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15/05/2008 modifié 11/2009 et 01/2010

D’APRES
JEAN LES CROCHETS DE TABLIERS D’ARTISANS
TREMBLOT

Petit historique & crochets | sylvestre


CROCHETS DE TABLIERS D’ARTISANS – 1919
 Jean Tremblot de La Croix 
Le tablier que portent les ouvriers n’a guère changé au cours des âges : il
semble seulement avoir toujours été plus court qu’il n’est aujourd’hui. Quant
au mode d’attache dans le dos, les estampes (notamment les suites d’ouvriers
et de cris de marchands de JEAN Duplessi6Bertaux en 1810) nous le
présentent le plus souvent tenu par une courroie à boucle, d’autres fois serré
par un cordon comme la mode en est revenue ; car par une fantaisie apparue
au XVIIIème siècle en même temps que celle, pour les hommes, de porter des
boucles d’oreilles à attributs de métier, une tradition s’établit --- qui n’est pas
encore perdue --- de croiser les bords sur les reins au moyen d’une agrafe
emblématique.

A parcourir les recueils de métiers, l’on remarque d’abord en 1574 le peintre


verrier et le tailleur de pierre de Jost Amman (25 et 92 de ses Omnibus
illiberalibus sive mecanicis artibus) qui portent en guise d’agrafe un poignard
rappelant le couteau des veneurs ; puis Mathieu Mérian nous montre un
tonnelier (reproduit planche I A) dont l’herminette est fixée de la même
manière à sa ceinture, comme beaucoup d’autres artisans qui ont aussi l’outil
de leur état. Ensuite avec le Recueil des Métiers A J Harlem 1695, reproduit
par Sandrart, apparaît une sorte de boucle à peine esquissée mais qui semble
déjà un crochet de tablier proprement dit : le lanternier (pl I B) et le dinandier
notamment, ont une de ces agrafes de cuivre en forme de fermail avec son
ardillon ; enfin le boutonnier (I C), le cloutier, le corroyeur, etc., de
l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert portent un cœur du modèle qui se
perpétue aujourd’hui encore dans nos quincailleries.

Il n’existe sans doute pas d’autre série de ces crochets (1) que

(1) Cette question posée à l’Intermédiaire des Chercheurs du 30 octobre


1908 m’est restée sans réponse.
la collection dans laquelle j’ai choisi soixante et un des plus caractéristiques.
Quelques collectionneurs militaires en ont à emblème guerrier, tels qu’une
grenade ou un aigle et les attribuent aux compagnies de grenadiers ; mais il
m’a été obligeamment dit au Musée de l’Armée que le tablier de peau des
tambours et sapeurs était tenu par un ceinturon qui, à l’origine, passait même
sous l’habit ; ce que suffirait à prouver les pages 1 et 15 des Tenues de le
Garde Nationale par Foussereau in-8°.

Cependant, j’ai trouvé un croché corporatif (n°1) où M. le Capitaine


Chennevière a reconnu l’insigne des ouvriers armuriers du corps constitué
sous l’ancien régime : doit-on y voir une fantaisie d’ouvrier ou une pièce
d’uniforme ? L’attribut et le crochet fondus d’une seule pièce sont du travail le
plus soigné : c’est en tous cas le seul crochet que l’on puisse dire militaire.

Les trois autres plus anciens de ma collection (I, II, XVI) sont, on le voit, d’un
seul métal et d’une plus grande solidité que ceux du XIXème siècle, qui sont
constitués par un attribut de laiton et un crochet de fer : celui-ci est souvent
dérivé et remplacé par un clou recourbé pour lequel il a fallu percer la plaque
décorative. Voici en deux séries (I° politique et d’actualité ; 2° corporative) le
quart environ des crochets d’ouvriers anciens et modernes, chacun devant
être pris comme le type d’une série dont certains (n° XII, n°XVI, 12, 29, 32, 34
notamment) sont longues et monotones.

La seconde série a une signification bien lus précise que la première : la


fabrication est la même (attribut en laiton et crochet en fer), mais ils sont plus
recherchés des ouvriers et rappellent le particularisme des corporations qui
s’enorgueillissaient jadis de leurs armories. Les attributs professionnels y sont
en effet à peu près disposés comme Vanier les a peints dans les enluminures
de l’Armorial Général de d’Hozier de 1696.
I. Fleur de lis entièrement en cuivre.
II-III. Le cœur, emblème jadis si répandu de la charité et de l’amour. Le II entièrement

en fer n’est pas fondu ; sa ciselure est très fine.

IV. Un garde-française.

V. Profil de Napoléon : on trouve le même regardant à droite et par conséquent


sans décoration.

VI. Chapeau et épée de l’Empereur.

VII. Le Napoléon en redingote d’après la statue de Seurre érigée sur la colonne


Vendôme en 1833.

VIII. Visage d’Henri IV (Restauration)

IX. Visage trifrons d’un Dieu des Fleuves.

X. Face de satyre.

XI. Joueur de flûte romantique.

XII. Profil de déesse.

XIII. L’étoile, attribut en quelque sorte politique sous l’Empire puis sous la seconde
République.
XIV-XV. Polichinelle et le joueur de guitare de la série des Gobbi ou de celle des Gueux

d’après Callot.

XVI. Profil casqué entièrement en fer, appartenant à M.G. la Secq des Tournelles, qui
le croit du XVIIème ; ce serait ainsi le plus ancien que nous connaissions. Au siècle
dernier, il s’est fait plusieurs modèles de têtes de guerriers antiques.

XVII. Feuille de vigne simplement gravée sur une feuille découpée comparable à ce
point de vue au cœur n°II.

XVIII. Papillon.

XIX. République : ce type contemporain est précédé d’un plus ancien (de la troisième
République néanmoins) regardant à gauche.

XX. Tour Eiffel : il en existe plusieurs variétés.

Il est douteux que de nouvelles professions ne viennent jamais allonger cette


énumération à peu près complète, car la laideur d’exécution des crochets
contemporains comparativement à la beauté de ceux du XVIIIème siècle,
semble prouver que la mode en disparaîtra bientôt.


Il est à noter que certains de ces crochets possédaient des initiales
de marque de fabricants. Ainsi donc, on peut retrouver parfois au
dos, les C et F de part et d’autre d’une ancre marine, de la maison
Camion Frères.
Crochets XIXème

Armuriers militaires (1) : entièrement en bronze. On pourrait croire ce


crochet maçonnique, mais le tablier des Loges a de tout temps été tenu par un
cordon.
Apothicaires

Bottiers (2&3)

36x40 crochet
chet de « Bragard »

Bouchers (4)

Bourreliers (5-9) :

le premier de cette série est du modèle des colliers d’attelages représentés


par Moreau-le-Jeune
Jeune dans sa Revue des Sablons, dessin de la collection
Chauchard gravé au tome XII du Voyage Pittoresque de J.B. de Laborde : le n°8
est de forme méridionale.

Broyeurs de couleurs (10)

Cavaliers
Ceinturiers (11), fabricants de colliers de chien.

Charrons

Charpentiers (12-14) :

sous ce dernier numéro se trouve une curieuse paire de boucles d’oreille pour
homme en deux ors, jaune pour les outils (une hache et une plane) et rouge
pour les anneaux ; aucune série de es bijoux corporatifs du début du siècle
passé n’a dû être réunie ni étudiée.

Cheminots (15) :

mot bien moderne pour s’appliquer à un bijou aussi archaïque que cette
locomotive ; d’autres spécimens ont un dôme de vapeur et des ressorts de
suspension, mais aucun n’a de cabine pour le mécanicien

Cordonniers (16-17)

crochet de « Bragard »
38x39 crochet de « Midas-Lemke »

Couvreurs (18)

Débitants de boissons (19)

Eleveurs de volailles (20)

Ferblantiers (21)

Forgerons (22)

Jardiniers (23) une reine marguerite (Collection de M. P-Y. Sébillot)

Luthier
Maréchaux-ferrands (24--26)

Menuisiers (27-29)

2 crochets de « Bragard » 47x30 & 28x40

Peintres (30)

Plombiers (31)

Relieurs (deux livres et des outils)

Rémouleur (32)

Sabotiers (33)

Selliers (34)
Serruriers (35-36)

Serveurs

Tapissiers (37)

Tondeurs de chiens (38) et de moutons (39)

Tonneliers (40-41)

Tourneurs (42)

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