Gestion collective. Le début de l’année 2020 a été marqué par un brutal décrochage des prix du pétrole, s’expliquant principalement par la crise économique due au coronavirus. Les restrictions de déplacements dans de nombreux pays ont en effet fait « fondre la demande mondiale d’or noir », précise Malik Haddouk, directeur de la gestion diversifiée chez CPR Asset Management. Ainsi, le baril d’or noir coté à New York, qui s’échangeait encore à plus de 60 dollars au mois de décembre 2019, a vu sa valeur fondre quasiment de moitié, entraînant dans sa chute l’ensemble des valeurs du secteur pétrolier cotées en Bourse.
Toutefois, la contre-performance de ces valeurs est loin d’avoir été homogène. Ainsi, comme le rappelle Christophe de Failly, gérant du fonds Etoile Energie Europe, chez Etoile Gestion, filiale d’Amundi, « les investisseurs ont sanctionné dans une moindre mesure les entreprises spécialisées dans le domaine du raffinage, de la distribution de produits pétroliers ou encore des infrastructures énergétiques comme les pipelines et les activités de stockage, car elles présentent une moindre sensibilité de leur chiffre d’affaires à la volatilité du cours de l’or noir ».
De solides rendements
Parmi elles, on peut citer des sociétés européennes comme Rubis, Royal Vopak NV ou encore Enagás et Technigaz. Cerise sur le gâteau, ces entreprises continuent d’offrir de solides rendements à leurs actionnaires malgré un environnement boursier actuellement marqué par une chute généralisée des dividendes d’après une récente étude publiée par la société de gestion Janus Henderson.
De leur côté, les géants du secteur, comme Exxon Mobil, Chevron ou encore BP voient leurs bénéfices fortement baisser dans le sillage de la chute du baril. Pour réduire leur dépendance au pétrole, certains d’entre eux, notamment les majors européennes, n’hésitent pas à accélérer la diversification de leurs activités dans le secteur des énergies renouvelables, comme l’éolien ou encore le solaire.
Ainsi, à titre d’exemple, Christophe de Failly indique que « la part de ces énergies vertes devraient représenter 25 % du chiffre d’affaires de Total à l’horizon 2040 contre moins de 5 % à l’heure actuelle ». Un changement de cap de nature à séduire davantage les investisseurs qui alignent désormais de plus en plus leur stratégie d’investissement avec des objectifs de développement durable.
Le secteur des énergies vertes
D’ailleurs, des sociétés positionnées sur le secteur des énergies vertes, comme le danois Ørsted (anciennement DONG Energy), mais aussi les entreprises françaises Voltalia et Neoen, ont enregistré des performances spectaculaires depuis fin 2019 malgré un environnement boursier particulièrement morose. C’est d’ailleurs le positionnement d’une partie de son portefeuille sur des producteurs d’énergies décarbonées qui a permis au fonds Etoile Energie Europe de se distinguer de ses pairs en termes de performance au cours de ces dernières années.
Le secteur de l’énergie pétrolière conserve donc encore quelques atouts auprès des investisseurs qui souhaitent diversifier leurs placements. A condition toutefois de sélectionner des sociétés du secteur faiblement exposées à la seule production d’hydrocarbures ou bien capables de saisir les opportunités offertes par le segment porteur des énergies vertes.
Il faut également exclure « les entreprises aux comportements les plus controversés en matière de critères ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance] », insiste Anastasia Naymushina, gérante chez NN Investment Partners. Enfin, plutôt que d’investir directement dans les actions de ces sociétés, il est conseillé aux épargnants qui n’ont pas le temps de gérer un portefeuille et souhaitent se positionner sur ce type de valeurs de se tourner vers des produits de gestion collective, en particulier à travers des fonds spécialisés. Près d’une vingtaine est actuellement disponible pour les investisseurs particuliers français.
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