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La poliomyélite épidémique

Le Monde

Publié le 23 août 1946 à 00h00, modifié le 24 mars 2023 à 11h53

Temps de Lecture 7 min.

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UNE recrudescence saisonnière de de cette affection attire actuellement l'attention sur la poliomyélite. Il s'agit d'une maladie infectieuse, contagieuse, existant à l'état endémique, mais sujette à des poussées épidémiques plus ou moins étendues, se produisant surtout pendant l'été et frappant plus volontiers les enfants et les adolescents du sexe masculin. Elle est due à ce que l'on appelle un virus filtrant, c'est-à-dire un virus qui traverse les bougies filtrantes, analogue à celui de la rage et à celui de l'encéphalite épidémique. Ce virus se fixe électivement sur les cornes antérieures de la substance grise de la moelle épinière. d'où le terme de poliomyélite, de gris, et ; moelle.

Comme les cellules des cornes antérieures de la moelle sont essentiellement motrices (par opposition à celles des cornes postérieures, sensitives), comme de ces cellules émanent les racines des nerfs moteurs, on comprend que la paralysie soit le symptôme cardinal de la maladie, souvent désignée sous le nom de paralysie infantile.

La paralysie aiguë des enfants avait été considérée comme une entité morbide dès 1840 par Heine, de Stuttgart; Duchenne, de Boulogne, en localisa les lésions dans la moelle en 1855, et dix ans plus tard Vulpian décrivait les altérations cellulaires des cornes antérieures. Medin, en 1890, fait admettre la nature contagieuse de la maladie, dite désormais maladie de Heine-Medin. En 1907 Landsteiner et Popper découvrent le virus filtrant, et en démontrent la spécificité en transmettant la maladie au singe par inoculation dans le péritoine de cet animal d'un fragment de moelle d'enfant mort de poliomyélite. Leurs expériences furent reproduites en série, deux ans après, par Flexner et Lewis.

Les épidémies, relativement peu étendues en France, l'ont été bien davantage en Suède, aux États-Unis, en Roumanie, etc.

Après une période d'incubation de un à quatre jours, qui peut être beaucoup plus longue et qui, semble-t-il, est d'autant plus courte que le virus est plus actif, éclate brusquement la période d'invasion : l'enfant est fatigué, se plaint de la tête, de la colonne vertébrale ; il a souvent une angine rouge et quelques troubles digestifs ; sa température s'élève à 39o ou 40o. À ce stade la maladie n'a pas de caractères particuliers, elle peut en imposer pour une grippe banale ou le début d'une fièvre éruptive quelconque. Deux ou trois jours plus tard apparaissent avec une foudroyante soudaineté et une extrême rapidité d'extension les paralysies. Elles frappent un membre, ou plusieurs, ou un segment de membre (suivant une disposition dite radiculaire, c'est-à-dire distribuée non pas suivant la topographie des nerfs périphériques, mais suivant celle de leurs racines). Les muscles sont d'une flaccidité totale, avec disparition des réflexes tendineux, contrastant avec l'intégrité de la sensibilité et l'absence de douleurs. Les deux membres inférieurs peuvent être pris simultanément, ou les deux membres supérieurs, plus rarement un membre supérieur et le membre inférieur du même côté (hémiplégie). De même peuvent être intéressés les muscles vertébraux, ceux de la nuque et du cou, de l'abdomen, du thorax. Les muscles des sphincters ne sont pas touchés et les facultés intellectuelles restent intactes.

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