Believe Me Now?

Believe Me Now?

Selon ses propres mots, le premier album de Becky Hill, Only Honest on the Weekend, sorti en 2021, a demandé « neuf ans de travail ». En revanche, la suite, qui arrive fin mai 2024, a été conçue en neuf mois seulement. « J’ai accouché d’un petit bébé musical », explique Hill à Rebecca Judd, d’Apple Music. Encore une fois, beaucoup de choses ont évolué dans la vie de Hill depuis la sortie de Only Honest on the Weekend. L’artiste originaire du Worcestershire a remporté deux BRIT Awards dans la catégorie « Best Dance Act » — en 2022 et 2023 — et a organisé sa première tournée des stades en octobre 2024. Le titre provocateur de l’album est tiré de la chanson d’ouverture « True Colours », sur laquelle Hill s’ouvre, accompagnée de sa compatriote Self Esteem, au sujet de son expérience éprouvante en tant que victime d’agression sexuelle. « Si j’avais écrit cette chanson plus tôt, cela aurait été trop difficile », dit-elle. Parallèlement, le titre de l’album Believe Me Now? est une réponse de Hill aux contestataires et aux critiques de manière générale. « Je pense qu’il y avait beaucoup de méfiance à l’égard de ma réussite », dit-elle. « Je trouve incroyable de sortir un deuxième album aujourd’hui, et je n’ai aucunement l’intention de m’arrêter ou de ralentir. » En effet, en se tournant vers des auteurs-compositeurs et des producteurs tels que Mark Ralph (Years & Years, Clean Bandit), PARISI (Ed Sheeran, Fred again..) et son ami proche MNEK (Beyoncé, Little Mix), Hill a redoublé d’efforts pour façonner un son accrocheur, prêt à retourner les clubs. Believe Me Now? puise dans la trance, l’eurodance, la drum’n’bass, la house et l’electronica pour offrir des hymnes parés pour résonner en raves et sur les ondes des radios. « Cette fois-ci, je voulais faire quelque chose de beaucoup plus enraciné dans l’esprit de la dance music », explique-t-elle. « Je voulais me concentrer davantage sur la musique que j’écoute moi-même en club. » Hill nous parle ici de quelques-uns de ses titres préférés sur Believe Me Now?. « True Colours » (avec Self Esteem) « Toute cette chanson évoque les agressions sexuelles. Lorsque j’ai traversé cette épreuve à 21 ans, Uzo [Emenike, alias MNEK] était la personne à qui je me confiais. Je me rappelle avoir pleuré dans son studio à ce sujet — il a été à mes côtés pendant toute cette période. Il savait que je voulais y consacrer une chanson, mais je n’avais aucune idée de la forme que cela allait prendre. Lauren Aquilina [autrice-compositrice-interprète] a également connu ses propres expériences négatives au sein de l’industrie musicale et en a parlé ouvertement. Lorsque nous avons écrit cette chanson, j’avais deux personnes : l’une qui me connaissait très bien et l’autre qui connaissait très bien la situation. J’ai dit : “Je ne veux pas que ce soit triste. Je ne veux pas que ça ressemble à une ballade. Je veux que cela soit exaltant et puissant.” Et ces personnes ont immédiatement compris. C’est le label qui a décidé d’inviter Self Esteem sur le morceau et j’ai tout de suite adoré l’idée. Elle m’a beaucoup aidée à aborder le sujet des agressions sexuelles. Je ne l’avais jamais fait auparavant et je me sentais prête maintenant parce que je pense n’avoir jamais été aussi guérie. Je pense que lorsqu’on arrive à passer le cap d’en parler aussi publiquement, les notions de honte ou de culpabilité disparaissent, et on peut montrer aux gens la liberté que cela procure. La première semaine, alors que nous discutions de « True Colours », j’ai dit à Self Esteem : “Est-ce que c’est normal de se sentir assommée par la honte ?” Elle m’a répondu : “Oh, oui, c’est drainant et épuisant.” Le fait d’avoir une personne comme elle sur l’album — qui parle beaucoup de harcèlement et d’agressions sexuelles dans sa musique — et surtout le fait qu’elle puisse me guider à travers tout ce processus, m’ont beaucoup apporté. J’adore Self Esteem et je suis très fière qu’elle soit présente sur cet album. » « Darkest Hour » « J'ai écrit cette chanson avec [le DJ et producteur] Franky Wah, MNEK et [le producteur] Mark Ralph. Je suis un grand fan de Franky depuis des années, mais il faut toujours faire preuve de prudence lorsqu'on sollicite des DJ et des producteurs issus de l’underground, car on se demande toujours ce qu'ils pourraient penser d'une collaboration avec une artiste comme moi. Mais Franky a été un vrai gentleman et m'a dit : “Je veux absolument travailler sur ton album.” À l’époque, je travaillais avec Pete Tong sur son show Ibiza Classics [live]. Je voulais vraiment fusionner le volet orchestral avec l’énergie de la dance music, comme le faisait Pete. Nous avons donc commencé à écrire « Darkest Hour » et les mélodies classiques de MNEK sont apparues. À la fin de la session, je me suis dit : “C’est la direction que je veux prendre [avec l'album].” » « Outside of Love » « J’étais dans un atelier d'écriture où je commençais chaque matin en disant [à mes collaborateurs et collaboratrices] : “Je veux que vous écriviez des chansons dans cette veine. Je vais passer dans chaque pièce et vous aider à écrire des parties de l'album.“ [Au début], je me disais : “Je ne suis pas encore certaine des concepts, mais je suis vraiment amoureuse et tout va pour le mieux.” Mais mercredi, tout est parti en vrille. Pour une raison ou une autre, mon partenaire ne me parlait plus et m’avait complètement bloquée. Il était très stressé par son travail — il est booker de festivals [et] c’était après le COVID, au moment où tous les festivals s’étaient effondrés. J’avais l’impression d’être totalement en retrait, sans aucune explication. Je suis allée voir [le duo de dance italien] PARISI. Mike Kintish, avec qui j’ai écrit “I Could Get Used to This”, et Charlotte Haining, avec qui j’ai écrit “My Heart Goes (La Di Da)”, étaient également dans la pièce. Je ne comprenais pas ce que je traversais et j’étais presque en larmes. J’ai dit : “J’ai une idée. Ça s’appelle ’Outside of Love’ et c'est tout ce que j’ai en réserve. C’est trop douloureux pour moi.“ J'ai quitté la pièce, je suis revenue [et] l’équipe avait écrit le couplet, le pré-chorus et une partie du refrain. L’histoire était construite du début à la fin. Je me suis assise [et] j'ai écrit le reste du refrain et le deuxième couplet. C'était une session très agréable et je me suis sentie soutenue par ces personnes. » « Multiply » « Nous l'avons écrite à Ibiza — c'était en milieu de semaine, mais nous avons toutes et tous été au Pikes [night-club] après la session, et c'était un peu le chaos ! Il y avait moi, Neave Applebaum — un producteur extraordinaire et très prolifique — et [les auteurs et autrices] Charlotte Haining, Emily Makis et Kieron McIntosh. Charlotte a eu l'idée du refrain et je me suis dit : “C’est vraiment ce que je veux.” Puis nous avons tout écrit ensemble. Neave a également signé cette ligne de basse puissante. » « Swim » « J’avais le titre et les paroles : “Avant, tu répondais tout de suite/Maintenant, tu laisses sonner.“ Ensuite, je suis entrée en studio avec Rob Harvey, que vous connaissez certainement pour avoir coécrit des succès comme « Head and Heart » de Joel Corry et MNEK. Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, j’avais peur qu’il soit un peu arrogant, comme beaucoup de grands compositeurs. Mais c’était tout le contraire et nous avons rapidement eu un très bon feeling — musicalement, c’est tellement fluide entre nous. J’ai également écrit cette chanson avec le duo britannique Maur, des producteurs incroyables. » « Linger » « Il s’agit là encore d’une chanson écrite lors d’une session d’écriture à Ibiza. J’avais écrit “let love linger” et j’ai dit à Charlotte Haining et Mark Ralph : “Je veux que ce soit haché [et] découpé.“ Charlotte a trouvé la mélodie et quand je suis revenue, je me suis dit : “Oui, c’est génial, mais il faut aller plus loin.“ Nous n’avons jamais eu l’occasion d’aller plus loin sur cet album. Richard O’Donovan, mon A&R, m’a dit : “J’adore ce morceau en tant qu’instrumental. Demandons à Mark d’en faire un morceau trance à part entière et laissons-le tel quel.“ Donc si vous aimez celui-ci, envoyez tous vos remerciements à Richard ! » « One Track Mind » (avec RILEASA) « J’ai rencontré RILEASA lors d’une soirée de lancement d’une nouvelle glace. Il y avait toutes ces drag queens qui se succédaient sur des podiums et, alors que je finissais ma glace, est apparue cette magnifique reine, sosie de Rihanna, qui s’appelait RILEASA. Elle était tout simplement fabuleuse et j’ai été séduite par elle. Mon partenaire, qui s’occupe de l’artiste Charlie Boon, m’a dit : ”J’ai besoin de textes parlés pour l’album de Charlie.” Je me suis dit : “C’est peut-être un peu hasardeux, mais je viens de rencontrer une drag queen qui a un très bel accent des Caraïbes.” Nous lui avons envoyé le morceau et nous avons reçu en retour « We Back » de Charlie Boon et RILEASA [sous le nom de Rileasa Slaves]. Aujourd’hui, mon partenaire et moi développons la carrière de RILEASA. J’ai pensé que « One Track Mind » était idéal pour elle, et je vous conseille de prêter attention à sa partie au milieu de la chanson. Elle a tout déchiré ! »

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