Un rapport que vient de publier l'Organisation mondiale de la santé souligne l'efficacité de cette vaccination, qui a permis de diminuer de plus de 95 % le nombre des cas de poliomyélite signalés dans vingt-huit pays durant la période 1951-1962.
En Norvège, par exemple, 2 233 cas étaient déclarés en 1951, et 66 seulement en 1961. Aux Etats-Unis, pendant la même période, les chiffres sont respectivement de 28 386 cas en 1951 et 1312 en 1961.
Si les résultats ne sont pas encore aussi concluants en France, c'est sans nul doute parce que la vaccination systématique n'a pas encore été appliquée dans notre pays avec suffisamment de discipline.
Les inconvénients que présente le calendrier actuel des vaccinations chez l'enfant sont en partie responsables de cette lacune aux si graves conséquences.
Entre les vaccinations anti-varioloques, antitétaniques, antidiphtériques, anticoquelucheuses, antipoliomyélitiques et antituberculeuses, les familles et leurs pédiatres éprouvent en effet quelques difficultés à établir un " calendrier " rationnel ; d'autant plus que des injections de rappel viennent encore accroître le nombre des piqûres redoutées par l'enfant.
De récents rapports (américains et belges notamment) soulignent les avantages que présente sur le vaccin inactivé (type Salk ou Lépine) injectable le vaccin absorbable par la bouche et contenant des virus vivants atténués appartenant aux trois souches les plus répandues. Ces avantages sont tels, selon les spécialistes cités, que le gouvernement belge ne rembourse plus depuis quelques semaines que les vaccinations ainsi effectuées et que les Etats-Unis ont lancé une vaste campagne d'information visant à la généralisation de cette méthode.
Son efficacité est démontrée par le fait qu'en Tchécoslovaquie, par exemple, où 93 % des enfants ont été vaccinés, pas un seul cas de poliomyélite paralytique n'a été observé depuis trois ans. Et il est bien évident que sa diffusion est infiniment plus commode et plus acceptable que celle du vaccin inactivé, qui nécessite la présence d'un médecin effectuant les inévitables piqûres.
En France l'institut Mérieux, de Lyon, a obtenu un visa pour la vente de ce vaccin. A l'institut Pasteur il en existe plus de 12 millions de doses, mais la procédure conduisant au visa étant fort longue il nous faudra sans doute attendre encore de nombreux mois avant que le public puisse en bénéficier. En attendant, ces doses sont distribuées en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie .
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