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« 

L’habit ne fait pas le moine ». La mise en garde portée par le proverbe est sans équivoque : il ne faut pas se fier aux apparences. Le costume1
est alors conçu comme un outil du paraître et de la démonstration sociale. Si l’habit du moine se doit de souligner l’humilité et le renoncement
aux biens de ce monde pratiqués par son porteur, celui de la noblesse répond à l’adage inverse. L’ostentation est de rigueur pour signifier une
condition sociale élevée. Quoi de mieux pour satisfaire à cet objectif qu’un bijou, une ceinture richement ouvragée ou des broderies de pierres
précieuses ? Pour nous, l’habit évoque avant tout un ensemble de pièces de tissu. Cependant, les éléments aujourd’hui désignés sous le nom
d’« accessoires de mode » font partie intégrante du costume au Moyen Âge. Ils le magnifient, l’ornent, le complètent, et parfois même se
substituent à lui. L’étude de la place tenue par l’orfèvrerie dans l’habit médiéval à travers un exemple prestigieux paraît donc essentielle pour
répondre à l’une des problématiques soulevées par le thème de ce bulletin : la question du statut ornemental du vêtement et de son utilisation
comme moyen de représentation sociale.
 2 Les documents de la Recette générale de toutes les finances des ducs de Bourgogne mentionnés dans c (...)
 3 Mathieu d’Escouchy, Chroniques de Mathieu d’Escouchy, éd. Gaston de Fresne de Beaucourt, Paris, Ren (...)

2Philippe le Bon, duc de Bourgogne (1419-1467), compte parmi les plus grands princes de l’Europe du XVe siècle. Ce duc, connu pour ses
somptueuses fêtes, son luxe ostentatoire et ses nombreux dons, s’est bâti une image de seigneur parmi les plus riches et les plus puissants de cette
époque, et ce en grande partie grâce aux objets précieux. Le nombre d’objets d’orfèvrerie médiévaux parvenus jusqu’à nous étant très réduit, les
archives de la Recette générale de toutes les finances conservées à Lille2 et les chroniques du XVe siècle3 fournissent de précieux renseignements
sur la commande artistique du duc de Bourgogne. Le vocabulaire employé dans ces documents et les informations qu’ils apportent sur
l’utilisation des parures précieuses soulignent l’appartenance de ces dernières au costume, et font apparaître la fonction politique et sociale
qu’elles pouvaient revêtir. La façon dont ces atours étaient en effet perçus et employés pouvait différer selon le type de vêtement à orner, la
charge ou le rang de son porteur et la circonstance dans laquelle il était porté.

L’orfèvrerie et le costume : de la simple juxtaposition à la fusion


 4 Le clinquant est un ornement brillant fait de lamelles d’or ou d’argent. Pour la signification des (...)
 5 Voir Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement à la cour de monseigneur le duc de Bourgogne : cost (...)

3Au Moyen Âge, quantité de bijoux pouvaient être ajoutés au costume, tels que les colliers, les bagues, ou encore les couronnes. D’autres objets,
tels que les fermaux, les agrafes ou les ceintures, avaient plus particulièrement le rôle de lier entre eux plusieurs vêtements ou parties de
vêtement. Enfin, les vêtements civils ou militaires pouvaient être brodés d’or, d’argent, de perles et de pierres précieuses. C’est par cette dernière
catégorie de pièces d’orfèvrerie qui possède une relation particulière avec le costume, plus étroite et moins souvent évoquée, que la présente
étude débutera. Certains manteaux, paletots ou chaperons étaient ainsi véritablement couverts d’orfèvrerie. De petites pièces d’or et d’argent,
sous forme de « clinquants »4 ou encore de « paillettes » pouvaient être appliquées « branlantes » c’est-à-dire pendantes, ou encore cousues sur le
tissu pour ne montrer qu’une seule face5. Les brodeurs et les orfèvres étaient ainsi susceptibles de travailler ensemble à la confection de ces
vêtements luxueux. Sous le principat de Philippe le Bon, les matériaux précieux étaient fournis soit par l’orfèvre, soit directement par le
commanditaire comme nous le verrons plus loin.

 6 Voir Pierre Cromer, entrée « garnir », dans Robert Martin et Bernard Combettes (dir.), Dictionnaire (...)

4Le vocabulaire employé dans les documents comptables bourguignons présente un intérêt particulier. Lorsqu’une pièce de tissu décorée
d’orfèvrerie est décrite dans un article de comptes, le mot orné n’est en effet jamais employé : les termes utilisés sont plutôt mis, brodé ou encore
garni. Si garnir peut effectivement signifier « orner », ce mot comporte toute une série d’autres sens. Il exprime d’abord une idée de protection
ou de défense et, au sens figuré, de garantie. Il est particulièrement employé dans le domaine des arts militaires, où cette valeur est liée au fait
d’être muni de l’équipement approprié : maintes significations de garnir tournent en effet autour des idées d’approvisionnement ou
d’équipement. C’est à partir de ce dernier sens que garnir en arrive à signifier « orner » : dans cette dernière acception, garnir inclut l’action de
« doubler » un vêtement, et peut suggérer l’abondance, puisque garni de peut aussi vouloir dire « être plein de », « être pourvu de »6. Le champ
sémantique de garnir réunit donc deux idées qui, pour nos esprits modernes, auraient pu paraître antithétiques : la protection et l’ornement, c’est-
à-dire en quelque sorte l’utile et l’agréable. Ces deux réseaux de connotations aujourd’hui opposées semblent en effet s’appuyer tous deux sur le
sème de l’abondance, l’idée d’être pourvu. Ces pièces d’orfèvrerie étaient donc considérées comme faisant partie intégrante du vêtement, le
« remplissant » pour lui permettre de répondre, par le simple fait de le porter, à une fonction particulière d’ostentation au service du paraître et de
la distinction sociale.

Des uniformes précieux pour un entourage prestigieux


 7 Philippe le Bon assiège la ville de Calais en 1436 dans le but de la reprendre à ses anciens alliés (...)
 8 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 643.
 9 Michèle Beaulieu et Jeanne Baylé, Le Costume en Bourgogne, Paris, Puf, 1956, p. 56-57.
 10 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 115

5Malgré le grand intérêt que portait Philippe le Bon aux parures précieuses, leur coût extrêmement élevé ne lui permettait pas d’en pourvoir tous
les membres de sa cour. Parmi eux, les archers de corps ducaux font donc figure de privilégiés. Leur costume fait en effet l’objet d’une attention
constante tout au long du principat de Philippe le Bon. Les archers, qui forment la garde rapprochée du prince dans tous ses déplacements et lors
des cérémonies, constituent un groupe militaire dont la tenue uniformisée était particulièrement soignée : leurs vêtements d’apparat sont adaptés
aux circonstances de chaque événement. La présence d’ornements d’orfèvrerie est la seule composante de leur costume à n’avoir jamais été
supprimée, alors même que la diminution des moyens financiers ducaux la fait quasiment disparaître des habits du reste des gens de cour : « alors
que la broderie d’orfèvrerie fut, passé le siège de Calais7, en nette perte de vitesse, les archers étaient la seule catégorie de personnel pour
lesquels on a continué à réaliser des riches parures d’orfèvrerie, très coûteuses »8. Ces archers se distinguent donc par le port de riches vêtements
appelés « paletots ». Ces habits du dessus doivent d’ailleurs leur nom, selon Michèle Beaulieu et Jeanne Baylé9, aux applications d’orfèvrerie
dont ils ont été ornés avec constance. Ce vêtement avait un usage aussi bien militaire que d’apparat civil10.

6Le renouvellement des paletots des archers a été très fréquent et semble avoir été motivé par des circonstances particulières : mariages,
cérémonies de l’ordre de la Toison d’or, rencontres diplomatiques ou campagnes militaires. Ainsi, la tenue de sa garde personnelle est un élément
suffisamment essentiel de l’ostentation ducale pour qu’à l’occasion du Banquet du Faisan Philippe le Bon emprunte à sa femme, Isabelle du
Portugal,

 11 Soit environ 12,24 kg.


 12 Lille, Archives Départementales du Nord (ADN), B 2017, fo 206ro et vo.

cinquante marcs d’argent11 en vaisselle que elle lui presta pour de ce estre faites orfaverie et paillettes dont furent bordees certain grant nombre
de robes, et icelui seigneur fist faire et donner a pluiseur nobles hommes et autres ses archiers de corps pour les porter le jour d’un banquet qu’il
fist en sa ville de Lille ou mois de fevrier 145312.

 13 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 353 et 379 : « En celle salle, au plus près (...)
 14 Cette vaisselle n’était d’ailleurs pas forcément la sienne : il avait dû en emprunter une partie, c (...)
 15 Olivier de la Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 349.

Ce banquet est en effet un événement d’envergure pour Philippe le Bon : il y officialise par un serment sa volonté de défendre la chrétienté en
Turquie, en réaction à la prise de Constantinople en 1453. Ces festivités sont donc doublement importantes aux yeux du duc, puisqu’elles
réactualisent le projet de croisade qu’il a toujours nourri. Le Banquet du Faisan représente alors pour lui l’occasion de mettre en œuvre toutes
sortes de moyens afin d’apparaître aux yeux de toute l’Europe comme un grand seigneur mettant son immense richesse au service de la
chrétienté. D’après ce que rapportent les chroniqueurs13, le duc y expose notamment de la vaisselle précieuse très coûteuse en quantité
impressionnante14. Les dépenses extravagantes réalisées pour ce banquet l’ont ainsi contraint à emprunter la vaisselle de l’hôtel de la duchesse
pour fournir l’argent du costume de ses archers. Or le chroniqueur Olivier de la Marche précise que ces derniers gardaient les portes d’entrée de
la salle de réception : ils étaient donc les premiers membres du personnel que les convives voyaient à leur arrivée15, ce qui renforçait leur rôle
essentiel dans l’ostentation de la cour ducale.

7Le second trait marquant de cet uniforme réside dans le fait que l’orfèvrerie est employée différemment sur les paletots des archers, ceux de
leurs capitaines, et ceux des capitaines qui sont aussi des chevaliers. Ainsi en 1455, le brodeur Thierry du Chastel est payé pour avoir brodé

 16 Soit environ 18,85 kg.


 17 Lille, ADN, B 2020, fo 460vo et 461ro.

sur les 4 paltos desdits 4 capitaines chacun quatre onces d’argent et, sur chacun des autres 300, deux onces font lesdits 77 marcs16 qui au pris de
sept livres seize solz le marc valent 600 l. 12 s. A lui pour avoir fait mettre iceulx 77 m. d’argent en paillettes au pris de quarante huit solz le
marc 184 l. 16 s. A lui pour la dorreure des paillettes mises sur l’un des paltos desdits 4 capitaines pour ce qu’il est chevalier 4 l. 16 s.17

 18 On trouve d’autres exemples de ce type : Lille, ADN, B 1972 fo. 237vo et 238ro (en 1441) ; Lille, A (...)

Les capitaines portent une quantité d’argent deux fois plus importante que celle octroyée aux simples archers. Les paillettes de l’unique chevalier
présent parmi les capitaines sont, de plus, dorées pour le distinguer comme appartenant à un rang plus élevé18. L’orfèvrerie brodée sur les
uniformes marque donc sans appel la hiérarchie au sein du corps des archers.

8Lors du fameux Banquet du Faisan, les archers de corps n’ont pas été les seuls à recevoir de somptueux vêtements de la part de Philippe le Bon.
Le duc met en scène son vœu de croisade de manière très théâtrale. Avant la prestation du serment, une foule de personnages se succède devant
les convives au cours des différents entremets. Lors du dernier de ces intermèdes, Grâce-Dieu, une figure féminine allégorique portant un
costume religieux, vient devant le duc pour lui présenter douze demoiselles accompagnées par douze chevaliers : elles personnifient douze vertus
indispensables à la réussite de la croisade – les trois vertus théologales, Foi, Espérance et Charité, les quatre vertus cardinales, Courage, Justice,
Prudence et Tempérance, et cinq vertus chevaleresques, Vérité, Largesse, Diligence, Raison et Vaillance. Ces figurants se présentent dans de
fabuleux atours décrits par Olivier de la Marche :

 19 La létice est la fourrure de couleur blanche de la belette des neiges.


 20 L’atour désigne ici un bonnet ajouré, chargé d’orfèvrerie, selon la mode portugaise du milieu du XV(...)
 21 Le bourrelet est une couronne faite de bourre, diversement agrémentée, servant de base à une coiffu (...)
 22 « Roses ».
 23 Le volet est une pièce d’étoffe flottant au vent.
 24 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 372.

Et après vindrent douze chevaliers, chascun menant une dame par la main, et estoient habillez de pourpoinctz cramoisys et de palletocz à
manches, la moitié gris et l’aultre noir, de satin brodé de feuillage et chargé d’orfavrerie ; et avoient chapeaux de velours noir, orfavrerisés
comme lesdits palletocz […]. Et lesdictes douze dames furent vestues de cottes simples de satin cramoisy, bordées de letices19 ; et par-dessus
avoient en maniere d’une chemise de si fine toille, qu’on vit la cotte parmy ; et avoient ung atour20 tout rond à la façon de Portugal, dont les
bourreletz21 estoient à maniere de rauces22 ; et passoient par derriere, ainsi que pattes de chapperons pour hommes, de deliés voletz23 chargez
d’orfavrerie d’or branlant ; et furent leurs visaiges couverts du volet24.

 25 Mathieu d’Escouchy, Chroniques…, éd. cit., t. II, p. 226-228.


 26 Lille, ADN, B 2017, fo 306vo et 307ro.
 27 L’idée sous-jacente est que la beauté sensible, et en particulier la luminosité des pierreries, peu (...)

Le chroniqueur Mathieu d’Escouchy ajoute même à cette description que les paletots des chevaliers étaient « brodez de feullages d’or et chargiéz
d’orfaverie très richement », que leurs coiffes étaient « bordez et orphaverisiés comme lesdis palletos » et que les dames portaient des « déliés
voiles, chargiez et brodez, et pareillement à bourlès desdis atours d’orfaverie d’or branllant et esmaillé moult gentement. Et avoient au col colers
d’or aournez de pierries touttes pareilles »25. Les archives ducales ne font pas mention des costumes des dames. Cependant, les habits des
chevaliers y sont bien mentionnés puisqu’un certain Jean de Dessetinghen est rémunéré « pour la façon de 12 paltos de satin noir et gris chargiés
d’orfaverie que il a semblablement fait et donner a douze gentilz hommes de son hostel le jour de sondit banquet »26. Une différence se fait jour
entre les uniformes d’apparat des archers ducaux et ces déguisements transformant les chevaliers et leurs dames en vertus. Si les broderies et
autres incrustations d’orfèvrerie se limitent, pour les archers, à leur paletot, les personnifications du divertissement les arborent sur leur paletot
mais aussi sur leur coiffe. Ce développement des décorations précieuses transforme alors ces éminents membres de la cour ducale en de
somptueuses allégories des vertus chrétiennes et chevaleresques, personnages dont la beauté évoque l’éclat du rayonnement divin27. Ainsi, par la
richesse et la splendeur de ses ornements, le costume des gens de la cour ducale tient une place de première importance dans les différentes
formes de mise en scène du pouvoir ducal, qu’elles soient d’ordre cérémoniel ou véritablement théâtral. Ces vêtements sont alors tout aussi
remarqués par les convives que les buffets remplis de vaisselle précieuse.

Les parures ducales : un outil politique de premier ordre


 28 Le clou désigne ici un clou d’ornement fixé sur un vêtement qu’il sert à fermer.
 29 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122 et Lille, ADN, B 1957, fo 376vo.
 30 Le rubis balais, abrégé ici en « balais », désigne un rubis d’un rouge lavé, cendré ou virant au ro (...)
 31 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122 et Lille, ADN, B 1978, fo 266vo.
 32 Voir Bertrand Schnerb, L’État bourguignon, Paris, Perrin, « Tempus », 1999, p. 218.

9Si le duc porte une attention particulière au costume de son entourage, il est encore plus attentif à sa propre toilette, qui ne laisse aucune place
au hasard. Parmi les nombreuses parures que Philippe le Bon achète pour son propre usage, signalons tout d’abord les objets désignés dans les
comptes sous le nom d’« écharpe ducale ». Ils consistent en une bande de tissu mêlée de fils d’or et garnie de pierres précieuses et de perles,
portée en écharpe, c’est-à-dire en biais par-dessus les vêtements, dans le cadre d’une cérémonie. L’une de ces écharpes apparaît dans les comptes
ducaux dès 1436, année où l’orfèvre brugeois Jean Peutin est prié de préparer un diamant destiné à être brodé sur celle-ci : « a lui pour avoir mis
en ung clou28 l’un des gros diamens de mondit seigneur nommé le diament de Brabant pour icellui mettre en sa belle escherpe 9 l. 12 s. »29.
Puis, en 1443, le duc paie Jean Peutin pour avoir « assiz et mis en oeuvre plusieurs balaiz30 en la belle escharpe de mondit seigneur 18 l. »31.
Philippe le Bon utilise en effet cette même année sa « belle écharpe » lors d’un dîner organisé à Besançon pour traiter avec le roi des Romains
Frédéric de Habsbourg, qui conteste alors les possessions du duc de Bourgogne en Hainaut, Hollande, Zélande et Brabant32. Olivier
de la Marche décrit dans ses Mémoires la forte impression produite par cet objet particulièrement somptueux – ce sentiment est d’ailleurs
confirmé par l’estimation exagérée de son prix :

 33 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. I, p. 278-279.

Chascun jour visitoit le duc de Bourgoingne le Roy et le dimenche suyvant, fit le duc ung grand et riche disner où le Roy et les seigneurs de sa
compaignie disnerent, et ay bien souvenance que le duc porta celluy jour une echarpe d’or garnye de balais et de perles, que l’on extimoit valoir
plus de cent mille escuz33.

Philippe le Bon choisit ainsi d’emporter son écharpe en déplacement et de la porter en présence de Frédéric IV afin de s’imposer à lui comme un
prince riche et puissant, ce qui devait peser dans le cadre des pourparlers. Les objets d’orfèvrerie sont alors utilisés pour leur pouvoir de
valorisation et de fascination.

 34 Voir Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122.


 35 Le fusil [italique] est une petite pièce d’acier en forme de B que l’on frottait contre un silex po (...)
 36 Rappelons que la devise désigne une figure emblématique accompagnée d’une courte formule qui, génér (...)
 37 Lille, ADN, B 1982, fo 237vo : « pour la facon dont brode bien richement de pierrerye et orfaverye (...)
 38 C’est-à-dire une petite broche.
 39 Lille, ADN, B 1997/60120.
 40 Voir Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122.

10En 1445, le brodeur Thierry du Chastel travaille également à la réalisation d’une écharpe, qui ne semble certes pas être exactement la même
que celle citée précédemment au regard de la nature et du nombre de pierres utilisées, mais dont la description donne une idée un peu plus précise
de ce type d’objet réservé au duc34. Elle est en effet brodée de motifs représentant la croix de Saint André, des fusils35, des flammes et la devise
ducale36 – tous ces éléments renvoyant aux emblèmes de Philippe le Bon et de son ordre de la Toison d’or. Elle est également frangée sur tous
les bords et porte cinq gros rubis balais et quatre diamants pointus enchâssés dans de l’or37. Puis, en 1447, l’orfèvre bruxellois Étienne
de la Poulle refait dix-sept chatons d’or et une brochette38 pour fermer l’écharpe du duc. Il s’agit apparemment d’une troisième écharpe,
puisqu’il assied dans les nouveaux et les anciens chatons trente-trois rubis balais et place une feuille d’or sous chacun d’eux afin qu’ils brillent
davantage39. L’absence de mention du fameux « diamant de Brabant » dans ces derniers articles indique qu’il s’agit vraisemblablement
d’écharpes différentes de celle citée par Olivier de la Marche. Ce n’est pas du tout improbable, puisque le duc Jean sans Peur, père de Philippe
le Bon, a lui-même possédé quatre écharpes si l’on se réfère à l’inventaire de ses joyaux dressé en 142040. La volonté de Philippe le Bon de
garnir l’une de ses écharpes d’une pierre apparemment remarquable telle que le « diamant de Brabant » ou encore l’envie d’en faire améliorer
une autre en y ajoutant des feuilles d’or montrent que ces écharpes devaient particulièrement satisfaire son désir d’ostentation. Cette observation
est d’ailleurs confirmée par le témoignage d’Olivier de la Marche cité ci-dessus.

11Les joutes qui ont précédé le Banquet du Faisan ont également été l’occasion pour Philippe le Bon d’éblouir ses convives par ses propres
costumes. Le duc et deux de ses fils assistent en effet au tournoi, parés avec éclat. Philippe le Bon porte un collier d’or enrichi de diamants, de
balais et de perles ainsi qu’un chaperon dont la cornette est elle aussi ornée de pierreries – une tenue qu’Olivier de la Marche juge digne d’un
« prince puissant » :

 41 La cornette est la pointe du chaperon qui retombait en arrière ou s’enroulait sur la tête ou autour (...)
 42 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 345.
Au jour de ce bancquet doncques, monseigneur Adolf, qui s’estoit fait crier le chevalier au Cigne, vint après disner, de très bonne heure, sur les
rens, et fut accompaigné, du lieu où il estoit armé, par mondit seigneur le duc, par monseigneur de Charrolois, par monseigneur le bastard de
Bourgoingne, vestuz tous trois de robes de velours sur velours noir ; et avoient chascun ung collier d’or moult enrichiz de pierreries, comme
diamans, balais et parles ; et portoit mondit seigneur une cornettes41 à son chapperon, si riche de pierrerie que je ne le sçay aultrement extimer,
fors habillement de prince puissant42.

 43 Lille, ADN, B 2017, fo 307r°.

En 1454, Thierry du Chastel est d’ailleurs payé « pour la brodure par lui faite sur la cornette de l’un des chapperons de mon avantdit seigneur sur
laquelle ont pluiseurs gros perles et chieres pierieries 24 l. »43. Ce couvre-chef, qui semble correspondre à celui décrit par Olivier de la Marche,
a permis à Philippe le Bon d’éblouir ses convives par son goût et sa richesse dès le commencement des festivités de 1454.

12Lors de l’entrée du nouveau roi Louis XI à Paris en 1461, la mise de Philippe le Bon, ainsi d’ailleurs que la profusion de richesses déployées
par sa suite, suscitent à nouveau beaucoup d’admiration auprès des spectateurs. Georges Chastellain décrit le défilé en ces termes :

Sy vint l’heure que le duc de Bourgongne voulut partir de la ville pour aller au devant du roy et pour luy faire honneur à son entrée, de luy et de
ses nobles vassaux. Et en effet, se disposant à ce, monta en son hostel d’Artois ; et là se fist l’assemblée de tous ceux qui le devoient
accompagner, […] en tel nombre que l’un parmi l’autre, princes et barons se trouvèrent là ensemble deux cents quarante-trois chevaux couverts
de drap d’or, d’orfèvrerie et de velours et de brodure, et les moindres de damas et de satins, dont le nombre estoit petit, sans encore les richesses
et les habillemens de leurs corps et de leurs pages, dont oncques en ce royaume françois n’avoit esté vu, ne ouy cas pareil, ne qui y prist
comparaison. Et en ceste estat, sans faire autre narration de leur joliveté, le duc party de son hostel et dressa son chemin vers la porte Saint-Denis,
parmy celle grand rue, là où le peuple avoit tant haut et bas, et des dames aux fenestres que le nombre en fut inestimable, et s’esblouissoient les
yeux des dames et des regardans sur les richesses et beauté de ceste compagnie. Et tant en furent esmerveilliés et espris de joye, que à peine les
bouches ne leur souffroient à vuydier par paroles ce que les yeux leur faisoient comprendre superflues et d’admiration dignes.

 44 La salade est une sorte de casque ouvert ou fermé, très bombé, à visière courte et à couvre-nuque.
 45 C’est-à-dire la « merveille », d’après l’entrée « outrepas » du DMF (Robert Martin et Bernard Combe (...)
 46 Georges Chastellain, Œuvres..., éd. cit., vol. IV, p. 76-78.

Le duc de Bourgongne portoit une plume à son chapeau, de pris non extimable ; et estoit garnie ycelle de neuf gros balais, cincq gros diamans,
trois des plus grosses perles de la terre et claires à l’advenant, de soixante-deux autres perles de sorte et de grand pris ; et au chanfrain de son
cheval y avoit pareillement neuf gros balais autres, entresemés de perles sans nombre. Et en la salade44 portée après, estoit assis un riche balais
de Flandres, l’outrepas45 de chrestienneté. Et, ce dit-on, les autres montures qui le sieuvoyent, avecques les couvertures d’orfèvreries, ne sont à
réciter en fait de richesse et de grand pris, car les bouches n’y suffiroient à le mettre en compte, et les oyans restiveroient en la créance, qui ne
l’auroient vu. Par quoy sous ceste générale manière de parler, je couvre et comprens la pompe et richesse de tous les autres qui en ensieuvant le
chef d’eux tous, leur duc, estoit haute et grande par extrême46.

 47 Bertrand SCHNERB, L’État bourguignon..., op. cit., p. 407.


 48 Il s’avèrera, par la suite, qu’il se fourvoyait puisque Louis XI poursuivra la politique anti-bourg (...)

Les nombreux procédés utilisés par le chroniqueur pour exprimer son émerveillement devant la splendeur du cortège ducal laissent imaginer
l’effet produit par Philippe le Bon sur le peuple parisien pourtant « réputé pour être difficilement impressionnable »47. Il faut cependant garder à
l’esprit que, Georges Chastellain étant au service du duc, il ne manque certainement pas d’amplifier les réactions des parisiens. Cet événement
tenait extrêmement à cœur à Philippe le Bon. La mort de Charles VII, qui n’avait cessé d’être hostile à la puissance bourguignonne, semblait
marquer la fin des tensions entre celle-ci et la France. Le duc pensait alors que Louis XI serait mieux disposé à son égard, ne serait-ce que parce
qu’en 1456 le dauphin, en révolte ouverte contre son père Charles VII, avait trouvé refuge à la cour de Bourgogne. Philippe le Bon espérait donc
jouer un rôle politique de premier plan dans le gouvernement royal, ce qui explique son entrée triomphale à Paris48.

 49 Georges Chastellain, Œuvres..., éd. cit., vol. IV, p. 77.


 50 Lille, ADN, B 2040 fo 278vo et 279ro.

13D’après ce récit, un ornement du costume ducal éclipse tous les autres : la plume, ou plumas, disposée sur son chapeau et ornée d’une grande
quantité de pierres précieuses : « neuf gros balais, cincq gros diamans, trois des plus grosses perles de la terre et claires à l’advenant, de soixante-
deux autres perles de sorte et de grand pris »49. Si les chapeaux pouvaient être recouverts d’ornements précieux, la seule plume qui en décorait
parfois la cime suffisait donc à éblouir la foule. Les archives ducales complètent cette description en indiquant que Guillaume Piart, plumetier du
duc, a été payé pour un « plumatz garny d’orfaverie branlant et paillecté de plusieurs paillectes d’argent doré qu’il a pieca fait et livré pour
mondit seigneur en sa ville de Bruxelles » pour servir à son entrée à Paris50. Les plumes coiffaient également souvent les casques des cavaliers
de l’armée ducale. L’armure jouait en effet aussi un rôle important dans la politique d’ostentation de Philippe le Bon.

La guerre par l’ornement : le cas des armures


 51 Celui-ci revenait en effet au duc de Bourgogne par le traité de Hesdin qu’il avait signé en 1441 av (...)
14Malgré les pourparlers, le duc en arrivait parfois à utiliser les armes pour défendre ses intérêts. Dans le costume militaire, l’orfèvrerie
intervient dans une démarche d’intimidation plus nette encore. Il était des armures aussi riches en orfèvrerie que certains somptueux habits civils.
Olivier de la Marche évoque, dans ses Mémoires, la brillante armée de Philippe le Bon lorsque, après l’échec de la voie diplomatique à Besançon,
l’armée ducale part de Dijon en 1443 vers le Luxembourg pour asseoir le pouvoir bourguignon dans ce duché51 :

 52 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 11-12.

Ses paiges estoient richement en point, et portoient divers harnois de teste garniz et ajolivez de parles, de diamans et de balais, à merveilles
richement, dont une seule salades estoit extimée valoir cent mille escus d’or. Le duc de sa personne estoit armé gentement de son corps et
richement ès gardes, tant de ses bras, comme de son harnois de jambes, dont icelles gardes, et le chanfrain de son cheval estoient tous pleins et
enrichiz de grosses pierreries qui valoient un merveilleux avoir.52

 53 Charles Buttin, Le Guet de Genève au XVe siècle et l’armement de ses gardes, Genève/Anneçy, Kïnidig (...)
 54 Lille, ADN, B 2061, fo 133ro et vo. Philippe le Bon procéda en effet au sac de Dinant en août 1466.

Même si le chroniqueur estime à nouveau exagérément le prix des casques, sa description des vêtements et harnachements des hommes et
chevaux est tout à fait crédible. Outre les vêtements d’apparat militaire des archers déjà étudiés dans cet article, les armures faisaient également
l’objet d’une attention particulière. Dans sa description de l’entrée de Louis XI à Paris en 1461 citée ci-dessus, Georges Chastellain, signale la
« salade » du duc, portée à sa suite, sur laquelle était enchâssé « l’outrepas de chrestienneté », soit l’« un des plus beaux rubis qui fut au monde »
d’après Charles Buttin53. Plusieurs salades de cette richesse sont décrites dans les archives ducales : en 1466 par exemple, Philippe le Bon
charge son garde des joyaux, Jacques de Brégilles, de se rendre à Bruges pour « faire garnir d’or et de pierres precieuses une sallade que mondit
seigneur luy avoit ordonné faire faire pour porter ou voiage qu’il fist a la conqueste de Dinant »54.

 55 « Les Gantois font amende honorable à Philippe le Bon », Statuts et privilèges de Gand et de Flandr (...)
 56 Statuts et privilèges de Gand et de Flandre, Vienne, Österreichische Nationalbibliothek (ÖNB), 2583 (...)
 57 Gregory Clark, dans Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes : 1404-1482, (...)
 58 Le briquet est le terme médiéval désignant le fusil.

15Aucun casque de cette richesse n’est malheureusement parvenu jusqu’à nous. Cependant, une miniature du livre des Statuts et privilèges de
Gand et de Flandre conservé à Vienne, qui représente « Les Gantois f[aisa]nt amende honorable à Philippe le Bon »55, offre un témoignage
visuel de la richesse de ces panoplies militaires56. Au premier plan, Philippe le Bon, monté sur un cheval blanc richement paré, fait face au
peuple de Gand agenouillé. Le Maître des Privilèges de Gand et de Flandres a choisi un point de vue assez bas, donnant au duc un rôle dominant
dans la composition. Sa volonté n’était pas de reproduire un événement réel mais d’illustrer l’idée de « domination terrestre »57, ce que Philippe
le Bon devait apprécier particulièrement. Le duc porte une armure dont le précieux casque est remarquable. Cette salade semble être composée
d’un casque par-dessus lequel est posé un tissu orné de fil d’or et de pierres précieuses qui le dissimule presque entièrement. Le cimier, ou la
crête du casque, qui seul dépasse de ce turban d’étoffe est de plus orné d’un briquet bourguignon doré58.

Les Gantois font amende honorable à Philippe le Bon

Agrandir Original (jpeg, 103k)

Statuts et privilèges de Gand et de Flandre, Vienne, ÖNB, 2583, f° 349v°, 1453.


Vienne, Österreichische Nationalbibliothek

16Un casque semblable surmonté d’un turban est signalé dans un document plus tardif, datant d’août 1471, qui stipule le paiement effectif de
Gérard Loyet, orfèvre de Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon, pour

 59 Hugo van der Velden, The Donor’s Image. Gerard Loyet and the Votive Portraits of Charles the Bold, (...)

avoir estoffé ung chappeau d’achier et y faut a l’entour ung chappeau de duc d’or, garni de dix huit gros balais et de quarante bien grosses perles,
et a l’entour desdiz balais de grosses feuilles eslevees et percees a jour, et de plusieurs autres garnitures y servans, a l’entour desdites perles
semblables fueilles, CV livres59.

 60 Le boulon est une bossette de métal qui sert d’ornement.

Le décor d’orfèvrerie d’un casque pouvait ainsi se concentrer sur un chapeau venant prendre ensuite place sur la salade ou encore orner
directement le fer du casque. Sur la même miniature, les cavaliers placés derrière le duc portent d’ailleurs des casques ornés à leur base de clous
ou de boulons dorés60 directement œuvrés sur leur salade.

17Même si cette miniature ne représente pas un casque ayant véritablement appartenu au duc, la mise en évidence de la somptuosité de son
armure correspond tout à fait au but recherché par Philippe le Bon en arborant un tel costume : affirmer sa puissance et son autorité. La richesse
de son armée avait donc valeur d’intimidation de l’adversaire. Ce seigneur si riche et si puissant impressionnait sans nul doute l’armée adverse
par ce biais et gagnait ainsi une partie de la guerre psychologique.

Lorsque le joyau remplace le costume : tout un symbole


 61 Voir Bertrand Schnerb, L’État bourguignon…, op. cit., p. 299-300.

18Les éléments du costume précédemment étudiés sont intéressants car ils allient tissu ou armure et matériaux d’orfèvrerie. Ces derniers font
ainsi partie intégrante du vêtement pour le magnifier. Cependant, les bijoux peuvent également, non plus s’unir au vêtement, mais se substituer
symboliquement à lui. C’est le cas d’un joyau comptant parmi les objets les plus importants du principat de Philippe le Bon : le collier de l’ordre
de la Toison d’or. Le duc crée l’ordre de chevalerie de la Toison d’or en 1430, dans le but d’affirmer son indépendance politique vis-à-vis de la
France et de l’Angleterre mais aussi de partir en croisade, vœu qui ne sera pourtant jamais exaucé61. Cet ordre était de plus un excellent outil
diplomatique permettant au duc de se concilier les grands personnages de Flandres et d’Europe. L’objet scellant cette entrée dans l’ordre était un
collier dont le port était réglementé et obligatoire, contrairement au costume complet (manteau et chaperon écarlates) qui n’était porté que lors
des cérémonies de l’ordre. Le collier était donc l’objet le plus symbolique de ce costume et se substituait à l’ensemble de l’habit pour désigner un
chevalier de l’ordre.

 62 Voir Françoise de Gruben, Les Chapitres de la Toison d’or à l’époque bourguignonne (1430- 1477), Lou (...)
 63 L’ordre de l’Étole et Jarre fut fondé par le père d’Alphonse V d’Aragon ; Lille, ADN, B 1992/59845  (...)
 64 Voir Françoise de Gruben, Les Chapitres de la Toison d’or…, op. cit., p. 246. Voir également Élise (...)

19Au chapitre de l’ordre qui se déroule à Gand en 1445, Philippe le Bon fait élire le roi Alphonse V d’Aragon comme chevalier de la Toison
d’or62. Cette alliance revêtait une importance particulière pour la réalisation de la croisade voulue par le duc. En effet, le roi d’Aragon possédait
une puissante flotte, indispensable pour aller guerroyer contre les « mécréans », et qui faisait défaut à Philippe le Bon. Le duc envoie donc un
collier de l’ordre en Aragon et reçoit en retour celui de l’ordre de l’Étole et Jarre63. Cependant Alphonse V refuse le port quotidien du collier de
la Toison d’or, qui le lie de façon trop importante au duc de Bourgogne. Il demande d’ailleurs explicitement à pouvoir évaluer les conflits avant
d’y soutenir Philippe le Bon. Il veut ainsi séparer le domaine politique de l’engagement chevaleresque64. Cette vision est assez différente de
celle de Philippe le Bon. Ce dernier accepte tout de même la requête mais exige en retour les mêmes privilèges pour lui-même à l’égard de
l’Étole et Jarre. Cet épisode montre que le port du collier, se substituant à celui du costume entier, désigne explicitement son porteur comme
chevalier de l’ordre de la Toison d’or, donc comme un personnage socialement très important, mais surtout comme un allié politique du duc
de Bourgogne.

***

 65 Cette expression désigne les quatre fils du roi Jean le Bon : Charles V de France, Philippe le Hard (...)
 66 L’inventaire de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, fut réalisé en 1420 pour Philippe le Bon, mais r (...)
 67 Hugo van der Velden, The Donor’s Image…, op. cit., p. 144-145.

20Ces quelques exemples d’ornements précieux portés à la cour de Philippe le Bon montrent la diversité et la richesse de l’utilisation de
l’orfèvrerie dans le costume, que ce soit dans sa forme ou dans sa fonction. Des uniformes militaires aux costumes de cérémonie, les gens de la
cour ducale se devaient d’être vêtus le plus richement possible pour participer à l’image d’opulence et de puissance que le duc voulait donner à
l’Europe entière. Au-delà de la simple volonté d’ostentation, on utilise ces précieux matériaux pour des raisons et dans des cadres assez variés.
La quantité et la qualité des pièces de métal cousues sur les uniformes des archers servaient également à maintenir la hiérarchie. Les joyaux
portés par le duc pouvaient quant à eux servir d’instrument de valorisation dans le cadre de pourparlers diplomatiques. Enfin, les armures
richement décorées poursuivaient cette entreprise sur le champ de bataille. Comme son inventaire le laisse penser, Jean sans Peur possédait déjà
tous ces types d’objets précieux et s’en servait très volontiers, perpétuant ainsi l’émulation artistique engagée par les princes des fleurs de lys65
dans la seconde moitié du XIVe siècle66. Quant à Charles le Téméraire, le dernier duc de Valois-Bourgogne, il reprit à la suite de ses
prédécesseurs cette politique d’ostentation avec l’aide de son orfèvre, Gérard Loyet. Des aquarelles représentant certains de ses joyaux,
aujourd’hui perdus, permettent d’ailleurs d’avantage de se figurer l’éclat et la richesse des costumes et bijoux bourguignons67.

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Notes
1 Dans cet article, le terme costume est entendu comme désignant l’ensemble des vêtements et ornements portés par un individu. Il n’a pas le
sens restrictif de « costume théâtral » qu’on lui donne souvent aujourd’hui, mais est employé comme synonyme d’« habit ». À l’époque de
Philippe le Bon, l’« habit » inclut en effet, outre l’ensemble des vêtements qui couvrent le corps, la coiffure et la chaussure. Voir infra,
Introduction.

2 Les documents de la Recette générale de toutes les finances des ducs de Bourgogne mentionnés dans cet article sont conservés dans la série B
des archives départementales du Nord à Lille.

3 Mathieu d’Escouchy, Chroniques de Mathieu d’Escouchy, éd. Gaston de Fresne de Beaucourt, Paris, Renouard, « Publications pour la Société
de l’Histoire de France », 1863-1864 ; Olivier de La Marche, Mémoires d’Olivier de La Marche  : maître d’hôtel et capitaine des gardes de
Charles le Téméraire, éd. Henri Beaune et Jules d’arbaumont, Paris, Renouard, « Publications pour la Société de l’Histoire de France »,
1883-1888 ; Georges Chastellain, Œuvres, éd. Joseph-Bruno-Marie-Constantin Kervyn de Lettenhove, Bruxelles, F. Heussner, « Œuvres de
Georges Chastellain », 1864.

4 Le clinquant est un ornement brillant fait de lamelles d’or ou d’argent. Pour la signification des termes techniques voir Victor Gay, Glossaire
archéologique du Moyen Âge et de la Renaissance, Paris, Picard, 1883-1928, 2 vol. , ainsi que le Trésor de la Langue Française Informatisé,
http://atilf.atilf.fr/.

5 Voir Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement à la cour de monseigneur le duc de Bourgogne : costume et dispositif vestimentaire à la cour
de Philippe le  Bon de 1430 à 1455, thèse dactylographiée de doctorat sous la direction de Vincent Tabbagh, Université de Bourgogne, soutenue
en 2003, p. 159.
6 Voir Pierre Cromer, entrée « garnir », dans Robert Martin et Bernard Combettes (dir.), Dictionnaire du Moyen Français (1330- 1500), ATILF,
Nancy, 2010, http://www.atilf.fr/dmf.

7 Philippe le Bon assiège la ville de Calais en 1436 dans le but de la reprendre à ses anciens alliés anglais. Après avoir été grandement
malmenées, les troupes bourguignonnes doivent se retirer en Flandres.

8 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 643.

9 Michèle Beaulieu et Jeanne Baylé, Le Costume en Bourgogne, Paris, Puf, 1956, p. 56-57.

10 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 115

11 Soit environ 12,24 kg.

12 Lille, Archives Départementales du Nord (ADN), B 2017, fo 206ro et vo.

13 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 353 et 379 : « En celle salle, au plus près de la table, avoit ung hault buffet chargé de
vaisselle d’or et d’argent et de potz de cristal garnys d’or et d’argent et de pierreries […]. Tantost après fut apporté le vin et les espices, lesquelles
espices estoient en sept dragoeuers, dont la pluspart estoient de pierreries » ; Mathieu d’Escouchy, Chroniques…, éd., cit., vol. II, p. 137 : « En
icelle salle, au plus prez de la table, avoit ung grant drechoir et hault, qui estoit tout chargié de vaisselle d’or et d’argent et d’autres comme pos,
flacons, couppes, couvertes, aigières de cristal et de voirre de moult d’estranges et diverses manières et coulleurs garniz d’or et de riche pierre
moult gentement ouvrez ».

14 Cette vaisselle n’était d’ailleurs pas forcément la sienne : il avait dû en emprunter une partie, comme il l’avait déjà fait pour la fête de l’ordre
de la Toison d’or de 1440. Voir Élise Banjenec, « L’orfèvrerie comme outil politique : les commandes de Philippe le Bon, duc de Bourgogne,
entre 1440 et 1450 », Actes de la journée doctorale en Histoire de l’Art « Art et Politique » du 31 mai 2011, Université Paris-Sorbonne, à
paraître.

15 Olivier de la Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 349.

16 Soit environ 18,85 kg.


17 Lille, ADN, B 2020, fo 460vo et 461ro.

18 On trouve d’autres exemples de ce type : Lille, ADN, B 1972 fo. 237vo et 238ro (en 1441) ; Lille, ADN, B 1975, fo 175vo et 176ro (en 1443) ;
Lille, ADN, B 1982, fo 236vo (en 1445) ; Lille, ADN, B 1988, fo 242vo (fête de l’ordre de la Toison d’or à Gand en 1445) ; Lille, ADN, B 2004,
fo 358ro et 358vo (en 1450) ; Lille, ADN, B 2012, fo 323vo (en 1453) ; Lille, ADN, B 2030, fo 363ro, 363vo, 364ro et 364vo (préparation du voyage
en Turquie en 1458).

19 La létice est la fourrure de couleur blanche de la belette des neiges.

20 L’atour désigne ici un bonnet ajouré, chargé d’orfèvrerie, selon la mode portugaise du milieu du XVe siècle. Voir Michèle Beaulieu et Jeanne
Baylé, Le Costume en Bourgogne…, op. cit., p. 89.

21 Le bourrelet est une couronne faite de bourre, diversement agrémentée, servant de base à une coiffure de femme ou à un chaperon d’homme.
Le chaperon, quant à lui, est une sorte de bonnet enveloppant la tête prolongé par un pan d’étoffe dont on se sert comme d’une écharpe.

22 « Roses ».

23 Le volet est une pièce d’étoffe flottant au vent.

24 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 372.

25 Mathieu d’Escouchy, Chroniques…, éd. cit., t. II, p. 226-228.

26 Lille, ADN, B 2017, fo 306vo et 307ro.

27 L’idée sous-jacente est que la beauté sensible, et en particulier la luminosité des pierreries, peut évoquer l’éclat du rayonnement divin. Ce
principe néoplatonicien est développé par le Pseudo-Denys l’Aréopagite vers l’an 500. Il est ensuite repris et diffusé par l’abbé Suger de Saint-
Denis dans la première moitié du XIIe siècle. Selon cette conception, le déploiement des ornements répond à une sorte de « métaphysique de la
lumière », pour reprendre l’idée exprimée par Erwin Panofsky (Erwin Panofsky, Architecture gothique et pensée scolastique, précédé de L’abbé
Suger de Saint-Denis, Pierre Bourdieu (trad. et postface), Paris, Éditions de Minuit, « Le sens commun », 1970, p. 38-40 ; traduction de Gothic
Architecture and Scholasticism, Cleveland/New York, The World Publishing Company, « Meridian Books », 1963).
28 Le clou désigne ici un clou d’ornement fixé sur un vêtement qu’il sert à fermer.

29 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122 et Lille, ADN, B 1957, fo 376vo.

30 Le rubis balais, abrégé ici en « balais », désigne un rubis d’un rouge lavé, cendré ou virant au rose originaire du Badakhchan, une province
montagneuse de l’extrême Nord-Est de l’Afghanistan.

31 Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122 et Lille, ADN, B 1978, fo 266vo.

32 Voir Bertrand Schnerb, L’État bourguignon, Paris, Perrin, « Tempus », 1999, p. 218.

33 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. I, p. 278-279.

34 Voir Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122.

35 Le fusil [italique] est une petite pièce d’acier en forme de B que l’on frottait contre un silex pour en faire jaillir des étincelles. Le fusil et la
pierre à feu constituent les deux éléments de la devise de Philippe le Bon.

36 Rappelons que la devise désigne une figure emblématique accompagnée d’une courte formule qui, généralement, s’y rapporte. Elle allie donc
écriture et représentation figurée.

37 Lille, ADN, B 1982, fo 237vo : « pour la facon dont brode bien richement de pierrerye et orfaverye a croix de saint andrieu, fuzilz, flambes, et
autres devises de mondit seigneur sur une bende pour lui a porter en escharpe 14 l. 8 s. A lui pour sept aulnes de franges pour frangier ladite
bende tout alentour au pris de six solz chacune aulne valent 42 s. A lui pour ung marc cinq onces et dix huit esterlins d’or pour mettre et encasser
cinq gros balais et quatre deamans pointus en or pour asseoir sur ladite bende et escharpe au pris de neuf solz 4 d. chacun esterlins valent 139 l. A
lui pour la facon d’avoir mis et assis lesdits balais et deamans oudit or sur ladite escharpe 32 l. 8 s. ».

38 C’est-à-dire une petite broche.

39 Lille, ADN, B 1997/60120.

40 Voir Sophie Jolivet, Pour soi vêtir honnêtement…, op. cit., p. 122.


41 La cornette est la pointe du chaperon qui retombait en arrière ou s’enroulait sur la tête ou autour du cou. Elle a ensuite pris la forme d’une
simple bande.

42 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 345.

43 Lille, ADN, B 2017, fo 307r°.

44 La salade est une sorte de casque ouvert ou fermé, très bombé, à visière courte et à couvre-nuque.

45 C’est-à-dire la « merveille », d’après l’entrée « outrepas » du DMF (Robert Martin et Bernard Combettes (dir.), Dictionnaire du Moyen
Français (1330- 1500), ATILF, Nancy, 2010, http://www.atilf.fr/dmf).

46 Georges Chastellain, Œuvres..., éd. cit., vol. IV, p. 76-78.

47 Bertrand SCHNERB, L’État bourguignon..., op. cit., p. 407.

48 Il s’avèrera, par la suite, qu’il se fourvoyait puisque Louis XI poursuivra la politique anti-bourguignonne de son père.

49 Georges Chastellain, Œuvres..., éd. cit., vol. IV, p. 77.

50 Lille, ADN, B 2040 fo 278vo et 279ro.

51 Celui-ci revenait en effet au duc de Bourgogne par le traité de Hesdin qu’il avait signé en 1441 avec la duchesse du Luxembourg. Cependant
plusieurs partis s’en disputaient encore les droits.

52 Olivier de La Marche, Mémoires…, éd. cit., vol. II, p. 11-12.

53 Charles Buttin, Le Guet de Genève au XVe siècle et l’armement de ses gardes, Genève/Anneçy, Kïnidig/J. Abry, 1910, p. 86.

54 Lille, ADN, B 2061, fo 133ro et vo. Philippe le Bon procéda en effet au sac de Dinant en août 1466.
55 « Les Gantois font amende honorable à Philippe le Bon », Statuts et privilèges de Gand et de Flandre, Vienne, Österreichische
Nationalbibliothek (ÖNB), 2583, f° 349v°, 1453. Voir supra, Cahier des illustrations, Fig. 1, p. 125.

56 Statuts et privilèges de Gand et de Flandre, Vienne, Österreichische Nationalbibliothek (ÖNB), 2583, fo 349vo. Ce manuscrit a été réalisé aux
environs de 1453 pour Philippe le Bon. La scène dont il est question représente l’Amende honorable des citoyens de Gand à Ledeberg, dans les
faubourgs de la cité, le 30 juillet 1453, quelques jours après la victoire du duc de Bourgogne sur la milice de Gand à Gavere.

57 Gregory Clark, dans Bernard Bousmanne et Thierry Delcourt (dir.), Miniatures flamandes : 1404-1482, catalogue d’exposition,
Bruxelles/Paris, Bibliothèque royale de Belgique/Bibliothèque nationale de France, 2011, p. 182-185.

58 Le briquet est le terme médiéval désignant le fusil.

59 Hugo van der Velden, The Donor’s Image. Gerard Loyet and the Votive Portraits of Charles the Bold, Turnhout, Brepols, « Burgundica »,
2000, p. 310-311 ; Lille, ADN, B 2089.

60 Le boulon est une bossette de métal qui sert d’ornement.

61 Voir Bertrand Schnerb, L’État bourguignon…, op. cit., p. 299-300.

62 Voir Françoise de Gruben, Les Chapitres de la Toison d’or à l’époque bourguignonne (1430- 1477), Louvain, Leuven University Press,
« Mediaevalia Lovanensia », 1997, p. 242.

63 L’ordre de l’Étole et Jarre fut fondé par le père d’Alphonse V d’Aragon ; Lille, ADN, B 1992/59845 : « Jehan Peutin, orfevre demourant a
Bruges, a fait pour mondit seigneur et par le commandement d’icelluy seigneur a moy delivré 2 coliers d’or dudit ordre de Thoison d’or […]
desquelz 2 coliers mondit seigneur a prins et retenu l’ung devers lui et l’autre a fait par moy baillier a Messir Guillebert de Lannoy, seigneur de
Avillerual, son conseillier, chambellan et chevalier dudit ordre pour de par mondit seigneur le porter et presenter au roy d’Arragon auquel icelluy
seigneur l’a envoié ».

64 Voir Françoise de Gruben, Les Chapitres de la Toison d’or…, op. cit., p. 246. Voir également Élise Banjenec, « L’orfèvrerie comme outil
politique… », art. cit.
65 Cette expression désigne les quatre fils du roi Jean le Bon : Charles V de France, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, Louis d’Anjou et Jean
de Berry.

66 L’inventaire de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, fut réalisé en 1420 pour Philippe le Bon, mais répertorie des objets ayant en majorité
appartenu à son père, Jean sans Peur.

67 Hugo van der Velden, The Donor’s Image…, op. cit., p. 144-145.

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Table des illustrations

Titre Les Gantois font amende honorable à Philippe le Bon


Légende Statuts et privilèges de Gand et de Flandre, Vienne, ÖNB, 2583, f° 349v°, 1453.
Crédits Vienne, Österreichische Nationalbibliothek
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Fichier image/jpeg, 103k
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Pour citer cet article


Référence papier

Élise Banjenec, « Une cour cousue d’or. Les ornements précieux utilisés par le duc Philippe le Bon », Questes, 25 | 2013, 45-64.
Référence électronique

Élise Banjenec, « Une cour cousue d’or. Les ornements précieux utilisés par le duc Philippe le Bon », Questes [En ligne], 25 | 2013, mis en ligne
le 01 janvier 2014, consulté le 22 novembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/questes/124 ; DOI : 10.4000/questes.124

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Auteur
Élise Banjenec

Université Paris–Sorbonne (Paris IV)

„ Obiceiul nu îl face pe călugăr ”. Avertismentul purtat de proverb este fără echivoc : nu trebuie să ne încredem în aparențe. Costumul 1 este apoi
conceput ca un instrument de apariții și demonstrații sociale. Dacă obiceiul călugărului este de a sublinia smerenia și renunțarea la bunurile
acestei lumi practicate de purtătorul său, cea a nobilimii răspunde la războiul opus. Ostenția este de rigueur pentru a semnifica o condiție socială
ridicată. Ce ar putea fi mai bun în acest scop decât o bijuterie, o brâu bogat artizanală sau o broderie cu pietre prețioase ? Pentru noi,
îmbrăcămintea evocă mai presus de toate un set de țesături. Cu toate acestea, elementele denumite acum „ accesorii de modă      Sunt parte
integrantă a costumului în Evul Mediu. Ele măresc, împodobesc, completează și, uneori, chiar îl înlocuiesc. Studiul locului deținut de aurul în
rochia medievală printr-un exemplu de prestigiu pare esențial pentru a răspunde la una dintre problemele ridicate de tema acestui buletin :
întrebarea stării ornamentale a veșmântului și a acesteia utilizarea ca mijloc de reprezentare socială.  
 2 Documentele Rețetei generale a tuturor finanțelor ducilor de Burgundie menționate la c (...) 
 3 Mathieu d'Escouchy, Cronicile lui Mathieu d'Escouchy , ed. Gaston de Fresne din Beaucourt, Paris, Ren (...) 
2Philippe Bun, ducele de Burgundia (1419-1467), unul dintre cei mai mari prinți ai Europei de XV -  secol. Acest duce, cunoscut pentru
lea 

sărbătorile sale somptuoase, luxul său ostentativ și numeroasele sale daruri, și-a construit el însuși o imagine a domnului printre cei mai bogați și
mai puternici din această perioadă și, în mare parte, datorită obiectelor prețioase. Numărul de obiecte medievale Goldsmith ajuns la noi fiind
foarte mici, arhivele Recipe Generale toate finanțelor ținute în Lille 2 și cronicile XV -  secolul 3 furnizează informații valoroase cu privire la
lea din 

comanda artistică a ducelui din Burgundia. Vocabularul folosit în aceste documente și informațiile pe care le furnizează despre utilizarea de
bijuterii prețioase evidențiază apartenența lor la costum și dezvăluie funcția politică și socială pe care și-ar putea-o asuma. Modul în care aceste
accesorii au fost într-adevăr percepute și folosite ar putea diferi în funcție de tipul de îmbrăcăminte de împodobit, de încărcătura sau rangul
purtătorului său și de circumstanța în care a fost purtat.    

Orfeu și costum : de la o simplă juxtapunere la fuziune 


 4 Folia este un ornament strălucitor format din șipci de aur sau argint. Înțelesul (...)
 5 Vezi Sophie Jolivet, Pour soi să se îmbrace cinstit la curtea monseignorului, Ducele de Burgundia : costă (...)    
3 În Evul Mediu, multe bijuterii ar putea fi adăugate costumului, cum ar fi coliere, inele sau coroane. Alte obiecte, cum ar fi agrafele, capsele sau
centurile, au avut rolul particular de a lega împreună mai multe articole de îmbrăcăminte sau părți de îmbrăcăminte. În cele din urmă,
îmbrăcămintea civilă sau militară ar putea fi brodată cu aur, argint, perle și pietre prețioase. Prezentul studiu va începe prin această ultimă
categorie de aururi care are o relație specială cu costumul, mai restrâns și mai puțin menționat. Unele paltoane, pardesii sau șerpi au fost astfel
într-adevăr acoperiți cu lucrările de aur. Piese mici de aur și argint, sub formă de „ folie ” 4 sau „ sclipici ” ar putea fi aplicate „ rahitism ”, adică
atârnate sau cusute pe țesătură pentru a arăta că o parte 5 . Broderii și aurii erau astfel susceptibili să lucreze împreună pentru a face aceste haine
de lux. Sub principatul lui Filip cel Bun, materiale prețioase au fost furnizate fie de către aur, fie direct de către sponsor, după cum vom vedea
mai târziu.        
 6 A se vedea Pierre Cromer, intrarea „ garnish ”, în Robert Martin și Bernard Combettes (dir.), Dicționar (...)  
4 Vocabularul folosit în documentele contabile din Burgundia prezintă un interes deosebit. Atunci când o bucată de pânză decorată cu auriu este
descrisă într-un articol de conturi, cuvântul împodobit nu este niciodată folosit: termenii folosiți sunt mai
degrabă puși , brodați sau garniseți . Dacă garnitura poate însemna de fapt „ împodobire ”, acest cuvânt are o mulțime de alte sensuri. Mai întâi
exprimă o idee de protecție sau apărare și, la figurat, de garanție. Este folosită în special în domeniul artelor militare, unde această valoare este
legată de furnizarea echipamentului adecvat : multe semnificații de garnitură se învârte de fapt în jurul ideilor de furnizare sau echipament. Din
această ultimă semnificație, garnitura vine să însemne „a împodobi ” : în acest ultim sens, a garnisi include acțiunea de „a dubla ” o
îmbrăcăminte și poate sugera abundență, întrucât garnisit cu poate însemna și „A fi plin de ”, „a fi furnizat cu „ 6 . Câmpul semantic
de garnitura reunește astfel două idei care, pentru mintea noastră modernă, ar fi putut părea antitetice : protecție și ornament, adică, într-un sens,
utile și agreabile. Aceste două rețele de conotații, astăzi opuse, par de fapt bazate atât pe semele abundenței, cât și pe ideea de a fi
furnizate. Aceste piese de aur erau astfel considerate o parte integrantă a articolului de îmbrăcăminte, „ umplutura ”, pentru a-i permite să
răspundă, prin simplul fapt de a-l purta, la o anumită funcție de ostentație în slujba aparențelor și a distincției sociale.                

Uniforme prețioase pentru un anturaj prestigios


 7 Filip cel Bun asediază orașul Calais în 1436 cu scopul de a-l retrage de la foștii aliați (...)
 8 Sophie Jolivet, Îmbrăcați-vă sincer îmbrăcăminte ...  , op. cit. , p. 643.   
 9 Michèle Beaulieu și Jeanne Baylé, Costumul în Burgundia , Paris, Puf, 1956, p. 56 - 57. 
 10 Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ... , op.  cit. , p. 115   
În ciuda marelui interes pe care Filip cel Bun îl avea pentru bijuteriile prețioase, costurile lor extrem de mari nu i-au permis să asigure toți
membrii curții sale. Printre aceștia, arcașii de corpuri duale sunt deci considerați privilegiați. Costumul lor este într-adevăr obiectul unei atenții
constante în tot principatul lui Filip cel Bun. Arcașii, care formează garda prințului în toate mișcările sale și în timpul ceremoniilor, constituie un
grup militar a cărui rochie uniformă era deosebit de bine îmbrăcată : hainele lor ceremoniale sunt adaptate la circumstanțele fiecărui
eveniment. Prezența podoabelor de aur este singura componentă a costumului lor care nu a fost niciodată suprimată, chiar dacă diminuarea
mijloacelor financiare ducal face să dispară aproape de hainele restului oamenilor de curte : „în timp ce broderia După asediul de la
Calais 7 , bijutierii au pierdut terenul, iar arcașii au fost singura categorie de personal pentru care au continuat să fie realizate ornamente
scumpe . " 8 . Acești arcași se disting prin portul hainelor bogate numite „ mantii ”. Aceste haine de top trebuie să aibă și numele lor, în
conformitate cu Michèle Beaulieu și Jeanne Baylé 9 , aplicații de aur în care au fost împodobite cu constanță. Acest articol a fost o utilizare
militară, precum și ceremonial civil 10 .        
6 Reînnoirea pardoselilor arcașilor a fost foarte frecventă și pare să fi fost motivată de circumstanțe particulare : căsătorii, ceremonii ale ordinului
Fleecei de Aur, întâlniri diplomatice sau campanii militare. Astfel, păstrarea gărzii sale personale este un element suficient de esențial al
ostentației duale, astfel încât la Banchetul de Fazani, Philippe le Bon, se împrumută de la soția sa, Isabelle din Portugalia,  
 11 sau aproximativ 12,24 kg. 
 12 Lille, Archives Departamentul de Nord (ADN), B 2017, f  206r  și v ;  .  
o  o  o 

cincizeci de mărci de argint 11 în feluri de mâncare pe care ea îl Presta pentru Estre făcute orfaverie și paiete care au fost grant franjurata unele
număr de rochii, și de a face pumn lord icelui și să dea un pluiseur alți bărbați nobili și arcasi corpul său pentru a transporta în ziua unui banchet,
a dat cu pumnul în orașul său Lille sau februarie 1453 12 .
 13 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 353 și 379 : " În această cameră, mai aproape de (...)      
 14 Acest fel de mâncare nu a fost neapărat al lui : a trebuit să împrumute o parte din acesta, (...) 
 15 Olivier de la Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 349.     
Acest banchet este într-adevăr un eveniment major pentru Filip cel Bun : el a oficializat printr-un jurământ voința sa de a apăra creștinătatea în
Turcia, ca răspuns la capturarea Constantinopolului în 1453. Aceste festivități sunt dublu importante în ochii ducelui , de când actualizează
proiectul cruciadei, el a hrănit întotdeauna. Banchetul de fazani reprezintă atunci pentru el o oportunitate de a pune în aplicare tot felul de
mijloace pentru a apărea în ochii întregii Europe ca un mare domn punându-și imensa bogăție în slujba creștinătății. Din ceea ce editorialiști
a raportat 13 , Ducele sunt expuse , inclusiv cele foarte scumpe feluri de mâncare prețioase în cantitate impresionantă de 14 . Cheltuielile
extravagante făcute pentru acest banchet au forțat-o să împrumute vasele de la hotelul ducesei pentru a oferi banii pentru costumul arcașilor
săi. Cu toate acestea, cronicarul Olivier de la Marche a spus că acesta din urmă a păstrat ușile de intrare ale sălii de recepție : au fost, așadar,
primii membri ai personalului pe care oaspeții l-au văzut la sosirea a 15 ani , ceea ce și-a consolidat rolul esențial în ostentație din curtea
ducală.   
Cea de-a doua caracteristică izbitoare a acestei uniforme constă în faptul că lucrarea de aur este folosită diferit la pardesiile arcașilor, la capitanii
lor și la căpitanii care sunt și cavaleri. Astfel, în 1455, brodatorul Thierry du Chastel este plătit pentru brodat
 16 sau aproximativ 18,85 kg. 
 17 Lille, ADN, B 2020, f  460v  și 461r  .   
o  o  o 

pe 4 paltos a spus patru maeștri fiecare cu câte patru uncii de argint și, pe fiecare dintre celelalte 300, două uncii se spune că 77 de mărci 16 care
au luat cele șapte șaisprezece lire Solz , în valoare de 600 de tescovină l. 12 sec. Lui pentru că a pus iceulx 77 m. sclipici de argint la luarea a
patruzeci și opt de solz marcul 184 l. 16 s. Pentru el pentru sclipiciul de durere pus pe unul dintre paltos a spus 4 căpitani pentru ceea ce este
cavaler 4 l. 16 s. 17
 18 Există și alte exemple de acest tip : Lille, DNA, B 1 972 f  . 237v  și 238r  (în 1441) ; Lille, A (...)    
o  o  o 

Căpitanii transportă o cantitate de bani de două ori mai mare decât cea acordată arcașilor simpli. Fulgii de un cavaler prezent printre căpetenii,
în continuare, de aur pentru a se distinge ca aparținând unui rang mai mare de 18 . Argintul brodat pe uniforme marchează astfel fără apel ierarhia
din corpul arcașilor.
8 În faimosul banchet de fazani, arcașii nu au fost singurii care au primit haine somptuoase de la Philippe le Bon. Ducele își etapizează
jurământul de cruciadă într-un mod foarte teatral. Înainte de jurământ, o mulțime de personaje reușește oaspeților în timpul diferitelor
emisiuni. În timpul ultimului dintre aceste interludii, Grace-Dieu, o figură alegorică de sex feminin care poartă un costum religios, vine în fața
ducelui pentru a prezenta doisprezece domnișoare însoțite de doisprezece cavaleri : personifică douăsprezece virtuți indispensabile succesului
cruciadei - cele trei virtuți teologice. Credința, Speranța și Caritatea, cele patru virtuți cardinale, Curajul, Dreptatea, Prudența și Temperarea și
cinci virtuți cavalerești, Adevărul, Înțelepciunea, Diligența, Rațiunea și Valorul. Aceste accesorii sunt prezentate în ținute fabuloase descrise de
Olivier de la Marche :      
 19 Norocul  este blana albă a nevăstelei de zăpadă.
 20 Ature aici desemnează o șapcă pentru lucrări deschise, încărcată cu cofetărie de aur, conform modei portugheze de la mijlocul
secolului XV (...)
 21 Perlă este o coroană confecționată din fuzz, înfrumusețată diferit, care servește ca bază pentru o coafură (...)
 22 „ trandafiri ”.  
 23 Obloana este o bucată de pânză care plutește în vânt.
 24 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 372.    
Și după aceea, douăsprezece cavaleri, fiecare conducând o doamnă de mână, erau îmbrăcați cu penaj crimson și paletocz cu mâneci, cealaltă
jumătate cenușie și cealaltă neagră, din satin brodat cu frunziș și încărcat cu pământ de aur ; și avea pălării de catifea neagră, de aur ca paletocz-
ul [...]. Și lesdictes douăsprezece femei au fost vestues purpurii e - mail simplu satin, letices căptușite 19 ; și, pe deasupra, aveau o cămașă atât de
subțire încât puteți vedea cotte parmy ; și Ung-așteptare a avut 20 rundă tot drumul spre Portugalia, a cărui bourreletz 21 estoient la fel de
rauces 22 ; și passoient din spate și chapperons file pentru bărbați, dezlegate voletz 23 de încărcare de orfavrerie aur agitare ; și erau acoperite
cu 24 de vize .     
 25 Mathieu d'Escouchy, Cronici ...  , ed. cit., t. II, p. 226 - 228.      
 26 Lille, ADN, B 2017 f  306v  și 307R  .   
o  o  o 

 27 Ideea care stă la baza este că frumusețea sensibilă, în special strălucirea bijuteriilor, poate (...)
Cronicarul Mathieu d’Escouchy adaugă chiar la această descriere că pălăria cavalerilor era „ brodată cu frunze de aur și încărcată cu auriu foarte
bogat ”, că tocurile lor erau „ mărginite și orfverise ca lesdis palletos ” și că doamnele purtau „ Văluri delicate, încărcătoare și brodate și, în mod
similar, cu bourlès desdis attiver offaverie of shoving gold and esmaillé moult blând. Și a avut gulerul de aur vopsele aournez pierries touttes de
astfel de colorat " 25 . Arhivele duale nu menționează costumele doamnelor. Cu toate acestea, hainele cavalerilor sunt bine menționate, deoarece
un anumit Jean de Dessetinghen este plătit „ pentru modul de 12 paltos din satin negru și gri încărcat cu auriu pe care l-a făcut în mod similar și
le oferă celor douăsprezece bărbați gentilz din căminul său banchet sondit day » 26 . Există o diferență între uniformele ceremoniale ale arcașilor
duci și aceste deghizări transformând cavalerii și doamnele lor în virtuți. Dacă broderiile și alte incrustări ale obiectelor de aur sunt limitate,
pentru arcași, la pardesiul lor, personificările divertismentului le poartă pe pardesiu, dar și pe coafura lor. Această dezvoltare de decoratiuni
prețioase transformă apoi acești membri proeminenți ai curții ducale în virtuțile creștine alegorice somptuoase și cavalerești, personaje a căror
frumusețe evocă splendoarea radiației divine 27 . Astfel, prin bogăția și splendoarea podoabelor sale, costumul oamenilor de la curtea duală
deține un loc de primă importanță în diferitele forme de organizare a puterii duale, că acestea sunt de ordin ceremonial sau cu adevărat
teatral. Aceste haine sunt la fel de observate de oaspeți ca bufeturile umplute cu feluri de mâncare prețioase.        

Ornamente Ducale : un instrument politic de prim rang 


 28 Unghia de aici desemnează o unghie ornamentală fixată pe o haină pe care o servește pentru a o închide.
 29 Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ... , op.  cit. , p. 122 și Lille, ADN, B 1957,  376v  .    
o  o 
 30 Mătură rubin, aici prescurtată ca " mături ", denumește un rubin de un roșu spălat, ashy sau virant pe ro (...)  
 31 Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ... , op.  cit. , p. 122 și Lille, ADN, B 1978,  266v  .    
o  o 

 32 Vezi Bertrand Schnerb, Statul  Bourgogne, Paris, Perrin, „ Tempus ”, 1999, p. 218.    


Dacă ducele acordă o atenție deosebită costumului anturajului său, el este și mai atent la propria rochie, care nu lasă loc pentru
întâmplare. Printre numeroasele podoabe pe care Filip cel Bun le cumpără pentru uz propriu, să menționăm mai întâi obiectele desemnate în
conturi sub denumirea de „ eșarfă ducală ”. Ele constau dintr - o fâșie de pânză fiu de aur și pietre prețioase corp la corp și perle, purtate într - o
praștie, este - să - spun oblic peste îmbrăcăminte, ca parte a unei ceremonii. Una dintre aceste eșarfe apare în conturile ducalului încă din 1436,
când bijutierului Jean Peutin i se cere să pregătească un diamant care să fie brodat pe el : „ pentru el să pună într-o unghie 28 unul diamante mari
ale domnului lumesc numite diamentul lui Brabant lui icellui au pus în frumoasa sa escherpe 9 l. 12 sec. " 29 . Apoi, în 1443, ducele îl plătește pe
Jean Peutin să-l „ asizeze și să pună în aplicare mai multe balaiz 30 în frumoasa eșarfă a domnului mondit 18 l. " 31 . Filip cel Bun folosește în
același an „ frumoasa lui eșarfă ”, în timpul unei cină ținute la Besançon pentru a trata cu regele romanilor Frederic de Habsburg, care apoi
contestă bunurile Ducelui de Burgundia din Hainaut, Olanda, Zeelandă și Brabant 32 . Olivier de la Marche descrie în memoriile sale impresia
puternică produsă de acest obiect deosebit de somptuos - acest sentiment este confirmat de estimarea exagerată a prețului său :                  
 33 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. Eu, p. 278-279.   
În fiecare zi, ducele de Bouragingne le Roy și ducatul erau vizitați, făceau ducele un om mare și bogat, unde regele și stăpânii companiei sale
erau deranjați, și este bine să ne amintim că ducele purta în fiecare zi o eșarfă de granat de aur. mături și perle, care sunt estimate a fi mai mult de
o sută de mii de escuz 33 .
Filip cel Bun a ales să-și poarte eșarfa în mișcare și să o poarte în prezența lui Frederic al IV - lea pentru a-l impune ca un prinț bogat și puternic,
care avea să cântărească în contextul discuțiilor. Obiectele de auriu sunt apoi utilizate pentru puterea lor de valorificare și fascinație.  
 34 Vezi Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ...  , op. cit. , p. 122.   
 35 Pușca [italicată] este o bucată mică de oțel în formă de B, care a fost frecată împotriva unui sâmbet în (...)
 36 Amintiți-vă că moneda desemnează o cifră emblematică însoțită de o formulă scurtă care, (...)
 37 Lille, ADN, B 1982, f  237v  : „ pentru felul în care se îmbracă bogat broderie și orfaverye (...)    
o  o 

 38 Adică un știft mic.


 39 Lille, ADN, B 1997/60120. 
 40 Vezi Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ...  , op. cit. , p. 122.    
10 În 1445, broderul Thierry du Chastel a lucrat și la crearea unei eșarfe, care cu siguranță nu părea a fi exact aceeași cu cea menționată mai sus
în ceea ce privește natura și numărul de pietre folosite, dar a căror descriere dă o idee ceva mai precis despre acest tip de obiect rezervat
Ducelui 34 . Este într-adevăr brodat cu motive reprezentând crucea Sfântului Andrei, puști 35 , flăcări și motto-ul ducal 36 - toate aceste
elemente care se referă la emblemele lui Filip cel Bun și la ordinul lui Fleece de Aur. Este mărginită pe toate muchiile și uși cinci lame ascuțite
mare rubin și patru diamante încorporate în aur 37 . Apoi, în 1447, aurul de la Bruxelles, Etienne de la Poulle, a refăcut șaptesprezece pisoi de aur
și o broască  38 pentru a închide eșarfa ducelui. Acest lucru este aparent un al treilea fular, deoarece locuri în noi și vechi pisoi treizeci - trei
rubine și mături în loc de frunze de aur sub fiecare dintre ele , astfel încât să strălucească mai mult 39 . Lipsa menționării celebrului „ Diamant
Brabant ” din aceste ultime articole indică faptul că este probabil să fie eșarfe diferite decât cea citată de Olivier de la Marche. Nu este puțin
probabil ca toate, de la Duke Ioan Fearless, tatăl lui Filip Ei bine, el însuși posedat patru eșarfe în cazul în care se face referire la inventarul de
bijuterii ridicate în 1420 40 . Voința lui Filip cel Bun de a-și umple una din eșarfe cu o piatră aparent remarcabilă precum „ Diamantul lui
Brabant ” sau dorința de a îmbunătăți o altă adăugând frunze de aur arată că aceste eșarfe erau îndeosebi pentru a-i satisface dorința de
ostentare. Această observație este confirmată de mărturia lui Olivier de la Marche citată mai sus.                 
11Jocurile care au precedat Banchetul Fazanului au fost, de asemenea, o ocazie pentru Philippe le Bon de a-și amuza oaspeții cu propriile sale
costume. Ducele și doi dintre fiii lui participă la turneu, îmbrăcați cu strălucire. Filip cel Bun poartă un colier din aur îmbogățit cu diamante,
mături și perle și un șapon a cărui cornet este, de asemenea, decorat cu pietre prețioase - o ținută pe care Olivier de la Marche o consideră demnă
de „ prinț puternic ” :         
 41 Cornetul este vârful chaperonei căzut înapoi sau înfășurat în jurul capului sau în jurul (...)
 42 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 345.   
Prin urmare, în ziua acestei bănci, Monseigneurul Adolf, care îl făcuse pe chevalierul să strige la Cigne, a venit după aceea să vorbească la o oră
foarte timpurie a veștii și a fost însoțit, din locul în care era înarmat, de Domnul Ducele. de Monseigneur de Charrolois, de Monseigneur
nenorocitul de Bourosingne, poartă toate cele trei rochii de catifea pe catifea neagră ; și fiecare avea un colier de aur, îmbogățit cu bijuterii, ca
diamante, mături și pietre ; iar episcopul purta o cornetele 41 CHAPPERON lui, atât de bogat în piatră prețioasă decât am WOT aultrement
extimer, salva prinț puternic de îmbrăcăminte 42 .  
 43 Lille, ADN, B 2017, f  307r °.  

În 1454, Thierry du Chastel este plătit și „ pentru broderia făcută de el realizată pe cornetul unuia dintre capitolele domnului meu pe frunte pe
care au perle mari și perforatoare de perle de 24 l. " 43 . Această căptușeală, care pare să corespundă cu cea descrisă de Olivier de la Marche, i-a
permis lui Philippe le Bon să-și amețească oaspeții cu gustul și bogăția sa de la începutul festivităților din 1454.      
În timpul intrării în 1461 a noului rege Ludovic al XI - lea la Paris, setarea lui Filip cel Bun, precum și profuzia bogăției desfășurate de el,
stârnesc din nou multă admirație în rândul spectatorilor. Georges Chastellain descrie parada în acești termeni :    
Veni ceasul când ducele de Bourgongne a dorit să părăsească orașul pentru a merge pe frontul regelui și pentru a-l onora la intrare, pe stăpânul
său și cu vasalii săi nobili. Și, de fapt, pregătindu-se pentru asta, s-a urcat la căminul lui Artois ; și acolo pumnii adunării tuturor celor care urmau
să-l însoțească, [...] în asemenea număr, încât unul dintre celălalt, prinți și baroni erau acolo împreună două sute patruzeci și trei de cai acoperiți
cu pânză de aur, de auriu și catifea și broderie, și cel mai puțin damasc și satin, numărul acestora fiind mic, fără încă bogățiile și pansamentele
trupurilor și ale paginilor lor, din care niciunul din acest regat francez nu fusese văzut, niciun alt caz, cine nu se compară cu acesta. Și în această
stare, fără a face nicio altă narațiune despre joviveté-ul lor, petrecerea ducelor din căminul său și s-a îndreptat spre ușa Saint-Denis, parmi această
stradă înaltă, unde oamenii au avut atât de sus și în jos, iar doamnele cu fenestrele că numărul era inestimabil și amețea ochii doamnelor și
privirile asupra bogăției și frumuseții acestei companii. Și atât de mulți au fost uimiți și încântați de bucurie, încât gurile puteau să le aplice cu
greu cuvinte, pe care ochii îi făceau să înțeleagă de prisos și demn de admirație. 
 44 Salata este un fel de cască deschisă sau închisă, foarte curbată, cu scut scurt și cu o gât a gâtului.
 45 Adică „ minunea ”, în conformitate cu rubrica „ outpas ” a DMF (Robert Martin și Bernard Combe (...)    
 46 Georges Chastellain, Opere ... , ed. cit., voi. IV, p. 76 - 78.    
Ducele de Bourgogne îi purta pălăria cu pene, ceea ce nu era delicat ; și era mobilat cu nouă mături mari, cinci diamante mari, trei dintre cele mai
mari perle ale pământului și limpezi cu înfățișarea, din alte șaizeci și două de perle de un fel și o mărime mare ; iar la capătul calului său se aflau,
de asemenea, alte nouă mături, împletite cu nenumărate perle. Iar în salata 44 purtată după, a fost așezată o mătură bogată de Flandra, cea
de 45 de cetățeni. Și, se spune, celelalte monturi care îl slujesc, cu acoperirile de aur, nu trebuie recitate în realitate de bogăție și mare valoare,
pentru că gurile ar fi de ajuns pentru a-l lua în considerare, iar oienii ar reapărea în revendicare, ceea ce n-ar fi văzut-o. Prin Quoy sub Cestus
În general vorbind, am acoperi și comprens pompa și bogăția tuturor celorlalți care ensieuvant liderul le pe toate, ducele lor, ridicat estoit și largă
de către extrema 46 .  
 47 Bertrand SCHNERB , Statul Burgundiei ... , op. cit.  , p. 407.   
 48 Se va dovedi, mai târziu, că a fost indusă în eroare, deoarece Ludovic al XI - lea va continua politica anti-oraș (...) 
Numeroasele metode folosite de cronicar pentru a-și exprima uimirea față de splendoarea procesiunii duale ne permit să ne imaginăm efectul
produs de Filip cel Bun asupra parizienilor, totuși „ renumit pentru că este greu de impresionat ” 47 . Trebuie însă avut în vedere că, de vreme ce
Georges Chastellain a fost în serviciul ducelui, cu siguranță nu a omis să amplifice reacțiile parizienilor. Acest eveniment a fost extrem de drag
lui Philippe le Bon. Moartea lui Charles VII, care nu încetase să mai fie ostilă puterii burgundiene, părea să marcheze sfârșitul tensiunii dintre
acesta din urmă și Franța. Ducul s-a gândit atunci că Ludovic al XI - lea îi va fi mai bine dispus, numai dacă în 1456 Dauphinul, în revoltă
deschisă împotriva tatălui său Charles VII, a găsit refugiu la curtea Burgundiei. Filip cel Bun nădăjduite , prin urmare , să joace un rol politic
important în guvernul regal, ceea ce explică intrarea triumfală în Paris 48 .        
 49 Georges Chastellain, Opere ...  , ed. cit., voi. IV, p. 77.   
 50 Lille, ADN, B 2040 f  278v  și 279r  .  
o  o  o 

Conform acestui relatare, un ornament al costumului ducal eclipsează pe toate celelalte : pene, sau prune , aranjate pe pălăria lui și împodobite cu
o cantitate mare de pietre prețioase : „ nouă mături, cinci diamante mari, trei dintre cele mai mari. perlele pământului și limpezi pentru învântător,
din alte șaizeci și două de perle de un fel și o mare captură " 49 . Dacă pălăriile puteau fi acoperite cu ornamente prețioase, singura pene care
decora uneori vârful era suficientă pentru a amezi mulțimea. Arhiva ducală completează această descriere, arătând că Guillaume Piart,
plumetierul ducelui, a fost plătit pentru o „ garnitură de plumatz de auriu ticălos și aurit cu mai multe sclipici de argint aurit pe care le-a făcut și
livrat pentru stăpânul mondial în orașul Bruxelles "pentru a servi la intrarea sa la Paris 50 . De asemenea, penele foloseau căștile călăreților din
armata ducă. Armura a jucat de asemenea un rol important în politica de ostentare a lui Filip cel Bun.        

Război după ornament : cazul armurii 


 51 Acesta din urmă a revenit la ducele de Burgundie prin Tratatul de la Hesdin, pe care l-a semnat în 1441 î.Hr. (...)
În ciuda discuțiilor, ducele a folosit uneori arme pentru a-și apăra interesele. În costumul militar, aurul intervine într-o abordare și mai
intimidantă a intimidării. Era o armură la fel de bogată în argintărie ca niște haine somptuoase civile. Olivier de la Marche evocă, în memoriile
sale  , strălucita armată a lui Filip cel Bun când, după eșecul drumului diplomatic către Besançon, armata ducă părăsește Dijon, în 1443, la
Luxemburg, pentru a așeza puterea Burgundiei în acest ducat 51 :    
 52 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 11 - 12.    
Caii lui erau bogat la punct și purtau diferite hamuri de teste garniz și ajolivez de diamante, diamante și mături, cu o minune bogată, dintre care o
salată este extimată în valoare de o sută de mii de escus d'or. Ducele persoanei sale era bine înarmat cu corpul său și bogat păzit, atât din brațele
sale, cât din harnașul picioarelor, din care acești paznici și din cârligul calului erau toate pline și îmbogățite cu bijuterii mari, care valorau un
minunat au. 52
 53 Charles Buttin, The Lookout Geneva  XVIII -  secol și înarmarea gărzilor , Geneva / Annecy, Kïnidig (...) 
lea 

 54 Lille, ADN, B 2061, f  133r  și v  . Filip cel Bun a procedat la sacul lui Dinant în august 1466.   
o  o  o 

Chiar dacă cronicarul se bazează din nou pe prețul căștilor, descrierea sa despre hainele și harnașamentele pentru bărbați și cai este în întregime
credibilă. Pe lângă îmbrăcămintea militară a arcașilor deja studiați în acest articol, armura a fost și ea obiectul unei atenții speciale. În descrierea
sa despre intrarea lui Ludovic al XI - lea la Paris în 1461, citată mai sus, Georges Chastellain, relatează „ salata ” ducelui, purtat după el, pe care
era consacrat „ greșitul rezistenților ” sau „ una dintre cele mai bune rubine , care a fost în lume “ , după Charles Buttin 53 . Mai multe salate din
această bogăție sunt descrise în arhivele ducă : în 1466, de exemplu, Filip cel Bun își taxează paznicul de bijuterii, Jacques de Brégilles, să
meargă la Bruges pentru a „ garnisi cu aur și pietre prețioase o salată care mondit. Domnul l - au ordonat să facă călătoria de a transporta sau a
fost pumn cucerirea Dinant " 54 .            
 55 „ Neamurile fac modificări lui Filip cel Bun ”, Statutele și privilegiile din Gent și Flandra (...)   
 56 Statute și privilegii de la Gent și Flandra , Viena, Österreichische Nationalbibliothek (ÖNB), 2583 (...)
 57 Gregory Clark, în Bernard Bousmanne și Thierry Delcourt (dir.), Miniature flamande : 1404-1482 , (...) 
 58 Bricheta este termenul medieval pentru pușcă.
15 Niciun cască al acestei bogății nu ne-a coborât din păcate. Cu toate acestea, o miniatură a cărții Statutele și privilegiile de la Gent și
Flandra  păstrate la Viena, care reprezintă „ Gantoisul a făcut amendamente onorabile lui Filip cel Bun ” 55 , oferă o mărturie vizuală a bogăției
acestor ținute militare . . În prim plan, Filip cel Bun, montat pe un cal alb bogat tăiat, se confruntă cu oamenii care îngenunchează pe
Gand. Maestrul privilegiilor din Gent și Flandra a ales un punct de vedere destul de scăzut, conferind ducului un rol dominant în
compoziție. Dorința sa nu a fost să reproducă un eveniment real, ci să ilustreze ideea de „ dominație terestră ” 57 , pe care Philippe le Bon a fost
deosebit de apreciat. Ducele poartă o armură a cărei casă prețioasă este remarcabilă. Această salată pare a fi compusă dintr-o cască deasupra
căreia este așezată o țesătură decorată cu fir de aur și pietre prețioase, care o ascunde aproape în întregime. Creasta sau creasta casca, care
depășește singur pânza turban este împodobit cu o mai brichetă de aur Burgundia 58 .        
Ghentois face modificări lui Filip cel Bun 
Mărește Original (jpeg, 103k)
Statutele și privilegiile din Gent și Flandra , Viena, ÖNB, 2583, F 349v °, 1453. 
Viena, Österreichische Nationalbibliothek
16 O cască similară depășită de un turban este raportată într-un document ulterior, datând din august 1471, care prevede plata efectivă a lui
Gerard Loyet, aurul lui Charles cel Bold, fiul lui Filip cel Bun, pentru 
 59 Hugo van der Velden, Imaginea Donatorului. Gerard Loyet și portretele votive ale lui Charles cel îndrăzneț , (...)
să se construiască o pălărie mică de piele, și trebuie să existe în jurul său un șerpuș al unui duc de aur, garnisit cu optsprezece mături mari și
patruzeci de perle foarte mari și în jurul buchetelor de frunze mari ridicate și străpungute de zi. , și multe alte garnituri acolo servan, în jurul
spuneau perle similare erailles, CV livres 59 .
 60 Șurubul este o umplere metalică care servește ca ornament.
Decorarea unei coifuri de aur ar putea astfel să se concentreze pe o pălărie care să aibă loc apoi pe salată  sau să împodobească direct fierul
căștii. Pe aceeași miniatură, călăreții puși în spatele ducului poartă și căști împodobite la baza lor cu cuie sau șuruburi aurii 60 lucrate direct
pe salata lor .
Chiar dacă această miniatură nu reprezintă o cască care a aparținut cu adevărat ducului, evidențierea somptuozității armurii sale corespunde
perfect scopului căutat de Filip cel Bun prin purtarea unui astfel de costum : afirmarea puterii și autorității sale. Averea armatei sale a fost, prin
urmare, meritată intimidarea adversarului. Acest domn atât de bogat și puternic a impresionat fără îndoială armata inamică în acest fel și a
câștigat astfel o parte din războiul psihologic.  

Când bijuteria înlocuiește costumul : un simbol 


 61 A se vedea Bertrand Schnerb, Statul Burgundiei ...  , op. cit. , p. 299 - 300.  
18 Elementele costumului studiat anterior sunt interesante, deoarece îmbină țesătura sau armura și materialele de aur. Acestea din urmă fac parte
din îmbrăcăminte pentru a-l mări. Totuși, bijuteriile pot, de asemenea, să nu fie unite cu veșmântul, ci să le înlocuiască simbolic. Acesta este
cazul unei bijuterii printre cele mai importante obiecte ale principatului lui Filip cel Bun : gulerul ordinului din Fleece de Aur. Ducele a creat
cavaleria Fleecei de Aur în 1430, cu scopul de a-și afirma independența politică față de Franța și Anglia, dar și de a merge într-o cruciadă, un
jurământ care nu va fi încă nu am auzit 61 . Această comandă a fost, de asemenea, un instrument diplomatic excelent, care a permis ducelului să
împace marile personaje din Flandra și Europa. Obiectul care sigilează această intrare în comandă era un guler a cărui purtare era reglementată și
obligatorie, spre deosebire de costumul complet (haina scarlatină și chaperon) care era purtat doar în timpul ceremoniilor comenzii. Colierul a
fost așadar cel mai simbolic obiect al acestui costum și a fost înlocuit pentru întreaga rochie pentru a desemna un cavaler al comenzii.  
 62 A se vedea Françoise de Gruben, Capitolele veșmintului de aur la vremea Burgundiei (1430  - 1477)  , Lou (...)
 Ordinul Stole și Jarre a fost fondat de tatăl lui Alfonso al V - lea din Aragon ; Lille, ADN, B 1992/59845 (...)    
 64 A se vedea Françoise de Gruben, Capitolele fleacului de aur ... , op. cit. , p. 246. Vezi și Élise (...)    
19Au capitol al ordinului , care are loc în Gent , în 1445, Filip cel Bun ales regele Alfonso V de Aragon ca Cavaler al lânii de aur 62 . Această
alianță a avut o importanță deosebită pentru realizarea doritei cruciade a Ducelui. Într-adevăr, regele Aragonului deținea o flotă puternică,
indispensabilă să meargă și să lupte împotriva „ necredincioșilor ”, care îi lipsea lui Filip cel Bun. Prin urmare, ducele trimite un colier al
comenzii în Aragon și îl primește în schimb pe cel al ordinului Stole și Jar 63 . Cu toate acestea, Alphonse V refuză purtarea zilnică a colierului
din Fleece de Aur, care se leagă prea mult de ducele de Burgundia. De asemenea, el solicită în mod explicit să poată evalua conflictele înainte de
a-l susține pe Philippe le Bon. El dorește astfel să separe domeniul politic de angajamentul cavalerist 64 . Această viziune este cu totul diferită de
cea a lui Filip cel Bun. Acesta din urmă acceptă în continuare cererea, dar în schimb cere aceleași privilegii pentru el în ceea ce privește Stola și
Jarre. Acest episod arată că purtarea colierului, care îl înlocuiește pe cel al întregului costum, îl desemnează în mod explicit pe purtătorul său ca
cavaler al ordinului Fleecei de Aur, deci ca personaj foarte important social, dar mai ales ca aliat politic al Ducelui. din Burgundia.         
***
 65 Această expresie se referă la cei patru fii ai regelui Ioan cel Bun : Charles al V - lea al Franței, Filip cel îndrăzneț (...)     
 66 Inventarul lui Filip cel Bun, Ducele de Burgundie, a fost făcut în 1420 pentru Filip cel Bun, dar a fost (...)   
 67 Hugo van der Velden, Imaginea donatorului ...  , op. cit. , p. 144-145 .   
20Aceste câteva exemple de podoabe prețioase purtate la curtea lui Filip cel Bun arată diversitatea și bogăția folosirii obiectelor de aur în costum,
indiferent dacă sunt sub formă sau funcție. De la uniforme militare la costume ceremoniale, oamenii de la curtea ducalului trebuiau să fie
îmbrăcați cât mai bogat pentru a participa la imaginea opulenței și a puterii pe care ducele dorea să le ofere Europei în ansamblu. Dincolo de
simpla voință de ostentație, folosim aceste materiale prețioase din motive și într-o varietate de setări. Cantitatea și calitatea pieselor metalice
cusute pe uniformele arcașilor au servit și la menținerea ierarhiei. Bijuteriile purtate de duc ar putea fi folosite ca instrument de valorificare în
cadrul discuțiilor diplomatice. În cele din urmă, armura bogat decorată a urmărit această întreprindere pe câmpul de luptă. După cum sugerează
inventarul, Jean sans Peur a avut deja toate aceste tipuri de obiecte prețioase și le -a folosit cu bucurie, perpetuarea emulația artistică inițiată de
prinților flori de crin 65 în a doua jumătate a XIV -  secol 66 . Cât despre Charles the Bold, ultimul duce de Valois - Burgundy, el a reluat în
lea 

urma predecesorilor săi această politică de ostentare cu ajutorul orfeului său, Gerard Loyet. Acuarele reprezentând o parte din bijuteriile sale,
acum a pierdut, de asemenea , permite avantajul de a imagina strălucirea și bogăția costumelor și bijuterii Burgundia 67 .    
Înapoi sus

notițe
1 În acest articol, termenul costum se înțelege că înseamnă toate îmbrăcămintea și ornamentele purtate de o persoană. Nu are sensul restrictiv al
„ costumului teatral ” care i se dă de multe ori astăzi, dar este folosit ca sinonim pentru „ obișnuință ”. Pe vremea lui Filip cel Bun, „ rochia ”
include într-adevăr, pe lângă toate hainele care acoperă corpul, coafura și pantoful. Vezi mai jos , Introducere.       
2 Documentele din Rețeta generală a tuturor finanțelor  ducilor de Burgundie menționate în acest articol sunt păstrate în seria B a arhivelor
departamentale din Nord, în Lille. 
3 Mathieu d'Escouchy, Cronicile lui Mathieu d'Escouchy , ed. Gaston de Fresne de Beaucourt, Paris, Renouard, „ Publicații pentru societatea
istoriei Franței ” , 1863-1864 ; Olivier de La Marche, Memoriile lui Olivier de La Marche : majordom și căpitan al gărzilor lui Charles cel
îndrăzneț  , ed. Henri Beaune și Jules d’arbaumont, Paris, Renouard, „ Publicații pentru societatea istoriei Franței ”, 1883 - 1888 ; Georges
Chastellain, Opere , ed. Joseph-Bruno-Marie-Constantin Kervyn din Lettenhove, Bruxelles, F. Heussner, „ Operele lui Georges Chastellain ”,
1864.                
4 Folia  este un ornament lucios din aur sau argint șipci. Pentru sensul termenilor tehnici, vezi Victor Gay, Glosar arheologic al Evului Mediu și
al Renașterii  , Paris, Picard, 1883-1928, 2 vols. , precum și Trezoreria limbii computerizate franceze , http://atilf.atilf.fr/. 
5 A se vedea Sophie Jolivet, Pour soi să se îmbrace sincer la curtea monseignorului Ducele de Burgundia : dispozitiv de îmbrăcăminte și
îmbrăcăminte la curtea lui Filip cel Bun din 1430 până în 1455 , teză de doctorat, sub conducerea lui Vincent Tabbagh, Universitatea din
Burgundia, sprijinit în 2003, p. 159.     
6 A se vedea Pierre Cromer, intrarea „ garnish ”, în Robert Martin și Bernard Combettes (dir.), Dicționarul francez de mijloc (1330 -  1500) ,
ATILF, Nancy, 2010, http://www.atilf.fr/dmf.  
7 Filip cel Bun asediau orașul Calais , în 1436 , în scopul de a relua foștii săi aliați în engleză. După ce au fost bătute rău, trupele burgundiene
trebuie să se retragă în Flandra.
8 Sophie Jolivet, Îmbrăcați-vă sincer îmbrăcați ... , op. cit. , p. 643.    
9 Michèle Beaulieu și Jeanne Baylé, Costumul în Burgundia , Paris, Puf, 1956, p. 56 - 57. 
10 Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ... , op.  cit. , p. 115   
11 sau aproximativ 12,24 kg. 
12 Lille, Archives Departamentul de Nord (ADN), B 2017, f  206r  și v ;  .  
o  o  o 

13 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 353 și 379 : „ În această cameră, lângă masă, se afla o farfurie mare încărcată cu
tacâmuri din aur și argint, și potz de cristal garnisit cu aur și argint și pietre prețioase [...]. Unul în timp după ce a fost adus vin și espices, care
espices estoient șapte dragoeuers, inclusiv pietre mai mare parte estoient " ; Mathieu d'Escouchy, Cronici ...  , ed., Cit., Voi. II, p. 137 : „ În
această cameră, cel mai aproape de masă, aveau un mare drechoir și ură, care erau toate încărcate cu vase de aur și argint și altele sub formă de
pos, baloane, chifle, acoperite, cioburi de cristal. și pentru a vedea o mulțime de stranii și diverse maniere și coulz garniz de aur și mulăre de
piatră bogată bine deschise ".                
14 Acest fel de mâncare nu a fost neapărat al lui : a trebuit să împrumute o parte din el, așa cum făcuse pentru sărbătoarea Ordinului Fleecei de
Aur din 1440. Vezi Elisei Banjenec, " Arginteria ca instrument politic : ordinele lui Filip cel Bun, Ducele de Burgundia, între 1440 și
1450 ", Procesul zilei de doctorat în Istoria artei „ Arta și politica "din 31 mai 2011 , Universitatea Paris - Sorbonne, să apară.      
15 Olivier de la Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 349.     
16 sau aproximativ 18,85 kg. 
17 Lille, ADN, B 2020, f  460v  și 461r  .   
o  o  o 
18 Există și alte exemple de acest tip : Lille, DNA, B 1 972 f  . 237v  și 238r  (în 1441) ; Lille, ADN, B 1975,  175v  și 176r  (în 1443) ; Lille,
o  o  o  o  o  o 

DNA, B 1982 f  236V  (în 1445) ; Lille, DNA, B 1988, f  242v  (sărbătoarea Ordinului Fleecei de Aur din Gent în 1445) ; Lille, ADN,
o  o  o  o 

B 2004,  358r  și 358v  (în 1450) ; Lille, ADN, B 2012, f  323v  (în 1453) ; Lille, DNA, B 2030 f  363r  , 363v  , 364R  și 364V  (pregătirea
o  o  o  o  o  o  o  o  o  o 

călătoriei în Turcia în 1458).                        


19 Létice este alb nevastuica blană zăpadă.
20 de camera de  culcare aici înseamnă un capac perforat, responsabil pentru bijuterii, în conformitate cu moda portugheză de la mijlocul XV
-  secol. Vezi Michèle Beaulieu și Jeanne Baylé, Costumul în Burgundia ... , op. cit. , p. 89.   
lea 

21 șirag de  mărgele este o coroană făcută de puf, decorate diferit, servind ca bază pentru o femeie de păr sau un om Chaperone. Chaperone ,
între timp, este un fel de capac care învelește capul prelungit cu o cârpă pan , care este folosit ca o eșarfă.
22 „ trandafiri ”.  
23 Componenta este o bucată de pânză plutind în vânt.
24 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 372.     
25 Mathieu d'Escouchy, Cronici ... , ed. cit., t. II, p. 226 - 228.      
26 Lille, ADN, B 2017 f  306v  și 307R  .    
o  o  o 

27 Ideea de bază este că frumusețea sensibilă, în special strălucirea pietrelor prețioase, poate evoca splendoarea luminii divine. Acesta este
principiul neoplatonică dezvoltat de Pseudo-Dionisie in jurul anului 500. Acesta este apoi preluat și distribuit de către Abbot Suger Saint-
Denis , în prima jumătate a XII -  secol. Conform acestei concepții, desfășurarea ornamentelor răspunde la un fel de „ metafizică a luminii ”,
lea 

pentru a folosi ideea exprimată de Erwin Panofsky (Erwin Panofsky, Arhitectură gotică și gândire scolastică  , precedată de părintele Suger din
Saint-Denis  , Pierre Bourdieu (traducere și cuvânt de cuvânt), Paris, Editions de Minuit, „ Common Sense ”, 1970, p. 38-40 , traducere
de arhitectură gotică și scolastică , Cleveland / New York, The World Publishing Company, „ Meridian Books ” , 1963).          
28 culminant  aici denotă un cui ornamentale atașat la un articol de îmbrăcăminte , care este folosit pentru a închide.
29 Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ... , op.  cit. , p. 122 și Lille, ADN, B 1957,  376v  .    
o  o 

30 rubine perie, abreviată aici „ mături “ desemnează un rubin de un roșu spălat, de cotitură gri sau roz nativ Badakhshan, o provincie muntoasă
din nordul îndepărtat - estul Afganistanului.  
31 Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ... , op.  cit. , p. 122 și Lille, ADN, B 1978,  266v  .    
o  o 

32 Vezi Bertrand Schnerb, Statul Burgundian , Paris, Perrin, „ Tempus ”, 1999, p. 218.    


33 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. Eu, p. 278-279.   
34 Vezi Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ...  , op. cit. , p. 122.   
35 Pușca [italice] este o formă mică bucată de oțel B , care a fost frecată o silex pentru a face scântei. Pușca și arma de foc sunt cele două
elemente ale devizului lui Filip cel Bun. 
36 Amintiți-vă că moneda desemnează o cifră emblematică însoțită de o formulă scurtă care se referă în general la aceasta. Ea îmbină astfel
scrisul și reprezentarea figurativă.
37 Lille, ADN, B 1982, f  237v  : " pentru felul în care pierrerye și orfaverye bogat brodate traversează sfântul Andrieu, Fuzilz, flambele și alte
o  o 

motto-uri ale domnului lumesc pe un bende pentru a-l purta într-o eșarfă. 14 l. 8 s. Pentru el, pentru șapte aldine, pentru frangier, a spus că Bende
în jurul luării a șase tălpi fiecare arin valorează 42 s. Pentru el, pentru cinci iepe, cinci uncii și optsprezece esterlini de aur, pentru a pune și a
încerca cinci mături mari și patru deamani cu vârf de aur, care să se așeze pe bende și eșarfă, la nouă solz 4 d. fiecare esterlins este de 139
l. Pentru el, pentru modul de a pune și a spus măturile și deamanii au dat aur pe eșarfa menționată 32 l. 8 s. “.     
38 Adică un știft mic.
39 Lille, ADN, B 1997/60120. 
40 Vezi Sophie Jolivet, Pentru tine îmbrăcați-vă sincer ...  , op. cit. , p. 122.    
41 cornet este vârful hotei care a căzut în spatele sau a fost înfășurat pe cap sau în jurul gâtului. A luat apoi forma unei trupe simple.
42 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 345.   
43 Lille, ADN, B 2017, f  307r °.  

44 salata este un fel de casca deschis sau închis, foarte curbat, vizor scurt și capacul gâtului.
45 Adică „ minunea ”, în conformitate cu rubrica „ dincolo ” DMF (Robert Martin și Bernard Combettes (dir.), Dicționarul francez de mijloc
(1330 -  1500) , ATILF, Nancy, 2010 , http://www.atilf.fr/dmf).    
46 Georges Chastellain, Opere ... , ed. cit., voi. IV, p. 76 - 78.     
47 Bertrand SCHNERB , Statul Burgundiei ... , op. cit.  , p. 407.   
48 Se va dovedi, mai târziu, că a fost indus în eroare, deoarece Ludovic al XI - lea va continua politica anti-Burgundiană a tatălui său. 
49 Georges Chastellain, Opere ... , ed. cit., voi. IV, p. 77.   
50 Lille, ADN, B 2040 f  278v  și 279r  .   
o  o  o 

51 S- a întors la Ducele de Burgundie prin Tratatul de la Hesdin, pe care l-a semnat în 1441 cu Ducesa de Luxemburg. Cu toate acestea, mai
multe părți încă contestau drepturile.
52 Olivier de La Marche, Amintiri ... , ed. cit., voi. II, p. 11 - 12.     
53 Charles Buttin, The Lookout Geneva  XVIII -  secol și înarmarea gărzilor , Geneva / Annecy, Kïnidig / J. Abry, 1910, p. 86.    
lea 

54 Lille, ADN, B 2061, f  133r  și v  . Filip cel Bun a procedat la sacul lui Dinant în august 1466.    
o  o  o 

55 „ Gantoisul aduce modificări lui Filip cel Bun ”, Statutele și privilegiile lui Gent și Flandra , Viena, Österreichische Nationalbibliothek
(ÖNB), 2583, f. 349v °, 1453. A se vedea mai sus , Cahier des Illustrations, Fig. 1, pag. 125.      
56 Statutele și privilegiile din Gent și Flandra , Viena, Österreichische Nationalbibliothek (ÖNB), 2583,  349v  . Acest manuscris a fost realizat
o  o 

în jurul anului 1453 pentru Filip cel Bun. Scena în cauză reprezintă amenda onorabilă a cetățenilor de la Ghent la Ledeberg, la marginea orașului,
la 30 iulie 1453, la câteva zile după victoria Ducelui de Burgundie asupra miliției de la Gante la Gere.    
57 Gregory Clark, în Bernard Bousmanne și Thierry Delcourt (eds.), Miniature flamande : 1404-1482  , catalog de expoziții, Bruxelles / Paris,
Biblioteca Regală a Belgiei / Bibliothèque nationale de France, 2011, p. 182-185.  
58 Bricheta este termenul medieval pentru arma.
59 Hugo van der Velden, Imaginea Donatorului. Gerard Loyet și portretele votive ale lui Charles cel îndrăzneț , Turnhout, Brepols,
„ Burgundica ”, 2000, p. 310-311 ; Lille, ADN, B 2089.      
60 bolțul  este un gropiță metalic care servește ca un ornament.
61 A se vedea Bertrand Schnerb, Statul Burgundiei ...  , op. cit. , p. 299 - 300.  
62 A se vedea Françoise de Gruben, Capitolele fleacului de aur din Burgundia (1430 - 1477) , Leuven, Presa universitară din Leuven ,
„ Mediaevalia Lovanensia ”, 1997, p. 242.    
63 Ordinea epitrahilul și Jarre a fost fondat de părintele Alfonso V de Aragon ; Lille, ADN, B 1992/59845 : " Jehan Peutin, orar care pleacă din
Bruges, a făcut pentru domnul mondial și prin comanda domnului icelluy, un mijloc a livrat 2 autocare de aur, menționat ordin de aur de Thoison
[...] din care Cei doi domni au avut grijă de el, iar celălalt i-a făcut executor judecătoresc lui Messir Guillebert de Lannoy, domnul Avillerual,
consilierul său, camerier și cavaler al ordinului menționat, pentru ca acesta să-l poarte și să-l prezinte Domnului. regele lui Arragon căruia i-a
trimis icelluy seigneur ".      
64 A se vedea Françoise de Gruben, Capitolele fleacului de aur ... , op. cit. , p. 246. A se vedea, de asemenea, Élise Banjenec, „ Goldsmithery as
a tool politic ... ”, art. cit.       
65 Această expresie se referă la cei patru fii ai regelui Ioan cel Bun : Charles V al Franței, Filip cel Bold, Ducele de Burgundie, Ludovic de
Anjou și Jean de Berry.       
66 Inventarul lui Filip cel Bun, Ducele de Burgundie, a fost realizat în 1420 pentru Filip cel Bun, dar enumeră obiectele care au aparținut în mare
parte tatălui său, Ioan cel Nemânător.    
67 Hugo van der Velden, Imaginea donatorului ...  , op. cit. , p. 144-145 .    
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Tabel cu ilustrații

titlu Ghentois face modificări lui Filip cel Bun 


legendă Statutele și privilegiile din Gent și Flandra , Viena, ÖNB, 2583, F 349v °, 1453. 
credite Viena, Österreichische Nationalbibliothek
URL-urihttp://journals.openedition.org/questes/docannexe/image/124/img-1.jpg
fișier imagine / jpeg, 103k
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Pentru a cita acest articol


Referință de hârtie
Elisei Banjenec , „ Un tribunal cusut cu aur. Ornamentele prețioase folosite de ducele Filip cel Bun ", Questes  , 25 | 2013, 45-64.      
Referință electronică
Elisei Banjenec , „ Un tribunal cusut cu aur. Ornamentele prețioase folosite de Ducele Filip cel Bun ", Questes [Online], 25 | 2013, postat la 01
ianuarie 2014, accesat 22 noiembrie 2019. URL : http://journals.openedition.org/questes/124 ; DOI : 10.4000 / questes.124         
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autor
Elisei Banjenec
Universitatea Paris-Sorbona (Paris IV)

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