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BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR

Série : BANQUE

Épreuve : E 3.2 6 Economie monétaire et bancaire

Session 2014

Durée de l’épreuve : 4h

PROPOSITION DE CORRIGÉ

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PREMIERE PARTIE : DROIT GÉNÉRAL ET DROIT BANCAIRE.

I –1 ANALYSE D ARRET

1° - Références :

arrêt de la Cour de Cassation chambre commerciale en date du 03 juillet 2012

2° - Les parties : demandeur : les consorts X

défendeur : Mme Y

3° - Les faits :

Guy X, particulier, a émis un chèque et est décédé avant la présentation de ce chèque, lequel
a été rejeté pour provision insuffisante. La banque tiré émet un certification de non
paiement de ce chèque. Mme Y, en vertu de ce titre, fait délivrer par voie d’huissier deux
titres exécutoires. Mme Y obtient ensuite du juge d’exécution l’inscription d’une hypothèque
provisoire sur un immeuble dépendant de la succession de Guy Y, mesure contestée par les
consorts X qui tentent d’obtenir une main levée de cette hypothèque.

4° - La procédure :

Contestant la décision du Juge d’Exécution en faveur de Mme Y, les consorts X interjettent


appel devant la Cour d’Appel de Caen.

Celle ci rend une décision confirmative de la décision du Juge d’Exécution en date du 4


janvier 2011.

Les consorts X, déboutés, se pourvoient en Cassation.

5° - les arguments des parties

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 arguments du demandeur au pourvoi : les consorts X estiment que la délivrance
d’un titre exécutoire nécessite que le certificat de non paiement soit notifié au
tireur du chèque impayé afin qu’il soit mis en demeure de payer et que si le tireur
est décède avant que ce certificat de non paiement lui soit signifié, le bénéficiaire
ne peut obtenir la délivrance du titre exécutoire
 arguments du défendeur au pourvoi : Mme Y estime qu’elle est dans son droit, le
chèque ayant été rejeté pour provision insuffisante.

6° - le problème juridique :

Selon les articles L 131- 73 et L 131-36 du Code Monétaire et financier, l’obligation de


paiement, et donc les effets du chèque, subsiste-t-elle quand la provision d’un chèque
s’avère insuffisante, malgré le décès du tireur avant la présentation dudit chèque à
l’encaissement ?

7° - dispositif et motifs de la Cour de cassation

 dispositif :
La Cour de Cassation rend un arrêt de rejet

 motifs :
La Cour de Cassation considère que ni les décès du tireur ni son incapacité survenant
après l’émission ne touchent aux effets du chèque de sorte que c’est bien aux ayants
droits du tireur que le certificat de non paiement doit être signifié par huissier en vue
de la délivrance d’un titre exécutoire.

Selon la Cour de cassation, le moyen n’est pas fondé.

I – 2 – Définissez les notions : chèque et lettre de change

 le chèque : le chèque est un moyen de paiement par lequel le tireur, titulaire du


compte, donne l’ordre à sa banque, le tiré, de payer une somme d’argent à un
bénéficiaire. Avant d’émettre un chèque, le tireur doit s’assurer que la provision
est préalable, disponible et suffisante.

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 La lettre de change : instrument de paiement et instrument de crédit, la lettre de
change est un écrit par lequel une personne appelée tireur ( le créancier,
fournisseur ) invite une autre personne appelée tiré(le débiteur, et donc son
client) à payer une certaine somme à une date déterminée (date d’échéance) à
une troisième personne appelée bénéficiaire (souvent le tireur ou son banquier).
La lettre de change est un acte de commerce.

I – 3 – Différences entre chèque et lettre de change


 le chèque est uniquement un moyen de paiement, ce n’est pas un effet de
commerce et il ne peut être accepté
 la lettre de change est également un moyen de paiement, mais c’est un effet de
commerce qui peut être accepté et elle est à la fois un instrument de paiement et
un instrument de crédit

I – 4 - Rappelez les obligations du banquier en matière de non –paiement de chèque.


Au moment de l’émission du chèque, le signataire doit s’assurer que la provision est
suffisante préalable et disponible. Si ces 3 critères ne sont pas respectés, le client est en
situation irrégulière. Le banquier, en droit de ne pas tolérer l’irrégularité de cette situation,
rejette le chèque. Mais il doit auparavant prévenir son client des risques encourus comme l’y
oblige la Loi MURCEF du 12 décembre 2001 « Mesures urgentes à caractère économique et
financier ». Cette loi impose en effet aux banques de prévenir par courrier leurs clients des
risques de rejet de chèque lorsque leur compte a un solde débiteur non autorisé. A la suite de
quoi, si le client n’a pas régularisé son compte, le chèque est rejeté (si son montant est
supérieur à 15€) et le client signataire devient « Interdit Bancaire ».

Si le compte est joint et qu’un responsable n’a pas été désigné tous les titulaires sont interdits
bancaires quelque soit l’émetteur du chèque sans provision.

A partir du rejet du chèque, le banquier envoie une lettre recommandée avec accusé de
réception au client signataire l’informant de son interdiction d’émettre des chèques et de
l’obligation de restituer toutes les formules de chèque en sa possession. Sur cette lettre
figurent également les numéros et montants des chèques rejetés ainsi que le solde du compte
le jour de leur présentation.

Le banquier déclare en même temps cet incident à la Banque de France sur le fichier FCC
(fichier central des chèques) qui recense les interdictions bancaires.

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II - CAS PRATIQUE -

a) Résumé des faits


Monsieur FERAT a emprunté 30 000€ auprès de sa banque pour réaliser des travaux
d’embellissement de son restaurant dont le chiffre d’affaires subissait une chute
importante. Son banquier lui a accordé ce prêt en prenant en garantie la caution personnelle
et solidaire de son cousin Michel GROS. Les difficultés s’aggravant, Monsieur FERAT ne peut
plus honorer ses échéances. Monsieur GROS, qui ignorait les difficultés de Monsieur FERAT
au moment où il l’a signée, se demande si cet engagement est valide.

b) Problème juridique
Est ce que la banque en n’informant pas la caution des difficultés financières de Monsieur
FERAT a manqué à son obligation d’information ?

c) Règles de droit applicables


Le cautionnement est un contrat par lequel une personne, la caution, prend l’engagement de
payer le créancier si le débiteur est défaillant..
Pour qu’un contrat soit formé, il faut 4 conditions :
- la capacité
- le consentement
- l’objet
- et la cause.
Le consentement se manifeste par deux éléments qui sont l’offre et l’acceptation.

Les vices du consentement, causes de nullité des contrats, sont :

- l’erreur : toute fausse représentation de la réalité qui conduit une personne à contracter
- le dol : provoqué par des manœuvres mensongères dolosives. Le dol implique une
tromperie composée d’un élément intentionnel et d’un élément matériel
- la violence

Pour qu’un cautionnement soit valide il doit respecter des règles de fond et des
règles de forme. Principale règle de fond, le consentement de la caution doit
être, comme pour tout contrat, exempt de vices : erreur sur la solvabilité du
débiteur ou dol émanant de la banque.

Principale règle de forme : le cautionnement doit faire l’objet d’un écrit et n’est valable que
s’il comporte une mention écrite par la caution précisant elle-même le montant de
l’engagement en chiffres et en lettres.

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Obligations pesant sur le banquier : la loi du 1er mars 1984 sur la prévention des difficultés
d’entreprises impose aux banques d’informer annuellement les cautions du montant actuel
de la dette, en l’absence d’incident, et en cas d’incident le banquier doit avertir la caution
dès le premier incident de paiement caractérisé. Le défaut d’information est sanctionné par
la déchéance des intérêts ultérieurs.

d) solutions
En ce qui concerne Monsieur GROS il a la possibilité d’intenter contre la banque une action
en nullité de contrat pour vice du consentement et non respect par le banquier de son
obligation d’information de la caution sur l’état d’endettement du débiteur.

III - STATUT DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

3- 1 - définition de la notion d’établissement de crédit : les établissements de crédit sont


des personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de
banque. Ils peuvent effectuer certaines opérations connexes à leur activité : change,
opérations sur l’or, placement de valeurs mobilières, conseils en gestion de patrimoine. Ils
peuvent également fournir des services d’investissement : gestion de portefeuille pour le
compte de tiers, réception et transmissions d’ordres pour le compte de tiers.

3 – 2 - définissez et décrivez les 3 grands types d’opérations réalisées par les banques :

- la réception des dépôts du public : fonds déposés par les tiers et que la banque utilise pour
son propre compte et remboursables
- la distribution du crédit : concerne tous les types de crédits mais également les
engagements par signature, le crédit bail, et les locations avec options d’achat
- la mise à disposition et la gestion des moyens de paiement : un moyen de paiement est
un outil qui permet de transférer des fonds quelque soit le support ou le procédé
technique utilisé.

3 – 3 – à quelle catégorie d’établissement de crédit se rattachent les deux établissements


bancaires cités par Monsieur MONEY et son fils ?

et 3 – 4 – pour chacun d’eux, présentez leurs caractéristiques :

- la banque traditionnelle citée par Monsieur MONEY : de tailles très différentes, ces
banques ont la forme de sociétés commerciales. Certaines ont un capital détenu par un

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petit nombre d’actionnaires, d’autres ont un capital très dispersé, surtout si elles sont
cotées en Bourse. Elles exercent des métiers très différents puisque certaines sont des
banques très généralistes alors que d’autres sont spécialisées sur un métier, une clientèle
ou une zone géographique.
- la Banque Mutuelle du Nord : mutualistes ou coopératives en raison de leur statut
juridique, ce ne sont pas des sociétés commerciales de type S.A. mais des sociétés
relevant du statut de la coopération avec un capital variable, des sociétaires et non des
actionnaires et une solidarité entre sociétaires pour les bénéfices et les pertes. Ces
banques là ne peuvent pas être cotées en Bourse et les titres de propriété qu’elles
émettent ne permettent pas de prise de contrôle, mais elles ne peuvent pas non plus
financer leurs opérations de croissance externe par des échanges de titres : c’est
pourquoi certaines d’entre elles (ex : le Crédit Agricole avec C.A.S.A) ont inclus dans leur
groupe des sociétés cotées. A l’origine, toutes ces banques étaient spécialisées sur une
clientèle spécifique (Crédit Agricole pour les agriculteurs…). Elles ont ensuite entrepris, à
des rythmes différents, des diversifications et la plupart d’entre elles sont aujourd’hui
des banques généralistes. (Crédit Agricole).

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SECONDE PARTIE : ÉCONOMIE MONÉTAIRE ET BANCAIRE.

1 – Définissez les deux modes principaux de financement des retraites :

Les deux mécanismes principaux de financement des retraites sont

- la retraite par répartition


- la retraite par capitalisation

La retraite par répartition fonctionne sur la redistribution. Les cotisations versées par les
actifs actuels sont réparties entre les retraités. Les actifs futurs feront de même lorsque les
actifs actuels deviendront les retraités. Ce système est fondé sur la solidarité entre les
assurés et les générations

La retraite par capitalisation : elle permet à chaque assuré et, le cas échéant, à son
employeur, de verser des cotisations qui lui reste acquises et lui seront reversées à l’âge de
la retraite sous la forme d’une rente ou d’un capital. En attendant la retraite, les fonds ainsi
versés sont gérés collectivement (fonds de pensions) ou individuellement.

2 – Décrivez l’évolution historique du régime des retraites depuis sa création :

Depuis 1945 avec la création de la Sécurité sociale, la France a fait le choix de la solidarité
entre les générations par le système de la répartition. Un minimum vieillesse a été créé pour
les personnes âgées en 1956. Cependant le régime de retraite était peu intéressant puisque la
retraite représentait 40% du salaire à 65 ans. On est passé à 50% en 1972. Ensuite dans la
plupart des entreprises se sont développés des régimes complémentaires pour les salariés :
Agirc pour les cadres Arrco pour tous, permettant d’obtenir un taux de remplacement du
salaire de 70%
De 1969 à 1970 avec la Loi Boulin, ce régime s’est étendu aux TNS et les régimes
complémentaires sont devenus obligatoires.

De 1975 à 1983 les retraités ont un niveau de vie satisfaisant et le minimum vieillesse est
revalorisé.

A partir de 1983 on assiste à un basculement, les retraites étant désormais indexées sur les
prix et non plus sur les salaires. La réforme Balladur de 1993 et celle des régimes
complémentaires diminuent le niveau des retraites qui continuent encore à s’élever puisque
les nouveaux retraités perçoivent davantage que ceux qui décèdent. La raison principale est
que les nouveaux retraités ont cotisé plus longtemps aux régimes complémentaires, et que
les femmes ont effectué des carrières plus complètes.

L’âge moyen de la retraite se situait alors en dessous de 60 ans.

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Mais avec la Réforme Fillon un allongement progressif de la durée de cotisation est instauré
pour les futurs retraités qui devront travailler plus longtemps pour obtenir la même pension

3 – Quel est l’impact des réformes mises en œuvre depuis les années 80 sur le pouvoir
d’achat des retraités ?

à partir de 1983, les retraites ne sont plus indexées sur les salaires mais sur les prix et un
basculement s’opère. Le niveau des retraites diminue. Cependant les retraités continuent à
maintenir leur pouvoir d’achat, bien que celui-ci n’augmente plus : ayant cotisé plus
longtemps, leurs retraites leur permettent de percevoir davantage. Cependant, on note des
disparités importantes entre le niveau de vie moyen des retraités, dont certains sont
souvent représentés comme des privilégiés dans une société en crise, et le niveau individuel
de chacun dont l’essentiel de la dégradation du pouvoir d’achat est effectivement la
conséquence de notre fiscalité.

4 – Pourquoi les retraités arrivent-ils à conserver un niveau de vie équivalent à celui de


l’ensemble de la population ?

Les retraités actuels arrivent à conserver un niveau de vie équivalent à celui de la population
étant donné que ce sont des personnes qui ont cotisé plus longtemps. D’autre part, elles ont
souvent épargné, profitant de taux de rémunération alors intéressants, et ont constitué de fait,
une véritable épargne de précaution. Enfin, pour la plupart, ces retraités sont propriétaires de
leur logement. N’ayant pas de loyer à payer, ils arrivent à avoir quasiment le même niveau de
vie que les actifs actuels.

5 – Expliquez le désintérêt des français pour un système de capitalisation

Le désintérêt des français pour ce système provient principalement de notre fiscalité.


Contrairement aux pays voisins (Allemagne) notre fiscalité en effet favorise les revenus les
plus élevés en leur offrant des avantages fiscaux plus importants qu’à ceux qui ont de faibles
revenus : c’est le cas du PERP ( Plan d’Epargne Retraite Populaire). A l’entrée, les primes
versées sur le Perp sont déductibles à concurrence de 10% des revenus de l’activité
professionnelle de l’année précédente dans la limite d’un plafond revalorisé chaque année.
De plus les capitaux investis sur le Perp bénéficient durant la phase d’épargne d’une
exonération d’ISF. A leur retraite ces titulaires de Perp pourront sortir en rente (et pour
partie en capital) obtenant ainsi un complément de retraite non négligeable. On voit bien
que les avantages fiscaux incitent les hauts revenus à « capitaliser » pour leur retraite alors
que les petits revenus n’y trouvent pratiquement aucune réduction d’impôt incitative.

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