes assez facilement, en réalisant des cultures de cellules
sanguines.
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► Hôtes, localisation et pathogénie
C’est un parasite du plasma sanguin des vertébrés (on ne le retrouve jamais dans
le milieu extérieur) et donc toujours extracellulaire (dans le sang mais pas dans les
globules rouges), sauf T. cruzi qui peut être intracellulaire (il se multiplie dans les
cellules striées du myocarde). En fonction des maladies, on peut le retrouver dans
d’autres organes. Il n’est pathogène que chez les mammifères et se trouve surtout dans
les régions tropicales.
La trypanosomose est caractérisée par une fièvre, une anémie, une dénutrition qui
peut aller jusqu’à la mort pour les bovins. Pour l’homme, on observe une apathie
(maladie du sommeil). Attention, cette maladie est importante dans les pays tropicaux
mais certaines espèces existent aussi en France, même si elles ne sont pas pathogènes !
Bovin atteint de trypanosomose
Ce genre se divise en plusieurs sous genres dont : Duttonnella, Herpetosoma,
Megatrypanum, Nannomonas, Schizotrypanum, Trypanozoon.
► Cycle évolutif
La transmission s’effectue :
Par voie directe (transmission vénérienne) pour T. equiperdum (dourine des
Equidés)
Par des insectes hématophages (le plus souvent) qui peuvent être :
o des vecteurs mécaniques (stomoxes, taons, etc.) : T. evansi
(responsable du surra, première forme de trypanosome pathogène découverte -
WIKIPEDIA)
o des vecteurs biologiques, avec évolution du parasite dans le vecteur.
Développement chez les mammifères, toujours extracellulaire (sauf
exception) avec une localisation sanguine, suivi d’un passage dans les
ganglions lymphatiques. (T. vivax, T. cruzi…)
Plusieurs types de vecteurs biologiques sont possibles :
Type salivaria : multiplication par bipartition, généralement
égale, dans la portion antérieure du vecteur (HI). On retrouve
les trypanosomes dans la trompe et dans les glandes salivaires,
et l’infestation se fait par la salive des glossines (= mouches
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Tsé-tsé) lors du repas sanguin (piqûre). Ils ne sont jamais à
l’état libre dans le milieu extérieur : ce sont tous des parasites
obligatoires du plasma sanguin (parasite toujours extra-
cellulaire, cf mesure 15-20µm alors que les globules rouges font
7µm…), mais aussi d’autres tissus des vertébrés (ganglions
lymphatiques, LCR…). Toutes les espèces pathogènes animales
sont chez les Mammifères.
→ T. vivax, T. congolense, T. brucei, T. gambiense et T.
rhodesiense (maladie du sommeil chez l’Homme).
Cycle de T. brucei (nagana)
Type stercoraria : cycle dans la partie intestinale de l’insecte
(punaise), qui se contamine lors d’un repas sanguin, avec une
succession de phases qui ne sont pas à savoir. Le parasite rejeté
dans les fèces de la punaise entre dans l’hôte soit par grattage
(l’hôte a été piqué donc il se gratte et fait entrer le protozoaire à
son insu), soit, cas beaucoup plus rare, par ingestion. Ce parasite
n’est pas uniquement présent dans le sang.
→ T. cruzi, responsable de la maladie de Chagas chez l’Homme.
Cycle de T. cruzi (maladie de Chagas)
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Important : T. vivax, T. congolense touchent les mammifères et T. gambiense, T.
rhodesiense sont responsables de la maladie du sommeil chez l’Homme.
Remarque : chez les Insectes, il existe une période pendant laquelle l’insecte n’est pas
infectant, jusqu’à 3 semaines, un peu comme une période pré-patente. Par conséquent, si on
raccourcit la vie du moustique, on peut lutter directement sur la transmission du
trypanosome, qui n’aura pas le temps d’être retransmis.
Les trypanosomes changent régulièrement de forme au cours de leur cycle, et on
distingue ainsi quatre formes différentes avec différentes positions du flagelle (cf. poly
TP) :
La forme trypomastigote possède un kinétoplaste postérieur (par rapport au
noyau) et une membrane ondulante. L’origine du flagelle se situe en arrière.
La forme épimastigote possède un kinétoplaste en avant du noyau (médian) et
une membrane ondulante.
La forme promastigote a un kinétoplaste en avant du noyau et n’a pas de
membrane ondulante.
La forme amastigote n’a pas de flagelle et une forme ronde. Cependant il peut
parfois y avoir un flagelle à l’intérieur.
Amastigote
Les différentes formes de Trypanosome
Attention !
Il ne faut pas confondre le nom de la forme de Trypanosoma et le nom de l’espèce :
une espèce peut avoir plusieurs formes au cours de son cycle.
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b. Le genre Leishmania – RANG A
► Morphologie et localisation
Les Leishmania sont des parasites du système des phagocytes mononucléés
(=SPM, macrophages principalement). Elles vont ainsi contaminer la rate, le foie, les
ganglions, la moelle épinière, mais on les retrouve également au niveau du derme
(pas le sang !), voie de contamination du vecteur. C’est un parasite parfaitement
immobile, il a un flagelle mais qui est intracellulaire : c’est le macrophage qui « vient le
chercher ». Il dispose d’un système empêchant la fusion avec les phagolysosomes. Ce
genre est constitué de deux sous genres : Leishmania et Vannia (moins important).
La forme flagellée promastigote (forme classique uniquement retrouvée chez le
vecteur ou en culture) se retrouve dans le pharynx du vecteur (Psychodidés, 19 jours de
développement). La forme ronde amastigote (= cryptomastigote), intracellulaire, se
retrouve chez l’hôte (ex : chien), et mesure 2-3μm de diamètre. Elles ont toutes la même
morphologie, quelle que soit l’espèce considérée.
Attention, le parasite n’effectue pas de reproduction au sein de son hôte vertébré, on
ne peut donc pas parler d’hôte intermédiaire ou d’hôte définitif.
La transmission s’effectue grâce à des insectes hématophages vecteurs
biologiques : les femelles Psychodidés (genre Phlébotomus, par telmophagie, dans le
derme).
Il y a plusieurs types d’évolution en fonction des vecteurs :
- Evolution suprapylorique (Phlebotomus) : se trouve dans l’Ancien et le nouveau
monde. Il existe des formes viscérales et des formes dermotropes.
- Evolution péripylorique (Lutzomyia) : dans le nouveau monde uniquement et il
existe seulement des formes dermotropes.
On peut voir les Leishmania lors d’une ponction ganglionnaire (petits points noirs
dans le cytoplasme du macrophage sur la photo de gauche) et on peut également les
cultiver (forme promastigote plus allongée).
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► Principales espèces et pathogénie
Il existe deux types de leishmanioses : les leishmanioses cutanées et viscérales (la
plus grave).
Les agents de leishmanioses viscérales :
L. donovani → leishmaniose viscérale indienne (kala-azar)
L. chagasi → leishmaniose viscérale américaine
L. archibaldi → leishmaniose viscérale africaine
L. infantum → leishmaniose viscérale méditerranéenne (chez
l’homme), leishmaniose générale du chien
Attention : la maladie provoquée par L. infantum est une zoonose et de plus en
plus de chiens sont contaminés dans le sud de la France (c’est la seule à retenir, les
autres sont données pour information). Elle se retrouve aussi chez le chat et les
rongeurs, qui constituent un réservoir sauvage. Il suffit d’une seule piqûre, donc
attention lors des vacances !
Le chien constitue un cas particulier. Il développe une forme généralisée de la
maladie, c'est à dire qu’il est touché au niveau viscéral, cutané et muqueux à la fois
(manifestations très différentes d’un chien à l’autre). L’espèce canine constitue un
réservoir pour le parasite, et peut alors être source d’infestations pour l’homme : à la
leishmaniose viscérale de l’homme correspond la leishmaniose généralisée du chien.
Avant, seuls les enfants étaient parasités par Leishmania, mais aujourd’hui certains
individus adultes immunodéprimés sont touchés. Il existe un vaccin pour le chien, très
récent, mais il est cher et ne couvre pas à 100%.
Le chien leishmanien a des dépilations, des ulcères cutanés accompagnés de
parakératose. Les griffes se développent très vite (ongles de Fakir). On observe des troubles
de la kératogénèse, une adénopathie, une splénomégalie.
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Les agents de leishmanioses dermotropes (surtout localisées ou diffuses):
L. major → bouton d’Orient, forme humide
L. minor = tropica → bouton d’Orient, forme sèche
L. brasiliensis → Espundia, Pian- bois, Uta
L. mexicana → cutanée diffuse américaine
► Cycle évolutif de Leishmania
Les hôtes vertébrés sont des Mammifères, principalement l'Homme et le Chien. On
peut aussi les observer chez les Rongeurs et le Chat mais moins fréquemment.
Le phlébotome femelle est le seul vecteur biologique de ces leishmanies. En effet,
celui-ci fait une piqûre de type telmophage (= grosse effraction avec création d'un lac
sanguin). Les leishmanies dermotropes (à l'origine de leishmaniose cutanée) ne vont
donc pas avoir de problème pour passer dans l'hôte définitif.
Il existe plusieurs modes de multiplication dans les phlébotomes avant la
réinoculation aux vertébrés.
Les parasites se multiplient dans les cellules de leur hôte vertébré par bipartitions
simples répétées jusqu'à la rupture de la cellule hôte. Ils se retrouvent alors
momentanément dans le sang ou dans la lymphe, avant d’être phagocytés par un autre
macrophage dans lequel les leishmanies vont se multiplier à nouveau.
Les leishmanies sont des flagellés qui n'ont pas de flagelles utiles, c'est à dire qu'ils
ne se déplacent pas d'eux même mais ce sont les macrophages qui permettent leur
dissémination dans l'organisme.
Le cycle évolutif est le suivant (et il est à retenir) :
Le phlébotome pique un chien contaminé (la contamination a lieu dans le Sud).
La maladie est sous sa forme généralisée chez le chien, le parasite est donc
présent dans la lymphe dermique, contrairement à l’homme où il n’est « que »
viscéral (la transmission d’homme à homme est donc extrêmement minoritaire).
Le moucheron absorbe la forme amastigote du parasite, qui évolue dans son
intestin et passe sous sa forme promastigote.
Il y a migration au sein de ce vecteur jusqu’à atteindre le pharynx en même temps
qu’une diminution de la taille du parasite, ce qui lui permet d’être inoculé à l’hôte
suivant (durée de trois semaines) via une piqûre.
Le parasite pénètre le système polynucléaire mononucléé (SPM), et diffuse
sous sa forme amastigote.
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Cycle de Leishmania
C’est une maladie très difficile à guérir, et même si le chien guérit, il peut encore
transmettre la maladie à l’homme. Le diagnostic de certitude se fait par isolement à
partir d’une biopsie ou sérologie (sur un frottis, le parasite n’est pratiquement jamais
retrouvé libre dans le sang). Il y a un traitement qui existe, mais on le réserve à l’homme
parce que le jour où cela ne marchera plus, on sera bien embêtés !
2) Ordre des Retortamonadida – rang C
Ils n’ont pas de kinétoplaste ni d’axostyle (=axe rigide longitudinal et médian). Ils
ont souvent 4 flagelles, dont 1 récurrent dans un cytostome. Ils forment des kystes
véritables.
Ils sont faiblement pathogènes et peu fréquents. Une famille
est à retenir : les Rétortamonadidés (= Chilomastigidés) avec
deux genres :
Retortamonas : parasite du cæcum de Mammifères dont
l’Homme.
Chilomastix : parasite du gros intestin de Mammifères
dont l’Homme et les Oiseaux.
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3) Ordre des Trichomonadida – Rang B
Les Trichomonadida n’ont pas de kinétoplaste.
Ils ont 4 à 6 flagelles, un axostyle, un pelta (= bouclier membraneux à
l’extrémité antérieure de l’axostyle)
Parfois une costa (= formation filamenteuse sous-tendant la membrane
ondulante) et parfois un corps parabasal (= cf. appareil de Golgi).
Il n’y a pas de kyste véritable, mais depuis quelques années, découverte des
pseudokystes. Ils sont transitoires et peu résistants dans le milieu extérieur.
Toutes les espèces sont parasites mais sont en général peu pathogènes. Ce
parasite est souvent présent lors de problèmes mais n'est pas le déclencheur de
la maladie. Il n'y a donc pas forcément de lien entre le parasite et la maladie.
Deux familles sont à retenir :
Les Trichomonadidés (flagelles antérieurs et 1 récurrent) avec le genre
Trichomonas.
Les Monocercomonadidés (1 flagelle) avec le genre Histomonas.
a. Famille des Trichomonadidés - Genre Trichomonas – Rang B
► Morphologie, hôtes et localisation
Les individus du Genre Trichomonas mesurent 8-15 x 5-10μm. Ils sont visibles au
microscope optique car « ils font environ la taille d’un globule rouge même si on n’en
trouve pas dans le sang ! » dixit le prof.
Il est possible de distinguer différents sous-genres et espèces en fonction du :
nombre de flagelles antérieurs
aspect du flagelle postérieur (libre ou non)
existence ou non de la pelta
Les flagelles de ces parasites sont mis en mouvement, ce qui
facilite leur observation en attirant l’œil.
Beaucoup d’espèces, responsables de protozooses cavitaires,
vivent dans les cavités génitale, buccale et nasale, notamment chez
les mammifères (dont l’homme).
D’autres espèces sont responsables de protozooses digestives à
localisation bucco-pharyngée (chez les rapaces) et dans la partie
intestinale du tube digestif des oiseaux.
Sur le schéma : AX = axostyle, CO = costa, PG = corps parabasal,
AF = flagelles antérieurs
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On peut donc définir différents sous-genres, mais qui ne sont pas à savoir :
Tritrichomonas : 3 flagelles, le flagelle postérieur est libre, la pelta est absente.
Trichomitus : 3 flagelles, le flagelle postérieur est libre, une pelta est présente.
Trichomonas s.s (au sens strict) : 4 flagelles, le flagelle postérieur est non libre, une
pelta est présente.
Tetratrichomonas : 4 flagelles, le flagelle postérieur est libre, une pelta est présente.
Pentatrichomonas : 5 flagelles, le flagelle postérieur est libre, une pelta est présente.
► Pathogénie
Attention, ce sont des agents de :
protozooses cavitaires (génitales, buccales, nasales) chez les Mammifères dont
l’Homme
protozooses digestives (bucco pharyngées, intestinales) chez les Oiseaux.
Les Trichomonoses buccales touchent :
o L'Homme : T. tenax
o Le Chien et le Chat : T. canistomae (mineur) → provoque des gingivites
o
Les Trichomonoses génitales (= maladies vénériennes) touchent :
o L’Homme : T. vaginalis → provoque vaginite, urétrite, prostatite…
o Les Bovins : T. foetus → provoque vaginite, inflammation du fourreau,
métrite, avortement… Elles peuvent être transmises par les paillettes de
sperme !
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Les Trichomonoses digestives touchent :
o Les Oiseaux : T. gallinarum → non pathogène, localisé dans le cæcum.
T. gallinae → très pathogène, localisé dans la cavité buccale, le pharynx.
o Le Chat et le Chien (même que chez le bovin) : T.foetus → entérites
chroniques du gros intestin.
T.gallinaru et T fœtus ne sont pas des pathogènes directs, c’est-à-dire qu’ils ne
participent pas forcément à la maladie mais ils amplifient les symptômes !
T. gallinae avec flagelles et axostyle Cavité buccale de pigeon entièrement colonisée
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Comme il n’existe pas vraiment de forme de résistance, le parasite a recours à une
astuce pour survivre dans le milieu extérieur : il a la particularité d’infester la partie
génitale du Nématode, et infeste ses œufs qui sont très résistants dans le milieu
extérieur. Les œufs peuvent résister pendant plusieurs années dans le milieu extérieur,
avant d’infecter un nouveau dindon en étant ingérés.
Le ver de terre peut être un HP, lorsqu’il ingère les œufs et se fait ensuite manger
par une dinde.
On admet donc qu’il existe un cycle plus rapide (épidémies), direct, avec des
pseudokystes émis directement dans les selles puis ingérés. Toutefois, le parasite ne
résisterait pas autant. Actuellement, 2 possibilités sont envisagées :
voie cæco-orale (modèle français)
remontée de fiente fraiche contenant Histomonas par aspiration dans le
cloaque lorsqu'un dindon « s'assoit » sur des fientes (modèle anglo-saxon).
La Ppp est de 3 semaines, or les animaux parasités meurent en moins de 15 jours.
Le problème de ce cycle est qu’il ne justifie pas la mortalité rapide (1 semaine alors que
la période pré patente est de 3 semaines).
Cycle d’Histomonas meleagridis
► Pathogénie
Histomonas est surtout pathogène chez le dindon et donne la maladie de la crise du
rouge (=blackhead disease= entéro-hépatite infectieuse) qui atteint le cæcum et le foie.
L’épidémie va de 0 à 100% en 15 jours !
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Ils sont un problème majeur en élevage de dinde : en effet, un élevage contaminé par
un Histomonas compte de 5 à 100% de mortalité ! Les anti-flagellés sont interdits en
élevage, ce qui accentue la gravité de ces maladies. Aujourd’hui, il n’y a pas de traitement
efficace autorisé contre cette maladie !
Remarque : Les poulets sont porteurs mais ne déclarent généralement pas la maladie :
il existe donc des porteurs sains.
Lésions avec fibrine et ulcère hémorragique sur les bords. Une typhlite est une
inflammation des cæca doublée de lésions en cocarde sur le foie.
4) Ordre des Diplomonadida
Les Diplomonadida n’ont ni kinétoplaste, ni mitochondrie, ni appareil de Golgi. Leur
structure est dédoublée (2 noyaux, 8 flagelles, 2 axostyles...). Ils forment de véritables
kystes, donc résistants dans le milieu extérieur.
Une seule famille est à retenir : les Hexamitidés (nom impropre car ils possèdent 8
flagelles). Cette famille est divisée en plusieurs genres :
Giardia (le seul à retenir) (= Lamblia, retenir les deux noms). Ils sont parasites
de l’intestin grêle de Mammifères dont le Chien et l’Homme.
Le genre Hexamita (= Octomitus) (taille 12x8μm). Ils sont parasites de poissons et
de mollusques (huîtres).
Le genre Spironucleus (=Hexamita ?) (taille 12x8μm). Ce sont des parasites de
rongeurs de laboratoire (Spironucleus muris).
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Le genre Giardia – RANG A
► Morphologie
Le trophozoïte (forme végétative) de Giardia sp. mesure 12-15μm sur 6-8μm. Il est
en demi-poire et présente un disque adhésif ventral, appelé cuillère, qui lui permet de
se fixer à la bordure en brosse de la muqueuse du duodénum (attention, ce n’est pas un
organe puisque c’est un unicellulaire ; bien visible en microscopie électronique). Il
possède également trois paires de flagelles dont une postérieure ainsi qu’un noyau
bilobé, mais ne présente pas de cytostome (« bouche »).
Le kyste, à contour ovalaire, mesure 9-14μm sur 7-10μm, présente 4 noyaux et des
reliquats de flagelles (en S) (mais ce n’est pas simple à voir car ce n’est vraiment pas
gros !).
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► Cycle de G. duodenalis
Cycle monoxène simple. Les kystes sont ingérés par les mammifères (chiens,
hommes) par l’intermédiaire de l’eau, des végétaux (sur les aliments), ou directement
par ingestion de fèces. Après ingestion, le kyste à 4 noyaux donnera la forme
trophozoïte dans le tube digestif. Le disque adhésif permet la fixation sur les villosités
dans le duodénum.
La multiplication s’effectue par scission binaire longitudinale. Des formes
trophozoïtes et kystiques sont éliminées, mais seuls les kystes résistent dans le milieu
extérieur et sont visibles lors de coproscopie.
Cycle de Giardia
► Pathogénie
Les protozooses de l’intestin grêle peuvent entrainer une malabsorption et des
diarrhées chroniques. Elles sont contractées par ingestion de kystes, donc l’élément
infestant est le kyste. Ces parasites sont responsables de giardioses.
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rang C
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques du genre
Balantidium et son rôle pathogène
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques de l’espèce
Ichthyophtirius multifiliis et son rôle pathogène
Les Ciliés sont caractérisés par la présence de cils vibratiles (« flagelles miniatures»,
même structure) assurant la locomotion et la capture des proies. La ciliature est adorale
(autour de la bouche) et somatique (sur le reste du corps).
Ils sont pourvus de 2 noyaux : un micronucleus (=micronoyau), assurant la vie
reproductive, et un macronucléus (=macronoyau) assurant la vie végétative. Le
cytoplasme est vacuolaire.
Ils ont un orifice buccal (cytoplasme vacuolaire) appelé cytostome. De plus, la
capture des proies se fait au niveau du péristome grâce à la présence de cirres : ceux-ci
sont des groupements de cils qui permettent l' « aspiration » des proies. Leur membrane
est recouverte d'une cuticule interrompue au niveau du cytostome.
Leur multiplication asexuée s’effectue par scissiparité transversale, et la
reproduction sexuée par conjugaison. Des kystes végétatifs assurent la dispersion
dans le milieu extérieur.
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Les ciliés peuvent être parasites internes ou externes :
Libres, pour la plupart des espèces : eaux douces.
Symbiotiques : ils sont nombreux dans le rumen des ruminants et dans le cæcum
des chevaux et léporidés. Ils interviennent dans la digestion de la cellulose.
La Taxinomie est complexe, elle est basée sur :
la position du cytostome
l’aspect de la ciliature adorale.
Les genres intéressants à retenir en médecine vétérinaire sont :
chez le Porc, (possible chez l’Homme) : Balantidium (B. coli) (à retenir) agent de
balantidiose. C’est un hôte banal du gros intestin du porc, il n’est pas très
pathogène, mais il peut participer à des syndromes diarrhéiques.
chez les Ruminants : Buxtonella provoquant des ulcères du colon.
chez les Poissons (au niveau de la peau et des branchies) :
o Ichthyophtirius (I. multifiliis) (à retenir) : agent de la maladie des
points blancs
o Hemiophrya, Chilodonella, Trichodina
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Cycle de Balantidium coli
► Pathogénie
Ces protozoaires provoquent la balantidiose du Porc (et de l’Homme). Le porc
porte le parasite de façon plus ou moins asymptomatique, mais Balantidium coli peut
participer à des syndromes entéritiques (avec bactéries, virus, coccidies, etc.) et même
entrainer des typhlocolites ulcératives avec dysenterie.
C’est un parasite de la partie postérieure du tube digestif qui peut aussi, chez
l’homme, donner des ulcères du colon.
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2) Le genre Ichthyophtirius – rang C
► Morphologie
Les différentes formes d’Ichthyophtirius multifiliis sont :
La forme libre dans l’eau = théronte, (30-50μm) survie de 3-4 jours (très
court) ; ingérée par les poissons
La forme parasite chez le poisson = le trophozoïte (0,3-1mm → beaucoup
plus gros), qui forme des points blancs visibles à l’œil nu sur la peau et les
branchies des poissons.
La forme fixée sur un végétal = le kyste, qui devient tomonte (cellule avec
son noyau fragmenté), puis les fragments donnent un grand nombre de
tomites (30-50μm) nageant vers les poissons et qui donnent des thérontes
(cette multiplication est une forme de schizogonie).
► Cycle évolutif
La durée du cycle est fonction de la température : à 25°C il dure 3-4 jours, à 10°C il
dure 30-40 jours. Enfin, le cycle est impossible si la température dépasse 30°C
(l’augmentation de la température peut donc être un moyen de prophylaxie pour les
poissons supportant la chaleur).
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La forme trophozoïte sur la peau du poisson se détache, donnant des kystes qui vont
se fixer sur des végétaux.
► Pathogénie
Ichthyophtirius est un parasite de la peau et des branchies chez les poissons d’eau
douce (carpes, truites) et d’aquarium. Il est responsable de la maladie des points blancs.
La reproduction asexuée est très importante (d’où le nom multifiliis). Il est donc
impératif de traiter le milieu extérieur lors de contamination, puisque cette forme peut
se fixer sur les végétaux.
Poisson atteint de la maladie des points blancs
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Objectifs :
RANG A
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques des genres Eimeria,
Isospora, Cryptosporidium, Sarcocystis et Babesia et leurs rôles pathogènes
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques de Toxoplasma
gondii, son caractère zoonotique, son pouvoir pathogène chez l’homme et les modes de
contamination
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques de l’espèce Besnoitia
besnoiti et son rôle pathogène
Rang B
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques de l’espèce Neospora
caninum et son rôle pathogène
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques du genre Theileria et
son rôle pathogène
rang C
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques du genre
Plasmodium et son rôle pathogène
→ Décrire les principaux caractères morphologiques et biologiques de l’espèce
Hepatozoon canis et son rôle pathogène
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Sommaire
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I. Caractères généraux
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Schéma d’un germe infectieux et photo en microscopie optique
Les termes qui suivent sont extrêmement importants et doivent être maîtrisés
pour bien comprendre les cycles de ce chapitre (schizogonie → gamétogonie →
sporogonie).
A. Multiplication asexuée
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Cette multiplication asexuée assure une dissémination clonale du parasite. Par
exemple, lorsque l’on a contracté une toxoplasmose, on reste en général porteur à vie. La
maladie est due à des tachyzoïtes, mais on garde des bradyzoïtes.
B. Reproduction sexuée
S’en suit la sporogonie, qui consiste en l’émission d’œufs dans le milieu extérieur ou
chez un hôte. Durant cette étape, l’oocyste devient un oocyste sporulé (= infectieux). Il
contient alors plusieurs sporocystes, qui renferment chacun un nombre déterminé de
sporozoïtes.
Les sporozoïtes peuvent être libres dans le milieu extérieur ou chez les arthropodes
(genre Plasmodium). Ils évoluent en une forme végétative, les trophozoïtes, forme qui
permet l’extension du parasite d’un individu à un autre.
Une seule classe sera étudiée chez les Apicomplexa: la classe des SPOROZOEA. Nous
étudierons plus spécialement :
La sous-classe Coccidia (= coccidies au sens large), contenant l’ordre des
Eucoccidia (= Eimeriorida = coccidies au sens strict)
La sous- classe Haemosporidia (= hémosporidies au sens large).
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II. La sous-classe des Coccidia – Ordre des Eucoccidia
Le cycle est monoxène ou dixène. Dans le cas d’un cycle dixène avec deux hôtes
vertébrés, la transmission se fait par carnivorisme (= le second hôte doit manger le
premier pour s’infester).
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1) La famille des Eimériidés
Le cycle de ces coccidies est monoxène. Ces parasites se développent dans les
cellules épithéliales d’organes creux (intestins, canaux biliaires [moins fréquent, mais
même origine embryologique, donc tout s’explique…], tubes urinifères). On retrouve un
cycle en trois étapes : schizogonie, gamétogonie et sporogonie.
Ces parasites sont responsables de coccidiose intestinale, surtout chez les jeunes.
Chez les Carnivores, on ne trouve que des Isospora. Chez les Galliformes, Ruminants,
Lapin, Cheval, on ne trouve que des Eimeria. Chez le Porc, un peu d’Eimeria mais la plus
importante est Isospora.
► Pathogénie
Les coccidioses à Eimeria (ou eimerioses, mais ce terme n’est plus utilisé
aujourd’hui cf pas d’HI) sont des protozooses infectieuses du tube digestif, des canaux
biliaires (plus rare) et des tubes urinifères.
Les parasites se développent dans les cellules épithéliales (cytoplasme, parfois
noyau) et la contamination s’effectue par voie orale (ingestion de l’ookyste sporulé
[contenant les sporocystes qui contiennent les sporozoïtes] dans l’eau ou le milieu
extérieur). On observe alors chez l’HD des troubles digestifs, des diarrhées, un
amaigrissement, des retards de croissance, mais aussi des troubles nerveux…
On les retrouve chez tous les vertébrés et ce sont généralement des parasites très
spécifiques (un Eimeria de poulet ne passe pas chez une pintade, et inversement). Les
coccidioses sont des maladies d’importance médicale et économique chez les oiseaux,
bovins, petits ruminants et chez les lapins. IL N’Y A PAS D’EIMERIA CHEZ LES
CARNIVORES !
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Il s’agit d’une parasitose non sporadique mais endémique voire épidémique !
Les coccidies sont cosmopolites (dans n’importe quel biotope chaud et humide, mais pas
que !), on les retrouve dans le monde entier, y compris l’été dans les pays tempérés et
toute l’année dans les élevages industriels. Il y a souvent des anticoccidiens dans
l’aliment donné aux volailles et aux porcs, mais ils sont soit déjà interdits, soit en cours
d’interdiction.
Elle possède un caractère auto-stérilisant, c’est-à-dire que si la coccidiose est due
à une espèce d’Eimeria, l’animal ne pourra plus être contaminé par la même espèce
(mais la contamination reste possible par une autre espèce…).
► Cycle évolutif
Remarque : l’oocyste est très résistant et peut persister des mois voire des années dans
le milieu extérieur : il est peu sensible aux agents chimiques (sensibilité à l’ammoniac et
ammoniaque 10%), mais il est sensible aux agents physiques et à la fermentation (il est tué
en 30 min à 60°, au karcher à 100°C, par un ensilage bien fait…).
Phase endogène :
Les stades pathogènes sont les schizontes et les gamontes, donc durant la période
pré-patente, la coproscopie est négative. Par conséquent, il faut traiter la totalité du
troupeau dès le premier cas diagnostiqué car l’épidémie est alors déjà bien entamée !!
Le parasite a une action traumatique : explosion des cellules à chaque génération, or
chaque parasite fait 3-4 générations donc on arrive très vite à plusieurs milliers de
parasites (qui vont donc tuer des milliers de cellules) ! Il a également une action toxique
et favorise les infections. La virulence dépend de l’espèce, la souche, la taille, la
localisation dans le TD, la quantité d’Eimeria… Dès qu’il y a quelques cas déclarés, il faut
tout traiter !
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L’HD ingère un oocyste non sporulé. En 12h environ, il y a libération dans l’hôte de
trophozoïtes. Le schizonte donne ensuite soit un macrogamonte, soit un microgamonte,
qui donnera respectivement soit un macrogamète, soit microgamètes. Il y a alors
fécondation, sortie de la cellule et sortie dans le milieu extérieur (en seulement 2 jours).
L’oocyste passe d’un oocyste fécondé à un oocyste avec 4 sporocystes.
Sept espèces sont responsables de coccidiose chez la poule (les trois premières sont
à retenir) :
Eimeria tenella = coccidie des cæca (22x19µm)
E. acervulina = coccidie du duodénum (18x15µm)
E. maxima = coccidie du jéjunum (30x21µm)
E. necatrix, E. brunetti, E. mitis et E. praecox
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Les poules sont systématiquement vaccinées contre les coccidies. Les coccidies sont
visibles au microscope. À noter que les volailles ont 2 cæca !
Le lapin est très sensible aux coccidies qui sont généralement intestinales et
entraînent la « maladie du gros ventre » (sauf la plus importante, E. stiedae). Les
coccidies sont visibles au microscope.
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Coccidioses à Eimeria chez les bovins
Les petits ruminants ont des espèces spécifiques d’Eimeria : il n’y a donc pas de
contamination croisée. Pendant longtemps, il y a eu confusion entre les espèces
parasites de la chèvre et du mouton, alors qu’elles sont très spécifiques.
Quatre espèces à localisation intestinale sont à retenir sur les 9 qui sont connues :
Eimeria debliecki (25x17µm)
E. scabra, E. polita et E. spinosa
Les coccidioses du porc se font surtout à Isospora : l’espèce la plus pathogène est
Isospora suis (voir paragraphe suivant).
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b. Genre Isospora : les coccidioses à Isospora – RANG A
► Cycle évolutif
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Une seule espèce à localisation intestinale est responsable de Coccidiose à Isospora
chez le porc : Isospora suis (20x17µm). Cette coccidie est la plus pathogène chez le porc.
Remarque RHX: Les carnivores sont aussi HD de coccidies à cycle dixène, mais les
modalités de contamination ne sont pas les mêmes : le chien et le chat peuvent s’infester
par voie orale, en ingérant des oocystes libérés par des congénères (respectivement
Neospora chez le chien et Toxoplasma chez le chat).
► Morphologie
C’est une coccidie qui produit des oocystes de très petite taille (5µm) : le dépistage
est donc plus difficile, et il faut préciser lorsque l’on veut rechercher des cryptosporidies
en coproscopie.
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Ces oocystes possèdent une paroi épaisse (résistance dans le milieu extérieur) et
renferment 4 sporozoïtes nus (aucun sporocyste). Certains oocystes possèdent une
paroi fine et sont destinés à l’auto-infection de l’hôte (ils réinfectent l’hôte sans en sortir,
donc pas besoin de résister dans le milieu extérieur) : on parle alors de cycle infectieux.
► Pathogénie
► Cycle évolutif
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3) La famille des Sarcocystidés – RANG A
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Cette famille est sub-divisée en deux sous-familles :
La sous-famille des Sarcocystinés dont le genre Sarcocystis
La sous-famille des Toxoplasmatinés dont trois genres sont à retenir :
Toxoplasma, Neospora (SNC) et Besnoitia (tissus conjonctifs) (dixénisme
obligatoire ou facultatif)
Les différentes espèces à retenir sont les suivantes (diagnose d’espèce difficile) :
On observe une sporogonie endogène, mais pas de schizogonie (il n’y a pas de
schizontes, et donc pas de forte multiplication dans le TD). Les gamontes sont dans les
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cellules épithéliales de l’intestin grêle, les oocystes sont sporulés chez l’hôte et les
sporocystes libres (12-18 x 8-10µm) sont rejetés dans les fèces.
Remarque : Il est possible de confondre avec des oocystes d’Isospora qui sont de même
taille chez le chien.
Tubes de Miescher (le plus souvent, ils sont microscopiques : l’espèce du milieu, S.
gigantica, est particulière)
NB : ils sont vraiment petits (même en couleur on voit pas bien), donc on peut
facilement les louper à l’abattoir ! De plus, il n’est pas possible de faire une diagnose à la
vue de ces kystes d’espèces !
► Cycle évolutif
L’HD se contamine en ingérant de la viande bovine (donc doit être carnivore ; ici,
c’est le chien) contaminée par des kystes à bradyzoïtes. La gamétogonie a lieu dans
l'intestin de l’HD (dans les cellules épithéliales de l’intestin grêle), puis il y a émission de
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sporocystes contenant 4 sporozoïtes. Des sporocystes sont émis dans l’environnement
et seront directement infectieux pour les animaux (oocystes sporulés).
Le cycle est un peu particulier, parce qu’il va donner des maladies au niveau
neurologique chez le cheval. On retrouve cependant les mêmes stades, même si le
cheval n’est pas l’hôte normal. Retenir la neurosarcosporidiose = S. neuronae (cf. se
développe dans le cerveau et provoque myéloencéphalite à protozoaires, responsable
d’une ataxie, paralysie).
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► Pathogénie : sarcosporidioses
L’HD serait le chat, qui rejette des oocystes. L’HI est un bovin mais peut aussi être
un petit ruminant ou divers ruminants sauvages.
De nombreux bovins sont porteurs : son extension est de plus en plus importante en
France. Depuis 2001, c’est devenu une épidémie qui représente une perte
économique très importante pour un éleveur.
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L'infection des HD se fait par ingestion de viande contaminée par des kystes
contenant le parasite, puis il y a envahissement de l'épithélium intestinal avec évolution
en tachyzoïtes. À la fin de leur croissance, il y a multiplication asexuée par schizogonie
donnant naissance à des schizontes jeunes. Puis, lorsque les schizontes sont mûrs, on
parle de schizozoïtes.
La reproduction sexuée se met alors en place (gamétogonie). La fécondation a lieu
dans l'épithélium intestinal et produit un ookyste qui sera évacué dans les fécès. La
sporulation a lieu dans le milieu extérieur, en deux à quatre jours : il en résulte un
ookyste sporulé contenant deux sporocystes, renfermant chacun quatre sporozoïtes.
Ce seront les éléments à l'origine de la contamination des hôtes intermédiaires.
Les kystes mesurent 0,5 à 1,5mm. Ils ont une paroi épaisse (15µm), sans cloison ni
métrocyte. Ils contiennent des cellules parasitées hypertrophiées.
L’HI ingère des oocystes sporulés par l'intermédiaire de végétaux souillés (crottes
de chat entres autres). Il y a alors multiplication asexuée. Elle se fait par schizogonie
et aboutit à la formation de tachyzoïtes. Les formes libres pénètrent ensuite dans les
fibroblastes et les histiocytes et forment des kystes à bradyzoïtes. Ces kystes sont à
l'origine de l'infection des hôtes définitifs.
Les kystes se développent dans divers territoires et ce sous la peau, donc les
arthropodes hématophages peuvent transmettre la maladie de bovins à bovins, en
piquant dans un kyste et en finissant leur repas sur un autre bovin. Ce rôle de vecteur
mécanique entre HI est non négligeable d’après les études actuelles.
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► Pathogénie : la besnoitiose
Appelée aussi anasarque, globidiose cutanée ou Eléphantiasis (chez les BV). C’est
une protozoose des endothéliums vasculaires puis du tissu cutané due aux formes
asexuées de Besnoitia chez l’HI (les formes sexuées étant chez l’HD).
On la retrouve chez divers mammifères dont les bovins et les chevaux.
Chez les bovins, les symptômes sont caractérisés par de la fièvre puis une
sclérodermie et des œdèmes, mais aussi une alopécie, des lésions nodulaires puis
séborrhée. C’est par conséquent une maladie de la peau très grave, inguérissable,
aboutissant parfois à la mort.
Des méthodes de diagnostic ELISA et Western blot sont en train d’être mises en
place. Il n’existe aucun traitement efficace.
Chez l'HD, l'évolution est une coccidiose intestinale à Besnoitia, dont l’expression
clinique n’a jamais été observée jusqu’ici.
C’est un parasite dont l’HD est le chat et qui peut avoir plusieurs HI différents
(tous les mammifère, oiseaux, reptiles…) : elle présente donc une très faible spécificité.
La toxoplasmose est une zoonose très importante en France.
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► Morphologie chez l’HI (= toxoplasmose)
Localisation intracellulaire :
Pseudokystes à tachyzoïtes à peu près partout,
dans les poumons, les muscles, le cœur, etc. (formes
pathogènes)
Kystes à bradyzoïtes (100 à 600 µm) dans des
sites préférentiels : principalement les muscles,
mais aussi encéphale, globe oculaire… Kyste de T. gondii
NB : on peut même trouver ce parasite dans des cellules végétales !
Les muscles constituent la voie principale de transmission (au cours du repas). Ces
parasites sont une cause de mortalité chez l’homme notamment ceux atteints du SIDA !
► Cycle évolutif
L’homme peut parfois se contaminer en caressant son chat qui s’est étalé des oocystes
sur le pelage en se léchant. La solution est une hygiène parfaite consistant à toujours se
laver les mains.
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Cycle monoxène dit cycle court :
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Cycle mère-fœtus = toxoplasmose congénitale :
► Pathogénie
La toxoplasmose est une protozoose qui est retrouvée dans diverses cellules
(système des phagocytes mononucléés…) et dans de nombreux tissus (tissu nerveux
notamment). Lorsqu’elle est localisée dans l’encéphale, on parle d’encéphalite
toxoplasmique. Les toxoplasmes ne sont pas détruits par les macrophages.
Souvent latente, elle peut ressembler à une mononucléose, parfois très grave. Une
zoonose importante est souvent associée à une immunodépression (SIDA). Elle est
responsable de nombreux avortements chez les moutons notamment.
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Cette maladie se déroule en 2 phases :
La phase proliférative, durant laquelle il y a prolifération des tachyzoïtes et
formation de pseudokystes, maintenant un équilibre instable
La phase kystique, due aux bradyzoïtes, qui est une phase de latence.
Elle est due aux formes asexuées de Toxoplasma gondii chez de nombreux HI (dont
le Chat et l’Homme), les formes sexuées étant chez l’HD (Chat et Félidés sauvages).
Elle est contractée par voie buccale (= toxoplasmose acquise) ou transplacentaire
(= toxoplasmose congénitale). Cette dernière voie de contamination n’est évidemment
rencontrée que chez les mammifères.
Il y a deux espèces :
Neospora caninum : il reste encore beaucoup d’inconnues sur cette espèce, car
elle a été découverte dans les années 90 (première description en 1988 ;
description du chien comme HD en 1999 !)
N. hughesi (chez le cheval, elle provoque des kystes dans le SNC) assez rare →
rang C…
On différencie les deux grâce à une observation au microscope électronique, ou par
sérologie (anticorps).
► Morphologie
C’est un protozoaire très proche de T. gondii (on dit parfois que c’est l’équivalent du
cycle de la toxoplasmose avec le chien au lieu du chat), il s’en distingue par :
des caractères histologiques et en microscopie électronique : les kystes ont une
paroi épaisse (jusqu’à 4µm, contre 0,5µm pour T. gondii), les pseudokystes
(tachyzoïtes) sont souvent sans vacuole parasitophore et le complexe apical
n’est pas le même pour ces deux espèces.
des caractères immunologiques : il n’y a pas d’immunité croisée, pas de
réaction sérologique croisée : les anticorps sont donc spécifiques (diagnostic
sérologique spécifique).
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Kyste de N. caninum
► Cycle évolutif
Les formes sexuées sont chez le chien (HD). La transmission est surtout
verticale (voie transplacentaire), même s’il existe aussi une transmission horizontale
naturelle, moins connue. Les formes asexuées sont présentes chez l’HD et l’HI (dont
chien et bovins). Il peut y avoir contamination des troupeaux par les chiens.
On sait que ce parasite passe successivement par les phases de schizogonie,
gamétogonie et mérogonie, mais on ne connaît pas encore vraiment le rôle des oocystes
ni des kystes.
Chez le chien, la Ppp est d’environ 8j jours tandis que la période patente dure 7 à
19j et la sporulation dure 24h.
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► Pathogénie
N. caninum est responsable d’une protozoose dans diverses cellules, dont les
neurones. La néosporose est due aux formes asexuées chez divers HI (dont CN et BV),
les formes sexuées étant chez l’HD. Elle peut être contractée par voie transplacentaire.
Cette maladie est connue depuis peu. Elle est surtout décrite chez les chiens, où elle
est la cause d’un syndrome neurologique grave chez le chiot et d’avortements sous sa
forme disséminée.
Chez les bovins, elle provoque des avortements et des lésions céphaliques du
fœtus. Il ne faut donc jamais donner de fœtus avorté ou de délivrance aux chiens de la
ferme !
Cette protozoose est mentionnée aussi chez les ovins, caprins, cervidés et chevaux,
mais pas chez le chat ni l’homme : ce n’est donc pas une zoonose.
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B. Sous-ordre des Adeleorina = Hémogrégarines – rang C
C’est la seule famille à retenir chez les Adeleorina. Elle se caractérise par :
Une schizogonie dans les cellules du système des phagocytes mononucléés
(SPM), et plus rarement du foie, de la rate, des poumons et de la moelle osseuse
Une gamétogonie (gamontes = 10x5µm) dans les monocytes et polynucléaires
circulants
Une fécondation donnant des ookinètes puis des oocystes avec sporozoïtes
chez une tique (Rhipicephalus sanguineus) et une transmission transtadiale
(nymphe-adulte). La fécondation n’a donc pas lieu chez l’HI mais dans une tique,
qui avale les oocystes avec les gamontes
Une infection de l’hôte vertébré par INGESTION de la tique.
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III. La sous-classe des Haemosporidia
Ce sont les hémosporidies au sens strict. Ils sont pigmentés et leur vecteur est un
insecte. Cet ordre comprend deux familles :
les Plasmodiidés dont Plasmodium (peu important en véto)
les Hémoprotéidés dont Haemoproteus (oiseaux), Hepatocystis (chez les
Mammifères).
► Cycle évolutif
Le cycle du parasite se déroule chez l’homme jusqu’au stade gamonte (dans les
hématies). Un Anophèle femelle (l’HD est aussi appelé vecteur dans ce cas) récupère du
sang contaminé par piqûre. La reproduction sexuée a lieu chez l’HD et donne un
ookinète qui se transforme en oocyste avec sporozoïtes. Ces derniers migrent
jusqu’aux glandes salivaires : le moustique peut alors les injecter à un autre humain.
Une fois chez l’homme, soit le parasite réalise son cycle directement, soit il reste
latent dans le foie et passe de temps en temps dans le sang pour réaliser une
schizogonie érythrocytaire. En effet, il peut se former une réserve de trophozoïtes
dans son foie qui se « réveilleront » lors d’une crise, donnant naissance à des
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schizozoïtes (= mérozoïtes) dans les hématies. Ces schizozoïtes font éclater les
hématies tous les 2 jours et forment des gamontes dans le sang.
Ces parasites ne sont pas pigmentés et leur vecteur est un acarien. Deux familles sont
importantes dans cet ordre :
les Babésiidés dont le genre Babesia
les Theilériidés dont le genre Theileria
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Petite forme de Babesia (forme annulaire)
► Pathogénie
Remarque : Dans une zone indemne de babésies avec présence de tiques de la famille
des Ixodidés, il suffit d’introduire un seul chien porteur pour que la zone soit contaminée
pour des siècles…
Ils sont à l’origine d’un syndrome fébrile hémolytique avec des manifestations
atypiques aboutissant à la mort de l’individu (il existe des porteurs asymptomatiques).
► Cycle évolutif
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génération à l’autre, la dispersion est lente (cycle de la tique > 2ans) mais le parasite
peut persister longtemps.
Remarque : La transmission des Babesia se fait en fin de repas, lorsque les glandes
salivaires sont vidées à fond : c’est pourquoi il faut toujours enlever une tique dès qu’on la
voit.
► Pathogénie
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Schizontes dans cellules blanches Gamontes dans globules rouges
Ils sont à l’origine d’un syndrome fébrile avec anémie, adénopathie, hémorragies,
signes nerveux… (East coast fever). Cela peut être parfois plus grave mais c’est plus
rare !
► Cycle évolutif
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Trypanosoma sp.
"trypanosomes"
Phylum Sarcomastigophora
Classe Mastigophora = Flagellés
Famille des Trypanosomidés (1 seul flagelle)
trypanosomes
hématies
Agent de trypanosomose.
1
protozoologie
Leishmania infantum
"leishmanies"
Phylum Sarcomastigophora
Classe Mastigophora = Flagellés
Famille des Trypanosomidés (1 seul flagelle)
macrophage infesté
de leishmanies
leucocytes
2
protozoologie
Phylum Sarcomastigophora
Classe Mastigophora = Flagellés
Famille des Hexamitidés (8 flagelles)
3
protozoologie
Phylum Sarcomastigophora
Classe Mastigophora = Flagellés
Famille des Monocercomonadidés
contenu
caséo-nécrotique
lésions en
cocarde
4
protozoologie
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Eimériidés (développement à l’intérieur de cellules épithéliales)
oocyste sporulé
à 4 sporocystes
5
protozoologie
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Eimériidés (développement à l’intérieur de cellules épithéliales)
macrogamonte microgamonte
entérocyte
6
protozoologie
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Eimériidés (développement à l’intérieur de cellules épithéliales)
oocyste
non sporulé
7
protozoologie
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Eimériidés (développement à l’intérieur de cellules épithéliales)
8
protozoologie
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Eimeriidés (développement à l’intérieur de cellules épithéliales)
9
protozoologie
Cryptosporidium sp.
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Cryptosporiidés (développement à la surface de cellules épithéliales)
Oocystes :
9 petite taille : 4 x 5 µm
9 forme subsphérique
9 contenant 4 sporozoïtes vermiformes (il n'y a pas de sporocystes).
9 émis sporulés par l'hôte.
10
protozoologie
Sarcocystis sp.
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Sarcocystidés
9 Taille : 4 à 20 µm
9 Forme en virgule
9 Noyau central coloré en rouge foncé
9 Formes infestantes pour les Carnivores
Tube de Miesher
Coupe histologique d'œsophage de Brebis
11
protozoologie
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Sarcocystidés
12
protozoologie
Besnoitia besnoiti
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Coccidiasina ("coccidies" sl)
Famille des Sarcocystidés
histiocyte parasité
13
protozoologie
Babesia canis
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Haemosporidiasina ("hémosporidies" sl)
Famille des Babésiidés
9 parasite intraérythrocytaire,
9 en forme de poire (4-5 µm de long) ou ronde (2-4 µm de diamètre).
9 toujours de taille supérieure au rayon de l'hématie.
9 cytoplasme très coloré, rejeté en périphérie par une énorme vacuole centrale
incolore : les piroplasmes sont visibles du fait de leur coloration périphérique et de
leur taille.
14
protozoologie
Babesia divergens
Phylum Apicomplexa
Classe Sporozoasida = Sporozoaires
Sous-classe Haemosporidiasina ("hémosporidies" sl)
Famille des Babésiidés
9 parasite intraérythrocytaire
9 petite taille (par rapport à Babesia canis) : 2 à 3 µm.
15
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Applications épidémiologiques et
Espèce parasite Caractères biologiques
cliniques
Parasites de la surface de la peau
Seules les femelles sont hématophages.
Cycle de 2 à 3 semaines en conditions optimales, les larves Papules prurigineuses et dermatite allergique.
Culicidés Vecteur de nombreux virus, bactéries et parasites
Diptère Ponte dans l'eau. (filarioses).
Diptère
Cycle de 6 jours à 1 mois.
Adulte non-parasite. Larves parasites accidentels, Pertes économiques liées à l'agacement Larves
Calliphoridés, Muscidés.
notamment des plaies. responsable de myiases.
Diptère
Parasite histophage.
Cycle proche de Psoroptes mais dure 3 semaines. Responsable de gales chorioptiques superficielles et
Chorioptes bovis
squameuses.
Sarcoptidé
Parasite kératinophile et kératinolytique, saprophyte du
sol. Spores pouvant survivre longtemps dans le milieu.
Trichophyton verrucosum Les filaments mycéliens peuvent être endothrix, endo- Agent de teignes et de dartres. Très zoonosique.
Ascomycète ectothrix ou flavique.
Trichostrongylus colubriformis
Parasite cosmopolite des cryptes intestinales l'intestin Peu pathogène, contribue au syndrome de gastro-
grêle des ruminants. entérite parasitaire avec d'autres strongles.
Cooperia sp. Cycle direct, la L3 est infestante. Ppp=2 à 3 semaines. Entérites sévères possibles chez le veau, surtout en
Nématode. région tropicale.
Parasite cosmopolite chymivore de l'intestin grêle
des ruminants.
Cycle direct, la L3 est le stade infectant. Larve se Responsable de nématodiriose.
Nematodirus sp. Pathologie saisonnière due aux larves qui érodent
l'hiver d'où infestations au printemps. Adulte libre dans la les villosités d'où malabsorptions et diarrhées.
Nématode. lumière. Ppp=2semaines.
Eimeria sp.
Parasite des cavités buccales, intestinales et génitales des Responsable d'entérites, de gingivites, vaginites,
Trichomonas sp. ruminants. métrites, urétrites...
Protozoaire Peut-être transmis via les paillettes de semences.
Parasite des cavités nasales et des sinus
Larve parasite histophage des cavités nasales et sinus
frontaux des petits ruminants.
Oestrus ovis L'adulte n'est pas parasite mais la femelle larvipare
« bombarde » l'hôte avec ses larves. En France, 1 à 3 Responsable du faux-tournis du mouton.
Diptère
génération par an plus dans les pays chauds.
Cycle dixène. HI= gastéropode aquatique. HD=Ruminants Responsable de bilharziose (ou schistosomose)
Parasite hématophage des veines portes et zoonotique.
Schistosoma bovis. mésentériques. Action spoliatrice des adultes et lésions hépatiques
Trématode
(Acariens) Détritivores (débris cutanés, kératine…) Peu important car pas énormément pathogène
Cheyletiella yasguri (CN) / Très spécifiques Touche surtout jeunes et collectivités : squamosis = pseudo- gale
blakei (CT) C’est un parasite permanent Il est contagieux
Parasites majeurs CN CT Hématophages Lutte difficile, très grande résistance dans l’environnement de la pupe.
Puces (Insectes) Vie parasite brève (restent sur l’hôte DAPP allergie aux piqures (on en rencontre assez régulièrement et le chien
Ctenocephalides canis / pour pondre). Pas du tout spécifiques ne doit plus croiser de puces dans sa vie). Le développement est déterminé
felis (juste des préférences) par les conditions environnementales (développement saisonnier à
Grande résistance dans l’environnement l’extérieur mais continu dans la maison).
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Hématophages
Moustiques (Insectes) Parasites peu importants car peu pathogènes mais vecteurs (Dirofilaria
Pas du tout spécifiques Répartition
pour les Anopheles, de FCO pour Culicoïdes...) !
assez large
(Insecte) Hématophage
Vecteur biologique leishmaniose (Sud France +++)
Phlébotome Pas du tout spécifique
(Insectes)
Peu importants
Trichodectes canis Pas très grave
Pas très graves, se soignent bien
Felicola subrostratus (pou Parasites permanents
Vecteurs potentiels mais marginaux
broyeur CT) Très spécifique
Du fait de leur spécificité : pas nécessaire de traiter l’environnement ou
Linognatus setosus (pou Durée du cycle : 2 à 3 semaines
les animaux d’autres espèces de la famille.
piqueur CN)
Mouches (Insectes) Larves de mouches Myiases cutanées
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Antibiotiques inefficaces et si corticoïdes pour éviter prurit, aggrave le
développement du parasite
(Acarien) Femelle qui creuse des tunnels dans Agent de gale (tête et pattes en premier, puis remonte jusqu’au dos) à
Sarcoptes scabiei l’épiderme Très prurigineux : aspect caractéristique des lésions Raclage cutané et
Plutôt spécifique (variants) observation au microscope
Zoonose
Follicules pileux, transmission possible Démodécie sèche ou humide, localisée ou généralisée, pyodémodécie
de la mère au chiot Détritivore (sébum, possible (c’est-à-dire prurit compliqué par infection bactérienne) motif
Epiderme (Acarien)
débris…) Parasite permanent régulier de dermatites (Attention de ne pas passer à côté, et antibiotiques
Demodex canis
Souvent chez les jeunes Très spécifique ne la guérissent pas ! Diagnostic : raclage cutané profond) Agent de gales
(CN), peu contagieux profondes
Nutrition : plasma
(Nématode)
Transmis par Anopheles Cosmopolite Aucun symptôme clinique chez CN - Nodules SC (filaires)
Dirofilaria repens
Peu spécifique Zoonose (via moustique grave chez l’homme)
Derme et tissus
conjonctifs SC Important car très fréquent dans le Sud de la France Alopécie, PUPD,
adénomégalie, hyperkératose, faciès de vieux chien, abattement, ulcères
(Protozoaire) Dans les macrophages Transmis par
cutanés, amaigrissement…
Leishmania infantum phlébotome Peu spécifique
PCR et/ou prélèvement de moëlle osseuse/ ganglions lymphatiques
Zoonose
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Parasites du Tube Digestif
Gros nodules dans paroi œsophage Rare, mais le plus fréquent des parasites du « haut du TD »
Passage par l’aorte
(Nématode) Chez canidés Troubles de la nutrition (dysphagie due à la présence des nodules dans la
Œsophage
Spirocerca lupi Hématophage paroi œsophagienne : problèmes pour avaler, chien qui régurgite)
Cycle dixène
HI = insecte coprophage HP possible Parfois hémorragie fatale voire mortelle voire irréversible
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Lumière et muqueuse Touche surtout les jeunes (entre autres, transmission transmammaire)
Parthénogénétiques, hématophages (anémie, troubles digestifs)
(Nématode) (et parasites) Mâle et femelle Importance moyenne, fait partie des cibles de la vermifugation Risque
Strongyloïdes stercoralis s’accouplent dans l’environnement d’infestation massive mais nécessité de conditions environnementales
Cycle monoxène diphasique Cycle particulières
infectieux possible Peu spécifique Zoonose
Muqueuse Hématophage
Cycle monoxène Peu fréquent (chenils avec forte température)
(Nématode)
Transmission en per cutanée > voie Action pathogène parfois grave car grand gaspilleur de sang à anémie,
Ankylostoma caninum
trans-mammaire abattement, troubles digestifs
Peu spécifique Zoonose
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(Cestode) Peu fréquent
Paroi IG Chymivore
Mesocestoides sp. (CN &
Trixène : HI2 = petit Vertébré CN peut intervenir en tant que 2nd HI (« tapioca » repéré lors
CT) d’intervention chirurgicale ou signe clinique type péritonite)
Parasite du CN Contamination par ingestion de baies souillées ou par contact avec
(Cestode)
HI = Ovin l’animal infecté
Echinococcus granulosus
Spécificité selon les souches ZOONOSE GRAVE (Homme = HI accidentel)
Duodénum/ jéjunum
(Cestode)
Absorption de nutriments par Taeniasis
Taenia pisiformis/
pinocytose Zoonose
hydatigena
Intestin Grêle Cycle dixène
(Protozoaires)
Neospora (CN)
Rares et généralement pas associés à des pathologies
Sarcocystis (CN et CT)
Besnoitia (CT)
(Protozoaire)
Cellules épithéliales Zoonose (voir dans « Autres appareils »)
Toxoplasma (CT)
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Muqueuse cæcum et colon
(Nématode) Hématophage Importance moyenne
Trichuris vulpis(CN) Monoxène Anémie, coliques hémorragiques Agent de trichurioses
Intestin Grêle
Spécifique
(Protozoaire) Peu important mais l’importance médicale augmente Cause possible mais
CT surtout
Trichomonas marginale de diarrhées chroniques
Parasites de l’Appareil cardio-respiratoire
Nutrition : mucus
(Nématode) Cycle dixène (HI = escargot terrestre)
Crénosoma vulpis Cosmopolite (zones avec beaucoup de Peu fréquent : nécessite contact avec faune sauvage Toux
Bronches et renards)
bronchioles
ANECDOTIQUE
(Nématode) Non hématophage Cycle peu connu
Trachéobronchite
Capillaria aerofila Non spécifique
Ce sont les œufs qu’on va trouver
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Parenchyme pulmonaire et petites
Alvéoles pulmonaires (Nématode)
bronchioles
et artères Aelurostrongylus abstrusus Peu fréquent (sous-diagnostiqué)
Cycle dixène : HI = Mollusque Très
pulmonaires (CT)
spécifique
Intracellulaire (peu spécifique du type
Contamination par ingestion d’œufs ou d’HI
cellulaire), enkysté (SNC)
(Protozoaire) Zoonose : homme = HI se contaminant par ingestions d’ookystes dans
HI = mouton ppalement
Toxoplasma gondii (CT) viande crue ou peu cuite (moralité : mangez tjs votre chat à point. Conseil
Transmission horizontale ou verticale
Système Nerveux également valable pour la viande de mouton) ou par contact avec des
Très spécifique pour l’HD (chat)
fèces de chat (phase d’invasion)
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Adulte dans le cœur droit Diagnostic par présence de microfilaires (frottis)
(Protozoaire)
Sang Larves circulantes (microfilaires) Génère des insuffisances cardiaques
Dirofilaria immitis
Hématophage Vecteur : moustiques (grand nombre d’espèces dont moustique tigre)
PCR dans le sang, ponction …
(Protozoaire) Dans le sang et les macrophages (Voir
SPM (système des Symptômes variées : cutanés, hypertrophie des ganglions lymphatiques,
Leismania « Derme et tissus confjonctifs SC »)
phagocytes hypertrophie des griffes, polyuropolydypsie,…)
mononucléés) (Protozoaire)
HD = CT (Voir « Système nerveux »)
Toxoplasma (CT)
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Ordre ? Distomes
Famille ? Dicroceliidés
Nom ? Dicrocoelium
lanceolatum
Cycle ? Trixène
(gastéropode
terrestre + fourmis)
HD ? Ruminants
Ordre ? Distomes
Famille ? Fasciolidés
Cycle ?
Dixène
(limnée)
HD ? Ruminants
Ordre ? Amphistomes
Famille ? Paramphistomatidés
Nom ? Paramphistomum
sp.
Cycle ? Dixène
HD ? Ruminants
Ordre ? Schistosomes
Famille ? Schistosomatidés
HD ? Ruminant,
homme
Habitat ? Adulte : vaisseaux
sanguins
Classe ? Cestodes
Ordre ? Pseudophyllidea
Famille ? Diphyllobotriidés
Nom ? Diphyllobotrium
latum
Cycle ? Trixène ( crustacé +
poisson)
HD ? Chien, homme
Ordre ? Pseudophyllidea
Famille ? Diphyllobotriidés
Nom ? Ligula
intestinalis
Cycle ? Trixène (crustacé,
poisson)
HD ? Oiseau piscivore
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Mésocestoïdidés
Nom ? Mésocestoïdes
lineatus
Cycle ? Trixène ( arthropode,
petit vertébré)
HD ? Chien, chat,
renard
Habitat ? Adulte : intestin
grêle de l’HD
Classe ? Cestodes
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Anoplocéphalidés
Anoplocephala perfoliata
Nom ?
(en bas)
Anoplocephala magna (en
haut)
Cycle ? Dixène (acarien)
HD ? Equidés
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Anoplocéphalidés
HD ? Ruminants
Habitat ? Adulte : IG de
l’HD
Classe ? Cestodes
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Dilépididés
HD ? Chien, chat
Habitat ? Adulte : IG de
l’HD
Classe ? Cestodes
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Hyménolépididés
Cycle ? Dixène
(coléoptère)
Habitat ? Adulte : IG de
l’HD
Classe ? Cestodes
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Davainéidés
HD ? Poule
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
HD ? Homme
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
HD ? Homme
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
HD ? Carnivores
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
HD ? Carnivores
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
HD ? Carnivores
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
Nom ? Echinococcus
granulosus
HD ? Chien
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
Nom ? Echinococcus
multilocularis
Cycle ?
Dixène (rongeur,
homme…)
HD ? Renard roux
Ordre ? Kinetoplastida
Famille ? Trypanosomidés
Ordre ? Kinetoplastida
Famille ? Trypanosomidés
Famille ? Eimériidés
Famille ? Eimériidés
Famille ? Sarcocystidés
Nom ? Sarcocystes
Tubes de Miescher =
kystes à bradyzoïtes de
Sarcocystis sp.
Kystes localisés
au derme, à la
pituitaire, au
testicule, à
l'utérus et au
vagin
Classe ? Sporozoasida =
Sporozoaires
Phylum Apicomplexa
Ordre ? Piroplasmida
Famille ? Babésiidés
Habitat ? Parasite
intraérythrocytaire
Classe ? Sporozoasida =
Sporozoaires
Phylum Apicomplexa
Ordre ? Piroplasmidés
Famille ? Babésiidés
Nom ? Babesia divergens
Habitat ? Parasite
intraérythrocytaire
(plus petit que B.
canis)
Classe ? Nématodes
Ordre ? Strongylida
Famille ? Ankylostomatidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Chien
Ordre ? Strongylida
Famille ? Strongylidés
Cycle ? Monoxène
Ordre ? Strongylida
Famille ? Strongylidés
HD ? Cheval
Ordre ? Strongylida
Famille ? Strongylidés
HD ? Cheval
Ordre ? Strongylida
Famille ? Strongylidés
Nom ? Cyathostomum
tetracanthum
« petit strongle équin »
Cycle ? Monoxène
HD ? Cheval
Ordre ? Strongylida
Famille ? Chabertiidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Ruminants et porcins
Ordre ? Strongylida
Famille ? Syngamidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Galliformes
Habitat ? Trachée
Classe ? Nématodes
Ordre ? Strongylida
Famille ? Trichostrongylidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Ovins
Habitat ? Caillette
Classe ? Nématodes
Ordre ? Strongylida
Famille ? Trichostrongylidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Ovins et caprins
Habitat ? Caillette
Classe ? Nématodes
Ordre ? Strongylida
Famille ? Trichostrongylidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Ruminants
Habitat ? IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Strongylida
Famille ? Trichostrongilidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Ruminants, porc,
équidés, léporidés,
homme
Habitat ? Caillette des ruminants;
estomac des porcs,
léporidés et de l’homme
Classe ? Nématodes
Ordre ? Strongylida
Famille ? Molinéidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Ruminants
Habitat ? IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Strongylida
Famille ? Trichostrongylidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Bovins
Ordre ? Strongylida
Famille ? Protostrongylidés
Cycle ? Dixène
HD ? Petits ruminants
Ordre ? Strongylida
Famille ? Métastrongylidés
Cycle ? Dixène
HD ? Porc
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Toxocaridés
Cycle ? Monoxène
HD ? Canidés
Habitat ? Lumière IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Toxocaridés
Cycle ? Monoxène
HD ? Chat
Habitat ? Lumière IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Ascarididés
Cycle ? Monoxène
HD ? Carnivores
Habitat ? Lumière IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Ascarididés
Cycle ? Monoxène
HD ? Cheval
Habitat ? IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Ascarididés
Cycle ? Monoxène
HD ? Porc
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Toxocarididés
Cycle ? Monoxène
HD ? Bovin
Habitat ? lumière IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Oxyuridés
Cycle ? Monoxène
HD ? Equidés
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Oxyuridés
Cycle ? Monoxène
HD ? Léporidés
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Hétérakidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Galliformes (Ansériformes)
Habitat ? Caecum
Classe ? Nématodes
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Hétérakidés
Cycle ? Monoxène
HD ? Galliformes (Ansériformes)
Habitat ? IG
Classe ? Nématodes
Ordre ? Spirurida
Famille ? Spiruridés
HD ? Chat
Ordre ? Spirurida
Famille ? Spiruridés
Cycle ? Dixène
HD ? Equidés
Ordre ? Spirurida
Famille ? Spiruridés
HD ? Porc
Habitat ? Estomac
Classe ? Nématodes
Ordre ? Spirurida
Famille ? Tétraméridés
HD ? Ansériformes, poulet et
pigeon
Ordre ? Spirurida
Famille ? Thelaziidés
Cycle ? Dixène
HD ? Bovin et équins
Habitat ? Conjonctive
Classe ? Nématodes
Ordre ? Spirurida
Famille ? Onchocercidés
Nom ? Microfilaires de
Dirofilaria immitis
Cycle ? Dixène (culicidés)
HD ? Carnivores
Ordre ? Spirurida
Famille ? Onchocercidés
Nom ? Microfilaires de
Dirofilaria repens
Cycle ? Dixène (culicidés)
HD ? Chien
Ordre ? Trichinellida
Famille ? Trichuridés
Cycle ? Monoxène
HD ? Chien
Ordre ? Trichinellida
Famille ? Trichinellidés
Cycle ? Auto-hétéroxène
HD ? Porc, mammifères
sauvages (rats)
Ordre ? Dioctophymatida
Famille ? Dioctophymatidés
Cycle ? Dixène
HD ? Mammifères piscivores
(carnivores, félidés) +
homme
Habitat ? Principalement
bassinets rénaux
Classe ? Acanthocéphales
Nom ? Proboscis
d’acanthocéphale
Ordre ? Distomes
Famille ? Fasciolidés
Ordre ? Distomes
Famille ? Dicroceliidés
Localisation?
Pondus par les adultes
dans les voies biliaires des
Ruminants, puis
retrouvés dans les
matières fécales.
Classe ? Trématodes
Ordre ? Amphistomes
Famille ? Paramphistomatidés
Nom ? Œuf de
Paramphistomum sp.
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Toxocaridés
Ordre ? Ascaridida
Famille ? Ascarididés
Ordre ? Trichinellida
Famille ? Trichuridés
Ordre ? Strongylida
Ordre ? Eucoccidia
Famille ? Eimériidés
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Anoplocéphalidés
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Anoplocéphalidés
Œuf d’Anoplocephala
Nom ?
perfoliata (à gauche)
Œuf d’Anoplocephala
magna (à droite)
Classe ? Cestodes
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Dilépididés
Ordre ? Cyclophyllidea
Famille ? Tæniidés
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
Unité
d'Enseignement
Maladies
parasitaires des
équidés
3ème Année – S9
DZVET 360
القرآن
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT
SOMMAIRE
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C. Trichonémoses = cyathostomoses (A) ................................................................................................... 38
D. Oxyuroses (B)......................................................................................................................................... 44
E. La fasciolose chez le cheval ................................................................................................................... 45
VI. Confirmation diagnostique, thérapeutique (A) ..................................................................................... 46
A. Le diagnostic de confirmation ............................................................................................................... 46
1. La coproscopie : technique................................................................................................................ 48
2. La coproscopie : règles d’interprétation ........................................................................................... 49
3. La sérologie ........................................................................................................................................ 50
B. Thérapeutique ....................................................................................................................................... 51
VII. Prophylaxie, vermifugation et anthelminthorésistance (A) .................................................................. 52
Annexes – Références utiles .............................................................................................................................. 56
Annexes – Coproscopie de Baermann ............................................................................................................... 59
Introduction au cours :
Pré-requis :
- Connaissance des caractères morphologiques majeurs des parasites concernés permettant
leur reconnaissance (à l’œil ou au microscope)
- Connaissance des caractères biologiques (localisation, nutrition, reproduction et cycle
évolutif) et pathogènes majeurs des parasites concernés permettant de comprendre le
tableau clinique exprimé et d’élaborer une thérapeutique et une prophylaxie efficaces
Site utile à consulter : vetagro-sup / services web / sites enseignement / étudiants
http://www2.vetagro-sup.fr/etu/copro/index.htm
Diagnose parasitaire
Cheval
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Objectifs pédagogiques :
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→ Savoir-être : (discours à tenir au propriétaire)
Expliquer au propriétaire le diagnostic et les possibilités thérapeutiques
Commenter et argumenter la thérapeutique prescrite ; rédaction d’une ordonnance ;
convaincre de la nécessité du suivi
Donner un pronostic
Expliquer les éventuels risques zoonotiques et mesures à prendre
La réponse à cette question parait évidente, mais elle est en réalité difficile à délimiter. Il existe
toute une série d’arguments n’ayant pas forcément la même valeur ni le même équivalent
scientifique, mais qui convergent tous vers le même plan : l’intégration de l’hypothèse parasitaire
dans notre raisonnement médical.
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Ces données sont confirmées par la communication au congrès AVEF de 2008 :
- « petits strongles » : 81%
- « grands strongles » : plus de 40%
Depuis plusieurs décennies, leur importance décroît : contrôler les infections à Strongylus
vulgaris a été le premier défi en parasitologie équine, et il a été relevé grâce à l’arrivée des
benzimidazoles sur le marché, avec des campagnes de vermifugation répétées et
contrôlées. On observe encore des lésions dues à la migration des larves, mais on observe
de moins en moins d’expressions cliniques.
- Ascaris : 28% chez les foals de 5-6 mois, donc face à jeune équidé il faut y penser
Ils sont systématiquement pathogènes chez les jeunes.
- « tenias » : 20-80%
- « grande douve » : 1 pour 2000 autopsies
Globalement, la prévalence parasitaire digestive est donc élevée. Mais elle reste variable selon les
régions géographiques, la saison et la population équine concernée.
En utilisant la prévalence comparée des syndromes diarrhéiques ou de coliques dans des effectifs
d’équidés ayant reçu des traitements antiparasitaires ou non, il a été montré que cette prévalence
est significativement plus faible chez les animaux traités. Il existe donc un rôle des parasites dans
ces syndromes.
Quels sont les défis qui nous sont posés dans ce cadre très général ?
L’EBVM (evidence based veterinary medicine) est la médecine fondée sur des preuves : il
semblerait que ce soit un raisonnement scientifique utilisé depuis des décennies. Mais ce que les
anglophones veulent dire en utilisant ce terme aujourd’hui, c’est que des notions qui étaient jusque
maintenant prises pour des vérités sont aujourd’hui remises en cause. On peut notamment insister
sur la remise en cause d’informations très sûres qu’on utilisait jusque maintenant pour la
prophylaxie parasitaire chez les équidés : elles ont en effet induit des effets néfastes qu’il faut
prendre en considération aujourd’hui.
Autrefois, on procédait à des programmes stratégiques de vermifugation, c’est-à-dire qu’on ne
s’occupait ni du caractère individuel du sujet, ni du parasite dont l’animal pouvait souffrir : on
procédait d’emblée et à l’aveugle à 4 vermifugations par an sur l’ensemble de l’effectif. Cette
campagne a permis de faire baisser l’incidence du parasitisme mais a également favorisé
l’apparition d’helminthes résistants dans un contexte de pharmacopée très limitée en matière de
vermifugation équine (seules 4 molécules sont disponibles dont une seule est cestodicide). Depuis
les années 80, aucune nouvelle molécule antihelminthique n’est apparue : on est donc condamné à
utiliser ces molécules pendant encore quelques années.
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D’autres idées sont également remises en cause :
- Schéma thérapeutique du téniasis avec les pyréthinoïdes
- Lien teniasis et colique très discuté selon la méthode diagnostique utilisée : coprologie vs
sérologie
- Prophylaxie offensive et destruction du parasite, en désaccord avec la notion de « refuges »
(maintien d’une population d’helminthes pour garder parasites avec des gènes de
sensibilité)
- Remise en cause des traitements stratégiques « à l’aveugle »
Aujourd’hui, il est donc nécessaire de tenir compte de la pharmacopée disponible et de l’incidence
de la résistance des parasites à l’encontre des antihelminthiques utilisables : apparition d’une
« anthelminthorésistance ».
Pour nous vétérinaires, il est impératif de prendre en compte cette évolution dans la prophylaxie
antiparasitaire : la prescription devrait être précédée d’un examen clinique et d’une coproscopie
(au contraire de ce qui se passe la plupart du temps, à savoir délivrance de molécules sans voir
l’animal).
Les propriétaires disent souvent : « mon cheval est maigre, il mange comme 4, donc il est
parasité ». Mais cela est faux ! La polyphagie n’est pas synonyme de parasitisme, il va même plutôt
avoir tendance à l’hyporexie.
Attention également à ne pas confondre la maigreur (qui est la disparition du tissu adipeux) et la
cachexie (disparition du tissu musculaire). La maigreur est assez fréquemment rencontrée dans les
cas de parasitoses, mais elle n’est pas systématique : des maladies parasitaires graves peuvent ne
pas induire de maigreur ou de cachexie.
Concernant l’atteinte de l’état général, en cas de parasitose on peut observer un abattement de
l’animal, un poil de moins bonne qualité, un retard de croissance, un amaigrissement, etc… Des
modifications biologiques peuvent également être observées : anémie, hyperéosinophilie,
hypoprotéinémie / hyperglobulinémie.
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2. Importante des parasites digestifs dans le syndrome diarrhéique
(aigu / chronique, +/- autres signes)
Pour résumer : Il existe en effet des parasites pouvant induire des manifestations de diarrhée, dont
les petits strongles (localisés dans la paroi digestive : quand les larves la quittent, cela provoque une
débâcle diarrhéique).
Des études ont démontré l’existence d’une relation entre la prévalence parasitaire et la prévalence
des coliques. 2 articles sont notamment très important et à lire :
- Reinemeyer C R, Nielsen M K. Parasitism and colic. Vet Clin Eq., 2009, 25, 233-245
Cet article de synthèse met en avant le rôle pathogène majeur de 3 espèces : S. vulgaris,
Parascaris equorum (chez le jeune), A. perfoliata (chez l’adulte).
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Les espèces parasitaires mineures sont les suivantes : Gasterophilus sp, S. edentatus, S.
westeri, cyathostomes.
- Uhlinger C. Effects of three antihelmintic schedules on the incidence of colic in horses. Eq.
Vet. J., 1990, 22(4), 251-254
Cet article a été écrit en 1990 mais il garde encore toute sa valeur scientifique aujourd’hui.
C’est l’un des premiers articles démontrant la relation entre traitements antihelminthiques
et prévalence des coliques.
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2
Relation démontrée entre sérologie positive et colique (pas avec la coproscopie)
2
Sérologie positive avec élimination des parasites
3
Association entre coliques et coproscopie positive
3
Pas d’association démontrée avec la sérologie
- Concernant le lien entre infestation parasitaire et coliques (spasmodiques, impaction) :
Lien démontré entre l’infestation et les coliques de type spasmodique
Contrôle possible de l’infestation par coproscopie et sérologie
Risque augmenté de coliques avec l’intensité de l’infestation
La conclusion est la suivante : les résultats sont différents selon la méthode diagnostique utilisée.
Un lien a été démontré entre le syndrome colique et une coproscopie positive, malgré un défaut de
sensibilité de cette méthode. Au contraire, aucun lien n’a été démontré entre le syndrome colique
et la sérologie, qui est trop peu sensible mais présentant un risque faux positifs.
Les cestodes ont longtemps été considérés comme négligeables et ont donc été sous-estimés à
côté des strongles. Mais à partir du moment où on a contrôlé les strongles, l’effet pathogène des
cestodes est apparu (anoplocéphale au niveau de la valvule iléo-caecale d’où des contractions
intestinales répétées et un risque d’invagination).
C’est une notion récente qui n’est pas encore entièrement démontrée.
Le jeune cheval présente notamment une grande sensibilité à la cyathostomose larvaire, associée à
une réponse inflammatoire importante de type Th2 (avec intervention notable de l’IL-4).
Cependant, il existerait un effet néfaste de certains antihelminthiques vis-à-vis de la réaction
immunitaire de l’animal, notamment chez le jeune : effet anti-inflammatoire de l’ivermectine
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(pour rappel : c’est la première réponse non spécifique mise en place face aux pathogènes).
Plusieurs arguments sont en faveur de cette hypothèse :
- Chez l’Homme souffrant d’eczéma, l’utilisation de l’ivermectine en topique aboutit à un
effet anti-inflammatoire et peut-être à une certaine guérison chez l’enfant.
- Chez le cheval, le suivi des marqueurs de l’inflammation a permis de constater la présence
d’un effet anti-inflammatoire après administration d’ivermectine.
Or, le jeune est un sujet qui relève d’une vaccination indispensable et qui est très exposé à la
pression parasitaire : on associe donc vermifugation et vaccination dans les premiers mois de vie de
l’animal. Il y aurait donc peut-être une contradiction à cette pratique : l’administration synchrone
de l’ivermectine à des fins de vermifugation et de la vaccination perturberait la réponse
inflammatoire de l’individu.
Pour le moment il faut rester prudent à ce sujet.
Comme chez de nombreuses espèces de mammifères, il existe un protozoaire flagellé présent dans
la muqueuse buccale. Il est considéré comme non pathogène, mais on peut être amené à
l’identifier après mise en culture de prélèvements buccaux.
Aujourd’hui, on se questionne concernant son effet pathogène.
Les larves L1 de Gasterophilus sp sont ingérées et vont alors effectuer leur migration : sur la langue,
dans la sous-muqueuse buccale et linguale. Elles quittent ensuite spontanément la cavité buccale
pour atteindre l’estomac et/ou l’intestin grêle.
Cette migration entraîne des lésions visibles mais évoluant vers la guérison. Elles peuvent
occasionner des troubles de la mastication et de la déglutition.
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Sur cette photo, on peut voir une larve au stade 3 du Gasterophilus. Il faut notamment observer les
rangées circulaires d’épines, l’extrémité antérieure (en haut à gauche) pourvue de crochets et
l’extrémité postérieure (en bas à droite) plutôt tronquée et porteuse des plaques stigmatiques.
Le parasite :
- Nématode rhabditidé, groupe des Strongyloïdes
- Morphologie : petit parasite de 300µm x 20 ; œsophage avec bulbe et appareil valvulaire
- Reproduction : femelle parthénogénétique
- Milieu de vie : sol riche en matières organiques
- Parasite facultatif opportuniste
Ce nématode peut devenir pathogène après avoir été ingéré (localisation buccale) ou avoir traversé
la peau (lésions cutanées).
Clinique
Il est donc responsable d’une halicéphalose :
- Buccale : plaies buccales, gingivites, troubles ?
- Systémique : migration du parasite par voie sanguine vers le SNC (→ méningo-
encéphalomyélite), le rein (→ néphrite), le testicule (→ orchite)… C’est donc une forme
disséminée.
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Diagnostic et traitement
Le diagnostic ante-mortem est très difficile puisque le parasite n’est pas observé dans les liquides
biologiques (salive, LCR) excepté les urines. Il faut donc faire une biopsie des granulomes buccaux,
nasaux ou du SNC.
Cette parasitose doit être incluse dans le diagnostic différentiel des affections neurologiques.
Le traitement est très décevant : il faut franchir la barrière hématoméningée. On peut tenter un
traitement à l’ivermectine : 1 mg/kg, PO, répété 3 fois à 15 jours d’intervalle.
On peut également rencontrer ce parasite chez d’autres espèces, dont l’espère humaine. Jusque
maintenant, très peu de cas ont été décrits.
Cette partie n’a pas été traitée en cours, cependant elle est présente dans le diaporama de cette
année et dans le cours des RHX.
Cette helminthose est commune aux équidés et aux bovins : elle est due à la présence dans la paroi
de l’œsophage d’un spirure peu ou pas pathogène. C’est le plus souvent une découverte
d’autopsie.
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A. Trichostrongylose gastrique (C)
Définition
C’est une helminthose peu fréquente, touchant environ 12% des chevaux. Elle est due à la
présence, dans les glandes gastriques et la paroi de l’estomac, d’un trichostrongle commun aux
équidés et aux bovins : Trichostrongylus axei, peu pathogène.
Conséquence : La prophylaxie consistant à mettre en place une rotation d’espèces sur une pâture
n’est pas réalisable ici, puisque équins et bovins sont infestés par ce parasite.
Rappel : On fait souvent pâturer des ruminants sur une pâture où il y avait des chevaux l’année
précédente, afin que les bovins ingèrent les larves de strongles non pathogènes pour eux, ce qui
permet d’assainir la pâture facilement.
Remarque : contrairement aux autres strongles, T. axei n’est pas spécifique d’une espèce, et a une
localisation gastrique et non intestinale.
Cycle évolutif :
Il est classique :
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La dynamique des larves L3 infestantes est importante à connaître et à comprendre car elle
conditionne la prophylaxie :
- La population de L3 diminue progressivement au cours de l’hiver dans le pâturage à cause
des conditions climatiques (droite pointillée décroissante) : L3 transhivernantes
- Les chevaux mis au pré ingèrent les L3 persistantes dans l’environnement puis éliminent
dans leurs crottins des œufs de strongles qui vont pouvoir évoluer en L3.
La durée nécessaire à la transformation des œufs en L1, puis en L2, et enfin en L3 est de plus
en plus réduite au fur et à mesure que les conditions deviennent favorables (printemps) :
augmentation de la population de L3, puis creux au cœur de l’été (du fait de la sécheresse),
pour reprendre de manière accélérée en automne à cause de l’humidité. Finalement, la
population décroît progressivement en se rapprochant de l’hiver : nouvelles L3
transhivernantes.
Cette dynamique n’est valable que lors d’année à saisons bien tranchées.
Pathogénie et clinique
Ces parasites sont peu pathogènes, ils provoquent des petites coliques, à répétition. Il s’agit en
général d’une trouvaille d’autopsie.
Diagnostic et traitement
Le diagnostic devrait reposer sur des biopsies. En effet, la coproscopie ne permet pas de discerner
les œufs de T. axei des autres strongles digestifs (morphologiquement identiques).
La thérapeutique n’est pas différente de celle des autres strongyloses.
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B. Gastérophiloses (A)
Définition
Ce sont des myiases digestives fréquentes (prévalence d’environ 30%), spécifiques et dues à la
migration et au pouvoir traumatisant de larves de diptères du genre Gasterophilus. Ces myiases
non immunogènes sont observées à la fois chez le jeune et chez l’adulte. Le cycle évolutif
conditionne une infestation estivale et une clinique hivernale stricte.
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Cycle évolutif :
Il faut le connaître précisément : il est à la base du caractère saisonnier de la gastérophilose et de
l’efficacité de la thérapeutique. Il existe tout de même de nombreuses variations dans la chronologie
du cycle et les localisations digestives précises selon les espèces considérées.
Les mouches adultes sont dans le milieu extérieur : elles sont non parasites et ont une durée de vie
brève. Il y a donc une phase exogène estivale et non parasite. Les adultes pondent des œufs
enduits d’une substance collante les rendant adhérents aux poils, en différentes zones du corps
selon les espèces de gastérophiles.
Les œufs évoluent en œufs larvés. Le cheval ingère les L1 en mettant un coup de langue sur la zone
où sont situés les œufs. Les L1 entreprennent leur migration dans la cavité buccale, entraînant des
lésions, puis évoluent en L2 dans la cavité buccale ou dans le pharynx.
La mue en L3 se fait dans l’estomac (zone non glandulaire pour G. intestinalis) ou dans l’intestin
selon les espèces, de l’automne au printemps suivant. Il y a donc une phase endogène parasite
hivernale. Les L3 sont expulsées dans les crottins en fin de printemps, se transforment en pupes qui
donnent des adultes en été.
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Gauche : Larve L3 de gastérophile
Droite : Larves fixées à la paroi de l’estomac
Milieu : lésions ulcératives après détachement des larves
Clinique
Les L3 ont une action traumatique via leurs crochets, ainsi qu’une action inflammatoire due en
partie aux migrations.
Il y a plusieurs conséquences :
- Infestation asymptomatique le plus souvent
- Manifestations cliniques rares :
o Coliques gastriques : coliques de faible intensité, récurrentes, hivernales, peu
spectaculaires et plutôt bénignes, troubles de la vidange stomacale
(Relation gastérophilose – coliques discutée)
Le cheval pourra alors avoir une position caractéristique : antérieurs dressés, cheval
assis sur ses postérieurs (« position du chien assis »). Cette position permet de
soulager la pression exercée sur l’estomac par la partie postérieure de l’abdomen.
o Complications rarissimes : rupture de l’estomac (lors de chute brutale de l’animal
sur le sol) ; hémorragies (quand les crochets déchirent un vaisseau) ; ulcères
perforants avec péritonite (due à la présence des L3 dans la cavité péritonéale)
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Les ré-infestations successives sont possibles : il n’y a pas de développement d’immunité. Ces ré-
infestations entraînent des réactions inflammatoires chroniques puis fibreuses enserrant
l’estomac : on observe alors un « petit estomac gastérophilien ».
Diagnostic et traitement
Le diagnostic de suspicion est facile (position caractéristique de l’animal). Cependant, il faut
recourir à l’endoscopie pour visualiser les L3 fixées dans l’estomac et confirmer le diagnostic.
En période estivale, on peut observer les poils du cheval à la loupe et observer une coque striée
transversalement correspondant un œuf de gastérophile. Il faut faire attention à ne pas confondre
ces œufs avec des lentes, qui ont la même dimension mais avec une coque non striée et percée de
petits trous.
Pour le traitement, on a recours à des endectocides : les lactones macrocycliques sont très
efficaces, avec une efficacité légèrement supérieure de l’ivermectine (0,2 mg/kg PO). Le traitement
se fait exclusivement en hiver, c’est-à-dire quand les parasites sont présents chez l’animal.
Définition
Ce sont des helminthoses dues à l’action pathogène de spirures adultes du genre Habronema (=
Draschia), situés dans des nodules de la paroi gastrique.
L’habronémose gastrique correspond à l’habronémose imaginale, au contraire de l’habronémose
cutanée et muqueuse, qui est une habronémose larvaire (« plaies d’été », cf cours de dermatologie
parasitaire).
Cette maladie est importante notamment en zones tropicale et méditerranéenne.
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- D. megastoma (assez rare) : spirure dans le cul de sac dorsal de l’estomac, en position sous-
muqueuse = gastrite nodulaire
- H. muscae, H. microstoma (= majus) : gastrite catarrhale et hyperplasique, ulcérative,
pouvant évoluer vers la tumorisation granulomateuse puis vers la cancérisation
Extrémité antérieure
Chez les habronèmes, l’extrémité distale du mâle est enroulée dans un plan tandis qu’elle est
vrillée chez les filaires.
Cycle évolutif :
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L’infestation est estivale, la clinique est hivernale et chronique.
Les mouches sont hôtes intermédiaires et portent des L3 infestantes. Elles sont actives en été et
assurent l’infestation du cheval par ingestion.
Les adultes se développent dans des nodules gastriques (granulomes pouvant atteindre 10 cm de
diamètre) percés d’un orifice laissant s’échapper des œufs ou des larves dans la lumière digestive.
Les L1 sont excrétées dans le milieu extérieur par le biais des crottins. Elles infestent les asticots de
mouche présents dans les crottins : de façon synchrone, les L3 se retrouvent chez la mouche
adulte, qui peut être piqueuse ou non piqueuse.
Clinique
On observe des coliques hivernales tendant à la chronicité par la suite. Elles sont très discrètes
mais peuvent entraîner des complications :
- Déchirure du nodule suivie d’une hémorragie
- Evolution vers une cancérisation des nodules (propriété classique des spirures)
- Evolution vers l’abcédation, l’ulcère perforant et la péritonite.
La plupart du temps, l’habronémose est asymptomatique : découverte d’autopsie.
Diagnostic et traitement
Le diagnostic se fait par coproscopie et par endoscopie. A l’endoscopie, on peut observer des
nodules qui peuvent être biopsiés. A la coproscopie, on retrouve des œufs larvés de petite
dimension (40-50 mm x 10) et parfois des L1 (110 mm, stylet en Y). En cas de suspicion
d’infestation, on peut répéter la coproscopie classique (qui est de faible sensibilité) ou y associer la
technique coproscopique de Baermann.
Le traitement passe par l’utilisation d’endectocides tels que les lactones macrocycliques
(ivermectine), et par la prévention insecticide.
L’habronémose larvaire est infiniment plus grave et plus invalidante que la digestive.
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IV. Les parasites de l’intestin grêle
Il y a 3 parasites à connaître :
- Strongyloides westeri (B) : heureusement non fréquent car très pathogène, surtout chez le
jeune cheval
- Parascaris equorum (A) : fréquent et très pathogène
- Anoplocephala sp (A) : fréquent, pathogène et inducteur de coliques
Définition
C’est une helminthose peu fréquente du très jeune équidé, cosmopolite, due à l’action pathogène
de Strongyloides westeri dans la sous-muqueuse de l’intestin grêle, responsable d’une entérite
aiguë potentiellement grave et mortelle.
Le cheval adulte est porteur asymptomatique.
Cycle évolutif
Il est complexe.
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Cycle de base :
La femelle parasite élimine des œufs larvés ou des larves L1 dans les crottins. Ces L1 évoluent dans
le milieu extérieur en L3 infestantes.
Les L3 infestent un jeune poulain par ingestion (matières souillées, lait contaminé) ou par contact
avec une litière contaminée (contamination percutanée). Elles migrent via la circulation veineuse
jusqu’au foie puis rejoignent le cœur droit (via la veine cave) et ensuite les poumons (via l’artère
pulmonaire). Elles sont alors expectorées et dégluties : elles atteignent le tube digestif où elles
donnent des adultes dont seules les femelles parthénogénétiques persistent. La femelle s’enfonce
dans la muqueuse de l’intestin grêle et s’y multiplie. Au terme de la période pré-patente (6 à 14j),
les œufs larvés ou les L1 sont éliminés dans les crottins.
Le stade parasitaire est donc la femelle, qui est pathogène de par sa localisation profonde dans la
muqueuse et la sous-muqueuse intestinale.
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de nouveaux adultes, sans passage par le milieu extérieur. C’est ce cycle qui est à l’origine de la
strongyloïdose « maligne » particulièrement grave.
Clinique
Chez le très jeune poulain âgé de quelques jours à quelques semaines, on peut observer une forme
classique : c’est la première helminthose observable dans la vie de l’animal.
Une véritable immunité se met en place dès l’âge de 5 mois : l’adulte ne présente pas de signes
cliniques.
On observe une diarrhée profuse, aiguë associée à une fièvre (ce qui est exceptionnel en cas
d’helminthose) et une atteinte de l’état général (abattement, déshydratation, anorexie).
Diagnostic et traitement
Le diagnostic est difficile : la confirmation de l’infestation se fait par coproscopie. On peut la
réaliser chez la mère chez laquelle les œufs larvés et les larves seront moins dilués dans les crottins
(source de l’infestation + pas de diarrhée). A cause des petites dimensions de l’œuf larvé, la
coproscopie basée sur la flottaison peut être négative. En cas de suspicion, il faut donc renouveler
cet examen et y associer une coproscopie de Baermann (schéma en annexe à la fin du cours) pour
mettre en évidence les L1.
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Le traitement passe par deux étapes :
- Traitement spécifique : benzimidazoles à hautes doses et de façon prolongée ; possible
utilisation d’ivermectine ou de moxidectine, mais ces molécules peuvent être toxiques chez
le très jeune animal. On n’utilise pas de moxidectine chez des poulains de moins de 4 mois.
- Traitement symptomatique, très important : réhydratation, ré-alimentation…
Définition
C’est une helminthose fréquente chez le jeune, due aux migrations dans l’organisme de larves (=
ascaridose larvaire) puis à la migration pathogène des adultes de Parascaris equorum dans la
lumière intestinale (= ascaridose imaginale).
Ce parasite est très pathogène : migration des larves, caractère très spoliateur (consommation de
protéines, de vitamines, de glucides, de calcium, nécessaires à la croissance du poulain), occlusif
(souvent nombreux parasites dans la lumière), allergisant et toxique (liquide sécrété lors de la mort
des ascaris) des adultes. Il est donc indispensable de toujours traiter une ascaridose imaginale.
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Cycle évolutif
Le cycle évolutif est de type trachéal, avec une période pré-patente de 3 mois.
Le poulain ingère un œuf larvé (wL2) dans le milieu extérieur. La L2 est libérée dans l’organisme,
gagne le foie puis mue en L3. Cette L3 effectue une migration vers le cœur droit (via la veine cave),
puis vers les alvéoles pulmonaires (via l’artère pulmonaire) et l’arbre aérifère, entraînant des
symptômes respiratoires. La larve commence entame ensuite sa migration trachéale : elle remonte
jusqu’au pharynx, puis est déglutie et se retrouve dans la lumière intestinale.
L’évolution en adultes se fait dans la lumière intestinale : on observera des symptômes digestifs et
généraux.
Il n’y a pas de transmission par le lait ni de transmission in utero.
Les œufs larvés wL2 sont le stade infestant, assurant la pérennité du parasitisme : ils sont en effet
très résistants aux conditions environnementales, même si elles sont très défavorables
(températures élevées, sécheresse, ensoleillement…). Les méthodes de nettoyage, notamment
plusieurs antiseptiques, sont inefficaces sur ce stade.
Quand l’animal est parasité, c’est toujours un parasitisme massif et important : l’émission d’œufs
dans le milieu extérieur est massive, très régulière et constante pendant plusieurs mois.
Clinique
La clinique est protéiforme. Elle est très importante chez le poulain, alors qu’elle est bien plus
discrète chez l’adulte (découverte coproscopique).
Il peut y avoir différents types de symptômes :
- Symptômes généraux : abattement, appétit capricieux, retard de croissance, déficit
pondéral (« rachitisme »)
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- En association avec des symptômes digestifs (non systématiques) : troubles du transit,
ballonnements, borborygmes, alternance constipation – crottins ramollis, expulsion possible
de quelques parasites.
- Symptômes respiratoires : jetage, toux (pendant 4 semaines, sauf complications),
disparition spontanée
Des complications sont possibles : pseudo-occlusion intestinale (parasitisme massif, pouvant aller
jusqu’à plusieurs centaines de parasites adultes), coliques associées ; péritonite en cas d’ascaridose
« chirurgicale » (perforation intestinale due aux microtraumatismes provoqués par le parasite,
compliquée par des bactéries). Pour rappel, l’ascaris adulte est présent dans la lumière de l’intestin
et n’est jamais fixé à la paroi. Il peut seulement y avoir des micro-plaies se compliquant et évoluant
en ulcères, aboutissant à une péritonite.
Diagnostic et traitement
Le diagnostic de suspicion est confirmé par la coproscopie (examen très sensible et spécifique) ainsi
que par une hyperéosinophilie (due aux migrations larvaires).
Les œufs de Parascaris equorum :
- Sont globuleux, avec une coque très épaisse (d’où grande résistance dans le milieu
extérieur), et mesurant 80-90 µm de diamètre
- Contiennent une seule cellule à l’intérieur lors de leur émission
La coproscopie classique à une haute sensibilité diagnostique à cause de l’extrême prolificité des
ascaris. De plus, la diagnose est facile car il n’y a pas d’autres œufs comparables chez le cheval.
Il peut y avoir des faux négatifs lors de la période pré-patente, correspondant à la migration
larvaire.
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Le traitement est obligatoire une fois que le diagnostic est confirmé. Si possible, il faut le réaliser
en laissant le poulain au box, en associant à une hygiène stricte.
On donne :
- Un larvicide : fenbadazole (Panacur ND) à hautes doses (plusieurs dizaines de mg/kg/j,
pendant 10-15j) ou endectocides (attention aux limites d’âge)
- Un adulticide : plusieurs molécules et présentations possibles
o Benzimidazoles aux posologies classiques : fenbendazole, mébendazole
o Pamoate de pyrantel (Strongid ND) : nématodicide non toxique car non absorbé par
la muqueuse digestive, phénomène de résistance décrit
o Endectocides aux posologies classiques : attention aux limites inférieures d’âge,
résistance décrite à l’ivermectine
La prophylaxie est importante : elle passe par des vermifugations régulières chez l’adulte
(notamment la jument) et chez le jeune. Il faut toutefois être prudent quant à l’induction de
résistances.
C. Teniasis (A)
Définition
C’est une cestodose imaginale intestinale spécifique du cheval adulte, due à l’action pathogène de
Anoplocephala perfoliata, et parfois de A. magna.
C’est une helminthose de pâturage, se produisant suite à l’ingestion d’hôtes intermédiaires
(oribate).
La prévalence est mal connue, mais elle est en augmentation régulière. Cette helminthose a
longtemps été négligée, mais on s’en préoccupe de plus en plus : la prévalence des strongyloses
diminue, ce qui laisse la place aux cestodoses.
Le parasite :
Anoplocephala magna
C’est un cestode : ver plat segmenté, avec des segments larges mais peu hauts (typique d’un
anoplocéphalidé). Il fait plus de 10 cm de longueur.
Anoplocephala perfoliata
C’est le cestode le plus fréquent et le plus pathogène chez le cheval. Il est moins grand : 5cm
maximum.
C’est également un anoplocéphalidé, mais il possède des segments très serrés avec une
excroissance derrière chaque ventouse (2 par face). Il a également des « lobes post-céphaliques »
typiques.
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Cycle évolutif
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L’adulte élimine des segments ovigères et des œufs dans les crottins. Les œufs sont de forme
géométrique : rectangles à paroi épaisse, 60-80 x 15 µm renfermant un embryophore avec un
appareil piriforme.
Cet œuf infeste un hôte intermédiaire : acarien libre dans la prairie ou oribate. L’œuf évolue alors
en une larve cysticercoïde infestante pour l’hôte définitif.
L’ingestion de l’oribate assure le développement d’un anoplocéphale dans la lumière intestinale du
cheval.
La période pré-patente est supérieure à 2 mois.
Œuf géométrique :
(1) coque épaisse
(2) embryon
(3) embryophore (membrane au contact de l’embryon)
avec appareil piriforme
Clinique
A. perfoliata est le cestode le plus pathogène chez le cheval. Il est localisé préférentiellement au
niveau du carrefour iléo-caeco-colique, induisant un dysfonctionnement de la valvule : lésions et
prolifération de tissu fibreux.
Il n’y a pas d’immunité mise en place.
Ce téniasis est la plupart du temps asymptomatique mais il entraîne parfois l’apparition de coliques
spasmodiques. Ces coliques reposent sur une intussusception iléo-caecale : l’iléum de faible
diamètre s’abouche dans la tête du caecum beaucoup plus large, et par contractions répétées
l’iléum peut s’invaginer dans le caecum. Il peut également y avoir une rupture caecale et une
altération de la motricité intestinale (très souvent).
Pour rappel, il y a une relation épidémiologique démontrée entre le téniasis et les coliques
spasmodiques, ainsi qu’entre le traitement cestodicide et la faible prévalence de ce type de
coliques.
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Diagnostic et traitement
Le diagnostic est difficile car :
- les coliques ne sont pas toujours typiques, et peuvent aller de coliques modérées à graves ;
elles ont fréquemment une réponse favorable aux traitements antispasmodiques et
antalgiques
- la coproscopie est peu sensible : l’élimination d’œufs est irrégulière
- la présence d’œufs et de coliques ne signifie pas que le parasite est forcément l’origine des
coliques
- la sérologie est peu fiable : elle ne présente pas assez de spécificité et de sensibilité pour
être un outil de diagnostic courant, et les anticorps persistent longtemps après le traitement
Le traitement peut passer par l’utilisation de 2 molécules :
- Pyrantel (Strongid ND) à deux fois la dose nématodicide : controverses sur l’efficacité réelle
(nématodicide vs cestodes)
- Praziquantel, 1 mg/kg PO : très efficace à l’encontre de tous les cestodes adultes ou pré-
imaginaux, toxicité nulle (mais n’existe qu’en association avec d’autres molécules, ce qui est
regrettable : notamment association fréquente avec l’ivermectine)
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Ils représentent un large sujet, très important et complexe. 2 grands groupes de parasites sont en
cause : les grands strongles et les petits strongles. Ils sont très fréquents et très pathogènes. Pour
faire simple : il n’existe pas de cheval sans strongles.
Cependant, attention à l’utilisation abusive du terme de « strongles » :
Strongyloses s.l.
Affections
Strongyloses imaginales Strongyloses larvaires
digestives
Affections
Strongyloses larvaires -
exentérales
Cyathostomoses =
Strongyloses s.s.
trichonémoses
Les strongyloses sont des helminthoses spécifiques, non contagieuses ni infectieuses dues au
développement et à la migration de diverses espèces de nématodes strongylidés.
Ces strongyloses au sens large comprennent :
- Les strongyloses au sens strict : infestations dues au genre Strongylus sp (« grands
strongles), pathogènes aux stades adulte (strongylose digestive) et larvaire (strongylose
imaginale)
→ Importance croissante des strongyloses imaginales à Strongylus, persistance des lésions
artérielles
- Les cyathostomoses ou trichonémoses : infestations dues aux Trichonèmes ou
Cyathostomes (« petits strongles »), adulte non pathogène (infestation) et larves
pathogènes (dans la muqueuse ou la sous-muqueuse)
→ Très grande importance : pouvoir pathogène des larves et anthelminthorésistance
croissante
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Gauche : Strongylus sp
Droite : larves de cyathostomes
La capsule buccale est très développée, globuleuse et dépourvue de dents sur le bord antérieur. La
présence ou l’absence de dents, ainsi que leur forme, dans le fond de la capsule buccale permet de
faire la diagnose d’espèce.
Les œufs sont tous identiques entres les espèces de Strongylus, et également entre les grands
strongles et les petits strongles. En conséquence, la diagnose différentielle à la coproscopie n’est
pas possible : la réponse du laboratoire sera « œufs de strongles digestifs ».
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Les œufs sont :
- De type ellipsoïde
- Dimensions : 80-90 x 45-50 µm
- Présence d’une morula (quelques blastomères)
Tous les strongles adultes sont parasites du gros intestin : ils se situent au niveau de la pointe
caecale, de la jonction caecum-colon ou au niveau du colon. Ils sont fixés à la muqueuse digestive,
et sont chymivores et histophages.
Les larves sont responsables de migrations parfois complexes et différentes en fonction des
espèces de Strongylus.
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Aspect typique de « grands strongles » en surface d’une muqueuse de GI
Visibles par exemple lors d’une autopsie, en surface de crottins expulsés
ou récoltés après une fouille rectale
Plusieurs cm de longueur (femelle > mâle), ver rond
Extrémité antérieure développée (flèche)
Parfois aspect rosé : hématophagie modérée
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Cycle évolutif
Les L3 sont ingérées au pré. Dans la lumière du tube digestif, la L3 se libère de son enveloppe. Elle
gagne ensuite la paroi de l’intestin grêle (mue en L4), et les ramifications terminales de l’artère
mésentérique : la L4 remonte cette artère à contre-courant, dans la paroi artérielle, jusqu’à la
naissance de cette artère au niveau de l’aorte. Différents scénarios sont possibles :
- La plupart du temps, les L4 sont arrêtées dans la paroi artérielle et sont reconnues comme
un corps étranger : il se met en place une réaction inflammatoire puis fibreuse autour
d’elles (= anévrisme vermineux), ce qui entraîne une perturbation du débit vasculaire et une
hypoxie : la paroi s’épaissit et le vaisseau perd sa capacité à se dilater. On aboutit à une
nécrose ischémique et des « coliques thrombo-emboliques ». Les L4 y restent jusqu’à 5
mois, et muent en L5 (jeune adulte).
- Certaines L4 continuent leur migration
o A contre-courant jusqu’au cœur droit, puis via l’artère pulmonaire : elles atteignent
les poumons et s’y enkystent.
o Dans le sens du courant artériel, jusque dans les artères iliaques (entraînant un débit
vasculaire amoindri, d’où une boiterie des membres postérieurs) ou les artères
spermatiques, où elles s’enkystent (induisant une « orchite vermineuse » : terme
inexact, puisqu’il s’agit d’une atteinte des enveloppes et non une atteinte
testiculaire)
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- D’autres L4/L5 sont toutefois entraînées dans le sens du courant artériel, jusqu’à atteindre
la paroi intestinale : elles déchirent cette paroi, et donnent des L5/Ad dans la lumière
digestive.
La période pré-patente est de 6-8 mois.
Clinique
Nous verrons ici uniquement l’expression clinique de la strongylose imaginale : pour la strongylose
larvaire artérielle, référez-vous au CM3 de parasitologie.
La forme classique est une forme atténuée. C’est celle qu’on rencontre le plus fréquemment. Elle
n’est pas très caractéristique : elle se traduit uniquement par des troubles digestifs et une baisse de
forme.
La forme grave est une forme aiguë et rare. Elle correspond à une typhlocolite (inflammation du
caecum et du colon) anémiante, et des complications sont possibles.
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Anévrisme vermineux
= énorme granulome entourant les L3
Diagnostic et traitement
Le diagnostic clinique est difficile, puisqu’on a seulement des éléments de suspicion.
Le diagnostic coproscopique est possible uniquement si on a recours à une coproscopie répétée ou
quantitative. Le nombre de 200 œufs par gramme de fèces (opg) est considéré comme le seuil au-
delà duquel des signes cliniques peuvent apparaître. Au-delà de 500 opg, une vermifugation est
intéressante.
A l’autopsie (diagnostic nécropsique), différentes lésions sont observables : endartérite
vermineuse, infarctus, nécrose pariétale, granulomes renfermant des larves.
Le traitement adulticide passe par l’utilisation de benzimidazoles, de pyrantel et d’endectocides :
tous sont efficaces à l’encontre des strongles adultes. Les benzimidazoles (à une certaines
posologie) et les endectocides sont efficaces contre les larves.
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Haut gauche : incision de la paroi artérielle
Bas droite : présence d’éléments vermineux à l’intérieur du granulome
Bas gauche : lésion de la paroi artérielle à la jonction aorte abdominale – artère mésentérique
Définition
Il s’agit de l’helminthose larvaire digestive la plus fréquente et la plus pathogène.
Le parasite
Il existe de très nombreux genres de Cyathostomes : Cyathostomum, Cylicostephanus, Cylicocyclus,
Poteriostomum... La diagnose différentielle morphologique présente peu d’intérêts. En France, 4-5
espèces représentent 80-90% de l’ensemble des Cyathostomes existants.
Il y a peu de différences biologiques entre les différents genres.
La seule chose qui importe est de reconnaître les « petits strongles », par opposition aux « grands
strongles ». En première intention et en pratique courant, il est inutile de chercher à faire une
diagnose de genre ni d’espèce.
L’adulte fait moins de 2 cm : on parle de « petit strongle ». Les larves L4 et L5 sont rouges à l’état
frais. La capsule buccale est peu développée, et en forme de U.
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Cyathostomum sp.
Les larves se trouvent en position muqueuse et sous-muqueuse du gros intestin (caecum et colon
ventral), et sont visibles à l’œil nu. Elles sont entourées d’une fine capsule, ce qui les met à l’abri
des réactions immunes et inflammatoires : il y a coexistence du parasite et de l’hôte, de longue
durée et n’entraînant potentiellement pas de dommages. Les larves sont hématophages.
L’adulte n’est pas pathogène, il est libre et se nourrit du contenu intestinal.
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Cycle évolutif
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Les pics épidémiologiques sont les mêmes que pour les strongyloses, c’est-à-dire :
- Source d’infestation massive en fin d’été
- Trichonémose infection : hiver
- Trichonémose maladie : printemps
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Clinique
La forme classique chronique (non saisonnière) se traduit par : des troubles digestifs non
caractéristiques et récurrents (coliques, diarrhée …), des pertes protéiques, une anémie
progressive, plus ou moins intense et s’aggravant au cours de l’hiver. En absence de traitement, on
observe des complications dues aux troubles digestifs : œdème des régions déclives,
hypoprotéinémie, abattement, cachexie et éventuelles complications septiques.
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Lésions de la muqueuse
La forme aiguë est moins fréquente, mais tout à fait typique : on observe une diarrhée profuse de
couleur rouge, brutale et avec émission de milliers de L3 et L4 rouges vifs (d’où la coloration des
selles). Il y a également une atteinte importante de l’état général : déshydratation, coliques
importantes, amaigrissement. On retrouve cette forme surtout chez le jeune ou lors d’infestation
massive, ou encore en fin d’hiver ou après un traitement antihelminthique adulticide : il y a sortie
massive et brutale des L3 et L4 de la muqueuse.
Les pâturages très humides et de bonne qualité sont propices au développement de ces parasites,
on parle « d’anémie des marais ».
Diagnostic et traitement
Le diagnostic est clinique (abattement, crottins rouges) et épidémiologique. La coproscopie
microscopique n’est pas utilisée car elle est négative ou faiblement positive. On peut observer les
L4 rouges dans les selles.
Le traitement passe par :
- Utilisation de benzimidazoles à forte dose : 150 mg/kg en 1 jour (dose larvicide), ou 50
mg/kg/j pendant 5 jours
- On peut aussi utiliser de la moxidectine et de l’ivermectine mais l’efficacité est moindre en
cas de larves enkystées (voie « hypobiotique »). Il y aurait quand même une diffusion à
travers la muqueuse et une rémanence supérieure avec la moxidectine (pas utilisée chez les
chevaux de moins de 4 mois).
- La mise en place d’un traitement symptomatique : la réhydratation est primordiale et doit
être poursuivie pendant plusieurs jours.
- Attention, de la chimiorésistance est décrite, principalement pour les benzimidazoles et le
praziquantel (moins fréquent pour ivermectine et moxidectine).
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D. Oxyuroses (B)
Définition
C’est une helminthose due à la migration et au développement dans le colon et le rectum de
Oxyuris equi et Probstmayria vivipara.
Le parasite
Ce sont des nématodes de l’ordre des ascaridida (avec une « queue effilée »).
Leur aspect morphologique est évocateur : les femelles ont une forme de point d’interrogation,
avec une extrémité distale très fine et une extrémité antérieure épaisse.
L’œuf est en forme de quartier d’orange : son extrémité postérieure est tronquée.
Cycle évolutif
La femelle fécondée dépose ses œufs au niveau des marges anales, ce qui entraîne un prurit et une
souillure de cette zone.
Clinique
On observe des lésions des crins de la queue, des pertes de crins, ainsi qu’une zone anale souillée.
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Diagnostic et traitement
La clinique est évocatrice mais attention à ne pas confondre avec la gale psoroptique.
Le traitement passe par l’utilisation de benzimidazoles ou de lactones macrocycliques. Cette
helminthose est difficile à éradiquer du fait de sa localisation très distale.
Il y a eu beaucoup de choses qui ont été écrites, et beaucoup de discussions à ce sujet. La fasciolose
chez le cheval reste toujours très polémique.
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Chez le cheval
C’est un parasite des ruminants, mais dans les pâturages dans lesquels des ruminants ont été
parasités, des métacercaires sont présentes : elles peuvent être ingérées par le cheval.
Dans la plupart des cas, les métacercaires ne donnent pas d’adultes et la coproscopie est négative.
Il y a cependant une migration des immatures au sein du parenchyme hépatique.
Clinique
La fasciolose ne s’observe donc que chez les chevaux ayant pâturé avec des ruminants.
Les symptômes cliniques sont très équivoques : anémie, amaigrissement, coliques légères, parfois
un subictère.
Diagnostic et traitement
Les œufs ne sont pas forcément observables à la coproscopie. La sérologie ne donne pas de
résultats probants.
Le traitement passe par l’utilisation de triclabendazole (10 mg/kg) ou de closantel (10 mg/kg).
RHX : on traite lorsqu’on a éliminé les autres hypothèses expliquant l’anémie, et lorsque la sérologie
est positive. Le triclabendazole est utilisé hors AMM chez le cheval mais est bien supporté.
A. Le diagnostic de confirmation
Il doit se faire après une suspicion clinique (individu potentiellement malade pour qui une
thérapeutique d’urgence doit être mise en place), et en préparation d’une prophylaxie.
Pendant de nombreuses années, tout le monde a fait n’importe quoi : aujourd’hui, la vermifugation
est comme un « puit sans fond », c’est-à-dire qu’on a abouti à une efficacité relative des molécules
et à l’apparition de résistances. Il est donc indispensable aujourd’hui d’être raisonnable et de
revenir à l’EVBM.
Ce diagnostic de confirmation repose sur :
- Les commémoratifs
o Animal : origine, âge, élevage, utilisation, alimentation, présence au sein d’un
effectif… Il faut obtenir un maximum de renseignements sur l’animal !
o Aspect médical : antécédents pathologiques, vermifugations (chronologie,
médicaments, résultats, rotation des molécules…)
- Examen clinique général : il faut notamment vérifier l’état d’embonpoint et l’état
d’hydratation
- Examens complémentaires éventuels
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o NF : décevante car anémie non systématique (et déjà repérée par la clinique),
hyperéosinophilie (en cas de migrations profondes de larves de nématodes, mais
d’autres causes non parasitaires existent)
o Biochimie
o Coproscopie (+++) qualitative ou quantitative
o Sérologie
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1. La coproscopie : technique
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Quelques précisions :
Il faut bien prendre 10g de matière fécale : il est important de peser le prélèvement, ainsi que la
quantité d’eau ajoutée.
Le culot est mis en présence de liquides de forte densité (1,2 ou 1,3) et saturés : sels de Na, sels de
Ca… Ceci permet de faire remonter des éléments comme les œufs. Il faut centrifuger en mettant
une lamelle au sommet du tube, et au contact direct du liquide : les éléments parasites de faible
densité remontent jusqu’à la face inférieure de la lamelle. On dépose ensuite la lamelle avec une
goutte de liquide sur sa face inférieure sur une lame.
S’il y a des œufs à la lecture de l’examen qualitatif, alors on peut passer à l’examen quantitatif.
Le calcul du nombre d’œufs par gramme de matière fécale (opg) s’effectue de la manière
suivante :
- Compter le nombre d’œufs dans les 2 cellules de la lame: on obtient n1 et n2
- n = (n1 + n2) / 2
- Chaque cellule contient 0,15 mL de liquide : il y a n œufs dans 0,15 mL
- Hors on a utilisé un ratio de 15 mL de liquide pour 1 g de matière fécale
- Donc n x 100 = opg
L’interprétation est possible uniquement si la méthode est connue et précisée sur la feuille de
résultat. Il est possible de comparer plusieurs résultats si la même méthode a été utilisée pour
obtenir chaque résultat (même liquide de flottaison notamment).
La coproscopie qualitative est utile pour :
- Parascaris equorum
- Strongyloides westeri
Traitement obligatoire en cas de présence (même s’il n’y a qu’un seul œuf)
La coproscopie quantitative est indispensable pour les strongles : il n’existe pas de cheval sans
strongles ! Il faut donc quantifier la quantité d’œufs pour donner un seuil :
- 0-200 opg : individu faible excréteur
- 200-500 opg : excréteur modéré
- > 500 opg : fort excréteur => traitement obligatoire
On utilise un prélèvement rectal frais de préférence pour éviter la dégradation des œufs qui
fausserait la coproscopie quantitative.
Il peut y avoir des faux négatifs (animal parasité mais œuf non visible) :
- Prélèvement insuffisant ou mal conservé
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- Prélèvement pendant la période pré-patente
- Helminthose larvaire ou due à un stade immature
- Dilution des formes parasites en cas de diarrhée profuse
- Délai post-traitement non respecté
3. La sérologie
Cette technique est peu utilisée aujourd’hui, mais c’est une technique d’avenir. Ce sont des tests
qui pourront potentiellement être commercialisés dans quelques années : ils doivent encore être
confirmés sur de grands effectifs et par des coproscopies, autopsies et via l’aspect clinique.
Détection d’IgG : IgG3 ou IgG5 sériques spécifiques d’Ag de larves muqueuses de trichonèmes
- Méthode ELISA : taux significativement supérieur chez les chevaux parasités
- Problème de l’intérêt diagnostique lors de la période pré-patente
- Interprétation :
Sérologie positive = présence du parasite ? persistance après traitement ? relation titre en
Ac et importance du parasitisme ? au delà d’un seuil on peut considérer l’animal comme
fortement parasité.
Sérologie négative = absence de parasites ? efficacité du traitement ?
Il faut toujours se questionner sur ce qu’on veut cibler : quel(s) parasite(s), quels stades et en
quelle localisation ?
Elle n’est mise en place que chez les animaux chez qui le diagnostic a été établi et confirmé !
Il faut faire une prescription de l’antihelminthique : l’ordonnance n’est valable que pour un
individu et est rédigée précisément pour assurer une bonne observance. Il faut également penser à
vérifier les contre-indications (jeune animal, femelle gestante).
Remarque : attention à ne pas confondre la dose (ex : 10 mg/kg) avec la posologie (ex : 10 mg/kg
donné de telle façon et pendant tant de jours).
Quelques précisions :
Le pyrantel est une molécule nématodicide et cestodicide (à double dose). Il est intéressant car il
n’est pas absorbé par la muqueuse digestive : non toxique.
A prescrire : ascaridose imaginale du jeune, « strongyloses » imaginales en première
intention
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Les bendimidazoles :
- Mébendazole : C’est un nématodicide adulticide, larvicide et cestodicide (si dose augmentée
et administrée plusieurs jours de suite). Il a une très faible toxicité
- Fenbendazole : nématodicide adulticide et larvicide (à dose augmentée et administration
prolongée). Sa toxicité est très faible.
- Phénomènes de chimiorésistances décrits : en particulier des « petits strongles »
(confirmée, de plus en plus présente)
A prescrire : strongyloses imaginales en première intention, trichonémose maladie (dose
larvicide)
Vérifier l’efficacité en cas de résultat douteux
Praziquantel : C’est une molécule cestodicide, 100% efficace contre tous les cestodes (y compris les
immatures). La toxicité est nulle (DL50 non définie). Malheureusement, il n’existe pas de
présentation ne renfermant que du praziquantel.
Remarque : le pyrantel diminuerait moins l’excrétion que la moxidectine qui est adulticide, larvicide
et rémanente.
La pharmacopée est donc réduite ! Avec le développement des résistantes, il est indispensable
d’utiliser les molécules disponibles de la manière la plus rationnelle et la plus scientifique possible.
De nombreux propriétaires vont nous questionner à ce sujet : « docteur, je n’ai pas vermifugé mon
cheval, qu’est-ce que vous me conseillez ? »
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Il est indispensable aujourd’hui de remettre en cause la campagne de prophylaxie systématique
consistant à vermifuger tout le monde 4 fois par ans (et dans certains pays, ils vont même jusqu’à
appliquer une vermifugation mensuelle…).
Une enquête de 2015, menée auprès de 940 praticiens équins en France et concernant la gestion
parasitaire a donné des résultats majeurs :
- Pour 68% d’entre eux : les parasites ont une importance modérée, voire mineure en
médecine équine
- Pour 47-48% : les échecs thérapeutiques sont une préoccupation mineure (constatent
l’échec mais ne vont pas plus loin)
- Pour 42% : pas de coproscopie avant la prescription
- 59% des vermifugations sont effectuées par le propriétaire ou le gestionnaire du centre.
Dans un contexte de parasitisme important à massif, avec une pharmacopée réduite à 4 familles (la
dernière étant sortie dans les années 80) et une anthelminthorésistance qui se développe : il est
indispensable de revoir ces habitudes.
Remarque : dans certains pays, il est déjà interdit de vendre des antihelminthiques sans avoir réalisé
de coproscopie au préalable – cette mesure semble totalement justifiée
Il faut bien garder en tête que 80% des parasites et des œufs excrétées sont hébergés et éliminés
par seulement 20% d’une population ! Il est donc tout à fait inutile, voir néfaste, de vermifuger à
l’aveugle, et nécessaire de recourir à une prescription précédée d’un examen et complétée par
une coproscopie quantitative.
L’article écrit par Kaplan en 2010 donne beaucoup d’informations (article à lire).
Dans les années 60 et suivantes :
- La mise en place de vermifugations régulières et systématiques (toutes les 8 semaines)
entraîne :
o Réduction de la mortalité et morbidité due aux parasites
o Contrôle de la strongylose à S. vulgaris (intervalles < ppp)
o Emergence de résistance des cyathostomes aux benzimidazoles
- La mise en place d’une rotation antihelminthique (échec ou résistance à une famille géré
par administration d’une autre famille) n’a pas encore prouvé son efficacité, mais est
toujours utilisée car elle est logique et est basée sur la bonne foi. Cependant elle masque la
résistance et évite de la chercher.
- La mise en place de vermifugations « à l’aveugle » consiste à ne pas prendre en compte
l’animal, la saison, la région, le parasite et son stade pathogène. Aucune coproscopie n’est
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réalisée (ni antérieurement, ni postérieurement au traitement), et la vermifugation est
identique pour tout l’effectif : « treat all parasites in all animals ».
Conclusion : il faut arrêter la vermifugation à l’aveugle, sinon on va aboutit à une situation
extrêmement difficile à gérer.
Etude de la répartition des parasites (excrétion des œufs) au sein d’un effectif de 261 chevaux
répartis en 12 centres :
Sur l’ensemble de ces chevaux, on réalise une coproscopie quantitative permettant de classer les
individus en 3 catégories : faible excréteur, moyen excréteur ou fort excréter. A partir de là, les
auteurs ont estimé le pourcentage d’œufs émis par chaque catégorie d’effectif.
On observe que 20-30% des chevaux sont responsables de l’élimination de 80% des œufs trouvés
dans le milieu extérieur.
Conclusion pratique : Il existe une population qui contrôle bien l’excrétion fécale des œufs donc il
ne faut pas les vermifuger. Ces individus permettent en effet de garder une population refuge de
parasites qui gardent leurs gènes de sensibilité aux antihelminthiques.
Cette notion de population refuge est primordiale : c’est une fraction de la population parasite qui,
quel que soit le stade, échappe à la sélection par un antihelminthique. Il faut garder une proportion
de population refuge.
=> Il y a donc quelques règles à suivre pour augmenter l’efficacité des prescriptions
antihelminthiques et donc pour diminuer l’incidence de l’anthelminthorésistance :
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1) Arrêter les vermifugations systématiques, régulières et à l’aveugle (sauf en cas d’ascaris chez le
yearling)
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Le test FECR consiste à déterminer le pourcentage de réduction d’opg entre le jour de mise en
place du traitement et 10-15 jours après.
L’ERP consiste à déterminer le délai pour voir réapparaître les œufs après le traitement. Il est
particulièrement intéressant pour les lactones macrocycliques.
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Annexes – Coproscopie de Baermann
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
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Module « équine »
B. Urticaire ................................................................................................................... 23
C. Autres dermatites dues à des piqûres d’insectes ou d’acariens ................................... 24
IV. Affection cutanée prurigineuse, ulcérative et plutôt estivale = habronémose larvaire =
cutanée = « plaie d’été » (rang B) ......................................................................................... 27
a) Etiologie et épidémiologie ..................................................................................... 27
b) Clinique ................................................................................................................ 30
c) Diagnostic ............................................................................................................. 31
d) Traitement............................................................................................................. 31
V. Affections cutanées alopéciques ................................................................................ 32
A. Plutôt hivernales, généralement non prurigineuses = dermatophyties = teignes («
ringworm ») (rang A) ........................................................................................................ 32
a) Etiologie et épidémiologie ..................................................................................... 32
b) Clinique ................................................................................................................ 34
c) Diagnostic ............................................................................................................. 35
d) Traitement............................................................................................................. 37
B. Onchocercose larvaire (rang C) ................................................................................. 38
VI. Affections cutanées nodulaires et/ou ulcératives (rang C) .......................................... 39
A. Parafilarioses ............................................................................................................ 39
B. Hypodermoses : pas à savoir, n’existe plus en France............................................... 39
C. Phaeohyphomycoses ................................................................................................. 40
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Equine Para CM1 : Dermatologie parasitaire
Module « équine »
La dermatologie est importante en médecine équine, car même si les affections sont
rarement graves, elles sont assez fréquentes, et peuvent être handicapantes pour monter le
cheval.
Le premier point utile au diagnostic des affections cutanées parasitaires est la taille des
agents pathogènes concernés. Il faut bien connaître l’ordre de grandeur des parasites, et
savoir s’ils sont visibles à l’œil nu ou non (en sachant que la limite de visibilité est de 0,5 mm
= 500 µm). Par exemple, un pou est visible à l’œil nu (mesure quelques mm) tandis qu’un
agent de gale est microscopique (250-400µm).
Sur la photo de gauche, on peut observer un poil teigneux recouvert et envahi par
des spores de dermatophytes difficilement visibles (de l’ordre de quelques µm). Elles
confèrent au poil un aspect flou, irrégulier et pour lequel la mise au point au
microscope peut paraître difficile.
A retenir : Les fuseaux de dermatophytes ne sont jamais observables chez l’animal mais
uniquement en culture et l’on n’a jamais de cloisons longitudinales. Si on trouve des
macroconidies lors d’un raclage avec des cloisons longitudinales et transversales, il s’agit
souvent d’Alternaria, un champignon saprophyte indiquant que le cheval vient de se rouler !
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Module « équine »
Photo du milieu : Dermanyssus gallinæ adulte. C’est un acarien d’au moins 500 µm, il
se trouve donc à la limite de la vision à l’œil nu. Il présente des chélicères
particulièrement développées. Il est hématophage pour les oiseaux, accessoirement
pour les mammifères (se trouve à proximité de volières, parasite peu spécifique).
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Module « équine »
Photo de gauche : Ixodes ricinus (adulte en face ventrale). C’est un acarien, tique
dure (ixodidé) : son rostre est proéminent (longirostre : longueur > 2*largeur), elle
mesure 1 cm et largement plus après gorgement.
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Module « équine »
Le deuxième point essentiel et utile au diagnostic des affections cutanées parasitaires est
l’utilisation du critère épidémiologique, dont la contagion et la saison.
L’association des 2 critères permet de conforter (ou non) des hypothèses diagnostiques.
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Module « équine »
L’épidémiologie n’est pas une science exacte mais est établie à partir de
probabilités ! Le tableau ci-dessus est donc une indication mais pas une règle
absolue, il peut nous aider à hiérarchiser les hypothèses diagnostiques. Attention, si
les conditions météo ne sont pas vraiment représentatives de la saison ces
probabilités peuvent être faussées. EX : s’il pleut tout l’été on ne verra pas de
Dermite estivale récidivante équine (=DERE) !
Remarque : On parle de signes et non de symptômes. Les symptômes sont des ressentis et
exprimés par le patient !
En dermatologie, les signes majeurs sont : le prurit, l’alopécie, les nodules et ulcères. Si l’on
croise l’observation de ces signes avec les critères épidémiologiques précédents, il est
possible de conforter davantage une hypothèse clinique en distinguant :
Des affections contagieuses, hivernales et prurigineuses : les gales,
Des affections contagieuses, hivernales mais plutôt alopéciques : les teignes
Des affections non contagieuses, estivales et prurigineuses : elles reposent sur des
phénomènes d’allergie et de piqûres.
Remarque : Il existe des teignes prurigineuses mais dans la majorité des cas elles ne le sont
pas. Certains chevaux ne connaissent pas leur bouquin et peuvent donc déroger à la règle
générale !
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Module « équine »
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Module « équine »
EX : on verra les lésions de DERE plus fréquemment sur la ligne du dos et rarement sur la
ligne du ventre mais on ne verra jamais de DERE sur les extrémités des membres.
C’est la combinaison de ces quatre critères qui permet d’émettre une hypothèse en faveur
du diagnostic. La confirmation se fait par des examens complémentaires permettant de
mettre en évidence le parasite.
a) Etiologie et épidémiologie
C’est un acarien mesurant environ 350µm. Son rostre est développé mais peu pointu, ses
pattes sont longues et se terminent par des ventouses subsessiles et ses lobes abdominaux
sont porteurs de soies foliacées. Il est parasite permanent (=tous les stades sont présents
chez l’animal : le parasite pique et reste en surface), superficiel (=donc aisément observable
par raclage cutané, plus sensible à des traitements topiques que systémiques). Il persiste
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dans le milieu extérieur jusqu’à 10 semaines (capacité biologique rare chez les agents de
gale).
La gale chorioptique est cosmopolite, très fréquente (la plus fréquente des gales équines),
plutôt hivernale, chez des races à poil long et/ou des races lourdes (cheval de trait). On
remarque également que les chevaux qui vivent au contact des vaches ont plus tendance à
déclarer cette maladie.
La contamination se fait à partir d’un cheval (ou éventuellement d’un bovin) infesté ou du
milieu extérieur (box, paille…).
b) Topographie
Cette gale est localisée aux paturons, l’extension est possible jusqu’au canon mais
jamais plus haut. Elle est plus fréquente sur les postérieurs puis peut atteindre les membres
thoraciques.
c) Clinique
Photo de gauche : face plantaire d’un membre, lésions discrètes (alopécie modérée)
Photo de droite : face latérale, lésions plus sévères: hyperkératose et squamosis, alopécie.
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Module « équine »
En haut à gauche : atteinte des 4 extrémités des membres d’un cheval de trait.
Autres photos : épaississement cutané marqué, lésions d’alopécie, mauvais état des sabots
dénotant un mauvais entretien de l’animal ; les lésions sont anciennes.
d) Diagnostic
Il est assez facile, repose sur l’épidémiologie, la clinique (topographie et prurit) et est
confirmé par la mise en évidence du parasite par calque (scotch ou même brossage) ou
raclage cutané. Non traitée, cette gale peut être assez invalidante.
Remarque NOQ :
Attention à ne pas confondre avec la « gale de boue » (terme utilisé mais impropre), qui est
une pyodermite non contagieuse (le terme de gale est en fait faux) ! C’est en réalité une
pyodermite des pâturons, pouvant évoluer vers une pyodermite profonde avec œdèmes et
lymphangite, parfois due à Dermatophilus congolensis, une bactérie filamenteuse.
e) Traitement
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Module « équine »
Les rechutes sont fréquentes du fait des difficultés à éradiquer le parasite du milieu extérieur
mais le pronostic est bon.
a) Etiologie et épidémiologie
Le parasite responsable est Psoroptes equi. C’est un acarien mesurant plus de 500µm
(visible à l’œil nu). Son rostre est proéminent et pointu (adapté à l’hématophagie), ses
pattes longues dépassent largement le rostre en avant, le bord postérieur du corps en
arrière. Il présente des ventouses à l’extrémité des pattes portées par un pédicule articulé
(donc non rectiligne contrairement à Sarcoptes). Il est très mobile.
C’est un parasite :
- permanent,
- superficiel, donc facile à mettre en évidence et à reconnaître, sensible à des
traitements topiques et à certains traitements systémiques du fait de son
hématophagie,
- peu persistant dans le milieu extérieur : transmission directe.
b) Topographie
C’est une gale localisée à la région des crins : bord supérieur de l’encolure, base de la
queue, puis extension aux faces latérales de l’encolure et de la croupe.
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c) Clinique
d) Diagnostic
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Module « équine »
Il s’agit d’une dermatose généralisée, extensive (tête, ligne du dessus puis tout le
corps), infectieuse, contagieuse, prurigineuse due à l’action pathogène et la multiplication
de Sarcoptes scabiei equi. C’est un acarien mesurant 200 à 400µm de longueur. Il est donc
microscopique. Son rostre est court et carré, ses pattes courtes ne dépassent pas le rostre
en avant, ni le bord postérieur du corps en arrière, il possède des ventouses à l’extrémité des
pattes, portées par un pédicule long non articulé (contrairement à Psoroptes).
La gale sarcoptique est cosmopolite. Elle avait disparu en France mais est potentiellement
ré-émergente : un cas a été publié. Elle affecte les équidés (parfois l’homme), et est surtout
hivernale. La contamination est directe.
C’est une dermatose très prurigineuse, entraînant des réflexes (« du rire », mordillements…),
donc des modifications comportementales. On observe une hyperkératose et une
parakératose.
Son efficacité :
o Choisir les topiques pour les parasites superficiels non hématophages à
l’origine de dermatites localisées. Les organophosphorés étant toxiques et
polluants, il est possible d’utiliser le fipronil (phénylpyrazole) par exemple
pour la gale chorioptique, après nettoyage antiseptique.
o Choisir les systémiques pour les parasites profonds et/ou hématophages, par
exemple les endectocides.
Pour les endectocides (ivermectine et moxidectine), ne pas oublier qu’ils sont aussi
anthelminthiques et qu’il faut donc prendre en compte, lors de leur prescription, les
critères propres à la vermifugation. Ils sont actifs contre les nématodes adultes et
larvaires.
En général : ivermectine PO 0,2 mg/kg 2 fois à 15 jours d’intervalle, moxidectine PO
0,4 mg/kg 2 fois à 15 jours d’intervalle aussi.
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Module « équine »
L’ivermectine se donne strictement PO, ne pas utiliser celle des ruminants (voie
injectable) qui peut provoquer inflammation musculaire et lymphangite. Il n’y a pas d’AMM
ni d’indication d’utilisation pour les gales, mais elle est efficace à la dose classique et à la
condition de renouveler l’administration 2 fois à 15 jours d’écart. Le prof préfère utiliser les
préparations à base d’ivermectine pure ou de moxidectine pure car rien ne sert de mettre
du praziquantel si le cheval est bien vermifugé contre les cestodes. De plus, il n’est pas
nécessaire de faire un sondage naso-gastrique sous prétexte que le traitement sera plus
efficace. C’est une légende urbaine et le traitement est tout aussi efficace si on le donne par
la bouche.
La moxidectine ne s’utilise pas chez les chevaux de moins de 4 mois (toxicité démontrée).
Son intérêt réside dans sa rémanence, attention : elle est toujours associée au praziquantel,
qui n’a aucun intérêt dans les dermatoses parasitaires des équidés.
Le fipronil est atoxique et s’avère intéressant, notamment pour les poulains et les animaux
fragiles. Il peut être appliqué localement.
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Module « équine »
L’amitraze provoque des coliques et parfois des troubles nerveux chez le cheval, ne pas
l’utiliser.
Ces traitements acaricides doivent être appliqués avec des gants, à l’extérieur et en
respectant le protocole. Ils peuvent être associés à une tonte, des shampoings antiseptiques,
une antibiothérapie et un nettoyage du box.
E. Phtirioses (rang B)
a) Phtiriose due au pou piqueur
Le parasite est un insecte (adulte hexapode), phtiraptère (aptère, corps aplati dorso-
ventralement contrairement aux puces), anoploure (= pou piqueur = tête plus étroite que le
thorax), de 2-3 mm de longueur. Il est facile à reconnaître du fait de sa taille et de sa
symétrie. On identifie la tête par les cornes temporales, éléments segmentés symétriques et
le thorax par les 3 paires de pattes.
Les œufs sont des lentes : éléments blanchâtres, ovoïdes, d’1mm de longueur, adhérents au
poil, à coque ponctuée. Au contraire, les œufs de gastérophiles ont la coque striée
transversalement. Il faut prendre une loupe car à l’œil nu la différence n’est pas possible à
faire.
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des traitements systémiques), peu résistant dans le milieu extérieur (le traitement de tous
les animaux infestés suffit).
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Module « équine »
Les œufs sont des lentes : éléments blanchâtres, ovoïdes, d’1mm de longueur, à coque
ponctuée, adhérents au poil.
c) Clinique
Les deux phtirioses sont très proches l’une de l’autre si ce n’est la localisation (cf.
silhouettes) et le prurit plus important avec le pou piqueur.
On observe une séborrhée, un squamosis, des lésions secondaires au prurit (crins cassés,
excoriations). Les signes ont tendance à diminuer l’été mais réapparaissent dès la rentrée au
box.
d) Diagnostic
Attention : la phtiriose peut être associée à l’une des deux maladies citées, son traitement
peut alors révéler la dermatose sous-jacente.
e) Traitement
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a) Etiologie et épidémiologie
Il s’agit d’une dermatose localisée puis parfois étendue, non infectieuse ni contagieuse
(même si plusieurs individus vivant ensemble peuvent présenter le même tableau
clinique…), très prurigineuse due à l’action pathogène et sensibilisante de Culicoides sp, et
caractérisée par :
sa composante allergique (HS), d’où le caractère récidivant, familial et individuel
(sensibilité différente selon son patrimoine génétique qui est individuel mais en
partie commun avec sa lignée),
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Elle est cosmopolite mais endémique (au niveau de « foyers à culicoides »), très fréquente.
Les équidés sont de plus en plus touchés, surtout les poneys, les races islandaises et les
lignées éloignées du « pur-sang ». L’aspect esthétique est dégradé et le cheval n’est pas
montable. Cet aspect peut être caché lors d’une visite d’achat hivernale.
Elle est improprement appelée « gale d’été » du fait du prurit et du caractère estival (on
rappelle qu’une gale est une acariose due à des acariens psoriques). Terme anglais : sweat
itch (#Db).
Culicoides sp
Il s’agit d’un insecte diptère cératopogonidé, mesurant 1 à 3 mm, ayant une allure de
moucheron. Il possède des antennes longues, des pièces buccales piqueuses constituant une
trompe courte adaptée à la thelmophagie, c’est-à-dire qu’il de nourrit dans les lacs de sang
et lymphe mélangés. Ses ailes sont claires avec des taches brunes sur les bords antérieurs.
Il est exophile et à activité maximale en été (de mars au plus tôt à octobre au plus tard),
crépusculaire, présent en toute région tempérée donc largement répandu en France. Ceci
explique donc le caractère estival de la dermatite, qui sera exprimée chez certains chevaux
vivant à l’extérieur. Quand on met les chevaux au box la maladie disparait et ne réapparait
pas tant qu’on ne sort pas les chevaux.
La femelle est thelmophage, son cycle biologique est mal connu.
La dermatite s’observe :
chez des chevaux de certaines races (nordiques, Frison), chez les familles sensibles. A
l’opposé, plus on se rapproche du pur-sang, plus la sensibilité diminue.
en certaines régions et dans certains biotopes (répartition très hétérogène),
chez les chevaux mis au pré et/ou jamais rentrés la nuit, sans prédisposition sexuelle
ou de couleur de robe,
Les chevaux expriment cette dermatite pour la premières fois entre l’âge de 1 an et 4
ans.
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Module « équine »
Ces animaux ont une réaction positive à l’injection intradermique d’extraits de Culicoïdes
comparée à l’injection intradermique d’histamine.
Elle n’est jamais observée chez les chevaux vivant à l’intérieur ou étant rentrés la nuit.
Ainsi, cette dermatose repose sur des mécanismes d’HS de type I et IV induits par des Ag
salivaires de Culicoides, chez des animaux génétiquement prédisposés.
b) Clinique
La DERE est responsable d’un prurit modéré à sévère d’avril à octobre avec un
comportement modifié (frottements contre les murs, les parois du box, réflexes,
piétinements,…) et entraîne parfois des complications : alopécie, crins raréfiés, cassés…
On peut observer des papules, squames, croûtes (sensation granuleuse), une peau épaissie
perdant son élasticité, sèche, plissée, surtout dans les formes anciennes ou récidivantes.
La silhouette typique comprend des lésions sur la ligne du dessus et vers les muqueuses.
La topographie des lésions suit cette répartition :
Tête et dos (crinière, croupe) dans 30% des cas,
Ligne ventrale dans 20% des cas,
Dos et ventre dans 50% des cas.
Le tableau lésionnel est typique mais d’intensité variable, fréquemment récidivant et
toujours estival (disparition spontanée à l’entrée de l’automne).
Photo en haut à droite : lésion possible pour la DERE mais aussi pour la gale des crins et l’oxyurose.
Si la queue est touchée, il faudra différencier la DERE avec la gale psoroptique et l’infestation
par les oxyures.
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c) Diagnostic
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Par des raclages cutanés, permettant d’éliminer la gale (mais elle peut y être
associée),
La biopsie cutanée n’est pas caractéristique et souvent décevante. Des tests intradermiques
ont été mis au point mais les antigènes ne sont pas standardisés et il est difficile de se les
procurer. La sérologie n’a pas de valeur et on peut donc l’oublier.
d) Thérapeutique
Elle est difficile et décevante. Tout d’abord, il faut obligatoirement mettre en place
des mesures d’hygiène : rentrer l’animal au box au moins le soir (une nuit de piqûres
entraîne 6 semaines de lésions !) pour le soustraire aux inoculations d’allergènes ; en
revanche on peut le laisser dehors s’il y a du vent ou de la pluie car les insectes ne piquent
pas dans ces conditions.
On réalise ensuite un traitement symptomatique des complications :
Antiseptiques : Hibitane®, Vétédine®,
Antibiothérapie générale si des éléments indiquent une complication en pyodermite.
En termes de prophylaxie, on peut conseiller aux propriétaires la mise au box durant l’été
pour les chevaux sensibles, et l’utilisation d’insecticides et d’insectifuges : comme pour la
DAPP des carnivores, on peut essayer de prévenir la piqûre (effet répulsif et insecticide
rapide « killing-effect » rapide). Les pyréthrinoïdes ont cette propriété, mais la rémanence
est grandement diminuée par la sudation physiologique du cheval donc finalement ce n’est
pas une bonne option à moins d’en mettre vraiment très souvent…
B. Urticaire
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Module « équine »
Nous n’avons pas abordé cette partie en cours cette année. On la laisse pour les curieux, pour
les flemmards direction p27 ;)
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Module « équine »
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Module « équine »
Tabanidé : insecte de grandes dimensions (1-3 cm), corps trapu, yeux très développés,
antennes courtes, pièces buccales piqueuses de gros calibre. Leur piqûre est
douloureuse.
Genres Tabanus, Hæmatopota, Chrysops. Leurs biotopes et cycles évolutifs sont mal
connus.
Hippobosca equina : « mouche araignée » du fait de ses pattes très écartées,
mesurant moins d’1 cm, corps très aplati, résistant à l’écrasement, ailes plus longues
que le corps, se déplaçant « en crabe », souvent observée en région périnéale,
hématophage.
Stomoxes : mouche piqueuse (trompe saillante bien visible) aussi appelée « stable fly
» car endophile (mais aussi exophile), très hématophage.
La première ligne de photos regroupe des diptères nématocères (du grec nematos : fil ;
keras : corne), allusion au caractère long et fin des antennes, la racine nematos étant
retrouvée dans le groupe des nématodes.
La deuxième ligne regroupe des diptères brachycères (du grec brachus : court; keras: corne)
allusion au caractère plutôt long des antennes.
Ces références étymologiques ne sont là que pour mieux retenir la signification des termes
utilisés et ainsi, un caractère morphologique utile à la diagnose.
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Module « équine »
a) Etiologie et épidémiologie
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Module « équine »
Elle est à bien différencier de l’habronémose imaginale ou gastrique (cf cours de gastro-
entérologie parasitaire équine). Il n’y a pas de manifestation clinique lors d’Habronémose
imaginale mais les nodules peuvent se cancériser.
L’habronémose larvaire affecte les équidés, est cosmopolite mais plus fréquente en zone
méditerranéenne. Il est cependant possible d’observer des cas dans d’autres zones après la
circulation des animaux.
Cette dermatose a une importance médicale car elle est potentiellement invalidante, selon
sa localisation (ligne du dos, conjonctive), et du fait de son caractère récidivant.
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Module « équine »
Les adultes d’habronèmes sont dans des nodules gastriques percés d’un orifice laissant
échapper des œufs larvés et larves 1 dans la lumière digestive puis dans les crottins : le
cheval est HD.
Les L1 parasitent les asticots de mouches pondus dans les crottins et l’évolution respective
de l’helminthe et de l’insecte est synchrone, de sorte que la L3 infestante d’habronème est
hébergée par l’insecte adulte HI. L’HI peut être un stomoxe (hématophage reconnaissable
grâce à ses pièces buccales piqueuses) ou une mouche domestique.
La mouche adulte est attirée par :
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Module « équine »
Dans les cas d’habronémose cutanée ou muqueuse, les L3 sont très pathogènes : elles
entrainent une non cicatrisation, un bourgeonnement excessif, des ulcérations,
complications septiques, inflammation et prurit. En ces localisations, les L3 sont évidemment
« perdues » pour la pérennité du parasite.
b) Clinique
Habronémose cutanée
On observe des plaies localisées aux régions exposées aux traumatismes ou suite à des
piqûres d’arthropodes. Il peut également y avoir des plaies compliquées : granulome
évoluant vers un ulcère chronique, bourgeonnant, ne cicatrisant pas, extensif, à bords
éversés, renfermant des «petits grains de couleur jaunâtre» qui renferment des L3 ou
fragments de larves, accompagnés d’une éosinophilie marquée.
Elle est associée à un prurit parfois important. La plaie a tendance à se résorber à l’entrée
de l’hiver pour réapparaître à la belle saison suivante (phénomène d’hypersensibilité) et
évoluer vers la calcification, l’ulcération et le prurit. Si la plaie est mal placée, par exemple
sur des zones de frottements avec les harnachements, le cheval n’est plus montable.
Habronémose oculaire
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Habronémose génitale
On peut avoir une balanoposthite (atteinte de l’orifice urétral avec tissu de granulation) ou
une vulvite (douloureux).
c) Diagnostic
On le confirme par biopsie cutanée (ou muqueuse), révélant une éosinophilie marquée et
parfois des fragments de nématodes entourés d’une violente réaction inflammatoire. On
peut faire un coproscopie, mais elle n’est qu’indicative, révélant la présence du parasite
adulte chez l’animal concerné.
d) Traitement
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Module « équine »
La réponse au traitement est souvent décevante. Dans les régions où l’Habronémose est
endémique (pourtour Méditerranéen), il est conseillé d’éviter les opérations de convenance
l’été (EX : castration) car les plaies peuvent attirer les mouches et c’est le cycle infernal qui
commence…
a) Etiologie et épidémiologie
Elles sont :
Plutôt hivernales, en relation avec la promiscuité des animaux en centres équestres
Améliorées lors de la mise au pré,
Importantes et fréquentes en collectivités,
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Présentes chez tout cheval, quels que soient son âge, sa race et son sexe,
Cosmopolites.
Photo à gauche : poil dont la cuticule est fracturée, présentant un filament constitué
d’arthropodes (flèche bleue) de Trichophyton ; photo en haut à droite : poil encerclé par de
très nombreuses spores de Microsporum sp., en bas : culture en milieu de sabouraud,
filaments et spores, culture avec un recto clair.
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b) Clinique
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c) Diagnostic
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On le confirme par un examen en lumière de Wood : seules les lésions dues à M. equinum
peuvent être fluorescentes.
Une autre option est la mise en culture de poils en périphérie de lésions suspectes, avec
une moquette préalablement stérilisée ou brosse à dent à usage unique si les lésions sont
absentes mais pour des animaux sources de parasites.
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d) Traitement
Il faut faire un traitement local. C’est indispensable. Il est à base d’enilconazole (solution à
0,2% : Imavéral®, à préparer de façon extemporanée), à appliquer localement 4-5 fois à 4
jours d’intervalle, de façon extensive, au moins une fois par semaine, sans rincer.
Il peut être accompagné d’un traitement général, à prescrire surtout lors de forme grave ou
pour obtenir une guérison clinique plus rapide. On utilise de la griséofulvine : Dermogine® à
10 mg/kg/j pendant au moins 15 jours. C’est important de traiter longtemps : la griséofulvine
ne tue pas les dermatophytes mais bloque leur développement (« statique »), il faut en
donner assez longtemps pour que le poil se renouvelle.
Remarque : Le traitement est assez facile, mais comme c’est une affection présente dans les
structures réunissant plusieurs animaux, certains individus apparemment sains échappent
au traitement et déclenchent la maladie dans les semaines qui suivent.
Les teignes suppurées sont associées à une réaction inflammatoire favorable à l’animal : rejet
du parasite plus rapide ce qui peut autoriser un traitement plus court. Les teignes non
inflammatoires peuvent évoluer vers la chronicité ou tout du moins vers les rechutes
fréquentes.
En même temps que le traitement des animaux parasités, dans un contexte de collectivité, il
est capital de :
recourir à un examen clinique attentif des autres animaux : recueil des
commémoratifs, identification des animaux atteints ou suspects et traitement local.
recourir à la stérilisation par l’Imaveral® de tout le matériel de contention et de
pansage afin d’éviter les re-contaminations.
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Cette affection est caractérisée par l’apparition de nodules éphémères, puis une alopécie
non inflammatoire, parfois prurigineuse, plutôt circulaire, sur la tête, l’encolure et la région
péri-ombilicale.
Les lésions sont imputables à l’embolie des microfilaires éliminées par les onchocerques
adultes dans les capillaires cutanés. Il existe des infestations asymptomatiques et des formes
atypiques oculaires (kératite et uvéite, proche de la « cécité des rivières » humaine et
tropicale).
Le diagnostic est très difficile, confirmé par biopsie péri-ombilicale, révélant la présence de
nombreuses microfilaires (200-300 µm, non engainées cf. photo ci-dessous).
On peut traiter avec de l’ivermectine ou de la moxidectine aux posologies classiques mais qui
sont uniquement microfilaricides et n’interdisent donc pas les rechutes.
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Le filaire mesure 3 à 5 cm, il est spécifique des équidés, présent dans un nodule sous-cutané
(mâle à extrémité distale vrillée et femelle fécondée) de la taille d’un pois. Par effraction
cutanée, on a un écoulement de sang renfermant des œufs et des L1 reprises par des
mouches HI (Hæmatobia, Musca), ce qui donne des L3.
La suite du cycle et la période prépatente restent indéterminés.
Les nodules évoluent au printemps et en été, sur la ligne du dos et du garrot, évoluant avec
une alopécie et de petites hémorragies (« sueurs de sang »). En hiver on a une involution puis
une rechute au printemps suivant.
Le diagnostic est facile, confirmé par ponction, observation directe ou après centrifugation
des larves et œufs dans les écoulements, par exérèse ou biopsie.
Pour traiter, on utilise vraisemblablement les endectocides.
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C. Phaeohyphomycoses
Le diagnostic est fait par mise en évidence du champignon dans les biopsies cutanées suivies
de mises en culture (c’est la localisation intra-tissulaire du champignon qui signe le caractère
pathogène, sinon il s’agit d’un contaminant).
On peut éventuellement réaliser un traitement chirurgical si les lésions sont peu étendues.
Le prof n’a vu qu’un cas, sur un camarguais qui a dû être euthanasié : il perlait du pus sur
toute la ligne du ventre !
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Rappel :
Rang A : objectif majeur à connaître en totalité et dans le détail
Rang B : objectif important à connaître
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L’adulte est dans la lumière du tube digestif : on parle de strongylose imaginale (cf chapitre
de gastro-entérologie). L’adulte est caractérisé par sa capsule buccale au bord antérieur
dépourvu de dents. On trouve en revanche deux dents arrondies au fond de cette capsule
buccale.
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On rappelle que sur la photo il s’agit d’œufs de strongles, on ne peut pas distinguer les
espèces ! Ce sont des œufs ellipsoïdes (aux extrémités identiques), mesurant 80-90μm sur
leur grand axe et 40μm sur leur petit axe. Ils renferment une morula : l’œuf est divisé en
blastomères.
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D’autres vont jusque dans les artères spermatiques où elles s’enkystent, induisant
une «orchite vermineuse». Le terme est inexact puisqu’il ne s’agit pas d’une atteinte
testiculaire mais des enveloppes.
Des L3 sont toutefois entraînées dans le sens du courant artériel jusqu’à la paroi
intestinale (L4) qu’elles déchirent pour donner des St5 puis des adultes dans la
lumière digestive (photo ci-dessous en bas à gauche). Ils éliminent alors des œufs
dans le milieu extérieur (au terme d’une période prépatente de 6 à 11 mois) qui
évoluent en L3 infestantes.
C. Clinique
Lors d’infestation faible (< 500 L3 infestantes), on a des lésions d’entérite et d’artérite,
mais pas ou peu de signes cliniques. C’est la situation classique et fréquente aboutissant à
des animaux porteurs, excréteurs d’œufs et donc sources de parasites.
Lors de forte infestation (>> 500 L3, ou infestation chez un très jeune animal, ou un
animal immunodéprimé), on a :
Une apparition brutale de signes généraux : hyperthermie, abattement, anorexie,
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D. Diagnostic
Il est très difficile. Tout d’abord il faut réussir à aborder l’animal (cf modifications
comportementales dues à la douleur de la nécrose : le cheval est fou…), on peut s’aider
d’antalgiques.
On commence par la démarche classique lorsque l’on nous amène un cheval en coliques :
palpation transrectale, sondage gastrique, ponction de liquide abdominal …
On confirme notre suspicion par échographie (indispensable). Il faut absolument référer le
cas dans une structure spécialisée !
E. Traitement
F. Prophylaxie
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Les babésioses équines regroupent deux protozooses distinctes sur les plans
épidémiologiques et cliniques :
La babésiose à Babesia caballi, vraie babésiose ou piroplasmose due à la
multiplication intra-érythrocytaire du protozoaire transmis par une tique nommée
Dermacentor reticulatus ,
Une « fausse babésiose » due à Theileria equi, protozoaire à multiplication intra-
lymphocytaire puis intra-érythrocytaire transmis par une tique ixodidée
Dermacentor marginatus.
a) Répartition
Il s’agit d’une babésiose « vraie » assez fréquente en Europe, plutôt située en France
au centre du pays : entre 2 lignes, l’une allant de l’embouchure de la Seine à l’Alsace, l’autre
de l’embouchure de la Gironde à Lyon. On en trouve à peu près partout maintenant.
Cette répartition est très théorique car la maladie repose sur la présence et l’activité des
tiques vectrices selon la saison et la présence de populations de petits mammifères
nourriciers. La répartition est fluctuante d’année en année et très hétérogène : on distingue
des « zones à tiques » et des zones indemnes.
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Cette répartition est donc de moins en moins vraie, encore plus avec la circulation
importante des chevaux de sport.
b) Etiologie
Babesia caballi est une babésie de grande dimension, c’est à dire de longueur supérieure au
rayon de l’hématie : 3-5 μm (identique à celle du chien, B. canis). Elle est :
soit typiquement piriforme (cf schéma de droite) : deux corps rapprochés par leur
extrémité antérieure amincie, divergents par leur extrémité postérieure plus
arrondie, issus de la division binaire d’un seul élément. Ces « corps bigéminés »
typiques, aisés à reconnaître, sont malheureusement peu fréquents sur le frottis.
soit annulaire : forme ronde plus fréquente, correspondant à des gamontes qui
auront la capacité de persister chez la tique et d’assurer la poursuite du cycle
évolutif.
Ces parasites sont observables directement, mais plus facilement après coloration de type
May-Grünwald-Giemsa : on observe des corps violets dont le cytoplasme dense est
concentré en périphérie, le centre du parasite étant moins ou pas coloré.
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c) Cycle évolutif
Une tique femelle adulte Dermacentor reticulatus s’infecte en prenant son repas de sang
chez un cheval en phase de parasitémie, c’est-à-dire chez lequel le piroplasme circule dans
le sang périphérique.
Cette tique infectée se détache, tombe sur le sol, pond et meurt. La contiguïté anatomique
entre le tube digestif et les ovaires de la tique permet une transmission du parasite aux œufs
: il y a une transmission transovariale. Les larves issues de ces œufs puis les nymphes
conservent le parasite jusqu’à la génération adulte suivante : la transmission est également
transtadiale.
Les adultes femelles de la génération suivante issues de ces nymphes sont donc
potentiellement infectantes pour un nouvel hôte sensible.
Les réservoirs sont donc le cheval en phase de parasitémie et la tique.
RQ : Dermacentor reticulatus est aussi la tique vectrice de Babesia canis qui est responsable de
babésiose chez le chien. Il peut y avoir des réactions anticorps croisés entre Babesia canis et caballi.
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La reproduction sexuée (fusion des gamètes issus des gamontes ingérés par la tique)
a lieu chez l’arthropode HD, siège de l’amplification et de la recombinaison
génétique. Le cheval est un HI.
d) Clinique
L’incubation est d’environ 8 jours, mais elle est variable selon la souche, l’état
immunitaire du sujet, selon s’il s’agit d’une primo-infection ou d’une récidive…
La forme aiguë, typique, est la plus fréquente. Elle est caractérisée par :
Un syndrome pyrétique : hyperthermie élevée (plateau à 42°C pendant 36h puis
40°C pendant 4-5 jours) avec un abattement brutal et très marqué, une polypnée et
une anorexie. La courbe de température permet de faire le diagnostic différentiel.
Un syndrome hémolytique :
- Modifications sanguines : anémie, diminution du nombre de GR (à cause de
l’hémolyse) et de l’hématocrite, thrombopénie, leucocytose (lymphocytose),
urémie et créatininémie augmentées,
- Modifications urinaires, conséquences de l’hémolyse : bilirubinurie, parfois
hémoglobinurie si le processus est très rapide, urines verdâtres (« absinthe »).
Manifestations atypiques parfois décrites : myopathie, dysphagie et formes
digestives, pulmonaires, nerveuses, avortements.
La « forme chronique » est non caractéristique. Il s’agit d’une anémie modérée persistante
associée à un mauvais état général. On se demande s’il s’agit d’une véritable babésiose
chronique (imputable au pouvoir pathogène du parasite) ou de la convalescence de la forme
aiguë ou encore d’une anémie due à d’autres facteurs.
L’évolution est la plupart du temps une guérison (en environ 15 jours) après une longue
convalescence. Les rechutes sont fréquentes.
La piroplasmose peut être responsable d’un ictère pré-hépatique et hépatique, ou aboutir à
la mort par choc ou complications cardiaques.
e) Diagnostic
Le diagnostic différentiel entre les babésioses est fondé sur la courbe d’hyperthermie
(courbe en jaune ci-dessous) : en 2 paliers pour la babésiose vraie (pic brutal élevé suivi
d’un autre en plateau et persistant), anarchique pour la theileriose.
Il est également à faire avec l’anémie infectieuse (test de Coggins), l’artérite virale, la
gourme,…
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B. caballi Theileria
f) Traitement
Si la dose est doublée, il est possible d’obtenir une stérilisation et une sérologie négative,
mais l’immunité n’est pas stimulée. Il s’agissait d’une astuce pour que les chevaux puissent
participer à des épreuves internationales aux USA : la réglementation interdit l’entrée de
chevaux dont la sérologie est positive à la piroplasmose.
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La Theileriose des équidés sévit sous forme de foyers dans les mêmes régions que la
babésiose vraie. Elle est toutefois moins fréquente même si sa prévalence augmente de plus
en plus. La coexistence des deux babésioses est possible.
a) Etiologie
Theileria equi est une babésie de petite dimension, de longueur inférieure au rayon
de l’hématie (2 μm).
Elle est à multiplication d’abord intralymphocytaire entrainant une adénomégalie qui
va persister même lors du syndrome hémolytique. Elle se multiplie en parallèle dans les
cellules endothéliales vasculaires entrainant des œdèmes. Ensuite seulement, elle est à
multiplication intra-érythrocytaire.
b) Cycle parasitaire
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c) Clinique
Theileria
L’anémie est très accusée. On observe des adénomégalies discrètes, un ictère fréquent (rare
pour la babésiose vraie), intense et franc. L’âne et le mulet sont plus sensibles que le cheval.
Le pronostic est plus sombre en matière de theileriose qu’en matière de babésiose, la
mortalité pouvant aller jusqu’à 40% !
d) Diagnostic
La PCR est utile, il ne faut cependant pas la faire en début de maladie mais seulement une
fois que le parasite a atteint les globules rouges !
e) Traitement
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Ce cours est nouveau cette année et le prof est passé très vite dessus.
Définition
Ce sont des mycoses des poches gutturales dues à la multiplication et à l’action
pathogène de diverses espèces du genre Aspergillus. Ces mycoses sont protéiformes et
potentiellement graves.
Ce sont des mycoses opportunistes, non contagieuses plutôt printanières ou estivale, sans
influence de race, d’âge ou de sexe, survenant chez certains sujets contaminés à partir d’un
milieu ambiant favorable fortement souillé de spores (fourrages, box…).
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Equine Para CM5bis : Pneumologie parasitaire et autres appareils
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Il n’existe pas de relation avec d’autres affections parasitaires, des traumatismes, des
traitements antibiotiques antérieurs prolongés ou une situation d’immunodépression.
Aspergillus colonise le plafond du compartiment médial de la poche gutturale, à proximité
du trajet de l’artère carotide interne. Cela forme de véritables plaques fongiques visibles à
l’endoscopie.
De par cette localisation, on peut avoir comme complication une nécrose et une déchirure
de la paroi de la poche gutturale et de la carotide. On observera une épistaxis bilatérale
abondante -> ALERTE ROUGE ! (cf cours pathologies respiratoires).
Parasite
Espèces observées : surtout A. nidulans, A. flavus et A. fumigatus.
Morphologie : filaments avec une tête aspergillaire, plus rarement des cléistothèces (A.
nidulans).
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Clinique
Le pouvoir pathogène des Aspergillus repose sur leur pouvoir inhibiteur de la phagocytose,
nécrosant et leur capacité à filamenter en position intratissulaire.
Etat asymptomatique fréquent : inflammation limitée, sans atteinte des structures
vasculaires et nerveuses ; évolution indéterminée.
État cliniquement exprimé par :
- Une épistaxis (plus des 2/3 des cas d’aspergillose) : épistaxis spontanée, sans
relation avec l’effort, le plus souvent bilatérale. Le sang est rouge clair, et est émis
par épisodes de durée plus ou moins longue, récurrents,… c’est une URGENCE
MÉDICALE car on a un risque d’hémorragie fatale (jusqu’à 2/3 de mortalité !!)
- Une dysphagie (moins du 1/3 des cas d’aspergillose) : elle est due à une atteinte
nerveuse. En effet les nerfs IX, X et XII passent dans les poches gutturales. Elle
peut être soudaine ou progressive avec rejet de débris alimentaires par les
naseaux. On peut avoir des signes respiratoires associés come de la toux, des
éternuements voire une pneumonie par fausse déglutition.
- Un syndrome de CLAUDE BERNARD – HORNER (environ 10%) reposant sur une
atteinte du nerf vague et du ganglion cervical. On observe alors une ptose
palpébrale, un myosis, une photophobie, des plages de sudation localisées, le
côté lésé est plus chaud ;
- Des formes atypiques : déformation de la région parotidienne, port de tête
anormal, otite, catarrhe nasal, bruits respiratoires anormaux, paralysie faciale,…
Diagnostic et traitement
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Module « Equine »
Photo de gauche : œuf d’ascaris, globuleux, 80-90 µm de diamètre, coque très épaisse, une
cellule à l’intérieur.
Photo de droite : ascaris adulte
Clinique
« Pneumonie ascaridienne » : bronchite et toux, jetage sans hyperthermie puis disparition
spontanée des symptômes lors du passage des L3 dans le tube digestif.
La coproscopie est négative puisque l’agent pathogène est une larve mais on a une
hyperéosinophilie marquée.
Traitement
On peut utiliser :
- Des benzimidazoles à fortes doses (quelques dizaines de mg/kg/j) et durant
plusieurs jours.
- Ivermectine ou moxidectine mais leur utilisation peut être limitée par l’âge de
l’animal.
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Module « Equine »
Ce sont des mycoses rares, diffuses, en particulier respiratoires, observées chez des
sujets en situation de convalescence ou d’immunodépression marquée. Le diagnostic et le
traitement sont très difficiles.
IV. Dictyocaulose
C’est une helminthose rare chez les équidés, observée essentiellement chez l’âne qui est
porteur sain et peut donc contaminer le cheval. Elle est due à un strongle, Dictyocaulus
arnfieldi présent dans les bronches. Le cycle est monoxène classique et le cheval s’infeste en
ingérant des L3 lors du pâturage. C’est une affection très souvent asymptomatique.
On peut effectuer un diagnostic coproscopique par la méthode de Baerman chez les ânes.
Mais chez le cheval, le parasite n’arrivant pas à maturité, la coproscopie est souvent
négative.
Pour le traitement, on utilise des benzimidazoles à 50 mg/kg/j pendant 3 à 5 jours, il n’y a
pas de problème de toxicité.
V. Nodules pulmonaires
Ces nodules pulmonaires renferment des larves de stade 3-4 de Strongylus vulgaris ou
des larves de Habronema. Ce sont classiquement des découvertes d’autopsies.
Rappels : La contamination de l’HI se fait via les fèces de canidés (renard, chien, parfois
chat), chez lesquels le parasite adulte est responsable d’un téniasis échinococcique
asymptomatique. Les larves concernent de nombreuses espèces plutôt herbivores et sont à
l’origine d’une hydatidose. L’ingestion de viscères parasités assure l’infestation du carnivore
HD.
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Module « Equine »
Photo de gauche : tænia échinocoque adulte, ce n’est pas le parasite du cheval mais bien
celui des canidés, 5 mm de longueur, quelques segments dont le dernier est ovigère.
Photo de droite : kystes hydatiques de plusieurs cm de diamètre, enchâssés dans le
parenchyme pulmonaire (parfois d’autres viscères).
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Nous vous avons imprimé le QCM de l’année dernière, les réponses sont à la fin.
Une seule réponse juste pour chaque question. 1 point par réponse juste. L’absence de
réponse ou une réponse fausse vaut 0.
DERMATOLOGIE
1. Le résultat d’un raclage cutané chez un cheval souffrant de dermatose prurigineuse met
en évidence à l’œil nu un arthropode ; il s’agit de
a. Sarcoptes scabiei
b. Psoroptes equi
c. Chorioptes equi
2. Une dermatose prurigineuse estivale et apparemment non contagieuse (certains chevaux
sont atteints, pas d’autres) est observée au sein d’un effectif. Laquelle peut –être retenue ?
a. Gale psoroptique
b. Phtiriose
c. Dermatite estivale récidivante
d. Dermatophytie
3. Une dermatose prurigineuse observée chez un cheval adulte est caractérisée par une
atteinte du tronc. Quelle est l’affection qui d’emblée peut être éliminée ?
a. Phtiriose
b. Dermatite estivale récidivante
c. Gale chorioptique
d. Thrombiculose
4. Une helminthose digestive peut entraîner indirectement une atteinte des crins de la
queue. Laquelle ?
a. Teniasis
b. Trichonémose larvaire
c. Habronémose
d. Oxyurose
5. Le traitement d’un cheval atteint de dermatophytie fait appel à l’Imavéral® (solution
d’énilconazole) ; il convient de
a. Ne pas rincer après application
b. L’utiliser pure
c. L’appliquer une seule fois
d. L’administrer par la voie orale.
GASTRO-ENTÉROLOGIE
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7. La strongyloïdose est
a. Une helminthose de l’adulte
b. Associée à une fièvre
c. Zoonotique
d. A manifestations respiratoires
8. La coproscopie lors de suspicion d’ascaridose imaginale est
a. Associée à des résultats très aléatoires
b. Hautement sensible
c. Peu spécifique
d. Inutile
9. Le teniasis est associé à
a. Un amaigrissement
b. Une anémie
c. Des coliques par intussusception
d. Une diarrhée
10. La trichonémose – maladie repose sur
a. L’action pathogène des « strongles »
b. L’hématophagie des « petits strongles » adultes
c. La sortie des larves de « petits strongles » de la muqueuse
d. La migration des larves de « grands strongles »
11. Le phénomène de chimiorésistance des helminthes
a. Est provoqué par l’utilisation des anthelminthiques
b. N’existe pas en France
c. Repose sur une mutation
d. Est synonyme d’échec thérapeutique
12. Une suspicion de chimiorésistance aux anthelminthiques peut être confirmée par
a. L’examen clinique
b. Le « fecal egg count reduction » (FECR)
c. Une coproscopie quantitative
d. Un « Baermann »
13. Le pyrantel (Strongid®) est un anthelminthique
a. Toxique
b. Tératogène
c. Nématodicide larvicide
d. Nématodicide adulticide
14. Le traitement cestodicide optimal (index thérapeutique élevé) repose sur la prescription
du ou de
a. Fenbendazole
b. Ivermectine
c. Moxidectine
d. Praziquantel
15. L’œuf de Parascaris equorum est
a. Globuleux à coque épaisse
b. Ovoïde à coque épaisse
c. Globuleux à paroi mince
d. Ovoïde à paroi mince
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HÉMATOLOGIE
Réponses :
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8. b) Très étonné par une proportion de réponses fausses à cette question : si il existe une
helminthose pour laquelle la copro est diagnostique (au terme de la ppp !), c’est l’ascaridose
: parasite très prolifique, œuf très typique, un seul œuf suffit pour confirmer, donc très
sensible et spécifique.
9. c) Idem : le seul lien confirmé entre teniasis et clinique, ce sont les coliques par
intussusception, de nombreux animaux porteurs n’exprimant aucun signe
10. c) Pas de pb pour cette question
11. c) Le traitement anthelminthique ne provoque pas l’apparition du phénomène, il le
révèle en éliminant les sensibles et laissant survivre les résistants ; en outre, il me semble
avoir bien insisté sur la ≠ avec « échec thérapeutique » qui est la persistance du parasite
après un traitement mal prescrit ou mal conduit et qui n’a rien à voir avec la résistance.
12. b) Pas de difficulté
13. d) Erreur dans l’impression du document qui a supprimé la réponse d ; j’ai attribué
systématiquement un point à tous.
14. d) Ok dans la très très grande majorité
15. a) Qq erreurs : ovoïde signifie en forme d’œuf de poule (avec un petit bout et un gros
bout), alors que l’œuf d’ascaris est rond, globuleux
16. a) Ok, c’est la définition morphologique de Babesia caballi
17. c) une tique infectée sur un cheval porteur n’est jamais directement infectante mais
uniquement par l’intermédiaire de sa descendance
18. b) Particularité et définition du genre Theileria
19. c) Qq uns n’ont pas pu s’empêcher de citer l’ivermectine !!!
20. b) La sérologie positive n’est pas toujours synonyme de maladie mais plus souvent
d’infection ; seule l’observation du parasite sur un frottis de sang a valeur diagnostique de
certitude.
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القرآن
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
Unité
d'Enseignement
Maladies parasitaires
des ruminants
3ème Année – S9
DZVET 360
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OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT
SOMMAIRE
Objectifs :
- Etre capable de diagnostiquer, traiter et prévenir les maladies suivantes : Rang A (connaitre
parfaitement) / B (connaître l’essentiel) / C (à lire)
o Nematodoses :
Ostertagiose bovine (rang A)
Haemonchose ovine (rang B)
Oesophagostomose bovine (rang B)
Autres trichostrongylidoses des ruminants (rang B)
Toxocarose bovine (rang C)
Strongyloïdose bovine (rang C)
Cas des chèvres (rang B)
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SOMMAIRE
Page 2 sur 36
III. Strongyloses digestives caprines ............................................................................................... 19
A. Définition ................................................................................................................................... 19
B. Etiologie ..................................................................................................................................... 19
C. Particularités épidémiologiques ................................................................................................ 19
D. Particularités thérapeutiques et conséquences ........................................................................ 20
III - Strongyloses digestives bovines ...................................................................................................... 22
A. Définition ................................................................................................................................... 22
B. Importance, espèces affectées, répartition .............................................................................. 22
C. Cycle d’Ostertagia ostertagi ...................................................................................................... 23
D. Epidémiologie ............................................................................................................................ 23
1. Epidémiologie descriptive ..................................................................................................... 23
2. Epidémiologie analytique ...................................................................................................... 24
3. Epidémiologie synthétique .................................................................................................... 24
E. Pathogénie................................................................................................................................. 26
1. Lésions des glandes gastriques de la caillette ....................................................................... 26
2. Mise en place lente de l’immunité ........................................................................................ 27
F. Clinique ...................................................................................................................................... 28
1. Symptômes ............................................................................................................................ 28
2. Formes aiguës à subaiguës = syndrome entérite (pas le + fréquent, surtout chez jeunes) .. 28
3. Formes chroniques ou sub-cliniques = très polymorphes .................................................... 28
4. Lésions ................................................................................................................................... 29
G. Diagnostic .................................................................................................................................. 30
1. Clinique .................................................................................................................................. 30
2. Epidémiologique .................................................................................................................... 30
3. Différentiel............................................................................................................................. 30
4. De laboratoire........................................................................................................................ 31
5. Post mortem .......................................................................................................................... 33
H. Méthodes de lutte ..................................................................................................................... 33
1. Traitement spécifique ........................................................................................................... 33
2. Plan de lutte intégrée et plan global ..................................................................................... 35
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I. Présentation des strongyloses
A. Définition
Les Strongyloses sont responsables de fortes répercussions économiques. Elles affectent les
ruminants domestiques mais également les ruminants sauvages. Ce sont des parasites cosmopolites
qui se développent dans un climat plutôt humide.
C. Etiologie
Ils sont de forme ovale, avec une morula souvent visible, souvent tous de la même taille. Le seul œuf
que l’on peut distinguer des autres œufs de strongles est Nematodirus sp. qui fait environ 150 µm.
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Cycle évolutif d’Haemonchus sp. /Ostertagia
HP = hôte paraténique
Remarque :
- Les larves sont assez mobiles comme on peut le voir sur cette photo
d’une goutte d’eau en contenant.
- Un arrêt du développement est possible au stade L4 ! Le parasite entre
alors en hypobiose.
- Chez les chevaux : attention, suite à une vermifugation, on peut avoir une levée
d’hypobiose.
- Chez les bovins : ce sont les conditions extérieures qui vont déclencher
l’hypobiose (températures faibles notamment) ou encore le système immunitaire de l’hôte.
- Descriptive :
o Contamination au pâturage
o Expression clinique à caractère saisonnier ; ex : Nematodirus sp. a besoin que les
œufs aient passé une période de froid pour éclore donc l’infestation se fait plutôt au
printemps.
o Affection de lot : contamination à la même source ; ex : même pâture
o Atteinte principale des jeunes : leur immunité se met en place progressivement
- Analytique :
o Sources de parasites : ce sont les animaux excréteurs. Leur importance varie selon :
Espèce animale
Degré d’infestation : jeunes > primipares > multipares
Espèces parasites : ex chez le mouton :
♀ Oesophagostomum : 12000 œufs/j
♀ Haemonchus : 5-10000 œufs/j
♀ Trichostrongylus : 200 œufs/j
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o Résistance des parasites :
Chez l’HD : adulte = quelques mois ; larves = 3 semaines +/- hypobiose
Dans le milieu extérieur : œufs + L3
o Modes d’infestation : voie orale (+voie transcutanée pour Bunostomum)
o Causes favorisantes :
Saison / climat
Comportement
Conduite d’élevage
o Réceptivité : âge, génétique (certaines races ou certains individus sont plus sensibles
que d’autres), alimentation (en cas de carences, les animaux sont plus sensibles aux
infections)
- Synthétique :
Ex : chez les bovins de 1ère année
Les bovins arrivent sur la pâture, il reste quelques L3 (qui ont passé l’hiver, souvent très
prolifiques) de l’année précédente : ils se contaminent et excrètent des œufs. Il y a alors une
augmentation très forte de la charge parasitaire de la pâture (pendant l’été, début automne).
La phase de début correspond au recyclage parasitaire : c’est une notion très importante qui joue
sur le reste de l’année.
Puis, il va faire plus froid : les larves entrent alors en hypobiose, tandis que le système immunitaire
réagit et que les adultes commencent à mourir. La charge parasitaire diminue mais le nombre de
larves en hypobiose augmente : cela joue sur le diagnostic.
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II. Les strongyloses ovines
A. Définition :
Les strongyloses digestives ovines sont des helminthoses saisonnières dues à la présence et au
développement de Nématodes de l'ordre des Strongylida dans la lumière ou dans la paroi de la
caillette ou des intestins des ovins, se traduisant par des troubles digestifs et/ou un syndrome
anémique.
Il s’agit d’une maladie de pâturage. Tous les troupeaux au pré sont parasités, à des degrés plus
ou moins importants. Les répercussions économiques de l’évolution subclinique de la maladie sont
prépondérantes avec une diminution de la qualité et de la quantité de lait produit, un retard de
croissance, le coût du traitement…
Les espèces affectées sont les ovins, les bovins, les caprins et les ruminants sauvages (chevreuils,
chamois…) qui représentent des sources de parasites (échange de parasites entre les différentes
espèces).
Les strongyloses digestives sont cosmopolites, en particulier dans les zones à climat plutôt
humide, dans le Sud-ouest (région de Roquefort), dans les Pyrénées-Atlantiques et dans toutes les
zones de transhumance. On peut déjà noter que Haemonchus a besoin de températures supérieures
à 20°C (c’est un problème majeur en Australie / Nouvelle-Zélande), tandis que Nematodirus
préfèrera les régions froides. On n’aura donc pas les mêmes espèces de parasites selon la région de
France où l’on se trouve.
C. Etiologie :
Différentes espèces de strongles peuvent parasiter le tube digestif des ovins. Les plus pathogènes
sont situés au niveau de la caillette. Teladorsagia (équivalent d’Ostertagia chez les bovins) et
Haemonchus sont les deux plus pathogènes.
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D. Epidémiologie :
1. Descriptive
La contamination se fait au pâturage via l'ingestion des L3 infestantes. A noter qu'elles peuvent
survivre quelques temps dans les fourrages frais (1 à 2 mois) et on peut donc avoir une
contamination en bergerie.
Ces parasites sont plus ou moins sensibles au climat donc les parasitoses associées sont plus ou
moins présentes à certaines périodes de l'année. Les haemonchoses sont rencontrées plutôt en été,
alors que l'on rencontre des nématodiroses plutôt au début du printemps (lors de période plus
froides). Les autres strongyloses s’observent majoritairement au printemps, voire en automne si les
conditions sont favorables.
Les strongyloses ont une allure contagieuse dans un troupeau. Il ne s'agit pourtant pas d'une
réelle contagiosité : en effet, ce sont plutôt les animaux qui se contaminent à partir d’une même
source. Elles atteignent principalement les jeunes (ou les adultes avec un mauvais état général ou
des besoins importants (lactation, gestation)) avec des signes cliniques plus graves.
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2. Analytique (moins détaillé cette année : en italique, cours RHR)
Les sources de parasites sont bien sûr les animaux excréteurs, avec une importance variable selon :
L'espèce animale : certains parasites des moutons se retrouvent chez les caprins et chez
certains animaux sauvages. Par exemple, Trichostrongylus axei est commun aux moutons, aux
bovins et aux chevaux.
La diversité des sources est donc fonction de l'espèce parasitaire et de sa spécificité.
Le degré d'infestation : chez les jeunes, l'excrétion est très importante car ils sont très infestés
étant donné qu’ils n’ont pas d’immunité. Ils sont appelés « agneaux relais » car ils
augmentent considérablement la pression parasitaire de la pâture. Chez les adultes en
revanche, du fait de l'immunité, il y a une diminution du développement des parasites adultes
et une diminution de la ponte, donc une diminution de l’excrétion des parasites. Les
primipares seraient plus infestées que les multipares. La contamination des pâtures est donc
variable notamment selon l'âge des animaux qui y paissent.
- le "spring rise" : il existe une augmentation de l'excrétion fécale d’œufs au printemps, par
levée d’hypobiose, indépendamment de la physiologie de l'animal.
- le "post-parturient rise" : on note une augmentation de l'excrétion fécale liée à une baisse
de l'immunité lors du part et de l’entrée en lactation.
- le "peri-parturient rise" : c’est un mélange entre « spring rise » et « post-parturient rise »
lors de mises-bas au printemps. En effet, les larves sont en fin d’hypobiose et sont libérées
en grand nombre. Les adultes ont normalement une durée de vie limitée par l’immunité de
l’hôte sauf au moment de la mise bas et de la lactation qui permettent donc leur
persistance, et ainsi une augmentation de leur longévité et de leur prolificité. On assiste
donc à des « explosions » par association des deux phénomènes.
Chez l'hôte définitif, les adultes survivent 2-3 mois et les larves 3 semaines en conditions classiques,
ou 4-5 mois lors d'hypobiose.
Dans le milieu extérieur, les stades de résistance sont les œufs et surtout les L3 (engainées dans
l'exuvie des L1 et L2 qui les protège du froid et de la dessiccation). Elles résistent aux hivers pas trop
froids et secs et permettent une contamination au printemps suivant. Elles peuvent survivre un à
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deux mois dans les ensilages et les fourrages secs (ex : foin). La résistance à un été chaud et sec est
faible (maximum 3 à 4 semaines).
Le mode d’infestation
Saison, climat : chaleur et humidité sont nécessaires. Les étés trop chauds et secs ainsi que
les hivers rigoureux sont défavorables car ils entrainent la mort des larves.
Comportement alimentaire : les moutons broutent l'herbe rase. Or, les larves se situent
dans les premiers centimètres de la plante, au ras du sol.
La réceptivité
Age : les jeunes sont plus sensibles et plus réceptifs surtout vers 4-5 mois et présentent des
signes cliniques plus graves.
3. Synthétique
Le cycle évolutif est très rapide et au cours d’une saison on peut avoir plusieurs cycles, ce qui
augmente la charge parasitaire, c’est la notion de « recyclage parasitaire ».
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Chronologie de contamination d’un pâturage « neuf » avec « agnelage de printemps » :
La levée d’hypobiose au printemps chez les brebis qui y pâturent entraine une émission
d’œufs qui contaminent la pâture (phénomène de « spring rise » ou de « post/peri-parturient rise »).
Il y a d’abord un développement lent des larves jusqu’à ce que les températures augmentent
permettant ainsi un pic de développement avec formation d’un très grand nombre de L3 au cours de
l’été. Les agneaux se contaminent d’abord lentement via le lait puis l’infestation se fait directement
via la pâture. Elle est forte pour les jeunes nés au printemps car il y a un pic d’infestation d’été et car
ils n’ont aucune immunité. Il en résulte une forte excrétion d’œufs par les agneaux en automne.
Remarque : ce scénario est assez rare car les pâtures sont rarement « neuves ».
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Variabilité géographique et saisonnière :
Une étude sur 250 brebis a montré une différence significative dans la diversité des espèces parasites
présentes à l'automne (avec une augmentation des parasites de la caillette) et au printemps dans
une même région, mais également une différence selon les régions (Ariège et Pyrénées-Atlantiques).
Dans les Pyrénées-Atlantiques, le climat est plus doux, les espèces prédominantes ne sont pas les
mêmes qu'en Ariège à la même époque.
E. Pathogénie
2. Action spoliatrice
Elle est liée au caractère hématophage (400 Haemonchus prélèvent 60mL de sang par jour : c’est le
plus pathogène) ou chymivore des parasites (ou histophages).
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3. Action toxique
Les toxines secrétées peuvent être hémolytiques (chez les moutons contaminés par Bunostomum),
ou encore neurotropes (lors d'haemonchose). Cela reste rare.
Les parasites peuvent également sécréter un anesthésique local qui va ralentir le transit.
Normalement, les protéines sont utilisées pour le squelette, le lait et la viande. Chez un animal
parasité, le métabolisme protéique est dévié vers l’inflammation (qui entraine une perte
d’albumine), vers la cicatrisation (qui consomme des protéines) et vers le turn-over de l’albumine (le
foie en resynthétise mais on a une diminution des autres productions protéiques).
Cette immunité disparait rapidement avec les parasites et ne persiste que lors de contacts
permanents ou répétés avec des faibles quantités de parasites. On n'envisagera donc jamais de
"parasitisme zéro" pour les strongles intestinaux sinon il y aurait disparition de l'immunité. Les
animaux vermifugés avec des doses massives seront réceptifs aux strongles 15 jours après. Cette
infestation parasitaire minimale tolérable est à moduler avec l'apparition des signes cliniques et le
niveau de production souhaité. L’immunité met de quelques semaines à quelques mois pour
s’installer selon les animaux (sauf dans la caillette où elle est plus longue à se mettre en place).
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F. Clinique
1. Symptômes
L'incubation est courte, environ 4-5 semaines (clinique en cours d'été / début automne). Elle est plus
longue lors d'hypobiose (clinique en fin d'hiver / début de printemps).
On observera des signes généraux non spécifiques : une diminution de la production (pas facile à
évaluer) (lait, GMQ), une baisse de la note d’état corporel, des troubles de la fécondité, parfois de
l’anémie, de la diarrhée (surtout chez les jeunes). Chez les adultes, les signes sont assez faibles. Chez
les agneaux, on a plus de chances d’observer des troubles.
Lors de strongylose, une mortalité est possible, en particulier chez les jeunes. On observe souvent
des retards de croissance, parfois des toxi-infections à Clostridium sp…
Haemonchose
Elle est assez fréquente et grave, elle touche les agneaux en premier puis les brebis allaitantes ou
dans un mauvais état général. L’apparition est souvent brutale et imprévisible entre juin et
septembre (chaleur, humidité).
- Forme aiguë chez les agneaux : Elle correspond à la mort subite d'agneaux chétifs par
gastrite hémorragique suite à une infestation massive.
- Forme subaiguë à chronique chez les brebis et les agneaux plus vieux : La levée de
l’hypobiose, de fin d’hiver-début de printemps cause l’apparition de symptômes de juin à
septembre : on observe un syndrome anémique important et brutal : anémie microcytaire
et hypochrome (pour rappel Haemonchus est hématophage grand gaspilleur de sang), une
perte d'appétit, une faiblesse générale, des œdèmes (liés à la fuite protéique par perte
sanguine, notamment un œdème sous glossien), une prostration puis la mort si aucun
traitement n'est mis en œuvre.
Les agneaux sont les premiers touchés, viennent ensuite les femelles adultes en mauvaise condition
corporelle ou qui viennent d’allaiter.
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Ostertagiose = Teladorsagiose
C’est un parasite de la caillette. Elle est aussi assez grave, on distingue deux formes :
- Forme aiguë (Type 1) chez les agneaux au pâturage : Cette forme due au passage des larves
dans la muqueuse se caractérise par une diarrhée marquée, un amaigrissement rapide
(migration des larves dans la caillette), voire de la mortalité. On l'observe de juin à octobre.
(au cours de la saison de pâturage)
- Forme subaiguë (Type 2) chez les animaux plus âgés au pâturage ou en bergerie : Elle
correspond à la levée d'hypobiose en fin d’hiver-début de printemps chez des jeunes nés
l’année précédente. Elle se caractérise par un syndrome digestif (+/- anémie lors
d'association de parasites) avec un mauvais état général, une perte de poids, une diarrhée
intermittente profuse en jets, avec parfois un méléna, une déshydratation puis la mort s'il
n'y a pas de traitement.
Nématodirose
Nematodirus est un parasite de l’intestin grêle. Il résiste mieux au froid que les autres strongles
digestifs, ce qui implique que les signes cliniques sont généralement plus précoces : au printemps, de
mai à juin.
La forme aiguë apparait uniquement chez les agneaux, au printemps et se traduit par un syndrome
digestif caractérisé par une diarrhée abondante avec du mucus jaune-vert, des coliques (douleur
abdominale, difficulté de déplacement), une soif intense, une déshydratation, un amaigrissement
très marqué, et une mortalité fréquente en quelques jours.
Chabertiose
La chabertiose a une évolution plutôt chronique et est peu fréquente. Ce parasite histophage du
gros intestin a une grosse capsule buccale et entraine des perturbations du reflexe gastro-colique, un
syndrome de malabsorption/maldigestion et une météorisation. Cela entraîne diverses complications
parmi lesquelles un retard de croissance, des pertes de production…
2. Lésions
On réalise une autopsie sur les animaux morts avec suspicion de parasitose. Les lésions dépendent
du parasite en cause. Les lésions générales correspondent à une anémie marquée pour les parasites
hématophages et une hydro-cachexie (une perte de masse musculaire, des muqueuses pâles et
humides, une surface musculaire luisante de la carcasse).
Les lésions locales sont plus ou moins discrètes, parfois peu importantes malgré le mauvais état
général de l'animal. Les parasites, très petits, sont difficiles à repérer.
Dans la caillette, on trouve principalement Haemonchus et Teladorsagia. Dans les formes aiguës
touchant cet organe, on peut observer une inflammation, une congestion de la muqueuse, une
exsudation, des zones hémorragiques et des ulcères (aux points de fixation des parasites). Lors de
formes chroniques, on pourra trouver une hypersécrétion muqueuse et des nodules correspondant
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à des larves en hypobiose enkystées dans la paroi (culs de sacs glandulaires) ou des larves en train
de se métamorphoser.
Concernant l’intestin grêle et le gros intestin, la paroi peut apparaitre plus ou moins épaissie et
congestionnée. On observe parfois des pétéchies et des petits ulcères.
G. Diagnostic
Clinique : Il est difficile (les parasites sont difficiles à voir, sauf Haemonchus). On observe des pertes
de production, des anémies parfois accompagnées de diarrhées chez les agneaux… La maladie est le
plus souvent subclinique. Chez les adultes, on note une répercussion sur la production.
Epidémiologique : On se basera sur la saison où apparaissent les signes cliniques en tenant compte
des variations interannuelles.
Différentiel : Il est à faire avec la fasciolose, la coccidiose et les autres causes d'entérite et d'anémie…
De laboratoire : Il n'existe pas de test ELISA pour détecter les infestations de strongles chez les petits
ruminants. On a recours à la coproscopie. La prolificité est très variable en fonction de l’espèce du
parasite. On réalise une coproscopie semi-quantivative. L’interprétation est délicate car les "valeurs
seuil" au-dessus desquelles il y a une expression clinique sont fonction du mode d’élevage, de la
période de l’année, de la prolificité de l’espèce. La décision de traiter se fait en fonction de la
clientèle dans laquelle on travaille et au sein de laquelle on définit des valeurs seuils critiques.
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La coproculture est intéressante car on n’est pas capable d’identifier le parasite à partir de ses œufs
(on laisse évoluer les œufs jusqu’au stade L3). C’est rarement fait en pratique car le délai est trop
long (10 jours), uniquement lors d’un échec de traitement ou s’il y a une résistance développée à un
antiparasitaire.
Post-mortem : On se basera sur les lésions observées. Il est possible d’identifier les espèces
présentes et de quantifier la charge parasitaire. On peut également réaliser un bilan parasitaire: on
conclura à la parasitose si l'animal présente des charges significatives et des signes cliniques
compatibles.
Attention : ce n’est pas parce qu’on trouve des parasites qu’ils sont à l’origine de la mort de l’animal.
Le pouvoir pathogène des strongles est différent selon les espèces. Voici un tableau donnant un
ordre de grandeur du nombre de vers qui peuvent entrainer des signes cliniques voire de la
mortalité.
Remarque : S’il y a Haemonchus dans une coproscopie c’est mauvais signe car il est très pathogène.
H. Méthodes de lutte
Seront détaillées en TD
1. Traitement spécifique
Le traitement se fait en fonction de la cible que l’on choisit (adulte ou larve), d’où l’importance de
connaitre les cycles ainsi que les délais et les contraintes de reproduction.
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Adulticides seuls (activité sur parasites hématophages) :
Adulticides et larvicides :
Un traitement à savoir par cœur : contre la Paramphistomose : une seule molécule hors AMM (cf CM
04 sur les parasites de pâture)
Remarque : Chez les ovins, il existe des phénomènes de résistances aux benzimidazoles et aux
avermectines.
2. Prophylaxie
Dans tous les cas, des ovins en pâture n’échappent pas à la contamination par des strongles. On veut
un parasitisme contrôlé, qui ne revienne pas trop cher et qui réponde aux attentes de l’éleveur. Il est
intéressant que ces animaux restent en contact avec une petite quantité de parasites, afin de
préserver leur immunité (l’objectif n’est pas le zéro-parasitisme). Les mesures prophylactiques
peuvent être offensives ou défensives. Elles seront abordées dans le TD2.
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III. Strongyloses digestives caprines
A. Définition
Les strongyloses digestives caprines sont des helminthoses assez proches des strongyloses ovines,
dues aux mêmes parasites, mais présentant des particularités importantes dans l’épidémiologie et
le traitement.
B. Etiologie
La fréquence des parasites est différente de celle des ovins :Trichostrongylus colubriformis est le
parasite le plus fréquent.
C. Particularités épidémiologiques
Les causes favorisantes des strongyloses caprines sont liées à plusieurs particularités.
Comportement alimentaire : Les chèvres mangent plus en quantité que les ovins et plutôt le
matin en grande quantité, quand les L3 ont plus d’activité, ce qui majore la contamination des
caprins par rapport aux ovins. Mais en contrepartie, les caprins sont généralement sur des
pâtures de moins bonne qualité et ont tendance à brouter plus en hauteur, ce qui limite
l’infestation. Au final, le niveau d’infestation est à peu près équivalent chez les deux espèces.
Facteurs de réceptivité :
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L’immunité acquise est assez faible, donc les niveaux d’infestation sont assez élevés chez
les adultes.
On a une augmentation de l’excrétion fécale après la mise-bas à cause du déficit protéique.
Elle est plus importante chez les primipares. Une supplémentation en protéines peut
permettre de réduire l’infestation
Les fortes productrices laitières sont plus sensibles à la contamination et présentent plus
souvent des signes cliniques.
Les caprins ont une physiologie digestive différente de celle du mouton. En effet, ils ont un transit
digestif plus rapide, une absorption intestinale plus rapide et moins complète, et enfin une
fermeture de la gouttière œsophagienne facile et plus rapide, ce qui permet un passage des
produits directement dans la caillette. Tout ceci conduit à la diminution de la biodisponibilité des
produits que l’on va administrer. De plus, d’un point de vue pharmacologique, les caprins ont un
métabolisme plus rapide, ce qui entraîne un pic plasmatique plus faible.
Avant, on administrait la même posologie aux caprins que pour les ovins. On était en sous dosage, ce
qui contribuait à la sélection de résistances.
Il faut par conséquent multiplier par 1,5 à 2 la dose standard des ovins (suivant la famille de
molécules).
Per os, on fractionne les administrations (surtout pour les benzimidazoles). On donne le traitement
deux fois, à 10 heures d’intervalle : cela permet d’augmenter la biodisponibilité. Il faut faire une
diète préalable de 12 à 24 heures sauf pour les femelles en lactation, ce qui permet une meilleure
absorption (les anthelminthiques ont tendance à s’associer aux particules du rumen) grâce à un
ralentissement du transit digestif. D’un point de vue galénique, on utilise un volume inférieur à 10
millilitres et on favorise les formulations « pâte », pour limiter la fermeture de la gouttière
œsophagienne.
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Il est conseillé de réaliser au maximum trois traitements par an. On effectue un traitement ciblé (les
individus les plus à risques : primipares, laitières les plus productives) et aux périodes à risques. Cela
permet de garder des individus refuges qui ne sont pas exposés aux antiparasitaires.
Remarque RHR : On s’est aperçu que si on traite seulement 80% du troupeau et si on alterne les
familles d’antihelminthiques, on retarde de 5 ans l’apparition de résistance. En Australie et en
Nouvelle-Zélande, il n’y a plus aucun produit actif contre les strongles, ils sont résistants à tout. Donc
ne traiter qu’une partie des animaux revient moins cher et permet de limiter l’apparition de
résistances (voir TD).
Il existe peu de produits ayant une AMM pour les caprins. Il est important d’alterner les familles
d’anthelminthiques.
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III - Strongyloses digestives bovines
A. Définition
Les strongyloses digestives bovines sont des helminthoses saisonnières dues à la présence et au
développement de Nématodes de l’ordre des Strongylida dans la lumière ou dans la paroi de la
caillette ou les intestins des bovins. Ce sont des maladies cosmopolites.
Les répercussions économiques sont très fortes avec des pertes de productions notables :
diminution de la quantité et de la qualité du lait, diminution de la vitesse de croissance (allant jusqu’à
40 kg pour un jeune bovin en première saison de pâture et en l’absence de traitement), troubles de
la fertilité et augmentation de l’intervalle vêlage-vêlage.
Ces affections touchent les ruminants domestiques et les ruminants sauvages. Ce sont des espèces
cosmopolites qu’on retrouve surtout dans les climats humides.
Ostertagia ostertagi est le parasite majeur observé chez les bovins. Il représenterait en effet 90%
des strongles des vaches laitières. C’est donc le plus fréquent et le plus pathogène. Les autres sont
moins fréquents (l’immunité des hôtes étant meilleure) avec cependant une efficacité moindre des
anthelminthiques (surtout pour Cooperia et Nematodirus).
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C. Cycle d’Ostertagia ostertagi
Tous les cycles de strongles gastro-intestinaux sont assez semblables. On prend l’exemple
d’Ostertagia ostertagi compte tenu de l’importance de ce parasite en élevage bovin.
Il est similaire à celui d’Haemonchus, mais avec la possibilité d’intervention d’hôtes paraténiques.
Les L3 sont engainées, les L4 se logent dans le cul de sac glandulaire de la caillette, évoluent en stade
5 puis les adultes ressortent dans la lumière de la caillette.
Une phase d’hypobiose est possible dans les cryptes glandulaires de la caillette au stade L4, ce qui
ralentit le cycle. Ensuite, on a une émergence massive en fin d’hiver ou au début de printemps,
lorsque les animaux sont encore en stabulation. Une phase d’hypobiose est également possible avec
Oesophagostomum.
La période prépatente est courte, de trois semaines, mais elle peut être prolongée en cas
d’hypobiose (4 à 6 mois en fin d’hiver, début de printemps).
D. Epidémiologie
1. Epidémiologie descriptive
C’est une maladie d’extérieur et la transmission présente un caractère saisonnier : c’est une maladie
que l’on rencontre en saison de pâturage, mais elle peut aussi être présente en stabulation, à cause
du phénomène d’hypobiose, qui se lève à la fin de l’hiver voire au début du printemps.
Les signes cliniques sont principalement exprimés par les jeunes bovins en première ou deuxième
saison de pâture. L’atteinte des adultes est surtout subclinique et se traduit par des baisses de
production mais ils excrètent quand même.
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2. Epidémiologie analytique
Elle est très similaire à celle vue pour les ovins. Les sources de parasites sont les animaux excréteurs,
c’est-à-dire les animaux non immunisés. Au niveau de la résistance des parasites, des modes
d’infestation et de la réceptivité, il faut se référer à ce qui a été dit pour les ovins. Par contre, à la
différence des ovins, il n’y a pas de « spring rise ».
Pour ce qui est des causes favorisantes, il n’y a pas non plus de différence notable avec les
strongyloses ovines mais on peut noter le comportement de « refus » des bovins qui ne mangent en
principe pas autour des bouses (sauf en cas de surpeuplement) ce qui limite les risques de
contamination. Cependant, il existe des phénomènes favorisant la dispersion des L3 (mobiles) hors
des bouses, à savoir la pluie, un environnement humide…
3. Epidémiologie synthétique
Au printemps, les animaux sortent de stabulation, pour aller au pré. Il se produit alors un recyclage
parasitaire, plus ou moins important selon la contamination résiduelle des pâtures. Celle-ci dépend
de l’abondance de la contamination de l’automne mais aussi des conditions météorologiques de
l’hiver et de la prolificité des L3 transhivernantes : les L3 transhivernantes ont plus de mal à arriver
au stade adulte mais quand elles y arrivent, elles sont deux à trois fois plus prolifiques.
Il faut aussi tenir compte de l’état immunitaire de l’hôte. En effet, l’excrétion présente un pic
maximal à huit semaines pour les veaux primo infestés, alors que pour des adultes bien immunisés,
l’excrétion est quasi nulle. Les veaux primo infestés sont aussi appelés « veaux relais » car à cause de
leur excrétion massive, ils sont responsables de la contamination des pâtures et du phénomène de
recyclage parasitaire. On a donc tout intérêt à effectuer un pâturage conjoint veau-mère, si cette
dernière est bien immunisée. En effet, le veau excrète beaucoup, mais la mère très peu et elle va
décontaminer les pâtures en ingérant puis en éliminant les larves (diminution de la pression
parasitaire). Le veau va pouvoir ainsi s’immuniser progressivement.
Le dernier point à souligner est l’importance de la gestion des pâtures, avec les rotations, les
changements de parcelles et l’utilisation raisonnée des fourrages ainsi que la complémentation pour
éviter le surpâturage.
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En automne : diminution de la charge parasitaire
Avec la baisse de la température ainsi qu’un lessivage des sols par les eaux de pluie, la charge
parasitaire diminue. De plus, les hôtes ont commencé à développer une immunité. Le
développement larvaire ralentit, les L3 commencent à mourir et celles qui ont été ingérées entrent
en hypobiose.
On peut observer un premier pic dû au recyclage parasitaire puis un creux dû à la sécheresse de l’été
et une reprise en automne. On distingue ainsi quatre types d’ostertagiose :
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E. Pathogénie
Elle est proche de celle des strongyloses digestives ovines. Les actions pathogènes sont représentées
par l’effet mécanique des parasites sur les entérocytes mais aussi par l’action des produits
d’excrétion-sécrétion, qui sont à l’origine de perturbations métaboliques et qui permettent la mise
en place d’une immunité.
Plus particulièrement pour l’ostertagiose, on observe des lésions des glandes gastriques, et la mise
en place de l’immunité se fait très lentement (il faut 6 à 8 mois de contact permanent d’où la
présence de signes cliniques surtout sur les animaux en deuxième année de pâturage).
Normalement, on trouve dans les glandes gastriques de la caillette différentes cellules qui
produisent du pepsinogène et de l’acide chlorhydrique. Le pH est ainsi maintenu à 2,2. C’est ce milieu
acide qui permet la transformation du pepsinogène en pepsine, ce qui optimise la digestion.
Si l’individu est parasité, les culs de sac glandulaires sont dilatés, ce qui entraine des lésions de la
caillette, d’où la disparition des cellules sécrétrices d’HCl. Le pH devient supérieur à 7, on a arrêt de la
formation de pepsine et le pepsinogène s’accumule dans la caillette et favorise le développement
bactérien. Cela entraine des problèmes de digestion. En parallèle, on a une augmentation de la
sécrétion de gastrine qui entraine aussi une augmentation du pepsinogène.
On observe une hyperplasie épithéliale, une dédifférenciation des cellules : la paroi devient
perméable (muqueuse discontinue), les molécules de pepsinogène vont vers le sang (la mesure du
taux de pepsinogène sanguin est ainsi un examen complémentaire intéressant), et des protéines
plasmatiques vont dans la lumière de la caillette. Ceci est la cause d’œdème, de perturbations
métaboliques et de l’augmentation de la concentration en pepsinogène dans le sang (paramètre
mesurable).
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2. Mise en place lente de l’immunité
Concernant l’immunité, les L3 présentent des Ag de surface proches de deux Ag présents sur les
cellules gastriques de l’hôte. Des stades L3 à L5 (mue très rapide en moins de 6h), les parasites vont
se cacher dans les culs de sacs digestifs des glandes gastriques qui leur confèrent en plus une
protection mécanique. L’hôte aura du mal à les reconnaître. De plus, ces parasites modulent
légèrement l’immunité de l’hôte.
Après la mue des larves, les parasites adultes sortent des glandes. Ils présentent des antigènes, ce
qui entraîne une réaction inflammatoire et immunitaire, à l’origine en plus de dégâts au niveau de la
muqueuse digestive. Cette immunité met plusieurs semaines à se mettre en place et nécessite donc
une infestation importante et répétée (6 à 8 mois) pour être efficace.
Conséquences pratiques :
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F. Clinique
1. Symptômes
Le tableau clinique, commun à toutes les strongyloses digestives, comprend une entérite (diarrhée et
perte de poids), des retards de croissance, une baisse d’appétit et une baisse de production. Mais
on distingue ensuite plusieurs formes. En cas de faible infestation, les signes cliniques passent
généralement inaperçus. Les symptômes sont plus ou moins graves selon le degré mais surtout selon
la vitesse d’infestation.
Elles correspondent au syndrome d’entérite (diarrhée sans odeur, ni mucus, ni sang). Ces formes se
manifestent en cas d’infestation massive, lors de la sortie des larves. Les signes cliniques sont
importants et d’apparition brutale.
En fin d’été : On peut faire face à de l’ostertagiose de type œdémateuse sur des animaux
plutôt âgés, ayant déjà été au contact avec le parasite. Elle est liée à un phénomène
d’hypersensibilité. L’animal présente de la diarrhée et une douleur abdominale en relation
avec l’œdème de la caillette.
L’évolution se fait en quelques semaines à 2-3 mois, mais peut aboutir à la mort de l’animal en
l’absence de traitement.
Ces formes sont beaucoup plus fréquentes. Elles sont polymorphes et ne sont pas faciles à détecter.
Elles concernent les sujets jeunes, en première ou deuxième année de pâture. Normalement, les
animaux adultes ne sont pas atteints par cette forme. Elle se traduit par une diarrhée persistante, un
mauvais état général, de l’œdème (à cause d’une fuite protéique), un poil terne, piqué, un retard de
croissance, une baisse des productions et une baisse d’appétit.
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La difficulté du diagnostic repose sur le fait qu’il n’y a pas de signes pathognomoniques donc
l’épidémiologie et l’historique de l’élevage sont très importants pour suspecter la maladie.
4. Lésions
Les lésions générales sont variables avec de l’amaigrissement, des œdèmes...
Localement, on observe des lésions de gastrite ou d’entérite, selon les parasites. Les gastrites (au
niveau de la caillette) sont plutôt dues aux ostertagioses, tandis que les entérites au niveau de
l’intestin grêle sont la conséquence d’un parasitisme par Cooperia ou Nematodirus. Au niveau du
gros intestin, ce sont surtout des parasites du genre Oesophagostomum.
On trouve plusieurs types de gastrites. La gastrite nodulaire est observée lors d’ostertagiose de type
I et II. On trouve de nombreux nodules, mesurant quelques millimètres. Au milieu du nodule se
trouve l’orifice du cul de sac glandulaire. On peut y trouver la larve au milieu. L’aspect de la caillette
devient granuleux avec un aspect de « cuir marocain ».
.
On trouve aussi des entérites nodulaires dues à Oesophagostomum : la muqueuse est alors très
hémorragique avec de petits nodules noirâtres (1 à 6 mm) où l’on voit la forme des larves enroulées.
Ces nodules peuvent grossir et devenir blanchâtres. On les retrouve au niveau de l’iléon et du
caecum. Ces entérites sont souvent retrouvées en fin de seconde année de pâture car l’immunité
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étant déjà en place, une réaction a lieu autour des larves. La mort est possible par diarrhée
hémorragique.
G. Diagnostic
1. Clinique
Il n’est pas évident. Il repose sur la présence de diarrhées sans odeur, qui peuvent être aiguës ou
chroniques selon la période et le degré d’infestation. Ceci est accompagné d’une diminution de l’état
général, d’une baisse d’appétit, de pertes de production et retards de croissance mais on n’observe
pas d’hyperthermie (sauf en cas de surinfection).
2. Epidémiologique
Il est basé sur les saisons (mais attention à l’hypobiose qui décale l’apparition des signes cliniques) et
sur l’âge des animaux (les plus jeunes sont touchés, notamment en première saison de pâture car ils
sont naïfs).
3. Différentiel
Chez les bovins adultes, il faut suivre les schémas suivants : (donnés à titre indicatif)
En aiguë :
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En chronique :
Remarque : Pour les jeunes animaux, il ne faut pas oublier les coccidioses et les diarrhées néonatales.
4. De laboratoire
Il est nécessaire pour aller plus loin dans le diagnostic et pour cibler les traitements (tous les
animaux ne vont pas être traités).
Les coproscopies :
Elles sont très utiles, mais à interpréter avec des pincettes. Il faudra préférer les coproscopies
individuelles, pour avoir plus de sensibilité, mais on peut aussi les envisager par lots pour des raisons
économiques. Le mieux est de réaliser au minimum 5-6 coproscopies individuelles sur les animaux
en mauvais état général. On a cependant une très forte variation de l’excrétion des œufs dans les
fèces, suivant l’espèce parasite, la réceptivité de l’hôte et la saison. De plus, les adultes ont une
excrétion plus intermittente que les jeunes. La corrélation excrétion/charge parasitaire n’est donc
pas pertinente et l’établissement de seuils pour l’interprétation est difficile.
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La coproscopie n’est utile que pendant la saison de pâture car à l’automne, les larves entrent en
hypobiose et les adultes sont éliminés par l’immunité (une coproscopie quantitative ne sera alors pas
du tout représentative). Cette méthode ne permet donc pas de détecter l’ostertagiose de type II.
C’est un test qui n’est pas spécifique des strongyloses mais qui révèle des lésions de la caillette (dont
celles causées par Ostertagia mais pas seulement). Il faut faire la mesure sur plusieurs individus, sans
mélanger, à cause de l’incertitude des mesures, mais sur des lots homogènes. Cette méthode a
l’avantage d’être simple à réaliser (prélèvement sanguin) et peu coûteuse (environ 10-15 euros
l’analyse). Cela permet de savoir s’il y a beaucoup de L4 en hypobiose donc risque d’ostertagiose de
type II. Mais ceci n’est interprétable que chez les jeunes bovins, en première (laitiers et allaitants)
ou deuxième saison de pâture (allaitants) : après on ne peut plus corréler de façon fiable le
pepsinogène sérique avec l’ostertagiose. On l’utilise à l’entrée en étable pour déterminer le risque et
décider si l’on traite ou non. Il permet aussi un suivi de l’efficacité du traitement.
Le dosage se fait grâce à une prise de sang sur tube sec.
Dosage du pepsinogène
D’après les tableaux, si on obtient une moyenne entre 1 000 et 1 750 mUT en fin de saison de
pâturage, c’est qu’il n’y a pas vraiment de conséquences pour l’animal (un peu de lésions de la
caillette) mais mise en place de l’immunité par contact. Donc si on décide de traiter, on réalise un
traitement aux benzimidazoles car il n’agit pas sur les larves en hypobiose (maintien de l’immunité)
associé à une bonne gestion du pâturage.
Si on obtient une moyenne supérieure à 1750 mUT, il faut utiliser des endectocides pour agir sur les
larves en hypobiose et revoir la gestion des pâtures car on a un risque d’ostertagiose de type II. Si la
moyenne est inférieure à 1000 mUT, soit l’éleveur a une gestion parfaite de ses pâtures (l’animal a eu
peu de contact avec le parasite) soit il traite trop et l’animal ne possède donc pas une bonne
immunité.
Ces valeurs permettent d’orienter nos conseils sur la gestion du pâturage pour l’année suivante. Les
valeurs seuils sont à connaitre.
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Méthode d’immunodiagnostic :
Elle est mise en place depuis août 2007, c’est un dosage d’anticorps par méthode ELISA sur du sérum
ou du lait de tank. Ce test est utile pour les animaux adultes qui ne présentent pas de signes
cliniques et ne permet de détecter qu’Ostertagia. On mesure le ratio de densité optique (DO). C’est
un prélèvement facile à faire et bien adapté pour les adultes en lactation mais le problème est de
savoir à partir de quelle valeur seuil il faut traiter. En effet, la réponse immunitaire varie en fonction
de l’individu, de la production, de l’âge, de la saison… Ce test est donc encore difficile à interpréter
mais son évolution est à suivre. La DO diminue après un traitement antihelminthique et diminue
lorsque la production laitière augmente. Encore une fois, il faut rester prudent avec les mélanges car
ils ne prennent pas en compte la variabilité individuelle.
Néanmoins on peut retenir que si la DO est >1, il y a des conséquences sur la production
laitière. En dessous de 0.5, il n’y a à priori pas d’impact clinique. Le problème survient lorsqu’elle est
entre les deux, on ne sait pas trop. C’est donc essentiellement une méthode de suivi, à renouveler
tous les ans à la même période (souvent en fin de saison de pâturage). Attention, il y a beaucoup de
facteurs de variation, il faut regarder les évolutions d’une année sur l’autre.
5. Post mortem
Il n’est pas évident, car le problème est de trouver des parasites qui sont de petite taille. On peut
aussi se baser sur la présence de lésions, mais elles sont parfois aussi trop petites. Si on se trouve en
fin d’hiver, beaucoup de larves seront en hypobiose. Il faut les rechercher au niveau des muqueuses.
On a établi les charges parasitaires significatives (nombre de vers pour avoir des conséquences
cliniques), dans le tableau suivant :
H. Méthodes de lutte
1. Traitement spécifique
On a tout un arsenal thérapeutique à disposition, qu’il faut utiliser en fonction du spectre d’activité
et des délais d’attente. Il faut prendre en compte les objectifs de l’éleveur et trouver un compromis
entre mise en place de l’immunité et pertes de production. Le coût du traitement est un paramètre
à intégrer dans le choix de la molécule.
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Adulticides seuls :
Ces deux molécules sont actives sur les strongles hématophages. Attention aux délais d’attente !
Adulticides et larvicides :
Ils ont une bonne action sur les adultes et les larves mais une action plus limitée sur les larves en
hypobiose.
Durée d’action :
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Dans le cas du Fenbendazole, toutes les larves ingérées meurent, il n’y a donc pas d’immunité qui se
met en place. Pour l’Oxfendazole, un début d’immunité peut se mettre en place.
*Ivomec® pour on
Le choix d’un produit doit donc être réfléchi (pour éviter les résistances, cf strongyloses ovines). Les
résistances aux anthelminthiques sont plus longues à se mettre en place mais sont possibles. Il faut
cibler les traitements sur les lots à risques (pâtures contaminées, signes cliniques, dosage du
pepsinogène, statut immunitaire, âge…) et lutter contre le « laxisme », qui consiste à traiter
systématiquement tout le troupeau. De même, on évite d’utiliser les molécules endectocides en 1ère
intention de manière systématique !
Enfin, il faut étayer et justifier la prescription (décret « prescription-délivrance ») et l’inclure dans une
démarche d’analyse de risque globale à partir de visites d’élevage : c’est la lutte intégrée.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
Attention, la reconnaissance, le cycle, la pathogénie et le mode de nutrition des parasites étudiés aux S5/S6
sont à maitriser pour pouvoir expliquer les signes cliniques et les moyens de lutte. Les TD sont également à
maîtriser.
SOMMAIRE
OBJECTIFS ................................................................................................................................................ 3
I. FASCIOLOSE ...................................................................................................................................... 4
A. DEFINITION ................................................................................................................................................ 4
B. IMPORTANCE, ESPECES AFFECTEES, REPARTITION .............................................................................................. 4
C. ETIOLOGIE ................................................................................................................................................. 5
1) Morphologie du parasite adulte ......................................................................................................... 5
2) Caractéristiques des œufs ................................................................................................................... 5
3) Cycle évolutif ...................................................................................................................................... 5
D. EPIDEMIOLOGIE .......................................................................................................................................... 7
1) Descriptive .......................................................................................................................................... 7
2) Analytique .......................................................................................................................................... 7
3) Synthétique ......................................................................................................................................... 8
E. PATHOGENIE ............................................................................................................................................ 10
1) Action mécanique et irritative .......................................................................................................... 10
2) Action spoliatrice .............................................................................................................................. 10
3) Action perturbatrice du métabolisme hépatique .............................................................................. 10
4) Action protéolytique ......................................................................................................................... 10
5) Action inoculatrice ............................................................................................................................ 10
6) Réaction inflammatoire .................................................................................................................... 11
7) Action antigénique et immunité ....................................................................................................... 11
F. CLINIQUE................................................................................................................................................. 12
1) Symptômes ....................................................................................................................................... 12
2) Lésions .................................................................................................................................................. 13
2) Diagnostic ......................................................................................................................................... 14
G. METHODES DE LUTTE................................................................................................................................. 17
II - LA PARAMPHISTOMOSE BOVINE ....................................................................................................... 19
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A. DEFINITION .............................................................................................................................................. 19
B. IMPORTANCE, ESPECES AFFECTEES, REPARTITION ............................................................................................ 19
C. ETIOLOGIE ............................................................................................................................................... 19
1) Espèces ............................................................................................................................................. 19
2) Morphologie du parasite adulte ........................................................................................................... 20
3) Caractéristiques des œufs .................................................................................................................... 20
3) Cycle évolutif .................................................................................................................................... 21
D. EPIDEMIOLOGIE ........................................................................................................................................ 22
E. PATHOGENIE ............................................................................................................................................ 22
1) Action traumatique et inflammatoire des immatures .......................................................................... 22
2) Action mécanique et cumulative des adultes ....................................................................................... 22
3) Action antigénique ............................................................................................................................... 22
F. CLINIQUE................................................................................................................................................. 23
1) Symptômes ....................................................................................................................................... 23
2) Lésions .............................................................................................................................................. 23
3) Diagnostic ......................................................................................................................................... 23
G. METHODES DE LUTTE................................................................................................................................. 24
III – DICROCOELIOSE (RANG B) ................................................................................................................ 25
A. DEFINITION .............................................................................................................................................. 25
B. IMPORTANCE, ESPECES AFFECTEES, REPARTITION ............................................................................................ 25
C. ETIOLOGIE ............................................................................................................................................... 25
1) Morphologie du parasite adulte ........................................................................................................... 25
2) Caractéristiques des œufs .................................................................................................................... 26
3) Cycle évolutif ........................................................................................................................................ 26
D. EPIDEMIOLOGIE ........................................................................................................................................ 27
1) Descriptive ............................................................................................................................................ 27
2) Analytique ............................................................................................................................................ 27
E. PATHOGENIE ............................................................................................................................................ 28
1) Action mécanique et irritative .............................................................................................................. 28
2) Action perturbatrice du métabolisme hépatique et de la flore digestive .............................................. 28
3) Action antigénique ............................................................................................................................... 28
4) Action inoculatrice (ovins) .................................................................................................................... 28
F. CLINIQUE................................................................................................................................................. 28
1) Symptômes ........................................................................................................................................... 28
2) Lésions .................................................................................................................................................. 29
3) Diagnostic............................................................................................................................................. 29
G. METHODES DE LUTTE................................................................................................................................. 31
1) Traitement spécifique ........................................................................................................................... 31
2) Prophylaxie ........................................................................................................................................... 31
IV. MONIEZIOSE (RANG B) ...................................................................................................................... 32
A. DEFINITION .............................................................................................................................................. 32
B. IMPORTANCE, ESPECES AFFECTEES, REPARTITION GEOGRAPHIQUE ...................................................................... 32
C. CYCLE EVOLUTIF ........................................................................................................................................ 32
D. EPIDEMIOLOGIE ........................................................................................................................................ 33
E. PATHOGENIE ............................................................................................................................................ 34
F. CLINIQUE................................................................................................................................................. 34
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1) Symptômes ....................................................................................................................................... 34
2) Diagnostic ......................................................................................................................................... 34
G. METHODES DE LUTTE................................................................................................................................. 35
Objectifs
Trématodoses Dicrocoeliose B
Fasciolose A
Paramphistomose bovine A
Cestodoses Téniasis B
Cysticercose et Hydatidose C
Nématodoses Ostertagiose bovine A
Haemonchose ovine B
Oesophagostominose bovine B
Autres trichostrongylidoses des B
ruminants
Toxocarose bovine C
Strongyloïdose bovin C
Cas des chèvres B
A noter que la prévention des parasitoses est un point important pour l’éleveur car un animal malade
entraine un coût lié à la baisse de la production d’une part et au traitement d’autre part.
*Paramphistomose : Son importance n’est pas due à son pouvoir pathogène (nécessité d’une grosse dose)
mais à sa recrudescence.
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TREMATODOSES
I. Fasciolose
A. Définition
La fasciolose est une helminthose due à la présence et au développement dans le parenchyme hépatique
(immatures) puis dans les canaux biliaires (adultes) des ruminants de trématodes dixènes de l’espèce
Fasciola hepatica.
Il s’agit d’un parasite très fréquent du fait d’une prévalence forte et d’un taux d’infestation élevé. Sur une
étude réalisée en 2004, 90% des élevages avaient connu une circulation du parasite (sérologie positive) et en
moyenne 20% des animaux étaient excréteurs. Néanmoins la prévalence est très « région-dépendante » et
l’intensité varie beaucoup selon les individus d’un même troupeau.
C’est une cause majeure de sous-productivité (notamment dans le cas d’une infestation à bas bruit) : il y a
une baisse de l’appétit (15% de baisse) et des troubles de l’assimilation dus à la modification de la bile. Il en
découle un retard à l’engraissement (expérimentalement : 3 semaines de plus pour parvenir à un poids
identique). Pour l’éleveur, c’est une perte économique réelle par diminution de la qualité des carcasses. La
production de lait peut chuter également : il s’agit d’une baisse de production en quantité et en qualité ; on
note une modification de la composition du lait car on a une modification du métabolisme protéique. Une
baisse de fécondité est aussi notée avec une augmentation de l’IVV.
Espèces affectées
Fasciola hepatica est un agent de zoonose rare mais à l’origine de conséquences cliniques graves suite à
l’ingestion de cressons ou d’eau contaminés par des métacercaires.
Les espèces pouvant être infestées sont nombreuses mais il existe une différence de sensibilité : les petits
ruminants et les bovins sont les plus sensibles tandis que les équins y sont très peu sensibles. Les ragondins
(rongeurs) jouent un rôle épidémiologique important (réservoir potentiel) et les cervidés peuvent aussi être
infestés. Les ruminants sauvages peuvent être également touchés.
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Répartition géographique
On retrouve la grande douve dans tous les pays tempérés (on a donc une répartition géographique large) et
surtout dans les zones humides au niveau de ce qu’on appelle des « gîtes à limnées » (cf. cycle évolutif de la
douve) : à l’interface eau/milieu terrestre dans eaux peu profondes, bien oxygénées et boueuses.
3) Cycle évolutif
Le cycle de Fasciola hepatica est un cycle dixène. L’hôte définitif est un ruminant dans le cas le plus
fréquent. Le cycle fait intervenir un hôte intermédiaire qui est la limnée tronquée : c’est un gastéropode
amphibie qui a besoin d’une eau peu profonde stagnante car sa survie est conditionnée par la présence
d’eau et d’air. Ceci explique la répartition géographique particulière de la fasciolose dans les zones humides.
Typiquement, on retrouvera les limnées dans les zones de piétinement autour des mares, lorsque la
température est supérieure à 10°C.
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Cycle évolutif de Fasciola hepatica
L’adulte se trouve libre dans les canaux biliaires où il va pondre des œufs. Ces derniers passent dans
le tube digestif en empruntant le canal cholédoque puis sont excrétés dans les selles. Une fois dans le milieu
extérieur, les œufs mâtures libèrent des miracidiums (organismes ciliés) qui pénètrent activement dans la
limnée (hôte intermédiaire) par effraction du tégument. Dans l’HI, les miracidiums se transforment en
sporocystes puis en rédies, cérédies puis en cercaires qui sortiront ensuite par effraction du tégument. Le
développement d’une deuxième génération de rédies est possible, ce qui entraîne la production d’un grand
nombre de cercaires et donc multiplie le pouvoir infestant : pour un miracidium, on a plusieurs dizaines voire
centaines de cercaires libérés.
Il faut que les conditions du milieu soient favorables (c’est-à-dire une température entre 10 et 25°C,
et juste après un épisode de pluie) pour que les cercaires sortent de l’HI par effraction et forment des
métacercaires qui s’enkystent sur les végétaux ou restent libres dans l’eau. Le passage du stade œuf au
stade métacercaire constitue la phase exogène du cycle qui dure plus de trois mois.
Ensuite, l’HD ingère au pâturage des métacercaires en broutant ou par l’intermédiaire de l’eau de
boisson. Il y a alors libération de « jeunes » dans le tube digestif qui vont traverser la paroi intestinale et
migrer jusqu’au foie par voie péritonéale où ils formeront des immatures : ils traversent la capsule de Glisson
(en deux semaines), migrent dans le parenchyme hépatique (pendant 6-8 semaines) et atteignent les canaux
biliaires. Les adultes peuvent aussi avoir des localisations erratiques et se loger dans les poumons, l’utérus
ou la rate, surtout chez les hôtes définitifs non privilégiés (notamment chez les bovins).
L’adulte est donc fixé dans les canaux biliaires avec ses ventouses et est hématophage, alors que les
immatures sont dans le parenchyme hépatique et sont histophages. Ceci constitue la phase endogène du
cycle dont la période prépatente est de 10 à 12 semaines (=3 mois environ), influençant l’apparition des
troubles.
L’étude du cycle révèle l’importance du milieu aquatique dans le développement du parasite. Les
conditions du milieu sont le plus favorable à la formation de métacercaires lorsqu’il y a une variation
importante de température entre le jour et la nuit : surtout à l’automne et au printemps.
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D. Epidémiologie
1) Descriptive
La contamination se fait au pâturage. L’expression clinique est saisonnière, régulée par l’humidité et la
température ambiante. Elle concerne toutes les classes d’âge (même si les jeunes sont globalement plus
sensibles).
2) Analytique
Les sources de parasites sont les animaux excréteurs (HD) ainsi que les limnées (HI). Les jeunes bovins et
surtout les ovins sont plus sensibles donc généralement très excréteurs. La faune sauvage joue un rôle de
plus en plus important dans les fascioloses, notamment via les cervidés et les ragondins.
Par ailleurs, il existe un phénomène de résistance des parasites vis-à-vis de l’hôte, très développé chez les
ovins. Chez ces derniers, les parasites s’accumulent pendant plusieurs années sans qu’ils soient éliminés. Les
ovins ne développent pas de résistance à la réinfestation. A l’inverse, chez les bovins, grâce aux fortes
réactions inflammatoires et à l’immunité de prémunition, plus de 80% des douves sont éliminées en six mois
car leur milieu de vie devient non favorable à leur survie. On a donc une résistance partielle à la
réinfestation.
Concernant le parasite en lui-même, sa forme de résistance dans le milieu extérieur est la métacercaire. Elle
peut survivre quelques mois l’hiver, moins de 50 jours dans le fourrage et encore moins en milieu sec comme
dans l’ensilage (1 mois).
L’infestation se fait par voie orale lors de l’ingestion de métacercaires. Les causes favorisant cette infestation
sont :
la nature du sol car il faut une zone qui garde l’humidité (gîte à limnées permanent ou temporaire).
Exemples : les bords des ruisseaux, les contrebas de prairie (présence d’eau stagnante avec une très faible
profondeur), les zones de piétinement autour des mares, l’eau dans les empreintes de bottes, les sols
saturés d’humidité, le pourtour des abreuvoirs, les prairies marécageuses…
le climat/la météorologie : les cercaires sortent de l’HI après un épisode de pluie et seront cachées
par temps sec. L’infestation s’effectuera donc en sortie d’été et en automne
le mode d’élevage: les animaux doivent pâturer pendant les périodes et les zones à risques pour être
infestés. Il y a donc moins de risques dans le cas d’un élevage hors sol.
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Par ailleurs, la réceptivité/sensibilité au parasite varie selon l’âge (les jeunes bovins sont plus sensibles) et
selon les espèces (ovins plus sensibles). Elle est évaluée par :
- leur résistance à la primo-infestation : nombre de douves adultes chez l’hôte par rapport au
nombre de métacercaires administrées en première infestation.
- leur résistance à la ré-infestation : taux d’installation des douves lors d’une deuxième infestation
par rapport au taux d’installation des douves lors de la primo-infestation.
- l’élimination des douves au cours d’une infestation chronique.
Les ovins et les caprins sont très sensibles à la fasciolose et présentent des signes cliniques très graves. Ils
présentent un taux d’infestation important lors de primo-infestation (16 à 38%) et lors de ré-infestation (13-
31%). La grande douve peut vivre plusieurs années chez ces animaux.
A l’inverse, les bovins sont peu sensibles : les signes cliniques passent souvent inaperçus et ils sont résistants
à la réinfestation. Le taux de réinfestation est beaucoup plus faible : 80% des douves éliminées en 6 mois
mais les pertes économiques sont importantes. Lorsqu’il y a réinfestation chez les bovins adultes,
l’infestation est cependant plus marquée (fibrose, hémorragies, cirrhose…) : les lésions sont plus marquées.
3) Synthétique
Il y a des saisons à fasciolose. La fasciolose d’été précoce est assez rare, la fasciolose d’été tardive et la
fasciolose d’hiver sont plus fréquentes.
Etude du graphe
On considère que les bovins sont en stabulation pendant les mois de décembre, janvier, février et mars, et
au pâturage le reste du temps. Une partie des limnées meurt pendant l’hiver.
La courbe montre l’évolution de la population de limnées : elle décroit pendant l’hiver (conditions non
favorables : les 1ères générations rentrent en dormance) puis il y a une reprise d’activité lorsque la
température augmente c’est-à-dire vers avril (l’activité est représentée par les traits clairs épaissis). Les
limnées pondent, la population augmente ce qui se traduit par un pic : c’est la deuxième génération (2ème
G). Puis, les limnées rentrent en dormance pendant l’été.
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Les flèches vers le haut partant de l’abscisse représentent les métacercaires excrétées (survie de plusieurs
mois si conditions pas trop mauvaises) et leur hauteur donne une indication sur la quantité d’individus. On
remarque qu’en fin d’été/début d’automne, les conditions sont favorables et l’élimination des cercaires est
donc importante. Le risque d’infestation est donc présent au printemps et de façon importante en automne.
Fasciolose d’été précoce (mars à juin): l’infestation a lieu au début du printemps lors de la mise à
l’herbe. Les animaux sont infestés par des métacercaires ayant résisté à l’hiver donc en faible
nombre(faible pression parasitaire). De plus, cette ingestion est faible car il y a beaucoup d’herbe :
les animaux se reportent donc peu sur l’herbe des zones humides. Le risque est limité.
Fasciolose d’été tardive (juillet à août): l’infestation a lieu au début de l’été (entre mai et juillet). Le
risque est alors plus important car l’herbe est en plus faible quantité. Les animaux sereportent alors
sur les zones humides. Ils présentent tout de même peu de signes cliniques et il s’agit surtout des
jeunes bovins contaminés pour la 1ère fois. Le risque est plus important.
Fasciolose d’hiver (sept. à nov.): c’est la plus grave. C’est la principale période d’infestation dans nos
régions car lorsque les périodes sont favorables, l’éleveur laisse ses bêtes plus longtemps sur la
pâture. Un facteur aggravant est la rentrée de plus en plus tardive des animaux en stabulation. La
période de contamination peut donc être plus longue. La contamination a lieu à l’automne, période
d’infestation la plus importante. La deuxième génération de limnées est nombreuse et libère
massivement des cercaires, ce qui est à l’origine d’une pression parasitaire importante. De plus,
l’herbe vient à manquer à cette période donc les animaux se reportent sur les zones humides. Le
risque est le plus élevé.
Cependant, d’une année sur l’autre, les conditions climatiques changent et l’on peut moduler ces résultats.
Si le printemps est favorable avec une alternance pluie/beau temps : le risque est augmenté. Si l’hiver est
doux et humide, on observe une contamination résiduelle importante à la fin de l’hiver car les limnées sont
encore en nombre important (les conditions ont été favorables à leur survie) et les cercaires sont libérées
massivement. De plus, la deuxième génération sera plus nombreuse ce qui crée une pression parasitaire
encore plus intense.
On parle d’années à fasciolose. Ainsi, les années humides se traduisent par une infestation précoce et
massive à l’origine d’une fasciolose aiguë (surtout chez les ovins). Les pluies d’août à mai vont être à
l’origine de fascioloses d’été et les pluies de mai à septembre, de fascioloses d’hiver.
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E. Pathogénie
Elle est induite par les différentes actions des parasites et par la réponse de l’hôte. Elle dépend de la forme
adulte ou immature du parasite. Elle est fonction de la sensibilité de l’espèce, du nombre de métacercaires
et de l’espacement dans le temps.
Les immatures migrent dans le parenchyme hépatique et s’en nourrissent : ils sont donc à l’origine d’une
hépatite traumatique qui se caractérise par des lésions de fibrose, de cirrhose et par la présence de trajets
hémorragiques visibles.
Les adultes avec leurs ventouses et leurs épines entrainent une abrasion voire une perforation des canaux
biliaires. On parle de cholangite. Ils peuvent aussi être à l’origine, à cause de leur grande taille, de
« bouchons », ce qui entraîne d’une obstruction des voies biliaires (car 2-3 cm) et de rétention biliaire. On
parle de cholestase.
2) Action spoliatrice
Elle est causée par les adultes et se rencontre surtout chez les ovins où elle est à l’origine d’une éventuelle
anémie (0,5 à 1 mL de sang/jour/parasite adulte). En effet, chez les ovins, l’infestation est plus importante :
un plus grand nombre de métacercaires arrive au stade adulte, alors que les bovins les éliminent au cours du
temps. De plus chez les bovins, on observe une calcification des canaux biliaires qui rend la spoliation bien
plus difficile.
3) Action perturbatrice du métabolisme hépatique
4) Action protéolytique
Les parasites sécrètent de la proline (elle inhibe la résorption de glycine au niveau rénal) : stimule les
fibroblastes et induit une cholangite et une fibrose.
5) Action inoculatrice
Lors de sa migration, le parasite peut inoculer des germes comme des clostridies ce qui est à l’origine d’une «
hépatite nécrosante ». Ceci se voit surtout chez les ovins.
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6) Réaction inflammatoire
Elle est très marquée chez les bovins. Elle se caractérise par une cholangite et une fibrose péri-canaliculaire
du parenchyme hépatique. La paroi des canaux biliaires se calcifie. On parle de canaux biliaires en « tuyau de
pipe » pour les désigner car ils sont très épaissis et blancs (les canaux crissent sous le couteau à l’autopsie).
Ils contiennent une sorte de magma boueux. Ceci gêne la nutrition des adultes (pas d’accès au réseau
sanguin) donc le milieu devient impropre à leur survie, ce qui explique leur élimination au bout d’un moment
ou leur migration vers des territoires moins atteints.
Remarque : afin de détecter une éventuelle fasciolose, il existe des coupes règlementaires à effectuer dans le
foie des bovins à l’abattage.
C’est une notion complexe, qui diffère selon l’espèce. Elle dépend de :
- la résistance à la primo-infestation
- la résistance à la ré-infestation
- l’élimination des douves lors de l’infestation chronique
Les ovins sont très sensibles car il y a peu de résistance au parasite et les douves ont une longévité
importante. Les bovins sont beaucoup moins sensibles, alors que les caprins sont un peu moins sensibles que
les ovins et un peu plus que les bovins.
Exemple : Lors de primo-infestation, chez les bovins, 60% des métacercaires donnent des adultes alors que
chez les ovins 80% des métacercaires donnent des adultes.
• La réponse humorale :
Suite à l’infestation, l’organisme produit des Ac humoraux (IgM et IgG) de façon précoce (2-6 semaines post-
infection) et de façon rémanente (persistent 2 à 6 mois). Elles sont en fait peu protectrices mais ce sont de
bons témoins. Elles sont utilisés comme outils d’immunodiagnostic.
• La réponse cellulaire :
Il y en a deux types :
- locale : c’est la réponse la plus impliquée dans l’élimination des douves et dans la protection contre
les ré-infestations. Des mécanismes effecteurs interviennent avec au niveau de la muqueuse
intestinale une infiltration de mastocytes, d’éosinophiles et au niveau du parenchyme hépatique des
macrophages, des PNE…
- générale qui est beaucoup moins impliquée dans l’élimination des parasites et qui est transitoire.
Le parasite est éliminé par différents mécanismes immunitaires comme la cytotoxicité cellulaire anti-corps-
dépendante(ADCC) ou la production de NO toxique par les macrophages.
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• Les mécanismes d’échappement des douves :
- Elles synthétisent des enzymes protéolytiques (cathepsines) qui détruisent les Ac fixés sur leur
tégument.
- Elles renouvellent leurs Ag de surface (=glycocalyx) au fur et à mesure de leur développement.
- Elles utilisent des Ac bloquants (les IgM ne sont pas reconnues par les éosinophiles ce qui bloque
l’ADCC).
- Elles émettent des sécrétions qui orientent la réponse immunitaire vers une voie moins favorable à
l’élimination du parasite : on a une immunomodulation avec orientation vers une réponse
immunitaire de type Th2 moins efficace : mauvaise réponse vaccinale ou moins bonne réponse de
test à tuberculination par exemple.
F. Clinique
1) Symptômes
• Forme suraiguë : peu fréquente, elle survient 2 à 6 semaines après une infestation massive sur une courte
période (observée en automne dans les zones à risque) avec plus de 2 000 métacercaires. Elle est due à la
migration d’un grand nombre d’immatures dans le parenchyme.On observe une anémie hémorragique
(beaucoup d’immatures migrent en même temps). Soit l’animal meurt subitement, soit l’évolution est plus
progressive et on observe un affaiblissement, de la dyspnée, une pâleur des muqueuses, une hépatomégalie,
une douleur abdominale et de l’ascite qui vont entrainer la mort en un à deux jours. On a un animal
douloureux, qui se lève et se couche sans cesse.
• Forme aiguë : en automne, début d’hiver. Ce n’est pas la forme la plus fréquente non plus. Elle est due aux
immatures, lors d’infestation importante (500 à 1500 métacercaires) mais plus étalée dans le temps. Elle est
observée en fin d’automne. On note alors une baisse de l’état général.L’animal souffre d’un
amaigrissement, de douleurs abdominales, d’œdème sous-mandibulaire (=signe de la bouteille) dû à
l’hypoalbuminémie, d’ascite, d’anémie progressive (due aux hémorragies causées par la migration et aux
perturbations métaboliques), ce qui peut entrainer la mort en 1 à 2 semaines si rien n’est fait.
Forme chronique : Il s’agit de la forme majoritaire due à la présence des adultes dans les canaux biliaires
(200 à 500 métacercaires), observée plutôt en fin d’hiver, 4 à 5 mois après infestation (de janvier à mars).
Elle peut aussi être observée en été s’il y a beaucoup de limnées transhivernantes. Elle se traduit pendant la
phase de début par un animal nonchalant, moins actif, baisse état général. Cette phase est suivie de la phase
d’état caractérisée par une anémie, des signes locaux (pâleur des muqueuses), des signes sanguins (anémie
microcytaire, hypochrome, réticulocytose, hypoprotéinémie) ainsi que des signes généraux (augmentation
de la soif, baisse d’appétit, pica, tachycardie…). La phase terminale peut se manifester par de la cachexie,
des œdèmes dans les régions déclives, de l’ascite, un dessèchement et une perte de la laine. On peut
aboutir à la mort de l’animal par dégradation de l’état général en l’absence de traitement.
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Des complications sont possibles et elles sont surtout infectieuses comme des pasteurelloses, des
clostridioses, des hépatites nécrosantes, des avortements, des infections pyogènes ou du polyparasitisme.
Au final, SEULE LA FORME CHRONIQUE EST DUE AUX ADULTES ! Dans ce cas, le diagnostic
coproscopique est valable (car on est en présence d’adultes qui vont pondre des oeufs). Par contre, pour les
deux autres formes, le diagnostic coproscopique est une mauvaise méthode car la pathologie est induite par
des immatures donc on ne trouvera pas d’œufs dans les fèces : le diagnostic doit se faire par prise de sang.
Forme aiguë : elle est due à la migration de nombreuses douves immatures, en automne. Elle est
très rare.
Module "maladies
Forme chroniqueparasitaires des
: c’est la forme la plus fréquente, elle s’observe surtout en hiver donc en
ruminants" – S9et plutôt chez les jeunes, plus sensibles. Elle se caractérise par des troubles généraux
stabulation
comme de l’anémie, de l’hypoalbuminémie, oedèmes sous-mandibulaires éventuellement, de
l’abattement et de l’amaigrissement en cas de forte infestation. En cas de faible infestation, on
observera une baisse de production laitière et de qualité du colostrum… En général, on n’a pas de
troubles digestifs mais on peut avoir de la diarrhée en cas de polyparasitisme (par Ostertagia entre
autres).
L’évolution est rarement mortelle.
2) Lésions
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Cas des bovins
Forme chronique : on observe des lésions générales comme l’anémie et la cachexie ainsi que des lésions
hépatiques identiques à celles que l’on trouve chez les ovins (hypertrophie, cirrhose, fibrose…). La cholangite
est très marquée chez les bovins car il y a une calcification de la paroi des canaux biliaires, dite « en tuyau de
pipe », avec crissements audibles à la découpe, dus aux cristaux de calcium. La cirrhose péri canaliculaire est
aussi plus prononcée que chez les ovins. On peut observer une bile assez épaisse, d’aspect boueux et
marron.
Lésions erratiques
Elles sont dues aux localisations erratiques de l’individu adulte (« les douves se sont perdues »). On en
trouve, lors d’infestation massive, par exemple au niveau des lobes pulmonaires caudaux, du rein, de la rate
ou de la plèvre. Les douves sont alors enkystées dans de gros nodules (de 2 à 5 cm) aux parois fibreuses
appelés kystes distomiens, remplis de magma verdâtre.
2) Diagnostic
Clinique
Il n’y a rien de spécifique à cette maladie, il n’y a pas de manifestations pathognomoniques. On peut
seulement avoir une suspicion de la maladie. De plus Fasciola hepatica est rarement le seul parasite présent.
Epidémiologique
Il faut tenir compte des périodes à risque, avec les conditions climatiques et des zones à risques. Il est
intéressant de connaître les gîtes à limnées, qui correspondent à des zones humides et boueuses (à
connaître dans sa clientèle). Il faut aussi se poser les bonnes questions : Y a-t-il déjà eu des cas de fasciolose
dans le troupeau ? Est-ce qu’une sérologie a déjà été faite sur le lait de tank ? Sommes-nous dans une
période à risques de fasciolose ? Exist-t-il des gîtes à limnées à proximité (ruisseaux, mares…) ?
Attention tout de même, ce n’est pas parce que l’animal n’est plus au pâturage qu’il ne peut pas être infesté.
Différentiel
Il faut différencier cette maladie des autres atteintes entraînant une anémie, comme le montre le graphique
suivant, mais aussi d’ostertagiose de type II, d’oesophagostomose et de pseudotuberculose.
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Remarque : ce diagramme n’est pas à connaître par cœur mais peut aider dans la démarche de diagnostic
différentiel. A titre indicatif
De laboratoire
La coproscopie : cette technique consiste à mettre les œufs dans un milieu plus dense qu’eux (sulfate de
Zinc). Ils vont ainsi remonter à la surface. Elle est surtout utilisée pour les formes chroniques.
Il y a plusieurs problèmes relatifs à cette méthode même si elle reste l’examen de choix. Tout d’abord, la
détection est tardive, après au moins 10 semaines : il faut que la période pré-patente soit terminée (adultes
alors excréteurs d’œufs). De plus, la ponte des douves est faible et irrégulière. Il n’y a pas de bonne relation
de proportionnalité entre la charge parasitaire et l’excrétion des œufs. La coproscopie de mélange diminuera
également la sensibilité. Enfin, on peut passer facilement à côté du diagnostic en cas d’infestation faible (<20
douves/foie). Il y a donc un risque de faux négatif important : une coproscopie négative ne peut confirmer
une absence de parasitose (Ppp non terminée ? Excrétion trop faible ?)
Par ailleurs, il est également difficile de différencier les œufs de douve des œufs de paramphistome. Ces
derniers ont une couleur qui tend plus vers le vert, mais certains animaux présentent parfois les deux
parasites en même temps. Au final, il ne faut pas hésiter à renouveler les prélèvements. Il faut également
préciser au laboratoire ce que l’on cherche pour qu’il fasse les bonnes analyses.
Cet examen est tout de même assez intéressant à faire en hiver, lors de la rentrée en stabulation lorsqu’il n’y
a plus de risque pour les formes chroniques ou pendant la saison de pâture si le risque est important. On
sélectionnera plutôt, dans un lot, les animaux jeunes qui auront une ponte et une excrétion plus
importantes. Il apporte alors un diagnostic de certitude lorsqu’on l’on retrouve un œuf dans les fèces. Lors
d’infestation d’un animal, il faut souvent traiter la totalité du troupeau (à raisonner car délai d’attente lait).
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L’immunodiagnostic (sérologie) : par un test ELISA, sur du sérum ou sur du lait (individuel ou de mélange :
perte de sensibilité). Il permet une détection précoce : 2 à 6 semaines post-infestation. Cependant, la
persistance des anticorps est de 2 à 6 mois après contact avec le parasite. Si on a un résultat positif, il peut
donc s’agir soit d’un animal infesté, soit d’un animal qui a été infesté. On pourra quasiment affirmer que
l’animal est infesté lorsque c’est un jeune rentrant à l’étable après sa première saison de pâture. Il existe 2
tests : le kit Pourquier et le test ENVN (INRA).
En post-mortem : A l’abattoir, on a une inspection systématique des foies. On peut voir la présence de
cholangite et de douves. Malgré les améliorations actuelles, les éleveurs ont peu de remontées sur la
présence de douves dans les animaux apportés à l’abattoir. La sensibilité de ce test est faible, notamment si
on a juste des adultes ou bien si l’infestation est faible. Il y a souvent confusion entre petite et grande douve
à l’abattoir.
Remarque : ces techniques de détection permettent de diagnostiquer la fasciolose mais aussi de voir si notre
traitement est efficace ou non. En mélange, la sensibilité est beaucoup plus faible car le taux d’Ac est faible
et variable. Dans le lait on étudie uniquement les vaches qui sont en lactation et non les jeunes bovins par
exemple. Les vaches adultes ont aussi un niveau d’infestation plus faible.
Une méthode de coproscopie antigénique est aussi parfois utilisée lorsqu’on recherche des antigènes dans
les selles. La sensibilité n’est cependant pas très bonne lorsque le niveau d’infestation est faible.
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G. Méthodes de lutte
Les 3 molécules les plus intéressantes de par leur large efficacité sont : le triclabendazole, le closantel et le
nitroxinil. L’oxyclozanide est aussi très intéressante en laitier… parce que c’est la seule molécule autorisée.
En effet, pour certaines molécules, on a trouvé des résidus dans le lait jusqu’à plus d’un mois après
traitement, donc la plupart des composés utilisés ne sont plus acceptés en élevage laitier.
De même, il y a très peu de produits disponibles et autorisés pour l’élevage caprin. Les composés sont
majoritairement sous forme injectable ou à administrer per os, cependant les formes en pour-on se
développent de plus en plus aujourd’hui.
- L’oxyclozanide est un adulticide et n’a qu’une faible efficacité sur les immatures. On l’utilise en
élevage laitier avec une dose stop : à partir d’un certain poids de l’animal (350kg PV chez les bovins
et 45 kg PV chez les ovins), on n’augmente plus la dose par kg, on a atteint une valeur maximale de
posologie.
- Le triclabendazole a le spectre le plus large
- Le closantel a un spectre large
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Conditions d’utilisation des principales espèces efficaces contre Fasciola hepatica
Remarque : il n’existe pas de délais d’attente pour le Netobimin car on l’utilise hors AMM (l’AMM bovins
existe mais pour une posologie de 7,5mg/kg, ici on l’utilise à plus forte dose (20mg/kg) donc hors AMM (d’où
le « !!»)). On doit donc appliquer les délais forfaitaires (délais définis par la réglementation européenne pour
chaque espèce quelle que soit la molécule).
Ce qu’il faut savoir sur les traitements : avoir les notions de quelques molécules, leur spectre d’activité et
leur délai d’attente lait.
Il faut aussi respecter un certain nombre de recommandations lors de la mise en place du traitement :
II - La paramphistomose bovine
A. Définition
La paramphistomose est une helminthose due à la présence de Trématodes dixènes du genre Calicophoron
(=Paramphistomum) dans le tube digestif des ruminants et caractérisée par deux phases cliniques,
déterminées par le stade de maturité des parasites :
- une phase clinique importante due aux immatures dans la caillette ou le duodénum
- une phase clinique due aux adultes, beaucoup moins pathogènes, dans le rumen, réseau.
Le parasite est aussi appelé « douve de l'estomac » car comme la douve, le cycle nécessite un milieu
aquatique.
L’importance de cette maladie et les espèces affectées sont liées à la géographie. En effet, dans les climats
tropicaux, cette maladie est fréquente et grave. Sous nos latitudes, dans les pays tempérés, cette parasitose
est de plus en plus fréquente, l’aire de répartition tend à s’élargir. En effet, la fasciolose a tendance à
diminuer, ce qui libère une niche écologique pour la paramphistomose. De plus, d’anciens fasciolicides
étaient actifs sur les paramphistomes et l’arrêt de leur utilisation (car interdits) pourrait aussi expliquer
l’expansion de la paramphistomose. Enfin, on observe aussi une expansion du nombre d’hôte intermédiraire
pouvant accueillir ce parasite.
Elle touche tous les ruminants domestiques ou sauvages. Elle est souvent concomitante de la fasciolose et
de la dicrocoeliose.
C. Etiologie
1) Espèces
La paramphistomose est due aux parasites du genre Calicophoron sp. Il existe 3 espèces en France
métropolitaine qui ne sont différenciables que par PCR et coupe histologique :
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On retrouvera principalement Paramphistomum daubneyi dans nos régions.
Paramphistomes
Œuf de paramphistome
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3) Cycle évolutif
La phase en milieu extérieur est similaire à celle du cycle de F. hepatica mais on peut avoir d’autres HI
(autres espèces aquatiques) comme Bulinus sp. ou Planorbis sp. qui se développent dans des eaux plus
profondes et rendent donc le cycle moins contraignant. On a donc plus d’hôtes intermédiaires et plus de
biotopes potentiels pour s’y développer.
Ppp = 3 mois
Phase exogène ≥ 3
mois
Ainsi, les œufs se développent dans l’eau et forment des miracidiums qui pénètrent activement dans l’hôte
intermédiaire qui est un mollusque amphibie (ex : limnée tronquée) ou complètement aquatique. Les
cercaires sortent de l’hôte intermédiaire par effraction pour former des métacercaires. L’hôte définitif se
contamine par ingestion de métacercaires fixées sur des végétaux. Au niveau du duodénum ou/et de la
caillette, l’immature s’enfonce et se développe dans la muqueuse pendant 3 à 8 semaines. Il est
hématophage et va ensuite effectuer une migration rétrograde (= à contre-courant du flux digestif) dans la
muqueuse, jusqu’au rumen ou jusqu’au réseau où il se fixe à paroi
Les adultes se fixent par leur ventouse postérieure au niveau des piliers du rumen, dans la lumière. Il peut y
avoir plusieurs milliers d‘adultes dans un rumen de vache. Ils se nourrissent du contenu digestif et vivent
plusieurs années (jusqu’à 5 ans) : plages de parasites avec effet cumulatif (due à une période pré-patente
longue). La ponte est très prolifique mais irrégulière ce qui pose problème lors des coproscopies (on peut
passer de 2000 œufs par gramme à 15 opg d’un jour à l’autre).
L’infestation, même importante, est difficile à déceler car les signes cliniques seront généralement assez
frustes, le parasite étant bien supporté.
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D. Epidémiologie
Elle est similaire à celle de F. hepatica pour ce qui est de l’épidémiologie descriptive et analytique : même
contexte, même type de biotopes.
E. Pathogénie
3) Action antigénique
L’immunité de prémunition est suspectée mais non prouvée et implique probablement les immatures. On
n’observe pas d’action protectrice des IgG d’où une accumulation des parasites au cours du temps. Par
ailleurs, on peut avoir des phénomènes d’hypersensibilité lors de ré-infestations, avec une diarrhée
incoercible.
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F. Clinique
1) Symptômes
- Forme fruste (ou subaiguë) : c'est la forme la plus fréquente. Elle apparaît lors d’infestation par des
immatures en faible quantité et de façon étalée dans le temps. Il y a alors des troubles généraux sur
plusieurs mois avec : diminution de l'état général, apparition d'œdèmes des régions déclives et poil
piqué. Elle se retrouve chez des animaux plus âgés.
- Forme aiguë : elle est très rare, en cas de forte infestation par des immatures. On l'observe plutôt à
à l'automne, sur des bovins naïfs en première pâture (génisses). Les signes cliniques apparaissent
rapidement après l'infestation. Le signe caractéristique est une diarrhée liquide, brun-vert à
noirâtre, incoercible et d’apparition assez brutale sans mucus et sans sang, avec une odeur fétide.
Des immatures sont parfois rejetés dans les selles (petites stries rouges). On observe aussi une
baisse de l’état général avec une apathie, de l’amaigrissement, de l’anorexie et des œdèmes en
région déclive. Cela peut mener à la mort de l’animal si pas de traitement adéquate.
Pour ces deux premières formes, la coproscopie est toujours négative (car due à des immatures).
- Forme chronique : elle est la plus fréquente chez nous, notamment chez les veaux. On la rencontre
lors de fortes infestations par des adultes. Elle concerne surtout des animaux âgés car il y a un effet
cumulatif dans le temps des parasites. Les signes cliniques observés sont alors en lien avec l’effet sur
le transit : baisse de l’état général, appétit irrégulier, amaigrissement, poil piqué, baisse de
production, ramollissement des fèces, météorisation chronique sur plusieurs animaux du troupeau
(signe d’appel) et atonie ruminale. Des conséquences sont aussi observables sur la production
laitière. Parfois cela ressemble à une réticulite traumatique sauf qu’on ne trouve pas de corps
étranger à l’autopsie. La coproscopie sera dans ce cas positive. Reste ensuite à prouver le lien entre
la parasitose et les signes observés car il faut atteindre un certain seuil de parasitisme pour que les
troubles soient observés.
2) Lésions
Les immatures, lors de leur migration, entraînent une inflammation, de l’œdème et des ulcères de la
caillette et du duodénum avec stroma réaction.
Les adultes, au niveau des piliers du rumen, quant à eux, entraînent une abrasion des villosités, des
« boutons » au niveau des piliers du rumen et une infiltration cellulaire (PNE, mastocytes) dans la muqueuse
digestive.
3) Diagnostic
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- De laboratoire : on peut faire une coproscopie individuelle, sachant qu'elle sera négative lors de
forme aiguë ou fruste (à réitérer quelques semaines plus tard), ou de mélange (peu de résultats
négatifs : on ne passera pas facilement à coté en forme chronique). La ponte est variable de 5 opg
à1000 opg. Il est important de ne pas confondre les œufs de paramphistome (grande taille,
operculés, incolores à verdâtres) et ceux de grande douve.
- Post-mortem : les adultes sont assez faciles à identifier à l'autopsie, fixés à la paroi du rumen, au
milieu des papilles : raclage possible. C'est beaucoup plus ardu pour les immatures : ils sont en
théorie visibles par transparence sur la paroi de la caillette ou par raclage de la muqueuse puis au
microscope. Ce sont eux qui sont plus souvent responsables de la mort lors de paramphistomose, il
faudra donc penser à mettre en place des recherches plus spécifiques au niveau de la caillette et du
duodénum lors de l’autopsie.
G. Méthodes de lutte
Les méthodes de lutte sont assez limitées. Il n’y a pas d’AMM sauf le closantel pour les ovins. La posologie
recommandée est de 5 mg/kg, or une étude avec 7,5 mg/kg a démontré une absence totale d’efficacité. La
posologie recommandée dans l’AMM Aucune efficacité chez les bovins.
Une seule molécule semble efficace : l’oxyclozanide. Elle est utilisée hors AMM et sans dose-stop (à la
différence de son utilisation contre la fasciolose), la posologie est donc à retenir. L’absence d’AMM impose
également un délai d’attente forfaitaire de 2 mois.
Pour obtenir une efficacité maximale (90%), la dose peut être augmentée de 50% mais des effets
secondaires (troubles digestifs : anorexie, abattement, diarrhées) sont possibles à 15,3mg/kg PV. La dose de
18,7 est peu utilisée car les effets secondaires sont maximaux : il faudra donc prévenir l’éleveur.
L’action sur les adultes a été démontrée mais pour les immatures, la dose est à renouveler 2 fois à quelques
jours d’intervalle.
En cas de co-infestation avec Fasciola, on peut décaler la date du traitement pour toucher les
paramphistomes adultes.
La prophylaxie et les plans de lutte seront à revoir en TD, avec ceux de la fasciolose.
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III – Dicrocoeliose (Rang B)
A. Définition
La dicrocoeliose (ou petite douve) est une helminthose due à la présence et au développement dans les
canaux biliaires des ruminants d’un trématode trixène, Dicrocoelium dendriticum (lanceolatum). On
l’appelle aussi la petite douve du foie.
L’importance médicale et économique de cette maladie est assez faible : la prévalence de la petite douve est
assez importante mais elle est bien moins pathogène que la grande douve (plus grande, avec un tégument
épineux et une larve histophage). Elle est peu spécifique et concerne par ordre décroissant les ovins, les
bovins, puis les autres herbivores et l’homme (très rare). Il n’y a pas de barrière d’espèce bien que certaines
espèces soient plus réceptives que d’autres, l’infestation dépend surtout du régime alimentaire.
On la retrouve dans tous les pays tempérés. C’est donc une maladie assez fréquente en Europe. Le
développement de ce parasite nécessite plutôt des zones sèches, puisqu’il fait intervenir un hôte
intermédiaire xérophile (qui peut vivre dans un environnement très pauvre en eau). Le biotope de la petite
douve est donc différent de celui de la grande douve. Les zones riches en petites douves se superposent aux
zones riches en moutons : Pyrénées Atlantiques, Ariège,…
C. Etiologie
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2) Caractéristiques des œufs
Les œufs sont operculés, de couleur foncée, brune à noirâtre et mesurent 40-50 µm (plus petits que les œufs
de Fasciola ou de strongles). On y distingue deux cercles, correspondant aux masses germinatives, ce qui
permet de les distinguer des pollens en coproscopie.
Sur la coproscopie suivante, de gauche à droite, on peut observer des œufs de Monezia, de Trichures et de
strongles (plus gros, plus clairs avec flèche verticale). Les flèches de droite pointent les œufs de Dicrocoelium.
• Étiologie:
3) Cycle évolutif
Dicrocoelium lanceolatum cf. S6
Ppp = 2 mois
– Cycle évolutif Adulte
Canaux biliaires
Phase exo=4
Ppp =à 2
6mois
mois
Forme immature
Canal cholédoque
Œuf s
HD = Ruminants
Cycle évolutif de D.lanceolatum
Métacercaires HI2 = Fourmi M. ext. Œuf s
HI1 = Escargot
Phase exo =
4 – 6 mois Cercaires Multiplication Miracidium
larvaire
M. ext. Sporocyste
Cercaires
octobre 14 55
Le cycle évolutif est trixène et nécessite un milieu sec pour son déroulement. Les deux hôtes intermédiaires
sont un escargot terrestre et une fourmi.
Les œufs (stade le plus résistant) excrétés dans les fèces sont ingérés par l’escargot, où ils se transforment
en miracidium, sporocystes puis cercaires. On peut avoir une multiplication à ce stade, et donc une
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amplification. Le miracidium étant plus adapté aux milieux aquatiques, il ne se transforme qu’une fois dans
l’hôte intermédiaire. Le parasite est présent dans la chambre pulmonée du gastéropode. Les cercaires sont
émises dans des boules de bave lors d’épisodes de pluie (avec une centaine de cercaires par boule) et
survivent ainsi 4 à 6 jours dans le milieu extérieur. Elles sont ensuite ingérées par les fourmis et passent dans
la cavité abdominale de ces dernières, où elles se transforment en métacercaires.
Une de ces cercaires va ensuite migrer : elle rejoint le système nerveux central et provoque une
crispation mandibulaire lorsque la température est inférieure à 15°C. Cela correspond aux températures
rencontrées à l’aube et au crépuscule, qui sont les périodes pendant lesquelles les moutons et bovins sont
les plus actifs en terme d’alimentation. La fourmi qui est paralysée en haut d’un brin d’herbe, est alors
avalée par un hôte définitif (modification du comportement).
Les parasites arrivent dans le tube digestif où ils donnent des immatures qui migrent jusqu’au foie via le
canal cholédoque. Les immatures se retrouvent dans le parenchyme hépatique puis les adultes passent
dans les voies biliaires. Ils pondent des œufs qui reviennent dans le tube digestif par le canal cholédoque (à
priori, ce n’est pas totalement certain) puis qui sont excrétés dans les fèces.
D. Epidémiologie
1) Descriptive
La contamination a lieu au pâturage, sur prairies sèches, donc principalement en été et automne.
L’expression clinique et l’excrétion des œufs sont saisonnières et se font surtout en automne et hiver.
2) Analytique
- Les sources de ce parasite sont les fourmis, les escargots, les animaux excréteurs (ovins et bovins
surtout) et le fumier.
- La résistance des parasites adultes chez l’hôte définitif est de plusieurs années. Quant aux œufs, ils
constituent la forme de résistance dans le milieu extérieur : ils peuvent résister jusqu’à 5 ans et plus
de 2 mois dans le fumier frais (ainsi lors d’épandage, le fumier peut contaminer une pâture). Les
œufs sont sensibles à une chaleur excessive mais résistent bien au froid.
- La contamination se fait par voie orale, lors de l’ingestion de fourmis contenant des métacercaires.
- Toutes les catégories d’âge sont sensibles et réceptives : pas d’effet d’âge. On a toutefois un effet
cumulatif de la charge parasitaire dans le temps du fait des ré-infestations chaque année. Les
animaux les plus âgés sont donc souvent les plus infestés.
- le mode d’élevage (type extensif, sur terrain sec, pâturage tardif, surpâturage…).
- la taille du cheptel.
- la météo locale : les périodes de chaleur entrecoupées de pluies, un radoucissement climatique avec
un automne doux sont les conditions favorables au développement du parasite.
- l’épandage de fumier frais.
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E. Pathogénie
Les adultes se situent dans les canaux biliaires qu’ils peuvent alors obstruer et ainsi entraîner une cholestase
et une dilatation des canaux biliaires. Du fait de leur petite taille, ils peuvent remonter haut dans les
canalicules. Ils entrainent également une irritation des épithéliums de par leur ventouse, qui entraîne une
légère hyperplasie de ces canaux sans calcification, avec une légère réaction fibreuse péri canaliculaire. Pas
de calcification de la paroi des vaisseaux ici (à la différence de la fasciolose chez bovins). Il y a cependant
sécrétion de proline qui active la fibrose. On note un effet cumulatif qui induit une expression clinique
croissante.
2) Action perturbatrice du métabolisme hépatique et de la flore digestive
Comme dans le cas de la fasciolose, les sécrétions toxiques peuvent provoquer des lésions des hépatocytes,
entrainant une hypoalbuminémie (et peut-être une anémie chez les bovins). On observe également des
troubles digestifs.
3) Action antigénique
Cette dernière est encore mal connue (maladie moins importante que la fasciolose donc moins de
recherche). Il y aurait des anticorps (IgM, IgA et IgG) contre les antigènes de surface et les antigènes
d’excrétion/sécrétion. Ils sont juste témoins de l’infection (=les parasites se développent malgré les Ac).
F. Clinique
1) Symptômes
Les symptômes sont très discrets et le parasitisme doit être très fort pour développer une forme clinique.
Forme aiguë : elle est « théoriquement possible », lors de migration massive d’immatures dans le
parenchyme hépatique. Cela peut avoir lieu chez les ovins, mais pas chez les bovins. Les
conséquences sont les mêmes que pour la fasciolose.
Forme chronique : elle est peu spécifique mais c’est la forme la plus courante. On a :
- une baisse de l’état général avec un amaigrissement, un pelage terne et piqué et une baisse de production,
retard de croissance
- des signes digestifs inconstants : on peut avoir des fèces ramollies, en alternance avec des fèces sèches.
- des paramètres sanguins qui peuvent témoigner d’une hypoalbuminémie, sans anémie
- des signes nerveux rares mais qui peuvent se traduire par une encéphalose hépatique avec de la cécité et
des titubations (due à une perturbation du métabolisme hépatique et à une infection bactérienne)
- rarement une mortinatalité des agneaux et des avortements
Ces signes cliniques associés à des conditions météo favorables doivent nous faire penser à du parasitisme.
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Forme puerpérale des bovins laitiers : On note une parésie post-partum (la vache reste couchée).
Cela doit nous faire penser à une fièvre de lait, mais dans le cas de la dicrocoeliose, la vache ne
répond pas au traitement phosphocalcique classique. Il s’ensuit une anorexie, des surinfections
bactériennes et une septicémie. Le pronostic est toujours sombre mais heureusement c’est une
affection rare. Elle peut être évitée par la mise en place de traitements antiparasitaires au
tarissement.
2) Lésions
Chez les ovins
On peut voir une induration hépatique : cholestase et dilatation des canaux biliaires avec épaississement de
paroi, une hypertrophie du foie, des tracés hémorragiques avec une dilatation et une induration des
canaux biliaires. Le foie est cirrhosé, ce qui lui donne un « aspect grenu ». On observe parfois une hépatite
traumatique nécrosante en cas de forme aiguë.
3) Diagnostic
Clinique
La clinique est souvent un peu fruste. Le diagnostic est quasi impossible car trop peu spécifique et nécessite
un historique.
Différentiel
Il faut effectuer un diagnostic différentiel avec les autres maladies chroniques et amaigrissantes (strongylose,
fasciolose, paratuberculose, BVD…). L’épidémiologie nous indique qu’il faut penser à cette infestation en
automne-hiver, lors de la rentrée en stabulation.
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De laboratoire
En Espagne, un test ELISA peut nous permettre simplement de savoir s’il y a ou non présence du parasite
mais on veut avoir une idée de la quantité exacte. Ce test est utilisé uniquement chez les ovins, en
recherche.
On réalise des coproscopies par flottaison en milieu dense. On définit un seuil d’infestation à partir de
coproscopies individuelles sur environ dix individus du troupeau. Il est de 30 à 40 œufs/g de fèces pour les
bovins (excrétion faible et peu régulière) et de 300 œufs/g de fèces pour les ovins (excrétion plus importante
et plus régulière).
Au-delà de ce seuil, on considère l’infestation comme cliniquement importante et à traiter. Cette méthode
est peu sensible (beaucoup de faux négatifs) car elle permet de détecter seulement 30% des bovins
infestés, notamment car l’excrétion peut être extrêmement variable dans le temps et parfois faible. Il
convient donc de réaliser les prélèvements sur une dizaine d’animaux, à l’automne ou en début d’hiver
(contrairement aux strongles) et de les étaler dans le temps. Lorsqu’on fait une coproscopie sur un mélange,
on perd en sensibilité.
Remarque : contrairement à la grande douve pour laquelle on traite dès lors qu’on décèle la présence d’œufs
dans les fèces, pour les paramphistomes et la petite douve il y a une notion de seuil : on ne traite que s’il y
en a beaucoup. La détection se fera en fin de saison, en automne.
Œufs de D.lanceolatum
Œufs de strongles
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G. Méthodes de lutte
1) Traitement spécifique
On a des traitements spécifiques, tous hors AMM chez les bovins. On les réalise plutôt au moment du
tarissement. Seules deux molécules sont utilisables : Netobimin et Albendazole.
Quand traiter ? En fin de saison de pâturage, une fois les animaux rentrés en stabulation. L’hiver est le
moment le plus opportun pour traiter (quand les animaux ne se contaminent plus)
Concernant la parésie de la vache laitière, en préventif, on peut faire un traitement avant mise bas.
Attention quand même au délai pour le lait.
2) Prophylaxie
Les mesures offensives sont basées sur le traitement des animaux porteurs (lors de l’entrée à
l’étable ou la bergerie). La destruction des hôtes intermédiaires est illusoire (et serait non
écologique).
Les mesures défensives sont basées sur le traitement des fumiers au moins une fois avant
épandage. De plus, il faut éviter d’épandre les fumiers trop jeunes, afin d’avoir une stérilisation
thermique suffisante.
Remarque : Auparavant, on pouvait réaliser une chimioprévention grâce à des bolus intra-ruminaux
d’albendazole mais ce n’est plus autorisé aujourd’hui.
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IV. Monieziose (rang b)
A. Définition
Le téniasis des ruminants est une helminthose digestive due à la présence, dans l’intestin grêle des
hôtes, de cestodes adultes du genre Moniezia.
Chez les bovins et ovins, on retrouve Moniezia benedeni mais il a une importance clinique presque
nulle.
Chez les ovins, caprins et dans une moindre mesure les bovins, on retrouve Moniezia expensa qui
est un peu plus pathogène. Il a une importance économique et médicale uniquement pour les agneaux à
l’herbe. Les animaux ont une bonne résistance à la ré-infestation vis-à-vis de ce parasite.
La prévalence de la monieziose est élevée chez les jeunes (ovins > bovins). Même s’ils ont une
importance clinique faible quand ils sont seuls, ils vont être à l’origine du syndrome parasitaire global
lorsqu’ils sont en association avec d’autres parasites.
C’est un parasite cosmopolite et assez fréquent.
C. Cycle évolutif
Le ruminant (HD) s’infeste au pâturage en ingérant un acarien oribate (HI) dans lequel se trouve une
larve cysticercoïde. Le ténia adulte est présent dans l’intestin grêle. Les femelles libèrent des segments
ovigères qui seront excrétés via les fèces. L’excrétion est fortement discontinue et les œufs sont mal répartis
dans les fèces d’où une détection par coproscopie difficile.
La période pré-patente est de 6 semaines et la longévité du parasite est de l’ordre de 4-5 mois.
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D. Epidémiologie
La contamination se fait par ingestion d’acariens oribates (environ 1,5 cm) parasités. L’apparition est
saisonnière, les signes se développent chez l’animal à l’herbe entre mai et juillet.
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E. Pathogénie
Les actions mécanique (irritative et traumatique) et spoliatrice sont très limitées du fait que
Moniezia soit un ténia inerme (non armé, sans crochets). L’action toxique est peu connue. Le parasite a une
action favorisante pour les autres infections (éventuellement formation d’abcès) et a une forte action
immunogène (l’immunité est forte après 2-3 mois de contact) uniquement chez les jeunes animaux.
F. Clinique
1) Symptômes
Les symptômes sont généralement frustres voire inexistants sauf dans le cas d’une très forte
infestation des agneaux à l’herbe ; on observe :
Une baisse de l’état général, un amaigrissement, un retard de croissance
Une laine terne et sèche
Un abdomen distendu et parfois de la diarrhée
Cela peut entrainer la mort (syndrome d’entérotoxémie).
2) Diagnostic
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G. Méthodes de lutte
Traitement spécifique :
Il existe des cestodicides avec AMM plus ou moins étendue (plus d’AMM pour les ovins que pour les
bovins). Attention aux molécules sans LMR lait !
Il n’existe pas de mesures de prophylaxie car on ne peut pas empêcher les animaux de brouter. La
plupart des traitements ne sont pas actifs sur les œufs. Il est donc intéressant de rentrer les animaux
quelques jours après le traitement pour qu’ils ne contaminent pas le pâturage.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
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I – Cysticercose (Rang C)
II – Hydatidose (Rang C)
L’hydatidose est une helminthose due à la présence et au développement dans le foie et les
poumons de larves de Cestodes de l’espèce Echinococcus granulosus, parasite des carnivores (chien)
à l’état adulte. Les larves forment des kystes hydatiques dans le foie et les poumons.
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Kystes hydatiques sur le poumon et le foie
A. Définition
La toxocarose est une helminthose d’intérieur due à la présence, dans l’intestin grêle des
jeunes bovins (HD), de nématodes de l’espèce Toxocara vitulorum.
B. Cycle
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dans les poumons ou le foie. Il ne se passe rien d’un point de vue clinique chez la vache, mais il y a
réactivation des L3 en fin de gestation. Les larves se concentrent dans la mamelle et sont excrétées
dans le colostrum.
Le veau est alors contaminé par le colostrum et le lait (plus rarement par voie placentaire ou
par des œufs présents dans le milieu extérieur). Chez le veau, il n’y a pas de migration, le parasite
reste dans l’IG, on a alors des vers adultes chez le veau 15 jours à 3 semaines plus tard et excrétion
des œufs dans l’étable.
Après 2-3 mois, l’animal élimine spontanément le parasite dans ses fèces suite à la mise en
place rapide de l’immunité. Le traitement est donc inutile quand on voit déjà les parasites dans les
fèces, l’immunité a fait le travail.
La période pré-patente est de 15 jours chez le veau.
C. Epidémiologie
La maladie touche surtout les très jeunes veaux âgés de moins de 2 mois. Il n’y a pas de
caractère saisonnier (puisque c’est lié à la gestation).
Les œufs larvés infestants présentent une grande résistance dans le ME. De plus, les L3
dormantes dans les tissus maternels peuvent contaminer plusieurs générations de veaux.
Les adultes sont fréquemment infestés sans manifestations cliniques. L’infestation des
mères mène à celle des veaux via le colostrum et le premier lait.
On peut la retrouver au pâturage ou en stabulation, elle est cosmopolite.
D. Pathogénie
Action mécanique : assez grave chez les veaux, elle est liée à la formation de pelotes de
parasites dans l’intestin, ce qui peut entrainer des obstructions et des occlusions, voire des
perforations.
Action spoliatrice : importante chez les veaux, il y a spoliation des AA, de vitamines, ce qui va
entrainer des retards de croissance, une baisse de l’état général …
Action toxique du parasite : elle intervient lors de la lyse massive des vers par les molécules
ascaricides (traitements).
E. Clinique
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2) Lésions
Locales : entérite catarrhale due aux pelotes de vers, nécrose du tube digestif
Générales : cachexie, odeur butyrique de la carcasse et de l’haleine
3) Diagnostic
On émet une hypothèse de toxocarose lors de retards de croissance,
mauvais état général et de diarrhées touchant des veaux de moins de 2 mois
mais ces signes sont peu caractéristiques. L’âge du veau oriente le diagnostic.
Le diagnostic différentiel se fait avec toutes les entérites virales,
bactériennes ou parasitaires.
Le diagnostic peut se faire par coproscopie : les œufs sont
caractéristiques (sphériques, foncés, de grande taille = 50x90 μm, globuleux, à
coque épaisse et contenant un embryon n’occupant pas la totalité de l’œuf).
Il est aussi réalisé en post-mortem.
F. Méthodes de lutte
1) Traitement spécifique
La plupart des nématodicides/endectocides (types avermectines) sont efficaces sur les T.
vitulorum adultes. Les antihelminthiques chez la vache adulte sont inefficaces car le parasite (L3) est
dans le muscle en vie ralentie, on n ‘éliminera donc que les formes digestives. Le traitement est plus
efficace lors d’administrations précoces car cela permet d’éviter l’excrétion. Dans l’idéal, il faut
traiter avant 3 semaines d’âge les veaux pour qu’ils ne relarguent pas d’œufs dans l’environnement.
2) Prophylaxie
Les points importants sont : l’hygiène des locaux, l’enfouissement des litières afin de
détruire les œufs et le traitement des jeunes. Quand l’éleveur observe des adultes dans les selles des
veaux, c’est déjà trop tard, l’animal est en train de les éliminer lui-même.
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V - Strongyloïdose (Rang C)
A. Généralités
B. Clinique
Les manifestations cliniques sont le plus souvent frustres. Il s’agit d’une affection sous-
diagnostiquée.
Troubles et lésions cutanés dus à la pénétration du parasite : il y a inflammation et irritation
avec prurit des zones en contact avec le sol (lieu de pénétration, par exemple près des
onglons), dépilation, peau congestionnée et humide.
Troubles généraux : respiratoires (fugaces), digestifs (baisse de l’appétit, amaigrissement),
voire une faible hyperthermie.
C. Diagnostic
Le diagnostic différentiel est difficile : il se fait avec les maladies à caractère pseudo-infectieux
(virales, bactériennes). Il est réalisé principalement par coproscopie : elle est possible dès 10 jours
d’âge, les œufs larvés sont rapidement détruits donc attention à la conservation des prélèvements.
La coproscopie doit être faite dans un milieu adapté (densité <1,3 pour garantir la survie du parasite
et sa détection)
A l’autopsie : on peut trouver des femelles par raclage de la muqueuse inflammée de l’IG, sinon il est
facile de passer à côté.
D. Traitement
Des animaux : avec des nématodicides (sauf lévamisole) et des endectocides (type
avermectines, benzimidazolés)
De l’environnement (plus difficile !) : il faut améliorer les conditions du bâtiment comme la
température et l’hygrométrie mais aussi réaliser des désinfections du bâtiment (avec des
ammoniums quaternaires), mettre un pédiluve (chlorure de triméthyl-ammonium). C’est un
gros problème en élevage hors sol.
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VI – Trichurose (Rang C)
A. Généralités
La trichurose est due à un parasite hématophage du gros intestin : Trichuris globulosa (BV)
ou Trichuris ovis (OV). Les œufs de trichure ressemblent à des citrons. Ce parasite concerne surtout
les génisses laitières en intérieur (6 -12 mois d’âge, observé dès 3 mois). Les conditions d’élevage
sont fondamentales.
B. Clinique
C’est une affection chronique. On observe un mauvais état général avec un amaigrissement,
des retards de croissance, une anémie, une hétérogénéité d’état dans les lots d’animaux. On a
parfois des signes cliniques comme de la diarrhée incoercible verdâtre, puis avec du sang en nature
car il provient du GI.
C. Diagnostic
Clinique : difficile
Par coproscopie : à partir de l’âge de 3 mois (Ppp= 70-90j, il ne faut donc pas faire les
coproscopies trop tôt), mais attention, il s’agit d’une infestation irrégulière avec excrétion
variable, il faut donc se méfier des faux négatifs (lors d’infestation chronique il y a entre 0 et
100 œufs par gramme de fèces)
Hématologie : on recherche une hyper-leucocytose et une hyper-éosinophilie.
D. Traitement
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Bravo à tous ceux qui ont lu ce cours entièrement de rang C
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
SOMMAIRE
I. GENERALITES................................................................................................................................................. 2
A. DEFINITION ............................................................................................................................................................................. 2
B. SYNONYMIE............................................................................................................................................................................. 2
C. ESPECES AFFECTEES................................................................................................................................................................ 2
D. IMPORTANCE .......................................................................................................................................................................... 2
E. REPARTITION GEOGRAPHIQUE............................................................................................................................................... 2
II. LES PARASITES ............................................................................................................................................... 3
A. LES ESPECES ............................................................................................................................................................................ 3
B. CYCLE EVOLUTIF...................................................................................................................................................................... 4
C. CONSEQUENCES : BABESIOSE ET SAISONNALITE .................................................................................................................. 6
III. EPIDEMIOLOGIE ............................................................................................................................................ 6
IV. CLINIQUE ................................................................................................................................................... 7
A. SYMPTOMES ........................................................................................................................................................................... 7
B. PATHOGENIE ........................................................................................................................................................................... 8
C. IMMUNOLOGIE ....................................................................................................................................................................... 8
D. DIAGNOSTIC – PRONOSTIC .................................................................................................................................................... 9
V. METHODES DE LUTTE ................................................................................................................................ 10
A. TRAITEMENT ........................................................................................................................................................................ 10
B. PROPHYLAXIE ....................................................................................................................................................................... 10
1/12
I. Généralités
A. Définition
Les babésioses sont des protozooses sanguines, infectieuses, inoculables et non contagieuses.
Ce sont des maladies anémiantes. On observe un syndrome hémolytique et pyrétique avec d’autres
manifestations atypiques. Sur le plan lésionnel, il y a une triade : anémie, fièvre et splénomégalie.
Elles sont dues à des babésies transmises par des tiques dures : principalement Babesia
divergens, transmise par la morsure des tiques Ixodes ricinus (cosmopolite) et Babesia major transmise
par Haemaphysalis punctata (moins fréquente). La répartition de la maladie correspond donc à la
répartition des tiques.
B. Synonymie
C. Espèces affectées
B. major et B. divergens sont assez spécifiques des bovins en France (pas des petits ruminants)
et des bisons.
D. Importance
Cette maladie a une importance médicale car elle induit une grande morbidité et est parfois
responsable de mortalité rapide. Elle a également une importance économique car elle entraîne des
pertes de production (lait et GMQ).
De plus, comme il y a un risque de « zoonose » à cause du vecteur, elle a une importance en
santé publique. On observe en effet de rares cas chez l’homme après contact avec une tique porteuse
de B.divergens.
E. Répartition géographique
En France et en Europe
La babésiose est présente partout où il y a des élevages de bovins et des tiques. La carte de la
maladie se superpose donc à la carte de la densité des élevages bovins. La plus répandue est B.
divergens car Ixodes ricinus est assez cosmopolite sauf dans le sud où le climat est plus sec.
C’est une maladie très localisée, associée à un pré, à un endroit particulier. La plupart du temps, les
vétérinaires savent où sont les élevages à risques dans leur clientèle.
2/12
En Europe, on observe également les deux types. B.major étant plus répandue et B.divergens la plus
fréquente car les tiques Ixodes ricinus sont plus nombreuses.
On trouve également des espèces tropicales telles que Babesia bovis. Elle cause la « piroplasmose
maligne » tropicale. Elle est transmise par Boophilus sp. On la trouve en Australie, en Europe du sud, en
Amérique du Sud. Elle provoque une auto-agglutination massive des GR des capillaires du cerveau et
entraine donc des symptômes nerveux voire la mort.
On trouve aussi B. bigemina (espèce subtropicale) qui entraîne un syndrome hémolytique,
transmise également par Boophilus sp.
A. Les espèces
B. divergens : (microbabésie)
3/12
Babesia divergens (attention, toutes les hématies ne sont pas forcément parasitées)
B. major :
C’est une babésie de taille intermédiaire. Son grand axe est supérieur au rayon de l’hématie.
B. Cycle évolutif
Le cycle évolutif des babésies est associé à celui des tiques et 3 phases se distinguent. Chez le
bovin qui est l’hôte intermédiaire, il se produit la mérogonie (multiplication asexuée dans les globules
rouges). Chez la tique, qui est l’hôte définitif et le vecteur, il se produit la gamétogonie (reproduction
sexuée) et la sporogonie (formation des spores).
Le cycle nécessite donc la présence de deux hôtes, un vertébré (bovin ici) qui est l’HI où on aura
multiplication asexuée dans les organes profonds, et un invertébré (la tique) qui est l’HD où on aura
reproduction sexuée et formation de sporogonies. Tout ceci va conditionner la pathogénie et
l’épidémiologie.
Pas de panique, le cycle page suivante fait assez peur mais c’est surtout pour que vous compreniez en
gros comment ça fonctionne, ce n’est pas à apprendre par cœur !
4/12
1 : Sporozoïtes dans la salive de tique lors du repas sanguin
2 à 5 : Mérogonie
5.1 : Mérozoïte – 5.2 : Mérozoïte digéré
6 : Gamétocyte
7 et 8 : Gamètes ou corps rayonnés
9 : Fusion des gamètes
10 : Formation du zygote
11 à 14 : Formation de l’ookinète
15 à 18 : Formation des sporokinètes, sporogonie
19 à 21 : Pénétration de certains sporokinètes dans les glandes salivaires et formation des sporozoïtes
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C. Conséquences : babesiose et saisonnalite
- La multiplication intense des mérozoïtes (issues de la mérogonie) dans les hématies entraîne
une hémolyse et l’on a alors une babésiose aigüe : on aura pendant cette phase des Babesia
dans le sang périphérique.
- La multiplication lente dans les organes profonds peut durer plusieurs mois voire quelques
années. Cela aura plusieurs conséquences. La première est l’installation d’une immunité en lien
avec ce parasite. La deuxième correspond à une manifestation de la babésiose en dehors de la
saison à tiques, lorsqu’on aura un système immunitaire défaillant et que l’infestation provient
des tissus profonds.
La babésiose est donc saisonnière mais avec des possibilités de résurgence (par rupture
d’immunité).
III. Epidémiologie
Résistance et longévité :
Un animal se faisant infecter une première fois et qui ne se fait pas ré-infester peut se débarrasser
seul du parasite, même si cela peut prendre plusieurs années. Lors de ré-infestations cependant, il y
aura maintien de la parasitose.
Mode d’infestation :
L’infestation s’effectue par les tiques femelles avec une inoculation du parasite en fin de repas
sanguin (qui dure 2-3 jours). Quelques cas de transmission in utero ont été décrits chez certains
veaux. Enfin, une transmission indirecte par des instruments souillés (lors de transfusion par
exemple) doit être évitée.
Causes favorisantes :
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Sources de parasites
Ce sont les tiques (sources directes) et les animaux parasités (sources indirectes : bovins malades,
bovins infectés latents et la faune sauvage comme par exemple le chevreuil). Les bovins et tiques
porteurs le sont pour de nombreuses années (le cycle de la tique étant de 3 ans).
Si un troupeau possède un individu porteur qui vit sur un champ exempt de piroplasmose mais avec
présence de tiques, le champ se retrouvera contaminé pour la dizaine d’années à venir.
- La prévalence clinique est faible (peu de cas cliniques) mais il faut agir vite.
- La prévalence sérologique est très élevée (20 à 90% des bovins sont séropositifs selon les
régions). On voit donc ici une nette distinction entre le nombre de porteurs et celui de
malades.
- De petites populations de tiques suffisent à maintenir le parasite au sein d’un troupeau. Il y a
donc un maintien à l’état endémique de la babésiose.
- La babésiose est largement répandue en France (B. divergens). Là où il y a des bovins, il peut
y avoir des tiques.
- On a initialement un état d’équilibre entre B. divergens/tique et tique/bovin. C’est la rupture
de l’état d’équilibre qui entraine l’apparition de la maladie.
IV. Clinique
A. Symptômes
Forme aiguë
C’est la plus fréquente due à Babesia divergens. Elle est caractéristique chez les animaux naïfs au
printemps. On observe différents symptômes :
Fièvre, anémie, bilirubinurie et hémoglobinurie doivent immédiatement nous faire penser à une
piroplasmose.
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Eventuellement, on peut noter d’autres signes qui, contrairement à ceux décris ci-dessus, ne sont
pas constamment observés, moins compréhensibles :
Les symptômes sont les mêmes qu’il s’agisse de B. major ou B. divergens. Mais la
symptomatologie est atténuée, plus rare et plus lente pour B. major.
L’évolution peut être fatale. En quelques jours on aura une hyperthermie, une anorexie persistante,
puis une hypothermie, un ictère, une hépatonéphrite et enfin la mort. Les rechutes sont fréquentes
(surtout chez les animaux à forte production toujours proches de la rupture d’équilibre) à cause de la
forme latente qui peut ressortir de quelques jours à un à deux mois après. Les symptômes sont alors
identiques à ceux décrits ci-dessus lors de forme aiguë.
Forme chronique :
L’évolution vers la forme chronique n’est pas caractéristique et difficile à diagnostiquer : adynamie,
baisse de production, appétit capricieux, légère anémie, hyperthermie irrégulière et discrète.
En clair, on a des animaux qui « bricolent » !
La forme chronique n’est pas forcément la conséquence de la forme aiguë, elle peut apparaitre
d’emblée.
Ces formes chroniques peuvent apparaitre en plus hors de la saison des tiques la plupart du temps.
B. Pathogénie
C. Immunologie
Il peut y avoir une immunité naturelle des anticorps maternels transmis via le colostrum.
L’immunité cellulaire peut ensuite s’installer si le parasite est toujours présent. Enfin l’immunité
stérilisante peut permettre une élimination totale du parasite en l’absence de toute autre ré-
infestation.
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D. Diagnostic – pronostic
Diagnostic clinique :
Il se fait en fonction des symptômes (abattement, diarrhée pathognomonique, ictère, anémie
brutale) et de l’épidémiologie. Attention, il est possible d’observer une babésiose hors saison à cause du
phénomène de résurgence. Souvent les éleveurs connaissent les coins à tiques. Il y a des zones à tiques
et des saisons à tiques qui peuvent aider au diagnostic.
Plus on agit vite, mieux la vache s’en sortira.
Diagnostic différentiel :
Pour la forme aiguë, il se fait avec toutes les pathologies responsables de fièvre, d’hématurie
(intoxication à la fougère aigle), d’ictère (leptospirose), d’anémie (anaplasmose = piroplasmose
blanche)…
Pour la forme chronique, il se fait avec toutes les maladies anémiantes légères à évolution lente :
syndrome de la « vache qui bricole ».
Diagnostic de laboratoire :
Il est souvent nécessaire pour confirmer la maladie mais pas indispensable : on met en évidence le
parasite par frottis sanguin : il faut bien lire toute la lame car parfois on passe à côté. L’identification des
parasites est aisée en phase aigüe lors de l’hyperthermie mais les parasites ne sont visibles que les
premiers jours dans le sang périphérique (lors de leur multiplication).
Dans sa forme chronique, la maladie est plus difficile à mettre en évidence. Un frottis négatif
n’exclut pas la babésiose s’il y a une forte présomption clinique, mais un frottis positif apporte un
diagnostic de certitude.
La sérologie n’a aucun intérêt outre qu’épidémiologique car elle peut être négative même en phase
aiguë.
De nos jours, les PCR peuvent être utilisées car il y a parasitémie et leur sensibilité est plus élevée
que pour les frottis sanguins (intérêt pour la vache qui bricole)
Diagnostic nécropsique :
On notera une splénomégalie, une hépatomégalie et des reins hypertrophiés.
Pronostic :
Il est plus réservé pour les babésioses à B. divergens que pour les babésioses à B. major. Il est
variable en fonction de l’âge (les jeunes sont moins sensibles) et de l’état physiologique de l’animal. Il
faut se méfier des vaches hautes productrices.
Les facteurs aggravants du pronostic sont la présence d’un ictère, d’une hypothermie (qui suit la
phase d’hyperthermie), l’hématocrite <15% et la persistance de l’anorexie. La rapidité de l’intervention
et la précocité du traitement seront décisifs. Il faut établir une surveillance des troupeaux dans les
clientèles à risque.
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V. Méthodes de lutte
A. Traitement
Point important +++ : En doublant (x2,5) la dose d’Imidocarbe à 2,1 mg/kg, on peut obtenir une
stérilisation parasitaire (élimination de tous les parasites) ainsi qu’une protection rémanente pendant
quelques semaines. Mais attention, il n’y alors aucun développement immunitaire donc si l’on se
trouve dans un endroit à tiques, l’infestation recommencera. En pratique, ce protocole a donc peu
d’intérêt et n’est pas très utilisé chez les bovins, sauf dans des cas très ponctuels.
Faites donc bien la différence entre la dose thérapeutique et la «dose stérilisante» de l’imidocarbe.
B. Prophylaxie
Elles consistent en la stérilisation (parasitaire) de l’animal, mais cela est déconseillé (comme
expliqué ci-dessus), ou en la lutte contre les tiques, ce qui est illusoire dans le milieu extérieur. Les
mesures offensives n’ont donc que peu d’intérêt.
Mesures défensives :
Par des moyens médicaux, avec l’Imidocarbe à répéter après 4-6 semaines, on peut faire une
prophylaxie : cela est intéressant pour les animaux sensibles naïfs. La stérilisation peut aussi être
atteinte si l’on augmente la dose.
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LES BABESIOSES DES PETITS RUMINANTS
B. ovis est transmise par Rhipicephalus bursa et est parasite du mouton. On la trouve dans le Sud
de la France et en afrique du nord.
B. motasi est transmise par Haemaphysalis punctata et est parasite de la chèvre. Elle est
beaucoup moins pathogène que B. ovis. On la retrouve en France et en Grande- Bretagne.
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B. PATHOGENIE ................................................................................................................................. 15
C. LESIONS (PAS VU) ........................................................................................................................... 15
IV – DIAGNOSTIC ........................................................................................................................ 15
V - TRAITEMENT ET PROPHYLAXIE............................................................................................... 16
A. TRAITEMENT ................................................................................................................................. 16
B. PROPHYLAXIE .................................................................................................................................... 17
LA GIARDIOSE ............................................................................................................................ 18
I - LE PARASITE ........................................................................................................................... 18
II – EPIDEMIOLOGIE .................................................................................................................... 19
III – CLINIQUE ............................................................................................................................. 19
IV – DIAGNOSTIC ........................................................................................................................ 19
V - TRAITEMENT ET PROPHYLAXIE............................................................................................... 19
VI – ZOONOSE (PAS VU) .............................................................................................................. 20
Introduction
Les cryptosporidies sont les agents diarrhéiques les plus fréquemment rencontrés chez les
veaux de moins d’un mois. Coccidioses et autres infections viennent assez loin derrière.
PREVALENCE DES DIFFERENTS AGENTS PATHOGENES ISOLES DE FECES DE VEAUX DIARRHEIQUES AVANT 1 MOIS
Crypto.
Giardia
Strongyloïdose
Eimeria
0 1 2 3 4 5 6 7 mois
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La COCCIDIOSE bovine
Définition
Les coccidioses des ruminants sont des protozooses de l’intestin dues à la présence et à la
pullulation dans les cellules épithéliales de Coccidies pathogènes spécifiques du genre Eimeria. Elles
se traduisent par une entérite parfois violente.
Chez les bovins, il n’existe que les Eimeria comme Coccidies.
La coccidiose bovine a évolué en 20 ans, passant d’une maladie de sevrage et post sevrage à
une pathologie du très jeune animal qui peut survenir dès 2-3 semaines d’âge. Elle entraine parfois
de la mortalité. On a retrouvé des prévalences de 100% dans certains élevages.
Les coccidioses peuvent être cliniques ou sub-cliniques. La coccidiose sub-clinique est une
composante constante en élevage laitier et allaitant. Elle engendre des pertes économiques
importantes (retard de croissance, animaux « patraques ») dans tous les types de production de
jeunes bovins. La coccidiose clinique (symptôme majeur : diarrhée) est plus sporadique que la sub-
clinique et est de plus en plus précoce.
Les coccidies sont cosmopolites et elles présentent une spécificité d’hôte stricte : il n’y a pas
d’échange de coccidies entre bovins, caprins et ovins.
I - Le parasite
A. Biologie du parasite
On a fréquemment des infections mixtes (plusieurs coccidies en même temps). Eimeria bovis
et Eimeria zuernii sont les coccidies les plus fréquemment rencontrées et les plus pathogènes.
E. alabamensis commence à s’étendre à partir du nord de l’Europe, notamment en France
(surtout dans le nord). En termes d’épidémiologie, elle est un peu différente. Cette coccidie atteint
une prévalence de 100% dans certains endroits.
Malgré les dires de certains LVD, toutes les espèces d’Eimeria ne sont pas distinguables grâce
à leurs oocystes en coproscopie. Néanmoins, les 3 principales espèces (bovis, zuernii et alabamensis)
sont différenciables.
Dans le tableau qui suit, les principales espèces d’Eimeria sont recensées.
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Tableau qui n’est pas à connaître : retenir les 3 premières lignes.
On a rarement une mono-infection, il y a souvent plusieurs espèces de coccidies ensemble.
Attention, une très forte infestation d’une coccidie faiblement pathogène va entrainer des signes
cliniques.
1) Cycle évolutif
Les oocystes sont excrétés via les fèces dans le milieu extérieur où ils sporulent avant d’être
ingérés par le veau. Ils constituent des éléments infectants très résistants qui survivent 1 an à 4°C
dans le milieu extérieur, il est donc difficile de s’en débarrasser.
La Ppp d’une coccidiose est d’environ 2 à 3 semaines (variable selon les espèces), sauf pour
E. alabamensis (plutôt de l’ordre d’une semaine). C’est donc un cycle court et direct.
CYCLE DE E.ZUERNII
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2) Eléments de physiopathologie
Quand il y a peu de parasites, même s’ils sont très pathogènes, on aura peu de signes
cliniques : la maladie est sub-clinique. Ces signes sont de plus non caractéristiques : diminution de
l’appétit, croissance et engraissement médiocres, poil piqué, perte d’homogénéité des lots, diarrhée
modérée avec un signe de l’écusson (= diarrhée souillant le périnée et la face interne des cuisses).
Cela représente 80% des cas.
A partir d’un certain seuil d’oocystes ingérés, on aura une maladie beaucoup plus grave avec
une diarrhée, une déshydratation, une anémie, une baisse très nette de l’état général pouvant aller
jusqu’à la mort. En phase terminale, la diarrhée devient muqueuse.
Conséquences économiques : elles peuvent être lourdes, avec des pertes directes (frais véto)
et indirectes (souvent sous estimées) dues au retard de croissance causé par une coccidiose
sub-clinique.
B. Epidémiologie
1) Descriptive
Tous les types de production de jeunes bovins sont concernés par la coccidiose mais
l’expression dépend du type de production.
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Au cours de la saison des vêlages, on a une augmentation du nombre d’oocystes dans le milieu
extérieur jusqu’au sevrage : les animaux vont être touchés vers 1 et 2 mois.
2) Analytique
Mode de contamination
Les veaux se contaminent par les ookystes excrétés par les autres bovins en ingérant de l’eau
ou des aliments souillés. La plupart des veaux sont porteurs d’oocystes avant d’aller sur les pâtures.
La contamination a lieu à la stabulation, précocement, avec augmentation de la prévalence jusqu’au
sevrage. L’excrétion est maximale à 1 ou 2 mois.
De la génération : les veaux de 2ème moitié de saison de vêlage sont plus contaminés car les
veaux nés avant ont excrété des oocystes dans le ME. En fait, plus les vêlages avancent et
plus les veaux sont fortement contaminés. Ainsi, les veaux nés en premier auront une
coccidiose sub-clinique et ceux nés plus tard auront une coccidiose clinique. L’étalement des
vêlages est donc un facteur de risque car cela maintient la coccidiose toute l’année, les veaux
étant une source perpétuelle et massive d’oocystes.
Réceptivité
Les veaux de moins de 3 mois sont les plus vulnérables. En effet, les anticorps colostraux ne
protègent pas les veaux nouveau-nés contre la coccidiose. L’immunité du veau en contact avec le
protozoaire dépend du seuil infectant : si on est en-dessous du seuil, l’animal s’immunise ; si on est
au-dessus, il tombe malade. A 50 000 oocystes, on aura une petite diarrhée qui se gère, à 100 000,
on aura une diarrhée hémorragique.
En revanche, si la pression ookystale est trop faible, il n’y aura pas d’immunité mise en
place. L’immunité sera spécifique de l’espèce coccidienne rencontrée. Cela dit, si on laisse les jeunes
se contaminer pour développer une immunité, il faudra penser à traiter avant qu’ils ne deviennent
excréteurs, sinon on va augmenter la charge parasitaire de l’environnement ! Il est donc difficile de
trouver la balance pour mettre en place l’immunité tout en évitant une coccidiose trop intense. Les
réinfections sont rares car après la première infection on aura une bonne protection.
Les adultes vont excréter dans le Mext des coccidies donc la pression ne sera jamais nulle.
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- Prédisposition génétique
Les animaux qui ont d’autres problèmes parasitaires associés vont exacerber leur coccidiose, la
maladie peut alors devenir clinique.
Les stades pathogènes sont les gamontes (ou les schizontes II). Ils ont une action mécanique
de destruction des entérocytes et des capillaires, qui est d’autant plus forte que le parasite est
localisé distalement dans le TD. Ils ont également une action sur le métabolisme puisqu’il y a des
fuites hydriques, protéiques et sanguines.
Les stades immunogènes sont les schizontes II (+ les gamontes). Ils induisent une réaction
humorale sans action protectrice et une réponse cellulaire de type Th1 (cellulaire) acquise lors de
contacts répétés avec une quantité suffisante de coccidies.
II – Clinique
1) Symptômes
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Coccidiose aiguë ou clinique = classique : succession chronologique d’événements
- Phase de début : diarrhée séreuse verdâtre (Signe de l’écusson) qui devient
hémorragique, noirâtre avec une odeur fétide et un anus béant.
Phase d’état : « dysenterie coccidienne » = « flux de sang », douleurs, ténesme, parfois
hyperthermie (possiblement due aux surinfections et pas à la coccidiose en elle-même),
épreintes pouvant aller jusqu’au prolapsus rectal
- Déshydratation, amaigrissement, anémie.
- Evolution : mort en 8 à 10 jours ou rétablissement en 2-3 semaines mais peut devenir
chronique avec de la déshydratation, et une cachexie des veaux.
3) Lésions
1) Symptômes
Coccidiose sub-clinique
- Signes digestifs discrets
- Signes généraux : retards de croissance, toison médiocre, infections surajoutées, lots
hétérogènes
2) Lésions
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C. Diagnostic
1) Suspicion
2) Différentiel
On peut quantifier les oocystes mais attention, la quantification individuelle n’a que peu
d’importance car il y a une grande variation d’expression d’un individu à l’autre. C’est la
quantification sur un lot qui est significative (en nombre d’oocystes par gramme de selles). On
préconise 7 à 10 coproscopies individuelles. La coproscopie permet également de voir s’il y a
présence d’autres parasites. Cela nous permet de déterminer la pression du milieu.
L’identification de l’espèce en cause est difficile à faire mais les trois principales espèces qui
nous intéressent peuvent être identifiées. L’identification de l’espèce d’Eimeria est plus importante
que la quantification. Cette dernière est même inutile si on n’a pas identifié l’espèce. L’identification
est peu demandée par les vétérinaires : c’est dommage.
Malgré ce qui a été dit précédemment, la plus ou moins forte excrétion n’est pas un bon
indicateur clinique puisqu’il y a une mauvaise corrélation avec l’intensité des symptômes (au pic
d’expression clinique, on n’est pas encore au pic d’excrétion !).
Attention également aux faux-négatifs : quand on a des lésions (caillots par exemple,
présence de fibrine), les oocystes vont y être piégés… Or, on ne prend pas en compte ces éléments
lors de la coproscopie.
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III - Méthodes de lutte
Objectifs majeurs :
Au préalable, il faut :
Identifier les coccidies pathogènes (ça nous permet en plus d’être sûrs qu’il s’agit bien d’une
coccidiose)
Connaître le système d’élevage et ses contraintes
Remédier aux défauts d’hygiène et au stress
Identifier et contrôler le parasitisme associé
Cerner les périodes d’excrétion de la coccidiose
A. Stratégies thérapeutiques
Les sulfamides sont curatifs. Ils agissent plutôt sur le dernier stade du cycle et n’ont donc
pas d’action préventive. Ils ont aussi un effet antibactérien (intéressant quand les diarrhées sont
associées à des bactéries).
Le décoquinate agit sur le début du cycle. Il a donc une action préventive et n’a aucun
intérêt en traitement puisqu’il n’agit pas sur les stades pathogènes.
Les triazones (toltrazuril, diclazuril) agissent sur la totalité du cycle et sont donc très
intéressants car utilisables en préventif et en curatif.
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Plusieurs stratégies thérapeutiques existent :
Le traitement curatif (attitude «fataliste»): il faut traiter après chaque épisode de coccidiose,
le plus précocement possible pour limiter les lésions intestinales et améliorer le pronostic. Il
faut un anticoccidien actif soit sur la fin, soit sur tout le cycle. On peut donner des triazones
ou sulfamides mais les sulfamides présentent un avantage puisqu’ils ont une action
antibactérienne (et en plus ils sont moins chers). On peut donc donner par exemple des
sulfamides pendant 5 jours de suite.
On aura une guérison en 5 à 7 jours avec des rechutes possibles. Il est conseillé de traiter
tout le lot. Il faut penser à associer un traitement symptomatique si nécessaire.
B. Mesures d’hygiène
Elles sont essentielles et très efficaces. Le nettoyage complet et la désinfection des locaux
(avec un vide sanitaire) sont difficiles car la plupart du temps les désinfectants usuels ne marchent
pas contre les oocystes. Le karcher à l’eau bouillante à haute pression, associé à un oocide (Oo-
cide®) est la seule méthode efficace. Le produit utilisé doit être validé efficace contre la destruction
des ookystes par la norme AFNOR.
Contrôler les facteurs de stress et diminuer la densité des animaux permettront de limiter le
risque d’apparition de la maladie. Néanmoins, il est impossible d’éradiquer totalement le parasite.
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La Cryptosporidiose
La cryptosporidiose est une dominante de la pathologie digestive néonatale chez les
ruminants. Comme on peut le constater sur le premier graphique de ce cours, Cryptosporidium est
retrouvé sur plus de 40% des diarrhées des veaux de moins d’un mois (dont la moitié en association
avec d’autres agents pathogènes). Elle est due à Cryptosporidium parvum, un Apicomplexa de la
famille des Eimeriidés. Elle n’est pas spécifique des bovins, on la trouve chez le porc, d’autres
ruminants et l’homme. C’est une zoonose.
Elle est à l’origine de diarrhée et de mortalité chez les veaux de 4 à 15 jours principalement
mais peut toucher les veaux plus jeunes (à la naissance) et également les adultes immunodéprimés.
Son importance économique n’est pas négligeable puisqu’elle entraine des pertes par les
diarrhées et les retards de croissance et puisque les soins sont chers et contraignants. La forme sub-
clinique est encore mal connue. La coccidiose a également une importance en santé publique car il
s’agit d’une cause commune de diarrhée parasitaire : les enfants, personnes âgées et
immunodéprimés sont concernés. Dans 80 à 90% des cas, il s’agit de C. hominis ou C. parvum.
I - Le parasite
Aujourd’hui, on compte 18 espèces de Cryptosporidium avec plus de 40 génotypes différents
(mais la classification peut évoluer en fonction de l’avancée des recherches génétiques). Chez les
ruminants, il s’agit principalement de C. parvum (zoonotique). Il existe aussi une espèce spécifique
aux bovins (non zoonotique), C. bovis, mais peu fréquente. Il y a 4 espèces bovines en France.
Les oocystes de Cryptosporidium sont très petits (5 μm) et donc difficiles à détecter en coproscopie.
A. Cycle
Il est direct et monoxène. L’animal ingère les ookystes sporulés directement infectants qui
ont été excrétés dans les fèces des congénères infectés. Ces ookystes une fois ingérés libèrent des
sporozoïtes dans l’intestin qui se localisent dans la bordure en brosse des cellules épithéliales et
donnent naissance à des mérozoïtes (=schizozoïtes) lors de la multiplication asexuée. La
reproduction sexuée est également possible : les mérozoïtes évoluent par gamétogonie en micro et
macro-gamètes. L’union de ces deux gamètes donne des ookystes non sporulés puis des ookystes
sporulés par sporogonie endogène. A partir de là, on distingue les ookystes à paroi mince qui restent
dans l’intestin et les ookystes à paroi épaisse qui sont excrétés dans le ME. Les ookystes à paroi
mince (environ 20% des ookystes) sont responsables du phénomène d’auto-infection : ils ne passent
pas par le milieu extérieur mais donnent de nouveaux mérozoïtes.
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Le cycle dure 4 jours, ce qui est très court. Le coefficient « nombre de parasites
ingérés/nombre de parasites excrétés » est élevé, la maladie a un aspect explosif, pas comme pour
la coccidiose. Ici, un très grand nombre d’animaux est atteint. Les veaux atteints excrètent plusieurs
dizaines de millions de parasites par gramme de fèces.
B. Différence cryptosporidiose/coccidiose
Les oocystes dans le milieu extérieur sont déjà sporulés (sporulation endogène) donc
directement infectants d’où la rapidité d’infestation dans les élevages de cryptosporidiose.
Les oocystes à paroi fine permettent une ré-infestation du même animal
Le cycle est beaucoup plus court (4j pour Cryptosporidium/16 à 21j pour Eimeria) grâce aux
oocystes qui sont émis directement infectants
C. parvum n’est pas spécifique d’une espèce
C. parvum touche l’intestin grêle surtout tandis que la coccidiose touche à la fois l’IG et le GI
Les 2 parasites sont intracellulaires dans les cellules de la bordure en brosse mais C. parvum
est extracytoplasmique tandis qu’Eimeria est intracytoplasmique.
C. Résistance
Les oocystes sont très résistants dans le ME. Ils peuvent survivre jusqu’à 1 an à 4°C, 3 mois à
15-20°C. Cryptosporidium est plus résistant que le colibacille, le rotavirus et le coronavirus.
La plupart des désinfectants sont inefficaces à dose classique (utiliser des oocides et suivre la norme
AFNOR). On peut néanmoins utiliser le formol 10%, l’ammoniac 5%, le peroxyde d’hydrogène, l’eau
bouillante.
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II – Epidémiologie
Les jeunes atteints présentent de la diarrhée ou n’ont pas de signes cliniques mais excrètent
des oocystes. Les adultes peuvent aussi être porteurs asymptomatiques et être des excréteurs à bas
bruit. La contamination se fait pendant les premières heures et jours de vie du veau par léchage
d’oocystes sur le poil, le sol ou l’eau. Les signes cliniques apparaissent 3 à 6 jours plus tard avec un
nombre important d’animaux malades (explosion du nombre de diarrhées).
L’espèce la plus retrouvée est C. parvum mais on peut aussi trouver plus rarement C. bovis et
C. hominis. L’excrétion d’oocystes peut monter jusqu’à 107 œufs par gramme et est concomitante de
la diarrhée. Elle se fait généralement de la première semaine de vie à J15 puis chute.
L’hygiène générale
La qualité du colostrum, de l’eau et des aliments
Les pathologies associées
La taille de l’exploitation/la densité des animaux
La maternité collective
Le type de locaux d’alimentation des jeunes
III - La maladie
A. Clinique
La pression infectieuse doit être suffisante pour déclencher des signes cliniques. Ainsi,
pendant la première partie de la saison de vêlage, les veaux recyclent le parasite et le multiplient
sans exprimer de signes cliniques : c’est une phase silencieuse. Les adultes et notamment les mères,
participent à l’augmentation de cette pression parasitaire en excrétant des oocystes. Lorsque le
nombre d’oocystes devient très important (en deuxième moitié de saison de vêlage), les veaux
commencent à exprimer des signes cliniques pendant 5 à 12 jours : diarrhée non évocatrice
(jaunâtre dans 40% des cas), aqueuse à pâteuse, état dépressif et anorexie, douleurs abdominales,
apathie. On atteint alors un stade d’explosion clinique où les veaux se contaminent tous avec des
signes de plus en plus aigus.
L’évolution se fait vers la guérison ou la mort mais il n’y a pas de cryptosporidiose
chronique, même si on peut noter des retards de croissance durant la première phase silencieuse de
la maladie.
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B. Pathogénie
Le jéjunum et l’iléon sont atteints avec abrasion et fusion des villosités, ce qui diminue la
digestion et l’absorption des aliments. Les facteurs aggravants sont la dose infectante, les
pathologies intercurrentes, la qualité du colostrum et le stress.
IV – Diagnostic
- Clinique et épidémiologique : il se base sur l’historique des élevages. Les animaux touchés
sont des veaux très jeunes (5 -15 jours d’âge) qui présentent une diarrhée qui dure 15j et qui se
déclare en deuxième moitié de la saison de vêlage (explosion des oocystes). Les antibiotiques sont
inefficaces.
C. PARVUM EN COLORATION DE
ZIEHL-NEELSEN MODIFIEE : PETITS
OOKYSTES OVOÏDES AVEC 4
SPOROCYSTES
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V - Traitement et prophylaxie
A. Traitement
Il n’y a pas de traitement spécifique. Il n’existe que deux molécules à peu près efficaces dans
la pharmacopée européenne dont une avec AMM contre la cryptosporidiose en France : l’Halocur
ND (lactate d’halofuginone), à prescrire en priorité, et une sans AMM : le sulfate de paromomycine.
Concernant l’Halocur ND
Attention, c’est un cryptosporidiostatique, le traitement doit être mis en place avant que la
pression infectieuse ne soit trop élevée. L’employer chez des veaux qui sont depuis longtemps en
diarrhée ne sert à rien (souvent on met en place le traitement trop tard, du coup l’éleveur trouve que
ça ne marche pas et n’est pas content). Il faut le mettre en place dès les premiers cas de
cryptosporidiose.
Il prévient les signes cliniques pendant les premières semaines de vie et diminue l’excrétion
des oocystes de 95% s’il est mis en place précocement (évite d’atteindre le seuil de déclenchement
de la maladie). Et comme il ne tue pas tous les parasites, l’immunité peut quand même se mettre en
place.
Il faut être vigilant lors du dosage car la marge de sécurité est faible (à 0,5 mg/kg, on atteint
le seuil de toxicité). Cette molécule n’est efficace que sur les premiers stades du parasite.
Remarque RHR :
L’AMM cryptosporidiose est à 0,1 mg/kg par jour per os pendant 7 jours, mais l’efficacité est
démontrée dès 0,06 mg/kg
Il n’a par contre aucune action contre les autres causes de diarrhée, d’où l’importance
d’analyser les fèces des veaux pour faire la diagnose du parasite en cause. Plus de 200 molécules ont
été testées sur les Cryptosporidium sans succès …
Néanmoins l’efficacité de l’Halocur est très contestée par les éleveurs et même par les
vétérinaires qui réclamaient du sulfate de paromomycine (Parofor ND). Cette molécule a obtenu une
AMM en France depuis 2 ans pour l’indication « traitement des infections gastro-intestinales causées
par E. coli sensibles à la paromomycine » chez les bovins pré-ruminants et les porcs. Son efficacité
contre la cryptosporidiose a été démontrée en laboratoire mais on n’a pas de recul sur son action sur
le terrain, même si elle semble limiter l’excrétion et apporter une amélioration clinique (mais est-elle
efficace contre la cryptosporidiose ou contre d’éventuelles causes bactériennes associées ?). Son
utilisation contre la cryptosporidiose reste toutefois hors AMM et à la dose préconisée dans l’AMM,
la paromomycine est inefficace sur la cryptosporidiose (il faut doubler la dose pour avoir une
efficacité donc attention à la toxicité). De plus, étant donné qu’on est hors AMM, si le veau a un
problème, vous êtes totalement responsable…
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Finalement, l’Halocur est la molécule à utiliser en première intention et si ça ne marche pas,
on fait une déclaration de pharmacovigilance et on utilise le Parofor hors AMM en cascade en tenant
bien compte des risques associés à la double dose.
B. Prophylaxie
Elle se présente en 2 plans :
Favoriser l’immunité des jeunes par une bonne prise colostrale, mais surtout en préférant
limiter l’exposition afin de mettre en place une immunité progressive plutôt que de traiter
fortement en préventif (ce qui ne fournit aucune immunité et ils se recontaminent ensuite).
C’est donc un dilemme puisque le traitement n’est efficace qu’avant la diarrhée …
Dans tous les cas, il est impératif mais non suffisant de maintenir une bonne hygiène :
Enlever et curer la litière et faire un vide sanitaire après chaque mise bas
Désinfecter le matériel d’élevage (attention les produits oocides sont souvent corrosifs)
Tout nettoyer à chaud (70-80°C) et sous haute pression avec un oocide (peroxyde
d’hydrogène)
Séparer les animaux de moins de 15 jours (les plus à risques, à mettre dans des locaux
propres) et ceux de plus de 15 jours. On retarde ainsi l’exposition des animaux : plus
l’infestation est tardive, moins la maladie est grave.
Ne pas mettre les veaux sains avec les animaux malades lorsqu’il y a des épisodes cliniques.
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La Giardiose
La giardiose est due à un protozoaire flagellé extracellulaire (donc peu pathogène), Giardia
duodenalis. Elle entraine une diarrhée chez les jeunes veaux et des retards de croissance chez les
veaux. On ignore encore beaucoup de choses sur ce parasite mais certaines formes sont
zoonotiques.
I - Le parasite
CYCLE DE GIARDIA
L’animal se contamine par ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des kystes qui se
désenkystent pour donner des trophozoïtes qui colonisent l’intestin. Lorsque la diarrhée est très
intense, il est possible de retrouver aussi des formes végétatives dans les bouses. Cependant, elles ne
résistent pas dans le milieu extérieur et meurent rapidement.
La forme kystique résiste plusieurs mois à 8°C et jusqu’à 30 jours à 21°C (en stabulation
l’hiver, la résistance est donc longue). Le parasite est tué par la congélation ou par l’eau bouillante et
ne survit pas d’une année sur l’autre. L’homme ou le chien s’infectent par voie orale.
La période prépatente est de 7 à 8 jours environ d’où une contamination massive du milieu
extérieur. On devine déjà ici l’intérêt du respect de l’hygiène, de l’allotement.
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II – Epidémiologie
Il y a trois sources de parasites : l’eau, les mères et les veaux. Les mères pérennisent
l’infestation (entre les vêlages par exemple) avec une excrétion d’environ 30 à 200 kystes par
gramme de fèces. L’excrétion est augmentée autour et après la mise bas (jusqu’à 4 semaines post-
partum) = peri-parturiente rise. La mère infeste donc son veau. Les veaux permettent l’explosion de
l’infestation avec une excrétion jusqu’à 30 000 kystes par gramme de fèces. La prévalence
d’infection est très élevée en France : jusqu’à 100% des élevages dans certaines régions avec 70-90%
d’animaux infectés (portage pas maladie).
III – Clinique
C’est une parasitose saisonnière plutôt hivernale. Les trophozoïtes entrainent une atrophie
des villosités de l’intestin, une hyperplasie du jéjunum. Les signes cliniques sont la plupart du temps
très discrets. Les adultes ne présentent généralement pas de symptômes. Les veaux de 2 à 6 mois
présentent une diarrhée mucoïde, de l’abattement avec un appétit et une prise de boisson
conservés et des retards de croissance (baisse du GMQ). Il existe des porteurs sains de Giardia, qui
peuvent présenter des diarrhées sans que Giardia en soit la cause…
IV – Diagnostic
Il existe un test ELISA de type SNAP mais il n’apporte aucune information quantitative et
aucune étude n’a été faite dessus. On privilégie donc la coproscopie. La suspicion clinique doit être
étayée par un diagnostic de laboratoire
V - Traitement et prophylaxie
Traitement : il existe une molécule utilisée hors AMM mais ayant prouvé son efficacité : le
Fenbendazole (Panacur) à 15 mg/kg pendant 3 jours. Elle n’a aucun effet préventif et est
utilisée uniquement en curatif. La question de l’intérêt de traiter tous les porteurs sains ne
se pose pas pour L. Zenner car c’est cher et peu efficace puisqu’on n’assainira jamais
totalement le milieu… Le traitement est donc réservé aux malades après diagnostic.
L’Albendazole peut également être utilisée. Ces traitements sont bien sûr à envisager en
plus d’un traitement symptomatique !!
Prophylaxie : comme pour la cryptosporidiose, l’hygiène de l’élevage est très importante. Le
but est de diminuer la pression environnementale : nettoyer (eau chaude et ammoniums
quaternaires), désinfecter, séparer les mères des veaux, respecter l’allotement…
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VI – Zoonose (pas vu)
Plus d’un million de personnes sont porteuses de giardiose en France soit 1,5-4% de la
population. La source n’est pas forcément le bétail. On ne fait pas de typage du parasite en routine
mais cela se développe de plus en plus.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
SOMMAIRE
I - DÉFINITION ET IMPORTANCE .................................................................................................... 2
II - LE PARASITE ............................................................................................................................ 2
A. CYCLE DE N. CANINUM.....................................................................................................................2
B. MODALITÉS DE TRANSMISSION ..........................................................................................................3
III – PHYSIOPATHOLOGIE .............................................................................................................. 5
IV – DIAGNOSTIC .......................................................................................................................... 5
A. CLINIQUE.......................................................................................................................................5
B. DE LABORATOIRE ............................................................................................................................5
1) Direct ......................................................................................................................................5
2) Indirect ...................................................................................................................................5
V - LES QUESTIONS ACTUELLES ...................................................................................................... 6
VI - STRATEGIES DE CONTROLE ET DE PREVENTION ....................................................................... 7
A. LUTTE CONTRE LA TRANSMISSION VERTICALE ........................................................................................7
B. LUTTE CONTRE LA TRANSMISSION HORIZONTALE ...................................................................................7
1/8
I - Définition et importance
La néosporose est responsable d’avortements. Elle est due au parasite Neospora caninum, dont un
des hôtes définitif (HD) est le chien. Le bovin est un hôte intermédiaire (HI).
C’est une maladie assez récente : elle a été découverte par Dubey, il y a une vingtaine d’années
(1998). Depuis ce jour, on sait que c’est l’une des causes majeures d’avortement chez les bovins.
Aujourd’hui, environ 20% des fœtus analysés après avortement sont diagnostiqués positifs. Elle
touche de 1 cheptel sur 6 à 1 sur 2 selon les régions du monde.
Elle revêt une importance économique très importante en médecine bovine (avortements) : elle
coûterait environ 2000€ par an pour un éleveur de 60 vaches laitières, mais cela est très variable
selon la prévalence et la valeur du troupeau. Il est donc très important de la prendre en compte dans
les grandes problématiques de reproduction en élevage. Il faut aussi savoir qu’il s’agit d’une maladie
de découverte récente donc il nous reste encore de nombreuses questions à élucider
(caractéristiques épidémiologiques, facteurs de risque, moyens de lutte…).
II - Le parasite
A. Cycle de N. caninum
On connait peu de choses mais on sait qu’il y a des rapprochements à faire avec la Toxoplasmose.
N. caninum est une coccidie dont le cycle ressemble à celui du toxoplasme: il est dixène.
2/8
Les hôtes définitifs sont les canidés dont le chien, le coyote et sûrement le renard (il existe peut-être
un cycle avec les cervidés sauvages en HI) pour lesquels la coccidiose est intestinale.
La transmission peut être verticale (fréquent, contrairement à la toxoplasmose) ou horizontale.
L’hôte définitif va être infesté via des tissus contaminés.
L’hôte intermédiaire principal est le bovin dans lequel se réalise une coccidiose extra-intestinale.
Les oiseaux (ex : les poulets) peuvent aussi jouer le rôle d’hôte intermédiaire donc leur présence est
un facteur de risque, tout comme les rongeurs. L’hôte intermédiaire se contaminera via les
oocystes.
Remarque : On connait l’existence d’un cycle entre les coyotes et les cerfs aux USA. On pourrait
imaginer la même chose entre le renard et les ruminants sauvages en France.
B. Modalités de transmission
Horizontale
La contamination peut se faire par le biais de l’eau ou d’une alimentation contaminée avec des
oocystes sporulés de N. caninum provenant du chien. Elle n’a pas d’effet clinique sur les animaux
sauf sur les vaches gestantes.
Le chien émet des oocystes, si un bovin les ingère, le bovin est infesté, mais les signes cliniques
sont rares.
Remarque : Il y a possibilité de transmission de bovin à bovin, mais ceci n’a pas été prouvé. La
transmission se ferait alors via le lait ou le colostrum, mais c’est très peu probable, on a juste mis en
évidence qu’un pool de colostrum (mélange) pouvait être un facteur de risque. De même avec des
reproducteurs via le sperme.
Verticale
C’est le mode majeur de transmission de Neospora chez les bovins.
3/8
Une femelle gestante se contamine par transmission horizontale et peut transmettre alors le
parasite au fœtus qu’elle porte si la dose et le stade de gestation sont propices. Seul ce fœtus
s’infestera à la naissance, les gestations futures ne seront pas atteintes.
Remarque : Si l’infestation de la vache a lieu avant la gestation, alors le parasite s’enkyste (action du
système immunitaire) et il ne sera pas transmis au fœtus lors de la gestation. C’est le cas également
pour les génisses non porteuses.
Ce cas se rencontre pour les mères nées contaminées (via une transmission verticale exogène) chez
lesquelles les parasites sont enkystés : elles sont porteuses chroniques permanentes de Neospora.
Lors de la gestation, il y a réactivation du/des kystes de la mère et passage du parasite au fœtus par
voie transplacentaire. Le fœtus devient à son tour porteur chronique permanent. On peut avoir des
avortements mais ce n’est pas systématique.
Contrairement à la transmission verticale exogène, la vache peut transmettre le parasite lors de
toutes ses gestations.
Réactivation des kystes (non systématique) lors de la gestation avec transmission du parasite au
fœtus porté.
Rq : Un veau femelle ayant été contaminé par une transmission verticale exogène sera responsable
de transmission verticale endogène lors de toutes ses futures mises bas.
C’est surtout cette forme qui entretient la néosporose à haut niveau dans les élevages, entraînant
des problèmes de sélection au sein du troupeau. Un des points cibles de la lutte va donc être la
connaissance des lignées et l’élimination des vaches porteuses issues des lignées contaminées.
Bilan
Horizontale
Verticale exogène
Verticale endogène
4/8
III – Physiopathologie
Elle dépend :
- de la réponse immunitaire humorale de la mère
- de la capacité du fœtus à établir une réponse immunitaire
- de la pression infectieuse
- du moment de l’infection
- de la durée et de l’intensité du parasitisme
On peut noter que plus les avortements sont précoces, plus la charge parasitaire dans tous les tissus
de l’avorton est importante.
Si l’avortement a lieu lors du dernier tiers de gestation, le parasite sera présent uniquement dans le
cerveau de l’avorton donc pour faire un diagnostic de laboratoire, il faudra envoyer du cerveau.
IV – Diagnostic
A. Clinique
Il faut suspecter la néosporose dans un élevage lorsque le taux d’avortement est supérieur à la
moyenne et lorsque les avortements (ou momifications) ont lieu entre 3 et 7 mois de gestation, de
façon répétée pour une même vache (à savoir que normalement, le pourcentage d’avortements est
de 5 à 10% mais dans ce cas il peut aller jusqu’à 30%).
Les veaux issus de mères contaminées sont parfois atteints de signes neurologiques (dus aux kystes
cérébraux): ataxie, hyperflexion, hyperextension des pattes..
B. De laboratoire
1) Direct
On cherche le parasite dans le fœtus essentiellement par PCR (cette méthode est la plus simple) ou
par immunohistochimie. Suivant le stade auquel a eu lieu la transmission, on aura un avorton plus
ou moins infesté, et on prélèvera alors en priorité le cerveau et même les autres tissus si la
contamination est précoce.
Il faut faire attention car il s’agit d’une maladie fréquente donc dans un troupeau, de nombreux
animaux seront séropositifs. On trouvera forcément de la néosporose mais cela ne veut pas dire
qu’elle soit la cause de l’avortement pour toutes les vaches. Il ne faut donc pas négliger les autres
causes d’avortement !
2) Indirect
On utilise la sérologie, l’immunofluorescence ou des tests ELISA, surtout pour le diagnostic de
troupeau : peu d’intérêt pour le diagnostic individuel.
On peut avoir des erreurs de diagnostic sur les tests individuels car il existe des fluctuations du taux
d’anticorps au cours de la vie de l’individu: celui-ci peut passer sous le seuil de détection de l’ELISA
(faux négatifs dus à la vache et pas au test). Ces tests sont à interpréter avec prudence.
5/8
V - Les questions actuelles
Il reste beaucoup de données imprécises concernant la néosporose, surtout d’un point de vue
épidémiologie. Il est donc difficile de la gérer sur le terrain.
Le vétérinaire peut-il déterminer le type de transmission à l’intérieur d’un troupeau ? (à partir
d’un chien ou d’une vache contaminée ?)
Oui, le vétérinaire peut trouver le mode de transmission dans le troupeau (et il faut le faire !). Il peut
faire un odd ratio par rapport à une population de référence : parmi les vaches pleines à partir de 58
jours de gestation, on regarde combien sont séropositives et combien ont avorté.
On peut aussi rechercher des familles de séropositifs, autrement dit, réaliser un arbre généalogique
de sérologies.
On peut encore étudier le profil épidémiologique des avortements ou encore le profil des anticorps
des vaches séropositives mais ces techniques sont moins utilisées.
La transmission horizontale est moins fréquente. Elle est surtout rencontrée lors d’introduction de
nouveaux animaux dans l’élevage. On a aussi pu mettre en évidence une relation entre la densité de
coyotes et la prévalence de néosporose aux USA : la transmission horizontale et le risque lié au chien
ne sont donc pas à négliger. La transmission verticale reste la plus fréquente.
Les cheptels touchés majoritairement sont les troupeaux allaitants extensifs en plein air.
Elle est variable d’un individu à l’autre: elle débute 5 jours après la contamination, peut durer de
quelques jours à quelques mois, être continue ou sporadique, être faible ou très importante (plus de
100.000/mois).
L’excrétion est tout de même plus forte chez les chiens immunodéprimés et les chiots.
6/8
VI - Stratégies de contrôle et de prévention
On manque donc de connaissances ainsi que de moyens de contrôle pour organiser une lutte
efficace. Il n’y a pas de solution miracle, il faut simplement essayer de travailler sur le long terme.
7/8
8/8
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
SOMMAIRE
I – GENERALITES ........................................................................................................................... 2
II - EPIDEMIOLOGIE ET CYCLE DU PARASITE ................................................................................... 2
III – CLINIQUE ............................................................................................................................... 3
IV – DIAGNOSTIC .......................................................................................................................... 4
V - TRAITEMENT ET PROPHYLAXIE................................................................................................. 4
A. ANTIBIOTHERAPIE (SOUVENT ILLUSOIRE) .............................................................................................4
B. PROPHYLAXIE .....................................................................................................................................4
1) Prophylaxie sanitaire ..................................................................................................................4
2) Prophylaxie médicale..................................................................................................................4
1/4
I – Généralités
Définition : La toxoplasmose est une protozoose infectieuse inoculable. C’est une zoonose majeure.
Elle est due à un petit protozoaire : la coccidie Toxoplasma gondii.
L’hôte définitif est le chat (et félidés sauvages) et les moutons sont des hôtes intermédiaires. Ce
parasite est souvent mis en cause lors d’avortements en série chez les ovins : il s’agit de la seconde
cause d’avortement après la chlamydiose selon la région. La toxoplasmose a donc un impact
économique important.
C’est une maladie cosmopolite commune à de nombreux animaux : dans certaines régions, c’est la
2nde cause de perte. Elle n’a par contre aucun effet clinique sur les bovins.
Primo-infection chez la femme enceinte, ce qui entraine une multiplication dans le fœtus et
aboutit à des lésions graves. On parle de toxoplasmose congénitale.
Immunodépression (virale ou iatrogène). Dans ce cas, les kystes se réveillent et provoquent
une toxoplasmose évolutive très grave.
La source majeure de cette zoonose pour l’homme est la consommation de viande de mouton ainsi
que les oocystes libérés par le chat dans sa litière qui sont dangereux pour la femme enceinte
qu’après quelques jours. C’est donc une maladie qui a une influence sur la santé publique.
L’infestation des moutons se fait par ingestion d’oocystes excrétés (eau souillée) par le chat.
Les oocystes peuvent résister plusieurs mois dans le milieu extérieur.
Les modes d’infestation sont la voie orale (aliment, eau de boisson contenant des oocystes
sporulés provenant du chat) et la voie transplacentaire : le fœtus est infesté par passage placentaire
du parasite lors de primo-infestation de la mère. Le meilleur compromis est donc que les mères
rentrent en contact avec le parasite avant leur première gestation : elles ne sont pas malades mais
développent une immunité.
Remarque : Si la mère déclenche une toxoplasmose pendant sa gestation, il n’y a pas forcément
infestation du fœtus et avortement : le passage transplacentaire n’est pas systématique.
Pour rappel : il n’y a que chez le chat (HD) où il y a une coccidiose toxoplasmique intestinale avec
excrétion d’oocystes qui infestent l’HI (le mouton par exemple). Le chat s’infeste en mangeant
d’autres HI comme les oiseaux ou les rongeurs.
2/4
III – Clinique
Chez le mouton adulte (cas de la brebis non gestante), la maladie est le plus souvent
inapparente (juste une poussée de fièvre) et donc non diagnostiquée.
Chez les animaux sains, seuls les bradizoites dans les cellules à kyste vont rester : il y a bien
multiplication mais le système immunitaire est mis en place.
3/4
IV – Diagnostic
Le diagnostic clinique est très difficile car il n’y a aucun élément pathognomonique : on
pense à la toxoplasmose lors d’avortements en série dans un troupeau. C’est juste une suspicion.
Le diagnostic différentiel est à faire avec toutes les autres affections à l’origine de problèmes
d’infertilités et d’avortement.
Le diagnostic de laboratoire repose sur une sérologie par technique d’agglutination. On peut
aussi chercher la toxoplasmose dans l’embryon par PCR.
V - Traitement et prophylaxie
B. Prophylaxie
1) Prophylaxie sanitaire
On ne peut pas détruire les kystes chez l’HI et le traitement des chats contre la forme
intestinale est illusoire. On ne peut rien faire non plus sur la destruction des oocystes dans le milieu
extérieur. Il faut donc réduire le contact du troupeau avec les chats (assez complexe), ne pas séparer
les agnelles des adultes pour avoir une contamination des femelles avant qu’elles ne soient
gestantes, garder les brebis qui ont déjà avorté une fois car elles ont rencontré le parasite et ont
donc développé une immunité (elles n’avorteront plus à cause de la toxoplasmose).
2) Prophylaxie médicale
Il existe un vaccin avec AMM (Ovilis toxovax) qui peut être utilisé lors de problèmes
récurrents et qui confère une bonne protection. Le vaccin est constitué d’une souche vivante de
tachyzoïtes donc il faut être prudent lors de sa reconstitution, il faut vacciner les animaux avant et
pas pendant la gestation sinon il y aura des avortements. Il s’agit d’une souche mutante de
tachyzoïtes qui ne produit pas de kystes (elle se multiplie dans l’organisme sans s’enkyster) et elle est
détruite par le système immunitaire. Le vaccin protège un à deux ans contre les ré-infestations.
Les femmes enceintes séronégatives et les individus immunodéprimés sont bien entendu
interdits de manipulation du vaccin.
Rappel du prof en fin de cours : Trichomonose bovine et avortements mycosiques, savoir qu’ils
existent (mais on ne les développera pas).
4/4
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
SOMMAIRE
RAPPELS ....................................................................................................................................... 2
OBJECTIFS .................................................................................................................................... 3
I - LA DICTYOCAULOSE BOVINE – RANG A ...................................................................................... 3
A. DÉFINITION ....................................................................................................................................3
B. IMPORTANCE, ESPÈCES AFFECTÉES, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ............................................................3
C. ETIOLOGIE : DICTYOCAULUS VIVIPARUS ...............................................................................................3
1) Morphologie et biologie .........................................................................................................3
2) Cycle évolutif ..........................................................................................................................4
D. EPIDÉMIOLOGIE ..............................................................................................................................5
1) Descriptive ..............................................................................................................................5
2) Analytique ..............................................................................................................................5
3) Synthétique = situations à risque ............................................................................................7
E. PATHOGÉNIE ..................................................................................................................................7
1) Action mécanique et irritative ................................................................................................7
2) Action favorisant l’infection ....................................................................................................7
3) Action antigénique .................................................................................................................7
4) Synthèse .................................................................................................................................8
5) Scénarios d’infestation ...........................................................................................................8
F. CLINIQUE.......................................................................................................................................9
1) Symptômes = pathologie respiratoire apyrétique aiguë à chronique .....................................9
2) Lésions ..................................................................................................................................10
3) Diagnostic .............................................................................................................................10
G. METHODES DE LUTTE = MESURES MEDICALES ET SANITAIRES .................................................................12
1) Gestion globale du risque parasitaire chez les bovins ...........................................................12
2) Molécules efficaces ...............................................................................................................12
3) Traitement des animaux maladies ........................................................................................13
4) Prophylaxie médicale spécifique = vaccin Bovilis Dictol® ......................................................13
II - LA BRONCHITE VERMINEUSE DES PETITS RUMINANTS – RANG B............................................. 13
A. DÉFINITION ..................................................................................................................................13
B. IMPORTANCE, ESPÈCES AFFECTÉES, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ..........................................................13
Page 1 sur 24
C. ETIOLOGIE : DICTYOCAULUS FILARIA + PROTOSTRONGYLIDÉS .................................................................13
1) Morphologie et biologie .......................................................................................................14
2) Cycle évolutif des protostrongylidés .....................................................................................14
D. EPIDÉMIOLOGIE ............................................................................................................................14
E. CLINIQUE.....................................................................................................................................15
1) Symptômes ...........................................................................................................................15
2) Lésions de l’appareil respiratoire ..........................................................................................15
3) Diagnostic .............................................................................................................................15
F. MÉTHODES DE LUTE ......................................................................................................................16
III - L’OESTROSE OVINE –RANG A ................................................................................................ 16
A. DÉFINITION ..................................................................................................................................16
B. IMPORTANCE, ESPÈCES AFFECTÉES, RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE ..........................................................16
C. ETIOLOGIE: OESTRUS OVIS ..............................................................................................................16
D. EPIDÉMIOLOGIE ............................................................................................................................18
E. PATHOGÉNIE ................................................................................................................................19
F. CLINIQUE .....................................................................................................................................19
1) Symptômes ...........................................................................................................................19
2) Lésions ..................................................................................................................................20
3) Diagnostic .............................................................................................................................20
G. MÉTHODES DE LUTE .......................................................................................................................21
H. RÔLE ZOONOSIQUE (ANECDOTIQUE) .................................................................................................22
ANNEXES.................................................................................................................................... 22
RAPPELS
Dictyocaulus X X X
Dictyocaulus X X X
Protostrongylus X X
Muellerius
X X
Page 2 sur
Oestrus 24
ovis X X
OBJECTIFS
A. Définition
La dictyocaulose est une helminthose respiratoire due au développement dans la trachée et les
grosses bronches des bovins de Nématodes de l’espèce Dictyocaulus viviparus (spécifique des bovins),
et responsable de troubles respiratoires parfois graves, surtout chez les animaux adultes pendant la
période de pâture.
Elle est aussi appelée bronchite vermineuse ou strongylose respiratoire des bovins.
1) Morphologie et biologie
Page 3 sur 24
2) Cycle évolutif
Le cycle évolutif est un cycle monoxène. Le bovin se contamine par ingestion de L3 (les L2 et
L1 ne sont pas infestantes). Les larves migrent alors vers le cœur via le système lymphatique puis vont
aux poumons par voie sanguine.
Les adultes pondent dans l’appareil respiratoire. Les femelles y sont très prolifiques. Les œufs
vont ensuite devenir des larves qui remontent la trachée puis sont dégluties pour se retrouver dans le
tube digestif. Les larves L1 sont ensuite émises dans les selles puis les stades larvaires suivants se
développent dans l’environnement. Le champignon pilobolus qui se développe sur les bouses participe
à la dissémination des larves lors de sa sporulation.
Chez l’HD, il peut y avoir entrée en hypobiose des L3 et L4 dans les nœuds lymphatiques
mésentériques et des S5 (pré-adultes) dans les bronchioles. L’hypobiose est un arrêt de
développement lié à l’immunité de l’hôte. L’immunité favorise l’arrêt de développement de certains
stades et la réduction de fertilité des femelles : on a diminution de la prolificité. L’immunité est bonne,
précoce (4e semaine) et efficace. Cependant, elle est de courte durée : elle ne persiste pas durant
toute la vie de l’animal : elle disparait en 4-5 mois après l’élimination du parasite.
En ce qui concerne la période pré-patente (ppp), elle est de l’ordre de 3 semaines, il peut donc
y avoir plusieurs cycles lors d’une saison de pâturage. Pour rappel, elle correspond à la durée qui
sépare la contamination, des larves de la génération suivante.
Page 4 sur 24
Larves de Dictyocaules
CHAMPIGNON PILOBOLUS
D. Epidémiologie
1) Descriptive
La contamination a lieu au pâturage par ingestion de larves (L3). L’expression clinique est
saisonnière, plutôt en été/automne (elle est donc décalée par rapport à la mise au pré).
Les jeunes sont aussi sensibles que les adultes à la contamination mais l’impact clinique
(détresse respiratoire, toux..) est important chez les adultes alors que les signes cliniques sont rares
chez les jeunes. En effet, lors de leurs premières mises à l’herbe, on traite les jeunes contre les
strongles digestifs (lévamisole, ivermectine…) et ces molécules sont aussi efficaces contre la
dictyocaulose. A partir de 2 ans, l’immunité contre les strongles digestifs est bonne donc on ne traite
plus les animaux mais l’immunité contre la dictyocaulose est de courte durée. Ainsi, à l’arrêt du
traitement, les animaux se contaminent massivement et on observe alors des signes cliniques sur des
animaux adultes.
2) Analytique
Sources de parasites
L3 dans les pâtures
Les hôtes paraténiques (ver de terre) : de manière limitée
Les porteurs latents (lorsque les Dictyocaulus surmontent l’immunité, il y a ponte de larves
sans signes cliniques) et les animaux malades (présentant des signes cliniques).
Remarque : il est peu probable que la faune sauvage soit source de parasites car théoriquement,
Dictyocaulus viviparus est spécifique des bovins.
Résistance
Chez l’hôte :
Le parasite résiste 2 mois à 2,5 mois voire plus longtemps s’il y a hypobiose des immatures.
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Dans l’environnement :
Les conditions météo locales sont très importantes car elles conditionnent la survie des
Dictyocaules dans l’environnement. En effet, les L3 ont une grande sensibilité à la dessiccation, elles
ne résistent donc pas à un été chaud et sec et ne résistent pas non plus dans les fourrages secs (pas de
larves dans le foin). En revanche, leur survie est favorisée par l’humidité : les hivers pluvieux et tièdes
favorisent ainsi leur développement. Il est parfois possible de retrouver des L3 dans l’eau de boisson.
L’infestation à l’étable est très rare sauf si on donne de l’herbe fraiche.
Mode d’infestation
Les larves sont excrétées dans les bouses, elles se disséminent ensuite via la pluie, l’eau de
ruissellement, le piétinement des animaux ou encore via les champignons Pilobolus (qui se trouvent
dans les bouses) qui « explosent » pour projeter leurs spores et parfois des larves de Dictyocaules à
quelques mètres. On a donc une très bonne adaptation du mode de dissémination de ce parasite. De
ce fait, la dictyocaulose récidive souvent d’une année sur l’autre dans les élevages.
L’infestation se fait au pré, par ingestion de L3 disséminées, mais jamais à l’étable.
Facteurs favorisants
Météo locale: humidité, température douce (15°C : idéal), alternance soleil/pluie
Conduite d’élevage : surpeuplement (augmente le risque), mélange des classes d’âge
(présence de porteurs latents : souvent les animaux les plus âgés), mise à l’herbe précoce et
rentrée à l’étable tardive (augmente l’exposition) : plus on les met à l’herbe précocément, plus
il y a de larves transhivernantes.
Etat des pâtures : zones de piétinement, surpâturage, bouses diarrhéiques
Réceptivité
Uniquement les bovins
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Les adultes et les jeunes sont concernés. Un animal naïf, quelle que soit sa classe d’âge, va
développer des symptômes de Dictyocaulose
Grand rôle de l’immunité (efficace, précoce mais de courte durée)
3) Synthétique = situations à risque
Mise à l’herbe précoce + Rentrée à l’étable tardive + Pâturage intensif avec beaucoup de
cohabitation (entre différentes classes d’âge) Augmentation du challenge parasitaire
(sources de contamination)
Absence ou rupture d’immunité Diminution de la résistance de l’hôte
Le “recyclage parasitaire” augmente la contamination de la pâture par palier de mois en mois
E. Pathogénie
Les larves L4 en migration dans les capillaires, les alvéoles et le système lymphatique (appareil
respiratoire profond) sont responsables d’inflammation, de nécrose, d’oedèmes,
d’emphysème …
Les adultes présents dans la trachée et les bronches diminuent le passage de l’air et entrainent
la production de mucus, ce qui conduit à une obstruction. Parfois, l’animal meurt en se
« noyant » dans son mucus.
Les œufs et les larves L1 dans les alvéoles peuvent conduire à leur éclatement, causant de
l’emphysème (poumon qui crépite) ou de l’atélectasie (=hépatisation). Ces lésions seront
visibles à l’autopsie.
3) Action antigénique
L’immunité contre les L3, les L4 et les adultes est :
Précoce : séroconversion à 4 semaines
Efficace : il y a destruction des L3 et induction de l’hypobiose des L4 dans les nœuds
lymphatiques, une diminution de la fécondité pour les adultes femelles.
Mais de courte durée : elle disparaît en absence de contact en 4-5 mois (en hiver quand les
animaux sont à l’étable ou lors d’un traitement). Il serait donc bénéfique de maintenir un
contact continu et répété avec des petites quantités de parasites comme par exemple dans
une pâture faiblement contaminée.
Remarque : En cas de réinfestation, on a des risques d’œdème aigu du poumon (OAP) par
complications allergiques, ce qui à terme entraine la mort de l’animal : phénomènes d’hypersensibilté.
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4) Synthèse
5) Scénarios d’infestation
Remarque : Il n’y a aucune immunité chez les animaux jeunes ou qui n’ont jamais été en pature. Un
nouvel individu arrivant sur une pâture très infestée sera très malade. Une immunité partielle sera
rencontrée sur une pâture avec des parasites déjà présents avant.
Lors d’hivers doux et humides (Normandie, Bretagne), la contamination résiduelle des pâtures
au printemps est importante car les L3 ont survécu (=L3 trans-hivernantes). Les bovins ont perdu leur
immunité suite à l’hiver en stabulation. Il a pu y avoir infestation l’année d’avant. Ils s’infestent
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massivement et peuvent développer une forme clinique un mois après la sortie au pré (Ppp = 3
semaines). C’est le cas le plus rapide mais le moins fréquent. Après un unique recyclage parasitaire,
on peut avoir une toux importante.
Episode clinique tardif de printemps
Lors d’un hiver moins clément, seules quelques L3 survivent. Les animaux ingèrent les larves
en petite quantité. Un premier cycle a lieu sans signes cliniques mais avec une excrétion importante
de L1 dans la pâture lors du premier recyclage parasitaire. Les bovins s’infestent massivement et la
clinique apparait après le 2 ème recyclage soit 2 mois après la sortie de l’étable. Ce n’est pas non plus
le plus fréquent des scénarios.
C’est le cas le plus fréquent : la contamination résiduelle de la pâture à l’issue d’un hiver froid
et sec est quasi-nulle. Quelques porteurs latents relarguent des L1 en petite quantité, il s’ensuit un 1er
recyclage parasitaire (ingestion par des bovins sains, pas de clinique mais excrétion) puis un 2ème. La
contamination de la pâture augmente progressivement mais l’immunité des bovins aussi puisqu’on est
dans le cas d’une exposition en petite quantité et répétée. Lors du 3ème recyclage parasitaire « ça passe
ou ça casse » : si l’immunité est dépassée (déficit nutritionnel, mauvais EG, parasitisme massif…) ou
que le printemps est particulièrement humide (infestation massive), les parasites « gagnent la course
contre la montre » et la clinique apparait 3 à 4 mois après la sortie. Si l’immunité est suffisante, il n’y
aura pas de signes cliniques.
Elle se fait soit par introduction d’un bovin contaminé, soit par rotation sur une pâture
contaminée ou par introduction de porteurs latents dont l’hypobiose a été levée alors qu’on n’a
jamais vu de dictyocaulose jusque-là. Les animaux peuvent alors créer leur immunité ou développer
des signes cliniques (on se retrouve dans le cas de la « course contre la montre » : après 2 ou 3
recyclages parasitaires, plusieurs animaux présentent des signes cliniques).
F. Clinique
NB : ces symptômes sont similaires à une infection respiratoire bactérienne, ce qui doit être la
première hypothèse envisagée. C’est surtout l’enquête épidémiologique qui nous oriente vers la
dictyocaulose plutôt que les signes cliniques, peu spécifiques.
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Phase d’état : similaire à une trachéo-bronchite par corps étranger
Evolution : surinfections bactériennes, fibrose pulmonaire irréversible (migration des larves)
L’évolution est très variable (mort par asphyxie, guérison, formes chroniques). Le tableau
clinique est très peu spécifique d’où l’importance du diagnostic différentiel.
2) Lésions
Macroscopiques : les poumons peuvent apparaître de taille augmentée, œdématiés,
atélectasiés (zone grises), noyés dans du mucus (après coupe, ça mousse et si on presse le
poumon, il en sort des bulles) ou emphysémateux. On peut trouver également des vers dans
les bronches.
Microscopiques : étude peu effectuée. L’étude histologique de coupe de poumon permet de
reconnaître emphysème, atélectasie, œdème, présence de larves, exsudat éosinophilique…
3) Diagnostic
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Clinique et épidémiologique
Le diagnostic clinique très peu spécifique. Il s’agit d’une pathologie respiratoire apyrétique.
On peut la diagnostiquer en s’intéressant aux antécédents de l’élevage, à la saison, à la météo
(notamment celle du dernier hiver), à l’achat de nouveaux animaux.
Différentiel
Il faut faire le diagnostic différentiel avec toutes les (nombreuses) pathologies entrainant de
la toux et des problèmes respiratoires : mycoplasmes, pneumonies bactériennes (ehrlichiose,
pasteurellose), trachéo-bronchite à corps étranger, tuberculose…
De laboratoire
Il est indispensable et doit être précoce.
- Coproscopie de Baerman, modifiée par Mc Kenna (cf annexe des RHR à la fin du cours).
Contrairement aux coproscopies classiques, on cherche des larves. Cette méthode est réalisable 3
semaines à 1 mois après la mise à l’herbe. La conservation des bouses est importante : elles doivent
être fraiches.
- Sérologie (ELISA)
Peu utilisé couramment car tardif (la séroconversion a lieu 4 semaines après l’infestation).
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Post-mortem
Les parasites sont faciles à voir dans les poumons. L’autopsie est à faire quand un animal meurt
dans un troupeau qui tousse.
2) Molécules efficaces
Liste des molécules efficaces contre les strongles respiratoires des ruminants
Remarque :
La croix (X) veut dire que le délai lait varie avec la présentation. Cette colonne était présente dans le
cours RHR mais aucune remarque n’a été faite cette année dessus.
Le Levamisole est la seule molécule qui arrête la toux rapidement et c’est ce que recherche
l’éleveur en priorité puisque la toux empêche les animaux de s’alimenter, ce qui entraine de pertes
économiques importantes. . Il possède cependant un index thérapeutique faible donc attention aux
surdosages.
Comme pour les parasites intestinaux, on a des résistances possibles et le maintien de
parasites refuges peut être aussi intéressant pour l’immunité (qui reste cependant plus courte).
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3) Traitement des animaux malades
Cette partie a été survolée en cours mais elle est néanmoins à lire !
A. Définition
La bronchite vermineuse est une helminthose respiratoire due au développement de diverses
espèces de Nématodes chez les ovins et les caprins, soit dans la trachée et les grosses bronches pour
Dictyocaulus filaria, soit dans les bronchioles et le parenchyme pulmonaire en particulier pour
Protostrongylus rufescens et Muellerius capillaris, et responsable de troubles respiratoires aigus ou
chroniques, souvent associés à des surinfections bactériennes.
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1) Morphologie et biologie
D. Epidémiologie
Sources de parasites : L3 sur les pâtures, issus de L1 émises dans les fèces pour D. filaria et
issus des HI pour les autres
Contamination : par voie orale
Réceptivité :
o Dictyocaulose des ovins : sensibilité particulière des agneaux et des sujets « naïfs »
non immunisés
o Protostrongyloses des petits ruminants : en général, pas d’infestation avant 5-6 mois
puis augmentation de la prévalence et accumulation des parasites avec l’âge, surtout
chez les caprins
Facteurs favorisants : périodes de contamination en fonction de la dynamique de survie des
L3 sur les pâtures et des populations d’HI : plutôt fin de printemps et début d’été, recyclage
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parasitaire rapide (car Ppp courtes) à partir des L3 transhivernantes et de celles des porteurs
latents.
E. Clinique
1) Symptômes
Expression clinique possible toute l’année, apparition brutale, plutôt sous forme de cas sporadiques.
Toux grasse, quinteuse, jetage séro-muqueux inconstant, état de dyspnée avec sub-matité, râles
muqueux à l’auscultation, absence d’hyperthermie.
Evolution
- OAP détresse respiratoire avec cou tendu, inspiration très longue, jetage spumeux à bulleux
- Croûtes autour des naseaux
- Surinfections bactériennes hyperthermie, jetage purulent verdâtre avec paquets de vers
- Mortalité importante sans traitement
Tachypnée parfois seule (jusqu’à 50 mvt/min au lieu de 20), toux quinteuse plutôt sèche, dyspnée
modérée, baisse de l’état général, surinfections bactériennes assez fréquentes.
Etat congestif marqué du à D. filaria + zones d’atélectasie + pelotes de parasites + mucus très
abondant + OAP + emphysème très marqué
Forme nodulaire plutôt due à M. capillaris = zones en grains de plomb de 1 à 2 cm dues à des
calcifications localisées majoritairement sur la face postérieure et dorsale des lobes
diaphragmatiques inflammations locales bronchioliques et péri-bronchioliques en foyers
localisés de pneumonie sous-pleuraux
Forme insulaire plutôt due à P. rufescens = plages de couleur jaune grisâtre sur les bords
dorsaux des poumons, de quelques mm à 1-1,5 cm, de formes géométriques avec des limites
nettes = « en taches de bougies » = « pneumonie grise vitreuse » inflammation locale avec
infiltration cellulaire et conjonctive
Chez la chèvre particulièrement = pneumonie interstitielle étendue
3) Diagnostic
Clinique et épidémiologique : suspicion clinique chez les animaux au pâturage lors de toux
d’apparition brutale, sur un nombre croissant d’animaux
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Différentiel : bronchites banales, broncho-pneumonie infectieuses, maedi (pneumonie virale),
abcès pulmonaires, adénomatose, oestrose
De laboratoire : méthode de Baermann (important : conservation des fèces au frais lors de
l’acheminement rapide, réalisation possible en clientèle, numération de L1 donne une idée de
l’intensité de l’infestation), aucune méthode immunologique n’est disponible actuellement
Post-mortem : très intéressant ne pas hésiter à pratiquer une autopsie car le tableau
lésionnel est très évocateur et on peut mettre en évidence des dictyocaules
F. Méthodes de lutte
L’éradication des strongles respiratoires n’est pas toujours recherchée car une infestation
modérée est compatible avec une bonne santé des animaux et de bonnes performances de
production.
A. Définition
L’oestrose est une myiase cavitaire due au développement des larves d’un insecte Diptère,
Oestrus ovis, dans les fosses nasales et les sinus frontaux des petits ruminants. Elle est responsable
de rhinite estivale et de sinusite hivernale.
Morphologie
Adulte : mouche de couleur gris-jaunâtre avec tête globuleuse, 10-12 mm, sans pièce buccale :
elle pond sur les naseaux des moutons.
Larve 1 : fusiforme, translucide, 1-2 mm avec crochets buccaux
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Larve 2 : blanc-jaunâtre, 3,5-12 mm, crochets moins développés et stigmates arrondis en
forme de D
Larve 3 : comme L2 en plus gros : 2-3 cm, hémicylindrique, bandes brunes transversales
Habitat et nutrition
Les adultes sont actifs aux heures chaudes de printemps/été, les femelles recherchent
activement les hôtes pour pondre les L1 aux commissures nasales
Les larves L1 sont au niveau de la muqueuse du septum nasal et des cornets nasaux
Les larves L2 et L3 sont au niveau de l’ethmoïde et des cavités nasales, elles se nourrissent
d’exsudats présents dans les cavités
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Cycle
Les L1 sont déposées dans les cavités nasales et s’y accumulent pendant le printemps et l’été.
Elles migrent ensuite dans l’ethmoïde où elles se transforment en L2 puis en L3 dans les cavités
sinusales. Elles sont responsables de lyse cellulaire. Au bout de plusieurs mois, elles sont expulsées
par éternuements et restent quelques semaines sur le sol où elles donnent des pupes et enfin des
adultes. Les adultes n’ont pas de pièces buccales. Ils pondent pendant 15 jours puis meurent. Les
vagues larvaires se succèdent et s’accumulent. En fin d’été, il y a donc une très forte accumulation de
larves à différents stades : plusieurs phases de ponte.
Dans des conditions optimales, les L1 peuvent donner des adultes en 1 mois et on a alors une
succession de générations. Si les conditions sont défavorables (périodes très chaudes et sèches : été
caniculaire ou périodes hivernales), on peut avoir une hypobiose des L1 et des pupes. La saisonnalité
est donc très importante. C’est la succession des générations et l’accumulation des parasites qui fait
la maladie.
Les adultes vont aussi induire un stress pour les moutons et donc une baisse de production.
D. Epidémiologie
Descriptive
En zone tempérée, la maladie évolue de manière enzootique saisonnière unimodale (ou bimodale
en cas de grosse sécheresse) alors que dans les pays tropicaux, on la retrouve toute l’année.
Analytique
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Les sources de parasites sont les mouches adultes et les petits ruminants qui entretiennent le
cycle. La très courte vie des adultes explique le caractère saisonnier.
La contamination se fait au pâturage durant les heures chaudes par dépôt des L1 dans les naseaux
des animaux. On n’aura pas d’oestres en stabulation. Plus on a de pupes dans le pré et plus les animaux
seront contaminés, la prévalence dépend donc de la pupaison qui dépend elle-même des conditions
météo.
Synthétique
Lors de période très chaude, il y a peu d’adulte : les conditions dont défavorables et on a donc
une hypobiose estivale des pupes. En année caniculaire, on aura donc 2 pics d’oestrose.
E. Pathogénie
Action mécanique et traumatique (surtout si la contamination est répétée) : par les L1
histophages qui font des « trous » dans la muqueuse et par la migration des L2 et L3 qui sont
de grande taille.
Action hypersensibilisante par la salive des larves (œdèmes, congestion de la membrane
pituitaire)
Action immunosuppressive : il y a une suppression de l’immunité locale quand le parasite est
présent, ce qui entraine des complications infectieuses
Action de dérangement : il y a baisse de la prise alimentaire à cause des mouches qui
dérangent les animaux, d’où une baisse de production. C’est une action pathogène indirecte.
F. Clinique
1) Symptômes
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Les animaux sont stressés et agacés par les adultes : ils se rassemblent avec la tête baissée
dans la toison du voisin pour se protéger des mouches.
Prise alimentaire diminuée, perte d’état général, baisse de croissance, pertes productives au
niveau de la laine et du lait.
Rhinite/sinusite estivale
2) Lésions
Rhinite avec forte inflammation et fibrose sur les trajets de migration. Les muqueuses sont
très congestionnées, rouges et luisantes.
Sinusite avec pus abondant dû aux surinfections bactériennes
3) Diagnostic
Clinique : Il est assez spécifique avec jetage, éternuements, perte d’état, les moutons
«crachent des L3 par le nez » (attention en face !).
Epidemiologique : saison / pâturage
Différentiel :
- rhinites banales, bactériennes, allergiques, tumorales
- SONO (syndrome d’obstruction nasal des ovins) = nez qui « se rétrécit »
De laboratoire : la sérologie ELISA est peu utilisée.
Post-mortem : on voit bien les larves à l’autopsie ou à l’abattoir.
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Démarche diagnostique des troubles respiratoires chez les ovins
G. Méthodes de lute
Attention : aucune molécule n’est autorisée chez les femelles en lactation et il n’y a aucune
formulation avec AMM pour les caprins
Molécules efficaces
Le Nitroxynil : hors AMM pour oestrus : possède une AMM pour les autres strongles
respiratoires. Attention, il colore la laine de manière persistante et les tissus en jaune, ce qui peut en
baisser la valeur.
Le Closantel possède un effet résiduel, un peu comme une rémanence : il y a persistance
dans le plasma et donc on a moins d’injections à faire. C’est celui que l’on préconise.
On prescript des endectocides en cas d’oestrose et de stranglylose.
Prophylaxie
Il s’agira de l’intégrer dans un plan de lutte global (cf CM sur les strongles gastro-intestinaux)
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H. Rôle zoonosique (anecdotique)
Annexes
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
SOMMAIRE
OBJECTIFS .................................................................................................................................... 2
I - MALADIES RESPONSABLES DE PRURIT ....................................................................................... 3
A. GALES (RANG A) ...........................................................................................................................3
1) Définition ................................................................................................................................3
2) Importance – Espèces affectées – Répartition géographique .................................................3
3) Etiologie ..................................................................................................................................3
4) La gale chez les différentes espèces de ruminants ..................................................................4
5) Diagnostic ...............................................................................................................................8
6) Méthodes de lute ....................................................................................................................9
7) Causes d’échec du traitement : (RHR) ...................................................................................10
8) Prophylaxie ...........................................................................................................................10
B. PHTIRIOSE (RANG B) ....................................................................................................................10
1) Définition ..............................................................................................................................10
2) Importance ...........................................................................................................................10
3) Les parasites .........................................................................................................................11
4) Epidémiologie .......................................................................................................................12
5) Clinique .................................................................................................................................12
6) Diagnostic .............................................................................................................................14
7) Méthodes de lutte ................................................................................................................14
C. MELOPHAGOSE (RANG B) .............................................................................................................15
1) Définition ..............................................................................................................................15
2) Le parasite ............................................................................................................................15
3) Epidémiologie / Clinique .......................................................................................................15
4) Diagnostic .............................................................................................................................16
5) Traitement ............................................................................................................................16
II - MALADIES RESPONSABLES D’ALOPECIE .................................................................................. 17
A. TEIGNES (RANG A) ......................................................................................................................17
1) Définition ..............................................................................................................................17
2) Le parasite ............................................................................................................................17
3) Epidémiologie / Clinique .......................................................................................................18
4) Diagnostic .............................................................................................................................20
5) Moyens de lutte ....................................................................................................................20
B. BESNOITIOSE (RANG A) ................................................................................................................22
1) Définition ..............................................................................................................................22
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2) Importance – Espèces affectées – Répartition géographique ...............................................22
3) Etiologie ................................................................................................................................23
4) Epidémiologie .......................................................................................................................25
5) Pathogénie............................................................................................................................25
6) Diagnostic .............................................................................................................................27
7) Moyens de lutte ....................................................................................................................29
III - MALADIES DE NODULAIRES ET/OU ULCERATIVES .................................................................. 31
A. HYPODERMOSE (RANG B) .............................................................................................................31
1) Définition ..............................................................................................................................31
3) Etiologie ................................................................................................................................31
B. PARAFILARIOSE (RANG C)..............................................................................................................32
1) Définition ..............................................................................................................................32
3) Epidémiologie / Etiologie / Clinique ......................................................................................33
4) Diagnostic : ...........................................................................................................................34
5) Moyens de lutte : ..................................................................................................................34
C. MYIASES (RANG B) ......................................................................................................................34
1) Définition ..............................................................................................................................34
2) Importance – Espèces affectées – Répartition géographique ...............................................34
3) Agents de myiases - Etiologie ...............................................................................................35
4) Diagnostic clinique ................................................................................................................35
5) Traitement et prophylaxie ....................................................................................................36
Objectifs
Rang C : Parafilariose
Les dermatoses parasitaires des ruminants sont étudiées selon le signe d’appel de celles-ci.
Néanmoins il existe des maladies avec associations de symptômes comme par exemple du prurit et
une alopécie. Il faut donc déterminer quel est le signe d’appel entre les deux. Il suffit de se demander
« qu’est ce qui a commencé en premier ? »
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I - Maladies responsables de prurit
A. Gales (RANG A)
1) Définition
Les gales sont des acarioses cutanées contagieuses à caractère infectieux assez spécifique
due au développement et à la multiplication en surface de l’épiderme ou dans la couche cornée
épidermique d’acariens psoriques.
Elles sont rencontrées surtout chez les bovins et les ovins, parfois chez les chevaux. Elles sont assez
rares chez les caprins.
Remarque : les gales se rencontrent plutôt en hiver car c’est à ce moment-là que les animaux sont
regroupés et donc que les contacts sont les plus importants.
3) Etiologie
Important : La résistance dans le milieu extérieur est assez faible. Un vide sanitaire suffit à éliminer
les parasites en environ un mois.
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Caractéristiques des différents types d’acariens responsables de gales
Topographie
lésionnelle
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L’identification précise de l’agent de gale est importante car l’approche thérapeutique est différente
entre les trois types de gale.
LA GALE PSOROPTIQUE
Il s’agit d’une gale généralisée, de l'arrière train vers l'avant. C'est la plus fréquente et la plus
grave. Elle touche surtout les races à viande (présente dans le charolais). Elle est très contagieuse,
très prurigineuse. On retrouve de très nombreuses lésions de grattage (croûtes suintantes, papules),
une alopécie secondaire, et une adénomégalie. Elle est humide (suppurations) avec de nombreuses
surinfections. Elle est mortelle chez le jeune.
Ce n’est pas une zoonose.
LA GALE CHORIOPTIQUE
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LA GALE SARCOPTIQUE
La gale sarcoptique est étendue et généralisée de l’arrière vers l’avant de l’animal. C’est une
hémizoonose. Elle est caractérisée par un prurit très intense avec des excoriations, des croûtes et
une alopécie secondaire. La peau est sèche et très épaissie. Il y a un amaigrissement de l’animal
potentiellement jusqu’à la mort. Cette gale est très grave, touche spécifiquement les bovins mais elle
est rare.
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GALE PSOROPTIQUE
C’est la plus fréquente et la plus grave. C’est une gale humide généralisée aussi appelée
« gale de la toison », qui est très contagieuse. Elle est mortelle chez les jeunes et récidivante (on ne
peut pas s'en débarrasser). Elle concerne toutes les zones avec laine. Elle provoque un prurit intense
avec des croutes et une alopécie secondaire très marquée ainsi qu'un amaigrissement avec
possibilité de surinfection. Les races à toison longue (Mérinos) y sont plus sensibles. Elle peut
diminuer si on utilise un traitement contre les myiases cutanées.
Les lésions sont en « flocon de maïs » (croûtes qui se soulèvent) : c’est une hypersensibilité
au produit d’excrétion de l’acarien à l’origine du prurit. Ce prurit est constant. Elle est possible chez
les très jeunes animaux (dès 8 jours), ils possèdent alors une laine en « léopard » avec des trous.
L’adénite est découverte à l’abattoir. Il faut faire un diagnostic différentiel avec la mélophagose, la
phtiriose et la dermatophilose.
GALE CHORIOPTIQUE
C’est la gale des paturons. Elle est extrêmement prurigineuse et parfois compliquée de
surinfections. Chez le bélier, elle peut atteindre le scrotum et provoquer une baisse de la fertilité. On
observe une amélioration des symptômes l’été mais l’animal n’est pas pour autant guéri et il y aura
des rechutes en hiver. La contagiosité est faible.
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GALE SARCOPTIQUE
Elle est aussi appelée « noir museau » car la face recouverte de croûtes brunâtres. Une
extension est possible aux extrémités des membres. Il faut donc faire un diagnostic différentiel avec
l’ecthyma contagieux. Elle apparaît dans les régions dépourvues de laine. Elle est très contagieuse. Il
y a un prurit violent avec formation de petites vésicules et de sérosités qui se dessèchent et forment
des croûtes. Elle est toutefois assez rare.
5) Diagnostic
Clinique et épidémiologique :
On doit penser à la gale lorsqu’on observe du prurit contagieux en plein hiver avec des
croûtes, des lésions cutanées avec plus ou moins de complications et atteinte de l'état général. La
perte de la laine chez les ovins est aussi un signe d’appel. La silhouette lésionnelle est indicatrice.
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Différentiel :
Il doit être fait avec les autres dermatoses prurigineuses contagieuses notamment la
phtiriose, la teigne, l’eczema facial, la dermatophilose, la tremblante (à cause du prurit). Le
problème est que l’on a souvent deux problèmes en même temps (par exemple : des poux et une
gale).
Expérimental :
Les prélèvements sont différents selon la localisation du parasite. Pour les Sarcoptidés qui
vivent en profondeur de la peau, il faut réaliser plusieurs raclages cutanés jusqu’à la rosée sanguine
alors que pour les Psoroptidés un raclage cutané simple ou un brossage suffit. On les réalise en
périphérie des lésions, sur des lésions récentes, pour confirmer le diagnostic si besoin.
6) Méthodes de lute
Attention : les acaricides ne tuent pas les œufs, il faudra donc renouveler le traitement et il
n’existe à priori aucune AMM caprine. De plus, il faut traiter tout le troupeau avec une efficacité de
100% sinon il y aura rechute (il peut y avoir des porteurs sains).
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Il faut respecter les posologies selon le poids de l’individu
Chez les ovins, il ne faut pas hésiter à tondre et brosser l’animal pour avoir une action
optimale du traitement (et il faut brûler la laine !).
Il faut aussi gérer l’habitat (élimination de la paille, matériel de tonte, piquets, clôtures,
arbres) pour le psoropte et le choriopte, faire des bains et assurer un suivi. Les animaux porteurs
doivent être séparés des animaux sains, et il faut éviter les sous-dosages.
Aspect zoonotique : la gale sarcoptique cause des lésions cutanées chez l’homme.
Chimiorésistance ? : Elle n'a pas été démontrée officiellement en France mais n'est pas à exclure.
8) Prophylaxie
Elle est uniquement sanitaire car il n’existe pas de vaccins. (cf TD1)
B. Phtiriose (RANG B)
1) Définition
C’est une dermatose parasitaire due à la présence et à la pullulation d’insectes Phtiraptères
ou poux sur la peau et dans le pelage et se traduisant généralement par du prurit, des dépilations
irrégulières et du squamosis.
2) Importance
C’est une maladie importante chez les animaux de rente (surtout chez les bovins et les ovins)
et d’une importance moindre chez les chevaux. Elle est cosmopolite et spécifique d’espèce d’hôte.
Elle a une grande importance économique car elle est assez fréquente et elle entraine une
importante perturbation des animaux, une baisse de rendement (retard de croissance) et des dégâts
au niveau des cuirs (surtout pour les poux piqueurs). Les phtirioses sont sans doute sous-évaluées car
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ce sont souvent des infestations à bas bruit sur des animaux en bonne santé. Elles sont parfois
associées aux gales.
3) Les parasites
La différence entre poux broyeurs et poux piqueurs est importante à faire car les traitements
seront différents (un traitement systémique n’aura aucune efficacité sur les poux broyeurs). Il s’agit
de parasite permanents (tous les stades sont sur l’hôte) et spécifiques. Ils sont relativement peu
résistants, ils aiment les basses températures. Les jeunes et carencés sont plus sensibles que les
adultes.
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Phtirioses ovines et caprines :
4) Epidémiologie
Le pou vit 6 à 8 semaines, ne résiste pas dans le milieu extérieur. La transmission est donc
forcément directe. C’est surtout une maladie qui se déclare en hiver, dans des locaux avec une
grande densité d’animaux.
5) Clinique
La phtyriose est caractérisée par du prurit (très intense si les poux sont piqueurs) avec
squamosis et alopécie secondaire. Il y a possibilité d’anémie (pour les poux piqueurs). Une
amélioration est observée à la mise au pré et la maladie est souvent associée à la gale et à la teigne.
Les dommages sont en relation avec le type de pou et le nombre de parasites.
Présence de poux à la base des cornes et sur l’arrière train d’un bouc
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Phtirioses bovines :
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6) Diagnostic
Facile en théorie
Expérimental : les insectes sont visibles à l’œil nu ; on voit les lentes sur les poils et les adultes
supérieurs à 2mm en périphérie des lésions. On peut tondre pour récupérer des poux et
déterminer l’espèce : anoploure (piqueurs) et mallophage (broyeurs) pour adapter le traitement.
Différentiel : avec les gales et la teigne, il est donc intéressant de vérifier le diagnostic avec un
raclage cutané.
7) Méthodes de lutte
Il faut bien traiter tout le troupeau. Le traitement est à répéter au bout de 5-6 jours car il n’a
pas d’action sur les lentes. Les insecticides systémiques sont efficaces contre les poux piqueurs mais
pas sur les broyeurs, alors que les topiques sont efficaces sur les deux types de poux. Les acaricides
et insecticides sont souvent associés pour traiter à la fois gale et poux, car ces deux maladies sont
souvent associées.
Attention aux délais lait et viande, il faut bien choisir en fonction du type de production.
On pourrait voir apparaître des phénomènes de résistance mais à la connaissance du prof, en France
cela n’a pas encore été démontré.
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C. Mélophagose (RANG B)
1) Définition
C’est une dermatose parasitaire infectieuse, prurigineuse, contagieuse, très spécifique des
ovins, due à l’infestation de la toison par un Diptère parasite hématophage Melophagus ovinus ou
« faux pou du mouton ». Elle est cosmopolite et non zoonotique.
Elle est à caractère saisonnier liée à la présence de laine : le cycle laine-tonte conditionne
l’expression clinique de la maladie. L’infestation a lieu majoritairement au printemps et en été puis
on a une persistance asymptomatique du parasite chez les ovins durant l’hiver. Elle est fréquente et
a une importance économique majeure. Elle entraine une perte de la qualité de la laine et du cuir
qui contient ensuite des « noisillures » et cause des anémies majeures chez les agneaux.
5 à 45% des élevages ont des animaux qui présentent des lésions cutanées de mélophagose.
2) Le parasite
3) Epidémiologie / Clinique
Prurit important
Toison en mauvais état, ébouriffée, éméchée, laine suitante, toute collée
Macules
Mauvais état général surtout des agneaux (anémie si infestation massive, retard de
croissance)
Remarque : le cuir abimé est caractérisé par des noisillures ; les piqures des adultes font comme des
pointillées sur le cuir qui devient fragile et difficile à teinter : cela entraine 50% de perte de valeur
économique des peaux.
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4) Diagnostic
Il est fait facilement avec l’épidémiologie (fortement diminué par la tonte) : tous les stades
sont sur l’hôte, le prurit et la mise en évidence du parasite. Il faut faire le diagnostic différentiel avec
la gale et la phtiriose.
5) Traitement
Il faut tondre, ce qui élimine une grande quantité de parasites. Il faut ensuite traiter la laine
tondue ou la bruler. Une fois les animaux tondus, on utilise des insecticides classiques systémiques
ou en pour-on. Ils sont à répéter car inefficaces sur les pupes (tous les 30 jours).
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II - Maladies responsables d’alopécie
A. Teignes (RANG A)
1) Définition
La teigne ou dermatophytose est une mycose infectieuse, inoculable et très contagieuse due
à la prolifération à la surface de la peau et dans les poils d’un champignon filamenteux du groupe des
Dermatophytes. On les appelle en anglais « ringworm » car la lésion élémentaire est circulaire.
Elle est relativement importante car elle est fréquente et présente un caractère zoonotique (herpès
circiné) mais n’a pas vraiment d’importance médicale. Elle est non prurigineuse et plutôt hivernale
(transmission facilitée). Elle touche principalement les bovins, surtout les jeunes (beaucoup plus rare
chez les ovins et les caprins) et revêt une importance économique non négligeable en élevage ( cuir).
2) Le parasite
Cycle de T.verrucosum
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Chez l’animal, malheureusement, la morphologie du parasite est très
réduite (poil). Il forme des endo-ectothrix à mégaspores en chaînettes à la
base des poils. Il est donc très difficile de confirmer le diagnostic au MO. On
peut donc faire une culture en labo mais elle est lente et on ne peut pas
avoir de résultat avant 2 à 3 semaines.
Les spores émises par les Dermatophytes sont très résistantes dans le ME
(jusqu’à 5 ans). Le parasite se nourrit de kératine.
3) Epidémiologie / Clinique
Les bovins et les caprins sont plus touchés que les ovins, ainsi que les jeunes qui sont plus sensibles
(développent ensuite une immunité tissulaire).
- Humidité
- Confinement
- Baisse de l’immunité
- Maladies intercurrentes : carences en vitamine A, C, fer ou cuivre / association avec
d’autres parasitoses
La teigne bovine
Elle touche surtout les veaux et les animaux de moins de un an et se localise surtout sur les yeux,
la tête et l’arrière train. L’incubation est courte : 1-6 semaines. Les lésions évoluent sur 3 à 6
semaines, et la guérison à lieu au bout de 8 à 12 semaines, souvent à la mise à l’herbe.
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Aspect zoonotique : Teigne/Herpes circiné
C’est une zoonose qui se transmet par contact direct ou par l’environnement. T. verrucosum entraine
des lésions inflammatoires circulaires aux zones de contact avec l’animal (mains, avant bras,…) : Ça
gratte et ça pique mais la guérison est spontanée. C’est assez fréquent.
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4) Diagnostic
On peut faire un examen direct en cas de suspicion de teigne pour confirmation en observant
des poils au microscope prélevés en périphérie de la lésion, mais c’est assez difficile. La culture est
possible mais elle est très longue (3 semaines). Il faut préciser au laboratoire qu’on suspecte une
teigne animale.
Il faut faire le diagnostic différentiel avec la démodécie des bovins, les gales et les phtirioses
des caprins. Attention aux associations : les poux peuvent transporter les spores des dermatophytes
et donc augmenter leur dissémination.
5) Moyens de lutte
La tonte est le premier traitement. Elle permet l’élimination des croûtes. Attention, il faut brûler
la laine issue de cette tonte.
Il faut traiter la totalité du troupeau car les autres vaches peuvent être porteuses de spores et
utiliser la même solution pour désinfecter le matériel, les licols...
Remarque : Il peut y avoir une guérison apparente spontanée lors de la mise au pré.
Il s’agit d’une souche vivante atténuée de T. verrucosum (donc le vaccin ne fonctionnera que
contre cette souche).
Sa particularité est qu’il peut être utilisé en traitement ou en prophylaxie. La vaccination
thérapeutique consiste en une alternative au traitement antifongique. C’est une injection double
dose (10 mL) avec guérison 6 semaines après la 2ème injection (guérison en 3 mois au total). On
n’observe pas d’effet secondaire sauf parfois une accentuation des lésions présentes au début du
traitement et une réaction locale. Le vaccin fait réduire de moitié le temps de convalescence.
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On peut l’utiliser en prévention pour assainir un troupeau et diminuer la contamination de l’étable.
La dose est alors plus faible (2mL pour les animaux de moins de 4 mois, 4mL sinon). On vaccine aussi
tout nouvel arrivant.
Remarque RHR :
Le taux d’infection des bovins a diminué dans les pays où il est disponible depuis plusieurs années. Il a
notamment été utilisé en Norvège à grande échelle sur des zones assez contaminées, avec
vaccinations obligatoires associées à des mesures de désinfection environnementale. On a alors
observé l’éradication de la teigne bovine en 6 ans ce qui prouve son efficacité. Les éleveurs ont choisi
de continuer la vaccination ensuite et 9 ans après il n’y a toujours pas de réapparition de teigne. Il
faut vacciner tous les animaux du troupeau, puis tous les jeunes et tout nouvel animal introduit.
Désinfection de l’environnement :
Aspect zoonosique :
C’est une zoonose fréquente. En juin 2004, une enquête BVA montre une contamination humaine
chez 20% des éleveurs de bovins laitiers et allaitants.
Lésions de teigne
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B. Besnoitiose (RANG A)
1) Définition
C’est une protozoose spécifique des bovins due au développement et à la multiplication dans les
cellules du SPM (système des phagocytes mononucléés) d’un protozoaire : Besnoitia besnoiti. C’est
une maladie grave induisant la formation d’oedèmes (« anasarque des bovins »), d’épaississement
cutané et qui a des répercussions générales importantes. Il n’y a pas de traitement spécifique,
surtout dans la forme chronique.
FOYERS ENDEMIQUES (SUD-EST) ET ZONES D'EXTENSION La besnoitiose a donc une imporance économique
majeure.
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3) Etiologie
On considère actuellement que le chat ne joue pas un rôle dans le cycle (contrairement à ce qu’on
pensait). La transmission de bovin à bovin se fait par des vecteurs mécaniques : des insectes piqueurs
(taons et stomoxes) qui portent les tachyzoites sur leurs pieces buccales. On suspecte
éventuellement des contacts directs, et éventuellement un réservoir faune sauvage.
Les insectes sont responsables d’une transmission à faible distance.
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Le rôle des taons :
Le parasite persiste très peu de temps dans les pièces buccales du taon (quelques heures
seulement) donc il doit piquer rapidement 2 bovins pour qu’il y ait infestation. Les vaches sont à
proximité les unes des autres : les interruptions de repas par agacement de la vache qui se secoue
font que le taon pique plusieurs vaches proches : le comportement trophique du taon influence la
dispersion du parasite.
Il peut y avoir jusqu’à 4,3 attaques de taons par vache et par minute : la transmission est rapide et
permanente, essentiellement l’été.
Beaucoup de stomoxes sont présents sur les fumières. ¾ des repas sanguins sont
interrompus donc elles piquent aussi plusieurs vaches. Elles sont aussi actives à l’automne donc sur
une période bien plus vaste que les taons. Elles expliquent une transmission sur plusieurs saisons et à
l’intérieur même des étables.
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4) Epidémiologie
Il y a un effet saison : l’infestation est plus importante de juin à septembre (période chaude). La
répartition est très inégale dans une zone donnée : la fréquence et la gravité diffère selon le statut
sanitaire du cheptel.
- En zone d’endémie = les cas cliniques sont sporadiques mais la séroprévalence est
importante.
- En zone d’émergence = les cas cliniques sont nombreux et la séroprévalence encore faible.
Il n’y a aucun stade dans l’environnement : le parasite est soit sur les pièces buccales des mouches
soit dans la vache.
Les kystes a bradyzoïdes peuvent survivre jusqu’à 9 ans dans un bovin. Dans les carcasses, les kystes
restent viables 90j.
Chez le vecteur mécanique par contre, il ne résiste que quelques heures : la transmission doit être
rapide et se fait lors des repas.
Réceptivité : Elle est importante chez les jeunes de plus d’1 an et les mâles. Il y a des porteurs sains :
1 cas clinique pour 5 porteurs asymptomatiques. Il n’y a pas de préférence de races
5) Pathogénie
3 phases se succèdent :
Phase fébrile (3-10 jours) : elle est caractérisée par une fièvre élevée, une congestion des
muqueuses, un épiphora (= pleurs) constant, un jetage. Lors de cette phase on a
multiplication des tachyzoïtes dans les endothéliums vasculaires. Elle n’est pas du tout
pathognomonique donc le diagnostic est très difficile.
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On suit l’évolution de la présence des kystes sur la sclère : la visualisation est « facile » en phase de
sclérodermie mais seul 25% des animaux en ont (à ne pas confondre avec des formations
lymphoïdes).
Immunité :
- Immunité innée : par neutralisation des tachyzoites par les monocytes et les PNN
- Immunité acquise : liée aux anticorps et à la réponse cellulaire spécifique. Elle ne permet pas
l’élimination du parasite, seulement de limiter la dissémination des kystes et l’expression
clinique.
- Les anticorps sont les témoins d’infestations, ils persistent très longtemps mais ne
permettent pas à l’animal de guérir. On réalise un diagnostic sérologique par ELISA et
Western blot sur le sérum ou sur le lait
6) Diagnostic
Depuis l’émergence de la maladie, le diagnostic est en pleine évolution. Le problème est que
dans les zones où la maladie n’est pas présente, le vétérinaire met longtemps à y penser et la
contamination est déjà lancée.
Epidémiologique et clinique :
On peut se baser sur les zones d’endémies de la maladie mais comme elle est en pleine
expansion elle est susceptible de se retrouver un peu n’importe où. (Faisceau de présomption de la
besnoitiose large)
Le diagnostic clinique est très difficile en phase fébrile et phase des oedèmes et évident en phase
chronique mais trop tardif. Le traitement n’est efficace que dans les premiers temps de l’infection.
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Différentiel :
La phase fébrile ne doit pas être confondue avec le coryza gangreneux, la FCO ou la maladie
infectieuse respiratoire.
Concernant la phase des oedèmes, il faut la distinguer de l’erlichiose granulocytaire (maladie des
« gros pâturons », photosensibilisation)
On ne peut pas confondre la phase de sclérodermie avec la gale car il n’y a pas de prurit.
Examens complémentaires :
PCR : le test existe mais on manque de recul sur les prélèvements et l’interprétation.
En phase fébrile, il y a peu d’Ac : on réalise une PCR temps réel sur peau ou sang (Adiavet /
VetPCR)
Diagnostic de certitude
Il se fait par recherche visuelle de kystes sur la sclère oculaire en lumière rasante, le kyste a la forme
d’un grain de semoule blanchâtre dans l’œil. Il constitue actuellement le seul test de diagnostic
intéressant et réaliste. Il permet de dépister les malades et les porteurs sains mais il est
malheureusement tardif. Ils apparaissent en effet à partir de la 6 ème ou 7ème semaine. Ils marquent la
transition de la phase aiguë à la phase chronique.
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7) Moyens de lutte
Traitement spécifique :
Le traitement à base de fortes doses de sulfamides n’est efficace que pendant la phase aiguë
c’est-à-dire dans les 6 semaines après contamination or cette phase est très difficile à diagnostiquer.
Ils sont très rarement utilisés, ils ne font que blanchir les animaux sans les traiter : la rémission est
ponctuelle, il y a un risque important de rechute donc de contamination.
On utilise la sulfadimérazine à 150-200 mg/kg PV ou la sulfadiméthoxine à 60-80 mg/kg PV, en IV
lente au début puis PO pendant au minimum 7 jours.
Le traitement tardif n’existe pas. Il n’existe pas non plus de vaccin
On peut aussi lutter contre les stomoxes et les taons avec des traitements insecticides
(pyréthrinoïdes en boucles ou pour-on) mais c’est peu efficace. On peut utiliser un piégeage à
l’intérieur (fils à colle, insectocuteur) ou à l’extérieur (piège H-Trap, piège Nzi)
Enfin, on peut agir sur les larves et les pupes avec des IGR, des parasitoïdes.
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Gestion des cheptels : il faut adopter une stratégie adaptée
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III - Maladies de nodulaires et/ou ulcératives
A. Hypodermose (RANG B)
1) Définition
C’est une myiase due à la migration dans l’organisme (tissu conjonctivo-musculaire) puis à
l’installation dans le tissu conjonctif SC dorso-lombaire de larves parasites obligatoires de Diptères
brachycères appartenant à 2 espèces : Hypoderma bovis et H. lineatum.
C’est une maladie non contagieuse, endémique. La France est assainie depuis 2000 mais
attention aux importations d’animaux d’Italie, Belgique ou Espagne où il y en a encore.
Elle touche les bovins, les cervidés et autres ruminants (qui seront contaminés par d’autres
espèces de mouches que les classiques) et parfois l’homme (zoonose sporadique). Il s’agit d’une
affection d’extérieur, plutôt endémique et liée aux mouches, donc la contamination se fait en été.
Elle est responsable de pertes économiques dues à la dépréciation du cuir, à la chute de production
laitière (10 à 20%), voire une chute du GMQ.
3) Etiologie
En été, la mouche pond des œufs sur le poil qui deviennent des L1. Les L1 traversent la peau
puis migrent jusqu’au canal rachidien pour Hypoderma bovis et jusqu’à la muqueuse de l’œsophage
pour H. lineatum. A la fin de l’hiver, elles migrent jusqu’au tissu conjonctif sous-cutané du dos où
elles forment des nodules (4 à 5cm de diamètre) et se métamorphosent en L2 et L3. Ces larves
sortent alors de leurs nodules de mars à août, tombent au sol pour donner des pupes puis des
adultes au bout d’un mois et demi. Ces adultes sans bouche ne se nourrissent pas mais s’accouplent
et pondent. Le cycle dure environ un an.
Les adultes font 2 cm, les œufs font quelques millimètres. Les nodules en région
dorsolombaire sont pathognomoniques.
Elle n’est pas très grave mais la morbidité/mortalité peut parfois être due au traitement. Si
les larves sont dans le canal rachidien (H. bovis) et qu’on les tue en masse, cela pose non seulement
un problème mécanique mais cela cause aussi un phénomène d’hypersensibilité. De ce fait, il est
interdit de traiter au moment de la migration larvaire donc à partir du 15 novembre.
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Cycle de Hypoderma bovis
B. Parafilariose (RANG C)
1) Définition
La parafilariose bovine hémorragique vermineuse ou maladie des « sueurs de sang » est une
helminthose spécifique des bovins due au développement dans le tissu conjonctif sous-cutané d'une
filaire : Parafilaria bovicola. C’est une maladie non contagieuse, endémique, contractée au pâturage
via des mouches non piqueuses du genre Musca.
Elle est présente dans de nombreuses régions : Afrique (Maroc, Tunisie, Afrique du Sud...),
Asie (Inde, Philippines...), Europe dont Suède, Bulgarie, Roumanie...
Et elle est présente en France (Sud Ouest, Massif Central, Franche Comté, Bourgogne)
Elle entraine des pertes économiques lourdes sur les cuirs et les muscles parasités car les
migrations dans les muscles parasités entrainent des myosites eosinophiles saisies à l’abattoir.
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3) Epidémiologie / Etiologie / Clinique
La mouche (Musca autumnalis principalement) est hôte intermédiaire : en léchant les
écoulements de sang au niveau des nodules (exsudats séro-hémorragiques), elle ingère les œufs
embryonnés et les larves L1 (filaires blanchâtres de 3 à 6 cm). Le développement larvaire jusqu’à L3
se fait en environ 3 semaines puis la mouche devient infestante. Le mode de contamination des HD
n’est pas claire : on ne sait pas si elle se fait par une plaie ou par un dépôt sur la conjonctive (ce ne
sont que des hypothèses).
La contamination se fait au pâturage en plein été mais les symptomes peuvent n’apparaitre
qu’en hiver. Elle touche surtout les jeunes taureaux (2 à 4-5 ans) et les génisses.
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4) Diagnostic :
Le diagnostic clinique est facile. Il repose sur la présence de nodules avec écoulement d’un
filet de sang sur le dos et les épaules. On met en évidence le parasite en cherchant des œufs
embryonnés dans l’exsudat hémorragique ou le ver adulte dans les nodules. Les lésions sous-
cutanées sont caractéristiques. Les lésions de l’œsophage, de la masse commune et du canal
rachidien entrainent des paralysies. (Se souvenir de la migration qui explique les symptomes et
lésions).
Le diagnostic differentiel doit être fait avec le varon, les plaies traumatiques, les piqures de
taons, l’angiomatose cutanée.
5) Moyens de lutte :
Traitements historiques :
C. Myiases (RANG B)
1) Définition
Ce sont des dermatoses non spécifiques, très importantes chez le mouton, dues à l’infestation
dans des plaies ou blessures pré-existantes de larves de mouches diptères des genres Lucilia,
Calliphora, Wohlfartia...
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3) Agents de myiases - Etiologie
En plus d’être responsable de myiases, la mouche constitue un nuisible (pour l’animal, l’éleveur et le
voisinage) pouvant entrainer des baisses de production (quantité et qualité du lait), mais peut aussi
être un vecteur de maladies parasitaires (besnoitiose) ou de bactéries (responsables de
kératoconjonctivite ou de contamination du tank à lait).
4) Diagnostic clinique
Il est assez facile, il repose sur l’observation "d'asticots" dans des plaies (traumatismes divers,
plaie chirurgicale non protégée, piqûre de tiques,…), sur une peau infectée (gale,…), souillée (fèces,
délivrance,…), humide (toison très longue,…). Il faut bien inspecter les zones périnéales et génitales
et les zones exposées aux traumatismes. L’amputation de la queue des moutons a pour but ne pas
cacher les zones périnéales et de ne pas favoriser des environnements humides propices au
développement des myiases.
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5) Traitement et prophylaxie
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
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I – Sarcosporidiose (Rang B)
C’est une protozoose musculaire affectant les muscles striés et lisses, due à Sarcocystis qui
est une coccidie. Elle provoque la sarcosporidiose (ou sarcocystose) chez l’HI (bovin) en s’enkystant
dans les muscles (forme bradyzoïte). C’est une maladie importante à l’abattoir mais qui n’a que peu
d’importance clinique. Cette maladie est également une zoonose.
A) Le parasite
Pour le genre Sarcocystis, on peut identifier 3 espèces chez les bovins :
Le parasite est donc responsable de la sarcosporidiose qui correspond à une protozoose des
endothéliums vasculaires (premiers stades du cycle) puis du tissu musculaire strié. Cette maladie est
due aux formes asexuées de Sarcocystis chez l’HI (le formes sexuées étant chez l’HD) et est
contractée par voie buccale (sporocystes surtout).
Il s’agit d’un cycle dixène obligatoire, assez rapide, où le parasite réalise un cycle de coccidie
intestinale chez l’HD et s’enkyste dans les muscles chez l’HI. L’HD s’infecte en mangeant l’HI.
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B) Epidémiologie
Les bovins s’infestent en ingérant les sporocystes (plus rarement les oocystes sporulés) émis
par l’HD. La survie des sporocystes dans le milieu extérieur est importante (plus d’un an). Le
portage des HD est difficile à évaluer du fait de la ressemblance des œufs entre les différentes
coccidioses. La sarcosporidiose bovine semble être très répandue et touche 80 à 100% des
bovins à l’abattoir.
C) Etude clinique
Parmi les 3 espèces présentées, S.bovicanis est l’espèce qui peut être pathogène pour les
bovins. Pour l’homme, c’est l’espère S.bovihominis qui sera la plus ennuyeuse (par PCR
spécifique, on a estimé sa prévalence à 30-40%). Si on devait saisir tous les bovins contenant
S.bovihominis, on saisirait un tiers des carcasses, ce n’est donc pas un motif de saisie. Le principal
motif de saisie est la myosite éosinophilique, apparaissant de couleur verdâtre, qui traduit la
parasitose.
Les suspicions se font surtout sur les formes cliniques : en fonction de l’emplacement des
inflammations, on observera des douleurs. Par exemple, dans le cas de glossites, les bovins de
parviennent plus à manger : c’est ce symptôme-là qui pourra nous alerter.
Formes cliniques
L’incubation est d’environ trois semaines et l’on distingue deux formes :
- Forme aiguë : elle a lieu 20 à 30 jours après l’infestation. Elle est due aux tachyzoïtes de
seconde génération dans le muscle c’est-à-dire au stade précédant la formation des kystes.
On a un syndrome fébrile intermittent, une anorexie, une anémie, un amaigrissement, une
diminution de production avec possibilité d’avortement chez les vaches gestantes. Cette
forme n’est jamais diagnostiquée.
- Forme chronique: elle a lieu 3 à 4 mois après l’infestation. Elle est liée à la présence de
bradyzoïtes dans les kystes musculaires. Elle se traduit par une myosite entrainant des
douleurs musculaires et donc des troubles fonctionnels: problèmes locomoteurs, difficultés
à la préhension et à la mastication, etc… Les myosites entrainent des saisies à l’abattoir
(uniquement de la zone touchée). Il s’agit de la forme que l’on suspecte en élevage.
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Diagnostic
- Clinique : Le diagnostic clinique (myosite, difficultés à la préhension et à la mastication) est
difficile car la clinique est très peu spécifique.
- Différentiel : Il est à réaliser avec toutes les affections sources de fièvre et de myosite.
- Expérimental : Des laboratoires ont tenté de développer des tests sérologiques et des ELISA
mais ils ne sont pas disponibles en routine.
Traitement
Il n’est efficace que pendant la phase de multiplication du parasite dans l’organisme ou la
phase de dissémination dans l’organisme, mais il ne l’est plus quand les kystes sont formés.
Autrement dit, il est quasiment impossible. On pourrait utiliser un anticoccidien (toltrazuril,
alofuginone, sulfamides…) mais c’est uniquement théorique et illusoire, comme pour les autres
coccidioses.
Prophylaxie
Il n’y a aucune prophylaxie médicale et la prophylaxie sanitaire est assez limitée. Des essais de
chimioprévention et de vaccination sont en cours mais on dispose aujourd’hui de peu de résultats. Il
faut éviter les contacts entre les bovins et les excréments de chien, de chat et d’homme mais cela
reste illusoire. Les kystes, très résistants dans le milieu extérieur, sont détruits par une cuisson à
cœur à 56- 76°C de la viande pendant 20-25 min ou par congélation à -5°C pendant 24-48h.
L’hygiène doit être irréprochable : il faut séparer les chiens des réserves alimentaires des bovins.
D) Etude lésionnelle
Lésions :
On observe des kystes musculaires allongés dans le sens des fibres, dans les tubes de Miescher.
Ils sont difficilement visibles (presque invisibles à l’œil nu). On peut aussi observer des
dégénérescences calciques.
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¤ Kystes musculaires dus à Sarcocystis ¤
En effet, Sarcocystis bovihominis a pour hôte définitif l’homme et peut donc être à l’origine d’une
zoonose. Le plus souvent, l’homme ne présente pas de signes cliniques, mais il peut parfois présenter
:
- une diarrhée pendant deux semaines ;
- une entérite toxique plus grave due à l’accumulation de protéine (sarcocystine) suite à
une contamination intense (décrite lors d’ingestion de viande de chevreuil).
Remarque : les ovins, eux, hébergeront plutôt Cysticercus ovis dans leur masse musuclaire. Il s’agit du
métacestode de Taenia ovis du chien. Il reste rare en France.
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A) Le parasite
L’adulte T.saginata est le taenia inerme de l’homme tandis que la larve cysticerque (Cysticercus
bovis) est retrouvée chez les bovins. L’homme se contaminera donc en mangeant les muscles dans la
viande.
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B) Tableau clinique
Aucun trouble et aucun impact connu sur la croissance et le développement (pas d’impact
économique).
C) Epidémiologie
C’est une parasitose assez peu présente en France (prévalence de 0,7%-10%). Pour que les
bovins soient contaminés, c’est forcément dû à des déjections humaines. Ils s’infectent soit dans la
pâture, soit via l’eau ou l’aliment qui n’est pas dans la pâture. La survie des œufs dans le milieu
extérieur est moyenne, de plusieurs semaines à plusieurs mois. Le cysticerque deviendra infectant
pour l’homme 10 semaines post infestation puis dégénèrent quelques mois après.
D) Traitement
Pas de traitement économiquement et médicalement valable.
E) Prophylaxie
Le but est de détecter les carcasses à l’abattoir, éviter qu’elles soient mangées par les hommes et
donc éviter la recontamination ensuite. La sensibilité de l’inspection des viandes, visuellement est
sous-estimée d’un facteur 3 à 10 : on repère d’1/3 à 10% des carcasses contaminées : on arrête 70 à
90 % des carcasses contaminées. On traite et on utilise également les boues issues des stations
d’épuration des eaux usées.
Remarque : il y a encore des humains qui contaminent les bovins. D’où une législation sur les eaux
usées. On pense que c’est associé à l’épandage illégal de fosses septiques.
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III - Cysticercose hépato péritonéale (Rang C)
Cette maladie est due à la présence et à l’accumulation de Cysticercus tenuicolis,
métacestode de Taenia hydatigena du chien sur la paroi du foie et le péritoine des bovins et ovins.
Elle est responsable de pertes économiques mais ce n’est pas une zoonose. Cependant, il est
important de ne pas donner la viande infestée au chien.
A l’abattoir, la lésion est appelée « boule d’eau des bouchers ».
A) Tableau clinique
On ne trouve normalement aucun trouble. On retrouve tout de même parfois une hépatite
traumatique lors d’infestation massive au niveau du foie, mais c’est très rare.
B) Epidémiologie
La source d’infestation est représentée par le chien. La contamination peut se faire par ingestion de
végétaux, d’eaux ou d’autre nourriture souillée par des excréments de chien parasité.
C) Lésions
Il est possible d’observer des gouttes d’eau sur le péritoine chez le chien.
D) Diagnostic
Le diagnostic in vivo est impossible.
E) Prophylaxie
Le but est de déparasiter les chiens au maximum, avec des antiparasitaires de type prasiquantel.
Une hygiène rigoureuse est également à respecter, en évitant que les chiens fassent leurs
excréments à l’endroit où on entrepose l’alimentation du bétail.
IV – Hydatidose (Rang C)
Elle est considérée comme absente en France mais au Pays Basque et en Provence on peut
en retrouver sous la forme d’un cycle mouton-chien. La contamination des bovins reste tout de
même exceptionnelle.
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Dans ce cycle, l’adulte E.granulosus se retrouve chez le renard, le chien et le chat alors que
l’on retrouvera des kystes hydatiques (forme larvaire) chez le ruminant.
A) Tableau clinique
Les larves sont souvent bien tolérées. La découverte fortuite du « sable hydatique » peut être
faite à l’abattoir.
B) Epidémiologie
On peut observer deux cycles épidémiologiques, le premier mettant en jeu le chien et le
mouton : les bovins peuvent y entrer, le deuxième mettant en jeu les herbivores sauvages et les
canidés sauvages (renards).
Le diagnostic post mortem à l’abattoir est aisé. Il est basé sur l’inspection visuelle.
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D) Prévention et contrôle
La prévention passe par une vermifugation des chiens, la protection des bovins mais aussi de
l’homme par des saisies à l’abattoir. Le chien et le renard sont tous deux sources de la contamination
humaine.
V – Coenurose (Rang C)
Cette maladie est due à l’adulte Taenia multiceps du chien et à la larve coenure Coenurus
cerebralis chez les moutons. Cette maladie se traduit par des troubles psychiques assez forts :
moteurs et sensoriels. C’est une maladie grave chez les moutons
A) Epidémiologie
Cette maladie n’est pas contagieuse mais a un aspect épidémique car les moutons l’attrapent à
partir d’un même chien.
B) Symptômes
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- Phase chronique : déplacement des coenures dans la boite crânienne : on peut observer
alors des symptômes assez forts par compression de l’encéphale accompagnés de troubles
divers et variés : dépression psychique, anorexie, cécité : pousse au mur, se roule sur le sol,
se débat, crise de convulsions, vrai tournis, problèmes locomoteurs, mortalité. Par exemple,
les trotteurs vont courir tout droit avec la tête pliée devant eux.
Il est aussi possible d’observer des cas de coenurose médullaire avec parésie du train arrière.
C) Pathogénie
D) Diagnostic différentiel
Il est facile à faire en ouvrant le cerveau. On différencie la coenurose des maladies nerveuses et
post mortelles.
E) Traitement
Il n’y en a pas.
F) Prophylaxie
Elle consiste à éviter l’infestation des chiens par une vermifugation et d’éviter ainsi l’infestation
du mouton.
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SOMMAIRE
I - PRINCIPES GENERAUX............................................................................................................... 1
A. OBJECTIFS ....................................................................................................................................... 1
B. QUELS PARASITES ? .......................................................................................................................... 2
C. GESTION DES GALES .......................................................................................................................... 2
D. GESTION DES POUX .......................................................................................................................... 2
E. GESTION DES DERMATOPHYTES (TEIGNES) ............................................................................................ 3
F. GESTION DES MOUCHES .................................................................................................................... 3
1) La mouche domestique : Musca domestica ............................................................................ 4
2) La mouche des étables : Stomoxys calcitrans ou « stomoxe » ................................................ 5
3) La mouche des cornes : Haematobia irritans .......................................................................... 5
II. LES MOYENS DE PREVENTION DES MALADIES VECTORIELLES ..................................................... 5
A. LES PRINCIPALES MALADIES VECTORIELLES DES RUMINANTS ..................................................................... 5
B. LA LUTTE CONTRE LES VECTEURS (LA PLUS DRASTIQUE EN GENERAL) ......................................................... 6
1) La lutte contre les tiques.......................................................................................................... 6
2) Taons et stomoxes ....................................................................................................................... 8
2) Les culicoïdes ......................................................................................................................... 10
Les nuisibles représentent un véritable problème en élevage. L’objectif que l’on souhaite
atteindre est très important à définir (éradication du parasite, maitrise de la maladie, éviter sa
transmission…).
I - Principes généraux
A. Objectifs
Comprendre les principes de la mise en place d’un plan de lutte intégré du parasitisme
cutané et de la lutte contre les nuisibles dans un élevage (par exemple, si on élimine 80% de nuisibles
on est content, mais contre un vecteur cela peut être insuffisant).
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B. Quels parasites ?
Pour les vecteurs, le but est d’éviter la transmission : l’objectif de lutte est différent, il faut éradiquer
le vecteur.
Pour les nuisibles, le but est d’en réduire la quantité. (Les nuisibles le sont aussi pour l’éleveur :
problèmes de voisinage, pénibilité.)
C’est une maladie d’hiver, de stabulation, due à un acarien. Elle est spécifique, contagieuse par
contact et par le milieu extérieur (si un animal est atteint, on peut s’attendre à ce que tout le
troupeau le soit). Le but est d’empêcher l’introduction de la gale dans l’élevage.
C’est également une maladie spécifique contagieuse de bâtiment et donc d’hiver. Une mise
à l’herbe donnera donc la fausse impression que le problème est réglé. La gestion sera à peu près la
même que pour les gales, mais il faut noter que la présence de poux signale souvent la présence d’un
autre problème sous-jacent d’alimentation ou d’hygiène (le traitement des poux seul se soldera donc
par un échec).
Il n’existe pas non plus de prophylaxie vaccinale
Il faut éviter l’introduction des poux au sein de l’élevage par l’examen médical et le
traitement des animaux introduits.
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Traiter tous les animaux du troupeau (éventuellement les tondre)
Une bonne hygiène, une bonne alimentation et une bonne conduite d’élevage sont
importantes (les élevages avec des poux sont souvent des élevages en très mauvais état)
Un vide sanitaire peut être utile en hiver s’il est possible car les poux ne survivent que
quelques jours dans le ME (3-4-5 jours).
C’est une maladie contagieuse qui touche plutôt les jeunes. C’est une zoonose fréquente. La
contamination peut être directe ou indirecte et se fait par les spores qui sont très résistantes dans le
milieu extérieur ; le vide sanitaire ne présente donc aucun intérêt.
Il existe un vaccin assez récent en France : Bovilis Ringvac® (Intervet) qui protège
uniquement contre Trichophyton verrucosum (responsable de 95% des cas de teigne). Avant de
vacciner les animaux, il faut tout de même vérifier que l’on est bien en présence d’une teigne à
Trichophyton verrucosum, sinon le vaccin ne servira à rien. C’est un vaccin vivant atténué. Il faut
vacciner tous les bovins du troupeau la première année puis vacciner uniquement les veaux de 2
semaines à 4 mois et les animaux nouvellement introduits.
Le seul côté négatif est le coût de la prophylaxie, mais pour un élevage qui présente de la
teigne tous les ans, le vaccin est intéressant par rapport au coût du traitement curatif chaque année.
Cependant la vaccination est très peu répandue car les éleveurs sont peu sensibilisés, la teigne n’a
aucun impact économique pour eux, d’où la non motivation pour traiter (sauf si eux-mêmes ou leur
famille sont touchés par la teigne). En effet, les animaux ne sont pas gravement malades et
guérissent spontanément. Les pertes économiques sont pour l’abattoir car elles ne concernent que
le cuir or l’éleveur est payé pour la viande. Il faut réussir à convaincre les éleveurs de vacciner, ce qui
peut être intéressant dans une clientèle.
Ex : en Norvège, dans certaines régions, tous les animaux ont été vaccinés et la teigne est éradiquée
de ces zones.
Remarque : ce vaccin fonctionne aussi en curatif ; les animaux guérissent plus vite (en 3 mois au lieu
d’environ 6 mois), aucun intérêt selon le prof.
Les mouches responsables de nuisances : un bovin peut avoir jusqu’à 500 mouches sur la
tête toute la journée tout l’été (« mettez-vous à sa place… c’est difficilement tenable ! »). De
plus, ce problème touche les élevages et les environs (maisons avoisinantes jusqu’à 1 km). Il
peut y avoir contamination car les mouches passent du fumier à la laiterie voire au tank à
lait. Elles entrainent aussi des pertes de production (jusqu’à 20% de chute de production de
lait à cause des mouches piqueuses et 1 à 5 % de sa qualité). Enfin, elles augmentent les
zones de surpâturage car les animaux se regroupent là où il y a moins de mouches.
Les mouches responsables de myiases des plaies et des cavités (oestrose, hypodermose).
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Les hypodermes ou mouches du varron mis à part car il existe un programme de
prophylaxie qui a permis son éradication en France.
Les mouches vecteurs de maladie (ex : Besnoitiose)
Conséquence pratique : la lutte implique de traiter le plus tôt possible dans l’année avant d’avoir des
problèmes de forte nuisance en été. En effet, tuer une mouche en été n’a aucun impact sur la
population de mouches, alors que tuer une mouche en mars revient à en tuer des milliers en été : on
tue la mouche et toute sa descendance indirectement.
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2) La mouche des étables : Stomoxys calcitrans ou « stomoxe »
Conséquence pratique : enlever les bouses ! C’est efficace mais contraignant pour l’éleveur.
Ehrlichiose Besnoitiose
Piroplasmose Fièvre catarrhale
Maladies (Anaplasma (Besnoitia
(Babesia) (virus)
marginale) besnoiti)
Taons et
Vecteurs Ixodes ricinus Ixodes ricinus Culicoïdes
stomoxes
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B. La lutte contre les vecteurs (la plus drastique en général)
Identification des vecteurs : souvent difficile mais importante pour orienter la lutte (en
France, il y a 80 espèces de Culicoïdes différentes et peu de monde sait les différencier).
Connaissance de la biologie de ces vecteurs
Connaissance de l’épidémiologie de ces vecteurs
Inventaire des stratégies de lutte existantes
Choix d’une stratégie de lutte, en accord avec l’éleveur, qui doit apporter un bénéfice
financier et sanitaire en tenant compte des moyens humains : apparition de la lutte
raisonnée.
Le minimum espéré est que cette lutte soit efficace et à un coût moindre que le bénéfice attendu.
En France, plusieurs espèces de tiques peuvent parasiter les ruminants : Ixodes ricinus,
Haemaphysalis punctata, Rhipicephalus bursa, Rhipicephalus turanicus, Dermatocentor marginatus …
mais Ixodes ricinus est la plus fréquente.
Elles peuvent avoir un pouvoir pathogène direct par le biais de la piqûre ou indirect par
transmission d’agents pathogènes pour les ruminants tels que des rickettsiales (fièvre Q,
anaplasmose, ehrlichiose …), des spirochètes (maladie de Lyme), des bartonelles, des virus (Flavivirus
responsable du « Looping Ill »), des protozoaires (Babesia ou Theileria).
Ixodes ricinus
W : œufs
L : larve
N : nymphe
Ad : adulte
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Mesures offensives : élimination des tiques dans le milieu extérieur
Elle reste illusoire sachant que les tiques sont présentes dans toutes les forêts en France,
mais plusieurs stratégies sont envisagées : la pulvérisation d’acaricide (obstacle financier et
écologique), le débroussaillage, l’écobuage (débroussaillement par le feu)… Elles peuvent être utiles
ponctuellement sur un champ.
Une solution serait de pulvériser de manière très localisée en se basant sur des études de répartition
des parasites. De même, on peut interdire certaines parties des pâtures (les bords) pendant les
périodes à risque mais cela paraît peu réalisable.
Remarque : Il existe un vaccin contre la tique Boophilus en milieu tropical (aucun intérêt pour nos
régions).
On peut utiliser par exemple un couloir dont la longueur est calculée pour que l’animal ait un
temps de contact minimum avec le produit. Reste le problème du devenir de l’eau après utilisation et
de l’efficacité conservée jusqu’au passage du dernier animal (utilisé aux USA).
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Tableau des traitements acaricides disponibles
2) Taons et stomoxes
Tabanidés ou «taons»
Ils font 0,2 à 2,5 cm, ont des ailes bien développées et deux gros yeux (contigus chez le mâle,
séparés chez la femelle)
Ils sont fréquents et cosmopolites
Le repas est long, souvent perturbé car la piqûre est douloureuse donc le taon passe à un
autre animal et joue alors son rôle de vecteur mécanique (besnoitiose)
Ils sont actifs du mois de mai au mois de septembre
La durée de vie est de 2 à 3 semaines
La ponte a lieu sur les sols boueux ou sur les plantes aquatiques (lutte compliquée)
Les larves donnent une nymphe après 7 à 8 mues
Le cycle complet dure 2 à 3 ans en Europe
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Dans les conditions optimales, le cycle se déroule en 3 semaines ( plusieurs générations
dans l’année)
Elles peuvent hiberner sans diapause à l’intérieur des bâtiments
Rappel: tuer une mouche en avril revient à en tuer un million en plein mois d’août
Quand les mouches passent beaucoup de temps sur des supports inertes, il faut appliquer des
insecticides sur les murs (efficace sur les stomoxes mais pas sur les taons). Des produits à effet
fulgurant avec rémanence suffisante sont nécessaires. Les applications sont à faire en fin d’hiver pour
permettre la destruction des populations hibernantes et limiter la pullulation au printemps. La lutte
contre la population résiduelle en hiver a un énorme impact sur la population de l’été suivant !!
Insecticides attractifs
On utilise des substances sucrées, des protéines, des phéromones (uniquement pour les insectes
lécheurs donc par pour les tabanidés, et chaque espèce aurait un type de phéromone différent).
Il vise les mouches se reproduisant dans les excréments. On applique des larvicides sur les tas de
fumier, ou dans les fosses, ou bien on administre des insecticides (ivermectine) aux bovins mélangés
aux aliments ou par voie parentérale, sachant que cela posera des problèmes d’écotoxicité (passage
du produit directement dans les bouses et donc dans l’environnement) et de résistance. Il vaut
mieux faire une bonne gestion de l’élimination des bouses.
Avantages : Elle protège les animaux quand ils sont au pâturage et cible les espèces qui se
posent sur les animaux (c’est mieux écologiquement parlant).
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Limites de la lutte chimique
La lutte est plus efficace sur les espèces qui séjournent longtemps sur les bovins. Il y a donc peu
d’études de l’efficacité de la lutte chimique sur les tabanidés. On a des phénomènes de résistance,
notamment chez H. irritans (espèce mobile, prolifique avec un temps de génération court). Le coût
est aussi important.
Les pour-on pourraient être interdits dans les années à venir.
2) Les culicoïdes
Ils font 1 à 3 mm, ont un corps allongé, des ailes courtes tachetées avec un apex arrondi, un
appareil buccal de type piqueur avec une trompe courte et des antennes longues à 12-15 articles.
Ils sont très difficile à voir à l’œil nu. Le repas sanguin est pris au crépuscule. En France, les premiers
individus sont capturés dès mars et jusqu’à octobre, avec un pic maximal à la fin du printemps et au
début été. La durée du cycle varie d’une espèce à l’autre (de quelques mois en région chaude à deux
ans en région froide, avec un cycle annuel en général dans les zones tempérées).
Les lieux de ponte sont variables : ornières, bords de mares, prés humides… Les œufs
pondus en groupe éclosent en général en quelques jours. Les larves se développent dans des
substrats divers mais toujours humides (boues, berges de mares, ruisseaux, tas de compost, tas de
fumier et de matière végétale en décomposition). Il y a 4 stades larvaires (en 2 semaines à plusieurs
mois). Les nymphes se trouvent à la surface de la boue ou sous l’eau et évoluent en adultes en
quelques jours.
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Les culicoïdes sont de mauvais voiliers (rayons de déplacement de l’ordre du km) mais un
transport passif par le vent est possible (peut parcourir 500 km en 2 jours grâce au vent). On a
montré qu’il existe des culicoïdes capables de monter très haut en altitude et qui prennent des
courants dominants qui leur permettent de parcourir des centaines de km (ou comment la FCO a pu
se répandre).
L’activité est maximale par temps peu ou pas venteux et avec une température de plus de
10°C. Seules les femelles sont hématophages : les piqûres se font en grand nombre sur un animal
avec un essaim autour. Les zones préférentielles de piqûre semblent varier selon les espèces. Leur
longévité est de 10 à 20 jours et parfois 50 jours.
On ne sait pas encore comment ils font pour passer l’hiver. Une des hypothèses serait qu’ils
hibernent dans les étables.
Etant donné toutes ces incertitudes sur les culicoïdes, on comprend bien que la lutte va être
très difficile.
Culicoïdes imicola est considéré comme le vecteur principal du virus en Afrique, dans le
Proche et le Moyen-Orient et dans une grande partie du bassin méditerranéen. Les vecteurs
suspectés en Europe du nord sont Culicoïdes obsoletus/scotius, C. dwulfi, C. chiopterus, C. pulicaris, C.
punctatus.
C. sonorensis est considéré comme principal vecteur aux USA.
Moyens de lutte
Quand on connait les gîtes larvaires, il y a possibilité de les traiter. Mais les insecticides sont non
sélectifs : ne pas les utiliser hors d’une utilisation très ciblée.
Le traitement des étables est envisageable si on suppose que les Culicoïdes se posent sur les
murs. Si possible, il ne faut pas utiliser les mêmes produits sur les murs que sur les animaux et
réserver les pyréthrinoïdes aux animaux (ils n’auraient qu’un effet répulsif, or sur les murs on ne
veut pas juste un répulsif…). Les produits utilisables sur les murs sont les organophosphorés,
carbamates, spinosynes, chloronicotiniles.
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Traitement des animaux
Il n’existe pas d’indication d’AMM pour les culicoïdes. On recherche des produits qui ont une
efficacité comme répulsif ou effet létal en moins de 2-3 jours. En pratique, on utilise des
pyréthrinoïdes et plein d’études ont montré que c’était efficace. Le problème notamment dans le cas
de la FCO, c’est que même si les produits sont efficaces, il suffit que quelques culicoïdes persistent
pour que la FCO continue sa dispersion.
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SOMMAIRE
SOMMAIRE ................................................................................................................ 1
PARTIE 1 : GESTION DES STRONGYLOSES ....................................................................... 2
I – GENERALITES ............................................................................................................. 3
A) Un peu d’histoire .........................................................................................................................3
B) Rappels sur les outils ...................................................................................................................5
II - ORGANISATION DE LA LUTTE INTEGREE ............................................................................. 5
A) Visite initiale (début de printemps) ............................................................................................6
B) Visites de suivi.............................................................................................................................16
III- EXEMPLES ET MISE EN PRATIQUE .................................................................................. 17
PARTIE 2 : GESTION DES TREMATODOSES ................................................................... 20
I- LA FASCIOLOSE BOVINE ........................................................................................... 20
1) Rappel du cours ..........................................................................................................................20
2) Méthodes de lutte ......................................................................................................................21
II- LA PARAMPHISTOMOSE BOVINE ET METHODES DE LUTTE ................................................. 25
- Lister les parasitoses contres lesquelles une prophylaxie est couramment réalisée
- Connaître les objectifs du contrôle
- Evaluer les contraintes et leurs conséquences
- Connaitre les outils utilisés et utilisables
En résumé, il faut connaitre les principes de base pour établir un plan de lutte intégrant l’ensemble des
données qui va répondre aux attentes de l’éleveur.
1/26
Partie 1 : Gestion des strongyloses
L’infestation des bovins par les strongles est quasi systématique. Peu d’entre eux y échappent. Il
est cependant intéressant de limiter cette infestation.
Le cycle des strongles est direct et les œufs émis dans l’environnement deviennent des L3 qui sont
alors ingérées par les bovins présents sur la pâture. La période pré-patente est de 3 semaines avec
possibilité d’entrée en hypobiose, ce qui peut décaler la période d’expression clinique par rapport
à la période de pâturage.
On peut également rencontrer un phénomène de dispersion avec peu d’individus fort excréteurs
et beaucoup d’individus faiblement excréteurs : on préfère donc faire une lutte ciblée sur les forts
excréteurs.
On voit de toute façon des fluctuations saisonnières du parasite dans l’environnement avec des
phases de recyclage parasitaire (jusqu’en août), de déclenchement d’hypobiose et d’immunité en
fin de saison de pâturage.
2/26
La courbe descendante s’explique par la mise en place d’une immunité au sein des bovins et une
entrée en hypobiose possible des L3.
- Coproscopie : (10-15€) : elle permet de savoir le taux d’infestation à un instant T mais n’est
pas révélatrice du niveau d’infestation. Une solution salée à densité de 1,2 est suffisante
pour les strongles. Cette technique peut être quantitative via l’utilisation de grilles de
MacMaster. Il est difficile d’identifier les espèces puisque les œufs se ressemblent
beaucoup, mis à part ceux de Nematodirus.
à faire environ 8 semaines après l’entrée au pâturage. Elle est inutile avant l’entrée à
l’étable car les larves sont entrées en hypobiose.
- Sérologie : elle est le reflet du contact entre l’hôte et le parasite. On recherche les
anticorps dans le sang ou le lait, sur les animaux adultes qui ont développé une immunité
éventuelle.
à faire en fin de saison de pâturage sur les bovins adultes.
I – Généralités
A) Un peu d’histoire
3/26
Le but de cette lutte :
2
3
Les traitements étaient souvent calés sur la conduite de troupeau et administrés par « habitude ».
Cette technique n’est pas optimum par rapport au recyclage parasitaire. Une évaluation préalable
du risque parasitaire n’était que rarement réalisée et le vétérinaire n’était pas toujours consulté
pour un diagnostic « personnalisé ».
Conséquences :
Il est donc nécessaire d’avoir une utilisation plus raisonnée et rationnalisée des
anthelminthiques. Il faut tenir compte des contraintes réglementaires, de leurs limites et assurer
une sécurisation des productions à long terme.
4/26
Comment gérer le parasitisme tout en raisonnant/rationnalisant l’usage des anti-helminthiques sur
le terrain ?
On a trois objectifs:
- Lister les parasitoses contre lesquelles une prophylaxie est couramment réalisée
- Connaitre les objectifs du contrôle
- Evaluer les contraintes et les outils disponibles
On a 3 objectifs « au choix » :
Il va aussi falloir définir nos cibles (adultes, larves, œufs) ce qui repose sur la connaissance
du cycle et de l’épidémiologie du parasite. On peut opter pour deux types de stratégies : défensive
ou offensive et deux types d’armes : médicales ou sanitaires. Dans tous les cas, notre échelle
d’action principale va être collective et non individuelle comme pour les carnivores domestiques.
On peut proposer différentes périodes de suivi à l’éleveur lors de la visite d’élevage. On peut
faire une évaluation en cours de pâturage puis à la fin pour identifier les risques à ce moment-là et voir
si ce qui a été proposé était adéquat à ce moment-là ou pas.
Dans notre plan de lutte il faut toujours prendre en compte les coûts et la réalisation
pratique. Pour cela il faut prendre en compte le type d’élevage, les attentes de l’éleveur, la
gestion des pâtures et des lots d’animaux, le temps et le matériel nécessaire. Des visites
spécifiques « parasitisme » sont nécessaires à chaque étape.
5/26
A) Visite initiale (début de printemps)
C’est la visite qui va nous permettre d’évaluer les facteurs de risques parasitaires de
l’élevage pour aboutir au choix du schéma de prévention avec des traitements ciblés/sélectifs.
1. Types d’élevage
Selon le type d’élevage, les objectifs vont être différents donc nos choix de traitements aussi.
Veaux sous la mère : ils boivent le lait avant de se nourrir sur la pâture, leur système
immunitaire se met en place progressivement, et la mère assainit la pâture. L’objectif de
l’éleveur sera de développer leur immunité (pour les femelles qu’il va garder)
Broutards : l’objectif est la croissance maximale des animaux, avec des lots assez homogènes
de préférence. Ces animaux ont une durée de vie courte donc on ne va pas chercher à
renforcer leur immunité.
Vaches laitières : l’objectif est la production laitière maximale. Ces animaux ont une durée de
vie longue donc renforcer leur immunité est indispensable. Les jeunes n’ont dans ce cas aucune
immunité favorisée.
Vaches allaitantes : l’objectif est la fertilité et la croissance. Là aussi les animaux (les mères) ont
une durée de vie longue donc il va falloir renforcer leur immunité.
Dans tous les cas, il faut favoriser le contact au moment où la charge parasitaire est la plus faible pour
pouvoir stimuler l’immunité.
Le tableau suivant représente l’importance relative des différents helminthes des bovins au pâturage.
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Remarque : ceux qui sont en gras, ce sont les strongles. Ceux qui sont entourés en rouge sont les plus
graves (Ostertagia+++)
COPROSCOPIE
Il existe trois types de coproscopies : simple, Mac Master et Baermann. Le résultat de la
coproscopie est donné en nombre d’œufs par gramme de fèces (opg).
A utiliser :
- Quand ? En cours de saison de pâturage
- Sur quels animaux ? Sur des génisses présentant des signes cliniques (troubles
digestifs)
- Pour quoi ? Pour confirmer ou infirmer une suspicion de strongylose digestive
clinique (ostertagiose de type 1)
Limites :
- Le dosage du pepsinogène doit être fait sur un lot et l’interprétation ne doit pas être trop
hâtive si l’un des animaux a un taux un peu élevé.
- Les seuils d’interprétation utilisés pour les jeunes bovins ne sont pas transposables chez les
bovins adultes.
- Les seuils d’interprétation sont variables suivant la méthode de dosage utilisée au laboratoire
(se renseigner auprès du labo)
- Inutilisable pour identifier les vaches qui pourraient avoir une augmentation de la production
laitière après traitement (mauvais indicateur de traitement sélectif).
- Pas de relation entre le résultat coproscopique et la charge parasitaire. La corrélation ne
semble pas très bonne. Pour les cestodes et les trématodes, il n’y pas de corrélation du tout.
Pour les strongles il semblerait qu’il y en ait une mais elle est à interpréter avec précaution.
Il faut privilégier les coproscopies individuelles sinon c’est très difficile à interpréter.
EXAMEN POST-MORTEM
Il est très significatif pour des maladies comme la fasciolose par exemple mais on souhaite
souvent détecter les helminthes chez l’hôte avant d’en arriver là.
7/26
TECHNIQUES DE DETECTION INDIRECTES
DETECTION D’ANTICORPS
On mesure le niveau d’anticorps anti-Ostertagia (possible aussi pour Fasciola) dans le lait de tank
(ou du sérum) par un test ELISA. On établit ensuite un résultat exprimé en Ratio de Densité Optique
(RDO). Des tests contre la Dictyocaulose sont en cours d’expérimentation.
A utiliser :
- Quand ? A l’automne (en fin de saison de pâturage)
- Sur quels animaux ? Tous types d’animaux, c’est plus simple pour les vaches laitières
car on peut prélever directement le lait de tank
- Pour quoi ? Pour identifier les troupeaux où la production laitière peut être
améliorée après un traitement strongylicide, et pour évaluer l’exposition moyenne du
troupeau aux strongles digestifs pendant la saison de pâturage.
Limites :
A utiliser :
- Quand ? En cours de saison de pâturage (été-automne)
- Sur quels animaux ? Sur des génisses (1ère ou 2nde saison de pâturage) présentant des
signes cliniques
- Pour quoi ? Pour confirmer ou infirmer une suspicion de strongylose digestive
clinique (exemple de l’ostertagiose de type I)
Ou
8/26
Ou
Limites :
- Il faut toujours doser le pepsinogène sérique sur plusieurs génisses d’un même lot et rester
prudent dans l’interprétation si un seul animal présente un taux élevé.
- Les seuils d’interprétation utilisés chez les jeunes bovins ne sont pas transposables chez les
bovins adultes.
- Les seuils d’interprétation sont variables selon la méthode de dosage. Il faut se renseigner
auprès du laboratoire avant de les interpréter.
C’est un mauvais indicateur de traitement sélectif : il est inutilisable chez les vaches qui
pourraient avoir une augmentation de la production laitière. La relation entre le taux de pepsinogène et
la charge parasitaire est inconstante chez les vaches adultes, ce test n’est donc interprétable que pour
les jeunes bovins, en première ou deuxième saison de pâture.
Ces techniques de détection doivent toujours être utilisées à la même saison pour observer l’évolution
de l’élevage d’une année sur l’autre.
Les indicateurs de troupeau : le niveau d’anticorps anti-Ostertagia (sur lait de tank : témoin de
l’exposition) et l’historique du pâturage (témoin de l’immunité TCE voir II 3)
Les indicateurs individuels : le niveau d’anticorps (sur lait individuel ou sérum : témoin de
l’exposition), la coproscopie (témoin de l’excrétion) et le taux de pepsinogène sérique (témoin
des lésions)
Les indicateurs individuels zootechniques : le stade de lactation et le niveau de production pour
les vaches laitières
Aucunes des méthodes vues précédemment n’est fiable à 100% : il faut les combiner mais elles sont le
reflet (partiel) de l’immunité du troupeau.
9/26
Chez les génisses
On recherche une bonne croissance et aucun signe clinique. Il faut rechercher le contact avec
les parasites pour permettre l’installation de l’immunité en profitant des périodes où la pression
d’infestation est faible. Mais d’un autre côté, il faut limiter les charges parasitaires pour éviter les
conséquences de l’infestation par un traitement ciblé.
Une méthode a été développée pour évaluer l’immunité acquise des génisses : c’est la
détermination du Temps de Contact Effectif (TCE) des vaches avec le parasite (larves infestantes) de
SGI avant le premier vêlage. Il est basé sur le fait qu’il faut un temps de contact suffisant entre les
animaux et le parasite pour que cette immunité puisse se mettre en place. Le problème est que le
temps réel de contact avec le parasite est différent de la période de mise en pâture. En effet, les
traitements rémanents et les périodes de sécheresse (absence de parasite sur la pâture) vont diminuer
ce temps de contact. Enfin la complémentation a aussi un rôle important : si la vache est complémentée
elle va passer moins de temps à brouter et va donc moins ingérer de parasite.
Cette évaluation de l’immunité acquise à partir de la détermination du TCE avec les larves infestantes
de SGI avant le 1er vêlage peut se faire en faisant le lien entre le RDO et le TCE.
Pour les strongles, l’immunité est lente mais persistante alors que pour la dictyocaulose, l’immunité est
rapide mais peu persistante. Au contraire, pour la grande douve, et encore plus pour le paramphistome,
l’immunité est inefficace.
10/26
Chez les vaches adultes
On cherche à optimiser la production laitière mais on observe une forte variabilité de l’impact
des SGI sur la production laitière. Cet impact dépend de la résistance et de la résilience de l’hôte. Les
animaux à risques vont être les vaches pour lesquelles l’impact de la charge parasitaire sur la
production laitière est le plus élevé, c’est-à-dire les plus exposées et/ou celles qui n’ont pas une
immunité « terrible ». Ces vaches vont être celles qui ont effectivement une augmentation de la
production laitière après traitement.
Le problème est qu’il n’existe aucun outil nous permettant de quantifier l’infestation chez les
vaches adultes !
11/26
Différence d’immunité selon les parasites
Strongles gastro-intestinaux : ils sont présents partout donc les contacts entre les animaux et le
parasite sont fréquents (TCE bon). L’immunité est lente à s’installer mais elle est solide.
Strongles respiratoires : ils ne sont que parfois présents donc il y a vraiment peu de contacts
avec le parasite permettant le développement de l’immunité de l’hôte. L’immunité est assez
rapide à s’installer mais plus fragile que pour les strongles digestifs, elle peut être dépassée.
Grande douve/Paramphistome : ils ne sont présents que dans les zones humides avec présence
de limnées donc les conditions de contacts HD/parasites sont un peu plus limitées. L’immunité
développée par l’animal est précoce mais non protectrice.
Elle repose sur la collecte d’informations auprès de l’éleveur (« on joue vraiment à Sherlock
Holmes.. »). Il faut déterminer les périodes à risques et la pression d’infestation qui dépend de :
- la conduite de pâturage : densité des animaux sur chaque pâture, rotation, mélange de classe
d’âge, date de sortie et d’entrée à l’étable de l’année précédente, complémentation en pâture.
- la température et l’humidité
Le problème est que le planning de pâturage est souvent difficile à obtenir (l’éleveur ne se
rappelle plus) tout comme les données météo de l’année précédente. Il existe maintenant des
logiciels qui nous donnent le risque d’un élevage, ce qui peut être intéressant. Il faut poser les
bonnes questions à l’éleveur. On peut utiliser le logiciel « parasitesinfo » un peu complexe, ou sur
un site internet www.idele.fr/filieres/bovin-lait/ où l’on peut estimer le risque parasitaire ou encore
un logiciel développé par Merial avec lequel on peut déterminer la charge, quand rentrer les bêtes,
quel est le type de pâture… On peut ainsi simuler l’évolution du parasitisme sur la pâture.
Quand on arrive dans une clientèle, il est intéressant aussi de discuter avec le vétérinaire qui
est déjà sur place : on cherche à avoir les informations sur les périodes à risque, dues au recyclage
parasitaire notamment.
Remarque : pour info, cette année, le temps était rapidement très chaud, très sec et pendant
longtemps, ce qui n’a pas favorisé l’installation de la dictyocaulose.
12/26
5. Bilan : Choix du schéma de prévention
Le but est d’avoir un traitement ciblé (identifier les lots à risques donc ne traiter que ceux-là) et
sélectif (dans ces lots, ne traiter que les animaux les plus à risques). Il faut l’associer aux mesures
agronomiques de type rotation de pâtures.
Le vaccin contre la dictyocaulose est efficace mais pas disponible en France (seulement en
Angleterre et Belgique. Il faut des animaux producteurs de larves pour entretenir un cycle car des larves
irradiées sont utilisées pour fabriquer le vaccin.
Le vaccin contre Haemonchus sp. n’est pas disponible non plus en France et a un protocole
assez lourd.
Thérapeutique disponible
Ces molécules sont à utiliser pendant la saison de pâture lors de rotation : au changement de
pâture, à l’entrée à l’étable si la contamination est forte, et sur les adultes ponctuellement. Ce sont
les moins chères (environ 2€ pour 300kg). Elles ne sont pas rémanentes.
Attention : Ne pas utiliser à la mise à l’herbe car ces molécules n’ont aucune rémanence : on ne traite
que s’il y a besoin, on laisse les animaux se contaminer. Elles ne sont pas utilisées si on cherche une
action longue sur toute la saison.
Les endectocides :
13/26
Ces molécules sont à utiliser pour une recherche de GMQ maximal sur des bêtes à l’engrais
(après le début de la saison de pâture, 1 à 2 fois à 8-10 semaines d’intervalle) ou pour un traitement
d’été lors de période à risque (été humide) sur pâturage continu. Le coût est un peu plus élevé que les
précédentes (4-6€ pour 300kg).
Attention : On ne les utilise pas pour un traitement à la rentrée à l’étable sauf si le traitement d’été n’a
pas été réalisé. On ne les utilise pas non plus en tout début de pâture. L’éprinomectine est la seule
molécule utilisable sur les vaches laitières (aucun temps d’attente pour le lait) !
Les bolus
Ces formulations sous forme de bolus permettent un traitement unique pour toute la saison de
pâture. La libération est soit « séquentielle » (relargage toutes les 3 semaines d’une dose) utilisées pour
les animaux dont la contention n’est pas possible soit « continue » pour les broutards. Le coût du
traitement est élevé (10 à 15€ pour 300kg)
Attention : On ne les utilise jamais pour la rentrée à l’étable, ni quand on recherche à développer
l’immunité, ni quand le traitement est réalisé peu de temps avant l’abattage et bien sûr jamais chez les
vaches laitières.
Contraintes pharmacologiques
Les formulations en Pour-on sont très faciles d’utilisation mais elles présentent aussi certains
côtés négatifs. Les vaches font beaucoup d’auto-léchage ou d’allo-léchage, on a donc des problèmes de
biodisponibilité du produit avec un fort risque de sous-dosage : il y a une très forte variabilité
individuelle. Le traitement risque d’être moins efficace et on augmente le risque d’apparition de
résistances. De plus, il peut y avoir des problèmes pour les vaches laitières car les délais d’attente pour
le lait n’ont pas été calculés par voie orale pour ces produits destinés à être administrés par voie
transcutanée. Utiliser un traitement pour-on revient donc à traiter tout le monde ou personne, ce qui
ne permet pas le traitement ciblé et sélectif auquel on souhaite arriver.
La deuxième contrainte pharmacologique pour les vaches laitières est qu’il n’y a qu’un seul
anthelminthique disponible n’ayant aucun temps d’attente pour le lait : l’éprinomectine en injectable.
Pour calculer la dose, on prend l’animal le plus lourd, on estime son poids et on base notre
traitement là-dessus. Mais souvent, on sous-estime le poids.
14/26
Résistances aux anthelminthiques
Or ces pratiques de traitement sont très courantes et peuvent conduire à terme à des échecs
thérapeutiques. En conséquence, on va chercher à réduire la pression de sélection exercée par les
anthelminthiques sur les parasites.
Pour se faire, il faut créer et conserver des populations refuges de parasites : ce sont des sous-
populations de parasites non exposées à l’action de l’anthelminthique donc sur lesquelles ne s’exerce
pas la pression de sélection lors du traitement. On distingue trois sources de refuges :
- Les parasites présents chez les animaux non traités (traitement sélectif)
- Les stades libres présents sur les pâtures (phase exogène du cycle)
- Les stades inhibés chez les animaux (exemple L4 en hypobiose) non atteints par les
anthelminthiques
Cibler les traitements sur quelques individus est une mesure efficace pour contrer l’apparition
de résistances. En effet, si la population refuge est importante, on va avoir un phénomène de
« dilution » des larves résistantes (émises par les animaux traités) par les larves non résistantes (issues
de la population refuge, c’est-à-dire émises par les animaux non traités) sur les pâtures. Si les animaux
se ré-infestent, ils vont avoir beaucoup plus de chance de s’infester avec une larve sensible aux
anthelminthiques.
De plus, dans l’hôte définitif vont se côtoyer des parasites adultes résistants et sensibles. Ils
vont se reproduire ensemble, on va avoir un phénomène de « dilution des gènes de résistance » donc
une excrétion par l’animal d’œufs qui donneront des larves majoritairement sensibles au traitement.
- Impact environnemental : résidus dans les fèces (avermectine) qui touchent les espèces
non concernées et sensibles comme les bousiers conséquences sur la productivité des
prairies
- Impact sur l’immunité : la durée et l’intensité du contact diminuées en cas de traitements
rémanents induisent un moindre développement de l’immunité chez les génisses trop
traitées installation retardée de l’immunité chez les jeunes augmentation de la
probabilité d’avoir à traiter les animaux plus âgés.
15/26
B) Visites de suivi
Ces visites ont pour but de vérifier l’efficacité des mesures mises en œuvre et dans le cas
contraire pouvoir les ajuster.
1. Juin-juillet
On peut réaliser des prélèvements d’herbe (peu fait) pour faire un comptage de L3 de SGI sur la
parcelle la plus utilisée et vérifier ainsi la pression parasitaire à laquelle sont soumis les animaux. On
demande à l’éleveur quelle est la conduite qu’il a prévue pour la fin de saison de pâturage. Avec ces
deux éléments, on peut faire une évaluation du risque et déterminer s’il y a nécessité d’un traitement
de fin de saison ou non.
2. A la rentrée à l’étable
Le but est d’évaluer l’intensité de l’infestation effective (coproscopies, dosage du pepsinogène,
signes cliniques) et décider de la mise en place de mesures thérapeutiques correctrices. On fait le bilan
global de la saison, ce qui nous permet d’anticiper la saison suivante.
16/26
III- Exemples et mise en pratique
17/26
Faut-il traiter les génisses en fin d’hiver ?
Contexte : On est en fin d’hiver – début de printemps : les animaux sont des génisses ayant
déjà eu une première saison de pâturage, elles sont encore en stabulation ou tout juste
remises à l’herbe.
Symptômes : Diarrhée sévère d’apparition brutale
Les symptômes sont-ils dus au réveil des larves en hypobiose c’est-à-dire a-t-on à
faire à une ostertagiose de type 2 ?
Pour y répondre il faut évaluer l’étendue des lésions de la caillette par un dosage du
pepsinogène. S’il s’agit d’une ostertagiose de type II les niveaux de pepsinogène seront très
augmentées (2000 à 4000 mUTyr).
Traitement : On choisit des molécules à action rapide sur les adultes, par exemple les
benzimidazoles.
18/26
Durant la visite de suivi, on évalue l’intensité de l’infestation effective et on met en place des
mesures thérapeutiques correctrices.
Dans le bilan global, l’anticipation de la saison suivante permet de prévenir les infestations
massives.
19/26
Partie 2 : Gestion des trématodoses
I- La fasciolose bovine
1) Rappel du cours
La fasciolose est due à un parasite possédant un cycle dixène avec la limnée comme HI. Ce
mollusque a besoin d’un sol humide pour se développer. Il survit plus ou moins bien à l’hiver
(on observe tout de même des limnées trans-hivernantes), puis se développe et se reproduit.
S’il fait trop chaud ou trop sec dans l’été, la limnée va estiver, et à l’automne, elle excrètera à
nouveau.
Les quantités de limnées présentes dans l’environnement sont liées aux conditions
climatiques. Les métacercaires survivent très bien l’hiver si les conditions ne sont pas trop
difficiles. Au début de la saison de pâture, les métacercaires trans-hivernantes se réactivent. A
ce moment-là, les conditions étant favorables, il y a excrétion de cercaires par les limnées. Les
nombreuses limnées de 2e génération, nées au cours de l’année, vont excréter plus
tardivement fortement des cercaires dans l’environnement. Le risque de contamination des
bovins est donc maximal à l’automne. La fasciolose d’hiver devient ainsi la plus à risque pour
les bovins, et la plus grave.
Les bovins peuvent donc se contaminer au début de la saison de pâturage, ou à l’été
quand ils se rapprochent des zones humides par manque d’herbe, mais surtout en automne.
La période pré-patente étant assez longue (3 mois), les signes cliniques vont être décalés par
rapport au moment de l’infestation.
20/26
2) Méthodes de lutte
En termes de lutte sanitaire (prévention de l’infestation), le but est d’éviter les zones
humides afin de supprimer le biotope favorable et ainsi les gîtes à limnée. En pratique, ceci
n’est pas du tout évident. L’autre solution est de traiter les animaux porteurs pour éviter la
contamination de l’environnement. Pour cela, le traitement se doit d’être ciblé :
1- Définir le statut parasitaire des lots
Le but est de savoir quels seront les individus à traiter en priorité. Pour cela, différents examens sont à
notre disposition :
- Les lésions post-mortem sont significatives. Leur recherche est systématique à l’abattoir,
principalement au niveau du foie. Attention, il y a tout de même parfois confusion entre la
petite et la grande douve.
- L’historique de l’élevage est aussi un élément à prendre en compte pour identifier et quantifier
les zones à risque et les individus atteints ou à risque dans l’élevage.
- La sérologie repose sur la détection des anti-corps anti-fasciola. Il faut attendre quelques
semaines après infestation (fin d’été=aout/sept) tout de même pour que l’immunité ait le
temps de se mettre en place.
Remarque : Le coût de la sérologie est tout de même à estimer. Il faut faire la balance entre faire des
tests sérologiques sur tous les individus ou les traiter tous et prendre en compte alors le coût du
traitement et du retrait du lait chez les vaches laitières par exemple. En plus, les traitements sont
uniquement adulticides et donc à renouveler 8-10 semaines après, avec 9 jours de retrait de lait dans
ce cas-là.
21/26
Liste des traitements à disposition en fonction de l’âge des douves après ingestion
Voici des exemples de traitement tactiques établis sur différents types de bovins :
En élevage allaitant :
En élevage laitier :
22/26
Pour les génisses de première année, le traitement est à faire en fin d’été. Il n’y a pas de
problème, on peut raisonner comme les allaitants : adulticide et larvicide.
Pour les génisses de deuxième année qui vont entrer en gestation, on fait le dernier
traitement avant le dernier tiers ou à la moitié de la gestation. L’idéal serait de la faire en fin
de saison de pâture. Seuls les adulticides sont autorisés pour femelles en lactation.
Le problème reste alors la non commercialisation du lait pendant 9 jours si traitement. L’autre
possibilité est de traiter deux fois pendant le tarissement (en début et fin) avec des
adulticides : précisions dans les cas cliniques de pharma spé.
23/26
3- Mesures agronomiques = sécuriser les parcelles à risque
Le but de ces mesures est de diminuer les sources de parasites et de limiter le contact entre les
hôtes et les métacercaires. Pour cela, on pourra drainer les zones humides identifiées et isoler les
bovins de ces zones infestées à l’aide de clôtures.
24/26
II- La paramphistomose bovine et méthodes de lutte
o Traitement spécifique : pas d’AMM disponible pour les bovins, les traitements
s’utilisent hors RCP. On ne prend pas en compte la dose-stop : on augmente la dose de
manière proportionnelle au poids avec un délai d’attente forfaitaire.
25/26
o Prophylaxie : elle est identique à celle de la fasciolose
Pour en savoir plus sur la maîtrise du risque parasitaire lié aux strongles digestifs en troupeaux
bovins laitiers : http://idele.fr/filieres/bovin-lait/publication/idelesolr/recommends/maitrise-
du-risque-parasitaire-lie-aux-strongles-digestifs-en-troupeaux-bovins-laitiers-1.html
26/26
القرآن
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
Unité
d'Enseignement
Maladies parasitaires
des carnivores
3ème Année – S10
DZVET 360
القرآن
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT
SOMMAIRE
M A L A D I E S
P A R A S I T A I R E S
D E R M A T O L O G I Q U E S
D E S
C A R N I V O R E S
D O M E S T I Q U E S
INTRODUCTION
..............................................................................................................................................
3
I
•
AFFECTIONS
CARACTERISEES
PAR
DU
PRURIT
..............................................................................
5
A.
GALE
SARCOPTIQUE
CANINE
(RANG
A)
......................................................................................................................
5
1.
Définition
.......................................................................................................................................................................
5
2.
epidémiologie
...............................................................................................................................................................
6
3.
présentation
du
parasite
.........................................................................................................................................
7
4.
Etude
clinique
..............................................................................................................................................................
9
5.
traitement
spécifique
..............................................................................................................................................
14
B.
GALE
NOTOEDRIQUE
FELINE
(RANG
C)
....................................................................................................................
16
1.
définition
......................................................................................................................................................................
16
2.
epidémiologie
.............................................................................................................................................................
16
3.
présentation
du
parasite
.......................................................................................................................................
17
4.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
18
5.
traitement
spécifique
(pas
d’AMM
pour
la
gale
notoédrique)
.............................................................
18
C.
LA
GALE
OTODECTIQUE
(RANG
A)
.............................................................................................................................
19
1.
définition
......................................................................................................................................................................
19
2.
epidémiologie
.............................................................................................................................................................
19
3.
présentation
du
parasite
.......................................................................................................................................
20
4.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
21
D.
LES
CHEYLETIELLOSES
CANINES
(RANG
A)
ET
FELINES
(RANG
B)
....................................................................
23
1.
définition
......................................................................................................................................................................
23
2.
epidémiologie
.............................................................................................................................................................
23
3.
présentation
du
parasite
.......................................................................................................................................
24
4.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
25
E.
THROMBICULOSE
CANINE
ET
FELINE
(RANG
A)
=
AOUTAT
..................................................................................
28
1.
définition
......................................................................................................................................................................
28
2.
epidémiologie
.............................................................................................................................................................
28
3.
présentation
du
parasite
.......................................................................................................................................
29
4.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
30
F.
LA
STRAELENSIOSE
CANINE
(RANG
C)
......................................................................................................................
31
1.
Définition
.....................................................................................................................................................................
31
2.
epidémiologie
.............................................................................................................................................................
31
3.
présentation
du
parasite
.......................................................................................................................................
31
4.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
32
G.
L’ACARIOSE
DERMANYSSIQUE
(RANG
C)
..................................................................................................................
34
1.
définition
......................................................................................................................................................................
34
2.
epidémiologie
.............................................................................................................................................................
34
3.
présentation
du
parasite
......................................................................................................................................
34
1/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
4.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
35
H.
PULICOSES
ET
DERMATITES
INDUITES
PAR
ALLERGIES
AU
PIQURES
DE
PUCES
(DAPP)
(RANG
A)
.............
36
1.
définition
......................................................................................................................................................................
36
2.
Epidémiologie
............................................................................................................................................................
36
3.
cycle
épidémiologique
............................................................................................................................................
37
4.
présentation
du
parasite
.......................................................................................................................................
38
5.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
41
6.
traitement
...................................................................................................................................................................
45
I.
LES
PHTIRIOSES
CANINE
ET
FELINE
(RANG
B)
..........................................................................................................
49
1.
définition
......................................................................................................................................................................
49
2.
epidémiologie
.............................................................................................................................................................
49
3.
Présentation
du
parasite
......................................................................................................................................
50
4.
etude
clinique
.............................................................................................................................................................
51
J.
DERMATITES
PAR
ALLERGIES
AUX
PIQURES
DE
DIPTERES
(RANG
C)
....................................................................
52
K.
DERMATITE
A
MALASSEZIA
PACHYDERMATIS
(RANG
A)
......................................................................................
52
1.
définition
......................................................................................................................................................................
52
2.
Epidémiologie
............................................................................................................................................................
53
3.
description
du
parasite
..........................................................................................................................................
54
4.
cycle
évolutif
...............................................................................................................................................................
55
5.
étude
clinique
.............................................................................................................................................................
55
L.
MYCOSES
PRURIGINEUSES
AUTRES
QUE
LES
DERMATOPHYTIES
TYPIQUES
(TEIGNES)
(RANG
C)
..................
59
II.
AFFECTIONS
CARACTERISEES
PAR
L’ALOPECIE
...........................................................................
62
A.
LES
DEMODECIES
CANINES
(RANG
A)
......................................................................................................................
62
1.
Définition
.....................................................................................................................................................................
62
2.
Epidémiologie
............................................................................................................................................................
63
3.
Description
du
parasite
:
Demodex
sp.
............................................................................................................
64
4.
Facteurs
prédisposants
à
la
démodécie
..........................................................................................................
66
5.
Etude
clinique
............................................................................................................................................................
67
6.
Démodécies
dues
à
d’autres
genres
..................................................................................................................
74
B.
LES
DEMODECIES
FELINES
(RANG
C)
........................................................................................................................
74
1.
Définition
.....................................................................................................................................................................
74
2.
Présentation
du
parasite
......................................................................................................................................
75
3.
Etude
clinique
............................................................................................................................................................
75
C.
DEMODECIE
DU
FURET
(RANG
C)
..............................................................................................................................
76
D.
LES
DERMATOPHYTIES
OU
TEIGNES
CANINES
ET
FELINES
(RANG
A)
.................................................................
76
1.
Définition
.....................................................................................................................................................................
76
2.
Epidémiologie
............................................................................................................................................................
77
3.
Présentation
du
parasite
......................................................................................................................................
79
4.
Etude
clinique
............................................................................................................................................................
83
III.
AFFECTIONS
CARACTERISEES
PAR
DES
NODULES
OU
DES
ULCERES
...................................
90
A.
LA
LEISHMANIOSE
CANINE
(RANG
A)
ET
FELINE
NODULAIRE
.............................................................................
90
B.
LA
DIROFILARIOSE
SOUS
CUTANEE
CANINE
(RANG
B)
...........................................................................................
90
C.
LA
LEISHMANIOSE
CANINE
RESPONSABLE
D’ULCERES
(RANG
A)
........................................................................
91
D.
LES
MYIASES
CUTANEES
(RANG
B)
...........................................................................................................................
91
E.
PHAEHYPHOMYCOSES,
HYALOHYPHOMYCOSES
ET
CRYPTOCOCCOSE
FELINE
(RANG
C)
..................................
92
F.
PLAIES
CUTANEES
DUES
AUX
TIQUES
(RANG
C)
......................................................................................................
93
2/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
INTRODUCTION
Les
objectifs
du
référentiel
pédagogique
sont
rappelés
ici.
Il
faut
bien
évidemment
revoir
les
cours
généraux
de
parasitologie
de
S5
et
S6
(surtout
les
cycles).
Les
cours
de
parasitologie
clinique
des
carnivores
sont
présentés
par
appareil
et
par
signe
clinique
majeur.
Il
faut
intégrer
ce
chapitre
avec
ceux
de
dermatologie
médicale
et
de
pathologie
médicale
afin
de
mieux
intégrer
le
diagnostic
différentiel.
Il
faut
aussi
le
compléter
par
l’enseignement
clinique
et
les
consultations
de
parasitologie-‐dermatologie.
Définition
dans
le
référentiel
du
diplôme
Savoir
«
diagnostiquer
et
traiter
une
dermatose
microbienne,
parasitaire
ou
fongique,
un
syndrome
prurigineux,
un
syndrome
alopécique,
un
nodule,
une
pseudopyodermite,
une
dermatose
croûteuse,
un
syndrome
ulcératif,
un
état
kératoséborrhéique,
un
complexe
granulome
éosinophilique
félin,
une
otite
externe
…
»
et
«
évaluer
le
risque
de
transmission
d’une
dermatose
entre
animaux
dans
un
effectif
ou
à
l’homme,
et
concevoir
une
stratégie
de
prévention
de
la
maladie
parasitaire.
»
Les
notions
abordées
dans
les
modules
«
acarologie-‐entomologie
et
mycologie
»
et
«
helminthologie
et
protozoologie
»
permettent
d’acquérir
les
connaissances
des
caractères
morphologiques
(diagnose),
biologiques
(localisation,
nutrition,
reproduction)
et
pathologiques.
Objectifs
• Savoir
o Connaître
les
espèces
parasites
responsables
d’affection
cutanée
(prurigineuse,
alopécique,
ulcérative…)
chez
les
carnivores
domestiques
o Connaître
leur
morphologie
(à
des
fins
diagnostiques),
leur
biologie
et
leur
cycle
évolutif
(à
des
fins
de
thérapeutique
et
de
prophylaxie)
et
leur
caractère
zoonotique
potentiel
• Savoir-‐faire
o Formuler,
au
terme
d’un
raisonnement
médical,
des
hypothèses
diagnostiques
hiérarchisées
et
argumentées
(moins
de
5)
o Choisir
et
parfois
réaliser
l’examen
complémentaire
optimal
permettant
de
confirmer
l’hypothèse
diagnostique
• Savoir-‐être
o Expliquer
au
propriétaire
la
gravité
de
l’affection,
le
suivi
nécessaire
et
le
caractère
zoonotique
éventuel
(y
compris
les
modalités
de
transmission)
o Rédiger
une
ordonnance
à
des
fins
thérapeutiques
et
prophylactiques
Les
références
bibliographiques
sont
disponibles
sur
Vetotice
pour
ceux
que
ça
intéresse.
Sur
le
site
de
l’ESCCAP,
il
y
a
un
guide
«
arthropodes
ectoparasites
du
chien
et
du
chat
»
très
bien
fait
avec
un
outil
de
diagnose
simple.
Ce
site
est
fortement
recommandé
par
les
professeurs
d’une
façon
générale
pour
toute
la
parasitologie,
n’hésitez
pas
à
aller
y
jeter
un
œil
!
Les
dermatoses
que
nous
verrons
dans
ce
cours
sont
classées
par
signe
clinique
majeur
qui
les
détermine
:
• Les
affections
prurigineuses,
très
fréquentes
en
dermatologie
o Gales
:
sarcoptique
canine
(A),
notoèdrique
féline
(C),
otodectique
(A)
o Pseudogales
:
cheyletielloses
canine
(A)
et
féline
(B),
thrombiculose
(A),
straelensiose
(C),
acariose
dermanyssique
(C)
o Pulicoses
et
DAPP
(A)
o Phtirioses
(B)
3/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
o Dermatite
à
Malassezia
(A)
• Les
affections
allopéciantes
o Démodécies
canine
(A)
et
féline
(C)
o Dermatophyties
(A)
• Les
affections
ulcératives
et/ou
responsables
d’apparition
de
nodules
o Leishmaniose
nodulaire
(B)
o Myiases,
mycoses
systémiques/sous
cutanées
…
(C)
Cette
présentation
par
signe
clinique
majeur
répond
au
motif
de
la
consultation
expliqué
par
le
propriétaire,
permettant
ainsi
d’envisager
le
diagnostic
différentiel
plus
facilement.
Certains
pièges
sont
cependant
à
connaître
:
• Le
propriétaire
n’a
pas
nécessairement
conscience
d’un
signe
clinique
pourtant
important.
Par
exemple,
le
prurit
chez
le
chat
peut
s’exprimer
par
un
comportement
de
léchage
plutôt
que
par
du
grattage
proprement
dit.
• Un
signe
clinique
n’en
exclut
pas
un
autre
(présence
d’alopécie
et
de
prurit
par
exemple)
et
on
peut
constater
une
évolution
des
signes
cliniques
dans
le
temps
(prurit
suivi
d’une
alopécie
par
exemple).
C’est
pourquoi
il
faut
toujours
demander
au
propriétaire
lequel
des
signes
est
apparu
en
premier.
C’est
celui
que
l’on
considérera
pour
orienter
le
diagnostic.
En
dermatologie,
l’étiologie
parasitaire
est
primordiale
et
constitue
le
plus
souvent
la
première
hypothèse
formulée.
Chaque
affection
sera
traitée
selon
le
même
plan
(attention,
les
descriptions
des
parasites
sont
brèves,
n’hésitez
pas
à
revoir
les
cours
des
années
précédentes)
:
Le
cycle
épidémiologique
est
essentiel
pour
comprendre
la
transmission
des
agents
pathogènes
et
savoir
comment
agir.
Il
est
également
très
important
de
connaître
la
silhouette
caractéristique
d’une
maladie
parasitaire
(répartition
caractéristique
des
lésions).
4/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
I
•
AFFECTIONS
CARACTERISEES
PAR
DU
PRURIT
Les
gales
et
pseudo-‐gales
sont
des
dermatoses
prurigineuses
dues
à
l’action
pathogène
d’acariens
parasites.
Il
ne
faut
pas
les
confondre
avec
des
dermatoses
non
prurigineuses
dues
à
des
acariens
parasites
(comme
les
démodécies
par
exemple)
ou
des
affections
dues
à
des
acariens
non
parasites
(telles
que
des
allergies).
1. DEFINITION
C’est
une
maladie
infectieuse
et
contagieuse
due
à
la
multiplication
et
à
l’action
pathogène
d’un
acarien,
Sarcoptes
scabiei
var.
canis
en
surface
de
la
couche
cornée
de
l’épiderme.
Cette
maladie
se
caractérise
cliniquement
par
un
prurit
violent
(signe
clinique
majeur
qui
va
alerter
le
propriétaire
et
motiver
la
consultation)
et
une
alopécie
extensive
secondaire
(la
chronologie
est
importante
à
relever
!).
Cette
localisation
en
profondeur
de
la
peau
est
à
bien
retenir
car
elle
a
des
conséquences
pour
le
diagnostic
et
la
thérapeutique.
Les
lésions
sont
d’abord
localisées
puis
se
généralisent
rapidement.
La
gale
sarcoptique
est
aussi
appelée
gale
du
corps,
gale
extensive,
gale
du
chien.
On
retiendra
que
c’est
une
gale
du
corps,
extensive
(recouvre
environ
4/5
de
la
surface
corporelle),
à
localisation
intra-‐épidermique
et
provoquant
prurit
puis
alopécie.
5/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
C’est
une
maladie
importante
:
• D’un
point
de
vue
médical
car
la
gale
sarcoptique
canine
et
potentiellement
mortelle
si
aucun
traitement
n’est
mis
en
place.
• Mais
aussi
car
c’est
une
maladie
assez
fréquente,
observée
régulièrement
en
consultation
et
plutôt
sous-‐diagnostiquée.
C’est
une
hypothèse
clinique
à
envisager
systématiquement
lors
de
prurit
important
et
étendu
chez
le
chien.
TETE
DE
CHIEN
GALEUX
ET
SARCOPTES
SCABIEI
ADULTE
La
tête
du
chien
galeux
présente
des
dépilations
faciales
ainsi
que
sur
les
bords
et
l’extrémité
du
pavillon
auriculaire
(atteinte
assez
caractéristique
du
bord
postérieur
de
l’oreille).
2. EPIDEMIOLOGIE
C’est
une
maladie
cosmopolite,
d’allure
épidémique.
Elle
est
souvent
contagieuse
et
est
donc
fréquente
en
élevages,
collectivités,
chenils,
refuges.
La
gale
sarcoptique
concerne
1
à
5%
des
consultations
de
dermatologie.
Il
n’y
a
pas
de
caractère
saisonnier
(ce
qui
peut
être
utilisé
pour
le
diagnostic
dans
la
récolte
des
commémoratifs).
Par
contre,
la
transmission
entre
individus
nécessite
un
contact
étroit
car
le
parasite
survit
peu
dans
le
milieu
extérieur
(quelques
jours
qui
justifient
malgré
tout
un
nettoyage
du
lieu
de
vie
de
l’animal).
Attention,
un
animal
galeux
en
début
d’évolution
peut
ne
pas
avoir
de
lésions
visibles
mais
être
contagieux.
La
gale
sarcoptique
canine
est
une
maladie
assez
spécifique
:
• Elle
est
assez
spécifique
des
canidés
:
la
transmission
se
fait
essentiellement
entre
chiens
• La
contamination
de
l’homme
et
du
chat
est
parfois
observée
:
le
parasite
entre
dans
la
couche
épidermique,
provoque
des
lésions,
mais
ne
peut
pas
réaliser
un
cycle
évolutif
complet
donc
meurt.
Ce
sont
des
culs-‐de-‐sac
épidémiologiques
et
on
parle
alors
d’infestation
sarcoptique
=
prurigo
(≠gale)
chez
ces
espèces.
Enfin,
tout
chien,
quels
que
soient
sa
race,
son
espèce,
son
statut
physiologique,
peut
exprimer
la
maladie.
6/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
3.
PRESENTATION
DU
PARASITE
Définition
taxonomique
:
Sarcoptes
scabiei
var.
canis
=
Acarien
Sarcoptidé
(parasite
intradermique
≠
Psoroptidés).
C’est
une
espèce
avec
des
variétés
spécifiques.
L’adulte
possède
un
corps
globuleux
de
200
μm
à
350-‐400
μm
(taille
microscopique,
invisible
à
l’œil
nu)
à
rostre
court
et
pattes
courtes
(caractéristiques
des
agents
de
gale
profonde),
avec
des
écailles
et
des
épines
dorsales
(caractéristiques
de
Sarcoptes
scabiei).
Les
œufs
sont
ellipsoïdes
(100
μm
x
50
μm)
et
sombres.
C’est
un
élément
typique
pouvant
être
retenu
pour
le
diagnostic
de
confirmation.
Il
faut
impérativement
apprendre
à
reconnaître
ce
parasite
(adultes
et
œufs)
car
c’est
leur
observation
dans
le
produit
de
raclage
qui
confirme
le
diagnostic.
SARCOPTES
SCABIEI
(A
GAUCHE)/OEUFS
DE
SARCOPTES
SACBIEI
(A
DROITE)
C’est
un
parasite
«
spécifique
»,
permanent
(ce
qui
facilite
sa
mise
en
évidence)
dont
les
femelles
fécondées,
les
œufs,
les
larves
et
les
nymphes
sont
en
position
intra-‐épidermique
et
dont
les
autres
adultes
sont
en
position
superficielle.
Les
femelles
creusent
des
sillons
dans
la
couche
cornée
de
l’épiderme
où
elles
pondent
leurs
œufs.
Les
Sarcoptes
étant
histophages
et
mobiles,
on
optera
pour
un
traitement
acaricide
systémique
ou
topique
généralisé.
7/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
LOCALISATION
DES
PARASITES
SUR
L'HOTE
Par
conséquent,
il
y
a
nécessité
de
raclage
cutané
jusqu’à
la
rosée
sanguine
pour
récolter
toute
la
couche
épidermique
et
mettre
en
évidence
les
parasites.
L’observation
d’un
seul
parasite
suffit
au
diagnostic
(on
rappelle
que
les
vaisseaux
sont
dans
le
derme
:
quand
on
les
atteint,
c’est
que
tout
l’épiderme
a
été
raclé).
Si
on
ne
trouve
rien,
il
ne
faut
pas
en
exclure
l’hypothèse
pour
autant.
Le
traitement
acaricide
peut
se
faire
sous
une
forme
systémique
ou
topique
généralisée.
Il
n’est
jamais
ovicide
et
rarement
larvicide.
Du
fait
de
l’inaction
sur
les
œufs,
la
durée
du
traitement
doit
être
égale
au
minimum
à
la
durée
du
cycle
(2-‐3
semaines)
pour
éviter
les
récidives
et
il
faut
renouveler
les
traitements.
C’est
un
parasite
infectieux
avec
libération
d’Ag
dans
la
salive
pouvant
entrainer
une
réaction
inflammatoire
(érythème),
un
phénomène
d’HS
et
une
production
d’Ac
permettant
le
diagnostic
sérologique.
C’est
donc
un
parasite
très
allergisant,
ce
qui
est
en
parti
responsable
du
prurit.
Il
y
a
formation
de
complexes
immuns
pouvant
être
responsable
de
glomérulonéphrite.
CYCLE
EVOLUTIF
8/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
La
multiplication
du
parasite
a
lieu
sur
l’animal
infecté
mais
il
est
possible
de
trouver
des
stades
superficiels
de
contagion
sur
les
congénères.
La
contamination
du
propriétaire
et
du
chat
est
possible
(mais
l’homme
contaminé
n’est
pas
source
de
parasites
pour
le
chien).
Cependant,
le
traitement
du
chien
galeux
suffit
à
faire
disparaître
les
lésions
de
gale
chez
l’homme
et
le
chat.
Le
parasite
résiste
peu
dans
le
milieu
extérieur,
il
n’est
donc
pas
obligatoire
de
traiter
le
milieu
avec
des
acaricides,
une
hygiène
simple
est
suffisante.
4. ETUDE CLINIQUE
SILHOUETTES
DE
CHIENS
GALEUX
En
haut
à
gauche
:
silhouette
de
gale
typique
intéressant
face,
pavillons
auriculaires,
ligne
inférieure
du
corps
et
membres
En
bas
à
gauche
:
alopécie
aux
contours
peu
nets
mais
intéressant
la
tête
et
la
ligne
inférieure
du
corps
En
haut
à
droite
:
atteinte
de
la
région
olécranienne
(érythème
et
alopécie),
zone
riche
en
sarcoptes
En
bas
à
droite
:
face,
membres
9/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
On
peut
aussi
noter
la
présence
de
papules
scabieuses
avec
des
croûtelles
décelables
au
toucher.
Ces
papules
représentent
la
porte
d’entrée
des
femelles
fécondées
dans
la
peau.
C’est
assez
pathognomonique
mais
on
les
observe
très
peu
souvent.
Les
croûtes
se
détachent
et
restent
en
surface
de
la
peau,
elles
forment
le
sable
conchylien
(sensation
de
grains
de
sable
en
surface
de
la
peau
et
présent
de
façon
très
importante
sur
la
face
externe
des
pavillons
auriculaires,
cf.
réflexe
otopodal).
On
observe
aussi
un
érythème
important
et
étendu,
une
séborrhée
et
une
odeur
rance.
Les
complications
possibles
sont
:
une
pyodermite,
un
corps
glabre
recouvert
de
croûtes
et
nauséabond,
une
lichénification,
une
surinfection
bactérienne,
une
atteinte
de
l’état
général
(abattement,
anorexie).
L’expression
clinique
peut
être
plus
discrète,
tout
en
respectant
la
silhouette
caractéristique
mais
avec
un
érythème
discret,
une
alopécie
diffuse.
Le
prurit
reste
cependant
présent.
La
silhouette
peut
également
être
modifiée
en
fonction
de
l’ancienneté
de
la
maladie
et
des
complications
septiques
(pyodermites).
A
côté
de
la
forme
typique,
il
existe
des
formes
atypiques
qui
sont
des
pièges
diagnostiques.
10/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
FORMES
LOCALISEES
Elles
sont
observées
de
plus
en
plus
fréquemment,
chez
les
sujets
traités
plus
ou
moins
régulièrement
avec
des
acaricides
ou
pulicides
car
le
contrôle
antiparasitaire
va
limiter
de
manière
efficace
l’extension
du
parasite
sans
guérir
complétement
l’animal.
Les
lésions
sont
localisées
aux
membres
et
aux
pavillons
auriculaires
en
général.
Elles
peuvent
être
dues
à
des
ré-‐infestations.
Il
est
donc
possible
que
le
système
immunitaire
inhibe
en
partie
le
développement
de
ces
formes.
FORMES
LOCALISEES
Les
différents
éléments
sur
lesquels
nous
devons
nous
appuyer
pour
poser
notre
diagnostic
sont
:
• Les
éléments
épidémiologiques
:
o Origine
de
l’animal
:
chenil,
refuge,
animalerie,
séjour
en
chenil
…
o Contagiosité
aux
congénères
(mais
pas
au
chat)
o Prurigo
chez
le
propriétaire
(papules
érythémateuses
très
prurigineuses
dans
les
zones
de
contact
avec
le
chien
:
mains,
bras,
mollets
…)
• Les
éléments
cliniques
:
o Prurit
violent
avec
alopécie
secondaire,
des
papules
et
des
croûtes
o Silhouette
caractéristique
:
tête,
ligne
du
dessous
et
membres
o Sable
conchylien
sur
la
ligne
du
bord
postérieur
de
l’oreille
o Cortico-‐résistance
• Diagnostic
différentiel
:
autres
dermatoses
prurigineuses
o Dermatite
atopique
:
même
silhouette
mais
prurit
cortico-‐sensible
et
absence
de
contagiosité
11/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
oPulicose-‐DAPP
oThrombiculose
oPhtiriose
oPyodermite
• Diagnostic
de
confirmation
o Réflexe
otopodal
(+++)
:
on
gratte
le
bord
postérieur
du
pavillon
auriculaire
(zone
de
Henry
=
zone
où
l’oreillon
se
dédouble),
ce
qui
provoque
un
pédalage
de
la
part
du
chien
avec
le
membre
postérieur
ipsilatéral.
On
a
une
sensibilité
de
82%,
mais
ce
test
est
non
spécifique
car
potentiellement
positif
pour
une
phtiriose.
L’aspect
de
cette
zone
est
sableux
(sable
conchylien).
o Raclage
cutanés
répétés
jusqu’à
la
rosée
sanguine,
préférentiellement
dans
la
zone
de
Henry
(on
peut
aussi
faire
des
raclages
dans
la
zone
de
l’olécrane)
:
observation
de
Sarcoptes
et
de
ses
déjections.
o Par
analyse
sérologique
(Se
=
92%,
Sp
=
96%)
mais
peu/plus
utilisée.
12/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Le
pronostic
de
gale
sarcoptique
est
toujours
réservé,
sauf
dans
le
cas
de
formes
localisées,
car
son
évolution
peut
être
mortelle
si
un
traitement
adapté
n’est
pas
mis
en
place.
Sans
traitement,
une
réponse
immunologique
contre
les
Ag
salivaires
du
parasite
peut
avoir
lieu.
Ceci
provoque
une
HSI,
III
ou
IV
avec
formation
de
complexes
immuns
pouvant
se
déposer
au
niveau
des
reins
causant
alors
une
glomérulonéphrite
(dans
les
stades
très
avancés),
d’où
une
insuffisance
rénale.
Il
peut
aussi
y
avoir
des
surinfections.
Si
la
prise
en
charge
de
la
gale
sarcoptique
est
rapide,
le
pronostic
est
bon.
Remarque
:
ne
surtout
pas
oublier
de
mettre
des
gants
lors
de
la
manipulation
d’un
animal
que
l’on
suspecte
galeux
c.
Exemple
typique
Cas
d’une
chienne
boxer
de
6
ans,
référée
pour
un
prurit
persistant
et
une
demande
d’enquête
allergologique
:
• Commémoratifs
:
suspicion
de
dermatite
atopique
par
le
confrère,
traitements
corticoïdes
à
dose
anti-‐inflammatoire
puis
immunosuppressive,
traitement
à
base
de
cyclosporine.
• Examen
clinique
:
léger
abattement,
prurit
avec
érythème
et
état
kérato-‐séborrhéique
associé
à
une
alopécie
de
la
tête
et
de
la
ligne
inférieure
du
corps,
sable
conchylien
++,
réflexe
otopodal
++,
prurigo
chez
le
propriétaire
• Raclage
cutané
++
PHOTOS
DE
LA
CHIENNE
A
JO
:
lésions
très
évocatrices
du
pavillon
auriculaire
avec
réflexe
otopodal
positif
A
J30
:
repousse
du
poil,
prurit
très
réduit,
pavillon
auriculaire
quasi-‐normal.
d.
Analyse
de
cas
et
application
pour
la
démarche
diagnostique
13/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
5.
TRAITEMENT
SPECIFIQUE
Présentations
orales
Il
faut
retenir
dans
cette
catégorie
la
Milbémycine
oxime
per
os
(Interceptor
®)
qui
possède
une
AMM
pour
cette
indication.
A
une
posologie
de
1mL/kg,
un
jour
sur
deux
pendant
15
jours,
cela
peut
rapidement
devenir
très
coûteux
pour
le
propriétaire
s’il
a
un
gros
chien.
Les
solutions
orales
ou
injectables,
les
pâtes
orales
d’endectocides
sont
efficaces,
pratiques,
parfois
toxiques
(sensibilité
raciale,
âge
minimal)
mais
moins
chers.
14/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Solutions
injectables
endectocides
Elles
sont
pratiques,
efficaces,
mais
parfois
toxiques,
utiles
pour
les
chiens
rétifs
ou
en
collectivité.
On
dispose
de
l’Ivermectine
(attention
à
sa
toxicité
chez
certaines
races
telles
que
le
Colley,
le
Berger
Australien…)
et
de
la
Moxidectine
dans
des
formulations
qui
n’ont
pas
d’AMM
pour
le
chien.
Solutions
sprays
Ce
sont
des
molécules
de
la
famille
des
pyrazolés,
non
toxiques,
utiles
pour
les
chiots
mais
peu
pratiques.
Collier
Cette
solution
est
pratique,
efficace
et
non
toxique.
Elle
est
utile
pour
les
chiens
rétifs
ou
vivant
en
collectivité.
A
retenir
pour
le
traitement
spécifique
en
première
intention
:
les
lactones
macrocycliques
Sélamectine
(Stronghold
®
avec
3
pipettes
à
15j
d’intervalle)
ou
M oxidectine
(Advocate
®).
Dans
tous
les
cas
il
ne
faudra
pas
oublier
le
traitement
symptomatique
éventuel
des
complications
:
shampooing
anti-‐séborrhéique
(à
ne
pas
appliquer
après
l’administration
du
traitement
spécifique),
traitement
de
la
pyodermite
(antibiotiques),
réhydratation
et
traitement
de
l’insuffisance
rénale.
On
peut
également
administrer
des
corticoïdes
durant
3
à
4
jours
si
le
prurit
est
très
intense.
Il
est
également
important
de
faire
un
suivi
avec
un
contrôle
clinique
et
parasitologique.
On
constate
alors
une
nette
amélioration
dès
J8-‐J10
après
le
début
du
traitement
(«
diagnostic
thérapeutique
»).
D’autres
aspects
thérapeutiques
sont
à
envisager
:
éventuel
traitement
acaricide
du
milieu
(nettoyer
les
couchages
et
le
matériel
de
toilettage),
traitement
des
congénères
canins
obligatoire
avec
isolement
des
malades,
surveillance
des
chats
(rares
cas
d’infestation
féline).
15/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Lors
de
contamination
humaine,
la
guérison
est
spontanée
si
le
traitement
du
chien
source
de
parasites
est
correctement
réalisé
(ne
pas
traiter
l’homme).
L’affection
est
différente
de
celle
de
la
gale
humaine
(Sarcoptes
scabiei
var.
hominis).
On
aurait
dans
ce
cas
des
lésions
caractéristiques
qui
apparaissent
entre
les
doigts.
1. DEFINITION
La
gale
notoédrique
féline
est
une
maladie
infectieuse
et
contagieuse
due
à
la
multiplication
et
à
l’action
pathogène
d’un
acarien,
Notoedres
cati,
en
surface
et
dans
la
couche
cornée
de
l’épiderme,
caractérisée
cliniquement
par
un
prurit
et
une
alopécie
extensive
lente.
Elle
est
spécifique
mais
il
peut
y
avoir
contamination
du
chien
qui
est
un
cul
de
sac
épidémiologique
(guérison
spontanée
si
on
traite
le
chat).
Elle
ressemble
beaucoup
à
la
gale
sarcoptique.
A
retenir
:
localisation
intra-‐épidermique,
prurit
et
alopécie,
atteinte
de
la
face
principalement
2. EPIDEMIOLOGIE
Son
importance
est
faible,
il
s’agit
d’une
maladie
rare
qui
a
disparu
de
France
métropolitaine.
Cette
maladie
reste
localisée
à
quelques
foyers
(Italie,
Espagne,
Ile
de
la
Réunion
…)
et
est
fréquente
chez
les
chats
errants
et
dans
les
collectivités.
On
notera
l’importance
des
commémoratifs
pour
établir
le
diagnostic.
La
gale
notoédrique
est
contagieuse
(même
si
la
contagion
n’est
pas
systématique).
Le
parasite
est
faiblement
résistant
dans
le
milieu
extérieur
(quelques
jours)
en
absence
d’hôtes
et
est
assez
spécifique
des
félidés.
La
transmission
se
fait
donc
essentiellement
entre
animaux,
il
faudra
donc
traiter
les
congénères
du
chat
atteint.
Notoedres
cati
est
assez
spécifique
des
félidés.
Le
chien
et
l’homme
représentent
des
culs
de
sac
épidémiologiques
pour
le
parasite.
Il
est
important
de
questionner
le
propriétaire
pour
savoir
s’il
présente
d’éventuelles
lésions
(prurigo
et
non
pas
gale
notoédrique).
Cette
maladie
peut
toucher
tous
les
chats.
16/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
3.
PRESENTATION
DU
PARASITE
Définition
taxonomique
:
Notoedres
cati,
Acarien
Sarcoptidé,
parasite
intradermique
(à
la
différence
de
Psoroptes)
L’adulte
possède
un
corps
globuleux
de
200
à
250
μm
(taille
microscopique)
avec
un
rostre
court
et
des
pattes
courtes
ainsi
que
des
stries
dorsales
concentriques
(visibles
en
modifiant
la
mise
au
point).
Il
possède
4
paires
de
pattes.
C’est
un
parasite
«
spécifique
»,
infectieux
(cycle
de
2
à
3
semaines),
permanent
et
dont
les
femelles
fécondées,
les
œufs,
les
larves
et
les
nymphes
sont
en
position
intra-‐épidermique
:
nécessité
de
raclage
cutané
jusqu’à
la
rosée
sanguine
pour
les
mettre
en
évidence,
l’observation
d’un
seul
élément
étant
diagnostique.
Le
cycle
est
très
similaire
à
celui
de
Sarcoptes.
Il
est
nécessaire
de
renouveler
les
traitements
car
ils
ne
sont
jamais
ovicides
et
faiblement
larvicides.
Le
parasite
est
histophage
et
mobile,
le
traitement
acaricide
sera
donc
systémique
ou
topique
généralisé.
Il
existe
une
transmission
directe
du
chat
galeux
au
chat
sain
et
potentiellement
au
chien
et
à
l’homme
qui
représentent
des
culs
de
sac
épidémiologiques.
Ainsi,
le
traitement
du
chien
n’est
pas
nécessaire,
celui
du
chat
source
suffit
à
se
débarrasser
du
parasite.
Le
milieu
extérieur
intervient
faiblement
dans
le
cycle
du
parasite.
Le
traitement
acaricide
de
l’environnement
n’est
donc
pas
obligatoire,
une
hygiène
simple
suffit.
CYCLE
BIOLOGIQUE
ET
TRANSMISSION
DE
NOTOEDRES
CATI
17/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
4.
ETUDE
CLINIQUE
a.
Description
La
durée
d’incubation
est
inconnue.
On
ne
s’intéressera
qu’à
la
forme
classique
de
gale
notoédrique
féline
dont
la
forme
clinique
est
très
proche
du
début
de
la
forme
clinique
de
la
gale
sarcoptique
canine.
On
observe
:
• Prurit
:
variable,
souvent
modéré
par
rapport
à
la
gale
sarcoptique
du
chien
(car
le
chat
a
plutôt
tendance
à
se
lécher,
ce
qui
est
moins
relevé
par
le
propriétaire).
• Alopécie
:
secondaire
au
prurit,
extensive,
irrégulière
et
aux
contours
mal
définis.
On
note
l’existence
de
nombreuses
croûtes
épaisses
formant
le
«
casque
croûteux
notoédrique
»
car
localisées
sur
la
tête.
• Silhouette
caractéristique
:
tête
(face,
face
externe
des
pavillons
auriculaires)
puis
secondairement
ligne
inférieure
du
corps
(abdomen)
et
membres
(olécranes,
jarrets).
La
ligne
du
dessus
est
la
dernière
touchée.
L’extension
est
favorisée
par
le
léchage.
• Complications
:
lésions
auto-‐induites
(par
le
grattage/léchage),
lichénification
et
atteinte
de
l’état
général
(faible).
b.
Diagnostic
Le
diagnostic
ne
pose
pas
de
difficultés
majeures.
Il
repose
sur
:
• Les
éléments
épidémiologiques
:
o L’origine
géographique
de
l’animal
o La
contagiosité
aux
congénères
et
aux
chiens
o La
présence
de
prurigo
chez
le
propriétaire
• Les
éléments
cliniques
:
prurit
puis
alopécie
et
croûtes
avec
silhouette
tête
et
ligne
du
dessous
• Diagnostic
différentiel
:
autres
dermatoses
plus
ou
moins
prurigineuses
et
faciales
(extension
de
la
gale
otodectique,
dermatite
miliaire,
DAPP,
phtiriose,
pemphigus
foliacé)
• Diagnostic
de
confirmation
:
raclage
cutanés
répétés
jusqu’à
la
rosée
sanguine
Les
solutions
topiques
d’organochlorés,
d’organophosphorés
et
de
pyréthrinoïdes
sont
à
proscrire
du
fait
de
leur
toxicité
et
de
la
difficulté
de
réalisation
du
bain.
18/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
L’efficacité
du
spot
on
de
Sélamectine
est
confirmée
par
les
publications
même
si
elle
reste
hors
AMM.
Les
injections
d’Ivermectine
peuvent
être
associées
à
une
certaine
toxicité.
Il
faut
dans
tous
les
cas
toujours
surveiller
les
congénères.
Traitements
symptomatiques
et
complémentaires
:
• Shampoings
:
limiter
les
surinfections,
éliminer
les
croûtes
• Contagion
importante
:
isoler
et
traiter
tous
les
congénères
• Résistance
quelques
jours
dans
le
milieu
extérieur
:
nettoyer/éliminer
les
couchages
et
le
matériel
de
toilettage
Le
pronostic
est
bon
si
le
diagnostic
est
précoce.
1. DEFINITION
2. EPIDEMIOLOGIE
La
gale
otodectique
est
cosmopolite,
très
fréquente
chez
les
jeunes
(mais
existant
aussi
chez
les
adultes),
chez
les
chats
errants,
les
animaux
issus
d’élevage
ou
d’animalerie.
La
récolte
des
commémoratifs
est
très
importante,
il
faut
toujours
demander
s’il
y
a
des
animaux
en
contact
avec
l’animal
atteint
et
le
cas
échéant
ils
doivent
tous
être
traités.
19/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
La
maladie
est
très
contagieuse
(même
si
la
contagion
n’est
pas
systématique)
et
le
parasite
résiste
peu
dans
le
milieu
extérieur
en
l’absence
d’hôtes.
La
transmission
se
fait
donc
essentiellement
par
contact
étroit
entre
les
animaux.
Le
parasite
est
permanent
et
commun
au
chien,
au
chat
et
au
furet.
Les
femelles
fécondées,
les
œufs,
les
larves
et
les
nymphes
sont
en
position
superficielle
dans
le
conduit
auditif
externe.
Tout
le
cycle
se
passe
en
surface,
ce
qui
implique
que
:
• Les
prélèvements
de
cérumen
soient
profonds
pour
les
mettre
en
évidence
car
le
parasite
est
peu
présent
à
l’ouverture
du
conduit
auditif,
confronté
alors
aux
conditions
du
milieu
extérieur.
L’observation
d’un
seul
élément
est
diagnostique.
• La
nécessité
de
renouveler
les
traitements
qui
ne
sont
jamais
ovicides
et
faiblement
larvicides.
Il
s’agit
d’un
parasite
infectieux
(cycle
de
2-‐3
semaines),
très
peu
résistant
dans
le
milieu
extérieur
en
dehors
de
son
hôte.
Enfin,
il
est
hématophage
et
peut
donc
induire
des
phénomènes
d’hypersensibilité.
20/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
CYCLE
EPIDEMIOLOGIQUE
DE
OTODECTES
CYNOTIS
La
transmission
est
directe
entre
un
animal
galeux
et
un
animal
sain.
Le
milieu
extérieur
intervient
peu,
il
n’y
a
donc
pas
d’obligation
de
le
traiter
avec
un
acaricide.
Une
bonne
hygiène
est
suffisante.
Cette
pathologie
n’est
pas
zoonotique.
4. ETUDE CLINIQUE
Le
motif
de
consultation
est
en
général
un
animal
qui
se
gratte
les
oreilles
et
qui
a
mal.
a.
Description
ATTITUDE
DE
SOULAGEMENT
CHEZ
UN
CHAT
(PENCHE
LA
TETE,
FERME
LES
YEUX)
21/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Les
complications
qui
peuvent
être
observées
sont
:
• Othémathome
:
collection
de
sang
dans
la
zone
entre
la
peau
et
le
cartilage
de
l’oreille
du
fait
du
prurit
(qui
entretient
l’othémathome
par
les
traumatismes
répétés).
En
cas
d’othémathome,
il
faut
toujours
vérifier
que
l’on
n’a
pas
affaire
à
une
gale
otodectique.
Cela
est
plus
courant
chez
les
chiens
à
oreilles
longues
et
tombantes.
• Plaies
de
grattage
• Evolution
vers
une
otite
suppurée
et/ou
moyenne
:
lorsque
l’otite
devient
bactérienne,
l’acarien
finit
par
disparaître
alors
que
les
bactéries
prolifèrent.
• Plus
rarement
:
animal
abattu,
troubles
neurologiques
éventuels.
b.
Diagnostic
• Eléments
épidémiologiques
:
o Jeune
animal
errant,
ayant
accès
à
l’extérieur
o Contagiosité
au
chat
et
au
chien
• Eléments
cliniques
:
o Otite
prurigineuse,
bilatérale,
initialement
sèche
et
cérumineuse
o Réflexe
auditopodal
positif
:
on
met
un
coton
tige
dans
le
conduit
auditif
pour
le
stimuler
(et
non
pas
stimulation
du
pavillon
auriculaire
comme
dans
le
réflexe
otopodal)
et
l’animal
présente
un
mouvement
de
pédalage
avec
son
postérieur.
Ce
réflexe
n’est
pas
pathognomonique.
• Diagnostic
différentiel
:
o Autres
otites
(surtout
chez
le
chien)
:
otite
par
corps
étranger,
otite
à
Malassezia,
otite
suppurée
…
o Dermatoses
faciales
:
dermatite
miliaire,
phtiriose
…
• Diagnostic
de
confirmation
:
examen
direct
du
cérumen
par
étalement
après
prélèvement
au
coton-‐tige.
On
peut
également
effectuer
une
observation
à
l’otoscope
(on
peut
voir
des
petits
points
blancs
qui
courent
dans
l’oreille).
REFLEXE
AUDITOPODAL
POSITIF
–
EXAMEN
DU
CERUMEN
AVEC
OTODECTES
ET
OEUFS
c.
Traitement
spécifique
Le
traitement
ne
présente
pas
de
difficultés
:
on
privilégie
les
spot-‐on
et
on
n’oublie
pas
de
traiter
tous
les
autres
animaux
(chien,
chat
et
furet)
de
la
maison.
Les
solutions
topiques
sont
contre-‐
indiquées
s’il
y
a
une
perforation
du
tympan.
22/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Le
traitement
doit
durer
au
moins
le
temps
d’un
cycle
car
les
molécules
sont
actives
uniquement
sur
les
adultes.
1. DEFINITION
Ce
sont
des
maladies
infectieuses
et
contagieuses
dues
à
la
multiplication
et
à
l’action
pathogène
d’un
acarien,
Cheyletiella
yasguri
(chez
le
chien)
et
Cheyletiella
blakei
(chez
le
chat)
en
surface
de
l’épiderme,
caractérisées
cliniquement
par
un
prurit
essentiellement
dorso-‐lombaire
et
un
squamosis
(grosses
pellicules
blanches).
Il
s’agit
de
parasites
assez
spécifiques.
Du
fait
de
leur
localisation
en
surface
de
l’épiderme,
ils
sont
relativement
facilement
mis
en
évidence
et
cela
explique
en
partie
la
grande
contagiosité
de
cette
affection.
Elle
est
d’éradication
difficile
en
collectivité.
Les
deux
agents
peuvent
contaminer
le
propriétaire
:
il
s’agit
d’une
hémizoonose
(prévenir
le
propriétaire
du
risque
de
prurigo).
Il
n’y
a
pas
de
transmission
entre
le
chien
et
le
chat.
2. EPIDEMIOLOGIE
La
cheyletiellose
est
une
maladie
cosmopolite
et
très
fréquente
chez
les
animaux
issus
d’élevages
ou
d’animalerie.
Elle
est
plus
fréquente
bien
que
sous-‐diagnostiquée
chez
le
chien,
rare
chez
le
chat.
Elle
est
plus
fréquente
chez
les
jeunes,
il
faut
suspecter
une
maladie
intercurrente
quand
on
la
diagnostique
chez
l’adulte,
d’où
l’importance
de
la
récolte
des
commémoratifs.
C’est
une
maladie
très
contagieuse
(même
si
la
contagion
n’est
pas
systématique).
Les
parasites
résistent
bien
dans
le
milieu
extérieur
(jusqu’à
5-‐6
semaines)
en
l’absence
d’hôte
du
fait
de
leur
capacité
à
se
nourrir
d’autres
acariens
libres
présents
dans
le
milieu.
Les
recontaminations
à
partir
du
milieu
extérieur
sont
donc
possibles
et
le
problème
peut
devenir
chronique
et
récurrent
(c’est
souvent
le
cas
chez
les
chats
à
poils
longs).
Le
traitement
du
milieu
est
donc
souvent
nécessaire.
L’animal
constitue
la
source
de
contamination
pour
l’homme
(prurigo)
chez
qui
il
n’existe
pas
de
développement
du
parasite.
Ainsi,
le
traitement
de
l’animal
suffit
à
guérir
le
propriétaire.
23/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
3.
PRESENTATION
DU
PARASITE
LARVE
(A
GAUCHE)
ET
ADULTE
(A
DROITE)
DE
CHEYLETIELLA
Le
parasite
est
spécifique
(même
s’il
peut
infecter
l’homme),
permanent,
en
position
superficielle
(tous
les
stades
sont
en
surface
de
la
peau)
donc
:
• Les
prélèvements
pour
mettre
le
parasite
en
évidence
se
font
par
calques,
brossages
ou
raclages
cutanés.
• L’observation
d’un
seul
élément
est
diagnostique
• Il
y
a
nécessité
de
renouveler
les
traitements
car
il
ne
faut
pas
oublier
qu’ils
ne
sont
jamais
ovicides
et
faiblement
larvicides
Il
s’agit
d’un
parasite
avec
un
cycle
infectieux
(d’environ
3
semaines),
dont
les
œufs
sont
fixés
aux
poils.
C’est
un
parasite
peu
hématophage.
24/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Cette
fois-‐ci,
il
y
a
intervention
du
milieu
extérieur
dans
la
survie
du
parasite
(persistance
des
adultes
pendant
5
à
6
semaines)
donc
obligation
de
traiter
le
milieu
avec
un
acaricide
et
de
s’astreindre
à
une
hygiène
stricte
lors
d’une
infestation.
4. ETUDE CLINIQUE
a. Description
25/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Forme
chez
l’adulte,
suite
à
une
maladie
intercurrente
:
beaucoup
moins
fréquente
et
plus
discrète
du
fait
de
la
mise
en
place
d’une
immunité
et
d’une
hygiène
souvent
plus
importante.
Le
prurit
est
modéré
et
le
squamosis
est
discret.
On
peut
aussi
rencontrer
une
forme
totalement
asymptomatique.
L’animal
est
néanmoins
porteur
et
source
de
parasites.
Chez
les
animaux
à
poils
longs,
on
a
souvent
un
passage
à
la
chronicité
avec
des
signes
cliniques
discrets.
b.
Diagnostic
• Eléments
épidémiologiques
:
o Origine
de
l’animal
(animalerie,
refuge…)
o Séjour
en
chenil,
en
chatterie,
en
collectivité
o Fréquence
et
chronicité
de
l’infection
chez
le
chat
persan
et
les
autres
chats
à
poils
longs
(squamosis
modéré
et
chronique)
o Contagiosité
aux
congénères
o Prurigo
chez
le
propriétaire
o Existence
de
porteurs
sains
• Eléments
cliniques
o Prurit
puis
alopécie
o Squamosis
• Diagnostic
différentiel
:
autres
dermatoses
prurigineuses
o Puliculose/DAPP
o Thrombiculose
26/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
oPhtiriose
oPyodermites
• Diagnostic
de
confirmation
o Brossages
répétés
à
l’aide
d’un
simple
peigne
dans
la
région
dorso-‐lombaire,
avec
récolte
du
matériel
et
observation
à
la
loupe
ou
au
microscope
des
différents
éléments
parasitaires.
Avec
une
bonne
lumière,
on
peut
voir
des
éléments
mobiles
à
l’œil
nu
(«
walking
dandruff
»
ou
littéralement
«
pellicules
qui
marchent
»).
o «
Scotch
test
»
:
cela
permet
de
coller
sur
le
scotch
tout
ce
qui
se
trouve
en
surface
de
l’épiderme
puis
on
colle
le
scotch
sur
une
lame
et
on
observe
le
tout
au
microscope.
On
peut
aussi
faire
un
raclage
cutané
ou
une
aspiration
au
travers
d’un
papier
filtre.
c.
Traitement
Il
n’existe
pas
de
traitement
avec
AMM
cheyletiellose.
Il
faut
choisir
un
traitement
en
fonction
de
la
toxicité,
de
la
facilité
d’administration,
du
coût
et
de
l’effectif
à
traiter.
L’efficacité
peut
être
diminuée
sur
un
chien
à
poils
longs
et
denses,
d’où
l’intérêt
de
raccourcir/raser
les
poils.
Il
faut
bien
distinguer
les
chiens
des
chats
et
penser
à
traiter
les
congénères
(même
s’ils
sont
asymptomatiques)
de
l’animal
parasité
avec
des
produits
efficaces.
L’hygiène
de
l’environnement
est
elle
aussi
importante
(Fogger
type
Tiquanis
®,
Parstop
®,
Pucid’habitat
®).
27/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
En
première
intention,
on
utilise
le
Fipronil,
la
Sélamectine
ou
la
Moxidectine
+
Imidaclopride.
Il
faut
bien
penser
à
traiter
la
maladie
intercurrente
chez
l’adulte.
1. DEFINITION
2. EPIDEMIOLOGIE
28/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
théoriquement
nécessaire.
La
maladie
est
non
spécifique,
elle
est
observée
chez
tous
les
mammifères
y
compris
l’homme.
Ce
n’est
pas
une
zoonose,
la
contamination
de
l’homme
se
faisant
via
le
milieu.
29/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
4.
ETUDE
CLINIQUE
a.
Description
Le
prurit
est
le
signe
clinique
majeur
et
souvent
le
motif
de
consultation.
Il
est
assez
violent,
d’apparition
brutale
et
très
localisée,
souvent
facial
(paupières,
babines,
pavillons
auriculaires)
et
podal
(région
inter-‐digitée).
Il
est
la
conséquence
de
la
morsure
du
parasite
et
de
phénomènes
d’hypersensibilités.
A
cause
de
cette
hypersensibilité,
le
prurit
est
persistant
après
la
disparition
du
parasite.
Après
guérison,
la
rechute
sera
aussi
violente
si
l’animal
est
soumis
à
la
même
pression
parasitaire.
On
peut
remarquer
sur
l’animal
des
plaies
de
grattage
(face,
cou,
poils
cassés
chez
le
chat).
ATTEINTE
DE
LA
REGION
INTERDIGITEE
ET
DU
PAVILLON
DE
L'OREILLE
b.
Diagnostic
• Eléments
épidémiologiques
:
la
saison
(fin
d’été),
avec
un
animal
ayant
accès
à
l’extérieur,
dans
des
foyers
bien
délimités.
• Eléments
cliniques
:
le
parasite
est
rarement
observé
(car
il
se
décroche
et
est
donc
difficile
à
mettre
en
évidence),
«
gouttes
»
colorées
oranges/rouges
solidement
fixées,
prurit
violent.
Chez
le
chat,
on
peut
concentrer
les
recherches
sur
la
face
(bord
des
paupières,
babine
et
pavillon
auriculaire
externe)
et
les
espaces
inter-‐digités
tandis
que
sur
le
chien
on
regardera
en
plus
le
corps
et
le
tronc
(possible
sur
le
dos).
• Confirmation
:
examen
à
la
loupe
et
raclages
superficiels
c.
Traitement
Il
est
difficile
car
la
recontamination
est
fréquente
par
l’environnement.
L’objectif
est
donc
d’empêcher
les
réinfestations.
On
traite
tous
les
animaux
exposés
pour
tenter
de
faire
écran
à
l’infestation.
30/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
L’efficacité
est
limitée
et
il
est
nécessaire
de
répéter
les
applications.
En
théorie
on
pourrait
avoir
une
action
sur
le
milieu
extérieur
(débroussaillage).
C’est une maladie de découverte assez récente pour laquelle il reste beaucoup d’imprécisions.
1. DEFINITION
2. EPIDEMIOLOGIE
Cette
maladie
est
répartie
sous
forme
de
foyers
(surtout
sud-‐ouest
de
la
France,
Espagne
et
Portugal).
C’est
une
maladie
non
contagieuse
:
la
contamination
des
sujets
se
fait
à
partir
du
milieu
extérieur
(=
réservoir)
dans
lequel
se
déroule
le
cycle
évolutif
peu
connu.
Le
parasite
est
non
spécifique
:
il
est
observé
chez
le
renard
(et
les
micro-‐mammifères).
On
rencontre
le
parasite
quasi-‐exclusivement
chez
le
chien
de
chasse
en
contact
avec
les
terriers
de
renard.
On
la
retrouve
plutôt
en
fin
d’été
mais
le
caractère
saisonnier
est
discuté.
La
maladie
n’est
pas
transmissible
à
l’homme.
31/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
TRANSMISSION
DE
STRAELENSIA
CYNOTIS
4. ETUDE CLINIQUE
a. Description
32/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
LESIONS
PAPULO-‐CROUTEUSES
SUR
LE
DOS
D'UN
CHIEN
ATTEINT
DE
DERMATITE
A
STRAELENSIA
b.
Diagnostic
COUPE
HISTOLOGIQUE
SUITE
A
UNE
BIOPSIE
Le
diagnostic
est
difficile
car
cette
maladie
est
rare
et
la
clinique
n’est
pas
typique
(symptômes
pouvant
évoquer
une
gale
sarcoptique
par
exemple).
c.
Traitement
Il
est
difficile
car
le
parasite
est
enfermé
dans
une
coque
épaisse
protectrice.
La
stérilisation
parasitaire
est
illusoire.
Il
n’existe
pas
d’acaricide
vraiment
efficace
contre
ce
parasite
et
aucun
traitement
avec
AMM.
Le
Fipronil
et
l’Ivermectine
sont
décevants.
Deux
protocoles
semblent
donner
plus
de
résultats
:
• Amitraze
en
solution
à
0,05-‐0,1%
tous
les
5
jours
pendant
un
mois
(précédé
d’un
shampoing
nettoyant
et
émollient).
33/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Ivermectine
en
SC
3
fois
tous
les
10
jours
+
peroxyde
de
benzoyle
(shampoing)
+
antibiothérapie
générale
pendant
30
jours.
Les
lactones
macrocycliques
pourraient
être
un
traitement
à
envisager.
1. DEFINITION
Maladie
ni
infectieuse,
ni
contagieuse
due
à
l’action
pathogène
d’un
acarien,
Dermanyssus
gallinae,
qui
touche
principalement
les
oiseaux
et
rarement
les
mammifères
dont
le
chien.
Elle
se
manifeste
par
un
prurit
violent
et
des
papules.
2. EPIDEMIOLOGIE
Définition
taxonomique
:
Dermanyssus
gallinae
=
Acarien
dermanyssidé.
Aussi
appelé
«
pou
rouge
»
ou
«
faux
pou
»
des
volailles.
Il
est
visible
à
l’œil
nu
(0,7
à
1
mm).
Son
rostre
est
long
et
il
possède
des
chélicères
et
des
pattes
fines
et
longues.
DERMANYSSUS
GALLINAE
34/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
4. ETUDE CLINIQUE
a. Description
On
observe
un
prurit
persistant,
violent,
surtout
la
nuit
et
des
lésions
cutanées
non
caractéristiques
et
sans
localisation
préférentielle
(face,
dos,
membres
…)
de
type
érythème,
papules,
lésions
de
grattage.
C’est
une
maladie
qui
n’est
pas
très
grave
chez
nos
carnivores
domestiques.
PAPULES
ET
ERYTHEME
D’ORIGINE
DERMANYSSIQUE
b. Diagnostic
• Acaricide
:
Amitraze,
Fipronil,
Pyréthrynoïdes
(aucun
traitement
avec
AMM
chez
le
chien).
• Inspection
des
oiseaux,
acaricides
dans
le
milieu
extérieur.
• Soustraire
le
chien
du
milieu
infesté.
35/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
H.
PULICOSES
ET
DERMATITES
INDUITES
PAR
ALLERGIES
AU
PIQURES
DE
PUCES
(DAPP)
(RANG
A)
1. DEFINITION
Ce
sont
des
entomoses
très
fréquentes
(1
consultation
sur
3
en
dermatologie),
non
infectieuses,
non
spécifiques,
intéressant
le
chien,
le
chat
et
le
furet.
Les
puces
se
développent
à
la
surface
de
l’épiderme
et
sont
responsables
de
deux
affections
:
• La
pulicose
est
due
à
la
présence
et
à
l’action
pathogène
directe
d’Insectes
siphonaptères
(=puces).
La
piqûre
de
puce
a
une
action
mécanique
et
inflammatoire
par
effraction
de
la
barrière
cutanée.
Lors
de
pulicose,
on
voit
les
puces
sur
l’animal.
Elle
est
fréquente
et
bénigne.
• La
DAPP
(Dermatite
par
Allergie
aux
Piqûres
de
Puces)
est
la
dermatose
prurigineuse
la
plus
fréquente
chez
le
chien.
Elle
est
due
à
l’action
pathogène
indirecte
ou
allergisante
des
piqûres
de
puces.
Elle
est
liée
à
l’inoculation
de
substances
allergisantes
entrainant
une
hypersensibilité.
La
DAPP
nécessite
un
premier
contact,
une
période
de
latence
au
cours
de
laquelle
on
a
mise
en
place
de
phénomènes
immunitaires
et
un
deuxième
contact
au
moment
duquel
on
a
apparition
des
symptômes
(prurit
majoritairement)
de
façon
brutale.
Dans
ces
cas
là,
les
puces
peuvent
avoir
quitté
l’animal
ce
qui
rendra
le
diagnostic
difficile.
Au-‐delà
de
la
DAPP,
on
peut
trouver
d’autres
formes
cliniques
en
particulier
chez
le
chat.
La
localisation
est
très
fréquente
au
niveau
du
train
arrière
et
de
la
base
de
la
queue.
Remarque
:
au
sein
du
motif
«
dermatologie
»,
tout
ce
qui
tourne
autour
des
puces
représente
20
à
50%
des
affections
car
on
parle
à
la
fois
des
pulicoses,
des
DAPP
et
des
complications
qui
en
résultent.
Les
affections
présentées
sont
souvent
peu
graves
médicalement
mais
parfois
difficiles
à
traiter
chez
les
carnivores.
Ce
sont
des
dermatoses
qui
peuvent
être
chroniques
et/ou
récurrentes.
ALLURE
CLASSIQUE
D'UN
CHIEN
SOUFFRANT
DE
DAPP
AVEC
ALOPECIE
DE
LA
MOITIE
POSTERIEUR
DU
CORPS
2. EPIDEMIOLOGIE
Ce
sont
des
dermatoses
cosmopolites
touchant
les
animaux
d’extérieur
et
d’intérieur.
Il
n’y
a
donc
pas
d’éléments
particuliers
à
repérer
au
niveau
des
commémoratifs.
Le
caractère
saisonnier
est
marqué
pour
les
animaux
vivants
surtout
en
extérieur
(printemps
et
automne).
Si
l’animal
vit
en
intérieur,
les
puces
sont
actives
toute
l’année.
Il
s’agit
de
dermatoses
non
contagieuses
:
l’infestation
par
les
puces
se
fait
principalement
à
partir
du
milieu
extérieur
dans
lequel
se
déroule
le
cycle
évolutif.
Le
milieu
extérieur
est
le
réservoir
du
parasite
:
les
œufs,
les
larves
et
les
nymphes
dans
le
milieu
extérieur
représentent
la
plus
grande
partie
de
la
population
de
puces,
ils
assurent
la
pérennité
de
l’infestation.
La
transmission
de
l’adulte
d’un
animal
à
l’autre
est
possible
mais
reste
exceptionnelle.
36/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
L’intervention
du
milieu
extérieur
est
donc
nécessaire.
Ces
dermatoses
sont
non
spécifiques,
observées
chez
tout
chien
et
chat
(et
toute
autre
espèce
de
mammifères
dont
l’homme,
c’est
une
fausse
zoonose
car
la
contamination
se
fait
à
partir
de
la
même
source).
On
rencontre
principalement
Ctenocephalides
felis,
chez
le
chien
comme
chez
le
chat.
3. CYCLE EPIDEMIOLOGIQUE
Il
est
impératif
de
connaître
le
cycle
du
parasite
pour
pouvoir
l’expliquer
correctement
aux
propriétaires.
Les
carnivores
se
contaminent
à
partir
du
milieu
extérieur
dans
lequel
persistent
essentiellement
des
stades
pré-‐imaginaux.
La
piqûre
à
partir
des
adultes
émergés
et
affamés
peut
se
produire
chez
le
chien,
le
chat,
l’homme
…
Les
adultes
sont
des
parasites
temporaires
malgré
une
tendance
à
rester
sur
l’individu.
On
retrouve
les
crottes
de
puces
sur
l’animal
infesté.
Les
œufs
pondus
vont
tombés
sur
le
sol
(jusqu’à
50
œufs
par
37/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
jour
pendant
50
à
100
jours
pour
chaque
puce).
Les
larves
sont
vermiformes
et
évoluent
dans
le
milieu
extérieur.
Les
nymphes
constituent
le
stade
de
résistance
et
permettent
de
maintenir
la
population
de
parasites
dans
le
biotope
pendant
plusieurs
mois.
Suite
à
certains
stimuli
(vibration
du
sol,
CO2
signalant
le
passage
d’un
hôte
à
proximité),
il
y
a
développement
des
adultes
pré-‐émergés.
Dans
un
biotope
donné,
90%
des
puces
seront
sous
forme
non
adulte
dans
le
milieu
extérieur.
Ce
point
est
essentiel
pour
la
prise
en
charge
du
problème.
Définition
taxonomique
:
les
puces
sont
des
insectes
aphaniptères
(=
siphonaptères)
pulicidés.
Elles
sont
aptères,
hexapodes
et
leur
corps
est
aplati
latéro-‐latéralement,
brunâtre,
de
quelques
mm
de
longueur.
Elles
n’ont
pas
d’ailes
et
3
paires
de
pattes
(la
dernière
est
adaptée
au
saut).
Leur
développement
a
lieu
à
la
surface
de
l’épiderme.
Il
faut
savoir
reconnaître
le
genre
Ctenocephalides.
On
distingue
les
parasites
suivants
:
• Ctenocephalides
felis,
la
puce
la
plus
fréquente
(90%
des
cas
en
Europe),
caractérisée
par
2
peignes
ou
cténidies
(céphalique
et
prothoracique)
perpendiculaires.
La
disposition
des
cténidies
est
un
critère
de
diagnose.
• Ctenocephalides
canis,
très
proche
morphologiquement
de
C.
felis
(on
peut
les
distinguer
au
niveau
de
la
1ère
dent
du
peigne
céphalique
et
selon
le
nombre
d’encoches
sur
les
pattes
III)
• Espèces
accessoires
:
o Spilopsyllus
cuniculi,
puce
du
lapin
avec
2
peignes
presque
parallèles
(le
céphalique
est
en
position
oblique)
o Archaeopsylla
erinacei,
puce
du
hérisson
avec
des
peignes
ayant
un
faible
nombre
de
dents
o Pulex
irritans,
puce
de
l’homme
n’ayant
pas
de
peignes
Les
puces
sont
des
parasites
non
spécifiques
(Ctenocephalides
pour
les
carnivores,
Spilopsyllus
pour
le
lapin
et
Pulex
pour
l’homme)
et
temporaires
présents
sur
l’animal
uniquement
au
stade
adulte.
38/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Leur
mise
en
évidence
n’est
donc
pas
toujours
facile
(dans
90%
des
cas
on
ne
voit
pas
les
puces).
Si
on
ne
voit
pas
de
puces,
il
ne
faut
pas
éliminer
l’hypothèse
diagnostique
pour
autant.
Elles
sont
hématophages
non
spécifiques.
Les
puces
sont
difficiles
à
voir
et
donc
difficiles
à
éradiquer.
a.
Habitat
• L’adulte
est
un
parasite
temporaire
(l’adulte
pique
et
s’en
va)
ayant
tendance
à
la
persistance
chez
certains
individus
(animaux
tétraplégiques,
anesthésiés,
sans
griffes
:
les
puces
ne
sont
pas
perturbées
car
l’animal
est
incapable
de
réagir
à
cette
infestation).
Cela
est
très
variable
en
fonction
des
individus
et
des
conditions
extérieures.
L’observation
chez
l’animal
est
très
aléatoire.
• Les
œufs
sont
pondus
sur
l’animal
puis
chutent
sur
le
sol.
On
les
retrouve
aux
endroits
où
se
couche
l’hôte
nourricier.
• Les
larves
se
retrouvent
toujours
dans
le
milieu
extérieur,
dans
les
mêmes
biotopes.
Elles
ont
un
phototropisme
négatif
et
un
géotropisme
positif.
Elles
se
réfugient
donc
dans
des
endroits
sombres
comme
entre
les
lattes
de
parquet,
sous
les
tapis.
Elles
sont
sensibles
à
la
dessiccation.
Elles
sont
non
parasites
et
se
nourrissent
de
matières
organiques
(déjections
du
chien
et
des
puces).
Elles
sont
difficiles
à
éliminer
car
difficilement
atteignables
par
les
insecticides.
Les
L3
tissent
un
cocon
dans
lequel
se
déroule
la
métamorphose.
• Les
nymphes
quant
à
elles
sont
immobiles,
elles
n’ont
pas
besoin
de
se
nourrir.
Elles
éclosent
au
passage
de
l’hôte
(dégagement
de
chaleur
et
de
CO2)
pour
donner
des
adultes
qui
piquent
immédiatement.
Les
nymphes
sont
donc
des
éléments
de
résistance
(plusieurs
mois
sans
hôte
nourricier),
elles
permettent
le
maintien
de
la
population
parasite
dans
un
biotope.
Dans
un
biotope
donné,
on
a
en
moyenne
:
• Adultes
+
Nymphes
:
10%
• Œufs
:
30%
• Larves
:
60%
Soit
plus
de
90%
des
parasites
sous
forme
de
stades
très
peu
ou
non
sensibles
aux
insecticides
(œufs,
larves,
nymphes).
Ce
sont
des
choses
à
savoir
expliquer
au
propriétaire
pour
justifier
le
traitement.
b.
Nutrition
Les
mâles
et
les
femelles
adultes
sont
hématophages
contrairement
aux
larves
et
aux
nymphes.
Le
repas
a
lieu
peu
de
temps
après
le
passage
sur
l’hôte
(en
général
dans
les
15
min),
il
est
bref
(quelques
secondes)
et
nécessaire
à
la
ponte.
La
puce
inocule
également
sa
salive
qui
est
anticoagulante,
antalgique
mais
surtout
allergisante.
Une
fois
son
repas
terminé,
la
puce
descend
de
l’animal,
d’autant
plus
rapidement
que
le
prurit
engendré
par
la
piqûre
provoque
des
réactions
de
défense
(grattage).
On
peut
observer
de
l’anémie
si
le
parasitisme
est
massif,
surtout
sur
un
animal
jeune.
Il
est
nécessaire
d’utiliser
un
insecticide
à
action
rapide
si
on
veut
éviter
l’inoculation
de
la
salive
et
donc
la
DAPP.
Les
crottes
de
puces
renferment
du
sang
digéré
et
sont
présentes
dans
le
pelage
(utile
pour
le
diagnostic)
sous
forme
de
petits
grains
secs
noirs.
Elles
sont
émises
immédiatement
en
fin
de
repas.
Lorsqu’elles
sont
mises
en
contact
avec
un
papier
humide,
elles
forment
des
taches
rouges.
39/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
CROTTES
DANS
LE
PELAGE
DE
L’ANIMAL
ET
DEFECATION
LORS
DU
REPAS
DE
LA
PUCE
c.
Reproduction
Dans
des
conditions
optimales
(20-‐25°C,
hygrométrie
élevée,
un
appartement
chauffé
par
exemple),
le
cycle
dure
1
mois.
On
se
retrouve
donc
avec
une
population
qui
augmente
rapidement.
Lorsque
la
température
s’éloigne
de
l’optimum,
le
cycle
s’arrête
au
stade
nymphal
(mais
le
froid
ne
les
détruit
pas,
dès
que
les
conditions
sont
bonnes,
le
cycle
repart).
Tous
les
stades
sont
sensibles
à
la
dessiccation.
Etapes
du
cycle
:
1. Repas,
accouplement
puis
ponte
de
40
œufs
environ
par
jour
2. Eclosion
des
larves
en
2
à
6
jours
à
25°C
et
75%
d’humidité
relative
:
3
stades
larvaires
apodes,
vermiformes,
très
sensibles
à
la
dessiccation,
non
parasites.
3. Transformation
en
nymphe
entourée
d’une
coque
résistante,
immobile
et
ne
se
nourrissant
pas.
4. Emergence
d’un
adulte
affamé
à
la
recherche
d’un
hôte
nourricier
40/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Applications
thérapeutiques
de
la
maitrise
du
cycle
:
• Stade
sur
lequel
on
peut
agir
avec
un
insecticide
classique
:
uniquement
les
adultes.
• Stade
sur
lequel
peut
intervenir
soit
un
juvenoïde
(qui
stimule
l’action
de
l’hormone
juvénile
et
induit
l’apparition
du
stade
larvaire),
soit
un
inhibiteur
de
la
polymérisation
de
la
chitine
:
stades
larvaires.
L’éradication
est
donc
extrêmement
difficile
puisqu’on
ne
peut
pas
agir
sur
les
nymphes
et
les
œufs
(d’autant
plus
qu’elles
sont
dans
l’environnement.
En
effet,
actuellement
aucun
produit
n’est
capable
d’agir
sur
ces
deux
stades.
Il
faudra
utiliser
une
association
de
molécules.
d.
Rôle
pathogène
• Pulicose
=
Action
traumatisante
par
piqûre
+
action
spoliatrice.
L’intensité
des
symptômes
est
fonction
du
nombre
de
puces
sur
l’animal.
On
observe
un
prurit
peu
important,
quelques
papules
et
on
trouve
des
crottes
de
puces
riches
en
hémoglobine
sur
l’animal.
• Rôle
allergisant
dû
à
l’inoculation
d’une
«
salive
»
anticoagulante,
antalgique
et
antigénique
:
l’intensité
des
symptômes
est
indépendante
du
nombre
de
puces.
Il
s’agit
du
pouvoir
pathogène
majeur
et
on
parle
alors
de
DAPP.
Les
médiateurs
de
l’inflammation
libérés
lors
de
ce
phénomène
dont
l’histamine
provoquent
un
prurit
très
important.
• Ne
pas
oublier
le
rôle
de
vecteur
:
o Du
cestode
le
plus
fréquent
du
chat
et
du
chien,
Dipylidium
caninum
o De
filaires
sous-‐cutanés
du
genre
Dipetalonema
o De
bactéries
(Bartonella
henselae,
maladie
des
griffes
du
chat)
5. ETUDE CLINIQUE
a. Description
FORME
CLASSIQUE
La
pulicose
simple
est
la
phase
de
sensibilisation,
on
a
uniquement
les
effets
des
piqûres
(effet
traumatique)
avec
des
papules
peu
prurigineuses,
des
puces
et
la
présence
des
crottes
de
puces.
C’est
une
phase
transitoire
qui
disparaît
spontanément.
41/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
La
DAPP
correspond
à
la
phase
déclenchante
:
• Prurit
modéré
à
très
important,
de
fréquence
variable,
localisé
au
triangle
dorso-‐lombaire,
avec
extension
possible
vers
le
tronc
en
épargnant
la
tête
et
les
extrémités.
Chez
le
chat,
le
prurit
s’exprime
essentiellement
par
du
léchage.
• Alopécie
secondaire
au
prurit
:
raréfaction
puis
absence
de
poils.
Attention,
les
poils
peuvent
repousser
de
couleur
différente.
• Silhouette
:
triangle
dorso-‐lombaire
typique
d’alopécie
dans
sa
forme
classique
(triangle
dont
la
pointe
se
situe
au
milieu
du
dos
et
la
base
entre
les
deux
ischiums,
symétriquement
de
part
et
d’autre
du
rachis)
qui
permet
de
faire
la
différence
avec
la
dermatite
atopique.
Chez
le
chat,
on
a
souvent
des
formes
atypiques
avec
des
silhouettes
peu
caractéristiques.
On
retrouve
des
lésions
sèches
et
à
poils
cassés
du
fait
du
léchage.
Une
fois
l’animal
sensibilisé,
il
le
reste
en
général
toute
sa
vie
:
il
y
a
donc
persistance,
atténuation
puis
rechute,
passage
à
la
chronicité,
aggravation
par
complications
(séborrhée,
pyodermites,
plaies
de
grattage,
squamosis,
lichénification,
repousse
du
poil
d’une
couleur
différente).
Ces
complications
modifient
le
tableau
clinique
et
compliquent
le
diagnostic.
Remarque
:
dans
toute
consultation
motivée
par
le
prurit,
il
faut
penser
à
la
DAPP
car
c’est
une
pathologie
extrêmement
fréquente
et
même
si
on
a
affaire
à
une
forme
insidieuse
avec
une
piqûre
par
ci
par
là,
cela
peut
provoquer
des
lésions
voire
aggraver
un
prurit
pré-‐existant.
La
gestion
est
compliquée
si
on
n’arrive
pas
à
éviter
la
piqûre
:
une
seule
piqûre
va
déclencher
les
symptômes.
Ainsi,
il
faut
réussir
à
assainir
l’environnement.
42/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
PYODERMITE
SUPERFICIELLE
ETENDUE
(A
GAUCHE)
ET
DERMATITE
PYOTRAUMATIQUE
(A
DROITE)
Chez
le
chat,
il
existe
aussi
de
nombreuses
formes
plus
spécifiques
:
• La
forme
classique
de
la
DAPP
existe
mais
est
très
peu
fréquente
• L’alopécie
extensive
féline
(très
fréquente)
:
en
général,
cela
commence
dans
la
région
inférieure
du
corps
et
se
caractérise
par
une
alopécie,
une
taille
des
poils
raccourcie
pour
ceux
qui
persistent
mais
on
n’observe
pas
de
lésions
cutanées
au
sens
strict
(pas
de
papules,
croûtes,
pustules
…).
Cette
extension
de
l’alopécie
est
consécutive
à
un
prurit
qui
pousse
l’animal
à
se
lécher
(signe
d’appel
important).
• La
dermatite
miliaire
(peu
fréquente)
:
c’est
une
dermatite
papulo-‐croûteuse
étendue
et
prurigineuse.
En
caressant
l’animal,
on
peut
sentir
les
croûtes
disséminées
dans
le
pelage
qui
évoquent
des
grains
de
mil,
du
papier
de
verre.
• La
forme
du
Complexe
Granulome
Eosinophilique
(CGE)
félin
(probablement
la
plus
fréquente)
:
on
a
trois
formes
distinctes
dans
le
CGE
ainsi
que
de
nombreuses
formes
atypiques.
Ce
complexe
repose
sur
l’existence
d’une
éosinophilie
cutanée
souvent
caractérisée
par
des
lésions
érythémateuses,
alopéciques,
humides
et
prurigineuses.
o La
plaque
éosinophilique
est
sûrement
la
forme
la
plus
fréquente
et
la
plus
facile
à
reconnaître.
La
plaque
est
souvent
localisée
dans
les
régions
inférieures
du
corps,
en
région
mammaire
ou
sur
les
membres
postérieurs,
mais
elle
peut
devenir
extensive.
Si
on
fait
un
calque,
on
voit
de
nombreux
PNE.
La
plaque
est
prurigineuse,
érythémateuse,
enduite
de
sérosités.
o L’ulcère
labial
est
une
lésion
extensive
sur
la
zone
inférieure
de
la
lèvre
supérieure
en
regard
des
crocs.
C’est
une
lésion
plate,
souvent
jaunâtre,
érythémateuse,
suintante,
déformante
qui
peut
être
uni
ou
bilatérale.
On
ne
connaît
pas
bien
les
modalités
de
sa
formation.
o Le
granulome
linéaire
est
rare
et
très
déroutant.
On
a
une
zone
crouteuse,
alopéciée,
peu
prurigineuse
sur
la
face
postérieure
des
cuisses
(région
poplitée),
parfois
bilatérale.
43/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
ALOPECIE
EXTENSIVE
FELINE
(A
GAUCHE),
DERMATITE
MILIAIRE
(A
DROITE)
ET
ULCERE
LABIAL
(EN
BAS)
b.
Diagnostic
44/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
6.
TRAITEMENT
Trois
axes
indispensable
et
complémentaires
sont
mis
en
jeu.
Le
traitement
semble
simple
mais
il
faut
procéder
à
une
véritable
prescription
raisonnée
en
fonction
de
l’animal,
du
propriétaire,
du
produit,
du
coût,
du
contexte
épidémiologique
…
a.
Traitement
de
l’animal
en
cause
45/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
1er
critère
de
choix
pour
le
traitement
:
la
molécule
Le
Spinosad
est
un
médicament
sous
forme
de
comprimés
mais
il
n’empêche
pas
la
puce
de
piquer
et
est
donc
peu
conseillé
pour
une
gestion
de
DAPP.
2ème
critère
de
choix
pour
le
traitement
:
la
présentation
Le
spot-‐on
de
surface
diffuse
en
surface
de
la
peau
grâce
au
sébum
suite
à
un
stockage
dans
les
glandes
sébacées.
Il
peut
donc
agir
contre
les
puces
qui
se
baladent
sur
l’animal.
Le
spot-‐on
systémique
est
pour
l’essentiel
absorbé
et
véhiculé
par
le
sang,
ce
qui
nécessite
que
la
puce
prenne
un
repas
de
sang
pour
agir.
46/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
En
combinant
les
différents
critères,
on
obtient
le
tableau
suivant
:
EN
ROUGE,
SOIT
EN
BAS
ET
A
DROITE
DES
TRAITS
EPAIS
:
CEUX
QUI
SONT
TRES
EFFICACES
EN
PRATIQUE
Les
juvénoïdes
stimulent
l’action
de
l’hormone
juvénile
et
amènent
à
des
stades
larvaires
surnuméraires
et
une
mort
par
dessiccation
des
larves.
Le
lufénuron
est
un
anti-‐enzyme
nécessaire
à
la
repolymérisation
de
la
chitine
(les
mues
consistent
en
une
dépolymérisation-‐repolymérisation
de
la
chitine).
b.
Traitement
des
autres
animaux
de
la
même
espèce
ou
non
Il
faut
traiter
toutes
les
espèces
présentes.
Il
n’est
pas
obligatoire
de
prendre
la
même
molécule
et
présentation
que
pour
l’animal
allergique.
47/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
c.
Traitement
du
milieu
Une
grande
partie
de
la
population
est
présente
dans
le
milieu
extérieur.
On
peut
traiter
le
milieu
extérieur
grâce
à
l’utilisation
de
moyens
mécaniques
(aspiration,
nettoyage,
vapeur
d’eau,
polyborates
…)
dans
tous
les
endroits
susceptibles
d’héberger
des
formes
de
résistance
de
puces
et
dans
tous
les
lieux
de
couchage
des
animaux.
Cela
ne
sera
en
général
pas
suffisant
et
il
faudra
associer
un
traitement
chimique
fondé
sur
l’association
d’insecticides
rémanents
et
d’inhibiteur
de
croissance,
anti-‐synthèse
de
chitine
:
sprays,
foggers
(pulvérisateur
qui
permet
la
dispersion
du
produit
dans
l’ensemble
du
biotope).
Conclusion
:
Pour
une
prise
en
charge
efficace
Il
faut
bien
expliquer
au
propriétaire
les
objectifs
du
traitement,
les
3
axes
du
traitement
et
ce
qu’il
devra
faire
:
fréquence,
durée,
dose,
administration
…
il
est
donc
essentiel
de
prescrire
un
traitement
optimal
(en
pesant
les
avantages/inconvénients,
le
moins
fastidieux,
le
moins
cher
…)
et
de
l’expliquer
au
propriétaire.
Il
faut
rédiger
une
ordonnance
précise
et
détaillée
ce
qui
évitera
les
erreurs
d’observance.
On
peut
éventuellement
associer
un
traitement
symptomatique
à
l’insecticide
:
antiseptique,
antibiotiques,
antihistaminique,
shampoing.
On
évitera
si
possible
les
corticoïdes
sauf
lors
de
dermatite
pyotraumatique
ou
de
plaques
éosinophiliques
très
étendues
et
douloureuses.
Il
est
parfois
utile
de
traiter
contre
le
téniasis
(prurit
anal).
Une
fois
l’animal
«
guéri
»,
il
faut
contrôler
l’efficacité
du
traitement
et
réexpliquer
au
propriétaire
la
nécessité
de
maintenir
le
traitement
insecticide
même
en
absence
de
prurit
ou
de
lésions.
Il
faut
aussi
garder
la
molécule
et
la
présentation
ayant
fait
preuve
d’efficacité.
Il
est
indispensable
de
maintenir
le
traitement
insecticide
sur
tous
les
animaux
du
biotope
de
l’animal
allergique
y
compris
pendant
les
saisons
à
priori
peu
favorables.
ATTENTION
:
les
3
axes
du
traitement
sont
présentés
ici,
si
un
des
axes
est
oublié
ou
la
prescription
inadéquate
ou
le
traitement
mal
suivi,
on
court
à
l’échec
thérapeutique.
48/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Sur
le
site
de
l’ESCCAP,
il
y
a
une
mise
à
jour
régulière
de
l’ensemble
des
molécules
disponibles
en
France.
1. DEFINITION
2. EPIDEMIOLOGIE
Les
phtirioses
sont
des
affections
cosmopolites
mais
réparties
sous
forme
de
foyers
:
très
souvent
chez
les
animaux
errants
(chats)
ou
issus
d’élevages
mal
tenus.
Les
commémoratifs
sont
donc
importants.
On
n’a
pas
de
caractère
saisonnier
marqué
(peut-‐être
plus
de
cas
en
hiver).
Les
phtirioses
sont
très
contagieuses,
la
contamination
se
fait
par
contact
direct
entre
les
sujets
parasités
sans
intervention
du
milieu
extérieur
dans
lequel
le
parasite
résiste
peu.
Une
simple
hygiène
du
milieu
extérieur
suffit
donc
pour
prévenir
l’affection
et
traiter
l’animal
suffit
à
résoudre
le
problème.
Les
poux
sont
très
spécifiques
:
phtirioses
canines
≠
phtirioses
félines
≠
phtirioses
humaines
49/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
C’est
un
parasite
permanent
à
tous
les
stades
:
œufs,
larves,
nymphes
et
adultes
sont
visibles
sur
l’animal.
C’est
un
parasite
infectieux
(cycle
de
2-‐3
semaines
environ),
très
spécifique,
sans
transmission
interspécifique
possible
et
non
zoonotique.
Ils
sont
peu
résistants
dans
le
milieu
extérieur.
50/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
LENTE
4. ETUDE CLINIQUE
a. Formes cliniques
Le
traitement
est
facile
en
sachant
que
presque
tous
les
insecticides
sont
efficaces
contre
les
poux
:
pyrétrinoïdes,
sélamectine,
fipronil
…
Il
est
à
renouveler
(pas
d’action
sur
les
lentes)
et
à
appliquer
sur
tous
les
congénères.
On
vérifiera
l’existence
de
maladies
sous-‐jacentes
et
les
conditions
d’élevage
(favorisant
l’émergence
de
l’affection).
51/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
La
tonte
est
conseillée
et
même
très
utile
pour
éliminer
des
lentes
et
augmenter
l’efficacité
du
traitement.
Néanmoins,
il
ne
faut
pas
oublier
de
demander
l’accord
du
propriétaire
avant
de
raser
l’animal.
La
prophylaxie
repose
sur
le
traitement
des
animaux.
Remarque
:
que
ce
soit
pour
les
poux
ou
les
puces,
les
hypothèses
de
résistance
aux
insecticides
ont
été
infirmées
par
des
études.
Quand
le
traitement
ne
marche
pas,
c’est
souvent
parce
que
l’observance
a
été
mauvaise
ou
qu’il
y
a
une
erreur
de
diagnostic.
1. DEFINITION
La
dermatite
à
Malassezia
pachydermatis
est
une
dermatose
infectieuse
due
à
la
multiplication
et
à
l’action
allergisante
d’une
levure
:
Malassezia
pachydermatis,
en
surface
de
l’épiderme,
notamment
dans
les
zones
de
plis.
Elle
est
caractérisée
cliniquement
par
une
séborrhée
et
du
prurit.
Remarque
:
Malassezia
pachydermatis
est
anciennement
connue
sous
le
nom
de
Pityrosporum
canis.
Il
s’agit
d’une
mycose
superficielle
à
caractère
allergique.
Si
on
a
du
prurit,
alors
on
peut
parler
de
dermatite
à
Malassezia
mais
si
on
n’a
pas
de
répercussions
cliniques,
on
ne
peut
parler
que
de
pullulation.
Elle
ne
concerne
pratiquement
que
les
chiens
mais
tous
les
chiens
sont
porteurs.
C’est
une
pathologie
fréquente,
chronique,
récidivante
mais
peu
grave
médicalement.
Ce
sont
souvent
des
affections
secondaires
à
une
autre
pathologie.
52/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Elle
est
plus
rare
chez
le
chat
chez
qui
d’autres
espèces
de
Malassezia
(M.
globosa,
M.
sympodialis,
M.
nana,
M.
sloofiae
sont
parfois
isolées
et
peuvent
avoir
une
action
pathogène
spécifique)
sont
parfois
incriminées
dans
les
dermatoses
faciales
des
chats
persans.
2. EPIDEMIOLOGIE
Malassezia
pachydermatis
est
une
levure
habituelle,
physiologique
de
la
peau
du
chien,
notamment
dans
le
conduit
auditif
externe,
le
rectum,
la
muqueuse
buccale,
les
régions
inter-‐digitées,
les
zones
de
plis
…
Elle
est
allergisante
uniquement
chez
certains
individus.
On
la
retrouve
partout
où
les
conditions
de
température
et
d’humidité
sont
favorables
à
sa
prolifération.
Les
arguments
favorisant
l’expression
de
son
pouvoir
pathogène
sont
:
• Les
arguments
anatomiques
:
chiens
avec
de
nombreux
plis
cutanés,
de
races
particulières
(Shar-‐pei,
Basset
hound)
ou
dans
les
zones
de
plis.
• Les
facteurs
génétiques
:
certaines
races
et
lignées
sont
prédisposées
comme
les
races
à
plis
et
les
races
développant
facilement
des
hypersensibilités
(Westie,
Basset
Hound,
Shar-‐pei,
Setter
…)
• Les
arguments
pathologiques
concomitants
(complication
de
maladies
intercurrentes)
comme
des
dysendocrinies,
une
dermatite
atopique,
un
état
kérato-‐séborrhéique,
une
DAPP,
une
pyodermite.
Si
on
ne
les
diagnostique/traite
pas,
la
dermatite
persistera.
• Les
arguments
iatrogéniques
:
les
chiens
ayant
reçu
de
nombreux
traitements
antibiotiques,
corticoïdes,
antiprurigineux,
shampoings
inappropriés
peuvent
également
développer
cette
affection.
En
effet,
les
traitements
perturbent
la
flore
cutanée
et
favorisent
la
multiplication
des
germes
en
surface
de
la
peau.
Il
est
donc
important
de
bien
récolter
les
commémoratifs.
Ces
éléments
épidémiologiques
sont
essentiels
pour
établir
le
diagnostic.
L’observation
de
levure
ne
suffit
pas
pour
diagnostiquer
une
dermatite
à
Malassezia,
puisqu’elles
sont
observables
chez
presque
tous
les
chiens.
Il
faut
donc
observer
une
certaine
pullulation.
C’est
une
affection
cosmopolite,
sans
caractère
saisonnier,
non
contagieuse,
plutôt
chez
les
jeunes
adultes
(chien
entre
3
et
4
ans,
ce
qui
est
une
règle
en
général
pour
toute
dermatose
reposant
sur
des
mécanismes
d’allergie).
Elle
est
peu
ou
mal
décrite
chez
le
chat.
Il
n’y
a
pas
de
transmission
à
l’homme.
53/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Remarque
:
il
existe
deux
autres
levures
observées
au
niveau
cutané
:
• Le
cryptocoque,
entouré
d’une
capsule
importante
formant
un
halo
clair
qui
entoure
toute
la
levure
et
ne
fixe
pas
les
colorants.
Il
est
plutôt
présent
chez
le
chat
et
en
localisation
dermique.
• Candida,
surtout
chez
les
chiens
présentant
des
dysendocrinies
et
localisée
dans
les
plis
cutanés.
Par
contre,
il
faut
être
expert
en
parasitologie
pour
espérer
faire
un
diagnostic
et
souvent
le
recours
à
la
mise
en
culture
est
indispensable.
C’est
une
levure
beaucoup
plus
rare.
54/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
4. CYCLE EVOLUTIF
Ce
schéma
pathogénique
démontre
la
conjonction
et
la
synergie
de
multiples
facteurs
expliquant
l’apparition
de
dermatite
chez
certains
chiens,
alors
que
tous
les
chiens
sont
porteurs
de
Malassezia
(si
vous
ne
l’aviez
pas
encore
compris,
c’est
le
moment
!!).
5. ETUDE CLINIQUE
55/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
On
va
observer
:
• fréquemment
une
otite
érythémateuse,
bilatérale,
prurigineuse
• alopécie,
pelage
terne
• séborrhée
importante
:
mauvaise
odeur
et
sensation
de
gras
au
toucher.
Si
le
processus
est
ancien,
on
peut
observer
une
lichénification,
une
mélanisation
avec
une
peau
d’éléphant
(noire,
craquelée)
• c’est
un
phénomène
chronique
qui
s’installe
sur
plusieurs
semaines/mois
et
s’étend.
• Un
prurit
important,
cortico-‐sensible
mais
avec
des
rechutes
où
le
prurit
s’aggrave.
• Une
association
avec
une
pyodermite
est
possible
MELANISATION,
LICHENIFICATION
OTITE
ERYTHEMATEUSE
ALOPECIE
Sur
les
formes
récentes,
en
évolution,
on
observe
une
silhouette
identique
mais
moins
étendue.
La
mélanisation
est
remplacée
par
un
érythème
marqué,
une
séborrhée.
Le
prurit
est
présent.
ERYTHEME
56/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
b.
Diagnostic
Les
paramètres
épidémiologiques,
les
lésions
primaires
et
leurs
complications,
ainsi
que
la
silhouette
permettent
d’aboutir
au
diagnostic.
Il
n’est
pas
difficile,
on
se
base
sur
:
• Les
éléments
épidémiologiques
:
o La
race,
l’âge
de
l’animal
(plutôt
les
jeunes
adultes
et
les
moins
jeunes,
comme
dans
les
cas
de
dermatite
atopique)
o La
non
contagiosité
et
la
chronicité
de
l’affection
o L’utilisation
de
traitements
antiprurigineux
antérieurs
…
o Un
prurit
cortico-‐sensible
:
mais
les
rechutes
sont
beaucoup
plus
graves
car
les
corticoïdes
favorisent
la
multiplication
des
levures,
ainsi
que
l’émergence
des
pyodermites.
• Les
éléments
cliniques
o Le
prurit
+
la
séborrhée
+
l’hyperkératose
o La
silhouette
très
proche
de
celle
de
la
dermatite
atopique
(la
dermatite
à
Malassezia
est
d’ailleurs
parfois
une
complication
de
la
dermatite
atopique)
• Le
diagnostic
différentiel
o Autres
dermatoses
prurigineuses
ayant
la
même
silhouette
:
les
atopies
o La
gale
sarcoptique
o La
dermatite
séborrhéique
o Les
pyodermites
• Le
diagnostic
expérimental
:
la
mise
en
évidence
de
la
levure
peut
s’effectuer
grâce
à
un
calque
cutané
(on
applique
une
lame
et
on
fait
une
coloration,
attention
à
l’aspect
quantitatif
car
des
Malassezia
sont
présentes
de
manière
normale
à
la
surface
de
la
peau
!),
on
peut
aussi
réaliser
un
raclage
cutané
pour
juger
de
la
validité
de
l’hypothèse
d’une
gale
sarcoptique
(il
est
possible
d’avoir
les
deux
en
même
temps).
L’intérêt
de
la
biopsie
est
discuté.
Le
scotch-‐test
peut
également
s’avérer
très
utile.
Le
test
thérapeutique,
consistant
à
employer
des
antifongiques
et
à
suivre
l’évolution
de
la
dermatite,
est
un
bon
diagnostic
expérimental.
c.
Traitement
57/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Prescrire
une
couverture
insecticide
obligatoire
• Corticoïdes
à
priori
interdits
car
ils
favorisent
la
réactivation
de
l’agent
Le
traitement
antifongique
peut
être
topique
:
• Lotion
d’énilconazole
(IMAVERAL
®)
:
on
applique
la
lotion
diluée
(20mL/L
d’eau
tiède)
2
fois
par
semaine
pendant
4
semaines
sur
la
totalité
du
corps
et
on
ne
rince
pas
(on
laisse
sécher
l’animal
et
on
l’empêche
de
se
lécher).
• Shampoing
Chlorhexidine
2%
+/-‐
miconazole
2%
(Malaseb
®
shampoo)
à
appliquer
2
fois
par
semaines
pendant
3
à
4
semaines.
• Pommades
auriculaires
contenant
des
antifongiques
(il
existe
de
nombreuses
spécialités).
Si
les
lésions
sont
étendues,
on
peut
réaliser
un
traitement
systémique
:
• Kétoconazole
(Ketofungol
®)
:
10mg/kg/j
PO
pendant
au
moins
3
semaines,
pendant
les
repas
pour
une
bonne
absorption.
• Itraconazole
(Itrafungol
®)
:
5mg/kg/j
pendant
au
moins
3
semaines
(meilleure
tolérance
mais
attention
à
son
coût).
On
peut
associer
un
traitement
complémentaire
:
• Antibiothérapie
pour
contrôler
les
proliférations
bactériennes
associées
• Corticothérapie
contre-‐indiquée
(effet
rebond,
il
ne
permettent
qu’une
amélioration
passagère
et
favorisent
à
court
et
moyen
terme
la
pullulation
des
levures)
• Identifier
et
traiter
la
cause
de
la
pullulation
de
Malassezia
Un
contrôle
est
à
réaliser
toutes
les
3-‐4
semaines
et
l’arrêt
du
traitement
s’effectue
une
fois
les
lésions
et
les
levures
disparues.
58/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
L.
MYCOSES
PRURIGINEUSES
AUTRES
QUE
LES
DERMATOPHYTIES
TYPIQUES
(TEIGNES)
(RANG
C)
Ces
affections
sont
peu
fréquentes
et
sont
des
pièges
diagnostics
:
• Candidoses
:
mycoses
infectieuses
dues
à
l’action
pathogène
et
à
la
multiplication
de
levure
Candida
albicans
chez
certains
sujets
(chiens
âgés,
souffrant
d’une
dysendocrinie
ou
d’une
pathologie
chronique
lourd,
thérapeutique
prolongée
…).
C’est
très
rare.
Pour
réaliser
le
diagnostic,
il
faut
mettre
en
évidence
Candida.
• Kérions
(à
connaître)
:
dermatophyties
très
inflammatoires,
prurigineuses,
le
plus
souvent
dues
à
des
espèces
peu
adaptées
aux
carnivores
:
Trichophyton
mentagrophytes,
T.
verrucosum
…
On
remarque
que
contrairement
à
la
forme
typique
de
la
teigne
alopéciante,
cette
forme
atypique
est
prurigineuse
(évoque
plus
une
pyodermite).
KERION
Eléments de conclusion sur les dermatoses prurigineuses (liste non exhaustive) :
59/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Spécialités
disponibles
chez
les
chiens
(mise
à
jour
02/2015)
-‐
©
escapp
Spécialités
Molécules
Formulation
Activité
(AMM)
vis
à
vis
Activités
(AMM)
des
ectoparasites
vis
à
vis
des
helminthes
(larves
ou
adultes)
Activyl
Tick®
plus
Indoxacarb
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques
perméthrine
surface
peau)
Advantix®
Imidaclopride
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
perméthrine
surface
peau)
phlébotomes,
culicidés,
stomoxes
Advocate®
chiens
Imidaclopride
+
Spot-‐on
(effet
Puces,
poux,
otodectes,
Nématodes
intestinaux,
moxidectine
systémique)
sarcoptes,
démodex
Angiostrongylus
vasorum,
larves
de
dirofilaria
immitis
Bravecto®
Fluralaner
Comprimés
Puces,
tiques
Capstar®
Nitenpyram
Comprimés
Puces
Certifect®
Fipronil
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
poux
s-‐méthoprène
+
surface
peau)
amitraz
Comfortis®
Spinosad
Comprimés
Puces
Duowin®
Perméthrine
+
Line
on
(diffusion
Puces,
tiques
pyriproxyfène
surface
peau),
spray
Ectodex®
Amitraz
Solution
à
diluer
Démodex
Effitix®
Fipronil
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
perméthrine
surface
peau)
phlébotomes,
culicidés
Frontline
Fipronil
+
s-‐ Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
poux
Combo®
méthoprène
surface
peau)
Frontline®
et
Fipronil
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
poux
génériques
de
surface
peau),
(formes
spray)
fipronil
spray
Frontline®
tri-‐act
Fipronil
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
perméthrine
surface
peau)
phlébotomes,
culicidés,
stomoxes
Interceptor®
Milbémycine
Comprimés
Sarcoptes,
démodex
Nématodes
intestinaux
oxime
ou
respiratoires,
larves
de
Dirofilaria
immitis
Nexgard®
Afoxolaner
Comprimés
Puces,
tiques
Oridermyl®
Perméthrine
Pommade
Otodectes
auriculaire
Otostan®
Crotamiton
Solution
Otodectes
auriculaire
Prac-‐tic®
Pyripole
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques
surface
peau)
Program®
Lufénuron
Comprimés
Puces
:
prévention
de
l’infestation
Pulvex®
Perméthrine
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
poux,
surface
peau),
phlébotomes,
aoûtats
shampoing
pour
la
formulation
shampoing
Scalibor®
Deltaméthrine
Colliers
Tiques,
phlébotomes,
60/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
culicidés
Seresto®
Imidacloprid
+
Colliers
Puces,
tiques,
poux
fluméthrine
Stronghold®
Sélamectine
Spot
on
(effet
Puces,
poux,
otodectes,
Toxocara
canis,
larves
de
systémique)
sarcoptes
dirofilaria
immitis
Trifexis®
Milbémycine
Comprimés
Puces
Nématodes
intestinaux,
oxime
+
spinosad
larves
de
dirofilaria
immitis
Vectra
3D®
Dinotéfurane
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
perméthrine
+
surface
peau)
phlébotomes,
culicidés,
pyriproxyfène
stomoxes
Spécialités
disponibles
chez
les
chats
(mise
à
jour
02/2015)
-‐
©
escapp
Spécialités
Molécules
Formulation
Activité
(AMM)
vis
à
vis
Activités
(AMM)
des
ectoparasites
vis
à
vis
des
helminthes
(larves
ou
adultes)
Activyl®
Indoxacarb
Spot-‐on
(diffusion
Puces
surface
peau)
Advantage®
Imidaclopride
Spot-‐on
(diffusion
Puces
chats
surface
peau)
Avocate®
chats
et
Imidaclopride
+
Spot-‐on
(effet
Puces,
otodectes
Nématodes
intestinaux,
furets
moxidectine
systémique)
larves
de
Dirofilaria
immitis
Broadline®
Fipronil
+
Spot-‐on
(effet
Puces,
tiques
Nématodes
intestinaux,
s-‐méthoprène
+
systémique)
Capillaria
plica,
cestodes,
éprinomectine
+
larves
de
Dirofilaria
praziquantel
immitis
Capstar®
Nitenpyram
Comprimés
Puces
Comfortis®
Spinosad
Comprimés
Puces
Frontline
Fipronil
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
poux
Combo®
s-‐méthoprène
surface
peau)
Génériques
de
Fipronil
Spot-‐on
(diffusion
Puces,
tiques,
poux
(pour
fipronil
surface
peau),
le
spray)
spray
Oridermyl®
Perméthrine
Pommade
Otodectes
auriculaire
Otimectin®
Ivermectine
Gel
auriculaire
Otodectes
Otostan®
Crotamiton
Solution
Otodectes
auriculaire
Program®
Lfénuron
Solution
buvable
Puces
:
prévention
de
ou
injectable
l’infestation
Seresto®
Imidaclopride
+
Collier
Puces,
tiques
fluméthrine
Stronghold®
Sélamectine
Spot-‐on
(effet
Puces,
poux,
otodectes
Toxocara
cati,
systémique)
ankylostoma
tubaeforme,
larves
de
dirofilaria
immitis
Vectra®
felis
Dinotéfurane
+
Spot-‐on
(diffusion
Puces
pyriproxyfène
surface
peau)
61/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Glossaire
Termes
médicaux,
scientifiques…
à
connaître
(rang
A)
•
AUDITOPODAL
(réflexe)
:
réflexe
de
pédalage
du
membre
postérieur
après
sollicitation
manuelle
ou
mécanique
du
conduit
auditif
externe
;
considéré
comme
positif,
il
est
un
élément
en
faveur
de
l’otacariose
•
GALE
:
acariose
infectieuse,
contagieuse,
souvent
spécifique
due
à
l’action
pathogène
et
la
multiplication
d’acariens
psoriques
(sarcoptidés
et
psoroptidés)
;
distinguer
gales
superficielles/profondes
•
HENRY
(zone
de)
:
zone
anatomique
correspondant
au
bord
postérieur
du
pavillon
auriculaire
ou
au
dédoublement
de
l’oreillon
qui,
lorsqu’elle
est
sollicitée,
peut
entraîner
un
réflexe
otopodal
positif
lors
de
gale
sarcoptique
;
zone
à
privilégier
pour
effectuer
les
raclages
cutanées
destinés
à
mettre
en
évidence
le
parasite
•
INFECTION
:
affection
ou
maladie
due
à
un
agent
pathogène
(virus,
bactérie,
champignon,
protozoaire,
helminthe)
susceptible,
chez
son
hôte,
de
multiplication
•
INFESTATION
:
affection
ou
maladie
due
à
un
agent
pathogène
(virus,
bactérie,
champignon,
protozoaire,
helminthe)
incapable,
chez
son
hôte,
de
multiplication
•
OTOPODAL
(réflexe)
:
réflexe
de
p édalage
du
membre
postérieur
après
sollicitation
manuelle
ou
mécanique
du
bord
postérieur
du
pavillon
auriculaire
;
considéré
comme
positif,
il
est
un
élément
en
faveur
de
la
gale
sarcoptique
•
PÉDICULOSE
:
dermatose
due
aux
pédiculidés
(poux
de
l’homme)
;
au
sens
stric,
due
au
genre
Pediculus
•
PHTIRIOSE
:
dermatose
due
aux
poux
en
général
;
au
sens
strict
due
au
genre
Phtirius
•
PSEUDOGALE
:
acariose
cutanée
simulant
cliniquement
une
gale
mais
due
à
un
acarien
non
psorique
;
regroupe
la
cheyletiellose,
la
thrombiculose,
la
straelensiose
et
l’acariose
dermanyssique
;
la
d émodécie
n’est
ni
une
gale,
ni
une
pseudogale
!
•
PULICOSE
:
dermatose
due
à
l’action
pathogène
des
puces
(plutôt
sans
y
inclure
l’action
allergisante)
•
RACLAGE
CUTANÉ,
BROSSAGE,
SCOTCH-‐TEST
:
cf
propédeutique
dermatologique
•
SÉBORRHÉE
:
cf
propédeutique
dermatologique
•
SQUAMOSIS
:
cf
propédeutique
dermatologique
L’alopécie
correspond
à
deux
manifestations
distinctes
:
l’absence
de
poils
et
la
raréfaction
du
poil.
On
va
traiter
dans
cette
partie
des
pathologies
pour
lesquelles
l’alopécie
est
le
symptôme
majeur
et
le
premier
à
apparaître
par
rapport
au
prurit
si
celui-‐ci
est
aussi
présent.
1. DEFINITION
Les
démodécies
canines
sont
des
dermatoses
infectieuses,
difficilement
contagieuses,
spécifiques,
non
zoonotiques
et
très
fréquentes
(1
consultation
sur
3
en
dermatologie
à
l’école).
Elles
sont
dues
à
l’action
pathogène
et
à
la
multiplication
de
diverses
espèces
d’acariens
commensaux
du
genre
Demodex
dans
les
follicules
pilo-‐sébacés
et
caractérisées
cliniquement
par
une
alopécie
(signe
initial)
et
une
séborrhée,
éventuellement
compliquées
par
une
pyodermite
superficielle
puis
profonde,
on
parle
de
pyodémodécie
(lors
d’une
pyodermite
profonde,
le
pronostic
est
réservé
et
sombre
s’il
n’y
a
pas
de
traitement
avec
une
mise
en
jeu
du
pronostic
vital).
A
retenir
:
Acarioses
spécifiques
fréquentes
et
parfois
graves
(pyodémodécie
généralisée)
62/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Synonymes
:
démodexoses,
podo-‐démodécie
(si
limitée
aux
extrémités),
oto-‐démodécie
(limitée
au
conduit
auditif),
démodécie
nummulaire
(sèche,
en
pièces
de
monnaie),
démodécie
sèche
(ie
non
compliquée
par
une
pyodermite),
pyodémodécie
(démodécie
+
pyodermite),
démodécie
suppurée.
Termes
à
supprimer
:
Staphylodémodécie
(les
bactéries
mises
en
causes
dans
la
pyodémodécie
ne
sont
pas
forcément
des
Staphylocoques)
et
Gale
démodécique
(le
symptôme
majeur
d’une
gale
est
le
prurit,
ce
qui
n’est
pas
le
cas
d’une
démodécie,
et
en
plus
l’agent
pathogène
n’est
pas
un
agent
de
gale).
2. EPIDEMIOLOGIE
Il
s’agit
de
dermatoses
cosmopolites
sans
caractère
saisonnier,
très
spécifiques,
non
zoonotiques.
Elles
sont
fréquentes
chez
certaines
races,
le
plus
souvent
des
races
à
poil
court
(bouledogue,
dogues,
braques,
boxer,
sharpeï,
mais
aussi
west
highland
white
terrier
et
caniche).
On
a
pu
montrer
que
la
prédisposition
à
la
démodécie
était
héréditaire.
Au
sein
d’une
même
race,
on
aura
donc
des
lignées
plus
touchées
que
d’autres.
Il
s’agit
d’une
maladie
d’élevage.
La
démodécie
est
difficilement
contagieuse
:
la
transmission
du
parasite
s’effectue
uniquement
entre
la
chienne
et
les
chiots
pendant
les
premières
heures
voire
jours
de
la
vie
au
moment
de
la
tétée,
d’où
des
lésions
faciales
chez
les
petits.
Passée
cette
période,
la
contamination
entre
chiens
n’est
plus
possible.
De
plus,
les
contaminations
se
font
obligatoirement
par
contact
car
le
démodex
n’a
aucune
résistance
dans
le
milieu
extérieur.
La
plupart
des
chiens
sont
porteurs
sains
de
démodex,
mais
seuls
certains
présenteront
la
pullulation
du
parasite
et
exprimeront
une
démodécie.
Parmi
les
chiens
atteints,
on
observe
que
le
critère
«
âge
»
est
très
important
:
• 80%
des
cas
apparaissent
chez
des
chiens
de
moins
de
2
ans
:
démodécie
du
jeune
• 20%
des
cas
apparaissent
chez
des
chiens
âgés
(la
plupart
des
cas
autour
de
10
ans)
souffrant
d’une
maladie
intercurrente.
Il
faudra
alors
suspecter
la
présence
d’une
pathologie
sous-‐jacente
(dysendocrinie
:
Cushing,
hypothyroïdie,
diabète
sucré
;
lymphome)
ou
l’utilisation
de
traitements
immunodépresseurs
(anticancéreux,
corticoïdes).
Dans
ce
cas,
la
démodécie
est
un
signe
d’appel.
Elle
sera
difficile
à
traiter
et
curable
uniquement
si
on
traite
la
maladie
sous-‐jacente
ou
qu’on
arrête
le
traitement
immunodépresseur.
63/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Le
cycle
du
parasite
se
déroule
sur
10-‐12
jours
lorsque
les
conditions
sont
favorables.
La
fécondation
s’effectue
en
surface
puis
les
femelles
s’enfoncent
dans
les
follicules
pileux
où
elles
pondent.
DEMODEX
CANIS
ADULTE
La
larve
est
hexapode,
la
nymphe
octopode
et
l’œuf
est
en
citron
:
80
μm
x
30
μm,
clair,
assez
réfringent
et
difficile
à
voir
au
microscope.
OEUFS
DE
DEMODEX
Deux
autres
espèces
sont
rencontrées
beaucoup
moins
fréquemment
chez
le
chien
:
• Demodex
injai
:
forme
longue,
350
μm
de
longueur
• Demodex
cornei
:
forme
courte,
120
à
150
μm
de
longueur
64/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Notons
que
la
simple
observation
de
quelques
demodex
est
normale
chez
le
chien
sain.
Pour
que
l’on
puisse
parler
de
démodécie,
il
faut
qu’il
y
ait
multiplication
du
parasite.
Il
est
donc
nécessaire
d’observer
une
grande
proportion
de
formes
pré-‐imaginales
(larves,
nymphes)
et
d’œufs.
a.
Habitat
:
le
parasite
est
permanent
et
spécifique
Tous
les
stades
sont
observables
chez
l’animal,
le
Demodex
est
donc
un
parasite
permanent.
Il
est
aussi
très
spécifique.
Demodex
canis
est
un
parasite
du
follicule
pilo-‐sébacé
où
il
pullule.
On
le
retrouve
dans
tout
le
follicule,
mais
plus
particulièrement
à
proximité
de
l’abouchement
de
la
glande
sébacée,
tête
dirigée
vers
le
bas
:
il
se
nourrit
de
sébum.
La
présence
de
parasites
dans
le
follicule
distend
celui-‐ci
et
peut
provoquer
la
déchirure
du
sac
folliculaire.
On
peut
trouver
Demodex
canis
dans
le
derme
et
le
circuit
lymphatique.
On
peut
également
observer
le
parasite
au
niveau
du
tube
digestif
lorsque
l’animal
se
lèche.
Sa
localisation
et
sa
nutrition
rendent
la
lutte
difficile.
Demodex
canis
peut
être
localisé
dans
n’importe
quelle
région
du
corps,
mais
préférentiellement
dans
les
zones
séborrhéiques
et
humides
:
régions
de
la
face
(paupières,
babines),
du
menton,
des
extrémités
(régions
interdigitées).
De
par
sa
localisation
dans
le
follicule
pileux
(et
parfois
le
derme),
la
mise
en
évidence
du
parasite
se
fera
par
raclages
cutanés
jusqu’à
la
rosée
sanguine.
LOCALISATION
DE
DEMODEX
CANIS
Notons
que
:
• Demodex
injai
se
trouve
dans
les
follicules
pilosébacés
• Demodex
cornei
se
trouve
dans
les
couches
superficielles
épidermiques
b.
Nutrition
:
sébum
donc
non
hématophage
Le
parasite
étant
non
hématophage,
on
n’observera
pas
d’anémie
chez
l’animal
atteint.
De
fait
de
son
habitat
et
de
sa
nutrition,
certains
traitements
acaricides
ne
seront
pas
efficaces,
notamment
les
médicaments
véhiculés
par
le
sang
ne
sont
pas
efficaces
contre
les
démodex
(ou
nécessitent
une
65/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
fréquence
d’application
et
un
dosage
particuliers
pour
atteindre
le
parasite
dans
le
follicule
pileux),
on
préférera
donc
l’utilisation
de
topiques.
Remarque
LSB
:
le
traitement
de
la
démodécie
fait
soit
appel
aux
topiques
(Amitraz)
ou
aux
systémiques
(Milbémycine,
Moxidectine),
soit
à
des
présentations
mixtes
(spot
on
de
Moxidectine).
La
démodécie
est
une
maladie
chronique
due
à
la
multiplication
d’un
acarien
peu
profond
et
entretenue
par
une
dysimmunité
:
ceci
explique
la
nécessité
d’un
traitement
prolongé,
d’une
dose
suffisante
et
d’une
fréquence
d’administration
pour
que
le
principe
actif
soit
présent
dans
le
follicule.
Le
cas
de
la
moxidectine
illustre
bien
ce
problème
:
en
per
os,
elle
est
efficace
à
0,4
m g/kg
ous
les
jours,
en
spot
on
toutes
les
semaines
(alors
qu’initialement
elle
était
administrée
une
fois
par
mois),
ceci
démontre
que
la
concentration
et
la
durée
d’administration
conditionnent
l’efficacité.
c.
Reproduction
Le cycle infectieux est de 10-‐12 jours et se déroule entièrement dans le follicule (ou l’épiderme).
Chez
les
jeunes,
l’expression
clinique
d’une
démodécie
maladie
est
souvent
la
cause
d’une
non
fonctionnalité
de
certaines
populations
de
lymphocytes
T
qui
normalement
contrôlent
la
multiplication
du
parasite.
Les
individus
prédisposés
ne
sont
pas
immunodéprimés
(réaction
immunitaire
antibactérienne
normale)
mais
ont
une
insuffisance
immunologique
(prédisposition
à
caractère
familial)
et
ont
donc
une
mauvaise
protection
(pour
ce
parasite-‐là
uniquement).
On
dit
qu’ils
sont
dysimmunitaires
vis-‐à-‐vis
de
ce
parasite
ou
bien
que
leur
immunodépression
est
ciblée.
Chez
l’adulte,
la
démodécie
apparaît
à
la
faveur
d’une
pathologie
préexistante
favorisante
telle
que
les
dysendocrinies
(Cushing,
hypothyroïdie
+++,
lymphome)
ou
bien
lors
de
traitement
immunosuppresseur
(corticoïdes,
anticancéreux).
66/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
5.
ETUDE
CLINIQUE
a. Description
DEMODECIE
JUVENILE
• Forme
sèche
localisée
=
nummulaire
(moins
de
5
lésions
sur
l’animal)
C’est
la
forme
la
plus
bénigne.
Elle
concerne
les
jeunes
chiens
de
moins
de
2
ans
et
représente
80%
des
démodécies.
Elle
concerne
la
tête
avec
des
lésions
souvent
bilatérales
de
zones
alopéciques
centrées
sur
les
globes
oculaires.
On
parle
des
«
lunettes
»
ou
«
monocles
»
démodéciques:
attention,
elles
ne
sont
pas
toujours
présentes
et
sont
non
pathognomoniques.
On
a
parfois
une
atteinte
des
babines,
du
chanfrein,
des
plis
de
la
face,
de
la
gorge,
parfois
les
membres
(extrémités
et
régions
interdigitées,
on
parle
alors
de
pododémodécie,
entretenue
par
le
léchage
et
difficile
à
traiter).
La
dénomination
de
forme
«
sèche
»
signifie
qu’elle
n’est
pas
compliquée
de
pyodermite.
Les
lésions
sont
alopéciques,
non
prurigineuses,
séborrhéiques,
donnant
une
kératose
folliculaire
puis
des
comédons
avec
une
tendance
à
l’extension.
L’état
général
est
conservé.
On
peut
parfois
observer
une
«
tache
pré-‐démodécique
»
:
tache
érythémateuse
précédant
la
chute
du
poil.
Mais
elle
est
très
difficile
à
observer.
Cette
forme
évolue
dans
plus
de
50%
des
cas
vers
la
guérison
spontanée.
L’attitude
à
avoir
est
donc
de
ne
pas
traiter
systématiquement
mais
de
faire
un
suivi
régulier
pour
déceler
une
extension
ou
une
généralisation
(bien
expliquer
au
propriétaire
pourquoi
il
ne
repart
pas
tout
de
suite
avec
un
traitement).
ATTEINTE
DE
LA
FACE
:
LUNETTES
ET
BABINES
67/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
DEMODECIES
GENERALISEES
• Forme
compliquée
=
suppurée
=
pyodémodécie
(le
plus
souvent
étendue,
généralisée,
parfois
réduite
aux
extrémités
:
pododémodécie
suppurée)
La
pyodémodécie
est
toujours
une
complication
d’une
démodécie
généralisée
ou
d’une
pododémodécie.
Le
pronostic
est
réservé
car
elle
est
longue
et
difficile
à
traiter.
C’est
une
forme
grave.
Il
y
a
surinfection
de
la
démodécie
avec
atteinte
de
l’état
général
pouvant
évoluer
vers
la
septicémie.
Elle
est
due
au
démodex
ainsi
qu’à
la
pullulation
de
bactéries
(ex
:
Staphylocoques)
au
niveau
des
follicules
pileux
(qui
se
transforment
en
comédons
=
points
noirs,
et
en
pustules
=
points
blancs).
Puis
les
follicules
se
déchirent
et
il
y
a
passage
de
démodex
et
de
pus
dans
le
derme
(il
s’agit
alors
d’une
pyodermite
profonde).
Il
peut
y
avoir
mise
en
contact
avec
les
vaisseaux
sanguins
et
dans
ce
cas,
les
bactéries
et
les
démodex
les
détériorent
et
le
pus
se
mélange
au
sang.
Du
pus
sanieux
et
une
fistulisation
pourront
être
notés,
c’est
peu
prurigineux
mais
très
douloureux.
On
note
une
atteinte
de
l’état
général
:
abattement,
hyperthermie
modérée
(39-‐39,5°C),
anorexie,
polydipsie,
baisse
de
l’appétit,
comportement
modifié
…
Si
on
a
une
atteinte
des
membres,
l’animal
aura
des
difficultés
à
se
déplacer
à
cause
de
la
douleur.
Les
lésions
associées
à
la
pyodermite
superficielle
et
profonde
sont
des
pustules
folliculaires
(couleur
claire),
des
fistules,
des
furoncles,
de
la
cellulite
(pus
sanieux).
Il
y
aura
également
une
adénomégalie
multiple.
Il
y
a
une
évolution
possible
vers
la
septicémie
et
une
glomérulonéphrite.
Remarque
:
• Une
sanie
(mélange
de
sang
et
de
pus)
témoigne
du
fait
que
des
vaisseaux
sanguins
ont
été
touchés
par
l’infection,
c’est
donc
synonyme
d’une
pyodermite
profonde.
• Les
pustules
âgés
deviennent
couleur
aubergine/lie
de
vin
(ils
sont
associés
à
une
pyodermite
profonde).
68/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
PUS
SANIEUX
CARACTERISTIQUE
D'UNE
PYODERMITE
PROFONDE
PYODEMODECIE
69/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
COMEDONS
-‐
PUSTULES
A
gauche
:
atrophie
cutanée
(peau
fine,
réseau
veineux
visible)
évocatrice
d’un
syndrome
de
Cushing
et
des
comédons
(points
noirs)
évocateurs
d’une
démodécie
mais
aussi
du
Cushing.
A
droite
:
succession
de
pustules
folliculaires
(boutons
blancs)
et
de
pyodermite
profonde
(boutons
rouge-‐violacés).
• Eléments
épidémiologiques
:
o Race
et
âge
:
chien
jeune
ou
âgé
dans
la
majorité
des
cas,
mais
possible
chez
tout
chien
et
à
tout
âge
o Absence
de
contamination
des
congénères
ou
de
l’homme
o Lenteur
d’évolution
de
la
maladie
• Signes
généraux
et
cliniques
o Alopécie
+
séborrhée
+
comédons
o Pyodermite
superficielle
(+/-‐
prurigineuse)
et/ou
profonde
(+/-‐
douloureuse)
:
répercussion
sur
l’état
général
et
adénomégalie
• Penser
à
une
démodécie
o Pour
toute
alopécie
du
jeune
chien
o Pour
toute
alopécie
et
pyodermite
récurrente
ou
chronique
o Pour
toute
alopécie
chez
un
chien
âgé
souffrant
de
maladie
générale
70/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Confirmer
par
observation
de
population
importante
de
parasites
et
de
formes
pré-‐
imaginales,
attention
aux
faux
négatifs
(si
la
peau
est
épaisse
et
difficile
à
atteindre).
o Par
raclages
cutanés
en
périphérie
de
lésions
évolutives
alopéciques,
en
raclant
les
pustules
de
pyodermite
superficielle,
en
évitant
les
lésions
de
pyodermite
profonde
(les
sacs
folliculaires
ont
explosés
et
les
démodex
sont
dilués
dans
le
derme).
Ne
pas
racler
une
peau
ayant
subi
une
lichénification
(peau
ancienne
et
peu
de
démodex)
o Par
biopsies
cutanées
(justifiée
quand
on
a
une
pyodermite
généralisée
profonde
et
qu’on
veut
écarter
la
démodécie
ou
lors
d’atteinte
de
zones
difficilement
accessibles
par
raclage
cutané
:
zones
interdigitées)
RACLAGE
ET
BIOPSIE
CUTANES
c.
Pronostic
Il
est
bon
si
la
démodécie
est
juvénile,
sèche
et
localisée.
Chez
les
jeunes,
il
y
a
guérison
dans
plus
de
50%
des
cas
sans
traitement.
Il
est
réservé
lors
de
démodécie
généralisée,
ancienne
ou
conséquente
d’une
dysendocrinie.
Il
est
très
réservé
lors
de
démodécie
du
chien
âgé
ou
lors
de
pyodémodécie.
d.
Traitement
TRAITEMENT
SPECIFIQUE
On
traite
uniquement
le
chien
malade
et
on
écarte
de
la
reproduction
les
femelles
ayant
donné
naissance
à
des
chiots
démodéciques.
Dans
le
cas
de
la
démodécie
juvénile
localisée,
on
fait
une
surveillance,
on
attend
(50%
de
guérisons
spontanées)
et
on
re-‐contrôle
dans
1
mois.
Pour
les
autres
formes
de
démodécie,
le
traitement
est
obligatoire.
v Médicaments
avec
AMM
démodécie
:
• Amitraz
:
Ectodex
®
Ce
traitement
est
de
moins
en
moins
utilisé,
pourtant
il
a
révolutionné
le
traitement
des
démodécies
il
y
a
20
ans
(il
a
permit
de
sauver
les
chiens
alors
qu’on
les
euthanasiait
systématiquement
auparavant
faute
de
traitement
efficace).
Il
s’utilise
sous
forme
de
solution
à
diluer
de
façon
extemporanée,
à
raison
de
10
mL/L
d’eau
tiède
(soit
à
0,05%),
à
appliquer
au
moins
2
fois
par
semaines
sur
la
totalité
du
corps
sans
rincer
(bien
l’appliquer
sur
les
zones
saines).
Le
traitement
doit
être
long
pour
être
efficace.
Chez
les
individus
très
affaiblis,
on
utilise
une
solution
diluée
à
0,025-‐0,0125
%
plus
fréquemment
(lorsqu’on
augmente
la
fréquence,
il
est
nécessaire
de
diminuer
la
concentration
du
fait
de
la
toxicité
du
produit).
On
peut
observer
de
la
torpeur
après
application.
L’application
est
fastidieuse
et
l’odeur
nauséabonde
:
il
faut
toujours
utiliser
des
gants.
Ce
traitement
est
interdit
chez
le
chihuahua
(1
cas
mortel),
le
chien
de
moins
de
3
mois
et
la
chienne
gestante
ou
allaitante.
71/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Attention,
on
a
une
toxicité
importante
chez
le
diabétique
(même
chez
l’homme
car
c’est
un
produit
volatil
qui
passe
la
barrière
cutanée,
il
faut
prévenir
le
propriétaire)
ou
le
chien
atteint
de
syndrome
de
Cushing
car
l’amitraz
est
anti-‐insulinique.
Ce
traitement
peut
entrainer
des
intoxications
mortelles
par
hyperglycémie.
Il
faut
donc
conseiller
entre
autre
au
propriétaire
de
se
mettre
à
l’extérieur
pour
réaliser
le
traitement
de
son
chien
et
surtout
de
porter
des
gants.
Il
existe
un
antidote
:
l’atipamézole
(Antisédan
®).
• Amitraz
:
Promeris
Duo
®
Spot
on
chien
Ce
sont
des
pipettes
dont
la
dose
est
à
adapter
au
poids
de
l’animal.
Ce
traitement
vient
de
sortir,
on
a
donc
peu
de
recul
vis
à
vis
de
cette
nouvelle
formulation,
mais
elle
pourrait
être
prometteuse.
• Milbémycine
oxime
:
Interceptor
®
On
l’utilise
sous
forme
de
comprimés
PO
à
la
dose
de
0,5-‐1
mg/kg/j,
souvent
la
dose
de
2mg/kg/j
est
nécessaire.
Quelques
troubles
digestifs
bénins
peuvent
apparaître
mais
la
toxicité
est
faible
y
compris
chez
les
races
«
sensibles
»
et
la
chienne
gestante.
Il
convient
de
vérifier
l’absence
de
microfilaires
circulantes
car
ce
produit
provoque
leur
lyse
et
peut
entrainer
un
choc.
Attention,
il
faut
toujours
faire
un
devis
avant
prescription
du
fait
du
coût
élevé
(jusqu’à
300-‐400
€/mois
pour
un
grand
chien)
• Moxidectine
:
Advocate
®
Il
s’utilise
sous
la
forme
de
Spot
on
1
fois
par
mois
(pipettes).
C’est
très
pratique
d’utilisation,
on
n’a
pas
de
toxicité
excepté
quelques
réactions
locales.
L’efficacité
est
de
l’ordre
de
50%
(la
concentration
n’étant
pas
suffisante
dans
les
follicules)
si
on
applique
le
traitement
une
fois
par
mois.
On
juge
l’efficacité
au
plus
à
2
mois,
en
cas
d’échec,
on
augmente
la
fréquence
du
traitement
à
1
fois
par
semaine,
ce
qui
augmente
le
coût
mais
reste
pratique
d’utilisation.
Des
études
sont
encore
menées
afin
de
définir
les
efficacités
relatives
de
chacun
de
ces
produits
:
Quel
que
soit
le
traitement
employé,
si
on
n’observe
pas
d’amélioration
significative
après
deux
mois
de
traitement,
il
faut
changer
de
molécule.
v Médicaments
sans
AMM
démodécie,
on
est
obligé
de
prescrire
un
médicament
avec
AMM
en
première
intention
pour
respecter
le
principe
de
la
cascade.
S’il
y
a
échec
de
ce
traitement,
on
peu
alors
prescrire
une
des
molécules
suivantes
:
• Fluralaner
:
Bravecto
®
1
comprimé
(min
25
mg/kg),
1
seule
administration,
avec
une
efficacité
de
99,8%
à
J28
et
100%
à
J56
et
J84
(Fourie
et
al.
Parasites
&
vectors,
2015).
Il
n’y
a
pas
encore
de
recul
sur
cette
molécule.
72/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Ivermectine
On
utilise
l’Ivomec
®
bovins
par
voie
orale
jusqu’à
1
mg/kg/j.
Ce
traitement
ne
présente
pas
d’intérêt,
l’efficacité
n’est
pas
meilleure,
il
est
de
plus
toxique
pour
certaines
races
(MDR1)
et
onéreux.
• Moxidectine
:
Cydectine
®
injectable
bovins
A
0,4
mg/kg/j
par
voie
orale
(et
pas
en
injectable
comme
chez
les
bovins
!!!).
Le
prix
est
souvent
plus
abordable
pour
les
grands
chiens
que
celui
de
l’Advocate
®,
ce
traitement
est
non
toxique.
Les
organochlorés,
organophosphorés,
carbamates,
pyréthrinoïdes,
sélamectine
sont
tous
inefficaces.
Règles
à
suivre
OBLIGATOIREMENT
:
• Traitement
à
suivre
jusqu’à
l’obtention
de
2
raclages
cutanés
négatifs
à
1
mois
d’intervalle
quelque
soit
le
protocole.
Un
arrêt
trop
précoce
entraine
des
rechutes.
Enuite,
on
surveille
régulièrement
le
chien.
• Traitement
à
suivre
selon
le
protocole
précis
:
des
erreurs
de
concentration,
de
dose,
de
fréquence,
de
durée
entrainent
des
échecs
thérapeutiques.
Ne
pas
prendre
ces
échecs
thérapeutiques
pour
des
cas
de
résistance.
TRAITEMENT
SYMPTOMATIQUE
• Tonte
(elle
s’avère
efficace
dans
de
nombreux
cas),
attention
à
la
douleur
de
l’animal.
• Shampoing
anti-‐séborrhéique,
antiseptique
:
Pyoderm
®
ou
Douxo
®
Chlorhexidine
puis
Humiderm
®
1
fois/semaine
à
1
fois/jour.
• Antibiothérapie
:
cf.
traitement
de
la
pyodermite
profonde,
au
minimum
2
mois
de
traitement
(au
minimum
3
semaines
pour
une
pyodermite
superficielle).
• Correction
de
la
dysendocrinie
chez
le
chien
âgé
si
possible
• Corticoïdes
interdits
(favorisent
la
multiplication
des
demodex)
sauf
si
le
chien
présente
une
situation
exceptionnelle
:
lymphome,
etc.
Le
suivi
de
ces
chiens
est
obligatoire,
au
cours
du
traitement
et
jusqu’au
2ème
raclage
négatif.
Il
faut
aussi
prévenir
le
propriétaire
du
risque
de
rechute
dans
les
6
mois
à
2
ans.
73/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
PROPHYLAXIE
On
conseille
de
retirer
l’animal
de
la
reproduction
(de
même
que
les
mères
produisant
des
chiots
démodéciques)
du
fait
de
la
prédisposition
génétique
pour
la
démodécie.
Il
s’agit
d’une
maladie
d’élevage.
Elles
sont
beaucoup
plus
rares
et
de
thérapeutique
identique
à
celle
traitée
précédemment.
• Démodécie
canine
à
D.
injai
:
ce
parasite
ne
serait
pas
une
nouvelle
espèce
mais
une
variété
clinique
particulière
due
à
une
forme
longue
de
D.
canis.
Cette
dermatose
est
très
séborrhéique,
plutôt
dorso-‐lombaire
et
modérément
prurigineuse.
Le
diagnostic
se
fait
par
raclages
cutanés
et
le
traitement
par
l’amitraz
ou
la
milbémycine.
DEMODEX
INJAI
• Démodécie
à
D.
cornei
:
il
semblerait
que
ce
soit
bien
une
espèce
différente
de
D.
canis
avec
une
clinique
très
proche,
des
lésions
alopéciques,
squameuses,
sans
répartition
particulière.
Ce
parasite
a
une
taille
très
réduite
et
semble
être
plus
superficiel
dans
le
follicule
pileux.
Le
diagnostic
se
fait
par
raclage
ou
biopsie
et
le
traitement
par
l’amitraz.
DEMODEX
CORNEI
1. DEFINITION
74/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Les
démodécies
félines
sont
très
rares.
Lorsqu’on
en
observe
une,
c’est
Demodex
cati
qui
est
le
plus
souvent
décrit.
A
retenir
:
Acarioses
spécifiques
et
parfois
graves
(pyodémodécie
généralisée)
DEMODEX
GATOI
3. ETUDE CLINIQUE
On
observe
une
alopécie
diffuse
ou
localisée
(localisations
préférentielles
sur
la
face
ou
le
conduit
auditif
externe),
érythémateuse,
très
séborrhéique,
squameuse,
avec
des
comédons,
parfois
des
ulcères
et
avec
un
prurit
variable.
Le
diagnostic
est
le
même
que
pour
les
démodécies
canines
avec
une
recherche
obligatoire
des
causes
sous-‐jacentes.
Le
traitement
est
assez
délicat
car
le
chat
est
assez
sensible
à
certains
acaricides
comme
l’amitraz.
Le
traitement
optimal
se
réalise
donc
avec
la
Milbémycine
oxime
(ou
amitraz
à
0,0125%).
Il
ne
faut
surtout
pas
négliger
la
recherche
d’une
cause
sous-‐jacente
telle
que
le
FIV,
FeLV
…
ou
toute
maladie
chronique
qui
perturberait
le
système
immunitaire.
En
fait,
on
peut
retrouver
cette
maladie
aussi
chez
des
animaux
«
sains
»,
ce
qui
fait
qu’on
ne
sait
pas
vraiment
si
ces
maladies
sont
des
facteurs
prédisposant
à
l’apparition
de
la
démodécie
chez
le
chat.
75/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
C.
DEMODECIE
DU
FURET
(RANG
C)
• Rare
• Associée
à
des
traitements
immunosuppresseurs
ou
à
une
maladie
intercurrente
(dysendocrinie
type
maladie
surrénalienne,
lymphome)
• Demodex
sp
(D.
canis
?
D.
gatoi
?)
• Alopécie
+/-‐
prurit,
coloration
orangée
du
pelage
(séborrhée)
• Face,
oreilles,
abdomen
ventral
• Diagnostic
par
raclages
cutanés,
biopsies
• Traitements
testés
chez
les
furets
:
o Amitraz
:
bain
avec
une
solution
à
0,0125%,
1fois/semaine
pendant
3
semaines
puis
avec
une
solution
à
0,0375%,
1
fois
par
semaine
pendant
3
semaines
o Ivermectine
:
0,05
à
0,3
mg/kg,
1fois/jour
PO
jusqu’à
obtention
de
2
raclages
successifs
négatifs
L’alopécie
est
très
souvent
le
motif
de
consultation
mais
on
a
parfois
des
dermatophytoses
qui
peuvent
associer
un
autre
symptôme
à
l’alopécie
:
le
plus
souvent,
c’est
le
prurit.
De
plus,
l’alopécie
peut
être
discrète.
1. DEFINITION
Ces
sont
des
dermatoses
infectieuses,
contagieuses,
assez
peu
spécifiques
(même
s’il
existe
une
préférence
d’espèce),
souvent
zoonotiques
dues
à
l’action
pathogène
et
à
la
multiplication
de
diverses
espèces
de
champignons
dermatophytes
(Microsporum
canis,
M.
gypseum,
M.
persicolor,
Tricophyton
mentagrophytes).
Elles
sont
caractérisées
cliniquement
par
une
alopécie
le
plus
souvent
peu
inflammatoire
et
non
prurigineuse
mais
ce
n’est
pas
tout
le
temps
le
cas
(50%
des
cas).
Ces
lésions
primaires
peuvent
se
compliquer.
Dans
50%
des
cas
restant,
on
a
une
clinique
protéiforme
(prurit,
suppuration,
érythème…).
Il
ne
faut
donc
pas
d’emblée
exclure
une
dermatophytie
en
présence
de
prurit
et
d’inflammation.
A
retenir
:
mycoses
non
spécifiques
Synonymies
:
dermatophytoses,
microspories,
trichophyties,
teignes.
L’importance
des
dermatophyties
est
grande
du
fait
de
la
fréquence
prépondérante
des
teignes
félines
et
des
difficultés
pour
les
éradiquer
(maladie
chronique).
Les
dermatophyties
sont
rares
chez
les
furets.
Il
s’agit
d’une
zoonose
(dans
la
quasi-‐totalité
des
cas,
cette
zoonose
est
bénigne),
il
faut
donc
manipuler
tout
animal
suspect
avec
des
gants.
L’importance
économique
dans
les
élevages
est
non
négligeable.
CHAT
TEIGNEUX
76/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
2. EPIDEMIOLOGIE
Ce
sont
des
dermatoses
cosmopolites,
sans
caractère
saisonnier,
très
fréquente
en
collectivités
(chatteries),
surtout
chez
les
chats
à
poils
longs
et
les
chats
errants
mais
potentiellement
chez
tout
individu
quels
que
soient
son
âge,
sa
race
et
son
sexe.
Elles
sont
facilement
contagieuses
:
la
transmission
du
parasite
se
déroule
entre
individus
et
à
partir
du
milieu
extérieur
contaminé
où
le
champignon
est
très
résistant.
Le
poil
est
le
support
qui
permet
l’entretien
et
la
multiplication
du
champignon.
Attention,
devant
toute
lésion
cutanée
chez
le
chat,
quelque
soit
son
aspect
et
ses
caractéristiques,
on
doit
poser
l’hypothèse
de
teigne.
Tout
chat
sans
lésions
est
suspect
d’être
porteur.
Le
portage
asymptomatique
est
fréquent,
il
peut
être
révélé
par
l’apparition
de
lésions
sur
le
propriétaire.
LESION
D'HERPES
CIRCINE
CHEZ
L'HOMME
Chez
le
chien,
la
teigne
n’est
pas
la
1ère
cause
d’alopécie
et
reste
occasionnelle
par
rapport
aux
pyodermites,
dermatite
à
Malassezia
et
démodécies
qui
sont
plus
fréquentes.
Enfin,
elles
sont
peu
spécifiques
et
souvent
zoonotiques
:
la
transmission
inter-‐espèces
animales
est
possible,
il
faut
donc
bien
questionner
le
propriétaire
dans
les
commémoratifs
sur
la
présence
de
congénères.
De
plus,
le
propriétaire
(ou
ses
enfants)
peut
lui
aussi
présenter
des
lésions
caractéristiques
de
teigne
sur
les
zones
cutanées
en
contact
avec
l’animal.
Si
on
a
des
lésions
chez
les
propriétaires,
cela
conforte
notre
hypothèse.
Par
contre,
si
on
n’en
a
pas,
on
ne
peut
pas
pour
autant
l’exclure.
La
transmission
de
la
teigne
ne
semble
pas
se
faire
de
l’homme
vers
l’animal.
Les
animaux
sont
porteurs
de
lésions
ou
non
(porteurs
asymptomatiques),
contaminent
le
milieu
extérieur
et
peuvent
transmettre
l’affection
à
d’autres.
Le
fait
que
les
possibilités
de
transmission
soient
multiples
et
que
le
milieu
extérieur
soit
contaminant
rend
l’éradication
très
difficile.
• Microsporum
canis
est
dans
60-‐80%
des
cas
l’agent
responsable,
même
chez
le
chat.
C’est
une
espèce
zoophile,
qui
vit
sur
l’animal.
Les
filaments
et
les
spores
se
développent
sur
l’animal
infecté.
Les
spores
tombent
ensuite
dans
l’environnement,
où
elles
sont
très
résistantes.
Les
congénères
peuvent
se
contaminer
à
partir
d’un
animal
infecté
(asymptomatique
ou
non)
ou
de
spores
dans
le
milieu
extérieur.
Il
faut
donc
absolument
intervenir
dans
l’environnement.
Si
on
a
un
chat
teigneux
qui
vient
dans
la
clinique,
il
y
en
a
ensuite
partout
dans
la
clinique
:
attention
à
l’hygiène
du
matériel
et
des
locaux.
77/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
CYCLE
EPIDEMIOLOGIQUE
DE
M.
CANIS,
AGENT
MAJEUR
DE
DERMATOPHYTIES
CHEZ
LES
CARNIVORES
CYCLE
EPIDEMIOLOGIQUE
DE
T.
MENTAGROPHYTES
• Microsporum
gypseum
fait
également
partie
des
agents
de
teigne.
C’est
une
espèce
géophile
pour
laquelle
la
contamination
de
l’animal
a
plutôt
lieu
par
contact
avec
le
sol.
Il
n’existe
alors
pas
de
contamination
directe
entre
animaux
ou
entre
l’homme
et
l’animal.
78/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
3.
PRESENTATION
DU
PARASITE
On
note
une
différence
fondamentale
entre
ce
que
l’on
trouve
sur
l’animal
et
ce
qu’on
trouve
dans
le
milieu
extérieur
ou
en
culture
:
• La
morphologie
sur
les
lésions
de
l’animal
est
toujours
très
pauvre
:
on
trouve
de
simples
filaments
qui
se
fragmentent
pour
donner
des
spores.
Le
poil
teigneux
est
toujours
flou,
il
est
difficile
de
faire
la
mise
au
point
du
fait
de
la
présence
d’un
manchon
de
spores
autour
du
poil.
• La
morphologie
en
culture/dans
l’environnement
est
plus
riche
:
on
a
des
filaments,
une
reproduction
sexuée,
des
formes
variées
et
caractéristiques
comme
des
macroconidies
ou
des
fuseaux.
Un
élément
typique
des
dermatophytes
en
culture
est
la
couleur
sur
le
dessous
(plutôt
sombre)
et
le
dessus
(plutôt
claire)
de
la
boite
de
pétri.
On
a
donc
recours
à
la
mise
en
culture
pour
effectuer
la
diagnose.
MORPHOLOGIE
EN
LESION
:
PETITES
SPORES
ENTOURANT
LE
POIL
ET
QUELQUES
FILAMENTS
DIFFICILEMENT
VISIBLES
Remarques
:
La
reproduction
sexuée
des
dermatophytes
n’a
jamais
lieu
chez
l’animal.
On
ne
pourra
donc
pas
retrouver
de
m acroconidies
chez
eux.
S’il
y
a
développement
d’une
colonie
en
culture,
il
faut
observer
l’aspect
(plâtreux,
lisse,
duveteux…),
la
couleur,
la
vitesse
de
développement
…
Cependant,
cette
différence
de
couleur
ne
suffit
pas
pour
affirmer
qu’il
s’agit
d’un
dermatophyte
:
il
faut
encore
mettre
en
évidence
des
éléments
caractéristiques
des
cultures
de
dermatophytes
comme
les
fuseaux
ou
macroconidies
avec
des
cloisons
transversales.
La
diagnose
des
différentes
espèces
de
teignes
se
fait
grâce
au
nombre
de
cloisons
transversales
et
à
la
forme
des
fuseaux.
Les
fuseaux
de
dermatophytes
ne
sont
:
-‐ jamais
observés
chez
l’animal,
en
lésion
-‐ jamais
avec
des
cloisons
transversales
ET
longitudinales.
Si
c’est
le
cas,
ce
n’est
pas
un
dermatophyte
mais
un
champignon
non
parasite
(Alternaria
sp.),
contaminant
des
cultures,
dans
ce
cas
là,
la
culture
aura
une
couleur
noire.
Celui-‐là
pourra
être
retrouvé
dans
le
pelage
de
l’animal
car
il
est
présent
partout
dans
l’environnement
mais
il
n’est
pas
pathogène.
79/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Microsporum
canis
:
le
plus
important
car
le
plus
fréquent
chez
le
chien,
le
chat,
l’homme
…
Il
est
impliqué
dans
plus
de
95%
des
cas
de
teigne
des
carnivores.
Les
colonies
en
culture
sont
blanche
au
recto
et
jaune-‐orangée
au
verso.
RECTO
ET
VERSO
DE
CULTURE
DE
M.
CANIS
ASPECT
DES
COLONIES
DE
M.
CANIS
EN
CULTURE
• Microsporum
gypseum
:
c’est
un
dermatophyte
géophile,
la
contamination
se
fait
à
partir
du
sol
(chien
fouisseur,
rongeurs).
Les
colonies
sont
plâtreuses
en
culture,
de
couleur
chamois.
Les
fuseaux
ont
un
appendice
flabelliforme.
ASPECT
PLATREUX
DES
COLONIES
DE
M.
GYPSEUM
80/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Microsporum
persicolor
:
il
touche
les
carnivores
et
les
rongeurs
et
reste
rare.
Les
colonies
sont
poudreuses,
le
recto
apparaît
beige
et
le
verso
jaune
à
rose
lilas.
RECTO
ET
VERSO
DES
COLONIES
DE
M.
PERSICOLOR
• Trichophyton
mentagrophytes
:
c’est
un
dermatophyte
zoophile,
il
est
présent
dans
le
milieu
extérieur
et
touche
les
carnivores
et
les
rongeurs.
Il
présente
de
petites
spores
(microïdes).
Les
rongeurs
entretiennent
le
cycle
et
les
chiens,
chats
et
l’homme
sont
peu
touchés.
Un
des
côtés
de
la
culture
a
un
aspect
de
sucre
glace,
l’autre
est
très
foncé.
PETITES
SPORES
EN
CHAINETTES
• Trichophyton
verrucosum
:
cette
espèce
est
responsable
de
la
teigne
chez
les
bovins.
On
a
de
grosses
spores
(mégaspores).
Il
peut
aussi
parfois
atteindre
nos
carnivores
domestiques.
b.
Habitat
et
nutrition
81/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
La
nutrition
est
fondée
sur
la
kératinolyse
par
des
kératinases.
Ces
enzymes
ont
un
rôle
pathogène
chez
certaines
souches.
Elles
ont
également
un
rôle
antigénique
et
pourraient
constituer
une
application
diagnostique.
c.
Pouvoir
pathogène
Les
spores
ne
sont
pas
pathogènes
(d’où
l’existence
de
porteurs
sains
sur
lesquels
on
trouve
uniquement
des
spores)
mais
les
filaments
le
sont.
Le
pouvoir
pathogène
repose
sur
les
kératinases
qu’ils
synthétisent
et
qui
provoquent
la
lyse
des
poils.
Ils
synthétisent
diverses
autres
substances
:
ptéridine
(pigment
présent
uniquement
chez
M.
canis
responsable
de
la
fluorescence
en
UV,
d’où
l’utilisation
possible
de
la
lampe
de
Wood)
et
des
osides
(pH>7
utilisé
pour
le
diagnostic
:
Dermatophyte
Test
Medium
où
le
milieu
change
de
couleur
du
fait
de
son
alcalinisation).
Notons
qu’une
spore
sur
un
revêtement
cutané
nécessite
un
traumatisme
ou
des
conditions
particulières
pour
qu’il
y
ait
formation
de
filaments,
ce
qui
permet
l’invasion
du
follicule
et
de
la
gaine
externe
du
poil,
de
la
moelle
du
poil
jusqu’à
la
frange
d’Adanson.
Les
spores
et
les
filaments
sont
repoussés
vers
l’extérieur
au
fur
et
à
mesure
de
la
croissance
du
poil.
Le
poil
chute
et
les
follicules
voisins
sont
envahis
ce
qui
explique
les
lésions
plutôt
circulaires
alopéciques.
L’évolution
des
lésions
se
fait
de
manière
centrifuge.
Au
milieu
des
lésions
finissent
par
repousser
des
poils
sains,
la
guérison
se
fait
donc
par
le
centre.
Pour
l’examen
direct
et
la
mise
en
culture,
on
récolte
des
poils
périphériques
et
pour
le
traitement,
on
commence
par
la
périphérie
des
lésions
et
en
allant
vers
le
centre.
COUPE
DE
POIL
PARASITE
:
POIL
FLOU
PLUS
CLAIR
AVEC
UNE
CUTICULE
ENTOUREE
D'UN
MANCHON
82/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Il
ne
faut
donc
jamais
limiter
le
traitement
aux
zones
atteintes
seulement.
SCHEMA
BILAN
4. ETUDE CLINIQUE
a. Description
83/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
TEIGNE
SECHE
TONDANTE
A
M.
CANIS
TEIGNE
A
M.
GYPSEUM
ET
M.
PERSICOLOR
84/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Les
teignes
suppurées
=
kérions
(beaucoup
moins
fréquentes
mais
à
connaître
car
c’est
un
piège
diagnostic
!)
Il
s’agit
de
teignes
inflammatoires
dues
à
certaines
souches
de
M.
canis
et
T.
mentagrophytes.
La
lésion
est
de
type
circulaire,
en
relief,
en
macaron,
très
érythémateuse,
humide,
suppurée,
prurigineuse,
avec
des
pores
folliculaires
dilatés
:
l’allure
est
celle
d’une
pyodermite.
Le
pus
est
stérile,
réactionnel
et
ne
contient
aucune
bactérie.
KERIONS
TEIGNE
SECHE
ET
TONDANTE
A
M.
CANIS
85/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Les
formes
inapparentes
ont
une
très
grande
importance
Soit
l’animal
est
infecté
asymptomatique
(multiplication
du
champignon
sans
lésions
observables
:
animal
infecté
contagieux),
soit
il
est
porteur
mécanique
(pas
d’infection,
contagion
faible).
Les
traitements
seront
différents
en
fonction
des
ces
deux
cas
:
o Animal
infecté
contagieux
:
l’animal
n’est
porteur
que
de
spores
qui
vont
contaminer
le
milieu
extérieur,
les
congénères
et
les
propriétaires.
o Porteurs
mécaniques
:
les
spores
ne
se
multiplient
pas,
mais
la
contagion
est
tout
de
même
possible.
• On
note
aussi
la
très
grande
importance
des
formes
atypiques
y
compris
prurigineuses
NB
:
Toute
raréfaction
ou
absence
de
poil,
quelle
que
soit
la
lésion
(ancienne,
sèche,
prurigineuse
ou
non
…)
doit
faire
penser
à
la
teigne
chez
le
chat.
Ne
pas
oublier
que
la
forme
typique
ne
concerne
que
50%
des
cas
de
teigne.
b.
Diagnostic
Il
n’est
pas
toujours
facile
car
la
clinique
n’est
pas
toujours
évocatrice.
On
s’intéresse
donc
à
plusieurs
éléments
pour
établir
notre
hypothèse.
• Epidémiologique
:
origine
et
âge
de
l’animal,
collectivité,
existence
d’une
contagion,
zoonose…
Il
ne
faut
vraiment
pas
hésiter
à
demander
au
propriétaire
s’il
a
des
lésions
d’herpes
circiné
(chez
l’homme,
les
lésions
sont
en
général
circulaires,
très
inflammatoires,
prurigineuses
et
accompagnées
de
vésicules
en
périphéries).
LESIONS
D'HERPES
CIRCINE
CHEZ
L'HOMME
Clinique
:
dans
50%
des
cas,
on
a
une
forme
typique
dont
le
diagnostic
est
facile
(alopécie
•
circulaire
non
prurigineuse,
extensive)
et
dans
50%
une
forme
atypique
dont
le
diagnostic
est
plus
difficile
(suppurée,
prurigineuse
…)
• Différentiel
:
avec
toutes
les
causes
d’alopécie
ou
de
suppuration
:
démodécie,
dysendocrinies,
alopécie
extensive
féline,
pyodermite,
pyodémodécie,
maladie
auto-‐
immune…
• Expérimental
o Examen
direct
des
poils
=
trichogramme
:
Règles
du
prélèvement
:
prélever
les
poils
en
périphérie
des
lésions
évolutives,
non
traitées,
les
plus
récentes.
Couper
le
poil
trop
long
et
garder
la
base.
Prélever
plusieurs
dizaines
de
poils
et
les
étaler
dans
une
goutte
de
lactophénol.
86/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Règles
de
l’observation
:
toujours
commencer
par
regarder
avec
le
plus
faible
grossissement.
Cela
donne
une
vue
d’ensemble
sur
la
qualité
du
prélèvement.
On
repère
ainsi
(avec
un
peu
d’habitude)
les
poils
suspects
qui
ont
un
contour
plus
flou
et
une
apparence
plus
claire.
Puis
une
fois
qu’on
a
identifié
ces
poils,
on
passe
aux
plus
gros
grossissements
pour
observer
les
spores.
REPERAGE
DU
POIL
TEIGNEUX
ET
OBSERVATION
DES
SPORES
o Examen
indirect
Cas
1
:
animal
porteur
symptomatique
Ø Lumière
de
Wood
:
fluorescence
jaune-‐vert
émise
par
la
ptéridine
synthétisée
par
le
filament
de
certaines
souches
de
M.
canis
uniquement
sur
les
lésions
non
traitées.
Il
faut
se
mettre
dans
une
pièce
très
sombre.
Il
convient
d’utiliser
la
lampe
après
un
temps
de
latence
pour
obtenir
la
bonne
longueur
d’onde.
Il
existe
des
faux
négatifs
:
lésion
traitée,
autre
espèce
que
M.
canis
ou
souche
non
productrice
de
ptéridine.
Il
y
a
aussi
des
faux
positifs
:
présence
de
mercurochrome,
fluorescence
blanche
ou
bleue
des
squames.
FLUORESCENCE
A
LA
LAMPE
DE
WOOD
Ø Mise
en
culture
de
poils
fluorescents
ou
suspects
:
les
milieux
de
culture
(ex
:
milieu
de
Sabouraud)
que
l’on
ensemence
sont
basés
sur
le
changement
de
couleur
d’un
indicateur
coloré.
Il
faut
un
certain
temps
d’incubation.
On
observe
une
culture
non
noire
ou
grise
(dématiacée).
De
plus,
en
poussant,
le
champignon
alcalinise
le
milieu
et
ce
changement
de
pH
fait
passer
le
milieu
du
jaune
au
rouge.
Le
temps
d’incubation
est
long
(au
moins
10
jours,
3
semaines
pour
Trichophyton).
Avec
l’observation
du
changement
de
couleur,
on
a
juste
une
suspicion
car
on
a
des
contaminants
non
pathogènes
à
la
surface
du
pelage
qui
peuvent
se
développer
sur
la
gélose.
Il
faut
donc
prélever
une
partie
de
colonie
et
l’observer
au
microscope
pour
voir
les
macroconidies.
Cas
2
:
animal
porteur
asymptomatique
et
contaminant
On
utilise
un
bout
de
moquette
stérilisée
ou
une
brosse
à
dent
stérile
que
l’on
passe
sur
tout
le
pelage
de
l’animal
pour
ensemencer
un
milieu
de
culture.
87/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
BROSSE
A
DENT
ET
MOQUETTE
STERILE
CULTURE
DE
M.
CANIS
A
DIFFERENTS
STADES
c.
Traitement
88/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• On
associe
un
traitement
systémique
qui
va
diffuser
sur
l’ensemble
du
corps
à
base
de
:
o Griséofulvine
:
20
à
50
mg/kg/j,
PO
durant
4
semaines.
Il
possède
une
AMM
chien
et
chat.
C’est
un
fongistatique
(traitement
long)
qui
peut
causer
des
troubles
digestifs,
une
anémie,
être
photosensibilisant
et
,chez
certains
chats
FIV+,
être
responsable
d’aplasie
médullaire
(à
proscrire
chez
ces
chats).
Enfin,
il
est
tératogène
et
embryotoxique.
Il
doit,
si
possible,
être
administré
avec
un
repas
riche
en
graisses
et
à
répartir
matin
et
soir.
o Kétoconazole
(Kétofungol
®)
:
10
mg/kg/j
durant
4
semaines.
Il
possède
une
AMM
chien.
Il
inhibe
la
synthèse
de
l’ergostérol.
Il
est
hépatotoxique
si
utilisé
à
forte
dos
pendant
longtemps
ce
qui
n’est
pas
le
cas
ici.
On
ne
l’administre
cependant
pas
chez
un
insuffisant
hépatique
et
on
surveille
les
ALAT
si
le
traitement
dure
plus
de
2
semaines.
Il
est
très
efficace.
Il
faut
l’administrer
avec
un
repas
car
son
absorption
nécessite
des
matières
grasses.
Il
peut
occasionner
des
troubles
digestifs.
Il
entre
en
compétition
avec
la
synthèse
des
hormones
stéroïdiennes.
o Itraconazole
(Itrafungol
®)
:
5
à
10
mg/kg/j
PO
en
1
à
2
prises
pendant
4
à
6
semaines.
Il
possède
une
AMM
chat.
On
observe
moins
d’effets
secondaires
(son
hépatotoxicité
est
plus
faible
que
le
kétoconazole),
il
faut
l’administrer
avec
un
repas
et
prendre
garde
à
la
tératogénicité.
On
recommande
une
utilisation
prudente
chez
l’insuffisant
hépatique.
On
peut
l’utiliser
hors
AMM
chez
le
chien
à
la
dose
de
5
à
10
mg/kg/j
mais
le
coût
élevé
du
traitement
est
à
prendre
en
compte.
Chez
le
furet,
il
s’utilise
à
la
dose
de
15
mg/kg/j.
Il
faut
bien
penser
à
contrôler
la
fonction
hépatique.
o NE
PAS
UTILISER
:
Amphotéricine
B,
nystatine,
lufénuron
(ce
sont
des
produits
non
efficaces
ou
efficaces
mais
très
toxiques).
Remarque
:
les
teignes
peuvent
rétrocéder
spontanément,
m ais
il
vaut
mieux
traiter
pour
éliminer
toutes
les
spores
présentes
et
non
visibles.
Le
traitement
est
donc
visiblement
conseillé.
89/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
III.
AFFECTIONS
CARACTERISEES
PAR
DES
NODULES
OU
DES
ULCERES
Il
s’agit
d’une
forme
clinique
particulière
de
la
leishmaniose
caractérisée
par
le
développement
d’un
ou
plusieurs
nodules
cutanés
fermes
de
quelques
millimètres
à
quelques
centimètres
de
diamètre,
non
adhérents,
indolores,
non
fistulés
et
très
riches
en
leishmanies.
Ce
sont
des
granulomes
qui
enserrent
les
parasites
dans
la
peau
et
dans
le
tissu
conjonctif
sous-‐cutané
ce
qui
est
responsable
de
déformation.
On
en
retrouve
fréquemment
chez
des
chiens
de
race
à
poil
ras
et
dont
l’état
général
est
le
plus
souvent
conservé.
Soit
on
ponctionne
le
nodule
et
on
voit
qu’il
est
très
riche
en
macrophages
bourrés
de
leishmanies.
Soit
on
le
retire
et
à
l’histologie
on
verra
aussi
les
parasites
(remarque
:
on
a
une
mauvaise
cicatrisation
après
exérèse
du
nodule).
Tout
nodule
doit
être
ponctionné
ou
analysé
après
exérèse.
Le
traitement
et
le
suivi
sont
ceux
de
la
leishmaniose
classique.
NODULES
LEISHMANIENS
CHEZ
UN
CHAT
ET
UN
BOXER
C’est
une
helminthose
du
tissu
conjonctif
(en
particulier
sous-‐cutané)
due
au
développement
de
Dirofilaria
repens,
filaire
transmise
par
des
culicidés
(donc
plutôt
méditerranéenne).
La
dirofilariose
sous-‐cutanée
est
caractérisée
cliniquement
par
des
nodules
du
tissu
conjonctif
sous-‐cutané
et
profond
avec
des
microfilaires
sanguines
peu
discernables
de
celles
de
Dirofilaria
immitis.
Ce
parasite
est
de
plus
en
plus
fréquent.
Il
a
l’allure
d’un
petit
fil
blanc
de
plusieurs
centimètres
de
long.
Une
microfilariose
sanguine
doit
faire
penser
à
la
dirofilariose
cardiaque
(grave)
ou
sous-‐cutanée
(bénigne).
Il
faut
donc
faire
une
diagnose
rigoureuse
:
en
regardant
juste
les
microfilaires
au
microscope,
on
ne
peut
pas
trancher.
Il
faut
faire
un
test
de
détection
des
antigènes
de
D.
immitis.
Si
on
a
des
microfilaires
sanguines
et
un
test
à
l’Ag
négatif,
on
a
affaire
à
D.
repens.
Il
existe
aussi
un
test
PCR
assez
récent
qui
est
conseillé
par
la
prof.
Si
on
a
bien
affaire
à
une
dirofilariose
sous-‐cutanée,
il
ne
faut
pas
traiter
chimiquement
mais
réaliser
l’exérèse
chirurgicale
des
adultes
(plusieurs
cm
de
long).
90/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
FILAIRES
APRES
EXERESE
CUTANEE
ET
TESTS
SEROLOGIQUES
La
leishmaniose
sera
vue
plus
en
détail
dans
le
cours
sur
les
affections
des
phagocytes
mononuclées
(SPM).
Dans
ce
cas,
les
lésions
sont
des
ulcères
cutanés
et
muqueux,
siégeant
préférentiellement
dans
les
zones
corporelles
exposées
aux
traumatismes
(saillies
osseuses,
coussinets,
pavillon
auriculaire…).
ULCERES
SUR
LE
PAVILLON
AURICULAIRE,
SUR
L'OLECRANE
ET
SUR
LES
COUSSINETS
DUS
A
LA
LEISHMANIOSE
91/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
MYIASES
CUTANEES
ULCERE
D'ORIGINE
FONGIQUE
92/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
F.
PLAIES
CUTANEES
DUES
AUX
TIQUES
(RANG
C)
Les
lésions
cutanées
dues
aux
morsures
de
tiques
sont
un
petit
nodule
(si
le
rostre
est
cassé
dans
le
derme)
ou
une
plaie.
Elles
sont
bénignes,
il
n’existe
que
de
rares
complications.
Mais
la
piqûre
peut
entrainer
l’inoculation
d’agents
pathogènes,
d’où
l’importance
d’une
prophylaxie
anti-‐tiques.
LESION
DUE
A
UN
ROSTRE
DE
TIQUE
93/94
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
94/94
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
H E M A T O L O G I E
E T
I M M U N O L O G I E
P A R A S I T A I R E
1/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Ce
module
est
défini
dans
le
référentiel
de
diplôme
(tronc
commun
S5-‐S10)
:
• «
Diagnostiquer
et
traiter
………une
babésiose,
une
leishmaniose,
……
• «
Diagnostiquer
……
une
toxoplasmose,
……
• «
Mettre
en
place
une
stratégie
diagnostique
et
thérapeutique
lors
d‘anémie……
• «
Mettre
en
place
une
stratégie
diagnostique,
thérapeutique
et
nutritionnelle
lors
d’une
protéinurie,
d’une
hématurie,
……»
• [+
éléments
de
suspicion
d’une
hépatozoonose,
d’une
néosporose,
d’une
protothécose
et
mycose
profonde,
de
larva
migrans
ascaridiennes]
Il
est
fondé
sur
les
modules
:
• «
protozoologie
»
:
connaissance
des
caractères
morphologiques
(diagnose),
biologiques
(localisation,
nutrition,
reproduction)
et
pathologiques
• «
mycologie
»
:
id
• «
helminthologie
»
:
id
Il
est
à
intégrer
dans
les
cours
d’hémato-‐immunologie
médicale
et
de
pathologie
médicale.
2/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Ce
module
est
présenté
selon
la
localisation
du
parasite
et
hiérarchisé
par
importance
:
rang
(A)
fréquent
et/ou
très
pathogène
et/ou
zoonose,
rang
(B)
à
savoir
dans
les
grandes
lignes
et
pouvoir
le
suspecter,
rang
(C)
accessoire
mais
peut
devenir
important
dans
les
années
à
venir
•
parasites
observables
dans
le
plasma
:
microfilarioses
(C),
trypanosomoses
(C)
•
parasites
du
globule
rouge:
babésioses
canines
(A)
•
parasites
des
globules
blancs
:
hépatozoonose
canine
(B)
•
parasites
des
cellules
macrophagiques
du
SPM:
o
leishmaniose
canine
(A)
et
féline
(C),
o
toxoplasmose
canine
et
féline
(A),
o
néosporose
canine(B)
o
mycoses
disséminées
canines
et
félines
(C)
•
parasites
multiviscéraux:
larva
migrans
ascaridiennes
(B)
Chaque
parasite
est
présenté
selon
le
même
plan
:
Et
bien
sûr
encore
une
fois
vous
pouvez
aller
voir
le
site
de
l’ESSCAP
où
vous
pourrez
retrouver
tous
ces
parasites
avec
des
mises
à
jour
régulières.
3/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
1. DEFINITION
Les
microfilarioses
sont
des
helminthoses
ni
infectieuses
ni
contagieuses
dues
à
la
présence
dans
le
sang
(ou
la
lymphe)
et
à
l’action
pathogène
de
microfilaires
des
genres
Dirofilaria
et
Acanthocheilonema
(=
Dipetalonema).
On
observe
sur
une
goutte
de
sang
frais
des
éléments
vermineux,
de
200
µm
de
long,
mobiles,
souvent
avec
des
extrémités
pointues.
Ce
sont
des
microfilaires
(premier
stade
émis
par
la
femelle
fécondée,
qui
assure
la
poursuite
du
cycle
évolutif,
ce
n’est
pas
un
élément
pathologique)
émises
dans
le
sang
circulant
(parfois
dans
la
lymphe).
Cela
signe
l’existence
de
la
filaire
adulte
en
une
certaine
localisation
de
l’organisme.
Les
deux
possibilités
sont
:
• Filaire
sous
cutané
=
Dirofilaria
repens
:
provoque
des
nodules
quasi
systématiquement
bénins
• Filaire
cardiaque
=
Dirofilaria
immitis
:
extrêmement
grave
A
retenir
:
Maladie
quasiment
asymptomatique,
signe
d’une
filariose
imaginale
ð Suspecter
une
filariose
cardiaque
d’emblée
et
prendre
le
maximum
de
précautions,
car
il
existe
des
sujets
d’abord
porteurs
asymptomatiques
qui
décompensent
ð L’affection
est
cliniquement
bénigne
sauf
dans
le
cas
de
Dirofilaria
immitis
4/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
2. EPIDEMIOLOGIE
Les
filarioses
se
retrouvent
dans
les
milieux
méditerranéen
(Espagne,
Italie)
et
tropical
pour
Dirofilaria.
On
découvre
cette
maladie
généralement
de
façon
fortuite,
lors
d’examens
sanguins
(sauf
lors
de
dirofilariose
cardiaque).
C’est
une
maladie
non
contagieuse,
toujours
transmise
par
des
arthropodes
qui
sont
les
hôtes
intermédiaires.
La
lutte
anti
vectorielle
est
donc
possible.
Le
parasite
est
assez
spécifique
des
canidés,
on
le
retrouve
chez
tout
type
de
chien.
3. LES PARASITES
Il
s’agit
de
Dirofilaria
immitis
(filaire
cardiaque,
très
pathogène,
zoonotique,
on
la
retrouve
sur
le
pourtour
méditerranéen
et
dans
les
DOM
TOM),
D.
repens
(filaire
sous
cutanée,
moins
pathogène
mais
plus
fréquente
en
Europe),
Acanthocheilonema
dracunculoides
(filaire
péritonéale,
peu
pathogène)
et
A.
reconditum
(filaire
du
tissu
périnéal,
peu
pathogène).
On
a
transmission
indirecte
de
Dirofilaria
par
le
culicidé
femelle.
Les
femelles
filaires
adultes
émettent
la
microfilaire
dans
le
sang
de
l’hôte,
puis
la
microfilaire
est
reprise
à
la
faveur
d’un
repas
de
sang
infestant
par
le
moustique
(Culicidé
femelle
pour
Dirofilaria).
Il
y
a
alors
évolution
en
L3
infestante
dans
le
culicidé
et
inoculation
à
l’HD
au
cours
d’un
second
repas.
Suite
aux
migrations,
il
y
a
poursuite
du
cycle
et
obtention
de
filaires
adultes.
Acanthocheilonema
reconditum
est
transmis
par
ingestion
de
la
puce
Ctenocephalides
canis
(les
tiques
encore
citées
dans
la
littérature
ne
jouent
aucun
rôle
pour
cette
espèce
mais
sont
vectrices
de
A.
dracunculoides
et
A.
grassii).
Une
application
prophylactique
concrète
est
la
lutte
insecticide
et
acaricide.
5/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
4. ETUDE CLINIQUE
La
maladie
est
classiquement
asymptomatique,
sauf
quelques
lésions
cutanées
parfois
imputables
à
des
thrombus
dus
aux
microfilaires.
Il
n’y
a
donc
pas
de
nécessité
de
traitement,
mais
il
faut
se
poser
la
question
suivante
:
s’agit-‐il
de
la
filariose
cutanée
ou
de
la
filariose
cardiaque
?
Il
est
donc
nécessaire
de
confirmer
ou
d’infirmer
une
filariose
cardiaque
(le
parasite
est
présent
dans
le
cœur
droit
et
l’artère
pulmonaire).
Il
ne
faut
pas
traiter
avec
un
arsenical
dans
le
cas
de
la
filariose
cutanée.
L’observation
de
la
filaire
après
coloration
présente
peu
d’intérêt
car
on
a
50%
d’erreur
:
la
diagnose
morphologique
n’a
donc
aucune
valeur.
On
a
recours
à
des
tests
rapides
commercialisés
qui
détectent
les
Ag
spécifiques
du
parasite
issus
de
la
cuticule
des
femelles
adultes
(il
faut
au
minimum
2
filaires
femelles
adultes
sinon
le
test
risque
d’être
négatif).
Dans
un
contexte
épidémiologique
et
clinique
évocateur
Snapp
test
Microfilaire
Résultat
Echocardiographie
+
Filariose
cardiaque
+
-‐
Filariose
occulte
?
Observation
typique
• Si
Ag
«
consommés
»
d’éléments
échogènes
+
• Si
chiot
issu
d’une
femelle
parasitée
parallèles
-‐
• Ppp
=
5-‐6mois
intracavitaires
?
-‐
• Adultes
de
même
sexe
SNAPP
TEST
ET
MICROFILAIRE
6/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Aucun
des
résultats
de
ce
test
ne
permet
d’exclure
formellement
l’hypothèse
d’une
dirofilariose
cardiaque.
Une
échocardiographie
peut
être
nécessaire
pour
révéler
la
présence
dans
le
cœur
des
filaires.
Elle
constitue
le
diagnostic
de
certitude.
Définition:
Protozooses
infectieuses
dues
à
la
présence
dans
le
sang
(ou
la
lymphe)
et
à
l’action
pathogène
des
parasites
du
genre
Trypanosoma
:
• T.
cruzi
=>
Maladie
de
Chagas
–
Zoonose
Maladie
américaine
(US+
Am
centrale
+++
Am
sud)
transmise
par
une
punaise
réduvidé:
la
contamination
se
fait
via
les
fèces
de
la
punaise
déposées
à
proximité
de
la
piqûre
(transmission
transcutanée).
On
a
une
polyadénomégalie,
une
anémie,
une
affection
cardiaque,
un
mégaœsophage.
• T.
evansi
Maladie
africaine
et
asiatique,
non
zoonotique
mais
peu
spécifique,
transmise
par
les
muscidés
• T.
brucei,
T.
congolense
Maladie
africaine
transmise
par
les
glossines
Importance
:
Pour
certaines
régions
géographiques
et
pour
des
chiens
ayant
séjourné
en
zone
d'endémie.
7/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
A. DEFINITION
A
retenir
ð Syndrome
pyrétique
+
syndrome
hémolytique
(àanémie)
ð Parasite
exclusif
du
GR
(intra
erythrocytaire)
ð Transmission
par
les
tiques
Ce
sont
des
maladies
fréquentes
et
potentiellement
graves
à
évoquer
systématiquement
lors
de
fièvre
et/ou
d’anémie.
B. EPIDEMIOLOGIE
8/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Cette
carte
est
fondée
sur
le
département
(
ce
qui
est
un
non
sens
biologique…).
Les
zones
infestées
de
tiques
changent
du
fait
de
modifications
climatiques,
d’apparition
d’hôtes
nourriciers…
Les
cartes
ne
peuvent
donc
être
interprétées
qu’en
terme
de
micro-‐foyers
(hameau,
pâturage…)
Exemple
:
en
périphérie
de
Lyon,
on
avait
des
saisons
à
Piroplasmose
il
y
a
une
vingtaine
d’année,
aujourd’hui
il
n’y
en
a
plus.
A
retenir
:
il
existe
un
foyer
endémique
stable
à
prévalence
élevée
dans
le
«
grand
»
sud
ouest
de
la
France
Les
babésioses
sont
des
protozooses
endémiques
réparties
par
foyers
selon
la
présence,
le
nombre
et
l’activité
des
tiques
vectrices.
On
a
une
répartition
hétérogène
et
mouvante
selon
la
saison
et
les
changements
du
biotope.
Une
enquête
sur
plus
de
800
cas
confirmés
(RESPaC)
montre
que
les
animaux
les
plus
touchés
sont
des
chiens
jeunes
à
jeunes
adultes
(argument
en
faveur
de
l’induction
d’une
immunité
naturelle
suite
à
l’infection),
moyenne
d’âge
de
5
ans,
ayant
pour
85%
un
mode
de
vie
rural,
dont
les
cas
sont
à
82%
de
premier
accès,
à
17%
des
cas
de
récidive
et
1%
des
cas
de
rechute.
On
note
des
pics
automnal
et
printanier
(activité
des
tiques)
lorsque
les
saisons
sont
bien
marquées.
On
a
des
applications
épidémiologiques
directes
pour
le
diagnostic,
ainsi
que
des
applications
prophylactiques.
C. LES PARASITES
1. RAPPELS SUR LE CYCLE ET LES DIFFERENTS TYPES DE BABESIES
Le
parasite,
après
inoculation
par
la
tique,
se
multiplie
à
l’intérieur
des
globules
rouges
dont
il
provoque
l’éclatement.
Une
certaine
quantité
de
parasites
est
donc
présente
dans
le
sang
périphérique
(absorption
par
une
autre
tique)
à
la
tique
infectante
n’est
pas
la
tique
infectée
(car
il
n’y
a
qu’un
seul
repas
de
sang
par
stade..).
La
tique
est
l’HD
(reproduction
sexuée
des
babésies
à
l’intérieur
de
l’arthropode).
Il
existe
3
espèces
de
grandes
babésies
transmises
par
des
espèces
de
tiques
différentes
:
la
répartition,
l’épidémiologie
et
la
clinique
sont
différentes.
• Grande
babésie-‐diamètre
>
3-‐4µm
(rayon
de
l’hématie)
Il
y
a
2
espèces
présentes
en
Europe
de
l’ouest
:
o Babesia
canis
responsable
des
formes
cliniques
modérées
à
sévères,
transmise
par
Dermacentor
reticulatus.
On
a
une
variété
antigénique
de
souches
associées
à
des
tableaux
cliniques
et
des
pouvoirs
pathogènes
différents,
induisant
des
immunités
différentes.
o Babesia
vogeli
transmise
par
Rhipicephalus
sanguineus
(tique
méditéranéenne)
:
forme
frustre
La
tique
africaine
Babesia
rossi,
transmise
par
Haemaphysalis
sp,
est
responsable
d’une
forme
gravissime.
On
retrouve
parfois
une
forme
«
en
poire
»
dans
les
hématies,
mais
la
forme
la
plus
fréquente
est
un
élément
ovalaire,
arrondi.
La
membrane
fixe
les
colorants,
le
cytoplasme
est
non
coloré.
9/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
10/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Dermacentor
reticulatus
:
elle
est
moins
spécifique
du
chien
que
la
tique
du
chenil
mais
se
retrouve
dans
l’ensemble
de
la
France.
C’est
le
vecteur
majeur
de
la
babésiose
canine
à
Babesia
canis
en
France.
C’est
une
tique
brévirostre
dont
la
base
du
capitulum
est
rectangulaire.
11/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Rhipicephalus
sanguineus
:
vecteur
méditerranéen
de
la
babésiose
canine
à
Babesia
vogeli.
C’est
une
tique
brévirostre
endophile
et
assez
spécifique
du
chien
(tique
du
chenil).
La
base
du
capitulum
est
hexagonale.
12/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
13/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Les
mécanismes
physio
pathologiques
s’expliquent
par
la
cyto
adhérence
et
la
séquestration.
• L’oblitération
des
capillaires
due
à
une
perte
de
maléabilité
des
hématies
résulte
en
une
hypoperfusion/hypoxie
tissulaire.
On
a
des
signes
cliniques
variés
dont
des
formes
atypiques.
On
note
une
acidose,
une
hyperlactatémie,
un
état
de
choc,
ainsi
qu’une
défaillance
multiviscérale,
une
torpeur,
une
hypotension.
La
défaillance
hépatique
et
rénale
s’explique
par
la
formation
des
complexes
immuns
et
par
la
toxicité
de
l’Hb
dans
les
tubules
rénaux.
• L’anémie
est
aggravée
par
l’agglutination
des
globules
rouges
(ils
perdent
leur
capacité
à
se
déformer)
y
compris
ceux
non
parasités.
On
a
formation
de
complexes
Ag-‐Ac
(à
lésions
rénales
également)
responsables
de
la
formation
de
thrombus.
Une
analogie
peut
être
réalisée
avec
le
neuropaludisme
(pouvant
aboutir
à
un
coma
et
à
la
mort).
Des
phénomènes
analogues
à
celui-‐ci
pourraient
expliquer
des
symptômes
non
directement
imputables
à
l’anémie
et
pourtant
observés
lors
de
babésiose.
• Un
phénomène
de
séquestration
parasitaire
est
responsable
d’une
part
d’une
hypoparasitémie
(sensibilité
de
la
lecture
du
frottis
plus
faible),
d’autre
part
d’un
échappement
du
parasite
à
l’action
du
système
immunitaire
(persistance
du
parasite
au
milieu
du
thrombus
par
exemple),
raison
pour
laquelle
les
rechutes
sont
fréquentes.
D. ETUDE CLINIQUE
L’incubation
dure
environ
1
semaine
(plus
ou
moins
longue
selon
l’action
du
système
immunitaire).
La
forme
typique
(la
moins
fréquente)
se
caractérise
par
:
• Abattement
d’apparition
brutale,
intense
• Syndrome
pyrétique
:
anorexie
totale
et
fièvre
d’apparition
brutale
(hyperthermie
en
plateau,
d’au
moins
40°C
pendant
48h)
• Syndrome
hémolytique
et
modifications
urinaires
:
anémie
normochrome
et
normocytaire
avec
bilirubinurie
et
hémoglobinurie
(urines
colorées
de
brun
à
rouge)
• Modifications
sanguines
:
chute
de
l’hématocrite,
neutropénie,
lymphopénie,
thrombopénie
• Evolution
:
o Guérison
possible
en
15
jours
avec
convalescence
longue
o Rechutes
vers
8-‐15
jours
(à
bien
différencier
des
récidives
car
l’animal
n’a
pas
été
réinfecté)
o Ictère
pré
hépatique
et
hépatique
:
mort
par
choc
Une
dizaine
de
jours
plus
tard,
on
a
une
parasitémie
positive
avec
un
phénomène
de
rechute
du
fait
de
l’élimination
progressive
du
Carbesia
(qui
tombe
sous
le
seuil
thérapeutique
et
le
parasite
continue
à
se
multiplier).
Le
phénomène
de
récidive
est
beaucoup
plus
rare
car
il
est
la
conséquence
d’une
réinfection,
hors
une
immunité
se
développe.
14/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
PARESIE,
NECROSE
CUTANEE
ET
HEMORRAGIE
RETINIENNE
2. BASES DIAGNOSTIQUES
• Eléments
épidémiologiques
:
animal
jeune
adulte
exposé
aux
morsures
de
tiques,
ou
vivant
en
zone
d’endémie
au
cours
des
pics
épidémiologiques
• Clinique
:
tableau
pyrétique
et
hémolytique
• Diagnostic
différentiel
avec
les
autres
maladies
infectieuses,
pyrétiques
et
hémolytiques
(ehrlichioses,
anémies
hémolytiques
immunologiques,
CIVD...)
• Diagnostic
de
certitude
:
o Observation
du
parasite
par
réalisation
d’un
frottis
coloré
à
partir
du
sang
périphérique
récolté
si
possible
au
moment
de
l’hyperthermie
o Attention
aux
faux
négatifs
!
Ne
jamais
exclure
l’hypothèse
de
babésiose
si
l’on
n’observe
pas
le
parasite.
Lorsqu’on
réalise
un
frottis,
la
zone
privilégiée
de
lecture
est
son
extrémité
distale.
15/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
L’amélioration
par
le
traitement
spécifique
ne
sert
pas
de
diagnostic
mais
est
un
argument
thérapeutique.
La
détection
des
anticorps
n’est
pas
très
utilisée
(pas
de
distinction
entre
piroplasmose
aigue
et
piroplasmose
ancienne).
La
PCR
n’est
pas
un
examen
d’urgence,
hors
la
piroplasmose
en
est
une.
3. PRONOSTIC
Il
est
très
hétérogène,
de
plutôt
bon
à
très
réservé
(selon
l’âge,
l’animal,
la
souche,
si
c’est
une
récidive,
selon
les
paramètres
hépatiques
et
rénaux).
• La
babésiose
«
classique
»
est
celle
dont
les
manifestations
sont
imputables
à
l’hémolyse.
L’expression
clinique
est
modérée
à
sévère,
l’évolution
est
plutôt
aiguë.
Le
pronostic
est
bon
si
le
diagnostic
et
la
prise
en
charge
thérapeutique
sont
rapides.
• La
babésiose
«
compliquée
»
est
celle
dont
les
manifestations
ne
sont
pas
toutes
imputables
à
l’hémolyse.
On
observe
un
syndrome
pseudosepticémique
avec
une
inflammation
générale
et
une
défaillance
multiviscérale.
On
a
des
points
communs
avec
le
paludisme
mais
la
pathogénie
est
complexe
(cytoadhérence
et
aggrégation).
Une
thérapeutique
adaptée
est
nécessaire,
non
seulement
spécifique
mais
aussi
symptomatique.
Le
pronostic
reste
très
réservé
même
si
le
diagnostic
et
le
traitement
sont
précoces.
Deux
paramètres
rendent
le
pronostic
plus
sombre
:
o l’hyperlactatémie
:
causée
par
l’hypoxie
tissulaire
et
l’altération
de
la
circulation
sanguine
(relation
avec
le
sepsis
?)
o la
leucopénie
:
due
à
une
lymphopénie
(Toxique
babésien
?
Séquestration
dans
les
organes
lymphoïdes
?
Apoptose
?)
4. TRAITEMENT
Traitement
spécifique
:
Imidocarb
(Carbesia®)
2-‐3
mg/kg
IM
(ou
SC
à
la
rigueur)
en
une
seule
injection.
C’est
très
irritant
au
point
d’injection,
douloureux
et
très
fortement
émétisant
:
il
faut
prendre
ses
précautions
et
bien
prévenir
le
propriétaire
(vomissements
dans
la
voiture…).
On
attend
une
amélioration
clinique
importante
et
rapide
(en
36
heures
MAXIMUM),
le
chien
doit
retrouver
un
état
clinique
normal
(urines,
T°,
comportement).
Si
passé
36
heures
le
chien
est
toujours
mal,
il
faut
le
revoir
car
cela
veut
dire
qu’on
est
confronté
à
une
piroplasmose
compliquée
(état
de
choc,
anémie
persistante,
insuffisance
rénale).
La
rechute
n’est
pas
rare
et
augmenter
la
dose
de
Carbesia
afin
d’y
pallier
n’est
pas
démontré
efficace.
On
garde
donc
le
même
protocole
en
cas
de
rechute.
Le
traitement
symptomatique
est
parfois
indispensable.
On
n’oublie
pas
la
réhydratation,
la
transfusion
éventuelle,
la
prise
en
charge
thérapeutique
de
l’insuffisance
rénale
et
hépatique.
L’utilisation
des
corticoïdes
à
1
mg/kg
PO
est
discutée.
La
perfusion
est
essentielle
pour
corriger
l’hypoperfusion
tissulaire
à
l’origine
de
la
défaillance
multiviscérale
et
l’hyperlactatémie,
en
utilisant
si
possible
du
Ringer
Lactate.
La
lactactémie
doit
diminuer
de
50%
dans
les
heures
qui
suivent
la
perfusion,
sinon
le
pronostic
s’assombrit.
16/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
5. PROPHYLAXIE
• Limiter
le
parasitisme
par
les
tiques
:
collier,
spray,
spot
on,
lotion…
selon
le
type
de
chien,
la
région,
la
saison,
le
temps
de
latence
et
la
rémanence.
Il
existe
énormément
de
produits
à
disposition
:
o Advantix®
spot
on
(perméthrine-‐imidaclopride):
3-‐4
semaines
o Bravecto®
cp
(fluralaner):
8
semaines
o Certifect®
spot
on
(fipronil
+
amitraz):
5
semaines
o Comfortis®
cp
(spinosad)
o Duowin®
sol
(permethrine):
3-‐4
semaines
o Duowin®
contact
(perméthrine):
3-‐4
semaines
o Frontline®
spot
on
(fipronil):
4
semaines
o Frontline®
spray
pompe
(fipronil):
4
semaines
o Frontline
tri-‐act®
(fipronil
+
permehtrine):
4
semaines
o NexGard®
cp
(afoxolaner):
4
semaines
o Prac-‐tic®
spot
on
(pyriprole):
4
semaines
o Seresto®
collier
(imidaclopride
+
fluméthrine):
8
mois
o Vectra®
3D
spot
on
(dinétofurane
+
perméthrine):
1
mois
On
manque
d’essais
comparatifs
de
terrains
pour
savoir
lequel
choisir.
On
n’oublie
pas
les
mesures
d’hygiène
et
de
nettoyage.
• Chimioprophylaxie
à
base
d’Imidocarb
à
double
dose
• Vaccin
Pirodog
(30
ans
d’existence)
:
il
est
constitué
d’Ag
solubles
issus
d’une
culture
d’hématies
parasitées
plus
de
la
saponine.
La
primo
vaccination
consiste
en
2
injections
SC
à
2
semaines
d’intervalle
au
minimum,
6
semaines
au
maximum
chez
un
chien
sain.
Elle
est
à
effectuer
en
dehors
des
autres
vaccinations
(sauf
rage,
leptospirose)
et
en
dehors
des
pics
épidémiologiques.
On
effectue
des
rappels
1
à
2
fois
par
an
selon
le
contexte.
On
obtient
alors
une
protection
de
l’ordre
de
75-‐80%.
Les
échecs
sont
surtout
observés
chez
les
chiens
ayant
fait
au
préalable
une
ou
plusieurs
piroplasmoses
:
le
vaccin
doit
être
utilisé
chez
les
chiens
jeunes,
avant
qu’ils
ne
fassent
une
piroplasmose
naturelle.
En
effet,
si
le
chien
a
déjà
fait
une
piroplasmose,
la
probabilité
de
l’inefficacité
est
élevée
car
il
aura
déjà
développer
une
certaine
immunité.
NB
:
En
p résence
d’arguments
épidémiologiques
forts
et
avec
un
frottis
n égatif
:
on
traite
(le
carbesia
n’a
pas
d’effets
secondaires
lourds).
17/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
A. DEFINITION
B. EPIDEMIOLOGIE
La
répartition
du
parasite
est
péri-‐méditerranéenne,
liée
à
la
présence
de
Rhipicephalus.
La
maladie
intéresse
tous
les
chiens
exposés
aux
morsures
de
tiques.
18/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
D. ETUDE CLINIQUE
1. DESCRIPTION
L’incubation
est
de
durée
inconnue.
Il
y
a
une
proportionnalité
entre
la
parasitémie
et
l’expression
clinique.
Il
existe
de
nombreux
états
asymptomatiques
chez
lesquels
on
observe
fortuitement
le
parasite.
On
décrit
les
formes
suivantes
:
• Abattement
prononcé
et
progressif
• Hyperthermie
irrégulière,
anorexie
• Douleurs
diffuses,
aiguës
liées
à
la
locomotion
(extrémités
distales
des
os
longs)
:
lombalgie,
arthralgies,
locomotion
difficile,
ataxie,
mouvements
anormaux,...
• Hypersécrétions
:
jetage,
ptyalisme,
épiphora,
diarrhée,
vomissements
• Adénomégalies,
splénomégalies
• Crises
épileptiformes,
epistaxis,
PUPD,
• Modifications
sanguines
:
anémie
modérée,
leucocytose,
thrombopénie
• Lésions
peu
caractéristiques
(périostoses
douloureux)
proches
du
syndrome
d’Alamartine
Ball
Cadiot
(infection
pulmonaire
chronique)
2. DIAGNOSTIC
On
réalise
un
étalement
de
sang
pour
mettre
en
évidence
la
forme
typique
de
la
maladie.
Des
radiographies
permettent
de
mettre
en
évidence
des
lésions
intéressant
l’extrémité
distale
des
os
longs.
3. TRAITEMENT
Il
n’existe
aucun
traitement
probant
(sulfamides,
imidocarb,
tétracyclines,
antimoniés,...).
Les
moins
mauvais
sont
:
• Le
Toltrazuril
(Baycox
ND)
5-‐10mg/kg
p.o
5-‐10j
de
suite
associé
à
un
traitement
symptomatique.
Le
pronostic
reste
sombre.
• L’Imidocarb
(Carbesia)
à
5-‐6
mg/kg
IM
ou
SC
tous
les
15
jours
jusqu’à
parasitémie
négative.
4. PROPHYLAXIE
19/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
OBJECTIFS
PÉDAGOGIQUES
Savoir
• Reconnaître
le
parasite,
maîtriser
les
caractères
biologiques
et
pathogènes
du
parasite
en
relation
avec
la
clinique
• Connaître
la
démarche
diagnostique,
pronostique,
thérapeutique
et
prophylactique
Savoir
–
être
• Expliquer
au
propriétaire
le
caractère
zoonotique
et
les
modalités
de
transmission,
les
risques
de
rechute
et
ses
signes
évocateurs
• Justifier
les
examens
complémentaires
et
les
utiliser
• Expliquer
au
propriétaire
le
pronostic
et
l’hypothèse
de
l’euthanasie
Savoir
faire
• Réaliser
un
adénogramme
et
un
myélogramme
1. DEFINITION
20/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
2. EPIDEMIOLOGIE
La
leishmaniose
est
une
protozoose
assez
spécifique,
touchant
d’abord
les
canidés
(domestiques
et
sauvages)
et
l’Homme,
exceptionnellement
les
félidés
et
dans
certaines
régions
les
rongeurs
et
les
lagomorphes.
C’est
une
zoonose
d’incidence
élevée
pour
laquelle
le
chien
est
réservoir.
La
maladie
est
cosmopolite
(africaine,
sud-‐américaine,
indienne).
En
Europe,
elle
est
centrée
sur
le
pourtour
méditerranéen
(de
Gibraltar
au
Moyen-‐Orient,
sur
les
deux
rives
de
la
mer
Méditerranée),
foyer
endémique,
stable
et
actif.
On
peut
également
la
rencontrer
dans
des
zones
d’altitude
moyenne,
de
températures
douces
en
été
et
en
hiver,
aux
précipitations
élevées
en
hiver
et
réduites
en
été
(<50
mm).
L’origine
géographique
de
l’animal
et
ses
séjours
constituent
le
premier
élément
utile
au
diagnostic.
Les
foyers
ectopiques
sont
instables
et
éphémères
mais
peuvent
être
développés
et
entretenus
par
les
modalités
de
transmission
non
vectorielles.
On
constate
une
progression
de
la
maladie
dans
la
vallée
du
Rhône
et
le
Sud-‐Ouest.
La
transmission
est
quasi-‐exclusivement
vectorielle
par
les
phlébotomes
(d’où
une
grande
importance
du
vent
car
ils
y
sont
très
sensibles).
De
ce
fait,
la
maladie
présente
un
caractère
saisonnier
:
la
contamination
a
lieu
durant
la
«
belle
saison
»
avec
un
effet
cumulatif.
Les
cas
cliniques
apparaissent
plutôt
en
fin
d’hiver
du
fait
de
la
durée
d’incubation
(plusieurs
mois
à
plusieurs
années).
Elle
concerne
essentiellement
les
animaux
vivant
à
l’extérieur,
du
fait
du
caractère
exophile
du
vecteur.
Aucun
arthropode
autre
que
le
phlébotome
n’est
impliqué
dans
la
transmission
naturelle
de
leishmanies.
Rappel
:
le
phlébotome
joue
le
rôle
de
vecteur
biologique,
c’est
à
dire
qu’il
y
a
transformation
et
multiplication
du
parasite
au
sein
du
vecteur.
21/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Ci-‐dessus
:
Carte
prédictive
établissant
la
répartition
potentielle
des
deux
espèces
majeures
de
phlébotomes
vecteurs
(Phlebotomus
ariasi
:
vert
et
Phlebotomus
perniciosus
:
violet)
à
partir
des
conditions
écologiques
et
climatiques
que
ces
deux
espèces
exigent
pour
se
développer
(mais
il
n’y
a
pas
forcément
assez
de
chiens
leishmaniens
pour
qu’il
y
ait
développement
de
la
maladie
dans
ces
zones).
Il
serait
dont
possible
d’observer
une
extension
de
la
leishmaniose
canine
dans
les
zones
indemnes
ou
quasi-‐indemnes
que
sont
le
Sud-‐Ouest
et
la
façade
atlantique
du
pays.
Notons
également
la
sensibilité
au
vent
du
phlébotome,
à
prendre
en
compte
dans
l’étude
de
sa
répartition.
Des
cas
de
leishmaniose
clinique
ont
été
mis
en
évidence
dans
des
lieux
ne
faisant
pas
partie
de
la
zone
d’endémie
(ex.
Finlande,
Pays-‐Bas…),
le
chien
exprimant
la
maladie
après
son
retour
d’un
séjour
en
zone
d’endémie.
La
transmission
aux
autres
individus
est
alors
possible
mais
pas
via
le
phlébotome.
Phlebotomus
perniciosus
est
exophile
et
pique
de
préférence
le
chien.
Phlebotomus
ariasi
peut
quant
à
lui
entrer
dans
les
habitations
et
piquer
aussi
bien
le
chien
que
l’Homme.
Une
leishmaniose
féline
est
possible
si
la
pression
parasitaire
est
très
forte.
Il
existe
d’autres
modalités
de
transmission,
telles
que
l’accouplement,
la
transmission
verticale
ou
encore
la
transfusion
(on
a
donc
facilement
des
contaminations
d’élevage).
3. CYCLE EVOLUTIF
22/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
• Le
cycle
fondamental
de
la
leishmaniose
se
déroule
entre
deux
hôtes
:
o Le
Phlébotome
:
hôte
invertébré,
vecteur
biologique
du
parasite.
Il
acquiert
l’agent
pathogène
à
la
faveur
d’une
piqûre
sur
un
chien
infecté
(malade
ou
non).
Au
sein
du
vecteur,
il
y
a
transformation
et
multiplication
du
flagellé
en
stades
métacycliques
(=
fin
de
cycle
évolutif)
promastigotes
(=
flagelle
libre
à
l’extrémité
antérieure)
infectants.
Le
Phlébotome
garde
son
pouvoir
infectant
toute
sa
vie
(quelques
mois)
mais
il
n’y
a
pas
de
transmission
transovariale.
A
15°C,
la
durée
séparant
l’acquisition
du
parasite
et
l’apparition
de
formes
infectantes
dans
les
glandes
salivaires
du
vecteur
est
de
15
jours.
o Un
hôte
vertébré
(chien,
chat,
Homme)
:
infecté
par
l’inoculation
de
promastigotes
infectants
lors
de
piqûres
de
Phlébotomes,
nombreuses
à
la
belle
saison.
Les
promastigotes
inoculés
sont
phagocytés
par
les
macrophages
du
derme
au
sein
desquels
ils
se
transforment
en
amastigotes
(flagelle
intra
cytoplasmique)
capables
de
se
multiplier
et
de
résister
à
l’action
oxydative
cellulaire.
Les
leishmanies
provoquent
la
mort
du
macrophage,
donnant
ainsi
des
formes
libres
phagocytées
par
d’autres
macrophages
et
disséminées
dans
tout
l’organisme.
Les
leishmanies
persistantes
dans
le
derme
et
la
lymphe
dermique
peuvent
être
absorbées
par
un
Phlébotome
à
la
faveur
d’une
piqûre.
Le
chien
est
réservoir
de
parasite,
l’Homme
ne
l’est
pas
(ou
peu)
car
les
leishmanies
n’ont
pas
chez
cette
espèce
de
localisation
dermique
susceptible
d’infecter
le
Phlébotome.
Le
rôle
potentiel
du
chat
comme
réservoir
est
discuté.
Il
n’existe
pas
d’hôte
définitif
ni
d’hôte
intermédiaire
car
la
reproduction
sexuée
des
leishmanies
n’est
pas
formellement
démontrée.
• Il
faut
apporter
des
éléments
supplémentaires
au
cycle
fondamental
précédent
:
o Le
chat
peut
héberger
des
leishmanies
après
piqûre
de
phlébotomes
infectants.
Il
est
le
plus
souvent
porteur
asymptomatique
mais
peut
parfois
être
malade.
Son
statut
potentiel
de
réservoir
n’est
pas
déterminé.
L’infection
est
confirmée
par
séroconversion
et
observation
du
parasite
mais
le
chat
peut
ensuite
devenir
séronégatif.
Il
ne
constitue
donc
pas
un
hôte
de
choix
pour
les
leishmanies.
23/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
o L’Homme
peut
se
contaminer
par
piqûre
de
phlébotomes
infectants.
La
séroprévalence
humaine
peut
être
élevée
en
zone
d’endémie
et
elle
augmente
avec
l’âge
de
la
population.
Cependant,
la
réaction
immunitaire
humaine
contre
le
parasite
est
efficace
puisque
la
quasi-‐totalité
de
la
population
séropositive
n’exprime
pas
la
maladie,
exceptés
les
sujets
immunodéprimés.
o La
contamination
du
chat
et
de
l’Homme
se
fait
TOUJOURS
pas
piqûre
de
phlébotome
infectant
et
infecté
au
préalable
par
un
chien.
o Il
existe
d’autres
modes
de
contamination
que
la
transmission
vectorielle
par
le
phlébotome
chez
le
chien
:
transmission
verticale,
transmission
vénérienne,
transmission
transfusionnelle.
Chez
l’Homme,
les
toxicomanes
peuvent
transmettre
des
leishmanies,
massivement
présentes
dans
le
sang
circulant
en
s’échangeant
des
aiguilles
souillées
(ce
qui
n’a
pas
été
démontré
chez
le
chien,
mais
on
ne
peut
pas
être
sûr
que
c’est
impossible).
Remarque
:
les
PCR
positives
observées
chez
les
puces
ou
tiques
nourries
sur
des
chiens
infectés
ne
constituent
pas
une
preuve.
En
effet,
elles
signent
la
présence
de
matériel
génétique
spécifique
dans
le
prélèvement,
pas
celle
d’un
parasite
infectant,
infectieux
et
vivant.
4. PARASITE
Leishmania
infantum
est
un
protozoaire
flagellé
trypanosomatidé
(=
parasite
muni
d’un
flagelle),
intracellulaire
strict,
dimorphe.
Il
existe
une
forme
promastigote
fusiforme,
de
15-‐20μm
de
long,
avec
un
flagelle
visible
et
développé,
mobile,
observable
chez
le
VECTEUR
et
en
CULTURE
et
une
forme
amastigote
ovalaire,
de
3-‐4μm
de
diamètre
avec
un
flagelle
strictement
intracytoplasmique,
peu
visible,
intracellulaire
(dans
le
macrophage),
observable
chez
le
MAMMIFÈRE.
La
reconnaissance
de
la
forme
amastigote
dans
les
cellules
macrophagiques
est
essentielle
au
diagnostic
:
chez
un
chien
dont
l’épidémiologie
et
la
clinique
sont
évocatrices,
l’adénogramme
et/ou
le
myélogramme
permettent
de
confirmer
l’hypothèse
diagnostique.
FORMES
AMASTIGOTE
ET
PROMASTIGOTE
Cette
localisation
intra-‐macrophagique
du
parasite
permet
de
le
mettre
en
évidence
par
:
- adénogramme
:
étalement
de
suc
ganglionnaire
- myélogramme
:
étalement
de
moelle
osseuse
- biopsie
cutanée,
hépatique
ou
splénique
- tout
liquide
biologique
:
LCR,
liquide
broncho-‐alvéolaire,
liquide
synovial
Le sang du chien est pauvre en parasite et ne doit donc pas constituer un prélèvement.
24/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
a.
Action
pathogène
Il
existe
deux
types
de
réponses
à
l’infection
par
les
leishmanies,
mises
en
évidence
chez
la
souris
expérimentalement
infectée
et
confirmées
chez
le
chien
expérimentalement
ou
naturellement
infecté
:
• Infection
systémique
associée
à
une
très
large
dissémination
du
parasite
dans
l’organisme
:
état
de
«
sensibilité
»
caractérisé
par
une
immunité
cellulaire
faible,
une
réponse
humorale
élevée
(IgG1
>
IgG2,
synthèse
massive
d’anticorps,
possibilité
de
formations
de
complexes
immuns
pathologiques),
une
expression
clinique
et
un
taux
de
mortalité
élevés.
Cet
état
correspond
à
la
prolifération
et
à
l’activité
de
lymphocytes
Th2.
• Infection
contrôlée
associée
à
une
dissémination
limitée
du
parasite
dans
l’organisme
:
état
de
«
résistance
»
caractérisé
par
une
immunité
cellulaire
forte,
une
réponse
humorale
faible
(IgG1
<
IgG2),
une
expression
clinique
réduite
et
un
faible
taux
de
mortalité.
Cet
état
correspond
à
la
prolifération
et
à
l’activité
de
lymphocytes
Th1.
L’espèce
canine
répond
à
ce
schéma
:
• Il
existe
une
race
des
Baléares
spontanément
résistante
alors
qu’elle
vit
en
zone
d’endémie.
• Les
boxers,
bergers
allemands,
dobermans
sont
très
sensibles.
• Il
peut
aussi
exister
chez
le
chien
des
états
intermédiaires,
fragiles,
non
ou
peu
définis.
En
effet,
un
état
Th1
peut,
sous
l’effet
de
divers
facteurs
(autre
infection,
pression
parasitaire,
immunodépression…)
évoluer
vers
un
état
Th2.
25/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Chez
le
chien,
on
n’identifie
pas
les
populations
Th1
ou
Th2
mais
on
caractérise
la
réaction
immunitaire
à
l’encontre
des
leishmanies.
Des
titres
élevés
en
Ac
et
une
charge
parasitaire
importante,
décelable
par
PCR
quantitative,
orientent
vers
une
réponse
de
type
Th2
(c’est
l’inverse
pour
Th1).
b.
Tableau
clinique
Dans
sa
forme
typique,
la
leishmaniose
rassemble
trois
ou
l’une
ou
deux
des
trois
atteintes
suivantes
:
• Dégradation
de
l’état
général
:
o amaigrissement
et
cachexie
évolutifs
o abattement
de
plus
en
plus
prononcé
o appétit
diminué
26/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
CHANCRE
D'INOCULATION
ET
LESIONS
CUTANEES
Parmi
les
lésions
cutanées,
la
«
tête
de
vieux
chien
»
est
très
évocatrice
:
on
observe
une
fonte
des
muscles
masticateurs
et
un
squamosis
important.
On
peut
aussi
avoir
une
modification
de
la
longueur
des
griffes
(onychogryphose)
et
de
leur
texture.
Des
lésions
érythémateuses
et
ulcératives
peuvent
également
apparaître,
particulièrement
au
niveau
des
zones
exposées
aux
traumatismes,
telles
que
les
espaces
interdigités
ou
encore
les
zones
reposant
sur
des
saillies
osseuses.
On
peut
aussi
observer
un
squamosis
au
niveau
du
pavillon
auriculaire
ou
encore
des
lésions
évocatrices
de
pyodermite
superficielle
(pustules
d’apparence
classique).
"TETE
DE
VIEUX
CHIEN"
ET
ONYCHOGRYPHOSE
27/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
LESIONS
ERYTHEMATEUSES
ET
ULCERATIVES
AU
NIVEAU
DES
ESPACES
INTERDIGITES
ET
DE
L'OLECRANE
SQUAMOSIS
AU
NIVEAU
D'UN
PAVILLON
AURICULAIRE
ET
LESIONS
EVOCATRICES
DE
PYODERMITE
SUPERFICIELLE
HEMORRAGIES
PROVOQUEES
PAR
LA
MANIPULATION
DES
CROUTES
AURICULAIRES
L’existence
de
croûtes
de
grande
dimension
à
l’extrémité
des
deux
pavillons
auriculaires,
recouvrant
un
ulcère
et
une
destruction
du
cartilage
auriculaire,
ayant
un
caractère
symétrique,
est
assez
caractéristique.
La
manipulation
de
ces
croûtes
provoque
de
petites
hémorragies.
Les
ulcères
intéressent
fréquemment
la
truffe
:
il
y
a
dépigmentation
et
disparition
des
dermoglyphes
(granulomes
physiologiques),
perte
de
substance
ponctuelle
ou
étendue
intéressant
en
général
la
totalité
de
la
truffe.
Les
ulcères
des
coussinets
sont
également
fréquents.
Dans
certains
cas,
on
a
des
ulcères
muqueux
:
langue,
cavité
buccale,
gencives,
babines,
muqueuse
nasale
(à
epistaxis),
muqueuse
génitale
(à
transmission
vénérienne),
muqueuse
intestinale
(à
colite
hémorragique
chronique).
Ces
ulcères
ne
cicatrisent
pas,
ils
ont
plutôt
tendance
à
l’extension.
28/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
ULCERES
DE
LA
TRUFFE
ET
DES
COUSSINETS
L’uvéite
(souvent
bilatérale)
est
assez
fréquente
:
elle
est
davantage
le
résultat
de
phénomènes
immunopathologiques
(dépôts
de
complexes
immuns)
que
celui
de
la
multiplication
du
parasite,
de
sorte
que
le
traitement
spécifique
est
en
général
peu
efficace
et
qu’il
faut
recourir
aux
corticoïdes.
Les
dépôts
de
complexes
immuns
peuvent
également
léser
la
membrane
basale
du
néphron
et
la
membrane
synoviale
causant
des
glomérulonéphrites
et
des
arthrites.
UVEITE
Il
existe
de
très
nombreuses
formes
atypiques,
déroutantes
et
de
diagnostic
difficile,
de
plus
en
plus
décrites
dans
la
littérature.
• Formes
cutanées
nodulaires
:
nodules
de
quelques
mm
à
cm,
ni
adhérents
ni
douloureux
dont
l’analyse
histopathologique
ou
la
ponction
révèlent
de
nombreuses
leishmanies.
• Formes
articulaires
(atteinte
de
la
membrane
synoviale)
et
osseuses
(ostéolyse)
:
boiteries
ambulatoires,
intermittentes
ou
permanentes
avec
ponction
positive
en
parasitologie
ou
biologie
moléculaire.
• Formes
nerveuses
:
crises
convulsives
et
ponction
céphalorachidienne
positive
en
parasite
ou
par
PCR.
• Formes
digestives
:
diarrhée
hémorragique,
colite,
…
29/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
NODULES
CUTANES,
OSTEOLYSE
ET
ATTEINTE
ARTICULAIRE
6. DIAGNOSTIC
En
raison
de
la
répartition
des
leishmanies
dans
l’ensemble
de
l’organisme,
le
diagnostic
est
difficile.
On
peut
l’organiser
en
plusieurs
étapes
:
1ère
étape
de
suspicion
fondée
sur
des
éléments
évocateurs
:
• Epidémiologiques
:
séjour
en
zone
d’endémie
(même
anciens
et
brefs)
et
moins
fréquemment,
leishmaniose
chez
l’un
des
parents,
accouplement
avec
un
chien
infecté,
transfusion.
• Cliniques
:
association
d’un
état
général
dégradé,
de
lésions
cutanéo-‐muqueuses
arégénérative
et
de
polyadénomégalies
(les
trois
ne
sont
pas
systématiques).
• Biologiques
non
spécifiques
:
anémie
(a)régénérative
réfractaire
à
tous
les
traitements,
leucocytose
en
début
de
maladie,
leucopénie
imputable
à
une
lymphopénie
en
fin
de
maladie,
hyperprotéinémie
due
à
la
synthèse
massive
d’anticorps
(70%
des
chiens
à
plus
de
80g/L)
associant
hypo-‐albuminémie
et
hypergammaglobulinémie
d’où
le
caractère
indispensable
de
l’électrophorèse
et/ou
du
rapport
albumine/globuline.
Elle
peut
également
être
mise
en
évidence
par
la
réaction
de
formol-‐leucogélification
(=
sérum
de
l’animal
séparé
en
deux
fractions,
l’une
servant
de
témoin,
l’autre
dans
laquelle
quelques
gouttes
de
formol
provoquent
une
gélification
opaque
du
sérum,
traduisant
une
protidémie
élevée).
On
peut
aussi
observer
une
thrombopénie
(non
systématique,
non
associée
automatiquement
aux
troubles
de
la
coagulation
tels
que
l’epistaxis).
30/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
SEROLOGIE
QUANTITATIVE
PAR
IMMUNOFLUORESCENCE
INDIRECTE
• Parasitologie
:
on
la
réalise
en
cas
de
sérologie
négative
ou
proche
du
seuil.
o Ponction
ganglionnaire
(adénogramme)
:
facile
à
réaliser
et
à
lire
si
l’étalement
est
de
qualité
et
riche
en
parasites.
La
sensibilité
est
de
l’ordre
de
50%.
ADENOGRAMME
POSITIF
CELLULE
MACROPHAGIQUE
MASSIVEMENT
PARASITEE
31/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
COUPE
CUTANEE
AVEC
IMMUNOMARQUAGE
REVELANT,
SOUS
LA
FORME
DE
CORPUSCULES
GLOBULEUX
DE
COULEUR
ORANGE,
LES
LEISHMANIES
DISSEMINEES
DANS
LE
DERME
(A
GAUCHE)
ET
NOMBREUX
PARASITES
INTRA
ET
EXTRACELLULAIRES
(A
DROITE)
La
mise
en
culture
au
laboratoire
à
partir
d’un
prélèvement
n’est
pas
utile
au
diagnostic
car
cela
prend
du
temps.
Elle
est
intéressante
en
revanche
pour
typer
la
souche
et
éventuellement
étudier
sa
sensibilité
aux
leishmanicides.
• Biologie
moléculaire
:
la
PCR
peut
être
envisagée
après
la
sérologie
quantitative
et
l’examen
parasitologique,
à
partir
du
prélèvement
ayant
servi
aux
étalements
et
examens
microscopiques.
L’interprétation
du
résultat
suppose
que
la
méthode
de
PCR
ainsi
que
l’ADN
amplifié
soient
connus
afin
de
pouvoir
réaliser
des
comparaisons
pour
le
suivi
de
l’animal.
La
PCR
est
soit
franchement
positive
(diagnostic
de
leishmaniose
de
certitude),
soit
négative
(sans
ADN
dans
le
prélèvement
à
hypothèse
de
leishmaniose
peu
solide).
Le
résultat
d’une
PCR
ne
constitue
JAMAIS
un
diagnostic
mais
un
argument
en
(dé)faveur
d’une
hypothèse
diagnostique.
32/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Biologie
Sérologie
Etat
Stades
Signes
(NF,
protéines,
fonction
(titre)
rénale…)
Absents
Faible
Données
non
ou
très
Résistant
0
=
infection
faiblement
modifiées
=
«
résistance
»
Modérées
Faible
Données
peu
ou
non
Adénomégalie
modérée
<
seuil
ou
modifiées
I
Lésions
cutanées
+
peu
>
seuil
Créatinine
<
15
mg/L
RPCU
<
0,5
Nets
Faible
à
élevé
Modifiées
à
dégradées
Lésions
cutanées
+++
Jusqu’à
3-‐4
fois
le
seuil
Anémie
(a)régénérative
II
Ulcères
Hyperprotidémie,
Alb/glob
<
1
EG
dégradé
Créatinine
<
15
Sensible
RPCU
<
1
Nets
à
accusés
Moyen
à
élevé
Dégradées
Signes
dus
à
l’immuno
>
3-‐4
fois
le
seuil
Créatinine
=
15
-‐
20
III
(uvéite,
glomérulonéphrite
…)
RPCU
>
1
=
stades
I
ou
II
de
IRIS
Très
accusés
Elevé
Très
dégradées
Signes
d’IR
Créatinine
=
20
–
50
IV
RPCU
>
5
=
stades
II
ou
IV
de
IRIS
7. TRAITEMENT
33/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Wohlbachia
est
une
bactérie
endocellulaire
présente
dans
les
leishmanies
qui
induirait
une
réponse
Th1.
On
utilise
les
stades
cliniques
préalablement
définis
pour
adapter
le
traitement
à
la
situation
:
Prophylaxie
Etat
Stades
Pronostic
Thérapeutique
post-‐traitement
Surveillance
clinique,
biologique
et
Résistant
0
Bon
sérologique
Surveillance
à
traitement
:
• Allopurinol
seul
I
Bon
• Ou
Glucantime®
+
allopurinol
• Ou
Miltéfosine
+
allopurinol
Prophylaxie
Traitement
:
Bon
a
insecticide
II
• Glucantime®
+
allopurinol
réservé
obligatoire
et
Sensible
• Ou
Miltéfosine
+
allopurinol
permanente
Traitement
:
Réservé
à
• Glucantime®
+
allopurinol
III
péjoratif
• Ou
Miltéfosine
+
allopurinol
+
traitement
de
l’IR
Traitement
:
Allopurinol
seul
IV
Très
mauvais
+
traitement
de
l’IR
• Stades
1
et
2
:
la
miltéfosine
n’est
pas
commercialisée
en
France
(elle
l’est
en
Italie
et
en
Espagne)
car
c’est
une
molécule
anticancéreuse,
répondant
donc
à
une
réglementation
particulière.
L’allopurinol
est
un
leishmaniostatique
;
il
doit
donc
être
prescrit
tous
les
jours
toute
la
vie
de
l’animal.
• Stade
3
:
on
essaye
de
maitriser
l’insuffisance
rénale
avant
de
mettre
en
place
un
traitement
spécifique
car
sinon,
il
y
a
accumulation
de
Glucantime
toxique
puis
mort
de
l’animal.
• Stade
4
:
il
convient
d’envisager
l’euthanasie.
Il
existe
deux
protocoles
précisément
définis
en
ce
qui
concerne
l’administration
d’allopurinol
:
• Ampoule
injectable
de
Glucantime
(Leishmanicide)
:
100mg/kg
tous
les
jours
en
SC,
pendant
28j
• Zyloric
(Leishmaniostatique)
:
15mg/kg
matin
et
soir
PO
tous
les
jours,
à
vie.
Cette
utilisation
peut
induire
l’apparition
de
cristaux
urinaires.
Dans
ce
cas,
il
convient
d’arrêter
le
traitement
temporairement
en
attendant
l’élimination
de
ces
cristaux.
Ce
sont
des
protocoles
de
consensus,
l’observance
est
indispensable
si
on
espère
une
réponse
thérapeutique
(sinon,
il
y
a
des
risques
de
toxicité
ou
de
résistance).
Quelque
soit
le
stade,
la
prophylaxie
insecticide
(exclusivement
à
base
de
pyréthrinoïdes)
est
nécessaire.
34/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
8. PROPHYLAXIE
Les
insecticides
efficaces
contre
les
piqûres
de
phlébotomes
sont
les
pyréthrinoïdes
:
• Avec
AMM
:
o Scalibor®
:
collier
à
la
deltaméthrine.
Le
temps
d’attente
entre
administration
et
efficacité
est
d’une
semaine
et
son
efficacité
dure
5
mois.
o Advantix®
:
spot
on
à
la
perméthrine.
Le
temps
d’attente
entre
administration
et
efficacité
est
de
48h
et
son
efficacité
dure
2-‐3
semaines.
o Vectra
3D®
o Frontline
TriAct®
o Effitix®
• Sans
AMM
contre
les
phlébotomes
mais
efficace
:
o Duowin®
contact
à
la
perméthrine
Une
prophylaxie
vaccinale
est
possible
:
CaniLeish®
(Virbac).
Le
protocole
consiste
à
effectuer
3
injections
SC
à
3
semaines
d’intervalle
chez
des
chiens
âgés
de
plus
de
6
mois.
Le
vaccin
consiste
en
une
protéine
antigénique
issue
d’une
culture
de
leishmanies
associée
à
un
adjuvant.
Le
chien
doit
être
séronégatif
pour
les
leishmanies
avant
la
vaccination
;
en
effet,
l’efficacité
du
vaccin
n’est
pas
démontrée
quand
le
chien
est
déjà
séropositif.
Il
ne
faut
pas
l’associer
aux
autres
valences
vaccinales.
On
préconise
un
rappel
annuel.
L’efficacité
de
ce
vaccin
n’a
pas
été
testée
chez
la
chienne
gestante
ou
allaitante.
Son
utilisation
ne
dispense
pas
de
la
protection
insecticide.
La
PCR
est
positive
sur
57%
des
vaccinés
et
72%
des
témoins.
Les
risques
d‘infection
active
ou
de
développement
d’une
maladie
sont
divisés
par
3,6
et
4
respectivement
par
rapport
aux
témoins.
Il
faut
bien
prévenir
le
propriétaire
que
le
vaccin
ne
fait
que
diminuer
le
risque.
Il
existe
un
test
permettant
de
discriminer
les
individus
vaccinés
des
individus
malades.
Le
protocole
de
suivi
et
de
prophylaxie
est
proposé
en
fonction
de
la
situation
géographique
de
l’animal
et
de
sa
situation
physiologique
et/ou
pathologique.
Chien
vivant
HORS
zone
d’endémie
:
Prophylaxie
si
déplacement
en
zone
d’endémie
(insecticide
seul
si
déplacement
ponctuel
ou
insecticide
+
vaccin
si
animal
>
6
mois
et
séjours
réguliers)
Chien
sain
séronégatif
Chien
vivant
EN
zone
d’endémie
• Si
chiot
<
6
mois
ou
adulte
en
incompatibilité
vaccinale
:
insecticide
• Sinon
(séronégatif
et
pas
d’autres
valences
vaccinales)
:
vaccin
+
insecticide
• Suivi
clinique,
biologique
et
sérologique
régulier
Chien
asymptomatique
séropositif
• Prophylaxie
insecticide
• Règles
d’hygiène
minimale
• Traitement
de
consensus
+
suivi
+
allopurinol
Chien
malade
séropositif
• Prophylaxie
insecticide
• Règles
de
biosécurité
(animal
+
prélèvements)
Chien
reproducteur
ou
donneur
de
sang
Examen
sérologique/PCR
(si
+,
à
écarter)
Remarque
:
En
ce
qui
concerne
la
Leishmaniose
chez
le
chat,
on
retiendra
que
la
clinique
est
très
variable
(«
il
fait
n’importe
quoi
»)
et
qu’il
n’existe
pas
de
traitement.
On
ne
peut
pas
utiliser
les
pyréthrinoïdes,
on
utilise
alors
la
fluméthrine
en
collier.
35/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
1. DEFINITION
La
maladie
est
fréquente,
de
diagnostic
et
de
thérapeutique
difficiles,
souvent
bénigne
sauf
chez
certains
sujets,
en
particulier
chez
l’Homme
(ZOONOSE
MAJEURE).
Le
vétérinaire
joue
donc
un
rôle
important
dans
la
prévention
de
la
contamination
humaine.
2. EPIDEMIOLOGIE
• Toxoplasmose
:
cette
protozoose
peut
atteindre
tout
sujet
mammifère
dont
le
chat
(qui
peut
donc
faire
une
coccidiose
toxoplasmique
ou
une
toxoplasmose),
en
particulier
le
jeune.
C’est
une
zoonose
très
importante
pour
laquelle
le
chat
est
un
réservoir.
La
maladie
est
cosmopolite,
assez
rare
chez
les
carnivores
mais
plutôt
fréquente
et
redoutée
chez
les
herbivores
car
responsable
d’avortements.
• Coccidiose
toxoplasmique
:
protozoose
digestive
exclusive
du
chat
(réservoir
responsable
d’une
excrétion
fécale
d’ookystes
simples
de
toxoplasme),
en
particulier
du
jeune,
cosmopolite
et
à
faibles
manifestations
cliniques.
Le
parasite
se
multiplie
dans
les
cellules
épithéliales
de
l’intestin.
3. CYCLE
36/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Le
chat
est
réservoir
du
parasite,
il
élimine
des
ookystes
simples
dans
le
milieu
extérieur
tout
en
présentant
ou
non
une
diarrhée
bénigne.
Une
fois
dans
le
milieu
extérieur,
les
ookystes
sporulent
et
deviennent
alors
infectants
et
très
résistants.
Ils
peuvent
ensuite
être
ingérés
par
un
chat,
chez
qui
ils
causent
une
coccidiose
toxoplasmique,
ou
par
une
autre
espèce
(mouton,
bovin),
chez
qui
ils
sont
disséminés
dans
tout
l’organisme,
surtout
dans
le
système
lymphoïde.
Dans
ce
deuxième
cas,
après
réaction
du
système
immunitaire,
il
y
a
arrêt
de
la
multiplication
et
formation
de
kystes
toxoplasmiques
dans
les
masses
musculaires.
La
consommation
de
viande
crue/peu
cuite
issue
de
ces
animaux
peut
alors
provoquer
une
coccidiose
toxoplasmique
chez
un
autre
chat
ou
une
contamination
de
l’Homme
par
ingestion
d’ookystes.
4. PARASITE
Toxoplasma
gondii
est
un
apicomplexa
isosporidé
(ookyste
sporulé
à
2
sporocystes
contenant
chacun
2
sporozoïtes).
La
coccidie
est
particulièrement
responsable
de
:
• Coccidiose
digestive
banale
féline
avec
émission
d’ookystes
simples,
puis
sporulés
dans
le
milieu
extérieur.
On
ne
la
diagnostique
quasiment
jamais.
• Toxoplasmose
chez
l’HI
:
multiplication
rapide
dans
les
cellules
du
SPM
(pseudokystes),
puis
lente
(kystes).
L’élément
morphologique
commun
aux
sporozoïtes,
bradyzoïtes
et
tachyzoïtes
est
le
germe
infectieux
en
arc
(toxo).
Son
corps
est
arqué,
en
forme
de
banane,
avec
une
extrémité
antérieure
mince
contenant
un
complexe
apical
lui
permettant
de
pénétrer
dans
les
cellules.
37/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
5. CLINIQUE
• Toxoplasmose
acquise
:
o Chez
le
chien
:
§ Forme
asymptomatique
le
plus
souvent
§ Chez
l’adulte
non
immun
:
il
existe
des
formes
respiratoires
(bronchopneumonies
«
classiques
»
avec
fièvre,
toux
et
dyspnée
ainsi
que
des
foyers
disséminés
de
nécrose
miliaire),
des
formes
nerveuses
proches
de
la
maladie
de
Carré
et
parfois
associées
(encéphalites,
polyradiculonévrites,
crises
épileptiformes,
parésies,
paralysies,
myoclonies),
des
formes
atypiques
associées
ou
non
aux
précédentes
(digestives
=
gastrite,
hépatite,
pancréatite
nécrosantes
/
oculaires
=
choriorétinite...).
o Chez
le
chat
:
§ Souvent
asymptomatique
ou
peu
exprimée
§ Manifestations
oculaires
:
uvéite
antérieure
granulomateuse,
parfois
postérieure
+
manifestations
respiratoires,
digestives,
nerveuses,
atypiques,
pyrétiques
ou
non,
septicémiques,
mortelles…
§ La
relation
toxoplasmose-‐FIV/FeLV
est
très
discutée
6. DIAGNOSTIC
Le
diagnostic
clinique
est
très
difficile
car
les
symptômes
ne
sont
pas
caractéristiques
de
la
maladie
et
il
en
existe
des
formes
très
variées
et
atypiques.
Le
diagnostic
expérimental
sert
de
confirmation
:
mise
en
évidence
du
parasite
par
histologie
classique
sur
pièce
biopsique
mais
il
convient
de
différencier
Besnoitia,
Neospora
et
Leishmania.
Par
sérologie,
de
très
nombreuses
réactions
sont
38/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
utilisables.
On
peut
par
exemple
doser
les
IgG
et
IgM.
Le
résultat
est
toujours
à
intégrer
au
contexte
épidémiologique
et
clinique.
Il
est
également
possible
d’effectuer
une
PCR
sur
tout
prélèvement
(LCR
si
on
a
une
forme
nerveuse,
humeur
aqueuse
si
on
a
une
forme
oculaire…).
Le
pronostic
est
toujours
réservé.
7. TRAITEMENT
1. DEFINITION
La
néosporose
canine
est
une
protozoose
infectieuse
de
découverte
récente,
inoculable,
non
contagieuse
due
à
l’action
pathogène
et
à
la
multiplication
dans
de
nombreuses
cellules
de
l’organisme
(en
particulier
les
neurones
du
système
nerveux
périphérique)
d’un
apicomplexa,
Neospora
caninum,
responsable
chez
le
chien
en
particulier,
de
troubles
locomoteurs
(parésies,
paralysies).
Le
parasite
est
très
proche
du
toxoplasme
mais
la
maladie
ne
présente
aucun
caractère
zoonotique.
La
maladie
est
très
importante
chez
les
bovins
car
provocatrice
d’avortements,
tandis
qu’elle
est
rare
mais
médicalement
grave
chez
le
chien.
2. EPIDEMIOLOGIE
La
maladie
est
cosmopolite
et
non
saisonnière.
Elle
est
commune
à
de
nombreuses
espèces
de
mammifères
(chiens,
ruminants
en
particulier
les
bovins,
cervidés,
cheval,
expérimentalement
chez
les
rongeurs
et
le
chat,
jamais
chez
l’Homme).
Elle
se
transmet
selon
diverses
modalités,
pas
toujours
bien
connues.
Selon
l’espèce
concernée,
les
répercussions
sont
différentes.
Sa
prévalence
est
mal
connue
:
on
la
met
en
évidence
chez
10
à
20%
des
bovins
laitiers
par
sérologie
tandis
qu’elle
se
présente
sous
forme
endémique
chez
le
chien
avec
une
séroprévalence
supérieure
à
10%.
Cliniquement,
on
l’observe
chez
le
chiot
(<
3mois),
elle
peut
en
atteindre
plusieurs
au
sein
d’une
même
portée
et
est
alors
la
conséquence
d’une
transmission
verticale.
39/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
Le
renard,
chez
qui
l’on
observe
une
coccidiose
néosporique,
serait
une
espèce
réservoir.
Les
bovins
et
le
chien
constitueraient
des
espèces
HI
porteuses
de
pseudokystes
puis
de
kystes
néosporiques.
Il
existe
une
transmission
verticale,
de
la
mère
au
petit,
au
sein
de
ces
deux
espèces,
ainsi
qu’une
transmission
horizontale
entre
ces
deux
espèces
et
le
renard.
3. PARASITE
Neospora
caninum
est
un
apicomplexa
isosporidé
(ookyste
sporulé
à
2
sporocystes),
coccidie
très
proche
du
toxoplasme
responsable
de
:
• Coccidiose
digestive
banale
chez
le
renard
(et
du
chien)
:
il
y
a
émission
d’ookystes
simples
puis
sporulés
dans
le
milieu
extérieur.
Ceux-‐ci
sont
identiques
à
ceux
du
toxoplasme
(10μm).
• Néosporose
chez
l’HI
(bovin
et
chien)
:
multiplication
rapide
dans
les
cellules
du
SPM
à
l’origine
de
pseudokystes,
puis
lente
dans
le
SNC
et
les
nerfs
périphériques,
donnant
des
kystes
à
paroi
épaisse
(3-‐4μm
≠
toxoplasme
à
paroi
mince
=
1μm).
4. CYCLE
Le
cycle
évolutif
est
mal
défini
:
• HD
=
carnivore
domestique
(chien)
ou
sauvage
(renard)
• HI
=
herbivore
(bovin)
et
chien
• La
transmission
se
fait
horizontalement
à
partir
d’un
milieu
extérieur
souillé
d’ookystes
infestants.
Il
existe
également
une
transmission
verticale,
de
la
mère
au
fœtus.
40/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
5. CLINIQUE
• Forme
classique
du
jeune
(<
3mois),
suite
à
une
infection
congénitale
:
chez
quelques
individus,
on
observe
une
parésie
avec
les
membres
postérieurs
maintenus
en
hyper-‐
extension
rigide
permanente
(la
flexion
n’est
plus
possible,
le
chien
se
déplace
sur
son
arrière
train
avec
ses
membres
antérieurs
:
position
«
en
phoque
»,
déplacement
«
en
saut
de
lapin
»).
On
a
une
polyradiculonévrite
et
une
myosite.
A
cela
s’ajoute
une
paralysie
ascendante
:
«
faiblesse
cervicale
»,
encéphalite,
dysphagie,
paralysie
de
la
mâchoire,
ataxie,
nystagmus,
convulsions.
L’évolution
peut
se
faire
soit
vers
une
stabilisation,
soit
vers
la
mort.
• Formes
atypiques
:
septicémie,
pneumonie,
myocardite,
atteintes
du
SPM,
oculaires,...
6. DIAGNOSTIC
• Cliniquement,
on
observe
une
atteinte
neurologique
(parésie
+
paralysie
des
membres
postérieurs)
de
chiots
au
sein
d’une
portée,
parfois
associée
à
une
septicémie,
une
pneumonie...
• Le
diagnostic
différentiel
se
fait
avec
la
maladie
de
Carré,
les
myopathies
congénitales,
les
neuropathies,
les
polymyosites,
la
toxoplasmose,...
• Expérimentalement,
on
peut
effectuer
le
diagnostic
de
néosporose
canine
en
réalisant
une
PCR
sur
du
LBA,
du
LCR
et
toute
pièce
biopsique.
En
plus,
la
sérologie
est
possible
par
immunofluorescence
indirecte
ou
agglutination.
Le
pronostic
est
très
sombre,
parfois
le
seul
recours
possible
est
l’euthanasie.
7. TRAITEMENT
Le
traitement
est
très
décevant.
De
plus,
il
existe
un
risque
de
transmission
par
une
femelle
séropositive
à
ses
petits
(mais
pas
forcément
à
tous
les
petits
de
la
portée).
41/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
C’est
une
maladie
infectieuse
due
à
l’action
pathogène
et
à
la
multiplication
d’une
algue
du
genre
Prototheca
en
divers
tissus
et
à
l’origine
d’une
paramycose
ou
phycose.
C’est
une
maladie
rare,
cosmopolite,
des
carnivores
mais
aussi
de
l’homme
(mais
non
zoonotique)
à
partir
d’une
inoculation
digestive
ou
cutanée.
Les
parasites
sont
Prototheca
zopfil
et
P.
wickerhamii,
algues
achlorophyliennes
sous
forme
d’éléments
unicellulaires
sphériques
(sporocystes)
dans
le
tube
digestif,
le
derme,
puis
via
le
SPM
dans
tout
l’organisme.
On
a
donc
:
• Protothécose
cutanée
:
dermatite
nodulaire
chronique,
évoluant
vers
l’ulcération
en
divers
points
du
corps
(jonction
cutanéo-‐
muqueuses,
points
de
pression…)
• Protothécose
digestive
:
diarrhée
hémorragique
• Protothécose
disséminée
:
oculaire
(cécité,
choriorétinite
uni
ou
bilatérale,
glaucome),
nerveuse
(ataxie),
musculaire
et
cardiaque,
viscérale,
cutanéo-‐muqueuse
Le
diagnostic
se
fait
par
biopsie,
le
diagnostic
différentiel
se
fait
avec
Cryptococcus
et
Candida.
Pour
le
traitement,
on
peut
envisager
l’utilisation
de
l’amphotéricine
B,
de
l’itraconazole
ou
du
fluconazole.
42/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
On
peut
avoir
:
• Un
état
asymptomatique
• Une
forme
aiguë
(vraisemblablement
après
contamination
in
utero)
:
agressivité,
morsures,
encéphalites,
cécité,
insuffisance
rénale
puis
mort
• Une
forme
chronique
:
troubles
nerveux,
locomoteurs,
anémie,
protéinurie,
mort
Le
diagnostic
est
fait
par
mise
évidence
de
spores
dans
les
urines
ou
le
LCR
par
IFI,
ELISA,
agglutination…
Pour
le
traitement,
on
peut
envisager
l’utilisation
de
l’amphotéricine
B,
de
l’itraconazole,
du
fluconazole
ou
de
la
chirurgie.
43/44
U.E
PARASITOLOGIE
DES
CARNIVORES
A. DEFINITION
L’infestation
est
due
à
l’action
pathogène
et
à
la
migration
de
larves
de
stade
2
de
Toxocara
canis
en
divers
tissus
à
l’origine
de
troubles
très
variés
:
nerveux,
digestifs,
respiratoires
…
chez
les
carnivores
et
chez
l’homme
à
partir
de
l’ingestion
d’œufs
larvés
infestants.
Les
œufs
larvés
présents
dans
le
milieu
extérieur
sont
très
résistants.
Leur
ingestion
par
un
enfant
est
possible
mais
l’homme
n’est
pas
un
hôte
habituel
du
parasite.
On
a
alors
affaire
à
des
migrations
n’importe
où
dans
l’organisme
d’où
une
pathogénie
très
importante.
On
observe
alors
des
manifestations
digestives,
respiratoires
ou
rétiniennes
(simulation
d’une
tumeur
=
rétinoblastome
=>
cécité).
On
a
une
hyperéosinophilie
massive,
constante
et
corticorésistante
donc
pas
d’origine
allergique.
B. PARASITE
La
maladie
est
due
aux
L2
de
Toxocara
canis,
d’origine
canine.
• Chien
jeune
parasité
:
les
œufs
larvés
sont
ingérés
à
la
faveur
d’aliments
souillés,
de
terre
=>
migrations
erratiques
dans
le
SNC
et
l’œil
via
les
poumons
=>
pneumonie,
symptômes
généraux,
troubles
locomoteurs,
uvéite.
• Larva
migrans
ascaridiennes
zoonosiques
:
elles
sont
liées
à
la
présence
d’un
chien,
au
niveau
social
et
à
l’hygiène
=>
syndrome
asthmatiforme,
urticarien,
uvéite
et
hyperéosinophilie
massive
et
constante.
C. CLINIQUE
Le
diagnostic
est
difficile
sauf
chez
l’homme
par
sérologie.
Le
traitement
est
à
base
de
Fenbendazole
à
hautes
doses
et
prolongé.
44/44
CE DOCUMENT A ETE OFFERT PAR
1/44
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
3) Epidémiologie ........................................................................................................................................................... 18
4) Pathogénie ................................................................................................................................................................. 19
5) Etude clinique ........................................................................................................................................................... 19
6) Méthodes de lutte .................................................................................................................................................... 22
7) Aspect zoonotique .................................................................................................................................................. 23
IV • LES INFESTATIONS HEPATO-PERITONEALES ............................................................................ 23
A. OPISTORCHIIDOSE OU OPISTORCHIOSE (RANG C) ................................................................................................. 23
1) Définition/importance ......................................................................................................................................... 23
2) Etiologie : Opistorchis felineus (= viverrini) ............................................................................................... 23
3) Epidémiologie ........................................................................................................................................................... 24
4) Etude clinique ........................................................................................................................................................... 24
5) Méthodes de lutte .................................................................................................................................................... 25
6) Aspect zoonotique .................................................................................................................................................. 25
B. ASCITE PARASITAIRE .................................................................................................................................................. 25
V • LES ENTERITES CHEZ LE JEUNE ........................................................................................................ 26
A. ASCARIDOSES IMAGINALES (RANG A) ..................................................................................................................... 26
1) Définition/importance ......................................................................................................................................... 26
2) Etiologie ...................................................................................................................................................................... 26
3) Epidémiologie ........................................................................................................................................................... 29
4) Pathogénie ................................................................................................................................................................. 29
5) Etude clinique ........................................................................................................................................................... 30
6) Méthodes de lutte .................................................................................................................................................... 31
B. LES COCCIDIOSES (RANG A) ....................................................................................................................................... 34
1) Définition .................................................................................................................................................................... 34
2) Etiologie ...................................................................................................................................................................... 34
3) Epidémiologie ........................................................................................................................................................... 36
4) Pathogénie ................................................................................................................................................................. 36
5) Etude clinique ........................................................................................................................................................... 37
6) Méthode de lutte ..................................................................................................................................................... 38
7) Coccidiose du furet – non abordé en cours .................................................................................................. 39
C. TRI-TRICHOMONOSE FELINE (RANG B) ................................................................................................................... 40
1) Définition et importance ..................................................................................................................................... 40
2) Etiologie ...................................................................................................................................................................... 40
3) Epidémiologie ........................................................................................................................................................... 41
4) Etude clinique ........................................................................................................................................................... 41
5) Méthode de lutte ..................................................................................................................................................... 43
D. AUTRES MALADIES PARASITAIRES ........................................................................................................................... 43
Un poly a été distribué en cours aux élèves présents. Il a servi de support pour taper ce cours et ne
vous fera pas défaut si vous ne l’avez pas eu ; si néanmoins, vous tenez à vous le procurer, il faut le
demander directement à Marie-Pierre Callait-Cardinal qui vous le donnera s’il lui en reste encore. Les
diapos sont sur Vétotice, et nous avons donc pu insérer les photos et schémas dans ce cours mais ils
ne doivent pas être utilisés en dehors de l’école svp !
2/44
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
OBJECTIFS
Rang A : Affections fréquentes et/ou importantes par leurs conséquences médicales et/ou
sanitaires.
Il faut être capable de :
- décrire précisément le(s) agent(s) étiologique(s) (nom courant et latin) et sa biologie
- déduire et expliquer les arguments épidémiologiques et cliniques qui conduisent au
diagnostic
- décrire le(s) examen(s) complémentaire(s) en précisant leur(s) intérêt(s) et leur(s) limite(s)
- expliquer le diagnostic différentiel
- connaître les protocoles de lutte (traitement/prophylaxie) avec : molécule, voie, fréquence
et durée d’administration ; connaître les intérêts et limites de chacun, ainsi que les contre-
indications éventuelles.
Les rangs A concernent les pathologies suivantes :
- Ascaridoses
- Ankylostomoses
- Téniasis à Dipylidium
- Téniasis à Echinococcus
- Coccidioses
- Giardiose
- Trichuriose
Rang B : Affections plus rares ou moins importantes d’un point de vue médical.
Il faut être capable de :
- donner le nom de(s) agent(s) étiologique(s) (nom courant et latin)
- citer les principaux arguments cliniques et épidémiologiques ainsi que les examens
complémentaires nécessaires au diagnostic
- connaître un protocole de lutte couramment utilisé et en préciser l’intérêt et les limites
Les rangs B concernent les pathologies suivantes :
- accidents dus aux chenilles processionnaires
- envenimation par les crapauds
- spirocercose
- téniasis banal
- tri-trichomonose féline
Rang C : Affections rares ou bénignes ; entrent sous forme de « bonus » à l’examen
- Trichomonose buccale
- Candidose buccale
- Strongyloïdose
- Téniasis botriocéphalique
- Opistorchiidose
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
A. FREQUENCE
Ce sont des maladies assez fréquentes : 1/3 des chiots présentés en consultation vaccinale auraient
une coproscopie positive (tous parasites confondus), ce qui est un pourcentage non négligeable. Les
maladies parasitaires gastro-intestinales touchent surtout les jeunes et les animaux vivant en
collectivité.
Les signes de parasitisme gastro-intestinal n’étant pas pathognomoniques (diarrhées, vomissements)
et/ou frustes, on ne pense souvent qu’en seconde intention au parasitisme parmi les causes
possibles, sauf dans quelques cas rares comme la spirocercose.
B. ACTIONS PATHOGENES
• Directes, dues à la présence du parasite in situ dans le tube digestif. Les signes cliniques sont
généralement discrets avec notamment des troubles du transit (diarrhée, constipation,
malabsorption, déficit de croissance corrigeable ou non…)
• Indirectes : impact sur l’immunité, ce qui favorise les affections intercurrentes et peut avoir des
répercussions sur l’état général, perturber les réactions vaccinales et donc empêcher la mise en place
d’une bonne immunité.
C. METHODES DIAGNOSTIQUES
La méthode de choix pour les parasites gastro-intestinaux est la coproscopie. Il s’agit d’une méthode
spécifique où l’interprétation joue un rôle important. Elle participe au diagnostic différentiel.
Pour les affections fongiques, on peut également faire une mise en culture. On peut également
envisager de faire une recherche d’antigènes, des analyses immunologiques comme dans le cas de
Giardia par exemple.
Les autres examens possibles sont variés : endoscopie, coloscopie (pour les Trichures par exemple)…
D. MOYENS THERAPEUTIQUES
On utilise des molécules antiparasitaires (anti-helminthiques spécifiques ou antiprotozooaires selon
le parasite identifié). On n’utilise pas de traitement antibiotique, sauf cas particuliers.
Il faut adapter le traitement au chien, aux parasites impliqués, aux attentes et moyens du
propriétaire… Il n’existe pas que le Milbémax en prescription possible !
E. RISQUE ZOONOTIQUE
Certains parasites (même s’ils ne donnent pas de symptômes chez le carnivore domestique) vont
avoir un rôle zoonotique important, plus ou moins grave mais non négligeable.
Exemples : Echinococcus, Toxocara, Giardia, Toxoplasma…
La maladie est parfois non clinique chez l’animal mais grave chez l’Homme, comme pour
l’échinococcose par exemple.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Cours gastro-entéro S10 / 2014-15
F. SIGNES CLINIQUES
Le point commun de ces parasitoses gastro-intestinales est que sur le plan clinique, cela ressemble à
tout et rien. Les signes ne sont pas du tout spécifiques ni pathognomoniques sauf cas particuliers. Ils
sont indifférenciables des autres pathologies digestives.
De façon générale, on peut noter une diarrhée, des vomissements. Les jeunes, plus sensibles,
expriment généralement plus de signes cliniques.
Pour rappel : utilisez le site de l’escapp, très bien fait et très utile.
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 5
1) DEFINITION/IMPORTANCE
C’est une parasitose fréquente mais peu grave et sûrement sous diagnostiquée.
Elle est due au rôle pathogène de Trichomonas
Les chenilles processionnaires canistomae (rôle parfois controversé), protozoaire
http://www.avignon.inra.fr/les_recherches__1/liste_des_unites/ue_forestier
associé à des bactéries pour la plupart anaérobies, à l’origine du tartre. Ce parasite participe à un
e_mediterraneenne/la_processionnaire_dossier
syndrome buccal multifactoriel responsable de stomatite, gingivite, mauvaise haleine, sialorrhée
http://www.nancy.inra.fr/la_science_et_vous/dossiers_scientifiques/insecte
± formation de tartre. s_et_forets/la_processionnaire_du_chene
La spirocercose canine
La spirocercose canine à Spirocerca lupi, A. Bartolo – Le Point Vétérinaire,
2) ETIOLOGIE 2006 ; n°269 ; 20 – 26
Trichomonas canistomae est un protozoaire
La spirocercose canine, P.magistophora
Bourdeau – Le Pointà 4 flagelles 1986
Vétérinaire, et de 10
; n°94 micromètres de
; 693
long. – 699
3) EPIDEMIOLOGIE
Ce parasite est assez spécifique du chien.
10 à 15% des chiens seraient porteurs de Trichomonas tout en présentant ou non une gingivite, d’où
la controverse à Module
propos de leur rôle pathogène. Les MP.facteurs
“Maladies parasitaires des carnivores” – S Callait-Cardinal
favorisants de cette
7
maladie
10
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4) ETUDE CLINIQUE
• Symptômes et lésions
La trichomonose buccale entraîne la formation de tartre, une gingivite et une stomatite conduisant
à une maladie parodontale. La douleur gêne à la préhension des aliments.
Les signes d’appel sont une dysphagie, un ptyalisme, de l’halitose, des gencives rouges, de la
douleur et des déchaussements dentaires.
A GAUCHE : TRICHOMONAS CANISTOMAE
A DROITE : SIGNES CLINIQUES DE LA TRICHOMONOSE BUCCALE
• Diagnostic
On réalise un écouvillonnage ou un raclage entre la gencive et la dent, puis on étale le prélèvement
entre lame et lamelle pour l’observer au microscope.
Pour pouvoir diagnostiquer une trichomonose buccale, il faut que le prélèvement révèle une
pullulation de Trichomonas. En effet, de nombreux chiens en sont porteurs sans symptômes
cliniques.
5) METHODES DE LUTTE
Il n’existe pas de traitement spécifique vis-à-vis de Trichomonas : dans le cadre de la maladie
parodontale, on utilise l’association spiramycine + métronidazole per os (Stomorgyl ®). Le
détartrage est l’arme thérapeutique indispensable pour diminuer la fréquence des récidives.
Molécules Noms déposés Galéniques Posologies Remarques
Métronidazole Stomorgyl ® Comprimés 10-15 mg/kg SID PO AMM chien
Spiramycine Buccoval ® 1x 8-10j
Dimétridazole Spiraphar ® Comprimés OU AMM chien & chat
Spiramycine Histacetyl ® 2 x 4-5j
TRAITEMENTS DE LA TRICHOMONOSE BUCCALE
1) DEFINITION/IMPORTANCE
La candidose buccale est très rare chez les carnivores domestiques. Elle porte aussi le nom de
« muguet ».
Elle est plus fréquente chez le veau, le porc, l’homme.
2) ETIOLOGIE
La candidose une mycose due à la prolifération dans la cavité buccale de Candida albicans, une
levure de moins de 10 μm, formant des pseudo-filaments et capable de bourgeonner.
Elle est naturellement présente à la surface des muqueuses chez les animaux sains et ne devient
pathologique que dans certaines conditions. Dans le cas d’une candidose, il faut toujours
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rechercher une cause sous-jacente. En effet, l’animal est souvent immunodéprimé, sous traitement
antibiotique prolongé…
3) EPIDEMIOLOGIE
Les facteurs déclenchant la candidose buccale sont :
- les maladies chroniques telles que cancer, diabète, dysendocrinies…
- les traitements de longue durée type antibiotiques (prolifération de Candida albicans
favorisée par la mort des « concurrents »), corticoïdes, anticancéreux… responsables d’une
immunosuppression
- un mauvais état général
4) ETUDE CLINIQUE
• Symptômes et lésions
On observe un enduit blanchâtre caséo-crémeux dans la cavité buccale (sur la langue, le palais, la
face intérieure des joues), une stomatite, une gingivite (entraînant un ptyalisme et une dysphagie).
Les lésions peuvent nécroser ou s’étendre jusqu’à l’œsophage et l’estomac mais cela reste rare.
La muqueuse est inflammée et très douloureuse (elle est ulcérée en dessous des placards
blanchâtres).
• Diagnostic
Il se fait par visualisation de l’enduit blanchâtre, souvent au fond de la bouche. La muqueuse est
érodée sous cet enduit. La forte inflammation est à l’origine d’une douleur conséquente.
La confirmation du diagnostic se fait par raclage de la muqueuse et mise en culture du prélèvement
ou par biopsie. Cependant la clinique est fortement évocatrice et généralement suffisante pour le
diagnostic.
Il ne faut pas confondre cette maladie avec des lésions fibrineuses suite à des brûlures chimiques par
exemple.
Pensez aux maladies intercurrentes à l’origine de cette maladie parasitaire et questionnez le
propriétaire quand aux éventuels traitements en cours. Lors d’une candidose, il ne faut surtout pas
oublier de rechercher et traiter la cause sous-jacente pour éviter les récidives.
Le pronostic est réservé : la candidose ne pose en général pas trop de problèmes à traiter, mais la
maladie intercurrente peut s’avérer plus compliquée à prendre en charge.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
5) METHODES DE LUTTE
On peut utiliser :
- un traitement local : antifongiques par voie buccale (chlorhexidine, miconazole, éconazole)
sous forme de collutoires, de lotions ou de gel, solution idéale mais impossible à mettre en
pratique chez les carnivores domestiques (et l’animal en général)
- un traitement général : kétoconazole, itraconazole per os
Le traitement est long, de l’ordre de plusieurs semaines, et devra être poursuivi même après
disparition des symptômes. Il ne faut pas oublier de traiter l’affection sous-jacente !
Molécules Noms déposés Galéniques Posologies Remarques
Chlorhexidine … Gels buccaux 1 ou 2x / jour Hors AMM
Miconazole Dactarin ® Solutions 8-10 jours
Lovamyc ® Collutoires
Econazole Pévaryl ®
Kétoconazole Kétofungol ® Comprimés 10 mg/kg SID PO 3-4 semaines AMM chien
Itraconazole Itrafungol ® Solution orale 5 mg/kg SID PO 3 x 7 jours AMM chat
TRAITEMENTS DE LA CANDIDOSE BUCCALE
EN ITALIQUE : SPECIALITES HUMAINES
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Il s’agit d’une envenimation essentiellement par les chenilles processionnaires du pin, et plus
rarement par celles du chêne. Seules les larves des stades 3 à 5 sont pathogènes. L’envenimation
survient après contact entre la peau ou les muqueuses et les poils urticants de ces chenilles, très
fins, qui se rompent et libèrent une toxine spécifique : la thaumétopoéine.
ETIOLOGIE
On retrouve deux espèces de chenilles processionnaires :
- dans les pins : Thaumetopoea pityocampa, qui a des reflets roux. C’est la plus fréquente et
la plus dangereuse
- dans les chênes : Thaumetopoea processionea, qui a des reflets gris et dont les nids sont
plus diffus, sur les troncs, formant un voile
A GAUCHE : PROCESSIONNAIRES DU PIN
A DROITE : PROCESSIONNAIRES DU CHENE
Les adultes ressemblent à des papillons nocturnes et sont capables de pondre des centaines d’œufs.
Ce sont des ravageurs qui provoquent une défoliation des arbres qu’ils colonisent. Il s’agit donc aussi
d’un problème environnemental pour les gestionnaires des forêts ce qui fait qu’une lutte est
organisée à leur encontre. L’espèce se répand de plus en plus sur le territoire : elles proviennent du
Sud et leur aire de répartition remonte vers le Nord.
Les cycles sont complexes. La saisonnalité des accidents est importante à prendre en compte dans la
prophylaxie pour repérer des périodes à risque :
- de novembre à avril/mai pour les processionnaires du pin. Elles forment des processions de
nymphose quand elles descendent vers le sol
- de mai à juillet pour celles du chêne. Il y a moins de risques car elles ne forment pas de
véritables processions, elles restent plus sur les troncs.
Les périodes à risque correspondent aux périodes où les stades 3 à 5 sont présents. Les cycles sont
également conditionnés par les saisons et la météo. Un hiver précoce et rigoureux implique des
risques seulement au printemps, un hiver doux implique que les processions peuvent commencer
très tôt.
Attention, même les chenilles mortes sont à risque.
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• Chenilles processionnaires du pin : leur aire de répartition est de plus en plus vaste (aujourd’hui
même la région parisienne est atteinte alors qu’elle était initialement restreinte aux forêts de pins
d’Europe du Sud). La période à risque s’étend de novembre à avril/mai. Il existe un risque même si
les chenilles sont encore dans leur cocon. Les individus à risque sont surtout les jeunes qui vont
mettre leur nez partout. Il faut faire attention également aux enfants.
• Chenilles processionnaires du chêne : elles restent plus ou moins contre les troncs. Ce sont plus les
professionnels essayant d’éliminer les nids qui courent un risque, mais le jeune animal peut aussi
être touché. Leur aire de répartition se situe plutôt au niveau des forêts de chêne d’Europe Centrale.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES PROCESSIONNAIRES DU PIN
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ETUDE CLINIQUE
• Symptômes et lésions
Ils sont d’apparition brutale et caractérisés par :
- une douleur intense, aigue entrainant une agitation importante (hurlements de douleur
possible) et brutale
- très rapidement une inflammation avec une stomatite, glossite (langue violacée) entraînant
un ptyalisme
- puis un œdème en 24 à 48 heures
- enfin, on aura quelques jours plus tard une tuméfaction (langue dure, cartonnée), une
ulcération et une nécrose (zones grises, blanchâtres), des zones inflammées associées à une
perte de substance.
Parfois, on rencontre des signes généraux liés à la douleur : anorexie, prostration, vomissements,
hématurie, hémoglobinurie.
On pourra également observer des signes oculaires (conjonctivite) et cutanés (urticaire).
SYMPTOMES D’ACCIDENTS DUS
AUX PROCESSIONNAIRES
• Diagnostic
Il est épidémio-clinique (douleur soudaine entre février et avril, lors d’une promenade).
L’envenimation évolue vers une nécrose de la langue. Il faut bien ouvrir la bouche, sinon on passe à
côté du diagnostic.
On peut faire le diagnostic différentiel avec une ingestion de produits caustiques, une brûlure, une
envenimation par un serpent ou un crapaud, une blessure traumatique… Il faut bien se référer à
l’épidémiologie.
METHODES DE LUTTE
• Traitement
Si le propriétaire a constaté lui-même l’envenimation, il doit consulter son vétérinaire le plus
rapidement possible. Il convient de laver immédiatement à l’eau savonneuse javellisée à 1% ou
bicarbonatée (pour contrecarrer le venin) les zones atteintes sans frotter pour ne pas casser de poils
et libérer encore plus de venin. L’eau peut être froide à tiède : la fraicheur permet une
vasoconstriction qui limite la diffusion du venin, mais elle augmente la douleur.
Le traitement s’échelonne ensuite à trois niveaux :
- Traitement immédiat : corticothérapie à dose anti-inflammatoire de préférence dans
l’heure qui suit l’accident, en voie locale (injection dans la langue) + antibiothérapie par voie
générale. Eventuellement, on ajoute un traitement anticoagulant et inhibiteur d’enzymes
protéolytiques. On traite rapidement pour limiter la nécrose au maximum.
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Ce n’est pas une zoonose, mais la contamination peut toutefois se faire à la même source que
l’animal.
Au contact des poils urticants, l’homme peut développer une forme cutanée (urticaire, surtout au
nivaux des mains, des bras et du cou), respiratoire ou oculaire. Il peut également déclencher une
réaction allergique allant dans certains cas jusqu’au choc anaphylactique.
Il s’agit d’une envenimation passive suite au contact et à l’ingestion de toxines libérées par les
glandes cutanées d’un crapaud. Elle fait l’objet d’une urgence vraie.
Rappel :
• Venimeux : présence de glande à venin. L’envenimation peut être active (ex : serpent qui injecte
du venin) ou passive (ex : crapaud, dont le venin est simplement collecté et diffuse passivement).
• Vénéneux : pas de glande à venin, la toxine est diffuse dans l’organisme.
ETIOLOGIE
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DE GAUCHE A DROITE : CRAPAUD COMMUN, CRAPAUD DES JONCS ET CRAPAUD VERT
Le venin de crapaud est contenu dans les glandes parotoïdes, qui forment des bosses en arrière des
joues et sur la peau de l’animal sous formes de « verrues ». Les glandes sont sans musculature donc
l’envenimation est passive car le venin s’écoule en surface de la peau. Il y a aussi des glandes à
mucus sur la peau du crapaud, ce qui rend celle-ci humide.
Le venin est très toxique et potentiellement dangereux. Sa composition dépend des espèces. Il est
composé principalement de :
- Bufotoxines : stéroïdes à action digitaline-like, cardiotoxiques. Ces effets sont dose-
dépendants et potentiellement mortels.
- Bufoténines : alcaloïdes hallucinogènes
- Adrénaline, sérotonine, noradrénaline, histamine…
EPIDEMIOLOGIE
Les périodes à risque sont le printemps, l’été et l’automne, quand les crapauds rejoignent les lieux
de ponte tels que les étangs ou marais (ils hibernent).
Le chien est plus souvent concerné que le chat (97% des cas contre 2% seulement) car il a plus
tendance à manger tout et n’importe quoi. L’animal jeune est plus touché (il faut par ailleurs
également faire attention aux enfants car les toxines traversent la peau saine). L’envenimation a lieu
à proximité de zones humides.
Les cas humains concernent des accidents par utilisation comme aphrodisiaque ou hallucinogène,
parfois lors d’utilisation alimentaire.
Il s’agit d’une vraie envenimation : il n’y pas forcément ingestion, le produit passe à travers la
muqueuse buccale par mâchonnement ou contact.
VARIATIONS SAISONNIERES DE L’ENVENIMATION PAR LES CRAPAUDS EN FRANCE (CNITV)
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SIGNES CLINIQUES
L’apparition des signes cliniques est très rapide (moins d’une heure). Le propriétaire doit se rendre
chez son vétérinaire au plus vite. On observe :
- Des signes digestifs : ptyalisme fort, glossite, œdème de la langue et symptômes digestifs
généraux qui précèdent les symptômes cardiaques et nerveux tels que des vomissement, de
la douleur abdominale…
- Des signes cardiaques (toxine cardiotoxique) : arythmies, bradycardie, bloc atrio-
ventriculaire, fibrillation. L’expression de ces symptômes dépend de la dose de venin et de
l’animal empoisonné.
- Des signes nerveux : ataxie, tremblements, convulsions, nystagmus, hallucinations (difficiles
à objectiver chez le chien)
La mort peut survenir en moins d’une heure. Le pronostic est sombre. Il faut donc pouvoir détecter
rapidement cette envenimation.
Remarque : chez l’homme, on note des malaises, des troubles sensitifs, cardiaques, une hyperkaliémie
due à la bufotoxine avec une fibrillation ventriculaire. Le décès peut avoir lieu dans les 30 minutes à
2h.
DIAGNOSTIC
Au delà des signes cliniques, le diagnostic est épidémiologique : on retrouve un crapaud mâchonné.
Il faut prévenir les propriétaires si on les a au téléphone de ne pas toucher le crapaud (les toxines
traversant la peau).
Le diagnostic différentiel doit être fait avec les chenilles processionnaires et les autres brulures dues
à des produits chimiques afin de fournir le traitement approprié.
TRAITEMENT
• Traitement local : nettoyer avec des compresses alcalines (ou de l’eau à défaut) en portant des
gants.
• Traitement général, à installer le plus vite possible afin de lutter contre le choc :
- Corticothérapie à dose antichoc (2 mg/kg IV)
- Anti-arythmiques : glycopyrrolate/atropine, propanolol, aprindine… On l’adapte aux signes
cliniques. Il est possible d’utiliser des anti-digitaliques en humaine mais aucune publication
ne montre leur efficacité chez le chien dans les envenimations au crapaud.
- Anticonvulsivants si présence de signes neurologiques : Diazépam
- Fluidothérapie et oxygénothérapie
PROPHYLAXIE
Elle est difficile à mettre en place de façon efficace. On peut éviter les zones à risque pendant les
saisons à risque.
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Péritoine/foie Œso
• Local : compresses alcalines avec des gants
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
• Général URGENCE
III • LES GASTRITES/OESOPHAGITES PARASITAIRES
– Corticoïdes dose antichoc
–
?
A. Anti-arythmiques
LA SPIROCERCOSE CANINE
Intestin grêle
• Atropine/glycopyrrolate
1) DEFINITION/IMPORTANCE
• Propranolol, dose controversée
La spirocercose canine est une helminthose digestive due à la migration et au développement dans
la paroi de l’œsophage thoracique, dans l’estomac, et parfois dans l’aorte d’un spirure, Spirocerca
lupi.
• Aprindine…
– Anticonvulsivants : diazépam
Gros intestin
Elle est d’une importance clinique majeure dans les zones d’endémie, notamment les DOM-TOM
• Taille et forme des œufs : œufs allongés de 12 µm x 40 µm dans lesquels on observe une larve
(« œufs en thrombone »).
BIOLOGIE ET CYCLE EVOLUTIF
Le cycle est dixène. La période pré-patente est de 4 à 5,5 mois dans le cas classique avec ingestion
• Cycle et biologie de Spirocerca lupi
de l’hôte intermédiaire, et de 9 mois s’il y a passage par un hôte paraténique.
cf. S6
Larve 4
Stade 5
Larve 3
Adulte
Aorte abdominale
puis thoracique Paroi œsophagienne
HD
Intestin grêle
Ingestion Canidés
HI Œuf
Larve 3 Coléoptères embryonné
HP
Gros intestin
Larve 2 Larve 1
Rongeurs
Lézards
Oiseaux …
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 24
CYCLE EVOLUTIF DE SPIROCERCA LUPI
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Les L3 dans l’HI ou l’HP sont ingérées par l’animal et se retrouvent dans l’estomac. Elles traversent
alors la paroi gastrique et rejoignent les artères gastro-épiploïques, le tronc coeliaque puis l’aorte
abdominale. Les L3 se logent dans la paroi de l’aorte thoracique, à mi-chemin entre la crosse
aortique et le diaphragme et y reste 10 à 12 semaines. Les larves muent ensuite en L4 et il y a
migration par contiguïté tissulaire dans l’œsophage où elles muent en L5. Puis elles se transforment
en adultes dans la paroi oesophagienne en formant des nodules. Enfin, les femelles localisées dans
les nodules pondent des œufs qui sont éliminés par un petit orifice dans l’œsophage et évacués par
le transit intestinal normal dans les fèces et répandus dans le milieu extérieur.
Parfois on assiste à une migration erratique via le réseau veineux, ce qui peut amener des larves
dans les yeux, les poumons, le cœur, les glandes salivaires, le tissu sous-cutané ... Il se forme alors
des abcès, des granulomes et on peut observer une nécrose locale.
La localisation profonde entraîne une difficulté de traitement. De plus, la longue période prépatente
et la présence prolongée de nodules au niveau de l’œsophage peuvent entraîner une cancérisation
et la formation de tumeurs œsophagiennes (dégénérescence des nodules œsophagiens).
3) EPIDEMIOLOGIE
Les espèces affectées sont par fréquence décroissante les canidés domestiques ou sauvages, les
félidés, et l’homme (il s’agit d’une zoonose rare).
Les zones tropicales et subtropicales sont touchées, dont la Guyane et la Réunion. On note quelques
cas importés en France métropolitaine (Béziers, bassin d’Arcachon).
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
4) PATHOGENIE
• Action directe
- mécanique/traumatique lors de la progression dans les parois vasculaires causant une
inflammation
- mécanique/traumatique par compression d’organes (trachée, poumons, nerf vague) par les
nodules et obstruction partielle de la lumière oesophagienne : on observe une gêne à la
déglutition, un ptyalisme, des vomissements, des douleurs thoraciques et abdominales
accompagnées ou non de signes respiratoires, nerveux…
- spoliatrice par hématophagie causant une anémie
• Action indirecte
- sécrétion de protéases causant une hémorragie, une inflammation, une nécrose des organes
traversés d’où une anémie, des anévrismes responsables d’hémorragies fatales lors de
déchirure de la paroi de l’aorte
• Action antigénique
- inflammation avec afflux de cellules poly et mononucléés
• Action cancérigène (particularité des spirures)
- différenciation sarcomateuse parfois observée (fibrosarcomes, ostéosarcomes,
fibroléiomyosarcomes, sarcomes indifférenciés)
- observation de métastases pulmonaires et ganglionnaires
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
Le plus souvent, l’infestation est asymptomatique (les nodules sont alors petits et peu nombreux).
Lorsque l’on a des signes cliniques, ils sont très variés :
- Signes généraux non caractéristiques : diminution de l’état général, amaigrissement, perte
d’appétit, hyperthermie, abattement, pâleur des muqueuses.
- Signes digestifs plus fréquents, qui augmentent avec l’évolution de la maladie :
régurgitations, dysphagie, ptyalisme, gêne à la déglutition. Ces signes varient selon la
quantité et la qualité de la ration, sa consistance (ils seront plus marqués avec des
croquettes)... Ils sont liés à une obstruction mécanique par les nodules parasitaires.
- Signes respiratoires si les nodules sont très gros : toux, dyspnée, gêne, voire grosse détresse
respiratoire avec discordance dans les cas les plus graves. Ces signes sont également
présents lors de la rupture d’un granulome dans la cavité thoracique, on a alors formation
d’un pyothorax. On a parfois une rupture de l’aorte, dans ce cas, la mort est très rapide.
- Signes nerveux si la localisation est erratique avec convulsions, paralysie, parésie ... Le chien
peut être agressif du fait de la douleur (présence de larves dans les articulations ou le tissu
sous cutané avec compression de trajets nerveux suscitant une douleur importante). La
spirocercose entre dans le diagnostic différentiel de la Rage !
- On peut observer aussi un syndrome de Cadiot-Ball (ostéoarthropathie hypertrophiante
pneumique: exostose et œdèmes des extrémités, troubles locomoteurs douloureux associés à
une pneumonie chronique). Il est dû à des localisations erratiques des larves du parasite.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
ENDOSCOPIE DIGESTIVE
A GAUCHE : NODULES VISIBLES SUR L’ŒSOPHAGE AVEC LA QUEUE DU PARASITE AU CENTRE QUI
RESSORT POUR METTRE LA PONTE
A DROITE : SARCOME AVEC SPIROCERQUE, ZONE ULCERO-NECROTIQUE
- Radiographies thoraciques (avec ou sans produit de contraste) : on voit les bords irréguliers de
l’aorte, des masses œsophagiennes. De profil, la masse se situe en général caudalement à la 8ème
côte, entre T8 et T10 (zone de projection de l’œsophage). On peut réaliser un marquage digestif ou
une artériographie avec produits de contraste. La sensibilité est supérieure à 50% lorsque le
diamètre de la masse œsophagienne est supérieur à 2 cm. La spécificité est mauvaise.
La radiographie permet également l’observation de lésions de spondylose éventuelles et
l’identification d’un mégaœsophage ou de signes de complications (épanchements thoraciques,
broncho-pneumonie).
RADIOGRAPHIES THORACIQUES (ON OBSERVE UN NODULE TRES VOLUMINEUX SOULIGNE PAR DE L’AIR
AVEC DEPLACEMENT DE L’AORTE) (DESOLEE POUR LA QUALITE…)
21/44
P
Intestin grêle
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Gros intestin
caractéristique). On peut également observer une leucocytose et une éosinophilie
inconstantes.
Examen complémentaire très utile = radiographie thoracique
- Biochimie : on observe parfois une augmentation des CK, PAL et protéines sériques (signes
non caractéristiques).
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal 29
10
- Coproscopie : c’est un examen rapide et réalisable en consultation, les œufs sont très
caractéristiques. La sensibilité est de 80% si on utilise une méthode d’enrichissement.
Cependant la ponte est aléatoire, non constante et les œufs de petite taille : on a de
nombreux faux négatifs. Cet examen permet un diagnostic de certitude mais tardif (lorsque
les adultes pondent des œufs dans la lumière de l’œsophage, la maladie dure déjà depuis des
Péritoine/foie Œsophage Bouche
mois).
- Sérologie : elle permettrait le diagnostic différentiel avec la dirofilariose ou l’ehrlichiose
(par exclusion), et est également utile en cas de co-infection. Il n’existe cependant pas de
diagnostic sérologique spécifique de la spirocercose.
- Diagnostic post-mortem : facile (nodules contenant le parasite) mais tardif
Intestin grêle
LESIONS NODULAIRES OBSERVEES A L’AUTOPSIE
Gros intestin
6) METHODES DE LUTTE
Diagnostic post-mortem
TRAITEMENT MEDICAL
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal 31
10
22/44
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Il est délicat. Il se réalise surtout en cas de tumeur oesophagienne et après avoir fait un bilan
d’extension des lésions. La chirurgie entraine une importante perte de substance et les sténoses de
cicatrisation sont fréquentes : elle n’est donc pas indiquée si la tumeur est trop grosse.
Le pronostic est plutôt défavorable.
PROPHYLAXIE
La prophylaxie est difficile : elle consiste à dépister les chiens porteurs asymptomatiques avant
qu’ils ne contaminent l’environnement. On peut également essayer d’empêcher l’ingestion d’hôte
intermédiaire ou paraténique par le chien mais c’est illusoire.
Si le chien reçoit une alimentation maison, il faut éviter de lui donner de la viande crue, surtout si
c’est de la viande de volaille.
7) ASPECT ZOONOTIQUE
La spirocercose est une zoonose exceptionnelle et anecdotique (contamination par ingestion d’HP –
rongeurs, lézards, oiseaux – ou d’HI – coléoptères).
Il faut éviter de manger de la viande de poulet crue dans les zones d’endémie.
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Il s’agit des petites douves des carnivores domestiques. C’est une helminthose due au
développement dans le parenchyme hépatique puis dans les voies biliaires d’un trématode
distome, Opistorchis felineus, présent en Asie essentiellement.
Cette affection est peu fréquente en France mais semble émerger du fait de sa présence chez le
renard.
• Parasite adulte : il s’agit d’un parasite de 10-18mm x 2-3mm, de forme lancéolée et de couleur
rougeâtre. Sa cuticule est lisse et il est non hématophage. Sa morphologie est très proche de celle
d’une petite douve du foie.
• Œufs : 25-30μm x 12-15μm, paroi épaisse, couleur jaunâtre, opercule + petit appendice épineux.
23/44
f
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Le cycle est proche de celui de la petite douve. Il s’agit d’un cycle trixène tel que :
- HI 1 = gastéropode d’eau douce du genre Bithynia
- HI 2 = poissons cyprinidés (tanche, carpe, gardon…)
- HD = carnivores piscivores (chien, renard, chat, homme)
Du fait de son cycle, on note que le milieu aquatique est indispensable à la survie du parasite.
• Cycle et biologie de Opistorchis felineus
La durée de la période prépatente est controversée, on pense qu’elle est de 1 à 2 mois.
Cercaires Rédies
M. ext. Sporocystes
Cercaires
CYCLE EVOLUTIF D’OPISTORCHIS FELINEUS
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 34
3) EPIDEMIOLOGIE
Les espèces cibles sont les canidés (renard, chien) puis les félidés et l’homme.
On retrouve Opistorchis felineus en Russie, au nord de l’Asie, en Europe de l’Est et on a quelques cas
en Allemagne (2011). On en trouve de plus en plus à l’ouest de l’Europe. La maladie pourrait être
sous-diagnostiquée du fait de nombreux cas asymptomatiques. La contamination se fait via
Péritoine/foie Œsophage Bouche
l’ingestion de poisson cru (ex : Husky et chiens de traineaux). C’est une zoonose relativement
importante devenue plus fréquente en Europe à cause des habitudes de consommation de poisson
cru (on a recensé 221 cas en Italie dans une étude récente !).
4) ETUDE CLINIQUE
• Asymptomatique +++
SYMPTOMES ET LESIONS • Suspicion diagnostique
• Si inf°
L’infection est asymptomatique cf. épidémiologie
massive le plus souvent (donc sous-diagnostiquée) sauf lors d’infestations
massives provoquant une insuffisance hépatique (cholangite) et alimentaires)
(habitudes des troubles digestifs
– Insuff. hépatique
(amaigrissement, diarrhées…).
cholangite • Examen
DIAGNOSTIC
– Troubles digestifs complémentaire
Intestin grêle
La suspicion se base principalement sur l’épidémiologie (alimentation à base de poisson cru, zone
amaigrissement,
géographique). analyse coproscopique
diarrhée
24/44
Praziquantel à dose très élevée
s intestin
L’examen complémentaire de choix est la coproscopie : les œufs sont caractéristiques. Cependant,
l’excrétion est intermittente et une coproscopie négative ne permet donc pas de conclure quant au
statut infesté ou non de l’animal.
Le diagnostic différentiel se fait avec le ténia des lacs Diphyllobothrium latum.
5) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
Peu de molécules sont à notre disposition et elles sont toutes hors AMM. On utilise en général le
praziquantel à dose très élevée (4 à 10 fois la dose cestodicide habituelle qui est de 5 mg/kg).
D’autres douvicides sont possibles, mais on utilise ceux qui ont une AMM pour le chien, même s’ils
ne sont pas indiqués contre ce parasite (principe de la cascade).
Molécules Noms déposés Utilisation Remarque
Nitroxinil Dovénix® 10 mg/kg SID SC AMM chien
15 mg/kg SID PO
Praziquantel Droncit® + associations 20 mg/kg BID AMM chien mais
50 mg/kg SID PO posologie +++
TRAITEMENT MEDICAL DE L’OPISTORCHIIDOSE (DMV, 2013)(D’APRES BOURDOISEAU, 2000)
PROPHYLAXIE
6) ASPECT ZOONOTIQUE
C’est une zoonose de plus en plus fréquente en Europe, mais qui reste pour le moment assez peu
rencontrée.
B. ASCITE PARASITAIRE
L’ascite parasitaire est une péritonite due à l’action pathogène et au développement de larves de
plusieurs espèces de cestodes dans la cavité abdominale des chiens : cysticerques de Taenia
crassiceps, tétrathyridiums de Mesocestoïdes lineatus et cénures de Taenia serialis. Cette affection
est observée de façon sporadique en France, plutôt chez le chat et les carnivores sauvages.
Cette péritonite est à l’origine d’un exsudat riche en granulations, semblables à des « grains de
semoule », constituées de larves. Elle se traduit par des signes généraux avec abattement,
essoufflement, amaigrissement et une augmentation progressive du volume abdominal, sans
douleur ni trouble digestif. L’origine parasitaire d’une ascite peut être montrée par ponction du
liquide d’ascite avec présence d’éléments morphologiques variables, de quelques millimètres
évoquant des larves de cestodes.
Le traitement est difficile : il nécessite l’élimination du liquide d’ascite et des éléments parasitaires,
associé à l’administration intra-péritonéale de mébendazole en suspension physiologique à 40
mg/kg ou de fenbendazole à 100 mg/kg BID pendant plusieurs semaines, les récidives sont
fréquentes (cf. Bourdoiseau, 2000).
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Il s’agit d’une helminthose due à la migration des larves puis au développement dans la lumière de
l’intestin grêle d’adultes d’Ascaridés. Il s’agit d’une affection fréquente et potentiellement grave
chez le jeune.
3 espèces sont en cause :
- Toxocara canis (chien) / Toxocara cati (chat) : ce sont les plus fréquentes et les plus graves
- Toxascaris leonina : elle touche le chien et le chat.
2) ETIOLOGIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
Parasites Hôtes
Espèce Adulte Œuf Espèce(s) Migrations Transmission
aux jeunes
Toxocara 8-15 Ø > 80 µm / Chien Adulte : migration Trans-utérine
canis cm globuleux, coque somatique Trans-
épaisse et Nouveau né et mammaire
irrégulière, cellule jeune : migration Fécale
sombre remplissant trachéale
tout l’espace Passage par HP :
26/44
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Le chiot peut donc se contaminer de 3 façons différentes :
- par voie trans-placentaire
- par voie trans-mammaire
- par voie orale
• Cycle et biologie de Toxocara canis
Chien adulte Migration somatique
Très jeune chiot
Voie orale
Chiot < 6-12 mois
Voie orale Œuf larvé
Enfant
Environnement Voie trans- HP
Intestin grêle
placentaire
(début de gestation)
Œuf simple
Voie trans-mammaire
(fin de gestation)
Gros intestin
Œuf larvé
Voie orale
Migration
Œuf simple
trachéale
CYCLE EVOLUTIF DE TOXOCARA CANIS
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 40
27/44
Péritoine/foie Œsophage Bouche
• Cycle et biologie de Toxocara canis
En conséquence, on a des périodes pré-patentes variables selon le mode de contamination : • Cycl
Chat a
– Conséquences
Jeune
Cours gastro-entéro S10 / 2014-15
Ppp = variable Enfant
Enviro
Intestin grêle
Intestin grêle
Ppp =
Début de gestation
Fin de gestation ≈6s
+ naissance
BoucheŒsophage Bouche
Gros intestin
Ppp = 21 j
Ppp = 27-35 j
PERIODES PRE-PATENTES SELON LE MODE DE TRANSMISSION
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10
MP. Callait-Cardinal 41 Module “Maladi
– Conséquences
la prophylaxie. Il convient aussi de noter l’existence des HP.
Ppp = variable
Péritoine/foie Œsophage Bouche
• Toxocara cati : le cycle est semblable mais il n’existe pas de transmission transplacentaire et la
Ppp est variable et d’environ 4 et 6 semaines chez le chaton (Ppp variable chez l’adulte).
• Cycle et biologie de Toxocara cati
• Cycle Migration trachéale •
intestinPéritoine/foie
Intestin grêle
Intestin grêle
PppPpp chat ≈ 13 sem.
= variable • Pas d
Intestin
• Gran
Gros intestin
Gros intestin
Migration digestive
Bouche Œsophage BoucheGros intestin
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 43 Module “Maladi
Environnement
HP
• T. canis canidés, chien fréquent
Intestin grêle
•
Gros
28/44
•
•
Forte influence de l’âge
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10
Z 43
s intestin
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
La clinique est liée aux différents mécanismes d’action. Le traitement peut consister soit à tuer le
parasite (nécessite beaucoup de molécules), soit à l’éliminer (une seule molécule ascarifuge) mais il
convient de faire attention si l’on est face à une forte infestation.
3) EPIDEMIOLOGIE
Les espèces cibles sont:
- Toxocara canis : atteinte des canidés, fréquent.
- Toxocara cati : atteinte du chat, fréquent (+ autres félidés ?).
- Toxascaris leonina : atteinte des canidés et des félidés, rare.
Ce sont des parasites cosmopolites, sans « effet saison ». On observe une forte influence de l’âge
(plus observé chez les jeunes en terme d’expression des signes cliniques). Les œufs larvés sont très
résistants dans l’environnement ce qui facilite la contamination des animaux mais aussi de l’homme.
Il s’agit en effet d’une zoonose majeure, fréquente et potentiellement mortelle.
4) PATHOGENIE
• Action mécanique : les ascaris peuvent former des « pelotes » qui provoquent des obstructions,
un ralentissement du transit et parfois une déchirure de la paroi intestinale suite à une distension
exagérée des anses intestinales, ce qui favorise la prolifération bactérienne dans l’organisme. On va
donc observer des signes d’occlusion intestinale, de constipation, de vomissements. Les ascaris ont
aussi une action irritative sur la muqueuse intestinale du fait de leur taille et de leurs mouvements.
• Action spoliatrice : les parasites sont chymivores. Il y a spoliation des acides aminés, des
vitamines et du glucose donc altération du contenu intestinal. Les conséquences peuvent être
importantes notamment lors d’infestation massive sur les animaux en croissance. Chez l’adulte cet
effet sera moins flagrant.
• Action toxique : La libération de toxines (en majorité des substances protéolytiques) contenues
dans la cavité interne des ascaris lorsque l’animal est traité ou que l’ascaris meurt entraîne des
troubles divers. Les conséquences de cette action sont parfois difficiles à différencier de la suivante.
Il faut donc prendre garde lors des traitements !
• Action antigénique et immunité : on a des Ag à la fois « sur » et « dans » les parasites.
Les Ag somatiques peuvent provoquer une hypersensibilité de type I au niveau de la muqueuse
intestinale provoquant œdème et inflammation locaux d’où une complication des signes cliniques.
Les Ag excrétés-sécrétés par les larves en migration ou en hypobiose sont à l’origine d’une réaction
immune de l’hôte au passage des larves ou d’une immunosuppression locale.
Il existe des mécanismes d’échappement du parasite pour se maintenir dans l’hôte ainsi que des
réactions cutanées de type dermatites érythémateuses ou prurigineuses banales difficiles à
expliquer et rétrocédant lors du traitement antihelminthique.
L’immunité mise en place par l’hôte est mixte (humorale et cellulaire), concomitante à la présence et
à l’activité du parasite et progressive. Elle est complètement rompue en cas d’immunosuppression.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES février 15
• Chez les chiots et chatons (de 3 semaines au sevrage, pas avant car Ppp=3semaines) :
- Ascaridose larvaire avec des signes respiratoires transitoires (toux sans fièvre due au passage
des larves dans les poumons).
- Puis on a l’ascaridose imaginale :
o Signes généraux : mauvais état général global avec amaigrissement, retard de
Péritoine/foie Œsophage Bouche
ent +•météorisme
Parfois, dermatite, convulsions
rales = amaigrissement
– Anémie régénérative
30/44
tinales =–congestion,
Hypoalbuminémie
phie des–villosités
Leucocytose …+
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
• Suspicion clinique et épidémiologique : âge, périodes de stress (ex : adoption), vie ou non en
collectivité, protocole de vermifugation, présence de diarrhées, amaigrissement, ou météorisme,
hétérogénéité de poids importante au sein d’une portée.
• Diagnostic différentiel avec tout ce qui peut entrainer une diarrhée (diarrhée alimentaire due aux
• Suspicion clinique et épidémiologique âge + période
changements alimentaires au moment du sevrage, virale, bactérienne, parasitaire).
de stress + vie en collectivité
Exemple : parvovirose chien
• Diagnostic différentiel: diarrhées d’origine alimentaire,
virale, bactérienne, parasitaire
• Examen complémentaire : la coproscopie est l’examen complémentaire de choix. Elle est facile à
réaliser, fiable et rapide. En général quand elle est positive elle l’est franchement.
• Examen complémentaire = coproscopie
Elle nous permet aussi de voir s’il y a d’autres éléments parasitaires dans le tube digestif.
• Confirmation post-mortem
Intestin grêle
Gros intestin
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 49
Rappel :
- Œufs de Toxocara : noirs à coque épaisse, une cellule de couleur brune contenue dans un
œuf globulaire
- Œufs de Toxascaris : clairs, avec très souvent un espace entre la cellule et la coque
Péritoine/foie Œsophage Bouche
• Diagnostic nécropsique : confirmation post-mortem aisée grâce à l’observation directe des
parasites. Il peut se révéler utile dans le cas où on a une collectivité de chiens (chenil, élevage).
• Même
6) METHODES DE LUTTE
molécules utilisées en prophylaxie
TRAITEMENT médicale
demi-dose pour traiter ces animaux. On établit une surveillance de l’animal voire une
– Adultes: variable de 2 x/an à 12 x/an selon risque
hospitalisation. Lorsque l’état général s’est amélioré, on administre une dose complète
(généralement une quinzaine de jours après le premier traitement).
- Pour les autres animaux, on peut utiliser les molécules ascaricides que l’on trouve dans le
tableau ci-dessous avec les protocoles indiquées (deux traitements à quinze jours d’intervalle
car seuls les adultes sont tués) : l’emodepside est un nématodicide efficace et aujourd’hui
sous exploité, d’autant plus qu’il est peu toxique. Les endectocides sont à réserver à des
affections parasitaires sévères.
Il faut bien sûr associer si nécessaire un traitement symptomatique : diète, pansement digestif
(smectivet par exemple), réhydratation, alimentation hyperdigestible…
Age/poids
Molécules Galénique Indications/AMM Posologies
limites
Dérivés hétérocycliques
Sels de pipérazine Ascarifuge / CN et 100 mg/kg SID 3j
Sirop Variables
(adipate)(citrate) CT 150 mg/kg BID 2j
Pyrantel Comprimé Ascaricide / CN et CT 20mg/kg SID
2 semaines
(pamoate)(embonate) Pâte orale CT CN 5mg/kg SID
Ascaricide / CN et
Lévamisole Comprimé 5-7,5mg/kg SID 3 mois
CT
Benzimidazoles
Mébendazole Comprimé Ascaricide / CN 7-25mg/kg BID 2j
Pâte orale Ascaricide / CN et
Flubendazole 22 mg/kg SID 2j
Comprimé CT
Comprimé
Fenbendazole Ascaricide / CN 50 mg/kg SID 3j
hydrodispersible
2 semaines
Oxfenbendazole Susp. orale Ascaricide / CN 11,3 mg/kg SID 3j
Ascaricide / CN et
Oxibendazole Susp. orale 10 mg/kg SID
CT
Fébantel Comprimé Ascaricide / CN 15 mg/kg SID
Oxantel Comprimé Ascaricide / CN 20 mg/kg SID
Dérivés halogénophénoliques
Nitroscanate Comprimé Ascaricide / CN 50 mg/kg SID 2 semaines
Endectocides
Ascaricide / CN et CT 1 mg/kg SID 7 à 9 semaines
Moxidectine Spot on
CT CN 2,5mg/kg SID 1 kg
Ascaricide / CN et CT 2mg/kg SID 6 semaines ou
Milbémycine oxime Comprimé
Ct CN 0,5mg/kg SID 0,5 kg
Sélamectine Spot on Ascaricide/CN, CT 6 mg/kg SID 6 semaines
Depsipeptide
8 semaines ou
Emodepside Spot on Ascaricide/CT 3 mg/kg SID
0,5 kg
MOLECULES EFFICACES POUR LE TRAITEMENT ET LA PROPHYLAXIE DES ASCARIDOSES DES CARNIVORES
PROPHYLAXIE
On utilise les mêmes molécules que pour le traitement des animaux. Vous pouvez trouver différents
protocoles sur le site de l’ESCCAP (European Scientific Counsel Companion Animals Parasites,
http://www.esccap.org)
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Exercice personnel :
Rédiger une ordonnance de prophylaxie ou de traitement contre les ascaris des carnivores pour
des cas cliniques précis, imaginés à partir des différentes catégories précédentes, par exemple :
- chiot de 1,5 mois avec des signes cliniques caractéristiques
- chiot de 3 mois en bon état général
- femelle à 1 mois de gestation
N’hésitez pas à en faire le plus possible car il y a souvent une ordonnance à rédiger à l’examen.
ASPECT ZOONOSIQUE
C’est une zoonose accidentelle mais potentiellement grave : l’homme se contamine par ingestion
d’œufs larvés comme les carnivores mais il constitue un cul-de-sac épidémiologique pour le parasite.
La forme clinique est due aux larva migrans ascaridiennes : les larves ne se développent pas
totalement mais vont migrer dans l’hôte.
On distingue, selon les localisations :
- syndrome larva migrans abdominal : entraîne des douleurs abdominales, des troubles
digestifs, du ballonnement, un état de fatigue
- syndrome larva migrans cérébral : troubles locomoteurs, épilepsie
- syndrome larva migrans oculaire : localisation rétinienne pouvant être confondue,
notamment chez les jeunes enfants, avec une tumeur de la rétine, le réticuloblastome, qui
nécessite une énucléation… Ce syndrome peut être accompagné de cécité, souvent
unilatérale, d’un décollement de la rétine…
- il existe d’autres formes moins courantes : troubles cardiaques, respiratoires, …
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
5 à 10% des hommes sont séropositifs. La prophylaxie est donc systématique : protection du bac à
sable, lavage des mains, prophylaxie de l’animal pour éviter la contamination de l’homme et en
particulier des enfants.
1) DEFINITION
Les coccidioses sont des protozooses infectieuses dues à la multiplication et au développement
dans l’épithélium intestinal de coccidies au sens large, incluant des espèces très spécifiques
monoxènes (Isospora, Eimeria) et dixènes (Sarcocystis, Neospora, Toxoplasma…).
Ces maladies sont surtout importantes médicalement chez les jeunes.
2) ETIOLOGIE
Dans le tableau ci-dessous sont répertoriées les différentes caractéristiques des coccidies des
carnivores domestiques. Les périodes pré-patentes de ces différents parasites sont en générale
courtes.
Hôte Espèce Cycle HP / HI Localisation Ppp/Pp Forme en
copro (µm)
Isospora canis Monoxène HP IG distal 9/28 Ook.* 38 x 30
Isospora ohioensis (souris) IG, caecum, 5/21-35 Ook. 23x19
côlon
Isospora burrowsi IG distal 6/9-15 Ook 20x17
Chien
34/44
Péritoine/foie Œsophage Bouche
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
HD
CYCLE EVOLUTIF
Ingestion Chien D’ISOSPORA CANIS
Ookystes non
sporulés
HP Ookystes
Gros intestin
Souris … sporulés
Le chien se contamine en ingérant des ookystes sporulés ou des hôtes paraténiques (un hôte de
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal 54
transport qui accumule le parasite et va donc assurer une transmission massive…).
10
Il est à noter que l’expression clinique a lieu lorsque les schizontes sont dans l’intestin grêle distal : au
moment des symptômes, la coproscopie est donc négative.
• Une coccidie dixène : Toxoplasma gondii. Ici, c’est la partie du cycle concernant le chat qui nous
Péritoine/foie Œsophage Bouche
intéresse particulièrement.
Cette phase du cycle peut avoir lieu dans tous les animaux,
chats y compris
• Cosmopolites
Multiplication asexuée rapide des
• Particularités
tachyzoïtes et fréquence
libérant de nombreux
Distribution des tachyzoïtes
nouveaux tachyzoïtes à travers le corps de l’hôte
– Spécificité +++
– Grande résistance des ookystes
HI = MAMMIFÈRES,
sporulés Division lente du parasite
Infection des macrophages de la OISEAUX
Intestin grêle
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
4) PATHOGENIE
On rappelle que ce sont des parasites endocellulaires d’où les actions ci-dessous.
uction des cellules épithéliales
rrhée par• Action destructrice des cellules épithéliales : on a une destruction des cellules après multiplication
défaut d’absorption,
du parasite. La muqueuse est ainsi abimée, érodée, les villosités sont abrasées. Cela provoque une
/ 2014-15 diarrhée par défaut d’absorption, le plus souvent bénigne (mais la déshydratation consécutive peut
n… éventuellement tuer l’animal). On note des différences dans la gravité des signes selon :
èces parasites- +les espèces parasites, la dose ingérée, la souche
dose ingérée +
- la localisation dans la muqueuse (plus elle est profonde, plus le parasite est pathogène) : par
che exemple, Sarcocystis se trouve profondément enfoui dans la lamina propria
Péritoine/foie Œsophage Bouche
alisation dans- lal’âge (les jeunes mais aussi les adultes n’ayant jamais rencontré de coccidies dans leur vie),
muqueuse: +
l’immunité, la santé de l’hôte, les changements alimentaires
ond = + pathogène
ruction des cellules
, immunité épithéliales
+ santé de l’hôte Jeune en période critique
arrhée par défaut d’absorption, • I. ohioensis avant I. canis
ontrès
… pathogène (sarcocystine) • Portée hétérogène
pèces parasites + dose ingérée +
• Selles « coiffées » de mucus
nité
uche cellulaire efficace
diarrhée mucoïde + bon
Intestin grêle
A
unité cellulaire pathogènes. La sarcocystine de Sarcocystis est très pathogène.
efficace groseille » + déshydratation, •
hyperthermie
s parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 57 Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. C
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
• Immunité : elle est cellulaire, efficace et persistante. Elle se développe lorsque l’hôte a des
contacts répétés avec de petites quantités d’ookystes. Les adultes peuvent alors contaminer
l’environnement sans être malade, ce qui résultent souvent en une infestation des jeunes.
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES
Chez les chiots et les chatons au sevrage (jeune en période critique autour de 2 à 3 mois) : on
observe des portées hétérogènes (même principe que pour les ascaridioses). Au départ, les selles
sont coiffées de mucus (diarrhée mucoïde, selles « glaireuses ») mais l’état général reste bon. Puis la
diarrhée devient aigue et hémorragique en « gelée de groseille » avec une atteinte de l’état
général, une déshydratation et une hyperthermie suite aux surinfections bactériennes
concomitantes qui ont souvent lieu. Beaucoup plus rarement, on a des troubles nerveux. Une
évolution jusqu’à la mort est possible.
Remarque : Isospora ohioensis provoque des signes cliniques plus précoces qu’Isospora canis car
sa période pré-patente est plus courte.
Chez les jeunes et l’adulte : on a des formes asymptomatiques ou des selles plus ou moins molles,
sauf s’il y a une immunosuppression. Dans ce cas, la clinique est la même que chez le jeune.
N’oublions pas qu’il peut quand même excréter des ookystes.
LESIONS
Les lésions observées sont intestinales : lésions d’entérite catarrhale, œdème de la muqueuse
intestinale avec pétéchies, caillots et filets de sang au sein de l’intestin. A l’histologie, on constate
une abrasion complète des villosités intestinales.
DIAGNOSTIC
• Suspicion clinique et épidémiologique
Les éléments qui vont nous sur la voie sont assez caractéristiques :
- diarrhée glaireuse, en gelée de groseille
- jeune animal vivant en collectivité et/ou ayant subi un stress (sevrage, adoption),
observation de portées hétérogènes. Il faut faire particulièrement attention dans les
élevages où on a déjà eu de la coccidiose et bien penser à relever des éventuels antécédents
auprès de l’éleveur.
• Diagnostic différentiel : on le fait avec les diarrhées d’origine alimentaires, dues au sevrage, à
l’adoption, les diarrhées virales, bactériennes et autres diarrhées d’origine parasitaire.
• Examen complémentaire : la coproscopie
Elle est indispensable pour poser le diagnostic. On voit des ookystes sporulés ou non. Leur taille
varie selon les espèces : par exemple, les œufs de Toxoplasma sont de petite taille.
Cet examen est assez fiable. Il présente une bonne sensibilité et une bonne spécificité (quand on
trouve des ookystes de coccidies chez les carnivores, on a le diagnostic, contrairement aux bovins par
exemple, chez qui il existe des espèces non pathogènes). L’excrétion serait proportionnelle à
l’intensité de l’infestation.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
6) METHODE DE LUTTE
TRAITEMENT SPECIFIQUE ET SYMPTOMATIQUE
Le traitement spécifique doit être mis en place le plus précocement possible. Il fonctionne beaucoup
mieux quand on l’administre dès les premiers signes cliniques. Les molécules que l’on peut utiliser
sont particulières et séparées en deux groupes :
- les sulfamides PO pendant une semaine (sulfadiméthoxine – le seul qui se fait en IM,
sulfaguanidine, triméthoprime + sulfaméthoxypyridazine). Ils possèdent une AMM chien et
chat. Ils sont plutôt destinés à soigner un seul animal car ils sont coûteux. Ces molécules sont
coccidiostatiques (rechutes possibles à l’arrêt du traitement. Il faut les utiliser le plus tôt
possible pour être efficace.
- L’autre groupe ne possède pas d’AMM chien/chat (AMM animaux de rente) sauf pour le
Toltrazuril. Ces produits sont plus pratiques pour les élevages car moins chers et plus faciles
d’utilisation (1 à 3 jours de traitement seulement) : Diclazuril (Vecoxan®), Toltrazuil
(Procox® pour le chien, Baycox® pour les poules et dindes), Amprolium (Nemaprol®). L’AMM
du Procox® date de 2011, c’est le premier produit contenant du Toltrazuil utilisable sur le
chien. Il reste cependant hors AMM chez le chat. Le toltrazuril et le diclazuril sont des
coccidicides, tandis que l’amprolium est un coccidiostatique.
Molécules Noms déposés Voie AMM Posologies
d’administration
Sulfamides à coccidiostatiques
Sulfadiméthoxine Sulfalon® IM CN, CT, 40 mg/kg SID x 1 à 6
Coccidioses jours
Sulfaguanidine Felidiarix ® PO CN ou CT 20-25mg/kg BID x7
Intestidog ® Coccidioses jours
Canidiarix ®
Triméthoprim + Septotryl® PO CN, CT 5mg/kg
sulfaméthoxypyrodazine Coccidioses 25 mg/kg SID x 6j
Triazines à coccidicides
Toltrazuril + Procox® PO CN + 9mg/kg SID x1j
émodepside coccidioses
Toltrazuril Baycox® PO Non 15 mg/kg SID x3j ou
Cévazuril® 20 mg/kg SIDx1j
Toltracox®
Diclazuril Vécoxan® PO Non 2-3 mg/kg SID x1j
Analogue de la thiamine à coccidiostatique
Amprolium Némaprol® PO Non 40 mg/kg SID x6j
MOLECULES UTILISEES POUR LE TRAITEMENT ET LA PREVENTION DES COCCIDIOSES DES CARNIVORES
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Attention à bien noter que les sulfamides et l’amprolium sont seulement coccidiostatiques. On
rappelle qu’il peut y avoir des rechutes à l’arrêt du traitement si l’on se contente du traitement
spécifique. On y associe donc des traitements symptomatiques : diète, pansements digestifs,
réhydratation, antibiotiques en cas de surinfection… associés à des mesures sanitaires (hygiène des
locaux, taitement de l’environnement avec Oocide®).
Avec la disponibilité du toltrazuril pour le chien, les sulfamides semblent voués à devenir un
traitement historique contre les coccidies…
PROPHYLAXIE
La désinfection et la bonne hygiène des locaux sont aussi très importantes, il faut enlever
rapidement tous les excréments pour que les animaux n’y aient pas accès (ne pas hésiter à l’écrire
sur l’ordonnance). Il existe aussi une préparation, Kenocox® (AMM porcs et volailles, à manipuler
avec précaution), qui détruirait les ookystes (après nettoyage et désinfection). On rappelle que
quelque soit le produit qu’on utilise pour désinfecter, on nettoie avant.
Pour la prophylaxie médicale, on utilise les mêmes molécules que précédemment. Il faut les
administrer une semaine avant la période à risque dans les élevages concernés (l’âge auquel les
chiots sont touchés dépend de l’espèce de coccidie et donc de l’élevage, il faut demander à l’éleveur
qui le sait en général).
Il faut faire attention aux coccidies dixènes dont le cycle fait intervenir des hôtes intermédiaires
(oiseaux, souris). On peut lutter contre les hôtes intermédiaires (difficile) et éviter de donner de la
viande fraîche ou mal cuite aux animaux (Sarcocystis par exemple).
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
différence avec l’Entérite Catarrhale Epizootique (ECE) qui concerne plutôt les furets de plus de 4
mois et la colite proliférative rencontrée chez les furets de 3 à 6 mois souvent immunodéprimés (cf
cours NAC en AA).
Les ookystes sont mis en évidence par coproscopie.
Le médicament de choix de la coccidiose chez le furet est la sulfadiméthoxine à raison de 50 mg/kg
le premier jour puis 25 mg/kg SID pendant 9 jours, associé ou non à un traitement symptomatique
en fonction de la gravité des signes cliniques associés.
Exercice personnel
Entraînez vous une nouvelle fois à faire des ordonnances pour, par exemple :
- un chiot de 2 mois venant d’être adopté avec une diarrhée sanguinolente
- une portée de chiots dans un élevage ayant déjà été touché par une coccidiose
- …
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
Il s’agit d’une protozoose infectieuse due à la multiplication dans l’épithélium du gros intestin d’un
flagellé, Tritrichomonas fœtus, concernant les chats de race et surtout les jeunes vivant en
collectivité. Cette affection provoque des troubles digestifs classiques (diarrhée chronique) et
rebelles au traitement.
C’est la « maladie à la mode » chez le chat de race.
2) ETIOLOGIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE TRITRICHOMONAS FŒTUS
TROPHOZOÏTES DE
TRITRICHOMONAS
FŒTUS
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
CYCLE
La contamination est féco-orale, par le léchage principalement. Il y a multiplication asexuée du
parasite par simple division (bipartition). Il n’y apparemment pas de reproduction sexuée chez ce
ologie et cycle de Tritrichomonas fœtus
parasite.
Trophozoïtes
MA = fission longitudinale binaire
adies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 63
3) EPIDEMIOLOGIE
C’est un parasite plus ou moins émergent, dont la fréquence augmente ou qui était auparavant
sous-diagnostiqué.
Il touche les jeunes chats : moyenne d’âge de 9 mois (75% des chats touchés ont moins d’un an),
mais c’est également possible sur des adultes ; les chats de race comme les Bengales et les Siamois
sont très touchés (peut-être est-ce du au fait qu’il y ait beaucoup d’études sur ces races). La vie en
collectivité favoriserait l’infestation, que ce soit en chatterie ou lors d’exposition.
Le parasite est aussi bien présent en Europe qu’aux Etats-Unis. Les tritrichomonoses digestive du
porc et vaginale de la vache existent, mais il semble que les souches responsables leur soient propres
; il n’y a pas de transmission inter-espèces. Une atteinte est cependant possible parfois chez le chiot,
quand celui-ci est immunodéprimé ou déjà affecté par une pneumocytose par exemple
(champignon).
Il y a de très rares cas (1 ou 2) de zoonose sur des individus immunodéprimés.
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
Les animaux affectés sont souvent porteurs asymptomatiques, même quand ils sont jeunes.
Il est possible d’avoir une diarrhée variable pouvant augmenter jusqu’à devenir sévère et persistante
même après traitement et ce, pendant quelques semaines à plusieurs mois. La décoloration des
selles est fréquente, leur volume augmenté et on peut parfois constater du ténesme ou de
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
l’incontinence avec un anus dilaté et douloureux. Ce sont des diarrhées du gros intestin. La diarrhée
peut aussi contenir plus ou moins du sang et du mucus.
L’animal reste le plus souvent en bon état général et présente un appétit et un embonpoint
normaux. Le problème principal est la persistance de la diarrhée.
DIAGNOSTIC
La suspicion épidémio-clinique est proche de zéro... sauf si l’on a déjà eu ces symptômes avant, que
le chat vit en chatterie ou fait des expositions éventuellement.
Signes cliniques Intestin grêle Côlon
Amaigrissement Oui Rare
Sang dans les selles Parfois méléna Parfois hémochésie
Aliments non digérés/stéatorrhée Parfois Absente
Ténesme/urgence à la défécation Rare Très fréquent
Fréquence de défécations Normale Augmentée
Volume fécal Augmenté Normal
Mucus Absent Présent
Dyschésie Non Oui
Signes associés Vomissements, Vomissements rares,
déshydratation, halitose, déshydratation discrète,
borborygmes, polyphagie, flatulence
distension abdominale
DIFFERENCES CLINIQUES SELON L’ORIGINE ANATOMIQUE DES DIARRHEES CHEZ LES CARNIVORES
Le diagnostic différentiel avec des colites inflammatoires, une MICI, une giardiose, une coccidiose,
des intolérances alimentaires... est essentiel.
Maladies inflammatoires Colites
MICI : maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
Causes parasitaires Colite secondaire à une maladie de l’IG : Giardia sp., Ankylostoma sp.,
Uncinaria stenocephala
Causes néoplasiques Polype bénin, leimyome, adénocarcinome, lymphosarcome,
plasmocytose, mastocytome
Causes non Syndrome du côlon irritable
inflammatoires Intussusception iléo-colique
Syndrome de malassimilation, prolifération bactérienne
Causes infectieuses PIF, FeLV, FIV, panleucopénie
Yersinia enterocolitica
Clostridium perfringens, Clostridium difficile (suspecté)
Salmonella sp.
Escherichia coli entéropathogène (suspecté)
Causes médicamenteuses Anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens
PRINCIPALES CAUSES D’ENTERITES CHRONIQUES DU GROS INTESTIN CHEZ LE CHAT
Les examens complémentaires sont INDISPENSABLES : la coproscopie est possible. On cherche des
parasites qui ne résistent pas dans l’environnement, il faut donc des selles fraiches (ou même des
prélèvements avec écouvillons au niveau de l’anus). L’échantillon est dilué dans un sérum salé et
observé au microscope. Il ne faut pas hésiter à multiplier les lames car ces parasites sont difficiles à
observer et la sensibilité n’est pas bonne. La coproscopie basique ne donne donc pas de résultats !
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
On peut aussi réaliser une culture avec le InPouch™ TF Feline qui est un milieu de culture
permettant d’enrichir le prélèvement issu d’un écouvillonnage anal, à température ambiante : on
regarde tous les jours pendant 12 jours. Attention à ne pas confondre avec Giardia, « ici ça danse le
jerk» alors que Giardia se déplace comme une feuille qui tombe. Ce test dispose d’une bonne
spécificité et sa sensibilité n’est pas mauvaise.
Un diagnostic par PCR est également possible, sur selles congelées. On obtient le résultat plus
rapidement que pour le test précédent mais sa sensibilité est de seulement 14%. Il est toujours
possible d’avoir recours à l’histologie (post-mortem...).
5) METHODE DE LUTTE
TRAITEMENT SPECIFIQUE ET SYMPTOMATIQUE
Le traitement spécifique est difficile et se fait forcément hors AMM. Les fenbendazoles et
benzimidazoles ne sont pas efficaces contre ce parasite. Seul le Ronidazole semble avoir un effet
mais la dose doit être forte pour obtenir une élimination totale du parasite et la molécule présente
une neurotoxicité.
Cette molécule est normalement réservée aux pigeons pour traiter Trichomonas columbae. C’est la
seule disponible en France.
Molécule Nom déposé Utilisation Effet
Ronidazole Trichorex (AMM 10 mg/kg SID PO pendant 10 jours Diminution de la diarrhée
trichomonose 30 mg/kg SID ou BID PO pendant 14 Elimination du parasite
du pigeon) jours mais neurotoxicité
On privilégie donc la mise en place d’un traitement symptomatique. Une alimentation de très bonne
qualité peut aussi suffire pour estomper les signes cliniques avec un peu de temps : avec l’immunité
et un aliment hyperdigestible, les parasites disparaissent peu à peu.
PROPHYLAXIE
La prévention passe par une bonne hygiène des locaux et l’isolement des porteurs. Il faut éviter à
tout prix d’introduire le parasite : on effectue une quarantaine et des tests de détection lors de
l’arrivée d’un nouvel animal et on prend des précautions lors d’expositions félines. Cette maladie
représente un stress important pour les éleveurs.
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A. ANKYLOSTOMIDOSES (RANG A)
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Ce sont des nématodoses dues à la migration dans la lumière de l’intestin grêle de larves de
parasites du genre Ankylostoma, puis au développement dans la lumière intestinale d’adultes de
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
parasites du genre Uncinaria. Le tableau clinique est caractérisé par une entérite diarrhéique
parfois hémorragique, associée ou non à une anémie et à des lésions cutanées.
Remarque :
- ankylostomidoses : maladie due aux parasites ankylostomatidés
- ankylostomose : maladie causée par des parasites du genre Ankylostoma (souvent utilisé
abusivement pour parler d’une parasitose à Uncinaria sp.)
2) ETIOLOGIE
Parasites Hôtes
Espèce Adulte Œuf Espèces Contamination Migration Ppp
Uncinaria 0,5x1,2 cm Chien, Voie buccale +++ Trachéale 3-4 sem
stenocephala 2 lames tranchantes chat Voie cutanée +
50-80x40-50 µm
Coque mince +
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Péritoine/foie Œsophage B
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
• Cycle et biologie d’Ancylostoma caninum
Chien adulte
Migration Œuf simple
Chiot trachéale Migration
Enfant intestinale
Environnement Œuf larvé
Contamination per-cutanée Voie orale
+/- HP
Intestin grêle
Migration Larve
somatique infestante
Voie per-cutanée
Œuf larvé
Gros intestin
Œuf simple
Voie trans-mammaire
CYCLE EVOLUTIF D’ANKYLOSTOMA CANINUM
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 70
Concernant Uncinaria, la voie orale est majoritaire et la période prépatente est de 4 semaines ; la
transmission par voie percutanée est possible (mais plus rare) mais pas par voie transmammaire.
Il n’existe pas de transmission in utero démontrée à ce jour.
3) EPIDEMIOLOGIE
Péritoine/foie Œsophage Bouche
• Uncinaria sp : Uncinaria stenocephala touche les chiens (12% de chiens porteurs) et les chats. Il
est plus fréquent et moins pathogène qu’Ankylostoma. Il se trouve plutôt dans le Nord de la France.
•Ankylostoma sp :
v Ankylostoma caninum : touche surtout les chiens (6% des chiens sont porteurs), les canidés
Ancylostoma sp.
et plus rarement l’homme. C’est le plus pathogène et on le trouve plutôt dans le Sud. La
contamination peut se faire par voies transcutanée ou transmammaire.
• Traumatisme cutané
v Ankylostoma tubaeformae : touche le chat et est rare. Il n’y a pas de passage
transmammaire, la contamination a lieu seulement par voie transcutanée.
• Déchirures intestinales
Ankylostoma sp. est plus rare mais plus pathogène qu’Uncinaria sp. Ce sont des parasites rarement
• Spoliation sanguine +
zoonotiques (Ankylostoma avec larva migrans cutanées).
« gaspillage »
Intestin grêle
Il y a plus de risques pour les chiens vivant en collectivité. L’humidité et une mauvaise hygiène
• Immunité vraie
favorisent également la contamination.
Uncinaria sp.
En Europe, on retrouve Ankylostoma surtout dans le sud alors qu’Uncinaria a une distribution
• Action pathogène
beaucoup plus large, ne craignant pas le froid.
Gros intestin
• Immunité ≈ 0
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Péritoine/foie Œso
• Cycle et biologie d’Ancylostoma caninum
Chien adulte
février 15
Migration
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Chiot trachéale Migration
Œuf simple
Enfant intestinale
Environnement Œuf larvé
Contamination per-cutanée Voie orale
+/- HP
Intestin grêle
Péritoine/foie Œsophage Bouche
Migration Larve
somatique infestante
Voie per-cutanée
Œuf larvé
Gros intestin
• Cycle et biologie d’Ancylostoma caninum
Chien adulte Œuf simple
Migration Œuf simple
Voie trans-mammaire
Chiot trachéale Migration
69 Enfant intestinale
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 70
Migration Larve
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ANKYLOSTOMATIDES EN FRANCE
somatique infestante
Voie per-cutanée
Péritoine/foie Œsophage Bouche
ACTION TRAUMATIQUE Œuf simple
Voie trans-mammaire
Ancylostoma sp.
Concernant Ankylostoma sp, on note des traumatismes cutanés (trajets
serpigineux) entrainant une dermatite prurigineuse et exsudative au niveau des
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10
MP. Callait-Cardinal 70
• Traumatisme cutané
zones de contact avec le sol (ventre, espaces interdigités), qui apparaitra avec les
• Déchirures intestinales
signes digestifs. Cela peut être associé à une adénomégalie périphérique. On
• Spoliation sanguine +
peut aussi avoir des déchirures intestinales dues à l’action des crochets du
parasite sur l’intestin. « gaspillage »
Intestin grêle
Péritoine/foie Œsophage Bouche
• Immunité vraie CROCHETS
L’action pathogène d’Uncinaria sp est moins marquée : on note surtout une D’ANKYLOSTOMA
action mécanique digestive. Uncinaria sp.
• Action pathogène
Gros intestin
ACTION SPOLIATRICE
Ancylostoma sp.
• Immunité ≈ 0
• Ankylostoma : la spoliation sanguine n’est pas négligeable. Elle est estimée à 0,2 mL par jour et par
Traumatisme cutané
71 • ver. Le parasite est en effet hématophage et gaspilleur : il va faire saigner la muqueuse intestinale
Déchirures intestinalesModule “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal 72 10
en secrétant de la salive anticoagulante et ne consomme pas tout. Cela entraîne une dénutrition, de
• l’anémie, une hypoprotéinémie et des œdèmes.
Spoliation sanguine +
« gaspillage »
Intestin grêle
• Immunité vraie
Uncinaria sp.
• Action pathogène
Gros intestin
• Immunité ≈ 0
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10
MUQUEUSES PALES SUR CHIEN ANEMIE
MP. Callait-Cardinal 72
Uncinaria : l’action spoliatrice est minime, on peut avoir des carences en vitamines.
ACTION ANTIGENIQUE ET IMMUNITE
18
Ankylostoma : Du fait du passage des larves de la peau à l’intestin, une immunité vraie et efficace
visant à arrêter la migration des larves est mise en place, à cause des mues successives de ces
5/38
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
dernières. L’animal adulte devient immunorésistant au bout de plusieurs contacts ce qui prévient
les ré-infestations (le parasite n’atteint plus le stade adulte).
Uncinaria : l’action pathogène est minime et il n’y a pas d’immunité induite, le chien va pouvoir se
recontaminer toute sa vie.
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES
• Ankylostoma sp : on observe des lésions cutanées localisées au niveau du ventre et des pattes
(zones à peau fine) avec d’abord un érythème ainsi qu’un prurit discret pouvant passer inaperçu, et
la possibilité d’une petite pyodermite. On note aussi de temps en temps une toux fugace due à la
migration trachéale des larves. Ensuite, apparaît une diarrhée intermittente puis continue, noirâtre
(méléna provenant de l’intestin grêle, parfois sang en nature).
A ce tableau sont associés des signes généraux qui varient selon l’âge de l’animal. On note un
amaigrissement, une anémie, un ralentissement de la croissance, un essoufflement à l’effort, une
hypoprotéinémie. On a parfois une perte de flair (rapportée par les propriétaires de chien de
chasse), le signe de Flahaut sur 20% des cas (épistaxis due à un problème de coagulation), des
o S10 / 2014-15 troubles osseux (ostéite raréfiante et douloureuse surtout chez le jeune en croissance due aux
migrations des larves), un aboiement modifié (plus sourd que d’habitude).
L’évolution est variable : augmentation des symptômes allant jusqu’à la mort ou guérison si la
contamination est faible.
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Périto •
Périto
• Toux fugace
• Diarrhée intermittente puis Mo
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
•
Intestin grêle
Intestin grêle
continue, noirâtre
Gros intestin
L’animal présente généralement un mauvais état général accompagné ou non d’anémie et d’une
Flahaut / troubles osseux • Suspiciondeclinique
diarrhée intermittente.
croissance
et épidémiologique collectivité
• Évolution … + région + mauvais état général +/- anémie, diarrhée
• Diagnostic différentiel
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 • MP.Diagnostic
Callait-Cardinal différentiel: causes
73 de diarrhées, Modu
On fait le diagnostic différentiel avec les différentes causes de diarrhées, d’anémie, d’épistaxis
d’anémie, d’épistaxis, d’adénopathies
(Leishmaniose), d’adénopathies (problèmes cutanés).
• Examen complémentaire = coproscopie
Intestin grêle
Intestin grêle
• Confirmation
• Diagnostic nécropsique
post-mortem
A l’autopsie on peut voir des vers de 1 à 2 cm plantés dans la muqueuse intestinale. Le diagnostic
post-mortem est aisé. •
•
Gros intestin
Gros intestin
•
VERS OBSERVES A L’AUTOPSIE
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 75 Modu
6) METHODE DE LUTTE
TRAITEMENT SPECIFIQUE ET SYMPTOMATIQUE
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Encore une fois, la désinfection et l’hygiène des locaux sont essentielles. Il faut éviter l’humidité et
détruire les excréments pour se débarrasser des œufs larvés qui sont contaminants (tout de suite,
Cours gastro-entéro S10 / 2014-15
très efficace contre de nombreux parasites, le faire 2-3x/j si possible car c’est un excellent moyen de
lutte sur l’environnement). Il faut également traiter systématiquement tout animal lors de l’achat
ainsi que les femelles gestantes pour ne pas introduire ces parasites dans le milieu, surtout contre
Uncinaria pour lequel il n’y a pas d’immunité.
Péritoine/foie Œsophage Bouche
o S10 / 2014-15
7) ASPECT ZOONOTIQUE
• Exceptionnellement A.
L’homme peut se contaminer avec Ankylostoma caninum mais ceci est rare. La présence du parasite •
caninum adulte dans l’IG
adulte dans l’intestin grêle est exceptionnelle. On observe des larva migrans cutanée ou «larbish»
fréquentes chez l’enfant dans les pays chauds et humides et provoquant une dermite rampante et
• Fréquemment chez
Péritoine/foie Œsophage Bouche
prurigineuse sur les pieds ou les avant-bras (progression de 3 cm/jour). On peut également avoir des
l’enfant, larva migrans
formes pulmonaires qui ressemblent à de l’asthme, dues à la migration de larves dans l’appareil
respiratoire.
cutanée = « larbish »
Intestin grêle
Intestin grêle
dermite rampante
• Exceptionnellement A. • Cycle évolutif de St
• +/- manifestations
caninum adulte dans l’IG pulmonaires
• Fréquemment chez
Gros intestin
Gros intestin
dermite rampante Module “Maladies parasitaires des carnivores” – SLARVA MIGRANS CUTANEES
MP. Callait-Cardinal 10 77 Modu
• +/- manifestations
On traite avec de l’albendazole ou de l’ivermectine.
pulmonaires
Gros intestin
8/38
ge Bouche
ge Bouche
odule “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 77 Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
B. STRONGYLOÏDOSE (RANG C)
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Strongyloïdose = anguillulose = helminthose, parfois infectieuse, pratiquement toujours d’origine
humaine, due à la migration puis au développement dans l’intestin grêle du nématode
Strongyloides stercoralis. Elle se caractérise cliniquement par une entérite aiguë (en particulier chez
le jeune) associée à des lésions cutanées.
Autres espèces parfois rencontrées : S. felis, S. planiceps, S. tumefaciens surtout chez le chat, parfois
chez le chien.
2) ETIOLOGIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE février
• Formes parasites = femelles parthénogénétiques : 2-3 mm x 35 μm, avec œsophage long,
filariforme.
• Habitat : muqueuse et sous-muqueuse de l’intestin grêle.
• Nutrition : parasites hématophages.
Péritoine/foie Œsophage Bouche
Les femelles sexuées et les mâles sont non-parasites : ces formes sont donc libres dans le milieu
extérieur. La femelle sexuée émet des œufs larvés de 50x32 μm donnant des larves 1 de 300x18 μm
dotées d’un œsophage avec appareil rhabditoïde.
Cf. poly
CYCLE EVOLUTIF • Cycle évolutif de Strongyloïdes stercoralis
Intestin grêle
Cycle
homogonique
Gros intestin
Cycle hétérogonique
CYCLE EVOLUTIF DE STRONGYLOÏDES STERCORALIS
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 78
• Phase exogène complexe
- Si les conditions sont défavorables, le cycle est direct ou homogonique avec formation
d’œufs triploïdes => larves 1, puis 2, puis 3 infestantes (il n’y a pas de stades adultes dans
l’environnement).
itoine/foie Œsophage Bouche
- Si les conditions sont favorables, le cycle est indirect ou hétérogonique avec formation
d’œufs diploïdes => femelles libres/œufs haploïdes => mâles libres => accouplement dans
l’environnement => œufs triploïdes puis larves infestantes. En conséquence, le cycle est plus
long mais permet la pullulation de larves infestantes donc augmente les risques de
contamination.
• Phase endogène
L’infestation se fait par voie percutanée surtout, par voie orale parfois et est suivie d’une migration
trachéale avec une Ppp = 10j ou d’une migration somatique avec possibilité de transmission
transmammaire (la transmission transplacentaire est non démontrée). Un cycle infectieux avec
multiplication in situ dans l’intestin grêle est possible et démontré chez l’homme immunodéprimé
(on parle d’« anguillulose maligne »).
3) EPIDEMIOLOGIE
Il s’agit d’abord d’un parasite de l’homme ! Il est donc toujours zoonosique (sauf pour quelques
espèces spécifiques du chien ou du chat, très rares).
Dans les zones chaudes et humides (zones tropicales et certains locaux) qui permettent la pullulation
par le cycle hétérogonique, il existe de petits foyers localisés si les conditions climatiques favorables,
ou si la concentration d’individus parasités et réceptifs est élevée (chenils). La vie en collectivité est
donc un facteur de risque.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DE L’ANGUILLULOSE HUMAINE
4) PATHOGENIE
On distingue :
- Action traumatique des larves qui pénètrent à travers la peau
- Action traumatique des femelles qui s’enfoncent dans la muqueuse.
- Caractère infectieux (chez l’homme si immunosuppression).
- Pouvoir antigénique avec hypersensibilité retardée favorable à l’expulsion du parasite lors
de réinfestation.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
Chez l’animal adulte ou le jeune en bon état général avec une bonne immunité ou une faible
infestation : souvent forme asymptomatique, mais avec des porteurs sains qui contaminent
l’environnement.
Chez le jeune ou lors d’infestation massive, chez l’adulte immunodéficient, on observe des :
- Signes généraux: abattement, hyperthermie parfois persistante, anorexie, polydipsie,
déshydratation parfois intense, anémie +/- troubles nerveux.
- Signes cutanés par pénétration des larves infestantes (cf. ankylostomidose).
- Signes digestifs : diarrhée aiguë, profuse, parfois hémorragique, coliques -/+ vomissements
=> évolution fatale possible chez les chiots / entérite ulcérative et hémorragique.
DIAGNOSTIC
6) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
Traitement spécifique : difficile car peu de molécules efficaces et aucune avec AMM. Essayer le
fenbendazole en première intention car AMM chien.
Molécules Voie d’admin. Posologie Remarques
Fenbendazole PO 50 mg/kg SID x 8j AMM CN sans indication strongyloïdose
Thiabendazole PO 50-70 mg/kg SID x 3j AMM bovin, ovin, caprin, attention aux
Ivermectine PO, SC 0,2 mg/kg SID espèces sensibles
Traitement complémentaire : indispensable, à adapter selon la clinique (cf. ankylostomidoses).
PROPHYLAXIE EN ZONE D’ENDEMIE
Traitement de tous les sujets malades et porteurs (que l’on doit dépister) jusqu’à négativation de la
coproscopie. Nettoyage et désinfection des locaux (cf Ankylostomidoses).
7) ASPECT ZOONOTIQUE
La contamination est réciproque entre carnivores domestiques et homme. Le chien est un réservoir.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Chez l’homme : signes digestifs, cutanés (larva currens = migration des larves sous la peau =>
urticaire), signes généraux et pulmonaires observés chez les personnes immunodéprimées
(anguillulose maligne).
C. GIARDIOSE (RANG A)
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Il s’agit d’une protozoose infectieuse, contagieuse à caractère zoonosique due à la multiplication
d’un flagellé, Giardia duodenalis, dans l’intestin grêle de nombreux mammifères (chien, chat, furet,
homme… il existe différentes souches pouvant avoir un hôte préférentiel ou non). Elle se caractérise
par un syndrome de maldigestion/malabsorption.
2) ETIOLOGIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
Le kyste est visible à la coproscopie, ce qui n’est pas le cas du trophozoïte (sauf si les selles sont très
fraîches et encore c’est très rare d’en voir !).
Morphologie et division des stades de Giardia sp.
Il existe différents groupes ou types de Giardia :
- Groupe « intestinalis » : Giardia intestinalis = Giardia duodenalis chez les mammifères, se
divise en 7 génotypes (souches ou assemblages) dont certains seraient zoonotiques. Chez le
chien : assemblages A, C et D, également isolés chez l’homme de temps en temps. Chez le
chat : uniquement assemblage F. Assemblage A chez un furet.
- Groupe « agilis » : uniquement G. agilis chez les amphibiens.
- Groupe « muris » : dont G. muris chez les muridés.
- groupe « ardeae » : dont G. psittaci, G ardeae chez les oiseaux.
Il n’y a pas de reproduction sexuée connue.
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Péritoine/foie Œsophage Bouch
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
CYCLE EVOLUTIF
• Cycle évolutif de Giardia duodenalis
Multiplication Ppp = 1 – 2 sem.
asexuée
Trophozoïtes
Kystes
Intestin grêle
HD
Ingestion Chien, chat, furet
Kystes
Kystes
Gros intestin
CYCLE EVOLUTIF DE GIARDIA INTESTINALIS
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal 83
10
Le cycle est monoxène. Les kystes émis dans les fèces sont directement infestants (pas de
maturation dans le milieu extérieur), ils sont très résistants dans l’environnement (plusieurs mois
dans l’eau ou en milieu humide). La contamination se fait par ingestion (féco-orale). La période
prépatente est courte : 1 à 2 semaines.
Les trophozoïtes, qui assurent une multiplication asexuée, portent des ventouses qui leur permettent
de s’accrocher à la paroi intestinale.
3) EPIDEMIOLOGIE
Le parasite est peu spécifique: on parle d’assemblages pour qualifier les différentes formes. Les
assemblages C et D touche les carnivores, les formes A et B l’homme en priorité, et éventuellement
le chien et le chat. Certains assemblages peuvent atteindre des herbivores. La transmission à
l’homme n’est pas systématique, et il s’agit d’une zoonose peu grave pour l’homme en bonne santé.
Il est cosmopolite, apprécie les milieux humides et chauds. Sa multiplication est aussi favorisée par
le manque d’hygiène (exemple : pays en voie de développement). La vie en collectivité est un facteur
de risque très important (chenil, crèches).
La prévalence est de 5-15% chez les animaux, avec ou sans signes cliniques.
4) PATHOGENIE
Le pouvoir pathogène n’est pas entièrement connu :
- Variations selon l’hôte (porteurs sains/malades) et selon la souche du parasite (variations
des antigènes de surface, des profils génétiques, de la résistance à l’action des protéases).
- Action mécanique et irritative des trophozoïtes tapissant la muqueuse => diminution de la
surface d’échanges + baisse d’activité des enzymes intestinales + hypersécrétion de mucus +
augmentation du taux de renouvellement des entérocytes par des cellules moins
différenciées + infiltration lymphocytaire => syndrome de malabsorption/maldigestion.
- Action spoliatrice de vitamine B12, fer et folates (=> anémie), triglycérides, lactose.
- Action cytopathique montrée in vitro.
- Composante immuno-pathologique dont le mécanisme est mal connu => plus grande
sensibilité des jeunes et des individus immunodéficients.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
Le plus souvent, la clinique est asymptomatique (on découvre la Giardiose au hasard d’une
coproscopie sur un animal qui ne présente pas de signes cliniques particuliers) mais dans ce cas,
l’animal contamine l’environnement avec des kystes extrêmement résistants. Si un adulte est
atteint et qu’il a déjà rencontré le parasite, il y a mise en jeu de son immunité acquise et en général
la forme est asymptomatique.
Lorsque l’on a des signes cliniques, on observe un syndrome de malabsorption/maldigestion (forme
classique chez le jeune animal de 2 à 8 mois) avec une diarrhée chronique intermittente sans
altération de l’état général : les excréments sont clairs, nauséabonds, pâteux et la fréquence et le
volume des selles sont augmentés.
Parfois, l’animal peut présenter une stéatorrhée : les excréments sont gras avec plus ou moins de
mucus. On peut également observer la présence de particules alimentaires non digérées dans les
fèces ; parfois on a aussi une polyuro-polydipsie. L’animal présente un amaigrissement progressif
évoluant vers une cachexie avec un appétit conservé à augmenté. La palpation abdominale est
normale (peu à non douloureuse). On observe parfois des vomissements.
La maladie est d’évolution plutôt lente mais une expression aigue est possible si l’animal a une
sensibilité particulière, mais cela reste exceptionnel. Elle aura le même tableau clinique qu’une
insuffisance pancréatique exocrine.
Lorsque la giardiose est associée à d’autres parasites, on peut avoir une diarrhée liquide,
hémorragique avec atteinte de l’état général.
DIAGNOSTIC
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
KYSTES DE GIARDIA INTESTINALIS COLORE AU LUGOL
On peut aussi réaliser des tests immunologiques, de type ELISA, pour détecter les antigènes de
Giardia dans les fèces (ex : Speed Giardia). Il existe des tests rapides que l’on peut faire en clientèle
mais ils sont plus chers et on a beaucoup de faux positifs, ces tests sont complémentaires de la
coproscopie.
N.B : une coproscopie positive ne signifie pas que l’animal est malade.
On peut aussi faire une PCR mais cette technique est difficile et reste expérimentale.
Aucun test n’est fiable à 100%, il vaut mieux faire coproscopie + test immunologique.
6) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT SPECIFIQUE ET SYMPTOMATIQUE
L’objectif dans le cas général est de traiter seulement les malades. Aucune molécule n’est active à
100% contre ce parasite et aucune ne possède d’AMM giardiose. La plus indiquée est le
Fenbendazole (Panacur©) à 50mg/kg/j SID pendant 3 à 5 jours, à renouveler si l’on a à nouveau une
coproscopie positive dix jours après traitement. Dans certains cas, on peut traiter tous les animaux
d’une même collectivité, car il existe des porteurs sains. On peut essayer d’alterner les molécules
(Febantel 15 mg/kg/j + Oxfendazole 14.4 mg/kg pendant 3 jours).
Molécules Voie d’admin. Posologies Remarques
Fenbendazole PO 50 mg/kg SID x 3j Non contre indiqué en gestation
Oxfendazole PO 11,3 mg/kg SID x 3j Bonne sécurité d’utilisation
Fébantel PO 15 mg/kg SID x 3j
Flubendazole PO 22 mg/kg SID x 3j
Métronidazole PO 20 mg/kg BID x 10j Contre-indiqué en gestation
Albendazole PO 25 mg/kg BID x2j Toxicité, hors AMM
MOLECULES EFFICACES CONTRE LA GIARDIOSE DES CARNIVORES
Un shampooing (avec chlorhexidine) pour éliminer les éventuels kystes accrochés aux poils, au 1er et
dernier jour de traitement, pourrait améliorer les résultats.
On associe ce traitement spécifique à un traitement symptomatique de la diarrhée et à l’ajout de
fibres dans l’alimentation de l’animal.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
N.B : l’homme peut intervenir en tant que vecteur ou en tant que victime… l’hygiène est donc
capitale !
PROPHYLAXIE
Elle se décline en trois points essentiels et est surtout mise en place dans les collectivités :
- L’hygiène (ammoniums quaternaires) : très importante, il faut limiter la persistance des
kystes de Giardia, ne pas laisser d’eau stagnante, lutter contre l’humidité ...
- Eliminer les excréments très régulièrement, pour que les animaux ne les disséminent pas en
marchant dedans.
- Détecter les porteurs asymptomatiques (animaux et humains) qui contaminent le milieu
extérieur. Ne pas traiter les animaux porteurs sains sauf s’ils sont en chenil ou en élevage et
qu’ils risquent de contaminer l’environnement et les congénères !!! Il existe un vaccin aux
USA : Giardia Vax®
7) ASPECT ZOONOTIQUE
Il y a un risque faible mais réel de transmission de l’animal à l’homme. C’est un problème de santé
publique en augmentation ces dernières années. La contamination se fait par ingestion de kystes,
l’auto-recontamination est fréquente. La pression infectieuse est forte dans les crèches. Elle fait
partie de ce qu’on appelle le « péril fécal » et se rencontre dans les pays en voie de développement
où l’hygiène n’est pas bonne. Le tableau clinique est alors dominé par une diarrhée importante et
récalcitrante sur des enfants malnutris notamment.
D. CRYPTOSPORIDIOSE (RANG B)
C’est une parasitose digestive très peu fréquente chez les carnivores, excepté chez les individus
immunodéprimés et les jeunes (on la trouve plutôt responsable de diarrhée néonatale du veau).
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Il s’agit d’une protozoose infectieuse due à la multiplication et à l’action pathogène de
Cryptosporidium parvum dont les manifestations cliniques s’expriment quasi uniquement chez les
sujets immunodéprimés par une entérite diarrhéique chronique.
2) ETIOLOGIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
Ookystes : 3 x 4 μm, ovoïdes, à paroi rugueuse, émis directement sporulé (renfermant 4 sporozoïtes
fusiformes). Du fait de leur petite taille, la coproscopie sera souvent faussement négative, on réalise
donc une coloration de Ziehl-Nielsen révélant les ookystes sous forme d’éléments ovoïdes rouge
magenta sur fond bleu.
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Péritoine/foie Œsophage
Cf. poly
• Concerne exclusivement les carnivores
es U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
immunodéprimés
homme) si
Intestin grêle
urs sains
humains
Gros intestin
« péril fécal »
89
OOKYSTES DE CRYPTOSPORIDIUM EN COLORATION DE ZIEHL-NIELSEN
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal 90 10
Habitat : muqueuse de l’intestin grêle, intracellulaire mais extra-cytoplasmique (dans une vacuole
parasitophore)
Péritoine/foie Œsophage Bouche
CYCLE EVOLUTIF
aeniaeformis, T. Carnivores,
v Non spécifique : homme, veau, agneau, porcelet, poulain, lapereau, chiot.
Ingestion homme
v Prévalence élevée pour certaines espèces, surtout HI2 lors d’immunosuppression
Œuf et/ou de vie en
ocularis Larve
Poisson HI1 Coracidium
collectivité avec mauvaise hygiène. plérocercoïde Crustacé
Gros intestin
v Expression clinique rare chez le chien et le furet, non décrit chez le chat, soit chez le très jeune
Larve
procercoïde
individu soit chez l’adulte immunodéprimé, portage asymptomatique non exceptionnel.
91 Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 92
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS 23
Chez les très jeunes ou les animaux immunodéprimés : entérite chronique, diarrhéique et profuse,
ne rétrocédant pas aux traitements classiques, lésions sur tout ou partie de l’intestin grêle, parfois
avec extension au gros intestin. Le pronostic est toujours sombre à cause de l’immunosuppression
associée.
DIAGNOSTIC
5) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT SPECIFIQUE ET SYMPTOMATIQUE
Très peu de produits totalement efficaces contre la Cryptosporidiose et aucun avec AMM pour les
carnivores en France, la réinfection n’est pas rare.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
6) ASPECT ZOONOSIQUE
Cryptosporidiose humaine à Cryptosporidium parvum toujours d’origine zoonosique par
contamination directe ou indirecte par ingestion d’ookystes.
Responsable de diarrhée prolongée avec malabsorption chez les personnes immunodéprimées.
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Helminthoses dues au développement et à l’action pathogène dans l’intestin grêle des formes
adultes de diverses espèces de Cestodes. On s’intéressera ici aux cestodoses imaginales intestinales.
Cela regroupe un grand nombre d’espèce de parasites. Le taeniasis est souvent peu grave chez
l’animal mais peut avoir des répercussions zoonosiques importantes (points communs sur clinique et
traitement entre animal et homme).
Selon les espèces parasitaires concernées, on parle de :
- taeniasis banal
- taeniasis echinoccique
- taeniasis bothriocéphalique
2) ETIOLOGIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
Ci-dessous, un tableau à compléter pour réviser les principaux cestodes des carnivores domestiques
en France...
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Gros intestin
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 90
Parasite HD Taille chez l’HD HI Type larvaire Localisation
chez l’HI
Diphyllobothrium CN et 2-18m x 10-20 Crustacé Procercoïde Muscles
latum Homme mm Poisson Plérocercoïde
Mesocestoides Canidés 0,3 – 2,5mx3mm Arthropodes Cysticercoïde
lineatus Tétrathyridium
Péritoine/foie Œsophage Bouche
Carnivores,
Ingestion homme
HI2 Œuf
Larve
Poisson HI1 Coracidium
Crustacé
-entéro S10 / 2014-15 plérocercoïde
Gros intestin
Larve
procercoïde
CYCLE DE DIPHYLLOBOTHRIUM LATUM
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 92
Cycle de Diphyllobothrium latum (trixène): Ppp de 5 semaines. Il s’agit d’un grand cestode (18
Péritoine/foie Œsophage Bouche
mètres de long, le plus long du chien et de l’homme) aussi appelé le « Ténia des lacs ». La
contamination se fait par ingestion de poisson d’eau douce cru contenant des larves plérocercoïdes.
On le trouve surtout autour des grands lacs alpins (Lac Léman, Lac d’Annecy...) mais sinon il n’est pas
très fréquent. Cependant, il est assez pathogène (anémie par carence en vitamine B12). C’est une
zoonose. 23
• Cycle évolutif de Dipylidium caninum
Ppp = 3 sem.
Adulte
Intestin grêle
Immature Segment
ovigère
Intestin grêle
HD
Ingestion Chien, chat, furet, homme
HI
Puce Œuf
Embryon
Gros intestin
hexacanthe
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 CYCLE EVOLUTIF DE DIPYLIDIUM CANINUM
MP. Callait-Cardinal 93
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
Cycle de Dipylidium caninum (dixène) : Ppp = 3 semaines. La contamination se fait par ingestion de
puces et est assez courante chez le chien et le chat. C’est une zoonose peu fréquente (il faut que
l’homme ingère une puce..). Les segments ovigères sont visibles dans les fèces de l’animal, voire au
Ppp = 2 mois
Adulte
Intestin grêle
Immature Segment
ovigère
HD
Ingestion Chien
HI Œuf
Ruminants, (=embryophore)
Larve Porc
cysticercoïde
« Boule d’eau »
CYCLE EVOLUTIF DE TAENIA HYDATIGENA
carnivores” – S10
dies parasitaires des MP. Callait-Cardinal 94
Cycle de Taenia hydatigena : Ppp 2 mois. La contamination se fait par ingestion des « boules
d’eau » dans les viscères de ruminants ou de porcs.
3) EPIDEMIOLOGIE
Pour se contaminer, le carnivore hôte définitif doit ingérer l’hôte intermédiaire. Le risque va donc
dépendre de la répartition géographique de l’hôte intermédiaire, et du mode de vie de l’hôte
définitif (habitudes alimentaires notamment : manger du poisson cru, des viscères, des puces par
exemple).
Répartition géographique :
Dipylidium caninum et Taenia sp : ils sont
présents partout.
conduite à risque = Z
Diphyllobothrium latum : zone à risque autour
des grands lacs alpins.
estion des HI
itudes alimentaires
REPARTITION DE DIPHYLLOBOTHRIUM LATUM EN
FRANCE ET EN SUISSE
ode de vie
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
NB : L’homme se contamine à partir de l’HD (chien) pas de l’HI (mouton…) puisqu’il est lui même
HI. Pour rappel, un prélèvement, une chirurgie, un défaut d’hygiène peut vite finir en une
infestation du vétérinaire : on ne le dira jamais assez, l’hygiène est capitale dans votre pratique !
Echinococcus multilocularis : en France, c’est
principalement le Nord Est du pays, et le Sud du
Massif Central qui sont touchés car c’est un
parasite qui aime le froid. La maladie est en
extension dans l’Ouest de la France. On en trouve
également en Europe de l’Est. L’hôte définitif est
le renard, dont l’urine est contaminante
(potagers, fruits des boits, champignons…
pouvant être consommés crus et donc être
infestants). Attention car il s’agit d’une zoonose
gravissime chez l’homme.
Les conduites alimentaires sont également source de risque :
- Ingestion de poisson d’eau douce crus (D. latum)
- Consommation de viande de mouton mal cuite (E. granulosus)
- Ingestion d’abats de mouton ou de bovin (T. hydatigena) dans les abattoirs
- Consommation de rongeurs (E. multilocularis)
- Chat qui mange des souris (T. taeniaeformis).
Attention certains de ces parasites sont zoonotiques !
4) PATHOGENIE
L’action pathogène est généralement peu importante :
- Action irritative modérée de la muqueuse intestinale.
- Action mécanique par perturbation du transit intestinal.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
Péritoine/foie Œsophage Bouche
Intestin grêle
ramollies / alternance
diarrhée – constipation
– Élimination de segments
• Anémie si bothriocéphalose
Gros intestin
Gros intestin
chez l’homme
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 SEGMENTS OVIGERES DANS LES CROTTES
MP. Callait-Cardinal 97 Module “Maladies parasita
Pour ce qui est des lésions on note un épaississement de la muqueuse intestinale. Chez l’hôte
intermédiaire, on peut avoir des kystes hydatiques, des boules d’eau, voire des lésions hépatiques
sévères (Echinococcus multilocularis).
Péritoine/foie Œsophage Bouche
Intestin grêle
L’examen complémentaire de choix est la coproscopie (indispensable mais peu spécifique), avec
Niclosamide +
laquelle on peut observer les différents œufs. De plus, des segments ovigères sont visibles à l’œil nu
Nitroscanate + +
dans les fèces pour certains parasites.
Mébendazole + +
Pour Dipylidium caninum, on observe des capsules ovigères contenant des œufs : « œufs en grappe
Oxfendazole + +
Gros intestin
Gros intestin
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
CAPSULES DE DIPYLIDIUM CANINUM
Tænias et Echinocoques ont des œufs contenant des embryons hexacanthes, avec un embryophore,
et une coque striée. Ils sont impossibles à différencier morphologiquement.
ŒUFS DE TAENIIDES
Il ne faut pas oublier qu’une coproscopie négative n’est pas synonyme d’absence de parasite, il ne
faut pas hésiter à la refaire. Pour augmenter la sensibilité, on peut faire 3 coproscopie sur trois
jours. Quand on en a trois négatives faire sur les trois jours d’affilés par exemple.
De plus, il est important de noter qu’il n’y a pas de lien entre le nombre d’œufs et le nombre
d’adultes dans l’intestin grêle. En effet, la majorité des cestodes n’émettent pas leurs œufs au fur et
à mesure mais en une seule fois, par paquet dans les segments ovigères ! On aura donc de nombreux
faux négatifs. De même, on pourra avoir de très nombreux œufs dans les fèces et très peu d’adultes
dans le tube digestif.
Espèces Segments ovigères Elements macroscopiques
Diphyllobothrium Carrés avec tache noire Œufs operculés ovoïdes 60 x 70 µm
latum centrale contenant une morula
Mesocestoides sp. Elargis en partie antérieure Œufs non operculés + embryon 40 x 50 µm
Organe parutérin hexacanthe
postérieur
Dipylidium En tonnelet, grains de riz Œufs regroupés en capsules Caps. 200 –
caninum Bords latéraux arrondis ovifères non operculés + 250 µm
Pores génitaux bilatéraux embryon hexacanthe Œuf 30x40µm
Taenia sp. =rectangulaires Œufs incomplets, sans enveloppe 30 x 40 µm
Pore génital unilatéral externe
Embryophore à paroi épaisse et
striée transversalement brunâtre
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
6) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
On a beaucoup de molécules cestodicides à disposition mais elles ne sont pas toutes efficaces contre
les mêmes parasites. Retenir le praziquantel car c’est la seule molécule efficace contre TOUS les
Cestodes y compris les échinoccoques. C’est donc la plus utilisée en pratique (surtout dans les zones
à risque d’échinococcose).
Sinon, on privilégie les molécules actives contre Tænia et Dipylidium.
Molécules Voie Posologie Efficacité
Taenia sp. Dipylidium sp. Echinococcus sp.
Praziquantel PO ou SC 5 mg/kg SID + + +
Niclosamide PO 150 mg/kg SID +
Nitroscanate PO 50 mg/kg SID + +
Mébendazole PO 25 mg/kg SID x 5j + +
Oxfendazole PO 11 mg/kg SID x 3j + +
Flubendazole PO 50 mg/kg SID x 3j +
Fenbendazole PO 22 mg/kg SID x 3j +
MOLECULES EFFICACES CONTRE LE TAENIASIS DES CARNIVORES
Remarque : pour les Benzimidazoles, une seule administration ne suffit pas, il faut poursuivre le
traitement au moins 2-3 jours, à 5 jours.
Attention !! Ces molécules anthelminthiques n’ont aucune rémanence, les re-contaminations sont
donc faciles, toutes les 3 semaines (Ppp) ! Bien expliquer aux propriétaire que ce n’est pas le produit
qui ne marche pas...
PROPHYLAXIE
7) ASPECT ZOONOTIQUE
• Bothriocéphalose
• Dipylidiose
• Hydatidose : elle est due à Echinococcus granulosus. Il s’agit soit de cas importés soit de cas
autochtones. La contamination est directe à partir des œufs émis par le chien : en ne se lavant pas
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
les mains après avoir caressé son chien (œufs sur les poils, la langue de l’animal), ou en consommant
des légumes du jardin contaminé par des fèces de chien. Il faut aussi que le chien en question soit
au contact de moutons. C’est une zoonose majeure du fait de sa gravité médicale. Chez l’homme, 50
à 60% des kystes hydatiques se retrouvent dans le foie, 30 à 40% dans les poumons et 10% ailleurs :
cerveau, moelle épinière... Les populations à risque sont par exemple les éleveurs de moutons, les
propriétaires de chiens de troupeau. L’évolution est lente, le traitement sera chirurgical et/ou
médical (traitement long).
• Echinococcose alvéolaire : Elle est due à Echinococcus multilocularis. On recense 15 nouveaux cas
par an en France. On a parfois jusqu’à 15 ans d’incubation. L’homme se contamine en ingérant des
février 15
aliments souillés par des fèces de renard (et PAS L’URINE !), directement en touchant le renard
(chasseurs) ou au contact d’un chien excréteur. 99% des lésions sont hépatiques. Le foie est détruit
par un phénomène quasi tumoral. Le traitement est lourd, à vie et tératogène, à base d’albendazole.
On peut éventuellement recourir à une greffe de foie.
hinococcose alvéolaire
15 nouveaux cas / an
Facteurs de risque
10 à 100 cas
Lésions hépatiques +++
1 à 10 cas
0,1 à 1 cas
INCIDENCE DE L’ECHINOCOCCOSE ALVEOLAIRE HUMAINE DE 1998 A 2005
KYSTE MULTILOCULAIRE
aladies parasitaires des carnivores” – S10 MP. Callait-Cardinal 102
Ordonnances … 25/38
• pour un chien de
U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
A. TRICHURIOSE (RANG A)
1) DEFINITION/IMPORTANCE
Il s’agit d’une helminthose due à la migration et surtout au développement dans le caecum et le
colon du nématode Trichuris vulpis souvent associé à d’autres parasites du tube digestif. Ce sont les
seuls nématodes possibles dans le gros intestin.
2) ETIOLOGIE
MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
Adultes : ils possèdent une extrémité antérieure effilée s’enchâssant dans la muqueuse du gros
intestin et une extrémité postérieure plus large, spiralée. Ce sont des parasites hématophages
mesurant quelques centimètres.
Œufs : ils sont en forme de citron avec 2 bouchons polaires, facilement reconnaissables à la
coproscopie et très résistants dans le milieu extérieur.
ŒUF DE TRICHURIS VULPIS
CYCLE EVOLUTIF
Le cycle est monoxène.
L’hôte définitif ingère les œufs larvés à partir de l’environnement. Le parasite se transforme en
adultes dans le gros intestin (colon voire caecum) où a lieu la reproduction sexuée (il y a une petite
migration dans la muqueuse avant d’avoir les adultes dans la lumière intestinale). Les adultes sont
hématophages, ils se fixent dans la muqueuse par leur partie fine (ils sont « piqués » dedans). Il y a
ensuite émission d’œufs dans le milieu extérieur. Il y a également possibilité d’un cycle infectieux,
où les œufs se transforment en larve directement dans le gros intestin.
La Ppp est de 2 mois. Les œufs ont une très grande résistance dans le milieu extérieur.
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
HD
CHIEN
Larves Adulte
Ingestion
Œuf
Œuf larvé simple
Milieu
extérieur
CYCLE EVOLUTIF DE TRICHURIS VULPIS
3) EPIDEMIOLOGIE
Trichuris vulpis est cosmopolite (mais plutôt dans les zones chaudes et humides) et spécifique des
Canidés domestiques et sauvages (chien, renard, loup); il peut toucher d’autres carnivores
domestiques comme le chat, mais c’est rare. On trouve des cas groupés chez les chiens en chenil
mais on peut avoir des cas sporadiques. Il est assez fréquent : 28% de chiens de plus d’un an sont
porteurs de Trichures (étude réalisée sur 420 chiens, tous confondus, pas de distinction malade ou
sain, dans les ENV).
Les œufs peuvent résister plusieurs années dans l’environnement, jusqu’à 5 ans même s’il fait <0°C,
les re-contaminations sont donc fréquentes. On peut avoir par exemple un cas sporadique ou un
chenil avec contamination environnementale d’une année sur l’autre et donc des cas récurrents dans
cette zone.
4) PATHOGENIE
L’action pathogène est encore mal connue :
- Action traumatique et inoculatrice de germes.
- Action spoliatrice et allergisante à cause de l’hématophagie : enzymes protéolytiques
secrétées lors du repas du parasite : phénomènes toxiques +/- hypersensibilité.
- Potentialisation par l’association « ascaris-ankylostomes-trichures ».
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES
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Œuf larvé
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S10 U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
MP. Callait-Cardinal 106
l’infestation (on parle ici d’animal « poly-parasité » quand le chien est porteur de trichures +
Dypilidium, toxocara, giardia, etc car il mange des oiseaux, des puces...)
- « Anémie des chiens de meute » (meute est ici synonyme de collectivité) : diarrhée aiguë,
bien liquide, hémorragique, douloureuse, avec une baisse très importante de l’état général
et anémie vraie (chien épuisé). On a alors une contamination beaucoup plus importante du
fait de l’entretien du parasite par la collectivité, et recontamination régulière par des
trichures et potentiellement d’autres parasites. Si on fait une coloscopie ou une autopsie sur
ces chiens, on voit énormément de parasites.
- Chez le boxer en particulier, colite hémorragique récidivante : attention cependant, cette
forme clinique peut être liée à un autre phénomène infectieux et non pas nécessairement à
• Chien en bonne une infestation par des trichures !
• « Anémie des chiens de
santé, peu parasité meute »
asymptomatique
LESIONS
– Diarrhée aiguë, douleurs
– état général
Les lésions observées sont une typhlo-colite, une importante production de mucus, une congestion
• Chien polyparasité – Anémie
éventuellement hémorragique de la muqueuse du gros intestin et des vers, visibles à l’autopsie et à
la coloscopie.
isolé
– Diarrhée
intermittente +/-
Cours gastro-entéro S10 / 2014-15
hémorragique
– ≈ bon état général
– +/- anémie
Péritoine/foie Œsophage Bouche
ŒUFS EN CITRON DE TRICHURES ET IMAGE DE COLOSCOPIE
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal
10 109
Le diagnostic différentiel est à faire avec tout ce qui entraine de l’anémie ou une diarrhée
hémorragique, en particulier : la rectocolite hémorragique, la parvovirose, et les autres diarrhées
parasitaires (ex : Ankylostomes).
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
6) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT SPECIFIQUE ET SYMPTOMATIQUE
Il faut bien choisir sa molécule car tous les Nématodicides ne sont pas efficaces contre T. vulpis. On a
néanmoins un certain nombre de molécules relativement efficaces.
Molécule Voie d’administration Posologie
Fébantel PO 15 mg/kg SID
Oxantel PO 20 mg/kg SID
Oxfendazole PO 11,3 mg/kg SID x 3j
Flubendazole PO 22 mg/kg SID x 3j
Mébendazole PO 20 mg/kg BID x5j
Milbémycine PO 1 mg/kg SID
Moxidectine PO 2,5 mg/kg SID
LISTE DES MOLECULES EFFICACES DANS LE TRAITEMENT DE LA TRICHURIOSE CANINE (DMV 2013)
Remarque : Le traitement est plus difficile que pour les ascaris ou les ankylostomes (on suppose
que les parasites étant dans le gros intestin et non dans l’intestin grêle, les molécules ont plus de
mal à arriver à une dose suffisante au niveau des parasites).
Attention, il n’y pas de rémanence dans les produits utilisés, or le chien se promène toujours dans le
même environnement contenant des œufs très résistants (impossible à éliminer) : les re-
contaminations sont donc très fréquentes. Il ne faut donc pas hésiter à retraiter régulièrement car il
y a des œufs résistants dans le milieu, et ne pas oublier de traiter tous les animaux. Il faut penser à
retirer les fèces très régulièrement de l’environnement dans les jours, voire les semaines qui suivent
le traitement.
Il y a donc beaucoup de récidives par recontamination, mais il n’est pas impossible que dans
quelques temps il existe des résistances chez ces parasites (même si ce n’est pas le cas aujourd’hui).
PROPHYLAXIE
Les œufs sont impossibles à éliminer de l’environnement. Il faut éliminer les fèces immédiatement
(avant lessivage par la pluie, les piétinements par les animaux...).
On ne traite pas systématiquement le chien lambda contre les trichures, mais seulement si on sait
qu’il y en a eu dans son environnement, avec les mêmes molécules que pour un traitement curatif.
L’hygiène est comme d’habitude, une des clés de la prévention ; il s’agit de limiter les sources de
contamination, avec l’aide de milieu chaud et sec, et un bon coup de Karsher...
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U.E. PARASITOLOGIE DES CARNIVORES – CM 8-10-11-12-15
CONCLUSION GENERALE
• La clinique est souvent peu spécifique.
• La coproscopie est souvent très importante : elle possède un grand intérêt diagnostique, est facile
à réaliser et peu chère.
• Importance de l’hygiène : penser à se laver les mains, à la gestion de l’environnement, de l’eau…
• Retenir le problème des collectivités et de l’hétérogénéité dans les portées
• Choix du traitement de manière raisonnée. Pour le moment on n’observe pas de résistances aux
anthelminthiques chez les carnivores en France, mais chez l’homme on observe des Giardia
résistants au métronidazole.
• Penser à revenir au cycle, afin d’éliminer au mieux les sources de contamination. Beaucoup de
données sont à savoir par cœur ... « la connaissance va avec la compétence »
• Attention aux zoonoses. Penser aux humains lorsque l’on traite les animaux, donner des conseils
au propriétaire pour éviter les contaminations ...
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Prélever au moins 5g d’excréments (en plusieurs fois si besoin) en évitant toute souillure par de la
terre, du gravier ou tout autre support. Dans l’idéal il faut réaliser un prélèvement intra-rectal ou
directement au moment de l’émission des fèces.
Placer le prélèvement dans un bocal en verre ou en plastique, propre mais non stérile.
Le conserver à une température de +4°C pendant plusieurs jours : le froid bloque l’évolution des
éléments parasitaires. Il est aussi possible d’ajouter un liquide de conservation mais les parasites
seront alors tués, empêchant toute coproculture ultérieure.
IDENTIFIER le prélèvement et l’associer à une feuille de commémoratifs qui rassemble toutes les
informations suivantes: date, caractéristiques de l’animal, hypothèses diagnostiques, troubles
observés, traitement éventuels, coordonnées du propriétaire.
ð EXAMEN DES SELLES
Examen macroscopique systématique pour détecter des formes de dissémination de grande taille
(segments ovigères de cestodes, parasites entiers ...).
Examen microscopique qualitatif à faire réaliser dans un laboratoire spécialisé ou à la clinique :
- Privilégier une technique de flottation pour augmenter la sensibilité de la méthode et
faciliter la lecture.
- Utiliser un liquide dense, tel que le sulfate de magnésium à 35%, le sulfate de zinc à 33% ou
le chlorure de sodium à 25% (ce dernier est le plus facilement utilisable en clientèle), à
saturation dans l’eau.
- Diluer 1g de fèces dans 10ml de liquide. Remplir 1 tube à essai jusqu’à faire un ménisque
de liquide au sommet du tube. Poser délicatement une lamelle en contact avec la partie
supérieure du liquide pour que le liquide adhère directement à la face inférieure de la
lamelle en évitant les bulles.
- Laisser remonter les éléments parasitaires au sein de la solution soit en attendant 15 min
au repos à température ambiante, soit par centrifugation à 1500 tours/min pendant 2-3
minutes.
- Récupérer la lamelle avec la goutte de liquide sur sa face inférieure et déposer le tout sur
une lame porte-objet : puis observer au microscope.
- Autres techniques possibles en laboratoire : méthode quantitative de Mac Master (donne
un résultat en opg = nombre d’œufs par gramme de fèces), méthode de Baerman (permet
de récolter des larves de nématodes), coloration de Ziel-Nelson modifiée (mise en évidence
de cryptosporidies).
Identification des éléments parasitaires observés (cf morphologie des œufs et ookystes
fréquemment observés en coproscopie chez les carnivores : TP de 2ème année + site de coproscopie
de l’ENVL). P
istes d’interprétation dans le tableau ci-dessous : points communs = nombreux faux négatifs pour
diverses raisons donc renouveler les analyses en ciblant les animaux à prélever.
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U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Rang A : affections fréquentes et/ou importantes par leurs conséquences médicales et/ou
sanitaires. Il faut être capable de :
- décrire précisément le(s) agent(s) étiologique(s) (noms courant et latin) et sa biologie
- déduire et expliquer les arguments épidémiologiques et cliniques qui conduisent au
diagnostic
- décrire les examens complémentaires en précisant leurs intérêts et leurs limites
- expliquer le diagnostic différentiel
- connaître les protocoles de lutte (traitement et prophylaxie) avec : molécule, voie, fréquence
et durée d’administration, connaître les intérêts et limites ainsi que les contre-indications
éventuelles
Les pathologies suivantes sont concernées :
- Aspergillose rhino-sinusale canine
- Angiostrongylose canine
- Dirofilariose cardiaque canine
Rang B : affections plus rares ou moins importantes d’un point de vue médical.
Il faut être capable de :
- donner le nom des agents étiologiques (nom courant et latin)
- citer les principaux arguments cliniques et épidémiologiques, ainsi que les examens
complémentaires nécessaires au diagnostic
- connaître un protocole de lutte couramment utilisé et en préciser l’intérêt et les limites
Les pathologies suivantes sont concernées :
- Aelurostrongylose féline
- Filaroïdoses
- Oslérose canine
Rang C : affections rares ou bénignes entrant sous forme de bonus à l’examen.
Les pathologies suivantes sont concernées :
- Rhinosporidiose
- Linguatulose canine
- Pneumocytose canine
- Capillariose trachéo-bronchique
- Crénosomose
- Larva migrans ascaridiennes
- Dirofilariose cardiaque féline
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U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Espèces hôtes
Localisation Parasites Cycle
CN CT Fu
Monoxène, contamination
environnementale uniquement
Aspergillus sp. X •
Contamination de l’homme possible à la
même source
Cycle dixène : HI = herbivores ou
Sinus – cavités
omnivores, HD = canidés domestiques et
nasales Linguatula serrata X X
sauvages
Ppp = 6 mois
Contamination par contact des
Rhinosporidium
muqueuses avec déchets ou eaux X
seeberi
stagnantes
Cycle monoxène
Adultes dans le carrefour trachéo-
Oslerus osleri X
bronchique, larves L1 dégluties et émises
(éléments infestants)
Cycle monoxène, HP possible
Contamination par ingestion, migration
Capillaria aerophila X X X
vers le cœur droit puis la trachée
Œufs larvés L3 infestants
Trachée – Cycle dixène (HI = escargot, limace)
grosses Ingestion, migration vers le foie, le cœur
bronches droit et les alvéoles puis lumières des
Crenosoma vulpis X
bronches et 1ères bronchioles
Remontée de l’arbre aérifère et
déglutition de L1
Cycle dixène
HI = escargot, HP possible
Aelurostrongylus
Contamination par ingestion puis X
abstrusus
migration vers les poumons
Ppp 1-1.5 mois
Cycle monoxène, infestation par léchage
Parenchyme (notamment de la mère aux chiots)
Filaroïdes sp. X
pulmonaire Pas de résistance dans l’environnement
Souvent asymptomatique
Cycle dixène
Contamination du chien lors du repas
sanguin du moustique HI puis pénétration
active des L3 dans le tissu sous-cutané et
Dirofilaria immitis migration après évolution jusqu’au cœur X X X
droit
Production de microfilaires in situ par la
Cœur droit femelle vivipare, absorbées par un
nouveau moustique
Cycle dixène pouvant faire intervenir un X
hôte paraténique
Angiostrongylus Migration des larves depuis le cœur
•
vasorum droit/l’artère pulmonaire vers le
carrefour trachéo-bronchique
Maladie polymorphe
• = maladie
4/58 existante mais
très rare
Cardio-pneumo parasitaire des carnivores -
S10 U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Les pathologies cardio-respiratoires parasitaires sont peu fréquentes en France métropolitaine par
rapport aux autres affections touchant ces appareils. Lorsqu’un animal est présenté avec un trouble
cardio-respiratoire, on pense plus volontiers aux :
- maladies infectieuses : Coryza, toux de chenil, maladie de Carré…
- maladies cardiaques : insuffisance cardiaque
- néoplasies
- affections allergiques
Les différents parasites étudiés dans ce cours sont présentés sur le schéma ci-dessous, classés en
fonction de leur espèce hôte et leur localisation.
Chien Chat
Aspergillus sp. Cavité nasales + sinus
Linguatula serrata Linguatula serrata
Rhinosporidium seeberi
Oslerus osleri
mai 15 A
Capillaria aerophila Capillaria aerophila
Crenosoma vulpis A
Aspergillose
Angiostrongylose
ila Filaroïdose
Jetage & épistaxie
Asymptomatique
Aelurostrongylose
Rhino-trachéite Asymptomatique
Oslérose
tis
• Affections parasitaires – Responsables de toux
respiratoires
Dirofilariose • Aelurostrongylose féline
abstrusus
– Responsables de jetage
• Oslérose
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S
et/ou d’épistaxis • Capillariose
MP. Callait-Cardinal
PARASITOSES CARDIO-RESPIRATOIRES EN FONCTION DE L’AGE D’APPARITION DES SYMPTOMES CHEZ
9
Dyspnée
trachéobronchique 5/58
• Aspergillose L’HOTE DEFINITIF
rhinosinusale • Crénosomose
• Rhinosporidiose • Larva migrans
O 1 2 3 ans
Age de l’HD
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Aspergillose
• I Pour
• AFFECTIONS
certaines
Angiostrongylose RESPIRATOIRES
parasitoses RESPONSABLES
… DE JETAGE ET/OU
D’EPISTAXIS
O 1 2 3 ans
AgeFilaroïdose
de l’HD
A. ASPERGILLOSE RHINO-SINUSALE (RANG A)
Aspergillose Asymptomatique
Aelurostrongylose
1) DEFINITION
Angiostrongylose
• Pour certaines parasitosesRhino-trachéite
…
L’aspergillose est une mycose infectieuse, non contagieuse, non spécifique et non zoonotique due à
Asymptomatique
OsléroseO
Filaroïdose
1 2 3 ans
l’action pathogène
Age de l’HDet à la multiplication dans les sinus et les cavités nasales de champignons du
genre Aspergillus. Cette affection fongique se traduit par un jetage en Asymptomatique
général unilatéral, muco-
Dirofilariose
Aelurostrongylose
Aspergillose
purulent, une épistaxis et parfois une atteinte osseuse des cloisons des cavités nasales.
Angiostrongylose Rhino-trachéite Asymptomatique
2) ETIOLOGIE
Oslérose
a Module “Maladie sFilaroïdose
parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
• Morphologie et biologie
Dirofilariose Asymptomatique
Aelurostrongylose
Il existe plusieurs espèces d’Aspergillus : Aspergillus fumigatus, Aspergillus niger, Aspergillus flavus …
Le principal responsable de mycose et le plus couramment rencontré est Aspergillus fumigatus.
Rhino-trachéite Asymptomatique
s Oslérose
Le genre Aspergillus est caractérisé par les têtes aspergillaires qui sont des filaments sporophytiques
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
renflés à leur extrémité
Dirofilariose en une vésicule partiellement recouverte de phialides et produisant des
bstrusus phialoconidies en chaîne. Ce sont des champignons filamenteux à mycélium cloisonné, de calibre
constant, du groupe Ascomycota.
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S MP. Callait-Cardinal
9
& épistaxie
TETES ASPERGILLAIRES ET IDENTIFICATION DE L’ESPECE D’ASPERGILLUS
Jetage& épistaxie
L’aspect d’Aspergillus est assez différent en fonction de la zone de développement (cf S5) :
- en culture : elles sont de couleur en générale sombre (brun-vert) et les têtes aspergillaires
sont toujours visibles
ux
•• A.
A.fumigatus,
fumigatus,A. A. niger, A. nidulans, A. flavus
- • alors qu’au niveau des lésions sur l’animal : les têtes aspergillaires ne sont visibles que si les
A. fumigatus, A. niger, A. nidulans, A. flavus
Jetage
Dyspnée
Dyspnée
res
Toux
que
TouxToux
t
Coeur
EN HAUT : ASPERGILLUS EN CULTURE AVEC TETE ASPERGILLAIRE VISIBLE
EN BAS : ASPERGILLUS EN LESION
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
oeurCoeur
6/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Jetage & épistaxie
• Cycle évolutif
La grande majorité du cycle d’Aspergillus sp. se déroule dans le milieu extérieur et il y vit très bien
(champignon saprophyte). On le retrouve notamment dans les végétaux, les aliments moisis, la
• Cycle d’A. fumigatus
paille, dans les farines… il adore l’humidité et les poussières !
Milieu extérieur
Dyspnée
Hôte = Chien
ascospore (asques)
filaments
+/- têtes aspergillaires
phialospores phialospores thalle
Toux
Coeur
Homme
CYCLE EVOLUTIF D’ASPERGILLUS FUMIGATUS
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
La contamination des carnivores se fait par voie nasale à partir des particules qui flottent dans l’air.
Les animaux porteurs peuvent à leur tour contaminer l’environnement. Ce n’est qu’à certaines
conditions que l’Aspergillus saprophyte devient parasite et contamine le chien, l’homme mais aussi
les chevaux et surtout les oiseaux (présence de sacs aériens dont l’intérieur est humide et très
favorable à sa multiplication).
L’aspergillose n’est pas une zoonose, l’homme et le chien se contaminent seulement à partir de la
même source.
3) EPIDEMIOLOGIE
Il s’agit de la 2ème cause de jetage (le plus souvent unilatéral) chez le chien. Cette maladie est non
spécifique : elle peut toucher de nombreux animaux comme les oiseaux, les chevaux (poches
gutturales), les chiens, les hommes (peu grave)…
Les signes cliniques peuvent être différents d’une espèce à l’autre. La contamination a lieu
généralement par inhalation dans le milieu extérieur avec un risque plus fort lié à la présence de
poussières et de moisissures.
Cette maladie est surtout retrouvée chez le jeune adulte (entre 1 et 6 ans). Il existerait des races
prédisposées comme le Golden Retriever, le Husky, le Berger Allemand, le Colley, le Lévrier… du fait
de la conformation de leur museau et donc des cavités nasales, ainsi qu’au mode de vie de l’animal.
Gardez cependant à l’esprit qu’il est possible qu’il existe un biais du fait de la forte présence des
races mentionnées !
7/58
S10
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
ly
• F
Toux
Toux
Aucune clinique • L
1 clinique
2 à 4 cliniques • O
Coeur
Coeur
≥ 5 cliniques
Labouré (2010) dans le département
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS D’ASPERGILLOSE EN FRANCE (THESE DE LABOURE – 2010)
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module
4) PATHOGENIE
Le portage asymptomatique est extrêmement fréquent au niveau des cavités nasales : il faut donc
prendre garde lors d’un résultat positif en culture à partir d’un écouvillonnage nasal car il n’est pas
nécessairement significatif. Le champignon produit des toxines nécrosantes et des antigènes
parasitaires au contact des tissus hôtes qui sont à l’origine d’une nécrose des tissus mous d’abord,
puis de lyse osseuse.
On observe également une diminution de la transformation lymphoblastique conduisant à une
immunodépression locale qui facilite la multiplication bactérienne (sur un animal ayant déjà un
système immunitaire fragile avec une ostéomyélite par surinfection bactérienne, par exemple).
Jetage & épistaxie
5) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
• Incubation ??
La durée d’incubation de la maladie est inconnue. • S
• Rhinite simple, unilatérale
Les signes cliniques observés sont : • D
- une rhinite simple unilatérale (le plus souvent) à évolution lente de l’animal qui peut durer
jetage, éternuements –
Dyspnée
Dyspnée
de quelques semaines à quelques mois. Au départ, le jetage est intermittent puis il devient –
• Décoloration de la narine
de plus en plus continu. On a également des crises d’éternuements.
- un jetage qui devient muqueux puis muco-purulent, voire parfois hémorragique (épistaxis).
–
• Complications
Il est au début intermittent et a tendance à devenir chronique. On observe parfois des
croûtes autour des narines –
Toux
Toux
déformations,
- Une dépigmentation et une décoloration du plancher des narines sans atteinte de la truffe,
non systématiques mais très évocatrices. –
douleur
8/58
• Évolution lente
Coeur
Coeur
1 clinique
2 à 4 cliniques • Ostéomyélite
Coeur
≥ 5 cliniques
dans le département U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
Décoloration des narines 77%
• Rhinite simple, unilatérale
Jetage purulent hémorragique • Décoloration
76% de la narine • Diagnostic différent
Epistaxis éternuements 63%
Dyspnée
• Complications – rhinites purulentes (corps ét
• Décoloration de la narine
Toux
Toux
déformations,
mple, unilatérale • Évolution lente ehrlichiose, linguatulose, tra
• Diagnostic différentiel:
Coeur
– maladies auto-immunes,
douleur
éternuements – tumeurs,
Dyspnée
omatique fréquent
• Évolution lente – rhinites purulentes (corps étrangers,
PHOTOS DE GAUCHE ET DU MILIEU : DEPIGMENTATION DE LA TRUFFE
bactériennes (Bord
Coeur
Coeur
ion de la narine Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9
Pasteurella), virales (Carré), affections buccodentaires)
PHOTO DE DROITE : DEPIGMENTATION ET JETAGE UNILATERAL
MP. Callait-Cardinal
– rhinite hyperplasique
ions
antes + Ag parasitaires – maladies responsables
Module “MaladiesL’évolution est lente : il faut plusieurs mois pour arriver aux complications. Le jetage devient bilatéral d’epistaxis: ankylostomose,
s de s carnivore s” – Sleish
Toux
ons, quand les cornets nasaux sont perforés avec un jetage purulent. ehrlichiose, Il peut y avoir embolisation
linguatulose, traumatismes, tbles coagulati
d’Aspergillus qui va se disséminer dans l’organisme ce qui – sera
maladies responsable
auto-immunes, d’un mauvais état
sseuse
ente
+ transformation général voire de la mort de l’animal par septicémie.
Coeur
- une ostéomyélite si l’évolution est longue (plusieurs semaines à plusieurs mois) pouvant
ien ou plaque fongique expliquer la douleur et les déformations de la face.
Jetage & épistaxie
• Examens complémentaires:
ts nasaux – examen radiographique,
• Examens complémentaires: – culture mycologique,
Dyspnée
– rhinoscopie,
Dyspnée
Dyspnée
Toux
adiographique,DIAGNOSTIC
cologique, Le diagnostic ne peut se faire que rarement avec la seule clinique : l’élément majeur de suspicion est
Coeur
Dyspnée
érologique, la décoloration des narines. On a seulement une suspicion épidémio-clinique : chien qui sort souvent
(chien de chasse) avec un jetage et une décoloration des narines.
Coeur
Coeur
tométrie et IRM
examens complémentaires.
Radiographies
Toux
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9
– dorso-ven
9/58 – rostro-cau
Coeur
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
Radiographies
Toux
Toux
– dorso-ventrale intra-orale
– rostro-caudale Tom
INCIDENCE ROSTRO-CAUDALE
Coeur
Coeur
Radio-opacité augmentée et
épaississement de l’os frontal
Dyspnée
Dyspnée
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s
10/58
Radiographies
Toux
Toux
– dorso-ventrale intra-orale
Jetage
Jetage
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
Dyspnée
Intérêts Limites
• Facilement disponible, assez peu coûteux • AG impérative, placement adéquat complexe
• Modifications de radio-opacité osseuse • Lecture difficile par superposition
Radiographies
Toux
Toux
observable • Mauvaise évaluation de l’étendue des lésions
– dorso-ventrale intra-orale
• Très intéressante dans le cas de lésions • Images obtenues très proches de celles d’un
anciennes – rostro-caudale
processus néoplasique à confusion possible
Coeur
Coeur
La culture fongique représente le diagnostic de certitude mais est à interpréter avec précautions.
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s pa
Intérêts Limites
9
Dyspnée
Toux
Toux
Cavité nasale normale Cavité nasale atteinte
d’aspergillose
POINT NOIR : OSTEOLYSE DE LA CLOISON MEDIANE / FLECHE BLANCHE : PLACARD FONGIQUE
Rhinoscopie
Coeur
Coeur
Intérêts Limites
• Réalisation rapide Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S
9
• AG indispensable
MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s pa
• Mise en évidence de lésions de petite taille •Disponibilité et adaptation du matériel
• Prélèvement possible pour histologie ou d’endoscopie à la taille de l’animal
culture • Lié à l’expérience de l’opérateur
• Retrait d’un corps étranger possible • Evaluation impossible des lésions osseuses
• Evaluation de la réponse au traitement
La tomodensitométrie et l’IRM sont plus précises qu’une radio et permettent d’estimer
l’épaississement des parois, la lyse des cornets nasaux, les proliférations de tissus mous,
l’hyperostose (= épaississement) de l’os frontal.
Jetage & épistaxie
• Bilan d
• Balné
– Enilc
Dyspnée
Dyspnée
11/58
1h sous
Jetage & é
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Jetage & épistaxie
Dyspnée
Image de gauche : cornets nasaux
lésés (effacement de structures),
épaississement de la muqueuse
(flèches blanches), lyse osseuse
Toux
Dyspnée
ale intra-orale
Image de droite : prolifération des
ale Tomodensitométrie transverse
tissus mous à droite, envahissement de
l’os et hyperostose (flèches noires),
Coeur
épaississement de la muqueuse
Toux
orale
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S 9 MP. Callait-Cardinal
(pour ce faire, il faut demander des colorations spéciales). La spécificité est bien meilleure si le
prélèvement a été fait par rhinoscopie avec biopsie du placard fongique.
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S 9 MP. Callait-Cardinal
Intérêts Limites
• Bonne sensibilité lors de biopsie du placard • Associé à une rhinoscopie obligatoirement
fongique • Résultat différé
• Dépendant de la qualité du prélèvement
Jetage & épistaxie
• Interprétation difficile
Jetage & épistaxie
Dyspnée
Toux
Histologie
Dyspnée
Coeur
Toux
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S 9 MP. Callait-Cardinal
Jetage & épistaxie
12/58 • Bilan d’extension / traitement long et difficile
• Balnéations d’antifongiques locaux
istaxie
• Bilan d’extension
Dyspnée
• Balnéations d
– Enilconazole ou C
Dyspnée
Dyspnée
1h sous AG
Toux
Cavité nasale atteinte
Toux
Toux
Histologie
d’aspergillose
scopie LESIONS OBSERVABLES A L’EXAMEN NECROPSIQUE
Coeur
Coeur
Coeur
Examen nécropsique
D’autres méthodes sont utilisables et présentées dans le tableau ci-dessous.
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal
9 Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore
MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S
9 MP. Callait-Cardinal
Méthodes Intérêts Limites
Détection d’Ac spécifiques • Peu coûteux, facile • pas de test standardisé
• Très bonne spécificité commercialisé
• utilisable en suivi de • Sensibilité modérée
traitement
Détection d’Ag spécifiques Non utilisable en pratique courante, perspectives intéressantes
Détection d’ADN spécifique Non utilisable en pratique courante, sans intérêt pour une
détection dan le sang lors d’aspergillose rhino-sinusale
6) METHODES DE LUTTE
Jetage & épistaxie
TRAITEMENT
Le traitement et le pronostic dépendent surtout de l’extension des lésions : il faut chercher à savoir
si les cavités nasales sont atteintes, avec •ou Bilansans les d’extension
cavités sinusales, / traitement longsont
si d’autres endroits et difficile
touchés… Le traitement est en général long et difficile. Il faut préciser au propriétaire que l’on
observe fréquemment des rechutes. • Balnéations d’antifongiques locaux
– Enilconazole ou Clotrimazole sans trépanation
Dyspnée
13/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
Dyspnée
d’augmenter l’efficacité du traitement (de l’ordre de 90%). Là aussi il fat bien veiller à
• Chirurgie invasiv
l’intégrité de la lame criblée de l’ethmoïde.
Toux
Toux
Coeur
Coeur
- Administration d’antifongique systémique uniquement, indiquée lors d’atteinte de la lame
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal
9 Module “Maladie s parasitaire s de s carniv
Dyspnée
systémiques semaines) • Aspergillose
rhinosinusale Toxicité élevée
• Crénosomose
Kétoconazole (5mg/kg BID PO, 6 à 8 semaines)
• Rhinosporidiose • Larva migrans
ascaridiennes
Itraconazole (5mg/kg BID PO, 3 mois)
• Linguatulose Meilleure efficacité
– Responsables de •
Fluconazole (2,5mg/kg BID PO, 3 mois)
Affections parasitaires Toux
dyspnée cardiaquesCoût élevé
Chirurgical Rhinotomie avec curetage et ablation des cornets nasaux + antifongique
• Dirofilariose cardiaque
• Angiostrongylose canine
• Pneumocystose du chien et du chat
Coeur
Elle est assez difficile voire illusoire, et uniquement sanitaire. Il faut éviter tout contact avec les
environnements poussiéreux, les aliments moisis… Et lorsqu’on se retrouve dans un environnement
à risque, il faut se protéger (masque), nettoyer l’environnement, et détecter les porteurs sains
(notamment les oiseaux) qui contaminent le milieu pour les éliminer ou les traiter.
Ce champignon se retrouvant partout, il est extrêmement difficile d’appliquer une prophylaxie !
Jetage & épistaxie
B. RHINOSPORIDIOSE (RANG C)
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
• Linguatula serrata • Affections para
respiratoires
La rhinosporidiose est une affection fongique, chronique, non contagieuse et rare due au – Responsables
développement dans la muqueuse des cavités nasales du champignon Rhinosporidium seeberi. et/ou d’épista
Dyspnée
• Aspergillose
rhinosinusale
14/58 • Rhinosporidi
• Linguatulose
Toux
– Responsables
dyspnée
• Angiostrongy
• Ttt
Ttt général: Jetage
général:d’antifongiques
Administrations Administrations
mai 15 d’antifongiques
systémiquessystémiques
2 à 3 mois 2U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
à 3 mois
si atteinte de la lame si atteinte de la lame
mai 15
criblée criblée
Dyspnée
par biopsie.
Jetage & épistaxie
3) EPIDEMIOLOGIE
al: Administrations d’antifongiques
s 2 à 3 mois si atteinte de la lame
La rhinosporidiose MP.
e “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9
est rare en Europe, on recense tout de même deux cas en France. Elle est plus
Callait-Cardinal
Coeur
•Cette affection concerne surtout les chiens de chasse, mâles, de moins de 6 ans. Les traumatismes
Chirurgie invasive
des cavités nasales sont un facteur prédisposant.
Il s’agit d’une zoonose potentielle.
Toux
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES
Rhinosporidium seeberi
Coeur
On observe :
- un jetage unilatéral associé à des éternuements fréquents avec ronflements et à une
épistaxis intermittente
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9
MP. Callait-Cardinal
Cf poly
- des déformations de la face
Jetage & épistaxie
idium seeberi
• Rhinosporidium seeberi DEFORMATIONS OBSERVEES LORS DE
RHINOSPORIDIOSE
Cf poly
Dyspnée
Cf poly
Toux
Affections parasitaires
– Responsables de toux
respiratoires • Aelurostrongylose
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S féline
MP. Callait-Cardinal 9
• Oslérose
Coeur
– Responsables de jetage
et/ou d’épistaxis • Capillariose 15/58
parasitaires – Responsables de toux trachéobronchique
es • Aspergillose
rhinosinusale
• Aelurostrongylose féline • s”Crénosomose
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore –S MP. Callait-Cardinal 9
• Oslérose
bles de jetage
• Rhinosporidiose• Capillariose • Larva migrans
épistaxis ascaridiennes
• Rhinosporidiose • Larva migrans
ascaridiennes
• Linguatulose
– Responsables de
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
• Affections parasitaires
dyspnée
DIAGNOSTIC cardiaques
• Angiostrongylose canine • Dirofilariose cardiaque
Seules des biopsies lésionnelles révélant de nombreuses spores enveloppées d’une épaisse
membrane et contenant un nombre variable d’endospores permettent le diagnostic. Leur taille varie
du chien et du chat
• Filaroïdoses
5) METHODES DE LUTTE
• Affections parasitaires – Responsables de toux • Rhinosporidium seeberi
respiratoires • Aelurostrongylose féline
TRAITEMENT • Oslérose
– Responsables de jetage
Module “Maladies parasitaires
et/ou des carnivores” – S9
d’épistaxisest le traitement • Capillariose MP. Callait-Cardinal
L’exérèse chirurgicale de choix, bien que des rechutes 6 à 12 mois après la Cf poly
Dyspnée
trachéobronchique
• Aspergillose
chirurgie aient été rapportées.
rhinosinusale • Crénosomose
Un traitement oral
• Rhinosporidiose
à base de kétoconazole semble
• Larva donner de bons résultats (mais attention à sa
migrans
toxicité).
• Linguatulose
ascaridiennes
– Responsables de • Affections parasitaires
Toux
PROPHYLAXIE
dyspnée cardiaques
• Angiostrongylose canine • Dirofilariose cardiaque
Elle est tout simplement impossible. du chien et du chat
• Pneumocystose
Coeur
• Filaroïdoses
C. LINGUATULOSE (RANG C)
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
La linguatulose est une rhinite due au développement et à l’action pathogène des formes adultes
d’un crustacé, Linguatula serrata, caractérisée par des crises d’éternuements et parfois de l’épistaxis.
2) ETIOLOGIE
• Morphologie et biologie
Jetage & épistaxie
L’adulte est en forme de langue, d’où leur nom. Ils font 2 cm de long par 4 mm de large pour le mâle,
8 à 10 cm de long pour la femelle.
• Linguatula serrata
Les œufs sont ellipsoïdes avec une coque épaisse et brune et mesurent 90 x 70 µm.
• Linguatula serrata • Affections parasitaires
respiratoires
– Responsables de jetage
A DROITE : ADULTES et/ou d’épistaxis
Dyspnée
• Aspergillose
A GAUCHE : ŒUF DE LINGUATULA SERRATA
rhinosinusale
• Rhinosporidiose
• Linguatulose
•
Toux
– Responsables de
dyspnée
Le crustacé est fixé par ses crochets dans les fosses nasales et est hématophage. • Angiostrongylose canine
Cf poly • Pneumocystose
Coeur
• Filaroïdoses
• Cycle
Les hôtes intermédiaires sont nombreux : herbivores ou omnivores tels que les bovins, moutons,
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S
porcs, chevaux, lapins, et l’homme. Le parasite est en position viscérale (foie, poumons, reins).
9 9
Chez l’hôte définitif (chien, renard et loup), la contamination se fait par ingestion de viscères
parasités. Le parasite passe alors de la lumière de l’estomac à l’œsophage qu’il remonte. On retrouve
les adultes dans le pharynx et les fosses nasales.
Cf poly
16/58
To
dyspnée cardiaques
• Angiostrongylose canine • Dirofilariose cardiaque
du chien et du chat
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
• Pneumocystose
Coeur
• Filaroïdoses
3) EPIDEMIOLOGIE
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore
La linguatulose est rare en France, on ne connaît pas sa répartition dans notre pays. Elle est plus
fréquente en régions chaudes (Afrique du Nord) et touche les chiens d’extérieur, le renard, le loup,
exceptionnellement le chat et l’homme.
La vie en extérieur (animaux errants ayant accès à de viscères de bovins parasités) est un facteur
favorisant.
Il s’agit d’une zoonose potentielle.
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
Jetage & épistaxie
• Aspergillose
rhinosinusale
• Rhinosporidios
• Linguatulose
Toux
– Responsables de
dyspnée
• Angiostrongylo
Cf poly • Pneumocystos
Coeur
• Filaroïdoses
EXAMEN HISTOLOGIQUE D’UNE LINGUATULA
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore
DIAGNOSTIC
Le diagnostic clinique est impossible sauf en cas d’expulsion de linguatules.
Le diagnostic différentiel inclut l’aspergillose, les tumeurs, l’ankylostomose, l’ehrlichiose, la
leishmaniose et certaines intoxications.
La coproscopie est l’examen complémentaire de choix.
5) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
On peut réaliser :
- un traitement chirurgical par extraction des parasites à la pince
- éventuellement un traitement médical par molécule active sur des parasites hématophages
telle que le Nitroxinil (Dovénix ®) à 10 mg/kg en sous-cutané
PROPHYLAXIE
Il faut éviter l’accès des viscères parasités d’hôtes intermédiaires aux chiens en leur donnant plutôt
des aliments cuits ou industriels.
17/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
0
10 1) DEFINITION ET IMPORTANCE
2) ETIOLOGIE
Jetage & épistaxie
Jetage & épistaxie
• Morphologie
Les parasites adultes femelles mesurent 18 mm et ont une cuticule mince à travers laquelle les
ovaires blancs sont visibles d’où leur appellation de « vers mirliton ». Les mâles mesurent 15 mm,
sont de couleur blanche avec une extrémité distale recourbée en crosse avec deux spicules
• •Angiostrongylus
Angiostrongylusvasorum
rectilignes.
vasorum(=«
(=«french
frenchheartworm
heartworm»)
»)
Adulte
Pour la diagnose de la larve, se reporter à l’annexe en fin de cours.
Adulte Larve
Larve
Dyspnée
Dyspnée
Toux
Toux
Coeur
Coeur
A GAUCHE : ADULTES
Module “Maladies
Module parasitaires
“Maladies desdes
parasitaires carnivores” – S9 – S9 A DROITE : LARVES
carnivores” MP.MP.
Callait-Cardinal
Callait-Cardinal
18/58
ie
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
+ gg mésentérique
Ingestion
HD = chien Déglutition
L1
TD
HI = escargot
Toux
limaces
HP L3, L2, L1
Accumulation
L1
et dissémination Résistance et
dissémination
Coeur
https://www.youtube.com/watch?v=gHgmIc4V
CYCLE EVOLUTIF D’ANGIOSTRONGYLUS VASORUM
brw&feature=player_d etailpage
Remarque : il est
Module “Maladie possible
s parasitaire de voir
s de s carnivore s” – S9ce cycle dans
MP.une magnifique vidéo sur youtube
Callait-Cardinal
https://www.youtube.com/watch?v=gHgmIc4Vbrw&feature=player_detailpage
Le cycle d’Angiostrongylus vasorum est dixène. La contamination se fait par l’ingestion de l’HI
(limaces, escargots) ou de l’HP (serpents, rongeurs, lézards, oiseaux …). Il y a passage du tube digestif
aux ganglions mésentériques. Après 2 mues, l’adulte se retrouve dans le cœur droit et l’artère
pulmonaire. Les œufs sont pondus et éclosent dans le parenchyme pulmonaire. Les larves remontent
l’arbre aérifère et sont dégluties. On trouve donc des L1 et non des œufs dans les excréments !
La période prépatente est d’un mois et demi.
3) EPIDEMIOLOGIE
Jetage & épistaxie
La répartition du parasite est assez aléatoire en Europe et sur l’ensemble du territoire français (on
en trouve un peu plus dans le Sud et en région parisienne). On le trouve également en Afrique, en
Amérique du Sud et au Canada. Cette parasitose est en expansion du fait de conditions climatiques
favorisant l’HI.
• Répartition géographique
Dyspnée
Nbre de cliniques
1 ayant réalisé
Toux
2 le diagnostic
3
4
Nbre de cas cumulés
0 cas
1-5 cas
Coeur
Nbre de cliniques
1 ayant réalisé
Toux
2 le diagnostic
3
4
Nbre de cas cumulés
0 cas
1-5 cas
Coeur
6-10 cas
≥ 11 cas
GAUCHE : REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS RAPPORTES D’ANGIOSTRONGYLOSE ET DIROFILARIOSE
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
EN EUROPE (TRAVERSA 2010)
DROITE : REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS D’ANGIOSTRONGYLOSE DANS 634 CLINIQUES EN
FRANCE (LABOURE, 2010)
Les espèces concernées sont les canidés (chien, renard qui constitue le réservoir sauvage pour le
parasite) et les mustélidés sauvages. Le chat est très rarement concerné.
Les facteurs favorisant la contamination sont :
- Le mode de vie : le chien doit avoir accès aux HI ou HP, donc les chiens de troupeaux, les
chiens de chasse et les chiens errants sont touchés en priorité.
- L’âge : les animaux les plus touchés sont de jeunes chiens (< 3 ans) ou des chiens adultes un
peu âgés (> 6 ans). Cette tranche d’âge varie en fonction des études
- Il n’y aucune prédisposition de sexe ou de race.
Jetage & épistaxie
C’est une infection assez grave voire mortelle, il faut donc bien connaître la pathogénie.
4) PATHOGENIE
• Lésions artérielles
Les parasites sont responsables de diverses actions au sein de l’organisme qui expliquent les
endartérite
symptômes et lésions observés.
et
périvascularite Angiostrongylus
Dyspnée
Les œufs et les L1 présents dans le parenchyme pulmonaire sont responsables d’une
inflammation (on a une pneumonie endartérite interstitielle) et de la rupture des alvéoles pulmonaires ce qui
crée de l’emphysème et de l’hypertension pulmonaire. Ce sont eux qui sont le plus responsables de
la symptomatologie respiratoire.
Coeur
20/58
tition géographique
• Action hémorragique
Nbre de cliniques
1 ayant réalisé
Les facteurs antigéniques libérés par le parasite sont responsables de CIVD et de thrombopénie donc
2 le diagnostic
3
de troubles de la coagulation et de signes d’hémorragies sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.
4
Nbre de cas cumulés
0 cas
• Action antigénique
1-5 cas
6-10 cas
On peut
≥ 11 cas
avoir une hypersensibilité de type III à l’origine de la formation et de l’accumulation
d’immun-complexes au niveau du rein et donc mise en place d’une forme particulière
asitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
d’angiostrongylose avec des manifestations rénales (pas à chaque fois). On a parfois le
développement d’une maladie de Von Willebrand acquise par production d’anticorps antifacteurs
de Von Willebrand.
5) ETUDE CLINIQUE
LESIONS
Dyspnée
observer de l’emphysème notamment au niveau des lobes antérieurs et une fibrose pulmonaire si
l’évolution est longue. Le poumon est dit en « fromage roquefort ». 6 •
Toux
Toux
Coeur
Coeur
LESIONS PULMONAIRES LIEES A UNE ANGIOSTRONGYLOSE
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Mo
21/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
SYMPTOMES
La clinique est très variable en fonction de la charge parasitaire. On peut rencontrer plusieurs formes
d’angiostrongylose :
• Forme asymptomatique : découverte d’autopsie ou à l’occasion d’une coproscopie. Il s’agit en fait
d’une forme cryptosymptomatique : les symptômes sont très légers et n’alertent pas le propriétaire
(ex : chien qui tousse une fois de temps en temps). Cela arrive lorsque l’on a 2-3 parasites qui se
battent en duel dans l’organisme.
• Forme chronique : la plus fréquente, qui s’étale sur plusieurs jours voire plusieurs semaines.
- Début : l’animal est en bon état général mais plus ou moins fatigué ou essoufflé après un
effort. Il peut présenter des crises de polypnée et des syncopes et parfois on a une arythmie
cardiaque pendant ou juste après un effort. On peut trouver du jetage et/ou une
hémoptysie.
- Phase d’état : cette phase est beaucoup plus caractéristique. On observe une forte
dégradation de l’état général avec amaigrissement et prostration. L’animal est maintenant
gêné même au repos car on a une aggravation de la dyspnée et de la toux quinteuse due à
la pneumonie interstitielle : tirage costal, bruits pulmonaires augmentés et présence de
râles crépitants ou sifflants. On a également une submatité à l’auscultation pulmonaire
surtout au niveau des lobes caudaux. A l’auscultation cardiaque, on peut noter la présence
d’un souffle et une augmentation de la fréquence cardiaque, éventuellement on a un
dédoublement du premier bruit. Du fait de l’hypertension pulmonaire, l’animal présente une
congestion des muqueuses, voire une cyanose. Enfin, on peut avoir des troubles de la
coagulation : pétéchies, ecchymoses, hématomes, anémie, hématurie, épistaxis, méléna
(symptômes d’une CIVD).
- Fin d’évolution : l’état général est très dégradé avec un amaigrissement important, de
l’abattement et de l’anorexie. L’animal présente des muqueuses cyanosées, de l’ascite, des
épanchements dus à l’insuffisance cardiaque droite puis globale. La toux et la dyspnée sont
persistantes, l’animal est en position d’orthopnée et présente une discordance respiratoire.
La matité à l’auscultation thoracique devient très nette. On peut également noter la
présence d’œdème et d’hémorragies sous-cutanées. Il arrive qu’on observe une
hyperthermie liée à une surinfection bactérienne. A ce stade, l’animal peut décompenser et
mourir très rapidement.
• Forme aigue : on la retrouve plutôt chez le jeune chien en cas d’infestation massive. Les signes
sont les mêmes que pour la forme chronique mais ils apparaissent plus rapidement et sont plus
intenses :
- jetage, toux, dyspnée inspiratoire dus à la bronchopneumonie
- tachycardie, oedèmes, cyanose dus à l’insuffisance cardiaque droite
La mort arrive en quelques jours.
• Formes atypiques : elles sont dues aux migrations erratiques des larves dans les différents organes.
Ces formes atypiques peuvent être plus ou moins associées à une forme cardio-respiratoire.
- forme oculaire : l’atteinte oculaire est généralement unilatérale. L’animal présente une
uvéite, une anisocorie, des hémorragies oculaires, un blépharospasme, de la photophobie.
On peut avoir des filaments au niveau de la chambre antérieure de l’œil : ce sont les
parasites. Au fond de l’œil, on observe des hémorragies rétiniennes et des placards grisâtres,
signes de vascularite.
22/58
Dys
Jetage &
• Formes atypiques
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
– Oculaire unilatérale uvéite, anisocorie +
Toux
orexie
ve migrations erratiques de parasites + hémorragies
Dyspnée
s IC D puis
Coeur
n massive Toux
FORME OCULAIRE D’ANGIOSTRONGYLOSE (FILAMENTS, ZONES FLOUES ENTOUREES)
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
- forme nerveuse : les parasites se retrouvent au niveau du SNC. L’animal présente de l’ataxie,
une dépression, des crises épileptiformes, de la parésie, de la baisse de proprioception et des
hémorragies au niveau du SNC
- forme rénale : glomérulonéphrites dues aux dépôts d’immuncomplexes au niveau des reins
ou à la migration erratique des larves
- forme cutanée : très rare, on observe des zones de nécrose cutanée notamment au niveau
des membres et de la queue.
- CIVD : hémorragies sous-cutanées, nasales, musculaires, associées à une thrombopénie.
Syncope
Uvéite Convulsions Amaigrissement
Saignements épiscléraux, Ataxie Fatigabilité
Syncope
conjonctivaux, rétiniens Paralysie Anorexie
Uvéite Convulsions Amaigrissement
agies Saignements épiscléraux, Ataxie Hyperthermie
Fatigabilité
s conjonctivaux, rétiniens Paralysie Anorexie
Épistaxis
hémorragies Hyperthermie
Méléna
Épistaxis Hématochézie
tions Méléna
Hématochézie
Hématurie
Muqueuses congestionnées, Hématurie
pâles ou cyanosées
Muqueuses congestionnées, Ascite
Saignements
pâlesbuccaux
ou cyanosées Ascite
Hémoptysie
Saignements buccaux
Hémoptysie Ecchymoses
Dyspnée, toux Souffle tricuspidien Ecchymoses
Pétéchies
Pétéchies
Râles crépitants ou Dyspnée,
sibilantstoux Souffle tricuspidien
Tachycardie sinuale Œdème déclive
Râles crépitants ou sibilants Tachycardie sinuale Œdème déclive
SIGNES CLINIQUES FREQUEMMENT RENCONTRES CHEZ LE CHIEN ATTEINT D’ANGIOSTRONGYLOSE
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
En résumé, il s’agit d’une parasitose très polymorphe, les signes cliniques sont variés et nombreux.
DIAGNOSTIC
23/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
Il est très large (insuffisance cardiaque, dirofilariose, pneumonies infectieuses, larva migrans,
mai 15
processus tumoraux…)
EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
Lors de radiographies thoraciques, on fait une face et un profil.
Sur le profil, on observe une augmentation de la zone de contact cœur/sternum et une
densification pulmonaire de type alvéolaire ainsi qu’une densité interstitielle diffuse (voire l’ellipse
des photos ci-dessous).
Sur la radio de face, on note une silhouette cardiaque élargie avec une modification de la forme du
cœur : forme en D inversé. On peut conclure à la présence de problèmes cardiaques et pulmonaires,
mais la radio ne donne pas l’étiologie (les clichés ne sont pas différents de ceux obtenus lors d’IC
droite).
Jetage & épistaxie
Retenez bien que les lésions sont évocatrices mais pas caractéristiques.
ne
Dyspnée
Toux
ns
Radiographies thoraciques
Coeur
CLICHES OBTENUS LORS D’ANGIOSTRONGYLOSE CANINE
Intérêts
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 Limites
MP. Callait-Cardinal
24/58
Dyspnée
zone
Dyspnée
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
ale
Jetage
Radiographies thoraciques
Coeur
mens
Dyspnée
Dyspnée
re) Radiographies thoraciques
Coeur
Dyspnée
Dyspnée
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Toux
IMAGES VISIBLES A L’ECHOCARDIOGRAPHIE
Toux
Toux
Intérêts Limites
Échocardiographie Scanner
Coeur
Coeur
• Visualisation des conséquences de • Plus difficilement disponible
l’hypertension pulmonaire • Qualité de l’interprétation
Échocardiographie Sca
Coeur
Coeur
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9
• Peu sensible et peu spécifique
MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitai
Le scanner permet la localisation des lésions et donne une idée de l’intensité de l’infestation. On
observe une densité
Module “Maladies anormale
parasitaires des
des carnivores” – S9 poumons surtout au niveau des lobes caudaux. Cependant,
MP. Callait-Cardinal Module “Mal
Jetage & épistaxie
l’équipement n’est pas toujours disponible et est coûteux. L’IRM est rarement disponible et coûteux
& épistaxie Jetage & épistaxie
également.
Jetage
• Anémie discrète
Jetage & épistaxie
• Thrombocytopénie +++
Dyspnée
Dyspnée
Toux
Toux
Toux
Dyspnée
Coeur
Coeur
l’électrophorèse
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S des prot. MP. Callait-Cardinal
plaquettes) œdème, congestion 9
Coprosc
• Aide au pronostic, au suivi post-
Toux
Toux
• Hypercalcémie rare
traitement Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitai
Coeur
25/58
istaxie
X3
Toux • Examens complémentaires: imagerie médicale
X3
Toux
Jetage
(radiographie, échocardiographie, IRM, endoscopie),
Anomalies sanquines
examens parasitologiquesU.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
(coproscopie, LBA), examens
sanguins (NF, biochimie), (sérologie, biologie moléculaire) Radiographies thoraciques
Coeur
Coeur
On peut réaliser des examens sanguins. Attention à ne surtout pas oublier de faire un bilan de
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9
MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S MP. Callait-Cardinal
coagulation. Les anomalies sanguines observables sont : une anémie discrète, une éosinophilie
9
Dyspnée
+++ marquée, un thrombocytopénie très marquée, une CIVD (d’où le bilan de coagulation avec Temps
de Quick, Temps de Céphaline Kaolin, Temps de Thrombine, plaquettes), une rare hypercalcémie et
des modifications de l’électrophorèse des protéines (augmentation des α1, α2 et β-globulines).
agulation (TQ, TCK, TT, Aucune de ces anomalies n’est pathognomonique.
Toux
e ELECTROPHORESE DES PROTEINES
Jetage & épistaxie
Coeur
es prot.
Coproscopie de B
Dyspnée
Dyspnée
MP.Examen complémentaire
Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9
Numération formule • Facilement disponible, peu coûteux
Toux
Toux
• Anémie discrète, peu régénérative
• Neutrophilie (controversée)
• Eosinophélie ++
Échocardiographie Scanner / IRM
Coeur
Coeur
• Thrombocytopénie +++
• CIVD
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 • Augmentation de TQ et TCK
MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S MP. Callait-Cardinal9
• Coproscopie de Baermann : il s’agit d’une coprologie par
• Anémie sédimentation. On utilise un entonnoir fermé à son extrémité
discrète
distale et rempli d’eau. On Anomalies
met des fèces sanquines
dans une petite poche
X3
• Eosinophilie ++
de gaze au contact de l’eau. Les larves vivantes aimant l’eau, elles
sortent des excréments et s’accumulent au fond de l’entonnoir
• Thrombocytopénie
Dyspnée
Dyspnée
+++
par sédimentation. Cependant, on a beaucoup de faux négatifs
• CIVD (1/3 des cas) car la présence de larves dans les excréments n’est
Bilan de coagulation (TQ, TCK, TT,
plaquettes) pas constante : on fait trois prélèvements sur plusieurs jours
pour augmenter la sensibilité.
Toux
Toux
• Hypercalcémie rare
Remarque : on peut également réaliser une coproscopie de
• Modifications de
McKenna (le principe général est le même). A noter : les larves
Coeur
Coeur
26/58
Cardio-pneumo parasitaire des carnivores -
S10 Dyspnée
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
X3
Toux
Coeur
Coproscopie de Baermann
Jetage & épistaxie
• Tr
–
–
Dyspnée
Dyspnée
oscopie de Baermann • Tr
rasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
–
–
8
Toux
Toux
–
–
–
Coeur
Coeur
FORMES LARVAIRES OBSERVABLES EN COPROSCOPIE DE BAERMANN : AELUROSTRONGYLUS ABSTRUSUS,
Coproscopie de Baermann • Su
ANGIOSTRONGYLUS VASORUM, CRENOSOMA VULPIS, OSLERUS OSLERI, FILAROIDES, PNEUMONYSSOIDES
CANINUM
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “M
• Examen de lavage broncho-alvéolaire : il permet un diagnostic plus précoce car il n’y a pas besoin
d’attendre que les larves aient remonté l’arbre aérifère et soient présentes dans les fèces.
8
Examen complémentaire Intérêts Limites
Coproscopie de Baermann •Diagnostic de certitude simple • Diagnostic tardif ; fin de la
et peu coûteux période pré-patente
•Prélèvements sur 3 jours • Délai de 24h
•Observation des larves 1 après • Identification des larves
sédimentation • Possibilité de faux négatifs
Examen de LBA •Diagnostic de certitude • Diagnostic plus précoce
•Observation des larves 1 après • Identification des larves
Jetage & épistaxie
– Chimioprophylaxie
Toux
27/58 –
– Dépistage des chiens à risque
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
6) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
28/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
On suit l’efficacité du traitement par radio, scanner ou coproscopie.
Le pronostic n’est pas toujours très bon, quoi que moins sombre que pour la dirofilariose. Il est
préférable de traiter précocement, car une insuffisance cardiaque très marquée perdurera après le
traitement !
PROPHYLAXIE
B. PNEUMOCYSTOSE (RANG C)
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
La pneumocystose est une pneumonie fongique due à l’action pathogène de Pneumocystis carinii,
appelé maintenant jirovecii, caractérisée cliniquement par une dyspnée et par des lésions alvéolaires
interstitielles.
2) ETIOLOGIE
• Morphologie
La forme infectante est encore inconnue. Les formes connues de Pneumocystis sp. sont retrouvées
dans l’alvéole pulmonaire des mammifères et plus rarement dans d’autres organes comme rate,
foie, cœur, ganglions lymphatiques, moelle osseuse.
Dans les alvéoles pulmonaires, il est extracellulaire.
Les kystes matures, probables éléments infectants, mesurent 6 à 8 µm de diamètre et libèrent in
situ 8 corps intrakystiques qui se transforment rapidement en trophozoïtes. Les kystes vides ont une
forme en ballon dégonflé caractéristique.
Les trophozoïtes ou formes végétatives sont très variables en forme et en taille (2 à 12 µm). Ils sont
mononucléés et amiboïdes et sont munis d’élongations, les filopodes, visibles en microscopie
électronique qui leur permettent de s’arrimer très étroitement aux cellules épithéliales de type I où
ils se multiplient activement. C’est à partir des grands trophozoïtes que se forment les prékystes.
Les prékystes ont une forme ovoïde et mesurent 3 à 8 µm. D’abord mononucléés, ils deviennent
multinucléés avec 3 stades (précoces, intermédiaires et tardifs) en fonction du nombre de noyaux (1
à 8) et de la structure de la paroi.
• Biologie et cycle évolutif
On ne connaît pas actuellement toutes les étapes du cycle parasitaire de Pneumocystis jirovecii.
29/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
CYCLE EVOLUTIF HYPOTHETIQUE DE PNEUMOCYSTIS JIROVECII DANS L’ALVEOLE PULMONAIRE (SITE
CAMPUS PARASITOLOGIE)
3) EPIDEMIOLOGIE
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES ET LESIONS
L’incubation est inconnue.
On distingue deux formes :
- une forme asymptomatique fréquente
- une forme grave avec dégradation de l’état général (abattement, amaigrissement), une
anémie modérée inconstante, une leucocytose et une lymphopénie ainsi qu’une insuffisance
respiratoire avec dyspnée, aboutissant à la mort en absence de traitement.
On observe des lésions de pneumonie interstitielle.
DIAGNOSTIC
On peut émettre une suspicion épidémio-clinique en présence d’individus jeunes et/ou
immunodéprimés.
Le diagnostic différentiel inclut toutes les pneumonies infectieuses, virales ou parasitaires.
Les radiographies thoraciques, examens de lavage broncho-alvéolaire avec coloration spécifique,
ponctions associées à une biopsie en vue d’une analyse histologique sont envisageables en tant
qu’examens complémentaires.
30/58
Jetage & épistaxie
Dyspnée
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Toux
Dyspnée
Coeur
Toux
A GAUCHE : KYSTES DANS UN LBA / A DROITE : CLICHES RADIOGRAPHIQUES D’UN CHIEN ATTEINT DE
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 PNEUMOCYSTOSE
MP. Callait-Cardinal
5) METHODE DE LUTTE
Coeur
TRAITEMENT
Le traitement spécifique est complexe car les antifongiques classiques sont inefficaces. On peut
utiliser :
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
- la pentamidine (Lomidine ®)
- le trimétoprim-sulfaméthoxazole (Bactrim®) hors AMM
Le traitement symptomatique consiste en une assistance respiratoire associée à l’administration de
corticoïdes.
Les rechutes sont possibles.
PROPHYLAXIE
Elle est très difficile car les formes parasites dans le milieu extérieur sont inconnues et que la
chimioprophylaxie est inenvisageable en médecine vétérinaire (elle est systématiquement réalisée
en humaine chez les patients immunodéprimés, en particulier atteints du VIH).
6) ASPECT ZOONOSIQUE
Cette infection n’est pas une zoonose, la contamination peut cependant se faire à la même source
pour l’homme et l’animal.
C. FILAROÏDOSES (RANG B)
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
La filaroïdose est une helminthose contagieuse due au développement dans les alvéoles
pulmonaires de Filaroïdes hirthi (fréquent) et Filaroïdes milski (rare) à l’origine de pneumonies
vermineuses.
On trouve des larves et des adultes dans le parenchyme pulmonaire.
Cette affection est sans doute sous-diagnostiquée.
31/58
Jetage & épistax
Jetage & épista
• Filaroïdes
• Filaroïdes hirthi,
hirthi,
2) ETIOLOGIE F. milski
F. milski
• Morphologie
L’adulte femelle ovovivipare mesure 10 mm avec une extrémité distale pointue. Le mâle mesure
quant à lui 3 mm de long.
Larve Adulte
Dyspnée
Larve Adulte
Dyspnée
Pour la diagnose des larves, reportez vous aux annexes en fin de cours.
mai 15
Toux
Toux
Coeur
Coeur
• Biologie et cycle évolutif
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
Ppp = 5 semaines
St5 puis Adulte
Parenchyme
pulmonaire L1
Dyspnée
L3 Arbre aérifère
Gg mésentérique
HD =
HD = chien L1
Directement chiot
Ingestion infestante
Toux
Jetage & épistaxie
Jetage & épistaxie
L1 L1
Peu résistantes
Coeur
• Facteur favorisant
Toux
ie
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Jetage & épistaxie
3) EPIDEMIOLOGIE
La répartition géographique est aléatoire en France. Les espèces touchées sont majoritairement les
canidés domestiques et sauvages (chien et renard notamment). Du fait de sa contagiosité, les
Aucune clinique
1 clinique
2 à 4 cliniques
Coeur
≥ 5 cliniques
dans le département
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS D’OSLEROSE ET DE FILAROÏDOSE DANS 634 CLINIQUES EN
FRANCE (THESE DE LABOURE, 2010)
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Les facteurs favorisants de la contamination sont l’immunodépression et le stress, qui
augmenteraient l’expression clinique. Certaines races toy ainsi que les races d’expérimentation telles
que le Beagle semblent prédisposées.
4) ETUDE CLINIQUE
On observe surtout des formes asymptomatiques sauf en cas d’infestation massive et/ou
d’immunodépression ou de stress
SYMPTOMES
L’animal présente surtout des signes respiratoires : dyspnée, essoufflement, toux, tachypnée.
DIAGNOSTIC
Jetage & épistaxie
33/58
5) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
Le traitement spécifique est difficile et peu étudié : les parasites adultes sont dans le parenchyme
pulmonaire et donc difficiles à atteindre.
On utilise le fenbendazole à la dose de 50 mg/kg SID PO en continu pendant 14 jours (ce qui est
long pour le Panacur ®). Le lévamisole ou l’ivermectine sont cités dans la littérature, en traitant plus
longtemps que pour des nématodes classiques, mais ils ne sont pas utilisés en première intention.
On contrôle l’efficacité du traitement par coproscopie.
PROPHYLAXIE
En élevage, on peut faire des coproscopies sur les animaux qui arrivent pour éviter de contaminer
un groupe indemne. Si l’élevage est déjà atteint, on fait des coproscopies sur les femelles gestantes :
si la mère est atteinte, on transfère les chiots à une femelle saine (séparation des classes d’âge). Il
faut porter une attention particulière à l’hygiène.
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
d’Aelurostrongylus abstrusus localisé dans les alvéoles et les fines bronchioles du chat. C’est une
affection peu fréquente et spécifique des félidés, très semblable à l’angiostrongylose.
2) ETIOLOGIE
épistaxie&
Dyspnée Jetage & Jetage
• Morphologie
• Aelurostrongylus abstrusus
Pour la diagnose des larves, reportez vous aux annexes en fin de cours.
•Larve
Les adultes mesurent 4 à 10 mm :
Aelurostrongylus abstrusus
- femelle : orifice vulvaire caudal, queue terminée en pointe mousse
ne - mâle : petite bourses caudales avec côtes bien marquées, 2 spicules égaux
Larve
Dyspnée
oux
s
oux
TT
e FORMES LARVAIRES
Coeur
34/58
Coeur
Toux
aques U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dirofilariose cardiaque
rongylus
du chien abstrusus
et
du chat
Coeur
• Biologie et cycle évolutif
Jetage & épistaxie
Dyspnée
L4, St5 Arbre aérifère
Gg mésentérique
Ingestion
HD = chat L1
Déglutition TD
e s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Toux
Toux
HI = escargot
HP L3, L2, L1
Accumulation
L1
Coeur
Coeur
Jetage & épistaxie
et dissémination
CYCLE EVOLUTIF D’AELUROSTRONGYLUS ABSTRUSUS CHEZ LE CHAT
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
2 à 4 cliniques
4 cliniques ≥ 5 cliniques
– Toux chronique, dyspnée / Éternuements, jetage
≥ 5 cliniques
Dyspnée
Dyspnée
Toux
– Ø 1 à 10 mm, grisâtres
35/58
ur
ur
Jetage & épistaxie
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES
symptomatique +++ •
Jetage & épistaxie
Dyspnée
Asymptomatique
n’est absolument pas caractéristique. L’évolution est lente et s’effectue sur plusieurs semaines. • Suspicion
– Évolution lente massive
• Si LESIONS
infestation amaigrissement, anorexie… • Différent
–On trouve
Toux de très nombreux
chronique, nodules /granulomateux
dyspnée Éternuements, grisâtres jetage
de grande taille (1 à 10 mm de
• Expérime
Dyspnée
Dyspnée
odules–œufs
granulomateux
Évolution lente très nombreux
diamètre) parfois confluents dans le parenchyme pulmonaire : ils correspondent à la localisation des
amaigrissement, liée anorexie…
et des larves. La clinique n’est pas toujours
•
à l’intensité des lésions : elles sont souvent coproscop
Toux
importantes malgré des signes cliniques peu marqués.
– Ø 1 •à Nodules
10 mm,granulomateux
grisâtres très nombreux
• Traiteme
Toux
Toux
– Ø 1 à 10 mm, grisâtres
– À mettr
•
• Traiteme
Coeur
Coeur
Coeur
LESIONS OBSERVABLES DANS L’AERUSTRONGYLOSE
des carnivores” – S9
Maladies parasitaires
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
MP. Callait-Cardinal
Module “Maladie s parasitair
Mo
DIAGNOSTIC
5) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
Le traitement doit être mis en place très précocement car les lésions pulmonaires persistent après
traitement, on peut donc avoir une insuffisance respiratoire chronique s’il est effectué trop tard. Un
traitement symptomatique est nécessaire pour lutter contre la dyspnée.
Famille Molécule Posologie
Benzimidazoles Fenbendazole 50 mg/kg SID PO pendant 3 jours
Mébendazole 50 mg/kg BID PO pendant 5 jours si < 2kg
100 mg/kg BID PO pendant 5 jours si > 2 kg
Lactones macrocycliques Ivermectine 0,4 mg/kg SC 1 fois
Milbémycine oxime 0,5 mg/kg SID PO
Moxidectine 0,1 ml/kg spot on
LISTE DES PROTOCOLES DE TRAITEMENT SPECIFIQUE DE L’AELUROSTRONGYLOSE FELINE
36/58
ma
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
Jetage & épistaxie
appelé Filaroïdes osleri) et qui se caractérise par une toux rebelle aux traitements classiques.
• Affections parasitaires
• Oslerus (Filaroïdes) osleri
Toux
– Responsables de
ne cardiaques
Jetage & épistaxie
dyspnée
2) ETIOLOGIE
Larve
• Angiostrongylose canine •Adulte
Dirofilariose cardiaque
du chien et du chat
• Morphologie • Pneumocystose
Dyspnée
• Oslerus
Coeur
toux (Filaroïdes) osleri
Les adultes femelles mesurent 10 à 15 mm de longueur, ont une cavité buccale quasiment absente,
• Filaroïdoses
• Oslerus (Filaroïdes) osleri
un œsophage avec un appareil valvulaire difficilement visible. Les mâles, eux, mesurent 5 mm et ont
se féline des spicules de plus de 100 µm.
Larve Larve
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S
Adulte
MP. Callait-Cardinal
Pour la diagnose des larves, se reporter aux annexes en fin de cours. 9 Adulte Module “M
Dyspnée
Dyspnée
que
Toux
aires
Coeur
Toux
Toux
diaque PHOTO DE GAUCHE ET MILIEU : LARVES ; PHOTO DE DROITE : ADULTES PRESENTS DANS LA TRACHEE ET
hat LES GROSSES BRONCHES
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Jetage & épistaxie
Dyspnée
L3 Arbre aérifère
Gg mésentérique
HD =
L1
Ingestion
HD = chien Directement chiot
infestante
Jetage & épistaxie
Toux
Toux
Jetage & épistaxie
L1 L1
Peu résistantes
• Cf. filaroïdoses
Coeur
Coeur
• Transmission directe
• Cf. filaroïdoses
CYCLE EVOLUTIF D’OSLERUS OSLERI
tage & épistaxie
mères chiots
Dyspnée
D= • Cf. filaroïdoses
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Le cycle d’Oslerus osleri est monoxène. Les adultes se trouvent dans des nodules au niveau du
carrefour trachéo-bronchique. Les femelles pondent des œufs qui se transforment en larves et sont
évacuées dans la trachée puis la remontent pour être dégluties. Ce sont des larves L1 qui sont
émises dans les fèces : elles sont directement infestantes et très peu résistantes dans
l’environnement.
La contamination ne peut se faire alors que par contact direct entre les individus et a surtout lieu
entre la mère et ses chiots par léchage.
3) EPIDEMIOLOGIE
On trouve ce parasite un peu partout en France, aussi bien chez les canidés domestiques que
sauvages, mais sa prévalence est globalement faible. La transmission est directe, essentiellement de
la mère aux chiots par léchage. C’est une pathologie de collectivité donc fréquemment retrouvée en
chenil ou en élevage.
• Cf. filaroïdoses Pour plus de détails, se reporter aux filaroïdoses.
• Transmission directe
mères chiots
Aucune clinique
1 clinique
2 à 4 cliniques
≥ 5 cliniques
dans le département
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS D’OSLEROSE EN FRANCE (THESE DE LABOURE, 2010)
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES
La clinique est observée le plus souvent chez le jeune chiot car l’affection est généralement
asymptomatique chez l’adulte :
- chez les jeunes (vers 2 mois, au moment de la consultation vaccinale), on va observer un
toux sèche, quinteuse, très sonore, parfois même émétisante qui évolue plutôt sur un mode
chronique. Elle ne répond pas aux traitements contre la toux et est de plus en plus
productive. On aura aussi parfois de l’essoufflement, de la dyspnée et un amaigrissement
- chez les individus encore plus jeunes, on peut avoir des formes plus aigues avec une
insuffisance respiratoire et des signes généraux plus sévères
38/58
• Expression clinique chez le jeune chiot • Suspicio
Je
Je
J
J
––Toux
Touxsèche,
sèche,quinteuse,
quinteuse,très trèssonore,
sonore,parfois
parfois • •Diagnos
Diagno
émétisanteU.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
émétisante
• •Examen
Dyspnée
Dyspnée
Dyspnée
Dyspnée
Exame
––Parfois,
Parfois,essoufflement,
essoufflement,dyspnée,
dyspnée,amaigrissement
amaigrissement
traché
LESIONS trachéa
On observe des nodules en position superficielle de la muqueuse au niveau du carrefour trachéo-
• • Nodules
Nodulesmuqueux muqueuxau aucarrefour
carrefourtrachéo- trachéo-
bronchique et lorsqu’on les ouvre, on y trouve les adultes d’Oslerus osleri.
Toux
Toux
Toux
Toux
bronchique
bronchique
Jetage & épistaxie
Coeur
Coeur
Coeur
Coeur
NODULES AU NIVEAU DU CARREFOUR TRACHEO-BRONCHIQUE
“Maladies
Module
Module “Maladies
• Suspicion épidémio-clinique ≈ 0
parasitaires desdes
parasitaires
DIAGNOSTIC
carnivores” – ”S9– S9
carnivores MP.MP.
Callait-Cardinal
Callait-Cardinal Module “Maladie
Module s parasi
“Maladie s pa
NODULES VISIBLES A L’ENDOSCOPIE TRACHEALE
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
La coproscopie n’est pas ici l’examen de choix car l’émission des larves L1 est intermittente et se fait
en petite quantité. Si on a une véritable suspicion et que l’examen se révèle négatif, il ne faut pas
hésiter à le renouveler (prélèvements sur trois jours).
La radiographie thoracique peut permettre de voir les nodules mais c’est loin d’être évident.
5) METHODES DE LUTTE
TRAITEMENT
Le traitement se réalise à l’aide d’anthelminthiques nématocides pendant une période plus longue
que pour traiter contre les nématodes classiques (plusieurs semaines cf. protocoles de traitement de
la Filaroïdose).
12
Famille Molécule Posologie
Lévamisole 7,5 mg/kg SID PO pendant 10 à 30 jours
Benzimidazoles Fenbendazole 50 mg/kg SID PO pendant 10 à 26 jours
Oxfendazole 10 mg/kg SID PO pendant 28 jours
Lactones macrocycliques Ivermectine 0,3 mg/kg SC 3 à 4 fois à 1 semaine d’intervalle
Doramectine 0,2 mg/kg SC en 1 fois
LISTE NON EXHAUSTIVE DES PROTOCOLES DE TRAITEMENT SPECIFIQUES DE L’OSLEROSE CHEZ LE CHIEN
39/58
• Dépistage et traitement avant admission
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Coeur
On vérifie l’efficacité du traitement grâce à l’association de trois paramètres :
- la régression des symptômes cliniques
- une coproscopie négative
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
- la régression des nodules
PROPHYLAXIE
Il faut réaliser des suivis dans les élevages à risque (dans lesquels on a déjà rencontré le problème) et
placer les chiots de mères infectées avec des mères saines. Il faut réaliser un dépistage par
endoscopie à l’introduction d’un nouvel individu et le traiter s’il est positif avant l’admission.
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
tussigène.
2) ETIOLOGIE
• Morphologie :
ATTENTION A NE PAS CONFONDRE L’ŒUF DE CAPILLARIA AEROPHILA (A GAUCHE) AVEC UN ŒUF DE
Aucune clinique
TRICHURE (A DROITE)
1 clinique
• Biologie et cycle évolutif
Coeur
2 à 4 cliniques
Le cycle est monoxène : ingestion des œufs larvés infestants ou des hôtes paraténiques (vers de
! ≥ 5 cliniques
terre). Les larves sont dans la lumière intestinale puis migrent vers le cœur droit, puis les poumons et
Œufs de Trichure
remontent l’arbre aérifère jusqu’à la trachée. dans le département
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
40/58
•
• Suivi des élevages à risque •
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14 – Res
Ingestion
HD = chien, chatDéglutition TD
Toux
CYCLE EVOLUTIF DE CAPILLARIA AEROPHILA
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
3) EPIDEMIOLOGIE
– Œuf
Jetage & épistaxie
que
Aucune clinique
1 clinique
HP
Ver de t
Coeur
aires 2 à 4 cliniques
Toux
! Œufs de Trichure
≥ 5 cliniques
diaque dans le département
hat REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS DE CAPILLARIOSE TRACHEO-BRONCHIQUE EN FRANCE
odule “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie
Coeur
4) ETUDE CLINIQUE
SYMPTOMES
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S 9 MP. Callait-Cardinal
Trachéo-bronchite banale, apyrétique = toux sèche quinteuse. Parfois une rhinite = jetage +
éternuements. Les complications septiques sont rares. On a de nombreux cas asymptomatiques.
41/58
J
Adulte
Lumière trachéale
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
L3, L4, St5
Lumière intestinale
ent
6) ASPECT ZOONOSIQUE
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
La contamination humaine est possible par ingestion de végétaux souillés par des œufs infestants.
D. CRENOSOMOSE (RANG C)
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
2) ETIOLOGIE
• Morphologie
Les adultes ont des replis transversaux dans la partie antérieure du corps, recouverts d’épines : ils
ux
sables de toux • Crenosoma
• Crenosomavulpis
vulpis
ont donc un profil en dent de scie. La femelle mesure 12 à 15 mm et le mâle 3 à 5 mm avec spicules.
féline
rostrongylose féline
Pour la diagnose de la larve, se reporter aux annexes en fin de cours.
rose Adulte Larve
Adulte Larve
lariose
Dyspnée
héobronchique
Dyspnée
eosomose
a migrans
ridiennes
ns parasitaires
Toux
es
res
Toux
filariose cardiaque
hien et du chat A GAUCHE : ADULTE / A DROITE : LARVE
Coeur
que
t
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Coeur
42/58
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Ingestion
HD = chien Déglutition L1
TD
Toux
HI = escargot –
limaces
L3, L2, L1 L1
Accumulation
Coeur
et dissémination
CYCLE EVOLUTIF DE CRENOSOMA VULPIS
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “M
3) EPIDEMIOLOGIE
La répartition est assez vaste sur les continents américains et européens. On compte quelques
foyers endémiques localisés avec des cas sporadiques.
Espèces affectées : canidés domestiques et sauvages, notamment les chiens de chasse
Réservoir sauvage : renard
HI nécessaire : escargot, limace, donc les chiens adultes vivant en extérieur sont plus à risque
4) ETUDE CLINIQUE
• Symptômes
Jetage & épistaxie
5) METHODE DE LUTTE
43/58
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “M
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
1) DEFINITION ET IMPORTANCE
Les larva migrans ascaridiennes regroupent un ensemble de manifestations cliniques dues aux
larves d’ascaris des espèces Toxocara canis et T. cati en migration, précédant l’apparition des
manifestations liées aux formes adultes. Le cycle évolutif est complexe avec des localisations très
Jetage & épistaxie
variées donnant des granulomes dans de nombreux viscères. On distingue en particulier la «
pneumonie ascaridienne ».
2) ETIOLOGIE
• Morphologie
• Toxocara canis et T. cati
Le stade en cause, la larve 2, mesure 400 µm et se trouve dans des granulomes distribués dans de
nombreux organes.
Larve
Dyspnée
Toux
LARVE ASCARIDIENNE
• Biologie et cycle évolutif
Coeur
3) EPIDEMIOLOGIE
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
Importance médicale : rare ou sous diagnostiquée.
Importance sanitaire : zoonose, cf Gastro-entérologie, ascaridoses imaginales.
Nombreuses espèces sensibles.
Réceptivité : surtout chiot et jeune adulte.
Répartition : cf. ascaridoses imaginales.
4) ETUDE CLINIQUE
• Symptômes et lésions
Chez le chiot, on observe d’abord une « pneumonie ascaridienne » : toux sèche, quinteuse,
apyrétique ± dyspnée. Il y a ensuite apparition de signes généraux : retards de croissance, déficit
pondéral ... (cf. ascaridose imaginale).
Chez le jeune chien, on a un mauvais état général, amaigrissement modéré qui peut passer
inaperçu. Il existe des localisations erratiques entraînant des manifestations nerveuses, locomotrices,
Jetage & épistaxie
oculaires ...
44/58
• Dirofilaria immitis
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
• Diagnostic
La suspicion clinique et épidémiologique est difficile.
Le diagnostic différentiel inclut toutes pneumonies infectieuses ou parasitaires.
Examens complémentaires : NF avec hyper-éosinophilie, coproscopie souvent positive lors
d’infestation précoce, LBA.
5) METHODE DE LUTTE
6) ASPECT ZOONOSIQUE
cf ascaridoses imaginales.
A. DEFINITION ET IMPORTANCE
Il s’agit d’une helminthose non contagieuse due à la présence dans le sang de microfilaires puis à la
migration et à l’action pathogène des filaires adultes de Dirofilaria immitis localisées dans le cœur
droit et les artères pulmonaires. Ce parasite est responsable d’un syndrome d’insuffisance
cardiaque droite (ICD) puis globale parfois mortelle. La transmission s’effectue par dépôt du parasite
sur la peau lors d’une piqûre par un Culicidé ; le parasite pénètre ensuite à travers la plaie.
Synonymes = Filariose cardiaque, vers du cœur...
B. ETIOLOGIE
1) MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE
L’adulte a un corps très fin et allongé, blanchâtre. Les femelles mesurent jusqu’à 30 cm pour 1 mm
de diamètre et ont une extrémité caudale rectiligne effilée, munie d’une formation conique
papilliforme dirigée vers l’arrière. Les mâles mesurent 12 à 18 cm de long pour 1 mm de diamètre et
ont une extrémité caudale vrillée en tire bouchon et munie de 2 spicules inégaux et de nombreuses
papilles.
Les microfilaires mesurent 220 à 320 μm de longueur et ils sont dépourvus d’enveloppe (= « nus »).
Leur extrémité antérieure possède un espace céphalique rectangulaire et leur extrémité distale est
droite, rectiligne et effilée. La microfilaire est directement pondue par la femelle.
45/58
Dyspn
• Filaroïdoses
Jetage &
Jetage • Dirofilaria immitis
• Dirofilaria immitis
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Artère
Adulte
Adulte Micro-filaires
Micro-filaires L3, L4, ST5
Toux
Tissu conjonctif
Dyspnée
Dyspnée
Dyspnée
Dyspnée
sous-cutané
Piqûre
Toux
Toux
Cœur
L3, L2, L1
Toux
Toux
PHOTOS DE GAUCHE ET MILIEU : ADULTES / PHOTO DE DROITE : MICROFILAIRES
Jetage & épistaxieCœur
Cœur
https://www.youtube.com/w
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal yer_detailpage&v=FKKU0CzDW
2) CYCLE EVOLUTIF
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de s carniv
Cœur
Cœur
Ppp = 6 mois
St5 Adulte
Artère pulmonaire Ventricule D
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S9 MP. Callait-Cardinal
L3, L4, ST5 µfilaires
Tissu conjonctif
Dyspnée
Sang périphérique
sous-cutané
L3, L2, L1 L1
Dissémination
Cœur
https://www.youtube.com/watch?feature=pla
CYCLE EVOLUTIF DE DIROFILARIA IMMITIS
yer_detailpage&v=FKKU0CzDW Ww
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Remarque : une vidéo présentant ce cycle en 3D est disponible sur youtube
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=FKKU0CzDWWw
La contamination du chien (HD) se fait lors du repas sanguin du moustique (= vecteur biologique, HI)
où il y a dépôt des L3 à la surface de la peau : celles-ci vont alors pénétrer activement dans le tissu
conjonctif sous cutané. Le parasite va évoluer puis passer dans le sang circulant pour qu’au final les
filaires adultes se trouvent dans le cœur droit et les artères pulmonaires. Les femelles sont vivipares
et produisent des microfilaires que l’on va retrouver dans le sang périphérique. Ce sont ces
microfilaires qui sont absorbées par le moustique lors d’un repas sanguin.
14
La Ppp est de l’ordre de 6 mois : c’est après cette période que les signes cliniques sont les plus
manifestes.
46/58
Dys
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Toux
Remarque : le réchauffement climatique semble favoriser l’arrivée de nouveaux vecteurs
potentiels (par exemple le moustique tigre). Il est donc possible qu’il y ait une augmentation du
nombre de cas dans les années à venir…
Cœur
C. EPIDEMIOLOGIE
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
Cette affection atteint principalement les canidés comme le chien, le renard... Mais elle peut
éventuellement toucher les félidés (on suppose qu’elle est sous-diagnostiquée chez ceux-ci). C’est
une zoonose potentielle (peu grave en humaine, les L3 n’évoluent pas plus et s’enkystent un peu
partout dans l’organisme).
Dirofilaria immitis se retrouve en Europe partout sur le pourtour Méditerranéen. Cependant si on
étude la répartition géographique du parasite en France on se rend compte qu’il faut prendre en
compte trois éléments :
- Il faut le vecteur c'est-à-dire le moustique.
- Il faut des conditions climatiques particulières pour que le vecteur soit actif (caractère
saisonnier : été ++).
- Il faut que l’animal se rende là où se trouvent les vecteurs actifs (= voyage, chien dans le sud
de la France et de l’Europe).
Jetage & épistaxie
Même si aujourd’hui le parasite est peu fréquent en France, il suffit que l’hôte intermédiaire et les
conditions climatiques soient réunis et on pourra voir des foyers se développer (ça a été le cas en
Allemagne).
• En France: enquête 2006-2007
Cas autochtones Cas « importés » 36% d’autres dépt
30% de DOM-TOM
34% d’autres pays
Dyspnée
Toux
0 cas
1 cas
Cœur
2 à 10 cas
11 à 100 cas
> 100 cas
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9 MP. Callait-Cardinal
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS DE DIROFILARIOSE CARDIAQUE EN FRANCE (THESE DE LABOURE,
2010)
On a de nombreux cas aux Etats Unis. Des mesures de prophylaxie sont mises en place là-bas ; on a
maintenant des cas de résistance aux lactones macrocycliques.
tage & épistaxie
47/58
ie
Dyspnée
Toux
Cœur
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CAS DE DIROFILARIOSE CARDIAQUE AUX ETATS-UNIS
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S
9 MP. Callait-Cardinal
D. PATHOGENIE
Jetage & épistaxie
Dirofilaria immitis (adultes + microfilaires) possède différents types d’action qui concourent à
expliquer la clinique.
• En France: enquête 2006-2007
• Action mécanique et inflammatoire des adultes: les filaires adultes vivantes irritent l’endocarde et
l’endartère d’où l’inflammation et la formation de thrombus dans les vaisseaux ce qui va augmenter
Cas autochtones Cas « importés » 36% d’autres dépt
la résistance à l‘écoulement du sang et donc provoquer l’hypertension 30% depulmonaire.
DOM-TOM Les adultes
34% d’autres pays
Dyspnée
morts concourent à l’hypertension pulmonaire en faisant des emboles dans les vaisseaux. Ces lésions
sont responsables de l’ICD (insuffisance cardiaque droite) qui se développe et qui deviendra
globale quand l’animal décompensera. On aura des artérites et des thrombus dans les grosses
artères, et plutôt de la vasoconstriction dans les petites artères.
Toux
• Action mécanique des microfilaires : les microfilaires s’embolisent dans les capillaires sanguins des
vaisseaux, du cœur, des poumons... On a alors des lésions d’ischémie et d’anoxie dans ces organes
par obstacle à la circulation sanguine avec de la toux, dyspnée, des manifestations nerveuses…
0 cas
1 cas
Cœur
2 à 10 cas
• Action toxique : les adultes sécrètent des enzymes qui
11 à 100 casfavorisent l’installation du parasite et la
dégranulation des mastocytes ce qui participe à l’inflammation et à la vasoconstriction.
> 100 cas
• Action antigénique: des antigènes sont produits par les différents stades du parasites (surtout par
les adultes) d’où la formation de complexes immuns qui, associés aux autres activités, sont
responsables de :
− troubles respiratoires
− troubles nerveux (ex : embolisation de microfilaires dans le SNC)
− lésions cutanées
− insuffisances hépatique et rénale qu’il faudra surveiller lors du suivi du traitement.
Jetage & épistaxie
48/58
• Action mécanique + inflammatoire des adultes
– Dans grosses artères artérite, thrombus
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
• Immunité : elle est progressive (il faut plusieurs contacts avec le parasite), sélective, peu efficace
contre les adultes et mixte (essentiellement humorale). Elle ne permet pas l’élimination des
parasites. On note des phénomènes d’HS I et III.
• Symbiose avec Wolbachia pipientis : bactérie endosymbiotique obligatoire liée à Dirofilaria,
participant à leur survie et leur reproduction. Cette spécificité implique des conséquences
importantes pour le traitement. On administrera des antibiotiques en première intention pour
limiter le développement des Dirofilaria par suppression des bactéries.
Cela permet de stériliser les femelles, affaiblir les adultes et tuer les premiers stades larvaires. Traiter
en premier lieu avec des antibiotiques limitera des lésions de thrombo-embolie (que l’on risque lors
du relargage des bactéries si on traite directement les parasites).
E. ETUDE CLINIQUE
1) SYMPTOMES
49/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
forcément avoir déjà de souffle à l’auscultation. L’animal peut contracter des maladies
concomitantes mais ce n’est pas systématique.
• Stade III : phase de décompensation. L’ICD est manifeste puis devient globale avec plusieurs types
de manifestations :
- Générales : l’animal est très fatigué, il ne supporte plus aucun effort. On a une anémie par
diminution de la perfusion des capillaires donc ses muqueuses sont pâles. Il peut y avoir des
syncopes.
- Respiratoires : liées à la congestion et à l’œdème pulmonaire. On observe une dyspnée. A
l’auscultation pulmonaire, on entend des râles et des crépitements. L’animal a des quintes
de toux, y compris au repos.
- Abdominales : liées à la stase sanguine. On a une congestion hépatique avec hépatomégalie
due à l’hypertension portale, on peut avoir de l’ascite, des oedèmes déclives, des diarrhées,
une congestion rénale et une oligurie.
- Cardiaques et vasculaires : tachycardie, souffle tricuspidien net, diminution du pouls et du
choc précordial. On peut même avoir un pouls jugulaire systolique.
Ces différentes manifestations sont plus ou moins combinées. L’évolution dépend du degré
d’infestation et d’activité du chien. Elle est lente si le chien est sédentaire, mais l’aggravation des
signes est plus rapide chez un chien de chasse par exemple.
• Stade IV : syndrome de la veine cave, le plus grave, lors d’une infestation massive (au moins 50 vers
dans le cœur). C’est plutôt rare en France. L’apparition est brutale, l’évolution est rapide et fatale,
due à un choc cardiogénique : tachycardie, tachypnée, dyspnée, collapsus et hémoglobinurie
massive.
Stade Anamnèse Examen clinique Pronostic
I Normal/fatigabilité Quasi-normal Bon
Altération de l’état général
II
Baisse de performances Maladies concomitantes (anémie, qq signes
Maladie de Moyen à
à l’effort, toux d’insuffisance hépatique ou rénale)
gravité favorable
sporadique Augmentation bruits cardiaque apicaux à
moyenne
droite
Très mauvais état général, dyspnée, polypnée,
augmentation des bruits respiratoires, toux
Intolérance à l’exercice facilement déclenchable
Anorexie, perte de Fistule artério-bronchique, hémoptysie
III
poids, Toux persistante, Bruits cardiaques anormaux : souffle de
Maladie Réservé
dyspnée, Hémoptysie régurgitation d’insuffisance tricuspidienne
sévère
Troubles circulatoires Pâleur des muqueuses, anémie sévère, ictère
Syncopes Insuffisance cardiaque droit à ascite,
hydrothorax, veines jugulaires gonflées et
pouls jugulaire
IV Début soudain Hémoglobinurie, bilirubinurie
Sombre à
Syndrome Pas de toux ni de Distension des veines jugulaires
très
de la veine fatigue à l’exercice Bruits cardiaques plus forts et plus sourds
sombre
cave Abattement, anorexie Etat de choc en phase terminale
CLASSIFICATION DES SIGNES CLINIQUES ET PRONOSTIC DE LA DIROFILARIOSE CANINE
50/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
2) LESIONS
3) DIAGNOSTIC
SUSPICION EPIDEMIO-CLINIQUE
On pense à la dirofilariose chez un chien vivant à l’extérieur, venant d’une zone d’endémie et
présentant des difficultés à l’effort et des signes d’insuffisance cardiaque débutante.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Il ne faut pas oublier dans les hypothèse une insuffisance cardiaque banale, une angiostrongylose,
une anémie, l’épilepsie, les méningo-encéphalites…
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Ils reposent principalement sur l’imagerie médicale et les examens parasitologiques et sanguins.
Dans ce cas, la coproscopie n’a pas d’intérêt, alors qu’il est au contraire nécessaire de faire un bilan
hémato-biochimique.
A la radiographie thoracique, on observe une augmentation du contact cœur/sternum, un
déplacement dorsal de la trachée, une dilatation des artères pulmonaires et une densification du
parenchyme pulmonaire. Le cœur semble soulevé, en forme de D inversé.
C’est un des premiers examens à envisager.
51/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Dyspnée
– Mét
Toux
Toux
• 1ère é
Cœur
Cœur
• µ-filaire
COMPARAISON ENTRE LES VUES NORMALES ET PATHOLOGIQUES CHEZ LE CHIEN
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S
9 MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s p
Stade Images radiologiques mai
I Aucune lésion ou uniquement de petites densifications périvasculaires circonscrites aux
lobes caudaux
II Cœur : dilatation du ventricule droit
Artères pulmonaires : irrégularités bien nettes des artères lobaires légèrement élargies
Parenchyme pulmonaire : densification périvasculaire mixte (alvéolaire et interstitielle)
III Cœur : dilatation du ventricule et de l’oreillette droits
Artères pulmonaires : élargissement évident du tronc pulmonaire, déformation et
élargissement des artères lobaires caudales et crâniales, perte de l’arborisation artérielle
Jetage & épistaxie
• Méthodes sérologiques
CHIEN
Ag I. Défi
Jetage & épistaxie
– Hémagglutination
A l’échocardiographie, il est possible d’observer les parasites puisqu’ils sont assez gros, mais il faut trait
• Vetred® (Rhône Mérieux)
qu’il y en ait beaucoup et avoir suffisamment d’expérience.
– ELISA
Dyspnée
Jetage
- un étalement
• Méthodes directes
d’une prise de sang : • Speed® Diro (Virbac)
• sanguin coloré au (Mérial)
DiroCHEK –Heartworm MGG ne suffit pas, il y a de
recherche des µ-filaires
• Cite Dirofilaria (Rhône Mérieux)
– Étalement
– Étalement de sang + MGG
grandes chances de passer à côté des microfilaires étant donné
de sang + MGG
Dyspnée Toux
Toux
Cœur
•
1 étape
µ-filaires de ≠ espèces Coloration histochimique
Cœur
52/58
• µ-filaires de ≠ espèces
Module “Maladie s parasitaire s de s carnivore s” – S9
Coloration histochimique
MP. Callait-Cardinal
xie
xie
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Les méthodes sérologiques indirectes consistent à rechercher des antigènes de filaires adultes
femelles par hémagglutination ou ELISA. En général, on commence par faire une sérologie dans
laquelle on rechercher les Ag de femelles circulantes. Ces test sont rapides, spécifiques et semi-
quantitatifs (seuil de détection à 3-6 filaires adultes).
- Hémagglutination : Vetred ®
- ELISA : plusieurs tests sont commercialisés comme Witness® Dirofilaria (Synbiotics), SNAP®
dirofilariose PF (Idexx), Speed® Diro (Virbac), DiroCHEK- Heartworm (Mérial), Cite Dirofilaria
(Rhône Mérieux), SNAP® 4Dx (Idexx). Il faut toujours vérifier que les résultats concordent
avec la clinique observée et faire attention au croisement avec Dirofilaria repens.
- PCR : elle permet de différencier Dirofilaria immitis et Dirofilaria repens. Elle est réalisable à
l’école mais pas en routine en clientèle
Examen complémentaire Intérêts Limites
• Facilement disponible et • Images discrètes aux stades
réalisable précoces et non
Radiographies
• Assez peu coûteux caractéristiques
thoraciques
• Images caractéristiques aux
stades avancés
• Visualisation des parasites lors • Plus difficilement disponible
d’infestation massive • Qualité de l’interprétation
Echocardiographie
• Modification du ventricule droit
et artère pulmonaire
• Facilement disponible et peu coûteux
• Anémie régénérative
Numération formule • Leucocytose
• Eosinophilie / basophilie ++
Elements de suspicion
• Thrombocytopénie +
• Facilement disponible et peu coûteux
• Bilan hépatique et rénal indispensable pour évaluer les
conséquences cardiaques droites et mettre le traitement en place
Examens biochimiques • Hypoprotéinémie qui assombrit le pronostic
• Electrophorèse des protéines : augmentation des β3- et des γ-
globulines
• Suivi du traitement
• Mise en évidence : étalement • Difficile à réaliser
Mise en évidence et sanguin, goutte épaisse, épreuve directement par le praticien
identification des de Knott modifiée, filtration • Diagnose d’espèce difficile
microfilaires dans le • Identification : nombre,
sang morphologie des larves et
coloration histochimique
• Recherche d’Ag spécifiques : • Coût moyen
plusieurs kits commercialisés
• Très bonne spécificité
• Bonne sensibilité (>3 filaires
Sérologies
adultes)
• Faciles et rapides, résultat
immédiat
Etiologie
53/58
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
Caractéristiques Dirofilaria Dirofilaria Acanthocheilonema Acanthocheilonema
immitis repens reconditum dracunculoïdes
Longueur (µm) 220 – 340 290 – 360 200 – 230 199 -230
Largeur (µm) 5 – 6,5 6 – 8 4 – 5 5 – 6
Espace Rectangle Carré Rectangle
céphalique
Extrémité Régulière Régulière Irrégulière
antérieure
Queue Longue et Longue et
effilée effilée
Extrémité Rectiligne Incurvée En hameçon En hameçon
postérieure
CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DES MICROFILAIRES SANGUICOLES DES FILAIRES DU CHIEN
F. METHODES DE LUTTE
1) TRAITEMENT
Dans un premier temps, il faut définir le stade et bien expliquer au propriétaire les risques et le
pronostic : à partir du stade III, l’animal a de fortes chances de mourir alors que pour les stades I et II,
on peut tenter un traitement à base de doxycycline, d’ivermectine et de mélarsonine.
• Pré- traitement : début à J0
Cette phase dure 2 mois. L’activité physique est réduite (pas de course, pas de chasse, juste sortie
très courte pour les besoins). On administre de la doxycycline à 10mg/kg BID pendant 4 semaines
pour tuer les bactéries endosymbiotiques et limiter les risques de thrombo-embolie. On y associe
de l’ivermectine (endectocide) à 6 μg/kg/mois à continuer pendant toute la durée du traitement.
On a un effet synergique entre les deux molécules, ce qui permet d’utiliser ce traitement jusqu’à 60
jours. La synergie permet également une action plus efficace sur les adultes.
• Traitement adulticide : début à J60
Cette phase dure 2 mois également. Le repos doit être STRICT et complet de J60 à J120. On réalise
une cageothérapie pendant ce laps de temps, le chien ne sort même pas pour faire ses besoins.
On poursuit l’ivermectine à 6 μg/kg une fois par mois entre J60 et J120. On commence la
mélarsomine (Immiticide®, adulticide strict) dans cette phase, 2 mois après le début du traitement à
l’ivermectine.
On hospitalise l’animal le jour de l’injection de mélarsomine pour avoir une bonne surveillance : c’est
un arsenical susceptible de tuer les animaux... mais c’est également le seul adulticide strict dont on
dispose... Le protocole est le suivant : 2.5mg/kg en IM à J60, puis J90, puis J91.
Il faut surveiller soigneusement les paramètres hépatiques et rénaux durant le traitement ainsi
qu’une éventuelle protéinurie. On effectue un contrôle sérologique à 6 mois puis tous les ans. A
J120, on peut reprendre l’activité progressivement avec des très courtes sorties. Ce traitement est
extrêmement contraignant, il est important d’obtenir l’approbation et la participation des
propriétaires.
54/58
Jetage & épistaxie
Dyspnée
10 mg/kg
BID/4 sem.
Activité réduite REPOS COMPLET IMPERATIF
Toux
Toux
Mélarsomine Mélarsomine
2,5 mg/kg IM 2,5 mg/kg IM
J90 et J91
Cœur
Cœur
J0 J30 J60 J90 J120
SCHEMATISATION DU PROTOCOLE DE TRAITEMENT DE LA DIROFILARIOSE CARDIAQUE
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal
9 Module “Maladie s parasitaire s de
L’intérêt des corticoïdes dans le traitement n’est pas démontré.
• Traitement chirurgical : il est envisageable pour les stades IV ou pour une forme oculaire.
2) PROPHYLAXIE
Dyspnée
En prophylaxie médicale, on a deux façons d’agir : Maladie Milbéma
- soit on fait en sorte que les moustiques ne piquent pas le chien et ne puissent pas
Guardian
transmettre le parasite : collier Scalibor© ou Advantix© en spot on (contiennent tous les
• Protocol
deux un pyréthrinoïde).
Toux
Toux
– Vie en
- Ou bien on cherche à détruire régulièrement les microfilaires et les immatures injectés par
– Séjou
+ +
les moustiques au chien avec de l’ivermectine (attention, le Cardomec® n’existe plus),
sélamectine (Strongold®), milbémycine (Milbémax®, Interceptor®, Trifexis®), moxidectine
– Séjou
dernie
(Advocate®, Guardian® SR).
Cœur
Cœur
Protocoles :
Module “Maladies parasitaires des carnivores” – S MP. Callait-Cardinal Module “Maladie s parasitaire s de
- Vie en zone d'endémie : 1 administration/mois à vie.
9
• Zoonose rare et peu grave • Beaucoup plu
• Apparemmen
• Homme = cul de sac L3 dans le conjonctif 55/58
• Souvent très
SC, le parenchyme pulmonaire
Dyspnée
Dyspnée
• Diagnostic di
• Nodules retirés chirurgicalement – Recherche d
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
G. ASPECT ZOONOSIQUE
C’est une zoonose rare et peu grave car l’homme est un cul de sac épidémiologique : c'est-à-dire
que la larve L3 injectée par le moustique reste sous forme L3 dans le tissu conjonctif sous cutané ou
le parenchyme pulmonaire ; à la radio on observe des lésions toutes rondes. Les nodules peuvent
être retirés chirurgicalement s’ils sont en sous cutané.
C’est très rare, plutôt décrit dans les zones très infestées. Apparemment, il n’y en a pas en France.
Soit on a des formes asymptomatiques soit des formes très graves (c’est tout ou rien, mais c’est plus
souvent très grave).
Le diagnostic est difficile car :
- la recherche des microfilaires est souvent négative (très peu de microfilaires circulantes
d’autant plus que leur survie est plus courte chez le chat).
- La recherche des Ag sériques est moins fiable que chez le chien et on n’a pas de tests
spécifiques (les tests canins ne semblent pas transposables).
- Les examens radiographiques, eux, restent fiables et intéressants.
On n’a pas de traitement curatif reconnu (a priori non tolérance des arsenicaux = Immiticide chez le
chat, mais personne ne sait vraiment). La chimiothérapie est théoriquement possible avec
l’ivermectine, mais pas avec de la perméthrine chez cette espèce. On pourrait essayer de traiter avec
des doxycyclines, mais il n’y a aucune publication à ce sujet.
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Annexe
Annexe 11 :: Diagnose
Diagnose des
des larves
larves dede nématodes
nématodes cardio-pulmonaires
cardio-pulmonaires des
U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14 des
carnivores
carnivores
ANNEXES !!
¤Caractéristiques
¤Caractéristiques morphologiques
morphologiques des
des larves
larves de
de nématodes
nématodes susceptibles
susceptibles d’être
d’être observées
observées par
CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DES LARVES DE NEMATODES SUSCEPTIBLES D’ETRE OBSERVEES par
PAR EXAMEN COPROSCOPIQUE MICROSCOPIQUE CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT
examen
examen coproscopique
coproscopique microscopique
microscopique chez
chez le
le chien
chien et
et le
le chat¤
chat¤
Page
Page 65
65 sur
sur 66!
66!
!!
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U.E. MALADIES PARASITAIRES DES CARNIVORES – CM 13-14
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القرآن
األذكار
تالوة
الحديث
دعاء ختم القرآن الكريم أذكار الحج والعمرة أذكار الطعام أذكار الخالء