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Cours : Charpente métallique Université de Skikda

Chapitre 1 : Généralités

Une charpente est un assemblage d'éléments en bois, métal ou béton, servant à soutenir ou
couvrir des constructions.

Une charpente métallique est une structure généralement en acier, composée d'éléments
usinés en atelier et assemblés sur le chantier (Figure 1).

Figure 1. Charpente métallique

1. Domaines d’utilisation

L’utilisation en charpente métallique a été étendu dans le monde et généralisée pratiquement


pour tous les domaines de constructions en génie civil (Ponts, bâtiments, ouvrages de
soutènement, hangars, usines industriels, pylônes de haute tension, tours, grues de levage…).

En général une charpente représente un système de barres dont les éléments principaux sont
des poutres, poteaux et des fermes.

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Figure 2. Bâtiment industriel de grande hauteur

Figure 3. Pylône de ligne électrique haute tension

Figure 4. Grue de levage sur chantier

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2. Avantages des constructions métalliques

 Mise en œuvre rapide : les éléments sont produits en usine, sur plans, et seul
l'assemblage est effectué sur le chantier, ce qui permet un gain de temps considérable ;

 Capacité portante très élevée: résistance élevée que donne l’acier sous les différents
sollicitations;

 Bonne tenue aux séismes (ductilité+résistances mécaniques élevées) : la résistance


et la ductilité qui caractérisent l’acier permet aux constructions métalliques d’être
sécurisées (la ductilité désigne la capacité d'un matériau à se déformer plastiquement
sans se rompre);

 La légèreté : elle est due à des sections moins compactes et moins lourdes;

 Transport aisé : Grâce au poids peu élevé;

 Modification : Les constructions métalliques peuvent être facilement réparées,


renforcées et même démontées.

3. Inconvénients des constructions métalliques

 Corrosion (entretien régulier du à la corrosion atmosphérique du métal);

 Mauvaise tenue au feu : la structure est déformée par les températures élevées;

 Sensibilité aux phénomènes d’instabilité élastique : minceur des profils


 Flambage, correspond à une déformation importante d'un matériau sous l'effet
d'une compression (affecte les barres et les poutres).
 Le voilement : est un phénomène d'instabilité qui peut affecter une paroi
(plaque), similaire au phénomène de flambement.
 Le déversement : phénomène d'instabilité affectant une poutre subissant un
moment de flexion. Lorsqu'une poutre est fléchie, l'une de ses faces est tendue
et l'autre est comprimée.

Figure 5. Phénomènes d’instabilité élastique

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4. Description des éléments d’une charpente métallique

4.1 Les fermes

Les fermes sont les poutres maîtresses dans la structure métallique, elles sont constituées par
un système triangulé, dont les membrures supérieures suivent la pente de la toiture.

Figure 6. Les composants d’une ferme

4.2 Les pannes

Dans une construction en charpente métallique, l'élément panne fait partie de la toiture, il
représente le deuxième élément principal du comble après les fermes.
La panne se présente comme étant une structure métallique unidimensionnelle, ayant la
configuration d'une poutre droite à section constante normalisée. Cette poutre est appuyée sur
des traverses (fermes), sa fonction principale est de supporter les charges propres et les
charges d'exploitations de la structure.

Elles sont destinées à transmettre les charges et surcharges qui s'appliquent sur la couverture
(toiture ou plancher), aux appuis (traverses ou fermes). Elles font partie de la famille des
produits longs laminés à chaud et sont réalisées en série de profilé IPE, IPN, UAP et UPN.

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Figure 7. Types de section des Profilés pour les pannes


a) Profilé IPE, b) Profilé IPN, c) Profilé UAP, d) Profilé UPN

4.3 Les poteaux

Les poteaux sont des éléments de charpente utilisés en construction métallique comme
supports d’ossatures. Ils travaillent donc essentiellement en compression et ils sont contraints
au flambement pour des portées importantes.

 Type de poteaux :

(a) (b)

Figure 8. (a) Section en I et H, (b) Section en caisson et pleine

Figure 9. Poteaux composés

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4.4 Les éléments de stabilité ou contreventements

On entend par contreventement, tout dispositif assurant la stabilité d’une ossature vis-à-vis
des efforts horizontaux (vent, ponts roulants, poussée des terres, …) et par extension ceux
assurant la stabilité transversale (flambement, déversement) de certaines parties de l’ouvrage.

On peut cités comme éléments de contreventement les croix, les cadres et les systèmes de
treillis qu'on peut les placées dans la toiture et sur la face longitudinale et transversale.

Figure 10. Contreventements dans une structure en charpente métallique

4.5 Bardages

Les bardages dans une charpente métallique constituent la couche superficielle extérieure du
bâtiment, généralement composée de bois, de métal ou de matériaux composites. Ils assurent
à la fois la résistance mécanique, l’étanchéité, l’isolation thermique, l'isolation acoustique et
enfin l’esthétique.

Figure 11. Les éléments d'un bardage double peau

4.6 Toitures (couverture)

L’acier est très fréquemment utilisé comme toitures. Il peut servir de support d’étanchéité aux
toitures plates ou à faibles pentes, permettant un net gain de poids par rapport à une dalle en

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béton armé. Les couvertures équipant la grande majorité des bâtiments métalliques sont de
deux types :

− Couverture simple en tôles ondulées.


− Couverture en bacs d'acier nervurés.

Figure 12. Les éléments de la toiture a) couverture simple ; b) couverture en bac d'acier

5. Le matériau acier

L’acier est un matériau constitue essentiellement de fer et d’un peu de carbone (généralement
inférieur à 1%).

La première phase de l’élaboration de l’acier est la production de fonte à partir de minerai de


fer et de coke, au moyen de hauts fourneaux. La fonte obtenue contient 92 à 96% de fer, 3 à
4% de carbone et 1 à 4% d’autres éléments tels que phosphore, soufre, silicium, manganèse.
La fonte de hauts fourneaux est assez fragile et ne se prête ni au forgeage, ni au laminage. Il
faut donc l’affiner en éliminant le carbone et en grande partie les autres éléments pour obtenir
un matériau facilement façonnable.

La deuxième phase :

Conversion de la fonte liquide en acier a une température de 1500°c (décarburation de la


fonte). L’acier obtenu ne possède qu’un faible pourcentage de carbone.

6. Classification des aciers

 Aciers non alliés : Pour ce type d’acier, on ajoute au fer uniquement du carbone ;
 Aciers alliés : Pour ce type d’acier, on ajoute du carbone un ou plusieurs éléments
d’addition.

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7. Classification des charpentes

Les aciers ont les meilleures caractéristiques mécaniques en matière de résistance et facilité de
mise en œuvre, de ce fait ils offrent un choix multiple dans leurs usages. En effet, on peut
citer quatre types de structures qui peuvent englobés les besoins d'un point de vue structurale
et architecturale.

- Charpente en profilés de commerce (Profilés IPE, UAP et HEA, Profilés HEB)


- Charpente en profilés reconstitués soudés (PRS)
- Charpente en treillis
- Charpente en éléments tubulaires

8.1 Charpente en profilés de commerce

Dans le commerce, il ya plusieurs profilés standards qui répondent au choix de formes et de


dimensions obtenues après étude et détermination des contraintes selon un cahier de charges
préétablit d'avance par le maître de l'ouvrage. On trouve les profilés suivants :

8.1.1 Profilés IPE, UAP et HEA

Ils sont utilisés pour la charpente à charges d’exploitation légères.

Figure 13. Profilés du commerce IPE Figure 14. Profilés du commerce UAP

8.1.2 Profilés HEB

Ils sont employés pour les charges lourdes, comme planchers de reprise, poutres de
roulement.

Figure 15. Profilés du commerce (HEB)

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8.2 Charpente en profilés reconstitués soudés (PRS)

Les charpentes en PRS constituent des structures légères et très résistantes ayant une
architecture bien pensée et des possibilités architecturales innovantes. Les profilés
reconstitués soudés (PRS) sont des profilés dont la forme a été conçue de sorte à optimiser ses
performances vis-à-vis des sollicitations (Figure 16).

Figure 16. Structure métallique en PRS

8.3 Charpente en treillis

Les treillis sont très largement utilisés en construction des structures en charpente métallique.
Ce sont des structures dont les pièces sont assemblées de façon à former des triangles. Ce
dernier, a été pris comme base de ces constructions parce qu'il est la seule entité indéformable
du point de vue géométrique (Figure 17). L’utilisation de treillis a pour objectif de minimiser
le poids de la structure et maximiser la rigidité. Ils se retrouvent comme fermes de toitures,
ossatures de ponts, de grues, de ponts roulants et de pylônes, ...etc.

On fait appel à ce mode de réalisation dans le but essentiel d'alléger l'ensemble d'une
construction tout en assurant une plus grande stabilité.

Figure 17. Pont en treillis

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8.4 Charpente en éléments tubulaires

Les structures tubulaires sont composées de profilés en rond creux (Figure 18). Pour avoir un
bon appui des montants, les poteaux sont munis de raidisseurs. Ce genre de construction est
choisi pour des raisons architecturales mais le surcoût de sa réalisation en fourniture,
fabrication et montage la rend délicate et onéreuse.

Figure 18. Structure tubulaire

9. Choix du type d’une structure métallique

- Destination de l’ouvrage;
- Contraintes d’exploitation;
- Contraintes d’environnement;
- Exigences architecturales;
- Coût…

10. Propriétés des aciers de construction


10.1 Propriétés mécaniques

Les propriétés mécaniques de l'acier sont déterminées par les essais de résistance aux
sollicitations extérieures, en particulier. Les essais essentiels effectués sur l'acier sont :

- Essai de traction ;
- Essai de résilience;
- Essai de dureté;
- Essai de pliage ;

a) Essai de traction :

Il est pratiqué sur une éprouvette cylindrique, soumise à un effort de traction progressif
crossant jusqu’à sa rupture. Un enregistrement graphique mesure l’allongement de
l’éprouvette en fonction de l’effort appliqué.

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L’essai de traction permet de nous donner le module d'élasticité E, le coefficient de poisson


ν, la limite élastique σe , la résistance à la rupture σr , l'allongement après rupture A.

Figure 19. Courbe contrainte-déformation

1. Domaine élastique (Déformation réversible)


2. Domaine Plastique (Déformation irréversible)
3. Striction puis rupture

- Limite d’élasticité σe : limite entre zone élastique et zone plastique.


- La résistance à la rupture σr : contrainte maximale atteinte durant l’essai de traction.
- Allongement après rupture A : A=(Lf-L0)/L0 (Lf : longueur finale et L0 : longueur initiale).
- Striction : variation de section à l’endroit où la rupture s’est produite.

 Nuance d’acier :

La nuance d’acier est définie par sa limite d’élasticité fy. Un acier ayant une valeur
nominale de la limite d’élasticité fy = 235N/mm2 est appelé acier FeE235 (Fe pour fer, E
pour limite d’élasticité).

b) Essai de résilience :

Cet essai a pour objectif de mesurer l’énergie absorbée par une éprouvette bi-appuyée,
comportant une entaille médiane en V ou U, lors de sa rupture en flexion sous le choc d’un
mouton-pendule. Cette énergie caractérise la ductilité de l’acier et sa sensibilité à la rupture
fragile.

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c) Essais de dureté :

Les essais de dureté consistent à mesurer la pénétration d’un outil conventionnel dans la pièce
à tester sous une charge prédéterminée.

d) Essai de pliage :

Cet essai permet d’apprécier qualitativement la ductilité d’un acier et l’aptitude au formage à
froid par pliage des tôles ou barres constituées de ce matériau.

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Chapitre 2 : Notions de base et de sécurité

1. Aspect réglementaire et notion de sécurité

Le C.C.M.97 aujourd’hui en vigueur dans notre pays, constitue le premier règlement algérien
de conception et de calcul de structures métalliques, en plus de la réglementation européenne
(Eurocode 3). La sécurité est définie comme l’absence du risque dans le domaine de la
construction. Un ouvrage en acier doit être conçu et calculé de manière à présenter une
sécurité liée à l’existence et à l’utilisation de cette construction. En général les risques sont :

- La ruine de l’ouvrage ou de l’un de ses éléments,


- Un comportement anormal susceptible d’affecter la durabilité.

2. États limites :

Pour dimensionner une structure ou un élément de structure, il faut se fixer des limites en
dessous desquelles il faut rester. Lorsqu'on atteint ces limites, appelées états limites, la
structure ou l'élément ne sont plus aptes à remplir leurs fonctions.

Les états limites sont classés en :

- États limites ultimes,


- États limites de service.

a- États limites ultimes (ELU)

Un état limite ultime est atteint lorsqu'il y a ruine ou la rupture de la structure ou d'une partie
(perte de stabilité/ perte d'équilibre).

b- États limites de service (ELS)

Les états limites de service sont associés à l’esthétique de la structure (fissuration nuisible) et
au confort des occupants (déformations excessives et vibrations).

3. Actions et sollicitations:

Actions F : On appelle action (F), les forces et les charges appliquées à la structure. On
distingue 3 types d’actions:

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A. Charges permanentes G

- Poids propre de la structure.


- Poids des equipements.

B. Les actions variables Q

- Les charges d’exploitation, Qe (Personnes, meubles déplaçables)


- Action du vent, QW
- Action de la neige, QS
- Action des gradients thermiques, QT

C. Les actions accidentelles A

- Explosion,
- Séisme,
- Chocs de véhicules.

 Sollicitations S :

Les sollicitations sont les efforts internes (compression, traction, cisaillement) et des moments
internes (flexion, torsion) dus aux actions.

3.1 Combinaisons d’actions à l’E.L.U

 Avec une action variable : 1.35 Gmax + Gmin + 1.50 Q

Avec : Gmax : action permanente défavorable,


Gmin : action permanente favorable,
Q : action variable défavorable.

 Avec plusieurs actions variables Qi : 1.35 Gmax + Gmin + 1.35 Σ Qi

3.2 Combinaisons d’actions à l’E.L.S

Elles servent exclusivement pour le calcul ou la vérification des déformations (flèches et


déplacements).

 Avec une action variable : G + Q


 Avec plusieurs actions variables : G + 0.9 Σ Qi

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Chapitre 3 : Assemblages

1. Introduction

Un assemblage est un dispositif qui permet de réunir et de solidariser plusieurs pièces entre
elles, en assurant la transmission des diverses sollicitations entre les pièces.

2. Principaux modes d’assemblages


- Le rivetage
- Le boulonnage
- Le soudage

2.1 Assemblage rivet

Un rivet est une tige cylindrique fabriquée en acier munie d’une tête, leur diamètre varie
généralement de 10 à 28 mm. Il existe 4 types de rivets. La longueur du rivet est en fonction
de l’épaisseur des pièces à assembler. Avant la pose du rivet il faut percer ou poinçonner les
pièces à assembler. Le diamètre de perçage des trous est : d0 = d +1 mm.

Avec d: diamètre du rivet avant la pose;


Σt: épaisseur totale des pièces à assembler;

Figure 1. Les différents types de rivets

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2.2 Assemblages par boulons :

Les boulons peuvent être classés selon leur mode de mise en œuvre qui conditionne
également le mode de transmission des efforts. On distingue les boulons ordinaires, mis en
place par un serrage sans spécification particulière, et les boulons précontraints (HR) pour
lesquels le serrage est nécessairement contrôlé.

2.2.1 Boulon ordinaire : Un boulon traditionnel est un ensemble constitué d'une vis, filetée
sur tout ou partie de sa longueur, d'un écrou et, le cas échéant, d’une ou deux rondelles. En
construction métallique, les têtes de vis les plus courantes sont de forme hexagonale mais il
existe également des vis à tête circulaire fraisée. Les vis utilisées en charpente métallique ont
des diamètres de 12 à environ 36 mm.

Figure 2. Boulon ordinaire

a) Caractéristiques mécanique et géométrique des boulons ordinaires :

Les boulons sont produits en sept nuances d’aciers appelés classe de boulon. Chaque classe
donne une résistance à la limite élastique fyb et une résistance à la traction fub.

b) Mécanisme de fonctionnement d’un boulonnage ordinaire :

Pour assurer la continuité dans un assemblage par boulonnage ordinaire. Les boulons résistent
pour transmettre l’ensemble des efforts d’une pièce à une autre. On a trois cas de sollicitations
des boulons : traction, cisaillement et les deux à la fois.

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 Assemblages travaillant au cisaillement :

Dans le cas d'un effort perpendiculaire à l'axe des boulons, les pièces assemblées par boulons
ordinaires sont supposées pouvoir glisser pour venir en contact avec les tiges. Les boulons
supportent alors une pression latérale dans les zones de contact et leur tige est cisaillée.

Figure 3. Assemblages sollicités au cisaillement

- Résistance du boulon au cisaillement par plan de cisaillement passe par la partie filetée:

pour les classes de qualité 4.6 , 5.6 , 6.6 et 8.8 :

pour les classes de qualité 4.8 , 5.8 , 6.8 et 10.9 :

As : aire de la section résistante en traction du boulon, si le plan de cisaillement passe par la


partie filetée du boulon.
fub : Contrainte limite de résistance à la traction des boulons.
γMb = 1.25 coefficient de sécurité pour le cisaillement.

- Résistance à la pression diamétrale des pièces assemblées :

 Assemblages travaillant en traction

Résistance des boulons à la traction :

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Figure 4. Assemblages travaillant en traction

 Assemblages soumis à des efforts combinés de cisaillement et de traction

Une sollicitation inclinée sur les pièces assemblées donne une interaction entre le cisaillement
et la traction dans le boulon d’assemblage ou rivet :

V : Effort de cisaillement appliqué à un boulon


T : Effort de traction appliqué à un boulon

Figure 5. Assemblages soumis à des efforts combinés de cisaillement et de traction

2.2.2 Boulons HR (Haute Résistance)

Un boulon HR est précontraint de manière à exercer une forte pression transversale sur les
pièces assemblées et par conséquent un frottement de l’interface de contact entre des deux
pièces fortement serrées entre elles.

Figure 6. Boulon à haute résistance HR

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Les boulons à haute résistance à serrage contrôlé sont soumis à une précontrainte Fp,C mise en
place lors du serrage et qui représente environ 70 % de la résistance en traction du boulon.

Fp,c : Effort de précontraint d’un Boulon HR


fub : est la résistance à la traction du boulon
On utilise deux classes de boulon HR : 8.8 et 10.9

a) Résistance au glissement pour les boulons à haute résistance :

La pression exercée par les boulons à haute résistance sur les éléments assemblés empêche
leur glissement, quand ces boulons sont utilisés, une résistance au glissement F s.Rd.

Avec :
Fp.C = effort de précontrainte autorisé dans les boulons HR
µ = coefficient de frottement des surfaces assemblées
n = nombre d'interfaces de frottement (Plan de frottement)
ks = facteur de forme du trou
ks = 1 Si les trous sont normaux
ks = 0,85 Si les trous sont surdimensionnés
ks = 0,7 S'ils sont oblongs longs.
γMs = 1.25 Pour l'état limite ultime
γMs = 1.10 Pour l'état limite service.

b) Résistance à la traction dans les boulons HR:

La vérification de la résistance à la traction dans les boulons précontraints HR devient donc :

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c) Traction et cisaillement combinés:

Si un assemblage résistant au glissement est soumis à un effort de traction T concomitant à un


effort de cisaillement V, la résistance au glissement par boulon doit être calculée :

2.3 Assemblages soudés

Les assemblages soudés ont pour rôle de solidariser et assembler plusieurs pièces entre elles,
le soudage assurant les liaisons par la continuité de la matière, cette liaison appelée cordon de
soudure est obtenue par réchauffement jusqu’à fusion des parties des pièces assemblées et du
métal d’apport. La réalisation d’un cordon nécessite une source de chaleur puissante et
régulière. Le procédé le plus courant utilisé en charpente métallique étant le soudage a l’arc
électrique avec apport de métal par électrode.

Figure 7. Liaison de deux pièces par soudage

Figure 8. Soudure bout à bout

Figure 9. Soudure d’angle

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Le soudage présente, par rapport au boulonnage, plusieurs avantages :


- il assure la continuité de matière, et, de ce fait, garantit une bonne transmission des
sollicitations ;
- il dispense de pièces secondaires (goussets, attaches, etc…) ;
- il est de moindre encombrement et plus esthétique que le boulonnage.

En revanche, il présente divers inconvénients :


- le métal de base doit être soudable ;
- le contrôle des soudures est nécessaire et onéreux ;
- le contrôle des soudeurs est aléatoire ;
- le soudage exige une main-d’œuvre qualifiée et un matériel spécifique.

Procédés de soudage :
On peut citer :

- procédé par pression ;


- procédé par résistance électrique ;
- procédé par friction ;
- procédé chimique au chalumeau oxyacéthylénique ;
- procédé au LAZER ;
- procédé par bombardement électronique ;
- procédé à l’arc au PLAZMA ;
- procédé à l’arc électrique.

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Chapitre 4. Calcul des pièces sollicitées en traction simple

1. Introduction :
Il existe beaucoup de construction ou on peut rencontrer des éléments soumis à la traction
simple (axiale). Ce type d'éléments (généralement des barres) peuvent être rencontrés dans
différentes structures tel que les systèmes réticulés (ferme, poutre à treillis,...etc), les
diagonales de contreventement, les boulons, et les poteaux des bâtiments...etc. Dans les
poutres en treillis, une des membrures et certaines diagonales sont toujours des éléments
tendus.

Figure 1. Poutre à treillis

Soumise à une traction suivant sa section, une barre en acier s’allonge uniformément jusqu’à
une certaine limite, appelée limite d’élasticité. Il y a réversibilité du phénomène : Un élément
soumis à la traction simple est dimensionné à la résistance. Il faut vérifier que :
Np max
Pma x   e
A
Nmax : Effort normal pondéré le plus défavorable [N]
σe : Limite élastique [N/ mm2]
A : Aire de la section droite de l’élément [mm2]

2. Vérification des pièces tendues à l’état limite ultime :


Dans un élément sollicité en traction axiale, l’effort de traction N dans chaque section
transversale doit rester inferieur à l’effort résistant de traction :
Ns ≤ NR =min [Npl, Nu, Nnet ]

A. fy

N pl  (Résistance plastique de la section brute)

Mo

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0,9Anet . fu (Résistance ultime de la section nette au droit des trous de fixation)


N u
M 2
N net Anet . f y (Résistance plastique de la section nette pour les assemblages par boulons HR)
 Mo

A : Aire brute de la section transversale de l’élément


Anet : Aire nette de la section transversale de l’élément
fy : Limite d’élasticité de l’acier
fu : Résistance ultime à la traction de l’acier
γMo : Coefficient partiel de sécurité à la traction γMo= 1,1 (Section brute)
γM2 : Coefficient partiel de sécurité à la traction γM2= 1,25 (Section nette).

Pour les éléments pour lesquels, un comportement ductile est exigé (pour le calcul sismique,
par exemple). Dans ce cas, il est nécessaire de s'assurer que la condition limite est la
plastification de la section brute et non la ruine au niveau de la section nette. Donc,
Nu. ≥ Npl
Anet (fy / fu )(M2 /  M0 )
Cette condition est satisfaite si: 
A 0,9

Avec : γM2 = 1,25

3. Détermination de l'aire de la section nette :


L’aire nette d’une section transversale est l’aire brute diminuée des trous de fixation et autres
ouvertures. Pour déterminer la section nette d'une pièce tendue comportant des trous et
entailles en envisage différentes lignes de ruptures probables (ligne de moindre résistance).
Pour une distribution quinconce des trous, le C.C.M.97 (EC 3) propose de calculer la section
nette Anet d’une pièce tendue, avec les formules suivantes :
Anet= A-AT Avec AT= Max (AT1, AT2…)
A: Section brute : A= b x t
AT : Section des vides, sa valeur est la plus grande entre les cas suivants.

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Figure 2. Définition de la section brute Ab et de la section nette Anet

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AT1=t (nd0) Pour l’axe critique 1

AT2= t (n do+Σ S2 ) Pour l’axe critique 2


4p

s : Espacement des centres des trous qui bordent l’intervalle considéré, mesuré parallèlement
à l'axe de l'élément
p : Espacement des trous perpendiculairement à l'axe de l'élément
t : épaisseur du plat
n : le nombre des trous situés sur toute la ligne droite, diagonale ou en zigzag.
do : le diamètre du trou.

4. Dispositions constructives :
Bien qu’il soit tenu en compte des espacements entre les trous de fixation dans les calculs, ils
font l’objet d’une normalisation de leurs positionnements.
Plat intérieur / Plat extérieur
e1 1,2d0 ≤ e1 ≤Max (12t, 150 mm)
e2 1,5d0 ≤ e2 ≤ Max (12t, 150 mm)
File extérieure p1,0 2,2d0 ≤ p1 ≤ Min (14t, 200 mm)
Entraxe p1 File intérieure p1,i 2,2d0 ≤ p1 ≤ Min (28t, 400 mm)
Entraxe p2 ≥ 3d0

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