Cours D'introducttion A La Science Politique de M. Atanga 2020 - 2021
Cours D'introducttion A La Science Politique de M. Atanga 2020 - 2021
Cours D'introducttion A La Science Politique de M. Atanga 2020 - 2021
A la fin de ce cours, l’étudiant devrait pouvoir maitriser les concepts de base qui
constituent cette science ; Il devrait être capable de présenter sans aucune
difficulté l’évolution historique de la science politique dans le monde. Par
ailleurs, compte tenu de l’importance de cette matière, il devrait savoir que la
science politique quoi qu’on en dise traite essentiellement de l’Etat et du pouvoir
politique. Enfin, il devrait pouvoir développer un esprit d’observation, de
compréhension et d’analyse des phénomènes politiques.
1
Une telle étude se fera en thèmes pour faciliter leur assimilation et leur
manipulation par votre esprit scientifique. Ainsi, on aura tour à tour les thèmes
suivants :
2
THEME 1 : QU’EST-CE QUE LA SCIENCE POLITIQUE ?
La réflexion sur la politique n’est pas une activité nouvelle. On la trouve dès la
Grèce antique. Mais l’objet de cette réflexion, sa forme et ses méthodes ont
profondément changées à partir de la seconde moitié du XIX e siècle. Dans le
sciage des autres grandes sciences sociales (économie, sociologie,
anthropologie…) son affirmation date du XX e siècle où l’on lui reconnait une
certaine objectivité scientifique et une rigueur méthodologique. Cependant
comme discipline, sa construction fut lente et difficile.
C’est une science ancienne. On la trouve déjà chez Platon et Aristote, puis au
XVIIe siècle chez Thomas Hobbes (1588-1679) ou dans la science nouvelle de
Giambattista Vico plus tard chez Montesquieu et Alexis de Tocqueville.
De nos jours, la science politique fait débat où s’entremêlent les idées des
sociologues du politique et les philosophes du politique d’où une histoire
tourmentée de la discipline : la réflexion sociale s’impose de l’antiquité au
moyen âge.
3
1. Platon : Né dans une famille aristocratique, proche du régime des trente
tyrans (428/347 avant JC) élève de Socrate, (vers 470-399 avant JC), est
frappé par les troubles sociaux. Il garde une aversion pour la démocratie
qui a condamné à mort son maître en 399. Sa pensée intéresse
principalement la philosophie mais traite aussi les faits de la société.
4
Ce qui nous intéresse ici c’est qu’Aristote fait déjà de la sociologie politique
(science politique) et non plus seulement de la philosophie politique. Sa
réflexion philosophique se fonde en effet sur l’examen des conduites
effectives et de la réalité sociale. Elle s’appuie sur des recherches concrètes,
très variées et très étendues, conduites dans un esprit d’observation
scientifique. A la différence de Platon, Aristote emploie une méthode non pas
abstraite et déductive, mais comparative et inductive. Sa doctrine politique
(la politique) il l’étaye par l’étude systématique des régimes politiques
existants. En rédigeant une série de nomographies sur les constitutions de
158 cités grecques et étrangères, dont une seule (la constitution des
athéniens) nous est parvenue. La démarche intellectuelle d’Aristote reste
surtout philosophique. Les meilleures formes de gouvernement étant celles
qui répondent le mieux à l’ordre naturel. Il en distingue trois qui ont chacune
leur dérive : monarchie et tyrannie ; Aristocratie et Oligarchie, le
gouvernement idéal, celui qui assure une vie parfaite et heureuse est
finalement celui qui répond le mieux aux exigences de la démographie (taille
de la population), de la géographie (territoire, climat) et la hiérarchie
naturelle des êtres.
3. Saint Augustin : Pour lui, toute société est à la fois une cité terrestre,
caractérisé par le vice, l’injustice, le péché, la violence ; Elle rassemble
les individus qui excluent Dieu de leur existence, et une cité céleste qui
réunit ceux vivent dans l’amour exclusif de Dieu et leurs garantit paix et
félicité.
4. Machiavel (1469-1527) : La science politique ne renait vraiment qu’au
sortir du moyen âge avec Machiavel dans ses deux œuvres maitresses :
« les discours sur la premières décade de Tite Live et surtout le Prince ».
Cette œuvre de circonstance, que ce courtisan dédie à Laurent II de
Médicis pour rentrer en grâce, constitue, en même temps une aventure
5
épistémologique. Elle créée véritablement la science politique en lui
donnant son objet, la méthode et presque ses lois. C’est Machiavel qui
identifie l’objet de la science politique. Le Prince fonde l’autonomie de la
connaissance politique. L’Etat est l’objet central de son étude. Mais, si
l’Etat est le cadre d’analyse permanent, la réflexion forte au sein de cet
Etat, sur la conquête de l’exercice du pouvoir. Le Prince est une enquête
sur le pouvoir, son obtention, son maintien, son accroissement, sa perte.
C’est une étude clinique du pouvoir, de son anatomie et de sa pathologie.
6
théoriques comme le scientisme et le positivisme : La philosophie
politique sera trop spéculative et trop prescriptive.
Aussi, a-ton-noté que certains pays ont eu des avancées significatives dans
l’édification de la science politique notamment par la création des instituts et des
Ecoles d’enseignement de ladite science. C’est le cas par exemple des Etats-
Unis d’Amérique, de la Grande Bretagne, de l’Allemagne et de la France.
Etats-Unis
7. En 1880, fut la création de la School of Political Science par John
Dungers
8. En 1886 : Publication de la revue political science par John Dungers
7
9. En 1887 : Création de l’Université de Science Politique
10.En 1903 : Création de l’American Political Science association
11.En 1906 : publication de l’American Political science publié par
l’association
12.Apparition de la méthode quantitative dans l’analyse politique
13.En 1932 réalisation des premiers sondages.
En Grande Bretagne
14.Emergence de la science politique entre les 02 guerres
15.Publication de l’ouvrage de HERMN FINER sur les acteurs politiques
16.Publication de methods of social learning de SIDNEY and BEATRICE
17.Publication de l’ouvrage d’HAROLD LARSKY sur les problèmes
politiques
En Allemagne
18.L’utilisation des travaux sociologique de MAX WEBER
19.La vulgarisation des sciences sociales dans les universités allemandes
20.Les débats sur la démocratie et le système politique allemand
21.La création de l’université de FRANCFORT en 1930
En France
22.1870 : Création de l’école libre des sciences politique, aujourd’hui Institut
d’Etudes Politiques de Paris
23.1886 : Création de la revue les annales de l’école des sciences politiques
24.La revendication de la science politique par les juristes
25.1949 : Naissance de l’association française des sciences politiques
26.1951 : Création de la revue française des sciences politiques
L’approche sociologique est une approche qui a toujours été brandie par des
grands sociologues. Selon cette approche, les unités globales de la société sont
indispensables dans l’analyse politique. Autrement dit, le phénomène politique
8
ne peut être mieux analysé que s’il est en relation avec les autres domaines
sociaux (domaine culturel, religieux, économique…).
Dernière venue parmi les sciences sociales, la science politique est confrontée
comme les autres sciences humaines au problème de la « construction de son
objet », mais aussi à la question de la méthode.
Toute discipline est vivante ; cela signifie que ses objets naissent, se
développement et disparaissent, remplacer par d’autres. Aussi, on dira que la
science la science politique repose essentiellement sur l’objet de son étude. Elle
fait référence à deux conceptions fondamentales :
9
29.Conception de nature sociologique axée sur la notion de pouvoir. Alors,
Science politique sera étudiée sous l’angle de la science de l’Etat ou
science du pouvoir ?
30.L’Etat serait une sorte de société parfaite mais dépendant d’aucune autre
et dominat toutes les autres.
10
LASSWELL, Robert DAHL, Raymond ARON, Georges BURDEAU…)
considèrent que le phénomène de pouvoir et, par conséquent de politique, est
intrinsèque à toute collectivité organisée.
Georges BURDEAU précise que le caractère politique est celui qui s’attache à
tout fait, acte ou situation, en qu’ils traduisent l’existence dans un groupe
humain des relations d’autorité et d’obéissance établies en vue d’une fin
commune.
La particularité du pouvoir de l’Etat par rapport à celui des autres groupes aux
collectivités ne doit être considérée a priori c’est-à-dire que sa nature
transcendante ou souveraine ne doit tenir lieu d’une hypothèse dogmatique mais
qui reste à prouver.
Comme toutes les autres disciplines des sciences sociales, la science politique
emprunte les méthodes, les techniques et les instruments d’analyse. Pour étudier
un phénomène politique, elle procède donc par l’observation, l’expérimentation
et l’interprétation objective. Observer, c’est jeter un regard sur l’environnement
qui nous entoure. Expérimenter, c’est procéder à une reproduction d’un
phénomène en vue de vérifier sa récurrence. Interpréter, c’est confronter les
résultats obtenus aux hypothèses de départ en vue d’en dégager des lois devant
servir de théories à la connaissance.
Il s’agit :
12
THEME 2 : QU’EST-CE QUE LA POLITIQUE ?
Définir le concept ou les concepts « politiques » n’est du tout une chose aisée,
car chacune de ses composantes est elle-même frappée de polysémie (chaque
13
terme recouvrant plusieurs contenus et impliquant plusieurs valeurs). Ainsi le
mot « politique » révèle tellement d’usages différents qu’il apparait impossible
d’unifier ceux-ci derrière une définition même générique (Section 1). Comme
domaine, l’étendue de la politique s’avère extrêmement discutable notamment
parce qu’elle varie selon l’espace et le temps (Section 2).
14
35.en premier sens, politique recouvre l’ensemble des affaires publiques par
exemple « l’affaire du foulard islamique n’est pas religieuse mais
politique »
36.en deuxième sens, politique désigne le fait de gouverner une société
humaine
37.en troisième sens, politique comme manière de gouverner
38.en quatrième sens, politique désigne une tactique, une stratégie, un
ensemble de techniques.
39.en cinquième sens, politique désigne l’administration ou la gestion d’un
domaine.
15
dynamique de tous les phénomènes impliqués par la conquête de
l’exercice du pouvoir.
Dans un usage bien particulier, la politique prend un sens péjoratif. Jean Paul
SARTRE a rendu célébrai l’expression « je mange, je bois, je ne fais pas de la
politique ».
16
Pour Bachelard, lorsqu'on envisage les conditions psychologiques du progrès
de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c'est en termes d'obstacles
qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Pour parvenir à la
vérité scientifique, le chercheur doit surmonter les causes de stagnations, de
régressions et d'inertie que nous appellerons les obstacles épistémologiques.
Ces erreurs empêchent le chercheur d'accéder à la connaissance scientifique. Il
en existe plusieurs dont voici les principaux obstacles à retenir :
L’illusion de l’empirisme et du savoir immédiat : Celui-ci constitue
selon Bachelard l'obstacle premier. Il est dû à une fascination du réel et de
l'immédiat, alors que cela ne peut aucunement procurer un appui sûr. Le
chercheur doit éviter de prendre pour agent comptant l'opinion commune :
l'opinion des journaux. Très souvent, l'on juge les phénomènes sociaux et
politiques en fonction de son appartenance tribale, ethnique, religieuse et
sociales etc ..... on parle alors d'ethnocentrisme pour désigner cette
attitude à tous ramener à soi «. Pour fauteur, tout chercheur devrait revenir
au rationalisme appliqué, en procédant par la construction de l'objet et
l'administration de la preuve.
La tentation de l’explication unique : Il s’agit d'éviter l'attitude à
vouloir expliquer un fait politique à travers un seul facteur ou une seule
explication. L'analyse scientifique est une analyse plurifactorielle. L'on
doit tenir compte à la fois de la diachronie (le passé) et de la synchronie
(le présent). On doit tenir compte de la dimension verticale et de celle
horizontale. Il faut enfin expliquer un fait à travers plusieurs facteurs
complémentaires pour rend/te compte de la totalité de la réalité.
Exemple : on ne saurait expliquer la pauvreté de l'Afrique uniquement par le
fait colonial.
17
entre deux structures ou entre deux personnes est univoque. Car, il est
prouvé que, de même que le maître influence son élève, l'élève influence
aussi le maître. De même que l'enseignant influence l'enseigné, de même
que l'enseigné influence l'enseignant. Les hommes instituent la loi, mais
après cela, cette loi structure à son tour leurs comportements. Les
variables sociales s'influencent donc réciproquement.
La subjectivité ; c'est un obstacle majeur et très ancré chez les chercheurs. Il est
difficile de s'en détacher complètement. La subjectivité traduit cette attitude à
faire de l'analyse en y mêlant ses goûts, ses préférences culturelles et
philosophiques, ses choix personnels et sa dimension affective et passionnelle.
Le savoir pour être universelle et communicable, doit être anonyme. Pour
l'éviter, le chercheur doit opérer « sa propre psychanalyse». Cependant, la
subjectivité n'est pas toujours négative. Cela est d'autant plus vrai, qu'il est
important d'avoir en société une certaine intersubjectivité.
18
Eu égard à ce qui précède, il est clair que l'élaboration de la connaissance
scientifique n'est pas aisé. Pour Bachelard, quand il se présente à la culture
scientifique, r esprit humain, n'est jamais jeune, il est même très vieux, car il a
'âge de ses préjugés. Pour lui accéder à la science, c'est spirituellement rajeunir.
Le chercheur doit donc opérer une rupture épistémologique (rompre avec les
préjugés). Il doit être le photographe de la réalité et le secrétaire de
l’observation. Max weber dira quant à lui que le chercheur à défaut, doit
observer une neutralité axiologique (être neutre avec les valeurs).
Les mots grecs : Archès et Kratein : Parmi les termes dont les grecs se sont
servis pour désigner le pouvoir, nous en retiendrons deux : Archès et Kratein.
L’auctoritas ne renvoyait pas aux normes mais à une qualité d’origine divine.
20
45.deuxièmement, cela suppose que le pouvoir est une entité susceptible de
possession, de détention ;
46.Troisièmement, le pouvoir revient toujours à des êtres hors du commun
qui possèdent intrinsèquement des qualités ou une naissance particulières.
Historiquement, le pouvoir fut saisi, arraché, occupé mais pas confié à l’issue
d’une volonté politique affirmée. Il était donc difficile de soutenir qu’on aimait
le roi parce qu’on l’avait choisi.
CROZIER est l’un des grands sociologues français qui puise largement son
inspiration dans la sociologie américaine classique (courant de
l’intercationnisme). CROZIER permet de saisir concrètement le pouvoir, autres
mérites est la relativisation et la distinction entre les acteurs centraux du milieu
décisionnel et les acteurs supposés périphériques.
22
Paragraphe 1 : Les formes du pouvoir politique
B. Le jeu du pourvoir
23
A. Les principales caractéristiques du pouvoir.
50.Le pouvoir politique doit être distingué du pouvoir social. Pour que le
pouvoir devienne politique, il faut donc qu’une société reconnaisse un
espace propre au politique
51.Le pouvoir politique est avant tout une affaire de représentation
symbolique.
52.Le pouvoir politique suppose une permanence et il doit être un
phénomène collectif
53.Le pouvoir politique mobilise différents types de ressources.
24
THÈME 5 : LE PEUPLE COMME SOURCE DE POUVOIR ET
LE PRORLEME DE LA REPRÉSENTATION
II est admis que la démocratie à Athènes était une démocratie directe. Ici, les
hommes se réunissaient sur un lieu public (agora) pour décider des affaires de la
cité.
Mais aujourd'hui, la société est beaucoup plus grande et complexe. Cet état des
choses n'est plus possible. Il faut se faire représenter pour s'exprimer dans les
assemblées. L'on passe alors de la démocratie directe à la démocratie
représentative ; Apparaît alors le problème de la représentation. En effet,
représenter, c'est se tenir et agir en lieu et place d'un individu ou d'un groupe
d'individus. La représentation politique est donc le fait pour un mandant
(peuple) de déléguer au mandataire (représentant), la charge de défendre ses
intérêts. Partant de cette définition, le mandataire qui est l'élu du peuple
représente les intérêts sectoriels précis : tel est le fondement de la
représentation populaire.
Mais alors, la représentation pose 03 problèmes fondamentaux :
Comment dégager l'intérêt général dans une assemblée constituée
d'intérêts divergents et contradictoire ?
Comment s'assurer de la compétence et de l'expertise des représentants
à traiter des questions professionnelles ?
Comment résoudre le problème de l'identité du représentant et du
représenté ?
Pour corriger ces limites de la représentation, le GENERAL DE GAULLE va
réintroduire dans la vie politique française la pratique du référendum. Il s'agit là
d'une consultation directe, où le détenteur du pouvoir institutionnel entre en
interaction directe avec le peuple. Mais quoiqu'il en soit, même avec le
référendum, la nature des questions posées montre que les problèmes de la
représentation ne sont pas résolus.
26
Par ailleurs, les représentants du peuple se retrouvent dans les assemblées
nationales, Connue sous le vocable de parlement.
THME 6 : LE PARLEMENT ET SES FONCTIONS
Le parlement est une institution propre aux démocraties modernes. Il recouvre des
réalités variées selon les régimes politiques. Il est monocaméral lorsqu'il est constitué
d'une seule chambre. Il est bicaméral lorsqu'il est constitué de 02 chambres.
Cependant, une question demeure et se pose avec acuité à notre regard de la réalité à
savoir : de qui les parlementaires tiennent-ils leurs mandats ? De leurs partis ou de
leurs électeurs ? C'est une question importante. Mais, elle ne saurait l'être plus que
l'interrogation sur les fonctions du parlement entant qu'expression de la volonté
populaire.
Le parlement remplit 03 fonctions essentielles :
L'élaboration des lois : c'est la fonction traditionnelle du parlement. C'est
la fonction législative du parlement. S'il est vrai que pour être votée, une
loi doit être débattue et adoptée en séance plénière, on se rend compte que
dans la pratique ce n'est pas toujours le cas. Dans les pays à parti ultra-
dominant, les propositions de loi passe dans l'assemblée nationale comme
les lettres passent à la poste.
Le vote du budget : c'est une tâche très importante qui se voit consacrer
presque partout dans le monde une session annuelle. Le budget ainsi voté
présente l'ensemble des recettes et des dépenses de l'Etat pour une période
annuelle.
Le contrôle de Faction du gouvernement : c'est une fonction rarement
assumée complètement. Cela est dû au fait que dans de nombreux
régimes, il existe une intimité politique entre le gouvernement et les
membres de l'assemblée nationale (cas des pays africains).
27
THÈME 7 : LA CONNAISSANCE CUMULATIVE
La connaissance cumulative trouve son fondement dans le célèbre ouvrage de
THOMAS KUHN, la structure des révolutions scientifiques. Pour cet auteur, toute
connaissance scientifique doit s'inscrire dans une continuité logique en référence aux
connaissances antérieures. Une telle stratégie permet à la science d'évoluer. C'est la
raison pour laquelle, DAVID APTER s'interroge sur la manière dont les questions de
recherche doivent être formulées de manière à maximiser leur utilité scientifique et
leurs valeurs cumulatives.
Il pose en substance que tout travail de recherche doit se rattacher aux travaux
antérieurs en y ajoutant un plus, sur une dualité portant sur 02 points.
Au niveau de la finesse des questions posées à la réalité : il faut dégager un
créneau qui ne semble pas avoir retenu l'attention des prédécesseurs ;
Au niveau de la production des résultats : il faut parvenir à un accord qui,
tout en s'ajoutant entre en phase avec les connaissances antérieures.
28
La tautologie : c'est l'attitude à répéter des mots par lesquels on pense
expliquer une réalité alors qu'en fait on n'explique rien.
29
Consensus et légitimité : la légitimité est l'acceptation par la grande
majorité. Cela implique l'existence d'un pôle de contestation qui nous
pousse à dire que la légitimité ne saurait être un consensus, si oui un
consensus implicite.
Consensus et socialisation politique : la socialisation est un processus à
travers lequel l'individu intériorise et assimile un ensemble de valeurs et
de pratiques au sein du groupe social auquel il appartient. Elle vise les
objectifs précis qu'on peut observer à 02 niveaux : assurer la continuité
du groupe et permettre l'intégration de l'individu dans le groupe. C'est
ainsi qu'apparait le lien entre la socialisation et le consensus politique, car
la socialisation politique amène tous les citoyens à accepter un régime et
les règles qui assurent son fonctionnement.
Consensus et opinion publique : le sondage est l'expression par
excellence de l'opinion publique. Mais une question demeure ; est ce que
les techniques de réalisation d'un sondage peuvent nous permettre de
l'assimiler à un consensus ? une chose est vraie, c'est que l'élaboration de
l'échantillonnage, du questionnaire et la présentation des résultats ne nous
permettent pas d'assimiler l'opinion publique produit au consensus.
31
THEME 9 : LES PARTIS POLITIQUES
Les partis politiques existent dans presque tous les régimes politiques au monde.
Tout en étant l'expression de la souveraineté populaire, le partit politique est
Omniprésent aussi bien dans les régimes autoritaires que dans les régimes
libéraux. Les constitutions française, allemande et camerounaise en sont toute
une consécration juridique. Dès lors, nous envisagerons leur étude dans une
approche duale : laquelle dualité va de leur définition (A) aux différentes
approches qui permettent de les appréhender (B).
32
En définitive, ces critères permettent de proposer une définition opératoire du
parti politique. Un parti politique est une organisation durable, à extension
nationale et qui possède la ferme volonté d'exercer directement ou
indirectement le pouvoir qu'elle a reçu des électeurs.
En science politique, 03 approches permettent l'étude des partis politiques
B. LES APPROCHES DE L'ANALYSE DES PARTIS POLITIQUES
L'étude des partis politiques fait appel à plusieurs approches complémentaires et
non exclusives. Ces approches sont : l'approche structurelle (système
d'encadrement), l'approche idéologique (les objectifs) et l'approche
fonctionnelle (les activités).
- L’approche structurelle
33
réponse à toutes les questions. L'idéologie est liée aux activités poursuivies par
le parti. Dans le monde, les idéologies peuvent être capitalistes ou communistes.
Cette approche nous permet de distinguer les partis de masses des partis de
cadres. Cependant, toute idéologie doit être en relation avec la réalité. Elle ne
doit pas être une utopie authentique. Elle ne doit pas être un mythe.
- L’approche fonctionnelle
34