Institutions politiques

Les partis politiques

25.03
En France, comme ailleurs, on ne peut quasiment rien comprendre de la vie politique si on occulte le rôle
des partis politiques. C’est au cœur du jeu politique, un élément structurant.

Aujourd’hui nous sommes dans la campagne des élections européennes.

A moins de 5% de votes aucun député ne peut être envoyé et les frais de la campagne ne sont pas
remboursés. Les problèmes financiers peuvent mettre en faillite un parti politique.

Xavier Francois Bellamy, républicain (LR) est la tête de la liste électorale. Raphaël Glucksmann, Parti
socialiste. Toutes les têtes de liste sont soutenus par des partis politiques, sinon un candidat est invisible.
Elles ont le monopole en France. Il n’y a pas de leader, personnage politique, qui n’a pas d’abord été
membre d’un parti. J.-L. Mélenchon est un pur produit des partis politiques socialistes / communistes.

David Lisnard, maire de Cannes, président de l’Association des maires de France – 35 000 adhérents.

En France il y a à peu près 300 partis, mais seulement quelques-uns sont connus.
Certains disent qu'à gauche il y a plus de fragmentation, mais partout il y a des micro-partis. C’est un effet
à la fois de la vie politique et de la législation. Beaucoup des agents spécialisés comprennent que pour
avoir des chances dans les élections, le meilleur moyen c’est avoir pour soi un parti politique. En plus, les
partis relèvent majoritairement d’un financement public. Par exemple, en présentant 50 candidats, dans
au moins 30 départements, ils vont tous obtenir un financement.

Un parti tire ses ressources soit des élections (~7,5€ / voix).

Aux Etats-Unis le financement des élections est privé. On voit quelles entreprises financent Trump
(grandes entreprises polluantes, Disney, Chanel…).
H. Clinton a dit qu’elle a passé plus de temps sur des meetings à propos de son financement que des
meetings avec les électeurs.
Le financement public élimine ces entreprises qui peuvent faire pression. Les partis ont des budgets
plafonnés.
Les dons privés au parti sont plafonnés à 7500/an. En période de campagne électorale le droit d’ajouter
environ 4000€, donc en tout maximum 11000€/an. L'État rembourse 65% de don si c’est un foyer fiscal.
Le don est donc défiscalisé. Les adhérents des partis payent des cotisations, aussi défiscalisables.
En France les partis reposent majoritairement sur les dons

Pourquoi les partis se rénomment ?

C’est une manière de se réinventer et se moderniser, s'adapter à l'époque.
C’est aussi une manière d'échapper aux examens de financements, de loi. C’est dissocier le parti “d’hier”
qui a commis le crime.
Marine le Pen a rebaptisé le parti Front national en Rassemblement national pour rompre avec l'héritage
de son père accusé de racisme, et pour se présenter comme un parti de gouvernement.
Introduction : des institutions contestées
Les partis ont mauvaise presse. Taux de confiance proche de zéro, aussi parmi des journalistes. Il y a
même une sorte de mépris.
Pas beaucoup de confiance dans ce qui concerne la politique. Ça intéresse les gens mais ils font pas
confiance aux partis, à la démocratie etc.

Seulement 2% de gens ont “très confiance” aux partis.

Il est difficile de savoir combien il y a d'adhérents. En France les partis ne tiennent pas très bien leurs
fiches. Mais on sait que seulement moins de 1% du corps électoral est adhérent des partis.
Les verts, c'est moins de 10 000; Renaissance en marche moins de 15 000; La France insoumise a que des
sympathisants. Le RN ne dépasse pas 70 000 adhérents
Les adhérents ⇒ versent une cotisation et ont un droit de vote pour désigner les dirigeants. Les
sympathisants sont des supporteurs, parfois des anciens adhérents, pas de droit de vote. Il y a de moins en
moins d'adhérents donc beaucoup des partis parlent des sympathisants.

Une confédération est un rassemblement de plusieurs structures. Europe écologie les verts est une
confédération donc coopérative des sympathisants qui n’ont pas de droit de vote pour chaque fédération.
Donc l'adhésion en France est très faible. En Allemagne, Grande Bretagne ou Argentine il y en a plus.
Dans les années 1950 les partis à droite étaient beaucoup plus forts. Le parti de de Gaulle = 150 000
adhérents. Jusqu'en 1980 le PCF avait 1 000 000 adhérents, aujourd'hui moins de 100 000.
Les partis cherchent des moyens pour avoir plus d'adhérents. Car c’est des petits représentants partout
dans le pays, c’est une plus grande présence et financement.

Les millenials se reconnaissent assez rarement dans les partis, donc ils ne vont pas adhérer.
2017 : Macron a inventé un nouveau parti. Il souhaite être la modernité, ils ont compris que les gens ne
croient plus aux partis politiques. Il fallait créer un truc pas trop partis politique, plutôt une marque.
“République en marche!”, c’était une marque dynamique. Les gens préfèrent acheter des chaussures
Nike que d'adhérer au parti.

Ils faisaient plein de marches, les gens marchaient et pendant les marches faisaient des sondages. Mais ces
gens sont rapidement partis, ils étaient aussi âgés.

Les étudiants n’aiment pas les partis politiques. Ils ont un peu peur de se salir les mains. Mais aller dans
un parti c’est aussi recueillir du capital social, beaucoup de couples se forment.

Il ne faut pas oublier qu’en 19ème siècle les partis ont permis de démocratiser la vie politique. Avant que
les notables (gens biens nés) exerçaient le pouvoir, ils avaient le monopole. Les partis politiques sont les
“enfants” du suffrage universel. Ils ont permis aux plus pauvres de faire la politique, d’exprimer leur
volonté.
Les partis politiques concentrent des ressources. Elles permettent aux gens dépourvus du capital social,
culturel de l'acquérir. Les premiers partis étaient des partis d’ouvriers. Ils ont permis aux gens sans
diplôme, richesse de faire la politique. La droite française au début n’avait pas vraiment de parti. Les gens
de gauche avaient besoin de se mettre ensemble, de créer la collectivité.
Aujourd’hui les dirigeants des partis sont les millionnaires, les bourgeois culturels et économiques donc
ça a changé. A gauche c’est plutôt bourgeoisie culturelle, à droite économique.

Les partis politiques sont des petites civilisations, des Frances différents. De l’un parti à l'autre on a
l’impression d’avoir traversé des milliers de kilomètres. Tout change, même la manière de s’habiller
(observé lors des meetings). Mais aussi manières de crier, parler, gesticuler.
Les partis c’est pas seulement des sièges à Paris. Aujourd’hui les républicains se sont rapprochés de
l'extrême droite. Leur plus grande fédération est les Alpes-maritimes. Il faut voir les adhérents,
sympathisants, leurs problématiques régionales. Les partis sont marqués par ces territoires.
Historiquement, à partir du 19ème siècle, surtout au début du 20ème siècle étaient les principales matrices
de la démocratisation de la vie politique française. Ils ont permis à ceux qui n’avaient pas de ressources
(milieu populaire), de richesse, de patrimoine de faire la politique, alors qu’ils en étaient exclus.
Aujourd’hui les partis politiques sont blancs, bourgeois, vieux. Il y a un décrochage entre les partis et les
milieux populaires et les jeunes.

Les partis ont le monopole de la vie politique et de l'issue des élections. Pour mener campagne et obtenir
des mandats il faut être issu d’un parti politique.

L’écologie a été fondée par les partis écologistes. → 1984, La fondation des verts.
Donc c’est un monopole des idées politiques. Aujourd’hui les partis sont moins biens organisés pour créer
les idées et concurrencées par des cercles de réflexion comme La fondation Copernic.

Les partis politiques occupaient une place importante dans la socialisation politique. Surtout le Parti
Communiste, qui avait le plus adhérent, et etait très important dans les années 1920-1980. Ce parti a
socialisé dans les quartiers politiques.
Autour de Paris il y avait la “ceinture rouge” - cercle de villes communistes, populaires, surtout ouvrières
ou il y avait une réelle éducation communiste. Mais ça a aidé les gens à se cultiver, aussi financièrement.
Le Parti Socialiste été principalement populaire.

DÉFINITIONS
Un parti politique a vocation à exercer le pouvoir.
Un fondation à l'idée de politiser, créer des idées mais pas prendre le pouvoir

Le Parti republicain radical socialiste est le premier parti politique fondé en France en 1901, qui existe
encore. Il visait à défendre la république contre toutes les forces qui voulaient restaurer la monarchie.
Aujourd’hui il s’appelle le Parti Radical.

En 1901 les partis politiques sont autorisés à exister par la loi d’association. Très tard par rapport aux
autres pays. Les partis sont donc une sorte d’associations.
Il faut attendre l’Article 4 de la Constitution de 1958 pour que l’existence et le rôle des partis soit
reconnu.

Les partis peuvent changer d'identité. Aujourd’hui le Parti soialiste ne réclame plus le marxisme, mais la
sociale démocratie. Ils disent que c’est “le socialisme du réel, de l'approche pragmatique de choses”.
Durable au sens où son existence politique est supérieure à celle de ses dirigeants.
La médiatisation des partis semble suggérer qu’ils reposent principalement sur leurs leaders.
Par exemple Le Front national de Jean Marie le Pen. Les gens pensaient que le parti ne pouvait plus
exister après sa mort, mais le parti s’est rebaptisé et existe toujours.

Le numérique, les réseaux sociaux ont renforcé les divisions. Les partis ont cru que les jeunes et
personnes qui votent pas allaient s'intéresser a la politique grace au Twitter, Facebook… mais ceux qui
suivent les partis sur Twitter s'intéressaient à la politique avant. C'était donc un échec.

Pour les responsables politiques, créer un nouveau parti politique est une possibilité d'échapper à la
justice. ⇒ Nicolas Sarkozy

Les gens pensent que les partis ne sont que à Paris. Mais il y a des partis des autres régions, comme le RN
qui ne font pas de scores à Paris, mais par exemple au nord de France.
Pour comprendre l’implantation des partis il faut faire de la géographie sociale. Le Front national, parti
des Vichistes, est populaire parmi les arabes qui lors de la décolonisation ont choisi la France → les pieds
noirs.
Roubaix est la première ville socialiste en France, Jules Guesde a été élu la bas → “la mecque de
socialisme”. Ce n'est pas un hasard que le communisme et le socialisme se soient développés au nord de
France, car c'étaient des terrains industriels. Le RN existe de plus en plus là bas, mais pas la droite.

Les socialistes du nord et du sud ont des approches différentes des socialistes des terrains agricoles. Ils
ont des issus économiques et culturels différents. Les partis sont élastiques aux besoins des territoires. Les
luttes sont issues des problèmes de ces territoires.

Parfois il y a des partis révolutionnaires, qui considèrent que la démocratie représentative uninominale est
bourgeoise et capitaliste, et refusent de se présenter. D’autres partis veulent prendre le pouvoir par la
révolution. Mais le but c’est toujours exercer le pouvoir. C’est même obsessionnel au détriment des idées,
de la sociabilité.
Les partis cherchent aussi à être représentatifs de toute la population, ou au moins d’une classe sociale, ou
d’une tranche d'âge. Ils doivent se demander qui ils représentent, et comment le faire.
La droite considère qu’elle peut représenter tout le monde, mais c’est impossible. Les partis ne
représentent pas tous les classes sociales et niveaux de diplômes. Les électeurs de RN ont beaucoup moins
de diplômes à l'école. La bourgeoisie c’est principalement le LR.