*L’élégance est une attitude

Elegance is an attitude*
Simon Baker

Boutiques Longines
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 N°66 — décembre 2019 - janvier 2020 www.cotemaison.fr

C O U P D’ É C L A T S !
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 N° 6 6

L’ ÉD ITO
M ART I NE DU T E I L, D IRE C TR I C E DE LA RÉ DACTION

C
omme le théâtre invite l’imaginaire, l’espace accueille
une séquence de vie. Depuis longtemps, l’épure faisait
référence. À la surenchère décorative, la réponse avait été
radicale. Plus rien ou presque. Seules rescapées de ce désert mini-
maliste, les lignes. Des lignes tendues pour dessiner, souligner,
encadrer, des lignes jusqu’à nous rendre prisonniers de droites
et d’obliques. Cet assèchement de la pensée narrative, de l’esprit
audacieux et fantasque a trouvé semble-t-il ses limites. Ce qui est
valable en architecture ou en design, ne peut l’être pour la toile
de fond de notre quotidien. Comme l’évoquait l’architecte de
la « Maison Sculptée », Charles Deaton (1921-1996), « Les gens ne
sont pas anguleux, pourquoi devraient-ils vivre dans des rectangles ? »
La décoration amorce un retour en talents. Une nouvelle généra-
tion vient l’oxygéner. Dans ce numéro, trois styles, trois univers,
trois décorateurs confortent l’idée que le récit reprend ses droits.
Premier écrin. Celui de la créatrice et designer Émilie Lemar-
deley qui conçoit l’espace, le sien en l’occurrence, comme une
épopée inspirée des grands mythes. L’imaginaire imprègne,
imprime sa maison en lisière de Paris. Pour cette passionnée
de littérature, l’intérieur est le champ d’expérimentations de
l’onirisme. Dans son salon, une immense fresque, peinte par
l’artiste Bluey Byrne, campe des silhouettes de géants tenant
des monuments à bout de bras. Un espace où l’allégorie, l’es-
prit Art déco, le goût de l’antique s’interpellent librement.
Deuxième écrin. Celui entièrement repensé par Fabrice Juan.
Le jeune architecte d’intérieur et décorateur réhabilite les
références haussmanniennes d’un
La décoration amorce un retour en talents. Une appartement qui les avait délibé-
nouvelle génération vient l’oxygéner. Dans ce numéro, rément délaissées. Retour aux
trois styles, trois univers, trois décorateurs sources du style et version revi-
confortent l’idée que le récit reprend ses droits. sitée. Entre moulures restaurées,
boiseries retravaillées à la feuille
d’or, rotonde préservée, perspectives redessinées, hauteur sous
plafond retrouvée, le répertoire classique refait bel et bien sur-
face. Murs et fenêtres s’habillent de tissus, les sols superposent
tapis et moquette velours, alors que le mobilier accompagne
cette réinterprétation des codes de l’élégance parisienne.
Troisième écrin ou chronique d’une théâtralisation du quo-
© REPORTAGE CAROLINE CLAVIER. PHOTO NICOLAS MILLET.

tidien. La vie est une pièce en plusieurs actes. Le designer,

architecte d’intérieur, directeur artistique, Pierre Gonalons
aime les contrastes, les confrontations, les grands étirements
CI-D ESS U S
de styles. Le minimalisme côtoie le décoratif, le graphisme
Un appartement s’allie au poétique qui rallie à sa cause l’insolite. Très inspiré
haussmannien réinterprété par les romans du XIXe, par Balzac, Maupassant mais aussi par
par l’architecte d’intérieur
et décorateur Fabrice Juan.
Visconti et le néoréalisme italien, il envisage le présent comme
Sous un miroir du une courroie de transmission entre passé et avenir.
XVIIIe siècle, console
de Jérôme Robbe, galerie
Hervé Van der Straeten, et
céramiques d’Audrey Jezic.

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LA FAMILLE CACHEMIRE
 N° 6 6

L’ ÉD ITO
M ART I NE DU T E I L, D IRE C TR I C E DE LA RÉ DACTION

C
ette réactualisation en fraîcheur de la décoration,
propose une version allégée de la référence de
style au profit d’un décor racontant une histoire.
Le livre Décoration, Les plus beaux intérieurs du siècle vient
compléter cette lecture. Présenté comme un large pano-
rama, il n’y a pas de hiérarchisation dans l’importance
des époques. Le manifeste accueille la fantaisie exponen-
tielle au même titre que le minimalisme absolu. À noter
aussi, dans cette approche reconsidérée de la décoration,
la montée en puissance depuis onze ans de l’événement
Paris Déco Off mettant à l’honneur et en valeur, tissu,
papier peint, revêtement mural. Paris Déco Home* vient
ouvrir le champ regroupant en fil rouge, des showrooms
de mobilier, luminaire, tapis, linge de maison, arts de la
table… Du 16 au 20 janvier prochain, Paris va devenir
ainsi, capitale de la décoration. À suivre pour s’inspirer !

Retour à l’âge de pierre. Au commencement des roches,

des plaques tectoniques, des pierres volcaniques, des pierres
fossilisées, la pierre philosophale, des pierres de lune, des
pierres vertueuses, « guérisseuses », des pierres lithogra-
phiques, des pierres à construire, des pierres friables comme
les crayères qui, dans la fraîcheur des cathédrales souter-
raines de craie, conduisent le vin à maturation et voient
aussi fleurir des projets créatifs, comme celui intitulé Retour
aux Sources pour la Maison Ruinart. Ajoutons à cet inven-
taire, une île aux trésors comme
Au commencement des roches, des plaques tectoniques, des l’appartement de Sylvia Toledano
pierres volcaniques, des pierres fossilisées, la pierre philosophale, devenu l’écrin de ses collections.
des pierres de lune, des pierres vertueuses, « guérisseuses », Ou encore pierres précieuses et
des pierres lithographiques, des pierres à construire… semi-précieuses présentées dans
ces pages comme le terrain de jeux
des joailliers et créateurs. Sans oublier, le dôme des Invalides
et les bulbes d’or et de titane de la cathédrale orthodoxe de la
Sainte-Trinité qui réfléchissent le ciel de Paris. Et clore en beauté
cette décennie accompagnée de bulles ambrées qui jaillissent des
vignobles champenois… Dans leur transparence, leurs facettes,
leurs veines, leurs vibrations, les pierres renferment symboles et
© REPORTAGE CAROLINE CLAVIER. PHOTO NICOLAS MILLET.

secrets. Du géologue au gemmologue, du guérisseur au sertisseur,

du joaillier au décorateur, le minéral réinvente l’Âge de pierre.

* Paris Déco Off. paris-deco-off.com Paris Déco Home. paris-deco-home.com

CI-D ESS U S
Le langage des pierres.
Torque « Barbare » en
agate brune et laiton doré
martelé à l’or fin, une
création de Sylvia Toledano.

9
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DISPONIBLE SUR GUERLAIN.COM
 N° 6 6

L E S OMMAI RE
D ÉCE MB RE 2 0 19 - JA N VI ER 20 20

C O U P D ’ É C L AT S ! DÉCO ET STYLE
14 NAT U RE FA NTA SM ÉE 88 MY TH OL OGIE INT ÉR IE URE
Le Désert de Retz est l’un des plus beaux parcs à La créatrice et designer Emilie Lemardeley a fait
fabriques du XVIIIe. Déambulation sous la neige. de ses lectures et de ses références mythologiques,
le miroir de sa griffe et de ses créations.
80 L’Î L E A U X TR É S O RS
L’appartement de la créatrice Sylvia Toledano est 102 POIN T D’ÉQ UI L IBRE
un écrin où s’invitent ses bijoux de pierres fines. L’architecte d’intérieur et décorateur Fabrice Juan,
revisite les codes de l’art de vivre à la française, par la
132 PR ÉC I E US ES MI NÉ R AL I TÉ S couleur, les matières, le design et l’art contemporain.
Les pierres tissent de belles correspondances minérales.
De l’éclat de l’or à la transparence acidulée, les 114 CO M ME AU T HÉÂT RE
bijoux réinventent l’esprit féminin-masculin. Pierre Gonalons, designer, architecte d’intérieur,
directeur artistique aime confronter les époques et les
ACTU ET CULTURE styles, entre rigueur minimaliste et esprit décoratif.

72 21 L’Œ I L D E PA N AME
Une assiette-tableau, une enceinte-lune, une pendule-
soleil, un flacon inspiré des toits en zinc de Paris…
aux frontières du surréalisme, les objets questionnent.
30 NOU V EA U X M ON DE S
L’artiste Nicolas Guilbert les appelle ses « Iconobox ».
Composées de sculptures, de dessins, d’objets
collectés autour d’une image photographique,
toutes mettent en scène un monde en soi.
36 HAUTE PRÉCISION
Éditions limitées, pièces joaillières… les montres
dévoilent l’héritage d’un savoir-faire de haute précision.
44 SPECTRE LUMINEUX

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Les luminaires inventent une partition
dont les variations semblent infinies.
52 DE L’OR SOUS LE MARTEAU
Sous l’œil expert de Julie Valade, directrice du
département joaillerie chez Artcurial, les bijoux
oubliés se révèlent parfois être des joyaux. 126 L E P RISME DE L A DÉC ORATION
Ce livre-panoramique dresse l’inventaire des
54 DRÔLE DE BIJOUTIER plus beaux intérieurs du siècle et propose un
Les bijoux de Bruno Caby cachent secrets de voyage à travers des styles et des univers.
fabrication et déclarations sentimentales.

56 LA FÉE CABOSSE
HUMEUR
Les maîtres chocolatiers revendiquent le processus 72 CATERINA MURINO EN FILIGRANE
de la cabosse à la tablette. Jusqu’au gâteau ! C’est au musée de Montmartre, dans les souvenirs
de Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, que l’actrice
58 FLEURS DE PLUIE Caterina Murino nous donne rendez-vous.
L’architecte-designer Oki Sato du studio Nendo est
l’invité de la Carte Blanche du Bon Marché. 142 TRI B UL AT I ONS COS MOP OLI TES
AUTO UR D ES I NVALI D ES
60 DOUBLE INAUGURATION Entre le pont Alexandre III et le pont de l’Alma,
Le musée d’Art moderne de Paris inaugure son les perspectives prennent le large et proposent une
nouveau hall Art déco, et sa mise en perspective itinérance aussi éclectique que cosmopolite.
renouvelée des collections. Invité, Hans Hartung.
164 LEÇONS DE CHOCOLAT
62 FIGURE(S) LIBRE(S) Le livre « Ferrandi Paris, Chocolat » dévoile
Barbara Hepworth est une artiste anglaise majeure l’apprentissage de l’école de la gastronomie.
du XXe siècle, pionnière de la sculpture abstraite.

88 64 NATU RE F I CTION
Les designers et les artistes s’en inspirent, tous
élargissant le champ de perception qu’elle leur donne.
172 L’EFF ERVES C ENC E DE L’ AR T
La Champagne cultive l’or en bulles. Artistes,
chefs de caves, dirigeants croisent leurs talents
pour célébrer ce vin à la « pétillance » inspirante.

Couverture nationale et couverture couplage

Chez la créatrice et designer Emilie Lemardeley,
fresque murale de l’artiste Bluey Byrne, tapis C O U P D’ É C L A T S !

« Zéphyr » et bar « Comète » d’Emilie Lemardeley, N O U V E L L E G A R D E D E L A D É C O R AT I O N E N 3 S T Y L E S

tables basses « Lotus 3 feuilles » de Franck Evennou,

bougeoir «Olympia » d’Hubert Le Gall, et fauteuils
en velours bleu, Otto Schulz. Reportage
Caroline Clavier. Photo Jean-François Jaussaud.
Ce numéro comporte un encart abonnement
jeté sur les exemplaires en kiosque.

11
 L’ I N S TA N T

NAT U R E
FA N TA S M É E
Moins connu que le Domaine d’Ermenonville,
le Désert de Retz surgit en lisière de
la forêt de Marly. Symbolique et mystique
dans ses édifices, onirique et exotique dans
sa végétation, il demeure l’un des plus beaux
et des plus secrets parcs à fabriques du
XVIIIe siècle. Une déambulation surréaliste.
TEXTE Virginie Bertrand PHOTOS Vincent Thibert

14
ILLUS I ON hauteur, elle est l’une
des deux demeures
La Colonne détruite du maître des lieux,
représente le fût tronqué Monsieur de Monville
d’une colonne dorique avec la Maison chinoise.
colossale, avec une Dans les appartements,
façade faussement sur les cheminées de
fissurée. De quinze marbre blanc de grands
mètres de diamètre et miroirs reflètent
vingt-cinq mètres de l’aménagement du parc.

15
 ON IR I Q U E

PA G E DE G AU CH E
La Tente tartare, sur l’île
du Bonheur, en tôle
peinte de rayures jaunes
et turquoise abritait une
salle d’armes.

PA G E DE DR O IT E
1. Le Théâtre de
Bacchus, il en subsiste
le mur de scène dont le
bas-relief représentant
Bacchus enfant s’est
érodé, il est encadré
de deux pots chinois
à pattes de lion.
2. Le Temple du dieu
Pan était le salon de
musique de Monsieur
de Monville.
3. La Colonne détruite
apparaît à travers les
rejets du vieux tilleul
de 450 ans d’âge.
4 . Le Petit Autel votif
surmonté d’un vase
ovoïde orné de trois
têtes de bélier a disparu.

16
1. 2
2..
3. 4.

17
18
Le surgissement d’une autre vision dans l’image
réelle, la superposition de réalités distantes. Cette
sensation surréaliste se décuple dans le Désert
de Retz. Le paysage gagne en étrangeté, dense
d’arbres centenaires et d’essences rares, tropicales.
Les constructions semblent sorties tout droit d’un
imaginaire fantasque, d’un grand lettré ou d’un
illustre voyageur, convoquant tantôt des temples
grecs et leurs divinités, des kiosques chinois,
jusqu’à une tour simulant la ruine, à la façade
faussement lézardée, annonciatrice de la fin d’un
monde. François-Racine de Monville, grand maître
des Eaux et Forêts, huissier de la chambre du roi,
édifia, en 1775, peu de temps avant la Révolution,
un des plus impressionnants parcs appelés
« à fabriques ». Sur le domaine de Retz qualifié
à l’époque de « désert » par son éloignement de
la capitale, il fit bâtir plus d’une vingtaine de ces
monuments ornementaux. Certains destinés à être
habités, comme la Maison chinoise aujourd’hui
disparue, ou la Colonne détruite qui renfermait
ses appartements agencés autour d’un escalier à
vis. D’autres sont voués aux plaisirs de la musique
dans le Temple du dieu Pan, du théâtre, de la
chasse ou convient à un parcours initiatique, tel le
Rocher-grotte à l’entrée du domaine, constituant
un passage initiatique de l’obscurité à la lumière,
de l’obscurantisme à la connaissance. Le Désert de
Retz est le jardin des Archétypes, cabinet naturel
de Curiosités, miroir du Monde des Idées et sera
fréquenté plus tard par les surréalistes. Avant il
inspira Marie-Antoinette pour le Hameau du
Trianon, le Temple de l’Amour et le Belvédère. Et
conduisit André Malraux en 1966, alors ministre
de la Culture, à instituer une loi de sauvegarde
des monuments historiques permettant à l’État de
mettre en demeure les propriétaires de procéder
à des travaux de réparation. Après avoir appartenu
à un riche Anglais, Fytche, suite à François-Racine
de Monville qui le céda avant la Révolution, puis au
premier prix Nobel de la Paix, Frédéric Passy, la ville
de Chambourcy en devient la propriétaire en 2007
pour un euro symbolique. À nous, aujourd’hui,
d’emprunter ses allées sinueuses et de cheminer
dans ces temps perdus. Adresse page 192

S YM BO L IQ UE

La Pyramide illustre
l’Égypte et sa civilisation.
Métaphore de la
perfection maçonnique,
elle était située
volontairement près
de l’Église gothique en
ruine, unique vestige
authentique du Désert
de Retz. La Pyramide,
symbole de la
conservation, avait
la fonction de glacière
dotée d’une cave
profonde de six mètres
et d’un puisard.

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 L’ Œ I L D E PA N A M E

TOMBÉS
DU CIEL
UNE ASSIETTE-TABLEAU, UN CHIEN
HABILLÉ D’UN PULL À MOTIFS,
UNE ENCEINTE-LUNE, UNE PENDULE-
SOLEIL, UNE LAMPE-BIJOU, UN COLLIER
EN PORCELAINE, UNE MÉNAGÈRE
EN FORME D’ŒUF, UN FLACON INSPIRÉ
DES TOITS EN ZINC DE PARIS…
AUX FRONTIÈRES DE L’IMAGINAIRE OU
DU SURRÉALISME, LES OBJETS
QUESTIONNENT.

PAR Martine Duteil, Virginie Bertrand

et Julie Rebeyrol

1. 2.

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saire de la disparition de Léonard de Vinci, collection « Swatch X Louvre », 80 €, Swatch. 2. « Be Bold Over », design Iris Apfel, une
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morphose le projet réalisé par l’artiste JR en 2016 sur la Pyramide du Louvre, collection « Éditions d’Artistes », 196 €, Bernardaud.

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 L’ Œ I L D E PA N A M E

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à champagne en cristal sculpté par les maîtres verriers de Baccarat, étui en chêne noir cachant six bouteilles des meilleurs millésimes de La Grande
Dame : 1989, 2004 et 2008, Brut & Rosé. Une lettre manuscrite convie chaque acquéreur à l’Hôtel du Marc pour une visite privée des crayères et un
dîner d’exception, 15 exemplaires signés et numérotés, prix sur demande, Veuve Clicquot. 7. Château de Versailles. Petit inventaire ludique et spectaculaire,
par Sandrine Rosenberg, préface de Catherine Pégard, une visite inattendue du domaine royal illustrée par des photographies, des dépliants pano-
ramiques… 39,90 €, éditions du Chêne. 8. « Spoutnik 1 », design Nicolas Blandin, lampe en faïence, 324 €, Manufacture des Émaux de Longwy 1798.
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est né une grande année. De celles que chaque
année supplémentaire rend plus surprenantes
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inspiré de crus originels sublimés par le mystère
de la maturation, ce vin est devenu, dans son
format le plus imposant, le joyau de la Collection
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Vif et massif, le Jéroboam 1989 a développé dans

les crayères deux fois millénaires de la Maison
toute la puissance de ses trente ans : ses reflets
d’or soutenu, ses arômes toujours frais, son
attaque percutante, sa bulle envahissante ont de
quoi satisfaire les palais exigeants, mais bien de
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 L’ Œ I L D E PA N A M E

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DU SOLEIL À LA LUNE 1. « Helios or », horloge soleil en acier, 59 €, Madura. 2. « Como », design Morten Georgsen, étagère en mélaminé laqué,
199 €, BoConcept. 3. Le chocolatier Patrick Roger à l’œuvre. Monumentales ou miniatures, ses créations imaginées comme des sculptures sont à
découvrir dans sa nouvelle boutique-galerie, place Saint-Sulpice. 4. « Météorites Goldenland », perles de poudre révélatrices de lumière, en édition
limitée, 59 €, Guerlain. 5. « Beoplay A9 », design Øivind Alexander Slaatto, enceinte en chêne et aluminium, habillée de tissu Kvadrat « Blue Moon »
© 7. STUDIO DES FLEURS. SDP.

inspiré d’une œuvre de l’artiste Daniel Arsham, 3 015 €, Bang & Olufsen. 6. « Symfonisk », enceinte WiFi et lampe de table, un jeu de son et lumière
imaginé en collaboration avec le spécialiste audio Sonos, 179 €, Ikea. 7. « Clair de Lune », par Dimitri Rybaltchenko, carré rond en twill de soie,
1 000 €, Hermès. 8. « La Joconde », pièce de monnaie en argent, la face présente l’œuvre de Léonard de Vinci, le revers un mélange de grands
musées français, collection « Excellence à la Française » avec le musée du Louvre, tirage limité à 3 000 ex, 85 €, La Monnaie de Paris. 9. « Boule Noël
sous la Neige », boule de chocolat noir ouvragée de 2 000 perforations, enserrant 5 parois finement ciselées de 150 flocons de 4 tailles différentes,
en édition limitée, 1 400 €, La Maison du Chocolat. 10. « MOOD Party », service en métal argenté, 24 pièces pour 6 personnes, 850 €, Christofle.

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© 7. VINCENT THIBERT. SDP.

excentrique, 175€, Eric Bompard. 6. «Janus», vase en faïence peint et émaillé d’après Jean Cocteau, édition limitée à 150 pièces, 930 €, Roche Bobois.
7. «Vitrail», pots à bougie en verre soufflé, 3 senteurs, à partir de 89€, Baobab Collection. 8. «Catalane», assiettes par les céramistes de Vilà Clara, de 15
à 20€, coupe et bols tournés et peints par Beatriz Garrigo, de 33€ à 135€, La Maison de Commerce. 9. Coffret en bois, 300 nuances de crayons de couleur,
à partir de 190€, Caran d’Ache. 10.«Lip Confort Oil Intense», soin pour les lèvres, 23€, à la nouvelle boutique du Marais, Clarins. 11. «Réaction Poétique»,
design Jaime Hayon, tables en frêne teinté ou noyer américain, 1050€ et 1215€, Cassina. 12. «Femme lançant une pierre», housse de coussin d’après Picasso,
105€, Jules Pansu. 13. «Feuilles», design Julien Colombier x The Inoue Brothers, assiette créée par Yusuke Kido, 390 €, Le Bazar de Diptyque. Adresses page 192

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 L’ A R T I S T E

« Pas à pas II », jet d’encre sur

boîte en bois papier baryté
et Plexiglas. Hahnemüle.
Photographie : Dessins, escaliers
Rétrospective miniatures en
Bronzino, Palazzo carton, led, 85 x
Strozzi, Florence, 63,3 x 24,5 cm,
2010.Tirage à 2018, édition 1/8.

NOUVEAUX MONDES
NICOLAS GUILBERT LES APPELLE SES « ICONOBOX. PETITS THÉÂTRES D’IMAGES ». TOUTES METTENT EN SCÈNE UN MONDE EN SOI.
À LA PRÉCISION DU DISPOSITIF COMPOSÉ DE SCULPTURES, DE DESSINS, D’OBJETS COLLECTÉS AUTOUR D’UNE IMAGE PHOTOGRAPHIQUE
RÉPOND LA PROFUSION DES NARRATIONS OFFERTES À L’IMAGINATION. PA R Virginie Bertrand P H O T O S Nicolas Guilbert

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 L’ A R T I S T E

1. 2.

3. 4.

1. « Drôle d’oiseau ». Photographie : hangar TAX (taxidermie), MNHN, Paris, 2013. Œufs en plâtre patiné, jambes napolitaines en terre cuite et sac en
kraft. 2. « La pyramide de Rome ». Photographie : Pyramide de la Porta San Paulo, Rome, 2014. Dessins, figure en terre cuite, pyramides en plâtre patiné.
3. « L’ombre du Vatican ». Photographie : musée Pio-Clementino, Vatican, Rome, 2008. Bustes en plâtre patiné et buste en terre cuite et verre. 4. « Météorites I ».
Photographie : boule de beurre de Krishna, Mahabalipuram, Inde, 2005. Plâtre, boules et crâne en porcelaine blanche montés sur socle en bois, ficelle.

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Les rideaux Dario faisaient barrage
au froid. Tant mieux, car il haïssait tout
ce qui ressemblait à un courant d’air.
Sauf sa maîtresse, bien sûr.

m a d u ra . f r
 L’ A R T I S T E

« Ecce Homo », boîte

en bois et Plexiglas.
Photographie : galerie
Huguier, École des
Beaux-Arts de Paris,
Paris, 2016. Tirage à
jet d’encre sur papier
baryté Hahnemüle,
dessins, chevalet et
escalier en bois, têtes,
boules et crânes en
faïence émaillée et socles
en bois, led, 85 x 62,8 x
24,8cm, 2018, édition 1/8.

« Vanitas del Arte », « L’insoutenable légèreté de l’être », « My kingdom à l’affût de la poésie de l’instant. « J’ai fait ma première exposition à 20
for a dog », « Vanity fair »… les Iconobox délivrent, dans leur écrin de ans, en hommage à la célèbre photographie de Doisneau, Coco. Je l’avais appelé
bois ou de métal, réalisé sur mesure par des artisans d’art, leur univers sur l’insistance d’une amie et il rédigea la préface du catalogue. » S’ensuivent
onirique. Et surréaliste, sorte de cadavres exquis en trois dimensions. de nombreux ouvrages Animaux & Cie aux éditions Grasset, témoi-
« Elles distribuent des charges émotionnelles. Je vais dans mes archives photogra- gnant de la présence des animaux dans les villes et questionnant
phiques de plusieurs milliers d’images, j’en choisis une et par association d’idées, l’altérité, la véritable, Animonuments, un voyage sentimental à travers
je fomente un monde, un condensé d’idées, mon manifeste. “Ecce Homo” est la France à la demande du musée de la Chasse, Paris Paradis avec
un clin d’œil aux artistes, “Pas à Pas” raconte ma passion absolue pour Le une introduction d’Antoine de Caunes. Dans le capharnaüm de
Bronzino, peintre majeur du Cinquecento, “Jantar Mantar” est métaphysique son atelier, trônent sur son bureau deux écrans qui passent de
en diable et restitue la folle architecture en maçonnerie d’un parc astronomique façon aléatoire les 42 350 images sélectionnées, collectionnées
imaginée par un maharajah au siècle des Lumières. » Semblables à des par l’artiste, des œuvres de Vermeer,
cabinets de curiosités miniatures, peuplés d’étranges personnages en Goya, Delacroix, Bonnard, Picasso, N IC OL A S GU IL BE RT
terre, des tableaux à petite échelle, d’animaux naturalisés, de fossiles, Steinberg, Brassaï… et François —
de colonnades, de crânes… ces espaces mentaux sont autant philo- Fontaine, qu’il salue comme le plus L’atelier de l’artiste est
sophiques qu’artistiques, tout en sauvegardant une part d’enfance grand peintre vivant resté méconnu. installé dans de la Cour
« dans laquelle créer ne serait pas jouer ». Dans ces huis clos s’expriment Ce musée imaginaire enfantera-t-il de l’Industrie.
aussi les différents talents de cet autodidacte bourlingueur, toujours d’autres Iconobox ? À suivre. Adresses page 192

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BELLE MÉCANIQUE 1. « The Longines Master Collection », boîtier 40 mm en acier, garde-temps doté d’un indicateur des phases
de la Lune, mouvement mécanique à remontage automatique, bracelet en cuir brun avec un fermoir déployant, 2 050 €, Longines.
2.« Captain Cook », boîtier 37 mm en acier inoxydable poli, étanche jusqu’à 100 m, une édition limitée à 1962 exemplaires avec
étui de voyage comprenant un assortiment de bracelets, étanche jusqu’à 100 m, mouvement automatique, bracelet en cuir brun
aspect vintage, 2 130 €, Rado. 3. « Galop », boîtier 40,8 mm x 26 mm en acier, le designer Ini Archibong s’est inspiré de l’histoire
et des collections d’harnachement de la maison Hermès, mouvement à quartz, bracelet en veau Barénia naturel, 3 000 €, Hermès.

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3.

4.

PAVÉES DE BELLES INTENTIONS 1. « Hortensia Eden », boîtier 21,5 mm en acier, cadran laqué noir, lunette décorée de 3 fleurs serties de
diamants, mouvement à quartz, bracelet en veau noir verni, 4 090 €, Chaumet. 2. « Baignoire », boîte 32 mm x 26 mm et couronne perlée en or
gris serties de diamants, une nouvelle version du modèle de Cartier créé en 1912, mouvement à quartz, bracelet en alligator bleu marine, prix
sur demande, Cartier. 3. « Boyfriend Tweed », boîte 21,5 mm x 27,9 mm en acier, lunette en acier serti de diamants, mouvement à quartz, bracelet
en acier à motif tweed, 7 500 €, Chanel Horlogerie. 4. « Serpent Bohème », boîtier 18 mm en or blanc serti de billes d’or et de diamants, cadran en
nacre avec diamants, un hommage à l’iconique serpent de la maison, mouvement à quartz, bracelet en satin noir, prix sur demande, Boucheron.

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© Serge Anton
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1.

2.

3.

MOUVEMENT AUTOMATIQUE 1. « BR V2-94 Bellytanker Bronze », boîtier 41 mm en bronze, aiguilles des heures et des minutes
métalliques, une nouvelle version en édition limitée à 999 exemplaires d’un classique de la maison française, mouvement méca-
nique automatique, bracelet en cuir de veau noir, 4 900 €, Bell & Ross. 2. « CODE 11.59 », boîtier 41 mm en or gris 18 carats, un
chronographe automatique qui perpétue le style de la manufacture suisse, mouvement automatique, bracelet en alligator, prix sur
demande, Audemars Piguet. 3. « Classique 5177BB », boîtier 38 mm en or blanc 18 carats, cadran en émail Grand Feu, un émail
inspiré du Bleu Breguet, mouvement automatique, bracelet en alligator bleu nuit, prix sur demande, Breguet. Adresses page 192

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L’A B U S D ’A LCO O L E ST DA N G E R E UX P O U R L A S A N T É , À CO N S O M M E R AV EC M O D É RAT I O N .
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hors assurances facultatives. Option d'achat : 32 545 € dans la limite de 37 mois & 30 000 km. Montant total dû en cas d'acquisition : 58 353 €. Assurance de personnes facultative à partir de 60,59 €/mois en sus de votre loyer, soit 2 241,83 €
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ET DESIGN ACCOMPAGNENT CE NOUVEL ÉCLAIRAGE. PAR Ju l ie Rebey rol

LAMPE MUSICALE « Bella », design Marcel Wanders, lampe de table ou de chevet en plastique à effet cristal plissé, avec son et lumière.
En collaboration avec l’éditeur de luminaires italien Ramun, Marcel Wanders a conçu cette cloche lumineuse qui diffuse dix mélodies
classiques de Bach, Chopin, Puccini ou Pachelbel, en même temps que sa lumière varie d’une teinte pâle à la plus colorée. Conçu comme
un porte-bonheur pour la fille du designer, cet éclairage possède 20 niveaux de luminosité, tous étudiés pour réduire les nuisances de
la lumière sur l’œil. Composée autour de 7 déclinaisons de couleurs, cette collection a été dévoilée à l’occasion du projet « 7 Stars », un
hommage à l’architecte et designer italien Alessandro Mendini, qui avait créé une série de 7 lampes décoratives pour Ramun, initiée
© RAMUN.

en 2013 avec le modèle « Campanello ». Pendant l’année 2020 d’autres performances d’éclairage, impliquant designers et architectes
ayant travaillé aux côtés d’Alessandro Mendini, seront révélées. D 14,8 x H 29,4 cm, nomade et rechargeable, à partir de 218 €, Ramun.

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 L’ Œ I L D E PA N A M E

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10 . 9.

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BEL ABAT-JOUR 1. « Fante », design Jonathan de Pas, Donata d’Urbino & Paolo Lomazzi, en aluminium et verre, D 28 x H 30 cm, 250 €,
Stilnovo en exclusivité pour The Conran Shop. 2, 3, 4, 5. « Cymbal », design Jette Scheib, lampe de table en métal et abat-jour en lin et velours,
inspirée par les instruments de percussion, H 48 x D 35 cm, 7 coloris, 295 €, Forestier. 6. « Phasme M », design Douglas Mont, en noyer, verre
opalin et acier, une réécriture du lampadaire iconique de la maison Rispal, créé en 1950, en version lampe à poser, L 42,5 x H 71 x P 42,5 cm,
plusieurs finitions, à partir de 980 €, Rispal. 7. « Lolly » en métal, D 30 x H 54 cm, 39 €, Alinea. 8. « London », en aluminium, D 37 x H 45 cm,
635 €, Original BTC. 9. « Arigato », en acier, D 20 cm, longueur de bras 70 cm, pivotante à 360°, 365 €, Grupa chez RBC. 10. « Anna », design
© SDP.

Paolo Tilche, en métal et abat-jour en polycarbonate satiné blanc, réédition du modèle original de 1962, D 36,5 x H 35 cm, 415 €, De Padova.

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 L’ Œ I L D E PA N A M E

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GLOBE ET SPHÈRE 1. « Kerala », design Pierre Dubois & Aimé Cécil, lampadaire en métal, Inox et albâtre, D 92 x H 175 cm, 2 400 €, Roche Bobois.
2. « Cirrus » présenté par sa créatrice Céline Wright, suspension en papier japonais, 3 288 €, Céline Wright chez Nedgis. 3. « Bollicosa », suspension
en or rose et verre fumé, H 80 cm, 380 €, Cassina. 4. « Eclipse », design Ann Demeulemeester, applique en porcelaine, D 30 cm, 302,50 €, Serax.
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5. « Melt Surface », design Tom Dixon, applique en polycarbonate, 4 coloris, 564 €, Tom Dixon. 6. « Stars » et « Siv », ampoule en verre et pied en marbre,
14,90 € et 39,90 €, Laurie Lumière. 7. « Circle of Light », design Jurgis Garnus, suspension en acier et fibre de verre, D 120 ou 170 cm, à partir de 3 912 €,
Jot.Jot chez ATù. 8. «Azabu », design Marie Christine Dorner, boule en verre soufflé, structure en acier, D30 x H 49 cm, 575 €, Cinna. 9. « Gravita », design
Macchi Cassia, en verre, métal et plastique, L 43 x H 58 x P 40 cm, 4 295 €, Stilnovo pour The Conran Shop. 10. « Rosa, Rosa, Rosas », design Désormeaux
et Carrette, applique en métal doré, D 69 cm, 617 €, Ligne Roset. 11. « Huara », design Elemental, en aluminium et plastique, D40 cm, 4 800 €, Artemide.

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 L’ Œ I L D E PA N A M E

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© CÉLINE WRIGHT. FILIP SLAPAL POUR FLOS. SDP.

FIL ET FAISCEAU 1. « Colibri », design Emiliana Martinelli, suspension en aluminium, diffuseur en méthacrylate blanc, les modules linéaires per-
mettent de créer des quadrilatères, à partir de 399 €, Martinelli Luce. 2. « Org », design Sebastian Summa, lampe murale en aluminium anodisé et verre
opalin, L 130 cm, 3 tailles, à partir de 864 €, DCW éditions. 3. « La Plus Belle », design Philippe Starck, miroir avec leds intégrées, cadre en aluminium,
finitions or brillant, cuivre, bronze ou fumé, L 77,9 x H 205,5 cm, 3 700 €, Flos. 4. « Palomar », design L+R Palomba, lampadaire en métal et plastique,
2 éclairages, vers le plafond ou vers le pied, D 20 x H 175 cm, à partir de 754 €, Foscarini. 5. « L’âme », design Céline Wright, suspension en noyer et papier
japonais, L 230 x P 16 cm, 2 520 €, Céline Wright chez Nedgis. 6. « 313 Bis », design Jean Perzel, lampe en laiton massif et verre optique extra-blanc, cache
orientable pour moduler l’intensité, D 8 x H 29 cm, plusieurs finitions, à partir de 1 360 €, Ateliers Jean Perzel. 7. « Néon Simple », applique en laiton et
verre, H 103 x L 6 x P 23 cm, 1 140 €, Magic Circus. 8. « Sawaru », design Nendo, lampe en aluminium extrudé, L 43 x D 15 cm, 1 100 €, Flos. Adresses page 192

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1. Suzanne Belperron, paire de clips de corsage « Tourbillon », vers 1940, poinçon de Groené & Darde, en platine, or gris, diamants demi-taille et taillés en
baguette. 2. Lacloche, broche en platine, diamants et émeraudes. 3. Marina B, paire de pendants d’oreilles « Shirine » en or, ornée d’un saphir et d’une
émeraude, retenant une cascade de saphirs et d’émeraudes, bordés de diamants, vers 1985. 4. Julie Valade, directrice du département joaillerie chez Artcurial.

DE L’OR SOUS LE MARTEAU

SOUS L’ŒIL EXPERT DE JULIE VALADE, DIRECTRICE DU DÉPARTEMENT JOAILLERIE CHEZ ARTCURIAL, LES BIJOUX, PARFOIS COLLECTIONNÉS,
SOUVENT OUBLIÉS DANS LES ÉCRINS DES ANCÊTRES, SONT PARFOIS DES JOYAUX. CELLE-CI MET EN PERSPECTIVE SES CONNAISSANCES
D’HISTORIENNE ET DE GEMMOLOGUE POUR DÉVOILER LES SECRETS DE CETTE CHASSE AUX TRÉSORS. PA R Virginie Bertrand

C’est une aventure au long cours, la longue-vue cédant la place à la de 1 700 000 euros. » D’autres récits suivent comme celui de la ballerine de
loupe. Roger Caillois, philosophe, académicien, auteur de La lecture Van Cleef & Arpels, inspirée par le peintre Edgar Degas. « Une personne
des pierres, passionné d’agates, ne disait-il pas des bijoux qu’« ils sont vient me voir avec un clip de corsage représentant une danseuse de flamenco et
à la fois navigation et boussole, voyages et destinations ». Pour préparer la deux petits rats pour les oreilles, ne soupçonnant ni leur rareté, ni l’engouement
vente d’exception de joaillerie en janvier 2020, Julie Valade met ses croissant qu’ils suscitent aujourd’hui. Estimés 120 000 euros, ils feront plus du
connaissances d’historienne, formée à l’École du Louvre, et de gem- double. » Tout un réseau se met en action à l’initiative de Julie Valade afin
mologue, son expérience de plus de quinze ans au sein d’Artcurial, de donner au bijou sa valeur matérielle et immatérielle. Pour une paire
© PORTRAIT CHRISTOPHE MEIREIS. © ARTCURIAL.

au service des particuliers comme des professionnels. Deux jours par de broches de Suzanne Belperron qui ne signait pas ses bijoux « mon
semaine pendant plus de six mois, elle sillonne la France et l’Europe, à style est ma signature », le spécialiste Olivier Baroin en possession du fonds
la découverte de ces pépites ignorées ou non identifiées. « Beaucoup de d’archives 1937-1974 les certifie. La vente aux enchères, ce moment rare
gens ne connaissent pas la valeur réelle d’un bijou. À la qualité de la pierre, au car éphémère, donne à voir des créa-
grammage d’or, s’ajoute la signature de la maison, si c’est une pièce emblématique tions exceptionnelles, avant qu’elles ne ART C U RI AL
du créateur, qui la possédait… Une de mes belles histoires est celle de cette dame rejoignent la sphère privée. « Il arrive —
âgée qui à force de jardiner avec son solitaire en abîme l’anneau. Elle se rend chez que des maisons de joaillerie acquièrent leurs Prochaine vente de joaillerie,
Van Cleef & Arpels, pour la réparer. La maison lui conseille alors de ne plus la pièces anciennes afin d’enrichir leur fond Hôtel Hermitage à Monte
porter quotidiennement. Elle me le confie à vendre. Je l’envoie dans le laboratoire patrimonial mais le plus souvent elles dis- Carlo, le 5 janvier 2020.
de gemmologie de New York pour une expertise approfondie. Il battra le record paraissent à nouveau pour quelque temps. » Adresses page 192

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DE DÉCOUVERTE EN DÉCOUVERTE

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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1. 2. 3.

4. 5.

Les « Beautiful Accident » de Bruno Caby. 1. Bagues, en argent ou en or 18 carats, pouvant être personnalisées à partir de petits poèmes, de citations,
de déclarations… laissés à l’imagination de chacun. 2. Collier « Stardust » en or rose 18 carats et saphirs roses. 3. Bruno Caby, devant son atelier-boutique
du Marais. 4. Bague « Perfect disaster » en argent partiellement doré à l’or fin, technique en courge perdue. 5. Bague « Stardust » en or rose 18 carats et diamant.

DRÔLE DE BIJOUTIER
DES LETTRES SI PETITES QU’UN POÈME PREND LA TOURNURE D’UNE BAGUE, DES ÉTOILES SI INFINITÉSIMALES QU’ON NE LES COMPTE
PLUS… LES BIJOUX DE BRUNO CABY CACHENT SECRETS DE FABRICATION ET DÉCLARATIONS SENTIMENTALES. PIÈCES UNIQUES OU
SÉRIE LIMITÉE, IL LES CONÇOIT DANS SA BOUTIQUE, PRÈS DU MUSÉE PICASSO. T E X T E Virginie Bertrand P H O T O S Nathalie Baetens

« Les accidents heureux sont ma méthode de création. Je fais plein de choses polymère sont renversés, les résines se travaillent à plat… (Il n’en dira
contre-intuitives. J’inverse les procédés ». Sur son établi de joaillerie, une pas plus), je les scelle en un anneau. » Il développe un savoir-faire
forme oblongue fibreuse attire l’œil. Il explique qu’il s’agit d’une que la 3D ne peut égaler. « Je voyais l’engouement pour cette technique
courge tropicale et qu’elle lui sert de moule. Plus loin, une sphère grandir, je voulais inventer des choses qu’elle ne pourrait pas faire. ». En
parfaitement lisse à l’extérieur laisse deviner, à travers de petites per- pariant tantôt sur l’aléatoire, tantôt sur la physique, il réalise un
forations, un intérieur volcanique. Il précise que cet effet provient exercice de style à haute valeur… magique. En or pourquoi pas.
de l’annihilation de la gravité et donc que le métal vient en quelque Recyclé certainement. Les diamants, qu’il sème, respectent le
sorte se coller contre la paroi. Bruno Caby est un drôle de bijoutier. processus de Kimberley (la provenance des pierres est garantie
« Le sens prédomine sur la valeur matérielle, qu’il soit porteur d’ingéniosité hors zones de conflits) et demain seront de synthèse. Il envisage
ou de sentimentalité. » Designer industriel dans une première vie, également de transformer sa société en coopérative. Déjà il refuse
il dessine, à défaut de savoir la concrétiser, une bague composée les intermédiaires, ne vend que
de mots pour la femme aimée. Puis cherchant à la faire réaliser, dans sa boutique, fréquentée par BE A UT IF UL
il se heurte au refus des artisans experts. Il expérimente divers le monde entier. Sa réputation, il AC C ID EN T PAR IS
procédés et arrive enfin à la traduire en volume. « La joie de créer dit ne pas la devoir à Internet mais —
un bijou pour l’autre, je voulais la partager. Que chacun puisse être l’au- au bouche-à-oreille. Décidément Bijoux uniques et
teur de son présent. Avec mes bagues-mots, c’est ce que je propose. Chacun cet homme atypique renverse tous créations sur commande.
me donne ses déclarations, et avec mon processus : les rôles de la cire et du les codes… sauf ceux des amoureux. Adresses page 192

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LA FÉE CABOSSE
LA SAVEUR EN BOUCHE, SA LONGUEUR, SON INTENSITÉ COMMENCENT PAR LA FÈVE. LE CHOCOLAT POSSÈDE SES GRANDS CRUS
D’ORIGINE, COMME LE VIN. SES TERROIRS S’ÉTIRENT LE LONG DE L’ÉQUATEUR. AUJOURD’HUI PLUS NOMBREUX SONT LES MAÎTRES
CHOCOLATIERS QUI REVENDIQUENT CE PROCESSUS, DE LA CABOSSE À LA TABLETTE. JUSQU’AU GÂTEAU ! PA R Virginie Bertrand

Reine de Saba au chocolat et aux noisettes et ajoutez-les dans le mélange au chocolat.

Pour 6 personnes. Faites griller à sec les noisettes en poudre puis
Préparation 25 min. Cuisson 45 min. 250 g de chocolat ajoutez-les dans la préparation avec les noisettes
noir, 250 g de beurre demi-sel, 250 g de sucre blond entières hachées. Enfin fouettez les blancs d’œuf
de canne, 250 g de poudre de noisette, 60 g de noisettes, en neige bien fermes et ajoutez-y le reste du
8 œufs. Beurre pour le moule, cacao pour saupoudrer. sucre. Incorporez-les à la préparation. Garnissez
Faites fondre au bain-marie le chocolat et le un grand moule beurré avec cette pâte puis
beurre. Séparez les blancs des jaunes d’œuf enfournez pour 45 min environ. Laissez refroidir
puis fouettez les jaunes avec la moitié du sucre le gâteau, démoulez-le et poudrez-le de cacao.

Arnaud Ragot, maître chocolatier

chez Lindt & Sprüngli, travaille dans
son laboratoire pyrénéen les fèves
en provenance directe de plus de
70 000 cultivateurs de Madagascar, de
la République Dominicaine, du Ghana.
Quel rôle ont les origines dans un
chocolat pâtissier ? Les terroirs ont un
profil et une empreinte aromatique qui
leur est propre. Nous utilisons dans nos
tablettes « À Cuisiner » un mélange de
cacao d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique
Centrale. Ce mix de fèves permet de les
torréfier davantage pour obtenir des
notes plus grillées et plus aromatiques.
Quel conseil pour la Reine de Saba ?
C’est un gâteau tout chocolat, il est
donc opportun d’utiliser un fort taux
de cacao comme le 70 % « À Cuisiner »
ou le 70 % « Doux », qui apporte une
note chocolatée plus importante,
en équilibre avec les fruits secs qui
composent cette recette. Adresse page 192 © VALÉRIE LHOMME. RECETTE BÉRENGÈRE ABRAHAM./PORTRAIT LINDT.

56
 CARTE BLANCHE

1. 2.
3.

1. Oki Sato, fondateur du studio Nendo. Nendo, en japonais, signifie pâte à modeler, cette appellation traduit son désir de malléabilité de l’espace
et des objets qu’il imagine. 2. « Ame nochi ana », simulation de l’installation des gouttes de pluie se transformant en fleurs sous la verrière.
3. « Uncovered skies », des parapluies décomposant la lumière en images, au deuxième étage. 4. Croquis de l’installation « Uncovered skies ».

4.

FLEURS DE PLUIE
L’ARCHITECTE-DESIGNER OKI SATO, FONDATEUR DU STUDIO NENDO, EST L’INVITÉ DE LA CARTE BLANCHE DU BON MARCHÉ.
DEPUIS 2016, LE GRAND MAGASIN DÉBUTE LA NOUVELLE ANNÉE SOUS LE SIGNE DE L’ART. DES INSTALLATIONS MONUMENTALES
RÉALISÉES SPÉCIALEMENT POUR LE LIEU IMMERGENT LE VISITEUR DANS L’UNIVERS DU CRÉATEUR. PA R Virginie Bertrand

Après les œuvres géantes de quelques-uns des plus grands artistes et l’équipe de Nendo emmènent dans une vision poétique de la
internationaux, les cerfs-volants d’Ai Wei Wei en 2016, les barques nature. La déambulation, magique, irréelle, devient méditative.
de fils de Chiharu Shiota, les escalators distordus de Leandro Dès le rez-de-chaussée, grâce à un mystérieux mécanisme, la pluie
Erlich, les génies hybrides de Joana Vasconcelos, c’est au tour tombe des verrières, sans mouiller les visiteurs ! Au cours de leur
1. © KENTO MORI. 2, 4. © NENDO. 3. © SHUNTARO/NENDO.

d’Oki Sato d’inaugurer l’année 2020. La seule contrainte donnée chute, les gouttes d’eau se métamorphoseront petit à petit en
par le Bon Marché pour cette commande artistique réside dans la autant de fleurs épanouies, composant un champ mouvant de
couleur blanche, en résonance avec la tradition du mois du Blanc marguerites blanches. Puis regagnent le ciel pour redevenir gouttes
(historiquement consacré à la promotion du linge de maison). et perpétuer le cycle. Au deuxième étage, le visiteur s’équipe
Le designer, connu pour ses meubles et objets aux lignes épurées d’un parapluie, qui décompose la lumière en images au sol. On
et à la dimension surréaliste, les « Vase-vases » en miroir, les chaises marche alors sur les toits de Paris ou d’autre paysage en hommage
« Thin Black Lines », comme dessinées au trait, l’étagère abyssale à la capitale. « C’est la première fois que
« Deep-sea » pour Glas Italia, déploie au cœur du grand magasin les installations sont en mouvement », L E B O N MA RC HÉ
ses talents d’illusionniste. À l’image de son conte préféré, Alice précise Frédéric Bodenes, direc- —
aux pays des Merveilles, l’expérience s’annonce fantastique. Son teur artistique et de l’image du Bon « Ame nochi hana »
projet s’intitule « Ame nochi hana », fleurs de pluie en français. Au Marché. « Oki Sato va, ici, au-delà du de Nendo, du 11 janvier
Japon, il existe une cinquantaine de mots pour désigner la pluie, design. Ce qui constitue l’unicité de cet évé- au 16 février 2020.
annonciatrice d’une renaissance, d’une vie qui reprend. Oki Sato nement. La frontière avec l’art se dilue ! ». Adresses page 192

58
 ÉVÉNEMENT

1. 2. 3.

4. 5.

1. Hans Hartung, Sans titre, 1940, gouache sur papier, 31,50 x 24,50 cm, Fondation Hartung-Bergman, Antibes. 2. Hans Hartung, T1934-2, 1934, huile
sur toile, 120 x 87 cm, collection particulière, Suisse. 3. Le nouveau hall du musée d’Art moderne. 4. Hans Hartung dans son atelier d’Antibes, 1975,
photographie de François Walch. 5. Hans Hartung, T1962-U8, 1962, peinture vinylique sur toile, 180 x 142 cm, Fondation Hartung-Bergman, Antibes.

3. S.CHALMEAU. 4. ADAGP, PARIS 2019. PHOTO FRANÇOIS WALCH. 5. ADAGP, PARIS, 2019. PHOTO FONDATION HARTUNG-BERGMAN.
DOUBLE INAUGURATION

© 1. ADAGP, PARIS, 2019. PHOTO FONDATION HARTUNG-BERGMAN. 2. ADAGP, PARIS, 2019. PHOTO OLIVIER JUNOD.
APRÈS UN AN DE TRAVAUX, LE MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS INAUGURE SON NOUVEAU HALL, DONNANT À SON ARCHITECTURE
MONUMENTALE, TYPIQUE DE L’ART DÉCO, UNE NOUVELLE AMPLEUR COMME UNE MISE EN PERSPECTIVE RENOUVELÉE DES
COLLECTIONS. EN INVITÉ D’HONNEUR HANS HARTUNG DONT LA DERNIÈRE RÉTROSPECTIVE REMONTE À 1969. PA R Virginie Bertrand

Acteur d’un siècle de peinture, figure majeure de l’art moderne, Chacun correspond à un nouveau temps de réflexion picturale.
précurseur de l’abstraction, Hans Hartung (1904-1989) traverse En 300 œuvres, dont de nombreuses proviennent de la Fondation
les décennies dans un mouvement constant, de recherches et Hans-Hartung-Anna-Eva-Bergman, l’énergie à l’œuvre est mou-
d’expérimentations. Dans une soif de liberté à la mesure des phé- vante. Elle s’enrichit de dessins préparatoires, de photographies,
nomènes qui viennent l’entraver. D’origine allemande, il combat de gravures, de céramiques et même d’une sélection de galets
le nazisme en s’engageant dans la légion étrangère. Il y perdra une peints. Des premières lithographies abstraites de 1922 aux der-
jambe. Puis ce sera la précarité, la reconnaissance venant dans les nières toiles monumentales des années 1980, « ce choix d’appeler
années 1960. Jamais il ne cessera d’explorer, les techniques, les dans chaque œuvre la mémoire d’un moment, d’un geste, d’une inten-
supports, les outils, du balai de genêts à la brosse ou à la sulfateuse tion, a mis en évidence, au-delà des changements de rythme, de méthode,
de jardinage. Il teste les cadrages, les gaufrages, les répétitions. d’instrument, la continuité profonde qui guide le peintre, dès l’origine »,
Pierre Soulages revendique sa filiation. L’exposition explore les résume Pierre Wat, auteur de
processus de création de l’œuvre en parallèle de sa vie. On rentre Hans Hartung, la peinture pour M US É E D ’ A RT M OD E RN E
dans l’intimité de l’homme, ses affinités artistiques, son double mémoire chez Hazan. Hans —
mariage avec l’artiste Anna-Eva Bergman. On le suit dans ses diffé- Hartung reçoit le grand prix « Hans Hartung, La fabrique
rents ateliers dont il dessine souvent les plans, notamment l’ultime de la peinture à la Biennale du geste », jusqu’au 8 mars 2020.
de sa maison d’Antibes. Avant ce sera Minorque en 1934, Arcueil de Venise en 1960, une recon- 11, av. du Président Wilson, 75016.
en 1947, la rue Gauguet en 1964 dans le XIVe arrondissement. naissance internationale. Tél. 01 53 67 40 00 et mam.paris.fr

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Certains raisins sont nés pour être plus qu’un simple champagne
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
 L’ E X P O

2. 3.

1.

4.

4. © BOWNESS PHOTO © HEPWORTH ESTATE. 5. © BOWNESS PHOTO © NORMAN TAYLOR. 6. © THE HEPWORTH PHOTOGRAPH COLLECTION. PHOTO VAL WILMER.
1. 5. 6.

1. Barbara Hepworth taillant une œuvre au Palais de Danse de Saint-Ives, Cornouailles. 2. Hollow Form with White [Forme en creux avec blanc], 1965, orme. 3. Two Forms [Deux Formes],

1. © THE HEPWORTH PHOTOGRAPH COLLECTION. PHOTO MATHEWS. 2. © BOWNESS PHOTO © TATE. 3. © BOWNESS PHOTO © HEPWORTH ESTATE.
1937, marbre, collection privée en dépôt à The Hepworth Wakefield. 4. Discs in Echelon, 1964, bronze poli, Hepworth Estate, en prêt à The Hepworth Wakefield. 5. Pierced
Hemisphere [Hémisphère percé I], 1937, marbre, The Hepworth Wakefield. 6. Barbara Hepworth travaillant au plâtre Oval Form (Trezion) au Palais de Danse, collection Bowness.

FIGURE(S) LIBRE(S)
MOINS CONNUE DE CE CÔTÉ DE LA MANCHE QUE SON AMI HENRI MOORE, BARBARA HEPWORTH EST UNE ARTISTE ANGLAISE
MAJEURE DU XX E SIÈCLE, PIONNIÈRE DE LA SCULPTURE ABSTRAITE. LE MUSÉE RODIN EN COLLABORATION AVEC LA TATE DE
LONDRES DONNE ENFIN À VOIR SON ŒUVRE RÉVOLUTIONNAIRE, D’UNE ÉPURE RADICALE ET POÉTIQUE. PA R Virginie Bertrand

« La sculpture est pour moi une affirmation de notre volonté de vivre : qu’elle soit abstraction) en Angleterre. En 1934, elle écrit que son objectif est « de pro-
petite, pour qu’elle tienne dans la main, ou plus grande et qu’on puisse la tenir jeter dans un médium un peu de la vision abstraite et universelle de la beauté ». Elle
dans ses bras, ou plus grande encore, pour qu’elle nous oblige à en faire le tour est la première avec Henry Moore à envisager des trous dans la matière,
et à trouver notre rythme de vie. Au XXe siècle, la sculpture est un vaste champ comme des fenêtres sur des nouveaux possibles. En 1939, elle s’installe à
d’expériences. » Formée au Royal College of Art où elle rencontre son alter Saint-Ives en Cornouailles. Le sentiment organique se renforce dans ses
ego Henry Moore, Barbara Hepworth (1903-1975) s’inscrit en contre de créations marquées par la nature. « Je dessine ce que je ressens dans mon corps.
l’expressionnisme puissant de Rodin. Elle refuse le moulage, pratique la La sculpture est une projection tridimensionnelle de sentiments primitifs : le toucher,
taille directe de la matière dure. Un passage par Rome dans un atelier, lui la texture, la taille et l’échelle, la dureté et la chaleur, l’évocation et le besoin de bouger,
révèle la sensualité de la lumière, que ses œuvres ne cesseront d’attraper. de vivre et d’aimer. » Elle représente la Grande-Bretagne à la Biennale de
« L’Italie m’a ouvert au monde merveilleux de la lumière – celle qui transforme et Venise en 1950, reçoit le Prix de la 5e Biennale de São Paolo en 1959,
révèle, qui intensifie les subtilités des formes, des contours et des couleurs, qui donne voit ses œuvres achetées par le
richesse et gaieté aux matériaux vivants que sont la pierre et le marbre, qui introduit MoMA, expose à la Tate Gallery MU SÉ E ROD IN
de la vie et de la grâce dans ce qui était peut-être une conception trop nordique. » en 1968. Reconnaissance ultime : —
Elle formule une nouvelle esthétique, la sculpture d’un monde moderne. son élévation au rang de Dame « Barbara Hepworth », jusqu’au
Elle se rend à Paris, avec son mari le peintre Ben Nicholson, rencontre de l’Empire Britannique. La Tate 22 mars 2020. 77, rue de Varenne,
Brancusi, Picasso, Braque, Mondrian, Calder, Miró. Elle participe au gère désormais son atelier-maison 75007. Tél. 01 44 18 61 10
mouvement Abstraction-Création de Paris et à Unit One (surréalisme et de Saint Ives devenu un musée. et musee-rodin.fr

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IL NE SE FAIT PAS DÉFLAGRATION. PA R Virginie Bertrand

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faits de surprenants dialogues entre les collections permanentes et les occultant les fenêtres, des pierres de lettrés du musée, dites de rêves, s’y

1. COURTESY MIN JUNG-YEON ET GALERIE MARIA LUND. © DAVID AYMON. 2. © PHOTO OLIVIER MARCHANT, COURTESY JEANNE BUCHER JAEGER. 3. COURTESY GALERIE PAPILLON. 4. © P & P. PHOTO BRIOLANT.
créations d’artistes contemporains. Après, entre autres, le photographe reflètent. Le travail de Min Jung-yeon exprime la dualité, celle du vide
Jean-Baptiste Huynh, l’artiste japonais Mr. en duo avec Pharrell et du plein, de la construction et de la déconstruction, de la séparation
Williams, la Coréenne Min Jung-yeon, diplômée des Beaux-Arts de et de la réconciliation, autant de couples de contraires chers à la poésie
Paris en 2005, de l’université Hongik de Séoul, investit la rotonde du taoïste et à la réalité d’un pays scindé en deux. Jusqu’au 17 février 2020,
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instant. N°2 Les ailes du vent instant. N°3 Invitation au voyage instant. N°4 La poésie du verre
Des sculptures cinétiques qui composent Le Drawing Hotel donne carte blanche à la Ni soufflé, ni moulé, le verre se taille, se
avec les éléments naturels, l’air, l’eau, la jeune artiste Raphaëlle Peria pour investir le découpe, se recompose par fusion. Le duo
gravité. Susumu Shingu, artiste japonais, rend rez-de-chaussée du bâtiment, en collaboration Perrin & Perrin sculpte la matière suivant
hommage à Léonard de Vinci qui influença avec la galerie Papillon. À la frontière de la une alchimie qui leur est propre. La
l’architecture de Chambord. Dans les jardins, photographie et du dessin, elle utilise l’image galerie Negropontes présente des œuvres
vingt et une œuvres forment l’ensemble Wind comme support et vient minutieusement la emblématiques avant une rétrospective au
Caravan. À l’intérieur, il dévoile, en croquis gratter afin d’en révéler son essence cachée. musée du Verre de Charleroi en Belgique. Par
et maquette, son village utopique à venir au De retour d’une expédition au Cambodge, cette sélection, Sophie Negropontes éclaire la
Japon. Ses carnets relevant de l’art, comme sur le site khmer de Koh Ker, elle questionne réflexion portée par les artistes sur la sérialité
de la mécanique évoquent ceux de Léonard la dualité entre l’homme et la nature, cette des pièces comme processus de création.
de Vinci. « Une utopie d’aujourd’hui » jusqu’au dernière reprenant ses droits. « Hopea Odorata » « Entrés en matières » jusqu’au 20 janvier 2020.
15 mars 2020. Château de Chambord, 41250 jusqu’au 9 janvier 2020. 17, rue de Richelieu, 14-16, rue Jean-Jacques Rousseau, 75001. Tél.
Chambord. Tél. 02 54 50 40 00 et chambord.org 75002. Tél. 01 73 62 11 11 et drawinghotel.com 01 71 18 19 51 et negropontes-galerie.com

1. Vue de l’atelier de Min Jung-yeon, août 2019. Et Avant la pluie, encre de Chine et crayon de couleur sur papier, 2014. 2. Vue de l’exposition de Susumu Shingu
à Chambord. 3. Raphaëlle Peria, Koh Ker #4, encre et grattage sur photographie, 116 x 74 cm, 2019. 4. Perrin & Perrin, Les Mots Bleus, installation en verre, 2018.

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 I N S TA N T S D ’ A R T

instant. N°5 Magie noire

« Tableaux magiques », dénomination donnée par le fonda-
teur des Cahiers d’art, Christian Zervos, en 1938, pour une
série d’œuvres réalisées par Picasso entre 1926 et 1930, loin
des périodes bleue et rose. Cet expert de l’artiste, auteur du
catalogue raisonné, pointe une période précise, dans laquelle
Picasso, attiré par les arts premiers dotés de pouvoirs, établit un
nouveau vocabulaire. Un langage visuel composé de signes,
d’idéogrammes, d’œil, de bouche, de main, de sexe préfi-

5. © SUCCESSION PICASSO 2019. 6. © ADAGP, PARIS 2019. © F. COCHENNEC, E. EMO/MUSÉE ZADKINE/ROGER-VIOLLET. 7. © COURTESY OF KNOLL.
gurant les créations du Minotaure ou de Guernica. « Tableaux
magiques » jusqu’au 23 février 2020. Musée Picasso-Paris. 5, rue
de Thorigny, 75003. Tél. 01 85 56 00 36 et museepicassoparis.fr

instant. N°6 L’appel de la forêt

Refuge du vivant, du sauvage, du sacré, le monde sylvestre
représente ce qui échappe à l’emprise humaine et lui pré-
existe et lui survivra. Autour de l’œuvre d’Ossip Zadkine, « le
rêveur de la forêt », une sélection d’artistes du XXe siècle à
aujourd’hui, d’André Derain, Paul Gauguin, Victor Brauner,
Max Ernst, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti… à Marc
Couturier, Laure Prouvost, Eva Jospin, explorent sa fascina-
tion enchanteresse ou diabolique. Et questionnent le devenir
de cet écosystème. Jusqu’au 23 février 2020. Musée Zadkine.
100 bis, rue d’Assas, 75006. Tél. 01 55 42 77 20 et zadkine.paris.fr

instant. N°7 Knoll et le Bauhaus

À l’occasion du centenaire du Bauhaus, le showroom RBC
et Knoll mettent en avant deux maîtres : Ludwig Mies van
der Rohe, dernier directeur du Bauhaus, chef de file du
mouvement moderne avec Le Corbusier et Gropius, et
Eero Saarinen, sculpteur, architecte et « frère » de Florence
Knoll. Photos, dessins narrent l’innovation et l’audace,
des collections « MR », « Barcelona », « Womb », « Tulip » et
« Pedesta ». « Knoll, the original design » jusqu’au 20 décembre.
40, rue Violet, 75015. Tél. 01 45 75 10 00 et rbcmobilier.com

5. Pablo Picasso, La Demoiselle [Tête], janvier 1929, huile sur toile, 54 x 45.5 cm, ModernaMuseet, Stockholm. Achat 1964 (The Museum of Our Wishes). NM 6084.
6. Ossip Zadkine, Daphné, 1946, encre de Chine sur papier satiné, 66 x 51,1 cm, musée Zadkine, Paris. 7. Collection « Tulip », design Eero Saarinen, archives Knoll.

68
 I N S TA N T S D ’ A R T

8. VUE DE L’EXPOSITION « CHRISTIAN BOLTANSKI : LIFETIME », THE ISRAEL MUSEUM, JÉRUSALEM, 2018. ©ADAGP, PARIS, 2019. 9. © MIGUEL ROTHSCHILD. 10. © ISRAEL ARIÑO. © JOCELYNE ALLOUCHERIE. COURTESY GALERIE FRANÇOISE PAVIOT, PARIS. © GIULIO DI STURCO.
instant. N°8 Battements du temps instant. N°9 Le dernier souffle
Christian Boltanski lance en 2005 un projet multimédia consistant à Portrait de la forêt en feu. L’artiste argentin Miguel Rothschild capte
enregistrer les battements de cœur des visiteurs de ses expositions. On les derniers souffles de vie d’une forêt gagnée par les flammes, jusqu’à
retrouve l’installation au Centre Pompidou qu’il réinvestit 35 ans après la disparition de la nature dans un néant blanc. De ses photographies,
sa première rétrospective, suivant un parcours méditatif, de ses œuvres criblées de trous, brûlées, perforées, la catastrophe se matérialise. Le
des années 1980 sur la mémoire, des «Monuments reliquaires» aux vastes panache blanc évoque aussi l’esprit des lieux. Il développe une œuvre
et éphémères installations et dispositifs d’aujourd’hui, questionnant la composite mêlant installation, sculpture, verre, matière organique et
fragilité de l’être. « Boltanski, faire son temps », jusqu’au 16 mars 2020. Centre photographie. « Le spectre », jusqu’au 10 janvier 2020. Maison de l’Amérique
Pompidou, rue Beaubourg, 75001. Tél. 01 44 78 12 33 et centrepompidou.fr Latine. 217, bd Saint-Germain, 75007. Tél. 01 49 54 75 00 et mal217.org

instant. N°10 La beauté du désastre La 16e édition des Bagarry retient à la chambre photographique les glissements des
Photaumnales embarque dans le temps de l’Anthropocène, selon le glaciers. Mathias Depardon dénonce l’assèchement des marais de
terme défini par le prix Nobel de chimie Paul Josef Crutzen, signifiant Mésopotamie, passés de 13 000 km2 à 1 600, engendrant la mort de la
l’ère de l’Âge de l’Homme. Trente-cinq photographes internationaux pêche, de l’élevage des buffles, de la coupe des roseaux. Chris Jordan
rendent compte de la transformation de la planète, irréversible, dans montre les estomacs de plastique des bébés albatros, sur l’atoll de Midway
ses processus biogéochimiques. L’homme influe sur le climat, les à plus de 3 000 kilomètres de tout continent. Ursula Böhmer traite de la
océans, les écosystèmes. En images, d’une beauté aussi saisissante que véritable altérité, du regard entre l’homme et l’animal. « Terra Nostra »,
dérangeante, ils témoignent de la fin d’un monde. Jocelyne Alloucherie jusqu’au 5 janvier 2020. Le Quadrilatère. 22, rue Saint-Pierre, 60000 Beauvais.
capture « le bleu des glaces » au large de Terre-Neuve quand Aurore Tél. 03 44 15 67 00 et culture.beauvais.fr/acteur-culturel/le-quadrilatere

8. Christian Boltanski, Misterios, 2017, installation. Vidéo projection sur 3 écrans, format 16/9, son stéréo, couleur, durée : 12 heures. 9. Miguel Rothschild, The Spectre, 1402 x 10 cm,
tirages à jet d’encre avec brûlures. 10. Israel Ariño, Voyage en pays du Clermontois. Jocelyne Alloucherie, Sirènes et Brumes. Giulio Di Sturco, Yamuna River, India 2015, Ganga Ma.

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CATERINA MURINO
EN FILIGRANE
C’est au musée de Montmartre, où les destins de Suzanne Valadon, Maurice Utrillo
et André Utter entrent en résonance avec bien d’autres artistes, que l’actrice
Caterina Murino traverse les souvenirs de cette campagne à Paris. Un charme
bucolique, une vie de bohème qui collent à l’esprit de la Butte. Là, où le quotidien
a préservé ses airs de village et où les rues vibrent encore d’un passé gouailleur.
TEXTE Martine Duteil PHOTOS Carole Bellaïche

72
 CAMPAGNE
À PAR I S

PAGE D E GAUCHE
Dans le bassin du jardin,
entre les nénuphars,
le reflet en miroir de
l’atelier-appartement du
musée de Montmartre.

PAGE D E DRO ITE

Accoudée au bar, sous
le regard de La Belle
Cabaretière (détail),
1924, huile sur toile de
Marcel François Leprin,
l’actrice Caterina
Murino est habillée
d’une robe en strass
rouge, Jenny Packham,
bagues, Caterina
Murino Jewellery,
bracelets, « Force10 »
de Fred et Caterina
Murino Jewellery.
© MUSÉE DE MONTMARTRE, COLLECTION LE VIEUX MONTMARTRE.

73
 DA NS L’ AT E L IE R de l’époque. Dans Fred et Caterina
cette pièce, on dépose Murino Jewellery.
PA G E D E G A U C H E régulièrement quelques
L’atelier-appartement gouttes d’essence de PAG E DE DR OIT E
de Suzanne Valadon, térébenthine pour Dans la chambre de
Maurice Utrillo et André recréer l’odeur des Maurice Utrillo, qui
Utter a été reconstitué ateliers d’autrefois. a retrouvé ses lambris
par le créateur-designer- En bas, reproduction et ses jouets, Caterina,
scénographe Hubert d’un dessin de Suzanne porte une robe noire,
Le Gall qui a chiné Valadon. Caterina Dolce&Gabbana,
toutes les pièces Murino est habillée un collier et des
fidèlement aux d’une robe, Jenny bracelets, Caterina
lettres et aux écrits Packham, bracelets, Murino Jewellery.

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75
 T O I L E D E FO N D

PAG E D E G AU CH E
Devant le bar, Caterina
Murino porte une
robe en strass rouge,
Jenny Packham,
bracelets, « Force10 »
de Fred et Caterina
Murino Jewellery.

PAG E D E DR OIT E
1 , 4. Caterina est
habillée de deux robes
rouges, Jenny Packham,
© MUSÉE DE MONTMARTRE, COLLECTION LE VIEUX MONTMARTRE.

bracelets, « Force10 »
de Fred et Caterina
Murino Jewellery.
2 , 3. Dans l’atelier
reconstitué, le poêle
a repris sa place
d’origine. Au-dessus
du bar en bois et zinc
d’époque 1900, sont
accrochés des tableaux,
La Belle Cabaretière, 1924,
huile sur toile de Marcel
François Leprin, et
Couple au café, 1934,
huile sur carton de
Pierre de Belay.

76
1. 2.

3. 4.

77
BE LL E D E J OUR

PAGE D E GAUCHE
Dans la chambre
de Maurice Utrillo,
Caterina Murino
porte une robe noire,
Dolce&Gabbana,
bracelets, « Force10 »
de Fred et Caterina
Murino Jewellery, collier
en corail, Caterina
Murino Jewellery.

PAGE D E DRO ITE

Au Café Renoir,
Caterina est habillée
en robe rouge, Jenny
Packham, et dans
la chambre d’Utrillo,
en robe noire,
Dolce&Gabbana.
Ballerines,
Dolce&Gabbana.

Maquillage Christel
Bontemps.

LE S A DR ES SE S
DE C AT ER INA MUR IN O
Ma cantine, Marcel.
Mon bar, GCD.
Mon Cinéma, Studio 28.
Mes pâtisseries, Boris Lumé
et Gilles Marchal.
Mon café, Café-Tabac.
Adresses page 192

78
Pas d’hésitation pour Caterina Murino, lorsqu’on l’interroge sur le traditionnels dont le plus emblématique reste le fede sarda, l’anneau de
choix d’un lieu parisien. Le musée de Montmartre est une véritable mariage sarde. Caterina le revisite en collier ou en boucles d’oreilles.
pépite. Cette Méditerranéenne, née à Cagliari en Sardaigne, aime Autre source d’inspiration, le corail qu’elle décline autour de diffé-
cette version campagne de la ville. Juste avant de s’installer sur les rents matériaux. Cette personnalité à facettes a fait de l’existence
hauteurs de Montmartre, elle rêvait d’un haussmannien avec belle un grand terrain de jeux et promène son enthousiasme d’un sujet à
hauteur sous plafond, moulures découpées, parquet ciré et grinçant. l’autre. Retour au cinéma avec Toute ressemblance, le premier film de
Mais d’abord et avant tout sensible à l’esprit et l’énergie d’un lieu, Michel Denisot sorti en salles il y a quelques jours. Elle accompagne
c’est dans un registre moins codifié qu’elle a décidé d’installer sa Franck Dubosc, Jérôme Commandeur, Sylvie Testud… dans une his-
vie parisienne. Arrivée par des chemins détournés à la comédie, toire cathodique foisonnante. Aujourd’hui, elle s’habille de rouge et
sa maîtrise de l’italien, du français, de l’anglais lui ouvre vite un large de noir et s’invite dans un décor emprunté à la mémoire de la Butte.
spectre de possibles. En France, on la découvre dans L’Enquête corse Car si le charme doit avoir une représentation, c’est bien ici, dans ce
aux côtés de Jean Reno, en 2004. L’année suivante, Caterina rejoint lieu marqué par des histoires d’artistes, que l’on peut s’en approcher.
la troupe des Bronzés pour son troisième volet. La même année, elle
accompagne Jean Dujardin et Pascal Elbé dans L’Amour aux trousses. LE MUSÉE DE MONTMARTRE
En 2006, elle donnera la réplique à Daniel Craig dans Casino Royale. Au 12, rue Cortot, dans les souvenirs de Suzanne Valadon, Maurice Utrillo et
André Utter, convoquer le charme de cet atelier-appartement. Pour mieux
En Italie, elle tourne en 2008, Ciao Stefano et apparaît aussi dans renouer avec le passé, les meubles comme les objets ont repris leur place après
Le Grand Alibi de Pascal Bonitzer. De courts-métrages en séries, de films une belle réorchestration du créateur-designer-scénographe Hubert Le Gall.
en pièces de théâtre, Caterina se dessine une étonnante trajectoire Outre le décor reconstitué par ses soins, les collections permanentes rallument
en même temps qu’elle devient ambassadrice de l’Amref (African l’histoire de Montmartre qui est rattaché à Paris en 1860. Les artistes s’y ins-
Medical and Research Foundation), une ONG de santé publique tallent à partir de 1870, les cafés-concerts et les cabarets fleurissent dans les
en Afrique, elle pratique la gemmologie et crée sa propre marque années 1880. Le Café Renoir et sa verrière s’ouvrent sur les jardins du même
nom qui rappellent le Bal du Moulin de la Galette qu’Auguste Renoir a peint
de bijoux, Caterina Murino Jewellery. Pour cela, elle renoue avec le
lorsqu’il séjourna ici en 1876. Ils entourent le musée et dévoilent une vue
savoir-faire du filigrane sarde réalisé en or ou en argent, qu’elle associe exceptionnelle sur les vignes et le nord de Paris. Exposition « La collection
à des fils et des grains de métal ou à des gemmes. Un artisanat qui ne Weisman & Michel, Fin de siècle-Belle Époque (1880-1916) » jusqu’au 19 janvier
compte plus que quelques spécialistes capables de fabriquer des bijoux 2020. 12, rue Cortot, 75018. Tél. 01 49 25 89 39 et museedemontmartre.fr

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AL MA- MA RCE A U

L’ Î L E A U X T R É S O R S
L’appartement de la créatrice Sylvia Toledano est un écrin où s’invitent les joyaux
de ses collections. Brassant les cultures et les époques, ces bijoux de pierres fines et de laiton doré
cultivent une féminité assumée dont elle est l’une des lumineuses ambassadrices.
PA R Caroline Clavier PHOTOS Nicolas Millet

PIERRES SOLAIRES

PA G E D E GA UC H E
Sylvia Toledano porte
un collier sautoir
cravate en laiton doré
à l’or fin et une bague,
pièce unique, en
turquoise, ainsi qu’une
manchette « Byzance ».

PA G E D E D R O ITE
Posés sur une boîte en
malachite en toile
de fond, à gauche,
collier « Zodiac
Verseau » en améthyste
et laiton martelé doré
à l’or fin ; et à droite,
broche « Art Déco », en
turquoise, onyx noir,
améthyste, cornaline
et calcédoine. Créations
Sylvia Toledano.

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81
82
TO N SUR TON

PAGE D E GAUCHE
Torque « Barbare » en
agate brune et laiton
doré martelé à l’or fin,
Sylvia Toledano.

PAGE D E DRO ITE

Sur la table, deux
manchettes « Byzance »
en lapis-lazuli et une
manchette « Power
Dots », le tout en laiton
martelé doré à l’or fin
et pierres fines. Derrière,
Silence, une huile sur
toile qui est aussi une
œuvre de la créatrice
Sylvia Toledano.

83
 A CC U M UL ATI ON S et son bras gauche une
bague « Massaï » en
PA GE DE GA U CH E quartz rose et une
La créatrice, porte une manchette « Dénudée ».
bague, pièce unique, Sur son bras droit,
en turquoise, une bracelets « Tribal » et
manchette « Byzance » « Talitha » en laiton
sur son bras gauche, doré à l’or fin.
et un mélange de 3 . Posés sur le livre,
bracelets « Tribal » Bals de Nicholas
et « Talitha » en laiton Foulkes, Assouline,
doré à l’or fin sur son en haut, manchette
bras droit. Créations « Wonder Cuff » en
Sylvia Toledano. améthyste et malachite,
en bas, manchette
PA GE DE D R OITE « Paisley » et manchettes
1. Sur une console en « Massaï III » en laiton
laiton de Pierre Vandel, martelé doré à l’or fin.
années 1970, de gauche 4 . Sur la table vintage
à droite, sphère de chinée, entourée des
jardin, boîte lumineuse, chaises « Gondoles »
1970, chinée, cube en Baumann, de gauche à
métal et Plexiglas de droite, une Box à motif
Victor Vasarely et une vague en onyx noir et
« Box Wave » en malachite angel skin, une autre à
et perle baroque en finition brossée en
laiton doré à l’or fin, agate blanche et laiton
Sylvia Toledano. doré à l’or fin, et la
Au-dessus, lithographie dernière à finition
de Victor Vasarely. brossée en agate bleue,
2. Sylvia Toledano des pièces uniques,
porte un collier sautoir Sylvia Toledano. Dans
cravate en laiton doré le fond, une armoire
à l’or fin, sur sa main japonaise ancienne.

84
1. 2.

3. 4.

85
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 1. 2.

S
es premiers bijoux se sont illustrés sous la années 1970 imprègnent d’emblée ses premières
EN ÉCL ATS forme d’une collection de minaudières, écrins collections. Un alliage de laiton doré à l’or fin et de
féminins par excellence. Elle aimait le geste, pierres dures dessine des pièces fortes au féminin
PAG E DE GAUCHE
À côté d’un collier en la prise en main de cet accessoire singulier, assumé. Personnalité solaire, Sylvia Toledano semble
quartz rose, pièce qui signe l’allure des grands soirs. Trois mille à cinq insuffler sa lumière et son harmonie intérieure dans
unique, une manchette mille cristaux Swarovski, rassemblés comme des pixels l’éclat de ses précieux assemblages. Le laiton patiné
« Saturn » en tranche de couleurs, habillaient la surface de ses micro-sacs relève la couleur et la diversité des pierres, dans un
d’agate blanche et laiton
brillamment illustrés. L’accessoire amorçait en éclats travail artisanal, sans tapage. Fascinée par le langage
doré à l’or fin. Créations
Sylvia Toledano. démultipliés l’aventure joaillière, gardant le fil du de la matière, cette adepte des écrits de Roger Caillois,
dessin et de la peinture, pratiqués pendant des années collectionneur et auteur des Agates paradoxales, est
PAG E DE D RO ITE par cette artiste à facettes. À l’époque, ce sac du soir, intarissable sur le pouvoir des pierres : la malachite
1. Dans la salle à revisité en messages, en silhouettes et en motifs, pour ses volutes, le cristal pour sa force brute, la
manger-bureau, la table
vintage est entourée devient vite incontournable, ouvrant la voie aux labradorite pour sa lumière, le quartz rose pour sa
de chaises « Gondole », créations futures. Depuis toujours, Sylvia Toledano douceur et les agates pour leurs dessins déchiffrables
Baumann. Sur le mur s’intéresse aux bijoux vintage qu’elle traque dans les à l’infini… Une matière vivante qu’elle fusionne au
du fond, un tableau ventes aux enchères, des pièces uniques signées Yves laiton martelé, pour simuler le vécu et l’histoire de
de l’artiste Aldo Kodac,
Saint Laurent, Chanel, des manchettes surdimension- ses bijoux baroques venus d’ailleurs. On pense à l’or-
et une pièce de corail
posée sur un socle nées, des créations mexicaines et des bijoux d’artistes fèvrerie colorée de l’art byzantin, à l’Égypte ancienne,
comme une sculpture. extraordinaires comme ceux de Claude Lalanne. aux parures antiques et aux icônes russes, revisitées
2. Derrière une Ces « Conversation Peace » comme elle se plaît à les par l’époque et l’air du temps. Le bijou devient talis-
collection de vases en présenter, selon la formule américaine désignant man, amulette, un bien précieux que l’on transmet,
cristal, une photographie
de Sylvia Toledano des pièces qui font parler d’elles et deviennent des porté par le mystère de ses pierres à histoires. Une
prise au Ritz, à Paris, le sujets de conversation… l’inspirent et rejoignent sa magie qui s’exporte aujourd’hui dans plus de soixante
jour de son mariage. collection. Si son enfance voyageuse est souvent citée points de vente à travers le monde, portée par des
à l’origine de ses sources, elle affirme être animée figures de la mode, du cinéma et du style. Loin des
depuis toujours par sa passion pour la haute couture. modes éphémères, les bijoux de Sylvia Toledano
Le froissement des étoffes, brodées, piquées d’or, sculptent la force sacrée de la parure, dans un réper-
la magie étincelante et féerique des couturiers des toire digne des Mille et Une Nuits. Adresse page 192

87
CL AM ART

MYTHOLOGIE INTÉRIEURE
La créatrice et designer Emilie Lemardeley a fait de ses lectures le miroir de sa griffe
et de ses créations. Conçus comme un récit inspiré des grands mythes antiques, les murs
de sa maison de Clamart sont un voyage en lumière, en couleur et en imaginaire.
PA R Caroline Clavier PHOTOS Jean-François Jaussaud

88
FRE SQ UES E T Bluey Byrne. À gauche,
M OT IFS le bar « Comète » en
laiton poli miroir, pièce
PAGE D E GAU CH E unique, est une
Sous une tapisserie création d’Emilie
signée Robert Debiève Lemardeley. À droite,
qui appartenait sur l’une des tables
à la famille d’Emilie basses « Lotus
Lemardeley, banc 3 feuilles » en bronze
« Hélios », 145 cm de poli de Franck
long, en bois et tissu, Evennou, un bougeoir
une nouvelle création « Olympia » d’Hubert
avec coloris sur mesure en Le Gall, tapis
vente sur lemardeley.com. « Zéphyr », 100 % laine,
réalisé au Népal,
PAGE D E DRO ITE d’Emilie Lemardeley,
Le mur qui abrite la le tout à la galerie
cage d’escalier est Avant-Scène. Au fond,
habillé d’une fresque fauteuils en velours
murale réalisée par bleu chinés, Otto
l’artiste londonien Schulz pour Boet, 1940.

89
90
I N S PI RAT ION chimère « Lapin blanc »,
AR T D É C O Design et Nature.
Sur le tapis « Zéphyr »,
Installée dans une 100 % laine, tables basses
maison à Clamart, la « Lotus 3 feuilles » en
designer y réalise pour bronze poli de Franck
la ville une sculpture Evennou, le tout galerie
monumentale en métal Avant-Scène. Lustre
doré à l’or fin et résine mobile « Éole » en acier
transparente colorée, noir et verre soufflé,
immergée dans un sur lemardeley.com.
bassin, qui sera mise en À droite, à côté du
place début 2020. Dans fauteuil chiné, Otto
le salon, le canapé ailé Schulz pour Boet, 1940,
« Zeus », 280 cm de lampadaire « Adamas »
long, édition limitée, est en laiton patiné bronze,
recouvert d’un tissu, Glant, globe facetté en verre
sur lemardeley.com. soufflé à la bouche,
Au fond, vases de galerie Yves Gastou et
Frédéric de Luca et galerie Avant-Scène.

91
 U
n parcours panoramique à 360 degrés, tel est le che-
min choisi par Emilie Lemardeley. L’amour de la
création démarre très tôt, il s’exprime par l’envie de
peindre, sur tout et partout, les assiettes de sa mère,
les voitures de collection de son père… Mais le choix de ses
études passera par le champ de la raison. Hypokhâgne, Khâgne,
Sciences Po, ouvrent un cursus XXL, qui se prolonge par l’École
du Louvre, puis deux ans à Londres à l’institut Sotheby’s pour
approcher le marché de l’art et du design. De retour à Paris, son
passage chez Christie’s, département mobilier du XXe, la plonge
dans les ventes de pièces Art déco. Une étape clef qui ouvre la
boîte de Pandore, l’envie de créer refait surface et l’entraîne à
nouveau sur les bancs de la fac. Cette fois, c’est à l’école Olivier
de Serres, en section design, qu’elle fait ses armes. La boucle est
bouclée, l’art reprend ses droits et l’entraîne vers la lumière. La
transparence, la couleur et la brillance, deviennent ses moteurs
de création. L’association du verre et du laiton marque ses pre-
mières collections : des luminaires aériens composés de bulles
de verre suspendues. À Clamart, dans sa nouvelle maison, la
créatrice s’est volontairement « éloignée du cœur de Paris pour
gagner de l’espace afin d’expérimenter mais aussi de dévoiler in situ
son univers ». Un laboratoire où l’onirisme et la magie de cette
passionnée de littérature s’expriment en impressions et en
références. Zeus, Dionysos, Zéphyr… baptisent ses créations
d’évocations mythologiques. Dans le séjour, elle fait appel à son
ami anglais, l’artiste Bluey Byrne, venu réalisé une fresque illus-
1. trant la silhouette de géants tenant à bout de bras des édifices
2. célèbres comme La Conciergerie, les châteaux de Chenonceau
ou de Chambord. « Ces géants ont à la fois une force titanesque et se
transforment en monuments. C’est un peu comme le début d’un nouveau
mythe, je pense qu’Ovide aurait pu raconter ce genre de métamorphose.
Le canapé “Zeus” du salon avec son aile et ses serres d’aigle ouvre la
porte du rêve, un thème qui m’est cher. Ou encore, dans la chambre, la
suspension “Carpe d’or” est un objet totémique qui peut faire penser au
Veau d’or des Hébreux et de Moïse », souligne-t-elle. Le voyage fan-
tasmagorique de la créatrice s’allume de couleurs terre brûlée,
bleu profond, rose corail, se structure par la ligne d’ouvertures
en arches, d’alcôves mais aussi d’un escalier ruban où l’esprit Art
déco dialogue avec le goût de l’antique. Partout l’effet miroir,
du laiton, du verre, du vitrail, pose l’éclat. « J’aime dire que je
crée des bijoux d’intérieur », évoque la designer. Une inspiration
nourrie par les créations de Jean Vendome, d’Elisabeth
Gu Defner et d’Andrew Grima mais aussi par les bijoux étrus-
ques ou grecs qui la fascinent. Le décor d’Emilie Lemardeley
scénographie les grands mythes et projette la décoration
dans une odyssée mêlant voyage au long cours et imaginaire.

C OU L EUR T E R RE coussins en velours, soie « Supperlegerra » de

et lin, Elitis. Sous les Gio Ponti, Cassina,
PA GE DE GA UC HE suspensions « Amazone » elle est éclairée par un
1. Portrait d’Emilie en acier patiné bronze lustre « Dionysos » en
Lemardeley devant la et vitrail, guéridon acier recouvert de
fresque murale réalisée « Amazone » en laiton feuilles d’or blanc et
par l’artiste Bluey Byrne. brossé et vitrail, sur verre soufflé coloré,
2. Dans la cuisine, une lemardeley.com. galerie Avant-Scène.
niche peinte en coloris Devant la toile de
« veneto » et « rouge de PA G E DE D ROIT E l’artiste américain Lee
Pozzuoli », Argile, est La table de la salle à Burr, bouteille en verre
habillée de miroirs or et manger, prototype en noir, Pols Potten, et vase
corail, des prototypes du bois brûlé et résine en céramique noir,
modèle « Tyché », sur polie miroir, est Pomax. Sur la table,
lemardeley.com, et de entourée des chaises céramique du Laos.

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93
 E F FE T M I RO IR PA G E DE DR O I T E
Posé entre le coin repas
PA GE DE GA U CH E et le séjour, le bar
Échappée du salon vers « Comète » en laiton
la cuisine équipée d’une poli miroir fait le lien,
crédence en miroir il est ponctué d’une boule
et métal, dessinée par dans le même matériau,
la créatrice. Plafonnier ramenée de l’atelier.
en métal « Narcisse » La fresque murale,
d’Emilie Lemardeley, à droite, réalisée par
Art et Floritude. Fresque Bluey Byrne répond
réalisée par le à l’œuvre de Lee Burr,
Londonien Bluey Byrne tout au fond. Au-dessus
et rideaux en velours, de la table, lustre
Elitis. Au fond, « Dionysos » en acier
bouteilles en verre noir, recouvert de feuilles
Pols Potten, et vase, d’or blanc et en verre
Pomax. Peinture coloris soufflé coloré, galerie
« veneto », Argile. Avant-Scène.

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95
96
VERR E LU MI ÈRE

PA G E D E GAU CH E
Sur le palier, lustre
« Argan » en laiton et verre
soufflé et applique « Gaia »,
cercle de laiton et verre
soufflé, galerie Avant-
Scène. Miroir irrégulier,
coloris or, un prototype
en cours. L’escalier a été
réalisé à la chaux par
l’artisan Christian Forget.
Les marches en béton
ciré, incrusté de morceaux
de laiton, ont été
imaginées par Emilie
Lemardeley. Peinture
coloris « sienne brûlée »,
Argile. Au fond, suspension
« Carpe d’or » en bois
recouvert de feuilles d’or,
pièce unique, Emilie
Lemardeley.

PA G E D E D ROI TE
La cuisine ouverte sur la
salle à manger est éclairée
par des suspensions
« Amazone » en laiton
vieilli et vitrail, comme
le guéridon de la même
collection en laiton brossé,
sur lemardeley.com. Au
fond, lustre « Dionysos »
en acier recouvert de
feuilles d’or blanc et verre
soufflé coloré. Sur la table,
bougeoir « Olympia »
d’Hubert Le Gall, galerie
Avant-Scène, chaises
« Supperlegerra » de Gio
Ponti, Cassina. Peinture
coloris « veneto » et « rouge
de Pozzuoli », Argile.

97
98
É CH OS
G É O MÉ TR IQ UE S

Dans la chambre,
suspension « Carpe d’or »,
sculptée à la main, en
bois recouvert de feuilles
d’or, pièce unique,
création d’Emilie
Lemardeley, comme le
banc « Hélios », à gauche
sous la tapisserie de
Robert Debiéve, et le
fauteuil, prototype en
hêtre et velours rose,
Elitis, ou encore les
liseuses « Orion », sur
lemardeley.com.
Chimère « Lapin noir »,
Design et Nature, linge
de lit, Harmony, et
coussins bleu marine en
dentelle, Véronique
de Soultrait. Tête de lit,
1940, chinée au
Mexique. Les poignées
de portes du dressing
ont été dessinées par la
créatrice pour Manital.

99
M ATIÈ RE S À E FFE T S

PA GE DE GAUCHE
La salle de bain des
parents est habillée d’un
mur poli miroir martelé,
et d’un sol en bois brûlé
et résine, expérimenté
par la créatrice. Table
basse « Amazone » en acier
recouvert de feuilles
d’or blanc et vitrail, sur
lemardeley.com.
Serviette-éponge « Issey »,
coloris « craie »,
Harmony. Baignoire
« 1710 N », Betacryl.

PA GE DE D ROI TE
La salle de bain des
enfants est revêtue, du sol
au plafond, de carreaux,
façon marbre, Porcelanosa.
Meuble vasque, Ikea,
customisé avec le même
carrelage, robinetterie,
Ramon Soler, et serviette-
éponge, Harmony.
Tabouret noir chiné.

100
L ES AD R E SS E S
D’E MI LIE
L EM A RD ELE Y

Pour sa quincaillerie décorative

de grande qualité et ses modèles
sur mesure, Serrurerie Schmidt.

Pour sa sélection de créateurs et

sa collection de linge de maison,
le concept store Jo & Léon.

Pour ses animaux naturalisés,

ses chimères et sa vision
contemporaine de la
taxidermie, Design et Nature.

Pour la beauté de ses tapis, ses

modèles colorés et son savoir-
faire, La Manufacture Cogolin.

Pour la variété de leurs textiles

et de leurs papiers peints, Elitis.
—
Adresses page 192

101
PAR C MONC E A U

GRA ND LARGE bois et plâtre de

Charles Trevelyan,
Dans le double salon, Carpenters Workshop
devant le canapé Gallery, à droite, duo
« Hughes », Munna, de tables d’appoint en
recouvert du tissu résine « Mushroom »
« Duan » de Jim d’Emma Donnersberg,
Thompson, Pierre Frey, galerie Gosserez, ces
et de coussins en tissu, pièces ont été
Le Manach, table basse sélectionnées par Aster
« Icarus » en Design. Derrière,
marqueterie de paille lampadaire « Artes »
de Thierry Lemaire et de Chris et Clare
céramiques d’Audrey Turner, CTO Lighting,
Jezic. Paire de fauteuils et sur le mur, une série
« Womb Chair Relax » de miroirs de Pierre-
d’Eero Saarinen, Knoll. Alexandre Poulain.
À gauche, lampadaire
blanc « On A Limb » en

102
 P O I N T D’ É Q U I L I B R E
Assumer les valeurs sûres, les postures, les références de l’art de vivre à la française,
en les projetant dans l’époque. L’architecte d’intérieur et décorateur
Fabrice Juan, revisite les codes en toute harmonie. Par la couleur, les textures,
le design et l’art contemporain, il propose de nouvelles associations.
PA R Caroline Clavier PHOTOS Nicolas Millet

103
104
L IG N E S C O U RB E S

PA G E D E GA UC H E
Dans la grande pièce en
rotonde, canapé vintage
recouvert de tissu
« Atticus » White Opal,
Zoffany, sur la table basse
de Philippe Parent,
céramique double,
Audrey Jezic, et petit
modèle, Sophie Dries,
sélection Aster Design.
À gauche, fauteuils
« Dossier Droit » de Jean
Michel Frank, Ecart
International, et bout de
canapé en bronze et
travertin « Ring » de
Thomas Duriez, galerie
Armel Soyer, sélection
Aster Design. À droite,
la bibliothèque en chêne
naturel brossé habillée
d’une feuille de métal,
Ateliers Gohard, dessinée
par Fabrice Juan, suit la
courbe de la pièce.
Dessus une lampe, Porta
Romana. Devant le
bureau cylindre ancien,
chaise vintage 1980,
galerie O.D.A. Tapis
« Ora Pronobis », Ateliers
Picot, rideaux en velours,
Pierre Frey, et murs
tendus de tissu, Dedar.

PA G E D E DRO ITE
Portrait de l’architecte
d’intérieur et décorateur,
Fabrice Juan, au pied du
lampadaire « On A
Limb » de Charles
Trevelyan en bois et
plâtre, Carpenters
Workshop Gallery, une
sélection d’Aster Design.

105
 LIGN E S
GRA P HIQ UE S

PA GE DE G A UC HE
Fauteuils « Dossier
Droit » de Jean Michel
Frank, Ecart
International, à gauche,
bout de canapé « Ring »
de Thomas Duriez,
galerie Armel Soyer, à
droite, guéridon
« Curious Paradox F »
de Wendell Castle,
Carpenters Workshop
Gallery, sélectionnés par
Aster Design. Sur la table
basse de Philippe Parent,
céramique, Sophie Dries.
Photos de Ion Zupcu.

PA GE DE D R OI T E
1. Sur la bibliothèque,
réalisée par les Ateliers
Gohard, dessinée par
Fabrice Juan, lampe,
Porta Romana.
2. Buste chiné et photo
de Ion Zupcu, rideaux
en velours, Pierre Frey.
3. Sur la table basse
« Tambor » de Jaime
Hayon, Sé Collections,
porcelaine émaillée,
sablée de Wayne Fischer,
galerie Aurélien Gendras.
4. Banquette, Ochre,
recouverte du tissu
« Nuage Ventana » de Jim
Thompson, Pierre Frey,
coussin en tissu, Hermès,
et table « Mushroom »
d’Emma Donnersberg,
Galerie Gosserez.

106
1. 2.

3. 4.

107
RECH ERCHE
D’É QUILI BRE

Dans le salon traversant,

centré autour de la
cheminée, table basse
« Tambor », socle
en laque et plateau
en marbre de Carrare,
Collection II de Jaime
Hayon, Sé Collections,
entourée de banquettes
« Snooze Sofa », Ochre,
recouvertes de tissu
« Scion Sumac »,
Le Manach, lampes
de lecture, Christian
Liaigre. Sur la cheminée
en marbre blanc, Marc
Maison, buste en marbre
acheté chez un
antiquaire, et sculpture
de Michel Lanos en grès
émaillé noir, galerie
Aurélien Gendras,
sélectionnée par Aster
Design comme la
porcelaine de Wayne
Fischer sur la table
basse. Sur le mur,
collection réunissant des
tableaux de famille
ponctués en haut de
deux œuvres de Jean-
Charles Blais.

108
109
110
 1. 2.

B
PAN ORAMI QU E el exemple d’équilibre où l’haussmannien embrases, avec le soutien des Ateliers Gohard. L’espace
PAGE D E GAUCHE retrouve sa superbe. L’espace, les enfilades, en enfilade de cet appartement est véritablement une
La salle à manger est le rythme des portes-fenêtres cernées par un valeur ajoutée. Il le souligne donc par une série d’inter-
agrémentée d’un balcon filant, les volumes traversants… Fabrice ventions, et recentre les volumes autour d’une cheminée
panoramique « Vues de Juan ne craint pas de travailler la sobriété, la symétrie, provenant de chez l’antiquaire Marc Maison, crée trois
Paris », Zuber. Sous un
lustre de Murano, la l’élégance maîtrisée des grands classiques. Dix ans salons séquencés, dont un dans une rotonde vertigineuse.
table « Tobi-Ishi » d’étroite collaboration avec l’architecte d’intérieur Jean Chaque pièce délimite sa fonction, l’entrée, la salle à
d’Edward Barber et Jay Louis Deniot lui ont appris la rigueur et le goût de l’art manger, la chambre, la cuisine ont conservé leur rôle
Osgerby, B&B Italia, de vivre à la française. L’engagement de l’architecte passe et leur territoire. Le lieu affiche un nouveau visage mais
est entourée de chaises
par une mise en valeur du répertoire haussmannien, dans colle à son histoire. La cohérence, l’équilibre refont
vintage 1980 provenant
de galerie O.D.A. une version revisitée et habilement twistée. Les années surface, portés par une modernité harmonieuse et par
Sculpture Tumbleweed quatre-vingt avaient gommé l’ADN de cet appartement. le savoir-faire d’artisans experts. Fabrice Juan travaille
de Francois Mascarello, Les moulures, les boiseries, les perspectives, la hauteur en creux, il dose juste, redessine, transforme, en recher-
sélectionnée par Aster sous plafond avaient été scrupuleusement masqués chant toujours l’équilibre. Il installe la modernité par
Design et tapis « Simla
Tencel », Ateliers Picot.
par une seconde peau trompe-l’œil, en vogue dans ces l’apport de touches design, de pièces choisies d’art
années-là. À l’époque, la modernité se voulait radicale et contemporain et de créateurs, accompagné par l’exper-
PAGE D E DRO ITE n’assumait pas les cohabitations de genres. Dans cet élan, tise de Justine Despretz et Amélie Ducos, les deux jeunes
1. Rideaux en damas,
Ateliers Caffin. Lampe le style haussmannien a fait parfois l’objet de mutations fondatrices d’Aster Design, qui sourcent le meilleur
« Last Night Totem » de fantasques. Le XXIe siècle voit les choses autrement, il de la création. Classique et contemporain fusionnent,
Damien Langlois- ramène l’équilibre et assume les origines. Fabrice Juan faisant entrer l’espace dans son époque. Les murs s’ha-
Meurinne, Pouenat. appartient à cette culture-là. Dès son arrivée dans les billent de tissus, les sols superposent tapis grand format
2. Dans la cuisine, table
« Tulip » d’Eero Saarinen,
lieux, il déshabille l’espace, se confronte à l’histoire et et moquette en velours gris perle, les fenêtres optent
Knoll, céramiques retrouve les sources point par point, en restaurant les pour le damas et le mobilier joue de lignes souples. Les
d’Audrey Jezic et chaises moulures abîmées grâce au travail de staff d’Emmanuel canapés et les tables inscrivent leurs courbes dans cet
Chiavari chinées. Collini, mettant en valeur les plats des boiseries par espace-écrin. Une douceur de vivre parisienne, devenue
l’apposition de feuille d’or, en recherchant poignées et la signature de l’architecte d’intérieur Fabrice Juan.

111
CAMA Ï EU GRI S Pierre Gonalons en verre Dessus de lit, réalisé en 2. Banquette, Ochre, Jezic. Peinture sur les
PE RL E de Murano, l’ensemble tissu « Reloaded », recouverte de tissu murs, Ateliers Gohard.
sélectionné par Aster Dominique Kieffer, « Nuage Ventana » de Jim 4. Dans la salle de bain,
PAGE D E GAUCHE Design. Murs tendus en et coussins recouverts Thompson, Pierre Frey, miroir de Pierre-
Dans la chambre, sur la tissu « Canevas », Nobilis. de tissu « Short Cuts », table « Mushroom » Alexandre Poulain,
commode de famille, Fauteuil « Utrecht » de Dedar. Rideaux en tissu d’Emma Donnersberg, appliques en chrome et
lampe « Sunrise » de Gerrit Thomas Rietveld, « Canevas », Nobilis, les galerie Gosserez, plâtre de Jérôme Faillant-
Rodolphe Parente, Cassina, recouvert d’un Ateliers Caffin. sélectionnée par Aster Dumas. Sur la paillasse
Pouenat. À côté, vase de tissu, Kvadrat. Miroir, Moquette, Ateliers Picot. Design. Lustre chiné. en marbre de Carrare,
Robert Deblander en 1940, chiné aux Puces. Sur le chevet-guéridon, 3. Sous un miroir du céramiques d’Audrey
grès émaillé bleu, galerie Kostia, lampe « King XVIIIe siècle, console de Jezic. Robinetterie, Vola,
Aurélien Gendras, sur le PAGE DE D RO IT E Sun » de Pierre Jérôme Robbe, galerie et plafond en staff réalisé
chevet-guéridon, Kostia, 1. Tête de lit sur mesure Gonalons. Au mur, Hervé Van der Straeten, par Emmanuel Collini.
lampe « King Sun » de en tissu « Birodo , Zoffany. tableau de Tony Soulié. et céramiques d’Audrey Sèche-serviettes, ODF.

LES AD R ESS ES Pour son talent de maître Pour sa galerie et son

DE FABRICE JUAN artisan tapissier, Michaël espace en ligne réservé au
Caffin des Ateliers Caffin. design du XXIe siècle et à
Pour son accompagnement l’art contemporain, la
sur le choix de pièces Pour leurs dorures et leurs galerie Kolkhoze.
design, un service destiné peintures décoratives, les
aux professionnels et aux Ateliers Gohard. Pour sa sélection d’artistes
particuliers, Aster Design. céramistes contemporains,
Pour ses sculptures et Aurélien Gendras.
Pour son savoir-faire objets décoratifs, pièces —
remarquable de staffeur, uniques, en porcelaine et
Emmanuel Collini. grès, Audrey Jezic. Adresses page 192

112
1. 2.

3. 4.

113
 MO N U ME N TAL

PAGE D E GAU C H E
L’imposant porche
de l’hôtel particulier
construit en 1894 pour
la Fonderie d’art
Leblanc-Barbedienne par
l’architecte Debelleix.

PAGE D E DR OI T E
Le bureau de Pierre
Gonalons témoigne de
son attrait pour le design
japonais. Table, fauteuil
et paravent en tilleul
et aluminium de Rei
Kawakubo, Comme des
Garçons, années 1980.
Cabinet en osier d’Hideo
Mori, pièce unique, 1988.
Lampes de table et
lampadaire de Kazuhide
Takahama, collection
Nefer, pour Sirrah,
années 1980. Coupe de
Cenedese en verre de
Murano, années 1960.
Tabouret en laiton poli,
Pierre Gonalons, Ascète.

COMME AU THÉÂTRE
Dramatisation. Narration. Tension. Pierre Gonalons, designer, architecte d’intérieur, directeur
artistique aime confronter les époques, faire converser les styles, les couleurs,
les matières. Les contraires s’attirent, rigueur minimaliste et esprit décoratif, ligne graphique
et composition poétique, l’ensemble au service de l’inattendu et de l’exception.
STYLISME Aurélie des Robert TEXTE Virginie Bertrand PHOTOS Jean-Marc Palisse

114
115
116
MATIÈ RE S PA GE D E DR OI TE
À I LL U SI ON À gauche du canapé
d’Atsushi Kitagawara,
PA G E DE GA UC H E l’étagère déstructurée
Focus sur le canapé du en bois laqué noir, du
designer japonais même designer, se
Atsushi Kitagawara, dédouble dans le
pièce unique, 1990, miroir, encadré des
dont le dossier en lithographies de la série
aluminium moulé imite Barcelona de Larry Bell,
un voilage dans le vent. 1998. Lampadaire
Livre de photos Evidence « Totem » de Kazuhide
1944-1994 Richard Takahama pour Sirrah.
Avedon, édition de 1994
chez Random House.

117
LEVER DE RIDEAUX dossiers en aluminium Kawakubo, Comme
froissé des canapés des Garçons, coupe de
PA G E DE GAU CH E d’Atsushi Kitagawara. Cenedese en verre
Volée d’escalier Sur la cheminée, sous un de Murano, années 1960,
ascensionnelle conduisant miroir d’Emmanuel et deux lampes
jusqu’à l’appartement Bossuet, Ascète, lampe de Kazuhide Takahama
de Pierre Gonalons au « Coronal » avec globe de pour Sirrah. La
dernier étage. verre de Pierre Gonalons, théâtralité est renforcée
Ascète, et deux lampes aux angles de la pièce
PA G E DE D ROI TE en verre de Kazuhide par les plafonniers
Jeu de trompe-l’œil entre Takahama pour Sirrah « Garbo » en fils de
le papier peint et Leucos. Devant, Nylon de Mariyo Yagi
« Draperies », Zuber, et les fauteuil et table de Rei pour Sirrah, 1976.

118
119
120
M IS E EN ABY ME

PAG E D E GA UC HE
Une cuisine tout en
laque blanche, soulignée
d’une bande noire au sol
et coloriée de rouge vif.
Lithographie Barcelona
de Larry Bell, 1988,
lampe « tour Eiffel »
de Pierre Gonalons,
Ascète, et un calendrier
d’Enzo Mari pour
Danese. La chaise est de
Rei Kawakubo, Comme
des Garçons.

PAG E D E DR OITE
La cuisine rappelle avec
sa porte vitrée et son
rideau, les offices
d’autrefois. Elle s’inscrit
dans le prolongement
de la salle à manger aux
tons vieux rose, Little
Greene, et bleu
électrique. Sur la table
« Orseolo » de Carlo
Scarpa pour Gavina,
1972, lampe « Trepiu »
de Gae Aulenti pour
Stilnovo, 1972, timbales
en argent massif,
Puiforcat, vaisselle,
Non Sans Raison, et
chopes en cristal noir de
Philippe Starck pour
Baccarat. Chaises « Gaja »
de Kazuhide Takahama
pour Gavina, 1979.

121
LUMIÈRES NOIRES Kitagawara, pièce
unique, 1988, brouille
PAGE D E GAUCHE la vue entre le salon
Le designer, décorateur, et la salle à manger.
directeur artistique, Sur la table « Orseolo »
éditeur Pierre Gonalons de Carlo Scarpa pour
sur son canapé fétiche Gavina, 1972, timbales
du designer japonais en argent massif,
Atsushi Kitagawara, Puiforcat, vaisselle, Non
pièce unique, 1990, Sans Raison, et chopes
devant le papier peint en cristal noir de
« Draperies », Zuber. Philippe Starck pour
Baccarat. Chaises « Gaja »
PAGE D E DRO ITE de Kazuhide Takahama
L’étagère de bois noir pour Gavina, 1979.
déstructurée d’Atsushi

122
123
 1. 2.

J’
aime l’approche théâtrale, les grands principes de spectaculaire avec sa façade inspirée du XVIIIe. « Je ne veux C OU L E UR S
décoration des siècles passés. J’en fais une synthèse. pas revivre l’époque, simplement l’évoquer. Dans cet appartement V I B RATOI R E S
Aujourd’hui, il faut réintroduire de la fantaisie, de la de soixante-dix mètres carrés, le papier peint de Zuber se mélange
PA G E DE GA UC HE
légèreté. » Pierre Gonalons renoue avec les arts aux années 1980, au minimalisme japonais, à des créations 1. En signe de bienvenue
décoratifs et évoque Jean Royère, ses dessins italiennes. Les couleurs aussi, le vieux rose de la salle à manger dans l’entrée haute en
incroyables auxquels il apportait des éléments kitsch. Ou avec un rouge franc. Ça électrise. » Il revoit les volumes en couleurs, un buste en
encore Eileen Gray et souligne « son rapport à la matière » libérant la charpente métallique du plafond mais garde marbre, 1927, de Bonaldi,
école de Adolfo Wildt.
qu’il entretient également avec les marbres sculptés. Il est les moulures, la cheminée, le parquet et en accentue leur 2 . Dans le salon, une
le premier à redécouvrir le Grand Antique d’Aubert, un présence : bande noire sur le point de Hongrie, drapé en magistrale composition
marbre immergé dans le lit d’une rivière de l’Ariège « grâce trompe-l’œil autour de la cheminée, luminaires en fils de entre le buffet peint
à un ami, un ancien de la Maison Charles qui connaissait ma Nylon suspendus au plafond. Il va jusqu’à recréer « une d’Hideo Mori, pièce
unique, 1991, l’horloge
passion pour ce matériau ». Il pose le même regard analytique cuisine-office » pouvant se dissimuler par un rideau mais
de Shigeru Uchida
sur le bois, le verre, le béton. « J’observe aussi les gestes des elle sera laquée blanc, étincelante, arty avec des pièces ico- pour Alessi, années
artisans d’art qui les travaillent, les réactions de la matière » et niques de designers. La décoration, orchestrée par Pierre 1990, la lampe « Kazuki »
cela donne ses incroyables boules de verre, mystérieuses Gonalons, pourrait résulter d’une conversation imaginaire de Kazuhide Takahama
par leur millier de paillettes colorées réalisées avec un entre un esthète du début du siècle dernier, un dandy pour Sirrah, la litho
Barcelona de Larry Bell
grand verrier de Murano, ou le travail de griffures du pop culture et un créateur japonais. Dans son antre, on et le dessin de la
métal pour une applique avec un artisan savoyard. Cette croise Rei Kawakubo, créatrice de Comme des Garçons et bibliothèque par
attention qu’il porte aux choses, au moindre détail, il la designer de meubles devenus rares. La rejoignent Atsushi Atsushi Kitagawara.
consacre aussi à l’histoire des lieux qu’il est en charge de Kitagawara et ses étonnants canapés au dossier de métal
PA G E DE DR O IT E
repenser, « de l’objet à l’espace. Je pars souvent de l’objet, comme drapé placés comme des chauffeuses XVIIIe entourant la
Dans la chambre
à Londres pour mon dernier chantier. Juste un Modigliani ». cheminée, Kazuhide Takahama et ses nombreux lumi- installée sous les toits,
Pour son pied-à-terre parisien, au dernier étage de l’hô- naires ou encore Hideo Mori et son cabinet en osier. tables en béton léger
tel particulier Leblanc-Barbedienne, Pierre Gonalons Les années 1980 sont ici convoquées bien avant leur « AC101 » de Pierre
s’inspire du lieu. Édifié à la fin du XIXe siècle pour la retour dans la mode. « Je suis très inspiré par la narration, Gonalons, Ascète, lampes
« Flu » de Giuliana
fonderie d’art Barbedienne spécialisée dans la reproduc- les romans XIXe, Balzac, Maupassant et aussi Visconti, le néoréa- Gramigna pour
tion de bustes antiques et dans l’édition en bronze des lisme italien. » Il envisage le présent comme une rencontre Quattrifolio, 1976, plaids,
sculptures de ses contemporains, de Barye à Rodin, il est entre le passé et le futur, évidemment mise en scène. Maison de Vacances.

124
L ES AD R E SS E S Pour l’excellence de son Pour son exceptionnelle
DE P IE RR E travail de tapissier, sélection de mobilier
GO NA LONS l’Atelier Dégut. et d’objets des années 1980,
Didier Jean Anicet de la
Pour son travail d’ébénisterie Pour ses papiers peints qui Galerie A1043.
très ajusté à l’idée d’origine, vous transportent en plein
Emmanuel Joussot. XIXe siècle, Zuber. Pour les carnets de dessin
et les fournitures de cette
Pour leurs gammes de Pour la chine, l’inspiration papeterie cachée dans un
couleurs qui ont un aspect et ses expositions précédant passage, Lavrut.
toujours un peu usé par le les ventes aux enchères, —
temps, Little Greene. l’hôtel Drouot. Adresses page 192

125
PAN ORA M A

126
 L E P R I S M E D E L A D É C O R AT I O N
Ce livre-panoramique dresse l’inventaire des plus beaux intérieurs du siècle. Il s’intitule
sobrement et efficacement « Décoration ». Il est l’antithèse du coffee-table book que
l’on pose sur la table basse et qu’on s’oublie. Cet ouvrage habillé de tissu velours est un voyage
à travers des styles bien sûr, des univers aussi, tantôt bavards, tantôt épurés et silencieux.
Un livre qui renoue avec l’esprit de la belle décoration. Extraits. PA R Martine Duteil

SU PP LÉ ME NT
D’ ÂM E

Salon d’une résidence

privée, par Isabel
López-Quesada, en
collaboration avec
l’architecte Nikos
Moustroufis à Spetses,
© RICHARD POWERS.

en Grèce, vers 2016.

La décoratrice s’est fait
connaître pour son
mariage en douceur du
classique et du
contemporain.

127
L
e mot avait presque déserté notre vocabulaire entendu, il y a les grands noms. Ceux qui ont fait trem-
tant il ne trouvait plus sa place dans l’idée de la bler les murs d’un avant-gardisme inégalé de Madeleine
conception d’un espace aujourd’hui. Peut-être Castaing à Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Jacques Adnet,
trop associée à son corollaire, le « décoratif » qui Laura Ashley en passant par Jean-Louis Deniot, Paola
avait pris le pas sur la « décoration ». Comme une envie Navone, India Mahdavi, Vincent Darré… Mais il y a aussi
ou un besoin de repères, les lieux référencés, les espaces les intérieurs plus personnels de couturiers, d’artistes, de
habités d’objets, habillés de belles matières reviennent personnalités du spectacle et autres esprits atypiques. La
stimuler l’inspiration. Ce livre en témoigne largement. liste n’est pas exhaustive mais elle attrape dans ses filets des
« Un fauteuil Louis XV sur un sol en liège près d’une table en noms comme Pierre Cardin, Pierre Bergé, Gianni Versace,
plastique d’Anna Castelli Ferrieri reste une formule magique. Coco Chanel, Gilbert & Georges ou Pablo Picasso, Yves
(...) Mais le retour de la prise de risque et d’éléments choquants Klein. Au commencement, une introduction de William
© PAGE DE GAUCHE, ASHLEY HICKS. PAGE DE DROITE, MAI LINH.

dans la décoration, après toutes ces années de tons beiges et de Norwich, éditeur de Phaidon et journaliste de mode et de
goût façon chambre d’hôtel, fait chaud au cœur. » Phrase-clé de design intérieur. Puis interviennent trois spécialistes de la
l’architecte d’intérieur et journaliste David Netto, extraite décoration : Graeme Brooker, directeur du département
de son essai intitulé « Un don pour le passé ». Comme un de design d’intérieur du Royal College of Art de Londres D ÉC OR AT IO N ,
pavé dans la grande mare de l’architecture d’intérieur, autour d’une approche historique ; David Netto, qui rend LE S P LUS B E AU X
elle convoque l’esprit autant que la fantaisie et réhabilite compte des grands acteurs de la décoration d’intérieur ; et I N TÉ R IE U RS
l’audace dans toutes ses déclinaisons. « Décoration ». Carolina Irving, créatrice de textiles et ancienne rédactrice D U S IÈ CLE
Deux couvertures
Un mot, un seul pour embrasser tout ou presque ce qui de magazines de décoration, qui interpelle sur la notion au choix. Préface
s’est pensé en la matière. L’accroche « Les plus beaux de bon goût. S’ensuit une impressionnante, presque inti- de William Norwich.
intérieurs du siècle », vient couronner l’intention. Tout midante compilation de lieux cultivés. Comment passer le Relié, 69,95 €,
habillé, de velours gaufré jaune safran ou bleu nuit, l’ou- cap de la postérité ? Probablement en choisissant d’écrire édition Phaidon.
vrage propose le choix de la couverture. Le rythme est son propre style et en y ajoutant le supplément d’esprit
métronomi que : une page, un lieu, un décorateur. Bien et d’âme qui fera toute la différence. Adresse page 192

128
E SP RI TS
A UD A C IE UX
PA G E DE G A UC HE
Salon de la résidence
Hicks, par le
décorateur Ashley
Hicks, Londres, 2015.
PA G E DE DR O IT E
Salon d’un duplex à
Saint-Germain-des-Prés
par le duo Dimore
Studio, projet de 2015.

129
 2.
1.

130
© 1. AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE AMY LAU DESIGN, INC./KIM SARGENT. 2.
RICHARD POWERS. 3. STUDIO JOE COLOMBO/IGNAZIA FAVATA. 4.MIKE SCHWARTZ.
 L’ IDÉE DE Deaton (1921-1996), Joe Colombo, Milan,
L’ ÉCL EC TISM E à Genesee Mountain vers 1968.
dans le Colorado. 4. Galerie de
PA G E DE G A UC H E « Les gens ne sont pas l’appartement du
1. Pièce à vivre, anguleux, pourquoi 860 Lake Shore Drive
résidence Minassian, devraient-ils vivre dans à Chicago, par Mario
par Chahan Minassian, des rectangles ? » Praz, critique littéraire
projet de 2015. et essayiste, à Rome,
2. Le salon de la PA G E D E D RO ITE vers 1982.
« Maison Sculptée » de 3. Visiona 1, Studio,
l’architecte Charles par le décorateur
3.

4.

131
BIJ OUX

2.

1.

3.

ÉS OT É R IQ UE Geology, 480 €,
De Maarse Paris.
PA GE D E G AU C HE 6 . Manchette
1. Manchette multi- « Origami » en laiton
chaînes en laiton doré, 425 €,
4. doré à l’or fin et De Maarse Paris.
patiné, 275 €, Perrine 7 . Manchette
Taverniti. « Péridot » en or
2. Collier « Arka », blanc, tsavorites
en laiton plaqué or, et diamants, prix
485 €, Marie Seguy. sur demande,
3. Bijou d’oreille Lassaussois Joaillier.
asymétrique en laiton 8 . Bracelet en
plaqué or, 330 €, Plexiglas bleu,
Catalina D’Anglade collection D’Auhaus,
4. Ras de cou 80 € le set de
« Officer » en laiton 3 bracelets, Catalina
doré, série Masculin D’Anglade.
Féminin, 275 €, 9 . Collier « Surya »
De Maarse Paris en laiton plaqué or,
390 €, Marie Seguy.
PA GE D E D R OIT E
5. Bracelet « Strates », Fond en pierre, sélection
en laiton doré, série showroom Annie Pate.

132
 6.

5.

7.

8.

9.

PRÉCIEUSES MINÉRALITÉS
Fines ou ornementales, les pierres tissent de belles correspondances minérales, sur fond
de roches brutes ou délicatement veinées. Pierre contre pierre, l’alchimie
des contrastes joue sur l’effet de matières. De l’éclat de l’or à la transparence acidulée,
les bijoux réinventent en lumière et graphisme, l’éternel esprit féminin-masculin.
PA R Caroline Clavier PHOTOS Nicolas Millet

133
 E NR OU LEME N T 3. Manchette 6. Manchette « My Dior »
« Tourbillon » en or en or jaune, prix sur
C I -C ONT R E rose et diamants, prix demande, Dior Joaillerie.
1 . Manchette « Dream sur demande, 7. Bracelet « Officer »
Stone » en obsidienne Lassaussois Joaillier. en laiton doré,
et laiton doré à l’or fin, 4. Manchette collection Masculin
pièce unique, 600 €, « Esteban » en or jaune, Féminin, 190 €,
Sylvia Toledano. 450 €, Aurélie Bidermann. De Maarse Paris.
2 . Manchette « Wave » 5. Bracelet « Crosover »
en métal doré à l’or fin en or jaune et diamants, Fond en pierre, sélection
et strass, édition limitée, prix sur demande, showroom Annie Pate.
230 €, Gas Bijoux. David Yurmann.

1.

2.

3.

5.

4.

7.

6.

134
 C I - C ON TR E
8 . Mono créole « My
Twin » en or jaune
et diamants, prix sur
demande, Messika. 10 .
9 . Boucle d’oreille
« Primavera » en or et
perle, 350 €, Aurélie
Bidermann.
10. Bracelet souple
« Promenades Impériales »
en or blanc, aigue-marine
8. ovale, diamant taille
coussin, aigues-marines
et diamants taille
brillant, prix sur
demande, Chaumet.
9.
1 1. Bracelet « Ludo »
en or jaune et diamants,
prix sur demande, Van
Cleef & Arpels.
1 2. Bracelet « Jonc
Bleu » en Plexiglas,
285 €, Marion Vidal.
13. Manchette en
Plexiglas noir, collection
Twisted, 155 €, Catalina
D’Anglade
11. 14. Pendentif « Flower »
en or rose serti de
diamants, 5 300 €, Tiffany.
15. Pendentif « Cercle
Tiffany T Two » en or
jaune, onyx et diamants,
2 700 €, Tiffany.
16. Pendentif « Cercle
Tiffany T Two » en or
rose et opale, serti de
diamants, 3 550 €, Tiffany.

12.

13 .

1 4. 15.

16.

135
 2.

1.

3.

4.

5.

NOI R E T B L A N C 3 . Jonc « Dune » en or

jaune serti de diamants,
CI -C O N T RE prix sur demande,
1. Sautoir Poiray.
transformable « Perlée » 4 . Collier « Origami »
en or jaune, prix sur en argent et or, 1 900 €
demande, Van Cleef David Yurman.
& Arpels. 5 . Bracelet en laiton
2. Collier « Archi Dior plaqué or et perles en
Diorama » en or blanc et résine noire, collection
diamants, prix sur Dufrene, 480 €,
demande, Dior Joaillerie. Catalina D’Anglade.

136
 6.
7.

C I-C O NTRE 9 . Manchette « Grand

6. Collier « Gela » en Soleil » en or rose et
8.
céramique émaillée, diamants blancs, prix
laiton doré et ruban, sur demande, Djula.
295 €, Marion Vidal. 1 0. Bracelet « Tiare »
7. Manchette en or jaune, onyx et
« Seventies » en or agate blanche, 2 950 €,
jaune, prix sur Aimée Aimer.
demande, Dinh Van. 1 1. Pendentif torque
8. Bracelet « Lion « Flash » en laiton doré
Sculptural » en or jaune, à l’or fin et agate, 380 €,
quartz et diamants, Sylvia Toledano. 9.
collection Sous le signe du
Lion, prix sur demande, Fond en pierre, sélection
Chanel Joaillerie. showroom Annie Pate.

10.

11 .

137
 2.

1.

138
 4.

3.

5.

6.

É C LAT BRUT PAGE D E DR O I TE 6 . Collier

3 . Manchette «Niloticus» en or
7.
PA GE DE GAUCHE « Mousquetaire » en rose, spinelles noirs
1. Collier « Fouet » laiton doré, série et diamants, prix sur
en or rose, spinelles Masculin Féminin, demande, Hermès.
noirs et diamants, 485 €, De Maarse 7 Pendentif torque
prix sur demande, Paris. « Flash » en laiton
Hermès. 4 , 5. Bracelets doré à l’or fin et
2. Bracelet « Kelly » « Sea treasures » agate, 380 €, Sylvia
en or rose, spinelles champagne et vert Toledano.
noirs et alligator transparent en
noir, prix sur Plexiglas, 220 €, Fond en pierre, sélection
demande, Hermès. Marion Vidal. showroom Annie Pate.

139
 1.

2.

3.

PI ER RE S E T 4, 10. Collier «Belles triple tour en acier

MÉ TA L Rives» en or rose, entrelacé de cuir noir,
diamants, rhodochro- prix sur demande,
PA GE D E GA UC HE sites, quartz rose et Chanel Joaillerie.
4. 1. Manchette améthystes, prix sur 8. Bracelet « Belles
«Limelight Story» en demande, Fred. Rives » en or rose,
or rose, saphir, opale, diamants, rhodochro-
tourmaline, aigue- PA GE DE D R OIT E sites, quartz roses et
marine et diamants, 5. Paire de bracelets améthystes, prix sur
prix sur demande, «Square»,Inox, demande, Fred.
Piaget. couleur Rainbow, 9. Bracelet « Belles
2. Collier «Survana» 195 €, De Maarse Paris. Rives », en or jaune,
en laiton plaqué or, 6. Manchette « Coco diamants, chryso-
770 €, Marie Seguy. Crush » en or jaune, prases, topazes, prix
3. Paire de bracelets prix sur demande, sur demande, Fred.
« Sédiment » en laiton Chanel Joaillerie. Adresses page 192
doré, série Geology, 7. Montre « Première Fond en pierre, sélection
370 €, De Maarse Paris. Rock », bracelet chaîne showroom Annie Pate.

140
5.

6.

7.

8.

9.

10 .

141
MICR OC LI MAT

142
 TRIBU L ATIO NS CO SM O PO LIT E S
A U T OU R DES IN VA LID ES
Remonter « la rivière » du musée du Quai Branly-Jacques Chirac, fouler la cour d’honneur
des Invalides, pénétrer en territoire russe dans la cathédrale de la Sainte-Trinité,
appréhender la pensée oblique durant un cours de calligraphie, renouer avec l’artisanat d’art
et goûter aux saveurs d’ailleurs, le VIIe invite aux voyages. Entre les ors du pont Alexandre III
et le « Zouave » du pont de l’Alma, les perspectives prennent le large.
PA R Virginie Bertrand PHOTOS Nathalie Baetens

CIT É DANS portail, surmonté des accès à différents musées.

LA V ILL E trois baies du grand salon Sa construction fut
monumental. Au-dessus, ordonnée par Louis XIV
La façade de l’Hôtel des est sculptée l’effigie de d’après l’édit royal
Invalides, avec son Louis le Grand à cheval. du 24 février 1670,
pavillon central en arc de Derrière se trouve la vaste pour abriter les
triomphe s’ouvrant en cour d’honneur donnant invalides de ses armées.

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144
 1. 2.

Sous les ors PA GE D E G AU CH E Le Dôme des Invalides culmine à 107 mètres et est surmonté d’un lanternon. PAGE DE DROITE 1. Vue de la cour d’honneur et de
l’entrée de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, surmontée de la statue de Napoléon 1er. 2. Les fresques de Charles de La Fosse ornent la coupole du Dôme des
Invalides, à l’origine chapelle royale. Avec cette œuvre, le peintre rappelle l’origine divine de la royauté qui est, avec l’hérédité, l’une des deux sources de la légitimité
monarchique. Chrétien accompli, le roi Saint Louis (1214-1270) symbolise l’alliance parfaite du Trône et de l’Autel. Ci-gît depuis le tombeau de Napoléon 1er.

LES INVALIDES EN QUINZE HECTARES

C’est l’Histoire qui saisit, emporte, vibre quand on pénètre et de rééducation des grands blessés. Dans son magistral livre
dans la cour d’honneur des Invalides, « un cloître militaire » dira Le Lambeau, Philippe Lançon, journaliste survivant de l’attentat
Maupassant. Face à la statue de Napoléon qui trôna de 1833 à de Charlie Hebdo, témoigne de l’humanité de ses soignants. Au
1863 au sommet de la colonne Vendôme avant d’être déchue et cours des siècles, les bâtiments de l’enceinte se convertissent
jetée dans la Seine à la chute du Second Empire, le regard s’élève en musées des plans-reliefs et de l’artillerie. Celui de l’Armée
vers les soixante lucarnes aux atours sculptés symbolisant l’his- raconte à travers une incroyable collection d’uniformes, d’armes,
toire militaire de Louis XIV, de 1643 à 1697. Une sorte de rébus d’armures, de dessins, d’objets du quotidien, l’Histoire de France
où un loup détonne, seul à tenir de ses pattes l’œil-de-bœuf, détail jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Une exposition « Les canons
peu remarqué dans l’imposante architecture classique de Libéral de l’élégance » aligne les costumes « haute couture ». Se succèdent
Bruand, édifiée en 1670. Louis XIV commande ensuite à Jules vestes militaires cintrées qui se portaient avec corsets, boléros
Hardouin-Mansart, qui signa Versailles, la place Vendôme ou celle brodés d’or, boucliers et épées chefs-d’œuvre d’orfèvrerie, cein-
des Victoires, d’y bâtir deux églises : la chapelle royale reconnais- tures ouvragées, marqueurs de pouvoirs. Quelques créateurs,
sable à son dôme doré, le plus haut bâtiment parisien jusqu’à Jean-Paul Gaultier, Dries Van Noten ou Josephus Thimister s’y
l’édification de la tour Eiffel, et l’église des soldats, devenue en invitent, s’inspirant de la veste militaire comme du camouflage.
1986 la cathédrale Saint-Louis. Sous la coupole ornée des fresques Des ateliers de savoir-faire, textile, cuir et métal, réparent casques,
de Charles de La Fosse, trône le tombeau de Napoléon 1er. Cette sabres, selles… Chaque dimanche, la messe se célèbre dans la
cité dans la ville, qui de l’extérieur semble presque impéné- cathédrale, à la triple élévation sous sa voûte en plein cintre,
trable, cernée de douves, se destine à loger les pensionnaires de au son du grand orgue néoclassique classé aux monuments his-
guerre. Aujourd’hui encore quelques-uns y demeurent. L’hôpital toriques, et sous une kyrielle de curieux étendards, témoins de
des Invalides existe toujours, centre de pointe de réparation batailles passées. Ce lieu, entre guerre et paix, remonte le temps.

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146
1. 2.

3.

ÉG LIS E, MU SÉ ES de trophées pris 2 . Tombeau de

ET N ÉCR OP O LE à l’ennemi, jalonnant Napoléon Ier sous le
l’histoire des armées Dôme des Invalides.
PA G E D E G AU CH E françaises de 1805 3. Ex-directeur
La cathédrale Saint- au XXe siècle. artistique de Balenciaga,
Louis des Invalides, le créateur Josephus
à l’origine réservée aux PA GE D E D R OITE Thimister, en voisin,
soldats. À l’intérieur 1 . Colletin d’officier sortant de l’exposition
se trouvent un buffet (France, vers 1600) « Les Canons de
d’orgues, réalisé par en fer forgé, gravé l’Élégance ».
Germain Pilon, à l’eau-forte. Présenté 4 . La cour d’honneur
menuisier ordinaire dans l’exposition « Les et son exceptionnelle
des Bâtiments du Roi, Canons de l’Élégance » batterie de 70 canons.
et une centaine au musée de l’Armée.

4.

147
AU BOUT DU MONDE, AU MUSÉE DU QUAI BRANLY
Comme l’Hôtel des Invalides s’impose au bout de l’avenue rectiligne de Inuits d’Alaska, Indiens des grandes plaines d’Amérique du Nord,
six cents mètres le précédant, le musée du Quai Branly, édifié par Jean Aztèques du Mexique, Incas d’Amérique du Sud, Dogons du Mali, Saos
Nouvel, épouse la courbure de la Seine. Cet ensemble polymorphe, à la du Tchad, Kanaks de Nouvelle-Calédonie, Aborigènes d’Australie, Maoris
silhouette curviligne, entre son jardin – un monde de 18000 m2 aux cen- de Nouvelle-Zélande, Miaos de Chine… qui s’explore ici. D’œuvres d’art
taines de végétaux plantées par le jardinier Gilles Clément – et ses cabanes en objets magiques, de parures rituelles en ustensiles usuels, les œuvres
suspendues à sa façade nord, célèbre cette année ses vingt ans d’acqui- transportent dans d’autres imaginaires et rendent compte de savoir-faire
sitions. Lors de son inauguration en 2006, le président Jacques Chirac originaux, parfois engloutis, souvent menacés. Le Quai Branly possède
soulignait la nécessité « d’imaginer un lieu original qui rende justice à l’infinie ses propres ateliers de restauration textile, sculpture et peinture. Une
diversité des cultures, un lieu qui manifeste un autre regard sur le génie des peuples équipe permanente et plus de soixante prestataires réparent « ces fleurs
et des civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques ». Doté à l’origine fragiles de la différence ». « Pour intervenir sur un bijou chinois en plumes de mar-
de plus 300 000 œuvres héritées du MNAAO (musée national des Arts tin-pêcheur du XVIIIe, il faut comprendre l’esthétique du tremblement », précise
d’Afrique et d’Océanie) et du musée de l’Homme, constituées durant Stéphanie Elarbi, responsable du département. Tout est dit. Le voyage
plus de trois siècles, la collection s’enrichit de quelque 70000 pièces et est infini. En écho à l’homme qui murmurait à l’oreille de Jacques
photographies, accueillant de nombreuses donations, complétant un Chirac, Jacques Kerchache, collectionneur et militant de la cause des arts
budget modeste d’acquisitions d’1,2 million. L’architecture intérieure premiers et à son manifeste publié dans Libération en mars 1999 «Pour que
est aussi étonnante que l’extérieur, on emprunte une rampe, sorte de les chefs-d’œuvre naissent libres et égaux ». De la première statuette féminine
rivière virtuelle, dont le flux prend la forme de mots énonçant les 16 597 mexicaine venant d’une sépulture de 600 avant J-C acquise en 1994
noms des peuples et des lieux présentés, installation de l’artiste Charles à la dernière acquisition en date, un tableau aztèque du XVIe tout en
Sandison. Puis on serpente le long d’un autre affluent qui traverse les plumes, le musée présente ses pièces rarissimes souvent issus de collections
collections, par zone géographique. C’est un monde en mouvement : d’artistes, d’écrivains : Matisse, Apollinaire, Breton, Lévi-Strauss.

© MUSÉE DU QUAI BRANLY - JACQUES CHIRAC, PHOTO THIBAUT CHAPOTOT.

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A RCH IT E C T U RE bord de Seine, c’est un
P L U RIE L LE édifice sur cinq niveaux,
complexe et chaleureux.
Jean Nouvel dessine Similaire à une longue
le musée du Quai passerelle, entre les
Branly- Jacques Chirac cultures. Les boîtes
autour de la collection : multicolores incrustées
« une architecture sur la façade offrent
singulière pour des à l’intérieur du musée
objets singuliers ». Juché plusieurs espaces
sur pilotis, arrimé en d’exposition.

149
MU SÉE - MONDE PAGE DE D RO IT E
1. La galerie jardin
PAGE D E GAUCHE du musée du quai
Comme un jardin- Branly-Jacques Chirac.
monde pour reprendre 2. Le Plateau des
le terme de Gilles Collections. Une vitrine
Clément, jardinier de de la zone Amériques
cette savane digne des présentant les costumes
paysages des zones de la « Diablada », une
subtropicales sèches. danse traditionnelle
Sentiers, petites des hauts plateaux des
collines, chemins dallés Andes au Pérou.
de pierres de torrent, 3. La palissade de verre
bassins propices à la du musée. Juste devant,
méditation et à la une statue féminine
rêverie… 169 arbres et dogon qui a été acquise
une trentaine d’espèces grâce au soutien de la
végétales sont ici société des amis du
rassemblés : chênes et musée du Quai Branly-
érables côté nord, Jacques Chirac.
magnolias et cerisiers… 4. Le jardin du musée.

3. © G6.DESIGN © MUSÉE DU QUAI BRANLY - JACQUES CHIRAC, PHOTO CLAUDE GERMAIN.

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1. 2.

3. 4.

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EN T E RR E R USS E, L’ ÂM E SLAV E CAT HÉ D RA L E
Autre histoire, autre architecte mais toujours cette même volonté ORT HOD OX E
d’insuffler une nouvelle perspective. La cathédrale de la Sainte-Trinité PA GE DE G A UC HE
aimante le regard de toutes ses coupoles dans le prolongement du pont D’un alliage d’or et de
de l’Alma. Sans ostentation, son or est mat, 90 000 feuilles d’un alliage titane, les coupoles de
nommé « Moon gold » posées à la main. Au nombre de cinq, les bulbes la cathédrale reflètent
représentent le Christ et les quatre évangélistes, Mathieu, Marc, Luc le ciel parisien. Leur
teinte varie de l’argenté
et Jean. Leur fabrication et leur pose ne relèvent pas du miracle mais au mordoré, en passant
pourraient l’évoquer, quand on se remémore leur arrivée dans les airs. au lever du soleil, par
Réalisées par une entreprise bretonne de bateaux multicoques, elles le rose Klein.
en adoptent la technicité, rendant obsolètes les structures de métal
PA GE DE D R OI T E
et de bois. Elles auraient dû peser quarante-deux tonnes et n’en font 1. Le centre de la
que huit. L’église est le centre administratif et religieux de l’Exarchat cathédrale. En arrière-
(archevêché) de l’Église orthodoxe russe pour toute l’Europe. « Jean- plan, l’iconostase (terme
Michel Wilmotte s’est inspiré de la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod de 1050, grec qui peut se traduire
mais en la transportant au XXIe siècle. Il a réalisé une église contemporaine qui par cloison d’icônes),
sépare la nef du
correspond aux canons orthodoxes », souligne le prêtre Georges Sheshko. sanctuaire où se tient le
Les façades sculptées en pierre noble de Massangis, en Bourgogne, clergé célébrant la
rappellent celles du musée d’Art Moderne et du palais de Chaillot. liturgie eucharistique,
Dans un jeu de reliefs rectilignes, elles prennent la lumière. L’intérieur celui-ci est provisoire et
sera dans sa version
est d’une blancheur immaculée, à la chaux, pour mieux recevoir les définitive une mosaïque
fresques qui restent à venir. Des icônes anciennes d’un style très pur, de céramiques.
à l’exemple de Notre-Dame de la Trinité de 1739, ou recouvertes encore 2. Un des quatre
d’argent afin de les protéger des embrassades, voisinent avec celles prêtres officiant.
d’aujourd’hui, rutilantes dans leurs habits d’or. Les bougies sont en 3. Une icône
contemporaine toute
véritable cire d’abeille afin de ne pas les obscurcir et dispensent une d’or revêtue.
odeur particulière. On est transporté en Russie, ce qui est d’ailleurs un 4. Le lustre suspendu
fait bien réel, l’emplacement appartenant à la Fédération, au même s’éclaire d’authentiques
titre que l’ambassade. Les cloches de huit à huit cent quatre-vingts kilos bougies à la cire d’abeille
qui ont la particularité
moulées à Iaroslav, sur la Volga, sonnent la messe à laquelle on assiste de ne générer aucune
debout. La cathédrale se complète d’un centre culturel à l’originale fumée polluante.
programmation d’expositions et de concerts et d’une école pour cent
cinquante élèves. Son jardin s’inspire des plaines de Russie : tilleuls
de Mongolie, érables de Tartarie, aubépines orientales, aulnes noirs.

152
1. 2.

3. 4.

153
TR ADI TION E T PAGE DE D RO IT E
CR ÉAT I ON 1. Éventail de la maison
Duvelleroy, une belle
PAGE D E GAU CHE endormie réveillée par
Le pont Alexandre III, sa nouvelle responsable
le plus monumental de Éloïse Gilles.
Paris par ses dimensions 2. Cours de calligraphie
et la richesse de ses avec M. Li, calligraphe
ornements : candélabres et peintre au Centre
avec des angelots, Culturel de Chine.
statues de la Renommée 3. L’atelier d’ébénisterie
au combat retenant et de menuiserie d’art
Pégase sur les piliers, Maleville, depuis 1880.
lions, nymphes, figures 4, 5, 6. À la galerie
féminines représentant Mayaro, sculptures en
la France. C’est le bois tourné de Maxime
symbole de l’amitié Perrolle, Éloïse Gilles
franco-russe entre le derrière le comptoir et
tsar Alexandre III et le un tableau de plumes
président Sadi Carnot. de Janaïna Milhero.

DANS L’ÉCLAT DES ARTISANS ET DES ARTISTES

De l’étroite rue Amélie à une cour de la rue Saint-Dominique, Perrolle, les céramiques de Ken Mihara, achetées par le musée Guimet
les découvertes sont renversantes. Spécialiste en valorisation de ou encore les tableaux de plumes de Janaïna Milheiro. Au sous-sol,
marque, Élise Gilles passe du conseil à la pratique en rachetant le une matériauthèque répertorie les savoir-faire des artisans d’art de
fond d’archives de l’éventailliste des reines depuis 1827, Duvelleroy. demain. Depuis 1880, l’ébénisterie-menuiserie d’art Maleville, label-
Dans sa boutique-écrin, les tiroirs d’antiques meubles révèlent des lisée Entreprise du Patrimoine Vivant, sauvegarde malgré la pression
carnets de dessin datant des années 1940, des patronages 1900, des immobilière, ses deux mille cinq cents mètres carrés d’ateliers en plein
plumes vintage, des échantillons de dentelle, des moules à plisser… VIIe. Des boiseries classiques à la française aux bibliothèques les plus
Les éventails haute couture, réalisés à la main à Romans-sur-Isère, complexes, la dernière réalisée pour le salon du Patrimoine mi-béton
en plumes de paon, d’autruche, nacre, ébène évoquent les Années mi-bois, lui assurent une clientèle de renom, Jacques Garcia, Alberto
folles ou les fameux bals du siècle dernier dont on retrouve les images Pinto, Jacques Grange, les chefs voisins Mathieu Pacaud… ou les
dans le livre Bals édité aux éditions Assouline. Élise Gilles réactive le hôtels de Crillon, San Régis comme les particuliers avertis. Mais c’est
langage secret de l’éventail et décline ces derniers dans une version au Centre Culturel de Chine que l’on peut goûter le plaisir de faire,
« prêt-à-porter » en initiant des collaborations avec Jean-Charles de d’appréhender le geste du calligraphe, avec M. Li Zhongyao, artiste
Castelbajac, Diptyque ou encore Iris de Moüy, illustratrice. Son amour aussi modeste que reconnu, décoré du titre de Chevalier de l’ordre
de l’artisanat d’art la pousse à ouvrir en face, une galerie-maison des Arts et des Lettres. « Il n’y a pas de logique de conclusion en Chine qui
d’édition Mayaro dédiée à la nouvelle génération des artisans d’art, amène en dessin à penser contours. Ici on apprend le mouvement, à profiter du
en association avec Antoine Bourdon et Nicolas Floquet. Suspendue vide, un coup de pinceau égale une image. » À ses côtés, on se familiarise
au plafond, une drôle de structure volante, que l’on pouvait voir avec le concept d’« hétérotopie » dont parlait Michel Foucault pour
dans les vitrines d’Hermès, relève de l’ingéniosité de Jérôme Geles. la Chine, distinct d’une utopie, autrement dit d’un « ailleurs de la
Elle effleure de ses ailes les sculptures en bois tourné de Maxime pensée » pratiquement inintelligible aux yeux de la raison occidentale.

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 1. 2.

3.

4. 5. 6.

155
 C HE F S 4, 5. Au restaurant de
COSMOPARISIENS Petrossian dans un
décor de Marc Hertrich
PA GE DE GA U CH E et Nicolas Adnet,
Thoumieux, l’enseigne présentation du caviar
gastronomique et Ossetra Spécial Réserve
historique de la rue d’élevage, à la saveur
Saint Dominique, marine légèrement
cultive l’esprit des iodée et aux œufs
Années folles avec variant de l’ambre
contemporanéité. à l’or, dans un service
à caviar, Petrossian.
PA GE DE D R OITE 6 . Le chef trentenaire
1, 2 . Le chef Renaud Ramamourty
d’origine pakistanaise de la table Petrossian.
Sylvestre Wahid à la 7, 8, 9. Le chef Tomy
tête du restaurant et de Gousset créateur, avec
la brasserie Thoumieux. sa femme Constance, du
3. Une des chambres restaurant Tomy & Co.
signées India Mahdavi À tester son savoureux
de l’hôtel Thoumieux. dessert aux figues.

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1 . 2. 3.

4 . 5. 6.

7 . 8. 9.

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 PAGE DE GAUCHE © STÉPHANE JULLIARD. 1. © RICHARD HAUGHTON. 2. © MARIE-LINE SINA.
ENVO L ÉE S 4, 5. La pâtisserie du
G US TAT IVE S chef pâtissier et
chocolatier Sadaharu
Le Comptoir du Aoki. Mariage subtil de
restaurant Le Jules l’excellence française
Verne offre une vue sur et japonaise, chocolats
le ventre de la tour grand cru Criollo au
Eiffel et toute sa yuzu, matcha ou wasabi.
mécanique de poulies. 6. L’ambiance du
Divellec signée par les
PAGE D E DRO ITE architectes du studio KO.
1, 2, 3. La carte du 7. Le Fitzgerald, un
Jules Verne en restaurant aux airs de
hommage à l’histoire boudoir caché derrière
de la gastronomie le bar, à la carte Pierre-
française avec ici la Thomas Clément, aux
crème Dubarry, cocktails, Barbara.
terrienne dans ses 8. Thiou a rouvert son
légumes, aérienne dans restaurant le long de
le caviar. Le chef l’Hôtel des Invalides.
triplement étoilé 9.Tarte caramel-noix
Frédéric Anton et du pâtissier Nicolas
l’entrée du restaurant. Haelewyn.

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1 . 2. 3.

4 . 5. 6.

7 . 8. 9.

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1. © BIELSA. 2. © ANTOINE SCHRAMM.
 1. 2.

Nuits secrètes PA G E D E GAU C HE Le salon-bibliothèque du Narcisse Blanc Hôtel-Spa, une décoration signée de Laurent & Laurence et de l’Atelier Jean-Luc Bras,
une ambiance Art déco en hommage à la danseuse et muse Cléo de Mérode, un lieu à part tout en sérénité et raffinement. PAGE DE DROITE 1. À deux pas des
Invalides, dans la très discrète rue Louis Codet – artiste, poète et ami de Guillaume Appolinaire – la façade Art déco de l’hôtel Le Cinq Codet étincelle d’une
blancheur immaculée. 2. Une des soixante-sept chambres et suites du Cinq Codet, au mur, des peintures contemporaines affirment le caractère arty du lieu.

QUARTIER SAVOUREUX
Le parcours relève d’une tribulation cosmopolite, de la célèbre musée Yves Saint-Laurent à Marrakech, de l’hôtel Chiltern Firehouse
Mme Thiou à qui l’on doit le Tigre qui Pleure « de bonheur chez d’André Balazs de Londres. Ils créent pour Mathieu Pacaud un
moi » et la crêpe thaïe à se damner, à la nouvelle génération de chefs environnement mi-végétal mi-marin à l’image de la carte concoctée
trentenaires. Chez Petrossian, version restaurant, face à l’épicerie où en duo avec son père Bernard Pacaud. Elle donne « à l’esplanade des
l’on cède à la poutargue de caviar (quelques millimètres suffisent Invalides des largesses de plage ». Autre épopée ascensionnelle au Jules
pour enchanter des pâtes ou un risotto), le chef Renaud Ramamourty, Verne, à cent vingt-cinq mètres de hauteur, entre les mailles d’acier de
29 ans formé chez Laurent, compose pour le déjeuner « une cuisine la tour Eiffel, on atterrit dans les contreforts du pilier sud de la Dame
plus personnelle et de marché ». Même recherche d’excellence dans les de fer. Frédéric Anton, 3 étoiles, et Aline Asmar d’Amman ont voulu
produits pour Tomy Gousset à la tête de Tomy & Co, qui a décro- une alliance des arts culinaires et décoratifs. Des miroirs à feuille d’or
ché sa première étoile et possède son propre potager à Courances. blanc démultiplient les perspectives. La griserie de l’altitude peut se
Il rejoint dans la rue Surcouf David Toutain « et tout un quartier de goûter dès le petit-déjeuner sur réservation. Et si on dînait à l’hôtel
plaisirs gustatifs, Les Violons d’Ingres, Les Cocottes, L’Ami Jean, l’hôtel et en plus un dimanche soir. Au Narcisse Blanc, à la table de Bruno
Thoumieux ». Il propose un déjeuner à moins de trente euros, irrésis- Aubin, dans une ambiance sereine rappelant la légende de Cléo de
tible ! Comme le sourire charmeur du doublement étoilé Sylvestre Mérode, célèbre muse de Nadar, Degas et Proust, qui inspire encore
Wahid, à la tête de Thoumieux, adresse mythique du quartier. aujourd’hui les décorateurs Laurent & Laurence. Un luxe discret, non
Hôtel, restaurant gastronomique et brasserie ont été revus par India ostentatoire, imprègne aussi Le Cinq Codet. Derrière une façade clas-
Mahdavi. Panthère sur les lits, mobilier sculptural, couleurs chamar- sée en arc de cercle, moderniste, d’un ancien central téléphonique Art
rées n’ont d’égaux que la volupté des assiettes. Autre décor pour le déco, les chambres ont des faux airs d’ateliers d’artistes. Au troisième
Divellec du studio KO, Karl Fournier et Olivier Marty, architectes stars étage, se niche un vrai Jacuzzi à ciel ouvert. La tête dans les étoiles
dont la première monographie est sortie chez Rizzoli, auteurs du serait-elle la promesse de ce triangle d’or du VIIe arrondissement.

161
D’O R ET DE
TR ÉS ORS

Un des cinq clochers

à bulbe traditionnels de
la cathédrale orthodoxe
de la Sainte-Trinité. Ils
représentent le Christ et
les quatre évangélistes.

Pépites
cosmopolites
Qu’importe la destination, pourvu qu’on ait l’ivresse. Chine,
Russie, Amazonie, Japon, Thaïlande… le voyage est historique,
artistique, culturel, sensuel. Ce bout du très bourgeois du VIIe
arrondissement surprend et cache quelques pépites. Bien sûr
on connaissait son église américaine à l’architecture gothique et
The American University of Paris, mais moins le Centre Culturel de
Chine ou encore la cathédrale orthodoxe russe. Les propositions
architecturales, d’Hardouin-Mansart à Jean-Michel Wilmotte ou
Jean Nouvel invitent à pénétrer ces lieux, à remonter l’histoire,
à appréhender les cultures du bout du monde. Avec halte gusta-
tivement dépaysante chez Mme Thiou, ou à la table de Sylvestre
Wahid. Entre deux expéditions, on s’initie au langage de l’éventail
à la maison Duvelleroy. Surprises et découvertes en perspective.

162
 CARNET D’ADRESSES

ENTRER DANS L’HISTOIRE forgerons africains » jusqu’au 29 mars 2020, Anton entouré des meilleurs talents dont
« Helena Rubinstein, la collection de Madame », le jeune sommelier Monsieur Quentin. À
HÔTEL DES INVALIDES 65 œuvres révélant sa fascination pour les arts venir, la brasserie de Thierry Marx dont
Dans les pas de Louis XIV et sous l’œil de extra-européens jusqu’au 28 juin 2020. l’ouverture est prévue au printemps 2020.
Napoléon 1er, le parcours architectural se révèle — —
dense et complexe au-delà des imposants bâti-
ments représentatifs du classicisme à la française : PRÉFÉRER L’ARTISANAT D’ART THIOU
cour d’honneur, salons monumentaux, double En version originale, Apiradee Thirakomen,
église, crypte creusée sous le Dôme avec le ÉVENTAILS DUVELLEROY connue sous le surnom de Thiou réenchante
caveau de Napoléon 1er, fresques et sculptures. Haute couture et prêt-à-porter présentés la cuisine thaïe avec ses fameuses ravioles aux
— dans la boutique-écrin en compagnie des crevettes et ses nems de langoustine, son phad
archives de la maison, fondée en 1827. thaï ou son traditionnel curry rouge au poulet.
MUSÉE DE L’ARMÉE — —
Avec l’exposition temporaire au-delà des
collections permanentes, « Les canons de MAYARO THOUMIEUX
l’élégance », du XVIe siècle à aujourd’hui, Galerie et éditeur d’artisans d’art nouvelle Au choix, la brasserie du rez-de-chaussée,
220 pièces d’exception souvent jamais mon- génération, au sous-sol une matériauthèque escargots, os à moelle, frisée aux lardons œuf
trées : chefs-d’œuvre d’armurerie, d’orfèvrerie, pour découvrir ses jeunes talents, marquete- parfait ou le restaurant gastronomique du
de broderie, jusqu’au 26 janvier 2020. rie de paille, mosaïque, tapisserie… chef Sylvestre Wahid, 2 étoiles, pour des envo-
— — lées aussi saines qu’époustouflantes autour de
la betterave cuite en croûte de sel, brioche
CATHÉDRALE SAINT-LOUIS MALEVILLE truffée au foie gras, chou-fleur braisé aux
Le dimanche, la messe est célébrée à 11 h, Menuiserie d’art, un atelier fort de 140 ans, feuilles de curry, baies de goji, raifort frais.
mais on la ferme pour des commémorations. réalisant des bibliothèques d’exception, —
Programmation : Saison Musicale des Invalides. dressing sur mesure, des restaurations de patri-
— moine, un étage d’échantillons de bois rares, LE FITZGERALD
de boiseries, de maquettes pour inspiration. Le restaurant bistronomique au bar secret, un
DÔME DES INVALIDES — speakeasy très Gatsby le Magnifique sur une des
Le Dôme abrite le tombeau de Napoléon 1er, le avenues. Cocktails de haute volée et un grand
mausolée de Vauban, les sépultures de Napoléon II GOÛTER L’AILLEURS ET choix de gin, pour commencer ou finir la soirée.
dit l’Aiglon, de Joseph et Jérôme Bonaparte, L’EXCEPTION —
des généraux Bertrand et Duroc ainsi que celles
des illustres maréchaux Foch et Lyautey. TOMY & CO SADAHARU AOKI
— 1 étoile, un menu à moins de 30 euros pour Pâtissier-chocolatier japonais, macarons au
le déjeuner et 50 euros le soir, avec le fameux wasabi, croissants au matcha, éclairs au sésame
croustillant de tête de veau, salade d’herbes noir, biscuits roulés au yuzu et les fameux cho-
S’IMPRÉGNER D’AUTRES et œufs mimosa, les ravioles de potimarron corons ou les chocolats grand cru laqués.
CULTURES et mascarpone, noisette et truffe, homard —
pané à l’anglaise ou ris de veau sarrasin.
CATHÉDRALE ORTHODOXE DE LA SAINTE-TRINITÉ — KARAMEL PARIS
Elle se visite en dehors des messes auxquelles il Pâtisserie, chocolaterie, et salon de thé, ce
est aussi possible d’assister. Le Centre spirituel PETROSSIAN lieu 100 % dédié au caramel est celui du chef
se double d’un centre culturel : cours de russe Fondée à Paris en 1920, des caviars sélectionnés Nicolas Haelewyn. Caramel miel-vanille, fram-
collectifs ou individuels, chorale, programma- par l’équipe de « caviarologues ». À découvrir boise, citron à tartiner, cake au cœur fondant.
tion d’expositions de conférences et de concerts. aussi le Maviar, des œufs de cabillaud fumés, les —
— œufs de homard, la poutargue de caviar. Tout à
côté, au restaurant, le menu de déjeuner change SÉJOURNER À L’HÔTEL
CENTRE CULTUREL DE CHINE chaque jour, bulots miso rouge, filet de rascasse
Programmation de festivals de théâtre, cinéma, crevettes grises et goyave 39 euros, le soir se dédie LE NARCISSE BLANC
opéra… Ateliers « Art de la Santé », « Civilisation au caviar maturé sur tarte fine, bar entier… Un havre de paix avec ses chambres haute
chinoise », cours de chinois et aussi de go, de calli- — couture, sa piscine et son Spa. Le restaurant invi-
graphie, de violon chinois et cycles de conférence. sible de la rue est à l’unisson, une carte simple
Du 17 décembre au 28 avril 2020, « Interaction du DIVELLEC autour de quelques produits, butternut, saumon,
bouddhisme et de la culture chinoise » par l’an- Quatre mains, Bernard et Mathieu Pacaud, père canard, travaillés au cordeau par Bruno Aubin.
cien président du musée Guimet, Jacques Giès. et fils, 6 étoiles, pour une alliance terrienne —
— et iodée. Les poissons entiers s’en trouvent subli-
més ou s’interprètent version calque pour la LE CINQ CODET
MUSÉE DU QUAI BRANLY-JACQUES CHIRAC dorade royale, bonbons de pomme verte, ou Le patio de l’hôtel récemment rénové pro-
Remarquables expositions au-delà des collections le bar de ligne sucs de citron et baies roses. pose une quinzaine de tables pour le brunch
permanentes qui traversent les continents et les au milieu d’érables japonais. Autre sugges-
siècles présentées sur le Plateau des Collections — tion son restaurant Chiquette du chef David
– « 20 ans. Les acquisitions du musée du Quai LE JULES VERNE Maroleau, gambas en tartare mi-cuit, black
Branly-Jacques Chirac » jusqu’au 26 janvier 2020, Le restaurant gastronomique au 2e étage Angus, foie gras et truffe d’automne.
« Somuk, premier artiste moderne du Pacifique » de la tour Eiffel. Petit-déjeuner, déjeuner et —
jusqu’au 8 mars 2020, « Frapper le fer, l’art des dîner par le chef triplement étoilé Frédéric Adresses page 192

163
AV EC G OÛT

Charlotte

LEÇONS DE CHOCOLAT
C’est l’apprentissage de l’excellence, celle de l’humilité aussi. Pour avancer, il faut se concentrer sur des
gestes que l’on répète parfois à l’infini. Le livre « Ferrandi Paris, Chocolat » dévoile les principes
d’apprentissage enseignés dans cette école française de la gastronomie et de l’hôtellerie. Le chocolat est une
vaste terre d’expression en matière de goût et de présentation. Illustration en quelques recettes choisies.
TEXTE Martine Duteil PHOTOS Rina Nurra

164
Meringue

165
 Tarte Moelleux

Soufflé Crème glacée

166
 Saint-honoré

Blanc, au lait, noir, en boisson, en flan convivial, construit. Introduction sobre, puis passage en revue
en opéra des grands soirs… Il est l’ingrédient qui du matériel et des ustensiles. Du couteau de tour à la
fédère et se décline sans compter, il est aussi source palette coudée en passant par la fourchette à chocolat
d’exploration. Si on n’y résiste pas, on y succombe à tremper, la passoire-étamine, au moule adapté…
forcément. Mais pour cela, il faut en explorer toutes l’outil ne fait pas le chef mais il l’accompagne au
les variations, toutes les cuissons. Il faut appréhender plus près. Puis rappel des fondamentaux : histoire,
les nappages, les saupoudrages, les moulages. Plus de variétés de cacaoyers – forastero, criollo, trinitario – et
200 gestes et tours de main détaillant en pas à pas, séquences de transformations de la cabosse à la fève,
40 techniques accompagnées de conseils de chefs, de la fève au cacao et du cacao au chocolat. Enfin,
70 recettes classées par thématique sont proposées explication des différents chocolats, des techniques
dans ce livre-manifeste. Tarte au chocolat, truffes, flo- et températures de travail pour les crèmes, les pâtes,
FER RANDI PA R IS, rentins, chocolat liégeois, crème glacée… des recettes, les bonbons, les décors, les barres, les boissons, les
CHOCO LAT familiales ou pâtissières, des secrets de fabrication recettes incontournables, les recettes sophistiquées,
Photos Rina Nurra,
sont livrés dans cet opus à l’image de l’apprentissage les desserts à l’assiette et glacés. L’ensemble est
304 pages, 29,90 €, enseigné. Rigoureux dans le fond et dans la forme, photographié sur du marbre blanc afin de rester
Flammarion. il ne laisse guère de place aux effets de style, encore concentré sur l’exécution. Une approche didactique
moins à l’approximation. L’efficacité nous renvoie et documentée laissant la porte ouverte à une touche
directement au commencement et à un cheminement finale personnelle. Recettes page 190. Adresse page 192

167
 Merveilleux

168
Assortiment cacao mûre sésame

169
 EFFERVESCENCE

VAR IAT I ON S
LU MI NE USES

Des lampes génèrent

des effets qui évoquent
les caustiques,
réfractions de la lumière
qui se produisent sous
l’eau. Ce sont aussi
des dispositifs sonores
qui se déplacent dans
l’espace. Visualiser
ces effets sur les parois
de craie rappelle au
visiteur l’océan disparu.

L’ EF FE RVE SC E NCE DE L’ART

PÉ PI TE S S OU TE R RAI NES
LES AVENTURIÈRES DU CHAMPAGNE
RECE TT ES CHO C OLAT ÉE S
© SYLVIE BECQUET.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

171
 EFFERVESCENCE

C H A M PA G N E

L’EFFERVESCENCE
DE L’ART
La Champagne est une terre d’expérimentation,
d’élaboration, qui inspire la création tout
entière. Artistes et artisans d’art parcourent
vignobles, caves et crayères, créent des passerelles
entre la musique et les accords, des associations
entre la lumière et l’éclat du vin, entre la paille
travaillée et les variations ambrées…
PA R Martine Duteil et Sonia Lazzari

© PHOTOS RUINART.

172
EFFERVESCENCE

S ON E T L UM IÈ R E PAG E D E DR OIT E
Inspirée par la racine,
PAGE DE GA UC H E réseau complexe qui
L’installation dotée permet aux vignes de
d’intelligence artificielle communiquer entre
Retour aux Sources, elles et qui nous
imaginée par les artistes reconnecte avec la
Maya Mouawad et Cyril nature, la sculpture met
Laurier, est installée en scène des lampes-
dans les profondeurs bulles en verre de
des crayères de la Murano évoquant, par
Maison Ruinart, à plus leurs effets de lumière,
de trente mètres sous la puissance des
terre, où se trouvait minéraux et de l’eau.
autrefois un océan.

173
 EFFERVESCENCE

C RÉ AT ION - millénaire, proposant

MA N IF E S T E au visiteur une
expérience visuelle et
CI - C ON TR E sonore. Elle pourra
Du côté de la Maison suivre l’évolution des
Ruinart, le compte saisons, restituer les
à rebours des 300 ans temps forts de l’année,
de la plus ancienne observer le changement
cave champenoise climatique, percevoir
a commencé pour la température,
se terminer le la force du vent, suivre
1er septembre 2029. les vendanges, les
Entre art, fermentations, le
développement durable remuage, la maturation
et intelligence des vins… et en
artificielle, informer les visiteurs.
l’installation-manifeste Le projet intervient en
intitulée Retour aux complément des
Sources concentre interprétations
plusieurs dimensions. confiées chaque année
Elle prend la forme à des artistes et talents
d’une racine évoluant de renom.
dans une crayère

© PHOTOS RUINART.

174
 EFFERVESCENCE
© ANGELA MICHEL PHOTOGRAPHY.

C I-C ONT R E des Échappées Krug , par Julien Lefebvre, chef champagne. Pour
La maison Krug une séance musicale du Château Cordeillan- accorder l’ouïe et le
entretient des liens proposée par le Bages, dans les goût, Les Échappées
étroits avec la musique et compositeur belge mythiques studios créent une expérience
multiplie les expériences. d’Ozark Henry, s’est Ferber. Écouter de la sensorielle et immersive
Cette année, dans le prolongée par un dîner musique influe sur la à chaque fois unique
cadre du lancement dégustation orchestré dégustation d’un en son genre.

175
 EFFERVESCENCE

CO RR ES P ON DANCES exprimer l’esprit Henriot.

La rencontre entre la maison
C I-C O NTRE et des artisans d’exception
Depuis 1808, Henriot est fait naître de belles
une maison familiale et expériences. En avril 2019,
indépendante. Cette liberté le souffleur de verre Jérémy
a forgé son esprit. Le chef de Maxwell Wintrebert
caves Laurent Fresnet et Henriot ont relié leur
travaille avec l’équipe du savoir-faire, établi des
vignoble ainsi qu’avec les correspondances et évoqué
vignerons partenaires dans des cheminements
une volonté de partage parallèles. Le soufflage de
reposant sur un objectif verre comme l’élaboration
commun : fournir la plus du champagne sont une
belle des matières pour affaire de haute précision…

© LÉONARD MÉCHINEAU.

176
 EFFERVESCENCE

FIB R ES D’EX CELLE NCE gestes ancestraux, restaure des savoir-faire. Lison de Caunes
meubles et objets du XVIIe siècle pour son art de la matière, Yaron
C I-CON TRE jusqu’à la période Art déco Herman pour son sens
Dans l’atelier de la Maître d’art mais s’attache aussi à des inter- de la musicalité, Thierry Marx
Lison de Caunes. Du brin de prétations contemporaines. pour son goût de la
paille à l’outil de l’artisan, « Il ne faut pas se battre contre transmission. Autant de portraits
les étapes de transformation la matière, il faut l’aimer et en résonance avec l’expérience
conduisent tout droit à l’apprivoiser », confie Lison de de ce vin… Transcender une
l’exception. Perpétuant en Caunes qui a traduit par parcelle de nature pour en faire
famille le savoir-faire de son son savoir-faire le caractère une cuvée d’exception, voici ce
grand-père, le décorateur André exceptionnel de Palmes d’Or, qui a réuni ces talents parallèles.
Groult, Lison de Caunes habille un champagne rêvé par son
de paille des objets recherchés fondateur, un vin « hédoniste, Par Martine Duteil.
par les plus grands décorateurs exigeant, iconoclaste, étonnant ». Photos Sylvie Becquet.
et architectes d’intérieur. En Réunis autour du chef de caves,
spécialiste de la technique, elle Guillaume Roffiaen, des talents Coffret Palmes d’Or Brut 2008,
renoue avec un répertoire et des ont livré certains secrets de leur 120 €, Nicolas Feuillatte.
© NICOLAS FEUILLATTE.
DGVSW

177
 2.
1.

178
EFFERVESCENCE

© 1. MICHAEL BOUDOT. 2. LEIF CARLSSON.

 EFFERVESCENCE

IN STALLAT I ONS représentant les douze hommage, est aussi Dermarville, chef de dans les caves centenaires de champagne
SO UT ER RA IN ES apôtres, restaurés par l’expression du terroir caves de la maison révèle chez Veuve Clicquot. Bollinger, il interprète
les ateliers Simon Veuve Clicquot. Quatre sa toute première librement le thème
PA GE D E GAU CH E Marq, à Reims. mots pourraient création à l’occasion de PA GE D E D R O IT E du champagne et de
1. Les vitraux de 2. Créée en 1962 et la résumer : fraîcheur, ce nouveau vintage : La Luigi La Ferla est un son élaboration, en
© BOLLINGER.

l’ancienne chapelle du lancée en 1972 pour soyeux, élégance et Grande Dame Rosé 2008. peintre mosaïste retraçant l’histoire
château du Ludes, célébrer le bicentenaire minéralité. Fidèle Selon la tradition et les d’origine sicilienne, qui de ce vin d’exception de
propriété de la maison de la maison, La à cette quête de principes de la maison, vit actuellement à Paris. la terre à l’effervescence
Canard-Duchêne, Grande Dame, cuvée perfection, Dominique la cuvée a vieilli dix ans Pour « La Réserve » des bulles.

179
 EFFERVESCENCE

1. 2.

L E S AV E N T U R I È R E S
D U C H A M PA G N E
Plusieurs veuves exemplaires ont marqué de leur empreinte les maisons qu’elles ont dirigées. Aujourd’hui
encore, chefs d’entreprise ou chefs de caves, des femmes remarquables et talentueuses marchent dans
leurs pas, développant une approche sensible et raffinée. L’expérience au féminin. PAR Philippe Bidalon

© 1, 2, 5. SDP 3. DOMINIQUE SILBERSTEIN, 4. LUC VALIGNY, 6. LUC CASTEL

Dans un XIXe siècle qui tenait les femmes loin du monde écono- maison ne put satisfaire la totalité des commandes. La Russie lui resta
mique, Barbe-Nicole Ponsardin (1777-1866) devint veuve de François fidèle jusqu’à la révolution de 1917. On comprend pourquoi la plus
Clicquot alors qu’elle n’avait que 27 ans. Celle qui prit pour devise belle cuvée de la maison, aujourd’hui dans le giron de Moët Hennessy,
« Une seule qualité, la toute première ! » se révéla une étonnante femme s’appelle la Grande Dame. Un minimum…
d’affaires. Visionnaire, elle acheta plus de 300 hectares dans les meil- Lily Bollinger (1899-1977) dut elle aussi prendre les rênes de la maison
leurs crus, pour assurer les approvisionnements, et eut l’idée de familiale, en 1941, après le décès de son mari Jacques. Cette femme
millésimer une cuvée (1810) avant tout le monde. L’année suivante, originale, sillonnant son vignoble à bicyclette, fit face et préserva la pro-
elle profita du passage d’une comète qui avait marqué les esprits pour duction. Lily fut ensuite une infatigable ambassadrice de la marque pour
baptiser le fruit de la récolte, exceptionnelle d’un point de vue vini- laquelle elle imagina la célèbre cuvée RD (pour Récemment Dégorgé),
cole, du phénomène astronomique. L’entreprenante veuve, malgré qui fit entrer Bollinger dans la cour des très grandes maisons.
les guerres qui déchiraient l’Europe, se démena pour placer ses fla- La Champagne compte bien d’autres légendes féminines, telles
cons sur les marchés étrangers. En 1814, prévenue de la victoire des Marie-Louise Lanson de Nonancourt, Adèle Jouët, ou encore les
coalisés contre Napoléon, elle expédia 10 550 bouteilles à Saint- veuves Devaux, dans l’Aube. De nos jours, certaines dirigent une
Pétersbourg, par bateau, à la barbe du blocus et de ses concurrents. maison familiale, comme en témoignent Carol Duval-Leroy, Anne
« Qu’ils boivent ! Ils paieront ! » lança la patronne. Le succès fut tel que la Malassagne (A.R. Lenoble), Alexandra et Stéphanie de Nonancourt

180
 EFFERVESCENCE

3. 4.

5. 6.

1. Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin (ici peinte par Léon Cogniet), avec sa « table de remuage », est à l’origine d’un instrument fondamental pour l’élaboration
du champagne. 2. Lily Bollinger, ambassadrice de l’iconique maison d’Ay, a imaginé la fameuse Cuvée RD (pour Récemment Dégorgé). 3 Julie Cavil, la jeune
et talentueuse directrice de l’œnologie chez Krug, recevra, le 1er janvier prochain, la clé des caves de cette pépite du groupe Moët-Hennessy. 4. À la même date,
la pétillante Vitalie Taittinger succédera à son père à la présidence de la maison familiale. 5. La maison Joseph Perrier fait confiance à Nathalie Laplaige
pour diriger ses caves de Châlons-en-Champagne. 6. Chez Pommery, Nathalie Vranken, passionnée et férue d’art contemporain, s’occupe notamment du mécénat.

(Laurent-Perrier) et Vitalie Taittinger. Ou encore Nathalie Vranken précision, de la bonne humeur, de la chaleur humaine… » On ajoutera
qui, au côté de son mari Paul-François, P.-D.G. de la deuxième plus un mélange d’audace et de modestie, une force tranquille.
importante entreprise de la Champagne viticole, veille sur l’« héri- Des qualités qu’incarne également la pétillante Julie Cavil, qui succède
tage » de Madame Pommery, une autre illustre veuve rémoise. Cette ces jours-ci à son mentor Éric Lebel à la tête des caves de la maison
dernière édifia, en 1878, un ensemble industriel de style néogo- Krug, et auprès de qui elle a notamment appris « la patience et l’exigence ».
thique élisabéthain sur la butte Saint-Nicaise, sous laquelle courent Une transmission en douceur, à la champenoise : elle le seconde comme
des kilomètres de galeries, où Nathalie, en charge du mécénat pour directrice de l’œnologie depuis treize ans. Un sacré parcours et, surtout,
l’art contemporain du groupe, expose tous les ans les œuvres d’ar- un pari réussi pour cette native de Bourges. Passionnée par le monde
tistes parmi les plus renommés de la scène internationale. du vin, la diplômée de Sup de Co Lille s’est d’abord frottée à la publicité,
D’autres s’investissent dans l’élaboration des vins et la gestion du au sein de l’agence BDDP, avant de changer de vie, en 2002. À 28 ans,
vignoble, comme la dynamique Nathalie Laplaige, chef des caves la jeune maman déménage en famille à Reims et retourne sur les bancs
de Joseph Perrier. La jeune Châlonnaise pur jus a passé onze ans de l’université pour sortir major d’œnologie, après un BTS viticole.
au côté de Laurent Fédou, l’œnologue en chef du groupe Thiénot Quelques stages chez Moët & Chandon et la voilà chez Krug, en 2006,
( Joseph Perrier, Canard-Duchêne, Marie Stuart…) avant de où elle commence en gérant la vendange du mythique Clos du Mesnil,
rejoindre en 2017 l’unique maison basée à Châlons-en-Champagne. parmi les plus beaux chardonnays de la Champagne.
Depuis son arrivée, elle restructure la cuverie et réfléchit avec Ces jeunes femmes marchent dans les pas de quelques pionnières
Benjamin Fourmon, le nouveau P.-D.G., à l’évolution de la gamme. qui ont investi les caves de la Champagne depuis vingt ans, telles
Quand on lui demande si c’est difficile de diriger des hommes dans Sandrine Logette (Duval-Leroy), Élisabeth Sarcelet (Castelnau),
le secteur de la production, la jeune femme réplique : « Je n’ai jamais Séverine Frerson (Perrier-Jouët), Caroline Latrive (Ayala)… Sans
ressenti la moindre gêne. Mes rapports avec l’équipe sont francs et transpa- oublier les Fa’Bulleuses, sept femmes vigneronnes qui apportent un
rents. » La touche féminine qu’elle apporte ? « Peut-être plus de supplément d’âme à une Champagne parfois un peu austère.

181
 EFFERVESCENCE

P R O F E S S I O N C H E F D E C AV E S
Voilà presque dix ans que Charles Heidsieck, discrète pépite de la Champagne,
est en pleine renaissance. Gardien de l’étoffe si particulière, soyeuse et généreuse, des vins
de la maison, Cyril Brun accentue le réveil de la belle endormie de Reims
en enchaînant les lancements de nouvelles cuvées. PA R Philippe Bidalon

1. 2. 3.

1. Champenois pur jus, Cyril Brun règne sur les caves de Charles Heidsieck et les 80 hectares du vignoble maison, qui assurent 10 % des approvisionnements 2. Dans
la pénombre des fameuses crayères, plus de 50 000 bouteilles, dont de nombreux magnums, racontent l’épopée de la bulle selon Charles Heidsieck. 3. Quintessence
des plus grands terroirs de chardonnays, le Blanc des Millénaires 2004, actuellement en vente (180 €), est le cinquième millésime depuis la création de la cuvée, en 1983.

TRÈS CHERS RAISINS

CYRIL BRUN L’échelle des crus est un système
CHEF DE CAVES DE LA MAISON CHARLES HEIDSIECK complexe mis en place au
XVIIIe siècle par les Champenois
Difficile d’échapper à son destin. Celui de inimitable, l’étoffe du brut sans année, fruit pour hiérarchiser leur production.
cet enfant d’Ay, né il y a cinquante ans dans de l’assemblage de vins d’un âge plus que Afin de déterminer la notion
une famille de vignerons négociants et de respectable. Le Brut Réserve en vente actuelle- de cru, tout est pris en compte :
tonneliers, était tout tracé. Son diplôme ment est composé pour moitié de la vendange la géologie, les microclimats,
d’œnologue en poche, il intègre les équipes 2015, avec un tiers de chacun des trois cépages les vents dominants, l’exposition
et l’altitude des parcelles. Le cépage
de Veuve Clicquot, où il restera quinze ans. champenois, et de vins de réserve des années
et l’âge des vignes peuvent également
Jusqu’à ce que Cécile Bonnefond, qui dirigea 2002 à 2006. L’ensemble, vieilli quatre années intervenir. Ce classement a vite
longtemps la filiale Moët Hennessy, lui pro- en cave, se distingue par « l’alliance de fraîcheur prouvé son utilité dans la fixation
pose de devenir le chef de caves de Charles et de complexité qui constitue la signature de la des prix du kilo de raisins lors
Heidsieck, en mai 2015, maison dont elle maison », remarque le chef de caves. Plébiscitée des transactions entre les maisons
avait pris la tête après le rachat par le groupe par les amateurs, cette cuvée représente 80 % de champagne et les vignerons.
Pour chacune des parcelles de l’aire
de luxe EPI (Weston, Figaret, Bonpoint…), des ventes de la marque. Depuis qu’il est
de production, on applique un
quatre ans auparavant. « En arrivant, j’ai décou- en fonction, Cyril Brun a aussi concrétisé pourcentage au prix de base arrêté,
vert les très importantes quantités de vins de réserve la création d’un blanc de blancs non millé- chaque année, avant les vendanges.
qui sommeillent dans les fameuses crayères : un simé : « On perçoit la dimension pointue, anguleuse On compte ainsi 17 grands crus
vrai trésor », raconte le Champenois pur jus. du chardonnay. Un vin minéral, salin, un peu (100 %), 44 premiers crus (de
Les caves recèlent quelque 56 000 bouteilles iodé. » Cette nouveauté prend place au côté 99 à 90 %) et 237 crus (de 89 à 80 %).
de vin de plus de dix ans, dont 5 000 de très du fameux Blanc des Millénaires, « la » cuvée Aujourd’hui, le prix du raisin
est libre, mais l’échelle des prix
vieux millésimes (plus de trente ans) non de prestige de la maison. Mais Cyril Brun continue de s’en inspirer fortement.
destinés à la vente. « Pour le reste, j’ai tout goûté, nourrit aussi le rêve de relancer le mythique Cette année, par exemple, les
poursuit avec gourmandise Cyril. On ne va « Charlie », champagne haut de gamme, créé chardonnays des grands crus se sont
pas tout garder, le champagne est d’abord fait pour en 1976 et arrêté neuf ans plus tard. « Une échangés en moyenne à 7,15 euros
être bu. » Ceux qui ont dégusté les derniers carte blanche donnée au chef de caves, précise-t-il (les plus chers), tandis que les
flacons de la Collection Crayères, qu’il a ini- avec enthousiasme. Chacun des cinq millésimes meuniers des crus périphériques
© XAVIER LAVICTOIRE.

n’ont pas dépassé les 6,50 euros.

tiée, soit un 1979 (en bouteille) et un 1989 sortis était le fruit d’un assemblage particulier. »
Le rendement maximum a été fixé
en trois contenants (bouteille, magnum et On devine que « Charlie » pourrait bien opé- à 10 200 kilos par hectare. Et il faut
jéroboam) ne diront pas le contraire… Cette rer un come-back prochainement. « C’est le 1,2 kilo de raisins pour confectionner
ressource permet surtout d’assurer le style vin qui décide, confie Cyril. Il n’est pas prêt. » ! une bouteille de champagne.

182
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LA REVUE DU PLUS CÉLÈBRE CABARET DU MONDE ! - THE SHOW OF THE MOST FAMOUS CABARET IN THE WORLD!
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 EFFERVESCENCE

C H A M PA G N E À H U I S C L O S
Apanage de grandes maisons, et de plus en plus de vignerons indépendants, les
flacons issus de clos rencontrent un succès à la mesure de leur rareté. Ces mini-vignobles
produisent des vins d’initiés, dont la renommée profite à toute la gamme.
PA R Philippe Bidalon

1. 2. 3.

1. Le Clos Lanson : sous le regard des tours de la cathédrale de Reims, un hectare de chardonnay prospère sur le terroir très crayeux de ce jardin de ville.
2. Propriété de la famille Philipponnat, le Clos des Goisses se partage entre pinot noir (70 %) et chardonnay sur le meilleur coteau de Mareuil-sur-Ay. 3. Le Clos
des Belvals (1,20 hectare), à Vertus, a été créé par Dominique Person, il y a onze ans. Son blanc de blancs est issu de vieilles vignes cultivées en biodynamie.

Depuis une dizaine d’années, un vent bourguignon souffle sur la se révèle aussi le plus ancien (1935), tandis que le bien nommé Petit
Champagne viticole. Le royaume de l’assemblage et du « style maison », Clos de Jean Vesselle court lui sur 8,22 ares. Une douzaine seulement
reproduit année après année, se convertit doucement aux vins de ter- dépasse l’hectare – ils en représentent au total moins de quarante, soit
roir, aux sélections parcellaires et à la religion du millésime. Les cuvées une goutte de vin (0,1 %) dans l’océan de vignes des 280 000 parcelles
monocépages et monocrus se multiplient, et pas seulement chez les du vaste vignoble champenois. Mais, pour beaucoup, leur renommée
vignerons indépendants, par définition plus proches du vignoble. est sans commune mesure avec leur superficie. Mieux, ils ont bâti
L’inflation des clos en témoigne : d’une douzaine dans les années leur succès – dont témoignent des prix élevés voire astronomiques –
1990, ces espaces délimités et intimes sont passés à près de quarante sur leur petite taille et la rareté de leurs flacons de prestige. Au-delà
aujourd’hui. Potagers, aires de jeux et autres jardins contigus font les de l’image et du coup marketing, le clos présente aussi l’avantage
frais de la règle qui veut qu’ils soient plantés à proximité du domaine de bénéficier souvent d’un microclimat, dû à son enfermement.
familial. Au dernier recensement, quinze clos appartenaient à une La température moyenne y est ainsi plus élevée (de 1 à 2 °C) grâce à
maison de champagne, une vingtaine à des récoltants-manipulants. la réverbération du soleil sur les murs, qui protègent par ailleurs les
Le plus grand (5,5 hectares) est le Clos des Goisses (Philipponnat), qui vignes du gel. Une meilleure maturité qui enchante dans la bouteille.

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.
© 1. JEAN-BAPTISTE DELERUE 2, 3. SDP

NOTRE SÉLECTION DE CLOS 1. Clos de l’Abbaye 2014, Doyard, 67 €. 2. Clos des Maladries 2015, Étienne Calsac, 75 €. 3. Clos des Bergeronneau 2008, 72 €,
Bergeronneau-Marion. 4.  Clos des Monnaies 2011, Goutorbe-Bouillot, 71 €. 5. Le Clos l’Abbé 2011, J.Vignier Sélections, 75 €. 6. Clos Sainte-Sophie 2012,
Jacques Lassaigne, 125 €. 7. Clos Virgile 2015, Paul Sadi, 35 €. 8. Petit Clos 2007, Jean Vesselle, 69,50 €. 9. Clos Faubourg Notre-Dame 2009, Veuve Fourny, 95 €.

184
 ARTE
Java
Arte, auteur et éditeur passionné de revête-
ments muraux raffinés, présente sa collection
« Expedition », inspirée de voyages effectués
le long de la route de la soie. Le modèle
« Java », un revêtement botanique exubérant
composé de feuilles tropicales, semble avoir
été dessiné à la main. Imprimé dans des cou-
leurs vives et fabriqué à partir de fibres de jute
alignées verticalement et collées avec la tech-
nique du fil-à-fil, il crée une surface textile
unique. Ce motif confère au mur profondeur
et rendu naturel. arte-international.com

IZIPIZI
Collaboration d’exception

RENDEZ À l’occasion des 30 ans des Fermes de

Marie, Izipizi présente une version inédite
de son modèle iconique « Sun Glacier

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Private Collection Collection Alana
Tout le monde connaît l’expression « se sen- Jusqu’au 20 janvier 2020, le musée Jacquemart-André met à
tir chez soi », puisqu’une maison, c’est avant l’honneur la Collection Alana, l’une des plus précieuses et secrètes
tout des émotions, des moments partagés, collections privées d’art de la Renaissance italienne au monde. En
des parfums et des souvenirs. Les senteurs écho à son exceptionnelle collection, le musée présente plus de
75 chefs-d’œuvre des plus grands maîtres comme Lorenzo Monaco,
Fra Angelico, Uccello, Lippi, Bellini, Carpaccio, Le Tintoret,
Véronèse, Bronzino ou Gentileschi. Cette exposition est l’occasion
d’admirer pour la première fois des tableaux, sculptures et objets

© ALLISON CHIPAK
d’art jamais présentés au public. musee-jacquemart-andre.com

Antonio Vivarini, Saint Pierre Martyr exorcisant un démon ayant pris les traits
d’une Vierge à l’Enfant, vers 1450, tempera et or sur panneau. Collection
Alana, Newark, DE, États-Unis.

PERENE
L’agencement d’intérieurs
Perene a trouvé toute sa place dans l’agen-
cement et la décoration d’intérieur. L’art de
vivre que la marque développe se concrétise
au fil de réalisations d’exception et d’amé-
nagements parfaitement ajustés. Quel que
soit l’espace à (ré)inventer, Perene façonne
de la nouvelle Collection Maison de Rituals pour ses clients un projet sur mesure qui leur
vous aideront à vous détendre et à vous ressemble. Conseil, conception, gestion des
ressourcer. Découvrez les produits parfumés travaux, coordination des différents corps
« Impérial Rose » aux notes printanières de métiers, installation, Perene accompagne
et délicatement fleuries, promesses d’une ses clients durant toute la durée des projets.
expérience sensorielle unique. rituals.com Tél. lecteurs : 04 50 33 03 00. perene.fr
© SDP
 EFFERVESCENCE

PA L E T T E A R O M AT I Q U E
Une sélection de 40 champagnes de vignerons et de grandes maisons qui
viennent accompagner les repas de fête. Fraîcheur d’un blanc de blancs, intensité
d’un brut, velouté d’un rosé, autant d’accords subtils à orchestrer
avec les mets, où le champagne devient un véritable vin de gastronomie.
PA R Philippe Bidalon

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CUVÉES DE PRESTIGE
Grandes et petites maisons de la Champagne profitent des fêtes pour sortir des flacons exceptionnels, lancer de nouvelles
cuvées ou changer le millésime de leurs étiquettes stars. Des temps forts à la croisée de l’excellence et de l’élégance.

1. Boizel Grand Vintage 2009 barriques françaises, sans collage ni filtrage, il dévoile poursuit dans ce mariage à trois entre le pinot noir,
L’effervescence de ce grand millésime puissant et un caractère fruité, acidulé et corsé. À découvrir. 95 €. le chardonnay et le pinot meunier. « À la fois léger
raffiné, tiré exclusivement des premières presses 4. Rare Millésime 2006 et généreux, l’un des meilleurs millésimes de la maison »,
– les plus pures –, s’ordonne en colonnes de petites L’ancienne cuvée de prestige de Piper Heidsieck consti- de l’avis du chef de caves Laurent Fédou. 28 €.
bulles joyeuses. Les impressions initiales de fruits tue désormais une marque à part entière. D’un rare 7. Bruno Paillard Assemblage 2009
jaunes (pêche, abricot) s’étirent en notes briochées, raffinement, ce millésime 2006, dernière livraison du Le millésime solaire lui confère un exotisme un peu
soutenues par une légère amertume réglissée. 50 €. chef de caves Régis Camus, se montre solaire, oriental atypique pour la maison, mis en valeur par l’étiquette
2. Krug Grande Cuvée (épices douces, fruits secs) et frais. Les notes torréfiées en forme d’invitation au voyage, peinte par l’artiste
Chaque année, la maison rend hommage à son (moka) appuient une minéralité ciselée. 175 €. suédoise Anna-Lisa Unkuri. Notes riches d’épices
fondateur, Joseph Krug, à travers une interprétation 5. Bollinger La Grande Année 2008 douces, de noix, kumquat et fruits confits. 65 €.
de sa cuvée signature. Dernière sortie, la 167e s’ouvre Ce millésime prometteur mérite d’être honoré par la 8. Thiénot Vintage 2009
sur des notes d’agrumes et de fruits mûrs, d’épices, de célèbre maison d’Ay. Cette cuvée est l’incarnation de La maison créée par Alain Thiénot en 1985 a trouvé
brioche et d’amande. Le vin dévoile en bouche des ses savoir-faire artisanaux : vinification en petits fûts son identité dans le paysage champenois. Ses enfants
notes de fruits secs, d’agrumes et de miel. 169 €. de chêne dans un parc de 3 500 tonneaux, dégorge- engagent désormais la marque sur la voie de l’excel-
3. Gaidoz Forget Audacieuse Agathe ment à la main et vieillissement dans le fameux flacon lence, comme en témoigne cette cuvée aux parfums
Cette création prend ses racines dans la plantation, 1846, aux propriétés bénéfiques pour le vin. 125 €. de fruits mûrs juteux (pêche, mangue, ananas). 38 €.
en 2008, sur les anciens coteaux de Ludes d’un cépage 6. Canard-Duchêne Millésime 2012 9. Pommery Cuvée Louise 2004
ancestral, le petit meslier. Avec l’envie d’élaborer un À l’origine était la romance de Victor Canard et de Les plus belles parcelles de la maison, notamment
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blanc de blancs pas comme les autres. Vinifié en Léonie Duchêne sur la Montagne de Reims. Elle se celles des grands crus Avize, Cramant et Ay, entrent

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dans la composition de ce vin exceptionnel. L’assem- 150 ans de la maison qu’elle a rachetée en 1979. Notes 17. Veuve Clicquot La Grande Dame 2008
blage met à l’honneur le chardonnay (60 %), sa de fruits blancs, d’orange et de mirabelle, mais une Le chef de caves Dominique Demarville a atteint l’acmé
fraîcheur et sa finesse, complété par du pinot noir, qui édition limitée à seulement 8 000 bouteilles… 30 €. du style de la vénérable maison en portant la part de
apporte du fruité, de la vinosité, de la structure. 115 €. 14. Gosset Grand Millésime 2012 pinot noir dans l’assemblage à 92 %. Du jamais vu, ni
10. Pierre Gimonnet Œnophile 2010 « On a poussé sur le chardonnay (deux tiers de l’assemblage) goûté dans l’élégant flacon de ce vin hors norme : notes
De l’extrait de chardonnay ! Cramant, Chouilly, pour la fraîcheur », explique Odilon de Varine, le chef toastées de noisette, de praline, de fruits secs, de poire,
Oger, pour les grands crus, Vertus et Cuis pour les de caves. Très vif, le vin en regorge et délivre de beaux d’agrumes et de griotte défilent. Magique ! 115 €.
premiers crus forment ici un alliage, non dosé, d’ex- arômes de fruits à noyau (mirabelle, quetsche), 18. Roederer Cristal 2008
ception. Un vin tendu, crayeux et ciselé. Notes de évoluant ensuite vers les agrumes. Son côté salin, Toujours dominée par des pinots noirs d’anthologie,
pomme, de poire, d’amande et de brioche. 45,50 €. en fin de bouche, appelle à la gourmandise… 57 €. cette légende de la Champagne a attendu dix ans pour
11. Lanson Gold Label 2009 15. Drappier Père Pinot pointer le bout de son muselet. La patience des ama-
Dernière livraison d’une collection de millésimes qui Un assemblage unique (1 200 bouteilles) des quatre teurs est récompensée tant ce 2008 est intense, ciselé,
remontent jusqu’à 1904, l’une des plus riches de la pinots champenois (noir, blanc, gris et meunier) magistral. Un monument d’énergie. 200 €.
Champagne, ce vintage sort de cave après dix ans d’éle- à parts égales et sans soufre ajouté. Ce « vin de 19. Mumm Millésimé 2013
vage. L’assemblage, quasi à parité de chardonnay et de famille » rend hommage aux générations qui ont Le pinot noir, cépage signature de la maison depuis sa
pinot noir, offre de gourmandes notes de pêche blanche, incarné le domaine. Notes un peu sauvages : cerises à création, domine dans cet assemblage issu de villages
de mangue et de tilleul. Crémeux et équilibré. 59 €. l’eau-de-vie, pruneaux à la cannelle, cuir et bois. 45 €. classés grand cru de la Montagne de Reims. Puissant
12. Nicolas Feuillatte Palmes d’Or 2008 16. Charles Heidsieck Brut 2008 et structuré, il se pare de finesse et de fraîcheur grâce
Le flacon iconique avec ses facettes nid-d’abeilles est Après une maturation pendant dix ans sur lies, les aux chardonnays de la Côte des Blancs. 46,70 €.
une promesse d’un moment privilégié. Ce millésime pinots noirs délivrent leur puissante charpente et les 20. Taittinger Brut Millésimé 2013
ne déroge pas, droit et crescendo, fruits blancs, amande chardonnays n’ont rien perdu de leur fraîcheur. Cet assemblage de chardonnay et de pinot noir
séchée, agrumes et abricot. Sa signature crayeuse et Cet assemblage de dix premiers et grands crus à parité exhale des arômes d’aubépine, de pam-
fumée accompagnera truffe et foie gras. 120 €. s’arme de gourmandise, agrumes confits et fruits plemousse et de poire. Sa bouche ciselée en fait
13. G.H. Martel & Cie Cuvée 150 ans secs, pour déployer ensuite une finesse iodée et un excellent champagne d’apéritif. En attendant que
C’est avec l’exceptionnelle douceur climatique de minérale, tenue en haleine par des notes de caramel sa structure généreuse se développe en cave pour
l’année 2009 que la famille Rapeneau célèbre les et une pointe d’agrumes (yuzu). Pur régal. 79 €. le hisser sur des plats gastronomiques. 59 €.

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BRUTS SANS ANNÉE BRUTS ROSÉS

Dans les grandes maisons comme chez les récoltants-manipulants, Longtemps boudés par les amateurs, ces vins souvent nés
les champagnes bruts « sans année » (BSA) constituent l’entrée de l’assemblage de blancs et de rouges, une exception purement
de gamme. Ils traduisent néanmoins la capacité du chef de caves champenoise, ont le vent en poupe. Selon leur plus ou moins
à reproduire le fameux « style maison ». L’enjeu est de taille : grande vinosité, ils se révèlent impeccables de l’apéritif au dessert.
ils représentent plus de 80 % des expéditions dans le monde. Magique sur le homard comme sur les fraises.

1. A.R. Lenoble meliers de l’Hexagone sont fous de ses 1. Moët & Chandon Un profil séveux soutenu par une
Intense « mag14 » Brut Nature vins. Charnue et tendre à la fois, cette Grand Vintage Rosé 2012 belle fraîcheur en final. 270 €.
Consécration d’un patient travail sur les savoureuse cuvée constitue une parfaite Le chef de caves Benoît Gouez parle 4. Henriot Rosé 2012
vins de réserve, initié en 2010, l’atta- illustration du talent de l’homme. 31 €. de « nuances coralliennes » en évoquant Ce rosé millésimé conjugue de
chante maison de Chouilly a lancé un 4. Marin Lasnier Tradition ce 74e millésime du rosé de la grande beaux arômes de fruits rouges mûrs
nouvel assemblage issu de la récolte Guillaume Marin et Caroline maison d’Épernay, depuis 1842. Bien avec l’élégance du chardonnay, dans
2014 et de vins plus anciens vieillis en Lasnier ont repris, en 2000, l’exploi- vu. Ce vin est un océan de saveurs une année de faibles rendements à
magnum sous liège et agrafe. Cette ver- tation de la grand-mère de cette gourmandes (orange sanguine, l’équilibre rare. Sa nuance corail
sion Dosage Zéro est sublime. 31,75 €. dernière, dans la Côte des Bar. griotte, rhubarbe, fraise…) dans soutient des notes de fraises gari-
2. Veuve Devaux Cuvée D Élaborée à partir de pinot noir lequel plongent les papilles. 57 €. guette, et sa longue bouche des
Dans ses flacons élancés, cette collec- (95 %) et de chardonnay, cette cuvée 2. Joseph Perrier nuances crémeuses. 77,50 €.
tion issue de sélections parcellaires de se révèle florale et fruitée. Savoureux Esprit de Victoria Rosé 2010 5. Marie Tassin Provocation Rosée
chardonnay de la Côte des Blancs et de arômes d’agrumes et de fruits à Complexe et fine, lovée dans sa bou- Loin de la mode des rosés pâlichons,
pinot noir de la Côte des Bar constitue chair blanche. 23,95 € (Caves Nysa). teille originale, réplique d’un flacon cette vigneronne passionnée de la
la gamme de prestige de l’Union 5. Vranken Brut Nature du Second Empire à fond plat, la Côte des Bar propose un gourmand
auboise. L’important groupe coopératif Sans artifice, cet assemblage des trois dernière cuvée de cette discrète rosé de macération, 100 % pinot noir,
de la Champagne propose pour les cépages champenois non dosé (sans maison de Châlons-en-Champagne à la couleur cerise soutenue. Un vrai
fêtes de réjouissants jéroboams (3  litres, sucre ajouté) est toujours aussi réussi. distille de jolis arômes de fruits régal de fruits croquants : cassis, fram-
250 €) de « 7 ans d’âge ». À l’instar de la Épanoui, puissant, harmonieux, rouges (fraise des bois, cerise), de boise, griotte, groseille… Difficile de
version « 5 ans », en bouteille, fraîcheur mûr et minéral, ce vin d’apéritif par kirsch et d’agrumes confits. 75 €. résister à la provocation ! 25 €.
et minéralité s’expriment dans un cock- excellence laisse la bouche fraîche, 3. Dom Ruinart Rosé 2007
tail de fleurs blanches, d’épices, parée pour la suite du repas. 30 €. La cuvée de prestige de la plus
d’agrumes et de fruits jaunes. Belles ancienne maison de champagne cou-
notes briochées en final. 39 €. ronne les meilleures vendanges du
3. R. Pouillon & Fils Réserve millésime. Dans sa robe presque
Sur ses terroirs de Mareuil et d’Ay, cuivrée, elle livre des notes de
Fabrice Pouillon est en passe de devenir torréfaction, de cacao et d’agrumes
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une star de la Champagne, tant les som- mûrs (orange, mandarine, kumquat).

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BLANCS DE BLANCS BLANCS DE NOIRS

Synonyme de délicatesse et de fraîcheur, les purs chardonnays Dans leur robe dorée, ces champagnes issus exclusivement
se reconnaissent à leur couleur jaune pâle irradiée de reflets de pinot noir et (ou) meunier jouent les cartes de la puissance,
verts. Jeunes, ces champagnes souvent iodés et salés font pétiller de la vinosité et d’un fruité intense. Ce sont de parfaits
l’apéritif et les fruits de mer. Plus mûrs, ils magnifient les compagnons de table, se mariant à la volaille, aux viandes
poissons en sauce et les viandes blanches. blanches ou rouges et, même, au gibier à plumes.

1. Mumm RSRV Blanc de Blancs 2013 4. Laurent-Perrier 1. Collet Grand Cru Ay 2012 4. Duval-Leroy 160 ans
Le deuxième tirage de cette cuvée Blanc de Blancs Brut Nature Après le lancement d’un blanc de En élaborant un blanc de noirs pour
confidentielle est composé de char- La mythique maison de Tours-sur- noirs premier cru, le groupe coopé- l’anniversaire de la fondation de la
donnays du grand cru Cramant Marne a toujours donné une place ratif pousse aujourd’hui le bouchon maison, en 1859, à Vertus, à la pointe
(« mont de craie »). Un vin cristallin, prépondérante au chardonnay dans plus loin avec cette sélection parcel- de la Côte des Blancs, Carol Duval-
aux notes de fleurs blanches, de ses cuvées. Elle va plus loin en pro- laire et mono-cépage : les pinots Leroy nous rappelle qu’à l’époque,
citron et de fruits frais. Grande finesse posant ce blanc de blancs non dosé, noirs proviennent d’un hectare à la Champagne était recouverte de
et subtile minéralité. 47 € (exclusive- pur régal de tension, de fruité explo- Ay. Nez de chèvrefeuille et de raisins noirs. Cet assemblage des
ment sur amisdelamaison.rsrv.fr). sif et de fraîcheur citronnée. 72 €. mirabelle, bouche crémeuse, deux pinots, où la framboise, la mûre
2. Delamotte Blanc de Blancs 2012 5. Alfred Gratien arômes pulpeux et zestés. 59 €. et le cassis vibrionnent, n’est en
La petite maison qui monte au Blanc de Blancs 2012 2. Mailly vente que pendant les fêtes. 45 €.
Mesnil-sur-Oger présente sa nouvelle À l’origine destinée seulement à gâter Grand Cru Blanc de Pinot Noir 5. Petit & Bajan Obsidienne
cuvée pure chardonnay dans un mil- les amis du chef de caves, Nicolas Cette petite structure de la Montagne Véronique Bajan et Richard Petit se
lésime au caractère fougueux. Jaeger, cette référence n’a rejoint la de Reims illustre parfaitement ce sont mariés en 1997, mais n’ont créé
Impatient dans le verre, il libère des gamme qu’en 2001. Les raisins des que la coopération peut produire de leur domaine qu’en 2008. Leur dernier-
bulles fines et vives, dégage une irré- grands crus de la Côte des Blancs mieux. Dans les compositions parcel- né est issu de pinots noirs bien mûrs
sistible fraîcheur citronnée enrichie composent le cœur de l’assemblage. laires de Sébastien Moncuit, chef de du grand cru Verzenay, d’où sa belle
de parfum de litchi. Tranchant et Ses arpèges de fruits blancs se caves inspiré, les pinots noirs n’ont charpente, son crémeux et ses accents
crémeux à la fois. Superbe ! 52 €. fondent, en point d’orgue, dans rien à envier à ceux des plus grandes de fruits rouges croquants. 46 €.
3. Mandois Blanc de Blancs 2013 des parfums de brioche. 59,90 €. maisons. Richesse et finesse. 37 €.
Les 40 hectares de cette maison 3. Mercier Blanc de Noirs
familiale courent de la Côte des Cette déclinaison de la cuvée clas-
Blancs au Sézannais et autres sique de la maison se nourrit
coteaux d’Épernay. Le chardonnay exclusivement de pinots noirs et meu-
y est logiquement prépondérant nier. La spontanéité et la fraîcheur
(70 %), et bien sûr exclusif dans des arômes de fruits rouges, noirs et
cette cuvée exemplaire, pleine de jaunes renouvellent le style Mercier
fraîcheur et apéritive. 31 €. dans un registre plus intense. 25 €. Adresses page 192

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 RECETTES

Leçons de chocolat
R E C E T T E S E X T R A I T E S D U L I V R E « F E R R A N D I PA R I S , C H O C O L AT » , F L A M M A R I O N PHOTOS Rina Nurra

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1. Charlotte au chocolat Lorsque le chocolat est fondu, posez le 3. Tarte au chocolat fondre le chocolat avec le beurre à 40 °C.
Pour 6 personnes bol sur une bassine remplie de glaçons et Pour 6 personnes Dans un cul-de-poule à l’aide d’un fouet,
Préparation 1 h 30. Cuisson 8 à 10 min. d’eau. Mélangez pour faire descendre la Préparation 1 h. Réfrigération 30min. Cuisson blanchissez les jaunes d’œufs avec 50 g
Conservation 3 jours. température du chocolat. Lorsque le cho- 30 min. Conservation 48 h au réfrigérateur. de sucre. Ajoutez la crème fraîche puis
Ingrédients. Biscuit cuillère chocolat. 30 g de colat atteint 28–29 °C , mettez de nouveau Ingrédients. Pâte sucrée. 125 g de farine, 50 g incorporez la farine. Ajoutez le choco-
beurre, 75 g de chocolat noir à 64 %, 120 g la bassine au bain-marie pour remonter de sucre glace, 50 g de beurre, 30 g d’œuf, 2 g lat fondu et mélangez bien le tout. Au
de blancs d’œufs, 20 + 20 g de sucre, 66 g de la température à 31–32 °C. Versez sur un de sel, 1 quantité suffisante de vanille liquide batteur électrique, montez les blancs
jaunes d’œufs, 13 g de cacao en poudre, 20 g marbre le chocolat mis au point. À l’aide Appareil à crème prise. 70 g de crème liquide d’œufs bien serrés avec le reste de sucre.
de farine, 20 g de fécule de maïs, 1 quantité de la palette coudée, étalez le chocolat en à 35 % de MG , 70 g de lait demi-écrémé, 25 g Mélangez délicatement les blancs d’œufs
suffisante de sucre glace. Bavaroise au chocolat. une fine couche de 2 à 3 mm d’épaisseur de sucre, 135 g de chocolat de couverture noir à montés à l’appareil au chocolat. Versez
125 g de lait, 40 g de jaunes d’œufs, 40 g de et laissez légèrement cristalliser. Avec la 70 %, 50 g d’œuf, 20 g de jaune d’œuf, 1 quan- dans les cercles préalablement beurrés
sucre, 65 g de chocolat noir à 50 %, 2 g de pointe du couteau, tracez des bandes en tité suffisante de vanille liquide. Glaçage de et posés sur une plaque recouverte de
gélatine en poudre, 6 g d’eau, 13 g de cacao diagonales. Avec le côté tranchant du cou- finition. 25 g de lait, 10 g d’eau, 10 g de sucre, papier cuisson. Enfournez à 180 °C
en poudre, 125 g de crème liquide à 35 % de teau, raclez rapidement le chocolat du bas 25 g de chocolat de couverture noir à 58 %, (th. 6) pendant 15 à 20 min. Décerclez
MG. Sirop. 50 g de sucre, 65 g d’eau, 15 g vers le haut. Selon la pression et la rapidité 25 g de pâte à glacer brune. Décor. Feuille d’or. les moelleux et saupoudrez-les d’un peu
de cacao en poudre, 15 g de glucose. Décor. du geste, vous obtenez des copeaux de Pâte sucrée. Dans la cuve du robot pâtis- de sucre glace avant de servir.
200 g de chocolat noir, 1 quantité suffisante différentes tailles. Montage. Dans un sier muni de la feuille, versez la farine
de cacao en poudre et de sucre glace. cercle, placez une bande de Rhodoïd à et le sucre glace préalablement tamisés. 5. Soufflé au chocolat
Biscuit cuillère chocolat. Dans une casse- la verticale. Taillez la cartouchière de bis- Ajoutez le beurre et sablez le mélange. Pour 8 personnes
role au bain-marie, faites fondre le beurre cuit et placez-la contre le Rhodoïd. Posez Dans un bol, mélangez l’œuf, la vanille et Préparation 45 min. Cuisson 20 à 25 min. À
avec le chocolat coupé en morceaux. Dans un disque de biscuit au fond du cercle. le sel, puis ajoutez ce mélange au sablage. consommer tout de suite.
la cuve du robot pâtissier muni du fouet, Imbibez le biscuit puis mettez la bava- Frasez et réservez 30 min au réfrigéra- Ingrédients. Crème pâtissière. 400 g de lait,
montez bien fermes les blancs d’œufs avec roise au chocolat à mi-hauteur. Posez teur. Lorsque la pâte est reposée, étalez-la 80 g d’œufs, 80 g de sucre, 40 g de poudre à
20 g de sucre. Dans une bassine, battez les le second disque de biscuit, préalable- et foncez-la dans le cercle, puis faites-la crème, 60 g de cacao pâte. Soufflé. 300 g de
jaunes d’œufs avec les 20 g de sucre res- ment imbibé des deux côtés. Remplissez cuire à blanc à 170 °C (th. 5/6) pendant blancs d’œufs, 100 g de sucre, 1 quantité suffi-
tants. Ajoutez et mélangez délicatement à hauteur de bavaroise. Décorez avec les 20 min. Appareil à crème prise. Dans une sante de cacao en poudre.
les blancs montés. Versez un peu de cet gros copeaux de chocolat. Réservez au casserole, faites chauffer la crème, le lait Crème pâtissière. Dans une casse-
appareil dans le chocolat fondu pour le réfrigérateur le temps que la bavaroise et le sucre à 60 °C. Ajoutez le chocolat de role, faites bouillir le lait. Dans une
détendre puis ajoutez le tout. Tamisez prenne. Avant de servir, saupoudrez de couverture préalablement fondu. Versez bassine, blanchissez au fouet les œufs
ensemble le cacao, la farine et la fécule cacao en poudre et de sucre glace. l’œuf, le jaune d’œuf et la vanille. Mixez avec le sucre puis la poudre à crème.
avant de les ajouter à l’appareil. Mélangez à l’aide d’un mixeur plongeant pour À ébullition, versez la moitié du lait
délicatement à l’aide d’une maryse. 2. Meringue au chocolat lisser la crème. Glaçage de finition. Dans sur le mélange précédent tout en
Mettez en poche puis sur une plaque Pour environ 6 à 8 meringues une casserole, faites chauffer à ébulli- fouettant afin de le détendre et le
recouverte de papier cuisson, dressez une Préparation 1 h. Cuisson 2 à 3 h. Conservation tion le lait, l’eau et le sucre. Versez sur monter en température. Reversez le
cartouchière de 6 × 60 cm et 2 disques de 2 semaines dans une boîte hermétiquement le chocolat de couverture et la pâte à tout dans la casserole en mélangeant
14 cm de diamètre. Saupoudrez d’une fermée. glacer préalablement coupés en petits énergiquement et portez à ébullition.
fine couche de sucre glace. Enfournez à Ingrédients. 200 g de blancs d’œufs, 200 g de morceaux. Mixez à l’aide du mixeur Lorsque la crème est cuite, ajoutez le
210 °C (th. 7) pendant 6 à 8 min. Bavaroise sucre, 170 g de sucre glace, 40 g de cacao en plongeant. Montage. Garnissez d’ap- cacao pâte et mélangez bien. Réservez.
au chocolat. Dans une casserole, faites poudre. Finitions. 20 g de sucre glace, 10 g de pareil à crème le fond de pâte cuit à Soufflé. Chemisez les ramequins avec
chauffer le lait. Blanchissez les jaunes cacao en poudre. blanc et enfournez à 170 °C (th. 5/6). La du beurre pommade puis avec du sucre
d’œufs avec le sucre. Versez le lait chaud Dans la cuve du robot muni du fouet, cuisson est terminée lorsque les bords de semoule. À l’aide du robot pâtissier ou
sur les jaunes blanchis tout en remuant. faites monter les blancs d’œufs puis ser- l’appareil commencent à gonfler légè- d’un fouet, montez les blancs d’œufs
Faites cuire la crème anglaise à 83 °C puis rez-les avec le sucre. Lorsque les blancs rement. Attendez que la température en neige. Ajoutez le sucre progressi-
versez-la sur le chocolat noir. Incorporez sont bien montés, ajoutez les 170 g redescende à 35 °C avant de verser le gla- vement et mélangez pour obtenir une
la gélatine réhydratée. Faites refroidir de sucre glace et les 40 g de cacao en çage sur la tarte refroidie. Décor. Posez meringue. Incorporez progressivement
sur un bain de glace. Lorsque la crème poudre tamisés. Mélangez délicatement un morceau de feuille d’or en finition. à l’aide d’une maryse la meringue
anglaise est à 14-16 °C, ajoutez le cacao à l’aide d’une maryse. À l’aide d’une dans la crème pâtissière et mélangez
en poudre. Montez la crème liquide bien corne, déposez de petites quantités de 4. Moelleux au chocolat délicatement. Montage. Remplissez
ferme et mélangez-la à la crème anglaise meringue sur une plaque recouverte Pour environ 8 moelleux les ramequins, lissez à hauteur. Passez
jusqu’à l’obtention d’une texture d’un tapis silicone. Mélangez les restes de Préparation 30 min. Cuisson 15 à 20 min. le doigt sur le bord des ramequins
homogène. Sirop. Dans une casserole, sucre glace et cacao en poudre puis sau- À consommer tout de suite. pour retirer l’excédent d’appareil.
portez à ébullition tous les ingrédients. poudrez sur les meringues. Enfournez à Ingrédients. 300 g de chocolat de couverture Enfournez à 180-200 °C (th. 6/7) en
Chinoisez et réservez au réfrigérateur. 90 °C (th. 3) pendant au minimum 2 h. noir à 58 %, 50 g de beurre, 200 g de jaunes évitant d’ouvrir le four pour maintenir
Décor. Préparez des gros copeaux. Dans Finitions. Mélangez le sucre glace et le d’œufs, 75 g de sucre, 75 g de crème fraîche, 20 g la vapeur pendant 20 à 25 min pour un
un bol au bain-marie, mettez le chocolat cacao en poudre puis saupoudrez sur les de farine, 300 g de blancs d’œufs, sucre glace. soufflé bien développé. Saupoudrez de
coupé en morceaux à fondre à 50 °C. meringues avant de les déguster. Dans une casserole au bain-marie, faites cacao en poudre puis servez.

190
 RECETTES

6. 7. 8.

6. Saint-honoré au chocolat que l’ouverture du rabat soit sur le côté. Débarrassez le reste de la crème dans un un récipient et faites refroidir rapidement
Pour 6 personnes Répétez les étapes en respectant les indi- bol, filmez au contact et faites refroidir au réfrigérateur. Laissez maturer 4 à 12 h
Préparation 3 h. Réfrigération 1 nuit. Cuisson cations d’allongement pour obtenir un au réfrigérateur toute une nuit. Chantilly au minimum. Mixez de nouveau avant de
40 min. Conservation 24 h. pâton à 5 tours. Réservez au réfrigérateur chocolat vanille. Faites fondre le chocolat mettre en turbine. Suivez les indications
Ingrédients. Feuilletage chocolat. 220 g de une trentaine de minutes avant utilisa- au bain-marie à 55 °C. Mettez les grains du constructeur. Débarrassez en bac à
farine T65, 20 g de cacao en poudre, 5 g de tion. Abaissez la pâte en un cercle de de la demi-gousse de vanille fendue et glace, lissez la surface et surgelez à −35 °C
sel, 145 g d’eau, 25 g de beurre fondu, 200 g 20 cm de diamètre et 3 mm d’épaisseur. grattée dans la crème. À l’aide d’un bat- avant de stocker à −20 °C.
de beurre de tourage. Pâte à choux. 56 g de lait Posez ce disque sur une plaque recou- teur, montez la crème bien mousseuse.
demi-écrémé, 25 g de beurre, 1 g de sel, 25 g de verte de papier sulfurisé puis placez une Incorporez un peu de crème dans le 8. Merveilleux
farine T55, 6 g de cacao en poudre, 56 g d’œufs seconde feuille de papier cuisson sur chocolat chaud, puis versez le tout dans Pour 12 merveilleux individuels
Crumble chocolat. 120 g de farine, 20 g de la pâte et une autre plaque par-dessus. le reste de crème montée. Mélangez déli- Préparation 1 h. Cuisson 2 à 3 h.
cacao en poudre, 120 g de cassonade, 100 g de Enfournez à 170 °C (th. 5/6) pendant catement à l’aide d’une maryse. Mettez Conservation 48 h.
beurre, 15 g de grué de cacao concassé. Crémeux 15 à 20 min. Pâte à choux. Dans une cas- dans une poche munie d’une douille Ingrédients. Meringue chocolat. 100 g de
chocolat. 105 g de chocolat noir 64 ou 66 % ou serole, portez à ébullition le lait et l’eau à saint-honoré. Glaçage chocolat. Dans blancs d’œufs, 100 g de sucre, 85 g de sucre
125 g de chocolat au lait 40 %, 100 g de lait avec le sel et le beurre coupé en petits une casserole, faites tiédir (pas d’ébulli- glace, 25 g de cacao en poudre. Mousse au
entier, 100 g de crème liquide, 35 % de MG, dés. Hors du feu, ajoutez la farine et le tion) la crème liquide avec le glucose et chocolat. 300 g de chocolat noir à 70 %, 112 g
30 g de jaunes d’œufs, 50 g de sucre. Chantilly cacao en poudre préalablement tamisés ajoutez le cacao en poudre. Faites cuire de beurre, 135 g de jaunes d’œufs, 240 g de
chocolat vanille. 200 g de crème liquide 35 % ensemble. Mélangez vigoureusement à à 110 °C l’eau et le sucre. Versez ce sirop blancs d’œufs, 30 g de sucre. Décor. 200 g de
de MG, 80 g de chocolat noir 64 %, 1/2 gousse l’aide d’une spatule. Reportez la casserole dans la crème chocolatée. Incorporez chocolat noir à 58 %, 1 quantité suffisante de
de vanille. Glaçage chocolat. 190 g de crème sur feu doux pour dessécher la panade. la gélatine préa- lablement réhydratée. cacao en poudre.
liquide à 35 % de MG, 95 g de glucose, 72 g de Hors du feu, ajoutez les œufs au fur et Mixez légèrement avant d’ajouter le Meringue chocolat. Dans la cuve du
cacao en poudre, 100 g d’eau de source, 260 g de à mesure pour obtenir une consistance sucre inverti. Réservez au réfrigérateur. robot muni du fouet, faites monter
sucre, 28 g de sucre inverti, 15 g de gélatine en lisse et souple. Mettez la pâte en poche Utilisez-le à 32-35 °C. Montage. Avec le les blancs d’œufs puis serrez-les avec
poudre, 75 g d’eau. Décor. Feuille d’or. munie d’une douille unie de 10 mm de reste de crémeux chocolat, garnissez par le sucre. Lorsque les blancs sont bien
Feuilletage chocolat. Préparez la pâte diamètre. Sur une plaque recouverte le dessous les choux à l’aide d’une poche. montés, ajoutez le sucre glace et le cacao
feuilletée au chocolat. Dans un bol, pré- d’un tapis silicone, pochez des choux de Trempez le dessus des choux dans le en poudre tamisés. Mélangez délicate-
parez une détrempe en mélangeant le 3 cm de diamètre. Crumble chocolat. Sur glaçage chocolat. Posez le palet de cré- ment à l’aide d’une maryse. Remplissez
sel, l’eau puis la farine tamisée avec le le plan de travail, mélangez du bout des meux congelé sur le disque de feuilletage une poche munie d’une douille unie
cacao en poudre et le beurre fondu. À doigts la farine, le cacao et la cassonade. chocolat. Disposez de façon symétrique et dressez 24 disques de 6 cm de dia-
l’aide d’une corne, mélangez jusqu’à Incorporez le beurre pommade préala- 6 choux garnis, côté glaçage vers le haut. mètre sur une plaque recouverte d’un
l’obtention d’une pâte. Ne la travaillez blement coupé en cubes, puis le grué Pochez la chantilly au centre et entre les tapis silicone. Enfournez à 90 °C (th. 3)
pas trop. Rassemblez et boulez la pâte et mélangez jusqu’à l’obtention d’une choux. Placez un dernier chou au milieu pendant au minimum 2 h. Mousse au
obtenue. À l’aide d’un couteau, incisez texture sableuse. Abaissez finement la et décorez avec un peu de feuille d’or. chocolat. Dans une casserole, faites fondre
la pâte en quadrillage pour la détendre. pâte à 3 mm d’épaisseur. Réservez au au bain-marie le chocolat à 40 °C avec le
Filmez-la et réservez 20 min au minimum congélateur 20 min. Détaillez des cercles 7. Crème glacée au chocolat beurre. Dans un bol, fouettez les jaunes
au réfrigérateur. Travaillez le beurre de de 3 cm à l’aide de l’emporte-pièce, puis Pour 6 à 8 personnes d’œufs au ruban. Dans la cuve du robot
tourage au rouleau pour l’assouplir et lui placez-les sur les choux. Enfournez à Préparation 40 min. Maturation 4 à 12 h. muni du fouet, montez les blancs d’œufs
donner une forme rectangle. Il est impor- 170 °C (th. 5/6) pendant 15 à 20 min. Conservation 2 semaines. serrés avec le sucre. À l’aide d’une maryse,
tant que le beurre reste froid et que sa Crémeux chocolat. Dans une casserole, Ingrédients. 32 g de poudre de lait à 0 % de mélangez délicatement les jaunes et les
plasticité soit identique à la fermeté de la faites fondre le chocolat (noir ou lait) MG, 150 g de saccharose, 5 g de stabilisateur, blancs d’œufs. Puis ajoutez un tiers du
détrempe. Abaissez la pâte deux fois plus au bain-marie à 35-40 °C. Dans une 518 g de lait entier à 3,6 % de MG, 200 g mélange d’œufs dans le chocolat et le
grande que la taille du beurre. Disposez autre casserole, portez à ébullition le de crème liquide à 35 % de MG, 45 g de beurre fondus. Mélangez bien. Lorsque
et enfermez le beurre travaillé dans la lait et la crème avec la moitié du sucre. sucre inverti, 40 g de jaunes d’œufs, 40 g de le tout est homogène, incorporez déli-
pâte. Coupez l’excédent de pâte qui Blanchissez les jaunes d’œufs avec le res- pâte de cacao, 75 g de chocolat de couverture catement le reste du mélange d’œufs
dépasse. Fleurez légèrement votre plan tant du sucre au fouet. Quand le lait bout, Caraïbes à 66 %. jusqu’à l’obtention d’une mousse. Mettez
de travail et abaissez le pâton sur 60 cm de versez une partie du lait sur l’appareil. Mélangez le lait en poudre, le saccharose la mousse en poche. Montage. Dressez
long par 25 cm de large pour un tourage Mélangez avec le fouet. Reversez le tout et le stabilisateur. Dans une casserole, une rosace de mousse au chocolat sur
classique à 5 tours. Pliez en quatre (tour dans la casserole tout en remuant avec faites chauffer le lait, la crème et le sucre 12 disques de meringue. Déposez par-des-
portefeuille). Ramenez les extrémités une spatule et procédez à la cuisson à la inverti. À 35 °C, ajoutez le mélange saccha- sus un autre disque de meringue. Masquez
vers le centre (1/3 – 2/3) puis en deux. nappe jusqu’à atteindre la température rose, stabilisateur et lait en poudre. À le tour du petit gâteau et le dessus avec
Tournez votre pâton d’un quart de tour de 83-85 °C. Versez la crème anglaise 40 °C, ajoutez les jaunes d’œufs. le reste de mousse au chocolat et laissez
vers la droite. Abaissez de nouveau, puis sur le chocolat fondu en trois fois puis Poursuivez la cuisson à 85 °C pendant prendre au réfrigérateur, le temps de pré-
pliez en trois (tour simple). À ce stade, mixez quelques secondes à l’aide d’un environ 1 minute. Incorporez la pâte parer les copeaux de chocolat (technique
le pâton est à deux tours et demi. Filmez mixeur plongeant. Coulez la crème sur de cacao et la couverture de chocolat dans la recette de la charlotte). Déposez
le pâton et réservez-le au réfrigérateur 2 cm dans le moule de 16 cm de diamètre. préalablement fondues au bain-marie. les copeaux harmonieusement, puis sau-
une trentaine de minutes. Veillez à ce Réservez au congélateur pendant 45 min. Mixez puis chinoisez. Débarrassez dans poudrez de cacao en poudre.

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 ADRESSES

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Le Désert de Retz. Ouvert tous les fr Foscarini. foscarini.com Laurie avantscene.fr Galerie Yves Gastou. 12, 89 80 28 et lesatelierscaffin.com Marc
samedis, d’avril à fin d’octobre. Allée Lumière. laurielumiere.com Ligne rue Bonaparte, 75006. Tél. 01 53 73 00 Maison. 120, rue des Rosiers, 93400
Frédéric Passy, 78240 Chambourcy. Roset. ligne-roset.com Magic Circus. 10 et galerieyvesgastou.com Harmony. Saint-Ouen. Tél. 01 42 25 12 79 et marc-
Tél.01 39 22 31 31 et ledesertderetz.fr magic-circus.fr Martinelli Luce.mar- Tél. 05 56 47 63 48 et harmony-textile. maison.fr Munna chez Silvera. 264,
Tombés du ciel page 21 tinelliluce.it Nedgis. nedgis.com com Hubert Legall. À la galerie Avant- rue du Faubourg Saint-Honoré 75008
Bang & Olufsen. bang-olufsen.com Original BTC. fr.originalbtc.com scène. avantscene.fr Ikea Paris. 23, Paris. Tél. 01 56 68 76 00 et munnade-
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tion.com Bernardaud. bernardaud. bilier.com Rispal. rispal.com Roche 09 69 36 20 06 et ikea.com Jo & Léon. 75006. Tél. 01 43 29 12 71 et nobilis.fr
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Boutiques de Musées. 9 rue de serax.com Tom Dixon. tomdixon.net 33 55 95. La Manufacture Cogolin. 67 00 et odf.fr Philippe Parent. phi-
Rivoli, 75001. boutiquesdemusees. The Conran Shop. conranshop.com 30, rue des Saints-Pères, 75007. Tél. [email protected] Pierre Frey.
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Christofle. christofle.com Clarins. 32, Drôle de bijoutier page 54 et polspotten.nl Pomax. Aux Galeries Tél. 01 43 46 70 39 et pierregonalons.
rue de Sévigné, 75004. clarins.com Beautiful Accident Paris. Atelier show- Lafayette Paris Haussmann. 40, bou- com Porta Romana. portaromana.com
D’Orsay. dorsay.paris Éditions de La room et boutique. 20 rue de Thorigny, levard Haussmann, 75009. Tél. 01 40 Pouenat. 22 bis, passage Dauphine,
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Éditions du Chêne. editionsduchene. com/beautifulaccidentparis ou et fr. 45, rue du Bac, 75007. Tél. 01 42 84 nat.fr Sé Collections. se-collections.
fr Éditons Rizzoli New York. rizzo- facebook.com/beautifulaccident 84 00 et porcelanosa.com Ramon com Sophie Dries. sophiedries.com
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Living. fermliving.com Fragonard. Fleurs de pluie page 58 13 48 et ramonsoler.net Serrurerie maire.fr Vola chez Sopha Industries.
fragonard.com Galerie Avant-Scène. Le Bon Marché Rive Gauche. 24, rue Schmidt. 15, passage de la Main d’Or, 44, rue Blanche, 75009. Tél. 01 42
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pansu.com La Maison de Commerce. Le musée de Montmartre. Ouvert tous 45 55 20 43 et veronique-de-soultrait. Comme au théâtre page 114
lamaisondecommerce.com La Maison les jours de 10 h à 18 h. Le Café Renoir com Pierre Gonalons. 39, galerie Vivienne,
du Chocolat. lamaisonduchocolat. est ouvert du mercredi au dimanche Point d’équilibre page 102 75002. Tél. 01 43 46 70 39/06 09 97
fr La Monnaie de Paris. monnaie- de 11 h 30 à 17 h, d’octobre à avril. 12, Fabrice Juan. Tél. 01 57 68 34 64 et 73 70 et pierregonalons.com Ascète.
deparis.fr Le Bazar de Diptyque. 16 rue Cortot, 75018. Tél. 01 49 25 89 39 fabricejuan.com B&B Italia chez ascete.com Atelier Dégut. 24, rue
rue Saint Roch, 75001. diptyquepa- et museedemontmartre.fr Caterina Silvera. 264, rue du Faubourg Saint- Rabelais, 69003 Lyon. Tél. 04 78 60
ris.com Le Chocolat Alain Ducasse. Murino Jewellery chez Goralska. 12, Honoré, 75008. Tél. 01 56 68 76 00 et 87 46 et fredericdegut.fr Baccarat.
lechocolat-alainducasse.com Leica. rue de la Paix, 75002. goralska.com bebitalia.com Carpenters Workshop 79, rue du Faubourg Saint-Honoré,
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ligne-roset.com Longchamp. long- 42 86 60 60 et fred.com Boris Lumé. 75004. Tél 01 42 78 80 92 et carpen- fr Carlo Scarpa, Kazuhide Takahama
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