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REPONSES AUX QUESTIONS DES LECTEURS – LES VRAIES RAISONS DE LA GUERRE EN LIBYE

Après mon article intitulé : Les Mensonges de la guerre de l’Occident contre la Libye, texte
traduit dans une quarantaine de langues à travers le monde, j’ai reçu des milliers d’emails de réactions
pour ou contre. Je remercie chaleureusement tous ceux et celles qui ont pris la peine de m’écrire. Vu le
nombre élevé de ces messages, il m’était impossible de répliquer individuellement à tout le monde. J’ai
ainsi décidé d’écrire cet article pour répondre collectivement à vos doutes et interrogations que j’ai
résumés et regroupés en ces quelques points ci-dessous. Les réponses qui s’en suivent reflètent
intimement ma pensée, mes convictions :

1- KADHAFI A-T-IL TIRE SUR SON PEUPLE ? KADHAFI A-T-IL TUE 10.000 LIBYENS ? FAUX !

Dans cette expression de « tirer sur son peuple » il y a déjà l’intention de nuire au président Libyen.
On veut manipuler l’opinion en suscitant son indignation. S’il avait tiré sur le peuple italien ou français
cela aurait-il été plus normal ? Cela aurait-il été plus acceptable ? Non. En réalité, il s’agit d’une
technique de manipulation, avec une association de mots savamment étudiés dans des bureaux de
recherches stratégiques pour trouver les expressions appropriées à intégrer (comme justification) à la
vraie guerre qui a ensuite été déclenchée.

Pour revenir à l’accusation même, L’information principale qui a motivé la résolution 1973 du Conseil
de Sécurité des Nations-Unies est celle d’un prétendu carnage de 10.000 morts et 55.000 blessés en 1
mois, commandité par le Président Libyen. C’est une affirmation mensongère et pour plusieurs raisons :

- Logique : Pour tuer 10.000 personnes en un mois, il faut être capable d’en tuer 300 à 400 tous
les jours. Seul Hitler y est parvenu, mais il a eu besoin de plusieurs installations de fours
crématoires.

- La NO Fly Zone a été instaurée parce que pour tuer autant, Kadhafi aurait utilisé des avions de
combat qui normalement volent à 5.000 mètres d’altitude et à une vitesse de 1.000 km/h. A
moins de larguer une bombe atomique, ces avions, aussi spéciaux soient-ils ne pourraient pas
réussir un tel exploit.

- Pour les blessés, leur nombre est dans tous les pays du monde fournis par des sources
hospitalières. Dans la gestion optimale d’un hôpital, il est prévu environ 10 à 20 places de libre
pour accueillir des cas impromptus. Pour les 55.000 blessés, à raison de 20 par hôpital, il
faudrait 2.750 hôpitaux pour accueillir tous les blessés Libyens et même en utilisant tous les
hôpitaux du continent africain (environ 1.230) on n’y arriverait jamais. Ceux qui ont validé ces
chiffres savaient qu’ils étaient grossièrement faux.

- Les photos diffusées de ce prétendu massacre proviennent de « Sidi Hamed Cemetery », un


cimetière où se déroulait une normale opération de renouvellement du sol avec déplacement
des restes humains, pratique très habituelle et commune dans le monde à traditions judéo-
islamo-chrétiennes pour laisser place aux nouveaux morts, chaque 10 ou 20 ans selon les pays.

- Origine de l’information. Le philosophe Chinois Mo Tseu (479-381 avant l’ère chrétienne) a écrit
que pour vérifier la véracité d’une information, il faut d’abord identifier sa source et se
demander quelles sont les raisons avouées et inavouées de celui qui vous communique une
information. D’où est arrivée l’information ? des rebelles, c’est naturel ! Mais diffusée sans
conditionnel par la chaine de télévision Al Jazeera qui appartient à l’émir du Qatar. Le hasard
veut que ce petit pays soit le seul pays Arabe qui participe à larguer les bombes sur la tête des
Libyens. Une coïncidence plutôt troublante.

A ce jour, plusieurs mois après le prétendu massacre, on n’a toujours pas l’ombre d’une preuve
irréfutable. Ce qui n’a pas empêché le mandat d’arrêt du procureur de la Cour pénale internationale
(CPI) Luis Moreno-Ocampo qui était vigilent de menacer Gbagbo pour les 7 femmes tuées à ABOBO le 8
Mars 2011, mais complètement muet au moment des faits et amnésique aujourd’hui pour les 1.200
morts de Ouattara à Duékoué (selon le CICR et la CARITAS) et cela en présence des troupes françaises
de la Licorne et celle de l’ONUCCI.
Monsieur Moreno-Ocampo n’a pas jugé opportun d’effectuer le moindre déplacement en terre libyenne
pour vérifier ces accusations. Qu’importe, demander l’arrêt d’un Chef d’état Africain non docile est
devenu le seul motif qui justifie l’existence même du TPI.

2- KADHAFI ET LES MIGRANTS AFRICAINS

Lorsqu’en 2006, Kadhafi réunit les Ministres de l’Intérieur Africain pour leur proposer une carte
d’identité unique avec une codification commune pour toute l’Afrique afin de faciliter le déplacement
des Africains sur tout le continent sans formalité administrative excessive, tous les présents étaient
contents et enthousiastes du projet du guide Libyen. Mais à leur retour, un coup de fil à Paris, un autre
à Londres et voilà que l’idée n’était plus bonne pour certains pays qui ont vite relayé la propagande
selon laquelle si la mesure était entrée en application, la Libye aurait colonisé les autres pays africains.
Là où le comble arrive est lorsque les clandestins africains en Libye proviennent à 99% des pays qui
avaient refusé la proposition Libyenne.

Par ailleurs, pour des raisons de sécurité intérieure, aucun pays du monde ne peut assister
passivement au fait que son territoire devienne le point de passage des personnes qu’il n’est pas en
mesure d’identifier. En Libye, il y a la même loi qui est en vigueur dans tous les pays Africains, c’est le
délit de clandestinité pour les étrangers démunis de titres de séjours valides.

Pour terminer, pour tous les Africains dotés d’un minimum sens de discernement, il ne fait aucun doute
que le destin de la jeunesse africaine n’est pas celui de se mettre en marche vers l’illusion d’un
hypothétique paradis européen pour occuper le bas de l’échelle des classes sociales en occident.
L’objectif pour lequel il vaut la peine se battre est celui de faire rêver l’Afrique. L’Afrique doit faire rêver
les Africains, afin qu’ils aient la sérénité et l’enthousiasme nécessaire pour surmonter les défis qui les
attendent.

En conclusion, accuser Kadhafi de n’avoir pas laissé les clandestins se déplacer librement sur son
territoire c’est faire montre d’une incapacité à comprendre la complexité des problèmes qui nous
entourent.

3- KADHAFI ET LA LONGEVITE DE SON POUVOIR

Une des raisons pour aller bombarder la Libye est que le Guide Libyen a passé trop d’années au
pouvoir (42 ans). Le record de longévité des hommes politiques au pouvoir n’est détenu ni par Kadhafi,
encore moins par les Africains, mais par les Occidentaux. Prenons 4 exemples de 4 pays qui
bombardent la Libye pour lui exporter leur modèle de démocratie :

Les USA : L’ancien membre du Ku KLUX KLAN, Robert Byrd, qui a reconnu dans ses mémoires en
2005 avoir orchestré une manœuvre au Congrès américain en 1964 pour retarder la loi sur les droits
civiques des Noirs, a siégé au Sénat Américain de façon ininterrompue pendant 56 ans. Né le 20
novembre 1917, et membre du Parti démocrate et sénateur de Virginie-Occidentale, il siègera au
Congrès des États-Unis de janvier 1959 à sa mort survenue le 28 juin 2010. Cela fait 63 ans au total en
ajoutant les 6 ans qu’il a passé à la Chambre des Représentants, où il est entré le 20 janvier 1953
lorsque le président Harry Truman cédait sa place à la Maison Blanche à Dwight Eisenhower et il en
n’est reparti seulement qu’à cause de la mort, sous la présidence Obama. Avant lui, monsieur Carl
Hayden a été Sénateur pendant 56 ans et 319 jours, de 1912 à 1969. Et bien d’autres encore.
Lorsqu’on sait qu’un sénateur Américain est 10 fois plus puissant qu’un Chef d’Etat Africain, cela donne
une idée de la profondeur de cette longévité politique.

En France, Louis Philippon a été maire de Juvigny dans l'Aisne, pendant 69 ans (de 1929 à 1998),
Philippe de La Moissonnière-Cauvin, a été maire de La Fontelaye en Seine-Maritime pendant 63 ans de
1945 à 2008. Hubert d'Andigné, a été pendant 59 ans maire du Champ-de-la-Pierre dans l'Orne de
1946 à 2005. Roger Sénié âgé de 90 ans est aujourd’hui le maire de La Bastide-de-Bousignac dans
l'Ariège, poste qu’il occupe depuis octobre 1947, c'est-à-dire 64 ans, peut-être qu'en 2014 briguera-t-il
un nouveau mandat. Dans le pays de la révolution française, y aura-t-il un candidat pour le battre ?
C'est le même cas que pour Monsieur Arthur Richier, âgé de 89 ans et maire de Faucon-du-Caire dans
les Alpes-de-Haute-Provence, depuis 1947 à ce jour. Qui est fou ? Le système ou l’électeur ?
Pierre Abelin (1909-1977), politicien français qui cumulera les fonctions de ministre dans 4
gouvernements, de Shumann en 1947 à Chirac en 1974, député de 1945 à 1974, maire de
Châtellerault (de 1959 à sa mort en 1977) . Et lorsqu'il meurt, il est remplacé à la mairie par sa femme,
parce que son fils Jean-Pierre Abelin qui n'a que 27 ans a besoin de temps pour prendre l'héritage de
papa et tout rafler : ainsi il est à la manette juste un an plus tard et devient député de la Vienne de
1978 à aujourd'hui, Conseiller général de 1977 à aujourd'hui, vice président du conseil général depuis
1982 à aujourd'hui. Et depuis 2008, il a ajouté à tous ces pouvoirs, le poste du Maire de cette même
ville. A quoi servait la révolution française ? Que se serait-il passé si cette saga s'était passée dans une
famille africaine ? On aurait tout simplement conclu que les Africains s'accrochent au pouvoir. Voilà le
détail de ce système de dynastie démocratique à la française qu'on utilise les bombes pour exporter en
Libye ;

Roselyne Bachelot, l'actuelle Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale a depuis 23 ans (1988)
pris la succession de son père Jean Narquin qui avait été pendant 20 ans député du Maine-et-Loire de
1968 à 1988. Comme cela ne suffit pas pour rafler tout l'héritage de papa, elle cherche depuis à en
ajouter une nouvelle fonction : Maire d'Angers. Son fils Pierre Bachelot né en 1970 entre au parlement
dès l’âge de 22 ans comme Assistant de maman. Le petit géni de fils accompagnera la mère comme
conseillé parlementaire, lorsque maman deviendra successivement Ministre de l'écologie en 2002 et
Ministre de la santé en 2007. C'est cette année que le jeune Pierre prendra son autonomie à 37 ans,
puisqu'il sera nommé à un poste crée sur mesure pour lui par maman à l'Inpes (l'Institut national de
prévention et d'éducation pour la santé) avec 140 fonctionnaires, malgré sa formation en « art privé ».
Elle n’est pas belle la démocratie au pays de la révolution française ? Il faut vite l’exporter en Libye.

En Italie, Giulio Andreotti a été élu député en 1946 et aujourd’hui (65 ans) il vote comme sénateur à
vie. Comme il n’avait plus la force de faire la campagne électorale, il a été nommé « Sénateur à vie ».
Il a ainsi cumulé ses fonctions de député et de Président du Conseil Italien, poste qu’il a occupé 7 fois
en 20 ans, du 17 Février 1972 au 24 Avril 1992. Pendant ce temps, son parti « Démocratie Chrétienne »
est resté au pouvoir sans interruption de 1946 à 1992, c’est-à-dire 46 ans. Et ne sera balayé que par la
justice pour corruption « Opération Mains Propres ». Pour comparaison, le parti de Kadhafi n’a fait que
42 ans au pouvoir en Libye.

Dans le Royaume Uni, la situation est encore catastrophique où on ne parle pas de longévité
d’Elizabeth II qui est reine de 16 pays indépendants depuis 1952. En 1942 à seulement 16 ans, elle est
déjà nommée chef de l’armée et passe en revue les troupes. Classée par le magazine FORBES, 214ème
fortune mondiale pour le seul mérite d’être née, elle coûte aux Britanniques la somme de 43 millions
de dollar par an. Et si Kadhafi devait devenir le roi de la Libye ? Que se serait-il passé si Kadhafi avait
instauré un émirat avec sa famille, comme le Qatar qui participe aux bombardements ? Qu’aurait-on dit
si pour le mariage d’un des fils de Kadhafi on avait décrété une journée fériée, immobilisé toute la
nation ? Exactement comme cela s’est passé à Londres pour le mariage du prince William et de Kate le
29 avril 2011 ??? La télévision France24 a calculé le coût de cette journée fériée à 6 milliards d’euros
au patronat britannique. Cette folie démocratique qu’on veut exporter en Libye a couté à la mairie de
Londres 22 millions d’Euros pour la seule sécurité. Pendant ce temps, les frais de scolarité par an dans
les universités publiques britanniques ont été multipliés par 3(passant de 3900 à 10700 euros). Le
Canada qui reste une colonie doit payer 50 millions de dollars canadiens par an pour soutenir la famille
royale britannique ; pendant ce temps selon Statistique Canada, les frais d’inscription dans les
Universités Canadiennes ont augmenté entre 1996 et 2002 par exemple dans la province de l’Ontario
de 141% pour la faculté de droit, de 241% pour la médecine et de 315% en dentisterie. Et on peut bien
se demander comment peuvent-ils prétendre concurrencer la Chine sur les spécialités intellectuelles en
pénalisant ainsi l’acquisition de ces connaissances pointues, par leur jeunesse. La reine est plus
importante.

En Afrique, à ce jour, aucun politicien Africain n’a battu ces records d’incohérence, à n’importe quel
niveau de la vie politique. Ailleurs, ce qu’on exige d’un politicien est son bilan pourquoi ceci ne serait-il
pas valable pour le président Libyen ? Mais pour avoir une idée de son bilan politique pour son pays, il
faut juste se poser la question de savoir pourquoi il n’y a jamais un seul Libyen sur les trop nombreuses
embarcations de fortune qui échouent sur les côtes italiennes de Lampedusa ? Pourquoi les Libyens ne
fuient-ils pas leur pays ? Mais aussi, si Kadhafi est ce méchant dictateur, pourquoi c’est le pays Africain
qui a le plus grand taux d’étrangers ? Les ressortissants des USA, France, GB, se sentent-ils mieux au
Qatar ou en Libye ? Et que dire du fait que le drapeau de la rébellion libyenne est bien celle de la
royauté. C’est comme si des rebelles français aujourd’hui brandissaient le drapeau des rois de France,
c’est-à-dire que les occidentaux font la guerre en Libye pour la reporter en arrière de 43 ans, pour
passer d’une république fut-elle imparfaite, vers une royauté, pourvue que le nouveau roi soit docile, et
que l’argent du pétrole remplissent les banques qu’on lui indiquera, il peut être sûr qu’on lui déroulera
le tapis partout en occident.

4- POURQUOI LES INTELLECTUELS AFRICAINS NE SOUTIENNENT-ILS PAS LE CNT LIBYEN ?

Le CNT est une création de la France. C’est le philosophe Français Bernard-Henri Levy qui a lui-même
expliqué à la presse ses multiples voyages pour encourager les Libyens à se défaire de Kadhafi. C’est
encore lui qui nous a expliqué qu’un mouvement était né. C’est toujours lui qui nous donnera le nom de
CNT, il nous dira qu’il est composé de 35 membres, pire qu’en dehors de 3 ou 4 de ses membres tous
les autres 30 souhaitaient garder leur anonymat. Lorsque Monsieur Lévi a communiqué au monde que
Kadhafi utilisait les Noirs venus d’Afrique noire, payés une bouchée de pain, personne n’avait
auparavant songé de lui expliquer que les tribus du sud de la Libye sont composées essentiellement de
populations Noires qui donc se trouvent à tous les postes de l’administration Libyenne. En effet
contrairement à la France, plusieurs ambassadeurs Libyens dans le monde sont des Noirs, des Noirs
Libyens. Le racisme peut rendre aveugle. L’erreur de Henri Lévy était basée sur la conception raciste
des Européens du 19ème siècle qui tend à séparer les populations africaines d’origine arabe et les Noirs
sur une base de classement hiérarchique des valeurs culturelles des uns et des autres. Ils en arrivent
ainsi à oublier la minorité noire présente dans toute l’Afrique du Nord, du Maroc à l’Egypte. C’est
toujours notre philosophe qui a promis à Monsieur Sarkozy que la guerre n’aurait pas duré plus de 3
jours, parce que, a-t-il expliqué à la presse, « l’armée de Kadhafi est composée de 300 minables
hommes mal équipés ». Bernard Henri Levy, comme nous le rappelle l’agence de presse Russe RIA-
Novosti, s’était trompé de la même manière en 1999, après l’attaque contre le Daguestan par Chamil
Bassaïev, Lévy avait alors recommandé à l’Occident de reconnaître l’autorité du terroriste Maskhadov
en Tchétchénie. Ce dernier sera abattu par les FSB (services secrets russes) le 8 mars 2005. Lévy va
récidiver en été 2008, il va encore se tromper d’encourager le président Georgien Mikhaïl Saakachvili à
déclencher une guerre suicidaire contre la Russie. La suite, on la connait. Le pire du ridicule dans tout
cela est qu’il n’a toujours pas compris que la politique est une science et comme toute science, il faut
prendre le temps d’en connaitre les principes et les mécanismes pour éviter de se tromper sur des
questions les plus élémentaires de politique internationale, surtout lorsqu’on incite les manifestants
pacifiques à prendre les armes et à déclencher une guerre.

Récemment, pour la commémoration des 40 ans de la fin de la guerre du Biafra, la plus meurtrière de
l’Afrique, avec environ 2.000.000 de morts, la radio publique suisse RSR nous a proposé des documents
inédits, piochés dans les archives de le CICR, la Croix Rouge Internationale dont le siège est ici à
Genève. Les témoignages étaient des interviews réalisées il y a 40 ans aux différents dirigeants de
cette organisation qui expliquaient comment le CICR profitait de son statut de neutralité pour
transporter les armes pour aider à la victoire de la France dans cette guerre prétendument pour
l’indépendance des Biafrais, peuple qui se trouvait ainsi pris au piège d’une décision prise à Paris qui
voulait à tout prix elle aussi avoir son émirat pétrolier comme les Britanniques au Koweït ou au Qatar.
La révélation la plus cauchemardesque de ces archives a été pour moi de découvrir que sur les
2.000.000 de morts, la moitié a été des morts inutiles, sacrifiés pour empêcher que Paris ne perde la
face, car nous dévoile le dirigeant du CICR, un an avant la fin de la guerre, tous savaient qu’elle était
perdue, mais Paris et le CICR continuaient de fournir aux Biafrais de nouvelles armes tout en leur disant
qu’ils étaient en train de gagner.

C’est exactement le même scénario aujourd’hui en Libye. On croyait gagner facilement une guerre en
3 jours, au 3ème mois sans aucune avancée, et malgré les 1.000.000 d’euros par jour que coûte à la
France cette guerre (chiffre fourni par le Ministre Français de la Défense), on continue la NO FLY ZONE
en bombardant les bureaux, les écoles et les hôpitaux libyens comme si ces derniers volaient. Et
comme ces actes de terreur ne marchent pas, on revient à la recette née à la guerre du Biafra : utiliser
ses ONG pour invoquer un génocide, invoquer le Tribunal Pénal International et même si on sait que
cela ne marchera pas, qu’importe, il vaut mieux faire mourir toute la Libye, plutôt que d’avoir le
courage de reconnaitre qu’on s’est trompé et qu’on a perdu la guerre.
Pour les intellectuels africains, le débat n’est nullement celui de soutenir Kadhafi contre le CNT ou
soutenir le CNT contre Kadhafi, mais sur le principe de la justice internationale qui est aujourd’hui
biaisée par un certain nombre de pays occidentaux, qu’on connait, car ce sont toujours les mêmes qui
étaient assis à la table de la conférence de Berlin en 1884 pour décider du destin de l’Afrique sans la
présence des Africains, qui aujourd’hui humilient l’Union Africaine et toutes ses décisions, et s’arroge le
droit de choisir à la place des Africains leur destin. Lorsque les présidents de 3 pays occidentaux (USA,
France, UK) payent une tribune dans les journaux de plusieurs pays pour annoncer que Kadhafi n’est
pas un bon leader pour la Libye, je crois qu’il s’agit d’une insulte à l’intelligence des Africains. Hier nos
parents et nos ancêtres étaient certes des primitifs qui ne comprenaient rien de ce qui leur arrivait,
mais aujourd’hui, nous avons étudié dans les mêmes écoles, nous avons apprivoisé les mêmes
connaissances que le monde entier et continuer de nous regarder du haut en bas comme des éternels
esclaves, est une faute grave des occidentaux qu’il revient à nous autres Africains de corriger et non de
seconder par notre silence coupable. Nous devons faire l’histoire, la nôtre et non plus la subir. Comme
nous ne disons pas aux Américains, aux Britanniques ou aux Français qui est mieux pour guider leur
destin, c’est à nous de nous battre pour qu’ils n’interfèrent plus dans le processus de formation de
notre propre démocratie fut-elle imparfaite et blâmable ; et comme il s’agit d’un processus, même les
échecs sont des acquis positifs devant servir à l’amélioration qui est le propre de l’adaptation pour la
survie de toute espèce vivante.

La révolution libyenne a malheureusement été stoppée net, le jour où l’interférence occidentale est
devenue palpable dans la crise de ce pays. Kadhafi qui semblait mis aux cordes par des manifestations
naturelles dans ce processus d’amélioration du genre humain a été miraculeusement remis en scelle
grâce à l’ingérence de la France qui a commis la grave erreur stratégique de transformer une
manifestation pacifique en rébellion armée. Et la recette de la rébellion armée peut bien avoir
fonctionné en Côte d’Ivoire, mais pas forcément ailleurs.

5- CONCLUSION

L'ignorance est le vrai danger qui mine la jeunesse africaine et les empêche à une prise de conscience
effective des défis qui les attendent. Contribuer à réduire cette ignorance est déjà faire quelque chose.
Car c'est parce que les populations seront conscientes de leur poids et de leur valeur qu'elles pourront
prétendre de leurs dirigeants des comportements plus rigoureux, respectueux de leurs intérêts. Dans
l'ignorance, il n'y a point de conscientisation et chacun fait ce qu'il veut, puisque personne ne lui
demande de rendre compte. Le système de manipulation des masses africaines par l’Occident a porté
un sacré coup dur au processus démocratique normal de l’Afrique, puisque l’alibi du complot des
Blancs affranchit très vite aux yeux du peuple tous les débordements de leurs dirigeants. Ne pas subir
cette manipulation est la garantie que les Africains sauront faire la part des choses entre les dirigeants
valeureux et ceux médiocres.

C'est venu pour nous le temps de dire « enough is enough », trop c'est trop. Mais pour le faire, il faut
résoudre ce problème de la grande ignorance dans laquelle est trempée la majorité de nos frères et
sœurs qui n'ont de jugement que le fruit de cette manœuvre d’infantilisation dont ils sont victimes. Ce
que j'ai fait n'est je l’espère que le début de cette nouvelle bataille que chaque Africain doit maintenant
s'approprier et puis tous ensembles, nous devons être capables d'exiger que la politique soit
suffisamment rigoureuse pour soigner finalement nos intérêts et non plus exclusivement ceux de
l'Occident contre les nôtres.

Nous sommes 1 milliard d’Africains. Nous devons être capables de mettre la pression sur nos dirigeants
pour d’une part faire que l’Afrique devienne championne du monde du respect des droits naturels des
êtres humains (hommes et femmes confondus) et d’autre part pour faire respecter nos intérêts dans
tous les engagements internationaux que souvent nos haut-fonctionnaires ignorent malgré leurs
multiples diplômes.

Il me plait de conclure avec ces deux pensées :

A)"Les pays africains sont encouragés à la division, afin que les puissances étrangères puissent asseoir
leur domination. Il faut que l’Afrique s’unisse en un seul État comme les États-Unis d’Amérique, avec
une seule armée, une seule économie, une seule monnaie. » Mouammar Kadhafi (adepte convaincu du
panafricanisme de Marcus Garvey) – extrait de l’interview accordée à France24 et Radio France
Internationale(RFI) le 6 Juillet 2010.

B- « LES TRAITRES de Marcus Garvey (17 août 1887, Saint Ann's Bay, Jamaïque-10 juin 1940,
Londres)

Dans la lutte pour s’élever, les opprimés sont toujours handicapés par ceux d’entre eux qui trahissent
leur propre race, c’est-à-dire par les hommes de peu de foi, et tous ceux qui se laissent corrompre et
acceptent de vendre les droits de leurs propres frères.

Nous non plus, membres de la race noire, ne sommes pas totalement à l’abri de ce genre de fléau. Si
j’exprime le fond de ma pensée, je dirai même que nous en sommes affligés plus que toute autre race,
parce que nous n’avons pas la formation et la préparation nécessaires pour occuper la place qui nous
revient parmi les peuples et les nations du monde. Chez les autres races, le rôle du traitre se limite en
général à l’individu médiocre et irresponsable. Les traîtres de la race noire, malheureusement, sont la
plupart du temps, des gens haut placés par l’instruction et la position sociale, ceux-là même qui
s’arrogent le titre de leaders. De nos jours, en effet, tout individu, ou presque, qui tente sa chance
comme leader de la race, commence par s’établir, tel un animal domestique, dans les faveurs d’un
philanthrope d’une autre race : il va le voir, dénigre sa race dans les termes les plus vils, humilie sa
fierté d’homme, et gagne ainsi la sympathie du «grand bienfaiteur», qui lui dicte ce qu’il doit faire dans
son rôle de leader de la race noire. En général, c’est : «Va dire à tes gens d’être humbles et soumis ;
dis leur d’être de bons serviteurs, obéissants et loyaux envers leur maître. Si tu leur enseignes ce
genre de doctrine, tu peux toujours compter sur moi pour te donner 1000 dollars, ou 5000 dollars par
an de revenus, pour ton journal et l’institution que tu représentes. Je te recommanderai à mes amis
comme un brave homme sans problèmes».

Nanti de ces avis, et d’une promesse de patronage, le leader noir ordinaire s’en va guider les masses
infortunées. Il nous dit tout le bien possible de Mr Untel, nous racontes combien nous avons de bons
amis dans l’autre race, et assure que tout ira bien à condition qu’on s’en remette complètement à lui.
Voici le genre de direction que nous subissons depuis un demi-siècle. Je ne vois là rien d’autre que
perfidie et trahison de la pire espèce.

Si l’homme qui met en difficulté son pays est un traître, celui qui brade les droits de sa race n’est pas
autre chose. Tant que nous ne serons pas établis en tant que nation de 400 millions d’hommes (en
1910), et que nous n’aurons pas fait comprendre à ceux qui se sont placés à notre tête que nous
sommes mécontents et dégoûtés ; tant que nous n’aurons pas choisi nous-mêmes un leader envers
qui nous remplirons nos engagements, nous serons incapables de sortir du bourbier de la dégradation
et de nous élever vers la liberté, la prospérité et l’estime humaine ». Marcus Garvey (père du
concept du panafricanisme, Garvey était un intrépide combattant contre l'humiliation infligée à la
population de peau noire depuis 1500 ans d’esclavage arabe et européen)
Genève le 25 Mai 2011

Jean-Paul Pougala
[email protected] Facebook

N.B : Jean-Paul Pougala est Ecrivain, Economiste et Politologue Camerounais, Directeur de l’Institut
d’Etudes Géostratégiques et Professeur à la Geneva School of Diplomacy de Genève en Suisse.
Lettre Ouverte d'un Africain au Président Américain Barack Obama sur sa
guerre en Libye de Jean-Paul Pougala (*) www.pougala.org

Monsieur le Président,

C’est le cœur saignant de douleur que je vous écris cette lettre pour vous prier de bien vouloir
écouter le message que la Chambre des Représentants Américaine vous a envoyé hier
24/06/2011 en rejetant le texte autorisant l'intervention militaire des Etats-Unis en Libye, et
de mettre fin à l’agression en cours contre le peuple Libyen avec les prétextes des plus
extravagants comme celui de dire que c'est pour les protéger.

Il y a 3 ans que vous avez enflammé tout un continent, le continent africain durant les
primaires des élections présidentielles du parti démocrate. Et lorsque vous avez été élu
président, nous avons cru voir en vous, ce fils d'Afrique qui avait réussi et qui pouvait
désormais servir de référence pour 1 milliard d’Africains, vous sembliez ce héros que nous
n’avons jamais connu, parce que nos héros ne sont devenus des légendes que pour l'émotion
suscitée par leur brève vie (tous tués par les Européens). Avec votre élection à la Présidence
des Etats-unis d'Amérique, nous avons cru un instant voir ce demi-dieu Noir que l’Afrique se
cherche encore après tant d'années de honte au contact de l'Europe. Oui Monsieur le
Président, nous savions bien que vous aviez été voté par les Américains pour faire les intérêts
de votre pays, mais que voulez-vous? Penser que vous étiez aussi notre Président, que vous
aviez nos gènes, que vous étiez aussi notre frère Noir est un rêve que nous avons tous fait les
yeux bien ouverts. Nous vous avons tous vu comme quelqu'un des nôtres, comme quelqu’un
qui était capable de comprendre mieux que tous les autres puissants de la terre, les plaies et
les souffrances des Africains. Nous avons porté vos t-shirts, nous avons entonné votre refrain
YES WE CAN, mais dans nos têtes en Afrique, nous lui avions donné une autre signification,
c’était l’explication que ce destin qui semblait figé d’une race maudite avait tout d'un coup
pris le train, le même train de l'évolution des autres races. CHANGE ! en effet. Dans le plus
profond village reculé d’Afrique, nous avons chanté votre nom, parce que vous nous avez
donné l’espoir, l’espoir d’un véritable changement. Vous avez donné à la jeunesse africaine
l’enthousiasme qu’aucune campagne de sensibilisation n’aurait permis d’atteindre. Lorsque
vos adversaires politiques vous attaquaient sur vos actions, nous étions dans l'incapacité
même de comprendre leurs raisons, les classant tous et de façon expéditive comme des
racistes, tellement nous étions fous de vous.

Et puis, ont commencé vos premières maladresses sur l’Afrique que nous avons toujours
regardées avec beaucoup de tolérance et d'indulgence. Puis les maladresses se sont
progressivement transformées en fautes politiques et puis en humiliation et pour finir en
agression pure et simple. La dernière et la plus grave est l’agression contre la Libye.

Lorsque le 20 Janvier 2009 vous avez prêté serment sur la bible de votre illustre
prédécesseur : Abraham Lincoln, devenant ainsi le 44ème président des Etats-Unis d’Amérique,
ce geste hautement évocateur a symbolisé à nos yeux, l’espoir de la rencontre et de la
réconciliation qui n’a jamais eu lieu entre Européens et Africains, entre Blancs et Noirs. Ce
jour a marqué pour le peuple américain et pour le peuple africain, liés par un passé
douloureux, l’espoir d’un début de fraternité basée sur une relation de respect mutuel, une
relation plus juste et apaisée. Tout au moins, c'est ce que nous pensions et espérions.

Mais après plus de 2 ans de votre présidence, la chaleur que vous aviez suscitée dans nos
cœurs en Afrique s’est vite transformée en douche froide et le feu de l’espoir que vous aviez
su allumer en nous s’est vite éteint par la marée destructive de l'océan de vos bombes
contre le peuple africain (120 missiles Cruise en une nuit sur une capitale: Tripoli). Plus nous
avons appris à vous connaitre à travers vos actes réels en Côte d’Ivoire et en Libye et plus
1
nous avons peur de vous. Votre politique africaine qui pèche par son arrogance et
l'orientation de vous ranger derrière les puissants pour écraser les faibles vous classera dans
l'histoire à l’opposé de la voie suivie par le président Abraham Lincoln.

Nous n’attendions pas grand-chose de vous habitués comme nous sommes à porter notre
croix sans hurler, sans gémir, sans nous plaindre, mais nous espérions pour le moins, que
vous seriez neutre dans la relation Oppresseurs-Opprimés qui sévit encore aujourd’hui entre
l’Europe et l’Afrique. A notre surprise, vous avez choisi votre camp, celui de nos oppresseurs.
Et vous avez mis en jeu des moyens conséquents pour freiner notre désir d'émancipation,
pour étouffer notre élan de liberté.

Mais détrompez-vous Monsieur le Président Obama, parce qu'il y a longtemps que la jeunesse
africaine est débout et a compris grâce au monde globalisé, combien votre système avait
asservi leurs parents, mais aussi que notre misère, notre souffrance, nos humiliations ne sont
pas irrémédiables, ne sont pas inscrites dans le marbre. Car comme l’a dit le président
Abraham Lincoln à un visiteur à la Maison Blanche, « Vous pouvez tromper tout le monde
un certain temps ; vous pouvez même tromper quelques personnes tout le temps ;
mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps ». 5 siècles de tromperie de
vos alliés sont mis à l’épreuve par l’avènement d’une nouvelle époque de fin de règne de
l’oppresseur. Nous nous sommes rendus à l'heure du bilan, à l'épilogue de l’histoire, de Notre
histoire commune.

Celle-ci démarre le 16 juin 1452, lorsque le 208ème pape Nicolas V à travers la bulle papale
dénommée : Dum diversa, autorise le roi du Portugal Alfonse V à déporter et réduire en
esclavage les populations de Guinée (Afrique), c’est le début d’une longue période sombre
pour l’Afrique. La découverte de l’Amérique en 1492 va empirer le sort de nos ancêtres avec
la multiplication de leurs déportations vers le nouveau monde pendant 4 longs siècles, et ce
calvaire durera jusqu’à un homme : ABRAHAM LINCOLN.

Le 1er Janvier 1863, Abraham Lincoln proclame l’émancipation des esclaves pendant la guerre
la plus meurtrière des Etats-Unis : Guerre de sécession, avec 620.000 morts suivi de son
assassinat en avril 1865. A l'époque, les agriculteurs esclavagistes du Sud sont plus riches
que les industriels du nord. Mais en 1880, 15 ans après Lincoln, le taylorisme (travail à la
chaine) va changer la donne faisant augmenter de façon exponentielle les profits des usines
rendant depuis lors les industriels du Nord plus riches que les agriculteurs du sud, ex-
esclavagistes. Ce qui donne des idées à l'Europe jusque là privée de la manne que lui
apportait le très lucratif trafic des esclaves. L'Europe doit répondre à une question : comment
profiter des avantages des industriels du Nord des Etats-Unis, tout en conservant ceux des
esclavagistes du Sud ? La réponse est tout trouvée et s'appellera la COLONISATION DE
L'AFRIQUE.

C'est donc pour cela qu'en 1884, le Chancelier Allemand Bismarck, organise pendant 3 mois à
Berlin la fameuse conférence de Berlin où 14 pays vont décider comment remettre les
chaines de l’esclavage aux Africains, des chaines invisibles qui vont s’appeler :
COLONISATION. Et qui signifiait dans les plans de leurs concepteurs, ce même destin de
subordination des Africains combattu auparavant par Lincoln. On n’a plus besoin de les
déporter, il faut les tenir en esclavage sur place en Afrique pour subvenir aux besoins de la
naissante industrie européenne, et relancer l’économie de tout le vieux continent. Et c’est ce
long calvaire que nous vivons encore aujourd’hui sous des formes les plus subtiles et
imprévisibles.

Avec votre élection, nous avons rêvé un instant que notre frère Barack Hussein Obama allait
mettre un point final à cette oppression que subit tout un continent depuis trop longtemps.
2
Mais votre décision à vous joindre au requiem que l’Europe joue pour nous depuis février
1885, c’est-à-dire depuis la fin de la Conférence de Berlin a sonné pour nous le glas de
l’espoir d’Obama. Et subitement, le CHANGE de votre campagne présidentielle s’est vite
transformé pour nous Africains en CHAINS, en MORE CHAINS. Vos nouvelles chaines prennent
des formes tout aussi imprévisibles que la colonisation elle-même :

1- En Côte d’Ivoire, elles sont arrivées sous forme de cassette vidéo que vous avez
envoyée pour indiquer et expliquer à ce peuple qui était leur président au mépris de
l’ordre constitutionnel qu’ils se sont difficilement donné.

2- Vos chaines y sont arrivées par les bottes des militaires avec sa forme de démocratie
atypique que vous voulez instaurer selon laquelle désormais pour participer et être sûr
de gagner les élections présidentielles en Afrique chaque parti politique devrait d’abord
se doter d’une armée, d’une bonne armée financée de préférence par les Etats-Unis
d’Amérique

3- La punition des contrevenants. Vous vous êtes rendus complice d’un massacre de
1200 Ivoiriens à Douékoué, tout un village composé de pauvres paysans d’enfants, de
bébés et de femmes dont le seul tort a été celui d’avoir cru à la démocratie et d’avoir
tout simplement soutenu le mauvais candidat, celui qui vous semblait le moins docile.

4- En Afrique on croyait que le chancelier Allemand Bismarck et ses 13 compères avaient


réussi le plus grand hold-up de l’histoire de l’humanité avec leur partage de type
mafieux de tout un continent, mais vous venez de confirmer qu'il pouvait y avoir pire :
en Libye, vous vous êtes tout simplement substitué au peuple Libyen, et avez décidé à
sa place qui est son « unique et légitime représentant ». Cette fois-ci, le crime est
parfait. Plus besoin de se faire prendre la main dans le sac en partageant les morceaux
de terres, il suffit désormais de choisir les terres plus riches et d’indiquer qui les
représente et les jeux sont faits. C’est plus facile comme bonjour et ça peut rapporter
gros. Mais vous semblez oublier Monsieur le Président que cette formule a déjà
démontré ses limites devant l'histoire notamment en Afrique du Sud où une poignée de
racistes Blancs étaient reconnus par vous comme uniques représentants du peuple
Sud-africain, la suite on la connait; mais aussi en Chine où Taiwan en 1949 était votre
Bengazi de 2011. Taiwan avait été choisi par vous comme unique représentant du
peuple Chinois, aussi là, l'histoire vous a donné tort.

5- Vos nouvelles chaines arrivent en Afrique sous forme de résolution du Conseil de


Sécurité des Nations-Unis. Qui aurait imaginé qu’une résolution dite de protection des
populations de Bengazi se transformerait en opération de punition des populations de
Tripoli pour avoir commis l’irréparable en soutenant l’Homme qui a pris leur pays en
1969 lorsqu’il était le plus pauvre d’Afrique avec 60 dollars par habitant et par an, en
le transformant en 2011 en pays le plus développé du continent classé par les Nations-
Unis 53ème au monde dans l’indice de développement humain, devant plusieurs pays
même Européens. La Libye est le seul pays au monde non communiste où tous les
services de bases sont absolument gratuits du logement à la santé en passant par
l’instruction, avec un revenu minimum garanti pour préserver la dignité humaine de
tout citoyen Libyen.

6- Lorsque des civils se sont emparés des stocks d’armes les plus sophistiqués de Bengazi,
la réaction d’un Lincoln, allié de la Libye aurait été de tout mobiliser pour récupérer
toutes les armes, car il en serait allé aussi de la sécurité des Etats-Unis d’Amérique.
Mais vos nouvelles chaines c’est aussi de contribuer à rendre instables les pays en paix,

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car dans le désordre, dans la mer trouble, les requins ont plus à manger devant les
désarrois des petits poissons.

7- Lorsque le 15 avril 2011 vous signez une tribune avec Cameron et Sarkozy avec le titre
"Kadhafi doit partir", pouvez-vous Monsieur le Président me dire qui vous donne ce
droit de décider quel président africain doit rester et lequel doit partir ? J'ai beau
chercher et je ne comprends toujours pas dans quel registre démocratique s'inscrit
votre initiative, si ce n'est dans le principe du Far-West du plus fort qui doit signifier au
plus faible d'abandonner sa terre et tout son troupeau pour aller se débrouiller ailleurs.
Comment dès lors ne pas être entièrement d'accord avec le parlementaire de votre
parti démocrate Jerrold Nadler qui, après le camouflet que le Congrès vous a infligé hier
vendredi 24/06/2011 en rejetant le texte autorisant votre intervention militaire en Libye,
a déclaré: "Le président Obama se comporte comme un monarque absolu et
nous devons y mettre un terme immédiatement si nous ne voulons pas
devenir un empire plutôt qu'une république".

Avec ces quelques éléments, il n’y a pas de doute que, pour nous Africains la différence entre
vous et Lincoln c’est comme entre le jour et la nuit. Vous avez une étrange conception de la
démocratie dès lors qu'il s'agit d'Afrique, en vous comportant en vrai monarque, en décidant
à la place des peuples que vous regardez avec tant de condescendance, ce qui prouve que
vous êtes très loin des idéaux de Lincoln qui a écrit : « De même que je ne voudrais pas
être un esclave, je ne voudrais pas être un maître. Telle est ma conception de la
démocratie. Tout ce qui en diffère (…), n'est point de la démocratie ». Monsieur le
Président, dans votre politique africaine, vous vous comportez en Maître, en donneur de leçon
lorsque ce n’est pas en oppresseur, tout le contraire de A. Lincoln.

Vous savez mieux que quiconque que lorsque l’Union Européenne à l’unanimité s’active pour
un Africain, c’est qu’il est celui qui a démontré d’être le plus capable de maintenir les chaines
invisibles de l’esclavage que portent ses propres frères et sœurs. . Tous nos leaders qui ont
osé dénoncer cet asservissement ont tous été foudroyés sur la route de Damas, Steve Biko en
Afrique du Sud, Sankara au Burkina, Moumié au Cameroun, N’krumah au Ghana, Lumumba
au Congo-Zaire etc… d’autres plus chanceux ont passé l’essentiel de leur vie en prison, c’est
le cas de Mandela en Afrique du Sud avec 27 ans passés derrière les barreaux. Gamal Abdel
Nasser en Egypte incarcéré en 1934 à l'âge de 16 ans par les colons Britanniques, devenu
président en 1953, il est rebaptisé par le Royaume-Uni le « Mussolini du Nil », pour avoir
remplacé la royauté par la République, nationalisé une série de services, d'industries et le
Canal de Suez et pire, il a détruit les champs de coton de l'ère coloniale pour passer à
l'industrialisation de son pays; pour tous ces péchés, il subira une dizaine de tentatives
d'assassinats commandités par Londres et Paris. Mais Nasser fut plus chanceux que Kadhafi
parce que le Président Américain Eisenhower a eu le courage politique de stopper ces pays
qui ont déclenché en 1956 une guerre pour disaient-ils "protéger le peuple égyptien d'un
dictateur". Le Président Eisenhower a eu le courage que vous n'avez pas su avoir de les
stopper et a exigé qu'ils se retirent immédiatement de l'Egypte. Même si l'URSS a brandi pour
les plier la menace nucléaire.

Le Président Lincoln a payé un lourd tribut pour abolir l’esclavage aux Etats-Unis. Il a payé de
sa vie pour nous rendre notre liberté, mais ses ennemis eux ne sont pas morts, ils sont là
encore plus forts que jamais avec les mêmes idées détestables de toujours : l’asservissement
des Africains avec tous leurs descendants, exactement comme récitait la bulle papale.
Abraham Lincoln, contrairement à vous avait un idéal et même s’il n’était pas de la même
race que nous, il a su se mettre à notre place pour comprendre nos supplices et nos hontes, il
a su aller au-delà des considérations partisanes pour faire triompher la justice et la morale, il

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a su se mettre du coté des faibles juste pour être du coté de la dignité humaine. Il a généré la
guerre la plus meurtrière sur le sol des Etats-Unis, pour faire triompher une certaine idée de
l’humanisme. Monsieur le Président Obama, avec vos bombes sur le peuple africain et votre
choix de seconder les forts, les puissants contre les faibles, peut-on dire de même de vous ?
Quels sont vos véritables idéaux ? Je suis confus pour comprendre votre sens de l'humanisme.

Voyez-vous Monsieur le Président Obama, dans l’histoire moderne, nous autres Africains
sommes un peuple de perdants. Depuis 500 ans, nous n’avons pas remporté la moindre
bataille contre l’Europe. Aussi parce que nous n’avons jamais déclenché une quelconque
hostilité contre le peuple Européen. Nous les avons toujours subis. Nos ancêtres n’ont rien pu
faire pour les contrer pendant les siècles de déportation et aujourd’hui, nous sommes
impuissants devant leur folie dévastatrice.

Nous sommes conscients de notre faiblesse et de celle de nos ancêtres. Oui, nous sommes
une race qui a perdu, nous avons perdu toutes les batailles contre l'Occident et peut-être me
diriez-vous, que nous sommes des perdants pour toujours. Mais Monsieur le Président, au-delà
de la coupe et de la médaille du gagnant, le perdant a une chose que les autres ne savent pas,
et ne voient pas et qui au final le rend plus fort, c’est la souffrance de la défaite, c’est le
déshonneur et la honte de la défaite. Ces deux éléments nous ont conféré au cours des
siècles un trésor, une puissance que le gagnant ne connait pas et cela s’appelle l’humilité,
l’effacement. Dans notre modestie, l’Africain peut être plus heureux que l’Européen ou
l’Américain qui revendique l’univers, si et seulement si vous cessez de nous détruire avec vos
bombes. Car notre plus grande force est cette simplicité qui nous a conféré le courage pour
résister aux intempéries de l’histoire. Le fait de ne rien prétendre, le fait de ne pas vouloir le
monde, tout pour nous et tout de suite, nous laisse la sérénité d’avancer tout doucement,
tout lentement, mais sur la bonne voie vers notre paradis de la normalité humaine c’est-à-dire
sans asservissement. Et ce ne seront pas vos bombes qui nous l’empêcheront.

Comme Lincoln, nous sommes en train de bâtir les Etats-Unis d’Afrique du Cape en Afrique du
Sud au Caire en Egypte et nous sommes conscients que cela pose problème à l'Occident qui
sait que cela nous rendra encore moins naïfs, donc capables de stopper sa spoliation du
continent qui n’a que trop duré. Ils ont les mêmes motivations que les ennemis hier de
Abraham Lincoln : ils veulent des avantages non dus, tirés de la sueur de notre travail gratuit,
tirés des entrailles de nos mines d’uranium, de diamant, d’or, de pétrole etc. Mais ce que vous
ne comprenez pas en vous rangeant avec les forts qui nous oppriment, c’est que le vent a
changé de direction et que leur bateau est déjà en train de chavirer sur les rochers de la
myopie politique et intellectuelle. Car l’Afrique est déjà débout, avec ou sans vous, avec ou
sans votre agression. Nous avons prévu la première émission de la monnaie africaine en 2016.
Votre forfait contre la Libye pourra retarder cette échéance, mais pas l’annuler, car notre
cheminement vers le progrès humain est irréversible, votre guerre fera durer l’agonie
économique de l’Europe mais pas assurer sa survie, la situation financière grecque est là pour
nous le rappeler car leur descente aux enfers est autant irréversible. Et la corde pour
escalader les montagnes de l'injustice de votre système, érigé en Lois universelle, que vous
venez de lier à eux en Cote d’Ivoire et en Libye, risque de précipiter votre pays dans l’abyme
de la désolation à cause de vos choix belliqueux tout aussi hasardeux que détestables.

Vous avez réussi à nous humilier en Cote d’Ivoire. Vous êtes en train de nous abaisser en
Libye, mais vous n’aurez pas nos larmes, puisqu’elles se sont cristallisées par trop de siècles
du sadisme européen. Vous n’obtiendrez pas notre désespoir, car restés trop longtemps
couchés par terre toujours aux ordres des puissants, par contre, nous ne pouvons plus tomber,
nous ne pouvons que nous relever.

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Lors de votre visite à Accra au Ghana le 11 Juillet 2009 vous avez déclaré dans votre discours
que : « de même qu'il est important de se soustraire au contrôle d'une autre nation, il est
encore plus important de se forger sa propre nation ». En prenant en otage le président
démocratiquement élu par le peuple ivoirien, vous n’aidez pas ce pays à forger sa propre
nation. Au contraire, vous contribuez à empêcher qu’il puisse se soustraire au contrôle d’une
autre nation. Votre secrétaire d'Etat Hillary Clinton lors de son voyage à Lusaka, en Zambie le
11 Juin 2011 a renchéri vos propos en nous mettant en garde contre un risque de colonisation
chinoise avec ces termes : « C'est facile, et nous avons vu cela à l'époque coloniale, de
venir, sortir les ressources naturelles, payer les dirigeants et partir ». Par ces lignes,
je vous remercie sincèrement de vos conseils en tant que africain, mais sur la Chine
particulièrement, je voudrais vous faire quelques observations :

1- Contrairement à l'Occident qui s'est imposée à l’Afrique sans jamais lui demander son
avis, la Chine a été invitée. Ceci est une sacrée différence au vu des relations qui ont
existé entre l’Occident et l’Afrique et qui continuent d’exister de nos jours. Entendre
l’Occident se préoccuper d’une quelconque colonisation de l’Afrique par la Chine est
une nouveauté dans la diplomatie internationale. Cette préoccupation soudaine est la
preuve, Monsieur le Président que nous vivons dans deux mondes opposés :
Historiquement, Culturellement, socialement, Economiquement, Politiquement et
Psychologiquement. Le rapport qui a toujours existé entre nous depuis des siècles a été
celui de « Dominant – Dominé ».La colonisation c'est le fait de venir sur nos terres vous
en approprier les meilleures et nous obliger à travailler dessus, et lorsque nous ne
pouvons pas produire une certaine quantité de banane, de cacao, de café ou de coton,
le colon choisit un de nous au hasard et l'ampute d'un bras, d'une jambe afin de donner
l'exemple à tous du rythme qu'il attend de nous. La colonisation c'est le fait de voler et
de détruire nos destins en décidant à notre place. Pour nous la colonisation, c'est
l'esprit permanent de guerre pour des intérêts qui nous dépassent, tous situés en
Occident. Pour nous la colonisation est un système perverti qui nous condamne depuis
des siècles. Utiliser ce mot comme l’a fait votre secrétaire d'état réveille en nous des
souvenirs tout aussi tristes et qui poussent au rejet complet de l'Occident en Afrique.
L'Occident en Afrique c'est l'amour forcé, c'est le viol. La Chine en Afrique, c'est un
amour entre adultes consentants. Et comme dans toute relation amoureuse, il y a des
hauts et des bas, il y a toujours un qui cherche à prendre le dessus sur l'autre, mais
c'est toujours plus acceptable que le viol.

De grâce, Monsieur le président, ne nous enseignez pas la haine des Chinois, surtout en
cette période très tendue au niveau international . L’Afrique a besoin d’investissements,
de gros investissements, vous ne nous en voudrez pas de diversifier nos partenaires en
fonction de nos intérêts pour une fois. Concédez-nous, Monsieur le président le droit de
choisir nos amis. Le mur de Berlin est tombé depuis 1989 et nous ne voulons pas vivre
dans un contexte de guerre froide permanente où il faut toujours un ennemi. Monsieur
le Président, qu'attendez-vous pour dissoudre cette boite datée qu'est l'Otan? Avec la
force, on peut tout détruire comme en Irak, mais ce qui est difficile, c'est trouver la
Solution. L'OTAN est une organisation anachronique en ce 21ème siècle.

2- La Chine est aujourd'hui le seul pays qui possède une véritable réserve monétaire
conséquente. Au niveau des dettes publiques, Les Chinois aident les USA à hauteur de
1.440 milliards de dollars en achetant vos bons de trésor et l’ Afrique seulement de 90
milliards. Si quelqu'un était colonisé, c'est bien vous et non nous. Cette différence
s'explique par le fait que pendant longtemps, les Africains ont choisi le mauvais
partenaire. Ils ont basé leur développement sur l’aide européenne et américaine. parce
qu'ils ont cru que vous en aviez les moyens. Avant de se rendre compte au final que
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vous clamiez le jour d'être "pays riches" capables d'aider l'univers et la nuit vous alliez
demander l'aide à la Chine pour payer vos fonctionnaires, pour financer vos guerres.
Encore aujourd'hui, vous-même vous comportez comme si vous aviez le moindre dollar
pour aider qui que ce soit en Afrique. Ce qui n'est pas vrai. Selon les informations
fournies par la FED le 13/6/2011, sur la dette privée américaine, aux dettes publiques
de 14.000 milliards de dollars, il faut ajouter les 14.000 milliards de dollars de dettes
des ménages américains, mais aussi les 11.000 milliards de dollars de dettes des
entreprises non financières et les 14.000 milliards de dollars de dettes des instituts
financiers de votre pays. Son total de 53 trillions de dollars de dettes américaines
donne la sueur dans le dos, parce que c'est l'autopsie d'un pays qui va droit dans le
mur et même pas la Chine ne pourra vous sauver et le pire est que vous semblez ne
pas vous en rendre compte, au point de déclencher les guerres avec tant de légèreté.
Nous sommes dans un système dit de « développement à somme zéro » c'est-à-dire
quand l’économie de vos pays allait bien, les autres devaient crever de faim. Et
maintenant que nous nous sommes réveillés et que nos économies vont bien, les
vôtres ne peuvent que s'effondrer. Et ce ne seront pas vos guerres à changer la donne.

3- Plutôt, discutons du débat que la Chine nous offre : le développement de l’Afrique sera
une conséquence de la démocratisation de la société, comme l’a toujours prôné
l’Occident ou bien c’est le développement qui doit précéder la démocratisation de la
société comme nous le suggère la Chine avec un certain succès qui nous flatte ? Votre
système ne marche plus même chez vous ou tout au moins pas chez nous, après les
maigres résultats de 50 ans de pseudo-indépendance, parce que votre idée de
démocratie africaine est celle d'une Afrique où le vote serait valable uniquement s’il
vous plait et lorsqu’il ne vous plait pas, on connait la suite, vos bombes arrivent pour
rectifier le vote populaire, notamment en Côte d’Ivoire. 500 ans de votre démocratie en
Afrique, cela nous suffit. Nous avons envie d'essayer autre chose. Et avec seulement 10
ans de relation avec un pays que vous décrivez comme dictatorial, la Chine, l’Afrique
ne s’est jamais si bien portée.

4- Depuis 7 mois, la Chine est en train de se débarrasser de vos bons de trésor qu'elle
considère désormais, comme des produits financiers toxiques parce qu'elle est
convaincue qu’elle n'aura pas la totalité de ses investissements un jour, et ce à hauteur
de 9,2 milliards de Dollars par mois. Ces chiffres sont fournis par votre Département
aux Finances. Bien évidemment, Monsieur le Président, quand il s’agit de vous et de
l’occident, on parle de business, une fois qu’on quitte l’hémisphère Nord pour se rendre
dans l’hémisphère sud, on crie au loup, attention le méchant Chinois arrive, il va vous
avaler d’un coup. NON ! Monsieur le Président, les Africains ont ouvert les yeux et
commencent à regarder autour d’eux, surement pas totalement, sinon vous n’aurez
jamais eu les trois votes africains qui vous ont autorisé à aller agresser un des leurs,
mais une chose est sure, ils ont entrouvert les yeux et commencent à distinguer les
formes, ils peuvent aujourd’hui décrire la différence entre un Chinois et un Occidental.
Et pour cause, l’Afrique pour vous n’a jamais été qu’une terre de domination, de
possession, et de soumission. Nous ne connaitrons jamais pire.

5- Dans tous les discours dans les capitales occidentales, on ne cesse de rappeler
explicitement et implicitement aux Africains, la méfiance qu’ils doivent montrer face
aux Chinois, c’est devenu presqu’une obsession pour vous ; entendre cela aujourd’hui
de la part des Occidentaux est suspect, pour une simple raison : nos ancêtres vous ont
fait confiance et ils se sont retrouvés déportés. Nos grands-parents vous ont fait
confiance et ils se sont retrouvés sous le coup de la colonisation. Nos parents vous ont
fait confiance et vous nous avez installé la famine. Plus récemment, 3 pays africains le
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Nigéria, le Gabon et l’Afrique du Sud vous ont encore fait confiance pour voter avec
vous la résolution 1973, que vous alliez protéger Bengazi et vous êtes allés bombarder
Tripoli. Et aujourd’hui vous nous indiquez un ennemi ? Dans votre discours d'Accra,
vous vous demandez s'il faut imputer aux Blancs la situation du Zimbabwe. Ce faisant,
vous faites semblant d'ignorer qu'en 1980 à l'indépendance le Zimbabwe pour sa
reforme agraire a demandé votre soutien pour corriger la grande injustice coloniale qui
fait que les Blancs qui sont 2% de la population sont propriétaires de 90% des terres
arables. Accord contresigné par la Grande Bretagne qui prévoyait que cette dernière se
chargerait de l'indemnisation des fermiers Blancs qui étaient tous ses ressortissants. 20
ans après, rien. Pire, les victimes de vos promesses non tenues deviennent vite les
diables du moment. Et c'est parti avec vos chantages: embargo, visas, comptes saisis
etc. Et pour faire diversion, comme d'habitude, vous avez entonné le refrain du
méchant loup Mugabe et comme un seul homme, tout l'occident a chanté, faisant
croire que sa longévité au pouvoir était plus grave que l'injustice que vous y avez créée.
En Cote d'Ivoire, le Président Gbagbo vous a écouté et a pris ses distances des Chinois
en reprenant des contrats auparavant gagnés par les entreprises chinoises pour les
redonner aux entreprises françaises sans appel d’offre, la suite on la connait.

Que vaut la parole d’un haut dirigeant Américain aujourd’hui ? RIEN. Rien du tout

Le 6 septembre 2008 l’ancienne Secrétaire d’Etat Condoleezza Rice lors de sa visite qu'elle a
définie d'historique après 55 ans de son prédécesseur et après 51 ans d'une haute autorité
américaine en Libye (Nixon en 1957 alors vice-président) déclare à la presse : "Je pense que
cette visite démontre que les États-Unis n'ont pas d'ennemis permanents et que
lorsque des pays sont prêts à faire des changements stratégiques d'orientation, les
États-Unis sont prêts à répondre", Et le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack
d'ajouter à l'attention de l'Iran et de la Corée du Nord : "La Libye est un exemple qui montre
que, si certains pays font un choix différent de celui qu'ils font actuellement, ils
peuvent avoir des relations différentes avec les Etats-Unis et le reste du monde, et que
nous tiendrons nos promesses".

Votre prédécesseur Georges BUSH et Mme C.RICE ont-ils à votre avis commis une erreur de
jugement en convainquant pendant 6 ans (de 2001 à 2006) la Libye à se défaire de toute une
série d'armes dangereuses en échange de la promesse que ce pays ne serait jamais attaqué ?
Ou alors c'est vous qui êtes peu regardant sur le respect des engagements de vos
prédécesseurs ? Non Monsieur le Président ! ils ont juste appliqué le principe républicain tant
cher à Abraham Lincoln : « Ce que je veux savoir avant tout, ce n'est pas si vous avez
échoué, mais si vous avez su accepter votre échec». Le Président Bush avait tout
simplement accepté l'échec de la politique américaine d'isolement de la Libye depuis 1981 et
avait décidé de changer de cap, avec beaucoup de difficultés, mais le succès de l'initiative est
toute à son honneur avec le rétablissement des relations diplomatiques dès 2004. Ainsi,
même si la culpabilité de la Libye n'a jamais été établie, votre prédécesseur a réussi à la faire
accepter d’indemniser toutes les familles les victimes de Lockerbie et du café de Berlin; mais
aussi, elle a accepté de se défaire de ses armes de destruction massive, elle a ouvert les
dossiers de ses services secrets pour aider les USA dans la lutte contre le terrorisme mettant
à risque son propre territoire et son propre peuple contre les possibles représailles. Dans tout
pays, Monsieur le Président, même le plus primitif qui soit, quand vous avez payé votre dette
envers la société, ce chapitre est clos. C’est ce que le Président Bush a voulu démontrer en
fermant ce chapitre sombre avec la Lybie avec cette visite officielle. Puis-je savoir de quoi de
nouveau est exactement accusée la Lybie depuis ce nouveau départ du 6 septembre 2008 ?
Après plus de 3 mois d'agression inutile contre le peuple Libyen, je vous prie Monsieur le
Président Obama de SAVOIR ACCEPTER VOTRE DEFAITE. Vos compagnons de route ne

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peuvent que vous enfoncer: par exemple, la France en un mois a fait atterrir urgemment 6
chasseurs bombardiers Mirage sur l'Ile de Malte pour panne sèche, pour manque de carburant
les 20/04, 23/04 et 02/05(source AFP). Car Monsieur le Président comme vous l'a dit la Chine
à travers son quotidien China Daily, vous êtes des pays encore convalescents sortant d'une
crise financière qui n'est pas terminée et n'avez aucun moyen financier pour supporter une
guerre longue. En témoignent les nombreuses défections de vos alliés : la Norvège vous a
informé depuis le 9 Mai qu'elle n'aurait pas d'argent pour continuer une guerre au delà du 24
Juin, l'Italie vient de demander la fin des bombardements parce qu'elle ne sait pas où trouver
40 milliards d'Euros dans l'immédiat pour ne pas sombrer dans la crise de type grecque etc...
Savoir accepter cette défaite sera à votre honneur plutôt que de continuer cette fuite en
avant pour vous venger sur des civiles inoffensifs en larguant vos bombes à l'aveuglette tous
les jours, sans qu'on sache bien où vous croyez arriver ainsi.

Monsieur le Président Obama, Est-ce trop vous demander que de vous prier d'écouter au
moins la voix des élus Américains qui hier 24/6/2011 avec les voix de 70 de vos propres élus
Démocrates, vous ont demandé d'arrêter votre guerre en Libye ? Est-ce trop vous demander
que de vous prier de vous occuper des Américains qui vous ont voté pour leur trouver du
boulot et de nous laisser en paix en Afrique choisir nous-mêmes notre destin, même en nous
trompant et d'apprendre de nos erreurs ? Est-ce trop vous demander que de vous prier de
libérer le président Laurent Gbagbo de Côte d'Ivoire qui n'a commis qu'une seule faute, son
manque de docilité au système qui nous opprime depuis 500 ans ?

Monsieur le Président, le monde a changé. On est passé au tout numérique mais vous
semblez regarder l'Afrique encore sur une pellicule en Noir et Blanc. En dépit de tous les
freins que votre système de règles du jeu truquées, lui a imposés, L'Afrique, a un taux de
croissance moyen de 6% par an. Nous ne sommes qu'au début de notre propre révolution
industrielle et les matières premières qui vous attirent tant sont destinées à satisfaire nos
propres besoins de consommation, car contrairement à nos parents et nous-mêmes, nos
enfants ne veulent plus vivre de privation et qu'ils soient à Niamey ou a Pretoria, ils veulent
aussi vivre dans le même confort qu'à Los-Angeles ou à Paris, ils veulent aussi s'éclater et
pour satisfaire toute cette consommation qui est en train d'exploser en devenant
exponentielle, nous avons besoin de nos propres matières premières. Nous nous posons déjà
le problème de comment faire pour repérer les ressources, les matières premières pour
satisfaire les besoins toujours raffinés de cette nouvelle population africaine. Je vous conseille
donc, de changer de politique afin d'amener vos concitoyens à réduire leurs consommations
et les adapter à la disponibilité des ressources en votre possession. C'est à ce prix que vous
n'aurez plus besoin de vivre dans une guerre permanente avec l'humanité.

Il me plait de conclure avec ces mots que je fais miens : « La pauvreté n'est pas une
honte, mais c'est l'exploitation des peuples qui l'est. Nous reprendrons tous nos
droits, car toutes ces ressources sont les nôtres » Président Egyptien Nasser dans son
discours radiodiffusé à Alexandrie le 26 juillet 1956, marquant la nationalisation du canal de
Suez et le début de la guerre d'agression de la France et du Royaume Uni pour annuler sa
décision.
Dans l’espoir de lire votre réponse bientôt, je vous adresse Monsieur le Président des Etats-
Unis d'Amérique, l’expression de ma très haute considération et je profite de cette occasion
pour vous souhaiter une bonne chance pour votre prochaine re-élection en 2012.

Jean-Paul Pougala
Genève le 25 Juin 2011
[email protected] www.pougala.org Facebook

9
(*) Jean-Paul Pougala est un Ecrivain Camerounais, Directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégique
et Professeur de Sociologie et Géopolitique à la Geneva School of Diplomacy de Genève en Suisse.

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CRISE IVOIRIENNE OU LE PRELUDE A LA GUERRE CHINE-
OCCIDENT
la Chine acceptera-t-elle de financer l’Europe et les USA pour la combattre en Afrique ?
de Jean-Paul Pougala (*)

Depuis le début de la crise ivoirienne, tout et son contraire ou


presque ont été dits. Les Occidentaux soutiennent presque tous M.
Ouattara qu’ils appellent « Président élu » alors que les Africains
soutiennent presque tous le président sortant Gbagbo qu’ils
désignent par « Président Réélu ». Au-delà des choix partisans
pour l’un ou l’autre président élu ou réélu, il est intéressant de
constater qu’il y a une autre bataille celle là à distance qui est en
train de se jouer entre la Chine et l’occident en Cote d’Ivoire. A
travers des appuis militaires directs ou indirects. L’occident défend une vieille idée de
l’Afrique dans laquelle il contrôle tout à travers ses hommes de mains et s’accommodent
volontiers d’une misère de masse. La Chine est celle qui veut changer la donne et faire de
l’Afrique la vitrine de sa puissance économique et militaire hors d’Asie. Ce qui froisse
fortement l’Union Européenne et les USA. Mais ces derniers ont-ils la force et l’audace
pour résister longtemps au rouleau compresseur chinois qui a malencontreusement
décidé de faire de l’Afrique un des piliers de sa superpuissance en construction ?
Exactement comme les USA avaient fait de l’Europe occidentale il y a 66 ans.

Pour les Africaines, les deux personnages de notre feuilleton symbolisent deux
conceptions opposées de la politique africaine. M. Ouattara, se définit comme
« Houphouëtiste », c’est-à dire quelqu’un qui était ouvertement contre les Etats-Unis
d’Afrique. En 1963, (ce mentor) Houphouët Boigny était avec l’ancien président
Sénégalais Léopold Sedar Senghor les 2 principaux fossoyeurs du rêve de Kwame
Nkrumah de créer immédiatement les Etats-Unis d’Afrique. Pour Senghor et Houphouët la
relation avec la France était plus importante que toute nécessité d’autonomie africaine.
Ce dernier avait alors prononcé la célèbre phrase : « Ils disent qu’ils vont unir l’Afrique du
Cape au Caire. Il le feront sans nous, sans ma Cote d’Ivoire ». La suite on la connaît :
l’OUA est née comme une nullité avec un seul programme cher à Senghor et Boigny :
« L’intangibilité des frontières héritées de la colonisation européenne » et adieu
le vieux rêve de Nkrumah contenu dans son livre prémonitoire publié en 1961 du titre :
AFRICA MUST UNITE (l’Afrique doit s’unir si elle ne veut pas connaître famine, pauvreté et
guerres). Qu’en est-il de son adversaire ? Mettre fin à la triste parenthèse de l’OUA était
une priorité pour Gbagbo dès son arrivée au pouvoir en 2000 pour passer à la nouvelle
Union Africain (en 2002) comme étape intermédiaire vers la création des Etats-Unis
d’Afrique. Aujourd’hui, M. Ouattara continue dans la même voie de Houphouët : il ignore
les institutions de la Cote d’Ivoire (le conseil Constitutionnel) et préfère attendre sa
légitimité de Paris ou de Washington. Il demande à une partie du monde de venir faire la
guerre pour tuer une partie du peuple ivoirien. Il demande d’affamer les fonctionnaires
ivoiriens en les privant de leur salaire. Il demande à la France d’organiser des commandos
sous le couvert de la CEDEAO, et comme Houphouët, il n’a jamais expliqué ce qu’il
compte offrir à la France en retour.

L’activisme de l’occident en C.I contraste avec son silence dans la crise tunisienne. L’Ex
président Ben Ali, le chouchou de la France et de l’UE était-il pour autant un champion de
la démocratie ? Aux apprentis sorciers de la théorie des guerres éclair, j’ai envie de dire :
aucune élection, aucun président élu ou réélu ne mérite qu’il y ait une seule vie de perdue.
Les hommes passent, les empires disparaissent. Mais les cicatrices d’une guerre ne
finissent jamais. L’Irak peut-il nous servir de leçon ?

3 Exemples hors d’Afrique pour élucider mes propos :


- Le 19 décembre 2010, on a voté en Biélorussie, le président sortant a proclamé
qu’il a gagné avec 72% et a aussitôt mis en prison les dirigeants de l’opposition. Y-
a-t-il un seul pays Européen qui a menacé ce pays d’utiliser la force pour déloger
1
Alexander Loukachenko au pouvoir depuis 16 ans ? L’Union Européenne n’a prévu
aucun plan militaire pour aller déloger le dictateur. La raison est simple : les 27
pays de l’Union Européenne ont à cœur la valeur de la vie de leurs frères et sœurs
de la Biélorussie. C’est à chacun de soigner ses intérêts et les Européens
considèrent la vie humaine en Biélorussie plus importante qu’un dictateur qui s’en
ira tôt ou tard.

- Le Secrétaire Générale des Nations Unies M. Ban Ki-Moon et le Représentant de


l’ONU en Cote d’Ivoire M. Y Choi sont tous les deux citoyens d’un pays divisé en
deux, la Corée. Il y a un des deux présidents Kim Jong-Il qu’ils disent fou et un
danger permanent pour sa propre population et pour ses voisins. Mais pour Kim, M.
Y Choi et M. Ban Ki-Moon ont toujours justement prôné la retenue. A ceux qui
veulent faire la guerre en Cote d’Ivoire j’ai deux questions : En quoi la vie d’un
Coréen serait-elle plus précieuse à préserver que celle d’un Ivoirien ? En quoi la
mort des populations civiles en cote d’Ivoire serait-elle moins grave qu’en Corée ?
En quoi Laurent Gbagbo est-il plus dangereux pour ses voisins que le dirigeant
Nord-Coréen M. Kim Jong-Il ? au pouvoir hérité de son père depuis 17 ans et qui lui-
même l’avait exercé pendant 46 ans jusqu’à sa mort . Pire, il s’apprête à passer ce
pouvoir à son fils.

- En Birmanie (Myanmar) en 2000 un vainqueur des élections présidentielles a été


privé de sa victoire, pire, privé de liberté depuis 10 ans, Mme Aung San Suu Kyi
s’est contenté en silence d’un prix Nobel de la paix, sans jamais exiger une
quelconque intervention de l’extérieur pour aller déloger les usurpateurs du pouvoir.
La victoire de Mme Aung San Suu Kyi validée par la Cour Constitutionnelle Birmane
est-elle moins importante que la défaite de M. Ouattara déclarée perdant par le
Conseil Constitutionnel de son pays ?

M. Laurent Gbagbo entrera-t-il dans l’histoire comme un dirigent médiocre, méchant,


valeureux ou éclairé ? Nul ne pourra le dire. Ce que nous savons par contre c’est qu’il est
l’homme qui symbolise le mieux les frustrations des Européens et des Africains. L’UE et la
France (inconsciemment) ont fait de lui un héro dans toute l’Afrique Noire. Lorsque le
Président Sarkozy lui donne 72 heures pour quitter le pouvoir et le céder à Ouattara, il fait
basculer irrémédiablement l’opinion publique africaine du coté du petit David contre le
grand Goliath. En Afrique on dit : « Lorsqu’un président africain est aimé par les Blancs,
c’est qu’ils est bon pour eux et mauvais pour son peuple. Lorsqu’il est haï par les Blancs,
c’est qu’il est mauvais pour eux et Bon pour son peuple ». Comme en 2004 (avec les
tueries des civils ivoiriens par l’armée française à l’Hôtel Ivoire), c’est comme cela que
Sarkozy a donné un coup de main inespéré à Gbagbo très en difficulté dès les premiers
jours des résultats. C’est devenu une crise raciale. La crise Ivoirienne s’est donc vite
transformée en une crise raciale entre les Blancs et les Noirs, entre l’Afrique et l’Europe.
Avec cette fois-ci un 3ème larron, la Chine en embuscade. Pire, dans les pays où les Chinois
sont présents, plus ils font des investissements et plus le ressentiment anti-blanc grandit.
Et le choix de l’Union Européenne de s’exposer dans la crise ivoirienne a été pour le moins
calamiteux.

Le jour précis (17/12/2010) où l’Union Européenne annonçait d’avoir à l’unanimité choisi


le camp de Ouattara dans la crise Ivoirienne, contre Laurent Gbagbo, la Chine nous
annonçait d’être devenue la première partenaire commerciale du continent africain en
publiant les chiffres de 10 mois d’échanges avec les pays Africains. Il en ressort une
augmentation du volume d’affaires à 20 milliards de dollars avec l’Angola faisant de ce
pays son premier partenaire africain sur le plan commercial, mais aussi militaire. Et le
hasard veut justement que l’Angola soit le pays qui soutient militairement les Forces de
Défense et de Sécurité de Laurent Gbagbo en Cote d’Ivoire. Et c’est ce même jour que le
général Chinois de division Jia Xiaoning, directeur adjoint du bureau des affaires
étrangères au ministère chinois de la Défense était reçu en audience au Cameroun par le
Président Biya. Ont-ils parlé de la crise ivoirienne ? Pourquoi au Cameroun ? C’est le pays

2
choisi une semaine auparavant par l’Union Africaine pour abriter la base logistique de la
future armée fédérale africaine à laquelle le Général Chinois vient de contribuer avec un
premier lot de matériels militaires. La chine peut-elle aider financièrement l’Europe pour
sortir de la crise économique et accepter qu’elle utilise cet argent pour la combattre en
Afrique ? Ce qui est sûr, c’est que c’est un scénario que l’Europe n’avait pas prévu.
L’annonce la même semaine de l’avion chasseur bombardier furtif chinois le Chengdu J-
20 est-elle un simple hasard de calendrier ou un message militaire lancé aux USA et à
l’Europe ? Le message a été bien reçu à Washington, puisque le nouvel avion militaire
furtif F-35 en préparation devant remplacer le F-22 est déjà jugé obsolète et on parle déjà
de l’abandon du projet avec des milliers d’emplois à risque, à cause de la nouvelle barre
technologique très haute que la Chine vient d’imposer à l’industrie de l’armement
américaine jusqu’ici considérée la plus avancée du monde. Selon les experts militaires
américains, le J-20 chinois doté de gros missiles antinavires est spécialement conçu pour
détruire les nouveaux 10 porte-avions américains en construction jusqu’en 2058. On
comprend dès lors pourquoi le porte-avion français Mistral qui en ce moment fait route
vers Abidjan pour déloger Gbagbo avant la fin du mois de janvier comme nous l’a promis
Ouattara, serait détruit par le nouveau J-20 chinois en moins de 5 minutes. Pour l’instant,
la Chine ne tirera pas un seul coup dans la crise ivoirienne, mais il y a à parier que la
prochaine crise sera très différente, car l’hégémonie européenne qui dure depuis l’an
1454 en Afrique vit ses dernières heures à Abidjan.

La crise ivoirienne qui n’était apparemment au départ qu’un simple démêlé entre
Européens et Africains s’est très vite révélée comme l’anticipation de la bataille militaire
Chine-Occident qui ne fait que commencer, sur le sol africain. C’est aussi le prélude d’une
longue saison tumultueuse entre l’Afrique et l’Europe qui peine à accepter l’inexorable
autonomie effective de l’Afrique, 50 ans après la parodie d’indépendance. Récemment,
les généraux de l’armée chinoise sont en train de défiler un peu partout en Afrique pour
tisser des accords de partenariat militaire ; à Pékin, on ne cache plus que le vrai but est
de neutraliser toutes les rebellions que l’Europe organisera sur le sol Africain pour les
freiner et retarder cette autonomie.

L’arrivée de la Chine sur la scène politique, économique et militaire africaine est en train
de se transformer en cauchemar pour l’Europe qui en perd toute sa lucidité. Depuis 2007
l’Union Européenne a tout mobilisé pour proposer à la Chine une sorte de triangulaire
pour stopper les gigantesques investissements de la Chine en Afrique. L’ex Commissaire
Européen au Développement Louis Michel a fait d’incessants déplacements à Pékin pour
faire mille propositions sans succès. L’Europe ne démord pas pour autant, c’est chacun
des 27 qui essaye même en solo sans résultat. L’homme le plus recherché à Pékin et qui
donne les maux de têtes aux occidentaux s’appelle : Zhang Ming, le « Monsieur Afrique
subsaharienne » du ministère chinois des Affaires étrangères. Tous le détestent et tous lui
font la cour. Que lui veulent les occidentaux ? Ils lui demandent ni plus ni moins que de
faire semblant d’aider l’Afrique, sans vraiment passer à l’action. On lui explique que c’est
cela les règles du jeu depuis 5 siècles et qu’il y a très gros à gagner. Que répond-il ? NIET.
La Chine n’est intéressée par aucune triangulaire. L’Afrique qu’on disait marginalisée est
remise par la Chine au centre des convoitises. Le président Chinois a visité presque tous
les pays africains et certains, 3 ou 4 fois, lorsque les Présidents américains en 8 ans ne
visitent que 2 ou 3 pays africains. Et sur les 27 pays de l’Union Européenne, 21 sont
dirigés par des présidents qui n’ont jamais mis pied en Afrique.

L’Europe est en train de compatir dans une médiocrité des plus grotesques tentant
d’embourgeoiser les Chinois en Afrique et de leur enseigner leurs vieilles recettes
mesquines qui ont cloué au sol pendant 50 ans le décollage de l’Afrique, avec des slogans
tout aussi burlesques et minables : « L'Union européenne et la Chine se sentent
plus près de l'Afrique que tout autre continent. ». Les rares documents que nous
avons entre les mains des propositions secrètes européennes à la Chine montrent
l’ampleur de cette panique à bord par exemple, les Européens expliquent aux Chinois leur
profonde inquiétude sur un probable surendettement de l’Afrique si elle (la Chine)
continuait sur cette lancée. Cette thèse est complètement saugrenue. C’est comme si un
3
interdit bancaire allait voir son banquier pour lui expliquer qu’il ne dort pas depuis des
semaines non pas pour ses propres dettes mais parce que son voisin risquerait de devenir
surendetté si cette même banque continuait de lui donner des crédits. Et le supplie de ne
plus traiter directement avec ce voisin, mais de passer par lui afin qu’il filtre et suggère
ce qui va bien pour son voisin. Le FMI a récemment refusé un crédit à la RDC au motif que
le Congo reçoit des investissements chinois. En 1928, Edwards Bernays (neveu de Freud)
dans son livre « Propagande ou l’art de Manipuler l’opinion publique en
démocratie » nous enseigne que la manipulation consciente, intelligente, des opinions et
des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société
démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un
gouvernement invisible qui dirige véritablement le monde. L’Union Africaine doit
reprendre la main en Cote d’Ivoire pour que le gouvernement invisible de l’Europe
n’entrave, ne déstabilise et n’enlève à l’Afrique une des pièces maîtresses du puzzle (la
Cote d’Ivoire) dont elle aura besoin pour former et bâtir le mosaïque des Etats-Unis
d’Afrique. Si aujourd’hui la Cote d’Ivoire est sacrifiée pour offrir à l’Europe une consolation
de répit dans sa guerre commerciale et industrielle perdue d’avance avec la Chine
(comme le diktat chinois sur les terres rares), demain à qui le tour ?

La crise ivoirienne aura pour le moins, le mérite de nous donner plusieurs enseignements :

- L’ONU est une boite vide qui nécessite une complète refonte. Cette organisation
est en train de se transformer en instrument de déstabilisation des nations et
l’initiatrice des guerres civiles plutôt que d’être un instrument de pacification des
peuples comme elle a été originellement conçue.
- La finalisation des Etats-Unis d’Afrique est un impératif qui ne peut plus attendre.
Tout le processus de la fédération africaine en cours doit être accéléré pour ne pas
laisser l’espace aux vieux démons de l’Afrique de faire repartir un nouveau cycle de
violences, de guerres et donc de déstabilisation du continent contribuant ainsi
comme durant les 50 ans précédents à détourner l’attention des vrais enjeux et des
objectifs de création du bonheur pour les populations africaines.
- L’entrainement pour la première guerre mondiale du 21ème siècle entre l’Occident
(Europe/USA) et la Chine se fera très probablement sur le sol africain. Le déclin des
premiers ne les prive pas de l’instinct d’arrogance habituelle pour continuer
d’humilier la seconde en lui intimant par exemple ce qu’elle doit faire ou ne pas
faire en Afrique, qu’elle doit dévaluer le Yuan (monnaie chinoise non convertible).
Le ridicule ne tue pas. Ce sont les pays qui se sont de trompés de politique
économique et sont responsables d’une crise financière mondiale, qui prétendent
de donner des leçons (non demandées) de politique monétaire à la Chine qui elle a
été vertueuse dans sa gestion. Il y a une ligne rouge que tôt ou tard l’occident va
traverser et ce jour là, cela va faire : Boum ! Et c’est pour ce Boum que l’Afrique
sert aujourd’hui à l’un et à l’autre de terrain d’entrainement.

CONCLUSION

Il me plait de conclure avec ces trois extraits de commentaires sur la crise ivoirienne :

1- « Les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils
pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens
d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques. Au nom de la liberté du
commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l’esclavage, ils sont
venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice
internationale qu’ils interviennent en Cote d’Ivoire. Quelle est cette
justice Internationale ? Les magistrats du Tribunal Pénal International sont atteints de ce
qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs. Ils ne voient
que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce
qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abugraïb.
4
La question que je me pose maintenant est : Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle cela ? Je ne
dis pas que tout le monde est innocent, mais si ces gens sont coupables, c’est aux
Africains de les juger. Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle que ses dirigeants soient jugés par
une bande de cosmopolites qui la méprisent ». Jacques Vergès Avocat Français (ancien
défenseur du leader Serbe Milosevic au TPI)

2- « Derrière le maintien ou non de Gbagbo au pouvoir se joue le contrôle du Golfe de


Guinée, cet Eldorado pétrolier que Français ou Américains, en perte de vitesse dans le
monde arabe, et unis pour cette fois, ne souhaitent pas voir passer en d’autres mains. A
leurs yeux, Alassane Ouattara, ami personnel de Sarkozy, ancien directeur du FMI et
gestionnaire libéral, représente un interlocuteur beaucoup plus crédible que Gbagbo le
nationaliste ». Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le Soir. Née en 1946,
grand reporter, elle collabore aussi au "Monde Diplomatique"

3- «Je crains fort que les conséquences d'un conflit en Côte d’Ivoire ne s’étendent aux
pays voisins. L'Afrique a assez souffert et je ne crois pas que nous devrions nous
permettre d'être induits en erreur dans une guerre contre nous-mêmes, simplement pour
satisfaire un certain intérêt colonial ou étranger.» Jerry John Rawlings, ancien président
du Ghana (16-01-2011)

Voilà pourquoi à mon avis il n’y a jamais eu d’élection en Cote d’Ivoire, mais une parodie
d’élection. Avec 300 milliards de Francs des Ivoiriens que l’Onu a jeté par la fenêtre pour
un simulacre d’élection on aurait pu construire 300 hôpitaux, 1000 écoles, 50 Universités,
3.000 crèches, 5.000 dispensaires.

Prof. Jean-Paul Pougala


[email protected]
Genève le 14 Janvier 2011

(*) Jean-Paul Pougala est Camerounais co-auteur du livre : L’Afrique, l’Europe et la


Démocratie Internationale (ed. Federop 1990), Professeur à l’Université de la
Diplomatie de Genève en Suisse et depuis 1998, Directeur de l’Institut de Recherches
Géostratégiques.

5
ET SI L'AFRIQUE AVAIT BESOIN D'UNE AUTRE DIASPORA
de Jean-Paul Pougala

Le mot diaspora désignait dans l'antiquité la dispersion des Juifs (sans territoire). Aujourd'hui il
a évolué et élargi à d'autres peuples. Mais le mot "diaspora africaine" désigne essentiellement
les populations africaines déportées comme esclaves du 16ème au 19ème siècle. Pour les
populations africaines vivant hors du continent et résultant des récentes migrations, je préfère
la terminologie : "Population d'origine africaine". "les africains de la diaspora" étant
inapproprié, puisque le mot "diaspora" n'est pas synonyme de "l'étranger", encore moins
"d'outre-mer".

Selon un critère de regroupement par classe sociale, on peut diviser ces populations en 3
catégories : il y a le migrant traditionnel qui naturellement occupe le bas de l'échelle sociale
dans les pays de destination. C'est malheureusement la très grande majorité des migrants
africains, environ 90%. Il y a les cadres, les entrepreneurs, les professions libérales et les
politiciens qui sont environ 9% et le restant 1% composé de personnes fortunées qui vivent
dans des quartiers huppés ; ils ne travaillent pas et pour la plupart, ils n'ont jamais travaillé,
parce qu'ils sont les frères, sœurs, cousins, cousines, amantes, amants des politiciens et des
fonctionnaires africains et vivent grâce à un système généralisé de corruption et de
détournements de biens publiques qui gangrène leurs pays d'origine. Lorsque des opérations
de lutte contre la corruption les prive de leurs rentes, ils se découvrent alors les plus virulents
opposants au système. Dans certains pays, ils vont jusqu'à financer des rebellions armées
pour reprendre le pouvoir perdu.

Toutes les 3 catégories ont quelque chose en commun, ils souffrent tous de ce que j'appelle le
"Syndrome du Ghetto". Même si dans leur pays d'accueil ils n'ont jamais démontré de vanter
la moindre compétence dans un domaine spécifique, pour eux, le seul fait d'habiter sans
participer à la vie publique de Paris, Washington ou Londres devrait être suffisant pour être vu
comme l'Expert pouvant résoudre tous les problèmes du continent africain liés à l'économie, la
finance, la politique, le juridique, la technique etc... Ils savent tout, sur tous les sujets. Aux
multiples rencontres hebdomadaires ils parlent de funérailles, anniversaires, mariages,
remariage, baptême des enfants etc... avec des conséquents déplacements intercontinentaux,
jamais de la création de richesses, ils ne parlent jamais de ce qui sert à l'Afrique. Ils vivent en
circuit fermé de la médiocrité, avec des comportements tout aussi achroniques. Aux USA, 95%
des enfants asiatiques vont à l'université, contre 12% des enfants Africains qui sont pour la
plupart destinés à la prison parce que l'irresponsabilité des parents aidant, ils s'installent dans
une délinquance qui est tôt ou tard exportée vers les pays d'origine des parents, salissant au
passage l'image de ces pays.

C'est dans ce contexte que de plus en plus en Afrique, on fait le choix de faire participer les
ressortissants de chaque pays résidants à l'étranger à l'effort de développement sans au
préalable se préoccuper de la qualité et de l'opportunité des contributions. C'est comme si on
signifiait que l'astrophysicien Modibo Diarra ne pouvait être utile qu'à son pays d'origine le
Mali.

Malheureusement, c'est la logique du laxisme qui caractérise les gouvernements nationaux et


ce, jusqu'au niveau de l'Union Africaine affronter ce sujet de grande importance pour le
continent. Lors du Sommet des Chefs d'Etat Africains à Lomé en 2000, la déclaration finale
avait prévu d'organiser une Conférence regroupant 500 intellectuels de l'Afrique et de la
diaspora pour réfléchir au " rôle des intellectuels, artistes et hommes de culture dans
la construction de l'Afrique ". C'est quoi un intellectuel? Ce choix est sur la base des
diplômes ou des publications ? Si c'est sur la base des diplômes, à partir de quel niveau
commence-t-on ? Bac +2, +4, +10 ? Et si c'est sur la base des publications, combien de livres
faut-il avoir publié ? et sur quels thèmes ?

C'est ainsi que les 7-9 Octobre 2004 sous le patronage du président de la Commission de
l'Union africaine (UA), Alpha Omar Konaré et du Président Sénégalais A. Wade, avait lieu cette
première Conférence dites "des intellectuels d'Afrique et de la diaspora" avec pour
thème : "L'Afrique au 21ème siècle : Intégration et renaissance". Comme on pouvait le prévoir,
la montagne a accouché d'une souris. Que pouvait-on attendre de 500 personnes, ne parlant
pas la même langue, sous influence culturelle des plus éparpillées, sans un cahier de charge
précis ? Une navigation à vue. Ne fallait-il pas d'abord organiser ces Africains?

Un mois après, c'est l'Angola qui prenait le flambeau en organisant du 8 au 10 novembre 2004
à Luanda, sur l'initiative du gouvernement angolais, la première rencontre depuis
l'indépendance (le 11 novembre 1975), des cadres Angolais de l'étranger, avec 263
professionnels formés et résidant à l'étranger et 253 professionnels formés en Angola et
résidant à l'étranger. Dans le communiqué final, il était question de trouver comment faire
participer les Angolais de l'étranger en fonction des secteurs et des domaines où leur
contribution serait le plus efficace.

Deux mois plus tard, c'était au tour du Kenya de récidiver avec la "Rencontre africaine sur la
fuite des cerveaux" le 19/12/2004 à Nairobi réunissant 250 intellectuels africains venus
d'Afrique, Europe et Amérique du Nord, sous le haut patronage du ministre kenyan du Plan et
du Développement national, Anyang Nyongo.

Et depuis lors, c'est chaque pays africain qui est entré dans la dance avec des petites
variantes ici et là. Mais les erreurs que tous commettent sont de 2 sortes :

1- il est utopique de croire des Africains qui sont souvent victimes de racisme et d'exclusion en
Occident, pourront faire des miracles en occupant des postes de responsabilité en Afrique
qu'ils n'ont jamais eu la chance d'occuper auparavant dans leur pays de résidence.
2- le taux de chômage des populations d'origine africaine dans les principaux pays
occidentaux est souvent le plus élevé pouvant arriver au double de la moyenne nationale.
Faire croire à ces populations qu'elles peuvent trouver du travail dans leurs pays alors que le
chômage reste encore le plus grand problème non résolu du continent est une faute politique
qui peut avoir des conséquences dramatiques sur la vie des personnes qui retournent dans
leurs pays.

QUE FAUT-IL FAIRE ?

AU NIVEAU NATIONAL DE CHAQUE PAYS :

1- Mobiliser les citoyens qui habitent à l'étranger pour qu'ils retournent au bercail mais en
insistant sur le fait qu'ils doivent venir créer leur propre travail, qu'ils auront une facilité dans
les démarches administratives pour créer leur propre entreprise.
2- Eduquer ses citoyens à s'impliquer d'avantage dans la vie politique, administrative et
politique de leurs pays d'accueils afin qu'ils murissent de l'expérience qui pourra ensuite être
utile en Afrique
3- Entraide de la communauté pour les ressortissants les plus démunis, comme éducation à
l'humanisme, car il est impensable qu'un Malien vivant à Paris qui a été indifférent au sort des
Maliens les plus démunis de sa ville, prétende par la suite de s'occuper du destin des Maliens
du Mali

SUR LE PLAN CONTINENTAL, L'UNION AFRICAINE DEVRAIT :

Recenser toutes les populations d'origine africaine qui ont excellé dans n'importe quel
domaine dans le monde et les copter pour qu'elles contribuent à la mise en œuvre d'un cahier
de charge pour un vrai développement panafricain. Tous les inventeurs d'origine africaine
doivent être impliqués dans les débats pour l'industrialisation. La médiocrité sert d'exemple
dans beaucoup de pays africains, il faut marquer une rupture et offrir à la population des
modèles d'excellence, des références incontestables. A titre d'exemple :

1- Dans le domaine du cinéma, est-il imaginable de faire une rencontre africaine sans réussir
par tous les moyens de convaincre Charlize Theron qui vit à Hollywood, de faire partie de
l'équipe de réflexion ? Charlize Theron est la première actrice africaine (Sud-Africaine) qui a
remporte l'Oscar de la Meilleure Actrice pour son interprétation dans « Monster » en 2004;
cette même année, elle a signé un contrat avec John Galliano pour prêter son image aux
publicités du parfum J'Adore de Christian Dior. A ce jour, elle est l'ambassadrice des parfums
Dior. Depuis lors, elle gagne pour chaque film comme actrice, 10.000.000 $.
2- Peut-on faire une rencontre africaine pour parler du système financier sans inviter autour de
la table les Nigérians de Londres qui en 2007, grâce à leur ténacité ont permis à 2 banques
nigérianes de s'installer dans la capitale britannique et surtout ont permis à 3 autres :
Guaranty Trust Bank, Access Bank et United Bank for Africa de réussir l'exploit de mobiliser en
quelques mois, 1 milliard 300 millions de dollars US à la London Stock Exchange (LSE), la
Bourse des valeurs de Londres, de l'argent frais pour l'économie nigériane, sans passer par les
humiliations et les tracasseries du FMI ou de la Banque Mondiale ?

Ces valeureux Africains faisaient-ils partie du casting de la dite "diaspora africaine" invitée par
l'Union Africaine à Dakar ou à Durban?
Voici l'exemple suivi par 2 pays l'Inde et la chine qui émergent grâce aussi à ses enfants
d'ailleurs :

L'INDE
L'inde a pris son envol en s'appuyant sur ses ressortissants qui avaient déjà réussi à émerger
individuellement partout dans le monde. Elle a ainsi pu réunir ses ressortissants autour de la
GOPIO (Global Organisation of People of Indian Origin), avec ses 22 millions d'inscrits dans 125
pays. Les représentants se rencontrent une fois par an dans l'un des 125 pays et élisent leur
président et le Sécretaire. La rencontre a pour thème : partager les expériences positives de la
communauté pour permettre une plus grande création de la richesse et comment faire profiter
le pays, l'Inde de tous leurs acquis hors du pays. Elle aide les Indiens de l'étranger les plus
démunis. Dans cette organisation, on trouve des illustres noms comme Lakshmi Mittal qui vit à
Londres, et classé 5ème fortune du monde en 2010 avec 28,7 milliards de dollars US. L'histoire
retiendra qu'en février 2006 toute l'Union Européenne s'était opposée à l'Offre Publique
d'Achat (OPA) lancée par Monsieur Mittal sur la société sidérurgique française Arcelor, c'était
pour l'Europe insultant qu'un fils des colonies mette la main sur un des fleurons de son
industrie. Monsieur Mittal a attendu que le président Français Chirac aille en Inde pour signer
pour 3 milliards de dollars US de contrats entre autre, de livraison de 43 avions Airbus à la
compagnie nationale Indian Airlines et le partenariat pour la construction en Inde de satellites,
pour le précéder et expliquer à la presse et sur les principales chaines de télévisions indiennes
que le refus européen était motivé par du racisme parce qu'il était Indien tout en expliquant
l'inutilité de collaborer avec des gens qui en eux-mêmes sont xénophobes et ne vous voient
que comme de "colonisés" qui ne doivent jamais les dépasser. C'est ainsi que sous la pression
populaire indienne, pour prouver le contraire, Monsieur Chirac dut céder et aujourd'hui grâce à
son groupe Arcelor-Mittal, M. Mittal est devenu le premier sidérurgiste mondiale. Comme quoi
il n'y a que les populations d'origine africaine que vous pouvez impunément appeler des
"racailles" et avoir le mois suivant un bain de foules en Afrique, avec autant de tapis rouges
que les officiels déroulent à votre passage.

LA CHINE
En Chine, tout le monde parle aujourd'hui du succès de la Chine dans presque tous les
domaines, mais on oublie très vite qu'elle s'est appuyée sur sa population qui avait murie de
l'expérience d'excellence en Occident pour démarrer son développement, de la bombe
atomique chinoise aux missiles balistiques.

Deng Jiaxian (1924-1986). PhD à seulement 26 ans en Physique nucléaire à l'Université de


Purdue, dans l'Etat de l’Indiana aux USA est le père de la bombe atomique chinoise. Lorsqu'en
1958 les Soviétiques rompent avec la Chine, celui qu'on appelait "l'enfant-savant" prend la
tête d'une équipe de 28 physiciens Chinois. Objectif : doter la Chine de la Bombe atomique. Et
en 1964, il offre à la Chine sa bombe atomique et alors que les américains avait mis 7 ans, il
met 2 ans et 6 mois pour doter la Chine de sa première bombe à hydrogène. Deng Jiaxian se
sacrifie 2 fois pour son pays, la première fois c'est de s'isoler de son épouse pendant 10 ans en
s'enfermant dans son laboratoire pour trouver ces 2 bombes et le deuxième sacrifice qui lui
coutera la vie, c'est lorsqu'à cause d'un essai raté, les fragments radioactifs non explosés
tombent sur le sol. Pour éviter la contamination des terres, il va le prendre lui-même, en
sachant bien qu'il en mourra.
La Chine a su tirer profit des apports de ses fils d'ailleurs dont l'Afrique pourrait s'inspirer :
- Yang Zhenning, premier Prix Nobel Chinois, il le gagne en 1957 en Physique à l'âge de 35 ans.
Il le partage avec un autre Chinois-Américain comme lui, du nom de Li Zhengdao (Tsung-Dao
Lee).
- Wu Rukang, PhD à la Washington University à Saint Louis en 1947, expert en Anatomie
- Huang Weilu Createur de Solide Missiles Stratégiques, PhD à la Imperial College Londres
1947
- Wang Xuan, créateur de la photocomposition numérique, mort le 13/2/2006 à l'âge de 70 ans.
- Zhang Xiangtong père de la Neurophisiologie chinoise, PhD à la Yale University en 1935
- Chen Nengkuan père de la métallurgie chinoise, PhD à la Yale University en 1950
- Qian Xuesen, père du premier Missile et de l'industrie aéronautique. Diplômé de la MIT
(Massachusetts Institute of Technology), et 2 PhD en Aérospaciale et en Mathématique en
1939 à la California Institute of Technology aux USA. Il travaille ensuite aux Etats-Unis avant
d'être copté par la Chine. Etc... etc...

CONCLUSION :

L'Afrique doit faire la chasse à ses meilleurs talents où qu'ils se trouvent. Cela permettra
d'éviter d'importer la médiocrité fut-elle de ses propres fils. C'est le prix à payer pour rivaliser
avec le monde. L'Afrique doit enseigner à ses fils et filles d'Afrique et hors du continent que
chacun doit exceller dans ce qu'il fait, et là où il se trouve et seulement à cette condition il
pourra être utile à son pays, à son continent.

Jean-Paul Pougala

11/11/2011

www.pougala.org
LES MORTS DE COTE D'IVOIRE ET DE LIBYE CREENT LE NOUVEL ORDRE
MONDIAL
de Jean-Paul pougala(*)

En 1945 L'Organisation des Nations-Unies s'est créée après le choc de la deuxième


Guerre Mondiale. Aujourd'hui, le nouvel ordre mondial est en train de se mettre en
place après le lourd sacrifice de l'Afrique, après le choc des milliers de morts de côte
d'Ivoire dont les 1200 villageois de Duékoué et des dizaines de milliers de morts
Libyens, même si l'Otan a décidé d'insulter notre intelligence en parlant de zero mort
et ce, après 26.323 sorties, 9.658 raids de bombardement, 7.700 bombes et missiles
tirés par l'OTAN sur la Libye, avec la complicité des Nation-Unies qui étaient censées
les protéger. L'ONG britannique Stop the War Coalition a certifié l'utilisation par
l'OTAN des armes de destruction massive en Libye à travers les bombes et missiles
contenant le fameux DU (depleted uranium), c'est de l'uranium appauvri, pour tuer le
plus de personnes possibles. Daniele Cardetta dans le journal italien Articolo3, avance
le chiffre de 60.000 morts. C'est le journal italien Nibiru2012 qui conclut que 60.000
morts sur une population libyenne de 6 millions sont 1% de la population décimée par
l'Otan en Libye et que cela équivaudrait en proportion à 3 millions d'américains que
des puissances étrangères viendraient décimer avec des bombes non
conventionnelles. Et au lieu de mener la moindre enquête, l'Onu a tourné la tête
ailleurs, vers Abidjan pour le méchant désigné le Président Gbagbo. C'est contre tout
cela que la Chine a décidé de prendre les devants et de mettre sur pied un nouvel
ordre mondial. Voici comment :

1- LE YUAN CHINOIS REMPLACE LE DOLLAR

La Chine ne peut pas prétendre diriger un nouvel ordre mondial crédible sans être la
première puissance du monde. Il y a des spécialistes qui disent qu'il y a longtemps
que la Chine est devenue première puissance mondiale. C'est vrai, mais ce qu'ils ne
savent pas c'est que le seul fait que les Etats-Unis d'Amérique peuvent imprimer leur
monnaie le Dollar pour servir toute la planète qui n'attend que cela pour payer leurs
échanges, offre de facto un avantage financier inouï aux USA sur tout potentiel
concurrent à son trône. Et au delà de son vrai poids économique, le positionnement
stratégique de sa monnaie place ce pays au trône inconditionnel de la première
puissance mondiale. La perversité potentielle du levier financier était sous-estimée
par beaucoup depuis des années. Mais un élément est venu bouleverser la donne et
ce sont les deux crises Ivoirienne et Libyenne alors quand les USA et leurs Alliés
Européens ont joué sur le levier monétaire pour plier leurs ennemis du moment. En
violant toutes les règles du droit international, ils ont unilatéralement gelé les avoirs
bancaires de la Côte d'Ivoire d'abord et de la Libye ensuite que ces deux pays
détenaient en Occident, allant jusqu'à fermer les succursales des banques privées
européennes en Côte d'Ivoire, contre l'avis même du gouvernement en place. C'est
cette technique de guerre inaugurée par les Occidentaux et testée deux fois en
Afrique qui a alarmé la Chine qui a dès lors compris qu'elle ne pouvait plus attendre
longtemps pour créer et guider le nouvel ordre mondial et que pour y parvenir, il
fallait tout simplement signer la fin du Dollar américain comme monnaie de référence
au niveau mondial. C'est en pleine guerre de l'Occident contre la Libye qu'elle réussit
en Juin 2011 à convaincre la Russie de se passer du dollar et d'utiliser désormais la
monnaie chinoise pour leurs échanges. Ce sera la même chose avec les pays africains
où pour la plupart, après l'assassinat du Guide Libyen et le retardement de la monnaie
commune africaine initialement prévue pour 2016, le Yuan chinois qui reste
inconvertible, est en train de devenir la monnaie de change avec la Chine qui est
depuis 2010, le premier partenaire économique du continent africain. En Amérique
Latine, l'initiative chinoise est accueillie avec euphorie pour des pays qui n'en
pouvaient plus de l'arrogance de leur puissant voisin du nord. Au Venezuela, c'est le
président Hugo Chavez qui ira plus loin en vidant tout simplement les coffres des pays
occidentaux de la réserve d'or que son pays y détenaient depuis la gouvernance de
ses prédécesseurs. Mais le plus difficile restait à venir : convaincre un pays encore
sous occupation militaire américaine depuis plus de 60 ans de rejoindre le nouvel
ordre mondial que la Chine a décidé de créer. C'est finalement le jour de Noël, le
25/12/2011 durant la visite du Premier Ministre Japonais à Pékin qu'un accord est
trouvé pour se passer du Dollar, c'est-à-dire que la deuxième et la troisième puissance
économique du monde la Chine et le Japon vont désormais utiliser la monnaie chinoise
pour leurs échanges. Le revirement de Tokyo s'explique par la faiblesse militaire de
l'Occident mise à nu par la cacophonie et les difficultés surtout financières
rencontrées lors de sa tentative pour faire plier Kadhafi pendant 7 longs mois. Ce qui
a fait comprendre au Japon qu'en cas de conflit armé avec la Chine, les USA ne sont
tout simplement pas en mesure de les aider, autant faire la paix tout de suite et se
mettre sous l'ombrelle de Pékin. La Corée du Sud et l'Inde vont très bientôt rejoindre
le Brésil pour faire partie de ce nouveau directoire. Après le vote de l'Afrique du Sud et
du Nigeria en faveur d'une résolution des Nations Unies pour aller faire la guerre à un
pays africain, ces deux pays sont-ils suffisamment crédibles pour faire partie de ce
directoire mondial qui se forme sous le guide de la Chine ?

2- L'ALLIANCE STRATEGIQUE AVEC LA RUSSIE

On ne peut pas conduire le monde sans une alliance militaire forte. Il y a plusieurs
années que les spécialistes parlaient d’une nouvelle gouvernance mondiale portée par
les USA et la Chine dénommée G2. Pour l’Occident, c’était une solution de compromis
qui aurait signifié qu’il n’avait pas perdu le train des bouleversements du 21ème siècle,
puisque représenté dans ce G2 par l’un des leurs, les USA.

Et patatras. A cause d’une guerre des plus maladroites contre la Libye tout cela est
terminé. Cette guerre a permis la création du G2 oui, mais un nouveau G2 que
personne n’avait prévu, un G2 militaire en construction entre la Chine et la Russie.
Ces deux pays ont en effet, à cause de ce qu’ils appellent une agression injustifiée
contre la Libye, décidé de renforcer leur collaboration dans toute une série de
secteurs dits stratégiques avec l’objectif affiché de stopper l’Occident belliqueux ;

La célébration des 10 ans d'amitié nouvelle entre les deux pays à Moscou du 16 au 18
juin 2011 dernier s'est transformée en Conseil de guerre pour le lancement du
nouveau G2. L’Occident qui espérait s’emparer des ressources énergétiques africaines
à commencer par celles libyennes pour tenter un diktat sur la politique économique
chinoise devra revoir ses plans, puisque le nouveau G2 y a déjà trouvé une parade.
Ainsi la Russie deviendra le premier fournisseur des produits énergétiques à la Chine,
ceci permettant à cette dernière de relativiser le risque et le poids de l’Afrique dans
ses approvisionnements et pour la Russie de pouvoir se passer de son plus gros client,
l’Europe sans laquelle elle était incapable de disposer de ressources financières
suffisantes pour son développement. Ainsi, la guerre contre la Libye est devenue pour
l’Europe un vrai boomerang reçu à la figure : elle pensait utiliser des manœuvres
souterraines inavouées pour contrôler à terme le pétrole et le gaz africain, elle se
trouve au contraire sous le coup d’un chantage russe pour ses approvisionnements
avec un robinet qui risque d’être fermé à tout début d’hiver par Moscou si elle n’est
pas suffisamment docile. Les nouveaux accords avec la Chine permettent à Moscou de
tenir ce robinet fermé pendant des mois sans que sa caisse en pâtisse outre mesure.
Comme les autorités le répètent à volonté à Moscou, « avec les Chinois nous aurons le
nécessaire pour nous émanciper de l’Europe » Par ailleurs après le nouvel accord
signé par le président Chinois lors de cette visite, le premier consommateur des
produits énergétiques des prochains 20-30 ans devient un concurrent incommode
pour l’Europe qui désormais ne pourra plus négocier ses prix avec la Russe comme
auparavant, elle doit donc se préparer à payer plus cher son gaz. Et après les accords
récemment stipulés entre la Russie et l’Algérie, pour former un cartel du gaz, on peut
s’attendre à un doublement des prix du gaz russe pompé vers l'Europe occidentale.
On était parti pour voler le pétrole Libyen, on se retrouve à perdre le gaz russe, 100
fois plus important que la mise libyenne. Ils sont de vrais génies ces dirigeants
européens ! Si nos éclaireurs européens ont fourni le même type de conseils aux
dirigeants africains, on peut dès lors se demander pourquoi s’étonner qu’après 50 ans
d’indépendance nourris de tels conseils, on ait fait du surplace en Afrique ou qu'on
soit allé à reculons.

L’histoire démarre le 18 Novembre 2009 lorsque l’agence de Presse russe Novotni


écrit triomphalement ces quelques mots de titre : NIET, NIET, NIET ! pour décrire le
« Non » chinois à la proposition Américaine formulée par monsieur Obama lors de sa
première visite dans l’empire du Milieu de former avec la Chine ce fameux G2 pour
répondre ensemble aux défis de la gouvernance des problèmes du 21ème siècle. Déjà
alors, la Chine avait fait remarquer que sa vision du monde était diamétralement
opposée à celle des Etats-Unis d’Amérique et qu’elle ne voyait aucune convergence
de vue entre ces 2 pays sur plusieurs dossiers brûlants, de la crise avec l’Iran au
problème avec la Corée du Nord. Pour les Américains, les bombes étaient les meilleurs
remèdes aux problèmes de la planète alors que pour les Chinois, les bombes étaient
la démonstration de la faillite de l’intelligence humaine à résoudre ses problèmes
aussi compliqués qu’ils soient. La guerre en Libye nous a ainsi donné l’épilogue de
cette réorganisation du monde pour le nouvel ordre mondial qui tarde à venir. La
Chine et la Russie ont ainsi décidé de se concerter régulièrement et avoir une position
commune sur tous les sujets importants de l’actualité mondiale privilégiant toujours et
toujours le dialogue, encore le dialogue et toujours le dialogue. La guerre de
l’Occident contre la Libye a définitivement tourné la page du 20ème siècle, le siècle
des guerres cycliques de l’occident, le siècle des guerres coloniales en Afrique et en
Asie et impérialistes en Amérique du Sud. Le double veto de la Chine et de la Russie
aux Nations-Unies sur la crise Syrienne témoigne du sérieux de ce nouveau G2 à
devenir un vrai contrepoids aux ambitions souvent suicidaires de l'Occident. Et le
monde ne peut que s'en féliciter.

3- LA GUERRE EN LIBYE A POUSSE AU REARMEMENT DE LA RUSSIE

4 jours seulement après le déclenchement des bombardements contre la Libye, c’est


par la voix du premier Ministre Russe Vladimir Poutine, que l’Occident a été informé le
23 Mars 2011 de la fin des accords du désarmement stratégiques à peine conclus
entre les Etats-Unis et la Russie. Ce dernier s’indignait de ce qu’il avait décrit comme
une « agression de type médiévale » en concluant que cela était en train de devenir
une tendance de la politique extérieure de Washington : les bombes tirées par
centaines en une seule nuit sur l’ennemi désigné du moment. Le pire vient toujours de
la bouche du premier Ministre russe qui nous informe que les Américains ont utilisé
des avions d’attaque nucléaire (même si avec des armes non-nucléaires) comme les
bombardiers furtifs Stealth B-2 Spirit qui ont frappé des objectifs civils en Libye, un
pays ami qui avait pourtant signé tous les accords internationaux voulus par
Washington pour abandonner tout programme nucléaire, civil ou militaire ; une
véritable lâcheté : on s’assure que tu sois sans défense avant de venir t’assommer ; et
M. Poutine de conclure : « Cela confirme que la Russie fait bien de renforcer ses
capacités de défense ». Le lendemain, c’est le Ministre de la défense russe qui nous
annonçait lui aussi la mort des accords de désarmement à peine signés un an
auparavant avec Washington. Ainsi, pour la période 2011-2020 la Russie dope son
armement d’un budget de 665 milliards de dollars pour construire : 5 véhicules
spatiaux, 21 systèmes de défense missilistiques, 35 bombardiers, 109 hélicoptères de
combat, 3 sous-marins nucléaires pouvant lancer des missiles nucléaires à 10.000 km
de distance. Ainsi, dès 2012, l’armée russe sera équipée de nouveaux missiles
intercontinentaux et bénéficiera d’un investissement de 2,6 milliards de dollars pour
en développer de nouveaux types plus sophistiqués d’ici 2013. Et comme nous
confirme le journaliste Italien Manlio Dinucci, avec la première bombe lancée sur
Tripoli l’après midi du 19 mars 2011, l’Occident a mis le stop à la nouvelle ère de
l'entente cordiale entre la Russie et les Etats Unis d'Amérique symbolisée le 8 Avril
2010 à Prague par la signature de ce fameux accord du désarment d'armes
stratégiques et offensives dites START. Pourquoi ceci est une vraie mauvaise nouvelle
pour l’Occident , parce qu’elle n’a plus d’argent. Le moindre dollar dépensé par
Washington pour s’armer lui coûte en vérité le double puisqu’il doit l’emprunter sur les
marchés et comme rien n'est prévu pour rembourser le capital, les seuls intérêts au
bout de quelques années feront que ce 1 dollar coûtera en vérité 4 ou 5 alors que les
665 milliards de dollars de la Russie sont de l’argent frais de sa vente du gaz ou du
pétrole.

4- UNE EUROPE ENCORE PLUS HORS JEU

La décision la plus déraisonnée des leaders politiques de l'Union Européenne de ces 5


dernières années a été celle de tourner le dos à la Russie et de pousser cette dernière
dans la nouvelle alliance avec la Chine. La Russie a clairement exprimé son opposition
à la guerre contre la Libye, elle a dénoncé le projet d'assassinat du Guide Libyen, mais
l'Europe l'a ignorée et a mis en sourdine ses préoccupations et les solutions qu'elle
proposait pour la résolution de la crise libyenne, préférant l'alliance de fortune avec
son ancien allier d'hier, mais son vrai ennemi aujourd'hui notamment sur les questions
financières et monétaires. A partir du moment où pour apporter la paix en Europe, la
Russie avait dissout le Pacte de Varsovie et n'avait opposé aucun véto pour l'entrée
dans l'Union Européens de certains de ses anciens pays satellites, la sagesse aurait dû
guider les actions des dirigeants Européens en les amenant à exiger et obtenir des
Américains la dissolution de l'OTAN, pour passer à la mise sur pied d'une vraie armée
européenne inclusive de la Russie. Au lieu de cela, ils se sont contentés d'humilier la
Russie et la contraindre à chercher plus à l'est de nouveaux partenariats où elle y a
trouvé la Chine. La nouvelle alliance de ces deux géants fragilise encore un peu plus
l'Europe qui est déjà un nain politique. La maladresse de la guerre en Libye a fait le
reste. Ce ne sera pas la maigre consolation fêtée sur tous les médias européennes
d'une poignée de manifestants à Moscou qui changera le cours de l'histoire qui est en
train de s'écrire sans l'Europe. L'autre consolation de séquestrer un président africain
en exercice, Laurent Gbagbo de Côte d'Ivoire et l'exposer à l'humiliation populaire
dans un cirque européen dénommé Cour Pénale Internationale, n'offrira en rien à
l'Europe le sérieux nécessaire pour faire partie du directoire du nouveau monde parce
qu'elle est fortement restée prisonnière d'une conception vétuste et dépassée d'un
monde qui a déjà son barycentre déplacé vers l'Asie. Ce n'est pas pour rien que la
Russie est en train de mettre une importance stratégique renouvelée à sa ville plus à
l'est : Vladivostok.

CONCLUSION

L'Afrique doit-elle se réjouir de cette réorganisation du monde ? Lorsqu'on est couché


par terre, on ne peut plus avoir peur de tomber. Dans le système résultant de
l'organisation du monde de la fin de la seconde guerre mondiale, l'Afrique alors sous
occupation européenne n'a cessé de l'être malgré les opérations de maquillage ici et
là portant le nom tout aussi provocateur et mensonger : indépendance. L'Afrique n'a
rien à perdre dans cette nouvelle configuration du monde. Il faut espérer que le plus
grand financeur des différents projets de l'Union Africaine, l'Algérie rejoigne très
bientôt ce nouveau cercle afin que l'un de nous puisse véritablement porter la voie de
plus d'1 milliard d'africains pour exiger et faire finalement respecter la souveraineté
de notre continent. Selon les croyances ancestrales africaines, les morts ne sont pas
morts. Ils deviennent tous des divinités. Nos morts de Abidjan, de Bouake, de Duékoué,
de Sirtes, de Tripoli de Bani Walid, de Zliten etc. sont des dieux qui veillent sur nous.
Leur sacrifice est en train d'offrir au monde entier un nouveau visage, une nouvelle
gouvernance. La route est encore longue, mais le pas est déjà emboitée. Tant de
douleur et de pleurs ont suivi et accompagné nos morts en 2011 vers leur place
actuelle de divinité. Ce qui nous a donné la lucidité pour nous poser les bonnes
questions sur nos partenariats et en déduire qui sont nos vrais amis qui sont fort
heureusement ceux qui réorganisent le monde. Saurons-nous être suffisamment unis
pour compter dans ce nouveau départ ? La jeunesse africaine est-elle suffisamment
formée et avertie pour s'insérer demain la tête haute dans cette nouvelle donne qui se
renforce toujours plus? 2011 qui se termine a été une année tragique pour l'Afrique,
mais les événements, aussi détestables soient-ils ont eu le mérite de réveiller
beaucoup d'Africains qui ronflaient encore de leur long sommeil dogmatique,
tellement les mensonges de l'Occident étaient gros comme un éléphant.

29/12/2011

(*) Jean-Paul Pougala est un Camerounais, Directeur de l'Institut d'Etudes


Géostratégiques de Genève en Suisse.

www.pougala.org [email protected]
L'INUTILITE DES GUERRES DE L'OCCIDENT AVEC LA CHINE QUI SOUTIRE LE MAGOT
de Jean-Paul
Pougala
De 2007 à 2010, 325 banques aux USA sont tombées en faillite. Le modèle économique et
financier que la Chine est en train d'imposer à la planète parle très clair : Si l'Etat n'entre pas
au capital d'une banque, attendez-vous que tôt ou tard, cette banque va déposer le bilan. Ceci
est valable pour les entreprises multinationales qui ne pourront pas faire le poids devant la
déferlante force de frappe des colosses publiques de l'empire du milieu. Il faudra que
quelqu'un explique à l'Occident que toutes les guerres en Irak, en Libye pour trouver des
affaires aux entreprises privées occidentales, servent en définitive les intérêts de la Chine,
parce que tôt ou tard ces entreprises reviendront à la Chine, soit parce qu'elle les aura
contraintes à la faillite, soit parce qu'elle les aura achetées pour une bouchée de pain.

Lorsqu'en Octobre 2010 la France s'est félicitée d'avoir remporté le contrat de liquéfaction du
gaz à Kribi au Cameroun par Gaz de France (GDF-Suez). Ce qu'elle ignorait est que si la Chine
avait laissé la France libre de faire cette opération dans sa "ville-vitrine" qu'est Kribi, c'est tout
simplement parce que 1 an après, jour pour jour (31/10/2011), cette Chine à travers son fond
souverain dénommé CIC devait entrer à hauteur de 30% dans le capital de Gaz de France,
division Exploration-Production. C'est-à-dire que lorsque la Président Français Nicolas Sarkozy
joue au VRP des entreprises françaises à l'étranger, il sera désormais probable que ce soit en
définitive pour le compte d'une entreprise chinoise ou à capitaux chinois, dont le siège est
resté à Paris juste pour l'honneur. Le vrai patron c'est la Chine. Encore aujourd'hui, l'entrée au
capital de GDF-SUEZ est un sujet tabou en France, parce qu'il s'agit d'une véritable humiliation
du pays qui pompeusement peut faire croire de commander l'Europe. Le président Chinois du
CIC vient de donner les couleurs de ce qu'il entend faire en France à travers une interview
donnée à Al-jazeera, comme le rapporte le communiqué du syndicat CGT-Gdf-Suez, publié sur
le quotidien français l'Humanité du 7/11/2011 :

"les troubles qui se sont produits dans les pays européens résultent uniquement de problèmes
accumulés par une société en fin de course, vivant d'acquis sociaux " (..) " Je pense que les
lois sociales sont obsolètes. Elles conduisent à la paresse et à l'indolence plutôt qu'à travailler
dur. Le système d'incitation est complètement détraqué." (...) " Pourquoi est-ce que les
habitants de certains pays de l'euro-zone devraient travailler jusqu'à 65 ans ou plus alors que
dans d'autres pays, ils prennent aisément leur retraite à 55 ans et se prélassent sur la plage ?
" Le vrai patron a parlé, qui dit mieux ?

En d'autre termes, toutes les guerres que l'Occident fait en Afrique sont des guerres inutiles,
Obama a beau revitaliser son AFRICOM et envoyer des Marines en Ouganda ou ailleurs en
Afrique dans l'espoir de contrôler les ressources, c'est peine perdue, parce que toutes leurs
entreprises qu'ils croient favoriser par ces manœuvres honteuses finiront comme la propriété
de la Chine. En Irak aujourd'hui, 50% de l'argent de la reconstruction du pays va à la Chine,
parce que cette dernière a tout simplement acheté les entreprises américaines chargées de
cette reconstruction. Du coup l'Occident se trouve elle même prise au piège du jeu truqué
auquel il nous avait convié depuis 5 siècles. Cette fois-ci, il n'est plus le "Katika" (banco), mais
il a pris la place de l'Afrique autour de la table pour continuer ce jeu que l'Afrique jouait sans
avoir la moindre possibilité de gagner.

Quelqu'un veut-il expliquer qu'ils ont beau se réfugier dans une consolation jubilatoire pour
une prétendue victoire en Libye, mais désormais sur cette planète, aucun peuple, aucun pays
ne pourra plus déclarer la moindre guerre à un autre sans augmenter les impôts de ses
citoyens ? Parce que les entreprises privées qu'on croit favoriser avec les guerres, risquent
d'être déjà dans le collimateur de l'un de nombreux fonds souverains chinois comme le China
Investment Corporation (CIC) qui a lui tout seul dispose d'une caisse de 410 milliards de
dollars de cash, d'argent liquide avec pour objectif, de mettre un peu de justice dans le jeu
truqué que l'occident avait institué depuis des siècles, avec à la clé, une arnaque dénommée
DEMOCRATIE.

Le pire c'est que tout l'occident est assis sur une dette qui croit tous les jours et personne ne
sait comment ils en viendront à bout. La Chine qui à ce jour, se fait toujours appeler : PAYS EN
VOIE DE DEVELOPPEMENT détient pour 1.440 milliards de dollars USD de bons de trésors
américains et 700 milliards d'Euros de bons de trésors de différents pays de l'Union Européene
qui eux se font appeler : "pays riches". Voici pour exemple l'état de ces dettes à travers
compteur numérique qui trace la situation en temps réel. http://www.usdebtclock.org/

14/11/2011

Jean-Paul Pougala (écrivain Camerounais, Spécialiste et Professeur de Géostratégie)


www.pougala.org
UNE CARTE GEOGRAPHIQUE PEUT CACHER UNE STRATEGIE DE SUBORDINATION MENTALE de
Jean-Paul Pougala

A- LA RENAISSANCE NAIT DE LA DISSIDENCE INTELLECTUELLE : l’exemple de Bruno

Giordano Bruno (1548-1600) est un prêtre dominicain, professeur de philosophie, mathématiques,


physique. Il est accusé d'hérésie par l'église catholique romaine pour avoir soutenu que l'univers était infini
et non fini et que, à ce titre, la terre était suspendue dans le vide et par conséquent, qu’il n'existait pas de
ciel. D’abord dénudé, un morceau de bois à la bouche pour qu’il ne crie pas durant le supplice du feu, Il
meurt brûlé vif sur le bûcher au centre de Rome le 17 février 1600. Sa mise à mort au centre de Rome à
Campo dei Fiori est donnée en spectacle par le Vatican aux fidèles catholiques venus à Rome pour le
Jubilé, après 8 ans de détention et de procès. C’est sur cette place où aujourd’hui rayonne une statue
géante à son honneur.

A cause de ses écrits, considérés à l'époque comme blasphème, Bruno va connaitre une longue errance
qui va l'amener à séjourner en 6 ans dans 19 villes européennes : Brescia, Gênes, Noli, Savone, Turin,
Venise, Padoue, Brescia, Naples, Paris, Lyon, Toulouse, Chambéry, Londres, Oxford, Zurich, Francfort,
Marbourg, Wittenberg fuyant tour à tour les catholiques romains, puis les anglicans britanniques, ensuite
les calvinistes suisses et enfin les luthériens allemands.

En 1584, Giordano Bruno écrit dans son livre intitulé "De l'infinito l’Universo e i Mondi" (L'Infini, l'Univers et
les Mondes) : «La mathématique ment, la géométrie ment plutôt qu'elle ne mesure (...) C'est à l'intellect
qu'il appartient de juger et de rendre compte des choses que le temps et l'espace éloignent de nous». Il
ajoute : « Le ciel n'existe pas (comme l'affirme l'église), parce qu'il existe d'innombrables soleils et un
nombre infini de terres tournant autour de ces soleils (et autant de dieux) à l'instar de notre système
solaire. (...) il est impossible qu'un être rationnel suffisamment vigilant puisse imaginer que ces mondes
innombrables, aussi magnifiques qu'est le nôtre ou encore plus magnifiques, soient dépourvus d'habitants
semblables et même supérieurs ».

B- UNE CARTE DU MONDE FAUSSE DEPUIS 1569

En 2012, nous pouvons nous poser la question de savoir si en 1584, Bruno avait raison ou tort de déclarer
que l'Univers était infini et que la planète Terre était suspendue dans le vide. Un autre italien, du nom de
Galileo reprendra les travaux de Bruno pour conclure que la Terre était ronde et non plate et qu'elle tournait
autour du Soleil et non l'inverse, subissant les mêmes foudres du clergé.

Lorsqu'on regarde la carte du monde en ce XXIème siècle, on a l'impression que Bruno et Galilée ont eu
tord. On a l'impression que le monde est plat. On a l'impression qu'il existe un Nord en haut et un Sud en
bas.

Ce qui est faux évidemment. Parce qu’il existe bien sûr un Nord et un Sud, mais pas un Nord en haut et un
Sud en bas.

La carte géographique que nous utilisons créée en 1569, est le résultat d'une vision du monde euro-
centrique, dans lequel la place de l'Europe doit être au dessus des autres continents. C'est une vision qui
nous renvoie à l'époque de l'expansion des empires coloniaux européens, lorsque l'Europe devait
symboliser la puissance, la domination, le pouvoir ; d'où l'idée non réelle d'une carte géographique avec un
monde faussement debout avec l'Europe au dessus et le reste du monde en dessous.

En réalité, c'est Bruno qui avait raison : nous sommes suspendus dans le vide, dans l'univers et la notion
du Nord et du Sud n'a qu'une valeur purement d'orientation, puisque le monde n'est pas debout. Le Sud est
tout aussi au dessus que le Nord, Et le Nord tout aussi en dessous que le Sud ; tout dépend uniquement
de l'angle d'observation.

C- LA GEOGRAPHIE COMME INSTRUMENT POLITIQUE

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On considère par erreur que la géographie est une matière qui présente de façon objective l’étude de la
surface de la terre et de ses habitants. Non, c’est faux. Pour paraphraser Giordano Bruno, la Science ment,
la géographie ment avec pour objectif de participer à un lavage de cerveau dans l’optique d’avoir des
dominés et des dominants qui s’installent chacun dans le rôle que le système veut bien lui assigner.

Par exemple sur les noms des régions du monde :

- L’Asie du Sud-Est : c’est une appellation crée de toute pièce par les Etats-Unis d’Amérique en 1943
pour officiellement désigner un théâtre de guerre dans l’agenda militaire du Pentagone. Mais la
vraie raison est ailleurs : en 1943, l’Inde était une colonie britannique. Et son indépendance ne fait
plus de doute. Pour éviter qu’une fois devenue indépendante elle devienne une puissance régionale
avec des prétentions territoriales au-delà de ce que le Royaume-Uni autorisait, toute cette partie de
l’Asie qui est depuis des siècles sous influence culturelle et économique de l’Inde, va changer de
nom et s’appeler désormais ASIE-DU-SUD-EST, et non plus comme avant l’Inde au-delà du
Gange. A l’indépendance, cela ne suffit pas. L’Inde sera encore divisée en 2 parties dont le
Pakistan et n’aura plus aucun moyen idéologique pour étendre une quelconque influence sur ce
fameux Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, à la question, « combien de pays compte l’Asie du Sud-
Est ? » nul ne peut le dire avec certitude. Par exemple l’ASEAN, l'Association des nations de l'Asie
du Sud-Est créée en 1967 compte 10 pays membres, alors que l’IATA, l'Association internationale
du transport aérien dénombre 29 pays, pour établir le prix des billets d’avion et le calcul des taxes.
Une preuve que la géographie est bien à géométrie variable et n’a aucune objectivité dans ses
classifications.

- Le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont des termes péjoratifs, chauvins utilisés par les
occidentaux depuis la création du mot en 1902 par le théoricien militaire américain Alfred Mahan
pour définir et délimiter cette zone de théâtre militaire. Il relègue des zones en périphérie afin de
confirmer la centralité de l’Europe. C’est en effet « proche » ou « moyen », vu d’Europe, à partir de
l’Europe. Mais il y a un autre motif tout aussi morbide, c’est celui de créer une division idéologique
dans la tête des personnes pour éloigner d’eux l’idée de l’union, de la fédération, de la
confédération. Comment expliquer que toute l’Europe et l’Amérique du Nord distants de 10.000 km
se retrouvent dans une seule région appelée OCCIDENT ? Alors que du Liban à l’Inde en
seulement 1500 km on passe du proche Orient au Moyen-Orient et du Moyen-Orient à l’Asie.
Comme si le Liban n’était pas en Asie. C’est ce qui va expliquer que toutes les fédérations de pays
qui ont été créées après les indépendances de ces pays, ont suivi cette logique coloniale de la
division. Un libanais ne s’imagine pas dans la même union continentale qu’un indien parce qu’il est
convaincu de ne pas habiter le même continent. Voilà pourquoi la Ligue Arabe est une entité
affaiblie dès sa création par cette anomalie d’être un regroupement ethnique et non continental. Elle
se trouve pour cela, à la merci des européens à l’origine de sa création. Le nivellement sur les
positions de l’Occident dans les crises libyenne en 2011 et syrienne en 2012 sont là pour le
prouver. Depuis quelques années, des mouvements de prise de conscience ont vu le jour et, un
peu partout, ont été bannis par les asiatiques. Les termes de Proche-Orient et Moyen-Orient, sont
remplacés par des mots plus raisonnables comme Asie de l’Ouest ou Asie du Sud-Ouest.
Désormais, même les Anglo-saxons ont compris la bêtise d’une telle appellation et ont banni de leur
vocable l’expression Near-Orient (Proche-Orient). Ce ne sont plus que les universitaires, politiciens
et médias français qui utilisent encore cette expression de Proche-Orient.

- Certains medias français et britanniques tentent le vieux rêve colonial de séparer l’Egypte de
l’Afrique et c’est pour cela qu’ils vont systématiquement classer l’Egypte au Proche-Orient pour les
Français et au Moyen-Orient pour les Britanniques. D’autres vont encore plus loin et étendent le
Moyen-Orient jusqu’au Maroc, même si c’est ridicule, ils ont pour le moins la consolation d’avoir
contribué à morceler l’Afrique au-delà du doute raisonnable.

- En 2011, les mêmes médias ont inventé le mot « printemps arabe », pour définir un mouvement sur
le sol africain, en Tunisie et jamais ils n’ont utilisé le mot printemps africain. Ce n’est pas par oubli
ou par ignorance, tout est bien calculé.

- La notion de Nord et Sud du monde est complètement fallacieuse, fausse, trompeuse. La raison
voudrait que le monde soit divisé en deux parties par l’équateur, les parties situées d’une et de

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l’autre de l’équateur s’attribue la dénomination de Nord d’un côté et Sud de l’autre. Dans cette
logique purement mathématique, les ¾ de l’Afrique seraient situés dans l’hémisphère Nord. Ainsi, le
Tchad, le Sénégal, l’Ethiopie, le Ghana, le Cameroun, le Soudan etc… qui sont des pays situés
géographiquement au dessus de l’Equateur, sont dans l’hémisphère Nord, alors que la Zambie, le
Madagascar, l’Angola, le Mozambique etc… situés de l’autre côté de l’Equateur sont dans
l’hémisphère Sud. Mais la géographie officielle créée par le système dominant dit de l’Occident a
artificiellement inventé un Nord et un Sud qui n’existe que dans nos têtes tel que la propagande
nous a habitués. Ainsi elle a assigner des adjectifs laudateurs, flatteurs, élogieux pour le premier,
ce fameux Nord et complètement irrespectueux, injurieux et vexants pour le second appelé Sud.
Ainsi, selon ces variables immuables, le Nord est riche quoi qu’il advienne ; il y a deux siècles il était
déjà considéré « développé » alors même qu’il n’y avait ni électrification des villes, ni routes
bitumées, ni hôpitaux, ni téléphone etc… Comme le ridicule ne tue pas, on a inventé un nouvelle
variable intermédiaire pour des pays qu’on attendait pas dans le cercle vertueux des pays bénis :
« pays émergeants », ils peuvent tout faire, ils ne seront jamais « pays développés », car c’est un
titre qu’on acquiert par transmission de sang et non de l’effort. Il s’agit d’une technique déjà
inaugurée en Afrique du Sud par les racistes du système de l’apartheid en créant un parlement pour
les Métis, les Mulâtres et les Indiens, comme une zone tampon de sécurité pour se protéger des
autres plus nombreux et réputés moins vertueux.

D- LES FAUSSES CARTES GEOGRAPHIQUES DU MONDE

La carte géographique officielle du monde est celle réalisée en 1569 selon la projection dite de Mercator
(du nom de son auteur, le Belge Gerardus Mercator), est une carte fausse. Lorsqu’il a fallu trancher pour
utiliser par exemple la carte géographique de Gall ou celle de Peter plus proche de la réalité, et corrigeant
les erreurs de Mercator, le gouvernement américain a choisi la carte erronée et pour cause : c’est celle qui
fait la part belle à l’Occident et endommage les pays non occidentaux, comme l’Afrique, l’Amérique du Sud
et l’Asie. Sur les cartes officielles utilisées partout dans le monde y compris en Afrique, voici quelques
exemples de malignités :

1- Le Groenland apparait plus grand que l’Afrique alors que cette dernière est 15 fois plus grande dans
la réalité.
2- Le Cameroun semble avoir la même grandeur que la Suisse alors qu’en réalité, le Cameroun est
11,5 fois plus grand que la Suisse qui avec ses 41.277 km2 n’atteint pas la dimension de l’une des
10 provinces du Cameroun (475.000 km2)
3- La Finlande et tous les pays scandinaves semblent plus grands que l’Inde alors qu’en réalité, l’Inde
avec ses 3.287.263 km² (2,3% des terres émergées) est 10 fois plus grande que la Finlande avec
ses 338.424 km2 (0,23% des terres émergées)
4- L’Allemagne semble le double du Mozambique, alors que dans la réalité, l’Allemagne avec ses
357.114 km² est moins de la moitié du Mozambique qui a 801.590 km2
5- La Belgique semble plus grande que le Sénégal. Mais en réalité, le Sénégal avec ses 196.722 km²
est presque 6 fois et demi supérieur à la Belgique qui n’a que 30.528 km².
6- La France semble avoir la même dimension que le Mali. Pourtant, dans la réalité, avec ses
1.241.238 km², le Mali a une superficie double de celle de la France qui n’en compte que 640.294
km².
7- L’Europe semble plus grande que la Chine alors qu’en réalité, avec ses 9.596.961 km2 la Chine est
presque le double de toute l’Europe d’est en ouest et représente 6,4% des terres.

L’Afrique est un très grand continent, avec ses 30.418.873 km², représentant les 6% de la terre et 20,3%
des terres émergées. Alors que les 46 pays de l’Europe totalisent une superficie de 5.917.619 km², c’est-à-
dire que l’Europe entière, du Portugal à l’Ukraine est 4,4 fois plus petite que l’Afrique. Pourtant, dans
l’imaginaire collectif, les Africains sont convaincus d’être 10 fois plus petits que l’Europe, de disposer moins
d’espace vital que les Européens, ce qui n’est pas vrai du tout, comme nous venons de le voir. Voilà
pourquoi en plus d’un climat très favorable, c’est à l’Afrique de nourrir l’Europe et d’en tirer un profit
conséquent et non l’inverse.

E- CONSEQUENCES POUR L'AFRIQUE

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Grâce à cette carte à première vue anodine, l'Europe a réussi à installer dans la tête des africains une
acceptation de leur supposée supériorité. L'enfant africain qui regarde une carte géographique sur laquelle
l'Europe est au dessus et l'Afrique en dessous, intériorise l'infériorité africaine vis-à-vis de l'Europe. Parce
qu'il est naturel que l'instinct de cet enfant le pousse à comprendre que l'aspiration d'une personne c'est de
grandir et grandir veut dire partir du bas vers le haut, grandir veut dire quitter la marche sur les 4 pattes
pour se mettre debout, grandir veut aussi dire, partir de ce Sud prétendument pauvre, démuni, meurtri en
bas vers le nord en haut, symbole de réussite et du bien-être.

Pour défendre un continent, il faut l'aimer et pour aimer l'Afrique, il faut avoir la capacité intellectuelle de
mettre comme priorité la déconstruction du conditionnement mental dans lequel presque toute la
population se trouve.

Lorsque j'étais étudiant en Italie, en 1987, j'avais réalisé un test avec mes camarades italiens. J'avais pris
une carte du monde que j'avais retournée et réinscrit les noms des pays à l'endroit, sur la carte renversée.
Tous m'ont dit que ce n'était pas normal et quand je leur faisais remarquer que la terre était ronde, presque
tous sans réfléchir me répondaient que "mais l'Afrique ne peut pas être au dessus de l'Europe" et lorsque
je demandais "pourquoi ?" la réponse était tout aussi surprenante "parce que l'Afrique est plus pauvre". Ce
qui veut dire que pour un jeune européen, avoir une carte du monde où l'Europe est placée au-dessus de
l'Afrique est une confirmation de sa conviction profonde selon laquelle, la forte Europe ne peut que dominer
la pauvre Afrique et donc avoir son trophée même sur la carte géographique et être mise en haut et
l'Afrique en dessous.

Quelques années plus tard, lorsque j'ai créé ma première entreprise en République Populaire de Chine, en
1998, j'ai fait une découverte qui, à première vue, n'avait rien de spécial, mais à force d'y penser m'a été
tout aussi bouleversante. Et c'est que la carte géographique que nous utilisions n'avait rien à voir avec
celle utilisée en Europe. Elle avait été revisitée avec la Chine au centre du globe terrestre et tout le reste
autour, de simples satellites. Et lorsque j'ai tenté de demander à mes collaborateurs chinois s'ils ne
croyaient pas que cette carte était un peu bizarre, ils m'ont candidement répondu que c'est le contraire qui
aurait été bizarre parce que selon eux, la Chine était au centre du globe terrestre, à équidistance de
l'Afrique et l'Europe à gauche et les deux Amériques à droite. J'ai passé 10 ans en terre chinoise pour
comprendre que ma prétendue bizarrerie de la carte géographique montrait l'importance des symboles,
même les plus insignifiants, dans la construction mentale de la fierté d'un peuple. Donner la fierté à un
peuple n'est pas le résultat d'un simple slogan répété plusieurs fois, mais un sérieux travail de géostratégie
pour comprendre en quoi nous sommes le souffre-douleur d'un autre peuple et en quoi nous sommes le
paravent du bonheur et de la fierté d'un autre peuple. Ensuite nous devons prendre les décisions qui
s'imposent pour, d'abord, démonter le pessimisme que l'autre nous a imprimé, avant même de mettre sur
pied les mécanismes devant porter à la noblesse tout un peuple. La pédagogie de cette déconstruction
peut se révéler salutaire dans la prise de conscience effective, dès lors que les bénéficiaires sont associés
à tous les niveaux du démontage, parce que convaincus du bien fondé de leur naïveté.

F- QUELLES LEÇONS POUR L’AFRIQUE ?

Il y a 25 ans que j’ai adopté Giordano Bruno, philosophe de la renaissance italienne, comme mon maître à
penser. Ses écrits m’ont permis de grandir intellectuellement, son courage d’assumer ses actes m’a
convaincu d’oser aller contre la vague, pour faire accéder l’Afrique à un lendemain juste ; sa persévérance
à transmettre ses connaissances contre vents et marrées m’a insufflé l’audace morale d’affronter la
compromission de la médiocrité généralisée pour communiquer aux jeunes les facettes cachées d’un
monde construit sur le mensonge. Pour accéder à la connaissance au XVème siècle, il fallait se faire prêtre.
Bruno l’a fait. Mais dans sa chambre d’étudiant, d’emblée, il enlève toutes les images de saints, recevant
les foudres de l’administration ecclésiastique. Il fait pire : il conteste la virginité de Marie, il fustige la Sainte
Trinité, base doctrinale de l’Eglise catholique. Ce qui n’empêchera pas qu’il soit ordonné prêtre en 1573. Il
fait alors semblant d’être un dominicain modèle, mais parallèlement, il se cultive, il lit tout, surtout les textes
interdits par l’Eglise, il retient beaucoup. Pour arriver à sa lucidité dans la critique, il a rencontré un homme
qui l’a aussi façonné, Giordano Crispo, son maître en métaphysique, à qui, il rendra un hommage
exceptionnel : il va se défaire de son prénom chrétien de Filippo pour adopter définitivement celui son
maître Crispo, devenant ainsi Giordano Bruno et non plus Filippo Bruno. A la lecture de sa sentence, d’être
brûlé vif sur le bûcher, il va déclarer : « Vous éprouvez sans doute plus de crainte à rendre cette sentence

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que moi à la recevoir ». En effet, un autre italien qui a 36 ans au moment des faits prendra le flambeau de
la rébellion scientifique et intellectuelle : Galilée, à partir des travaux de Bruno, osant soutenir que la Terre
tourne autour du Soleil et non l’inverse. « Et pourtant elle tourne » dira-t-il à sa condamnation à vie à 70
ans en 1633.

Au XXIème siècle, l’Afrique se trouve dans la même situation idéologique de l’Europe du XVIème siècle. Le
système dominant a fait de l’Afrique une victime désignée. Et la propagande distillée contre l’Afrique prend
des chemins insoupçonnables. La renaissance africaine viendra des Bruno, de beaucoup de Bruno,
capables de se former et se cultiver à outrance, hors des sentiers tracés par le système dominant et sans
limite pour avoir enfin l’intelligence d’entrer en dissidence, d’entrer en rébellion culturelle et indiquer la vraie
voie du progrès humain en Afrique et non ce cirque permanent de la mesquinerie intellectuelle et de
l’insuffisance morale.

Lorsqu’en Afrique, dans toute l’Afrique sans aucune exception, des enseignants transmettent aux jeunes
les informations fausses d’une carte géographique faite sur mesure pour empêcher l’émergence d’une
fierté africaine et sud-américaine, ils commettent une faute grave sur le plan de l’éthique avant même de
l’être sur le plan historique.

Lorsqu’un enseignant dit à ses élèves et étudiants que l’Afrique est un continent pauvre alors même qu’il
sait que ce n’est pas vrai en absolu, il participe à transmettre le virus de la destruction de la fierté africaine,
en faisant le jeu d’aider d’autres peuples endettés, très endettés à continuer à revigorer leur population en
s’autoproclamant pays riches, pays développés, pays démocratiques etc… alors que tous ces mots sont
tout aussi relatifs qu’insignifiants.

10/02/2012

Jean-Paul Pougala
(www.pougala.org)

N.B : Des accords très positifs ont été conclus avec des Ministères de l’éducation de certains pays africains
pour introduire dès septembre 2012 prochain dans les écoles primaires et secondaires de ces pays, une
carte du monde de la projection de Gall-Peters et retournée pour donner au continent africain la place qu’il
mérite même dans une discipline en apparence anodine comme la géographie. Pour les autres, elle sera
très probablement livrée avec le Tome 2 de ce Manuel de Géopolitique africaine.

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Editorial du 12/01/2012

Après avoir tenté sans succès de convaincre la Chine à ne plus investir en Afrique,
l'Union Européenne tente un nouveau coup de poker, en changeant de thèmes,
tout aussi bidons que les précédents (Gouvernance et Environnement), mais en
continuant d'insister que la Chine ne connait pas l'Afrique et les Africains et
qu'elle est mieux placée pour aider la Chine à bien faire en Afrique. Question : les
Africains qui continuent de critiquer la Chine comprennent-ils qu'ils relayent la
propagande de l'Occident dont le but ultime est celui prouver aux chinois que les
Africains n'ont pas le cerveau pour mériter un tel risque et donc décourager la
Chine justement ? Lisez plutôt cet article de Star Africa du 21/12/2011 :

La Chine en Afrique : intérêts et pratiques.

Malgré quelques limites, le succès de la stratégie de la Chine en Afrique est


indéniable. Face à l’offensive chinoise et à ses succès, les autres partenaires du
continent africain ont réagi. L’Union européenne a pris la décision de mettre en
place des échanges de haut niveau avec les autorités chinoises. Les instances
européennes parient sur le fait que la Chine a autant intérêt que l’Europe à un
développement stable et durable du continent africain. Ce faisant, l’UE pense que,
plus la Chine s’engagera sur le continent, plus elle sera contrainte à réviser ses
positions en s’impliquant davantage sur les questions de gouvernance et
d’assainissement de l’environnement des affaires. Bruxelles veut associer les
autorités chinoises à ses réflexions et à ses actions en termes de développement.

De son côté, la RPC est consciente de son manque d’expertise et de la nécessité


d’adapter ses modèles aux contextes africains. Cette prise de conscience s’est
trouvée renforcée par plusieurs facteurs. Les premiers revers sur le continent et
les vagues de critiques africaines dénonçant le néocolonialisme chinois ont
beaucoup marqué les autorités chinoises. De plus, la Chine cherche aujourd’hui à
se présenter sur la scène internationale comme une puissance responsable. Bien
que limitée, on observe une évolution des positions chinoises sur certains dossiers,
notamment sur le Soudan.

Une récente initiative vise à créer un dialogue tripartite Afrique-Chine-Union


européenne. Ce dialogue doit s’insérer dans les nombreuses initiatives et
dialogues déjà existants : dialogues sino-européens, sommets Chine-Afrique et
sommets Union européenne-Afrique (doublés par les sommets France-Afrique,
sommets de la Communauté des Pays de Langue Portugaise, Commonwealth, etc.).
La Commission européenne a proposé une série de domaines où le dialogue
tripartite pourrait rapidement conduire à des résultats concrets : la paix et la
sécurité, le secteur des infrastructures, la gestion durable des ressources
naturelles, l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Plusieurs sujets demeurent toutefois difficiles à aborder car ils touchent au


fondement même des divergences idéologiques entre Pékin et les Européens. La
RPC tend à refuser la définition de normes « universelles », en matière sociale et
environnementale par exemple. Dans des secteurs précis (prêts bancaires,
infrastructures), la Chine a aujourd’hui développé ses propres normes. L’Exim
Bank, pour l’octroi de prêts, affirme ainsi appliquer ses propres standards, définis
en accord avec la législation des pays concernés.

Toutefois, l’échec de certains projets (au Nigeria, en Angola), l’apparition de listes


noires d’entreprises chinoises auprès des bailleurs de fonds ou encore la faiblesse
des ressources locales (humaines et matérielles) pour le développement de plans
économiques sur le long terme vont nécessairement conduire les autorités et
entreprises chinoises à exiger de plus en plus de conditionnalités et de garanties à
leurs prêts ou projets d’investissements. On observe par ailleurs que les Etats
disposant d’importantes ressources financières (Algérie, Angola, Nigeria) refusent
de se laisser enfermer dans un tête-à-tête avec Pékin.

Par ailleurs, la plupart des entreprises chinoises n’ont aucune expérience africaine.
Elles ont souvent développé un modèle de développement de leurs activités
qu’elles appliquent uniformément à travers le monde. Habituées à négocier des
contrats avec les autorités du pays, elles se rendent peu à peu compte de la
faiblesse de certains Etats africains. Les cercles des pouvoirs africains ont parfois
du mal à obtenir que leur administration mette en application les accords signés.

Face à la Chine, l’une des stratégies des grandes entreprises occidentales pourrait
consister à afficher un plus grand respect des normes, notamment sociales et
environnementales, qui répond aux attentes des populations africaines. C’est
notamment l’exemple du projet « badge of excellence » proposé par de grandes
entreprises minières occidentales auprès de l’ONU. Ce type d’initiative permet à la
fois d’améliorer l’image de ces grandes compagnies occidentales ayant eu des
relations parfois difficiles avec les pays africains, mais également d’exercer une
pression sur la RPC confrontée à la nécessité à son tour de faire évoluer son
système de normes, et par voie de conséquence, de tarification. La RPC est en
effet dans la ligne de mire des ONG protectrices de l’environnement mais aussi
sous la surveillance de plus en plus forte des sociétés civiles.

La question de la pertinence du principe de conditionnalité doit être également


posée. Du côté chinois, on met en avant un partenariat sans conditionnalité, à
l’exception de la reconnaissance du principe de la Chine unique. Du côté
occidental, le principe de conditionnalité a lié l'aide au développement à la
satisfaction d'une série de conditions politiques (démocratisation) et économiques
(bonne gouvernance, libéralisation des économies). Jusqu’au début des années
1990, la politique africaine de la France était plutôt caractérisée par un certain
pragmatisme. Le discours de La Baule du président Mitterrand annonçait un
changement de cap mais les résultats n’ont pas été concluants.

La France est fréquemment prise à partie par les populations africaines à cause du
décalage entre son discours officiel pro-démocratique et son soutien à certains
régimes autocratiques. Alors que la conditionnalité démocratique est mise en
avant, la France ne dispose d’aucune structure officielle pour assurer la promotion
de valeurs démocratiques. Entre l’Union européenne et les pays ACP, le
renforcement de ces conditionnalités politiques s’est effectué à travers les
négociations des accords de Lomé (III et IV notamment) et Cotonou. Le principe de
conditionnalité était censé être universel, force est de constater qu’il ne concerne
que des pays en position de faiblesse face aux négociateurs européens. Ce principe
a été de fait abandonné dans les négociations avec d’autres régions ou pays du
globe (pays du golfe persique, Chine, Russie, etc.).

Pourtant, la nature de la présence chinoise en Afrique, et notamment l’absence de


respect d’un niveau minimum de normes, en particulier sociales et
environnementales, dépendent également beaucoup de la nature des différents
régimes africains avec lesquels la Chine travaille. D’une manière générale, les
progrès de la démocratie et l’existence d’une véritable société civile nuisent à la
marge de manœuvre de Pékin ou des entreprises chinoises.

Au niveau des conditionnalités économiques portées par les institutions


financières internationales, les succès n’ont pas été flagrants. Les vagues de
privatisation et de libéralisation imposées par les plans d’ajustements structurels
ont contribué à l’affaiblissement des Etats africains. Ceux-ci ne disposent plus des
moyens d’assurer leur autorité et leur rôle d’amortisseur de crises. Plusieurs
rapports ont pointé du doigt le manque d’impact et l’irrationalité des
conditionnalités imposées par le FMI et la Banque Mondiale.

En avril 2006, le Royaume-Uni avait temporairement suspendu sa contribution à la


Banque mondiale pour protester contre la faiblesse des réformes engagées par la
Banque en ce qui concernait les conditionnalités. Le secrétaire britannique en
charge du développement, Hillary Benn, remettait en cause le fait que les
institutions financières internationales puissent s’ingérer dans les affaires
intérieures des pays aidés.
La crise économique mondiale de la fin 2008 et les réponses qui lui ont été
apportées dans les pays du Nord et émergents ont provoqué un sentiment
d’injustice parmi les populations africaines. Les pays occidentaux se sont octroyés
des traitements de choc (nationalisation, dettes, plans de relance) qui avaient été
refusés aux pays africains dans les années 1980-90. Les conditionnalités ont volé
en éclat et le continent africain est frappé par ricochet (chute des cours de
matières premières, baisse de l’aide au développement, baisse des
investissements) par la crise d’un système financier mondialisé auquel il était très
faiblement connecté.

Tous ces évènements contribuent à créer un climat propice pour réellement


repenser les conditionnalités de l’aide au développement. La Chine est très
soucieuse de son insertion « pacifique » sur la scène internationale. Les autorités
chinoises sont donc très sensibles à leurs relations avec les organismes
internationaux et le poids qui leur est accordé en leur sein. L’émergence de la
Chine comme un acteur international majeur, avec un système de normes et de
références propres, provoque des réactions de méfiance de la part des autres
acteurs qui attendent des gages de bonne volonté de la part de Pékin. La RPC
essaie ainsi d’ouvrir un dialogue avec ses partenaires au sein des organismes
internationaux. Il y a donc de réelles possibilités de dialoguer avec les autorités
chinoises sur les questions de gouvernance et de normes.

C’est également la perception de l’Afrique en Europe qui doit être revue. Le


continent africain, notamment les pays de la zone francophone,
traditionnellement partenaires de la France, est souvent perçu comme un fardeau
économique. Cette image est véhiculée dans les médias depuis plusieurs
décennies. Pourtant, depuis le début des années 2000, l’ensemble du continent a
connu un cycle de croissance tiré entre autres par la hausse des prix des matières
premières et le boom des télécommunications. Le continent africain reste le moins
développé du monde mais dispose d’un grand potentiel.

Les pays émergents ne s’y trompent pas puisqu’ils multiplient les accords
économiques avec les pays africains. Le nombre de sommets impliquant l’Afrique
s’est considérablement accru (Chine, Inde, Corée du Sud, Turquie, Japon, Brésil,
Amérique latine, etc.). Cet intérêt généralisé a permis la mise en chantier d’un
grand nombre de projets dans le secteur des infrastructures, qui ont eu des effets
démultiplicateurs de croissance, mais également dans le secteur agricole.
D’immenses espaces de terres arables sont encore disponibles en Afrique, qui
excitent les convoitises de grands groupes agroalimentaires venus du monde
entier, y compris chinois. La croissance démographique et l’urbanisation du
continent sont aussi des éléments qui devraient intéresser les investisseurs par le
potentiel de marché qu’ils représentent.

L’environnement des affaires s’améliore lentement avec des signes positifs : la


mise au point du code des affaires OHADA va dans la bonne direction. Pour la
première fois, d’après le rapport de la Banque Mondiale Doing Business, c’est un
pays africain qui a lancé le plus de réformes économiques en 2009 (le Rwanda).

De plus, les gouvernements africains collaborent et s’organisent pour créer un


environnement favorable à l’afflux d’investissements étrangers. Conscients des
problèmes que pose le morcellement du continent par rapport à l’ampleur des
chantiers à mener (infrastructures sous-développées, budgets nationaux réduits,
marchés fragmentés), les organisations régionales prennent de plus en plus
d’initiatives pour la gestion de l’environnement économique : UEMOA, COMESA,
SADC.

Il est dans l’intérêt des investisseurs chinois comme occidentaux que


l’environnement des affaires dans les pays africains s’améliore. On note ainsi une
multiplication de déclarations des autorités chinoises à l’attention de leurs
entreprises, enjoignant à celles-ci de se convertir à des pratiques responsables.
Toutefois, au-delà de la rhétorique, la prise de conscience de vraies difficultés est
évidente. Les acteurs chinois se rendent compte de la faiblesse de la plupart des
états africains, de leurs difficultés à faire respecter leurs engagements ou à
étendre leur influence à l’ensemble de leurs territoires. Les questions de
gouvernance seront donc certainement mieux prises en compte par Pékin, en
partenariat avec d’autres acteurs.

© copyright StarAfrica.com

Source : http://www.starafrica.com/fr/actualites/detail-news/view/la-chine-en-
afrique-interets-et-prati-209955.html

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Editorial du 10/01/2012

ET SI LA DEMOCRATIE N’ETAIT QU’UNE FARCE ?

A cette question vient de répondre par le OUI, le nouveau premier Ministre


Italien Mario Monti qui est arrivé au pouvoir par un coup d’état (selon son
prédécesseur Silvio Berlusconi), donc sans être élu et qui est
paradoxalement en train de faire comprendre à la population de tout un
pays, l’inutilité des politiciens de carrière.

Pour commencer, il a renoncer à ses deux salaires du Chef du


Gouvernement et du Ministre de l’Economie. A la fête de nouvel an qui a
organisé à Palazzo Chigi (siège du Président du Conseil Italien), ils étaient
10 convives lui, son épouse, ses deux enfants et les petits enfants. C’est
son épouse qui a fait la cuisine. C’est encore elle qui est allée dans 3
magasins de Rome acheter le nécessaire pour ce réveillon en famille. Au
menu, il y avait saucisson cuit et lentilles.

La cerise sur le gâteau : tous les membres de sa famille ont dormi à l’hôtel
Nazionale de Rome à la charge de chaque membre de la famille. Rien à la
charge du contribuable, ou presque. Mario Monti nous le dit avec humour
dans son communiqué qui sonne comme un pied de nez aux politiciens de
profession : « Le nombre relativement élevé de convives (10) a pu
entraîner des coûts légèrement supérieurs d'électricité, gaz et eau » Le
diner qui a débuté le 31/12/2011 à 20H et ils sont tous allés se coucher à
00:15' du 1/1/2012.

Lisez plutôt cette dépêche AFP:

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Austérité en Italie: Mme Monti a préparé elle-même le repas de la Saint-


Sylvestre

(AFP) – 5/01/2012

ROME — Le président du Conseil italien Mario Monti a défendu jeudi le train


de vie austère qu'il s'est fixé, en affirmant à un sénateur de la Ligue du
Nord que sa femme avait préparé et servi elle-même le repas de la Saint-
Sylvestre où n'était conviée que sa famille.

Dans un communiqué, le chef du gouvernement, qui a imposé une sévère


cure d'austérité aux Italiens, a tenu à répondre dans le détail à ce sénateur
du mouvement populiste passé dans l'opposition.
Roberto Calderoli, connu pour ses déclarations provocatrices, s'était
interrogé sur d'hypothétiques agapes de M. Monti aux frais du contribuable,
le 31 décembre.

Le style de vie austère de M. Monti contraste avec celui de M. Berlusconi


que soutenait précisément la Ligue du Nord.

Avec la touche d'humour sobre qui est sa marque, M. Monti exprime "sa
gratitude" à M. Calderoli, soulignant qu'à son avis aussi, il serait "inopportun
et insultant envers les citoyens d'organiser une fête en utilisant des
structures et du personnel de l'Etat".

M. Monti, qui a annoncé dès son arrivée au gouvernement renoncer à titre


personnel aux rémunérations de président du Conseil et de ministre de
l'Economie (il cumule les deux fonctions), a démenti qu'il y ait eu "des
festivités au Palais Chigi", siège de la présidence du Conseil. Un "simple
repas de caractère privé" s'est tenu "dans l'appartement, résidence du
président du Conseil".

"Elle a duré de 20h00 à 00h15. Etaient présents Mario Monti, sa femme,


leur fille et leur fils, avec les conjoints, une sœur de Mme Monti avec son
époux, quatre petits enfants des Monti, âgés d'un an et demi à six ans", a
précisé le communiqué.

Tous les invités résidaient "naturellement à leurs frais" dans un hôtel


proche. Le coût du repas, très conforme à la tradition italienne, avec
tortellini, lentilles, cotechino (saucisses bouillies) et dessert, "a été à la
charge" de M. Monti.

Mme Monti a fait les courses dans différents magasins puis "le repas a été
préparé et servi à table" par elle, ce qui exclut "des dépenses directes ou
indirectes en personnel".

De nouveau avec un mélange d'humour et sérieux, M. Monti dit "ne pouvoir


exclure que le nombre relativement élevé de convives -dix-, ait pu entraîner
pour l'administration du Palais Chigi des coûts légèrement supérieurs (...)
d'énergie électrique, gaz et eau".

M. Monti, a encore rappelé le communiqué, évite dès qu'il le peut d'utiliser


les voitures de l'Etat, et se rend en train à son domicile de Milan.

Copyright © 2012 AFP. Tous droits réservés,


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Su le plan professionnel, il vient de s’attaquer au problème longtemps éludé


par les vrais politiciens de toucher aux riches. Cela s'appelle les "faux
pauvres d’Italie", en visant

durant les fêtes de Noël, Cortina d'Ampezzo, la station de sport d’Hiver la


plus huppée d’Italie où une chambre d’hôtel coute 5000 € la nuit. 42 de ses
250 occupants déclaraient au fisc italien moins de 20.000 €/an. Combien
sont les gouvernements Européens qui ont le courage de s'attaquer aux
riches pour les obliger à respecter la loi ? A la fin, cette démocratie, n'est-ce
pas une véritable tromperie pour les pauvres ?

Lisez plutôt cette dépêche REUTERS parue dans La Tribune.fr :

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BUDGET - 05/01/2012 | 17:12 - 481 mots

Le gouvernement italien s'attaque à la fraude fiscale


Des dizaines d'inspecteurs du fisc italien ont effectué des contrôles positifs
dans la station huppée de Cortina d'Ampezzo.

Copyright Reuters

Au cours de sa conférence de presse de fin d'année, le 29 décembre


dernier, le président du Conseil Mario Monti avait averti : "nous avons mis à
disposition des services fiscaux des instruments qu'ils n'avaient jamais eus
pour mener une lutte quotidienne contre l'évasion fiscale". Coïncidence ?
Moins de vingt-quatre heures plus tard, à la veille du réveillon, quatre-vingt
inspecteurs de la brigade financière ont débarqué au petit matin dans les
rues de la très réputée station de ski de Cortina d'Ampezzo, sorte de
Courchevel des Dolomites. "C'était un contrôle de routine", a minimisé le
directeur de l'agence des recettes Luigi Magistro. Il n'empêche.

Alors que le successeur de Silvio Berlusconi a demandé de lourds sacrifices


à ses concitoyens à travers notamment une hausse des taxes et une
réforme des retraites, l'opération "Jour de l'an" à Cortina d'Ampezzo
apparaît comme la preuve tangible que le nouveau gouvernement entend
faire partager l'effort à tous, y compris aux fraudeurs. Et cela dans un pays
où l'on estime que 120 à 130 milliards d'euros échappent chaque année
aux caisses de l'Etat.
A Cortina, l'opération a d'ailleurs porté ses fruits. Sur 251 voitures de grosse
cylindrées contrôlées, dont quelques Ferrari et Maserati, les inspecteurs ont
pu constater que 42 propriétaires déclarent des revenus inférieurs à 30.000
euros bruts par an. Seize autres disposent de moins de 50.000 euros
annuels. A ces chiffres il faut ajouter 119 de ces voitures appartenant à des
entreprises affichant officiellement des budgets en déficit ou inférieurs à
50.000 euros annuels. Quant aux 35 commerçants contrôlés, ils ont
miraculeusement connu une journée exceptionnelle, en termes de recettes,
grâce à la présence des militaires de la brigade à leurs côtés. Incités à
délivrer des tickets de caisse à leurs clients, les bars ont ainsi vu leur chiffre
d'affaires augmenter de 104% par rapport à la veille, les restaurants de
110% et les bijoutiers ont multiplié leurs ventes par quatre par rapport au
30 décembre 2010.

Dans le caveau d'une boutique de luxe, les inspecteurs ont découvert de la


marchandise pour une valeur de 1,6 million d'euros sans justification
fiscale. La brigade financière espère que l'opération servira de dissuasion
pour tous les contribuables indélicats alors que les derniers chiffres
indiquent que 42% des propriétaires de yacht déclarent gagner un salaire
d'ouvrier ou encore que 518 Italiens possèdent un avion ou un hélicoptère
privé bien qu'ayant officiellement des revenus ne dépassant pas 20.000
euros annuels.

Mais l'intervention de Cortina d'Ampezzo a aussi suscité des critiques. Le


président des hôteliers locaux s'est plaint des conséquences pour le
tourisme : "cela va favoriser d'autres stations alpines, de la France à
l'Autriche". "C'est une opération de propagande", s'est également indigné
Fabrizio Cicchitto, président du groupe parlementaire du Pdl, le parti de
Silvio Berlusconi. En 2004, ce dernier, alors président du Conseil avait, il est
vrai, expliqué : "quand les impôts sont excessifs, il est juste de frauder le
fisc."

Source :

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20120105trib0006759
19/le-gouvernement-italien-s-attaque-a-la-fraude-fiscale.html

QUELLES LECONS POUR L'AFRIQUE ?

La sobriété des politiciens ou de toute personne qui a décidé de servir le


peuple doit être la marque de fabrique présente à l'esprit de toute la
population afin qu'elle exige des comportements, en ligne avec le niveau de
richesse ou de misère du pays.

Mario Monti est rentré chez lui à Varese en prenant le train payé de sa
propre poche.
Est-il exagéré d'exiger de nos politiciens tout au moins de faire croire d'être
proche de la population qu'ils prétendent servir, et de compatir avec les
moins nantis d'entre elle, en évitant un tel étalage d'abondance comme
pour les narguer.

En Corée du Sud, lorsqu'un citoyen achète une berline allemande, le


lendemain, le fisc frappe à sa porte pour vérifier si cette dépense est
compatible avec ses dernières déclarations de revenu. L'Afrique est en train
de s'enrichir très vite. Etre certain que tout le monde paye les taxes, et en
fonction de son revenu, n'est-ce pas la seule et véritable garantie que les
richesses seront équitablement partagées par toute la population ?

En Chine, aucun fonctionnaire ne peut effectuer le moindre voyage à


l'étranger sans l'accord de son ministère de tutelle après la motivation des
bénéfices pour la communauté d'un tel déplacement et les justificatifs de sa
complète prise en charge financière. N'est-ce pas là, une manière pour
protéger les fonctionnaires d'un pays de la corruption ? Lorsqu'un
fonctionnaire qui gagne 150.000 Fcfa/mois (229€) c'est-à-dire 1.800.000
F/an (2.744€) passe chaque été ses vacances en France ou en Angleterre
avec un billet d'avion Aller-Retour en haute saison de 1.312.000 Fcfa (2000
€), a-t-on besoin de passer par 4 chemins pour prouver qu'il n'a pas tout dit
au fisc sur son train de vie ? Lorsqu'un contribuable dépense 20 millions de
Fcfa pour célébrer des funérailles ou un mariage, avec un conteneur de
liqueur qui vient tout droit de l'Irlande ou de la France, a-t-on besoin de
passer par mille chemins pour lui vérifier combien il a payé au Fisc pour ses
dernières déclarations de revenu ?

Le Président du Conseil Italien Mario Monti nous prouve que la lutte contre
la corruption et l'évasion fiscale est une question de volonté politique. Dans
les 90% de cas, il suffit de traquer le train de vie de chacun et le comparer
avec le revenu déclaré pour savoir qui fraude, qui corrompt, qui est
corrompu etc. Pour le faire, on a besoin d'un état fort et l'état fort n'est pas
nécessairement celui qui a réalisé la meilleure élection du monde. La Chine
est là pour nous le prouver. Mais aussi les moyens mis à la disposition de la
brigade financière italienne pour lutter efficacement contre l'évasion fiscale
et la corruption par un gouvernement non élu comme celui de Mario Monti
sont sans commune mesure avec ce que des années de gouvernements
démocratiquement élus avaient pu faire. L'Afrique doit éviter de se distraire
par des questions d'élections interminables pour se concentrer aux
véritables problèmes de la population. Si le peuple est médiocre, ses
dirigeants le seront, qu'ils soient élus ou non élus pour gérer les affaires
publiques. Si le peuple est éveillé, il saura être suffisamment rigoureux pour
exiger des comportements de sobriété, et moralement irréprochables de la
part de ses gouvernants.

10/01/2012

Jean-Paul Pougala
Editorial du 24/11/2011

LA CHINE, MEILLEURE ALLIEE STRATEGIQUE DE L'AFRIQUE

le cas du Cameroun et de la Côte d'Ivoire

de Jean-Paul Pougala

Les 12 derniers mois ont été très intenses sur le continent africain avec
d'importantes élections qui ont suscité beaucoup d'intérêts même hors
d'Afrique, parce que l'issu de chacune d'elle marquait les nouvelles frontières du
partage des zones d'influence qui sont en train de se renégocier entre les anciens
maîtres du monde, l'Occident et le nouveau, la Chine. En paraphrasant un
classement qu'on a vu en Ukraine, ont peut dire qu'en Côte d'Ivoire, en Zambie
ou au Libéria, ce sont les Pro -Occident qui ont gagné la partie. Au Cameroun ou
République Démocratique du Congo, ce sont les pro-Chine qui ont gagné.

Depuis les indépendances africaines il y a environ 50 ans, dans la logique de la


guerre froide, les pays africains étaient tous sous l'une des deux bannières : pro-
occident ou pro-Union Soviétique. A la chute du mur de Berlin en 1989 et la
conséquente fin de la période de la guerre froide, toute l'Afrique était devenue,
de gré ou de force pro-Occident. Le tandem Fond Monétaire International et
Banque Mondiale avait de fait pris le pouvoir en Afrique, décidant de toute ou
partie de la politique économique, financière, sociale et même juridique de bon
nombre de pays africains. Après ces 20-30 ans de ce pouvoir en Afrique, il
n'existe à ce jour, aucune exception de pays qui aurait réussi grâce à ces
recettes venues tout droit de Washington. Ce qui a amené certains pays à entrer
en dissidence, à entrer en rébellion contre ce pouvoir ultralibéral FMI-BANQUE
MONDIALE qui a une particularité et c'est que lorsqu'il échoue, le chapeau n'est
porté que par le dirigeant africain rebaptisé pour la circonstance en "dictateur
africain" afin de détourner l'attention de la vraie paternité de l'échec :
l'ultralibéralisme occidental. Cette tragi-comédie continue de nos jours, puisque
ce sont ces mêmes recettes qu'on prescrit aujourd'hui à la Grèce, au Portugal et
à l'Italie qui ont toutes échoué il y a 20 ans en Afrique.

Ces dissidents Africains ont regardé ailleurs vers l'Orient, vers la Chine. Ils ne
sont pas très nombreux, parce qu'il fallait du courage pour braver les pressions
occidentales, lorsque cela ne se terminait pas par des coups d'état bien pilotés
par l'entremise des rebelles qui n'ont jamais expliqué comment et par qui ils
avaient été financés. Et c'est dans ce contexte que s'inscrit désormais tous les
rendez-vous électoraux sur le continent africain, où le seul vrai projet de société
est de savoir si le pays se contente du statu quo habituel avec le niveau de
misère qu'on connait depuis 50 ans au service de l'Occident ou alors s'il fera le
saut dans le vide en choisissant la Chine, pour émerger avec elle, sans savoir où
on va atterrir.

Aujourd'hui, je vais prendre en examen deux pays africains qui ont fait 2 choix
opposés, l'un la Cote d'ivoire a choisi de rester comme avant, sous l'Occident et
l'autre, le Cameroun qui a choisi de se jeter dans le vide avec la Chine. Lequel
des 2 pays a fait le bon choix ? pour répondre à cette question, je me garderai
bien de donner des jugements de valeur à une élection ou à une autre. Je ne vais
pas refaire l'histoire ici. Mais il me plait de revoir les événements sous la loupe
purement géostratégique.

Le Cameroun et la Côte d'Ivoire sont deux pays africains qui ont récemment
connu des élections et le point commun des deux élections c'est que les deux
géants mondiaux, la Chine et l'Occident avaient fait leur choix et apporté leur
soutient. En Côte d'Ivoire, on peut être d'accord ou pas d'accord sur les
méthodes utilisées, mais chaque contemporain a pu assister en direct à
l'intronisation par la France et les Etats-Unis d'une administration africaine. Il
n'est donc pas erroné d'affirmer que le pouvoir en place est pro-Occident.

Au Cameroun, Monsieur Biya a été le chouchou de Pékin, cette ville étant


devenue au cours des années la seule destination officielle hors des frontières
camerounaises de Monsieur Paul Biya; Lors du dernier congrès du parti de
Monsieur Biya, le RDPC, le parti de monsieur Sarkozy l'UMP n'était pas invité
comme d'habitude. A sa place, c'est le Parti Communiste Chinois qui a été
convié et désigné comme le "meilleur parti ami" du Cameroun. Et que dire du
fait que les résultats des élections présidentielles au Cameroun ont été rendus
publiques à Pékin, 4 heures avant la proclamation par la Cour Suprême du Cameroun. Ce
qui nous amène à dire sans nous tromper que le positionnement du Cameroun est pro-
Chine ? Etait-ce un simple hasard la décision conjointe de Pékin et Yaoundé de choisir la
date du 8/10/2011, un seul jour avant les élections, la cérémonie présidée par Monsieur
Biya et le représentant Chinois pour poser ensemble la première pierre du chantier du
port en eau profonde de Kribi avec une première enveloppe de 1 milliard de dollars
versés par la Chine ? N'état-ce pas un vrai défi lancé aux Occidentaux qui eux sont dans
une profonde crise financière ? Dans tous les cas, l'électorat Camerounais a approuvé
ce choix de ses dirigeants, le lendemain dans les urnes, en élisant Monsieur Biya avec
78%. En comparaison, on est très loin de la gestion calamiteuse des Occidentaux de la
situation Ivoirienne quelques mois auparavant.

QUI DU CAMEROUN ET DE LA COTE D'IVOIRE A EU RAISON DE SON


CHOIX ?

S'il est encore trop tôt pour parler du Cameroun on peut déjà tirer les premières
conclusions sur la Cote d'ivoire et constater que la situation aujourd'hui est de
loin pire que celle qui prévalait durant la crise sous Monsieur Laurent Gbagbo. Le
FMI vient d'avancer un chiffre de -7,5 % de croissance du pays pour l'année
2011 faisant ainsi de la Côte d'Ivoire, le seul pays en récession de tout le
continent africain, c'est-à-dire, pire que la Somalie, où même sans
gouvernement stable il y'aura eu 1% de croissance pour 2011, c'est-à-dire une
croissance somme toute positive.
Les mêmes sources nous informent des contre-performances de toute
l'économie ivoirienne où l'état doit aux entreprises la rondelette somme de 900
milliards de FCFA. Et la totalité du budget 2012 à peine voté ne pourra être
financé que de l'étranger.

Prenons au hasard une date commune dans les 2 pays, la date d'hier
23/11/2011. Quelle est l'actualité principale en Côte d'Ivoire : C'est le porte
parole du président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso
qui nous annonce que Monsieur Alassane Drame Ouattara se trouve a Bruxelles
où il va rencontrer dans la journée Monsieur Karel de Gucht, commissaire
Européen chargé du Commerce, pour parler des exportations du cacao ivoirien
vers les pays de l'Union européenne.

Au même moment, au Cameroun, c'est Monsieur Martin Yankwa, Inspecteur


général du ministère camerounais de l'Industrie, des Mines et du
Développement Technologique qui nous annonce la signature d'un accord pour
la création d'une usine, la SITRACO, d'une valeur de 1,6 milliard de FCFA pour la
transformation à Douala de 40% du coton camerounais pour alimenter les
nombreux hôpitaux que la Chine construit un peu partout au Cameroun, avec des
consommables comme les compresses médicales et des rouleaux de gaze hydrophile de
coton.

Dans le premier cas, il s'agit de l'énième visite en Occident depuis la prise de


pouvoir au mois de mai 2011 dernier. La première visite était le 26 Mai 2011 au
sommet du G8 à Deauville en France, où l'ami Sarkozy, président de la France l'a
présenté comme un trophée, il avait une grande envie de célébrer la victoire
militaire de sa présidence mais avait oublié d'informer son protégé Monsieur
Ouattara que lui-même se trouvait en pleine tempête financière avec les 3
principales banques qui venaient de perdre en bourse près de 40% de leur
valeur, ce qui atteindra très vite les jours suivants, 65% pour la plus grande. Il y
a eu le 27/07/2011 la visite à Washington pour demander de l'argent.
Malheureusement ici aussi, Monsieur Obama était en pleine querelle avec la
nouvelle majorité républicaine au Congrès qui ne voulait pas lui octroyer une
rallonge pour de nouvelles dettes; et du coup, accompagné des autres
Présidents Africains qui semblaient tous à la Maison Blanche comme des écoliers
dans le bureau du Directeur d'école, les photos que la Maison Blanche a publiées
de cette rencontre donnent l'amère impression de se trouver à une cérémonie
de funérailles.

COMMENT LIRE CES 2 EVENEMENTS ?

EN COTE D'IVOIRE

La démarche ivoirienne est erronée. à mon avis, le Cacao et le Café, comme la


malaria, doivent tout simplement être éradiqués du continent africain. C'est la
seule certitude de mettre fin à la sombre époque de la soumission coloniale avec
toute son économie, comme la culture de certaines plantes que les principaux
journaux financiers en Occident continuent de classer en cette fin de l'année
2011 comme "produits coloniaux". Plus de 50 ans après l'indépendance, ce n'est
pas normal qu'un dirigeant Africain se rende en Europe pour négocier en faveur
d'un produit colonial, c'est-à-dire pour continuer volontairement à cultiver ce
produit qui correspondait à la vision et aux intérêts européens de cette Afrique
coloniale. C'est une faute politique, historique et surtout, économique, car aucun
pays du monde ne s'est jamais enrichi en continuant la production d'un produit
colonial, même le Brésil a été obligé de renoncer à sa place de premier
production mondial du café pour passer à la production de la viande qu'elle
exporte désormais vers Europe parce qu'elle est 100 fois plus rentable et sa
production est hebdomadaire et non annuelle comme le café.

En d'autres termes, la Côte d'Ivoire doit se spécialiser en "Intelligence" pour


compter et pour commander en Afrique et voilà non plus retourner en arrière
aux sombres heures des travaux champêtres de la période coloniale, aux heures
du travail manuel pour remettre le vieux tablier de domestique et reprendre
comme le veut le maître Européen, sa place dans les plantations de cacao et
café du pays tropical.

AU CAMEROUN

La démarche camerounaise est à encourager, parce la décision de créer une


usine de transformation du coton camerounais présente 2 avantages : d'abord
parce que la vraie plus-value d'un produit agricole réside dans sa transformation
en produit fini, ensuite parce que le produire pour satisfaire un besoin national
permet de dynamiser une demande locale et mettre sur pied le cercle vertueux
de la création de la richesse. Il est prévu que dans les prochains 10 ans le
Cameroun passera du pays exportateur de coton, à pays importateur, du même
coton pour satisfaire la demande des hôpitaux camerounais et ensuite africains.

Ce que les dirigeants Camerounais ont compris c'est la leçon même de Laurent
Gbagbo c'est-à-dire que désormais c'est en Afrique même qu'il faut aller chercher
l'argent. La Sitraco est l'arbre qui cache la forêt du vaste projet de
développement du business de la santé au Cameroun pour attirer les malades
non plus uniquement des pays voisins, mais venant de beaucoup plus loin. A
travers ses hôpitaux, le Cameroun veut récupérer le très lucratif pactole des
évacuations sanitaires vers la France depuis les pays d'Afrique francophone
notamment pour des spécialités bien précises : cardiovasculaire,
traumatologique, neurochirurgical, ontologique, ophtalmologique. Selon les
incroyables chiffres fournis par Monsieur Bedouma Alain Yoda, ministre
Burkinabé de la Santé, le gouvernement d'un petit pays comme le Burkina Faso
règle à la France la facture pour évacuer une cinquantaine de patients par an, la
bagatelle de 900 millions de FCFA (1,372 million d'Euros) chaque année. cette
information a été rendue publique par le quotidien burkinabé, LE PAYS dans son
édition du 19/09/2007. Yaoundé veut une partie de ce gâteau. L'histoire ne nous
dit pas si Paris est très content de l'activisme de ce nouveau concurrent
inattendu.

Un autre domaine dans lequel les dirigeants de Yaoundé cherchent des palabres
avec la France de Monsieur Sarkozy est celui de la formation. On peut facilement
imaginer la scène à l'intérieur du Palais d'Etoudi (demeure du Président
Camerounais) où son hôte prend un stylo et sa calculette pour voir combien
l'Europe encaisse chaque année des étudiants Africains qui y affluent. Un vrai
magot ! se sera-t-il exprimé. et toutes les réflexions successives ont dû être sur
le fait de savoir comment intercepter une partie de cette somme. Les Universités
publiques et privées sont en train de sortir de terre comme des champignons
avec des cités universitaires et son lot de chantiers chinois pour livrer les
œuvres dans les plus brefs délais afin, non seulement d'éviter que les
Camerounais quittent le pays, mais aussi pour attirer les autres étudiants
africains qu'ils soient francophones ou anglophones, profitant au passage de sa
position privilégiée d'être le seul pays bilingue français/anglais du continent
africain. Alors que l'hôte de l'Elysée (demeure du président français) compte sur
la stigmatisation de ces étudiants africains pour remonter dans les sondages, on
peut parier que lui enlever un tel alibi sera vécu comme un crime. Déjà depuis le
mois de Mai 2011, un décret intime à ces étudiants Africains de laisser la France
le lendemain de leur soutenance de thèse.

QUE FAIRE LORSQU'ON S'EST TROMPE DANS LE CHOIX DES ALLIANCES ?

Aujourd'hui, le développement de l'Afrique est une question de choix décisif


dans le positionnement géostratégique de chaque pays. L'alliance avec
l'Occident sur le point de déposer le bilan, me semble un choix suicidaire, parce
que le résultat est connu d'avance : misère garantie comme plat de résistance et
dettes pour dessert. Le Guide Libyen Kadhafi est l'exemple de ce choix
suicidaire. Il avait opté pour l'alliance avec l'Occident, en snobant soit la Chine
que la Russie et en mettant ses Services Secrets sous le contrôle de la CIA dès
2006. Ce qui lui sera fatal, puisque ce sont ces mêmes Services Secrets devenus
américains qui feront qu'il ne soit plus en sécurité nulle part sur le sol libyen,
encore moins son dauphin. Dans la nature, les mammifères cherchent les males
jeunes et forts pour s'accoupler et assurer la descendance, garantir l'avenir.
Parce que les males vieux sont trop faibles et souvent aigris et génèrent d'autres
faiblesses qui ne laissent pas beaucoup de chance à la race de survivre
longtemps, et qui ne présagent aucun futur. En ce moment, l'Occident est cet
animal devenu vieux et faible et pour cette raison, devenu plus dangereux pour
lui-même et pour ses alliés. Sa faiblesse le rend aigri. Un jour arrivera lorsqu'ils
comprendront que leur trophée de la victoire ivoirienne n'était qu'une pure
illusion et qu'ils ne seront pas sauvés de leur profonde crise financière et
sociétale par la Côte d'Ivoire et donc que qu'ils n'auront plus besoin de Monsieur
Ouattara. Ce jour là, il sera très vite rebaptisé en "Dictateur Africain" et on n'a
pas besoin d'être un magicien pour prédire que ce jour là, des ONG
prétendument expertes de l'Afrique sortiront de partout pour nous expliquer
comment il est méchant et s'enrichit sur le dos du peuple. On trouvera très vite
un autre Africain pour le remplacer et ce jour là, nous serons présents pour le
soutenir avec toutes nos forces, exactement comme nous l'avons fait pour son
prédécesseur, exactement comme nous l'avons fait pour le Guide Libyen,
Kadhafi. Parce que la tradition africaine veut que nous n'abandonnions jamais
les nôtres, quoi qu'ils aient fait dès lors qu'ils sont en mauvaise posture avec nos
bourreaux de toujours. Nicolas Machiavel (1469-1527) ne dit-il pas que "Pour
prévoir l'avenir, il faut connaître le passé, car les événements de ce monde ont
en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes
animés des mêmes passions, ces événements doivent nécessairement avoir les
mêmes résultats" ? Combien serons-nous pour répondre "présent" au soutient de
Monsieur Ouattara lorsque son heure de disgrâce sera arrivée ? Qu'est-ce que l'histoire
retiendra de lui au delà de la page peu glorieuse qu'il a écrite avec sa fameuse
"Communauté Internationale" ? lui seul et son équipe pourront répondre à ces
questions, à travers les actes et les décisions qu'ils pourront mener en utilisant leur
cerveau pour ne pas insister avec des recettes qui ont démontré leurs limites. Le plus
grave n'est pas de commettre des erreurs, mais de persister dans l'erreur. Et le geste le
plus sage à mes yeux est celui d'avoir le courage et la force d'aller contre ceux qui l'ont
mis au pouvoir et de libérer son frère Laurent Gbagbo. Il sortirait alors ainsi de
"l'Afrique de la traitrise et des sous-préfets" pour entrer dans l'Afrique du
courage et de la défense de la dignité humaine.

Nous sommes différents des Européens. Pour construire l'Union Européenne, ils
ont recouru à un catalogue de conditions à être toutes satisfaites avant d'entrer
dans l'Union et des pays comme la Turquie depuis 1963, n'ont toujours pas
réussi à satisfaire à ces conditions. En Afrique nous privilégions d'autres valeurs
que l'argent. C'est pour cela qu'il n'ya jamais eu un quelconque catalogue de
conditions pour adhérer à l'OUA hier ou à l'UA aujourd'hui et demain dans les
Etats-Unis d'Afrique en construction. Ce qui nous unit est avant tout est un idéal,
celui de soustraire l'Africain à l'esclavage européen, à travers la lutte contre
l'humiliation que l'Occident continue de nous infliger depuis 5 siècles. Le
Tribunal Pénal International (TPI) n'est-il pas la preuve évidente de cet
acharnement contre la dignité humaine en Afrique ? Comment expliquer sinon
qu'avec les 3 millions de morts au Cambodge, pour le génocide perpétré par les
'Khmers rouge', le tribunal spécial se passe en terre Cambodgienne pour juger
ses auteur 30 ans après les faits alors que pour l'Afrique, le TPI devient l'énième
instrument de domination et de la xénophobie contre l'Afrique ? Le
dénominateur commun du peuple africain est l'anticolonialisme. C'était même le
fondement de l'OUA. Et nous ne pourrons pas construire les Etats-Unis d'Afrique
sans associer tout le monde, sans prendre conscience de la capacité de nuisance
de ceux qui veulent nous diviser jusqu'à chasser nos chefs d'Etat du pouvoir,
jusqu'à tuer nos Présidents. Nous sommes très indignés de ces actes de barbarie
et si ceux qui ont le pouvoir en Afrique n'ont pas conscience de cela, nous
devons être doublement indignés.

CONCLUSION

Le déclin de l'Occident est paradoxalement une chance pour l'Afrique, à


condition que nous soyons conscients de l'importance de la place que nous
pouvons occuper dans cette nouvelle ère avec la redistribution des places.
L'Occident ne peut pas nous aider parce qu'il ne peut pas s'aider lui-même.
Monsieur Obama a visité le Ghana et présenté ce pays comme la vitrine d'un
allié de l'Occident qui réussit, mais la vérité est plus amère et c'est que ce pays
pour sa croissance s'est tourné vers la Chine et a reçu 10 milliards de dollars
américains, montant qu'aucun pays occidental ne pouvait lui offrir. Pour
l'histoire, hier 23/11/2011, pour la première fois, même l'Allemagne, le pays
européen le plus vertueux et le plus riche n'a pas pu emprunter l'argent sur les
marchés, leurs propres opérateurs étant les premiers à parier sur leur chute
inexorable.

Au 21ème siècle c'est la fin des Etats-Nations et le triomphe des ETATS-


CONTINENT. Je ne me réjouis pas pour le début de la prospérité de mon pays, le
Cameroun tant que l'économie d'un autre pays africain, comme la Côte d'Ivoire
est en berne, parce que la Côte d'Ivoire comme la Somalie, c'est aussi mon pays
et le comprendre c'est avoir la force pour résister à nos agresseurs et pour
construire la base d'une prospérité stable, continentale. Et pour le faire, nous
avons besoin des alliances, nous avons besoin de compter nos amis, nos vrais
amis. Pour l'instant, le meilleur ami de l'Afrique est la Chine et nous devons tous
nous indigner lorsque l'Europe va à Pékin parler de l'Afrique, parler de nous sans
nous. Ne sommes-nous pas suffisamment sortis de l'adolescence ? Toujours plus
de Chefs d'Etats Africains seront encore humiliés, d'autres seront encore
assassinés. Mais le pire qu'un Africain puisse faire c'est qu'il soit de près ou de
loin, complice des ces actes tous dirigés contre les nôtres, tous orientés contre
nous. Parce que chaque Président Africain qu'on humilie, c'est nous tous qu'on
humilie, chaque Chef d'Etat Africain qu'on tue, c'est nous tous qu'on tue.
Défendre les nôtres, c'est défendre nous-mêmes aujourd'hui, c'est défendre nos
enfants demain. Et identifier avec précision contre qui, nous avons à nous
défendre en priorité, nous aidera à mieux choisir nos alliances. A ce jour, aucun
Africain n'est mort tombé sous les balles de l'armée chinoise.

24/11/2011

Jean-Paul Pougala

www.pougala.org

VERSION IMPRIMABLE
Leçon de Géostratégie Africaine n° 45:

Lettre ouverte d’un Africain au président de la république française Nicolas Sarkozy

Monsieur le Président,

Depuis votre arrivée au pouvoir, vous avez fait des choix précis et assumé de faire des Africains en particulier, un
bouc émissaire des problèmes qui affligent la France. Vous avez ouvert la boite de Pandore qui a permis l'explosion
des pires sentiments racistes dans ce pays contre les Africains. Et je vous écris cette lettre pour vous manifester ma
colère assumée (aussi) et ce cri de colère l'est aussi pour tous ceux qui parce que malades, parce qu'analphabètes,
parce que timides ou pour mille autres raisons ne peuvent pas vous parler directement de toutes les frustrations que
vous leur procurez dans l'espoir que vous saurez corriger la donne pour la fin de votre mandat présidentiel .

1- La France ne peut pas accueillir 900 millions de pauvres africains

Monsieur le Président, l'Afrique se porte bien, très bien grâce à ce qu’on appelle la « globalisation » et que je désigne
tout simplement par « le 21ème siècle ». Au 21ème siècle donc, l’Afrique connaît le premier vrai développement
humain de son histoire moderne. Et l’essentiel du flux migratoire se passe désormais à l’intérieur même de l’Afrique. Il
y a toujours plus d'écoles qui se construisent, plus d'hôpitaux, plus de routes bitumées, plus de réseaux de chemin de
fer, plus de lignes téléphoniques, plus de journaux. Grâce à son deuxième satellite RQ1R de RASCOM, mis en orbite
le 4 août 2010, les conversations téléphoniques africaines ne transitent plus par l'Europe, faisant économiser au
passage 400 millions de Dollars par an que l’Europe encaissait sans rien faire sur les conversations entre pays
africains, les villages africains sont en train de se connecter progressivement à Internet à travers le système WMAX
etc... Monsieur le Président, point besoin de vous inquiéter du milliard d’Africains pauvres qui envahiraient en France,
puisqu’ils vivent toujours mieux que nous de la diaspora, que nous, Africains de France. Pendant ce temps, il y a le
divorce qui se consomme chaque jour entre l’Europe et l’Afrique au profit des Etats-Unis d’Amérique et de la Chine
qui ne viennent pas avec le bla-bla-bla, mais avec de l’argent, avec beaucoup d’argent et cela semble fasciner
dirigeants et hommes de la rue, car les résultats se voient immédiatement. Le président Sénégalais Wade affirmait il y
a 2 ans que 10 ans de coopération avec la Chine avait procuré à l’Afrique plus de ce que cette dernière avait eu en
1.000 ans de relations avec l’Europe. C’est tout dire.

- Pendant que la Chine ouvre son marché aux produits manufacturés africains depuis 2001, pour favoriser la création d’un
embryon d’industrialisation,

- Pendant que les Etats-Unis à travers le plan AGOA depuis l’an 2000 ouvrent son marché aux produits manufacturés
en Afrique Subsaharienne, faisant que des pays comme l’Angola en exportant pour 1,7 milliards de dollars de textile
vers les USA passent en 2 ans de pays exportateurs de coton à pays importateurs du même coton pour transformer et
servir les très nombreux clients américains,

- Pendant que les pays comme le Lesotho voient leur richesse dépendre de 75% de ce plan AGOA en exportant les
vêtements professionnels, chaussettes vers les USA,

- L’Union Européenne se lance dans une opération de ce qu’on appelle en Afrique : Arnaque Publique Européenne
(APE), forçant les rares pays comme le Cameroun à signer un contrat qui fait perdre à ce seul signataire de l’Afrique
centrale, 200 milliards d’Euros de recettes douanières en 20 ans. Ce n’est pas moi qui le dis, mais c’est le résultat d’un
rapport du Ministère Camerounais des Finances dénommé : "étude d'impact budgétaire de l'Ape intérimaire", et réalisé
sous la conduite du Professeur Christian Emini, chercheur et enseignant à l’Université de Yaoundé II. Selon cette étude,
rendue publique par le ministre lui-même à travers une conférence à l’hôtel Mont-Fébé de Yaoundé, l'impact de cet
accord avec l’Union Européenne sur la période 2010-2030 pour l'économie Camerounaise est cauchemardesque:
manque à gagner de 29 milliards de Fcfa en 2010, avant d'atteindre un cumul de 7.000 et 13.000 milliards Fcfa
respectivement en 2023 et 2030, c’est-à-dire environ 200 milliards d’Euros
que le contribuable Camerounais devra débourser afin d’assurer que les excédents de production de l’Union
Européenne détruisent la faible et inexistante production de ce pays Africain.

Lorsque 27 pays de l’Union Européenne interprètent à leur façon le multilatéralisme et tentent de diviser 53 pays
africains pour imposer des contrats individualisés pays par pays, croyez-vous que l’Union Européenne dans son
ensemble a vraiment compris qu’on était passé au 21ème siècle?

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2- Les trafiquants de drogues sont-ils en majorité des africains?

Un commentateur de télévision a cru vous faire plaisir en affirmant lors d’un débat que tout le monde le savait, que si
nous sommes tous victimes d'un racisme d'état qui veut que nous présentions nos « Papiers » à chaque policier qui
n'aime pas notre tête d'africain, « c'est parce que les trafiquants de drogue étaient en majorité des Magrébins et des
Noirs ». Des journaux ont renchéri en faisant de lui le héros qui a le courage disent-ils de dire tout haut ce que tout le
monde pense tout bas. Mais Monsieur le Président, le penchant raciste que toute une nation peut éprouver et murmurer
tout bas ne transforme pas les mensonges en vérité. La drogue n'est-elle jamais passée dans les quartiers chics ou
dans les villages reculés où il n'existe aucun Africain ? Savez-vous que même chez les marins pécheurs, la drogue
dure est en train de remplacer l'alcool? Ah j'oubliais, c'est la faute des Africains. A Neuilly d'où vous venez, avez-vous
des preuves que la drogue qui y est vendue l'est
par le fait des méchants banlieusards ? Une émission d’une des principales chaînes de télévision française s'est jointe
au lynchage public des pauvres de banlieue en mettant en scène un horrible spectacle des idées reçues que l'opinion
publique a du trafic de drogue. Non, la drogue ne circule pas dans les banlieues plus qu'ailleurs. Dans tout manuel de
criminologie, on enseigne que le trafic de drogue est fondé sur une organisation bien structurée de façon hiérarchique
avec à sa tête un Parrain et au plus bas niveau, dans la rue, le pusher, le petit caïd du quartier. L'objectif principal de
toute lutte sérieuse contre le trafic de drogue ne peut se concevoir que dans la logique de détruire l'organisation elle-
même : le producteur, le raffineur, l'importateur, le grossiste et le pusher. Il n'y a qu'en France que le mal majeur est
tout trouvé: le caïd. S’attaquer à l’organisation dans son ensemble a un coût, qui peut être très élevé en vies humaines,
comme on l’a vu en Italie, au
Mexique, en Colombie avec la mort des Magistrats, des juges, des policiers, des journalistes courageux parce que
capables non pas d’aller tendre des micros dans les banlieues et montrer des liasses d’argents qui circuleraient, mais
d’aller faire de vraies enquêtes pour établir le lien qu’il y a entre le crime organisé et la politique, et l’industrie du luxe,
la bourse et immobilier etc... (lire Gommora du journaliste Saviano qui vit aujourd’hui sous escorte policière). S’attaquer
à la colonne portante de la drogue c’est déclarer la guerre aux vrais trafiquants qui très souvent sont des
insoupçonnables citoyens. Et ça peut faire mal. Pour l’histoire, la justice américaine n’a jamais prouvé que Al Capone
était un parrain de la mafia. Il fera 8 ans de prison à Alcatraz (1931-1939), non pas pour mafia ou pour trafic de drogue,
mais pour fraude fiscale ; tous les témoins ayant comme par hasard glissé sur des peaux de banane avant chaque
procès le regardant.

3- La délinquance est-elle dûe à un facteur culturel?

Depuis que vous avez ouvert la boite de pandore de la criminalisation systématique de la misère, il y a une profusion de littérature
pour vous donner raison, des vocations se créent. Même des spécialistes s’y mettent. L’objectif principal étant ce que le sociologue
Loïc Wacquant à décrit dans son livre « Punir les Pauvres » comme une opération visant tout simplement à remplacer l’Etat Social
par l’Etat Pénal. C’est donc dans cette logique qu’un sociologue français a récemment écrit un livre pour faire de nous des délinquants
biologiques, que dis-je, culturels. Il parle d'une Afrique Sahélienne qui n’existe ni en histoire, encore moins en géographie puisqu’il
prend bien soin d'en éliminer l'Algérie, la Mauritanie, le Soudan, l’île du Cap-Vert, Djibouti et l'Erythrée. La raison est toute simple: la
stratégie était encore une fois de toucher le plus faible et de l'utiliser comme bouc émissaire. Selon ce chercheur, les populations
originaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger
portent en eux une culture de la délinquance, parce qu'ils n'ont plus en France le patriarcat de leurs origines primitives africaines. Je
lui oppose l’une des écoles de pensées les plus célèbres en matière de marginalité et criminalité urbaine et notamment ce qu'on a
appelé L'ECOLE DE CHICAGO. En utilisant les méthodes ethnologiques, dites « d'observation participante », des chercheurs
pendant 30 ans ont étudié l'évolution des comportements des immigrés dans une ville en pleine transformation industrielle, Chicago,
pour prouver qu'il n'y avait aucune relation entre la race ou la culture d'origine et la délinquance. Par exemple, W. I. Thomas et Florian
Znaniecki ont notamment démontré que le comportement des immigrants n’était pas lié à un problème physiologique, mais était
directement lié aux problèmes sociaux intervenus dans leur vie quotidienne. Ils affirment ainsi que : « la variable réelle est l’individu,
pas la race, encore moins, la culture d'origine ». Dans leur ouvrage
publié en 5 tomes entre 1918 et 1920, du titre "Le paysan polonais en Europe et aux États-Unis" on a le résultat de l'une des
premières études très complètes sur les problèmes d'immigration et de l'intégration. L'originalité venait du fait que ces 2 chercheurs
avaient étudié des familles polonaises traditionnelles dans leur village en Pologne avec leurs habitudes sociales, dans ce qu'ils
appellent: « l'organisation du groupe primaire » jusqu'à l'immigration vers les Etats-Unis et son modernisme avec de nouveaux codes.
Selon Thomas, "la pathologie individuelle n’est pas un indicateur de désorganisation sociale. S’il y a un processus de réorganisation
sociale, un individu peut demeurer inadapté, en retrait de ce phénomène social collectif. C’est vrai surtout pour des individus de la
seconde génération (d’immigrés) qui se trouvent touchés par la délinquance, l’alcoolisme, le vagabondage, et le crime. Si ce
processus de réorganisation est difficilement suivi par l’individu, c’est parce
qu’il exige de se défaire des liens anciens pour en inventer de nouveaux" Depuis Thomas, l’Ecole de Chicago donne une importance

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primordiale à la subjectivité des individus ; les comportements des individus s'expliquent par leur perception de la réalité et non par
la réalité elle-même ; ainsi, on ne peut pas parler d’une communauté ou d’une race délinquante, fut-elle des ROMS ou autre, car la
déviance est d’abord individuelle. En 1929 John Landesco publie un rapport intitulé : "Organized crime in Chicago", dans lequel il
démontre qu’il existe un lien entre le crime et l’organisation sociale de la ville. Selon lui, « de la même manière que le bon citoyen, le
gangster est un produit de son environnement. Le bon citoyen a été élevé dans une atmosphère de respect et d’obéissance à la loi.
Le gangster a fréquenté un quartier où la loi est au contraire enfreinte constamment ». Monsieur le Président, la solution ne consiste
nullement à multiplier les griots de la cour pour vous répéter
que les Africains sont porteurs d'une culture de déviance, mais de travailler pour que la désorganisation sociale de certaines
personnes qui habitent les banlieues ne se traduise pas en déviance. Et ceci n'est pas le travail de la police, mais de la politique. A
ce sujet, je vous conseillerai de suivre l'exemple des dirigeants Sud-Africains pour le problème de Soweto où le principal plan a
consisté à trouver les moyens pour l'émergence d'une classe moyenne et intellectuelle dans ce township rendu tristement célèbre
par les racistes de l'apartheid. Et ça marche, quoique veulent nous faire croire les partisans de l'afro-pessimisme. Car ce sont ces
mêmes habitants qui devenant riches sont en train de remodeler le visage même architectural de leur cité.

4- Pourquoi les populations d'origine africaines sont-elles sur-representées en prison par rapport à leur poids dans la
population francaise ?

C'est à cause du racisme d'Etat en France. Il existe une forte discrimination dite de SELECTION à l'entrée en prison. Et cela ne date
pas d'aujourd'hui. D'après le Rapport Unedic de 1987, dans un article publié dans la revue Informations sociales sous le titre « Prison
: les principes d'une sélection », n° 11, Bruno Aubusson de Carvalay et Pierre Tournier dénonçaient déjà les critères de la sélection
des entrées en prison surtout pour les courtes durées. Ainsi, les Français dits de souche ne vont en prison pour la plupart qu’à travers
la décision d’une cour d’assises alors que les étrangers et populations d’origine étrangère, pour la plupart (9 fois sur 10) vont en
prison sur décision d’un tribunal correctionnel c’est-à-dire pour des délits mineurs. Et 4 fois sur 5, on va en prison pour les détentions
provisoires et non à la suite d’une condamnation. Pire, toujours plus de parlements en Europe votent des lois pour instituer de
nouveaux délits qui ne concerneront que les immigrés
et qui dans certains pays comme l’Italie, deviennent la principale cause d’incarcération des immigrés, c’est le délit d’immigration
clandestine.

Selon un rapport du CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales), sur « les étrangers dans
les statistiques » il y a un autre élément discriminatoire contre ces mêmes populations. Officiellement, la police transmet au parquet
les procès verbaux de tous les crimes et délits constatés, mais dans les faits, les administrations spécialisées ne transmettent à la
justice française que de 1 à 5 % de dossiers des infractions constatées. Et c’est dans cette marge de manœuvre, couplée à la chasse
à l’homme pour remplir des quotas d’incarcération d’immigrés fixés par votre gouvernement qu’on arrive aux chiffres qui font froid
dans le dos et que le chef de file du parti d'extrême droite de la Ligue du Nord en Italie peut annoncer que « les prisons italiennes ne
sont remplies que d’immigrés », dans un pays champion d’Europe de la criminalité organisée avec des groupes légendaires type
Dranghetta, Sacra Corona Unita, Camorra et Mafia.

5- Les pauvres sont-ils plus criminels que les riches ?

Jean-Jacques Rousseau nous apprend que les pauvres ont trois besoins fondamentaux qu’il appelle BESOINS PRIMAIRES : besoin
de manger, besoin de procréer et besoin de se reposer, dormir. Et que par conséquent, leurs crimes sont limités à ces quelques
besoins primaires. Dans un article de Atlantic Montly en 1982 deux chercheurs, Wilson et Kelling présentent la théorie dite de la
Portière Brisée (broken window) en utilisant les travaux réalisés en 1969 par le Socio psychologue Philip Zimbardo. Ils avaient laissé
une voiture dans le très chic quartier résidentiel de Plato Alto en Californie et une autre dans le quartier pauvre du Bronx à New-
York, avec dans chacune les mêmes objets de valeur et une fenêtre brisée. Le résultat fut identique dans les 2 quartiers : les objets
furent dérobés à travers la fenêtre brisée soit à Plato Alto que dans le Bronx. Les chercheurs purent alors conclure par cette
démonstration que le crime n’est pas l’apanage des pauvres. Dans le Livre « Les cartes
du crime », le criminologue Jean-Luc Besson, suggère une différente approche, celle géographique pour comprendre et anticiper la
délinquance et décider de l’aménagement du territoire en conséquence. Je vous propose un thème de réflexion Monsieur le Président
: Pourquoi selon vous en Afrique, les pays avec le plus grand nombre de crimes sont paradoxalement les 2 plus riches : l’Afrique du
Sud et le Nigéria ?

6- La place des noirs dans la société évolue presque partout, sauf en france

Récemment à la télévision publique française un riche héritier d’une célèbre marque de Parfum a fait du négationnisme d’un ac te
odieux qu’une loi de cette république a appelé « crime contre l'humanité » et ce sont les 4 siècles de déportation des Noirs pour
travailler comme esclaves en Europe et en Amérique. Mais ce qui est plus drôle dans cette histoire n'est pas tellement le silence
assourdissant des politiciens, mais ce sont tous ces bien pensants qui se sont indignés des propos du septuagénaire, sans se soucier
de la multitude des actes racistes institutionnalisés dans notre pays. La France reste en effet le seul pays ayant participé à la pratique
de cette déportation qui continue impunément à utiliser le mot NEGRE dans ses élans racistes sans gène, et je ne parle pas de
l'homme de la rue, des incultes du bar ou des maçons ignorants. Non il s'agit des intellectuels qui ont cru bon de traduire le mot
anglais GHOST WRITER (auteur anonyme d'un texte signé par une autre personne),

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par NEGRE, sans s'interroger sur la frustration que nous éprouvons comme Noirs chaque fois qu'ils prononcent ce mot insultant.
Pour comparaison, les Allemands l’ont traduit par GHOSTWRITER, les Espagnols par FANTASMA ESCRITOR, les Finlandais par
GHOST KIRJAILIJA, les Suédois par SPÖKSKRIVARE, les Roumains par PERSOANA CARE SCRIE PENTRU ALTCINEVA etc…
d’autres pays ont tout simplement choisi de ne pas le traduire et d’utiliser le mot anglais tel quel, c’est le cas de l’Italie, le Portugal
ou le Danemark. Pouvons-nous aujourd’hui condamner le Parfumeur sans dénoncer en même temps toute la littérature française
elle-même ? Sans condamner les intellectuels français ?

La mairie de Paris a présenté un film promotionnel pour sa candidature aux jeux olympiques de 2016 à l’instar du cinéma français
mettant en scène, l’apologie des Français indigènes, dits de souche, c’est-à-dire le contraire de l’image même d’une rue quelconque
de la capitale française : métissée. Et on était même surpris d’avoir perdu jusqu’à crier au complot. La vérité si simple était que les
votants (de la planète) se sont le plus identifiés dans le film présenté par Londres. A Paris, ils croyaient tout naïvement qu’un votant
Asiatique, Sud-Américain ou Africain en voyant ce Paris des années 30 se serait mis à rêver de quand il était humilié dans la
colonisation, c’est-à-dire, un cauchemar.

La lutte contre le racisme aux Etats-Unis d’Amérique a fait un bon en avant grâce à l’implication des intellectuels, à travers la
télévision, à travers la radio et surtout, à travers le cinéma. Alors que depuis les années 60, les acteurs noirs sont surreprésentés
dans les séries et films par rapport à leur poids dans la population, nous continuons encore à attendre en France en 2010, où sont
passés les intellectuels français ? Ou bien se rappellent-ils de nous seulement lorsqu’il faut nous insulter et nous appeler NEGRE ?

En France, tout le monde semble avoir salué l’arrivée d’un Noir à la Maison Blanche. Quelle hypocrisie ! Quel est le pourcentage des
Noirs dans le parlement français ? au Sénat français ? Comment le peuple Français, les politiciens Français ont-ils eu le courage de
saluer la conclusion d’une évolution culturelle d’ouverture et de tolérance d’un peuple, sans à aucun moment se rendre compte que
cela témoignait plutôt leur profond retard culturel et séculaire sur ce thème? Monsieur le Président, comment vous-même qui avez
tant fait pour être l’ami personnel de Monsieur Obama n’avez pas pu vous rendre compte qu’il est l’antithèse de ce qui se passe en
France ? Que serait-il devenu s’il était né citoyen Français ? Et que dire du vilain plaisir avec lequel certains journalistes Français
annoncent les échecs de Obama ?

Madame Michaëlle Jean vient de terminer en cet Octobre 2010 , ses 5 ans de mandat comme Gouverneur Général du Canada,
c’est-à-dire qu’elle a assumé l’équivalent de vos fonctions de Chef de l’Etat du Canada et le savez-vous Monsieur le Président qu’elle
est Noire et née à Haïti ? Jean Grégoire Sagbo, un Russe d'origine béninoise, a été choisi par les électeurs de Novozavidovo en
Russie comme vice maire et remplacera dans quelques mois le maire de la ville. Combien de Noirs avons-nous comme maire d’une
ville de la métropole française ? ZERO ! Combien sont Magrébins ?

Dimanche le 25 Octobre 2010, un médecin originaire du Ghana est devenu en Slovénie le premier Noir élu maire d'une ville d'Europe
de l'Est. Âgé de 54 ans, Peter Bossman a été élu à la tête de la ville de Piran, cité pittoresque en bord de mer adriatique, en battant
au deuxième tour, le Maire sortant de centre-droit. Cela semble bouger partout et où est la France dans tout cela ?

Ahmed Aboutaleb, né au Maroc il ya 48 ans est depuis le 5 janvier 2009, Maire de la plus grande ville portuaire du monde : Rotterdam
en Hollande. Que serait devenu Monsieur Aboutaleb si à 14 ans il avait arrêté son parcours d’immigré clandestin en France ? Ce qui
est frappant dans cette belle histoire de l’immigration réussie comme nous tous la rêvons, est qu’il a été élu, malgré que 3 ans plutôt
l’islamiste Mohammed Bouyeri avait abattu en pleine rue le cinéaste Theo Van Gogh. Quelle belle preuve d’ouverture et de tolérance
d’un peuple que nous ont donnée les Hollandais de Rotterdam ! Vous devriez vous en inspirer.

Après les émeutes raciales de 1969, 40 ans plus tard la ville blanche de York dans l’Etat de Pennsylvanie aux USA vient de voter sa
toute première Maire Noire. Le 4 Janvier 2010 la jeune Kim Bracey en prenant ses fonctions de Maire a défini son élection d’Historique
et le résultat d’une pacification raciale et ethnique en cours pas seulement aux Etats-Unis, mais partout dans le monde ; le même
jour, dans le même état c’était un double fait historique dans la ville très conservatrice de Harrisburg où Madame Linda D. Thompson
prenait ses fonctions comme la toute première femme Maire de la ville et comme première personne de race Noire. Et où est la
France dans toute cette pacification raciale ?

7- Trois ministres femmes d'origine africaine dans votre gouvernement

Monsieur le Président, lors de votre premier gouvernement vous avez choisi de mettre pour la première fois, 3 ministres femmes
d'origine africaine. Tout le monde vous a salué pour ce choix audacieux. Même le refrain des dirigeants du Parti Socialiste Français
était : NOUS REGRETTONS DE NE L'AVOIR PAS FAIT NOUS MEME. Pourtant, votre choix tant audacieux n'était en lui-même
qu'un acte maladroit contre la communauté africaine et je vais vous expliquer pourquoi et comment. Monsieur le Président, vous
avez choisi 3 femmes et c'était à mon avis une très belle décision. Mais le point qui fâche c'est le choix de 3 femmes musulm anes.
De la même manière que vous vous êtes vanté d'avoir nommé le premier Préfet Musulman. Non Monsieur le Président, nous refusons
le fait que l'être africain soit automatiquement associé à la spiritualité, parce que les Africains ne sont pas tous Musulmans, Chrétiens
ou Animistes. Les Africains sont pour la plupart agnostiques, laïques et athées. Le retranchement
vers le ghetto identitaire de la spiritualité a été plus un instant de désarroi dû plus à la montée du racisme et de la xénophobie en
France dans les années 70 et 80 qu'à une véritable conviction et conversion religieuses. Si toujours plus de caves d'HLM se sont

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transformées en terreaux de mysticisme et de prières de personnes en transe attisées par un extrémisme chrétien ou vaudou dont
la plupart de nous maîtrisaient à peine les contours, c'était moins pour une adhésion de masse à une quelconque nouvelle mission
d'évangélisation réussie de nouveaux prophètes du Christ ressuscité, c'était plutôt l'aboutissement d'une frustration.

Non Monsieur le Président, tous les Africains ne sautent pas par la fenêtre du deuxième ou troisième étage par peur du diable. Tous
les Africains ne sont pas Animistes ou pratiquent le culte des morts. Les Africains revendiquent la transformation culturelle
Européenne de la Renaissance et du siècle des Lumières comme une valeur et un héritage universels, c'est-à-dire appartenant à
tous les êtres humains. J'en veux pour preuve, sur 53 pays en Afrique, 50 ont une législation laïque et c'est la base même du
fondement de l'Union Africaine. Nous refusons que vous nous poussiez par tous les moyens dans des retranchements identitaires
de type spirituel. Aucune société, aucune république, aucun royaume ne s'est développé grâce à la religion. Et nous aussi Africains
sommes conscients de cela. Lorsque les Européens étaient tout spirituel, c'était pendant les 1000 ans du Moyen-Âge, que presque
à l'unisson on a décrit comme les 1000 années de la mort culturelle et intellectuelle de l'Europe (F.
REVEL). Les Africains ont déjà beaucoup de difficultés à réussir leur transition de la religion naturelle du culte des ancêtres de type
néolithique à la laïcité des temps modernes afin de mieux apprivoiser les opportunités de la logique et de la raison scientifique pour
le développement de notre continent. Merci de ne pas nous compliquer la tâche.

8- Nationalité française et citoyenneté européenne

A la conférence qu’il donne à la Sorbonne le 11 Mars 1882 sur le Thème : « Qu’est-ce que c’est que la Nation ?» le Philosophe
Ernest Renan, père de la citoyenneté à la française, affirme qu’il y a longtemps que les Français de souche ont disparu par de
nombreux métissages. Il fustige ceux qui comme vous continuent à faire un classement de race qu’il appelle « classement zoologique
». Renan dénonce le monolithisme Prussien (Allemand) dont la vision animalière de la race humaine divise les hommes entre
rongeurs et carnassiers, ce qui, prédit-il en 1882 ne portera la Prusse que vers une guerre d’extermination. Les deux guerres
mondiales lui ont donné raison. Et faut-il aujourd’hui avoir un sixième sens de prémonition comme Renan pour anticiper que votre
modèle de société à la prussienne de classer les français de façon zoologique entre rongeurs (anciens français et prétendument de
souche) et carnassiers (nouveaux français prétendument des criminels) ne pourra se terminer que par
une guerre d’extermination ? Ce serait, a conclu Renan, « la fin de ce mélange fécond, composé d'éléments nombreux et tous
nécessaires, qui s'appelle l'humanité. » et qui ont fait la France. Monsieur le Président, qu’est-ce que vous n’aimez pas dans cette
France-là ? N’est-ce pas venu le moment de se battre pour qu’il y ait une véritable citoyenneté Européenne ? C’est-à-dire que nous
devons nous réapproprier la citoyenneté romaine de droit qui était bien plus évoluée que toutes nos blagues d’aujourd’hui avec des
passeports dits Européens juste parce qu’ils ont tous la même couleur bordeaux et les écritures du même genre comme s’il s’agissait
du coloriage pour amuser les gamins de la maternelle et non un instrument qui aurait dû témoigner des droits et obligations découlant
de la résidence comme savaient si bien le faire nos ancêtres de l’empire Romain.

9- Francophonie ou union europénne ?

Le 24 Octobre 2010 s’est terminée dans la ville Suisse de Montreux la 40ème rencontre des chefs d’Etats de la Francophonie. J’ai
envie de vous poser une question toute bête : A quoi sert-il ce machin ? Parce que je ne l’ai toujours pas compris. Est-ce que c’est
l’expression d’un monolithisme linguistique ou culturel ? Je suis originaire du Cameroun, c’est le seul pays africain qui a le Français
et l’Anglais comme langues officielles. Et je puis vous affirmer que parler de façon habituelle ces 2 langues ont transformé ma vie et
y ajouter 2 autres langues Européennes, puis une langue asiatique m’ont permis un épanouissement culturel inégalable. Si je ne
parlais que le Français, le monde aurait été plus gris, trop fade à mes yeux. A moins que l’intérêt de cette institution ne soit ce que
Jean-Jaurès déclarait en 1884 : « Pour la France, la langue est l’instrument nécessaire à la colonisation… Plus d’écoles françaises
aideront les colons français dans leur difficile tache de conquête
et d’assimilation ».

J’aurai pu comprendre que l’espace de la francophonie soit une ère où circulent les idées, la culture donc, les hommes. Et pourtant,
vous n’avez cessé d’empêcher les chanteurs, les écrivains et intellectuels africains de circuler librement aussi vers la France, sous
prétexte qu’ils étaient trop pauvres et risquaient d’envahir la France. Ce sont vos propos. Mais je vais essayer de vous prouver que
cet argument ne tient pas. Voici la liste de quelques pays dits pauvres qui peuvent entrer en France sans Visa : Argentine, Bolivie,
Brésil, Chili, Costa-Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Salvador, Uruguay et Venezuela. Vous
l’aurez constaté vous-même, qu’il n’y a aucun pays Africain faisant partie de cette liste dite « blanche » établie par le règlement (CE)
n°539/2001 du 15 mars 2001 sur la base de 3 critères : immigration clandestine, ordre publique et Sécurité. En d’autres termes, sur
les 53 pays africains aucun ne respecterait ces critères ? Sur le
premier critère, avez-vous jamais vu dans vos statistiques un sans-papiers Zambien ? Botswanais ? Namibien ? Avez-vous jamais
expulsé pour clandestinité un seul ressortissant du Lesotho ou du Swaziland ? Pour les autres 2 critères je vous mets au défi de me
prouver dans toute l’histoire coloniale et postcoloniale de la France avec l’Afrique une quelconque trace d’une bombe mise en France
par un Sénégalais, un Malien ou un Congolais. Vous voyez bien que la seule raison de cette obligation de visa pour 53 pays africains
n’est motivée que par un racisme institutionnel européen contre les Africains, racisme assumé par toujours plus de dirigeants de
droite comme vous. Alors quel sens a tout le baratin de la fraternité de la francophonie si l’obtention du visa pour la France par un
Béninois relève d’un parcours du combattant alors qu’au même moment, un chômeur de l’Honduras peut aller chercher du travail à
Paris sans visa ? Je vous propose d’avoir le courage de dissoudre l’institution de

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la Francophonie. Lorsque le 26 Mai 2009 lors de l’inauguration de la base militaire française à Abu Dabi (Emirats Arabes Unis) vous
vous êtes adressé à un militaire Français plutôt en langue anglaise, vous avez en quelque sorte indiqué que vous-même ne croyez
pas tant que cela à cette francophonie. Pourquoi ne pas établir une fois pour tout, son acte formel de décès ? Je me trouve encore
obligé de paraphraser Ernest Renan qui a écrit : « La langue invite à se réunir et non à s’unir (…) la Suisse, si bien faite, puisqu'elle
a été faite par l'assentiment de ses différentes parties, compte trois ou quatre langues. Il y a dans l'homme quelque chose de
supérieur à la langue : c'est la volonté. La volonté de la Suisse d'être unie, malgré la variété de ses idiomes, est un fait bien plus
important qu'une similitude souvent obtenue par des vexations ».

J'ai une doléance à vous soumettre : Monsieur le Président, je vous prie de bien vouloir engager des procédures pour faire que la
France renonce à son siège de Membre Permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies au profit de l'Union Européenne. C'est
un geste qui vous fera entrer dans l'Histoire avec le H majuscule, par la grande porte et donnera à l'Union Européenne ce rôle
d'Eclaireuse qu'elle est capable d'assumer aux yeux des autres peuples. Cela contribuera à simplifier la reforme des Nations Unies
pour s'adapter au temps et se doter des moyens adéquat pour s'attaquer aux problèmes de notre siècle.

En l’espace de 4 mois, vous avez promis 4 fois aux Chefs d’Etat Africains à Nice, à Paris, à New-York et à Montreux de peser de
votre poids pour permettre aux pays africains de disposer d’un ou de 2 sièges à ce même Conseil de Sécurité. Je vous remercie
Monsieur le Président au nom des Africains, mais que voulez-vous en échange ? En d’autres termes, quels sont vos véritables
intérêts ? Sont-ils compatibles avec ceux des Africains ? Et que dire du fait que vous avez complètement ignoré le choix exprimé par
ces mêmes Africains dans le souci de leurs intérêts, celui de revendiquer un siège, un seul et non deux, mais pas pour tel ou tel
autre pays, un siège pour toute l'Union Africaine dans sa globalité. Si l’Union Européenne pouvait suivre l’Union Africaine dans cette
démarche en récupérant le siège français, cela contribuerait à la démocratisation des instances destinées à assurer la Gouvernance
Globale. Ainsi on ferait du Conseil de Sécurité des Nations Unies le directoire
démocratique d’une véritable Assemblée des Peuples et non plus seulement un groupe de pays choisis sur la base de la force. Une
telle assemblée serait plus efficace à affronter les problèmes de son ressort, car serait dotée de véritable pouvoir de décision parce
que légitimée du fait qu'elle serait véritablement représentative de la planète.

10- Des intellectuels plus racistes que le reste de la population

On est porté à croire que plus les individus ont un faible niveau culturel et plus ils sont portés à avoir des préjugés et à détester tout
ce qui n’est pas conforme à leur standard habituel. Mais en France, on a plutôt l’impression que c’est l’inverse qui se produit et plus
les personnes sont cultivées et plus elles utilisent le pouvoir de leur culture pour pousser le reste de la population à mieux asseoir
des à priori sur ceux qui sont différents. Dans un pays comme la France, le standard c’est : être Riche, être un Homme, être un
Blanc, et être Jeune. Lorsqu’on ne fait pas partie de cette catégorie d’individus, il n’existera aucune course dans laquelle sous un
quelconque prétexte républicain on pourra parler de l’égalité de chance ou de justice sociale sans une moindre correction de la part
du pouvoir public. C’est pour permettre qu’une course de 100 mètres ne démarre pas avec des postulants qui partent effectivement
de 50 voire 90 mètres que l’Etat doit intervenir avec des
correctifs, sans lesquels ce serait une course truquée d’avance. C’est ce que le gouvernement américain a fait pour accompagner
les Droits Civiques des Noirs nommé : AFFIRMATIVE ACTION. Son objectif était de passer de l’égalité formelle décrite dans les
textes à une égalité réelle des Noirs.

En France les intellectuels ont voulu faire une traduction intentionnellement raciste dite : DISCRIMINATION POSITIVE. Le mot
discrimination est par définition un mot négatif et tous ceux qui en France l’utilisent tendent à nous expliquer que ce serait contraire
aux principes républicains de la France que de l’appliquer aussi à notre pays. Mais cette défense de la République n’est que de la
poudre aux yeux qui sert à cacher des privilèges bien protégés pour le groupe dominant. Monsieur le Président ce n’est pas la
nomination d’un préfet d’origine africaine qui doit changer la donne. Ce n’est que l’arbre qui cache la foret. En démocratie, moins de
2% des postes résultent des élections. Et même ces 2% qui sont soumis au vote populaire font d’abord l’objet d’une sélection non
démocratique. Les restants 98% étant des nominations. C’est à ce niveau qu’on constate s’il y a ou non la volonté politique de
corriger les tendances majoritaires de la population qui en principe choisit ce qui est
le moins éloigné du groupe auquel elle s’identifie. Ainsi c’est en nous posant la question sur le nombre d’Ambassadeurs d’ori gine
Africaine, des Généraux de l’armée d’origine africaine, des directeurs de grandes entreprises publiques d’origine africaine, comme
la télévision, les banques etc… que nous pouvons conclure sans doute qu’il y a un racisme d’Etat en France. L’AFFIRMATIVE
ACTION intervient à ce niveau pour corriger les injustices d’exclusion, propres à toute démocratie de type majoritaire.

Que veut dire le mot EXPATRIÉ ? C’est une expression qui fait partie du vocabulaire des racistes intellectuels qui se voudraient à
priori une race supérieure lorsqu’ils vont en Afrique. Comment expliquer sinon que le même employé qu’un groupe Français envoie
au Canada ne s’appelle pas expatrié, mais le jour où il met les pieds en Afrique, il devient l’EXPATRIÉ. S’il est réaffecté vers le
Japon, une fois parti d’Afrique, il cesse d’être un Expatrié. Il existe pourtant un mot officiel choisi par les Nations Unies pour désigner
toutes les personnes qui vivent hors de leurs pays pour un an ou plusieurs années : MIGRANT

La médiatisation de l’image du Noir associé au Sida, à la mort et à tout ce qui peut être négatif est très intentionnelle. Un exemple :
il y a eu 2.995 morts dont 343 pompiers dans l’attaque des 2 tours jumelles du Wall Trade Center de New-York le 11/9/2001, dans
le pays le plus médiatisé du monde, a-t-on vu l’ombre d’un seul cadavre, d’un blessé ou d’un bras ? NON. Savez-vous pourquoi ?
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Parce qu’il y a le respect des cadavres, le respect des victimes. Une épidémie de choléra touche Haïti, voilà qu’en boucle on verra
les cadavres des Noirs jonchés par terre et avec des commentaires incroyablement blessants que l’auteur des images accompagne
du haut de sa supériorité raciale et pourquoi pas, divine. En quoi un cadavre à New York vaut plus qu’un autre à Port-au-Prince ? Et
que dire des ONG européennes qui ont fait leur fortune sur nos misères et qui ont tout intérêt à balancer au monde les images des
victimes africaines en violant la dignité de l’intimité d’un cadavre, d’un être
humain, fut-il un pauvre africain. C’est choquant et blessant cette mise en scène de la misère d’autrui. Je vous invite Monsieur le
Président à prendre des dispositions (non seulement pour interdire comme on le fait pour les Français), afin que des poursuites
soient possibles contre les auteurs qui en font la publication en France.

Conclusion

Monsieur le Président, nous ne sommes pas des racailles. 1000 ans d’esclavage arabe, 400 ans d’esclavage européen et 150 ans
de colonisation européenne n’ont pas suffi pour tuer en nous l’instinct de survie qui caractérise tout être humain qui subit violences
et humiliations. Nous avons appris par la force des choses à essuyer les larmes de vos insultes, à cicatriser les plaies de votre
violence psychologique et policière. Depuis la nuit des temps, nous sommes tombés 10, 100, peut-être 1000 fois par jour, poussés
par vos chicotes, car pour vous, le fouet était la seule langue que nous étions en mesure de comprendre, et nous avons toujours
réussi à nous relever. Vous nous avez amputé d’un bras ou d’un pied parce que nous n’avions pas atteint le quota de bananes, de
coton ou de café à récolter, et nous n’avons cessé de pardonner votre folie meurtrière. Si en réaction, nous n’avons pas développé
une égale violence, ce n’était pas un signe de faiblesse, mais de force, force
psychologique et l’histoire ne nous donne-t-elle peut-être pas raison ? Car voyez-vous Monsieur le Président, la vraie force ne réside
pas uniquement dans la capacité des êtres humains à surmonter les épreuves les plus difficiles, mais surtout, à ne pas se laisser
dicter leur ligne de conduite, leur comportement par la violence d’autrui. Si pour vous cela signifie ne pas entrer dans l’histoire comme
vous l’avez insinué dans votre célèbre discours de Dakar, oui Monsieur le Président Sarkozy, nous préférons ne pas entrer dans
votre histoire dont la valeur et la gloire se mesureraient par la compétition de violence et la capacité destructrice employée.

On a remplacé nos prénoms par « homme de Couleur », seule race au monde qui bénéficie d’une telle attention. Et nous ne nous
en sommes jamais plaints. On nous a appelé « Sale nègre » et nous sommes restés impassibles. On nous a déportés et nous avons
réagi mollement. On nous a castrés parce que nous étions considérés une race inférieure, mais nous avons continué à participer au
pèlerinage à la Mecque. En 1452, le Pape Nicolas V qui autorisa le roi Alphonse V du Portugal de déporter les premiers Noirs de la
Guinée vers l’Europe déclara que nous étions des animaux et que nous n’avions pas d’âme, mais nous avons continué à remplir les
églises. On nous a imposé l’apartheid sur notre propre terre et nous avons continué à tendre la main de l’amitié. Sûrement pour vous
c’est la preuve de notre stupidité. Non, notre silence, notre main tendue et toujours refusée est la seule chance qui nous a fait ne
pas disparaître. C’est notre seule véritable force qui nous fait continuer à sourire
malgré tout le poids de la misère et de l’humiliation qui nous accable.

Est-ce trop vous demander que de vous prier d’arrêter de nous insulter, de nous humilier, de nous crucifier pour vos
calculs politiques ?

Dans l’espoir de lire votre réponse bientôt, je vous adresse Monsieur le Président de la République Française,
l’expression de ma très haute considération.

Jean-Paul Pougala

Email : [email protected]

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Leçon de Géostratégie Africaine n° 03:

Comment la spoliation de l'Afrique a causé le déclin de l'Europe

En 22 mois, les pays de l'Union Européenne qui utilisent l'Euro ont fait 17 rencontres au sommet pour sauver la monnaie
unique, l'Euro, sans y parvenir. On s'attendrait naturellement que le magot de la longue spoliation de l'Afrique par
l'Occident lui permette aujourd'hui de payer ses dettes et de se mettre hors de portée des spéculations boursières. Il
n'en est rien. Il est incontestable que la déportation des Noirs d’Afrique pour aller travailler comme esclavages en Europe
et en Amérique a beaucoup aidé pour l’édification de la structure économique de l’occident. Et c’est là le paradoxe.
Parce que c'est aussi cette pratique qui a contribué à miner et fragiliser son envol industriel. Si l’occident s’était
développé sans recourir à cette main d’œuvre gratuite elle serait plus forte aujourd’hui. C’est justement cette pratique
qui l’a fragilisé, surtout lorsqu’on sait qu’elle n’en avait pas besoin.

Avec ou sans les esclaves venus d’Afrique, les Etats-Unis d’Amérique se seraient développés de la même manière.
Avec ou sans esclaves africains, l’Europe se serait développée de la même manière et peut-être même plus. Elle se
serait passée du Cacao, du café etc… mais le fait de se passer d’une tablette de chocolat ou d’une tasse de café ne
change rien sur le devenir d’une civilisation.

Le père de la science économique moderne, l’Ecossais Adam Smith écrivait que « l'expérience de tous les temps et de
tous les pays s'accorde, pour démontrer que l'ouvrage fait par des mains libres revient définitivement à meilleur compte
que celui qui est fait par des esclaves. » Il disait ainsi qu’au-delà de l’immoralité de l’esclavage, il y trouvait aussi une
stupidité économique. En effet, à bien y regarder, on peut dire avec précision que l’esclavage et la colonisation ont
fragilisé économiquement l’occident plutôt que le rendre fort ; le recours à une position de rente a faussé les règles de
jeu du marché parce qu’il y avait un acteur (l’occident) qui est arrivé déjà avantagé puisqu’il pouvait recourir à une main
d’œuvre gratuite.

L'ESCLAVAGE ET LA COLONISATION DES AFRICAINS A AFFAIBLI L'OCCIDENT

Imaginez d'avoir dans votre château, 20 employés de maison pour assurer le jardinage, la cuisine, le pressing, la
vaisselle, la propreté des locaux, le repassage etc... et tout cela gratuitement, sans que vous payiez le moindre centime.
Grâce à ces esclaves, vous aurez un très haut niveau de vie, mais qui au fond n'est qu'artificiel, parce qu'il vient du fait
que ces esclaves ne sont pas en mesure de se rebeller et de revendiquer leurs droits, leur paie pour les services qu'ils
vous rendent. Le jour où, ils commenceront à fréquenter les voisins, à communiquer avec d'autres semblables, ils
prendront conscience de leur état et lorsqu'ils auront la force et le courage de mettre fin à cet état de subordination,
pour maintenir le même niveau de vie, vous serez obligé d'emprunter de l'argent pour payer les esclaves d'hier et le
processus de surendettement et donc de faillite est enclenché. C'est la situation de l'Europe aujourd'hui et qui vient en
partie aussi d'Afrique, au fur et à mesure que l'Afrique se libère grâce surtout aux immenses investissements des
capitaux chinois, qui permettent aux Africains de prendre conscience de l'ampleur des conséquences même mentales
de leur esclavage passé et présent qu'ils ont subi.

Il y a eu certes cette longue avance technologique de l'Occident sur toute la planète, avance purement virtuelle ne
reposant sur aucun fondement concret solide. Et comme on pouvait s’y attendre, cette position de rente, c’est-à-dire
d’avantage non mérité, a poussé leurs bénéficiaires à dormir sur leurs lauriers, convaincus que le monde était immuable,
statique. Ils étaient convaincus que l’Asie serait toujours comme ils l’ont défini eux-mêmes, que ce soit la Chine ou
l’Inde, un « géant endormi », que l’Afrique resterait pour toujours uniquement un réservoir de matières premières. Grave
erreur de calcul, puisque toutes les autres régions du monde qui ont été victimes de ce marché truqué d’avance par le
premier arrivé, ont eu une double rage pour rivaliser en imagination afin de corriger cette distorsion. Et lorsqu’ils y
parviennent, ils sont mis sur une rampe de lancement que rien ne semble arrêter. Et c’est ce qui justifie qu’ils se
développent plus vite, sur des bases plus solides que le premier arrivé qui, habitué à ne tenir debout que grâce aux
artifices, est balayé très vite au premier vent contraire. C’est ce qui explique que c’est l’économie occidentale qui a été
minée depuis l’origine et pour 400 ans d’une rente qui ayant trop duré lui a fait bâtir sa fortune sur une sorte de sable
mouvant. Et au premier vrai vent venu d’Asie en attendant celui qui arrivera d’Amérique du Sud et d’Afrique, c’est tout
l’édifice qui est en train de basculer.

CONCLUDION:

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L’esclavage et la colonisation de l'Afrique ont été incontestablement des éléments perturbateurs dans la vision que les
occidentaux se font du monde. Ces deux faits graves ont été comme une lentille déformante qui ont privé presque tout
l’occident de la perception réelle d’un monde qui était en train de changer autour d’eux, à leur insu. Pour l'histoire, les
pays Européens qui avaient bénéficié du Plan Marshall du président Américain Truman en 1948, consistant en un prêt
de 100 milliards de dollars américains, n'ont jamais pu rembourser que 20 milliards, c'est-à-dire 20% seulement.

2/12/2011

Jean-Paul Pougala

Ecrivain Camerounais et Analyste Géostratégique


www.pougala.org

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LEÇON DE STRATÉGIE AFRICAINE N° 24

VOICI CE QUE LES OCCIDENTAUX N’ONT PAS COMPRIS DE L’ECONOMIE MODERNE


de Jean-Paul Pougala (*) 20/01/2012

Le Dumping Social, la sous-évaluation de la monnaie chinoise, le Yuan, la concurrence déloyale etc. Voilà quelqu es-
uns des florilèges d'accusations que font pleuvoir sur la Chine la majorité des économistes et politiciens occidentaux.
Et si ce beau petit monde était à côté de la plaque ?

La croissance de la Chine et son positionnement stratégique au rang de la première puissance mondiale montante a
fait naître un désarroi sans précédent chez les anciens puissants d’hier et la conséquente navigation a vu chez les
économistes et politiciens occidentaux qui étaient incontestablement il y a peu de temps les références p our un
modèle économique réussi, qui semblait indétrônable. Avec la Chine qui a imposé un nouveau modèle économique,
le désarroi est total, et 10 ans après, la boussole leur semble toujours introuvable pour mieux orienter les idées et
comprendre de quel côté se trouve le Nord au XXIème, c’est-à-dire à l'Est

ET SI LA COMPÉTITIVITÉ AVAIT PRIS UN NOUVEAU VISAGE !

Comme il est déconcertant de voir des économistes occidentaux s’accrocher à des considérations puériles pour
expliquer leur manque de compétitivité vis-à-vis de la Chine et le conséquent désert industriel qui semble avoir
stablement élu domicile en Occident, en invoquant tous les bas salaires pratiqués en Chine, ce qui est faux.

Ceci est faux parce qu'en matière de salaires, ils sont deux fois plus bas en Afrique et en Amérique du Sud qu'en
Chine, sans que ces deux régions attirent les mêmes investissements. Les vraies raisons sont ailleurs :

1- Il existe en Chine un état fort qui est présent dans presque tout le processus économique avec un objectif bien
précis et bien visible, celui de sortir des millions de chinois de la misère.

2- Dans la formation du coût d'un produit, la main d'œuvre compte pour environ de 2 à 4 %, pire, à 10%. Il est donc
absurde qu'en Occident, on utilise la question des salaires prétendument élevés pour justifier la non compétitivité
des entreprises. Si un producteur Italien met un article sur le marché à 100 € alors que son concurrent chinois est
capable de l'offrir à 25 €, la différence de 200% ne peut nullement être justif iée par les 10% de coût de l'emploi.
Même si on avait offert le coût des salaires gratuitement au producteur européen, il resterait toujours une
différence de 190% à couvrir et c'est peut-être en se concentrant sur cette valeur que l'Occident peut avoir un début
de solution à sa crise qui n'est qu'au début, malheureusement. Il s'agit notamment des coûts liés à l'architecture
industrielle elle-même du pays de l'acquisition des matières premières à la qualité de la formation professionnelle et
au type de la logistique pour toucher le client du bout du monde et que nous allons étudier ci -dessous.

3- Les matières premières achetées par l'Etat.

Contrairement à l'Occident où chaque industriel doit se débrouiller tout seul pour trouver les intrants dans le monde
entier, la Chine utilise d'autres méthodes: il existe des mastodontes d'états qui se chargent de grouper ses achats et
donc, réussit à décrocher les meilleures conditions d'achat qu'un privé Occidental ferait rarement, ou grâce à une
guerre humanitaire.

4- Produits semi-finis par l'Etat.


1
Contrairement à l'Occident où une industrie par exemple d'automobiles s'installe et se fournit chez des sous -
traitants, en Chine, c'est l'Etat qui produit l'essentiel et le fabriquant de bicyclettes se développe en acheta nt les
pièces fournies par l'Etat. C'est le cas chez les fabricants de climatiseurs, et bien d'autres secteurs clés, là où le
fabriquant italien doit se débrouiller tout seul pour assurer sa production de A à Z, très souvent, son concurrent
chinois qu'il doit affronter sur le marché, n'a eu qu'à traiter la partie de S à Z, très souvent de l'assemblage et la
vente. Or, le prix des pièces qu'il assemble, non seulement proviennent de l'Etat qui veut des devises et qui ne vend
pas mais cède pour créer des emplois et stimuler son économie.

5- POUR LES CHINOIS L’ENERGIE NE SE VEND PAS

En termes de capitalisation boursière, selon les informations fournies par Fortune Global 500 pour l'année 2010, sur
les 7 plus grandes sociétés du monde, 6 sont des sociétés qui s'occupent d'énergie dont une américaine, une
Britannique, une hollandaise et 3 chinoises. Mais le plus intéressant est de constater une fracture entre les
entreprises occidentales et chinoises sur les bénéfices réalisées qui sont plus forts chez les premiers. Par exemple, la
Shell avec 97.000 employés, réalise 20,116 milliards de $ de bénéfice, la Exxon Mobile avec 103.000 employés a
réalisé un bénéfice net de 30,40 milliards de $, alors que les chinoises semblent à la traîne : la Sinopec avec 640.000
employés ne réalise que 7,63 milliards $ de profits alors que sa consœur la China National Petroleum, avec 1.500.000
employés a réalisé à peine 14,37 milliards de $ de profit.

Selon les évaluations classiques en Occident, Shell et Exxon sont à féliciter parce qu'elles ont fait du bon travail. Mais
selon la vision pragmatique des chinois, le montant élevé de leurs profits est un indicateur du niveau du frein à la
compétitivité d'une nation. Pour la Chine, la compétitivité de ses entreprises commence avec le coût de l'énergie.
Les entreprises du secteur ne doivent réaliser des bénéfices que pour leur propre développement pour la recherche
et les besoins d'exploration de nouveaux gisements, alors qu'en Occident, les bénéfices colossaux font le bonheur
des actionnaires qui iront ainsi figurer sur la liste des individus les plus riches du monde.

Cette différente conception du monde de l'économie a été encore plus criante en 2008, lorsqu'en pleine crise
économique, avec la volée des prix du pétrole brut sur les marché s, toutes les entreprises pétrolières de l'Occident
annoncent des bénéfices historiquement élevés. La Exxon Mobil par exemple annonce les bénéfices de 45 milliards
de dollars en hausse de 11% par rapport à 2007 ; en France, Total annonce les bénéfices de 22 milliards de dollars
(17 milliards d'Euros) alors que pour la même année, leur concurrente chinoise, Petrochina, la première en terme de
quantité du pétrole produit perd de l'argent parce qu'une décision politique très intelligente (à mon avis) prise par le
gouvernement de Pékin sur le gel des prix du carburant porte à une chute drastique de 22% des résultats nets, pour
permettre aux entreprises chinoises de rester toujours les plus compétitives du monde. Il est évident que tous les
produits dérivés du pétrole en plastique comme les jouets, les accessoires pour voitures, emballages etc.
proviennent à 90% de la Chine, ce n'est pas parce là-bas la main d'œuvre coûte moins cher. C'est tout simplement
parce que l'état a placé le vrai bénéfice à la fin de la chaîne en terme d'emplois crées, de devises étrangères
accumulées, d'excédents de la balance commerciale et non pas spéculer de façon idiote sur tout ce qui bouge, allant
même jusqu'à l’auto-flagellation (se donner des coups à soi-même) comme c'est le cas en Occident. En Chine, il
existe un objectif clair, c'est celui de la redistribution des richesses créées qui doivent se traduire en termes de
millions de personnes qu’on réussit à sortir de la misère et non la célébration de la gloire de voir des noms de
quelques milliardaires dans le classement annuel de Forbes.

Sur le plan des produits pétroliers, en Europe, les gouvernants semblent vouloir le beurre et l'argent du beurre à la
fois. On veut la compétitivité des entreprises, mais en même temps, on taxe jusqu'à 77% les produits énergétiques

2
qui entrent pour près de 40% dans la formation du coût d'un produit fini, transporté, livré à la boutique et même le
coût du déplacement de l'acheteur pour venir le prendre peut être pris en considération.

Ce qu'on vient de voir pour le pétrole est identique sinon pire dans le secteur de l'électricité qui en Chine est
presque gratuite. La même année 2010, la première société d'électricité au monde, State Grid corporation de Pékin,
avec 1.564.000 employés et ses centaines de millions d'abonnés, ne réalise que 4,56 milliards de dollars US de
bénéfice, c'est-à-dire moins des 5 milliards de dollars d'EDF (Électricité De France) un an plus tôt, en 2009 (avant sa
chute de 74% en 2010 à cause des déboires sur les marchés étrangers) et avec ses 158.000 employés, c'est-à-dire, 10
fois moins que son concurrent chinois et 20 fois moins d'abonnés. La vérité est que pour Edf, entreprise publique, les
abonnés sont des pigeons qu’il faut plumer avec des augmentations à chaque début d’anné e sous des prétextes les
plus variés, comme l’homologation au prix du pétrole, lorsque ce dernier monte.

LA LOGISTIQUE COMME INSTRUMENT DE PUISSANCE GEOSTRATEGIQUE

La Chine a des mastodontes de mer qui pratiquent très souvent des prix politiques. Ce n'es t nullement du dumping,
mais les opérateurs sont juste facturés au prix coûtant. Un exemple est la COSCO (China Ocean Shipping Company),
propriétaire de 201 bateaux porte-conteneurs soit 900.000 EVP (Equivalent Vingt Pieds, taille moyenne d’un
conteneur) permet aux transitaires de facturer un conteneur 20-40 pieds de la Chine pour livraison à n'importe quel
port en Europe pour des prix incroyablement bas, en fonction des objectifs que l’Etat chinois veut atteindre en terme
d’exportation ; C'est-à-dire que parce que COSCO est une entreprise publique qui ne recherche pas le bénéfice pour
elle-même, mais le bénéfice pour la nation chinoise, elle est un instrument très puissant de géostratégie, qui
participe à l’objectif de conquérir, tous les marchés potentiels. Elle rapproche les côtes chinoises des côtes du
monde entier. On arrive ainsi au paradoxe que le coût de transport terrestre à l’intérieur de la même Europe va
souvent jusqu’à 4 fois plus cher que le coût du transport maritime de 30 jours de mer de la Ch ine jusqu’en Europe. Et
lorsqu'on sait que 75% des échanges en Europe se font entre pays Européens eux -mêmes, on peut aisément
imaginer toute l'aubaine que cela représente pour la Chine dans les années à venir, si rien n'est fait par les
économistes européens pour trouver une solution à long terme.

Le 7 Juin 2010, c’est ce même Cosco qui a acheté pour 1,90 milliards de yuan, les lots mis en vente par la
municipalité de Shanghai, c’est-à-dire que pour ce que deviendra dans les 10 ans à venir le premier centre financier
du monde, l’immobilier est encore une fois sous le contrôle de l’état chinois. En effet, sur les 11 lots mis en vente, 9
ont été achetés aux enchères par les entreprises publiques et seulement 2 aux privés chinois.

Cosco est à l’image de la polyvalence des géants publiques chinois, contrôlant tout ou presque dans son secteur, de
la gestion des ports (3,4 milliards de dollars pour la concession de la gestion de conteneurs dans le port de Pirée en
Grèce en 2008.) à l’immobilier en passant par la construction des bateaux et la fabrication des conteneurs. Ce qui lui
donne un avantage inouï au service de la compétitivité des entreprises chinoises sur toutes leurs concurrentes qui
selon le modèle de développement du capitalisme occidental, pêchent par une trop grande spécialisation dit-on
pour réaliser le maximum de profit.

Par exemple, sa succursale française COSCO FRANCE dont le siège est à Paris est présente dans toutes les villes
portuaires françaises et travaille surtout comme une société commissionnaire de transport, agissant dans le
domaine de la consignation, la réparation de navires, mais aussi, le fret aérien, avec le même objectif que le produit
sorti de l’usine chinoise doit arriver n’importe où sans souffrir d’une quelconque pénalisation liée au transport ou à
la logistique.

3
En Juin 2011, 52 Avions Airbus A320 sont sortis de la nouvelle usine de Tianjin en Chine. Là encore c’est Cosco qui est
devenu incontournable au titre d’entrepreneur général des programmes de la société Airbus de Tian jin, et chargé du
transport des grosses pièces de l'Europe à Tianjin, notamment le transport par péniche, le transport intérieur et le
transport océanique par conteneur dans la section européenne, ainsi que le transport intérieur et le transport aérien
à la section de Tianjin.

Ici aussi, le choix d’une société publique chinoise n’est pas un hasard, mais c’est le résultat d’une décision
géostratégique bien pensée. C’est en effet Cosco qui est choisi pour mener bientôt la même opération mais en sens
contraire de la Chine vers l’Afrique, pour l’assemblage de l’avion chinois dénommé XIAN MA -60 sur lequel la Chine a
fait un pari pour remplacer les mauvaises habitudes africaines de n’acheter que les vieux avions en Occident
paradoxalement plus coûteux (que le neuf chinois), et qui se révèlent de vrais cercueils volants au-dessus du
continent africain. La Xia MA-60 équipe déjà les compagnies : Air Zimbabwe, Air Burkina, Air Burundi, South African
Express, British Caledonian, Laos Airlines, Sri Lanka Air-Force, mais aussi, selon le quotidien chinois People Daily du
25 Mai 2011, les compagnies de plusieurs autres pays en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud et sont en service
sur une centaine de lignes aériennes. Selon les indiscrétions à Pékin, Cosco effectuera bie ntôt le même transport des
parties d’avions des côtes chinoises vers les côtes africaines, dans la ville portuaires de Kribi au Cameroun où un port
en eau profonde est en construction pour accueillir ce genre de bateau. Lorsque la société EADS (Airbus) s’e st
installée en Chine, elle l’y était contrainte, comme condition posée par la Chine à l’achat d’un nombre important de
ses avions. Mais lorsque la Chine prévoit de construire ses avions destinés à l’Afrique directement sur le sol africain,
ses économistes et stratèges démontrent d’avoir compris ce que les économistes occidentaux peinent encore à
comprendre et c’est que : dans l’économie moderne, vous ne pouvez pas vous obstiner à être prospère tout seul et
que pendant que tout va à merveille, c’est le bon moment pour aider à se renforcer de nouveaux partenaires à être
là pour vous aider lorsque les moments difficiles arriveront, parce que vous leur aurez donné les moyens et la
possibilité d’être cette porte de recours, cette issue de secours.

LA FAIBLESSE DEMOCRATIQUE

Si la démocratie du suffrage universel était quelque chose de si merveilleux, nul doute que l’Occident préférait la
conserver et même la cacher comme un secret militaire, afin de l’utiliser comme avantage sur les autres peuples de
la planète. Si la démocratie du suffrage universel pouvait permettre le développement d’une nation, il est
parfaitement évident que l’Occident ne serait pas si engagé à financer des oppositions créées ad -hoc pour tel ou tel
autre pays, pour les aider à devenir de dangereux concurrents sur le plan de la production industrielle, sur le plan de
la production intellectuelle. La vérité est toute autre et bien plus amère. C’est que l’Occident a compris que l’une des
raisons de son déclin est bien la démocratie du suffrage universel qui a porté au pouvoir les personnalités les plus
médiocres, à condition qu’elles soient soutenues par les puissances de l’argent qui sont rarement là pour l’intérêt
général.

La médiocrité des hommes politique s’est accompagnée des économistes pi égés par la prétendue supériorité sans
faille de l’ultra-libéralisme. On a ainsi vu des économistes de renom en Espagne, en Grèce, au Portugal, en France, en
Italie soutenir une thèse des plus grotesques selon laquelle l’Allemagne avait le devoir d’aider f inancièrement les
pays Européens en crise, parce que selon eux, l’argent allemand provenait de la vente des grosses berlines dans ces
pays. Ce genre de raisonnement trahit l’état de déconfiture de ces économistes qui ne sont tout simplement plus en
mesure de comprendre que l’Allemagne n’a pas les moyens de se sauver elle -même et que la crise allemande n’est
plus qu’une question de temps comme pour tous les pays occidentaux qui à première vue semblent épargnés,
puisqu’ils sont régis par les mêmes modèles économiques. Pire, ce sont les même qui projettent de faire la
concurrence à la Chine. Comment peuvent-ils y parvenir, s’ils se refusent à l’exercice le plus facile qui aurait consisté
4
non pas à vouloir partager les gains allemands, mais à se demander comment réussir eux aussi à vendre en
Allemagne, premier marché de l’union Européenne.

La vérité est que ces économistes se sont déjà rendus et ont renoncé à se battre, faute d’idée. Et ils sont déjà en
train de passer au plan B, d’un Occident qui deviendrait une destination touristique pour les nouveaux émergents.
C’est le président américain Barack Obama qui a vendu la mèche le 18/01/2012, en présentant dans un parc
d’attraction touristique en Floride son désir de faire des USA, la première destination touristi que du monde, au nom
de la relance de l’emploi. Ce que Monsieur Obama ne sait pas, c’est que le tourisme n’a jamais aidé un pays à se
développer. La France dont il veut contester la première place avec ses 77 millions de touristes en 2010 (contre 59
pour les USA, deuxième), n’aurait pas les problèmes financiers qu’elle connait, si le tourisme était une baguette
magique. Ces économistes occidentaux qui croient avoir trouvé leur plan miraculeux pour sortir de la crise, en
prédisposant les infrastructures pour accueillir les nouveaux riches de Chine, Inde et Brésil, doivent se demander
pourquoi l’endroit qui attire les touristes fortunés en France, la prestigieuse Côte d’Azur est paradoxalement la
région (PACA) avec le plus fort taux de pauvreté de toute la France ? (source Insee). Aucun pays ne peut s’en sortir
en s’éloignant des métiers de la production. Un touriste, fut-il le plus riche du monde, ne consommera jamais la
nourriture de 5 personnes et s’il faut importer pour satisfaire à ses besoins, on revient au point de départ, sans
compter les problèmes que cela comporte de se spécialiser sur les riches. L’Ile Maurice croyait éviter les problèmes
du tourisme sexuels de la Thaïlande des pédophiles occidentaux, en misant sur un tourisme de luxe. 30 ans après, l e
pays s’est retrouvé la capitale africaine de la drogue, introduite dans les Yachts de luxe et les Jets privés qui ne sont
soumis à aucun contrôle, pour ne pas froisser ces riches. Qu’à cela ne tienne, si la crise peut transformer le racisme
institutionnel qui faisait que seules les populations de race blanche pouvaient entrer aux USA sans visas,
l’engouement touristique du président américain serait un progrès pour l’humanité. Et l’allié de toujours, Taiwan
serait le premier à en bénéficier. La vérité est que le nord du monde en crise n’attire plus grand monde, même plus
les pauvres du sud.

CONCURRENCE INTELLECTUELLE

Selon un article publié par Christine Murris dans le Magazine français Valeurs Actuels du 19/01/2012, en France, sur
16.800 places offertes par les écoles d’ingénieurs en 2011, seuls 14.700 étudiants se sont inscrits. Pire sur les
ingénieurs sortis en 2010, seuls 42% sont allés créer des richesses. Les autres ont été engloutis par l’industrie de la
spéculation qu’est le secteur financier. Avant même leur sortie d’école note-t-elle, ils sont démarché par plusieurs
entreprises d’assurance, de banques pour utiliser leurs capacités mathématiques pour leur faire gagner plus de fric,
sans faire d’effort.

Au même moment, sur les 11 universités que compte la troisième ville chinoise de Tianjin, 9 sont des écoles pour
former les ingénieurs. En Occident, le pouvoir politique est détenu par des personnes qui ont suivi une formation de
droit ou de littérature. EN Chine, ce sont les ingénieurs qui ont le p ouvoir politique. On comprend dès lors la
différence d’engouement des jeunes chinois et occidentaux pour la formation en métiers de création de la richesse.
Mais puisque les 2 parties sont en concurrence, comment s’étonner que toutes les mesures prises en occident
contre la désertification industrielle sans toucher aux valeurs mêmes sur lesquelles toute la société s’est bâtie n’est
que de la pure propagande qui ne convainc même pas celui qui la dit. La vraie concurrence des nations aujourd’hui
est d’abord intellectuelle. Une nation s’en sortira ou non par sa capacité à former et mettre à la disposition de ses
usines suffisamment des cerveaux pour penser, pour créer et ensuite seulement on pourra parler de compétition.

L’occident a depuis 2 siècles cru que l’intelligence était le fait de l’ADN d’une population caucasienne dite Blanche.
Le défi que l’orient lui a lancé sur ce domaine est colossal et il n’arrive pas à relever le défi, c’est la concurrence des

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ingénieurs. Un ordinateur, un téléphone est vieux après 3 mois, c’est le défi lancé. Et ce ne seront pas les symboles
qui pourront changer la donne.

COMMUNISTE DEDANS, CAPITALISTE DEHORS

Dans le rapport 2011-2012 du forum des 1600 entreprises Européennes en Chine il est écrit que la Chine est un pays
communiste à l’intérieur et capitaliste à l’étranger. Ce rapport qui n’est pas tendre du tout dit que «il doit être
particulièrement agréable pour la Chine de pratiquer le libéralisme économique le plus déchaîné à l’exportation tout
en continuant à s’appuyer sur les fondamentaux du dirigisme à la soviétique sur le marché intérieur ». Ce rapport de
338 pages, signé par le Président de l’European Union Chamber of Commerce, Monsieur Davide Cucino et son
secrétaire général Monsieur Dirk Moens, traduit la frustration de tous les entrepreneurs occidentaux qui ont couru
en Chine dans l’espoir de conquérir le milliard de consommateurs Chinois et qui se trouvent à n’avoir pour seule
issue louable que d’exporter de la Chine vers leurs pays d’origine.

Tout ceci nous interpelle sur la nécessité de revoir de fond en comble toutes les théories économiques des deux
siècles précédents qui ne prennent jamais en considération la possibilité d’un pays de jouer sur deux registres en
même temps, le communisme à l’intérieur et le capitalisme débridé à l’exportation. Sans cette réécriture, il n’y a pas
de solution au problème de la compétitivité des entreprises occidentales. On pourra même réduire à zéro le coût du
travail en Occident, cela ne changera pas de beaucoup la trajectoire de la course vers le mur dès lors que la
problématique est viciée par une variable non maîtrisée : le rôle de l’état dans l’économie moderne.

QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

Les privatisations forcées du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale sont des cathédrales d’erreurs
monumentales à ne plus commettre. Céder par exemple au Cameroun l’entreprise publique d’électricité SONEL aux
privés américains de AES a été une erreur stratégique de grande importance, non seulement parce que les
délestages n’ont pas cessé, mais aussi parce que dans un pays qui veut décoller à partir de ses industries, le prix de
l’énergie à commencer par l’électricité doit être conçu dans une politique globale des mesures pour assurer la
compétitivité des entreprises, pour qu’elles soient mieux aguerries pour affronter la jungle du marché international,
en position de force.

Les recettes que les Africains formés en occident ont appliquées comme du copier-coller en Afrique selon lesquelles
il faut taxer tout ce qui bouge est une autre erreur stratégique qui mène droit dans le mur. L’urgence pour l’Afrique
est de produire la richesse. Et l’état doit s’activer afin que cette production soit effective et à grande échelle et sa
redistribution devienne plus aisée, pourvue qu’il y ait d’abord quelque chose à partager. L’Afrique doit exporter au
maximum ses produits finis, pour constituer un capital de devises étrangères nécessaires au bien -être de sa
population. Le prix stratégique de l’énergie (gaz, essence, électricité) est plus i mportant que le bas coût de la main
d’œuvre. Taxer les bouts de routes bitumées peut donner l’illusion d’alléger le poids financier de l’Etat en Afrique,
mais cela fait juste partie des recettes erronées du système rentier de l’Occident, qui plombent la co mpétitivité
africaine. Il se pose en Occident même le problème de la moralité même de leur système. Le 10 janvier 2012 c’est le
PDG de Free, Monsieur Niel qui devenant le 4ème opérateur de la téléphonie mobile en France, en divisant les prix
par 5, a mis à nu la mafia rentière d’un capitalisme protégé par l’état pour arnaquer sa propre population.

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Les économistes africains doivent s’activer à écrire leurs théories économiques qui prennent en compte les
spécificités africaines, les intérêts africains, au lieu d’être dans une attente permanente de recevoir la consécration
d’un poste de subalterne dans telle ou telle autre Institution Occidentale. A mon avis, le courage et l’autonomie des
économistes Africains de se distancer des formules élaborées par les bureaucrates de Washington, pour trouver leur
propre voie, à partir de nouvelles variables purement africaines et revisitées dans un contexte du 21ème siècle ferait
honneur à ces mêmes intellectuels car ils auront eu l’ambition historique d’être des précurseu rs d’une nouvelle
Afrique, d’une Afrique avec leurs signatures, plutôt que, comme ils croient par erreur, qu’ils n’ont de valeur que si
sur leur curriculum, il y aura le nom d’une institution internationale qui sont pour la plupart au service de l’occident
et donc, contre les intérêts même de l’Afrique. Ils doivent tous se poser la question : pourquoi après l’échec de
l’Union Européenne d’empêcher les Chinois d’investir en Afrique, pourquoi après l’échec de l’administration
américaine de freiner les investissements chinois en Afrique, ce sont désormais ces institutions où tous souhaitent
aller travailler, qui ont pris le relai ? Comment expliquer que le Fond Monétaire International, plutôt que de se
réjouir que grâce surtout à la Chine, l’Afrique soit finale ment sortie de la misère, monte au créneau pour tout
chambouler ? Au début du mois août 2011 à Nouakchott en Mauritanie, se tenait l'African Caucus, une réunion
rassemblant les pays africains et leurs créditeurs, avec le directeur du FMI à la tête. Ce qu’o n retiendra de cette
rencontre, c’est l’énervement contre les 1000 milliards de dollars que la Chine a puisé de ses réserves en devises
pour l’injecter dans l’économie africaine (pour comparer, le fameux plan Marshall était de 100 milliards de dollars,
c’est-à-dire, 10 fois moins). On a vu des scènes ahurissantes des autorités burundaises, très contentes de la signature
des contrats avec la Chine, mais plonger le lendemain dans l’angoisse des représailles du FMI. En RDC, c’est par
décret du 21/12/2010 que Monsieur Obama a exclu la République Démocratique du Congo de la liste des pays
africains pouvant bénéficier du projet AGOA, et exporter aux USA sans droit de douane, à cause des nombreux
investissements chinois dans le pays, même si les motivations officie lles parlaient du recul de la démocratie.
Paradoxe : pour profiter pleinement des avantages de l’Agoa, et exporter les produits finis vers les Usa, le Congo
avait bien besoin que quelqu’un investisse au préalable pour créer les usines de transformation. Et comment lui
reprocher d’accepter l’argent chinois ? Qui, faut-il le rappeler n’a aucune odeur lorsqu’il finance les fonctionnaires
USA qui prennent ces décisions, y compris son président, mais pue dès lors qu’il s’agit de l’Afrique.

Les municipalités africaines doivent rivaliser d’ingéniosité pour créer de la richesse et donc créer des postes
d’emplois à leurs administrés. 90% des bibles utilisées par les nombreuses confréries religieuses aux USA sont
imprimées en Chine. Et la plupart de ces imprimeries appartiennent à des mairies qui en tirent des revenus pour
bitumer de nouvelles routes, et pour créer de nouveaux emplois dans la commune. En Afrique ce sont des
municipalités capables de créer des ressources qui pourront garantir l’émergence d’un état fort en mesure de
résister et freiner les élans individualistes et égoïstes des privés. Sans cela, il n’est pas exclu que le continent se
libère du joug de l’occident pour se retrouver avec un joug interne d’une poignée de clans qui installent ensuite et
allègrement une économie rentière, exactement le modèle qui est en train de mener l’occident droit dans le mur.

20/01/2012

de Jean-Paul Pougala
( ex-vendeur de maïs grillé)

www.pougala.org

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Leçon de Géostratégie Africaine n° 03:

Comment la spoliation de l'Afrique a causé le déclin de l'Europe

En 22 mois, les pays de l'Union Européenne qui utilisent l'Euro ont fait 17 rencontres au sommet pour sauver la monnaie
unique, l'Euro, sans y parvenir. On s'attendrait naturellement que le magot de la longue spoliation de l'Afrique par
l'Occident lui permette aujourd'hui de payer ses dettes et de se mettre hors de portée des spéculations boursières. Il
n'en est rien. Il est incontestable que la déportation des Noirs d’Afrique pour aller travailler comme esclavages en Europe
et en Amérique a beaucoup aidé pour l’édification de la structure économique de l’occident. Et c’est là le paradoxe.
Parce que c'est aussi cette pratique qui a contribué à miner et fragiliser son envol industriel. Si l’occident s’était
développé sans recourir à cette main d’œuvre gratuite elle serait plus forte aujourd’hui. C’est justement cette pratique
qui l’a fragilisé, surtout lorsqu’on sait qu’elle n’en avait pas besoin.

Avec ou sans les esclaves venus d’Afrique, les Etats-Unis d’Amérique se seraient développés de la même manière.
Avec ou sans esclaves africains, l’Europe se serait développée de la même manière et peut-être même plus. Elle se
serait passée du Cacao, du café etc… mais le fait de se passer d’une tablette de chocolat ou d’une tasse de café ne
change rien sur le devenir d’une civilisation.

Le père de la science économique moderne, l’Ecossais Adam Smith écrivait que « l'expérience de tous les temps et de
tous les pays s'accorde, pour démontrer que l'ouvrage fait par des mains libres revient définitivement à meilleur compte
que celui qui est fait par des esclaves. » Il disait ainsi qu’au-delà de l’immoralité de l’esclavage, il y trouvait aussi une
stupidité économique. En effet, à bien y regarder, on peut dire avec précision que l’esclavage et la colonisation ont
fragilisé économiquement l’occident plutôt que le rendre fort ; le recours à une position de rente a faussé les règles de
jeu du marché parce qu’il y avait un acteur (l’occident) qui est arrivé déjà avantagé puisqu’il pouvait recourir à une main
d’œuvre gratuite.

L'ESCLAVAGE ET LA COLONISATION DES AFRICAINS A AFFAIBLI L'OCCIDENT

Imaginez d'avoir dans votre château, 20 employés de maison pour assurer le jardinage, la cuisine, le pressing, la
vaisselle, la propreté des locaux, le repassage etc... et tout cela gratuitement, sans que vous payiez le moindre centime.
Grâce à ces esclaves, vous aurez un très haut niveau de vie, mais qui au fond n'est qu'artificiel, parce qu'il vient du fait
que ces esclaves ne sont pas en mesure de se rebeller et de revendiquer leurs droits, leur paie pour les services qu'ils
vous rendent. Le jour où, ils commenceront à fréquenter les voisins, à communiquer avec d'autres semblables, ils
prendront conscience de leur état et lorsqu'ils auront la force et le courage de mettre fin à cet état de subordination,
pour maintenir le même niveau de vie, vous serez obligé d'emprunter de l'argent pour payer les esclaves d'hier et le
processus de surendettement et donc de faillite est enclenché. C'est la situation de l'Europe aujourd'hui et qui vient en
partie aussi d'Afrique, au fur et à mesure que l'Afrique se libère grâce surtout aux immenses investissements des
capitaux chinois, qui permettent aux Africains de prendre conscience de l'ampleur des conséquences même mentales
de leur esclavage passé et présent qu'ils ont subi.

Il y a eu certes cette longue avance technologique de l'Occident sur toute la planète, avance purement virtuelle ne
reposant sur aucun fondement concret solide. Et comme on pouvait s’y attendre, cette position de rente, c’est-à-dire
d’avantage non mérité, a poussé leurs bénéficiaires à dormir sur leurs lauriers, convaincus que le monde était immuable,
statique. Ils étaient convaincus que l’Asie serait toujours comme ils l’ont défini eux-mêmes, que ce soit la Chine ou
l’Inde, un « géant endormi », que l’Afrique resterait pour toujours uniquement un réservoir de matières premières. Grave
erreur de calcul, puisque toutes les autres régions du monde qui ont été victimes de ce marché truqué d’avance par le
premier arrivé, ont eu une double rage pour rivaliser en imagination afin de corriger cette distorsion. Et lorsqu’ils y
parviennent, ils sont mis sur une rampe de lancement que rien ne semble arrêter. Et c’est ce qui justifie qu’ils se
développent plus vite, sur des bases plus solides que le premier arrivé qui, habitué à ne tenir debout que grâce aux
artifices, est balayé très vite au premier vent contraire. C’est ce qui explique que c’est l’économie occidentale qui a été
minée depuis l’origine et pour 400 ans d’une rente qui ayant trop duré lui a fait bâtir sa fortune sur une sorte de sable
mouvant. Et au premier vrai vent venu d’Asie en attendant celui qui arrivera d’Amérique du Sud et d’Afrique, c’est tout
l’édifice qui est en train de basculer.

CONCLUDION:

Page 1/2
L’esclavage et la colonisation de l'Afrique ont été incontestablement des éléments perturbateurs dans la vision que les
occidentaux se font du monde. Ces deux faits graves ont été comme une lentille déformante qui ont privé presque tout
l’occident de la perception réelle d’un monde qui était en train de changer autour d’eux, à leur insu. Pour l'histoire, les
pays Européens qui avaient bénéficié du Plan Marshall du président Américain Truman en 1948, consistant en un prêt
de 100 milliards de dollars américains, n'ont jamais pu rembourser que 20 milliards, c'est-à-dire 20% seulement.

2/12/2011

Jean-Paul Pougala

Ecrivain Camerounais et Analyste Géostratégique


www.pougala.org

Page 2/2
Leçon de Géostratégie Africaine n° 58

LES PLUS GROS MENSONGES SUR LA COOPERATION ENTRE LA CHINE ET L’AFRIQUE


de Jean-Paul Pougala

En ce mois de Juillet 2013, dans les principales villes de Grande Bretagne, il y a une curieuse campagne
menée à travers les affiches, des posters géants dans les aéroports, les stations de Metro, les carrefours
des grandes villes britanniques. C’est une campagne payée par l’un des principaux organes d’information,
le magazine britannique The Economist. Le titre de la publicité c’est : BOOMING CHINESE INVESTMENT
IN AFRICA IS BAD FOR AFRICANS (Le boom des investissements chinois en Afrique est très mauvais
pour les africains). L’affiche nous explique pourquoi les investissements chinois en Afrique sont si terrifiants
pour les Africains en 3 raisons : 1- Les Chinois soutiennent des gouvernements dictatoriaux en Afrique, 2-
Les usines chinoises d’habillement en Afrique du Sud payent moins que le salaire minimum autorisé et 3-
Les éléphants sont en train de disparaitre en Afrique de l’est à cause des Chinois. Et à la fin, le public
britannique est interrogé sur le parti qu’ils vont prendre. Ce que le très célèbre magazine britannique a
oublié sur ses affiches, c’est un 4- La Chine est responsable des pluies diluviennes et des moustiques en
Afrique tropicale. Et même un 5- La Chine est responsable du manque d’eau dans le désert du Sahara et
du Kalahari.

Cette publicité est la preuve même que dans la tête de certains Européens, les Africains sont encore des
bébés à qui il faut encore enseigner à marcher. Comment ne pas leur donner raison s’il existe un seul
Africain qui participe à ce lynchage d’un nouveau genre contre la Chine en Afrique sans se poser la
question de savoir pourquoi c’est notre prédateur traditionnel qui souffre tant de la présence de la Chine en
Afrique ?

Beaucoup d’Africains résidant en Occident sont à tel point aplatis sur les idées et opinions de leurs maîtres
blancs qu’ils ne construisent leur opinion de la Chine que sur des connaissances forgées à travers la
propagande des medias-mensonge de l'occident. Le plus simple pour eux serait pourtant qu’ils fassent un
petit voyage et un séjour d’au moins 6 mois en Chine. Cela leur permettrait, non pas pour connaître la
Chine, mais pour comprendre ce qu'est réellement l'occident : du bluff, du simple bluff qu'on entretient au
quotidien par des fables dans lesquelles ils seraient toujours les guides du monde et la Chine ne serait
qu'un feu de paille.

Lorsqu’ils séjourneront en Chine, ils comprendront d’eux-mêmes pourquoi l'Occident est fini. Et que tout le
blabla d’Obama sur le chômage des jeunes, le bla-bla de l'Union européenne sur les dettes publiques de la
zone euro à mutualiser, n'est qu'un vieux disque rayé qui récite des mots qui n'ont aucun rapport avec la
dureté d'un monde qu'ils ne maîtrisent pas et qu'ils croient interpréter toujours avec l'arrogance des patrons
d'hier.
Voici un florilège des mensonges sur la Coopération entre la Chine et l’Afrique, savamment entretenus par
les médias occidentaux :

I- LA CHINE VA ENVAHIR L’AFRIQUE PARCE QU’ELLE EST SURPEUPLEE – FAUX !

A- la Chine n'est pas surpeuplée. Avec une densité de 141 habitant au km2, la Chine est moins peuplée
que la plupart des principaux pays asiatiques, mais aussi européens et africains, notamment : le Nigéria
(189 habitants/km2), la Suisse (194 habitants /km2), l'Italie (204 habitants/km2), l'Allemagne (227
habitants au km2), le Pakistan (243 habitants/km2), le Royaume-Uni (260 habitants/km2), le Japon (337
habitants/km2), l’Inde (391 habitants/km2), les Pays-Bas (405 habitants/km2), la Corée du Sud (491

1
habitants/km2), le Bangladesh(1137 habitants au km2), Gibraltar (Grande Bretagne) : 4.159 habitants/k2,
Monaco(France) : 15.250 habitants/km2.

B- Si ceux qui prétendent que la Chine va envahir l’Afrique se basent sur la densité de la population
chinoise pour dire qu’il manque tellement d’espace aux Chinois qu’ils vont envahir l’Afrique, alors avec ses
141 habitants au km², et le Nigéria 189 habitants/km², il est 100% plus probable que le Nigéria envahisse
son voisin le Cameroun, plutôt que la Chine, si lointaine et densément moins peuplée. Mais dans les faits,
non, les Nigérians n’envahiront pas le Cameroun, parce que chacun aime rester dans son propre pays.
« Home be Home » dit-on au Cameroun pour dire qu’après tout, chacun se sent à l’aise d’abord chez soi.

C- Ce qui pousse les gens à quitter leurs pays, c’est la misère et la guerre. Au moment où la Chine connait
sa prospérité, pourquoi devraient-ils quitter leur pays en masse ? De même qu’en Afrique, ceux restés en
Afrique sont en train de devenir plus riches que ceux qui sont partis, selon le Ministère chinois des affaires
étrangères, on observe un mouvement inverse du retour des Chinois qui avaient quitté leur pays il y a des
décennies. Les enfants des Chinois nés à l’étranger choisissent en majorité de poursuivre leurs études
supérieures plutôt en Chine qu’en Occident. L’Université de Pékin a même un canal privilégié pour
accueillir tous ces nouveaux Chinois nés à l’étranger. Ces enfants ont compris qu’ils ne seront jamais
riches s’ils restent en Occident. C’est ainsi que, généralement avec les parents, ils sont en train de plier
bagage pour rentrer dans leur pays. Et c’est lorsqu’ils rebondissent depuis la Chine, qu’il recolonisent leurs
anciens pays de résidence ou de naissance en Occident.

D- Sur le nombre total de la population mondiale, 60% habitent en Asie, 15% en Afrique. Si on s’arrête à
ces deux chiffres, il est facile de dire que dans ce cas, il est naturel que les Asiatiques envahissent
l’Afrique. Mais ce qui depuis un siècle intéresse les asiatiques comme destination de peuplement, ce n’est
pas l’Afrique, mais l’Amérique du nord qui ne compte aujourd’hui que les 5% de la population mondiale,
c’est-à- dire le tiers de la population africaine. Et l’Océanie, 0,5% de la population mondiale, c’est-à-dire 30
fois moins peuplée que l’Afrique. Et c’est donc naturellement que les Asiatiques, qu’ils soient coréens,
japonais, indiens, pakistanais, sri-lankais, indonésiens ou vietnamiens, leur destinations préférées sont 4
pays : le Canada en tête, suivi des USA, l’Australie, et la Nouvelle Zélande. Les Chinois qui sont en Afrique
pour des contrats de grands travaux publics retournent généralement en Chine à la fin de l’œuvre. Les
autres, pour la plupart des commerçants transfèrent presque tous leurs profits en Chine, ceci, est tout
simplement la preuve qu’ils ne veulent pas s’éterniser en Afrique.

E- CHACUN CHEZ LUI


Selon les Nations Unies, depuis 100 ans, le nombre des immigrés est resté stable autour de 3%. Ainsi, en
2010, il y avait 214 millions d’immigrés dans le monde, c’est-à-dire 3,1% de la population mondiale. En
1990, ils étaient 2,9% de la population mondiale, et 2,3% en 1965. Selon la même source, en 2005, il y
avait 62 millions de personnes nées au sud vivant au nord, 61 millions de personnes qui ont immigré d’un
pays du sud vers un autre pays du sud et 14 millions de personnes nées au nord et vivant au sud, 53
millions de personnes qui sont passées d’un pays du nord vers un autre pays du nord. Les migrations
significatives sont généralement effectuées entre deux pays voisins. Ainsi, sur les 35 millions d’immigrés
que comptent Etats-Unis, plus de la moitié vient du Mexique. En Suisse, là où une journaliste a récemment
fait un reportage militant au Cameroun pour influencer le vote des Suisses au référendum pour réduire le
droit d’asile, ce que la population ne sait pas est que le sentiment qu’ils ont d’être envahis par des Noirs et
des Arabes n’est que très subjective. Dans les faits, les statistiques officielles suisses nous montrent que
sur les 25% d’immigrés que compte le pays, plus de 70% sont des Européens, provenant surtout de 3
pays, Italie en tête qui compte pour 16,7% des immigrés, l’Allemagne pour 15,5% d’immigrés en Suisse, la
France et le Portugal. Aucun pays africain ne figure dans le top 10 des immigrés les plus nombreux en
Suisse, tous sont européens.
2
Le nombre des Chinois installés au Canada et aux USA est 100 fois supérieur à leur nombre en Afrique.
En plus, en Afrique, pour la plupart, ils ne résident pas. Dès qu'ils ont fait un peu d'argent, ils rentrent en
Chine. Le Cameroun a fêté ses 40 ans de relations diplomatiques avec la Chine en 2011. Dans les
statistiques, on n’a aucun Chinois qui séjourne au Cameroun depuis 20 ans. Pourquoi les Américains ou
les Canadiens ne disent jamais qu'ils sont envahis par les Chinois? Alors qu’il y a des Chinois qui résident
aux USA depuis plus de 100 ans ? Selon Immigration-Canada, entre 2001 et 2006 il y a eu 150.000
Chinois qui ont eu l’autorisation de s’installer au Canada confirmant de fait que les Chinois sont les
premiers immigrés du Canada; Selon la même source, le Canada préfère de loin des immigrés asiatiques
aux autres régions du monde. Par exemple, en 2006, les immigrés arrivés de la Chine, de l’Inde, des
Philippines et du Pakistan formaient à eux seuls 40% des nouveaux arrivants au Canada. Et pour parvenir
à ce chiffre, comme dans tous les pays communistes du monde, c’est la Chine qui limite le nombre de ses
ressortissants en partance pour le Canada, ce dernier a dû négocier avec la Chine pour avoir ses citoyens.

Il y a un secret très bien gardé en occident, et ce secret est que c’est eux tous qui se battent pour avoir des
migrants chinois, réputés « travailler comme des petites fourmis ». En Italie, l’importation des milliers
d’artisans chinois dans les années 1990 a permis de ralentir la mort du secteur textile dans la zone de
Prato en Toscane. Les nouveaux arrivants chinois étaient alors installés dans les anciens ateliers textiles
qui n’arrivaient plus à tenir devant la rude concurrence des couturiers espagnols. En les faisant travailler
de 12 à 16 heures par jour, l’Italie a vu ses carnets de commandes de chemises, robes, pantalons,
costume, jupes Made in Italy, de nouveau remplis.

Le Canada a dû négocier avec la Chine et a arraché un accord en 1994, garantissant à tout Chinois que
l’Etat jugerait éligible, pour partir, de devenir systématiquement résident permanent au Canada. Il n’existe
à ce jour, un tel accord avec aucun pays africain et le Canada. Même la Délégation du Québec dont la
mission est de faire venir au Québec un nombre significatif de migrants francophones pour briser
l’hégémonie des canadiens anglophones, se garde bien de donner la priorité à des pays africains. Elle
aussi, préfère les migrants chinois, dans l’espoir que travaillant comme des petites fourmis 12 heures par
jour, ils vont contribuer à dynamiser l’économie du pays, alors que pour les Africains, c’est le contraire. La
perception est que les Africains qui demandent à immigrer au Canada, sont des personnes qui n’aiment
pas le travail et fuient leurs pays dans l’illusion de trouver où gagner beaucoup en travaillant moins.

En d’autres termes, ce sont ceux qui disent aux Africains que les Chinois vont les envahir qui vont négocier
pour recevoir les Chinois chez eux en nombre, par l’assouplissement des conditions d’arrivée de ces
Chinois et c’est la Chine qui ne veut pas. Si la Chine limite ses citoyens qui s’installent au Canada,
pourquoi devrait-elle du jour au lendemain multiplier par 10 le nombre de vols entre la Chine et l’Afrique,
juste pour se débarrasser de ses citoyens et envahir l’Afrique ? Que voudrait-elle prendre qu’elle ne prend
pas déjà au Canada ? Si pour les autorités publiques en Occident, les travailleurs chinois peuvent
dynamiser des secteurs entiers de leurs économies, pourquoi dès lors qu’il s’agit des mêmes Chinois en
Afrique, leur présence serait plutôt catastrophique pour l’économie africaine ?

D- POURQUOI RIEN SUR L'INDE ?

Pour comprendre le degré de manipulation des Africains dressés contre la Chine, il faut aussi se demander
pourquoi les Occidentaux ne nous disent jamais que les Indiens vont envahir l'Afrique alors qu'il y aurait 3
éléments probants qui pourraient être en faveur de cette thèse, même si erronée :

1- l'Inde a presque la même population que la Chine, mais sur un territoire plus 3 fois plus petit. Et la
richesse du pays est, là aussi, 3 fois plus petite. Donc, si un pays avait besoin d'espace vital, ce serait
3
l'Inde avec ses 3,2 millions de km², sa richesse de 1.873 milliards de dollars en 2011 et non la Chine, avec
ses 9,7 millions de km² et ses 7.318 milliards de dollars toujours en 2011. Si les Africains croient facilement
à cette fable, c’est parce qu’ils utilisent tous la carte du monde-mensonge qui fait voir la Chine plus petite
que sa vraie proportion. Elle est en réalité, 3 fois plus grande que l'Europe et 1/3 de la superficie de toute
l'Afrique (30 millions de km2).

2- La Chine a la politique d'enfant unique, donc tient sous contrôle sa croissance démographique, ce que
ne fait pas l'Inde. La première conséquence est que la Chine a aujourd’hui, comme le Japon, un problème
du vieillissement de sa population, contre lequel l’Etat chinois semble n’avoir rien prévu. Et ce ne sera
certes pas les exercices physiques dans les jardins publics de toute la Chine à affronter ce sérieux
problème qui vient du fait qu’un couple qui met au monde un seul enfant, ne contribue même pas à
remplacer les deux composantes du couple, car 1+1 donne 1 et au final, la Chine a plutôt peur d’une
réduction drastique de sa population, ce qui contracterait sa consommation interne, donc, entraverait sa
croissance. Pire, un couple de jeune chinois aujourd’hui, mari et femme étant des fils et fille uniques, ont 4
parents desquels s’occuper à la vieillesse. C’est un ratio intenable. Et si ce couple doit aller s’installer à
l’étranger, disons, en Afrique, pour ses 4 parents devenus vieux, c’est la catastrophe. C’est ce qui va
expliquer en partie le fait que le séjour africain n’est jamais définitif. Les Indiens n’ont pas ce genre de
problème.

3- Le plus gros de l'économie des pays de l'Afrique de l'Est est entre les mains des Indiens, pas
uniquement le commerce comme dans quelques pays africains pour les Chinois, mais aussi l'industrie,
notamment au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et même en Ethiopie où les secteurs entiers de l’industrie
mécanique, pharmaceutique, agroalimentaire.

Conclusion : Ils ne disent pas que l’Inde va envahir l’Afrique, mais, plutôt, la Chine, parce que l’Empire du
Milieu (la Chine) leur fait peur et l'Inde non. Contrairement à l’Inde qui vit avec ses contradictions
sociologiques des castes, de l’analphabétisme, du contrôle des naissances non maitrisé, fragilisant la
puissance économique qu’aurait pu être ce pays, la Chine a refusé d’occuper la place d’ouvrière que
l’Occident lui avait assignée. La Chine a l’ambition de prendre la place du maître et comme ce scénario ne
fait pas partie de l’ordre des choses, c’est elle l’ennemie à abattre et non l’Inde qui se contente de son rôle
de deuxième et troisième rang. La Chine est la vraie puissance même militaire, pas l'Inde, capable de
donner les moyens aux Africains pour en finir avec 500 ans de soumission. Alors on crie au loup et les
victimes africaines aussi crient au loup, contre celle-là même qui pouvait leur permettre de sortir des griffes
du prédateur européen.

II- LA CHINE EST EN AFRIQUE POUR SES MATIERES PREMIERES – FAUX !

Aujourd’hui, les matières premières, les mines africaines en cours d’exploitation appartiennent pour plus de
90% à des entreprises occidentales. Du fait du ralentissement ou de l’effacement de certains secteurs
industriels en Occident, ces entreprises minières sont souvent en très mauvaise posture parce qu’elles ne
savent pas très bien à qui vendre les produits de ces mines africaines.

En d’autres termes, supposons qu’une entreprise française exploitait une mine dans un pays africain pour
ses clients, des industriels français, italiens, hollandais, allemands etc. Et que maintenant, ces clients sont
en train de fermer les usines à cause de la concurrence des produits chinois. Que fait l’entreprise
française ? Elle va naturellement voir le seul client potentiel qui ravage tout sur son passage, c’est-à-dire,
la Chine. Cette dernière sait que l’entreprise française n’a pas de choix et donc, elle joue au rabais le prix
de la matière première que lui propose le français, à prendre ou à laisser. Et c’est comme cela que la

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Chine n’a nullement besoin de venir en Afrique pour chercher les matières premières africaines, parce que
les Occidentaux se précipitent déjà en Chine pour les lui proposer et à moindre frais.

Mais certains pays africains plus malins, plutôt que d’attendre que l’entreprise européenne aille vendre au
rabais en Chine pour lui reverser les miettes, vont directement voir la Chine et leur font un discours à
dormir debout sur la fraternité entre les peuples opprimés du monde, sur la coopération sud-sud, et
souvent, la Chine cède. Et au prix des investissements colossaux, allant jusqu’à la raffinerie comme le
platine au Zimbabwe, ou la première raffinerie de pétrole d’Afrique au Nigeria, débute l’exploitation de
certaines mines en Afrique, souvent abandonnées par les Occidentaux faute de marché ou comme ils
l’écrivent dans leurs présentations aux actionnaires « mine abandonnée pour défaut de rentabilité ».

Pour bien comprendre, prenons l’exemple du Cobalt. Ce nom vient de l’allemand Kobolt, qui signifie
magique, ensorcelé, parce que sa très haute toxicité a fait dire aux mineurs allemands qu’il était ensorcelé.
Le cobalt est un produit jugé stratégique qui va s’épuiser dans environ 100 ans. Il est utilisé dans plusieurs
domaines industriels comme la métallurgie pour les alliages spéciaux devant résister à la chaleur, dans la
fabrication d'accumulateurs pour batteries comme les piles au Lithium pour les tablettes, les ordinateurs
portables, et les téléphones portables, pour fabriquer les aimants, la coloration des vitres et les colles.
Force est de constater qu’aujourd’hui, la Chine a réussi à mettre en faillite presque toutes les industries
concurrentes de ces secteurs en Occident. Concernant des matières premières, 4 pays contrôlent les 50%
de la production mondiale : la Finlande, le Canada, la Russie et la Chine. Question : Où la Finlande, le
Canada et la Russie vendent aujourd’hui leur production de cobalt ? Bien sûr à la Chine. Puisque c’est la
seule qui achète.

Et le premier producteur africain qu’est la Zambie à qui vend-il son cobalt ? Officiellement, pas à la Chine,
mais dans les faits, la situation est de loin pire qu’il n’y parait et la spoliation du continent africain prend des
proportions insoupçonnables.

Je vais vous expliquer à travers l’exemple de la Zambie et du Cameroun, les enjeux et surtout, comment
est structurée la combine des Occidentaux en Afrique et pourquoi ceux qui organisent cette combine
financent les médias mensonge pour manipuler les africains pour qu’ils détestent la Chine, et donc,
préfèrent leurs prédateurs occidentaux. Voici donc l’exemple de 2 pays africains pour bien comprendre le
mécanisme :

A- EN ZAMBIE

Alors que les 3 premiers producteurs mondiaux de cobalt cités plus haut, livrent leurs productions à la
Chine sans intermédiaire, en Afrique, le système dominant a mis sur pied toute une panoplie de
stratagèmes pour truander les pays africains. En Zambie, donc, la société qui exploite les mines de cobalt
et de cuivre est appelée : Mopani Copper Mines, filiale zambienne de la société canadienne d'exploitation
minière dénommée la First Quantum Minerals. De 2003 à 2008, on annonce que le prix du cuivre explose
sur le marché international. Mais les autorités zambiennes sont surprises du fait que Mopani Copper Mines
ne continue à ne leur verser que des miettes. Alors l’Etat zambien décide d’y voir plus clair. Il s’adresse, à
deux cabinets distincts d’audit et d’expertises, le Grant Thornton et le Econ Pövry, pour éplucher les
comptes réels de la société canadienne. Et ce qu’ils vont découvrir fait froid dans le dos : un manque à
gagner de plusieurs centaines de milliards de dollars, de quoi faire sortir la Zambie du sous-
développement.

Mais que s’est-il réellement passé ?

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Voici les principales anomalies relevées de façon concordante par les deux cabinets d’audit : la Mopani
Copper Mines n’a qu’un seul client, une entreprise suisse de négociation en matière première, la Glencore,
géant suisse étant le plus grand trader au monde des matières premières. Avec cette dernière, les deux
rapports tranchent et arrivent à la même conclusion : « les coûts d'exploitation sont surévalués, les
volumes de production de cobalt sont inférieurs de moitié par rapport à ceux des autres producteurs de la
même région, les prix de transfert à Glencore en Suisse, sont étonnamment bas » Conséquence : un
manque à gagner de plusieurs milliards de dollars de recettes fiscales pour un pays que l’ONU continue de
classer comme une nation où 73% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Comme si ça ne
suffisait pas, en 2005, La Mopani Copper Mines, sera félicitée par l’Union Européenne pour son très bon
travail pour développer la Zambie, puisqu’elle lui donne un financement de 48 millions d’Euros à travers la
Banque Européenne d’Investissement. N’est-ce pas la preuve même qu’ils sont tous complices pour
spolier l’Afrique?

B- AU CAMEROUN

L’Afrique a 50% des réserves du cobalt dans le monde. Et c’est la région de l’Est du Cameroun qui a le
plus grand gisement du monde, à ce jour encore inexploité. Le contrat originel était, comme celui zambien,
validé par le FMI en 2009, avec une entreprise occidentale, l’américaine Geovic Mining Corp., entreprise
crée à peine 5 ans plus tôt, en 1994 dans le paradis fiscal qu’est le Delaware et qui annonce dans ses
rapports financiers, tel que reporté par le site Mediapart, n’avoir jamais fait d’exploitation minière
auparavant. Pire, elle déclare textuellement : «Nous sommes une société en phase d'exploration et n'avons
pas d'antécédents d'exploitation en tant que société d'exploitation. Toutes les recettes et les bénéfices
futurs sont incertains», souligne Mediapart. Comme il est fréquent pour des entreprises occidentales
cotées à la Bourse de leurs pays, les accords d’exploitation minière avec les pays africains sont très
souvent un simple prétexte pour faire augmenter le cours des actions à la Bourse et empocher une belle
plus-value. Mais derrière, il n’y a généralement aucune intention d’investir les millions de dollars
nécessaires pour démarrer le projet. Ainsi, après avoir encaissé 60 millions de dollars du gouvernement
camerounais (SNI) comme sa part dans la société commune Géocam, 8 ans après, on n’avait toujours pas
la moindre indication de quand le projet démarrerait. Tout cela avec la bénédiction du Fond Monétaire
international qui à l’époque contrôlait toutes les entrées et sorties d’argent au Cameroun, le pays étant
sous le régime d’ajustement structurel.

C’est n’est qu’hier 25 Juillet 2013 que par un communiqué daté du 23/07/2013 au Colorado aux USA et
signé de la main du PDG de Geovic Mining corp, Monsieur Michael Mason, nous apprenons que
finalement le projet va démarrer, parce que Geovic Mining corp vient de signer un accord pour céder la
totalité de ses 60,5% de Geovic Cameroun à une entreprise publique chinoise, pour plus de précision, la
Jiangxi Rare Metals Tungsten Holdings Group Company Ltd ("JXTC") de Nanchang, dans la province de
Jiangxi en Chine.

A ce stade des choses, nous ne savons pas comment l’Etat du Cameroun a fait pour réussir à convaincre
les Américains de lâcher prise afin de faire décoller le pays grâce au plus grand projet minier jamais débuté
au Cameroun.

Mais ce que nous savons en revanche, c’est que le communiqué de Mason est l’épilogue d’un bras de fer
entre Yaoundé et Washington avec les élections présidentielles d’octobre 2011 comme la pointe de
l’iceberg. Où Washington a officiellement signifié au président camerounais qu’il ne devait plus se
présenter aux élections présidentielles, pour avoir commis l’irréparable de mettre le cap sur Pékin. La
Chine qui est habituellement très réservée pour les questions de politique étrangère, s’est montrée, dans
cette circonstance, plutôt déterminée à chauffer ses muscles avec Washington, d’abord en inaugurant le
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premier port en eau profonde du pays (Kribi), avec un choix de la date non anodin, la veille des élections
présidentielles, avec une première enveloppe de 1 milliard de dollars. Un pied de nez aux Américains avec
Geovic (américaine) qui depuis 8 ans n’arrive pas à trouver quelques dizaines de millions de dollars pour
faire démarrer le projet du cobalt de Nkamouna à l’est du pays. Ensuite, la Chine a montré les muscles le
jour des résultats, lorsque c’est l’agence d’information chinoise Xinhua qui a donné les résultats des
élections présidentielles camerounaises, 5 heures avant la proclamation par la cour suprême du
Cameroun, la seule habilitée à proclamer les résultats. Les jours suivants, on assiste à un cafouillage dans
le cap occidental : le Ministre Français des Affaires étrangères Alain Juppé félicite le président réélu et
félicite la bonne organisation du scrutin, avant de faire marche arrière 24 heures plus tard lorsque
l’Ambassadeur Américain met le pied dans le plat en critiquant les fraudes lors des élections. Mais c’était
comme si le chien occidental aboyait et la caravane du Cameroun tirée par la Chine avançait à vive allure.
Jusqu’à hier lorsque Mason a jeté l’éponge.

Avant d’en arriver là, l’Etat du Cameroun, après 8 ans de surplace dans ce partenariat avec une entreprise
américaine, et alerté par la mésaventure zambienne, dès qu’il a pu agir en toute liberté, c’est-à-dire, sans
les contraintes du Fond Monétaire International, a frappé à la porte de l’unique acheteur et après une série
de voyages avec tout le gouvernement au complet en terre chinoise et une bonne dose de baratin, ils ont
réussi à convaincre les Chinois à venir les sauver des griffes des prédateurs habituels. Et cette fois-ci,
plutôt que de parler d’argent, on a parlé d’échange, de troc, du concret.

A la place de 30 ans d’exploitation du cobalt, la Chine s’engage à transformer le Cameroun sur le plan
industriel et des infrastructures : autoroutes, hôpitaux, internats, lycées, écoles dispensaires, industries
lourde (mécanique, aciérie) etc. La Chine sait qu’elle est observée par tous les pays déjà truandés. Et si
l’expérience sera concluante, c’est la fermeture assurée pour toutes compagnies minières occidentales en
Afrique. D’où la grande campagne médiatique contre la Chine en ce moment, sur tous les médias mêmes
nationaux en Afrique, avec des invités de marque qui sont très souvent des grands intellectuels, des
professeurs d’université qui, dans l’ignorance complète de la géostratégie, sont très facilement manipulés
par le système qui les utilise pour expliquer aux africains pourquoi ils doivent se méfier des chinois qui
envahiraient l’Afrique.

Ce qui m’a le plus surpris du communiqué de l’américain, c’est sa sincérité dans l’aveu qu’ils étaient un
frein et qu’avec la Chine, c’est le peuple camerounais tout entier qui en sort gagnant. Voici ce qu’il déclare :

“This Definitive Agreement represents significant progress advancing the Nkamouna Project toward
construction and into production. Construction could commence as soon as the project financing is
arranged, bringing much needed jobs and economic diversity and development to Cameroon. "The biggest
winners here are Geovic Cameroon, a Cameroon corporation, and the people of Cameroon, who shall
experience Cameroon's first major mining project transitioning from a vision to reality.".

Ces déclarations rendues public il y a à peine 24 heures, d’un PDG américain qui reconnait que leur retrait
d’un projet minier en Afrique est une victoire pour la prospérité de ce peuple, parce que le fait de le céder à
une entreprise publique chinoise va finalement permettre au projet d’avoir les fonds nécessaire pour
démarrer, se passent de commentaire.

III- LA CHINE S’ACCAPARE LES TERRES AGRICOLES EN AFRIQUE – FAUX

Dans l’Emission Enquête Exclusive du dimanche 14 novembre 2010, sur la chaine de télévision privée
française M6, le journaliste Bernard de la Villardière nous décrit un Cameroun qui devient presqu’un enfer
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à cause des Chinois qui volerait le travail des Camerounais. Pire, selon son reportage qui entre en droite
ligne d’une propagande anti-chinoise qui puise son élan dans les heures plus sombres du racisme colonial
européen du XIXème siècle contre les Noirs et les Chinois, comme nous le verrons plus bas, ces Chinois
auraient acheté des milliers d’hectares au Cameroun pour produire du riz, totalement réexpédié en Chine.
Le documentaire fait dire à des Camerounais que le plus grave dans tout ça est que le meilleur riz est
envoyé en Chine et seules les brisures sont laissées aux Camerounais. Bernard de la Villardière a oublié
d’ajouter que ces personnes avaient raison parce que selon la tradition camerounaise, on n’expédie à
l’étranger que les mauvais produits et les meilleures parties sont laissées aux Camerounais. En effet, lui-
même a pu constater de ses yeux, même s’il ne l’a pas dit à l’antenne, que le cacao camerounais envoyé
en France est de mauvaise qualité et que toute la bonne qualité est laissée aux Camerounais. Il a aussi
oublié de dire que les meilleurs grains du café robusta et de l’arabica sont laissés au Cameroun et que
seuls les déchets sont expédiés en France ; de même pour la banane, où le marché central dit marché-
Lagos est inondé chaque jour de bananes exclues du tri effectué par les compagnies françaises de
production de bananes au Cameroun, parce qu’elles sont trop belles, et qu’il ne faut envoyer en France
que les déchets.

IV- LA CHINE N’A PAS BESOIN DE SE SALIR LES MAINS EN AFRIQUE

La Chine est le pays qui sait tirer le mieux profit de l’organisation actuelle du monde. Elle a pris le
temps d’étudier les mécanismes de prédation du système et a tout simplement cherché à le
chapeauter. Et contrairement à ce qu’on peut penser à première vue, les accords d’état à état
entre la Chine et les pays africains sont plutôt des opérations de géostratégie pour affaiblir les
Occidentaux en Afrique qu’une vraie manœuvre d’accaparement des ressources. Parce que pour
les ressources africaines, comme déjà expliqué plus haut, la Chine n’a nullement besoin de
bouger le moindre doigt pour que les Occidentaux les lui livrent à domicile. Et aujourd’hui, aucune
entreprise d’envergure ne peut prendre la moindre décision importante dans le secteur des
matières premières stratégiques, sans au préalable informer la Chine et surtout, avoir son accord.
Ce n’est pas de la science-fiction, c’est ce qui s’est passé le 15 Avril 2013, lorsque les agences de
presse économique annoncent la bonne nouvelle avec ce titre lapidaire : « La Chine a dit Oui !!! ».
En d’autres mots, « la patron a parlé et a dit oui ».

C’est depuis 15 mois qu’on attendait cette bonne nouvelle. Les 2 géants mondiaux des matières
premières, le négociant suisse Glencore et le producteur anglo-sud-africain, Xstrata décident de
fusionner, pour former le premier groupe mondial de production des matières premières, un géant
d’une valeur de 76 milliards de dollars. Oui, mais, on a beau être un colosse mondial de 76
milliards et contrôler toutes les matières premières de la planète, si le seul acheteur n’est pas
d’accord, c’est une fusion inutile. Voilà pourquoi Pékin devait être d’accord pour que la fusion se
fasse. Et contrairement aux autres pays comme l’Afrique du Sud, les USA et l’Union Européenne
qui avaient donné leur accord un an auparavant, la Chine avait des exigences plutôt curieuses :
selon le communiqué du ministère chinois du commerce en date du 16/04/2013, elle a demandé
et obtenu que ce nouveau groupe lui cède avant 2014 sa plus importante mine de cuivre de Las
Bambas au Peru qui va débuter la production, à partir de 2015, de 400.000 tonne de cuivre par
an. En plus, selon Pékin, le nouveau groupe s’est engagé à se débrouiller pour trouver n’importe
où sur la planète (ça importe peu à Pékin) et pendant 8 ans, 900.000 tonnes de cuivre à vendre à
la Chine, 900.000 tonnes de zinc et 900.000 tonnes de plomb. Et c’est tout ? Oui, selon le
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communiqué. Il faudra le lendemain lire le journal économique italien « Il Sole 24 ore » pour
découvrir une information tenue secrète par les deux parties : la Chine a demandé et obtenu le
licenciement de toute une liste de cadres et dirigeants des deux sociétés avant la fusion, à
commencer par Mick Davis, le PDG de Xstrata. Pire, l’humiliation ne s’arrête pas à son directeur.
La Chine a demandé et obtenu la mise à la porte du responsable de la division Cuivre, la mise à
l’écart du responsable de la division Nickel et le licenciement du responsable de la stratégie.

C’est la réalité que souvent mêmes les journalistes et économistes occidentaux ignorent et même
si leurs chroniques ou prises de position sont erronées, c’est souvent parfaitement en toute bonne
foi. Leur principale faute est de croire qu’il suffit de séjourner en Occident pour savoir comment
tourne le monde. Beaucoup d’entre eux n’ont toujours pas compris que la seule manière de mettre
à jour leur logiciel de pensée économique, comme je l’ai dit plus haut, est de séjourner un
minimum de 6 mois en terre chinoise.

Revenons aux matières premières africaines. La Chine a des stratégies articulées en plusieurs
axes : - sécuriser son approvisionnement en devenant propriétaires des principales sociétés qui
contrôlent les plus grandes mines du monde.

- Acheter les entreprises moribondes dans certaines matières stratégiques. Par exemple devant la
grande crise financière en Occident, et consciente du fait que ses réserves en dollars américains
risquent de se traduire en simples bouts de papiers, la Chine a décidé d’augmenter sa réserve
d’or et plutôt que d’aller acheter l’or sur les marchés et enrichir ses concurrents occidentaux, elle a
tout simplement décidé d’acheter les mines d’or. Ainsi, en une seule année, entre 2011 et 2012,
les trois principales entreprises australiennes de production d’or : la Norton Gold Fields, la
Southern Cross et la Focus Mineral, ont été achetées par les 3 principaux producteurs chinois
d’or, la China Hanking Holdings, la Shandong Gold et la Zijin Mining. Elles ne s’arrêtent pas à
l’Australie. En effet, le 16 Aout 2012, c’est cette dernière qui par un communiqué en chinois, nous
informe qu’elle vient d’acquérir les 60% de l’entreprise étatique d’exploitation des mines d’or du
Kirghizistan. 8 mois avant, c’est la Shandong Gold qui, avec 1 milliard de dollars, en achetant les
actions à la bourse de New-York (New York Stock Exchange), s’offrait les 73% de la Juguar
Mining qui contrôle des mines d’or dans plusieurs pays. Le bijou de ces acquisitions restant le
projet Gurupi au Brésil avec une mine d’or dont les réserves sont évaluées à 2,3 millions d’onces.

V- CE QUI COMPTE EN OCCIDENT EST DESORMAIS SOUS PAVILLON CHINOIS OU


AVEC DES CAPITAUX CHINOIS

Le bal s’est ouvert en 2004, avec le géant américain IBM qui, sombrant sous une montagne de
dettes, est obligé de céder toute sa partie PC au chinois Lenovo, pour 1,25 milliard de dollars et
qui fait de Lenovo, le numéro 1 mondial des PC.

En 2008, c’est la société textile chinoise, Hembly Interational, qui s’offre la marque d’habits de
sport italienne Sergio Tacchini pour 27 millions de dollars.

En 2009 c’est le premier pétrolier public chinois Sinopec qui achète la canadienne Addax
Petroleum pour 7,2 milliards de dollars cash. La même année, La Chine s’offre le plus grand
producteur d’or australien RIO TINTO.

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Souvent la stratégie est celle de contourner les obstacles des clients occidentaux qui nourrissent de la
défiance pour les produits technologiques chinois.
Avant la mise prochaine sur le marché de son premier avion de contenance moyenne, le C919, qui viendra
concurrencer la A320 de Airbus et le B-737 de Boeing, pour un chèque de 3,2 milliards de dollars, la Chine
a très facilement réussi à convaincre l’assureur américain AIG de lui vendre son bijou, le numéro 2 mondial
de loueur d’avions, l’américain IFLC, propriétaire d’une flotte de 1000 avions, qu’elle loue à 200
compagnies aériennes, des plus petites aux plus prestigieuses. La tendance du marché est à la location
d’avion. Les compagnies ont de moins en moins d’argent à investir dans l’achat d’un avion, alors elles
optent pour sa location. Les spécialistes calculent qu’en 2020, la moitié des avions en vol, seront des
avions de location. En mettant la main sur IFLC, la Chine a trouvé une stratégie pour contourner la
méfiance des compagnies aériennes occidentales qui vont bientôt voler avec des avions chinois, beaucoup
moins chers et avec pour conséquence des prix de location très attractifs pour ces compagnies. Pour
évaluer la puissance qu’IFLC a aujourd’hui sur les fabricants d’avion, il faut rappeler que c’est elle qui, en
critiquant l’avion A350, a réussi à obliger EADS, la maison mère d’Airbus, à changer complètement son
cahier de charges techniques pour la production de cet avion. Désormais, c’est l’état chinois, concurrent
d’Airbus et Boeing qui recevra en avance les plans de leurs futurs avions pour validation avant même leurs
sorties, comme ils ont toujours fait avec IFLC. Sauf que cette fois-ci, les jeux sont vraiment truqués.
Pendant longtemps, l’Occident truquait les cartes avec le monde entier où il était joueur et juge, joueur et
Katika. Cette fois-ci, il a trouvé un Katika plus fort que lui pour truquer les cartes.

VI- LE RACISME ANTI-CHINOIS

Lorsque l’ancien ministre français de l’intégration du gouvernement de Dominique de Villepin, sous la


présidence de Jacques Chirac, Monsieur Azouz Begag, déclare : « Dans dix ans, on sera entouré de Chinois,
alors il faudra que l’on se serre les coudes, les Français, les Arabes et les Africains, afin de protéger notre
identité », il n’y a aucune protestation d’organisation pseudo antiracistes comme SOS-Racisme créée par
le parti socialiste français ou la LICRA. Et pourquoi devraient-ils protester puisqu’il n’officialisait là que le
symbole de la victoire de la coupe du monde de football 1998 appelé : Black-Blanc-Beur, c’est-à-dire, la
planète où l’on a déjà un ordre établi où les blancs seraient les patrons et les africains du nord et au sud du
Sahara les esclaves. Dans cet ordre, Azouz Begag trouve que les Chinois seront un danger pour nous
tous, puisqu’en remettant en question la suprématie de notre maître à tous, blanc, les Chinois risquent
dans dix ans remettre en question notre propre identité de soumis, d’esclaves contents de l’être.

Mais lorsqu’on connait le degré de racisme anti-noirs dans les pays arabes, on ne peut s’empêcher de
penser que le ministre français parle au fond d’un mariage à 3 dans lequel le Beur et le Blanc sont les
mariés et le Black le domestique qui doit assurer le ménage et la cuisine couple. Pour le comprendre, il faut
lire la page 14 du livre : L’Avenir de la science - pensées de 1848, publié par le penseur français, Ernest
Renan chez Calmann-Levy en 1890. On y découvre ces mots :

« Les Arabes et les Européens, examinés au point de vue de la physiologie, ne montrent aucune différence
essentielle ; ils possèdent en commun et à eux seuls le souverain caractère de la beauté [seuls les
Européens et les Arabes sont beaux]. Il n’y a donc aucune raison pour établir, au point de vue de la
physiologie, entre les Sémites et les Indo-Européens une distinction de l’ordre de celles qu’on établit entre
les Mongols et les Nègres. Tour à tour les Juifs, les Syriens, les Arabes sont entrés dans l’œuvre de la
civilisation générale, et y ont joué leur rôle comme parties intégrantes de la grande race perfectible ; ce
qu’on ne peut dire ni de la race nègre, ni de la race tartare, ni même de la race chinoise. Envisagés par le
côté physique, les Sémites et les Ariens ne font qu’une seule race, la race blanche ; envisagés par le côté
intellectuel, ils ne font qu’une seule famille, la famille civilisée. ».

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Maintenant que les maîtres sentent leur identité de patron menacée, par la race inférieure et laide des
Chinois, voilà que le domestique, le Nègre, court au secours de ses patrons. Et crie même plus fort qu’eux
contre les Chinois. Je connais des intellectuels africains tellement horrifiés par le seul fait que je puisse
bien parler de la Chine ou imaginer un partenariat stratégique entre l’Afrique et la Chine, qu’à leurs yeux, je
suis l’homme à abattre, puisque le tremblement de terre idéologique imposé par la Chine à l’Occident, ne
correspond nullement aux prévisions de l’ancêtre Ernest Renan. Je deviens donc, très vite : « l’espion de la
Chine », car pour eux, mon geste d’amitié et de sympathie envers la Chine est incompréhensible. Je suis
donc accusé malignement et très opportunément, de vouloir faire passer l’Afrique de la colonisation
européenne à celle chinoise. Pour cacher leur haine de la Chine, ces Africains, esclaves de maison,
répètent à tue-tête : « L’Afrique peut et doit s’en sortir toute seule ». Ils oublient tout simplement de nous
dire, si l’Afrique n’a pas pu sortir des griffes des Européens pendant 5 siècles, quel élément nouveau lui
permettrait de le faire aujourd’hui. De deux choses l’une : ou ils sont naïfs, ou ils sont idiots, aucun des
deux ne plaide en leur faveur.

Lorsque l’hebdomadaire économique britannique The Economist, paye cher, en ce moment d’été 2013,
une campagne en Grande Bretagne de dénigrement anti-chinoise sur l’Afrique, elle sait bien qu’elle ne
s’adresse pas au public britannique, qui a bien d’autres chats à fouetter contre les délocalisations des
entreprises britanniques vers la Chine ou la politique chinoise des prix bas ; mais il cible sur le sol
britannique, ces esclaves africains contents de l’être qui doivent juste relayer la haine du maître pour
préserver leur identité d’esclave.

Le penseur français André Gide a écrit : "Moins le blanc est intelligent, plus le noir lui paraît bête". En
d’autres termes, plus un Blanc est intelligent et moins il est raciste. Et c’est ce que répètent les antiracistes
pour se consoler. Ce qui est faux évidemment. Je crois plutôt que l’histoire nous enseigne que ce sont les
Blancs les plus intelligents qui sont le plus racistes. Il y a plusieurs exemples, pour cela.

Le 19 Octobre 2007, je reçois un appel téléphonique de la part d’un journaliste de LA STAMPA de Turin,
un des 3 principaux quotidiens de la péninsule italienne. Pour leur publication du lendemain 20/10/2007, il
voulait urgemment de moi le commentaire à chaud d’un penseur africain, à propos des déclarations du prix
Nobel de Médecine 1962, le découvreur de l’ADN, James Watson. Ce généticien de 79 ans dans une
interview à l’hebdomadaire britannique Sunday Time, avait dit que l’Afrique n’avait aucune chance de s’en
sortir parce que même avec l’ADN, il avait été prouvé que les Africains étaient stupides. Watson en tournée
en Grande Bretagne pour la promotion de son dernier livre avait déclaré plus précisément au journaliste :

« Je suis foncièrement pessimiste sur l'avenir de l'Afrique : tous nos programmes d’aide au développement
se basent sur l’hypothèse d’une égalité intellectuelle entre les Noirs et les Blancs, alors que toutes les
recherches concluent que ce n’est pas vraiment le cas »

Et dans son livre même pour lequel il était à Londres pour sa promotion, il écrit :

"Il n'y a aucune raison de s'attendre à ce que les capacités intellectuelles de peuples séparés
géographiquement dans leur évolution aient évolué de manière identique. Notre volonté de distribuer des
pouvoirs intellectuels égaux, comme une sorte de dotation universelle, cette volonté ne sera pas suffisante
pour qu'il en soit ainsi."

Je répondis au journaliste que cela ne me surprenait pas du tout puisqu’en règle générale, ce sont les
intellectuels qui fournissent au bas peuple les raisons pseudo-scientifiques justifiant la haine des autres
peuples. Hitler ne s’était-il pas entouré des meilleurs scientifiques pour sa fameuse « solution finale » ? Je
complétais alors avec la liste des plus connus d’entre eux comme :
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- Emmanuel Kant qui disait que « la capacité intellectuelle d’un Noir ne dépasse pas le niveau de la
stupidité » ou Montesquieu qui disait qu’il ne croit pas « que Dieu qui est si intelligent a pu
commettre l’erreur de mettre une âme dans un corps si noir ». En faisant l’analogie avec la haine
des Chinois, Montesquieu avait mis au point sa fameuse théorie climatique de l’intelligence. Pour
lui, plus il fait froid, plus on est intelligent et plus on vit là où le climat est chaud et plus on est idiot. Il
va plus loin. Il dit que c’est ce qui justifie qu’en Chine, c’est le nord froid qui est appelé à devenir
riche et le sud, plutôt pauvre. Aujourd’hui, en 2013, l’ultra-industrialisation du sud de la Chine
dément les propos de Montesquieu.

- William Shockley, américain, né à Londres le 13 février 1910 et mort aux USA en 1989, Inventeur
du transistor, Prix Nobel de physique en 1956, disait que génétiquement, les Noirs étaient moins
intelligents que les Blancs et qu’il fallait tout simplement trouver un subterfuge pour les convaincre
et les payer afin qu’ils fassent moins d’enfants pour ne pas peupler le monde d’êtres sans cerveau.
Et payer les Blancs pour qu’ils en fassent plus, car si l’humanité veut connaitre une vraie évolution,
seuls les Blancs doivent peupler la Terre. Cela ne va pas dissuader le Time Magazine, qui
évidemment partage les idées de Shockley, de lui conférer la médaille des 100 personnes les plus
importantes du XXème siècle. On comprend aussi ce que pensent ceux qui sont convaincus que
les Chinois vont envahir la planète et la peupler d’anormalités, parce que ce n’est pas la race
idéale.

- Alexis Carrel (1850-1935), Prix Nobel de Médecine 1912, disait : "L’Europe et les Etats-Unis
subissent un affaiblissement qualitatif alors que les races africaines, s’accroissent trop vite. La
suppression de la sélection naturelle a permis la survie d’êtres dont les tissus et la conscience sont
de mauvaise qualité. La race [blanche] a été affaiblie par la conservation de tels reproducteurs."
- Charles Richet, Prix Nobel de médecine 1913 va plus loin, dans son livre intitulé « Sélection
humaine » publié en 1919, il propose ni plus ni moins, l’élimination des Noirs et des Chinois, jugés
des races anormales, tarées. Il écrit : « Après l’élimination des races inférieures, le premier pas
dans la voie de la sélection, c’est l’élimination des anormaux. On va me traiter de monstre parce
que je préfère les enfants sains aux enfants tarés. Ce qui fait l’homme c’est l’intelligence. Une
masse de chair humaine, sans intelligence, ce n’est rien ».
- Ernest Renan penseur français écrit le 14 décembre 1871 dans « Réforme intellectuelle et
morale » ceci : « Une nation qui ne colonise pas est irrévocablement vouée au déclin et à la guerre
civile. La régénération des races inférieures ou abâtardies par les races supérieures est dans
l’ordre providentiel de l’humanité. L’homme du peuple est presque toujours, chez nous, un noble
déclassé, sa lourde main est bien mieux faite pour manier l’épée que l’outil servile. Plutôt que de
travailler, il choisit de se battre, c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. Regere imperio populos,
voilà notre vocation. Versez cette dévorante activité sur des pays qui, comme la Chine, appellent la
conquête étrangère. Des aventuriers qui troublent la société européenne, faites un ver sacrum, un
essaim comme ceux des Francs, des Lombards, des Normands, chacun sera dans son rôle. La
nature a fait une race d’ouvriers, c’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse sans
presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-la avec justice, en prélevant d’elle, pour le bienfait
d’un tel gouvernement, un ample impôt au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une
race de travailleurs de la terre, c’est le nègre ; soyez bon pour lui et humain, et il va sauter et
danser de joie ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. Réduisez cette noble
race à travailler dans l’ergastule comme des nègres et des Chinois, elle se révolte. Tout révolté est,
chez nous, plus ou moins, un soldat qui a manqué sa vocation, un être fait pour la vie héroïque, et
que vous appliquez à une besogne contraire à sa race, mauvais ouvrier, trop bon soldat. Or, la vie
qui révolte nos travailleurs rendrait heureux un Chinois, un fellah (paysan arabe), des êtres qui ne

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sont nullement militaires, donc, conquérants. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait, et tout ira
bien. »

Et c’est dans ce contexte que la Chine débarque pour mettre à zéro une idée reçue depuis 2 siècles,
véhiculées par les plus grands scientifiques selon laquelle, les Blancs sont naturellement et génétiquement
supérieurs aux autres races, parce que plus intelligents. C’est la justification même de la mission dite
civilisatrice du 18ème siècle pour dompter et civiliser les autres peuples. La croisade anti-chinoise
d’aujourd’hui a donc la saveur d’un vrai désenchantement idéologique raciste.

C’est du racisme dit scientifique, parce les intellectuels, contrairement à l’homme de la rue, savent souvent
identifier les intérêts précis qu’ils veulent défendre et l’argument du racisme n’est là que pour faire diversion
et protéger ces intérêts. Lorsque The Economist met en avant sa haine des Chinois parce qu’ils sont venus
en Afrique, c’est un racisme d’intérêt qui au fond, cherche à utiliser les Africains pour se battre contre les
Chinois afin de préserver la suprématie des Européens sur les ressources africaines.

VII-LES MEDIAS OCCIDENTAUX TRES ACTIFS DANS LE RACISME ANTI-CHINOIS

Louis Haushalter, journaliste à Slate dans un article très fourni du 18 décembre 2010 intitulé :
« Le racisme anti-chinois est-il politiquement correct? » se demande pourquoi finalement le racisme contre
les Chinois est accepté comme quelque chose de normal ? Il fait remarquer qu’un mot mal placé contre les
Noirs, Magrébins ou Juifs et c’est 5 jours de tumultes et de messages de solidarité de la part des
politiciens. Avec les Chinois, on peut tout faire, blaguer, les voler, les agresser. Rien à faire, personne ne
bouge le moindre doigt. Et c’est à la conclusion que l’interview que lui donne le président de l’une des
principales associations anti-racistes la LICRA, un certain Alain Jakubowicz qui nous donne la vérité. Il dit
que le racisme contre les Chinois ne les intéresse pas parce que c’est un racisme de jalousie, un racisme
contre les nouveaux riches. Ils s’intéressent du racisme résultant de l’ignorance que subisse les autres
communautés, alors que les Chinois subissent un racisme résultant du contraire de l’ignorance, de la
connaissance. C’est un racisme des intellectuels français qui savent et voient la place de la France surtout
condamnée à pâlir sur le continent africain à cause de la Chine. Et c’est comme cela qu’on va importer en
France, une défiance de la géostratégie internationale pour contrer les chinois. En voici quelques
exemples :

Le 16 Mars 2010, dans sa rubrique de Chronique économique sur la radio généraliste française RTL, Jean-
Louis Gombeau parle du nouveau TGV chinois qui sera aussi exporté en France, sans aucune force pour
le TGV français de réagir. Et conclut sa chronique par ces mots racistes : «Rien à faire, les Chinois ne se
sentent plus bridés». Plutôt que les présents soient indignés, c’est un rire généralisé dans les studios de
RTL à Paris.

Le 20 juin 2010, une manifestation monstre réunit les Chinois dans le quartier Belleville à l’est de Paris,
pour dénoncer la police française qui selon les manifestants est complètement passive sur les très
nombreuses agressions souvent gratuites dont sont victimes les Chinois de Paris, qu’ils soient touristes,
étudiants ou commerçants. Les médias français ont tenu l’évènement sous silence. Et même l’Agence
France Presse (AFP) dans sa dépêche du 21/06/2010 à 9h36 oublie de communiquer le chiffre de
participants donné par les organisateurs, se limitant à nous donner uniquement les données de la police.

En 2004, les restaurants français battent de l’aile, trop nombreux, trop chers, réchauffant juste des plats
surgelés. Ils n’arrivent plus à attirer grand monde, alors que les restaurants chinois ne cessent de se
remplir. Aux journalistes de la chaine publique France 2 vient une idée brillante pour venir en aide à leurs

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concitoyens : animer le racisme anti-chinois. C’est l’émission Envoyé Spécial conduite par la présentatrice
Guilaine Chenu qui va mettre la main à la pâte, à travers un reportage intitulé : « Manger chinois en France
» assomme les restaurateurs chinois à Paris en créant un vrai terrorisme culinaire. Résultat chute de la
fréquentation des restaurants chinois de France de 30%. L’élément le plus choquant de ces kamikazes
journalistiques est la construction d’un sentiment raciste sur des personnes qui n’y avaient même pas
pensé. La preuve vient du fait que selon les chiffres fournis par la brigade française de la répression des
fraudes qui s’occupe de la restauration publique, il n’y a pas plus de condamnation contre les restaurateurs
chinois que les italiens des pizzerias, les français des brasseries ou les magrébins des kebabs. Le choix
donc de la cible chinoise à détruire était donc, intentionnel. Et comme cela a bien marché, France2 va
répéter l’expérience 2 ans plus tard, en 2006.

Si un train déraille en Espagne, en France ou au Canada pour le seul mois de Juillet 2013, en faisant de
nombreuses victimes, pour les journalistes occidentaux, c’est forcément la faute du conducteur, d’un
morceau de rail mal fixé. Et bien sûr, pas de panne technique, rien qui puisse mettre en doute le génie
occidental. Si un avion de la Air France reliant Rio à Paris disparait des radars et sombre dans la mer avec
tous ses passagers, c’est la faute d’un sous-traitant qui a fourni une pièce peu adaptée, et bien sûr, pas la
faute du constructeur de ce symbole de la puissance et de l’intelligence occidentale. Mais lorsque c’est le
TGV chinois qui a déraillé, que n’a-t-on pas entendu sur l’incapacité des Chinois à construire des trains
fiables ? Si un hélicoptère chinois tombe quelque part, c’est plutôt son avion MA60 qui st directement mis
en doute, alors qu’il ne s’agit pas du même fabriquant, et surtout que ce n’est pas le même principe
physique qui fait voler un hélicoptère et un avion. Lorsqu’un nuage se pointe dans le ciel de Pékin, les
journalistes occidentaux sur place, qui ont reçu l’ordre de ne jamais rien dire de positif de la Chine, en
manque de l’énième scoop pour salir la Chine vont tous s’y engouffrer et nous expliquer comment il est
impossible de respirer à Pékin. Je me suis souvent trouvé dans cette ville, au moment où ils ont fait ce
genre de service et me suis demandé si on parlait du même endroit. A l’opposé, aucun journaliste ne fera
de service sur la pollution phénoménale des villes américaines où souvent comme à Los Angeles, plus de
la moitié des personnes habitant le centre sont asthmatiques à cause de la pollution.

VIII- CONCLUSION : LA LECON DE BRUCE LEE ET LE RACISME ANTI-CHINOIS

Le philosophe autodidacte et acteur de cinéma chinois Bruce Lee disait en 1969, qu’aucun Chinois vivant
en Occident ne pouvait faire fortune, parce que, disait-il : « les Blancs sont à tel point saoulés de leur
complexe de supériorité vis-à-vis des autres races qu’ils sont prêts à vous casser si vous connaissez la
gloire chez eux, juste pour éviter que votre succès ne mette en doute leur supériorité. » Il dit toujours en
1969 avant de quitter définitivement les USA : « à Hollywood, dans les films, il y a un standard de beauté et
de succès, c’est le Blanc et rien d’autre. Jamais un Chinois n’aura le premier rôle dans leur cinéma, jamais
un Chinois n’aura le rôle de séducteur. » Plus de 40 ans après, les choses sont restées figées comme il les
dénonçait et aujourd’hui en 2013, il n’y a jamais eu de Chinois jouant le premier rôle dans un film de
Hollywood, encore moins, jouer le rôle de séducteur. Jacky Chen joue le premier rôle parce que c’est lui-
même qui produit ses films. Un Chinois dans un film américain doit forcément être un épicier ou un
magouilleur. Bruce Lee, ce visionnaire autodidacte et sans diplôme, qui avait sa maison pleine de livres
des philosophes de tous les temps, arrive à cette constatation, parce qu’il a passé de nombreuses années
à lire beaucoup, à beaucoup réfléchir pour comprendre le système et chercher l’originalité qui lui aurait
permis d’avoir sa place au soleil. Mais ce ne sera pas suffisant. Il passe des nombreuses heures à
visionner les vidéos des combats de boxes et il invente un nouveau genre de combat qui est un mixe entre
le karaté chinois et la boxe américaine. Ce nouveau style rencontre très vite le succès à l’écran à
Hollywood. Il crée alors une école où il forme les meilleurs acteurs du cinéma américains, tous blancs, qui
sont très vite recrutés dans des premiers rôles de combat au cinéma, mais jamais lui qui était pourtant
leur maître. Et c’est après cette phrase d’amertume qu’il rentre dans son pays. Hong-Kong est alors une
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colonie britannique. Il ne comprend pas pourquoi les Britanniques peuvent se vanter d’être champion de la
démocratie et les droits de l’homme et ne pas les appliquer à Hong-Kong. Jamais du temps des
Britanniques, personne ne saura ce que c’est que d’aller voter à Hong-Kong. Bruce Lee ne comprend pas
comment son pays la Grande Chine a pu à ce point être faible et céder en location une partie de son
territoire (Hong-Kong) aux Britanniques et Macao aux Portugais, c’est-à-dire avec un minuscule pays
européen d’à peine 91.900 km2. Et sa population plus petite que celle de Shanghai. Il va traduire toute
cette frustration dans ses films à travers un constant patriotisme chinois. Et c’est le succès dans son pays.
Il enchaine les tournages, non sans se venger des Blancs, en utilisant leurs propres méthodes, parce qu’il
a compris que le cinéma américain est tout d’abord l’expression de la propagande du patriotisme
américain. C’est ainsi que dans le film : «La Fureur du dragon», c’est-à-dire la fureur de sa chère Chine,
contre l’Occident, il montre un Chinois à Rome, en Italie (lui-même) qui défie la mafia et tous ses stratèges.
Ces derniers ne sachant quoi faire, font appel à un américain, un blond, très imposant (symbole de ce
standard de beauté décrié par Bruce Lee avant) pour battre Bruce Lee dans le Colisée. Même le choix du
Colisée de Rome n’est pas un hasard. C’est en effet, le symbole de la technicité et de la gloire passée
occidentale : l’Empire Romain. Et c’est là où le petit Chinois, tout maigre, juste en utilisant la ruse et
l’intelligence, va battre Chuck Norris, le Blanc, et sa supériorité raciale. Bruce Lee touche là une corde très
sensible. Mais il n’en a cure. Avant l’heure, à travers ce film, il a dit que la gloire de l’Occident était dans le
passé et que cet Occident serait très vite balayé par cette Chine qu’ils maitrisent tant, lui qui ne cessait de
répéter qu’il faut aller au-delà du karaté pour comprendre le message politique de ses films. En 2013, on
peut dire sans risque de se tromper qu’il était un visionnaire. Dans le subconscient des populations des
pays dits opprimés du monde de l’époque, Bruce Lee devient un symbole. Même si la traduction anglaise
de ses films change l’esprit du patriotisme chinois qu’il ne cesse d’afficher dans tous ses films, pour le
relativiser. Si vous parlez chinois, je vous conseille de regarder plutôt la version chinoise du film : vous
serez éblouis par la force des mots aux vues des sujets d’actualité de ce 21ème siècle. Il va mourir
mystérieusement et aux jours d’aujourd’hui, l’administration coloniale britannique n’a jamais fournie les
preuves convaincantes des raisons de sa mort. Son fils sera lui aussi tué quelque temps après dans des
circonstances aussi bizarres que son père.

Faire taire Bruce Lee ou son fils, au lieu de l’écouter pour anticiper les évènements, c’était comme nier
l’évidence des choses qu’il dénonçait et surtout, oublier comme il disait que le « Chine n’est qu’un géant
endormi, mais elle reste un géant ». Multiplier la haine anti-chinoise en Afrique ou en Occident ne changera
pas la donne d’une communauté qui sait se retrousser les manches pour retourner les humiliations de
l’histoire.

L’Afrique est divisée aujourd’hui en deux parties : d’un côté les dirigeants qui ont compris le système et
savent qu’il vaut mieux aller voir directement le patron du moment pour négocier l’exploitation de ses
mines, plutôt que d’attendre les sirènes des intermédiaires occidentaux, qui de toutes les façons iront
toujours en Chine pour négocier l’exploitation des mêmes mines. En 2011, l’Afrique, avec seulement 3%
des investissements chinois à l’étranger, contre 6% pour l’Europe et 71% pour l’Asie, reste
malheureusement le continent qui attire le moins les capitaux chinois. Les Africains croient par erreur que
c’est eux qu’on courtise. Ce qui est faux bien entendu. C’est la Chine que tout le monde courtise
aujourd’hui. Et croire que les Chinois vont prendre l’initiative d’aller voir un pays africain pour lui proposer la
moindre affaire est une erreur stratégique qui va couter très cher à plusieurs pays africains, surtout si des
gens ont le luxe de relayer le racisme anti-chinois en vogue en occident.

En Asie où le plus gros des investissements chinois sont mis, on ne verra jamais un Indonésien, un
Malaisien ou un Philippin relayer la haine des Occidentaux contre la Chine. Au contraire, les ambassades
de ces pays à Pékin sont réunies autour d'un collectif qui revendique à haute voix, le fait que la Chine doit
d'abord penser à ses frères d'Asie, de même que les américains avec le Plan Marshall ont pensé à leurs
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frères blancs d’Europe, avant d'aller ailleurs mettre son argent. Et ça marche. Les délocalisations des
entreprises chinoises profitent d'abord aux pays asiatiques. L’Afrique doit se rendre compte qu’elle n’est
pas une priorité dans ce scénario. La Chine pour ses approvisionnements énergétiques en pétrole et en
gaz, a mis le paquet sur son voisin, la Russie, qui lui livre avec des gazoducs et des oléoducs, car elle ne
peut pas courir le risque d’un ralentissement de sa production à cause de quelques rebelles financés par
l’Occident pour déstabiliser tel ou tel autre pays africain. Il revient donc aux Africains de le comprendre.

Lorsque des Africains participent à la haine de la Chine, qu’ils camouflent par la phrase « l’Afrique doit s’en
sortir toute seule », ils sont dangereux pour la libération du continent africain, parce qu’ils participent à faire
la diversion, comme le veut leur maître. Et comme la quasi-totalité de ceux qui tiennent ce discours, ils
sont résidents en Occident, où ils ont fait le choix de travailler pour servir le maître et le rendre plus fort
dans l’écrasement de l’Afrique. S’ils sont en Occident, c’était certainement pour fuir une situation jugée
désagréable en Afrique, et où probablement, ils n’arrivaient pas à s’en sortir tous seuls. Aujourd’hui,
toujours seuls, même étant en Occident, ils ne s’en sortent toujours pas. Comment donc, partant de leur
propre vie d’esclave du système, peuvent-ils prétendre que l’Afrique doit s’en sortir toute seule. Qu’ils nous
donnent l’exemple des recettes à suivre pour y parvenir en partant de leur propre vie professionnelle et
nous serons très nombreux à faire la queue pour les suivre. D’ici là, qu’ils aient la gentillesse de se taire.
Au moins ils éviteront de frôler le ridicule.

En comparant le Chinois sans diplôme Bruce Lee, aux intellectuels africains bardés de diplômes de nos
jours. On ne peut s’empêcher de constater que là où Bruce Lee a eu le courage de dénoncer un système,
ce sont les africains qui l’intériorisent et l’enseignent même aux enfants en Afrique. Je suis souvent effaré
de regarder les chaines de télévisions africaines où il y a des débats avec des politologues africains, qui
nous parlent une langue qu’eux seuls comprennent, certainement pas pour les téléspectateurs africains à
qui ils sont supposés s’adresser. Ils n’ont de référence que la chère hautement démocratique France,
Grande Bretagne ou Etats-Unis, présentés comme le stade ultime du bonheur sur terre. Et ils concluent
presque tous avec un mot à la mode récemment : « pour développer l’Afrique, il faut la renaissance
africaine ». C’est comme si, il y a 40 ans, plutôt que d’agir, en se servant du cinéma pour affirmer dans
l’action la fierté chinoise, même sous occupation britannique, Bruce Lee, enchainait les conférences pour
expliquer que le Royaume Uni est le paradis sur terre et que pour arriver à sa cheville, il faut la renaissance
chinoise. La jeunesse africaine doit savoir identifier ces personnages qui n’ont rien d’autre à offrir à
l’Afrique que le titre ronflant de leurs diplômes obtenus en occident. S’ils détestent la Chine, ce n’est pas
seulement pour plaire aux maîtres, c’est aussi de leur survie, comme expression de la médiocrité africaine
qu’il s’agit. Les chinois nous montrent que pour plier nos prédateurs, il n’y a pas mieux que la sueur de
notre front, il n’y a pas mieux que le résultat de nos actions mises ensemble pour construire nos pays
africains. Avoir un partenaire stratégique comme la Chine ne veut signifier nullement que c’est lui qui
viendra faire le travail à notre place, mais que nous ayons l’intelligence de saisir toutes les ouvertures que
cette relation nous offre et de travailler très dur pour sortir la tête hors de l’eau et le plus vite possible, au
cas où elle viendrait à changer d’idée. Les relations entre les nations sont ce qu’elles sont, on ne sait
jamais. A vos marques !

Douala, 26/07/2013

Jean-Paul Pougala
www.pougala.org

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Jean-Paul Pougala

C’était connu que les Occidentaux, (récemment re-baptisés en


"Communauté Internationale") aiment installer au pouvoir en
Afrique les hommes et femmes des plus médiocres. Mais qu’ils
soient prêts à tout faire pour les maintenir au pouvoir jusqu’à leur
octroyer un Prix Nobel, relève d’une originalité des plus macabres
que mêmes le cerveau tordu des plus cyniques ne pouvait
imaginer comme simple hypothèse.C’est pourtant arrivé. C’est ce que
la soit disant "communauté Internationale" va inventer pour améliorer les
performances de leur candidate dans les élections présidentielles au
Libéria, lui offrant un Prix Nobel de la Paix à 4 jours seulement du scrutin.
En Occident, le ridicule ne tue plus.
L’histoire commence en Juin 2009, lorsque la Commission Vérité et
Réconciliation (TRC) publie son rapport dans lequel elle met en cause la
présidente Libérienne Ellen Johnson-Sirleaf pour crime de guerre et crime
contre l’humanité pour son financement destiné aux multiples massacres
de la guerre civile qui ont fait 250.000 morts entre 1998 et 2003 et intime
son "éloignement de toute responsabilité officielle pendant 30 ans". En
théorie, à la fin de son mandat, pour réconcilier les Libériens entre eux,
elle aurait dû prendre sa retraite et se retirer de la politique. Donc, elle
n’aurait donc pas dû être candidate au élections présidentielles du 11
Octobre 2011. Mais c’était oublier que lorsqu’on a servi certains intérêts
situés en Occident, il y a le retour de l’ascenseur au moment des
difficultés.
Mme Ellen Johnson Sirleaf est alors la chouchou de Washington et de tout
l’Occident. Le long marathon médiatique de propagande pour réhabiliter
l’image de la chouchou qui s’est terminée avec le prix Nobel de la Paix va
démarrer avec un déjeuner de travail que Obama improvise à New York en
Septembre 2009 avec quelques Chef d’etats de l’Afrique Subsaharienne.
En réalité c’est une occasion pour que Mme Johnson se présente en
experte aux autres Chef d’Etats présents puisque c’est elle qui mène la
discussion sur la création d’emplois. Après cette rencontre, Monsieur
Obama lui envoie un courrier le 28/10/2009 et rendu publique sur le site
de la Maison Blanche dans lequel il affirme : "J’apprécie l’attention que
vous avez accordé à l’éducation et la formation basée sur les
compétences, en particulier dans les situations post-conflit ». Quelle genie !
On a envie de se demander pourquoi n’a-t-elle pas appliqué ces recettes à
son propre pays le Libéria ? Qu’importe. Elle sera de nouveau reçue par
Monsieur Obama le 27 Mai 2010 cette fois-ci à la Maison Blanche où elle
est présentée comme l’exemple pour tous les président Africains avec une
décoration que les Libériens ont du mal à comprendre encore aujourd’hui
ce que cela récompensait.
Jusqu’au Prix Nobel de la Paix vendredi le 7/10/2011 à 4 jours seulement
des élections alors qu’elle accuse dans les sondages un retard de 10 à 20
points de ses principaux adversaires, à cause de sa gestion calamiteuse
du pays qui a permis en 6 ans à l’ancienne étudiante de la prestigieuse
université américaine de Harvard, fonctionnaire de la Banque Mondiale et
de Citygroup de battre un record mondial du plus important nombre de
chômeurs durant un mandat présidentiel : 80% de la population active.
Même le Zimbabwe de Mugabe sous embargo de l’UE n’a pas atteint les
performances de Madame Johnson, qui ajoute à son piteux palmarès le
taux de violence sexuelle sur les femmes, le plus élevé d’Afrique,
dépassant de loin la République Démocratique du Congo qui est pourtant
la seule qui intéresse la Secrétaire d’Etat Américain Hillary Clinton
lorsqu’elle dénonce les viols en Afrique. Et c’est pour la battre qu’a été
formé le ticket entre Tubman (fils de l’ex-président Tubman) arrivé 4ème
en 2005 et l’ancien footballeur Georges Weah, arrivé second lors élections
de 2005 et très populaire chez les jeunes plus touchés par le chômage à
94%, Madame Ellen Johnson Sirleaf n’avait donc aucune chance de
l’emporter. Qu’importe, l’Occident adore les dirigeants africains lorsqu’ils
sont serviles. Et c’est pour lui donner ce coup de main inespéré qu’on va
lui décerner un Prix Nobel des plus contestables 4 jours seulement avec
les élections de ce jour.
Le Libéria est la preuve même de l’échec de la politique américaine en
Afrique. Si les USA pouvaient aider un pays africain à se développer, ce
pays serait le Libéria, car c’est leur création (en 1816 pour accueillir les
anciens esclaves libérés), c’est leur seule colonie en Afrique. C’est leur
seul bébé, leur seul bijou sur le continent africain. C’est la vitrine même
des USA en Afrique. Le Libéria dont les descendants d’anciens esclaves
revenus des Etats-Unis d’Amérique ne représentent que 5% de la
population, sont les seuls depuis l’indépendance en 1847 qui détiennent le
pouvoir politique. C’est une sorte d’apartheid entre Noirs (divisés entre
Américains et Africains), une division bien entretenue par Washington qui
a toujours fait et défait tous les gouvernements de cette minorité
américaine dans un pays en Afrique.
Comme tous les présidents qui l’ont précédée, Ellen Johnson Sirleaf
provient de la minorité dite de "civilisés", parce qu’originaire des USA, elle
a étudié aux USA, elle y a travaillé. Aujourd’hui, la présidente du Libéria
tant adulée est celle-là même qui reconnait avoir financé et porté au
pouvoir en 1997 Charles Taylor dont elle a été la collaboratrice intime. A
Oslo étaient-ils au courant de ce rapport ? ou bien comme en Côte d’Ivoire,
les décisions des instances mises sur pied pour gouverner et gérer les
conflits ne comptent pas ? N’empêche la mère patrie américaine a su lui
redonner sa sainteté et, alors que Taylor doit répondre de onze chefs
d’inculpation de crimes de guerre et crimes contre l’humanité et est
aujourd’hui sous les verrous à la Haye, aux Pays-Bas, l’autre, Johnson bien
soutenue par Washington peut tranquillement concourir pour un deuxième
mandat à la présidence de la république, et même devenir un prix Nobel
de la Paix démontrant par là l’exemple emblématique de la contradiction
et de l’incohérence de la politique occidentale en Afrique. Ce qui me fait
dire qu’en Afrique il n’existe pas de dictateur. Il y a les Saints, parce
qu’amis de l’Occident ; peu importe leur bilan, peu importe leur popularité,
peu importe leur rejet par la population, et les mauvais qui tentent de ne
pas se mettre au pas ; ceux-là sont priés de jouer le jouer le jeu de la
démocratie en cédant leur place.
Ce n’est pas la première fois qu’un Prix Nobel est purement et simplement
utilisé comme instrument de politique étrangère de l’Occident. Prenons
l’exemples du dernier avant celui examiné plus haut, le Prix Nobel 2010, le
Chinois Liu Xiaobo.
EN CHINE, UN PRIX NOBEL POUR TENTER DE DESTABILISER LE
PAYS
Pourquoi le dissident Chinois Liu XiaoBo a-t-il gagné le prix Nobel de la
Paix 2010 ? En quoi s’est-il particulièrement distingué des aux autres très
nombreux dissidents Chinois ? Pour sa fâcheuse tendance à insulter son
pays et célébrer l’asservissement de la Chine à l’Occident. Voici ce qu’il
déclare :
En 1988, alors qu’il travaille comme critique littéraire à la Columbia
University à New York, il déclare dans une interview : « s’il a fallu 100 ans
de colonisation à Hong Kong pour être ce qu’elle est, alors il faut 300 ans
de colonisation à la Chine pour devenir comme Hong Kong mais je ne suis
pas sûr que 300 ans suffiraient » pour développer le pays. Comme si cela
ne suffisait pas, il ajoute : « la modernisation est synonyme
d’occidentalisation totale ». Et encore, notre cher génie de conclure :
« choisir de vivre signifie choisir le mode de vie occidental. La
différence entre le mode de gouvernement occidental et le mode
de gouvernement chinois, c’est la même que celle entre l’humain
et le non humain, il n’y a pas de compromis. L’occidentalisation
est le choix non pas de la nation mais de la race humaine ».
En d’autres termes, selon Liu, les pays qui ne choisissent pas le mode de
gouvernement occidental sont des races animales. Ce que Liu ignore alors,
c’est qu’il n’existe pas de mode de gouvernement occidental, chaque pays
ayant un système différent de son voisin. Pire, personne n’avait jamais
expliqué à Liu les contre performance des Chicago Boys au Chili dans les
années 1970. Encore moins les guerres civiles répétitives que ce modèle
avait instaurées en normalité au Libéria depuis sa création en 1847 à
cause d’un pouvoir entre les mains de 20.000 Noirs Américains avec des
noms britanniques et la population locale avec des noms africains.
En 2004, il apporte son soutient à l’agression américaine contre l’Irak avec
ces mots : « la guerre contre Saddam Hussein est juste, la décision
du président Bush est la bonne (...) un Iraq libre, démocratique et
paisible va naître »
En mars 2008, il soutient la position du Dalai-Lama sur le Tibet, c’est-à-
dire que la Chine devrait faire ce que lui demande l’Occident : se
désengager du Tibet. Parce que pour Liu, le monde devrait être sous la
conduite des Etats-Unis d’Amérique et la Chine son élève. Il trouve pour
cela justifiable toutes les guerres que les Américains peuvent déclencher
sur la planète, même contre la Chine pour asseoir sa domination. Il
affirme : " Toutes les guerres importantes menées par le gouvernement
américain sont défendables sur le plan éthique »
Voilà en clair pourquoi cet illustre Chinois a été sélectionné parmi ses 1,3
milliards de concitoyens Chinois comme le tout premier prix Nobel de la
Paix de l’Empire du Milieu.
La malchance c’est que le pays qui distribue ces bons et mauvais points a
aussi besoin de la Chine pour vivre. Quelque part, à Oslo, ils ont dû
imaginer qu’ils avaient à faire à un pays africain où les dirigeants finissent
toujours par se mettre à genou devant l’Occident et leur donner raison
parce qu’ils sont des pays autoproclamés riches, autoproclamés
développés, autoproclamés démocratiques et autoproclamés généreux.
Erreur ! Ils avaient à faire à la Chine qui a tout simplement coupé toute
relation au haut niveau. Le jour de la remise de ce prix en décembre 2010,
par exemple, la Chine importait 1.000 tonnes par mois de saumon
norvégien. Deux mois plus tard en février 2011, on est passé à 75 tonnes.
Comme par hasard, les contrôles vétérinaires de la douane chinoise à
l’entrée du poisson norvégien en Chine ont subitement découvert que ce
poisson n’était pas adapté à la consommation des Chinois. Et depuis un an,
la Norvège s’est retrouvée toute seule à gérer son conflit avec le colosse
chinois. La solidarité de tout l’Occident qui avait suivi la proclamation du
Prix Nobel s’est faite plus discrète, personne ne voulant risquer de voir
retomber sur lui la foudre chinoise. Pire, des pays comme le Royaume Uni
ont plutôt cherché à tirer profit du faux-pas norvégien pour exporter vers
la Chine plus de saumon écossais. La même Norvège pour contrer
l’offensive britannique, a tenté de faire transiter son poisson vers d’autres
pays, sans succès. Lorsque ce pays scandinave abandonné à son triste
sort par toute l’Europe a écourté sa participation aux bombardements de
l’Otan contre la Libye, elle a clairement expliqué qu’elle était à court
d’argent par des manque à gagner de ses échanges avec la Chine qui
paradoxalement a vu ses exportations vers la Norvège augmenter de 43%
pendant la même période, les petits Norvégiens ne voulant pas renoncer
au dernier smartphone ou à la dernière tablette, bien évidemment made-
in-China.
QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?
La démocratie est un leurre que certains pays utilisent pour s’octroyer un
instrument de pouvoir sur les autres en mettant le costume de donneurs
de leçons. Mais dans les faits, aucun pays n’est démocratique. Rousseau
disait : "les Anglais croient qu’ils sont libres parce qu’ils élisent des
représentants tous les cinq ans mais ils ne sont libres qu’un jour tous les
cinq ans : le jour de l’élection".

La vérité c’est que le résultat qui sort des urnes est d’abord fonction du
système électoral adopté par le petit groupe des politiciens aux affaires du
moment, système méticuleusement élaboré avec le seul objectif non pas
de faire parler le peuple, mais de se pérenniser au pouvoir. En voici
quelques exemples :
aux USA Le parti Républicain créée le 28 février 1854 a gagné les
premières élections de 1856 et avec un système électoral qui lui est
favorable, il a remporté 23 des 39 élections présidentielles aux Etats-Unis
d’Amérique, dont 7 sur 11 les derniers 40 ans, alors que sur le papier, les
Démocrates sont plus nombreux que les Républicains. Selon le
recensement de 2004, 72 millions d’Américains se sont enregistrés
comme Démocrates et 55 millions comme Républicains et 42 millions
comme ni à droite, ni à gauche, appelés "Indépendants". Voilà la preuve
même qu’un système électoral peut donner des résultats différents de la
volonté populaire. Cherchez l’erreur. Il est dans le système électoral que
les politiciens peuvent tripoter pour faire dire au peuple ce qu’ils veulent.
Pour l’élection présidentielle de 2000, par exemple, le candidat démocrate
Al Gore avait en effet obtenu 550 000 voix de plus que son adversaire
républicain George Bush, mais l’histoire retiendra que c’est ce dernier qui
a été choisi par le peuple américain.
En France, sous la 5ème République, depuis la prise du pouvoir du
Général De Gaulle le 8 Janvier 1959 comme Président de la République à
nos jours, hors mis la parenthèse de François Mitterrand, tous les 5
présidents français ont été de droite. De même pour le Senat qui est à
droite depuis sa création en 1958. En septembre 2011, pour la première
fois de son histoire, il y a une majorité de gauche. Le plus grave ici est que
53% de ses membres proviennent des communes de moins de 1.500
habitants qui ne sont que 33% de la population française. Encore une fois,
la loi électorale en vigueur fait que seulement 33% s’approprie la décision
de choix du peuple français.
En Italie, le système électoral proportionnel à un tour élaboré à la sortie
de la deuxième guerre mondiale privera du pouvoir pendant 46 ans les
résistants contre le fascisme, le parti Communiste parce que pendant la
guerre froide, pour Washington le plus puissant parti communiste de
l’Occident avec 40% de l’électorat ne devait pas accéder au pouvoir.
Encore une fois, le peuple n’a jamais eu son mot à dire. Même lorsqu’il a
voté en masse, son vote a été orienté vers le résultat déjà voulu.

http://www.africamaat.com/L-OCTROI-DU-PRIX-NOBEL-DE-LA-
PAIX?artsuite=0
LETTRE OUVERTE à Franco Claretti, Maire leghiste de Coccaglio (Province de
Brescia en Italie) sur son initiative de célébrer dans sa commune, un “Noël
pour seuls Blancs”

par Jean-Paul Pougala(*) (Date de rédaction antérieure : 22 décembre 2009). ⋅


Traduit de l’italien par Jean-Luc PREVEL – Lyon le lundi 1er novembre 2010

Genève le 22 décembre 2009

Cher Maire,

Permets-moi de te tutoyer car je suis tellement ému de me sentir en parfaite entente


avec toi et tes idées que je ne peux que te tutoyer, ce qui n’est pas un manque de
respect, mais le signe que je cherche profondément à te ressembler. Je viens juste
d’apprendre ta belle initiative du White Christmas, le Noël blanc, c’est à dire du Noël
seulement pour les Blancs. Alors je me suis dit, « tu es un génie », « tu es un grand
homme », comme il y en a peu dans ce siècle. Comment cette idée lumineuse qui,
selon moi, te fera gagner un prix Nobel, t’est-elle venue ? Oui mais quel prix Nobel ?
Peu importe lequel. Dès que le monde entier saura que tu es le rempart pour la
défense de notre pure race blanche, avec une idée aussi originale, on te décernera
certainement un prix. Comme le dit ton adjoint à la sécurité Claudio Abiendi, « pour
moi, Noël n’est pas la fête de l’accueil mais celle de la tradition chrétienne, celle de
notre identité ». Il a vraiment raison. J’ajoute que la défense de ces traditions
chrétiennes est un devoir ainsi qu’une obligation divine comme le rappelle le 208ème
pape, Nicolas V (né Tomaso Parentucelli), qui, avec sa bulle du 16 juin 1452 dite
« Dum Diversas » au roi du Portugal Alphonse V, marqua le début de la déportation de
Guinée de ces « clandestins » qu’on appelait alors les Sarrasins et qui dura 400 ans.
Voici le court texte intitulé « Divino amore communiti » qui accompagnait la bulle
papale : « Nous, renforcés par l’amour divin, poussés par la charité chrétienne et
contraints par les obligations de notre office pastoral, désirons, comme il convient,
encourager ce qui est pertinent pour l’intégrité et le développement de la foi pour
laquelle le Christ, notre Dieu, a versé son sang, et soutenir, dans cette très sainte
entreprise, les âmes de ceux qui nous sont fidèles ainsi qu’à votre royale majesté. Par
conséquent, forts de l’autorité apostolique, par le contenu de cette lettre, nous vous
concédons la pleine et entière faculté de capturer et d’asservir des Sarrasins et des
païens comme aussi d’autres incroyants et ennemis du Christ, quels qu’ils soient et
partout où ils habitent ; de prendre tout type de biens, meubles ou immeubles qui se
trouvent en leur possession (…) ; d’envahir et de conquérir leurs domaines, leurs
terres, leurs lieux, leurs villages, leurs champs et possessions, à quelques rois ou
princes qu’ils appartiennent et de réduire leurs habitants en esclavage ; de vous les
approprier pour toujours, pour vous et vos successeurs, les rois du Portugal... ».

Comment faire pour partager notre saint Noël blanc avec ces Sarrasins que nous
avons spoliés de toutes leurs possessions mobilières et immobilières pendant
quasiment 6 siècles et qui nous appartiennent de droit en tant qu’esclaves, comme l’a
autorisé notre Saint Père ?

Mais, Maire, c’est seulement maintenant que me vient un doute et, en fait, plus d’un, à
savoir :

1) comment faisons-nous si ces Sarrasins viennent à être prêtres dans notre


sainte terre blanche de Padanie par manque de prêtres locaux ? Ne crois-tu pas
qu’il faudrait obliger chaque famille padane à donner un fils à l’Eglise pour
protéger notre identité chrétienne et notre pureté raciale ? On ne peut pas

1
plaisanter sur des choses sérieuses telles que la célébration de nos baptêmes,
nos mariages et même nos funérailles, par des Sarrasins ;
2) es-tu certain que nous appartenons à cette fameuse race pure, aryenne ?
Comment se fait-il que nous ayons participé avec les Allemands à tuer six
millions de Juifs pour affirmer cette suprématie blanche dont tu parles et qu’au
bout du compte nos compagnons d’aventure nous désignent alternativement
comme « Arabes-pizza-pâtes ». J’ai vu ce spot de Media Markt en 2008 qui a
inondé impunément les réseaux télévisés allemands, dépeignant les Italiens à
travers un protagoniste : « Toni, machiste, escroc et séducteur vulgaire » ;
3) et nos cousins français ? Ils nous ont même donné le surnom péjoratif de
« Ritals », réduisant toute notre valeur comme nation et comme peuple à ce
« R » que, pour eux, nous n’arrivons pas à prononcer. Et notre identité
chrétienne commune avec eux ? Et que dire du conflit avec les Habsbourg dans
la fameuse Guerre de Trente Ans où ils trahirent l’unité chrétienne en s’alliant
avec les Musulmans de l’Empire Ottoman dans une lutte entre nous Chrétiens
(Catholiques contre Protestants) ?
4) Le sociologue Max Weber (1864-1920) dit que le système capitaliste que
nous connaissons et qui nous a aidé à produire beaucoup de richesses est issu
d’un moule protestant qui invite à mériter le paradis ici, sur terre, en produisant
un maximum et non d’un moule catholique dans lequel le paradis est la
récompense des paresseux (il suffit qu’ils soient pauvres), où être riche est
considéré comme un péché. Et aujourd’hui on peut en fait constater que les
pays européens les plus riches sont les pays nordiques, dans ce cas, les
protestants, et les plus pauvres ceux du sud de l’Europe et, j’ai failli le dire, les
catholiques. Dans le continent américain, la partie nord, protestante, est la plus
riche et la partie sud dite latine, catholique, la plus pauvre. Alors, Maire, quand
tu parles du Noël blanc et de l’identité chrétienne, de quelle identité parles-tu ?
La protestante ou la catholique ? Car, à bien y regarder, il n’existe pas une
identité chrétienne car l’identité de vue des Catholiques est bien différente de
celle des Protestants. Si tu es, le dimanche, en retard à la messe catholique
habituelle, pourrais-tu t’arrêter au premier centre de culte des Témoins de
Jéhova ou des Evangélistes pour suivre la messe de ce dimanche, étant donné
qu’on y parle toujours du même Jésus ? Accepterais-tu, comme le font les
Protestants, d’aller à une messe avec un prêtre féminin ? Ou un prêtre marié ?
Où est le point commun qui te permet de parler de l’identité chrétienne ? Et le
Noël blanc n’est-il pas déjà réalisé avec le père Noël protestant qui est en train,
petit à petit de se substituer, en Italie aussi, à la crèche catholique ?
5) As-tu une explication pour le fait que même nos compatriotes qui ont du
succès à l’étranger sont les premiers à cacher leur origine italienne en allant
même jusqu’à changer leur nom et leur prénom ? Les exemples ne manquent
pas : le célèbre chanteur français Yves Montand est né le 13 octobre 1921 en
Toscane sous le nom d’Ivo Livi. Le comique français Coluche s’appelait, à sa
naissance le 28 octobre 1944, Colucci, comme son père qui est né et a grandi à
Frosinone. L’entraîneur de l’équipe de football de Strasbourg, Jean-Marc Furlan,
pour démontrer au-delà des Alpes qu’il n’y a dans son sang aucune trace d’Italie,
dispose d’un refrain qu’il utilise dès qu’il a l’impression que celui qui passe est
de notre pays, c’est : « Italien de merde ». Alors qu’il est originaire de Cinto
Caomaggiore, dans la province de Vénétie. Et il est même citoyen d’honneur de
cette cité de la Vénétie, c’est à dire un véritable Padan. Mais c’est le même qui,
en commentant par exemple le match avec le « Lion » du 22 avril 2008 accusa
notre Fabio Grosso, arrière gauche de notre équipe nationale de foot et joueur
de l’équipe de « Lyon », en l’appelant « Italien de merde » durant le match et
en ajoutant à la fin : « On ne peut pas dire que l’Italien a renié ses gênes ni sa
race », la « race des macaronis ».

2
Si, avec ceux de notre sang italien, ce racisme casanier ou familier vient de nos
propres compatriotes de la diaspora, es-tu sûr, Maire, que nous partageons le même
Noël blanc avec les autres Blancs européens ou américains ?

a) En Suisse, dans le Tessin, on appelle les Italiens « Minchiaweisch » (de


l’italien Minchia, mot qui désigne le sexe masculin en sicilien, et de l’allemand
weisch ’mou’, comprends-tu ?), ailleurs ils nous appellent Tschinggali, c’est à
dire Gitans ou vagabonds ;
b) en Angleterre ils nous appellent Shitalian de l’anglais shit, c’est à dire
excréments ;
c) le 27 février 1969, un mois après son installation à la Maison Blanche, lors de
sa première visite en Italie en tant que Président, Richard Nixon déclara : « Les
Italiens sont non seulement différents des autres Européens mais ils ont aussi
une odeur différente (ils puent) ». Lors des protestations, manifestations et
affrontements avec la police qui s’ensuivirent, dans la ville universitaire, il y eut
même un mort, l’étudiant Domenico Congedo ;
d) même dans le tiers monde, au Brésil très catholique, on nous appelle
Carcamano c’est à dire « rusé », « escroc » et cela vient du fait de certains de
nos compatriotes vendeurs de fruits ou de poissons là-bas qui posaient la main
sur le plateau de la balance en trichant sur le poids ;
e) aux Etats-Unis, ils nous appellent WOP, c’est à dire clandestins. Cela vient de
l’italien guappo et signifie « sans papier », « sans passeport ». Mais le terme le
plus utilisé pour nous c’est : MozzarellaNigger, ce qui signifie « Nègre-
mozzarella » parce qu’en Amérique, les Italiens sont assimilés d’une manière
péjorative aux Africains et Afro-américains. Avec la mozzarella blanche cela
veut dire des Nègres un peu plus clairs... Quand notre Président du Conseil,
Berlusconi dit que le Président Obama et son épouse sont « bronzés », il ne fait
rien d’autre que donner raison à ce cliché raciste américain contre les Italiens
qui veut que nous soyons des Blancs, pas vraiment blancs mais un peu bronzés.
D’où la stupeur de Obama lui-même qui a subi, en raison de sa peau, cette
discrimination qui unit, certes à des degrés divers, les Africains et les Italiens.

En vertu de tout ceci, Maire, valait-il vraiment la peine de nous lancer dans une
nouvelle guerre sur la pureté raciale avec les autres Chrétiens qui nous considèrent
comme des gens de couleur ? Quelques exemples peuvent nous le faire comprendre
mieux :

en Australie, à partir de 1891, année d’arrivée du premier immigrant italien


dans le pays, jusqu’en 1980, tous les immigrés italiens étaient fichés comme
gens de couleur ou semi-blancs, c’est à dire de couleur, ou à moitié blancs
parce qu’insuffisamment blancs ;
pour ton Noël blanc, pourrais-tu lire ce petit texte à tes invités ? Il a été écrit en
octobre 1912, il s’agit d’un rapport de l’inspectorat à l’immigration du Congrès
des Etats-Unis sur les immigrés italiens : « Ils sont généralement de petite
stature et de peau sombre. Beaucoup puent parce qu’ils gardent le même
vêtement pendant des semaines. Ils se construisent des baraques dans les
périphéries. Quand ils réussissent à se rapprocher du centre, ils louent à un prix
élevé des appartements délabrés. Ils se présentent à deux et cherchent une
chambre avec jouissance de la cuisine. Quelques jours plus tard ils sont quatre,
six ou dix. Ils parlent des langues incompréhensibles, peut-être des dialectes.
De nombreux enfants sont utilisés pour demander l’aumône ; jusque devant les
églises, des femmes et des hommes âgés demandent la charité sur un ton
plaintif et impertinent. Ils font beaucoup d’enfants qu’ils peinent à entretenir et
sont très unis entre eux. On dit qu’ils s’adonnent au vol et s’ils sont contrariés,
ils violent. Nos femmes les évitent à la fois parce qu’elles les trouvent peu

3
attirants et sauvages et en raison de bruits répandus sur des viols perpétrés sur
les femmes qui reviennent du travail. Les gouvernants ont trop ouvert les
entrées aux frontières et surtout, ils n’ont pas su sélectionner entre ceux qui
entrent dans le pays pour travailler et ceux qui pensent vivre d’expédients ou,
carrément, d’activités criminelles ».

Je ne veux pas conclure cette lettre sur ton Noël blanc sans un mot pour commémorer
nos onze compatriotes injustement accusés d’homicide sur le chef de la police de New
Orléans (USA) et lynchés à mort en 1890, seulement parce qu’ils avaient une peau un
peu plus sombre que les immigrants aryens les plus blancs venus du Nord de l’Europe.
Une autre pensée va également à deux autres Italiens, l’ouvrier Nicola Sacco et le
marchand de poissons Bartolomeo Vanzetti, exécutés par erreur sur la chaise
électrique le 23 juin 1927 au pénitencier de Charlestown près de Boston aux Etats-
Unis, pour la mort d’un comptable et d’un gardien de la fabrique de chaussures où
travaillait Sacco, malgré le témoignage d’un Portoricain qui les disculpait tous les deux,
uniquement parce qu’ils n’étaient pas suffisamment blancs. Il a fallu cinquante ans
pour que, en 1977, le gouverneur Michael Dukakis reconnaisse que cette
condamnation reposait sur des bases purement racistes et les réhabilite. Ton Noël
blanc n’est-il pas une insulte à la mémoire de nos deux compatriotes condamnés et
tués parce que trop bronzés ?

Alors, Maire, je veux te demander une chose. Après tout ce que je t’ai énoncé, crois-tu
que ton Noël blanc a véritablement un sens ? Sais-tu ce qu’on peut éprouver lors du
contrôle de police dans un aéroport du monde, quel qu’il soit, dès que tu sors ton
passeport italien ? Te rends-tu compte que tu es fouillé et contrôlé trois fois plus que
tous ceux qui t’ont précédé ? Pourquoi alors ne pas construire une nouvelle identité
italienne, en partant de tous ceux qui aiment l’Italie, pour faire front ensemble et avec
orgueil à toutes ces frustrations que certains de nos compatriotes vivent toujours plus
mal quand ils vont ou résident à l’étranger ? Et, crois-moi, si quelqu’un qui a fui la
misère, la persécution et la guerre aboutit en Italie, la plupart du temps, ce pays
devient le seul endroit de paix véritable qu’il connaisse. Cette personne a par
conséquent un amour pour la nouvelle patrie qui ne peut pas se mesurer à l’échelle de
ceux qui parlent bien la langue de Dante. C’est un sentiment plus profond qui ne peut
pas se décrire. Cependant, par ailleurs, se sentir appelé par des termes dépréciatifs
tels que « clandestins, extra-communautaires, Bingo-Bongo », crée en eux une
frustration telle que le rejet de la nouvelle patrie est encore plus fort que le dégoût qui
l’a, à l’origine, poussé au « voyage ». Mais peut-être ne peux-tu pas le comprendre si
tu n’as pas réalisé, jusqu’à ce jour, que sur cette terre, nous sommes tous un peu des
clandestins, fuyant quelques ténèbres, simplement à la recherche d’un endroit où
attendre, dans le calme, notre dernière heure. Et il est singulier que certaines
personnes telles que toi n’aient pas encore appris où nous avait amené, il y a plus de
soixante-dix ans, la stigmatisation de la race et de l’ethnie.

Si cela peut te rassurer, sache qu’en Afrique, avec la croissance économique des cinq
dernières années, pour la première fois, le flux de ceux qui quittent les différents pays
africains s’est inversé, les migrations se produisant maintenant à 75 % à l’intérieur
même de l’Afrique. Et il est prévu que d’ici cinq ans il n’y aura plus de canots
pneumatiques qui iront de l’Afrique vers les côtes italiennes et espagnoles.

Tant que tu en as encore le temps, pourquoi n’invites-tu pas un de tes nouveaux


citoyens au repas de Noël ? Et plutôt qu’un Noël blanc ou noir pourquoi ne l’appelles-
tu pas Noël bleu ?

Bon Noël bleu.

4
Jean-Paul POUGALA

Jean-Paul Pougala est Citoyen italien d’origine Camerounaise – depuis 12 ans,


Directeur de l’Institut de Recherches Géostratégiques Bokaila de Tianjin (R.P.Chine) -
Professeur de Géopolitique et Sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève
(Suisse) - Président du Mouvement Fédéraliste Africain - Comité fédéral de l’UEF
Europe (Bruxelles) et Membre du Conseil Mondial de la World Federalist Movement à
New-York (USA)

5
Les ONG, nouvelle forme d’espionnage en Afrique
Jean-Paul POUGALA

Le lundi 24 janvier 2011, la Knesset, le parlement Israélien avait voté pour


l’ouverture d’une enquête parlementaire sur l’origine des financements des
associations et des organisations non gouvernementales opérant sur le
territoire israélien.

Le ministre sioniste des Affaires étrangères Avigdor Lieberman (photo), dont le


parti (Israël Beiteinou) était à l’origine de cette curieuse initiative, avait déclaré
que d’après les informations en sa possession, la plupart des ONG qui parlent
des droits de l’homme n’étaient en fait que de simples succursales de services
secrets étrangers. Lorsqu’elles ne sont pas tout simplement "complices de la
terreur" avait-il conclu.

L’originalité du vote du parlement israélien consistait à déterminer la véritable


identité de chaque association et son vrai objectif à partir de la source de son
financement. C’était la seule voie pour savoir exactement à qui on avait à faire.

Comment ne pas donner raison au ministre sioniste, lorsqu’on examine le profil


des dirigeants de ces ONG avec rigueur ? Car on a souvent la sueur dans le dos
de constater un certain mélange du genre déroutant. Un exemple des plus
récents :

Lorsqu’en 1999, Richard Holbrooke est choisi par le Président Américain Bill
Clinton pour succéder à Bill Richardson comme ambassadeur aux Nations unies,
il emmène avec lui comme assistante, une dame du nom de Suzanne Nossel.
Cette dernière est rappelée aux affaires lorsque Monsieur Obama devient
Président, et devient l’Assistante de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Le 23
Novembre 2011, cette brillante qui est le serviteur de l’Etat Américain a fait un
déménagement des plus curieux et déconcertants : elle a quitté son bureau
dans l’administration Obama, pour devenir la Présidente de la section
américaine de l’ONG Amnesty International.

C’est-à -dire qu’on ne cache même plus le conflit d’intérêts entre certaines
organisations et les gouvernements qui les financent, pour donner les bons
points dans le monde. Et comme le dénonce le Réseau Voltaire, c’est cette
dame qui a monté toute la propagande et les mensonges pour justifier le
bombardement de la Libye avec ses 90.000 morts et l’assassinat de son
président Kadhafi, qui a changé de costume pour revenir sur le lieu de son
crime et donner des leçons des droits de l’homme.

A- Les ONG plus gouvernementales que non gouvernementales


Comment peut-on appeler "organisation non gouvernementale", une
organisation qui reçoit l’essentiel de son financement de son gouvernement ?
Comment une organisation créée par le Congrès Américain et financée à 100%
par ce dernier peut-elle prétendre d’être en Afrique une ONG ? Comment
expliquer que la quasi-totalité de l’arnaque dénommée "aide publique au
développement" soit investie dans des organisations dites
non-gouvernementales comme dans le cas du Canada ?

50 ans d’ONG en Afrique nous indiquent que le continent ne peut jamais se


lever avec les ONG dont le système de gestion et de décision très opaque ne
permet pas de mesurer avec précision les véritables motivations de ces
Organisations. Il n’existe à ce jour, aucun rapport, aucune documentation sur
ce que deviennent les énormes informations que ces organisations collectent
au quotidien sur le sol africain. Mais on peut tout de même dire que leur but
n’est nullement celui de renforcer la sécurité du continent, mais plutôt de
l’affaiblir. Penser que des gouvernements qui sombrent dans les dettes
abyssales vont s’endetter encore plus pour aider des africains relève de la
naïveté collective des mêmes africains qui accordent une confiance démesurée
aux associations dont ils ignorent ou presque, sinon rien au-delà de la
propagande qui a été préparée sur mesure pour eux.

B- Et l’Afrique dans tout ça ?

Le système ultra libéral qui a spolié l’Afrique depuis 5 siècles, pour se


pérenniser, a savamment mis sur pied une organisation méthodique avec une
distribution de rôle bien rodée. Et c’est dans cette optique de rendre moins
douloureuse la spoliation que des associations et organisations dites de
développement, humanitaires ou des droits de l’homme ont été créées. Ces
organisations se sont rebaptisées : "société civile africaine" en copiant les
mêmes techniques d’usurpation faites par les racistes d’Afrique du Sud qui se
sont fait appeler AFRIKANERS, c’est-à -dire DES AFRICAINS, en lieu et place des
Africains qu’ils voulaient faire disparaitre grâce aux mauvais traitements de
l’apartheid.

Toutes ces associations qu’il convient d’appeler "société civile organisée" et


non "société civile" tout court prétendent travailler pour aider l’Afrique,
travailler pour le bien du continent africain. En réalité elles visent d’autres
objectifs comme par exemple :

1- Détourner l’attention des Africains des vrais problèmes en imposant des


thèmes tout aussi nuisibles qu’inutiles et imposer leur point de vue grâce à la
grande machine de guerre médiatique qui les accompagne et l’argent qui coule
à flot de leurs gouvernements en Occident.
2- Devant le choc des deux civilisations : africaine et européenne, lorsque
l’avantage est à l’Afrique, tout est mis en oeuvre pour empêcher les Africains de
voir que dans bien de domaines, ils n’ont pas de leçon à recevoir de qui que ce
soit, mais peut-être d’en donner. Il faut alors convaincre les Africains avec un
certain succès, d’être fondamentalement vauriens avec des chefs d’Etats
incapables et un continent maudit par la pauvreté, quand bien même ils savent
que ce n’est pas vrai. Les Africains dans leur majorité qui se sont fait avoir, ont
tout simplement oublié par exemple qu’ils étaient de loin plus heureux que
ceux qui leur racontaient qu’ils étaient des nantis venus les aider. Parce que
l’Africain est de loin plus riche et donc plus heureux que l’Européen. En
géostratégie, la vraie différence entre un riche et un pauvre est que le pauvre
est celui qui gagne un million de dollars par mois, mais pour le même mois il va
en dépenser deux millions, en empruntant de gauche à droite, alors que le riche
est celui qui gagne 2 dollars par jour, mais il va en dépenser seulement 1.

C’est ce qui explique que les Africains sont moins stressés que les Européens,
ils sont plus souriants même s’ils n’ont pas de voiture, ils ne revendiquent pas
l’univers, ils ne prétendent pas changer un chef d’état au Népal ou au
Guatemala, et donc, ils se suicident aussi moins. A bien y regarder, la logique
n’aurait pas tout simplement conseillé à ces ONG de copier cette leçon de
bonheur africain pour l’insuffler aux Européens ?

3- Salir l’image de l’Afrique, tel semble être l’une des mission des ONG. Partout
où on se trouve dans les plus grands aéroports de l’occident, dans les plus
grandes gares de train ou de métro, on ne peut s’empêcher de voir la photo
d’un enfant noir sale, dénutri, tapisser les murs de ces lieux publiques, de
Düsseldorf à Montréal, en passant par Genève, Rome, Paris et New-York. D’une
part, il s’agit d’un des fonds de commerce les plus rentables au monde pour
leurs auteurs, pire, c’est la plus grande activité de propagande contre
l’avènement d’une autre Afrique plus digne et plus prospère.

C’est un acte de racisme pur et dur et du manque du respect de la dignité d’un


enfant fut-il en difficulté que de montrer sa photo avec une armada de mouches
qui luttent pour trouver à manger sur ses lèvres. C’est un cynisme des plus
dangereux pour le genre humain d’exploiter à ce point les difficultés de l’autre
pour s’enrichir, tel un charognard qui rode autour d’un comateux pour son
festin à venir.

4- Activité d’espionnage : En Afrique, l’avidité croissante et l’ignorance sont les


maîtres-mots qui ont permis le développement sans contrôle de l’espionnage
étranger dans toutes les couches de la population et sous des formes des plus
impensables. On observe ainsi des initiatives et organisations qui n’ont pour
but que d’affaiblir l’état en se substituant à lui avec des pseudo solutions qui
n’ont fait leur preuve nulle part, notamment dans la santé, l’instruction, la
miro-finance etc... Pourquoi les gouvernements européens et américains ont-ils
besoin de passer par des ONG pour recueillir des informations sur l’Afrique, si
ces dernières sont inoffensives et donc, ne mettent pas en danger la prospérité
et la sécurité du continent africain ? Quel sont ces intérêts occidentaux,
incompatibles avec l’urgence en Afrique de la construction d’un Etat fort qui
soit capable ensuite de s’occuper dignement et convenablement de ses
citoyens ?

C- Que font les espions Africains ?

L’Afrique a cru comprendre dans l’activité de l’espionnage un simple problème


d’ordre publique pour l’élimination des prétendus opposants, vrais ou
imaginaires. Et pas d’activité d’espionnage ou de contre-espionnage sur le plan
économique et géostratégique. Et comme c’est là où tout se joue désormais,
même entre les meilleurs amis du monde, on se méfie des activités
d’espionnages des agents respectifs.

Le cas de l’entité sioniste et les Etats-Unis d’Amérique est là pour nous le


prouver. Ben-Ami Kadish a été déféré, mardi 22/04/2008, 15 jours avant la visite
du président américain George Bush en Israël, devant le tribunal fédéral de
Manhattan, pour avoir transmis à Israël des informations relatives à des
armements nucléaires, des avions de combat F-15 et des systèmes de missiles
antimissile Patriot. Est-il envisageable de voir un jour des Africains aimer à ce
point l’Afrique jusqu’à être accusé d’avoir espionné une entreprise de pointe en
Occident pour le compte de leur pays africain ? Comment expliquer la naïveté
des pays africains qui installent à la tête des principales entreprises
stratégiques publiques, des managers occidentaux, sans se préoccuper des
informations sensibles que ces derniers fournissent à leurs pays ? Existe-il un
système efficace de contre-espionnage capable de les surveiller
convenablement ?

D- Conclusion

L’Afrique doit arrêter de penser qu’il existe des cadeaux gratuits d’où qu’ils
viennent, qu’il existe des dons sans contrepartie, puisque souvent cette
contrepartie peut aller jusqu’à un million de fois la valeur du don même. Avant
d’accepter tout partenariat, il faut au préalable poser d’abord la question sur ce
que l’autre y gagnera.

Lorsque ce n’est pas clair, et qu’il est impossible d’identifier l’intérêt de l’autre
partie, c’est qu’il y a une arnaque ou tout simplement, tromperie. L’Afrique doit
aller au delà de l’initiative d’Israël, c’est-à -dire, ne pas seulement se limiter à
identifier les sources de financement de chaque ONG qui opère sur son
territoire. Il faut prendre des décisions radicales pour interdire toute association,
toute organisation qui recevrait le moindre centime de son financement hors
d’Afrique. Une association même à 100% africaine ne peut pas recevoir son
financement de l’étranger sans en contrepartie, ne pas se mettre dans une
condition psychologique de remercier ses bienfaiteurs, surtout en fournissant
toutes les informations dont ils ont besoin et une certaine allégeance dans la
défense des intérêts, des idées et opinions des donneurs d’ordre étrangers
(même lorsqu’ils sont ouvertement contre les intérêts de la nation africaine en
question).

Sur un autre plan, c’est en renforçant la fédération africaine que l’Afrique aura
la force pour imposer une grande transparence dans ses relations avec tous les
pays du monde. L’Afrique a besoin d’un coopération d’Etat à Etat et non d’Etat
à ONG, c’est-à -dire qu’elle doit développer ses relations exactement comme
c’est déjà le cas avec la Chine où il n’existe aucune ONG chinoise, aucune
association chinoise qui prendrait l’argent du gouvernement chinois pour
s’installer dans les villages africains pour faire remonter les informations vers la
Chine ou tout simplement pour résoudre des problèmes de chômage en Chine.

L’espionnage au 21ème siècle doit innover pour ne pas rester pathétique dans
une logique dépassée de guerre froide, car après 50 ans de milliards de dollars
engloutis tout aussi naïvement dans l’espionnage occidental en Afrique, oui
même si certaines informations sensibles ont permis à l’Occident de tenir
pauvre l’Afrique, en revanche, on peut dire que le même Occident n’en a pas
tiré tous les profits escomptés, si on en arrive à la crise économique et
financière que nous connaissons. Puisse l’Occident avoir le courage de se
regarder en face et faire l’autocritique sur la médiocrité de ses dirigeants qui,
empêtrés dans des problèmes d’emplois fictifs, de détournement de fonds
publiques, d’harcèlements sexuels, de pédophilie etc... n’ont pas eu le temps,
encore moins l’intelligence de comprendre que pour tenir debout, l’Europe
n’avait pas besoin d’une Afrique couchée.

Jean Paul Pougala


http://www.pougala.org
Le franc CFA: un anachronisme colonial
Dimanche, 15 Janvier 2012 07:11 René Mavoungou Pambou

Tribune libre

La France perpétue une politique néocoloniale et prédatrice vis-à-vis des néocolonies de son pré
carré africain. A l’évidence sans ces dernières la France ne saurait faire le poids sur la scène
internationale. Non seulement l’Afrique lui procure l’indépendance énergétique, mais elle y tire
également sa vigueur économique. Pour ce faire, le franc CFA (franc des colonies françaises
d’Afrique) a été conçu et imposée depuis 1945 à 14 colonies pour le profit de la France
principalement. Le franc CFA est non seulement le seul système monétaire colonial au monde
ayant survécu à la décolonisation, mais il est surtout le pilier par excellence du pacte colonial,
d’autant qu’il permet à la France de contrôler et de piller les économies des Etats faisant partie
de cette zone monétaire. Il convient de signaler que l’une des clauses de ce pacte réside dans la
centralisation des réserves de change. En effet, en contre partie de la convertibilité illimitée
garantie par la France, les banques centrales africaines s'engagent à déposer au moins 65% de
leurs réserves de change auprès du Trésor français, sur des comptes portant le doux nom de «
Comptes d'opérations ». Imaginez-vous, 65% des avoirs (masse conséquente d’argent) de nos
pays déposés chaque année dans un compte logé à l'étranger, alors que des infrastructures de
base (hôpitaux, écoles, routes…) attendent d’être construites. A cela s’ajoute le fait qu’une
bonne partie de la ponction, non moins importante, relative aux détournements des deniers
publics opérés par les dirigeants africains finit dans des banques françaises.

Notons que ces Etats africains, une fois confrontés à des soucis de trésorerie, se tournent
naturellement vers la France pour des prêts. Des prêts qu’elle leur accorde volontiers en puisant
dans ces mêmes comptes d'opérations. Bien évidemment, le remboursement de ces prêts est
soumis à des taux d’intérêt colossaux. Les congolais et toutes les populations de la zone CFA sont
volés pour ainsi dire par un jeu monétaire subtil mais diaboliquement efficace de la France. On ne
saurait hésiter de voir en un tel système l’incarnation achevée d’un néocolonialisme négrophobe.

On est face à un mécanisme de spoliation et d’asservissement financier pompeusement


estampillé « légal ». Par ce système inique et pervers la France exploite plus que doublement les
Africains. C’est ici le comble d’une Afrique à la fois riche, paupérisée et réduite en mendiante ! En
somme, les Africains ploient sous le joug d'une servitude financière. A cela s’ajoute le pillage de
nos matières premières. La France prospère allègrement sur le terreau de la misère des Africains
et contribue ipso facto au développement du sous-développement. On ne le dira jamais assez la
prétendue “douce” France et droit de " l’hommiste " est en partie responsable de la misère et de
la pauvreté chroniques imposées aux Africains. A quand la fin de cette exploitation éhontée et de
la domination impérialiste? Ce siphonage de l’argent des Africains est tel que, étranglés par une
misère épouvantable, ces derniers émigrent en masse à l’étranger, notamment en France. Mais
paradoxalement ici, ils ne sont guère les bienvenus, car taxés d’envahisseurs indésirables qui
arrachent le pain de la bouche des français. De par cette attitude incongrue et xénophobe, les
français ne joueraient-ils pas les vierges effarouchées ?
De ce qui précède, la preuve indéniable nous vient des aveux sans ambiguïté de Jacques Chirac
dans un entretien télévisé : " Une grande partie de l'argent qui est dans notre porte-monnaie vient
précisément de l'exploitation depuis des siècles de l'Afrique ". De terribles révélations qui reposent
le débat sur l’existence du franc CFA et l'indépendance monétaire voire économique des
anciennes colonies françaises d'Afrique. " Il faut avoir un petit peu de bon sens, (...) de justice pour
rendre aux Africains ce qu'on leur a pris d'autant que c'est nécessaire si l'on veut éviter les pires
convulsions ou difficultés avec les conséquences politiques que cela comporte ", avait-t-il confessé.

La France perpétue sans état d’âme une politique d’exploitation financière et de mainmise sur les
matières premières de l'Afrique. C’est pourquoi tous ceux des leaders nationalistes africains qui
osent remettre en cause le statu quo (l’ordre néocolonial) sont souvent évincés du pouvoir quand
ils ne sont simplement réduits au silence. C’est ainsi que Sylvanus Olympio, premier président du
Togo, sur le point de créer une nouvelle monnaie pour son pays, est assassiné le 1963 des suites
d’un coup d’Etat commandité par la France. Thomas Sankara, après avoir compris le système
pervers d’exploitation mis en place par les anciennes puissances coloniales, en vint à conclure que
celles-ci devaient beaucoup plus les Etats africains, et par conséquent incitait les dirigeants du
tiers-monde à ne pas honorer la lourde dette financière dont ils sont redevables vis-à-vis des pays
occidentaux. Le France ayant estimé qu’il était trop dérangeant lui fit subir une fin tragique en
1987. Dans les années 70, Elf-Congo amorce l’exploitation du pétrole au Congo-Brazzaville,
Marien Ngouabi, un tenant du marxisme-léninisme, se montre très critique vis-à-vis d’une France
impérialiste, et est moins enclin à protéger les intérêts de celle-ci. Aussi la France est perçue par
d’aucuns comme la main noire ayant commandité son assassinat. Pour avoir fait perdre à la France
la gestion effective du pétrole congolais, en 1997 Pascal Lissouba, président démocratiquement
élu, est renversé des suites d’un coup d’Etat sanglant avec bien sûr la complicité de
l’Elysée. Récemment, lors de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, face à la stratégie
d’asphyxie des banques ivoiriennes initiée par ses adversaires, Laurent Gbagbo a envisagé de
quitter le franc CFA et créer une monnaie autonome. Ceci aura été la vexation de trop pour
laquelle il s’est attiré davantage les foudres de la France au point de manquer in extremis la mort.
Non contente de l’avoir arrêté et confié aux mains des FRCI, la France a fomenté son enlèvement
et sa déportation à la CPI de la Haye (Pays Bas), et ce en violation flagrante de la procédure
judiciaire. Il y a cependant lieu de déplorer la subordination ou du moins servilité aveugle de
certains hommes politiques africains à l’endroit de la France. Ce qui les pousse à éliminer leurs
compatriotes au nom des intérêts d’une puissance néocoloniale. La France profite sans complexe
de la félonie des autocrates et autres potentats notoires qu’elle a hissé à la tête des Etats de son
pré carré !

En somme, on retiendra que la France rechigne quant à la pleine émancipation des Africains et
leur refuse obstinément le droit à la souveraineté monétaire par le maintien d’un anachronisme
colonial qu’est le franc CFA. C’est pourquoi il sied d’affirmer que la décolonisation est un
processus inachevé dans ce sens que la prédation financière et économique du continent est
toujours en vigueur et que la domination politique, militaire, culturelle de la puissance
néocoloniale se poursuit. On ne saurait indéfiniment transiger avec la prédation encore moins de
se complaire d’une pseudo indépendance! Il est donc impérieux pour les Africains de s’unir et
ensemble de se battre en vue de la libération effective du carcan de l’asservissement sinon du
joug néocolonial, car l’indépendance nominale octroyée n’est en réalité qu’une autonomie. La
véritable indépendance, à laquelle nous aspirons, ne s’acquerra que de haute lutte. Il appert
cependant que l’indépendance est une valeur qui vaut la peine qu’on se batte et qu’on se sacrifie
pour elle. C’est pourquoi il convient d’avoir présent à l’esprit que de toutes les libertés humaines,
la plus sacrée est l’indépendance de la patrie.

René Mavoungou Pambou

http://www.mwinda.org/index.php?option=com_content&view=article&id=856:le-
franc-cfa-un-anachronisme-colonial&catid=101:article

Ndlr - Le franc des Colonies françaises d'Afrique est devenu le franc de la Communauté financière
africaine (Fcfa)

- Au sujet des enjeux du franc CFA écouter à ce sujet les explications du Professeur Nicolas
Agbohou
Leçon de Géostratégie Africaine n° 59

L’OCCIDENT SOUS ADMINISTRATION COLONIALE CHINOISE


Partie 1/3

De Jean-Paul Pougala (*)

Il y a longtemps que le président de la République Populaire de Chine ne reçoit plus ses


homologues européens à leur descente d’avion à l’aéroport de Pékin, parce qu’il y a une sorte
d’inflation des visites toujours plus nombreuses de ces politiciens européens qui se bousculent à
Pékin, tels des mouches qui viennent de découvrir du miel. Et la télévision publique chinoise
CCTV1 se régale des informations de ces mendiants d’un nouveau genre, en ouvrant leur journal
systématiquement avec l’énième politicien européen qui débarque pour demander l’aide financière
à la Chine. Et comme c’est tous les jours, les téléspectateurs chinois ont à la fin l’impression que
cela fait partie du générique du début du journal.

Le plus ridicule de tout ça est le fait que l’information est tenue très souvent secrète en Europe,
dans le pays du politicien et que tous se croisent à Pékin, dans la salle d’attente des mêmes
ministères, de la présidence et très souvent, font semblant de ne pas se connaitre. C’est alors que
la mèche est souvent vendue par eux-mêmes, mais en trahissant l’autre.

C’est en tout cas ce que nous apprenons régulièrement à travers des fuites dans les mêmes
journaux européens. C’est ainsi que le 13 Septembre 2011, la une de plusieurs journaux
européens, reportait ce titre tout aussi évocateur qu’intrigant :

"L'Italie nie avoir demandé l'aide de la Chine"

C’était, en tout cas, le résumé du démenti apporté dans un communiqué par Antonio Gentile,
secrétaire d'Etat italien à l'Economie, après la fuite de l’information rendue publique par le très
sérieux quotidien financier britannique, Financial Times de la veille, selon lequel Rome aurait
supplié la Chine de lui prêter encore plus d’argent par d’importants rachats des titres de sa dette
dite souveraine. Le vice-ministre italien reconnaît que son principal, le ministre des Finances
Giulio Tremonti, accompagné d’une importante délégation des responsables de la Cassa
Despositi e Prestiti (organe qui gère les recettes et la dette publique italienne), ont bel et bien
rencontré Lou Jiwei, le président du puissant fond souverain chinois, la China Investment Corp
(CIC) mais « pour évaluer des opportunités d'investissement en Italie, surtout à caractère
industriel», conclut le communiqué.

Pour comprendre l’importance de ce fait à première vue anodin et sans importance, il faut juste
regarder les indices des différentes bourses occidentales après le scoop du Financial Times et le
lien avec le titre de cette leçon d’une Europe contente de devenir une colonie chinoise il faut lire le
commentaire paru dans le journal français Le Figaro du 13/9/2011 qui dit ceci :

"Toutes les Bourses européennes ont clôturé ce mardi sur un net rebond, (...). Hier, la nouvelle
(de la Chine qui accepte d’aider l’Italie), avait déclenché une remontée fulgurante des indices
américains qui ont terminé la séance en hausse alors qu'ils étaient, à l'instar de l'ensemble des

1
places européennes, en nette baisse peu avant cette information. Les marchés des changes ont
également réagi. L'information a renforcé l'euro, qui s'échange à 1,3692 dollar dans la soirée."

Allons un peu voir dans les détails cette « remontée fulgurante des indices » dont parle le journal
pour comprendre ce qui s’est réellement passé d’une Europe contente d’être colonie chinoise. Par
exemple la bourse de Paris a clôturé en gagnant le 1,41% alors que la veille elle avait clôturé
dans le rouge à -4%, et vendredi à -3,6% ; c’est la même chose pour : Milan, 2,19%, Francfort
1,85%, Madrid 2,53% etc. Le pétrole à la bourse de New-York a gagné 2%. Chez les banques, on
célèbre le nouveau patron avec la même euphorie, la Société Générale par exemple gagne
14,96%, alors que la veille elle avait plongé à -10%, jusqu’aux entreprises industrielles, comme
Renault qui gagne 3,63%.

Quelque chose de très grave va se passer, nous amenant à sérieusement nous interroger sur le
niveau d’intelligence de ces dirigeants européens. Lorsqu’à l’annonce du Financial Times, tous les
marchés financiers occidentaux avaient réagi très positivement, le politicien italien n’avait pas
besoin de prendre des cours de finances pour savoir qu’il n’avait aucun intérêt financier à
démentir l’information. Surtout lorsqu’il était le seul à savoir que le lendemain, l’Italie s’apprêtait à
mettre sur le marché de nouveaux titres. Et ce qui devait arriver, arriva. Avec le démenti, les
marchés ont boudé le titre italien, qui à la fin s’est soldé à un taux record de 5,6%, ce qui est
terrible pour les finances d’un pays.

Selon l’analyste financière italienne Mariangela Pira, c’est l’entourage proche du ministre Tremonti
qui avait fourni la fuite de l’information à Financial Times, afin d’orienter les marchés à la
clémence et à l’engouement des titres que l’Italie allaient mettre sur le marché : 7 milliards d’Euros
ce 13/09/2011, 10 milliards d’Euros à peine 2 jours après, le 15/09/2011 et 9 milliards d’Euros 2
semaines plus tard, le 30/9/2011. Et à cause d’un comportement maladroit du vice-ministre qui a
cru bon de servir à sa population la phobie ou l’allergie à la Chine, il a tout raté. Et devinez un peu,
qui est venu acheter ces bons de trésors italiens à un taux aussi élevé de 5,6% ? bien sûr, la
Chine. C’est–à-dire qu’à cause du démenti du vice-ministre italien, la Chine s’est enrichie encore
plus, sur le dos du contribuable italien. Officiellement, la Chine détient 20% de la dette publique
italienne qui est de 2000 milliards de dollars, c’est-à-dire 400 milliards d’Euros de dettes que
l’Italie doit à la Chine. A un taux moyen annuel de 5%, l’Italie enrichit la Chine chaque année
d’environ 20 milliards d’euros, uniquement comme intérêt sur la dette et ce, sans toucher au
capital prêté. Intérêts qui servent à la capitalisation des banques chinoises, afin de financer ses
petites et moyennes industries qui iront ensuite à la conquête du monde, y compris de l’Italie.
C’est-à-dire qu’un pays comme l’Italie, à cause de son comportement nuisible à toujours dépenser
ce qu’il n’a pas, finance aujourd’hui son prédateur, la Chine, et la fortifie pour venir mettre ses
usines à genoux. C’est pire pour d’autres pays comme l’Irlande dont la Chine détient les 70% de
sa dette publique et où 50% des plus grandes entreprises du pays sont aujourd’hui aux mains des
groupes chinois. C’est à ce prix que l’Irlande a été sauvée de la crise de 2008. C’est à se
demander à quoi sert réellement l’Union Européenne. Puisque c’est encore la Chine qui va faire la
différence en Grèce avec d’importants investissements, alors que l’Union Européenne conduite
par la France et l’Allemagne, n’était intéressée qu’à éviter un défaut pour le manque à gagner que
cela aurait causé aux banques de ces 2 pays, et certainement pas pour sauver la Grèce.

2
Le journal italien Linkiesta rapporte les propos d’un certain Saro Capozzoli, membre de la
délégation italienne accompagnant au mois de Mai 2009 le vice-ministre italien du
Développement Economique Adolfo Urso durant la visite en Chine, visite qu’il a définie lui-même
de stratégique, le politicien italien aurait présenté aux Chinois une liste de 600 noms d’entreprises
italiennes en difficulté, demandant l’aide des Chinois pour les sauver.

Présenter une telle liste est la preuve que l’Europe esclave cherche désespérément à être un
protectorat chinois, il s’agit d’une capitulation du capitalisme et de la démocratie tant vantée de
l’Occident sans même combattre, face au communisme à la sauce chinoise.

Pour bien le comprendre, retournons à la rencontre entre Tremonti et Jiwei, l’un est le ministre
italien des finances et l’autre est l’ex-ministre chinois des finances. Le premier gère les finances
d’un pays en quasi-faillite et doit se mettre à genoux devant son interlocuteur chinois pour avoir un
peu d’argent chaque 2 semaines pour payer la police, les magistrats, les médecins. Le deuxième
est assis sur un pactole de 410 milliards de dollars qu’il utilise pour des investissements financiers
surtout en Occident et en tire les intérêts pour renflouer et capitaliser les banques chinoises. En
d’autres termes, ce sont les Européens, qui, ne voulant pas s’habituer à la privation, donnent à la
Chine l’argent que cette dernière utilise pour renflouer ses banques et lui donnent les moyens de
financer ses entreprises, au moment où leurs concurrentes européennes manquent cruellement
de liquidité.

Voici un exemple dans le secteur des télécommunications qui va permettre de bien comprendre
ce match bizarre d’une compétition truquée dès le départ entre les entreprises publiques chinoises
et les sociétés privées occidentales. Aujourd’hui en 2013, 2 entreprises chinoises, la Huawei et
ZTE contrôlent les 50% des centrales téléphoniques et des réseaux de télécommunications de
toute l’Union Européenne. Ceci a été possible grâce à l’ouverture totale du marché européen des
télécommunications, sans contrepartie exigée à la partie chinoise, à cause des milliards que la
Chine verse pour acheter chaque semaine les dettes européennes. Conséquence, ces 2 géants
cités avant, disposent à la Banque Chinoise de Développement d’une ligne de crédit de 35
milliards de dollars pour conquérir l’Europe, alors que ce montant correspond au chiffre d’affaires
cumulé annuel de leurs 3 principaux concurrents européens : Nokia-Siemens, Alcatel-Lucent et
Ericsson. Il n’y a pas match. C’est une colonisation qui s’installe jour après jour. C’est ce qui va
faire insurger un syndicaliste de la CFDT, monsieur Philippe Saint Aubin (délégué CFDT d'Alcatel-
Lucent) qui va déclarer le 24/11/2010, dans un article de Yves-Michel Riols publié dans le
magazine économique français l'Expansion, du titre : "Télécoms: les géants chinois s'emparent
des réseaux", ceci : "Par son absence d'une politique industrielle, l'Europe est en train de creuser
sa propre tombe dans les nouvelles technologies".

LE YUAN VA BIENTOT REMPLACER LE DOLLAR CONSIDERE PAR LA CHINE COMME UNE


FAUSSE MONNAIE

En 1948 au Congrès américain, le député du Nebraska, un certain Howard Buffett (qui n'est rien
d'autre que le papa du milliardaire Warren Buffett), fait un discours dans lequel il affirme :

« En raison de la puissance économique des Etats-Unis, cela peut prendre du temps jusqu’à ce
qu’on arrive à la fin de l’expérience du papier-monnaie. Mais quand ce jour viendra, notre
3
gouvernement trouvera certainement qu’il est plus sage de faire une guerre à l’étranger que
d’engager un débat dans le pays. C’est ce qu’ont fait Hitler et d’autres dirigeants. Si l’on veut
sauvegarder la liberté humaine, il n’y a pas de défi plus important que de gagner le combat pour la
réintroduction d’une monnaie honnête, c’est-à-dire convertible en or. C’est le seul moyen d’être
sûr que les fruits de notre travail nous resteront. »

Oui, vous l’avez bien compris, le député américain affirme et confirme là que les Etats-Unis
trompent le monde avec de la quasi-fausse monnaie, parce que n’ayant aucune convertibilité en
or, une monnaie qui n’a aucune garantie avec des réserves d’or équivalentes, comme on aurait dû
le faire, une monnaie qui n’est rien d’autre que de simples bouts de papiers imprimés, qu’on fait la
guerre à la planète pour instaurer la terreur et l’obliger à accepter ces bouts de papiers en
échange de leurs richesses, en échange de leur travail qui devient ainsi gratuit, afin d’entretenir le
niveau artificiellement élevé de la vie aux USA. On pourrait dire qu’Howard Buffett est un
visionnaire, puisqu’il est capable d’anticiper en 1948, la situation de déclin de l’Occident
aujourd’hui. Mais dans les faits, il est juste un homme pragmatique, un réaliste qui comprend que
l’économie-casino peut rendre riche et même très riche certains participants autour de la table de
jeu, mais que cette maison qu’on gagne aussi facilement à la roulette est aussi celle qu’on perd
dans la ville, cet argent qui change 100 fois de main dans la soirée autour de la table de jeu et qui
donne l’illusion à 100 personnes d’être devenues riches, n’est que de la fumée au yeux, de la
malhonnêteté, du brigandage et pour venir à bout, il suggère, ni plus, ni moins qu’un débat
national. Et il craint justement qu’à sa place, les politiciens ne choisissent comme les dictateurs
qu’ils sont les premiers à décrier, la voie de la fuite en avant, de la guerre permanente, des
rebellions qu’on finance en Libye et qu’on prétend combattre au Mali, des djihadistes qui sont des
méchants en Afghanistan et comme par enchantement, des anges en Syrie.

Dans un article du 14 mars 2006 intitulé « La fin du dollar, retour à l’étalon or » l’économiste italien
Luigi Chiavarini déclare :

« Les USA sont en faillite depuis le 15 août 1971. C’est ce jour-là que la guerre de l’Amérique
contre l’or a commencé. Avec le système de Bretton Woods, ils ont abandonné l’obligation de
convertibilité en or, agissant ainsi comme une république bananière. Théoriquement, ils ne
peuvent plus mener de guerres, c’est-à-dire que la discipline de l’étalon-or devrait les en
empêcher. Etant donné les déficits de l’Etat, ils n’ont pas l’argent nécessaire pour mener une
guerre inutile et destructive. Leur dette extérieure est énorme. À l’opposé des années 1930 où ils
étaient encore un pays créancier, ils sont aujourd’hui un pays débiteur. Sans parler de la balance
commerciale catastrophique. Malgré tout, ils font la guerre et la financent avec leur papier-
monnaie sans couverture, c’est-à-dire quasiment avec de la fausse monnaie qu’ils impriment eux-
mêmes. Depuis 1971, tout le monde accepte cela. »

Oui, tout le monde accepte cela depuis 1971 sans broncher de peur de la réaction américaine. Un
peu comme un bandit qui débarque chez vous, vous met le fusil sur la tête et décide de tout
acheter chez vous, non pas avec votre monnaie qu’elle serait obligée de s’en procurer avec de
l’or, mais avec sa propre monnaie qu’il a tout simplement imprimé et vous oblige de l’accepter
sans aucune garantie de sa valeur. Imaginez que vous êtes Malgache, votre monnaie s’appelle
l’Ariary. Vous l’imprimez autant que vous voulez et l’utilisez pour tout acheter dans le monde, sans
aucune contrepartie en or. Ça, tout le monde est bien en mesure de le faire. Ainsi faisant, oui, le

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Madagascar deviendrait très vite le pays le plus riche au monde, puisqu’il fait juste un braquage
de la richesse des autres nations. Et quand bien même vous direz que Madagascar est
surendetté, pas de soucis, de toutes les façons, il a la planche à billets et imprimera des bouts de
papiers autant que vous en réclamez, pour payer sa dette. Oui, des bouts de papiers exactement
comme au Monopoly, c’est-à-dire sans aucune garantie, sans aucune valeur réelle. Ce Monopoly,
c’est le système actuel dans lequel nous vivons depuis 1971. Et c’est à ce grand braquage, le plus
grand de l’humanité qu’un pays a décidé d’y mettre fin en 2013, c’est-à-dire 41 ans après. Et ce
pays, c’est la Chine. Pour contraindre les Américains à descendre de leur nuage et revenir sur la
planète terre et de finalement vivre de la sueur de leur front comme le reste de l’humanité. Pour y
parvenir, la China a mis au point une stratégie en 4 directions différentes que me confirment les
rares analystes occidentaux futés, comme Isabelle Mouilleseaux :

1- Comme l’avait fait le président américain Roosevelt en interdisant la possession de l’or par
la population, le président Chinois Mao avait interdit la possession de l’or par les Chinois.
Le contrevenant risquait la prison. Cette interdiction a été levée en 2009. Et depuis lors,
l’Etat chinois encourage ses habitants à épargner directement en lingots d’or de 5gr à 1kg.
Des kiosques pour la vente d’or poussent dans toutes les villes chinoises comme des
champignons avec des queues souvent kilométriques pour l’achat des petits lingots surtout
de 50gr d’or très pur.

2- Il y a quelque chose qu’on ne dit pas assez, c’est que la Chine est le premier producteur
d’or au monde, avec 400 tonnes d’or chaque année. L’or qui sort du sous-sol chinois
n’alimente jamais le marché de l’or ni en Chine, ni à l’étranger, mais est directement
engloutis dans les réserves d’or du pays, le vrai trésor de guerre sur lequel la Chine est en
train de bâtir toute sa croisade monétaire contre le dollar américain.

3- Au début de l’année 2012, la chaîne de télévision financière américaine Bloomberg


annonce un scoop : la Chine est en train d’acheter en grand secret, tout l’or du monde. La
télévision avance même un chiffre : 3,6 millions d’onces d’or achetés en quelques mois
seulement à travers sa place financière de Hong-Kong.

4- Comme je l’ai déjà expliqué dans la leçon n° 58 sur les mensonges sur la coopération entre
la Chine et l’Afrique, la Chine est en train de mettre la main sur les plus grandes mines d’or
au monde, surtout en Australie, au Canada et au Brésil.

C’est ainsi que s’organise la guerre que la Chine se préparer à livrer pour exclure le dollar comme
la monnaie des échanges mondiaux, pour le remplacer par le Yuan chinois qui serait convertible
en or. Chaque Yuan émis par la Banque Centrale Chinoise serait couverte par l’équivalent en or.
C’est une guerre qu’elle sait pouvoir gagner très facilement, parce qu’en face, empêtré dans les
inutiles débats de démocratie, de droit de l’homme et des bons points à attribuer aux dirigeants de
la planète, l’interlocuteur est absent. Il dort, il est même en train de ronfler. Et quand il est debout,
il fait le tour d’Afrique pour expliquer que les chinois sont des méchants garçons. Et qu’on a
besoin de Africom pour nous protéger. Quand il a fini pavoiser en Afrique avec un cortège fait de
10 hélicoptères et de 60 voitures blindées (alors que le cortège qui accompagne le président
chinois en Afrique est de 10 voitures locales et sans hélicoptère), il rentre dormir. Il ne sait
toujours pas ce qui se prépare contre lui. Et le réveil risque d’être extrêmement difficile à endurer.

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C’est cette constatation d’un combattant qui a déserté le champ de bataille, qui a fait dire le 16
Mars 2012, à Isabelle Mouilleseaux, directrice de publications chez Publications Agora, co-auteur
du livre publié chez Valor en 2008 avec le titre "Le déclin du Dollar : une aubaine pour vos
investissements ?", dans un article intitulé : « La Chine est-elle en train de commettre un hold-up
monumental sur l'or physique ? » ceci :

"Nous sommes obnubilés par nos élections, la dette, l’euro et la Grèce, le défaut etc. A force
d’avoir le « nez dans le guidon », nous ne voyons pas le monde changer profondément autour de
nous. Les cartes sont en train d’être rebattues, sans nous ; le monde de demain se réorganise,
sans nous. La Chine a cet immense avantage d’être capable de se projeter loin dans l’avenir, de
se fixer des objectifs clairs et de mettre tous les moyens en œuvre pour les atteindre. La patience
et la persévérance sont ses forces".

Madame Mouilleseaux a tout dit avec ce « nous sommes obnubilés par nos élections ». Elle est
une des rares intellectuelles occidentales capables de comprendre qu’il y a quelque chose qui est
en train de se passer pour changer la face du monde et ce sans la moindre implication des
Occidentaux. Dans son article, elle est terrifiée du fait que la Chine ait tout simplement décidé
d’imposer le Yuan comme monnaie internationale et les Occidentaux sont encore à se mentir d’un
derby Euro-Dollar qui est déjà, selon elle, relayé aux livres d’histoire.

SURPRISE SUEDOISE ET LA DIPLOMATIE DU DOLLAR

Lorsque le premier ministre chinois Wen Jiabao visite la Suède au mois d’Avril 2012, il fait une
promesse d’investir 9 milliards de dollars dans la coopération entre la Chine et l’Union
Européenne. Un mois plus tard, la Ministre suédoise de l’Industrie et des Régions : Mme Annie
Lööf se rend à Pékin pour accélérer les procédures pour la partie qui reviendrait à la Suède.
Surprise. Non, les Suédois avaient mal compris Wen Jiabao. Il n’avait pas parlé de 9 Milliards
pour l’Europe, mais de 9 milliards de dollars pour la seule Suède. Et c’est l’évanouissement de la
ministre devant cette stupeur trop grande pour elle. Pour ne pas sembler ridicule, la délégation
suédoise à Pékin demande à leurs homologues chinois un temps mort, une suspension de la
réunion, pour réflexion. C’est le retour en catastrophe de toute la délégation à l’hôtel. Selon les
indiscrétions rendues publiques par l’envoyé spécial à Pékin du journal économique suédois SVD
NÄRINGSLIV, Monsieur Jan Almgren, en date du 29 mai 2012, nous décrit une intense activité
de communication qui est alors exercée sur le Cabinet du Premier ministre : M. Fredrik
REINFELDT lui-même, afin qu'il vérifie encore une fois avec l'ambassade de Chine à Stockholm
qu'il s'agit bien de 9 milliards de dollars pour la seule Suède et non pour toute l'Europe. Et quand
bien même, l'Ambassade de Chine le confirme, ce n'est toujours pas suffisant. C’est au tour du
cabinet de la Ministre de demander cette confirmation des 9 milliards de dollars par écrit et de
façon officielle. C'est après 4 heures d'interruption que la délégation suédoise qu'accompagnait la
ministre a pu reprendre les travaux avec la partie chinoise et se faire expliquer dans quoi la Chine
désire investir tout cet argent. Un peu comme ça se passe habituellement en Afrique avec les
Européens qui prêtent des miettes aux africains et qui sont encore eux à dire où investir cet
argent, la partie chinoise communique alors à la ministre suédoise la liste des priorités de ce qu’il
faudrait faire pour le bien du peuple suédois, à commencer par le fait d’améliorer la sécurité
routière en Suède. Cette priorité est trop évidente, puisque la Chine est déjà propriétaire de la
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marque nationale d’automobile, Volvo. Au moins, les Suédois n’auront pas la malchance de voir
les ONG chinoises déferler et polluer la Suède pour prétendre leur expliquer comment on parle à
sa femme, comment on amène l’enfant à l’école, combien de comprimés de paracétamol prendre
lorsqu’on a la fièvre, encore moins de leur demander de cultiver la chicorée ou l’avoine, un peu ce
qu’ont fait sans vergogne les Européens aux Africains lorsque c’était eux qui commandaient.

Interrogé par le journal, l'expert suédois des questions chinoises, monsieur Handelsbankens
Frédéric Cho explique la facilité par laquelle la Chine peut à ce point inonder l'Europe de tant
d'argent par ce qu'il appelle en suédois : "Han kallar det för en form ”dollardiplomati”. C'est à dire
que la Chine pratique la "Diplomatie du Dollar". Ses réserves monétaires en Dollars sont énormes,
mais comme après tout, les USA n'ont aucune garantie en or de tout cet argent, cela risque d'être
un jour ou l’autre, de simples bouts de papiers imprimés ; alors, pourquoi ne pas s'en servir pour
souder ses relations diplomatiques avec de nombreux pays jugés stratégiques avant que le dollar
ne s'écroule définitivement ?

LA SUISSE POINT DE DEMARRAGE FUTUR DU YUAN EN REMPLACEMENT DU DOLLAR

Ce n’est pas un hasard si à peine pris ses fonctions en Mars 2013, la première visite en Europe
du tout nouveau premier ministre chinois Li Keqiang, le 23 Mai 2013 était en Suisse. Dans un
article intitulé "Pourquoi la Suisse?" publié jeudi le 23/5/2013 dans le quotidien germanophone, la
"Neue Zürcher Zeitung" (NZZ), monsieur Li nous explique que la Suisse est le premier pays
européen qui a signé un accord de libre-échange avec la Chine. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il
est là pour signer un accord pour préparer la retraite du dollar. C’est en effet dans la capitale
financière suisse, Zurich que devraient voir le jour les premières institutions financières en Yuan
de toute l’Europe en lieu et place du dollar. La Chine veut en effet, faire de la place financière
suisse, Zurich, le point central en Europe pour le négoce offshore de sa monnaie, comme c’est
déjà le cas à Londres ou à Frankfort, mais en plus grand. Tout ce qui compte de la politique
suisse s'est bousculé pour rencontrer le premier ministre chinois et poser ces jalons d’une
nouvelle ère sous le protectorat chinois : le président de la Confédération suisse Ueli Maurer, le
vice-président et chef de la diplomatie helvétique Didier Burkhalter, mais aussi le conseiller fédéral
chargé de l'Economie Johann Schneider-Ammann.

Le 11 Juillet 2013, dans les colonnes du journal de la Suisse romande, Le Matin, le correspondant
à Zurich, Pascal Schmuck, rapporte les propos d'un élu Suisse, Markus Hutter, conseiller national,
vice-président du PLR (Les Libéraux-Radicaux) qui avec le soutien de tout le Conseil National a,
dans une motion, proposé de remplacer immédiatement le dollar avec le Renminbi (la monnaie du
peuple) ou le Yuan, nom usuel de la monnaie chinoise, dans les échanges entre la Suisse et la
Chine.

Dans sa motion, Markus Hutter conclut avec ces mots : «Nous devons nous libérer du dollar».

La Banque Nationale Suisse (BNS) soutient l'idée de monsieur Hutter. L’Association Suisse des
Banquiers (ASB), est aussi avec l'élu. Son porte-parole Madame Rebeca Garcia va plus loin et
explique que les banques suisses ouvrent déjà des comptes en Yuan, traitent déjà des fortunes
en devise chinoise d'environ 3,2 milliards de francs suisses (2,5 milliards d’Euros) par an,
négociées à la Bourse Suisse, la Six Swiss Exchange sous forme d'obligations. En comparaison,
Londres qui a devancé tout le monde pour être la première place européenne à traiter le Yuan

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chinois a démarré avec une ligne de swap de 200 milliards de Yuans (25 milliards d'Euros). Pour
information, le Swap est une opération financière à travers un échange de flux financiers entre
deux contreparties.

Le journal de la suisse romande rapporte aussi les propos du gouverneur de la Banque Centrale
Britannique, la Bank of England, un certain Mervyn King qui affirme que contrairement au dollar,
"la monnaie chinoise a un rôle stabilisateur des marchés, parce qu'il est improbable le risque
d'une crise des liquidités en Yuans". Il a tout dit. On n'a besoin de rien ajouter. C'est la preuve
même de cette Europe qui s'installe content sous protectorat chinois.

Et pour remplacer le dollar avec le Yuan ? C’est le porte-parole de Six Group, le groupe avec
3900 employés auquel appartient la Bourse suisse, monsieur Alain Bichsel qui répond :
«Techniquement nous sommes prêts. Tout fonctionne, même à petit feu».

C’est le quotidien français Le Figaro qui avait bien vu les choses lorsqu’un peu en avance, après
l’accord entre la Chine et le Japon d’utiliser désormais le Yuan et non plus le dollar pour leurs
échanges, et qui titrait à la une de son édition papier du 27 décembre 2011 ainsi :

« Le Yuan : une monnaie plus crédible face au dollar ».

MADE IN GERMANY 100% CHINOIS

Les produits fabriqués en Allemagne bénéficient d’une bonne image sur les consommateurs pas
seulement en Europe, mais dans le monde entier. Et si certains produits chinois qui souffrent de
leur image auprès des consommateurs européens et américains étaient tout simplement
estampillés MADE IN GERMANY ? C’est en tout cas ce que les régions les plus pauvres
d’Allemagne sont en train de proposer à la Chine, et rencontrent un franc succès. En 2007, la
municipalité allemande de d’Oranienburg, petite ville du Brandebourg avait fait rire tout le monde
lorsqu’elle a émis l’idée de créer une ville chinoise en Allemagne avec 2000 travailleurs venus tout
droit de Chine, ville chinoise en Allemagne avec des pagodes, avec des maisons traditionnelles
chinoises et des fragments de la Grande Muraille, tout cela aux alentour d'un ancien aéroport
militaire soviétique.

Coût du projet : 500 millions de dollars que la mairie n'a pas eu du mal à convaincre ses
homologues chinois à investir, puisqu'au bout de la mise, il y a le fameux trophée "Made in
Germany" sur les produits chinois qui vont y transiter. L’idée a fait des émules : l’aéroport de
Schwerin-Parchim, d’une superficie de 650 hectares, a été acheté par une entreprise publique
chinoise de logistique, la LinkGlobal Logistics détenue par la province du Henan. En visitant le site
web de l’aéroport allemand : www.parchim-airport.com on est surpris de constater que les
messages d’accueil sont en langue chinoise. Le journaliste français Pierre Rouchaléou, dans un
article sur Rue89 du 28/09/2007, nous donne même les détails sur cette transaction qui était de
100 millions de dollars, cofinancée par une banque nigériane. Une première, d’une banque
africaine assistant un groupe chinois pour battre des concurrents comme Fedex, Hamburg Airport
etc. Depuis, cette ville très pauvre serait en train de reprendre les couleurs.

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C’est ce qui va donner des idées aux politiciens d’une autre région très pauvre, dans le nord de la
France.

MADE IN FRANCE 100% CHINOIS

Le 10 juillet 2012, c’est la présentation officielle de la Megazone Illange, dans le département


français de la Moselle, à Illange, en périphérie de Thionville, l'implantation du premier pôle
d'activités technologiques sino-européen dénommé : TerraLorraine. C’est un projet
d’aménagement d’une zone de 230.000 m2 qui va à partir de 2014 accueillir 2000 entreprises
chinoise dans le nord de la France. Comme en Allemagne, ici aussi, les articles viendront tout
droit de Chine et ici ils seront estampillés MADE IN FRANCE. C’est tout à fait légal, puisque les
pressions des lobbys sur la commission européenne à Bruxelles a permis de ne jamais trancher
de façon définitive, sur ce que serait le Made in Europe. Voilà pourquoi lorsque vous visitez les
usines chinoises, une chose saute très vite aux yeux, ce sont les différents produits déjà
estampillés Made in Germany, Made in Italy ou Made in France. Souvent, c’est l’inverse qui se
produit.

CONCLUSION PARTIELLE DE 1/3

Lorsqu’on dit que 2000 entreprises chinoises vont s’installer dans un village français ou allemand
pour dit-on profiter du Made in France ou du Made in Germany, c’est bien pour les emplois et les
retombées fiscales que la mairie va en avoir, mais ce n’est nullement révolutionnaire pour venir à
bout de la pauvreté en Europe, puisque la Chine est déjà équipée pour surmonter toutes les
barrières que l’Union Européenne lui tend tous les jours. Plutôt, je vois dans cette opération, que
ce soit en Allemagne ou en France, un aveu d’échec des politiciens pour trouver des solutions
contre la misère qui est là et qui a durablement élu domicile dans la quasi-totalité des pays
européens. L’Occident pour sortir des griffes de la Chine, doit changer de logiciel. L’imposture
démocratique empêche de dire la vérité crue à la population, sur le vrai état de délabrement de la
plupart des états, empêche de prendre des décisions courageuses contre les potentats qui
rythment au final ce système de mafia démocratique. Nous ne sommes qu’au plat d’entrée de
cette cuisine coloniale chinoise dans laquelle s’installe l’occident. Le pire doit encore arriver. A
moins que, l’Europe réussisse sa propre décolonisation par rapport à l’Afrique pour éviter cette
continue fuite en avant qui lui donne sans cesse l’illusion d’être au centre du monde. Grosse
Erreur !

Douala le 19/08/2013

(*)Jean-Paul Pougala
Camerounais, Sans diplôme (parce que, recalé par les écoles du système qui n’ont pas réussi à me
formater pour accepter mon infériorité et intérioriser ma subalternité).
Directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégiques de Douala au Cameroun. Et Enseignant de
« Géostratégie Africaine » à l’Institut Supérieur de Management (ISMA) à Douala au Cameroun

9
www.pougala.org
Email : pougala [at] pougala.org

N.B. : Dans la partie 2/3 :

Nous parlerons de la bataille stratégique en cours dans le secteur de l’automobile et de l’aviation


où par exemple la Chine (Avic) s’est associée à la Russie (Iliouchine) pour pousser à la faillite
Boeing et Airbus. Une bataille où tous les coups sont permis, comme la guerre des normes où
depuis Juin 2013, tous les avions occidentaux fabriqués sur le sol chinois ont 2 ans pour
s’estampiller MADE IN CHINA. Dans l’automobile, nous verrons pourquoi la Chine n’a plus besoin
d’espionnage industriel, parce qu’elle adopte désormais d’autres stratégies, comme cette
opération tout à fait légale qui lui a permis de mettre la main sur 850 brevets allemands, ce qui fait
qu’à votre insu, en achetant votre prochaine Porsche, Mercedes, BMW, Maserati, Peugeot,
Renault, Toyota, Fiat, GM, Ford, etc. vous serrez en train de payer une partie à la Chine, peu

10
Leçon de Géostratégie Africaine n° 72:

CRISE UKRAINIENNE : LE GRAND BLUFF DES SANCTIONS ÉCONOMIQUES DE


L’OCCIDENT CONTRE LA RUSSIE

de Jean-Paul Pougala

PARTIE 2/4

Nous sommes le mercredi 2 et jeudi 3 avril 2014, voici le titre des principaux journaux en Occident:

Dès le 2 avril, c’est le New York Times qui est le premier à rendre publique la note interne d’un certain : Michael F.
O’Brien, vice-directeur chargé des relations internationales de la Nasa, en ces termes:

«NASA Breaks Most Contact With Russia» (La NASA coupe tout rapport avec la Russie)

Le lendemain 3 avril, ce sont les radios, télévisions et journaux européens qui entrent tous dans la danse:

«La NASA coupe les ponts avec Moscou en raison de la crise ukrainienne» RTS-Info (Radio Télévision Suisse)
«La Nasa suspend “tout contact” avec la Russie» Le Monde
«La Nasa suspend ses contacts avec la Russie» Le Figaro

Cette information symbolise à elle seule tout l’enfumage, tout le bluff des pseudo-sanctions économiques des
Occidentaux contre la Russie sur la crise ukrainienne et nous allons immédiatement voir pourquoi.

L’OUBLI SÉLECTIF DES INFORMATIONS

Tous les journalistes qui donnent cette information omettent de communiquer l’information plus importante survenue à
peine 5 jours avant et que cette soi-disant information venait contredire. Nous sommes le 27 mars 2014, devant le
Congrès des États-Unis d’Amérique, le n° 1 de l’Agence Spatiale Américaine, la NASA, un certain Charles Bolden
explique aux députés et sénateurs américains que s’il y a sanctions réciproques entre Russie et USA, ce sont les
USA qui auraient le plus à perdre. Il leur explique pourquoi il ne voit vraiment pas comment les États-Unis
supporteraient longtemps d’éventuelles sanctions russes contre les Américains sur le plan spatial. En conclusion,
selon les dépêches des agences de presse de AP à Reuters, en passant par AFP, devant les membres du Congrès, il
«confirme sa confiance dans le partenariat spatial avec la Russie, dont les États-Unis dépendent pour transporter
leurs astronautes à la Station spatiale internationale, malgré les tensions liées à la crise ukrainienne»

Voici l’information donnée par le directeur lui-même et devant le Congrès des États-Unis. Mais pourquoi les journaux
occidentaux vont-ils taire cette information pour mettre l’accent plutôt sur une note interne d’un vice-directeur d’une
sous-commission? Encore plus inquiétante: pourquoi Michael F. O’Brien peut-il faire un communiqué qui soit en
parfaite contradiction avec les déclarations de son chef supérieur 5 jours plus tôt? Voici en détail ce que dit son
communiqué:
«Étant donné la violation par la Russie de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, jusqu’à nouvel
ordre, le gouvernement américain a décidé que tout contact entre la NASA et des représentants du gouvernement
russe devait être suspendu, sauf exception expressément définie (…) L’agence spatiale américaine met fin aux
voyages de ses employés en Russie ainsi qu’à l’accueil de Russes dans ses bâtiments et également, décrète un gel
des contacts par emails, téléconférences ou visioconférences». Qui a raison dans ce jeu de poker-menteur où les
deux protagonistes jouent le même rôle de contributeur à la création de la confusion afin de faire perdre l’ignare
citoyen dans l’écran de fumée ainsi monté?

Au moment où tout ceci se passe, il y a dans l’espace deux Américains en compagnie de trois Russes qui volent au-
dessus de nos têtes, dans la station spatiale internationale dénommée ISS. Depuis la fin des vols du Shuttle en 2011,
aujourd’hui, il n’y a que la Russie qui ait les moyens techniques pour amener quelqu’un à bord de cette station. Ce
que le directeur de la NASA tentait de faire comprendre aux membres du Congrès était que si la Russie s’énerve, les
deux astronautes américains resteraient bloqués à jamais dans l’espace.

Page 1/8
Et l’agence spatiale européenne?

Son cas est encore plus lourd que celui des Américains. Parce que pour envoyer un de leurs citoyens dans l’espace,
les Européens se donnent des coups de pieds entre eux. Et la Russie se sucre sur leur dos. Elle taxe ainsi le billet
pour se rendre dans la Station Spatiale Internationale ISS à tout citoyen non Russe à presque 71 millions de dollars,
sois 53 millions d’euros pour un aller et retour. Et les places sont limitées bien sûr.

En cas de vraies sanctions contre la Russie, cette dernière pourrait tout simplement rembourser au pays occidental
concerné le prix du billet retour et lui demander de se débrouiller pour faire revenir son astronaute sur terre. On peut
dès lors imaginer l’effet dévastateur sur l’opinion publique occidentale contre leurs propres dirigeants politiques qui
auraient contribué à laisser mourir dans l’espace leurs astronautes. Ce n’est pas de la pure fiction, c’est le plan B que
Moscou a préparé en réponse aux Occidentaux s’ils devaient dépasser la ligne rouge.

Pour le savoir, il suffit d’écouter le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine après la première vague de sanction le
28 avril. Voici ce qu’il déclare le lendemain sur l’agence russe d’information INTERFAX : «s’ils veulent frapper le
secteur russe des fusées, ils vont automatiquement, par rebond, exposer leurs cosmonautes de la Station spatiale
internationale (...) Honnêtement, ils commencent à nous taper sur les nerfs avec leurs sanctions, et ne comprennent
même pas qu’elles vont leur revenir en boomerang.»

Et selon l’Agence Itar-Tass, voici ce qu’il ajoute sur son compte Twitter: «Les États-Unis ont décrété des sanctions
contre notre industrie spatiale. Mais nous les avons prévenus que nous répondrons à une déclaration par une
déclaration, et à une action par une action (...) les Américains n’ont qu’à envoyer leurs astronautes sur la station
spatiale internationale (ISS) avec un trampoline»

Les deux astronautes américains sont Rick Mastracchio et Steve Swanson. Leur retour sur Terre est prévu pour le
mois d’octobre 2014. À moins qu’entre temps, la situation ne s’envenime entre les deux pays et que les Russes
décident tout simplement de les laisser mourir dans l’espace.

Le président américain Barack Obama aurait dû suivre les conseils d’un dicton populaire du côté de Akonolinga au
Cameroun qui récite : « Si tu tiens à entrer dans une bagarre, rentre d’abord chez toi déposer le panier d’œufs que tu
portes sur ta tête ». Avant de faire des déclarations fracassantes de sanctions contre la Russie, il aurait d’abord dû
faire descendre sur Terre ses astronautes.

La Station Spatiale Internationale ou l’International Space Station (ISS) est un investissement total d’environ 150
milliards de dollars, cotisés par plusieurs pays du monde. Mais il est de fait géré par la Russie, puisqu’elle seule peut
y faire arriver des personnes, avec ses moyens techniques. Pour faire arriver les ravitaillements, pour réduire la
dépendance du Cargo Progress russe, le gouvernement américain a conclu des accords chiffrés en milliards de
dollars pour acheminer seulement 40 tonnes de cargos et ce, avec deux entreprises américaines, il s’agit notamment
de l’entreprise Orbital Sciences pour 1,9 milliard de dollars (8 voyages pour livrer 20 tonnes de fret) et la SpaceX pour
1,6 milliard de dollars (12 voyages pour acheminer 20 tonnes de fret). Voilà pourquoi, sans les Russes, le programme
spatial américain est une aventure plutôt ruineuse, sans résultat probant. Et le communiqué du 2 avril 2014 de la
Nasa annonçant la rupture de toute collaboration avec la Russie à cause de la crise ukrainienne est un véritable bluff.
Car tout au moins dans ce domaine, ce sont les Américains qui ont besoin des Russes et non l’inverse. Il y a par
exemple en permanence deux navettes russes Soyouz à la station spatiale pour évacuer ses occupants en cas
d’imprévu ou d’incident (incendie, manque d’oxygène, délestage électrique prolongé, etc.). Or, sur chaque navette, il
n’y a que trois places. Et en cas d’incident, comme le veut la règle, les Russes sont les premiers à prendre place et
Moscou décide ensuite du sort des occupants restants, entre Européens et Américains qui sauver et qui sacrifier.

Ce n’est pas tout.

Dans le secteur du lancement et du placement en orbite terrestre des satellites artificielles de communication qu’ils
soient militaires ou civiles, les Etats-Unis dépendent de la Russie. Selon le New York Time du même 2 Avril 2014,
c'est le Secrétaire à la Défense des Etats Unis d'Amérique, Chuck Hagel qui est monté au créneau pour exiger que la
AIR FORCE, les forces aériennes américaines ne se fournissent plus en Russie. Ce qu'il fait semblant d'oublier est
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que les projets de satellites militaires américains sont confiés au lanceur ATLAS 5, une joint-venture entre Boeing et
Lockheed Martin. Et ces 2 entreprises, depuis des années utilisent pour leurs lanceurs, les moteurs de fabrication
russe, notamment la fameuse, RD-180 qui bat tous les records de lancements sans incident, dû à une défaillance de
moteur. Dire à Boeing ou à Lockheed Martin de se passer de moteurs russes, signifie leur demander de démarrer en
2014 des recherches pour de nouveaux moteurs devant équiper leurs lanceurs. Temps nécessaire : 10 ans au moins
pour sortir les premiers moteurs. C’est purement et simplement du n’importe quoi, de la bêtise stratégique. Mais
pourquoi cette haine subite contre la Russie ? Est-ce pour l’amour de l’Ukraine? J’en doute.

DE LA DEMOCRATIE EN AMERIQUE

Pour bien comprendre la suite des évènements qui vont se succéder en Ukraine ces derniers mois, il est peut-être
important de revenir en 1835 pour lire la page 438 d’un livre qui sert aujourd’hui de référence pour comprendre la
politique des États-Unis. Voici ce qu’Alexis de Tocqueville écrit dans le tome 1 de son livre : « De la démocratie aux
États-Unis » :
« Il y a aujourd’hui sur la terre deux grands peuples qui, partis de points différents, semblent s’avancer vers le même
but : ce sont les Russes et les Anglo-Américains. Tous deux ont grandi dans l’obscurité ; et tandis que les regards des
hommes étaient occupés ailleurs, ils se sont placés tout à coup au premier rang des nations, et le monde a appris
presque en même temps leur naissance et leur grandeur. Tous les autres peuples paraissent avoir atteint à peu près
les limites qu’a tracées la nature, et n’avoir plus qu’à conserver ; mais eux sont en croissance : tous les autres sont
arrêtés ou n’avancent qu’avec mille efforts ; eux seuls marchent d’un pas aisé et rapide dans une carrière dont l’œil
ne saurait encore apercevoir la borne. (…) Pour atteindre son but, le premier s’en repose sur l’intérêt personnel, et
laisse agir, sans les diriger, la force et la raison des individus. Le second concentre en quelque sorte dans un homme
toute la puissance de la société. (…) Leur point de départ est différent, leurs voies sont diverses ; néanmoins, chacun
d’eux semble appelé par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains les destinées de la moitié
du monde.»

Lorsque nous analysons les évènements de l’Ukraine, on peut dire que des deux principaux protagonistes, les États-
Unis semblent ceux qui agissent avec le plus grand amateurisme, dans la plus grande médiocrité. Menacer de
sanctions Monsieur Poutine qui est acclamé par son peuple à près de 80% de popularité pour avoir annexé la Crimée,
en espérant qu’il va trembler comme on le ferait pour un petit garçon de la maternelle est pour le moins naïfs, pour ne
pas dire, idiot. Mais pourquoi?

Selon les analyses et les conséquentes prévisions faites par Tocqueville, la démocratie américaine est affaiblie par
l’absence totale de liberté intellectuelle à cause de ce qu’il appelle, le « despotisme populaire » et la « tyrannie de la
majorité ». Il dit que dans ce pays, ce sont « les ignares qui jugent les sages ». On comprend dès lors que
l’amateurisme américain sur les questions de politique internationale n’est pas dû au manque d’intelligence de ses
stratèges, mais plutôt à la nécessité de complaire et se soumettre à cette « tyrannie de la majorité », à ce peuple
ignare qui ne sait même pas où sont ses propres intérêts. C’est dans ce contexte que le président Obama doit
annoncer, menacer des sanctions économiques contre la Russie, lorsque tout le monde sait que ces sanctions ne
pourront jamais être mises en pratique sans au préalable punir les opérateurs économiques américains. Ceci est
valable pour les États-Unis, mais aussi pour tous ses alliés. Sur le plan purement économique, voyons ci-dessous,
l’exemple d’un seul des autres pays occidentaux qui brandissent les sanctions contre la Russie, l’Allemagne:

EN Allemagne

«Les politiciens européens sont de véritables inconscients». Ce n’est pas moi qui le dis, c’est ce que pense et dit très
haut tout ce qui compte dans l’économie en Allemagne, notamment les milieux industriels, chimiques, automobiles et
bancaires à propos des déclarations des uns et des autres dirigeants européens durant la crise ukrainienne. Dans un
article du quotidien économique français « La Tribune » du 13 mars dernier avec le titre évocateur : « Les patrons
allemands peu enthousiastes pour sanctionner la Russie », le journaliste Romaric Godin nous raconte comment
pratiquement tous les patrons allemands sont montés au créneau pour défendre Vladimir Poutine et sa décision
d’annexer la Crimée. Et pour ne pas froisser le maître américain, ce soutien ne fera jamais la une des journaux
allemands qui tous à l’unisson ont condamné le méchant Vladimir et manifesté leur soutien aux manifestants de Euro-
Maïdan à Kiev, qui entrerons dans l’histoire pour avoir réussi la révolution la plus idiote, ayant porté à faire cadeau à
l’ennemi qu’on voulait humilier, la Russie, d’une région avec la superficie de la Belgique.

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Il y a cependant eu des exceptions pour braver l’unanimisme alignement de la presse allemande derrière le président
Obama. Il s’agit du quotidien « Handelsblatt », l’organe d’expression du patronat allemand. Dans son éditorial du 13
mars, c’est le directeur de publication en personne, un certain Gabor Steingart, qui s’est exprimé pour dénoncer les
Occidentaux dans la comparaison faite par Hillary Clinton entre Vladimir Poutine et Hitler. Il va plus loin, il renvoie à
l’expéditeur les accusations faites par les Occidentaux contre Poutine d’expansionnisme. Il répond à l’ancien vice de
McCain aux présidentielles américaines de 2008, Sara Palin qui avait jugé Obama trop mou dans le dossier ukrainien
et suggéré qu’il fallait un dur pour bloquer un autre dur ; monsieur Steingart tourne en complète dérision ce qu’il
appelle la politique bavarde de «pitbull» des Occidentaux.

Mais à ce stade, il y a quand même quelque chose qui nous intrigue : pourquoi diable les patrons allemands doivent-
ils soutenir Vladimir Poutine à ce point allant jusqu’à se moquer de leurs politiciens ? Ces patrons allemands sont
allés jusqu’à déposer sur la table de la chancellerie Merkel le résultat d’un sondage qui dit que le peuple allemand est
à 69 % derrière Vladimir Poutine et contre les sanctions. C’est ce qui va pousser le vice-chancelier Sigmar Gabriel à
tenter de calmer la grogne des industriels allemands avec des promesses qui sonnent à l’opposé du communiqué
final que Bruxelles publiera pour confirmer les sanctions contre des personnalités russes en ces termes: «l’Allemagne
ferait tout pour éviter de nouveaux trains de sanctions contre la Russie».

La raison de cet attentisme est plus simple que ce qu’on pourrait imaginer : un simple bon sens. Les Allemands ont
renoncé depuis à l’énergie nucléaire. Ils ont donc besoin pour produire leur électricité dite thermique, de beaucoup
d’énergie d’origine fossile et c’est le gaz qui se taille la part du lion. Aujourd’hui, le prix du gaz que la Russie applique
à l’Allemagne ne résulte d’aucune négociation, le rapport de force est complètement à l’avantage de la Russie, parce
qu’il n’y a pas match, l’Allemagne n’a en effet, aucune alternative crédible au gaz russe. Et ça, les Russes le savent.
Ainsi, quel que soit le prix que les Russes imposeraient, les Allemands seraient obligés de le payer sans broncher.
Mais la Russie n’en abuse pas. Pour accompagner la compétitivité allemande, la Russie maintient un prix du gaz
suffisamment correct pour que ces entreprises tournent au maximum pour satisfaire toujours plus de clients et donc
d’avoir toujours plus besoin de gaz russe. Voilà pourquoi presque à l’unanimité, les patrons allemands se sont
indignés que la chancelière Merkel ait pris fait et cause pour l’opposition ukrainienne en soutenant ouvertement les
manifestants anti-Russie. C’est aussi pourquoi de grands patrons allemands réputés pour leur discrétion sont sortis
de leurs réserves. Par exemple, le 12 mars 2014, Jürgen Fitschen, président de la fédération des banques privées
BdB, codirecteur de la Deutsche Bank, a officiellement fait des déclarations pour supplier la chancelière Angela
Merkel d’arrêter d’énerver la Russie, parce que dit-il, « on ne sait jamais ce qui peut passer dans la tête d’un Poutine
énervé ». Et ça, l’Allemagne ne peut pas se permettre le luxe de le titiller pour le découvrir. En d’autres termes, il a
prié les politiciens allemands de ne pas se joindre à l’unanimité européenne contre le président Poutine, et de tout
faire pour, dit-il, « éviter absolument de relancer la guerre froide.»

Lorsque j’ai tenté d’interroger quelques-uns de ces industriels allemands pour en savoir plus de leur soutien à la
Russie, voici plus ou moins l’essentiel de leur raisonnement très pragmatique : l’Allemagne verse chaque année à la
Russie la somme de 40 milliards d’euros pour acheter en majorité du gaz. Et l’Allemagne n’arrive pas à résoudre le
problème du déficit commercial pour équilibrer les comptes entre les deux pays. Ce qu’ils disent est facile à
comprendre même pour les enfants de maternelle : L’Allemagne paie 40 milliards d’euros à la Russie. Il est du ressort
des industriels allemands de récupérer cet argent par tous les moyens, car un déficit commercial avec un pays signifie
être en train de s’appauvrir par rapport à ce pays-là. Et chaque année, les résultats sont encourageants, l’Allemagne
récupère de la Russie environ 8 % par an de sa mise. Et une crise avec la Russie viendrait gâcher tout ce travail des
industriels allemands pour réduire l’appauvrissement allemand vis-à-vis de la Russie où sont installées 6 000
entreprises allemandes.

On comprend mieux dès lors pourquoi le 12 mars de cette année, c’est le président de la fédération allemande des
exportateurs, la BDA, qui convoque une rencontre d’urgence à Berlin suivie d’une conférence de presse pour dire
haut et fort que les patrons allemands sont derrière la Russie. Il est allé jusqu’à suggérer à son gouvernement de
prendre du temps. Voici ce qu’il dit en conférence de presse : « l’essentiel et la principale cible à atteindre dans la
crise avec la Russie, c’est de gagner du temps et ne pas lancer d’emblée les missiles des sanctions. » Pour ceux qui
ne l’ont pas compris, il est en train de dire qu’il faut faire semblant de condamner officielle la Russie, mais en
sourdine, continuer les affaires comme avant. Ce sont après tout, 20 milliards d’euros que ces entreprises ont investi
en Russie.

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LES MILLIARDS DE LA CRIMÉE

Observez bien les visages des dirigeants par intérim de l’Ukraine à chacune des rencontres avec les dirigeants
occidentaux. Vous ne remarquez rien de bizarre ? Observez encore très bien. Vous ne voyez toujours rien d’étrange ?
Eh bien, voilà des gens qui ont à peine pris le pouvoir sur la base d’un coup de force d’une révolution populaire, ils
devraient être très contents. Eh bien non, ils font une tête d’enterrement. Ils sont en deuil. Regardez Obama, lorsqu’il
reçoit à la Maison-Blanche le nouveau premier ministre ukrainien par intérim. Comparez sa conférence de presse à
celle avec Hollande il y a juste un mois. Tous les deux sont en deuil. Oui, même Obama est en deuil. Vous pensez
que c’est le deuil pour avoir perdu la Crimée ? Bingo, vous avez trouvé. Mais ce que vous ne savez pas c’est qu’il ne
s’agit pas juste de la Crimée. Et pourquoi donc sont-ils en deuil?

Pour le comprendre, creusons un peu nos méninges et croisons les informations en notre possession sur quelques
situations réelles.

Dès l’instant où il y avait à Kiev une sorte de passation de pouvoir entre le gouvernement légitimement élu par le
peuple ukrainien et les membres de l’extrême droite soutenus par les États-Unis et l’Union Européenne, c’est ce
moment précis que le géant gazier russe Gazprom, accélère le projet de construction du gazoduc South Stream qui
doit contourner l’Ukraine par le sud pour alimenter des pays comme l’Italie ou l’Autriche en gaz russe et attribue le
marché pour la construction du premier des 4 tronçons du pipe-line à une entreprise italienne, la Saipem pour un
montant de 2 milliards d’euros. Il fait la même chose avec deux entreprises, une Allemande, la Wintershall qui est déjà
partenaire du projet à hauteur de 15 %, et l’autre française, EDF qui elle aussi détient 15 % du projet. Nous sommes à
6 jours avant l’occupation de la Crimée par les forces dites d’autodéfense russes.

Mais cette information ne nous indique rien du tout. Pour en comprendre la portée, nous allons le découvrir à travers
une information qui est publiée le jour même de l’occupation de la Crimée par les troupes russes dans un journal
russe spécialisé dans les questions énergétiques, c’est le numéro de mars 2014 du mensuel « Ekspert », qui annonce
dans son titre : « Avec la Crimée, la Russie économise 20 milliards de dollars sur le gazoduc South Stream ». Pour
comprendre la portée de cette information, il faut bien rappeler que la Russie a décidé de construire deux gazoducs
North stream déjà inaugurés qui par la mer Baltique apporte le gaz à l’Allemagne, aux Pays-Bas, à la Belgique et à la
France, sans passer par l’Ukraine, afin d’éviter les crises de 2007 et les chantages que Kiev pourrait exercer sur les
fournitures de gaz russe à l’Union européenne. Il y a donc un deuxième gazoduc dénommé South Stream qui lui
passe par la mer Noire, la Turquie et la Grèce, pour alimenter l’Italie, la Grèce, etc. en contournant le territoire
ukrainien. Sauf que lorsque le projet était tracé, c’était sur la base d’une Crimée ukrainienne, et donc, il fallait
contourner la Crimée. En occupant la Crimée, cela a réduit la longueur du gazoduc et donc des travaux pour le
réaliser. Total des économies: 20 milliards de dollars.

Jusque-là, je n’ai pas toujours dit pourquoi Obama et les nouveaux dirigeants à Kiev sont en deuil pour la perte de la
Crimée. C’est tout simplement parce que la Crimée était la seule grande chance pour l’Ukraine d’avoir son
indépendance énergétique de la Russie, puisqu’il a été découvert sur environ 1400 m² d’espace au large de la Crimée
orientale, les gisements de gaz et de pétrole les plus importants de la région. Selon le quotidien financier italien « Il
Sole 24 ore » du 15 mars 2014, les découvertes faites par les Occidentaux, dont Eni, Shell et Exxon sont
phénoménales. Le quotidien italien nous explique qu’Eni devait contrôler les 50 % de l’exploitation et la société
publique ukrainienne, Chornomornaftogaz, comme c’est souvent le cas en Afrique, seulement 10 %.

Le projet du gazoduc South Stream devait coûter aux Russes la somme de 46 milliards de dollars. En récupérant la
Crimée, ce projet passe désormais à 25 milliards de dollars. Et en plus, la Russie engloutit la seule chance de
l’Ukraine d’être producteur de pétrole et de gaz. La question est maintenant de savoir comment l’Ukraine sans la
Crimée fera pour payer ses dettes à l’Occident. La Russie peut même lui faire cadeau de ce qu’elle lui devait, de
toutes les façons, les gisements de gaz et de pétrole de la Crimée sont là pour consoler les Russes. Voilà pourquoi
des pseudo-sanctions économiques contre la Russie ne font ni froid ni chaud au président Poutine ou à son premier
ministre Medvedev, c’est d’ailleurs ce que ce dernier va déclarer dans un communiqué le 22 avril.

Revenons à la Crimée et au gazoduc South Stream. La Russie a déjà tendu une main aux Européens, en offrant aux
sociétés Saipem, Wintershall et EDF une bonne enveloppe. La rapidité de cette enveloppe prouve qu’il s’agit d’une
manœuvre pour diviser les Européens. Et ça marche : depuis lors, lorsqu’on parle à l’Union Européenne des
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sanctions économiques contre la Russie, il n’y a jamais d’unanimité pour les positions dures contre la Russie.

Et l’Américaine Exxon et la Hollandaise Shell?

Même pour elles. Tous se sont retournés contre leurs propres gouvernements respectifs pour éviter la confrontation
avec les Russes sur le thème des sanctions. Seront-elles exclues de l’exploitation du pétrole et du gaz criméen ?
L’avantage financier de la Crimée est trop grand pour la Russie pour qu’elle se laisse émouvoir par des sanctions
venues d’Occident et qui en plus vont pénaliser ses propres particuliers devenus des investisseurs en terre russe.

La Russie à travers Gazprom a partagé de petites mangeoires du projet South Stream à différents pays. Il s’agit
notamment de l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce... Des pays qui tous, en sourdine, subissent les foudres de
la Commission Européenne, qui se justifie ainsi:

«Sous sa forme actuelle, le gazoduc South Stream ne pourra fonctionner sur le territoire de l’Union européenne».
Pour la Commission, voici les trois raisons pour ne pas y aller: «absence de séparation entre production et
transmission, monopole sur le transport et opacité de la structure tarifaire»

CONCLUSION PARTIELLE

La moindre sanction de l’Occident contre la Russie est une arme à double tranchant qui fera plus de dégâts en
Occident qu’en Russie, état continent de 17 millions de km² qui peut tranquillement vivre en complète autarcie en se
coupant du monde sans en souffrir outre mesure. Mieux, nous vivons au XXIème siècle et non plus au XXème. Les
sanctions économiques n’ont plus qu’une valeur symbolique parce que la marchandise que vous refusez de livrer à
un pays est très vite remplacée par un autre. Et sur ce point, les Chinois ne se font pas prier pour remplacer les pays
qui appliquent les sanctions. On l’a vu en Iran, on l’a aussi vu en Corée du Nord, qui malgré les sanctions
occidentales, ne manque de rien. On l’a aussi au Zimbabwe où on oublie presque qu’il existe un embargo
économique européen contre ce pays, parce que là-bas, mêmes les vols quotidiens à destination de Londres ont été
remplacés par des vols quotidiens de Harare pour Pékin.

En suivant la stratégie chinoise en Occident, la Russie est en train de mettre la main sur tous les fleurons de
l’économie occidentale, parce qu’ils ont le cash, beaucoup de cash. La Russie a une stratégie bien précise : contrôler
ou acheter à la bourse toutes les entreprises qui opèrent en Russie dans des domaines stratégiques. Ainsi, la British
Petroleum a été achetée par les Russes à 55 milliards de dollars, c’est-à-dire : 27 500 milliards de francs CFA. La
société française de transport GEFCO est aujourd’hui détenue à 100 % par une entreprise russe de chemins de fer.
En Italie, c’est Pirelli qui se fait engloutir par les milliards russes. Dans un cas ou dans l’autre, les Russes ne sont pas
les Africains. Ils savent où sont leurs intérêts et savent les défendre. La moindre sanction contre elle met 2 fois à
genoux ceux qui imposent ces sanctions.

QUELLES LEÇONS POUR L’AFRIQUE?

Lorsque le 2 mai 2014, environ 49 Ukrainiens appelés par les Occidentaux « pro-russes » et appelés par les Russes «
partisans du fédéralisme ukrainien » sont brûlés vifs dans un immeuble appartenant à un syndicat à Odessa dans le
sud de l’Ukraine, par les « pro-occidentaux » ou par les « partisans de l’unionisme », les réactions des uns et des
autres ont fait comprendre clairement qu’en Ukraine se joue encore une partie de la guerre froide entre les États-Unis
d’Amérique et la Russie, mais avec des acteurs interposés.

Les Américains se savent d’avoir encore une fois été piégés par les Russes dans la fameuse conférence de Genève
du 17 avril 2014. Les Américains croyaient avoir eux-mêmes eu les Russes en les faisant asseoir pour la première
fois sur une table de négociation avec ceux que l’administration Poutine appelle les : « extrémistes qui ont pris
illégalement le pouvoir à Kiev ». Les Américains vont découvrir seulement après la rencontre qu’au fond, ils venaient
de valider l’annexion de la Crimée par la Russie, puisque tout sera débattu à Genève, mais aucune trace de la
Crimée, officialisant de fait l’acceptation américaine de l’annexion de la Crimée par la Russie. C’est cette prise de
conscience qui va frustrer Washington qui va alors mettre la pression sur ses personnes au pouvoir à Kiev pour lancer
l’attaque des blindés contre les séparatistes à l’est de l’Ukraine. C’est en effet le même Obama qui avait demandé et
obtenu une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies en mars 2011 pour aller protéger les habitants
Benghazi en Libye parce que disait-il, « Kadhafi est en train de tirer sur son propre peuple ». Peut-être n’y a-t’il que le
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président américain Obama pour nous expliquer la différence entre les populations de Benghazi en Libye qui ont valu
son soutien militaire et les populations de Sloviansk, Odessa, Kostiantynivka, Marioupol, Kramatorsk, etc., tuées,
brulées par les militaires de leur propre pays et envoyées par des putchistes de Kiev aux ordres de Washington.

Peut-être qu’Obama est le seul à pouvoir nous expliquer la différence entre ces propos tenus par le chef des services
antiterroristes ukrainiens, Vassil Kroutov, durant une conférence de presse à Kiev le samedi 03/05/2014:
«L’Ukraine est désormais en situation de guerre, car ce qui se passe dans la région de Donetsk et dans les régions
de l’Est n’est pas un soulèvement passager, c’est une guerre.»

Et les propos du Guide Libyen Kadhafi en février 2011, disant ceci: «Ce qui se passe à Benghazi n’est pas un
soulèvement populaire des habitants mécontents, ce sont des terroristes d’Al- Qaida venus de l’étranger pour nous
déclarer la guerre. Et à Benghazi, c’est la guerre.»

Qu’importe, Obama peut choisir à géométrie variable, le camp des bons et décréter l’autre comme des méchants à
combattre, en fonction des intérêts américains du moment.

Mais j’ai peur que cette fois-ci, le président américain ne soit même pas en mesure de savoir pourquoi il soutient le
chaos en Ukraine et pire, qu’il soit lui-même incapable de dire en quoi des morts dans l’est et le sud de l’Ukraine
peuvent servir les intérêts américains. Ou bien tous ces morts ne servent-ils que pour mesurer ses muscles à
l’ennemi de toujours, la Russie? Aujourd’hui la République du Sud-Soudan créée par Obama est à feu et à sang,
alors que ce dernier, avec l’aide habituelle de la Cour Pénale Raciste Internationale avait décrété que les méchants
se trouvaient à Khartoum, leur plus grosse faute étant celle d’avoir des accords stratégiques avec la Chine et écarter
les entreprises américaines dans l’exploitation de son sous-sol. L’ambassade américaine dans la capitale du Sud-
Soudan s’est ouverte le jour même de la date d’indépendance afin de faire profiter au Sud-Soudan des miracles que
procure la démocratie. Obama n’a même pas laissé une journée de répit à ces nouveaux dirigeants pour souffler et
décider avec quels pays avoir des relations diplomatiques, comme pour leur dire qu’ils n’ont eu leur indépendance
que grâce au chaos que les Américains avaient réussi à instaurer dans tout le Soudan avec l’aide des ses illustres
acteurs de Hollywood qui tous depuis leurs somptueuses villas de la Californie, apercevaient un génocide au Darfour.
Et depuis qu’ils ont morcelé le Soudan en deux parties, le miracle s’est établi : le génocide a subitement disparu au
Darfour. Le flambeau est passé au Sud-Soudan sous le contrôle de Washington. Et si la Russie menaçait les États-
Unis de sanctions économiques et militaires si la paix ne revenait pas vite au Sud-Soudan?

Jean-Paul Pougala (ex-domestique de maison)


Bamena (Cameroun), le 05/05/2014

Jean-Paul Pougala enseigne « Géostratégie africaine » en Master II, à l’Institut Supérieur de Management ISMA à
Douala, au Cameroun (www.ismacameroun.com)

CETTE INFORMATION POURRAIT VOUS INTÉRESSER:

RINVINDAF GENEVE DU 10 AU 14 JUIN 2014 JPP4/5/14

Après Douala en Janvier, Paris et Bruxelles en février, Montréal en Mars et Nuremberg en Avril, je serai à Genève du
10 au 14 Juin 2014 pour la formation RINVINDAF: Re-Inventer les industriels africains de demain.

En 5 jours, avec mes collaborateurs, nous essayerons de transmettre à un nombre limité d’Africains, les instruments
et les connaissances appropriées pour « créer, inventer, sécuriser et défendre les intérêts africains dans le secteur
stratégique de l’industrie».

Le système dominant, pour marginaliser l’Afrique dans l’économie mondiale, a mystifié le secteur industriel, faisant
croire qu’il faut obligatoirement des milliards pour devenir industriels. Ce qui est faux, bien évidemment. Nous verrons
comment avec moins de 1000 € on peut démarrer une usine en Afrique. Mais aussi, nous verrons les pièges qui
empêchent ceux qui pratiquent l’élevage en Afrique de devenir riches.

C’est comme cela que nous ferons écrire l’histoire du continent africain comme c’est le cas partout ailleurs par les
industriels africains et non plus par les littéraires, mêmes si d'illustres «Agrégés en Grammaire française».
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Pour vous pré-inscrire en vue de la sélection, merci de contacter : [email protected] Tel : +41-79 604 23 94

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Leçon de Géostratégie Africaine n° 70:

Leçon de Géostratégie Africaine n° 70 – voici pourquoi la France ne peut pas gagner une
confrontation militaire directe avec le Cameroun, au Cameroun

Partie 1/2

de Jean-Paul Pougala

Étienne de La Boétie, ce penseur de la renaissance française n'a que dix-huit ans lorsqu'en 1549, dans son premier
livre intitulé "Discours de la servitude volontaire", il affirme ceci: «on ne regrette jamais ce que l’on n’a jamais eu».

Un peuple ne peut pas regretter ce qu'il n'a jamais connu. Cinq siècles d'esclavage des Africains par les Européens
ont été très longs, trop longs. Je me suis souvent demandé comment cela était possible que les Européens aient pu
tenir en esclavage le peuple africain pendant une période aussi longue. Et puis, c’est la Boétie qui me donne la
réponse. En effet, à bien y regarder, lorsque les premières générations d'Africains ont été défaites et réduites en
esclavage, il est naturel que les deuxièmes soient nées, aient grandi et soient mortes dans l'esclavage. Elles ne
pouvaient nullement regretter la liberté ou autre chose que leur servitude, leur seule et unique réalité. Et donc, une
fois dépassé un certain nombre de générations, ils ne se sont même plus battus. Pourquoi l’auraient-ils fait? Pour quel
objectif? Puisqu’ils ne connaissaient que la servitude?

Pour La Boétie, il est tout à fait naturel que les personnes qui n'ont jamais connu autre chose que la servitude
«servent sans regret et fassent volontairement ce que leurs pères n’auraient fait que par contrainte». Donc, la
première raison pour laquelle ces «hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés
comme tels». Voilà les propos d’un adolescent de 18 ans en 1549. Comparez-les à ceux d’un député français de 54
ans (Thierry Mariani) le 06 mai 2014 à propos du kidnapping par la secte créationniste islamiste Boko Haram, de plus
de 200 lycéennes nigérianes et de la menace de les vendre: «c’est la preuve que les Africains n’ont pas attendu les
Européens pour pratiquer l’esclavage». On a là, la preuve même que certainement, le niveau d’intelligence des
Européens qui nous ont réduit en esclavage était certainement supérieur à celui de nos ancêtres qui n’ont donc pas
pu se défendre convenablement devant la ruse des hôtes. Avec le temps, on peut aussi constater que ce niveau
d’intelligence française s’est nettement dégradé s’il faut comparer La Boétie à un élu de la République française
comme Thierry Mariani, ou même au chef de l’Etat français, François Hollande qui a confisqué l’Ambassade de la
République de Syrie à Paris, renvoyer l’ambassadeur pour l’attribuer aux Djihadistes, qu’il interrompt ses vacances
pour venir nous promettre de les combattre en Irak. C’est toujours le même qui va annoncer triomphalement de punir
la Russie avec ses sanctions économique, avant de découvrir un mois après que si en Russie, personne ne s’était
rendu compte de ses sanctions, chez les agriculteurs français, tout le monde sait avec son porte-monnaie que le
président Russie a décidé des sanctions. Avec le temps donc, on peut constater que le niveau de raisonnement
européen est au plus bas, alors que les africains montent en gallon, sans pour autant que cela se traduisent par une
véritable prise d’autonomie de ces derniers. Et pourquoi?

J’avais annoncé le titre de cette leçon au mois de décembre 2013. J’ai attendu 5 mois pour faire la leçon en classe à
ISMA et 8 mois pour la rendre publique. Ces 8 mois m’ont servi à étudier l’impact sur la population camerounaise de
la servitude volontaire envers la France. Le titre était bien clair: «Le Cameroun battrait la France en cas de
confrontation militaire». En ces 8 mois, j’ai reçu une infinité de courriers pour la plupart me demandant de confirmer
qu’il ne s’agissait que d’une blague ou d’une provocation. Dans tous les cas, tous ceux qui m’ont écrit étaient plutôt
stupéfaits, incrédules, confus, curieux de découvrir par quel miracle le Cameroun aurait été capable de battre la
France sur le plan militaire.

Comme l’on peut constater, aucun des intervenants ne me dira que j’ai peut-être raison si je leur dis qu’avec la
cyberguerre, un petit pays peut battre un autre plus grand. Ou bien qu’avec l’exemple afghan, le plus fort n’est pas
toujours assuré de battre le plus faible. Pour toutes ces personnes, il est acquis que la France battrait le Cameroun,
quelles que soit les conditions. On peut donc dire sans se tromper que la vraie victoire que la France a aujourd’hui sur
le Cameroun est d’ordre psychologique des Camerounais restés mentalement esclaves, soumis depuis leur
naissance à l’exécution du commandement français, aux règles et à l’ordre français. Ceci donne raison au penseur
suisse Jean-Jacques Rousseau qui a écrit dans son livre «Le Contrat social» ceci:

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«Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, à moins qu’il ne transforme sa force en droit, et
l’obéissance en devoir».

Aujourd’hui, ce droit s’appelle «francophonie», ou encore «école française» à laquelle se bouscule presque toute
l’élite intellectuelle camerounaise qui a les moyens de faire étudier ses enfants en France. Cette stratégie très
gagnante (pour la France) prépare la route à l’obéissance volontaire des futures générations d’intellectuels
camerounais, qui, comme leurs parents avant eux, encensés par un diplôme français, d’une école prestigieuse en
France, rentreront au Cameroun et continueront à perpétrer la «force française» en droit universel et l’obéissance à la
France en devoir absolu. C’est cela aujourd’hui, la triste réalité de la servitude volontaire dans presque toute l’Afrique
dite «francophone», comme pour marquer d’un cachet indélébile, la soumission à un maître donné comme une partie
intégrante de l’identité africaine contemporaine.

En février 2014, j’ai eu la désagréable surprise en rencontrant la communauté camerounaise dans les restaurants
camerounais du quartier Château rouge à Paris de découvrir qu’il y avait comme un mot magique dans la bouche de
mes interlocuteurs camerounais qui voulaient m’épater ou me démontrer qu’ils comptaient pour quelque chose; et
c’était la phrase: «j’ai rendez-vous à l’Élysée». Pour ces personnes, jamais la question n’était posée de savoir en quoi
ils comptaient dans la politique ou l’économie du pays où ils payaient leurs impôts, la France. Mais, c’était juste
important d’avoir participé à un gala ou un meeting à la présidence de la République française. Et les présidents
français ne s’en privent pas. C’est ce qui va expliquer une certaine arrogance dans leurs propos et une certaine
condescendance lorsqu’ils parlent de l’Afrique. Le dernier en date est le 11 mai 2014, lorsque le président Hollande
depuis Bakou dans le Caucase où il se trouve en visite officielle, comme solution à la secte Boko Haram au Nigeria,
publie un communiqué pour proposer un forum avec les chefs d’État africains devant se tenir à Paris le samedi
suivant, soit le 17 Mai 2014, pour parler de la sécurité en Afrique. Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais, j’ai mis des heures à
chercher le lien de cette proposition avec le kidnapping des 200 lycéennes du Nigeria, pour lesquelles il convoquait le
séminaire, et je n’ai pas trouvé. Qu’importe, lui-même savait qu’il n’y avait aucun lien, mais qu’inviter les présidents
africains à Paris, c’était plutôt chic et ces derniers allaient certainement courir pour venir, même sans regarder
derrière, comme on le dit au Cameroun. Et sans surprise, ils ont tous répondu «présent Monsieur», comme on le
faisait à l’école primaire. Je me suis demandé si à l’Elysée on partage des bonbons à ces «écoliers» africains. Le
président Hollande l’avait déjà fait en décembre 2013 et ils sont tous venus, sans que cela contribue dans une faible
mesure à éviter ces faits de sécurité au Nigeria. Mais qu’importe, le maître a parlé. C’est le même scénario honteux
qu’on fait tous les ans pour les humilier au sommet du G8 devenu G7 et ponctuellement, ils courent sans regarder
derrière. Cela uniquement parce que quelqu’un a génériquement promis de résoudre tous leurs problèmes, sans
qu’ils se demandent si celui qui fait cette promesse a réussi à appliquer sa recette chez lui et à s’aider lui-même
d’abord.

MAIS QU’EST-CE QUI EXPLIQUE CETTE SUBALTERNITE ENFANTINE DE CERTAINS DIRIGEANTS AFRICAINS
A LA FRANCE?

A cette question, vous ne trouverez la réponse dans aucun livre d’histoire, puisque tout est secret, confidentiel. Alors,
nous devons utiliser une technique infaillible que les historiens utilisent largement pour venir à bout de certains
secrets d’Etat. Et ça marche à tous les coups. Cette technique consiste à guetter les Mémoires des personnes
impliquées dans les faits qu’on veut analyser. Et la chance veut qu’en 2004, un livre est publié aux Editions du Seuil à
Paris, avec un titre très évocateur : «Ministre de l’Afrique», d’un certain Maurice Robert. Pour savoir qu’il s’agit d’un
livre d’une importance capitale, il faut savoir qui est cet anonyme Maurice Robert. Il est un ancien responsable Afrique
du Sdece, les services secrets français et ce livre n’est pas un roman racontant de la fiction, mais ses Mémoires
relatant des faits avérés. Nous allons ainsi découvrir dans ce livre comment les chefs d’Etat Africains sont contrôlés
par la France et ne sont nullement libres de leurs mouvements. Pour y parvenir, Robert nous raconte sa propre vie
professionnelle comme espion en Afrique pour surveiller les chefs d’Etat Africains. Il nous explique dans son livre
comment il y parvient: il crée d’abord une structure qu’il baptise lui-même PLR pour Poste de Liaison et de
Renseignement. Le PLR a deux fonctions: former les espions du pays africain où il est installé, mais c’est surtout son
deuxième rôle qui nous intéresse: «surveiller les activités du Président de la République, local, auquel il a accès
24h/24». Le seul fait d’avoir accès à un chef d’Etat africain 24H/24 par un espion français est la preuve que ce
dirigeant ne peut pas sous quelque prétexte que ce soit, s’écarter de la ligne de l’administration qu’on attend de lui à
Paris ou à Londres, puisque les Britanniques vont utiliser les mêmes systèmes pour contrôler les dirigeants des pays
africains anciennement leurs colonies. C’est aussi la preuve que parler de démocratie en Afrique est un véritable
leurre et tous ces débats et tiraillements entre le parti au pouvoir et l’opposition n’est qu’un cirque bien structuré où
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chacun crie selon les décibels que la France ou le Royaume Uni leur ont accordés au préalable. Tout cela avec son
cortège de journalistes et pseudo experts qui vont avec, expliquant les élections 2 ans avant qu’elles ne se tiennent
comme étant le miracle qui va tout changer et continuant à l’expliquer 2 ans après leurs tenues que c’est un tel ou un
autre tel à tel poste ministériel qui ferait le bonheur de tous les citoyens. L’espion français Robert, le vrai metteur en
scène de toute cette comédie, nous explique dans son livre qu’il en a décidé autrement et donc que tout ce charabia
qu’on voit à longueur de journée sur les plateaux de télévision parlant d’Afrique ne sont que des bruits pour faire
tourner ces télévisions.

Robert va plus loin. Il nous explique que le PLR est accompagné dans son travail par un juriste français avec les
fonctions occultes de conseiller juridique du chef d’Etat africain. En réalité, selon Monsieur Robert, son vrai rôle est
celui de se charger de tout l’enfumage avec les mots juridiques appropriés qui vont occuper, mouvementer et rythmer
la scène politique du pays africain.

Et avec tout cela, comment le Cameroun peut-il battre la France sur le plan militaire?

En 2008, survient quelque chose qui va venir modifier la donne, et cette chose s’appelle «la crise économique et
financière».

Dans le rapport de force entre les pays européens et l’Afrique, qui semblait figé entre maîtres et esclaves, la crise
économique des années 2008/2009 a eu pour effet positif de contribuer à donner à certains pays africains le courage
qui leur manquait pour arracher leur vraie indépendance. C’est dans ce contexte que des stratèges camerounais vont
profiter d’une France affaiblie par cette crise économique pour marquer des points pour une indépendance irréversible
du Cameroun de la France. Leurs actions vont nous amener à tronquer la citation de Rousseau de tout-à-l’heure en
deux pour ne rester qu’avec la première partie, c’est-à-dire:

«Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître».

Avec les analyses qui vont suivre, je vais vous démontrer qu’entre le Cameroun et la France, les apparences peuvent
être trompeuses, car les stratèges camerounais ne se sont pas arrêtés en si bon chemin de la première partie de la
citation de Rousseau. Ils sont allés plus loin et, à mes yeux, celui qui symbolise le mieux ce parcours est un penseur
de la renaissance britannique, un certain Hobbes (1588-1679) qui écrit en 1651 dans son livre sur la théorie de la
souveraineté, «Le Leviathan» ceci :

«Le plus faible a assez de force pour tuer le plus fort».

L’histoire démarre en 2007, lorsque le 6 mai Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir en France. Il promet tous azimuts qu’il
va tuer dans l’œuf la Françafrique. Il va prononcer un discours à Dakar le 26 juillet 2007 qui va tout changer. Pour les
Africains, ce discours est une insulte. Mais pour beaucoup de stratèges africains, c’est plutôt une très bonne chose. Et
ils ne vont pas rater une si belle occasion. Ils savent tous que Nicolas Sarkozy à Dakar a fait un faux pas. Et à force
de se justifier, il est en train de se fragiliser. Pire, pour prouver qu’on l’a mal compris à Dakar, le président français va
multiplier les gestes et les déclarations pour mettre les Africains à l’aise. Désormais, rien ne sera plus comme avant.
Et ce sera paradoxalement ce discours qui va finalement être le point de départ d’une nouvelle libération de l’Afrique.
En effet, lorsque le président français comprend qu’il a fait sans doute le plus grand faux pas de sa vie politique, il va
chercher à se montrer plus humaniste que jamais avec les Africains. Il va abonder de messages gentils envers
l’Afrique:

«Je sais que les Africains détestent les leçons de morale.»

«La France n'a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique (…) je vais procéder à la révision des accords de défense
avec l'Afrique et ils ne seront plus confidentiels».

C’est cette dernière phrase qui va allumer un clignotant à Yaoundé et Monsieur Sarkozy sera pris au mot. Dans cette
situation de grande faiblesse, il devient pour le président Paul Biya ce que le président Gorbatchev en Union
Soviétique avait été pour les Américains. Plus Gorbatchev voulait prouver aux Américains qu’il était un démocrate et
plus ces derniers en profitaient pour l’affaiblir jusqu’à arriver à démanteler une partie du pays. Monsieur Biya
comprend très vite qu’avec Sarkozy, son heure a sonné et qu’il peut finalement devenir un vrai président pour le
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Cameroun. Mais comment faire? Puisqu’il avait promis de ne plus se présenter à la présidence du pays? Peu importe,
on va tenter le tout pour le tout.

En octobre 2007, sur les ondes de la radio publique française RFI, il jure que la modification de la constitution n’est
pas à l’ordre du jour. Mais Nicolas Sarkozy aidant, les choses vont se précipiter à Yaoundé. Ainsi, le 31 décembre
2007, lors des vœux télévisés de Nouvel An à la nation, voici ce que déclare le président Biya:

"L’article 6.2, qui limite les mandats présidentiels à deux, constitue une limitation à la volonté populaire qui s’accorde
mal avec l’idée même du choix démocratique (...) Nous allons donc, dans cet esprit, réexaminer les dispositions de
notre Constitution qui mériteraient d’être harmonisées avec les avancées récentes de notre système démocratique
afin de répondre aux attentes de la grande majorité de notre population"

La phrase est lâchée, la constitution sera modifiée pour permettre à Biya de briguer un nouveau mandat de 7 ans.
C’est l’ambassadrice américaine à Yaoundé Janet Garvey qui est la première à déclamer son opposition face à cette
éventualité. Ce sont les câbles rendus publics par Wikileaks qui vont nous révéler que Madame Garvey a passé toute
l’année 2007 et le début de l’an 2008 à rencontrer un par un les membres du gouvernement camerounais pour les
sonder et leur poser la même question sur l’éventualité de la succession de monsieur Biya. Ceci montrant bien son
inquiétude de voir Paul Biya modifier la Constitution et se représenter. Pourquoi un pays dit ami peut-il à ce point
s’intéresser à qui va gouverner ou non le Cameroun? Peu importe. La musique est jouée et les acteurs vont tous
entrer en scène et danser au rythme de la chanson démocratique entonnée par l’ambassadrice américaine à
Yaoundé.

Désormais, ce sont les Camerounais de tout bord qui vont descendre dans la rue, et ce, jusqu’aux artistes qui vont
jouer la musique du refus américain. Certains iront jusqu’à s’installer dans le hall d’entrée de l’ambassade des États-
Unis pour une grève de la faim, secondant ainsi l’ambassadrice américaine et demandant donc au président Biya de
ne plus se présenter. Le 23 février 2008, c’est le principal parti d’opposition qui organise une manifestation contre la
modification de la constitution pour permettre à Monsieur Biya de se représenter à la présidence de la République.
Jusqu’au 29 février, la grogne va gagner tout le pays, mais pour des motifs d’augmentation de 1% du prix du
carburant.

Ce que les manifestants ne savent pas durant ces jours-là, c’est que l’avenir de Paul Biya et du Cameroun tout entier
sont en train de se jouer à quelques milliers de kilomètres, plus au sud du pays. Nous sommes le 28 février 2008,
devant le parlement sud-africain dans la ville du Cap, le président français Nicolas Sarkozy tient un discours devant
les parlementaires sud-africains où il annonce officiellement la révision des accords militaires de la France en Afrique
dite francophone. Il va encore déclamer sa phrase fétiche:

«La France n'a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique (…) je vais procéder à la révision des accords de défense
avec l'Afrique et ils ne seront plus confidentiels».

Son homologue sud-africain, le président en fin d’exercice Thabo Mbéki, va le remercier chaleureusement de cette
annonce, mais il va ajouter une phrase assassine: «Cela fait partie de la suite du processus de décolonisation en
Afrique». Une déclaration qui constitue une véritable confirmation du fait que les pays africains, dits indépendants en
1960, ne l’ont jamais été. Et nous allons voir plus loin pourquoi. Mais pourquoi une telle annonce peut-elle changer
l’avenir du Cameroun? Et que feront les stratèges de Yaoundé? Pour répondre à ces questions, voyons un peu
d’histoire.

ACCORDS DE DÉFENSE MILITAIRE ENTRE LA FRANCE ET LE CAMEROUN

Dans son livre intitulé "Les bamiléké au Cameroun: Ostracisme et sous-développement", à la page 159, Thomas
Tchatchoua nous donne des détails très croustillants, même si tristes, très tristes de l'environnement dans lequel ont
été signés par Amadou Ahidjo, tous les accords post-indépendance avec la France, y compris les fameux accords
militaires. Il en résulte qu'après avoir fait écarter les Camerounais qui étaient avec Ahidjo, tous les conseillers chargés
de négocier les accords avec la France étaient des Français. Ainsi, selon cette source, les accords de défense entre
le Cameroun et la France ont été négociés, côté camerounais, par deux Français: Jacques Rousseau et Georges
Becquey. C’est-à-dire que le pays France a négocié avec 2 Français, représentant le Cameroun de l'avenir du
Cameroun. Un vrai cirque.
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Et que stipulent donc ces accords confidentiels de défense entre le Cameroun et la France?

Dans ces accords, «en échange de la protection militaire de la France», il est imposé au Cameroun de suivre les
quelques indications suivantes:

a) Informer la France de la politique que les politiciens camerounais entendent suivre en ce qui concerne les matières
premières et produits stratégiques, ainsi que des «mesures qu'ils se proposent de prendre pour l'exécution de cette
politique»;

b) Faciliter, au profit des forces armées françaises, le stockage des matières premières et produits stratégiques; et
lorsque les intérêts de la défense l'exigent, «limiter ou interdire leur exportation à destination d'autres pays»;

c) Le Cameroun doit réserver en priorité la vente de ses matières premières et produits stratégiques à la République
française, après satisfaction des besoins de sa consommation intérieure, et s'approvisionner en priorité auprès de la
France, etc.

Ces accords confidentiels mentionnent même une liste de matières premières dites stratégiques qui appartiendront de
fait à la France s'ils sont découverts sur le sol camerounais, notamment: les hydrocarbures liquides et gazeux,
l'uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, l'hélium, etc. De peur qu’à l'avenir, la science identifie certains minerais
qui ne figuraient pas sur la liste, la France a pris soin de signifier que cette liste pouvait encore s'allonger sans trop de
complication, en ces termes: «les modifications à cette liste feront l'objet d'échanges de lettres entre les parties
contractantes».

En des mots plus simples, avec ces accords signés par 2 Français sous la présidence d’Amadou Ahidjo, en 1960 et
renouvelés en 1974, le sous-sol du Cameroun appartient à la France. On comprendra seulement bien après que
même ce qui était au-dessus du sol appartenait aussi à la France, comme les plantations de café et de cacao, d’où le
risque de prison pour toute personne qui tentait de couper ces plantes pour les remplacer par quelque chose de plus
rentable. Et ce n’est qu’en 2009, après la signature des nouveaux accords que les Camerounais sont devenus libres
de se débarrasser de ces plantations ingrates et inutiles que sont le café, le cacao et le coton.

NOUVEAUX ACCORDS DE PARTENARIAT DE DÉFENSE OU ACTE DE DIVORCE

La constitution du Cameroun est modifiée en mars 2008 et Biya peut se présenter à nouveau. Mais au même
moment, il va jurer à ses interlocuteurs français et américains qui veulent son départ qu’il ne va plus se représenter.
Tout ce qu’il veut maintenant, c’est l’abolition des accords de défense avec la France.

Le 21 mai 2009, bingo! C’est fait. C'est par communiqué de presse que nous avons été informés de la signature à
Yaoundé entre le Président du Cameroun, Paul Biya et le premier ministre français François Fillon d'un accord
instituant un "partenariat de défense". C'est un texte composé de 28 articles et d’une annexe, lui-même en 11 articles.
Lorsqu'on compare ce texte à celui de 1974, et à celui signé en même temps, ou après, entre la France et d'autres
pays africains, on peut dire que c'est l'acte officiel de divorce entre le Cameroun et la France. Il s'agit en effet d'un
texte très vague, composé de grands principes propres à la diplomatie de la langue de bois, reprenant pour l’essentiel
les accords-cadres de Lisbonne de 2007 entre l’Union européenne et l’Union africaine.

Qu'est-ce qui change entre l’ancien et le nouvel accord?

- Avant, pendant 50 ans, il s'agissait des: "accords de défense et de coopération technique militaire", condamnés à
rester secrets. Désormais, c'est plus court, ce sont les "accords de partenariat de défense".

- Avant, les accords étaient confidentiels. Désormais, ils sont publics, tout simplement parce qu'il s'agit dans ce cas
d'un vrai accord de divorce et nous allons voir pourquoi.

- Toute la partie de contrainte pour le Cameroun et des matières premières dites stratégiques devant revenir
automatiquement à la gestion de la France a tout simplement été supprimée des accords. Ce qui en langage du
quartier Briqueterie à Yaoundé, veut dire que ce n’est que depuis 2009 que le Cameroun est réellement devenu
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indépendant et que Monsieur Biya n’est en réalité président du Cameroun que depuis cette année-là, pouvant donc
librement disposer du sol camerounais sans l’accord préalable de la France. C’est ce qui explique la frénésie des
contrats tous azimuts avec la Chine, ce qui était tout simplement impossible il y a 10 ans, lorsque l’Angola par
exemple profitait de la manne chinoise pour relancer son économie.

UN ACCORD DE VRAI DIVORCE

À l’article 2 alinéa 2, on nous donne même le nombre maximum de militaires français qu’il peut y avoir sur le sol
camerounais. Et ce nombre est de 15. L’accord va plus loin. Il nous indique même le travail de ces 15 militaires
français présents sur le sol camerounais: ils doivent s’occuper uniquement de la logistique.

Il est même indiqué que si un militaire français vient au Cameroun former les Camerounais, il est obligé de porter la
tenue militaire camerounaise et non française.

Un dernier détail montre que Biya voulait vraiment en découdre avec la France: le précédent accord avait une durée
de 50 ans. Désormais, le nouvel accord n’a de validité que 5 ans renouvelable.

Il a été validé par le parlement français sous François Hollande en 2012, et donc, expire en 2017.

Question: Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t’il accepté de signer un tel document aussi défavorable à la France? Réponse:
Sarkozy jusqu’à la fin de son mandat ne va pas soumettre ce texte au parlement français et il faudra attendre 2012,
avec la venue au pouvoir de François Hollande, pour que cela se fasse. Paul Biya avait tout simplement fait croire
qu’il pourrait céder aux pressions de Paris et Washington et ne pas être candidat aux élections présidentielles de
2011. Celui qui aurait dû venir après lui et remettre en question tous ces accords, attend encore très certainement
dans un bureau, dans un aéroport, dans un hôtel ou dans une prison quelque part. Et les médias français relayés par
leurs homologues camerounais naïfs qui auraient dû bombarder aux oreilles des Camerounais de l’exceptionnalité de
ce sauveur de la patrie, devront attendre 2017. Le seul problème est qu’en 7 ans de vraies libertés de mouvement
des dirigeants camerounais, le pays est en train de se transformer en un véritable eldorado, grâce surtout à la
nouvelle donne créée par les investissements chinois. C’est à ce titre que le choix des autorités chinoises et
camerounaises d’inaugurer le chantier du port en eau profonde de Kribi avec une première enveloppe chinoise d’1
milliard de dollars, la veille même des élections présidentielles d’octobre 2011 n’était pas un pur hasard.

Nous verrons dans la deuxième partie comment la nouvelle donne a permis au Cameroun de lier de nouveaux
accords stratégiques avec la Russie et la Chine et comment les nouveaux accords militaires avec ces 2 géants, font
qu’en cas de conflit entre le Cameroun et n’importe quel pays, même la France, la confrontation serait bien loin de ce
qu’on a vu avant en Côte-d’Ivoire ou en Libye. Et surtout, qu’aucune résolution des Nations Unies ne pourrait mettre
le Cameroun en difficulté, puisque le double véto Russe et Chinois serait bien au rendez-vous. Dans l’est de l’Ukraine,
ces jours, nous vivons un avant-goût d’une probable confrontation militaire entre la France et le Cameroun, où le
gouvernement central de Kiev soutenu par les USA et l’UE n’arrive pas à plier les faibles séparatistes soutenus par
Moscou.

(Fin de la partie 1/2)

A suivre…

Jean-Paul Pougala
(Ex Moto-boy)

Rennes, le 24/08/214

N.B:
Dans la prochaine partie 2/2 (disponible après mes vacances), nous verrons ce qui change dans l’organisation des
forces armées camerounaises qui passe d’une armée de nombre en un corps spécial d’élites. C’est ce corps spécial
en première ligne contre le Boko Haram au Nord Cameroun. Nous verrons aussi comment le «Général Moustique»
fait partie intégrante du système de défense camerounais capable de donner du fil à retordre à une force d’agression
qui ne serait pas habituée aux conditions de l’environnement de la forêt et des marécages camerounais. Etc. Dans
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cette deuxième partie, nous verrons surtout dans la conclusion pourquoi pour battre le Cameroun, la France dispose
d’une arme qui n’est pas militaire, mais alimentaire, mais aussi, elle peut compter sur de nombreux camerounais
formatés, mais comment?

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Leçon de Géostratégie Africaine n°64

ESPIONNAGE : L'UE EST-ELLE UNE COLONIE AMERICAINE ?


de Jean-Paul Pougala

Shakespeare n'avait-il pas raison lorsqu'il écrivait que "l’histoire, n’est rien d'autre qu’une fable
pleine de bruit et de fureur que raconte un idiot (appelé historien), une fable qui au fond, ne
signifie rien, ne nous apprend rien du tout" ?

Dans 30-50 ans, l'idiot nous racontera-t-il qu'en 2011 le Prix Nobel de la Paix 2009 Barack
Obama a détruit le pays le plus prospère d'Afrique, appelé Libye et l'a transformé en un No-
Man's Land, un vrai terreau des terroristes islamistes de tout bord, après avoir tué son président
bâtisseur, Kadhafi? Bien sûr que non. L'idiot nous racontera, avec toutes les références
crédibles à l'appui, que le très gentil président américain avait abattu un méchant loup Kadhafi
qui voulait tuer tout son peuple après l'avoir traumatisé pendant 42 ans et que c'est grâce à
l'intelligence et à l'intervention salutaire du président américain que ce pays avait été transformé
de l'enfer qu'il était en paradis sur terre, en pays démocratique.

Dans 100 ans, que dira l'idiot de l'actualité de ce mois d'octobre 2013 qui est à peine terminé?
Si Shakespeare est amené à appeler l'historien "idiot" qui fait le récit d'une fable qui ne signifie
rien", c'est tout simplement parce qu'avant de se mettre à la place de ces fumeux spécialistes
du passé, dans 100 ans, demandons-nous si nous contemporains d'aujourd'hui avons nous-
mêmes compris l'actualité. Sommes-nous certains que la radio, la presse et la télévision nous
racontent la vérité ou ce qu'il est sélectionné et prévu que nous devons savoir ? Et comment
être certain que ce qu'on nous a dit correspond à la réalité des faits ? À la vérité? Nous allons
faire un petit tour de l'actualité qui va nous conduire aux USA, en Allemagne et en Italie pour
comprendre la complexité des mensonges de l'actualité d'où la quasi certitude que l'idiot dans
100 ans ne racontera qu'une fable qui lui passe par la tête.

1- UNION EUROPENNE : SOURIEZ, OBAMA VOUS ESPIONNE


"Tous les téléphones portables de la Chancelière Angela Merkel sous écoute par la NSA depuis
2002. Une pratique validée par Obama depuis 2010", tel est le titre à la Une des principaux
journaux européens le 27 Octobre 2013. Mais qui peut croire un seul instant au cirque
médiatique mis en scène par les différents dirigeants européens qui se succèdent pour
s'indigner des pratiques inacceptables de l'ami américain? Quelle comédie ! C'est le Ministre
français des affaires étrangères le 20 octobre qui ouvre le rideau de la scène lorsqu'il convoque
l'ambassadeur américain au Quai d'Orsay pour protester contre les informations du journal Le
Monde citant les révélations de Snowden selon lesquelles 70 millions de conversations
françaises, téléphoniques, emails, SMS, MMS et vidéo Skype ont été enregistrées par une
agence des services secrets américains dite NSA. Le lendemain, c'est au tour de l'Espagne,
puis de l'Italie. Le 24 octobre, c'est la chancelière allemande Angela Merkel qui s'insurge devant
les cameras : "J'ai parlé au président américain et je lui ai dit qu'on ne s'espionne pas entre
amis". Amen. J'imagine Obama qui tremble au téléphone avec Merkel à tel point énervée. Mais
non, tout ça est faux. Du théâtre pour calmer l'opinion publique. A Washington, ni Paris, ni
Berlin ne compte pas plus qu'une feuille de manguier tombée à terre. Et tous conscients de
cela, ils font semblant de s'énerver, de s'indigner pour des faits pourtant gravissimes. Il faut
toujours comprendre qu'Obama n'a pas espionné 70 millions d'échanges entre français. Obama
n'a pas espionné jusqu'au téléphone portable de la chancelière allemande. Non. Cela serait
même acceptable. Il a fait pire : il a purement et simplement enregistré tout ce qui passait par
son portable. Où se situe la différence ? Lorsque vous espionnez quelqu'un par les écoutes,
vous avez à disposition un certain nombre de bandes magnétiques que vous effacez et les
réutilisez au fur et à mesure que vous vous rendez compte qu'il n'y a rien d'important. Donc, il y
1
a quelqu'un qui en plus d'enregistrer écoute. Dans le cas américain, de la NSA, Snowden n'a
révélé que 2 pratiques des 100 et déjà elles nous font frémir, parce que cela consistait tout
simplement à tout enregistrer, sans rien écouter. La gravité de cette pratique est liée à la
perversité de sa conception. C'est à dire que de façon aléatoire, nous tous sommes enregistrés,
en attente du jour où nous aurons un problème avec l'administration américaine. Ce jour là ils
vont tout simplement remonter dans notre passé, en nous faisant chanter s'ils trouvent quelque
chose de compromettant. Le téléphone privé de Merkel a été enregistré. Imaginons dans une
négociation difficile entre les 2 pays, l'autre aura toujours entre les mains un instrument de
persuasion : le contenu des enregistrements. Même les redoutables services secrets de
l'Allemagne de l'Est, la Stasi, n'étaient pas arrivés à ce niveau de la négation des droits
élémentaires de l'individu. Mais pourquoi malgré cette gravité, les dirigeants européens ne
peuvent pas bouger le petit doigt au delà des déclarations de principe ?

Pour comprendre qu'il ne s'agit que d'un cirque, voici quelques éléments qui vont nous le
confirmer :

1- Les révélations de Edward Snowden sont vieilles de 2 mois, sans que rien ne soit fait pour
protester contre l'ami américain.

2- Lorsque l'affaire a explosé, Obama est à Berlin pour sa première visite officielle comme chef
d'Etat. Nous sommes le 19 Juin 2013, lorsqu'il tient une conférence de presse aux côtés de la
chancelière Angela Merkel et déclare ceci :

"On n’est pas dans une situation où les services de renseignement américains fouinent dans les
courriers électroniques ordinaires de citoyens allemands, de citoyens américains, de citoyens
français ou de qui que ce soit d'autre",

On peut donc dormir tranquille ? Mais non, il faut suivre la suite des déclarations du président
américain pour comprendre qu'il affirmait tout le contraire. En effet, il venait à peine de jurer la
main sur le cœur qu'il n'avait pas espionné les Allemands que dans la phrase successive, il
déclarait que son programme dénommé "Prism" de l'agence américaine de surveillance NSA
sur l'espionnage de communications téléphoniques et électroniques avait "sauvé des vies" et il
donne même un chiffre : "au moins 50 attentats ont ainsi été déjouées grâce à ces données,
pas seulement aux États-Unis, mais aussi ailleurs dans le monde y compris en Allemagne.
C'est à dire que le président américain vient de dire à Merkel en mots plus diplomatiques "oui je
t'ai espionné, et alors ?". Lorsque le 23 octobre elle semble tombée des nues en découvrant
que son portable a été espionné par Obama, elle joue son petit cinéma, exactement comme
Hollande 2 jours avant elle à Paris. Tout ça c'est du cinéma.

Mais peut-être est-il pour nous plus utile de comprendre comment les pays autoproclamés
"démocratiques" peuvent générer des dirigeants qui donnent l'impression d'être des acteurs
d'une pièce de théâtre qu'ils ont mal lue et qu'ils ne savent pas eux-mêmes comment cela doit
se terminer. Pour le comprendre, nous allons prendre 3 grands pays de l'Union Européenne, et
regarder à la loupe les comportements hors de toute logique, des dirigeants de l'Allemagne, de
l'Italie et de la France, et ce pour le seul mois en cours d'Octobre.

3- Lorsque Snowden est en transit à l'aéroport Cheremetyevo de Moscou, il fait une demande
d'asile politique à presque tous les pays autoproclamés "démocratiques" pour le protéger de
son pays les USA devenu pire que la dictature nord-coréenne qu'on nous brandit toujours
comme le mal incarné sur Terre, non seulement il ne reçoit aucune réponse positive, mais ces
mêmes pays qui aujourd'hui font semblant de se fâcher contre Washington, ont refusé leur
espace aérien à l'avion du président Bolivien Evo Morales, parce qu'ils avaient juste le soupçon
qu'à son bord se trouvait le petit diable Snowden. L’Autriche ira plus loin, d'abord il fait semblant
d'autoriser le survol de son ciel tout en sachant que c'est là où le piège va se refermer sur le
2
président bolivien qui sera selon ses propos "séquestré" et l'avion fouillé comme celui d'un
vulgaire trafiquant de drogue, en violant toutes les conventions internationales écrites et
approuvées par ces mêmes pays autoproclamés "démocratiques".

Avant de dire quelque chose sur la gravité de ce fait lié au symbole même de la ville de Vienne
dans les relations internationales, intéressons-nous d'abord à ce qui s'est réellement passé ce
jour-là.

2- LE CAFOUILLAGE DE L'AVION BOLIVIEN COMME PREUVE DE LA SUBALTERNITE UE


Nous sommes le 2 Juillet 2013. L'avion du président bolivien décolle avec un plan de vol
approuvé par tous les pays qu'il s'apprête à traverser. C'est lorsqu'il entre dans l'espace aérien
autrichien que les pilotes reçoivent l'information fatale : L'Italie, la France et l'Espagne tous les 3
ensemble se sont réunis pour concorder l'invalidation de l'autorisation concédée auparavant au
survol de leur territoire. En d'autres termes, ces 3 pays communiquent aux pilotes de Morales
qu'ils ne peuvent plus survoler ces pays et n'ayant pas suffisamment d'essence pour retourner
à Moscou il ne leur restait plus qu'une seule solution : un atterrissage forcé à Vienne en
Autriche. A sa descente d'avion, ce n'est pas son homologue autrichien à venir lui expliquer ce
qui se passe. Non. A sa place se présente l'ambassadeur d'Espagne à Vienne qui est venu
proposer au président bolivien un marché digne de la mafia sicilienne de la protection forcée.
Le diplomate espagnole propose au président Morales un nouveau plan de vol et un nouveaux
survol des 3 pays qui viennent de lui refuser leur espace, à condition, qu'il accepte librement de
laisser qu'on fouille son avion. Et si le président Morales refuse, il a le choix de faire le plein
d'essence pour passer par l'Australie pour arriver en Bolivie, c'est-à-dire d'aller s'écraser dans
l'océan indien pour panne sèche, son avion ne pouvant supporter plus de 6 heures de vol sans
escale. Le diplomate européen fait comprendre au président Morales qu'il n'a pas de choix que
de laisser fouiller son avion. Sur l'instant, personne ne lui dit ce qu'on recherche, mais il sait
bien que ces gens courent après les rumeurs de certains journaux américains disant que
Snowden aurait demandé l'asile politique à la Bolivie et donc qu'il se trouverait dans cet avion.
Les fouilles ne vont rien donner. C'est la honte devant le monde entier pour ces 3 puissants
pays de l'Union Européenne qui donnent des leçons de droits de l'homme ailleurs dans le
monde. Qu'aurait-on dit si cette scène s'était passée à Cuba ou à Moscou ? Des spécialistes
nous auraient expliqué comment la démocratie est mieux que la dictature parce qu'elle
empêche un tel comportement de folie.

Il faudra attendre le numéro du mois d’Août 2013 du mensuel français Le Monde Diplomatique
pour découvrir la rage du président bolivien de l'humiliation qu'il a essuyée. Il déclare :

"Violant tous les principes de la bonne foi et les conventions internationales, Washington a
transformé une partie du continent européen en territoire colonisé. Une injure aux droits de
l'homme, l'une des conquêtes de la Révolution française (...) La séquestration d'un avion
présidentiel et de son équipage - que l'on est en droit d'estimer impensable au XXIe siècle -
illustre la survivance d'une forme de racisme au sein de certains gouvernements européens.
(...) La peur, le chantage et l'intimidation sont les instruments de la puissance des États-Unis.
De quoi démontrer que la guerre contre le terrorisme aura réduit la vieille Europe au rang de
colonie".

Les mots sont très forts, surtout lorsqu'on sait qu'ils sont prononcés après les excuses officielles
présentées par Paris, Madrid et Rome au président bolivien. Mais voir des pays perdre la tête
lorsque pour mener la chasse à l'homme contre un réfugié politique qui a commis la seule
erreur de se tromper de camp, on est en droit de se demander si toute l'histoire des réfugiés
politiques n'est au fond qu'un système de manipulation de l'Occident pour utiliser des citoyens
des pays cibles pour salir eux-mêmes l'image de leurs pays de naissance ou d'origine. On
oriente ainsi les candidats refugiés à s'accrocher au thème qu'on veut développer à ce moment
contre le pays. J'ai vu des pays africains taxés d'homophobie pour justifier des sommes
3
colossales que l'Union Européenne devaient verser aux associations d'homosexuels dans ces
pays, en brandissant nombre de citoyens de ces pays qui remplissent les demandes d'asile
politique en Europe avec comme motif : persécuté dans mon pays parce que je suis
homosexuel (Cameroun, Sénégal, Zimbabwe etc.).

Revenons au réfugié politique américain Snowden et la séquestration à Vienne du président


bolivien. Cette fois-ci, le réfugié n'a pas la nationalité juste. Pour cela, il est MOST WANTED.
Comment ne pas taxer de cirque pour calmer la rage populaire, face à cette violation éhontée
de la vie privée des citoyens européens par l'administration américaine, les risibles
gesticulations de ces mêmes pays lorsque à tour de rôle ils convoquent l'Ambassadeur
américain dans leurs capitales.

L'ironie veut que tout cela se passe à Vienne, une ville réputée neutre, équidistante de toutes
les querelles mondiales et donc la garantie même de son impartialité dans les conflits
mondiaux. C'est à ce titre que plusieurs organisations internationales ont leur siège à Vienne
qui est l'une des 4 villes siège des Nations-Unies (New York, Genève Nairobi et Vienne). Dans
cette ville, il y a 4 000 fonctionnaires onusiens venant d'une centaine de pays qui travaillent
dans le complexe appelé CIV (Centre International de Vienne) dont voici la liste souvent
méconnue du grand public :

- L’Office des Nations Unies à Vienne (ONUV)


- Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC)
- Secrétariat de la Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International
(CNUDCI)
- Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (CUPEEA, dépendant du
BAS)
- Le Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des radiations atomiques (UNSCEAR)
- L’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI)
- L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA)
- La Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais
nucléaires (OTICE)

Et bien d'autres organisations comme l'Organisation des Pays producteurs et Exportateurs de


Pétrole (OPEP), alors que l'Autriche ne produit pas la moindre goûte de pétrole. Ou
l'Organisation des pays producteurs et exportateurs d'armes à feu pour mettre un peu d'éthique
dans leur commerce de la mort et qu'on appelle l’Arrangement de Wassenaar. Mais aussi, le
point de contact pour le "Code de Conduite de la Haye" contre la prolifération des missiles
balistiques.

Si Vienne bénéficie de toute cette confiance, c'est parce que, comme la Suisse, l'Autriche se
proclame pays neutre. Et c'est ce pays qui pour faire plaisir à Washington, décide de violer
toutes les conventions internationales et oublie son rôle de pays neutre, oublie sa propre carte
d'identité dans le concert des nations.

3- POURQUOI OBAMA ESPIONNE-T-IL SPECIALEMENT LA CHANCELIERE ALLEMANDE ?

Merkel vient de l'Allemagne de l'Est et donc, n'est jamais passée par le formatage du
Mouvement Européen. Merkel est vue par Washington comme le symbole de la RDA
(République Démocratique d'Allemagne), avec toutes ses lumières et ombres. Officiellement,
l'Allemagne est partie intégrante de la cours coloniale américaine. Mais dans les faits, c'est le
seul pays européen qui monte des stratégies pour sortir des griffes américaines. Lorsque le
chancelier Elmuth Khol la choisit comme dauphine, c'est tout sauf un hasard. Kohl a subit les
années d'humiliation dans un pseudo couple franco-allemand où Mitterrand devait l'inviter, lui
tenir la main pour les photos, exactement comme on tient la main d'un gamin de la maternelle
4
pour le rassurer. Lorsque Schröder perd les élections et cède son fauteuil de chancelier à
Merkel, il fait une reconversion des plus spectaculaires : passer de la chancellerie allemande à
l'état major de la plus puissante société d'état russe : Gazprom. Le signal est donné aux
services secrets américains qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Pire, le pouvoir est
passé à une ex-communiste, qui de toute sa vie, n'a connu que le communisme. Les soupçons
des américains vont vite se révéler fondés. Merkel sait que la RDA était le pays le plus puissant
après l'Union Soviétique dans les pays du bloc de l'Est. Débuté sous Schröder, au lieu de voir
ces pays de l'Europe de l'Est comme des zones pauvres qui veulent la compassion de l'Union
Européenne avec quelques miettes, Merkel va les mettre au cœur du développement agro-
industriel de l'Allemagne avec des prix qui défient toutes concurrences. Les allemands vont
largement se servir des plantations dans ces pays limitrophes pour alimenter à moindres frais
ses usines de laiterie, de découpage de porcs, de volailles etc... mettant à genoux plusieurs
filières en France où la plupart des entreprises qui vont déposer le bilan sont américaines ou à
capitaux américains, souvent achetées par des fonds de pensions. Ce qui met en difficulté de
nombreux retraités américains qui comptaient sur la santé de ces entreprises en France vantée
pendant des dizaines d'années comme étant le premier producteur agro-alimentaire d'Europe.

Que ce soit la guerre en Libye que celle en Syrie, contre toute attente, la position allemande est
en droite ligne avec la position russe. Ce qui agace Washington. Lorsqu'en 2008, encouragée
par les USA, l'Union Européenne décide de limiter l'hégémonie russe dans les livraisons de gaz
par le financement d'une source alternative. Cela va s'appeler Nabucco, un projet de près de 8
milliards d'Euros qui devait transporter 31 milliards de m3 de gaz par an de l’Azerbaïdjan et du
Turkménistan, jusqu'à Baumgarten en Autriche, longue de 3.900 km. Les travaux devaient
commencer en 2013 et le gaz être acheminé à partir de 2017. Mais nous sommes arrivé à la fin
de l'année 2013 et toujours rien.

L'accord a été signé en 2011. Et avec la mort du Guide Libyen, la Russie a tout simplement
rencontré les dirigeants de ces deux pays avec une intense documentation sur les relations
entre l'Europe et la Libye de Kadhafi qui avait été la première pour un tel pipeline avec l'Italie.
Des photos de différents leaders européens sous la tente de Kadhafi en plein désert Libyen, du
Premier Ministre britannique Tony Blair au Président du Conseil italien Silvio Berlusconi en
Passant le Président de la Commission Européenne, Romano Prodi. Des photos de sa parade
à Paris. La preuve des versements jusqu'à 100 millions d'Euros pour financer la campagne
électorale de certains d'entre eux, ceux là mêmes qui vont le tuer pour le remplacer par des
libyens plus dociles. La conclusion était : Si les Européens dépensent près de 8 milliards
d'Euros pour un tel projet, tôt ou tard ils vont venir vous déloger avec une rébellion bien
organisée comme en Libye. Cela vous convient plutôt de vous abriter sous l'ombrelle Russe.
Résultat; depuis il y a l'argent pour construire le gazoduc, mais aucune goutte de gaz à
l'horizon, tous ces pays se sont rétractés au profit du projet concurrent South Stream de
Gazprom où siège un certain Gerhard Schroeder, ex chancelier allemand. Même du côté des
acheteurs européens, c'est le même sauve-qui-peut. Contre toute attente, en Avril 2013, le
groupe allemand RWE qui détenait 17% du consortium Nabuco a annoncé son retrait du projet,
enfonçant toujours plus la possibilité d'autonomie européenne de la Russie. Ce qui fait que les
américains se demandent toujours plus de quel coté joue l'Allemagne.

Pour information, le projet concurrent South Stream déjà en construction, va acheminer 47


milliards de m3 de gaz par an, produit la compagnie étatique russe Gazprom et relier la mer
Caspienne à l’Italie, à travers un réseau terrestre de 2540 km et offshore de 923 km. Ce qui va
permettre d'éviter le chantage polonais ou Ukraine. Le tronçon Serbe qui risquait de poser
problème par manque de financement a été refinancé par la Russie à hauteur de 1,7 milliards
d'Euros et les travaux démarrent pour cette partie en décembre 2013 pour que tout soit prêt
pour 2016.

5
Le premier projet, dénommé "North Stream" a été inauguré le 8 Novembre 2011 par la
chancelière allemande Mme Merkel et le président russe M. Medvedev dans le village de
Lubmin, dans l'est de l'Allemagne, le point d'arrivée du gazoduc sous-marin le plus long du
monde : de 1.200 km qui part de Vyborg, près de Saint-Pétersbourg, en Russie, et passe sous
la mer Baltique. Il acheminait 27,5 milliards de m3 du gaz sibérien par an. Quantité multipliée
par deux avec l'ajout d'un nouveau tuyau en 2012. L’Allemagne, encore une fois au cœur d'une
relation intense avec l'ennemi russe.

Plus récemment, lors du sommet du G20 à Saint Petersburg, alors que François Hollande avait
prévu une rencontre avec l'Union européenne (qui est membre du G20), pour soutenir sa
position d'aller bombarder la Syrie, c'est une véritable humiliation que va subir le président
français lorsque Merkel lui envoie une fin de non-recevoir et n'a même pas voulu entendre ce
que le président français avait à proposer à ses partenaires européens sur son empressement
d'aller bombarder un pays souverain sans passer par les Nations Unies.

Le poids économique de l'Allemagne la met dans une position de domination sans contre poids
dans toute l'Union Européenne, au point où on a assisté au contournement spectaculaire et
éhonté des règles de fonctionnement européen, juste pour ne pas fâcher l'Allemagne. Et cela
donne à Washington une situation qui échappe complètement à son contrôle. Et c'est pour cela
que, comme au football, la chancelière allemande doit être marquée, comme un défenseur
marque un attaquant très doué. En voici un exemple :

Lorsque le 22 septembre 2013, les 62 millions d'allemands se rendent aux urnes et confirment
un troisième mandat de chancelière à Angela Merkel, ils sont loin de se douter que les vrais
patrons de la chancelière, ne sont pas eux, le peuple, les vrais patrons, ce sont les industries
automobiles, c'est le patronat qui la finance afin qu'elle soit bien vue de ses citoyens qui ensuite
la votent afin qu'elle mette en application le programme de ce patronat. C'est en tout cas ce
qu'ont publié la plupart des journaux allemands à la une du 16 octobre 2013 dernier, informant
le peuple allemand du don de 690.000 euros, que les 3 héritiers de la marque d'automobile
BMW venaient de verser dans les caisses du parti politique de Angela Merkel.

Selon Reuters, "Ces dons ont été faits par Johanna Quandt, veuve de l'industriel Herbert
Quandt, qui détient 16% du capital de l'entreprise et par ses enfants Stefan Quandt et Susanne
Klatten qui possèdent respectivement 17% et 12% du constructeur munichois. Chacune des
donations s'élevait à 230.000 euros."

Ce que Washington ne s'explique pas dans cette histoire un peu bancale, il est vrai, c'est la
bizarrerie du moment choisi pour faire ce don. Ils ont déjà donné l'argent pour lui permettre de
remporter les élections. Pourquoi lui redonner de l'argent immédiatement après, alors qu'elle n'a
pas encore convaincu le SPD de former ensemble un gouvernement de coalition ?

Pour le comprendre et trouver la vraie réponse à cette question, à propos de la pièce de théâtre
que jouent les politiciens allemands et que Washington a l'impression de ne l'avoir pas lu en
entier et donc s'irrite de ne pas savoir comment cela va se terminer, au point d'espionner tout le
monde, nous avons besoin de faire un saut en arrière de quelques mois.

L'histoire commence le 7 Juillet 2013, lorsque par un communiqué, le constructeur allemand de


Stuttgard, le Groupe Daimler (propriétaire de la marque de voiture Mercedes) annonce que la
France a interdit depuis le 12 Juin 2013 l'immatriculation de des Mercedes-Benz Classe A, B,
CLA et SL, pour une histoire de gaz réfrigérant. Et de conclure avec ces mots :

"L'homologation par l'organisme officiel allemand, le KBA (Kraftfahrt-Bundesamt), est reconnue


par les autorités de tous les marchés européens à l'exception, et ce depuis le 12 juin 2013

6
seulement, de l'autorité française compétente". Il s'agit d'une perte sèche pour des gammes
représentant les 60% des voitures Mercedes vendues en France.

Depuis le 1er Janvier 2013, l'Union Européenne avait imposé l'utilisation d'un gaz moins
polluant pour la réfrigération, mais les ingénieurs allemands ont trouvé qu'il était plutôt
dangereux, causant souvent des incendies dans les voitures. D'où leur décision de continuer
avec l'ancien gaz. Et la France qui agissant au nom des autres pays veut faire plier l'Allemagne.

L'affaire est portée par l'Allemagne devant les instances Européennes. C'est la Commission
Européenne qui tranche le 16 Juillet 2013 en donnant raison à la France, accompagnée de
façon triomphaliste, par les titres les plus ronflants de la presse française :

"L'Union Européenne se range derrière la France".


"À la fin, c'est pas toujours l'Allemagne qui gagne"

C'était en effet l'occasion rêvée des petits pays de l'UE qui subissent depuis le début de la crise
économique en 2008, le diktat de l'austérité allemande, de se venger. Dans la décision de la
Commission européenne, il est même question de sommer l'Allemagne à s'expliquer avant le
15 aout 2013 pour expliquer pourquoi elle a autorisé la mise sur le marché d'une voiture non
conforme. On parle même de faire retirer du marché européen toutes les voitures citées plus
haut, produites après le 1er Janvier. C'est l'humiliation de l'Allemagne en pleine règle.

Mais l'Allemagne n'avait pas dit son dernier mot. Et tous les autres 27 pays de l'UE vont
l'apprendre à leurs dépends, dès le successif conseil Européen qui se tient au Luxembourg. Et
c'est dans ce contexte qu'entre en jeu les héritiers de BMW qui cessent d'être des concurrents
de Mercedes pour n'être que des Allemands pour défendre l'honneur bafoué de l'Allemagne,
avec une jubilation de Washington qui fait semblant de ne pas voir ce qui se passe contre son
allié qui lui fait le plus peur. C'est au Conseil des ministres UE de l'environnement du lundi 14
Octobre 2013 que l'Allemagne va sortir l'artillerie lourde et faire capoter des décisions prises
depuis des mois sur la pollution afin de protéger BMW et Mercedes. C'est une grande première
dans l'UE depuis sa création en 1957. Habituellement, le conseil de ministre ne discute pas les
textes ou les amendements. Tout cela est fait au préalable par la commission européenne et le
parlement européen et lorsque le texte arrive au conseil des ministres, ces derniers doivent se
limiter à signer pour valider le travail de ces 2 organismes. Mais ce 14 Octobre 2013, rien ne va
se passer comme prévu, parce que l'Allemagne a tout simplement décidé de mettre le pied
dans le plat de l'écologie européenne en faisant repousser l'application des normes
contraignantes sur la baisse des émissions de CO2 par les voitures et baisser seulement de
95gr de CO2 en 2020, au lieu de 130gr en 2015 comme prévu par les textes soumis aux
ministres européens. Les écologistes ont crié au scandale allant jusqu'à accuser le Royaume
Uni et la France de s'être faits achetés par l'Allemagne, pour céder à son diktat. Les titres des
journaux du 15/10/2013 sont de la partie :

"L'Allemagne piétine l'Europe"


"L'Allemagne enterre l'écologie pour sauver Mercedes et BMW"
"L'UE à la merci de Merkel et de ses grosses Berlines"
"Touche pas à la puissante industrie automobile allemande"

Le quotidien économique français Les Échos rapporte même dans son édition du 15 Octobre
2013, les propos d'un diplomate européen présent au Luxembourg :

« Nous devons trouver une formule magique où la flexibilité accordée aux constructeurs serait
assez forte pour contenter Berlin et suffisamment faible pour plaire à ceux défendant les
objectifs initiaux »

7
Dans le même quotidien, un autre accuse clairement le Royaume Uni et la Pologne de s'être"
vendu à l'Allemagne en ces termes :

« Ils ont négocié cher leur ralliement, en échange de faveurs à venir »

En conclusion, les États-Unis dirigent leur colonie européenne, mais c'est l'Allemagne qui en
dernier ressort, commande. Mais avec tout cela, nous n'avons toujours pas répondu à une
question : L’Union Européenne est-elle une colonie américaine ?

4- L'EUROPE, CETTE COLONIE AMERICAINE.

Avec les éléments qui précèdent, on peut aisément comprendre pourquoi lorsque Washington
tousse sur n'importe quel dossier, c'est toute l'Union Européenne qui tremble et se met à
genoux et fait tout pour ne pas l'irriter davantage. C'est dans ce contexte que nous arrivons aux
événements de ces jours où on découvre que Washington traite les européens ni plus ni moins
qu'une province américaine, sans aucun ménagement et la réaction des victimes est encore
plus surprenante que le crime lui-même.

Déjà, après la tragédie du 11 septembre 2001, les États-Unis demandent et obtiennent en 2004
d'accéder aux banques de données des centrales des réservations de voyage en avion. Alors
qu'une décision de la Cour Européenne de Justice du 30 juin 2006, avait annulé cette
disposition, qui sera très vite remplacée en 2007 par une nouvelle. Et la dernière le 19 avril
2012. Et qui va définitivement nous aider à répondre à la question : l'Europe est-elle une colonie
américaine ?

Pour donc, répondre à cette question, retournons au Parlement Européen. Nous sommes jeudi
19 Avril 2012. Le Parlement européen approuve le nouvel accord de transfert des données
personnelles aux autorités américaines dénommé PNR : Passenger Name Record, par 409
voix pour, 226 contre et 33 abstentions. Ce qui est intéressant ce jour là, n'est pas le texte à
peine approuvé à grande majorité, mais ce sont les propos de la rapporteuse de la loi, la
députée européenne Sophie In't Veld, membre du Groupe "Alliance des démocrates et des
libéraux pour l'Europe" née le 13 septembre 1963 à Vollenhove au Pays-Bas. Elle est vice-
président au Parlement Européen de la Commission des libertés civiles, de la justice et des
affaires intérieures et c'est à ce titre qu'elle a été choisie pour être la rapporteuse de cette loi.
Voici ce qu'elle déclare avant le vote :

« Demandez-vous si les autres pays frappaient à notre porte tout en sachant ce qu’ils
cherchent… la Chine, Cuba, la Russie, serions-nous prêts à leur céder nos données comme
nous sommes en train de le faire avec les États-Unis ? »

Ces propos n'ont visiblement pas suffit pour encourager les députés européens à être plus
courageux et dire NON à la demande américaine de fouiner dans leurs données les plus
intimes chaque fois que vous accédez à une plate forme de réservation, allant jusqu'à dire ce
que vous avez mangé dans un avion, sans aucune réciprocité.

Dans sa chronique du dimanche 10 mars 2013 intitulée : "L’Union européenne est-elle une
colonie américaine ?", le royaliste français Georges Tartaret affirme :

"Une colonie est un pays qui est soumis à un autre. Cela signifie que cet autre l’administre et
décide, sans consultation de sa population, ce qui est bon pour lui. Voyons ce qu’il en est des
relations entre les États-Unis et l’Europe dans le domaine financier. Ce n’est pas parce que
l’Union Européenne dispose de sa propre monnaie, l’euro, qu’elle est maître de sa monnaie.
Parce que, depuis les accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944, les 44 nations alliées ont
décidé qu’il y aurait une et une seule monnaie d’échanges internationale, le dollar. Á l’époque,
8
le dollar était indexé sur l’or mais, en 1971, les USA ont décidé unilatéralement la non
convertibilité du dollar en or. Par conséquent, lorsque EADS signe un contrat de vente
d’AIRBUS avec l’Inde, par exemple, ce sont les États-Unis et non EADS qui décident du prix,
tout simplement parce qu’entre le moment de la vente et la livraison, la valeur du dollar a fondu
du fait que la banque centrale américaine a fait marcher la planche à billets et a ainsi dévalué
cette monnaie (...) Un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres. La Suisse et la
Norvège sont plus efficaces économiquement que l’Union Européenne".

Si donc, l'Union Européenne est une colonie américaine, c'est tout simplement parce qu'elle est
une création américaine. Washington voit l'UE ni plus, ni moins que sa propriété, sa chose.
Mais comment en est-on arrivé là ? L'idiot nous a raconté une fable qui ne correspondait pas à
la vérité. Cette vérité qui montre les américains contrôler dans les faits et non seulement les
appels téléphoniques, les hommes et femmes à tous les postes du pouvoir dans l'Union
Européenne. Nous verrons plus bas en annexe un exemple de comment en France et en
Allemagne, les américains se sont assurés la création et le contrôle d'un mouvement qui est
aujourd'hui dans toute l'Union Européenne, une sorte d’État dans les Etats :

Contrairement à la fable que l'idiot nous a racontée, l'Union Européenne est une création
américaine. L'idiot nous a toujours raconté une belle fable selon laquelle l'Union Européenne
résulte du traité de Rome en 1957 et était passé par un regroupement autour du charbon
dénommé CECA. Curieusement, personne ne s'est jamais demandé comment une fédération
d’États aussi important peut-elle démarrer comme par hasard, sans aucune réflexion préalable
autour d'une matière première ?
La vérité est que l'Union européenne n'est pas née en 1957 à Rome, mais plutôt le 5 Janvier
1949 à la maison de la Fondation Woodrow à New-York. Tous les événements que nous
connaissons des lieux et des personnes n'est au fond que du cinéma avec une belle
chorégraphie servant à consigner à l'histoire une belle fable que les écoliers auront du plaisir à
apprendre et mémoriser.

Pour arriver à cette reconstitution, je me suis servi de 2 sources très fiables et vous allez très
vite comprendre pourquoi :

5- LES ARCHIVES AMERICAINES

Ce qui va m'intriguer pendant des années, est cette impression que j'ai toujours nourrie que le
vrai père fondateur de l'Europe, qui serait Altiero Spinelli, est volontairement relégué aux
oubliettes et est remplacé par un certain Robert Schuman. Alors je suis allé m'intéresser de
plus près pour comprendre l'énigme. Oui, c'est vrai Robert Schuman était un politicien très actif
dans la création de la fédération européenne, mais son principal signe particulier est qu'il était
un agent infiltré de la CIA, services secrets extérieurs des Etats-Unis. Ce n'est pas moi qui
l'affirme, c'est ce qui ressort des documents déclassifiés du gouvernement américain et rendus
publiques à travers l’article publié sur le quotidien britannique "Daily Telegrah" du 19 Septembre
2000 du journaliste Ambrose Evans-Pritchard, avec le titre sulfureux : "Euro-federalists financed
by US spy chiefs", c'est-à-dire : quand les fédéralistes européens étaient financés par les chefs
de la CIA.

Pour bien le comprendre, posons-nous une autre question : Où se trouvait Robert Schuman
lorsque Altiero Spinelli croupissait avec les autres intellectuels comme Guido Rossi dans les
geôles fascistes de Mussolini? Pour avoir la réponse à cette question, il faut revenir à ce qu'on
a appelé la "bataille de France" qui signifiait l'invasion du Pays Bas, de la Belgique et de la
France à partir du 10 Mai 1940. A peine 1 mois et 12 jours après, les français vont hisser le
drapeau blanc et signer l'Armistice le 22 Juin 1940, pour mettre le pays sous administration
allemande. Robert Schumann est à Paris. Mais à faire quoi alors que le pays vient de passer
9
sous occupation allemande ? Réponse : parce qu'il était député d'un parlement français qui
devait devenir allemand. En effet, le 10 juillet 1940, par 569 voix contre 80, le parlement
français va voter une loi constitutionnelle pour abroger la constitution de 1875 et donner les
pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. En Afrique, cela s'appelle : "coup d'état militaire". Et ce jour
là, au parlement, il y a notre cher Robert Schuman; Et devinez un peu pour qui il a voté ?
Contre ce coup d'Etat du Maréchal Pétain, voulu par les Allemands me répondrez-vous ? Eh
bien, vous vous trompez. Notre cher Robert Schuman a voté avec les 569 autres députés pour
donner les pleins pouvoirs au pantin, au "sous-préfet" voulu par Berlin.

Après la guerre, le général De Gaulle va mener en France, une sorte d'épuration de tous ceux
qui avaient collaboré avec le régime de Pétain, mais Schuman ne sera pas inquiété. Il va même
plutôt connaitre une fulgurante carrière politique paneuropéenne, lui traçant la voie royale pour
devenir dans les livres des fables racontées par l'idiot, le père fondateur de la fédération
européenne. Pourquoi? Pour le comprendre, il faudra attendre que les documents des services
secrets américains soient déclassifiés et repris par l'article de notre ami Ambrose Evans-
Pritchard dans le Daily Telegraph comme annoncé plus haut et qui s'inspire du travail du
professeur Joshua Paul, chercheur à l’université Georgetown de Washington. Ce dernier a
passé beaucoup de temps à éplucher les dossiers des services secrets américains arrivés aux
"Archives Nationales Américaines", après leurs dé-classifications.

On peut ainsi découvrir les intenses activités d'un certain Général William Donovan, le chef du
"Bureau Américain des Services Stratégiques de temps de guerre" (OSS), l'ancêtre de la CIA
actuelle. En 1948, il dirige un organisme à peine créée qui s'appelle : "Comité Américain pour
une Europe Unie" (ACUE). C'est à travers cette structure que tout l'agenda de l'évolution de la
fédération européenne va se dérouler. Notre Général va figurer dans les statuts comme simple
avocat de droit privé, selon Evans. Le vice-président de l'ACUE, c'est-à-dire le numéro 2 du
général Donovan s'appelle le Général Allen Dulles. Et selon vous avant d'arriver à ce poste,
que faisait-il comme travail ? Directeur lui aussi de la CIA. Surprenant ? Mais non. Pas du tout.
Puisqu'au comité de direction, nous retrouvons un certain Walter Bedell Smith, le premier
directeur de la CIA lorsque cela a été muté de OSS en CIA et tous les membres de l'ancien
OSS.

En 1949, dans ce qu'on va appeler les membres fondateurs de l'Union Européenne, va naître
un mouvement : Le Mouvement Européen, sans qu'on sache à l'époque qui est derrière pour
que cela ait une telle synergie dans beaucoup de pays en même temps, c'est à dire en ce 1949.
Habituellement, un mouvement naît dans un pays, puis l'année d'après réussit à convaincre les
adeptes dans un deuxième pays, puis un troisième. Pour le Mouvement Européen, 1949 sera
l'année de création dans chacun des pays. Et avec quel argent dans une Europe exsangue qui
sort de la pire guerre que le monde ait connue ? Pas de réponse à l'époque. Mais ce que nous
savons avec certitude c'est que pour construire les "Etats Unis d'Europe", le 26 juillet 1950 le
général William Donovan va signer le tout premier mémorandum dans le quel on parle
clairement de la nécessité de la création d'un parlement européen effectif, capable de légiférer.

Pour y arriver, l'ACUE va promouvoir et financer certaines des associations paneuropéennes de


l'époque et notamment la plus importante : "Mouvement Européen". On peut ainsi découvrir que
par exemple pour l'année 1958, le Mouvement Européen a reçu plus de 53% de son
financement directement de l'ACUE.

Voici en détail ce qu'écrit Evans-Pritchard dans son article :

"L’European Youth Campaign, une branche du Mouvement européen, était entièrement


financée et contrôlée par Washington. Son directeur belge, le Baron Boel, recevait des
versements mensuels sur un compte spécial. Lorsqu’à la tête du Mouvement européen, Joseph
Retinger, d’origine polonaise, essaya de recueillir des fonds en Europe et de diminuer le
10
contrôle américain, il fut rapidement réprimandé. (...) Les leaders du Mouvement Européen –
Retinger, Robert Schuman dit, le visionnaire (président en 1955) et Paul-Henri Spaak (président
en 1950), l’ancien chef du gouvernement belge – étaient tous traités comme des exécutants par
leurs mécènes américains. Le rôle joué par les États-Unis avait tout d’une opération secrète.
Les fondations Ford et Rockefeller ainsi que des milieux d’affaire proches du gouvernement des
États-Unis finançaient l’ACUE".

6- LE TEMOIN OCCULAIRE FRANCAIS.

En Mai 1988, Henri Frenay a 82 ans. Les médecins viennent de lui donner 3 mois à vivre. Il sait
qu'il n'a plus rien à perdre. Il reçoit monsieur Rémi Kaufer, journaliste de la revue française
Historia à qui il livre les vrais secrets de la création de l'Union Européenne. Avant d'entrer dans
les détails de ce que va nous livrer Frenay, rappelons d'abord en quelques mots, qui était Henri
Frenay.

Henri Frenay est un résistant français, de l'extrême droite, qui va ensuite passer à gauche
durant la guerre, né le 19 novembre 1905 et mort le 6 Aout 1988. Il est membre fondateur du
Mouvement Européen en 1948 à la Haye. Et le tout premier président du Mouvement en
France.

Frenay explique l'Union Européenne est née à cause de deux évènements significatifs advenus
en 1948 : dès février, c'est le "coup de Prague" et en Juin le blocus de Berlin. Et c'est Moscou
qui est protagoniste et gagnant de tous ces évènements. Les Américains savent que les
Soviétiques ont un avantage sur eux en Europe, c'est la proximité territoriale. Et pour être
certain qu'ils ne vont jamais sortir de leur ligne de démarcation pour envahir l'Europe de l'Ouest,
il n'y a que le regroupement économique et politique de toute la partie d'Europe sous leur
contrôle. C'est la création de l’American Committee for United Europe, l’ACUE officialisée le 5
janvier 1949 avec son siège à la maison de la Fondation Woodrow-Wilson de New York. A son
comité central siègent les meilleurs cerveaux américains pour mener à bien cette union des
politiciens, des juristes, des banquiers, des syndicalistes tous américains, vont siéger à sa
direction. Mais aussi des membres influents de l'administration américaine comme Robert
Paterson, Ministre de la Guerre ; James Webb, Ministre du budget ; Paul Hoffman, le chef de
l’administration du plan Marshall et Lucius Clay, le ”proconsul” de la zone d’occupation
américaine en Allemagne. Sans oublier son président, le très puissant chef des services secrets
William Donavan. Donavan connait très bien l'Europe. Un peu comme cela se passe de nos
jours en Afrique où des espions se passent pour des travailleurs humanitaires au service des
ONG qui les emploient, Donavan en 1915 était un agent de renseignement américain infiltré en
Europe où il travaillait sous la couverture des missions humanitaires officiellement pour la
fondation Rockefeller. Son vice-président à la tête de l’ACUE est un certain Walter Bedell
Smith, l'ancien chef d’état-major du président américain Eisenhower pendant la Seconde
Guerre mondiale, ensuite envoyé à Moscou pour y devenir l'ambassadeur des Etats-Unis. En
1950 ce dernier prend la tête de la CIA crée 3 ans plus tôt par le président Truman. Toute cette
présidence sera complétée par 2 universitaires : Frederick Burkhardt et William Langer,
professeurs d'histoire à l'Université d'Harvard, Ils ont le rôle d'inventer et de développer ce que
sera la politique culturelle de la future Union Européenne.

A ce beau petit monde, il manque quelqu'un : Allen Dulles, co-fondateur de la CIA. Il est le frère
de John Foster Dulles, ministre des Affaires étrangères de 1953 à sa mort en 1959. Allen est le
spécialiste des financements des mouvements de résistance en France et en Italie contre Hitler
et Mussolini durant la guerre. C'est lui qui en 1943, doutant de la confiance à mettre en De
Gaulle pour la suite des évènements après la guerre, alors qu'il est en poste à Berne en Suisse
comme chef d'OSS, c'est d'ici qu'il finance les mouvements de combat clandestins, alternatifs à
De Gaulle, dont celui de Frenay qui fait ce témoignage au journaliste de Historia, avec les
documents à l'appui. L'autre particularité de Dulles, c'est la cible immanquable : l'Italie. C'est lui
11
qui met en place le système du financement du parti politique dénommé Démocratie Chrétienne
afin qu'il triomphe à la sortie de la guerre et qu'il empêche le parti communiste italien d'arriver
au pouvoir et enfin, qu'il garantisse la réalisation des objectifs de la fédération européenne tel
que dessinés par Washington. C'est à ce titre que l'Italie sera membre fondateur de cette union
dès sa naissance.

Le général américain George Marshall, qui était chef d’état-major de l’US Army pendant la
guerre, est devenu ministre des Affaires étrangères du président Truman. C'est pour compléter
le volet économico-industriel du projet de la fédération européenne version USA qu'il invente
son fameux plan qui prendra son nom : le Plan Marshall. L'idée est simple. Il faut aider les pays
européens à genoux à cause de la guerre à se lever sur le plan industriel, afin de servir de
vitrine positive et donc de rempart contre le communisme.

7- TRUCAGE DANS LA CREATION DU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES

En 1945 les Américains vont réussir à rouler les Russes : normalement au début, les membres
fondateurs étaient seulement 2 : les Etats Unis et l'Union Soviétique. En y ajoutant le Royaume
uni et la France, ils deviennent 4. Ainsi, en cas de vote, les Américains peuvent compter sur 3
voix. Cette position qui va sembler une bonne affaire pour les Européens est en fait un très bon
calcul pour les Américains pour fragiliser la nouvelle union européenne en gestation. Car,
même si les Américains veulent une Europe unie, ils ne la veulent pas non plus trop forte. En
offrant le siège de membres fondateurs à deux pays européens et non à l'entité européenne,
les Américains créent une rivalité qui vise à maintenir l'Europe au rang de nain politique. En
effet, grâce à ce siège, les Français se sentent revigorés et plutôt que de se positionner comme
un pays libéré, ils vont plutôt intérioriser l'illusion d'un pays vainqueur de la Seconde Guerre
mondiale. Avec ce sentiment nationaliste, les plans américains sont un peu contrariés dans le
court terme, mais dans le fond, la France avec son chauvinisme bien caressé par les
Américains, donnera sa caution morale pour une union à moitié, parce qu'elle ne voudra jamais
se séparer d'un avantage unique : siéger comme membre permanent au Conseil de Sécurité.
Au cas où ça ne marcherait pas, les USA ont déjà préparé un cousin de sécurité, le Royaume
-uni. Mais il y a quelque chose qui va perturber les plans américains : la démocratie britannique,
Churchill est battu aux élections législatives de 1945.

8- CREATION DE L'UEF ET DU MOUVEMENT EUROPEEN

Les travaillistes arrivés au pouvoir disent officiellement vouloir une Europe unie, mais comme ils
savent ce que veulent en faire les USA, une simple colonie américaine, ils n'en veulent pas du
tout. Mais les Américains ne s'avouent pas vaincus. Ils vont très vite passer au plan B. Churchill
ne va pas chômer à l'opposition, puisque dès le 19 septembre 1946 à Zurich, il appelle 3 pays
à s'unir pour mettre les bases des Etats-Unis d'Europe, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la
France. Il y a de la concurrence dans l'air. Au même moment, l'auteur de cette histoire, Henri
Frenay pour contrer Churchil, toujours avec l'argent des services secrets américains, il va à
Rome où il rencontre l'auteur du Manifeste de Ventone, le communiste Altiero Spinelli,
prisonnier de Mussolini de 1927 à 1937 avant d'être assigné à résidence sur l'ile prison de
Ventotene. Les deux vont créer la même année l'Union Européenne des Fédéralistes (UEF)
orientée à gauche, avec Frenay et Spinelli comme co-présidents. Le premier congrès a lieu en
septembre 1948.

Un mois plus tard, en octobre 1948, lui aussi, entretenu et financé par le grand frère américain,
Churchill crée l’United European Movement, dit : "le Mouvement Européen". Il est le premier
président d’honneur, avec deux démocrates-chrétiens, l’Italien Alcide De Gasperi et l’Allemand
Konrad Adenauer, mais aussi, deux socialistes, le Français Léon Blum et le Belge Paul-Henri
Spaak. Selon les propos de Frenay, c'est ce dernier mouvement qui aura la faveur des
Américains. Et encore aujourd'hui, comme nous le verrons plus en détail plus tard dans cette
12
leçon, la plupart des dirigeants européens de premier rang sont passés par le Mouvement
Européen, Giscard D'Estaing (président du Mouvement Européen en 1989) ou Manuel Barroso,
membre du mouvement européen du Portugal. Ce dernier est celui qui va organiser en mars
2003 dans les Açores portugaises le sommet des volontaires pour aller déstabiliser l'Irak, avec
Bush, Blair et Aznar. Pour ne pas froisser Washington qui voit d'un mauvais œil la construction
d'avion militaire européen, Barroso va retirer son pays du projet et l'Italie va suivre, faisant
manquer une somme de 2 milliards d'Euros au projet. Giorgio Napolitano dirige la section
italienne du mouvement européen de 1995 jusqu'en 2006, lorsqu'il devient Président de la
République italienne. Il surprend tout le monde lorsque ce député depuis 1953, du parti
communiste italien soutient la guerre en Libye, avec la décision d'offrir l'Italie comme base
logistique aux américains et les autres membres de l'Otan pour aller bombarder la Libye en
2011, contre l'avis même du président du conseil italien Silvio Berlusconi, c'est à dire, le chef de
l'exécutif. Silvio Berlusconi qui n'est pas passé par le moule du Mouvement Européen, préférant
les réserves et les mises en garde de la Russie. En Irlande, celui qui est élu président du
parlement européen en 2002, s'appelle Pat Cox, ce professionnel du journal à la télévision
publique irlandaise de 1982 à 1986, devenait le président du Mouvement européen de 2006 à
2011 et son remplaçant du SPD allemand s'appelle Jo Leinen, député européen depuis 1999 et
aujourd'hui, commissaire européen.

9- QUELLES LECONS POUR L'AFRIQUE ?

La lutte pour l'indépendance ne s'arrête pas au jour de la célébration officielle de cette


indépendance. L’Allemagne est aujourd'hui l'exemple même de cette lutte sans merci pour
sortir des griffes de la domination américaine. Malheureusement, elle n'y parvient pas. Et c'est
le modèle social et économique américain qui s'impose dans toute la société allemande. Les
succès économiques des grands groupes automobiles cachent une misère sociale toujours
plus grande : absence de temps légal de travail, absence de salaire minimum horaire garanti, la
retraite par capitalisation qui est en train de remplacer comme partout en Europe la retraite par
redistribution, le modèle même de la précarité du travail aux USA s'impose dans toute
l'Allemagne. Conséquence, aujourd'hui, à la question vu sous le plan du patrimoine, quel est le
pays dont les citoyens sont les plus pauvres de la zone Euro ? Réponse : l'Allemagne. Ce n'est
pas moi qui l'affirme, c'est le résultat du rapport que la Banque Centrale allemande a publié au
mois de mars 2013 dernier. Ces informations seront confirmées par une étude de la Banque
centrale européenne (BCE) publiée mardi 9 avril 2013, selon laquelle, l'Allemagne, première
puissance économique du continent, dispose du patrimoine médian par ménage le plus faible
de la zone euro : 51.400 euros. Alors que le patrimoine des ménages luxembourgeois serait
quant à lui le plus élevé de la zone euro, avec 397.800 euros. Cette enquête est la première du
genre réalisée auprès de 62.000 ménages en Europe. Et sera répétée en 2016. Elle permet de
mieux se rapprocher de la réalité, en corrigeant les distorsions du PIB par habitant qui fait
conclure de façon générique que les "américains sont très riches" sans y ajouter qu'on est en
train de parler de la richesse de 5 grandes familles américaines et non des 60 millions
d'américains qui croupissent dans la misère et ne figurent pas dans les statistiques officielles.

La vraie indépendance de l'Afrique sera le résultat d'une lutte au quotidien, pour se protéger
d'un modèle économique qui au fond enlève toute liberté. L'exemple de l'Allemagne nous
montre qu'on peut exceller dans tous les paramètres économiques dictés par celui qui veut
nous coloniser. Mais la vraie question n'est pas de savoir si l'Afrique va à un taux de 7 ou 10%
de croissance par an, mais si nos populations sont suffisamment armées pour avoir le souffle
nécessaire pour arrêter de subir le désir de domination propre de l'occident sous
commandement américain.

13
L'espionnage des américains sur les Européens nous montre que l'empathie, la pitié que
certains manifestent pour l'Afrique n'est que de la comédie pour mieux manipuler les gens déjà
naïfs et les soumettre à un modèle dont nous ne maîtrisons pas les règles du jeu.

Si les dirigeants africains ont cédé à l'exigence européenne de créer des regroupements sous-
régionaux qui tous dépendent des financements européens, donc, américains, c'est qu'en
définitive, l'Union Européenne n'a même pas besoin d'espionner l'Union Africaine, puisqu'elle
est sans gros effort au cœur de son financement, c'est à dire, au cœur même de son existence.

Le samedi 26 Janvier 2012, c'est l'euphorie générale à Adis-Abeba : l'inauguration du nouveau


siège de l'Union Africaine, offerte par la Chine, immeuble et mobiliers compris. Voici un extrait
du discours que prononce l'envoyé de Pekin Jia Qinglin, membre du comité permanent du
bureau politique du Parti communiste chinois, devant les chefs d'Etats africains au moment de
leur remettre symboliquement les clés de l'édifice :

"Ce gigantesque complexe en dit long sur notre amitié envers les peuples africains et porte
témoignage de notre entière détermination à aider l'Afrique dans son développement",

Il peut remarquer au passage que la Chine qui avait banni de son discours, toute référence au
mot "l'aide", finalement revient sur ce qu'elle a toujours critiqué des occidentaux en Afrique. A
qui la faute? Bien sûr aux africains mêmes, qui commettent l'erreur de transformer la position
que la Chine doit occuper de "partenaire stratégique", pour contrer la prédation des occidentaux
qui dure depuis 5 siècles, en tuteur, en patronne, en commandante en chef de l'Afrique.

L'immeuble en question est un complexe, qui a coûté 200 millions de dollars (101 milliards de
FCFA), avec plusieurs salles de conférence dont une de 2.500 personnes, un amphithéâtre
extérieur de 1.000 places, d'un héliport et le centre névralgique de l'administration, pour
accueillir jusqu'à 700 fonctionnaires africains. 54 pays africains sont-ils incapables de sortir 101
milliards de FCFA pour construire la maison commune pour abriter leur administration ? S'ils ne
sont pas capables de ce minimum élémentaire, alors ils seront capables de quoi ?

Je suis un fervent défenseur de ce partenariat stratégique avec la Chine, mais pas pour répéter
les mêmes erreurs de subalternité avec l'Occident où à la fin, le prédateur passe pour le
philanthrope. Le quartier général des institutions de l'Union Africaine, sans aucune
contrepartie ? C'est là qu'on comprend vite la naïveté d'un certain leadership africain, incapable
de comprendre que les cadeaux gratuits n'existent pas. Il vaut mieux proposer une monnaie
d'échéance même non adaptée, plutôt que de planer dans le doute et laisser le partenaire
décider de comment il va nous bouffer. Le pire est le message que ces dirigeants envoient à
leurs propres citoyens, qui est dévastateur en termes de fierté et de dignité africaine, car si 1
milliard d'africains ne peuvent même pas financer eux-mêmes la maison dans laquelle ils
doivent se rencontrer, pour parler d'eux-mêmes et de leur avenir, c'est un symbole et une leçon
donnée aux jeunes du refus total de la liberté pour toute une génération de dirigeants africains.

L'exemple de la colonie européenne des États-Unis d'Amérique est là pour nous enseigner que
si l'Afrique est incapable de régler elle-même ses problèmes, on s'installe pour longtemps dans
une soumission que seuls les prédateurs qui attendent aux portent décideront de la fin. Les
européens croyaient se défaire des américains après la deuxième guerre mondiale, ils en sont
en plein pieds et mains liés dans l'ultralibéralisme américain et chaque jour, les décisions de
l'UE sont là pour prouver vers quel modèle de société ils tendent, vers le modèle américain le
plus injuste de la planète où 5% de la population contrôle les 60% des richesses. Le président
Malien IBK croit-il qu'il sera suffisant qu'il verse deux gouttes de larme pour payer l'assassinat
de deux journalistes français dans le nord du Mali ? C'est tout simplement démontrer qu'on n'a
rien compris de l''histoire même de la colonie américaine qu'est l'UE depuis plus de 60 ans. Les
maliens savent-ils que leur situation de nouvelle colonie française vient à peine de
14
commencer ? Le double jeu de la France à Kidal qui débouchera sur la partition du Mali en
deux pays, montre que nous sommes à peine partis pour de nouvelles fables très
enrichissantes que l'idiot racontera demain aux enfants de nos enfants. Et combien d'années
faudra-t-il à la Côte d'Ivoire pour payer à l'Union Européenne et aux USA, leur soutien à
Monsieur Ouattara pour l'issu en sa faveur de la crise ivoirienne de 2011 ?

L'espionnage de la NSA sur les Européens et sans aucune possibilité de réaction significative
de ces derniers nous démontre que l'esclavage comme la pédophilie ne se guérit pas.
Lorsqu'un pays a pratiqué l'esclavage, s'il en a encore l'occasion, il va le répéter. La Russie qui
avait aidé à libérer les pays de l'Europe de l'Est et poursuivi Hitler jusqu'à avoir sa peau à Berlin
en 1945, signifiant la fin de la guerre, n'est plus là aujourd'hui à trop mettre le nez dans les
affaires de ses anciens alliés. Mais pas les États-Unis. La Chine qui a aidé le Vietnam dans sa
guerre contre les USA jusqu'à sa victoire, n'est pas là à prétendre de nommer les dirigeants
vietnamiens. Ces derniers sont mêmes libres de développer toute relation qu'ils veulent avec
n'importe quel allié, y compris les USA. Mais à ce jour, les Européens n'ont pas le droit de dire
le moindre mal des USA. Avez-vous jamais entendu parler de la mafia américaine? bien sûr
que non. Si elle existe, elle est forcément sicilienne, irlandaise ou russe, mais pas besoin de
salir le nom américain. Avez-vous jamais vu un service sur une quelconque télévision
européenne parlant de l'incroyable pollution des villes américaines comme Los Angeles où la
moitié des enfants souffrent de l'asthme, où 17.000 ex-marines qui ont servi le pays dans ses
nombreuses guerres sont des SDF, des clochards ? Racontent-ils qu'aux USA, chaque jour, 22
militaires ou ex militaires se suicident ? C'est tout simplement interdit. Ils ont l'ordre de chercher
tout ce qui peut sembler négatif de la Chine ou de la Russie. Une voiture brûle sur une place
de Pékin, c'est le scoop de toutes les chaînes européennes. Cela frôle souvent le ridicule, mais
le pire c'est qu'ils ne s'en rendent plus compte. La colonisation mentale en 60 ans a fait son
effet. Lors de la guerre de l'OTAN contre la Serbie au Kosovo, je me trouvais en Italie, où je
semblais être le seul à être sidéré que les journalistes de la chaîne publique de télévision, la
RAI, pour parler de cette guerre en pleine Europe, envoyait l'antenne au correspondant à
Washington et c'était la même chose sur les chaînes allemandes, françaises et britanniques.
Lors de la crise syrienne, il a suffit que le président américain tousse plus fort et donne
l'impression d'aller bombarder la Syrie, pour que le président français fasse très vite les
bagages pour l'accompagner sans jamais se poser la question du message russe selon lequel
la Russie aurait riposté en cas d'attaque et qui fera reculer Obama laissant Hollande tout seul
dans son balbutiement stratégique. L’Afrique a-t-elle envie de s'installer comme l'UE dans une
colonisation mentale et économique centenaires avec ses prédateurs de toujours ?

10- CONCLUSION

Dans certains pays africains, il y a des naïfs, souvent même à la tête de l'Etat à qui l'idiot a
raconté une fable à laquelle ils ont cru, et selon laquelle, il faut passer par des sectes
ésotériques pour arriver au pouvoir et le conserver longtemps. Ce qu'ils ne savent pas, c'est
que la secte en question n'est au fond que de l'enfumage pour couvrir l'intense activité
d'espionnage non pas pour renforcer le pouvoir du leader politique, mais pour desceller en
temps réel toutes ses faiblesses afin de mieux le faire chanter chaque fois qu'il n'est pas
suffisamment docile ou que ça le gratte de vouloir un peu d'autonomie.

La société civile peut être très organisée par les intérêts étrangers pour des causes à priori
nobles, mais qui cachent au fond, bien d'intrigues. Je n'ai pas raconté dans cette leçon
comment le syndicat français Force Ouvrière a été créé sur mesure et financé par les services
secrets américains, dans une simple stratégie pour fragiliser le syndicat CGT, coupable d'être
proche du parti communiste français; ou en Italie où le très puissant CGIL parce que de gauche
et ne plaisant pas à Washington parce que se rapprochant de ce Partit communiste qui ne
devait pas aller au pouvoir, s'est tout simplement vu de travers sur sa route deux nouveaux
syndicats, la UIL et la CISL, tous deux liées aux deux principaux partis au pouvoir, directement
15
financés avec l'argent de Washington. Dans la crise qui a opposé en 2011 la FIAT version
Chrysler aux employés, tous les autres syndicats ont dit oui au plan de Marchioni qui vidait la
ville de Turin pour désormais mettre le centre d'intérêt à Detroit aux USA, où la FIAT est
devenue exsangue pour sauver la Chrysler. A l'époque, personne n'avait compris pourquoi
Obama avait préféré plutôt les italiens de FIAT pour la reprise de Chrysler et non les grosses
pointures de l'automobile. Tout simplement parce qu'il savait de pouvoir compter sur deux des
trois principaux syndicats italiens pour démanteler l'industrie automobile italienne avec des
milliers de postes de travail de perdu, afin de sauver les emplois à Detroit, aux USA. Cela
s'appelle le retour de l'ascenseur, même si un peu atypique, puisque l'un doit disparaître pour
sauver l'autre.

Les réfugiés sont peut-être contre toute attente, l'anneau le plus faible de l'organisation politique
et économique de l'Afrique. Chaque politicien africain est un Edward Snowden qui attend son
heure pour chanter, s'il trouvait la route juste pour fuir en Occident. A la différence de Snowden,
c'est qu'il s'agit des gens qui n'ont jamais eu de l'amour pour leur pays. On a vu dans certains
pays des hauts dignitaires, une fois qu'ils sont mis en prison, au lieu de se défendre, envoyer
des secrets d'Etat directement à la presse afin de faire chavirer le navire avec tout le monde
dedans et les journalistes aussi dénués de tout sentiment patriotique, se sont aussi mis à tout
publier. A-t-on vraiment besoin d'espionner les africains ? il suffit de lire les demandes d'asiles
politique de certains africains, pour comprendre que la plupart, toujours convaincus que le
paradis se trouve forcément en Occident, sortent tout ce qui peut salir leurs pays d'origine. Le
malheur veut aussi que ce sont ces mêmes pays qui trop frileux pour contrer les moindres idées
divergentes, font du n'importe quoi, ce qui valide et crédite trop facilement cette manœuvre de
déstabilisation qui démarre avec l'individu qui se présente comme réfugié politique africain à
Paris, à Washington ou à Berne. Dans la crise syrienne, ce sont les réfugiés politiques syriens,
souvent de très hauts gradés de l'armée qui ont fourni avant l'heure la carte de toutes les
installations d'armes chimiques de la Syrie. Ensuite, le Président n'avait d'autres choix que de
proposer lui-même de les détruire, pour enlever tout alibi à ses détracteurs.

Douala le 08 novembre 2013

Jean-Paul Pougala

Ancien Trieur de café robusta à l'âge de 7 ans, à la société française d'égrenage de café dénommé
Gortzounian à Nkongsamba (Cameroun) - Salaire : 35 Francs CFA par semaine (0,05€/semaine)

www.pougala.org pougala @ pougala.org

Prochaines leçons

– N° 65 – Quelles formations sont-elles prioritaires pour l'Afrique du 21ème siècle ? Les principaux
Pîèges des différentes formations. Conférence du 21/11/2013 à 18h à Nuremburg (Allemagne)
– N° 66 – La diaspora est-elle inutile pour la prospérité de l'Afrique ? Résumé de la conférence du
23 Novembre 2013 à Nuremberg (Allemagne) à 14:00'
– N° 67 - Le Cameroun se prépare-t-il à lancer sa propre monnaie? (N.B : pour ne pas entraver le
déroulement normal des événements en cours, cette leçon ne sera disponible qu'en cours pour
les étudiants de Master 2 Banque à ISMA Douala, ensuite dans le tome2 si c'est opportun).

16
ANNEXE

POUR EN SAVOIR PLUS SUR L'IMPLICATION DU MOUVEMENT EUROPEEN DANS LES VIE
POLITIQUE DE L'UNION EUROPEENE, L'EXEMPLE DE LA FRANCE ET DE L'ALLEMAGNE

A- EN FRANCE

A la création, du Mouvement Européen en France en 1949, le premier président et membre


fondateur s'appelle Raoul Dautry. Mais qui est Dautry ? c'est le dernier ministre français de
l'Armement avant l'Armistice. Il occupe ce poste du 20 septembre 1939 au 16 Juin 1940. Cet
ingénieur quitte alors la politique et rejoindra plus tard la résistance et occupe dans le
gouvernement provisoire de De Gaulle à partir du 16 novembre 1944, le poste de Ministre de la
reconstruction et de l'urbanisme et ce jusqu'au 20 juin 1946. C'est donc lui qui est chargé de la
reconstruction de nombreuses villes détruites durant la guerre, comme Le Havre. Il va devenir
ensuite le patron du Commissariat à l’Énergie Atomique. Il meurt brusquement à 71 ans, le 21
Août 1951.

L'année d'après, c'est à dire en 1952, lui succède à la présidence du Mouvement Européen
France René Courtin, professeur d'économie à l'Université de Montpellier de 1930 à 1942,
année où il est révoqué de ses fonctions pour avoir refusé de prêter le serment de fidélité à
Vichy. Il entre alors en résistance et crée le Gouvernement Insurrectionnel de Paris le 20 août
1944. Après la guerre, il deviendra ministre des finances. Membre fondateur du mouvement
européen, pendant 10 ans, il prend sa présidence en 1952 à la mort de Dautry. Il meurt à 64
ans le 6 Mai 1964. A sa place, arrive un certain René Mayer.

René Mayer un homme d'affaire juif passé à la politique à cause des événements de la guerre.
Il a été plusieurs fois ministre : d'abord Ministre des Transports et des Travaux publics dans le
gouvernement provisoire de De Gaulle, à la fin de la guerre, il sera Ministre des Finances du
premier gouvernement Schumann (1947-1948), Ministre de la Défense soit dans le
gouvernement d'André Marie que dans le deuxième gouvernement Schumann, ensuite ministre
de la Justice dans 4 gouvernements différents. Il devient lui-même président du Conseil des
Ministres en 1953. Il va succéder en 1955 à jean Monnet comme président de la CECA
(ancêtre de l'Union Européenne). Il est membre fondateur de Air France. Il va présider le
Mouvement Européen France jusqu'en 1968, pour maladie, avant de s'éteindre 4 ans plus tard
en 1972. A sa place arrive pour une brève transition d'un an Pierre Sudreau.

Pierre Sudreau est à 32 ans en 1951 le plus jeune préfet de France. Il sera 4 fois ministre :
Ministre de la construction dans le dernier gouvernement de la IVème République de De
Gaulle, ensuite avec Debré, mais aussi, Ministre de l’Éducation Nationale de Pompidou d'où il
démissionne en 1962, parce qu'il est contre le projet de voter le président de la République au
suffrage universel. Il pense que le peuple n'est pas suffisamment intelligent pour qu'on lui
soumette une matière aussi complexe que le choix du chef de l'Etat avec autant de pouvoir. Cet
homme qui est à l'origine du lancement du train à Grande Vitesse TGV va présider pendant 30
ans la puissante fédération des industries ferroviaires. pour lui succéder à sa courte présidence
du Mouvement Européen, arrive un certain Gaston Deferre.
17
Gaston Defferre, est député et maire de Marseille de 1944 à sa mort en 1986, avec une brève
interruption entre 1946 et 1953. Plusieurs fois ministre, il est plus connu avec la loi-cadre qui
porte son nom sur la décolonisation de l'Afrique. Ce socialiste est à tel point pro-américain que
lorsqu'il se présente comme candidat à l'élection présidentielle française en 1969, il fait un ticket
avec pierre Mendes France qui deviendrait son vice-président en cas de victoire, alors qu'aucun
texte ne le prévoit. La défaite est cuisante : 5% au premier tour, le pire score du parti socialiste
aux présidentielles.

En 1990 Jean François Poncet ministre des affaires étrangères et secrétaire général à la
Présidence de la République sous Valéry Giscard d'Estaing prend la présidence du
mouvement. Il participe à l'écriture du Traité de Rome de 1957.

En 2005, Pierre Moscovici, ancien vice-président du Parlement Européen, ministre français des
relations européennes, à présent ministre de l'économie et des finances, prend la présidence
du Mouvement Européen en France.

En 2013, le Président est : Jean-Marie Cavada (député européen PPE). Il y a 8 Vice-


présidents : Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des droits des femmes, porte parole et
Benjamine du gouvernement Ayrault depuis le 16 mai 2012, Damien Abad, député européen ;
Denis Badré, sénateur ; Sylvie Goulard, députée européenne ; Catherine Grèze, députée
européenne ; Jérôme Lambert, député, vice-président de la Commission des Affaires
Européennes ; Constance Le Grip, députée européenne ; Jean-Luc Sauron, Conseiller d'État ;
Frédéric Benhaim, membre du Conseil National des Verts, coprésident de l'association
Entreprendre Vert.

B- EN ALLEMAGNE.

Du point de vue de la supposée "démocratie" tant vantée, nous allons nous limiter à analyser la
seule structure du Mouvement Européen Allemand pour vite desceller qu'il s'agit d'une vraie
entorse à un état de droit tel que nous avons enseigné aux enfants sur les bancs de
l'Université. Le cas allemand est encore plus catastrophique parce que c'est une forme de l'Etat
dans l'Etat avec l''implication de tous les secteurs de l'activité économique et politique. Voici par
exemple la composition du comité centrale tel que mentionnée dans le site web du
mouvement :

Annelie Buntenbach (Confédération allemande des syndicats),


Kirsten Lühmann (Fédération des fonctionnaires allemands)
Thomas Ilka (Confédération allemande des chambres d'industrie et de commerce);
Thomas Stammen (Fédération allemande des banques populaires et des caisses nationales du
crédit agricole);
Rainder Steenblock (Alliance 90 / Les Verts),
Michael Stübgen (Union chrétienne-démocrate d'Allemagne);
Ursula Männle (Union chrétienne-sociale),
Oliver Luksic (Parti libéral-démocrate);
18
Frank Zimmermann (Parti social-démocrate d'Allemagne),
Walter Leitermann (section allemande du Conseil des communes et régions d'Europe),
Katharina Wolf (Association des juristes allemands).

Le Secrétaire Général du Mouvement Européen Allemand est Bernd Hüttemann depuis 2003.

Voici quelques présidents du Mouvement européen-Allemand depuis 1949 source : site web du
Mouvement Européen - Allemagne :

1949-1951 : Paul Löbe, SPD, ancien président du Bundestag (premier président du Mouvement
Européen - Allemagne)
1976–1980 : Horst Seefeld, ancien eurodéputé
1980–1985 : Walter Scheel, FDP, Ministre fédéral de la coopération économique de
Adenauer(1961-1966), vice-président du Bundestag(1967-1969), 4ème président fédéral
d'Allemagne (1974-1979), 6ème vice-chancelier (de Willy Brandt), Ministre des affaires
étrangères(1969-1974),
1985–1990 : Philipp Jenninger, ancien président du Bundestag,
1990–1992 : Annemarie Renger, SPD, 5ème présidente du Bundestag (1972-1976), Vice-
président du Bundestag (1976-1990). Très opposé à tout dialogue entre l'OTAN et l'Union
Soviétique d'alors.
1992–1994 : Hans-Dietrich Genscher, FDP, Ministre fédéral de l'Intérieur de Willi Brandt(1969-
1974) Vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères de Helmut Schmidt (1974-1982),
gouvernement qu'il va renverser et apporter les voix de son petit parti à la CDU qui permettra à
Kohl d'arriver au gouvernement où il conserve soir la vice chancellerie que le Ministère des
Affaires étrangères de Helmut Kohl(1982-1992). C'est grâce à ce stratagème qu'il va rester au
pouvoir et cumuler ces 2 postes pendant 18 ans
1994–1998 : Rita Süssmuth, CDU, 10ème présidente du Bundestag(1988-1998), Ministre
fédérale de la jeunesse, de la famille des femmes et de la santé(1985-1988)
1998–2000 : Wolfgang Thierse, SPD, 11ème président du Bundestag(1998-2005), Vice-
président du Bundestag (2005-en cours)
2000–2006 : Monika Wulf-Mathies, SPD, membre de la Commission européenne(1994-1999),
Durant ces 5 ans, elle est chargée de la politique régionale et de la cohésion dans la
commission Jacques Santer. En 1999 toute la commission européenne démissionne à cause
de nombreuses fraudes et corruptions.
Depuis 2006 : Dieter Spöri, SPD, ancien ministre de l'économie, pendant 9 ans, il représente la
société Daimler AG auprès du Gouvernement fédéral allemand (1999-2008). Il devient Ministre-
président adjoint et Ministre de l’économie État fédéré du Bade-Wurtemberg(1992-1996).

Jean-Paul Pougala 8/11/2013

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Leçon de Géostratégie Africaine n° 63

LA MICRO-INDUSTRIE : CHEMIN OBLIGE VERS LA POSPERITE DE L'AFRIQUE

de Jean-Paul Pougala 07/10/2013

L'Afrique est un continent qui importe l'essentiel de sa consommation, dans pratiquement


tous les secteurs, ce qui est une véritable aberration. Les industriels africains sont pour la
plupart tournés vers une position d'auxiliaires de l'économie européenne. Ce qui rend la
balance commerciale entre l'Afrique et l'Europe déficitaire depuis des décennies. Le
modèle économique de rente qui a été laissé et construit à la fin de l'occupation coloniale,
reste en vigueur alors qu'il est complètement au détriment de l'Afrique.

Durant 100 ans d'occupation coloniale de l'Afrique par l'Europe, il était interdit aux
nationaux africains d'être de vrais protagonistes dans la vie économique du pays.
Aujourd'hui, les choses n'ont pas beaucoup changé. Les intellectuels ont hissé drapeau
blanc et ont presque tous choisis de recevoir des ordres plutôt que d'en donner. Ils ont
choisi d'être des salariés, exactement comme durant les 100 ans d'occupation coloniale et
non des patrons.

Lorsqu'on regarde le classement des plus grandes fortunes en Afrique, cela saute aux
yeux que ceux qui sont les plus riches, sont inévitablement ceux qui n'ont pas fait de
longues études. D'un côté, cela s'explique du fait qu'ils ont été le moins exposés à la
manipulation mentale qui se fait aujourd'hui à travers le modèle d'éducation, un modèle
complètement tourné vers le dénigrement du continent africain et l'embellissement de tout
ce qui peut être apparenté à l'Europe et ce, de la part même des éducateurs africains.

Un voyage à Paris ou à Londres pendant les congés est comme un vrai pèlerinage, plutôt
qu'un retour au village, considéré comme étant exotique, puisque l'Afrique est souvent à
tel point abrutie qu’ils considèrent leurs propres pays où ils vivent comme l'étranger, leur
vraie patrie de cœur étant bien sûr en Europe.

D'un autre côté, cela répond à une tendance mondiale. Selon le magazine américain
Forbes dans son classement des 793 milliardaires que comptait le monde en 2010, les 2/3
provenaient des familles plutôt pauvres et surtout, n'avaient pas continué les études au-
delà de 14 ans. L'explication réside dans ce que j'écrivais dans la leçon 62, c'est que plus
on avance dans les études, et plus on tombe facilement dans le piège de gagner l'argent
très vite, sans transpirer et donc, d'être des salariés, or le salarié est le seul opérateur
économique qui, chaque mois, consomme ou détruit pratiquement tout son capital et donc,
mois après mois, années après années, il se retrouve dans un perpétuel
recommencement ; alors que l'entrepreneur est plutôt dans une logique de renoncement,
de privation, se contentant de ne consommer que le profit et non le capital. Et c'est ce qui
va expliquer que sur la liste des milliardaires dans le monde, on trouvera des gens qui ont
quitté l'école à 14 ans, mais pas de médecin, d'avocat ou de notaire dès lors qu'ils sont
restés dans des activités qui garantissent un revenu certain, mais qui, revers de la
médaille, ne permettent pas des revenus extraordinaires. Nous verrons à la fin de cette
leçon quelques exemples de ces milliardaires partis de moins que rien.

Mais pourquoi les riches africains, comparés aux riches du monde, sauf quelques
exceptions, sont plutôt dans le rang des pauvres ? 1
Lorsqu'on analyse de plus près la constitution des fortunes nationales, on se rend compte
malheureusement que la part des nationaux est marginale, très souvent liée au
commerce, c'est à dire à la spéculation et non à l'industrie, à la création effective de
richesse. Pendant des années, j'ai installé des usines dans toute l'Afrique. Ce qui m'a le
plus marqué pendant presque 15 ans d'activité sur le continent africain était que mes
clients étaient surtout des entreprises multinationales ou des étrangers, pour la plupart,
européens, iraniens, indiens, libanais, mais rarement africains, que ce soit dans la chimie,
l'agroalimentaire ou l’industrie pharmaceutique.

Les nationaux africains sont complètement hors-jeu, avec souvent quelques exceptions au
Nigeria et au Cameroun. J'avais aussi remarqué une autre division de l'Afrique sur les
nationalités des propriétaires des usines. Dans les pays d'Afrique francophone les
industries appartenaient à près de 90% aux ressortissants français et belges, dans
l'Afrique lusophone, les industriels étaient à majorité des Portugais et dans l'Afrique
anglophone, ce sont les Britanniques qui se taillent la part du lion. Mais un élément m'avait
marqué : Chaque ex-colon s'accompagne d'une sorte de classe intermédiaire de certaines
nationalités, ses ex-colonies hors d'Afrique. Ainsi, En Côte d'Ivoire et au Sénégal, on aura
une forte communauté libanaise parmi les industriels, au Kenya, en Ouganda ou en
Tanzanie, ce sont les Indiens qui vont secondés les Britanniques. En Afrique lusophone,
ce sont les Brésiliens qui accompagnaient les industriels portugais. Mais les Africains
étaient toujours absents de l'industrie, c'est à dire, absents de là où le patrimoine se forme
sur des bases solides pour parcourir plusieurs générations d'héritiers, pour durer des
siècles.

POURQUOI CETTE PHOBIE DES AFRICAINS POUR L'INDUSTRIE ?

Il existe à mon avis une manœuvre de manipulation des Africains de la part des
Européens qui a beaucoup marché. Et elle consiste en un vrai enfumage élitiste consistant
à une véritable mystification du secteur industriel. On a fait croire aux Africains que le
secteur industriel était trop compliqué et exigeait tellement de capitaux. Ce qui n'est pas
vrai. L'industrie est juste une autre façon de penser et non penser plus.

Cette manœuvre s'est accompagnée aussi par des comportements du secteur financier et
bancaire pour dissuader les Africains de s'impliquer dans l'industrie. Pour bien le
comprendre, il faut se déplacer dans les colonies françaises de la Réunion, Guyane et de
la Martinique. Dans ces colonies, la classe intermédiaire des Indiens ou des Libanais sur
le continent africain, ici, est représenté par les Métis. Oui, vous avez bien compris, les
Métis. Nous sommes dans l'odieux système de l'apartheid sud-africain qu’officiellement
tous manifestent la proximité avec la bataille de Mandela, mais sur les faits, les Noirs sont
exclus. Ce qui m'avait le plus choqué dans ces colonies, c'était le fait que des Noirs qui
présentaient un bon projet industriel avec les garanties nécessaires à leurs banques se
voyaient découragés d'y penser et à sa place on leur proposait de l'argent pour financer
une voiture tout terrain 4x4 ou la dernière berline allemande. Des crédits disponibles pour
tout, sauf les moyens de production de richesses.

QUELLES SOLUTIONS ?

Si les banques, qui toutes appartiennent au système jouent contre l'entrée des Africains
dans le secteur industriel, comment peuvent-ils contourner cet obstacle pour conquérir
leur part du gâteau ? Il faut commencer par la démystification du secteur industriel et
ensuite faire fonctionner le cerveau pour entrer dans ce secteur, même sans capitaux. Et
nous allons voir comment.

DEMYSTIFICATION

Lorsqu'on pose la question aux opérateurs économiques en Afrique de savoir ce qu'est


l'industrie, la plupart d'entre eux répondent qu'il s'agit d'une grande usine qui emploie des
centaines d'employés et dispose de dizaines de machines, de voitures et qui coûte des
millions d'Euros, des milliards de Francs CFA. Ce qui est faux.

L'industrie ne se définit pas par rapport à son capital ou à la quantité de son personnel,
mais à l'objet de son existence. Le dictionnaire définit l'industrie comme : « un ensemble
d'opérations qui concourent à la production de la richesse par la transformation des
matières premières ».

Tentons de décrypter sur le plan économique cette définition et commençons par la


dernière partie : « transformation de matières premières ». Transformer la matière
première peut se faire même sans machine. Ici, il s'agit de présenter sur le marché un
produit qui ne soit plus dans sa forme originale, primaire, dans son conditionnement
naturel. Sur le plan pratique, si vous récoltez le maïs aux champs, vous le cuisinez et le
servez à vos clients, nous sommes en face d'une industrie. Parce que vous avez effectué
une opération de transformation.

A l'origine, ce maïs n'est pas cuit. Le seul fait de le cuire et de le proposer sur un marché
qui l'accepte, est ce processus qu'on appelle en économie : « la création de la richesse »,
parce que votre action a ajouté de la valeur au maïs initial. Et cette valeur est reconnue
par des clients potentiels prêts à payer quelque chose en plus pour l'acheter et c'est ce
quelque chose en plus qu'on appelle « la plus-value ». À ne pas confondre avec le
« profit » qui lui est présent partout, même dans le commerce tout court ou dans la pure
spéculation financière.

Si votre maïs plaît à toujours plus de monde, la marmite et votre cuisine où vous avez
démarré ne va plus suffire. Il vous faudra un local plus grand. Au début vous étiez le seul
employé, pour cuire et livrer toujours plus de clients et en même temps cuisiner ;
maintenant, vous seul ne suffisez plus. Il faut recruter de nouveaux collaborateurs.
Ensuite vous vous rendez compte qu'il est bête de vous limiter à quelques fournisseurs de
maïs qui ne respectent pas leurs engagements alors que vos clients vous attendent. Vous
comprenez donc que vous avez besoin de vos propres plantations de maïs, avec un
nouveau personnel pour s'en occuper convenablement et vous livrer selon les délais bien
précis correspondant à vos exigences.

Ensuite vous voudrez être présent sur le marché toute l'année, c'est-à-dire, pendant 12
mois et non plus juste 2-3 mois. Alors, vous ne vous contentez plus de la pluie pour
arroser votre champs, mais vous l’irriguez afin d'avoir 3-4 récoltes par an.

Les salaires que vous verserez à tous ces collaborateurs concourent à la création effective
de richesse, parce que non seulement vous donnez une plus-value à un produit, mais tous
les salaires versés permettront d'acheter des produits, d'envoyer des enfants à l'école,
d'hospitaliser des malades etc. Vous seuls, avec votre idée initiale de maïs aurez réussi à
faire bouger et vivre tout un monde. C'est comme ça que naît une industrie et c'est comme
ça que les 2/3 des milliardaires du classement de Forbes ont commencé.

POURQUOI CONVERTIR LES PETITS COMMERCANTS EN INDUSTRIELS N'EST PAS


UNE FOLLIE ?

Cette idée m'est venue en étudiant avec attention la biographie des plus grands
milliardaires dans le monde. Trois choses m'ont très vite touché :

 PAUVRETÉ : la grande majorité des milliardaires que le monde compte étaient des
pauvres avant. Mais ce qui est intéressant n'est pas de le découvrir, mais plutôt de
comprendre pourquoi un pauvre aurait-il plus de chance de devenir milliardaire
qu'un nanti ? Tout simplement parce qu'ayant connu la misère, il n'est pas dans la
compétition inutile de voir qui a le bateau le plus long, le jet privé le plus beau ou le
château avec le plus grand nombre de chambres. Ensuite parce que lorsqu'un
pauvre refuse la misère, et se bat pour en sortir, l'exercice qu'il est obligé de faire
pour sortir du trou et remonter la pente abrupte est comme un entraînement pour
un marathon qui, débuté pour lui depuis l'enfance, le place nécessairement en
situation d'avantage incontesté, devant d'autres concurrents qui auront démarré
leur entraînement, leur marathon, 20 ans plus tard. Et refuser la misère, c'est avant
tout refuser la fatalité, c'est refuser de croire que notre bonheur ou notre malheur
dépend forcément d'une force invisible hors de notre contrôle. Refuser la fatalité,
c'est avoir confiance en soi-même et l'envie d'y arriver, coûte que coûte.

 L'ORIGINALITÉ : C'est en étudiant les éléments qui ont porté chacun de ces
milliardaires au succès, à la gloire économique, qu'on se rend vite compte qu'ils ont
tous des similitudes, ils ont tous quelque chose en commun qui manque aux
Africains pour suivre la même route. Et la première condition pour passer de la
pauvreté à cet état, ce n’est pas les heures de travail dédiées pour y parvenir, ce
n'est pas l'argent investi, c'est l'originalité de l'idée de départ. En Afrique, on a
souvent l'impression que les gens ont peur d'utiliser leur cerveau pour réfléchir,
pour inventer de nouvelles solutions. On démarre une affaire non pas parce qu'on
s'est regardé autour pour comprendre les manquements, les problèmes nécessitant
des solutions à inventer. Non, rien de tout ça. On démarre le plus souvent une
initiative d'entreprise parce qu'on a vu le voisin faire, parce qu'on a vu au journal
télévisé, parce qu'on a lu dans un journal, parce que tout le monde en parle. Ce
qu'ils ne savent pas, c'est qu'on ne s'enrichit jamais avec l'idée de monsieur tout le
monde. Les Africains ont une fâcheuse tendance à se comporter comme des
moutons. Lorsqu'en 1985, je choisis d'aller étudier en Italie, c'est surtout parce que
je ne voulais pas suivre la vague, tous les étudiants avaient seulement une
destination : aller étudier en France. Et puis la mode était les USA, ensuite, l'Italie.
Lorsqu'on observait les filières suivies par les étudiants, à 90% ils n’étudiaient que
2 facultés : médecine et pharmacie. Au point où dans les années 90, c'est le
Docteur Muna, président de l'ordre des médecins qui avait tiré la sonnette d’alarme,
pour supplier les parents de ne plus envoyer leurs enfants étudier en médecine,
parce qu'il y avait pléthore de médecins, sans les hôpitaux pour les accueillir tous.
Voilà le genre de comportement de suivistes qu'ont les Africains depuis le niveau
élevé des intellectuels jusqu'au niveau des entrepreneurs. Alors que pour s'en
sortir, il faut savoir faire la différence et non suivre la vague.

 PATRIOTISME : Il y a quelque chose qui caractérise les plus grands milliardaires du


monde, lorsqu'on lit leurs biographies : ils aiment tous leur pays. Je sais que
quelqu'un dira que lui aussi aimerait son pays s'il devenait milliardaire. La différence
est que si vous détestez votre pays, si vous vous réveillez chaque matin convaincu
que si vous n'avez pas d'argent, c'est forcément la faute des politiciens, de l'État,
des Bassa, Baoulé, Bétis, Bamiléké, Haoussa, Malinké, Fang, Bantous etc. vous
êtes durablement installés dans une logique défaitiste et il ne peut pas y avoir de
miracle pour vous sortir de votre trou. Si par contre vous avez réussi à cultiver un
sens aigu de l'amour de votre village, de votre pays, vous vous sentirez pousser
des ailes pour réaliser des prouesses afin de prouver que votre pays est aussi
devant. C'est cette condition qui nous pousse à préférer ceux qui sont déjà acquis à
la « Géostratégie Africaine », parce qu'ils sont déjà dans une logique de recherche
de la réussite et prêts à attribuer à eux-mêmes les raisons de leurs défaites et non
au monde entier.
 L'HUMILITÉ : Il existe des parvenus dont les pieds ne touchent plus le sol à peine
ils ont l'impression d'avoir quelque chose de plus que les autres. Dans le monde de
l'entreprise, ce qui m'a toujours touché c'est de constater que les riches, les vrais
milliardaires pour la plupart, surtout ceux partis de zéro, sont les personnes les plus
humbles de la planète. Parce que le fait d'avoir touché le fond est le plus grand
enseignement sur la condition humaine qui n'est que vanité. Le plus grand riche
d'Espagne Amancio que nous verrons plus bas, continue encore aujourd'hui à aller
dîner tous les jours avec ses employés, assis aux mêmes bancs, mangeant le
même repas. Seul son âge permet aujourd'hui de le distinguer, mais il y a 30 ans,
personne ne pouvait en entrant, savoir qui était le patron. Sa dernière interview à
une télévision remonte à 2001. L'homme est d'une discrétion incroyable.

QUELQUES MILLIARDAIRES QUI PEUVENT NOUS INSPIRER (chiffres : 2010)

1- LEONARDO DEL VECCHIO : Italien, 76 ans, (Il est né à Milan le 22 Mai 1935), 71 ème
fortune mondiale selon Forbes et 54 ème selon l'Agence Bloomberg avec 6,3 milliards de
dollars de revenu annuel et 15,3 milliards de chiffre d'affaires de ses entreprises.
Deuxième plus riche d'Italie, derrière Ferrero (chocolat Kinder) et devant PRADA.

5 mois avant sa naissance, son père décède. Il arrive au monde dans une condition de
misère déplorable, parce qu’ qu'avec la mort du père, la mère doit gérer toute seule 4
enfants. Et sa mère qui n’a même pas assez d’argent pour faire manger suffisamment
tous ces enfants est obligée de le placer en orphelinat, en espérant qu'un riche viendrait
l'adopter afin qu'il connaisse autre chose que l’atroce misère familiale dans le Milan de la
Seconde Guerre mondiale où il manque de tout, surtout de pain. Mais personne ne voudra
du petit Del Vecchio. Il restera ainsi à l'orphelinat Martinitt de Milan jusqu'à l'âge de 14 ans.
C'est l'âge légal pour travailler. Les sœurs catholiques qui l'ont élevé décident de l'envoyer
dans une usine de Milan où il est fait apprenti. L'usine fabrique des pièces de rechange
pour l'automobile et la lunetterie. Le jeune garçon, qui préfère de loin le travail à l'usine à
l’orphelinat, travaille aussi assidûment que possible. Alors le propriétaire décide de
l'envoyer à l’Académie des Beaux-Arts de Brera, au n° 28 de la rue Brera à Milan pour
apprendre à dessiner et graver.

A la fin de sa formation, le jeune apprenti rentre à l'usine où son salaire est augmenté. En
1958, Del Vecchio, n'a pas beaucoup d'argent, mais ne veut plus être salarié. À Milan la
location coûte trop cher. Il décide alors d'aller dans un petit village de Belluno appelé
Agrodo où il ouvre son premier atelier, où il dessine, fabrique et vend lui-même ses
montures de lunettes. Il n'a pas d'argent pour recruter un employé pour l'aider et donc, il
démarre tout seul et réalise seul toutes les étapes.

En 1961, c'est la naissance de Luxottica (optique de luxe). Les frais non élevés de location
lui permettent d'être tranquille sur le plan des coûts. Del Vecchio sait bien que s'il a
l'avantage de payer peu de frais de location, en revanche, il n'a pas beaucoup de clients
dans un si petit village. Son coup de génie consiste de transformer ce qui à première vue
est un handicap en avantage. Comment ?

Il se rend à Milan, à Via Monte Napoleone, les Champs-Élysées de Milan où sont


représentées tous les plus grands magasins de luxe. Il veut bien rivaliser avec toutes ces
grandes marques, mais il n'a même pas les moyens d'avoir une seule boutique à Milan. Et
c'est ici que la formation limitée laisse place au génie. L'École enseigne la confrontation, la
guerre. S'il avait fait des études commerciales ou de marketing, il aurait tout simplement
appris que sa survie dépend de la mort des concurrents. Mais il n'a pas dans la tête trop
de stratégies de marketing. Il décide alors de jouer petit, de se faire tout petit. Il doit
répondre à la question : comment être présent à via Monte Napoleone sans argent ? La
réponse est toute trouvée :

Il recopie les noms de toutes les marques présentes à cette avenue et va voir ses
concurrents qui les possèdent, à qui il présente ses réalisations et leur propose tout
simplement de collaborer afin qu'il reproduise ses collections pour eux, avec leurs
marques. C'est cette technique qu'il va utiliser pour se développer petit à petit et au final,
aujourd'hui, son entreprise qui a été cotée à la bourse de New York en 1990 avec le code
LUX, produit pour le compte de nombreuses marques prestigieuses comme : Brooks
Brothers, Bulgari, Chanel, Dolce & Gabbana, Emporio Armani, Giorgio Armani, Paul Smith,
Prada, Ralph Lauren, Tiffany & Co., Versace etc... Elle est propriétaire d'une dizaine de
marques, dont les plus prestigieuses sont : Persol, Ray-Ban, Vogue-Eyewear, selon les
chiffres au bilan de 2008, Luxottica comptait un total de 6 250 boutiques dans 120 pays,
se consolidant comme le premier producteur mondial des lunettes, et son propriétaire parti
de rien, comme la deuxième fortune d'Italie.

2- AMANCIO ORTEGA : Espagnol, Amancio est né le 28 mars 1936. Fils d'un cheminot, il
est obligé de quitter l'école à 14 ans, parce que son père n'a pas d'argent pour payer ses
études. Il va donc travailler dans une boutique de textile comme coursier. Il donne des
coups de main pour mettre un bouton, faire un ourlet, coudre une fente... Pendant 13
années, il observera le magasin de luxe et le comportement des riches qui le fréquentent.
Il comprend qu'il y a une faille : le magasin n'a pas beaucoup de clients, tout simplement
parce que les riches ne sont pas aussi nombreux que la population.

En 1966, il épouse Rosalia Mera, qui n'a que 22 ans et a quitté l'école à l'âge de 11 ans
pour manque d'argent. Et depuis ses 13 ans, elle est couturière dans une entreprise de sa
ville natale, La Corogne. Les deux amoureux vont vivre dans la plus grande misère
pendant 7 ans, puisqu'ils n'ont aucun diplôme, ils sont tous les deux classés comme des
apprentis. Jusqu'en 1973 lorsqu'ils en ont marre. Ils vont claquer la porte et lancer leur
propre affaire. Ils se partagent les taches. Amancio, qui était coursier dans l'autre société,
fera le commerce et Rosalia Mera restera à la maison où elle coudra les vêtements dans
un angle de la maison, avec leur propre marque : sur les habits, que Rosalba coud,
dénommée : GOA. C'est le nom du mari, mais à l'envers : Amancio Ortega Gaona.

Deux ans après, ils ont épargné assez d'argent pour louer leur première boutique et c'est
en 1975 que la boutique va prendre le nom de Zara. Le coup de génie du couple c'est de
démocratiser les habits de luxe. Et ça marche. Ils vont commencer par les peignoirs avant
de s'attaquer à la caisse : les robes pour femmes.

Aujourd'hui, Amancio est le plus riche d'Espagne avec une fortune estimée à 31 milliards
de dollars, 7ème fortune mondiale. L'homme est réputé très discret. Sa fille Marta qui doit
bientôt hériter de tout ça a été formée de manière étrange : avec un faux nom, elle a été
pendant des années simple vendeuse au comptoir d'une des 2 000 boutiques du groupe
de son père. Et pendant tout ce temps, devait apprendre à se débrouiller avec son salaire
que son supérieur lui versait chaque mois, sans se douter qu'il avait affaire à sa patronne
de demain. En 2011, son groupe Inditex qui contrôle déjà 10 magasins à New York, va
faire une acquisition qui va faire parler les journaux : 3600 m2 de boutique au cœur de
Manhattan pour 324 millions de dollars.

Rosalia Mera, qui était classée comme 3 ème fortune d'Espagne et considérée par Forbes,
comme la self-made woman la plus riche du monde avec 4,5 milliards de dollars (195 ème
fortune du monde), nous a quitté le 15 août 2013 à l’âge de 69 ans, suite à un arrêt
cardiaque dû à une attaque cérébrale, jeudi 15 août 2013 vers 20h30 à l'hôpital San
Rafael de La Corogne.

3- OPRAH GAIL WINFREY : Oprah nait le 29 janvier 1954 dans le quartier le plus pauvre
de Kosciusko dans l'État du Mississippi aux États-Unis, d'une grossesse non désirée entre
deux adolescents qui étaient à leur toute première expérience sexuelle. Elle est
immédiatement abandonnée auprès de sa grand-mère par sa mère encore adolescente,
qui prend aussitôt le chemin de l'exil vers le Nord des États-Unis, vers Chicago où pour
permettre de nourrir sa fille devient domestique de maison. La grand-mère, très religieuse,
lui donne le nom de Orpah, tiré tout droit de l'ancienne bible hébraïque, le Livre de Ruth.
Mais c'est la sage-femme qui va inverser la place du « R » pour en faire Oprah. Mais
pourquoi la grand-mère voulait ce nom des plus inconnus ?

Le Livre de Ruth nous raconte ceci : Pour fuir la famine, le couple Elimélech et Naomi ont
quitté leur pays, la Judée pour s'installer à Moad où ils ont deux fils : Malchon et Chiljon.
Ils ont deux épouses : Ruth et Orpah. Les deux frères meurent ensemble.
Naomi demande alors aux deux belles filles de rentrer ensemble en Judée. Orpah refuse
et devient une sorte de tête brulée, alors que Ruth accepte et elle y rencontrera un homme
dénommé Booz qu'elle épouse avec la bénédiction de Naomi. C'est pour cela qu'il va
raffler tout l'héritage d'Elimélech, (puisque la femme n'hérite pas). Avec Ruth, ils auront un
enfant Obed, ce dernier enfantera Jessé et ce dernier sera le père du roi David, le grand
patriarche du peuple d'Israél. Et d’Orpah la rebelle, devenue vagabonde, plus aucune
nouvelle. C'est peut-être le destin que la grand-mère voyait pour la petite Oprah. Mais les
choses vont aller tout différemment. Et comment ?

Oprah reste pendant ses 6 premières années chez sa grand-mère, qui vivant dans une
misère extrême, n'a même pas l'argent pour lui acheter des vêtements. Alors, elle a une
idée : prendre les vieux sacs de pommes de terre pour coudre les robes de la petite
Oprah. Mauvais choix. Cette prouesse artistique de la grand-mère va transformer sa petite
fille en objet de risée de tout le quartier. Humiliée à cause de sa misère et sans amie, elle
va se refermer sur elle-même avec sa poupée à qui elle parle toute la journée. La poupée
ne pouvant répondre, elle parle pour elle et parle pour la poupée. Et c'est exercice de
locution et d'articulation de la voix dès l’âge de 3 ans sera le vrai joker d’Oprah, qui après
avoir travaillé dans les épiceries pour payer ses études, va plutôt se tourner vers la radio
où elle parle comme une pro, jusqu'à son premier programme de télévision nationale.
Oprah a une émission moribonde l'après-midi où l'audience dégringole depuis et elle va
doubler son score en peu de temps. Très vite, elle va refuser le contrat qui le liait à son
premier producteur, pour être sa propre patronne et produire elle-même ses émissions.
C'est ce qui fera d'elle la toute première self-made woman la plus riche du monde selon le
magazine Forbes avec une fortune évaluée à 2,7 milliards de dollars en 2011.
Avant d'en arriver là, elle a vraiment vu de cru et de cuit dans sa vie.

Sans père, qu'elle ne connaît pas, ni mère, à la recherche de sa propre survie, Oprah
habite chez un oncle où elle est violée dès l’âge de 9 ans par 3 hommes : son cousin, son
oncle et un ami de la famille. A 13 ans elle est enceinte. Elle va accoucher d'un garçon à
l’âge de 14 ans. Cet enfant va mourir peu de temps après. A 18 ans, elle tombe
amoureuse de son camarade du lycée Anthony Otey. Les deux ont prévu de se marier. Et
le jour de la Saint Valentin, c'est Oprah qui a préparé la surprise pour lui. Elle lui explique
que pour elle, l'amour est un luxe qu'elle ne peut pas se permettre, parce qu'il faut qu'elle
lutte pour survivre. Et que pour cela, elle ne trouvait aucun espace à l'amour. Mais comme
le raconte ce dernier avec ses propres mots, « Elle m'a dit qu'elle allait me quitter parce
qu'elle n'avait pas de temps pour une relation amoureuse. Nous nous sommes assis là et
avons pleuré. Elle a brisé mon cœur. »

Comme Del Vecchio et Armancio, Oprah a apporté l'originalité à son spectacle : alors que
les télévisions n'invitaient que des gens célèbres, Oprah a commencé à inviter les gens
normaux, les parfaits inconnus venant des coins les plus reculés des USA. Et les
spectateurs se sont vite identifiés à ces personnages. D'où le succès de son show qui est
arrivé à un record de 100 millions de téléspectateurs pour une émission aux USA.

QUELLES LEÇONS POUR L'AFRIQUE ?

En Afrique, on est fier d'afficher qu'on est docteur, professeur, médecin, avocat, notaire
etc. Lorsque je signe mes textes : Ex-vendeur d'arachides, ex-pousseur, ex-docker, ex-
photographe ambulant etc. il y a des gens qui sont mal-à-l'aise. Mais mon vrai message
est celui des 3 personnages que je viens de citer et c'est-à-dire que ce n'est pas parce
qu'on est aujourd'hui pousseur qu'on va le rester, ce n'est pas parce qu'on est benskineur
aujourd'hui qu'on va le rester. Au contraire, ceux qui ont souffert, pour peu qu'ils ont pris
conscience de la laideur, de la souffrance et de la misère, sont mieux portés à réussir que
les autres. Parce que la route vers la réussite est comme une revanche contre les
adversités passées de la vie. On est obligé de réussir parce qu'on a trop de comptes à
régler avec tous ceux qui nous ont fermé la porte un jour, tous ceux qui nous ont piétinés,
tous ceux qui nous ont craché dessus. La réussite s'impose pour nous donner la joie
d'envoyer balader tous ceux qui ont dit un jour que nous étions des nuls, des bâtards, des
orphelins et comme on me l'a dit un jour, des cafards.

Les Africains ont la fâcheuse habitude de croire et de faire croire qu'ils sont les seuls au
monde qui souffrent. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que dans le monde entier les gens
souffrent, il y a des drames humains, liés à la mort d'un proche, mais aussi à des
événements qui mettent à rude épreuve la solidité des couples, des familles. Mais devant
tout cela, il y a ceux qui abdiquent et ceux qui refusent la fatalité. La question la plus
importante à se poser aurait dû être pour les pays africains : lorsque je vais mendier à des
Européens ou Américains, comment me trouvent-ils ? RIDICULES. Oui, vous l'avez bien
lu, à leurs yeux, nous sommes ridicules. Parce que lorsque devant la misère, nous
déléguons nos charges à une autre personne et sans vergogne, aux yeux de cette
personne, nous ne mériterons jamais de respect, parce que nous sommes minables par
de tels comportements. Surtout qu'habituellement, ce sont les pays qui ont leurs propres
pauvres et qui ne savent pas comment venir à bout de la misère domestique qui ont ce
genre de comportement. Ou alors, ce sont des pays surendettés et qui ne savent pas
comment faire pour rembourser leur dette et ne plus en avoir. Il y a quelques années, dans
le cadre d'une relation professionnelle avec une ambassade à Yaoundé, au Cameroun,
mon interlocuteur m'avait montré une pile de dossiers faits de demandes d'aide financière
provenant des partis politiques camerounais. J'avais été très choqué parce que lorsqu'un
parti politique écrit à une ambassade étrangère pour demander de l'argent, c'est que ce
parti est en train d'offrir ses services de vendre le pays s'il a le pouvoir. Au-delà de cette
indignation dont les moins avertis ne peuvent pas comprendre la gravité, il reste un fait :
les Africains pour la plupart ont accepté la misère, la soumission. La preuve est le fait que
même l'école forme plus les jeunes Africains à recevoir les ordres qu'à en donner. C'est ce
qui va expliquer que décrocher comme on dit, un emploi bien payé mérite souvent une
célébration par tout un village. Mais si vous posez la question de savoir : que signifie
« bien payé » ? Vous vous rendrez compte que nous ne sommes pas encore sortis de
l'auberge. Et nous n'avons pas encore touché le fond du puits. Il y a des intellectuels
africains qui croient que les ambassades des pays européens ou nord-américains en
Afrique sont au-dessus de leur président de la république. C'est le sommet de la stupidité
humaine. Certains vont jusqu'à contester ou protester auprès des ambassades
occidentales en Afrique les attributions des marchés publiques par les autorités de leur
propre pays. C'est en tout cas ce que j'ai découvert en tombant sur une correspondance,
datée du 16 Mars 1998 et signée de la main du premier secrétaire de l'Ambassade des
États-Unis d'Amérique à Yaoundé, Liam J. Humphreys répondant à un Camerounais en
ces termes :

«L’Ambassadeur Twining m'a chargé de répondre à la lettre que vous lui avez adressée le
3 février 1998 et dans laquelle vous lui avez fait part de vos difficultés à faire adopter vos
projets par le Gouvernement camerounais.
Je vous remercie de votre lettre et de la confiance que vous placée en notre Ambassade.
Je vous informe avec regret qu'en tant que mission diplomatique, l'Ambassade des États-
Unis n'intervient pas dans le processus d'attribution des marchés au Cameroun. »

Cette lettre d'un intellectuel camerounais à une ambassade étrangère dans son pays est
la preuve même que non seulement nous n'avons pas pris le temps de bien apprendre les
règles du jeu, mais pire, nous ne savons même pas à quel jeu on nous a invité à jouer
depuis l'esclavage jusqu'aujourd'hui, en passant par la colonisation.

La formation d'une semaine que nous nous proposons de dispenser à partir du mois de
Janvier 2014 sert à ouvrir les yeux de nos jeunes face au jeu dans tous ses contours
avant même de toucher ses règles qui sont bien évidemment truquées et comment faire
pour tirer avec, son épingle du jeu.

Nous n'aurons pas de milliardaires sortis de nos rangs, mais nous voulons tout au moins
viser les hautes cimes pour ensuite atteindre au moins les petits sommets.

Le Cameroun, à l'image d'une bonne partie de l'Afrique est en train de devenir un émirat
pétrolier très riche. Si rien n'est fait dès aujourd'hui pour former nos jeunes à la création de
la richesse, pour leur permettre d'accompagner convenablement les bouleversements
économiques qui arrivent, nous risquons de nous retrouver dans des situations
paradoxalement déplorables qu'on a vues ailleurs comme au Qatar, à Barhein où en
Arabie Saoudite où le flux énorme d'argent du pétrole n'a fait profiter qu'à une poignée
d'individus, tous appartenant à la famille royale, les seuls qui ont été formés à maîtriser
certains rouages de l'économie moderne en présence de tant d'argent, alors que le peuple
continue de compatir dans la misère.
CONCLUSION :

FORMATION EN GEOSTRATEGIE AFRICAINE D'UNE SEMAINE SUR LE THEME :


INVENTER LES INDUSTRIES AFRICAINS DE DEMAIN.

À partir du mois de Janvier 2014, nous démarrons une série de formations réservées aux
membres des différents clubs de « Géostratégie Africaine » éparpillés sur le territoire
camerounais. Le défi est de transformer des vendeurs à la sauvette, des moto-taximen en
industriels, en décortiquant et rendant accessible à cette couche de population, la culture
industrielle. Nous avons ciblé des secteurs qui ne nécessitent pas d'un grand capital de
départ, pour lesquels nous avons collecté des secrets de fabrication, des brevets, mis au
clair les enjeux internationaux, les pièges à éviter etc. Nous parlerons des projets
industriels viables au Cameroun à démarrer avec 1 million de Francs CFA de capital, 5
millions et 10 millions. À première vue, ce défi peut sembler fou ou inutile. Mais il ne l'est
pas, et pour les motifs que nous verrons en cours.

Nous débuterons avec une semaine de cours à Douala et suivie par une autre semaine à
Yaoundé. Cette première édition sera réservée à tous ceux qui ont déjà des notions
élémentaires de géostratégie, inscrits dans l'un des nombreux clubs des deux villes, ou
ceux qui ont déjà assisté à l'une de mes nombreuses conférences en terre camerounaise.
Vous n'avez besoin de rien faire. Nous avons tous vos noms, c'est nous qui vous
contacterons. Mais si vous n'avez pas été contacté avant la fin du mois d'Octobre, merci
de nous le signaler en précisant la date de votre inscription à l'un de nos clubs, ce qui
vous donne le droit de participer à cette première édition. Ce choix est dicté par la
nécessité de former ceux qui ont déjà débuté un parcours initiatique dans le patriotisme
africain qu'est cette Géostratégie Africaine. Tous les cours étant orientés vers la
préparation de l'individu qui devient un leader économique pour être mieux à même de
participer à la construction de la fierté du pays basée sur la prospérité de demain.

Pour les autres, si vous résidez au Cameroun vous pouvez nous envoyer votre prés-
inscription par émail en nous précisant vos noms et prénoms, profession, âge, propre
profession actuelle à [email protected] ou appeler le : +237-22736418

Nous accorderons une priorité aux travailleurs indépendants comme vendeurs à la


sauvette, commerçants, benskineurs, agriculteurs etc . Les frais de participation vous
seront communiqués ultérieurement.

Douala le 07/10/2013

Jean-Paul Pougala

10
Leçon de Géostratégie Africaine n° 57

Et si Mandela avait fait le mort, pour ne pas rencontrer Obama ?


de Jean-Paul Pougala (*)

Hier 18/07/2013, le jour de son 95ème anniversaire, comme par miracle, Nelson Mandela a ressuscité du
long coma dans lequel les circonstances et les médias l’avaient trempé. Et si tout ce cirque n’avait été
orchestré que pour éviter de seconder l’hypocrisie du président américain qui est devenu l’homme dont
l’Afrique a le plus peur aujourd’hui ? Ce qu’on sait de certain est que Mandela ne voulait pas serrer la main
d’Obama. Mais pourquoi ?

Que s’est-il passé entre le moment où le sénateur Obama posait triomphalement à coté de Nelson
Mandela ? Entre temps, Obama est devenu président des Etats-Unis. Et le fils noir d’Afrique est devenu
l’un des pires prédateurs du continent africain. De la Côte d’Ivoire à la division du Soudan en passant par la
destruction de la nation libyenne pour la transformer en foyer de djihadistes. Durant son premier voyage
comme chef d’Etat en Afrique du Sud, Obama n’a pas pu rencontrer l’ex président Nelson Mandela qui a
tout simplement fait le mort sur son lit d’hôpital pour ne pas serrer la main de celui qu’il appelle :
« l’assassin de mon ami et frère Mouammar Kadhafi », ce dernier qui avait tant fait pour aider ceux des
combattants de l’ANC qui avaient lutté pendant ses années de détention. L’occident célèbre Mandela pour
ses 27 ans derrière les barreaux, mais ils oublient que durant ce temps, il y avait des gens dehors qui
combattaient et mourraient sous les balles livrés par eux. Des Martyrs que l’Occident a délibérément choisi
de faire oublier en sur-médiatisant les 27 ans de prisons de Mandela, pour mieux occulter le sacrifice
extrême de Steve Biko et ses compagnons, qui ont donné leur vie pour qu’il y ait la liberté en Afrique du
Sud au moment où presque toutes les administrations Européennes et des Etats-Unis d’Amérique
finançaient et aidaient les ennemis de Mandela qui le tenaient en prison. Comme une femme, la
représentante à Paris de l’ANC, Dulcie Evonne September, 53 ans, assassinée avec 5 balles dans la tête
au bas des escaliers du bureau de l’ANC à Paris. Elle enquêtait pour trouver les preuves du soutien
militaire de la France au régime raciste d’Afrique du Sud. Aujourd’hui, chaque star de Hollywood est à la
page s’il peut exhiber sa photo avec Mandela. En dehors de la mode qui consiste à s’arrêter sur le temps
passé par Mandela en prison, de visiter sa cellule, savent-ils ce qu’était l’apartheid ? Et pourquoi n’en
parlent-ils jamais ? Pourquoi Obama n’a-t-il jamais cité un seul nom des vrais héros de la lutte contre
l’apartheid ? L’Afrique doit-elle continuer de se livrer à ce cirque ou carrément faire le mort pour les éviter
?

OBAMA VEUT AIDER LES PAYS ARABES, MAIS EN REALITE IL INSTALLE L’ISLAMISME EN
AFRIQUE DU NORD.

Le 18 Juillet 2013 la ville américaine de Detroit dans l’état du Michigan dépose le bilan, c’est-à-dire, fait
faillite. C’est l’énième faillite d’une ville américaine et d’une longue liste. D’autres villes suivront parce
qu’elles croulent sous les dettes et que les aventuriers dits politiciens issus du suffrage universel, n’arrivent
pas à maîtriser, pour continuer à payer les pompiers, les policiers, les balayeurs de rue, le service
d’alimentation en eau potable, les crèches, les cantines scolaires, les piscines municipales etc. Detroit
n’est que l’arbre qui cache la forêt d’une gestion catastrophique de la chose publique dans presque tout
l’occident. Apparemment, la « démocratie » et la « bonne gouvernance » qu’Obama a exigées des pays
arabes en 2009 comme conditions pour être aidés financièrement par les Etats-Unis se font toujours
attendre dans son propre pays. Et même le plus naïf des Arabes qui entend ces mots ne peut s’empêcher
de se demander pourquoi Monsieur Obama n’applique pas ses conditions de « bonne gouvernance » dans
son propre pays les USA et l’autre de « démocratie » à ses meilleurs amis dans la péninsule arabique qui
sont toutes des monarchies et qui sont le symbole même de la négation des droits fondamentaux des êtres
humains à vivre en liberté, comme le simple droit d’une fillette de monter sur une bicyclette ou d’une
femme de conduire une voiture. Si Monsieur Obama prétend de façon générique aux pays arabes ce qu’il
ne prétend pas de ses meilleurs amis comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite, c’est là la preuve qu’il n’y croit
pas lui-même.
Dans les faits, ce message d’Obama ne visait que les pays africains. C’est ce qui explique le soutien de
l’administration Obama à tous les nouveaux gouvernements islamistes arrivés au pouvoir en Egypte, en
Tunisie et en Libye. Que la Sharia au pouvoir soit l’objectif de ces gouvernements ne gêne nullement
Washington qui leur donne toute sa protection. L’éviction du protégé Morsi du pouvoir en Egypte n’a
toujours pas été digérée par Obama qui lui a parlé au téléphone avant son dernier discours à la Nation
pour dire qu’il se maintenait au pouvoir malgré une pétition de 22 millions d’Egyptiens. En Tunisie, la
situation est encore catastrophique, sur le plan des libertés individuelles avec des assassinats politiques
(comme celui de l’opposant Chokri Belaïd), mais cela ne gêne nullement Obama qui donne toute sa
bénédiction à ce qu’il appelle l’Islam modéré au pouvoir. C’est Obama qui va enterrer en Afrique du Nord,
les espoirs de Mandela de fédérer le continent africain du Cape à Sirtes. Il va tout simplement transformer
la Libye en un coin aussi dangereux que même un ambassadeur américain ne peut pas s’y sentir en
sécurité. En effet, il a été tué.

QUAND TONY BLAIR TORDAIT LE COU A NELSON MANDELA

Aujourd4hui, tous sont devenus des amis jurés de Nelson Mandela. Mais après les beaux mots à son
encontre, combien d’entre eux lui ont donné un coup de main pour lui permettre durant et après son
mandat au pouvoir, d’atteindre son idéal et son objectif de cohésion raciale à travers la justice sociale ?
Nous allons chercher à comprendre ci-dessous, à travers l’exemple britannique, quelle a été l’attitude
généralisée des leaders politiques occidentaux avec Mandela durant son mandat.

A la sortie de l’apartheid, pour contrer l’hégémonie des privés blancs dans le système financier sud-
africain, Nelson Mandela demandera l’aide de tous les pays occidentaux, qui vont refuser. Tony Blair alors
premier ministre britannique ira plus loin dans ce refus en déversant des tonnes d’or sur le marché afin de
casser le prix du principal produit d’exportation d’Afrique du Sud, l’or et réduire la nouvelle Afrique du Sud
de Nelson Mandela en grosses difficultés financières, d’un côté, pour prouver que c’était mieux du temps
des Blancs et de l’autre, pour contraindre le pays à tendre la main à l’occident et qui avait pour cette main
tendue, prétendu et obtenu qu’il ne soit jamais effectuée, par exemple comme au Zimbabwe, la réforme
agraire, pour restituer aux vrais propriétaires les nombreuses terres fertiles du pays entre les mains des
seuls Blancs encore en 2013.

Lorsque Nelson Mandela quitte le pouvoir en 1999 sur un bilan pas très satisfaisant, c’est l’année où un
certain Gordon Brown, numéro deux du gouvernement de Tony Blair et Chancelier de l’Echiquier (nom
donné au Royaume Uni au Ministre des Finances), déverse sur le marché tout l’or de la réserve de la Bank
of England, la banque centrale britannique, c’est-à-dire dès 1999, pour mettre à genoux l’Afrique du Sud et
donner au monde l’image d’une Afrique du Sud mal gérée par Nelson Mandela, Tony Blair déverse sur le
marché 395 tonnes d’or, en encaissant la somme de 3,5 milliards de dollars. Il faudra attendre 7 ans pour
qu’en 2006, un journal britannique, en l’occurrence The Times ait le courage de dénoncer cette opération.
Car à force de vouloir mettre à genoux l’Afrique, l’Europe s’est très souvent mis le doigt dans l’œil. Tony
Blair avait réussi son coup, puisqu’à cause de cette opération, le cours de l’or a touché son plus bas niveau
historique, annulant tous les programmes sociaux prévus par le successeur de Mandela, un certain Tabo
Mbeki, faisant croire au monde que les Noirs étaient incapables de faire mieux, là où les Blancs avaient
réussi. Oui, mais comme le relève justement le magazine Times en mars 2006, c’est la décision la plus
stupide qu’un gouvernement européen a pu prendre pour casser un pays africain, car la seule annonce de
cette opération a fait chuter le prix de l’or auquel finalement le Royaume Uni a pu vendre son or. Ce cours
qui ne pouvait rester éternellement bas a augmenté depuis et arrivé au double, à 600 dollars l’once en
2006, le magazine dit que cet or aurait valu au cours du jour la somme de 7 milliards de dollars, c’est-à-
dire, le double. Le hasard aidant, c’est le même Gordon Brown qui avait bradé l’or, qui prendra la place de
Tony Blair comme premier ministre britannique et se trouvera en grande difficulté financière pour boucler
ses différents budgets, et sera ensuite tout simplement balayé par les élections pour laisser sa place à un
certain Cameron. Le journal The Independant du 20 Mars 2006 va enfoncer le clou en faisant remarquer
que les difficultés du moment et le début de la crise économique auraient été moins graves pour le pays si
son or n’avait pas été bradé 7 ans plus tôt, puisqu’en 2006 la flambée des prix d’or sur le marché
commence.

COMMENT KADHAFI VA VENIR AU SECOURS DE L’AFRIQUE DU SUD

C’est un homme qui viendra au secours encore une fois de Nelson Mandela et cet homme c’est
Mouammar Kadhafi. Il n’existe pas de chiffres officiels rendus publics sur cette intervention libyenne en
Afrique du Sud, mais on l’estime à plusieurs milliards de dollars à en croire les chiffres que les amis
d’Obama en Libye viennent de communiquer. C’est grâce à cet argent que de nombreux Noirs vont
finalement avoir accès au crédit pour créer leurs propres entreprises, alors que les banques, toutes
détenues par les Blancs se refusaient de le faire, prétextant que les Noirs n’avaient jamais géré
d’entreprises, et donc, qu’on ne pouvait leur concéder de crédit. C’est là la naissance de la première classe
moyenne des Noirs sud-africains sous Tabo Mbeki.

Pour comprendre pourquoi Mandela va faire le mort pour éviter de rencontrer le président américain, il faut
remonter à 1 mois avant l’arrivée d’Obama dans le pays. La nouvelle Libye d’Obama (puisque les hommes
au pouvoir ont été installés par Obama et son administration) exige de l’Afrique du Sud de restituer les
milliards que Kadhafi a investis dans le pays pour contrer l’hégémonie des Blancs. C’est la goutte d’eau qui
va faire déborder le vase des proches du premier président sud-africain démocratiquement élu, Nelson
Mandela.

C’est le journal britannique Sunday Times qui avance au mois de mai 2013, le chiffre de 80 milliards de
dollars qu’Obama à travers ses amis libyens serait en train d’exiger aux pays africains sous le prétexte
d’une appellation tout aussi grotesque que scandaleuse : « tous les fonds et avoirs illégalement détenus,
obtenus, pillés, déposés ou cachés en Afrique du Sud et dans les pays voisins par feu Mouammar Kadhafi
». C’est ce que récite le texte que les 2 ministères libyens de la Justice et des Finances ont adressé à leurs
homologues sud-africains. La seule réponse officielle de la part des sud-africains à ce jour, c'est Jabulani
Sikhakhane, porte-parole du Ministre sud-africain des finances, Pravin Gordhan qui nous la livre le 2 Juin
2013 : « Le processus de vérification de la demande des autorités libyennes est en cours ».

ET ARRIVA OBAMA

C’est dans ce contexte tendu que le président américain décide d’effectuer son voyage en Afrique, pour
immortaliser ce moment qui lui manque : Obama, premier Noir président des Etats Unis avec le premier
Noir président d’Afrique du Sud. Sauf qu’être noir ne suffit plus. Le monde est une jungle où les intérêts
économiques sont plus importants que les affections raciales. Tout au moins c’est le message que le
président américain a envoyé à l’Afrique depuis son premier mandat.

Et lorsqu’à son arrivée au Sénégal, il parle d’homosexualité, personne n’est dupe. Tout le monde a compris
qu’aujourd’hui, le thème de l’homosexualité est utilisé par l’occident en Afrique pour faire diversion et éviter
que les vrais sujets qui fâchent soient abordés. Et ça marche à chaque fois. Ainsi, plutôt que de se
demander si leur président Macky Sall peut effectuer une vraie rupture avec le Franc CFA qui appauvrit
tous les pays africains qui l’utilise, les sénégalais se sont divisés entre ceux qui étaient pour leur président
qui s’est déclaré contre l’homosexualité ou le président américain qui avait sciemment posé le thème. C’est
dans ce piège que l’Afrique a été plongée dans les années 80 avec le mensonge du Sida, avec la
complicité des Nations Unies à travers l’OMS, comme je le démontre dans mon livre en italien « In Fuga
dalle Tenebre » (En fuyant les ténèbres) et le succès de cette diversion bien orchestrée, un vrai cirque
macabre, avec pour acteurs de vrais bourreaux et de vraies victimes, a duré 30 ans. Comme la recette du
Sida ne marchait plus, un nouveau thème est vite trouvé : l’homosexualité. Et comme d’habitude, les
Africains y plongent comme des bébés qui voient le miel. Obama le sait et après l’Union Européenne, entre
aussi dans la diversion des africains au Sénégal. Et ça marche. Combien Obama à travers ses amis
Libyens exige-t-il du Sénégal des investissements de Kadhafi ? Bien sûr qu’on n’en a pas parlé. C’est à se
demander si le président sénégalais est même au courant de cette manœuvre souterraine américaine. Et
puis arrive l’étape sud-africaine. Et Mandela qui fait le mort. Le jour même de l’arrivée d’Obama en Afrique
du Sud, c’est la famille de l’ex-président sud-africain qui fait circuler une rumeur : la famille se disputerait
sur le choix de l’endroit où l’enterrer. Pour une fois, les services secrets américains qui avaient maintenu la
visite d’Obama ne s’étaient pas trompés sur l’état de santé de Nelson Mandela qui n’était pas aussi
catastrophique qu’on a voulu laisser entendre. Mais lorsqu’on parle du choix du cimetière, alors là, les
insistances de l’entourage d’Obama pour aller voir Mandela à l’hôpital ont pris fin. Il aura pour le moins
appris comme le président Hollande à Addis Abeba le 25/05/2013 lorsqu’il n’y a eu aucun public à son
discours repoussé à 20 :45, qu’en Afrique, on ne sait pas faire semblant.

USURPATION DU DRAPEAU SUD-AFRICAIN PAR LES HOMOSEXUELS OCCIDENTAUX

Depuis quelques années, il y a en Afrique du Sud, un mal être qui vient du fait que les sud-africains ont
l’impression que Mandela a été un instrument entre les mains des Blancs afin de leur faire accepter la
violence des injustices sociales d’avant. Il y a aussi les symboles qui viennent s’ajouter. Le drapeau sud-
africain, des couleurs arc-en-ciel, qu’on a utilisé pour convaincre les Noirs de ne pas céder au sentiment de
vengeance contre les Blancs a tout simplement été usurpé d’abord par les pacifistes italiens, ensuite
convertie en "rainbow flag", ou le drapeau de ralliement de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et
transsexuelle (LGBT). Une polémique a eu lieu en France lors des feux d’artifice du 14 Juillet 2013, lorsque
sur la Tour Eifel on a eu des feux arc-en-ciel. Les opposants au mariage pour tous ont crié au scandale,
accusé un clin d’œil fait aux homosexuels. Les organisateurs ont dû se défendre le lendemain sur toutes
les chaînes de radio et télévision de grande écoute en expliquant que c’était juste un hommage à Nelson
Mandela sur un lit d’hôpital. Même la mairie de Paris de Bertrand Delanoë a dû se justifier avec un
communiqué disant :

"La mairie a pris la responsabilité de placer Paris sous le signe de la liberté, l'égalité, la fraternité et de
rendre hommage à Nelson Mandela. Point."

Cette confusion confirme le mal être des sud-africains face à cette usurpation de leur drapeau qui leur
donnait l’impression d’être le peuple le plus tolérant de la Terre, malgré tout ce qu’ils ont subi. C’est aussi
pour cela que lorsqu’Obama choisit le thème de l’homosexualité pour son discours à Dakar, il ne peut pas
imaginer qu’il est en train de tirer sur une corde très sensible en Afrique du Sud.

LE DECLIN DE L’OCCIDENT QUI PRETEND AIDER L’AFRIQUE

Lorsque le lendemain en Tanzanie, Obama promet 7 milliards de dollars pour éclairer toute l’Afrique,
personne n’y croit, même pas lui-même. Il ne se serait pas trompé aussi grossièrement sur le montant qu’il
faudrait pour éclairer toute l’Afrique. Et dans tous les cas, s’il n’a pas pu sauver Detroit de la faillite, l’une
des villes qui l’a le plus voté, dont la dette était de 20 milliards de dollars, on n’a pas besoin d’avoir pris des
cours d’économie ou de comptabilité pour se demander comment il peut aider 54 pays africains qui sont
presque tous en bonne santé économique ? La bonne gouvernance, signifie tout d’abord, ne pas dépenser
l’argent qu’on n’a pas. Et sur ce, c’est à l’Afrique de donner des leçons aux occidentaux et non l’inverse.
C’est aux communes africaines de donner des leçons de bonne gouvernance, en condition extrême même
de pauvreté et non l’inverse. Contrairement aux mairies occidentales, les maries africaines ne peuvent pas
émettre des obligations, ne peuvent pas s’endetter sur les marchés financiers. Et c’est une bonne chose. Il
faut faire avec ce qu’on a. C’est cette règle de ne pas revendiquer l’univers qui ne nous appartient pas que
ces mairies africaines s’en tiennent depuis toujours. Il est trop facile de construire les métros, les piscines
etc. avec l’argent qu’on n’a pas, mais tôt ou tard, il faudra le rembourser et ce jour est en train d’arriver
dans tout l’occident. Et c’est la catastrophe un peu partout.

La faillite de Detroit, camouflée sous la propagande de : « première grande ville à faire faillite » est en effet
l’énième ville américaine qui dépose le bilan, à cause de l’incapacité de gestion de ses dirigeants.
Comment Monsieur Obama, qui veut partager les bons et les mauvais points de la bonne gouvernance aux
dirigeants africains, n’a-t-il pas honte, lorsqu’il prononce ces mots tout en sachant que le monde entier est
au courant de la très mauvaise capacité de gestion de la chose publique de la part des politiciens
américains en particulier et occidentaux en général ? Comment des gens qui ont prouvé leur incompétence
à administrer des villes dans leurs pays en occident peuvent-ils expliquer aux Africains, qui ont toutes leurs
villes avec des budgets excédentaires, comment on gère la chose publique ?

Le 12 Octobre 2011, Harrisburg, la capitale de l'Etat de Pennsylvanie a déposé le bilan pour mauvaise
gestion. Le 28 Juin 2012, c’est la 13ème ville californienne de Stockton de 300.000 habitants qui a déposé le
bilan pour les mêmes raisons. De la même façon que feront 21 autres villes américaines avant Detroit,
pour la même raison : l’incompétence des politiciens américains à équilibrer les dépenses et les recettes
de leurs communes.

De tous les 28 pays de l’Union Européenne, seul le petit Monaco a un budget en équilibre. Tous les autres
sont déficitaires. Tous les länders de l’Allemagne croupissent sous les dettes. Par exemple, dans la ville
de Oberhausen, c’est depuis le mois de Mai 2012 que toutes les piscines, les théâtres et les bibliothèques
municipales sont fermés pour manque d’argent, et le licenciement de 1000 employés communaux, dans
une petite ville de 200.000 habitants qui a 1,8 milliards d’Euros de dettes. La conséquence est que le
centre d’affaire sociale a été obligé de monter son personnel à 350 employés pour répondre à de
nombreux nouveaux pauvres qui se bouscules dans ces centres pour trouver à manger. Une des
conséquence des plus inattendues, c’est que la plupart des boutiques du centre villes qui avant vendaient
les plus grandes marques de luxe, aujourd’hui se sont presque toutes converties à la friperie et à d’autres
articles de deuxième main que dans le passé, les bons et généreux Allemands offraient aux organisation
humanitaires pour les pauvres d’Afrique et d’Amérique du Sud. Pour comprendre la gravité de la situation
de ce que la propagande nous présente comme le pays le plus vertueux économiquement d’Europe, il faut
savoir que Oberhausen est le centre de la Ruhr, la région fortement industrielle à l'ouest de l'Allemagne.
C'est ici qu'est né le miracle économique et industriel allemand après la deuxième guerre mondiale. Dans
cette région seulement 8 communes sur 396 ont un budget en équilibre. Toutes les autres 388 sont
déficitaires et super-endettées. Dans cet état régional de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie dont fait partie
la région du Ruhr, la surendettement du Länder est de 190 milliards d’Euros, c’est le montant de la dette de
la moitié des pays africains, c’est-à-dire la dette d’au moins 25 pays réunis.

CONCLUSION

Mandela a-t-il fait le mort pour ne pas rencontrer Obama ? Son entourage n’a pas répondu à cette
question. Mais lorsqu’on met ensemble plusieurs faits, on n’a même pas besoin de lui poser cette question
dérangeante.

Lorsque le 30 juin 2013, le président Obama visite l’ancienne prison de Mandela à Robben Island à côté du
Cape, en Afrique du Sud, il déclare : « Nelson Mandela est le père que j’aurais voulu avoir ». A nous de
nous poser une question aussi simple qu’évidente : Est-ce que Obama est le fils que Mandela aurait voulu
avoir ? Pour répondre à cette question, il me plait de rappeler l’acte le plus significatif du retrait du pouvoir
de Nelson Mandela comme président d’Afrique du Sud, en rappelant ses propres mots prononcés juste à
quelques centaines de mètres de l’endroit où se trouvait Obama, dans la ville du Cape. Le jour même où il
quittait le pouvoir, il voulait inscrire dans le marbre de l’histoire sud-africaine une chose qui lui tenait à
cœur. Ce sont en effet deux choses en une : il veut officialiser son amitié personnelle avec le Guide libyen
Mouammar Kadhafi qui est l’invité d’honneur de sa cérémonie d’adieu du pouvoir, et l’amitié entre les deux
peuples libyens et sud-africains. Nous sommes le 13 Juin 1999 à la cité du Cape. C’est le dernier jour de
présidence de Nelson Mandela. Il a organisé une célébration grandiose pour dire au revoir au peuple sud-
africain et communiquer à son peuple son testament publique d’homme d’Etat. Ce testament confié aux
générations futures d’Africains en général est ce pacte d’amitié entre l’Afrique du Sud et la Libye, les deux
extrêmes de la fédération africaine. Kwame Nkrumah voulait unir l’Afrique du Came au Caire. Nelson
Mandela a cherché d’unir l’Afrique du Cape à Sirtes. Il tient à remercier celui qu’il appelle son ami et frère,
le Guide libyen Kadhafi. Le point le plus touchant de la cérémonie dans le discours de Mandela est lorsqu’il
prononce ces mots :

« It was pure expediency to call on democratic South Africa to turn its back on Libya and Qaddafi, who had
assisted us in obtaining democracy at a time when those who now made that call were the friends of the
enemies of democracy in South Africa. Had we heeded those demands, we would have betrayed the very
values and attitudes that allowed us as a nation to have adversaries sitting down and negotiating in a spirit
of compromise ». En d’autres termes : « C’était une vraie ruse de demander à l’Afrique du Sud
démocratique, de tourner le dos à la Libye et à Kadhafi, qui nous ont aidé à obtenir la démocratie, dans
une époque où, ceux qui nous demandent cela, étaient les amis des ennemis de la démocratie en Afrique
du Sud. Si nous les avions écoutés, cela aurait signifié, trahir les vraies valeurs et l’esprit qui nous ont
permis de nous asseoir à table avec nos adversaires pour négocier dans une atmosphère de compromis
».

La leçon de Mandela est très clair. Ecouter le président américain Bill Clinton qui prétendait de tourner le
dos à la Libye aurait signifié, tourner le dos aussi aux blancs sud-africains, puisqu’il faut selon leur vision,
tourner le dos à tous ceux avec qui vous n’êtes pas d’accord, au lieu de toujours et toujours s’asseoir
autour de la table pour trouver un compromis.

Ce discours dont vous trouverez l’intégralité sur mon blog à cette adresse
www.pougala.org/mandelakadhafi a été expédié par Mandela à Jacob Zuma le 21 Février 2011 avec un
titre aussi clair comme l’eau de source : « Nous ne pouvons pas tourner le dos à Kadhafi ». Cela n’aura
servi à rien, puisque le 17 Mars 2011, Jacob Zuma va contre toute attente céder aux pressions d’un certain
Barack Hussein Obama et donner la voix déterminante de l’Afrique du Sud pour autoriser les prédateurs de
toujours à aller tuer l’architecte même de la démocratie sud-africaine, Mouammar Kadhafi.

Le président Obama est avant tout un américain. Il est le fruit de la culture américaine. Et comme tout
américain, il allie deux éléments détestables : l’ignorance complète du monde et l’arrogance de sauver ce
monde. Monsieur Obama s’est-il posé une seule fois la question de savoir quelle douleur de son vivant
Mandela a de voir son ami et frère Kadhafi tué par un fils d’Afrique et son corps, trainé comme un vulgaire
bandit dans la boue des rues de Sirtes ? Cette ville symbôlme que Mandela voulait joindre au Cape. Les
services secrets américains ne lui ont-ils pas dit que le petit-fils de Nelson Mandela porte le nom du fils que
Mandela aurait voulu avoir ? Ce petit-fils s’appelle plutôt Kadhafi et non Obama. C’est tout dire. Quand le
président américain veut rencontrer Nelson Mandela, se demande-t-il dans quelle condition lamentable il a
plongé cette Libye sur laquelle l’ancien président sud-africain, en quittant le pouvoir avait posé tous ses
espoirs d’une prospérité commune des deux peuples ? Au lieu de se poser cette question, il a préféré
envoyer aux deux ministres de Zuma, la facture que l’œuvre de Mandela avait fait gagner à l’Afrique du
Sud de la partie libyenne. Donc, avec ces gestes, Obama conteste toute l’œuvre de Mandela.

En Afrique du Sud, plus les Blancs s’accaparent l’héritage de Mandela et plus les Noirs s’installent dans un
soupçon qui avait été déjà agité par le parti de gauche sud-africain PAC (Pan African Congress) qui a
toujours trouvé que Mandela était un traitre, comme le fait de refuser de débaptiser le nom du pays, pour
son vrai nom africain : AZANIA et surtout, parce qu’il n’a pas procédé à la nationalisation des grandes
entreprises du pays détenues par les blancs et donc, n’a pas procédé à la redistribution des richesses,
laissant les choses dans l’injustice criante où elles se trouvaient durant l’apartheid.

Les Noirs sud-africains ont l’impression que quelqu’un leur a volé leur victoire sur l’apartheid. La défiance
contre Mandela de la part de certains noirs sud-africains, vient du fait qu’ils n’ont pas la réponse à la
question : Comment peut-on faire 27 ans de prisons pour lutter contre une injustice raciale et le jour où on
a le pouvoir, on continue avec la même injustice comme si rien ne s’était passé ? Et plus les Blancs
célèbrent Mandela et plus ils s’installent dans leur soupçon. Presque tous dans ce pays ont à cœur les
mots de l’ex époux de l’actuelle compagne de Mandela (Graça Machel).

Samora Machel disait à ses amis du maquis durant la période de la très longue et sanglante guerre de
l’indépendance du Mozambique, une des plus tardives d’Afrique finie en 1975 et suivie par une guerre
civile financée par le Portugal qui ne voulait pas lâcher l’os : « Le jour où vous entendrez les blancs bien
parler de moi, ce jour-là, ne partagez plus vos secrets avec moi, parce que cela voudra dire que je vous ai
déjà trahis ».

Douala, le 19/07/2013

Jean-Paul Pougala

Les 2 Prochaines Leçons sur l’économie :

Leçon 58 - Les Plus Gros Mensonges Sur La Coopération entre la Chine et l’Afrique
Leçon 59 - Voici comment l’occident plonge chaque jour, sous l’administration coloniale chinoise.

(*) Jean-Paul Pougala est un penseur de nationalité camerounaise. Il enseigne « Géostratégie Africaine » à
l’Institut Supérieur de Management » (ISMA) à Douala, au Cameroun. Il dirige l’Institut d’Etudes
Géostratégique (IEG) de Douala au Cameroun.

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