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Propédeutique F. Sorin / E.

Klok
Printemps 2021 Matériaux : de la chimie aux propriétés IMX

Série n°4 – Semaine du 15 Mars 2021 - Corrigé

Structure des Matériaux

Exercice 1
Répondez par vrai ou faux aux questions suivantes :
Vrai Faux
1. Pour des matériaux avec un seul atome par motif, les réseaux
de Bravais les plus compacts comme le cubique à faces centrées X
et l’hexagonale compacte, ont une compacité (ou volume vide) qui
dépend du matériau considéré.
Faux : La compacité n’est ni une fonction du rayon atomique, ni
du paramètre de maille, mais ne dépend que de la structure
cristalline. Lors de son calcul, ces paramètres d’ailleurs
disparaissent. Elle ne dépend donc pas du matériau considéré.

2. La vitesse de refroidissement nécessaire pour solidifier un


liquide dans un solide amorphe est en général d’autant plus X
grande que la structure cristalline du matériau associé est
simple.
Vrai : plus la structure et d’ailleurs aussi la composition
chimique, sont simples, plus les atomes peuvent diffuser vers leurs
positions d’équilibres de la structure cristalline rapidement lors
de la solidification. C’est pourquoi les métaux de structures
cristallines assez simples nécessitent des taux de refroidissement
très élevés se comptant en centaines de milliers de Kelvin par
seconde, pour obtenir des structures amorphes.

3. Pour caractériser la structure cristallographique d’un


matériau, il faut utiliser des rayons X de longueur d’onde X
comparable à la distance caractéristique entre les atomes de ce
matériau, soit de l’ordre de 0.1 nm (ou 1 Å = 10-10 m).
Vrai : nous verrons cela de façon plus approfondie lors du cours
sur les propriétés optiques. Bien se souvenir des ordres de
grandeurs dans la matière : la distance entre atomes et entre plans
d’atomes est de l’ordre de l’Angstrom.

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4. La structure cristallographique des céramiques dépend, entre


autres, du rayon ionique des différents atomes formant le X
matériau.
Vrai : selon le rapport des rayons ionique, certains atomes
pourront se mettre dans différents sites interstitiels ce qui va
influencer la structure cristalline à l’équilibre.

5. Un polymère thermodurcissable est facilement recyclable X


contrairement aux thermoplastiques qui deviennent résistants à
la température
Faux : C’est l’inverse.

6. Dans une structure cubique, toutes les droites d’un plan (hkl)
sont perpendiculaires à la direction [hkl]. X
Vrai : la direction [hkl] étant perpendiculaire au plan (hkl)
dans le système cubique, elle est perpendiculaire à toutes les
droites de ce plan.

7. Une structure cubique à faces centrées peut être vue comme X


un empilement de plans perpendiculaires aux directions <111>
où les atomes s’organisent en une structure compacte de forme
hexagonale.
Vrai : Les plans {111}, perpendiculaires à leur directions <111>
respectives dans le système cubique, sont effectivement les plans
où les atomes s’organisent dans une structure hexagonale de
grande compacité pour la structure CFC. C’est pourquoi les deux
structures hexagonales compactes et CFC ont la même
compacité (et même coordination): elles ne diffèrent que par le
décalage d’un plan d’atomes par rapport à un autre, mais sont des
empilements d’atomes par ailleurs exactement identiques.

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Exercice 2 : Plans et directions


2a. Dessinez les directions [101], [11$0] et [11$2] ainsi que les plans (100), (101$) et
(111$) dans les cubes ci-dessous.

2b. Trouvez les indices de Miller des directions (notées 1, 2 et 3) représentées


dans le cube ci-dessous. Quel est l’angle entre les directions 1 et 3 ? A quel plan
appartiennent-elles ?

Les indices de Miller des directions 1, 2 et 3 sont [112$ ], [111], et [1$10].


Il apparaît que le produit scalaire des directions 1 et 3 est nul :
[112$ ] · [1$10] = 1·(-1) +1·1+(-2)·0 = 0.
ce qui signifie que ces directions sont perpendiculaires. Elles appartiennent au plan
(111).

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2c. Quels sont les indices de Miller des plans suivants :

O 2a

2a

- Plan de gauche : on peut décaler l’origine d’une maille vers le haut, au point
O sur le schéma ci-dessus. On voit alors que le plan intercepte les nouveaux
axes en 2a, 2a et -a (si a est l’arrête du cube). On prend alors l’inverse (1/2, ½,
-1), et on multiplie par 2 pour obtenir des nombres entiers : (112$)

- Ce plan intercepte l’axe a en 1a, l’axe b en 1a, et l’axe c à l’infini (si a est
l’arrête du cube). Oa alors bien en prenant l’inverse le plan (110).

Exercice 3 : Réseaux et motifs


3a. Déterminez le réseau cristallin (cubique, cubique centré ou cubique à faces
centrées) et les motifs des structures tridimensionnelles ci-dessous.

- La première structure est celle du fer simple : c’est un réseau cubique centré, le
motif est constitué d’un seul atome de fer répété aux noeuds du réseau.
- La deuxième structure est celle d’un intermétallique CsCl. L’atome au centre de
la maille n’est pas de même nature que ceux aux sommets. En regardant les
atomes de Césium, ils sont simplement sur les sommets du cube et forment donc
une structure cubique simple. En prenant un atome de Cs sur un sommet, et
l’atome de Chlore au centre, on peut reconstruire tout le cristal en translatant ces
deux atomes selon le réseau cubique simple. Le réseau est donc cubique-simple,

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avec un motif constitué de 2 atomes : Cs + Cl
comme montré ci-dessus. Ce motif représente
bien le matériau et respecte sa stœchiométrie.

3b. Pour la structure ci-contre, quel est son


réseau cristallin ?
Le réseau est cubique simple : pour le voir, il
suffit de regarder un atome de Calcium par exemple, et de voir qu’il se trouve sur
les sommets du cube.
3c. En comptant les atomes en propre dans cette maille, pouvez-vous donner la
composition chimique de ce matériau ? Entourez alors le motif.

Dans la maille en propre, il y a 8x1/8 = 1 atome de Ca, 1 atome de Ti au centre de


la maille non partagée avec aucune autre, et des atomes d’Oxygène sur chaque face,
soit 6x1/2 = 3 atomes d’O. La formule est donc CaTiO3.
Le motif est entouré dans la maille schématisée ci-contre. Il comprend un Ca, un Ti
et 3 O pour retrouver la formule chimique du matériau.

3d. Représentez schématiquement la structure des atomes dans les plans (100),
(200), (110) et (111).
Les structures des atomes dans les plans (100), (200), (110) et (111) sont montrées
ci-dessous :

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Note : De nouveaux matériaux avancés sont requis dans le domaine des énergies
propres. Les « pérovskites » trouvent des nouvelles applications dans le domaine
des SOFC (piles à combustible à oxyde solide, selon l’acronyme anglais de Solid
Oxide Fuel Cells), et plus récemment comme absorbeurs pour le photovoltaïque.
La pérovskite, du nom du minéralogiste russe L. A. Perovski, est une structure
cristalline commune à de nombreux oxydes. Ce nom a d’abord désigné le titanate
de calcium de formule CaTiO3, avant d’être étendu à l’ensemble des oxydes de
formule générale ABO3 présentant la même structure. La structure perovskite de
plus haute symétrie est de symétrie cubique étudiée dans cet exercice.

Exercice 4: Le lithium et le Fer


À température ambiante, le lithium est l’élément solide le plus léger. Il est
essentiellement utilisé pour réaliser des verres et des céramiques réfractaires, les
alliages à la fois légers et résistants pour l’aéronautique, et surtout des piles et des
batteries. Sa structure cristalline à température ambiante est représentée ci-
contre. Sa masse molaire vaut environ 7 g.mol-1 et son paramètre de maille a =
3.51 Å.
4a. Quel est son réseau cristallin à température ambiante ? Entourez le motif.
Le réseau cristallin est le cubique centré. Comme il n’y a qu’un atome en jeu
(matériau pur), le motif est un atome qui peut être celui au centre ou sur un coin du
cube. Rappelez-vous que la structure cubique centré est l’intrication de deux
cubiques simples : chaque atome au centre d’un cube peut aussi être vu comme étant
sur le coin d’un autre cube, et inversement.

4b. En considérant que le cristal est un empilement compact de sphères, indiquez


les indices de Miller d’une direction réticulaire et d’un plan réticulaire sur lesquels
les sphères se touchent.
On considère que le cristal est un empilement compact de sphères. Cela signifie que
les sphères représentant les atomes sont en contact direct les unes avec les autres
selon certaines directions. Pour la structure cubique centrée, les sphères se touchent

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le long de la diagonale du cube, soit les directions [111] ou [111$] qui sont dans le
plan (11$0) (ou les directions [1$11] et [11$1], ces quatre directions formant la famille
de direction réticulaires <111> de symétrie 3).

4c. Calculez la compacité et la masse volumique de ce matériau.


Pour trouver la compacité et la masse volumique, il faut d’abord trouver la relation
entre le rayon des sphères r et le paramètre de maille a. Celle-ci dépend du réseau
(voir schéma ci-dessus), et on montre aisément à l’aide du théorème de Pythagore
*√,
que r = a/2 pour un réseau cubique simple, 𝑟 = -
pour un réseau cubique à faces
centrées (les sphères se touchent le long de la diagonale d’une face qui est un carré
*√.
de côté a), et 𝑟 = -
pour un réseau cubique centré (voir les schémas ci-dessous).

Il faut ensuite savoir le nombre d’atomes à considérer dans une maille. Le réseau
est cubique centré, avec un motif constitué d’un seul atome dont 8 sont sur le sommet
des cubes, soit 8 x 1/8 = 1 atome, et un est au centre de la maille (1 atome) soit 2
atomes en tout.
Pour la compacité, il faut alors simplement diviser le volume occupé par les atomes
de la maille, par le volume d’une maille (Vmaille = a3). Pour deux sphères compactes
de rayon r dans une maille cubique centrée, on a :
.
4 4 𝑎√3 2 × 4 × 3 × √3 . √3 .
𝑉*01234 = 2 × 𝜋𝑟 . = 2 × 𝜋 × 9 ; = 𝜋𝑎 = 𝜋𝑎
3 3 4 3×4×4×4 8
√.
donc 𝑐 = >
𝜋 ≈ 68%, soit un volume vide entre les atomes de 32% de la maille.
La masse volumique est donnée par la masse des atomes dans une maille, soit 2·mLi
divisée par le volume de la maille. Comme on donne la masse molaire, on obtient :
2 × 𝑀DE 2 × 7 𝑔. 𝑚𝑜𝑙NO
𝜌= = ≈ 0.54 𝑔. 𝑐𝑚N.
𝑁G × 𝑎 . 6.02 × 10,. 𝑚𝑜𝑙NO × (3.51). × 10N.T 𝑚.

4d. Bien que les métaux cristallisent le plus souvent dans des structures
compactes, le Fer cristallise dans une structure similaire à celle du lithium à basse

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température et à pression atmosphérique, sa phase α aussi appelée ferrite pour


l’Acier (ajout de quelques fractions de pourcent de Carbone). Son paramètre de
maille est de acc = 2.87 Å, et sa masse molaire de 56 g.mol-1. Il se transforme
cependant en la phase γ (appelée Austenite dans le cas de l’Acier) au dessus de 912
°C, qui est cubique à faces centrées.
i. Calculer la masse volumique du Fer dans sa phase α.
ii. En déduire sa masse volumique dans la phase γ. Que se passe-t-il
alors à 912 °C ?
(Indication : commencer par exprimer le paramètre de maille de la
structure cfc (acfc) en fonction de acc.)

i) Un raisonnement exactement similaire à celui de la question précédente nous


permet de calculer la masse volumique du Fer en utilisant la masse molaire et
la maille de la structure cubique centré du Fer. On obtient :

2 × 𝑀V3 2 × 56 𝑔. 𝑚𝑜𝑙 NO
𝜌UU = . = ≈ 7.87 𝑔. 𝑐𝑚N.
𝑁G × 𝑎UU 6.02 × 10,. 𝑚𝑜𝑙NO × (2.87). × 10N.T 𝑚.

ii) Comme il s’agit du même élément, on peut s’attendre à ce que les rayons
atomiques du Fer dans les structures CC et CFC soient très proches. Comme on
connaît les relations qui lient ce rayon aux paramètres de maille des deux
structures cristallographiques, on peut exprimer l’une en fonction de l’autre :
𝑎UU √3 𝑎UWU √2
𝑟 = =
4 4
d’où

3
𝑎UWU = 𝑎UU X = 3.52 Å
2
Dans la phase γ cubique à faces centrées, il y a 4 atomes par maille (8 x 1/8 sur les
coins et 6 x ½ sur les faces). On a donc :

4 × 𝑀V3 4 × 56 𝑔. 𝑚𝑜𝑙NO N.
𝜌UWU = . = 6.02 × 10,. 𝑚𝑜𝑙 NO × (3.52). × 10N.T 𝑚 . ≈ 8.57 𝑔. 𝑐𝑚
𝑁G × 𝑎UWU

Le Fer subit une transformation dite allotropique à 912 °C où il change de structure


cristallographique. Alors qu’il se dilate à mesure qu’on le chauffe, sa masse
volumique augmente soudainement à 912 °C du fait de cette transformation dans

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une structure plus dense. Le Fer se contracte donc lorsqu’il est chauffé dans une
certaine gamme de température. Notez que l’on a considéré le même rayon atomique
pour les deux mailles du Fer : cette approximation n’est pas tout à fait exact. Les
rayons respectifs des atomes de fer (CC) et de fer (CFC) sont environ égaux à 0.124
nm et 0.127 nm respectivement une différence minime comparée à la différence des
paramètres de maille qui valide notre approximation.

Exercice 5 : Sites interstitiels et structure diamant


Une des caractéristiques clés du système fer-carbone est la quantité de carbone
que le fer peut accepter en solution solide dans les sites interstitiels. Pour le réseau
CFC, un de ces sites interstitiels est le site tétraédrique. Il y en a huit, situés sur
les diagonales du cube à une distance d’un quart de la diagonale du cube par
rapport à chaque sommet.
5a. Représenter pour le réseau cfc du Fer les atomes dans le plan d’indices de
Miller (101).
Le plan (101) contient quatre atomes des sommets du cube et deux atomes des faces
(en rouge), et l’un des sites tétraédriques est indiqué en bleu:

a a√3

a√2
5b. Représenter sur ce schéma un de ces sites interstitiels tétraédriques. Montrer
qu’il est bien équidistant du sommet le plus proche et des trois atomes au centre
des faces adjacentes (au centre du tétraèdre comme montré sur le schéma du
diamant ci-dessous).
Le site est montré en bleu. Pour démontrer l’équidistance, il suffit de prouver que la
norme des vecteurs reliant le site interstitiel aux autres atomes est égale. Les
coordonnées des différents atomes sont : (0,0,0) pour l’atome au sommet et
(a/2,a/2,0), (a/2,0,a/2) et (0,a/2,a/2) pour les atomes sur les faces adjacentes. Le
site interstitiel a pour coordonnées (a/4,a/4,a/4) étant donné qu’il se trouve au
\\\\\⃗ se calculant ainsi : ^𝐴𝐵
quart de la diagonale du cube. La norme d’un vecteur 𝐴𝐵 \\\\\⃗ ^ =

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_(𝑥a − 𝑥G ), + (𝑦a − 𝑦G ), + (𝑧a − 𝑧G ), , nous trouvons bien que le site interstitiel se
* , * , * , √.*
trouve à fg -h + g -h + g -h = de chaque atome du tétraèdre.
-

5c. Calculer le rayon r le plus grand d'un atome d'impureté qui peut être inséré
dans ce site sans distorsion, en fonction du rayon R de l’atome de Fer.
Un site tétraédrique se trouve au quart de la diagonale du cube qui a pour longueur
𝑎√3. Comme un atome d’impureté de rayon maximal est en contact avec l’atome de
O
Fer du sommet le plus proche, on a 𝑎√3 = 𝑟 + 𝑅. De plus la relation entre le rayon
-
des sphères R et le paramètre de maille a pour un réseau cubique à faces centrées
*√,
(CFC) est 𝑅 = -
(les atomes sont en contact le long de
la diagonale des faces). On en déduit alors :
. .
𝑟 + 𝑅 = 𝑅f , soit 𝑟 = 𝑅 9f − 1; = 0.225 ∙ 𝑅
, ,

5d. La structure diamant (ci-dessous) ressemble à une


structure cfc avec quatre de ses huit sites tétraédriques
occupés par un atome de même nature que les autres atomes. Vu le rayon r calculé
ci-dessus, est-il possible d’avoir un atome de même nature dans ce site
interstitiel (sans rien changer par ailleurs à la structure cfc) ?
.
D’après la réponse à la question précédente 𝑟 = 𝑅 9f, − 1; < 𝑅, donc un atome doit

avoir un rayon bien plus petit que ceux de la maille CFC pour pouvoir être inséré
dans un site tétraédrique sans distorsion, ce qui est impossible avec des atomes de
même nature.

5e. Il se trouve que pour la structure diamant, les atomes ne se touchent plus le
long des diagonales des faces du cube. Ce sont les atomes sur un sommet et à ¼ de
la diagonale du cube qui sont en contact. En déduire une nouvelle relation entre
l’arête du cube a et le rayon atomique R.
On utilise la même relation qu’à la question 5c en remplaçant 𝑟 par 𝑅 car on a
O *√.
maintenant des atomes de même nature. On a alors - 𝑎√3 = 2𝑅 et donc 𝑅 = >
.

5f. En déduire alors la compacité de la structure diamant.

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Dans une maille CFC, 8 atomes sont sur un sommet du cube et communs à 8
mailles, soit 8 × 1l8 = 1 atome; 6 sont au milieu des faces et communs à 2 mailles,
soit 6 × 1l2 = 3 atomes ; de plus 4 sites tétraédriques sont occupés et entièrement
dans la maille. On a donc un total de 8 atomes par maille.
y
mnopqrs tnu qnvwwr × xnopqr > × {|z
La compacité est 𝑐 = = z
. D’après la question précédente
xqnvwwr *z
*√. - .√. √.
𝑅= , donc 𝑐 = 8 × . 𝜋 = 𝜋 O} = 34 %.
> >z
Contrairement à ce que pourrait faire croire le schéma représentant la structure
diamant, elle est très peu compacte comparée à une maille CFC ou HC classique.

Exercice 6: Diffraction
On cherche à déterminer quels sont les plans réticulaires d’atomes parallèles à la
surface d’un revêtement à l’argent qui cristallise dans la structure cfc (paramètre
de maille a = 4 Å). La diffraction de rayons-X, de longueur d’onde λ = a = 4 Å,
donne un angle de diffraction du premier ordre (c. à. d. pour n = 1 dans la loi de
Bragg) de θ = 60°.
6a. En vous servant de la loi de Bragg, et de l’expression de la distance dhkl entre
les plans (hkl) donnée en cours, trouver les indices de Miller de ces plans parallèles
à la surface du revêtement (souvenez-vous que h, k et l sont des entiers relatifs).
En déduire la direction réticulaire perpendiculaire à la surface.
En combinant la loi de Bragg reliant l’angle diffracté et la distance entre les plans
(2 × 𝑑•€• 𝑠𝑖𝑛𝜃 = 𝜆), et la relation entre 𝑑•€• , le paramètre de maille a et les indices de
*
Miller h, k et l (𝑑•€• = ) on obtient :
√•‡ ˆ€ ‡ ˆ• ‡

𝜆 𝜆√ℎ, + 𝑘 , + 𝑙, √3
𝑠𝑖𝑛 (60°) = = =
2 × 𝑑•€• 2𝑎 2

soit, comme 𝑎 = 𝜆, on doit avoir √ℎ, + 𝑘 , + 𝑙, = √3 qui n’est possible que si


ℎ = 𝑘 = 𝑙 = ±1
C’est donc la famille des plans {111}.
Comme on est dans la structure cristalline cubique, les droites perpandiculaires à
ces plans appartiennent à la famille 〈111〉.

6b. Représenter schématiquement la structure des atomes dans ces plans.

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Les plans {111} sont montrés ci-dessous à gauche dans la structure cubique. Ce sont
les plans de plus grande compacité où les atomes s’arrangent en une structure
hexagonale représentée également ci-dessous à droite:

Exercice 7: Polyéthylène et Polyéthylène téréphtalate


7a. Dessiner avec un simple trait et un double trait les liaisons covalentes simples
et doubles des molécules et polymères ci-dessous, et précisé le degré d’hybridation
de l’atome de Carbone (sp1, sp2 ou sp3) pour chaque cas :

- Méthane : hybridation sp3


- Ethylène : hybridation sp2
- PTFE : hybridation sp3

7b. Étant donné que la masse molaire moyenne d’une chaine linéaire de
polyéthylène –(CH2–CH2)– est 313 kg/mol, les masses molaires de C et H étant 12
g/mol et 1 g/mol, calculer son degré de polymérisation (n).

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La masse molaire d’un monomère de polyéthylène est 2x12 + 4x1 = 28 g/mol. Le


degré de polymérisation est le nombre d’unités de monomère moyen le long d’une
chaine de polymère. C’est un nombre sans dimension obtenu en divisant la masse
d’une chaine (ou masse molaire) par la masse d’un monomère. Il est donc donné
par:
𝑀•1••2è’3 313 × 10. 𝑔/𝑚𝑜𝑙
𝑛 = = = 11179
𝑀21“12è’3 28 𝑔/𝑚𝑜𝑙
où l’on prend le nombre entier le plus proche : rappelez-vous que c’est un nombre
moyen car toutes les chaines pendant le procédé de polymérisation ne vont pas
avoir exactement le même nombre d’unités. n peut donc être un nombre non-entier,
mais on l’arrondit au nombre entier le plus proche étant donné sa grande valeur
numérique.

7c. Considérant une chaîne linéaire de polyéthylène de degré de polymérisation n,


calculer le nombre de liaison C–C dans une molécule. En déduire la longueur
moyenne L de cette chaîne à partir de la longueur de la liaison d entre deux atomes
de carbone, et de l’angle θ formé par deux liaisons (voir figure ci-dessous).
Application numérique : n trouvé dans la question b, d = 0.154 nm, θ = 109.5°.

Le nombre de liaisons dans une chaîne linéaire est lié au nombre d’atome de carbone
par la formule Nliaisons = 2xn-1 = 22357. La longueur moyenne d’une chaîne est
calculée par :
𝜃
𝐿 = 𝑁•E*E41“4 × 𝑑 × sin š › ≈ 2800 𝑛𝑚
2

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Exercice 8: Base du réseau de Bravais du CFC


(Facultatif)
On considère la maille élémentaire cubique à faces
centrées représentée ci-contre. On place l’origine O c
comme indiqué, et les trois vecteurs de même norme
a’ C
et orthogonaux entre eux formant la base
b b’
représentant la symétrie cubique du réseau (a, b, c).
c’
8a. Dans ce repère (O, a, b, c), quelles sont les a
O
coordonnées du point C au centre d’une face du
cube ? Ce repère représente-il donc une base pour le réseau de Bravais cubique à
faces centrées ?
Le point C a pour coordonnées (1/2,0,1/2) dans la base (O,a,b,c) qui n’est donc pas
une base primitive du réseau de Bravais cubique à faces centrées pour laquelle
chaque nœud du réseau aurait trois entiers relatifs pour coordonnées.

8b. On considère la même origine O mais trois vecteurs a’, b’ et c’ tels que :
O O O
𝑎⃗ œ = •𝑏\⃗ + 𝑐⃗Ÿ ; 𝑏\⃗œ = (𝑎⃗ + 𝑐⃗) ; 𝑐⃗œ = •𝑎⃗ + 𝑏\⃗Ÿ
, , ,
i) Représenter ces vecteurs sur le schéma et exprimez les vecteurs a, b et c
en fonction de a’, b’ et c’.
ii) Montrez que pour tout point M du réseau cubique à faces centrées, on peut
trouver trois entiers relatifs n, p et q, tels que
\\\\\\⃗ = “ 𝑎⃗ + • 𝑏\⃗ + ¡ 𝑐⃗, avec (n,p,q) sont soit tous pairs, soit 1 pair et 2
𝑂𝑀
, , ,
impairs.
iii) En se servant de i), exprimez ce vecteur OM dans la base (O, a’, b’, c’)
iv) En déduire que cette base est une base du réseau de Bravais cubique à
faces centrées.

i) Les vecteurs de la nouvelle base sont indiquées en rouge sur le schéma ci-contre.
En additionnant 𝑏\⃗' et 𝑐⃗œon voit que :
O
𝑏\⃗œ + 𝑐⃗œ = 𝑎⃗ + •𝑏\⃗ + 𝑐⃗Ÿ = 𝑎⃗ + 𝑎⃗′ donc 𝑎⃗ = 𝑏\⃗œ + 𝑐⃗œ − 𝑎⃗′
,
De la même façon, on obtient :
𝑏\⃗ = 𝑎⃗ œ + 𝑐⃗œ − 𝑏\⃗′
𝑐⃗ = 𝑎⃗ œ + 𝑏\⃗œ − 𝑐⃗′

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ii) Dans la base (O,a,b,c), on peut distinguer les points S situés sur les sommets
d’un cube, et les points P au centre des faces. Les points S sont équivalents aux
points d’un réseau cubique simple. On peut donc trouver trois entiers relatifs N, P
\\\\\⃗ = 𝑁𝑎⃗ + 𝑃𝑏\⃗ + 𝑄𝑐⃗. En posant n = 2N, p = 2P et q = 2Q, on a bien la
et Q tels que 𝑂𝑆
relation voulue avec les trois entiers n, p et q tous pairs.
Un point C au centre d’une face s’obtient à partir d’un point situé sur un sommet
par une translation (1/2,1/2,0) ou (1/2,0,1/2) ou (0,1/2,1/2). Dans le premier cas,
\\\\\⃗ = g𝑁 + Oh 𝑎⃗ +
on peut donc trouver trois entiers relatifs N, P et Q tels que 𝑂𝐶 ,
O
g𝑃 + ,h 𝑏\⃗ + 𝑄𝑐⃗. En posant n = 2N+1, p = 2P+1, et q = 2Q, on a la relation voulue
avec les entiers n, p impairs. Dans les autres cas on aura de la même façon n, q
impairs ou p, q impairs.
“ • ¡
𝑂𝑀 = 𝑎⃗ + 𝑏\⃗ + 𝑐⃗ avec (n, p, q) tous
On a donc bien pour tout point M du réseau \\\\\\⃗
, , ,
pairs si M est sur le sommet d’un cube, et (n,p,q) avec deux nombres impairs si M
est au centre d’une face.

iii) En remplaçant les expressions de a, b et c vus en i), on obtient


immédiatement que pour tout point M du réseau:
𝑝 + 𝑞 − 𝑛 \\\⃗ 𝑛 + 𝑞 − 𝑝 𝑛+𝑝−𝑞
\\\\\\⃗ =
𝑂𝑀 𝑎′ + 𝑏\⃗′ + 𝑐⃗′
2 2 2

iv) Etant donné que la somme (ou différence) de trois nombres pairs ou de deux
nombres impairs et d’un nombre pair est toujours paire, les coefficients ci-dessus
sont entiers (relatifs). En effet :
- si M est sur le sommet d’un cube, n, p et q sont pairs, leur somme (ou
différence) est donc aussi paire et les trois coefficients du vecteur OM sont
entiers relatifs.
- Si M est au centre d’un cube, deux des coefficients n, p et q sont impairs, leur
somme (ou différence) est donc paire, ce qui donne encore une fois des
coefficients entiers pour OM.
Pour tout M, on a donc trouvé des entiers relatifs n, p et q qui satisfont :
\\\⃗ + 𝑝𝑏\⃗′ + 𝑞𝑐⃗′
\\\\\\⃗ = 𝑛𝑎′
𝑂𝑀

La base (O, a’, b’, c’) est donc bien une base primitive pour le réseau de Bravais
cubique à faces centrées. Le volume formé par ces trois vecteurs constitue le plus
petit volume qui peut être translaté le long de ces vecteurs pour remplir tout l’espace.

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Propédeutique F. Sorin / E. Klok
Printemps 2021 Matériaux : de la chimie aux propriétés IMX
On l’appelle la maille primitive, qui a un seul motif par maille. Il est cependant
plus commode de considérer la maille élémentaire comme nous le faisons, avec
quatre atomes par maille et les vecteurs orthonormés a, b et c, car elle reproduit la
symétrie cubique de la structure. Les directions et plans réticulaires sont aussi plus
aisés à manipuler et à visualiser.
Notez que le même raisonnement peut être fait pour la structure cubique centrée.
Les vecteurs primitifs seraient alors :
O O O
𝑎⃗ œ = , •−𝑎⃗ + 𝑏\⃗ + 𝑐⃗Ÿ ; 𝑏\⃗œ = , •𝑎⃗ − 𝑏\⃗ + 𝑐⃗Ÿ ; 𝑐⃗œ = , •𝑎⃗ + 𝑏\⃗ − 𝑐⃗Ÿ
Je vous laisse la démonstration en exercice !

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