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1ère Crise de Berlin- blocus de Berlin

(juin 1948 – mai 1949)

INTRODUCTION
Après la rupture de 1947, les États-Unis et l’URSS entrent dans une logique d’affrontement marquée par
des crises internationales, sans toutefois déboucher sur un conflit ouvert. C’est à Berlin que se déroule
l’une des crises majeures qui marquent les débuts de cette « guerre froide ». Le 24 juin 1948, l’Union
soviétique bloque les voies d’accès terrestre à Berlin-Ouest. Commence alors le « blocus de Berlin », qui
dure jusqu’au 12 mai 1949. C’est l'une des toutes premières crises d’une nouvelle période qui s’ouvre
dans les relations internationales de la guerre froide.

CONTEXTE ET CAUSES
L’avancée communiste dans le monde. Cherchant à constituer un glacis défensif, l'URSS étend le
communisme hors des frontières soviétiques en extrême Orient (Chine) et en Europe où ont lieu des
grèves communistes en Italie et en France en 1947-1948 et surtout le coup de Prague (prise de contrôle
de la Tchécoslovaquie en février 1948 par le Parti communiste tchécoslovaque, avec le soutien de l'Union
soviétique).
Politique d’endiguement. Introduite en mars 1947 par le Président Truman, la politique de
l'endiguement constitue un tournant dans ce que l'on peut désormais appeler les relations EST-OUEST.
Au début de 1947, le gouvernement américain décide de porter un coup d'arrêt à la poussée communiste
en Europe et en Asie. Il lance notamment le plan Marshall en Juin 1947.
Désaccords autour de la question Allemande. Si la conférence de Yalta s'est clairement exprimée sur
la partition de l'Allemagne en quatre zones d'occupation : soviétique, américaine, britannique et
française, elle ne s'est pas prononcée sur le système politique et économique à pratiquer dans
l'Allemagne occupée, de même sur la durée de l'occupation.
Fusion des trois zones d'occupation. Les Américains décident de lancer le relèvement économique et
politique de l'Allemagne occidentale (doctrine Truman/ Plan Marshall) et de transformer à brève
échéance leur trizone en un État politiquement et économiquement capable de faire barrage au
communisme.
Unification monétaire des trois zones. Une nouvelle monnaie, le Deutschemark, y remplace (le 20
juin) l'ancien Mark déprécié par les émissions massives des Soviétiques. Cette réforme monétaire
provoque une crise aiguë entre les Occidentaux et les Soviétiques.
Les Occidentaux justifient toutes ces mesures comme une riposte à la satellisation de l'Europe de
l'Est. Pour les Soviétiques, toutes ces mesures sont en contradiction avec les accords de Potsdam.

DEROULEMENT
Blocus de Berlin ouest. Le 24 juin 1948, En l’absence de tout accord interallié garantissant l’accès
terrestre à Berlin ouest L'URSS décide de couper les routes et les voies ferrées qui relient les trois zones
d'occupation occidentales de Berlin à l'Ouest.
Riposte des alliés par la mise en place du "pont aérien" pendant 11 mois (juin 48-mai49). Berlin
Ouest risquant d'être asphyxiée, Les Américains organisent un gigantesque pont aérien pour ravitailler
les Berlinois de l'Ouest. En un an, 2,5 millions de tonnes de ravitaillement sont ainsi acheminés.
Les soviétiques lèvent le Blocus. Pour maintenir libres les couloirs aériens, les Américains menacent
d’utiliser la force. Ainsi, la maîtrise aérienne que les USA ont manifestée a permis d'éviter l'affrontement.
Finalement, n’ayant pas provoqué le recul ou le départ des Occidentaux, les Soviétiques lèvent le blocus
le 12 mai 1949. Staline reconnaît sa défaite face au camp occidental.

CONSEQUENCES
Constitution de deux Etats en Allemagne. Le 8 mai 1949, les Occidentaux partagent effectivement
l'Allemagne en créant la RFA lors de la conférence de Londres, groupant les trois zones occidentales. De
leur côté, les Soviétiques créent sur leur ex-zone la RDA, le 7 octobre 1949.
Création de l’OTAN. Le 4 avril 1949, les gouvernements occidentaux signent le traité de l’Atlantique
Nord, une vaste alliance de type défensif. L’un des articles du traité précise que « les Parties conviennent
qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du

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Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les Parties. » En 1955, les pays
signataires se dotent d’une structure militaire commune : l’OTAN. À l’Ouest, l’idée du réarmement de
l’Allemagne et de son intégration dans une structure d’unification européenne apparaît comme
indispensable pour lutter contre l’Union soviétique.
Renforcement du sentiment pro-américain en Allemagne. Au lieu d’affaiblir l’influence occidentale en
Allemagne, il la conforte ; la réaction des Américains convainc les Allemands de la sincérité de leur
soutien.
Aggravation des conditions économiques à Berlin-Ouest. Le nombre de chômeurs s’accroît
brusquement en grande partie à cause de l’afflux de réfugiés est-allemands qui fuient les conditions de
vie difficiles de la zone soviétique.
Cristallisation des blocs : satellisation de l’Allemagne de l’Est par l’URSS et création de l’OTAN
CONCLUSION
En levant le blocus, Staline reconnaît sa première défaite face à l’Occident dans la guerre froide. Pour
le camp occidental, la démonstration est faite qu'une résistance prolongée face aux intimidations
soviétiques peut forcer l'URSS à accepter un compromis. Il s'agit pour l'URSS et l'Allemagne de l'Est
d'une humiliation, voire d'une grande défaite, et d'une victoire pour les occidentaux qui passent,
aux yeux des allemands de l’Ouest, de statut d’occupant à celui de protecteur.
Dans cette crise, l’attitude relativement modérée des deux Grands l’empêche de déboucher sur une
conflagration générale. Les Soviétiques n’ont pas empêché la circulation aérienne et les Américains n’ont
pas cherché à franchir les barrages soviétiques. Le monopole nucléaire américain et la supériorité
conventionnelle des Soviétiques constituent déjà des éléments dissuasifs.

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