Je vous fais part de mon désarroi et de ma colère devant l’inadéquation et l’inconséquence des réponses politiques à la crise consécutive au coronavirus. Si j’ai bien compris, nous mettons l’économie d’un grand pays en panne, sa population en liberté surveillée et sa jeunesse au chômage et à l’isolement parce que 5 000 lits de réanimation sont occupés par le Covid : qui mesure l’incroyable disproportion entre ces faits ?
Que la plupart des grands pays sont peu ou prou dans ce cas est-il un argument qui dissuade de rechercher d’autres réponses que le confinement ? Comment ne pas voir que le monde occidental court à sa perte, tant les gouvernements s’efforcent de faire rentrer la population dans le moule d’appareils sanitaires inadaptés plutôt que de faire cette adaptation ? A l’arrivée, la mortalité, les dégâts moraux, culturels, politiques, économiques et sociaux infligés aux forces vives de nos nations par le confinement seront infiniment supérieurs aux décès directement causés par le Covid. Peut-être le sont-ils déjà.
La séquence masque-test-vaccination évoque plus la débâcle de 1940 que la maîtrise politique et administrative. Elle n’emporte pas l’adhésion à l’action des gouvernants. Ce qui est grave. D’autant plus qu’il n’est pas raisonnable d’espérer une vaccination de masse compatible avec l’évolution de la pandémie, avec les dégâts causés à l’économie et la dégradation du moral des populations.
Le savoir-faire de nos écoles nationales et agences régionales nous permettra-t-il d’affronter l’inévitable prochaine pandémie sans achever la France ? Je ne sais pas si les graves errements que nous connaissons sont liés à l’incohérence de la chaîne de commandement ou bien à la méconnaissance de la maladie. En tout cas, ils ne peuvent qu’entraîner des désobéissances civiles dont on ne connaît jamais l’issue quand on les a laissées débuter.
Personne n’ose penser et encore moins dire que peut-être, cette crise, qui n’est ni Ebola ni la peste ni même la grippe espagnole, reste démographiquement modérée, bien que chaque décès soit douloureux : n’est-il pas urgent de rechercher des solutions organisationnelles autres que ce moyenâgeux confinement ? Lequel ne peut répondre à la crise parce qu’elle est tout sauf sanitaire : crise de la pensée, des valeurs, des appareils politiques et administratifs…
Les politiques et les scientifiques qui ont mis en place les sanatoriums au début du XXe siècle ont-ils été condamnés par l’histoire et par les hommes ? Je veux dire : ne doit-on pas rechercher d’autres solutions que le confinement ? Des solutions qui permettent aux hôpitaux d’assurer leur mission générale de soin de la population sans laisser de lourdes pathologies à la porte.
C’est-à-dire des solutions qui laissent la population et la société vivre avec les risques inhérents à la vie elle-même. Tout en développant des solutions adaptées, à l’ombre de l’hôpital sans doute mais pas en plein cœur, au risque d’abandonner les autres morbidités. A mon humble sentiment, c’est un enjeu politique majeur, et de survie, pour nos sociétés. Pour ce qui concerne la France, qui va s’en saisir ?
Guy Truchot, Poligny (Jura)
Contribuer
Réutiliser ce contenu