Sam Smith

Peu d’artistes pop du 21e siècle affichent autant leur vulnérabilité que Sam Smith. « Je n’ai jamais eu peur de dire la vérité dans ma musique », expliquait-il à Apple Music en 2020. « La musique est littéralement ma meilleure amie; elle est un exutoire, un journal intime et une thérapie. »Né à Londres en 1992, Smith attire d’abord l’attention grâce à ses collaborations aux succès dance « Latch », avec le duo Disclosure, et « La La La », avec Naughty Boy. Ces chansons font connaître sa voix de fausset très souple, mais ne donnent franchement pas une idée de son côté mélancolique, qui va pourtant devenir le moteur de sa phénoménale renommée. Celle-ci survient en 2014 avec In the Lonely Hour, une délicate méditation sur l’amour à sens unique qui lui a valu quatre GRAMMY®, dont celui du Meilleur nouvel artiste, suivie en 2017 par The Thrill of It All. Inspiré par la rupture amoureuse, ce deuxième album permet à Smith ‒ qui avait remporté en 2016 un Oscar® pour « Writing’s On the Wall », chanson-thème du 24e film de la série James Bond ‒ d’assumer sa notoriété instantanée et son statut d’icône queer, sur un fond de vibrantes ballades empreintes de gospel. Manifestement, la force de Smith tient autant à sa fabuleuse voix qu’à son courage d’étaler en public ses sentiments les plus intimes : la solitude, la confusion, le désespoir, le désir. Pour son troisième album, Smith est prêt à s’amuser un peu plus. Il réinvente sa musique en la transformant en dance capable d’apaiser les peines d’amour. « Je pense que j’ai été plus triste en 2019 que je ne l’avais jamais été », disait-il à Apple Music avant la crise de la COVID-19. « Mais faire des chansons tristes quand vous êtes triste, puis partir en tournée et interpréter des chansons tristes, tout cela mène à encore plus de tristesse. C’était donc fascinant pour moi d’essayer de convertir cette émotion en quelque chose qui ferait danser les gens ‒ et, plus important encore, qui me ferait danser, moi. Pendant une grande partie de ma vie, sans doute en raison de toute l’homophobie dont j’ai été victime et que j’intériorisais, j’ai eu honte de moi et honte de ne pas pouvoir être tout à fait moi-même dans ma musique. Mais chaque fois que j’ai fait un album, j’ai appris à m’aimer un peu plus. Plus je fais de la musique, plus je m’approche de qui je suis. »