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Incident de Nikolaïevsk

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Incident de Nikolaïevsk
(ru) Николаевский инцидент
Description de cette image, également commentée ci-après
La ville de Nikolaïevsk-sur-l'Amour, vers 1900.
Informations générales
Date 12 au 15 mars 1920
puis du 23 au 31 mai 1920
Lieu Nikolaïevsk-sur-l'Amour
Casus belli Prise par les japonais dirigés par le major Ishikawa de Nikolaïevsk, puis leur défaite face aux partisans
Issue Population de Nikolaïevsk est évacuée ; justification de l'occupation japonaise du nord de Sakhaline
Changements territoriaux Nikolaïevsk et le nord de Sakhaline occupés par le Japon
Belligérants
République d'Extrême-Orient
République socialiste fédérative soviétique de Russie (à partir du 22 avril 1920)
Empire Japonais
Commandants
Iakov Tryapitsyne (ru) Major Ishikawa
Forces en présence
4000 soldats 350 soldats japonais
300 soldats blancs
Pertes
500 soldats + civils 250 soldats japonais et 300 à 250 soldats blancs
129 prisonniers de guerre + centaines de civils

Intervention en Sibérie (Guerre civile russe)

Coordonnées 53° 05′ nord, 140° 26′ est
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Incident de Nikolaïevsk (ru) Николаевский инцидент
Géolocalisation sur la carte : kraï de Khabarovsk
(Voir situation sur carte : kraï de Khabarovsk)
Incident de Nikolaïevsk (ru) Николаевский инцидент

L'incident de Nikolaïevsk (尼港事件, Niko Jiken?) est une série d'événements qui se déroulèrent de février à mars 1920 durant l'intervention alliée dans la guerre civile russe, culminant avec le massacre de plusieurs centaines d'expatriés japonais et de la plupart des habitants russes de la ville de Nikolaïevsk-sur-l'Amour dans l'Extrême-Orient russe[1].

La ville de Nikolaïevsk-sur-l'Amour, alors peuplée par 15 000 personnes, fut occupée en par l'armée impériale japonaise durant l'intervention en Sibérie. Une communauté d'environ 450 marchands et trappeurs japonais y vivait déjà. En arriva une garnison de 350 militaires du 3e bataillon du 2e régiment d'infanterie de la 14e division de l'armée impériale japonaise. De leur côté, les Russes blancs avaient sur place une garnison de 300 hommes. En , la ville fut encerclée par une force de 4 000 hommes de l'armée rouge bolchevique, commandée par Yakov Triapitsyne (en) (renié ultérieurement à la suite des massacres qu'il supervisa).

Le , étant en large infériorité numérique et manquant de ravitaillement et de munitions, le commandant de la garnison japonaise autorisa les troupes de Triapitsyne à entrer dans la ville avec un drapeau blanc. Sans s'en prendre à la garnison japonaise, Triapitsyne rassembla et exécuta les Russes blancs, comme cela se pratiquait couramment durant la guerre civile russe. Dès lors la seule force militaire intacte face à l'Armée rouge était la petite garnison japonaise. Le , Triapitsyne lui lança un ultimatum pour qu'elle rende les armes et se retire, exigence inacceptable pour le code japonais de l'honneur que Triapitsyne semblait ignorer. Il fut surpris lorsqu'en dépit de son infériorité numérique, le détachement japonais lança une attaque le . L'attaque échoua et la plupart des soldats japonais furent tués : ceux qui survécurent ne se rendirent qu'après en avoir reçu l'ordre du haut-commandement japonais. Triapitsyne, craignant d'être tenu pour incompétent par l'Armée rouge (ce qui équivalait à une trahison et valait la peine de mort), fit exécuter tous les prisonniers japonais et aussi les civils, ne laissant que 122 survivants : plus de 700 Japonais furent tués pendant ce massacre[1].

Poursuivant l'application de la « terreur rouge » pour démontrer son zèle révolutionnaire, Triapitsyne fit ensuite exécuter tous les civils qu'il jugeait suspects. À court de munitions, il continua les exécutions à la baïonnette ou en jetant les victimes dans un trou scié dans la glace du fleuve Amour. Plusieurs milliers d'habitants de la ville furent tués ainsi et par d'autres méthodes d'exécution[1].

« 12h, 24 mai 1920 ne pas oublier ! », écrit par l'une des victimes japonaises.

Fin mai, ayant appris qu'une expédition de secours japonaise approchait, Triapitsyne, appliquant la politique de la terre brûlée, fit exécuter tous les habitants survivants, Japonais, Russes ou autres, et incendia la ville. Quand les forces japonaises arrivèrent le , elles ne trouvèrent que ruines et cadavres calcinés[1].

Nikolaïevsk revient en 1922 sous contrôle soviétique après le départ du contingent japonais de Sibérie, mais entre-temps, les résultats des investigations japonaises avaient été publiés et contribué à ternir l'image des bolcheviks. Le gouvernement japonais protesta auprès de celui de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, demandant compensation. Le gouvernement bolchevik récusa toute responsabilité dans les actes de Triapitsyne, considéré comme « non-membre de l'Armée rouge et indiscipliné », puis arrêté et exécuté pour cela le . Le gouvernement japonais ne se satisfit pas de cette réaction, refusa de reconnaître diplomatiquement l'Union soviétique et occupa « à titre de dédommagement » la partie nord, russe, de l'île de Sakhaline jusqu'en 1925 (ce fut la dernière partie du territoire russe à entrer dans l'obédience du gouvernement soviétique).

Bibliographie

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  • Teruyuki Hara, (ja) Niko Jiken no Shomondai (Problèmes dans l'incident de Nikolaevsk-na-Amure), éd. Roshiashi Kekyuu 1975, N° 23.
  • Anatoly Gutman & Ella Lury Wiswell (trans.) ; Richard A. Pierce (ed.) (en) The Destruction of Nikolaevsk-on-Amur, an Episode in the Russian Civil War in the Far East, 1920, Limestone Press 1993, (ISBN 0-919642-35-7).
  • John Albert White, (en) The Siberian Intervention, Princeton University Press (1950)

Notes et références

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