Aller au contenu

Le Fils de Saul

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le Fils de Saul
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo du titre anglais du film.
Titre original Saul fia
Réalisation László Nemes
Scénario László Nemes
Clara Royer
Acteurs principaux
Sociétés de production Laokoon Filmgroup
Pays de production Drapeau de la Hongrie Hongrie
Genre Drame
Durée 107 minutes
Sortie 2015

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Fils de Saul (en hongrois : Saul fia) est un film dramatique hongrois coécrit et réalisé par László Nemes, sorti en 2015.

Le film est sélectionné en compétition au Festival de Cannes 2015 où il remporte le Grand prix et le prix FIPRESCI. Il est récompensé par l'Oscar du meilleur film en langue étrangère à la 88e cérémonie des Oscars en 2016[1].

Le film montre, début octobre 1944, deux journées de la vie de Saul Ausländer, prisonnier juif hongrois à Auschwitz. Il fait partie du Sonderkommando de l'un des fours crématoires, groupe de prisonniers strictement séparés du reste du camp et qui, tout en attendant leur propre exécution à tout moment, est forcé de participer à la crémation et à la dispersion des cendres des victimes de l'extermination massive. Saul s’imagine reconnaître son fils dans un enfant mort, et décide de tenter de le sauver de l'incinération et d'entrer en contact avec un rabbin, avec qui il l'enterrera selon le rite approprié. Entre-temps, le Sonderkommando désespéré se prépare à se révolter et à saccager le crématorium, mais Saul se détourne d'eux et a pour seule obsession de mener à bien son projet, pour son fils imaginé[2],[3],[4].

Fiche technique

[modifier | modifier le code]

Distribution

[modifier | modifier le code]

László Nemes commence le développement du film lors de la 22e session de la résidence de la cinéfondation en 2011[5]. La cinéfondation est la section du Festival de Cannes consacrée aux étudiants, la résidence artistique permet aux cinéastes débutants d'apprendre à bien rédiger un scénario et à consulter des médias cinéphiles. Le film avait pour titre provisoire S.K.

Le film est alors refusé par Arte, et le Centre National de la Cinématographie refuse à Nemes une aide à l'écriture[6].

Le film est sélectionné en compétition officielle, c'est la première fois depuis 2011, qu'un premier long métrage est en compétition (en sélection officielle, ils sont souvent projetés à Un certain regard). Le long métrage est éligible pour la Caméra d'or.

Lors de l'annonce de la sélection, le , le délégué artistique du festival de Cannes Thierry Frémaux prévient que le film divisera et fera polémique.

Le film est très apprécié par les critiques pour sa retenue et son réalisme[7]. Le film montre la vie du camp, notamment en utilisant plus des tonalités sonores en hors-champ et en faisant appel à l'expérience sensorielle. Le film est adoubé par Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah qui a souvent critiqué les représentations fictionnelles de l'holocauste[8]. Néanmoins, quelques voix discordantes se font entendre dans ce concert de louanges : le journal Libération[9] qui regrette ce consensus et « l’absence de tout débat autour du film », et les Cahiers du cinéma, qui ont dans plusieurs articles[10],[11],[12] reproché sa stratégie « d'immersion ».

Il a aussi été dit que des ressemblances troublantes existent avec le film The Grey Zone, comme la révolte des Sonderkommandos d’Auschwitz du et la découverte d'une jeune fille, vivante, sous un amas de corps dans la chambre à gaz[13].

Le film totalise en France près de 200 000 entrées.[réf. souhaitée]

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Récompenses

[modifier | modifier le code]

Sélections et nominations

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Scott Roxborough, « Oscars: Hungary Selects 'Son of Saul' for Foreign-Language Category », The Hollywood Reporter, (consulté le )
  2. (hu) « Magyar filmért izgulhatunk Cannes-ban » [« On pourra soutenir un film hongrois à Cannes »], HVG,‎ (lire en ligne).
  3. Cristina Marino, « Le Monde à Cannes : La Cinéfondation aide les cinéastes de demain », sur blog Le Monde, .
  4. Fernand Denis, « "Le Fils de Saul" : Film sur la Shoah à voir sans mouchoir », La Libre Belgique, (consulté le )
  5. Sessions de la cinéfondation.
  6. « Quand Le Fils de Saul fut refusé par le CNC et Arte », , Destination Ciné.
  7. « Étoiles de la critique de Cannes 2015 », sur Le Film français, .
  8. « Claude Lanzmann : Le fils de Saul est l'anti-Liste de Schindler », sur Télérama, .
  9. « «Le Fils de Saul», choc sans réplique », sur Liberation.fr, (consulté le )
  10. Stéphane Delorme, « Produits cannois », Cahiers du cinéma, no 712,‎ , p. 6-8
  11. Cyril Béghin, « Double langage », Cahiers du cinéma, no 712,‎ , p. 10
  12. Jean-Philippe Tessé, « L'expérience Auschwitz », Cahiers du cinéma, no 716,‎ , p. 34-35
  13. Le fils de Saul : « Ce film ne pouvait que diviser », Vanity Fair

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]