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BAC GÉNÉRAL 2024

Correction épreuve d’histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques

DISSERTATION – SUJET 1
Coopérer dans les nouveaux espaces de conquête depuis les années 1970

Les espaces et les océans sont recherchés pour le potentiel stratégique et économique qu’ils
projettent à chacune des puissances qui les convoitent, et font donc l’objet d’une lutte intense
pour que chaque État se taille la part du lion. Les rivalités sont connues, car largement mises
en avant par les différentes puissances à des fins de propagande : être le premier sur la Lune,
le premier dans l’espace, le premier en Arctique… Mais les évolutions géopolitiques du monde
(fin de la guerre froide et multipolarité) ont conduit certains États (États-Unis, Russie, Chine,
UE…) à engager des voies où la coopération préside, mais non sans difficultés.

I. Des rivalités en forme d’impasse au début des années 1970

1) L’idée d’une coopération : « une compétition stratégique »

a) Coopérer pour gérer la rivalité intense entre URSS et États-Unis


• Traité de l’Espace de 1967.
• Réguler l’exploration et l’exploitation des territoires extra-atmosphériques.
• Conquête à son début, projets parallèles des États-Unis et de l’URSS.

b) Une liberté d’accès mais pas d’appropriation


• Ceci n’empêche pas l’expression d’une rivalité, car l’enjeu de l’espace est alors ailleurs :
démonstration technique d’une capacité de projection.

2) Sur mer : des rivalités assez anarchiques

a) L’idée de Mare Liberum


• Pas de traité, au contraire. L’idée d’une « mer libre » domine très largement. Idée libérale,
issue de l’époque moderne.
• L’intervention de l’État est alors vue comme contraignante.

b) L’apparition d’enjeux nouveaux


• Développement du commerce maritime : nécessité d’ouvrir la route des canaux et des
détroits.
• Présence de SNLE, militarisation accrue des océans.
• Enjeu environnemental. Début de grandes pollutions marines.

II. Une coopération des États nécessaire pour encadrer les activités spatiales et maritimes

1) Coopérer dans l’espace

a) Le projet ISS, comme un parfum de guerre froide


• Projet établi dès les années 60.
• Coopérations souhaitées dans une période de détente et aussi pour compenser une baisse
d’investissement. Utilisation des compétences de chacun.
• Piloté par les agences russes et américaines.

b) Une coopération russo-américaine qui n’exclut pas les rivalités


• Projet scientifique et qui inclut différentes nationalités jusqu’à nos jours (Thomas Pesquet).
• Intégration d’agences nouvelles comme l’ESA ou la JAXA.
• Présence de Russes après le début de la guerre en Ukraine.
Mais projet qui doit s’arrêter en 2025.

2) Coopérer sur les mers

a) Une nouvelle gouvernance mondiale des océans


• Montego Bay, 1982. Délimitation des ZEE : territorialisation des mers et océans.
• Débouche sur l’idée de la mer comme bien commun de l’humanité défendue par la
communauté internationale pour la Haute Mer. 6 % de mers protégées.

b) De nouveaux enjeux environnementaux


• Montée des eaux, océans de plastique, chasse à la baleine, surpêche.
• Enjeu par définition global et rôle important de l’ONU > politique de sanctuarisation.
• En Océanie, poids nouveaux des nations insulaires (les PEID) pour penser face aux grands
États de la région (Australie).

III. Les limites de la coopération génèrent-elles de nouvelles rivalités ?

1) Les limites de la coopération internationale dans le New Space

a) Des traités trop peu contraignants


• Recommandations de l’ONU pour une non-militarisation de l’espace.
• Fin de l’ISS prévue en 2025. Enjeux nationaux supérieurs aux enjeux de coopération.
• Vocation universelle jamais vraiment affirmée qui laisse la place aux nouveaux acteurs.

b) La Chine, acteur solitaire dans le New Space ?


• Inauguration d’une station spatiale en 2022. Volonté d’intégrer des « nations amies », mais
révèle un certain isolement. Recrutement seulement chinois.
• Autres acteurs : Inde et projet lunaire. Enjeu fort pour les puissances émergentes.

2) Sur mer, des rivalités qui dépassent les projets de coopérations

a) Des espaces toujours plus convoités


• Routes maritimes stratégiques, mais parfois contraignantes.
• Recherches de nouvelles routes = Arctique ? Lieu où se confrontent beaucoup de puissances
voisines. Organisme de coopération (Conseil de l’Arctique) faible.

b) Un droit de la mer très largement interprété et remis en question


• Cas de la Chine et de Taïwan.
• Traité de Montego Bay non ratifié par plusieurs États (États-Unis, Turquie, etc.).
DISSERTATION – SUJET 2
Le patrimoine : un enjeu de tensions dans le monde ?

Les récentes demandes du président algérien à l’endroit de l’État français concernant le


patrimoine « volé » pendant la colonisation nous montrent une fois de plus que la question
patrimoniale n’a pas seulement à voir avec le tourisme et les loisirs. Ces demandes sont
motivées par des questions politiques ou géopolitiques et sont source d’affirmation de
puissance, donc potentiellement vectrices de conflits ou de tensions. À l’échelle mondiale,
ceci peut donc s’exprimer par des rivalités intenses, qui débouchent sur des destructions ou
des conflits, mais à une échelle plus locale, on voit se manifester plutôt des conflits d’usage.

I. À l’échelle mondiale, le patrimoine au cœur des tensions géopolitiques

1) Rivalités et coopérations autour du patrimoine

a) La question de la translocation
• Question de la translocation : liée aux constructions d’identités nationales. Dans le cas de la
France et de l’Algérie : prétention universelle contre identité nationale en construction sur
fond de rivalité extrême entre les deux États.
• Frises du Parthénon, tensions entre GB et Grèce. Pas de passé colonial, mais construction
identitaire forte.
• La France a restitué des œuvres au Mali. Évolution des mentalités sur cette question.

b) Le patrimoine peut aussi être un vecteur de coopération entre États ou de paix au sein
des États
• Destruction de la statue de Lénine à Moscou, de lieux de culte à Bucarest sous Ceausescu :
volonté d’instaurer un nouvel ordre social. Le but est de pacifier.
Mais :
• Patrimoine au service de la paix et de la réconciliation : musée de l’Esclavage de Bristol ou
monuments de l’holocauste à Berlin.
• Coopération pour l’entretien de parcs naturels, comme en Afrique australe (parc Kruger,
entre l’Afrique du Sud et le Mozambique).

2) Le patrimoine comme objet de tensions

a) Médiatiser le conflit
• Destruction des bouddhas de Bamyan (Afghanistan) ou des tombeaux des saints de
Tombouctou (Mali) spectaculaire.
• Garantit une médiation du conflit.

b) Le patrimoine : un prisme occidental ?


• À Palmyre ou à Ninive : Daesh détruit ce qu’il perçoit comme de l’idolâtrie, musulmane ou
non.
• Conserver pour témoigner, particularité de l’Occident où les idées de tolérance et de
relativisme culturel sont plus ancrées.
• Destruction de biens matériels mais aussi immatériels par la guerre : pratiques culturelles,
fêtes, langues, etc.

II. À l’échelle locale, d’importants conflits d’usage

1) Le patrimoine face au nouvel urbanisme

a) L’urbanisation menace-t-elle le patrimoine ?


• Rôle de l’UNESCO qui met en avant les sites en péril (ex. : Liverpool, Vienne).
• « Patrimonialisation » au service des politiques culturelles des métropoles. > au sein des
métropoles, espaces muséifiés (île aux Musées à Berlin, quartier du Louvre à Paris, centre-ville
de Rome) et qui ne sont pas aménagés pour les locaux.

b) Le patrimoine profite-t-il à tout le monde ?


• Le patrimoine génère donc un processus de gentrification plus ou moins visible selon la taille
des villes.
• À Porto, ville de petite taille, les logements Airbnb ont fait monter le prix des loyers. À
Marseille, des immeubles entiers sont dédiés à la location. Les interventions sont rares, mais
possibles, comme à New York, où la ville a interdit la location via ces plates-formes.

2) Entre patrimoine et tourisme, une relation ambiguë

a) Un atout pour le patrimoine


• Charte de l’UNESCO, protection = patrimonialisation, conversation.
• Facteur de développement économique local, mais ciblé : à Venise, beaucoup de boutiques
de souvenirs remplacent les commerces de proximité.

b) Une menace ?
• Le risque, c’est la folklorisation, la transformation en ville-musée ou en pratique caricaturale
(Fest-Noz en Bretagne, Conteurs à Marrakech).
• Infrastructures dédiées : hôtels, restaurants, Airbnb. Difficultés de régulation.
• Venise, Dubrovnik sont des villes submergées par le tourisme et qui peinent à endiguer un
tourisme de plus en plus mondialisé.
• Tourisme plus durable ?
ÉTUDE DE DOCUMENTS

En analysant le document et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez le rôle des
différents acteurs face au défi du changement climatique

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », disait Jacques Chirac au sommet de la Terre
en 2002 à Johannesburg. Chef d’État français, Chirac était convié au sein de cette instance
internationale pour altérer mais aussi pour dégager des moyens d’agir concrètement sur le
climat. Alors que le dérèglement s’est largement accentué, Antonio Guterres, le secrétaire
général de l’ONU, s’exprime en 2023 sur cette même question en mettant en avant les
responsabilités de chacun de ces acteurs face à ce qui apparaît comme le grand défi de
l’organisation onusienne au XXIe siècle : éviter la « catastrophe ».

I. Les acteurs scientifiques : ceux qui alertent

1) Les scientifiques comme lanceurs d’alerte

L. 9-10. « Les données scientifiques […] décennies »


L. 13-14 « Nous avons appris […] planète »

• À chaque rapport du GIEC, la réalité du réchauffement et du dérèglement climatiques est de


plus en plus nette.
• Rapports utilisés pour fixer des objectifs de réchauffement : entre 1,5 et 2 degrés d’ici 2100.
• L’ONU met en lumière des scénarii catastrophes : celui d’un réchauffement de 2,8 degrés.

2) Une prise de conscience initiée par l’ONU en 1972

L. 10-11 « Et je ne parle pas […] Nations Unies »

• Guterres évoque le rapport Brundtland de 1987 qui a amorcé une prise de conscience à
l’échelle mondiale.
• Ont suivi la publication de rapports du GIEC qui ont contribué à promouvoir les effets du
changement climatique et la discussion de solutions au sein d’instances internationales
(sommets de la Terre, COP).

II. Les entreprises et les industriels : ceux qui polluent

1) Le secteur privé mis en accusation

L. 14-15 « Industrie du tabac » « Big Oil »


L. 41 « Mais nos objectifs […] secteur privé »
L. 45-46 : « Cela alimente […] écoblanchiment »

• Le rapport Brundtland met en avance la nécessité d’un développement plus « durable », soit
axé sur les aspects sociaux et écologiques autant qu’économiques.
• Guterres, lui, alerte sur l’absence de cette prise de conscience dans le secteur économique
privé, qui a accentué son activité.
• Il pointe aussi les biais et les mensonges utilisés par le privé pour masquer son réel impact
sur le changement climatique en pratiquant le greenwashing, ce qui trompe les opinions
publiques.
• Le rapport Meadows de 1972 mettait en avant les limites physiques de la croissance, mais a
un horizon lointain, ce qui n’empêche pas l’exploration de ressources fossiles et donc la
pollution.

2) Mais un secteur sur lequel l’ONU n’a aucune prise

L. 43-44 « Mais la vérité […] criâtes douteux et obscurs »

• Normes pas aussi nettes que si l’ONU s’en occupait.


• Entretient un flou.

III. Les États : ceux qui peuvent agir

1) Les États sont engagés dans des processus de coopération encadrés par l’ONU

L. 35 « La responsabilité des pays développés »


L. 28-29 : « Comme cela a été promis à Charm el-Cheikh »

• Guterres rappelle le rôle moteur des États développés, notamment ceux qui composent de
façon permanente le conseil de sécurité.
• De nombreuses COP se sont déroulées depuis 1992 et ont débouché sur des engagements.

2) Mais jouent, sur le terrain environnemental comme diplomatique, une partition de soliste,
malgré leurs engagements

L. 30 : « Les plus gros émetteurs, les pays du G20 »


L. 27 : « financement de 100 milliards »

• Les États doivent aussi adapter leur politique locale.


• L’ONU, qui fait de l’enjeu environnemental un combat central, joue aussi sa crédibilité,
parfois perdue sur le plan purement diplomatique avec le comportement de certains États
comme la Chine ou la Russie.

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