CA Paris, 02072020, N°1716598
CA Paris, 02072020, N°1716598
TEXTE INTÉGRAL
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Pôle 5 - Chambre 5
2016004598
APPELANTE
SA ALLIANZ IARD
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INTIMES
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Ayant pour avocat plaidant Me Josiane MOREL FAURY, avocat au barreau de BORDEAUX
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Ayant pour avocat plaidant Me Josiane MOREL FAURY, avocat au barreau de BORDEAUX
Marie MICHAUD
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Née le 04 Avril 1968 à ANGOULEME
Ayant pour avocat plaidant Me Josiane MOREL FAURY, avocat au barreau de BORDEAUX
Madame E, U L prise en sa qualité d'administratrice légale de son fils mineur, Monsieur K, Jean Yves,
Noël, O L
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Ayant pour avocat plaidant Me Josiane MOREL FAURY, avocat au barreau de BORDEAUX
PARTIE INTERVENANTE
...
Ayant pour avocat plaidant Me Josiane MOREL FAURY, avocat au barreau de BORDEAUX
Agissant en qualité d'héritier de son père, Monsieur T, Y, S O, né le 05 octobre 1961 à LIMOGES
COMPOSITION DE LA COUR :
L'affaire a été débattue le 23 janvier 2020, en audience publique, devant la cour composée de :
ARRÊT :
- contradictoire
- par mise à disposition de l'arrêt au greffe de la cour, les parties en ayant été préalablement avisées dans
les conditions prévues au deuxième alinéa de l'article 450 du code de procédure civile.
- signé par Mme Marie Annick PRIGENT, Présidente de chambre et par Mme Hortense VITELA
GASPAR, Greffière à laquelle la minute de la décision a été remise par le magistrat signataire.
***
FAITS ET PROCÉDURE :
Par lettre recommandée avec demande d'avis de réception du 28 octobre 2011, la société Allianz, en
raison de la mise en place d'une nouvelle organisation des missions d'expertise conseil, a avisé M. O
qu'elle mettait fin à leurs relations « dans le cadre existant et ce, moyennant un préavis conforme aux
dispositions légales ».
Par courriel du 10 janvier 2012, la société Allianz a informé M. O des dates de mise en place de la
nouvelle organisation et du fait que ses missions pour les « VVNR » (véhicules volés non retrouvés) et «
Par lettre recommandée avec demande d'avis de réception du 22 janvier 2012, M. O a indiqué à la
société Allianz qu'il restait dans l'attente des modalités de son préavis.
Par courriel du 27 janvier 2012 adressé à l'ensemble de ses experts conseils régionaux dont M. O, la
société Allianz a précisé la nouvelle organisation des experts conseil régionaux mise en place à compter
Contestant cette rupture, M. O a, par lettre recommandée avec accusé de réception en date du
26 juin 2012, mis en demeure la société Allianz de lui payer une somme de 363.515 euros en
Cette mise en demeure étant demeurée vaine, la SARL Michaud a assigné la société Allianz, par acte
du 28 janvier 2013, devant le tribunal de commerce de Paris en vue d'obtenir une indemnisation sur le
l'instance.
d'administratrice légale de son fils mineur J O L, la société O et la société AEC irrecevables en leurs
son fils mineur Q O et Mme E L en qualité d'administratrice légale de son fils mineur J O L ont assigné
la société Allianz IARD en leur qualité d'héritiers de M. O devant le tribunal de commerce de Paris.
- dit qu'en rompant sa relation avec M. O avec un préavis de 21 jours, la société Allianz IARD a rompu
d'administratrice légale de son fils mineur Q O et Mme E L prise en sa qualité d'administratrice légale
de son fils mineur J O L agissant en qualité d'héritier de M. T Y S O la somme de 68.941 euros au titre
de la rupture brutale avec intérêt à taux légal à compter du 26 juin 2012, et capitalisation desdits
d'administratrice légale de son fils mineur Q O et Mme E L prise en sa qualité d'administratrice légale
***
Dans ses dernières conclusions du 18 septembre 2018, la société Allianz IARD demande à la cour de :
Vu l'article L.442-6- I-5° du code de commerce
Statuant à nouveau,
Mme D L, en sa qualité d'administratrice légale de son fils K O L, de l'ensemble de leurs demandes, fins
et conclusions,
Subsidiairement,
- déduire du préavis raisonnable alloué par la cour le délai de prévenance effectivement accordé à M.
O,
volume annuel d'activité de M. O mais aussi du fait qu'il ne réalisait que 18% de son activité globale
société Allianz IARD la somme de 5.500 euros sur le fondement des dispositions de l'article 700 du
fils Q O et Mme D L, en sa qualité d'administratrice légale de son fils K O L aux entiers dépens de
La société Allianz soutient qu'aucune rupture brutale des relations commerciales ne peut lui être
reprochée. Elle fait observer que M. O a fait le choix de ne participer qu'à l'appel d'offres pour exercer
en tant qu'expert conseil régional et non à celui pour exercer en tant qu'expert automobile. Elle affirme
par ailleurs avoir avisé, par lettre du 28 octobre 2011, de manière claire M. O de la rupture de leurs
relations à compter du 31 janvier 2012. Elle estime ainsi qu'un préavis de trois mois a été respecté et
qu'en réalité, les relations se sont poursuivies jusqu'au 30 juin 2013 à travers la société AEC, dont M. O
était l'unique associé et le gérant. Elle estime que ce préavis était suffisant au regard de l'ancienneté des
relations, de la nature même de l'activité exercée ainsi que de l'absence de dépendance économique.
Elle souligne à cet égard qu'elle ne représentait que 18 % du chiffre d'affaires réalisé par M. O, soit à
titre personnel, soit à titre indirect, à travers ses sociétés SARL Michaud et SARL AEC. Elle observe
que les consorts O ne justifient pas d'une antériorité et d'une continuité des relations commerciales
remontant à 1991 comme ils le prétendent. Elle dément par ailleurs le préjudice invoqué en affirmant
que les intimés ne versent aux débats aucune pièce comptable. Elle affirme qu'il ne peut être réclamé
rupture, dès lors qu'il s'agit du même préjudice. Elle dénie l'existence d'une atteinte à l'image
commerciale.
d'administratrice légale de son fils Q O et Mme D L, en sa qualité d'administratrice légale de son fils K
Vu les dispositions des articles 1101 et suivant, 1134, 1147 et 1185 du code civil, L 442-6, 5° du code
de commerce,
- confirmer le jugement en ce qu'il a retenu que le courrier du 28 octobre 2011 émanant de la société
Allianz ne constitue pas le point de départ du préavis de rupture prévu à l'article L.442-6 du code de
commerce ;
- confirmer le jugement en ce qu'il a dit que la société Allianz a rompu brutalement la relation
commerciale avec M. O ;
- confirmer le jugement en ce qu'il leur a alloué la somme de 5.000 euros sur le fondement de l'article
- dire et juger établie la relation commerciale entre M. O et la société Allianz depuis 1991 soit plus de
- constater que M. O réalisait la totalité de son chiffre d'affaire avec les missions confiées par la société
somme de 292.614 euros à titre de dommages et intérêts pour absence de préavis et donc brutalité de la
rupture ;
- dire que ces sommes porteront intérêts au taux légal à compter du 26 juin 2012, date de la mise en
demeure, avec la capitalisation desdits intérêts en vertu des dispositions de l'article 1154 du code civil ;
- condamner la société Allianz à leur payer la somme de 4.500 euros en application des dispositions de
l'article 700 du code de procédure civile, pour les frais dont ils ont effectué l'avance pour faire assurer
Les consorts O reprochent à la société Allianz d'être à l'origine d'une rupture brutale des relations
commerciales. Ils soutiennent que contrairement à ce qu'ont retenu les premiers juges, aucun préavis
écrit n'a précédé la rupture des relations avec M. O qui a eu lieu le 31 janvier 2012. Ils expliquent en
effet que la lettre du 28 octobre 2011 faisait état d'une cessation des relations dans le cadre
précédemment mis en place et d'une réorganisation. Ils ajoutent que cette lettre annonçait qu'un
préavis serait ultérieurement notifié, ce qui n'a jamais été suivi d'effet. Ils prétendent que le courriel du
10 janvier 2012 n'était pas plus explicite quant à la volonté de rompre toute relation. Ils affirment que
M. O n'a découvert que le 27 janvier 2012 qu'aucune mission ne lui était confiée dans le cadre de la
distinctes et concernent deux entités juridiques différentes. Ils font valoir que les relations entre M. O
et la société Allianz remontent au 1er mai 1991 et sont issues d'un contrat à durée indéterminée tandis
que les relations entre la société AEC et la société Allianz résultent d'un contrat à durée déterminée de
deux ans.
Ils prétendent que les relations établies entre M. O et la société Allianz ont duré plus de vingt ans et
qu'il existait une dépendance économique puisque M. O réalisait la totalité de son chiffre d'affaires
avec la société Allianz. Ils revendiquent en conséquence une indemnisation sur la base d'un préavis de
quatre années qui aurait dû être respecté et d'une marge brute de 70% s'agissant d'une activité
essentiellement intellectuelle avec des frais de fonctionnement limités. Ils prétendent que le chiffre
d'affaires réalisé par M. O avec la société Allianz sur dix années s'est élevé à 947.597 euros, soit une
Par arrêt du 14 novembre 2019, la réouverture des débats a été ordonnée à l'audience du 23 janvier
2020 en vue de recueillir les observations des parties sur la nullité des conclusions prises au nom de
- dire et juger que la cause de l'irrégularité de fond est couverte et qu'il n'y a lieu de prononcer la nullité
de commerce,
- confirmer le jugement en ce qu'il a retenu que le courrier du 28 octobre 2011 émanant de la société
Allianz ne constitue pas le point de départ du préavis de rupture prévu à l'article L.442-6 du code de
commerce ;
- confirmer le jugement en ce qu'il a dit que la société Allianz a rompu brutalement la relation
commerciale avec M. O ;
- confirmer le jugement en ce qu'il a alloué aux intimés la somme de 5.000 euros sur le fondement de
- dire et juger établie la relation commerciale entre M. O et la société Allianz depuis 1991 soit plus de
- constater que M. O réalisait la totalité de son chiffre d'affaire avec les missions confiées par la société
En conséquence,
- condamner la société Allianz à leur payer, en leur qualité d'héritiers de M. O, la somme de 292.614
euros à titre de dommages et intérêts pour absence de préavis et donc brutalité de la rupture ;
- dire que ces sommes porteront intérêts au taux légal à compter du 26 juin 2012, date de la mise en
demeure, avec la capitalisation desdits intérêts en vertu des dispositions de l'article 1154 du code civil ;
- condamner la société Allianz à leur payer la somme de 4.500 euros en application des dispositions de
l'article 700 du code de procédure civile, pour les frais dont ils ont effectué l'avance pour faire assurer
Dans ces mêmes conclusions, Mme D L, en sa qualité d'administratrice légale de son fils K O, a par
ailleurs été précisé que celui ci était né le 19 juillet 2010 et non le 19 juillet 2000 comme indiqué par
erreur dans les conclusions du 21 août 2018, de sorte que son fils étant toujours mineur, elle a qualité
Conformément à l'article 455 du code de procédure civile, il est renvoyé aux écritures susvisées pour
A l'audience du 23 janvier 2020, les débats ont repris devant une autre composition que celle de
***
MOTIFS :
Selon l'article 802 du code de procédure civile, après l'ordonnance de clôture, aucune conclusion ne
peut être déposée ni aucune pièce produite aux débats, à peine d'irrecevabilité prononcée d'office.
Sont cependant recevables les demandes en intervention volontaire, les conclusions relatives aux
loyers, arrérages, intérêts et autres accessoires échus et aux débours faits jusqu'à l'ouverture des débats,
si leur décompte ne peut faire l'objet d'aucune contestation sérieuse, ainsi que les demandes de
Par ailleurs, l'article 803 du même code dispose que : «L'ordonnance de clôture ne peut être révoquée
que s'il se révèle une cause grave depuis qu'elle a été rendue ; la constitution d'avocat postérieurement à
la clôture ne constitue pas, en soi, une cause de révocation. Si une demande en intervention volontaire
est formée après la clôture de l'instruction, l'ordonnance de clôture n'est révoquée que si le tribunal ne
peut immédiatement statuer sur le tout. L'ordonnance de clôture peut être révoquée, d'office ou à la
demande des parties, soit par ordonnance motivée du juge de la mise en état, soit, après l'ouverture des
du 18 avril 2019 en vue de régulariser les conclusions déposées en son nom par sa mère ne justifie pas
Par ailleurs, il sera constaté que Mme D L a bien pouvoir d'agir au nom de son fils mineur K O, né le 19
L'article L. 442-6, I, 5° du code de commerce dans sa rédaction applicable au litige dispose qu'engage la
responsabilité de son auteur et l'oblige à réparer le préjudice causé le fait, par tout producteur,
même partiellement, une relation commerciale établie, sans préavis écrit tenant compte de la durée de
la relation commerciale et respectant la durée minimale de préavis déterminée, en référence aux usages
Les parties ne contestent pas l'existence d'une relation établie entre M. O et la société Allianz. En
En effet, le texte précité vise à sanctionner, non la rupture elle même, mais sa brutalité caractérisée par
Or le délai de préavis doit s'entendre du temps nécessaire à l'entreprise délaissée pour se réorganiser en
service concerné.
Contrairement à ce que soutient la société Allianz, qui conteste l'ancienneté des relations alléguée par
les consorts O, il ressort de sa propre lettre de rupture de la relation commerciale datée du 28 octobre
2011 que les relations d'affaires avec M. O ont débuté en 1990. Ce point est en outre corroboré par une
note de service de la société AGF assurances, devenue société Allianz, datée du 12 juin 1991, dans
laquelle celle ci indique que M. T O est entré en fonction aux AGF le 6 mai 1991 et exercera en
qualité d'expert conseil régional à Bordeaux à compter de la fin de l'année 1991. En conséquence, il
En ce qui concerne le volume d'affaires, les consorts O se contentent de verser aux débats une
attestation d'expert comptable certifiant que les prestations réalisées par le cabinet Michaud pour la
société Allianz se sont élevées à 950 545 euros hors taxe et hors frais de déplacements pour la période
de 2003 à 2011 inclus. Toutefois cette attestation, qui est contestée par la société Allianz, ne concorde
ni avec le tableau produit par les consorts O concernant le montant des ventes du 1er janvier 2003 au
31 décembre 2012 qui fait état d'un montant total d'honoraires perçus de 851.328 euros sur même cette
période et d'honoraires perçus de 106.105 euros en 2008 et de 117.920 euros en 2009, ni avec le
chiffre d'affaires porté au bilan de l'entreprise O, qui s'élevait à 93.506 euros en 2008 et à 92.709 euros
en 2009 ni encore avec les notes d'honoraires versées aux débats par la société Allianz qui font mention
d'honoraires versés, hors frais de déplacement, de 74.660 euros en 2008 et de 63.105 euros en 2009.
En l'absence, de comptes analytiques produits aux débats, ces derniers chiffres, seuls à même d'attester
avec certitude l'activité exercée par M. O au profit de la société Allianz, seront retenus.
Par ailleurs, les consorts O prétendent que M. O exerçait sa mission d'expert conseil exclusivement
auprès de la société Allianz mais n'en rapportent pas la preuve. Il apparaît en effet que le chiffre
d'affaires porté au bilan des comptes annuels de M. O ne correspond pas aux notes d'honoraires qu'il a
établies à l'égard de la société Allianz. Toutefois il apparaît que l'activité exercée avec la société Allianz
représentait 80% du chiffre d'affaires réalisé par M. O en 2008 et 68% en 2009 de sorte qu'il sera retenu
facilement une activité auprès d'autres assureurs, le délai de préavis qui aurait dû être observé par la
société Allianz sera fixé à 15 mois. Le jugement entrepris sera donc infirmé sur ce point.
Il sera rappelé que le préavis s'entend d'un écrit marquant la volonté non équivoque de rompre
définitivement les relations et indiquant un délai au delà duquel ces relations seront interrompues.
société Allianz n'apparaît pas suffisamment claire quant à sa volonté d'interrompre définitivement les
relations avec M. P G effet, si l'objet de cette lettre indique : « Résiliation de relation commerciale », le
Vous êtes en relation d'affaires depuis 1990 avec la société Allianz IARD (anciennement AGF) pour
Comme nous vous l'avons annoncé en réunion le 21 octobre 2011, nous allons refondre les missions
d'Expertise Conseil.
C'est pourquoi nous mettons fin par la présente à nos relations commerciales dans le cadre existant et
Il est bien entendu que nous souhaitons vous rencontrer dans les meilleurs délais afin de convenir des
modalités de résiliation. »
En outre, cette lettre n'annonce aucun délai à partir duquel les relations seront interrompues.
Dans ces conditions, cette lettre ne peut constituer le point de départ du délai de préavis.
Le courriel du 10 janvier 2012 ne peut davantage marquer ce point de départ. En effet, il est intitulé «
organisation. Ainsi tes missions pour les « VVNR » et d'« Expertise Conseil » prendront fin le 31
janvier 2012. »
La volonté de la société Allianz d'interrompre définitivement toute relation avec M. O, y compris dans
En conséquence, force est de constater qu'aucun préavis écrit n'a été délivré à M. O avant la rupture des
relations intervenue le 1er février 2012. A cet égard, la société Allianz ne saurait se prévaloir de la
poursuite des relations, au delà du 31 janvier 2012, avec la société AES alors qu'il n'est nullement
démontré que c'est la même relation qui s'est poursuivie. En effet, il sera relevé que les missions
confiées à la société AES l'ont été dans le cadre d'un contrat distinct conclu le 28 juin 2011 pour une
durée de deux ans et portant sur des accidents automobiles, soit une mission différente de celle exercée
La brutalité de la rupture est donc caractérisée et la responsabilité de la société Allianz sera retenue de
ce chef.
Sur le préjudice
S'agissant du préjudice consécutif à la brutalité de la rupture, celui ci est constitué du gain manqué
En l'espèce, il ressort de ce qui précède que M. O a réalisé un chiffre d'affaires avec la société Allianz de
74.660 euros en 2008 et de 63.105 euros en 2009, soit une moyenne mensuelle de 5.740 euros. Il sera
relevé que ce chiffre d'affaires ne comprend pas les frais de déplacement à Bordeaux exposés par M. O
et qui lui ont été remboursés par la société Allianz. Il sera encore observé que la société Allianz mettait
Dans ces conditions et s'agissant d'une prestation intellectuelle, l'évaluation du préjudice sera fondée
sur le chiffre d'affaires escompté pendant la durée du préavis et non sur la marge brute.
Le préjudice financier subi par M. O du fait de l'absence de préavis sera réparé par l'allocation d'une
Le jugement entrepris sera donc infirmé sur ce point et la société Allianz sera condamnée à régler aux
S'agissant d'une créance indemnitaire, les intérêts au taux légal ne peuvent courir qu'à compter du
prononcé du présent arrêt en application de l'article 1153-1 ancien du code civil. En conséquence, les
consorts O seront déboutés de leur demande tendant à voir fixer le point de départ des intérêts à
La capitalisation des intérêts sera prononcée conformément aux dispositions de l'article 1154 ancien du
code civil.
La société Allianz succombe à l'instance d'appel. Les dispositions du jugement entrepris relatives aux
La société Allianz sera condamnée aux dépens de l'instance d'appel et à régler aux consorts O une
somme supplémentaire de 4.000 euros en application de l'article 700 du code de procédure civile. La
La cour,
CONSTATE que Mme D L a bien pouvoir de représenter son fils mineur, K O, né le 19 juillet 2010,
de procédure civile ;
Statuant à nouveau,
DIT qu'aucun prévis n'a été observé par la société Allianz avant la rupture des relations commerciales
d'administratrice légale de son fils K O, agissant en qualité d'héritiers de M. O, une somme de 86.100
euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice financier subi avec intérêts au taux légal à
DIT que les intérêts seront capitalisés dans les conditions de l'article 1154 ancien du code civil ;
Y ajoutant,
Greffière Président