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ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE

DE STATISTIQUE ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE


ENSEA – ABIDJAN ISSEA – YAOUNDÉ

ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE – DAKAR

AVRIL 2019

CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques

ORDRE GÉNÉRAL
(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Les candidats traiteront au choix l’un des trois sujets suivants.

Sujet n° 1

« Si tout est permis, rien n’est permis », Que pensez-vous de cette citation de
Vladimir Jankélévich (1903-1986), philosophe français, tiré de son essai L’Ironie
publié en 1950 ?

Sujet n° 2

Peut-on négocier la paix avec des criminels ? Vous argumenterez et illustrerez vos
propos.

Sujet n° 3

« Migrations, émigrations, conquêtes, aucune portion de l’humanité n’est restée au


lieu de son origine (…) nous sommes tous des exilés », que pensez-vous de cette
citation de Barbara Cassin, philologue et membre de l’Académie française, tiré de son
ouvrage La nostalgie : quand donc est-on chez soi ? paru en 2018 ?
ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA - ABIDJAN ISSEA - YAOUNDÉ

ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE - DAKAR

AVRIL 2019
CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES
ISE Option Mathématiques
1ère COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES
(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Le sujet est constitué de deux problèmes indépendants. Tout résultat donné dans l’énoncé
pourra être admis dans les questions suivantes. Le plus grand soin sera apporté à la rédaction et à
la présentation des résultats.

1 Problème d’analyse
Dans toute la composition, R désigne l’ensemble des nombres réels. Soit d un entier égal à 1
ou 2. On note F(Rd , R) l’espace vectoriel des fonctions définies sur Rd à valeurs dans R, et Cd le
sous-ensemble de F(Rd , R) formé des fonctions continues.
Le but du problème est de chercher les fonctions f ∈ C2 telles que :

∀(x, y) ∈ R2 , ∀z ∈ R f (x, y) = f (x + z, y + z), (T )

et
∀(x, y) ∈ R2 , ∀z ∈ R f (x, y) + f (y, z) = f (x, z), (A)
c’est-à-dire les fonctions continues invariantes par translation diagonale et additives au sens de (A).

Partie I - Étude de l’invariance par translation


1. Montrer que l’ensemble T2 , constitué des fonctions f ∈ F(R2 , R) qui vérifient (T ), forme un
sous-espace vectoriel de F(R2 , R).
2. Soit f ∈ T2 . Montrer que la fonction f vérifie

∀(x, y) ∈ R2 , f (x, x) = f (y, y).

1
3. Montrer que si f ∈ T2 , la fonction g ∈ F(R2 , R) définie par

R2 → R 
g: |f (x, y)| si x < y,
(x, y) 7→
|f (y, x)| si x ≥ y.

est encore invariante par translation diagonale, c’est-à-dire g ∈ T2 .


4. Montrer que l’application

T2 → F(R, R)
Φ: R → R
f 7→ h :
z 7→ f (0, z)

définit un morphisme d’espace vectoriel.


5. Calculer le noyau K et l’image I du morphisme Φ.
6. Montrer que le morphisme Φ induit un isomorphisme linéaire du quotient T2 /K sur I.
Calculer l’inverse Ψ de cet isomorphisme. Dans la définition de Ψ, on pourra identifier la
fonction f à son représentant dans T2 /K sans perte de généralité.
7. Soit a un nombre réel. Montrer que l’application

T2 → F(R, R)
Φa : R → R
f 7→ h :
z 7→ f (z, a z)

définit un morphisme d’espace vectoriel quel que soit a ∈ R.


8. Lorsque a 6= 1, précisez si ce morphisme est injectif ou surjectif.
9. Montrer qu’il existe un réel a∗ tel que Im(Φa∗ ) est l’ensemble des fonctions constantes.
10. Quel est le noyau de Φa∗ ?

Partie II - Étude de l’additivité.


11. Montrer que l’ensemble A2 , constitué des fonctions f ∈ F(R2 , R) qui vérifient (A), forme
un sous-espace vectoriel de F(R2 , R).
12. Soit f ∈ A2 . Montrer que la fonction f vérifie

∀x ∈ R, f (x, x) = 0.

13. On suppose que f ∈ A2 ∩ C2 . Montrer que la suite


N  
X 1 1
SN (f ) = f ,
n+1 n
n=1

converge quand N → +∞. Calculer sa limite.


14. On suppose que f est positive, montrer que la fonction f est croissante par rapport à chacune
de ces variables.

2
Partie III - Étude des fonctions continues vérifiant (T ) et (A).
Soit f ∈ C2 ∩ T2 ∩ A2 .
15. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , on a
 
1 1
f 0, = f (0, 1).
n n

16. Montrer pour tout m ∈ N, pour tout n ∈ N∗ , pour tout x ∈ R on a


 m m
f x, x + = f (0, 1).
n n

17. Montrer que pour tout x ∈ R, on a f (0, x) = xf (0, 1).


18. Montrer que pour tout (x, y) ∈ R2 , f (x, y) = (y − x)f (0, 1).
19. Montrer que pour toute fonction g ∈ C1 et pour toute fonction f ∈ C2 ∩ T2 ∩ A2 , la suite
suivante est convergente
N −1    
X k k k+1
SN (g, f ) = g f ,
N N N
k=0

Z 1
20. Montrer que pour toute fonction g ∈ C1 , on a SN (g, f ) → f (0, 1) g(x)dx quand N → +∞.
0
21. Pour toute fonction g dérivable telle que g 0 ∈ C1 on définit la quantité suivante pour tout
x ∈ [0, 1]
N −1
2X
g((k + 1)2−N ) − g(k2−N ) 2N 1[k2−N ,(k+1)2−N [ (x).

DN (g)(x) =
k=0

Montrer que la fonction DN (g) est bornée sur [0, 1] uniformément par rapport à N ∈ N∗ .
22. Montrer que pour tout x ∈ [0, 1[, on a DN (g)(x) → g 0 (x).
23. Pour toute fonction g dérivable telle que g 0 ∈ C1 et pour toute fonction f ∈ C2 ∩ T2 ∩ A2
non-nulle, calculer la limite de
N −1
2X    
0 k k k+1
IN (g, f ) = g f , /f (0, 1)
2N 2N 2N
k=0

en fonction de f et g.
24. Montrer que pour tout N ∈ N∗ la quantité
Z 1
RN (g, f ) = DN (g)(x)dx − IN (g, f ).
0

converge vers 0 quand N → +∞.

3
2 Problème d’algèbre
L’objet du problème est l’étude des commutateurs de deux éléments dans les espaces vectoriels.
Les parties II et III sont indépendantes de la partie I.

Dans tout le problème, on considère un entier naturel n non nul et on note E le R-espace
vectoriel Rn . On note 0E le vecteur nul de E et idE l’endomorphisme identité de E.
Soient f et g deux endomorphismes de E, avec la notation ◦ pour définir la composition, on
pose
f 0 = idE , f 1 = f, f 2 = f ◦ f, f 3 = f ◦ f ◦ f, etc .
et on définit [f, g] le commutateur de f et g par la quantité

[f, g] = f ◦ g − g ◦ f.

Pour x = (x1 , . . . , xn ) un élément de E noté en ligne, on note xT sa transposée qui forme donc
un vecteur colonne. Cette notation s’applique également à tout autre élément de E apparaissant
dans la suite de l’énoncé. On note R[X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels et, pour
tout entier naturel k, on note Rk [X] le sous-espace vectoriel formé par les éléments de R[X] qui
sont de degré inférieur ou égal à k.
Si f est un endomorphisme de E et si
n
X
P (X) = ak X k
k=0

avec P un élément de Rn [X], on rappelle qu’on note P (f ) l’endomorphisme de E égal à


n
X
P (f ) = ak f k .
k=0

Partie I
1. Soit une suite de réels a2k = 2k pour k ∈ N et a2k+1 = 0. Calculer le rayon de convergence
de la série entière définie pour z ∈ C par
+∞
X
ak z k .
k=0

(−i)k (k + i)
2. Soit une suite de complexes ak = pour k ∈ N. Calculer le rayon de convergence
k!
de la série entière définie pour z ∈ C par
+∞
X
ak z k .
k=0

3. Montrer que [f, g] est un endomorphisme de E.

4
4. Soit (ak )k∈N une série entière donnée sans coefficient nul. Pour tout k ∈ N on définit un
polynôme Pk ∈ Rk [X] par
Pk (X) = ak X k .
Soit N ∈ N. Montrer que si [f, g] = 0E , il existe une suite (bk,N )k∈N telle que

N
X
PN (f + g) = bk,N Pk (f ) ◦ PN −k (g)
k=0

1
5. Dans le cas ak = et [f, g] = 0E . Montrer que bk,N = 1 pour tout k et pour tout N ∈ N.
k!
2
1 X 1
6. Dans le cas ak = et [f, g] 6= 0E . Montrer que P2 (f + g) − Pk (f ) ◦ P2−k (g) = [g, f ].
k! 2
k=0
N
X
7. Montrer que FN = Pk (f ) converge quand N tend vers +∞ vers un endomorphisme.
k=0

Partie II
8. Soit x un élément non nul de E et y un élément de E. Montrer qu’il existe au moins une
matrice réelle M0 de taille n × n tels que

M0 x T = y T

9. Montrer que le choix de la matrice n’est pas unique si n ≥ 2. C’est-à-dire qu’il existe au
moins un élément z ∈ E avec z 6= 0E , et deux matrices réelles distinctes M et N de tailles
n × n telles que
M zT = N zT .

10. Soit f un endomorphisme de E. Montrer qu’il existe une matrice M de taille n × n telle que
pour tout y ∈ E,
M y T = f (y)T .

11. Montrer que la matrice construite à la question précédente est unique. Pour chaque endo-
morphisme f de E, on notera alors Mf la matrice associée par la construction précédente.
12. Montrer que l’application

(Endomorphismes(E), +, ◦) −→ (Matrices réelles de taille n × n, +, ×)
Φ:
f 7→ Φ(f ) = Mf

est un morphisme d’anneau.


13. Soient f et g deux endomorphismes de E. Montrer que

Φ([f, g]) := M[f,g] = Mf × Mg − Mg × Mf .

5
Partie III
Pour f un endomorphisme de E, on note Cf l’ensemble des endomorphismes g de E tels que
M[f,g] est la matrice identiquement nulle, c’est-à-dire

Cf := {g : E → E endomorphisme : Mf × Mg = Mg × Mf }.

14. Pour f = idE , montrer que CidE est constitué de l’ensemble des matrices réelles de taille
n × n.
15. Montrer que Cf est un sous-groupe additif des matrices réelles de taille n × n.
16. Montrer que Cf est un sous-anneau des matrices réelles de taille n × n.
17. Montrer que Cf est un sous-espace vectoriel des matrices réelles de taille n × n.
18. Soit D une matrice diagonale de taille 2 × 2 et d l’endomorphisme associé par la base
canonique. Montrer que
d ∈ R.idE =⇒ Cd = M2,2 ,
et   
a b
d∈
/ R.idE =⇒ Cd = : a, d ∈ R, b = c = 0 .
c d
19. Soit f un endomorphisme dont la matrice Mf est diagonalisable, c’est-à-dire qu’il existe une
matrice de passage R et une matrice diagonale D telles que

Mf = R−1 DR

Montrer que si g ∈ Cf et Mg est diagonalisable, alors il existe une matrice de passage Q,


une matrice diagonale ∆ et une matrice diagonale D
e telle que

Mg = Q−1 ∆Q et Mf = Q−1 DQ.


e

e = S −1 DS.
20. Montrer qu’il existe une matrice S telle que D

6
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA – ABIDJAN ISSEA – YAOUNDÉ
ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE
ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE – DAKAR

AVRIL 2019

CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques

2ème COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES


(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Dans toute cette épreuve, R désigne l’ensemble des nombres réels.

Exercice n° 1

On considère la fonction f définie sur R par :


ex
f ( x) =
1+ x2
1. Etudier la convexité de f.

2. Etudier les variations de f et tracer son graphe.


1
3. Soit la fonction h définie sur R par : h ( x) = e − x f ( x) . Calculer I = ∫ h ( x ) h ( − x ) dx .
0

Exercice n° 2

Soit la fonction numérique f α définie par f α ( x ) = x α + Ln (1 + x 2 ) , où α est un nombre réel


quelconque et Ln désigne le logarithme népérien.

1. Déterminer le domaine de définition de f α selon les valeurs de α .


2. Etudier les variations et tracer les graphes de f 1 et f 2 . Comparer ces deux graphes sur R + .
3. Etudier la suite (u n ) définie par : u n +1 = f 1 (u n ) et u 0 > 0 .
4. Etudier la suite ( v n ) définie par : v n +1 = f 2 ( v n ) et v 0 > 0 .
n
5. Pour n ∈ N , on pose : I n = ∫ f n ( x) dx .
1

- Calculer I 2
- Etudier la suite ( I n )

1
Exercice n° 3

α β α
 
Soit la matrice M =  β α β  , où α et β sont des paramètres réels.
0 0 1 

1. Etudier la diagonalisation de M selon les valeurs de α et β .

2. On suppose α = 1 et β = 0 .
Calculer, pour tout n ∈ N , M n et ( M + I ) n , où I désigne la matrice unité d’ordre 3.

3. On suppose α > 0, β > 0, α + β = 1, α − β ≠ 1 , calculer M n , pour tout n ∈ N .

Exercice n° 4

 1 0 1
 
 1 −1 0 
Soit la matrice M = 
0 0 − 1
 
−2 1 0
 

1. Calculer V = t M M , où t M désigne la transposée de la matrice M.

2. Déterminer les valeurs propres de la matrice V.

3. Trouver un vecteur unitaire u de R 3 tel que V u = 2 u .

4. Déterminer la matrice (dans la base canonique) de la projection orthogonale, dans R 3 , sur la


droite vectorielle D engendrée par u.

5. Si chaque ligne de la matrice M correspond à une observation, quelle est l’observation dont
la projection orthogonale sur D a la plus grande longueur ?

6. Déterminer les vecteurs propres de la matrice V.

7. Résoudre Max { vV v / v ∈ R
t 3
}
, v =1 .

2
Exercice n° 5

+∞
sin 2 (t x)
∫0 t 2 dt
Pour x ∈ R , on considère l’intégrale généralisée : K ( x ) =

1. Montrer que K : x a K ( x) définit une application de R dans R et étudier sa parité.

2. Pour x>0, calculer K (x ) en fonction de K (1) que l’on ne cherchera pas à calculer et en
déduire l’expression de K (x ) pour tout x ∈ R .
+∞
sin 2 (t x )
∫0 t 2 (1 + t 2 ) dt
3. Soit F ( x ) =

- Montrer que F est bien définie sur R.


- Trouver un équivalent de F (x ) au voisinage de + ∞ et de − ∞ (on pourra comparer F et K).

+∞
sin ( 2 t x )
4. Soit G ( x ) =
0
∫ t (1 + t2
)
dt

- Montrer que G est convergente.


- Pour x, h ∈ R , monter l’inégalité suivante : sin 2 (t ( x + h)) − sin 2 (tx) − th sin (2 tx) ≤ h 2 t 2 .
- Montrer que F est dérivable et que sa dérivée est égale à G.
- Montrer que G est continue.

Exercice n° 6

a 3c 3b 
 
1. Soit M : ( a , b, c ) ∈ C a M ( a , b, c ) =  b
3
a 3c  , où C désigne l’ensemble des nombres
c b a 

complexes. Montrer que M est un isomorphisme d’espaces vectoriels entre C 3 et
{ }
E = M (a, b, c) / (a, b, c)∈C 3 et déterminer une base de E.

0 0 3
 
2. Soit la matrice U =  1 0 0  , calculer U n pour tout n ∈ N .
0 1 0
 

3. Calculer M ( a , b, c ) × M ( a , jb , j 2 c ) × M ( a , j 2 b , jc ) , où j désigne le nombre complexe de


module 1 et d’argument 2π / 3 .

4. Déterminer, quand il existe, l’inverse de M ( a , b , c ) .

5. Déterminer les valeurs propres de M ( a , b , c ) . A quelle condition ces valeurs propres sont-
elles distinctes ?

3
Exercice n° 3

α β α
 
Soit la matrice M =  β α β  , où α et β sont des paramètres réels.
0 0 1 

1. Etudier la diagonalisation de M selon les valeurs de α et β .

2. On suppose α = 1 et β = 0 .
Calculer, pour tout n ∈ N , M n et ( M + I ) n , où I désigne la matrice unité d’ordre 3.

3. On suppose α > 0, β > 0, α + β = 1, α − β ≠ 1 , calculer M n , pour tout n ∈ N .

Exercice n° 4

 1 0 1
 
 1 −1 0 
Soit la matrice M = 
0 0 − 1
 
−2 1 0
 

1. Calculer V = t M M , où t M désigne la transposée de la matrice M.

2. Déterminer les valeurs propres de la matrice V.

3. Trouver un vecteur unitaire u de R 3 tel que V u = 2 u .

4. Déterminer la matrice (dans la base canonique) de la projection orthogonale, dans R 3 , sur la


droite vectorielle D engendrée par u.

5. Si chaque ligne de la matrice M correspond à une observation, quelle est l’observation dont
la projection orthogonale sur D a la plus grande longueur ?

6. Déterminer les vecteurs propres de la matrice V.

7. Résoudre Max { vV v / v ∈ R
t 3
}
, v =1 .

2
C'est d'ailleurs la teneur du message adressé aux présidents africains par leur homologue
chinois, Xi Jinping, lors de la dernière édition du Forum de coopération Afrique-Chine
(FOCAC) qui s'est tenue en décembre 2015 à Johannesburg et au cours de laquelle, les
engagements de la Chine en Afrique pour les prochaines années ont été dévoilés. Cette
approche chinoise qui consiste à se porter toujours au secours des économies africaines en
pleine expansion, en fait toute la particularité. On se rappelle d'ailleurs que c'est au moment
où l'Afrique était presque délaissée, surtout par les anciennes puissances coloniales et les
institutions financières internationales, que la Chine s'est invitée sur le continent. Une mise
gagnante puisque cette entrée en force de la Chine en Afrique est intervenue presqu'au
moment où les pays africains amorçaient leurs cycles des « trente glorieuses », avec une
dynamique de croissance sans précédent, laquelle a remis à jour tout le potentiel dont recèle le
continent en matière d'opportunités économiques. La dynamique de la décennie 2000 à 2010 a
d'ailleurs été fortement soutenue par la Chine qui en plus des investissements massifs dans
plusieurs pays a parallèlement renforcé son influence diplomatique et sa présence économique
directe en Afrique. Seuls les chiffres permettent de mesurer l'ampleur désormais prise par les
relations économiques et commerciales sino-africaines. En plus de la série des annulations des
dettes et de l'engagement financier à hauteur de 20 milliards de dollars déjà promis en 2012 et
concrétisé depuis (à la suite des 5 milliards engagés dans les années 2000), les échanges
commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont cru de manière vertigineuse. De 10 milliards de
dollars en 2000, le commerce Chine-Afrique a franchi le cap des 200 milliards en 2014 alors
que les investissements chinois sur le continent ont dépassé les 30 milliards de dollars.

En 2016, l'empire du milieu représentait 10% des relations économiques de l'Afrique alors
que la part des échanges commerciaux entre les pays du continent et la Chine a progressé de
moins de 4% à plus de 20% sur les 15 premières années du nouveau millénaire. Il est projeté
qu'à l'horizon 2020, la valeur du commerce Chine-Afrique, dépasse le cap des 400 milliards,
ce qui conforterait la place de premier partenaire stratégique de l'économie africaine que
s'arroge désormais la deuxième économie du monde.

Partenariat gagnant-gagnant

Le partenariat gagnant-gagnant qu'offre la Chine à l'Afrique ne devrait toutefois pas, occulter


certains aspects qui reflètent une image assez négative, celle d'un « néo-colonialisme déguisé
». Il y a quelques années déjà, l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, Sanussi
Lamido, avait mis en garde les responsables africains contre les effets pervers de l'offensive
chinoise sur les ressources naturelles africaines. L'audience internationale qui a suivi cette
sortie ressemble à bien des égards, et toute proportion gardée, à l'œuvre de l'économiste
zambienne Dambisa Moyo, qui quelques années plus tôt, mettait en exergue les limites de
l'aide publique internationale pour le développement en Afrique.

Si la dynamique des relations sino-africaines suscite aussi des critiques, elle sert aussi
d'alternative aux pays africains surtout dans le nouveau contexte socioéconomique et politique
des dernières années. Confrontés à une explosion des attentes sociales et un déficit criant en
infrastructures, un handicap pour atteindre la croissance nécessaire à la prise en compte des
défis contemporains, les responsables africains voient en la Chine un passage. Surtout à
l'heure où l'aide internationale se fait de plus en plus rare et les marchés financiers de plus en
plus exigeants en termes de critères pour accéder à certaines ressources, même au niveau des
institutions financières ou des agences de développement. Ce n'est pas pour rien
qu'aujourd'hui, Pékin est devenue une destination de premier choix pour les présidents

2
africains tout comme l'a été à une certaine époque, et parfois bien plus, Paris ou Bruxelles à
titre d'exemples.

Les capitales occidentales sont certes le passage obligé pour une reconnaissance
internationale, alors Pékin est devenue l'étape privilégiée pour les dirigeants africains en quête
de soutien pour financer les programmes de développement qu'ils ont élaboré. Et Pékin a su
toujours se montrer généreuse, en échange de quelques contres parties. Un échange de bons
procédés, financement contre matières premières qui représente un moindre mal pour
beaucoup de chefs d'Etat africains qui misent avant tout sur leurs potentiels en ressources
naturelles pour développer leurs économies.

Prometteuse « Chine-Afrique »

Aujourd'hui, la Chine s'impose comme le partenaire commercial par excellence du continent.


Dans un contexte marqué par une rude concurrence pour l'accès aux marchés africains, que se
livrent les anciennes puissances et les économies émergentes, la Chine a un statut des plus «
particulier ». Tant par l'ampleur des échanges économiques mais aussi par les perspectives en
matière de partenariat commercial surtout que les relations sino-africaines ont su jusque-là
faire preuve d'adaptation à l'évolution de l'économie africaine.

Ce partenariat n'est certes pas exempt de critiques comme bien des analystes l'ont mis en
exergue mais au final, il s'inscrit dans la même dynamique qui sous-tend l'expansion des
autres partenaires intéressés par cette « niche africaine ». C'est ce qu'a d'ailleurs relevé la
Banque africaine de développement (BAD) dans un rapport publié en 2011, alors que la
dynamique sino-africaine soulevait encore beaucoup d'interrogations sur les réelles
motivations de la Chine en Afrique et surtout les effets de sa stratégie de partenariat à l'égard
des pays africains. Dans ce rapport intitulé : «La Chine et l'Afrique : un nouveau partenariat
pour le développement ?», la BAD qui a passé au crible les ressorts de ces relations, estime
que «les pratiques de la Chine en tant que prestataire d'aide et de financement du
développement ne sont pas aussi différentes de celles des autres donateurs qu'on le pense
habituellement», et d'étayer «la marge d'amélioration est conséquente pour l'ensemble des
acteurs du système mondial d'aide et de financement du développement». Consciente des
critiques abondantes dont elle fait l'objet, la Chine essaie tant bien que mal d'adapter sa
stratégie africaine tout en veillant à ne pas occulter les ingrédients qui ont fait le succès de sa
recette.

De l'approche première qui a été schématisé par une sorte de troc des temps modernes, «
soutien financier contre matières premières », la Chine est en train de se greffer comme un
acteur majeur des perspectives d'évolution de l'économie africaine et de partenaire de
développement. Les nouvelles niches sur lesquelles misent les investisseurs chinois, portés
par une ambition politique au plus haut sommet de l'Etat, dans de nouveaux créneaux comme
les services, l'agriculture et l'industrie, témoignent d'une forte volonté du pays de s'implanter
durablement en Afrique. A cela s'ajoute une stratégie d'influence tout azimut avec toujours ce
même « soft power » qui constitue la marque de fabrique de la Chine, celui de la non-
ingérence dans les affaires intérieures des pays africains et des contributions financières sans
conditions. Cela, même lorsque le pays s'ouvre sur de nouveaux créneaux comme la lutte
contre les menaces sécuritaires, l'aide humanitaire ou le maintien de la paix sur le continent.
C'est peut-être une manière prudente et prospective pour le pays qui ambitionne de se hisser
au rang de première puissance mondiale, d'anticiper sur le futur en consolidant d'une part son

3
influence sur le continent et aussi et surtout d'autre part, de sécuriser ses sources
d'approvisionnements en matières premières tout autant que ses débouchés commerciaux.

Dans un cas comme dans l'autre, le renforcement du positionnement de la Chine en Afrique a


de quoi augurer d'opportunités de croissance pour les pays du continent qui sauront le mieux
se positionner. C'est d'ailleurs cette perspective de développement des pays africains et surtout
de leur plus grande intégration dans les chaines de valeurs mondiales, qui apportera un
nouveau souffle dans les relations entre le continent et ses multiples partenaires. A ce jeu,
force est d'avouer que pour l'heure, c'est la ChinAfrique qui bénéficie des meilleures côtes...

Par Aboubacar Yacouba Barma

« La Afrique Tribune », mars 2017

4
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DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
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ISE Option Mathématiques
1ère COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES
(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Le sujet est constitué de deux problèmes indépendants. Tout résultat donné dans l’énoncé
pourra être admis dans les questions suivantes. Le plus grand soin sera apporté à la rédaction et à
la présentation des résultats.

1 Problème d’analyse
Dans toute la composition, R désigne l’ensemble des nombres réels. Soit d un entier égal à 1
ou 2. On note F(Rd , R) l’espace vectoriel des fonctions définies sur Rd à valeurs dans R, et Cd le
sous-ensemble de F(Rd , R) formé des fonctions continues.
Le but du problème est de chercher les fonctions f ∈ C2 telles que :

∀(x, y) ∈ R2 , ∀z ∈ R f (x, y) = f (x + z, y + z), (T )

et
∀(x, y) ∈ R2 , ∀z ∈ R f (x, y) + f (y, z) = f (x, z), (A)
c’est-à-dire les fonctions continues invariantes par translation diagonale et additives au sens de (A).

Partie I - Étude de l’invariance par translation


1. Montrer que l’ensemble T2 , constitué des fonctions f ∈ F(R2 , R) qui vérifient (T ), forme un
sous-espace vectoriel de F(R2 , R).
Pour tout λ ∈ R, pour tout f, g ∈ T2 , pour tout (x, y) ∈ R2 , pour tout z ∈ R, on a

(λf + g)(x, y) = λf (x, y) + g(x, y) = λf (x + z, y + z) + g(x + z, y + z) = (λf + g)(x + z, y + z).

De plus cet ensemble est non vide, car il contient la fonction identiquement nulle.

1
2. Soit f ∈ T2 . Montrer que la fonction f vérifie

∀(x, y) ∈ R2 , f (x, x) = f (y, y).

Soit (x, y) ∈ R2 , alors en posant z = y − x on obtient

f (x, x) = f (x + (y − x), x + (y − x)) = f (y, y).

3. Montrer que si f ∈ T2 , la fonction g ∈ F(R2 , R) définie par

R2 →  R
g: |f (x, y)| si x < y,
(x, y) 7→
|f (y, x)| si x ≥ y.

est encore invariante par translation diagonale, c’est-à-dire g ∈ T2 .


Soit (x, y) ∈ R2 et soit z ∈ R. Si x < y alors on a

g(x, y) = |f (x, y)| = |f (x + z, y + z)| = g(x + z, y + z)

car x+z < y +z. Si x ≥ y, on applique le même calcul. On remarque que les valeurs absolues
ne perturbent aucunement le calcul.
4. Montrer que l’application

T2 → F(R, R)
Φ: R → R
f 7→ h :
z 7→ f (0, z)

définit un morphisme d’espace vectoriel.


Soit λ ∈ R, soit f et g ∈ T2 , soit z ∈ R alors on a

Φ(λf + g)(z) = (λf + g)(0, z) = λf (0, z) + g(0, z) = λΦ(f )(z) + Φ(g)(z).

Ceci étant vrai pour tout z ∈ R, on a bien Φ(λf + g) = λΦ(f ) + Φ(g).


5. Calculer le noyau K et l’image I du morphisme Φ.
Le noyau K est l’ensemble des fonctions f de T2 telles que f (0, z) = 0 quelque soit le réel z.
Or f (0, z) = f (x, z + x) pour tout x ∈ R, donc la fonction f vérifie qu’elle est identiquement
nulle sur toutes les droites Dz : y = z + x. Or ces droites recouvrent tout le plan R2 , donc
f est identiquement nulle. Le noyau est réduit à l’élément nul.
Soit maintenant h une fonction de F(R, R), alors on pose

R2 → R
f:
(x, y) 7→ h(y − x)

alors pour tout z ∈ R, on a f (x + z, y + z) = h(y + z − (x + z)) = h(y − x) = f (x, y) donc


f ∈ T2 . Donc Φ(f ) = h, et Φ est surjectif. L’image de Φ est F(R, R).

2
6. Montrer que le morphisme Φ induit un isomorphisme linéaire du quotient T2 /K sur I.
Calculer l’inverse Ψ de cet isomorphisme. Dans la définition de Ψ, on pourra identifier la
fonction f à son représentant dans T2 /K sans perte de généralité.
La construction est naturelle. Comme Φ était déjà un isomorphisme, sa réciproque est
évidemment
I → T2 /K
Ψ: R2 → R
h 7→ f :
(x, y) 7→ h(y − x).
La question reste toutefois indépendante de la question précédente, car on peut trouver
la réciproque sans avoir exhibé le noyau ou l’image. En effet pour tout (x, y) ∈ R2 , on a
Ψ(h)(x, y) = Ψ(h)(0, y − x) par (T ) et Ψ(h)(0, y − x) = Φ(Ψ(h))(y − x) = h(y − x).
7. Soit a un nombre réel. Montrer que l’application
T2 → F(R, R)
Φa : R → R
f 7→ h :
z 7→ f (z, a z)
définit un morphisme d’espace vectoriel quel que soit a ∈ R.
La démonstration est semblable à la question 4.
8. Lorsque a 6= 1, précisez si ce morphisme est injectif ou surjectif. Si a = 0 alors à symétrie
près, c’est l’isomorphisme précédent. Si a 6= 0 et a 6= 1, alors soit f dans le noyau, on a
f (z, az) = f (0, (a − 1)z) quelque soit le réel z, donc f est nulle sur l’axe des ordonnées et
invariante par translation, donc elle est nulle partout et c’est encore un morphisme injectif.
Il est également surjectif car sa réciproque est donnée par
F(R, R) → T2
R2 → R 
Ψa : 
h →
7 f: y−x
(x, y) 7→ h .
a−1

En effet pour tout (x, y) ∈ R2 , on a


   
y + z − (x − z) y−x
Ψa (h)(x + z, y + z) = h =h = Ψa (h)(x, y),
a−1 a−1

donc Ψa (h) ∈ T2 . Et on a bien pour tout (x, y) ∈ R2


   
y−x y−x y−x
Ψa (Φa (f ))(x, y) = Φa (f ) =f ,a
a−1 a−1 a−1
 
y−x y−x y−x y−x
= f − + x, a − +x
a−1 a−1 a−1 a−1
 
ay − ax − y + x + x(a − 1)
= f x,
a−1
 
ay − ax − y + x + x(a − 1)
= f x, = f (x, y).
a−1

3
C'est d'ailleurs la teneur du message adressé aux présidents africains par leur homologue
chinois, Xi Jinping, lors de la dernière édition du Forum de coopération Afrique-Chine
(FOCAC) qui s'est tenue en décembre 2015 à Johannesburg et au cours de laquelle, les
engagements de la Chine en Afrique pour les prochaines années ont été dévoilés. Cette
approche chinoise qui consiste à se porter toujours au secours des économies africaines en
pleine expansion, en fait toute la particularité. On se rappelle d'ailleurs que c'est au moment
où l'Afrique était presque délaissée, surtout par les anciennes puissances coloniales et les
institutions financières internationales, que la Chine s'est invitée sur le continent. Une mise
gagnante puisque cette entrée en force de la Chine en Afrique est intervenue presqu'au
moment où les pays africains amorçaient leurs cycles des « trente glorieuses », avec une
dynamique de croissance sans précédent, laquelle a remis à jour tout le potentiel dont recèle le
continent en matière d'opportunités économiques. La dynamique de la décennie 2000 à 2010 a
d'ailleurs été fortement soutenue par la Chine qui en plus des investissements massifs dans
plusieurs pays a parallèlement renforcé son influence diplomatique et sa présence économique
directe en Afrique. Seuls les chiffres permettent de mesurer l'ampleur désormais prise par les
relations économiques et commerciales sino-africaines. En plus de la série des annulations des
dettes et de l'engagement financier à hauteur de 20 milliards de dollars déjà promis en 2012 et
concrétisé depuis (à la suite des 5 milliards engagés dans les années 2000), les échanges
commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont cru de manière vertigineuse. De 10 milliards de
dollars en 2000, le commerce Chine-Afrique a franchi le cap des 200 milliards en 2014 alors
que les investissements chinois sur le continent ont dépassé les 30 milliards de dollars.

En 2016, l'empire du milieu représentait 10% des relations économiques de l'Afrique alors
que la part des échanges commerciaux entre les pays du continent et la Chine a progressé de
moins de 4% à plus de 20% sur les 15 premières années du nouveau millénaire. Il est projeté
qu'à l'horizon 2020, la valeur du commerce Chine-Afrique, dépasse le cap des 400 milliards,
ce qui conforterait la place de premier partenaire stratégique de l'économie africaine que
s'arroge désormais la deuxième économie du monde.

Partenariat gagnant-gagnant

Le partenariat gagnant-gagnant qu'offre la Chine à l'Afrique ne devrait toutefois pas, occulter


certains aspects qui reflètent une image assez négative, celle d'un « néo-colonialisme déguisé
». Il y a quelques années déjà, l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, Sanussi
Lamido, avait mis en garde les responsables africains contre les effets pervers de l'offensive
chinoise sur les ressources naturelles africaines. L'audience internationale qui a suivi cette
sortie ressemble à bien des égards, et toute proportion gardée, à l'œuvre de l'économiste
zambienne Dambisa Moyo, qui quelques années plus tôt, mettait en exergue les limites de
l'aide publique internationale pour le développement en Afrique.

Si la dynamique des relations sino-africaines suscite aussi des critiques, elle sert aussi
d'alternative aux pays africains surtout dans le nouveau contexte socioéconomique et politique
des dernières années. Confrontés à une explosion des attentes sociales et un déficit criant en
infrastructures, un handicap pour atteindre la croissance nécessaire à la prise en compte des
défis contemporains, les responsables africains voient en la Chine un passage. Surtout à
l'heure où l'aide internationale se fait de plus en plus rare et les marchés financiers de plus en
plus exigeants en termes de critères pour accéder à certaines ressources, même au niveau des
institutions financières ou des agences de développement. Ce n'est pas pour rien
qu'aujourd'hui, Pékin est devenue une destination de premier choix pour les présidents

2
Partie III - Étude des fonctions continues vérifiant (T ) et (A).
Soit f ∈ C2 ∩ T2 ∩ A2 .
15. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , on a
 
1 1
f 0, = f (0, 1).
n n

Par additivité et translation


n−1   n−1    
X k k+1 X 0 1 1
f (0, 1) = f , = f , = nf 0, .
n n n n n
k=0 k=0

16. Montrer pour tout m ∈ N, pour tout n ∈ N∗ , pour tout x ∈ R on a


 m m
f x, x + = f (0, 1).
n n
Par additivité et translation
 m X  k k + 1  m−1
 m  m−1 X 0 1 
1

m
f x, x + = f 0, = f , = f , = mf 0, = f (0, 1).
n n n n n n n n
k=0 k=0

17. Montrer que pour tout x ∈ R, on a f (0, x) = xf (0, 1).


Par continuité et densité de Q, la question précédente montre que f (0, x) = xf (0, 1) pour
les x ≥ 0. Pour les x < 0, il faut utiliser f (0, −y) = −f (0, y) pour tout y ∈ R.
18. Montrer que pour tout (x, y) ∈ R2 , f (x, y) = (y − x)f (0, 1).
C’est évident par invariance par translation.
19. Montrer que pour toute fonction g ∈ C1 et pour toute fonction f ∈ C2 ∩ T2 ∩ A2 , la suite
suivante est convergente
N −1    
X k k k+1
SN (g, f ) = g f ,
N N N
k=0

Avec le résultat précédent c’est


N −1  
X k 1
SN (g, f ) = g f (0, 1)
N N
k=0

puisque g est continue, elle est bornée sur [0, 1], d’où |SN (g, f )| ≤ kgk∞ |f (0, 1)| et la série
est même absolument convergente.
Z 1
20. Montrer que pour toute fonction g ∈ C1 , on a SN (g, f ) → f (0, 1) g(x)dx quand N → +∞.
0
C’est une somme de Riemann. Précisément c’est la méthode des rectangles à gauche.

5
africains tout comme l'a été à une certaine époque, et parfois bien plus, Paris ou Bruxelles à
titre d'exemples.

Les capitales occidentales sont certes le passage obligé pour une reconnaissance
internationale, alors Pékin est devenue l'étape privilégiée pour les dirigeants africains en quête
de soutien pour financer les programmes de développement qu'ils ont élaboré. Et Pékin a su
toujours se montrer généreuse, en échange de quelques contres parties. Un échange de bons
procédés, financement contre matières premières qui représente un moindre mal pour
beaucoup de chefs d'Etat africains qui misent avant tout sur leurs potentiels en ressources
naturelles pour développer leurs économies.

Prometteuse « Chine-Afrique »

Aujourd'hui, la Chine s'impose comme le partenaire commercial par excellence du continent.


Dans un contexte marqué par une rude concurrence pour l'accès aux marchés africains, que se
livrent les anciennes puissances et les économies émergentes, la Chine a un statut des plus «
particulier ». Tant par l'ampleur des échanges économiques mais aussi par les perspectives en
matière de partenariat commercial surtout que les relations sino-africaines ont su jusque-là
faire preuve d'adaptation à l'évolution de l'économie africaine.

Ce partenariat n'est certes pas exempt de critiques comme bien des analystes l'ont mis en
exergue mais au final, il s'inscrit dans la même dynamique qui sous-tend l'expansion des
autres partenaires intéressés par cette « niche africaine ». C'est ce qu'a d'ailleurs relevé la
Banque africaine de développement (BAD) dans un rapport publié en 2011, alors que la
dynamique sino-africaine soulevait encore beaucoup d'interrogations sur les réelles
motivations de la Chine en Afrique et surtout les effets de sa stratégie de partenariat à l'égard
des pays africains. Dans ce rapport intitulé : «La Chine et l'Afrique : un nouveau partenariat
pour le développement ?», la BAD qui a passé au crible les ressorts de ces relations, estime
que «les pratiques de la Chine en tant que prestataire d'aide et de financement du
développement ne sont pas aussi différentes de celles des autres donateurs qu'on le pense
habituellement», et d'étayer «la marge d'amélioration est conséquente pour l'ensemble des
acteurs du système mondial d'aide et de financement du développement». Consciente des
critiques abondantes dont elle fait l'objet, la Chine essaie tant bien que mal d'adapter sa
stratégie africaine tout en veillant à ne pas occulter les ingrédients qui ont fait le succès de sa
recette.

De l'approche première qui a été schématisé par une sorte de troc des temps modernes, «
soutien financier contre matières premières », la Chine est en train de se greffer comme un
acteur majeur des perspectives d'évolution de l'économie africaine et de partenaire de
développement. Les nouvelles niches sur lesquelles misent les investisseurs chinois, portés
par une ambition politique au plus haut sommet de l'Etat, dans de nouveaux créneaux comme
les services, l'agriculture et l'industrie, témoignent d'une forte volonté du pays de s'implanter
durablement en Afrique. A cela s'ajoute une stratégie d'influence tout azimut avec toujours ce
même « soft power » qui constitue la marque de fabrique de la Chine, celui de la non-
ingérence dans les affaires intérieures des pays africains et des contributions financières sans
conditions. Cela, même lorsque le pays s'ouvre sur de nouveaux créneaux comme la lutte
contre les menaces sécuritaires, l'aide humanitaire ou le maintien de la paix sur le continent.
C'est peut-être une manière prudente et prospective pour le pays qui ambitionne de se hisser
au rang de première puissance mondiale, d'anticiper sur le futur en consolidant d'une part son

3
Avec le résultat précédent c’est
N −1
2X  
0 k 1
IN (g, f ) = g
2N 2N
k=0
Z 1
qui converge vers g 0 (x)dx = (g(1) − g(0)).
0
24. Montrer que pour tout N ∈ N∗ la quantité
Z 1
RN (g, f ) = DN (g)(x)dx − IN (g, f ).
0

converge vers 0 quand N → +∞.


En calculant l’intégrale de DN (g) on trouve une somme télescopique qui vaut g(1) − g(0).
Puisque IN (g, f ) converge vers g(1) − g(0), c’est évident.

2 Problème d’algèbre
L’objet du problème est l’étude des commutateurs de deux éléments dans les espaces vectoriels.
Les parties II et III sont indépendantes de la partie I.

Dans tout le problème, on considère un entier naturel n non nul et on note E le R-espace
vectoriel Rn . On note 0E le vecteur nul de E et idE l’endomorphisme identité de E.
Soient f et g deux endomorphismes de E, avec la notation ◦ pour définir la composition, on
pose
f 0 = idE , f 1 = f, f 2 = f ◦ f, f 3 = f ◦ f ◦ f, etc .
et on définit [f, g] le commutateur de f et g par la quantité

[f, g] = f ◦ g − g ◦ f.

Pour x = (x1 , . . . , xn ) un élément de E noté en ligne, on note xT sa transposée qui forme donc
un vecteur colonne. Cette notation s’applique également à tout autre élément de E apparaissant
dans la suite de l’énoncé. On note R[X] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels et, pour
tout entier naturel k, on note Rk [X] le sous-espace vectoriel formé par les éléments de R[X] qui
sont de degré inférieur ou égal à k.
Si f est un endomorphisme de E et si
n
X
P (X) = ak X k
k=0

avec P un élément de Rn [X], on rappelle qu’on note P (f ) l’endomorphisme de E égal à


n
X
P (f ) = ak f k .
k=0

7
ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE
ENSEA - ABIDJAN ISSEA - YAOUNDÉ

ÉCOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE


ET DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
ENSAE - DAKAR

AVRIL 2019
CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES
ISE Option Mathématiques
1ère COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES
(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Le sujet est constitué de deux problèmes indépendants. Tout résultat donné dans l’énoncé
pourra être admis dans les questions suivantes. Le plus grand soin sera apporté à la rédaction et à
la présentation des résultats.

1 Problème d’analyse
Dans toute la composition, R désigne l’ensemble des nombres réels. Soit d un entier égal à 1
ou 2. On note F(Rd , R) l’espace vectoriel des fonctions définies sur Rd à valeurs dans R, et Cd le
sous-ensemble de F(Rd , R) formé des fonctions continues.
Le but du problème est de chercher les fonctions f ∈ C2 telles que :

∀(x, y) ∈ R2 , ∀z ∈ R f (x, y) = f (x + z, y + z), (T )

et
∀(x, y) ∈ R2 , ∀z ∈ R f (x, y) + f (y, z) = f (x, z), (A)
c’est-à-dire les fonctions continues invariantes par translation diagonale et additives au sens de (A).

Partie I - Étude de l’invariance par translation


1. Montrer que l’ensemble T2 , constitué des fonctions f ∈ F(R2 , R) qui vérifient (T ), forme un
sous-espace vectoriel de F(R2 , R).
Pour tout λ ∈ R, pour tout f, g ∈ T2 , pour tout (x, y) ∈ R2 , pour tout z ∈ R, on a

(λf + g)(x, y) = λf (x, y) + g(x, y) = λf (x + z, y + z) + g(x + z, y + z) = (λf + g)(x + z, y + z).

De plus cet ensemble est non vide, car il contient la fonction identiquement nulle.

1
2. Soit f ∈ T2 . Montrer que la fonction f vérifie

∀(x, y) ∈ R2 , f (x, x) = f (y, y).

Soit (x, y) ∈ R2 , alors en posant z = y − x on obtient

f (x, x) = f (x + (y − x), x + (y − x)) = f (y, y).

3. Montrer que si f ∈ T2 , la fonction g ∈ F(R2 , R) définie par

R2 →  R
g: |f (x, y)| si x < y,
(x, y) 7→
|f (y, x)| si x ≥ y.

est encore invariante par translation diagonale, c’est-à-dire g ∈ T2 .


Soit (x, y) ∈ R2 et soit z ∈ R. Si x < y alors on a

g(x, y) = |f (x, y)| = |f (x + z, y + z)| = g(x + z, y + z)

car x+z < y +z. Si x ≥ y, on applique le même calcul. On remarque que les valeurs absolues
ne perturbent aucunement le calcul.
4. Montrer que l’application

T2 → F(R, R)
Φ: R → R
f 7→ h :
z 7→ f (0, z)

définit un morphisme d’espace vectoriel.


Soit λ ∈ R, soit f et g ∈ T2 , soit z ∈ R alors on a

Φ(λf + g)(z) = (λf + g)(0, z) = λf (0, z) + g(0, z) = λΦ(f )(z) + Φ(g)(z).

Ceci étant vrai pour tout z ∈ R, on a bien Φ(λf + g) = λΦ(f ) + Φ(g).


5. Calculer le noyau K et l’image I du morphisme Φ.
Le noyau K est l’ensemble des fonctions f de T2 telles que f (0, z) = 0 quelque soit le réel z.
Or f (0, z) = f (x, z + x) pour tout x ∈ R, donc la fonction f vérifie qu’elle est identiquement
nulle sur toutes les droites Dz : y = z + x. Or ces droites recouvrent tout le plan R2 , donc
f est identiquement nulle. Le noyau est réduit à l’élément nul.
Soit maintenant h une fonction de F(R, R), alors on pose

R2 → R
f:
(x, y) 7→ h(y − x)

alors pour tout z ∈ R, on a f (x + z, y + z) = h(y + z − (x + z)) = h(y − x) = f (x, y) donc


f ∈ T2 . Donc Φ(f ) = h, et Φ est surjectif. L’image de Φ est F(R, R).

2
6. Montrer que le morphisme Φ induit un isomorphisme linéaire du quotient T2 /K sur I.
Calculer l’inverse Ψ de cet isomorphisme. Dans la définition de Ψ, on pourra identifier la
fonction f à son représentant dans T2 /K sans perte de généralité.
La construction est naturelle. Comme Φ était déjà un isomorphisme, sa réciproque est
évidemment
I → T2 /K
Ψ: R2 → R
h 7→ f :
(x, y) 7→ h(y − x).
La question reste toutefois indépendante de la question précédente, car on peut trouver
la réciproque sans avoir exhibé le noyau ou l’image. En effet pour tout (x, y) ∈ R2 , on a
Ψ(h)(x, y) = Ψ(h)(0, y − x) par (T ) et Ψ(h)(0, y − x) = Φ(Ψ(h))(y − x) = h(y − x).
7. Soit a un nombre réel. Montrer que l’application
T2 → F(R, R)
Φa : R → R
f 7→ h :
z 7→ f (z, a z)
définit un morphisme d’espace vectoriel quel que soit a ∈ R.
La démonstration est semblable à la question 4.
8. Lorsque a 6= 1, précisez si ce morphisme est injectif ou surjectif. Si a = 0 alors à symétrie
près, c’est l’isomorphisme précédent. Si a 6= 0 et a 6= 1, alors soit f dans le noyau, on a
f (z, az) = f (0, (a − 1)z) quelque soit le réel z, donc f est nulle sur l’axe des ordonnées et
invariante par translation, donc elle est nulle partout et c’est encore un morphisme injectif.
Il est également surjectif car sa réciproque est donnée par
F(R, R) → T2
R2 → R 
Ψa : 
h →
7 f: y−x
(x, y) 7→ h .
a−1

En effet pour tout (x, y) ∈ R2 , on a


   
y + z − (x − z) y−x
Ψa (h)(x + z, y + z) = h =h = Ψa (h)(x, y),
a−1 a−1

donc Ψa (h) ∈ T2 . Et on a bien pour tout (x, y) ∈ R2


   
y−x y−x y−x
Ψa (Φa (f ))(x, y) = Φa (f ) =f ,a
a−1 a−1 a−1
 
y−x y−x y−x y−x
= f − + x, a − +x
a−1 a−1 a−1 a−1
 
ay − ax − y + x + x(a − 1)
= f x,
a−1
 
ay − ax − y + x + x(a − 1)
= f x, = f (x, y).
a−1

3
9. Montrer qu’il existe un réel a∗ tel que Im(Φa∗ ) est l’ensemble des fonctions constantes.
Si a = 1, on voit que f (z, z) = f (0, 0) par (T ) donc Φ1 (f )(z) = f (z, z) = f (0, 0) est
une constante pour tout z ∈ R. Donc l’image du morphisme est l’ensemble des fonctions
constantes. Le a∗ recherché est a∗ = 1.
10. Quel est le noyau de Φa∗ ?
Le noyau est l’ensemble des fonctions f telles que f (0, 0) = 0. Par invariance par translation,
ce sont donc les fonctions qui valent 0 sur la diagonale principale de R2 .

Partie II - Étude de l’additivité.


11. Montrer que l’ensemble A2 , constitué des fonctions f ∈ F(R2 , R) qui vérifient (A), forme
un sous-espace vectoriel de F(R2 , R).
Pour tout λ ∈ R, pour tout f, g ∈ A2 , pour tout (x, y) ∈ R2 , pour tout z ∈ R, on a

(λf +g)(x, y)+(λf +g)(y, z) = λf (x, y)+λf (y, z)+g(x, y)+g(y, z) = λf (x, z)+g(x, z) = (λf +g)(x, z).

De plus cet ensemble est non vide, car il contient la fonction identiquement nulle.
12. Soit f ∈ A2 . Montrer que la fonction f vérifie

∀x ∈ R, f (x, x) = 0.

Pour tout (x, y) ∈ R2 , on a f (x, x)+f (x, y) = f (x, y), donc pour tout x ∈ R, on a f (x, x) = 0.

13. On suppose que f ∈ A2 ∩ C2 . Montrer que la suite


N  
X 1 1
SN (f ) = f ,
n+1 n
n=1

converge quand N → +∞. Calculer sa limite.  


1
C’est une somme télescopique, donc SN (f ) = f ,1 qui converge vers f (0, 1) car f
N +1
est continue.
14. On suppose que f est positive, montrer que la fonction f est croissante par rapport à chacune
de ces variables.
Soient (x, y, a, b) ∈ R4 avec a < x et b < y alors

f (x, y) = f (a, y) + f (x, a) ≥ f (a, y) et f (x, y) = f (x, b) + f (b, y) ≥ f (x, b)

donc f est bien croissante par rapport à sa première et sa deuxième variable.

4
Partie III - Étude des fonctions continues vérifiant (T ) et (A).
Soit f ∈ C2 ∩ T2 ∩ A2 .
15. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , on a
 
1 1
f 0, = f (0, 1).
n n

Par additivité et translation


n−1   n−1    
X k k+1 X 0 1 1
f (0, 1) = f , = f , = nf 0, .
n n n n n
k=0 k=0

16. Montrer pour tout m ∈ N, pour tout n ∈ N∗ , pour tout x ∈ R on a


 m m
f x, x + = f (0, 1).
n n
Par additivité et translation
 m X  k k + 1  m−1
 m  m−1 X 0 1 
1

m
f x, x + = f 0, = f , = f , = mf 0, = f (0, 1).
n n n n n n n n
k=0 k=0

17. Montrer que pour tout x ∈ R, on a f (0, x) = xf (0, 1).


Par continuité et densité de Q, la question précédente montre que f (0, x) = xf (0, 1) pour
les x ≥ 0. Pour les x < 0, il faut utiliser f (0, −y) = −f (0, y) pour tout y ∈ R.
18. Montrer que pour tout (x, y) ∈ R2 , f (x, y) = (y − x)f (0, 1).
C’est évident par invariance par translation.
19. Montrer que pour toute fonction g ∈ C1 et pour toute fonction f ∈ C2 ∩ T2 ∩ A2 , la suite
suivante est convergente
N −1    
X k k k+1
SN (g, f ) = g f ,
N N N
k=0

Avec le résultat précédent c’est


N −1  
X k 1
SN (g, f ) = g f (0, 1)
N N
k=0

puisque g est continue, elle est bornée sur [0, 1], d’où |SN (g, f )| ≤ kgk∞ |f (0, 1)| et la série
est même absolument convergente.
Z 1
20. Montrer que pour toute fonction g ∈ C1 , on a SN (g, f ) → f (0, 1) g(x)dx quand N → +∞.
0
C’est une somme de Riemann. Précisément c’est la méthode des rectangles à gauche.

5
1 1
1
1
1 π
dx = [ Arctg x ]0 =
1
On a : I = ∫ h ( x ) h ( − x ) dx = ∫0 (1 + x 2 ) 2 dx et J = ∫ (1 + x 2
0 0 ) 4
1 1
1+ x − x
2 2
x
D’où I = ∫0 (1 + x )
2 2
dx = J − ∫
0 (1 + x )
2 2
. x dx . Puis on intègre par parties cette dernière

1
π
− x / 2 1 π +2
intégrale pour obtenir : I = −  2 
− J=
4 1 + x  0 2 8

Exercice n° 2

Soit la fonction numérique f α définie par f α ( x ) = x α + Ln (1 + x 2 ) , où α est un nombre réel


quelconque et Ln désigne le logarithme népérien.

1. Déterminer le domaine de définition de f α selon les valeurs de α .


Si α ∈ N , Df α = R ,
Si α ∈ Z − , Df α = R * ,
Si α ∉ Z , Df α = R + * , (on rappelle que x α = e α Ln x )

2. Etudier les variations et tracer les graphes de f 1 et f 2 . Comparer ces deux graphes sur R + .
La fonction f 1 est strictement croissante de R sur R avec f 1 ( 0 ) = 0 et une branche
(1 + x ) 2
parabolique dans la direction verticale. On a : f 1 ' ( x ) =
1+ x2
La fonction f 2 est paire et strictement croissante de R + sur R + avec f 2 ( 0 ) = 0 et une
2 x (2 + x 2 )
branche parabolique dans la direction verticale. On a : f 2 ' ( x ) =
1+ x2
Sur R + , f 2 ( x ) ≥ f 1 ( x ) ⇔ x ( x − 1) ⇔ x ≥ 1 . Entre 0 et 1, c’est l’inverse.

3. Etudier la suite (u n ) définie par : u n +1 = f 1 (u n ) et u 0 > 0


Si la suite (u n ) converge vers une limite finie l, alors cette limite doit vérifier
l = l + Ln (1 + l 2 ) d’où l=0. Mais on a : u n +1 = f 1 (u n ) > u n > 0 ( f 1 ( x ) ≥ x ) . La suite ne peut
donc converger vers 0 et elle tend vers + ∞ .

4. Etudier la suite ( v n ) définie par : v n +1 = f 2 ( v n ) et v 0 > 0


La suite ( v n ) vérifie v n +1 = v n2 + Ln (1 + v n2 ) et cette suite est toujours strictement positive.
Si (v n ) → l , alors l = l 2 + Ln (1 + l 2 ) . Zéro est une racine évidente de cette équation.
2x 2x3 − x 2 + 4x − 1
Soit u = x 2 − x + Ln (1 + x 2 ) , sa dérivée est égale à u ' = 2 x − 1 + = et
1+ x2 1+ x2
elle est du signe du numérateur, noté nu, dont la dérivée est strictement positive. Et nu est
négatif en zéro et positif en 1. D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe une
unique valeur l1 ∈ ]0,1[ qui annule nu. Donc il existe l 2 ∈ ]l1 ,1[ tel que f 2 (l 2 ) = l 2 .
Comme f 2 est convexe, son graphe est en dessous de la bissectrice entre 0 et l2 , et au-dessus
pour x > l 2 . Par conséquent, si v0 < l 2 , la suite ( v n ) est décroissante, car v n +1 = f 2 ( v n ) < v n et
elle est minorée par 0, donc elle converge vers 0.

2
Si v0 > l 2 , la suite ( v n ) est croissante et non majorée, elle tend vers + ∞ .
Si v0 = l 2 , la suite ( v n ) est stationnaire.
n
5. Pour n ∈ N , on pose : I n = ∫ f n ( x) dx
1

- Calculer I 2
- Etudier la suite ( I n )
Calculons directement I n .
n
 x n +1 
[ ] 2x 2
n n
2 n
I n = ∫ x + Ln (1 + x ) dx = 
n 2
 + x Ln (1 + x ) 1 − ∫ dx
 n + 1 1 1 1+ x
2
1

n n +1 − 1 π
In = + n Ln (1 + n 2 ) − Ln 2 − 2( n − 1) + 2 ( Arctg n − )
n +1 4
1 25 π
D’où I 2 = + Ln ( ) + 2 ( Artg 2 − ) et
3 2 4
Lim I n = Lim (n + 2n Ln n) = +∞
n
n →∞ n →∞

Exercice n° 3

α β α
 
Soit la matrice M =  β α β  , où α et β sont des paramètres réels.
0 0 1 

1. Etudier la diagonalisation de M selon les valeurs de α et β .


On a : det( M − λ I ) = (1 − λ )(α − λ − β )(α − λ + β ) , la matrice admet donc trois valeurs
propres réelles : 1, (α − β ), (α + β ) . Cette matrice est trigonalisable dans tous les cas et la
diagonalisation va dépendre de l’ordre de multiplicité des valeurs propres et de la dimension
des sous espaces propres associés.
- Cas 1 : 3 valeurs propres confondues
Dans ce cas : 1 = (α − β ) = (α + β ) , d’où α = 1 et β = 0 . La dimension du sous espace
propre étant égale à deux, la matrice n’est pas diagonalisable.
- Cas 2 : 3 valeurs propres distinctes
Dans ce cas la matrice est diagonalisable avec 1 ≠ (α − β );1 ≠ (α + β ); (α − β ) ≠ (α + β ) ,
c’est à dire α ≠ 1 et β ≠ 0 .
- Cas 3 : Seulement deux valeurs propres identiques
a) α + β = 1 et α − β ≠ 1 (1 valeur propre double) et le sous espace propre associé à 1 est
engendré par le vecteur ( x, x, 0) de dimension 1, la matrice n’est pas diagonalisable.
b) α − β = 1 et α + β ≠ 1 , cas similaire au précédent et la matrice n’est pas diagonalisable.
c) α + β = α − β ≠ 1 , ce qui implique β = 0 et α ≠ 1 , la dimension du sous espace propre
associé à α est de dimension deux et la matrice est diagonalisable.

En conclusion M est diagonalisable si et seulement si les trois valeurs propres sont distinctes
ou si ( α ≠ 1, β = 0 ).

3
2. On suppose α = 1 et β = 0 .
Calculer, pour tout n ∈ N , M n et ( M + I ) n , où I désigne la matrice unité d’ordre 3.
1 0 n
 
On vérifie par récurrence que M =  0 1 0 
n

0 0 1
 
 n k n

 ∑ Cn 0 ∑kC k
n 
 k =0 k =0 
Comme M I = I M , on a : ( M + I ) = ∑ C n M =  0 
n n
n k k
∑C k
n 0 
k =0
 k =0
n

 0 


0 ∑C
k =0
k
n 

Par ailleurs, (1 + x) = ∑ C n x et pour x=1, 2 = ∑ C nk
n k k n

k k

Soit y = (1 + x) n = ∑ C nk x k , alors y ' = n (1 + x) n −1 = ∑ k C nk x k −1 et pour x=1,


k k

n 2 n−1 = ∑ k C nk
k

2n n 2 n −1 
0
 
En conclusion : ( M + I ) n =  0 2n
0 
 0 0 2 n 

3. On suppose α > 0, β > 0, α + β = 1, α − β ≠ 1
Calculer M n , pour tout n ∈ N .
Dans ce cas, la matrice n’est pas diagonalisable, mais trigonalisable.
λ = 1 est une valeur propre double et le sous espace propre associé est engendré par
u1 = (1,1, 0)
On cherche alors un vecteur u 2 tel que : M u 2 = u1 + u 2 et la résolution du système suivant :
α x + β y + α z = 1 + x

β x + α y + β z = 1 + y donne z=2 et β x − β y = 1 − 2 β . On peut choisir
 z=z

u 2 = ((1 − 2 β ) / β , 0, 2)
Pour λ = α − β , le sous espace propre associé est engendré par u 3 = (1, − 1, 0 ) , qui est bien
orthogonal à u1 .
1 1 0 
 
La matrice M est donc semblable à la matrice J =  0 1 0  dans la base (u 1 , u 2 , u 3 ) .
0 0 1 − 2 β 

1 n 0 
 
On vérifie par récurrence que J =  0 n
1 0  . Par conséquent M
n
= P J n P −1 , où
 n 
(1 − 2 β ) 
0 0
1 (1 − 2 β ) / β 1 
 
P est la matrice de passage, à savoir P =  1 0 − 1  et sa matrice inverse est :
 0 
0 2

4
2 2 − (1 − 2 β ) / β 
−1 1 
P = 0 0 2 
4
2 −2 − (1 − 2 β ) / β 
 1− 2β (1 − 2 β ) n +1 
 2 + 2 (1 − 2 β ) n 2 − 2 (1 − 2 β ) n 2n + − 
 β β 
On obtient M 1 1 − 2 β (1 − 2 β ) n +1 
n
=  2 − 2 (1 − 2 β ) n 2 + 2 (1 − 2 β ) n 2n − + 
4 β β 
 0 0 4 
 
 

Exercice n° 4

 1 0 1
 
 1 −1 0 
Soit la matrice M = 
0 0 − 1
 
−2 1 0
 

1. Calculer V = t M M , où t M désigne la transposée de la matrice M.

 6 − 3 1
 
On obtient pour matrice de variance-covariance V =  − 3 2 0 
 1 0 2 

2. Déterminer les valeurs propres de la matrice V.

La matrice étant symétrique, elle est diagonalisable et det (V − λ I ) = (2 − λ )(λ2 − 8λ + 2) . Les


trois valeurs propres sont : 2, 4 ± 14

3. Trouver un vecteur unitaire u de R 3 tel que V u = 2 u

1
Le vecteur u sera donc un vecteur propre associé à la valeur propre 2, à savoir u = (0, 1, 3)
10

4. Déterminer la matrice de la projection orthogonale, dans R 3 , sur la droite vectorielle D


engendrée par u.

 0 0 0
−1 t 1 
La matrice de la projection orthogonale P est égale à : P = u ( u u ) t
u =  0 1 3
10  
0 3 9

5
5. Si chaque ligne de la matrice M correspond à une observation, quelle est l’observation dont
la projection orthogonale sur D a la plus grande longueur ?

Notons a, b, c et d les 4 observations (lignes de la matrice M), on a


1 1 1 1
P a = (0, 3, 9); P b = (0, − 1, − 3); P c = (0, − 3,− 9); P d = (0,1, 3) . Les projections de a
10 10 10 10
et c sont opposées et ont la plus grande longueur.

6. Déterminer les vecteurs propres de la matrice V.

On sait déjà que u est un vecteur propre pour la valeur propre 2.

Pour λ = 4 + 14 , on doit résoudre le système suivant :

(2 − 14) x − 3 y + z = 0
 −3x x
 − 3 x + (−2 − 14 ) y = 0 pour obtenir y = ; z= . On peut choisir comme
 x + (−2 − 14 ) z = 0 2 + 14 2 + 14

vecteur propre u 2 = ( 2 + 14 , − 3,1) .

De façon analogue pour λ = 4 − 14 , on peut choisir u 3 = (−2 + 14 , 3, − 1) . On peut


remarquer que ces vecteurs sont bien orthogonaux.

7. Résoudre Max { vV v / v ∈ R
t 3
, v =1 }

En « normant » les vecteurs propres précédents, la matrice V est semblable à la matrice


2 0 0 
 
diagonale ∆ dans le groupe orthogonal, où ∆ =  0 4 + 14 0 .
0 0 4 − 14 

Par conséquent

{ vV v / v ∈ R } { w∆ w / w∈ R }  3 
3
, w = 1 = Max ∑ λi wi / ∑ wi = 1
2
Max t 3
, v = 1 = Max t 3

 i =1 i =1 

Ce maximum est majoré par la plus grande valeur propre et ce maximum est atteint pour le
vecteur propre associé à celle valeur, en conclusion : Max {t v V v / v ∈ R 3 , v = 1} = 4 + 14

6
Partie I
1. Soit une suite de réels a2k = 2k pour k ∈ N et a2k+1 = 0. Calculer le rayon de convergence
de la série entière définie pour z ∈ C par
+∞
X
ak z k .
k=0

1 √
La série décrit √ . On peut appliquer la règle de Cauchy. Le rayon vaut 1/ 2.
1 − ( 2x)2
(−i)k (k + i)
2. Soit une suite de complexes ak = pour k ∈ N. Calculer le rayon de convergence
k!
de la série entière définie pour z ∈ C par
+∞
X
ak z k .
k=0

C’est un résultat classique. Par le critère de d’Alembert, le rayon est infini.


3. Montrer que [f, g] est un endomorphisme de E.
Soient x et y ∈ E, soit λ ∈ R, alors on a

[f, g](x + λy) = f (g(x + λy)) − g(f (x + λy))


= f (g(x)) + λf (g(y)) − g(f (x)) − λg(f (y)) = [f, g](x) + λ[f, g](y).

4. Soit (ak )k∈N une série entière donnée sans coefficient nul. Pour tout k ∈ N on définit un
polynôme Pk ∈ Rk [X] par
Pk (X) = ak X k .
Soit N ∈ N. Montrer que si [f, g] = 0E , il existe une suite (bk,N )k∈N telle que

N
X
PN (f + g) = bk,N Pk (f ) ◦ PN −k (g)
k=0

N N
X X 1 1
PN (f + g) = aN CN f ◦ g N −k donc PN (f + g) =
k k k
aN CN Pk (f ) ◦ PN −k (g).
ak aN −k
k=0 k=0
1
5. Dans le cas ak = et [f, g] = 0E . Montrer que bk,N = 1 pour tout k et pour tout N ∈ N.
k!
Avec le calcul précédent
1 N!
bk,N = k!(N − k)! = 1.
N ! k!(N − k)!

8
On procède exactement de la même façon que pour les fonctions K et F.
- Pour x, h ∈ R , monter l’inégalité suivante : sin 2 (t ( x + h)) − sin 2 (tx) − th sin (2 tx) ≤ h 2 t 2
D’après la formule de Taylor avec reste intégral, on a pour une fonction deux fois
continument dérivables :
a +b
f ( a + b) − f (a ) − b f ' (a ) = ∫ (a + b − t ) f (t ) dt que l’on applique à f ( x) = sin 2 ( x) pour
''

a
a+b
obtenir : sin (a + b) − sin ( a) − b sin (2a ) = 2 ∫ (a + b − t ) cos (2t ) dt , d’où
2 2

a
a +b
sin 2 (a + b) − sin 2 ( a) − b sin (2a ) ≤ 2 ∫ (a + b − t ) cos (2t ) dt
a
a +b a +b
b2
Pour b ≥ 0 , ∫ (a + b − t ) cos (2t ) dt ≤ ∫ ( a + b − t ) dt =
a a
2
a +b
b2
a
Pour b < 0 , ∫ (a + b − t ) cos (2t ) dt ≤ ∫ (t − a − b) dt =
a a +b
2
Puis en posant Pour a = tx et b = th , on obtient la relation demandée.

- Montrer que F est dérivable et que sa dérivée est égale à G.

On a :
F ( x + h) − F ( x )
+∞
sin 2 (t ( x + h)) − sin 2 (tx) − th sin (2tx)
+∞
1 hπ
− G ( x) ≤ ∫ dt ≤ h ∫ dt =
h 0 ht (1 + t )
2 2
0 1+ t
2
2
Et cette dernière expression tend vers zéro quand h tend vers zéro, la fonction F admet donc G
comme dérivée.

- Montrer que G est continue.


+∞
sin (2t ( x + h)) − sin (2 tx)
On a : G ( x + h) − G ( x) = ∫ dt et
0 t (1 + t 2
)
sin ( 2t ( x + h)) − sin ( 2 tx ) = 2 sin (th ) cos (t ( 2 x + h)) , d’où
+∞
1
G ( x + h) − G ( x ) ≤ 2 h ∫ (1 + t
0
2
)
dt → 0 quand h → 0 et la fonction est continue.

Exercice n° 6

 a 3c 3b 
 
1. Soit M : ( a , b, c ) ∈ C a M ( a , b, c ) =  b a 3c  , où C désigne l’ensemble des nombres
3

c b a 
 
complexes. Montrer que M est un isomorphisme d’espaces vectoriels entre C 3 et
{ }
E = M ( a, b, c ) / ( a, b, c ) ∈C 3 et déterminer une base de E.

On vérifie aisément que l’application M est linéaire et bijective.

8
Montrer que si g ∈ Cf et Mg est diagonalisable, alors il existe une matrice de passage Q,
une matrice diagonale ∆ et une matrice diagonale D
e telle que

Mg = Q−1 ∆Q et Mf = Q−1 DQ.


e

C’est la codiagonalisabilité.
20. Montrer qu’il existe une matrice S telle que D e = S −1 DS.
Les deux matrices diagonales possèdent les mêmes valeurs propres. Donc il existe une per-
mutation σ ∈ Sn qui passe de l’ensemble (d1 , d2 , · · · , dn ) vers l’ensemble (d˜1 , d˜2 , · · · , d˜n ) avec
d˜i = dσ(i) . On note S la matrice associée à cette permutation alors Sei = eσ(i) . On a donc
pour tout i ∈ {1, . . . , n}
e i = S d˜i ei = d˜i eσ(i) = dσ(i) eσ(i) = Deσ(i) = DSei .
S De

e et DS sont égales sur la base (e1 , e2 , · · · en ) donc elles sont égales.


Donc les matrices S D

11
λ1 = λ 2 ⇔ b = c j 2 θ

On a : λ1 = λ3 ⇔ b = c j θ et ces trois expressions donnent la même relation, à savoir :

 λ3 = λ 2 ⇔ b = c θ
b 3 = 3c 3 . En conclusion, ces valeurs propres sont distinctes si et seulement si : b 3 ≠ 3c 3

10

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