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SCIENCE JURIDIQUE
Semestre 3
Volume 2
Les manuels de l’Institut Universitaire
d’Abidjan
Édition 2020-2021
o
N IUA-2020/DROIT/L2/S3
Licence 2 DROIT
Semestre 3
Volume 2
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Les Manuels de l’Institut Universitaire d’Abidjan / 2020-2021
Note introductive
Aka KOUAMÉ
Président de l’Institut Universitaire d’Abidjan
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NOS FORMATIONS
FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUE ET FACULTÉ DES SCIENCES
POLITIQUE ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
DÉPARTEMENT DE DROIT DÉPARTEMENT DES SCIENCES
Droit Privé et Public Ivoirien ÉCONOMIQUES
Droit Privé et Public Français Économie Pure
Économie Monétaire et Bancaire
DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE Stratégies de Développement
Politiques Publiques et Bonne Gouvernance
Affaires Internationales et Diplomatie DÉPARTEMENT D’ADMINISTRATION
DES AFFAIRES
FACULTÉ DES SCIENCES ET Comptabilité
TECHNOLOGIES Finances
DÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES ET Marketing
INFORMATIQUE Logistique
Actuariat Gestion des Ressources Humaines
Génie Logiciel
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA
L’INGÉNIERIE COMMUNICATION
Mécanique Énergétique Publicité Marketing
Génie des Procédés Communication Numérique
Génie Civil Communication des Organisations
DÉPARTEMENT DE MUSIQUE
Musique et Musicologie (composition
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instrumentale, électro-acoustique)
II Plateaux, 7ème tranche rue L40, Carrefour Cascades, Lot 3016, Illot 251 BIS 01 BP 12159 Abidjan 01 – Tel : 22 42 22 65 / 07 23 18 62 /
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L’ENVIRONNEMENT D’ETUDES
Services d’accompagnement
La mobilité étrangère et Coopération Internationale
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Département de Mathématiques-Informatique
Manuel de cours de Licence 1 Manuel de cours de Licence 3
Manuel de cours de Licence 2
Mathématiques appliquées Manuel de cours de Master 1
Manuel de cours de Licence 2 Manuel de cours de Master 2
Informatique
Département d’Ingénierie
Manuel de cours de Licence 1
Manuel de cours de Licence 2
Manuel de cours de Licence 3
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Présentation du programme de Licence en Droit
1. Objectif général
Adapté aux programmes du même genre en vigueur dans les universités publiques
ivoiriennes et inspiré des programmes des universités nord-américaines et européennes,
la licence en Droit de l’IUA offre une formation juridique générale de base donnant la
possibilité aux étudiants de poursuivre leurs études jusqu’au plus haut degré de
qualification (Master, Doctorat). Il permet aussi d’entrer directement dans la vie active
(concours administratifs de catégorie A, emplois dans le secteur privé). Selon les
secteurs d’activité vers lesquels les étudiants souhaitent s’orienter, il leur est conseillé
d’opter lors de la troisième année pour la spécialité Droit privé ou public.
Le programme de licence en Droit de l’IUA permet aux étudiants d’acquérir des
connaissances sur l’ensemble du domaine du Droit : Droit privé, Droit public, histoire
du Droit, Science politique, Économie politique, etc.
Il permet de :
- Donner une formation générale en Droit privé et Droit public afin de permettre
la poursuite d’études en master.
- Offrir l’apprentissage de la méthodologie, de l’analyse et des techniques du
Droit nécessaires pour travailler dans toutes les branches du Droit.
- Outiller les étudiants à la gestion et à l’analyse juridiques.
- La préparation aux différents métiers du Droit donnant accès à l’administration
et aux entreprises.
- La spécialisation dans l’une des carrières du Droit.
Plus précisément, ce programme vise à assurer aux étudiants :
- Une solide formation de base en Droit permettant d’entrer en première année de
Master, de présenter certains concours de la fonction publique, de postuler à des
emplois relevant de ce niveau d’études ou créer leur propre entreprise.
- L’acquisition d’une grande culture générale lors des trois années du cycle de
formation.
- La familiarisation avec les structures et le fonctionnement des principales
institutions législatives, judiciaires et politiques.
2. Objectifs spécifiques
Selon l’option choisie, les compétences attendues sont les suivantes :
Pour l’option Droit privé
- la maîtrise de tous les aspects liés à l’ingénierie juridique, comptable, fiscale et
financière inhérente à la gestion de l’entreprise et des personnes ;
- la rigueur de raisonnement ;
- la méthodologie du travail universitaire ;
- la connaissance de l’environnement juridique et économique ;
- la connaissance des métiers du Droit ;
- les contraintes liées à une activité professionnelle.
Pour l’option Droit public
- la maîtrise de tous les aspects liés à l’ingénierie juridique inhérente à la gestion
de l’administration ;
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Les Manuels de l’IUA – Licence 2 DROIT / Semestre 3
SOMMAIRE
Droit administratif
général
Professeur Yédoh Sébastien LATH
0
Droit administratif général
1
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Sommaire
LIVRE 2 LE
CONTRÔLE JURIDICTIONNEL DE L’ADMINISTRATION ............ 26
Première Partie : La responsabilité administrative ................................ 26
Titre 1 Le régime général de la responsabilité administrative .............. 26
Titre 2 Les régimes spéciaux de responsabilité administrative ............ 29
Deuxième Partie Le recours pour excès de pouvoir............................... 40
Titre 1 La mise en œuvre du recours pour excès de pouvoir ................ 40
Titre 2 La portée du contrôle par la voie du recours pour excès de
pouvoir ..................................................................................................... 41
2
Droit administratif général
Introduction générale
I- Définition du droit administratif
- La définition organique : le droit administratif est le droit de
l’administration.
3
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
LIVRE 1
L’ORGANISATION DE L’ADMINISTRATION
……………………………………………………………….
Première partie
L’organisation structurelle de l’Administration :
les structures administratives
Titre 1
Les considérations générales :
les principes généraux de l’organisation administrative
Chapitre 1
La définition de l’administration et
les formes d’organisation administrative
4
Droit administratif général
Chapitre 2
Les procédés (techniques)
d’organisation administrative
Chapitre 3
Les techniques de contrôle de l’administration
Section 1- Des techniques de contrôle interne : le contrôle administratif
- Le contrôle hiérarchique : est interne à l’administration et exercé par le
supérieur hiérarchique sur son subordonné.
- Le contrôle de tutelle : est également un contrôle interne à
l’administration qui est exercé par l’autorité de tutelle (généralement le
ministre chargé des collectivités décentralisées). Aux termes de l’article 47
de l’ordonnance de 2011 d’orientation sur l’organisation de l’administration
territoriale en Côte d’Ivoire, « la tutelle de l’État sur les collectivités
territoriales est exercée par le Ministre en charge de l’Administration du
territoire ».
5
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
- Le contrôle par une autorité administrative indépendante : Les
autorités administratives indépendantes font partie intégrante du système
administratif.
Titre 2
La structuration de l’administration ivoirienne
Chapitre 1
L’administration centrale
Section 1- La Présidence de la République
L’institution de la présidence de la République est animée principalement
par le Président de la République. Depuis, la réforme constitutionnelle de
2016, un poste de Vice-Président est institué. En effet, l’article 53 de la
constitution du 8 novembre 2016 dispose : « L’exécutif est composé du
Président de la République, du Vice-Président de la République et du
Gouvernement ».
Section 2- La Primature
La Primature est animée principalement par le Premier ministre qui est le
chef du gouvernement. Mais dans le même présidentialisme en vigueur en
Côte d’Ivoire, le Premier ministre n’est en réalité qu’un primus inter pares.
6
Droit administratif général
Chapitre 2
L’Administration territoriale
Section 1- L’administration déconcentrée
Les différentes circonscriptions administratives
• les régions ;
• les départements ;
• les sous-préfectures ;
• les villages.
L’Administration décentralisée :
• les régions ;
7
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
• les communes ;
8
Droit administratif général
9
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
• Textes :
• La loi n° 2014-452 du 05 août 2014 portant mode de création, attributions,
organisation et fonctionnement du district autonome ;
• La loi n° 2014-453 du 05 août 2014 portant statut du District Autonome
d'Abidjan ;
• La loi n° 2014-454 du 05 août 2014 portant statut du District Autonome
de Yamoussoukro.
• Ouvrages :
- Francis WODIE et Martin D. BLEOU, La Chambre administrative de la
Cour suprême et sa jurisprudence, Economica, Paris, 1981
- Jean RIVERO et Jean WALINE, Droit administratif, 17e édition, Dalloz,
Paris, 1998.
- Marceau LONG, Posper WEIL, Guy BRAIBANT, Pierre DELVOLVE et
Bruno GENEVOIS, Les grands arrêts de la jurisprudence administrative,
18e édition, Dalloz, Paris, 2011.
- René CHAPUS, Droit administratif général, Tome 1, Montchrestien, 15e
édition, Paris, 2001.
• Articles :
- Jean RIVERO, Existe-t-il un critère du droit administratif ?, RDP, 1953,
p. 279 et s.
- Yédoh Sébastien LATH, Les caractères du droit administratif des Etats
africains de succession française. Vers un droit administratif africain
francophone ?, Revue du Droit Public et de la science politique en France
et à l’étranger, n° 5, 2011, p. 1255 à 1288
• Arrêts :
- CSCA, Etat de Côte d’Ivoire c/ Nomel Agness Antoinnette, du 18 janvier
2012, arrêt n° 02.
- CACS, 30 juillet 1997 : Dame Néméhou née Kinda Assiata Opportune c/
ministère de l’emploi et de la fonction publique, in : Martin BLEOU
Djezou, Les Grands arrêts de la jurisprudence administrative ivoirienne
(GAJAI), CNDJ, Abidjan, 2012, p. 14 et s.
- CACS, 18 mai 2005 : Dagbo Godé Pierre c/ la Primature, in GAJAI, p.
39 et s. 10
Droit administratif général
EXERCICES D’ASSIMILATION
Exercice 1 : Commentaire.
11
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Exercice 2 : Commentaire
CSCA, 30 juillet 1997, Dame Néméhou née Kinda Assiata c/ ministère de
l’Emploi et de la Fonction publique, arrêt n° 32.
CHAMBRE ADMINISTRATIVE
CHAMBRE
MONSIEUR NOUAMA, PRESIDENT
ADMINISTRATIVE
LA COUR,
Qu'en effet après la parution dans le quotidien "le Jour" du 24 octobre 1995
d'un article intitulé "Qui veut la peau de madame NEMEHOU-KINDA",
article dont le contenu a été jugé comme mettant en cause l'entreprise et sa
direction, l'employeur sollicitait de l'Inspecteur du Travail et des lois
sociales. Directeur Régional de l'Emploi de Bouaké, l'autorisation de
licencier la requérante ;
13
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
EN LA FORME
AU FOND
15
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Considérant par ailleurs que l'autorité hiérarchique est libre des moyens à
mettre en œuvre pour parvenir à la manifestation de la vérité et asseoir sa
conviction;
Qu'en l'espèce la loi ne lui fait pas obligation de procéder à une contre-
enquête sur les lieux où les faits se sont déroulés;
Qu'il s'ensuit que le moyen tiré du vice de forme doit être écarté;
DECIDE
Exercice 3 : dissertation
Sujet : Le régime juridique des autorités administratives indépendantes
en Côte d’Ivoire.
Exercice 4: Dissertation
17
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Deuxième partie
L’organisation fonctionnelle de l’Administration :
l’action administrative
Titre 1
Le principe de base de l’action administrative :
la légalité administrative
Chapitre 1
La légalité administrative est formée
par le bloc légal ou source de la légalité
Section 1- Les sources écrites
Ces sources renvoient à la hiérarchie des normes qu’on pourrait qualifier en
la matière d’hiérarchie de la légalité. Ce sont :
• la constitution,
• les traités internationaux,
• les normes de force législative et
• le règlement.
18
Droit administratif général
Chapitre 2
L’action administrative est
soumise à la légalité
Titre 2
Les formes de l’action administrative
Chapitre 1
Les opérations matérielles :
les missions de l’Administration
Section 1- Une mission de prestation : le service public
- La notion de service public : le service public est activité d’intérêt général
exercé par ou sous le contrôle de l’administration.
19
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Section 2- Une mission de prescription : la police administrative
- La notion de police administrative : La police administrative est une
activité de préservation de toute atteinte à l’ordre public et qui relève de la
compétence exclusive de l’administration.
- Les pouvoirs de police administrative : La police administrative, activité
de maintien de l’ordre public ou de prévention des atteintes à l’ordre public,
relève de prérogatives de Puissance Publique.
Chapitre 2
Les actes juridiques :
les moyens juridiques de l’action administrative
Section 1- L’acte administratif unilatéral ou la décision (administrative)
La définition de l’acte administratif unilatéral : C’est le législateur qui
donne une définition de l’acte administratif unilatéral, ayant visiblement
pour synonyme la décision administrative. Il résulte de l’article 54-2 de la
loi n° 94-44 du 16 août 1994 relative à la Cour Suprême, que le recours pour
excès de pouvoir n'est ouvert que « contre les décisions émanant des
autorités administratives ». Ainsi, l’acte administratif unilatéral est à la fois
un acte émanant d’une autorité administrative, et un acte revêtant un
caractère exécutoire.
20
Droit administratif général
21
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
• Textes :
- constitution du 8 novembre 2016
- loi n° 98-338 du 2 juillet 1998 fixant les règles générales relatives aux
Établissements publics nationaux et portant création de catégories
d'Établissements publics;
- loi n° 63-4 du 17 janvier 1963 relative à l'utilisation des personnes en vue
d'assurer la promotion économique et sociale de la nation.
- loi n° 94-44 du 16 août 1994 relative à la Cour Suprême
• Ouvrages :
- Félix Sohuily ACKA, Cours de droit administratif, 1er édition, Les éditions
ABC, Abidjan, 2009
- René DEGNI-SEGUI, Droit administratif général. Tome 2: l’action
administrative, Editions CEDA, Abidjan, 2003,
- Marceau LONG, Posper WEIL, Guy BRAIBANT, Pierre DELVOLVE et
Bruno GENEVOIS, Les grands arrêts de la jurisprudence administrative,
18e édition, Dalloz, Paris, 2011.
- F-P. BENOIT, Le droit administratif français, Dalloz, Paris, 1968
- René CHAPUS, Droit administratif général, Tome 1, Montchrestien, 15e
édition, Paris, 2001.
• Articles :
- Pierre-François GONIDEC, Les principes fondamentaux du régime
politique de la Côte d’Ivoire. Penant, 1961, p. 679 et s.
- Yédoh Sébastien LATH, Les caractères du droit administratif des Etats
africains de succession française. Vers un droit administratif africain
francophone ?, Revue du Droit Public et de la science politique en France
et à l’étranger, n° 5, 2011, p. 1255 à 1288
• Arrêts :
- C.S.C.A, 22 juillet 1981, El Hadj Bakary Koné
- (CE Il mai 1951, consorts Baud. S 1952, 3. 13
- C.E. Ass., 18 avril 1947, Jarrigion, Rec., p. 148.
- C.E. Ass., 7 juillet 1950, Dehaene et autres, Rec., p. 426 ou D., 1950, p.
583, note A. Gervais.
- C.E., 31 juillet 1942, Monpeurt,
22 Rec., 167 ou GAJA ; C.E., 2 avril 1943,
Bouguen, GAJA
- CE, 27 octobre 1995, Commune de Morsang-Sur-Orge, Rec. 372, concl.
Frydman
Droit administratif général
EXERCICES D’ASSIMILATION
Exercice 1 : Dissertation
Sujet : Les préambules de la Constitution ivoirienne constituent-ils une
source de légalité administrative ?
Exercice n° 2 : Questionnaire
1. Les circonstances exceptionnelles ont-elles une incidence sur le respect de
la légalité ordinaire ?
2. Quelle est l’arrêt qui, le premier a consacré la théorie jurisprudentielle des
circonstances exceptionnelles ?
3. Existe-t-il en droit ivoirien un ou des arrêts qui font référence
expressément à la théorie des circonstances exceptionnelles.
4. À quelles conditions la théorie jurisprudentielle des circonstances
exceptionnelles peut-elle jouer ? Le non-respect de ces conditions est-il
sanctionné ?
5. Les juges constitutionnel et administratif s’autorisent-ils un contrôle sur
les mesures prises par le Président de la République en application des
articles 16 de la constitution française et 73 de la constitution ivoirienne ?
6. En dehors de la jurisprudence, le droit positif consacre-t-il la théorie des
circonstances exceptionnelles ?
24
Droit administratif général
25
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
LIVRE 2 LE
CONTRÔLE JURIDICTIONNEL DE L’ADMINISTRATION
Première Partie :
La responsabilité administrative
Titre 1
Le régime général de
la responsabilité administrative
Chapitre 1
L’existence du droit de
la responsabilité administrative
Section 1- Le principe général de l’autonomie de la responsabilité
administrative
L’affirmation du principe général de l’autonomie de la responsabilité
administrative permet de mettre en évidence les caractères du droit de la
responsabilité administrative. Le principe général de la responsabilité
administrative est né à la fin du XIXème siècle, en raison de l’abandon
progressif du dogme de l’irresponsabilité, qui a abouti à la consécration du
principe de la responsabilité à travers l’arrêt Blanco (TC, 8 février 1873).
26
Droit administratif général
Chapitre 2
L’action en responsabilité administrative
Chapitre 3
La réparation du préjudice :
la portée de la responsabilité administrative
28
Droit administratif général
Titre 2
Les régimes spéciaux de
responsabilité administrative
Chapitre 1
La responsabilité de l’État résultant de dommages spécifiques liés à
certains services publics
Chapitre 2
La responsabilité du fait des dommages
se rapportant aux véhicules administratifs et aux attroupements dans les
communes
29
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
De cette disposition découlent les conditions d’engagement de la
responsabilité de la commune, et en conséquence le mécanisme
d’indemnisation.
30
Droit administratif général
• Textes :
- constitution du 8 novembre 2016
- loi n° 76-501 du 3 août 1976 portant Code des Postes et Télécommunications
- loi n° 94-44 du 16 août 1994 relative à la Cour Suprême
- La loi 72-833 du 21 décembre 1972, portant code de procédure civile,
commerciale et administrative, modifiée par les lois 78-663 du 5 août 1978,
93-670 du 9 août 1993, 97-516 et 97-517 du 14 septembre 1997.
• Ouvrages :
- Edouard LAFERRIERE, Traité de la juridiction administrative et des recours
contentieux, Bergel-Levrault, Paris, 1896 ;
- René DEGNI-SEGUI, Droit administratif général. Tome 3 : le contrôle
juridictionnel de l’Administration, CEDA, Abidjan, 2013 ;
- Martin Djézou BLEOU, Les grands arrêts de la jurisprudence administrative
ivoirienne, CNDJ, Abidjan, 2012 ;
• Articles :
- Yédoh Sébastien LATH, Le contentieux administratif dans le système ivoirien
d’unité de juridiction : Eléments d’une typologie, in Alioune SALL et Ismaïla
Madior FALL (sous la dir. de) : Actualité du droit public et de la science
politique en Afrique, Mélanges en l’honneur de Babacar KANTE,
L’Harmattan, Dakar, 2017, p. 537 à 565 ;
- Yédoh Sébastien LATH, Organisation juridictionnelle et droit administratif :
esquisse d’une théorie de l’évolutionnisme juridique en France et en Afrique
francophone, Communication au colloque de Dakar sur « Cinquante ans de
droit administratif en Afrique », Dakar, 2015. Yédoh Sébastien LATH, Les
contentieux de la régulation devant la Chambre administrative, Tribune de la
Chambre administrative, n° 08, 2017, p. 15 et 20.
- R. NOGUELLOU, Le contrôle parlementaire et administratif de
l’administratif, in : Pascale GONOD, Fabrice MELLERAY et Philippe
YOLKA (sous la dir. de), Traité de droit administratif, Tome 2, Dalloz, Paris,
2011, p. 488.
• Arrêts :
- C.S.C.A. , 14 janvier 1970 ; Société des centaures routiers, Bléou et Wodié,
p. 152.
- Blanco (TC, 8 février 1873)
- CSCA, Etat de Côte d’Ivoire c/ Nomel Agness Antoinnette, du 18 janvier
2012, arrêt n° 02.
- CE, Sect. 14 décembre 1962, 31Doublet, Rec.
- CE, 29 mars 1946, Caisse départementale d’assurances sociales de Meurthe
et Moselle c/ Etat, Rec. 100.
- CE, 4 novembre 1955, Giudicelli, Rec. 520.
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
EXERCICES D’ASSIMILATION
Exercice 1: Commentaire
CSCA, 27 avril 2016, Société aéroport international d’Abidjan dite
A.E.R.I.A c/ - Compagnie aérienne Turkish Airlines - État de Côte d’Ivoire -
Autorité nationale de l’aviation civile dite A.N.A.C - Agence pour la sécurité
de la navigation en Afrique et à Madagascar dite A.S.E.C.N.A, arrêt n° 67.
CASSATION-
COUR SUPREME
ANNULATION
CHAMBRE ADMINISTRATIVE
SOCIETE AEROPORT
INTERNATIONAL D’ABIDJAN DITE
A.E.R.I.A C/ - COMPAGNIE AERIENNE
TURKISH AIRLINES - ETAT DE COTE
AU NOM DU PEUPLE
D’IVOIRE - AUTORITE NATIONALE
IVOIRIEN
DE L’AVIATION CIVILE DITE A.N.A.C
- AGENCE POUR LA SECURITE DE LA
NAVIGATION EN AFRIQUE ET A
MADAGASCAR DITE A.S.E.C.N.A
LA COUR,
32
Droit administratif général
33
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Vu la convention du 7 octobre 2009 portant concession pour l’extension, le
développement, le renouvellement, la modernisation, l’entretien et
l’exploitation de l’Aéroport International Félix Houphouët-Boigny
d’Abidjan ;
Vu la loi n° 2014-424 du 14 juillet 2014 portant création, organisation et
fonctionnement des juridictions de commerce ;
Vu la loi n° 94-440 du 16 août 1994 déterminant la composition,
l’organisation, les attributions et le fonctionnement de la Cour Suprême,
modifiée et complétée par la loi n° 97-243 du 25 avril 1997 ;
Ouï le rapporteur ;
Considérant que, selon les énonciations du jugement attaqué
(Tribunal de Commerce d’Abidjan, RG n° 1162 et 1357/2015 du 9 juillet
2015), le 12 mai 2014, l’avion assurant le vol TK 631 de la Compagnie
TURKISH AIRLINES a percuté une antilope alors qu’il venait de se poser
sur la piste d’atterrissage de l’Aéroport International Félix Houphouët-
Boigny d’Abidjan ; que, pour obtenir réparation du préjudice né des
dégradations subies par son aéronef, la Compagnie TURKISH AIRLINES a
attrait l’Etat de Côte d’Ivoire, l’A.N.A.C., l’A.S.E.C.N.A. et la société
A.E.R.I.A. devant le Tribunal de Commerce d’Abidjan ;
Considérant que, par le jugement susvisé, le Tribunal de Commerce
d’Abidjan a décliné sa compétence à l’égard de l’Etat de Côte d’Ivoire, de
l’A.N.A.C. et de l’A.S.E.C.N.A., au motif qu’il s’agit de personnes morales
de droit public ; qu’il a, en revanche, rejetant l’exception d’incompétence
soulevée par la société A.E.R.I.A., retenu sa compétence à l’égard de celle-
ci et l’a déclarée responsable du préjudice subi par la Compagnie TURKISH
AIRLINES, en réparation duquel, il l’a condamnée au paiement de la somme
de 110.855.750 francs ;
Considérant que, par exploits des 17 décembre 2015 et 21 janvier
2016, la société A.E.R.I.A. a formé un pourvoi en cassation contre ce
jugement contradictoire qui lui a été signifié le 16 novembre 2015 ;
EN LA FORME
Considérant que le pourvoi intervenu dans les circonstances
susvisées est conforme à la loi et est donc recevable ;
AU FOND
34
Droit administratif général
35
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
- les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d’assurance
et de transit ;
- les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;
- l’exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de
ressources naturelles ;
- les opérations de location de meubles ;
- les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;
- les opérations des intermédiaires de commerce, telles que commissions,
courtages, agences, ainsi que les opérations d’intermédiaire pour l’achat, la
souscription, la vente ou la location d’immeubles, de fonds de commerce,
d’actions ou de parts de société commerciale ou immobilière ;
- les actes effectués par les sociétés commerciales. » ;
Qu’il résulte de l’article 5 du code de procédure civile, commerciale
et administrative que « les tribunaux de première instance et leurs sections
détachées connaissent de toutes les affaires civiles, commerciales,
administratives et fiscales pour lesquelles compétence n’est pas attribuée
expressément à une autre juridiction en raison de la nature de l’affaire » ;
Considérant que les actes de commerce énumérés par l’article 7 de
la loi portant création, organisation et fonctionnement des Tribunaux de
Commerce et l’article 3 de l’acte uniforme de l’OHADA sur le droit
commercial général sont, par définition, des actes juridiques qui, par
essence, comportent, de la part de leurs auteurs, une manifestation de
volonté destinée à produire des effets de droit, alors que les faits jugés par le
Tribunal de Commerce sont relatifs à un accident qui est un fait juridique
qui, même s’il est susceptible de produire des effets de droit, ne peut être
rattaché à une activité de nature commerciale ou confondu avec celle-ci ;
Que, par ailleurs, l’exploit introductif d’instance du 16 mars 2015
délaissé par la Compagnie TURKISH AIRLINES à la société A.E.R.I.A., à
l’A.S.E.C.N.A. et à l’A.N.A.C. contient une demande reposant sur l’article
1382 du code civil qui dispose que « tout fait quelconque de l’homme, qui
cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer » ;
Considérant qu’ il est de principe que l’action en responsabilité
dirigée contre un organisme privé gérant un service public ne peut être
36
Droit administratif général
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Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
- Casse et annule le jugement n° RG 1162 et 1357/2015 du 9 juillet
2015 du Tribunal de Commerce d’Abidjan ;
- Renvoie les parties et la cause devant le Tribunal de Première
Instance d’Abidjan siégeant en matière administrative ;
Ainsi jugé et prononcé par la Cour Suprême, Chambre
Administrative, en son audience publique ordinaire du VINGT SEPT
AVRIL DEUX MIL SEIZE ;
Où étaient présents MM. KOBO Pierre Claver, Président de la
Chambre Administrative, Président ; BOBY Gbaza, Conseiller-Rapporteur
; N’GORAN Theckly Yves, Mme ZAKPA Akissi Cécile, ZALO Léon
Désiré, ZUNON Séri Alain, Conseillers ; en présence de M. Fofana
IBRAHIMA, Avocat Général ; avec l’assistance de Maître MEITE Lassina,
Greffier ;
En foi de quoi, le présent arrêt a été signé par le Président, le
Rapporteur et le Greffier.
l’ordre aux agents de police d’user de tous les moyens pour neutraliser les
manifestants. Pour stopper la furie de la foule, les agents de police font usage
de leur matraques et frappent violemment KOBITO KILLOU l’un des
leaders de l’association qui est grièvement blessé. Monsieur SALA BITA
qui courait à son secours est atteint d’une balle dans sa cuisse gauche.
Monsieur POPITO PALA assis au balcon de son appartement est
mortellement atteint d’une balle à la tête.
Dans les échauffourées, Monsieur KALITO un chauffeur de taxi de passage
parvient à soustraire les blessés qu’il décide de transporter au CHU de
PATRIDOUGOU. Malheureusement à 2km du Centre hospitalier, il est
surpris par un amas de gravas abandonné sur la voie publique par la
compagnie patridougoulaise de travaux publics. Malgré ces efforts pour
contourner l’obstacle, son taxi se renverse dans un ravin.
Soulevez les problèmes de droit tout en apportant des solutions.
39
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Deuxième Partie
Le recours pour excès de pouvoir
Titre 1
La mise en œuvre du recours
pour excès de pouvoir
Chapitre 1 :
Les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir
40
Droit administratif général
Chapitre 2
Les cas d'ouverture du recours
pour excès de pouvoir
Titre 2
La portée du contrôle par la voie
du recours pour excès de pouvoir
Chapitre 1
Le pouvoir de contrôle
du juge de l’excès de pouvoir
41
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Section 2- Le pouvoir de contrôle minimum du juge : la compétence
discrétionnaire de l’administration
La compétence ou le pouvoir discrétionnaire, étant l’hypothèse où le droit
donne compétence à l’Administration en lui laissant le libre choix des
moyens et du moment, révèle qu’un tel pouvoir est antinomique de sa
délimitation par le contrôle juridictionnel. En pratique, pour contenir
l’arbitraire administratif, des tempéraments sont apportés, notamment par
l’exercice d’un contrôle de contenu limité et un contrôle de degré restreint.
Chapitre 2
L’évolution De la JURISPRUDENCE DE LA chambre administrative en
matière de recours pour excès de pouvoir
Chapitre 3
L'effet de la décision de contrôle du juge de l’excès de pouvoir
43
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
44
Droit administratif général
EXERCICES D’ASSIMILATION
EXERCICE 1 : QUESTIONNAIRE
1- Un Syndicat de fonctionnaires au sein d’une Administration a-t-il intérêt
et qualité pour agir dans le cadre d’un Recours en annulation pour excès de
pouvoir d’un Décret présidentiel portant radiation de l’un de ses membres
syndiqués ? Justifiez votre réponse.
2- Quelle est la portée juridique, en termes d’appréciation des délais de
saisine de la Chambre Administrative de la Cour Suprême, de la lettre
d’attente de l’Administration à l’administré dans le cadre d’un Recours
Administratif Préalable contre un acte administratif lui faisant grief ?
Justifiez votre réponse.
CHAMBRE ADMINISTRATIVE
POURVOI N° 91-63 AD DU 12
ARRET N° 31
MARS 1991
AUDIENCE PUBLIQUE
ORDINAIRE DU 28 OCTOBRE COUR SUPREME
1992
47
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Sur le deuxième point
Considérant que le requérant a reçu le récépissé de déclaration de dépôt ;
que sa demande est sans objet ;
Considérant, en ce qui concerne les 15 autres dossiers en attente à la
Préfecture d'Abidjan depuis 8 mois selon le requérant, celui-ci n'apporte pas
la preuve qu'il a qualité pour agir au lieu et place de ces partis ; qu'en
conséquence, sa demande est encore irrecevable ;
DECIDE
ARTICLE 1er : Le recours présenté par le sieur GAHOU Georges est sans
objet en ce qui concerne son parti "PRISE" et irrecevable en ce qui concerne
les autres demandes ;
ARTICLE 2 : Les frais sont mis à la charge du requérant ;
ARTICLE 3 : Expédition du présent arrêt sera transmise à Monsieur le
Ministre de l'Intérieur.
Ainsi jugé et prononcé par la Cour Suprême, Chambre Administrative, en
son Audience Publique du VINGT HUIT OCTOBRE MIL NEUF CENT
QUATRE VINGT DOUZE.
Où étaient présents : MM. Patrice NOUAMA, Conseiller à la Chambre
Administrative, Président ; MAO N’GUESSAN, Conseiller-Rapporteur;
TONIAN EBE, Conseiller; NIBE, Secrétaire.
En foi de quoi, le présent arrêt a été signé par le Président le Rapporteur et
le Secrétaire.
Exercice 3 : Dissertation
Sujet : Le pouvoir d’injonction de la Chambre administrative de la Cour
suprême.
48
Droit administratif général
51
Les manuels de l’IUA / Licence 2 Droit – Semestre 3
Section 1- L’existence de l’autorité de chose jugée .................................................... 42
Section 2- Les limites à l'autorité la chose jugée .......................................................... 43
52
Droit administratif général
53
Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
Finances publiques
Lama NOULA
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Finances publiques
Finances publiques
Lama NOULA
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
Syllabus
*INTITULE DU COURS : FINANCES PUBLIQUES
Code : ………….
*Type : CM
*Volume horaire : 30 Heures
UE de rattachement : Droit financier
*Niveau du cours : LICENCE II
*Département : Droit
*Semestre : I
*Nombre de crédit : 3
*Nom de l’enseignant : Dr. NOUAKO Noula Lama
*Contact téléphonique : 07-88-87-90 / 44-65-76-70
*Email : [email protected]
*Statut : Enseignant permanent
*Les objectifs
-Faire connaître aux étudiants ce qu’est le budget de l’Etat
-Faire connaître aux étudiants les règles relatives à l’élaboration, à l’exécution et au contrôle du
budget.
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Finances publiques
*Programme du cours
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
P 3-Les conférences
budgétaires
P 4-L’arbitrage du premier
ministre
Chapitre 3 : Le vote du
budget
S 1-La procédure de vote du
-Faire des lectures sur la
budget
procédure d’adoption de la
P 1-La procédure normale
loi des finances et la
P 2-L’hypothèse d’un
Séance 6 limitation du pouvoir du
désaccord entre l’Assemblée
Date parlement.
nationale et le Parlement
-Exercice : L’intérêt de
S 2-La limitation du pouvoir
l’institution du débat
du parlement
d’orientation budgétaire.
P 1-Les procédures
exceptionnelles d’adoption
du budget
P 2-La restriction du droit
d’amendement des
parlementaires
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Finances publiques
Modalités d’évaluation
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
Sommaire
INTRODUCTION......................................................................................................................... 7
I-. Définition et objet des finances publiques ...................................................................................7
II-. Evolution de la conception des finances publiques .....................................................................9
III-Sources des finances publiques ................................................................................................ 11
1ère PARTIE : L’ÉTABLISSEMENT DU BUDGET .................................................................... 20
CHAPITRE I : LES PRINCIPES BUDGÉTAIRES ..................................................................... 20
Section I- Les principes de discipline ............................................................................................ 20
Section II-Les principes de transparence........................................................................................ 25
CHAPITRE II : LA PREPARATION DU BUDGET ................................................................... 35
Section I- Les techniques de préparation du budget ....................................................................... 35
Section II-La procédure de préparation du budget .......................................................................... 40
CHAPITRE III : L’ADOPTION DU BUDGET ........................................................................... 48
Section I- La procédure d’adoption du budget ............................................................................... 48
Section II-La restriction du droit d’amendement du Parlement ....................................................... 52
DEUXIÈME PARTIE : L’EXÉCUTION ET LE CONTRÔLE DU BUDGET ............................. 58
CHAPITRE I : L’EXÉCUTION DU BUDGET ........................................................................... 58
Section I-. Les règles et procédures d’exécution du budget (l’exécution juridique du budget) ......... 58
Section II-Les structures d’exécution du budget ............................................................................ 75
CHAPITRE II : LE CONTRÔLE DE L’EXÉCUTION DU BUDGET ......................................... 80
Section I-. Le contrôle interne à l’Administration .......................................................................... 80
Section 2-Le contrôle externe à l’administration ............................................................................ 82
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Finances publiques
INTRODUCTION
Au regard de la subdivision classique des disciplines juridiques en
disciplines relevant pour certaines du droit privé, et pour d’autres du droit public,
les finances publiques sont appréhendées comme une discipline de droit public.
Cependant, dans la pratique, elles sont au confluent de plusieurs disciplines
juridiques et même non juridiques. Ce qui a fait dire à certains auteurs qu’elles
sont une discipline « carrefour ».
Au sein du droit public, les finances publiques sont influencées par le droit
constitutionnel, le droit administratif, et le droit international public.
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
que l’on distingue les finances publiques de l’Etat des finances des collectivités
locales ou finances locales.
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Finances publiques
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
reposer que sur les agents économiques. Dès lors, toute intervention de l’Etat
constituerait, par principe, une atteinte à leur liberté.
Autrement dit, l’idéologie libérale de l’Etat-gendarme implique la non-
intervention de la puissance publique dans la vie économique, donc la neutralité
des finances publiques. Non seulement l’Etat ne doit pas tenter de modifier les
comportements des agents économiques (neutralité subjective), mais encore ses
décisions financières ne doivent pas avoir d’impact sur les mécanismes de
l’économie (neutralité objective). L'action de l’Etat-gendarme se trouve ainsi
contenue ou circonscrite dans les limites bien définies. Les conséquences de cette
conception classique de l'Etat sont bien évidemment la limitation du volume des
dépenses publiques, et l’équilibre budgétaire.
La survenance de certains évènements notamment les deux guerres
mondiales et la crise économique de 1929 a précipité le passage de la conception
classique à la conception moderne des finances publiques.
B. La conception moderne
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Finances publiques
Les règles de source internationale qui régissent les finances publiques sont
contenues dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 qui
dispose notamment en son article 14 que : « tous les citoyens ont le droit de
constater par eux-mêmes ou par leurs représentants la nécessité de la contribution
11
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
La Côte d’Ivoire étant membre de l’UEMOA, il va sans dire que les normes
communautaires vont intégrer son ordonnancement juridique. De ce point de vue,
le traité de l’UEMOA1, et surtout ses directives sont retenus comme sources des
finances publiques.
Les directives sont des actes qui fixent aux Etats membres les résultats à
atteindre tout en leur laissant le choix des moyens et de la forme pour son
application en droit interne. La transposition en droit interne des dispositions de
la directive se fait souvent par la loi. Les directives prises en matière financière
de finances publiques dans le cadre de l’UEMOA sont : la directive n° 05 / 97 /
CM / UEMOA relative aux lois de finances et ses modificatifs, la directive n° 06
/ 97 / CM / UEMOA portant règlement général de la comptabilité publique, la
directive n° 01 / 2009 / CM / UEMOA portant Code de transparence dans la
gestion des finances publiques, et la directive n° 06 / 2009 / CM / UEMOA portant
loi de finances.
1
Il définit le niveau de transfert de compétence des Etats vers l’union. Il délimite également les moyens de leur
mise en œuvre à travers les institutions et procédures communes.
12
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Finances publiques
2
La loi n° 2016-886 du 08 novembre 2016 portant Constitution de la République de Côte d’Ivoire est la première
source des finances publiques au plan interne. Elle contient des dispositions relatives à la matière aussi bien dans
le préambule que dans le corps du texte.
3
On peut citer le décret n° 98-716 du 16 décembre 1998 portant réforme des circuits et des procédures d’exécution
des dépenses et des recettes du budget général de l’Etat, des comptes spéciaux du trésor et mise en œuvre du
système intégré de gestion des finances publiques ; arrêté n° 1572/MEF/CAB du 31 décembre 1998 portant
codification détaillé de la nomenclature budgétaire de l’Etat, le décret n° 2014-417 do 09 juillet 2014 portant
nomenclature budgétaire de l’Etat.
13
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Finances publiques
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Finances publiques
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1. Ouvrages
2. Textes législatifs
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Finances publiques
EXERCICES D’ASSIMILATION
19
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
4
C’est dans ces mêmes termes que le principe est énoncé à l’article 4 de la directive
n°05/97/CM/UEMOA du 16 décembre 1997 relative aux lois de finances.
20
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Finances publiques
Les opérations infra annuelles sont les opérations ayant une période
inférieure à un an. On a le douzième provisoire, les lois de finances rectificatives,
et les décrets d’avance.
*Le douzième provisoire : La procédure des douzièmes provisoires consiste à
renouveler mensuellement l'autorisation d'engager les dépenses et de percevoir les
recettes. Elle consiste à reconduire le budget antérieur et à octroyer à chaque
administration le 1/12 de sa dotation de l'année précédente ou le 1/12 de celle
proposée par le Gouvernement pour l'année à venir.
*Les lois de finances rectificatives : Elles interviennent en cours d'année pour
modifier les dispositions de la loi de finances de chaque exercice budgétaire, afin
de pallier, les déséquilibres rendus le plus souvent nécessaire par l'insuffisance
des crédits.
*Les décrets d'avance : Ce sont des crédits supplémentaires que le Gouvernement
peut exceptionnellement s'ouvrir à lui-même pendant l’exécution du budget dans
des hypothèses limitativement déterminées, et à charge de ratification ultérieure
par le Parlement.
b) Les opérations supra annuelles
Les opérations supra annuelles sont celles ayant une période supérieure à
un an. Les opérations concernées sont les lois de programme et les autorisations
de programme.
21
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
*Les lois de programme : Ce sont des lois ordinaires n’ayant aucun effet
contraignant dont le but est de prévoir à titre indicatif les sommes allouées sur les
trois prochaines années à une politique donnée. Elles regroupent les
investissements publics qui doivent être réalisés sur une période de trois ans
conformément aux orientations et aux objectifs du plan.
*Les autorisations de programme : Elles permettent de déterminer le montant
maximum des crédits qui peuvent être engagés par un ministre sur plusieurs
années au titre d’opérations d’investissement. La réalisation progressive du
programme donnera lieu ensuite à l’inscription au budget, chaque année, des
crédits de paiement nécessaires.
22
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Finances publiques
En principe, tout crédit non utilisé avant la fin de l’année budgétaire est annulé.
Exceptionnellement, le Ministre des finances peut autoriser un service donné
à utiliser l'année suivante le solde des crédits inutilisés de l'année en cours ; c’est
la procédure de report de crédits.
L’intérêt de cette procédure est d’éviter que les administrations soient portées,
en fin d'année, à utiliser à la hâte, voire à gaspiller leurs crédits dans la crainte
qu'ils soient annulés.
La procédure concerne : les opérations en capital (c'est-à-dire les crédits
d'investissement), les opérations entrant dans les chapitres accordant des
subventions économiques et sociales, ou permettant l'entretien des immeubles et
du matériel, les crédits correspondant aux dépenses engagées, liquidées, mais non
ordonnancées, dans la limite du dixième (1/10ème) de la dotation du chapitre visé.
A- Le contenu du principe
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
Il se justifie par le fait qu'on estime que plus l'autorisation budgétaire sera
détaillée, plus les crédits recevront une application précise, plus limitée sera la
marge de manœuvre gouvernementale.
Initialement, dans la mise en œuvre de ce principe, les crédits étaient votés
par Titres, chapitres, articles, paragraphes et lignes.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi organique de 2014 relative aux lois de
finances, le vote ne se fait plus par chapitre mais par programmes à l’intérieur
d’une mission.
Le principe de la spécialité admet des assouplissements.
Les fonds spéciaux sont sans affectation officielle. Ils sont relatifs aux
crédits ouverts en bloc qui n'ont pas d'affectation spéciale et qui peuvent servir à
24
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Finances publiques
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
A- Le contenu du principe
Le principe de l'unité budgétaire suppose la réunion dans un document
unique de l'ensemble des recettes et des dépenses de l'Etat. Autrement dit, il
signifie que tous les moyens financiers de l’Etat doivent figurer dans une seule loi
de finances.
B- Les exceptions au principe
26
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Finances publiques
5
Ils retracent les opérations effectuées en application des accords passés avec les Etats étrangers et
approuvés par la loi.
6
Ils décrivent les avances que le Ministre des finances est autorisé à consentir dans les limites des crédits
prévus par la loi de finances.
7
Ils retracent les prêts d’une durée supérieure à 2 ans consentis par l’Etat, soit à titre d’opérations
nouvelles, soit à titre de consolidation d’une avance non remboursée.
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A- Le contenu du principe
Deux règles découlent de l'énoncé du principe de l'universalité : la règle du
produit brut et la règle de la non affectation.
28
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Finances publiques
Ce sont des fonds qui sont apportés par des personnes privées ou publiques
pour le financement de certains investissements publics. Ils constituent une
exception à la non affectation en ce sens que la destination de ces fonds doit
répondre aux vœux des donateurs..
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Finances publiques
B- La portée du principe
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Finances publiques
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EXERCICES D’ASSIMILATION
I. Dissertation
1. Qu’est-ce que :
-le budget annexe ?
-le budget autonome ?
-le programme ?
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Finances publiques
Par le passé, les recettes étaient évaluées suivant les méthodes d’évaluation
automatique. De nos jours, c’est la méthode d’évaluation directe qui est utilisée.
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Finances publiques
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Finances publiques
EXERCICES D’ASSIMILATION
I. Dissertation
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Finances publiques
1-L’examen en commission
Dès son dépôt à l'Assemblée Nationale, le projet de loi de finances est
soumis à la Commission des Affaires Economiques et Financières de l’Assemblée
nationale pour un premier examen. Au cours de cet examen, la commission peut
faire des critiques et proposer des amendements mais, elle ne peut en aucun cas
bouleverser le projet élaboré par le Gouvernement ; elle ne peut qu'altérer
quelques détails du projet.
La commission joue un rôle essentiel, en apportant une aide capitale à l'ensemble
des autres députés dans l'étude des textes. Dans cette commission, un rôle
essentiel est dévolu aux rapporteurs qui procèdent à l'examen technique et
approfondi du projet de loi de finances.
Outre le rapporteur général chargé de l’analyse globale du projet du
Gouvernement, il y a des rapporteurs spéciaux qui étudient les budgets des
différents ministères et les budgets annexes. Le rapporteur général donne une vue
d'ensemble sur la situation économique générale et sur l'analyse globale du budget
avant de l'exposer devant les députés en séance publique.
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B- La saisine du Sénat
La procédure est identique avec celle qui a lieu devant l’Assemblée
nationale. Le projet de loi de finances est d’abord examiné en commission, plus
précisément, à la commission des affaires économiques et financières du Sénat
avant d’être adopté en séance publique.
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Finances publiques
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Si le projet de loi de finances n'a pu être déposé en temps utile pour être
promulgué avant le 1erjanvier de l'année à laquelle il s'applique, le Président de la
République demande d'urgence au Parlement, l'autorisation de reprendre le budget
de l'année précédente par douzièmes provisoires.
Ainsi toutes les mesures sont prises pour surmonter la lenteur voire
l'hostilité du Parlement à la loi de finances. La restriction de son droit
d’amendement entre dans ce cadre.
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Finances publiques
B- L’atténuation au principe
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article 112, et la loi organique de 2014 relative aux lois de finances en son article
60 prescrivent que « le Parlement vote en équilibre ».
La restriction du droit d’amendement des parlementaires s’explique par le
fait que le Parlement est un organe politique. Il n’a donc pas la compétence
technique requise pour chambouler le projet de loi de finances préparé par le
Gouvernement.
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Finances publiques
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EXERCICES D’ASSIMILATION
I. Dissertation
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Finances publiques
encaissée, aucune dépense publique ne peut être engagée ou payée si elle n’a été
au préalable autorisée par une loi de finances ».
1-La signification du principe
Le principe fondamental des régimes démocratiques de la légalité veut que
le budget soit approuvé par les représentants du peuple. Les dépenses de l'Etat ne
peuvent donc être engagées, ordonnancées et payées que si elles ont fait l'objet
d'une ouverture de crédits. Or les crédits sont ouverts par la loi de finances, et il
est interdit de dépasser les limites des autorisations budgétaires sous peine de
sanctions. C'est donc le vote qui confère au budget sa qualité de loi s'imposant à
la fois au Gouvernement qui l'a élaboré et aux citoyens pour qui il est fait. Le
budget de l'Etat est donc bien une loi ; c'est la loi de finances.
59
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 science juridique / Semestre 3
1- L'unité de règlementation
Les règles de la comptabilité publique sont applicables à toutes les
opérations de recettes et de dépenses exécutées par toutes les catégories de
personnes publiques ; et surtout avec la même notion de responsabilité personnelle
et pécuniaire qui s'applique à tous les comptables.
60
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Finances publiques
2- L'unité de comptabilité
Elle se traduit par l'application des mêmes règles de technique comptable
et par un effort de normalisation des plans comptables propres à chaque catégorie
de collectivité publique, afin de permettre notamment l'agrégation du compte des
administrations.
3- L'unité de trésorerie
L'unité de trésorerie a pour conséquence l'unité de caisse, qui permet au
comptable public d'utiliser la même caisse pour recouvrer les impôts de l'Etat, des
Etablissements Publics Nationaux, des collectivités territoriales, et de payer les
pensions, les salaires, les dépenses des collectivités territoriales. L’unité de caisse
a pour avantage d’éviter la dispersion des fonds publics en permettant au Trésor
de compenser les déficits et les excédents des uns et des autres.
L’inconvénient majeur est que les budgets des collectivités territoriales sont
approvisionnés avec retard.
L'obligation de dépôt
Suivant cette règle, tous les organismes publics sont tenus de déposer tous leurs
fonds à un compte ouvert auprès du Trésor.. Ces organismes publics appelés
correspondants du trésor sont : les collectivités territoriales, les établissements
publics et les personnes morales bénéficiant de taxes parafiscales. Cette obligation
entraîne des contraintes pour la gestion des fonds. Ainsi, il est interdit à ces
organismes d'avoir un compte bancaire ou postal. De plus, leur compte ne peut
être débiteur, sauf dans des circonstances rigoureusement définies.
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Suivant cette règle, les fonds mis à la disposition du Trésor ne sont pas porteurs
d'intérêts. Il en est ainsi à cause de l’aide que l’Etat apporte aux correspondants
du Trésor.
Premièrement, l’Etat met à la disposition de certains correspondants, notamment
les collectivités territoriales, des agents pour la gestion administrative et
comptable de leurs ressources.
Deuxièmement, l’Etat leur fait des avances sur le produit des impôts locaux pour
les aider à faire face aux problèmes de trésorerie.
Les placements
Le premier type d'aménagement réside dans les placements que les
collectivités territoriales sont autorisées à faire. Le placement est le fait de bloquer
pendant une certaine durée un certain montant d’épargne dans une opération
financière pouvant apporter un gain. Les collectivités territoriales peuvent faire
deux types de placements : des placements budgétaires portant sur des excédents
budgétaires, et des placements de trésoreries portant sur les fonds d'emprunt
momentanément inutilisés.
Les placements peuvent être de natures très diverses. Le plus souvent, ils
consistent en des :
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Finances publiques
2-L’exception au principe
Pour diverses raisons, le budget peut ne pas être voté avant son année
d'exécution. Dans ce cas de figure, pour permettre aux services administratifs de
fonctionner, ils sont autorisés à engager chaque mois le douzième de leurs
dotations de l'année précédente : c'est la technique des douzièmes provisoires.
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volonté d’éviter les détournements, et une volonté d’assurer une unité d’action
financière.
L’ordonnateur
L’ordonnateur de recettes et de dépenses s’entend de toute personne ayant
qualité au nom de l'Etat, des établissements publics nationaux et des collectivités
locales pour constater (vérifier l’existence de droits de créance), engager, liquider
une créance ou une dette, et pour ordonner soit le recouvrement d'une créance, ou
l'apurement d'une dette.
Il existe trois catégories d'ordonnateurs, à savoir : les ordonnateurs
principaux, les ordonnateurs délégués et les ordonnateurs secondaires.
Les ordonnateurs principaux
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-la mise en œuvre du programme (gestion des crédits et des emplois, mise en place
du contrôle interne et du contrôle de gestion, préparation du rapport annuel de
performance).
Les ordonnateurs délégués
Ils exercent leurs fonctions en vertu d'une délégation permanente ou
temporaire des ordonnateurs principaux. Ainsi, au niveau de l'Etat, le Ministre des
Finances exerce ses fonctions par l'intermédiaire des ordonnateurs délégués de
dépenses (les Directeurs des Affaires Administratives et Financières, le Directeur
des Marchés Publics, le Directeur du budget de l’Etat) et des ordonnateurs
délégués de recettes (le Directeur Général des Impôts, le Directeur Général des
Douanes, le Directeur Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor, le
Directeur de la solde, le Directeur du patrimoine de l’Etat)..
Les ordonnateurs secondaires
Les ordonnateurs secondaires sont les autorités représentant l’Etat dans les
services déconcentrés (régions, départements et les ambassades). A ces personnes,
il faut ajouter les chefs de projets (par arrêté du Ministre des finances).
Il est indispensable que le pouvoir d’ordonnateur soit déconcentré car la
dépense publique opérée au plus près du lieu où elle s’exécute est mieux réalisée
et contrôlée.
Dans l'exercice de leur fonction, les ordonnateurs sont susceptibles de
commettre des erreurs de gestion et des fautes de gestion.
*Les erreurs de gestion consistent pour l'agent à se tromper sur le caractère
opportun de la dépense. L'opportunité s'apprécie a posteriori selon la réussite ou
l'échec de l'opération. Le contrôle de la bonne utilisation des crédits ne peut être
exercé que par les supérieurs hiérarchiques ou par l'autorité politique devant
lesquels ils sont responsables. La sanction des erreurs de gestion est très difficile
à mettre en œuvre en raison de l'appréciation très subjective de la bonne ou
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mauvaise foi de l'agent dans la plupart des cas. C'est pourquoi, en pratique, ces
erreurs qui peuvent avoir des répercussions financières pour l'Etat ne sont jamais
sanctionnées.
*Sont constitutifs de fautes de gestion, conformément à l’article 93 de la loi
organique de 2014 : la violation des règles relatives à l’exécution des recettes et
des dépenses de l’Etat et des autres organismes publics (dépassements volontaires
de crédits, virements irréguliers de crédits, dépenses sans engagements
préalables) ; la violation des règles relatives à la gestion des biens appartenant à
l’Etat et aux organismes publics ; le fait, pour toute personne dans l’exercice de
ses fonctions, d’octroyer ou de tenter d’octroyer à elle-même ou à autrui un
avantage pécuniaire ou en nature injustifié ; le fait d’avoir entraîné la
condamnation d’une personne morale de droit public ou d’une personne de droit
privé chargée de la gestion d’un service public, en raison de l’inexécution totale
ou partielle ou de l’exécution tardive d’une décision de justice ; le fait d’avoir
dans l’exercice de ses fonctions ou attributions, en méconnaissance de ses
obligations, procuré ou tenté de procurer à autrui ou à soi-même, directement ou
indirectement, un avantage injustifié, entraînant un préjudice pour l’Etat, ou tout
autre organisme public ; le fait d’avoir produit, à l’appui ou à l’occasion des
liquidations des dépenses, de fausses certifications ; le fait d’avoir omis
sciemment de souscrire les déclarations qu’ils sont tenus de fournir aux
administrations fiscales ou d’avoir fourni sciemment des déclarations inexactes
ou incomplètes. Lorsque de tels actes sont commis, l’agent encours une
responsabilité disciplinaire, pénale et/ou civile, voire pécuniaire.
Dans la pratique, ces responsabilités sont difficilement applicables aux
ordonnateurs, en raison des hautes fonctions politiques qu’ils occupent, ce qui
n’est pas le cas chez le comptable public.
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Le comptable public
Le comptable public est tout fonctionnaire ou agent régulièrement nommé par le
Ministre de l'Economie et des Finances ayant pour qualité le recouvrement des
ordres de recettes, le payement des dépenses au moyen des fonds et valeurs dont
il assure la garde et la conservation et ce, au nom de l'Etat, des collectivités
territoriales et des établissements publics nationaux.
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Il s'agit notamment : du payeur général du trésor ; de l'agent comptable central du trésor ; de l'agent comptable
de la dette publique ; de l'agent comptable central des dépôts ; de l'agent comptable des créances contentieuses ;
du receveur général des finances ; du trésorier général pour l'étranger ; des trésoriers généraux des régions et des
départements ; de l'agent comptable auprès de l'EPN
II faut préciser que les rapports de fin d'exercice produite par les comptables principaux sont appelés comptes
financiers pour les agents comptables d'EPN et de compte de gestion pour les comptables généraux c'est-à-dire les
autres comptables principaux.
9
II s'agit : des agents comptables secondaires des EPN ; des trésoriers principaux ; des trésoriers ; des payeurs
dans les autres collectivités territoriales ; des payeurs à l'étranger.
10
Un comptable principal n'est pas nécessairement un comptable supérieur et, inversement, un comptable
secondaire n'est pas forcément un comptable subordonné. Les distinctions se fondent sur des critères précis. Par
exemple 'l'agent comptable d'EPN (comptable subordonné nommé par arrêté du ministre des finances) est pourtant
un comptable secondaire parce qu'il présente directement son compte financier au juge des comptes
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a)- L'engagement
b)- La liquidation
La liquidation consiste à calculer le montant exact de la dépense ; elle ne
peut intervenir qu'après constatation du service fait, matérialisé par un certificat
de service fait. Ce document atteste que l’objet de la dépense a été réalisé.
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c)- L'ordonnancement
L'ordonnancement est l'acte administratif par lequel conformément aux
résultats de la liquidation, l'ordre est donné au comptable de payer la dette de l'Etat
ou celle des autres organismes publics. L'ordonnancement s'analyse en un acte
discrétionnaire de la part de l'autorité administrative. Il ne peut être effectué que
par l'autorité gouvernementale (ministre) ou administrative (maire, directeur,
préfet, sous-préfet etc.) et non par un juge.
Ces trois étapes constituent la phase administrative de l’exécution de la dépense.
d)-Le paiement
Cette dernière étape constitue la phase comptable de l'exécution de la
dépense. Les comptables des dépenses du budget général de l'Etat et les
comptables spéciaux du trésor procèdent au visa, à la prise en charge et au
règlement des mandats visés du contrôleur financier, qu'ils reçoivent des
ordonnateurs délégués. Les comptables sont à la fois payeur et caissier.
En tant que payeurs, ils doivent s'assurer de la régularité de la dépense. En
tant que caissiers, les comptables sont chargés d'effectuer le paiement de la
dépense selon le mode de règlement retenu, soit en espèce soit par chèque ou par
virement.
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(Non traité)
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EXERCICES D’ASSIMILATION
I. Dissertation
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L’exécution du budget est soumise à divers contrôles qui sont exercés par
différents organes. Certains de ces contrôles sont internes à l’Administration,
tandis que les autres lui sont extérieurs.
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Si par contre les réponses produites ne sont pas jugées satisfaisantes, la Cour
confirme sa décision par un arrêt définitif, qui peut être soit un arrêt de débet
soit un arrêt d'avance.
L'arrêt de débet ou de mise en débet est pris lorsque le compte de gestion
comporte un excès de dépense (injustifiée) ou une insuffisance de recette (due par
exemple à la négligence du comptable) et condamne le comptable public au
paiement des sommes manquantes.
L'arrêt d'avance est établi exceptionnellement lorsque le compte retrace à tort des
recettes (excès de recette) ou ne mentionne pas des dépenses (insuffisance de
dépenses).
Par ailleurs, si le comptable quitte ses fonctions, avec à l’appui une gestion
jugée correcte, la Cour des comptes rend un arrêt de quitus. Celui-ci autorise le
remboursement de la caution du comptable, ordonne mainlevée et radiation des
oppositions et inscriptions hypothécaires mises sur ses biens à raison de sa
gestion.
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Finances publiques
amende pour gestion de fait dont le montant équivaut au montant des sommes
indûment maniées peut lui être infligée.
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EXERCICES D’ASSIMILATION
I-Dissertation
II-Contrôle de connaissances
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Finances publiques
Lama NOULA
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Droit des
Obligations 2
Dr. Samy
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Droit des Obligations 2
SYLLABUS
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Droit des Obligations 2
INTRODUCTION
L’obligation est définie comme un lien de droit en vertu duquel le créancier peut
exiger de son débiteur l’accomplissement d’une prestation. On distingue ainsi 3
éléments dans l’obligation :
Par ailleurs, en tant qu’élément du patrimoine l’obligation est aussi une créance
ou une dette susceptible d’être transmise par le débiteur ou le créancier. Ces
opérations sur obligations feront l’objet d’étude (3ème partie).
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Les manuels de l’IUA- Licence 2 droit privé / Semestre 3
Exemple : le contrat de vente portant sur une voiture neuve prévoit que l’acheteur
devra non seulement payer une somme d’argent, mais également remettre son
ancien véhicule au vendeur.
§ 2- L’obligation alternative
Selon l’art. 1189 C. Civil, elle est celle qui, ayant pour objet deux ou plusieurs
prestations, permet au débiteur de se libérer complètement par l’accomplissement
d’une seule d’entre elles.
Exemple 2 Le donataire devra loger un grand parent ou lui verser une rente de tel
montant.
CHOIX DE LA PRESTATION :
En principe selon l’art. 1190 C. Civil, c’est au débiteur de choisir la prestation qui
va le libérer. Mais une clause du contrat peut réserver le choix au créancier. Dans
cette hypothèse, le choix est irrévocable. Que le choix appartienne au créancier ou
au débiteur, le créancier ne peut être contraint d’accepter une partie d’une des
prestations et une partie de l’autre et le débiteur ne peut choisir ou être contraint
d’exécuter partie d’une prestation et partie de l’autre.
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Droit des Obligations 2
•Si l’une des prestations est impossible ou illicite : selon l’art. 1193 al. 1,
l’obligation alternative devient pure et simple si l’une des prestations ne peut être
exécutée en raison d’un cas de force majeure ;
•Lorsque l’une des 2 choses promises vient à disparaître par la faute du débiteur,
celui-ci se libère en remettant l’autre chose. Le prix de la chose disparue ne peut
pas être offert à la place. Toutefois, lorsque le choix de la prestation a été réservé
au créancier, et que la perte du bien est due à la faute du débiteur, alors l’art. 1194
prévoit 2 solutions :
-en cas de disparition de l’une des choses promises, le créancier peut demander la
chose qui reste ou le prix de celle qui a disparue.
-en cas de disparition des 2 choses promises, le créancier peut demander le prix de
l’une ou de l’autre chose à son choix.
§ 3- L’obligation facultative
Le code civil1 ne prévoit pas cette modalité mais en pratique elle peut être
envisagée. Dans cette obligation, une seule chose est due mais le débiteur, s’il le
préfère a la faculté de se libérer en exécutant une autre prestation. L’option ne peut
qu’appartenir au débiteur
1
Toutefois, la reforme française du droit des obligations la consacre : article 1308 de
l’ordonnance de 2016
Exemple : le contrat portant sur le dépôt de bijoux peut prévoir que le dépositaire
de bijoux qui doit les restituer à une certaine date, pourra se contenter de verser une
somme représentant la valeur des bijoux déposés.
A la différence de l’obligation alternative, une seule chose est due à titre principal
dans l’obligation facultative. Cette dernière ne comportant qu’un seul objet, est
éteinte si l’objet vient à disparaître par cas fortuit avant l’exécution. La prestation
de l’autre chose n’est pas une alternative pour le débiteur, mais c’est une facilité de
paiement. Le débiteur ne doit la prestation subsidiaire que si la prestation principale
périt par sa faute. De même le créancier ne peut exiger de lui que l’exécution de la
prestation principale.
§ 1- L’obligation conjointe
L’obligation conjointe profite à plusieurs créanciers ou pèse sur plusieurs débiteurs
entre lesquels elle va se diviser activement ou passivement, c’est-à-dire que chaque
créancier ne pourra réclamer que sa part dans la créance et chaque débiteur ne devra
payer que sa part dans la dette. Autrement dit, cette obligation se divise en autant
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Cette divisibilité s’applique de plein droit dès lors qu’il ya plusieurs créanciers pour
une créance ou plusieurs débiteurs pour une dette, sauf l’exception de la solidarité
prévue par les parties, la loi ou le juge et en l’absence d’indivisibilité résultant de
la nature des choses.
Ex : deux frères ont reçu en héritage une maison : ils en sont les copropriétaires.
Pour certains travaux de réparation ils sollicitent les services d’un entrepreneur. Les
frais de réparation s’élèvent à 5 millions. Cette dette est en principe conjointe car
en tant que copropriétaire chaque frère est tenu de contribuer au règlement des frais
de réparation. Pour se faire payer l’entrepreneur doit poursuivre chacun des frères
à qui il ne pourra réclamer que sa part virile c’est-à-dire 2 millions 5. Pour garantir
l’exécution de sa créance, il a intérêt à prévoir une clause de solidarité.
§ 2- L’obligation solidaire
L’obligation est solidaire lorsque chacun des créanciers est autorisé à exiger et
recevoir seul le paiement de toute la créance ou lorsque chacun des débiteurs peut
être contraint à réaliser seul le paiement de la totalité de la dette (articles 1197 et
1200 du code civil). La solidarité n’étant pas sans inconvénient pour les créanciers
solidaires et les débiteurs solidaires, présente un caractère exceptionnel.
Ainsi selon l’article 1202 : « la solidarité ne se présume pas. Il faut qu’elle soit
expressément stipulée. Cette règle ne cesse que dans les cas où la solidarité a lieu
de plein droit, en vertu d’une disposition de la loi ». La solidarité a donc deux
sources : la convention des parties et la loi. Il faut entendre loi au sens large c’est-
à-dire toutes les sources du droit objectif reconnues en droit positif : les lois, les
règlements, les conventions internationales, la coutume ou les usages etc. La
créance qui unit plusieurs créanciers ou la dette qui unit plusieurs débiteurs sont en
principe conjointes sauf exception conventionnelle ou légale.
Il faut faire la distinction entre la solidarité qui lie plusieurs créanciers et celle qui
lie plusieurs débiteurs.
A- La solidarité active
Selon l’art. 1197 C. Civil, lorsqu’un débiteur a plusieurs créanciers liés par la
solidarité, l’un quelconque des créanciers peut réclamer le paiement de la totalité
de la dette au débiteur. La solidarité active permet ainsi à chaque créancier solidaire
d’exiger et de recevoir le paiement de toute la créance. La solidarité active a des
effets principaux et des effets secondaires :
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- Chaque créancier solidaire profite d’un acte réalisé par l’un d’entre eux.
L’article 1199 du code civil prévoit ainsi que tout acte qui interrompt la
prescription à l’égard de l’un des créanciers solidaires, profite aux autres
créanciers. Les causes d’interruption de la prescription peuvent être un acte
de poursuite du créancier qui manifeste son intention de se faire payer. Il peut
s’agir d’une citation en justice, d’une assignation en justice, d’un
commandement de payer ou d’une reconnaissance de la dette par le débiteur.
L’hypothèse de la solidarité active est très rare. La solidarité active n’est jamais
imposée par la loi mais ne peut découler que d’une convention expresse. C’est une
hypothèse peu fréquente car les créanciers courent le risque de voir l’un d’entre eux
obtenir le paiement et le dilapider. Une des applications de la solidarité active est
le compte-joint. Chacun des titulaires du compte est créancier solidaire du banquier
en vertu de la convention de compte courant bancaire, et peut demander
remboursement au banquier dépositaire de l’intégralité des fonds dans la limite du
solde disponible.
B- La solidarité passive
Elle suppose qu’une prestation est due à un créancier par plusieurs personnes, de
telle sorte que le paiement intégral pourra être réclamé à l’un quelconque des
débiteurs. Exemple : Mr Yao et Mr Koffi sont les débiteurs solidaires du sieur
Richmond pour une somme de 500.000 FCFA. Mr Richmond peut demander à son
choix à Yao ou à Koffi le remboursement des 500.000 FCFA. S’il le demande à
Koffi, celui-ci après avoir payé les 500.000 FCFA peut se retourner contre Yao
pour obtenir le remboursement de sa part de la dette.
•La volonté des parties : il faut une manifestation de volonté claire qui peut
résulter d’une clause d’un contrat, d’un testament etc. Toutefois il n’est pas
nécessaire que le terme de solidarité apparaisse dans l’acte. La solidarité ne se
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Droit des Obligations 2
•La loi : Selon l’art.2002 du code civil « plusieurs mandants sont solidairement
tenus envers le mandataire constitué pour une affaire commune, de toutes les
obligations qui résultent du mandat ».
Selon L’art.1887 du code civil « les emprunteurs d’une chose sont solidairement
tenus responsables envers le prêteur ».
Selon L’art.86 de la loi relative au mariage « les époux sont solidairement tenus
pour les dettes nées pour l’entretien du ménage ou des enfants ».
Selon L’art.55 du Code Pénal « tous les individus condamnés pour un même crime
sont solidairement responsables des amendes ou dommages intérêts dus à la
victime».
Ils doivent être analysés d’une part dans les relations entre le créancier et les
codébiteurs, et dans les rapports entre codébiteurs d’autre part.
Ces rapports sont dominés par l’unicité de la dette et la pluralité des liens.
L’unicité de la dette :
Dans la mesure où un même objet est dû par tous les codébiteurs, le créancier peut
réclamer le paiement intégral à l’un des codébiteurs selon son choix, sans être
obligé de mettre en cause les autres débiteurs. Toutefois selon l’article 1204, les
poursuites faites contre l’un des codébiteurs n’empêchent pas le créancier d’en
exercer de pareilles contre les autres.
Le paiement intégral de la dette par l’un des codébiteurs libère les autres à l’égard
du créancier.
Toutefois, selon l’article 1220 du code civil, en cas de décès d’un codébiteur la
dette se divise entre ses héritiers de sorte que le créancier ne pourra réclamer
paiement aux héritiers qu’à proportion de leur part héréditaire. Mais le montant de
la dette qui se divise entre les héritiers est celui qui était dû solidairement par le
défunt et non sa part personnelle.
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La pluralité des liens permet aussi à chaque débiteur d’invoquer contre le créancier
des exceptions c’est-à-dire des arguments pour ne pas payer l’intégralité, ou ne pas
payer du tout ou pour ne pas payer tout de suite etc. On distingue 3 sortes
d’exceptions (article 1208 du code civil) :
Elles peuvent provenir aussi d’un vice du consentement ou d’une incapacité d’un
codébiteur. Dans ces hypothèses, lorsqu’elles prospèrent et aboutissent à la nullité
du lien d’obligation de ce codébiteur, les autres codébiteurs peuvent l’invoquer
pour diminuer leur engagement. Elles deviennent par conséquent des exceptions
simplement personnelles.
Ces rapports sont dominés par la division de la dette. Selon l’art.1213, l’obligation
contractée solidairement envers le créancier se divise de plein droit entre les
codébiteurs qui n’en sont tenus entre eux que chacun pour sa part et portion, sauf
stipulation contraire, la division se fait par part virile c'est-à-dire par part égale pour
chacun. Les parties peuvent modifier la répartition de la dette en prévoyant une
répartition inégale de la dette.
Le codébiteur qui a payé l’intégralité de la dette, dispose d’un recours contre les
autres, fondé sur un mandat ou une gestion d’affaires. Cette action personnelle du
2
L’article 1294, alinéa 3 du code civil analyse la compensation comme une exception purement personnelle, mais
la jurisprudence en fait une exception simplement personnelle. La reforme française de 2016 relative au droit des
obligations consacre cette solution : article 1315
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codébiteur se justifie par le fait qu’en payant plus que sa part, il a agi pour le compte
des autres. Le codébiteur dispose également d’un recours subrogatoire. Selon
l’art.1251 al.1, le débiteur qui a payé est subrogé dans les droits du créancier. Il
pourra ainsi bénéficier de toutes les garanties du créancier sauf de la solidarité.
Selon l’article 1216 du code civil si l’affaire pour laquelle la dette a été contractée
solidairement ne concernait que l’un des coobligés solidaires, celui- ci sera tenu de
toute la dette vis-à-vis des autres codébiteurs qui ne seraient alors que des cautions.
Par exemple, Yao s’est porté codébiteur solidaire des loyers d’un bail d’habitation
au profit de son ami Koffi pour offrir au bailleur créancier un deuxième débiteur,
alors qu’il n’habite pas les lieux loués. Poursuivi en paiement pour des arriérés de
loyers, après avoir payé le créancier, il pourra se retourner contre Koffi le seul
intéressé à la dette, pour le remboursement de l’intégralité de la créance.
Ils ont pour but de faciliter l’action du créancier. On les explique par l’idée de
représentation mutuelle des codébiteurs. Chaque codébiteur est sensé représenter
tous les autres. Ainsi, au lieu d’avoir à agir contre chacun des codébiteurs, le
créancier aura à agir contre un seul. Il en résulte 4 conséquences :
•la mise en demeure adressée à l’un des codébiteurs produit des effets à l’égard des
autres et fait courir les intérêts moratoires à l’égard de tous : article 1207
•si la chose due disparaît par la faute de l’un des codébiteurs, tous les codébiteurs
sont responsables envers le créancier pour le paiement du prix de la chose. Mais
seul le débiteur fautif sera tenu des dommages et intérêts : article 1205
A- Le domaine
Il y a obligation in solidum lorsque plusieurs personnes ont été les coauteurs d’un
même dommage. Ainsi des obligations indépendantes, nées de sources différentes
tendent à fournir au créancier la même satisfaction.
Du côté du créancier, il y a une seule créance ; du côté des débiteurs, chacun est
tenu d’une dette distincte. Ex : les coauteurs d’un délit civil. Chacun d’eux a
contribué à la production de tout le dommage, mais pour une faute distincte.
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L’obligation in solidum est une solidarité imparfaite. Elle ne produit donc que les
effets principaux de la solidarité. Les effets secondaires sont exclus parce que la
représentation mutuelle est inconcevable entre les débiteurs in solidum qui sont
tenus d’une même dette en vertu de causes juridiques différentes. La nature de la
dette qui est unique s’oppose à toute division et chacun des débiteurs peut être
poursuivi pour le tout. Le paiement effectué par l’un sera libératoire pour les autres.
Le débiteur in solidum qui a payé plus que sa part pourra recourir contre les autres
débiteurs pour leur contribution à la dette. En principe, la part contributrice de
chacun des débiteurs peut être égale à celle des autres. Mais s’agissant de la
responsabilité délictuelle, les tribunaux s’attachent en général à la gravité respective
des fautes pour déterminer la part de chacun des débiteurs.
B- Le régime de l’indivisibilité
Les obligations indivisibles ont les mêmes effets que les obligations solidaires tant
que tous les créanciers ou tous les débiteurs sont en vie. Chacun des codébiteurs est
tenu pour le tout. L’interruption de la prescription à l’égard de l’un, vaut à l’égard
des autres. C’est au décès de l’un des créanciers en cas d’indivisibilité passive que
la différence apparaît entre l’indivisibilité et la solidarité. En effet la dette d’un
débiteur solidaire se divise entre ses héritiers.
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Droit des Obligations 2
La complexité du lien d’obligation se traduit d’une part, par la multiplication d’objets, et d’autre part, par la
pluralité de sujets.
Il y a pluralité d’objets lorsque le débiteur est amené à exécuter des prestations différentes. A ce titre on distingue
trois obligations : l’obligation conjonctive ou cumulative, l’obligation alternative et l’obligation facultative. Elles
ont en commun de conduire le débiteur à exécuter différentes prestations, mais elles se distinguent en certains
points. Tout d’abord au niveau de la source, l’obligation alternative est de source légale (art 1189 c.civ et suivant),
tandis que les obligations cumulative et facultative sont d’origine jurisprudentielle. La distinction s’opère
également entre l’obligation alternative et facultative au niveau du nombre de prestations, du choix de la prestation
et de l’extinction de l’obligation en cas de force majeure. En effet, dans l’obligation alternative, il existe plusieurs
prestations mais le débiteur n’est tenu d’exécuter que l’une de ces prestations pour être libéré ; tandis que dans
l’obligation facultative, le débiteur est tenu d’une prestation principalement. Aussi, le choix de la prestation dans
l’obligation alternative appartient en principe au débiteur, mais il peut d’un commun accord laisser le choix au
créancier. Mais dans l’obligation facultative le choix revient toujours au débiteur. En outre, lorsque dans
l’obligation alternative, l’une des prestations ne peut plus être exécutée en raison d’un cas de force majeure,
l’obligation n’est pas éteinte, alors que dans l’obligation facultative, en pareille circonstance, le débiteur est libéré.
Il y a pluralité de sujets lorsque le lien d’obligation unit plusieurs créanciers qui ont droit à la prestation due
(pluralité active) ou plusieurs débiteurs qui doivent exécuter une prestation au profit d’un créancier (pluralité
passive). On distingue l’obligation conjointe, l’obligation solidaire, l’obligation in solidum et l’obligation
indivisible.
L’obligation conjointe est celle qui profite à plusieurs créanciers ou pèse sur plusieurs débiteurs en vertu de
laquelle chaque créancier ne peut réclamer que sa part dans la créance, ou que chaque débiteur ne paye que sa part
dans la dette. Quant à la solidarité, elle peut être active, c’est-à-dire que le débiteur à plusieurs créanciers et l’un
quelconque de ces créanciers peut réclamer le paiement intégral de la dette. Elle peut également être passive, et
dans ce cas le créancier fait face à plusieurs débiteurs et a la possibilité de poursuivre l’un quelconque des
codébiteurs solidaires pour obtenir le paiement intégral de la créance. Ainsi, dans l’obligation conjointe, on note
un fractionnement de la créance ou de la dette, alors que dans la solidarité il y a plutôt l’unicité de la dette et la
pluralité des liens (les effets principaux entre créancier et codébiteurs solidaires). Toutefois, en vertu de la pluralité
des liens, chaque codébiteur peut invoquer des moyens de défenses appelés « exceptions », afin de ne pas payer
tout ou partie de la créance ou repousser son paiement. Trois exceptions sont à distinguer : il s’agit des exceptions
communes (chacun des codébiteurs peut s’en prévaloir car elles touchent l’objet de l’obligation), des exceptions
purement personnelles (elles découlent des modalités des obligations accordées à un codébiteur. Elles ne peuvent
être invoquées que par le codébiteur qui en bénéficie et ne profitent point aux autres codébiteurs en principe) et
des exceptions simplement personnelles (elles sont personnelles à un codébiteur, mais les autres peuvent s’en
prévaloir pour réduire leur engagement.)
En outre, la solidarité se distingue également de l’obligation in solidum en ce qu’elle est d’origine légale tandis
que l’obligation in solidum est d’origine jurisprudentielle. Aussi, l’obligation in solidum ne produit pas les mêmes
effets secondaires que la solidarité, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de représentation mutuelle. Elle se distingue de
l’obligation indivisible seulement en cas de décès de l’un des codébiteurs, car pour l’essentiel elles ont les mêmes
effets principaux comme secondaires. En cas de décès d’un codébiteur solidaire, la dette revient aux héritiers, mais
le créancier ne peut poursuivre l’un des héritiers pour l’intégralité de la dette, il doit diviser ses poursuites, tandis
que dans l’obligation indivisible, en pareille situation, ils n’ont pas le bénéfice de division des poursuites.
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Droit des Obligations 2
EXERCICES D’ASSIMILATION
I –CONTROLE DE CONNAISSANCES
1) Donnez la définition des termes suivants : l’obligation conjonctive, l’obligation
indivisible, l’obligation conjointe.
2) Comparer obligation alternative et obligation facultative
3) Comparer l’obligation solidaire et l’obligation in solidum, l’obligation solidaire et
l’obligation indivisible
4) Répondre par Vrai ou Faux
a- La solidarité est toujours de plein droit en cas de pluralités de débiteurs.
b- L’obligation est dite conjointe en ce qu’elle oblige le débiteur à exécuter cumulativement
plusieurs prestations.
c- Dans l’obligation facultative, plusieurs prestations sont dues mais le débiteur peut se
libérer par l’accomplissement d’une seule.
d- L’obligation alternative, à la différence de l’obligation facultative a un objet unique,
c’est-à-dire qu’une seule chose est due mais le débiteur peut se libérer en livrant une autre
chose.
e- Lorsque l’obligation est alternative, le choix de la prestation à exécuter appartient
toujours au débiteur.
f- Le choix de l’objet est définitif, dès qu’il est fait par la partie à laquelle il appartient.
g- Lorsque plusieurs débiteurs sont liés par une même obligation, le principe est qu’ils sont
des codébiteurs conjoints.
h- Dans la solidarité passive, la remise de dette consentie par le créancier à un codébiteur
solidaire est une exception simplement personnelle.
II – EXERCICES PRATIQUES
Vincent, François, Gérard et Paul décident d’emprunter ensemble de l’argent auprès d’une
connaissance fortunée de Vincent : M.JJK Après avoir rencontré les intéressés, ce dernier accepte
de leur prêter sans intérêt la somme de 4.200.000 FCFA remboursable en fin d’année. Néanmoins,
M.JJK qui a quelques connaissances en droit, fait signer aux 4 comparses une reconnaissance de
dette. A la fin de l’année, M.JJK sollicite Vincent pour le remboursement de la dette. Ce dernier,
sans nouvelle des autres, reste silencieux .M.JJK assigne Vincent pour le paiement de l’intégralité
de sa créance. Vincent téléphone à François qui estime ne rien devoir à M.JJK dans la mesure où
ce dernier doit à François 1.500.000 FCFA. Vincent apprend que Paul, victime d’un accident
cardiaque, est décédé laissant 2 enfants : Jacques et Pierre. Quant à Gérard, il a quitté l’appartement
dont il ne payait plus le loyer sans laisser d’adresse.
Vincent vient vous consulter, conseillez le utilement
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Droit des Obligations 2
Exemple : un fonctionnaire conclu un contrat de bail portant sur une villa située à
Korhogo, à condition qu’il y soit muté en janvier 2018. Tant que la condition n’est
pas réalisée c’est-à-dire sa mutation à Korhogo, les obligations résultant du contrat
de bail qui est valablement formé, n’existent pas. Elles ne naitront que si le
fonctionnaire est effectivement muté à Korhogo : on parle de condition suspensive.
Ex : Une agence loue une chambre à un étudiant. Il est prévu que le contrat prendra
fin si l’étudiant se marie. Les obligations qui résultent du contrat de bail s’exécutent
dès la conclusion du contrat. Toutefois le mariage de l’étudiant entraine la
résolution c’est-à-dire la fin du contrat : on parle de condition résolutoire.
§1 : La validité de la condition
Pour que la condition soit valable, plusieurs conditions objectives et subjectives
doivent être réunies.
si on prévoit une vente sous la condition que l’acheteur obtienne un crédit ou soit
muté dans un autre pays, toutes les conditions de validité du contrat sont remplies.
Par conséquent il ya contrat, mais la naissance des obligations est subordonnée à
l’obtention du prêt ou de l’effectivité de la mutation.
•Il faut un évènement possible et conforme aux bonnes mœurs. Selon l’art.1172
toute condition d’une chose impossible ou contraire aux bonnes mœurs ou prohibée
par la loi est nulle et rend nulle la convention qui en dépend. De même la condition
résolutoire du mariage d’une hôtesse de l’air stipulé dans un contrat de travail est
nulle parce qu’elle est contraire à la liberté du mariage. Le problème pratique à
résoudre est de savoir si la condition impossible ou illicite nulle rend toujours nulle
l’obligation qu’elle affecte.
Dans les actes à titre gratuit, la condition nulle est réputée non écrite et l’acte
demeure en lui-même pur et simple. Concernant les actes à titre onéreux, la
jurisprudence a recours à la théorie de la cause. Pour elle, l’impossibilité ou
l’illicéité de la condition incluse dans un acte à titre onéreux n’entraîne la nullité de
l’obligation que si la condition impossible ou illicite est la cause impulsive et
déterminante de l’obligation. Cette solution est souvent appliquée même aux actes
à titre gratuit.
Selon l’article 1169 du code civil, la condition casuelle est celle qui dépend du
hasard et qui n’est nullement au pouvoir ni du créancier, ni du débiteur. Sa
réalisation ne dépend pas de la volonté des parties. La condition casuelle peut
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Droit des Obligations 2
Selon l’article 1170, la condition potestative est celle qui fait dépendre l’exécution
de la convention d’un évènement qu’il est au pouvoir de l’une ou l’autre partie de
faire arriver ou d’empêcher. Elle dépend exclusivement de la volonté des parties.
La condition peut être purement potestative lorsque sa réalisation dépend
uniquement de la volonté de l’une des parties. Si la condition est purement
potestative de la part du créancier, elle est valable. De la part du débiteur elle est
nulle. Ex : je vous rembourserai telle somme d’argent si je le veux. Une telle
obligation n’est pas sérieuse et ne correspond à aucun engagement réel (condition
purement potestative de la part du débiteur).
La condition mixte est celle qui dépend à la fois de la volonté d’une des parties
contractantes et de la volonté d’un tiers : article 1171 du code civil. Ex : je vous
vends ma maison si vous épousez telle personne.
Selon l’art.1178, la condition sera réputée accomplie lorsque c’est le débiteur qui
aura empêché sa réalisation. Ex : une vente est subordonnée à l’obtention d’un prêt
de l’acheteur auprès de son banquier. L’acheteur n’accomplit pas les formalités
nécessaires pour obtenir le prêt. Dans ce cas la condition est sensée être réalisée et
par conséquent, le contrat est valablement conclu.
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Droit des Obligations 2
vente, constitution de droits tels que hypothèque, gage etc) et ceux accomplis par
le cédant, sont rétroactivement anéantis.
B – La condition résolutoire
L’obligation sous condition résolutoire est en elle-même une obligation pure et
simple c’est à dire que l’obligation existe, c’est seulement sa résolution qui est
conditionnelle. Les parties doivent donc exécuter leurs obligations respectives qui
sont immédiatement exigibles.
Dans ce cas le contrat est valablement formé et produit tous ses effets, par
conséquent les parties sont tenues d’exécuter leurs différentes obligations. Ainsi
l’acheteur sous condition résolutoire devient immédiatement propriétaire du bien et
le vendeur acquiert le prix.
Dans ce cas, le contrat est anéanti avec effet rétroactif. Tout se passe comme si
l’obligation n’avait jamais existée. Si l’obligation sous condition résolutoire a déjà
été exécutée, il faut procéder à la restitution des prestations. Toutefois en pratique,
la jurisprudence, la loi ou même les parties peuvent limiter voire écarter la
restitution.
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Droit des Obligations 2
civil prévoit que le contrat comporte un terme tacite qui est fonction de l’usage de
la chose prêtée.
Le terme de grâce est une faveur accordée par le juge au débiteur qui ne peut pas
honorer ses engagements à l’égard du créancier : article 1244 du code civil.
Le terme est incertain quand on ne sait pas à quel moment précis l’évènement se
produira. Ex : la mort, prêt sans échéance.
Toutefois il arrive que le terme soit stipulé en faveur du créancier. Celui-ci pourra
réclamer l’exécution avant l’arrivée du terme. Ex : dans le contrat de dépôt, le terme
est stipulé en faveur du déposant qui est le créancier de la restitution des choses
déposées. Le dépositaire n’a aucun intérêt à garder la chose pour la durée prévue.
1- L’obligation existe
Le contrat est valablement formé et le débiteur à terme a véritablement la qualité
de débiteur puisque l’exécution de son obligation est certaine. Ainsi s’il venait à
payer avant le terme en croyant le terme échu, il ne peut obtenir la répétition de ce
qu’il a payé.
- Toutefois il est possible pour celui au profit duquel le terme a été stipulé d’y
renoncer. Si le terme a été stipulé en principe au profit du débiteur, celui-ci peut y
renoncer en payant par anticipation ; mais il ne peut contraindre le créancier à
recevoir un paiement partiel. Si exceptionnellement le terme a été stipulé au profit
du créancier, il ne peut être contraint d’accepter un paiement anticipé, mais il peut
à tout moment exiger l’exécution du paiement (c’est le cas dans le contrat de
dépôt par exemple). Si le terme est stipulé dans l’intérêt des deux parties, la
renonciation au terme n’est valable que si elle résulte d’un commun accord (c’est
le cas dans le contrat de prêt à intérêts).
- Par ailleurs le débiteur peut être déchu du terme dans deux hypothèses légales
: selon l’art.1188, le débiteur ne peut plus réclamer le bénéfice du terme lorsqu’il a
fait faillite ou lorsque par son fait, il a diminué les sûretés qu’il avait données par
le contrat à son créancier. En dehors de ces cas légaux, la convention des parties
peut prévoir des causes de déchéance. Par exemple, concernant le crédit, la
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Droit des Obligations 2
B- A l’échéance du terme
L’échéance du terme rend la créance immédiatement exigible. Des poursuites et
des mesures tendant à l’exécution forcée en cas de manquement du débiteur sont
possibles.
Au titre des obligations temporelles nous avons l’obligation sous condition et l’obligation
à terme.
L’obligation sous condition est définie par l’art 1168 du code civil comme tout évènement
futur et incertain à la réalisation duquel est suspendue la naissance d’une obligation
(condition suspensive) ou la disparition d’une obligation (condition résolutoire). Quant à
l’obligation à terme, elle se définit comme un évènement futur et certain à la réalisation
duquel est subordonnée l’exigibilité ou l’extinction d’une obligation. Le critère de
distinction entre ces deux obligations est la réalisation de l’évènement. En effet, dans
l’obligation conditionnelle, la réalisation de l’évènement est incertaine alors que dans
l’obligation à terme, il y a une certitude dans sa réalisation.
S’agissant du régime juridique de la condition suspensive, avant la réalisation de
l’évènement, l’obligation n’existe pas encore. Si l’évènement ne se réalise pas l’obligation
ne se forme pas, sauf si c’est le débiteur qui a empêché sa réalisation. Dans ce cas l’article
1178 du code civil dispose que la condition est réputée accomplie. Dans l’hypothèse où
l’évènement se réalise, l’obligation nait, mais elle rétroagit au jour où l’engagement a été
contracté selon l’article 1179 du code civil. Quant à la condition résolutoire, il faut dire que
le contrat est valablement formé et les parties exécutent leurs obligations. Mais dès la
réalisation de la condition, il est mis fin aux obligations de façon rétroactive ce qui conduit
à la restitution des prestations. Cependant, en pratique la loi, la jurisprudence ou les parties
peuvent limiter ou écarter la restitution.
Pour ce qui est du régime juridique de l’obligation à terme, il y a lieu de préciser que pendant
la durée du terme, le contrat étant valablement formé, l’obligation du débiteur existe car son
exécution est certaine. Toutefois, l’obligation n’est pas encore exigible. En effet, selon
l’article 1186 du code civil « ce qui n’est dû qu’à terme ne peut être exigé avant l’échéance
du terme ». Et selon l’article 1187 du code civil, le terme est toujours présumé en faveur du
débiteur. Mais il peut être également stipulé en faveur du créancier ou dans l’intérêt
commun des parties. Cependant, il peut arriver que le débiteur soit déchu du terme lorsqu’il
a fait faillite ou lorsque les sûretés qu’il avait consenties au créancier ont diminué par son
fait.
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Droit des Obligations 2
EXERCICES D’ASSIMILATION
I- Contrôle de connaissances
Moisi désire vendre son terrain situé à la Riviera 3 à 40.000.000 FCFA. Lajoie un riche
homme d’affaires est d’accord pour l’acheter à ce prix afin d’y construire un complexe
hôtelier .Toutefois une clause du contrat du contrat de vente stipule que la vente est
subordonnée à l’obtention par Lajoie d’un permis de construire dans un délai d’un an,
à compter de la date de la signature du contrat le 15 octobre. Le 31 octobre 2015 Moisi
est informé par Lajoie qu’il n’a pas pu obtenir le permis de construire, donc le contrat
ne pourra être exécuté.
Suite à des enquêtes auprès des services préfectoraux, M. Moisi découvre qu’après le
dépôt de la demande du permis de construire par Lajoie, ce dernier n’a pas fourni tous
les documents nécessaires à l’octroi du permis de construire ,en dépit des nombreux
courriers qui lui ont été adressés à cet effet par les services préfectoraux. Monsieur
Moisi vient vous voir et vous demande si Lajoie peut s’estimer valablement libéré.
Conseillez-le utilement
Commentez l’article 1186 Code Civil « Ce qui n’et du qu’à terme, ne peut être exigé
avant l’échéance du terme, mais ce qui a été payé d’avance ne peut être répété. »
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Les manuels de l’IUA- Licence 3 droit privé / Semestre 5
Ce droit permet à tout créancier d’exercer des mesures de contrainte sur les
biens meubles et immeubles de son débiteur. Toutefois en réalité, le droit de
gage général comporte des faiblesses et des limites.
Les faiblesses du droit de gage général sont qu’il ne comporte aucun droit
de suite et aucun droit de préférence. Ainsi la protection qu’il accorde aux
créanciers qui n’ont que ce gage (créanciers chirographaires) est illusoire,
car le débiteur peut s’appauvrir (s’endetter davantage, passer des actes à titre
gratuit etc).
ses créanciers, et le prix s’en distribue entre eux par contribution, à moins
qu’il n’y ait entre les créanciers des causes légitimes de préférence. Cette
disposition affirme l’égalité de tous les créanciers sur les biens du débiteur
quelque soit la période d’exigibilité de leur créance. Ainsi si plusieurs
créanciers sont en concurrence pour se faire payer sur un même bien du
débiteur, et que la valeur de ce bien n’est pas suffisante pour les désintéresser
tous, alors sauf causes de préférence (privilèges, sûretés conventionnelles
etc), ils seront payés chacun au prorata de leurs créances respectives.
Enfin, il faut dire que certaines règles paralysent le créancier car elles
l’empêchent de faire valoir ses droits. Il en va ainsi par exemple lorsque le
débiteur obtient d’un juge des délais de grâce. On accorde ainsi un délai à ce
débiteur pour payer le créancier qui ne peut le contraindre à s’exécuter
pendant la durée prévue.
Le droit à l’exécution du créancier se manifeste par le droit de gage général. Cela signifie
que toute personne qui s’est obligée personnellement répond de son engagement sur ses
biens présents et à venir. Sa mise en œuvre peut se faire de diverses manières. En effet, le
créancier peut recourir à l’exécution forcée directe ou en nature afin d’obtenir l’exécution
de la prestation effectivement due. Lorsque la prestation porte sur une somme d’argent,
cette exécution est toujours possible. Toutefois, l’exécution forcée directe n’est pas
possible pour les obligations de faire ou de ne pas faire qui impliquent les qualités
individuelles du débiteur. En outre, une astreinte peut être prononcée contre le débiteur.
Il s’agit d’une condamnation du débiteur à payer une somme d’argent fixé par le juge soit
de manière globale ou par jour de retard (obligation de faire) ou par infraction constatée
(obligation de ne pas faire). Enfin, le créancier dispose de l’exécution par équivalent qui
consiste au paiement de dommages-intérêts pour la réparation du préjudice qu’il subit.
En dépit du droit à l’exécution que le droit de gage confère, il faut noter qu’il est tout de
même empreint de certaines faiblesses et limites.
La principale faiblesse du droit de gage général découle du fait qu’il ne confère ni droit
de suite ni droit de préférence au créancier chirographaire. Il en résulte que le créancier
dépourvu de sûretés va subir la loi du concours avec les autres créanciers de son débiteur.
Il y a donc une concurrence entre les créanciers pour obtenir paiement sur un même bien
du débiteur. Outre la faiblesse évoquée, le droit de gage général est aussi limité. Pour
cause, le créancier chirographaire ne peut contraindre son débiteur à s’exécuter sans qu’il
ne soit muni d’un titre exécutoire. De plus, certains biens sont insaisissables en raison de
leur caractère personnel ou alimentaire. Aussi, lorsque le débiteur est un professionnel et
qu’il fait l’objet d’une procédure de redressement ou liquidation judiciaire, selon l’article
75 de l’Acte Uniforme sur les procédures collectives d’apurement du passif, il bénéficie
d’une suspension des poursuites et ne peut plus être poursuivi en justice.
EXERCICES D’ASSIMILATION
I- CONTRÔLE DE CONNAISSANCES
2) Quels sont les moyens dont dispose un créancier pour contraindre son
débiteur à s’exécuter ?
A- L’action oblique
L’art .1166 accorde au créancier la faculté d’exercer au nom de son débiteur
les droits qu’il a contre un débiteur et qu’il néglige de mettre en œuvre.
Néanmoins le créancier peut exercer tous les droits et actions de son débiteur
à l’exception de ceux qui sont exclusivement attachés à la personne. L’action
oblique est une action indirecte qui supplée à l’abstention négligente du
débiteur.
3
Toutefois, la jurisprudence française est moins exigeante aujourd’hui et exige seulement que
l’inaction du débiteur compromette les droits du créancier (cass. civ., 4 déc. 1984, no 82-17005).
Cette nouvelle analyse a été consacrée par l’ordonnance de 2016 (article 1341-1).
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•Il faut avoir la qualité pour agir c'est-à-dire il suffit d’être créancier ;
•Le créancier doit avoir un intérêt personnel à agir en justice c’est à dire que
l’exercice des droits appartenant au débiteur lui sera utile ;
•Il faut que la créance invoquée soit certaine c'est-à-dire non contestée ou
non douteuse, liquide (quantifiée dans son montant) et exigible (le débiteur
est tenu de l’exécuter immédiatement).
En effet, l’action oblique ne peut s’exercer que sur les droits et actions du
débiteur ayant un caractère patrimonial. Cette règle s’explique par le fait que
l’action doit faire rentrer dans le patrimoine du débiteur une valeur
pécuniaire que le créancier pourra saisir. Ainsi pour la jurisprudence, tous
les droits et actions dont la mise en œuvre se traduit par une variation du
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patrimoine de leur titulaire, peuvent être exercés par voie oblique : action en
revendication d’un bien, action en paiement, action en partage d’une
indivision, demande d’inscription d’une sûreté immobilière à la publicité
foncière etc.
Il faut enfin exclure de l’action oblique les actions patrimoniales qui feraient
entrer des biens insaisissables. Ex : une pension alimentaire.
• Le créancier qui agit par voie oblique n’a pas un droit exclusif sur le
bénéfice de l’action. Les biens recouvrés par le créancier vont retomber dans
le patrimoine du débiteur et deviendront le gage général de l’ensemble des
créanciers du débiteur. Ceci constitue la faiblesse de l’action oblique, c’est
la raison pour laquelle on accorde une action directe au créancier, action qui
ne passe pas par le patrimoine du débiteur.
B- L’action directe
Elle peut être définit comme le droit qui est reconnu à un créancier d’agir
personnellement et directement en paiement de sa créance, contre un
débiteur de son débiteur, dans la limite de sa propre créance contre son
débiteur. Il n’y a pas de droit commun de l’action directe mais plusieurs
actions directes qui ont pour but de permettre au créancier d’agir contre le
sous- débiteur. Elle est plus efficace car elle ne profite qu’au créancier qui
l’exerce, mais elle n’est pas reconnue à tous les créanciers comme l’action
oblique.
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• Le trésor public bénéficie d’une action directe contre les débiteurs des
contribuables pour obtenir le paiement de diverses contributions.
15
16
19
Pour protéger le créancier chirographaire contre certaines actions du débiteur qui pourraient
dépérir son patrimoine et compromettre le droit à l’exécution de celui-ci, la loi met en place
des actions protectrices. Il s’agit des actions oblique, directe et paulienne.
L’action oblique, prévue par l’article 1166 du code civil, permet au créancier d’exercer les
droits et actions de son débiteur si celui néglige de le faire. Mais sont exclus les droits et
actions rattachées à la personne du débiteur. Ainsi pour sa mise en œuvre, le débiteur doit
être inactif (néglige d’exercer un droit) et insolvable. En outre le créancier doit avoir la
qualité pour agir, un intérêt personnel, il faut également que la créance soit certaine liquide
et exigible.
L’action directe se définit comme le droit reconnu à un créancier d’agir personnellement et
directement contre le débiteur de son débiteur dans la limite de sa propre créance contre son
débiteur. L’action directe n’existe que dans les hypothèses prévues par la loi.
L’action paulienne, prévue par l’article 1167 du code civil, permet à un créancier d’attaquer
les actes passés par son débiteur en fraude de leurs droits. Pour valablement exercer cette
action il faudrait que le débiteur accomplisse un acte d’appauvrissement afin de se rendre
insolvable pour nuire au créancier. La preuve de la fraude incombe au créancier et elle
s’établit par tout moyen.
Il y a lieu d’établir les dissemblances entre action oblique et action paulienne d’une part, et
entre l’action directe et l’action paulienne.
L’action oblique et l’action paulienne se distinguent de prime abord au regard de leur
condition d’exercice. En effet, l’exercice de l’action oblique suppose que le débiteur néglige
d’exercer un droit, tandis que l’action paulienne n’existe qu’en cas de fraude du débiteur.
Ensuite, elles distinguent au niveau des effets. L’exercice de l’action oblique a pour effet de
faire rentre le bien dans le patrimoine du débiteur sans conférer un droit de préférence à celui
qui l’exerce. Il subit la loi du concours au contraire de l’action paulienne où seul le créancier
qui agit en profite en principe, sauf si l’action est exercée dans le cadre d’une procédure de
liquidation judiciaire.
L’action paulienne et l’action directe se distinguent également au regard de leur condition
d’exercice dans la mesure où l’action directe ne s’exerce que dans les cas prévus par la loi et
non en cas de fraude du débiteur. Mais la distinction s’apprécie également au niveau des
effets. Lorsque l’action directe est exercée, elle conduit le créancier à être payé seulement
dans la mesure de ce qui lui est dû. Aussi le débiteur peut opposer toutes les exceptions qu’il
aurait pu invoquer contre son créancier.
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EXERCICES D’ASSIMILATION
I- CONTRÔLE DE CONNAISSANCES
1) Pourquoi l’action oblique est-elle moins efficace que l’action directe ? Donnez des
hypothèses d’actions directes.
2) Répondre par vrai ou faux et justifiez votre réponse :
a- Les effets de l’action paulienne sont les mêmes que ceux de l’action oblique.
b- Le créancier exerçant l’action oblique entre en concours avec les autres créanciers du
débiteur.
c- L’action directe est toujours une action légale.
III- EXERCICES PRATIQUES
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§1 : LA CESSION DE CRÉANCE
Selon l’art.1689 du code civil, elle est la convention par laquelle le cédant
créancier transmet sa créance contre un débiteur appelé le cédé, à un
acquéreur appelé le tiers cessionnaire. Elle permet de réaliser un transfert de
droits. Elle peut être faite à titre gratuit (donation de créance par exple) ou
onéreux, dans ce cas elle est assimilée à une vente.
23
Il faut distinguer les conditions de la cession entre les parties c’est-à-dire les
conditions de validité et les conditions à l’égard des tiers, c’est-à-dire les
conditions d’opposabilité
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L’ordonnance française de 2016 rompt avec ce principe en faisant de la cession de
créance un contrat solennel, l’écrit étant exigé à peine de nullité : article 1322.
24
25
b) La portée de la publicité
A l’égard du débiteur cédé
- Elle considère que toute acceptation sans forme du débiteur cédé suffit
à lui rendre opposable la cession de créance : acceptation sous seing
privé, acceptation tacite.
- En cas de collusion frauduleuse entre le cédant et le débiteur cédé, la
Jurisprudence considère que la cession de créance lui est opposable.
Ex : le débiteur cédé a appris qu’il y a eu une cession de créance entre
le créancier et un tiers acquéreur, mais cette cession ne lui a pas encore
été signifiée. Le débiteur cédé consent avec la complicité du créancier
cédant malhonnête, à se libérer entre ses mains. La fraude commise au
détriment du cessionnaire sera sanctionnée malgré
l’inaccomplissement des formalités de l’art.1690. Le paiement
effectué dans ces conditions ne sera pas libératoire.
A l’égard des autres tiers
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C’est la même créance originaire qui est transmise au cessionnaire avec tous
ses accessoires : les sûretés (cautionnement, les privilèges, les hypothèques
etc), les actions en résolution, en nullité, en dommages et intérêts etc,. Par
conséquent, le débiteur cédé conserve contre le cessionnaire tous les moyens
de défense qu’il aurait pu mettre en œuvre pour résister à toute action en
paiement du créancier cédant : Paiement partiel, compensation légale,
conditions et délais de paiement, résolution, nullité etc. Pourvu toutefois que
ces exceptions soient nées antérieurement à l’accomplissement de la
formalité de l’article 1690.
§ 2 : La subrogation personnelle
Il ya subrogation lorsqu’un élément d’un rapport juridique est remplacé par
un autre qui en prend la place. Quand il y a remplacement d’une personne
par une autre, on parle de subrogation personnelle, et quand il ya
remplacement d’une chose par une autre on parle de subrogation réelle. Au
contraire de la subrogation réelle, la subrogation personnelle est une
modalité de paiement qui joue lorsqu’une personne paie une dette à la place
du débiteur. Elle constitue un mode de transmission des droits du créancier
puisque ce sont les droits originaires de ce dernier qui sont transmis au
solvens subrogé qui a effectué le paiement
Selon l’article 1249 du code civil, la subrogation a deux sources : soit elle
est conventionnelle, soit elle est légale.
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1- La subrogation conventionnelle
La subrogation est consentie par le créancier qui, pour être payé parfois avant
l’échéance, demande son paiement à un tiers en le subrogeant dans tous ses
droits contre le débiteur. Ex : une personne vend une maison à un certain
prix que l’acheteur doit régler dans 4 ans moyennant des intérêts. Un an plus
tard, le vendeur ayant besoin d’argent, s’adresse à un banquier qui accepte
de lui verser immédiatement le prix qui est dû à terme à condition d’être
subrogé dans les droits du vendeur contre l’acheteur. Le vendeur créancier
du prix consent à une subrogation conventionnelle. Pour être valable, elle
doit remplir certaines conditions :
- le paiement doit être le fait d’un tiers et non du débiteur même si les fonds
proviennent d’un tiers prêteur. Les fonds doivent être directement versés par
le tiers à moins que le paiement effectué par le débiteur le soit en qualité de
mandataire du tiers payant. Toutefois, la jurisprudence admet le paiement
fait par le débiteur lorsque ce dernier libère par la même occasion un
30
2- La subrogation légale
Dans certaines hypothèses, la loi accorde d’office la subrogation au tiers
payant sans se préoccuper de l’accord du créancier ou du débiteur : c’est une
subrogation de plein droit. On distingue plusieurs situations :
- Le tiers qui paie était lui-même tenu de la dette. D’une part ce tiers
peut être tenu avec d’autres personnes ; c’est le cas du codébiteur solidaire,
in solidum ou indivisible. Ce tiers payant devait lui-même contribuer pour
une part au règlement de la dette ; en payant, il est subrogé dans les droits du
créancier contre les autres codébiteurs. D’autre part, le tiers payant est tenu
pour d’autres : c’est un débiteur accessoire. Ex : la caution
Dans les 2 cas, la subrogation est avantageuse pour le tiers payant car il
bénéficie des garanties accordées au créancier. Ex : hypothèque, gage ;
- Hypothèse prévue par le code CIMA (code des assurances) : selon l’article
42 du code CIMA, l’assureur qui a payé l’indemnité d’assurance est subrogé,
jusqu’à concurrence de cette indemnité, dans les droits et actions de l’assuré,
contre les tiers qui ont causé le dommage ayant donné lieu à la garantie de
l’assureur.
32
C’est la même créance qui est transmise au tiers subrogé avec tous ses
accessoires. Par conséquent, le débiteur conserve contre le tiers subrogé tous
les moyens de défense qu’il aurait pu mettre en œuvre pour résister à toute
action du créancier subrogeant.
33
En outre, dans le cas où le solvens subrogé est placé au même rang que celui
où ceux contre lesquels il se retourne (codébiteurs solidaires, indivisible,
caution agissant contre ses cofidéjusseurs), il doit diviser ses poursuites et ne
peut réclamer à chacun que sa part contributive.
Quand il a été payé partiellement, le créancier conserve tous ses droits pour
la portion impayée de la créance. Il est payé par préférence au tiers subrogé
si les biens du débiteur sont insuffisants pour les désintéresser tous les deux.
Selon l’art.1252, nul n’est sensé avoir subrogé autrui contre lui-même. En
cas de conflit, le créancier subrogeant l’emporte toujours sur le tiers subrogé.
Or en cas de concours entre le cessionnaire et le cédant qui a cédé
partiellement sa créance, les deux viennent au même rang.
Elle permet à un tiers de reprendre la dette d’autrui soit par intention libérale,
soit à titre onéreux. En effet, le cessionnaire peut d’abord accepter le transfert
de la dette afin d’éteindre une dette dont il est tenu lui-même envers le
cédant. Mais la reprise de la dette peut être aussi la contrepartie du prix d’une
vente ou d’une autre prestation.
34
reprenne la dette d’un montant de 3 millions dont Yao est débiteur envers
M. Soro, et cela en contrepartie du reste du prix.
5
François TERRE, Yves LEQUETTE, Philipe SiMLER, Droit civil, les
obligations, précis Dalloz, Paris, 11 ème édition, 2013, p.1353.
35
6
D. Denis, « La cession de bail immobilier », D. 1976, 269.
7
Voir pour une application de la cession de bail : Cour Suprême d’Abidjan, chambre judiciaire,
arrêt du 14 janvier 1999, inédit. Dans cet arrêt, la cour suprême estime que le contrat de bail a été
cédé à la société X avec tout ce que cela comporte de cession et de prise en charge de dette.
36
37
L’obligation a une double facette, active et passive. Elle se traduit par la créance du côté du créancier et par la dette
du côté du débiteur. Mais la loi prévoit des situations où il est possible de transférer tant la créance. La dette peut
faire également d’une telle opération mais elle relève de la pratique. Et enfin la créance et la dette peuvent être
cédées concomitamment par le biais de la cession de contrat.
Le transfert de la créance peut s’opérer soit par le mécanisme de la cession de créance, soit par le canal de la
subrogation personnelle.
La cession de créance est définie par l’article 1689 du code civil comme une convention par laquelle un créancier
cédant transmet sa créance qu’il détient contre un débiteur, le cédé, à un tiers cessionnaire. Pour être valablement
admise, il faut que des conditions soient remplies. En effet, la cession de créance est une convention entre le
créancier cédant et le tiers cessionnaire et elle doit remplir toutes les conditions de l’article 1108 du code civil. La
convention se forme par le seul accord des parties. Outre les conditions de validité, il faut respecter des conditions
d’opposabilité. L’article 1690 du code civil prévoit des mesures de publicité afin que la cession soit opposable au
débiteur. Ainsi la publicité se fait soit par signification par exploit d’huissier, soit par acceptation du débiteur dans
un acte authentique lorsque la cession est passée par acte authentique. Lorsque cette formalité est valablement
accomplie, le débiteur cédé ne peut valablement se libérer qu’en effectuant le paiement entre les mains du tiers
cessionnaire. Les conditions remplies, il en découle des effets. Il s’agit du transfert de la créance originaire avec ses
accessoires entre les mains du cessionnaire, il y a donc changement de créancier. A cet effet, le débiteur peut
invoquer contre ce dernier toutes les exceptions qu’il aurait pu opposer au cédant. Ensuite, le créancier cédant doit
garantir l’existence de la créance au moment de la cession, mais il ne garantit pas la solvabilité du débiteur cédé.
La subrogation personnelle, est une modalité de paiement qui joue lorsqu’une personne paie à la place du débiteur.
Selon l’article 1249 du code civil la subrogation peut être conventionnelle ou légale. Lorsque la subrogation est
conventionnelle et qu’elle est consentie par le créancier, pour être valable il faut que la subrogation soit expresse,
qu’elle soit consentie au moment où le créancier reçoit le paiement et le paiement doit être le fait d’un tiers.
Lorsqu’elle est consentie par le débiteur, sa validité suppose d’abord que l’acte d’emprunt ou la quittance
subrogatoire soient rédigés en la forme authentique. Ensuite il faut que l’acte de prêt précise le but de l’emprunt. Et
enfin la quittance délivrée au créancier désintéressé doit constater que le paiement a été fait avec les deniers
empruntés. L’effet principal de la subrogation est le changement de créancier. La créance passe sur la tête du subrogé
avec tous ses accessoires. De ce fait, le débiteur peut opposer au tiers subrogé toutes les exceptions qu’il aurait pu
invoquer contre le créancier.
Ces deux opérations présentent des points de distinction au niveau de leur finalité, des conditions d’opposabilité et
en cas de concours. S’agissant de la finalité, il faut dire que la cession de créance est faite dans l’idée de spéculer,
de chercher un profit, tandis que dans la subrogation il n’y pas de spéculation car le tiers subrogé ne réclame que ce
qu’il a payé. Pour l’opposabilité de la cession de créance, certaines formalités sont requises (art 1690) alors que
dans la subrogation l’opposabilité est de plein droit à l’égard du débiteur ou du créancier. Enfin, lorsque la
subrogation et la cession sont partielles, il n’y a pas de concours entre le tiers subrogé et le créancier subrogeant, ce
dernier est préféré en pareille circonstance. Or dans la cession il y a concours entre le cessionnaire et le cédant, il
n’y a pas de préférence.
La cession de dette est une opération par laquelle le débiteur cédant va transférer la dette dont il est tenu envers son
créancier cédé, à un tiers cessionnaire. Cette opération, qui n’est pas consacrée par le droit ivoirien mais qui existe
en pratique, peut se faire soit à titre gratuit, soit à titre onéreux. Pour qu’une telle opération soit valable, il faut le
consentement de toutes les parties. Mais le débiteur cédé n’est pas totalement libéré en dépit du consentement du
créancier, il reste solidairement tenu de la dette avec le tiers cessionnaire, sauf si le créancier entend le libérer
expressément.
La cession de contrat est un contrat par lequel un contractant va céder sa qualité de partie au contrat à un tiers
cessionnaire, avec l’accord de son contractant cédé. La loi prévoit des hypothèses de cession de contrat. La validité
de cette opération est soumise à des conditions. En effet, la cession doit se faire par écrit à peine de nullité. En outre,
la cession est soumise à l’accord du cocontractant cédé afin que l’opération lui soit opposable. Il existe une solidarité
entre le contractant cédant et le tiers cessionnaire pour l’exécution du contrat, sauf libération expresse du
cocontractant cédé.
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39
EXERCICES D’ASSIMILATION
I- Contrôle de connaissances
1) Qu’est-ce que la cession de dette ? A quelle condition peut-on
l’envisager ?
2) Quelles distinctions peut-on établir entre la cession de créance et
la subrogation personnelle ?
3) Quelles sont les conditions de validité et d’opposabilité de la
cession de créance ?
4) Qu’est-ce que la cession de contrat ? Donnez des exemples
légaux de cessions de contrats
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Section 1 : la novation
C’est le mécanisme juridique par lequel les parties substituent une obligation
nouvelle à une obligation qui existe, et qui sera par conséquent éteinte. La
particularité de la novation est son effet extinctif, c’est-à- dire dans le lien
entre l’extinction de l’ancienne obligation et la création de la nouvelle
obligation. Ainsi toute transformation ou toute modification n’est pas une
novation si elle ne donne pas naissance à une nouvelle obligation distincte
de la première.
Pour qu’il y ait novation il faut qu’il existe une obligation valable à éteindre.
Cette obligation ne doit pas être nulle ou déjà éteinte par prescription par
exemple. Toutefois si l’obligation était nulle, de nullité relative, la novation
peut valoir confirmation tacite et être ainsi valable. Le créancier qui consent
à la novation doit avoir la capacité de disposer et le débiteur la capacité de
s’obliger. La novation va éteindre l’obligation ancienne et faire naître une
obligation nouvelle.
Pour qu’il y ait novation, il ne suffit pas qu’il y ait une obligation nouvelle.
Il faut que cette nouvelle obligation ait quelque chose qui la distingue de
41
1- La novation subjective
a- La novation par changement de créancier
Elle peut intervenir lorsque par l’effet d’un nouvel engagement, un nouveau
créancier est substitué à l’ancien, par conséquent le débiteur est libéré envers
l’ancien créancier. L’opération ressemble à une cession de créance, mais
dans la novation le débiteur est partie à l’opération et de plus, la nouvelle
créance est distincte de l’ancienne.
42
2- La novation objective
C’est une novation par changement de l’objet de l’obligation ou de sa cause.
Il y a changement d’objet lorsque la nouvelle obligation diffère de l’ancienne
par son objet.
Ex : le créancier d’une somme d’argent convient avec son débiteur que celui-
ci lui paiera à la place une prestation en nature.
Dans tous les cas, le changement ne constitue une novation que s’il porte sur
un élément essentiel et non accessoire de l’obligation. C’est le cas d’un
changement du montant de la dette.
43
Toutefois selon la loi les parties peuvent reporter les garanties de l’ancienne
obligation sur la nouvelle obligation, avec le consentement des parties
intéressées (le créancier au moment de la novation et également ceux qui
fournissent ces garanties).
44
Section 2 : La délégation
La délégation est un acte juridique par lequel une personne nommée le
délégant, obtient d’une autre personne appelée le délégué, qu’elle s’engage
envers une 3ème personne appelée le délégataire. Cela se traduit par le fait
que le délégant charge son propre débiteur de payer son créancier. Elle est
évoquée parmi les dispositions de la novation. Pourtant c’est une technique
bien distincte ; de plus la délégation ne produit pas toujours un effet
novatoire.
46
48
Il existe différents mécanismes qui permettent de créer des obligations nouvelles. Il s’agit de la novation
et la délégation.
La novation est un mécanisme juridique par lequel les parties substituent une obligation nouvelle à une
obligation qui existe, et qui sera par conséquent éteinte. Ce mécanisme est soumis à des conditions
avant de produire des effets.
La première condition pour que la novation opère, il faut qu’il existe une obligation valable au
préalable. Celle-ci ne doit pas être nulle ou déjà éteinte. La novation va avoir pour effet de l’éteindre.
Ensuite, il faut qu’une obligation nouvelle distincte de l’ancienne et valable, soit créée. La novation
peut être donc subjective, c’est-à-dire par changement de créancier ou de débiteur, ou objective, c’est-
à-dire par remplacement de l’objet de l’obligation ou la cause. En outre, il faut une intention de nover
(animus novandi) et selon l’article 1273 la novation ne se présume point. Lorsque les conditions sont
remplies, l’effet principal de la novation est bien entendu l’effet extinctif de l’obligation préexistante
pour laisser place à une obligation nouvelle. Cet effet entraine corrélativement l’extinction des garanties
souscrites lors de l’obligation ancienne, sauf convention contraire des parties, qui peuvent les reporter
sur la nouvelle obligation. Aussi, tous les moyens de défense que le débiteur pouvait faire valoir dans
l’ancienne obligation sont inopposables dans la nouvelle obligation (inopposabilité des exceptions).
La délégation est un acte juridique par lequel une personne appelée délégant obtient d’une autre appelée
délégué qu’elle s’engage auprès d’une troisième personne appelée délégataire. Elle requiert le
consentement des trois parties. Il existe deux hypothèses de délégation : la délégation parfaite et la
délégation imparfaite(ou expromission). Elle est parfaite lorsque le délégataire a déclaré expressément
libérer son débiteur (le délégant). Dans ce cas le seul lien existant est celui entre le délégué et le
délégataire. Mais lorsque la délégation est imparfaite, cela suppose que le délégataire n’a pas
expressément déclaré libérer le débiteur, donc le lien entre le délégant et le délégataire existe en
juxtaposition à celui entre le délégué et le délégataire. En clair, le délégataire peut poursuivre tant le
délégué que le délégant pour obtenir paiement de sa créance.
Des effets se rattachent à la réalisation de l’opération. En effet il existe un effet commun aux deux
hypothèses de la délégation, il s’agit de l’inopposabilité des exceptions. Ainsi, le délégué ne peut
opposer au délégataire les moyens de défense qu’il aurait pu invoquer contre le délégué. Cela se justifie
par le fait que l’engagement qu’il souscrit au profit du délégataire, est indépendant de l’obligation qui
le liait au délégant. Mais il faut qu’il soit de bonne foi. Toutefois, il existe des effets propres à chaque
type de délégation. Ainsi, dans la délégation parfaite, existe-t-il une novation car il nait une obligation
nouvelle entre le délégué et le délégataire qui se substitue à celles qui existaient d’une part entre le
délégant et le délégataire et d’autre part, entre le délégant et le délégué. Quant à la délégation imparfaite,
il n’y a pas de novation car les obligations anciennes subsistent.
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50
EXERCICES D’ASSIMILATION
II- Contrôle de connaissances
1) Comparez la délégation parfaite et la délégation imparfaite
2) La novation se confond-elle à la délégation ?
3) Quels sont les effets de la novation ?
4) Faites la distinction entre la cession de créance et la délégation.
5) Qualifiez juridiquement les opérations suivantes :
a- A l’occasion de la vente d’un fonds de commerce, les parties
s’entendent pour que l’acquéreur du fonds continue de
s’approvisionner chez le même fournisseur que le vendeur.
b- Le bailleur d’un immeuble demande au locataire qui doit quitter les
lieux loués de trouver un autre preneur qui consent à reprendre le bail.
c- Le nouveau locataire et l’ancien s’accordent avec la CIE pour que le
nouveau continue d’utiliser le compteur de l’ancien locataire.
d- Koffi est créancier de Yao pour une somme de 2 millions en vertu d’un
contrat de prêt. C’est alors que BONCOEUR, un ami de Yao très
fortuné s’engage envers Koffi à lui rembourser la somme due
moyennant libération de Yao. Koffi accepte.
51
Celui qui paie est appelé le solvens et celui qui reçoit le paiement,
l’accipiens.
1) Le solvens :
Pour que le paiement soit valable, il faut que le solvens ait la capacité
juridique d’aliéner et qu’il soit le propriétaire de la chose donnée en paiement
sous peine de nullité du paiement effectué (article 1238 du code civil). La
nullité est cependant écartée en cas de paiement d’une somme d’argent ou
autre chose qui se consomme par l’usage (denrées consommées, matériaux
incorporés dans un immeuble par exemple), si le créancier l’a consommé de
bonne foi.
2) L’accipiens
53
Ce principe énoncé par l’article 1243 du code civil n’est pas absolu, car
en pratique le créancier peut recevoir autre chose que ce qui était prévu
en paiement.
Selon l’article 1243 du code civil, pour être valable, le paiement doit porter
sur l’objet même qui est dû. Il doit y avoir une identité entre l’objet du
paiement et l’objet de l’obligation. Le débiteur ne peut se libérer qu’en
fournissant la prestation même qui constitue l’objet de son obligation.
Si l’objet est un corps certain, cet objet est valablement délivré dans l’état
où il se trouve lors de la livraison, pourvu que les détériorations qui y sont
survenues ne soient point du fait ou de la faute du débiteur ou des personnes
dont il est responsable. Si l’obligation a pour objet des choses de genre, le
débiteur pour se libérer devra remettre des choses de genre convenues, dans
la quantité prévue et de qualité moyenne.
54
b) L’indivisibilité du paiement
55
56
2) Le déroulement du paiement
a) L’époque du paiement :
57
b) Le lieu du paiement :
• S’il s’agit d’une pension alimentaire, elle doit être payée au domicile
du créancier.
Selon l’article 1248 du code civil, les frais du paiement sont en principe à la
charge du débiteur (frais de quittances ou de timbres, frais de délivrance…).
Exceptionnellement les parties peuvent convenir de mettre ces frais à la
charge du créancier.
58
C- La preuve du paiement
Selon une analyse classique, le paiement était en principe soumis aux règles
établies par la loi pour la preuve de toute convention, notamment l’exigence
d’un écrit. Mais la jurisprudence admettait facilement l’impossibilité morale
de se procurer une preuve écrite, et elle admettait la preuve résultant de faits
matériels telle la remise du titre au détenteur. La quittance simple reçue
signée du créancier et remis au débiteur, fait foi de sa date à l’égard des tiers.
Elle peut faire mention de réserve concernant tel aspect de l’obligation. La
quittance peut avoir une portée plus large du paiement d’une obligation, on
parle alors de quittance pour solde de tout compte. Le créancier atteste ainsi
que le débiteur ne lui doit rien. Il s’agit d’éteindre non seulement la dette
principale, mais d’autres dettes qui pourraient exister.
59
61
L’obligation, tel un être humain, naît, vit et s’éteint. Selon l’article 1234 du code civil, le mode normal
d’extinction de l’obligation est le paiement. Le paiement peut se définir comme l’exécution de
l’obligation quel qu’en soit l’objet. Pour être effectif, le paiement doit remplir certaines conditions afin
de produire des effets.
Les conditions tiennent tant aux parties qu’à l’objet et au déroulement du paiement. Relativement aux
parties, nous avons le solvens d’une part et l’accipiens d’autre part. Le solvens est en principe le
débiteur, mais le paiement peut être valablement fait par un tiers soit parce qu’il est intéressé soit parce
qu’il agit au nom et en l’acquit du débiteur ou en son nom propre. Toutefois, lorsque l’obligation a un
caractère personnel, le tiers ne peut valablement effectuer le paiement. Pour que le paiement soit valable
il faut que le solvens ait la capacité d’aliéner et qu’il soit propriétaire de l’objet donné en paiement, à
peine de nullité. Mais cette sanction n’est pas applicable en cas de paiement d’une somme d’argent ou
une d’une chose qui se consomme par l’usage, si le créancier l’a consommé de bonne foi. S’agissant de
l’accipiens, il s’agit de la personne qui reçoit le paiement. Il s’agit en principe du créancier qui est le
seul habilité à le recevoir. Il doit avoir la capacité et le pouvoir de recevoir. Néanmoins, le paiement fait
entre les mains du représentant ou du mandataire est valable. Si le paiement est fait entre les mains d’un
tiers qui n’avait pas pouvoir de recevoir, il peut être libératoire à condition que l’accipiens le ratifie, ou
s’il en a profité. Relativement à l’objet et au déroulement du paiement, l’objet du paiement est soumis
à la règle de l’identité entre l’objet de l’obligation et l’objet du paiement selon l’article 1243. Cela
signifie que le débiteur ne peut contraindre le créancier à recevoir une chose autre que celle prévue au
contrat quoique la valeur soit égale ou supérieure. Exceptionnellement, le créancier peut recevoir en
paiement une chose autre que celle prévue initialement par une convention de dation en paiement.
Egalement, le paiement est soumis à la règle de l’indivisibilité, c’est-à-dire que le débiteur ne peut pas
imposer au créancier un paiement fractionné, sauf convention contraire des parties. Aussi à l’égard des
héritiers d’un codébiteur solidaire la dette se fractionne. Quant au déroulement du paiement, il se fait
en principe immédiatement dès sa naissance, mais un terme peut être stipulé ou un délai de grâce
accordé. En outre, la dette étant quérable, le créancier doit aller chercher le paiement au domicile du
débiteur, sauf convention contraire. La preuve du paiement effectué incombe au débiteur. Toutefois, la
remise au débiteur par le créancier de l’acte sous seing privé constatant la créance, vaut présomption de
paiement.
Les conditions de paiement remplies, il s’ensuit des effets. L’effet principal du paiement est l’extinction
de la créance.
L’exécution du paiement par le débiteur peut se heurter à des obstacles appelés des incidents de
paiement. Il en existe deux : la procédure des offres réelles et de la consignation.
La procédure des offres réelles et consignation permet au débiteur de se libérer sans la volonté du
créancier. Ainsi, lorsque le créancier refuse de recevoir son paiement, le débiteur peut lui faire des offres
réelles (présentation effective de l’objet dû), et au refus du créancier de les accepter, consigner la somme
ou la chose offerte.
L’opposition est l’acte d’un tiers qui fait défense au débiteur d’avoir à payer. Il s’agit d’un créancier
appelé le saisissant, fait défense au débiteur de son débiteur appelé le tiers saisi, de payer son créancier
appelé le saisi. Dans ce cas, le débiteur ne peut plus payer la créance. S’il le fait, le paiement n’est pas
valable.
62
63
EXERCICES D’ASSIMILATION
I- CONTROLE DE CONNAISSANCES
1- Qu’est-ce que le paiement ?
2- Quelles sont les conditions du paiement ?
3- Peut-on payer valablement sans être propriétaire de la chose
donnée en paiement ?
64
§ 1- La compensation
Selon l’art.1289, lorsque 2 personnes se trouvent débitrices, l’une envers
l’autre, il s’opère entre elles une compensation qui éteint les deux dettes. La
compensation est un mode d’exécution et d’extinction des obligations. Elle
évite un déplacement de fonds en le remplaçant éventuellement par le
versement de l’excédant de la dette la plus forte. Par la technique de la
compensation, on aboutit donc à une exécution simplifiée de l’obligation.
Elle constitue également une garantie pour le créancier chirographaire, qui
échappe à la loi du concours entre créanciers.
1) La compensation légale
C’est celle qui s’opère de plein droit dès que les conditions de l’art.1289 sont
remplies. Aucune partie n’a besoin de la solliciter.
•Il doit exister deux obligations réciproques entre les mêmes personnes, c'est-
à-dire que chacune d’elles doit être créancière et débitrice de l’autre ;
65
•Les obligations à compenser doivent avoir l’une et l’autre pour objet des
choses fongibles de la même espèce, c’est à dire celles qui se mesurent, se
pèsent ou se comptent de telle sorte qu’elles peuvent être substituées les unes
aux autres dans le paiement ;
•Les deux obligations doivent porter sur des objets saisissables, puisque la
compensation réalise une sorte de paiement. La dette d’aliment ne peut pas
entrer en compensation avec une autre dette. Le débiteur d’aliment doit
s’acquitter effectivement de sa créance et non prétendre avoir payé par
compensation.
66
2) La compensation judiciaire
3) La compensation conventionnelle
67
•En cas d’acceptation d’une cession de créance par le débiteur cédé, celui-ci
ne pourra plus opposer la compensation au cessionnaire pour refuser de
s’exécuter.
§ 2- La confusion
Elle résulte de la réunion sur la même tête des qualités contraires de créancier
et de débiteur de la même obligation. Ex : il y a confusion lorsqu’ étant
débiteur d’une personne qui vient à décéder je deviens son héritier ; il y a
confusion si étant locataire d’un immeuble, j’achète l’immeuble en cours de
bail.
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La remise de dette est une convention à titre gratuit par laquelle le créancier
libère son débiteur de tout ou partie de sa dette sans avoir reçu paiement. La
remise de dette est un contrat à titre gratuit qui obéit ainsi au droit commun
des contrats.
Elle peut être aussi sous seing privé lorsqu’elle résulte d’un acte passé entre
les parties.
69
1) La libération du débiteur
La remise de dette doit être en principe prouvée par écrit. Toutefois, la remise
volontaire du titre par le créancier au débiteur fait présumer de la libération
du débiteur. Lorsque le créancier remet volontairement au débiteur le titre
constatant l’obligation, la loi attache une présomption de libération à cette
circonstance. Cette présomption peut être irréfragable ou simple.
Lorsque la dette résulte d’un acte sous seing privé, le titre à considérer est
l’exemplaire original conservé par le créancier et qui est sa seule preuve.
Dans cette hypothèse, la présomption de libération est irréfragable.
Si en revanche, la dette résulte d’un acte notarié, c'est-à-dire la grosse qui est
une copie de l’acte revêtu de la formule exécutoire, la présomption de
libération du débiteur sera simple, c'est-à-dire susceptible de la preuve
contraire. En effet, le créancier peut toujours se procurer une nouvelle
expédition de l’acte parce que l’original demeure au rang des minutes du
notaire.
2) L’extinction de la dette
70
La prescription consolide des situations de fait. Elle éteint les droits qu’on
néglige d’exercer pendant un certain temps. Il existe plusieurs sortes de
prescription extinctive. Cette variété de prescription se manifeste dans le
régime juridique applicable.
Les délais de prescription 8 ont pour fonction d’éteindre des droits qui n’ont
pas été exercés avant leur expiration. On a la prescription de droit commun
et les courtes prescriptions.
8
Les délais de prescription se distinguent des délais préfix (délai de forclusion). Le délai préfix est celui
qui est accordé pour l’accomplissement d’un acte ou l’exercice d’une action en justice, sanctionné par la
déchéance du droit d’accomplir cet acte ou d’exercer cette action. Les délais préfix sont impératifs, les
parties ne peuvent jamais y renoncer et le juge doit les appliquer d’office. Le délai préfix n’est pas
71
Selon l’art.2262, toutes les actions réelles et personnelles sont prescrites par
30 ans. Le délai de 30 ans s’applique faute de dispositions spéciales
contraires. La loi souhaite que toute créance s’éteigne en raison de la
négligence du créancier à la réclamer. Il s’agit également de préserver en
matière d’affaires une politique de clarté et de sécurité.
L’art.1304 prévoit une prescription de 10 ans pour les actions en nullité sauf
limitation légale à un moindre délai. Ex : en matière de minorité, l’action en
nullité est de 5 ans.
b) La prescription quinquennale
Selon l’art.2277, se prescrivent par 5 ans, toutes les dettes qui sont payables
par année ou à des termes périodiques plus courts. La jurisprudence applique
la prescription quinquennale aux obligations qui revêtent le double caractère
de périodicité et de fixité dans leur montant. Ex : Les pensions alimentaires,
loyers de maisons, salaires.
•Les créances des maîtres, des instituteurs, des hôteliers, des ouvriers se
prescrivent par 6 mois ;
La présomption de paiement peut être détruite soit par l’aveu du débiteur qui
reconnaît le droit du créancier, soit par le serment c'est-à-dire l’affirmation
solennelle par une partie du bien-fondé de sa prétention. Ainsi, si le débiteur
invoque la prescription pour ne pas s’exécuter, le créancier peut lui demander
de jurer qu’il a effectivement payé. Si le débiteur refuse de prêter serment, il
avoue implicitement sa dette et sera condamné
Selon les articles 2260 et 2261 du code civil, la prescription se compte par
jours, et non par heures. Elle est acquise lorsque le dernier jour du terme est
73
accompli. Cela signifie que les fractions de journée ne comptent pas. Le jour
où la prescription a commencé à courir (dies a quo) n’est donc pas compris
dans le délai à moins que le délai n’ait commencé à courir à 0h. Inversement,
le dernier jour du délai (dies ad quem) est compris dans celui-ci. Ceci étant,
on ne doit pas tenir compte du nombre de jours variables selon les mois ou
les années : le délai expire le jour portant le même quantième que le dies a
quo (non compris dans le délai).
74
Pour que la prescription produise ses effets, il faut qu’elle soit demandée, ce
qui suppose 2 conditions :
75
•Le débiteur doit invoquer la prescription par voie d’exception quand il est
poursuivi en paiement. Cela signifie que le juge ne peut pas soulever d’office
la prescription ;
76
A côté du mode normal d’extinction de l’obligation qu’est le paiement, l’article 1234 du code prévoit
des modes exceptionnels d’extinction de l’obligation. Ils sont de deux ordres, avec d’une part ceux qui
éteignent l’obligation avec satisfaction du créancier, et d’autre part, ceux qui conduisent à une
extinction sans la satisfaction du créancier.
S’agissant de l’extinction de l’obligation avec satisfaction du créancier, nous observons deux
mécanismes, en l’occurrence, la compensation et la confusion. Il y a compensation selon l’article 1289
du code civil lorsque deux personnes se trouvent débitrices envers l’autre. Il s’opère une compensation
qui éteint les deux dettes. Elle peut être légale, conventionnelle ou judiciaire. Il existe des conditions
pour qu’un tel mécanisme soit valable. En effet, pour que la compensation s’opère valablement il faut
en prime qu’il existe 2 obligations entre deux personnes, ensuite les 2 obligations doivent avoir l’une
et l’autre des choses fongibles de la même espèce. Outre les deux conditions énumérées, il faut encore
que les 2 obligations soient certaines, liquides et exigibles, et qu’elles portent sur des objets
saisissables. Il s’opère alors de plein droit une compensation. Cependant, même lorsque les conditions
sont réunies, il y a des cas où la compensation ne jouera pas (cas de faillite, en cas de saisie-arrêt et le
cas du paiement de la dette d’impôt à l’Etat). L’effet de la compensation est d’éteindre les deux
obligations jusqu’à concurrence de la plus faible. Mais l’effet extinctif peut disparaitre lorsque les
parties font des actes incompatibles avec la compensation (paiement de la dette en connaissance de
cause etc).
La confusion quant à elle, est la situation d’une personne qui réunit sur sa tête les qualités de créancier
et débiteur en vertu d’une même obligation. Et selon l’article 1301, la confusion éteint l’obligation.
Relativement au mode d’extinction de l’obligation sans satisfaction du créancier, il y a la remise de
dette et la prescription.
La remise de dette est un acte par lequel une personne renonce unilatéralement à un droit qui lui
appartient. La remise de dette implique l’accord du bénéficiaire, de ce fait il s’agit d’un contrat. Pour
être valable, la remise de dette doit être à titre gratuit, et elle ne requiert pas un formalisme particulier
car elle peut être tacite, sous seing privé. La remise de dette a pour effet de libérer le débiteur et
d’éteindre l’obligation. La preuve de la remise de dette doit se faire par écrit. Mais elle peut résulter
d’une présomption (simple ou irréfragable).
La prescription est un mode d’extinction de la dette par l’écoulement d’un certain délai. Elle résulte de
l’inaction prolongée du créancier, et vient consolider une situation de fait. La prescription extinctive
est soumise à des délais. Selon l’article 2262, toutes les actions réelles et personnelles se prescrivent
dans un délai de 30 ans, sauf dispositions spéciales contraires. Toutefois le délai de prescription peut
être plus court. C’est le cas des actions en nullité où le délai de prescription selon l’article 1304 est de
10 ans sauf limitation légale à un moindre délai (en matière de minorité, l’action en nullité est de 5
ans). Il y a également des actions soumises à une prescription quinquennale (art 2277), et des courtes
prescriptions présomptives. La prescription commence à courir à partir du jour où le créancier aurait
pu agir. Il faut que l’obligation soit exigible. Si la dette est conditionnelle, alors le délai commence à
courir à partir de la réalisation de la condition. Mais les délais peuvent être interrompus en raison d’un
acte de poursuite du créancier qui voudrait obtenir paiement, tel qu’une action en justice, un
commandement de payer etc. L’interruption des délais rend inutile le délai déjà écoulé car il remet les
pendules à zéro. Un nouveau délai va alors se mettre à courir. La suspension met une pause au délai
déjà écoulé, mais reprend son cours une fois la cause de suspension disparue. L’effet de la prescription
est d’éteindre l’obligation et pour être valable, le débiteur doit l’invoquer par voie d’exception quand
il est poursuivi et il ne doit pas y avoir renoncé.
77
78
EXERCICES D’ASSIMILATION
I- CONTRÔLE DE CONNAISSANCES
1- Donnez les conditions et les obstacles de la compensation légale.
2- Pourquoi dit-on que la compensation est une véritable sûreté pour le
créancier ?
3- Comment se fait la preuve de la remise de dette ?
4- Qu’est-ce que la confusion et quels sont les effets ?
79
BIBLIOGRAPHIE
- BONY Serges, Droit civil, droit des obligations, les éditions ABC,
2017.
80
83
84
Amelie KOUADJO
PREFACE
The law is an integral part of our lives. We are born, live, and die under the
law. Marriage, the care of children, education, how we earn our daily bread,
our relations with others, our conduct, what becomes of our property when
we die—all are governed by the law.
Business and commercial enterprise takes place within a legal context and,
in the final analysis, is governed and regulated by law. One of the problems
facing the person studying business activity, and the one that is specifically
addressed in this book, is the fact that business enterprise takes place within
a general and wide-ranging legal environment, but the student is required to
have more than a passing knowledge of the legal rules and procedures which
impact on business activity. The difficulty lies in acquiring an adequate
knowledge of the many areas that govern such business activity.
FORWARD
Business English will help students to activate and extend their knowledge
of English and gain the necessary confidence and skills to use it . There are
opportunities for individual, pair and group work and private study at home.
This book includes a wide range of activities and approaches designed to
appeal to different personal learning styles.
The course consists of 4 units, each containing the same component sections
which cover various types of activities.
1. Preface
2. Foreword
3. Unit 1: CONSTITUTIONAL LAW…………………………….… 1
4. Unit 2: COURT ADVOCACY……………………….…………….21
5. Unit 3: LEGISLATION………………………………………………32
6. Unit 4: APPLYING FOR A LEGAL POSITION………………… 37
There are a wide range of exercises to master your writing skills. This book
uses a variety of learning strategies to introduce new words, to provide
opportunities to use words you know already, and to encourage you to use
words generatively. There is a detailed unit vocabulary at the end of this
book.
Objectives:
I. INTRODUCTION
The term Constitution applies to the system of Law and government by
which the affairs of a modern state are administered. Constitution is the
document that embodies the steps that determine how we do things in the
society; it is essentially the embodiment of the fundamental rules, principle
and institutions which constitute the political affairs of the state.
According to one very wide definition, constitutional law is that part of the
Law which relates to the system of government of the country or it can also
be defined as meaning those laws which regulate the structure of the
principal organs of government and their relationship to each other and to
the citizen, and determine their main function.
Constitutional law pervades all areas of law in that there is hardly any
department of law which does not, at one time or another become of
constitutional importance. In industrial law, the freedom of association for
industrial purpose and the law of picketing are of constitutional importance.
In the sphere of public order and criminal law, the citizen looks to the court
for protection. The constitutional lawyer has always had a particular interest
in the means which the law provides for safeguarding individual liberty.
The law, on the other hand, is a set statutes, acts, decrees, and orders
regulating the actions and activities of the citizens, and persons within the
country’s territory.
The Constitution of a nation is the ultimate source of law – all other laws of
that country must come from or comply with that document.
On the other hand, ‘’Constitutional Law ’’ is the study of the body of laws
and legal issues relating to the operation of the national Constitution (i.e the
document above)
CHAPTER SUMMARY
COMPREHENSION ASSIGNMENT
VIII- EXERCISE
READING TEXT
We may begin by asking the question: «What is constitutional law and what
part does it play in our constitution? » One motive for seeking a definition
of constitutional law is simply to settle conventional questions of usage
within the legal system for purposes of exposition: to mark, for example, the
boundaries of constitutional law and administrative law, or public law and
private law. Another point of asking this question is to establish the existence
of clear distinction between rules of strict law and rules established by
political practice or constitutional convention. So, constitutional law is the
law which establishes, empowers and regulates institutions of government.
Simple as it may seem, there is a complication because constitution has three
meanings. First, it means all the laws regulating government. From this first
meaning comes a second meaning where constitution refers to a system of
government. Finally, constitution is used in a narrow sense to mean a
document or statute, called «Constitution» containing basic constitutional
rules. The concept of constitution was first outlined in Aristotle’s
classification of governments identified with constitution. He believed that
the best form of constitution is the combination of monarchy, aristocracy and
democracy so that citizens could realize their rights and carry out the duties
for the benefit of the whole society.
The modern ideological roots of the idea of constitutional law are connected
with the names of Thomas Hobbes, John Locke and other scholars who
claimed the concept of concentration of powers and separation of powers and
developed the notion of social contract. According to the above-mentioned
notion, people in society willingly give up absolute freedom for sake of
10
security and prevention of rule of «the law of the jungle» (the principle that
only the strongest will survive). The works of these philosophers influenced
upon the authors of the US Constitution and the French Declaration of the
Rights of Man and the Citizen. As the constitution is the framework for
government then constitutional law is the study of foundational laws of
nation states. Constitutions may limit or define the authority and procedure
of political bodies to provide for enforcement of new laws and regulations.
11
COMPREHENSION CHECK
e. What two points of view of the constitution are mentioned in the text?
Exercise 1
Decide on the right answer choosing among the following words and
putting them in the appropriate form:
12
Exercise 2
Choose from the list below to fill in the gaps in the text.
(1) ordinance ; (2) constitution ; (3) agreements ; (4) system; (5) disposition ;
(6) military ; (7) abrogation ; (8) rules ; (9) republic ; (10) referendum ; (11)
reforms ; (12) turmoil, (13) legality ; (14) equilibrium, (15) council.
*
The first step is related to the first constitution of March 28, 1958. This
…………..……did not predict, as the constitutions of other African countries,
the application clause of the french juristic order. But this silence was filled by
the ordinance n° 59-913 of October 6, 1956, which contained the clause
foreseeing the renewal of colonial juristic order. This …………..……fixed the
conditions of application of Article 76 of the French constitution, and stated
that ‘’ in the member countries of the community, dispositions with legislative
or statutory values in use at the date of the choice expected at Article 76 of the
constitution remain applicable in their disposition, not contrary to the
13
This was the general line, the spirit or the letter of third french ordinance, which
founded the various constitutional dispositions renewing later on laws and
…………..………of the colonial era.
After the first constitution in 1958, a new Constitution followed ton outline the
break of communitarian links with France. It was the Constitution of November
3, 1960. This Constitution, contrary to the first, indicates transitory
…………..……in Article 76, which states that ‘’the legislation currently in use
in Côte d’Ivoire remains applicable until availability of new texts, if it does not
contain anything contrary to the current Constitution’’.
The Constitution is the fundamental law chosen by Ivorian people. The text of
the Constitution and its literal interpretation are under the competence of a
special jurisdiction, the Constitutional Council. The role of the constitutional
…………one hand to guarantee the constitutional separation of powers while
14
English prepositions
For example: "We jumped in the lake" ; "Many shops don't open on Sundays."
15
1- Prepositions of place
16
2.Prepositions of time
Preposition
Explanations Example
of time
on Days
Many shops don't open on Sundays.
weekend (American English)
What did you do on the weekend?
Many shops don't open on Sundays.
What did you do on the weekend?
in months / seasons / year
I visited Italy in July, in spring, in
morning / evening / afternoon 1994
period of time In the evenings, I like to relax.
This is the first cigarette I've had in
three years.
at night It gets cold at night.
weekend (British English) What did you do at the weekend?
used to show an exact or a There's a meeting at 2.30 this
particular time: afternoon / at lunch time.
from a particular time in the past England have not won the World Cup in
until a later time, or until now football since 1966
since
for used to show an amount of time. I'm just going to bed for an hour or so.
ago back in the past; back in time from The dinosaurs died out 65 million years
the present: ago.
before at or during a time earlier than She's always up before dawn
to used when saying the time, to It's twenty to six.
mean before the stated hour
past telling the time five past ten
to until a particular time, marking It's only two weeks to Christmas.
end of a period of time
17
from used to show the time when The museum is open from 9.30 to 6.00
something starts Tuesday to Sunday.
till / until up to (the time that) We waited till / until half past six for you.
by not later than; at or before She had promised to be back by five
o'clock.
3.Other Prepositions
18
EXERCISE 3:
2. The main sources ……….. English constitutional laws are statutes and
judicial precedents.
5. The Verkhovna Rada of Ukraine assembles ……. its first session no later
than ……… the thirtieth day……….. the official announcement ………..
the election results.
Adopted on 2016
PREAMBLE
Convinced that union and respect for diversity ensure economic progress and
social well being;
19
Proclaim their adherence to the rights and freedoms defined in the Universal
Declaration of Human Rights of 1948 and the African Charter on Human
and Peoples’ Rights of 1981;
Express their attachment to the democratic values awarded to all free people,
notably:
Article 1
The state of Côte d’Ivoire shall recognise the freedoms, fundamental rights
and duties set out in this Constitution and undertake to adopt the legislative
or regulatory measures that are needed to ensure their effective application.
20
Article 2
The individual is sacred. All human beings are born free and equal before
the law. They enjoy inalienable rights, namely the right to life, freedom, the
development of their personality and respect for their dignity. The rights of
the individual are inviolable. Public authorities have the obligation to
respect, protect and promote the individual. Any sanction leading to the
deprivation of human life is forbidden.
Article 3
Article 4
Article 5
The family constitutes the basic unit of the society. The state shall ensure its
protection.
Article 6
The State shall ensure the protection of children, the aged and the
handicapped.
21
Article 7
Every individual shall have the right to develop fully his or her personality
materially, intellectually and spiritually. The State shall ensure that all
citizens have equal access to health, education, culture, information,
professional training and employment. The state shall have the duty to
safeguard and promote national values of civilisation as well as cultural
traditions that are not in conflict with the law or good moral standards.
Article 8
The state as well as regional and local authorities shall have the duty to see
to the development of the youth. They shall create conditions favourable to
the civic and moral education of the youth and ensure their protection against
exploitation and moral neglect.
Article 9
Article 10
Everyone shall have the right to express and disseminate freely his or her
ideas. All propaganda aimed at or having the effect of making one social
group superior to another or encouraging racial or religious hatred, is
forbidden.
Article 11
22
Article 12
No Ivorian may be forced into exile. Any person persecuted because of his
political, religious, or philosophical convictions, or for his or her ethnic
identity may enjoy the right of asylum in the territory of the Republic of Côte
d’Ivoire, provided that he or she conforms to the laws of the Republic.
Article 13
Political parties and groups may form and exercise their activities freely,
provided they respect the laws of the Republic and the principles of national
sovereignty and democracy. They shall have equal rights and shall be subject
to the same obligations. Parties and groups created on regional,
denominational, tribal, ethnic or racial grounds are forbidden.
Article 14
Political parties and groups shall compete in the formation the will of the
people and in the expression of suffrage.
Article 15
Article 16
23
Article 17
Any person shall have the right to choose freely his or her profession or
employment. Access to public or private employment shall be equal for all.
Any discrimination in the access to or exercise of employment, based on sex
or on political, religious or philosophical opinion, is prohibited.
Article 18
The right to form and join trade unions and the right to strike shall be
accorded to workers in the public and private sectors, who shall exercise
these rights within the limits determined by law.
Article 19
Article 20
Every person shall have the right to free and equal access to justice.
Article 21
Article 22
24
CHAPTER 2: Duties
Article 23
Every person living in the national territory shall be required to respect the
Constitution, the laws and regulations of the Republic.
Article 24
The defence of the nation and of territorial integrity shall be the duty of every
Ivorian. It shall be ensured exclusively by the forces of defence and national
security under conditions determined by law.
Article 25
Article 26
Article 27
Article 28
It shall be the duty of the community and of every individual and legal entity
to protect the environment and promote the quality of life.
25
Article 30
Article 31
Sovereignty shall belong to the people. No section of the nation nor any
individual may claim the right to exercise sovereignty for themselves.…
Article 32
Article 33
Suffrage shall be universal, free, equal and secret. All Ivorian nationals of
both sexes, who are at least 18 years’ old and in possession of their civil and
political rights, may vote under conditions determined by law.
26
Article 48
Article 58
members carrying the title of Deputy. The Deputies are elected by universal
direct suffrage.
Article 59
The powers of the National Assembly expire at the end of the second
ordinary session of the last year of its mandate. The elections to take place
27
twenty days at least and fifty days at most before the expiration of the powers
of the National Assembly. The law establishes the number of members of
the National Assembly, the conditions of eligibility, the regime of
ineligibilities and incompatibilities, the modalities of the ballot, the
conditions within which it is necessary to organize new elections in the case
of vacancy of seats of Deputies.
Article 60
Article 61
Article 84
The President of the Republic shall negotiate and ratify international treaties
and agreements.
Article 85
28
Article 88
Article 89
— a President;
— six councillors [,] of which three are designated by the President of the
Republic and
Article 94
— the disputes concerning the election of the President of the Republic and
of the Deputies.
29
Article 96
Any litigant may enter a plea of unconstitutionality of a law before any court.
The conditions for referring a matter to the Constitutional Council shall be
determined by law.
Article 97
Bills or private bills and draft edicts may be submitted to the Constitutional
Council for their opinion.
Article 98
Article 99
Article 101
The judicial power shall be independent of the executive power and the
legislative power.…
Article 105
— Six persons from outside of the Magistrates of which three principals and
three substitutes are appointed in equal number by the President of the
Republic and the
— Three magistrates of the Bench of which two principals and one substitute
[,] and three magistrates of the Office of the Public Prosecutor of which two
principals and one
substitute, are designated by their peers. These magistrates cannot sit [if]
they are affected by the deliberations of the Council.
Article 124
Article 125
To become law, a bill or private bill must be voted for by the National
Assembly with a majority of 2/3 of its members who are actually present.
Article 126
The revision of the Constitution shall be definitive only after having been
approved by referendum with an absolute majority of the votes cast. It shall
be obligatory to submit to referendum a bill or private bill concerning the
31
Article 127
CONSTITUTIONAL TERMS
32
Objectives:
33
1. WHAT IS ADVOCACY?
Advocacy is defined as any action that speaks in favor of, recommends,
argues for a cause, supports or defends, or pleads on behalf of others.
Definition of Advocate:
(1) to support or recommend publicly; plead for or speak in favor of; (2) a
person who upholds or defends a cause; supporter; (3) a person who
intercedes on behalf of another
2. CIVIL COURT
A civil court handles legal disputes that are not crimes. These legal matters
are handled by judges, attorneys, and law firms that focus on specific areas
of non-criminal law, such as patent law or divorce litigation.
Among the many types of civil courts, we include personal injury, medical
malpractice, torts, bankruptcy, adoption and family court, business issues,
and many others.
A civil case begins when the plaintiff believes that the defendant has caused
some harm. The plaintiff will file an official complaint with the appropriate
civil court, which describes the incident, identifies who is responsible, and
asks the court for a specific remedy.
When a case does go to trial, the process resembles a criminal trial. Opening
statements are made by the plaintiff, then by the defendant, each side
explaining the case from his or her perspective.
The plaintiff calls witnesses first, with the opportunity for the defence to
cross-examine and present appropriate evidence. When all of the plaintiff's
witnesses have been called, the prosecution will rest and give the defence the
opportunity to call witnesses, present evidence, and be cross-examined.
When both sides have rested their cases, closing statements are offered. The
judge will offer instructions to the jury (in jury trials) and, after deliberation,
the jury will render a verdict. In bench trials (ones without a jury), the judge
will then render a verdict. Finally, the court will compel one or both sides to
comply with the decision of the court.
3.1 A civil trial in the English courts follows this basic structure:
1 The claimant’s lawyer will make an opening speech to the court. This
speech should:
35
(c) summarise the facts that you will seek to establish during the trial.
2 The claimant’s lawyer will then call the claimant’s first witness and will
conduct an examination-in-chief.
5 The claimant’s lawyer will then call any further witnesses and the process
will be repeated.
6 Once all the claimant’s witnesses has been heard, the defendant’s witnesses
will be called one by one to give evidence in the same way as indicated in
steps (2)–(4) above.
7 The claimant’s lawyer will give a closing speech to the court. This speech
should summarise the argument that underpins the whole case, which you
hope will persuade the judge to decide the case in your favour. The suggested
structure for this speech is as follows:
(a) Introduction;
(b) Issues;
(c) Narrative;
(f) Result.
36
8) The defendant’s lawyer will give a closing speech to the court. This will
follow a similar structure to that presented by the claimant’s lawyer, but will
present an alternative theory of the case designed to persuade the judge not
to decide in favour of the claimant.
9) The judge will pass judgment and make an order. The burden of proof in
a civil case is for the claimant to prove his or her case on the balance of
probability. This may be contrasted with the criminal law burden of proof,
which is for the prosecution to prove the case beyond reasonable doubt.
3.2 EXAMINATION-IN-CHIEF
The aim of the examination-in-chief is to get the witness to tell the court his
or her version of events.
3.3 CROSS-EXAMINATION
37
One of the best ways of doing this is to limit your questions exclusively to
leading questions, or to questions to which the witness can reply only with
yes or no or other one-word answers.
Do not conduct a cross-examination that does nothing more than allow the
witness to repeat his or her evidence given during the examination-in-chief.
Only cross-examine the witness if there is something to be gained by doing
so. Work out want you want to achieve, organise your points by subject, and
go through them. Cross-examination needs not cover all the ground covered
in the examination-in-chief – only ask a question if there is something to be
gained from the expected answer.
Be cautious about asking a question to which you do not know what the
answer is likely to be.
38
1) Know the probable answer before you ask the question – your aim is
to cast doubt on the examination-in-chief, not to fish for interesting
facts.
2) Listen to the witness’s answer and take their answer into account
when formulating the next question.
3) Do not argue with the witness – this will damage your own credibility.
4) Do not let the witness explain. Avoiding open-ended questions can
prevent this.
5) Keep control of the witness – asked closed or leading questions to
which you know the probable answer.
6) Do not ask one question too many. It is important not to make your
underlying argument clear to the witness – if this occurs, the witness
may see what you are getting at and clam up.
3.4 RE-EXAMINATION
GENERAL POINTS
Your questions should be short, simple and easy to understand, for a number
of reasons:
39
N.B. Avoid asking about more than one thing per question!
40
Example:
Opening
Your Honour, I appear for the claimant in this matter, Mr Kokora Augustin,
and my learned friend Miss Gwladys appears for the defendant, Grainger
Ltd.
Your Honour, this case falls within the ambit of the Sale and Supply of
Goods Act 1994. It is not in dispute that the equipment contained a defect.
However, my client argues that the full extent of this defect was not brought
to his attention prior to completion of the purchase.
41
The defendant argues that it was. The key issue to be determined by the court
is therefore a factual one – whether, for the purposes of section 1 of the Act,
the defect was effectively brought to the claimant’s attention.
Examination-in-chief
Calling witness:
Legal English.
What did you hear them say about the equipment? Capacity do you know
Mr. Kokora?
Finishing examination-in-chief
Thank you, Mr Edmonds. I have no further questions, but please stay where
you are as I expect the defendant’s counsel will have some questions for you
Cross-examination
So it’s fair to assume that you don’t have specific technical knowledge of
engineering equipment, isn’t it? You also told the court that the discussions
Mr Kokora had with Grainger’s representative appeared to be of a highly
technical nature?
Therefore, they are able to ask the judge to make an order in the terms of
what they have agreed. Alternatively, visit the Companion Website to access
an audio version of this interview along with associated exercise questions.
JUDGE: Yes, I’ve seen them. Well, what is the current state of play? Are
we to have a contested hearing today or is there any prospect of settling the
case? Mr Gardner, does your client intend to defend these proceedings?
44
circumstances, I’m glad to say we have been able to settle matters on the
basis that the defendant agrees to clear the arrears of rent over a period of
one year. A sum of £5,000 will be paid today, and the balance will be paid
in ten equal monthly instalments, commencing 5 August – in other words
two months to the day from today’s date. This arrangement is acceptable to
both parties, and my client is prepared to submit to a suspended order for
possession on those terms.
JUDGE: Good. That would seem to clear the arrears within an acceptable
time period. Have you had time to produce a draft order?
JUDGE (looking over order): Thank you . . . Yes, I see . . . Yes, this appears
to be in order. I see that the defendant is to pay the claimant’s costs.
JUDGE: You are aware of course, Ms Thomas, that pursuant to the court
rules you should have produced a schedule of your costs for the court?
JUDGE: Ah, yes, now I have it. Fine. Good. I take it that you have received
a copy of this schedule, Mr Gardner?
JUDGE: Good. Right, well, I’m prepared to make an order in these terms.
I’ll sign the draft and the usher no doubt will be able to run it down to the
court office to get it typed up and have sealed copies made
45
Consider the questions below. In each case, decide which of the four
statements (a) to (d) given in respect of each question corresponds most
closely to the meaning of the text.
b. whether Arturo Creations Ltd accepts the figures set out in the statement
of claim;
(3) The reason the rent was not paid was: a. costs involved in market
repositioning;
c. intense competition;
46
a. The arrears will be paid off in monthly instalments over the course of one
year.
b. The arrears will be paid off in 10 instalments over a period of two months.
a. The defendant’s lawyer should agree with the amount claimed as costs.
47
CHAPTER SUMMARY
48
Indemnity right to recover from a third party the whole amount someone is
liable to pay
International international jurisdiction refers to the fact that the courts of a given
Jurisdiction country will be the most appropriate to hear and determine a case
that has an international dimension
Issue to make, to publish (e.g. “issue an order”, “issue a judgment”).
Judgment decision by a court
Nullity court proceedings to void a contract of marriage
Oppose A Claim to contest a claim
Public International set of legal rules governing international relations between public
Law bodies such as States and international organisations.
Respondent person who responds to proceedings issued at Court
Review judicial re-examination of a decision, in order to correct possible
errors
49
UNIT 3: LEGISLATION
1. INTRODUCTION
2. DEFINITION
Legislation is a law that has been made and enacted by a legislature, such as
a parliament.
3. WHY LEGISLATION?
Legislation is an essential tool for Government to achieve its policy aims,
but it is not the only route by which policies can be pursued and the
Government’s ends achieved.
4. IMPORTANCE OF LEGISLATION
Legislation is one of the most important instruments of government in
organising society and protecting citizens. It determines amongst others the
rights and responsibilities of individuals and authorities to whom the
legislation applies.
On the other hand, a law has little or no value if there is neither discipline
nor enforcement.
50
5. DELEGATED LEGISLATION
Delegated legislation refers to those laws made by persons or bodies to
whom parliament has delegated law-making authority.
i. Regulation:
This is the most common form of delegated legislation. Used for
legislation of general application emanating from a government
department.
52
iii. There are around 3000 statutory instruments made every year which
makes it hard to keep a track on all legislation as it takes up a lot time.
iv. There is little publicity compared with Acts of Parliament which may
mean people are unaware of a ruling exists.
53
CHAPTER SUMMARY
LEGISLATION GLOSSARY
African Charter on the The African Charter on the Rights and Welfare of the Child,
Rights and Welfare of the also known as the “Child Charter” and ACRWC, was adopted
Child by the Organization of African Unity (which became the
African Union in 2001) in 1990 and came into force in 1999.
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Excused Absent with the permission of the body or the presiding officer.
A legislative committee authorized by the Legislative
Assembly to study a particular subject or subjects between
Interim committee:
sessions. Interim committees are appointed by the presiding
officers or established by a bill
Procedure to remove from office a public official accused of
Impeachment
misconduct
Person appointed to communicate between legislators and other
Legislative liaison departments
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HOW TO APPLY
1/ Types of application
There are basically three kinds of job applications that you can make:
The kind of letter you write will depend on the kind of application you make,
but in all cases you should:
Many job applications are disregarded because they are not addressed to a
particular person. Many big law firms nowadays have Human Resources
(HR) departments, which deal with job applications. If it is not clear to whom
an application should be addressed, phone the HR department to find out.
When applying for a legal position, always ensure that your letter and CV or
application form are free from grammatical errors and spelling mistakes.
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Lawyers are trained to pay attention to detail, and mistakes will make a very
poor impression.
In the beginning of your letter, explain what you are applying for and
mention any documents that you have enclosed. For example:
I wish to apply for the vacancy for a commercial lawyer advertised in this
month’s edition of Legal News. I enclose a copy of my curriculum vitae OR
the relevant application form duly completed.
Use the middle of the letter to state what appeals to you about the position
you are applying for, and why you think that you would be particularly well
suited to it.
You can use this part of the letter: (1) to demonstrate knowledge about the
firm or organisation to which you are writing; and (2) to give some indication
of your expertise and experience.
For example:
This position is of particular interest to me since I note that your firm is well
known for its work for IT companies. I have had over three years of
experience in IT law in my present position, and am keen to develop my
expertise in this area further.
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The main purpose of this letter is to indicate what kind of position you are
seeking and what kind of previous experience you have. However, it is
important to make a good impression on the recruitment consultant to whom
you write, since the consultant is only likely to put your name forward to
firms looking for new employees if he or she has confidence in your abilities.
For example:
I would like to remain in the London area, but would be prepared to consider
relocating for an exceptional position. I am looking for a salary in the region
of £35,000–£45,000 per annum.
You should then state any particular qualities or experience you have that
will make you especially attractive to employers.
For example:
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I have had over five years of experience in the field of company commercial
law and also have significant experience in IT law. I am fluent in German
and spent one year during my current employment working at the firm’s
branch office in Munich, where I headed the company commercial
department.
At the end of your letter, you should indicate that you will be proactive in
pursuing your job search. A suitably worded ending will communicate to the
recruitment consultant that you are a serious applicant worthy of being
strongly marketed to prospective employers.
For example:
If there is any further information you require, please let me know. I am keen
to pursue this matter vigorously, and will telephone your Ms. Smith on
Friday 12 June to discuss progress. I can be contacted at any time on my
mobile, number: 033 987 3192.
Those who have been silent for a long period of time tend to get forgotten.
Phone the recruitment consultant either shortly before or shortly after you
have sent them your details, and let them know exactly what you are looking
for and why you are a suitable candidate. After this initial conversation, if
you hear nothing for a week or so, phone again to check on progress.
b) An unsolicited application
When sending an unsolicited application, you should start by asking whether
the firm you are writing to might have a vacancy that you could fill.
For example:
I am writing to enquire whether you might have a vacancy in your company
commercial department for an assistant lawyer. I enclose a copy of my
curriculum vitae.
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If someone associated with the firm you are writing to suggested that you
write to them, mention this in your opening:
I was recommended by Clive Enright, who has a long association with your
firm, to contact you regarding a possible position in your company
commercial department.
In any event, you should then explain why you are applying to the firm –
state what it is about the firm that particularly attracts you, and why you
would be a suitable employee for the firm.
For example:
referees, she could also mention that she would prefer Bowen & Stanmore
not to approach them until after an interview.
Wakely Road
Cambridge
CB12 1AP
September 20
Ms. G Tilton
1 Grawley Avenue
Oxford
OX1 4BE
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Yours sincerely
Michelle Hathaway
Enc. CV
General points
Curriculum vitae
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In the interests of completeness, you should account for all years since
leaving school, but if the information is irrelevant to the position you are
applying for or is some years old, you should summarise it as briefly as
possible.
ANNA HAMPTON
Oxford
OX4 7TR
Email [email protected]
Profile
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– Computer literate.
Employment
Qualifications
EXERCISE
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Although I have no previous Used if you have never had the chance to work in a
experience in…, I have had certain business field, but can demonstrate qualities
from other experiences you have had
My professional qualifications / Used to explain what skills make you good candidate
skills appear to be well suited to for the job
your company's requirements.
During my time as ..., I improved Used to demonstrate your experience in a certain field
/ furthered / extended / my and ability to acquire new skills
knowledge of…
My area of expertise is Used to show in which field of work your main
attributes and experiences are
Whilst working at… I became Used to demonstrate your experience in a certain field
highly competent in… and ability to acquire new skills
Even under pressure I can Used to show that you can work in a demanding
maintain high standards business environment
As you can see from my enclosed Used to highlight your résumé and show how well the
résumé, my experience and job would suit you
qualifications match this
position's requirements
My current position as…for...has Used to display what skills you have gained from you
provided me with the opportunity current job
to work in a high-pressure, team
environment, where it is essential
to be able to work closely with my
colleagues in order to meet
deadlines
In addition to my responsibilities Used to show additional skills gained from your current
as..., I also developed…skills job. Skills that may not normally be associated with
your occupational title
(i) ADVERBS
Most adverbs consist of an adjective +the ending -ly. There are a number of
words that act both as adjectives and as adverbs, to which the suffix -ly
cannot be added.
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These include:
● alone ● early ● enough ● far ● fast ● further ● little ●
long ● low
Exercise
PHRASAL VERBS
Phrasal verbs are phrases that consist of a verb used together with an adverb
(e.g. break down) or a preposition (e.g. call for) or both (e.g. put up with).
They are often found in legal English. For example, account for, enter into,
serve upon, put down. Phrasal verbs can cause particular problems for non-
native speakers of English. Where the verbs used have ordinary meanings
when used without an adverb or preposition, but form an idiom when used
with an adverb or preposition. In such cases the literal meaning of the words
differs from the real meaning. For example, the phrasal verb to brush up on
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Here are the main adverbs and prepositions that may be used with a verb to
form a phrasal verb.
● aback ● about ● above ● across ● after ● against
● ahead ● ahead of ● along ● among ● apart ● around
● as ● aside ● at ● away ● back ● before
● behind ● between ● by ● down ● for ● forth
● forward ● from ● in ● into ● of ● off
● on ● onto ● out ● out of ● over ● past
● round ● through ● to ● together ● towards ● under
● up ● upon ● with ● without
Exercise
Insert the most appropriate phrasal verb from the list at the bottom into
the sentences below.
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(ii) NEGATIVES
The most common of these are un-, in-, il-, im-, ir-, non- and anti-.
Here are some common negative forms often used in legal English:
● unlawful ● unfamiliar ● impractical ●illegal
● unfair ● invalid ● independent ●injustice
● impartiality ● inequitable ● unwritten ●impracticable
● unconstitutional ● illicit
The prefix dis- is often used in a slightly different way to the prefixes listed
above.
It is not usually a direct negation but generally indicates dissent. For
example, ‘we disagree’. Note also that there are some words in English,
which look like negatives but are in fact synonyms. For example, flammable
and inflammable both mean easily set on fire.
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Exercise
Add the correct prefixes to the following words in order to make them
negative.
(1) stabilize (2) paid (3) approve (4) partial (5) regard
(6) usual (7) correctly (8) respective (9) limited (10) valid
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* BIBLIOGRAPHICAL REFERENCES
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MANUEL DE COURS
2020-2021