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Électricité

Introduction
L’électricité est la partie de la physique qui étudie l’ensemble des phénomènes causés par une
ou plusieurs charges électriques.

Exemples d’application
- En biophysique : les membranes biologiques sont des milieux isolants placés entre
deux milieux conducteurs (condensateurs). Elles permettent une séparation de charges.
- En biochimie : les protéines sont formées d’acides aminés dont certains sont chargés.
La répartition de charges va guider les interactions intermoléculaires.
- Explique certains phénomènes liés au fonctionnement du corps humain comme
l’électrocardiographie (technique d'enregistrement des potentiels électriques du myocarde
(ECG)) et l'électroencéphalographie (technique d'enregistrement des potentiels électriques au
niveau du cerveau (EEG)).

II.1. Électrostatique
L’électrostatique est l’étude de l’ensemble des phénomènes créés par des charges électriques
immobiles.

II.1.1. Charge électrique


La matière est constituée de charges électriques positives (les protons) et de charges négatives
(les électrons).
• Si le nombre de charges positives est égal au nombre de charges négatives, le corps est
électriquement neutre.
• Si le nombre de charges positives est supérieur au nombre de charges négatives le corps est
électriquement positif.
• Si le nombre de charges positives est inférieur au nombre de charges négatives le corps est
électriquement négatif.

La charge électrique (positive ou négative) est une propriété de la matière qui lui fait produire
et subir des effets électriques et magnétiques.
La charge électrique est quantifiée : Q = ± n × e-, où n est un entier et e- = -1.6 10-19 C. Les
charges ponctuelles sont supposées sans dimension.
Un corps chargé porte, en général, un grand nombre de charges élémentaires, sa charge
électrique présente donc un aspect continu. On a trois types de distributions de charges.
i) Distribution linéaire sur un fil : 𝜆𝜆 = 𝑑𝑑𝑑𝑑/𝑑𝑑𝑑𝑑 ⇒ 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝜆𝜆 𝑑𝑑𝑑𝑑 (λ est la densité linéique en C/m).
ii) Distribution surfacique sur une surface : 𝜎𝜎 = 𝑑𝑑𝑑𝑑/𝑑𝑑𝑑𝑑 ⇒ 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝜎𝜎 𝑑𝑑𝑑𝑑 (σ est la densité
surfacique en C/m2).
iii) Distribution volumique dans un volume : 𝜌𝜌 = 𝑑𝑑𝑑𝑑/𝑑𝑑𝑑𝑑 ⇒ 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝜌𝜌 𝑑𝑑𝑑𝑑 (ρ est la densité
volumique en C/m3).

II.1.2. Force électrique (Loi de Coulomb)


La loi de Coulomb exprime la force entre deux charges ponctuelles. Les propriétés de la force
électrostatique exercée par une charge q1 sur une autre charge q2 sont comme suit:
- La force est dirigée selon la droite qui joint les deux charges électriques.
- Elle est proportionnelle au produit des charges.
- La force est dite attractive si les charges sont de signes opposées et répulsive si elles sont de
même signe.
- Elle varie comme l’inverse du carré de la distance entre les deux charges.
 qq     q2
F1 / 2 = k 1 2 2 u12 = − F2 / 1 ; F1 / 2 = F2 / 1
r
q1
1
k= = 9.109 ( N .m 2C − 2 ) . 
4πε 0 u12


u12 : est un vecteur unitaire dont la direction est la droite passant par q1 et q2 et orienté de q1

vers q2.

ε 0 = 8.85.10 −12 (C 2 / N .m 2 ) est la permittivité électrique du vide (Farad/m).


La permittivité électrique est une grandeur liée à la réaction d’un milieu face à une interaction
électrostatique, l’intensité de la force dépend de la nature du milieu, vide, eau, air, …
Cette loi est valable que pour les charges immobiles et dans le vide. Dans un milieu matériel
 qq 
(autre que le vide) on a : F1/ 2 = 1 2 2 u12
4πεr
Avec Ɛ= Ɛ rƐ0 Ɛ r est la permittivité relative du milieu.

Pour un ensemble de charges qi (i = 1 à n), la force qu’exerce cet ensemble de charges sur une
 n  n q q
i 
charge q est donnée par F = ∑
i =1
Fi = k ∑
i =1 ri
2
.u i , ri est la distance entre q et qi .
II.1.3. Champ et potentiel électriques
La présence d’une charge électrique dans l’espace permet de définir deux propriétés de
l’espace ; une propriété vectorielle représentant le champ électrostatique et une propriété
scalaire associé au potentiel électrostatique.
a) Champ électrique
Si on place une charge électrique ponctuelle dans un espace et qu’elle subit une force
électrique, on dit qu’il y a un champ électrique dans cet espace. On note l’intensité de ce

champ par E .

- Champ crée par une charge ponctuelle


�⃗
x 𝐸𝐸
Soit une charge q dans l’espace. M

Elle crée au point M distant de r un champ électrique


𝑢𝑢
�⃗
q
caractérisé par un vecteur
 q 
E=k 2u.
r

Si q > 0 le champ E se dirige de la charge q vers l’extérieur.

Si q < 0 le champ E se dirige vers la charge q.

Fig.1 : Le champ autour des charges positive et négative.


Si on place une charge Q dans un champ électrique E créé par q. Elle sera soumise à une
 qQ  kq  
force F = k u = Q u = QE .
r2 r2
   
E F F E
q>0 Q>0 q>0 Q<0
   
F E E F
q <0 Q>0 q<0 Q<0

Le champ est dans le sens opposé à la charge si Q est une charge positive.

Le champ est vers la charge si Q est une charge négative. Le sens de E ne dépond pas de Q
mais du signe de q.

- Champ crée par deux charges ponctuelles


q2> 0
Soient deux charges ponctuelles q1 et q2, chacune d’elles q1> 0
crée un champ électrique en un point M de l’espace : r1 r2
 q   q  M
E1 = k 21 u1 et E2 = k 22 u2 . 
r1 r2 E1

Le champ électrostatique crée par ces deux charges ponctuelles E2
  
au point M est égal à la somme des champs E = E1 + E 2 , 
E
que crée séparément chacune des charges qi prise isolément.

- Le champ électrique dû à une distribution de charges


Dès que le nombre de charges augmente, la relation précédente ne permet plus de calculer le
champ électrique, les calculs deviennent trop complexes. Dans beaucoup de cas on pourra
faire l'approximation que la charge électrique est répartie de manière continue dans l'espace et
remplacée la somme par une intégrale.

Soit une portion infiniment petite, représenté par P, d’un conducteur et dq la charge
élémentaire qu’elle contient.
Cette charge élémentaire crée un champ électrique en un point M :
 dq  
dE M = k 2 u dE M
r
M
Le champ et le potentiel électriques crées en un point M par cette distribution sont :
  dq 
EM = ∫ M=
dE
distribution

distribution
k
r2
u ;
r

La distribution de charge dépend de la géométrie :

Distribution de charge volumique :



P u
dq
dq   dq  ρdV 
ρ= et EM = ∫∫∫ dEM = ∫∫∫ k u = ∫∫∫ r 2 u
k
dV volume volume
r2 volume

Distribution de charge surfacique :


dq   dq  σdS 
σ= et EM = ∫∫ dEM = ∫∫ k u = ∫∫ r 2 u
k
dS surface surface
r2 surface

Distribution de charge linéique :


dq   dq  λdl 
λ= et EM = ∫ dEM = ∫ k u = ∫ r2 uk
dl longueur longueur
r2 longueur

Exemple : Calcul du champ électrique dû à un plan infini uniformément chargé

Considérons l'anneau de rayon intérieur r, d'épaisseur infinitésimale dr, centré sur O. L'aire de cet
anneau vaut 2πrdr. Divisons maintenant l'anneau en petits segments de longueur infinitésimale
contenant une charge dq et remarquons que le champ en P dû à n'importe laquelle de ces charges dq
est le même en module : dE1 = dE2. En effet, toutes ces charges dq sont à la même distance d de P. Par
contre leur direction n'est pas la même. Toutefois, leurs projections dans le plan Oxy s'annulent deux à
deux pour deux charges dq1 et dq2 diamétralement opposées.

Par conséquent, le champ électrique dE dû à l'anneau de rayon r est dirigé suivant l'axe Oz et :
  dq  σdS  2πσrdr
EM = ∫∫
surface
dEM = ∫∫
surface
k
d 2
u = ∫∫
surface
k
d 2
u = ∫∫
surface
4πε 0 d 2
cos θ u z

L
cos θ = d= L2 + r 2
d

𝜎𝜎𝜎𝜎 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟 𝜎𝜎𝜎𝜎 ∞ 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟
𝐸𝐸 = � . = �
0 2𝜀𝜀0 (𝐿𝐿2 + 𝑟𝑟 2 ) �2 2𝜀𝜀0 0 (𝐿𝐿2 + 𝑟𝑟 2 )3�2
3

𝑥𝑥=∞
∞ 𝑥𝑥𝑥𝑥𝑥𝑥 −1 1
avec ∫0 2 2 3�2 =� 1 � =
(𝑥𝑥 +𝐿𝐿 ) (𝑥𝑥 2 +𝐿𝐿2 ) �2 𝑥𝑥=0
𝐿𝐿

𝜎𝜎
d’où 𝐸𝐸�⃗ = 𝑢𝑢𝑧𝑧
����⃗
2𝜀𝜀 0

Remarquons qu'il ne dépend pas de L ce qui veut dire que le champ électrique est uniforme au
voisinage d'un plan infini, uniformément chargé : en tout point il lui est perpendiculaire et a
𝜎𝜎
une intensité
2𝜀𝜀 0

- champ électrique crée par deux plans parallèles de charges opposées


σ
Le champ électrique dû au plan chargé positivement vaut et se dirige du plan vers
2ε 0
σ
l’ extérieur. Celui dû au plan chargé négativement vaut aussi mais se dirige vers le plan.
2ε 0

La figure illustre la superposition des champs E+ et E− dus au plan chargé positivement


et au plan chargé négativement. On constate qu'à l'extérieur des deux plans, à gauche et à
droite de la figure, les deux vecteurs sont de sens opposés et de même intensité de ce fait ils
s'annulent. Entre les deux plaques, les deux vecteurs ont le même sens et s'ajoutent pour
σ
donner un champ électrique :
ε0
b) Le potentiel électrique
Un potentiel électrique est l’une des grandeurs décrivant l’état électrique d’une région dans
l’espace. Si on introduit une charge électrique dans cette région, elle sera soumise à une
énergie potentielle électrostatique. Il est caractérisé par un scalaire :
q
V =k + cste . Son unité est le volt.
r
On choisit en général la valeur de la constante de telle sorte que le potentiel soit nul lorsque le
point M est infiniment éloigné de la charge :V(r →∞) = 0. Dans ce cas, le potentiel s’écrit :

q1 q2
V1 = k et V2 = k
r1 r2

Le potentiel est toujours donné à un point d’origine appelé le zéro du potentiel.


Dans le cas de deux charges, chacune de ces deux charges crée un potentiel V1 et V2 dans cet
espace donné par :

V = V1 + V2

En considérant le théorème de superposions des particules, le potentiel total de n charges


ponctuelles s’écrit :
i=n i=n qi
V = ∑ Vi = ∑ k
i =1 i =1 ri

II.1.5. Dipôle électrique


- Un dipôle est un doublet rigide constitué de deux charges égales et opposées (+q, -q)
distantes de d très petite devant la distance r à laquelle on étudie l’action de ce dipôle.
- Le moment électrique (moment dipolaire) est définit par le vecteur
𝑝𝑝⃗ = 𝑄𝑄. 𝑑𝑑⃗ avec 𝑑𝑑⃗ est le vecteur déplacement de la charge négative vers la charge positive.
Son unités dans le S.I est le Coulomb x Mètre (C.m). −Q d +Q
Dans les anciens systèmes d’unités électriques,
𝑃𝑃�⃗
p est exprimé en Debye notée D, ( 1 D = 1 10 −29 C.m). Dipôle électrostatique
3
La notion de dipôle électrique est fondamentale pour expliqué des propriétés de la matière. Il
joue un rôle particulièrement en chimie où il explique le comportement de certaines molécules
qui ont des dipôles permanents ; exemples :
HCl : P =3.4.10-30 Cm (de Cl vers H). CO : P =0.4.10-30 Cm (de O vers C).
H2O : P = 6.2.10-30 Cm (de O vers le milieu des 2 H).
Il intervient aussi dans l’interprétation des propriétés des milieux isolants (diélectriques).
b) Calcul du champ et du potentiel électrostatiques crées par un dipôle à grande
distance M
Le potentiel électrostatique crée par les deux charges –q et +q en un
point M distant de r1 et r2 des deux charges s’exprime par :
1 1 𝑟𝑟1 −𝑟𝑟2 r1 r2
V = V+q+ V-q = 𝑘𝑘𝑘𝑘 − 𝑘𝑘𝑘𝑘 = 𝑘𝑘𝑘𝑘 . r
𝑟𝑟2 𝑟𝑟1 𝑟𝑟1 .𝑟𝑟2

Dans le cas où r >> d : ⇒ 𝑟𝑟1 − 𝑟𝑟2 =d × cosθ et 𝑟𝑟1 . 𝑟𝑟2 = r2, le potentiel V s’exprime
dcos θ 𝑝𝑝cos θ dcosθ
θ1 θ θ2
par : 𝑉𝑉 = 𝑘𝑘𝑘𝑘 = 𝑘𝑘 . -q d +q
𝑟𝑟² 𝑟𝑟²
𝑝𝑝⃗
En appliquant la circulation du champ𝐸𝐸�⃗ , nous pouvons déduire les composantes radiale et
transversale de 𝐸𝐸�⃗ à partir du potentiel électrostatique exprimé en fonction des coordonnées
polaires r et θ.
����������⃗ 𝑉𝑉.
Le champ electrique est déduit du potentiel en utilisant : 𝐸𝐸�⃗ = −𝐺𝐺𝐺𝐺𝐺𝐺𝐺𝐺
𝜕𝜕𝜕𝜕 2𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘
𝐸𝐸𝑟𝑟 = − =
𝑟𝑟 3
𝐸𝐸�⃗ = � 𝜕𝜕𝜕𝜕
1 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘
.
𝐸𝐸𝜃𝜃 = − =
𝑟𝑟 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑟𝑟 3

Le champ électrique s’écrit alors : 𝐸𝐸�⃗ = 𝐸𝐸𝑟𝑟 ����⃗


𝑢𝑢𝑟𝑟 + 𝐸𝐸𝜃𝜃 ����⃗.
𝑢𝑢𝜃𝜃
Cas particuliers, positions de Gauss :
2𝑘𝑘𝑘𝑘
θ = 0 ; 𝐸𝐸𝜃𝜃 = 0 et 𝐸𝐸𝑟𝑟 = 𝑟𝑟 3
.
2𝑘𝑘𝑘𝑘
θ = π ; 𝐸𝐸𝜃𝜃 = 0 et 𝐸𝐸𝑟𝑟 = − 𝑟𝑟 3
.
𝑘𝑘𝑘𝑘
θ = π/2 ; 𝐸𝐸𝑟𝑟 = 0 et 𝐸𝐸𝜃𝜃 = 𝑟𝑟 3
.
𝑘𝑘𝑘𝑘
θ = -π/2 ; 𝐸𝐸𝑟𝑟 = 0 et 𝐸𝐸𝜃𝜃 = − 𝑟𝑟 3 .

c) Dipôle placé dans un champ électrique


Soit un dipôle placé en un point O et baignant dans un champ externe uniforme 𝐸𝐸�⃗ produit par
une distribution quelconque de charges. Chacune des deux charges du dipôle sera soumise à
l’action d’une force, 𝐹𝐹⃗−𝑞𝑞 et 𝐹𝐹⃗+𝑞𝑞 telle que :

𝐹𝐹⃗−𝑞𝑞 = −𝑞𝑞𝐸𝐸�⃗ et 𝐹𝐹⃗+𝑞𝑞 = +𝑞𝑞𝐸𝐸�⃗ . Ces deux forces tendent à aligner


B F+
le dipôle suivant la direction de 𝐸𝐸�⃗ . → d
𝑝𝑝 φ
Les deux forces égales et opposées constituent un couple
F- �⃗
𝑬𝑬
��⃗ = 𝑙𝑙⃗ × 𝐹𝐹⃗ .
de force de moment 𝑀𝑀 A
Son module M = d q sinφ. L’action de ce champ cesse quand
M = 0 pour sinφ = 0 donc pour φ = kπ.
Ce résultat peut être retrouvé à partir de l’énergie potentielle du dipôle placé dans un champ
constant 𝐸𝐸�⃗ . Si VA et VB définissent le potentiel électriques aux deux extrémités du dipôle,
l’énergie potentielle est exprimée par la relation : 𝐸𝐸𝑝𝑝 = −𝑞𝑞𝑉𝑉𝐴𝐴 + 𝑞𝑞𝑉𝑉𝐵𝐵 = 𝑞𝑞(𝑉𝑉𝐵𝐵 − 𝑉𝑉𝐴𝐴 ).

La différence de potentielle (VA – VB) peut être exprimée à partir du champ 𝐸𝐸�⃗ en considérant
le dipôle comme un système microscopique :
𝐴𝐴𝐴𝐴 = −𝐸𝐸�⃗ . 𝑑𝑑⃗ ⇒ 𝐸𝐸𝑝𝑝 = −𝑞𝑞 𝐸𝐸. cosϕ.
𝑉𝑉𝐵𝐵 − 𝑉𝑉𝐴𝐴 = −𝐸𝐸�⃗ . �����⃗

(ϕ)
𝐸𝐸𝑝𝑝 = −𝑞𝑞 𝐸𝐸. cos⁡

𝐸𝐸𝑝𝑝 = −𝑞𝑞 𝐸𝐸 𝑒𝑒st minimale pour ϕ = 0 (équilibre stable) et

𝐸𝐸𝑝𝑝 = 𝑞𝑞 𝐸𝐸 pour ϕ = π (équilibre instable).

����⃗
𝐹𝐹− 𝐸𝐸�⃗ ����⃗
𝐹𝐹+ Équilibre stable
𝑝𝑝⃗

����⃗ 𝐸𝐸�⃗
𝐹𝐹− ����⃗
𝐹𝐹+ Équilibre instable
𝑝𝑝⃗

Représentation de la courbe de l’énergie potentielle en fonction de φ

II.1.6. Conducteurs
Un conducteur est un milieu qui contient des électrons libres qui se déplacent dans tout le
milieu. Il s’agit d’électrons dits de conductions, qui sont très faiblement liés à leurs noyau ;
souvent les électrons des couches d dans les métaux de transition.
a) Conducteurs en équilibre électrostatique
Le champ est nul dans un conducteur à l’équilibre (sinon on aurait mouvement des charges
libres, et donc pas d’équilibre, …) : 𝐹𝐹⃗ = 𝑞𝑞𝐹𝐹⃗𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖 ⇒ 𝐸𝐸�⃗𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖 = ��0�⃗.

- Potentiel électrique à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique


Soient deux point M et M’ à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique.
  
Le potentiel dV = − E.MM ' = 0 (du fait que E = 0 à l’intérieur du conducteur).
⇒ V ( M ) = V ' M ' ) = Cste (Le conducteur constitue un volume équipotentiel, et son contour est une
surface équipotentielle).
𝜎𝜎
L’expression du champ E au voisinage extérieur immédiat d’un conducteur s’écrit : 𝐸𝐸�⃗ = 𝜀𝜀 .
0

σ est la densité surfacique de charges ; ce résultat peut être retrouvé en utilisant le théorème de
Gauss.
- Le pouvoir des pointes
Les charges ont tendance à s’accumuler sur les pointes (zones à faibles rayons).

Exemple
Pour deux sphères, respectivement, de rayon R1 et R2 et de charges Q1 et Q2 de densité
surfacique σ1 et σ2, lorsque celles-ci sont reliées et à équilibre. On peut donc considérer que
chaque sphère est isolée mais qu’elle partage le même potentiel V. Cela implique alors

1 𝜎𝜎1 𝑑𝑑𝑑𝑑 1 𝜎𝜎2 𝑑𝑑𝑑𝑑


𝑉𝑉1 = 𝑉𝑉2 ⇔ � = �
4𝜋𝜋𝜀𝜀0 𝑅𝑅1 4𝜋𝜋𝜀𝜀0 𝑅𝑅2
⇔ 𝜎𝜎1 𝑅𝑅1 = 𝜎𝜎2 𝑅𝑅2
𝜎𝜎1 𝑅𝑅2
⇔ =
𝜎𝜎2 𝑅𝑅1

Donc, plus l’ une des sphères aura un rayon petit et plus sa densité de charges sera élevée.

- Capacité propre d’un conducteur


La capacité électrostatique est l’aptitude qu’a un conducteur à emmagasiner « absorber »
des charges électriques qu’il reçoit.
La capacité électrostatique d’un conducteur à l’équilibre est définie par : Q = C × V.
C : dépend de la forme du conducteur.
- Énergie interne d’un conducteur
L’énergie interne d’un conducteur du conducteur isolé portant une charge Q est
simplement l’énergie d’interaction de la distribution de charge qu’il porte en surface.
Il s’agit donc de
1 1 1
𝐸𝐸 = 2 ∬ 𝜎𝜎𝜎𝜎𝜎𝜎𝜎𝜎 = 2 𝑉𝑉 ∬ 𝜎𝜎𝜎𝜎𝜎𝜎 = 2 . 𝑄𝑄. 𝑉𝑉.

1 1 𝑄𝑄² 1
𝐸𝐸 = 𝐶𝐶𝐶𝐶² = . = . 𝑄𝑄. 𝑉𝑉.
2 2 𝐶𝐶 2

- Influence de deux conducteurs chargés


L’influence des charges électriques d’un corps se manifeste quand ce dernier est placé dans
un champ électrique.

Influence partielle
Soient deux conducteurs (C1) avec une charge initiale
σ1˃ 0 et (C2) est neutre. Dès que l’on approche (C1) de (C2),
il apparait sur la surface de (C2) une densité de charge
σ’2< 0 sur la partie faisant face à (C1) et une densité σ’2> 0
sur la partie opposée de (C2). Les densités sont de signes opposés
pour assurer la neutralité de (C2). Le champ électrique à la
surface :
𝑄𝑄𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖
� 𝐸𝐸 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 0 = �
𝜀𝜀0
𝜎𝜎1 𝑑𝑑𝑑𝑑 + 𝜎𝜎′2 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 0
𝑄𝑄1 = −𝑄𝑄2
Influence de deux conducteurs chargés : Les charges Q1 de (C1) et Q2 de(C2) qui se font face
sur deux éléments de surface correspondants sont égales et opposées. Ceci constitue le
théorème de Faraday.
L’influence est dite partielle car seule une partie des lignes de champ issues de (C1)
aboutit à (C2).

Influence totale
Si l’un des deux conducteurs entoure totalement
l’autre, il ya correspondance totale entre les charges
de la surface de (C1) et celles sur de (C2). On parle
d’influence totale.
L’influence totale constitue le principe physique
de base d’un condensateur.

b) Condensateurs
On appelle condensateur tout système de deux conducteurs en influence électrostatique. Il y
a deux sortes de condensateurs : condensateur à armatures rapprochées et condensateurs à
influence totale.

Armatures rapprochées Influence totale


En général, les deux armatures sont séparées par un matériau isolant (un diélectrique).
Soit deux conducteurs A et B séparés par un milieu isolant.
Le système [AB] forme un condensateur, représenté schématiquement par : .

- Capacité d’un condensateur


Quand on relie un condensateur à un générateur de tension, la tension V mesuré entre ces
deux armatures est proportionnelle à la quantité d’électricité emmagasinée Q. On a :
Q= C.V
Le coefficient de proportionnalité noté C est appelé capacité du condensateur son unité est le
Farad (F).

- L’énergie interne d’un condensateur


L’énergie interne d’un condensateur s’écrit :
1 1 𝑄𝑄 2 1
𝐸𝐸 = 2 . 𝑐𝑐. 𝑉𝑉 2 = 2 . = 2 . 𝑄𝑄. 𝑉𝑉, avec V = VA - VB.
𝐶𝐶

- Association de condensateurs :
i) Condensateurs en parallèle

U
Soit
- Q1 la charge du condensateur C1
- Q2 la charge du condensateur C2
- Q3 la charge du condensateur C3
La charge totale Q du groupement vaut

Q1 = C1 U, Q2 = C2 U et Q3 = C3 U
Q = Q1 + Q2 + Q3 = C1 U + C2 U + C3 U
Q = (C1 + C2 + C3 )U = Ceq U
Ceq = C1 + C2 + C3
Pour N condensateurs en parallèle :
i=N

Ceq = � Ci
i=1

ii) Condensateurs en série


Soit
Q1 la charge du condensateur C1
Q2 la charge du condensateur C2 U1 U2 U3
Q3 la charge du condensateur C3
U
La charge totale Q

Q = Q1 = Q2 = Q3 et U = U1 + U2 + U3

Q Q1 Q 2 Q 3 Q Q Q
= + + = + +
Ceq C1 C2 C3 C1 C2 C3

1 1 1 1
= + +
Ceq C1 C2 C3

Pour N condensateurs en série


i=N
1 1
=�
Ceq Ci
i=1

- Condensateurs et potentiels membranaires


Dans la membrane d’une cellule (par exemple un neurone) il y a une différence de potentiel
Δv=70mV (au repos) à cause d’une différence de flux des ions K+ et Na+ transmembranaires.
Il y a une accumulation nette de charges des 2 côtés de la membrane ( environs 5 millions
d’ions pour une cellule de 20 μm de diamètre). L’ensemble forme alors un condensateur.
La charge totale Q portée par la membrane est : Q= 5 106 x1.6 10-19 = 8. 10 -13C
La capacité C (si on suppose que les faces sont quasi‐parallèles) est :
𝑄𝑄
𝐶𝐶 = = 1.1𝑥𝑥10−11 𝐹𝐹 = 11𝑝𝑝𝑝𝑝
∆𝑉𝑉
L’épaisseur de la membrane est de l’ordre de e = 70 nm , le champ électrostatique
∆𝑉𝑉
dans la membrane est :𝐸𝐸 = 𝑒𝑒
= 106 𝑉𝑉/𝑚𝑚

II.2. Électrocinétique
L’électrocinétique est l’étude du déplacement de charges (libres) dans un milieu conducteur
où il existe une différence de potentiel entre deux points de celui‐ci.

II.2.1. Courant électrique


Le Courant électrique est le mouvement d’un ensemble de particules chargées dans un
conducteur en déséquilibre électrostatique, pour maintenir ce déplacement, on doit utiliser un
appareil appelé générateur qui ramena ces charges vers leurs points de départ.

a) L’intensité du courant électrique


L’intensité 𝐼𝐼 du courant électrique à travers une section donnée 𝑆𝑆 est égale au rapport de la
quantité d’électricité dq (charge algébrique) qui traverse cette section sur le temps 𝑑𝑑𝑡𝑡 de cette
traversée, on écrit alors :
𝐼𝐼 = 𝑑𝑑𝑞𝑞/𝑑𝑑𝑡𝑡 (en Ampère, noté 𝐴𝐴). 𝐼𝐼 dépend en général du temps 𝑡𝑡.
Un courant électrique est continu ou en régime stationnaire si son intensité I reste constante
au cours du temps.

b) Densité de courant électrique


Considérons un fil conducteur de section S, dans lequel se trouvent n porteurs de charge q,
animés d’une vitesse 𝑣𝑣⃗. Pendant un instant dt, ces charges parcourent une distance 𝑥𝑥⃗ = 𝑣𝑣⃗ 𝑑𝑑𝑑𝑑.
Si 𝑑𝑑𝑆𝑆, est un élément infinitésimal de surface mesuré sur la section du fil ayant 𝑛𝑛 charges
mobiles par unité de volume (porteurs de charge 𝑞𝑞), la quantité de charge électrique qui
traverse cette surface, pendant un instant 𝑑𝑑𝑡𝑡, est 𝑑𝑑𝑄𝑄,
telle que :
𝑑𝑑𝑄𝑄 = 𝑛𝑛.𝑞𝑞.𝑑𝑑𝑉𝑉=𝑛𝑛.𝑞𝑞. 𝑑𝑑𝑥𝑥⃗. 𝑑𝑑𝑠𝑠��⃗ = 𝑛𝑛. 𝑞𝑞. 𝑣𝑣⃗. 𝑑𝑑𝑑𝑑. 𝑑𝑑𝑠𝑠⃗.
On appelle 𝐽𝐽⃗ = 𝑛𝑛. 𝑞𝑞. 𝑣𝑣⃗ vecteur densité de courant.

c) Sens conventionnel du courant


Le sens conventionnel du courant, choisi arbitrairement par Ampère au début du dix-
neuvième siècle, est opposé à celui des électrons. Par conséquent, le courant électrique circule
du pôle positif au pôle négatif à l’extérieur du générateur et du pôle négatif au pôle positif à
l’intérieur du générateur.

II.2.2. La résistance électrique (grandeur physique)


Si on fait passer un courant électrique I dans un fil conducteur, l’expérience a montré que ce
conducteur s’oppose et résiste au passage de ces charges. Ceci s’explique par l’augmentation
de la température de ce conducteur. L’expérience, montre que cette résistance, noté R, peut
s’exprimé entre deux point A et B sous la forme : VA – VB = RI avec R= cste.
La constante R est appelée la résistance du fil électrique.

- Loi d’Ohm
La résistance 𝑅𝑅 d’un conducteur est donnée par : 𝑅𝑅 = 𝑉𝑉/I, (son unité est Ohm, symbole Ω).
La relation est dite loi d’Ohm.

II.2.3. La résistance électrique (dispositif électrique)


Dans les circuits électriques, il faut parfois limiter l’intensité du courant afin d’éviter
l’endommagement de certains composants électriques. On utilise à ces fins des résistances
techniques. Elles sont des composants électriques (électroniques) dont la résistance à une
valeur bien déterminée. Elles sont symbolisées par :
b) Association de résistances
i) Association en série
Soit trois résistances reliées en série
Les ddp s’expriment comme suit :

V A − VB = R1 × I A B C D …
VB − VC = R2 × I VA R1 VB
R2 VC R3 VD

VC − V D = R3 × I
La somme des ddp :

(V A − VB ) + (VB − VC ) + (VC − VD ) = V A − VD = ( R1 + R2 + R3 ) × I .
n
On peut remplacer les résistances montées en série par une résistance équivalente Réq = ∑ Ri .
i =1

ii) Association en parallèle


Les ddp et les courants des branches s’expriment comme suit :
R1
I1
VA − VB
VA − VB = R1 × I1 ⇒ I1 = R2
R1 I A I2 B
VA VB
V A − VB I3 R3
V A − VB = R2 × I2 ⇒ I2 = …
R2

VA − VB
V A − VB = R3 × I 3 ⇒ I 3 =
R3
La somme des courants :
1
I = I1 + I 2 + I 3 = (V A − VB )( )
R1 + R2 + R3
On peut remplacer les résistances montées en parallèle par une résistance équivalente Réq
n
1 1
=∑ .
Réq i =1 Ri

c) Loi de joule
Lorsqu’un courant électrique traverse une résistance, il y a une dissipation d’énergie sous
forme de chaleur. Cela est dû à l’énergie perdue par les électrons quand ils traversent le
conducteur (Effet Joule), sachant que ce dernier résiste au mouvement des électrons.
La puissance électrique P dans une résistance est définit comme l’énergie par unité de temps
nécessaire pour maintenir le courant en circulation, elle vaut : P = I.∆V .
P : la puissance électrique ; I : le courant traversant le conducteur ; ΔV : la différence de
potentiel entre les deux extrémités du conducteur.
On a aussi : ∆V = R. I . d’où P = R. I2 .
Cette dernière équation est appelée la loi de Joule.
Si l’élément transforme toute l’énergie consommée en chaleur par effet joule, alors la chaleur
Q = R×I2×t ; t est le temps de passage du courant.

Pour mieux exporter l’électricité sans perte ; on doit utiliser des fils à résistances faibles.

II.3. Électrophorèse
L’électrophorèse est une méthode de séparation des constituants en solution électrolyte basé
sur la différence de migration de particules chargées électriquement sous l'action d'un
courant électrique. Les constituants à séparer peuvent être des ions métalliques, des molécules
ou des macromolécules (protéines).

II.3.1. Le principe de l’électrophorèse


La séparation d’espèces chargées contenues dans un électrolyte se fait par migration des
espèces due à un champ électrique. Le champ électrique est crée par deux électrodes reliées à
un générateur de tension continue.

Les ions sont attirés par l’électrode de signe de potentiel opposé à leur charge. Les cations
sont attirés par la cathode (pôle -), les anions par l’anode (pôle +) et les substances neutres ne
subissent pas l’action du champ électrique. Les espèces ne se déplacent pas à la même vitesse
ce qui permet la séparation des espèces.

II.3.2. Théorie de l’électrophorèse


Selon les lois de l’électrostatique, la force électrique constante, Fe, sur un ion de charge q
dans un champ électrique d’intensité, E, est: Fe = qE
- La migration électrophorétique de l’ion à travers la solution est opposée par une force de
friction: Ff = fv
où v représente la vitesse de migration et f = 6πηr son coefficient de friction.
- Le coefficient de friction donne une mesure de la résistance exercée par la solution sur
l’ion pendant sa migration. Ceci dépend de la taille et de la viscosité η de la solution.
- Dans un champ électrique constant, les forces exercées sur l’ion vont s’équilibrer :
qE = f v d’où v / E = q/f = μ
μ = q/6πηr.
q = charge de l’ion, η = viscosité du milieu, r = rayon de l’ion et μ est appellé mobilité
électrophorétique.
La mobilité est proportionnelle à la charge de l’ion et inversement proportionnelle à son
rayon r et au coefficient de viscosité du milieu.
Chaque ion se déplace avec une vitesse caractérisée par une mobilité électrophorétique,

Remarque : Une macromolécule organique : possède de nombreux groupements ionisables.


Certains seront chargés positivement et d’autres négativement au pH de l’expérience.
La molécule porte une charge propre globale Q. Elle attire en surface les ions de charges
opposés qui forment la couche liée (avec le solvant). Cette couche liée perturbe aussi la
répartition des autres ions en surface. Ils forment la couche diffusée. L’ensemble forme la
couche double.

Ions opposés

Autre ions en
surface diffuse

Couche double
Dans ce cas c’est l’ensemble des molécules + couche double qui se déplace. On parle de
potentiel électrocinétique ζ’ qui apparait à la surface de la macromolécule solvatée qui dépend
de la structure de la molécule et de l’électrolyte qui la contient par sa composition.
La mobilité électrophorétique vaut alors :
μ = ζ’ε/6πη , avec ε est la constante diélectrique du milieu et η sa viscosité.
- Point isoionique et isoélectrique
Point isoionique et isoélectrique sont les deux cas de pH pour lequel la mobilité
électrophorétique est nulle.
Dans l’eau pure → point isoionique : 5,37 pour l’albumine.
Dans un milieu complexe (NaCl 0,15 M) → point isoélectrique : 4,4 pour l’albumine.

II.3.4. les différents types d’électrophorèse


On a deux grands types d’électrophorèse.
a- Électrophorèse de zone
La migration s’effectue sur un support horizontal ou vertical, imprègné d’un électrolyte
tampon. Le système est fermé pour éviter l’évaporation. Les deux bornes sont reliées à un
générateur de tension continue.
La tension imposée est supérieure a 100 (V) et l’intensité du courant électrique est de
quelques (mA). Le support peut être un milieu poreux, bande de papier filtre ou d’acétate de
cellulose ou bien un Gel minéral ou organique.
Le dépôt de l’échantillon se fait sous forme d’un trait transversal sur la bandelette à l’intérieur
de puits aménagés, lors de la fabrication du gel, ce qui permet d’analyser différentes fractions
en même temps.
Suivant le pH et la composition du milieu, les molécules vont acquérir un potentiel
électrocinétique. Elles migrent en direction de l’électrode de signe opposé. On applique la
tension pendant un temps assez court pour éviter la diffusion dans le milieu poreux. A la fin
de la migration, on obtient un électrophorégramme, qui donne les différentes bandes
correspondantes aux molécules séparées.

b) Électrophorèse capillaire
La migration électrophorétique s’effectue dans un tube capillaire (15 à 150 micromètres de
diamètre et 35 à 100 cm de longueur). La détection des molécules se fait grâce à un système
placé sur le trajet : peut être un détecteur UV ou des électrodes. Le tube capillaire a ces deux
extrémités dans la solution d’électrolyte. Les potentiels employés sont de l’ordre de 10 à 30
kV. La paroi interne du capillaire se polarise négativement à cause des groupements silanols
qui s’ionisent quand le pH est supérieur à 3. Il y aura donc une accumulation de charges
positives au contact de cette paroi. Ainsi on observe un déplacement d’ensemble, à vitesse
constante, vers la cathode (-) à cause du flux électroosmotiqué. Dans ce type d’électrophorèse
toutes les espèces (chargées ou non) subissent ce mouvement.
Molécule chargée positivement
Le déplacement électrophoretique (en direction de la cathode) et le flux électroosmotique ont
la même direction, les deux mouvements s’additionnent et l’espèce est accélérée.

Molécule chargée négativement


Le déplacement électrophoretique (en direction de l’anode) s’oppose au flux
électroosmotique, l’espèce est ralentie.

Les molécules neutres


Les molécules neutres se dirigeront vers la cathode à la vitesse du flux.

Introduction de l’échantillon
• Comme les espèces migrent, en général, dans le même sens, on effectue le dépôt au niveau
opposé.
• On peut se contenter de quelques nano litres que l’on fait pénétrer dans le capillaire

II.3.5. Applications de l’électrophorèse


L’électrophorèse trouve différentes applications, on peut citer :
. Analyse de protéines sériques (identification et dosage des protéines du sérum).
. Détermination des propriétés des molécules comme leur point isoélectrique, leurs masses
moléculaire (par comparaison).
. Séparation et dosage d’espèces organiques ou ioniques (des mobilités avec celles de
standards de masses moléculaires connues).

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