Gestion collective. Le secteur de la santé a été globalement épargné lors de la dégringolade des Bourses mondiales, liée à la crise due au coronavirus et à ses conséquences sur l’économie mondiale. « Même s’il reste encore très difficile de quantifier l’impact économique et financier de cette pandémie sur les résultats des entreprises de manière globale, le secteur de la santé devrait se montrer relativement résilient et conserver son caractère défensif », observe Maguy Macdonald, spécialiste produit actions internationales chez Edmond de Rothschild Asset Management.
Toutefois, la performance des titres du secteur médical est loin d’avoir été homogène depuis le démarrage de la crise boursière. « Les investisseurs ont privilégié les entreprises qui utilisent l’innovation médicale pour développer activement des vaccins, des thérapies contre le Covid-19 ou encore des tests de dépistage », note Rémy Plantevin, gérant du fonds BSO Bio Santé C à la Banque Saint Olive.
Parmi elles, on peut citer les laboratoires « bioMérieux, Sanofi ou encore GlaxoSmithKline, mais aussi des biotechs telles que Moderna ou BioNTech », poursuit-il. Mais les entreprises qui contribuent à faciliter les soins médicaux à distance et la télémédecine marquent aussi des points car « la crise sanitaire accélérera très certainement le développement de ces technologies qui répondent notamment à la nécessité de maîtriser les coûts de santé, tout en offrant un accès aux soins dans les déserts médicaux ; même si peu d’entreprises cotées sont spécialisées sur cette activité à part Teladoc Health ou encore des sociétés comme Medtronic et Dexcom », ajoute t-il.
La crise sanitaire actuelle, et les interrogations qu’elle provoque, devrait entraîner une augmentation des dépenses de santé dans les mois et les années à venir en raison de la relocalisation de certaines productions de médicaments ou encore des besoins supplémentaires d’équipements hospitaliers. « Sur les 2 000 milliards de dollars du récent plan de relance annoncé par le gouvernement américain, 130 milliards seront consacrés directement au secteur de la santé », rappelle Maguy Macdonald.
Des progressions à deux chiffres
Par ailleurs, « la croissance démographique ou encore le vieillissement de la population mondiale favorisent clairement le besoin pour davantage de produits et de soins médicaux », souligne Huub van der Riet, gérant du fonds NN (L) Health & Well-Being chez NN Investment.
Le secteur médical devrait donc continuer d’être un thème d’investissement porteur dans une perspective à long terme car l’innovation y est importante. « Des entreprises investissent jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires dans la recherche et le développement, ce qui permet de créer de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités thérapeutiques », pointe Maguy Macdonald.
Ainsi, « la santé recèle des segments porteurs, tirés notamment par les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle », précise Brice Prunas, gestionnaire de fonds actions thématiques mondiales chez Oddo BHF Asset Management. Les premiers à en bénéficier sont les fabricants d’appareils de radiothérapie ou encore les sociétés biopharmaceutiques, « à l’image des entreprises américaines Varian Medical Systems ou encore Regeneron Pharmaceuticals », ajoute t-il. Autant dire que sur ce segment de marché, il est possible pour les investisseurs de ne pas se limiter aux poids lourds du secteur que sont les grands laboratoires mondiaux à l’image de Roche, Pfizer, Novartis, Sanofi ou encore Merck.
Plusieurs dizaines de fonds jouent la thématique de la santé et peuvent être souscrits par des épargnants français. Les meilleurs d’entre eux affichent des progressions à deux chiffres sur un an glissant. Et ces bonnes performances devraient continuer, selon Rémy Plantevin. Pour lui, malgré leur forte hausse ces dernières semaines, il n’est pas encore trop tard pour s’intéresser au secteur de la santé, en dépit de sa surperformance par rapport aux principaux indices boursiers depuis le début de l’année 2020.
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