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Cours de Sidérurgie 1er Master 2016-2017
Cours de Sidérurgie 1er Master 2016-2017
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE POLYTECHNIQUE
Service de métallurgie
extractive
NOTES DU
MODULE
SIDERURGIE
PREMIERE
PARTIE par :
Dr. Ir Gaby ILUNGA MUTOMBO
Professeur
Ordinaire
Premier Master Métallurgie
Chapitre I. INTRODUCTION
I.1. Définition
Métallurgie du Fer => ensemble des procédés d’élaboration et de
transformation du Fer et de ses alliages (Fontes et aciers).
I.2. Objectif
Fabrication au meilleur coût des produits finis ou semi-finis (presque
toujours en acier) qui répondent par leur composition et leurs propriétés aux
désidératas des utilisateurs.
Remarques :
COKE
- Fusion de l’oxyde
réduit.
-
-
- CONVERTISSEUR
- A L’OXYGENE PUR
-
-
- Affinage du métal
brut.
MINERAIS
DE FER
ENERGIE
FOUR ELECTRIQUE
A ARC ACIER LIQUIDE
FERRAILLES
FOUR ELECTRIQUE
A ARC ACIER LIQUIDE
Le minerai de fer
Toutes les roches contenant du fer ne sont pas qualifiées de minerai de fer. En
effet, bien que le fer soit un des éléments les plus abondants et les mieux répartis
dans le monde (4% de l'écorce terrestre), toute roche en contenant ne peut être
utilisée. Selon sa localisation, son degré de concentration et le stade de
développement des techniques d'extraction et de traitement, toutes ne sont pas
économiquement exploitables.
Répartition
Minerai Couleur Caractéristiques
chimique
- Minerais oxydés
C'est une roche très magnétique. Elle
a pris de plus en plus d'importance
72,36% fer
Magnétite Gris foncé avec le développement des
27,64 %
(FE3O4) à noir techniques de concentration
oxygène
magnétique et l'utilisation accrue de
produits de haute qualité.
Hématite 69,94% fer Gris acier L'hématite est l'un des principaux
(FE2O3) 30,06% à rouge vif minerais de fer. Cette roche possède
oxygène une dureté qui peut aller de 5,5 à 6,5
selon la famille à laquelle elle
appartient. C'est la forme de roche la
plus répandue à la surface de la terre
12
greenalite,
minnesotaite, oxydés.
grunerite.
- Les sulfurés
Cette roche est souvent connue sous
le nom d'or des fous du fait de sa
grande ressemblance avec l'or. Elle
est la roche contenant du minerai de
pyrite 46,55% fer Jaune fer la plus répandue. Comme
(FeS2) 53,45% soufre cuivré l'ilménite, elle n'est souvent pas
exploitée pour le fer qu'elle contient
mais pour sa teneur en soufre. Le fer
en est le sous-produit le plus
communément extrait.
60,4% fer
pyrrhotite Bronze
39,6% soufre
marcasite
%CaO
(1) du minerai sM= % SiO2 que certains auteurs appellent indice de
%CaO
basicité du minerai en le notant iM .
% SiO2
- Minerai auto-fondant si s M = s L
En pratique le minerai calcaire est très rare.
4° Aspect Géologique
Le critère géologique conduit à une classification basée sur la structure
minéralogique et sur la texture du minerai : cette classification rend plus
facile l’étude du minerai du point de vue de son aptitude à
l’enrichissement.
On distingue :
1° Minerais sédimentaires non oolithiques
Ces minerais constituent les plus grandes réserves mondiales de
minerai de fer (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Inde,
Australie, Ex-URSS, CEI).
Ils se présentent sous des aspects fort variables :
- bandes alternées de silice et d’oxydes de fer,
- cristaux grenus d’oxydes de fer et de silice,
- oxydes de fers pulvérulents.
Les minéraux le plus fréquents sont :
- Pour le Fer : l’Hématite et la magnétite.
- Pour la gangue : la silice sous-forme de grains de quartz.
16
3° Minerais ségrégation
Ils proviennent de zones profondes de l’écorce terrestre et sont
formés de magnétite avec un peu d’Oligiste (Hermatite pure).
Exemple : Minerai Suédois à Kiruna.
17
4° Minerais de substitution
Formés par remplacement du calcaire par de la sidérose (FeCO 3). Les
principaux gisements se trouvent : à Bilbao (Espagne), Ouenza
(Algerie) dans les Alpes (France).
5° Classification pratique
Au lieu de caractériser les minerais de fer par leurs teneurs en Fe, CaO,
SiO2 ou P, on peut aussi les classer d’après l’espèce ferrifère dominante.
Cette classification très simple donne une indication générale sur
plusieurs caractéristiques du minerai : - Dureté, Porosité, teneur en Fer,
Teneur en produits volatils.
On distingue :
1° Les minerais à hématite
Dans ces minerais l’espèce dominante est l’hématite pure (ou
oligiste) ou l’hématite rouge : Ils sont généralement rocheux ou
pulvérulents, assez poreux, souvent fragiles ; leur perte au feu est très
faible.
e) Le commerce international
Nom de la légende/
Région Origine Entreprise Type de minerai
d'importation
Europe 1 Mauritanie SNIM Fines (TZF)
Europe 2 Brésil CVRD Fines (Carajas)
Europe 3 Brésil CVRD Lumps (Carajas)
BHP (Mt
Europe 4 Australie Fines
Newman)
BHP (Mt
Europe 5 Australie Lumps-blocs
Newman)
Europe 6 Canada IOC Fines
Europe 7 Canada IOC Pellets
22
BHP (Mt
Japon 1 Australie Fines
Newman)
BHP (Mt
Japon 2 Australie Lumps-blocs
Newman)
Japon 3 Brésil CVRD Fines (Carajas)
Japon 4 Brésil CVRD Lumps-blocs (Itabira)
Japon 5 Australie Robe river Fines
p) Les prix mondiaux entre les différentes origines et les différentes qualités
sont corrélés et stables sur la période 1994-2006 comme le montre le
graphique précédent.
q) Malgré l'intérêt exprimé fin 2005 par le LME de développer des
instruments de gestion de risque pour l'industrie de la sidérurgie, il
n'existe pas à ce jour de contrat à terme et d'options dans les secteurs du
minerai de fer et de l'acier. En effet, la spécificité de ces marchés
caractérisés par des négociations de gré à gré entre les principaux
groupes du secteur ne permet pas de concevoir, à ce stade, un système de
formation des prix, transparent.
r) Commerce électronique
s) Le commerce de l'acier par voie électronique est certainement l'un des
plus développés de toutes les matières premières.
t) http://www.bobcomall.com/steelprd.htm
http://www.europe-steel.com/
http://www.gsx.com/
http://www.iSteelAsia.com
http://www.mesteel.com/start.htm
http://www.steelspider.com/
http://www.steel24-7.com/indexfr.htm
http://www.SteelBoss.com
http://www.steeltrading.com/$ita/home/
u) Politiques économiques
v) - Exemples de politique de régulation du secteur sidérurgique:
l'expérience chinoise et indienne
- Litiges résultants des mesures de sauvegarde à l'importation de certains
produits en acier
- Le traité de Paris
- Le Groupe à haut niveau de l'OCDE sur l'acier
w) Exemples de politique de régulation du secteur
sidérurgique: l'expérience chinoise et indienne
23
x) 1. Chine
y) Afin de restructurer leur industrie menacée de surcapacité, la Chine a
décidé mi- 2005 de mettre en oeuvre une nouvelle politique de régulation
du secteur sidérurgique en autorisant la restriction des investissements
étrangers dans les aciéries. Nonobstant l'absence de limite précise, les
mesures de protection devraient servir à dissuader la détention de plus de
49% des parts dans les producteurs locaux. En outre, les nouveaux
investissements étrangers ne seront autorisés que s'ils sont générés par
des sociétés affichant une production annuelle d'au moins 10 millions de
tonnes. L'objectif de la politique chinoise est de favoriser la mise en
place de grand groupes nationaux et de rationaliser un secteur dans un
pays devenu de premier consommateur et le premier producteur d'acier
au monde et qui a été témoin d'une rapide l'industrialisation ayant
stimulé l'émergence de nombreuses aciéries atomisées.
z) 2. Inde
aa)Afin de protéger les sidérurgistes locaux et d'assurer une production de
minerai de fer de qualité, les autorités indiennes ont mis en place une
politique nationale en la matière. Dans ce contexte, de nouvelles
dispositions ont été récemment prises avec en particulier l'abaissement
des quotas d'exportation appliqués au minerai de fer pour les mines de
Bailadila qui sont passé mi-2006 de 3 millions tpy à 2.7 millions tpy
pour les minerais en morceaux (lump) et de 3.8 millions tpy à 1.81
million tpy pour les minerais pulvérulents (fines). Cependant, la baisse
des quotas d'exportation ne concerne que les minerais de fer pulvérulents
dont le contenu de fer est au minimum de 64%. Pour la Chine, l'Inde est
le deuxième fournisseur de minerai de fer après l'Austalie. La réforme
susmentionnée ne devrait cependant pas modifier fondamentalement les
flux d'exportation de l'Inde vers la Chine du fait de la segmentation des
marchés. En effet, à ce jour, la plupart des importations chinoises de
minerai de fer sont basée sur un contenu en fer de l'ordre de 58% à 63%.
24
ss) Les années 2003 et 2004 verront le Groupe concentrer ses efforts sur les
éléments de cet accord et arrêter les activités du Groupe de travail sur les
capacités compte tenu des résultats obtenus et de la configuration à la
hausse du marché.
tt) Etats membres du Groupe : Allemagne, Argentine, Australie, Autriche,
Belgique, Brésil, Bulgarie, Canada, Chine, Communauté européenne,
Corée, Danemark, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Fédération de Russie,
Finlande, France, Grèce, Hongrie, Inde, Italie, Japon, Kazakhstan,
Mexique, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque,
République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Taipei
Province de Chine, Turquie et Ukraine (38 membres au total).
uu) Source : OCDE, Groupe de haut niveau sur l'acier
b) Minerai
L’homogénéisation de minerais est une opération métallurgique indispensable
destinée à faire, à partir de minerais fins de qualités différentes, de diverses
additions et d’éventuelle fines de retour, un produit nouveau de caractéristiques
physique et chimiques connues et régulières .
30
On distingue :
On remplit de fosse par des tranches successives des minerais qu’on veut
mélanger.
10 m
150 m
20 m
Dans chaque tranche on
composition moyenne du
minerai qu’on veut avoir.
31
Minerai
Tout-venant
CRIBLAGE
> 50 mm
< 50 mm CONCASSAGE
< 50 mm
CRIBLAGE
CRIBLAGE
> 6 mm
< 6 mm BROYAGE
< 6 mm
BEDDING
AGGLOMERATION
Ou
BOULETAGE
SILOS H-F
a. But :
Le but de l’agglomération est de conditionner les minerais de Fer pour
qu’ils soient traités convenablement au H-F. Cette opération permet
aussi de récupérer les poussières du H-F ainsi que les fines des
minerais.
Remarque :
- Dans certaines installations, le refroidissement du gâteau d’aggloméré
s’opère sur la chaîne même (refroidissement sur grille) et le
conditionnement du produit final pour H-F est effectué sur produit froid.
Par rapport à la technique classique (refroidissement dans un appareil
séparé).
Le refroidissement sur grille présente les avantages suivants :
1° Une granulométrie de l’aggloméré plus resserrée.
2° Une diminution des frais d’entretien.
3° Une diminution de la pollution par les poussières.
Remarques :
a. Les tensions max atteintes par l’aggloméré et par les fumées dépendent de
la teneur en combustible du mélange.
b. La température de fumée se maintient aux de 70 à 80° C pendant une
grande partie de l’opération, pour augmenter rapidement lorsque le front de
flamme s’approche de la couche de grille et passe par un maximum (voisin
de 500° C) lorsque l’agglomération proprement dite touche à la fin. Ceci
s’explique par le fait que en cours d’agglomération il y a échange de chaleur
37
entre les gaz et la charge non encore agglomérée tandis qu’en fin
d’agglomération cette échange n’existe plus.
Le Bilan thermique d’une opération d’aggloméré sur grille peut être schématisé
comme suit :
Apports Besoins
- Allumages. - Déshydratation
N.B. :
- Le rendement thermique de l’agglomération sur grille est faible, il est de
l’ordre de 40%.
- La consommation spécifique d’énergie est de l’ordre de 340 – 450
thermies par tonne d’aggloméré.
1 thermie = quantité de chaleur nécessaire pour augmenter d’1° C une tonne
d’eau. = 106 calories.
3
2
1
1° Une zone supérieure déjà refroidie.
2° Une zone intermédiaire en cours de refroidissement.
3° Une zone inférieure chaude qui doit être refroidie.
Seule cette dernière zone est susceptible d’être influencée par le type de
refroidissement adopté. Dans les installations classiques, le refroidissement
s’effectue dans des refroidisseurs séparés et ceci après concassage du gâteau.
Dans les installations avec refroidissement incorporé, le refroidissement et la
cuisson s’effectuent sur la même chaîne.
De l’air frais est aspiré à travers le gâteau intact ; le concassage intervenant
ne s’opèrent qu’en bout de chaîne lorsque le gâteau est refroidi.
Par rapport à une installation classique de même capacité, la surface
d’aspiration est augmentée de 30 à 60 % suivant la nature des minerais
traités.
Zone de refroidissement
Q = mCsp ΔT
= 1000. 0,22. (800 – 150)
= 143.000 Kcal.
Le volume d’air à utiliser dépend de l’efficacité de l’échangeur adopté.
Figure 12 :
Exemple :
Avec un échangeur incorporé, l’air sort à une température voisine de 175° C.
La quantité d’air nécessaire par tonne d’aggloméré sachant que :
Cspair = 0,3
t° = 175°C
Q = m Cspair . ΔT.
Q 143000 143000
m= Csp air = 0,3.(175 20)
= 0,3.155
=3075 Kg.
42
3075
Dans les conditions normales : 1,29 = 2400 Nm³/t agglo.
Avantages
1° Du point de vue technologique
Le refroidissement sur grille, permet la suppression du ciblage à chaud
avec comme conséquence une diminution sensible des frais d’entretien et
de la pollution ; et facilite le recyclage de fumées de refroidissement qui
sont chaudes.
n
Où n coefficient qui vaut 1 si le
1 P
D=
R H régime est laminaire, et n 0,6
pour les conditions normales
d’agglomération.
44
Nm ³
Débit spécifique :
m ² min
100
A
B
75
E
50 C
25
F
0 5 10 15 % H2O
Figure 13 : Influence de l’humidité du mélange
On voit sur le graphique que toutes les courbes représentent un
.maximum plus ou moins prononcé. Il y a donc pour chaque type de
minerai une teneur en H2O optimum qui conduit après malaxage à un
indice de vide le plus élevée. La position et la forme des courbes
varient très fort d’un minerai à l’autre. Les différences portent
spécialement sur :
a. La quantité d’eau nécessaire pour obtenir le maximum de
perméabilité à froid.
b. La valeur de ce maximum.
c. La sensibilité à l’eau définit par la variation de perméabilité
causée par une variation de l’humidité de part et d’autre de
l’optimum.
46
5° Influence du tassement
Nm³
m².min
100 0 Hauteur de
la couche
200
75 Les minerais
S’il y a chute, la perméabilité diminue.
500
50 Les hauteurs de chute sont : 0, 2000, 500,
1000 (mm)
1000
25
0
5 10 15 20 %H2O
Figure 14 : Influence du tassement
Il est bien évident que les facteurs qui modifient le tassement de la
matière par exemple hauteur des couches, hauteur de chutes, agissent
47
Gaz
4 Echangeur supérieur
3
2 Echangeur inférieur
1
Gaz
Figure 15 : Charge en cours d’agglomération
48
100
Aggloméré en cours de refroidissement
Zone de séchage
200
300
250 500 750 1000 1250 Dépression en mm CE
H = hauteur de la couche
fc = densité de chargement du mélange.
t = durée de l’opération.
f = perte au feu total du mélange.
aggl = rendement en aggloméré
On sait que le volume d’air aspiré par la charge pendant le temps t est
proportionnel au poids du mélange aggloméré lequel est lui-même
proportionnel à la hauteur de la couche sur une grille et à la surface donnée/
On a donc : Dt = KH (K = cste)
1 P P
Et de la relation D
R' H
, on tire = R’D.
H
H D
D’où
t K
H 1 1 P H
t
.
K R' H
(2) où t
est la vitesse d’aggloméré c’est-à-dire la
1 1 P
Cette relation confirme que la
P . .Sf c 1 f . aggl.
production d’une chaîne
K R' H
d’agglomérés sur grille diminue
quand la hauteur des couches H
augmente.
* Sc, f, aggl sont caractéristiques du mélange et fonction notamment du
taux des fines de retour.
* R’ dépend en plus des caractéristiques du front de flamme (épaisseur et
niveau thermique) et du flux gazeux
50
15% CO2
CO
10
O2
5
0
5 10 15 20 temps (min)
CO 2
Le rendement de combustion est : CO CO2 , de fumées produites. Il
* Teneur en carbone fixe, elle doit être aussi élevée que possible, les
combustibles doivent contenir peu des cendres et avoir une teneur des
cendres de 2 à 10% car sinon il y a risque d’incendie dans les
exhausteurs.
En d’autre terme la composition chimique du combustible est 1 facteur
essentiel.
* Réactivité : c’est l’aptitude plus ou moins grande à s’oxyder. Elle
dépend de l’origine du combustible, de sa constitution, de son état de
surface. Il faut éviter les combustibles trop réactifs qui conduisent à un
rendement très mauvais.
* Granulométrie : Si elle est trop grossière, elle provoque un étalement
du front de flamme et le gradient thermique de la charge. Si elle est trop
fine, elle réduit la perméabilité de la charge et par conséquent, sa
productivité.
La fraction 0,5-3 mm constitue la granulométrie optimale.
52
Humidité : elle est satisfaisante si elle est inférieure à 15% pour le coke
ou 9% pour le charbon.
Exercice d’application :
Une grille d’agglomération de 200 dm² produit 30T/j d’aggloméré par jour avec un
rendement d’agglomération de 94%. La densité de chargement du mélange étant de
30kg/m³. Trouver :
a) la vitesse d’agglomération si les pertes au feu sont de 15% ;
b) les débits de la charge sèche si on perd 3T par jour.
Solution :
S = 200 dm² = 2m²
P = 30 T/jour
t = 1 jour = 24 heures
ag 94% 0,94
a) Vitesse en m/h :
n
1 1 P
On sait que P = . .S e 1 f aggl
K R' H
H D 1 1 DP
Et . .
t k k R' H
H P 30.000
==> t Sf 1 f
24.2.30.(1 0,15).0,94
c aggl
H 30.000 625,78
26,07m / heure
t 24.4,794 24
b) Débit de charge :
Si Q pr 3T/jour
Q pr Qcs 1 aggl
Q pr
Qes
1 agg
3.000 3
= 2,08t / h.
24.(1 0,94) 1,44
54
c) Dissociation de CaSO4
2CaSO4 2CaO + O2 + 2SO2
On constate que :
a) La teneur en gangue silicatée est pratiquement comprise entre 10 à
20%.
57
b) La teneur en magnétite varie entre 60-80% pour i < 1 ; puis décroît
jusqu’à 20% pour i > 2.
c) La teneur en Fe2O3 est > 20% jusqu’à i = 1 et croît jusqu’à i = 2 puis
décroît à nouveau.
Le max est situé aux environs de i = 2 et varie de 20 à 60% suivant la
nature des minerais utilisés.
d) Les ferrites apparaissent lorsque i est compris entre 1,2 et 1,7. Leur
teneur croît ensuite régulièrement pour atteindre un palier (50%)
pour i > 3.
II.2.8 Contrôle et régulation du processus d’agglomération sur grille
Le contrôle et la régulation du processus d’agglomération a 3 objectifs
essentiels :
1°) assurer une plus grande régularité du fonctionnement de la chaîne ;
2°) augmenter la qualité de l’aggloméré ;
3°) diminuer le prix de revient de l’aggloméré.
La gestion de stocks de matières premières, les débits de matières et d’eau,
l’alimentation de la chaîne, la régulation des t° dans les hottes, etc.
conformément aux consignes fixées à priori.
Le procédé qui assure le contrôle .du processus agit en continu sur une
variable d’entrée du système sur base d’informations fournies par une
variable de sortie.
Un tel réglage implique évidemment la détermination préalable des
relations existantes entre les différents variables d’entrées possibles
(humidité du mélange, teneur en combustible, teneur en fines de retour,
allumage, hauteur de couches etc…..et les variables de sortie (vitesse
d’agglomération, les fines de retour, les propriétés de l’aggloméré).
Recyclage des
Préparation des matières
Boulettes très fines
Mélange à bouletter
Fabrication des boulettes crues
(Humides)
Boulettes crues
Boulettes agglomérées
CRIBLAGE
Boulettes à alimenter au HF
2 1
p= = Sf
r m
boulettes qui n’est possible que lorsque les particules les plus fines
parviennent à s’imbriquer étroitement dans les grains les plus grossiers. Les
matières premières introduites dans l’appareil bouletteur doivent non
seulement posséder les caractéristiques granulométriques définies mais
encore avoir une teneur en eau définie pour que la formation des boulettes
s’effectue.
Lors du boulettage, l’eau remplit progressivement l’espace compris entre
les grains. Les forces de capillarités sont maximales lorsque le taux de
remplissage de la porosité ouverte est voisin de 100% (l’eau ne doit pas
ressuer à la surface), le compactage aidant l’eau tant à revenir en surface
lorsque le réseau capillaire est rempli.
La boulette doit alors pouvoir grossir en s’enrobant des matières fines pas
trop humide de manière à conserver à tout moment un état de saturation
d’eau de surface qui assure la cohésion maximale.
Il existe donc pour chaque minerai une humidité optimale qui correspond à
peu de chose près à la teneur en eau nécessaire pour assurer après
compactage les remplissages complets des pores ouverts dans les boulettes.
Elle est toujours comprise entre 8 à 20% humide (la teneur optimale varie
d’un minerai à l’autre).
Les matières à bouletter peuvent être humides ou sèches. Lorsqu’elles sont
humides (cas de concentrés obtenus par voie humide) il faut évidemment
les filtrer jusqu’à ce que leur teneur en eau soit inférieure ou égale à
l’humidité optimale. Certains matériaux qui deviennent collant après
humidification doivent être introduits sec dans l’appareil bouletteur.
L’apport ou l’appoint d’eau nécessaire est effectué par pulvérisation plus
moins fines dans l’appareil de bouletteur.
III.1 Introduction
Récupération des
Gaz
Cône
Structure
Coke
Minerai de fer
Vent
Tuyères
Laitier
Fonte
CO, CO2 C
FexOy
CO, CO2
CO, C
FexOy
CO2
CO
CO2
CO
C’est une réaction réversible, qui a lieu dans le sens direct aux
hautes températures, très endothermique qui détermine et limite la
température de la zone de réserve thermique.
Dans la zone de fusion, se forme le laitier par fusion de la
gangue et des additions de fondants (chaux…). Cette zone est
aussi siège de la fusion du Fer et du FeO non réduit,
Dans la zone active : la wüstite restante est réduite en Fer,
tandis que la fonte se carbure en carbone:
FeOl + C - Fel + CO (R5)
Fel + C - fonte (R6)
Au niveau des tuyères, le CO est généré par combustion du coke
par l’oxygène selon la réaction :
C + ½ O2 -CO (R7)
en parallèle avec :
C + O2 - CO2 (R8)
Enfin au niveau du creuset, la fonte et le laitier se séparent par
décantation, la fonte s’affine et continue de s’enrichir en carbone
jusqu’à saturation (~ 4,7% en masse).
La droite opératoire
CO
C + FeO
fonte Vent
Figure 29 : Entrées-sorties pour les bilans matière.
On note :
nFe : débit de fer (en atomes)
L’axe des ordonnées y représente les apports d’oxygène : le vent et les oxydes
de fer.
L’axe des abscisses x représente les consommations
spécifiques de coke. On note, o xv : la proportion de coke
brûlée aux tuyères par l’oxygène du vent o xd : la proportion
de coke consommée par la réduction directe de FeO
xi : la fraction de CO convertie en CO2 dans la partie
supérieure de la cuve et x’i o x’’i : correspond à la
transformation de CO en CO2 lors des deux autres
réactions de réduction (Fe2O3 et Fe3O4)
79
%CO+%CO2
D’où x’i = α’ = 0,3 et y’i = 0,3μ
La composition de FeO correspond à y’i + yd = 1.
Pour assurer un bon fonctionnement du haut fourneau les mises au mille
du coke et d’oxygène doivent satisfaire la relation :
1,3 μ = 1 + yv
Il faut noter que ce raisonnement n’est valable que dans le cas d’un fourneau
idéal.
En réalité la droite opératoire, dont l’équation Y = μ X – y v (pente =
μ : la mise au mille coke) ne touche pas le point W. Cet écart est dû au
fait que la charge à sa sortie de la zone de réserve thermique n’est pas
composée seulement de FeO, les autres oxydes y existent avec des
proportions faibles.
La figure 32 à gauche montre qu’une diminution de la mise au
mille du vent diminue la mise au mille coke (pente en trait pointillé
inférieur à la ligne pleine).
La figure 32 à droite illustre le type de courbe qu’on obtient
dans des hauts fourneaux réels. Pour calculer l’écart à l’idéalité, il faut
d’abord tracer la droite opératoire en supposant que le fourneau est
idéal en suite on garde le point fixe E et on calcule la composition des
gaz à la sortie du haut fourneau pour pouvoir situer le point A. Ainsi
on peut accéder à la valeur d’oméga.
81
950 °C
Ga
Charge
pré
réduite &
Injections
Fonte &
laitier
a) Le Modèle Mathématique du Haut Fourneau (MMHF)
Les deux sections sont interconnectées par des flux de matières et de gaz.
Cette subdivision du haut fourneau en deux parties est tout à fait
correcte puisque les bilans matières et énergie dans chaque zone sont
consistants avec la continuité des bilans massiques et thermiques des
deux zones. Pour que cela reste vrai, il faut que certaines conditions
soient vérifiées :
- la masse de chaque élément sortant de la zone supérieure doit être
Le modèle se présente sous la forme de bilans matières et énergie dans les deux
zones.
Les équations traduisant les bilans de matières sont :
Bilan d’oxygène de la zone d’élaboration :
Bilan d’azote :
Taux d’injection :
Taux de vapeur d’eau :
Production de fonte
Charge Gaz du
minérale-coke du haut fourneau en deux zones ainsi que
Figure 34 : le sectionnement
les flux de matières qui les lient.
Zone de
a) Entrées – sorties du modèle
Préparation
Fonte
Laitier
Entrées
88
pouvoir faire les calculs assurés par les Calculators (sous- programme
en Fortran) et les Design Spec.
Types de fontes
III.6.2 Le laitier.
On obtient le laitier qui est fonction de la nature de la fonte produite. Les laitiers
de H.F. sont généralement employés pour divers usages dont le plus important
est la fabrication des matériaux de construction.
Parmi les différents usages, on peut citer :
1. Laitier concassé, il est refroidi lentement à l’air, concassé et criblé. Le produit
obtenu et utilisé par la technique routière.
2. Laitier granulé, le laitier liquide est versé dans des bassins plein d’eau, puis il
est concassé, ce produit assez grossier et utiliser pour la confection de béton, par
le remblayage des mines et comme ballast par voies ferrées.
3. Briques de laitier : le laitier est soumis à l’action d’un jet de vent froid puis
coulé dans un courant d’eau. Le produit granulé obtenu additionné de 12% du
lait de chaux, constitue la matière première des briques obtenues par une
compression énergique 100%.
91
4. Ciment de laitier : le laitier est granulé comme par la fabrication des briques
après il est additionné de 35-45% cas et pulvérisé, parfois on mélange le laitier
avec du ciment portland en rapport variable ou on l’utilise à la place d’argile
dans la fabrication de ce même ciment.
5. Laine de laitier : cette substance qui a l’aspect de la laine est obtenue en
soufflant de la vapeur ou de l’air comprimé sur 1 mince filet de laitier liquide.
C’est un excellent isolant thermique et phonique qui a l’avantage d’être
incombustible.
6. Laitier expansé : par vaporisant instantané d’eau injectée sous le laitier
liquide, on provoque la formation d’alvéoles qui conduisent à un produit léger et
bon isolant thermique et phonique. On l’utilise dans les éléments pour fabriquer
des immeubles.
92
Le H-F est formé de deux troncs de cône accouplés par leurs grandes bases, la
cuve c.-à-d. le tronc de cône supérieur occupe les 3/5 de la hauteur totale et se
termine par le gueulard auquel font suite les appareils de chargement (trémies,
monte-charge). La partie la plus large du H-F est le ventre (Φ = 1,2-1,3 fois le
Φ du creuset). L’angle de la cuve est voisin de 85°, celui des étalages varie de
77°-80°. Les étalages y constituent le tronc de cône inférieur qui repose sur un
creuset cylindrique de 2-3m de haut avec un diamètre (Φ) de 4-7m ; parfois le Φ
atteint 7m pour les très grands H-F. Le fond du creuset est constitué par une
assise des réfractaires qui est la sole du H-F. L’épaisseur des parois réfractaires
de la cuve et des étalages est de 450-700 mm, celle des parois du creuset : 1000-
1500 mm. Le refroidissement de la cuve est obtenu le plus souvent par des
boîtes de refroidissement en tôle d’acier ou en fonte souvent jusqu’à 900 boîtes
par Haut-Fourneau, disposées en quinconce. La partie inférieure du H-F est
généralement refroidie par ruissellement. La cuve, les étalages et les creusets
sont les plus souvent renforcés par un blindage.
hcr : hauteur du creuset, elle doit être suffisante pour contenir la fonte et le
laitier produits entre deux coulées.
Hu : hauteur utile, conditionnée par la réactivité du coke ; par le temps de séjour
moyen de la charge qui varie de 8-14h suivant le type de charge, par la densité
de chargement qui varie de 1 en aggloméré de 4 en magnétite.
hg : hauteur du gueulard fixée d’une part par l’encombrement des appareils de
chargement et d’autre part par le soucis de maintenir une certaine marge de
manœuvre pour les niveaux de charges dans le H-F, en pratique hg = 3-6 m.
Hu = hc + hv + he + hu
Entre le diamètre du gueulard et celui du ventre, on a le rapport suivant
Dg Dv
0,7 et entre le diamètre du ventre et celui du creuset, on a 1,1 1,15 .
Dv Du
La descente des charges dans le H-F est lente et dure plusieurs heures. Le temps
de séjour moyen dans l’appareil est compris en 8-14h. Au cours de sa descente,
la charge est soumise aux forces de frottement sur la paroi, aux forces de
frottement des blocs sur les autres, à la réaction d’appui sur les étalages, à la
réaction d’appui sur le creuset et à la force de sustentation due aux vents.
L’homme mort = coke en excès.
Le maximum d’efforts est supporté par les étalages. L’effort de sustentation du
vent est très important.
Par exemple pour un H-F de 12m de Φ , Dp = différence de pression entre le
creuset et le gueulard de 0,4 kg/cm² ; l’effort du vent sur les charges vaut :
² .12² 0,4.kg
. : 452T 500T .
4 4 10 4
500
Si la charge est de 3000 T par exemple, on voit que x100 16% de la charge
3000
reprise par le vent. S’il y a blocage dans le H-F, on peut couper l’alimentation
du vent, il y a alors un effort d’environ 500 T qui secoue le H-F, la charge peut
descendre et cette opération est dite balancer le H-F.
IV.2.2 La montée des gaz dans le H-F
La montée du gaz dans le H-F se fait en quelques secondes puisque la
vitesse de passage du gaz calculée sur un appareil vide est : 3m/s. Dans ce temps
très court, le gaz subit une dilatation thermique à cause d’échauffement, d’une
dilatation chimique (combustion, augmentation de volume par apport d’O 2 due
aux Oxydes réduits et au jeu de la réaction de Boudouard. Il y a aussi apport de
CO2 des carbonates et des vapeurs d’eau d’humidité et déshydratation. Il y a en
même temps le refroidissement progressif des gaz. La perte de charge subit lors
du passage à travers la charge dépend du diamètre des morceaux de grains qui
constituent la charge.
95
IV.2.3.2 A la descente :
Au cours de la descente, les charges ont d’abord tendance à s’uniformiser
par les chocs internes, l’éclatement de certains blocs de minerais, le gonflement
d’autres, le frottement contre les parois et les frottements de blocs les uns sur les
autres.
Ensuite, elles cherchent à descendre comme dans un entonnoir, les gros
morceaux cherchant à se mettre au centre, elles finissent enfin par atteindre la
zone de fusion où se constitue progressivement « l’homme mort » formé
essentiellement de coke.
- Zone de fusion :
Figure 45 : Vue d’une zone de fusion
Quand on observe la composition des gaz dans l’axe d’une tuyère à partir
du nez de celle-ci, on voit que l’O 2 et le CO sont rapidement consommés et que
la teneur en CO atteint rapidement puis dépasse la composition stœchiométrique
correspondante à la simple réaction ;
2C + O2 + 4N2 2CO + 4N2 ce qui montre la présence de O2 dans le CO venant
de la réduction directe.
101
V.1. Introduction
V.2.1 Généralités
U Q
VI.1 : Introduction
FeO + C = Fe + CO (2)
-----------------------------------------------------------
FeS + CaO + C = Fe + CaS + CO (3)
Cette réaction a lieu dans les zones les plus chaudes du H-F et notamment
dans le creuset.
Air C carbone qui flotte au-dessus du laitier
O2 + N2 Laitier (CaO)(CaS)
pCo. A kCaS
hFeS . en introduisant les coeff. d’activités de Henry il
K 'T 3 hCaO
vient :
pCo. A fCaS %CaS
fFeS % FeS .
K 'T 3 fCaO %CaO
température
K 'T 3 = fonction de la température
%CaS
d’où % FeS B %.CaO ou
CaS
FeS B (4)
CaO
L'enveloppe d'un haut fourneau autoportant moderne est une cuve métallique
soigneusement construite, le « blindage », dont l'épaisseur varie de 10 cm, au
creuset, à 4 cm au gueulard. Ce blindage assure essentiellement deux fonctions :
porter le revêtement interne réfractaire et évacuer la chaleur.
Le revêtement réfractaire interne doit résister à des agressions de nature
thermique, mécanique et chimique. Comme ces sollicitations changent suivant
les zones, et qu'il n'est pas question, pour des raisons de coûts d'y généraliser les
matériaux de meilleure qualité, on trouve des réfractaires de composition
variable.
Principales
sollicitations
physiques et
matériaux
utilisés
Chaleur à
extraire
Sollicitations (kW/m²
Zone Matériau réfractaire
physiques
en marche
stabilisée)
Attaque
chimique
par CO Réfractaires alumineux :
Mi-cuve et alcalins. sillimanite (62 % Al2O3) 18
Fluctuations ou corindon (84 % Al2O3).
thermiques
possibles.
Circulation de
matières en
Creuset Carbone pur haute densité. 10
fusion.
Pression.
VII.3 Cowpers
La chauffe est effectuée par combustion d'une partie du gaz produit par le haut
fourneau, qui doit être mélangé avec un gaz riche pour atteindre les températures
souhaitées.
Figure 52 : Circulaire à vent chaud et tuyères d'un haut fourneau à Liège.
Le vent chaud (de 900 à 1 300 °C suivant les caractéristiques du haut fourneau)
est amené des cowpers par une conduite revêtue de réfractaire, puis est distribué
aux tuyères par une conduite en forme de tore, la circulaire. À la sortie des
tuyères, le vent qui atteint 200 m/s, enflamme le coke, ce qui fait monter la
température à 2 000–2 300 °C.
Maximum
Équivalence
Produits
théorique coke
(kg/t de
fonte)
Plastiques 70 0,75
Fioul
65
lourd
1,2
Fioul / O2 130
Gaz de
100 0,98
cokerie
Charbon 150
0,85 - 0,95
Charbon /
270
O2
Ces trois fonctions peuvent être réalisées simultanément dans un laveur humide,
dispositif pulvérisant de l'eau au moment où le gaz est décomprimé. Cette
technologie s'est généralisée avec les hauts fourneaux travaillant à haute
pression de gueulard.
On équipe aussi, depuis peu, les gros hauts fourneaux d'un turbo-alternateur qui
peut produire jusqu'à 15 MW d'électricité en récupérant l'énergie de la
décompression des gaz. Dans ce cas, l'épuration par un laveur humide est plus
difficile car elle ne peut plus profiter de la décompression du gaz. De plus,
comme il est intéressant de conserver le gaz chaud pour profiter de son plus
grand volume, les épurations secondaires sèches réapparaissent depuis les
années 2000, notamment en Asie.
Figure 55 : Cyclone
Le tube de venturi est un laveur humide pour les gaz de Haut Fourneau. Il est
aussi utilisé dans l’aéronautique
121
Halle de coulée]
fonte pour flotter à sa surface. La rigole principale se finit par un siphon inversé.
Celui-ci stoppe le laitier, qui se dirige alors vers des rigoles superficielles. La
fonte qui a franchi le siphon est versée dans des wagons-torpilles, qui
l'emmènent vers l'aciérie ou la fonderie.
Au-delà d'une production quotidienne de 6 000 tonnes de fonte, il est nécessaire
de disposer de plusieurs trous de coulée. Les hauts fourneaux sont dotés de 1 à 5
trous de coulée, qui extraient la fonte et le laitier du creuset. L'entretien des
machines et des rigoles, ainsi que l'analyse et l'aiguillage des liquides en fusion,
font des halles de coulée des installations complexes. Les contraintes
mécaniques et thermiques liées au passage régulier de fluides chauds amènent
généralement à des conceptions de rigoles et de dalles articulées.
D'importants systèmes de dépoussiérage (typiquement 700 000 Nm3/h) sont
également nécessaires.
Le haut fourneau est un réacteur très sensible à toute anomalie. De plus, la taille
de l'outil rend très coûteuse, voire dangereuse, toute perte thermique ou
dégradation de la mise au mille. La compréhension des phénomènes physiques
et chimiques se déroulant à l'intérieur de l'appareil est donc essentielle.
Cependant, les conditions extrêmes qui règnent dans un haut fourneau ne
permettent pas d'accéder directement aux matières qui y réagissent. On multiplie
alors les mesures en périphérie de la charge, c'est-à-dire au gueulard, sur les
parois de l'appareil et à la coulée. L'objectif est d'en déduire la pression et la
vitesse des gaz montant à travers les matières, mais aussi les mouvements des
solides et des liquides. Les paramètres importants, comme la hauteur de la
surface d'alimentation ou les températures en parois, sont mesurés de plusieurs
manières, de façon à se prémunir de toute panne.
Instrumentation
de l’appareil hors
mesures
spécifiques
124
Grandeurs à
Zone Technologies utilisées
mesurer
Hauteur de la charge
Morphologie de la
surface des matières Sonde mécanique ou radar
Distribution radiale Cartographie radar
Gueulard
de la température
et/ou composition du
Poutre radiale de mesure
gaz sortant de la
charge
Distribution radiale
Sonde mobile pénétrant
Haut de de la température
horizontalement dans la
cuve et/ou composition du
charge
gaz et de la charge
Bas de Écoulement des
cuve matières Sondes radioactives(rares)
aux Usure/garnissage des Sondes à ultrasons
étalages réfractaires
Nature et débits du
vent et des additifs
injectés aux tuyères
Tuyères Mesure débit/température
Chaleur évacuée par
l’eau de
refroidissement
Composition et
Mesure température et
Creuset température de la
prélèvement de fonte
fonte et du laitier
Des recherches sont menées pour évaluer d'autres méthodes de mesure. Par
exemple, on peut exploiter le constat que la présence de matières en fusion dans
le creuset génère une faible tension électrique dans le blindage92. Les ultrasons
permettent des mesures de températures ou de la morphologie de la surface des
matières, etc.
Cependant, « le traitement d'une telle quantité d'informations dépasse la capacité
de calcul de n'importe quel être humain ». En effet, dès la fin des années 1990,
les systèmes d'aide à la conduite recensaient 150 phénomènes physiques et
chimiques principaux, qui étaient constamment évalués par près de 1 000
mesures. Le fait que certains phénomènes sont immédiats, alors que d'autres
125
Figure 59 : Vue exceptionnelle du niveau des charges (quelques mètres sous
la normale) pendant un arrêt d'entretien du haut fourneau P6 de l'usine de
Florange. Le haut de la cuve est ouvert et quelques gaz s'enflamment
spontanément au contact de l'air.
Lors de la mise à feu d'un haut fourneau, il faut sécher puis chauffer l'appareil
suffisamment lentement pour que les réfractaires ne soient pas abîmés, mais
aussi atteindre rapidement une température suffisante pour que les produits
chargés puissent être évacués sous forme liquide. Pour cela, on charge le haut
fourneau d'une grande quantité de combustible (souvent du bois), on limite les
besoins thermiques en y chargeant des laitiers au lieu de minerai et on active
progressivement la combustion en jouant sur le débit de vent. Il reste que le
démarrage d'un haut fourneau, qui dure quelques semaines et commence une
campagne de production ininterrompue d'une quinzaine d'années, reste une
opération délicate car à ces contraintes s'ajoutent les inévitables
dysfonctionnements liés au démarrage d'une installation neuve et complexe,
dont le comportement et la conception sont toujours différents.
Les inévitables arrêts d'entretien ou liés à des incidents ne peuvent excéder
quelques jours sous peine de « geler » l'appareil. Ceux-ci doivent être
impérativement anticipés : on charge une grande quantité de coke et on coupe le
vent quelques heures après, au moment où ce coke arrive face aux tuyères.
Ainsi, au redémarrage, la combustion du coke supplémentaire permettra de
reconstituer la chaleur perdue pendant l'arrêt.
126
VII.8.2 Incidents
Un incident redouté, mais rare, est le « blocage » du haut fourneau. S'il se
produit en partie haute de l'appareil, il correspond à la formation d'une voûte
sous laquelle les matières continuent de descendre vers le creuset. Un vide se
forme sous la voûte, jusqu'à ce qu'elle s'effondre brutalement. Un blocage en
partie basse correspond à une impossibilité d'évacuer les matières en fusion.
L'origine la plus fréquente est un haut fourneau froid à cause d'entrées
accidentelles d'eau ou de déficit de chaleur apportée par le vent ou le coke,
sachant qu'un excès de chaleur mène au même résultat. Cet incident, rare et
redouté, signifie un arrêt, peut-être définitif, de l'usine :
« Si l'ingénieur ne se hâte, il va être trop tard, et le fourneau, rempli d'un
immense magma, d'un loup, n'aura plus qu'à s'arrêter ; il faudra même le démolir
en grande partie et faire des travaux longs et onéreux pour en retirer la masse
ferreuse, résistante qui l'encombre du haut en bas et dont une grande partie ne
cède volontiers qu'à la force de la poudre…
Aussi, un ingénieur qui fait un loup est-il dans une situation plus misérable peut-
être que le marin qui perd son navire ; il trouve bien rarement des excuses
auprès de ses chefs. Mais ici encore se montrent dans tout leur éclat la puissance
du savoir, l'initiative, la vigueur morale et physique, l'énergie de l'homme,
comparable, dans une arène moins glorieuse, à celle du général en chef dont
l'armée est en péril, ou du navigateur dont le vaisseau est menacé de se perdre ;
car les expédients les plus imprévus et les moins faciles à prévoir, peuvent seuls
parfois éviter le danger. »
Tout aussi dangereuse, rare et coûteuse, une percée du blindage par la fonte en
fusion est, « après le blocage du creuset […], l'événement le plus redouté, le plus
détesté des fondeurs et du haut fourniste en général. » L'usure par l'écoulement
des matières peut également provoquer des percées dans la cuve, mais celles-ci
sont généralement précédées de fuites du système de refroidissement,
détectables par l'instrumentation des circuits de refroidissement ainsi que par
l'élévation de la teneur en hydrogène dans le gaz produit par le haut fourneau.
Enfin, le rôle des gaz circulant dans l'appareil n'est pas négligeable : ceux-ci
sont, contrairement aux matières en fusion, impossibles à figer et peuvent
générer une abrasion par sablage.
127
VII.9.2.1 Investissement
Archétype de l'industrie lourde, la sidérurgie se distingue par la taille et le coût
de ses usines, dont le haut fourneau n'est qu'un élément. En 2012, le coût de
construction d'une « usine à chaud » moderne (cokerie, usine d'agglomération, 2
hauts fourneaux et aciérie) d'une capacité de 5 millions de tonnes
de brames d'acier par an, peut atteindre 9 milliards de dollars. Sur ce montant, la
construction des hauts fourneaux représente environ 1 milliard de dollars. Le
coût du capital investi dans la construction d'un haut fourneau constitue alors de
25 à 30 % du coût de la fonte. Ce coût peut être sensiblement réduit en
augmentant la taille des appareils et leur productivité.
L'amortissement du capital investi a ainsi alimenté, dès la révolution
industrielle, une course au gigantisme. Mais, à la fin d'une campagne de
production, une réfection peut suffire pour renouveler le potentiel de
l'installation. Par exemple, le haut fourneau 1 à Duisbourg a commencé en mars
2008 sa cinquième campagne de production. Cette réfection, qui se fait environ
tous les 15 ans, coûte de 100 à 250 millions d'euros, suivant l'ampleur du
chantier (remplacement des réfractaires usés, des automates obsolètes, du
blindage déformé, des mécanismes inadaptés aux nouveaux modes de
marche, etc.).
Nettement plus économiques que la construction d'une usine neuve, les
réfections successives d'un haut fourneau inscrivent alors la durée de vie d'un
complexe sidérurgique dans des horizons stratégiques d'au moins 25 ans. Pour
autant, une réfection de haut fourneau est un chantier exceptionnel par sa
rareté et son ampleur (de 1,5 à 5 ans de planification, suivis d'une centaine de
jours de chantier) dû au gigantisme des outils. De plus, l'ancienneté des hauts
fourneaux, sans cesse rénovés, rend illusoire leur standardisation.
.
VIII.1 Définition
3 Fe2O3 + H2 →
3 Fe2O3 + CO →
2 Fe3O4 + H 2O
900 °C < T 2 Fe3O4 + CO2
< 1 000 °C
Fe3O4 + H2 →
Fe3O4 + CO → 3 FeO + CO2
3 FeO + H2O
Une autre classification consiste à distinguer les procédés où les gaz réducteurs
sont élaborés dans des installations spécifiques et distinctes du réacteur de
réduction, ce qui caractérise la plupart des procédés utilisant le gaz naturel, de
ceux où les gaz sont produits à l'intérieur du réacteur de fusion : les procédés au
charbon se rangent généralement dans cette catégorie. Cependant, beaucoup des
procédés « au gaz » peuvent être alimentés par des unités
de gazéification produisant un gaz réducteur à partir de charbon.
134
Par ailleurs, comme l'étape de fusion est nécessaire pour l'obtention d'alliages, il
a été développé des procédés de réduction-fusion qui, comme les hauts
fourneaux, produisent un métal liquide plus ou moins carburé. Enfin, beaucoup
de procédés plus ou moins expérimentaux ont été développés.
Procédés de réduction
En gras les procédés techniquement et commercialement éprouvés
Cornues (quelques procédés
HYL I (le plus ancien procédé industriel d'importance secondaire,
Cycliques de réduction directe au gaz naturel22)
et HYL II n'ayant survécu que dans
SL/RN
(développé en 1964, 45 %
de la Production au
charbon des préréduits
en
Quelques autres procédés,
efficaces mais plus confident
succèdent au SL/RN :
Kawasaki et Koho, Krupp-CO
Économiquement intéressant dans tous les pays riches en gaz naturel, le procédé
est un succès, et domine rapidement les procédés concurrents de réduction
directe. Il est alors même envisagé comme une alternative au haut fourneau et au
four à arc électrique. En Europe, une unité est construite dès le début des années
1970 en Allemagne de l'Ouest, à Hambourg.
Le procédé Midrex est fondé sur le principe d'un réacteur à écoulement piston
fonctionnant à contre-courant. Il est donc proche du principe du haut fourneau :
le réacteur réalisant la réduction du minerai de fer peut être en fait assimilé à un
haut fourneau dépourvu de creuset.
Le gaz réducteur est produit par craquage d'un mélange de gaz naturel et de gaz
oxydés issus de la cuve de réduction. Ce craquage est réalisé dans une unité
distincte, appelée « reformeur », qui consiste en des tubes chauffés par une
partie (environ un tiers) du gaz issu du réacteur 3. Les réactions s'y déroulent à
haute température (vers 1100-1 150 °C), consistent en une thermolyse des
composés injectés, pour obtenir un gaz riche en monoxyde de carbone et en
dihydrogène :
CH4 + CO2 → 2 CO + H2
CH4 + H2O → CO + 3 H2
VIII.3.4.2.1 Avantages
L'avantage essentiel des procédés de réduction directe est leur plus faible besoin
en investissement. Sur ce point, le Midrex ne coûte que 145 $2000/(Mtpréréduit/an)
contre 273 €2010/(Mtfonte/an) pour un haut fourneau… sans usine d'agglomération
ni cokerie. Cet avantage, combiné avec la plus faible capacité de production des
unités Midrex, rend le procédé attractif pour les sidérurgistes ne souhaitant pas
investir dans de gigantesques complexes sidérurgiques. Par ailleurs, à la
différence de nombreux procédés de réduction directe, le procédé est
techniquement mature, ce qui permet de garantir l'étude de rentabilité.
VII.3.4.2.2 Inconvénients
Bien que la manutention et le traitement des gaz soit assez économique (surtout
en comparaison de la construction de cokeries), l'utilisation du gaz naturel ne
rend la réduction directe attractive que pour les sidérurgistes disposant de
ressources en gaz bon marché. Ce point est essentiel, comme le rappelaient sans
ambiguïté en 1998 les sidérurgistes européens :
« Pas de secret, pour être concurrentielle, la réduction directe doit disposer d'un
gaz naturel à 2 dollars le gigajoule, la moitié des prix européens. »
138
Le procédé Corex est issu avant tout du désir de libérer l'usine à fonte de la
nécessité d'un approvisionnement en coke, qu'il soit préparé sur place ou
bien importé. Une cokerie est un outil délicat, extrêmement coûteux, d'une
exploitation rigide (en particulier, on ne peut pas la stopper), génératrice
d'effluents dont la dépollution est coûteuse et d'un gaz résiduaire dont on a
de moins en moins l'usage ; quant au marché du coke, il est marqué par la
pénurie au moment où beaucoup d'usines renoncent à renouveler leur
cokerie. De plus, le charbon cokéfiable est une denrée rare et chère. Les
procédés de réduction-fusion, comme le COREX, capable d'alimenter une
unité annexe de réduction directe Midrex, se justifient par leur capacité à
produire un gaz riche en CO malgré leur coût d'investissement plus élevé