Aéroports, ports, routes, réseaux de traitement de l’eau et des déchets ou encore équipements de télécommunications (pylônes hertziens, fibre optique…) : les infrastructures sont toutes ces installations indispensables au bon fonctionnement de notre vie quotidienne. Des actifs tangibles qui séduisent par ailleurs de plus en plus les épargnants, avec les fonds d’infrastructures, ces fonds d’investissement qui misent spécifiquement sur les entreprises actives dans ces secteurs.
Certaines sociétés cotées en Bourse en Europe se sont en effet spécialisées dans ce type d’activités en détenant des contrats de concession accordés par un Etat ou par une collectivité, à l’image de Veolia Environnement (eau), des groupes ADP ou Aena (aéroports), de Vinci (autoroutes) ou encore de Cellnex (télécoms).
Les fonds français dévolus aux infrastructures ont ainsi collecté plus de 8 milliards d’euros de capitaux au premier semestre 2021, d’après une étude publiée en octobre par France Invest (Association des investisseurs pour la croissance) et le cabinet Grant Thornton. Soit 67 % de plus que sur l’ensemble de l’année 2020.
Comment expliquer cet engouement des épargnants ? « Les infrastructures apportent une dimension concrète en leur permettant d’investir dans l’économie réelle », répond Gianluca Minella, responsable de la recherche sur les infrastructures au sein de la société de gestion DWS.
Visibilité à long terme
Les entreprises de ce domaine ont aussi « l’avantage de générer, sur la durée, des revenus récurrents, généralement indexés sur l’inflation, avec un cadre fixé par les pouvoirs publics garantissant des retours sur investissement raisonnables, estime Julie Arav, gérante analyste pour la société de gestion DNCA Finance. Cela leur permet de verser à leurs actionnaires des dividendes attractifs, supérieurs à la moyenne du marché, et en croissance, si on exclut l’effet exceptionnel du Covid-19. »
La résilience de leur modèle économique est de nature à séduire les investisseurs, en particulier ceux à la recherche de visibilité à long terme, ou inquiets face à la hausse des prix en zone euro, qui a atteint en décembre 2021 son plus haut niveau en vingt-cinq ans (à 5 % en glissement annuel, selon Eurostat).
Qui dit infrastructures dit, en outre, « forts enjeux de durabilité », précise Gianluca Minella. En effet, elles se doivent de répondre aux grands défis de la société de demain, que ce soit en matière de transition énergétique, de mobilité ou de transformation numérique. D’ailleurs, « les critères extra-financiers ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance] sont très souvent utilisés dans les processus de gestion de cette classe d’actifs, notamment la composante environnementale », note Julie Arav.
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