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Mediator : des victimes poursuivent leur avocat pour « inaction »

Une vingtaine de personnes n’ayant pu se constituer parties civiles en raison de l’inaction de leur avocat demandent que celui-ci et son assureur soient condamnés à les indemniser, explique la journaliste du « Monde » Rafaële Rivais, dans sa chronique.

Publié le 08 octobre 2021 à 06h00 Temps de Lecture 2 min.

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Tout avocat est tenu à un devoir de conseil et de diligence, et son inaction constitue une faute

Tout avocat est tenu à un devoir de conseil et de diligence, et son inaction constitue une faute, dont son client peut demander réparation. En vertu de ce principe, une vingtaine de personnes n’ayant pas pu se constituer parties civiles dans l’affaire du Mediator, en raison de « l’inaction de [leur] avocat », Me Alain Fraitag, demandent que celui-ci et son assureur, MMA, soient condamnés à les indemniser.

« Une soixantaine d’autres vont suivre », assure Georges Alexandre Imbert, président de l’Association d’aide aux victimes des accidents des médicaments (Aaavam), qui leur a conseillé de s’adresser au cabinet Alexis & Saint-Adam, spécialisé dans la recherche de la responsabilité des professionnels du conseil.

Les personnes en question ont consommé du Mediator, ce médicament commercialisé par les laboratoires Servier comme antidiabétique, mais prescrit comme coupe-faim, qui provoque des valvulopathies et de l’hypertension artérielle pulmonaire. Après avoir réussi à constituer un dossier qui le prouve, elles espéraient être indemnisées par le tribunal correctionnel de Paris, pour les préjudices liés à la « tromperie aggravée », dont celui-ci a reconnu les laboratoires Servier coupables, le 29 mars 2021.

Au titre du préjudice d’anxiété, censé indemniser la crainte de tomber malade ou de voir son état s’aggraver, et du préjudice moral, censé indemniser l’atteinte du consentement, ces victimes étaient susceptibles de toucher plusieurs dizaines de milliers d’euros.

« Campagne diffamatoire »

En 2011, elles ont, sur le conseil de l’Aaavam, confié la défense de leurs intérêts à Me William Wulfman. Mais celui-ci est mort en septembre 2015, et Me Fraitag a repris ses dossiers. « Dans certains cas, il n’a pas déposé d’écritures pour régulariser la constitution de partie civile », accuse M. Imbert. « Dans d’autres, il n’a tout simplement rien fait. » Lorsque le procès du Mediator s’est ouvert, « il a, en raison de son retard, imputé au Covid-19, osé en réclamer le renvoi, alors que 8 000 victimes l’attendaient depuis dix ans ».

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La présidente du tribunal, Sylvie Daunis, le lui a refusé. Mais elle a proposé qu’il lui remette, avant les réquisitions du parquet, une simple liste de noms de personnes souhaitant se porter parties civiles, et qu’il lui adresse ses conclusions avant le 19 octobre 2021. « Me Fraitag lui a donné une liste de noms incomplète », assure M. Imbert.

Me Fraitag, connu pour avoir sauvé de la guillotine Maurice Hincellin, en 1972, puis pour avoir défendu le tueur en série Emile Louis, se dit « victime d’une campagne diffamatoire ». Il promet de « soumettre à un tribunal » les « accusations aussi absurdes que mensongères » qui le visent. Il n’a pas encore répondu aux vingt assignations que lui a envoyées le cabinet Alexis & Saint-Adam.

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