Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Quand la sortie du réveillon est gâchée par le verglas

L’assureur d’une villa dont la terrasse glissante a causé la chute d’un invité doit indemniser le préjudice corporel de celui-ci.

Publié le 31 décembre 2023 à 08h00 Temps de Lecture 1 min.

Article réservé aux abonnés

Ce n’est pas parce qu’à la Saint-Sylvestre, on se souhaite « bonne année et bonne santé » que l’on est à l’abri d’un accident. M. X en sait quelque chose, lui qui, en sortant du réveillon du Jour de l’an 2017, glisse sur la terrasse gelée de ses amis, les Y, et se casse le bras.

Lorsque son état est consolidé, il demande que l’assureur de ses hôtes, Sogessur, l’indemnise de son préjudice, chiffré à quelque 16 500 euros. Mais celui-ci s’y refuse, au motif que les circonstances de sa chute sont « indéterminées ». Qu’en disent les pompiers ? Rien, puisqu’ils n’ont pas été appelés, une convive ayant conduit le blessé aux urgences de l’hôpital de la Timone, à Marseille.

Et la météo ? Elle relève une température de six degrés, entre minuit et 3 heures du matin, dans la ville la plus proche, de Carnoux. Comment la terrasse aurait-elle pu être glissante à cause du verglas ?

Pour Sogessur, une chose est sûre : « Les circonstances déclarées par les époux Y et M. X ne peuvent résulter que d’une fausse déclaration. » Quant à l’attestation établie par les premiers, auxquels il avait pourtant « enjoint de ne pas prendre position quant à sa responsabilité, vis-à-vis de la personne concernée par le sinistre », elle est « de pure complaisance ». Le tribunal judiciaire de Marseille lui donne raison, le 17 mai 2022.

Témoignages concordants

Mais M. X fait appel, grâce à l’aide juridictionnelle totale (inscrit à Pôle emploi depuis mars 2015, ce sexagénaire ne touche que le revenu de solidarité active). Et, le 30 novembre 2023, la cour d’Aix-en-Provence infirme le jugement. Elle constate que les trois témoignages fournis par les hôtes et deux convives s’accordent pour dire que « le sol était glissant », que ce soit sous l’effet du verglas, du givre ou de l’humidité.

Elle considère que le relevé météorologique ne permet pas « d’exclure » la formation de givre, voire de glace, « en partie haute de Carnoux », à 263 mètres d’altitude, où l’accident s’est produit. En outre, « le sol glissant peut être une conséquence d’un degré élevé d’hygrométrie, qui n’implique pas en soi que l’eau stagnant sur la terrasse ait gelé ». La cour d’appel juge donc que « M. X a droit à l’indemnisation intégrale de son préjudice corporel ».

Elle statue sur le fondement de l’article 1242 (nouveau) du code civil, selon lequel on est responsable du dommage causé par le fait « des choses que l’on a sous sa garde ». Selon la jurisprudence qui s’y rattache, lorsque la « chose » (ici, le sol) est « inerte », la victime doit prouver qu’elle a provoqué le dommage parce qu’« elle avait une position anormale ». En l’occurrence, juge la cour, le fait que le sol ait été glissant « caractérise » son anormalité.

Il vous reste 3.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.