Programme National de Nutrition Communautaire - Manuel D'exécution (ONN - 2005)
Programme National de Nutrition Communautaire - Manuel D'exécution (ONN - 2005)
Août 2005
Version préliminaire
Plan
I- CONTEXTE
a) Pour adresser la situation de malnutrition prévalente à Madagascar telle que les chiffres
révèlent
b) Pour traduire en action les engagements pris par le Gouvernement et ses partenaires
c) Pour renforcer la synergie des interventions dans le but d’en améliorer l’efficacité et
l’efficience et d’atteindre ainsi les objectifs fixés
Extrait de la PNN
Extrait du PNAN
SCHEMA FONCTIONNEL
SUIVI-EVALUATION
LES INDICATEURS
REPORTING
2
UTILISATION DU MANUEL D’EXECUTION PNNC
Ce Manuel d’exécution est élaboré, sur la base des expériences et des acquis en matière de
nutrition à base communautaire à Madagascar, dans les buts de décrire et d’orienter la mise en
œuvre du PNNC afin d’habiliter ses différents acteurs dans la planification, la mise en œuvre et le
suivi/évaluation des interventions en nutrition communautaire.
- D’une part, des agences de mise en œuvre (AMIO), c’est-à-dire les intervenants qui
participent directement selon leur niveau de responsabilité et d’engagement dans le processus.
- Et d’autre part, des partenaires techniques et financiers, aussi bien des départements
ministériels, que des organismes nationaux et internationaux, qui collaborent avec et appuient les
AMIO.
Y sont définis clairement les objectifs du PNNC, la structure communautaire ainsi que le
paquet minimum d’activités requises dont chaque AMIO est invitée à suivre en Nutrition
communautaire, tout en ayant la latitude d’appliquer sa propre modalité de mise en oeuvre. Ainsi, il
serait possible (i) d’assurer l’harmonisation et la coordination des interventions en Nutrition
communautaire, (ii) de permettre une mise à l’échelle des interventions, et par conséquent (iii)
d’avoir un impact plus significatif au niveau du pays, permettant (iv) d’atteindre l’objectif fixé de
réduire de moitié la prévalence de la malnutrition en 2015.
Cette version préliminaire permet d’orienter la phase pilote au niveau des 22 régions. Au fur
et à mesure de l’évolution des idées et des besoins, il pourrait faire l’objet de mise à jour, suivant
une démarche consensuelle et impliquant les différents intervenants. Ce document sera amendé
tenant compte des expériences vécues au cours du pilotage avant d’être considéré comme Version
définitive.
3
I- CONTEXTE
Le statut sanitaire et nutritionnel des femmes et des enfants à Madagascar reste très précaire.
Selon les résultats de l’EDSMD III (troisième Enquête démographique et de Santé réalisée à
Madagascar) 2003/2004:
o le taux de mortalité infanto-juvénile est de 94 pour 1000 naissances vivantes
o le taux de mortalité infantile de 58 pour 1000 naissances vivantes
o le taux de mortalité maternelle est de 469 pour 100 000 naissances vivantes
o 42 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de l’insuffisance pondérale (Poids
sur Age)
o 48 % des enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance (Taille sur
Age)
o 13 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de la malnutrition aiguë (Poids sur
Taille)
De même, la carence en micronutriments reste encore un problème de santé publique chez les
enfants de moins de 5 ans et chez les femmes enceintes. Plus des deux tiers (68%) des enfants âgés
de 6 à 59 mois et deux femmes sur cinq (46 %) souffrent d’anémie par carence en Fer ; (carence
en Vitamine A à compléter pour les femmes)
Parmi les enfants de moins de 6 mois, seulement 67 % sont exclusivement allaités au sein; bien
qu’insuffisant, ce résultat est en nette amélioration par rapport à 1997 où le taux d’allaitement
exclusif à cet âge était de 48 %.
La sécurité alimentaire des ménages est loin d’être satisfaisante, 65 % de la population étant en état
d’insécurité alimentaire (selon EPM 2003).
Face à cette situation qui hypothèque sérieusement le développement physique et intellectuel des
enfants Malagasy, et afin d’avoir un capital humain pouvant participer activement au
développement durable du pays, divers engagements ont été pris par le Gouvernement Malagasy et
ses partenaires, entre autres :
• Ratification de la convention relative aux droits de l’enfant en 1990
• Déclaration du Premier Ministre au Sommet Mondial de l’Alimentation à Rome en
Novembre 1996
• Elaboration du Plan National d’Action pour la Nutrition, en 1997 faisant suite à la
Conférence Internationale sur la Nutrition en 1992
• Adoption de la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire
• Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
4
Ainsi un document de Politique Nationale sur la Nutrition (PNN) a été élaboré et adopté par le
Gouvernement le 20 avril 2004 pour adresser la malnutrition à Madagascar de manière concertée
suivant 14 stratégies multisectorielles. La PNN est traduite en programme d’action pour la période
de 2005-2009 dans le document de Plan National d’Actions pour la Nutrition (PNAN), validé le
10 Août 2005. L’Intervention de Nutrition au niveau communautaire, y est mentionnée en tant
que Stratégie n°2. Pour les différents intervenants qui participent à sa mise en œuvre, le PNNC est
proposé dans une perspective d’harmonisation des interventions.
A titre d’information et de rappel, les documents de la PNN et du PNAN ont établi les objectifs à
atteindre conformément au DSRP et aux ODM. L’intervention de nutrition communautaire dispose
sa part de responsabilité et de contribution dans ce grand effort collectif.
Extrait de la PNN
But de la PNN
Assurer le droit de la population Malagasy toute entière à une nutrition adéquate en vue d’améliorer la survie
des enfants et de permettre un développement maximal de leurs potentialités physiques et intellectuelles
ainsi que de promouvoir la santé et le bien-être des mères et des adultes, ce par la synergie des
interventions multisectorielles.
Objectifs Généraux
D’ici l’an 2015 :
i) Réduire de moitié la prévalence de la malnutrition chronique (Taille/Age) chez les enfants de
moins de 5 ans – c’est-à-dire de 48% (EDSMD 2003-04) à 24%.
ii) Contribuer à la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans de 156 pour 1000
naissances vivantes à 111 en 2006 (DSRP) et à 56 en 2015 (ODM).
Objectifs spécifiques
D’ici l’an 2015 :
i) Réduire de moitié la prévalence de l’insuffisance pondérale (poids/âge<-2ET) chez les enfants
de moins de 5 ans, c’est –à- dire de 42% (EDSMD 2003-4) à 21%; -
ii) Réduire de moitié la prévalence de la malnutrition aiguë (poids/taille<-2ET) chez les enfants de
moins de 5 ans – de 13% (EDSMD 2003-4) à 7,5% ;
iii) Réduire de trois quart la malnutrition aiguë sévère (poids/taille<-3ET) chez les enfants de
moins de 5 ans – de 2,8% (EDSMD 2003-04) à 0,7% ;
iv) Réduire la prévalence de l’insuffisance de poids à la naissance (< 2.500 grammes) à moins de
10% ;
v) Augmenter le taux d’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois de 67% à 90% et maintenir le
taux d’allaitement maternel jusqu’à 2 ans et au-delà à plus de 95%.
vi) Réduire de moitié la proportion de la population victime de l’insécurité alimentaire - c à d
n’atteignant pas le niveau minimum d’apport calorique de 2.300 kilocalories par personne par jour -
c’est-à-dire de 65% à 30%.
1
Se référer aux normes recommandées par l’OMS.
5
ii) Réduire de moitié l’anémie ferriprive chez les enfants de moins de 5 ans (de 67% à 30%)2, les
enfants d’âge scolaire, et chez les femmes enceintes (de 44% à 20%)3.
Principes Directeurs
Les principes directeurs pour la mise en œuvre du Plan National d’Action pour la Nutrition sont :
• Adoption de l’Approche Droit (CDE, CDH, CEDAW).
• Renforcement de la coordination multisectorielle et de la cohérence des interventions ;
• Décentralisation des interventions et des moyens suivant les zones à risque ;
• Implication effective des autorités nationales, régionales, locales et traditionnelles ;
• Priorité aux stratégies préventives dans la lutte contre la malnutrition ;
• Intégration de la lutte contre la malnutrition dans tous les programmes de développement.
• Collaboration avec les ONGs et la société civile et consolidation de l’approche 3P : Partenariat
Public Privé à tous les niveaux.
Extrait du PNAN
Stratégie n°2 : Intervention de Nutrition au niveau communautaire
Contexte
Les interventions à base communautaire ont une vocation prioritairement préventive. Ces
interventions, même si elles comportent certaines nuances sont toutes menées avec la
participation active de la communauté. Ces expériences ont montré une amélioration sensible
de l’état nutritionnel des enfants dans les sites d’intervention communautaire.
Objectifs spécifiques
Cette stratégie s’adresse à tous les objectifs spécifiques cités au Chapitre 2, mais contribuera
particulièrement aux objectifs suivants :
2
Niveau d’hémoglobine de moins de 12.0 g/dl.
3
Niveau d’hémoglobine de moins de 11.0 g/dl.
6
OS I Insuffisance P/A<-2ET 35% 28% 21% EDS
Pondérale (Enfant <5 ans) (Résultats
réduite National/
et Région),
MICS, EPM
Objet de la Stratégie
Habiliter les communautés dans la planification, la mise en œuvre et le suivi/évaluation des
interventions nutritionnelles en vu de prévenir la malnutrition et la mortalité chez les enfants
tout en renforçant la synergie entre activités nutritionnelles et d’autres activités de développement
socio-économique au niveau de la Commune.
Résultats clés
Les résultats clés de cette stratégie et les indicateurs de progrès sont présentés dans le tableau
suivant.
ANJE : ANJE :
80% des mères dans les sites fonctionnels - % des mères ayant adopté les pratiques optimales
pratiquent l’allaitement maternel exclusif de l’allaitement maternel exclusif pendant les six
pendant les six premier mois de vie ; premier mois de vie
80% des mères dans les sites fonctionnels - % des mères ayant adopté les pratiques adéquates
pratiquent l’alimentation complémentaire de l’alimentation du jeune enfant, y compris
adéquate à partir du sixième mois, en parallèle l’Allaitement maternel et l’alimentation
avec la poursuite de l’allaitement exclusif complémentaire
jusqu’à deux ans et au-delà
80% des mères dans les sites fonctionnels - % des mères ayant adopté les pratiques de
pratiquent l’alimentation de l’enfant durant et l’alimentation de l’enfant durant et après la maladie ;
après la maladie; - % des mères ayant adopté les pratiques d’une une
80% des mères dans les sites fonctionnels meilleure alimentation durant la grossesse et
pratiquent une meilleure alimentation durant la l’allaitement;
grossesse et l’allaitement;
Micronutriments :
Micronutriments : - Taux des ménages consommant le sel
7
Résultats clés (2009) IOV
90% de la population consomment du sel adéquatement iodé (enquêtes et écoles)
adéquatement iodé - % des mères ayant reçu une supplémentation en Vit
90% de la population ayant reçu une A
supplémentation en vitamine A - % des enfants ayant reçu une supplémentation de
Vit A
- % des mères ayant reçu une supplémentation en
50% de la population ayant reçu une Fer
supplémentation en fer - % des enfants ayant reçu une supplémentation en
Fer
3. Tous les enfants sévèrement malnutris dans - Nombre et % des enfants sévèrement malnutris
les sites communautaire sont pris en charge référés vers le CSB et CRENI/CRENA
- Nombre et % des enfants sortis guéris des
CRENI/CRENA suivis au niveau des sites
communautaires
4. Intégration des sites communautaires aux
services de santé renforcée. - Taux de fréquentation du service de santé
- Taux de vaccination des enfants
50% de la population des sites - Taux d’utilisation du service CPN du CSB par les
communautaires utilisent le service de santé ; femmes enceintes
- Nombre de femmes accouchées sous assistance
40% de la population sont couvertes par le médicale dans les sites formés
système à base communautaire (PF, MII, SRF, - Nombre et % des sites avec AT formées et équipées
etc.) - Couverture du système à base communautaire
5. Au moins 80% des sites reçoivent un appui - Nombre et % des sites bénéficiaire d’appui
des services agricole/pêche/élevage en vue - Nombre et % de ménages bénéficiaires par
d’améliorer la sécurité alimentaire de ménage site/commune
- Prévalence de la malnutrition durant la période de
soudure
6. La convergence des activités de la SRP et de - Nombre et % des communes vulnérables ayant
développement renforcée au niveau de sites intégré la nutrition au Plan Communal de
communautaire dans 90% des communes Développement
vulnérables des 111 districts. - Nombre et % des communes faisant la coordination et
le suivi des activités de nutrition au niveau du Comité
Communal de Développement
- Nombre et % des bénéficiaires des activités AGR,
VCT, PS, …
Activités principales :
1. Elaborer et mettre en œuvre un Programme National de Nutrition Communautaire (PNNC) qui
prend en compte les aspects suivants :
- la vocation préventive de cette intervention ;
- la participation communautaire dans les différentes étapes de la planification, la mise en
œuvre, et le suivi/évaluation des interventions ;
- le renforcement des capacités des familles, y compris des hommes ;
- gestion des activités par les agents communautaires qui sont encadrés par des ONG et
des agents des services techniques ;
- l’appropriation des interventions par la communauté et les autorités locales ainsi que la
pérennisation des interventions ;
- le ciblage des communes vulnérables et des couches les plus pauvres de la communauté
et extension progressive des interventions;
- l’adoption de l’approche intersectorielle et de l’approche PCIME-communautaire ;
- des actions qui peuvent améliorer la sécurité alimentaire des ménages : activités
génératrices de revenus (AGR) et des actions de protections sociales (Food for Work,
Cash for Work…) pour les groupes vulnérables (mères des enfants malnutris, familles
nécessiteuses, femmes enceintes et allaitantes ;
8
- l’harmonisation graduelle de l’approche au niveau communautaire en ce qui concerne : (i)
le paquet minimum d’activités (PMA), (ii) la stratégie de mise en œuvre, et (iii) la gestion
des interventions, tout en accueillent le pilotage et extension des bonnes innovations ;
- la formation adéquate des intervenants (SPC, CCC, gestion, …) et la dotation en
équipement et supports de communication.
2. Consolider et étendre graduellement la couverture des interventions de nutrition
communautaire au niveau des 111 districts :
- Définir les critères de vulnérabilité pour établir la classification des communes ;
- Consolider les interventions dans les 60 districts existants tout en couvrant
progressivement les communes vulnérables et les couches les plus pauvres de la
communauté ;
- Etendre les interventions au niveau des 51 nouveaux districts tout en priorisant les
communes les plus vulnérables.
3. Mettre en œuvre - dans tous les sites - un programme de communication pour le changement
de comportement en faveur des sept pratiques des « Actions Essentielles en Nutrition » dans
les contacts au niveau communautaire durant le cycle de la vie (grossesse, accouchement,
période post-natale et planning familial, stratégies avancées de vaccination, surveillance et
promotion de la croissance, et l’enfant malade).
4. Elaborer et mettre en œuvre une stratégie de développement intégral du jeune enfant (DIJE)
en intégrant les activités de développement psychosocial de l’enfant aux activités
nutritionnelles. Cette stratégie d’apprentissage pré primaire se liera avec la stratégie nationale
d’alphabétisation et d’éducation communautaire.
5. Renforcer les liens entre les sites de nutrition communautaire et les CSB :
- Promotion de l’utilisation effective des soins de santé primaires par la communauté (PEV,
PCIME, PF, CPN, IST/SIDA, etc.) – voir Stratégie No.3 ;
- Référence des enfants sévèrement malnutris vers le CSB et CRENA/CRENI et suivi au
retour dans la communauté ;
- Mobilisation des communautés pour des activités de santé en stratégies avancées, ex.
PEV, PF, CPN, supplémentation en micronutriments, etc. ;
- Mise en place et renforcement du système à base communautaire (PF, MII, SRF, …) ;
- Collaboration améliorée avec les accoucheuses traditionnelles (formation, équipement)
au niveau des sites.
6. Renforcer l’appui et l’encadrement des services agricole/pêche/élevage (y compris le PSSA et
PSDR) aux sites de nutrition communautaire en vue d’améliorer la sécurité alimentaire des
ménages surtout durant la période de soudure (voir Stratégie 6).
7. Assurer la convergence des actions entreprises dans le cadre du DSRP, des actions de
Protection Sociale et des actions des autres programmes de développement en intégrant la
nutrition dans les Plans Communaux de Développement ainsi que l’utilisation de l’indicateur de
la malnutrition pour le suivi des PCD (voir Stratégie No. 9). La Commune assurera la
coordination et suivi des interventions multisectorielles.
9
II- DEFINITION DU PNNC
Le PNNC est la traduction en action concrète de la stratégie n°2 définie dans le PNAN. Il est le fruit
d’un processus de capitalisation des acquis et d’harmonisation des démarches existantes, dans le
but de renforcer les interventions à base communautaire à travers une stratégie de proximité et
d’intensité.
Objectif général
Contribuer à la réduction de la prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de
cinq ans et celle de l’insuffisance de poids à la naissance (voir objectifs spécifiques de la Stratégie
n°2 du PNAN)
Objectifs spécifiques
Contribuer à l’atteinte des résultats-clé pour 2005-09 de la Stratégie n°2 du PNAN (voir plus haut) à
savoir :
(1) Les interventions de nutrition communautaire sont fonctionnelles au niveau des communes
vulnérables des 111 Districts,
(2) Les pratiques de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et la couverture en
micronutriments améliorés dans les sites communautaires,
(3) Tous les enfants sévèrement malnutris dans les sites communautaire sont pris en charge,
(4) Intégration des sites communautaires aux services de santé renforcée,
(5) Au moins 80% des sites reçoivent un appui des services agricole/pêche/élevage en vue
d’améliorer la sécurité alimentaire de ménage, et
(6) La convergence des activités de la SRP et de développement renforcée au niveau de sites
communautaire dans 90% des communes vulnérables des 111 Districts.
10
La prévention de la transmission intergénérationnelle du défaut de croissance, c'est-à-dire
qu’à chaque stade de la vie, -depuis la naissance, ensuite l’enfance, l’adolescence, la vie
d’adulte-, en particulier chez le sexe féminin, des actions ciblées permettent d’améliorer le
statut nutritionnel (voir schéma tiré du rapport de l’ACC / SCN par Prof P. James).
1 Alimentation
Allaitement et Retard de croissance complémentaire
enfantine
Suivi de la et Suivi de la
croissance croissance
Le renforcement des capacités des acteurs locaux afin qu’ils puissent accomplir
convenablement leur rôle et attribution
La leçon tirée des expériences concernant la motivation pour les relais communautaires.
Différentes possibilités ont fait leur preuve : en nature (ex : sac de riz), sous forme de
service à rendre (ex : la communauté prête main forte pour le repiquage du riz du relais),
avantages sociaux (ex : le relais et sa famille bénéficient de prise en charge par le « Fonds
d’équité » de la Commune lorsqu’ils vont au CSB), en indemnité (monétaire). L’esprit de la
motivation étant de « compenser » le relais par rapport au service qu’il rend à la
communauté, en guise de reconnaissance et de participation.
La latitude pour chaque AMIO d’étendre le paquet minimum des activités selon ses moyens
et sa propre démarche
11
LE PAQUET MINIMUM DES ACTIVITES (PMA) :
Le PMA consiste à l’observation d’un ensemble d’activités considérées essentielles dans toute
intervention de nutrition communautaire, qui forment un tout indivisible, défini en considérant
d’une part les réalités de Madagascar, par rapport aux déterminants de la malnutrition, et d’autre
part, les actions permettant de rompre le cycle de la malnutrition à différents stades du
développement humain.
1) AEN/PCIMEC
Chez le sexe féminin, il importe de mener des actions ciblées pour rompre la transmission
intergénérationnelle du défaut de croissance ; d’où la nécessité de faire :
12
• Education/causerie 1 fois par mois sur
9 SRA pour éviter les grossesses précoces
9 Hygiène : corporel, environnement, alimentaire
9 Alimentation équilibrée
9 La prévention des IST/SIDA
• Supplémentation en Fer
• Vaccination anti-tétanique
• Alphabétisation fonctionnelle
L’amélioration de la SAM est envisagée à travers la promotion de la technique douce qui consiste à
prioriser les simples pratiques adéquates sans faire des investissements (en intrants) pour augmenter
la production du ménage. Exemples : utilisation de tuteurs, repiquage en ligne, bonne rotation
culturale, engraissement, élagage, respect de calendrier cultural, etc.
Se fait en collaboration avec les Centres de Service Agricole et en utilisant les outils GRAAM
pour la promotion :
• De système des cultures de case, permettant d’occuper toute l’année l’espace disponible
autour de la maison. Donc faire de la polyculture et des aménagements en strate (ex : culture
sur planche, en bac, superposé, etc)
• des jardins potagers domestiques
• de l’élevage à cycle court
• des techniques de conservation et de transformation des produits agricoles
• des techniques de stockage et de réserve de denrées alimentaires
SCHEMA FONCTIONNEL
Au niveau d’un Fokontany ciblé, un site PNNC est mis en place. Il comprend plusieurs relais
communautaires en fonction du nombre de ménages existants, à raison de 1 relais pour 20 à 50
ménages. Plus tard, ces relais pourront évoluer et être considérés comme OCB (organisation
communautaire de base). Compte tenu de la nouveauté du schéma, une approche graduelle serait
judicieuse pour ce faire. Néanmoins les agences d’exécution qui ont déjà des structures
performantes peuvent appliquer directement le schéma avec OCB.
Le Comité du Village dirigé par le Chef de Fokontany qui lui-même fait partie du CDC (Comité de
développement communal) constitue l’interlocuteur direct de la Commune vis-à-vis de toutes les
activités de nutrition de son Fokontany (pour tous les relais existant).
La Commune à travers son CDC dirigé par le Maire, est le premier responsable du programme de
nutrition dans sa circonscription. Les activités de nutrition doivent figurées dans son PCD ainsi que
13
les indicateurs y afférents. Le CDC joue le rôle d’interface entre le Fokontany et le bureau régional
de Nutrition. Les services techniques publics (CSB, CSA, ZAP) et privés (ONG) travaillent en
appui technique auprès de la Commune selon une démarche concertée. D’ailleurs, ils sont
membres eux aussi du CDC. Ce dernier envoie la planification et la requête de financement
auprès du bureau régional de Nutrition. Une fois le financement disponible, il veillera à sa bonne
utilisation selon les normes et procédure admises.
Structure Services
Techniques
Commune
Publics
CDC
C
C
S Z
ONG S A
A
locale B P
F
Fokontany
CV
Ecole
CS
R R Communauté
14
ONN Départements Ministériels
MAEP, MINSAN/PF, MENRS
MDAT
Commune
CDC
Fokontany
(écoles)
Sites communautaires S1
Relais 1 R2 Rn
Processus administratif
Processus technique
15
o Remplissage des carnets de santé et registreCollaboration avec les services
techniques
Santé:
Administration de Vitamine A et Mebendazole pendant les campagnes
Dépistage des enfants malnutris et des enfants malades, référence et contre référence
Organisation des activités de santé
Agriculture:
Interface entre services technique et ménages
Suivi des activités de SAM
Education:
Déparasitage
Démonstration culinaire
Cantine scolaire
Communes/ CCD
• Maître d’ouvrage
• Introduction de la lutte contre la malnutrition dans le PCD , et les actions à entreprendre
• Planification du programmeEtablissement de convention avec l’ONG et services
techniquesCoordination des activités
• Requête de financement avec l’appui des services techniques et ONG
• Suivi et évaluation des activités avec l’appui des services techniques et ONGCompilation
des données
16
LES ETAPES DE MISE EN PLACE DES SITES PNNC
1. Sensibilisation des autorités (Provincial, Régional, District) sur la mise en œuvre du PNNC:
(guide à voir avec Commission Communication)
• Explication de la nutrition et malnutrition
• Information sur les objectifs du Programme et les activités à mettre en œuvre
• Plaidoyer auprès de ces autorités pour susciter leur engagement d’intégrer la lutte contre
la malnutrition dans le PRD
• Discussion et choix des communes vulnérables
Sélection des communes
Taux d’insuffisance pondérale> 20 % en priorisant les communes ayant des taux les plus élevés
par rapport aux données collectées au niveau des CSB croisés avec les critères de vulnérabilité (à
définir)
2. Sensibilisation au niveau commune (maire et membre du CCD, autorités administratives et
traditionnelles) sur la mise en œuvre du PNNC:
• Explication de la nutrition et malnutrition
• Information sur les objectifs du Programme et les activités à mettre en œuvre
• Plaidoyer auprès de ces autorités pour susciter leur engagement d’intégrer le PNNC
dans le PCD
• Redynamiser le CDC
6. Mise à la disposition d’un local par les autorités et les communautés pour les activités de
Nutrition
9. Collecte des données de base par des comités issus des Fokontany
• Formation des comités de recensement
• Dépistage (pesée) de tous les enfants de moins de 5 ans des Fokontany choisis:
• Elaboration des monographies des sites
• Mise en place de la carte de visualisation d’état nutritionnel et sanitaire du village (
Spot Map)
17
10. Sensibilisation de la communauté sur les problèmes de malnutrition, recherche de
solution et action à entreprendre après la visualisation de la carte du Fokontany
SUIVI-EVALUATION
Niveau régional
Responsables régionaux : ORN – Chef de Région – DRDR – DRS - CISCO
Supervision des communes et ONG
Suivi de la mise en œuvre du plan d’action
Interprétation et analyse des données
Recherche opérationnelle et solutions
Niveau Commune
Comité Communal de Développement (CDC) :
Supervision des relais
Appui technique des relais
Collecte des données de base
Actualisation et interprétation spot map
Suivi et évaluation des activités des relais
Niveau Fokontany
Comité Villageois :
Suivi des activités et garant de l’opérationnalité des relaisEvaluation communautaire toutes
les 6 mois
18
LES INDICATEURS
L’outil principal des relais pour l’enregistrement des données est le registre (voir annexe), les fiches
de rapportage pour les Facilitateurs et ONG
2- Nombre Ménages
- Homme chef de ménage :
- Femme chef de ménage :
- Ménage ayant adduction d’eau potable
(puits, borne fontaine) :
- Ménage ayant latrine :
3- Nombre enfants de moins de 5 ans par
tranche d’âge
- 0-5 mois
- 6-11 mois
- 12-36 mois
- 37-59 mois
4- Nombre enfants dans la bande Verte
0-5 mois
6-11 mois
12-36 mois
37-59 mois
5- Nombre enfants dans la bande Jaune
- 0-5 mois
- 6-11 mois
- 12-36 mois
- 37-59 mois
6- Nombre enfants dans la bande Rouge
- 0-5 mois
- 6-11 mois
- 12-36 mois
- 37-59 mois
7- Nombre enfants de 6-59 mois ayant reçu
19
Vitamine A :
8- Nombre enfants ayant été déparasités :
- 12-59 mois :
- 6-14 ans :
9- Nombre enfants vaccinés :
- 0-5 ans :
10- Nombre femmes de 15-49 taona :
11- Nombre femmes enceintes :
12- Nombre adolescentes 13-20 ans :
- déjà mere d’enfant
- n’ayant pas été encore enceintes :
13- Principale activité de la population :
- Nombre Agriculteurs :
- Nombre éleveurs :
- Nombre pêcheurs :
- Autres :
Indicateurs de processus
1. Nombre d’intervenants formés (ONG ; CDC ; relais)
2. Nombre de communes touchées par l’activité
3. Nombre de FKT touchées par l’activité
4. Nombre d’enfants recensés
5. Nombre d’enfants pesés ; nombres enfants malnutris P/A <2ET (ligne jaune et rouge de la
courbe de croissance)
6. Nombre d’enfants ayant GPA
7. Nombre d’enfants référés et contre-référés
8. Nombre de mères recensées
9. Nombre de mères ayant participé à l’éducation nutritionnelle
10. Nombre enfants supplémentés en Vit A
20
11. Nombre de mères nouvellement accouchées supplémentées en Vit A
12. Nombre de femmes enceintes supplémentées en Fer (suivis pour la prise régulière de Fer/folate)
13. Nombre d’enfants déparasités
14. Nombre de ménages pratiquant l’élevage domestique
15. Nombre de ménages ayant de culture de case
16. Nombre de ménages pratiquant la diversification de culture
17. Taux de malnutrition en période de soudure
18. Nombre de démonstrations culinaires effectuées
REPORTING
Collecte de données au niveau régional
Relais : Dernière pesée fin du mois Facilitateur : collecte des données relais
Remplissage registre Saison sèche (Mai - Déc) : 10 jours
Saison de pluie (Déc – Mai ) : 15
jours
21
Le processus de rapportage, d’analyse et de prise d’action a été visualisé de la manière suivante
COMMUNE
AUTORITES COMMUNALES
et CDC
Compilation Compilation
Analyse Analyse
ONG SERVICES
SUPERVISEURS PUBLICS
FACILITATEURS Collecte des données
Compte rendu activités
Problèmes rencontrés
Solutions
Rapport
Collecte des données -Stratégies
sectorielles
Compte rendu des activités Appui technique
spécifique
Problèmes rencontrés
Solutions
FOKONTANY
Compte rendu
Avancement activités
Problèmes rencontrés
Solutions prises
RELAIS RELAIS
(Appuyés par facilitateur)
22
ANNEXE : Activités par catégorie de cible
b) Femmes enceintes
23
- La malnutrition des enfants de moins de 5 ans
- L’allaitement maternel
- L’alimentation des mères allaitantes
- L’introduction de complément alimentaire pour les enfants
- La vaccination des enfants avant la première année
- Le gain de poids mensuel adéquat
- La Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant
- L’hygiène corporelle et alimentaire
- La supplémentation en Vitamine A
- Le déparasitage
• Sensibilisation sur l’utilisation des soins de santé primaire : CPN, vaccination, PF etc. …
• Démonstration Culinaire
• Visite à Domicile
f) Grand mères
24
g) Hommes
• Education/causerie 1 fois par mois sur :
- L’espacement de naissances et PF
- L’allègement des charges de travail des femmes enceintes et allaitantes
- L’accouchement assisté
- La malnutrition des enfants de moins de 5 ans
- L’alimentation des femmes enceintes et mères allaitantes
- L’alimentation complémentaire des enfants
- La vaccination des enfants avant la première année
- Le gain de poids mensuel adéquat
- La Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant
- La supplémentation en Vitamine A
- Le déparasitage des enfants
• Sensibilisation sur :
- l’utilisation des soins de santé primaire : CPN, vaccination, PF etc. …,
- l’enregistrement des naissances
- la sécurité alimentaire des ménages : table jardin, conservation, gestion de stock
1. Organisation
9 Les relais font l’éducation nutritionnelle avant chaque séance de pesée pour les
enfants, pour les autres groupes les relais fixent avec chaque cible l’heure et le jour
des séances d’éducation nutritionnelle
9 Les relais, les facilitateurs et les agents des services publics peuvent animer les
séances d’éducation nutritionnelle suivant le thème
9 Une préparation des thèmes est obligatoire pour les facilitateurs, services technique
et relais
9 Un thème par groupe cible par mois (adolescentes, femmes enceintes, mères des
enfants de 0-5 mois etc …)
9 Les séances d’éducation nutritionnelle devraient être appuyées par d’autres canaux
de sensibilisation tels que les radio de proximité, des sketches, des mères modèles,
l’approche enfant pour enfant à l’école, cercle des grands-mères, cercles des femmes
enceintes, cercle des mères modèles (positive déviance)
9 Les relais devrait être des modèles (exemple de thèmes: hygiène corporelle)
25
9 Supports utilisés (voir en annexe): guide technique pour les relais, Facilitateurs et
agents de santé, carte conseil, affiche, jeux, carnet de santé des enfants et des
femmes enceintes …
i) Démonstration culinaire
But
Changement de comportement des communautés en matière de préparation, de cuisson, de
conservation et de transformation des aliments en se basant sur les habitudes alimentaires actuelles
j) Visite à domicile
cible:
• enfant avec poids à la naissance inférieur à 2,5 kg, visite pendant les premiers 6 mois
• enfant n’ayant pas eu de gain de poids /poids descendant
• enfant malade
• enfant malnutris (bande rouge)
• mère ayant accouchée récemment
organisation :
Série de 2 à 3 visites en fonction du problème
26
ANNEXE : SPC
o Pour les enfants sortant des CRENA et CRENI, les relais doivent faire un suivi intensif de
ces enfants par des Visites à Domicile
c) Organisation de la pesée
Pesée de tous les enfants de moins de 2 ans, une fois par mois, les enfants 24 à 59
mois une fois par trimestre
Plusieurs groupes de pesée par semaine de manière à ne pas avoir trop de mères et
d’enfants par groupes (10 enfants en moyenne)
Organisation des groupes de pesée par tranche d’âge afin de faciliter les conseils et la
conduite d’éducation nutritionnelle
⇒ Enfants moins de 6 mois
⇒ Enfants 6-11 mois
⇒ Enfants 12-23 mois
⇒ Enfants 24-59 mois
Mise en place des groupes de soutien (personnes bénévoles) qui aident les relais à la
pesée
Le jour ou l’heure de la pesée est décidé par les mères et tient compte de leur emploi
du temps
Matériels utilisés: balance salter avec culotte, carnet de santé pour chaque enfant,
registre
Restitution des résultats de la pesée aux groupes après chaque séance:
27
⇒ Nombre de mères présentes
⇒ Nombre d’enfant ayant un gain de poids mensuel adéquat
⇒ Nombre d’enfant malnutris (bande jaune et rouge)
28
ANNEXE : ELABORATION SPOT MAP
1. Définition du Spot Map
Au niveau communautaire
Le Spot Map (voir annexe), photographie du village avec les indicateurs de développement qui
présente les données de base et permettra de suivre l’évolution de la situation nutritionnelle,
sanitaire de la communauté.
Le SPOT MAP étant un outil d’aide à la décision pour la communauté et les autorités, chaque site
devrait faire une réunion communautaire après la restitution.
2. Objectif
¾ Savoir les problèmes nutritionnels des villages et du site (état nutritionnel, santé, hygiène)
ainsi que d’autres problèmes touchant de près ou de loin la santé de la population.
29