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Ces montres de luxe dont la cote s’envole

Les garde-temps sont devenus, en quelques mois, des valeurs refuges. Un placement financier sûr, dans une période d’incertitudes ouverte par la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine.

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Publié le 17 mars 2022 à 06h00, modifié le 31 mars 2022 à 17h00

Temps de Lecture 3 min.

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Montre-bracelet Rolex GMT-Master II en or jaune 18 carats, diamants, saphirs et rubis, estimée 50 000 euros, proposée lors de la vente en ligne de l’étude Aguttes de mars 2022.

L’expert Jean-Christophe Guyon est mi-amusé, mi-agacé. « Tout le monde cherche la même montre, s’exclame-t-il. Le marché tourne autour de certains modèles de Patek Philippe, d’Audemars Piguet et de Rolex, parce qu’il est devenu impossible de les acheter neuves en boutique. Il n’y en a plus depuis des mois. » Plus précisément, il s’agit de la Nautilus de Patek Philippe référence 5711, de la Royal Oak d’Audemars Piguet et de l’ensemble des Rolex sportives en acier.

Un confrère de Jean-Christophe Guyon, Geoffroy Ader, le confirme : « En deux ans, la Nautilus, dont la production s’est arrêtée en 2021, a quadruplé sa cote, passant de 50 000 à 200 000 euros. La Royal Oak fête son cinquantenaire cette année, elle est devenue introuvable et vaut deux à trois fois plus cher en occasion qu’en neuf. Et les Rolex, qu’il s’agisse des Submariner, des GMT-Master ou des Daytona, suivent la même tendance. »

A noter que l’édition limitée à 170 exemplaires de la Nautilus Tiffany cadran bleu vendue neuve en 2021 à 30 400 euros – mais réservée aux fidèles clients de la maison – s’est envolée à 5,74 millions d’euros en décembre 2021 aux enchères chez Phillips à New York. Dans la vente sur Internet organisée pour l’étude Aguttes (elle se termine le 17 mars), Geoffroy Ader annonce en lot-phare une GMT-Master II en or jaune, prudemment estimée 50 000 euros.

Romain Réa, expert pour la maison de ventes suisse Antiquorum et le site Collector Square, situe le basculement du marché au début de la pandémie. « Dans cette période incertaine, qui se poursuit aujourd’hui, la montre de luxe est devenue un placement. Avec une Rolex ou une Patek, on est certain de retrouver sa mise », juge-t-il. Il souligne que ces nouveaux acheteurs ne sont pas des collectionneurs mais bien des financiers. « Cette bulle spéculative touche davantage les montres modernes, un peu moins les modèles vintage, protégés de fait par les collectionneurs qui ne s’en séparent pas, explique l’expert. Cependant la pénurie entraîne tout de même des frustrations chez les vrais amateurs, qui n’ont plus accès à ces modèles ».

Ils se tournent donc vers d’autres garde-temps, jusque-là moins cotés, mais dont la valeur augmente mécaniquement. « Telles les Rolex en or blanc ou platine, qui étaient moins recherchées que les sportives en acier, ou les créations des horlogers indépendants tels que Richard Mille ou F.P.Journe », précise Romain Réa.

Looks pop et design

A défaut de pouvoir présenter ces stars du marché devenues intouchables, Jean-Christophe Guyon va miser, le 21 mars, à Bordeaux (hôtel des ventes Bordeaux Quinconces), sur la variété des montres, avec plus de deux cents lots au catalogue. Un pari encouragé par le succès de sa dernière vente en novembre 2021, où 90 % des lots ont trouvé preneur, avec plus de quatre cents enchérisseurs présents sur le live : « 80 % de nos acheteurs sont sur Internet, ils viennent d’une quinzaine de pays, un tiers d’Asie. Pour nos ventes de Bordeaux, le public local est finalement peu intéressé, ou dépassé par la hausse des prix. »

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