L’idée de mettre son argent au service des autres suscite actuellement un fort engouement de la part des particuliers. Pour preuve, les livrets solidaires totalisaient 3,26 milliards d’euros d’encours à fin 2020, soit une progression de plus 25 % sur un an, d’après l’association FAIR (les chiffres de 2021 devraient être connus en juin). De quoi permettre à « certains épargnants de (…) gérer une épargne disponible à tout moment en réalisant un acte citoyen », comme le précise Jon Sallé, responsable de l’Observatoire de la finance à impact social chez FAIR (ex-Finansol).
Ces produits reposent le plus souvent sur un mécanisme de don, « l’épargnant renonçant à tout ou partie de ses intérêts annuels au profit d’une association », ajoute-t-il. Mais il existe également des livrets sans mécanisme de générosité dont l’objet est de financer l’économie sociale et solidaire à travers des prêts à des structures spécialisées.
Du reste, depuis le 1er octobre 2020, les détenteurs d’un Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ont aussi la possibilité de faire un don aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Concrètement, ils peuvent reverser tout ou partie du produit des intérêts ou du capital accumulé sur leur livret à un ou plusieurs acteurs du monde de l’économie sociale et solidaire, sélectionnés par les établissements bancaires collecteurs du LDDS, à partir d’une liste produite par le Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (Cress).
D’après le dernier rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée, à ce jour, plus de 24 millions de Français détiennent un LDDS, rapportant 1 % net par an, sans frais, ni impôts, ni prélèvements sociaux. Cependant, pour les épargnants souhaitant donner davantage de sens à la gestion de leur trésorerie, l’alternative est de se tourner vers « des livrets d’épargne solidaire, labellisés Finansol, qui permettent de combiner générosité, fléchage des dons et transparence », ajoute Jon Sallé.
Un choix de plus en plus large
Le principe de ces livrets repose généralement sur le don d’une partie des intérêts générés annuellement, avec à la clé un avantage fiscal non négligeable pour les contribuables fortement imposés. En effet, l’épargnant bénéficie d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66 % ou à 75 % (en fonction de l’association bénéficiaire) du don réalisé.
Pour faire son choix, on peut par exemple se tourner vers le poids lourd du marché : le livret Agir proposé par le Crédit coopératif, qui affiche près de 916 millions d’euros d’encours à la fin 2021. Sans plafond de versement, « il est rémunéré à 0,6 % brut annuel jusqu’à 15 300 euros, dont la moitié est reversée à l’une des associations partenaires, choisie par le client », indique Imad Tabet, directeur du marché des particuliers au Crédit coopératif. Un taux largement supérieur à celui des livrets bancaires classiques, proche du niveau de 0,10 % par an, avant imposition, d’après les derniers chiffres publiés par la Banque de France.
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