Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 50

Département des Sciences Economiques et Gestion

Master Spécialisé :
Management stratégique des ressources humaines et gouvernance régionale (Semestre 3)

Module :
Politiques Publiques Territoriales Et Ressources Humaines

DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE AU
DEVELOPPEMENT TERRITORIALE : UNE
APPROCHE PUBLIQUE GLOBALE ET
TRANSVERSALE (CAS DU MAROC)

Réalisés par : Encadrée par :


EL-ONSORY Mohamed DEBBAGH Bouchra
BENOMAR Reda

ES SGHEIR Rajae

EL HARRAZ Meryem

« Année Universitaire 2021/2022 »


Introduction générale :
« Aménager le territoire, c'est prendre conscience de l'espace comme richesse et
comme devoir» 1

Après l’indépendance, le Maroc a accordé une attention forte au développement


économique et social pour lutter contre le déséquilibre territorial engendré par la période du
protectorat. Le choix de certaines politiques publiques et l’absence d’une réelle coordination
entre les différents intervenants ont accentué ces inégalités et ou Les mécanismes de la
décentralisation et de la déconcentration n’ont pas modifié réellement les méthodes
d‘intervention de l‘Etat et n’ont pas contribué à maîtriser ces inégalités territoriale.

Ce qui est rendu indispensable la révision de la politique d'aménagement du territoire.


Cette dernière a suivi les grandes étapes économiques et politiques que le pays a connues. La
planification économique a toujours précédé l’aménagement du territoire, ce dernier s’annonce
progressivement dans les années 1960, sans être vraiment établi sous forme d’un programme
planifié. Durant les trente premières années après l’indépendance, l’aménagement du territoire
s’inscrivait dans une approche sectorielle de l’action de l’Etat et d’une planification
économique verticale.

À présent, le pays se trouve à la croisée des chemins, inscrite par une transition
démographique, économique, sociale, politique et territoriale, dans la mesure où la
mondialisation et la globalisation des échanges lui impose de mettre de l’ordre dans son
territoire en renforçant la compétitivité de ses villes et de ses régions passant d’un modèle de
développement qui était basé sur la « planification sans développement », par un modèle basé
sur la notion d’aménagement du territoire, en vue d’un développement durable, par le biais d’un
rééquilibrage territorial, favorisant le développement d’attractivité, accessibilité et connectivité
des territoires, en interne comme en externe.

L’objectif de notre travail sera alors de clarifier le passage de l’aménagement territoriale


au développement territoriale en tant qu’une nouvelle approche publique et transversale soumis
à des logiques nouvelles (le libéralisme et la mondialisation) accompagnée par un modèle
adéquat de gouvernance territoriale en s’appuyant sur l’élaboration d'un SRAT et sa
formulation sous forme d'actions et de projets de territoire dans la région de Fès Meknès .

A cet égard nous pourrons en fait nous demander :

Comment le développement territorial est considérer comme une nouvelle


posture de l’aménagement territorial et comment s’explique cette transition ?ure
de l’aménagement territorial et comment s’explique cette transition ?

1
L’aménagement du territoire : approches et principes AMOR BELHEDI 2010 page 63

1
Plan de Recherche :

Notre travail sera s’articule autour de trois chapitres :

 Le premier chapitre sera intéressé par l’aspect conceptuel et paradigmatique dont la


première section va mettre l’accent sur l’Aménagement du territoire tandis que la deuxième
section porte sur le développement territorial.
 Le deuxième chapitre on va mettre l’accent on premier lieu sur : Le processus de
déroulement de l’aménagement de territoire au Maroc et en deuxième lieu on va présenter
le passage à un nouveau mode de gouvernance des territoires.
 Et Le troisième chapitre va porter sur le cas de la région Fès Meknès ou on va traiter
premièrement l’élaboration d'un SRAT et sa formulation sous forme d'actions et de projets
de territoire pour présente deuxièmement sa vision stratégique du développent territorial.

2
Le plan du sujet :

Introduction générale : ....................................................................................... 0

Chapitre 1 : Aspects Conceptuel Et Paradigmatique : L’Aménagement du


territoire Et Le Développement Territorial ........................................................... 4

Section 1 : L’Aménagement du territoire : ...........................................................4

Section 2 : Le Développement Territorial : Nouveau Paradigme : .....................13

Chapitre II : De De l’aménagement territorial au développement territoriale…..21

Section 1 : le processus de déroulement de L’aménagement du territoire au


Maroc : ...............................................................................................................21

Section 2 : vers la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance des


territoires ...........................................................................................................25

Chapitre II : De De l’aménagement territorial au développement territoriale. ... 21

Section 1 : le processus de déroulement de L’aménagement du territoire au


Maroc : ...............................................................................................................21

Section 2 : Vision stratégique de la région Fès-Meknès pour un développement


territorial intégré et inclusif ...............................................................................40

Conclusion générale……………………………………………………………45

3
Chapitre 1 : Aspects Conceptuel Et Paradigmatique : L’Aménagement
du territoire Et Le Développement Territorial
Introduction du chapitre I :

Face aux évolutions récentes de l'économie internationale, le développement territorial


émerge comme une réponse à approfondir non seulement pour les économies industrialisées,
mais aussi pour les économies des pays en voie de développement.

Au niveau de ce chapitre nous allons mettre l’accent, en premier lieu, sur les fondements
de l’aménagement du territoire (Section 1), et en seconde lieu, nous allons intéresser au
développement territorial (Section 2).

Section 1 : L’Aménagement du territoire :


L'aménagement du territoire est apparu comme un domaine d'action autonome, identifié
dans les politiques globales des États développés au cours des années 1930. Mais ce sont
surtout les années 1960 qui donnent naissance à l’aménagement avec la mise en place de grands
travaux, de vastes programmes et la création d’institutions appropriées.

Dans cette section, nous allons mettre l’accent sur les fondements de L'aménagement
du territoire, c’est-à-dire la définition et ses acteurs (1), la finalité exacte de cette dernière,
ses objectifs (2), ses moyens, ses principes fondamentaux (3) et ses enjeux (4).

1. L'aménagement du territoire : définition et acteurs :


Avant de préciser le concept d'aménagement de territoire et les principes acteurs sur
lesquels il repose, il convient d’abord de s’interroger sur les deux termes qui le composent, à
savoir l’aménagement et le territoire.

1.1. Aménagement et territoire :

a- Aménagement :

Aménager: Disposer, modifier, transformer, organiser un espace pour assurer une


fonction, permettre un usage donné, améliorer une fonctionnalité ou un cadre de vie.
Restructurer un espace en exploitant les atouts afin d’assurer le bien-être du groupe social. On
pourrait dire qu’aménager c’est restructurer et réorganiser le territoire.

L’aménagement correspond à une volonté, notamment collective, de corriger les


déséquilibres d’un espace, local, régional, national…L’aménagement se définit toujours par
rapport à un objectif bien clair. On n’aménage pas sans une finalité précise.

4
b-Territoire 2 :

Le territoire peut être définit comme un système complexe constitué d’éléments


continuellement en interaction tels que : le sol, les ressources naturelles, l’habitat, les
infrastructures, les entreprises, les individus, institutions, lois et règlements » (Geron, 2001).

Le territoire est « un construit socio économique produit par les interactions entre les
acteurs locaux: économiques, techniques, sociaux, institutionnels qui participent à résoudre un
problème productif ou à réaliser un projet de développement collectif » (B.Pecqueur).

Cette transformation renvoie à un processus d’activation territorialisé (Saives, 2002).


L’activation est facilitée par le contexte des proximités plurielles (géographique,
organisationnelle et institutionnelle) des acteurs du territoire de la firme.

Le levier territorial consiste en « une appropriation de l’espace par l’accès à, ou la


construction des, ressources et compétences économiques, idéologiques et politiques
génériques ou singulières voire spécifiques, locales et supra-locales » (Saives 2011). Il invite
de fait à privilégier le local sans exclure les autres dimensions

A cet effet, le territoire joue un rôle majeur:

 Il est le point de rencontre entre les acteurs du développement


 Il est le lieu où s’organisent les formes de coopération entre les entreprises, les individus
et les activités
 Il est le point de rencontre entre les formes de marché et les formes de régulation sociale.
 Le territoire est aussi le lieu de construction de marges d’autonomie pour les populations

1.2. L’Aménagement du territoire : 3

L’aménagement suppose la présence d’un territoire, d’une collectivité exprimée par un


pouvoir ou une autorité qui dirige l’action de transformation et assure les arbitrages nécessaires.

L'aménagement du territoire désigne à la fois l’Action d'une collectivité sur son


territoire, et le résultat de cette action. C’est l’action volontaire et réfléchie d’une collectivité
sur son territoire, soit au niveau local (aménagement rural, urbain, local), soit au niveau régional
(grands aménagement régionaux, irrigations), soit au niveau national (aménagement du
territoire). C’est aussi le « résultat de cette action ».

On peut se référer à quelques définitions limitées de l’aménagement pour voir la nature


et la tâche de l’aménagement :

2
Support de cours Mme Debagh « ENTREPRENEURIAT ET DEVELOPPEMENT REGIONAL »
2020 page 3-4
3
Amor Belhedi, « l’aménagement du territoire principes& approches», 2010. P : 8-9-10.

5
a- Le Code de l’Aménagement du territoire et de l’urbanisme :

Le Code de l’Aménagement du territoire et de l’urbanisme (Loi 94-122, du 28 novembre


1994), définit l’aménagement dans l’article 2 comme suit : « On entend par aménagement du
territoire, l’ensemble des choix, des orientations et des procédures fixées à l’échelle nationale
ou régionale pour organiser l’utilisation de l’espace et même d’assurer notamment la
cohérence dans l’implication des grands projets d’infrastructures, d’équipements publics et des
agglomérations »

b- Définition d’Eugène Claudius-Petit

La définition que donne Eugène Claudius-Petit de cette nouvelle politique est la suivante
:
« L’aménagement du territoire, c’est la recherche dans le cadre géographique de la France
d’une meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et de l’activité
économique »

Trois idées sont contenues dans cette définition :

1-L’aménagement du territoire apparaît comme une exigence de justice spatiale : la


correction des disparités

2-L’aménagement du territoire apparaît aussi comme une exigence économique en


termes de croissance d’efficacité et de développement.

3-L’aménagement du territoire est une exigence technique qui introduit l’idée d’une
spécialisation fonctionnelle des territoires

L'aménagement du territoire regroupe les actions menées par les pouvoirs publics afin
de favoriser le développement des régions formant le territoire national. Agissant sur une
échelle plus vaste que la politique de la ville, l'aménagement du territoire porte sur la disposition
spatiale des hommes et des activités.

1.3. Les acteurs de l’aménagement du territoire : 4

Ils sont en générale : L’Etat ; Les collectivités locales ; les entreprises :

4
Introduction à l’aménagement du territoire. P : 6.

«https://iast.univsetif.dz/documents/Cours/IntroductionALamenagementDuTerritoireL3GAT2
1.pdf »

6
L’aménagement du territoire est en premier lieu l’affaire de
l’Etat c’est à celui-ci qu’incombe la responsabilité d’assurer l’équité
entre la population de l’ensemble du territoire.
a- L’Etat : La politique de l’aménagement du territoire de l’Etat est confiée
selon les pays, à un ministère spécifique ou bien à des institutions
créées au niveau de l’Etat.

L’Etat se charge de l’aménagement du territoire au niveau


national, les collectivités locales s’occupent, quant à elles, de
l’aménagement régional urbain ; elles s’intéressent à l’espace local.
b- Les Cependant, les orientations de l’aménagement régional et local
collectivités doivent être cohérentes avec la politique nationale d’aménagement du
locales : territoire.

Les entreprises représentent un acteur primordial de


l’aménagement du territoire. D’une part, elles contribuent au
développement du territoire et ce par :

-La création d’emplois par les projets à réaliser.

-La création de richesse par la réalisation de la valeur


c- Les ajoutée.
entreprises : D’autre part, elles renforcent la position du territoire et
contribuent à former son offre car la localisation, des entreprises
existantes sur un territoire attirent d’autres entreprises.

C’est pour ces raisons, que les politiques d’aménagement du


territoire donnent un grand intérêt à la localisation des entreprises

2. L’Aménagement du territoire : finalité et objectifs : 5

2.1. Finalité :

L’Aménagement du territoire a pour objet de corriger ou d’accompagner les effets


spatiaux des activités humaines et en particulier des agents économiques. L’espace à aménager
est souvent perçu comme un espace déséquilibré, désorganisé, mal ou peu équilibré.
L’aménagement consiste donc à ré- organiser cet espace. La finalité et le but de l’aménagement
du territoire sont essentiellement la ré- organisation de l’espace.

5
Amor Belhedi, « l’aménagement du territoire principes& approches», 2010. P :19, 20 .

7
2.2. Objectifs :

L’aménagement du territoire peut avoir des objectifs différents qu’il faudrait associer
pour en assurer la cohérence :

 Mieux distribuer les activités et les populations sur le territoire,


 Réduire les disparités,
 Améliorer la performance globale ou celle de certains lieux.

Les deux objectifs majeurs, et parfois contradictoires, des politiques d'aménagement du


territoire consistent en l'accompagnement du développement économique des territoires, et
en la réduction des inégalités spatiales en termes économiques ou sociaux. Ces objectifs
sont réunis dans la formulation d'un développement équilibré du territoire, qui est énoncé dans
nombre de documents de planification et de textes de loi. On peut distinguer quatre objectifs
(Tableau 1:les objectives de l'aménagement du territoire) complémentaires pour l’aménagement
du territoire :

Le c’est la recherche d’un développement cohérent et global


développement : des espaces en fonction des aptitudes et les données propres.

L’équité : il s’agit d’assurer à chaque citoyen un cadre de vie


respectable en tant qu’être humain, citoyen, producteur,
consommateur…

L’éclairage : il s'agit d'assurer un éclairage à long terme afin de justifier


les décisions et les actions à entreprendre à court et moyen terme.

L’amélioration : L’amélioration des conditions de vie du citoyen en matière


d’habitat, emploi,
transport…
Tableau 1:les objectives de l'aménagement du territoire

3. L’aménagement du territoire : Moyens Et Principes :

3.1. Les moyens de l’aménagement du territoire : 6

L’aménagement du territoire est une lourde tâche ; il nécessite la mise en place d’un
ensemble de moyens qui permettent d’aboutir aux objectifs escomptés. Les moyens de

6
Introduction à l’aménagement du territoire. P : 7.

«https://iast.univsetif.dz/documents/Cours/IntroductionALamenagementDuTerritoireL3GAT21.pdf »

8
l’aménagement du territoire peuvent être classés en deux catégories :Tableau 1:les objectives
de l'aménagement du territoire)

Consiste en l’élaboration d’une politique divers de


développement sectoriel ;cette politique peut concerner tout le
a- Les territoire ,une partie ou même des lieux bien spécifique ;cela se fait
moyens politiques grâce aux différents plans d’aménagement du territoire .

Les moyens directs : Les moyen


indirects :

Consistent en une intervention Contrairement aux


directe de l’Etat sur répartition de méthodes directes, celles-
l’activité économique. ci visent à concentrer des
efforts pour contribuer à
b- Les Cela se fait à travers : renforcer la capacité d’une
moyens techniques
- La réglementation de région à attirer les activités
l’implantation des activités économiques économiques. Cela passe
en interdisant des lieux et en orientant les par un investissement dans
investissements vers d’autres zones. les équipements collectifs
et les infrastructures de
- L’offre d’avantage fiscal et base
financier pour encourager des
localisations sur des régions sous
développées.

- L’investissement de l’Etat par


la création d’unité de production.
Tableau 2: les moyens de l’aménagement du territoire

3.2. Principes fondamentaux de l’aménagement du territoire 7 :

La politique d'aménagement du territoire, s'appuie sur trois grands principes


fondamentaux que sont la coordination, la coopération et la participation. (Figure 1: principes
de l'aménagement du territoi)

7
Programme directeur d’aménagement du territoire • 2 0 0 3. P : 1-2-3.

9
La fonction de coordination de l'aménagement
du territoire résulte directement de la loi concernant
l’aménagement du territoire. Celle-ci n'est possible
que si une coopération entre et avec les politiques
sectorielles est assurée. La mise en œuvre d'une
politique cohérente d'aménagement du territoire exige
par ailleurs l'implication des acteurs concernés à tous les
niveaux, ce qui répond au principe de la participation.

Figure 1: principes de l'aménagement du territoire

Figure 2: illustre les liens entre mes différents niveaux de planification

a- La coordination :

Une des principales missions de l'aménagement du territoire consiste à coordonner les


différentes demandes formulées en matière d'affectation des sols compte tenu de ses propres
objectifs et des exigences des politiques sectorielles.
La fonction de coordination de l'aménagement du territoire s’exerce en parallèle sur deux
niveaux. Alors qu’au niveau horizontal, elle doit viser à intégrer les différentes politiques
sectorielles, il lui faut également,
au niveau vertical, faire le lien entre les niveaux d’intervention national, régional et
communal.

La nécessité d'une coordination horizontale concerne en particulier les domaines ayant


une incidence directe sur l’occupation du sol, tels que les transports, l'économie,
l'environnement, l'urbanisme et le développement rural. Le Comité Interministériel à

10
l'Aménagement du Territoire (CIAT), prévu par la loi, constitue une plate-forme privilégiée
pour assurer cette coordination horizontale.

La coordination verticale à assurer entre les niveaux d’intervention, national, régional


et local, joue un rôle tout aussi important pour la mise en œuvre d'une stratégie de
développement territorial intégrée. Conformément aux dispositions légales en vigueur,
l’aménagement général ainsi que l’aménagement régional du territoire relèvent du ministère
ayant dans ses attributions l’aménagement du territoire, alors que l’aménagement communal,
qui fait partie des attributions des communes, tombe directement sous l’autorité de tutelle qu’est
le Ministère de l’Intérieur.

b- La coopération et la participation :

En qualité de politique transversale interdisciplinaire, l'aménagement du territoire est


souvent confronté à divers problèmes résultant de la compartimentation entre compétences,
niveaux d'organisation et secteurs. La coordination, telle qu'elle est décrite ci-dessus ne peut
être garantie que si les acteurs concernés sont disposés à surmonter cette compartimentation et
à s’intégrer dans une démarche commune.

De plus, la participation de ces mêmes acteurs est indispensable si l’on veut garantir la
mise en œuvre du programme directeur. Même si sa portée juridique se limite à une orientation,
le programme directeur introduit déjà un certain nombre d’options qui seront précisées lors
d’une prochaine étape par les plans directeurs régionaux et les plans directeurs sectoriels. Le
fait de mener un large débat politique autour du programme directeur permet aux acteurs
concernés de se familiariser avec la matière, de s’intégrer dans le processus d’élaboration et de
s’approprier le sujet. C’est ainsi que l’on peut valablement préparer leur implication dans une
mise en œuvre opérationnelle du programme directeur.

4. L’aménagement du territoire : Enjeux : 8

4.1. Réconcilier l'aménagement et l'environnement :

a- Protéger la nature

Le développement durable est intégré à la politique d’aménagement du territoire qui


vise à rééquilibrer le développement des villes et des campagnes. Aménagement du territoire et
environnement ne sont plus opposés. Les questions environnementales deviennent des éléments

8
Les nouveaux enjeux de l'aménagement du territoire - Maxicours , consulte le (5 /11/2021).

https://www.maxicours.com/se/cours/les-nouveaux-enjeux-de-l-amenagement-du-
territoire/#:~:text=Aujourd'hui%2C%20la%20politique%20d,moteur%20des%20grandes%20villes%2
C%20tout

11
majeurs dans les décisions d’aménagement du territoire, au même titre que les préoccupations
économiques. Pour protéger la nature des dégradations de l'homme.

b- Protéger les populations :

Tous les acteurs de l'aménagement du territoire participent à la protection des


populations.

o Les communes fixent des Plans de Préventions des Risques, qui indiquent les zones
soumises aux risques naturels tels que les inondations, les glissements de terrains... mais
aussi les risques technologiques.
o Les conseils généraux améliorent quant à eux la sécurité routière par l'aménagement
d'infrastructures (ronds-points.).
o L'Etat réglemente la construction d'installations dangereuses, qui doivent être situées à
l'écart des zones résidentielles.
4.2. Compétitivité et ouverture des territoires :

a- Créer des pôles d'excellence

La politique d'aménagement du territoire conserve toujours sa vocation à réduire les


inégalités entre les territoires. Un thème essentiel de la politique actuelle d'aménagement du
territoire est toutefois le développement de la « compétitivité » des territoires et la recherche de
« l’excellence ». Il s'agit ainsi de développer des « pôles de compétitivité » qui permettraient à
des territoires bien identifiés d'acquérir un rôle central dans un domaine particulier à l'échelle
nationale, voire mondiale. Les pôles d'excellence rurale doivent, quant à eux, favoriser le
développement des régions.

b- Favoriser l'ouverture du territoire national

Aujourd’hui, la politique d’aménagement du territoire doit répondre à de nouveaux


enjeux : l’élargissement des frontières, l’internationalisation de l’économie et la
décentralisation, en favorisant l’ouverture internationale et européenne, et en valorisant le rôle
moteur des grandes villes, tout en faisant participer tous les territoires autour de projets
communs.

12
Section 2 : Le Développement Territorial : Nouveau Paradigme :
Le développement territorial est devenu au cœur de la problématique du développement
qui place le territoire au cœur du débat depuis les années 1980 dans la mesure où le
développement territorial passe par le territoire et s’opère dans les territoires à l’ère de la
mondialisation rampante qui a favorisé la montée des identités. Le concept de territoire a
remplacé, de plus en plus, celui de l’espace.

Depuis les années 2000, on parle de plus en plus de développement territorial, concept
mobilisateur qui relaie et intègre l’aménagement du territoire, le développement régional et
local et le développement économique à la fois. Au niveau de cette section, nous procédons au
développement territorial, à travers, le développement local (1), le développement territorial
(2), Du Développement local au Développement territorial (3), et en fin vers un
développement territorial durable et intégré (4).

1. Le développement local :
Depuis la décennie 1960, le développement local apparaît comme une démarche
novatrice de développement.

Ce dernier est couramment analysé comme un processus de transformation et


d’évolution de long terme. Le terme local renvoie à la notion de territoire. S’interroger sur le
développement local revient à appréhender la question de l’échelle pertinente à partir de
laquelle s’opèrent ces transformations. S’interpeller de cette manière invite à considérer le
territoire dans ses multiples dimensions : politique, administrative, identitaire, culturelle, de
conduite d’actions (champ d’intervention des acteurs), etc.

Le développement local 9 exprime depuis trois décennies un mouvement de prise en


charge du territoire par les acteurs locaux. D’abord apparu comme une nécessité contrainte par
la crise, il s’est peu à peu présenté comme un choix. Le développement local se caractérise ainsi
par le passage d’une approche essentiellement thérapeutique – répondre aux crises – à une
approche préventive visant à faciliter l’adaptation du tissu local (économique et humain) aux
enjeux auxquels il se confronte (internes, externes). Il repose sur la mobilisation de nombreux
acteurs, des dispositifs institutionnels particuliers, qui facilitant et renforçant les dynamiques
établies, contribuent à augmenter la cohérence du territoire.

1.1. Les logiques du développement local :

Le paradigme du développement local repose sur la capacité d’acteurs locaux à


s’organiser autour d’un projet c’est-à-dire se fédérer autour d’un objectif de développement
commun en mobilisant les potentialités et les ressources existant sur un territoire. Cette
définition revêt trois dimensions. (i) Elle souligne le caractère localisé, territorialisé des

9
Valérie Angeon and Jean-Marc Callois, Fondements théoriques du développement local : quels apports
du capital social et de l’économie de proximité ?

13
activités et des actions. (ii) Elle invite à considérer la temporalité de ces actions. Les actes
finalisés, en effet, rendent compte de la faculté des agents à concevoir un avenir commun. Dans
le cadre du développement territorial, cet objectif commun repose sur la valorisation de
ressources. (iii) Enfin, elle exprime que le territoire résulte des interactions entre acteurs
impliqués dans une démarche collective. Ces trois points seront successivement évoqués pour
la compréhension des logiques du développement local.

a- Des activités et des actions localisées

On s’accorde à l’idée que les principes d’action locale se sont historiquement imposés
en réaction aux évolutions économiques. Le mouvement de globalisation, en bouleversant les
modes de produire, a induit des transformations des activités productives sans pour autant nier
la pertinence des déterminants locaux. Ainsi, par exemple, parallèlement aux pratiques de
délocalisation et de production standardisée, s’est accentuée l’affirmation du local avec la mise
en valeur de produits spécifiques et de processus de production territorialement ancrés.

Ces mutations font apparaître un spectre de situations complexes où le territoire


demeure un lieu important de recomposition des tissus industriels et économiques. C’est alors
une représentation nouvelle du territoire – englobant tout un ensemble de questions jusqu’alors
essentiellement abordées dans le seul cadre des réflexions industrielles (dimension des unités
productives, flexibilité, coopération inter-firmes etc.) – qui est proposée. Elle souligne le
déplacement des lieux et des unités d’analyse de la croissance, appréhendant le territoire comme
forme d’organisation économique efficace. L’exemple des districts industriels et des systèmes
productifs locaux (SPL) peut être cité à ce titre. Le succès de ces formes productives localisées
réside dans leurs modalités d’organisation marquées par des traditions culturelles (i.e. savoir-
faire) véhiculant des valeurs communes, favorisant l’initiative locale et reposant sur des normes
de coopération entre agents.

b- Valorisation de ressources territoriales

Des conclusions précédentes, il ressort que les logiques de développement local


reposent sur l’adoption, par les acteurs, de stratégies de mise en valeur de ressources
territoriales. Dans les développements qui suivent, nous tenterons de préciser quels mécanismes
président à ce processus.

Le territoire est lieu de concentration de ressources. Ces ressources, utilisées dans le


processus de production, définissent le potentiel d’offre territoriale. Les valoriser constitue un
enjeu de taille pour le territoire. Par ce biais, en effet, le territoire parvient à différencier ou
spécifier son offre, ce qui dans une dynamique de développement est gage d’avantages
concurrentiels.

Ces ressources sont plurielles et de nature diverse. Elles peuvent être composites (c’est-
à-dire constituées par une variété d’éléments combinés de multiples façons), spécifiques
(intrinsèques au territoire, non reproductibles et non cessibles), complexes (recouvrant
plusieurs propriétés à la fois) et latentes. Par ailleurs, ces ressources peuvent être
intentionnellement construites.
14
Le processus de construction sociale de ressources repose sur des dynamiques d’acteurs.
C’est bien en effet de la capacité des acteurs à révéler, activer, qualifier ou requalifier les
ressources dont il est question. Cela suppose que les acteurs s’engagent dans des démarches de
coopération. La stratégie de valorisation de ressources peut alors être conçue comme le fruit de
la coordination d’acteurs impliqués dans des démarches d’action collective.

c- Action collective

Le développement local désigne une dynamique d’initiatives locales (privées ou


publiques) qui met en mouvement des acteurs. Ces derniers qui se réunissent autour d’un projet
– dont le principe de valorisation de ressources est l’essence – font collectivement par ce biais
exister le territoire. L’élaboration de projets se concrétise à travers la mobilisation des acteurs
autour d’une stratégie commune. Elle trouve sa traduction opérationnelle dans une
programmation cohérente d’actions. Le développement local peut être ainsi assimilé à un cadre
favorable à l’action collective au sein duquel le territoire se construit.

L’aboutissement de l’action collective suppose que les acteurs parviennent à s’entendre


sur les objectifs visés et les moyens de les atteindre. La mise en cohérence des diverses
représentations du territoire que portent les acteurs est, en effet, le garant d’une dynamique
effective de coopération. Au sein d’un territoire, la coopération entre acteurs se matérialise à
travers l’établissement de partenariats locaux. Ces réseaux d’acteurs locaux renforcent la
cohésion sociale et favorisent la cohérence territoriale. Cette cohérence peut elle-même être
renforcée et rendue plus efficace par un cadre institutionnel adapté.

Le développement local donc tend à fédérer des acteurs autour d’un projet commun. Il
met en évidence l’efficacité des relations entre les agents pour valoriser les richesses dont ils
disposent. Ces modalités de coordination entre acteurs ne s’inscrivent pas nécessairement dans
un cadre marchand.

Ce retour au territoire, dont le développement local serait le signe concret, montre que
nous entamons un nouveau cycle long d'industrialisation. Vus comme une dynamique
d'adaptation aux perspectives de l'économie-monde, le local et le mondial sont les deux facettes
d'un même mouvement d'ajustement (PECQUEUR, 1989). Si l'on parlait, il y a quinze ans, de
développement local, il semble préférable de parler aujourd'hui de développement territorial
puisque ce développement ne doit pas être ramené à la seule petite dimension. Le local tel que
nous l'entendions n'est pas localise, nous lui substituerons donc le terme de territorial. 10

10
Bernard PECQUEUR, Le développement territorial une nouvelle approche des processus de
développement pour les économies du Sud. P : 298

15
2. Le développement territorial : 11
Le développement territorial peut être défini comme « tout processus de mobilisation
des acteurs qui aboutit à l’élaboration d’une stratégie d’adaptation aux contraintes extérieures,
sur la base d’une identification collective à une culture et à un territoire » (Pecqueur, 2005).

La définition comporte donc trois affirmations qui appelleraient, chacune, de longs


développements. En bref, le développement territorial ne peut se décréter et reste une
construction d'acteurs, même si des politiques publiques appropriées peuvent la stimuler dans
la durée. Stratégie d'adaptation vis- à-vis de la globalisation, elle permet aux acteurs des
territoires de réorganiser l'économie locale face à la montée des concurrences à l'échelle
mondiale. Enfin, le mécanisme de territorialisation repose sur le principe de spécification des
actifs, c'est-à-dire la recherche delà ressource propre au territoire qui lui permet de se
différencier de son voisin plutôt que d'être en concurrence sur des productions standards. Le
système territorial d'acteurs peut donc prendre des formes très diverses (districts industriels,
clusters, ou tout autre mode d'organisation productive). Sa caractéristique de base est la mise
en place, inscrite dans l'histoire longue, d'un processus de construction par les acteurs. Elle n'est
donc pas seulement une modalité d'optimisation de dotations en facteurs censés préexister. En
inédites et c'est en cela qu'elle constitue une innovation. Les conditions 12 sur lesquels il repose,
sont :

2.1. Ancrage territorial :

Il permet de développer une très forte capacité d’organisation des acteurs locaux leur
permettant de valoriser les ressources locales et/ou importées et de réinvestir sur place le produit
de la valorisation. Le territoire est ici un moyen et non une fin, il permet une rencontre
productive entre les parties prenantes. Le réinvestissement, à partir du pôle émetteur localisé,
induit la croissance économique de l’environnement immédiat.

2.2. Adoption d’un mode de pensée complexe :

La dynamique ainsi créée par la capacité des acteurs locaux à investir et à réinvestir sur
place en vue de valoriser les ressources, et l’augmentation des hommes et des activités qu’elle
entraîne, conduisent à une complexification de l’organisation des activités et des rapports
sociaux. Cela nécessite de développer des modes d’apprentissage

2.3. Processus d’intégration :

La conscience que les acteurs concernés peuvent avoir de former un groupe cohérent,
les rendant unis pour des objectifs communs et surtout liés par l’appartenance à la même unité

11
Bernard PECQUEUR, Le développement territorial une nouvelle approche des processus de
développement pour les économies du Sud. P : 299
12
Support de cours Mme Debagh « ENTREPRENEURIAT ET DEVELOPPEMENT REGIONAL »
2020.

16
spatiale. Elle revêt des formes multiples: mobilisation locale, implication, citoyenneté. Les
cohésions des hommes entre eux et des hommes avec les lieux seraient les supports actifs du
développement territorial.

2.4. Prise en compte des dimensions culturelles :

Le développement territorial passe par le repérage d’un système de valeurs, de


croyances, de représentations qui doivent agir comme des filtres pour la mise en place des
actions sur le territoire.

3. Du Développement local au Développement territorial :


La notion de développement territorial enrichit celle de développement local par
l’intégration de trois dimensions essentielles : les territoires, leurs parties prenantes et les usages
des sols. Productions collectives, résultant des actions d’un groupe humain, avec ses citoyens,
ses dispositifs de gouvernance et son organisation, les territoires ne sont pas seulement des
entités géographiques. Ils renvoient à des relations organisées, des groupes ou des populations
particulières, qui se reconnaissent dans des projets communs. Du coup, les processus de
développement ne reposent pas sur les seuls acteurs productifs ou les institutions qui les gèrent,
mais impliquent d’autres parties prenantes : collectivités locales ou territoriales, services
déconcentrés de l’Etat, organismes consulaires, dispositifs locaux de gouvernance (PNR,
Pays…) et monde associatif. Ils ne peuvent davantage faire l’impasse sur les problématiques
d’occupation de l’espace, en termes de rareté des terres ou de concurrence et d’usure des sols.
On observe aujourd’hui une profusion d’actions, d’initiatives et de nouvelles pratiques
provenant du cœur des villes, des zones périphériques ou des espaces périurbains. Comme les
indicateurs de bien-être ou de bonheur (OCDE, 2014) ces dynamiques d’innovation posent la
question des nouvelles formes de développement des territoires.

Bien que la notion de développement local continue à être utilisée, certains auteurs et
acteurs du développement passent à celle du développement territorial pour des raisons non
explicitées, mais consistantes. 13

 Le premier argument à avancer est que le développement local est trop connoté, autour
d'un développement économique autocentré. A l’ère de la mondialisation et du libre-
échange, le développement local doit désormais être pensé en articulation avec d’autres
échelles. Cette ouverture aux marchés introduit la nécessité pour les territoires d’être
compétitifs en ajustant production et vente sur les marchés extérieurs.
 La seconde différence réside dans l’émergence de nouveaux modes de gouvernance.
Dans le contexte de la décentralisation et de l’affirmation de la société civile en tant

13
Pourquoi croire au modèle du développement territorial au Maghreb ? Une approche critique Kirsten
Koop, Pierre-Antoine Landel et Bernard Pecqueur « https://doi.org/10.4000/echogeo.12065 »

17
qu’acteur du développement, le territoire n’est plus le monopole de l’Etat ou des acteurs
politiques. D’autres acteurs le revendiquent pour régler leurs problèmes, qu’ils soient
’origine économique, sociale ou environnementale. Le développement territorial
s’appuie sur une double notion de territoire : le territoire « donné », issu de l’histoire
administrative des pays, en opposition au territoire « construit » (Colletis, Pecqueur,
1993). En parallèle à l’émergence de politiques de contractualisation visant
accompagner les processus de développement à l’échelle infranationale, la gouvernance
désigne « une production de règles par des acteurs en vue de réguler le système
économique, productif, social, etc. ». (Angeon, Houédété, 2006). Elle place la
coordination au cœur des processus de développement, les acteurs ayant une plus ou
moins grande capacité à se grouper pour créer leurs propres organisations, règles et
normes, face à des problèmes à résoudre localement.
 La troisième différence tient au fait que les acteurs ne visent plus l’allocation optimale
de ressources dont seraient dotés initialement les territoires, mais la création de
ressources territoriales. Ce processus de création se fait en valorisant les potentiels
spécifiques des territoires, c’est-à-dire les avantages relatifs qui distinguent le territoire
par rapport à ses concurrents potentiels (ce processus de spécification s’illustre par
exemple dans le cas des labellisations de produits agro-alimentaires en appellation
d’origine). Ceux-ci vont alors « promouvoir une stratégie haute de développement
reposant sur des ressources spécifiques ou latentes produites par des acteurs locaux et
dédiées » (Adelmalki, Courlet, 1996, p. 18). C’est à partir de ces ressources spécifiques
que les acteurs du territoire vont rechercher une compétitivité par la différenciation, à
partir de qualités spécifiques, en parallèle à une mobilisation systématique des
patrimoines et identités locales (Landel, 2007).
 Ainsi, le développement territorial se différencie du développement local au travers de
trois traits essentiels : l’ouverture des marchés, la construction de systèmes de
gouvernance élargis à d’autres acteurs et la mobilisation de ressources spécifiques.

Développement local Développement territorial

Renforcement de circuits locaux, Intégration dans des marchés à divers


identité et échanges mono scalaires échelles, identité et échanges multi scalaires

Mobilisation des ressources locales Compétitivité locale, nationale,


en réponse aux besoins locaux mondiale par la génération de ressources
spécifiques.

Rôle déterminant de l’Etat dans le Intégration de nouveaux acteurs dans


dispositif de contractualisation la gouvernance.
Tableau 3: du développement local au développement territorial

18
4. Vers un développement territorial durable et intégré 14 :
Le développement durable comme un « développement qui permet la satisfaction des
besoins
présents sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs » est une
notion assez récente (1987) qui était très peu prise en compte dans les politiques publiques.

Depuis quelques années, émerge un champ de réflexion fécond sur l'inscription


territoriale du DD. Pour l'essentiel, deux voies de théorisation sont à considérer. Le lien entre
DD et territoire renvoie, pour certains, à l'application des principes de durabilité à l'échelle
locale. Dans ces conditions, le développement durable des territoires est une déclinaison locale
des principes du DD. Pour d'autres auteurs, l'échelle territoriale permet d'appréhender de
manière pertinente le socle du DD (Laganier, Villalba, Zuindeau, 2002). D'essence matérielle,
identitaire et organisationnelle (Le Berre, 1995), le territoire est porteur de normes ou de règles
produites par les acteurs locaux impliqués dans la définition de ses modalités de développement.
Le développement territorial durable n'est autre qu'une construction d'acteurs visant une
trajectoire particulière intégrant notamment l'évolution conjointe des systèmes économiques,
sociaux et écologiques.

Le développement territorial durable, en suscitant l'émergence d'un projet collectif,


place les acteurs au cœur de la gouvernance des territoires. Il exprime la volonté de prendre en
compte les besoins des populations locales et de répondre à leurs aspirations. Les intérêts des
communautés locales s'expriment à travers la formalisation d'un projet territorial qui prend
forme au sein d'une architecture institutionnelle particulière.

Ces structures nouvelles offrent de nouveaux référentiels pour l’action locale. D’une
manière générale, dans ces dispositifs institutionnels, les centres d’intérêts collectivement
exprimés par les acteurs sont inscrits dans des chartes. La charte repose sur l’existence d’un
accord local (sur les principes et les finalités de l’action) indépendamment de toute référence
au document formel matérialisant les engagements des partenaires. Ce qui importe ici, c’est le
caractère conventionnel de ces chartes. L’engagement des acteurs est volontaire. La longévité
des relations de partenariat esquissées dépend de la capacité des acteurs à adhérer à ses
principes, à partager une même vision du territoire, une conception commune de ses modalités
ou potentialités de développement.

Ces projets de territoire sont le support de démarches, stratégies ou initiatives visant à


son développement. Ils définissent, à ce titre, des objectifs à atteindre sous certaines conditions
ou contraintes. Un projet caractérise « la conjonction d'analyses, de désirs et de savoir-faire
collectifs qui permet de polariser l'action de chacun autour d'une ambition commune, de résister
aux forces centrifuges, de surmonter les contradictions internes d'intérêts, de saisir les
opportunités qui se présentent d'exploiter les marges de manœuvre, de replacer l'action de

14
Valérie Angeon, Patrick Caron et Sylvie
Lardon « https://doi.org/10.4000/developpementdurable.2851 »

19
chacun improvisée en fonction d'événements aléatoires dans une perspective à long terme »
(Calame, 1991, p. 35).

L'idée d'accord entre acteurs n'est pas sans poser de questions sur la manière dont les
intérêts individuels sont rendus compatibles. La mise en cohérence des intérêts privés ne relève
pas, en effet, d'une harmonie spontanée et l'expression des intérêts privés peut contrecarrer les
logiques collectives. La propension des agents à s'entendre et à s'organiser – bref, à se
coordonner – est ici cruciale.

Le développement territorial durable donc s’inscrit dans le cadre d’un processus qui met
en œuvre une stratégie intégrée reposant sur trois composantes fondamentales, à savoir : la
justice et le développement social, la protection de l’environnement et l’efficience économique
(Pedregal, 2006). Il mobilise les divers acteurs sociaux tout en reconnaissant et en renforçant
leurs capacités d’apprentissage (Jean, 2003). De plus, le développement territorial durable vise
une cohérence dans ses activités et ses orientations dans la perspective de favoriser un
aménagement plus harmonieux des ressources naturelles, physiques et humaines. Finalement,
il adopte un mode de gouvernance territoriale et participative qui valorise et associe le
leadership, l’empowerment, l’innovation, la mobilisation sociale, la concertation et le
partenariat.

Conclusion du chapitre I :
Pour conclure ce chapitre, on peut dire que la politique d’aménagement du territoire doit
répondre à de nouveaux enjeux. L’État a la responsabilité de la cohésion nationale et vise
toujours, en principe, la réduction des inégalités entre les territoires. Mais cet objectif n’est pas
simplement rempli par une démarche de réparation ou de redistribution. En maniant différents
instruments qui accompagnent ou stimulent le tissu économique et social, l’autorité publique
veut donner à chaque territoire les moyens de concevoir et de mettre en œuvre son potentiel de
développement, et ce de manière durable.

20
Chapitre II : De De l’aménagement territorial au développement
territoriale.
En accompagnement du processus de démocratisation et de décentralisation au Maroc,
depuis l’Indépendance jusqu’aux années quatre-vingt-dix du 20è siècle, on parlait plutôt de
planification centralisée de développement économique et sociale, et de gestion territoriale via
les recommandations des colloques sur les collectivités locales (Sept colloques de 1977 à 1998),
que d’aménagement et développement du territoire.

C’est qu’à partir des années 60 et pour que le pays puisse réduire les disparités dues à
l’héritage colonial que l’aménagement du territoire devient une des préoccupations majeures
de l’état marocain, dans la mesure où seul un aménagement réfléchi permettra de répartir d’une
façon optimale et équitable, les équipements et les ressources à travers tout le territoire national.

Au niveau de ce chapitre nous allons mettre l’accent, en premier lieu, sur le processus
de déroulement de l’aménagement de territoire au Maroc (Section 1), et en seconde lieu, nous
allons mettre point sur la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance des territoires
(Section 2).

Section 1 : le processus de déroulement de L’aménagement du territoire au


Maroc :

1. L’aménagement du territoire à la veille de la colonisation :


Le Maroc, à la veille de la colonisation, était faiblement peuplé (près de 3 millions
d’habitants) et très faiblement urbanisé (moins de 5 % de population urbaine).

La création du port de Casablanca et le transfert de la capitale du pays vers Rabat,


vont dorénavant consacrer le déplacement du centre de gravité du Maroc de l’intérieur (Fès-
Marrakech) vers le littoral atlantique.

De 1912 à 1945 : Le Maroc a été divise en « Maroc utile » qui représentait pour Lyautey
le triangle : Fès, Casablanca- Marrakech qui correspond à la zone agricole et minière et ou "
Le Maroc inutile" qui représente alors le reste du territoire, où les modes de production
précapitalistes prévalaient, où la "civilisation occidentale" n'avait pas encore pénétré (en fait les
régions pauvres du Maroc 15

Le Plan d’Urbanisme de Casablanca a été établi en 1915 Plus ceux des autres
agglomérations : Rabat, Marrakech, Fès et Meknès avec Une liaison routière entre Rabat (centre
de décision politique) et Casablanca (centre économique) sans oublie la politique de villes
nouvelles (entre 1915 et 1920) qui fonctionneront comme des centres de collecte de produits

De l’aménagement du territoire au développement territorial : quelle transition et quelle articulation


15

? Abdelaziz AdidiSubmitted on 28 May 2014 lien : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-


00960909/document

21
miniers et agricoles (Khouribga, Louis Gentil (Youssoufia), PortLyautey (Kénitra), Petit-Jean
(Sidi Kacem), …)

L’axe urbain Casablanca-Rabat-Kénitra a devenu le pôle unique qui concentre


l’essentiel des équipements, des industries, des emplois, de richesses et une masse importante
de population urbaine, Casablanca serait en 1945 concentrait 75% de l’industrie du Maroc Cette
période se caractérise alors par l’élaboration des plans des villes qui s’intéressent à l’habitat et
aux activités des européens

De 1946 à 1956 Début de cette phase commença avec l’arrivée de Michel Ecochard 16 à la tête
du Service d’Urbanisme. En 1946, Michel Ecochard présente son plan d’aménagement du grand
Casa, en incluant Mohammedia, l’idée était de décongestionner Casablanca sur la base du
principe de décentralisation industrielle en faveur de nouveaux pôles dans le sud et ou d’autres
villes profiterait de cette décentralisation (Meknès, Marrakech, Petit-Jean, Berkane, Béni
Mellal et Sidi Slimane) Ecochard voulait créer alors des pôles régionaux susceptibles de freiner
le déferlement des migrants vers Casablanca.

D'une manière générale, l'idée d'une décentralisation industrielle dans les années
quarante et Cinquante ne s'est pas concrétisé en raison de la faiblesse des équipements
d'infrastructures dans les autres villes marocaines, ce qui y rendait les investissements non
rentables.

2. L’aménagement du territoire à l’aube de l’indépendance :

Héritant d'un environnement économique et social peu enviable, le gouvernement marocain a


élaboré le premier plan quinquennal 1960-1964 qui s'est défini comme un plan de transition
d'une économie coloniale à une économie nationale en avançant quelques cinq mesures
structurelles visant à rompre avec le passé colonial et devant conduire à l'indépendance
économique et financière. 17

Lequel plan s'est fixé comme objectif la réalisation d'un taux de croissance économique de 6,2%
en avançant les options suivantes :

• Réforme des structures agraires et des conditions d'exploitation agricole ;


• Mise en place d'une industrie de base avec l'attribution d'une fonction centrale à l'Etat
dans ce processus à travers le Bureau d'Etudes et de Participations Industrielles
(B.E.P.I.) ;
• Réforme des structures administratives de l'Etat en mettant sur pied une administration
tournée vers le développement économique.

16
https://auc.ma/gestion-planification-urbaine/schema-directeur-damenagement-urbain/plan-ecochard/

22
• Restructuration et réadaptation du système d'enseignement et de formation
conformément aux besoins du développement économique.

Mais suite à un changement de gouvernement, le Maroc a décidé d'abandonner les orientations


globales de ce plan dans un contexte de crise budgétaire et financière en 1964.

Le Plan Triennal 1965-1967 présenté comme un plan de stabilisation fut fortement inspiré de
l'idéologie de la banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), les
options économiques libérales sont affirmées, l'industrie n'est plus une priorité, elle vient après
l'agriculture, le tourisme et la formation des cadres. Le taux de croissance économique projeté
est très modeste : 3,7% par an. 18

Le second Plan Quinquennal 1968-72 reprend les mêmes options que le plan triennal 1965-
67 en fixant un taux de croissance de 4,3% par an, la part des investissements publics et semi
publics reste prépondérante : 80%. L'accent sera mis sur l'agriculture tournée vers l'exportation
et l'industrie légère.

Le Plan 68-72 a été le premier à poser la question de « l'Aménagement de Territoire » comme


politique publique, en l'assimilant - à tort ou à raison - à « une politique de développement
régional » et en le définissant selon quatre grands axes :

• Promouvoir le développement économique par une localisation judicieuse des projets


• Contribuer au développement social par une réduction des disparités et une localisation
plus rationnelle des infrastructures et des équipements sociaux
• Rechercher les actions permettant de protéger et d'accroitre les richesses naturelles et
protéger la qualité de l'environnement. La lutte contre la dégradation du patrimoine
régional, la prolifération urbaine, la protection des ressources naturelles contre
l'exploitation abusive et irrationnelle constituent un objectif permanent pour une
politique d'aménagement rationnel du territoire
• Associer la population à l'effort de développement, et ce par la participation effective
par le biais des institutions élues de la population et des forces vives de la région à la
conception, au contrôle et à l'exécution du plan.

L'année 1968 verra également la création du comité interministériel de l'Aménagement du


Territoire (CIAT).

En 1971 que le Maroc a commencé à mettre en place un projet de régionalisation progressive,


avec la création de sept régions Economiques, érigées en collectivités locales par la Constitution
révisée de 1992 et confirmées par celle de 1996 dans son article 100.

18
L’aménagement du territoire, facteur du développement économique et social marocain, entre l’héritage colonial
et la globalisation économiques BOUZAIDI Amine, Revue espace géographique et société Marocaine (numéro 15 /2016)

23
Néanmoins, malgré les bonnes intentions des différents gouvernements qui se sont
succédés, à travers La création d'un Fonds Spécial de Développement Régional, la
promulgation du premier code des investissements industriels accordant certains avantages
fiscaux aux créations d'entreprises et délocalisations selon le lieu d'implantation, et ce dans le
but d'encourager la décentralisation industrielle au profit des zones intérieures., la mise en place
d’un Programme National d’Aménagement des Zones Industrielles (PNAZI) en 1981,
l’aménagement du territoire n’est pas sorti de la sphère du discours politique.

Il est à noter que :

Les deux décennies (70 et 80) étaient pour l'économie et l'Etat marocain des années
financièrement et socialement extrêmement difficiles. Dans cette période on note:

- La guerre au Sahara, les années de sécheresse, l'endettement du Maroc, la chute des


cours du phosphate et des recettes du tourisme, l'augmentation de facture pétrolière, ...sont
autant de facteurs qui ont mis en veilleuse les grands projets structurants du territoire.

Pour faire face à cette crise aiguë, le Maroc était contraint en Septembre 1983, avec
l'appui du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, d’appliquer un programme
d'ajustement structurel, en vue de redresser ces déséquilibres tout en visant, à terme, une
croissance économique forte et soutenue.

Cette politique de planification centralisée et ce programme d’ajustement structurel


avaient conduit à une détérioration économique et recrudescence des manifestations sociales,
d’où la nécessité de changer d’orientation et pratiques politico-économiques et sociales.

24
Section 2 : vers la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance des
territoires

1. Les fondements théoriques :


L’année 1997 constitue une date charnière dans l’Histoire du Maroc contemporain
avec la constitution d’un gouvernement dit « d’Alternance » et qui verra se créer un grand
Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement, de l’Urbanisme et
l’Habitat. L’ordre des thèmes est révélateur de la priorité accordée à chacun d’eux. En tout
cas, l’aménagementdu territoire renaitra de ses cendres à travers l’organisation d’un Débat
National surl’Aménagement du Territoire entre 1999 et 2001, le tout sera couronné par la
tenue de la première session du Conseil Supérieur de l’Aménagement du Territoire en
2004. Entre temps, le Maroc disposera de deux documents de référence ; il s’agit de la
Charte Nationale d’Aménagement du Territoire et du Schéma National d’Aménagement
du Territoire.

Parallèlement, des Inspections Régionales d’Aménagement du Territoire sont


mises en place à l’échelle des 16 Régions, trois Agences de Développement sont créées
pour couvrir les Provinces du Nord, l’Oriental et les Provinces du Sud. Des Centres
Régionaux d’Investissement fonctionnant comme des guichets uniques sont institués dans
les 16 régions. Une attention particulière est accordée au « Maroc inutile » ; le Rif, les
Provinces saharienneset l’Oriental, en somme des régions laissées pour compte depuis très
longtemps.

Ceci dit, une nouvelle philosophie du développement et de l’aménagement du


territoire voit lejour. La lutte contre toutes les formes de pauvreté et d’exclusion est hissée
au rang de cause nationale. Avec la création de la Fondation Mohamed VI pour la
Solidarité et la mise en placede l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH).
Le discours sur la région et la régionalisation est présenté comme une nouvelle forme de
conciliation entre unité nationale et aspirations régionalistes qui commencent à s’exprimer
à travers certains partis politiques et associations à caractère culturel et régional.

L’Aménagement du Territoire n’est plus présenté comme une politique visant à


gommer, ou du moins à réduire les inégalités régionales, mais comme une approche
globale publique, transversale et de long terme.

 L’action publique comprend toutes les interventions de l’État et des collectivités,


avec les problèmes de coordination que pose un système à intervenants multiples,
d’autant que les acteurs privés sont directement visés et concernés ;
 L’approche transversale implique de procéder à la synthèse territoriale des

25
différents domaines sectoriels, aux différentes échelles, et en premier lieu à
l’échelle nationale ;
 La notion de long terme conduit à se situer dans une perspective historique. Il
n’est pas question de réinventer le territoire mais de s’inscrire dans les tendances
lourdes et d’influer celles qui ne sont plus cohérentes avec les besoins du
développement actuel.

C’est ainsi qu’on passe d’une conception physique de l’aménagement du


territoire, vers une conception mariant le développement durable, la bonne gouvernance
des territoires et la recherche d’une certaine équité sociale. L’aménagement du
Territoire, c’est la convergence dans le temps de trois échéances majeures :

• l’échéance sociodémographique : c’est la satisfaction des générations actuelles en


termes d’emploi, de logements, d’équipement et infrastructures…etc. en réduisant
les écarts de revenus et de niveau de vie, tout en s’inscrivant dans les tendances
lourdes de l’évolution démographique.
• l’échéance économique : Le Maroc voit son économie s’ouvrir sur le monde (Les
accords d’association ou de libre échange). Le mot-clef du développement et du
raisonnement économique est désormais la compétitivité des territoires.
• l’échéance écologique : Les changements climatiques, le stress hydrique, la
déforestation, l’érosion des sols, les risques majeurs liés aux territoires, tout cela
débouche sur une situation de forte tension socio-territoriale ; la concurrence pour
l’accès aux ressources et au travail ne peut que s’accentuer, entre les groupes
sociauxet entre les entités spatiales.

La fonction de l’Aménagement du Territoire est d’ordre territorial : elle est de


veiller à la mise en perspective des problèmes, d’œuvrer à la mise en concertation des
acteurs et d’inciter à la mise en cohérence des décisions, aux différentes échelles de la
territorialité. En somme, l’Aménagement du Territoire est présenté comme un nouveau
mode de gouvernance définissant de nouveaux rapports entre l’Etat et les territoires.

26
Les principes de base de l’Aménagement du Territoire

Aménage
ment et
Développement
durable du territoire

Ceci étant dit, la nouvelle philosophie de l’Aménagement du Territoire est venue


avec de nouveaux concepts et nouvelles approches qui peuvent être synthétisés comme
suit :

1°- La reconnaissance de la prééminence la ville comme moteur de


développement économique : L’urbanisation, ou d’une manière plus précise, la croissance
urbaine était perçue comme un fléau à endiguer. La ville est considérée maintenant comme
un espace de création de richesses et un moteur de changement social. De même, la gestion
des villes ne se réduit plus aux seules questions de ramassage des ordures, d’eau,
d’assainissement et de logement. C’est aussi un cadre de partenariat et de synergie entre
les différents acteurs en présence.

2°- Une nouvelle vision intégrée du développement basée sur la lutte contre la
pauvreté et l’exclusion : l’urbanisation que l’exode rural sont considérés comme des
données inéluctables. Ce changement d’optique a conduit les pouvoirs publics à changer le
mode de traitement de la pauvreté urbaine et de l’exclusion sociale. Cette politique a été
étendue au monde rural grâce au programme BAJ (Barnamaj Al Awlaouiate Al Ijtimia)
lancé en 1996.

Sur la base des résultats de BAJ, Le constat c’est que la meilleure manière de sortir
la population urbaine ou rurale de la pauvreté est de lui permettre d’avoir des activités
génératrices de revenus. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de réviser de fond en
comble la politique sociale publique ; D’où l’idée de l’Initiative Nationale de
Développement Humain (INDH), (2006-2010).

3°- La contractualisation comme cadre d’intégration des politiques sectorielles :


A l’ère de la gouvernance, la contractualisation territoriale devient le mot-clé des politiques
publiques.

La démarche contractuelle permet dans tous les cas de construire progressivement


une démarche de connaissance, de responsabilisation et d’apprentissage collectif.

27
4°- Le concept de « développement durable » : Le développement durable
comme un

« Développement qui permet la satisfaction des besoins présents sans compromettre


la capacité des générations futures à satisfaire les leurs »

2. Le Maroc vers un Développement Territorial Durable :


En 2007, lors du changement de gouvernement, il se crée le Ministère de l’Habitat,
de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace (MHUAE), doublé d’un Secrétariat
d’Etat chargé du Développement Territorial. « Le regroupement des trois domaines
stratégiques, urbanisme, habitat et développement territorial au sein d’un même
département, confirme la volonté de l’Etat de donner une autre dimension à l’appréhension
des problématiques socio- économiques du pays en les « repositionnant » par rapport à
leur cadre territorial.»

Le Développement Territorial est présenté comme une phase plus avancée de


l’Aménagement du Territoire. Après la phase de la réflexion et des études consacrée,
notamment par l’élaboration de la Charte et du SNAT, il s’agit maintenant de
l’opérationnalisation et de la déclinaison territoriale des orientations du SNAT, comme
l’explique les nouveaux responsables du dossier.

L’opérationnalisation des principes et des recommandations de la Charte et du


SNAT s’effectue à travers :

1- Les Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT)

qui sont définis comme des déclinaisons des orientations du SNAT à l’échelle
régionale. Le SRAT doit assurer une double mission :

 En définissant une vision stratégique, le SRAT doit constituer le référentiel


qui définit les grandes orientations de l’Etat dans chaque secteur tout en
assurant une coordination optimale entre les différents intervenants
publics, parapublics et privés à l’échelle de la région.
 En veillant à une meilleure concertation entre services déconcentrés de
l’Etat, collectivités territoriales, opérateurs privés et société civile en
mettant en placeun dispositif de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation.

Le SRAT qui doit être élaboré sur la base de la concertation et de la participation


de tous les acteurs influents de la région doit déboucher sur l’identification de projets de

28
territoires. A la fin de 2009, une dizaine de SRAT étaient à l’étude, dont un presque
achevé (celui de la Région Tadla Azilal).

2- La Stratégie Nationale de Développement Rural (SNDR) :

Cette stratégie vise à répondre à une série d’enjeux nationaux et d’ambitions


prioritaires pour les territoires ruraux, qui peuvent être résumés comme suit :
 Améliorer l’attractivité du milieu rural et de la qualité de vie de la
population (amélioration des conditions de vie et appui à l’urbanisation
intermédiaire) ;
 Promouvoir la compétitivité de l’économie rurale (diversification des
activitésnon agricoles génératrices de richesses et d’emploi) ;
 Assurer les conditions de durabilité environnementale (préservation de
l’environnement des territoires ruraux et Gestion et valorisation du
patrimoine naturel et culturel).
Dans le cadre de cette nouvelle approche, le Fonds de Développement Rural (crée
par la loi de finances n°32-93, 28 février 1994), a vocation à intervenir comme un levier
qui aiderait à la mise en œuvre opérationnelle et volontariste du développement des
territoires ruraux. Le FDR a un rôle majeur à jouer en tant qu’outil agissant sur les
territoires ruraux pour répondre à un objectif de développement humain et de mise à
niveau économique et en tant que catalyseur pour dynamiser l’intégration de l’action
publique dans le milieu rural.

3- La Stratégie Nationale de Développement Urbain (SNDU) :

Pilotée conjointement par le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de l’Habitat,


de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace, cette stratégie se veut comme une
approche globale et participative de la ville qui rompt avec les approches centralisées et
sectorielle qui ont prévalu jusqu’à présent. Cette stratégie vise à assurer un
développement urbain durable, avec pour finalité l'émergence d'une ville compétitive,
moteur de la croissance régionale et nationale, qui favorise la cohésion sociale et
l'économie des ressources.
Il s'agit également, de faire évoluer l'action publique en faveur de la ville, en
s'appuyant sur le développement des initiatives locales, la conception d'une politique
urbaine intégrée combinant les dimensions sociale, économique et environnementale, et
la mise en place d'une gouvernance urbaine effective, à travers la déconcentration des
politiques en la matière et le renforcement de la décentralisation. La SNDU se veut
comme l'engagement d'un processus de changement axé sur la dimension qualitative
de l'action publique qui prêche la bonne gouvernance en renforçant l’approche
transversale et intégrée de la ville.

29
Deux villes-pilotes sont choisies pour faire l’objet d’expériences dans le cadre de
la SNDU ; ils’agit d’El Jadida et Settat.

4- Les « projets de Territoire » : Le développement territorial repose sur un concept


nouveau
: « Le projet de territoire ». C’est une démarche nouvelle de développement qui
consiste à faire émerger des projets à une échelle territoriale pertinente. Le projet de
territoire est défini sur la base de deux principes fondamentaux :

 La vocation
 L’identité
Ce qui distingue un projet de territoire des autres projets est une méthodologie
nouvelle en rupture avec les approches sectorielles et centralisées du développement.
Il s’appuie sur la participation des acteurs locaux et de l’ensemble des acteurs concernés
à toutes les étapes duprojet. Un projet de territoire est un projet global : il mobilise toutes
les potentialités de développement à travers des réalisations permettant de structurer le
territoire. Il répond à une stratégie dont les objectifs se concrétisent à long terme. Ses
opérations et actions sont réalisées à moyen terme. Le suivi et la coordination se font à
court terme.

Quatre projets de territoires ont été identifiés en 2009. Il s’agit d’Al Hoceima,
Ouezzane, Bni Meskine et Boulaâouane.

5- L’agenda 21 : Il s’agit d’un Plan d’Action local concerté pour le 21ème siècle
inspiré des recommandations de la Conférence de Rio De Janeiro de 1992. Le fondement
de l’Agenda 21 réside dans la participation des acteurs à toutes les étapes du projet, la
formation et le renforcement de leurs capacités, l’élaboration d’un plan d’action local
comprenant des actions visant à améliorer les conditions de vie des populations pauvres
dans un esprit de développement durable.
En fait, la première expérience marocaine d’Agenda 21 est celle de la ville
d’Essaouira et qui date de 1996. D’autres expériences suivront à partir de 2002 et
concerneront les villes de Marrakech, Agadir et Meknès.

6- Plans Communaux de Développement : Le Ministère de l’Intérieur, à travers la


Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) a engagé un ensemble d’actions
visant à développer « La Planification Stratégique Participative » à l’échelle locale
selon une démarche participative. Dès le lancement de l’idée à la fin 2007, la DGCL
avait choisi d'initier et de conduire le processus d'élaboration d’un KIT de planification
stratégique de façon concertée et partagée avec des partenaires nationaux et
internationaux (HCP, DFCAT, UNICEF, USAID, GLM/ACDI, ADS et l'Union
Européenne) constitués en un Groupe de travail ad hoc. Les PCD peuvent constituer de
véritables instruments de développement local s’ils sont réellement élaborés dans la
concertation

30
Parallèlement à toutes ces actions, le Maroc connaitra la réalisation de grands
équipements structurants qui auront un impact indéniable sur le territoire national et les
différents secteursproductifs. Tous les acteurs publics ont été mis à contribution (Caisse de
Dépôt et de Gestion, OCP, Holding Al Omrane, ONCF, Autoroutes du Maroc,…etc.). Il
s’agit des projets de Tanger Med, du programme autoroutier, de la ligne TGV Tanger–
Casablanca, les villes nouvelles (Tamansourt et Tamesna, l’aménagement de la vallée de
Bouregreg, le Plan Azur,le Plan de production des énergies renouvelables, …etc.

Ces mégaprojets, bien que bénéfiques pour le renforcement de l’attractivité et la


compétitivité du système productif et du territoire national, ne sont prévus dans aucun
document référentiel d’aménagement du territoire et ont été conçus en dehors de toutes
concertation avec les acteurs des territoires concernés. Certes, l’intérêt national prime sur
l’intérêt local, voire régional, néanmoins, certains projets connaissent quelques difficultés
de réalisation en raison de l’absence de concertation et de coordination au moment de leur
conception et pendant leur réalisation.

Conclusion du chapitre II :
On guise de conclusion de ce chapitre on peut dire que, s’il est quasi-impossible de
dépasser certaines contraintes imposées par la géographie physiqueet de corriger en peu temps
les dysfonctionnements hérités du passé, il est possible de réformer notre mode de
gouvernance en procédant à une véritable régionalisation et territorialisation des actions de
l’Etat.

31
Chapitre III : Aménagement du territoire de la région Fès-Meknès :
Vers un développement territorial intégré et inclusif de la région
Depuis les années 1960, les pouvoir publics ont accordé une importance majeure au
développement régional et local à travers toutes les stratégies et les politiques de développement
adoptés dans les plans nationaux de développement économiques et sociaux. C'est dans cette
perspective, qu'un ensemble de projets d'aménagement du territoire et de développement
régional ont donné lieu au nouveau découpage territorial annoncé par la régionalisation avancée
qui ouvrent la voie à la mise en place des nouvelles instances régionales. Il s’agit là d’une
réforme profonde des périmètres de l’action publique qui ne tardera pas d’affecter la situation
des régions dans le contexte national, les modalités de mise en œuvre des politiques régionales,
l’organisation du territoire régional ou les possibilités de développement et d’aménagement.

Pour notre part, tenant compte aussi bien des enjeux verticaux, en considération des
objectifs que s’est fixé le Maroc à l’échelle nationale ; que des enjeux horizontaux, en
considération des ambitions de la région de Fès Meknès, nous nous proposons d’apporter notre
contribution dans le façonnage d’un nouveau cadre pour le développement territorial intégré et
inclusif de cette dernière, à travers la construction d’un projet de territoire que confinera le
SRAT.

Section 1 : L'élaboration d'un SRAT et sa formulation sous forme d'actions et de


projets de territoire dans la région de Fès-Meknès
La Région de Fès-Meknès est une des douze nouvelles régions du Maroc instituées par le
découpage territorial de 2015. Elle comprend deux préfectures (Fès et Meknès) et sept
provinces (Séfrou, Boulemane, Moulay Yaacoub, Ifrane, El hajeb, Taza et Taounatc). Le
Conseil de la région Fès-Meknès a adopté son schéma régional d'aménagement du territoire
(SRAT), qui constitue une feuille de route pour le développement de la région pour les 25
prochaines années 19.

1. L’importance stratégique du schéma régional d'aménagement du territoire


dans la région Fès-Meknès
Le SRAT a pour vocation de répondre sur le long terme à plusieurs problématiques et
questionnements liés à la région Fès-Meknès en termes de potentiel de développement
mobilisable. Il est appelé à tracer la voie d’un développement durable et intégrateur au profit
de l’ensemble des espaces qui composent le territoire de la région en se focalisant sur un certain
nombre d’objectifs. Il s’agit plus particulièrement de 20 :

19
Elaboration du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire de la Région Fès-Meknès, Version Novembre
2016
20
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-fes-meknes.ma, 2017

32
− La mobilisation de l’ensemble des ressources humaines et naturelles et l’implication de
l‘ensemble des acteurs autour d’un projet fédérateur qui est celui de la promotion de la
région,
− La recherche des conditions et moyens d’accroitre l’attractivité du territoire régional
− Une formulation claire et pragmatique des exigences ou impératifs requis pour le lancement
d’un processus du développement inclusif garantissant la réalisation d’un minimum de bien-
être social à l’ensemble des citoyens dans le cadre d’un partage plus équitable des richesses
créées.
Aussi, Le SRAT est censé répondre aux défis et besoins de la vie des citoyens et
notamment les acteurs économiques et sociaux qui contribuent au façonnage et au
développement du territoire, à travers 21 :

- La formulation des orientations stratégiques permettant d’assurer un développement


durable à la région ;
- La définition d’objectifs concrets et ambitieux pour la région Fès-Meknès, dans une
perspective volontariste à l’horizon 2042 ;
- L’identification de mesures de mise en œuvre opérationnelles, accompagnées de
recommandations ouvertes et non contraignantes ;
- L’élaboration d’un cadre juridique permettant un partage pragmatique des responsabilités
et des engagements ;
- La proposition d’une structure de mise en œuvre territoriale affirmant la prise en
considération du caractère pluriel de la région Fès-Meknès et renforçant ses atouts.

2. Le rôle des acteurs dans la gouvernance : région Fès-Meknès 22


De l’esprit de la nouvelle loi relative à la régionalisation avancée, on déduit que le souci majeur
du législateur est d’attribuer des pouvoirs assez étendus aux régions en les positionnant en tant
qu’acteurs de premier plan de développement économique dans leurs territoires respectifs. C’est
dans ce sens qu’il a préconisé que les programmes de développement doivent être exécutés dans
un cadre contractuel et de coopération. Il a été également indispensable de renforcer ses
capacités de gestion, des projets notamment, par le biais d’un organe performant échappant aux
méfaits des enjeux politiques et des chevauchements entre le volet stratégique et décisionnel
d’une part et le volet opérationnel et exécutif d’autre part.

Cette séparation ou bien spécification des attributions est dans le but de permettre à la région
de ne pas avoir les lourdeurs et les soucis de la gestion administrative et technique, notamment
les projets d’investissements qui seront de grandes envergures, et également avoir l’aisance
d’attirer des profils spécialisés grâce à la contractualisation tout en obéissant à une logique de
rentabilité.

21
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-fes-meknes.ma, 2017
22
http://www.region-fes-meknes.ma/fr/administration-regionale/agence-regionale-dexecution-des-projets/

33
La mise en place de l’Agence Régionale d’Exécution des Projets de la région Fès-Meknès
(AREP-FM) trouve son essence dans les dispositions de la loi organique n° 111-14 relative aux
régions, notamment ses articles 128 et suivants. Elle est chargée, dès sa création, d’apporter
toute forme d’assistance juridique et d’ingénierie technico-financière à la demande du conseil
en plus de l’exécution des projets et des programmes adoptés par ce dernier.

Pour le cas du SRAT de Fès Meknès et selon les modalités du CPS, un contrat cadre entre l’Etat
et la Région Fès-Meknès sera élaboré autour du Programme d’action régional intégré « PARI
». (Figure 1)

Figure 1 23 : un contrat cadre entre l’Etat et la Région Fès-Meknès

Sur cette base, la création de l’AREP-FM a été concrétisée par la décision du conseil de la
région Fès-Meknès n° 15- 2016 en date du 7 mars 2016. Il y a eu ensuite la désignation du
comité de supervision et de contrôle, par décision de monsieur le président du conseil de la
région Fès-Meknès n° 0019/16 en date du 02 mai 2016, qui est un organe représentant le conseil
régional en plus des services extérieurs à travers Monsieur le WALI de la Région, chargé de
veiller au bon fonctionnement de cet établissement et de suivre ses activités.

La mise en place de l’AREP-FM sous l’autorité du conseil régional, est dans le sens d’avoir un
organe exécutif possédant une expertise pointue dans les domaines de compétence de cette
collectivité que ce soit la planification, la promotion économique et sociale, le marketing
territorial, le renforcement des capacités de gestion, l’exécution directe des grands projets
structurants ou bien le conseil technique et juridique.

Dépourvu des biais dont pâtissent les administrations locales ; masse salariale très lourde, faible
taux d’encadrement, inadéquation poste/profil, etc., cet organe est en phase de se constituer sur

23
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-fes-meknes.ma, 2017

34
des bases solides en adoptant une organisation à même de prendre en charge ses missions et de
répondre aux attentes du conseil régional :

− Le Comité de pilotage (réunions mensuelles et trimestrielles)


− Le Comité de suivi (réunions hebdomadaires et mensuelles)
− L’unité de suivi des programmes (activités quotidiennes
− La Direction générale des services
− L’Agence régionale d'exécution des projets (opérations).

Figure 2 24 : Le rôle des acteurs dans la gouvernance territoriale : région Fès-Meknès

3. Les enjeux d'aménagement et de développement de la région Fès-Meknès


L’élaboration de la stratégie de développement régional dit donc tenir compte de la nouvelle
donne territoriale. Celle-ci engendre de nombreuses conséquences, à la fois pour les élus, pour
leurs structures publiques mais aussi pour les entreprises et les habitants. Elle regorge également
de nombreuses implications pour les régions limitrophes.

C’est la raison pour laquelle il ne suffit pas de proclamer que la région Fès-Meknès ne
manque pas d'importants atouts ou qu’elle doit aussi faire face à des défis multiples, notamment
en matière de transports, de complémentarités entre territoires, de réajustement du tissu
productif, de développement économique partagé, etc. L’instance régionale ne deviendrait
opérationnelle qu’une fois que les intervenants s'attacheront à définir, sereinement et
conventuellement les grandes priorités territorialisées pour les années à venir afin d'impulser

24
http://www.region-fes-meknes.ma/fr/administration-regionale/agence-regionale-dexecution-des-projets/

35
une nouvelle dynamique et favoriser les synergies entre communes à l’intérieur de chaque
province et entre acteurs des provinces en faveur de la région 25.

2.1. Au plan de l'armature urbaine


• Gestion urbaine :
Il est indispensable de rappeler que l’espace régional de Fès-Meknès est sujet à un
processus de mutations territoriales et de dynamiques spatiales qui nécessitent, plus que jamais,
plus de la assurer vigilance et du contrôle pour les conditions d’une gestion urbaine basée sur
une décentralisation accrue et mise en œuvre par des institutions performantes et dynamiques,
au niveau des Préfectures et Provinces de cette région. Celles-ci font du soutien aux communes
le pilier de la réussite de la gestion urbaine apte à soutenir et à fructifier les dynamiques spatiales
requises, en conformité avec les ambitions proclamées par les documents d’urbanisme et de
planification territoriale, couvrant la totalité du territoire de la région.

En effet, la couverture quasi-totale des territoires urbains et ruraux en documents


d’urbanisme et de planification territoriale(Schémas Directeurs d’Aménagement Urbain, Plans
d’Aménagement et Plans de Développement, Schémas de structure, Plans de restructuration et
de redressement urbains, plans de mise à niveau et de renouvellement urbain, études
stratégiques, études de protection des sites historiques) incarne incontestablement la
consécration du renouveau des dynamiques spatiales de l’ensemble des agglomérations de Fès
et de Meknès et des principaux centres urbaines au niveau des sept provinces de la Région Fès
Meknès. Parmi les principales orientations stratégiques de la région FM :

− Améliorer la planification urbaine en généralisant les documents de la planification


urbaine (PA, SDAU, …) ;
− Donner plus d’importance à l’organisation des villes en termes de fonctions principales
(zones administratives, zones d’activités et industrielles, zones de savoir, zones de
loisir)
− La métropole de Fès, est appelée à se développer davantage dans le cadre d’un projet
économico-spatial ambitieux avec Meknès pour constituer un espace métropolitain
locomotive de développement de la région ;
− Les villes de Fès et Meknès doivent jouer un rôle plus important au niveau des grandes
villes du royaume, en se dotant des infrastructures modernes à l’instar de grandes villes
ayant bénéficié de programmes de développement spécifiques.

2.2. Au plan Economie et attractivité 26


Sur le plan économique, la région de Fès-Meknès bénéficie de potentialités
substantielles.

25
SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE LA REGION DE FES MEKNES, SUD
Développement I 2017 Version provisoire
26
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-fes-meknes.ma, 2017

36
• Industrie : Un secteur concentré et en perte de vitesse
Cette région concentre aussi des ressources minières très importantes dont l’exploitation
systématique et la valorisation plus intense offriraient de nouvelles opportunités de
développement local et régional :

− S’inscrire dans la stratégie nationale de l’accélération industrielle et bénéficier des


ressources du Fonds de Développement Industriel et de l’Investissement
− Développer l’offre promotionnelle liée au secteur de l’industrie en termes
d’opportunités faisables et mise en place d’un site web dédié à la promotion de la région
− Encourager les investissements dans le secteur minier de la région en mettant en place
une carte des opportunités existantes et potentielles.
• L’Agriculture : Une richesse qui peut mieux faire
L’extension des terres irriguées et des nouvelles techniques de production, ainsi que
l’attraction de nouveaux investisseurs contribueraient à mieux valoriser les atouts agricoles dont
regorgent les terroirs de la région de Fès-Meknès.

• Le Tourisme : Un véritable levier potentiel de développement régional


Le tourisme s’identifie en tant que levier de développement de la région de Fès-Meknès,
tout d’abord :

− Par l’implantation de nouvelles zones touristiques et diversifier l’offre touristique et la


structurer : tourisme hivernal, tourisme de santé, de congrès et évènementiels, spirituel,
sport, écologique
− Encourager l’investissement dans le tourisme de masse et des jeunes par l’aménagement
des zones dédiées aux endroits appropriés
− Promouvoir Fès comme ville d’organisation des congrès mondiaux et des grands
évènements de premier ordre national et international
• L’Artisanat : Un domaine d’excellence
Ce secteur, bien qu’ancré historiquement dans la région de Fès-Meknès, reste limité en
grande partie à la ville de Fès, suivie par celle de Meknès, avec une présence plus faible dans
la ville de Taza. Sa contribution réelle au développement durable de toute la région nécessite
sa restructuration et le renouvellement de ses bases de production et de commercialisation aptes
à assurer sa promotion tangible en couvrant tous les terroirs de la région.

• L’Offshoring, et La logistique
La mise en place des zones industrielles intégrées, des infrastructures de base de
l’offshoring et de la logistique au sein de la région de Fès-Meknès reste en retard par rapport à
d’autres régions marocaines. Ce faisant, elle requiert des politiques et des modes de
gouvernance plus efficaces pour élever le niveau d’attractivité de la région et accélérer la mise
en place d’une logistique moderne avec des effets d’entrainement certains sur l’appareil
productif régional.

37
2.3. Au plan développement rural 27
• Le Bilan 2008-2015 du plan agricole régional
La politique de lutte contre la pauvreté est présentée, en ce début du troisième millénaire,
comme le défi le plus impérieux, notamment par les institutions financières mondiales dont la
Banque Mondiale. L’un des premiers jalons pour baliser cet engagement au Maroc a été la mise
en œuvre, en 1999, de l’élaboration de la Stratégie 2020 de développement rural, qui préconise
une approche participative et intégrée. Vision revue et corrigée, dès 2009, par la nouvelle
Stratégie nationale de développement rural (SNDR) dont la spécificité est de chercher à
«intégrer», au sens de tenir compte des différentes dimensions du développement territorial,
s’agissant des aspects sociaux, économiques et environnementaux. L’Initiative Nationale pour
le Développement Humain (INDH) est le jalon complémentaire implanté, à partir de 2005, pour
confirmer cette volonté de veiller à la promotion du développement durable. Par ailleurs, des
programmes de consolidation de l’infrastructure d’appui et des équipements socioéconomiques
ont été mis en œuvre pour améliorer les conditions de vie des populations et élargir leur accès
aux services.

La finalité du développement territorial rural appelle une approche de partage et de


partenariat entre l’autorité locale, les secteurs gouvernementaux et les collectivités locales pour
identifier les priorités et les besoins et planifier les projets de développement. Les objectifs à
assigner à ces programmes et projets doivent convoiter l’amélioration de l’attractivité du milieu
et de la qualité de vie des populations, la promotion de la compétitivité de l’économie sans
oublier la mise en place des conditions devant assurer la préservation de l’environnement et la
sauvegarde des ressources naturelles.

Partant du diagnostic territorial, le Département de tutelle a adopté « une approche


innovante dans le traitement de la problématique du développement rural en mobilisant le Fonds
de Développement Rural en tant que levier de financement » depuis 2007. A cet égard, le
développement rural, dans sa partie non agricole, a bénéficié de nombreuses mesures qui ont
posé les bases d’une vision stratégique nationale intégrée du développement rural, qui tient
compte les différentes dimensions du développement territorial, social, économique et
environnemental. La vision, ainsi apprêtée, s’emploie à s’intégrer et à tenir compte de
l’ensemble des autres stratégies et politiques relatives à ce milieu, telles que le SNAT, la
stratégie 2020 du développement rural, l’INDH, etc. Les projets de développement, initiés dans
la partie non agricole, se partagent les objectifs de réduction des déséquilibres spatiaux et de
réhabilitation des territoires 28 :

− Contribution à la création d’emplois nouveaux permanents et viables ;


− Amélioration de la qualité des équipements et des services de base dans les villages
− Renforcement des actions de désenclavement de territoires ruraux ;

27
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-fes-meknes.ma, 2017
28
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-fes-meknes.ma, 2017

38
− Amélioration des capacités et des compétences des ressources humaines.

2.4. Au plan développement humain


Les ressources humaines de toute région constituent le principal pilier des bases
préalables à la conduite du développement et en même temps la cible privilégiée des actions de
développement et le premier candidat pour en tirer profit.

Selon les données disponibles sur le phénomène de pauvreté, il y a lieu de constater que
les différentes actions menées par les pouvoirs publics dans ce domaine, notamment dans le
cadre des objectifs du millénaire de développement, de l’INDH et des programmes de
développement sectoriels - ont eu quelques retombées positives : la réduction de la pauvreté
monétaire qui est passée de 16,6% en 2001 à 13,8% en 2007 pour s’établir à 5,2% en 2014.
Cependant, malgré ces résultats encourageants, le taux de pauvreté demeure encore élevé en
milieu rural qui est de l’ordre de 10,5%. Ceci pourrait s’expliquer par la faiblesse des bases
économiques de la création de l’emploi et des niveaux d’aménagement et d’équipement des
territoires de la région. De même, une nette amélioration des niveaux de vie de la population a
été enregistrée durant la même période. Plusieurs indicateurs corroborent les précédentes
assertions tels que le niveau de l’espérance de vie à la naissance qui est de 75,5 ans, le taux
d’analphabétisme, l’accès à l’eau et à l’électricité et aux services sociaux de base. La stratégie
de développement de la région FM doit privilégier les mécanismes de croissance inclusive et
du développement durable 29, par :

− L’améliorer l’efficacité des programmes de lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité


en milieu urbain et rural
− Mise ne place d’une politique intégrée de l’emploi particulièrement envers les jeunes
diplômés
− Renforcer l’esprit d’entreprenariat dans tous les cycles de formation de base et
universitaire
− Créer des partenariats de développement entre les communes démunies et les grandes
entreprises et fondations nationales moyennant des motivations et avantages
économiques spécifiques aux territoires mal lotis en infrastructures

2.5. Au plan Culture et patrimoine : Un facteur de développement territorial durable


La confirmation de cette importance économique du patrimoine pour les territoires (dont
la RFM), la région, est illustrée par le SNAT dans ces termes : « en termes d’aménagement et
dans le contexte historique qui est le nôtre, le patrimoine doit être abordé en priorité comme un
facteur de développement économique ». En effet, et en allant dans le même sens le patrimoine
en tant que ressource valorisée contribue au développement territorial à 2 niveaux :

Renforcement de l’identité des territoires par :

29
SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE LA REGION DE FES MEKNES, SUD
Développement I 2017 Version provisoire

39
− La préservation et le renforcement de la mémoire collective, à travers la conservation et
la transmission aux générations futures ;
− Le patrimoine contribue également à l’enracinement culturel et sa défense contre les
pressions de la mondialisation ;
− La valorisation des ressources naturelles et historiques en tant que patrimoine légué à
transmettre aux futures générations ;
− La préservation et renforcement des savoirs faire locaux.
Renforcement de la compétitivité des territoires, surtout ceux qui paraissent peu lotis en
potentialités développées, par :

− Une contribution au développement durable


− Une réhabilitation et sauvegarde du patrimoine bâti, notamment en milieu urbain.
− La génération des ressources qui contribueront à autofinancer les opérations continues
de mise en valeur et de sauvegarde.
− L’atténuation de la pression des usages à effets négatifs qui contribuent à la dégradation
du bâti, des ressources naturelles et du cadre de vie.
− La rationalisation de l’utilisation des ressources, notamment en milieu rural.
− Le développement et promotion de l’activité culturelle garante de l’authenticité.

Section 2 : Vision stratégique de la région Fès-Meknès pour un développement


territorial intégré et inclusif
L’étude du Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT) de Fès-Meknès a
donné lieu à l’établissement d’un diagnostic stratégique du territoire, mettant en exergue les
principales problématiques et les grands déséquilibres du territoire de la région. Ces
problématiques ont été déclinées aux trois échelles de lecture (nationale, régionale et locale), et
ont mené à la formulation des véritables enjeux du SRAT de la dite région. Sur cette base de
l’analyse des fondements conceptuels de l’aménagement régional (la détermination des espaces
de projet, les enjeux déclinés par espace de projet,), il est possible d’expliciter les options
stratégiques d’aménagement du territoire de la région au niveau de quatre espaces projets.

40
Figure 3 30 :L’élaboration du présent SRAT et à l’architecture du PARI de la région Fès-
Meknès

1. Les options stratégiques de ses espaces projets 31


Cette partie relate en détail les principales options stratégiques à vocation
environnementale par espace projet tout en prenant en considération leur faisabilité et leur
concrétisation sur le territoire de la région de Fès-Meknès.

1.1. L’espace projet du Prérif


Il englobe la totalité des communes de la Province de Taounate, la partie nord de la
province de Taza, 7 communes de la province de Moulay Yacoubet 5 communes du massif de
Zarhoun relevant de la préfecture de Meknes.

− Equiper le milieu rural appelé à se densifier et à s'organiser autour d'activités


diversifiées, modernisées et s'étendant sur toute l'année, induites en amont et en aval par
le développement de l'agriculture et le souci de préserver les ressources forestières
− Protéger le potentiel en terre intensifiable et la ressource en eau des oueds
− Lutter contre les différentes formes de pollution-Renforcer le rôle de la plaine du Sais
en tant que pôle d'excellence agricole (positionnement fort).

1.2. L’espace projet Métropolitain : Saïs, ses bordures et les couloirs


− Elaborer une politique énergétique volontaire (véhicules électriques ou fonctionnant au
GPL) pour inciter les acteurs des activités polluantes à baisser leurs émissions en Gaza à
Effet de Serre-Faire développer l'agriculture en tant qu'outil de la qualité paysagère
(développement de fermes pédagogiques développement de l'arboriculture, de l'olivier,
intensification des céréales et de l’élevage, etc.)

30
SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE LA REGION DE FES MEKNES, SUD
Développement I 2017 Version provisoire, page : 5
31
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-fes-meknes.ma, 2017

41
− Protéger les espaces périurbains à fort potentiel agricole de la montée de la pression
foncière-Structurer et valoriser un réseau naturel, écologique et fonctionnel en s'appuyant
sur les grands sites protégés (JbelZallagh, forêt d'Ain Chkef, lac Douyet, Sidi Harazem,
Sefrou, forêts et oueds) et les espaces plus modestes y compris urbains.
− Régler les conflits d'usage, temporel et en volume, entre agriculture et urbanisation,
− Développer un réseau de transports public attractif et peu polluant entre les différents pôles
de la métropole vu l'enjeu en termes de santé publique lié à la pollution atmosphérique
− Encourager les déplacements via les moyens de transport collectifs et faire diminuer la part
des déplacements individuels motorisés de proximité (voitures et deux roues motorisés)

1.3. L’espace projet du Moyen Atlas


− Structurer et limiter la croissance des villages en zone forestière et promouvoir les
constructions en zone de plaine (diversification des activités, équipements, etc.)
− Réhabiliter les milieux naturels dégradés et valoriser les carrières abandonnées par des
projets touristiques et/ou espaces de loisirs.

1.4. L’espace projet de la Moulouya


Il est constitué de 14 communes qui relèvent de la province de Boulemane, C’est le
territoire le plus septentrional de la région, composé des hauts plateaux et la vallée de la
Moulouya. C’est une zone de transition des montagnes du Moyen Atlas vers les steppes
présahariennes.

C’est un espace relativement enclavé et excentré par rapport au reste du territoire de la


région, présentant un déficit important en équipement, services et développement humain.
L’atout majeur de l’espace projet Moulouya : ses ressources pour les énergies propres (le
solaire), ses 32 ressources pour le filaire élevage et production de viande rouge, ses ressources
pour les activités minières.

− Protection de la ressource hydrique déjà fragilisée contre le sur pompage des nappes et
la pollution des eaux de surface
− Généralisation des techniques d'irrigation économes et équipement des milieux urbains
ainsi que les nouveaux villages intégrés de stations d'épuration et de décharges
contrôlées
− Maitriser l'activité d'élevage (augmentation des rendements et non des effectifs) dans le
cadre d'une gestion durable du potentiel naturel (parcours à mettre en défens, nappe
alfatière à régénérer

2. Les visions stratégique de développement de la région Fès-Meknès


2.1. Les enjeux stratégique de développement de la région
En pratique, l’élaboration de la stratégie d’aménagement du territoire de la région FM
devrait permettre de relever un certain nombre de défis ou d’enjeux, dont les plus importants
sont :

42
− Construire un modèle de développement intégré capable de prendre en compte les
spécificités et les qualifications de différents espaces de la région ;
− Créer les conditions permettant d’améliorer l’attractivité de la région dans le but attirer des
investissements nationaux et internationaux ;
− Développer le tissu des entreprises sur des bases compétitives au niveau de la région ;
− Lutter contre les disparités spatiales en termes d’équipements et services entre l’urbain et le
rural ;
− Développement de la numérisation comme pilier de l’avenir dans tous les domaines au
niveau de la région FM ;
− Réduction de la pauvreté, la précarité, et les inégalités spatiales au niveau urbain et rural ;
− Développement du secteur agricole et en investir tout en le liant avec le secteur de l’industrie
;
− Développement du monde rural ;
− Reconstruction des grands équilibres environnementaux et anticipation des impacts et des
risques exacerbés par les changements climatiques au niveau de la région FM ;
2.2. Vision stratégique du schéma régional d’aménagement du territoire de la région
de Fès-Meknès

Figure 32 : Vision stratégique du schéma régional d’aménagement du territoire de la


région de Fès-Meknès

Le premier axe stratégique concerne l’accélération de la dynamique de développement


économique qui se rapporte à l’espace métropolitain. Il sous-tend la consolidation et le renforce
de la complémentarité économique du couloir de développement Fès-Meknès, qui diffuse les
effets de la croissance économique dans les villes, les centres urbains et ruraux limitrophes de
l’aire métropolitaine et qui contribue à l’amélioration tangible de la qualité de vie des
populations.

32
SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ETDE LAREGION FES MEKNES, SUD
Développement I 2017 © Rapport final

43
Le deuxième axe stratégique porte sur l’intégration spatiaux-économique régionale qui
comprend toutes les options stratégiques qui intègrent sur le plan du développement
économique et urbain, et d’une manière complémentaire, les espaces régionaux, urbains et
ruraux, porteurs de potentiels de développement économique et social. La portée de cet axe
n’est significative que lorsque l’échelle des priorités d’investissement et d’action concernant
l’espace métropolitain incorpore de telles priorités pour les espaces projet du Prérif, du Moyen
Atlas et de la Moulouya.

Le troisième axe stratégique réside dans le développement socio-économique rural


durable, lequel doit se traduire par le désenclavement, l’amélioration de des équipements du
milieu rural et l’ouverture aux perspectives d’accessibilité et d’échanges les plus larges de tous
ses territoires, aussi loin et aussi décentrés soient-ils au sein de la région de Fès-Meknès 33.
2.3. Difficultés de développement territorial de la région Fès-Meknès

Cependant, la situation actuelle de ma région montre une tendance constante à la stagnation,


voire même à la régression. L’évaluation de la situation clef du développement territorial dénote
de nombreuses difficultés, dont notamment :

− L’absence d’une stratégie pouvant orienter l’action des acteurs au niveau national et
régional en matière de promotion du développement de la Région ;
− L’incompatibilité de la gestion avec la promotion de l’investissement approprié ;
− Le manque d’intérêt évident dans la politique publique en matière de développement de
la Région.

Conclusion du chapitre III :


Pour conclure ce chapitre on peut dire que le présent rapport final relatif au Schéma
Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT) de la région de Fès-Meknès trace le cadre
général du développement régional durable et cohérent dans les espaces urbains et ruraux de
cette nouvelle région. Partant de l’approfondissement des enseignements tirés du diagnostic
stratégique territorial dans une optique prospective, de long terme (2018-2042), il formule une
proposition de perspectives meilleures pour l’avenir de cette région. Il s’agit d’une
circonscription de nouveaux projets structurants formant le Programme d’Actions Régional
Intégré (PARI de long terme où sont exprimés des repères en matière des priorités du premier
ordre de la région FM, en conformité avec les grands choix nationaux d’une part, et compte
tenu des visions fondées et des stratégies objectives des régions voisines, d’autre part. Les
analyses, les projections raisonnées et les opérations de réadaptation et d’articulation des
résultats des diagnostics et des stratégies de développement des régions ou portions de région
en fusion, ont présidé aux développements à caractères théoriques et pratiques qui forment le
contenu de ce rapport.

33
SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ETDE LAREGION FES MEKNES, SUD
Développement I 2017 © Rapport final

44
Conclusion générale :
Dans le contexte international actuel, marqué par la création de groupes
économiques régionaux, la libéralisation élargie des échanges, l’exacerbation de la
concurrence internationale, la rapidité de l’innovation technologique et la révolution
soutenue de la communication, l’aménagement et le développement des territoires à
l’échelle locale, régionale, et nationale se révèle le support de toutes les réponses possibles
aux défis de la mondialisation.

S’il est quasi-impossible de dépasser certaines contraintes imposées par la


géographie physique et de corriger en peu temps les dysfonctionnements hérités du passé,
il est possible de réformer notre mode de gouvernance en procédant à une véritable
régionalisation et territorialisation des actions de l’Etat. La régionalisation et la
territorialisation de l’action publique constituent aujourd’hui un véritable défi pour le
Maroc, car cela nous impose de refonder les rapports entre l’Etat et le citoyen, l’Etat et
les territoires, une révision complète de notre façon de faire, une recherche permanente
de cohérence et une adaptation de nos supports technique et partant, exige davantage de
partage de responsabilité entre acteurs, de synergie et d’intégration des politiques.

Aussi, chaque collectivité territoriale est désormais appelée à s’organiser et à


inventer ses propres solutions pour faire face aux changements, et agir – aidée par l’Etat-
en vue d’accroître la compétitivité de son territoire et de produire les conditions de son
développement durable. Une telle orientation implique, non seulement la mise à
contribution de l’ensemble du potentiel de développement de chaque collectivité, mais
aussi l’intégration des opportunités qu’offre la mobilité des produits, des hommes, des
capitaux et des savoirs inhérents à la mondialisation.

45
Bibliographie
L’aménagement du territoire : approches et principes AMOR BELHEDI 2010 page 63
Support de cours Mme Debagh « ENTREPRENEURIAT ET DEVELOPPEMENT
REGIONAL » 2020 page 3-4
Amor Belhedi, « l’aménagement du territoire principes& approches», 2010. P : 8-9-10.
Introduction à l’aménagement du territoire. P : 6.
https://iast.univ-
setif.dz/documents/Cours/IntroductionALamenagementDuTerritoireL3GAT21.pdf
Amor Belhedi, « l’aménagement du territoire principes& approches», 2010. P :19, 20 .
Les nouveaux enjeux de l'aménagement du territoire - Maxicours , consulte le (5
/11/2021).
https://www.maxicours.com/se/cours/les-nouveaux-enjeux-de-l-amenagement-du-
territoire/#:~:text=Aujourd'hui%2C%20la%20politique%20d,moteur%20des%20grandes
%20villes%2C%20tout

Valérie Angeon and Jean-Marc Callois, Fondements théoriques du développement local :


quels apports du capital social et de l’économie de proximité ?
Bernard PECQUEUR, Le développement territorial une nouvelle approche des processus
de développement pour les économies du Sud. P : 298
Pourquoi croire au modèle du développement territorial au Maghreb ? Une approche
critique Kirsten Koop, Pierre-Antoine Landel et Bernard
Pecqueur « https://doi.org/10.4000/echogeo.12065 »
Valérie Angeon, Patrick Caron et Sylvie Lardon
https://doi.org/10.4000/developpementdurable.2851
De l’aménagement du territoire au développement territorial : quelle transition et quelle
articulation ? Abdelaziz AdidiSubmitted on 28 May 2014 lien : https://halshs.archives-
ouvertes.fr/halshs-00960909/document
https://auc.ma/gestion-planification-urbaine/schema-directeur-damenagement-urbain/plan-
ecochard/
L’aménagement du territoire, facteur du développement économique et social marocain,
entre l’héritage colonial et la globalisation économiques BOUZAIDI Amine, Revue espace
géographique et société Marocaine (numéro 15 /2016)
Elaboration du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire de la Région Fès-Meknès,
Version Novembre 2016
Conseil Régional Fès-Meknès Avenue Allal Ben Abdellah-FES, Site web : www.region-
fes-meknes.ma, 2017
SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DE LA REGION DE
FES MEKNES, SUD Développement I 2017 Version provisoire

46
Tables des matières
Introduction générale : ....................................................................................... 1

Chapitre 1 : Aspects Conceptuel Et Paradigmatique : L’Aménagement du


territoire Et Le Développement Territorial ........................................................... 4

Section 1 : L’Aménagement du territoire : ........................................................... 4

1. L'aménagement du territoire : définition et acteurs : ..................................... 4


1.1. Aménagement et territoire : .......................................................................... 4
1.2. L’Aménagement du territoire : ..................................................................... 5
1.3. Les acteurs de l’aménagement du territoire : ................................................ 6
2.L’Aménagement du territoire : finalité et objectifs :............................................................... 7
2.1. Finalité : ........................................................................................................ 7
2.2. Objectifs :...................................................................................................... 8
3.L’aménagement du territoire : Moyens Et Principes : ............................................................ 8
3.1. Les moyens de l’aménagement du territoire : ............................................... 8
3.2. Principes fondamentaux de l’aménagement du territoire : ........................... 9
4.L’aménagement du territoire : Enjeux : ................................................................................ 11
4.1. Réconcilier l'aménagement et l'environnement : ........................................ 11
4.2. Compétitivité et ouverture des territoires : ................................................. 12
Section 2 : Le Développement Territorial : Nouveau Paradigme : ..................... 13
1.Le développement local : ...................................................................................................... 13
1.1. Les logiques du développement local : ....................................................... 13
2.Le développement territorial : ............................................................................................... 16
2.1. Ancrage territorial : ..................................................................................... 16
2.2. Adoption d’un mode de pensée complexe : ................................................ 16
2.3. Processus d’intégration : ............................................................................. 16
2.4. Prise en compte des dimensions culturelles :.............................................. 17
3.Du Développement local au Développement territorial :...................................................... 17
4.Vers un développement territorial durable et intégré : .......................................................... 19
Chapitre II : De De l’aménagement territorial au développement territoriale. ... 21

47
Section 1 : le processus de déroulement de L’aménagement du territoire au
Maroc :................................................................................................................. 21
1.L’aménagement du territoire à la veille de la colonisation : ................................................. 21
2.L’aménagement du territoire à l’aube de l’indépendance : ................................................... 22
Section 2 : vers la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance des
territoires.............................................................................................................. 25
1.Les fondements théoriques : ................................................................................................ 25
2.Le Maroc vers un Développement Territorial Durable : .................................................. 28
Chapitre III : Aménagement du territoire de la région Fès-Meknès : Vers un
développement territorial intégré et inclusif de la région ................................... 32

Section 1 : L'élaboration d'un SRAT et sa formulation sous forme d'actions et de


projets de territoire dans la région de Fès-Meknès ............................................. 32
1.L’importance stratégique du schéma régional d'aménagement du territoire dans la région Fès-
Meknès 32
2.Le rôle des acteurs dans la gouvernance : région Fès-Meknès ............................................. 33
3.Les enjeux d'aménagement et de développement de la région Fès-Meknès ......................... 35
2.1. Au plan de l'armature urbaine ..................................................................... 36
2.2. Au plan Economie et attractivité ................................................................ 36
2.3. Au plan développement rural...................................................................... 38
2.4. Au plan développement humain ................................................................. 39
2.5. Au plan Culture et patrimoine : Un facteur de développement territorial
durable 39
Section 2 : Vision stratégique de la région Fès-Meknès pour un développement
territorial intégré et inclusif ................................................................................. 40
1.Les options stratégiques de ses espaces projets .................................................................... 41
1.1. L’espace projet du Prérif............................................................................. 41
1.2. L’espace projet Métropolitain : Saïs, ses bordures et les couloirs .............. 41
1.3. L’espace projet du Moyen Atlas ................................................................. 42
1.4. L’espace projet de la Moulouya.................................................................. 42
2.Les visions stratégique de développement de la région Fès-Meknès.................................... 42
2.1. Les enjeux stratégique de développement de la région .............................. 42
48
2.2. Vision stratégique du schéma régional d’aménagement du territoire de la
région de Fès-Meknès ...................................................................................................... 43
2.3. Difficultés de développement territorial de la région Fès-Meknès............. 44
Conclusion générale : .......................................................................................... 45

49

Vous aimerez peut-être aussi