Les fonds de dette privée séduisent de plus en plus les investisseurs. Ainsi, d’après une étude publiée, en 2021, par France Invest (association des investisseurs pour la croissance) avec l’aide du cabinet d’audit Deloitte, ces produits financiers ont collecté dans l’Hexagone plus de 9 milliards d’euros de capitaux en 2021, un chiffre en progression de 18 % par rapport à l’année 2020.
Pour expliquer cet engouement, les spécialistes mettent notamment en avant le fait que cette classe d’actifs apporte une dimension concrète à leurs investissements, « en participant au financement de l’économie réelle », précise Frédéric Giovansili, directeur général adjoint de Tikehau IM. En effet, la dette privée désigne les prêts accordés en direct à des entreprises de taille intermédiaire (ETI et PME) sans avoir recours au financement bancaire traditionnel ou à l’émission d’obligations sur les marchés financiers.
Bénéficier de rendements attractifs
Ces titres de créance, non cotés en Bourse, ont l’avantage d’offrir aux investisseurs des rendements attractifs, afin de compenser un risque de défaut de paiement, mais aussi un faible niveau de liquidité. En effet, il n’est pas toujours facile de pouvoir négocier ce type de titres sans avoir à subir, par exemple, une décote d’illiquidité en cas de revente rapide. « Actuellement, on peut tabler sur une rémunération annuelle de l’ordre de 5 % à 8 % sur le marché européen de la dette privée », indique Ghada Kneisel, analyste gérante dette privée chez Financière Arbevel.
De plus, la plupart des émissions sont sécurisées par des hypothèques, des gages ou des nantissements de titres. Elles peuvent également bénéficier de garanties additionnelles de la part d’entités comme Bpifrance ou le Fonds européen d’investissement (FEI). Néanmoins, pour éviter toute déconvenue, les investisseurs se doivent de procéder à une analyse rigoureuse de la capacité des émetteurs à rembourser les emprunts contractés.
En règle générale, aux traditionnels indicateurs financiers permettant d’encadrer le niveau d’endettement et la capacité de remboursement, sont ajoutés des objectifs concrets et mesurables en matière de critères extra-financiers, en l’occurrence les critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG) – réduction de l’intensité carbone, accidentologie au travail, formation, parité, etc. – qui peuvent moduler le coût du financement accordé.
S’engager sur le long terme
Longtemps réservés aux investisseurs professionnels comme les compagnies d’assurance ou les fonds de pension, les investissements dans la dette privée se sont progressivement démocratisés ces dernières années. Quelques sociétés de gestion proposent désormais aux épargnants des produits spécialisés sur cette thématique, généralement à travers un fonds commun de placement à risque (FCPR) permettant d’investir dans des titres émis par des sociétés non cotées.
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