MP Physique Mines 1 2016.enonce
MP Physique Mines 1 2016.enonce
MP Physique Mines 1 2016.enonce
CONCOURS MINES
COMMUN PONTS
CONCOURS 2016
PHYSIQUE I - MP
Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.
Le Millennium Bridge
Pour marquer le millénaire, une nouvelle passerelle a
été construite au dessus de la Tamise à Londres pour
un coût total de plus de 20 millions de Livres Ster-
ling. Quand elle fut ouverte aux piétons on remar-
qua très vite qu’elle se balançait latéralement et ver-
ticalement en cas de forte affluence. Avec un grand
nombre de piétons, son mouvement oblique était tel
que la plupart d’entre eux s’arrêtaient et s’accrochaient
aux rampes. Des images et des vidéos ont montré que
ces mouvements latéraux pouvaient avoir une ampli-
tude moyenne de 75 mm et qu’ils se produisaient avec
des fréquences de l’ordre du hertz. Le pont fut donc
fermé deux jours après son ouverture au public. Dix-
huit mois de recherches furent nécessaire pour résoudre
le problème et faire les modifications préconisées par les
ingénieurs qui furent donc finalement consultés.
L’objectif de ce problème est la modélisation de plus en
plus fine d’une passerelle piétonne et la compréhension
de certains problèmes posés par le Millennium Bridge
de Londres.
Les vecteurs sont surmontés d’un chapeau s’ils sont
unitaires u bx ou d’une flèche dans le cas général ~v .
A l’exception de i tel que i2 = −1, les grandeurs complexes sont soulignées : z ∈ C. Un point
sur une grandeur indique la dérivée par rapport au temps de cette grandeur : ẋ = dx
dt
.
I. — Oscillateur simple m ~g
G
Un oscillateur est constitué d’une masse m dont le centre d’inertie G est
repéré par la position x dans le référentiel galiléen (O, u
bx ) – voir figure 1. k ®
L’origine O se situe au niveau du sol. L’oscillateur est relié à un support ux
fixe par l’intermédiaire d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur
à vide ℓ0 ainsi que d’un amortisseur linéaire de viscosité α, exerçant sur O
m une force de frottement F~f = −αẋb ux , avec α > 0. À tout instant t,
on assimile la distance OG à la longueur ℓ(t) du ressort. L’ensemble est Fig. 1 – Oscillateur
soumis à l’accélération de la pesanteur ~g = −g u bx avec g = 9,81 m · s−2 .
1 — En appliquant la relation fondamentale de la dynamique établir l’équation différentielle
Ẍ + 2ξω0 Ẋ + ω02 X = 0 dans laquelle on a introduit la fonction X (t) = x (t) − x̃ où x̃ est une
constante que l’on déterminera en fonction de g, ω0 et ℓ0 . On précisera les expressions et
significations de ω0 et ξ.
2 — Dans le régime libre, le système est mis en vibration uniquement par des conditions
initiales non nulles X(0) = X0 6= 0 et Ẋ (0) = V0 6= 0. Déterminer les solutions du régime
libre (en fonction de ω0 , ξ, X0 , V0 et t) pour les cas ξ = 0 et 0 < ξ < 1 et préciser leur
comportement. Dans certains cas, le vent peut induire sur le système une force proportionnelle
au vecteur vitesse que l’on écrit F~v = β ẋb ux , avec β > 0. Quelle peut-être la conséquence de ce
phénomène ?
Différents cas peuvent être examinés pour l’excitation (ou forçage) F (t) de l’oscillateur étudié
lors des deux premières questions. Nous nous placerons dans l’optique d’une passerelle piétonne.
L’action de la marche d’un piéton est caractérisée par un contact continu sur la surface du sol
puisque le second pied touche le sol avant que le premier ne le quitte. La force engendrée
comprend une composante verticale et une composante horizontale non prise en compte dans
cette partie.
1,5
Charge par Pied Pied
pied 1,0 droit gauche
[unités arbitraires]
0,5
Dans le cadre d’un modèle simplifié, nous représenterons cette force, appelée charge, par un
vecteur périodique F~(t) = F~0 + F~1 cos (2πf t).
Le vecteur F ~ 0 correspond à la force statique, c’est-à-dire au poids du piéton, la fréquence
f correspond à celle d’une marche normale. Nous considérerons que F~1 = 0,4 F ~ 0 . Ces deux
vecteurs seront supposés constants et orientés comme −b ux .
On note F0 = F ~ 0 le module de la force statique, Y = X + F02 la réponse en déplacement de
mω 0
l’oscillateur et Y = Ym eiωt sa représentation complexe.
Afin d’étudier précisément les propriétés du forçage que constitue la marche d’un piéton, on
réalise l’acquisition en laboratoire du signal correspondant à cette sollicitation.
3 5 7 9 11 13 15 17 19
Etage d’amortissement 10
harmonique Courbe 2
! 20 £ jHj avec amortisseur
j
harmonique
[dB]
ka ®a 5
m G
0
Courbe 1
sans amortisseur
k ®
harmonique
! [rad.s-1]
-5
4 6 8 10 12 14 16 18 20
L’acquisition est effectuée sur des durées allant de quelques secondes à quelques minutes. Les
signaux ainsi obtenus sont similaires mais pas parfaitement identiques. Chacun de ces signaux
présente les caractéristiques essentielles du signal de la charge combinée représentée sur la
figure 2. On calcule alors le spectre de ces signaux en les échantillonnant en N = 300 points
équidistants sur un intervalle [tmin ,tmax ]. Les différents spectres obtenus sont rassemblés sur la
figure 4.
8 — Analyser et interpréter aussi précisément que possible ces différents spectres. Sont-ils
tous exploitables ? Lequel vous paraı̂t le plus pertinent ? En déduire la (ou les) fréquence(s)
caractéristique(s) de la marche étudiée. Etait-ce qualitativement prévisible ?
0
10 N = 300 ; tmin = 1,0 s ; tmax = 180,0 s N = 300 ; tmin = 1,0 s ; tmax = 27,0 s
1 2
-2
10
f [Hz]
f [Hz]
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5
0
10 N = 300 ; tmin = 1,0 s ; tmax = 90,0 s N = 300 ; tmin = 1,0 s ; tmax = 10,0 s
3 4
-2
10
f [Hz] f [Hz]
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 0 2 4 6 8 10 12 14
9 — À partir d’une exploitation des données fournies dans le sujet, expliquer l’origine du
problème concernant le Millennium Bridge et justifier que l’installation d’amortisseurs harmo-
niques ait pu le résoudre.
FIN DE LA PARTIE I
11 — On note X(x,t) le déplacement par rapport à la position de repos d’une section plane
d’abscisse x. Calculer la variation relative de longueur d’une tranche élémentaire du cylindre
→
−
de longueur au repos dx et en déduire la force de traction F (x,t) = F (x,t)b ux exercée par la
partie ≪ droite ≫ (du côté des x croissants) sur la partie ≪ gauche ≫ (du côté des x décroissants)
en fonction de E, S et ∂X∂x
. Écrire l’équation du mouvement de la tranche de longueur dx et en
déduire l’équation aux dérivées partielles vérifiée par X(x,t).
FIN DE LA PARTIE II
∂ 2y ∂ 4y
ρS 2
+ IE 4 = 0
∂t ∂x
14 — On cherche des solutions sous la forme y (x,t) = f (x) g (t). De quel type d’onde
s’agit-il ? Sous quelles hypothèses de telles ondes apparaissent-elles dans ce genre de structure ?
15 — Déterminer les équations différentielles vérifiées par f (x) et g (t). En déduire que
g (t) est une fonction périodique de pulsation ω constante. Combien de constantes d’intégrations
sont nécessaires à la détermination complète de la solution y (x,t) correspondant à la situation
étudiée ?
où A,B,C et D sont des constantes d’intégration, on précisera l’expression de β en fonction des
données du problème.
On se place dans l’hypothèse d’une passerelle de longueur L en appui simple à ses extrémités,
∂ 2y ∂ 2y
les conditions aux limites s’écrivent y|x=0,t = y|x=L,t = 0 et = = 0.
∂x2 x=0,t ∂x2 x=L,t
17 — Déterminer les pulsations propres ωn de vibration transversale d’une poutre en appui
simple en fonction de L, E, I, ρ, S et d’un entier n caractérisant le mode.
18 — Différents modes de vibrations d’une passerelle ont été représentés sur la figure 6,
quels sont ceux correspondants à l’étude proposée dans cette section ? Identifier de façon argu-
mentée pour chacun de ces modes, l’entier n le caractérisant.
Mode a
Mode b
Mode c
Mode d
Mode e
Mode f
Mode g
Mode h
Figure 6 – Différents modes de vibration d’une passerelle en appui libre aux deux extrémités
FIN DE L’ÉPREUVE