Cours de Diplomatie Et Relation Internationales Et Diplomatie
Cours de Diplomatie Et Relation Internationales Et Diplomatie
PLAN DU COURS
INTRODUCTION DU COURS
OBJECTIFS DU COURS
CONTENU DU COURS
Dans le champ des relations internationales, les études diplomatiques font l’objet d’un
regain d’intérêt récent, tant académique que pratique. L’élargissement de la scène
diplomatique aux acteurs sociétaux mais aussi aux puissances émergentes ne peut
constituer le seul facteur explicatif. D’autres paramètres doivent être pris en considération,
entre autres :
▪ La diversification des répértoires d’action dans un environnement marqué par les
préocccupations liées à l’image et à la réputation (branding) favorise l’essor
diplomatique ;
▪ La résonance de cette diplomatie avec les dispositifs de lutte contre le terrorisme ;
La pression de la contrainte budgétaire oblige à redéfinir les conditions de l’action
diplomatique ;
▪ L’essor des technologies de l’information et de la communication associé à la
sophistication des moyens de navigation numérique interroge le travail
diplomatique ;
▪ La prise en compte des émotions et des affects afin de rendre intelligible l’activité
diplomatique ; le développement des organisations intergouvernementales,
notamment régionales, entraîne la formation de nouveaux espaces diplomatiques,
ceux de la coopération inter-organisationnelle et de l’inter-régionalisme.
Tous les secteurs d’intervention diplomatique (de la sécurité au commerce en passant apr
la finance, la culture ou l’environnement) sont influencés par ces recompositions et cela
semble créer une impasse pour la compréhension de ce secteur aussi envahi mais dont on
arrive aps définir assez clairement les contours.
Le terme « diplomatie est d’origine grecque et à double usage. D’une part, en tant que
verbe - diploo-, il renvoyait à un double pliage et, d’autre part, en tant que nom -diploma-
,il désignait, tout au long du Moyen Age, des documents officiels pliés d’une manière
singulière et qui conférait à leur porteur des droits et des privilèges. A la Renaissance, les
diplomas sont associés à des actes du Pape.
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En particulier, un diploma est une lettre de nimonation papale. Ces lettres sont écrites par
un clerc que l’on appelle un diplomatarius. L’ensemble des méthodes nécessaires à la
vérification de l’authenicité de ces documents sera identifié, dès la fin du XVIIè siècle, sous
le vocable diplomatica. C’est d’ailleurs dans ce sens que le mot fait irruption pour la
première fois dans le Dictionnaire de l’Académie française de 1762.
Une évolution formellement similaire à celle expérimentée par le terme diploma s’est
emparée de la notion de corps diplomatique. Si, au XVIIè siècle, le corps diplomatique est
analogue au corps du droit des gens, dès le milieu du XVIIIè siècle, il commence à désigner
l’ensemble des ministres accrédités auprès d’une cour.
En fin, le terme « diplomatie » fait son entrée dans l’édition de 1798 du Dictionnaire de
l’Académie Française est signifie « Sciences des rapports, des intérêts de Puissance à
puissances » Dans le dictionnaire Webster de 1817, la diplomatie est abordée de manière
large, puisqu’elle couvre désormais « les coutumes et le règles des ministères publics, les
formes de négociation ; le corps des ambassadeurs et des envoyés ». A peu de choses près,
la défintion de la diplomatie telle qu’elle nous est parvenue. En somme, outre les
variations conceptuelles rythmées par les soubresauts de l’étymologie, on peut souligner
que la diplomatie s’inscrit dans un domaine pratique distinct : celui de la guerre, de la
paix et des alliances. En d’autres termes, celui de la politique.
Certes, la diplomatie est de l’ordre des moyens et des instruments. Mais, elle participe
aussi de la forme que prennent les interactions. Un mauvais ambassadeur peut faire
dérailler des années de relations sereines. Ainsi, la diplomatie concerne l’ensemble des
instruments et des pratiques à travers lesquels les acteurs, pas seulement les Etats,
entretiennent, coordonnent et réalisent leurs identités, intérêts et valeurs.
Pour des étudiants pouvant être appelés à jouer un rôle de premier plan dans le
Commerce extérieur de la RDC, l’importance d’un tel enseignement n’est pas à
démontrer. En effet, les échanges commerciaux constituent un centre d’intérêt
hautement stratégique dans le fonctionnement des relations économiques
internationales, la connaissance des contours de la pratique diplomatique est un préalable
devant leur permettre de se tirer d’affaire lorsque leur expertise sera mise à l’épreuve. Plus
qu’un simple élargissement des connaissances en matière diplomatique, ce cours se
donne l’ambition de renforcer capacités professionnelles des étudiants en Economie,
Coopération et Commerce international, dans le but de les rendre très compétitif plus tard
sur le marché de l’emploi. Au terme de cet enseignement, les étudiants devraient se dire
outiller d’un véritable vade-mecum indispensable à la gestion de leur carrière
professionnelle, quel que soit le secteur dans lequel ils seront appelés à s’exprimer
Ce cours est organisé en trois chapitres.Le premier examine à la fois les environnements
au sein desquels se pense et se construit la diplomatie et les différentes configurations
qu’elle peut revêtir, du bilatéralisme ou multilatéralisme en passant par des nuances
intermédiaires possibles ( diplomatie de clubs et de groupes, para-diplomatie, etc.).
De plus, il étudie les supports de la diplomatie, depuis les plus classiques ( la négociation,
les rituels et protocoles) jusqu’aux nouvelles technologies de l’information et de la
communication. Le deuxième chapitre porte sur les acteurs de la diplomatie. Il couvre non
seulement les Etats, mais aussi les acteusr sub et supra-étatiques. Il confirme la double
pression des entités sub-nationales et des organisations internationales et non
gouvernementales qui transforme radicalement la tâche des diplomates étatiques. Enfin
le troisième chapitre examine différents secteurs diplomatiques.L’objectif n’est pas de
faire un inventiare de toutes les incarnations du phénémène diplomatique, mais de de
montrer que la diplomatie change de nature en fonctiondes secteurs. Ainsi, nous
aborderons la diplomatie économie, la diplomatie humanitaire et la diplomatie de
défense.
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Pour préparer ce cours, nous nous sommes largement inspiré des ouvrages de :
▪ BALZACQ Thierry, CHARILLON Frédéric et RAMEL Frédéric, Manuel de
Diplomatie, Presses de Sciences Po, Paris, 2018, 397p (achevé d’imprimer Avril
2019) ;
▪ Guy CARRON DE LA CARRIERE : La diploamtie économique, Le diplomate et le
Marché, Editions Economica, Paris, 1998, 224p
▪ MUCCHIELLI Jean-Louis, Relations Economiques Internationales, 4è édition,
Hachette Supérieur, Paris,2005, 159p
▪ RAINELLI Michel, Le Commerce International,onzième édition, Collection
Repères, Edition La Découverte, Paris 2015, 121p
▪ PLANTEY Alain et LORIOT François, Fonction Publique Internationale,
Organisations Mondiales et Européennes, Nouvelle édition mise à jour et
augmentée, Editions CNRS, Paris 2005, 497p ;
▪ NATIONS UNIES, Bureau de déontologie, Mettre l’éthique en pratique, Guide à
l’intention des fonctionnaires de l’O.N.U., Bureau de al gestion des ressources
Humaines de l’O.N.U., New York, Avril 2017, disponible sur le site web :
www.un.org/en/ethics/pdf/Roadmap_FR_Web.pdf
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La centralité de la relation bilatérale dans la diplomatie peut être abordée sur les plans
historique, stratégique et numérique :
▪ Sur le plan historique : la conduite des realtions diplomatiques entre deux
Etats par le biais de missions officielles commence au XVIIè siècle entre les
monarchies européennes et équivaut à ce que l’on qualifie de « diplomatie
traditionnelle » ou de « vielille diplomatie » Cette diplomatie qui émane du
traité de Westphalie en 1648, était caractérisée par le rôle central des
ambassades, un fort degré de secret dans les négciations, et les tissages de liens
par les mariages entre les grandes familles gouvernantes, qui accompagnaient
les rapprochemnts poltiques.
▪ Sur le plan stratégique : cette relation permet de promouvoir l’intérêt
national et structure les négociations internationales. En effet, la diplomatie
bilatérale, par le biais des ministères des Affaires étrangères, ambassades et
consulats reste en effet le meilleur outil pour porsuivre les intérêts d’un Etat,
que ce soit par le commerce et les investissements, la promotion de l’image et
de la culture d’un pays ou pour communiquer avec les diasporas. Par ailleurs,
la relation bilatérale est une étape importante pour aborder les négociations
internationales, puisque les intérêts communs se construisent d’abord au
niveau bilatéral, afin de pouvoir constituer des coalitions et mettre en avant
ces intérêts plus effiacecement dans les négociations multilatérales. Tout l’enjeu
des relations bilatérales est alors de parvenir à poursuivre l’interaction des
intérêts des Etats par la coopération, sans toutefois porter atteinte à leur
souveraineté et à leur liberté d’action reciproques.
▪ Sur le plan numérique : les relations bilatérales restent à ce jour l’échelon
privilegié des Accords conclus internationalement. L’ONU a recesné plus de
5000 traités bilatéraux signés entre 1990 et 1999.
Pour mener ce travail, les ambassades sont organisées en différents services, par
secteur d’activité. Ceux-ci sont placés sous la tutelle du Ministère des Affaires
Etrangères ou de ministères dits techniques comme Le Commerce, Finances,
Transport, Défense, etc. Ces services ont pour rôle de mettre en œuvre des
politiques décidées au niveau national.
Cependant, des rapprochement privilégiés dans les domaines précis de politiques
publiques, résultant des échanges techniques, peuvent également à leur tour
permettre d’identifier des nouvelles pistes de coopération entre pays concernés.
Dès le XVIè siècle, le Consul avait pour mission-outre de protéger les ressortissants
de son pays à l’étranger- de « fournir des informations sur tout ce qui pouvait faciliter
ou entraver le commerce » avec son pays de résidence (Kessler,2012). A la fin du XIX
è siècle, le volet économique est ensuite revenu à l’ambassadeur. Il devient alors
responsable de la négociation des traités bilatéraux qui se multiplient dans les
domaines commercial et économique.
Les années 1970 ont ensuite connu, sur le plan national, la libéralisation de
l’économie et du commerce et sur le plan international, la mise en place de régimes
internationaux pour réguler le commerce a limité le champ d’action des Etats, pour
qui les seuls accords économiques encore négociables bilatéralement concernent les
régimes politiques sans économie de marché, ou très fragiles.
Cette fonction des missions diplomatiques n’est toutefois pas devenue obsolète :
des agenst des services de renseignement opèrent dans toutes les ambassades,
qu’ils soient identifiés comme tels ou agissant en incognito, sous une couverture de
« conseiller culturel » ou « attaché humanitaire » par exemple.
En outre, s’il y a aujourd’hui plus d’information aisément disponible, il y a
également plus de coopération entre Etats, et le rôle des missions militaires est
notamment de favoriser la coopération internationale sur les questions de éscurité
et de Défense.
En fonction du degré d’approfondissement de la relation, l’attaché militaire ou
attaché de défense peut être accompagné d’une équipe composée de représentants
de chaque armée ainsi que des agences chargées de l’acquisition des armes.
Cela peut passer par la mise en place d’instituts nationaux offrant accès à des
activités culturelles, à des cours de langues ou bourses d’études. Dans ce domaine,
l’action est menée généralement avec les acteurs de al Société Civile.
- Un siècle plus tard, le Congrès de Vienne (1814-1815), qui clôt les guerres
napoléoniennes, réunit plus de 200 chefs de missions diplomatiques affluant de
toute l’Europe. Ce Congrès redessine la carte de l’Europe ( la France, en
particulier, est ramenée à ses frontières de 1789) et institue la solidarité entre les
monarchies d’Europe autour du principe dynastique qui avait été malmené par
la Révolution et par l’Empire napoléonien.
- En effet, la Charte des Nations Unies, signée par les représentants de 50 Etats à
l’issue de la Conférence de San Francisco en juin 1945, a été rédigée pour
l’essentiel par les Etats-Unis pendant la guerre. « Déclaration des Nations
Unies » soumise à la signature des Etats en guerre contre les puissances de l’Axe
en janvier 1942), puis amendée lors des négociations étroites avec le Royaume-
Uni, la Russie et la Chine à la Conférence de Dumbarton Oaks à Georgetown,
Washington, DC (1944).
Ce qui change en revanche au XXè siècle, c’est que la diplomatie multilatérale tend
à se mondialiser au-delà de l’Europe et que, par ailleurs, elle s’institutionnalise en
se déployant principalement dans les enceintes des grandes Organisations
Internationales.
Il faut donc attendre la fin de la guerre froide, symbolisée par la chute du mur de
Berlin dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, pour voir la diplomatie multilatérale
reprendre tous ses droits à l’ONU. Le Conseil de Sécurité, en particulier, réussit à
renouer avec les pratiques collégiales sur les enjeux de sécurité majeurs ( Annexion
du Koweit par l’Irak en 1990, par exemple).
En second lieu, les Etatts membres ont tour à tour mis en place des représentations
ou des missions permanentes auprès des Orgnaisations internationales (équivalent
multilatéral des ambassades bilatérales), afin d’y exercer les fonctions
diplomatiques traditionnelles de représentation, d’information et surtout de
négociation. Les missions permanentes jouent également un rôle central dans la
diplomatie de nombreux Etats dotés de ressources diplomatiques insuffisantes
pour être déployés à l’échelle de la planète et qui concentrent ainsi leurs efforts sur
les moyeux multilatéraux que constituent NEW YORK (où siègent notamment
l’ONU et le PNUD), WASHINGTON (Banque Mondiale et FMI), GENEVE (Bureau de
l’ONU, CICR, HCR, OIT, OMC, OMS), VIENNE (AIEA, Bureau de l’ONU, ONDUC, OPEP,
OSCE), BRUXELLES OTAN, Union Européenne), PARIS (OCDE, OIF, UNESCO) ou LA HAYE
(Cour Internationale de Justice, Cour Pénale Internationale, Tribunal du Droit de la
Mer). La quasi-totalité des Etats s’investit désormais dans la diplomatie
multilatérale, tant à l’échelle globale que régionale.
- Cette situation résulte du fait que la diplomatie multilatérale repose sur une
pratique de négociation qui s’apparente à un processus de gestion de la
complexité, rendant les négociations multilatérales tès longues : il a fallu 8 ans
pour conclure le cycle d’Uruguay du GATT (1994), 8 années également pour un
Accord climatique post KYOTO (2015), 9 ans ans pour négocier la Convention
des Nations Unies sur le droit de la mer (1982), etc.
Une explication courante de la complexité des négociations multilatérales
consiste à mettre en avant le nombre d’Etats impliqués. Une autre explication
avancée est leur sensibilité, leur multidimensionnalité et leur technicité.
1.3. La paradiplomatie
A. Le Concept de paradiplomatie
Leur statut est à mi-chemin entre celui d’un pays souverain et celui d’une
Organisation non gouvernementale (ONG) ou d’une Entreprise
multinationale. Leur statut est ambigu, ils ne sont pas des acteurs reconnus du
droit international au même titre que le pays.
Mis à part certaines exceptions prévues dans le droit interne comme en Belgique,
ces gouvernements qualifiés de « gouvernements non centraux » ne peuvent
pas formellement signer de véritables traités internationaux au sens du droit
international. Ils ne peuvent pas non plus ouvrir de véritables ambassades ou
consulats.
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Cela dit, ce manque de reconnaissance par le droit international ne leur enlève pas
toute capacité d’agir au niveau international. Leur mode d’action se situedavantage
dans le registre des ONG. En effet, les gouvernements non centraux envoient des
missions d’étude et de prospection à l’étranger, ils participent aux foires
commerciales et à certains forums internationaux, tel le forum économique
mondial de Davos.
1. Belgique :
2. Canada :
Les provinces canadiennes comptent parmi les unités infranationales les plus
actives sur la scène internationale. Le montant total dépensé en diplomatie par les
dix provinces canadiennes est égal à celui des cinquante États américains, malgré
le fait que la population du Canada représente seulement un neuvième de la
population américaine et son économie un quatorzième de celle des États-Unis. Les
provinces canadiennes sont en grande partie motivées par des préoccupations
économiques découlant du degré élevé de diversité économique entre les provinces
du pays et de l'intégration du Canada aux marchés mondiaux, en particulier au
marché américain par le biais de l'ALENA. Neuf des dix provinces commercent
davantage avec les États-Unis qu'avec le reste du Canada.
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Les relations avec les principaux partenaires commerciaux, en particulier les États-
Unis, sont les plus importantes. En même temps, le nationalisme québécois a
motivé la province francophone du Québec à resserrer ses liens avec la France et
les autres membres de la Francophonie. De plus, la constitution du Canada est
généralement interprétée de façon décentralisatrice, ce qui donne beaucoup de
responsabilités aux provinces.
3. Etats-Unis :
Les états fédéraux des États-Unis ont une diplomatie parallèle, autonome par
rapport à celle menée par le gouvernement américain. Auparavant, le champ de
compétence des états américains ne s'étendait pas aux relations internationales,
mais cela a changé avec la mondialisation des échanges commerciaux. Leur
diplomatie parallèle peut aussi toucher des domaines de compétence qui ne sont
pas traditionnellement de leur ressort, comme les droits de l'homme,
l'environnement, ou la sécurité militaire. En 2005, l'ensemble des états américains
dépense 200 millions de dollars dans leur paradiplomatie, et possède, en 2001, 183
représentations à l'étranger.
4. En définitive :
- L’Organisation des Nations Unies reconnaît 197 Etats. Cependant au sein même
de cette assemblée, autrement dit du G197, des groupes de discussion et de
partenariat réduits se sont constitués au fil du temps. Ils se sont articulés sur
bases géographiques, thématiques, fonctionnelles ou plus idéologiques.
- Cette multitude des groupes restreints qui cherchent à orienter efficacement les
décisions, on conduit sur la scène internationale à la mise sur pied d’institutions
subrégionales et spécialisés, mais également de groupes plus informels de
réflexion et d’action.
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- Définir au sein d’une commuanauté aussi diverse des objectifs, des positions
communes et des modes d’action en synergie ne s’avère pas toujours aisé. Par
souci d’efficacité, les Etats sont conduits à compléter leur participation aux
macro-organisations par modus operandi mobilisant un nombre plus limité
d’acteurs. Ainsi en 1971, au sein du G77, il fut décidé d’édifier un G24 afin que
les pays en voie de développement puissent être mieux entendus au Fonds
Monétaire International (FMI).
A. Faut-il négocier ?
- Depuis, lors, l’association de eux termes est systématique. En 2008, les 125 pages
d’un rapport intitulé « le travail diplomatique.Un métier et un art » se réfèrent
176 fois au terme « négociation ». Qu’il s’agisse de défense ou de sécurité, de
commerce ou d’environnement, de culture ou d’aide humanitaire, le diplomate
négocie. Il ne fait certes pas que cela. Il représente, informe, protège ses
ressortissants. La dinversité de ces tâches n’empêche toutefois pas que la
négociation demeure l’une des principales fonctions diplomatiques.
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- Primo, que chaque partie en présence comprenne qu’elle n’a aucune chance de
l’emporter en misant sur une escalade de force.
- Secundo, que chaque partie perçoive la négociation comme une issue possible
afin de parvenir à un Accord satisfaisant pour l’ensemble des parties.
- Ces deux conditions ont été remplies lors du processus d’Oslo en Norvège qui
permit en 1993 la signature d’un Accord symbolisé par une poignée de main
ente Yasser Arafat et Yitzhak Rabin (7 mois 14 rencontres secrètes,) Les mêmes
conditions caratérisent les négociations qui aboutirent au démantèlement de
l’Apartheid en Afrique du Sud .
- Ces questions invitent de concilier les temporalités propres à tous les acteurs
impliqués dans la transformation des relations entre anciens ennemis. A la table
des négociations, les protagonistes principaux sont souvent distingués en
fonction de leurs intérêts respectifs. Ne s’agit-il pas aussi de les différencier en
fonction de leur temporalités propres ? Le temps des professionnels de la paix
n’est pas celui des élites. Le temps des descendants n’est pas celui législateurs.
Le temps des pays donateurs n’est pas celui des survivants.
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D. Comment négocier ?
A. Approche structurelle :
- Dans le même sens, il est intéressant de prendre au sérieux les mécanismes qui
permettent aux parties jugées a priori les plus faibles de modifier le rapport de
force initial. Songeons notamment à l’intervention des tierces parties qui leur
sont favorables (Etats, alliés), au soutien procuré par des ONG ou des médias,
parfois susceptibles d’influencer la scène publique internationale.
La négociation ne peut donc être réduite à une stricte mise en balance des
ressources matérielles de chaque partie. Le pouvoir demeure certes l’une des
variables les plus fondamentales du jeu diplomatique, mais le moins puissant
n’est certes pas pour autant systématiquement à la merci du plus fort.
B. Approche comportementale :
- Selon cette approche, le résultat de la négociation est directement lié aux offres
et aux demandes faites par les parties afin d’aboutir à des concessions Sont
mobilisées à cet effet la théorie des jeux, lathéorie économique (qui permet
d’étudier les coûts comparatifs) et la psychologie sociale (qui décortique les
comportements coopératifs et compétitifs)
- Basée sur la rationalité des acteurs, cette école pose un certain nombre de
questions fondamentales liées au choix des acteurs, aux conditions qui affectent
ce choix et au degré de confiance qui existe entre les parties. A titre d’exemple,
l’étude du dilemme du prisonnier a permis d’élaborer une théorie de la
coopération reposant sur une forme de confiance conditionnelle. Dans
cette perspective, la stratégie la plus probante à long terme est de
commencer par coopérer et de répondre, dans un deuxième temps, sur
le même mode que l’autre partie.
C. Approche Stratégique :
D. Approche processuelle :
E. Approche Culturelle :
- Les définitions concernant le rituel ont des points d’appui différents, mais une
ligne de démarcation permet d’en distinguer deux familles : d’une part,
celles qui, en particulier à la suite d’Emile DURKHEIM (1912) définissent
le rituel comme un trait important du sacré et d’autre part, les définitions
qui détachent le rituel de toute référence au sacré.
- STANLEY Tambiah offre une définition plus large. Pour lui, en effet, le rituel est
« un système culturellement construit de communication symbolique. Il
est constitué de schèmes de séquences ordonnées de mots te d’actes,
souvent exprimés à travers de multiples médias, dont le contenu et
l’agencement se caractérisent par un degré variable de formalité(
conventionnalité), de stéréotypie (rigidité), de condensation (fusion) et
de redondance (répétition) » (Tambiah,1979).
- RAPPAPORT Roy, qui a développé une des approches les plus puissantes et les
plus ramassées du rituel, s’inspire à bien des égards de cette définition. Mais il
précise que ceux qui participent au rituel ne sont pas totalement les auteurs des
séquences des mots et des actes répétés.
Dans son approche, le rituel devient donc « une performance de séquences
plus ou moins invariables d’actes et de mots non entièrement encodés
par les participants » (Rappaport, 1999)
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B. Principaux rituels :
E1 : Le Protocole :
- Toutefois, le fait que le protocole régule les interactions renseigne peu sur le
contenu de celles-ci. De même, les ingrédients protocolaires peuvent varier d’un
pays à un autre ; mais la « nécessité interne » du protocole reste immuable :
mettre en forme l’ordre diplomatique. En somme, une manière de penser et
de construire de l’ordre sous-jacent aux rapports entre Etats.
- Certes, ces deux ouvrages ont pour thèmes centraux la négociation et le rôle de
l’ambassadeur. Mais ce qui est frappant, c’est que les audiences, les civilités et
les cérémonies sont élevées au rang de « parties les plus essentielles de
l’Ambassade » (Wicquefort, 1680).
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E4 : La poignée de main :
- La poignée de main qui est considérée à priori comme un geste banal de la vie
quotidienne obéit pourtant à un code précis.Il existe, de fait, des règles détaillées
sur la poignée de main « idéale » : elle doit être brève sans fuyante ni trop
longue, ce qui reviendrait à prendre la main de l’autre en otage ;
communiquer de la force sans être dominatrice ; chaleureuse sans être
envahissante.
- La poignée de main relève à la fois d’un rituel de transition et d’un rituel d’accès,
au sens goffmanien( Goffman, 1974)
En effet, la poignée de main signale le début ou la fin d’une interaction ou d’une
situation diplomatique. Les personnes qui se serrent la main se
reconnaissent et, par là même, « se confirment qu’elles se considèrent
réciproquement comme des personnes civiles, en rendant un hommage
discret au caractère sacré de la personne (Keck 2012-2013).
- La poignée de main est une action coordonnée ; un mouvement vers l’autre qui
escompte une réponse sans laquelle la situation devient embarassante. Dans la
main tendue, c’est une part de soi-même qui se donne ; elle est, en ce
sens, une forme de prestation totale (Mausss, 1923-1924).
E5 : En définitive :
D’abord, le rituel ne dépend pas d’une audience ( ce qui neveut pas dire
qu’ne audience ne peut se constituer autour de celui-ci), alors que la présence
d’une audience caractérise fondamentalement le théâtre. En un mot : le
rituel s’organise autour des participants, lesquels peuvent revêtir des
rôles différents durant son déroulement.
- D’une manière générale, les ministères des Affaires Etrangères occupent une
place élevée dans l’échelle de prestige des gouvernements,en raison de la
symbolique que revêt la représentation de l’Etat dans les relations
internationales.
- Les Ministres des Affaires Etrangères des Etats de l’Union Européenne ont ainsi
sous leur responsabilité un Ministre Adjoint aux affaires européennes, qui se
concentre sur les dossiers négociés à Bruxelles.
- Les Ministères des Affaires Etrangères sont organisés autour de deux univers
professionnes différenciés : d’une part, l’admnistration centrale située dans
la capitale et d’autre part, les représentations diplomatiques et
consulaires situées dans les Etats partenaires et auprès des
Organisations Internationales.
- Une représentation consulaire est une institution établie sur le territoire d’un
Etat de résidence en vue de remplir trois missions : la protection de l’intérêt
des ressortissants ; le développement des relations commerciales,
culturelles, scientifiques et économiques ; la délivrance des documenst
administratifs aux ressortissants et des documenst de voyage aux
ressortissants étrangers.
- Les petits Etats qui sont les plus nombreux, pratiquent souvent l’accréditation
multiple d’un Ambassadeur pour mieux satisfaire leur présence diplomatique.
En 2017, l’Ambassadeur du Ghana à Prague est accrédité en République
Tchèque, mais aussi en Slovaquie, en Hongrie, en Roumanie et en Macédoine.
Ses services sont dès lors concernés par les realtions diplomatiques avec cinq
pays d’Europe Entrale et balkanique.
- Les Ambassadeurs ne peuvent représenter leur Etat dans un autre Etat que s’ils
obtiennent d’abord un agrément et s’ils présentent ensuite leurs lettres de
créance au chef d’Etat du pays.
La réponse à une demande d’agrément intervient généralement dans une
période d’un mois. Le refus- qui se traduit en pratique par un défaut de réponse-
est une procédure très rare, qui empêche la nomination de l’ambassadeur
pressenti par son Etat. Les quelques cas de refus d’agrément qu’on a observés
le sont soit pour des raisons politiques, soit pour des raisons liées strictement
aux personnes.
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Alors que les technologies permettent une diffusion accélérée de l’information, les
pratiques diplomatiques sont soumises à des dynamiques profondes de
changement dans tous les Etats, en particulier pour ce qui concerne la collecte de
l’inforamtion et son traitement. En revanche, certaines pratiques comme la
représentation et la négociation ont peu évolué par rapport au XIXè siècle.
1. Collecte d’informations :
2. La négociation :
3. La représentation
Dans l’imaginaire social, le diplomate est une personne qui continue à passer
beaucoup de temps à recevoir, à être reçu et à fréquenter les événements sociaux.
Cette activité, qui a peu changé depuis le XIXè siècle, est souvent perçue comme
mondaine et peu utile. Dans les ministères des Affaires Etrangères, elle continue à
être prise au sérieux et porte un nom précis qui est la représentation.
Effectivement, cette dernière demeure une pratique importante en poste,
particulièrement dans les ambassades bilatérales où le Chef de poste et ses
collaborateurs organisent et assistent à de nombreux repas, cocktails et réceptions.
Dans ce genre d’événements, la représentation ne vise pas uniquement à créer de
la confiance avec l’Etat de résidence. Elle s’adresse à l’ensemble des acteurs sociaux
et, en particulier, au monde économique. La diplomatie économique qui vise à
faciliter le commerce et l’investissement des entreprises dans un pays de résidence
est une tâche qui occupe de plus en plus les ambassadeurs. Pour comprendre le
sens de la représentation, il faut donc dépasser le simple constat de mondanité.
A. Développement :
- A la différence des Etats qui naissent d’un fait (la réunion d’un territoire,
d’une population et d’une autorité politique exclusive) et jouissent d’une
capacité juridique primordiale et plénière (liée à eur souveraineté), les
Organisations Intergouvernementales sont le fruit d’un acte juridique,
qui ne leur accorde qu’une capacité fonctionnelle, finalisée au regard
des buts qui leur sont assignés par les Etats qui les créent.
- Dans le cadre de leurs compétences, elles peuvent ainsi se lier par convention à
des Etats, y compris aussi tiers à l’organisation. L’Union Européenne est par
exemple engagée dans environ 140 Accords commerciaux ; elle est memebre de
l’OMC depuis le 1er janvier 1995 ; le 12 décembre 2015, elle a ratifié l’Accord de
paris sur le Climat. Les institutions multilatérales ne sont pas sans incidence sur
les négociations qu’elles peuvent contribuer à entreprendre et/ou auxquelles
elles peuvent plus directement participer.
Ces fonctionnaires internationaux qui sont basés dans et travaillent pour une
Organisation internationale ont un rôle actif dans la formulation de politiques
publiques multilatérales.
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Toutefois, leur indépendance est variable que l’on se place sur le plan des structures
organisationnelles formelles ou sur celui des structures organisationnelles
informelles. Toutes les Organisations internationales ne disposent pas d’une large
bureaucratie, mais beaucoup ont obtenu une délégation d’autorité leur permettant
de contribuer de manière substantielle au développement et à la mise en œuvre
d’un agenda de politiques publiques, ce qui leur a donné une influence sur le
processus de prise de décision dans son ensemble.
Le néofonctionnalisme (conceptualisé par Ernst Haas dans son ouvrage de 1958, The
Uniting of Europe) est une évolution du fonctionnalisme, une approche initialement
proposée par David Mitrany.
Haas reformula cette cette vision technocratique et élitiste en une approche plus
politique, étudiant les multiples manières dont les intérêts sectoriels sub-nationaux,
toujours en compétition ou en coopération entre eux, pouvaient être réconciliés à
travers l’intervention créative d’acteurs technocratiques supranationaux.
Dans ce point, nous nous penchons successivement sur trois types d’acteurs de la
diplomatie sub-étatique : les gouvernements des régions, les parlements et les
collectivités locales. Chacun de ces acteurs se caractérise par des pratiques
diplomatiques qui sont propres.
✓ La représentation :
- Les formes que prend la politique étrangère des Etats fédérés sont nombreuses.
En effet, à l’exception du recours à la force militaire, qui reste une prérogative
exclusive de l’Etat souverain, la gamme des outils et instruments diplomatiques
utilisés par les entités régionales est aussi large que celles des Etats.
Des traités, accors ou « ententes » peuvent également être négociés entre ces
régions ou entre une région et un Etat souverain. Le Québec, très actif sur ce plan,
a conclu plus de 755 ententes internationales dont 388 sont toujours en vigueur,
comme l’entente franco- québécoise sur la reconnaissance des qualifications
professionnelles signée en 2008, ou encore l’entente portant sur le développement
de la coopération en recherche industrielle et en innovation technologique signée
en 2017 avec l’Israël
✓ La délégation :
- Parmi les formes que peuvent prendre les échanges diplomatiques entre
parlements, les groupes d’amitiés sont sans doute la plus fréquente. Il s’agit
d’un groupe ayant pour but de tisser des relations diplomatiques avec les
parlementaires d’un Etat ou d’une région donnée, à travers des échanges, des
missions, des colloques, l’entretien d’un réseau d’influence ou encore des
interactions entre des personnalités et ces groupes.