Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 15

Paul Henrot, Escalier de l’IRSID (Institut de recherche de la sidérurgie) à Saint-Germain-en-Laye, 1953, Négatif souple, Don Marcelle Henrot, 1987,

Paul Henrot / DR. Photo : © MAD Paris / Christophe Dellière

19 mai
— 12 déc 2021

Dossier
de presse

Avec le soutien des Friends


of the Musée des Arts Décoratifs
des Arts Décoratifs
Collections du Musée

de photographies
Histoires
Sommaire

→ Communiqué de presse
→ Présentation du catalogue
→ Extraits du catalogue
→ Textes de salles
→ Scénographie

DOSSIER DE PRESSE
→ Activités pour le public
→ Infos pratiques
Communiqué
de presse

Le Musée des Arts Décoratifs présente


une exposition de ses collections
de photographies, révélées pour
la première fois au public. Ce fonds

DOSSIER DE PRESSE
patrimonial exceptionnel, riche de plus
de 350 000 phototypes, rassemble des
photographies de mode, d’architecture,
de paysage, de décor, mais aussi
publicitaires, allant des années 1840
aux créations les plus récentes.
2.

1. David Seidner — « Histoires de photographies » retrace,


Modèle d’Yves Saint à travers 400 tirages originaux
Laurent. Vogue Italia et négatifs, un siècle et demi d’histoires
septembre 1985 photographiques immortalisées par
Cibachrome. de grands noms tels Eugène Atget, Laure
© David Seidner Archives Albin-Guillot, Dora Kallmus, plus connue
International Center sous le nom de Madame d’Ora, Man Ray,
of Photography Cecil Beaton, Robert Doisneau, Bettina
Photo : © MAD Paris / Rheims, David Seidner...
Christophe Dellière Chronologique et thématique,
l’exposition dévoile la diversité des usages
2. Robert Doisneau* — de la photo — politique, économique,
Tour Eiffel juridique, artistique ou documentaire —
Exposition et met en lumière les croisements,
« Six photographes sensibles ou inattendus, avec les arts
et Paris » décoratifs. Elle offre ainsi un regard
1965 neuf sur le rôle de premier plan que
Tirage gélatino-argentique le Musée des Arts Décoratifs a joué dans
© Robert Doisneau / la reconnaissance de la photographie
Gamma Rapho sur la scène artistique française. 
Photo : © MAD Paris /
Christophe Dellière

1.

*Reproduction en ¼ de page maximum, hors couverture. Toute autre utilisation fera l’objet d’une demande d’autorisation
à [email protected]
Dès son origine en 1864, l’Union centrale
3. Raimund des beaux-arts appliqués à l’industrie –
von Stillfried — aujourd’hui Les Arts Décoratifs – envisage
Samouraï la photographie comme un « art appliqué
Vers 1882 à l’enseignement et à la vulgarisation ».
Tirage sur papier Elle est alors considérée comme l’un des
albuminé rehaussé vecteurs les plus efficaces pour inspirer
de couleurs les ouvriers et artisans en plein contexte
Don Hugues Krafft d’émulation artistique et économique.
1914 Au temps des premières expositions
Photo : © MAD Paris / d’arts industriels, l’institution produit ses
Jean Tholance propres photographies grâce au laboratoire
qu’elle met en place en 1883 et appelle les
4. Henri Bodin — photographes à rejoindre ses rangs afin
Polypodium de fournir des modèles, en vue de former
1895 le regard et d’éduquer par l’image. Au fil
Photogramme du temps, le musée et sa bibliothèque
en cyanotype acquièrent des milliers de clichés
Don Madame Meigneux, ayant pour vocation de documenter
1941 les collections que les créateurs ont
Photo : © MAD Paris / pu donner par ailleurs, à l’instar de la
Jean Tholance maison Fouquet ou Louis Sognot.
4.

DOSSIER DE PRESSE
Au-delà des collections, c’est toute une
politique d’expositions que la photographie
nourrit tout au long du xxe siècle comme
l’« Exposition des photographies
de guerre » en 1916 ou l’« Exposition
internationale de la photographie
contemporaine » en 1936.
La programmation propose et accueille
les premières rétrospectives françaises
consacrées à Henri Cartier-Bresson
(1955) ou à Jacques Henri Lartigue
(1975). En 2021, le musée rend un nouvel
hommage à la photographie mais cette
fois à travers le prisme de sa propre
collection. Six sections permettent d’en
saisir la profusion et la variété : la quête des
modèles, les vues de pays comme objet
d’étude et d’inspiration, la photographie
au service du patrimoine, l’utilité
commerciale de la photographie
exploitée par la presse et la publicité,
la reconnaissance de la photographie
et la photographie de mode.

3.
5. Thérèse Bonney —
Jardin conçu
par Gabriel Guevrekian
à la Villa Noailles
1928
Négatif sur plaque
de verre
Don Editions Massin
1973-1974
© The Regents
of the University
of Calfornia Le parcours débute au commencement
Photo : © MAD Paris / de l’histoire de la photographie dans
Christophe Dellière le sillon des premières associations
et institutions : la Société française
6. Charles Marville — de photographie voit le jour en 1854
Réverbère, et la Chambre syndicale de la photographie
square des Arts et Métiers en 1862. Cette partie introduit le visiteur
Vers 1862 dans les premières images de ce milieu
Tirage sur papier du xixe siècle en rappelant leur vocation
albuminé pédagogique pour les artistes et les
Don Préfet de la Seine artisans. L’acquisition de modèles
1890 photographiques – natures mortes mais
aussi ornements ou figures – est alors

DOSSIER DE PRESSE
Photo : © MAD Paris /
Christophe Dellière au cœur des impératifs des institutions.
6.

Le xixe siècle est aussi une époque


d’échanges et de mouvements.
Les expositions universelles, plus
particulièrement à partir de 1867, invitent
à découvrir le monde, cet « ailleurs » que
l’on méconnait alors, et la photographie
participe à ce phénomène. Les clichés
pris à l’étranger ont nourri l’imaginaire des
artistes et des décorateurs, autant que
celui des collectionneurs. De l’Amérique
du Sud à l’Asie en passant par l’Europe
et la Méditerranée, les photographies
témoignent de différents points de vue :
colonial, touristique, ethnographique
ou personnel. La photographie est
également l’une des ressources les
plus convoquées à l’heure où s’organise
la protection des monuments.
En apportant un témoignage visuel de leur
état et de leur transformation, elle joue
5.
un rôle essentiel à l’égard du patrimoine
et de l’architecture à travers l’objectif
d’Henri Le Secq ou de Charles Marville.
7. Horst P. Horst —
Madame Bernon dans L’exposition entraîne le visiteur dans
un corset de Mainbocher les années 1920-1930, qui voient
1991 l’apparition progressive de la photographie
D’après un négatif publicitaire. Cette partie dévoile comment
de 1939 l’essor du modernisme photographique
Tirage gélatino-argentique doit autant aux photographes eux-mêmes
Don de l’artiste qu’aux graphistes, éditeurs et décorateurs,
1994. qui font entrer l’image dans les domaines
© Horst P. Horst, de la vie quotidienne. L’Exposition
Vogue / Condé Nast internationale des arts décoratifs
Photo : © MAD Paris / et industriels modernes, qui se tient
Christophe Dellière à Paris en 1925, est fondamentale
pour le marché de la photographie
8. Jean Collas — et de l’édition. Certaines revues comme
Double portrait Art et Décoration ou L’Architecture
de mannequins en cire d’Aujourd’hui, et Connaissance des arts
Entre 1925 et 1930 ensuite, accordent une place croissante
Tirage gélatino-argentique à l’illustration photographique. Publiées
Don Annick Collas dans ces revues, les clichés de Thérèse
1993 Bonney, Dora Kallmus ou Jean Collas
Jean Collas / DR jouent également un rôle de diffusion
Photo : © MAD Paris / de modèles, contribuant au renouveau
Christophe Dellière de la création et à l’évolution des goûts.
8.

C’est également l’ambition de l’Union

DOSSIER DE PRESSE
française des arts du costume (UFAC),
créée en 1948, sous l’impulsion
de François Boucher, qui rassemble
un ensemble prestigieux de pièces
de mode, textiles et de tirages dont
la gestion est alors confiée au musée.
L’alliance de ces deux collections, dont
l’accord est scellé en 1981, devient
le socle de la mode du Musée des Arts
Décoratifs. Le corpus photographique
apporte un témoignage artistique et intime
sur les figures les plus marquantes
de la haute couture parisienne :
Charles Frederick Worth, Madeleine
Vionnet, Paul Poiret... Créateurs que les
toutes récentes expositions « Harpers
Bazaar. Premier magazine de mode »
et « Le dessin sans réserve » ont mis
en lumière.
6.
« Histoires de photographies » s’inscrit
dans une programmation initiée en 2020
avec « Le dessin sans réserve », à la suite
de « Faire le mur. Quatre siècles de papiers
peints » en 2016, qui s’attache à faire
découvrir au public toute la richesse
de fonds restés longtemps dans l’ombre.
L’exposition révèle les contours d’un
médium à part entière, ses personnalités
fondatrices et ses expressions les plus
surprenantes.


7.
Présentation
du catalogue

LE LIVRE

Ce livre présente pour la première


fois au grand public comme aux
spécialistes la singularité de la collection
de photographies du Musée des Arts
Décoratifs à Paris. […]
L’ouvrage dévoile d’importants fonds
photographiques d’auteurs méconnus
comme Henri Bodin, Jean Collas ou Paul
Henrot tout en invitant à redécouvrir les
œuvres d’Eugène Atget, Henri Le Secq,
Willy Ronis, Horst P. Horst ou Laure
Albin Guillot. |…]
Conçu pour mettre en lumière la diversité
des approches et des usages de la

DOSSIER DE PRESSE
photographie liée aux arts décoratifs et
au-delà, cet ouvrage révèle la qualité
d’une collection vaste et inédite à l’histoire
particulière.

LES AUTEURS

Sous la direction de Sébastien Quéquet,


attaché de conservation au Musée des
Arts Décoratifs.

Il a réuni une trentaine d’auteurs,


conservateurs de musées ou spécialistes
de chaque période et de chaque domaine.

272 pages
350 illustrations
Format : 24 x 29 cm
Relié
Prix de vente : 45 euros
Édition MAD
Diffusé par L’EntreLivres
Distribué par BLDD
Graphisme : DeValence
Extraits
du catalogue

Notre (autre) histoire de la photographie
Olivier Gabet, directeur
du Musée des Arts Décoratifs

Les histoires de musées révèlent


souvent des situations paradoxales,
ainsi la photographie au Musée des Arts
Décoratifs : angle mort dans son approche
globale, omniprésente dans la constitution
9. André Durst — des collections, évanescente
Robe de Paquin et bijoux photographie, comme soluble dans
de Van Cleef & Arpels, l’air, partout et nulle part à la fois.
publié dans Vogue Paris, Dès 1851, lors de l’Exposition universelle
mars 1940 de Londres, Léon de Laborde en relève
Tirage gélatino les premiers pas – la photographie n’est
argentique, pas même adolescente – et chante les
Don Condé Nast, coll. accomplissements déjà prometteurs,
art industriel parmi les arts industriels,

DOSSIER DE PRESSE
Ufac.
Photo : © MAD Paris / merveilleux levier de progrès des arts,
Christophe Dellière technique nouvelle aux potentialités
impressionnantes : diffuser l’image,
10. Jacques Nathan- multiplier la connaissance, arpenter
Garamond et Jean Collas le monde, le posséder en quelque sorte,
Photogramme portant les ferments propices à l’idée
1932 généreuse de ce qui deviendra bientôt 10.
Tirage gélatino-argentique l’Union centrale des beaux-arts appliqués
Don Mme Delmas, 2001. à l’industrie, fondée en 1864, la matrice De Londres à Vienne, elle devient un des
Jacques Garamond des futurs musée et bibliothèque des Arts cœurs battants des musées des arts
© Adagp, Paris, 2021 / décoratifs. Pour les critiques et les gens décoratifs efflorant un peu partout
Jean Collas / DR. de métier, la photographie est alors une en Europe. […]
Photo : © MAD Paris / technique propre à exprimer les vertus Les collections remarquables du musée
Christophe Dellière de l’enseignement et de la vulgarisation. trouvent un écho puissant dans l’histoire
même des expositions, une histoire
un peu oubliée dans le souffle épique
de l’avènement moderne d’autres
musées qui ont attiré une lumière que
le musée des Arts décoratifs avait
âprement défendue et transmise depuis
sa fondation. […]
C’est de cette « mètis photographique »
(Éléonore Challine) que l’idée s’est faite
peu à peu jour depuis 2016 de donner
à la photographie la place qui lui revient
sans conteste au sein du Musée des Arts
Décoratifs, comme d’autres pans de ses
collections, à l’exemple du domaine
asiatique, de la Chine au Japon.
Après ces « Histoires de photographies »,
qui tissent une autre histoire
de la photographie en une rhapsodie
inédite, il ne sera plus possible d’ignorer
combien le musée et la bibliothèque
des Arts Décoratifs ont contribué
au rayonnement d’un domaine artistique
en perpétuelle extension.
9.
Entre ombre et lumière
La photographie au musée et à la
bibliothèque des Arts Décoratifs
Sébastien Quéquet

La photographie et les arts décoratifs


sont au milieu du xixe siècle au centre
des attentions dans le contexte de la
révolution industrielle et de la concurrence
internationale émergente. […]
Et si l’alliance de la photographie
et des arts dits industriels pouvait
changer la société en pleine mutation
technologique et améliorer le quotidien
de tous ? C’est sur ce champ des
possibles, imprégné de saint-simonisme,
que s’ouvre la relation entre les deux
disciplines. Celles-ci ont de nombreuses
similarités : elles sont alors en marge
des systèmes académique et politique,
n’ont ni musée ni école gérés par
l’État, ni accès plein et entier au Salon
des beaux-arts. Leurs associations

DOSSIER DE PRESSE
12.
11. Louis Comfort professionnelles sont récentes – la
Tiffany — SFP est née en 1854, la Chambre La Société du progrès de l’art industriel
Mains et éventail syndicale de photographie (CSP) (SPAI), prédécesseur de l’UCBAAI,
Vers 1880-1890 en 1862 et l’UCBAAI [Union centrale des avait organisé en 1861 et en 1863 deux
Tirage sur papier beaux-arts appliqués à l’industrie] en expositions des beaux-arts appliqués
albuminé. 1864 – et elles se lancent dans un long à l’industrie présentant déjà des
Photo : © MAD Paris / combat pour obtenir la reconnaissance photographies, mais la troisième édition
Christophe Dellière de leur discipline. Elles craignent les en 1865 semble sceller un lien. […]
progrès britanniques, à l’instar de toute Le but de ces expositions est d’« offrir
12. Anonyme — l’industrie française depuis le traité un asile temporaire aux œuvres que
Tirage gélatino-argentique de libre-échange avec l’Angleterre en repoussent les jurys des expositions
Don Jules Maciet 1860. Leur rapprochement se fait donc au des beaux-arts, par la raison que des
Photo : © MAD Paris / nom d’ambitions artistiques, économiques artisans ont dû intervenir dans leur
Christophe Dellière et même sociales. […] exécution ; leur associer les produits
de l’industrie plus modestes dans
lesquels les arts du dessin sont encore
nécessaires ; fournir aux entrepreneurs
des industries d’art l’occasion de se
mettre directement en rapport avec le
consommateur […] ; montrer les procédés
anciens et nouveaux employés pour
la reproduction des œuvres d’art, soit
par la plastique, soit par l’impression ».
La photographie intègre donc la politique
de l’UCBAAI sous l’angle de la diffusion.
Dans chacune de ses expositions,
au sein du parcours, une section « Art
appliqué à l’enseignement et à la
vulgarisation » est destinée à accueillir ces
techniques de reproduction et occupe
le premier étage du palais de l’Industrie.
Mais derrière le terme « vulgarisation »,
dont l’apparition est récente, se cache
une grande diversité de photographies.
L’intérêt du médium réside davantage pour
certains dans ses usages possibles que
11. dans les sujets qu’il saisit. […]
Textes
de salles
– La quête de modèles

Dès sa fondation, l’Union centrale des


beaux-arts appliqués à l’industrie envisage
la photographie comme un « art appliqué à
l’enseignement et à la vulgarisation », une
ressource pour inspirer les ouvriers et les
artisans. Comme dans les institutions
similaires qui émergent au même moment
dans toute l’Europe, les photographies
sont acquises afin d’améliorer
la production nationale et régénérer les
arts décoratifs. La technique alors récente
doit en effet renouveler les ressources
13. Ad. Braun & Cie — offertes par le dessin et la gravure. Ces 14.
La Nuit, tombeau nouveaux modèles, que l’Union centrale
de Laurent de Médicis reçoit en don, achète ou produit grâce L’autre et l’ailleurs
Basilique San Lorenzo, à son laboratoire photographique, sont
alors accessibles à la bibliothèque, L’industrialisation et le développement des

DOSSIER DE PRESSE
Florence
Vers 1868 située sur la place Royale, actuelle échanges et des mouvements à l’échelle
Tirage au charbon place des Vosges, au cœur du quartier internationale modifient la perception
Photo : © MAD Paris / manufacturier. Elle accueille dessinateurs, du temps et de l’espace au xixe siècle.
Christophe Dellière peintres, décorateurs, sculpteurs, Les photographies accompagnent
architectes, couturier, bijoutiers ou encore ce phénomène : elles documentent
14. Paul Nadar — ébénistes. Elle s’enrichit progressivement les voyages, les découvertes et les
Entrée du mausolée d’albums iconographiques, commencés explorations scientifiques, et se font
de Shadi Mulk-Aka vers 1887 par le bibliothécaire Alfred souvenirs, œuvres d’art ou documents
dans la nécropole de Champeaux et par le collectionneur ethnographiques. Elles sont aussi
Chakhi Zinda Jules Maciet. Les pratiques liées à ces les témoins de l’impérialisme et du
Samarkand albums sont uniques dans le champ colonialisme européen en Afrique
1890 des bibliothèques d’art puisqu’il est comme en Asie. Avec les objets et les
Tirage sur papier possible d’y calquer des motifs librement textiles rapportés par les Occidentaux
albuminé pour les reprendre ou les réinterpréter – marchands, photographes,
© Photo : © MAD Paris / ensuite, ce qui est interdit dans les autres collectionneurs, scientifiques ou membres
Christophe Dellière bibliothèques. d’institutions –, les photographies
sont une façon de découvrir le monde
et de se l’approprier.
La circulation des images profite aux
artistes et aux décorateurs qui y trouvent
d’autres modèles, à la fois exotiques
et universels. C’est la raison pour laquelle
bibliothèques et musées en acquièrent
en abondance. L’Union centrale, qui
accorde une place privilégiée aux arts
islamiques et asiatiques dès sa création,
compte parmi ses membres des
collectionneurs-voyageurs, qui sont
autant de photographes ou d’amateurs
de photographie. Ils lui offrent leurs
collections et les photographies qui
permettent de les contextualiser, créant
ainsi des ensembles documentaires
destinés à un usage artistique, qui relègue
souvent au second plan leurs dimensions
ethnographique, archéologique,
touristique ou politique originelles.
13.
Ruines et fondations

Une volonté nouvelle de préserver


le patrimoine se développe en France
dans les années 1830, héritière de la
Révolution et du romantisme qui ont
engagé un nouveau rapport à l’Histoire.
Saisissant les opportunités offertes par
la photographie, la Commission des
monuments historiques, fondée en 1837,
lance la Mission héliographique en 1851
dont l’objectif est de photographier
le patrimoine en péril sur tout le territoire.
Elle entame alors un processus
d’inventaire et de classement, que
la photographie vient étayer, et marque
la naissance des relations puissantes
entre photographie et architecture.
Les architectes font appel aux
photographes pour documenter leurs 16.
travaux : ainsi les grands chantiers
de restauration, de rénovation Éditer et documenter la modernité
et d’urbanisme sont-ils enregistrés par
l’objectif de photographes qui s’en font L’Exposition internationale des arts
une spécialité. décoratifs et industriels modernes à
L’Union centrale s’enrichit de ce Paris en 1925 fonctionne comme un
phénomène car plusieurs de ses membres catalyseur non seulement pour le monde
sont architectes tels Gabriel Davioud, des arts décoratifs, mais aussi pour le
César Daly ou Lucien Magne. Lorsque marché de la photographie et de l’édition.

DOSSIER DE PRESSE
la bibliothèque des Arts décoratifs À cette époque, de nouveaux débouchés
s’installe dans l’enceinte du palais s’ouvrent pour les photographes, grâce
du Louvre en 1904, la proportion à l’essor de la presse, à de meilleures
d’architectes parmi ses usagers augmente techniques de reproduction et à une
considérablement. [...] forte demande d’images. De l’entre-deux-
Dès la Première Guerre mondiale, guerres aux Trente Glorieuses, le métier
l’institution organise plusieurs de photoreporter et celui de photographe
manifestations sur des sujets patrimoniaux « industriel » spécialisé dans les vues
et architecturaux, autant d’occasions d’architecture ou de décoration
d’accueillir les premières expositions connaissent un essor sans précédent.
dédiées à la photographie. Ce sont des photographes qui alimentent
15. René Herbst — en images les revues spécialisées
Cabine de bateau en répondant à des commandes.
Exposition de l’OTUA Dans le même temps, la photographie
au Salon d’automne, Paris se voit considérée comme une forme
1934 d’expression artistique à part entière.
Impression Le milieu du graphisme a contribué
photomécanique collée à cette reconnaissance comme en
sur tirage gélatino- témoigne la publication, à partir de 1930,
argentique par la revue Arts et métiers graphiques,
Don René Herbst, 1982 d’un numéro annuel spécial dédié aux
René Herbst / DR. nouvelles tendances de l’expression
Photo : © MAD Paris / photographique. Le médium fait l’objet
Christophe Dellière d’audacieuses expérimentations :
photomontages, photogrammes,
16. Henri Le Secq — surimpressions, solarisations.
Cathédrale Notre-Dame Loin de se limiter à des expériences
de Strasbourg d’ateliers, ces procédés nouveaux
Portail de droite trouvent leur application dans la publicité,
1851 l’édition et la décoration.
Cyanotype Le Musée des Arts Décoratifs s’en fait
Don Henri Le Secq l’écho en accueillant les expositions
des Tournelles, 1905. de l’Union des artistes modernes en 1930
Photo : © MAD Paris et 1932, puis « La publicité de demain »
15. en 1946 et « L’art et la publicité dans
le monde » en 1955.
La reconnaissance de la photographie

Avant les années 1980, la photographie


est peu considérée par les institutions
en France. La Bibliothèque nationale,
sous la direction de Jean Adhémar,
et le Musée français de la photographie
de Bièvres, ouvert en 1964, font figure
d’exception. Le Musée des Arts Décoratifs
qui expose toutes les disciplines, comme
l’architecture, la bande dessinée, les arts
populaires et l’art contemporain, sous
la direction de François Mathey, est
17. Joe Gaffney — une terre d’accueil pour ce médium,
Modèle portant une robe d’autant qu’il a organisé par le passé
de Balenciaga dans les des manifestations importantes,
combles du pavillon telle l’Exposition internationale
de Marsan du Musée de la photographie contemporaine
des Arts Décoratifs en 1936. À partir de 1955, il lance une
1982 programmation spécifique et présente
Cibachrome notamment Lucien Clergue, Denise
© Joe Gaffney. Colomb, Thérèse Le Prat, Gjon Mili ainsi
Photo : © MAD Paris / que les premières expositions en France 18.
Christophe Dellière sur le travail d’Henri Cartier-Bresson
et de Jacques Henri Lartigue. Photographier la mode
18. Rémy Duval — Cependant, le musée ne constitue qu’un
Affiche de l’exposition lieu éphémère pour les photographes La photographie de mode semble
de 1936 et peu d’acquisitions sont réalisées, souvent incarner à elle seule l’histoire
limitant les traces de ces expositions de la photographie. D’abord rejetée parce

DOSSIER DE PRESSE
Papier
Lithographie couleur temporaires à des tirages collés dans que considérée comme uniquement
Photo : © MAD Paris / les albums Maciet, des archives et des commerciale, elle a peiné à trouver
Christophe Dellière affiches. un autre statut que celui de l’illustration
de revues. Pourtant, ses usages sont
pluriels et mouvants au cours du temps :
documentaires, juridiques, publicitaires,
artistiques.
Après la Seconde Guerre mondiale,
la haute couture connaît un nouvel âge
d’or mais ne dispose pas d’institution
faisant œuvre de conservatoire.
Les professionnels soutiennent alors
la fondation de l’Union française des arts
du costume (Ufac) par François Boucher
en 1948, qui a pour but d’encourager les
études spécialisées et de créer un musée.
Un premier centre de documentation est
ouvert en 1962, comptant des milliers
de photographies – à la fois « témoignage
de l’art photographique et documents »
selon Boucher – en plus des gravures,
dessins, ouvrages et costumes.
Dans les années 1980, la considération
portée à la photographie de mode change
car les galeries et les musées anglo-
saxons commencent à l’exposer. Au même
moment, l’Ufac met à disposition ses
collections pour ouvrir le musée des Arts
de la mode (devenu le département Mode
et Textiles du Musée des Arts Décoratifs).
Signe d’une évolution notable, pour son
inauguration en 1986, des photographies
sont commandées à David Seidner.
Là encore, le phénomène de l’exposition
semble s’accompagner d’un processus
de légitimation parce qu’il confère
à la photographie une visibilité nouvelle.
17.
Scénographie

Emmanuel Prévot Diplômé de l’école Penninghen, Les déplacer, les assembler, les habiller,
Emmanuel Prévot a collaboré à la création pour créer des monolithes blancs, lisses,
de décors de films : longs métrages, films contemporains, contrastant avec l’espace
publicitaires et d’animations. C’est en existant. L’utilisation d’une typologie
2017 qu’il crée son studio d’architecture de cadres identiques pour l’ensemble des
Intérieure et de direction artistique dans œuvres permet ainsi de renforcer l’effet
le 6e Arrondissement de Paris. scénique recherché.
Dans la première partie de l’exposition
Une scénographie est une rencontre les monolithes blancs sont installés
entre des œuvres, un parcours et un pour diviser l’espace en créant des
espace. Pour l’exposition « Histoires perspectives, des découvertes.
de photographies », Emmanuel Prévot Dans la seconde partie, les monolithes
est confronté à un nouveau défi : utiliser deviennent des totems au milieu des
la scénographie qu’il a précédemment anciens appartements du Ministre de la
réalisée pour l’exposition « Le dessin sans Maison de l’Empereur qui, dépourvus de
Réserve », tout en s’assurant qu’elle ne leurs apparats, gardent l’esprit de 1850
soit pas reconnaissable. Cette exposition (bas lambris et cheminées). Lieu chargé
était fondée sur une idée simple : sortir d’histoire et modernité scénique
les caisses de transport des réserves s’entremêlent, créant un nouvel univers,

DOSSIER DE PRESSE
du musée, les installer dans les espaces un écrin personnalisé pour des œuvres
d’exposition et y accrocher les œuvres. singulières.
Cette contrainte est devenue un jeu :
jouer au lego avec les caisses !
Activités
pour le public

Ateliers jeune public Activités adultes

Ateliers Visites guidées publiques


L’atelier comprend la visite de l’exposition Un conférencier ou une conférencière
(1h) suivie d’une mise en pratique du musée vous guide à travers les
en atelier (1h) destinée à s’approprier les espaces de l’exposition et vous propose
sources d’inspiration, les démarches, ainsi un moment de plaisir et de partage,
les propriétés des matériaux mais aussi à la découverte de l’histoire de la
les techniques privilégiées des créateurs. photographie et de ses usages au sein
des arts décoratifs.
Atelier « Photo sensible »
L’atelier s’appuie sur la matière Toutes les dates sont à retrouver sur
photographique et propose la pratique la billetterie en ligne - rubrique visites
de procédés techniques mettant en guidées.

DOSSIER DE PRESSE
jeu la lumière et l’objet. Photogrammes,
solarisations, surimpressions, sont ensuite Visites duo
utilisés pour la réalisation d’un décor En partenariat avec le Jeu de Paume et
photographique. la Maison Européenne de la Photographie
7-10 / 11-14 ans
Au cours d’une journée, les conférenciers
Atelier « Photo modèle » et conférencières de chacune des
Les jeunes visiteurs collectent et réalisent institutions vous proposent un dialogue
un recueil de modèles photographiques inédit et fécond entre la photographie
de fleurs et de feuilles les amenant appliquée aux arts décoratifs et la
à la création d’une planche de motifs photographie contemporaine.
décoratifs, source d’inspiration pour
un papier peint ou un textile imprimé. Toutes les dates sont à retrouver sur
7-10 / 11-14 ans notre billetterie en ligne - rubrique visite
guidée.
Atelier en ligne
« Mon album souvenir de voyages » Concours
À partir d’un simple sac en kraft, l’atelier Mon photo-roman 2021
propose la création d’un album d’images
photographiques support à la narration Invitation aux 18-30 ans – de l’ouverture
graphique de fabuleux voyages, réels de l’exposition au 23 octobre 2021
comme imaginaires. Dans le cadre de l’exposition « Histoires
À partir de 8 ans de photographies », le Musée des Arts
Décoratifs vous propose de choisir,
d’inventer, de raconter, d’écrire
ou de filmer votre histoire
de photographies et de nous proposer
votre « photo-roman 2021 ».

Pour plus d’informations, rendez-vous sur


madparis.fr sur les pages de l’exposition
et du public adulte.

Les enseignants et enseignantes


de l’enseignement supérieur trouveront
le dossier d’invitation à la visite sur
madparis.fr, sur les pages de l’exposition
et du public étudiant.
Infos pratiques

— Contacts presse — Les Arts Décoratifs — Service des publics, médiation
Isabelle Mendoza Pierre-Alexis Dumas, Président et développement culturel
Anne-Solène Delfolie Sylvie Corréard, Directrice générale → Activités pour les individuels
+ 33 (0) 1 44 55 58 78 Olivier Gabet, Directeur des musées (visite libre incluse)
[email protected] Yvon Figueras, Directeur Réservation via la billetterie en ligne
du développement international → Activités pour les groupes
— Commissariat et de la production Informations et réservations
Sébastien Quéquet, Olivier Hassler, Directeur Publics jeune, familles, scolaires
attaché de conservation en charge de la communication [email protected]
des collections photographiques, 01 44 55 59 75 / 26
département des Arts graphiques — Musée des Arts Décoratifs Publics adulte, enseignement
Olivier Gabet, Directeur du musée supérieur, champ social & handicap
Avec la collaboration de : 107 rue de Rivoli, 75001 Paris [email protected]
Sonia Aubès, documentaliste +33 (0) 1 44 55 57 50 01 44 55 59 75 / 25
Max Bonhomme, Métro : Palais-Royal, Pyramides, → Conférences, tables rondes
docteur en histoire de l’art Tuileries & colloques
Iris Cartron, élève de l’École Ouvert du mardi au dimanche Informations & réservations
normale supérieure de 11h à 18h [email protected]
Béatrice Krikorian, (Nocturne le jeudi jusqu’à 21h : 01 44 55 59 75
chargée de mission seules les expositions temporaires
et la galerie des bijoux sont — École Camondo
#Histoiresdephotos ouvertes) René-Jacques Mayer, Directeur
→ entrée plein tarif : 14 € 266 Boulevard Raspail, 75014 Paris
→ entrée tarif réduit : 10 € +33 (0) 1 43 35 44 28
— Scénographie → gratuité pour les moins de 26 ans
Emmanuel Prévot — Ateliers du Carrousel
— Musée Nissim de Camondo Fulvia Di Pietrantonio, Directrice
— Graphisme Olivier Gabet, Directeur du musée 107 rue de Rivoli, 75001 Paris
H5 (Alice Ito) 63 rue de Monceau, 75008 Paris 266 boulevard Raspail, 75014 Paris
+33 (0) 1 53 89 06 40 63 rue de Monceau, 75008 Paris
Ouvert de 10h à 17h30 +33 (0) 1 44 55 59 02
Fermé le lundi et le mardi
→ entrée plein tarif : 12 € — Boutique-librairie du musée
→ entrée tarif réduit : 9 € 105 rue de Rivoli, 75001 Paris
+33 (0) 1 42 60 64 94
— Bibliothèque Ouvert de 11h à 18h30
Stéphanie Rivoire, Directrice Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h
de la bibliothèque et des ressources Fermé le lundi
documentaires
107 rue de Rivoli, 75001 Paris — Loulou, le restaurant
+33 (0) 1 44 55 59 36 107 rue de Rivoli, 75001 Paris
Ouverte du mardi au vendredi ou accès par les jardins du
de 10h à 18h Carrousel
Ouvert tous les jours de 12h à 2h
+33 (0) 1 42 60 41 96

— Le Camondo, le restaurant
61 bis rue de Monceau, 75008 Paris
Ouvert du mardi au samedi de midi
à minuit et le dimanche en journée
+33 (0) 1 45 63 40 40

— Internet et réseaux sociaux


madparis.fr
facebook.com/madparis
twitter.com/madparisfr
instagram.com/madparis

Vous aimerez peut-être aussi