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Lucien Paye

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Lucien Paye
Illustration.
Fonctions
Premier président de la Cour des comptes

(2 ans, 3 mois et 6 jours)
Prédécesseur André d'Estresse de Lanzac
Successeur Désiré Arnaud
Ministre français de l'Éducation nationale

(1 an, 1 mois et 26 jours)
Président Charles de Gaulle
Gouvernement Michel Debré
Prédécesseur Pierre Guillaumat (intérim)
Successeur Pierre Sudreau
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Vernoil (Maine-et-Loire, France)
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Paris 6e (France)
Nationalité Française

Lucien Paye, né le à Vernoil (Maine-et-Loire) et mort le à Paris[1], est un diplomate et homme politique français.

Fils d'un ingénieur des Ponts-et-Chaussées, et petit-fils d'instituteur, Il effectue sa scolarité au lycée David d'Angers puis au lycée Louis le Grand à Paris.

Normalien, agrégé de lettres, docteur ès lettres, Lucien Paye, arabophone, enseigne d'abord au lycée de Fès (Maroc) en 1931, puis au collège musulman de Rabat, avant d'entrer dans l'administration de l'éducation nationale, comme chef du service de l'enseignement du Maroc, en 1938.

En 1934, il adhère au parti socialiste SFIO et propose, en 1937, de chercher une position de conciliation entre les tendances pro-coloniale et celle plus favorable à l'autonomie du Maroc, afin que la fédération socialiste présente une motion de consensus au congrès national de Marseille[2]. Cette tentative est cependant vaine.

En 1943, il participe, comme officier, aux opérations militaires de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et notamment au débarquement de Provence, puis à la campagne d'Allemagne. Proche de Charles de Gaulle, il est un de ses conseillers lors de la conférence de Brazzaville.

Nommé en 1946 directeur des affaires musulmanes en Algérie, il est un des auteurs du statut indigène de 1947. L'année suivante, après la nomination de Marcel Naegelen comme gouverneur général de l'Algérie, Paye, après avoir exercé brièvement les fonctions de directeur du plan dans l'administration coloniale, devient directeur de l'instruction publique en Tunisie.

En 1955, il est nommé directeur du service universitaire des relations avec l'étranger et l'outre-mer au ministère de l'éducation nationale, avec statut d'inspecteur général, à Paris. Appelé en par Robert Lacoste au poste de directeur général des affaires politiques et de la fonction publique d'Algérie, il quitte cette fonction en , officiellement pour cause de cumul difficile avec ses fonctions dans l'administration centrale, plus vraisemblablement pour protester contre les méthodes de répression à l'égard des nationalistes algériens, et notamment l'utilisation systématique de la torture.

Il part alors au Sénégal, et participe à la mise sur pied de l'université de Dakar, inaugurée en , et dont il est nommé recteur. À la suite de la démission d'André Boulloche, Charles de Gaulle propose à Paye de lui succéder comme ministre de l'Éducation nationale. Celui-ci, s'estimant trop peu « politique », refuse le poste, mais accepter les fonctions de directeur général de l'organisation et des programmes scolaires.

Il est finalement nommé ministre de l’Éducation nationale, fonctions qu'il exerce du au dans le gouvernement Michel Debré. Il est notamment à l'origine, en 1961, de la création du Concours national de la résistance et de la déportation (CNRD), concours scolaire proposé depuis lors aux élèves des classes de 3e et des lycées, ainsi que d'une réorganisation de l'administration centrale.

Il est ensuite haut représentant de la France au Sénégal en 1962, avec rang d'ambassadeur, avant d'être le premier ambassadeur de France en Chine populaire de 1964 à 1969. Du fait de la condamnation par la France de l'intervention américaine au Viet-Nam, il bénéficie d'un accueil très favorable des autorités chinoises, accentuée par les relations d'amitiés qu'il lie avec le ministre chinois des Affaires étrangères Chen Yi. Son action est essentielle dans le domaine des relations culturelles franco-chinoises[3],[4]. Les relations se tendent cependant pendant la période de la « révolution culturelle », et il doit notamment faire face à des manifestations hostiles et menaçantes des gardes rouges devant l'ambassade de France en . Il est aussi agressé, sans conséquences importantes, lorsqu'il accompagne les diplomates soviétiques qui quittent Pékin le .

De retour en France en , il préside la commission de réforme du statut de l'ORTF, qui propose notamment la création d'une troisième chaîne « régionale », dans son rapport rendu l'année suivante.

Nommé Premier président de la Cour des comptes en 1970, et président du conseil des impôts l'année suivante, il meurt de maladie, à 64 ans, le [5].

Il reçoit alors de nombreux hommages, dont celui de Léopold Sédar Senghor, qui le qualifie de « Sénégalais d'adoption » et de Maurice Druon qui voit en lui un « homme de cœur, homme de culture et grand citoyen ».

Il est le père de Jean-Claude Paye.

Les papiers personnels de Lucien Paye sont conservés aux Archives nationales sous la cote 364AP[6]

Décorations

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Résidence Lucien Paye, Cité internationale universitaire de Paris.

Deux établissements au moins portent son nom :

  • « M. Lucien Paye est mort », Le Monde, .

Notes et références

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  1. Chantal de Tourtier-Bonazzi et François Pourcelet (avant-propos par Jean Favier), Guide des papiers des ministres et secrétaires d'État de 1871 à 1974, Paris, Archives nationales, 1984, 2e  éd., 282 p. (ISBN 2-86000-099-2), p. 190.
  2. René Gallissot, « Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, notice de Lucien Paye » (consulté le )
  3. Bernard Krouck, « Un ambassadeur lucide : La première année de Lucien Paye à Pékin », Revue d'histoire diplomatique, vol. 115, no 4, 2002, p. 309-328.
  4. Jacques Guillermaz, Une vie pour la Chine (1937-1993), Paris, Robert Laffont, coll. « Vécu », 1989 (ISBN 2-221-05975-1), et Paris, Hachette, coll. « Pluriel » (no 8567), 1994 (ISBN 2-01-017436-4).
  5. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  6. Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales
  7. Base Léonore

Liens externes

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