Que savent les jeunes Français de Pierre de Coubertin, né il y a cent ans ? Peu de chose assurément.
Pourtant, cet écrivain, ce penseur, ce psychologue, cet homme en avance sur son époque - n'a-t-il pas affirmé : " J'écris pour demain... " ? - est en partie à l'origine de l'extraordinaire développement qu'a pris le sport dans le monde.
On connaît certes le promoteur des Jeux olympiques modernes dont il lança l'idée le 25 novembre 1892, en pleine Sorbonne, à l'occasion du cinquième anniversaire de la fondation de l'Union athlétique : " Il faut internationaliser le sport, il faut organiser de nouveaux Jeux olympiques. "
Mais ce projet rencontra peu d'adeptes au début : " Quand j'ai voulu rétablir les Jeux olympiques on m'a pris pour un fou ", dit lui-même Coubertin.
Tenace, ce petit baron normand présenta un projet intitulé : De la possibilité du rétablissement des Jeux olympiques, qui fut voté à l'unanimité par un Congrès international le 23 juin 1894. Deux ans plus tard les premières compétitions avaient lieu à Athènes. Une année avant de mourir - à Genève en 1937 à soixante-quatorze ans, - Coubertin put assister au triomphe de son idée avec les colossaux Jeux de Berlin qui étonnèrent le monde et il dit : " J'ai voulu cela. "
Le sport source de perfectionnement
Mais celui qui présida le Comité international olympique de 1896 à 1925 était aussi un pédagogue hardi. Reçu à Saint-Cyr, Coubertin avait vite délaissé les armes pour les études littéraires et historiques, la pédagogie et la sociologie.
Au cours d'un voyage en Angleterre, il s'imprégna de l'œuvre de Thomas Arnold, et revint persuadé qu'il fallait introduite dans l'enseignement le sport, qui est un élément de l'éducation. D'où une campagne dans ce sens, et un ouvrage : l'Éducation anglaise.
Dès 1906, il fonde " l'Association pour la réforme de l'enseignement " (déjà !), puis, en 1910, la " Ligue d'éducation nationale ", en 1925 " l'Union pédagogique universelle " et en 1928 " le Bureau international de pédagogie moderne ".
Il vous reste 53.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.